M07 Statistiques en production-FM-TSMFM
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RÉSUMÉ DE THÉORIE
&
GUIDE DES TRAVAUX PRATIQUES
Nom et prénom
NICA DORINA CDC Génie Mécanique DRIF
Révision linguistique
-
-
-
Validation
-
-
-
OBJECTIF DU MODULE
COMPORTEMENT ATTENDU
CONDITIONS D’EVALUATION
• Travail individuel
• À partir :
- de consignes et directives ;
- de plan de définition, de fabrication
- d’une gamme de contrôle, carte de suivi de contrôle
- Fiche de contrôle, d’auto-contrôle
- d’un cahier des charges;
- des données techniques de production
• À l’aide :
- De calculatrices;
- De l’outil informatique ;
- Des documents standardisés
- Formulaires, abaques et diagrammes
- D’outils de qualité
à suivre
B. Appliquer les outils et méthodes qui - Maîtrise des outils statistiques en particulier la
permettent le contrôle des processus de normalité des procédés
fabrication
C. Acquérir une démarche de mise en place du - Mise en place d’un système SPC par cartes de
SPC dans l’entreprise contrôle : cet aspect sera privilégié au détriment
de la « performance mathématique »
Avant d’apprendre à appliquer les outils et les méthodes statistiques qui permettent le
contrôle des processus de fabrication (B) :
Avant d’apprendre à acquérir une démarche de mise en place du SPC dans l’entreprise
(C) :
STATISTIQUES EN PRODUCTION
SOMMAIRE
LES STATISTIQUES EN PRODUCTION
CHAPITRE 1
STATISTIQUE ……..…………..………………………………………………………………………................8
1. Séries statistiques à une variable .……………………………………………………………………….8
2. Séries statistiques à deux variables………………………………………………………….....................9
3. Comment lire et exploiter un tableau statistique ?……………………………………………………..10
4. Comment lire et interpréter un diagramme statistique ?...…………………………………………...10
5. Comment déterminer le mode d’une série statistique ?.................................................................14
6. Comment déterminer la médiane d’une série statistique ?............................................................14
7. Comment calculer l’étendue d’une série statistique ?....................................................................16
8. Comment calculer une moyenne ou l’écart-type ?..........................................................................16
9. Comment représenter une série statistique à deux variables ?.....................................................17
10. Comment calculer les coordonnées d’une point moyen ?...........................................................18
CHAPITRE 2
INITIATION AUX PROBABILITES ………..……...…………………………………………………………19
1. Notion de probabilité…………………………………………..………………………...............................19
2. Evénement contraire………………………………………………………………………………………….21
3. Evénements incompatibles……………………………………………………………………...................21
4. Comment calculer une probabilité à partir d’événements élémentaires ?....................................22
5. Comment calculer une probabilité à partir d’un tableau statistique ?...........................................22
6. Comment calculer la probabilité d’un événement contraire ?........................................................23
7. Comment calculer la probabilité d’un événement réunion de deux
événements incompatibles ?.............................................................................................................24
8. Notion de variable aléatoire…………………………………………………………………………………24
9. Loi normale (Loi de GAUSS)………………………………………………………………………………..26
10. Distribution binominale…………………………………………………………………………………….29
11. Loi ou distribution de Poisson……………………………………………………………………………30
CHAPITRE 3
SUIVI DE LA QUALITE PAR LA METHODE S.P.C.…...……………………………...………………..32
1. Qualité et contrôle de conformité.…………………………………...…………………………………….32
2. Suivi de la qualité par la méthode S.P.C…………………………………………………………………..33
3. Les cartes de contrôle par mesure………………………………………………………………………...39
4. Élaboration d’une carte dont les paramètres ne sont pas connus…………………………………..40
5. Élaboration d’une carte dont les paramètres sont connus……………………………………………43
6. Démarche pour l’utilisation des cartes de contrôle…………………………………………………….44
CHAPITRE 4
EXERCICES………………………………………………………………………………………………………56
ANNEXES………………………………………………………………………………………………………….65
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………............................69
Chapitre 1
Statistique
Définition
La statistique a pour objet de recueillir des données, de les organiser et les présenter de façon
à pouvoir les analyser et en tirer des enseignements permettant de gérer ou de prévoir.
Pour tracer le polygone des effectifs cumulés croissants, on place les points dont :
− l’abscisse est la limite supérieure d’une classe ;
− l’ordonnée est l’effectif cumulé croissant de cette classe.
• Paramètres de position
∑nx
p
i i
i =1
x=
N
La médiane d’une série statistique est la valeur de la variable telle que le nombre des valeurs
qui lui sont inférieures est égal au nombre de valeurs qui lui sont supérieures.
Le mode d’une série statistique est la valeur qui a le plus grand effectif.
Dans le cas d’une distribution en classes, on parle de classe modale.
• Paramètres de dispersion
L’étendue d’une série statistique est la différence entre la plus grande valeur et la plus petite
valeur de la série.
La variance V d’une série statistique est la moyenne des carrés des écarts à la moyenne :
∑ n (x )
p 2
i i −x
i =1
V =
N
∑nx
p
i i
i =1 2
x= −x
N
Soit une série statistique à deux variables, constituée de p couples (xi ; yi).
On appelle nuage de points associé à cette série l’ensemble des points Mi (xi ; yi).
Le point moyen du nuage de points est le point G de coordonnées :
∑ xi , ∑ yi
1 p 1 p
xG = yG =
pi =1 pi =1
Exemple :
a) Séries statistiques à une variable
La nationalité est un caractère qualitatif. Les résultats sont donnés sous forme d’un
diagramme circulaire (l’angle des secteurs est proportionnel à la fréquence).
On obtient l’effectif d’une nationalité en multipliant l’effectif total 200 par la fréquence :
il y a 200 x 0,41 = 82 Français.
La durée du séjour, mesurée en nombre de jours, est un caractère quantitatif discret. On peut
représenter les résultats sous forme d’un diagramme en bâtons :
L’âge est un caractère quantitatif continu. On peut représenter les résultats sous forme d’un
histogramme :
• Paramètres de position
On voit que la classe qui contient le plus grand nombre de résidents est la classe [22 ; 24[ :
c’est la classe modale. On peut dire que l’âge qui a le plus grand effectif est 23 ans : cette
valeur est le mode.
Le calcul de la moyenne donne l’âge moyen des résidents : x = 23,6 ans .
Sur le polygone des fréquences cumulées croissantes, on voit que 50 % des résidents (la
moitié) ont moins de 23,5 ans. Cette valeur est la médiane.
• Paramètres de dispersion
Le calcul de l’ écart type donne 2,9 ans. Rappelons que ce paramètre, calculé à partir de la
variance, donne une indication sur la plus ou moins grande dispersion des valeurs autour de la
moyenne.
Combien y a-t-il de chèques dont le montant est compris entre 500 € et 1 000 € ?
Quel est le pourcentage des chèques dont le montant est compris entre 1 000 € et 1 500 € ?
Quel est le pourcentage de chèques dont le montant est inférieur à I 000 € ?
L’effectif de la classe [500 ; 1 000[ est 110 : il y a 110 chèques dont le montant x est tel que
500 ≤ x < 1 000.
La fréquence de la classe [1 000 ; 1 500[ est 0,21 : 21 % des chèques ont un montant x tel que
1 000 ≤ x < 1 500.
La FCC de la classe [500 ; 1 000[ est 0,68 : 68 % des chèques ont un montant x tel que
x < 1000
On a étudié l’âge d’un échantillon de 1 000 personnes regardant une chaîne de télévision. Voici
l’histogramme :
On repère les limites de classes sur l’axe des abscisses, et les effectifs inscrits au - dessus des
rectangles correspondants. La fréquence est égale à l’effectif divisé par l’effectif total.
On obtient :
• Graphiquement : sur le polygone des FCC, on lit en ordonnée que 62 % des personnes ont
moins de 50 ans.
En 3°, on voit dans le tableau que la classe qui a le plus grand effectif est [500 ; 1 000[. C’est la
classe modale.
On prend pour mode la valeur centrale :
500 + 1 000
= 750 €
2
En 4°, on voit que la classe qui a le plus grand effectif par intervalle unitaire est [10 ; 15[. C’est
la classe modale.
On prend pour mode la valeur centrale : 12,5 ans.
200
Par le calcul : calculons la valeur qui occupe le rang 100 = 100 dans la suite des valeurs
2
ordonnées. Pour cela, calculons les effectifs cumulés croissants (ECC) comme dans le tableau
ci-dessous.
La 100e valeur appartient à la classe [500 ; 1 000[. En supposant les valeurs uniformément
réparties dans la classe, l’intervalle séparant des valeurs successives est :
1 000 − 500 50
=
110 11
Dans la classe [500 ; 1 000[, la 100e valeur occupe la 74e position (100 − 26 = 74).
50
Sa valeur est donc : 500 + 74 × ≈ 836
11
On prend cette valeur pour médiane.
Dans la série présentée en 3°, on suppose que le montant du plus petit chèque est 175 €, et
celui du plus gros 1 950 €. Quelle est l’étendue de la série ?
À partir d’un tableau, il faut calculer les éléments permettant d’appliquer les formules :
∑n x
i i
x=
N
180 000
x= = 900
200
∑ n (x − x)
p 2
i i
34 500 000
V=
i =1
= = 172 000 σ = 172 500 ≈ 415
N 200
ou encore :
∑nx
p
i i
i =1 2
V= −x
N
196 500 000
V= − 900200
200
V = 172 500
∑ xi = ( 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7 + 8 ) =
1 p 1 35
x= =5
pi =1 7 7
∑ y i = (19 + 24 + 25 + 26 + 29 + 35 + 38 ) =
1 p 1 196
y= = 28.
pi =1 7 7
Chapitre 2
Initiation aux probabilités
1° Notion de probabilité
Effectuons l’expérience suivante : on lance deux dés simultanément (chaque dé comporte six
faces numérotées de 1 à 6) et on note la somme des points qui apparaissent sur les faces
supérieures.
• Sur 1 000 lancers, on a noté le nombre de fois que chaque somme a été obtenue :
Lorsqu’on lance les deux dés, on ne sait pas à l’avance la somme que l’on va obtenir. On dit
que l’on a une expérience aléatoire.
On peut admettre que chacune des éventualités a autant de chances d’apparaître que les
autres.
L’événement élémentaire « Obtenir un total de 5 » est réalisé quand on obtient : (4+1), (3+2),
(2+3), (1+4), c’est-à-dire 4 fois sur 36.
On peut donc associer à l’événement « Obtenir un total de 5 » le nombre qui est une sorte de
fréquence théorique.
4
Sur 1 000 lancers : 0,114 ; sur 10 000 lancers : 0,1108. Or = 0,111...
36
Nous constatons que les valeurs observées sont proches de la valeur théorique.
La pratique montre que, si l’on répète une expérience aléatoire, toujours dans les mêmes
conditions, la fréquence observée d’un événement semble se rapprocher d’une valeur
constante, appelée probabilité de l’événement.
2° Événement contraire
P(A) + P( A ) = 1
Les probabilités doivent vérifier les mêmes propriétés que les fréquences observées en
statistique, en particulier être comprises entre 0 et 1.
3° Événements incompatibles
Étant donné deux événements A et B, l’événement A U B est réalisé si l’un au moins des
événements est réalisé. Si A et B sont incompatibles :
P(A U B) = P(A) + P(B)
3. Sur 590 dispositifs qui ont fonctionné sans défaillances pendant 30 jours, il y en a 408 qui ont
eu une défaillance avant le 40e jour.
408
D’ou la probabilité cherchée : p = = 0,69 .
590
1. L’étude du comportement d’un matériel montre que la probabilité d’avoir une défaillance
pendant les 5 premiers mois de fonctionnement est 0,83. Quelle est la probabilité qu’une
défaillance n’intervienne qu’après 5 mois de fonctionnement ?
2. On tire au hasard une pièce dans un lot. La probabilité de tirer une pièce défectueuse est
0,05. Quelle est la probabilité de tirer une bonne pièce?
2. Un sac contient des boules de couleurs différentes. On sait que la probabilité de tirer une
boule rouge est 0,15 et celle de tirer une boule bleue est 0,20. On tire une boule au hasard.
Quelle est la probabilité qu’elle soit rouge ou bleue ?
Une entreprise de location de voitures désire ouvrir une agence dans une ville. Une étude de
marché indique que la demande journalière X peut prendre les valeurs 0 ; 1; 2 ; 3 ; 4 avec les
probabilités respectives 0,12 ; 0,19 ; 0,26 ; 0,33 ; 0,10.
Par exemple, la probabilité pour que 2 clients exactement se présentent dans une journée est
0,26.
Nous avons le tableau :
Graphiquement :
On dit que la demande journalière X, grandeur qui peut prendre les valeurs 0, 1, 2, 3, 4 est une
variable aléatoire.
Loi de probabilité
À chaque valeur que peut prendre la variable aléatoire X, on fait correspondre la probabilité que
cette valeur soit prise.
La fonction x i → P(X = x i) est appelée loi de probabilité de la variable aléatoire X.
Fonction de répartition
Cherchons la probabilité que le nombre de clients soit inférieur ou égal à 2 dans la journée.
Nous avons : P(X ≤ 2) = P(X = 0) + P(X = 1) + P(X = 2) = 0,57.
Nous pouvons faire un calcul identique pour chacune des valeurs x :
Espérance mathématique
Posons P(X = xi) = pi et calculons le nombre Σpixi.
Nous avons :
Σpixi = 0,12 x 0 + 0,19 x 1 + 0,26 x 2 + 0,33 x 3 + 0,10 x 4 = 2,1. Ce nombre, désigné par la
notation E(X), ou plus simplement m, est appelé espérance mathématique de la variable
aléatoire X.
Nous avons donc : m = E(X) = Σpixi.
Remarquons l’analogie entre l’espérance mathématique et la moyenne d’une série statistique.
Nous pouvons interpréter l’espérance mathématique 2,1 comme le « nombre moyen » de
clients qui se présentera dans la journée.
Histogramme :
Remarquons que l’allure de l’histogramme est sensiblement celle d’une « courbe en cloche ».
Si on prélevait d’autres ensembles de pièces, on obtiendrait toujours la même forme
d’histogramme ; autrement dit, les fréquences des mesures des diamètres se distribuent
toujours de la même manière. La raison en est que la variable aléatoire X suit une loi de
probabilité, appelée loi normale, ou loi de Laplace-Gauss, caractérisée par une fonction f
dont la représentation graphique est la suivante :
On démontre que les nombres m et G figurant dans f(x), sont respectivement l’espérance
mathématique et l’écart type de la loi normale. Une loi normale de moyenne m et d’écart type σ
est notée N(m ; σ).
Supposons, dans notre exemple, que la variable aléatoire X (mesure du diamètre) suive une loi
normale dont la moyenne et l’écart type sont ceux donnés par l’échantillon.
Utilisée avec des variables discrètes, non continues, la loi binomiale est souvent employée en
contrôle de qualité lorsque la taille de la population est grande comparativement à celle de
l’échantillon.
P (x ) = ⋅ p x ⋅ (1 − p )
n!
0 ≤ x ≤ n
x ! (n − x ) !
n−x
avec
Remarques :
Il y a n tentatives ou essais.
Les essais répétés sont indépendants les uns des autres.
Chaque essai a seulement deux résultats possibles : succès ou échec, bon ou mauvais…
La probabilité p de l’événement reste constante d’essai en essai ; elle n’est pas conditionnée
par l’essai précédent. (1 – p) représente la probabilité contraire.
Exemple :
Au jeu pile ou face, quelle est la probabilité d’avoir 3 fois le côté face en lançant 5 fois la pièce ?
P = 0,5 (on a une chance sur deux d’avoir le côté face à chaque lancer)
x = 3 (on veut avoir trois fois le côté face)
n = 5 (5 tentatives car on lance 5 fois la pièce)
5!
P (3) = 0,53 (1 − 0,5)5−3 = 10 ⋅ 0,03125 = 0,3125 (31,25 % de chances)
3!(5 − 3)!
La probabilité d’avoir 2 fois le côté face est P(2) = P(3) = 0,3125
La somme de toutes les valeurs P(x) du tableau (0,0282 + 0,1211 + ...) est égale à 1.
Ecart type : σ = [10 ⋅ 0.3 ⋅ 0,7]0,5 = 1,449
Moyenne : n ⋅ p = 10 ⋅ 0.3 = 3
C’est l’une des distributions les plus utilisées avec les variables discrètes (non continues). Elle
est souvent utilisée comme approximation de la loi binomiale lorsque n est grand et p petit.
Principal avantage : Un seul paramètre (µ) qui la rend facilement à représenter et à l’exploiter.
• Caractéristiques de le distribution
n est le nombre de tentatives, x le nombre de chances ou de succès, p la probabilité de
l‘évènement et p = n⋅p le paramètre.
Equation générale
0≤x≤∞ Valeur moyenne Ecart type
(densité de population)
σ = µ0,5
P (x) =
µx ⋅ e −µ µ= n⋅p
x! σ = [n ⋅ p]0,5
Exemple :
Le nombre des défauts concernant les connexions des composants d’une carte électronique
suit la loi de poisson avec p = 2. Quelle est la probabilité qu’une carte prise au hasard puisse
avoir deux défauts ou moins ?
Remarque :
Aux grandes valeurs de µ (µ ≥ 10) la distribution devient symétrique et semblable à la loi
normale. Pour ces valeurs, la distribution de Poisson est souvent approximée par la loi normale.
Chapitre 3
Suivi de la qualité par la méthode S.P.C.
Il faut veiller à ce que l’approvisionnement soit assuré dans des délais et des conditions
économiques compatibles avec ceux du produit à réaliser.
Née aux États-Unis la méthode S.P.C. (Statistical Process Control) est traduite le plus
souvent par Surveillance des Procédés en Continu. C’est un véritable système
d’information appliqué au procédé de fabrication soit directement (contrôle de ses
paramètres), soit indirectement (contrôle des caractéristiques du produit).
La méthode S.P.C. entre dans les démarches d’auto-contrôle dont elle est la technique la
plus évoluée. Elle repose sur trois principes fondamentaux :
• la priorité donnée à la prévention (intervention avant de produire des rebuts),
• la référence au procédé tel qu’il fonctionne (qualification machine),
• la responsabilisation de la production et la participation active des opérateurs.
Il est indispensable de suivre une démarche rigoureuse pour mettre en place le S.P.C.
Remarque :
Le contrôle statistique du processus a ses limites, il ne faut pas considérer cette technique
comme un remède miracle pouvant être utilisée quelles que soient les conditions.
Types de contrôle
Les différents types de contrôle peuvent être résumés par le tableau ci-dessous :
Remarque :
Le contrôle à 100 % entraîne une augmentation du prix de revient.
Si le nombre de défauts constatés sur chaque pièce caractérise la qualité du produit, la carte de
contrôle correspondante est :
• la carte de contrôle du nombre de défauts par unité de contrôle.
Nous ne nous intéresserons dans ce chapitre, qu’au contrôle par mesures en cours de
fabrication, par échantillonnage.
Données brutes :
10,138 10,164 10,150 10,132 10,144 10,125
10,146 10,158 10,140 10,147 10,136 10,148
10,168 10,126 10,136 10,176 10,163 10,119
10,146 10,173 10,142 10,147 10,135 10,153
10,161 10,145 10,135 10,142 10,150 10,156
10,149 10,152 10,154 10,140 10,145 10,157
10,144 10,165 10,135 10,128
Êtendue : notée W
L’étendue est la différence entre la plus grande des données et la plus petite.
W = xi maxi – xi mini
W = 10,176 – 10,119 = 0,057 mm
Moyenne : notée X
La moyenne arithmétique d’un ensemble de n nombre x est égale à :
∑ xi
1 n
X= X = 10,1468 mm
ni = 1
Écart-type notée σ
L’écart type est la racine carrée de la moyenne des carrés des écarts à la moyenne (fig.
3.2).
Remarque :
II faut remarquer que la répartition n’est pas quelconque, mais a toujours la forme d’une courbe
en cloche, avec beaucoup de pièces au milieu et peu sur les côtés. Cette constatation est
classique sur toutes les machines dont la répartition des pièces est aléatoire.
La dispersion de fabrication peut être évaluée à 6,18 σ0 et comparée à I’I.T à réaliser (6,18 σ
correspond à 99,98 % d’une population distribuée suivant une loi normale).
Dans l’exemple ci-dessus la dispersion de fabrication sera évaluée à 6,18 x 0,01305 = 0,08 et
comparée à I’I.T de 0,1 ( 10 ++0,2
0,1 ).
Pas de rebut tant que la moyenne reste dans l’intervalle égal à I.T – 6,18 σ0. (fig.
3.5)
Objectifs :
Le suivi et la maîtrise des dispersions disposent d’un outil : les cartes de contrôle. Elles
permettent d’avoir une image du déroulement du processus de fabrication et d’intervenir
rapidement et avec discernement sur celui-ci.
Principe de fonctionnement
Nous supposons que la distribution de la spécification à contrôler suit une loi normale (ou
sensiblement normale).
Pour suivre l’évolution du procédé des prélèvements d’échantillons sont effectués
régulièrement (par exemple 5 pièces toutes les heures).
Pour chaque échantillon la moyenne et l’étendue (ou d’autres paramètres) sont calculées sur
la caractéristique à surveiller. Ces valeurs sont portées sur un graphique (fig. 3.6).
Au fur et à mesure qu’elle se remplit, la carte de contrôle permet la visualisation de
l’évolution du processus.
Une intervention sur le processus de fabrication pourra être décidée suivant la position des
points reportés (exemple : un point entre les lignes Ls et Lc entraîne un prélèvement plus
rapproché).
Remarque :
• Les centrales de mesures utilisent la carte de contrôle de l’écart-type.
• Lorsque les cartes sont manuelles, c’est la carte de l’étendue qui est retenue.
Exemple :
X1 + X 2 + ... + Xr
X=
r
• soient W1, W2, ... les étendues des échantillons, l’étendue moyenne des échantillons
est :
W1 + W2 + ... + Wr
W=
r
• soient S1, S2, ... les écarts-types des échantillons, l’écart-type moyen des échantillons
est :
S1 + S2 + ... + Sr
S=
r
• Limites de contrôle :
L C = X ± A'C ⋅ W
• Limites de surveillance :
L S = X ± AS' ⋅ W
A'C et A'S sont des coefficients qui dépendent de l’effectif de chaque échantillon et de
l’estimation de l’écart-type σ0 (voir table 2 page 53).
• Limites de contrôle :
L C = D'C ⋅ W
• Limites de surveillance :
L S = D'S ⋅ W
• Limites de contrôle :
L C = B'C ⋅ W
• Limites de surveillance :
L S = B'S ⋅ W
D’ C, D’S et B’C, B’ S sont des coefficients donnés dans les tables 4, 5, 6, 7 pages 53 et 54.
Remarque :
Ces différentes limites correspondent à des limites provisoires, le processus de fabrication étant
non stabilisé.
La carte de contrôle avec ses limites provisoires ayant été tracée, elle est utilisée pour
consigner les caractéristiques des échantillons. Elle peut être mise en oeuvre sur poste.
Lors des premiers contrôles des déréglages peuvent être constatés (fig. 3.8), il faut rechercher
les causes identifiables de variation et essayer de les traiter à l’aide d’outil tel que diagramme
causes-effet, Paréto, ...
Éliminer les échantillons dont les écarts entraînent une variation importante du processus de
fabrication.
Calculer ensuite les nouvelles limites de contrôle et de surveillance en fonction des
données restantes.
Effectuer la même opération lors de la fabrication suivante et aboutir aux limites définitives
lorsqu’une série d’échantillons sera devenue stable (fig. 3.9).
Ce cas apparaît lorsque le processus de fabrication a déjà été lancé (reprise d’une fabrication
avec les mêmes paramètres). II est possible de calculer les limites de contrôle et de
surveillance et effectuer le contrôle.
• Limites de contrôle :
Lc = m0 ± Ac ⋅ σ0
• Limites de surveillance :
Ls = m0 ± As ⋅ σ0
• Limites de contrôle :
Lc = Dc ⋅ σ0
• Limites de surveillance :
Ls = Ds ⋅ σ0
• Limites de contrôle :
Lc = Bc ⋅ σ0
• Limites de surveillance :
Ls = Bs ⋅ σ0
Les différents coefficients Ac, As, Dc, Ds, Bc , Bs sont donnés dans les tables 1, 4, 6 pages 53 et
54.
Figure 3.12 Organigramme d’aide pour compléter la carte de contrôle et intervenir sur le
processus de fabrication
• Causes assignables
La carte de contrôle peut se décomposer en 6 zones (+ ou – 3 écarts-types par rapport à la
ligne centrale). Plus les points s’éloignent de la zone centrale (C), plus la probabilité sera
importante de voir apparaître des causes assignables (fig. 3.14).
Les pièces peuvent être bonnes ou mauvaises par rapport à une ou deux limites de tolérances
(Ts et ou Ti).
( Ts − Ti ) avec m0 = s i
T +T
θ=
1
2σ0 2
θ= ou θ = 0
Ts − m0 m − Ti
σ0 σ0
Exemple :
Si l’on veut une probabilité importante, 90 chances sur 100 (P ≤ 10 %) d’être alerté par le
premier prélèvement qui suit le déréglage (point extrême aux limites de contrôle) avec une
proportion de défectueux ρ = 2 %, la valeur de l’effectif de l’échantillon est :
si θ = 3,1 n = 18
si θ=5 n=3
(Voir document ressource page 55).
II faut éviter de choisir un effectif d’échantillon trop petit avec des prélèvements trop espacés :
− si les prélèvements sont espacés avec un effectif important, un point au-delà des
limites de contrôle ne rendra suspecte que la partie de la fabrication ou le prélèvement a
été effectué ;
− si les prélèvements sont rapprochés et avec un effectif faible, un point au-delà des
limites de contrôle rendra suspectes plusieurs parties de la fabrication.
Ce choix dépendra de la stabilité du processus de fabrication avec ou sans contrôle final.
Exemple : contrôle de réception,…
9° Capabilité
Un processus de fabrication est caractérisé par la dispersion due aux variations aléatoires
(compris dans l’intervalle de six écarts-types). Si la distribution du processus de fabrication se
situe dans l’intervalle de tolérance, les pièces seront conformes et lorsque la distribution de
pièces est plus grande que l’intervalle de tolérance, certaines ne seront pas conformes (fig.
3.15).
• Capabilité du procédé Cp
Un processus de fabrication peut être capable de fabriquer une pièce et non capable d’en
fabriquer une autre.
Exemple :
Sur une même machine, il sera possible de respecter une fabrication au centième mais
impossible de respecter le micron (choix des outils, paramètres de coupe, ...).
TS − Ti W S
Cp = avec σ * = ou σ * =
6σ * dn bn
Exemple :
Déterminer la capabilité de procédé (Cp) connaissant : intervalle de tolérance = 0,3 ; moyenne
des étendues W des échantillons = 0, 1 ; effectif de chaque échantillon = 5
0,1 0,3
σ* = = 0,0453 Cp = = 1,16
2,326 6 ⋅ 0,0453
Il faut calculer un autre critère (Cpk) pour vérifier si le processus de fabrication est bien centré.
Ts − X X − Ti
Cpk = *
ou Cpk =
3σ 3σ*
W S
avec σ* = ou σ* =
dn bn
Vous ne devez conserver que la valeur minimale et admettre Cpk > 1,1.
• Capabilité machine
Il faut effectuer le calcul à partir d’au moins 50 échantillons consécutifs et neutraliser les
influences externes (température,...).
Ts − Ti W
Cm = avec σi =
6σ i dn
Ts − X X − Ti
Cmk = ou Cmk =
3 σi 3 σi
La capabilité de la machine se détermine seulement après avoir vérifié que la distribution suit
une loi normale (machine apte ou non à fabriquer des produits conformes aux spécifications).
Si la machine est apte, l’utilisation des cartes de contrôle est possible. Il serait inutile de
mettre en place des cartes de contrôle si la machine ne peut satisfaire les spécifications
demandées (fabrication de produits non conformes).
Si la machine est inapte, il faut modifier les spécifications à réaliser par le bureau d’études
ou effectuer une intervention sur la machine.
10° NOTATIONS
m = moyenne de la fabrication
m0 = moyenne d’une fabrication sous contrôle (statistiquement stable)
σ = écart-type de la fabrication
σ0 = écart-type d’une fabrication sous contrôle (statistiquement stable)
n = effectif d’un échantillon
n i = effectif d’un échantillon particulier
x = valeur particulière d’un caractère mesurable
∑ xj
1 n
x=
n i =1
∑x
ni
1
xi = ij
nii j =1
∑ xi
1 r
x=
r i =1
x est un estimateur de m.
∑ (x )
n
1 2
s= j −x
n j =1
∑ (x )
ni
1 2
si = ij − xi
ni j =1
∑ si
1 r
s=
r i =1
∑ wi
1 r
w=
r i =1
θ=
T
(cas de deux limites de tolérance)
2σ 0
θ=
Ts − m0
(cas d’une seule limite, supérieure, de tolérance)
σ0
θ=
m0 − Ti
(cas dune seule limite, inférieure, de tolérance)
σ0
m − m0
λ= paramètre de déréglage de la moyenne
σ0
σ
ρ= paramètre de déréglage de l’écart-type
σ0
σ * = estimateur de σ
1
σ* = s
bn
Chapitre 4
Exercices
3° Valeur centrale
1° Cote 2° Effectif n i 4° n i x i2
de la classe x i
[31,2 ; 31,4[ 8
[31,4 ; 31,6[ 12
[31,6 ; 31,8[ 23
[31,8 ; 32,0[ 57
[32,0 ; 32,2[ 48
[32,2 ; 32,4[ 32
[32,4 ; 32,6[ 11
[32,6 ; 32,8[ 5
Solution :
1.
2. Valeur moyenne de la cote x, obtenue à l’aide des fonctions statistiques d’une calculatrice :
x = 31,995 918 arrondi à x = 32,0.
3. Ecart type, obtenu à l’aide des fonctions statistiques d’une calculatrice :
σ ≈ 0,304 027 arrondi à σ ≈ 0,3.
À partir d’une série de huit pièces, on effectue à tension constante les huit relevés suivants :
épaisseur e (mm) 53 52 51 50 49 48 47 46
intensité I (mA) 44,0 44,8 46,0 46,8 48,2 48,9 49,7 50,8
Solution :
1.
eG − eH 49,5 − 53
3. a = = ≈ −1
IG − IH 47, 4 − 44
La droite passe par H (44 ; 53).
On a donc : 53 = – 1 x 44 + b
d’où b = 97.
L’équation de la droite est : e = – I + 97.
Soit l’usinage du support d’axe de l’appareil à sculpter, réalisé sur un tour à commande
numérique. (fig. 4.1).
Pendant l’usinage, l’opérateur mesure par échantillonnage (5 pièces toutes les 60 min.), la
dimension réalisée Ø 32f8, afin d’établir les limites provisoires de la carte de contrôle de la
moyenne et de l’étendue.
20 échantillons de support d’axe sont prélevés. L’origine de la mesure a été prise à 31,900.
Les valeurs lues sont exprimées en microns. Les valeurs reportées (x) dans le tableau sont
égales à :
x = valeur lue – 31,900.
Vous devez :
Calculer les limites provisoires de la carte de contrôle de la moyenne et de l’étendue.
Tracer la carte provisoire de contrôle de la moyenne et de l’étendue.
Recalculer les nouvelles limites en éliminant les points aberrants à partir de la carte
provisoire de la moyenne et de l’étendue.
Tracer la nouvelle carte de la moyenne et de l’étendue à partir du tableau des relevés.
Analyser cette nouvelle carte de contrôle de la moyenne et de l’étendue.
Solution :
Calcul des limites provisoires de la carte de contrôle de la moyenne et de l’étendue.
Σx i 982, 4
• Moyenne générale : X= X= = 49,1 µm
r 20
Σw i 102
• Moyenne des étendues : W= W= = 5,1 µm
r 20
Remarque :
Pour la carte de contrôle de l’étendue seules les limites supérieures sont nécessaires pour la
tracer.
Les différentes limites ayant été reportées sur la carte provisoire de contrôle (moyenne et
étendue), nous pouvons remarquer que la dispersion est stable, les étendues sont toutes
situées entre les limites de surveillances.
Les moyennes des échantillons 4, 6 et 16 sont en dehors des limites de contrôle, ceci est dû à
des causes assignables, que nous avons pu identifier.
Après avoir pris les mesures nécessaires pour ne plus retrouver ces causes, il faut éliminer ces
trois échantillons anormaux et recalculer les nouvelles limites.
Les différentes limites ayant été reportées sur la deuxième carte de contrôle (moyenne et
étendue), nous pouvons remarquer que la dispersion est stable, les étendues sont toutes
situées entre les limites de surveillance. Les résultats obtenus sont devenus stables.
Nous pouvons commencer le contrôle proprement dit du support d’axe de l’appareil à sculpter.
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
BIBLIOGRAPHIE
* Barussaud, G., Noël, J-F, Mathématiques première et terminale, Editions Foucher, Paris,
2002.
* Schoefs, Y., Fournier, S., Léon, J-J, Productique Mécanique Terminale, Delagrave, 1996.
* Barlier, C., Poulet, B., Mémotech – productique mécanique, ELeducalivre, 1993.