Lilu Smis 2019 079 PDF
Lilu Smis 2019 079 PDF
Lilu Smis 2019 079 PDF
Université de Lille
Faculté d’Ingénierie et Management de la Santé (ILIS)
Master Healthcare Business et Recherche Clinique Parcours Recherche Clinique
Composition du Jury :
• Président de Jury : Monsieur Marc LAMBERT
• Directeur de mémoire : Madame Marie-Pierre FLAMENT
• 3eme membre de Jury : Monsieur Messaoud METHENNI
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REMERCIEMENTS
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SOMMAIRE
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Table des Figures
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GLOSSAIRE
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INTRODUCTION
Ce projet de fin d’études porte sur le fruit d’une réflexion basée sur ce que serait l’impact
de l’Intelligence Artificielle (IA) au service de la Recherche Clinique.
La Recherche Clinique est un domaine qui comprend l’ensemble des études cliniques qui
sont réalisées sur la personne humaine, en vue du développement des connaissances
biologiques et médicales afin de mieux comprendre et mieux traiter les maladies. Elle
permet donc de développer la médecine et d’améliorer notre santé.
De par ses travaux, elle regroupe une quantité énorme de données médicales et
démographiques à traiter, stocker et à analyser. L’Intelligence Artificielle jouerait un rôle
crucial sur le développement et l’évolution de la Recherche Médicale.
Afin d’appréhender cette question, nous allons dans un premier temps définir ce qu’est
exactement l’Intelligence Artificielle en abordant son historique ainsi que la notion du big
data, outil nécessaire et indispensable à sa conception.
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I. Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle?
a) Définition de l’Intelligence Artificielle (IA)
• Raisonner
• Traiter de grandes quantités de données
• Discerner des modèles indétectables par l’œil d’un humain
• Comprendre et analyser ces modèles
• Interagir avec l’Homme
• Apprendre progressivement
• Améliorer continuellement ses performances [1]
Depuis 1950, année à laquelle l’IA a été créée, cette dernière est en mutation. Elle a,
même en janvier 2018, franchi l’étape selon laquelle elle dépasserait l’intelligence
humaine.
Selon Harry Shum, Président Executif de Microsoft, l’IA fonctionne seulement s’il y a
présence « d’une vaste quantité de data; d’une puissance informatique extraordinaire,
notamment grâce au cloud; et des algorithmes révolutionnaires, basés sur le deep
learning ».
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Le monde de demain se voit promettre des perspectives d’avenir positives telles que le
développement durable et les progrès de la médecine.
L’intelligence artificielle est un domaine qui est apparu récemment et qui a une soixantaine
d’années environ. Ce domaine complexe qui mélange sciences, théories et techniques a
pour ambition d’imiter les capacités cognitives et intelligentes d’un être humain.
Ce projet avait déjà été entamé par les scientifiques Warren McCulloch et Walter Pitts en
créant le tout premier neurone biologique modélisé mathématiquement par un neurone
formel. [2]
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Le cognitivisme considère que la pensée peut être décrite par l’utilisation de symboles.
Cette approche établit un lien entre la pensée et le langage. Cela permet aux machines de
manipuler le langage en supposant que cela les rendra intelligentes.
En 1950, la logique décimale et la logique binaire se mettent en place dans des machines
automatisées, les premiers véritables ordinateurs, qui permettent d’exécuter ce qu’on leur
a programmé. Le scientifique qualifie cet effet de « jeu de l’imitation ». Il entame le débat
sur le questionnement de la limite entre l’humain et la machine.
Entre 1980 et 1990 apparaissent les systèmes experts qui s’appuient sur un « moteur
d’inférence », c’est à dire un logiciel qui correspond à un algorithme de simulation des
raisonnements déductifs, qui était programmé pour être un miroir logique d’un
raisonnement humain. De ce fait, en entrant des données, le moteur fournit des réponses
d’un haut niveau d’expertise.
En mai 1997, le système expert d’IBM « Deep Blue » gagne au jeu d’échec contre le
champion du monde Garry Kasparov. Deep Blue a été conçu en s’appuyant sur un
algorithme systématique de force brute, c’est à dire que tous les coups envisageables
étaient évalués et pondérés. Ce phénomène a été marqué par la défaite de l’humain face
à la machine et resta très symbolique dans l’histoire, bien que Deep blue n’était en réalité
parvenu à ne traiter qu'un périmètre bien limité qui est celui des règles du jeu des échecs.
Depuis 2010 est apparu un nouvel essor dû à la collecte de données massives et d’une
nouvelle puissance de calcul résultant de deux facteurs explicatifs de cette nouvelle ère de
l’IA.
Le premier facteur est celui qui donne accès à des volumes massifs de données afin
d’établir des algorithmes de classification d’image.
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c) Le phénomène du Big Data
Le phénomène du Big Data, ou volumes massifs de données, se traduit par une explosion
quantitative de données numériques. Il s’agit de stocker un nombre infini d’informations,
ou mégadonnées, sur une base numérique. Cela concerne environ 2,5 trillions d’octets de
données à traiter tous les jours.
Ces informations peuvent provenir de différents horizons, telles que les messages que
nous envoyons, les vidéos ou photos que nous publions, les informations sur le climat ou
les évènements météorologiques, les signaux GPS retraçant les trajectoires effectuées,
les enregistrements transactionnels d’achats en ligne, etc…
Sa définition reste tout de même floue car elle ne peut, au jour d’aujourd’hui, être précise
ou universelle, car elle varie selon les communautés qui s’y intéressent en tant que
consommateur ou fournisseur de ces services.
L’arrivée du Big Data est représentée par de nombreux articles, comme étant une nouvelle
révolution industrielle semblable à celle de la découverte de la vapeur, de l’électricité et de
l’information au début du 19e siècle.
Elle est qualifiée comme étant une source de bouleversement profond de la société. En
effet, selon une étude menée par MarketsandMarkets, le marché du Big Data mondial
pourrait atteindre une valeur de 66 milliards de dollars en 2021. A l’heure actuelle, elle est
estimée à 28,65 milliards de dollars. [4]
- les services et les logiciels sont très nombreux. Ils répondent aux besoins d’apporter
des solutions analytiques, de prises de décisions rapides. De nombreuses entreprises
développent des logiciels permettant de répondre à ce besoin telles que IBM, Oracle,
Microsoft, Hewlett-Packard, SAP SE, Amazon Web Services, SAS Institute, Dell Inc.,
Teradata ou encore Splunk.
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Ces logiciels regroupent des solutions analytiques, des plateformes de gestion de
données, ainsi que des options de Data Discovery et de Data Visualization.
Le Data Visualization est une méthode que l’on pratique couramment. La visualisation de
données aide à éclairer des informations en apparence complexes, en raison d’une
grande quantité de paramètres. Le Data Visualization désigne l’ensemble des
représentations visuelles de données brutes dans le but de les éclaircir en leur donnant un
aspect plus ergonomique qu’un tableur rempli de chiffres. [6]
- Les logiciels analytiques ont la plus grande part du marché du Big Data. Ces logiciels
sont les plus recherchés de par leur capacité d’analyser des données pour obtenir
des informations exploitables.
L’Asie-Pacifique est la région qui est la plus active en termes d’utilisation du Big Data
et démontre une croissance supérieure à celle de l’Amérique du Nord. Cette
croissance est due à l’amplification de l’activité dans le domaine de l’industrie
manufacturière et de la multiplication des Data Centers, dans des pays en voie de
développement tels que l’Inde ou la Chine.
Le Data Center, ou centre de données est un lieu centralisé d’ordinateurs et
d’espaces de stockage, qui a pour but d’organiser, de traiter, de stocker et
d’entreposer de grandes quantités de données. [7]
En outre, le Big Data a été créé comme une solution qui permet à tout le monde d’avoir
accès, en temps réel, à de grandes bases de données, telles que des plateformes de
Business Intelligence en serveur SQL, qui est un langage informatique permettant
d’exploiter une base de données, par exemple.
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Figure 3: Les 3 V du Big Data
Le concept du Big Data doit répondre à une règle dite la règle des 3V. Le Big Data doit
contenir:
L’intelligence Artificielle est fortement liée au Big Data. En effet, seuls des algorithmes
sophistiqués sont aujourd’hui capables de traiter autant d’informations, de manière
instantanée.
Plus l’intelligence artificielle a de données à stocker et à traiter en temps réel, plus elle a
de chance d’en tirer un comportement anticipé en corrélant les différentes analyses. Elle
acquiert une compétence appelée l’analyse prédictive.
L’intelligence Artificielle va être utilisée pour extraire des données, mais dans le but d’en
extraire du sens, de déterminer des résultats performants et une prise de décisions plus
rapide, voire autonome à partir des sources provenant du Big Data.
L’ensemble de ces données, récoltées à long terme et sur des larges populations, permet
de faire différentes analyses à des fins multiples, telles que :
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- L’Identification de facteurs de risque de maladies comme le cancer, le diabète, l’asthme
ou neurologique. Après identification de ces facteurs, ils seront ensuite utilisés à des
fins de prévention et de mise en place de programmes de sensibilisation aux
populations à risques.
Afin d’exploiter ce nombre important de données, il est important de les centraliser via des
bases de données spécifiques. En santé, il existe 3 grandes catégories de bases de
données. [9]
Ces bases permettent de stocker des données en grande quantité à l’échelle de larges
populations, avec peu de personnes perdues de vue en cours de suivi.
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La plus grande base de données médico-administrative est le SNIIRAM (Système national
d’information interrégimes de l’Assurance maladie). Il a pour objectifs de :
Les cohortes :
De nombreuses études cliniques ont été mises en place afin d’analyser des populations
particulières de patients, avec des profils de risque et un état de santé spécifiques.
Cependant, le nombre de données collectées chez un seul patient ne cesse de croitre de
par le recueil de données paramétriques telles que :
- Des données cliniques qui sont relevés lors d’un examen clinique fait par le praticien.
Ce sont des manifestations visibles qui donnent un sens au diagnostic afin de permettre
de délivrer un traitement adapté.
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- Des données génétiques qui apportent des informations relatives à la santé des
patients. Ces tests consistent à rechercher des anomalies sur la molécule d’ADN.
Les énormes volumes de données soulèvent des défis techniques, notamment sur la
problématique de stockage et les capacités d’exploitations. Les centres de recherches
disposent de plateformes mutualisées, telles que les eCRF qui garantissent un archivage
fiable et durable des données cliniques. L’eCRF est un outil qui permet l’accès aux
informations en temps réel et permet d’afficher à tout moment la courbe d’inclusion et le
suivi des patients dans l’étude.
Afin de rendre possible leur exploitation et leur traitement, ces données doivent être
recueillies de manière structurée et codée avant de pouvoir être intégrées dans des bases
de données. [9]
De ce fait, tout clinicien doit informer le patient concerné et les données récoltées doivent
être déclarées auprès de la CNIL. Cependant, certains types de recueil peuvent poser
problème en matière d’éthique, notamment lors de recherches sur internet ou lors de la
transmission de données via des objets connectés. Ces données peuvent être visibles
selon le souhait des patients, de les partager ou non, avec des tiers et cela poserait
également problème sur la préservation de l’anonymat. Cela représente donc un risque de
divulgation de la vie privée et engendrerait des conséquences pour la vie sociale.
Les pouvoirs publics ont mis en place la loi de modernisation de notre système de santé,
qui a été promulguée le 26 janvier 2016. Cette loi prévoit l’ouverture des données
agrégées de santé à des fins de recherche, d’étude ou d’évaluation d’intérêt public, à tout
patient participant au fonctionnement du système de santé et aux essais cliniques. Cette
possibilité d’ouverture doit être appliquée sous deux conditions :
- Les données doivent être anonymisées afin d’empêcher l’identification des personnes
concernées.
- Les travaux de recherche ne doivent pas aboutir à la promotion de produits ni permettre
l’exclusion de garanties des contrats d’assurance.
De ce fait, tout organisme de recherche voulant mener un projet d’intérêt public doit
soumettre un dossier à l’IDNS composé de représentants de l’état, de l’Assurance Maladie
et d’utilisateur publics et privés de données de santé.
Par la suite, l’organisme de recherche doit soumettre son protocole d’étude à un comité
scientifique, puis à la CNIL afin de valider les aspects relatifs au respect de la vie privée
des individus. [9]
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3. Le Big Data et l’Intelligence Artificielle
Le Big Data et l’Intelligence Artificielle sont fortement liées, de par la collecte de données
massives. L’intelligence Artificielle nécessite de très grands volumes de données pour être
efficace et procéder au machine learning, ou aussi appelé algorithme d’apprentissage.
L’IA rend le Big Data intelligent en accomplissant des tâches d’analyses complexes
beaucoup plus rapidement qu’un humain. Le Big Data permet à l’Intelligence Artificielle de
stocker un volume conséquent de données, structurées et non structurées, avec une
vitesse de traitement satisfaisante. Ainsi, ses quantités de données a permis d’obtenir des
avancées considérables au sein de l’apprentissage de la machine intelligente. [10]
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II. Intérêt de l’Intelligence Artificielle en Recherche Clinique
Depuis le début du 21e siècle, la recherche médicale est guidée par une vision de la
médecine du futur couramment résumée par les « 4 P »: préventive, personnalisée,
prédictive et participative. Ce concept vise à maitriser une médecine de précision adaptée
à chaque individu et à toutes les étapes de son parcours de santé. [11]
Ces 4P ont rapidement subi des efforts sémantiques pour définir une toute autre médecine
de demain, qui viendrait remplacé la médecine actuelle dite médecine curative. Cette
médecine curative, qui est apparue au 20e siècle, a néanmoins contribué à l’augmentation
de l’espérance de vie d’une cinquantaine d’année.
La médecine des 4P est déjà mise en place dans certains domaines comme dans les
maladies rares, telles que le syndrome du QT long.
Le syndrome du QT long est une maladie rythmique héréditaire, qui se caractérise par un
allongement de l’intervalle QT sur l’ECG, avec risque de survenue de troubles du rythme
ventriculaire graves, comme des torsades de pointe ou des fibrillations ventriculaires se
manifestant par des syncopes ou une mort subite.
Les gènes exprimés dans ce syndrome et les mécanismes de dysfonctionnement ont été
identifiés et un centre de référence a été créé. La mortalité, qui était de 15% est devenue
inexistante grâce au fait qu’une approche personnalisée incluant la prévention et la
participation des patients, a été d’une grande aide.
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Figure 4: Les enjeux de santé des prochaines décennies
Il y aura également des enjeux de santé importants dans les prochaines décennies,
notamment en raison d’un vieillissement de la population, à cause d’une espérance de vie
qui ne cesse de s’accroître, due notamment par la baisse du taux de mortalité infantile, de
l’amélioration de la qualité de vie des humains ainsi que l’innovation constante de la
médecine et de l’augmentation des dépenses de santé.
De plus, la médecine curative a été très fortement développée au cours de ces dernières
décennies et son coût ne cesse également d’augmenter. Au plus le système sanitaire
s’améliore, au plus le système social risque d’être menacé.
Alors que l’impact des maladies chroniques continue à croitre, il faudrait réorienter la
recherche biomédicale afin de proposer des alternatives efficaces en passant par la
médecine prédictive dont les objectifs seront d’identifier les états pathologiques aux stades
les plus précoces afin d’organiser la prévention et le traitement (Horizon 2020)
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- la Médecine Partagée, la santé du patient est partagée via les objets connectés. Il y a
donc une meilleure surveillance et un meilleur suivi de la santé du patient.
- la Médecine Protocolisée, la médecine a besoin de protocoles standards afin
d’harmoniser les soins thérapeutiques.
- la Médecine Pertinente, grâce à une technologie de pointe par le biais de l’utilisation de
l’Intelligence Artificielle
Dans les prochaines décennies, [13] Philippe Pujol voit 2 principales mutations majeures
dans notre société:
Grâce à l’utilisation des objets connectés, les patients développeront des connaissances
profondes de leur pathologie ou handicap, ce qui les rendra autonomes quant au suivi des
évolutions de leur état de santé et acteurs de leurs décisions, mais aussi cela pourrait
provoquer des inquiétudes sur le moindre écart anormal.
Le CES, Consumer Electronic Show, est le plus grand salon consacré à l’innovation
technologique. Il se tient tous les ans à Las Vegas et est beaucoup impliqué sur la
question de la mise en place de l’intelligence artificielle, au service de la santé.
Nombreuses sont les compagnies et start-ups qui ont présenté des projets relatifs à
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l’accessibilité des soins à domicile. Le patient est plus que jamais au centre de la prise en
charge de sa santé et est devenu un acteur à part entière. [14]
Le Marché de l’IA n’est qu’à ses prémices de croissance mais selon Tractica, entreprise
de renseignements sur le marché spécialement focalisée sur les technologies
émergentes, l’IA devrait générer près de 89,8 milliards d’euros d’ici 2025.
Le marché de l’IA est très vaste et comprend de nombreux secteurs tels que les finances,
le transport, la santé, la télécommunication.
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Figure 6: Revenus cumulés du marché mondial de l'IA et domaines d'utilisation
Suite à l’analyse de cet histogramme, nous pouvons voir que les domaines où il y aura un
investissement plus massif sont celui des voitures autonomes et de la reconnaissance
d’images.
Cependant nous pouvons voir que le traitement des données patients vient en troisième
position, avec un investissement de 7259,3 millions de dollars US et en dixième position
l’analyse d’images médicales, avec un investissement de 5111,3 millions de dollars US.
La santé contribue donc fortement au développement de l’Intelligence Artificielle et compte
bien investir, afin d’instaurer cette pratique dans son domaine.
Les principaux acteurs sont les géants de la technologie tels que Alphabet, Microsoft,
Amazon ou encore Intel. Ils bénéficient d’un positionnement et d’atouts technologiques
puissants, ainsi qu’un fond monétaire conséquent pour développer leurs propres
technologies d’IA.
Néanmoins, l’IA n’est pas seulement exploitée par les grandes enseignes technologiques.
Aujourd’hui, au vu de l’utilisation de l’open source, du cloud et de collaborations, de plus
en plus de start-ups se créent.
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Figure 7: Logo de start-ups en IA
- Toutiao, start-up chinoise créée en 2012, est une plateforme de contenus d’actualités et
d’informations qui utilise le Big Data, le Data Mining, Internet, le Machine Learning et les
différents réseaux sociaux.
- Argo AI, start-up américaine créée en 2017, utilise l’IA, les véhicules autonomes et la
robotique, afin de développer des technologies d’apprentissage automatique pour
permettre la construction de véhicules autonomes sécurisés.
Sur l’histogramme ci-dessus, nous pouvons constater l’investissement dans l’IA des start-
ups au niveau mondial. Les start-ups chinoises sont en première position, s’en suivent les
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start-ups américaines et canadiennes. Nous pouvons observer également une
accélération de l’investissement des start-ups européennes qui tente de rattraper son
retard.
BPI France est une banque publique d’investissement français. Elle a identifié 104 start-
ups françaises utilisant les technologies de l’IA. Elle a investi directement dans 8 startups
et indirectement dans 21 d’entre elles pour un montant total de 42 millions d’euros. [15]
Ci-dessous, la liste des start-ups françaises dans le domaine de la santé qui utilisent
l’Intelligence Artificielle :
Ces start-ups en santé, utilisant l’Intelligence Artificielle, ont été conçues afin de répondre
à plusieurs besoins et services tels que :
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- Les Chatbots médicaux : exemple Clustaar
Clustaar propose une technologie de compréhension du langage naturel. Cela permet
de comprendre et répondre aux personnes souhaitant avoir des informations
complexes. Il utilise donc l’Intelligence Artificielle et le Maching Learning pour discuter
avec les utilisateurs.
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b) Les Innovations et l’impact sur le système de santé
- la télémédecine, qui est une forme de pratique médicale à distance, qui utilise la
technologie de l’information et de la communication. Elle permet d’apporter une autre
manière de soigner, afin de répondre à certaines problématiques, telles que le
vieillissement de la population, d’assurer un meilleur suivi des maladies chroniques ou
encore, d’améliorer l’accès aux soins dans les zones fragiles ou éloignées et ainsi
améliorer l’organisation des soins. La télémédecine a aussi pour but d’établir des
diagnostics, de requérir un avis spécialisé et de prescrire des traitements.
- l’assistance robotique a pour rôle d’aider l’homme, ou de perfectionner ses gestes, par
le biais de programmes informatiques confectionnés, afin que le robot puisse reproduire
les tâches effectuées par l’homme ou effectuer des tâches que l’homme n’est pas en
mesure de réaliser. Ceci est appliqué dans plusieurs domaines tels que :
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• l’éducation. Le robot est conçu à des fins pédagogiques, socio ou médico-
éducatives, se déroulant en contexte scolaire, périscolaire voire extrascolaire.
• les transports sont dotés d’un système automatique, afin qu’il n’y ai pas
d’intervention humaine. On retrouve les transports guidés urbains tels que le métro,
les tramways ou des autobus. Il y a aussi les transports guidés par câbles comme
les télésièges, les télécabines ou les ascenseurs. Les systèmes automobiles sont
actuellement en phase de test, afin d’élaborer les premières voitures automatiques
qui prendraient en charge la gestion de la direction et de la vitesse sans
intervention humaine.
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téléassistance et les bracelets connectés. Cela permettrait donc de prévenir les accidents
domestiques, d’accompagner les personnes au quotidien, de communiquer plus
facilement par le biais de la téléassistance et aussi d’être assisté pour la prise des
médicaments, par le biais d’un pilulier automatique, qui peut s’avérer être une étape
complexe faute à des traitements parfois lourds et à de nombreuses prescriptions.
- les biocapteurs sont, de nos jours, largement utilisés pour développer de nouveaux
médicaments, mais aussi pour diagnostiquer rapidement des maladies en identifiant
des biomarqueurs spécifiques afin de cibler des maladies potentiellement mortelles
telles que le cancer et les pathologies auto-immunes. [17]
Ces innovations ont eu pour effet d’améliorer considérablement la qualité de vie et a donc
eu un fort impact sur notre système sanitaire en :
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c) L’Intelligence Artificielle et la Recherche Clinique
Illumeo utilise l’IA pour faire ressortir des données à partir de plusieurs sources, telles que
les résultats de laboratoire, les antécédents du patients, les comptes rendus précédents,
etc…
Ces différentes données permettront d’obtenir une vision globale du patient et de fournir
ainsi, automatiquement, des outils de visualisation et de post-traitements adaptés aux
besoins cliniques du patient. Le logiciel est capable de détecter, en temps réel, et au pixel
près la zone anatomique sur laquelle le radiologue effectue son examen, puis lui propose
les outils de diagnostic adaptés.
Illumeo a pour objectif de faire gagner du temps au radiologue en ayant comme rôle
d’assistant. Il n’a pas vocation à remplacer le praticien, mais de lui permettre d’accélérer
certaines tâches, qui peuvent s’avérer être chronophages, pendant que le praticien se
concentre sur son rôle d’expert. [18]
2. Le robot Nao
Le robot Nao est un petit humanoïde français conçu pour diverses raisons telles que la
recherche médicale.
L’attention conjointe est le fait que l’enfant regarde dans la même direction qu’une autre
personne. Ce déficit est souvent présent chez les enfants atteints d’autisme. En règle
générale, lorsque le thérapeute demande à l’enfant de regarder dans une direction, en
pointant du doigt, afin de capter son attention, l’enfant échoue en ne réagissant pas.
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Pour atténuer ces symptômes, il faut réagir le plus tôt possible. De ce fait, une thérapie
par l’électronique a été mis en place par l’utilisation d’un protocole spécifique, intégrant le
robot Nao, qui a été confectionné dans le but d’imiter les gestes et les paroles d’un
thérapeute humain, comme le fait de pointer du doigt une direction.
Cette étude a pour but de comparer l’Homme et la machine sur une douzaine d’enfants
âgés de 2 à 6 ans, dont la moitié souffrait d’autisme. Les résultats montraient que le
groupe de volontaires sains montraient d’avantages d’attention au thérapeute humain que
les enfants autistes, d’après le temps de regard que chaque enfant consacrait à son
interlocuteur. Par contre, les deux groupes montraient le même temps de regard porté sur
le robot.
Les chercheurs ont pu, de ce fait, démontrer que Nao pouvait jouer un rôle thérapeutique
visant à améliorer le déficit d’attention conjointe constaté chez les enfants atteints de
troubles du spectre autistique. [19]
Dans le cadre de ma dernière année de master Recherche Clinique, j’ai effectué mon
contrat de professionnalisation au sein de la Délégation à la Recherche Clinique et à
l’Innovation (DRCI) à l’hôpital Saint Vincent de Paul (membre du Groupement des
Hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille - GHICL) où j’ai pu travailler en tant qu’Attachée
de Recherche Clinique en Investigation et où j’ai pu collaborer avec plusieurs médecins
sur des études cliniques dans différentes aires thérapeutiques.
Certains d’entre eux ont la motivation d’insérer de l’intelligence artificielle au sein de leur
service afin de répondre aux besoins des patients et d’améliorer le parcours de soins.
Le Pr KALACH, pédiatre à l’hôpital Saint Vincent de Paul, a bien voulu me parler de son
projet avec le Robot Nao. Ce projet n’a pas encore vu le jour au sein du GHICL, par
manque de temps et de moyens adaptés, à l’utilisation à part entière du robot Nao.
Néanmoins, Ce robot a été l’objet d’une discussion avec la DRCI du GHICL sur une
possible mise en place d’un essai clinique.
Cette étude aurait pour objectif de distraire les enfants subissant des soins douloureux,
avec l’utilisation de Nao doté d’une intelligence basée sur le machine learning, placé dans
un contexte, où souvent, l’entrée à l’hôpital pour un enfant est synonyme de stress. De ce
fait, cette étude évaluerai l’efficacité du robot à atténuer l’anxiété des enfants lors des
soins douloureux.
3. Inserm et Owkin
La plateforme OWKIN SOCRATES est destinée aux hôpitaux ainsi qu’aux laboratoires
pharmaceutiques pour aider à la découverte et au développement de nouveaux
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médicaments. Cette plateforme utilise également les technologies du deep-learning afin
d’analyser des imageries médicales, des données moléculaires de type génomique ainsi
que des ensembles de données cliniques. Elle aide également à la découverte de
modèles de biomarqueurs complexes associés à des maladies ou à des réponses
variables aux différents traitements.
L’INSERM quant à elle, souhaite déployer une stratégie nationale, visant à devenir leader
de la Recherche Biomédicale française, dans le domaine de l’IA. [24]
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III. Questionnement Ethique
a) Les risques
Mais au-delà des aspects techniques, la question de l’emploi de l’Homme est en jeu.
Certains pensent que la robotisation et le travail seront complémentaires et que d’autres
emplois se créeront, en remplaçant ceux qui disparaitront. D’autres émettent l’hypothèse
que le changement à venir aura des conséquences lourdes en termes d’emplois.
Comme indiqué sur la figure 12, en 2014, la tendance à la robotisation industrielle est
croissante. Les chiffres montrent une augmentation du nombre de robots vendus. Le pays
le plus robotisé dans le monde est le Japon et le pays le plus robotisé en Europe est
l’Allemagne.
En effet, beaucoup pense que cette automatisation sera le reflet d’une disparition de
postes. La FIR assure que l’augmentation de la robotisation changera simplement l’avenir
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des postes, c’est-à-dire que le réel changement est la transformation des profils de poste
et des compétences exigées. [20]
Cela peut tout même engendrer une certaine insécurité des personnes qui n’auront pas ce
bon profil et qui devront se former, voire se réorienter.
Bien que le nombre de robots vendus augmente, cela ne démontre en aucun cas, jusqu’à
présent à une augmentation de la productivité. La figure 13 montre une certaine stabilité
de productivité en termes d’horaire du travail entre 1950 et 2014.
Les robots chirurgiens ont également fait preuve d’efficacité en démontrant une nette
précision des actes chirurgicaux dans les blocs opératoires qui est bien meilleure que celle
de l’humain.
Les robots médicaux sont souvent capables de déceler des maladies, pathologies
pratiquement indétectables à l’œil nu, des tumeurs invisibles pour le médecin.
Kris Hauser et Casey Bennet, deux chercheurs américains ont mis en place un robot
médecin. Ce robot a des capacités nettement supérieures que les médecins pour
diagnostiquer des maladies et de proposer un traitement adéquat. Il détient ainsi toutes les
connaissances pour appliquer un diagnostic selon les symptômes du patient de manière
instantanée et son taux de fiabilité est très important.
Leur robot est également capable de s’adapter aux changements de situations suite à
l’ajout de nouveaux symptômes et peuvent délivrer des prescriptions de traitements
adaptés et les plus pertinents pendant que les médecins mettent un certain temps avant
de trouver le bon.
Il est capable également d’émettre des suppositions lorsque que des données sont
manquantes.
Cependant, les technologies d’aujourd’hui ainsi que les technologies futures, beaucoup
plus performantes, changeront-elles la donne ?
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La possibilité que la machine remplace l’Homme pour des activités telles que des
opérations chirurgicales est au centre de toute discussion. Deux hypothèses peuvent se
poser.
Hypothèse n°2: Un choc technologique. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que les
machines existantes ont apporté une simple aide à des travaux effectués par l’Homme
telle que la mécanisation, calculs financiers complexes, accélération de la transformation
de l’information, etc…
La disparition de cette valeur « Travail », qui est l’un des fondements de la société
actuelle, pourrait bel et bien poser problème éthiquement.
Pr KALACH, Médecin pédiatre, est pour l’Intelligence Artificielle et son développement tout
en gardant l’utilité de l’Homme car, selon lui, l’Homme est l’initiateur de l’IA. C’est lui qui la
créé, la développe et l’améliore donc c’est lui le cerveau doté d’une conscience et cette
conscience humaine est un atout qui restera supérieur à ce que la machine puisse offrir.
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Dr MOUKAGNI, médecin pédiatre aux urgences pédiatriques, estime que l’Intelligence
Artificielle est sous contrôle de l’humain et ne le remplacera pas. Elle n’est pas spontanée
dans le sens où elle ne peut agir de par elle-même, sans l’intervention de l’homme.
Dans la médecine, elle sert d’outils efficaces, sans forcement remplacer le médecin. Elle
déplace effectivement l’activité du médecin, sans pour autant supprimer son rôle, c’est à
dire qu’elle permet de soulager le médecin dans certaines tâches qui, grâce à son aide,
s’effectueront plus rapidement.
J’ai pu recueillir également, par le biais d’un questionnaire que j’ai mis en place, (Annexe
4) l’avis d’une Attachée de Recherche Clinique ainsi que celui du « Directeur de
Recherche et Vice Président du CPP Nord Ouest IV ».
Tous s’accordent à dire que l’Intelligence Artificielle serait un atout pour la Recherche
Biomédicale.
Le hacking est une méthode utilisée par des personnes qualifiées en informatique afin de
modifier des éléments d’un logiciel ou d’une machine, dans le but que ces derniers aient
un comportement ou une programmation autre que celle qui a été initialement conçue.
En santé, un hacker peut s’introduire au cours d’une opération chirurgicale ou peut tout
simplement s’introduire dans la base de données de santé. Ce qui engendre un risque sur
la santé du patient de catégorie majeure.
En 2016, l’INRS relève qu’il y a eu plus de 18 millions d’attaques par des hackers dans
des logiciels de commande. Ce qui est anormal et exorbitant, au vu du grand nombre
d’antivirus ou de logiciel de protection contre les intrusions malveillantes.
Ces anti-virus deviennent donc insuffisants, quand bien même les hackers arrivent à
détourner le système de protection, qui est censé être opérationnel et/ou protéger les
données du patient.
Cela remet en cause la protection des individus en termes de prise en charge de la santé,
mais également de leurs données recueillies et de l’efficacité des machines.
De ce fait, une utilisation de l’IA peut s’avérer être dangereuse pour l’humanité si elle
tombe entre de mauvaises mains. En effet, si le système est détourné de son utilisation
habituelle, cela peut engendrer diverses conséquences.
Selon plusieurs physiciens légendaires, tels que Stephen Hawking, l’intelligence artificielle
pourrait s’avérer dangereuse. Son détournement pourrait amener à :
- Créer des armes autonomes, afin d’accomplir des actes dangereux et si ce système se
retrouve entre les mains d’un gouvernement peu regardant sur les vies humaines, cela
pourrait représenter une menace inévitable.
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- Manipuler l’opinion publique grâce aux algorithmes automatiques et l’utilisation des
réseaux sociaux. Toutes les données renseignées peuvent être d’une grande aide quant
à son utilisation, à des fins de propagande par exemple, car ces données reflètent qui
vous êtes et donnent une image de ce que les personnes aiment et les algorithmes mis
en place peuvent deviner ce à quoi elles pensent.
- Une divergence d’objectifs entre l’homme et les machines. Bien que l’homme apprécie
l’Intelligence Artificielle en termes d’efficacité, si l’objectif préétabli n’est pas le plus clair
possible, cela pourrait être dangereux, car la machine pourrait l’interpréter d’une
manière littérale seulement.
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b) Questionnement éthique
Le Laboratoire Sanofi s’est penché sur le sujet en voyant les avancées de l’Intelligence
Artificielle dans le domaine médical, qui créé de nouveaux défis éthiques. [21]
36 sur 53
Deuxièmement, avec l’amas de données disponibles, il est important de faire un tri sur les
données dont nous avons vraiment besoin. Dans le registre, il faut vérifier que :
- Les données à traiter sont nécessaire à l’analyse répondant à l’objectif initial spécifique
à la création du registre.
- Les données traitées ne sont pas des données dites « sensibles ». Une donnée
sensible forme une catégorie particulière des données personnelles, qui révèlent la
prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions
religieuses, les traitement des données génétiques et biométriques aux fins d’identifier
une personne physique. [22]
- Seules les personnes habilitées ont accès aux données dont elles ont besoin.
- Il est interdit de conserver des données qui vont au-delà de ce qui est nécessaire.
Troisièmement, il est important de respecter les droits des personnes. En effet, le RGPD
renforce l’obligation d’information et de transparence à l’égard des personnes concernées.
Il est donc requis :
- D’informer les patients et de leur expliquer la raison pour laquelle ses données seront
collectées, c’est à dire la finalité.
- D’obtenir l’autorisation juridique d’exploiter ces données, cela peut être via le
consentement signé du patient qui justifie l’acte d’autoriser à récolter ses données.
- D’indiquer les personnes spécifiques ayant droit à l’accès à ces données.
- D’indiquer la durée de conservation. Par exemple, en recherche clinique, lorsqu’une
étude se termine, les données d’une étude sont archivées pendant au moins 15 ans.
Enfin, il est primordial de sécuriser les données afin de préserver l’intégrité du patrimoine
de données récoltées en minimisant les risques de pertes ou de piratage. De ce fait, il est
important de mettre à jour régulièrement les antivirus ainsi que de changer fréquemment
les mots de passe en les complexifiant.
Il est important également de vérifier si les accès aux locaux sont sécurisés efficacement,
de mettre en place une procédure de sauvegarde et de récupération des données en cas
d’incident. [23]
37 sur 53
Outre le RGPD, il n’existe pas réellement de textes à caractères éthiques afin d’évaluer
l’utilisation des données de santé.
L’objectif est de donner du sens à nos actes et d’agir conformément à nos principes
sociétaux tant au niveau individuel que collectif en créant du consensus, c’est à dire qu’il y
ait un accord des volontés sans aucune opposition formelle.
L’éthique est en constante évolution et ne peut rester figée. C’est une réflexion en
mouvement qui évolue dans le temps et est bousculée par la constante apparition
d’innovations technologiques. Et cette éthique nous guide pour savoir ce qui est
acceptable et ce qui ne l’est pas.
Bien que l’Intelligence Artificielle soit efficace, en permettant de faire gagner du temps aux
médecins, en réalisant des diagnostics plus précis et plus rapides, il réside un risque
majeur, qui est la perte du libre arbitre face à un système expert susceptible de prendre
une décision, qui n’est pas adaptée au patient parce que son analyse est erronée ou
biaisée.
Il est donc nécessaire pour les soignants de comprendre comment l’algorithme fonctionne,
sur quelles données se fonde son analyse et il est important de garder un esprit critique,
chose que l’IA n’a pas, déontologiquement parlant. Le médecin doit être capable
d’expliquer à son patient le raisonnement qui a conduit à poser un diagnostic, ainsi que la
stratégie thérapeutique mise en place.
La relation humaine dans la médecine est donc nécessaire car la machine n’est pas
capable d’empathie. Bien que la machine soit d’une grande aide, elle ne reste néanmoins
qu’un support au médecin.
Concernant les algorithmes implantés dans l’IA et l’éthique des données de santé, il est
important de questionner leur robustesse, ainsi que de vérifier l’absence de biais lors de la
confection de ces algorithmes, qui reproduisent inconsciemment des préjugés humains.
Cette éthique est donc basée sur la sécurité et la confidentialité des données personnelles
et sensibles. La réflexion éthique, dit aussi, porter sur la qualité des données collectées et
leur traçabilité. Ce qui revient au RGPD précédemment énoncé.
Cela implique donc qu’une réflexion éthique doit, d’une part, s’intéresser aux algorithmes
introduit dans la machine, et d’autre part, à l’intégrité des données pour éviter des
analyses biaisées.
En résumé, l’éthique en santé repose sur une éthique des données collectées, qui se
préoccupe des risques pour la sécurité et la confidentialité de ces données personnelles. Il
faut se demander si l’ergonomie du système est adaptée à son utilisation, et si son
utilisation réelle ne diverge pas de sa finalité initiale. [21]
38 sur 53
2. L’éthique de l’IA en Recherche Clinique
Il est certain qu’en étant plus de 7 milliards d’habitants sur la planète, il est d’autant plus
facile d’utiliser l’Intelligence Artificielle, afin de traiter un nombre infini de données. L’IA
intègre cette complexité beaucoup plus rapidement et efficacement que ne le ferait
l’intelligence humaine.
Grâce à l’IA, nous sommes pour la première fois en capacité de mener des tests qui
permettent d’évaluer l’efficacité et la toxicité d’une molécule, ou d’un dispositif médical et
de prédire également la population la plus à même d’en bénéficier.
Des principes éthiques ont été alors énoncés dans le code de Nuremberg en 1947
(Annexe 1) suite à une prise de conscience, notamment celui de la conception d’un
consentement libre et éclairé qui prend en compte le choix de l’homme à participer ou non
au développement de la recherche biomédicale.
S’en suit ensuite, diverses déclarations sur les expérimentations humaines, telles que les
déclarations d’Helsinki de 1964 et ces révisions successives (Annexe 2), jusqu’à l’adoption
de la loi Jardé le 17 novembre 2016 qui encadre les recherches sur l’être humain en vue
du développement des connaissances biologiques ou médicales divisées en 3 sous
catégories développées en Annexe 3.
- les Comités d’éthiques ou aussi appelés les Comité de Protections des Personnes
(CPP). C’est une instance qui est compétente dans le domaine biomédical, dans les
questions éthiques, sociales, psychologiques et juridiques.
39 sur 53
- Le CEREES, le Comité d’Expertise pour les Recherches, les Etudes et les Evaluations
dans le domaine de la Santé, qui émet un avis sur la méthodologie et sur sa pertinence,
par rapport à la finalité du traitement des données et sur la qualité scientifique du projet.
Ces textes forment un ensemble de dispositions officielles qui garantissent, dans les
essais cliniques, la qualité et l’authenticité des informations recueillies et le respect de la
loi et des règlementations garantissant les droits des personnes.
Tous ces aspects législatifs des essais cliniques montrent que la Recherche Clinique est
un domaine très règlementé et complexe.
L’Intelligence Artificielle intègre petit à petit le monde de la Recherche, bien qu’il n’y ait pas
vraiment de décrets relatifs à son utilisation, cette dernière reste tout de même praticable
tant qu’elle n’enfreint pas les textes déjà mis en pratiques comme les RGPD, les BPC ou
la déontologie médicale.
Si on reprend les différents avis des professionnels de santé, que j’ai pu interroger via un
entretien ou un questionnaire (cf p33-34 et Annexe 4), nous pouvons synthétiser en disant
que l’Intelligence Artificielle est dotée de capacités mécaniques qui surpassent certes
l’intelligence humaine, car elle a un très haut pouvoir de calcul et qu’elle peut être utile en
tant qu’aide au diagnostic, ou à l’analyse de données cliniques conséquentes.
Elle peut s’avérer dangereuse si on oublie ses limites, le mot intelligent revient à dire que
la machine est en capacité d’imaginer et de s’adapter, or elle ne fait que reproduire des
situations préalablement définies, donc sans aucune imagination.
40 sur 53
c) Réflexion Personnelle
Tout d’abord, concernant la perte de l’emploi dans la Recherche Clinique, je pense que
l’Intelligence Artificielle serait un outil, non seulement puissant, mais un outil d’aide et
d’assistanat sur des tâches qui pourrait prendre des heures voire des jours, mais qui se
ferait au final, de par son aide, en quelques secondes.
Dans la Recherche Clinique et dans le domaine de la santé, remplacer l’Homme par des
machines me semble inimaginable. Bien qu’elle puisse soulager les professionnels de la
santé, une machine reste une machine et ne pourra rentrer dans la sphère émotionnelle et
empathique. Elle est là pour exécuter ce que l’Homme lui demande de faire, mais il faudra
l’entretenir, veiller à ce qu’elle fasse du bon travail, reprogrammer si nécessaire et calibrer.
Beaucoup de personnes ont des idées reçues, du fait que la machine serait un jour
capable de surpasser l’Homme. Les innovations technologiques évoluent continuellement,
et qu’un jour des robots auraient une capacité mentale dominant celle de l’homme.
Cela soulève une question éthique dans la dimension philosophique qui est : la machine
aura-t-elle une conscience ?
Bien qu’il faille attendre ce que le future nous réserve, s’il y a possibilité à ce que les
technologies aboutissent à la création d’humanoïdes, devrait-on inculqué, sous forme
d’algorithmes codés, nos principes éthiques, sociétales ainsi que la législation mise en
vigueur ?
Pour moi, il y a un immense fossé entre la matière vivante qu’est l’homme et la matière
artificielle. Ce sont des propriétés différentes et bien que l’on veuille inculquer des
synapses artificielles afin d’émettre des signaux similaires par le biais de circuits
électriques et d’algorithmes qui permettront de réaliser certaines tâches, il est impossible
de séparer la conscience du corps et de la loger dans une machine.
L’intelligence humaine est indissociable du cerveau et les messages qui circulent dans
notre système cérébral sont spécifiques à la matière vivante.
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De ce fait, remplacer l’homme, que ce soit par le biais de possibles robots hybrides ou
transhumanistes, relève d’un futur qui pourrait rester utopique.
Concernant le hacking, nous nous trouvons dans un monde à risque résiduel. Tout peut
être piraté. Que ce soit une ancienne ou nouvelle technologie. Si cette Intelligence
Artificielle est utilisée à bon escient et pour le bien de l’humanité, elle pourrait apporter
énormément à la Recherche et faire avancer les travaux et les découvertes médicales de
manière exponentielle. Le tout est de faire en sorte que cette IA soit dotée d’un système
de protection extra-puissant afin d’éviter une intrusion.
Le potentiel de cette technologie est énorme et pourrait même devenir crucial dans une
société toujours enclin à se développer et ce de manière toujours plus rapide. Le potentiel
est aussi important que les risques associés, qu’ils seraient inconscients de ne pas
considérer. Notre questionnement en matière de risques mais aussi d’éthique prend donc
tout son sens dans une aire où le développement de l’IA est au cœur de l’avancée.
42 sur 53
Conclusion
Pour conclure, l’Intelligence Artificielle est un outil développé afin d’imiter l’intelligence
humaine, et plus précisément de remplacer certaines actions effectuées par l’Homme de
manière à ce que l’activité soit plus efficace et plus rapide.
Les risques redoutés qu’elle comporte seraient qu’un jour la machine remplacerait
l’homme et qu’elle tombe entre des mains malveillantes par le biais du piratage
informatique. Cela a engendré énormément de questions éthiques qui à ce jour sont
toujours sans réponse.
Comme toute autre technologie, l’Intelligence Artificielle doit être dotée d’un système de
protection contre la venue d’intrusions, ou d’attaques extérieures provoquant ainsi une
modification du codage inclus dans son algorithme.
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1035739
45 sur 53
Annexe 1 : Code de Nuremberg (1947)
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Annexe 2 : Déclaration d’Helsinki (1964) et révisions successives
47 sur 53
Annexe 3 : La loi Jardé – ANRS
48 sur 53
49 sur 53
50 sur 53
Annexe 4 : QUESTIONNAIRES
51 sur 53
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Yasmine CHIADMI
L’IMPACT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA RECHERCHE
CLINIQUE
Clinical Research is a field that gathers many clinical, sensitive and demographical data requiring
a platform that helps collecting and storing those metadata, in order to process and analyze them
with the aim of improving Research exponentially.
Artificial Intelligence has been designed thanks to the Machine Learning and to the big data,
allowing the machine to execute certain tasks by imitating human intelligence.
However, it generates real ethical questions. Would this result in a significant drop in
employment? What about the protection of identity and preservation of sensitive patient data
included in clinical trials, in case of system piracy?
A general problem arises: Is the impact of Artificial Intelligence at the service of Clinical Research
positive or negative? Dangerous or harmless?
The impact that Artificial Intelligence would have in the service of Clinical Research will only be
purely mechanical and will remain under human supervision. It will have a considerable impact on
the processing of data and on the accomplishment of certain tasks such as rapid diagnosis
following an analysis of imagery. If this Artificial Intelligence is used wisely and for the good of
humanity, it could bring tremendous value to research and advance the work and medical
discoveries exponentially. All this is to ensure that this AI is equipped with an extra-powerful
protection system to prevent an intrusion.
The potential is as important as the associated risks that they would be oblivious to not
considering.
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