Geometry
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Geometry
Prérequis
Aucun prérequis.
Résumé
La première étape dans tout problème de géométrie est la chasse aux
angles, consistant à repérer les angles ayant des amplitudes égales ou
ayant un lien intéressant. Pour ce faire, il est primordial de connaître toutes
les égalités remarquables concernant les angles, comme les angles
alternes-internes ou les angles interceptant un même arc dans un cercle. Il
s'agit de notions très basiques mais dont on ne peut se passer lors de la
résolution d'un problème de géométrie.
1. Égalités d'angles
Il existe de nombreuses situations dans lesquelles deux angles ont la
même amplitude. Celles-ci sont bien connues mais les rappeler ne peut
évidemment pas faire de tort.
^ ^
tout comme les angles A 2 et A 4 .
Propriété (angles opposés par le sommet)
Angles correspondants
Lorsqu'une droite intersecte deux droites parallèles, elle forme également
^ ^
des angles. Les angles A 1 et B1 représentés ci-dessous sont alors dits
correspondants.
Propriété (angles correspondants)
Angles alternes-internes
^ ^
Dans la même situation, les angles A 1 et B1 représentés ci-dessous sont
dits alternes-internes.
Propriété (angles alternes-internes)
^
On peut en fait remarquer que A 1 est l'angle opposé par le sommet d'un
^
angle correspondant à B 1.
Vocabulaire
ˆ
Si A, B et C sont trois points sur un cercle, l'angle ABC est appelé angle
ˆ
inscrit au cercle. L'arc intercepté par ABC est par définition l'arc de cercle
AC ne contenant pas le point B. Celui-ci est représenté en gras sur la
figure ci-dessous.
ˆ
Si O est le centre du cercle, l'angle AOC possède aussi un nom : il s'agit
de l'angle au centre interceptant l'arc AC .
ˆ
AOB
ˆ ˆ ˆ
= AEB = ADB = ABC
2
grand arc AB et ne pourrait donc pas être inclus dans la suite d'égalité. En
ˆ ˆ
fait, on verra plus tard qu'on a dans ce cas AF .
∘
B = 180 − AEB
Pour trouver ces angles ayant la même amplitude, on peut donner une
valeur (par exemple α ou β ) à un ou plusieurs angles semblant
intéressants et en déduire les valeurs des autres angles de la figure. On
peut pour cela utiliser les égalités dont nous avons parlé précédemment :
les angles opposés par le sommets, les angles correspondants, les angles
alternes-internes, les angles inscrits, tangentiels, au centre... On peut
également utiliser que la somme des amplitudes des angles d'un même
triangle vaut toujours 180∘ , que les triangles isocèles possèdent deux
angles égaux, etc...
ˆ
Pour notre chasse aux angles, on pose α = EAB . On a alors :
ˆ ˆ
ECM = EAB = α par angles correspondants,
ˆ ˆ
BAM = ACM = α car il s'agit d'angles inscrit et tangentiel
interceptant le même arc,
ˆ ˆ
AM C = BAM = α par angles alternes-internes,
On peut déjà en déduire que le triangle AM C est isocèle.
ˆ
De la même façon, on pose β = EBA et on trouve pareillement
ˆ
ˆ ˆ
EDM = ABM = BM D = β . Le triangle BM D est donc à son tour
isocèle.
Cette chasse aux angles nous permet également de remarquer que les
triangles EAB et M AB sont isométriques, puisqu'ils ont deux angles
communs et un côté identique ! Cela implique que EM est
perpendiculaire à AB . De plus, comme CD est parallèle à AB par
hypothèse, on a aussi EM ⊥ CD .
temps sur ce site, et sauf mention contraire, les angles que nous
mentionnerons seront en effet non-orientés. Il existe cependant certaines
situations dans lesquelles il peut être utile de parler d'angles orientés.
ˆ ˆ
Parler d'angles orientés, c'est décider que les angles ABC et CBA
n'auront plus la même amplitude, mais des amplitudes opposées. Pour être
plus précis, on commence par se fixer une orientation du plan. Par
convention, on oriente le plan dans le sens trigonométrique, c'est-à-dire le
sens inverse des aiguilles d'une montre. Une rotation dans le sens
trigonométrique sera donc considérée comme positive, alors qu'une
rotation dans le sens inverse sera considérée comme négative. A présent,
ˆ
l'amplitude de l'angle orienté ABC est définie comme étant l'angle de la
rotation qu'il faut appliquer à la demi-droite [BA) pour l'envoyer sur [BC) ,
en prenant compte du signe de la rotation (selon le sens dans lequel elle
s'effectue). Puisqu'une rotation de 2π (c'est-à-dire 360 ) revient à ne rien
∘
ˆ
a aussi ABC = −300 . Cela n'est pas dérangeant : les angles 60 et
∘ ∘
ˆ
près). Par contre, l'angle CBA n'a pas une amplitude de 60∘ mais une
amplitude de −60∘ , ce qui est aussi égal à 300∘ . Lorsqu'on mesure en
angles orientés, il faut donc toujours faire bien attention à l'ordre dans
ˆ ˆ
lequel on écrit les lettres car les angles ABC et CBA sont considérés
comme différents.
Exemple d'utilisation
A priori, il semble que décider d'utiliser les angles orientés ne fait que
compliquer les choses. Cela dit, il existe des situations dans lesquelles
utiliser des angles orientés facilite la vie. Il arrive en effet, dans un problème
de géométrie, que la figure prenne des formes différentes selon les choix
que l'on effectue au moment de la dessiner. Par exemple, si un énoncé
commence par "Soit A, B, C et D quatres points cocycliques", alors il y a
plusieurs façons d'ordonner les quatre points sur le cercle. Disons que, sur
notre figure et dans le but de résoudre le problème, on place les quatre
points dans l'ordre A, B, C , D comme sur la figure ci-dessous.
On voudra alors, par exemple, utiliser l'égalité évidente
ˆ ˆ ˆ
ABC = ABD + DBC (en angles non-orientés). Or, cette égalité est
certes vraie sur notre figure, mais il existe d'autres configurations pour
lesquelles elle n'est plus vraie ! Par exemple, plaçons les quatre points dans
l'ordre A, B, D, C comme sur la figure suivante.
ˆ ˆ ˆ
En angles non-orientés, il s'avère que ABC = ABD − DBC (et non
ˆ ˆ
plus ABD + DBC ) ! Si l'on travaille avec des angles non-orientés, il faut
donc envisager les deux cas et faire deux raisonnements différents pour
résoudre le problème quelle que soit la situation rencontrée ! Cela rend
alors les choses deux fois plus longues, d'autant qu'il est probable qu'il
faille encore recouper le raisonnement en deux parties plus tard pour les
mêmes raisons.
Si par contre on décide de travailler avec des angles orientés (auquel cas il
est important de le préciser), alors les choses s'avèrent être plus simples.
ˆ ˆ ˆ
En effet, en angles orientés, l'égalité ABC = ABD + DBC est correcte
ˆ ˆ
quelle que soit la configuration ! Cela vient du fait que CBD = −DBC . Il
dessus mais n'est pas correcte dans la deuxième, que les angles soient
orientés ou non !
Remarque importante
Nous rappelons que, par défaut, toute la théorie, tous les exercices et
tous les problèmes sur ce site sont écrits en angles non-orientés. Toutes
les amplitudes que nous considérons sont donc à interpréter avec une
valeur entre 0 et π (c'est-à-dire entre 0∘ et 180∘ ), sauf mention explicite
du contraire. Pour ces mêmes raisons, un étudiant qui souhaite utiliser
les angles orientés dans la résolution d'un problème doit le mentionner
explicitement.
Résumé
La notion de quadrilatère cyclique est fondamentale en géométrie. La
découverte d'un tel quadrilatère dans la figure associée à un problème est
souvent un grand pas en avant vers sa résolution. Nous expliquons dans ce
chapitre comment repérer un quadrilatère cyclique et comment utiliser par
la suite cette information.
1. Premières propriétés
Un quadrilatère cyclique, parfois aussi appelé quadrilatère inscriptible, est
un quadrilatère pouvant être inscrit dans un cercle. Cette nouvelle notion
peut a priori sembler peu utile, mais c'est pourtant tout le contraire. Nous
verrons dans la section suivante comment elle peut servir dans la
résolution d'un problème. Nous exhibons d'abord quelques propriétés
fondamentales des quadrilatères cycliques.
Propriété 1
moins évident.
Propriété 2
Démonstration
ˆ ∘ ˆ
BCD = 180 − DBC
ˆ
− BDC
Or, on a DBC
ˆ ˆ
= DAC et BDC
ˆ ˆ
= BAC (égalités d'angles inscrits),
d'où
ˆ ∘ ˆ
BCD = 180 − DAC
ˆ ∘ ˆ
− BAC = 180 − DAB
comme voulu.
2. Propriétés réciproques
Les deux petites propriétés énoncées dans la section précédente peuvent
paraître bien anodines, puisqu'il s'agit juste d'égalités d'angles inscrits. En
fait, ce sont surtout leurs réciproques qui sont intéressantes.
Propriété réciproque 1
Démonstration
qu'on a ABD
ˆ ˆ′
= AC D . Mais comme C est du même côté de AD que
C
′
(car le quadrilatère n'est pas croisé), on a forcément ACD
ˆ ˆ′
≠ AC D
ˆ ˆ
et donc ACD ≠ ABD .
Exactement de la même manière, on peut montrer que dans un quadrilatère
non cyclique, les angles opposés ne sont jamais supplémentaires.
Propriété réciproque 2
ˆ
Soit ABCD un quadrilatère (non croisé). Si DAB ,
ˆ ∘
+ BCD = 180
Remarque
Exemple d'utilisation
Ces résultats peuvent être d'une grande aide dans la résolution de
problèmes, et notamment dans une chasse aux angles. En fait, on cherche
souvent à trouver un quadrilatère cyclique (alors qu'aucun cercle ne laisse
le présager). Pour cela, il suffit de trouver dans la figure qui nous intéresse
des angles comme dans l'une des deux propriétés précédentes.
Par exemple, si l'on constate (après une chasse aux angles) une situation
du type ABD
ˆ
= ACD (avec B et C du même côté de AD ), alors les
ˆ
méthodes simples que nous avions présentées pour chasser les angles ne
permet pas de progresser d'avantage. Maintenant que nous connaissons
les quadrilatères cycliques, on remarque qu'il est en fait possible de tirer
énormément d'informations d'une telle égalité ! En effet, elle signifie que
ABCD est cyclique, ce qui nous permet directement de déduire que
ˆ ˆ ˆ ˆ
, ˆ ˆ
BCA = BDA CDB = CAB DAC = DBC , ,
ˆ ˆ ˆ
et ABC + ADC = 180 . On peut donc, à
ˆ ∘ ∘
BAD + BCD = 180
3. Théorème de Ptolémée
Nous avons vu comment caractériser les quadrilatères cycliques par des
relations entre différents angles. Le théorème de Ptolémée permet de
donner une condition nécessaire et suffisante sur les longueurs des côtés
et des diagonales d'un quadrilatère pour que celui-ci soit cyclique.
Théorème de Ptolémée
Un quadrilatère (non croisé) ABCD est cyclique si et seulement si
+ |BC| ⋅ |AD|,
Démonstration du sens ⇒
Aussi, on a ACB
ˆ
= ADB , et puisque KBC = ABD (au vu de notre
ˆ ˆ ˆ
|DA|
= ,
|BD|
ce qui se réécrit
Il ne reste alors plus qu'à sommer ces deux égalités pour obtenir, comme
|KA| + |CK| = |AC| :
|AC| ⋅ |BD| = |CD| ⋅ |BA|
+ |DA| ⋅ |BC|.
Résumé
L'objet le plus souvent étudié en géométrie est le triangle : il est fréquent
qu'un problème commence par la donnée d'un triangle ABC . Afin
d'aborder au mieux ce type de problème, il est bon de connaître sur le bout
des doigts les propriétés des triangles. Nous passons ici en revue les plus
fondamentales.
a b c
= =
sin A sin B sin C
= 2R,
Démonstration
a
On va simplement montrer que = 2R . On aura bien sûr les
sin A
mêmes égalités avec b et c .
a |BC|
=
sin A ˆ
sin BAC
|BC|
= = |BD|,
ˆ
sin BDC
obtenir :
2 2 2 2
c = h + (a − d) = h
2 2
+ a + d − 2ad.
Or, on a aussi h2 + d
2
= b
2
par Pythagore dans le triangle AP C , d'où
2 2 2
c = b + a − 2ad.
Il ne reste alors plus qu'à constater que d = b cos C , ce qui nous donne
finalement
2 2 2
c = a + b − 2ab cos C.
2. Droites et points particuliers
Dans un triangle, on peut tracer les trois médiatrices, les trois bissectrices,
les trois hauteurs ou les trois médianes. Dans tous les cas, les trois droites
s'intersectent en un point particulier.
Propriété (médiatrices)
Par définition des médiatrices, il est évident que les trois droites se
coupent en un point. En effet, si on note ABC le triangle, alors
l'intersection de la médiatrice de [AB] et de la médiatrice de [AC] est
un point se situant à égale distance de A et de B, et à égale distance de
A et de C . Par conséquent, il est aussi à égale distance de B et de C et
Propriété (bissectrices)
Hauteurs et orthocentre
Comme pour les médiatrices et les bissectrices, les trois hauteurs d'un
triangle sont concourantes.
Propriété (hauteurs)
Démonstration
Cette fois, le fait que les trois hauteurs se rencontrent n'est pas une
conséquence directe de leur définition. Il existe cependant une astuce
pour montrer ce fait en utilisant le résultat comme quoi les médiatrices
d'un triangle sont concourantes. En effet, étant donné un triangle ABC ,
on peut tracer la droite parallèle à BC passant par A, celle parallèle à
AC passant par B et celle parallèle à AB passant par C . Ces trois
n'est rien d'autre que la médiatrice de [A′ C ′ ]. De la même façon, les deux
autres hauteurs de ABC sont les deux autres médiatrices de A′ B′ C ′ .
Les trois hauteurs de ABC se rencontrent donc en le centre du cercle
circonscrit à A′ B′ C ′ .
Médianes et centre de gravité
Finalement, on a encore le résultat pour les médianes (les droites reliant un
sommet au milieu du segment opposé). Nous ne démontrons pas celui-ci
maintenant : cela sera en fait une conséquence directe du théorème de
Ceva que nous démontrerons plus tard dans ce cours.
Propriété (médianes)
a ⋅ b ⋅ sin C
S = .
2
Démonstration
1 1
S = ⋅ |BC| ⋅ |AP | =
2 2
ˆ
⋅ |BC| ⋅ |AC| ⋅ sin ACB.
On peut aussi combiner cette formule avec la loi des sinus qui nous dit que
c
= 2R , pour obtenir directement :
sin C
abc
S = .
4R
S
−−−−−−−−−−−−−−−−−
= √ p(p − a)(p − b)(p − c)
Démonstration
a ⋅ b ⋅ sin C
Par la première formule, on a S = . Il suffit alors d'utiliser la
2
2 2 2
a + b − c
loi des cosinus nous apprenant que cos C = :
2ab
1
S = ⋅ a ⋅ b ⋅ sin C
2
1 − −−−−−−−
2
= ⋅ a ⋅ b ⋅ √ 1 − cos C
2
1
= ⋅ a ⋅ b
2
−−−−−−−−−−−−−−−−−
⋅ √ (1 − cos C)(1 + cos C)
1
= ⋅ a ⋅ b
2
−−−−−−−−−−−−−−−−−−
2 2 2
a + b − c
⋅ (1 − ) (1
2ab
2 2 2
a + b − c
+ )
⎷ 2ab
1
=
4
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
2 2 2
⋅ (2ab − a − b + c ) (2ab
( )(
2 2 2
⎷+ a + b − c )
1
=
4
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
2 2 2
⋅ (c − (a − b) ) ((a + b)
2
⎷− c )
1
=
4
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
⋅ (c + a − b)(c − a + b)(a
√
+ b + c)(a + b − c)
−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−−
a − b + c −a + b + c
= ( )(
2 2
a + b + c a + b − c
)( )(
2 2
)
⎷
−−−−−−−−−−−−−−−−−
= √ (p − b)(p − a)p(p − c)
Enfin, il existe encore une quatrième formule, cette fois contenant le rayon
du cercle inscrit au triangle.
S = pr.
Démonstration
S(ABC) = S(ABI )
+ S(BCI ) + S(CAI )
|AB| ⋅ r |BC| ⋅ r
= +
2 2
|CA| ⋅ r
+ = pr.
2
4. Propriétés diverses
Nous évoquons finalement quelques propriétés intéressantes apparaissant
dans les triangles.
Théorème de la bissectrice
Le théorème de la bissectrice s'énoncé comme suit. La deuxième partie est
moins connue que la première, mais elle n'en est pas moins intéressante.
Théorème de la bissectrice
Démonstration
On note α ˆ′ ˆ′
= BAA = CAA .
1. On applique simplement la loi des sinus dans le triangle A′ BA et le
triangle A′ CA , ce qui donne :
′
|A B| |AB|
=
sin α ˆ ′
sin AA B
′
|A C|
et
sin α
|AC|
= .
ˆ ′
sin AA C
∘
sin(90 − α)
|AB|
= et
ˆ′′
sin AA B
′′
|A C|
∘
sin(90 + α)
|AC|
= .
ˆ′′
sin AA C
∘
(90 + α)
Théorème
Démonstration
Pour montrer ce résultat, nous allons voir les choses un peu autrement.
En effet, nous notons X et X ′ les intersections de la médiatrice de [BC]
avec le cercle circonscrit à ABC comme sur la figure suivante, et nous
allons montrer que X se situe sur la bissectrice intérieure de A alors que
X se situe sur la bissectrice extérieure. C'est bien sûr équivalent à ce
′
que l'on désire montrer.
Résumé
Nous présentons ici la notion de puissance d'un point par rapport à un
cercle. Celle-ci joue un rôle dans la résolution de nombreux problèmes de
géométrie, c'est pourquoi il faut toujours envisager cette piste, qu'elle soit
suggérée par l'énoncé ou non, lorsqu'on essaye de résoudre un problème.
1. Puissance
Étant donné un point et un cercle, on peut définir la puissance du point par
rapport au cercle comme suit.
Définition (puissance)
Proposition
PC (X)
Démonstration
2 2
− |AO| = |XO|
2
− R = PC (X).
1. Supposons maintenant, tout en gardant les notations du point
précédent, avoir une autre droite d ′ passant par X mais intersectant
C en deux points distincts A et B . On suppose que A est plus
′ ′ ′
ˆ′ ˆ′
XAA = AB A
′
(angles tangentiel et inscrit interceptant le même
arc AA′ ). On en déduit l'égalité
′
|X A | |XA|
= ,
′
|XA| |X B |
qui devient
′ ′ 2
|X A | ⋅ |X B | = |XA|
= PC (X)
2. Axe radical
La notion d'axe radical de deux cercles est directement liée à celle de
puissance de point :
{X ∣ PC (X) = P
C
′ (X)} .
Proposition
′
est une droite perpendiculaire au segment reliant les centres de C et C .
De plus,
si les cercles se rencontrent en deux points distincts P et Q, alors
l'axe radical est exactement la droite P Q.
si les cercles sont tangents en un point A, alors l'axe radical passe
par A.
La partie non évidente de ce résultat est que l'axe radical prend la forme
d'une droite. Par contre, celle-ci doit bien sûr être perpendiculaire au
segment reliant les deux centres, par symétrie de la situation. Aussi, on
′
comprend facilement pourquoi, lorsque X est un point commun à C et C ,
X appartient à l'axe radical de ceux-ci. En effet, on a alors
PC (X) = 0 = P (X) .′
C
Il est donc facile, lorsque l'on est en présence de deux cercles ayant un ou
deux points communs, de tracer leur axe radical. Par contre, lorsque les
deux cercles sont disjoints, on sait juste qu'il s'agit d'une droite
perpendiculaire au segment reliant les deux centres.
Tangentes communes
Il est tout de même possible, lorsque deux cercles sont disjoints mais
extérieurs, de tracer leur axe radical à l'aide du résultat suivant (qu'il ne faut
pas perdre de vue puisqu'il intervient parfois dans la résolution de
problèmes).
Propriété
′
Soient C et C des cercles de centres distincts. Pour toute droite AA′
′
tangente à C en A et à C en A′ , l'axe radical des deux cercles coupe le
segment [AA′ ] en son milieu.
Démonstration
3. Centre radical
Si maintenant nous ne sommes plus en présence d'un ou deux cercles,
mais bien trois, alors on peut mettre en évidence un point particulier appelé
centre radical des trois cercles.
de ces trois cercles pris deux à deux sont concourants : ils se rencontrent
en un unique point appelé centre radical de C, C et C .
′ ′′
Démonstration
Les droites d1 et d2 ne sont pas parallèles puisque les centres des trois
cercles ne sont pas alignés. Elles se rencontrent dès lors en un point que
l'on note X . Il suffit de montrer que X se situe sur l'axe radical de C et
C . Cela est en fait évident, puisqu'on a
′′
Quadrilatère cyclique
Il est également possible de raisonner dans un sens plutôt contraire. À
partir d'un point sur l'axe radical de deux cercles, on peut tracer deux droites
intersectant chacune un des cercles en deux points. Les quatres point ainsi
obtenus sont alors sur un même cercle, comme l'indique le résultat suivant.
Propriété
′
Soient C et C deux cercles, et X un point sur l'axe radical de ces deux
cercles. Soit d une droite passant par X coupant C en deux points
′
distincts A et B et d ′ une droite passant par X coupant C en deux
points distincts A′ et B′ . Alors le quadrilatère ABB′ A′ est cyclique.
Démonstration
′
Vu que X est sur l'axe radical de C et C , sa puissance est la même par
rapport à ces deux cercles. On a donc
′
|XA| ⋅ |XB| = |X A |
′
⋅ |X B |.
Ecrit autrement, on a
′
|XA| |X B |
= .
′
|X A | |XB|
Bien sûr, le point X est alors le centre radical des trois cercles tracés sur
la figure.
Résumé
Nous introduisons dans ce chapitre les rapports de section. Nous
énonçons ensuite en termes de ceux-ci les théorèmes de Ceva et de
Ménélaüs, constituant des armes redoutables pour montrer que trois
droites sont concourantes ou que trois points sont alignés.
1. Définition et propriétés
On commence par définir la notion de rapport orienté entre deux segments
parallèles.
¯
¯¯¯¯¯¯¯
CD
=
|AB|
⎧
⎪
⎪
si [AB) et [CD
|CD|
⎪
⎪
⎪
) pointent dans le même sens,
⎨
|AB|
⎪−
⎪ si [AB) et [CD
⎪ |CD|
⎪
⎩
⎪
) pointent dans des sens opposés.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
AB CD
= 1, = −1,
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
DE FE
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
AB 1 CF
= , = −5.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
3
DF BA
¯
¯¯¯¯¯¯¯
CB
rAB (C) = .
¯
¯¯¯¯¯¯¯
CA
b
et
′
rBC (A ) = −
c
b
′′
rBC (A ) =
c
où b = |AC| et c = |AB| .
En fait, il n'est pas compliqué de se convaincre que rAB (C) peut prendre
n'importe quelle valeur réelle différente de 1. Ce qui rend le rapport de
section digne d'intérêt est que le rapport de section d'un point par rapport à
deux points fixés détermine univoquement la position du point (autrement
dit, la fonction tracée ci-dessus est injective). Dès lors, pour montrer que
deux points sont égaux, on peut simplement montrer que leurs rapports de
section par rapport à deux mêmes points sont égaux.
2. Théorème de Ceva
Le théorème de Ceva donne une condition nécessaire et suffisante pour
que trois droites issues des trois sommets d'un triangle soient
concourantes (ou parallèles dans un cas dégénéré, bien qu'il puisse
également servir).
Théorème de Ceva
Soit ABC un triangle et D ∈ BC , E ∈ AC , F ∈ AB des points
distincts des sommets. Les droites AD , BE et CF sont concourantes
ou parallèles si et seulement si
= −1
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FB DC EA
⋅ ⋅ = −1.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FA DB EC
Démonstration
|F B| |DC| |EA|
⋅ ⋅ = 1.
|F A| |DB| |EC|
S(BDM ) |BD|
= .
S(CDM ) |DC|
S(BDA) |BD|
= .
S(CDA) |DC|
Or, ce raisonnement est également valable sur les deux autres côtés du
triangle, et on a donc aussi les relations
S(CM B) |CE|
= et
S(AM B) |EA|
S(AM C) |AF |
= .
S(BM C) |BF |
|F B| |DC| |EA|
⋅ ⋅ = 1,
|F A| |DB| |EC|
On en déduit que
′
|DC| |D C|
= .
′
|DB| |D B|
ˆ ˆ
sin F CB sin DAC
⋅
ˆ ˆ
sin F CA sin DAB
ˆ
sin EBA
⋅ = 1.
ˆ
sin EBC
Cette version trigonométrique peut dans certains cas être préférable. Par
exemple, une conséquence directe de ce résultat est que les bissectrices
(intérieures) d'un triangle sont concourantes. On ne pouvait pas le déduire
immédiatement de la première version de Ceva.
3. Théorème de Ménélaüs
Le théorème de Ménélaüs est très similaire au théorème de Céva. Il donne
cette fois une condition nécessaire et suffisante pour que trois points
situés sur les côtés d'un triangle (ou sur leur prolongement) soient alignés.
Théorème de Ménélaüs
= 1
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FB DC EA
⋅ ⋅ = 1.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FA DB EC
Démonstration
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
DB FB
= et
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
XA FA
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
XA EA
= .
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
DC EC
On a donc
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
DB DB XA FB
= ⋅ =
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
DC XA DC FA
¯
¯¯¯¯¯¯¯
EA
⋅ ,
¯
¯¯¯¯¯¯¯
EC
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FB DC EA
⋅ ⋅ = 1.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FA DB EC
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FB DC EA
⋅ ⋅ = 1.
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
FA DB EC
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
EA FA
= ,
¯
¯¯¯¯¯¯¯ ¯
¯¯¯¯¯¯¯
EC FB
¯
¯¯¯¯¯¯¯
DC
d'où = 1 mais cela est impossible car un rapport de section ne
¯
¯¯¯¯¯¯¯
DB
vaut jamais 1. On peut donc noter D′ l'intersection de EF avec BC , et
on montre comme dans la démonstration du théorème de Ceva que l'on a
forcément D = D′ .
Résumé
La géométrie analytique et la trigonométrie peuvent permettre de résoudre
certains problèmes de manière moins conventionnelle. Les solutions
obtenues sont alors assez laborieuses, c'est pourquoi il ne faut envisager
ces méthodes qu'en dernier recours.
1. Géométrie analytique
La géométrie analytique consiste à choisir un repère (généralement
orthonormé) intéressant, c'est-à-dire donner l'origine du repère et ses deux
axes, et à calculer les coordonnées des points et les équations des droites
et des cercles qui nous intéressent. Par exemple, s'il est demandé de
prouver qu'un certain point appartient à une certaine droite, on peut être
tenté de calculer les coordonnées du point, une équation de la droite et
simplement montrer que les coordonnées du point vérifient l'équation.
Bien sûr, il y a souvent des libertés dans la figure et il faudra alors faire
usage de paramètres pour procéder de cette façon. Si on est en présence
d'un triangle ABC , on peut par exemple poser l'origine du repère en A et
pointer l'axe des abscisses vers B. De la sorte, les coordonnées de A sont
(0, 0) , les coordonnées de B sont (b, 0) pour un certain b > 0 , et les
Formules utiles
Étant donnée une droite du plan orthonormé, on dira que sa pente est
(v1 , v2 ) si, lorsqu'on se déplace de v1 vers la droite, on se déplace de v2
vers le haut. Typiquement, si la droite passe par les deux points A (a1 , a2 )
et B (b1 , b2 ) , alors sa pente est (b1 − a1 , b2 − a2 ) . À noter que la pente
n'est pas unique : si une droite est de pente (v1 , v2 ) alors on peut aussi
dire qu'elle est de pente (λ ⋅ v1 , λ ⋅ v2 ) pour tout λ ≠ 0 .
2. BxMO 2014
Voici le problème 4 de la BxMO (Benelux Mathematical Olympiad) 2014 :
C (1, 1) et
D (0, 1) .
Notons ensuite
P (p1 , p2 ) avec 0 < p1 , p2 < 1 . Essayons de traduire
ˆ
en équations. La droite passant par A et faisant un angle
∘
BAP ≥ 60
–
de 60∘ avec AB a pour équation y = √3 ⋅ x (comme on peut s'en
convaincre de différentes façons), et P doit se situer au dessus de cette
–
droite, donc on a p2 ≥ √3 ⋅ p1 .
x − p1 y − p2
= . (1)
p2 1 − p1
2 2
p + p − p1
2 1
sont Q (0, ) .
p2
x − 1 y − 1
=
p2 1 − p1
⇔ (1 − p1 )(x − 1)
= p2 (y − 1). (2)
2 2
p + p − p1
D'autre part, la droite BQ passe par B (1, 0) et Q (0, ,
2 1
)
p2
2 2
p + p − p1
2 1
donc sa pente est (−1, ) et son équation est
p2
x − 1 y − 0
= . (3)
2 2
−1 p +p −p1
2 1
p2
p2
1
⋅ (1 − x) . En remplaçant y par
cette expression dans (2) , on trouve alors que
(1 − p1 )(x − 1)
2 2
p + p − p1
2 1
= p2 (
p2
⋅ (1 − x) − 1)
2
⇔ (1 − p1 )x + p1 − 1 = p
2
2 2 2
+ p − p1 − p2 − (p + p
1 2 1
− p1 ) ⋅ x
2 2
⇔ (p + p − 2p1 + 1) ⋅ x
2 1
2 2
= p − p2 + p − 2p1 + 1
2 1
2 2 2
⇔ (p + (p1 − 1) ) ⋅ x = p
2 2
2
− p2 + (p1 − 1)
⇔ x
2 2
p − p2 + (p1 − 1)
2
=
2 2
p + (p1 − 1)
2
p2
On peut alors trouver 1 − x =
2 2
et donc
p +(p1 −1)
2
2 2
p +p −p1
y =
2 1
p2
⋅ (1 − x) . Les coordonnées de R sont donc
2 2
p +p −p1
2 1
= 2
2
p +(p1 −1)
2
2 2
p − p2 + (p1 − 1)
, et heureusement il n'y a plus de
2
R ( ,
2 2
p + (p1 − 1)
2
2 2
p + p − p1
2 1
)
2 2
p + (p1 − 1)
2
coordonnées à calculer...
Nous cherchons à montrer que |BP | ≥ |BR| , ce qui revient à dire que
2 2 2
|BP | ≥ |BR| . D'une part, on a |BP | = (p1 − 1)
2 2
+ p
2
, et d'autre
part, on a
2
2 2
p − p2 + (p1 − 1)
2 2
|BR| = ( − 1)
2 2
p + (p1 − 1)
2
2 2 2
p + p − p1
2 1
+ ( )
2 2
p + (p1 − 1)
2
2
−p2
= ( )
2 2
p + (p1 − 1)
2
2
p1 − 1
+ (1 + )
2 2
p + (p1 − 1)
2
2
p
2
= + 1
2 2 2
(p + (p1 − 1) )
2
2(p1 − 1)
+
2 2
p + (p1 − 1)
2
2
(p1 − 1)
+
2 2 2
(p + (p1 − 1) )
2
1
= + 1
2 2
p + (p1 − 1)
2
2(p1 − 1)
+
2 2
p + (p1 − 1)
2
2 2
2p1 − 1 + p + (p1 − 1)
2
=
2 2
p + (p1 − 1)
2
2 2
p + p
2 1
=
2 2
p + (p1 − 1)
2
2 2
L'inégalité |BP | ≥ |BR| se réécrit donc
2 2 2 2
(p + (p1 − 1) ) ≥ p
2 2
2
+ p , (4)
1
2
ˆ
+ |AP | − 2|AP | cos ABP
se réécrire comme
2
1 + |AP | − 2|AP | cos
ˆ
ABP ≥ |AP |
2
ˆ
⇔ |AP | − (2 cos ABP
+ 1) ⋅ |AP | + 1 ≥ 0.
|AP | soit l'unique racine du polynôme, qui est alors |AP | = 1 . Le point
Remarque importante
On voit sur cet exemple que les calculs deviennent vite laborieux en
géométrie analytique. La moindre erreur dans le calcul d'une coordonnée
est d'ailleurs fatale, et il faut donc être très concentré pour envisager un
tel développement. Puisque ce genre de solution peut vite prendre
beaucoup de temps, il est primordial en compétition de ne pas se lancer
dans des solutions analytiques à tout bout de champ. Il serait dommage
de passer tout son temps sur une telle solution en ignorant les autres
problèmes, d'autant plus qu'elle peut ne pas aboutir. Il faut aussi noter
que les solutions analytiques sont souvent mal payées en points lors de
compétitions. Si une solution complète au problème est donnée, comme
ci-dessus, alors elle sera gratifiée d'un score de 7/7, mais si on arrive par
exemple à l'inégalité (4) sans parvenir à conclure alors on n'obtiendra
que très peu de points (pas plus de 2/7, et cela peut être encore plus
sévère).
3. Trigonométrie
Lorsqu'une égalité de longueurs doit être démontrée, il peut être tentant de
se lancer dans une résolution trigonométrique du problème. L'idée est
généralement de commencer par noter α , β, γ ,... les différents angles de la
figure (tout en essayant d'utiliser le moins de lettres possibles : une solution
trigonométrique doit avant tout commencer par une chasse aux angles
permettant de déterminer les relations élémentaires entre les différents
angles et d'ainsi garder le moins d'inconnues possible). On essaye alors
d'utiliser la trigonométrie, généralement la loi des sinus, pour obtenir des
relations entre les différentes longueurs de segments. L'objectif est
généralement de parvenir à réexprimer la thèse initiale en une nouvelle
thèse purement trigonométrique. On peut alors typiquement arriver à une
conclusion du type "Pour terminer le problème, je dois prouver que
+ sin β cos α
Formules utiles
Pour envisager la trigonométrie dans la résolution d'un problème, il est
bien sûr primordial de maîtriser la manipulation des fonctions
trigonométriques. Il faut aussi connaître toutes les formules impliquant
ces fonctions. Toutes ces bases sont rappelées sur ce site dans le
chapitre sur la trigonométrie.
La formule la plus utilisée dans une preuve par trigonométrie est la loi
des sinus.
4. IMO 2009
Voici le problème 4 de l'IMO 2009 :
Soit ABC un triangle tel que |AB| = |AC| . Les bissectrices de CAB
ˆ
et ABC
ˆ
rencontrent respectivement les côtés [BC] et [CA] en D et E .
Soit K le centre du cercle inscrit dans le triangle ADC . On suppose que
ˆ = 45∘
BEK . Trouver toutes les valeurs possibles de CAB
ˆ
.
Solution trigonométrique
ˆ = α
KCD
ˆ ∘
KDC = 45
ˆ = 45∘
KDI
ˆ ˆ ∘
KI D = CI D = 90
ˆ ∘
− I CD = 90 − α
ˆ ∘ ˆ
KI E = 180 − BI D
ˆ ∘
− DI K = 180
∘
− (90 − α)
∘
− (90 − α) = 2α
(par hypothèse)
ˆ ∘
KEI = 45
ˆ ˆ ˆ
KEC = BEC − BEK
∘ ∘
= 180 − 3α − 45
∘
= 135 − 3α
Appliquons maintenant nos lois des sinus :
|I K|
∘
sin 45
|DK|
=
∘
sin(90 − α)
|EK| |I K|
=
∘
sin 2α sin 45
∘
sin(135 − 3α)
|EK|
=
sin α
|DK| |CK|
=
∘
sin α sin 45
On peut alors multiplier ces quatre égalités entre elles pour faire
disparaître toutes les longueurs. De la sorte, on trouve
∘ ∘
sin(90 − α) ⋅ sin 45 ⋅ sin α
∘ ∘
⋅ sin 45 = sin 45 ⋅ sin 2α
∘
⋅ sin(135 − 3α) ⋅ sin α,
∘
sin 45 = 2 sin α ⋅ sin
∘
(135 − 3α).
∘
3α + cos 45 ⋅ sin 3α = sin
∘
45 ⋅ (cos 3α + sin 3α)
3α).
= 2 sin α ⋅ cos α
2
⋅ (cos 2α + sin 2α) + 2 sin
2
⇔ 1 = 2 sin 2α cos 2α + sin
2
2α − cos 2α + cos 2α
− sin 2α
0
2
⇔ = 2 sin 2α cos 2α − 2 cos
2α + cos 2α − sin 2α
⇔ 0 = (2 cos 2α − 1)(sin 2α
− cos 2α)
de noter que, tout comme pour une équation fonctionnelle, il faut ici
vérifier que ces deux angles 60 et 90 donnent bien lieu à
∘ ∘
ˆ = 45∘
BEK . Nous ne nous étendons pas sur ce point car c'est un
simple exercice, mais les distraits ayant oublié cette vérification en 2009
se sont vu attribuer un score de 5/7 pour cette question.
Résumé
Un certain nombre de résultats concernant les triangles ont été
précédemment présentés. Nous donnons ici quelques résultats plus
avancés dont les démonstrations font intervenir les quadrilatères cycliques
et les puissances de points.
1. Relation d'Euler
La relation d'Euler est une égalité ayant lieu dans les triangles. Elle relie le
rayon du cercle inscrit, le rayon du cercle circonscrit et la distance entre les
centres des cercles inscrits et circonscrits.
Relation d'Euler
Démonstration
On note I le centre du cercle inscrit et O celui du cercle circonscrit. On
note également X l'intersection de BI avec le cercle circonscrit et X ′ le
point diamétralement opposé à X sur ce cercle. Enfin, on note D le pied
de la perpendiculaire à BC passant par I .
|I D| |XC|
= ,
′
|I B| |X X |
c'est-à-dire, puisque |I D| = r et XX ′ = 2R :
|XC| ⋅ |I B| = 2Rr.
ˆ ∘ ˆ
XI C = 180 − BI C
ˆ ˆ
= I BC + I CB
ˆ ˆ
ABC + ACB
=
2
et
ˆ ˆ ˆ
I CX = I CA + ACX
ˆ ˆ
= I CA + ABX
ˆ ˆ
ABC + ACB
= ,
2
|XI | ⋅ |I B| = 2Rr.
2 2
d − R = −2Rr
Comme on peut le constater sur cette figure, les trois symédianes d'un
triangle semblent être concourantes. C'est effectivement toujours le cas :
Démonstration
Il suffit en fait d'utiliser la version trigonométrique du théorème de Ceva.
Selon ce théorème, les trois symédianes sont concourantes si et
seulement si
ˆ ˆ
sin NC CB sin NA AC
⋅
ˆ ˆ
sin NC CA sin NA AB
ˆ
sin NB BA
⋅ = 1.
ˆ
sin NB BC
Or, vu que les symédianes sont les droites symétriques aux médianes par
ˆ ˆ
rapport aux bissectrices, on a Nˆ
C CB = MC CA , NC CA = MC CB
ˆ
ˆ ˆ
sin MC CA sin MA AB
⋅
ˆ ˆ
sin MC CB sin MA AC
ˆ
sin MB BC
⋅ = 1.
ˆ
sin MB BA
Symédianes et antiparallèles
Étant donné un triangle ABC , on dit qu'une antiparallèle à BC est une
droite dont l'intersection B′ avec AB et l'intersection C ′ avec AC sont
telles que AB′ C ′ est semblable à ACB (les sommets dans cet ordre). Si
on avait demandé qu'il soit semblable à ABC , alors on aurait simplement
eu la définition de parallèle. Une telle antiparallèle est telle que le
quadrilatère BB′ C ′ C est cyclique.
ˆ
− ABC ,
ˆ ˆ ∘ ˆ
OCA = H CB = 90 − ABC
ˆ ˆ
Donc OAC = OCA , ce qui signifie que |OA| = |OC| . De la même
C'est pour cette raison qu'on ne définit pas les "syhauteurs", mais il est tout
de même bon de se souvenir que, dans un triangle ABC d'orthocentre H
et de centre du cercle circonscrit O, les droites OA et H A sont
symétriques par rapport à la bissectrice de A (et de même pour B et C ).
respectivement.
Sur la figure suivante, le point P est à l'intérieur du triangle, mais il peut tout
à fait se situer à l'extérieur.
Les triangles podaires apparaîssent parfois dans des problèmes de
géométrie. Une première remarque que l'on peut toujours faire est que,
dans une telle situation, les quadrilatères AB′ P C ′ , BC ′ P A′ et C A′ P B′
sont toujours cycliques, de diamètres respectifs [AP ], [BP ] et [CP ] .
Cette information permet notamment de trouver les longueurs des côtés du
triangle podaire A′ B′ C ′ en fonction d'autres paramètres. En effet, par la loi
des sinus dans le triangle AB′ C ′ , on a par exemple
′ ′
|B C | = |P A| ⋅ sin A
ˆ ′ ′ ˆ′ ∘
H B C = H AC = 90
ˆ
− ABC ,
ˆ ′ ′ ˆ′ ∘
H B A = H CA = 90
ˆ
− ABC .
Droite de Simson
Nous parlons de triangle podaire, mais il n'est a priori pas impossible que,
pour un certain choix de P , les points A′ , B′ et C ′ soient alignés ! Dans un
tel cas, on ne parle plus réellement de triangle podaire, mais plutôt de droite
de Simson associée à P . En fait, il existe une condition nécessaire et
suffisante sur P pour que le triangle podaire se transforme en droite de
Simson :
Démonstration
Or, le quadrilatère P B′
A
′
C étant cyclique, on a
ˆ ′ ′ ∘ ˆ′
P B A = 180 − P CA
∘ ˆ
= 180 − P CB.
ˆ ′ ′ ˆ′ ∘
P B C = P AC = 180
ˆ
− P AB.
Démonstration
ˆ
′′ ′ ∘ ˆ
′
B BA = 180 − A BC
ˆ ∘ ˆ
− CBA = 180 − BAC
ˆ ˆ ˆ′′ ′
− CBA = ACB = AB A .
On en déduit que BA′ B′′ est isocèle, et de la même façon que CA′ C ′′
est isocèle. On a donc
′ ′′ ′ ′
|A B | = |A B| = |A C|
′ ′′
= |A C |,
comme voulu.
Démonstration
ˆ ˆ
HB HC A = ACB
∘ ˆ
180 − AOB
ˆ
HC AO =
2
∘ ˆ
= 90 − ACB,
d'où HB
ˆ ˆ
HC A + HC AO = 90
∘
, ce qui suffit à prouver que HB HC est
perpendiculaire à AO.
Marquer toute la théorie comme lue
Résumé
Les transformations du plan classiques, à savoir les symétries, rotations,
translations et homothéties, peuvent être très utiles dans la résolution d'un
problème. Les homothéties permettent notamment de montrer des
résultats a priori bien compliqués, comme l'existence de la droite d'Euler et
du cercle d'Euler dans un triangle.
1. Isométries
Une transformation du plan est, comme son nom l'indique, une
transformation particulière que l'on peut appliquer aux objets dans le plan.
Il existe plusieurs types de transformations du plan, et nous nous penchons
d'abord sur les plus connues : les rotations, translations et symétries
orthogonales. Dans cette section, tous les angles seront orientés.
Rotations
Étant donné un point O du plan et un angle α ∈ [0, 2π[ (en radians), on
peut considérer la rotation de centre O et d'angle α . Intuitivement, il s'agit
de faire tourner le plan autour de O, d'un angle α . Plus précisément et par
définition, l'image d'un point P par la rotation de centre O et d'angle α est
l'unique point P ′ tel que |OP ′ | = |OP | et Pˆ OP = α (en angles
′
orientés, de sorte qu'il n'y ait qu'un seul tel point et non deux).
Propriété
Une rotation est une isométrie, c'est-à-dire une transformation qui
préserve les longueurs. Autrement dit, si P ′ et Q′ sont les images de
deux points P et Q par une même rotation, alors |P ′ Q′ | = |P Q| .
Translations
Étant donnés deux points X et Y du plan, on peut considérer la translation
appliquant X sur Y . Intuitivement, il s'agit de faire glisser le plan de sorte à
ce que X devienne Y . Plus précisément, l'image d'un point P par la
→ →
translation appliquant X sur Y est l'unique point P ′ tel que P P ′ = XY .
Pour ceux ne connaissant pas la notion de vecteurs, cela signifie
simplement que la flèche reliant P à P ′ doit être exactement la même
(c'est-à-dire de même longueur, direction et sens) que celle reliant X à Y .
Symétries orthogonales
Étant donnée une droite d du plan, on peut considérer la symétrie
orthogonale d'axe d . Intuitivement, on peut penser à d comme à un miroir.
Par définition, l'image d'un point P par la symétrie orthogonale d'axe d est
l'unique point P ′ tel que P P ′ est perpendiculaire à d et le milieu de [P P ′ ]
se trouve sur d . On dit que P ′ est le symétrique de P par rapport à l'axe d .
même symétrie.
Propriétés
Les rotations, translations et symétries orthogonales partagent un grand
nombre de propriétés, du fait que ce sont des isométries.
2. Homothéties
Les homothéties sont d'autres transformations du plan classiques, mais qui
ne sont (généralement) pas des isométries.
Définition
Étant donné un point O du plan et un réel non-nul k , on définit l'homothétie
de centre O et de rapport k . Intuitivement, lorsque k > 1 cela consiste à
zoomer la figure sur le point O (et plus k est grand, plus on zoome). Si
0 < k < 1 alors il s'agit plutôt d'un dézoom de la figure, toujours centré en
Propriétés
Mis à part lorsque k = ±1 , on voit qu'une homothétie de rapport k n'est
pas une isométrie. Les homothéties ont toutefois des propriétés similaires
aux isométries.
3. Utilisation
Lorsque l'on est en présence d'un problème de géométrie, appliquer à tout
le plan une transformation du type rotation, translation, symétrie
orthogonale ou homothétie n'a pas réellement d'intérêt. En effet, une telle
transformation revient juste à faire tourner la figure, la bouger ou zoomer
dessus, mais cela ne va bien sûr aucunement aider à résoudre le problème.
Pour illustrer la manière dont une telle transformation peut se révéler utile,
considérons le problème suivant.
Problème
Cette figure contient beaucoup d'angles de 60∘ , et pour cette raison il est
naturel de songer à utiliser une rotation de 60∘ autour de A. Regardons
les images de certains points de la figure sous une rotation de 60∘ (de
sens trigonométrique) autour de A. On voit que l'image de C est
exactement B, l'image de E est exactement D et l'image de G est
exactement F . Du coup, comme une rotation est une isométrie, elle
préserve les angles et on obtient directement que BDF ˆ
ˆ = CEG ! En
fait, on a même que les triangles BDF et CEG sont isométriques.
Il aurait bien sûr été possible de montrer, sans utiliser de rotation, que les
deux triangles BDF et CEG sont isométriques. Cela aurait cependant
été beaucoup plus laborieux, et remarquer qu'il existe une rotation envoyant
certains points sur d'autres points a ici permis de conclure très rapidement.
Cette technique peut bien sûr être utilisée avec les autres transformations
du plan.
4. Droite d'Euler
Dans un triangle ABC , les quatre points particuliers les plus fréquemment
étudiés sont le centre du cercle circonscrit O, le centre du cercle inscrit I ,
l'orthocentre H et le centre de gravité G. Il s'avère en fait que les points O,
H et G sont toujours alignés, et la droite qu'ils forment s'appelle la droite
Démonstration
L'homothétie h envoie donc la hauteur AH1 sur une droite passant par
M1 et qui lui est parallèle. Comme AH1 est perpendiculaire à BC , cette
5. Cercle d'Euler
Le cercle d'Euler d'un triangle, aussi appelé cercle des neufs points est le
cercle dont l'existence est assurée par la proposition suivante. Nous
conseillons vivement au lecteur d'essayer de comprendre sa démonstration,
qui fait à nouveau intervenir des homothéties.
Démonstration
Nous devons à présent montrer que le cercle C contient également les six
autres points mentionnés dans l'énoncé. Avant cela, remarquons la chose
suivante. Notons B′ le symétrique de B par rapport à O. Comme O est
le centre de Γ , il est clair que B′ ∈ Γ . De plus, l'image du segment [BH ]
par hG est le segment [M2 O] . Cela signifie que, dans le triangle B′ BH ,
le segment [M2 O] est le segment reliant les milieux de deux côtés. Il en
découle que M2 est le milieu de [B′ H ]. Nous venons donc de montrer
que le symétrique de H par rapport à M2 , qui n'est autre que B′ ,
appartient à Γ . De manière similaire, on trouve en fait que les
symétriques de H par rapport aux trois milieux M1 , M2 , M3 sont tous
sur Γ . (2)
2
.
Nous venons en fait juste de prouver que l'image de B′ par hH est M2 .
De la même manière, M1 et M3 sont les images par hH de deux points
du cercle Γ . Il en découle que C est l'image de Γ par hH . (À noter qu'on a
déjà vu que C était l'image de Γ par hG qui est une toute autre
homothétie ! Tout cela est plutôt magique.) Comme les images de A, B
et C (qui se situent sur Γ ) par hH sont les milieux respectifs de [AH ] ,
[BH ] et [CH ] , on en déduit que ces milieux se trouvent sur C .
Autres propriétés
1. La droite d'Euler contient le centre du cercle d'Euler, et on a
|OG| = 2 ⋅ |GE| (avec G ∈ [EO] ).
À noter que l'on peut retenir les points 2 et 3 en retenant simplement que le
cercle d'Euler est l'image du cercle circonscrit par l'homothétie de centre H
et de rapport 2 . Comme les milieux des côtés et les pieds des hauteurs
1
Théorème de Feuerbach
Le cercle d'Euler a également la propriété d'être tangent intérieurement au
cercle inscrit et tangent extérieurement aux trois cercles exinscrits au
triangle. Ce résultat est appelé théorème de Feuerbach, et les quatre points
de tangence sont appelés les points de Feuerbach.
Marquer toute la théorie comme lue
Résumé
L'inversion est une transformation du plan particulière qui transforme les
droites en cercles, et réciproquement. Il s'agit d'un outil très puissant qui
permet parfois de venir facilement à bout de problèmes a priori fort
compliqués. Nous nous en servons notamment pour montrer les deux
implications du théorème de Ptolémée. La polarisation, quant à elle, est liée
à l'inversion et associe à tout point du plan une droite (et réciproquement).
Maîtriser les propriétés des polarisations peut également permettre de
faciliter des preuves, comme nous l'illustrons dans ce chapitre sur deux
exemples concrets.
1. Inversion
Les inversions sont des transformations du plan très particulières, de par le
fait qu'elles modifient complètement les objets présents sur la figure.
Comme nous allons le voir, les inversions transforment certains cercles en
droites, et c'est une des raisons pour lesquelles elles peuvent être très
utiles. En effet, en présence d'une figure contenant beaucoup de cercles, il
peut parfois se révéler utile d'appliquer une inversion pour transformer la
plupart de ces cercles en droites, objets que l'on maîtrise généralement
mieux. Aussi, comme pour les transformations du plan classiques,
remarquer dans un problème que certains objets sont images de certains
autres par une inversion particulière peut permettre de progresser dans sa
résolution.
Définition
Intuitivement, une inversion de centre O va être telle que les points éloignés
de O en deviendront proches, et vice versa.
côté de O).
Exemple
Pour bien comprendre la notion d'inversion, observons un exemple. Sur la
figure suivante, nous considérons l'inversion de centre O envoyant A sur
A . Le cercle C de centre O et passant par A est alors logiquement envoyé
′
Propriétés
Nous donnons à présent les propriétés essentielles des inversions. Nous
avons déjà observé certaines de celles-ci sur notre exemple, et nous
conseillons au lecteur de dessiner les nouvelles propriétés pour se
familiariser avec elles.
Propriétés (inversions)
Propriété
Démonstration
OA B
′ ′
et OBA sont semblables.
2. Théorème de Ptolémée
Comme mentionné précédemment, une manière d'utiliser l'inversion dans la
résolution d'un problème consiste à appliquer une inversion (bien choisie) à
l'entièreté de la figure et à travailler sur la nouvelle figure obtenue plutôt que
sur l'originale. L'idée d'appliquer une inversion de cette façon peut venir
lorsque l'on est en présence d'une figure contenant beaucoup de cercles. En
effet, une inversion pourrait alors transformer certains de ceux-ci en droites
et faciliter les raisonnements.
Pour illustrer cette méthode, nous allons démontrer les deux sens du
théorème de Ptolémée à l'aide d'une inversion. Rappelons son énoncé :
Théorème de Ptolémée
+ |BC| ⋅ |AD|,
Nous démontrons les deux sens du théorème de Ptolémée d'un seul coup.
Démonstration
passant par A par une inversion de centre A est une droite ne passant
pas par A (et vice versa). Or, le fait que B′ , C ′ et D′ sont alignés peut se
traduire par l'égalité |B′ C ′ | + |C ′ D′ | = |B′ D′ | . Nous calculons alors
les longueurs |B′ C ′ |, |C ′ D′ | et |B′ D′ | en fonctions des points
A, B, C, D .
|BC|
′ ′
|B C | = .
|AC| ⋅ |AB|
|CD|
et
′ ′
|C D | =
|AC| ⋅ |AD|
|BD|
′ ′
|B D | = .
|AB| ⋅ |AD|
L'égalité |B′ D′ | ′ ′
= |B C | + |C D |
′ ′
est alors équivalente à
|BC|
|AC| ⋅ |AB|
|CD|
+
|AC| ⋅ |AD|
|BD|
= ,
|AB| ⋅ |AD|
qui est elle-même équivalente (en la multipliant par |AB| ⋅ |AC| ⋅ |AD| )
à
= |BD| ⋅ |AC|.
3. Polarisation
Étant donné un cercle de centre O et de rayon R dans le plan, on peut
également considérer la polarisation par rapport à ce cercle. Ce qui
distingue cette transformation de toutes celles qui ont déjà été étudiées sur
ce site, c'est que l'image d'un point n'est plus un point mais une droite. Il ne
s'agit donc pas réellement d'une transformation du plan qui peut être
appliquée à toute une figure. On dira juste que certaines droites sont les
polaires de certains points, et on essayera d'en déduire des informations
utiles à partir des propriétés de la polarisation.
Définition
Fixons un cercle C de centre O et de rayon R. Étant donné un point P
différent de O, on définit la polaire de P par rapport à C comme suit. Soit
P l'image de P par l'inversion de centre O et de rapport R , c'est-à-dire
′ 2
2
de rapport |OA| ). Un fait important, qui fait appel aux propriétés des
polarisations, est que la polaire du point C (intersection de a et b ) est
exactement la droite c passant par A et B.
Propriétés
Tout comme les inversions, les polarisations ont beaucoup de propriétés
assez naturelles. Celles-ci ne sont pas compliquées à démontrer (et il peut
être bon, comme exercice, d'essayer d'en donner une démonstration). Pour
autant, elles n'en sont pas moins essentielles.
Propriétés (polarisations)
Une autre propriété utile, mais moins évidente, est la suivante. Une façon de
la prouver est d'utiliser le théorème de Pascal.
Propriété
4. Exemples d'application
Considérons le problème suivant.
Problème
point 3 dans les premières propriétés des polaires). Cela signifie que le
pôle de RS se situe sur P Q (voir point 4). De plus, par le point 7, la
polaire de S est la droite d passant par P Q ∩ U V et P V ∩ U Q. À
nouveau par le point 4 cela signifie que le pôle de RS se situe sur cette
droite d . De ces deux constatations, il découle que le pôle de RS est le
point d'intersection de P Q et de d . Comme la droite d passe par
P Q ∩ U V , l'intersection de ces deux droites est P Q ∩ U V . On a donc
ˆ
= OBD
C
′
qu'en un seul point différent de O, on en conclut que R = G .
Résumé
Étant donné un triangle, on peut définir trois cercles particuliers associés à
celui-ci, appelés cercles d'Apollonius. Ceux-ci ont des propriétés
intéressantes et sont par exemple étroitement liés à la notion de triangle
podaire. Connaître l'existence de ces cercles ainsi que leurs propriétés peut
être d'une grande aide dans la résolution de problèmes, qu'ils soient
basiques ou avancés.
1. Définition
Étant donné un triangle ABC , on peut tracer trois cercles particuliers. On
définit en effet le A-cercle d'Apollonius comme étant le lieu des points X
tels que
|XB| |AB|
= .
|XC| |AC|
Il n'est a priori pas évident que ces lieux sont effectivement des cercles,
mais il s'agit en fait d'un simple exercice de géométrie analytique. Cela dit,
ces cercles se dégénèrent parfois en une droite. Plus précisément, le A-
cercle d'Apollonius prend la forme d'une droite si et seulement si
|AB| = |AC| et il s'agit simplement dans ce cas de la médiatrice de
[BC] .
Ces cercles sont intéressants de par leurs propriétés. Intéressons-nous de
plus près au A-cercle d'Apollonius. Par définition, on voit déjà directement
qu'il passe par le point A. D'autre part, le théorème de la bissectrice nous
apprend également que ce cercle passe par A′ , l'intersection de la
bissectrice intérieure de A avec BC , et A′′ , l'intersection de la bissectrice
extérieure de A avec BC . Puisque Aˆ
′
AA = 90 , il s'agit donc
′′ ∘
Comme on peut le voir sur cette figure, les trois cercles semblent se couper
en exactement deux points. On peut en fait démontrer ce résultat sans trop
de peine.
Proposition (cercles d'Apollonius)
Démonstration
Soit ABC un triangle non équilatéral, disons avec |AB| ≠ |AC| . Par
définition, on a directement que si un point appartient à deux des cercles,
alors il appartient au troisième. En effet, si
|XB| |AB|
= et
|XC| |AC|
|XA| |CA|
= ,
|XB| |CB|
|XA| |BA|
= .
|XC| |BC|
Dans le cas particulier où le triangle est équilatéral, les trois "cercles" sont
les trois médiatrices du triangle et ils se rencontrent donc en un unique
point.
2. Triangle podaire
Il existe un lien entre les cercles d'Apollonius et la notion de triangle
podaire. Rappelons que si ABC est un triangle et P un point, le triangle
podaire A′ B′ C ′ est défini en considérant les projections de P sur les trois
côtés du triangle, comme dans la figure suivante.
′ ′ ^
|B C | = |P A| ⋅ sin A,
′ ′ ^
|C A | = |P B| ⋅ sin B,
′ ′ ^
|A B | = |P C| ⋅ sin C .
′ ′ ^
|A B | |P C| ⋅ sin C
1 = =
′ ′
|A C | ^
|P B| ⋅ sin B
|P C| ⋅ |AB|
= ,
|P B| ⋅ |AC|
c'est-à-dire si et seulement si
|P C| |AC|
= .
|P B| |AB|
Résultat
3. Droite de Lemoine
Nous avons vu comment obtenir un diamètre du A-cercle d'Apollonius : il
suffit de prendre l'intersection de la bissectrice intérieure de A avec BC
puis l'intersection de sa bissectrice extérieure avec BC . Le centre OA de
ce cercle est donc pour le moment juste caractérisé comme étant le milieu
de ce diamètre. En fait, ce centre peut être construit d'une autre manière : il
se situe sur un des côtés du triangle tangentiel associé à ABC .
Démonstration
ˆ′ ˆ ˆ′
XAA = XAC + CAA
ˆ ˆ′ ∘
= ABC + A AB = 180
ˆ ′ ˆ ′ ˆ′
− AA B = AA C = AA X
ˆ ′′ ∘ ˆ ′
X A A = 90 − X A A
∘ ˆ′ ˆ′′
= 90 − XAA = XAA .
ce qui signifie que X est bien le milieu de [A′ A′′ ] et donc le centre du A-
cercle d'Apollonius.
De la même façon, pourvu que ABC n'est pas isocèle on peut construire le
centre OB du B-cercle d'Apollonius et le centre OC du C -cercle
d'Apollonius. Les trois centres sont alignés : cela découle du fait que les
trois cercles ont exactement deux points communs. La droite de Lemoine
est alors définie comme la droite passant par ces trois centres. Elle est
représentée en rouge sur la figure suivante. Le cercle circonscrit au triangle
ABC ainsi que ses trois tangentes en A, B et C sont représenté en
pointillés. Le triangle formé par ces trois tangentes est bien sûr le triangle
tangentiel associé à ABC .
Résumé
Étant donnés quatre points alignés, on peut leur associer un nombre réel
appelé leur rapport anharmonique. Il existe beaucoup de situations
naturelles où quatre points particuliers ont un rapport anharmonique égal à
−1 : on dit dans ce cas-là qu'ils forment une division harmonique. Ces
notions peuvent se révéler très utiles pour prouver que trois points sont
alignés ou que trois droites sont concourantes. Nous illustrons cela en
démontrant notamment les théorèmes de Pascal, de Pappus et de
Desargues.
1. Définitions
Rapport anharmonique de 4 points alignés
Étant donnés 4 points distincts A, B, C, D sur une même droite, on définit
le rapport anharmonique (A, B; C, D) comme suit. Rappelons que
lorsque X, Y , Z, T sont quatre points avec XY parallèle à ZT , le rapport
¯
¯¯¯¯¯¯¯¯
|XY | |XY |
orienté est défini comme étant égal à ou − selon que
XY
¯
¯¯¯¯¯¯
¯
ZT |ZT | |ZT |
rDC (A)
(A, B; C, D) =
rDC (B)
¯
¯¯¯¯¯¯¯
AC
¯
¯¯¯
¯¯¯
¯¯
AD
= .
¯
¯¯¯¯¯¯¯
BC
¯
¯¯¯
¯¯¯
¯¯
BD
(B, A; C, D)
1
=
(A, B; C, D)
(C, D; A, B) = (A, B; C,
D)
Division harmonique
Lorsque le rapport anharmonique de quatre points vaut −1 , on parle de
division harmonique :
−1 .
En utilisant la loi des sinus dans les triangles OAC , OAD , OBC et
OBD , on trouve la formule suivante, où les angles sont orientés :
ˆ
sin AOC
ˆ
sin AOD
(A, B; C, D) =
ˆ
sin BOC
ˆ
sin BOD
2. Dans la nature
Des divisions harmoniques apparaissent naturellement dans diverses
situations.
Propriété (bissectrices)
Démonstration
^
l'intersection de la bissectrice intérieure (respectivement extérieure) de A
avec BC , on en déduit que X, Y , B, C forment une division harmonique.
Pour ceux ayant vu la théorie des cercles d'Apollonius, on peut voir ici un
lien clair : on sait que les points X et Y appartiennent au A-cercle
d'Apollonius, et la définition de ce cercle donne immédiatement que X et Y
sont conjugués harmoniques par rapport à B, C .
Démonstration
|Y O|
façon on obtient que également. Cela montre que
R
′
= ′
|Y O | R
(X, Y ; O, O ) = −1
′
(par la définition du rapport anharmonique de ces
quatre points).
Quadrilatère complet
Un quadrilatère complet est un quadrilatère convexe ABCD dont les
côtés ne sont pas parallèles et auquel on ajoute l'intersection E de AB et
CD et l'intersection F de BC et DA , comme sur la figure ci-dessous. Une
Démonstration
(X, F ; B, C) = −1 et (Y , F ; A, D) = −1 . Donc
(I X, I F ; I B, I C) = −1 et (I Y , I F ; I A, I D) = −1 . La première
Droite d'Euler
Dans le chapitre sur les transformations du plan, nous avons vu que la
droite d'Euler d'un triangle est une droite particulière passant par le centre
du cercle circonscrit O, l'orthocentre H , le centre de gravité G, mais aussi
le centre du cercle d'Euler E . En fait, il s'avère que les points G, H , O, E
forment une division harmonique ! En effet, si on note x = |GE| , alors
nous avons vu dans le chapitre en question que |GO| = 2 ⋅ |GE| = 2x et
|H G| = 2 ⋅ |GO| = 4x . Nous avons donc
|GO| 2x
= = 2 et
|GE| x
|H O| |GH | + |GO|
=
|H E| |GH | − |GE|
6x
= = 2,
3x
Droites concourantes
Nous avons vu que deux droites sécantes à quatre mêmes droites
concourantes donnent le même rapport anharmonique entre les points
d'intersection. Ci-dessous nous formulons une sorte de réciproque qui peut
se révéler bien pratique : si nous observons un même rapport
anharmonique dans une situation bien précise, alors on peut en déduire que
les droites reliant les points concernés sont concourantes.
Proposition
Soit ℓ et ℓ′ deux droites sécantes s'intersectant en A. Considérons
B, C, D trois points sur ℓ et B , C , D trois points sur ℓ . Si
′ ′ ′ ′
′
D )
concourantes.
Démonstration
que B′ = B′′ . Donc O ∈ BB′ , ce qui montre que les trois droites BB′ ,
CC et DD sont concourantes.
′ ′
Démonstration
Le sinus de AP
ˆ
C ne dépend pas de P lorsque P varie sur le cercle. Il en
formule que nous avons vue avec les sinus donne toujours la même
valeur pour (P A, P B; P C, P D) .
Théorème de Pascal
Le théorème de Pascal s'énonce comme suit, et possède une
démonstration très simple en utilisant les rapports anharmoniques.
Théorème de Pascal
= (A, X; U , B)
= (V , Y ; C, B)
obtenues que
(A, X; U , B) = (V , Y ; C,
B).
Théorème de Pappus
Le théorème de Pappus est très similaire au théorème de Pascal, sauf qu'au
lieu d'avoir six points sur un cercle, on a trois points sur une droite et trois
autres sur une autre droite. En fait, ces deux droites peuvent être vues
comme une conique dégénérée (voir remarque précédente), mais ce n'est
pas important pour nous.
Théorème de Pappus
′ ′ ′ ′ ′
= (C A, C B; C C, C B ),
4. Théorème de Desargues
Le théorème de Desargues peut également se démontrer via les rapports
anharmoniques :
Théorème de Desargues
Démonstration
Pour plus de simplicité nous supposerons que les droites en
considération ne sont jamais parallèles.
et BB′ . On trouve :
′ ′
(A, A ; O, AA ∩ RQ)
′
= (RA, RA ; RO, RQ)
′ ′
= (B, B ; O, BB
∩ RQ).
′
= (QA, QA ; QO, QR)
′ ′
= (C, C ; O, C C
∩ QR).
′ ′
= (C, C ; O, C C
∩ QR).
′
= (RA, RA ; RO, RQ)
′ ′
= (B, B ; O, BB
∩ RQ).
′ ′
(A, A ; O, AA ∩ QR)
′
= (QA, QA ; QO, QR)
′
= (C, CO ∩ QA ; O,
CO ∩ QR).
′ ′
(B, B ; O, BB ∩ P Q)
′
= (P B, P B ; P O, P Q)
′
= (C, CO ∩ P B ; O,
CO ∩ P Q).
∩ QR) = (C, CO
′
∩ P B ; O, CO ∩ P Q),
ce qui signifie que CO ∩ QA′ = CO . Les droites CO, QA′ et
′
∩ PB
PB
′
sont donc concourantes. Mais QA′ ∩ P B′ = C ′ , donc cela
signifie que CO passe par C ′ . Par conséquent, C , C ′ et O sont
alignés comme espéré.
Pour résumer, les points et les droites du plan projectif réel sont les
suivants :
Les points du plan projectif réel sont les points du plan euclidien + pour
chaque direction de droite, un point à l'infini dans cette direction.
Les droites du plan projectif réel sont les droites du plan euclidien + la
droite à l'infini, qui passe par tous les points à l'infini.
Évidemment tout n'est pas rose dans le plan projectif réel : cela devient par
exemple compliqué de parler de distances. En général, lorsqu'on travaille
dans le plan projectif, on se contente de regarder les points, les droites, et
quels points sont sur quelles droites.
En pratique
Lorsqu'on se place dans le plan projectif réel, la plupart des énoncés
deviennent plus simples (et parfois même plus généraux).
Théorème de Pascal
de Pascal est donc plus général puisqu'il traite également des cas
où certains côtés sont parallèles.
Théorème de Pappus
Théorème de Desargues