Les Vices Du Consentement Dans Le Contrat de Vente 66

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 9

Les vices du consentement

dans le contrat de vente


Sommaire
1. L'erreur

1.1. Domaine de l'erreur

1.2. Champ d'application de l'erreur

2. Le dol

2.1. Eléments constitutifs du dol

2.2. Caractères du dol

3. La violence

3.1. Notion de violence

3.2. Caractères de la violence

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 2/9
Les vices du consentement dans le contrat de vente
Introduction
Le contrat de vente est régi par le titre VI du code civil (articles 1582 à 1701). Il s'agit d'une convention
généralement passée entre deux personnes : le vendeur et l'acheteur.
Lors de la conclusion d'un contrat de vente, l'échange de consentement des parties est nécessaire à la
validité du contrat. En effet, il s'agit d'un des grands principes directeurs en droit des obligations : celui qui
s'oblige doit y consentir préalablement. Ce consentement est soumis à quelques règles énoncées par le
Code civil dont la plus importante est qu'il doit être exempt de vices.

L'article 1109 du Code civil énonce qu' « il n'y a point de consentement valable, si le consentement n'a été
donné que par erreur, ou s'il a été extorqué par la violence ou surpris par le dol ».

Par conséquent, lorsque le consentement à un contrat de vente est entaché d'un vice, tel que l'erreur, le
dol ou la violence, ce contrat de vente peut être annulé. La présente fiche vous aide à mieux comprendre
en quoi consistent les vices du consentement et comment faire annuler un contrat de vente lorsqu'il est
entaché d'un tel vice.

1. L'erreur

1. 1. Domaine de l'erreur

L'erreur consiste en une fausse représentation de l'objet du contrat de la part du contractant, le plus
souvent l'acheteur. Cela entraine une discordance entre la croyance de celui-ci quant à l'objet du contrat et
la réalité et par conséquent, son consentement a été vicié.

L'article 1110 du Code civil énonce que l'erreur n'est une cause de nullité du contrat que lorsqu'elle
tombe sur la substance même de l'objet du contrat. Cet article prévoit aussi le cas de l'erreur sur la
personne du cocontractant mais la sanction n'est pas la même.

L'erreur sur la substance du contrat se définit comme une erreur portant sur les qualités substantielles,
essentielles de la chose du contrat et en l'absence de laquelle, l'acheteur n'aurait pas contracté. En
d'autres termes l'erreur n'a pas à porter obligatoirement sur l'objet même du contrat, mais peut porter sur
les qualités attachées à la substance de l'objet (l'acheteur souhaite acheter une chaise, mais un modèle
Louis XVI par exemple).
L'exemple classique de l'erreur sur les qualités substantielles de la chose est le contrat de vente dans
lequel l'acheteur croit acquérir un meuble d'antiquités alors qu'il s'agit en réalité d'une reproduction.

Mais pour qu'il y ait annulation du contrat de vente sur le fondement de l'erreur, la victime doit prouver que
le vendeur avait connaissance de l'importance qu'avait cette qualité substantielle à ses yeux. Cette qualité
étant rentrée ainsi dans le champ contractuel car elle était connue par les deux parties, dès la formation du
contrat, comme étant substantielle.

Ainsi, lorsque l'acheteur se rend chez un antiquaire pour acheter son meuble, la qualité recherchée par

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 3/9
l'acheteur entre dans le champ contractuel car l'antiquaire est un professionnel dans ce domaine. Par
contre, lorsque l'acheteur se rend dans une brocante, même s'il demande un modèle spécifique (une
chaise Louis XVI par exemple), le vendeur ne peut pas garantir cette qualité, et elle n'entre donc pas dans
le champ contractuel.

Ce sont les juges qui apprécient au cas par cas si la qualité substantielle du contrat est rentrée ou non
dans le champ contractuel, aidé, si possible, par les preuves rapportées par la victime.
Mais l'erreur peut porter aussi, plus objectivement sur l'utilité de la chose (comme l'achat d'un terrain qui
se révèle impropre à la construction...).

L'alinéa 2 de l'article 1110 du Code civil envisage l'erreur sur la personne, tout en précisant qu'il ne s'agit
pas d'une cause de nullité du contrat de vente à moins que la considération de cette personne constitue la
cause même du contraint. L'erreur sur la personne est donc une cause de nullité du contrat lorsque ce
dernier a été conclu « intuitu personae » (en fonction de la personne). On entend par erreur sur la
personne aussi bien une erreur concernant l'identité civile ou physique de cette personne, ou encore
concerner les qualités essentielles attachées à cette personne (compétences professionnelles, situation
familiale…).
Les juges ont, par exemple, décidé qu'un contrat était nul pour cause d'erreur sur la personne parce qu'il
apparaissait que l'une des parties avait l'intention de contracter avec une agence commerciale
d'expérience, et non avec une personne physique (St-Denis de la réunion, 6 octobre 1989).

A côté de ces deux types d'erreurs prévus par la loi, la doctrine a créé un régime d'erreur qui est celui de
l'erreur obstacle.
Il s'agit d'une erreur d'une telle gravité qu'elle s'oppose à toute rencontre de volonté. Certains pensent que
la gravité de cette erreur n'a pas simplement vicié le consentement mais a empêché la formation du
contrat. L'erreur obstacle peut porter tant sur la nature, que l'objet ou encore sur la cause du contrat.
Par exemple, une partie croyait vendre un bien et l'autre partie pensait recevoir une donation. Ou encore
une erreur sur la monnaie : une partie pensait contracter en dollars alors que l'autre partie pensait
contracter en euros.

Cependant, il existe une catégorie d'erreur appelée « erreurs indifférentes ». Ces erreurs ne constituent
pas un vice du consentement. Elles peuvent être regroupées selon les trois catégories suivantes : l'erreur
sur les qualités secondaires du contrat, l'erreur sur la valeur financière et l'erreur sur les motifs de
conclusion du contrat. Il y'a erreur indifférente selon les juges (décision Cour de cassation 13 janvier
2001), lorsqu'une partie achète un immeuble dans l'optique d'en retirer un avantage fiscal auquel
finalement il n'aura pas droit. Il intente une action en nullité pour vice du consentement car le vendeur
savait qu'aucun avantage fiscal n'était possible. Les juges ont rejeté sa demande en énonçant que l'erreur
sur le motif n'était pas de nature à entrainer la nullité de la vente.

1. 2. Champ d'application de l'erreur

Pour que l'erreur entraine la nullité elle doit tout d'abord présenter un certain nombre de caractères.

Tout d'abord l'erreur doit être excusable et ne pas être la conséquence de la faute de celui qui a commis
l'erreur. En effet, si la faute est considérée comme inexcusable, grossière, ou encore si elle pouvait être
évitée au moment de la conclusion du contrat, il n y'aura pas annulation de la vente. Pour déterminer le
caractère excusable ou non de l'erreur, il faut se référer aux qualités de la partie qui a commis l'erreur.
Pour les tribunaux, l'erreur est donc inexcusable des lors qu'elle est fautive, et assez souvent, la demande

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 4/9
d'annulation du contrat est rejetée sur la seule constatation d'une négligence de la part de l'acheteur qui
aurait manqué à son devoir de s'informer. Il convient alors de veiller à obtenir le minimum d'information
nécessaire à connaitre l'objet exacte du contra t de vente avant de s'engager.

Ensuite, l'erreur doit être déterminante du consentement pour être cause de nullité : il doit être
clairement établi que sans cette erreur la partie n'aurait pas contractée. Pour savoir si cette erreur a été ou
non déterminante, les juges tiennent compte de la personnalité du plaignant, de ses compétences dans le
domaine concerné par la vente. Le caractère déterminant s'apprécie au jour de l'échange des
consentements. La preuve de l'erreur appartient à celui qui prétend que son consentement a été vicié et
peut être rapportée par tout moyen.
A noter que l'erreur ne sera pas retenue si les parties avaient convenu d'un aléa relatif à l'objet dans le
contrat, car selon un principe juridique connu en droit civil « l'aléa chasse l'erreur ».

Puis, l'erreur peut être en droit ou en fait, cela importe peu. En effet, l'erreur qui porte sur le droit n'est
toujours considérée comme inexcusable par les juges et ce malgré l'adage « nul n'est censé ignorer la loi
». Car certaines fois, l'erreur sur le droit peut entrainer une erreur de fait, c'est-à-dire une erreur sur l'objet
même du contrat.

Lorsque la preuve de l'erreur est rapportée et acceptée par les juges, la sanction est la nullité relative du
contrat de vente (ce qui signifie qu'elle ne peut être demandée que par le contractant alors que dans le
cadre d'une nullité absolue, la nullité du contrat peut être demandée par tout intéressé).
L'action en nullité se prescrit par 5 ans à compter du jour où l'erreur a cessé, c'est-à-dire du jour où celui
qui a commis l'erreur a pris conscience de cette erreur.
L'action en nullité ne peut être formée que par celui dont le consentement a été vicié ou par ses héritiers.
Cependant, l'erreur peut être sanctionnée par la nullité absolue dans le cas de l'erreur obstacle par
exemple (annulation plus précisément fondée alors sur l'absence de cause ou fausse cause).

En outre, la victime de l'erreur peut obtenir des dommages intérêts pour le préjudice qu'elle a subi du fait
de cette erreur s'il est établit que le cocontractant a commis une faute au sens de l'article 1382 du Code
civil relatif à la responsabilité délictuelle.

2. Le dol

2. 1. Eléments constitutifs du dol

Selon l'article 1116 du Code civil, le dol peut être une cause de nullité du contrat de vente. A la
différence de l'erreur qui est spontanée, le dol est une erreur provoquée par l'autre partie.
Le dol est défini comme des manœuvres pratiquées par l'une des parties poussant l'autre à contracter
(ruse, tromperie). Il s'agit de manœuvres malhonnêtes. Sans ces manœuvres il parait évident que l'autre
partie n'aurait pas donné son consentement.

Tout d'abord, le dol se caractérise par un élément matériel qui peut se traduire selon deux moyens :
- la manœuvre qui est un acte positif.
Il est accompli dans l'objectif de tromper l'autre partie. Derrière ce terme on retrouve l'idée de tromperie,
d'artifice ou encore d'escroquerie. Mais attention, toutes les manœuvres effectuées dans le but de pousser
l'autre partie à contracter ne sont pas forcément répréhensibles. Ainsi, il y'a des mensonges qui sont
tolérés.

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 5/9
Le mensonge est une manœuvre visant à mentir sur un élément constitutif du contrat, pour certains il s'agit
d'une catégorie autonome du dol et d'autre l'intègre aux manœuvres. Pour s'y retrouver, il a été mis en
place une distinction entre le bon dol et le mauvais dol. Le bon dol est toléré et relève plus de l'exagération
ou de l'habilité de la personne. Car en droit des contrats, le vendeur est soumis à une obligation
d'information de l'acheteur sur le bien qu'il souhaite acquérir.
Quant au mauvais dol, il est caractérisé quand la volonté de tromper l'autre est manifeste au vu des
informations données.

- Mais le dol peut aussi se caractériser par ce que l'on appelle la réticence dolosive.
Il s'agit ici d'un acte négatif, la personne malhonnête va passer sous silence un élément qui, s'il avait été
connu de l'autre partie, l'aurait dissuadé de contracter. Il s'agit aujourd'hui de la forme la plus courante du
dol, les juges retenant cette qualification à chaque fois qu'une partie a manqué à son obligation
précontractuelle d'information.

On dit ainsi que la réticence dolosive exploite l'erreur mais ne la provoque pas. La notion de dol est par
conséquent plus étendue.

Cependant il n'y a pas dol lorsque le l'acheteur d'un bien connait son prix réel mais ne le dit pas au
vendeur (qui est censé connaitre la valeur de ce qu'il vend) et l'achète donc au prix demandé par ce
dernier. En effet, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, autrement dit, le vendeur ne sera pas
fondé à agir en nullité pour dol de l'acquéreur car c'est lui qui a commis une faute en ne se renseignant
pas mieux et en demandant un prix qui ne correspondait pas à sa valeur marchande réelle. Mais le dol de
l'acheteur a été accueilli par les juges dans une affaire où celui-ci s'était tu mais concernant les qualités
essentielles de la chose et non pas simplement sur sa valeur. Par ailleurs, les juges prennent en comptent
la qualité des contractants, car dans cette seconde affaire, le vendeur était un simple particulier tandis que
l'acheteur était un professionnel.

La réticence dolosive a par exemple été retenue dans un arrêt rendu le 16 mars 2011 par la troisième
chambre civile de la Cour de cassation (Cass. civ. 3, 16 mars 2011,n° 10-10.503, FS-P+B). La haute
juridiction a effet considéré que le vendeur d'immeuble est tenu à un devoir général de loyauté et doit
porter à la connaissance de l'acquéreur, dès lors qu'il en est informé, la présence d'amiante. Cette
information aurait en effet empêché l'acquéreur, s'il l'avait connu, de contracter aux conditions prévues.
Toutefois, dans cet arrêt, la nullité de la vente n'a pas été demandée. La victime du dol a préféré prétendre
à l'octroi de dommages et intérêts pour lui permettre de faire pratiquer les travaux de désamiantage. Ces
derniers lui ont donc été accordés.

Ensuite, la caractérisation du dol suppose l'existence d'un élément intentionnel. En effet, le dol suppose
de vouloir tromper le contractant, ce qui le différencie ainsi de l'erreur. La preuve de cet élément
intentionnel est plus facile à rapporter dans le cadre d'un mensonge ou d'une manœuvre qui suppose un
acte positif, une action de la partie malhonnête. Cette preuve est donc plus difficile à rapporter dans le
cadre de la réticence dolosive, qui suppose une abstention de la part de son auteur. Et là, seul le
caractère intentionnel peut prouver la mauvaise foi de la partie en l'absence d'un élément matériel.

2. 2. Caractères du dol

Pour être source de nullité du contrat de vente, le dol ainsi constitué de son élément matériel et
intentionnel, doit revêtir plusieurs caractères.

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 6/9
Dans un premier temps, tout comme l'erreur, le dol doit être déterminant du consentement de la
victime. Ce caractère permet ainsi de distinguer le dol principal (déterminant du consentement et
sanctionné par la nullité du contrat) au dol incident (qui n'a aucune influence sur la volonté de la partie qui
aurait contracté même en l'absence de ce dol. La seule sanction sera la mise en jeu du contractant par
une diminution du prix par exemple, ou des dommages intérêts mais pas de nullité du contrat).

Pour être déterminant, le dol doit être antérieur ou concomitant à la conclusion du contrat. Ce
caractère est apprécié en fonction de la personnalité de la victime (est-ce un professionnel ou
particulier…).

Dans un second temps, le dol doit émaner d'un cocontractant pour entrainer la nullité du contrat de
vente. Le dol émanant d'un tiers est pris en compte mais il sera sanctionné que sur le terrain de la
responsabilité délictuelle (art. 1382 C.civ) et n'aura pas d'incidence sur le contrat.
Par exception le dol du tiers sera pris en compte dans certaines situations. C'est le cas lorsque le dol
émane du représentant du contractant, ce dernier agissant en lieu et place de celui-ci il est logique que
son dol soit assimilé à celui d'une partie. Mais encore faut-il que le représentant ait accompli ses
manœuvres dans le cadre de son mandat de représentation.
Le dol du tiers est pris en compte lorsque le tiers est le complice d'un des cocontractants.

Le dol est sanctionné par la nullité relative du contrat de vente. Attention, c'est celui qui se prétend
victime de dol qui doit le prouver, le dol ne se présume point.

Mais le dol peut aussi être une faute et être sanctionné sur le fondement de la responsabilité
délictuelle et entrainer l'allocation de dommages intérêts.

Les deux sanctions sont laissées au libre choix de la victime sachant que les deux peuvent se cumuler.

3. La violence

3. 1. Notion de violence

La violence est la pression exercée sur le contractant pour le contraindre à conclure le contrat, le
consentement est par conséquent vicié car dépourvu de toute liberté.

La violence peut être physique : coups, mauvais traitement. Elle engage la nullité absolue du contrat et
est sanctionnée pénalement.
La violence peut aussi être morale : pression psychologique par exemple, contraignant la partie à
contracter. Ici, pour que le consentement soit vicié, il faut que le consentement ait été donné dans la
crainte de l'autre partie. La nullité du contrat est relative.
Il existe par ailleurs la violence économique, admise depuis peu par les juges. C'est par exemple le cas
lorsqu'un patron d'entreprise devant livrer au plus tôt un client ait obligé d'accepter la hausse non justifiée
des prix de son fournisseur. Dans cette hypothèse, la victime doit prouver le caractère illégitime de la
situation de puissance économique. Car seule l'exploitation abusive d'une situation de dépendance
économique, faite pour tirer profit, et menaçant directement les intérêts légitimes de la personne visée par
cette contrainte pourrait caractériser la violence. En effet, la simple exploitation de la dépendance

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 7/9
économique ne suffit pas à caractériser la violence afin de laisser libre cours au jeu de la concurrence.

Enfin, bien que la jurisprudence soit peu abondante sur ce sujet, les juges ont déjà sanctionné la violence
exercée sous la forme de l'exploitation par une partie d'un état de nécessité. La violence n'émane pas de
l'individu mais de circonstances extérieures, d'évènements qui sont ensuite exploités par la personne
contre une autre pour tirer un profit illégitime.

3. 2. Caractères de la violence

La violence est régie par les articles 1111 et suivants du Code civil. Ainsi, pour être source de nullité, elle
doit revêtir deux caractères.
Tout d'abord, la violence doit être illégitime, ce qui suppose que l'acte constitutif de la contrainte ne soit
pas autorisé par la loi (sont autorisées par la loi les grèves, les saisies…). Mais n'est pas autorisée la voie
de fait, telle que la séquestration du patron dans le cadre d'une grève.
Ensuite, la violence doit être déterminante pour vicier le consentement de la victime. Si l'acte de violence
a été exercé contre un tiers (l'épouse ou les enfants du contractant par exemple), il peut être cause de
nullité à condition d'avoir altéré la liberté de décision du contractant.

La gravité de la violence est appréciée par les juges en fonction de la personnalité de la victime.

Documentissime - Tous droits réservés. Avertissement : L'utilisation de nos documents ne dispense pas de recourir aux conseils d'un spécialiste qualifié. La responsabilité des auteurs
ne saurait être engagée du seul fait de l'utilisation des documents contenus sur ce site. Les références juridiques mentionnées le sont à titre indicatif, sont susceptibles de modification
législative, réglementaire ou jurisprudentielle ultérieure et ne dispensent pas d'une vérification préalable à l'utilisation des documents. Tous les documents téléchargés sur ce site sont
protégés par la législation des droits d'auteur. Toute reproduction, par l'utilisateur, de ces documents pour un usage autre que purement personnel l'expose à des poursuites judiciaires.
Pour toute information complémentaire, se reporter aux conditions générales d'utilisation disponibles sur www.documentissime.fr
Page 8/9
A propos de :

Documentissime
Ressources juridiques & Réseau du droit

Documentissime s'adresse aux particuliers et aux professionnels, et propose une gamme de ressources
juridiques de qualité, gratuitement.

La mission de Documentissime ? Accompagner les internautes dans toutes leurs démarches, tant
professionnelles que personnelles : consommation, litiges, formalités administratives, vie familiale, vie
professionnelle, création de société, relation avec les banques et compagnies d'assurance ...

Les principaux services proposés par Documentissime sont les suivants :

- une bibliothèque de plus de 5000 modèles de lettres, contrats et autres documents types

Rédigés par des juristes, et mis à jour en permanence, ils sont téléchargeables gratuitement.

- des dossiers et cas pratiques

Ils traitent un thème de manière synthétique (dossier de synthèse) ou apportent des réponses concrètes et
opérationnelles à une question précise (cas pratique).

- un service de questions juridiques aux experts

Vous posez votre question juridique ou pratique: les avocats, huissiers, juristes, notaires vous répondent
gratuitement sous 72H

- un service de demande de devis aux avocats, huissiers, notaires et médiateurs

Vous avez besoin d'un avocat, huissier ou notaire ? Vous pouvez publier anonymement une demande de
devis : vous recevrez gratuitement des propositions étayées et chiffrées de praticiens près de chez vous.

A bientôt sur http://www.documentissime.fr !

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)

Vous aimerez peut-être aussi