Mstsspe 2016

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MANUEL LIBRE Ce manuel est publié sous licence libre « CC by SA ».

Le texte intégral est disponible à l’adresse :


http:/creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/legalcode

M AT R I C E S e t S U I T E S • ARITHMÉTIQUE
erm
S
Delphine ARNAUD
Lycée Dominique Savio,
Douala
Bruno CASAVECCHIA
Lycée Dominique Savio,
Douala
Paul MILAN
Lycée d’adultes de la Ville
de Paris

Environnement numérique et
relectures réalisés par l’association
SOMMAI RE
ARITHMÉTIQUE
■ AR1 MULTIPLES. DIVISION EUCLIDIENNE. CONGRUENCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1. Avant-propos
2. Multiples et diviseurs dans ℤ
3. La division euclidienne
4. Congruence
■ AR2 PGCD. THÉORÈMES DE BÉZOUT ET DE GAUSS ............................................ 27
1. Plus grand commun diviseur
2. Théorème de Bézout
3. Le théorème de Gauss et son corollaire
4. Équation diophantienne ax + by = c
■ AR3 LES NOMBRES PREMIERS ............................................................................ 51
1. Définition et propriétés
2. Décomposition, diviseurs d’un entier

PRÉPARER LE BACCALAURÉAT ..................................................... 75

Dans cette partie, les notions des différents chapitres de ce manuel sont regroupées dans un ensemble
d’activités : problèmes ouverts, problèmes de synthèse et QCM. Le but est de développer les compétences
utiles pour le bac : organiser ses connaissances, mener un raisonnement, rédiger clairement la résolution
d’un problème.

MATRICES ET SUITES
■ MS1 MATRICES : OPÉRATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
1. Définitions et vocabulaire
2. Opérations sur les matrices
3. Matrices inversibles
4. Résolution d’un système linéaire
■ MS2 SUITES DE MATRICES ET MARCHES ALÉATOIRES ...................................... 115
1. Puissances d’une matrice
2. Suites de matrices colonnes
3. Marche aléatoire

■ FICHES TICE ...................................................................................................... 147

■ SOLUTIONS ....................................................................................................... 151

■ LEXIQUE ............................................................................................................ 159

■ RABATS
Mémento AlgoBox . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . I
Le manuel numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II et III
Syntaxe de différents langages de programmation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IV
Mémento d’algorithmique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . V et VI

LOGOS ET INDICATIONS
19 Exercice corrigé en fin de manuel
Exercice avec l’ordinateur
Exercice avec la calculatrice
Exercice d’algorithmique

3
TRAVAILLER UN CHAPITRE manuel numérique , deux outils complémentaires
Manuel et

1 VÉRIFIER SES PRÉREQUIS

1 Réalisez le test de début de chapitre. 2 Vérifiez vos réponses en fin de manuel.

Auto-évaluation
Des ressources numériques pour préparer
le chapitre sur manuel.sesamath.net @ Chapitre AR3
Les nombres premiers
1 Montrer que les nombres suivants sont des 4 Traduire avec une seule égalité de congruence les
nombres premiers : propositions suivantes : Auto-évaluation
1) n est divisible par 6. 1 Ils ne comptent aucun diviseur autre que 1 et
1) 31 2) 47 3) 53 4) 61 5) 83
2) n est divisible par 3 et par 5. eux-même.
3) n est divisible par 4 et par 6.
2 Sans calculatrice, à l’aide des critères de divisibi- 2 1) divisible par 3 5) divisible par 11
4) n est divisible par 8 et par 9.
lité par 3, 5 et 11 ou de la division par 7, montrer que
2) divisible par 7 6) divisible par 7
les nombres suivants ne sont pas premiers :
5 Traduire par une phrase les propositions sui- 3) divisible par 11 7) divisible par 11
1) 57 3) 143 5) 341 7) 319 vantes sans utiliser le mot « congruence » : 4) divisible par 5 8) divisible par 3
2) 91 4) 265 6) 427 8) 1581 1) n ≡ 0 (5).
2) si n ≡ 0 (4) et n ≡ 0 (5), alors n ≡ 0 (20).
3 Sans calculatrice, donner tous les diviseurs des
3) Si n  25 et si n ≡ 0 (2), n ≡ 0 (3), n ≡ 0 (5)
nombres suivants :
alors n est premier.
1) 16 3) 24 5) 45 7) 63 4) Si p est premier et si ab ≡ 0 ( p), alors a ≡ 0 ( p) ou
2) 15 4) 36 6) 51 8) 91 b ≡ 0 ( p ).

®®® Voir solutions p. 151

2 APPRENDRE UNE LEÇON


Renvoi
1 Apprenez les définitions et les
propriétés . MÉTHODE 1 Multiplier deux matrices Ex. 30 p. 97

Pour calculer la matrice C égale à AB, on vérifie que le nombre de colonnes de A est égal au
B
nombre de lignes de B, puis on dispose les matrices suivant le schéma de sorte que
2 Refaites les exercices corrigés A C
cij soit à l’intersection du prolongement de la i-ème ligne de A et de la j-ième colonne de B.
des méthodes du cours.
⎛ ⎞
 
2 1 −3
⎜ ⎟
1 3 5 −2 ⎜3 −1 0 ⎟
Exercice d’application Soit A = et B = ⎜
⎜0
⎟. Calculer AB.
−2 0 −3 2 ⎝ −2 2 ⎟⎠
2 −3 −4

Correction ⎛ ⎞
A est de taille 2 × 4 et B de taille 4 × 3. 2 1 −3
⎜ ⎟
A a autant de colonnes que B a de lignes, donc ⎜3 −1 0 ⎟
⎜ ⎟
C = AB existe et sa taille est 2 × 3. ⎜0 −2 2 ⎟
⎝ ⎠
On dispose les matrices comme ci-contre. 2 −3 −4

30 MÉTHODE 1 p. 90
3 Faites l’ exercice d’entraînement
Effectuer les produits des matrices suivantes :
lié à la méthode.  
⎛ ⎞
4
⎛ ⎞
4

2 1 −1 ⎜ ⎟
⎜ ⎟
1) ⎝−1⎠ 3) ⎝1⎠ 2 −1 1
−3 1 0
4 Vérifiez vos réponses en fin de manuel 1 2
⎛ ⎞⎛ ⎞
   −1 2 1 1
⎛ ⎞ 5 2 2 −1 ⎜ ⎟⎜ ⎟
  8 −4 4 2) 4) ⎝ 0 2 2⎠ ⎝−2⎠
6 −1 2 −3 1
30 1) 3) ⎝2 −1 1⎠ −2 3 1 1
−13
4 −2 2
⎛ ⎞
  −4
4 −3
2) 4) ⎝−2⎠
−8 3
−7

4 Travailler un chapitre
3 S’ENTRAÎNER POUR LE BAC

1 Repérez les éléments importants de la consigne , 28 Le graphe probabiliste suivant décrit la succession
des voyelles (V) et des consonnes (C) dans le roman
comme les verbes d’action à l’infinitif.
Eugène Onéguine de Pouchkine (voir 6 page 115) :
7/8
2 Vérifiez votre compréhension du vocabulaire.
1/8 V C 1/3
→ utilisez le lexique à la fin du manuel ou sur le
2/3
manuel numérique .
On note par une matrice ligne Pn la répartition de pro-
babilité à la n-ième lettre du livre.
3 Réalisez un schéma si nécessaire ou utilisez un 1) Déterminer la matrice de transition T telle que
tableur, une calculatrice, un logiciel de géométrie Pn+1 = Pn T.
dynamique… 2) Déterminer un réel λ et une matrice Q tels que :
Pn+1 = λPn + Q.

4 Réalisez les parcours pédagogiques personnalisés


(J3P) pour vous entraîner et éventuellement
approfondir les notions étudiées.

4 PRÉPARER LE BAC

1 Faites les exercices d’ activités mentales .


Sans difficultés calculatoires, ils permettent de
vérifier que les raisonnements sont compris. Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
2 Vérifiez vos réponses en fin de manuel. Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Au moins une réponse est exacte. Déterminer la (ou
les) bonne(s) réponse(s).

53 Lequel parmi ces nombres n’est pas premier ?


a 227 b 379 c 221 d 313

54 Pour établir la liste des nombres premiers inférieurs à 4 000 à l’aide du crible d’Ératosthène, on raye les
multiples des nombres premiers jusqu’à :
a 61 b 67 c 100 d 4 000
3 Réalisez le QCM de fin de chapitre.
55 On considère le nombre N = n + (n + 2) + n(n + 2) avec n ∈ N. Le nombre N est premier :
a si n est impair. c pour les 4 premières valeurs impaires de n.

4 Vérifiez vos réponses en fin de manuel. b pour aucune valeur de n. d si n est premier.

5 Consultez les compléments proposés dans le 56 Parmi les phrases suivantes, quelles sont celles qui sont vraies ?

manuel numérique. a Si n est un nombre premier, alors n est impair.


b Si p et q sont deux nombres premiers distincts, alors p et q sont premiers entre eux.
c Si p est premier et divise le produit ab, alors p divise a ou p divise b.
d Soit p un nombre premier. Si a ≡ p ( p), alors a est premier.

57 Parmi les phrases suivantes, quelles sont celles qui sont vraies ?

a Si n est un nombre impair, alors n est un nombre premier.


b Si p et q sont premiers entre eux, alors p et q sont des nombres premiers.
c Si p divise a ou p divise b, alors p divise le produit ab.
d Soit p un nombre premier. Si a est premier alors a ≡ p ( p).

Travailler un chapitre 5
MÉTHODES DE L’ANNÉE
Arithmétique
Utiliser la divisibilité pour résoudre un problème............................................................. 10
Utiliser la définition de la division euclidienne ................................................................ 12
Déterminer un reste dans une division euclidienne .......................................................... 14
Démontrer qu’un nombre est divisible par un autre nombre .............................................. 15
Construire un tableau de congruence ............................................................................ 15
Calculer le PGCD de deux nombres ............................................................................... 32
Montrer que deux nombres sont premiers entre eux ........................................................ 34
Déterminer un couple (u ; v ) tel que au + bv = 1 .............................................................. 34
Résoudre une équation du type ax + by = c .................................................................... 37
Montrer qu’un nombre est premier ................................................................................ 55
Décomposer un nombre en produit de facteurs premiers ................................................. 58
Déterminer le PGCD de deux nombres à partir d’une décomposition en produit de
facteurs premiers .......................................................................................................... 59
Trouver le nombre de diviseurs d’un entier ..................................................................... 60
Déterminer un entier conditionné par ses diviseurs ......................................................... 61

Matrices
Multiplier deux matrices .............................................................................................. 90
Effectuer un calcul matriciel avec la calculatrice ............................................................. 91
Résoudre un système de deux équations à deux inconnues ............................................. 93
Résoudre un système linéaire avec la calculatrice ou un logiciel ...................................... 94
Déterminer M n lorsque M est diagonalisable ...............................................................121
Expliciter Un pour (Un ) définie par Un+1 = AUn + B .................................................122
Étudier le comportement asymptotique d’une marche aléatoire .......................................125

6 MÉTHODES DE L’ANNÉE
ARITHMÉTIQUE

Multiples.
Division euclidienne. 1
Congruence

Connaissances nécessaires à ce chapitre


◮ Connaître les critères de divisibilité ◮ Maîtriser le vocabulaire de la division : dividende, diviseur,
◮ Déterminer les diviseurs d’un nombre quotient et reste.
◮ Déterminer les restes d’une division par 3, 4, 5 et 9 ◮ Effectuer des opérations sur la parité

Auto-évaluation
Des ressources numériques pour préparer
le chapitre sur manuel.sesamath.net @
1 Sans l’aide de la calculatrice, déterminer si les 6 On divise 7 entiers naturels successifs par 7.
nombres suivants sont divisibles par 4. Quels sont les restes obtenus ?
1) 136 3) 1 352 7 On donne : 117 = 6 × 17 + 15.
2) 514 4) 9 894 1) Dans la division de 117 par 17, donner le dividende,

2 Sans l’aide de la calculatrice, déterminer si les le quotient et le reste.


nombres suivants sont des multiples de 3 ou de 9. 2) Quel est le reste de la division de 117 par 6 ?
1) 129 3) 5 634 8 Un nombre n est la somme de deux entiers a et b.
2) 567 4) 21 573 1) n est pair. Quelle peut être la parité de a et de b ?
2) n est impair. Quelle peut être la parité de a et de b ?
3 Parmi les entiers suivants, indiquer sans effec-
3) Énoncer une règle sur la parité de la somme de
tuer de division ceux qui sont divisibles par 6 :
deux entiers.
456, 251, 512, 645, 842, 50 106
9 Un nombre n est le produit de deux entiers a et b.
4 Déterminer tous les diviseurs des nombres sui-
1) n est pair. Quelle peut être la parité de a et de b ?
vants (on pourra s’aider des critères de divisibilité) :
2) n est impair. Quelle peut être la parité de a et de b ?
1) 36 (9 diviseurs) 3) 96 (12 diviseurs)
3) Énoncer une règle sur la parité du produit de deux
2) 48 (10 diviseurs) 4) 240 (20 diviseurs)
entiers.
5 Sans l’aide de la calculatrice, trouver les restes 10 Un nombre n est le carré d’un entier a.
des divisions suivantes : 1) n est pair. Quelle peut être la parité de a ?
1) 1 951 par 3 4) 457 par 9 2) n est impair. Quelle peut être la parité de a ?
2) 165 par 3 5) 1 542 par 5 3) Énoncer une règle sur la parité d’un entier et de son
3) 1 945 par 9 6) 788 par 5 carré.

➤➤➤ Voir solutions p. 151

7
Activités d’approche

ACTIVITÉ 1 Nombres parfaits et nombres amiables


1) Un diviseur strict d’un entier naturel n est un entier naturel, distinct de n, qui divise n.
a) Déterminer les 12 diviseurs de 220. Quels sont ses diviseurs stricts ?
b) Déterminer les 10 diviseurs de 496. Quels sont ses diviseurs stricts ?
2) Un nombre parfait est un nombre égal à la somme de ses diviseurs stricts.
496 est-il un nombre parfait ?
3) Deux entiers sont dits amiables si chacun d’eux est égal à la somme de tous les diviseurs
stricts de l’autre. Faire la somme des diviseurs stricts de 220. En déduire avec quel entier n,
le nombre 220 peut être amiable. Vérifier alors que n et 220 sont amiables.

ACTIVITÉ 2 Un problème de calendrier


Sachant que le 1er janvier 2015 était un jeudi, le but de cette activité est de déterminer le jour de
la semaine correspondant au 1er janvier 2040.
On rappelle qu’une année normale contient 365 jours et qu’une année bissextile en contient
366. Une année n est bissextile si n est divisible par 4 mais pas par 100, ou si n est divisible par
400 (1900 n’était pas bissextile, mais 2000 l’était).
1) Déterminer le nombre de jours N séparant le 1er janvier 2015 et le 1er janvier 2040.
2) Pour déterminer le jour de la semaine du 1er janvier 2040, on s’intéresse au reste r de la
division euclidienne de N par 7. On dit que r et N sont congrus modulo 7 car ils ont le
même reste dans la division par 7. À quelle valeur est alors congru N modulo 7 ?
3) En déduire le jour de la semaine du 1er janvier 2040.

ACTIVITÉ 3 Clés des numéros ISBN


L’International Standard Book Number permet de coder tous les ouvrages édités dans le monde
entier. Il est composé de 13 chiffres.
Étudions le numéro ISBN : 978-2-86889-006-1. Il est décomposé en :
• une première partie N de 12 chiffres commençant par 978 ou 979. Ici, en enlevant les tirets,
on a N = 978 286 889 006 ;
• une seconde partie K, qui représente la clé, composée de 1 chiffre (de 1 à 9). Ici K = 1.
On détermine la clé K de la façon suivante :
• on forme un nombre n en additionnant les chiffres du numéro ISBN après avoir multiplié
par 3 les chiffres de rang pair :
n = 9 + 3×7 + 8 + 3×2 + 8 + 3×6 + 8 + 3×8 + 9 + 3×0 + 0 + 3×6 = 129 ;
• on détermine le reste r dans la division euclidienne de n par 10 :
129 = 10 × 12 + 9, on obtient alors r = 9.
• on soustrait ce reste à 10 : K = 10 − r = 10 − 9 = 1.

1) Vérifier la clé sur le code ISBN de l’image ci-contre.


2) Quelle doit être la valeur de a pour que le code
978-2-84225-01a-1 soit un code ISBN ?

8 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Cours - Méthodes

1. Avant-propos
L’arithmétique a pour objet l’étude des nombres entiers.
Ces entiers peuvent être naturels (N = {0, 1, 2, 3, . . . }) ou relatifs (Z = {. . . , −3, −2, −1, 0, 1, 2, 3, . . . }).

« L’arithmétique [. . .] a le privilège d’avoir passionné les mathématiciens les plus éminents en même
temps qu’elle n’a cessé d’attirer les amateurs. Cette séduction tient, pour beaucoup, dans ce dernier
cas, au fait que des problèmes très difficiles, parfois non résolus, ont souvent des énoncés simples qui
peuvent être compris à partir d’une formation mathématique élémentaire. Gauss tenait l’arithmétique
pour la “la reine des mathématiques” et on a pu dire que la théorie des nombres était “la plus pure des
mathématiques pures”. »

François Le Lionnais (1901-1984), dans Dictionnaire des mathématiques, Éditions Puf, 1979

On admettra les propriétés suivantes :

PROPRIÉTÉS
Principe du bon ordre : toute partie non vide de N admet un plus petit élément.
Principe de descente infinie : toute suite dans N strictement décroissante est stationnaire
à partir d’un certain rang.
Principe des tiroirs : si on range (n + 1) chaussettes dans n tiroirs, alors au moins un tiroir
contiendra au moins 2 chaussettes.

Les deux premières propriétés seront utilisées dans les deux prochains chapitres.
Lorsqu’on s’intéresse à la partie décimale du résultat de la division d’un entier par n, on est sûr qu’à partir de la
(n + 1)-ième décimale, on obtiendra un reste déjà obtenu (principe des tiroirs). Cela explique la partie décimale
périodique d’un nombre rationnel non décimal.

2. Multiples et diviseurs dans Z


A. Définition et propriétés
DÉFINITION
Soit a et b deux entiers relatifs.
a est un multiple de b si, et seulement si, il existe un entier relatif k tel que : a = kb.

R EMARQUES :
D’autres formulations sont possibles : « a est divisible par b », « b divise a », « b est un
diviseur de a » pour décrire la relation a = kb.
On utilise aussi la notation b | a pour signifier que b divise a.

Exemples
1) 6 = 2 × 3 donc 2 et 3 sont des diviseurs de 6.
Les diviseurs dans N de 6 sont : 1, 2, 3, 6.
2) −52 = (−4) × 13 donc −4, 4, −13 et 13 sont des diviseurs de −52.
Les diviseurs dans Z de −52 sont : −52, −26, −13, −4, −2, −1, 1, 2, 4, 13, 26, 52.

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 9


Cours - Méthodes

PROPRIÉTÉS

1) 0 est multiple de tout entier a car 0 = 0 × a.


2) 1 divise tout entier a car a = a × 1.
3) Si a est un multiple de b et si a 6= 0, alors : | a| > |b |.
4) Soit a et b non nuls, si a divise b et si b divise a, alors a = b ou a = −b.

MÉTHODE 1 Utiliser la divisibilité pour résoudre un problème Ex. 13 p. 16

Comme un entier ne possède qu’un nombre restreint de diviseurs, on cherchera à factoriser


et à reconnaître les diviseurs pour résoudre une équation ou un problème de divisibilité.

Exercice d’application Déterminer tous les couples d’entiers naturels ( x; y) tels que :
x2 − 2xy = 15.

Correction On factorise par x : x2 − 2xy = 15 ⇔ x ( x − 2y) = 15.


On détermine les diviseurs positifs de 15 : D15 = {1 , 3 , 5 , 15}.
Puisque x > 0 et y > 0, on a x > x − 2y. On obtient les décompositions suivantes :
   
 x = 15 x = 5  x = 15
 x = 5
ou ⇔ ou
 x − 2y = 1  x − 2y = 3 y =
 x−1
=7 y = x−3 = 1
2 2
Les couples solutions sont donc : (15 ; 7) et (5 ; 1).

Exercice d’application Déterminer tous les entiers relatifs n tels que ( n − 3) divise ( n + 5).

Correction Si ( n − 3) divise ( n + 5), alors il existe un entier k tel que : n + 5 = k( n − 3).


De l’astuce 5 = −3 + 8, on obtient :

(n − 3) + 8 = k(n − 3) ⇔ k(n − 3) − (n − 3) = 8 ⇔ (n − 3)(k − 1) = 8

Donc (n − 3) est un diviseur de 8.


Les diviseurs relatifs de 8 sont : D8 = {−8 ; −4 ; −2 ; −1 ; 1 ; 2 ; 4 ; 8}.
On a donc le tableau suivant correspondant aux valeurs possibles de n :
n−3 −8 −4 −2 −1 1 2 4 8
n −5 −1 1 2 4 5 7 11

On vérifie que (n − 3) divise bien (n + 5) pour toutes ces valeurs de n.

B. Opérations sur les multiples

PROPRIÉTÉ

Soit trois entiers relatifs a, b et c.


Si a divise b et c, alors a divise b + c ; b − c ou toute combinaison linéaire de b et de c :
αb + βc, où α et β sont deux entiers relatifs.

10 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Cours - Méthodes

PREUVE On sait que a divise b et c, donc il existe deux entiers relatifs k et k′ tels que :

b = ka et c = k′ a.

On a alors : b + c = (k + k′ ) a ; b − c = (k − k′ ) a et αb + βc = (αk + βk′ ) a.

Donc a divise b + c ; b − c et αb + βc.

Exemple k étant un entier naturel, on pose a = 9k + 2 et b = 12k + 1.


Pour déterminer une condition sur les diviseurs positifs communs à a et b, on cherche à élimi-
ner k par une combinaison linéaire. La combinaison linéaire qui permet d’éliminer k consiste à
trouver le plus petit multiple commun à 9 et 12, soit 36.
Soit d un diviseur commun à a et b.
Comme d divise a et b, il divise aussi c = 4a − 3b, soit

c = 4(9k + 2) − 3(12k + 1) = 36k + 8 − 36k − 3 = 5.

Donc d doit diviser 5. Comme 5 n’a que deux diviseurs positifs 1 et 5, les diviseurs positifs
communs à a et b sont à chercher dans {1 ; 5}.

3. La division euclidienne
DÉFINITION ET THÉORÈME
Soit a un entier relatif et b un entier naturel non nul.
On appelle division euclidienne de a par b, l’opération qui, au couple ( a ; b ), associe l’unique
couple (q ; r ) tel que :
a = bq + r avec 0 6 r < b.
a s’appelle le dividende, b le diviseur, q le quotient et r le reste.

PREUVE L’existence et l’unicité du couple (q ; r ) sont à démontrer : exercice 19 , p. 16.

Exemples
1) La division euclidienne de 114 par 8 correspond à : 114 = 8 × 14 + 2.
Ainsi q = 14 et r = 2.
2) Pour avoir un reste positif dans la division euclidienne de −114 par 8, on écrit : −2 = 6 − 8.
On obtient alors : −114 = 8 × (−14) − 2 = 8 × (−14) − 8 + 6 = 8 × (−15) + 6.
Ainsi q = −15 et r = 6.

R EMARQUES :
Le reste est toujours un entier naturel inférieur au diviseur. Par conséquent, dans la divi-
sion par 7, par exemple, il existe 7 restes possibles : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6.
a b
On peut schématiser la division euclidienne comme on pose une division :
r q
114 8
Ainsi, en reprenant l’exemple de la division de 114 par 8, on a :
2 14

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 11


Cours - Méthodes

MÉTHODE 2 Utiliser la définition de la division euclidienne Ex. 20 p. 17

Exercice d’application Trouver tous les entiers dont le quotient dans la division euclidienne par
5 donne un quotient égal à 3 fois le reste.

Correction Soit a un entier qui vérifie la condition de l’énoncé. On divise a par 5, on a alors :
a = 5q + r avec 0 6 r < 5.
Comme q = 3r, on a : a = 15r + r = 16r avec 0 6 r < 5.

On trouve toutes les valeurs de a en faisant varier r de 0 à 4 compris, on a alors l’ensemble


solution : S = {0 ; 16 ; 32 ; 48 ; 64}.

Exercice d’application Lorsqu’on divise a par b, le reste est 8 et lorsqu’on divise 2a par b, le reste
est 5. Déterminer le diviseur b.

Correction Écrivons chacune des deux divisions euclidiennes, en notant q et q ′ les quotients
respectifs : 
 a = bq + 8 avec b>8
 2a = bq ′ + 5 avec b>5

En multipliant la première division par 2 et en égalisant avec la deuxième, on obtient :

2bq + 16 = bq ′ + 5 avec b>8



b (2q − q ) = −11
b (q ′ − 2q ) = 11

b est donc un multiple positif non nul de 11, supérieur à 8, donc : b = 11.

4. Congruence
A. Entiers congrus à n
DÉFINITION
Soit n un entier naturel (n > 2), a et b deux entiers relatifs.
On dit que deux entiers a et b sont congrus modulo n si, et seulement si, a et b ont le même
reste dans la division euclidienne par n. On note alors :

a≡b mod n ou a ≡ b (n) ou a ≡ b [ n ].

Exemples
1) 57 ≡ 15 (7) car : 57 = 7 × 8 + 1 et 15 = 7 × 2 + 1
41 ≡ −4 (9) car : 41 = 9 × 4 + 5 et − 4 = 9 × (−1) + 5
2) Un nombre est congru à son reste modulo n dans la division euclidienne par n.
2 008 ≡ 8 (10) car 2 008 = 10 × 200 + 8 ; 17 ≡ 1 (4) ; 75 ≡ 3 (9).
3) Si x ≡ 0 (2), alors x est pair.
Si x ≡ 1 (2), x est impair.

12 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Cours - Méthodes

PROPRIÉTÉS
a ≡ 0 (n) ⇔ a est un multiple de n ou n est un diviseur de a.
La congruence est une relation d’équivalence, c’est-à-dire, pour tous entiers a, b, c, on a :
1) a ≡ a (n) (réflexivité)
2) Si a ≡ b (n), alors b ≡ a (n) (symétrie)
3) Si a ≡ b (n) et si b ≡ c (n), alors a ≡ c (n) (transitivité)

R EMARQUE : La démonstration est laissée à l’initiative de l’élève.

THÉORÈME
Soit n un entier naturel (n > 2), a et b deux entiers relatifs.

a ≡ b (n) ⇔ a − b ≡ 0 (n)

PREUVE Comme il s’agit d’une équivalence, il faut démontrer la propriété dans les deux
sens.

• Dans le sens direct : On sait que a ≡ b (n). Il existe donc des entiers q, q ′ et r tels que :

a = nq + r et b = nq ′ + r avec 0 6 r < n.

On obtient : a − b = n(q − q ′ ).

a−b est alors un multiple de n, et son reste dans la division par n est nul, d’où : a − b ≡ 0 (n).

• Réciproquement : On sait que a − b ≡ 0 (n). Il existe k tel que : a − b = kn (1).

Si l’on effectue la division de a par n, on a : a = nq + r avec 0 6 r < n (2).

De (1) et (2), on obtient :


nq + r − b = kn
−b = kn − nq − r
b = (q − k)n + r
a et b ont le même reste dans la division par n, donc : a ≡ b (n).

B. Compatibilité de la congruence avec l’addition et la multiplication


THÉORÈME
Soit n un entier naturel (n > 2) et a, b, c, d des entiers relatifs vérifiant :

a ≡ b (n) et c ≡ d ( n ).

La relation de congruence est compatible :

1) avec l’addition : a + c ≡ b + d (n)

2) avec la multiplication : ac ≡ bd (n)

3) avec les puissances : pour tout entier naturel k, ak ≡ bk (n)

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 13


Cours - Méthodes

PREUVE
1) Compatibilité avec l’addition
On sait que : a ≡ b (n) et c ≡ d (n), donc ( a − b ) et (c − d) sont des multiples de n.
Il existe donc deux entiers relatifs k et k′ tels que : a − b = kn et c − d = k′ n.
En additionnant ces deux égalités, on obtient :

a − b + c − d = kn + k′ n ⇔ ( a + c) − (b + d) = (k + k′ )n.

Donc ( a + c) − (b − d) est un multiple de n, d’où : a + c ≡ b + d (n).

2) Compatibilité avec la multiplication


On sait que : a ≡ b (n) et c ≡ d (n), donc, il existe deux entiers relatifs k et k′ tels que :
a = b + kn et c = d + k′ n.
En multipliant ces deux égalités, on obtient :
ac = (b + kn)(d + k′ n)
ac = bd + k′ bn + kdn + kk′ n2
ac = bd + (k′ b + kd + kk′ n)n
ac − bd = (k′ b + kd + kk′ n)n
Donc ( ac − bd) est un multiple de n, d’où : ac ≡ bd (n).

3) La compatibilité avec les puissances est à prouver dans l’exercice 24 , p. 17.

MÉTHODE 3 Déterminer un reste dans une division euclidienne Ex. 26 p. 17

Exercice d’application Déterminer les restes dans la division euclidienne par 7 des nombres :

1) 50100 2) 100 3) 1003 4) 50100 + 100100

Correction
1) On a 50 ≡ 1 (7) car 50 = 7 × 7 + 1.
D’après la compatibilité avec les puissances, on a : 50100 ≡ 1100 ≡ 1 (7).
Le reste est 1.

2) 100 = 50 × 2, comme 50 ≡ 1 (7), d’après la compatibilité avec la multiplication, on a :


100 ≡ 2 (7). Le reste est 2.

3) Comme 100 ≡ 2 (7), d’après la compatibilité avec les puissances, on a :


1003 ≡ 23 ≡ 8 ≡ 1 (7). Le reste est 1.
33
4) 100100 = 1003×33+1 = 1003 × 100, donc d’après la compatibilité avec les puissances et
la multiplication, on a : 100100 ≡ 133 × 2 ≡ 2 (7).
D’après la compatibilité avec l’addition, on a alors : 50100 + 100100 ≡ 1 + 2 ≡ 3 (7).
Le reste est 3.

R EMARQUE : La notion de congruence prend ici tout son intérêt. Par exemple, bien que l’on
ne puisse calculer 50100 + 100100 , on peut connaître son reste dans la division par 7 de façon
simple et rapide.

14 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Cours - Méthodes

MÉTHODE 4 Démontrer qu’un nombre est divisible par un autre nombre Ex. 29 p. 17

Exercice d’application Montrer que : ∀n ∈ N, 3n+3 − 44n+2 est divisible par 11.

Correction On a : 3n+3 = 3n × 33 = 27 × 3n .
Or 27 ≡ 5 (11), donc d’après la compatibilité avec la multiplication, on a :

∀n ∈ N, 3n+3 ≡ 5 × 3n (11)
n
On a : 44n+2 = 44 × 42 , or 42 ≡ 5 (11) donc 44 ≡ 52 ≡ 3 (11), donc :

∀n ∈ N, 44n+2 ≡ 3n × 5 (11)

On en déduit donc que :


3n+3 − 44n+2 ≡ 0 (11)

La proposition est donc vérifiée pour tout entier naturel n.

MÉTHODE 5 Construire un tableau de congruence Ex. 31 p. 17

Un tableau de congruence est un tableau permettant de présenter des résultats de manière


exhaustive en se référant aux restes possibles dans une division euclidienne.

Exercice d’application

1) Déterminer suivant les valeurs de l’entier relatif n, le reste de la division de n2 par 7.


2) En déduire alors les solutions de l’équation x2 ≡ 2 (7).

Correction
1) On détermine les restes suivant une méthode exhaustive, c’est-à-dire on détermine les restes
de n2 à partir de chaque reste possible de la division de n par 7.
On peut construire un tableau de congruence pour présenter les résultats :

Reste de la division
0 1 2 3 4 5 6
de n par 7
Reste de la division
0 1 4 2 2 4 1
de n2 par 7

Par exemple si n ≡ 3 (7), alors n2 ≡ 9 ≡ 2 (7).


Les restes possibles de n2 par 7 sont donc : 0, 1, 2 et 4.
2) Pour résoudre x2 ≡ 2 (7), on recherche dans le tableau les valeurs de n pour lesquelles on
obtient un reste de 2 quand n est au carré. Il est obtenu pour les restes 3 et 4 dans la division
de n par 7.
Les solutions de l’équation sont donc : x ≡ 3 (7) et x ≡ 4 (7).

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 15


S’entraîner

Activités mentales Multiples et diviseurs

1 Dresser la listes des diviseurs de : 150, 230 et 810. 13 MÉTHODE 1 p. 10


Déterminer les couples ( x; y) d’entiers naturels qui
2 À quelle condition un nombre est-il divisible par
vérifient :
6 ? À l’aide d’une factorisation, montrer que a( a2 − 1)
1) x2 = y2 + 21. 2) x2 − 7xy = 17.
est divisible par 6 pour tout entier relatif a.
14 Déterminer les entiers relatifs n qui vérifient :
3 Soit k un entier naturel. On pose a = 5k + 4 et 1) n2 + n = 20. 2) n2 + 2n = 35.
b = 3k + 1.
15 Déterminer les entiers relatifs n tel que :
1) Montrer que, si d est un diviseur commun à a et b, 1) n + 3 divise n + 10. 2) n + 1 divise 3n − 4.
alors d divise 7.
16 L’exercice consiste à trouver les valeurs du naturel
2) Dans quel ensemble les valeurs de d sont-elles à n + 17
rechercher ? n > 4 pour lesquelles la fraction est un entier.
n−4
4 Dans chaque cas, écrire la division euclidienne de 1) Démontrer que n − 4 divise n + 17 équivaut à n − 4

a par b. divise 21.


2) Déterminer alors toutes les valeurs de n correspon-
1) a = 193 et b = 16. 3) a = −20 et b = 7.
dant au problème.
2) a = 18 et b = 50. 4) a = −354 et b = 17.
17 Soit l’équation (E) : xy − 5x − 5y − 7 = 0.
1) Montrer que :
5 Dans la division euclidienne de deux entiers natu-
xy − 5x − 5y − 7 = 0 ⇔ ( x − 5)(y − 5) = 32.
rels, le dividende est 63 et le reste 17. Donner toutes les
2) Déterminer les couples d’entiers naturels ( x; y) qui
valeurs possibles du quotient et du diviseur.
vérifient (E).
6 Dans une division euclidienne, le quotient d’un
18 n est un naturel. Démontrer que quel que soit n,
entier relatif x par 3 est 7. Quels sont les restes pos-
3n4 + 5n + 1 est impair et en déduire que ce nombre
sibles ? En déduire toutes les valeurs de x.
n’est jamais divisible par n(n + 1).
7 Si l’on divise un entier a par 18, le reste est 13.
Quel est le reste de la division de a par 6 ? Division euclidienne
8 La différence entre deux entiers naturels est 538.
Si l’on divise l’un par l’autre, le quotient est 13 et le reste 19 Le but de cet exercice est de montrer la validité de
34. Quels sont ces deux entiers naturels ? la définition de la division euclidienne.
1) Démontrer le lemme d’Archimède :
9 Pour chaque valeur de a donnée, trouver un entier
soit deux entiers naturels a et b (b 6= 0), alors il existe
relatif x tel que : a ≡ x (mod 9) et −4 6 x < 5. un entier naturel n tel que : nb > a.
1) a = 11 4) a = 85 2) Existence d’un couple (q; r ) tel que :
2) a = 24 5) a = −12 a = bq + r avec 0 6 r < b.
3) a = 62 6) a = 32 Soit S l’ensemble des entiers s tels que : bs > a.
a) Montrer que S admet un plus petit élément t.
10 Trouver les restes de la division euclidienne par 11 b) En déduire alors qu’il existe un entier q tel que :
des nombres suivants : 1215 ; 7815 ; 107 . bq 6 a < b (q + 1).
3) Unicité du couple (q, r ).
11 Montrer que 25 ≡ −1 (11). Quels sont alors les
On suppose qu’il existe deux couples (q ; r ) et (q ′ ; r ′ )
restes de la division par 11 de 1312 et (−2)19 ?
tels que : a=bq +r =bq ′ +r ′ avec
12 Démontrer que pour tout naturel n, 6n − 1 est 0 6 r <b et 0 6 r ′ <b ′ .
divisible par 5. Montrer alors que nécessairement q = q ′ et r = r ′ .

16 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


S’entraîner

20 MÉTHODE 2 p. 12 32 Démontrer que pour tout entier n, n2 est congru


Trouver les entiers naturels n qui, dans la division soit à 0, soit à 1, soit à 4, modulo 8.
euclidienne par 4, donnent un quotient égal au reste. Résoudre alors dans Z l’équation :
21 Trouver un entier naturel qui, dans la division ( n + 3) 2 − 1 ≡ 0 ( 8) .
euclidienne par 23, a pour reste 1 et, dans la division 33 Déterminer les restes de la division euclidienne de
euclidienne par 17, a le même quotient et pour reste 13. 5n par 11 suivant les valeurs de n. On donnera les résul-
22 On divise un entier naturel n par 152, puis par 147. tats sous forme d’un tableau.
Les quotients sont égaux et les restes respectifs sont 13
34
et 98. Quel est cet entier naturel n ?
1) Compléter cette table des restes dans la congruence
23 Si l’on divise un entier A par 6, le reste est 4. Quels modulo 4.
sont les restes possibles de la division de A par 18 ?
x≡ 0 1 2 3
Congruence x2 ≡

2) Prouver que l’équation 7x2 − 4y2 = 1, d’inconnues


24 Soit un entier naturel n > 2 et a, b des entiers rela-
x et y entiers relatifs, n’a pas de solution.
tifs vérifiant : a ≡ b (n).
3) Résoudre dans Z l’équation ( x + 3)2 ≡ 1 (mod 4).
Démontrer, en vous appuyant sur les preuves du théo-
rème de compatibilité, que : ∀ k ∈ N, a k ≡ b k ( n ). 35 Déterminer les entiers n tels que 2n − 1 est
divisible par 9.
25 Résoudre dans Z les systèmes suivants :
 
 x ≡ − 2 ( 5)  x + 2 ≡ − 1 ( 7) 36
1) 2) 1) Déterminer l’ensemble E1 , des entiers relatifs x tels
x > 0  100 6 x < 125
que le nombre n = x2 + x − 2 est divisible par 7.
26 MÉTHODE 3 p. 14 2) Déterminer l’ensemble E2 des entiers relatifs x tels
Trouver les restes de la division euclidienne par 7 des que le nombre n = x2 + x − 2 est divisible par 3.
nombres : 35112 × 8515 et 1612 − 2312 . 3) k est un entier relatif.
27 Vérifier que 24
≡ −1 (17) et 62
≡ 2 (17). Vérifier que si, x = 1 + 21k ou x = −2 + 21k, alors
Quel est le reste de la division par 17 des nombres n = x2 + x − 2 est divisible par 42.
1 53220 et 34612 ? 37 Déterminer le reste dans la division euclidienne
28 Vérifier que 999 est divisible par 27, puis que de 112 011 par 7.
103n ≡ 1 (27), avec n ∈ N.
38 Soit n un entier naturel, on sépare son nombre
Quel est alors le reste dans la division de 10100 + 10010
de dizaines a et le chiffre des unités b. On a alors :
par 27 ?
n = 10 a + b.
29 MÉTHODE 4 p. 15 1) Prouver que n est divisible par 17 si, et seulement si,
Démontrer que pour tout entier naturel k, on a : a − 5b est divisible par 17.
54k − 1 divisible par 13. 2) Montrer par ce procédé (que l’on peut réitérer) que
30 Démontrer que pour tout entier naturel n, les nombres : 816 et 16 983 sont divisibles par 17.
52n − 14n est divisible par 11. 39 On pose An = n5 − n, n ∈ N.
31 MÉTHODE 5 p. 15 1) Montrer que An est pair.
1) Quels sont les restes possibles de la division de 3n 2) Montrer que An est divisible par 3.
par 11 ? 3) En utilisant les congruences modulo 5, démontrer
2) En déduire les entiers n pour lesquels 3n + 7 est que An est divisible par 5.
divisible par 11. 4) Pourquoi An est-il divisible par 30 ?

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 17


Préparer le bac

40 D’après Bac (Antilles Guyane - 2011) de naissance et multipliez-le par 37. Ajoutez les deux
On considère l’équation (F) : 11x2 − 7y2 = 5, où x et y nombres obtenus. Je pourrai alors vous donner la date
sont des entiers relatifs. de votre anniversaire »
1) Démontrer que si le couple ( x ; y) est solution de (F), Un spectateur annonce 308 et en quelques secondes,
alors x2
≡ 2y2(mod 5). le magicien déclare : « Votre anniversaire tombe le 1er
2) Soient x et y des entiers relatifs. Recopier et complé- août ! ».
ter les deux tableaux suivants :
Modulo 5, x est congru à 0 1 2 3 4 1) Vérifier que pour une personne née le 1er août, le pro-
Modulo 5, x2 est congru à gramme de calcul (A) donne effectivement le nombre
308.
Modulo 5, y est congru à 0 1 2 3 4 2) a) Pour un spectateur donné, on note z le résultat ob-
Modulo 5, 2y2 est congru à tenu en appliquant le programme de calcul (A).
Exprimer z en fonction de j et de m et démontrer
Quelles sont les valeurs possibles du reste de la divi-
que z ≡ m (12).
sion euclidienne de x2 et de 2y2 par 5 ?
b) Retrouver alors la date de l’anniversaire d’un
3) En déduire que si le couple ( x ; y) est solution de (F),
spectateur ayant obtenu le nombre 455 en appli-
alors x et y sont des multiples de 5.
quant le programme de calcul (A).
41 D’après Bac (Nouvelle-Calédonie - 2009)
On considère l’équation notée (G) :
3x2 + 7y2 = 102n où x et y sont des entiers relatifs. PARTIE B
1) Montrer que 100 ≡ 2 (modulo 7). Lors d’une autre représentation, le magicien décide de
Démontrer que si ( x ; y) est solution de (G) alors changer son programme de calcul. Pour un spectateur
3x2 ≡ 2n (modulo 7). dont le numéro du jour de naissance est j et le numéro
2) Reproduire et compléter le tableau suivant : du mois de naissance est m, le magicien demande de
Reste de la division calculer le nombre z défini par z = 12j + 31m.
0 1 2 3 4 5 6
de x par 7 On considère l’algorithme ci-dessous :
Reste de la division
de 3x2 par 7. 1. Liste des variables utilisées
2. j, m, z : entiers
3) Démontrer que 2n est congru à 1, 2 ou 4 modulo 7.
3. Traitement et affichage
En déduire que l’équation (G) n’admet pas de
4. Pour m variant de ... à ... faire
solution.
5. Pour j variant de ... à ... faire
42 D’après Bac (Polynésie - 2014) ALGO 6. Donner à z la valeur de 12j + 31m
Dans cet exercice, on appelle numéro du jour de nais- 7. Si ... Alors
sance j le rang de ce jour dans le mois et numéro du 8. Afficher la valeur de j, m
mois de naissance m, le rang du mois dans l’année. 9. Fin Si
Par exemple, pour une personne née le 14 mai, alors 10. Fin Pour
j = 14 et m = 5. 11. Fin Pour

PARTIE A
Lors d’une représentation, un magicien demande aux 1) Compléter cet algorithme afin qu’il affiche toutes les
spectateurs d’effectuer le programme de calcul (A) valeurs de j et de m telles que :
suivant : 12j + 31m = 503.
« Prenez le numéro de votre jour de naissance et 2) Quelle est alors la date d’anniversaire correspon-
multipliez-le par 12. Prenez le numéro de votre mois dante ?

18 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Préparer le bac

43 D’après Bac (Antilles-Guyane - 2012)  ALGO


 Conclure, c’est-à-dire déterminer un entier naturel dont
A l’écriture décimale du cube se termine par 2 009.
On considère l’algorithme suivant où Ent dé-
N
A 45 D’après Bac (Asie - 2004)
signe la partie entière de .
N On appelle (E) l’ensemble des entiers naturels qui
1. Liste des variables utilisées peuvent s’écrire sous la forme 9 + a2 où a est un entier
2. A, N : entiers naturel non nul ;
3. Entrées par exemple : 10 = 9 + 12 , 13 = 9 + 22 , etc.
4. Donner à N la valeur de 1 On se propose dans cet exercice d’étudier l’existence
5. Traitements et affichage d’éléments de (E) qui sont des puissances de 2, 3 ou 5.

6. Tant que (N 6 A) faire 1) Étude de l’équation d’inconnue a : a2 + 9 = 2n où
A
 
A a ∈ N, et n > 4.
7. Si = Ent Alors
N N a) Montrer que si a existe, a est impair.
A b) En raisonnant modulo 4, montrer que l’équation
8. Afficher la valeur de N et
N proposée n’a pas de solution.
9. Fin Si
10. Fin Tant que 2) Étude de l’équation d’inconnue a : a2 + 9 = 3n où
a ∈ N, et n > 3.
Quels résultats affiche cet algorithme pour A = 12 ? a) Montrer que si n > 3, 3n est congru à 1 ou à 3
Que donne cet algorithme dans le cas général ? modulo 4.
44 D’après Bac (Liban - 2009) b) Montrer que si a existe, il est pair et en déduire
Le but de l’exercice est de montrer qu’il existe un entier que nécessairement n est pair.
naturel n dont l’écriture décimale du cube se termine c) On pose n = 2p où p est un entier naturel, avec
par 2009, c’est-à-dire tel que n3 ≡ 2009 (10 000). p > 2. Déduire d’une factorisation de 3n − a2 ,
PARTIE A que l’équation proposée n’a pas de solution.
3) Étude de l’équation d’inconnue a : a2 + 9 = 5n où
1) Déterminer le reste de la division euclidienne de
a ∈ N, et n > 2.
2 0092 par 16.
a) En raisonnant modulo 3, montrer que l’équation
2) En déduire que 2 0098 001 ≡ 2009 (16).
est impossible si n est impair.
b) On pose n = 2p, en s’inspirant de 2) c) démon-
PARTIE B
trer qu’il existe un unique entier naturel a tel que
On considère la suite (un ) définie sur N par :
a2 + 9 soit une puissance entière de 5.
u0 = 2 0092 − 1 et ∀ n ∈ N, un+1 = (un + 1)5 − 1.
46 D’après Bac (Polynésie - 2006)
1) a) Démontrer que u0 est divisible par 5.
b) On rappelle le binôme de Newton à l’ordre 5 : Pour chacune des trois propositions suivantes, indiquer
si elle est vraie ou fausse et donner une démonstration
( a + b )5 = a5 + 5a4 b + 10a3 b2 + 10a2 b3 + 5ab4 + b5
de la réponse choisie.
Démontrer quehpour tout
 entier naturel n, i • Proposition 1 : « Pour tout entier naturel n, 3 divise
un+1 = un un + 5 u3n + 2u2n + 2un + 1
4
le nombre 22n − 1 ».
c) Démontrer par récurrence que, ∀ n ∈ N, un est
divisible par 5n+1 . • Proposition 2 : « Si un entier relatif x est solution de
2) a) Vérifier que u3 = 2 009250 − 1 puis en déduire que l’équation x2 + x ≡ 0 (6), alors x ≡ 0 (3) ».
2 009250 ≡ 1 (625).
• Deux entiers naturels M et N sont tels que M a pour
b) Démontrer alors que 2 0098 001 ≡ 2 009 (625).
écriture abc en base dix et N a pour écriture bca en
PARTIE C base dix.
On admet que l’on peut montrer que 2 0098 001 − 2 009 Proposition 3 : « Si l’entier M est divisible par 27
est divisible par 10 000. alors l’entier M − N est aussi divisible par 27. »

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 19


Approfondir

47 Congruences 51 Critères de divisibilité usuels


Pour tout entier naturel n supérieur ou égal à 2, on pose
A(n) = n4 + 1. 1) a) Énoncer un critère de divisibilité par 3 et par 9.
b) Énoncer un critère de divisibilité par 4.
1) Étudier la parité de l’entier A(n).
2) Soit un entier N = an an−1 . . . a1 a0 dans notre système
2) Montrer que, quel que soit l’entier n, A(n) n’est pas n
un multiple de 3. de notation. On a donc : N = ∑ 10i ai .
i =0
3) Montrer que, pour tout entier d diviseur de A(n) : a) Montrer que : ∀ n ∈ N, 10n ≡ 1 modulo 3 et mo-
n8 ≡ 1 ( d ). dulo 9.
b) Démontrer le critère de divisibilité par 3 et par 9.
48 Vrai-Faux c) Montrer que : 102 ≡ 0 (4).
Pour chacune des propositions suivantes indiquer si Démontrer alors le critère de divisibilité par 4.
elle est vraie ou fausse et donner une justification de 3) En observant les nombres 297, 880 et 242, un élève a
la réponse choisie. formulé la conjecture :
• Proposition 1 : Le reste de la division euclidienne de « tout nombre à trois chiffres dans lequel le chiffre
20112011 par 7 est 2. des dizaines est la somme du chiffre des centaines et
• Proposition 2 : 112011 est congru à 4 modulo 7. du chiffre des unités est divisible par 11 ».
• Proposition 3 : « x2 + x + 3 ≡ 0 (modulo 5) si, et a) Cette conjecture s’applique-t-elle au nombre 473 ?
seulement si, x ≡ 1 (modulo 5). » b) Démontrer cette conjecture en prenant un nombre
de 3 chiffres N = abc.
49 Le phare des baleines c) La réciproque est-elle vraie ?
4) D’une manière générale, un entier naturel N est divi-
sible par 11 si, et seulement si, la somme des chiffres
de rang impair diminuée de la somme des chiffres de
rang pair est divisible par 11.
Exemples :
6 457 est divisible par 11 car (7 + 4) − (5 + 6) = 0.
19 346 701 est divisible par 11 car
(1 + 7 + 4 + 9) − (0 + 6 + 3 + 1) = 11.
987 654 321 n’est pas divisible par 11 car
À la pointe ouest de l’île de Ré se situe le grand (1 + 3 + 5 + 7 + 9) − (2 + 4 + 6 + 8) = 5.
phare des baleines. L’escalier qui mène au sommet a un a) Soit les nombres entiers naturels de quatre chiffres
nombre de marches compris entre 246 et 260. différents écrits avec les chiffres 2, 5, 6 et 9. Parmi
Ted et Laure sont deux sportifs. Laure qui est plus jeune ces nombres déterminer tous les nombres qui sont
monte les marches 4 par 4 et à la fin il lui reste 1 marche. divisibles par 11.
Ted, lui, monte les marches 3 par 3 et à la fin il lui reste b) Montrer que : ∀ n ∈ N, 10n ≡ −1 (11).
2 marches. Démontrer ce critère de divisibilité par 11 en po-
Combien l’escalier compte-t-il de marches ? sant : N = an an−1 . . . a1 a0 .
50 Bouteilles
Un super marché reçoit une livraison de bouteilles. Si
52 Critères de divisibilité par 7 et 13
l’on compte les bouteilles par 3, 5 ou 7, il en reste tou-
jours 2. Soit un entier naturel n. On décompose n de la façon
Sachant que le nombre de bouteilles est compris entre suivante : n = 10a + b avec 0 6 b 6 9. Les coefficients
1500 et 1600, combien de bouteilles le supermarché a et b correspondent respectivement au nombre de
a-t-il reçues ? dizaines et au chiffre des unités de l’entier n.

20 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Approfondir

1) Divisibilité par 7 54 Suite et terminaison


a) Établir la liste des multiples de 7 inférieurs à 100 On considère la suite (un ) d’entiers définie par :
dans N. 
 u0 = 14
b) Montrer que n est divisible par 7 si, et seulement
si, a − 2b est divisible par 7. u
n+1 = 5un − 6
c) En déduire, sans utiliser une calculatrice, les mul-
tiples de 7 parmi les entiers suivants : 1) Calculer u1 , u2 , u3 et u4 .
574 ; 827 ; 3 906 ; 31 729 ; 172 011. Quelle conjecture peut-on émettre concernant les
Aide : penser à réitérer le processus si nécessaire. deux derniers chiffres de un ?
2) Divisibilité par 13 2) Montrer que, ∀ n ∈ N, un+2 ≡ un (4).
a) Établir la liste des multiples de 13 inférieurs à 100 En déduire que :
dans N. ∀k ∈ N, u2k ≡ 2 (4) et u2k+1 ≡ 0 (4).
b) Montrer que n est divisible par 13 si, et seulement 3) a) Montrer par récurrence que, pour tout entier
si, a + 4b est divisible par 13. naturel n, 2un = 5n+2 + 3.
c) En déduire, sans utiliser une calculatrice, les mul- b) En déduire que, pour tout entier naturel n,
tiples de 13 parmi les entiers suivants : 2un ≡ 28 (100).
676 ; 943 ; 4 652 ; 156 556. 4) Déterminer les deux derniers chiffres de l’écriture
Aide : penser à réitérer le processus si nécessaire. décimale de un suivant les valeurs de n.

53 Deux méthodes pour trouver un reste 55 Réseau


1) a) Déterminer, suivant les valeurs de l’entier natu- Soit a et b deux entiers naturels non nuls. On appelle
rel non nul n, le reste dans la division euclidienne « réseau » associé aux entiers a et b l’ensemble des
par 9 de 7n . points du plan, muni d’un repère orthogonal, dont les
b) Démontrer alors que (2 005)2 005
≡ 7 ( 9) . coordonnées ( x; y) sont des entiers vérifiant les condi-
2) a) Démontrer que pour tout entier naturel n non nul : tions : 0 6 x 6 a et 0 6 y 6 b. On note R a,b ce réseau.
(10)n ≡ 1 (9). Le but de l’exercice est de relier certaines propriétés
b) On désigne par N un entier naturel écrit en base arithmétiques des entiers x et y à des propriétés géo-
dix, on appelle S la somme de ses chiffres. métriques des points correspondants du réseau.
Démontrer la relation suivante : N ≡ S (9). Les réponses sont attendues sans explication, et seront
c) En déduire que N est divisible par 9 si, et seule- données sous la forme d’un graphique pour chaque cas.
ment si, S est divisible par 9.
Représenter graphiquement les points M ( x; y) du ré-
3) On suppose que A = (2 005)2 005 .
seau R8,8 vérifiant :
On désigne par :
1) x ≡ 2 (3) et y ≡ 1 (3) sur un premier graphique.
• B la somme des chiffres de A ;
2) x + y ≡ 1 (3) sur un deuxième graphique.
• C la somme des chiffres de B ;
3) x ≡ y (3) sur un troisième graphique.
• D la somme des chiffres de C.
a) Démontrer la relation suivante : A ≡ D (9). 8

b) Sachant que 2 005 < 10 000, démontrer que 7


6
A s’écrit en numération décimale avec au plus
5
8 020 chiffres. En déduire que B 6 72 180. 4

c) Démontrer que C 6 45. 3

d) En étudiant la liste des entiers inférieurs à 45, 2


1
déterminer un majorant de D plus petit que 15.
e) Démontrer que D = 7. 1 2 3 4 5 6 7 8

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 21


Je teste mes connaissances

À la fin de ce chapitre, je dois être capable de :


◮ Trouver tous les diviseurs d’un entier ◮ Déterminer un quotient et un reste dans une division
◮ Résoudre une équation grâce à la divisibilité euclidienne
◮ Utiliser les propriétés des diviseurs ◮ Appliquer les propriétés de la congruence pour déterminer
un reste ou simplifier une équation

Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Déterminer la réponse exacte.

56 Le nombre de diviseurs positifs de 700 est :


a 16 b 18 c 20 d 22

57 Le nombre de couples d’entiers naturels vérifiant l’équation 5x2 − 7xy = 17 est :


a 0 b 2 c 1 d 4

58 Il existe un entier k pour lequel 9k + 2 et 7k + 3 ont pour diviseur commun d tel que :
a d = 13 b d=2 c d=3 d d=6

On donne : 17 648 = 17 × 1 037 + 19.


59 Le reste de la division euclidienne de 17 648 par 17 est :
a 19 b 2 c 17 d 1 037

60 Le quotient de la division de 17 648 par 1 037 est :


a 19 b 18 c 17 d 2

61 Le reste de la division de −17 648 par 17 est :


a 2 b 19 c −2 d 15

62 L’ensemble des solutions de l’équation 3x ≡ 6 (9) est :


a x ≡ 2 ( 9) b x ≡ 5 ( 9) c x ≡ 8 ( 9) d x ≡ 2 ( 3)

63 Le reste de la division de 2 0162 016 par 5 est :


a 1 b 2 c 3 d 4

64 Le reste de la division de 2 0152 015 par 7 est :


a 1 b 2 c 5 d 6

22 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Travaux pratiques

TP 1 Trouver les diviseurs d’un entier ALGO

Pour trouver tous les diviseurs d’un entier Diviseur d Quotient k


N > 2, on commence par écrire dans deux co- 1 120
lonnes 1 et N puis on teste si les nombres à 2 60
partir de 2 sont diviseurs de N en s’arrêtant
lorsque le nombre de la colonne de droite est
plus petit que celui la colonne de gauche.
1) On cherche tous les diviseurs de 120.
Compléter le tableau ci-contre :
2) Que doit vérifier le dernier nombre de la co-
lonne de gauche ?

3) On cherche à automatiser la recherche des diviseurs de N. La colonne de gauche se termine



lorsque le diviseur d est supérieur à N.

1. Liste des variables utilisées


2. N, K, I : entiers
3. L1 , L2 : listes
4. Entrées
5. Saisir N
6. Donner à K la valeur de 0
7. Donner à I la valeur de 1
8. Traitements
9. Tant que (......) faire
10. Si . . . . . . Alors
11. Donner à K la valeur de K + 1
12. Donner à L1 (K ) la valeur de I
13. Donner à L2 (K ) la valeur de ......
14. Fin Si
15. Donner à I la valeur de I + 1
16. Fin Tant que
17. Pour I variant de 1 à K faire
18. Donner à L1 (K + I ) la valeur de L2 (K − I + 1)
19. Fin Pour
20. Affichage
21. Afficher la valeur de L1

a) Compléter les lignes 9, 10 et 13 de l’algorithme.


b) Quel est le rôle de la ligne 18 ?
c) Écrire cet algorithme sur AlgoBox et le tester avec les diviseurs de 120, 96 et 700.

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 23


Travaux pratiques

TP 2 Division euclidienne
Pour faire comprendre la division d’un entier naturel par un entier naturel non nul à l’école
primaire, on procède par soustractions successives, c’est-à-dire que, si l’on veut diviser 32
par 5, on soustrait 5 à 32 autant de fois que cela est possible.

32 − 5 = 27
27 − 5 = 22
22 − 5 = 17
17 − 5 = 12
12 − 5 = 7
7−5 = 2

On a ainsi enlevé 6 fois 5 et il reste 2, on peut donc écrire : 32 = 5 × 6 + 2.


1) Écrire un algorithme permettant de trouver le quotient q et le reste r de la division dans N
de a par b (b 6= 0) par cette méthode. Tester cet algorithme pour les divisions suivantes : 32
par 5 ; 12 par 13 et 1 412 par 13.
2) Améliorer cet algorithme de façon à ce qu’il puisse trouver le quotient q et le reste r de la
division d’un entier relatif a par un entier naturel b non nul. Tester cet algorithme pour la
division −114 par 8.

TP 3 Notion de base
Notre système de numération est un système décimal de position. Il est constitué de 10 chiffres
dont la position indique le nombre d’unités de la puissance de 10 correspondante.

3 405 = 3 × 103 + 4 × 102 + 0 × 101 + 5 × 100

Dans un système de position en base b, on note un nombre N par an an−1 . . . a1 a0 b .


Ce nombre N s’écrit dans notre système décimal de position par :
N = a n a n −1 . . . a 1 a 0 b
= an × b n + an−1 × b n−1 + · · · + a1 × b1 + an × b0
avec i ∈ {0, 1, . . . , n} , 0 6 ai < b.
En base b, il y a b chiffres : 0, 1, 2, . . ., b −1.

1) Conversion de la base b vers la base 10


• En base 2, il n’y a que 2 chiffres : 0 et 1. • En base 5, il y a 5 chiffres : 0, 1, 2, 3 et 4
2 5
1011 = 1 × 23 + 0 × 22 + 1 × 21 + 1 × 20 231 = 2 × 52 + 3 × 51 + 1 × 50
= 8 + 0 + 2 + 1 = 11 = 50 + 15 + 1 = 66
2
a) Convertir en base 10, le nombre écrit en base deux suivant : 10 000 111 011 .
5
b) Convertir en base 10, le nombre écrit en base 5 suivant : 4 323 .
7
c) Convertir en base 10, le nombre écrit en base 7 suivant : 31 652 .
d) En base 12, il y a 12 chiffres. On ajoute aux 10 chiffres de notre système décimal les chiffres
α = 10 et β = 11.
12 12
Convertir en base 10, les nombres écrits en base 12 suivants : 1α6 et 10αβ .

24 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


Travaux pratiques

2) Conversion de la base 10 vers la base b


• Pour convertir l’écriture de 496 en base 7, on effectue les divisions euclidiennes suivantes :

496 7 70 7 10 7 donc 496 = 1 × 73 + 3 × 72 + 0 × 71 + 6 × 70


6 70 0 10 3 1 = 1 306
7

a) En prenant exemple sur la conversion de 496 dans le base 7, convertir le nombre 2 016
dans la base 2.
b) Convertir, par la même méthode, le nombre 68 425 dans la base 8.
c) Convertir, par la même méthode, le nombre 2 278 dans la base 12.
d) Démontrer que les divisions euclidiennes successives d’un nombre N, puis des quotients
par la base b finissent par s’arrêter à partir d’un certain rang n.
Exprimer alors le nombre N dans la base b à l’aide des restes successifs r1 , r2 , . . ., rn .
3) Q représente l’écriture d’un nombre en base B et N l’écriture décimale.
a) Conversion dans le système décimal
Soit l’algorithme suivant :

1. Liste des variables utilisées


2. Q, B, N, I, R : entiers
3. Entrées
4. Saisir Q, B
5. Donner à N la valeur de 0
6. Donner à I la valeur de 0
7. Traitements
8. Tant que (Q 6= 0) faire  
Q
9. Donner à R la valeur de Q − 10 × E
  10
Q
10. Donner à Q la valeur de E
10
11. Donner à N la valeur de N + R × B I
12. Donner à I + 1 la valeur de I
13. Fin Tant que
14. Affichage
15. Afficher N

• Que fait-on aux lignes 8, 9 et 10 ?


• Que fait-on à la ligne 11 ?
• Rentrer ce programme dans la calculatrice : Q = 2 013 et B = 7.
Que renvoie le programme ? Vérifier ce résultat à la main.
• Pourquoi dans ce programme B ne peut être supérieur à 10 ?
• On cherche à améliorer cet algorithme pour qu’il puisse convertir un nombre dans une
base supérieure à 10. Il faut alors rentrer les différents chiffres de Q dans une liste L1
(10 pour α et 11 pour β). Modifier cet algorithme afin qu’il convertisse un nombre dans
une base supérieure à 10.
12
Tester cet algorithme en donnant la conversion de α β29 dans notre système décimal.
Vérifier ce résultat à la main.

Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence 25


Travaux pratiques

b) Conversion en base B.
Soit l’algorithme suivant :

1. Liste des variables utilisées


2. Q, B, N, I, R : entiers
3. Entrées
4. Saisir N, B
5. Donner à Q la valeur de 0
6. Donner à I la valeur de 0
7. Traitements
8. Tant que (......) faire
9. Donner à R la valeur de .........
10. Donner à N la valeur de ......
11. Donner à Q la valeur de .........
12. Donner à I + 1 la valeur de I
13. Fin Tant que
14. Affichage
15. Afficher Q

• Compléter les lignes 8, 9, 10 et 11 de cet algorithme.


• Rentrer ce programme dans votre calculatrice. On saisit N = 2013 et B = 5.
Que renvoie le programme ? Vérifier ce résultat à la main.

Récréation, énigmes
Jeu de Nim
On a disposé 40 allumettes sur un tapis.
Deux joueurs prennent chacun, à tour de rôle, une, deux trois ou quatre
allumettes. Celui qui prend la dernière allumettes perd la partie.
Il existe une stratégie gagnante pour le joueur qui commence.
Exposer cette stratégie. Généraliser ensuite à un nombre n d’allumettes.

Pièces d’un puzzle


En rangeant les n pièces de son puzzle, Claudia constate
que :
• si elle les range par groupe de 5, il lui reste 3 pièces ;
• si elle les range par groupe de 7, il lui reste 2 pièces ;
• si elle les range par groupe de 9, il lui reste 1 pièce ;
• et si elle les range par groupe de 11, il ne lui reste plus
de pièce.
Combien ce puzzle contient de pièces sachant que ce
nombre est inférieur à 2 000 ?
(On pourra étudier la quantité 2n − 11.)

26 Chapitre AR1. Multiples. Division euclidienne. Congruence


ARITHMÉTIQUE

PGCD. Théorèmes de 2
Bézout et de Gauss

Connaissances nécessaires à ce chapitre


◮ Déterminer le PGCD de deux entiers ◮ Trouver un couple d’entiers vérifiant l’équation :
◮ Savoir reconnaître deux nombres premiers entre eux ax + by = c
◮ Connaître les congruences

Auto-évaluation
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1 « PGCD » signifie : « plus grand commun 2) Un nombre entier a est divisible par 8 et 9, donc a
diviseur ». est divisible par 72.
26
1) Calculer le PGCD de 26 et 65, puis simplifier . 3) Un nombre entier a est divisible par 4 et 18, donc
65
72 a ≡ 36 (36).
2) Calculer le PGCD de 72 et 54, puis simplifier . 4) Un nombre entier a est divisible par 10 et 15, donc
54
255 a ≡ 0 (150).
3) Calculer le PGCD de 255 et 35, puis simplifier .
35 5 Soit x et y des nombres entiers. Les phrases sui-
2 Soit n un entier naturel. Le PGCD de n et de 72
vantes sont-elles vraies ou fausses ? Justifier.
vaut 8. Parmi les valeurs suivantes quelles sont celles 1) Si x ≡ 0 (81), alors x ≡ 0 (9).
que peut prendre n ? 2) L’équation x2 + 2y2 ≡ 3 (4) admet des solutions.
9, 16, 18, 24, 32, 40, 48
6 Trouver un couple d’entiers ( x ; y) vérifiant les
3 Deux nombres sont premiers entre eux si leur
équations suivantes :
PGCD est égal à 1.
1) 7x − 10y = 1 3) 3x + 4y = 3
1) 9 et 16 sont-ils premiers entre eux ?
2) 4x + 5y = 1 4) 7x − 12y = 3
2) 35 et 91 sont-ils premiers entre eux ?
3) 31 et 67 sont-ils premiers entre eux ? 7 Pierre a des jetons d’une valeur de 3 points et
4 Les phrases suivantes sont-elles vraies ou Jean a des jetons d’une valeur de 7 points.
fausses ? Justifier. Pierre doit donner 34 points à Jean.
1) Un nombre entier a est divisible par 6 et 9, donc a Comment Pierre et Jean peuvent-il procéder ? Donner
est divisible par 54. une solution.

➤➤➤ Voir solutions p. 151

27
Activités d’approche

ACTIVITÉ 1 Boîtes dans une caisse

Soit B une boîte en forme de pavé droit de


hauteur L, à base carrée de côté ℓ, où ℓ et
L sont des entiers naturels non nuls tels que
ℓ < L.
L
On veut remplir la boîte B avec des cubes tous
identiques dont l’arête a est un entier naturel
non nul (les cubes devant remplir complète-
ment la boîte B sans laisser d’espace vide).

1) Dans cette question, ℓ = 882 et L = 945.


a) Quelle est la plus grande valeur possible pour a ?
On appelle d cette valeur. d est appelé le PGCD de a et de b.
b) Démontrer que tous les diviseurs de d conviennent comme valeur de a.
c) Existe-t-il d’autres valeurs possibles pour a ?

2) Dans cette question, le volume de la boîte B est v = 77 760. On sait que, pour remplir la
boîte B, la plus grande valeur possible de a est 12.
On pose : ℓ = aℓ′ et L = aL′ .
a) Que peut-on dire de PGCD(ℓ′ ; L′ ) si a = 12 ? Pourquoi ?
b) Vérifier, dans le cas a = 12, que ℓ′2 L′ = 45.
c) Montrer qu’il y a exactement deux boîtes B possibles dont on donnera les dimensions.

ACTIVITÉ 2 Algorithme pour une solution particulière

Le but de cette activité est de déterminer un algorithme permettant de déterminer un couple


d’entiers relatifs ( x0 ; y0 ) solution de l’équation (E) : 59x + 27y = 1.
On suppose que cette équation admet des solutions entières.

1) Pourquoi peut-on trouver un entier naturel x0 > 0 tel que le couple ( x0 ; y0 ) soit solution
de (E) ?

2) On s’intéresse à la quantité 59u + 27v où u et v varient sur Z.


On propose l’algorithme de la page suivante pour calculer les valeurs de x0 et y0 .
E(x) signifie la partie entière de x.
a) Que fait-on à la ligne 8 ?
b) Que calcule-t-on à la ligne 9 ?
c) Expliquer la condition (r 6= 1) dans la boucle conditionnelle.
d) Déterminer la valeur à donner à la variable v à la ligne 11, pour que v donne la valeur y0 .
e) Rentrer le programme dans la calculatrice et donner une solution ( x0 ; y0 ) de (E).

28 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Activités d’approche

1. Liste des variables utilisées


2. u, v, r : entiers
3. Entrées
4. Donner à r la valeur de 0
5. Donner à u la valeur de 0
6. Traitements
7. Tant que (r 6= 1) faire
8. Donner à u la valeur de u + 1
9. Donner à r la 
valeurde
59u
59u − 27 × E
27
10. Fin Tant que
11. Donner à v la valeur de . . .
12. Affichage
13. Afficher u, v

ACTIVITÉ 3 Chiffrement affine

Le chiffrement ou cryptage consiste à transformer un message en message codé (ou chiffré).


Le déchiffrement est le procédé inverse, il consiste à décoder un message codé.

Partie A : Un premier exemple


Afin de coder un message, on assimile chaque lettre de l’alphabet à un nombre entier comme
l’indique le tableau ci-dessous :
A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
N O P Q R S T U V W X Y Z
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

Un chiffrement élémentaire est le chiffrement affine. On se donne une fonction de codage


affine f , par exemple : f ( x ) = 11x + 8.
À une lettre du message :
• on associe un entier x entre 0 et 25 suivant le tableau ci-dessus ;
• on calcule f ( x ) = 11x + 8 et l’on détermine le reste y de la division de f ( x ) par 26 ;
• on traduit y par une lettre d’après le tableau ci-dessus.

Exemple : Si l’on veut coder la lettre G par la fonction f ( x ) = 11x + 8, on passe par les étapes
suivantes : G ⇒ x = 6 ⇒ 11 × 6 + 8 = 74 ⇒ 74 ≡ 22 (26) ⇒ y = 22 ⇒ W
La lettre G est donc codée par la lettre W.
1) Coder la lettre W.
2) Existence d’une fonction de décodage.

Théorème de Bézout : a et b sont deux entiers naturels. « a et b sont premiers entre eux »
équivaut à « il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1 ».

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 29


Activités d’approche

a) Pourquoi le théorème de Bézout permet-il d’affirmer qu’il existe un entier relatif u tel
que : 11u + 26v = 1 ?
b) Montrer alors que l’équation 11x ≡ 1 (26), puis que l’équation 11x ≡ j (26), j étant un
entier naturel, admettent une solution.

3) Déterminer la fonction de décodage.


a) Montrer que pour tous entiers relatifs x et j, on a : 11x ≡ j (26) ⇔ x ≡ 19j (26).
b) En déduire que la fonction f −1 de décodage est f −1 (y) = 19y + 4.
c) Décoder la lettre L.
Partie B : Codage et décodage
La fonction de codage est définie par la fonction f telle que : f ( x ) = 21x + 11.

1) Coder le mot : ENIGME. Lettre E N I G M E


On pourra éventuellement remplir le tableau x 4
ci-contre. f (x) 95
y 17
Code R

2) On cherche la fonction de déchiffrage f −1 .

a) Démontrer que, pour tous relatifs x et z, Code R P E R N L


on a : 21x ≡ z (26) ⇔ x ≡ 5z (26). y 17
b) En déduire que la fonction de décodage f −1 ( y) 108
est définie par : f −1 ( y)
= 5y + 23. x
c) Décoder le message RPERNL. Lettre
On pourra éventuellement remplir le
tableau ci-contre.

Partie C : Casser une fonction de cryptage


On a reçu le message suivant : FMEYSEPGCB.

Par une étude statistique de la fréquence d’apparition des lettres sur un passage plus impor-
tant, on déduit que le chiffrement est affine, que la lettre E est codée par la lettre E et que la
lettre J est codée par la lettre N.

Soit la fonction affine f définie par : f ( x ) = ax + b où a et b sont des entiers naturels compris
entre 0 et 25.

 4a + b ≡ 4 (26)
1) Démontrer que a et b vérifient le système suivant :
 9a + b ≡ 13 (26)

2) a) Démontrer que 5a ≡ 9 (26), puis que a ≡ 7 (26).


b) En déduire que b ≡ 2 (26) et que f est définie par f ( x ) = 7x + 2.
c) Démontrer que, pour tous relatifs x et z, on a : 7x ≡ z (26) ⇔ x ≡ 15z (26).
d) En déduire que la fonction de décodage f −1 est définie par f −1 (y) = 15y + 22.
e) Décoder le message.

30 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Cours - Méthodes

1. Plus grand commun diviseur


A. Définition et propriétés
DÉFINITION
Soit a et b deux entiers relatifs non tous nuls.
L’ensemble des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément d, appelé plus
grand commun diviseur. On le note : PGCD( a, b ).

PREUVE Existence
L’ensemble des diviseurs communs à a et b est un ensemble fini car c’est l’intersection de deux
ensembles finis.
De plus, 1 divise a et b donc l’ensemble des diviseurs communs à a et b est non vide.
Or tout ensemble fini non vide dans Z admet un plus grand et unique élément, donc d existe.

Exemples PGCD(24, 18) = 6, PGCD(60, 84) = 12, PGCD(150, 240) = 30.

PROPRIÉTÉ
PGCD( a, b ) = PGCD(b, a)
PGCD( a, b ) = PGCD(| a|, |b |)
PGCD( a, 0) = a car 0 est multiple de tout entier.
Si b divise a, alors PGCD( a, b ) = |b |.
Pour tout entier naturel k non nul, on a : PGCD(ka, kb ) = k PGCD( a, b ).

R EMARQUE : Les preuves de ces propriétés sont laissées à l’initiative de l’élève.

Exemples
• PGCD(82, 0) = 82.
• PGCD(−24, −18) = PGCD(24, 18) = 6.
• PGCD(30, 5) = 5 car 30 est un multiple de 5.
• PGCD(240, 180) = 10PGCD(24, 18) = 60.

B. Nombres premiers entre eux


DÉFINITION

On dit que a et b sont premiers entre eux si PGCD( a, b ) = 1.

Exemples
• PGCD(15, 8) = 1 donc 15 et 8 sont premiers entre eux.
• PGCD( a, 1) = 1. Le nombre 1 est premier avec tout entier.
ATTENTION : Il ne faut pas confondre des nombres premiers entre eux et des nombres
premiers. 15 et 8 ne sont pas premiers et pourtant ils sont premiers entre eux.
Par contre, deux nombres premiers distincts sont nécessairement premiers entre eux.

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 31


Cours - Méthodes

C. Algorithme d’Euclide

THÉORÈME

Soit a et b deux entiers naturels non nuls tels que b ne divise pas a.
La suite des divisions euclidiennes suivantes finit par s’arrêter. Le dernier reste non nul est
alors le PGCD de a et de b.
Division de a par b a = b q0 + r0 avec b > r0 > 0
Division de b par r0 b = r0 q1 + r1 avec r0 > r1 > 0
Division de r0 par r1 r0 = r1 q2 + r2 avec r1 > r2 > 0
.. ..
. .
Division de rn−2 par rn−1 r n−2 = r n−1 q n + r n avec rn−1 > rn > 0
Division de rn−1 par rn r n−1 = r n q n+1 + 0

On a alors PGCD( a, b ) = rn .

PREUVE
• Montrons que PGCD( a, b ) = PGCD(b, r0 ).

Soit D = PGCD( a, b ) et d = PGCD(b, r0 ).

D divise a et b donc D divise a − bq0 = r0 , donc D divise b et r0 . Par conséquent D 6 d.


d divise b et r0 donc d divise bq0 + r0 = a, donc d divise a et b. Par conséquent d 6 D.

On déduit de ces deux inégalités que D = d, d’où PGCD( a, b ) = PGCD(b, r0 ).

• La suite des restes : r0 , r1 , r2 , . . ., rn est une suite strictement décroissante dans N car :
r0 > r1 > r2 > · · · > r n .
D’après le principe de descente infinie, il existe alors n tel que rn+1 = 0.

• De proche en proche, on en déduit que :

PGCD( a, b ) = PGCD(b, r0 ) = · · · = PGCD(rn−2 , rn−1 ) = PGCD(rn−1 , rn ).

Or rn divise rn−1 , donc PGCD(rn−1, rn ) = rn .

• Conclusion : PGCD( a, b ) = rn . Le dernier reste non nul est le PGCD.

MÉTHODE 1 Calculer le PGCD de deux nombres Ex. 13 p. 38

Exercice d’application Calculer PGCD(4 539, 1 958).

Correction On effectue les divisions euclidiennes suivantes :

4 539 = 1 958 × 2 + 623


1 958 = 623 × 3 + 89
623 = 89 × 7

Conclusion : PGCD(4 539, 1 958) = 89.

32 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Cours - Méthodes

R EMARQUE : Le petit nombre d’étapes de cet exemple montre la performance de cet algo-
rithme à comparer avec la décomposition en facteurs premiers (voir chapitre A3).
ALGO Voir TP 1 pour la performance de l’algorithme.

2. Théorème de Bézout
Sur la pierre tombale d’Étienne Bézout (né à Nemours, le 31 mars
1730 et mort aux Basses-Loges, le 27 septembre 1783), dans l’église
Saint-Pierre à Avon (en Seine-et-Marne), on peut lire cette épitaphe :

« Géomètre savant, philosophe paisible.


Père, époux, citoyen, ami tendre et sensible.
Son savoir fut profond, son esprit pénétrant.
Il connut les plaisirs que donne la sagesse ;
il vécut pour les siens, cultiva leur tendresse
et fit de leur bonheur, son bonheur le plus grand.
Pour sauver de l’oubli son nom et sa mémoire
ce marbre était sans doute un témoin superflu ;
mais des regrets que laisse après lui sa vertu
l’amitié se console en parlant de sa gloire. »

A. Identité de Bézout
PROPRIÉTÉ
Soit a et b deux entiers non nuls et D = PGCD( a, b ).
Il existe alors un couple (u, v) d’entiers relatifs telle que : au + bv = D.

PREUVE
Soit G l’ensemble formé par les entiers naturels strictement positifs de la forme ma + nb où m
et n sont des entiers relatifs.
G est une partie de N non vide : on vérifie facilement que | a| ∈ G.

D’après le principe du bon ordre, G admet donc un plus petit élément d tel que d = au + bv.
• D = PGCD( a, b ) divise a et b donc D divise au + bv = d et donc D 6 d.

• Montrons que d divise a.


Divisons a par d, on a alors a = dq + r avec 0 6 r < d.
On isole le reste et on remplace d par au + bv :
r = a − dq = a − auq − bvq = a(1 − uq ) + b (−vq )
Si r 6= 0 alors r ∈ G, or r < d et d est le plus petit élément de G, cela est contradictoire.
Donc r = 0 par conséquent d divise a.
• En faisant le même raisonnement, on montre que d divise aussi b.

d divise a et b, donc d 6 D.
• Conclusion : D 6 d et d 6 D donc D = d.

C ONSÉQUENCE : Tout diviseur commun à a et b divise leur PGCD.

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 33


Cours - Méthodes

B. Théorème de Bézout
THÉORÈME
Deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe deux entiers
relatifs u et v tels que :
au + bv = 1

C ONSÉQUENCE : Si PGCD( a ; b ) = D, alors a = Da′ et b = Db ′ avec PGCD( a′ ; b ′ ) = 1

R EMARQUE : La preuve du théorème de Bézout et de sa conséquence fait l’objet de l’exer-


cice 21 p. 39.

MÉTHODE 2 Montrer que deux nombres sont premiers entre eux Ex. 22 p. 39

Exercice d’application

Montrer que (2n + 1) et (3n + 2) sont premiers entre eux, n ∈ N.

Correction Il faut prouver qu’il existe des coefficients u et v tels que u (2n + 1) + v(3n + 2) = 1.

−3(2n + 1) + 2(3n + 2) = −6n − 3 + 6n + 4 = 1

∀n ∈ N, il existe u = −3 et v = 2 tels que u(2n + 1) + v(3n + 2) = 1.

Les entiers (2n + 1) et (3n + 2) sont donc premiers entre eux.

MÉTHODE 3 Déterminer un couple (u ; v ) tel que au + bv = 1 Ex. 28 p. 39

Exercice d’application
Montrer que 59 et 27 sont premiers entre eux, puis déterminer un couple d’entiers relatifs ( x, y)
tel que : 59x + 27y = 1.

Correction
Pour montrer que 59 et 27 sont premiers entre Pour déterminer un couple ( x ; y), on remonte
eux, on effectue l’algorithme d’Euclide. l’algorithme d’Euclide :
59 = 27 × 2 + 5 ( 1) de (3) on obtient :
27 = 5 × 5 + 2 ( 2) 2×2 = 5−1
On multiplie l’égalité (2) par 2
5 = 2×2+1 ( 3)
27 × 2 = 5 × 10 + 2 × 2
Le dernier reste est 1. Donc PGCD(59, 27) = 1
27 × 2 = 5 × 10 + 5 − 1
et 59 et 27 sont premiers entre eux.
27 × 2 = 5 × 11 − 1
5 × 11 = 27 × 2 + 1
On multiplie l’égalité (1) par 11
59 × 11 = 27 × 22 + 5 × 11
59 × 11 = 27 × 22 + 27 × 2 + 1
59 × 11 = 27 × 24 + 1
On a donc :
59 × 11 + 27 × (−24) = 1

34 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Cours - Méthodes

C. Corollaire de Bézout

PROPRIÉTÉ

L’équation ax + by = c admet des solutions entières si, et seulement si, c est un multiple du
PGCD( a, b ).

PREUVE
• Dans le sens direct : Supposons que l’équation ax + by = c admette une solution ( x0 ; y0 ).
Soit D = PGCD( a, b ) alors, comme D divise a et b, il divise ax0 + by0 .
D divise donc c.

• Réciproquement : Soit c un multiple de D = PGCD( a, b ).


Donc il existe un entier relatif k tel que : c = kD.
De l’égalité de Bézout, il existe deux entiers relatifs u et v tels que : au + bv = D.
En multipliant par k, on obtient : auk + bvk = kD ⇔ a(uk) + b (vk) = c.
Donc il existe x0 = uk et y0 = vk tels que ax0 + by0 = c.

Exemple
• L’équation 4x + 9y = 2 admet des solutions car PGCD(4, 9) = 1 et 2 est multiple de 1.
En effet, si x = −4 et y = 2, on a : 4(−4) + 9(2) = −16 + 18 = 2.
• L’équation 9x − 15y = 2 n’admet pas de solution car PGCD(9, 15) = 3 et 2 n’est pas
multiple de 3.

3. Le théorème de Gauss et son corollaire


A. Théorème de Gauss

THÉORÈME

Soit a, b et c trois entiers relatifs non nuls.


Si a divise le produit bc et si a et b sont premiers entre eux, alors a divise c.

PREUVE Si a divise le produit bc, alors il existe un entier k tel que : bc = ka.

Si a et b sont premiers entre eux, d’après le théorème de Bézout, il existe deux entiers u et v tels
que : au + bv = 1.

En multipliant par c, on a :
acu + bcv = c or bc = ka, donc :
acu + kav = c
a(cu + kv) = c
Donc a divise c.

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 35


Cours - Méthodes

Exemple Pour trouver les solutions dans Z2 de l’équation 5( x − 1) = 7y, on sait que :

5 divise 7y. Or PGCD(5, 7) = 1, donc, d’après le théorème de Gauss, 5 divise y.


On a donc : y = 5k.

En remplaçant dans l’équation, on a :


5( x − 1) = 7 × 5k⇔ x − 1 = 7k ⇔ x = 7k + 1

 x = 7k + 1
Les solutions sont donc de la forme : , k ∈ Z.
 y = 5k

Réciproquement, ces solutions vérifient effectivement l’équation.

B. Corollaire de Gauss
PROPRIÉTÉ
Si b et c divisent a et si b et c sont premiers entre eux, alors bc divise a.

PREUVE Si b et c divisent a, alors il existe deux entiers relatifs k et k′ tels que :

a = kb et a = k′ c donc : kb = k′ c.

b divise k′ c, or PGCD(b, c) = 1 donc, d’après le théorème de Gauss, b divise k′ donc : k′ = k′′ b.

a = k′ c = k′′ bc

Donc bc divise a.

Exemple Si 5 et 12 divisent a, comme 5 et 12 sont premiers entre eux, 5 × 12 = 60 divise a.

4. Équation diophantienne ax + by = c
A. Définition et existence
DÉFINITION
Une équation diophantienne est une équation à coefficients entiers dont on cherche les so-
lutions entières. Soit a, b et c trois entiers relatifs, les équations diophantiennes du premier
degré sont du type : ax + by = c.

R EMARQUE : Diophante d’Alexandrie est un mathématicien grec du IIIe siècle de notre ère.

PROPRIÉTÉ
Une équation diophantienne du premier degré, de la forme ax + by = c, où a, b et c sont des
entiers relatifs, admet des solutions si, et seulement si, c est un multiple du PGCD( a, b ).

PREUVE Cela découle directement du corollaire du théorème de Bézout.

Exemple L’équation 17x − 33y = 1 admet des solutions car PGCD(17, 33) = 1.

36 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Cours - Méthodes

B. Résolution
MÉTHODE 4 Résoudre une équation du type ax + by = c Ex. 42 p. 40

• On cherche une solution particulière à l’équation.


• On recherche ensuite l’ensemble des solutions en soustrayant termes à termes l’équation
et l’égalité de la solution particulière.
• On applique le théorème de Gauss, puis l’on vérifie que les solutions trouvées vérifient
bien l’équation.

Exercice d’application Déterminer l’ensemble des solutions de l’équation (E) 17x − 33y = 1.

Correction
1) On cherche une solution particulière de (E). Ici, il existe une solution évidente : le couple
(2 ;1), car 17 × 2 − 33 × 1 = 34 − 33 = 1.

 17x − 33y = 1
2) On recherche ensuite la solution générale de (E). On a : .
 17 × 2 − 33 × 1 = 1
Par soustraction termes à termes des deux égalités, on obtient :

17( x − 2) − 33(y − 1) = 0 ⇔ 17( x − 2) = 33(y − 1) (E’)

33 divise 17( x − 2). Or PGCD(17, 33) = 1, donc d’après le théorème de Gauss, 33 divise
( x − 2). On a donc : x − 2 = 33 k, k ∈ Z. En remplaçant dans (E’), on trouve y − 1 = 17 k.

 x = 2 + 33 k
3) Les solutions de (E) sont de la forme : , k ∈ Z.
 y = 1 + 17 k

4) Ces solutions vérifient effectivement l’équation.

Exercice d’application Déterminer l’ensemble des solutions de l’équation (E1 ) 15x + 8y = 5.

Correction
1) L’équation (E1 ) admet des solutions car 15 et 8 sont premiers entre eux.
2) On cherche une solution particulière à l’équation (E2 ) : 15x + 8y = 1.
(−1 ; 2) est solution évidente à (E2 ) car : 15 × (−1) + 8 × 2 = −15 + 16 = 1.
3) En multipliant par 5, on trouve alors une solution particulière à (E1 ). Le couple (−5 ; 10) est
solution de (E1 ). 
 15x + 8y = 5
4) On recherche ensuite la solution générale de (E1 ). On a : .
 15(−5) + 8(10) = 5
Par soustraction termes à termes des deux égalités on obtient :
15( x + 5) + 8(y − 10) = 0 ⇔ 15( x + 5) = 8(10 − y) (E2 )
8 divise 15( x + 5). Or PGCD(15, 8) = 1, donc d’après le théorème de Gauss, 8 divise ( x + 5).
On a donc : x + 5 = 8 k, k ∈ Z.
En remplaçant dans l’équation (E2 ), on trouve 10 − y = 15 k.

 x = −5 + 8 k
5) Les solutions de (E1 ) sont de la forme : , k ∈ Z.
 y = 10 − 15 k

6) Ces solutions vérifient effectivement l’équation.

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 37


S’entraîner

Activités mentales PGCD

1 Déterminer de tête et à l’aide des règles de divisi- 9 Dresser la liste des diviseurs positifs de 72 et de
bilité, les PGCD des entiers suivants : 60. En déduire leur PGCD.

1) 12 et 42. 3) 92 et 69. 10 Si, en un point donné du ciel, un astre A apparaît


2) 45 et 105. 4) 72 et 108. tous les 28 jours et un astre B tous les 77 jours, avec
quelle périodicité les verra-t-on simultanément en ce
2 Sur un vélodrome, deux cyclistes partent en point ?
même temps d’un point M et roulent à vitesse
11 Déterminer tous les entiers naturels n inférieurs à
constante.
200 tels que : PGCD(n; 324) = 12.
Le coureur A boucle le tour en 35 secondes ; le coureur B
en 42 secondes. 12 ALGO
Au bout de combien de temps le coureur A aura-t-il un a et b sont deux entiers naturels non nuls tels que a > b.
tour d’avance sur le coureur B ?
1) Démontrer que : PGCD( a; b ) = PGCD( a − b; b ).
3 2) Calculer les PGCD des entiers suivants par cette mé-
1) On veut découper un rectangle de 24 cm sur 40 cm thode, répétée autant de fois que nécessaire :
en carrés dont le côté est le plus grand possible, sans a) 308 et 165. c) 735 et 210.
perte. b) 1 008 et 308.
Combien doit mesurer le côté du carré ? 3) a) Recopier et compléter l’algorithme correspondant
2) On dispose d’un grand nombre de rectangles du à cette méthode.
type précédent que l’on veut assembler bord à bord
1. Liste des variables utilisées
pour former le carré le plus petit possible.
2. a, b, c : entiers naturels
Combien doit mesurer le côté du carré ?
3. Entrées
4 Utiliser l’algorithme d’Euclide pour trouver le 4. Saisir a, b
PGCD des nombres suivants : 5. Traitements
1) 78 et 108. 3) 202 et 138. 6. Tant que (a 6= b) faire
2) 144 et 840. 7. Donner à . . . la valeur de | a − b |
8. Donner à . . . la valeur de b
5 Montrer que deux entiers naturels consécutifs non 9. Donner à . . . la valeur de c
nuls sont premiers entre eux. 10. Fin Tant que
11. Affichage
6 En utilisant le théorème de Gauss, déterminer les
12. Afficher la valeur de . . .
couples d’entiers relatifs ( x ; y) qui vérifient les équa-
tions suivantes : b) Expliquer la condition de la ligne 6.
c) Rentrer cet algorithme dans la calculatrice puis la
1) 5( x + 3) = 4y 2) 41x + 9y = 0
tester à l’aide des valeurs de la question 2.

7 Trouver un couple d’entiers relatifs ( x; y) qui vé-


rifie l’équation : 7x + 5y = 1.
Algorithme d’Euclide
8 Existe-il des couples d’entiers ( x ; y) solutions de
chacune des équations suivantes ? 13 MÉTHODE 1 p. 32

1) 37x + 25y = 1 Utiliser l’algorithme d’Euclide pour trouver le PGCD


2) 51x + 39y = 1 des nombres suivants :
3) 51x + 39y = 2016 1) 441 et 777. 2) 2004 et 9185.

38 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


S’entraîner

14 Utiliser l’algorithme d’Euclide pour trouver le 22 MÉTHODE 2 p. 34


PGCD des nombres suivants :
Démontrer que, pour tout relatif k,
1) 2 012 et 7 545. 2) 1 386 et 546.
(7k + 3) et (2k + 1) sont premiers entre eux.
15 Utiliser l’algorithme d’Euclide pour trouver le
PGCD des nombres suivants : 23 n est un entier naturel , a = 7n + 4 et b = 5n + 3.
1) 4 935 et 517. 2) 1 064 et 700. Montrer, pour tout n, que a et b sont premiers entre eux.

16 Les entiers suivants sont-ils premiers entre eux ?


24 Démontrer que pour tout relatif n, les entiers
1) 4 847 et 5 633. 2) 5 617 et 813. (14n + 3) et (5n + 1) sont premiers entre eux. En dé-
17 Si on divise 4 294 et 3 521 par un même entier po- duire PGCD(87; 31).
sitif, on obtient respectivement 10 et 11 comme reste. n
25 Prouver que la fraction est irréductible
Quel est cet entier ? 2n + 1
pour tout entier naturel n.
18 En divisant 1 809 et 2 527 par un même entier na- 2n + 1
26 Prouver que la fraction est irréductible
turel, les restes sont respectivement 9 et 7. n ( n + 1)
pour tout entier naturel n.
Quel est le plus grand nombre que l’on peut obtenir
comme diviseur ? n3 + n
27 La fraction est-elle irréductible pour tout
2n + 1
19 On note n un naturel non nul, a = 3n + 1 et entier naturel n ?
b = 5n − 1.
28 MÉTHODE 3 p. 34
1) Montrer que le PGCD( a, b ) est un diviseur de 8.
2) Pour quelles valeurs de n, PGCD( a, b ) est-il égal à 8 ? Montrer que 17 et 40 sont premiers entre eux puis dé-
terminer un couple d’entiers relatifs ( x; y) tel que :
20 n est un entier relatif quelconque. On pose :
17x − 40y = 1.
A = n − 1 et B = n2 − 3n + 6.
29 Montrer que 23 et 26 sont premiers entre eux puis
1) a) Démontrer que le PGCD de A et de B est égal au déterminer un couple d’entiers relatifs ( x; y) tel que :
PGCD de A et de 4. 23x + 26y = 1.
b) Déterminer, selon les valeurs de l’entier n, le
PGCD de A et de B. 30 L’équation 6x + 3y = 1 admet-elle des solutions
2) Pour quelles valeurs de l’entier relatif n, n 6= 1, entières ? Et l’équation 7x + 5y = 1 ?
n2 − 3n + 6
est-il un entier relatif ? 31 Montrer que 221 et 331 sont premiers entre eux
n−1
puis déterminer un couple d’entiers relatifs ( x; y) tel
Théorème de Bézout que : 221x − 331y = 1.

32 Vrai ou faux ?
21 Soit l’égalité de Bézout : « Soit a et b deux entiers
S’il existe deux entiers relatifs u et v tel que au + bv = 3,
non nuls et D leur PGCD. Il existe un couple d’entiers
alors le PGCD de a et de b est égal à 3. Justifier.
relatifs telle que au + bv = D ».
1) Démontrer le théorème de Bézout « a et b sont pre- 33 Résoudre dans N2 les systèmes suivants.
miers entre eux si, et seulement si, il existe un couple
On donnera la réponse sous forme d’un tableau.
d’entiers relatifs (u; v) tel que au + bv = 1 ».  
2) En déduire que si PGCD( a; b ) = D, alors a = Da′ et  xy = 1512  xy = 300
1) 2)
b = Db ′ avec PGCD( a′ ; b ′ ) = 1.  PGCD( x, y) = 6  PGCD( x, y) = 5

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 39


S’entraîner

Théorème de Gauss 42 MÉTHODE 4 p. 37


Soit l’équation (E) : 4x − 3y = 2.
1) Déterminer une solution particulière entière à (E).
34 En utilisant le théorème de Gauss, déterminer les
2) Déterminer l’ensemble des solutions entières.
couples d’entiers relatifs ( a; b ) qui vérifient :
43 Soit l’équation (F) : 3x − 4y = 6.
33a − 45b = 0.
1) Déterminer une solution particulière entière à (F).
35 2) Déterminer l’ensemble des solutions entières.
1) En utilisant le théorème de Gauss, déterminer les 44 Soit l’équation (G) : 5x + 8y = 2.
couples d’entiers relatifs ( x; y) qui vérifient : 1) Déterminer une solution particulière entière à (G).
2) Déterminer l’ensemble des solutions entières.
7( x − 3) = 5( y − 2) .
45 Soit l’équation 13x − 23y = 1.
2) De la question précédente, déterminer les entiers 1) Déterminer une solution particulière entière, à l’aide
naturels x tels que : 7x ≡ 1 (5). de l’algorithme d’Euclide, à cette équation.
36 En utilisant le théorème de de Gauss, démontrer 2) Déterminer l’ensemble des solutions entières.
le corollaire du théorème de Gauss :« Si b et c divisent a 46
et si b et c sont premiers entre eux, alors bc divise a ». 1) Déterminer l’ensemble des couples ( x; y) des
37 Montrer que si n ≡ 0 (8) et n ≡ 0 (9), alors nombres entiers relatifs, solutions de l’équation :
n ≡ 0 (72). (E) : 8x − 5y = 3.
2) Soit m un nombre entier relatif tel qu’il existe un
PPCM couple ( p; q ) de nombres entiers vérifiant :
m = 8p + 1 et m = 5q + 4.
38 Soit deux entiers relatifs a et b. Montrer que le couple ( p, q ) est solution de l’équa-
On appelle PPCM( a; b ) le plus petit multiple stricte- tion (E).
ment positif de a et de b. 3) Déterminer le plus petit de ces nombres entiers m
1) Calculer PPCM(18; 12) et PPCM(24 ; 40). supérieur à 2 000.
7 11 47
2) Calculer + . Que représente PPCM(6 ; 15) ?
6 15
1) On considère l’équation (E) à résoudre dans Z :
39 On appelle D = PGCD( a ; b ) et
7x − 5y = 1.
M = PPCM( a ; b ).
a) Vérifier que le couple (3 ; 4) est solution de (E).
1) Montrer que si a = Da′ et b = Db ′ , alors M = Da′ b ′ .
b) Montrer que le couple d’entiers ( x; y) est solution
2) En déduire que : D × M = ab.
de (E) si, et seulement si, 7( x − 3) = 5(y − 4).
40 Soit a et b deux naturels tels que a < b. c) Montrer que les solutions entières de l’équation
En utilisant les propriétés de l’exercice 39 , déterminer (E) sont exactement les couples ( x; y) d’entiers
a et b tels que : PGCD( a ; b ) = 6 et PPCM( a ; b ) = 102. relatifs tels que :

Équation du type ax + by = c  x = 5k + 3
où k ∈ Z.
 y = 7k + 4
41 Soit l’identité de Bézout : « Soit a et b deux entiers
non nuls et D leur PGCD. Il existe un couple d’entiers 2) Une boîte contient 25 jetons, des rouges, des verts et
relatifs tel que au + bv = D ». des blancs. Sur les 25 jetons, il y a x jetons rouges et
Démontrer le corollaire du théorème de Bézout : y jetons verts.
« L’équation ax + by = c admet des solutions entières Sachant que 7x − 5y = 1, quels peuvent être les
si, et seulement si, c est un multiple du PGCD( a ; b ) ». nombres de jetons rouges, verts et blancs ?

40 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Préparer le bac

48 D’après Bac (Antilles-Guyane - 2014) 49 D’après Bac (Métropole - 2011)

En montagne, un randonneur a effectué des réserva- PARTIE A : Restitution organisée des connaissances
tions dans deux types de gîte : l’hébergement A et l’hé- On rappelle ci-dessous le théorème de Bézout et le théo-
bergement B. rème de Gauss.
Théorème de Bézout :
Une nuit en hébergement A coûte 24 e et une nuit en
« Deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et
hébergement B coûte 45 e.
seulement si, il existe un couple (u, v) d’entiers relatifs
Il se rappelle que le coût total de sa réservation est de vérifiant au + bv = 1. »
438 e. Théorème de Gauss :
« Soient a, b, c des entiers relatifs. Si a divise le produit
bc et si a et b sont premiers entre eux, alors a divise c. »
On souhaite retrouver les nombres x et y de nuitées pas-
sées respectivement en hébergement A et en héberge-
1) En utilisant le théorème de Bézout, démontrer le
ment B.
théorème de Gauss.
1) a) Montrer que les nombres x et y sont respective- 2) Soient p et q deux entiers naturels tels que p et q sont
ment inférieurs ou égaux à 18 et 9. premiers entre eux.
b) Recopier et compléter les pointillés de l’algo- Déduire du théorème de Gauss que, si a est un entier
rithme suivant afin qu’il affiche les couples (x ; y) relatif, tel que a ≡ 0 ( p) et a ≡ 0 (q ), alors a ≡ 0 ( pq ).
possibles.

PARTIE B
1. Liste des variables utilisées
On se propose de déterminer l’ensemble S des entiers
2. x, y : entiers
relatifs n vérifiant le système :
3. Traitements et affichage

4. Pour x variant de 0 à ... faire  n ≡ 9 (17)
5. Pour y variant de 0 à ... faire  n ≡ 3 ( 5)
6. Si ... Alors
7. Afficher la valeur de x, y 1) Recherche d’un élément de S .
8. Fin Si On désigne par (u ; v) un couple d’entiers relatifs tel
9. Fin Pour que 17u + 5v = 1.
10. Fin Pour a) Justifier l’existence d’un tel couple (u ; v).
b) On pose n0 = 3 × 17u + 9 × 5v.
2) Justifier que le coût total de la réservation est un mul- Démontrer que n0 appartient à S .
tiple de 3. c) Donner un exemple d’entier n0 appartenant à S .
3) a) Justifier que l’équation 8x + 15y = 1 admet pour 2) Caractérisation des éléments de S .
solution au moins un couple d’entiers relatifs. a) Soit n un entier relatif appartenant à S .
b) Déterminer une telle solution. Démontrer que n − n0 ≡ 0 (85).
c) Résoudre l’équation (E) : 8x + 15y = 146 où x et y b) En déduire qu’un entier relatif n appartient à S
sont des nombres entiers relatifs. si, et seulement si, n peut s’écrire sous 1a forme
4) Le randonneur se souvient avoir passé au maximum n = 43 + 85k où k est un entier relatif.
13 nuits en hébergement A. 3) Application
Montrer alors qu’il peut retrouver le nombre exact Zoé sait qu’elle a entre 300 et 400 jetons. Si elle fait
de nuits passées en hébergement A et celui des nuits des tas de 17 jetons, il lui en reste 9.
passées en hébergement B. Si elle fait des tas de 5 jetons, il lui en reste 3.
Calculer ces nombres. Combien a-t-elle de jetons ?

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 41


Préparer le bac

50 D’après Bac (Nouvelle-Calédonie - 2007) 2) Cet algorithme donne en sortie le PGCD des entiers
naturels non nuls a et b.
1) Dans cette question x et y désignent des entiers rela- Le modifier pour qu’il indique si deux entiers natu-
tifs. rels non nuls a et b sont premiers entre eux ou non.
a) Montrer que l’équation ( E) : 65x − 40y = 1 n’a
pas de solution. PARTIE B
b) Montrer que l’équation ( E′ ) : 17x − 40y = 1 À chaque lettre de l’alphabet on associe grâce au ta-
admet au moins une solution. bleau ci-dessous un nombre entier compris entre 0 et 25.
c) Déterminer à l’aide de l’algorithme d’Euclide un
couple d’entiers relatifs solution de l’équation A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
( E ′ ).
N O P Q R S T U V W X Y Z
d) Résoudre l’équation ( E′ ).
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
En déduire qu’il existe un unique naturel x0 < 40
tel que : 17x0 ≡ 1 (40). On définit un procédé de codage de la façon suivante :
2) Pour tout naturel a, démontrer que si a17 ≡ b (55) Étape 1 : on choisit deux entiers naturels p et q compris
et si a40 ≡ 1 (55), alors b33 ≡ a (55). entre 0 et 25.
Étape 2 : à la lettre que l’on veut coder, on associe l’en-
51 D’après Bac (Antilles-Guyane - 2015) tier x correspondant dans le tableau ci-dessus.
PARTIE A Étape 3 : on calcule l’entier x ′ défini par les relations
Pour deux entiers naturels non nuls a et b, on note
x ′ ≡ px + q (26) et 0 6 x ′ 6 25.
r ( a, b ) le reste dans la division euclidienne de a par b.
On considère l’algorithme suivant :
Étape 4 : à l’entier x ′ , on associe la lettre correspondante
1. Liste des variables utilisées dans le tableau.
2. c : entier naturel
3. a, b : entiers naturels non nuls 1) Dans cette question, on choisit p = 9 et q = 2.
4. Entrées a) Démontrer que la lettre V est codée par la lettre J.
5. Saisir a b) Citer le théorème qui permet d’affirmer l’exis-
6. Saisir b tence de deux entiers relatifs u et v tels que :
7. Traitements 9u + 26v = 1. Donner sans justifier un couple
8. Donner à c la valeur de r ( a, b ) (u ; v) qui convient.
9. Tant que (c 6= 0) faire c) Démontrer que x ′ ≡ 9x + 2 (26) équivaut à :
10. Donner à a la valeur de b x ≡ 3x ′ + 20 (26).
11. Donner à b la valeur de c d) Décoder la lettre R.
12. Donner à c la valeur de r ( a, b ) 2) Dans cette question, on choisit q = 2 et p est inconnu.
13. Fin Tant que On sait que J est codé par D.
14. Affichage Déterminer la valeur de p (on admettra que p est
15. Afficher la valeur de b unique).
3) Dans cette question, on choisit p = 13 et q = 2.
1) Faire fonctionner cet algorithme avec a = 26 et b = 9 Coder les lettres B et D.
en indiquant les valeurs de a, b et c à chaque étape. Que peut-on dire de ce codage ?

42 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Approfondir

52 Carrelage d’une pièce 54 Conjonction de comètes

Pour carreler une pièce rectangulaire mesurant 4,18 m Le but est de déterminer l’ensemble S des entiers rela-
sur 5,67 m, un carreleur propose à des propriétaires le tifs n vérifiant le système :
choix entre deux modèles de dalles carrées. 
 n ≡ 13 [19]
1) Le premier modèle a 29 cm de côté et coûte 2,30 e  n ≡ 6 [12]
l’unité.
Avec ce modèle, il n’utilise que des dalles entières et
1) Recherche d’un élément de S .
il complète avec du joint autour de chaque dalle.
On désigne par (u ; v) un couple d’entiers relatifs tel
a) Calculer le nombre maximal de dalles que l’on
que 19u + 12v = 1.
peut poser dans la largeur de la pièce.
a) Justifier l’existence d’un tel couple (u ; v).
b) Calculer le nombre maximal de dalles que l’on
b) On pose n0 = 6 × 19u + 13 × 12v.
peut poser dans la longueur de la pièce.
Démontrer que n0 appartient à S .
c) Les joints autour des dalles auront-ils tous la
c) Donner un exemple d’entier n0 appartenant à S .
même largeur ?
2) Caractérisation des éléments de S .
Si oui, quelle est cette largeur ?
a) Soit n un entier relatif appartenant à S .
2) Le second modèle a 36 cm de côté et coûte 3,10 e
Démontrer que n − n0 ≡ 0 (228).
l’unité.
b) En déduire qu’un entier relatif n appartient à S
Avec ce modèle-là, il est préconisé d’utiliser des
si, et seulement si, n peut s’écrire sous la forme
joints de 0,6 cm et le carreleur est alors dans l’obliga-
n = −6 + 228k où k est un entier relatif.
tion de couper des dalles. Les découpes ne sont pas
3) Application.
réutilisées. Calculer le nombre de dalles nécessaires.
La comète A passe tous les 19 ans et apparaîtra la
3) Quel sera le choix le moins coûteux pour l’achat des
prochaine fois dans 13 ans.
dalles ?
La comète B passe tous les 12 ans et apparaîtra la pro-
chaine fois dans 6 ans.
53 Vrai ou faux ?
Dans combien d’années pourra-t-on observer les
Pour chacune des quatre propositions, indiquer si elle deux comètes la même année ?
est vraie ou fausse, et donner une démonstration de la
réponse choisie.
55 Restes chinois
1) Proposition 1 : ∀ n ∈ N ∗ , 3n et 2n + 1 sont premiers On se propose de résoudre dans Z le système :
entre eux.

2) On appelle S l’ensemble des couples ( x; y) d’entiers  N ≡ 5 [13]
relatifs solutions de l’équation 3x − 5y = 2.  N ≡ 1 [17]
Proposition 2 : « L’ensemble S est l’ensemble des
couples (5k−1 ; 3k−1) où k est un entier relatif. » 1) Vérifier que 239 est solution de ce système.
3) Soit a et b deux entiers naturels. 2) Soit N un entier relatif solution de ce système.
Proposition 3 : « S’il existe deux entiers relatifs u et Démontrer que N peut s’écrire sous la forme :
v tels que au + bv = 2, alors le PGCD de a et b est N = 1 + 17x = 5 + 13y où x et y sont deux entiers
égal à 2 ». relatifs vérifiant la relation 17x − 13y = 4.
4) On considère l’équation ( E) : x2 − 52x + 480 = 0, 3) Résoudre l’équation 17x − 13y = 4 où x et y sont des
où x est un entier naturel. entiers relatifs.
Proposition 4 : « Il existe deux entiers naturels non 4) En déduire qu’il existe un entier relatif k tel que
nuls dont le PGCD et le PPCM sont solutions de N = 18 + 221k.
l’équation ( E). »

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 43


Approfondir

56 Un problème du VIIIe siècle 1) On entre A = 12 et B = 14.


En remplissant le tableau suivant, déterminer la va-
1) On considère l’équation (E) : 8x + 5y = 1, où ( x ; y) leur affichée par l’algorithme.
est un couple de nombres entiers relatifs.
a) Donner une solution particulière de l’équation (E). A B D
b) Résoudre l’équation (E). 12 14
2) Soit N un nombre naturel tel qu’il existe un couple
( a ; b ) de nombres 
entiers vérifiant :
 N = 8a + 1
 N = 5b + 2.

a) Montrer que le couple ( a ; −b ) est solution de (E).


b) Quel est le reste dans la division de N par 40 ?

3) a) Résoudre l’équation 8x + 5y = 100, où ( x ; y) est


un couple de nombres entiers relatifs.
b) Au VIIIe siècle, un groupe composé d’hommes et
de femmes a dépensé 100 pièces de monnaie dans
une auberge. Les hommes ont dépensé 8 pièces 2) Que calcule cet algorithme ?
chacun et les femmes 5 pièces chacune. 3) a) Montrer que 221 et 331 sont premiers entre eux.
Combien pouvait-il y avoir d’hommes et de b) Justifier que l’équation (E) : 221x − 331y = 1
femmes dans le groupe ? admet des solutions entières.
c) Déterminer une solution particulière de l’équa-
57 Algorithme et équation diophantienne ALGO tion (E).
On considère l’algorithme suivant, où A et B sont des (On pourra éventuellement remonter l’algorithme
entiers naturels tels que A < B : d’Euclide.)
d) Déterminer l’ensemble des couples ( x ; y) d’en-
1. Liste des variables utilisées tiers relatifs solutions de l’équation (E).
2. A, B, C, D : entiers 4) On considère les suites d’entiers naturels (un ) et (vn )
3. Entrées définies pour tout entier naturel n par
4. Saisir A, B tels que A < B 
5. Traitements  v0 = 3
un = 2 + 221n et
6. Donner à D la valeur de B − A v
n+1 = vn + 331
7. Tant que (D > 0) faire
8. Donner à B la valeur de A a) Quelle est la nature de la suite (vn ) ?
9. Donner à A la valeur de D En déduire l’expression de vn en fonction de l’en-
10. Si B > A Alors tier naturel n.
11. Donner à D la valeur de B − A b) Déterminer tous les couples d’entiers naturels
12. Sinon ( p ; q ) tels que :
13. Donner à D la valeur de A − B u p = vq , 0 6 p 6 500 et 0 6 q 6 500.
14. Fin Si
15. Fin Tant que
16. Affichage
17. Afficher la valeur de A

44 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Je teste mes connaissances

À la fin de ce chapitre, je dois être capable de :


◮ Calculer un PGCD grâce à l’algorithme d’Euclide ◮ Connaître le théorème et le corollaire de Gauss
◮ Connaître l’énoncé de l’identité de Bézout ◮ Trouver toutes les solutions dans Z2 de l’équation :
◮ Connaître le théorème et le corollaire de Bézout ax + by = c

Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Déterminer la réponse exacte en la justifiant.

58 On a PGCD(25 176 , 42 722) = 2. Combien de divisions, à l’aide de l’algorithme d’Euclide, sont-elles


nécessaires jusqu’à obtenir un reste nul ?
a 12 b 11 c 10 d 9

59 a et b sont deux entiers naturels tels que : PGCD( a, b ) = 7.


Dans l’algorithme d’Euclide, les quotients successifs sont 3, 1, 1, 2 (comprenant la dernière division de reste
nul). Alors :
a ( a ; b ) = (35, 63) b ( a ; b ) = (35, 126) c ( a ; b ) = (25, 126) d ( a ; b ) = (14, 35)

60 Le nombre de couples d’entiers naturels vérifiant PGCD( a; b ) = 42 et a + 2b = 336 est :


a 4 b 3 c 2 d 1

61 Pour tout entier n, on pose a = 3n − 5 et b = 2n − 7. Alors :


a a et b sont premiers entre eux. c Tout diviseur commun à a et b divise 11.
b PGCD( a, b ) = 11. d a et b ne sont pas premiers entre eux.

62 Soit n un entier naturel.


Quelle fraction est irréductible pour tout n ?
3n n+8 3n2 n
a b c d
2n + 1 2n + 5 2n2 + n (2n + 1)(3n + 1)

63 L’équation diophantienne 5x − 8y = 1 admet comme solutions des couples d’entiers relatifs qui sont :
a toujours premiers entre eux. c jamais premiers entre eux.
b parfois premiers entre eux. d On ne peut pas déterminer si les entiers sont
premiers entre eux ou non.

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 45


64 Un nombre est divisible par 15 et par 24, alors ce nombre est divisible par :
a 360 b 120 c 90 d 72

65 Soit k un entier relatif. L’équation 5( x − 2) = 7k d’inconnue x a pour solution :


a x ≡ 2 ( 5) b x ≡ 5 ( 7) c x ≡ 2 ( 7) d x ≡ 0 ( 7)

66 Soit a, b, c trois entiers relatifs et n un entier naturel (n > 2).


La proposition : « Si ac ≡ bc (n) alors a ≡ b (n) » :
a est toujours vraie.
b est vraie si c et n sont premiers entre eux.
c est vraie si a et b sont premiers entre eux.
d n’est jamais vraie.

67 Soit l’équation diophantienne (E) : 27x + 25y = 1.


a (63 ; −68) est solution de (E). c (25 ; 37) est solution de (E).
b (E) admet un couple d’entiers naturels comme d (E) n’admet pas de solution.
solution.

68 L’équation diophantienne : 17x − 13y = 2 admet : 


 x = 7 + 26k
a aucune solution. c comme solutions : , k ∈ Z.
 y = 9 + 34k
 
 x = −6 + 13k  x = 7 + 13k
b comme solutions : , k ∈ Z. d comme solutions : , k ∈ Z.
 y = −8 + 17k  y = 9 − 17k

Dans les exercices suivants, plusieurs réponses sont proposées. Déterminer celles qui sont exactes. Justifier.

69 Relever les affirmations vraies.


a Si le PGCD( a, b ) = 1, alors PGCD( a + b ; b ) = 1.
b Il existe deux naturels a et b tels que la somme vaut 150 et PGCD( a, b ) = 8.
c Deux nombres impairs consécutifs sont premiers entre eux.
d L’équation 51x + 39y = 2016 admet des solutions entières.

70 Dans un chiffrement affine, la fonction de codage est définie par la fonction f ( x ) = 17x + 22 (voir tableau
de codage de l’activité 3 p. 29).
a Le codage de « HUIT » est « LYCA ».
b Le message « PZWC » veut dire « VRAI ».
c La seule solution dans Z2 de l’équation 17x − 26y = 1 est (23 ; 15).
d La fonction de décodage est : f −1 ( y) = 23y + 14.

46 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Travaux pratiques

TP 1 Performance d’un algorithme


1) Recopier et compléter l’algorithme suivant pour qu’il calcule PGCD( a; b ).
E(x) signifie la partie entière du nombre x.
Comment s’appelle-t-il ?

1. Liste des variables utilisées


2. a, b, q, r : entiers naturels
3. Entrées
4. Saisir a, b a
5. Donner à q la valeur de E
b
6. Donner à r la valeur de a − bq
7. Traitements
8. Tant que (...) faire
9. Donner à ... la valeur de b
10. Donner à ... la valeur de r
11. Donner à q la valeur de ...
12. Donner à r la valeur de ...
13. Fin Tant que
14. Affichage
15. Afficher la valeur de ...

2) On saisit a = 391 et b = 221.


a) Remplir ce tableau, en calculant à la main les différentes étapes du programme :

a b q r
Étape 0 391 221 1 170
Étape 1
Étape 2
Étape 3

b) Rentrer cet algorithme dans la calculatrice et vérifier le résultat trouvé.


3) Modifier cet algorithme pour qu’il affiche le nombre d’étapes nécessaires pour calculer
PGCD( a; b ). Combien d’étapes sont nécessaires pour calculer le PGCD de a = 87 724 et
b = 23 296 ?
4) On voudrait connaître le nombre maximum m d’étapes nécessaires pour calculer le PGCD
de deux nombres de n chiffres pour n ∈ {5, 6, 7, 8}. Pour cela, on modifie le programme
pour qu’il calcule 100 fois le PGCD de deux nombres de n chiffres et qu’il affiche le nombre
maximum d’étapes m.
a) Quelle instruction peut-on utiliser pour génèrer un nombre au hasard de n chiffres ?
b) Écrire un algorithme permettant de répondre au problème posé.
c) Rentrer ce programme dans la calculatrice, puis remplir le tableau suivant :
n 5 6 7 8
m

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 47


Travaux pratiques

TP 2 Conjonction de corps célestes

Un astronome a observé au jour J0 le corps céleste A, qui apparaît périodiquement tous les
105 jours. Six jours plus tard (J0 + 6), il observe le corps B, dont la période d’apparition est de
81 jours. On appelle J1 le jour de la prochaine apparition simultanée des deux objets aux yeux
de l’astronome.
Le but de cet exercice est de déterminer la date de ce jour J1 .

1) Soit u et v le nombre de périodes effectuées respectivement par A et B entre J0 et J1 .


Montrer que le couple (u ; v) est solution de l’équation (E1 ) : 35x − 27y = 2.

2) a) Déterminer un couple d’entiers relatifs ( x0 ; y0 ) solution particulière de l’équation (E2 ) :


35x − 27y = 1.
b) En déduire une solution particulière (u0 ; v0 ) de (E1 ).
c) Déterminer toutes les solutions de l’équation (E1 ).
d) Déterminer la solution (u ; v) permettant de déterminer J1 .
3) a) Combien de jours s’écouleront entre J0 et J1 ?
b) Le jour J0 était le mardi 7 décembre 1999, quelle est la date exacte du jour J1 ?
(L’année 2000 était bissextile.)
c) Si l’astronome manque ce futur rendez-vous, combien de jours devra-t-il attendre jusqu’à
la prochaine conjonction des deux astres ?

Hypatie d’Alexandrie (vers 370 - 415)


Seule mathématicienne connue de l’Antiquité. Elle écrit notamment des
commentaires sur l’arithmétique de Diophante et sur les tables de Ptolé-
mée. Elle meurt lapidée par des moines chrétiens fanatiques.
Portrait imaginaire
d’Hypatie d’Alexandrie

TP 3 Chiffrement de Hill

A Partie A : Inverse de 23 modulo 26


Soit l’équation : (E) : 23x − 26y = 1, où x et y désignent deux entiers relatifs.
1) Vérifier que le couple (−9 ; −8) est solution de l’équation (E).
2) Résoudre alors l’équation (E).
3) En déduire un entier a tel que 0 6 a 6 25 et 23a ≡ 1 (mod 26).

B Codage et décodage
Le chiffrement de Hill publié en 1929, est un chiffre polygraphique, c’est-à-dire qu’on ne chiffre
pas les lettres les unes après les autres, mais par « paquets ».
Voici un exemple « bigraphique », c’est-à-dire où les lettres sont regroupées deux à deux.

48 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


Travaux pratiques

Étape 1 : On regroupe les lettres par 2. Chaque lettre est remplacée par un entier en utilisant
le tableau ci-dessous :
A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
N O P Q R S T U V W X Y Z
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

On obtient des couples d’entiers ( x1 ; x2 ) où x1 correspond à la première lettre et


x2 correspond à la deuxième lettre.
Étape 2 : Chaque couple (x1 ; x2 ) est transformé en (y1 ; y2 ) tel que :

 y1 ≡ 11x1 + 3x2 (26)
( S1 ) avec 0 6 y1 6 25 et 0 6 y2 6 25.
 y ≡ 7x + 4x (26)
2 1 2

Étape 3 : Chaque couple (y1 ; y2 ) est transformé en un couple de deux lettres en utilisant le
tableau de correspondance donné dans l’étape 1. On regroupe ensuite les lettres.
étape 1 étape 2 étape 3
Exemple : TE
|{z} =⇒ (19, 4) =⇒ (13, 19) =⇒ NT
|{z}
mot en clair mot codé

1) Coder le mot ST.


2) On décide de construire un algorithme permettant d’aller plus vite.
On propose l’algorithme à compléter suivant où E(x) désigne la partie entière de x :

1. Liste des variables utilisées


2. X, Y, Z, T : entiers
3. Entrées
4. Saisir X, Y
5. Traitements
6. Donner à Z la valeur de ...
7. Donner à T la valeur de ...  
Z
8. Donner à Z la valeur de Z − 26 × E
26
 
T
9. Donner à T la valeur de T − 26 × E
26
10. Affichage
11. Afficher les valeurs de Z, T

a) Coder PALACE et RAPACE.


b) Que constatez-vous ?

3) On veut maintenant déterminer la procédure de décodage.


a) Montrer que tout couple ( x1 ; x2 ) vérifiant les équations du système (S1 ) vérifie aussi les
équations du système : 
 23x1 ≡ 4y1 + 23y2 (26)
( S2 )
 23x ≡ 19y + 11y (26)
2 1 2

Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss 49


Travaux pratiques

b) À l’aide de la partie A, montrer que tout couple ( x1 ; x2 ) vérifiant les équations du sys-
tème (S2 ) vérifie aussi les équations du système :

 x1 ≡ 16y1 + y2 (26)
( S3 )
 x2 ≡ 11y + 5y2 (26)
1

c) Montrer que tout couple ( x1 ; x2 ) vérifiant les équations du système (S3 ) vérifie aussi les
équations du système (S1 ).
d) Écrire un algorithme sur le même principe que l’algorithme de chiffrage pour décoder un
mot.
e) Décoder le mot : PFXXKNU.
Ce mot étant de 7 lettres, ajouter la lettre W à la fin du mot pour avoir des paquets de
deux lettres. Le décodage terminé, on supprimera la lettre dont le code est W.

Récréation, énigmes
Repas gastronomique
28 personnes participent à un repas gastronomique. Le
prix normal est de 26 e sauf pour les étudiants et les en-
fants. Ces derniers paient respectivement 17 e et 13 e. La
somme totale recueillie est de 613 e.
Calculer le nombre d’étudiants et d’enfants ayant parti-
cipé au repas.
Proposer trois méthodes dont une algorithmique pour ré-
soudre ce problème.

Jour et mois de naissance


En multipliant mon jour de naissance par 12 et mon mois de naissance par 31, j’obtiens 442.
Quelle est ma date de naissance ? On proposera deux méthodes dont une algorithmique à ce problème.
(On ne demande pas l’année, ouf !)

Théorème des restes chinois


Une bande de 17 pirates possède un trésor constitué de pièces d’or d’égale valeur. Ils projettent de se les partager
de manière égale, et de donner le reste au cuisinier chinois. Celui-ci recevrait alors 3 pièces. Mais les pirates se
querellent, et six d’entre eux sont tués. Un nouveau partage donnerait au cuisinier 4 pièces. Dans un naufrage
ultérieur, seuls le trésor, six pirates et le cuisinier sont sauvés, et le partage donnerait alors 5 pièces d’or à ce dernier.
Quelle est la fortune minimale que peut espérer le cuisinier s’il décide d’empoisonner le reste des pirates ?

50 Chapitre AR2. PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss


ARITHMÉTIQUE

Les nombres 3
premiers

Connaissances nécessaires à ce chapitre


◮ Connaître les règles de divisibilité par 3, 5, 11 ◮ Utiliser les règles de calcul avec la congruence
◮ Trouver tous les diviseurs d’un nombre ◮ Utiliser le théorème de Gauss
◮ Déterminer si des nombres sont congruents

Auto-évaluation
Des ressources numériques pour préparer
le chapitre sur manuel.sesamath.net @
1 Montrer que les nombres suivants sont des 4 Traduire avec une seule égalité de congruence les
nombres premiers : propositions suivantes :
1) n est divisible par 6.
1) 31 2) 47 3) 53 4) 61 5) 83
2) n est divisible par 3 et par 5.
3) n est divisible par 4 et par 6.
2 Sans calculatrice, à l’aide des critères de divisibi-
4) n est divisible par 8 et par 9.
lité par 3, 5 et 11 ou de la division par 7, montrer que
les nombres suivants ne sont pas premiers :
5 Traduire par une phrase les propositions sui-
1) 57 3) 143 5) 341 7) 319 vantes sans utiliser le mot « congruence » :
2) 91 4) 265 6) 427 8) 1581 1) n ≡ 0 (5).
2) si n ≡ 0 (4) et n ≡ 0 (5), alors n ≡ 0 (20).
3 Sans calculatrice, donner tous les diviseurs des
3) Si n 6 25 et si n 6≡ 0 (2), n 6≡ 0 (3), n 6≡ 0 (5)
nombres suivants :
alors n est premier.
1) 16 3) 24 5) 45 7) 63 4) Si p est premier et si ab ≡ 0 ( p), alors a ≡ 0 ( p) ou
2) 15 4) 36 6) 51 8) 91 b ≡ 0 ( p ).

➤➤➤ Voir solutions p. 151

51
Activités d’approche

ACTIVITÉ 1 Table des nombres premiers inférieurs à 150


On donne ci-dessous la liste des entiers naturels non nuls inférieurs ou égaux à 150.

Rappeler la définition d’un nombre premier.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100
101 102 103 104 105 106 107 108 109 110
111 112 113 114 115 116 117 118 119 120
121 122 123 124 125 126 127 128 129 130
131 132 133 134 135 136 137 138 139 140
141 142 143 144 145 146 147 148 149 150

Partie A : Élaboration de la liste à la main


On se propose de déterminer la liste des nombres premiers inférieurs ou égaux à 150 à la main.
Cette méthode s’appelle le crible d’Ératosthène. Un « crible » est une sorte de tamis qui, ici,
retient uniquement les nombres premiers.
1) On raye 1 et on entoure 2. Rayer tous les multiples de 2 supérieurs à 2.
2) On entoure 3. Rayer tous les multiples de 3 à partir de 9 qui ne sont pas déjà rayés.
3) On entoure 5. Rayer tous les multiples de 5 à partir de 25 qui ne sont pas déjà rayés.
4) On entoure 7. Rayer tous les multiples de 7 à partir de 49 qui ne sont pas déjà rayés.
5) On entoure 11. Rayer tous les multiples de 11 à partir de 121 qui ne sont pas déjà rayés.
6) Entourer tous les nombres de la liste qui ne sont pas rayés. Vérifier qu’il y a 35 nombres
entourés et qu’ils correspondent aux nombres premiers inférieurs à 150.

Partie B : Justification

1) Pourquoi est-on sûr lorsqu’on entoure 7 que les multiples de 7 inférieurs à 49 sont déjà rayés
de la liste ?
2) On donne la propriété :

« Si n n’est pas premier, alors il admet un diviseur premier p tel que 2 6 p 6 n ».

Parmi les entiers naturels jusqu’à 150, pourquoi est-on sûr qu’une fois rayés tous les mul-
tiples de 2 à 11, tous les nombres non rayés sont premiers ?

52 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Activités d’approche

Partie C : Algorithme
On désire automatiser ce procédé par un programme avec la calculatrice. On utilise pour cela
deux listes. À chaque fois que l’on « entoure » un nombre, dans le programme, on le transfère
de la liste L1 dans une liste L2 . La fonction E(x) correspond à la partie entière du nombre re.

On écrit l’algorithme ci-contre. 1. Liste des variables utilisées


• I est un compteur ; 2. I, A, M, P, Q : entiers
• les entiers A correspondent aux nombres 3. L1 , L2 : listes
4. Entrées
premiers de la liste des entiers de 1 à 150 ;
5. Effacer L1 , L2
• les entiers M correspondent aux multiples 6. Pour I variant de 1 à 151 faire
de A inférieurs à 150 ; 7. Donner à L1 ( I ) la valeur de I
• les entiers P correspondent aux rangs des 8. Fin Pour
nombres premiers A ; 9. Donner à A la valeur de 2
10. Donner à P la valeur de 0
• les entiers Q correspondent au nombre de
11. Traitements
multiples de A inférieurs ou égaux à 150 ; 12. Tant que (A 6 150) faire
• la liste L1 correspond à la liste des entiers 13. Tant que (L1 ( A) = 0) faire
de 1 à 151 ; 14. Donner à A la valeur de A + 1
• la liste L2 correspond à la liste des nombres 15. Fin Tant que
16. Si A 6= 151 Alors
premiers inférieurs ou égaux à 150.
17. Donner à P la valeur de P + 1
18. Donner à L2 ( P) la valeur de L1 ( A)
1) Pourquoi rentre-t-on dans la liste L1 les 
150

19. Donner à Q la valeur de E
nombres de 1 à 151 ? A
20. Fin Si
2) Quel procédé dans le programme utilise-t-
21. Pour I variant de 1 à Q faire
on pour « rayer » un nombre ? 22. Donner à M la valeur de A × I
3) Que fait-on aux lignes 22 et 23 ? 23. Donner à L1 ( M ) la valeur de 0
4) À la ligne 27, à quoi correspondent P et L2 ? 24. Fin Pour
5) Rentrer ce programme dans la calculatrice 25. Fin Tant que
26. Affichage
et comparer le résultat avec celui obtenu
27. Afficher P, L2
dans la partie A.

6) Que devrait-on ajouter et modifier dans ce programme pour qu’il puisse afficher la liste des
nombres premiers inférieurs ou égaux à un entier N donné ?
7) Donner alors la liste des nombres premiers inférieurs ou égaux à 400. Combien y en a-t-il ?

ACTIVITÉ 2 Nombre de diviseurs

Le but de cette activité est de déterminer tous les diviseurs de 567 à l’aide d’une décomposition
en produit de facteurs premiers.
1) Décomposer 567 en produit de facteurs premiers et vérifier qu’il existe deux entiers p et q
tels que : 567 = p4 × q.
2) Pourquoi un diviseur de 567 est-il de la forme pα q β avec 0 6 α 6 4 et 0 6 β 6 1 ?

Chapitre AR3. Les nombres premiers 53


Activités d’approche

3) Remplir le tableau suivant :

× p0 p1 p2 p3 p4
q0
q1

4) Donner alors l’ensemble des diviseurs de 567.


Combien y en a-t-il ? Pouvait-on prévoir ce résultat ?
5) Proposer une autre méthode à partir de la décomposition en facteurs premiers permettant
de déterminer tous les diviseurs de 567.
6) Proposer un algorithme permettant de trouver tous les diviseurs de 567.
7) a) Décomposer 735 en produit de facteurs premiers.
Peut-on prévoir le nombre de diviseurs de 735 ?
b) Vérifier ce résultat par la méthode de votre choix.

ACTIVITÉ 3
Cette activité a pour objectif d’exploiter la décomposition en facteurs premiers à travers le
problème classique de « l’âge du capitaine ».

Le capitaine dit à son fils :


« La cabine no 1 abrite M. Dupont et ses deux filles. Le produit de leurs trois âges est 2 450
et la somme de leurs trois âges est égale à 4 fois le tien. Peux-tu trouver les âges des trois
passagers ? »
Après un instant, le fils répond : « Non, il me manque une donnée. »
Le capitaine ajoute alors : « Je suis plus âgé que M. Dupont. »
Le fils du capitaine en déduit alors les trois réponses.

Partie A : L’âge de M. Dupont


1) Décomposer 2 450 en produit de facteurs premiers.
2) Déterminer tous les diviseurs inférieurs à 100 (il y en a 12).
3) Quels sont les âges possibles pour M. Dupont (il y en a 4) ?

Partie B : L’âge de ses deux filles


1) Donner les possibilités des âges des deux filles de M. Dupont pour ces 4 possibilités.
2) Sachant que la somme des trois âges est un multiple de 4, combien reste t-il de possibilités ?

Partie C : L’âge du capitaine


1) Le fils du capitaine connaît l’âge de son père, en quoi cette indication donne-t-elle les trois
âges ?
2) Déterminer l’âge du capitaine, celui de M. Dupont et de ses filles.

54 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Cours - Méthodes

1. Définition et propriétés
A. Définition
DÉFINITION
Un nombre premier est un entier naturel qui admet exactement deux diviseurs : 1 et lui-
même.

C ONSÉQUENCES :
1 n’est pas un nombre premier (il n’a qu’un seul diviseur).
Un nombre premier p est un entier naturel supérieur ou égal à 2, soit : p > 2.
Les nombres premiers inférieurs à 100 sont :
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73, 79, 83, 89 et 97.
Si un entier naturel n n’est pas premier, il admet un diviseur d tel que : 2 6 d < n.

R EMARQUE : Un entier naturel non premier est parfois appelé un nombre composé.

B. Critère d’arrêt ou test de primalité


PROPRIÉTÉ : Critère d’arrêt
Tout entier naturel n, n > 2, admet un diviseur premier.

Si n n’est pas premier, alors il admet un diviseur premier p tel que : 2 6 p 6 n.

PREUVE
• Si n est premier, il admet un diviseur premier : lui-même.
• Si n n’est pas premier, l’ensemble D des diviseurs d de n tels que : 2 6 d < n n’est pas
vide. D’après le principe du bon ordre, il admet donc un plus petit élément p.
Si p n’était pas premier, il admettrait un diviseur d′ tel que 2 6 d′ < p qui diviserait aussi n.
Ceci est impossible car p est le plus petit élément de D. Donc p est premier.
• On a donc p premier et n = p × q avec p 6 q. En multipliant cette inégalité par p, on obtient :

p2 6 pq ⇔ p2 6 n, soit p6 n

MÉTHODE 1 Montrer qu’un nombre est premier Ex. 13 p. 62

Pour montrer qu’un naturel n est premier, on utilise la contraposée du critère d’arrêt :

« Si n n’admet pas de diviseur premier p tel que 2 6 p 6 n, alors n est premier. »

Exercice d’application
Montrer que 109 est un nombre premier.

Correction On a 10 < 109 < 11. Donc si 109 n’est pas premier, il admet un diviseur premier
inférieur à 11.
On teste tous les nombres premiers strictement inférieurs à 11, soit : 2, 3, 5 et 7.
• Des règles de divisibilité, on déduit que 109 n’est divisible ni par 2, ni par 3, ni par 5.
• En effectuant la division euclidienne de 109 par 7, on obtient : 109 = 7 × 15 + 4.
109 n’est donc pas divisible par 7.
• Conclusion : 109 n’est pas divisible par 2, 3, 5, et 7 donc 109 est premier.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 55


Cours - Méthodes

Exemple ALGO

Le programme ci-contre détermine si un 1. Liste des variables utilisées


nombre N est premier. 2. N, I : entiers
N’ayant pas à notre disposition la liste des 3. Entrées
nombres premiers : 4. Saisir N
• on teste si N est divisible par 2 ; 5. Donner à I la valeur 2
• puis on teste les diviseurs impairs par ordre 6. Traitements
croissant tant que ceux-ci sont inférieurs à
 
√ N N
7. Si E = Alors
N. I I
On obtient alors pour les nombres 527, 719, 8. Afficher N "divisible par" I
11 111 et 37 589 que : 9. Fin Si
• 527 est divisible par 17 ; 10. Donner à I la valeur de I + 1

• 719 est premier ; 11. Tant que (I 6 N) faire
 
• 11 111 est divisible par 41 ; N N
12. Si E = Alors
• 37 589 est premier. I I
13. Afficher N "divisible par" I
14. Fin Si
15. Donner à I la valeur de I + 2
16. Fin Tant que
17. Affichage
18. Afficher N "est premier"

C. Infinité des nombres premiers


PROPRIÉTÉ

Il existe une infinité de nombres premiers.

PREUVE

Cette preuve, par l’absurde ou par contradiction est celle proposée au IIIe siècle av. J.-C., par
Euclide, dans son ouvrage « Les Éléments ».
Il en existe bien évidemment d’autres.
Supposons qu’il existe un nombre fini n de nombres premiers : p1 , p2 ,. . ., pi , . . ., pn .
Soit N un nombre entier non premier, supérieur à 2, tel que :
N = p1 × p2 × · · · × pi × · · · × pn + 1.

D’après le critère d’arrêt, N admet un diviseur premier.


Soit pi , i ∈ {1, 2, . . . , n}, ce diviseur premier.
pi divise donc p1 × p2 × · · · × pi × · · · × pn et N.
Il divise donc la différence N − ( p1 × p2 × · · · × pi × · · · × pn ) = 1.
Ceci est impossible car Pi > 2, donc l’hypothèse qu’il existe un nombre fini de nombres
premiers est contradictoire.

56 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Cours - Méthodes

D. Crible d’Ératosthène

ALGORITHME : Crible d’Ératosthène

Pour dresser la liste des nombres premiers inférieurs ou égaux à N :


Écrire la liste des entiers de 2 à N.
D’après le critère d’arrêt, tous les nombres composés (non premiers) plus petits que N ont

un facteur premier inférieur ou égal à N.
Éliminer de la liste tous les multiples de 2 sauf 2.
Le nombre suivant non éliminé est alors premier. Ici on trouve 3.
Éliminer de la liste tous les multiples de 3 sauf 3.
Le nombre suivant non éliminé est alors premier. Ici on trouve 5.
Réitérer l’étape ci-dessus tant qu’il existe des multiples de nombres premiers inférieurs ou

égaux à N.

R EMARQUES :
1) Pour éliminer les multiples de a supérieurs à a, commencer à a2 , car les multiples infé-
rieurs à a ont déjà été éliminés. En effet, les multiples de a inférieurs à a2 sont aussi des
multiples de nombres inférieurs à a. Par exemple lorsqu’on élimine les multiples de 7, on
commence à partir de 49.

2) Si N = 150, comme 150 ≈ 12, 25, alors tout nombre composé sera éliminé en tant que
multiple de 2, 3, 5, 7 et 11.

Exemple Pour N = 100, on obtient le tableau suivant. Les nombres premiers sont colorés en
jaune :

2 3 4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100

R EMARQUE : On appelle fonction de compte des nombres premiers, la fonction notée π ( x )


qui compte les nombres premiers inférieurs ou égaux à x.
On a par exemple : π (100) = 25, π (200) = 46, π (500) = 95, π (1000) = 168.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 57


Cours - Méthodes

E. Théorème de Gauss et nombres premiers


PROPRIÉTÉ
Un nombre premier divise un produit de facteurs si, et seulement si, il divise l’un de ces
facteurs. Soit p un nombre premier et a, b deux entiers :

Si p divise ab ⇔ p divise a ou p divise b.

PREUVE Comme p est premier, on a : PGCD( p, a) = p ou PGCD( p, a) = 1.


• Si PGCD( p, a) = p, alors p divise a.
• Si PGCD( p, a) = 1, alors p et a sont premiers entre eux. D’après le théorème de Gauss (voir
chapitre 2), p divise b.

R EMARQUE : En particulier, si p est premier et divise une puissance ak , alors nécessairement


p divise a. De cela découle que pk divise ak .

C ONSÉQUENCES :
Si un nombre premier p divise un produit de facteurs premiers, alors p est l’un de ces
facteurs premiers.
Si un nombre n est un carré, alors toutes les puissances des facteurs de sa décomposition
en facteurs premiers sont paires.
Soit p1 ,p2 ,. . .,pk des nombres premiers distincts et α1 ,α2 ,. . .,αk des entiers naturels non nuls.
α α α α
Si, pour tout i ∈ {1, 2, . . . , k}, pi i divise un entier n, alors le produit p1 1 p2 2 . . . pk k divise
aussi l’entier n.

2. Décomposition, diviseurs d’un entier


A. Théorème fondamental de l’arithmétique
THÉORÈME
Tout entier n > 2 peut se décomposer de façon unique (à l’ordre des facteurs près) en produit
de facteurs premiers. Soit p1 , p2 . . . pm des nombres entiers premiers distincts et α1 , α2 , . . . αm
des entiers naturels non nuls :
α
n = p1 1 × p2α2 × · · · × pαmm

MÉTHODE 2 Décomposer un nombre en produit de facteurs premiers Ex. 25 p. 63

Exercice d’application Décomposer 16 758 en produit de facteurs premiers.

Correction
16 758 2 On présente la décomposition avec une barre
8 379 3 verticale où l’on écrit à droite, les diviseurs
2 793 3 premiers et, à gauche, le quotient des divi-
931 7 sions successives par ces diviseurs premiers
133 7 pris dans l’ordre croissant.
19 19
1 On a donc 16 758 = 2 × 32 × 72 × 19.

58 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Cours - Méthodes

PREUVE
Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2.
• Si n est premier, alors n se décompose en lui-même.

Sinon n = p1 × q1 avec p1 6 q1 et p1 premier car, d’après le critère d’arrêt, n admet un



diviseur premier p1 tel que 2 6 p1 6 n.

• Si q1 est premier, alors n se décompose en n = p1 × q1 .

Sinon q1 = p2 × q2 avec p2 6 q2 et p2 premier car, d’après le critère d’arrêt, q1 admet un



diviseur premier p2 tel que 2 6 p2 6 q1 . On a alors q2 < q1 .

• Si q2 est premier, alors n se décompose en n = p1 × p2 × q2 .

Sinon on réitère le processus, obtenant q3 , q4 , . . ., q n avec q3 > q4 > · · · > q n > 2.


Toute suite strictement décroissante dans N est stationnaire à partir d’un certain rang n donc
q n est premier.

n se décompose en produit de facteurs premiers : n = p1 × p2 × · · · × pn × q n .

Les facteurs premiers p1 , p2 , . . ., pn et q n peuvent être éventuellement identiques. On les


α
regroupe alors sous la forme p1 1 × p2α2 × · · · × pαmm , avec α1 , α2 , . . . , αm des entiers naturels
non nuls.
L’existence de la décomposition est alors démontrée. L’unicité de la décomposition est admise.

MÉTHODE 3 Déterminer le PGCD de deux nombres à partir d’une


décomposition en produit de facteurs premiers Ex. 27 p. 63

Exercice d’application

Déterminer PGCD(126 ; 735) à l’aide d’une décomposition en produit de facteurs premiers.

Correction

• On décompose les deux nombres en produit de facteurs premiers.

126 2 735 3 On a donc :


63 3 245 5 126 = 2 × 32 × 7
21 3 49 7 735 = 3 × 5 × 72
7 7 7 7
1 1

• On détermine les facteurs premiers communs pour trouver le PGCD de ces deux nombres.
PGCD(126 ; 735) = 3 × 7 = 21.

R EMARQUE : L’algorithme d’Euclide est à préférer pour la recherche du PGCD à la méthode


par décomposition car il est plus économe en opérations :

735 = 126 × 5 + 105


126 = 105 × 1 + 21
105 = 21 × 5

On obtient PGCD(735 ; 126) en trois étapes.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 59


Cours - Méthodes

B. Diviseurs d’un entier


PROPRIÉTÉ
Soit un nombre n (n > 2) dont la décomposition en produit de facteurs premiers est :

n = p1α1 × p2α2 × · · · × pαm


m .

Alors tout diviseur d de n a pour décomposition :

β1 β2 βm
d = p1 × p2 × · · · × p m avec 0 6 β i 6 αi et i ∈ {1, 2, . . . , m}

Le nombre N de diviseurs est alors : N = (α1 + 1)(α2 + 1) . . . (αm + 1).

R EMARQUES :
Le nombre de diviseurs d’un entier se calcule facilement car la puissance d’un facteur
premier pi peut varier de 0 à αi , ce qui fait (αi + 1) possibilités.
Pour qu’un entier n admette un nombre impair de diviseurs, les (αi + 1) doivent être
impairs, donc toutes les puissances αi doivent être paires. Le nombre n est alors un carré.

MÉTHODE 4 Trouver le nombre de diviseurs d’un entier Ex. 30 p. 63

Exercice d’application

Trouver le nombre de diviseurs de 120, puis déterminer tous ses diviseurs.

Correction

• On décompose 120 en facteurs premiers : 120 = 23 × 3 × 5.

On alors : (3 + 1)(1 + 1)(1 + 1) = 4 × 2 × 2 = 16. Il y a 16 diviseurs pour 120.

• Pour déterminer tous ses diviseurs, on peut utiliser un tableau à double entrée en séparant
les puissances de 2 et les puissances de 3 et 5. On obtient alors :

× 20 21 22 23
30 50 1 2 4 8
31 50 3 6 12 24
30 51 5 10 20 40
31 51 15 30 60 120

Les 16 diviseurs de 120 sont donc : D120 = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 10, 12, 15, 20, 24, 30, 40, 60, 120} .
• On peut aussi utiliser un arbre pondéré dont les coefficients sont les facteurs premiers
possibles.
d120
20 21 22 23
1 2 4 8
30 31
1 3 2 6 4 12 8 24
50 51
1 5 3 15 2 10 6 30 4 20 12 60 8 40 24 120

60 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Cours - Méthodes

MÉTHODE 5 Déterminer un entier conditionné par ses diviseurs Ex. 36 p. 63

Exercice d’application
Un entier naturel n a 15 diviseurs. On sait de plus que n est divisible par 6 mais pas par 8.
Déterminer cet entier n.

Correction
• L’entier n a 15 diviseurs. Il faut donc connaître toutes les décompositions de 15 en facteurs
supérieurs à 1. Il n’y a que deux décompositions possibles soit en un seul facteur 15, soit en
deux facteurs 3 × 5.
• On sait que n est divisible par 6, il est donc divisible par 2 et par 3. Donc n admet au moins
deux facteurs premiers. Comme 15 ne peut se décomposer en plus de deux facteurs, alors n
ne peut admettre que deux facteurs premiers : 2 et 3. On a donc : n = 2α 3β .
• Comme on a 15 = 3 × 5 diviseurs, alors : (1 + α)(1 + β) = 3 × 5.
• On trouve alors deux solutions : α = 2 et β = 4 ou α = 4 et β = 2.
• On sait de plus que n n’est pas divisible par 8 = 23 , donc α est inférieur à 3. n est donc :

n = 22 34 = 4 × 81 = 324.

Exercice d’application
Déterminer le plus petit entier naturel possédant 28 diviseurs.

Correction Soit n l’entier cherché.

Trouvons toutes les décompositions de 28 en produit de facteurs supérieurs à 1. On peut


décomposer 28 en 1, 2 ou 3 facteurs : 28 ou 2 × 14 ou 4 × 7 ou 2 × 2 × 7.

• En un facteur.
Le plus petit entier n est alors n = 2α avec α + 1 = 28, soit α = 27.
Donc n = 227 = 134 217 728.

• En deux facteurs : 28 = 2 × 14.


Le plus petit entier n est alors : n = 2α × 3β avec α + 1 = 14 et β + 1 = 2.

On trouve : α = 13 et β = 1, donc n = 213 × 3 = 24 576.

• En deux facteurs : 28 = 4 × 7.
Le plus petit entier n est alors : n = 2α × 3β avec α + 1 = 7 et β + 1 = 4.

On trouve : α = 6 et β = 3, donc n = 26 × 33 = 1 728.

• En trois facteurs : 28 = 2 × 2 × 7.
Le plus petit entier n est alors : n = 2α × 3β × 5γ avec α + 1 = 7 , β + 1 = 2 et γ + 1 = 2.
On trouve : α = 6 , β = 1 et γ = 1, donc n = 26 × 3 × 5 = 960.

Conclusion, le plus petit entier naturel ayant 28 diviseurs est 960.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 61


S’entraîner

Activités mentales Généralité sur les nombres premiers

13 MÉTHODE 1 p. 55
1 Déterminer les nombres premiers parmi les en-
Sans calculatrice, à l’aide de divisions successives et du
tiers suivants : 39, 47, 51, 67, 77, 83, 91.
critère d’arrêt, déterminer si les entiers suivants sont
premiers ou non.
2 Citer tous les nombres premiers compris entre 30
et 60. 97 ; 117 ; 271 ; 323 ; 401 ; 527 ; 719

3 Soit a et b deux entiers naturels inférieurs ou 14 Montrer que 271 est premier. On expliquera clai-
égaux à 20. Le produit ab est divisible par 5. Quelles rement la méthode utilisée.
sont les valeurs possibles pour a et b ?
15 Donner la liste des nombres premiers inférieurs
à 50. Les nombres 577 et 689 sont-ils premiers ?
4 Soit p un nombre premier et n en entier naturel.
16 p est premier et p > 5.
Montrer que si p divise n2 , alors p2 divise n2 . 1) Démontrer que p2 − 1 est divisible par 3.
2) Démontrer que p2 − 1 est divisible par 8.
5 Soit a un entier naturel. 13 divise a5 .
3) En déduire que p2 − 1 est divisible par 24.
a5
Montrer que 134 divise . 17 Soit p soit un nombre premier tel que p > 3.
13
1) Quels sont les restes possibles dans la division de p
6 Décomposer mentalement les nombres suivants par 12 ?
en produits de facteurs premiers : 30, 40, 64, 70, 120, 2) Prouver que p2 + 11 est divisible par 12.
800, 2 000, 60 000. 18 Démontrer que pour tout n entier (n > 1), 30n + 7
n’est jamais la somme de deux nombres premiers.
7 On considère le nombre 6! (factoriel 6) défini par :
19 Soit le nombre N = 2n2 + n − 10 avec n ∈ N.
6! = 1 × 2 × 3 × 4 × 5 × 6.
1) Factoriser N.
Décomposer n en produit de facteurs premiers. 2) Pour quelles valeurs de n, le nombre N est-il
premier ?
8 Déterminer la décomposition en facteurs premiers 20 Vrai ou faux ?
de : 292 − 4 et 852 − 16. Soit le nombre N = 2n2 + 7n + 6 avec n ∈ N.
La proposition suivante est-elle vraie ou fausse ?
9 Déterminer le nombre de diviseurs de 48. Justifier.
« Il existe une valeur de n telle que N soit premier. »
10 Déterminer le nombre de diviseurs de 60.
21 On considère un entier n tel que n2 = 17p + 1, où
11 En optimisant la décomposition en produit de fac- p est premier.
teurs premiers, déterminer les entiers naturels, compris 1) Écrire 17p comme le produit de deux facteurs.
entre 2 et 50, qui possèdent le plus de diviseurs. 2) Citer le théorème de Gauss appliqué aux nombres
premiers.
12 En optimisant la décomposition en produit de fac- 3) En déduire n, puis p.
teurs premiers : déterminer les entiers naturels, compris 22 On considère un entier n tel que n2 = 29p + 1, où
entre 2 et 100, qui possèdent le plus de diviseurs. p est premier.
1) Écrire 29p comme le produit de deux facteurs en
fonction de n.

62 Chapitre AR3. Les nombres premiers


S’entraîner

2) Citer le théorème de Gauss appliqué aux nombres 28 Déterminer PGCD( a ; b ) à l’aide d’une décompo-
premiers. sition en facteurs premiers, puis à l’aide de l’algorithme
3) En déduire n, puis p. d’Euclide des couples ( a ; b ) suivants :
1) a = 1 188 et b = 1 485 2) a = 3 780 et b = 3 528
23 Est-il possible de trouver un nombre premier p tel
29
que p + 1 000 et p + 2 000 soient aussi premiers ?
1) Déterminer le PGCD de 428 904 et 306 360 :
Aide : On pourra raisonner modulo 3, c’est-à-dire que a) à l’aide de l’algorithme d’Euclide ;
l’on analysera successivement les cas p ≡ 0, p ≡ 1 et b) à l’aide de la décomposition en facteurs premiers
p ≡ 2 modulo 3. de 428 904 et 306 360.
2) Quelle est la méthode la plus efficace ? Pourquoi ?
24 Nombres de Mersenne
30 MÉTHODE 4 p. 60
On appelle nombres de Mersenne, les nombres Mn de Décomposer 792 en produit de facteurs premiers. Quel
la forme : Mn = 2n − 1, avec n ∈ N*. est le nombre de diviseurs de 792 ? À l’aide d’un tableau
1) Calculer les six premiers nombres de Mersenne. ou d’un arbre déterminer tous les diviseurs de 792.
Quels sont ceux qui sont des nombres premiers ? 31 Décomposer 8 316 en produit de facteurs pre-
2) Soit n un entier naturel non nul et a un entier. miers. Quel est le nombre de diviseur de 8 316 ?
Montrer la factorisation standard : À l’aide d’un tableau ou d’un arbre déterminer tous les
an − 1 = ( a − 1)( an−1 + an−2 + · · · + a + 1). diviseurs de 8 316.
3) En déduire que, si d est un diviseur de n, Mn est
32 Trouver un nombre de trois chiffres qui soit un
divisible par 2d − 1.
carré parfait divisible par 56.
4) Montrer que, si Mn est premier, alors n est premier.
La réciproque est-elle vraie ? (On pourra calculer 33
M11 .) 1) Décomposer 2 016 en produit de facteurs premiers.
5) Soit a et n deux entiers tels que : a > 2 et n > 2. 2) Déterminer, en expliquant la méthode choisie, la plus
Montrer que si an − 1 est premier, alors a = 2 et petite valeur de l’entier naturel k pour laquelle k2 est
n est premier. un multiple de 2 016.

34 Trouver tous les diviseurs de 84, puis résoudre


dans N l’équation : x ( x + 1)(2x + 1) = 84.
Décomposition. Nombre de diviseurs
35 Le produit de deux entiers naturels a et b (a < b)
est 11 340. On note d leur PGCD.
25 MÉTHODE 2 p. 58 1) a) Pourquoi d2 divise-t-il 11 340 ?
Décomposer 960 en produit de facteurs premiers. Quel b) Pourquoi d = 2α × 3β ,
est le nombre de diviseurs de 960 ? avec 0 6 α 6 1 et 0 6 β 6 2 ?
2) On sait de plus que a et b ont six diviseurs communs
26 Décomposer en produit de facteurs premiers et a est un multiple de 5.
221 122. Quel est le nombre de diviseurs de 221 122 ? a) Démontrer que d = 18.
b) En déduire a et b.
27 MÉTHODE 3 p. 59
36 MÉTHODE 5 p. 61
1) Déterminer le PGCD de 2 650 et 1 272 : α et β sont deux entiers naturels et n = 2α 3β .
a) à l’aide de l’algorithme d’Euclide ; Le nombre de diviseurs de n2 est le triple du nombre de
b) à l’aide de la décomposition en produit de fac- diviseurs de n.
teurs premiers de 2 650 et 1 272. 1) Prouver que (α − 1)( β − 1) = 3.
2) Quelle est la méthode la plus efficace ? Pourquoi ? 2) En déduire n.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 63


S’entraîner

37 Un nombre n s’écrit 2α 3β où α et β sont deux en- 1) On pose p = 2. Montrer que l’équation (E) est sans
tiers naturels. Le nombre de diviseurs de 12n est le solution.
double du nombre de diviseurs de n. 2) On suppose désormais que p 6= 2 et que le couple
1) Montrer que l’on a : β(α − 1) = 4. ( x; y) est solution de l’équation (E). Le but des ques-
2) En déduire les trois valeurs possibles pour n. tions suivantes est de prouver que x et y sont pre-
38 Un entier n a 5 diviseurs et n − 16 est le produit miers entre eux.
de deux nombres premiers. a) Montrer que x et y sont de parités différentes.
1) Prouver que n = p4 , avec p premier. b) Montrer que x et y ne sont pas divisibles par p.
2) Écrire n − 16 sous forme d’un produit de trois fac- c) En déduire que x et y sont premiers entre eux.
teurs dépendant de p. 3) On suppose maintenant que p est une somme de
3) En déduire la valeur de n. deux carrés non nuls, c’est-à-dire que :
p = u 2 + v2 ,
39 Un détaillant de matériel audiovisuel effectue
où u et v sont deux entiers naturels strictement posi-
trois remises successives sur un article qui coûtait 300 e
tifs.
et qu’il vend 222,87 e. 
a) Vérifier que le couple u2 − v2 ; 2uv est solu-
Quels sont les pourcentages (nombres entiers) des trois
tion de (E).
remises ?
b) Donner une solution de l’équation (E) lorsque :
40 Les zéros de 1 000 ! p = 5, puis lorsque p = 13.
L’exercice a pour but de déterminer par combien de zé- 4) On se propose enfin de vérifier, sur deux exemples,
ros se termine le nombre 1 000 ! (factorielle mille et non que l’équation (E) est impossible lorsque p n’est pas
« mille points d’exclamation ») la somme de deux carrés.
On rappelle que : 1 000! = 1 × 2 × 3 × · · · × 1 000. a) p = 3 et p = 7 sont-ils la somme de deux carrés ?
1) Montrer qu’il existe des entiers p et q (p > 1 et q > 1) b) Démontrer que les équations :
et un entier N premier avec 10 tels que : x2 + y2 = 9 et x2 + y2 = 49 n’admettent pas de
couples solutions d’entiers strictement positifs.
1 000! = 2 p × 5q × N.

2) On justifiera clairement les questions suivantes : 42 Théorème d’Euclide

a) Combien y a-t-il de nombres inférieurs ou égaux On appelle nombre parfait un nombre dont la somme
à 1 000 divisibles par 5 ? des diviseurs stricts est égal à lui-même.
b) Combien y a-t-il de nombres inférieurs ou égaux 1) Euclide donne la règle suivante pour trouver des
à 1 000 divisibles par 52 ? nombres parfaits :
c) Combien y a-t-il de nombres inférieurs ou égaux « Si un nombre a s’écrit 2n (2n+1 − 1) et si 2n+1 − 1 est
à 1 000 divisibles par 53 ? premier, alors a est parfait ».
d) Combien y a-t-il de nombres inférieurs ou égaux Exemples : Trouver les quatre premiers nombres
à 1 000 divisibles par 54 ? parfaits.
e) En déduire alors que q = 249. 2) Démonstration. On pose a = 2n (2n+1 − 1) et suppo-
3) Établir que p > q et que le nombre cherché est q. sons que 2n+1 − 1 est premier.
a) Quelle est la décomposition de a en produit de fac-
41 Triplets pythagoriciens teurs premiers ?
Soit p un nombre premier donné. On se propose d’étu- b) En déduire la liste des diviseurs de a.
dier l’existence de couples ( x; y) d’entiers naturels stric- c) Démontrer alors que la somme des diviseurs
tement positifs vérifiant l’équation : stricts est égale à ce nombre a.
2 2 2
(E) x +y = p .

64 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Préparer le bac

43 D’après Bac (Centre Étrangers - 2015) PARTIE B : Recherche de triplets pythagoriciens


Dans cet exercice, on s’intéresse aux triplets d’entiers contenant l’entier 2015
naturels non nuls ( x, y, z) tels que :
x 2 + y2 = z 2 . 1) Décomposer en produit de facteurs premiers l’entier
Ces triplets seront nommés « triplets pythagoriciens » 2 015 puis, en utilisant le TP donné dans le préam-
en référence aux triangles rectangles dont ils mesurent bule, déterminer un TP de la forme ( x, y, 2 015).
les côtés, et notés en abrégé « TP ». 2) On admet que, pour tout entier naturel n,
2 2
Ainsi (3, 4, 5) est un TP car 32 + 42 = 9 + 16 = 25 = 52 . (2n + 1)2 + 2n2 + 2n = 2n2 + 2n + 1 .
Déterminer un TP de la forme (2 015, y, z).
PARTIE A : Généralités 3) a) En remarquant que 4032 = 169 × 961, déterminer
1) Démontrer que, si ( x, y, z) est un TP, et p un entier un couple d’entiers naturels non nuls ( x, z) tels
naturel non nul, alors le triplet ( px, py, pz) est lui que : z2 − x2 = 4032 , avec x < 403.
aussi un TP. b) En déduire un TP de la forme ( x, 2 015, z).
2) Démontrer que, si ( x, y, z) est un TP, alors les en-
tiers naturels x, y et z ne peuvent pas être tous les 44 D’après Bac (Pondichéry - 2015)
trois impairs. Les nombres de la forme 2n − 1 où n est un entier natu-
3) Pour cette question, on admet que tout entier natu- rel non nul sont appelés nombres de Mersenne.
rel non nul n peut s’écrire d’une façon unique sous la
1) On désigne par a, b et c trois entiers naturels non nuls
forme du produit d’une puissance de 2 par un entier
tels que : PGCD(b , c) = 1.
impair :
Prouver, à l’aide du théorème de Gauss, que :
n = 2α × k
« Si b divise a et c divise a,
où α est un entier naturel (éventuellement nul) et k alors le produit bc divise a. »
un entier naturel impair. 2) On considère le nombre de Mersenne 233 − 1.
L’écriture n = 2α × k est nommée « décomposition » Un élève utilise sa calculatrice et obtient les résultats
de n. ci-dessous.
Voici, par exemple, les « décompositions » des entiers

9 et 120 : 9 = 20 × 9, et 120 = 23 × 15. 233 − 1 ÷ 3
a) Donner la décomposition de l’entier 192. 2863311530

b) Soit x et z deux entiers naturels non nuls, 233 −1 ÷4
dont les décompositions sont x = 2α ×k 2147483648

et z = 2β × m. 233 − 1 ÷ 12
Écrire la décomposition des entiers naturels 2x2 715827882,6
et z2 .  
Il affirme que 3 divise 233 − 1 et 4 divise 233 − 1
c) En examinant l’exposant de 2 dans la décompo- 
et 12 ne divise pas 233 − 1 .
sition de 2x2 et dans celle de z2 , montrer qu’il
a) En quoi cette affirmation contredit-elle le résultat
n’existe pas de couple d’entiers naturels non nuls
démontré à la question 1 ?
( x, z) tels que 2x2 = z2 . 
b) Justifier que, en réalité, 4 ne divise pas 233 − 1 .
On admet que la question 3a permet d’établir que
c) En remarquant que 2 ≡ −1 (3), montrer que, en
les trois entiers naturels x, y et z sont deux à deux
réalité, 3 ne divise pas 233 − 1.
distincts. Comme de plus, les entiers naturels x, y
d) Calculer la somme :
jouent un rôle symétrique, dans la suite, pour tout 2 3 10
S = 1 + 23 + 23 + 23 + · · · + 23 .
TP ( x, y, z), les trois entiers naturels x, y et z seront
e) En déduire que 7 divise 233 − 1.
rangés dans l’ordre suivant :
3) On considère le nombre de Mersenne 27 − 1.
x < y < z. Est-il premier ? Justifier.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 65


Préparer le bac

4) Soit l’algorithme suivant où MOD( N, k) représente 2) Soient p et q deux entiers naturels non nuls.
le reste de la division euclidienne de N par k. a) En déduire que 2 pq − 1 est divisible par 2 p − 1.
b) En déduire que si un entier k supérieur ou égal
1. Liste des variables utilisées à 2 n’est pas premier, alors Mk ne l’est pas non
2. n : entier supérieur ou égal à 3 plus.
3. k : entier supérieur ou égal à 2 3) a) Prouver que le nombre de Mersenne M11 n’est pas
4. Entrées premier.
5. Saisir n b) Que peut-on en déduire concernant la conjecture
6. Donner à k la valeur de 2 de la question 1b ?
7. Traitements
8. Tant que (MOD(2n − 1 , k) 6= 0 et PARTIE B

k 6 2n − 1) faire Le test de Lucas-Lehmer permet de déterminer si un
9. Donner à k la valeur de k + 1 nombre de Mersenne donné est premier. Ce test utilise
10. Fin Tant que la suite numérique (un ) définie par u0 = 4 et pour tout
11. Affichage entier naturel n :
12. Afficher k
√ un+1 = u2n − 2.
13. Si k > 2n − 1 Alors
14. Afficher "Cas 1" Si n est un entier naturel supérieur ou égal à 2, le test
15. Sinon permet d’affirmer que le nombre Mn est premier si, et
16. Afficher "Cas 2" seulement si, un−2 ≡ 0 ( Mn ). Cette propriété est ad-
17. Fin Si mise dans la suite.

a) Qu’affiche cet algorithme si on saisit n = 33 ? 1) Utiliser le test de Lucas-Lehmer pour vérifier que le
Et si on saisit n = 7 ? nombre de Mersenne M5 est premier.
b) Que représente le Cas 2 pour le nombre de Mer- 2) Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 3.
senne étudié ? Que représente alors le nombre k L’algorithme suivant, qui est incomplet, doit per-
affiché pour le nombre de Mersenne étudié ? mettre de vérifier si le nombre de Mersenne Mn est
c) Que représente le Cas 1 pour le nombre de Mer- premier, en utilisant le test de Lucas-Lehmer.
senne étudié ?
1. Liste des variables utilisées
45 D’après Bac (Asie - 2014) 2. u, M, n, i : entiers naturels
3. Entrées
PARTIE A 4. Saisir n > 3
5. Donner à u la valeur de 4
Pour tout entier naturel k > 2, on pose Mk = 2k − 1. 6. Traitements
On dit que Mk est le k-ième nombre de Mersenne. 7. Donner à M la valeur de ...
8. Pour i variant de 1 à ... faire
9. Donner à u la valeur de ...
1) a) Reproduire et compléter le tableau suivant, qui 10. Fin Pour
donne quelques valeurs de Mk : 11. Si M divise u Alors
12. Afficher M . . .
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 13. Sinon
Mk 3 14. Afficher M . . .
15. Fin Si
b) D’après le tableau précédent, si k est un nombre
premier, peut-on conjecturer que le nombre Mk est Recopier et compléter cet algorithme de façon à ce
premier ? qu’il remplisse la condition voulue.

66 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Approfondir

46 Nombre d’éléments 10 p − 1
2) Prouver que Np = .
Soit (E) l’ensemble des entiers naturels écrits, en base 9
3) On se propose de démontrer que si p n’est pas pre-
10, sous la forme abba où a est un chiffre supérieur ou mier, alors Np n’est pas premier.
égal à 2 et b est un chiffre quelconque. On rappelle que pour tout nombre réel x et pour tout
Exemples d’éléments de (E) : 2 002 ; 3 773 ; 9 119. entier naturel n non nul :
On cherche le nombre d’éléments de (E) ayant 11
x n − 1 = ( x − 1)( x n−1 + x n−2 + · · · + x + 1).
comme plus petit facteur premier.
1) a) Décomposer 1 001 en produit de facteurs pre- a) On suppose que p est pair et on pose p = 2q, où q
miers. est un entier naturel plus grand que 1.
b) Montrer que tout élément de (E) est divisible Montrer que Np est divisible par N2 = 11.
par 11. b) On suppose p non premier et on pose p = kq où k
2) a) Quel est le nombre d’éléments de (E) ? et q sont des entiers naturels plus grands que 1.
b) Quel est le nombre d’éléments de (E) qui ne sont En déduire que Np est divisible par Nk .
ni divisibles par 2 ni par 5 ? c) Énoncer une condition nécessaire pour que Np
3) Soit n un élément de (E) s’écrivant sous la forme soit premier.
abba. Cette condition est-elle suffisante ?
a) Montrer que : « n est divisible par 3 » équivaut à
« a + b » est divisible par 3. 49 Divisibilité par 240
b) Montrer que : « n est divisible par 7 » équivaut à p est un nombre premier supérieur ou égal à 7.
« b est divisible par 7 ». Le but de cet exercice est de montrer que l’entier natu-
4) Déduire des questions précédentes le nombre d’élé- rel n = p4 − 1 est divisible par 240, puis d’appliquer
ments de (E) qui admettent 11 comme plus petit fac- ce résultat.
teur premier.
1) Peut-on avoir p ≡ 0 (3) ?
47 Vrai ou faux ?
En analysant les autres cas modulo 3, démontrer que
1) Soit n un entier naturel supérieur à 5. n est divisible par 3.
Proposition 1 : n2 − 3n − 10 n’est jamais un nombre
2) En remarquant que p est impair, prouver qu’il existe
premier.
un entier naturel k tel que :
2) Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 3.
Proposition 2 : Pour tout entier k (2 6 k 6 n), p2 − 1 = 4k(k + 1).
le nombre n! + k n’est pas premier.
En déduire que p2 − 1 est divisible par 8 puis que n
48 Rep-unit est divisible par 16.
Un rep-unit (ou répunit) est un entier naturel dont 3) En raisonnant comme à la question 1) modulo 5, dé-
l’écriture ne comporte que des 1. Le nom provient de montrer que 5 divise n.
repated unit en anglais.
4) a) Que peut-on dire si a et b divise c et que
On se propose dans cet exercice d’étudier le problème
PGCD( a, b ) = 1 ?
suivant :
« Les nombres dont l’écriture décimale n’utilise que le b) Déduire des questions précédentes que 240 di-
seul chiffre 1 peuvent-ils être premiers ? » vise n.
Pour tout entier naturel p tel que p > 2, on pose : 5) Existe-t-il 15 nombres premiers p1 , p2 , . . ., p15 su-
Np = 1 . . . 1 où 1 apparaît p fois. périeurs à 7, tels que l’entier A ci-dessous soit un
On a alors : Np = 10 p−1 + 10 p−2 + · · · + 101 + 1. nombre premier ?
1) Les nombres N2 , N3 , N4 sont-ils premiers ?
A = p41 + p42 + · · · + p415

Chapitre AR3. Les nombres premiers 67


Approfondir

50 Nombres de Fermat PARTIE B : Divisibilité par un nombre premier


Soit n un entier naturel, on appelle nombre de Fermat Soit p un nombre premier différent de 2.
n
le nombre Fn tel que : Fn = 22 + 1. 1) Démontrer qu’il existe un entier n > 1 tel que
1) Soit k un entier naturel non nul. 4n ≡ 1 ( p ) .
a) Montrer pour tout entier naturel x que : 2) Soit n > 1 un entier naturel tel que 4n ≡ 1 ( p). On
note b le plus petit entier strictement positif tel que
x2k +1 + 1 = ( x + 1)( x2k − x2k −1 + · · · + x2 − x + 1).
4b ≡ 1 ( p) et r le reste de la division euclidienne de
b) Montrer que si m est un entier naturel impair, n par b.
2m + 1 n’est pas premier. a) Démontrer que 4r ≡ 1 ( p). En déduire que r = 0.
c) Montrer que si m est un entier naturel qui possède b) Prouver l’équivalence : 4n − 1 est divisible par p
un diviseur impair, 2m + 1 n’est pas premier. si, et seulement si, n est multiple de b.
d) En déduire que les seuls entiers naturels de la c) En déduire que b divise p − 1.
forme 2m + 1 sont les nombres de Fermat. 52 Fonctions modulo 227
2) Calculer les cinq premiers nombres de Fermat : 1) On considère l’équation (E) : 109x − 226y = 1,
F0 , F1 , F2 , F3 et F4 puis vérifier qu’ils sont premiers. où x et y sont des entiers relatifs.
3) Vérifier que pour tout entier naturel n : a) Déterminer le PGCD de 109 et 226. Que peut-on
Fn+1 = ( Fn − 1)2 + 1. en conclure pour l’équation (E) ?
En déduire PGCD( Fn ; Fn+1 ). b) Montrer que l’ensemble des solutions de (E) est
4) Montrer que, pour tout entier naturel n tel que n > 2, l’ensemble des couples de la forme :
Fn ≡ 7 (10). (141 + 226k ; 68 + 109k), où k appartient à Z.
51 Petit théorème de Fermat En déduire qu’il existe un unique entier naturel
Le but de l’exercice est d’étudier certaines propriétés non nul d inférieur ou égal à 226 et un unique en-
de divisibilité de l’entier 4n − 1, lorsque n est un entier tier naturel non nul e tels que 109d = 1 + 226e.
naturel. (On précisera les valeurs des entiers d et e.)
On rappelle la propriété connue sous le nom de petit 2) Démontrer que 227 est un nombre premier.
théorème de Fermat : 3) On note A l’ensemble des 227 entiers naturels a tels
« Si p est un nombre premier et a un entier naturel pre- que a 6 226.
mier avec p, alors a p−1 − 1 ≡ 0 ( p) ». On considère les deux fonctions f et g de A dans A
définies de la manière suivante :
PARTIE A : Quelques exemples • à tout entier de A, f associe le reste de la division
euclidienne de a109 par 227.
1) Démontrer que, pour tout entier naturel n, 4n est • à tout entier de A, g associe le reste de la division
congru à 1 modulo 3. euclidienne de a141 par 227.
2) Prouver à l’aide du petit théorème de Fermat, que a) Vérifier que g[ f (0)] = 0.
428 − 1 est divisible par 29. On donne le théorème suivant appelé petit théo-
3) Pour 1 6 n 6 4 , déterminer le reste de la division rème de Fermat :
de 4n par 17. En déduire que, pour tout entier k, le « Si p est un nombre premier et a un entier non
nombre 44k − 1 est divisible par 17. divisible par p, alors a p−1 ≡ 1 ( p). »
4) Pour quels entiers naturels n le nombre 4n − 1 est-il b) Montrer que, quel que soit l’entier non nul a de A,
divisible par 5 ? a226 ≡ 1 (227).
5) À l’aide des questions précédentes, déterminer c) En utilisant 1b, en déduire que, quel que soit l’en-
quatre diviseurs premiers de 428 − 1. tier non nul a de A, on a : g[ f ( a)] = a.
Que peut-on dire de f [( g( a)] = a ?

68 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Je teste mes connaissances

À la fin de ce chapitre, je dois être capable de :


◮ Connaître la définition exacte d’un nombre premier ◮ Décomposer un nombre en produit de facteurs premiers
◮ Déterminer si un nombre est premier ou non à l’aide du ◮ Exprimer les diviseurs d’un nombre à partir de sa décom-
critère d’arrêt position en facteurs premiers
◮ Utiliser le crible d’Ératosthène ◮ Calculer le nombre de diviseurs d’un nombre à partir de sa
◮ Utiliser le théorème de Gauss dans le cas d’un nombre décomposition en produit de facteurs premiers
premier

Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Au moins une réponse est exacte. Déterminer la (ou
les) bonne(s) réponse(s).

53 Lequel parmi ces nombres n’est pas premier ?


a 227 b 379 c 221 d 313

54 Pour établir la liste des nombres premiers inférieurs à 4 000 à l’aide du crible d’Ératosthène, on raye les
multiples des nombres premiers jusqu’à :
a 61 b 67 c 100 d 4 000

55 On considère le nombre N = n + (n + 2) + n(n + 2) avec n ∈ N. Le nombre N est premier :


a si n est impair. c pour les 4 premières valeurs impaires de n.
b pour aucune valeur de n. d si n est premier.

56 Parmi les phrases suivantes, quelles sont celles qui sont vraies ?

a Si n est un nombre premier, alors n est impair.


b Si p et q sont deux nombres premiers distincts, alors p et q sont premiers entre eux.
c Si p est premier et divise le produit ab, alors p divise a ou p divise b.
d Soit p un nombre premier. Si a ≡ p ( p), alors a est premier.

57 Parmi les phrases suivantes, quelles sont celles qui sont vraies ?

a Si n est un nombre impair, alors n est un nombre premier.


b Si p et q sont premiers entre eux, alors p et q sont des nombres premiers.
c Si p divise a ou p divise b, alors p divise le produit ab.
d Soit p un nombre premier. Si a est premier alors a ≡ p ( p).

Chapitre AR3. Les nombres premiers 69


58 Soit p un nombre premier, k et a deux entiers supérieurs à 1.
Si p divise ak , alors :
a p divise a. d p divise tout diviseur de ak .
b pk divise ak . e Il y a un diviseur de a qui divise p.
c p = ak si a est premier.

59 Le nombre 10 920 possède :


a 144 diviseurs b 64 diviseurs c 72 diviseurs d 48 diviseurs

60 Soit p, q et r trois nombres premiers.


La décomposition en produit de facteurs premiers d’un entier n est : n = p2 × q × r3 . Alors
a n possède 6 diviseurs. c n possède 18 diviseurs.
b n possède 12 diviseurs. d n possède 24 diviseurs.

61 Un nombre n possède 15 diviseurs.


a n possède exactement deux facteurs premiers. c n n’est pas nécessairement un carré.
b n peut ne posséder qu’un seul facteur premier. d n est un carré.

62 On donne l’algorithme suivant dans lequel E(x) désigne la partie entière du nombre x :

1. Liste des variables utilisées


2. A, N : entiers naturels
3. Entrées
4. Saisir A
5. Donner à N la valeur de 1
6. Traitements et affichage

7. Tant que (N 6 A) faire
 
A A
8. Si =E Alors
N N
A
9. Afficher N,
N
10. Fin Si
11. Fin Tant que
12. Donner à N la valeur de N + 1

a Cet algorithme affiche le nombre de diviseurs de A.


b Cet algorithme affiche tous les multiples de N.
c Cet algorithme affiche les diviseurs premiers de A.
d Cet algorithme affiche tous les diviseurs de A.

70 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Travaux pratiques

TP 1 Nombres premiers et théorème de Sophie Germain

1) On donne les définitions suivantes :


• Un nombre premier p de Sophie Germain est tel que p et 2p + 1 sont premiers.
• Le nombre 2p + 1 est alors appelé nombre premier sûr.
• Une suite ( p, 2p + 1, 2(2p + 1) + 1, . . . ) de nombres premiers de Sophie Germain est
appelée une chaîne de Cunningham. Chaque terme d’une telle suite, à l’exception du
premier et du dernier, est à la fois un nombre premier de Sophie Germain et un nombre
premier sûr. Le premier est un nombre de Sophie Germain, le dernier un nombre pre-
mier sûr.

a) Déterminer les premiers de Sophie Germain inférieurs à 100.


b) Démontrer, à l’aide du critère d’arrêt, que 239 est un premier de Sophie Germain et que
227 est un nombre premier sûr.
c) Déterminer une chaîne de Cunningham de 5 termes.

2) On donne le théorème suivant :


Pour tout entier n > 1, on a : n4 + 4 n’est pas premier.

a) Montrer que, pour tout entier, on a l’égalité dite de « Sophie Germain » :

n4 + 4m4 = (n2 + 2m2 + 2mn)(n2 + 2m2 − 2mn).

b) n est un entier naturel. Pour quelle(s) valeur(s) de n, n4 + 4 est-il premier ?


En déduire la véracité du théorème.
c) Démontrer que 4545 + 5454 n’est pas premier.

3) Factoriser n4 + n2 + 1. Pour quelle(s) valeur(s) de n, n4 + n2 + 1 est-il premier ?

À l’âge de treize ans, Sophie Germain lut l’histoire d’Archimède et dé-


cida de devenir mathématicienne. Luttant contre la volonté de ses pa-
rents, elle apprit les mathématiques en cachette en lisant Newton et
Euler, puis s’intéressa à la théorie des nombres à travers les ouvrages
de Legendre et Gauss. Redoutant que son travail ne soit ignoré parce
qu’elle était une femme, elle leur écrivit sous le pseudonyme de M. Le
Blanc et entretint avec eux des correspondances mathématiques durant
plusieurs années.
Elle apporta une importante avancée sur le grand théorème de Fermat
dans le cas où la puissance est un nombre premier de Sophie Germain,
c’est-à-dire qu’il n’existe pas d’entiers naturels x, y, z, tels que :
x p + y p = z p si p > 2 est un nombre premier de Sophie Germain.
Lorsque Gauss apprit la supercherie, il lui écrivit : « Mais comment
vous décrire mon admiration et mon étonnement à voir mon estimé
Marie-Sophie Germain (1776-1831) correspondant Monsieur Le Blanc se métamorphoser en cet illustre
personnage qui donne un si brillant exemple de ce que j’aurais trouvé
difficile à croire. »

Chapitre AR3. Les nombres premiers 71


Travaux pratiques

TP 2 Le système cryptographique RSA


Le nom du système RSA., provient des initiales des noms de ses inventeurs américains en
1977 : Ronald Rivest (informaticien), Adi Shamir (informaticien) et Leonard Adleman (mathé-
maticien).
A Arithmétique du système RSA
Soit p et q deux nombres premiers impairs distincts. On pose n = pq et on désigne par e un
entier tel que : 1 < e < ( p − 1)(q − 1) et e premier avec ( p − 1)(q − 1).

1) Montrer qu’il existe d unique tel que : 1 6 d < ( p − 1)(q − 1) et ed ≡ 1 [( p − 1)(q − 1)].
2) On rappelle le petit théorème de Fermat :

« Soit un nombre premier p et un entier naturel a non multiple de p, alors : a p−1 ≡ 1 ( p). »

Prouver que, pour tout m ∈ N, med ≡ m (n).

3) On choisit p = 5, q = 7 et e = 7. Calculer d.

B Envoi d’un message


Alice veut transmettre un message à Bob.
Pour cela, Bob diffuse à tout le monde (donc à Alice) les nombres n et e. Il garde pour lui les
nombres p et q qui lui permettent de calculer d pour déchiffrer un message.
Bob rend publique : n = 33 et e = 7.

Alice voudrait transmettre le mot « SALUT ».


Alice traduit chaque lettre : elle obtient pour la première m1 = 18.
A B C D E F G H I J K L M
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
N O P Q R S T U V W X Y Z
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
Alice code ensuite ces nombres avec la fonction « trappe » de Bob : f B (m) = me (n).
Pour le premier nombre : m1e ≡ c1 (n) ⇔ 187 ≡ 6 (33) d’où c1 = 6.
1) Vérifier qu’Alice envoie à Bob les nombres suivants : 06 - 00 - 11 - 26 - 13.
2) Bob décode alors ces nombres avec sa fonction « trappe inverse » : f B−1 (c) = cd (n).
Expliquer pourquoi cette fonction inverse permet de déchiffrer le message ?
3) Pour le premier nombre : c1d ≡ m1 (n) ⇔ 63 ≡ 18 (33) d’où m1 = 18.
Bob reçoit un deuxième message avec les nombres suivants :
14 − 20 − 08 − 12 − 02 − 09 − 00 − 01 − 11 − 16.
Que lui dit Alice ?
4) Authentification : Bob est-il sûr de recevoir ce message d’Alice ?
Alice dispose également d’une fonction trappe f A ( f A publique et f A−1 connue d’Alice uni-
quement).
Alice envoie à Bob un message contenant :
• ce qu’elle avait à lui dire ;
• une double signature : A, f A−1 (A).
Comment Bob peut-il s’assurer que le message reçu vient bien d’Alice ?

72 Chapitre AR3. Les nombres premiers


Travaux pratiques

Commentaires
1) Un système à clef publique :
le couple (n ; e) connu de tout un chacun permet à « tout public » de transmettre un message
à Bob ;
le couple ( p ; q ) n’est connu que de Bob et lui permet d’être le seul à pouvoir déchiffrer le
message en calculant d.
2) La sécurité du système tient pour l’essentiel dans :
• la construction de nombres premiers « grands » (on sait le faire) ;
• la difficulté de décomposer un nombre grand (300 chiffres par exemple) en produit de
deux nombres premiers.
Mais personne ne sait si une attaque du RSA qui éviterait la factorisation est impossible !

3) Les fonctions à sens unique : un système asymétrique


La fonction one-way, de Bob, f B est connue de tout le monde.
En revanche, la fonction réciproque f B−1 (m) 7→ md (n), n’est connue que de Bob et est prati-
quement impossible à calculer, sauf si l’on dispose d’une information supplémentaire (trap-
door information), d’où le nom donné à une telle fonction : fonction trappe.

C Avec des nombres plus grands


On choisit deux nombres premiers plus grand : p = 41 et q = 53.
1) a) Calculer n et ( p − 1)(q − 1).
b) On choisit e = 1 427. Montrer que e est premier avec ( p − 1)(q − 1) à l’aide de l’algorithme
d’Euclide. En remontant cet algorithme, en déduire d.
2) Bob rend publique n = 2 173 et e = 1 427.
Alice voudrait transmettre le message « Help ! ».
Alice traduit chaque lettre à l’aide du code ASCII (prononcé « aski ») obtenant les nombres
de trois chiffres suivants :

H e l p espace !
072 101 108 112 032 033

Alice code ensuite ces nombres avec la fonction « trappe » de Bob : f B (m) = me (n).
Pour H, elle recherche m1e ≡ c1 (n) ⇔ 721 427 ≡ ? (2 173).
Inutile de s’acharner avec la calculatrice, elle se montrera incapable du calcul de 721 427
modulo 2 173. On a recours alors à une méthode dite d’exponentiation modulaire rapide.
a) Montrer que e = 1 427 s’écrit 210 + 28 + 27 + 24 + 2 + 1.
10 8 7 4
b) Montrer alors que : m1 427 = m2 × m2 × m2 × m2 × m2 × m.
c) On calcule ensuite les restes successifs a1 , a2 , . . ., a10 par la division par 2 173 de :
2 3 4 10
m, m2 , m2 , m2 , m2 , . . ., m2 .
Montrer alors que a10 × a8 × a7 × a4 × a1 × a0 ≡ c1 (2 173).
d) On propose le programme suivant pour coder le message d’Alice.
Ce programme calcule successivement les restes a1 , a2 ,. . ., a10 .
On range alors les dix restes dans une liste L1 .
Avant de lancer le programme, on a rentré dans une liste L2 les coefficients des puissances
de 2 de 1 427 : L2 = (1, 1, 0, 0, 1, 0, 0, 1, 1, 0, 1).
On cherche ensuite le reste du produit S des ai où le rang i dans L2 n’est pas nul.

Chapitre AR3. Les nombres premiers 73


Travaux pratiques

1. Liste des variables utilisées


2. m, A, n, I, S : entiers
3. L1 , L2 : listes
4. Entrées
5. Saisir n,m
6. Effacer L1
7. Donner à A la valeur de reste de m par n
8. Donner à L1 (1) la valeur de A
9. Traitements
10. Pour I variant de 2 à 11 faire
11. Donner à A la valeur de reste de A2 par n
12. Donner à L1 ( I ) la valeur de A
13. Fin Pour
14. Donner à S la valeur de L1 (1) × L2 (1)
15. Pour I variant de 2 à 11 faire
16. Si L2 ( I ) 6= 0 Alors
17. Donner à S la valeur de S × L1 ( I )
18. Donner à S la valeur de reste de S par n
19. Fin Si
20. Fin Pour
21. Affichage
22. Afficher S

Montrer que si l’on rentre n = 2 173 et m = 72, on trouve : c1 = 966.


Coder alors l’ensemble du message d’Alice.

Système d’authentification, fabriqué par la société RSA Security.

Récréation, énigmes
Recherche d’un PGCD
Trouver le PGCD de 337 − 3 et de 1 221.
(Note : il y a du Fermat dans l’air ! !)

74 Chapitre AR3. Les nombres premiers


PRÉPARER LE BACCALAURÉAT
Présentation de l’épreuve
Durée : 4 heures Coefficient : 9. L’épreuve comporte 3 à 5 exercices indépendants, notés sur 3 à 10 points.
Ces exercices abordent les connaissances envisagées dans le programme. Certains vous demanderont une restitu-
tion organisée de connaissances (la rédaction d’une démonstration figurant au programme), d’autres l’application
directe de résultats ou de méthodes. Enfin, certaines questions ouvertes pourront amener à l’étude d’une situation
conduisant à choisir un modèle simple, à émettre une conjecture, à expérimenter, à formuler un raisonnement.

Conseils
La veille de l’épreuve
Pensez à préparer : votre calculatrice (piles neuves et en mode Examen – à partir de 2018), une règle, un compas,
plusieurs stylos de couleurs différentes (attention à ne pas utiliser le rouge) et une bouteille d’eau.
Les 5 premières minutes
Quand vous recevez le sujet, lisez bien les indications de la première page et vérifiez le nombre de pages, la quantité
d’exercices et les points associés. L’exercice portera la mention « obligatoire » ou « spécialité ». Lisez une première
fois les énoncés et choisissez dans quel ordre vous allez faire les exercices : par ordre croissant de difficulté (pour
vous).
Au cours de l’épreuve
Lisez attentivement les énoncés. Si vous n’arrivez pas à résoudre la question, ne perdez pas de temps : allez à la
question suivante ou à un autre exercice. Vous pourrez revenir à cette question plus tard. Changer de page pour un
nouvel exercice et laisser de l’espace pour revenir à une question non traitée.
Les 10 dernières minutes
Quand vous avez terminé, relisez votre copie. La qualité de la rédaction, la clarté et la précision de votre raisonne-
ment seront prises en compte dans l’appréciation de votre copie. Soignez votre écriture. Encadrez les résultats.
Vérifiez que vous avez bien indiqué votre nom dans le cartouche et que toutes vos pages sont dans la chemise.

Des problèmes et QCM pour préparer le bac


Ce chapitre regroupe un ensemble d’activités qui utilisent les notions de différents chapitres et permettent de
développer les compétences utiles pour le bac :
consolider vos connaissances et les organiser ;
mettre en œuvre une recherche de façon autonome ;
mener des raisonnements ;
avoir une attitude critique vis-à-vis des résultats obtenus ;
communiquer à l’écrit.

Problèmes ouverts
Les problèmes ouverts se définissent comme des « énoncés courts qui n’induisent ni la méthode, ni la solution ». Il
est possible de s’engager dans des essais, des conjectures, des projets de résolution, des contre-exemples.
Problèmes de synthèse
Ils font appel à des notions étudiées dans différents chapitres avec des questions qui s’enchaînent. Ils permettent
de réactiver un ensemble de connaissances et d’établir des liens entre les chapitres.
QCM de synthèse
Ils permettent de vérifier l’acquisition des connaissances et des raisonnements en s’affranchissant de la rédaction.

PRÉPARER LE BACCALAURÉAT 75
PROBLÈMES OUVERTS
1 D’après Irem Lyon 8 Est-il vrai qu’un entier naturel qui a un nombre
On distribue des bonbons à n enfants placés en cercle impair de diviseurs est un carré parfait ?
en tournant toujours dans le même sens : on donne un
9 Soit a, b et c trois nombres premiers strictement
bonbon à un enfant, on passe le suivant, on donne un
supérieurs à 3.
bonbon au troisième, on passe les deux suivants, on
Le nombre a2 + b2 + c2 peut-il être premier ?
donne un bonbon au sixième, etc.
Pour quelles valeurs de n les enfants auront-ils tous au 10 Les côtés d’un terrain triangulaire mesurent
moins un bonbon ? 132 m, 156 m et 204 m. On veut planter des choux sur
son pourtour de façon qu’il y ait un chou à chaque som-
2 Dans le vivarium d’un zoo, vivent des caméléons
met du triangle et que les choux soient régulièrement
de couleurs unies : 13 oranges, 15 verts et 17 bruns. Lors
espacés d’un nombre entier de mètres.
d’une visite à ces grands lézards, Ali observe un curieux
Combien de choux au minimum doit-on planter ?
phénomène : lorsque deux caméléons de couleurs dis-
tinctes se croisent, ils prennent la troisième couleur. 11 Trois navires partent régulièrement d’un même
Comment organiser les rencontres pour que la popula- port : l’un tous les huit jours, l’autre tous les dix jours et
tion de caméléons soit unicolore ? le dernier tous les quinze jours.
Sachant qu’ils ont quitté le port ensemble un 11 mai,
3 En choisissant cinq entiers distincts au hasard, est-
quelle est la date du prochain départ commun ?
on sûr qu’à chaque fois la somme de trois d’entre eux
est un multiple de 3 ? 12 Soit un entier dont l’écriture a entre 4 et 6 chiffres
3x + 1 parmi 1, 3, 7 et 9 présents chacun au moins une fois.
4 Soit la fonction f : x 7→ .
x+1 Cet entier peut-il être divisible par 7 ?
Sa courbe représentative a-t-elle des points à coordon-
nées entières ? Si oui, les caractériser. 13 Existe-t-il un couple d’entiers naturels ( a ; b ) tel
a3 + 1
que le quotient soit un entier naturel ?
5 Les entiers naturels non nuls x, y, z sont les lon- ab − 1
gueurs des côtés d’un triangle ABC. 14 Crible de Matiassevitch
Démontrer que si le triangle ABC est rectangle en A
Soit a et b deux entiers naturels supérieurs à 2.
alors l’une au moins des longueurs de l’un des côtés
Dans un repère orhogonal, on place les points
est un multiple de 5.
A(− a ; a2 ), B(b ; b2 ) et M (0 ; m) le point d’intersec-
6 Un théâtre pratique deux tarifs : 19 e pour les tion de la droite ( AB) avec l’axe des ordonnées.
abonnés et 29 e pour les autres. Conjecturer l’ensemble des valeurs que m ne peut pas
À la fin d’une représentation, la caissière a égaré les prendre, à l’exception de 0 et de 1.
souches des billets mais elle est sûre d’avoir fait 818 e Démontrer cette conjecture.
de recette. Aider la caissière à retrouver la répartition
des tickets vendus pour rendre compte au gérant.
9
7 La figure ci-dessous est formée de trois carrés.
8
L’unité de mesure est le cm et les mesures des côtés des
7
carrés sont des entiers naturels.
6
16 cm
5
16 cm
4
3
2
Quelles sont les mesures des côtés des carrés sachant 1
que l’aire de la figure est divisible par 10 et inférieure à
5 000 cm2 ? −3 −2 −1 1 2 3

76 PROBLÈMES OUVERTS
15 L’ADN est une séquence de nucléotides dont les 20 Un message codé en binaire est transmis via un
quatre bases essentielles sont l’adénine (1), la thymine réseau. À chaque étape du réseau, la probabilité qu’un
(2), la guanine (3) et la cytosine (4). bit (0 ou 1) soit transmis sans erreur est 0, 01.
La matrice de transition suivante représente les proba- Quelle est la probabilité qu’un octet (huit bits consécu-
bilités de successions des quatre bases : tifs) soit transmis sans erreur ?
 
0, 3 0, 21 0, 29 0, 2 21 En temps normal, l’équilibre de deux substances
A et B présentes dans le corps d’un koala garantit sa
 
0, 17 0, 3 0, 3 0, 23
 
0, 25 0, 2
 0, 3 0, 25  bonne santé. Mais chez un koala malade, les quantités
0, 32 0, 3 0, 08 0, 3 de A et B fluctuent et l’on doit injecter chaque mois une
quantité q en mg par litre de sang de substance A.
Donner les successions la moins et la plus probables.
Ainsi, d’un mois n à l’autre, les quantités en mg par litre
16 Un agent fait sa ronde autour d’un parc de forme de sang, an (A) et bn (B), sont régies par l’égalité :
hexagonale. À chaque angle, il lance un dé : si c’est pair, ! ! ! !
il continue dans le même sens ; sinon, il change de sens. a n+1 0, 3 0, 7 an q
= + .
Un être mal intentionné, qui connaît la combine, a-t-il bn+1 −0, 2 1, 3 bn 0
plutôt intérêt à vouloir entrer dans le parc par un en- Pour guérir le koala, il faut stabiliser la quantité de sub-
droit plutôt qu’un autre ? stance B autour de 1 000 mg par litre de sang.
17 Soit deux suites de matrices (Un ) et (Vn ) définies, Quelle quantité q de substance A faut-il injecter chaque
pour tout n ∈ N, par : mois au koala pour y parvenir ?

Un+1 = 0, 8Un + 3 et Vn+1 = −0, 6Un + 1, 25Vn + 4 22 Un réseau de lignes de bus qui relie cinq villages
A, B, C, D et E est représenté par un graphe dont la
Les suites (Un ) et (Vn ) sont-elles convergentes ? Si oui, matrice est, avec les villes dans l’ordre alphabétique :
déterminer à quelles conditions, exprimées en fonction  
des matrices initiales U0 et V0 . 0 1 0 1 0
 
1 0 0 1 0
18 Après le débat de l’entre-deux-tours, un candi-  
M=
0 0 0 0 1
dat à la présidence voit sa cote de popularité évoluer 


1 1 0 0 0
chaque jour de la façon suivante :
0 0 1 0 0
3 % de ses partisans deviennent ses détracteurs ;
3,5 % de ses détracteurs deviennent ses partisans. Par exemple, m12 = m21 = 1 signifie que les villages A
Le candidat a recueilli 41 % des suffrages au premier et B sont directement reliés et m13 = m31 = 0 que les
tour. Peut-il espérer l’emporter dans une semaine ? villages A et C ne sont pas directement reliés.
Quels villages ne sont pas reliés en au plus cinq arrêts ?
19 Chococam, une entreprise de barres chocolatées,
lance une opération commerciale en glissant dans 23 La firme FEZ lance une campagne de publi-
chaque paquet le poster d’une équipe ayant fini sur le cité pour augmenter les ventes d’un produit qu’elle
podium de la coupe d’Afrique des Nations. commercialise et que seulement 30 % des clients lui
On admet qu’il y a assez de paquets sur le marché pour achètent. Elle apprend qu’au bout d’une semaine :
considérer que les posters sont toujours équirépartis. 20 % des clients qui achetaient à la concurrence
1) Chococam matraque qu’en achetant six paquets, on achètent maintenant chez FEZ ;
a trois chances sur quatre d’avoir les trois posters. 10 % des clients qui achetaient chez FEZ achètent
Chococam fait-elle de la publicité mensongère ? maintenant à la concurrence.
2) Un client peut-il être sûr d’obtenir les trois posters ? On suppose que le comportement des clients ne change
Si oui, déterminer le nombre de paquets qu’il doit pas. La campagne de FEZ fonctionnera-t-elle ? Si oui,
acheter au minimum. déterminer à partir de combien de semaines.

PROBLÈMES OUVERTS 77
PROBLÈMES DE SYNTHÈSE
(
Pour les exercices 1 et 2 relatifs au chiffrement de 3x1 + x2 ≡ 3x1′ + x2′ [26]
a) Montrer que .
Hill, on utilisera la table de correspondance suivante. 5x1 + 2x2 ≡ 5x1′ + 2x2′ [26]
( (
x1 ≡ x1′ [26] x1 = x1′
A B C D E F G H I J K L M b) En déduire que puis .
x2 ≡ x2′ [26] x2 = x2′
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 3) On souhaite décoder DP pour revenir! à DP.
N O P Q R S T U V W X Y Z 2 −1
a) Vérifier que C −1 = .
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 −5 3
   
b) Calculer y1 y2 = 3 15 C −1.
1 D’après Bac (Antilles-Guyane - septembre 2013) (
  x1 ≡ y1 [26]
PARTIE A c) Calculer x1 x2 tels que .
x2 ≡ y2 [26]
On considère l’algorithme suivant : 4) On cherche à généraliser
  une
 procédure
 de décodage
pour passer de z1 z2 à x1 x2 .
1. A et X sont des entiers    
Soit y1′ y2′ = z1 z2 C −1.
2. Saisir un entier positif A (
3. Affecter à X la valeur de A
  x1 ≡ y1′ [26]
Soit x1 x2 telle que .
4. Tant que X supérieur ou égal à 26 x2 ≡ y2′ [26]
(
5. Affecter à X la valeur X - 26 3x1 + x2 ≡ z1 [26]
Montrer que .
6. Fin du tant que 5x1 + 2x2 ≡ z2 [26]
7. Afficher X 5) Conclure et décoder QC.

2 D’après Bac (Centres Étrangers - 2014)


1) Qu’affiche l’algorithme si on saisit : a) 3 ? b) 55 ?
2) Pour un entier saisi quelconque, que représente le ré- PARTIE A
sultat fourni par l’algorithme ? On donne les matrices :
! ! ! !
4 1 2 −1 x1 y1
A= , B= ,X= et Y = .
PARTIE B 3 2 −3 4 x2 y2
On code un bloc de deux lettres selon la procédure sui- 1) Calculer la matrice 6A − A2 .
vante où x1 , x2 , y1 , y2 , z1 et z2 sont toujours des entiers 2) En déduire que A est inversible et déterminer les
naturels inférieurs à 25.   réels α et β tels que A−1 = αI + βA.
On associe au bloc la matrice x1 x2 où x1 et x2 3) Vérifier que : B = 5A−1 .
sont fournispar la table
 de correspondance.
 4) Démontrer que si AX = Y, alors 5X = BY.
On calcule y1 y2 = x1 x2 × C
! PARTIE B
3 1
où C = est appelée la matrice de codage. On code deux lettres selon la procédure suivante : !
5 2
( x1
    z1 ≡ y1 [26] On associe aux deux lettres la matrice X = où
y1 y2 donne z1 z2 telle que . x2
z2 ≡ y2 [26] x1 et x2 sont fournis
  ! par la table de correspondance.
z1 z2 est transformée en un bloc de deux lettres y1
X donne Y = telle que Y = AX.
en utilisant la table de correspondance. y2
!
r1
Y donne R = où r1 et r2 sont les restes de la
1) Soit l’exemple
 suivant
 où le blocRE est 
codé en DP : r2
RE 7→ 17 4 7→ 55 93 7→ 3 15 7→ DP division euclidienne par 26 de y1 et y2 .
   
Justifier l’obtention de 55 93 puis 3 15 . Les entiers r1 et r2 donnent alors les deux lettres
    codées par la table!de correspondance.
2) Soit x1 x2 et x1′ x2′ deux matrices qui ! !
14 76 24
  Exemple : OU 7→ 7→ 7→ 7→ YE
donnent z1 z2 par la procédure de codage. 20 82 4

78 PROBLÈMES DE SYNTHÈSE
On admet que 21 est l’unique entier k tel que : 4) On admet l’existence, c’est-à-dire que toute fraction
0 6 k 6 25 et 5k ≡ 1 [26]. irréductible existe dans l’arbre.
On veut montrer l’unicité, c’est-à-dire montrer
1) Coder le mot ET. (
qu’aucune fraction n’apparaît plus d’une fois dans
5x1 = 2y1 − y2
2) Démontrer que : . l’arbre.
5x2 = −3y1 + 4y2 a a′
a) Soit deux fractions et ′ de l’arbre.
3) En utilisant la(question 3 de la partie A, établir que : b b
x1 ≡ 16y1 + 5y2 [26] a a + a′ a′
. Démontrer que < < .
b b + b′ b′
x2 ≡ 15y1 + 6y2 [26] b) En déduire l’unicité.
4) Décoder le mot QP.

PARTIE B : Représentation matricielle


3 Arbre de Stern-Brocot
Étant donné que l’arbre représente chaque nombre de
L’arbre de Stern-Brocot est une représentation de tous
manière unique, il existe un seul chemin qui mène à une
les rationnels strictement positifs, sous forme de frac-
fraction irréductible donnée. Si on appelle G et D les
tions irréductibles.
branches de l’arbre qui vont respectivement à gauche
Il a été découvert presque simultanément par le mathé-
et à droite, on peut traduire tout chemin par un mot.
maticien allemand Moritz Stern et l’horloger français
1) a) Déterminer la fraction associée au mot GDG.
Achille Brocot. 5
a 0 a′ 1 b) Déterminer le mot associé à la fraction .
Initialement, on pose = = 0 et ′ = = +∞. 3
b 1 b 0 a a′
Ensuite, on répète à l’infini le procédé suivant : 2) Soit deux fractions de l’arbre et ′ et les matrices
! ! b b
a + a′ a a′ a a′ 1
« Insérer entre et .» M= et U = .
b + b′ b b′ b b′ 1
Ainsi, après trois étapes, l’arbre est : Déterminer les matrices ! Ĝ et D̂ telles que : !
1 a a + a′ a + a′ a′
M Ĝ = et M D̂ = .
1 b b + b′ b + b′ b′
!
a a
3) On identifie la fraction à la matrice .
1 2 b b
2 1 a) Calculer Ĝ D̂ ĜU. À quoi cela correspond-il ?
b) D’après
! le résultat de la question 1b, exprimer
1 2 3 3 5
comme produit de facteurs Ĝ, D̂ et U.
3 3 2 1 3
PARTIE A : Irréductibilité et unicité 4) Démontrer que, pour tout n ∈ N :
a) D̂ n U est associée à n + 1 ;
1) a) Construire l’arbre jusqu’à l’étape 4. b) Ĝ n U est associée à l’inverse de n + 1.
b) Écrire dans l’ordre croissant toutes les fractions 4 D’après Bac (Asie - 2015)
obtenues de l’étape 0 à l’étape 4. On dit qu’un entier naturel non nul N est un nombre
2) Rappeler la définition d’une fraction irréductible. triangulaire s’il existe un entier naturel n tel que :
a a′
3) On souhaite démontrer par récurrence que si et ′ N = 1 + 2 + . . . + n.
b b
sont deux fractions consécutives à la n-ième étape, Par exemple, 10 est triangulaire car 10 = 1 + 2 + 3 + 4.
alors a′ b − ab ′ = 1. Le but de ce problème est de déterminer des nombres
a) Vérifier la propriété au rang 0. triangulaires qui sont les carrés d’un entier.
b) Supposons la propriété vraie au rang p. Calculer :
a(b + b ′ ) − b ( a + a′ ) et ( a + a′ )b ′ − (b + b ′ ) a′ . On rappelle que, pour tout entier naturel non nul n :
En déduire que la propriété est héréditaire.
n ( n + 1)
c) Utiliser le théorème de Bézout pour conclure. 1+2+...+n = .
2

PROBLÈMES DE SYNTHÈSE 79
PARTIE A : Nombres triangulaires carrés 5 Un code d’entrée d’immeuble noté abcdk est
constitué de cinq chiffres décimaux :
1) Montrer que 36 est un nombre triangulaire, et qu’il les quatre premiers chiffres a, b, c, d forment l’identi-
est aussi le carré d’un entier. fiant de chaque locataire ;
2) a) Montrer que le nombre 1 + 2 + . . . + n est le carré le cinquième chiffre k est une clé de contrôle.
d’un entier si, et seulement si, il existe un entier Lorsqu’un code est tapé au clavier, un ordinateur fait
naturel p tel que : n2 + n − 2p2 = 0. un test puis un autre si le premier est réussi :
b) En déduire que le nombre 1 + 2 + . . . + n est le
TEST1 : vérification de la validité du code.
carré d’un entier si, et seulement si, il existe un
TEST2 : authentification d’un locataire.
entier naturel p tel que : (2n + 1)2 − 8p2 = 1.
Voici l’algorithme de TEST 1 (où a%b donne le reste de
la division euclidienne de a par b).
PARTIE B : Étude d’une équation diophantienne
On considère (E) l’équation diophantienne :
1. A est une matrice carrée d’ordre 2
x2 − 8y2 = 1 2. U est une matrice ligne de taille 2
où x et y désignent deux entiers relatifs. 3. V est une matrice colonne de taille 2
1) Donner deux couples d’entiers naturels inférieurs à 4. a, b, c, d, r, k sont!entiers naturels
2
10 qui sont solution de (E). 5. U prend la valeur
3
2) Démontrer que, si ( x ; y) est solution de (E), alors x  
et y sont premiers entre eux. 6. V prend la valeur 1 2
7. Afficher "Entrez votre code :"
PARTIE C : Lien avec le calcul matriciel ! 8. Saisir a, b, c, d, k
3 8
!
Soit deux entiers relatifs x et y, la matrice A = a b
1 3 9. A prend la valeur
! ! c d
x ′ x 10. r prend la valeur V*A*U+k
et deux entiers relatifs x ′ et y′ tels que =A .
y′ y 11. Si R%7=0 alors TEST2
1) Exprimer x ′ et y′ en fonction de x et de y.
2) Déterminer la matrice A−1 , puis exprimer x et y en 1) Tester l’algorithme avec le code 49173.
fonction de x ′ et y′ . Est-ce un code valide ?
3) Démontrer que ( x ; y) est solution de (E) si et seule- 2) Soit un code abcdk et n = 2a + 3b + 4c + 6d + k.
ment si ( x ′ ; y′ ) est solution de (E). Démontrer que si le code est valide, alors n ≡ 0 [7].
4) On définit les suites ( xn ) et (yn ) par !
x0 = 3 et y0!= 1 3) Un locataire entre le code 14135 qui est refusé.
xn+1 xn
et, pour tout entier naturel n, =A . Cependant, il n’est pas sûr du premier chiffre.
yn+1 yn
a) Déterminer un chiffre z tel que 2z ≡ 3 [7].
On admet que, pour tout n ∈ N, xn et yn sont des
b) Retrouver le premier chiffre du code du locataire.
entiers naturels.
4) Un autre locataire intervertit les 2e et 3e chiffres de
Démontrer par récurrence que, pour tout n ∈ N, le
son code. Pourra-t-il entrer ?
couple ( xn ; yn ) est solution de (E).
5) Un troisième locataire entre un code en se trompant
PARTIE D : Retour au problème initial sur le premier chiffre mais la porte s’ouvre quand
À l’aide des parties précédentes, déterminer un nombre même.
triangulaire supérieur à 2 015 qui est le carré d’un entier. Expliquer comment cela est possible.

80 PROBLÈMES DE SYNTHÈSE
QCM BILAN
Pour chaque question, déterminer la ou les réponse(s) exacte(s). Justifier.

1 On considère dans l’ensemble des entiers relatifs l’équation : x2 − x + 4 ≡ 0 [6].

a Toutes les solutions sont des entiers pairs.


b Il n’y a aucune solution.
c Les solutions vérifient x ≡ 2 [6].
d Les solutions vérifient x ≡ 2 [6] ou x ≡ 5 [6].

2 On se propose de résoudre l’équation (E) : PGCD(3n + 4 ; 4n + 3) = 7.

a Les solutions de (E) sont de la forme n ≡ 0 [7].


b Les solutions de (E) sont de la forme n ≡ 1 [7].
c Les solutions de (E) sont de la forme n 6≡ 1 [7].
d L’équation (E) n’a pas de solution.

3 On se propose de résoudre l’équation (E) : 24x + 34y = 2, où x et y sont des entiers relatifs.

a Les solutions de (E) sont toutes de la forme : ( x ; y) = (34k − 7 ; 5 − 24k), pour k ∈ Z.


b L’équation (E) n’a aucune solution.
c Les solutions de (E) sont toutes de la forme : ( x ; y) = (17k − 7 ; 5 − 12k), pour k ∈ Z.
d Les solutions de (E) sont toutes de la forme : ( x ; y) = (−7k ; 5k), pour k ∈ Z.

4 On considère les deux nombres n = 1 789 et p = 1 7892 017 . On a alors :

a n ≡ 4 [17] et p ≡ 0 [17]. c p ≡ 4 [17].


b p est un nombre premier. d p ≡ 1 [17].

5 Soit le nombre An = 2n + 3n + 4n + 5n + 6n pour n ∈ N. On a alors :

a A2 017 ≡ 3 [17]. c A2 017 ≡ 5 [17].


b A2 017 ≡ 4 [17]. d A2 017 ≡ 6 [17].

6 Laquelle, parmi les phrases suivantes, est incorrecte.

a Si PGCD( a; b ) = 1 alors, PGCD( a2 ; b2 ) = 1.


b Si ( a2 + ab − b2 )2 = 1 alors, a et b sont premiers entre eux.
c 25 037 n’est pas un nombre premier.
d x2 + x + 1 ≡ 0 [7] si, et seulement si x ≡ 2 [7].

7 Soit a et b deux nombres premiers entre eux.

a a + b et 2ab sont premiers entre eux.


b a2 et b2 sont premiers entre eux.
c a + b et a2 − ab + b2 sont premiers entre eux ou divisibles par 3.
d Il existe un couple ( a ; b ) tel que a + b et a2 − ab + b2 sont divisibles par 6.

QCM BILAN 81
8 On lance une pièce équilibrée et on veut obtenir au moins quatre fois consécutives le même résultat.
On a plus d’une chance sur deux d’y parvenir à partir d’un nombre de lancers égal à :
a 5 b 11 c 17 d 23
! ! ! !
0, 5 0, 45 0, 2 0, 24
9 Une matrice de transition M vérifie : M = et M = .
0, 5 0, 55 0, 8 0, 76
Alors M2 est égale
! à: ! ! !
2/3 1/6 0, 64 0, 0784 4/9 3/7 0, 66 0, 17
a b c d
1/3 5/6 0, 36 0, 9216 5/9 4/7 0, 34 0, 83

10 Dans un repère orthonormé


! de l’espace, soit deux plans!P : 2x + 3y + 4z = 5 et Q : x + 2y + 7z = 1.
2 3 2 −3
Soit la matrice A = et son inverse A−1 = . L’intersection des deux plans est :
1 2 −1 2
a vide c une droite d’équation cartésienne :

 x = −2t + 1

y = 3t − 2 pour t ∈ R


z=t
b une droite d’équation cartésienne : d une droite d’équation cartésienne :
 
 x = 2t − 1
  x = 13t + 7

y = −3t + 2 pour t ∈ R y = −10t − 3 pour t ∈ R

 

z=t z=t

11 Si A et B sont deux matrices carrées non nulles d’ordre n telles que AB = λIn où λ ∈ R, alors :
a il existe λ tel que A n’est pas inversible c pour tout λ 6= 0, A−1 = B
1
b pour tout λ 6= 0, B−1 = A d pour tout λ, BA = λIn
λ
 
1 1 2a
Soit la matrice A = 2 1 . Déterminer la valeur de a pour laquelle la matrice n’est pas inversible.
 
12 1
1 1 3a
1
a a=1 b a = 0, 5 c a= d a=0
3

13 Une marche aléatoire entre trois états A, B et C est définie par le graphe suivant :

0,1
0,7 0,6
0,3 A B C 0,6
0,3 0,4

L’état initial est l’état A. La probabilité d’être dans l’état B à l’étape 5 vaut à 10−3 :
a 0,151 b 0,334 c 0,343 d 0,353

14 A et B sont deux usines. Chaque année, 44 % des ouvriers de A rejoignent B et 4 % des ouvriers de B
rejoignent A. Aujourd’hui, A et B ont 3 000 ouvriers chacune mais dans un futur lointain :
a A n’aura plus d’ouvriers c B comptera environ 2 750 ouvriers
b la répartition sera la même d A comptera environ 11 ouvriers

82 QCM BILAN
MATRICES

1
Matrices : opérations

Connaissances nécessaires à ce chapitre


◮ Utiliser la notation indicielle ◮ Résoudre un système linéaire d’équations

Auto-évaluation
Des ressources numériques pour préparer
le chapitre sur manuel.sesamath.net @
1 Dans la gravure La Melancolia d’Albrecht Dürer, 2
on peut voir le tableau de 4 lignes et de 4 colonnes sui- 1) Résoudre
( les systèmes linéaires
( suivants :
vant : 5x + 2y = −4 12x + 15y = 112, 5
a) c)
7x + 3y = 6 8x + 10y = 75
( (
3x − 9y = −1 2x + y = 5
b) d)
−2x + 6y = 1 3x + 2y = 7
2) Que peut-on dire des tableaux suivants ?

5 2 3 −9
7 3 −2 6
On écrit un système correspondant à ce tableau où le
12 15 2 1
second membre est toujours égal à 34 :
8 10 3 2



 16x + 3y + 2z + 13t = 34
On se place dans un repère du plan.

 5x + 10y + 11z + 8t = 34 3

 9x + 6y + 7z + 12t = 34 1) Démontrer que les droites (d′ ) : x + y=3, (d) : x =2

et (d′′ ) : y=2x − 3 sont concourantes.

 4x + 15y + 14z + t = 34
2) Soit trois points A(1 ; 1), B(7 ; 1) et C (3 ; 3).
1) Vérifier que (1 ; 1 ; 1 ; 1) est solution de ce système.
Déterminer les coordonnées du centre de gravité du
2) Soit ai,j le coefficient situé dans la i-ième ligne et la
triangle ABC.
4 4
j-ième colonne. Montrer que ∑ ai,i = ∑ a5−i,i .
i =1 i =1 4 Déterminer le polynôme P de degré 2 vérifiant
3) La i-ième ligne du tableau devient la i-ième colonne
les conditions données.
d’un nouveau tableau.
1) P(0) = −1, P(0, 5) = 1 et P(−2) = 1.
Écrire le nouveau système correspondant où le
2) P(1) = 1, P′ (1) = 1 et P(−1) = 0.
second membre est toujours égal à 34.

➤➤➤ Voir solutions p. 151

83
Activités d’approche

ACTIVITÉ 1 Notion de matrice


Dans le tableau à double entrée ci-dessous figurent les quantités de quatre types de produits
(sandwichs, burgers, pizzas, kebabs) commandées quotidiennement par le gérant d’un snack
chez trois fournisseurs (Macrofood, Producoin et Oresto) au cours du premier trimestre.
sandwichs burgers pizzas kebabs
Macrofood 25 20 20 45
Producoin 10 10 0 20
Oresto 5 5 10 15

Partie A : Former une matrice


En plaçant les nombres tels qu’ils sont disposés dans le tableau entre deux grandes parenthèses,
on forme un objet mathématique qu’on appelle matrice. On nomme cette matrice A.
 
25 20 10 45
A = 10
 
10 0 20
5 5 20 15

1) La taille d’une matrice est donnée sous la forme : nombre de lignes × nombre de colonnes.
Déterminer la taille de la matrice A.
2) On note aij et on appelle coefficient le nombre situé dans la i-ième ligne et la j-ième colonne.
Quel est le coefficient a21 ? À quoi correspond t-il ?
3) Faire un second tableau qui présente les mêmes informations que le premier en permutant
les lignes et les colonnes. Écrire la matrice A′ correspondante.
A′ est appelée transposée de A et on la note AT .
4) À quel coefficient de A le coefficient a′ij de A′ est-il égal ?

Partie B : Opérer avec les matrices


Dans toute la suite, on considère que les lignes des matrices sont associées aux fournisseurs et
les colonnes aux produits.

1) Au 2e trimestre, le gérant augmente de 40 % les quantités commandées au 1er trimestre.


a) Sur le modèle de la matrice A, écrire la matrice B correspondante aux nouvelles données.
b) Écrire la matrice donnant le nombre de produits commandés chez Macrofood.
Donner sa taille.
c) Écrire la matrice donnant le nombre de sandwichs commandés chez chaque fournisseur.
Donner sa taille.
2) Écrire la matrice C représentant les quantités commandées au 1er semestre.
Comment peut-on obtenir C à partir de A et B ?
3) Au 3e trimestre, le gérant diminue de 20 % les quantités commandées au 1er trimestre.
a) Écrire la matrice D correspondant aux nouvelles données.
b) Déterminer la matrice E représentant la quantité moyenne de produits commandés par
mois chez chaque fournisseur.
Comment peut-on obtenir cette matrice E à partir des matrices C et D ?

84 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Activités d’approche

ACTIVITÉ 2 Produit de deux matrices


Pour rejoindre leur spot de surf à Lacanau, trois Avion Train Voiture
amis (Ulrich, Manolo et Jules) passent chacun un Ulrich 0 6 1,5
certain temps (en heures) dans différents moyens de Manolo 1,5 0 0,3
transports conformément au tableau ci-contre. Jules 1 1 0,1

Ci-après, la matrice T représente les temps du tableau et la matrice colonne V la vitesse moyenne
(en km · h−1 ) de chaque moyen de transport (de haut en bas : avion, train, voiture).
   
0 6 1, 5 750
T = 1, 5 0 0, 3 V = 210
   

1 1 0, 1 90
1) a) Déterminer la distance totale parcourue par chaque ami et inscrire les résultats dans une
matrice colonne D (de haut en bas, Ulrich, Manolo et Jules).
b) Exprimer le coefficient dij de D en fonction des coefficients des matrices T et V.
On dit que la matrice D est le produit de la matrice T par la matrice V. On note D = TV.
2) À partir du tableau ci-contre qui donne l’impact CO2 Impact CO2 Prix
(en kg) et le prix (en e) pour une heure passée dans Avion 111 172,5
chaque moyen de transport, on souhaite calculer l’im- Train 0,546 33,6
pact et le prix du trajet de chacun des amis. Voiture 1,035 5,4
a) Écrire la matrice M de taille 3 × 2 correspondant au tableau ci-dessus.
b) Calculer la matrice produit TM en fusionnant le produit de T par la première colonne
de M, puis le produit de T par la deuxième colonne de M.
c) Qui a fait le trajet le plus économique ? le plus écologique ?
3) a) On utilise un tableur (voir ci-dessous). Quelle formule doit-on inscrire dans la cellule D4
et étendre dans la plage de couleur bleu pour retrouver les résultats précédents ?

A B C D E F
1 750 111 172,5
2 210 0,546 33,6
3 90 1,035 5,4
4 0 6 1,5
5 1,5 0 0,3
6 1 1 0,1
             
b) Écrire l’égalité de matrices relative à la feuille de calcul sous la forme   =  .
  
4) L’an prochain, Ulrich, Manolo et Jules partiront Avion Train Voiture
à Honolulu avec Hermine, une surfeuse ren- Ulrich 15,25 0 5,8
contrée à Lacanau. Le tableau ci-contre fournit Manolo 15 0 3
les temps (en heures) qu’ils passeront dans les Jules 15 3 0,8
transports pour rejoindre leur destination. Hermine 15,5 0,5 0,1
a) Utiliser un tableur pour déterminer qui a fait le trajet le moins long, qui a fait le trajet le
moins écologique et qui a fait le trajet le moins économique.
b) Écrire l’égalité de matrices relative au calcul précédent.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 85


Activités d’approche

ACTIVITÉ 3 Inverse d’une matrice ALGO

Un professeur a donné à ses élèves l’énoncé suivant :


Alix demande à son ami grec Enak de penser à deux nombres et de lui donner dans l’ordre les résultats de :
• la somme du triple de son premier et du quintuple de son second ;
• la somme de son premier et du double de son second.
Après quelques calculs, Alix étonne Enak en lui révélant les nombres qu’il a choisis !
Écrire un algorithme et le programmer pour aider Alix à ne plus se fatiguer.

Élise a réussi l’exercice. Elle met son amie Lilou 1. x, y, r, s sont des réels
dans la peau d’Enak qui vérifie que cela fonc- 2. Saisir r, s
tionne. « Passe-moi ton programme ! » dit-elle. 3. Affecter à x la valeur 2r-5s
Mais Élise, qui ne veut pas trop l’aider, ne lui 4. Affecter à y la valeur –r+3s
montre que l’algorithme ci-contre. 5. Afficher x, y

Partie A : Inverser les rôles


1) Se mettre dans la peau d’Enak et tester
! si l’algorithme
! fonctionne.
x r
2) Soit les matrices colonnes X = et R = .
y s
a) Déterminer la matrice carrée M d’ordre 2 (i. e. de taille 2 × 2) telle que MX = R.
b) En s’aidant de l’algorithme, déterminer la matrice carrée N d’ordre 2 telle que NR = X.
c) On dit que A et B, deux matrices
! carrées d’ordre 2, sont inverses l’une de l’autre si
1 0
AB = BA = I2 où I2 = est la matrice identité d’ordre 2.
0 1
Démontrer que M et N sont inverses l’une de l’autre.

Partie B : Existence de l’inverse


! !
2 −1 x x′
1) Soit deux matrices A = et B = telles que AB = I2 .
1 2 y y′
a) Montrer qu’on peut écrire deux systèmes linéaires de deux équations à deux inconnues,
x et y pour l’un, x ′ et y′ pour l’autre.
b) Expliquer pourquoi ces deux systèmes admettent une unique solution.
c) Déterminer les valeurs de x, x ′ , y et y′ en résolvant les systèmes d’équations.
d) Vérifier alors que BA = I2!. En déduire que!B est l’inverse de A.
a b x x′
2) Soit les matrices A = et B = telles que AB = I2 .
c d y y′
a) Montrer qu’on peut écrire deux systèmes linéaires de deux équations à deux inconnues,
x et y pour l’un, x ′ et y′ pour l’autre.
b) Déterminer une condition nécessaire et suffisante portant sur a, b, c et d pour que les deux
systèmes précédents admettent chacun une solution unique.
c) Dans le cas où la condition établie précédemment
! est réalisée, résoudre les deux systèmes.
d −b
En déduire que la matrice B = est l’inverse de A.
−c a

86 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Cours - Méthodes

1. Définitions et vocabulaire
DÉFINITION : Matrice
Une matrice de taille m × n est un tableau de nombres formé de m lignes et n colonnes qui
s’écrit sous la forme :
n colonnes
 
a11 a12
· · · a1n
 
 a21 a22 · · · a2n 
m lignes ··· ··· ··· ···

 
am1 am2 · · · amn
Le nombre aij (avec 1 6 i 6 m et 1 6 j 6 n) est situé dans la i-ième ligne et la j-ième colonne.
Il est appelé un coefficient de la matrice.

R EMARQUE : En général, on note une matrice avec une lettre majuscule ou avec le coefficient
général entre parenthèses, par exemple ( aij ).
Si i > 9 ou j > 9, on écrira par exemple a1,11 et pas a111 pour éviter la confusion avec a11,1 .
!
4 7 −5
Exemple Soit A = ( aij ) la matrice de taille 2 × 3 égale à .
3 −1 8
Le coefficient a12 vaut 7. Le coefficient a21 vaut 3.

DÉFINITION : Matrice ligne, matrice colonne, matrice carrée


Une matrice de taille 1 × n est appelée matrice ligne de taille n.
Une matrice de taille n × 1 est appelée matrice colonne de taille n.
Une matrice de taille n × n est appelée matrice carrée d’ordre n.

! !
  4 cos θ − sin θ
Exemple A= 4 −2 1 ,B= et C = sont respectivement une
−2 sin θ cos θ
matrice ligne de taille 3, une matrice colonne de taille 2 et une matrice carrée d’ordre 2.

DÉFINITION : Matrices égales


Deux matrices A = ( aij ) et B = (bij ) sont égales si elles ont la même taille m × n et si, pour
tout couple (i ; j) tel que 1 6 i 6 m et 1 6 j 6 n, on a aij = bij .

DÉFINITION : Matrice diagonale


Une matrice diagonale ( aij ) est une matrice carrée dont les coefficients à l’extérieur de la
diagonale principale sont nuls, c’est-à-dire tels que aij = 0 pour i 6= j.
 
a1 0 · · · 0
.. 
 0 a2 . . .

 . 

 . .. ..
 ..

. . 0 
0 · · · 0 an

R EMARQUE : Une matrice diagonale se note aussi diag( a1 , a2 , . . . , an ).


Dans une matrice diagonale, un ou plusieurs coefficients ai peuvent être nuls.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 87


Cours - Méthodes

DÉFINITION : Matrice identité


La matrice identité d’ordre n est la matrice diagonale d’ordre n, notée In , dont la diagonale
principale ne contient que des 1.

 
1 0 0
Exemple L’identité d’ordre 3 est I3 = 0 0. On peut aussi la noter diag(1, 1, 1).
 
1
0 0 1

R EMARQUE : S’il n’y a pas d’ambiguïté, on note l’identité I sans préciser son ordre en indice.

DÉFINITION : Matrice transposée


La matrice transposée d’une matrice A de taille m × n est la matrice notée AT , de taille n × m,
obtenue en échangeant les lignes et les colonnes de A.

 
!T 1 4 !T ! !
1 2 3 1 2 1 3  T 0, 3
; ; .
 
Exemple = 2 5 = 0, 3 0, 7 =
4 5 6 3 4 2 4 0, 7
3 6

2. Opérations sur les matrices


A. Somme de deux matrices
DÉFINITION : Somme de deux matrices
Soit A = ( aij ) et B = (bij ) deux matrices de même taille m × n.
La somme des matrices A et B est la matrice notée A + B définie par :
A + B = (cij ) avec cij = aij + bij pour tout couple (i ; j) tel que 1 6 i 6 m et 1 6 j 6 n.

! ! ! !
−3 5 2 −5 −3 + 2 5−5 −1 0
Exemple Soit A = et B = . A+B = = .
−1 3 4 0 −1 + 4 3+0 3 3

PROPRIÉTÉ
Soit A, B, C trois matrices de même taille.
A + B = B + A (commutativité) ( A + B) + C = A + ( B + C ) (associativité)

DÉFINITION : Différence de deux matrices


Soit A et B deux matrices de même taille.
La différence des matrices A et B est la matrice notée A − B égale à la somme A + (− B) où
− B est la matrice opposée de B dont les coefficients sont les opposés des coefficients de B.

! !
−3 5 −5 2
Exemple Soit A = et B = .
−1 3 4 0
! ! ! !
−3 5 −2 5 −3 − 2 5+5 −5 10
A − B = A + (− B) = + = = .
−1 3 −4 0 −1 − 4 3+0 −5 3

88 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Cours - Méthodes

B. Produit d’une matrice par un réel


DÉFINITION : Produit d’une matrice par un réel
Soit A une matrice et k un nombre réel.
Le produit de A par le réel k est la matrice notée kA dont les coefficients sont obtenus en
multipliant tous les coefficients de A par k.

!
3, 5 −5 2, 5
Exemple A= .
−1 0, 5 −5, 5
! !
−2 × 3, 5 −2 × (−5) −2 × 2, 5 −7 10 −5
Alors, −2A = = .
−2 × (−1) −2 × 0, 5 −2 × (−5, 5) 2 −1 11

PROPRIÉTÉ
Soit A et B deux matrices de même taille et deux réels k et k′ .
0A = 0 et 1A = A (k + k′ ) A = kA + k′ A
k( A + B) = kA + kB (kk′ ) A = k(k′ A)

R EMARQUE : Dans l’égalité 0A = 0, le 0 de gauche est un réel mais celui de droite désigne
la matrice nulle, matrice ayant la même taille que A et dont tous les coefficients sont nuls.

C. Produit de deux matrices


DÉFINITION : Produit d’une matrice ligne par une matrice colonne
Le Produit d’une matrice ligne par une matrice colonne de la matrice ligne A =
 
b1
  . n
 ..  est noté AB et est égal au réel ∑ ai bi =
a1 · · · an par la matrice colonne B =  
i =1
bn
a 1 b1 + a 2 b2 + · · · + a n b n .

 
  −1
Exemple Soit A = −2 et B = −4. AB = 3 × (−1) + 0 × (−4) − 2 × (−2) = 1.
 
3 0
−2

DÉFINITION : Produit de deux matrices


Soit A une matrice de taille m × n et B une matrice de taille n × p.
Le produit de A par B, noté AB, est la matrice C = (cij ) de taille m × p telle que cij est égal
au produit de la i-ième ligne de A par la j-ième colonne de B.

R EMARQUES :
Le produit d’une matrice A par une matrice B n’existe qu’à condition que le nombre de
colonnes de A soit égale au nombre de lignes de B.
Si le produit d’une matrice A par une matrice B existe, en général, il n’est pas commutatif :
en premier lieu, BA n’existe pas toujours (il n’existe que si A et B sont des matrices carrées)
et, même si c’est le cas, généralement on n’a pas AB = BA.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 89


Cours - Méthodes

MÉTHODE 1 Multiplier deux matrices Ex. 30 p. 97

Pour calculer la matrice C égale à AB, on vérifie que le nombre de colonnes de A est égal au
B
nombre de lignes de B, puis on dispose les matrices suivant le schéma de sorte que
A C
cij soit à l’intersection du prolongement de la i-ème ligne de A et de la j-ième colonne de B.

 
2 1 −3
!  
Exercice d’application Soit A =
1 3 5 −2 3 −1 0 
et B =  . Calculer AB.
−2 0 −3 2 0
 −2 2 
2 −3 −4

Correction  
A est de taille 2 × 4 et B de taille 4 × 3. 2 1 −3
 
A a autant de colonnes que B a de lignes, donc 3 −1 0 
 
C = AB existe et sa taille est 2 × 3. 0 −2 2 
 
On dispose les matrices comme ci-contre. 2 −3 −4 !
!
On calcule alors, par exemple : 1 3 5 −2 7 −6 15
c11 = 1 × 2 + 3 × 3 + 5 × 0 − 2 × 2 = 7. −2 0 −3 2 0 −2 −8

R EMARQUE : Il n’est pas nécessaire que l’une des matrices A ou B soit nulle pour que AB=0.

! ! !
1 −1 1 2 3 0 0 0
Exemple Soit A = et B = . Alors, AB = .
0 0 1 2 3 0 0 0

PROPRIÉTÉS
Soit A, B et C trois matrices compatibles avec les produits écrits ci-après et soit k un réel.
( AB)C = A( BC ) = ABC (associativité)
A( B + C ) = AB + AC et ( A + B)C = AC + BC (distributivité)
(kA) B = A(kB) = k( AB)
AI = I A = A et A0 = 0A = 0

D. Puissance d’une matrice carrée


DÉFINITION
Soit A une matrice carrée et n un entier naturel.
La puissance n-ième de A est la matrice notée An égale :
au produit de n facteurs A si n 6= 0 ;
à la matrice identité I de même ordre que celui de A si n = 0.

! ! ! ! !
2 0 1 0 2 0 2 0 4 0
Exemple Soit A = . Alors, A0 = ; A2 = = .
0 −3 0 1 0 −3 0 −3 0 9
!
2n 0
On peut démontrer par récurrence que, pout tout n ∈ N, An = .
0 (−3)n

90 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Cours - Méthodes

MÉTHODE 2 Effectuer un calcul matriciel avec la calculatrice Ex. 37 p. 98


   
1 −1 0 3 2 1
Exercice d’application Soit A =  0 1 −1 et B = 2 3 2. Calculer A2 − 2AB + B2 .
   
−1 0 1 1 2 3

Correction

Avec une calculatrice TI


• Entrer dans le mode "Matrice" puis le menu "EDIT".
• Saisir la taille de la matrice A puis ses coefficients. Pour les coefficients négatifs, utiliser la
touche "(-)". Faire de même pour B.
• Quitter le mode "Matrice" puis y entrer à nouveau et, dans le menu "NOMS", sélectionner la
matrice . Compléter la formule et taper "Entrer".

Avec une calculatrice


• Entrer dans le menu "RUN-MAT" puis choisir (touche F3 ).
• Saisir la taille de la matrice A puis ses coefficients. Faire de même pour B.
• Quitter , taper la formule en faisant précéder chaque nom de matrice par "Mat" (touches
SHIFT puis 2 ) : . Exécuter.

3. Matrices inversibles
A. Inverse d’une matrice carrée
DÉFINITION : Inverse d’une matrice carrée
Une matrice carrée A d’ordre n est inversible s’il existe une matrice carrée B d’ordre n telle
que AB = BA = I.
La matrice B, notée A−1 , est appelée la matrice inverse de A.

! ! !
3 5 7 −5 1 0
Exemple Soit A = et B = . AB = BA = donc B est l’inverse de A.
4 7 −4 3 0 1

PROPRIÉTÉ
Si une matrice est inversible, alors son inverse est unique.

PREUVE Soit A une matrice inversible ayant deux inverses B et C.


On a B = BI = B( AC ) = ( BA)C = IC = C. Ainsi, B = C. Donc, l’inverse de A est unique.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 91


Cours - Méthodes

PROPRIÉTÉ

Si AB = I, alors A est inversible et B = A−1 .

R EMARQUE : Il suffit donc seulement de vérifier l’une des égalités AB = I ou BA = I pour


montrer que A et B sont inverses l’une de l’autre.

     
1 1 0 −1 −1 0 1 0 0
Soit A = −2 0 et B =  2 0. Alors, AB = 0 0 = I.
     
Exemple −1 1 1
3 −2 1 7 5 1 0 0 1
Donc A et B sont inverses l’une de l’autre et on a les égalités A−1 = B et B−1 = A.

B. Inverse d’une matrice carrée d’ordre 2


DÉFINITION : Déterminant d’une matrice carrée d’ordre 2
!
a b a b
Le déterminant de la matrice M = est le réel noté det( M ) ou égal à ad − bc.

c d c d

THÉORÈME : Inverse d’une matrice carrée d’ordre 2


!
a b
La matrice M = est inversible si, et seulement si, ad − bc 6= 0.
c d
!
1 d −b
Si A est inversible, alors A−1 = .
ad − bc −c a

! ! ! !
d−b a b d −b ad − bc 0
PREUVE Soit N = . Alors, MN = = .
−c a c d −c a 0 ad − bc
 
1 1
• Si ad − bc 6= 0, alors MN = I ⇔ M N = I.
ad − bc ad − bc !
1 1 d −b
Donc M est inversible et son inverse est N= .
ad − bc ad − bc −c a
• Si ad − bc = 0, alors MN = 0. Supposons alors que M soit inversible, d’inverse P.
Alors, on aurait PMN = IN = N et PMN = P0 = 0 et donc N = 0, ce qui est absurde.

R EMARQUES :
Toute matrice carrée admet un déterminant et un seul, mais pour un ordre strictement su-
périeur à 2, il n’existe pas de formule simple pour le calculer et on utilisera une calculatrice
ou un logiciel de calcul formel (voir Méthode 4 p. 94).
Le déterminant non nul est un critère d’inversibilité d’une matrice carrée de tout ordre.
!
3 8 3 8
A= . Alors, det( A) = = 3 × 6 − 2 × 8 = 18 − 16 = 2 6= 0.

Exemple
2 6 2 6
! !
1 6 −8 3 −4
Ainsi, A est inversible et A−1 = = .
2 −2 3 −1 1, 5

92 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Cours - Méthodes

4. Résolution d’un système linéaire


PROPRIÉTÉ : Écriture matricielle d’un système
( ! ! !
ax + by = c a b x c
Le système linéaire a pour écriture matricielle = .
a′ x + b′ y = c′ a′ b′ y c′

! ! ! ! ! (
a b x c ax + by c ax + by = c
PREUVE = ⇔ = ⇔ .
a′ b′ y c′ a′ x + b′ y c′ a′ x + b′ y = c′

R EMARQUE : Cette propriété se généralise à un système de dimension quelconque.

 
x ! ! (
2 −3 1   7 2x − 3y + z = 7
Exemple y = correspond au système .
3 −2 −1 −5 3x − 2y − z = −5
z

PROPRIÉTÉ
Soit A une matrice carrée inversible d’ordre n et B une matrice colonne de taille n.
Alors, le système linéaire d’écriture matricielle AX = B admet une unique solution :
le n-uplet correspondant à la matrice colonne A−1 B.

PREUVE Soit un système linéaire d’écriture matricielle AX = B où A est inversible.


Alors, on a : AX = B ⇔ A−1 AX = A−1 B ⇔ IX = A−1 B ⇔ X = A−1 B.

MÉTHODE 3 Résoudre un système de deux équations à deux inconnues Ex. 68 p. 101


(
Exercice d’application Résoudre le système linéaire
2x + 5y = 8
.
3x − 4y = 15
! ! !
Correction On résout l’équation AX = B où A =
2 5 x 8
,X= et B = .
3 −4 y 15
On calcule det( A) = −4 × 2 − 3 × 5 = −23. Comme det( A) 6= 0, alors A est inversible.
Donc, l’équation AX = B a pour −1
! unique
! solution X = A B. ! !
−1 −4 −5 8 −1 −4 × 8 − 5 × 15 107/23
On calcule X = = = .
23 −3 2 15 23 −3 × 8 + 2 × 15 −6/23
 
107 −6
Le système admet donc pour unique solution le couple ; .
23 23

R EMARQUE : Un système linéaire d’écriture matricielle AX = B où A n’est pas inversible a


soit une infinité de solutions, soit aucune.
( !
3x + 6y
= a 3 6
Exemple Le système s’écrit matriciellement AX = B où A = .
4x + 8y = b 4 8
Or, det( A) = 0 donc A n’est pas inversible.
Dans
( le système, multiplions l’équation du haut par 4 et celle du bas par 3. On obtient :
12x + 24y = 4a
ce qui entraîne que 4a = 3b toujours vrai, ou jamais.
12x + 24y = 3b

Chapitre MS1. Matrices : opérations 93


Cours - Méthodes

MÉTHODE 4 Résoudre un système linéaire avec la calculatrice ou un logiciel Ex. 70 p. 101

• On passe à l’écriture matricielle du système : AX = B.


• On vérifie que le déterminant de A est non nul, pour vérifier l’inversibilité de A.
• On détermine alors A−1 , puis le produit A−1 B pour obtenir la solution.


 2x − 3y + 4z
 = −1
Exercice d’application Résoudre le système linéaire x + y − 5z = 2 .


−4x + 3y = 6

Correction Le système a pour écriture matricielle AX = B avec :


     
2 −3 4 x −1
A= 1 −5, X =  y  et B =  2 
     
1
−4 3 0 z 6
Avec une calculatrice TI
• Entrer dans le mode MATRICE puis dans le menu MATH et choisir la commande .
Saisir la matrice en utilisant les crochets "[" (touches 2nde × ) et "]" (touches 2nde − ). Pour
les coefficients négatifs, utiliser la touche (−) .
• Faire "préced" (touches 2nde entrer ) pour revenir dans l’instruction précédente.
Supprimer et la parenthèse finale.
À la suite, appuyer sur la touche x −1 , saisir la matrice colonne B et appuyer sur "entrer".

Avec une calculatrice


• Appuyer sur la touche OPTN , choisir MAT puis la commande .
Saisir la matrice en utilisant les crochets "[" (touches 2nde + ) et "]" (touches 2nde − ).
• Appuyer sur la flèche gauche pour revenir dans l’instruction précédente. Supprimer .
− 1
À la suite, faire "x " (touches SHIFT ) ), saisir la matrice colonne B et appuyer sur EXE .

Avec le logiciel de calcul formel Xcas

◮ Ainsi, det( A) = −2 6= 0 donc A est inversible et le système admet une unique solution : le
triplet (−37, 5 ; −48 ; −17, 5).

94 Chapitre MS1. Matrices : opérations


S’entraîner

     
Activités mentales x α a b c
7 Soit A =  y , B =  β  et C =  d e f .
     

Pour les exercices 1 à 6 , déterminer si chaque propo- z γ g h i


Donner la taille des produits suivants, s’ils existent.
sition est vraie ou fausse.
1) ABT 2) CA 3) BC 4) AT C
1
8 Soit deux matrices : C carrée, N non carrée.
1) Une matrice de taille 2 × 3 a 2 colonnes et 3 lignes. À quelle condition les matrices suivantes existent-elles ?
 
3 7 8
1) C −1 3) CC T 5) C 2 7) CN
2) Soit A = ( aij ) = 4 1 2. Alors a21 = 7.
 
2) N −1 4) NN T 6) N2 8) NC
6 5 9  
3) Dans la!matrice précédente, le coefficient a13 vaut 8. 11 9 18
!
1 1 9 Soit A =  8 −23 17.
 
7 3
4) 3 est l’inverse de 1 7 .
4 1 4 1 12 17 80
1) Écrire les coefficients a13 et a31 .
2 Soit deux matrices de tailles différentes.
2) Calculer les sommes :
1) On peut faire leur somme. 3 3 3
a) ∑ aii b) ∑ ai2 c) ∑ a j,4− j
2) On peut faire leur produit. i =1 i =1 j =1
3) L’une peut être l’inverse de l’autre.
10 Sur un stand, on inventorie des T-shirts selon le
4) L’une peut être la transposée de l’autre.
modèle et la taille. A est la matrice de leurs effectifs où
3 Soit deux matrices de même taille. les lignes correspondent aux modèles (dans l’ordre T1 ,
1) On peut faire leur somme. T2 , T3 ) et les colonnes aux tailles (dans l’ordre S, M, L).
2) On peut faire leur produit.  
5 3 7
3) L’une peut être l’inverse de l’autre.
A = 3
 
9 2
4) L’une peut être la transposée de l’autre.
1 5 4
4 Soit A et B deux matrices carrées de même ordre
1) Combien y-a t-il de T-shirts modèle T3 en taille M ?
et non nulles. 3 3
1) A peut être l’inverse de B. 2) Que représente la somme ∑ a2i ? La somme ∑ ai3 ?
i =1 i =1
2) Le produit AB peut être nul.
3) Le produit AB est une matrice carrée de même ordre. Taille et coefficients d’une matrice
4) Le produit AB est égal au produit BA.

5 11 Dans les matrices schématisées suivantes, chaque


point représente un nombre.
1) La matrice associée à un système linéaire de n équa-
   
tions à p inconnues est une matrice de taille p × n.

A =     B=(    ) C= 
2) La matrice représentant les inconnues d’un système          
linéaire de n équations à p inconnues peut être : D=(       ) E=   F= 
 
a) une matrice ligne comportant n colonnes ;
b) une matrice ligne comportant p colonnes ; 1) Déterminer la taille de chaque matrice.
c) une matrice colonne comportant n lignes ; 2) Schématiser les matrices étant données leurs tailles :
d) une matrice colonne comportant p lignes. • J :4×7 • K :1×6 • L :5×1

6 12 Soit A = ( aij ) une matrice carrée d’ordre 4.


1) Soit A et B deux
! matrices. AB!=0 ⇒ A=0 ou B=0. Écrire la matrice A dans chacun des cas suivants :
4 21 0 7 1) aij = i + j 3) aij = i3 + 3j
2) A = et B = . Alors, A − 3B = 4I2 .
6 12 2 4 2) aij = 2i − j 4) aij = |i − 2j|

Chapitre MS1. Matrices : opérations 95


S’entraîner

13 Soit B = (bij ) une matrice carrée d’ordre 5. Transposée d’une matrice


Écrire la
matrice B dans chacun des cas
 suivants :
1 si i = j  i si i = j
 
5 ... 8 7

 
1) bij = i + 1 si i < j 2) bij = 3 si i < j
17 Soit la matrice A = . . . 9 . . . 1.
 

 

j − 2 si i > j −2 si i > j
7 ... 0 3
14 Soit M = (mij ) une matrice carrée d’ordre n. On sait que a32 = 5, a23 = −4, a21 = 8 et a12 = 11.
Déterminer l’ensemble des coefficients vérifiant chaque Compléter A et écrire AT , la transposée de A.
égalité donnée. 18 Produit scalaire
1) i = j 3) i = j + 1 1) Calculer le produit scalaire ~u · ~v dans les
2) i = j − 1 4) i + j = n cas suivants
  :    √   √ 
15 Trois dépôts (D1 , D2 , D3 ) vendent des bouteilles 2 −5 1 2 3 1
√  √ 
a) ~u −3 et ~v −4 b) ~u 3 4 et ~v 2 2
     
de sirop aux mêmes prix : 1 e la grenadine (G), √ √
1,50 e la menthe (M) et 2,2 e l’orgeat (O). Ci-après, les 1 2 5 6 1 3

tableaux de gauche à droite rendent compte :


2) Soit U et V les matrices colonnes représentant ~u et ~v.
• des stocks au début de l’été ;
Exprimer ~u · ~v en fonction de U et V.
• des quantités commandées pour l’été ;
• des ventes pour la saison estivale.
19 Une matrice carrée A est dite symétrique si
Stocks Commandes Ventes M = MT et antisymétrique si M = − MT .
 
G M O G M O G M O 6 1 8
1) Soit K = 7 5 3, X = K + K T et Y = 2K − X.
 
D1 75 45 45 165 85 40 185 95 80
D2 85 20 25 120 70 85 165 55 95 2 9 4
a) Montrer que X est symétrique, Y antisymétrique.
D3 50 45 35 60 25 60 65 60 40
b) Qu’ont en commun les trois matrices K, X et Y ?
2) Soit S, A et Q trois matrices carrées d’ordre 3 respec-
1) Calculer le stock de chaque dépôt après commande.
2) Calculer la recette de la vente des sirops cet été. tivement symétrique, antisymétrique et quelconque.
Montrer que :
3) Le gérant pense que ses ventes auraient augmenté de
20 % s’il avait diminué de 15 % les prix des sirops. a) Les éléments diagonaux de A sont nuls.

La recette aurait-elle été meilleure dans ce cas ? b) Q + QT est symétrique ; Q − QT antisymétrique.


c) Sn est symétrique pour tout n ∈ N.

16 Soit l’algorithme suivant :


Combinaison linéaire de matrices
1. n, i, j sont des entiers
2. A est une matrice carrée de taille n
3. Traitement 20 Calculer A + B en écrivant ses coefficients sous la
4. Saisir n et A forme la plus simple possible.
! !
5. Pour i allant de 1 à n −5 0 8 2/3 3 1/5
1) A = et B =
6. Pour j allant de 1 à n 1/4 1/10 2 1/4 1/5 −2
√ √ ! √ √ !
7. Si i+j=n+1 alors aij =1 sinon aij =0 2 − 3 − 8 18
2) A = √ √ et B = √ √
8. Fin Pour − 50 20 − 75 45
   
9. Fin Pour 3 −8 5 0 1 9
21 Soit A = 6 −2 1 et B = 2 −4 −7.
   
1) Faire tourner l’algorithme pour n = 4. 0 4 7 3 5 1
2) Quel type de matrice l’algorithme fabrique-t-il ? Calculer :
3) Modifier l’algorithme pour qu’il fabrique l’identité. 1) A + B 2) 3A 3) −5B 4) 2A − 3B

96 Chapitre MS1. Matrices : opérations


S’entraîner

22 Déterminer la valeur de a telle que : 30 MÉTHODE 1 p. 90


! ! ! Effectuer les produits des matrices suivantes :
8 7 3a 1 2 8    
+ = ! 4 4 
5a −2a 11 6 −19 18 2 1 −1   
1) −1 3) 1 2 −1 1
 
! ! −3 1 0
ln 3 ln 5 ln 6 ln 30 1 2
23 Soit A = √ et C = √ .   
2 π 3 2−1 1 ! ! −1 2 1 1
Déterminer la matrice B telle que A + B = C. 5 2 2 −1
2) 4)  0 2 2 −2
  
−1 2 −3 1
24 Déterminer les réels x et y tels que : −2 3 1 1
! !
! ! ! 1 −2 2 6
11 7 8 −1 −17 −23 31 Soit les matrices A = et B = .
x +y = 2 −4 1 3
−4 3 2 1 16 −7
Vérifier que AB = 0, puis calculer BA.
    32 Dans chaque cas, montrer que le produit des ma-
3 8 1 15 c d
trices A et B est commutatif.
25 Soit A = 0 7 11 et B =  e 35 f .
    ! !
−4 −2 −3 −2
a b 2 6 5 g 1) A = et B =
Déterminer les réels a, b, c, d, e, f , g et k tels que A = kB.
−1 0 −1 1
! !
−4 −2 −2 −1
26 Déterminer les réels α, β et γ tels que : 2) A = et B =
2 4 1 2
! ! ! !
α2 3 8 γ −2 −1 −3 −1
=2 3) A = et B =
α+β 10 1, 5α − 0, 5 5 1 3 1 2
! !
2 2 1 2
4) A = et B =
3 4 3 3
27 ALGO    
Écrire un algorithme calculant la somme de deux ma- −1 1 3 −2 −2 −1
33 Soit A =  1 −2 −5 et B = −1 1 2 .
   
trices. Il testera d’abord si la somme est possible, si ce
n’est pas le cas, il enverra un message d’erreur. −1 2 4 0 −1 −1
1) Déterminer AB et BA.
Produit de matrices 2) Que peut-on dire des matrices A et B ?
   
2 1 −7 7 8 2
28 Dans les matrices schématisées suivantes, chaque 34 Soit A = 4

3 1 , B =  4
 
3

1
point représente un nombre. 8 −5 0 −3 0 5
    et M la matrice carrée d’ordre 3 telle que a12 = 2,
A = (  ) B =    C = (   ) D= 
!   a22 = −3, a32 = 1 et aij = 0 partout ailleurs.

 
E=   F= (    ) G= (  ) H = (    ) 1) Calculer MA et MB.
 
  2) Expliquer le résultat obtenu.
! ! !
1) Quels produits peut-on effectuer avec : 3 4 1 −2 x y
a) deux matrices ? b) trois matrices ? 35 A = ,B= et M = .
−2 1 1 2 z t
2) Quel produit peut-on effectuer en utilisant le plus 1) Les matrices A et B commutent-elles ?
grand nombre de matrices distinctes ? 2) a) Montrer que A et M commutent si, et seulement
(
y = −2z
si, .
29 Soit A une matrice de taille m × n et B une matrice t = x+z
de taille p × q. b) Montrer que les coefficients de A, B et de l’identité
Déterminer à quelle condition chacun des produits sui- d’ordre 2 vérifient ce système.
vants existe et donner sa taille si c’est le cas. 3) Soit C une matrice qui commute avec A.
1) AB 2) BA 3) BABA 4) A3 Démontrer que ABC = CBA.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 97


S’entraîner

 
36 Une entreprise doit fabriquer 80 ordinateurs α et 0 2 5
42 Soit A = 0 0 −2 et I l’identité d’ordre 3.
 
50 ordinateurs ω à partir d’unités de ressources.
Le tableau suivant fournit le nombre d’unités néces- 0 0 0
saires à la fabrication de chaque modèle et le coût de 1) Calculer I et An .
n

chaque unité. 2) En déduire l’expression de la matrice ( I + A)5 .

43 Déterminer, pour tout n entier naturel non nul, la


Ressources α ω Coût puissance n-ième de chaque matrice.
! ! !
Bureau d’étude 1 2 60 e 3 −2 1 −1 −3 1
Main d’œuvre 2 2,5 25 e 1) A= 2) B= 3) C=
4 −3 3 −2 3 3
Composants 3 6 35 e !
1 2
44 Soit la matrice A = .

1 2

! 2 −1
  80 1) Calculer A2 .
Soit A = 60 25 35 , B = 2 2, 5 et C = .
 
50 2) Démontrer par récurrence que, pour tout entier
3 6
Calculer les produits matriciels suivants et interpréter : naturel n, A2n = 5n I.
1) AB 2) BC 3) ABC 3) Calculer A2016 .
 
1 0 0
45 Soit la matrice A = 0 1 1.
 
Puissance d’une matrice
1 0 1
En écrivant A = I + J, où I est l’identité d’ordre 3 et
37 MÉTHODE 2 p. 91 J une matrice à déterminer, calculer An pour n ∈ N.
Calculer A2 , puis A3 :
!
! ! 1 0
0 1 1 −1 46 Soit M = avec a réel strictement positif.
1) A = 3) A = a 1
−1 0 2 3 Le but est de déterminer M1 000 de trois façons.
! !
1 3 −2 1 1) a) Calculer M2 , M3 et M4 .
2) A = 4) A =
−1 1 −3 1 b) Conjecturer puis démontrer l’expression de M n en
Déterminer le carré fonction de n. En déduire M1 000 .
38  des matrices
 suivantes : 
2 −2 4 1 −3 −3 2) a) Vérifier que M2 = 2M − I.
1) A = −2 2 −4 3) C = −2 2 b) En déduire M3 et M4 en fonction de M et I.
   
3 
−2 2 −4 2 −3 −4 c) Conclure.
   
1 −3 −4 1 −3 −4 3) a) Déterminer la matrice A telle que M = I + A.
2) B = −1

3 4 4) D =  0
 
3

0  b) Calculer A2 .
1 −3 −4 −2 −3 −1 c) En déduire M2 , M3 et M4 en fonction de A et I.
! d) Exprimer M1 000 en fonction de A et I.
3 3 1
39 Soit les matrices A = et B = A. e) Conclure.
3 3 3  
Déterminer Bn . En déduire An . 1 2 3
47 Soit les matrices A = 0 1 −3 et B = A − I.
   
1 1 1
0 0 1
40 Soit A = 1 1 1 et B = kA où k ∈ R.
 
1) Calculer B2 et B3 .
1 1 1
2) a) Peut-on utiliser la formule du binôme de Newton
Pour quelles valeurs de k a-t-on B2 = B ?
! ! ! pour développer l’expression ( I + B)n ? Justifier.
4 −4 2 3 2 4 b) Démontrer que, pour tout entier naturel n > 3 :
41 Soit A= , B= et C= .
3 −3 −2 −3 1 2
     
Montrer que, pour tout entier naturel non nul n : n n n 2
An = I+ B+ B .
1) An = A 2) B2n = − B 3) 4C n = 4n C 0 1 2

98 Chapitre MS1. Matrices : opérations


S’entraîner

   
−1 1 2 −1 0 0 1) Écrire la matrice A des niveaux de gris de l’image
48 Soit A= 0 −1 −2 et D= 0 −1 0 .
   
précédente où les trois couleurs sont noir, blanc et
0 0 −1 0 0 −1 gris moyen (niveau 0,5).
1) Soit la matrice B = A − D. Calculer B2 et B3 . 2) a) Écrire la matrice B du négatif de cette image.
2) Démontrer que, pour tout entier naturel n > 3, on a : b) Exprimer bij en fonction de aij .
  c) Représenter l’image correspondante à BT .
n ( n − 1) 2  
An = (−1)n I3 − nB + B . 1 1 1 1 1 0
2  0 1 0 1 1 0
 
 0 1 1 1 1 0 .
3) Soit C = 
  
3 1 2  0 1 0 1 1 0
49 Soit la matrice A = 0 3 −1.
 
0 1 1 1 1 1
0 0 3 a) Décrire l’influence du facteur k sur l’image repré-
1) Déterminer une matrice diagonale B et une autre ma- sentée par kC pour k ∈]0 ; 1[.
trice C telle que A = B + C. b) Déterminer la matrice D telle que D = 2A − C.
2) a) Pour tout entier n, donner l’expression de Bn . c) Représenter l’image correspondante à D.
b) Vérifier que B et C sont commutatives.
 
c) Démontrer que, pour tout n ∈ N ∗ : 1 1 1
53 Soit la matrice triangulaire A = 0 1 1.
   
n n n n 2 n−2
A = B + nCB + C B . 0 0 1
2
1) a) A est triangulaire supérieure. Que dire de AT ?
50 Soit A la matrice carrée d’ordre 4 telle que aij = 0 b) Calculer A + AT − I.
si i > j et aij = i + j si i < j. 2) a) Calculer A2 , A3 , A4 et conjecturer An .
1) Écrire A. Quelle particularité a-t-elle ? b) Démontrer la conjecture par récurrence.
2) Déterminer An pour tout entier naturel n. ! !
2 1 1 6
54 Soit A = ,B= et C = A + B.
Calculs matriciels divers 5 3 −1 2
1) Calculer C 2 .
2) Calculer A2 + 2AB + B2 .
! !
  1 −2 −1
51 Soit A = 4 0 ,B= ,C= . 3) Pourquoi n’a-t-on pas C 2 = A2 + 2AB + B2 ?
−3 −5 2
55 Soit A et B deux matrices carrées commutatives.
1) Parmi les calculs suivants, déterminer ceux qu’on
Développer les expressions suivantes :
peut effectuer et donner la taille du résultat.
1) (2A + I )( I − A) 3) ( A + 2B)( B − A)
a) AB e) CA i) ABC
2) ( A + 2I )2 4) (2A − B)2
b) A − B f) CB j) A2 !
c) AC g) B + C k) B2 b a
56 Soit X = avec a, b, c et d réels.
d) A + 2C h) BAC l) C2 c d
2) Effectuer les calculs possibles. On souhaite résoudre l’équation X 2 = I.
1) Montrer que, si b = 0, les solutions de l’équation ne
52 Une image numérique en nuances de gris est re-
dépendent que de c.
présentée par une matrice où le coefficient situé dans
2) Montrer que, si b 6= 0, les solutions sont telles que :
la i-ème ligne et la j-ème colonne est égal au niveau de
gris, entre 0 (blanc) et 1 (noir), du pixel correspondant. 1 − a2
c=et d = − a.
b
 
1 −3 −2
57 Soit la matrice A = −1 1 − 4 .
 

−1 2 −2
1) Calculer A2 ,
puis vérifier que A3 = 2I.
2) En déduire A3n , A3n+1 et A3n+2 pour tout n ∈ N.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 99


S’entraîner


58 Soit la suite un telle que u0 =0 et un+1=un + 2n . 65 ! ALGO
 n  
1 0 1 1 0 un a b
Soit M la matrice et l’algorithme suivant.
Prouver que, pour n 6= 0, 0 1 0 =0 1 0 .
    c d
0 0 2 0 0 2n
1. a, b, c, d, det sont des nombres
59 INFO 2. L1 et L2 sont des listes
À l’aide d’un logiciel de calcul formel, déterminer An 3. Traitement
pour tout n entier naturel non nul. 4. Saisir a, b, c, d
   
1 −4 −4 1 −3 −2 5. det prend la valeur ad - bc
1) A = −1 1 2  2) A = −3
   
1 2  6. Si det=0 alors Afficher "Impossible"
1 −2 −3 3 −3 −4 7. Sinon
! 8. L1[1] prend la valeur d/det
cos θ − sin θ
60 On pose A(θ ) = pour θ ∈ R. 9. L1[2] prend la valeur -b/det
sin θ cos θ
10. L2[1] prend la valeur -c/det
1) Démontrer que A(θ ) A(θ ′ ) = A(θ + θ ′ ). 11. L2[2] prend la valeur a/det
2) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An (θ ) = A(nθ ). 12. Afficher L1, L2
13. Fin Si
Inverse d’une matrice
1) Préciser la signification de l’affichage « Impossible ».
61 Pour chaque matrice, déterminer si elle est inver- 2) Que dire de la matrice obtenue par l’affichage des
sible et, si oui,
! calculer son inverse. ! listes L1 et L2 ? Vérifier la réponse par un calcul.
−3 2 −3 4 3) Programmer l’algorithme dans AlgoBox et le tester
1) 5)
−2 2 6 −8 pour a = 3, b = 2, c = 2, d = 3.
! !
4 2 −2 −1 4) On suppose que M est inversible.
2) 6)
3 6 −1 −1 Démontrer que MT est inversible et que :
! √ !
8 4 3+1 2   −1  T
3) 7) √ MT = M −1 .
−4 −2 1 3−1
! !
0 2 1 0
4) 8) 5) En déduire comment modifier simplement l’algo-
3 6 −4 −4
rithme pour qu’il calcule, si possible, l’inverse de la
 
1 −2 −2 transposée de M.
62 Soit la matrice A = −1 0 − 2 .
 
! !
−1 −2 0 1 1 2 0
66 Soit les matrices A = et B = .
1) Calculer A2 + A. 0 1 1 1
2) En déduire que A est inversible et déterminer A−1 . Pour toute matrice carrée inversible M et tout entier na-
n
  turel n, on note M − n = M −1 .
1 −2 −1
1) Démontrer que,!pour tout n ∈ Z :
63 Soit la matrice A = −2 1 .
 
1 !
n 1 n n 2n 0
−2 2 0 a) A = b) B =
0 1 2n − 1 1
1) Calculer A2 − 3A. 2) Peut-on en déduire ( AB)n pour tout n ∈ Z ?
2) En déduire que A est inversible et déterminer A−1 .
  67 Inverse d’un produit
0 −2 −1 Soit A et B deux matrices inversibles et λ ∈ R ∗ .
64 Soit la matrice A =  1 1 .
 
3 1) Prouver que AB est inversible et déterminer ( AB)−1 .
−1 −2 0 2) Prouver que λA est inversible et déterminer (λA)−1 .
1) Démontrer que 2A − A2
= I.
2) En déduire que A est inversible et calculer A−1 .

100 Chapitre MS1. Matrices : opérations


S’entraîner

   
Résolution d’un système linéaire 1 −2 −2 1 −2 2
73 Soit A = 2 1 2  et B =  2 5 −6.
   

2 0 1 −2 −4 5
68 MÉTHODE 3 p. 93
1) Montrer que A et B sont inverses l’une de l’autre.
À l’aide des matrices mais sans l’aide de la calculatrice
2) Résoudre les systèmes d’équations suivants :
ou (
d’un logiciel, résoudre les systèmes
( √ suivants√:
 
−4x + 3y = 2 3 3x + 3y = 3  x − 2y − 2z = 0
  x + 2y − 2z =−2

1) 3) √ a) 2x + y + 2z =−9 b) 2x + 5y − 6z =−7
−x + y = 5 −3x − 3y = 1 
 

( ( 2x + z =−8 −2x − 4y + 5z = 8
9x − 4y = 2 6x + 8y = 8 400 (
2) 4) 2x + 5y = 8
−1, 8x + 0, 8y = −9 x + 1, 5y = 1 450 74 Soit le système linéaire (S) .
3x − 4y = 15
!
69 À l’aide des matrices mais sans l’aide d’un logi- x  
ciel, résoudre les systèmes suivants (on discutera des On pose X = et X ′ = x y .
y
solutions
( selon les valeurs de θ) : 1) a) Écrire (S) sous la forme matricielle AX = B.
cos θx − sin θy = cos θ + sin θ b) Vérifier que A est inversible et calculer A−1 .
1)
cos θx + sin θy = − cos θ + sin θ c) En déduire les solutions du système.
 √
 3 2) a) Écrire (S) sous la forme matricielle X ′ A′ = B′ .
cos θx − sin θy =

2) 2 b) Que peut-on dire de A et A′ ? de B et B′ ?
cos θy + sin θx = − 1 c) Exprimer X ′ en fonction de A et B.


2
75 Soit a et b deux réels.
70 MÉTHODE 4 p. 94 (
4x + 3y
= a
Résoudre chacun des systèmes d’équations suivants 1) Résoudre le système linéaire .
8x + 7y = b
avec la calculatrice ou un logiciel de calcul formel : 2) Déterminer les coordonnées du point d’intersection
 
 3x − 3y − 2z = 0
  − x − 3y − 2z = −1
 des droites d’équations 12x + 9y = 4 et 8x + 7y = 1
1) 3x + y + z = −2 3) −3x − 2y + 2z = 0 dans un repère donné.

 

−2x + 3y + 2y = −1 3x + 3y − z = −1
  76 Déterminer la fonction polynôme du second de-
 2x − 3y + z = −8
 −2x − 3y − 2z = 2
 gré dont la courbe représentative est la parabole pas-
2) −3x + 2y − 3z = 3 4) −3x − 3y + 2z = 1 sant par les points A(−1 ; −3), B(3 ; −5) et C (4 ; −13).

 

x − y + z = −1 x + 2y + 3z = −2
77 Soit la fonction polynôme de degré 3 définie par
71 Déterminer, si c’est possible, deux réels a et b f ( x ) = ax3 + bx2 + cx + d représentée ci-dessous.
vérifiant l’égalité
! !donnée. ! ! ! !
5 2 a 4 1 3 a −2 5
1) = 2) =
−1 3 b 9 2 1 b 11 3, 8

72 Déterminer, si c’est possible, trois réels a, b et c C


−1 3
vérifiant
 l’égalité
 donnée.
  
3 1 4 a 5 4
−1, 6
1) 2 −1 0 b  =  0 
    
−2
1 −1 1 c −1
    
4 −2 1 a 7
1) Justifier que d = 3, 8.
2) 1 2 3   b =  7 
      
2 −6 −5 c −7 2) Soit la matrice ligne X = a b c .
    
2 −1 1 a 2 Déterminer deux matrices A et B telles que AX T =B.
3) 3 1 −1 b = 8
     3) Résoudre l’équation précédente avec la calculatrice.
1 1 1 c 2 En déduire l’expression de f ( x ).

Chapitre MS1. Matrices : opérations 101


Préparer le bac

78 D’après Bac S (Asie - 2015) 80 D’après Bac ES (Pondichéry - 2014)


Le but est de résoudre l’équation (E) : x2 − 8y2 = 1 où Deux sociétés, Fontana (F) et Boumbouno (B), se par-
x, y sont deux entiers relatifs. tagent le marché des fontaines d’eau à bonbonnes dans
Soit ( a; b ) un couple solution de (E) et soit a’ et b′ deux les entreprises d’une grande ville. L’entreprise F four-
entiers relatifs tels que : nit ses clients en recharges pour les fontaines à eau et
! ! ! dispose des résultats antérieurs suivants :
a′ a 3 8
=M où A = .
b′ b 1 3 Nombre de recharges Coût total de production
1 000 1 100 e
1) Exprimer a′ et b ′ en fonction de a et de b. 3 000 2 740 e
2) Déterminer la matrice M −1 , puis exprimer a et b en 5 000 8 300 e
fonction de a′ et b ′ . Soit f la fonction polynôme de degré 3, définie pour
3) Démontrer que ( a; b ) est solution de (E) si, et seule- tout nombre réel x de l’intervalle [0 ; 10] par :
ment si, ( a′ ; b ′ ) est solution de (E).
f ( x ) = αx3 + βx2 + γx + 10.
4) Soit les suites ( an ) et (bn ) définies par! a0 = 3, b0!= 1
a n+1 an Lorsque le nombre x désigne le nombre de milliers de
et, pour tout entier naturel n, =M .
bn+1 bn recharges produites, f ( x ) est égale au coût total de pro-
Démontrer par récurrence que, pour tout entier na- duction en centaines d’euros.
turel n, le couple ( an ; bn ) est solution de (E). 1) Démontrer que le triplet (α ; β ; γ) est solution du
système suivant :
79 D’après Bac S (Amérique du Nord - 2015) 
    α+ β+ γ = 1
1 1 1 1 0 0


(S) 27α + 9β + 3γ = 17, 4
Soit M = 1 −1 1 et I = 0 1 0.
   


125α + 25β + 5γ = 73
4 2 1 0 0 1
 
PARTIE A α
2) On pose X =  β .
 
1) Déterminer la matrice
 M2 . 
20 10 11 γ
2) On donne M3 = 12 2 9 . a) Écrire le système (S) sous la forme MX = Y où M
 

42 20 21 et Y sont des matrices que l’on précisera.


Vérifier que M3 = M2 + 8M + 6I. b) À l’aide de la calculatrice, vérifier que la matrice
3) En déduire que M est inversible et que : M est inversible.
1 2  Déterminer le triplet solution du système (S).
M −1 = M − M − 8I 3) Quel serait alors le coût total annuel de production
6
pour 8 000 recharges d’eau produites ?
PARTIE B 4) Un espion d’entreprise de chez Fontana a dérobé la
On cherche à déterminer trois nombres entiers a, b et c fonction donnant le coût de production en centaines
tels que la parabole d’équation y = ax2 + bx + c passe d’euros b ( x ) de chez Boumbouno, en fonction de x le
par les points A(1 ; 1), B(−1 ; −1) et C(2 ; 5). nombre de milliers de recharges produites :
1) Démontrer que le problème revient à chercher trois
b : x 7→ 0, 6x3 + 0, 9x2 + 0, 2x + 7
entiers a, b et c tels que
    a) Déterminer pour combien de milliers de recharges
a 1
produites, les entreprises Fontana et Boumbouno
M  b  =  −1  .
   
produisent au même coût.
c 5
b) Étudier quelle entreprise a le plus faible coût de
2) Calculer les nombres a, b et c et vérifier que ces production en fonction du nombre de milliers de
nombres sont des entiers. recharges produites.

102 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Approfondir

 
81 ALGO 1
−3 6
83 Soit A = 6 −8 12 et I l’identité d’ordre 3.
 
Soit l’algorithme suivant dans lequel A[i][j] est un
nombre correspond au coefficient aij de la matrice A. 3 −3 4
1) Déterminer les réels a et b tels que aA + bI = A2 .
1. n, p, i, j sont des nombres entiers
2) En déduire que A est inversible et exprimer A−1 en
2. A est une matrice
fonction de A et I.
3. Traitement
4. Pour i allant de 1 à n 84 Soit ABC un triangle tel que [ AB], [ BC ], [ AC ] sont
5. Pour j allant de 1 à p respectivement de longueurs 4 cm, 6 cm, 5 cm et tan-
6. Saisir A[i][j] gents à son cercle inscrit en M, N, P.
7. Fin Pour Le but est de calculer x = AM, y = BN, z = CP.
8. Fin Pour A

bc
9. Pour i allant de 2 à n
P
10. Pour j allant de 2 à p M

bc
bc
11. A[i][j]=A[i-1][j]+A[i][j-1]
12. Fin Pour
13. Fin Pour
B C
bc
bc
bc
14. Afficher la matrice A N
1) Démontrer que le problème revient à résoudre
1) Expliquer à quoi servent les lignes 4 à 8. l’équation matricielle :
2) Quelle matrice s’affiche en sortie si on saisit     
  1 1 0 x 4
1 3 6 0     
1 0 1   y  = 5 
A =  −1 1 2 3 ?
2 4 5 6 0 1 1 z 6

3) Lignes 9 et 10 : pourquoi i et j commencent-ils à 2 ? 2) Résoudre cette équation et en déduire les longueurs


4) Un élève a testé l’algorithme mais il n’a noté que par- cherchées.
tiellement la matrice qui s’est affichée à la fin : 85 Une usine fabrique deux articles A et B à partir de

... ... ... ... ...
 composants X, Y et Z produits grâce à trois ressources :
. . . 4 7 16 15  du travail, des matières premières et de l’énergie.
. . . 9 16 32 47 Le tableau ci-contre donne le X Y Z
a) Peut-il reconstituer cette matrice ? Expliquer. nombre de composants utilisés A 1 3 2
pour fabriquer chaque article. B 2 3 3
b) Retrouver le maximum de coefficients en décri-
vant brièvement la méthode. Le tableau ci-dessous indique les coûts (en e) des res-
c) Si on sait que a11 = −5, peut-on reconstituer com- sources requises pour produire chaque composant.
plètement la matrice ? Si oui, l’écrire. Matières
d) Même question si on sait que a12 = 4. Travail Énergie
premières
X 8 12 3
82 On cherche une fonction polynôme f vérifiant : Y 7 18 4
Z 1 8 5
( x2 − 2) f ′′ ( x ) + (1 − 3x ) f ′ ( x ) + f ( x ) = x3 + 6x2 − 2x + 4
À l’aide de produits de matrices, calculer :
1) Justifier que f ( x ) est un polynôme de degré 3. • la matrice donnant les coûts de chaque ressource in-
2) Soit f ( x ) = ax3 + bx2 + cx + d. tervenant dans la fabrication de chaque article ;
Écrire un système qui régit les coefficients a, b, c et d. • les coûts de production de chaque article ;
3) À l’aide des matrices, résoudre ce système. • le coût total pour produire 9 articles A et 7 articles B.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 103


Approfondir

(
3x + 7y = 4 90 ALGO
86 Soit le système .
12x + 28y = 16
Soit la partie traitement d’un algorithme destiné à cal-
1) Sa matrice associée est-elle inversible ?
culer, si possible, le produit C de deux matrices A et B.
2) Déterminer une relation entre les deux équations.
3) En déduire
 que les solutions du système sont les 1. Saisir A, B
4 − 3t
couples t ; pour t ∈ R. 2. ....................
7
 3. ....................
 x+ y− z= 1
 4. Si .... alors
87 Soit le système (S) : 2x − 3y + z = −5 . 5. Afficher "Erreur de dimension"


x − 4y + 2z = −6 6. Sinon
1) Sa matrice associée est-elle inversible ? 7. n égale le nombre de .... de A
2) Montrer que la troisième équation est une combinai- 8. m égale le nombre de .... de B
son linéaire des deux ( autres. 9. Pour i allant de 1 à n faire
x+ y− z= 1
3) Montrer que (S) ⇔ . 10. Pour k allant de 1 à m faire
− 5y + 3z = −7
11. ....................
4) En
 déduire que les solutions
 de (S) sont les triplets
−2 + 2t 7 + 3t 12. Fin Pour
; ; t pour t ∈ R.
5 5 13. Fin Pour
5) Vérifier à l’aide du logiciel Xcas. 14. Fin Si
88 Système paramétré
(
(3 − λ) x − 2y = −4 1) Compléter les lignes 2, 3 et 4 destinées à tester si le
Soit le système où λ ∈ R.
5x − (4 + λ ) y = 5 produit AB est possible ou non.
1) a) Démontrer que, si λ vérifie λ2 + λ − 2 6= 0, alors 2) Exprimer cik en fonction de aij et b jk .
le système admet un unique couple solution. 3) Écrire une procédure qui calcule cik .
b) À l’aide du calcul matriciel, déterminer le couple 4) Compléter l’algorithme et le tester avec un logiciel.
solution du système en fonction de λ. 5) On s’intéresse à la complexité de l’algorithme.
2) a) Résoudre l’équation λ2 + λ − 2 = 0. a) Quel est le nombre de multiplications nécessaires
b) Résoudre le système pour les racines obtenues à au calcul de cik ? Le nombre d’additions ?
la question précédente. b) En déduire le nombre total d’opérations néces-
89 Équation de Pell-Fermat ALGO
saires au calcul de AB.
c) Expliciter le résultat pour deux matrices carrées
Soit l’équation ( E) : x2 − 7y2 = 1 où x et y sont des
d’ordre n.
entiers naturels.
1) a) Exprimer x en fonction de y.  
2 −1 3
b) Écrire un algorithme qui, pour y entier de 0 à
91 Soit A = −3 −1 et B = 4A − A2 .
 
1
1 000, calcule x, teste s’il est entier et affiche les
1 1 1
couples solutions.
c) Le programmer sur la calculatrice ou un logiciel et 1) Calculer B puis AB.
donner les solutions. 2) En déduire que A est inversible et déterminer A−1 .
2) a) Montrer que si ( x ! ; y) est solution 3) Dans un repère orthonormé de l’espace, soit trois
! de ! ( E), alors
x ′ 8 21 x plans et leurs équations :
( x ′ ; y′ ) tel que = l’est aussi.
y′ 3 8 y • P : 2x − y + 3z = 1
b) En déduire un algorithme qui, à partir de la so- • Q : −3x + y − z = 2
lution triviale (1 ; 0), donne de proche en proche • R : x+y+z = 3
9 autres solutions. Déterminer les coordonnées de l’intersection de ces
c) Le programmer et donner les solutions. trois plans à l’aide de la matrice B.

104 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Approfondir

92 Vous avez dit logique ? INFO b) Avec la calculatrice ou un logiciel de calcul formel,
PARTIE A en déduire m, n, p en fonction de a, b, c.
c) Exprimer de même m′ , n′ , p′ avec a′ , b ′ , c′ .
1) Quel nombre prolonge le plus logiquement la série
3) Vérifions les résultats dans CaRMetal.
1, 2, 4, 8 ?
a) Placer trois points A, B et C non alignés, puis le
2) Soit le polynôme f : x 7→ ax3 + bx2 + cx + d tel que
point D d’abscisse x(A)+x(B)-x(C) et d’ordonnée
f (1) = 1, f (2) = 2, f (3) = 4 et f (4) = 8.
y(A)+y(B)-y(C).
a) Identifier f à l’aide d’un logiciel de calcul formel.
b) Que semble-t-on pourvoir dire du point D ?
b) En déduire un nombre qui prolonge la série 1, 2,
c) Définir M, N et P à l’aide de formules similaires
4, 8.
et vérifier qu’ils sont solutions du problème posé.
3) Soit maintenant la série 1, 2, 4, 8, 16 conçue pour être
4) Démontrer que, si quatre points A, B, C, D non ali-
logiquement prolongée par 32.
gnés sont les milieux des côtés d’un quadrilatère
Soit le polynôme g : x 7→ ax4 + bx3 + cx2 + dx + e
MNPQ, alors ABCD est un parallélogramme.
tel que g(1) = 1, g(2) = 2, g(3) = 4, g(4) = 8 et
5) Cherchons par une méthode analytique à déterminer
g(5) = 16.
M, N, P, Q tels que A, B, C, D soient les milieux res-
a) Identifier g à l’aide d’un logiciel de calcul formel.
pectifs de [ MN ], [ NP], [ PQ], [ MQ].
b) En déduire un nombre qui prolonge la série 1, 2,
a) Déterminer R la matrice carrée d’ordre 4 telle que :
4, 8, 16.
   
PARTIE B a b c d = m n p q R.

En plaçant des points distincts sur un cercle et en les


b) Soit S la matrice carrée d’ordre
 4 dont les lignes

reliant deux à deux par des segments, on partage en
sont toutes égales à la ligne 1 −1 1 −1 .
régions l’intérieur du cercle.
Calculer SR et en déduire que R n’est pas inver-
sible (on pourra raisonner par l’absurde).
1
1 c) On suppose que ABCD est un parallélogramme.
Montrer géométriquement qu’il existe une infinité
2 4
de solutions au problème posé.
2 3 94 Le stère (de symbole st) est une unité de mesure
des volumes de stockage de bois de chauffage ou de
1) Déterminer le nombre de régions partageant l’inté- charpente. Il équivaut à 1 m3 apparent pour des bûches
rieur du cercle avec quatre points sur le cercle. d’1 m de long. Mais si les bûches rangées sont plus
Même chose avec cinq points, puis six. courtes, l’espace entre elles diminue et le volume aussi.
2) Quel nombre poursuit le plus logiquement la série 2, • pour des bûches de 0,5 m, 1 st équivaut à 0,8 m3 ;
4, 8, 16 ? Est-ce 31 ou 32 ? • pour des bûches de 0,33 m, 1 st équivaut à 0,68 m3 .
93 Dans le plan muni d’un repère orthonormé, soit Pour une longueur de bûche L donnée, il y a propor-
trois points non alignés A, B et C. On note ( a ; a′ ) les tionnalité entre le nombre de stères n et le volume V oc-
coordonnées de A, (b ; b ′ ) celles de B, etc. cupé par le bois rangé. On a ainsi l’égalité n = k L × V.
1) On veut placer trois points M, N, P tels que A, B, C Pour 0, 20 m < L < 1 m, on a k L = aL3 + bL2 + cL + d
soient les milieux respectifs de [ MN ], [ NP], [ MP]. où a, b, c et d sont des réels à déterminer.
Proposer une solution par construction. 1) Calculer k1 et k0,5 .
2) Cherchons une autre solution en exprimant les coor- 2) On sait que k0,8 = 1, 1 et k0,2 = 1, 76.
données de M, N, P à partir de celles de A, B, C. Déterminer a, b, c et d par un calcul matriciel.
a) Déterminer R la matrice carrée d’ordre 3 telle que : 3) En déduire le volume occupé par un stère de bois
    coupé en bûches de 0,60 m.
a b c = m n p R.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 105


Approfondir

95 Nombres carrés triangulaires 97 Une usine fabrique trois articles A, B et C à par-


Un triangle équilatéral est pavé en éléments sem- tir de quatre produits différents P1 , P2 , P3 et P4 obtenus
blables en fonction de n, nombre de divisions régulières grâce à trois ressources : du travail ( T ), des matières
d’un côté. On colorie alors en noir les éléments orien- premières ( M ) et de l’énergie ( E).
tés comme le triangle pavé. Soit la suite (tn )n>1 des Ci-dessous, le tableau de gauche donne les quantités de
nombres dits « triangulaires » d’éléments noirs. produits utilisés pour fabriquer chaque article et celui
de droite, les coûts (en e) des ressources nécessaires
pour obtenir chaque produit.

P1 P2 P3 P4 T M E
t1 = 1 t2 = 3 t3 = 6 t4 = 10
A 3 2 2 1 P1 10 15 3
B 4 3 0 2 P2 12 8 2
1) a) Exprimer tn en fonction de n. C 0 5 3 2 P3 4 12 4
b) Avec une calculatrice ou un tableur, déterminer P4 3 5 1
deux couples d’entiers ( p ; q ) tels que p2 = tq
 
et les nombres « carrés triangulaires » correspon-  10 15 3
3 2 2 1 12
dants. 8 2
1) Soit F = 4 3 0 2 et R =   4
.
12 4
c) Vérifier que 41 616 est carré triangulaire. 0 5 3 2
3 5 1
2) a) On pose x = 2q + 1 et y = 2p. Démontrer que a) Calculer le produit P = FR.
p2 = tq si, et seulement si, x2 − 2y2 = 1. b) En déduire le coût de l’énergie nécessaire à la fa-
b) Montrer que, si les entiers naturels x et y vérifient brication d’un article B.
 
l’égalité 2 2 ′ ′ 1
! x − 2y! = !1, alors x et y définis par 2) Calculer le produit U = P × 1.
x′ 3 4 x
= la vérifient aussi. 1
y′ 2 3 y Donner une interprétation du résultat.
c) Vérifier que si x est impair, alors x ′ l’est aussi. 
3) Calculer le produit V = 1 1 1 × P.
d) En déduire un algorithme qui donne 10 nombres Donner une interprétation du résultat.
carrés triangulaires. Le programmer sur un logi- 4) À l’aide d’un produit matriciel, calculer le coût total
ciel et donner ces 10 nombres. pour produire 4 articles A, 3 articles B et 8 articles C.
    5) À la fin d’une journée, on a constaté que la fabrica-
a+b 0 b 1 0 1
tion de ces trois articles a coûté 14 800 e en travail,
96 Soit A =  b b  et J = 1 0 1.
   
a
18 000 e en matières premières et 4 400 e en énergie.
b 0 a+b 1 0 1
Déterminer le nombre d’articles A, B et C qui ont été
1) Exprimer A en fonction de l’identité I, J, a et b.
fabriqués au cours de cette journée.
2) Calculer J n (on pourra d’abord calculer les premières
puissances de J, émettre une conjecture et la démon-
98 Méthode de Cayley-Hamilton
trer par récurrence). !
a b
3) Calculer A2 . Soit la matrice M = où a, b, c, d sont des réels.
( a + 2b )n − an c d
4) Démontrer l’égalité An = an I + J.
  2 1) Démontrer que M2 = ( a + d) M − ( ad − bc) I.
1 0 −1 2) En déduire que si ad − bc 6= 0, alors M est inversible.
5) Soit C = 1 0 −1. Calculer le produit C J.
 
Retrouver dans ce cas l’inverse de M en fonction de
1 0 −1 a, b, c et d.
6) Démontrer par l’absurde que :     
1 2 x 3 a
a) si a = 0, alors A n’est pas inversible.
99 Montrer que l’équation 2 3 4  y  = b
    
b) si a + 2b = 0, alors A n’est pas inversible.
1 b 3 4 5 z c
7) Pour a 6= 0 et a + 2b 6= 0, on pose B = I − J. a des solutions si, et seulement si, les réels a, b, c suivent
a a( a + 2b )
Montrer que B est l’inverse de A. dans cet ordre une progression arithmétique.

106 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Approfondir

 
100 INFO 2 0 3
103 Soit la matrice A = 0 1 0 et la suite (un )
 
Avec un logiciel de calcul formel, étudier l’existence de
solutions des systèmes en fonction des paramètres : 0 0 2
définie par u0 = 0 et un+ n
1 = 2u n + 3 ×
2 .

 x + y + (1 − m ) z = m + 2

2 n 0 un
1) (1 + m ) x − y + 2z = 0
1) Démontrer que An =  0 1 0 .
  

2x − my + 3z = m+2
 0 0 2n
2
 x − my + m z = m
   
2 0 0 0 0 3

2) mx − m2 y + mz = 1 2) Soit D = 0 1 0 et S = 0 0 0.
   

− m3 z = − 1

mx + y 0 0 2 0 0 0


 x + my + z = 1 a) Vérifier que DS = SD.
3) (m + 1) x + 2y + (m − 3)z = −1 b) Montrer que, pour tout k > 2, on a Sk = 0.

c) Utiliser le formule du binôme de Newton pour

( m − 1) x − 3z = −1


 x + y + z + t = a calculer An .


 x − y − z + t = b 3) En déduire (un ) sous forme explicite.
4)


 − x − y + z + t = c 104 Matrice de Gram

 −3x + y − 3z − 7t = d
 Dans un repère orthonormé (O ; ~i,~j) du plan, soit ( AB)
 ax + by + z = 1
 une droite, M un point quelconque du plan et H le pro-
5) x + aby + z = b jeté orthogonal de M sur ( AB).


x + by + az = 1
 x y z
 1+ a + 1+2a + 1+3a = 1
 3
x y A
6) 2+ a + 2+2a + 2+z3a = 1
 2
+ 3+y2a + 3+z3a = 1
 x
3+ a
H
101 Système non linéaire 1

3 2 6 1
 x y z
 =
Le but est de résoudre le système x4 y5 z12 = 2 −2 −1 1 2 3 4 5 6 7

 2 2 5
x y z = 3 B
−1 M
lorsque x, y, z sont des réels strictement positifs.
−→
1) On pose X = ln x, Y = ln y et Z = ln z. On appelle matrice de Gram, associée aux vecteurs AB
−→ −→ −→ −−→ !
Montrer que la résolution du système revient à −−→ AB · AB AB · AM
et AM, la matrice G = −−→ −→ −−→ −−→ .
déterminer X, Y et Z tels que : AM · AB AM · AM
     1) a) Justifier que la distance du point M à la droite
3 2 6 X 0
     ( AB) est égale à MH. p
4 5 12  Y  = ln 2 det( G )
2 2 5 Z ln 3 b) Démontrer que MH = .
AB
2) Soit les points A(−1 ; 3), B(6 ; −1) et M (1 ; −1).
2) À l’aide de la calculatrice, déterminer le triplet solu- a) Déterminer la matrice de Gram associée aux vec-
tion ( X ; Y ; Z ). −→ −−→
teurs AB et AM.
En déduire le triplet ( x ; y ; z) solution du système. b) En déduire la distance de M à ( AB).
102 Matrice nilpotente 105 Matrice idempotente
Une matrice carrée A est dite nilpotente s’il existe un Une matrice carrée A est dite idempotente si A2 = A.
!
entier positif p tel que Ap
= 0. a b
1) Soit une matrice A = .
1) Montrer que si A est nilpotente, alors I − A est inver- c d
sible et préciser son inverse. Traduire par un système que A est idempotente.
2) Montrer que la somme de deux matrices nilpotentes 2) Résoudre ce système en considérant deux cas :
qui commutent est une matrice nilpotente. • b=0 • b 6= 0.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 107


Approfondir

106 Produit nul c) Le permanganate de potassium (KMnO4 ), l’acide


Le but est de prouver de deux façons, algébriquement sulfurique (H2 SO4 ) et le sulfate ferreux (FeSO4 )
puis par l’absurde, que : « si un produit de deux ma- réagissent pour donner du sulfate de potassium
trices carrées d’ordre 2 non nulles est nul, alors les deux (K2 SO4 ), du sulfate de manganèse (MnSO4 ), du
matrices ne sont!pas inversibles ».! sulfate ferrique (Fe2 (SO4 )3 ) et de l’eau (H2 O).
a b a′ b′
Soit A = et B = . 108 Fonctions homographiques
c d c′ d′ d
Soit deux fonctions : f définie pour c 6= 0 et x 6= − , et
1) a) Calculer le produit AB et exprimer un premier c
système qui traduit l’égalité AB = 0. ′ d′
g définie pour c 6= 0 et x 6= − ′ par :
c
b) Démontrer que ce système équivaut à un système
ax + b a′ x + b′
de huit produits nuls dans lesquels interviennent f (x) = et g( x ) = ′ .
cx + d c x + d′
les déterminants de A et B.
1) À quelles conditions f et g sont-elles des fonctions
c) Conclure.
homographiques ?
2) a) Si A était inversible, que vaudrait B ?
2) Soit h = f ◦ g la fonction composée de g suivie de f
b) Rédiger une démonstration par l’absurde sur la
c’est-à-dire telle que h( x ) = f [ g( x )].
base de la constatation précédente.
On admet que h est définie sur un ensemble D , égal
107 Coefficients stœchiométriques d′
à R privé de − ′ et éventuellement d’un autre réel.
La combustion du butane (C4 H10 ) en présence de di- c
oxygène (O2 ) produit du dioxyde de carbone (CO2 ) et a) Déterminer h( x ) et D lorsque :
de la vapeur d’eau (H2 O). 3x + 4 4x − 6
f (x) = et g( x ) = .
5x + 6 −3x + 5
L’équation-bilan de cette réaction est de la forme :
αx + β
b) Montrer qu’on peut écrire h( x ) = avec :
xC4 H10 + yO2 → zCO2 + tH2 O γx + δ
! ! !
où x, y, z et t sont des entiers naturels. α β a b a′ b′
= .
1) a) Écrire le système linéaire qui traduit l’équilibre de γ δ c d c′ d′
cette équation-bilan. 3) On appelle H, F et G les trois matrices ci-dessus dans
b) En déduire une égalité matricielle de la forme l’ordre de gauche à droite.
AX = Boù A est une matrice carrée d’ordre 3, a) Démontrer que la matrice H est inversible.
x b) À quelle condition h est-elle une fonction homo-
X =  y  et B est une matrice colonne dont les
 
graphique restreinte à D ?
z 4) a) Déterminer h( x ) et D lorsque :
coefficients ne dépendent que de t. 3x + 5 x+5
c) Résoudre l’équation obtenue précédemment pour f (x) = et g( x ) = .
2x − 1 2x − 3
déterminer x, y et z en fonction de t. b) Démontrer que, si F est l’inverse de G, alors h est
d) En déduire les coefficients qui équilibrent la fonction identité x 7→ x restreinte à D .
l’équation-bilan. c) Peut-on déterminer une fonction f telle que f ◦ f
2) Équilibrer les équations-bilans des réactions sui- soit la fonction identité x 7→ x restreinte à D ?
vantes en procédant comme au 1. 5) Démontrer que h ne peut pas être la fonction nulle.
a) L’oxyde d’aluminium (Al2 O3 ) réagit avec le car- 6) En général, la composée de fonctions n’est pas com-
bone (C) et le dichlore (Cl2 ) pour donner du chlo- mutative, c’est-à-dire que pour toutes fonctions r et
rure d’aluminium (AlCl3 ) et du monoxyde de car- s qu’on peut composer dans un sens ou dans l’autre,
bone (CO). on n’a pas r ◦ s = s ◦ r.
b) Au cours de la photosynthèse, du dioxyde de a) Montrer que si f et g sont commutatives relative-
carbone et de l’eau sont transformés en glucose ment à la composition, alors FG = GF.
(C6 H12 O6 ) et en dioxygène. b) Expliciter une condition nécessaire et suffisante
pour qu’on ait f ◦ g = g ◦ f .

108 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Je teste mes connaissances

À la fin de ce chapitre, je dois être capable de :


Calculer sans calculatrice : Me servir d’une calculatrice pour :
◮ une combinaison linéaire de matrices ◮ affecter une matrice à une variable
◮ un produit de matrices ◮ effectuer des opérations sur les matrices
◮ une puissance de matrice ◮ calculer le déterminant, l’inverse d’une matrice carrée
◮ l’inverse d’une matrice carrée d’ordre 2 Résoudre un système linéaire à l’aide des matrices

Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Déterminer celles qui sont correctes.

 
1 0 1 !
1 2 −1
Soit les matrices A = 0 0 et B = .
 
1
3 0 2
0 1 0
109 Que vaut A + B ?
 
! 2 2 0
2 2 0
A + B n’existe pas d Aucune des trois pro-
 
a b 3 1 2 c
3 1 2
0 1 0 positions précédentes

110 Que vaut A2 ?


     
1 1 1 1 1 1 1 0 1
A2 = A
     
a 0 1 0 b 0 2 0 c d 0 1 0
0 1 0 0 2 0 0 2 1

111 Que vaut le produit AB ?


   
! 1 3 1 2 −1
1 1 1
AB n’existe pas
   
a b 1 2 c 3 0 2  d
3 2 3
1 3 3 0 2

112 Que vaut le produit BA ?


 
! 1 3
1 1 1
BA n’existe pas BA = AB
 
a b c d 1 2
3 2 3
1 3
 
113 L’inverse de A : 1 0 0
a est une matrice carrée b n’existe pas c a un déterminant nul d égale 0
 
1 1
d’ordre 3 1 0 0

114 Pour tout entier naturel n non nul, on peut écrire An = A + J avec J égale à :
       
0 0 0 0 0 0 0 n−1 0 0 0 0
       
a n − 1 0 0 b 0 0 n − 1 c 0 0 0 d 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 n−1 0

Chapitre MS1. Matrices : opérations 109


115 Le produit de matrices AB est calculable si, et seulement si :
a A a autant de colonnes que B c A a autant de lignes que B a de colonnes
b A a autant de colonnes que B a de lignes d A a autant de lignes que B

116 Si le produit de matrices AB existe, alors c’est une matrice carrée si :


a A a autant de colonnes que B c A a autant de lignes que B a de colonnes
b A a autant de colonnes que B a de lignes d A a autant de lignes que B

117 Si le produit de la matrice A par la matrice B existe, alors on le calcule en multipliant :


a toute ligne de A par toute ligne de B c toute colonne de A par toute colonne de B
b toute colonne de A par toute ligne de B d toute ligne de A par toute colonne de B
!
d b
118 La matrice est inversible si :
a c
a ac − bd 6= 0 b ad − bc 6= 0 c cd − ab 6= 0 d bc − ad 6= 0

119 Quelles que soient les matrices carrées de même ordre A, B, C et D, on a :


a B 2 + B = B ( B + 1) c ( A − B)( A + B) = A2 − BA + AB − B2
b A( BC ) = ( AB) C d ( A + B)2 = A2 + 2AB + B2

120 Si A est une matrice carrée dont le carré est la matrice nulle 0, alors :
a A est inversible b A=0 c A3 = 0 d ( I − A ) −1 = I + A
!
k 0
121 Soit la matrice H = où k ∈ R ∗ et A une matrice carrée d’ordre 2. Alors :
0 −k
a AH = HA b H 2 = k2 I c H 3 = − k3 I d k2 H − 1 = H

122 Un système de Cramer est un système d’équations linéaires dont la matrice des coefficients est inversible.
Parmi
( les systèmes linéaires suivants,
( lesquels sont des systèmes
( de Cramer ? (
x + 3y = 1 6x + 3y = 1 x + 2y = 1 6x + 3y = 1
a b c d
2x − y = 3 4x − 2y = 3 −2x − 4y = 3 4x + 2y = 3
(
5x − 3y = 3
123 Le système a pour solution le couple de réels ( x ; y) tels que :
3x − 2y = 2
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
x 5 −3 3 x −2 3 3 x −2 −3 3 x 2 −3 3
a = b = c = d =
y 3 −2 2 y −3 5 2 y 3 5 2 y 3 −5 2

(
2x + my = 4
124 Pour quelle(s) valeur(s) de m, le système admet-il une unique solution ?
mx + y = 5
√ √
a m=− 2 b m=0 c m= 2 d m=2

110 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Travaux pratiques

TP 1 Traitement d’image INFO

A Un peu de réflexions

1) À l’aide d’un logiciel de géométrie dynamique, réaliser la construction suivante :


• Insérer une image au choix (Image1 et deux points A et B sont créés).
• Repositionner Image1 telle que!A soit en (1 ; 1).
−1 0
• Créer la matrice M = .
0 1
• Appliquer la matrice M à l’image Image1 (l’image Image1’ est créée).

1 + +
A B
~′ ~j
u ~u

−5 −4 −3 −2 −1 O ~i 1 2 3 4 5

Dans toute la suite, on se place ~ ~


! dans un ! repère orthonormé
! direct
! (O ; i , j ) .
x x ′ x ′ x
2) Soit deux vecteurs ~u et ~
u′ tels que =M .
y y′ y′ y
a) Exprimer x ′ et y′ en fonction de x et y.
b) En déduire que M est la matrice associée à la symétrie d’axe (O ; ~j).
3) Déterminer la matrice N associée à la symétrie d’axe (O ; ~i ). Vérifier avec le logiciel.
4) Déterminer la matrice P associée à la symétrie de centre O. Vérifier avec le logiciel.
5) Exprimer P en fonction de M et N.

B Ça tourne ! ! !
x x′
Dans le plan complexe, soit deux points M et M′ d’affixes z = x + iy et z′ = x ′ + iy′ .
y y′
Soit la rotation de centre O et d’angle θ qui transforme M en M ′ .
1) Exprimer z′ en fonction de z et θ.
−−→ −−→
2) En déduire les coordonnées de OM ′ en fonction ! de celles
! de OM.
x ′ x
3) Déterminer alors la matrice R telle que ′
=R .
y y
4) Vérifier que la matrice R est inversible et déterminer son inverse.
π
5) a) Pour θ = , calculer R et R −1 .
3
b) À quel angle de rotation est associée la matrice R −1 ? Vérifier avec le logiciel.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 111


Travaux pratiques

TP 2 C’est du propre ! INFO

Soit une matrice carrée M et un vecteur colonne U non nul.


On dit que U est un vecteur propre de M s’il existe un réel λ tel que MU = λU.
Le réel λ est alors appelé valeur propre de M, associée au vecteur propre U.

Dans le repère du plan (O ; ~i , ~j), on désignera par ~u un représentant du vecteur colonne U.

A Cas d’une matrice


!
diagonale
−1 0
Soit D = et U un vecteur colonne de taille 2 non nul. On pose V = DU.
0 1
1) À l’aide d’un logiciel de géométrie dynamique, réaliser la construction suivante :

• Créer la matrice D. A
2 +
• Placer un point A, puis créer le vecteur ~u
−→
tel que ~u = OA.
~v 1 ~u
• Construire le représentant du vecteur ~v ~j
d’origine O en multipliant la matrice D par
le vecteur ~u. −2 −1 O ~i 1 2

2) Dans cette question, on cherche s’il existe λ ∈ R tel que V = DU = λU.


a) Quelle condition doivent vérifier les vecteurs ~u et ~v ?
b) Dans le logiciel, déplacer ~u afin de satisfaire la condition établie précédemment.
Quelles semblent être les valeurs propres de D ?
c) Calculer les deux valeurs propres de D et donner un vecteur propre associé à chacune.

B Généralisation à une matrice


!
carrée d’ordre 2
a b
Soit la matrice M = .
c d
1) Démontrer l’équivalence : λ valeur propre de M ⇔ M − λI non inversible.
2) En déduire l’équivalence : λ valeur propre de M ⇔ λ2 − ( a + d)λ + ad − bc = 0.
3) En déduire une condition sur a, b, c et d pour que M ait deux valeurs propres.

C Application !
5 −3
Soit la matrice M = .
6 −4
1) a) Vérifier la condition établie à la question 3 de la partie B .
b) Calculer les valeurs propres
! de M. On! les note dans l’ordre croissant λ1 et λ2 .
1 1
c) Vérifier que U1 = et U2 = sont des vecteurs propres associés respectivement
2 1
à λ1 et λ2 . ! !
λ1 0 1 1
2) Soit les matrices D = et P = .
0 λ2 2 1

a) Montrer que MP = PD, puis que M = PDP−1.


b) En déduire que, pour tout entier naturel n, on a M n = PD n P−1 .
c) Calculer M n .

112 Chapitre MS1. Matrices : opérations


Travaux pratiques

TP 3 Hill cipher ALGO INFO

En cryptographie symétrique, le chiffrement de Hill est un système de chiffrement par bloc qui
utilise les propriétés de l’arithmétique modulaire et des matrices. Inventé par Lester S. Hill en
1929, il consiste à substituer les lettres du message clair, non pas l’une après l’autre, mais par
« paquets ». On obtient ainsi un message chiffré plus difficile à casser.
Chaque lettre est codée par son rang diminué de 1 dans l’alphabet latin.

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

Avant qu’il ne soit traité, on formate d’abord le message clair : on supprime accents, espaces et
ponctuation, on regroupe les lettres par bloc de 2 (si une lettre reste orpheline à la fin, on ajoute
arbitrairement une lettre), puis on remplace chaque lettre par le nombre correspondant dans le
tableau. On forme ainsi une matrice à 2 lignes qu’on !
note X.

D L R 3 11 17
Exemple DE L’OR 7→ 7→ =X
E O A 4 14 0

Ensuite, on calcule AX, où A est une matrice carrée d’ordre 2 fixée, appelée clé du chiffrement.
On obtient une matrice Y où chaque coefficient est remplacé par le plus petit entier naturel qui
lui est congru modulo 26. Enfin, on convertit en lettres grâce au tableau.
!
73
Exemple Appliquons la clé de chiffrement A = .
58
! ! ! !
73 3 11 17 33 119 119 7 15 15 H P P
= 7→ = Y 7→ 7→ HVPLPH
58 4 14 0 47 167 85 21 11 7 V L H

A Késako ?
On souhaite déchiffrer le message KYBNSY qui a été obtenu avec la clé précédente.
1) Déterminer la matrice chiffrée associée à ce message.
D’ordinaire, si A est inversible : AX = Y ⇔ X = A−1Y. Mais ici : AX ≡ Y ⇔ X ≡ A−1Y [26].
Il faut donc inverser A modulo 26 : c’est la clé du déchiffrement.
2) a) Écrire A−1 sous la forme k−1 B avec B à coefficients entiers et k le déterminant de A.
b) Il existe des algorithmes efficaces pour déterminer l’inverse de k modulo n mais pour
n = 26, la « force brute » est sans doute la manière la plus simple. Voici l’algorithme :

1. Multiplier successivement k par m ∈ {1,3,5,7,9,11,15,17,19,21,23,25}


2. Arrêter quand le produit km ≡ 1 [26]. Alors k-1 ≡ m [26].

Déterminer par ce procédé l’inverse de k modulo 26. En déduire la clé du déchiffrement.


c) Déterminer sans calculatrice les deux premières lettres du message clair.
3) Dans un tableur, élaborer un déchiffrement automatique. Voici quelques formules utiles :
• = CODE(lettre)-65 donne le nombre associé à la lettre dans le tableau précédent.
• = MOD(n;26) donne le reste de la division euclidienne de n par 26.
• = CAR(nombre+65) donne la lettre associée au nombre dans le tableau précédent.

Chapitre MS1. Matrices : opérations 113


Travaux pratiques

B La clé pour bien choisir !


9 4
1) On se donne maintenant pour clé de chiffrement la matrice A = .
8 5
a) Chiffrer le message « L’EX GANG : BYE ! » avec cette clé.
b) Peut-on affirmer que les clés de chiffrement et de déchiffrement sont les mêmes ?
2) a) Montrer que deux mots de deux lettres, toutes différentes, peuvent donner deux mots
chiffrés identiques. ! !
x x′
b) Déterminer la condition pour qu’on ait A =A ′ .
y y
3) La matrice A est-elle inversible modulo! 26 ? Pourquoi ?
a b
4) On veut construire une matrice inversible modulo 26.
c d
a) Expliquer pourquoi les coefficients d’une même ligne ou d’une même colonne ne doivent
être divisibles ni par 2 ni par 13.
b) a étant un entier fixé, expliquer comment choisir b et c.

C Casser le code
Un agent du KGB a intercepté un bout de message codé par un chiffrement de Hill (FYIR) et sa
transcription en message clair (VLAD). Montrer que cela suffit à retrouver la clé du chiffrement.

Récréation, énigmes
Une matrice magique est une matrice carrée d’ordre n ∈ N ∗ dont les sommes des n coefficients de chaque ligne,
colonne et diagonale sont égales à un même nombre, appelé alors constante magique. Si, en plus, les coefficients
de la matrice sont les entiers de 1 à n2 , alors elle est dite normale.

1) Démontrer qu’il n’existe pas de matrice magique normale d’ordre 2.


2) Démontrer que le double de la constante magique est n3 + n.
 
a b z
3) Soit une matrice magique normale M =  c d z.
 

z z z
a) Réécrire cette matrice en remplaçant les croix maltaises z par des
expressions qui dépendent de a, b, c et d.
b) Montrer que a, b, c et d vérifient un système de deux équations.
c) Résoudre ce système et en déduire une matrice magique normale
d’ordre 3.
4) En 1956, dans les ruines du palais d’Anxi en banlieue de l’actuelle X’ian,
ancienne capitale de la Chine, on a retrouvé une plaque métallique da-
 
tant de la dynastie Yuan (1271-1368) où figure une grille de 36 cases rem-
plies de chiffres arabes orientaux.
 
 
 
a) Vérifier que la matrice d’ordre 6 correspondant à cette grille est une 



 
matrice magique normale.  
 
b) Vérifier que la matrice d’ordre 4 composée des coefficients encadrés 



en rouge est une matrice magique.

114 Chapitre MS1. Matrices : opérations


MATRICES

Suites de matrices et 2
marches aléatoires

Connaissances nécessaires à ce chapitre


◮ Connaître le calcul matriciel ◮ Utiliser les résultats sur les probabilités discrètes
◮ Utiliser les résultats sur les suites géométriques ◮ Démontrer par récurrence

Auto-évaluation
Des ressources numériques pour préparer
le chapitre sur manuel.sesamath.net @
un
1 Soit la suite (un ) telle que un+1 = et u0 = 27. 5 Soit A et B deux événements d’un univers tels
3 3 1 4
1) Exprimer un en fonction de n. que P( A) = , PA ( B) = et PA ( B) = .
5 2 5
2) Montrer que (un ) converge et donner sa limite.
1) Calculer P( B) puis PB ( A).
2 Soit la suite ( an )n>0 telle que an+1 = −3an + 4. 2) Pondérer les arbres de probabilité suivants.
1) Montrer qu’il existe une valeur de a0 pour laquelle B b b
A
( an ) est une suite constante. On note k cette valeur. b b

2) Montrer que la suite (bn ) telle que bn = an − k est A b


B B b
A
a) b b) b

géométrique. En déduire an en fonction de n.


  b
B b
A
1 √0 0
!
0 2 1 b b

3 Soit D = 0 2 0 et T = 0 0 6 . A
0 0 0
b
B B b
A
0 0 2
1) a) Avec la calculatrice, calculer D2 et D3 . 6 Le mathématicien Andreï Markov remarqua
b) Conjecturer l’expression de Dn . qu’en moyenne, sur les 20 000 premières lettres d’un
c) Démontrer cette conjecture par récurrence. roman de Pouchkine, une voyelle sur huit suit une
2) Démontrer que Tn
= 0 pour n > 3. voyelle et une consonne sur trois suit une consonne.
√ √ 1) Donner les probabilités qu’une consonne suive une
1+ 5 1− 5
4 Soit a = ,b= et les matrices : voyelle et vice-versa.
2 2
    2) Soit ( Xn )n>1 la suite de variables aléatoires valant 0
a b a 0
P = 1 1 et D = 0 b . si la n-ième lettre est une voyelle et 1 sinon.
a) Pour tous i et j valant 0 ou 1, déterminer les
1) Vérifier que P est inversible et calculer P−1 . probabilités P{ Xn = i} ({ Xn+1 = j}).
2) Calculer le produit PDP−1. b) Exprimer P({ Xn+1 = 0}) et P({ Xn+1 = 1}) en
fonction de P({ Xn = 0}) et P({ Xn = 1}).

➤➤➤ Voir solutions p. 151


115
Activités d’approche

ACTIVITÉ 1 Des bactéries stratégiques


On étudie l’évolution d’une population de 500 000 bactéries confinées dans une enceinte.
On observe que ces micro-organismes unicellulaires peuvent opérer une mutation génétique
dans le but de mieux assurer leur survie.
Ainsi, une bactérie peut alterner entre deux états adaptatifs A et B.
Des relevés statistiques ont montré que, d’un instant n au suivant :
• 5 % des bactéries passent de l’état A à l’état B ;
• 20 % des bactéries passent de l’état B à l’état A.
On note an et bn les effectifs, exprimés en milliers, des deux populations de bactéries se trou-
vant respectivement dans l’état A et B à l’instant n.
On considère que la population reste constante au cours du temps.

Partie A : Conjectures sur l’évolution des populations


1) Exprimer an+1 et bn+1 en fonction de an et bn .
2) Écrire un algorithme qui demande à l’utilisateur les valeurs de n et a0 , puis qui calcule et
affiche les valeurs de an et bn .
3) a) On fixe a0 = 375. Tester l’algorithme pour n = 10, n = 20, puis n = 30.
Quelle conjecture peut-on faire sur l’évolution des effectifs an et bn ?
b) On fixe n = 30. Tester l’algorithme pour a0 = 450, puis a0 = 50.
La répartition initiale des deux populations a-t-elle une influence sur leur évolution ?

Partie B : Modélisation à l’aide de suites de matrices !


an
On définit la suite de matrices colonnes (Un ) telle que : Un = .
bn
1) a) Montrer qu’il existe une matrice A telle que Un+1 = AUn .
Par analogie avec les suites numériques, que peut-on dire de la suite de matrices (Un ) ?
b) En suivant l’analogie, exprimer le terme général Un en fonction de U0 et de A.
c) Déterminer An .
2) a) Montrer qu’il existe une matrice diagonale D et une matrice colonne E telles que :
Un+1 = DUn + E.
b) Déterminer la matrice colonne telle que C = DC + E.
c) On considère la suite de matrices ( Xn ) définie par Xn = Un − C.
Montrer que Xn+1 = DXn .
d) En déduire alors Xn , puis Un en fonction de n, a0 et b0 .
e) Montrer alors que la suite (Un ) converge vers C.

116 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Activités d’approche

ACTIVITÉ 2 Modèle d’effusion d’Ehrenfest


Une enceinte hermétique est partagée en deux compartiments de même volume séparés par
une paroi. On fait le vide dans l’un, on remplit l’autre d’un gaz, puis on perce un minuscule
trou dans la paroi. Assez rapidement, les molécules de gaz migrent d’un compartiment vers
l’autre, jusqu’à l’établissement d’une situation d’équilibre où, en moyenne, le nombre de molé-
cules dans chaque compartiment est identique. Au niveau microscopique, rien n’empêche une
molécule de revenir dans son compartiment d’origine : le phénomène est réversible. Mais, au
niveau macroscopique, force est de constater que c’est irréversible. Il y a donc un paradoxe !

C’est dans l’idée d’expliquer ce paradoxe, qu’en 1907, les époux Ehrenfest imaginent un mo-
dèle avec deux urnes. Au départ, l’urne A contient n boules numérotées et l’urne B aucune. On
tire alors au hasard un numéro entre 1 et n dans l’urne A ou B et on change d’urne la boule
correspondante. Cette expérience aléatoire est répétée un certain nombre de fois.

Partie A : Quelques simulations pour étudier la réversibilité

Soit l’algorithme ci-contre. 1. n, p, i, c EST_DU_TYPE NOMBRE


La commande random() donne un 2. X, Y EST_DU_TYPE LISTE
nombre aléatoire dans [0 ; 1] et X[i] 3. TRAITEMENT
désigne le i-ième élément de la liste X. 4. LIRE n, p
1) Programmer l’algorithme sous Al- 5. POUR i ALLANT_DE 1 A n
goBox (utiliser un repère avec 6. Début POUR
Xmin = −1, Xmax = 1, Ymin = 0 7. X[i] PREND_LA_VALEUR -random()
et Ymax = 0). 8. Y[i] PREND_LA_VALEUR random()
2) À quoi servent les lignes 6 à 9 ? 9. TRACER_POINT_Rouge (X[i],Y[i])
3) Expliquer comment le programme 10. Fin POUR
simule les échanges d’urnes dans 11. POUR i ALLANT_DE 1 A p
les lignes 10 à 14 ? 12. Début POUR
4) Tester pour n = 1 000 et p = 10 000. 13. c PREND_LA_VALEUR ALGOBOX_ALEA_ENT(1,n)
Le phénomène paraît-il réversible ? 14. TRACER_POINT_Blanc (X[c],Y[c])
5) Tester pour n = 3 et p = 10. 15. X[c] PREND_LA_VALEUR -X[c]
Le phénomène paraît-il réversible ? 16. TRACER_POINT_Rouge (X[c],Y[c])
17. Fin POUR

6) Afin de mieux étudier la réversibilité du phénomène, on souhaite que le programme s’arrête


lors du premier retour à l’état initial et qu’il affiche le nombre d’échanges effectués.
a) Supprimer la variable p et ajouter deux variables, nA et compteur, qui devront compter
respectivement le nombre de boules dans l’urne A et le nombre d’échanges effectués.
b) Remplacer la deuxième boucle POUR...ALLANT_DE...A... par une boucle du type TANT_QUE...
c) En fonction de n ∈ {2, 3, . . . , 10}, étudier la valeur de compteur affichée en sortie.

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 117


Activités d’approche

Partie B : Étude du cas où n = 2

1) Soit E1 l’état initial et E2 l’état après le premier échange.


Vérifier qu’il n’y a qu’un autre état différent possible. On l’appelle E3 .
2) Le schéma ci-dessous, appelé graphe probabiliste, indique les échanges entre les états par
des arêtes orientées, pondérées par les probabilités de passer d’un état à l’autre.
... ...
E1 E2 E3
... ...
Recopier ce graphe probabiliste et compléter ses probabilités.
3) Écrire la matrice T d’ordre 3 telle que tij est égal à la probabilité de passer de Ei à E j .
On appelle cette matrice la matrice de transition associée au graphe probabiliste.
4) Soit ( an ), (bn ) et (cn ) trois suites de termes généraux an , bn et cn respectivement égaux aux
probabilités d’être dans les états
 E1 , E2 etE3 à l’étape n.
On note Un la matrice ligne an bn cn associée à l’étape n.
a) Déterminer U0 .
b) Justifier que, pour tout n ∈ N, Un+1 = Un T.
c) Démontrer que, pour tout n ∈ N, Un = U0 T n .
5) a) À l’aide de la calculatrice, calculer T 2 et T 3 , puis conjecturer une expression de T n .
b) Démontrer par récurrence la conjecture précédente.
6) Démontrer qu’au bout de n étapes, les deux boules sont dans la même urne si n est pair et
ne sont pas dans la même urne si n est impair.

ACTIVITÉ 3 Des marches aléatoires


En 1905, pour expliquer les migrations d’une population de moustiques dans une forêt, le
biostatisticien Karl Pearson décrit le premier une marche aléatoire 1 : « Un homme part d’un
point O et parcourt ℓ yards en ligne droite ; il tourne d’un angle quelconque, et marche de
nouveau ℓ yards en ligne droite. Il répète ce processus n fois. ». Assez vite, le physicien Lord
Rayleigh calcule la probabilité que l’homme soit à une certaine distance de O quand n est grand
et Pearson en tire la leçon que : « dans une zone ouverte, l’endroit le plus probable pour trouver
un ivrogne encore capable de tenir sur ses pieds se trouve quelque part dans le voisinage de
son point de départ. »
Partie A : Marche aléatoire sur un quadrillage
On modélise les déplacements d’un ivrogne dans un espace public en considérant, dans un
repère orthonormé du plan, la marche aléatoire d’un point à coordonnées entières par des
déplacements unitaires équiprobables vers l’un des quatre points cardinaux possibles.
On appelle « états » l’ensemble des points Mi atteignables qu’on numérote de bas en haut et
de gauche à droite. On appelle « étape » de la marche aléatoire un changement d’état ou une
conservation de l’état (par va-et-vient).
1. Cette expression est cependant introduite plus tard par le mathématicien hongrois György Pólya, vers 1919-1921.

118 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Activités d’approche

Exemple
M11 M12 M13 M14 M15
Si −2 6 x 6 2 et −1 6 y 6 1, la marche aléatoire 1
a 15 états possibles. S’il est en M8 , alors, à l’étape
M6 M7 M8 M9 M10
d’après, il sera en M9 , M13 , M7 ou M3 . S’il est en 0
−2 −1 1 2
M1 , alors, à l’étape d’après, il sera en M2 ou M6 . M1 M2 M3 M4 M5
−1

1) Soit la marche aléatoire définie par le graphique ci-contre. M4


1
a) Représenter son graphe probabiliste (remarquer qu’on peut garder
M3
par exemple l’état M1 par le va-et-vient M1 → (−1 ; −1) → M1 ). M2
0
b) Écrire sa matrice de transition T telle que tij est la probabilité de −1 1

passage de Mi à M j . −1
M1
2) Soit la matrice ligne Ln de taille 4 dont les coefficients sont, dans l’ordre de gauche à droite,
les probabilités d’être dans les états M1 , M2 , M3 et M4 après n étapes.
On dit que Ln est la répartition de probabilité
 de la marche aléatoire à l’étape n.
a) Dans toute la suite, on fixe L0 = 1 0 0 0 . Que représente cette matrice ?
b) Où l’ivrogne a-t-il le plus de chance de se trouver après :
• 1 étape ? • 2 étapes ? • 5 étapes ? • 10 étapes ?
c) Intuitivement, pour n assez grand, où l’ivrogne a-t-il le plus de chance de se trouver ?
Que peut-on alors supposer pour lim ( Ln ) ?
  n→+ ∞
1 1 1 1
d) Soit L = . Vérifier que LT = L.
4 4 4 4
On dit que L est la répartition stable de la marche aléatoire.
e) La position initiale de l’ivrogne semble-t-elle avoir une influence sur sa marche aléatoire ?

Partie B : Marche aléatoire sur un triangle isocèle rectangle


Sur un triangle S1 S2 S3 isocèle rectangle en S1 , un robot suit une marche aléatoire entre trois
états qui sont les sommets du triangle et telle que la probabilité de passer d’un sommet à
l’autre est proportionnelle à la longueur du côté emprunté (par exemple, si le robot est en S1 ,
1
la probabilité qu’il aille en S2 ou en S3 est puisque S1 S2 = S1 S3 ).
2
1) a) Soit S1 S2 = ℓ. Exprimer S2 S3 en fonction de ℓ.
b) En déduire la probabilité que le robot aille en S1 sachant qu’il est en S2 .
c) Représenter le graphe de cette marche aléatoire.
1 1
 
0
√ 2 2√ 
d) Vérifier que T =  2−1 0 2 − 2 est sa matrice de transition.

√ √
2−1 2− 2 0
 √   
1 12 2 − 18 0 1 0 0
√ √
2) Soit les matrices P = 1 30 2 − 42 1  et D = 0 1 − 2 0 .
   
√ √
1 30 2 − 42 −1 0 0 2−2
À l’aide d’un logiciel de calcul formel :
a) Vérifier que P est inversible et que T = PDP−1 .
b) Déterminer, pour tout entier naturel n, D n .
c) Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, T n = PD n P−1 .
d) Déterminer T n en fonction de n. En déduire lim ( T n ).
n→+ ∞

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 119


Cours - Méthodes

1. Puissances d’une matrice


La puissance n-ième d’une matrice intervient souvent dans les calculs mais en donner une expression en fonction
de n est souvent difficile. Cependant, nous allons voir que, dans des cas particuliers, c’est possible.

A. Puissances d’une matrice diagonale


PROPRIÉTÉ : Puissance d’une matrice diagonale
Soit une matrice diagonale D = diag(d1 , d2 , . . . , d p ) d’ordre p et n un entier naturel.
La puissance n-ième de D est la matrice D n = diag(d1n , d2n , . . . , dnp ).

PREUVE
On démontre cette propriété par récurrence. Voici l’initialisation et l’hérédité :
• D0 = I = diag(1, 1, . . . , 1) = diag(d01 , d02 , . . . , d0p ). Donc la propriété est vraie pour n = 0.
• Supposons que, pour un certain entier naturel n, D n = diag(d1n , d2n , . . . , dnp ).
 n   n+1 
d1 0 . . . 0 d1 0 . . . 0  d1 0 ... 0
.  .   .. 
 0 dn . . . ..   .
0 d2 . . ..  
.
d2n+1 . .

D n+1 = D n D =  2  =  0 . 
.
 . .  .
. . . . . 0   .. . . . . . . 0   ..
 . .. ..
 ..
  
. . 0 
0 . . . 0 dnp 0 . . . 0 dp 0 ... 0 dnp+1
Donc la propriété est héréditaire.
! !
−2 0 (−2)n 0
Exemple Soit D = . Alors Dn = .
0 −1 0 (−1)n

B. Puissances d’une matrice diagonalisable


DÉFINITION : Matrice diagonalisable
Une matrice carrée A est diagonalisable s’il existe une matrice inversible P et une matrice
diagonale D telles que A = PDP−1.
! ! !
−4 6 3 2 −2 0
Exemple A = est diagonalisable. En effet, soit P = et D = .
−1 1 1 1 0 −1
! ! ! ! ! !
3 2 −2 0 1 −2 −6 −2 1 −2 −4 6
Alors PDP−1 = = = = A.
1 1 0 −1 −1 3 −2 −1 −1 3 −1 1

PROPRIÉTÉ : Puissances d’une matrice diagonalisable


Si A est une matrice diagonalisable telle que A = PDP−1 avec P une matrice inversible et
D une matrice diagonale, alors, pour tout entier naturel non nul n, An = PD n P−1 .

PREUVE On démontre cette propriété par récurrence. Voici l’initialisation et l’hérédité :


• A1 = A = PDP−1 = PD1 P−1 . Donc la propriété est vraie pour n = 1.
• Supposons que, pour un entier n donné, An = PD n P−1 . Montrons que An+1 = PD n+1 P−1
An+1 = An A = ( PD n P−1 )( PDP−1 ) = PD n ( P−1 P) DP−1 = PD n IDP−1 = PD n+1 P−1 .

Exemple Reprenons la matrice A de l’exemple précédent. Calculons A4 .


! ! ! ! ! !
3 2 16 0 1 −2 48 2 1 −2 46 −90
A4 = PD4 P−1 = = = .
1 1 0 1 −1 3 16 1 −1 3 15 −29

120 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Cours - Méthodes

MÉTHODE 1 Déterminer M n lorsque M est diagonalisable Ex. 11 p. 127

1) M est diagonalisable donc M = PDP−1 . En général, une au moins des matrices P et D est
donnée (la diagonalisation, procédé pour les trouver, est hors programme en Terminale).
2) On démontre par récurrence que M n = PD n P−1 (voir au bas de la page 120).

Exercice d’application On considère la matrice T diagonalisable telle que :


   
0, 6 0, 3 0, 1 1 −1 1
− 1
T = 0, 3 0, 6 0, 1 = PDP avec P inversible, P = 1 1 1 
   
0, 5 0, 5 0 1 0 −10
et D une matrice diagonale.
Déterminer T n avec une calculatrice, puis avec un logiciel de calcul formel.

Correction Avec la calculatrice :


• On sait que T = PDP−1 donc D = P−1 TP. On obtient D = diag (1 ; 0, 3 ; −0, 1).
• On calcule alors T n = PD n P−1 avec D n = diag (1 ; 0, 3n ; (−0, 1)n ). On obtient :
 
(−0, 1)n + 11 × 0, 3n + 10 (−0, 1)n − 11 × 0, 3n + 10 2(1 − (−0, 1)n )
n 1 
T = (−0, 1)n − 11 × 0, 3n + 10 (−0, 1)n + 11 × 0, 3n + 10 2(1 − (−0, 1)n ) 

22
−10(−0, 1)n + 10 −10(−0, 1)n + 10 2(1 + 10(−0, 1)n )

Avec le logiciel de calcul formel Xcas :


• On crée la matrice T en mettant ses coefficients sous la forme de fraction :
T:=float2rational([[0.6,0.3,0.1],[0.3,0.6,0.1],[0.5,0.5,0]])
• On élève T à la puissance n : matpow(T,n). 
1 )n +11∗( 3 )n +10)
(− 10 1 )n − 11∗( 3 )n +10)
(− 10 1 ) n + 1)
−(− 10
10 10
 1 n 22 3 n 22
1 )n +11∗( 3 )n +10)
11 
1 ) n + 1) 
On obtient :  (− 10 ) −11∗( 10 ) +10) (− 10 −(− 10
.
 10
 22 22 11 
1 n
−10∗(− 10 ) +10) 1
−10∗(− 10 )n +10) 1 n
10∗(− 10 ) +1)
22 22 11

2. Suites de matrices colonnes


A. Généralités
DÉFINITION : Suite de matrices colonnes
Une suite de matrices colonnes de taille k > 2 est une fonction qui, à tout entier naturel n,
associe une matrice colonne de même taille.

R EMARQUE : Cette définition prolonge celle de suite numérique. On peut ainsi rencontrer
des suites de matrices définies explicitement ou par récurrence.
! ! !
1 3 5
Exemple Soit (Un ) la suite de matrices colonnes U0 = , U1 = , U2 = , ...
1 2 4
!
2n + 1
Cette suite peut être définie explicitement avec Un = mais aussi par la relation de
2n
! ! !
1 0 2 1
récurrence Un+1 = AUn + B avec A = ,B= et U0 = .
0 2 0 1

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 121


Cours - Méthodes

DÉFINITION : Convergence, limite d’une suite de matrices colonnes


!
an
Une suite de matrices colonnes (Un ) = converge si les suites numériques ( an ) et (bn )
bn
convergent. Sa limite est alors la matrice colonne formée par les limites de ces deux suites.

2n+1 !
n+1
Exemple Soit (Un ) la suite de matrices colonnes de terme général Un = .
1
!2n
1
2n + 1 2+ n 1 2
On a lim = lim = 2 et lim = 0. Donc lim Un = .
n→+ ∞ n + 1 n→+ ∞ 1 + 1
n
n→+ ∞ 2n n→+ ∞ 0

R EMARQUE : On définit naturellement une suite de matrices colonnes de taille supérieure.

B. Suites définies par Un+1 = AUn ou Un+1 = AUn + B


PROPRIÉTÉ
Soit (Un ) une suite de matrices colonnes de taille k définie par Un+1 = AUn , pour tout n ∈ N,
avec A une matrice carrée d’ordre k. Alors, le terme général de (Un ) peut s’écrire Un = An U0 .

PREUVE On démontre par récurrence sur n. Voici l’initialisation et l’hérédité :


• Initialisation : U0 = IU0 = A0 U0 . Donc la propriété est vraie pour n = 0.
• Hérédité : Si, pour n entier donné, Un = An U0 , alors Un+1 = AUn = A × An U0 = An+1 U0 .

MÉTHODE 2 Expliciter Un pour (Un ) définie par Un+1 = AUn + B Ex. 23 p. 128

Exercice d’application Soit la suite de matrices colonnes (Un ) définie par Un+1 = AUn + B avec :
! ! !
6 2 0 4
U0 = ,A= et B = .
−1 1 2 −2
!
2n 0
1) Démontrer par récurrence que, pour tout n ∈ N, An = .
n2n−1 2n
2) Déterminer la matrice C telle que : C = AC + B.
3) On pose, pour tout n ∈ N, Vn = Un − C. Montrer que, pour tout n ∈ N, Vn = An × V0 .
4) En déduire une expression Un en fonction de n.

Correction

1) • Pour n = 0, on a A0 = I, donc la proposition est vraie.


• Supposons la proposition vraie! pour!n donné. Montrons qu’elle !l’est encore au rang n! + 1.
2 n 0 2 0 2 n+1 0 2 n+1 0
A n+1 = A n A = = = .
n2n−1 2n 1 2 n2n + 2n (−1)n+1 ( n + 1) 2n 2n + 1
• La proposition est initialisée au rang 0 et héréditaire, donc elle est vraie pour tout n ∈ N.
2) C = AC + B ⇔ ( I − A)C = ! B. Or, det( I − A) = 1 donc I − A est inversible.
! ! !
− 1 − 1 0 − 1 −1 0 4 −4
On a ( I − A) = . D’où : C = ( I − A) B = = .
1 −1 1 −1 −2 6
3) Pour tout n ∈ N, Vn+1 = Un+1 − C = AUn + B − AC − B = A(Un − C ) = AVn .
Or, une suite (Vn )n>0 définie par Vn+1 = AV! n
n est !telle que V
!n = A × V0 . !
2n 0 2 −4 2n + 1 − 4
4) Un = Vn + C = An × V0 + C = 1 + = .
n2 n − 2 n 1 6 n2n+1 + 6

122 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Cours - Méthodes

3. Marche aléatoire
A. Marche aléatoire entre deux états
DÉFINITION : Marche aléatoire entre deux états
Lorsqu’un système n’ayant que deux états possibles évolue par étapes successives aléatoires
et indépendantes, on dit qu’il suit une marche aléatoire entre ses deux états.

Exemple Akwa, un chien ayant une puce, rencontre Bali, un autre chien. Chaque seconde, la
puce reste sur un chien ou va sur l’autre. On a un système à deux états : l’état 1 (la puce est sur
Akwa) et l’état 2 (la puce est sur Bali) dont l’évolution est une marche aléatoire entre ces deux
états.

DÉFINITIONS : Graphe probabiliste - Matrice de transition


Soit une marche aléatoire entre deux états 1 et 2 avec p la probabilité qu’il passe de 1 à 2
et q la probabilité qu’il passe de 2 à 1. On lui associe ci-dessous :
le graphe probabiliste qui schématise les échanges entre 1 et 2 par des arêtes orientées,
pondérées par les probabilités de passer d’un état à l’autre ou de rester au même état.
la matrice de transition T est la matrice telle que le coefficient tij est égal à la probabilité :
de passer de l’état i à l’état j lorsque i 6= j ; de rester à l’état i lorsque i = j.
p !
1−p p
1− p 1 2 1−q T=
q 1−q
q

R EMARQUE : Une matrice de transition est dite stochastique : ses coefficients appartiennent
à l’intervalle [0 ; 1] et la somme des coefficients de chacune de ses lignes est égale à 1.

Exemple Reprenons nos chiens et supposons que chaque seconde : soit la puce va d’Akwa
(état 1) à Bali (état 2) une fois sur cinq, soit elle va de Bali à Akwa deux fois sur trois, soit elle
reste sur le même chien. Alors, la marche aléatoire a pour graphe et matrice de transition :
1/5 !
4/5 1/5
4/5 1 2 1/3 T=
2/3 1/3
2/3

DÉFINITION
Pour n ∈ N , on note :
l’événement An : « le système est dans l’état A à l’étape n » ;
l’événement Bn : « le système est dans l’état B à l’étape n » ;
les probabilités an = P( An ) et bn = P( Bn ) telles que an + bn = 1.
La matrice ligne Mn = an bn est appelée la répartition de probabilité à l’étape n.

PROPRIÉTÉ
Pour tout n ∈ N, on a :
Mn + 1 = Mn T Mn = M0 T n .

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 123


Cours - Méthodes

PREUVE Faisons un arbre de probabilité du passage de l’étape n à l’étape n + 1.


1−p
An
b
A n+1
b
an
P( An+1 ) = P( An ∩ An+1 ) + P( Bn ∩ An+1 )
p b
Bn+1
b
= (1 − p) an + qbn
q P( Bn+1 ) = P( An ∩ Bn+1 ) + P( Bn ∩ Bn+1 )
Bn
b
A n+1
bn b
= pan + (1 − q )bn

1−q
b
Bn+1

!
  1−p p  
Mn T = a n b n = (1 − p) an + qbn pan + (1 − q )bn = Mn+1 .
q 1−q
On démontre par récurrence que, pour tout n ∈ N, on a Mn = M0 T n .

B. Étude asymptotique d’une marche aléatoire entre deux états


DÉFINITION
Une répartition stable de probabilité est une répartition de probabilité M telle que M = MT.

PROPRIÉTÉ
Avec les notations précédentes, si ( p ; q ) 6= (0 ; 0) et ( p ; q ) 6= (1 ; 1), alors
 : 
q p
il existe une unique répartition stable de probabilité donnée par M = ;
p+q p+q
la suite ( Mn ) converge vers M, indépendamment de la répartition initiale M0 .

PREUVE !
  1− p p    
• MT = M donc x y = (1 − p) x + qy px + (1 − q )y = x y .
q 1−q
 q
 x=
( 
x − xp + yq = x p+q
D’où le système qui a pour solution p .
x+y = 1  y=

p+q
• an+1 = (1 − p) an + qbn et bn = 1 − an donc an+1 = (1 − p − q ) an + q.
q
Pour tout entier naturel n, posons un = an − . Alors :
p+q
q q q (1 − p − q )
u n+1 = a n+1 − = (1 − p − q ) a n + q − = (1 − p − q ) a n −
p +q  p + q p+q
q
= (1 − p − q ) a n − = (1 − p − q ) u n .
p+q
Donc (un ) est une suite géométrique de raison 1 − p − q et on a un = (1 − p − q )n u0 .
Or, 0 6 p + q 6 2, p + q 6= 0 et p + q 6= 2 donc 0 < p + q < 2.
D’où −2 < − p − q < 0 ⇔ −1 < 1 − p − q < 1. Cela entraîne que lim (1 − p − q )n = 0.
n→+ ∞
q p
La suite (un ) converge donc vers 0. Ainsi, lim an = et lim bn = .
n→+ ∞ p + q n→+ ∞ p + q
q p
On a donc bien lim Mn = M avec M = quelle que soit M0 .
n→+ ∞ p + q p + q

R EMARQUE : En Terminale S, y compris à l’examen, il n’est pas demandé de connaître la


définition de la répartition stable et la propriété précédente. Dans un exercice, tout ce qui
concerne l’étude asymptotique d’une marche aléatoire est guidé.

124 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Cours - Méthodes

MÉTHODE 3 Étudier le comportement asymptotique d’une marche aléatoire Ex. 27 p. 129

Exercice d’application
Akwa, un chien ayant une puce, rencontre Bali, un chien qui n’en a pas.
Chaque seconde, soit la puce va d’Akwa (état 1) à Bali (état 2) cinq fois sur douze, soit elle va
de Bali à Akwadeux fois
 sur cinq, soit elle reste sur le même chien.
On note Mn = an bn la répartition de probabilité au bout de n secondes.
1) Déterminer le graphe et la matrice de transition T associés à cette marche aléatoire.
2) Quelle est la répartition de probabilité au bout de 2 secondes ?
11 2
3) Démontrer que, pour tout n entier naturel, an+1 = an + .
60 5
24 11
4) On pose un = an − . Démontrer que (un ) est une suite géométrique de raison .
49   60
24 25
5) En déduire que lim Mn = M = . Interpréter ce résultat.
n→+ ∞ 49 49
6) Vérifier que M est une répartition stable de probabilité, c’est-à-dire que M = MT.

Correction

1) La marche aléatoire a pour graphe et matrice de transition :


5/12 !
7/12 5/12
7/12 1 2 3/5 T=
2/5 3/5
2/5
 
2) Initialement, la puce est sur Akwa donc M0 = 1 0 .
 
Avec la calculatrice, on calcule le produit M2 = M0 × T 2 = 73/144 71/144 .
!
    7/12 5/12
3) Mn+1 = Mn T donc an+1 bn+1 = an bn .
2/5 3/5
7 2

 a n+1 =
 a n + bn
Cela donne le système 12 5 . Or, an + bn = 1 donc bn = 1 − an .

 b 5 3
n+1 = a n + b n
12 5
7 2 7 2 2 11 2
Ainsi, an+1 = a n + bn = an + − an = an + .
12 5 12 5 5 60 5
 
24 11 2 24 11 22 11 24 11
4) u n+1 = a n+1 − = an + − = an − = an − = un .
49 60 5 49 60 245 60 49 60
11
Donc (un ) est une suite géométrique de raison .
60
11
5) (un ) est une suite géométrique de raison < 1. Donc lim un = 0.
60 n→+ ∞
24 24 24 25
un = an − donc lim an = . Et bn = 1 − an donc lim bn = 1 − = .
49 n→+ ∞ 49   n →+ ∞ 49 49
24 25
Finalement, on a donc lim Mn = . Cela signifie qu’au bout d’un certain temps
n→+ ∞ 49 49
suffisamment long, il y a un peu plus de chance de trouver la puce sur Bali que sur Akwa
1
puisque l’écart entre les deux probabilités est de .
49
6) Avec la calculatrice ou un logiciel de calcul formel, on vérifie en effet que MT = M.

R EMARQUE : Pour une marche aléatoire qui comporte trois états ou plus, l’étude asympto-
tique est similaire. La difficulté des calculs croît évidemment avec le nombre d’états et on
aura alors recours à la calculatrice ou à un logiciel de calcul formel.

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 125


S’entraîner

Activités mentales 1
1 3
3 5
4)
1 Soit a et b deux réels et n un entier naturel. 2 4
1
Déterminer si chaque proposition est vraie ou fausse. 1 5 3 3 3
2 3
! ! 3 7
0 1 n 0 1
1) Soit A = . Pour tout n non nul, A = n .
2 0 2 0
! ! 6 On donne la matrice de transition d’une marche
a 0 an 0
2) Soit A = . Pour tout n, An = . aléatoire. Déterminer, si elle existe, sa répartition stable,
0 b 0 bn
! ! c’est-à-dire la matrice ligne M dont la somme des coef-
0 −1 4n 1 0
3) Soit A = . Pour tout n, A = . ficients est égale à 1 et telle que M = MT.
1 0 0 1 ! !
! ! 0 1 0, 25 0, 75
0 0 0 0 1) T = 2) T =
4) Soit A = . Pour tout n > 2, An = . 1 0 1 0
a 0 0 0

2 Le graphe donné peut-il être le graphe Puissance n-ième d’une matrice


probabiliste d’une marche aléatoire ?
Pour les exercices 8 à 10 , on donne la formule du
0,6 0,1
binôme de Newton pour n ∈ N et deux matrices
1) 0,4 1 2 2) 0,7 1 2 0,9 n  
n
1 0,3
n
commutatives A et B : ( A + B) = ∑ An− k Bk .
k =0
k
3 La matrice donnée peut-elle être la matrice de !
transition d’une marche aléatoire ? 1 2
7 Soit la matrice A = .
! ! 2 −1
0, 43 0, 67 1 0
1) 3) 1) Calculer A2 .
0, 57 0, 33 0, 5 0, 5
2) En déduire que, pour tout n ∈ N, A2n = 5n I.
! !
0, 08 0, 92 1, 2 −0, 2
2) 4)  
0, 91 0, 09 −0, 4 1, 4 1 0 0
8 Soit M = 0 1 1.
 
4 La matrice M est-elle la répartition stable de 1 0 1
probabilité associée à la matrice de transition T, c’est- 1) Écrire M sous la forme I + J et expliciter la matrice J.
à-dire la matrice qui vérifie M = MT ? 2) Calculer J 2 et J 3 .
!
3) Calculer ( I + J )n . En déduire M n pour tout n ∈ N.
 
1 6 1/3 2/3
1) M = et T =
7 7
   
1/9 8/9 1 1 2 0 1 2
  !
5 4 1/4 3/4 9 Soit A = 0 1 1 et B = 0 0 1.
   
2) M = et T =
9 9 3/5 2/5 0 0 1 0 0 0
 
  0 0 1 1) a) Calculer A − B, puis B3 .
1 1 1 n ( n − 1) 2
3) M = et T =  1 0 0 
 
3 6 2 b) Démontrer que An = B + nB + I.
1/3 1/3 1/3 n
2
c) En déduire A en fonction de n.
5 Déterminer la matrice de transition associée à la 2) a) Vérifier que l’expression de An trouvée précédem-
marche aléatoire définie par le graphe donné. ment est encore vraie pour n = −1.
b) En déduire qu’elle est vraie pour n ∈ Z.
0,2 1 !
1) 0,8 0,4 2) 1 0,65 5 −4
1 2 2 10 Soit la matrice A = .
0,6 4 −3
0,35
0,8 1) Trouver le réel λ et la matrice B telle que A = I + λB.
0,7
3) 0,3 1 2 3 2) Vérifier que B2 = 0.
1 3) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = I + λnB.
0,2

126 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


S’entraîner

   
11 MÉTHODE 1 p. 121 16 4 −4 1 0 −1
16 A = −18 −4 5 et P = −2 1 .
   
1
! !
4 3 3 1
Soit A = et P = . 30 8 −7 2 1 −2
−2 −1 −2 −1
1) Avec la calculatrice :
1) Démontrer que P est inversible −1
! et calculer P . a) déterminer les matrices B = AP et P−1 ;
2 0
2) a) Vérifier que A = P P−1 . b) déterminer la matrice D = P−1 B.
0 1
2) a) Exprimer A en fonction de D.
b) En déduire une expression de An .
! ! b) Exprimer A2 et A3 en fonction de P, D2 , D3 et P−1 .
5 3 1 −1 3) On admet que, pour tout entier naturel non nul n :
12 Soit A = et P = .
−6 −4 −1 2 An = PD n P−1 et D n = diag(0, 1, 4n ).
1) Vérifier que P est inversible et calculer P−1 . Déterminer les coefficients de An en fonction de n.
PDP−1 .
!
2) a) Déterminer la matrice D telle que A = −4 6
17 Soit la matrice M = .
b) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = PD n P−1 . −3 5
c) En déduire une expression de An . 1) Vérifier que M2 = M + 2I.
2) Exprimer M3 et M4 sous la forme αM + βI où α et β
 
2 2 −1
13 Soit les matrices A = −1 −1

1 ,
 sont des réels.
−2 −4 3 3) Soit les suites (un ) et (vn ) définies par u0 = 0 et
   
1 −3 −2 1 2 −1 v0 = 1 et, pour
(tout entier naturel n :
P =  −1 1 1  et Q = −2 −4 1 .
   
u n+1 = u n + vn
.
−2 −1 0 3 7 −2 vn+1 = 2un
1) Avec la calculatrice, vérifier que Q est l’inverse de P. Démontrer que : M n = un M + vn I.
2) Soit la matrice diagonale D = diag(2, 1, 1). 4) Soit la suite (wn ) définie par wn = un − vn .
a) Établir l’égalité A = PDQ. a) Montrer que (wn ) est géométrique de raison −1.
b) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = PD n Q. b) En déduire une expression de wn en fonction de n.
c) En déduire une expression de An . (−1)n
5) Soit la suite ( xn ) définie par xn = un + .
  3
−2 −1 −3 On admet que ( xn ) est géométrique de raison 2.
14 Soit les matrices A = −7

4 − 9 ,
 En déduire une expression de xn en fonction de n.
1 1 2 6) Déduire de ce qui précède un et vn en fonction de n.
   
1 −2 −1 −3 1 −5 7) En déduire alors M n en fonction de n.
P = −1 −1 2  et Q = −1 0 −1.
   
−1 1 1 −2 1 −3 Suites de matrices
1) Avec la calculatrice, vérifier que Q est l’inverse de P.
2) Démontrer qu’il existe D = diag( a, b, c) avec a, b, c 18 Soit la suite de matrices lignes (Un ) définie par
réels telle que A = PDQ.
  1
U0 = −1 1 et, pour tout n ∈ N, Un+1 = Un .
10
3) a) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = PD n Q. 1) Calculer U1 , U2 et U3 .
b) En déduire une expression de An . 2) Déterminer l’expression de Un en fonction de n.
! !
−1 −6 3 2 3) La suite (Un ) converge-t-elle ?
15 Soit A = et P = .
1 4 −1 −1 19 Soit la suite de matrices colonnes (Vn ) de taille 2
1) Démontrer que P est inversible et calculer P−1 . telle que, pour tout n ∈ N, Vn+1 = Vn + R avec :
2) Démontrer que : ! !
! 0 2
α 0 V0 = et R = .
a) il existe α et β réels tels que A = P P−1 ; 1 1
0 β
!
α n 0 1) Calculer V1 , V2 et V3 .
b) pour tout n ∈ N, An = P P−1 .
0 βn 2) Déterminer l’expression de Vn en fonction de n.
3) En déduire une expression de An . 3) La suite (Vn ) converge-t-elle ?

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 127


S’entraîner

20 Soit les suites réelles (un ) et (vn ) définies par 22 Suite de Fibonacci
 u n + vn
! !  u
 n+1 = La suite de Fibonacci est définie par u0 = 0, u1 = 1, et,
u0 0 2
= et . pour tout entier naturel n, un+2 = un+1 + un . 
v0 1  u n + 2vn 
0 1
 v  
n+1 = 1) Soit les matrices Fn = un un+1 et T = 1
3 ! 1 .
un Montrer que Fn+1 =Fn T, puis que Fn = F0 T n .
Soit la suite de matrices ( Xn ) définie par Xn = . √ √
vn 5−1 − 5−1 .
  2) Soit la matrice P =
1 1 2 2
Soit enfin la matrice A définie par 
2 2
 . a) Déterminer la matrice D telle que T = PDP−1.
1 2 b) En déduire T n en fonction de n.
3 3 3) a) Démontrer que, pour tout n ∈ N, on a :
1) a) Démontrer que, pour tout n ∈ N, Xn+1 = AXn .
b) Démontrer
 que,  pour tout  n ∈ N, Xn= An X0 . " √ !n √ !n #
4 6 1 1 1 1+ 5 1− 5
−  un = √ −
5 2 2
2 2
 5 5 ′

2) Soit P = 
 6 6  et P =  1 .
1  u n+1
− b) Démontrer que lim = ϕ où ϕ est le
5 5 2 3
a) Montrer que P et P′ sont inversibles. √un
n→+ ∞
1+ 5
b) Déterminer la matrice diagonale B telle que nombre d’or égal à .
2
P′ BP = A. 4) Soit l’algorithme incomplet suivant.
c) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = P′ Bn P. 1. a PREND_LA_VALEUR 0
3) a) Exprimer Bn en fonction de n.
2. b, c, d PRENNENT_LA_VALEUR 1
b) Démontrer que, pour tout n ∈ N :
3. TANT_QUE (d>0.0001) FAIRE
3 3 1 n
   
4. a PREND_LA_VALEUR b
5 − 5 6  5. b PREND_LA_VALEUR c
Xn = 
 
 3 2 1 n
  
6. c PREND_LA_VALEUR ...
+
5 5 6 7. d PREND_LA_VALEUR abs((c/b-b/a))

4) En déduire les limites des suites (un ) et (vn ). a) Compléter la ligne 6 afin que l’algorithme calcule
7 3
 

! les termes successifs de la suite de Fibonacci.
 10 10 3 1
21 Soit les matrices T =   et P = .

1 1 b) Expliquer comment s’arrête la boucle TANT_QUE.
2 1
5 5 c) Programmer l’algorithme et obtenir une valeur
1) a) Montrer que P est inversible et calculer P−1 . approchée du nombre d’or à 10−6 près.
b) Montrer qu’il existe une matrice diagonale D telle
23 MÉTHODE 2 p. 122
que T = PDP−1 .
Soit (Un ) une suite de matrices colonnes telle que, pour
c) Démontrer par récurrence que, pour tout n ∈ N,
tout entier naturel n, Un+1 = AUn + B avec :
T n = PD n P−1 .      
d) En déduire une expression de T n . 1 3 2 2
U0 = 2 , A = 0 3 et B = 1
2) Soit les suites réelles ( an ) et (!bn ) définies! par a0 et b0
a n+1 an
et l’égalité matricielle =T . 1) Déterminer une matrice C telle que C = AC + B.
bn+1 bn
2) On pose Vn = Un − C.
a) Démontrer par récurrence que, pour tout n ∈ N :
! ! Montrer que pour tout entier naturel n, Vn+1 = AVn .
an n a0 3) Exprimer Vn en fonction de V0 .
=T
bn b0 4) En déduire que Un = An (U0 − C ) + C.
5) a) Démontrer que, pour
 tout entier naturel n:
b) Déterminer une expression des termes généraux n 2n × 3n−1

n
A = 3 .
des suites ( an ) et (bn ). 0 3n
c) En déduire la limite de ces deux suites. b) En déduire une expression de Un pour tout n ∈ N.

128 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


S’entraîner

24 Soit (Un ) une suite de matrices lignes telle que, 1) Quelle est, à 10−3 près, la probabilité qu’un citadin
pour tout entier naturel n, Un+1 =
! Un A + B avec : choisi au hasard dans la ville vienne du quartier A ?
  0 −1  
2) a) Établir le graphe qui décrit les flux de populations
U0 = 2 1 , A = et B = 1 2 .
1 1 entre ces deux quartiers.
1) Déterminer la matrice C telle que C = CA + B. b) Exprimer an+1 et bn+1 en fonction de an et bn .
2) On pose Vn = Un − C. c) Déterminer la matrice T telle que Un+1 = TUn .
Montrer que pour tout entier naturel n, Vn+1 = Vn A. 3) Démontrer que, pour tout n ∈ N, Un = T n U0 .
3) Exprimer Vn en fonction de V0 . 4) À l’aide de la calculatrice ou de l’ordinateur, calculer
4) En déduire que Un = (U0 − C ) An + C. U5 , U10 et U20 (arrondir les coefficients à 10−5 près).
5) a) Calculer A2 , puis A3 . En déduire A6 .
En déduire An en fonction du reste de la division 27 MÉTHODE 3 p. 125
euclidienne de n par 6. Soit une marche aléatoire définie par le graphe :
b) Déterminer la matrice U57 . 0,2

25 Soit les suites réelles ( xn ) et (yn ) telles que : 0,8 A B 0,4


(
xn+1 = xn + yn + 1 0,6
.
yn+1 = −2xn + 4yn + 3 !
! ! an
1 xn On note Pn = la répartition de probabilité à
1) Soit B = et, pour tout n ∈ N, Xn = . bn
3 yn l’étape n de cette marche aléatoire.
Déterminer la matrice A telle que Xn+1 = AXn + B.
1) Déterminer la matrice de transition T telle que
2) a) Montrer que I − A est inversible.
Pn+1 = TPn .
Calculer ( I − A)−1.
2) Démontrer que an+1 = 0, 2an + 0, 6.
b) Déterminer la matrice X telle que X = AX + B.
3) Démontrer que la suite (un ) définie par la relation
c) Étudier la convergence de ( xn ) et (yn ).
un = an − 0, 75 est géométrique de !raison 0,2.
3) Soit (Vn ) la suite de matrices définie par Vn = Xn − X. 0, 75
Montrer que, pour tout entier!naturel n, Vn = An V0 . 4) En déduire que lim Mn = .
n→+ ∞ 0, 25
1 −1 Que représente cette limite ?
4) a) Justifier que P = est inversible.
1 −2
28 Le graphe probabiliste suivant décrit la succession
b) On note D la matrice définie par : D = P−1 AP.
des voyelles (V) et des consonnes (C) dans le roman
Donner une expression de D n .
Eugène Onéguine de Pouchkine (voir 6 page 115) :
c) En déduire une expression de An .
5) Pour x0 = 1 et y0 = 2, que peut-on dire de la conver- 7/8
gence des suites ( xn ) et (yn ) ? 1/8 V C 1/3

2/3
Marches aléatoires entre états
On note par une matrice ligne Pn la répartition de pro-
babilité à la n-ième lettre du livre.
26 Une ville est composée de deux quartiers A et B
1) Déterminer la matrice de transition T telle que
comptant respectivement 251 et 386 citadins.
Pn+1 = Pn T.
Soit an et bn les probabilités qu’un citadin provienne des
2) Déterminer un réel λ et une matrice Q tels que :
quartiers A et B lors de la n-ième année d’étude. !
Pn+1 = λPn + Q.
an
Soit la matrice colonne Un définie par : Un = . 3) Démontrer par récurrence que, 
pour tout n ∈ N :
bn 
24 24
Chaque année, des citadins déménagent : Pn = λn P0 − Q + Q.
37 37
• 5 % des citadins du quartier A vont au quartier B ; 4) En déduire la répartition des consonnes et des
• 12 % des citadins du quartier B vont au quartier A. voyelles dans le livre entier.

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 129


S’entraîner

29 Jim était présent pour son premier jour de travail. 31 On lance une pièce équilibrée jusqu’à faire deux
Par la suite, s’il est là un jour, la probabilité qu’il soit là « pile » consécutifs.
le lendemain est de 30 %. S’il s’absente un jour, la pro- 1) Traduire le processus par un graphe probabiliste.
babilité qu’il s’absente le lendemain est de 50 %. 2) Écrire la matrice de transition T associée.
Soit pn et an les probabilités que Jim soit respectivement 3) Démontrer qu’en lançant quatre fois la pièce, la
présent et absent le!
n-ième jour. ! probabilité de succès est égale à 0,5.
pn 1 4) Combien de fois doit-on lancer la pièce pour que
On pose Un = et U0 = .
an 0 cette probabilité soit égale à 0,9 ?
1) Exprimer pn+1 et an+1 en fonction de pn et an .
5) Déterminer la répartition stable de probabilité, c’est-
2) En déduire la matrice carrée A d’ordre 2 telle que
à-dire la matrice ligne M telle que M = MT.
Un+1 = AUn .
6) On admet que la suite des répartitions de probabilité
3) Démontrer que Un = An U0 .
converge vers M. Interpréter cette limite.
4) Démontrer que :
!  n !
n 1 5 5 1 −1 7 −5 32 Dans une région impaludée, un individu est soit
A = + .
12 7 7 12 5 −7 5 sain, immunisé (I) ou non immunisé (N), soit malade
5) En déduire l’expression de Un en fonction de n. (M). D’un mois à l’autre, son état varie ainsi :
6) À long terme, quelle est la probabilité de voir Jim à • I demeure avec une probabilité de 0,9 ou passe à N ;
son travail ? • N demeure avec une probabilité de 0,6 ou passe à M ;
• M demeure avec une probabilité de 0,2 ou passe à N.
30 Lors de l’Épiphanie, un boulanger insère dans
chaque galette des Rois une fève naturelle : fève de ca- 1) Réaliser un graphe de cette marche aléatoire.
cao, de tonka ou de Gourgane. On suppose qu’il y a 2) Écrire la matrice de transition A.
autant de chance d’avoir un type de fève ou un autre. 3) On suppose qu’un individu sain est immunisé.
1) Déterminer la probabilité d’avoir deux types de En calculant A2 , déterminer la probabilité que :
fèves différents en achetant deux galettes. a) il soit encore immunisé au bout de deux mois ;
2) Déterminer la probabilité d’avoir les trois types de b) il soit malade au bout de deux mois.
fèves en achetant trois galettes. 4) Selon l’état initial d’un individu, déterminer la
3) On définit une marche aléatoire entre trois états qui probabilité qu’il soit malade au bout de :
correspondent au nombre de types de fèves obte- a) 5 mois b) 9 mois c) 1 an
nus par un client du boulanger. Le graphe pondéré
ci-dessous indique les probabilités de passer d’un 33 On a analysé le cours du dollar : au lendemain
état à un autre après achat d’une galette. d’un jour de hausse, la probabilité qu’il monte est 0,4 et
1/3 2/3 1 qu’il ne varie pas 0,6 ; au lendemain d’un jour sans va-
2/3 1/3 riation, la probabilité qu’il monte est 0,4 et qu’il baisse
1 2 3
0,3 ; au lendemain d’un jour de baisse, la probabilité
a) Écrire la matrice M où mij égale la probabilité de qu’il ne varie pas est 0,4 et qu’il baisse est 0,6.
passer de l’état i à j aprèsachat d’une
 galette. 1) Traduire le processus par un graphe probabiliste.
b) Justifier que le produit 1 0 0 M est égal à 2) Écrire la matrice de transition T associée.
la matrice ligne d’éléments les probabilités d’être 3) Un jour donné, le dollar monte. Quelle est la
dans l’état 1, 2 et 3 après l’achat de
 deux galettes.
 probabilité qu’il ne varie pas sept jours après ?
c) Calculer et interpréter le produit 1 0 0 M2 . 4) Déterminer la répartition stable de probabilité, c’est-
d) Quel calcul matriciel donne la probabilité d’avoir à-dire la matrice ligne M telle que M = MT.
les trois types de fèves en achetant cinq galettes ? 5) On admet que la suite des répartitions de probabilité
Effectuer ce calcul à l’aide de la calculatrice. converge vers M. Interpréter cette limite.

130 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Préparer le bac

34 D’après Bac (Métropole - 2015) 35 D’après Bac (Liban - 2015)


Sur les sommets d’un triangle ABC, un pion initiale- Un fumeur ayant décidé d’arrêter de fumer agit ainsi :
ment en A suit une marche aléatoire. À chaque étape, • s’il ne fume pas un jour donné, il ne fume pas le len-
on tire au hasard un jeton dans une boîte de 25 jetons demain avec une probabilité de 0,9 ;
(3 rouges, 4 verts et 18 blancs) puis on le remet. • s’il fume un jour donné, il fume le lendemain avec
Selon la couleur du jeton tiré et le sommet que le pion une probabilité de 0,6.
occupe, le graphe suivant indique où va le pion. Soit pn et q n les probabilités qu’il ne fume pas (respec-

• tivement qu’il fume) n jours après sa décision d’arrêter
B de fumer. Le jour de cette décision, on suppose qu’il a
fumé, c’est-à-dire que p0 = 0 et q0 = 1.

• ◦
• 1) Calculer p1 et q1 .

• ◦
• 2) Dans un tableur, quelles formules

• A B C

• A C ◦
• peut-on écrire dans les cellules B3 1 n pn qn

• et C3 de façon qu’en les recopiant 2 0 0 1
Exemple : si le pion est en A et qu’on tire un jeton rouge, vers le bas, on obtienne les termes 3 1
le pion va en B. successifs des suites ( pn ) et (q n ) ?! 4 2
!
Soit an , bn et cn les probabilités que le pion soit respec- 0, 9
0, 4 pn
3) Soit les matrices M = , Xn = ,
tivement en A, B et C à l’étape n. 0, 1
0, 6 qn
! !
On considère les matrices : 0, 8 0, 8 0, 2 −0, 8
  A= et B = .
  0, 72 0, 12 0, 16 0, 2 0, 2 −0, 2 0, 8
Xn = a n et T = 0, 12 0, 72 0, 16
 
bn cn On admet que Xn+1 = MXn et que Xn = M n X0 .
0, 12 0, 16 0, 72 a) Démontrer que M = A + 0, 5B. !
0 0
1) a) Donner X0 et montrer que Xn+1 = Xn T. b) Vérifier que A2
= A et AB = BA = .
0 0
b) En déduire que Xn = X0 T n .
On admet dans la suite que, pour tout entier
2) On admet que T = PDP−1 avec:
  3 37 4
 naturel n non nul, An = A et Bn = B.
1 0 0  10 c) Démontrer que M n = A + 0, 5n B.
110 11 
0 3 1 1
   
D= 0  et P−1 = 

− 0 
 d) En déduire que pn = 0, 8(1 − 0, 5n ).
5  10 10
 14  
e) À long terme, peut-on affirmer avec certitude que
0 0
 1 1
25 0 − le fumeur arrêtera de fumer ?
11 11
a) À l’aide de la calculatrice, montrer que la matrice
36 D’après Bac (Métropole - 2014)
P est à coefficients entiers.
Un pisciculteur élève des poissons dans deux bassins A
b) Montrer que T n = PD n P−1 .
et B. Tous les ans, à la même période :
c) Écrire sans justification D n .
• il vend tous les poissons du bassin B et y transfère
On note αn , β n , γn les coefficients de la première ligne tous les poissons du bassin A ;
de la matrice T n et on admet que : • pour chaque poisson vendu, il achète deux petits

3 7 poissons destinés au bassin A ;
 αn
 = + × 0, 6n
10 10 • il achète et met 200 poissons dans le bassin A et 100
 37 − 77 × 0, 6n + 40 × 0, 56n dans le bassin B.
 βn = .
110
Soit an et bn les effectifs de poissons des bassins A et B
3) a) Exprimer an et bn , puis cn en fonction de αn et β n . au bout de n années, pour n > 1.
b) Déterminer les limites des suites ( an ), (bn ) et (cn ). En début de première
! année, a0 =!200 et b0 = 100.
!
c) Sur quel sommet a-t-on le plus de chance de 0 2 200 an
On note A = ,B= et Xn = .
trouver le pion après un grand nombre d’étapes ? 1 0 100 bn

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 131


Préparer le bac

!
400 Soit Xn (respectivement Yn et Zn ) l’événement « la
1) Justifier que X1 = puis calculer X2 .
300 marque X (resp. Y et Z) est utilisée le mois n » et xn sa
2) a) Expliquer pourquoi Xn+1 = AX! n + B. ! probabilité (resp. yn et zn ).
x x 1) a) Exprimer xn+1 en fonction de xn , yn et zn .
b) Pour quels réels x et y a-t-on =A + B?
y y (
! yn+1 = 0, 4xn + 0, 3yn + 0, 2zn
an + 400 On admet que : .
c) Soit Yn = . Prouver que Yn+1 = AYn . zn+1 = 0, 1xn + 0, 2yn + 0, 7zn
bn + 300
b) Exprimer zn en fonction de xn et yn , puis xn+1 et
3) On pose Zn = Y2n .
yn+1 en fonction de xn ! et yn .
a) Démontrer que Zn+1 = A2 Zn .
xn
b) En déduire que Zn+1 = 2Zn . 2) Soit la matrice Un = . On admet que :
yn
c) On admet que cela implique que Y2n = 2n Y0 . ! !
0, 4 0, 4 0, 1
En déduire que Y2n+1 = 2n Y1 puis prouver que : Un+1 = AUn + B où A = et B = .
0, 2 0, 1 0, 2
a2n = 600 × 2n − 400 et a2n+1 = 800 × 2n − 400. !
0, 5
4) Que fait l’algorithme ci-dessous ? Justifier. Au début de l’an 2016, on a U0 = .
0, 3
1. Variables On fait alors tourner l’algorithme suivant :
2. a, p et n sont des entiers naturels 1. Saisir un entier n
3. Traitement 2. i prend la valeur 0
0,4 0,4

4. Saisir p 3. A prend la valeur 0,2 0,1
0,1

5. Si p est pair 4. B prend la valeur 0,2
6. n prend la valeur p/2 0,5 
5. U prend la valeur 0,3
7. a prend la valeur 600×2n -400 6. Tant que i < n
8. Sinon 7. U prend la valeur A×U+B
9. n prend la valeur p-1/2 8. i prend la valeur i+1
10. a prend la valeur 800×2n -400 9. Fin de Tant que
11. Fin de Si 10. Afficher U
12. Afficher a
a) Donner les résultats affichés par l’algorithme
5) Le bassin A a une capacité de 10 000 poissons.
lorsque l’utilisateur saisit n = 1 puis n = 3.
Écrire un algorithme qui affiche le nombre d’années
b) Quelle est la probabilité qu’un client utilise la
pendant lesquelles le pisciculteur pourra exploiter le
marque X au mois d’avril 2016 ?
bassin A.
Dans la suite de l’exercice, on cherche à déterminer une
37 D’après Bac (Pondichéry - 2014) expression de Un en fonction de n.
Trois marques X, Y et Z se partagent le marché des petits Soit les matrices I identité d’ordre 2 et N = I − A.
pots pour bébé. On suppose qu’une famille consomme 3) On désigne par C une matrice colonne à deux lignes.
chaque mois une seule de ces marques et que : a) Démontrer que C = AC + B équivaut à NC = B.
• si le mois n elle est fidèle à la marque X, alors le mois b) On admet
 que  N est inversible et qu’on
 a
45 20 17
suivant elle a 40 % de chance de changer pour Y et  23 23   46 
− 1
10 % de chance de changer pour Z ; N =  10 30 . En déduire que C =  7 .
  

• si le mois n elle est fidèle à la marque Y, alors le mois 23 23 23


suivant elle a 50 % de chance de changer pour X et 4) On note Vn la matrice telle que Vn = Un − C.
20 % de chance de changer pour Z. a) Montrer que Vn+1 = A × Vn .
• si le mois n elle est fidèle à la marque Z, alors le mois b) On admet que Un = An × (U0 − C ) + C.
suivant elle a 10 % de chance de changer pour X et Quelles sont les probabilités qu’un client utilise
20 % de chance de changer pour Y. les marques X, Y et Z au mois de mai 2016 ?

132 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Préparer le bac

38 D’après Bac (Liban - 2013) 39 D’après Bac (Pondichéry - 2013)


On considère la suite (un ) définie par u0 = 3, u1 = 8 et, On étudie l’évolution dans le temps du nombre de
pour tout n supérieur ou égal à 0 : jeunes et d’adultes dans une population d’animaux.
Pour tout n ∈ N, on note jn le nombre d’animaux
un+2 = 5un+1 − 6un .
jeunes après n années d’observation et an le nombre
1) Calculer u2 et u3 . d’animaux adultes après n années d’observation.
2) Pour tout entier naturel n > 2, on souhaite calculer En début d’étude, il y a 200 jeunes et 500 adultes. Ainsi
un à l’aide de l’algorithme suivant : j0 = 200 et a0 = 500.
1. a, b et c réels On admet que, pour tout entier naturel n, on a :
2. i et n entiers supérieurs ou égaux à 2 (
jn+1 = 0, 125jn + 0, 525an
3. Traitement :
an+1 = 0, 625jn + 0, 625an
4. a prend la valeur 3
5. b prend la valeur 8 On introduit les matrices suivantes :
!
6. Saisir n 0, 125 0, 625  
A= et Un = jn an .
7. Pour i variant de 2 à n faire 0, 525 0, 625
8. c prend la valeur a
9. a prend la valeur b 1) a) Montrer que pour tout n ∈ N, Un+1 = Un × A.
10. b prend la valeur ... b) Calculer le nombre d’animaux jeunes et d’ani-
11. Fin Pour maux adultes après un an d’observation, puis
12. Afficher b après deux ans d’observation (résultats arrondis
à l’unité près par défaut).
a) Recopier et compléter l’algorithme. c) Pour tout entier naturel n non nul, exprimer Un en
b) Avec cet algorithme, on obtient pour n > 7 les fonction de An et de U0 .
termes suivants : 4 502, 13 378, 39 878, 119 122, 2) On introduit les matrices suivantes :
! !
356 342, 1 066 978, 3 196 838, 9 582 322. . . 5 −5 1 0
Q= et D = .
Quelle conjecture peut-on émettre concernant la 7 3 0 −0, 25
monotonie de la suite (un ) ?
On admet que Q est inversible et que :
! !
u n+1 − 1 0, 06 0, 1
3) Pour tout entier naturel n, soit Cn = . Q = .
un −0, 14 0, 1
a) Déterminer la matrice carrée d’ordre 2 A telle que,
pour tout n ∈ N, Cn+1 = ACn . a) Montrer que Q × D × Q−1 = A.
N : Cn = An C0 .
b) Prouver que,!pour tout n ∈ ! b) Montrer par récurrence sur n que pour tout entier
!
2 3 2 0 −1 3 naturel n non nul : An = Q × D n × Q−1 .
4) Soit P = ,D= et Q = .
1 1 0 3 1 −2 c) Pour tout entier naturel n non nul, déterminer D n
Calculer QP. en fonction de n.
On admet que A = PDQ. Démontrer par récurrence
que, pour tout entier naturel non nul n, An = PD n Q. 3) On admet que pour tout entier naturel n non nul,
5) À l’aide des questions précédentes, on peut établir !
le résultat suivant, que l’on admet, pour tout entier n 0, 3 + 0, 7(−0, 25)n 0, 5 − 0, 5(−0, 25)n
A =
0, 42 − 0, 42(−0, 25)n 0, 7 + 0, 3(−0, 25)n
naturel non nul n :
!
n − 2n + 1 + 3n + 1 3 × 2n + 1 − 2 × 3n + 1 a) En déduire les expressions de jn et an en fonction
A = .
− 2n + 3n 3 × 2n − 2 × 3n de n et déterminer les limites de ces deux suites.
En déduire une expression de un en fonction de n. b) Que peut-on en conclure pour la population
La suite (un ) a-t-elle une limite ? d’animaux étudiée ?

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 133


Approfondir

40 Avec les complexes 42 On place un rat dans le sas n◦ 1 d’une cage et on


!
1 −1 étudie ses déplacements selon différentes hypothèses.
Soit les matrices réelle A = et complexes
2 −1
1 1 1
 
!
1 1 + i − i n◦ 1
P= et Q =  2 2 2 .

1 1 1

1+i 1−i
− i i n◦ 2 n◦ 4
2 2 2
1) Montrer que P et Q sont inverses l’une de l’autre.
2) Montrer que D = QAP est une matrice diagonale.
3) a) Démontrer que, pour tout n ∈ N, An = PD n P−1 . n◦ 3

b) Justifier que, pour tout entier n, A n+4 = An .

41 Pour faire des économies, Max veut privilégier le


bus à la voiture lorsqu’il se rend au travail. La proba- Hypothèse 1 : Le rat change de sas avec une probabilité
bilité qu’il prenne le bus sachant qu’il l’a pris la veille 1
où k est le nombre de portes du sas quitté.
est de 0,4. La probabilité qu’il prenne la voiture sachant k
1) Établir le graphe probabiliste de la marche aléatoire.
qu’il l’a prise la veille est de 0,35.
2) Écrire la matrice de transition M.
On note bn et vn les probabilités que Max prenne
3) On note Xn la variable aléatoire qui prend la valeur
respectivementle bus et
 la voiture le jour
 n.  égale au numéro du sas où se trouve le rat après
On pose Pn = bn vn et on fixe P0 = 1 0 .
n changements.
PARTIE A Soit An la matrice ligne telle que ai = P({ Xn = i }).
Vérifier que An+1 = An M.
1) Représenter le graphe probabiliste du processus en
4) On s’intéresse à la position du rat après 6 change-
numérotant les états 1 (bus) et 2 (voiture).
ments de sas.
2) Donner la matrice de transition M.
a) Dénombrer tous les chemins que le rat a pu suivre
3) Calculer P1 , P2 , P3 .
puis ceux qui l’ont ramené au sas n◦ 1.
4) Quelle est la probabilité que Max prenne le bus le
En déduire la probabilité que le rat retourne à la
deuxième jour ? le troisième jour ?
case départ.
PARTIE B b) Vérifier avec un calcul matriciel en déterminant la
! !
0, 52 0, 48 0, 48 −0, 48 répartition de probabilité pour 
n = 6?
1) Soit N = et R = . 
1 3 1 1
0, 52 0, 48 −0, 52 0, 52 5) Vérifier que A = est la répartition
Vérifier que M = N − 0, 25R. 8 8 4 4
stable de probabilité.
2) Calculer N 2 et N 3 , puis R2 et R3 .
En déduire N n et R n en fonction de n.
On observe que le rat reste en moyenne plus longtemps
3) Calculer RN et NR.
dans le sas n◦ 3 qui est deux fois plus grand. Ainsi,
4) Démontrer que, pour tout n ∈ N :
lorsque le rat y reste en moyenne deux fois plus long-
M n = N + (−0, 25)n R.
temps qu’ailleurs, on assimile ce comportment à un
5) En déduire que : ! « changement » dans le même sas.
0, 52 + 0, 48(−0, 25)n 0, 48(1 + (−0, 25)n )
Mn = . Hypothèse 2 : Si le rat est dans le sas no 3, il y reste,
0, 52(1 + (−0, 25)n ) 0, 48 + 0, 52(−0, 25)n
change pour le no 2 ou le no 4 avec la même probabilité ;
PARTIE C
sinon, on considère l’hypothèse 1.
1) Exprimer Pn en fonction de n. 1) Écrire la nouvelle matrice de transition M.
2) Vérifier que bn = 0, 52 + (−0, 25)n × 0, 48. 2) Déterminer la répartition de probabilité pour n = 6.
3) Déterminer la limite de bn . 3) Déterminer la répartition stable de probabilité.
4) En fin de compte, l’objectif de Max sera-t-il atteint ? La comparer à celle de l’hypothèse 1.

134 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Approfondir

!
43 Chaque consommateur d’une population étudiée 1/3−1/3
5) On note P = .
utilise chaque mois une, et une seule, marque de den- 2/3 1/3
trifice parmi Alenfresh, Blanchico et Carivor. a) Calculer D = P−1 AP, puis D n .
b) En déduire An en fonction de n.
Pour un consommateur pris au hasard, on désigne par c) Que peut-on dire des coefficients de la matrice An
An (resp. Bn et Cn ) l’événement : « Alenfresh (resp. lorsque n tend vers +∞ ?
Blanchico et Carivor) est utilisée au cours du n-ième d) Que conclure, à long terme, sur la position des
mois » et par an (resp. bn et cn ) sa probabilité. trois marques de dentifrice sur le marché ?
Au cours du mois d’essai (n = 0), on a observé les va- e) Est-ce cohérent avec les résultats de la partie A ?
leurs initiales : a0 = 0, 1 ; b0 = 0, 2 et c0 = 0, 7.
44 Lors d’une épidémie de grippe A en France, les
autorités sanitaires constatent qu’un individu est soit
Un sondage a déterminé le comportement suivant des
malade, soit immunisé car ayant déjà contracté un vi-
consommateurs qu’on supposera ne pas changer.
rus proche, soit ni malade ni immunisé.
• La probabilité qu’un client d’Alenfresh le mois n uti-
lise Alenfresh (resp. Blanchico ou Carivor) le mois
De plus, d’une semaine à l’autre :
suivant est 0, 4 (resp. 0, 3 et 0, 3).
• une personne malade le reste avec une probabilité de
• La probabilité qu’un acheteur de Blanchico le mois n
0,4 sinon elle guérit et est immunisée ;
utilise Alenfresh (resp. Blanchico ou Carivor) le mois
• une personne immunisée a une probabilité de 0,1 de
suivant est 0, 3 (resp. 0, 4 et 0, 3).
ne plus l’être sans pour autant tomber malade ;
• La probabilité qu’un consommateur de Carivor le
• une personne ni malade ni immunisée tombe malade
mois n utilise Alenfresh (resp. Blanchico ou Carivor)
avec une probabilité de 0,3.
le mois suivant est 0, 2 (resp. 0, 1 et 0, 7).

PARTIE A La première semaine du mois de septembre 2009, le


centre de veille sanitaire estime que 1 % de la popula-
1) Modéliser la situation par un graphe (numéroter les
tion est malade et 10 % de la population est immunisée.
sommets dans l’ordre alphabétique des marques).
1) Dresser un graphe
 modélisantla situation.
2) Déterminer la matrice T de transition associée.
2) On note Xn = mn in rn la matrice donnant
3) Soit Ln la matrice donnant la répartition au mois n.
l’état du système n semaines après la première ob-
Que vaut L0 , L1 , L2 ?
servation, où mn , in , rn représentent les proportions
4) Comment semble évoluer la répartition pour de
d’individus malades, immunisés ou ni l’un ni l’autre.
grandes valeurs de n ?
Déterminer le vecteur ligne X0 et la matrice de tran-
sition du système.
PARTIE B 3) a) Faire un bilan sur la population les 6 premières
1) Pour tout entier naturel n, exprimer an+1 , bn+1 et semaines après la première observation.
cn+1 en fonction de a!n , bn et cn . ! b) Déterminer, si elle existe, la répartition stable de
!
0, 2 0, 1 an 0, 2 probabilité.
2) Soit A = , Un = et B = .
0, 2 0, 3 bn 0, 1 c) Que peut-on dire de la répartition de probabilité
Montrer que, pour tout n ∈ N : Un+1 = AUn + B. après un temps suffisamment long ?
3) On désigne par I la matrice identité de taille 2. √
45 Approximation de 2
a) Montrer que la matrice I − A est inversible et x+2
Soit la fonction f : x 7→ définie sur R + .
déterminer son inverse. x+1
Soit trois suites ( xn ), (yn ) et (zn ) définies par :
b) Déterminer la matrice C telle que C = AC + B.
( (
4) Pour tout n ∈ N, on pose Vn = Un − C. xn+1 = xn + 2yn xn x0 = 1
et zn = avec .
Pour tout n ∈ N, démontrer que : Vn = An V0 . yn+1 = xn + yn yn y0 = 1

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 135


Approfondir

PARTIE A : Convergence d’une suite 4) Que semble faire l’instruction jordan ?


1) Démontrer que f (zn ) = zn+1 . 5) Exprimer M n en fonction de n sans logiciel de calcul
2) Démontrer que : formel.
√ √ √ 6) En déduire une expression de zn en fonction de n.
z n+1 − 2 2 − 1 zn − 2 7) Vérifier avec un calcul matriciel le résultat obtenu à
√ = √ · √ .
z n+1 + 2 2 + 1 zn + 2 la question 2 de la partie B .
3) Démontrer que :
√ √ !n+1 46 Balade à Königsberg INFO
zn − 2 2−1
√ = √ .
zn + 2 2+1

4) En déduire que lim zn = 2.
n→+ ∞

PARTIE B : Algorithme de Théon de Smyrne

1. Variables
2. x, y sont des réels
3. i est un entier Königsberg en 1736
4. Traitement
Le problème des sept ponts de Königsberg est un pro-
5. x prend la valeur 1
blème mathématique que Leonhard Euler a résolu en
6. y prend la valeur 1
1736 et qui est connu pour être à l’origine de la théorie
7. Pour i allant de 1 à 5
des graphes. On ne propose pas ici de résoudre ce pro-
8. x prend la valeur x+2y
blème mais de s’intéresser au graphe qui lui est associé.
9. y prend la valeur x+y
10. Afficher la valeur x/y
11. Fin Pour

1) a) Donner les valeurs affichées par l’algorithme.


b) Correspondent-elles aux termes de la suite (zn ) ?
c) Corriger l’algorithme pour qu’il en soit ainsi.
2) Modifier l’algorithme pour que s’affichent x et y tels

que x/y − 2 < 10 7 ainsi que le rang du terme


Représentation graphique d’Euler
correspondant de la suite (zn ).
Donner x, y et le rang correspondant.
PARTIE A : Le promeneur
PARTIE C : Avec le calcul matriciel
Un promeneur suit une marche aléatoire entre les
!
xn quatre zones numérotées (1 et 2 correspondent aux
Soit la matrice An = .
yn deux îles sur la Pregolia, fleuve qui traverse la ville).
1) Déterminer la matrice M telle que An+1 = MAn . On suppose qu’il change de zone toutes les 20 minutes,
2) Sur Xcas, après avoir exécuté l’instruction qu’il emprunte les ponts de façon équiprobable et qu’il
P,D:=jordan([[1,2],[1,1]]), on obtient : est infatigable.
 √ √   √ 
2, -( 2) 2+1, 0 √ 1) a) Faire le graphe probabiliste de la marche aléatoire.
(
1, 1
, 0, -( 2)+1
)
b) Déterminer la matrice de transition associée.
3) Vérifier que le couple ( P, D ) de matrices obtenu est c) Quelle est la probabilité que le promeneur soit sur
tel que PDP−1 = M. une île deux heures après le début de sa marche ?

136 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Approfondir

2) Un ami du promeneur, inquiet de n’avoir plus de ses 47 De la couleur des gueules-de-loup


nouvelles depuis très longtemps, souhaite le retrou- On s’intéresse dans cet
ver. Il veut donc chercher dans la zone où le prome- exercice à l’évolution d’un
neur a le plus de chance de se trouver. caractère génétique, la
a) Justifier que la marche aléatoire admet une répar- couleur du muflier, plante
tition stable de probabilité. herbacée appelée aussi
Dépend-elle de la position initiale du promeneur ? gueule-de-loup ou gueule-
b) Un logiciel de calcul formel a donné deux matrices de-lion. La couleur est
P et D telles que T = PDP−1. déterminée par un gène
  biallélique (les deux allèles
  0 0 0 0
0 1 1 −2 0 étant notées A et a).
1 0 0 
 0 1 − 3 − 2 
1
 Deux parents homozygotes (AA ou aa) ne peuvent avoir
P= et D = 0 .
   
 −1 1 1 3 
 0 − 0  que des descendants homozygotes de même type alors
 3 
2
 
1 1 1 3 0 0 0 − que deux parents hétérozygotes (Aa ou aA) engendrent
3
n’importe quel type de façon équiprobable.
c) Déterminer −1
 P avec une calculatrice. Un muflier de génotype AA produit des fleurs rouges,
d) Soit Pn = 1 0 0 0 M n . Aa ou aA des fleurs mauves et aa des fleurs blanches.
Déterminer une expression de Pn en fonction de n.
e) En déduire la répartition stable de probabilité P PARTIE A : Effet de serre
de cette marche aléatoire. 1) Déterminer les probabilités d’obtenir des mufliers à
Où l’ami du promeneur ira-t-il en priorité ? fleurs rouges, blanches et mauves avec deux parents
PARTIE B : Le boîteux de génotype AA.

Le promeneur s’est blessé à la cheville mais suit tou- 2) On décide de séparer chaque type de plantes (par
jours inlassablement une marche aléatoire entre les exemple en utilisant trois serres différentes) pour dé-
quatre zones. Ainsi, toutes les vingt minutes : terminer leur évolution lorsque celles-ci ne sont fer-
• s’il est sur une île, 9 fois sur 10 il y reste, ou alors il tilisées que par des plantes de génotype identique.
change de zone en empruntant un pont au hasard ; On note rn , mn et bn les proportions des individus de
• s’il n’est pas sur une île, 3 fois sur 4 il reste où il est, chaque type, respectivement de génotype AA, Aa et aa
ou alors il va sur une île en empruntant un pont au à la n-ième génération, qui
 sont égales initialement.
hasard. Soit Xn la matrice ligne rn mn bn .

1) Vérifier que la matrice de transition est : 3) a) Déterminer la matrice carrée M telle que pour tout
  n ∈ N, Xn+1 = AXn .
9/10 1/30 1/30 1/30
1/30 9/10 1/30 1/30  b) Exprimer Xn en fonction de X0 et M.
D= .
 
 1/6 1/12 3/4 0  4) Déterminer les proportions de mufliers de chaque
1/6 1/12 0 3/4 couleur à la quatrième génération.
   
2) Dans une session du logiciel Xcas
 :  2 0 0 1 0 0
a) Saisir les matrices T et P = a b c d . 5) Soit P =  0 2 −1 et D = 0 1
  
0 .

b) Exécuter les deux instructions : −2 4 0 0 0 0, 5
• S:=P*T=P a) Déterminer P−1 puis vérifier que M = PDP−1.
• resoudre([a+b+c+d=1,S],P) b) Exprimer M n en fonction de n.
Expliquer ce que chacune d’elles produit. c) En déduire X n en fonction de n.
c) Au bout d’une très longue promenade, quelle est 6) Déterminer la limite de X n quand n tend vers ∞ ?
la probabilité de trouver le promeneur sur l’île 1 Peut-on en déduire que la séparation des cultures fa-
sachant qu’il est sur une île ? vorise la diversité biologique ?

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 137


Approfondir

PARTIE B : La nature reprend ses droits 3) a) Écrire la matrice de transition M de ce graphe


On considère des mufliers de trois couleurs présents dans l’ordre alphabétique des sommets.
ensemble dans la nature. Les notations sont les mêmes b) Exprimer Pn+1 en fonction de Pn et de M.
que celles de la partie A . c) Déterminer la répartition de probabilité P3 .
1) Soit deux parents de types Aa et AA qui engendrent En déduire qu’une personne interrogée préfère le
une fille. On écrit Aa × AA = {AA, AA, Aa, Aa} pour dé- téléphone Aloha la troisième semaine.
nombrer les types possibles chez la fille, sans distin- 4) a) On cherche λ!réel tel qu’il existe une matrice non
guer de quel parent provient quel allèle. x
nulle V = vérifiant MV = λV.
a) Écrire les ensembles Aa × Aa et Aa × aa. y
Justifier que M − λI2 ne doit pas être inversible.
b) En déduire que le type Aa engendre des mufliers à
b) En déduire les valeurs λ1 et λ2 possibles pour λ.
fleurs rouges et blanches de façon équiprobable.
c) Déterminer deux matrices colonnes V1 et V2 de
2) Montrer que la matrice de transition associée au pro-
taille 2 telles que :
cessus d’évolution relatif à la couleur transmise est :
  MV1 = λ1 V1 et MV2 = λ2 V2 .
1/2 1/2 0 d) En déduire une matrice carrée P et une matrice
T = 1/4 1/2 1/4 .
 
diagonale D telle que M = PDP−1.
0 1/2 1/2
5) a) Exprimer M n en fonction de n.
3) Déterminer la répartition stable de probabilité du b) Déterminer la limite de la suite ( M n ) quand
processus. n tend vers +∞.
4) Pourquoi peut-on dire que la nature fait bien les c) Déterminer la matrice L, répartition limite de Pn
choses ? lorsque n tend vers +∞.
48 Aloha vs. Bigofone Vérifier que LM = L.
Deux géants de la téléphonie mobile s’apprêtent à d) La campagne pour Aloha portera-t-elle ses fruits ?
lancer simultanément chacun leur nouveau produit :
Aloha et Bigofone. Pour mesurer l’efficacité de sa cam- 49 Modèles matriciels de populations structurées
pagne publicitaire, le département responsable d’Aloha INFO
interroge chaque semaine un même échantillon de per- PARTIE A : Modèle de Leslie (1945)
sonnes sur le produit qu’ils ont l’intention d’acheter.
Soit une population de souris femelles structurée en
deux classes d’âge, les jeunes (âgées de moins d’un an)
Pendant toute la campagne publicitaire, le comporte-
et les adultes (âgées entre un an et deux ans), telles que :
ment des personnes sondées est immuable : d’une se-
• chaque jeune donne naissance en moyenne à une fe-
maine sur l’autre, 30 % des partisans d’Aloha et 20 %
melle et chaque adulte à huit femelles ;
des partisans de Bigofone changent d’avis. Avant le
• la probabilité qu’un jeune devienne adulte est de 0,25
lancement de cette campagne, Aloha n’avait la faveur
et un adulte ne survit jamais plus de deux ans.
que de 20 % des personnes interrogées.

Soit n un entier naturel. On note : On note jt le nombre de jeunes, at le nombre d’adultes


• an et bn les probabilités qu’une personne sondée pré- et nt le nombre total de souris à l’instant t exprimé en
fère respectivement Aloha et Bigofone la semaine n ; années. Initialement, il y a 20 jeunes et aucun adulte.
!
an 1) Exprimer jt+1 et at+1 en fonction de jt et at .
• Pn = la répartition de probabilité la semaine n. !
bn jt
2) On note Vt la matrice .
at
1) Donner l’état initial P0 . a) Déterminer la matrice L telle que Vt+1 = LVt .
2) Représenter la situation par un graphe probabiliste La matrice L est appelée matrice de Leslie.
de sommets A (Aloha) et B (Bigofone). b) Démontrer que, pour tout t ∈ N, Vt+1 = Lt V0 .

138 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Approfondir

!
8 −4 PARTIE C : Modèle d’Usher (1966)
3) Soit la matrice P = .
1 1 En 1972, Usher modélise une population de rorquals
a) Vérifier que P−1 LP est une matrice diagonale D. bleus (une espèce de baleine) structurée en six classes
b) En déduire une expression de Lt en fonction de t. d’âge d’amplitude égale à deux ans, plus une septième
c) Exprimer alors jt , at et nt en fonction de t. classe pour les individus de 12 ans ou plus.
jt a t n
4) Déterminer les limites des quotients , et t+1 . On donne la matrice d’Usher associée à ce modèle :
nt nt nt
En donner une interprétation. 
0 0 0, 19 0, 44 0, 5 0, 5 0, 45

0, 87 0 0 0 0 0 0 
 
 
PARTIE B : Modèle de Lefkovitch (1965)  0 0, 87 0 0 0 0 0 
 
U=  0 0 0, 87 0 0 0 0  .
 0 0 0 0, 87 0 0 0 
Le modèle de Lefkovitch divise la population en classes  
 
de stade et non plus d’âge comme celui de Leslie. La  0 0 0 0 0, 87 0 0 
matrice associée, appelée matrice de Lefkovitch, in- 0 0 0 0 0 0, 87 0, 8
tègre toujours les taux de fécondité et de survie mais
1) Faire le graphe de cycle de vie associé à cette matrice.
aussi les probabilités qu’un individu change de stade.
2) À partir de quel âge ces baleines peuvent mettre bas ?
3) On étudie l’évolution sur 50 ans d’une population
Soit une population d’insectes structurée en trois constituée initialement de 10 baleineaux d’un an.
classes de stade – larves, adultes reproductifs et adultes À l’aide du logiciel de calcul formel Xcas :
non reproductifs – qu’on numérote dans cet ordre et a) Créer la matrice U et la matrice colonne A des ef-
dont on note les effectifs après n semaines respective- fectifs initiaux.
ment xn , yn et zn . Son graphe de cycle de vie associé est : b) Déterminer ce que produit le programme suivant
(touches Shift+Entrée pour aller à la ligne) :
M:=A;
9/4 for(n:=1;n<=50;n++){
M:=border(M,floor(Uˆn*A));}
1 2 3
1/4 1/4 c) Quelle est la répartition des baleines par classes
1/2 1/2 1/4 après 50 ans ?
d) Interpréter le graphique donné par l’instruction :
seq(plotlist(row(M,n),color=n),n=0..6)
1) Écrire la matrice de Lefkovitch L associée au graphe.
2) À l’aide du logiciel de calcul formel Xcas : 175
a) Créer la matrice L. 150
125
b) Exprimer sa puissance n-ième M = Ln avec : 100
M:=matpow(L,n). 75
50
c) En déduire xn , yn et zn en fonction de x0 , y0 et z0 .
25
d) Montrer qu’au fil des semaines, la proportion de
12 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
larves parmi tous les insectes tend vers .
17

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 139


Je teste mes connaissances

À la fin de ce chapitre, je dois être capable de :


◮ Déterminer la puissance n-ième d’une matrice avec ou ◮ Définir une marche aléatoire par son graphe probabiliste et
sans calculatrice ou logiciel de calcul formel, selon le cas sa matrice de transition
◮ Étudier une suite de matrices (Un ) définie par ◮ Étudier le comportement asymptotique d’une marche
Un+1 = AUn ou par Un+1 = AUn + B aléatoire entre états

Des ressources numériques

QCM d’auto-évaluation pour préparer le chapitre sur


manuel.sesamath.net @
Pour chaque question, plusieurs réponses sont proposées. Déterminer celles qui sont correctes.

! !
1 2 1 −0, 5
Soit P = ,A= et D = P−1 AP trois matrices et n un entier naturel.
1 3 0, 75 −0, 25
50 On a :
! !
0, 5 0 0, 25 0
a D= b D= c A n = P−1 D n P d An = PD n P−1
0 0, 25 0 0, 5

51 La matrice An est égale à : ! !


− 2 × 4− n + 3 × 2− n − 2 × 4− n + 2− n + 1 − 2 × 4− n + 3 × 2− n − 2− n + 1 + 2 × 4− n
a c
− 3 × 4− n + 3 × 2− n − 3 × 4− n + 2− n + 1 − 3 × 4− n + 3 × 2− n − 2− n + 1 + 3 × 4− n
3 2 2 4
 
!
− 8− n + 6− n − 2− n + 1 + 8− n − −
 2n 4n 4n 2n 
b d 
−2− n+1 + 12− n 3 3 3 4

−12− n + 6− n − n − n
2 n 4 4 n 2
52 Soit la matrice
! B = P − 2AP. Pour tout!n 6= 0, la matrice Bn est égale à :
0 1 0 1, 5n n n
a b c [( I − 2A) P] d [ P( I − 2D )]
0 1, 5 n 0 1, 5n+1

4 3 2 2
   
1 !
− −
 1 2  n 3n 2n 3n  .
Soit A =  3 
1  et B = . Pour n entier naturel, on donne An =  2
6 6 3 4

−1 − −3 − n+ n − n+ n
6 ! 2 3 2 3 !
an 2
53 Soit (Un ) la suite de matrices de terme général Un = définie par Un+1 = AUn et U0 = .
bn −3
6 5 1
  
!
0 − n an 2
 2n 3  2n − 1 
lim Un = b Un =  c Un =  lim

a d =−
10 9 3
 
n→+ ∞ 0 n →+ ∞ bn 3
− n − n
3n 2 2 !
5
54 Soit (Un ) la suite de matrices définie par Un+1 = AUn + B et U0 = . Alors Un est égale à :
−8
 1 1  
1
  3 5 
1

4 + n−2 + n 4+ n 2 + n−1 − n 2+ n
a
 2 3  b 
 3  c 
 2 3  d 
 3 
3 2 2 9 10 2
    
−6 − n −1 − n −6 − n −3 − n + n −3 − n
2 3 3 2 3 3

140 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Le mental de l’équipe de football Saviola entraîne toujours le même processus qu’on assimile à une marche
aléatoire entre trois états (1 : victoire, 2 : nul et 3 : défaite) : lorsqu’elle gagne un match, elle gagne le match
suivant 7 fois sur 10 et le perd 1 fois sur 5 ; lorsqu’elle fait match nul, elle gagne le match suivant 1 fois sur 5 et
le perd 1 fois sur 5 ; lorsqu’elle perd un match, elle gagne le match suivant 1 fois sur 10 et le perd 4 fois sur 5.
55 Son graphe probabiliste est :
0,2
0,2
0,1 0,6 0,2
a 0,7 1 0,2 2 0,2 3 0,8 c 0,7 1 2 3 0,8
0,2 0,1
0,1 0,1
0,6 0,6

2 2

0,1 0,2 0,2 0,1


b d
0,2 0,1 0,1 0,2
0,2 0,1
0,7 1 3 0,8 0,7 1 3 0,8
0,1 0,2

56 Sa matrice de transition est :


       
0, 7 0 0, 2 0, 7 0, 2 0, 1 1 0, 7 0, 2 0, 7 0, 1 0, 2
a 0, 2 0 0, 2 b 0, 1 0, 6 0, 1 c 0, 2 2 0, 2 d 0, 2 0, 6 0, 2
0, 1 0 0, 8 0, 2 0, 2 0, 8 0, 1 0, 8 3 0, 1 0, 1 0, 8

57 Après quatre matchs, Saviola a plus de chance de perdre que de gagner le match suivant si :
a elle a gagné le premier match c elle a perdu le premier match
b elle a fait match nul au premier match d elle a fait n’importe quel résultat au premier match

58 On conjecture qu’il est probable qu’au bout d’un nombre de matchs suffisamment important, Saviola :
a perdra 1 fois sur 2 b gagnera 1 fois sur 2 c gagnera 3 fois sur 10 d ne gagnera plus

 
0, 25 0, 75
Soit une marche aléatoire, sa matrice de transition T = et la suite ( Mn ) de répartitions de
0, 15 0, 85
probabilité entre les deux états.

59 La répartition stable de cette marche aléatoire est la matrice M telle que M = MT. Alors :
   
a M = 5/6 1/6 b M = 17/22 5/22 c M = 1/6 5/6 d M = 1/2 1/2
5 −5
 
1 n
+ 1 + 5
60 Par la commande matpow(T,n) sur Xcas, on a obtenu T n =  10 10n
.

6 1 1
− n +1 + 5
10 10n
La suite de répartitions de probabilité de cette marche aléatoire :
a ne converge pas c converge vers une limite qui dépend de M0

b converge indépendamment de M0 d converge vers 5/6 1/6

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 141


Travaux pratiques

TP 1 Modèle proies/prédateurs de Lotka-Volterra INFO

Soit deux suites (un ) et (vn ) modélisant, en fonction du nombre d’années n, l’évolution des
effectifs de deux populations, constituées respectivement de lièvres des neiges et de lynx.
Des statistiques ont montré que :
• lorsqu’il n’y a pas prédation, le nombre de proies un augmente à taux constant a et le nombre
de prédateurs vn diminue à taux constant c ;
• lorsqu’il y a prédation, le taux d’évolution des proies est diminué en proportion de vn (coef-
ficient de proportionnalité b) et le taux d’évolution des prédateurs est augmenté en propor-
tion de un (coefficient de proportionnalité
 d).
u n+1 − u n

 = a − bvn
Ainsi, on obtient le système un .
v − vn
 n+1
 = −c + dun
vn

A Étude de l’évolution du système à l’aide d’un tableur

1) Exprimer un+1 et vn+1 en fonction de un et vn .


2) Soit fixés les taux a = 50 %o, b = 1 %o, c = 30 %o et d = 0, 2 %o.
a) Dans un tableur, simuler l’évolution des deux populations pendant 2 000 ans sachant
qu’initialement il y a 200 proies et 50 prédateurs.
b) Représenter sur un même graphique l’évolution des effectifs des deux espèces en fonction
du nombre d’années.
c) Décrire et interpréter l’évolution des deux populations.
d) Représenter dans un nouveau graphique le nuage des points de coordonnées (un ; vn ).
3) Faire varier les populations initiales. Ont-elles de l’influence sur leur évolution ?

b b b b
b b
b
b b
b
b b
b b
b b
b
b
b
b b b b b
b b b b
b b
b b b

100
b b b
b b b
b b
b b
b
b b b
b b b b b b
b b b b b
b b b
b b b
b b b b
b b b b
b b b b
b b
b b b b b b b b b
b b b b b
b b b b
b b b
b b b b
Nombre de prédateurs

b b b b b b
b b
b b
b b b b b
b b b b b b b b
b b b b b b b b
b b b b
b b b b
b b b b b
b b b b
b b b b
b b b b b
b b b b b b b b b
b b b b b b b
b b b b b b b b
b b b b b b
b b b b b b b b
b b b b
b b b b b b b

75
b b b b b b b b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b
b b b b b b
b b b b
b b b b b b b b
b b b b b b
b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b
b
b
b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b b
b b b b
b b b
b
b b
b b b b b b b b b b b b b
b b
b b b b b b b b b b b b
b b b b b
b
b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b
b b b
b b b b b b
b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b
b
b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b b b b
b b b b
b b b b b
b b
b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b
b b
b
b b b b b
b bb bb b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b bb b b b b b b b b b b
b
b b b b b b bb bb b bb b b b b b
b b b b b
b b b b b b b
b b
b b b b b b bb bb b b b b b b b b
b b b b b b b b
b
b
b bb b
b b b
b b b b
b b b
b
b b b b b b b b b b b b
b b
b b b b bb bb
b b
b
b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b
b
b b b b b
b b b b b
b bb b b
b
b
b b b b b
b b b b b b b b b b b b
b b b b b
b b b b
b b bb b
b
b
b b
b
b
b b b b
b
b b b b b b b
b
b b bb bb b
b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b
b b
b
b
b bb b b
b b b b b b

50
b b
b b b b b b b b b b b
b bb b b
b b
b
b
b b b b b b b b
b b b b b b b b bb b b b b
b b b b b bb b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b bb b b b b b b b
b b b b b b b bb bb b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b bb bb b b
b bb b b
b b b b b b b b b
b bb
bb bb bb b b
b
b
b b b b
b b b
b b b b b b b bb bb bb b b b b b
b b b b b b bb bb b b b b b
b b b b b bb b b b b
b b b b b b b
b b bb b b b b bb b b b b b b b b b
b b b b b
b
b bb bb bb bbb b
b
b
b bb b
b
b
b b b b
b b b b b bb bb bb b b b b b
b b b b b b b b b
b b b bb b bb bb bb
bb b b b b b b b b
b b b b b
b b b b bb b b b b b b b
b
b b b b
bb bb b bb bbb bbbbb bb b b b b b b
b b b b b b
b b b b bb b bb b bb bb b b b b
b b b b b b b
b b b b b b
b b b b bb b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b bb bb bb b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b
b
b b b b bb bb b b b b b b
b b b b bb b b b b b b b b
b
b
b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b b b bb bb b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b
b b b b bb b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b
bb b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b
b
b
b
b b b b
b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b b b b b b b b b b b b b
b b b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b
b bb b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b

25
b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b
b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b b b b b b b
b b
b b b b b b
b b b b b b b
b b b b b b b b b
b b b b b b b b b b b
b b b b b b b b
b b b
b b b b b b
b b b b b b b
b b b b b b b b b b b b b b

50 100 150 200 250 300 350 400


Nombre de proies

142 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Travaux pratiques

B Équilibre des populations


1) Montrer qu’il existe un couple de suites constantes non nulles solution du système proies/prédateurs.
2) Dans le tableur, changer les populations initiales pour vérifier que ces suites sont constantes.
3) Que représente ce couple solution pour le graphique spiralé obtenu précédemment ?

C Linéarisation autour du point d’équilibre


 
c a Un
On pose Un = un − , Vn = vn − et Xn = .
d b Vn
1) Écrire le système que vérifient Un et Vn avec les paramètres fixés au 2 de la partie A .
2) a) Montrer qu’en ordre de grandeur, le produit Un Vn est négligeable par rapport à Un et Vn .
b) En déduire une simplification du système.
c) Écrire ce système simplifié sous la forme matricielle Xn+1 = MXn en explicitant M.
d) En déduire comment calculer les effectifs des populations de proies et de prédateurs au
bout d’un nombre d’années donné.

TP 2 Pertinence d’une page web


Accueil
Le site web d’un groupe de musique a cinq
pages liées comme l’indique le graphe ci-
contre. Le concepteur du site exige que les Boutique Download
moteurs de recherche renvoient en premier
lieu la page A. Il étudie alors la pertinence des Contact
pages selon quatre comptages.
Envoi

A Premiers comptages

• Comptage naïf : la pertinence d’une page égale le nombre de liens qui renvoient vers elle.
• Comptage pondéré : on suppose qu’un surfeur suit une marche aléatoire sur le graphe.
S’il est sur une page P, alors il se rend ensuite sur une page liée avec une probabilité égale
1
à où m est le nombre de liens issus de la page P. La pertinence d’une page est alors la
m
somme des probabilités affectées aux liens pointant vers cette page.

1) Calculer la pertinence des pages selon le comptage.


2) Montrer qu’aucun des deux comptages ne satisfait le concepteur du site.

B Comptage amélioré
Avec les comptages naïf et pondéré, on se rend compte qu’on peut augmenter artificiellement
la pertinence d’une page en créant des liens superflus.
Pour éviter ce problème, on établit un nouveau comptage : le comptage récursif.

Le surfeur suit toujours une marche aléatoire sur le graphe et on cherche à établir la loi de
probabilité de la position du surfeur sur le graphe après un temps infini.

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 143


Travaux pratiques


Soit Un = an bn cn dn en la matrice des probabilités que le surfeur soit sur la page A,
B, C, D et E après le parcours de n pages. La matrice initiale U0 est nulle hormis un coefficient
égal à 1 correspondant à la page par laquelle le surfeur entre sur le site.

an est la probabilité qu’après le parcours de n pages, le surfeur soit sur la page A qui donne
1
accès aux pages B, C et D, donc, à la page suivante, an contribue équitablement pour an aux
3
probabilités bn+1 , cn+1 et dn+1 . À l’inverse, les pages B, C et E renvoient à la page A, et ces
1 1 1
pages émettent respectivement 2, 3 et 2 liens. Par conséquent, an+1 = bn + cn + en .
2 3 2

1) De manière analogue, donner les formules pour bn+1 , cn+1 , dn+1 et en+1.
2) Écrire la matrice carrée M telle que Un+1 = Un × M.
3) En déduire l’expression de Un en fonction de n.
4) Avec un logiciel de calcul formel, déterminer la limite de la suite ( M n ) des puissances de M.
En déduire la limite de la suite (Un ).
5) Le concepteur du site est-il satisfait ?

C Comptage récursif avec échappement


La méthode de calcul de la pertinence d’une page web développée par un moteur de recherche
tient compte qu’un surfeur puisse atteindre directement une page (par saisie de son adresse ou
par marque-page) en intégrant un coefficient d’échappement.
Le coefficient d’échappement est une probabilité (que nous fixons à 0, 15) répartie équitable-
ment entre toutes les pages du graphe tandis que son complément (1 − 0, 85) est appliqué à la
marche aléatoire.
Avec les notations précédentes, on a donc :

0, 15
Un+1 = J + 0, 85Un M = Un (0, 3K + 0, 85M )
5
où J est la matrice ligne de taille 5 et K est la matrice carrée d’ordre 5 remplies de 1.

1) Expliquer la formule :
0, 15
Un+1 = J + 0, 85Un M.
5
2) Justifier que :
Un+1 = Un (0, 3K + 0, 85M ) .

3) Calculer la matrice N = 0, 3J + 0, 85M.


4) Avec un logiciel de calcul formel, déterminer la limite de la suite ( N n ) à 10−4 près.
En déduire la limite de la suite (Un ).
5) Le concepteur du site est-il enfin satisfait ?

D Une modification du graphe

1) Quel lien pourrait-on supprimer dans le graphe pour mieux contenter le concepteur du site ?
2) Étudier la pertinence des pages de ce nouveau graphe selon les trois autres comptages et la
satisfaction du concepteur.

144 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Travaux pratiques

TP 3 Triangles rectangles pseudo-isocèles


Un triangle rectangle pseudo-isocèle (TRPI) est un triangle rectangle dont les longueurs de
côtés sont des entiers a, a + 1 et c, où c est la longueur de l’hypoténuse.
Le caractère pseudo-isocèle est d’autant plus marqué que a est grand. Par exemple, le triplet
(4 059 ; 4 060 ; 5 741), forcément pythagoricien, définit un TRPI. Le théorème de Pythagore
caractérise les TRPI par les couples ( a ; c) d’entiers vérifiant l’équation diophantienne :

a 2 + ( a + 1) 2 = c 2 (∗).

A Recherche exhaustive de TRPI


Une première approche consiste à faire varier a et à tester si a2 + ( a + 1)2 est un carré parfait.
Si c’est le cas, alors le triplet ( a ; a + 1 ; c) définit bien un TRPI.
1) Exprimer c en fonction de a.

2) Soit n ∈ N. Comment tester si n est un entier ?
3) Compléter l’algorithme suivant et le programmer pour obtenir les solutions.

1. a, c sont des nombres


2. Pour a allant de 1 à 1000
3. c prend la valeur ...
4. Si ... alors
5. Afficher a,a+1,c
6. Fin Si
7. Fin Pour

B Obtenir des TRPI à l’aide des suites


Soit ( an ) et (cn ) les suites croissantes telles que ( an ; cn ) est solution de l’équation (∗).
Le couple (0 ; 1) étant solution, on considère les termes initiaux a0 = 0 et c0 = 1.
1) a) Montrer que, pour n ∈ {1, 2, 3}, il existe deux réels α et β tels que :

cn+1 + αcn + βcn−1 = 0.

b) Soit la suite (vn ) définie par v0 = 1, v1 = 5 et, pour n > 1, vn+1 − 6vn + vn−1 = 0.
Démontrer que, pour n > 1 :
√ √
2+ 2  √ n 2 − 2  √ n
vn = 3+2 2 + 3−2 2 .
4 4
2) a) Vérifier que, pour n ∈ {1, 2, 3} :

an+1 − 6an + an−1 = 2.

b) Soit la suite (un ) définie par u0 = 0, u1 = 5 et, pour n > 1, un+1 − 6un + un−1 = 2.
Démontrer que, pour n > 1 :
√ √
1+ 2  √ n 1 − 2  √ n 1
un = 3+2 2 + 3−2 2 − .
4 4 2
3) Montrer que, pour tout n > 1, un et vn sont les longueurs du petit côté et de l’hypoténuse
d’un TRPI.

Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires 145


Travaux pratiques

C Obtenir des TRPI à l’aide du calcul matriciel

1) a) Montrer que les suites (un ) et (vn ) vérifient le système :



un+1 = 3un + 2vn + 1
.
vn+1 = 4un + 3vn + 2
 
un
b) Écrire ce système sous la forme matricielle Xn+1 = AXn + B avec Xn = .
vn
2) a) Montrer que A − I est inversible et calculer son inverse.
b) Pour n ∈ N, on pose Sn = 1 + A + A2 + . . . + An−1 .
Calculer ( A − I )Sn . En déduire Sn en fonction de ( A − I ), I et An .
c) Exprimer Xn en fonction de An , Sn , B et X0 .
√ !  
3+2 2 0√ 1 1
3) Montrer qu’on peut écrire A = P P−1 avec P = √ √ .
0 3−2 2 2 − 2
n
En déduire A . Calculer alors Xn en fonction de n.
4) Utiliser un logiciel de calcul formel pour obtenir d’autres TRPI.

Récréation, énigmes
La fougère de Barnsley est une fractale inventée par le mathématicien britannique Michael Barnsley qui ressemble
à la Doradille noire, une fougère de la famille des Aspleniaceae. C’est un exemple simple d’objet autosimilaire, c’est-
à-dire qui conserve sa forme, quelle que soit l’échelle à laquelle on l’observe. Les travaux de Barnsley ont été une
source d’inspiration pour les artistes désireux de modéliser la nature.

On construit une suite de points de coordonnées ( xn ; yn ), initialement ( x0 ; y0 ) = (0; 0), en itérant des transforma-
tions affines w caractérisées par une formule du même type (voir ci-dessous) selon une répartition de probabilité.
La première construit la tige, la troisième et la quatrième construisent les folioles des deux plus grandes feuilles,
respectivement celle de gauche et celle de droite, et la quatrième construit les folioles des autres feuilles. Dans son
livre Fractals Everywhere, Barnsley fournit les coefficients des matrices et les probabilités p ci-dessous. En jouant sur
ces coefficients, on peut imiter d’autres fougères.
w a b c d e f p
      
xn+1 a b xn e 1 0 0 0 0,16 0 0 0,01
= +
yn+1 c d yn f 2 0,85 0,04 −0, 04 0,85 0 1,60 0,85
| {z } | {z }
A B 3 0,20 −0, 26 0,23 0,22 0 1,60 0,07
4 −0, 15 0,28 0,26 0,24 0 0,44 0,07

1) Pour chaque transformation w :


• écrire les matrices A et B ;
• exprimer xn+1 et yn+1 en fonction de xn et yn .
2) Écrire un algorithme permettant de produire le dessin
de la fougère et le programmer dans AlgoBox en utili-
sant un repère sachant que, pour tout n ∈ N :
−2, 182 0 < xn < 2, 655 8 et 0 6 yn < 9, 998 3.

146 Chapitre MS2. Suites de matrices et marches aléatoires


Fiche 1 Utiliser un tableur
Les fonctions suivantes s’appliquent dans les tableurs de type Excel ou Open Office.

A Fonctions arithmétiques
ENT (n) Renvoie la partie entière du nombre n
MOD (n ; d) Renvoie le reste de la division euclidienne de n par d
PGCD (a ; b) Renvoie le PGCD de a et de b
CAR(n) Renvoie le caractère spécifié par le code ASCII du numéro n
CODE (Texte) Renvoie le numéro de code ASCII du premier caractère du texte saisi
Exemples :
On a saisi la formule =PGCD(A6;A7)
dans la cellule B7 qui renvoie 6.

On a saisi la formule =car(72) dans


la cellule E7 qui renvoie la lettre H.

B Matrices
Lorsqu’on travaille avec des matrices dans une feuille de calcul, on valide en tapant :
Ctrl + Maj + Entrée.

Création d’une matrice  


2 3
Pour créer la matrice A = 4 5, on rentre chaque coefficient de A dans une cellule en
6 7
respectant la taille de la matrice (ici de A2 à B4 par exemple).

Opérations sur les matrices


TRANSPOSE (A2:B4) Renvoie la transposée de la matrice A
PRODUITMAT (A2:B4;E2:F3) Renvoie le produit de la matrice A avec la matrice B
DETERMAT (E2:F3) Renvoie le déterminant de la matrice carrée B
INVERSEMAT (E2:F3) Renvoie la matrice inverse de la matrice carrée B
Exemples :
Pour calculer A×B, on sélectionne la
plage de cellules où apparaîtra la ma-
trice du résultat, par exemple les cel-
lules de H2 à I4, puis en rentre la for-
mule =produitmat(A2:B4;E2:F3) et
l’on valide par Ctrl+Maj+Entrée.

Pour calculer B−1 , on sélectionne la


plage de cellules où apparaîtra la ma-
trice du résultat, puis on rentre la for-
mule =inversemat(E2:F3).

147
Fiche 2 Utiliser une calculatrice Casio

A Utiliser les fonctions arithmétiques


Pour accéder aux fonctions arithmétiques suivantes, depuis le menu RUN-MAT, taper OPTN ,
sélectionner le sous-menu F6 F4 (NUM) puis sélectionner :
• F5 (Intg) pour obtenir la partie entière d’un nombre ;

• F6 F2 (GCD) pour obtenir le PGCD de deux nombres ;

• F6 F4 (MOD) pour obtenir le reste de la division de a par n.

B Travailler avec les matrices

Créer une matrice


Depuis le menu RUN-MAT, sélectionner F3 (MAT) puis sé-
lectionner l’une des matrices (A à Z).
Rentrer les dimensions, puis saisir les coefficients.

Pour travailler avec la matrice A, taper SHIFT 2 (Mat) ALPHA

X,θ ,T (A).

Calculer la transposée ou le déterminant d’une matrice


Taper OPTN , sélectionner le
sous-menu F2 (MAT), puis
F4 (Trn) pour la transposée,
ou F3 (Det) pour le déter-
minant.

Déterminer la puissance n-ième d’une matrice, son inverse ou calculer le produit de deux
matrices
Utiliser les touches ∧ pour calculer la puissance, x-1 pour obtenir l’inverse ou × pour la
multiplication.

148
Fiche 3 Utiliser une calculatrice TI

A Utiliser les fonctions arithmétiques


Pour accéder aux fonctions arithmétiques suivantes, taper MATH , sélectionner le sous-menu
"Nbre" puis sélectionner :

• 5 (partEnt) pour obtenir la fonction entière d’un nombre ;


• 9 (PGCD) pour calculer le PGCD ;
• 0 (reste) pour obtenir le reste de la division de a par n.

B Travailler avec les matrices

Créer une matrice


Sélectionner dans le menu MATRICE, le sous-menu EDIT puis le nom de la matrice, par
exemple 1 (1:[A]).
Rentrer les dimensions, puis rentrer les coefficients ligne par ligne.

Calculer la transposée ou le déterminant d’une matrice


Dans le menu MATRICE puis
MATH, sélectionner la commande
1 (1:det() pour calculer le déter-
minant ou 2 (2:T ) pour obtenir la
transposée.

Déterminer la puissance n-ième d’une matrice, son inverse ou calculer le produit de deux
matrices
Utiliser les touches ∧ pour calculer la puissance, x-1 pour obtenir l’inverse ou × pour la
multiplication.

149
Fiche 4 Utiliser un logiciel de calcul formel

A Liste des commandes utiles en arithmétique


iquo(a,b), irem(a,b) Renvoie le quotient, le reste de la division euclidienne de a par b
isprime(p) Indique si un nombre est premier (vrai) ou non (faux)
gcd(a,b), lcm(a,b Renvoie le PGCD, le PPCM de deux entiers
iabcuv(a,b,c) Renvoie u et v tels que au + bv = c
powmod(a,n,m) Renvoie an (mod m)
L :=convert(a,base,b) Renvoie la liste des chiffres de a en base b
a :=convert(L,base,b) Effectue la conversion inverse
asc("chaine") Renvoie la liste des codes ASCII d’une chaîne
char(L) Renvoie la chaîne de caractères à partir d’une liste

B Liste des commandes utiles avec des matrices


matrix(3,4,(j,k)->j+k) Permet de saisir une matrice définie par une formule
M :=[[1,2,3],[4,5,6]] Permet de saisir une matrice définie par des coefficients
v :=[0,1,0] Permet de saisir un vecteur défini par ses coordonnées
+,−,∗ Addition, soustraction, produit de matrices
inv(M) Renvoie l’inverse d’une matrice carrée
Mˆn Renvoie la puissance entière d’une matrice M

Exemples :
• Pour trouver un couple solution à l’équation : 17x − 40y = 1, on écrit iabcuv(17,-40,1)
qui renvoie [−7 ; −3].

• Pour convertir le nombre 496 en base 7, on écrit convert496,(base,7) qui renvoie [6,0,3,1]
7
pour 1306 .

• Pour trouver le code ASCII du mot "merci", on écrit asc("merci") qui renvoie [109,101,114,99,105].
   
1 2 −2 1
• Pour trouver l’inverse de la matrice B= , on écrit inv(B) qui renvoie 3 .
3 4 2 − 12

150
SOLUTIONS
Chapitre AR1 S’entraîner
Multiples. Division euclidienne. Congruence 1 D150 = {1, 2, 3, 5, 6, 10, 15, 25, 30, 50, 75, 150}

Auto-évaluation D230 = {1, 2, 5, 10, 23, 46, 115, 230}


D810 = {1, 2, 3, 5, 6, 9, 10, 15, 18, 27, 30, 45, 54, 81, 90,
1 1) Oui, car 36 divisible par 4
2) Non, car 14 non divisible par 4 135, 162, 270, 405, 810}
3) Oui, car 52 divisible par 4
4) Non, car 94 non divisible par 4 2 Un nombre est divisible par 6 s’il est divisible par
2 et par 3.
2 1) Divisible par 3 mais pas par 9 n = a( a2 − 1) = a( a − 1)( a + 1).
2) Divisible par 3 et par 9 Comme ( a − 1), a, ( a + 1) sont 3 entiers
3) Divisible par 3 et par 9 consécutifs, alors l’un au moins est pair et un autre
4) Divisible par 3 et par 9 est divisible par 3. n est alors divisible par 2 et par
3.
3 456 et 50 106 3 1) Si d divise a et b, il divise toute combinaison
4 1) 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 9 ; 12 ; 18 ; 36 linéaire de a et de b donc il divise
2) 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 8 ; 12 ; 16 ; 24 ; 48 3a − 5b = 15k + 12 − 15k − 5 = 7.
3) 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 8 ; 12 ; 16 ; 24 ; 32 ; 48 ; 96 2) d est à chercher dans l’ensemble de diviseurs
4) 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 8 ; 10 ; 12 ; 15 ; 16 ; 20 ; 24 ; 30 ; de 7, soit {1, 7}
40 ; 48 ; 60 ; 80 ; 120 ; 240
4 1) 193 = 16 × 12 + 1 3) −20 = 7(−3) + 1
5 1) 1 4) 7 2) 18 = 50 × 0 + 18 4) −354 = 17(−21) + 3
2) 0 5) 2
5 On a : 63 = bq + 17 ⇔ bq = 46
3) 1 6) 3
Comme b > 17, on a : b = 46 et q = 1 ou b = 23 et
q = 2.
6 Les restes obtenus sont 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6.
6 x = 3 × 7 + r avec 0 6 r 6 3.
7 1) Dividende : 117 ; quotient : 6 ; reste : 15
x ∈ {21, 22, 23}
2) Reste : 15 − 12 = 3 7 a = 18q + 13 = 6(3q + 2) + 1. Le reste de la
division de a par 6 est 1.
8 1) a et b ont même parité. 
 b = 538 − 34 = 42

 a − b = 538 
2) a et b ont des parités contraires. 12
8 ⇔
3) La somme de deux entiers de même parité est  a = 13b + 34 
 a = 538 + 42 = 580
paire ; la somme de deux entiers de parités 9 1) a ≡ 2 (9) 4) a ≡ 4 (9)
contraires est impaire. 2) a ≡ −3 (9) 5) a ≡ −3 (9)
3) a ≡ −1 (9) 6) a ≡ −4 (9)
9 1) a ou b est pair.
2) a et b sont impairs.
10 125 ≡ 1 (11), 7815 ≡ 1 (11), 107 ≡ 6 (11)
3) Le produit de deux entiers dont l’un au moins
11 25 = 33 − 1 donc 25 ≡ −1 (11)
est pair, et impair s’ils sont tous deux impairs.
1312 ≡ 212 ≡ (25 )2 × 22 ≡ 4 (11)

10 1) a est pair.
(−2)19 = −(25 )3 × 24 ≡ 16 ≡ 5 (11)
12 6 ≡ 1 (5) donc 6n − 1 ≡ 0 (5) donc 6n − 1 est
2) a est impair.
divisible par 5.
3) Un entier et son carré ont même parité.

SOLUTIONS 151
13 1) ( x + y)( x − y = 21 donc Chapitre AR2
  PGCD. Théorèmes de Bézout et de Gauss
 x + y = 21 x+y = 7
ou Auto-évaluation
x−y = 1 x−y = 3
26 2
1 1) PGCD(26, 65) = 13 d’où = .
Les couples sont (11; 10) et (5; 2). 65 5
 72 4
 x = 17 2) PGCD(72, 54) = 18 d’où = .
54 3
2) x ( x − 7y) = 17 donc
 x − 7y = 1 255 51
3) PGCD(255, 35) = 5 d’où = .
35 7
Système impossible, pas de solution entière.
2 16, 32 et 40.
20 n = 4r + r = 5r avec 0 6 r < 5
3 1) 9 et 16 sont premiers entre eux.
n ∈ {0, 5, 10, 15, 20}
2) 35 et 91 ne sont pas premiers entre eux.
26 • 351 = 7 × 50 + 1 et 85 = 7 × 12 + 1
35 = 5 × 7 et 91 = 7 × 13.
35112 × 8515 ≡ 112 × 115 ≡ 1 (7)
3) 31 et 67 sont premiers entre eux. En outre, ils
Le reste de la division par 7 est 1.
sont tous les deux premiers.
• 16 = 7 × 2 + 2 et 23 = 7 × 3 + 2
1612 − 2312 ≡ 212 − 212 ≡ 0 (7) 4 1) Fausse. 36 est divisible par 6 et 9 mais pas par
Le reste de la division par 7 est 0. 54.
2) Vraie car 8 et 9 sont premiers entre eux.
29 25 = 26 − 1 donc 25 ≡ −1 (13). 3) Vraie car 36 est le plus petit multiple commun à
54k − 1 ≡ (52 )2k − 1 ≡ (−1)2k − 1 ≡ 1 − 1 ≡ 0 (13) 4 et 18.
Donc 54k − 1 est divisible par 13. 4) Fausse car 30 est un multiple de 10 et 15 et
31 30 ≡ 1(11) ; 31 ≡ 3(11) ; 32 ≡ 9(11) ; 33 ≡ 5(11) ; 30 6≡ 0 (150)
34 ≡ 4(11) ; 35 ≡ 1(11).
Le cycle est de 5. On peut remplir le tableau de 5 1) Vraie car si x est multiple de 81, il est aussi
congruence suivant : multiple de 9.
n ≡ ( 5) 0 1 2 3 4 2) Vraie car (1 ; 1) est un couple solution de
n
3 ≡ (11) 1 3 9 5 4 l’équation.
3n − 7 ≡ (11) 8 10 5 1 0
1) Les restes possibles de la division de 3n par 11
6 1) (3 ; 2) 3) (1 ; 0)
sont : 1,3,4,5 et 9.
2) (−1 ; 1) 4) (−3 ; −2)
2) 3n − 7 est divisible par 11 si n ≡ 4 (5).

7 Pierre peut donner 16 jetons de 3 points et Jean lui


Auto-évaluation QCM rend 2 jetons de 7 points.
56 b 57 c 58 a
S’entraîner
59 b 60 c 61 d
1 1) PGCD(12 ; 42) = 6 3) PGCD(92 ; 69) = 23
62 d 63 a 64 d
2) PGCD(45 ; 105) = 15 4) PGCD(72 ; 108) = 36

2 PGCD(35, 42) = 7 et 35 = 7 × 5, 42 = 7 × 6.
Lorsque le coureur A aura fait 6 tours, le coureur B
aura fait 5 tours, soit un temps de 35 × 6 = 210 s.

152 SOLUTIONS
3 1) PGCD(24 ; 40) = 8. Le côté du carré doit 6 1) 4 divise 5( x + 3). Or PGCD(4, 5) = 1, donc
diviser 24 et 40, donc le plus grand côté possible d’après le théorème de Gauss, 4 divise ( x + 3).
est de 8 cm. On a donc x + 3 = 4k.
2) 40 = 8 × 5 et 24 = 8 × 3 En remplaçant dans l’équation,
 on obtient y = 5k.
Pour former le plus petit carré, il faut mettre 3 fois  x = −3 + 4k
Les couples solutions sont : ,k ∈ Z
la longueur et 5 fois la largeur du rectangle, soit  y = 5k
120 cm. 2) 41x = 9(−y) (1)
9 divise 41x. Or PGCD(9, 41) = 1, donc d’après le
4 1) PGCD(78; 108) = 6 car
théorème de Gauss, 9 divise x.
108 = 78 × 1 + 30
On a donc x = 9k.
78 = 30 × 2 + 18 En remplaçant dans l’équation, on obtient
30 = 18 × 1 + 12 y = −41k. 
 x = 9k
18 = 12 × 1 + 6
Les couples solutions sont : , k∈Z
 y = −41k
12 = 6 × 2
2) PGCD(144; 840) = 24 car
840 = 144 × 5 + 120 7 (−2 ; 3) est solution.
8 1) Oui car PGCD(37 ; 25) = 1, donc d’après le
144 = 120 × 1 + 24
théorème de Bézout, il existe au moins un couple
120 = 24 × 5
solution.
3) PGCD(202; 138) = 2 car 2) Non car PGCD(51 ; 39) = 3 et comme 1 n’est
202 = 138 × 1 + 64 pas multiple de 3, d’après le corollaire de Bézout,
138 = 64 × 2 + 10 il n’y a pas de solution.
64 = 10 × 6 + 4 3) Oui car PGCD(51 ; 39) = 3 et comme 2016 est
divisible par 3, d’après le corollaire du Bézout, il
10 = 4 × 2 + 2
existe des solutions entières.
4 = 2×2
13 1) PGCD(441 ; 777) = 21 car
5 (−1)n + 1(n + 1) = 1. Donc d’après le théorème 777 = 441 × 1 + 336
de Bézout, n et (n + 1) sont premiers entre eux.
441 = 336 × 1 + 105
336 = 105 × 3 + 21
105 = 21 × 5
2) PGCD(9185 ; 2004) = 167 car
9185 = 2004 × 4 + 1169
2004 = 1169 × 1 + 835
1169 = 835 × 1 + 334
835 = 334 × 2 + 167
334 = 167 × 2

22 (−2)(7k + 3) + 7(2k + 1) = −14k − 6 + 14k + 7 = 1.


D’après le théorème de Bézout, (7k + 3) et (2k + 1)
sont premiers entre eux pour tout entier relatif k.

SOLUTIONS 153
28 On utilise l’algorithme d’Euclide : Chapitre AR3
40 = 17 × 2 + 6 ( 1) Les nombres premiers
17 = 6 × 2 + 5 ( 2) Auto-évaluation
6 = 5×1+1 ( 3) 1 Ils ne comptent aucun diviseur autre que 1 et
eux-même.
40 et 17 sont donc premiers entre eux.
2 1) divisible par 3 5) divisible par 11
On remonte l’algorithme d’Euclide : 2) divisible par 7 6) divisible par 7
de (3), on obtient 5 = 6 − 1 3) divisible par 11 7) divisible par 11
On remplace dans (2) : 4) divisible par 5 8) divisible par 3
17 = 6 × 3 − 1 donc 6 × 3 = 17 + 1
3 1) 1, 2, 4, 8, 16
On multiplie (1) par 3 2) 1, 3, 5, 15
40 × 3 = 17 × 6 + 6 × 3
3) 1, 2, 3, 4, 6, 8, 12, 24
= 17 × 6 + 17 + 1 4) 1, 2, 3, 4, 6, 9, 12, 18, 36
= 17 × 7 + 1 5) 1, 3, 5, 9, 15, 45
6) 1, 3, 17, 51
On a alors 17 × (−7) − 40 × (−3) = 1.
7) 1, 3, 7, 9, 21, 63
42 • (2 ; 2) est une solution particulière.
8) 1, 7, 13, 91
• Soit ( x ; y) la solution générale, on écrit :

 4x − 3y = 2 4 1) n ≡ 0 (6) 3) n ≡ 0 (12)
 4( 2) − 3( 2) = 2 2) n ≡ 0 (15) 4) n ≡ 0 (72)

En soustrayant termes à termes, on obtient : 5 1) n est divisible par 5.


4( x − 2) = 3(y − 2) (1) 2) Si n est divisible par 4 et 5, alors n est divisible
3 divise 4( x − 2). Or PGCD(4; 3) = 1, donc d’après par 20.
le théorème de Gauss, 3 divise ( x − 2). On a alors : 3) Si n est inférieur ou égal à 25 et si n n’est
x − 2 = 3k. divisible ni par 2, ni par 3, ni par 5, alors n est
En remplaçant dans (1), on obtient : y − 2 = 4k. premier.
L’ensemble des couples solutions est de la forme : 4) Si p est premier et si p divise le produit ab, alors
 p divise a ou p divise b.
 x = 2 + 3k
k∈Z
 y = 2 + 4k S’entraîner
1 47, 67, 83
2 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59
Auto-évaluation QCM 3 Soit a ∈ {0, 5, 10, 15, 20} et b quelconque,
58 a 59 b 60 c soit b ∈ {0, 5, 10, 15, 20} et a quelconque.
61 c 62 d 63 a 4 Si p divise n2 , d’après le théorème de Gauss avec
64 b 65 c 66 b les nombres premier, p divise n et donc p2
67 a 68 b 69 a , c et divise n2 .
d 5 Si 13 divise a5 , comme 13 est premier, d’après le
70 b et d théorème de Gauss, 13 divise a. Donc 134 divise a4
a a5
et donc 134 divise a4 × = .
13 13

154 SOLUTIONS

6 13 • 9 < 97 < 10.
30 = 2 × 3 × 5 120 = 23 × 3 × 5 On teste tous les nombres premiers inférieurs à 10
40 = 23 × 5 800 = 25 × 52 soit : 2, 3, 5 et 7. Ils ne divisent pas 97.
64 = 26 2 000 = 24 × 53 97 est un nombre premier.
70 = 2 × 5 × 7 60 000 = 25 × 3 × 54 √
• 10 < 109 < 11
On teste tous les nombres premiers inférieurs à 11,
7 6! = 2 × 3 × 22 × 5 × 2 × 3 = 24 × 32 × 5
soit 2, 3, 5, 7. Ils ne divisent pas 109.
8 292 − 4 = (29 − 2)(29 + 2) = 27 × 31 = 33 × 31
109 est premier.
852 − 16 = (85 − 4)(85 + 4) = 81 × 89 = 34 × 89
• 117 est divisible par 3 car : 1 + 1 + 7 = 9.
9 48 = 24 × 3 donc 48 a 5 × 2 = 10 diviseurs.
117 n’est pas premier.
10 60 = 22 × 3 × 5 donc 60 a 3 × 2 × 2 = 12

diviseurs. • 16 < 271 < 17.
11 Il faut utiliser les diviseurs premiers les plus petits On teste tous les nombres premiers inférieurs à 17,
possibles avec la puissance la plus grande soit : 2, 3, 5, 7, 11, 13. Ils ne divisent pas 271.
possible : 271 est un nombre premier.
• avec 1 diviseur premier : 25 = 32, soit 6 √
• 17 < 323 < 18.
diviseurs.
On teste tous les nombres premiers inférieurs à 18,
• avec 2 diviseurs premiers : 24 × 3 = 48, soit
soit : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17.
5 × 2 = 10 diviseurs.
17 divise 323 car 323 = 17 × 19.
• avec 3 diviseurs premiers : 2 × 3 × 5 = 30, soit
323 n’est pas un nombre premier.
2 × 2 × 2 = 8 diviseurs. √
Le nombre qui possède le plus de diviseurs et qui • 20 < 401 < 21.
est compris entre 2 et 50 est 48. On teste tous les nombres premiers inférieurs à 21,
12 On utilise la même méthode que dans soit : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19. Ils ne divisent pas 401.
l’exercice 11 401 est un nombre premier.
• Avec 1 diviseur premier : 26 = 64, soit 7 √
• 22 < 527 < 23.
diviseurs.
On teste tous les nombres premiers inférieurs à 23,
• Avec 2 diviseurs premiers :
soit : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19.
1) 25 × 3 = 96, soit 6 × 2 = 12 diviseurs.
17 divise 527 car 527 = 17 × 31.
2) 23 × 32 = 72, soit 4 × 3 = 12 diviseurs.
527 n’est pas un nombre premier.
• Avec 3 diviseurs premiers : √
1) 22 × 3 × 5 = 60, soit 3 × 2 × 2 = 12 diviseurs. • 26 < 719 < 27.
2) 2 × 32 × 5 = 90, soit 2 × 3 × 2 = 12 diviseurs. On teste les nombres premiers inférieurs à 27,
Les nombres qui possèdent le plus de diviseurs soit : 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23.
sont donc 60, 72, 90 et 96. Ils ne divisent pas 719.
719 est un nombre premier.

25 960 = 26 × 3 × 5.
960 a 7 × 2 × 2 = 28 diviseurs.

SOLUTIONS 155
27 1) 2 650 = 1 272 × 2 + 106 et 1 272 = 106 × 12 Chapitre MS1
donc PGCD(2 650; 1 272) = 106. Matrices : opérations

2) 2650 = 2 × 52 × 53 et 1272 = 23 × 3 × 53 Auto-évaluation


donc PGCD(2 650; 1 272) = 2 × 53 = 106 1 1) Avec x = y = z = t = 1, les quatre égalités sont
vraies.
3) Euclide est nettement plus efficace car il
2) a1,1 + a2,2 + a3,3 + a4,4
demande beaucoup moins d’opérations.
16 + 10 + 7 + 1 = 34.
a4,1 + a3,2 + a2,3 + a1,4
30 792 = 23 × 32 × 11.
= 4+ 6 + 11 + 13 = 34.
792 a 4 × 3 × 2 = 24 diviseurs. 16x + 5y + 9z + 4t = 34


Les diviseurs de 792 sont :  3x + 10y + 6z + 15t = 34
3)
1, 2, 4, 8, 3, 6, 12, 24, 9, 18, 36, 72, 11, 22, 44, 88, 33, 
 2x + 11y + 7z + 14t = 34

66, 132, 264, 99, 198, 396, 792. 13x + 8y + 12z + t = 34
36 1) On a : n2 = 22α 32β
2 1) a) Aucun couple solution.
(2α + 1)(2β + 1) = 3(α + 1)( β + 1) b) Une solution : (−24 ; 58).
4αβ + 2α + 2β + 1 = 3αβ + 3α + 3β + 3 c) Tout couple est solution.
αβ − α − β + 1 = 3 1) 3 × 6 = −2 × (−9) = 18 ; 5 × 3 = 15 et
7 × 2 = 14 ; 10 × 12 = 8 × 15 = 120.
α ( β − 1) − ( β − 1) = 3
Le 1er et le 3e tableaux sont des tableaux de
( β − 1)(α − 1) = 3
proportionnalité.
2) (α − 1) et ( β − 1) sont des diviseurs de 3. Deux
choix sont alors possibles : 3 1) Les coordonnées du point de concours sont
  ( 2 ; 1) .
α−1 = 3 α−1 = 1 2)
 Les coordonnées du centre de gravité sont
ou

11 5
β−1 = 1 β−1 = 3 ; .
3 3
On obtient α = 4, β = 2 ou α = 2, β = 4.
Les valeurs de n possibles sont : 4 1) P( x ) = 2x2 + 3x − 1.
1 1 3
n = 24 × 32 = 144 ou n = 22 × 34 = 324. 2) P( x ) = − x2 + x + .
4 2 4

Auto-évaluation QCM S’entraîner


53 c 54 a 55 c 1 1) F 2) F 3) V 4) F
56 b , c 57 c 58 a et b 2 1) F 2) V 3) F 4) V
59 b 60 d 61 d 3 1) V 2) F 3) F 4) V
62 d
4 1) V 2) V 3) V 4) F
5 1) F
2) a) F b) V c) V
d) F

6 1) F 2) F

156 SOLUTIONS
7 1) 3 × 3 3) n’existe pas Chapitre MS2
2) 3 × 1 4) 1 × 3 Suites de matrices et marches aléatoires
Auto-évaluation
 n
8 Les matrices suivantes existent : 1) si det(C ) 6= 0.
1 1) u n = 13 × 27.
3) pour toute condition.  n
1 1
4) pour toute condition. 2) 0 < 3 < 1 donc un converge et lim 3 =0
n→+ ∞
5) pour toute condition. donc lim un = 0.
n→+ ∞
7) si C a autant de colonnes que N a de lignes.
8) si N a autant de colonnes que C a de lignes. 2 1) k = 1.
2) bn+1 = −3bn donc (bn ) est géométrique de
9 1) a13 = 18 et a31 = 12. raison −3.
2) a) 68 b) 3 c) 7 3) an = (−3)n ( a0 − 1) + 1.

!
10 1) 5 1 0 0
3 1) D2 = 0 2 0 .
2) Le nombre de T-shirts T2 ; le nombre de T-shirts
 0 0 4
de taille L. 1 √ 0 0
D 3 =  0 2 2 0 .
 

8 −4 4
 0 0 8
6 
1 √0 0

30 1) 3) 2 −1 1
−13 2) D n = 0 ( 2)n 0 .
4 −2 2
  0 0 2n
  −4
4 −3 3) Initialisation : D0 = I3 .
2) 4) −2
−8 3 Hérédité : D n+1 = Dn D
−7   
1 √0 0 1 √0 0
=  0 ( 2) n 0   0 2 0 
2n
   
−1 0 0 −1 0 0 0 0 2
37 1) ;  
0 −1 1 0 1 √0 0

−2 6
 
−8 0
 =  0 ( 2) n + 1 0  .
2) ; 0 0 2n + 1
−2 −2 0 −8
3
    4) T = 0 et, par récurrence, T n = 0 pour n > 3.
−1 −4 −9 −11
3) ;
8 7 22 13 √

1 −1
 
1 0
 4 1) det( P) = a − b = 5 6= 0.
4) ;
3 −2 0 1 P est donc√inversible.
√ !
5 − 5+5
P−1 = 5√
5
√10
5+ 5
.
68 1) (13 ; 18) 3) ∅ − 5 10

1 1
2) ∅ 4) (1 000 ; 300) 2) PDP−1 = .
1 0

70 1) (−1 ; −5 ; 6) 3) (14 ; −11 ; 10) 3


5 P( B) = 0, 7 et PB ( A) = 7 car
2) (−7 ; 0 ; 6) 4) (−3 ; 2 ; −1) P ( A∩ B )
P( A ∩ B) = PA ( B) × P( A) et PB ( A) = P(B)
.

Auto-évaluation QCM
109 c 110 a 111 d
112 b 113 b c 114 c
115 b 116 c 117 d
118 c 119 b c 120 c d
121 b d 122 a b 123 d
124 b d

SOLUTIONS 157
 
6 1) 2 fois sur 3 une consonne suit une voyelle et 7 −0, 5
23 1) .
fois sur 8 une voyelle suit une consonne. −0, 5
2) Vn+1 = Un+1 − C = AUn + B − C =
2) a) P{ Xn =0} ({ Xn+1 = 1}) = 23 .
AUn + B − AC − B = AVn .
P{ Xn =1} ({ Xn+1 = 1}) = 13 .
3) Vn est donc une suite géométrique, d’où :
P{ Xn =1} ({ Xn+1 = 0}) = 78 .
Vn = An V0 .
P{ Xn =0} ({ Xn+1 = 0}) = 18 .
4) Un = Vn − C = An (U0 − C ) + C.
b) P{ Xn+1 =0} et P{ Xn+1 =1} valent respectivement :
1 5) a) Preuve par récurrence.
8 P{ Xn =0} + 23 P{ Xn =1} et 78 P{ Xn =0} + 13 P{ Xn =1} .
Initialisation : triviale.
Hérédité n+1 = A × A n
S’entraîner  n+1 : A 
3 2( n + 1) × 3n
1 1) Fausse 3) Vraie = .
0 3n + 1
 n+1 
2) Vraie 4) Vraie 3 n − 1
+ 5n × 3 − 0, 5
b)  2 .

5 × 3n
2 1) Oui 2) Non − 0, 5
2

3 1) Non 3) Oui 27 1) À l’étape n, on a : an+1 = 0, 8an + 0, 6bn et


 
2) Oui 4) Non 0, 8 0, 6
bn+1 = 0, 2an + 0, 4bn . D’où : T =
0, 2 0, 4
2) an+1 = 0, 8an + 0, 6bn avec bn = 1 − an d’où
4 1) Oui 2) Non 3) Oui
l’égalité cherchée.
  3) Un+1 = an+1 − 0, 75 = 0, 2an + 0, 6 − 0, 75 =
  0, 3 0, 7 0
0, 8 0, 2 0, 2Vn
5 1) 3)  0 0, 2 0, 8
0, 6 0, 4 4) an = Un + 0, 75 avec limn→+ ∞ Un = 0 donc
0 1 0
 

0 2/5 3/5
 limn→+ ∞ an = 0, 75 etcomme bn = 1 − an , on a
0 1 0, 75
2) 4) 1/3 1/3 1/3 limn→+ ∞ Pn =
0, 35 0, 65 0, 25
4/3 0 3/7
Cette limite représente la répartition stable
correspondant à la marche aléatoire définie par le
6 1) Non, il n’y en pas.
 graphe donné c’est-à-dire, qu’au bout d’un
2) M = 4/7 3/7 .
nombre d’étapes assez grand, la probabilité d’être
11 1) det( P) = −1 6= 0. P est donc inversible. sur le sommet A est trois fois plus importante que
 
1 1 d’être sur le sommet B.
P−1 = .
−2 −3
 
2 0 Auto-évaluation QCM
2) a) P P−1
0 1 50 a d 51 c 52 b c d
 
6 1
= P−1 = A. 53 c 54 a 55 b , c
−4 −1
 n  56 d 57 a , c 58 a , c
2 0
b) An = P P−1 59 c 60 b
0 1
 
3 × 2n − 2 3( 2n − 1)
= .
− 2n + 1 + 2 − 2n + 1 + 3

158 SOLUTIONS
LEXIQUE
A Matrice inverse ..................................... Page 91
Matrice ligne ............ ............................ Page 87
AT ............ ........................................... Page 88
Matrice nulle ............ ............................ Page 89
A−1 ............ ......................................... Page 91
Matrices égales ............ ........................ Page 87
Antisymétrique ..................................... Page 96
Matrice transposée ............................... Page 88
B Multiple ............ ..................................... Page 9
Base ............ ........................................ Page 24 N
C Nilpotente ............ .............................. Page 107
Chiffrement ............ .............................. Page 29 Nombre composé ................................. Page 55
Chiffrement affine ............ .................... Page 29 Nombre premier ............ ....................... Page 55
Coder ................................................... Page 29 Nombres de Fermat .............................. Page 68
Coefficient (matrice) ............................. Page 87 Nombres de Mersenne .......................... Page 63
Congru (nombre congru modulo n) ............ Numéro ISBN ............ ............................ Page 8
............................................................. Page 12
Corollaire de Bézout ............................. Page 35 O
Corollaire de Gauss .............................. Page 36 Opposée (matrice) ................................ Page 88
Crible d’Ératosthène ............................. Page 57 Ordre (matrice carrée) ............ .............. Page 87
Critère d’arrêt ....................................... Page 55
P
D
Performance d’un algorithme ............ ... Page 47
Déchiffrement ............ .......................... Page 29 PGCD ............................................. Pages 27, 31
Déterminant ............ ............................. Page 92 Plus grand commun diviseur ................ Page 31
diag(a1 , a2 , . . . , an ) ............................. Page 87
Principe de descente infinie ............ ...... Page 9
Diagonale principale ............................. Page 87
Principe des tiroirs ............ .................... Page 9
Différence (matrices) ............ ................ Page 88
Principe du bon ordre ............................ Page 9
Diviseur ............ .................................... Page 9
Produit d’une matrice par un réel ............
E ............................................................. Page 89

Équation diophantienne ............ ........... Page 36 Produit d’une matrice ligne


par une matrice colonne ....................... Page 89
I Produit de deux matrices ...................... Page 89
In ......................................................... Page 88
R
Idempotente ............ ........................... Page 107
Identité de Bézout ............ .................... Page 33 Répartition stable de probabilité ............
Inversible (matrice) ............................... Page 91 ........................................................... Page 124

M S
Matrice ................................................. Page 87 Somme (matrices) ............ .................... Page 88
Matrice carrée ............ .......................... Page 87 Stochastique ...................................... Page 123
Matrice colonne .................................... Page 87 Symétrique ........................................... Page 96
Matrice diagonale ................................. Page 87 Système cryptographique RSA ............
Matrice identité d’ordre n ............ ......... Page 88 ............................................................. Page 72

LEXIQUE 159
T Théorème fondamental de l’arithmétique
............................................................. Page 58
Tableau de congruence ............ ........ Pages 6, 15
Transitivité ............ ............................... Page 13
Taille (matrice) ............ ......................... Page 87
Triplets pythagoriciens ......................... Page 64
Théorème de Bézout ............ ................ Page 34
Théorème de Gauss ............ ................. Page 35

Suivi éditorial : Catherine Rollet


Coordination éditoriale : Adrien Fuchs
Écriture de la maquette en LATEX : Jean-Côme Charpentier et Sébastien Mengin
Mise en page du manuel en LATEX : Sébastien Mengin (Édilibre)
Couverture : Maro Haas (MH Design)
Maquette Intérieure : Nicolas Balbao
Concepteurs/Techniciens des interfaces de Sésamath : Thomas Crespin et Daniel Caillibaud

Crédits photographiques
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p. 26h : © Santeri Viinamäki/Wikimediacommons ;
p. 26b : © Jared Tarbell/Wikimediacommons ;
p. 33 : © Rémi Jouan/Wikimediacommons ;
p. 48 : dessin de Jules Maurice Gaspard (1862-1919)/Wikimediacommons ;
p. 50 : © Wongkarwai88/Wikimediacommons ;
p. 71 : Gravure du XIXe siècle, anonyme/Wikimediacommons ;
p. 74 : © Alexander Klink/Wikimediacommons ;
p. 83 : Albrecht Dürer (1471-1528)/Wikimediacommons ;
p. 114 : © BabelStone/ Wikimediacommons ;
p. 137 : © JLPC/ Wikimediacommons.

160 LEXIQUE

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