Guide Daikido
Guide Daikido
Guide Daikido
3
Table des matières
Introduction ................................................................................................. 5
A. Pour les débutants ................................................................................... 6
1. Un peu d’histoire------------------------------------------------------------------- 6
2. Les écoles d'aikido et les fédérations ------------------------------------------- 6
3. Le dojo ------------------------------------------------------------------------------- 7
4. L’étiquette – Reishiki-------------------------------------------------------------- 8
4.1 La manière de s’asseoir-------------------------------------------------------------------------------------- 8
4.2 Les saluts ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 9
4.3 Les formules de politesse ----------------------------------------------------------------------------------- 9
4.4 Le respect et les armes -------------------------------------------------------------------------------------- 10
4.5 La hiérarchie - le respect aux aînés ---------------------------------------------------------------------- 10
5. Le matériel ------------------------------------------------------------------------ 11
5.1 Les vêtements ------------------------------------------------------------------------------------------------ 11
5.2 Les armes ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 11
6. Les grades, les ceintures et les titres ----------------------------------------- 12
6.1 Les grades et ceintures -------------------------------------------------------------------------------------- 12
6.2 Les titres ------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
7. Les bases techniques ------------------------------------------------------------ 13
7.1 Le budō – la martialité -------------------------------------------------------------------------------------- 13
7.2 Uke-tori -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 13
7.3 Les mouvements de base ----------------------------------------------------------------------------------- 14
7.3.1 Les chutes ou ukemi ...................................................................................................................... 14
7.3.2 Les déplacements ........................................................................................................................... 14
7.4 Les types de pratique à mains nues ---------------------------------------------------------------------- 14
7.5 Les 2 gardes--------------------------------------------------------------------------------------------------- 15
7.6 Les saisies et attaques --------------------------------------------------------------------------------------- 16
7.7 Les techniques ------------------------------------------------------------------------------------------------ 20
7.7.1 Omote-ura : les 2 faces de chaque technique ................................................................................. 20
7.7.2 Liste des techniques ....................................................................................................................... 21
7.7.3 Nom complet d'une technique d'aikido .......................................................................................... 26
7.8 Le travail aux armes ----------------------------------------------------------------------------------------- 26
4. La relation Uke-Tori------------------------------------------------------------- 39
5. Omote-ura waza ------------------------------------------------------------------ 40
Conclusion ................................................................................................. 41
Annexe 1. Index des racines japonaises ................................................... 42
Annexe 2. Le repliage du hakama ............................................................ 44
Bibliographie.............................................................................................. 45
5
Introduction
Ce petit dossier a été réalisé dans un double but. Il a d’ailleurs été divisé
en 2 parties pour répondre à chacun de ses objectifs.
La première partie, intitulée « pour les débutants », a essentiellement pour
vocation de permettre aux pratiquants, en particulier ceux qui sont bien aidés par
un support écrit, de s’y retrouver dans les bases de notre art martial, entre autre
dans les noms des techniques, dans le matériel, mais aussi les règles de bonne
conduite dans un dojo par exemple. J’invite tout pratiquant, quel que soit son
niveau, à garder cet « esprit du débutant », comme a pu en parler Yamaguchi
Sensei, et à relire ces quelques pages.
La seconde partie répond quant à elle à un besoin plus personnel, celui de
transmettre les connaissances accumulées de mon expérience de bientôt 20 ans
en aikido. Elle est volontairement synthétique et ouverte, afin de laisser le débat
vivant s’épanouir sur les tatamis, car c’est bien à la sueur de la pratique régulière,
le misogi purificatoire décrit par Ōsensei, que l’aikido peut réellement se
comprendre, et non à la simple lecture d’un bouquin, qui, si elle peut aider celui
qui aime la lecture à appréhender les concepts, ne me paraît pas être l’aikido.
Au plaisir de vous retrouver sur le tatami, je reste à votre disposition pour
répondre à vos questions, et débattre des concepts et idées qui vous auront
interpelés.
Dimitri Heyne
Nidan aikikai
Aikido Club Visé
6
Il existe dans le monde des dizaines de style d’aikido différents. Ceci est
essentiellement dû au fait que le fondateur a enseigné pendant de nombreuses
années à des pratiquants différents, avec des techniques très différentes au cours
du temps. Certains de ces pratiquants ont alors décidé de créer leur propre école
et de la diffuser, avec ses particularités.
1
Je suis ici très bref et synthétique, au risque de perdre des informations importantes, mais ce n’est pas le
propos ici de détailler la création de l’aikido. Pour ceux qui sont intéressés, je vous invite à lire « Ueshiba
l’invincible », la biographie écrite par John Stevens
2
Sensei (先生) signifie "professeur, maître" en japonais. Ō peut s’écrire de 2 manière et signifier 2 choses : 大
« grand » ou 翁 « vieil homme respectable ». Nous avons donc 大先生 « le grand professeur » ou 翁先生 « le
vieux professeur respectable ». Les deux écritures semblent exister en japonais, mais la 2ème est plus complexe,
plus fine et plus littéraire
3
J’invite le lecteur avancé à lire le livre du même titre de John Stevens, « La philosophie de l’aikido »
4
Cette idée de relation "gagnant-gagnant", expression que je reprends ici de Bernard Palmier Shihan, est
notamment bien illustrée par les chutes en aikido, qui sont toujours délibérées : le pratiquant a le choix de chuter
sans être blessé, tori lui laisse toujours une possibilité de le faire. La chute est une victoire. De même, tori, lors
des immobilisations, ne porte jamais un coup final, même fictif, car il n'a jamais eu l'intention d' "achever" son
uke
5
" Si tu vaincs un ennemi, il restera ton ennemi ; si tu convaincs un ennemi, il deviendra ton ami" Ōsensei
7
Maître Ueshiba disait souvent que « les techniques qu’il montre un jour
seront différentes dès le lendemain ». C’est la raison pour laquelle il a toujours
refusé d’écrire un livre montrant la « bonne façon » de faire les techniques6. De
manière amusante, quand on lui demandait de montrer une technique à nouveau,
il répondais « d’accord » mais montrait alors autre chose. Il aurait dit un jour à
ses élèves « ce ne sont pas des techniques que je vous enseigne ; je vous
enseigne l’art de la paix ». Néanmoins, sur la fin de sa vie, dans une volonté de
diffusion de l’aikido dans le monde, et afin de le rendre accessible à des
pratiquants très différents, son fils, Kisshōmaru Ueshiba, avec l’appui de son
père, a fondé une école nommée Aikikai (合気会 : « organisation aiki »). Ainsi
est née cette école que nous pratiquons dans notre dojo, et qui est la plus
répandue dans le monde.
Les formes de base des techniques sont actuellement transmises de
génération en génération, via le Dōshu. Le Dōshu (道主 « Maître de la Voie »)
est la personne en charge de maintenir une forme de base (kata) pour chaque
technique d'aikido. C'est grâce à ces formes que l'aikido peut rester similaire
partout dans le monde, et que l'on peut travailler avec des pratiquants des quatre
coins du globe. L'actuel Dōshu, Moriteru Ueshiba, est le petit-fils du fondateur.7
En Belgique, la fédération AFA (Association Francophone d’Aikido) est
la seule association francophone affiliée à l’Aikikai. Son homologue
néérlandophone est la VAV (Vlaamse Aikido Vereniging).
3. Le dojo
6
Bien qu’il en ait écrit un, unique, « Budō », longtemps oublié puis redécouvert dans les années 80, édité chez
Budostore
7
En cas de doute quant à la manière de réaliser une technique pour un examen, il est utile de se référer aux 3
ouvrages du Dōshu, renseignés à la fin du guide
8
4. L’étiquette – Reishiki
Ce que l’on appelle « étiquette » dans les arts martiaux, traduit tantôt par
reishiki (礼式), tantôt par reigi (礼儀), désigne en fait l’ensemble des règles
explicites et implicites qui dictent la manière de se conduire, avant tout au sein
d’un dojo et lors de la pratique, mais qui peuvent s’étendre à la vie en général.
Ce sont en quelques sortes les « règles de bonne conduite » dans tel ou tel
domaine. Ces règles, qui diffèrent d’une école d’art martial à une autre et entre
les différents arts martiaux, gardent néanmoins une essence commune : le
respect de l’autre ; et un but commun : permettre aux individus de vivre
ensemble, harmonieusement, malgré leurs différences et leurs possibles
désaccords.
Ces règles comprennent aussi bien la manière de s’habiller, que d’entrer
sur le tatami, la manière de se comporter envers les autres, l’attitude,…
Cet ensemble de règles est basé avant tout sur un système hiérarchique,
pas au sens strict de « plus gradé » et « moins gradé », mais également au sens
complexe de « plus ancien dans la pratique », « plus âgé », « avec un rôle
différent », et c’est l’intégration de tout cela qui nous permet de nous définir, de
nous positionner par rapport aux autres. On ne salue pas le professeur comme on
salue un partenaire…
Cela dit, en aikido, les règles de base sont peu nombreuses, et l’essentiel
se comprend à force de pratiquer, par « osmose » entre les pratiquants. Si le
respect reste en tête, le reishiki coule presque de source…
Retenons au minimum8 :
8
Pour aller plus avant, j’invite à lire l’ouvrage « Aikido, Etiquette et Transmission » de Nobuyoshi Tamura
9
4.2 Les saluts
Il s’agit d’un point qui peut porter à controverse, surtout à notre époque et
dans notre société, où la liberté individuelle semble souvent primer sur l’intérêt
du groupe. Dans la tradition japonaise, et toujours actuellement sur les tatamis,
le respect s’exerce de manière réciproque, mais il doit être plus important envers
les gens « au-dessus » dans la hiérarchie.
On peut définir « l’aîné » comme celui qui est plus ancien dans la pratique
(même moins gradé) et/ou celui qui est plus gradé que soi. Ce qui prime au
Japon est l’ancienneté dans la pratique, à savoir la date à laquelle on a mis le 1er
pied sur le tatami dans tel ou tel art. Le système est celui du senpai (先輩
« compagnon qui vient avant », l’aîné), du kōhai (後輩 « compagnon qui vient
après ») et du dōhai (同輩 « compagnon de même ordre »). Il faut considérer
que le senpai en sait bien plus que nous, et donc que sa parole a le mérite, a
priori, d’être plus juste que la nôtre. C’est tout, rien de plus, mais rien de moins.
En d’autres termes, sa parole ne doit pas être bue comme une science exacte ou
une vérité absolue (les senpai se trompent aussi beaucoup !), mais elle ne doit
pas être remise sans cesse en question non plus. Ceci est contre-productif pour
un apprentissage. Il est au contraire bien plus productif d’accepter une idée que
l’on ne comprend pas de suite voire avec laquelle on n’est pas d’accord, de
prendre le temps de la considérer et de voir ensuite si elle nous semble toujours
aussi insensée qu’au départ.
A noter que ce respect pour l’aîné doit être naturel, lié au comportement
de l’aîné, à son attitude, et qu’il ne devrait jamais y avoir besoin de « rappeler à
l’ordre » hiérarchique les plus jeunes ou débutants, en invoquant une quelconque
autorité de l’âge.
9
Dōmo et arigatō sont d'ailleurs souvent utilisés seuls, pour dire merci de manière informelle, dōmo étant le plus
familier
10
Au présent, la formule de politesse courante est "dōmo arigatō gozaimasu"
11
5. Le matériel
Le Jō (杖 « canne, bâton ») est un bâton de bois. Plus long que le ken, mais de
longueur non définie en fait, il permet d'étudier des kata (formes de base) seul
ou de travailler avec un partenaire. Sa pratique se serait développée surtout dans
le monde des paysans, au fil des siècles, notamment par l’utilisation de simples
cannes et bâtons, seules armes en leur possession, les sabres étant réservés à
l’élite des samurai. La pratique du jō en aikido s'appelle Aikijō (合気杖)
Le Bokken (木剣, « sabre en bois »), souvent abrégé ken, est une réplique en
bois du sabre japonais du samurai (侍), le katana (刀). Il permet d'étudier l'art
du sabre tel que l'a reconstruit Ōsensei ; cet art s'appelle Aikiken (合気剣).
11
Gi 着 signifie "vêtement". On retrouve ainsi le terme général budōgi 武道着(vêtement de budo, d'art martial),
jūdōgi 柔道着(vêtement de judo), iaidōgi 居合道着(vêtement d'iaido), etc.
12
Le kimono 着物 est un vêtement traditionnel japonais, en tissu (soie notamment), porté par les hommes et les
femmes lors de certaines cérémonies
13
Ils représentent à eux sept les sept vertus du bushidō 武士道 (voie du guerrier), ou bien, pour certains, ils
représentent les 5 éléments chinois (5 plis de devant) et le Tao (Yin-Yang, 2 plis à l'arrière)
14
A noter qu’au début, avec Ōsensei, tout le monde portait dès le début le hakama ; Ōsensei ne laissait pas
monter sur le tatami un pratiquant sans, estimant qu’il était en « sous-vêtements »
12
Les grades en aikido sont subdivisés en 2 grandes entités : les kyū (級) et
les dan (段), 2 mots signifiant "niveau, rang" en japonais.
Les kyū sont les grades précédant la ceinture noire. Ils sont, dans
beaucoup de clubs et dojos en Europe, représentés par une couleur15. Ils sont
comptés à l'envers, le 1er kyū étant le plus haut niveau kyū. On retrouve ainsi :
Les dan sont les grades des pratiquants ceintures noires, ceinture acquise
après le 1er kyu. La ceinture noire n’est nullement la marque du plus haut grade,
mais plutôt celle du début d’un autre apprentissage dans le vaste monde de
l’aikido. Les dan ne se marquent pas extérieurement (plus de couleur de ceinture
ou de signe quelconque), et sont acquis suite à un examen devant une
commission fédérale et un maître japonais ou équivalent 17 jusqu'à un certain
niveau (4ème dan ici en Belgique), puis acquis par accord du maître suivant
l'évolution plus spirituelle que technique du pratiquant. Les plus grands maîtres
japonais ont un 8ème dan, mais il existe cependant des 9èmes et 10èmes dan délivrés
exceptionnellement à titre honorifique, post-mortem ou pour des raisons
politiques.
15
Au Japon et dans certains clubs, seules existent les ceintures blanches et noires. Les kyū sont là mais non
représentés physiquement
16
À noter également mukyū 無級 « pas de kyū » : il représente l’étape souvent courte avant de travailler sur le
tatami avec les autres pratiquants (apprentissages de base : salut, position de base, s’asseoir – se lever,…)
17
En Belgique, le passage devant la commission fédérale des grades (CFG) permet de recevoir un grade dan dit
"national". Il ouvre la porte à l'examen devant un maître Shihan reconnu par le Japon, qui délivre alors le grade
dan "aikikai" (international). Actuellement, la CFG est à même de délivrer directement le grade aikikai jusqu'au
4ème dan
13
er er
Le 1 dan est nommé Shodan (初段 « 1 niveau », « niveau qui débute »),
ensuite les noms suivent le système de comptage sino-japonais : nidan, sandan,
yondan, godan, rokudan, nanadan, hachidan.
A noter qu’à côté des grades, qui dépendent donc surtout de la qualité
technique et philosophique de la pratique de l’aikido, il existe des titres, qui,
eux, sont attribués en fonction du niveau de la qualité d’enseignement : capacité
à transmettre ses connaissances. Ils sont en interrelation avec le niveau de
pratique, qui doit techniquement être déjà élevé pour pouvoir transmettre les
connaissances.
Il existe 3 titres en aikido :
Shihan 師範 : professeur exemplaire, modèle. C’est le plus haut titre, délivrable
à partir du 6ème dan.
Shidōin 指 導 員 : enseignant, « celui qui montre la voie ». C’est un titre
intermédiaire.
Fuku-shidōin 副指導員 : enseignant-assistant, « celui qui aide celui qui montre
la voie ». C’est le 1er titre délivré comme professeur.
7.2 Uke-tori
18
Il s'agit bien d'une non-violence et non pas d'une non-martialité. Il est essentiel d'être et de rester dans une
logique martiale, de combat ; la violence s'entend plutôt ici comme une volonté de nuire pure et simple, qui doit
à tout prix être évitée
19
Voir la section sur la relation uke-tori dans la seconde partie de l’ouvrage
14
En simplifiant :
Uke (受け) est le partenaire qui saisit ou attaque tori. En conséquence,
Tori (取り) est le partenaire qui exécute la technique, qui se "défend" contre
l'attaque d’uke ou bouge par rapport à sa saisie.
En aikido, la position de base est une « garde » qui est toujours de profil,
afin d’offrir le moins de surface attaquable possible pour le partenaire. On offre
la moitié de son corps, ce qui s’appelle hanmi (半身). On peut donc offrir soit le
profil droit (右半身 migihanmi), soit le profil gauche (左半身 hidarihanmi).
Mais Uke peut décider d’attaquer soit avec le même profil, soit avec le
profil opposé, ce qui change considérablement la distance et donc la façon
d’exécuter la technique. C’est pourquoi, de manière basique, on travaille avec
des conventions sur le profil que uke donne. Il peut donc attaquer :
Aihanmi (相半身) : les 2 partenaires ont le même profil, gauche-gauche
ou droite-droite.
Gyakuhanmi (逆半身) : les 2 partenaires ont le profil opposé, gauche-
droite ou droite-gauche ; la distance est augmentée. Le nom de cette garde a été
20
Ou plus précisément attaquant de face mais, ne pouvant y entrer, se glissant derrière. Il faut se rappeler la
notion d’honneur au Japon, une attaque par derrière n’étant pas envisageable dans le budo traditionnel
16
déformé par l’usage en Belgique et se fait appeler « katate » (à l’origine,
gyakuhanmi katatedori). Nous retrouvons donc « aihanmi » qui s’oppose à
« katate ».
Katatedori 21 : saisie d'un poignet par la main du côté opposé (main droite -
poignet gauche et inversement)
Aihanmi22 : saisie d'un poignet par la main du même côté (main droite - poignet
droit et vice versa)
21
A l’origine et au Japon, gyakuhanmi katatedori (逆半身片手取り)
22
A l’origine et au Japon, aihanmi katatedori (相半身片手取り)
17
Ryōtedori (両手取り) : saisie des 2 poignets par les 2 mains
23
Hijidori et sodedori sont souvent utilisés l'un pour l'autre, confondus, mais étymologiquement ils sont bien
différents (Hiji signifie "le coude (partie du corps)", et sode signifie "la manche")
18
Katadorimenuchi (肩取り面打ち) : katadori + réponse de tori par un atemi
au visage et réaction d'uke par protection (menuchi)
OU (comme dans l'illustration) saisie katadori + attaque menuchi sans réaction
de tori.
24
Plus de renseignements sur les notions omote et ura dans la langue japonaise dans la seconde partie de
l’ouvrage
25
En fait, -kyō signifie "enseignement". Il s'agit donc des 1er, 2ème etc. enseignements. Ils sont une base
extrêmement importante pour la compréhension de l'aikido
26
bien que le côté basique ou non d’une technique dépend aussi de l’attaque : j’invite le lecteur intéressé à lire
les 3 livres techniques du Doshu renseignés à la fin de ce guide
22
Nikyō (二教) : Second principe (la main d'uke est dans le creux sous la
clavicule, le coude d'uke étant descendu avec la main ainsi bloquée)
Yonkyō (四教) : 4ème principe (tori agit sur une zone sensible particulière du
poignet)
Gokyō (五教) : 5ème principe (tori a une main inversée pour se protéger d'une
arme, généralement un tantō)
23
27
Hijikimeosae (肘極め押さえ « clé avec blocage du coude ») : tori bloque
l'articulation du coude d’uke et l'immobilise au sol
27
Certains la considèrent comme le 6ème principe, rokkyō 六教
24
Kaitennage (回転投げ « projection en rotation ») : tori fait entrer uke dans un
mouvement tournant. On distingue uchikaitennage (uchi 内 « intérieur ») et
sotokaitennage (soto 外 « extérieur ») où tori passe respectivement à l’intérieur
et à l’extérieur du bras d'uke
28
Voir la section dédiée aux principes dans la seconde partie du guide
27
Le bokken est une arme dont le maniement doit être précis, laissant peu de place
à l’erreur. Le mouvement est indépendant de ce que la lame va renconter, il ne
peut être corrigé en cours de route. Il permet notamment de développer
l'attention, l'éveil (Zanshin) face à la menace de la lame. Il développe aussi
particulièrement les notions de de-ai (timing), de ma-ai (distance), d'engagement,
et bien d'autres.
Le jō est une arme non tranchante, et dont le maniement peut se corriger sans
arrêt en fonction du comportement du partenaire. Il travaille beaucoup plus le
ressenti, les sensations d’une partenaire à l’autre. Il est aussi d’une certaine
manière un prolongement du bras, une allonge, un levier. Et comme dans tout
levier, l’allonge décuple les forces en interaction : il démultiplie la force du
partenaire bien placé, et divise d'autant la force de celui qui est mal placé. Il
permet donc de démultiplier les erreurs de positionnement et est par là un
excellent outil par exemple pour l'apprentissage du centrage en aikido.
28
B. Pour les curieux
L'ensemble des notions abordées ici sont tout à fait propres à ma
compréhension de l'aikido, par rapport à mon expérience et mes lectures. Ceci
ne peut être considéré que comme un support essentiellement subjectif. Si vous
relevez des erreurs ou si vous vous posez des questions, n'hésitez pas à m'en
faire part.
1. Généralités
Ki : Energie vitale
Dō : Voie, chemin
29
Voir ce chapitre plus loin
30
Voir section sur les principes en aikido
29
31
(nos pieds et nos mains) et par notre respiration, jusqu'à nos organes internes,
et qui se concentre surtout au niveau du hara 32 . Il circule, toujours dans la
théorie orientale, jusqu'aux organes vitaux, via les méridiens d'énergie, sortes de
vaisseaux immatériels qui se ramifient dans tout le corps, et qui sont répartis
selon une cartographie très précise en médecine chinoise.33
- Dō (道) désigne la voie, la route, le chemin, tant matériel que spirituel. Il
est en fait un symbole difficile à traduire isolément, car il existe surtout à la fin
d’un mot pour désigner justement cette recherche. On le retrouve dans budō qui
signifie « voie de la bravoure, du guerrier », c’est-à-dire l’art martial. Les arts
martiaux ne sont donc pas des "sports" (supōtsu スポーツ en japonais, venant
de l'anglais « sports ») au même sens qu'en occident. Il s'agit de disciplines de
vie, morales, qui forgent le corps et l'esprit.
Il est également utile de le différencier du terme jutsu (術), qui quant à lui,
désigne la « technique », « l’art » au sens de « savoir-faire ».
31
C'est là que travaille la réflexologie plantaire, par exemple, qui masse certaines zones des pieds et des mains
pour rétablir l'équilibre des énergies
32
Point situé juste sous le nombril, correspondant plus ou moins en physique au centre de gravité du corps
humain : il s'agit d'un point très important en aikido, et quand on dit qu'on cherche à contrôler les hanches d'uke,
c'est aussi à son centre de gravité situé entre ses hanches que l'on fait référence
33
C'est au niveau de ces méridiens qu'agissent par exemple l'acupuncture ou l'acupression (acupuncture où les
aiguilles sont remplacées par les doigts). Elles visent à rétablir ainsi l'équilibre énergétique du corps, en
"débouchant, dénouant" des points où l'énergie se bloque, notamment, car la médecine chinoise postule que
nombre de troubles que l'on a découlent d'une mauvaise circulation du ki.
30
1.2 Le Budō et le Bujutsu
Les techniques que l'on effectue en aikido sont de différents ordres, visant
des buts différents. Je propose pour la discussion, notamment à la suite de Endō
Shihan, de diviser les techniques de manière un peu artificielle en kata et waza.
Et à la suite de Christian Tissier, je propose de reconnaître également les
« applications ». On peut également réaliser des exercices qui sont souvent des
« morceaux de technique », dans chacun de ses 3 modes.
Kata (方 « forme ») est la forme de base des techniques. Il s'agit d'une
manière bien précise de réaliser un mouvement. Le mouvement doit donc être
exécuté tel que le sensei l’a montré, avec le pied à tel endroit, l’avancée du corps
d’une telle manière,… En aikido aikikai, le kata de base est normalement celui
défini par le Dōshu, à savoir actuellement Moriteru Ueshiba, petit-fils du
fondateur. Ces kata peuvent néanmoins varier suivant les shihan qui enseignent
dans le pays du pratiquant, mais en cas de doute, le kata du Dōshu reste la
référence.
Ce sont les kata qui nous permettent de comprendre les principes structurants de
l’aikido, et de travailler ensemble sur un mouvement particulier.
Waza (技 « technique ») désigne de son côté la « technique », et peut être
compris, par opposition à kata, comme la forme libérée des contraintes précises,
mais se basant plus sur le ressenti, et faisant ainsi varier la forme de base au gré
des interactions entre les partenaires (plus ou moins engagés, plus ou moins
résistants). Elle est donc plus proche d’une certaine réalité de combat, mais
surtout plus proche du ressenti du pratiquant. Elle peut se pratiquer à tout niveau
mais est bien sûr employée de plus en plus fréquemment avec l’avancée en
grade et en expérience.
Le kata est généralement la forme répétée régulièrement au cours, et
l’unique forme à montrer aux examens. Le waza est réservé à certaines moments
particuliers, lorsque le professeur ou le maître de stage invite à ce genre de
pratique, ou entre pratiquants avancés.
Enfin, les applications sont des techniques dérivées, modifiées dans le but
de mieux répondre à une réalité de combat. Elles ne sont plus tant là comme
outil de la compréhension des principes de l'aikido, mais plutôt en tant que façon
de mettre le pratiquant en confiance quant à la réelle efficacité de l'aikido, par
une mise en application des principes qu’il a compris. Cela permet aussi de
33
confronter la pratique quotidienne à une possible réalité de combat. Elles ne
doivent être utilisées à mon sens qu’occasionnellement et surtout par les
pratiquants plus avancés. Elles se rapprochent du self-défense, qui est en fait une
série d’applications émanant d’un ou plusieurs arts martiaux.
Voici une petite liste non exhaustive de grands principes qui régissent
l'aikido, et plus largement les arts martiaux, et sans doute aussi la vie elle-même.
On peut en effet très souvent extrapoler ces principes à la manière dont nous
vivons nos relations humaines, et ceci ne peut être qu'un outil nettement
enrichissant pour avancer dans la vie.
La finalité de l’aikido, si elle n’est pas de maîtriser des techniques (on
l’aurait appelé aikijutsu), peut en partie être la compréhension profonde et la
maîtrise, sur le tatami et dans la vie, des différents principes martiaux.
Je commencerai avec quelques exemples de principes martiaux, universels
quel que soit le style de combat au travers des différentes arts martiaux, y
compris des sports de combat occidentaux. Ce sont des principes qui régissent
tout combat et répondent à la règle martiale de base : « toucher sans être
touché ». En aikido, on parle souvent de « préserver son intégrité ».
Je continuerai avec des exemples de principes propres à l’aikido,
notamment un principe de base qui est de « respecter l’intégrité de l’autre ».
Cela paraît trivial, mais il faut le rappeler : un art martial se pratique avec
martialité. Pour rester très bref, cela signifie « pouvoir toucher sans être touché ».
En d’autres termes, il s’agit
- avant toute chose, en priorité, pour les 2 protagonistes, de se trouver
dans une position et une attitude où leur intégrité est préservée, où un coup ne
peut être porté directement (c’est-à-dire sans bouger les jambes), sans quoi faire
une technique n’a pas de sens, il suffit de porter un coup…
- pour uke, d’avoir l’intention de porter atteinte à l’intégrité de tori, sans
quoi tori n’a pas à réaliser un mouvement, s’il n’a pas de sollicitation pour le
pousser à se défendre. Sans danger, tori n’a rien à faire…
a. Go no sen
Il représente le mode de rencontre "statique", où une saisie est effectuée, suivie
par les déplacements du corps et la technique de tori. Le point de rencontre35 est
donc statique et décidé par uke (et bien sûr par la position de départ de tori). Uke
est fixe et stable au début de la technique.
b. Jo no sen
Il s’agit du mode de rencontre avec anticipation. Ici, tori commence à bouger le
point de rencontre avant le contact, et en conséquence force uke à modifier plus
ou moins consciemment son mouvement. Si le point de contact bouge au "juste
moment", c’est-à-dire ni trop tôt (sans quoi uke n'a pas de raison de continuer à
chercher le contact, mais peut en choisir un autre), ni trop tard (on passe alors en
go no sen), uke suivra ce point que tori pourra alors choisir. Ceci initie déjà le
déséquilibre d'uke et donc le mouvement.
35
Je désigne par "point de rencontre" ce point de l'espace où le contact s'effectue entre uke et tori. Pour une
saisie, il s'agit donc du point de saisie, et pour une frappe, du point visé par uke
35
d. sensen no sen
Il est simplement mentionné ici pour être plus complet. Il s'agit d'un mode de
rencontre que peu de personnes peuvent se vanter de maîtriser. Ici, c'est bien uke
qui décide du moment de l'attaque, tori attendant ; mais tori commence à bouger
avant le début de l'attaque.
Comment est-ce possible? Sur le plan théorique, c'est assez simple: on peut
décomposer une attaque, comme toute action corporelle motrice, en 3 phases :
intention –décision – action. Uke décide d'abord qu'il va attaquer, choisis le type
d'attaque suivant les circonstances (c'est l'intention), puis au moment propice,
décide d'attaquer (c'est la décision). Tout ici s'est passé uniquement dans le
cerveau. Maintenant l'action doit avoir lieu : le temps que les mouvements de
l'attaque soient coordonnés par le cervelet et d'autres parties du cerveau, et
arrivent aux muscles. Il peut y avoir plus d'une seconde entre les 2. C'est dans ce
temps que tori se positionne.
En résumé, tori commence donc à bouger lorsqu'uke a pris la décision d'attaquer,
et est psychologiquement au point de non retour pour l'attaque, mais ne l'a pas
encore esquissée.36
3.1.4 La géométrie du mouvement : les angles, les axes, les cercles, les
vagues,…
3.1.5 Le centrage
36
On raconte qu' Ō sensei a désarmé un homme le visant avec une arme à feu. Quand on lui a demandé comment
il avait fait, il a répondu qu'il existe un temps très long entre le moment où un homme prend la décision de tirer,
et le moment où il tire vraiment. Ceci illustre le sensen no sen (encore qu' Ō sensei lui-même disait que ça n'avait
rien à voir avec le sensen no sen, il le définissait plus comme un état d'harmonie totale)
36
selon la direction que l'on donne au centre que le mouvement est possible. Et
ce qui permet de changer cette direction, ce sont les hanches. Il est donc
primordial d'apprendre à utiliser ses hanches.37
Aiki est en lui-même un principe, que je range ici dans ceux propres à
l’aikido, mais que j’aurais pu ranger dans l’autre section : il s’agit d’un principe
martial partagé également par d’autres arts martiaux. Il s’agit du principe qui
propose de se servir de l’énergie du partenaire pour annuler l’effet de l’attaque,
et éviter ainsi les dégâts. On peut dire qu’il se rapproche du principe de non-
opposition, raison pour laquelle je les place ensemble.
L'aikido, qui est donc la voie, la recherche d’aiki, est par essence un art
martial dans lequel on devrait ne jamais entrer en opposition avec son partenaire.
C'est le paradoxe de base (pour un art de combat et notre façon de penser
spontanée) sur lequel Ōsensei a construit l'aikido. Le but de l'aikido n'est pas
d'être plus fort que le partenaire, mais bien de le guider, de lui montrer le chemin,
"la voie à suivre". Tout ceci sans résistance, sans contraction musculaire
exagérée. A tel point d’ailleurs qu’à une époque, à l’entrée du dojo de Saitō
Morihiro (9ème dan d’aikido), un écriteau disait que « toute résistance empêchant
un partenaire de faire son mouvement est strictement interdite au sein du dojo ».
Ceci est facile à dire, mais loin d'être aisé à exécuter sans tomber dans la
complaisance et le « laisser-aller ». C'est un des points auquel le pratiquant
devra essayer de porter son attention, à tous les grades. Forcer ne sert qu'à
déclencher une réponse équivalente de la part de l'autre : on entre alors dans un
rapport de forces, dans une espèce de mini-compétition, et ceci n'a rien de
constructif.
Une fois que le pratiquant commence à maîtriser les mouvements dans ce
sens, il peut alors réellement être beaucoup plus relâché, décontracté dans sa
technique. Et le mouvement n'en sera que plus efficace et moins fatiguant.
3.2.5 Kokyū-ryoku(呼吸力)
Shoshin est une notion qui a été beaucoup développée par Yamaguchi
Shihan38. Littéralement, elle signifie "esprit du débutant", ou « état d’esprit du
commencement ». En aikido, comme sans doute dans toute autre activité où l'on
veut avancer, il est dangereux de trop se reposer sur ses bases, sans se remettre
en question. D'abord parce que les bases que l'on croit bonnes sont peut-être
erronées, et on s'enfonce alors dans de mauvaises habitudes. Mais même lorsque
nos acquis sont corrects, ne pas les remettre en question est dangereux. Le risque
est simple : la lassitude entraîne l'arrêt. Si on pense tout connaître, il n'y a
aucune raison de continuer… Sauf qu'on ne connaît jamais tout en aikido (dans
la vie non plus), il y a toujours à apprendre. Mais pour ça, il est intéressant de
porter un regard neuf sur les choses, pour redémarrer de plus belle.
Ceci est la notion de shoshin : commencer à travailler chaque mouvement
connu d'aikido comme si c'était la première fois qu'on le faisait. Comme si on
n'y connaissait rien. Et c'est ainsi que les questions fuseront, et que la pratique
38
Elève direct d’ Ō sensei, Yamaguchi Seigo Shihan a notamment grandement inspiré des shihan tels qu' Endō
Seishiro, Yasuno Masatoshi, Takeda Yoshinobu, et Christian Tissier
39
trouvera de nouveaux horizons à explorer. Et c'est ainsi qu'on évolue sur des
terrains variés, et qu'on gagne en expérience.
Une citation de Yamaguchi Shihan bien connue et résumant bien la notion
de shoshin est la suivante :
« Il est facile de reconnaître et de mettre de côté les mauvaises habitudes ; mais
arrivés à un bon niveau, il est nécessaire d'abandonner aussi les bonnes
habitudes, se vider de tout et repartir à zéro, pour redevenir des débutants et
parcourir de nouvelles voies. »
Il est intéressant d'appliquer ce principe en général dans la vie, face aux
difficultés que l'on pourrait rencontrer.
4. La relation Uke-Tori
39
La notion de travail d'uke et de relation uke-tori est très chère à Endo Seishiro Shihan, pour qui le ressenti
d'une technique en tant qu'uke est un des moyens principaux pour comprendre le travail en tant que tori.
40
Si tori prend l'habitude d'effectuer des techniques sur des attaques qui s'arrêtent avant le point d'impact, voire à
côté, il prend donc l'habitude de travailler sur un point qui n’existe pas dans la réalité martiale. Il faut toujours
travailler sur un point qui existe, car le jour où le pratiquant sera confronté à une vraie attaque, il n'aura pas les
clés en main pour sortir correctement de cette attaque, vu que le point est ailleurs.
40
Faire ceci en shōmen reviendrait à arrêter sa main devant le poignet en
aihanmi katatedori par exemple… et là on saisit mieux le manque de sens.
Il est normal et rassurant d'avoir peur de blesser l'autre. Mais il faut bien se dire
aussi qu'il y a une marge entre assommer quelqu'un et ne même pas essayer de le
toucher. Un contact franc mais "doux" se situe entre ces deux extrêmes
(nuisibles tous deux à une pratique correcte de l'aikido).
Le respect de l'intégrité, quant à lui, est valable pour uke et tori, il s'agit d'un
principe de base de l'aikido rappelé plus haut : chacun se doit de protéger son
propre corps des éventuelles attaques de l'autre. Ceci est possible grâce à de
bonnes positions, un ma-ai correct, un timing calculé, bref une maîtrise des
principes de l'aikido (et donc également des années et des années de pratique).
Le sujet de la relation uke-tori est bien trop vaste que pour s'y enfoncer
plus loin ici. Retenons qu'il s'agit d'un aspect essentiel, sans lequel on ne peut
prétendre faire de l'aikido.
Juste pour mémoire, vous entendrez parfois d’autres termes que uke et tori
pour désigner les protagonistes. Ceci vient du fait que ces mots ne sont valables
qu’après l’attaque. En effet, uke signifie « celui qui reçoit », et tori « celui qui
prend » ; cela prête à confusion avant l’attaque, où uke est celui qui attaque ou
prend et non reçoit, et tori reçoit l’attaque…
Les autres noms souvent utilisés sont :
- Aite (相手) : il désigne simplement le « partenaire », le « compagnon », l’autre
- Seme (攻め) : il s’agit de l’attaquant, « celui qui attaque »
- Shite (仕手) : celui qui fait la technique, qui exécute le mouvement
- Nage (投げ) : celui qui projette l’autre
- Oshiete (教えて) : celui qui montre à l’autre, qui enseigne, en général le plus
gradé dans un travail « asymétrique » comme aux armes par exemple
5. Omote-ura waza
Les notions d'omote et ura sont loin d'être restreintes aux seuls arts
martiaux. Au Japon, elles désignent deux facettes opposées existant pour toute
chose (objet, personne, organisme, action, relation,…).
Les limites entre l'omote et l'ura peuvent souvent être floues dès qu’on
sort du domaine des objets, où elle est très claire. On peut dire que
généralement :
- omote (表) désigne la face visible d'une chose, le côté "public", que tout le
monde peut voir, l'aspect extérieur.
- ura (裏) désigne au contraire la face cachée, "privée", l'aspect plus intérieur,
secret.
Ainsi par exemple, de manière claire, omote désigne le recto, ura le verso
d'une feuille. Omote désigne l'endroit par opposition à l'envers (ura) d'un objet.
Omote est le côté face, ura le côté pile d’une pièce de monnaie.
41
Un sabre japonais possède également une lame, avec forcément 2 faces.
La face portée vers l’extérieur lorsque le sabre est dans le fourreau, portée à
gauche, est la face omote. La face ura est celle qui est à ce moment contre la
hanche de son propriétaire. La face omote reste à gauche lorsque le sabre est en
garde basse, tranchant en bas.
En ce qui concerne les techniques d'aikido (et d'autres arts martiaux
sans doute), il existe également une face omote et une ura. Certains professeurs
appellent omote la forme positive, et ura la forme négative du mouvement
(comme le négatif d'une photo). La distinction a plusieurs explications : une
d’elle est qu’au début, du fait de la dangerosité des techniques, la forme omote
était celle enseignée aux débutants ou étudiants de passage au dojo du maître
(face publique), alors que le mouvement ura, réputé plus efficace, était réservé
aux étudiants avancés, suivant un maître (face "secrète", privée). Une autre
explication est que dans la forme omote, tori passe "devant" uke, à l'intérieur (de
son côté omote), s'exposant plus à une attaque d'uke (bien que celle-ci soit
impossible si le mouvement est correctement réalisé) ; alors que dans la forme
ura, tori passe "derrière" uke, à l'extérieur (de son côté ura), évitant ainsi
l'attaque.
Conclusion
J'espère que ce petit ouvrage aura pu vous aider quelque peu. Je rappelle
que je suis ouvert à toutes les questions que vous pourriez vous poser, ainsi qu'à
toute suggestion d'amélioration concernant ce petit fascicule. N'hésitez pas à
m'en faire part.
Positions – gardes
Ai- 相 en accord, « identique » ; harmonie, entente
Gyaku- 逆 contraire, inverse, opposé
Han 半 moitié
Mi 身 corps
Suwari- 座り s’asseoir, être assis
Tachi- 立ち se lever, être debout
Ushiro 後ろ derrière
Waza 技 technique
Parties du corps
Eri 襟 la nuque, le col
Hiji 肘 le coude
Kata 肩 l’épaule
Koshi 腰 la hanche
Kote 小手 l’avant-bras (et non le poignet : tekubi 手首)
Kubi 首 le cou
Men 面 la face, la tête
Muna- 胸 la poitrine
Sode 袖 la manche41
Te 手 la main
Ude 腕 le bras
Types d’attaques
-Dori 取り saisie
Tsuki 突き coup de poing
Uchi 打ち frappe du tranchant de la main
Kubishime 首締め étranglement
41
Hiji et Sode sont souvent utilisés indifféremment, alors que normalement hijidori est bien une saisie à pleine
main du coude, et non de la manche.
43
Types de –uchi
Shōmen 正面 de face direct sur le visage
Yokomen 横面 de côté sur le visage
Techniques
Chi 地 la terre
-Gaeshi 返し renvoyer, retourner (d’où il/elle vient)
-Garami 絡み se nouer, s’emmêler
Hō 方 la direction (dans shihōnage)
Hō 法 la loi, la manière de faire (dans kokyūhō)
Ichi, ik- 一 1
Iri- 入り l’entrée
Jūji 十字 la croix
Kaiten 回転 le tour, la révolution, la rotation
Kime 極め atteindre l’extrémité, aller à fond
Kiri 切り la coupe, action de couper
Kokyū 呼吸 la respiration
-Kyō 教 l’enseignement
Mi 身 le corps
Nage 投げ la chute
-Osae 押さえ contenir, maîtriser, limiter
-Otoshi 落とし faire tomber, laisser tomber
Soto 外 l’extérieur
Ten 天 le ciel
Uchi 内 l’intérieur
Chiffres jusque 10
Ichi42 一 1 Roku 六 6
Ni 二 2 Shichi 七 7
San 三 3 Hachi 八 8
Shi43 四 4 Kyū 九 9
Go 五 5 Jū 十 10
42
Ichi est absorbé par la lettre suivante lorsqu’il précise un autre terme commençant par certaines consonnes : ik-,
ip-, is-,…
43
Se dit yon lorsqu’il est associé à un autre mot, comme dans yonkyō, yondan,… ; tout comme shichi se dira
nana dans ces mêmes circonstances
44
Annexe 2. Le repliage du hakama
45
Bibliographie
J’ai repris ici l’ensemble des ouvrages dont je me suis inspiré pour réaliser
ce guide. Je dispose d’un exemplaire de chacun des ouvrages cités, et il est
disponible en prêt à tout qui serait intéressé.