Apprendre À Vivre Ensemble en Classe

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Bibliothèque des expérimentations pédagogiques

VERSAILLES 03/01/2018

Apprendre à vivre ensemble en classe. Pour une


éducation à l’empathie. 2016F

(Expérimentation terminée)
Ecole élémentaire Henri Wallon
RUE HENRI WALLON , 78190 TRAPPES
Site : http://www.ien-trappes.ac-versailles.fr/
Auteur : Jarry Bertrand - Cagnol Céline
Mél : bertrand.jarry@ac-versailles - [email protected]

Ce projet est mené à l’école élémentaire Henri Wallon de Trappes depuis septembre 2014 par six enseignantes volontaires.
Elles ont travaillé chacune avec leurs élèves soit six classes du CP au CM1.
L’objet du projet est de réfléchir aux conditions et à la mise en œuvre possibles d’une éducation à l’empathie émotionnelle
auprès des élèves. Travailler sur les émotions, les nommer, les définir et les ressentir en soi et chez les autres apporte une
autre perception de la difficulté scolaire et/ou de comportement et apaise le climat de la classe. Les élèves sont plus solidaires
les uns avec les autres, le regard de chacun change et la difficulté du travail s’amenuise grâce à la collaboration spontanée de
chacun d’entre eux dans le respect de tous.

Plus-value de l'action
La méthodologie de travail et la démarche d’élaboration des outils
Certains jeux pour éduquer à l’empathie
Outils tels que messages clairs, jeux de rôle, jeux coopératifs, conseils de classe, récitations à plusieurs voix, visite au musée,
débat philosophique revisité…
La construction d’une échelle émotionnelle pour chaque classe

Nombre d'élèves et niveau(x) concernés


Six classes du CP au CM1 soit 135 élèves.

A l'origine
Des ambiances de classe parfois difficiles.
Une dégradation du vivre ensemble
Un parasitage des situations d’apprentissage par la non reconnaissance et la non gestion de leur dimension émotionnelle.

Objectifs poursuivis
Apaiser les ambiances de classe et travailler sur le vivre ensemble
Favoriser les interactions entre les élèves pour développer leurs compétences relationnelles
Apprendre à reconnaître l’autre comme une version possible de soi
Favoriser les apprentissages et leur efficacité
Penser la qualité de la relation pédagogique et les postures enseignantes comme vecteur de réussite des élèves
Description
Interpelées par l’expérimentation menée de 2012 à 2014 au collège Youri Gagarine de Trappes, six enseignantes volontaires
de l’école élémentaire Henri Wallon ont souhaité prolonger le travail engagé dans le second degré auprès de leurs élèves.
Parce que l’intervention quotidienne et permanente des émotions au sein de l’école, et souvent la difficulté à les reconnaître et
à les prendre en compte leur a semblé centrale dans leurs problématiques professionnelles, elles ont souhaité s’interroger sur
une éducation possible à l’empathie auprès de leurs élèves.
Intitulé « Apprendre à vivre ensemble en classe : pour une éducation à l’empathie » ce projet est conduit sous la
responsabilité scientifique d’Omar Zanna, enseignant chercheur à l’université du Maine. Il est accompagné sur le terrain par
Bertrand Jarry, Conseiller Principal d’Education et formateur Rep+.
L’objet du projet est de créer des situations d’apprentissage dans lesquelles les élèves vont faire l’expérience collective
d’émotions partagées par la mise en jeu du corps, leur permettant ainsi de pouvoir reconnaître l’autre comme une version
possible de soi.
Cette démarche s’appuie sur une méthodologie précise qui est la synthèse de quatre principes :
-pratiquer ensemble (les élèves pratiquent de concert de telle sorte qu’ils ressentent synchroniquement les mêmes
sensations)
-observer autrui (les élèves s’observent de telle sorte que leur disposition à l’empathie soit sollicitée)
-inverser les rôles (les élèves changent de rôle de telle sorte qu’ils éprouvent diachroniquement et synchroniquement les
mêmes ressentis)
-parler des ressentis (les élèves parlent de leurs ressentis de telle sorte qu’ils décrivent et expriment leurs sensations et
émotions en présence de pairs sans en pâtir)
A partir de ces quatre principes, les enseignantes repensent et adaptent leurs enseignements pour développer des outils tels
que des jeux dansés, des temps de relaxation et de conscientisation, des modes d’interrogation ou d’apprentissage (récitation
à plusieurs voix par exemple), du théâtre forum (ce qui leur a permis de revisiter le débat philosophique notamment), et bien
d’autres encore…

Ce projet est la continuité d’un travail engagé au collège Youri Gagarine de Trappes en septembre 2012 (collège du réseau de
l’école Wallon). Il est né de la rencontre du sociologue Omar Zanna et de Bertrand Jarry (Conseiller Principal d’Education). Le
premier ayant une connaissance des problématiques liées à la socialisation/éducation à l’empathie par le corps/émotions des
« jeunes difficiles », le second souhaitant s’en inspirer pour nourrir ses réflexions d’éducateur. Cette première rencontre s’est
faite à l’occasion d’une session de formation au DU intitulé « Adolescents difficiles : approche psychopathologique et
éducative » dirigé par le Professeur Philippe Jeammet. Après une formation action de deux années et des échanges
inter-degrés, des enseignants de l’école élémentaire Henri Wallon ont souhaité à leur tour s’emparer de cette réflexion.
Modalité de mise en oeuvre
Description des étapes :
-Sensibilisation
Invitation et participation des enseignants du premier degré aux différents temps de conférence et de restitution de l’action
menée au collège Youri Gagarine (juillet 2013 et 2014)
Présentation d’outils concrets et des expositions itinérantes 1er et 2d degré (septembre 2014)
-Mise en action
Temps de formation propres au 1er degré (apports théoriques et élaboration d’outils communs)
Création d’un groupe de travail regroupant les enseignants volontaires pour s’engager dans la réflexion (les six PE de l’école
Henri Wallon)
Animation de ce groupe par un formateur REP+ (Bertrand Jarry) sur le temps de pondération (fréquence : une fois par mois)
Accompagnement et mise en situation jusque dans la classe
Temps de restitution en inter-degrés par les collègues (juillet 2015)
-Continuité
Poursuite du projet et accompagnement des nouveaux collègues volontaires entrant dans celui-ci sur l’ensemble des écoles
du réseau, voire du territoire de Trappes. Intégration des maternelles à leur demande.
Trois ressources ou points d'appui
La grande motivation et l’enthousiasme des enseignantes impliquées dans le projet
La grande disponibilité de l’enseignant-chercheur
La possibilité d’un accompagnement sur le terrain par un formateur Rep+
Difficultés rencontrées
Turn-over des enseignants et des directions
Le gros effort d’implication nécessaire des participants (comprendre et entrer dans la démarche, grande disponibilité,
maturation du projet…)
Instaurer une continuité dans les démarches (passage d’un enseignant à un autre…)
Superposition des projets et risque d’éparpillement (paradoxe du rep+ : difficulté à se voir à cause des sollicitations
permanentes. Certain « épuisement » des équipes)
Moyens mobilisés
Rectorat de Versailles
CAAEE
Direction Académique des Yvelines
Partenariat et contenu du partenariat
x
Liens éventuels avec la Recherche
Ce projet est conduit sous la responsabilité scientifique d’Omar Zanna, enseignant-chercheur à l’Université du Maine et
s’appuie sur ses travaux.

[email protected]

Liens Internet
• les expositions :
http://ozanna.fr/pdf/primaire-1-10.pdf
http://ozanna.fr/pdf/college-1-6.pdf
• vidéo définition de l’empathie :
https://www.reseaucanope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/definition-de-lempathie-par-omar-zanna.html
• le jeu des mousquetaires :
https://vimeo.com/137681120
• vidéo école Wallon :
http://webtv.ac-versailles.fr/spip.php?article1181
• L’émission Les Maternelles France 5 (10e minute):
https://www.youtube.com/watch?v=q07cA5Sevmk&feature=youtu.be

Ouvrages
• Zanna O. Restaurer l’empathie chez les mineurs délinquants. Paris, Dunod, 2010
• Zanna O. « Apprendre par corps l’empathie à l’école : tout un programme ? » Recherches en éducation, n° 21, janv. 2015, p
213-225
• Zanna O. Le corps dans la relation aux autres. Pour une éducation à l’empathie. Rennes, PUR. 2015
• Zanna O. Apprendre à vivre ensemble en classe : Des jeux pour éduquer à l’empathie. Paris. Dunod. 2015

Evaluation
Evaluation / indicateurs

Documents
Aucun

Modalités du suivi et de l'évaluation de l'action


auto-évaluation (aspects qualitatifs)
Effets constatés
Sur les acquis des élèves :
Plus grande capacité à reconnaître, dire, partager et gérer ses émotions
Moins de moquerie et plus d’entraide
Entrée systématique des élèves dans les propositions d’activité
Plus grande mixité garçon-fille sur les activités proposées
Les élèves rentrent plus facilement dans les apprentissages
Plus grande motivation et appétence des élèves pour les apprentissages
Moins de leçons non sues ou non apprises
Sur les pratiques des enseignants :
Moins de gestion de conflits réalisé par l’adulte mais déplacement vers une fonction d’accompagnement
Présence d’un sentiment de bien-être face à ses élèves et d’une forme de plaisir à enseigner
Mise en réflexion permanente sur sa propre pédagogie
Volonté de partager, voire de former leurs pairs pour certaines d’entre elles
Sur le leadership et les relations professionnelles :
Cohésion d’équipe autour d’un projet
Mutualisation et partage de pratique professionnelle
Sur l'école / l'établissement :
Le parcours émotionnel des élèves dans leur journée d’école (voir l’échelle des émotions) tend visiblement à l’apaisement
(nous avons mesuré à différents temps de la journée l’état émotionnel de chaque enfant).
Effet d’entraînement (d’autres collègues de l’école demandent à rejoindre le projet).
Plus généralement, sur l'environnement :
Forte demande d’accompagnement des différentes écoles du territoire sur ce projet
(ensemble des écoles du réseau dès la maternelle, voire des autres réseaux de Trappes)

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