Investir Dans Le Capital Humain (Important)

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Investir dans le capital humain, un

facteur clé pour préparer la jeunesse


africaine aux emplois de demain
 MUSOPA KALENGA

|12 AVRIL 2019


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De par le monde, la nature du travail évolue en permanence. De même


que beaucoup de gens, par le passé, craignaient que les machines
prennent nos emplois, nombreux sont ceux qui ont cette peur encore de
nos jours.
Il y a quelques mois, je chattais avec un de mes amis. La conversation
portait sur l’arrivée de nouveaux guichets mobile money, soit ces guichets
où les gens peuvent envoyer et recevoir de l’argent dans toute la Zambie,
via un distributeur automatique mis à disposition par le propriétaire du
guichet. L’introduction de ces guichets automatiques mobile money, qui
fonctionneraient de manière similaire aux distributeurs de banque,
signifiera que ces emplois de caissier disparaîtront. Mon ami s’opposait
fermement à cette idée et m’écrivait : «Eh bien, c’est certain, les gens vont
perdre leur boulot ». Cela montre que même dans le monde d’aujourd’hui,
les jeunes ont peur que les machines volent nos emplois et contribuent
ainsi à l’augmentation du chômage.
Pourtant les jeunes, les gouvernements et les autres parties prenantes
doivent comprendre que la technologie est l’avenir et qu’avec le progrès
technologique, de nouvelles opportunités seront créées. Mais cela ne
pourra se faire que si l’on investit de façon adéquate dans le capital
humain, puisque ce domaine essentiel est sous-investi. D’après le rapport
2019 de la Banque mondiale, « les pouvoirs publics [devraient] investir
dans le capital humain, notamment dans l’éducation préscolaire, afin de
développer des compétences cognitives et socio-comportementales
d’ordre supérieur en plus des compétences fondamentales ». Investir dans
le capital humain : voilà ce qui pourrait réellement améliorer les
compétences de la jeunesse en Zambie et la préparer à l’économie
numérique et aux emplois de demain. J’axerai ma réflexion sur deux
manifestations du capital humain : l’éducation et la santé.
Investir dans l’éducation est vital pour préparer les jeunes Zambiens à
l’avenir du monde du travail.  Dans ce contexte, on entend par éducation
aussi bien l’enseignement formel qu’informel. L’éducation devrait s’efforcer
avant tout de donner aux jeunes des compétences cognitives, adaptatives
et socio-comportementales telles que l’empathie, la résilience, la
persévérance, la résolution de conflits, la gestion des relations et la pensée
critique, entre autres. Ces capacités enrichissent le capital humain qui est
nécessaire à l’économie numérique. Tout en accélérant le développement
des nouvelles technologies, l’éducation prépare également les jeunes aux
emplois de demain.
Mais l’avenir du travail a besoin d’une main-d’œuvre en bonne santé. Il est
donc tout aussi important d’investir dans le secteur médical.
L’investissement dans la santé résultera en une augmentation de la
productivité, de l’espérance de vie, de nouvelles perspectives d’emploi et
du développement humain. En Zambie, par exemple, cela signifierait
renforcer le système médical en favorisant les partenariats public-privé et
les technologies numériques appliquées à la santé, surtout dans les
cliniques et hôpitaux étatiques qui satisfont aux besoins de l’ensemble de
la population zambienne. C’est essentiel pour l’avenir du travail, car les
gens sont plus productifs lorsqu’ils sont en bonne santé.
En conclusion, les États africains devraient faire d’énormes
investissements dans les secteurs de l’éducation et de la santé pour
préparer la jeunesse aux emplois de demain. Les investissements dans le
capital humain permettront d’augmenter la productivité des individus.
Musopa Kalenga, de la Zambie, est une lauréate de la compétition
régionale Blog4Dev 2019, organisée par la Banque mondiale en Afrique.

Qu'est-ce que le capital humain ?


Par Patrick Bouvard | Rédac chef RH info

1/11/2011
Nous avons vu la dernière fois qu’il n’y avait pas de croissance durable sans
vision RH à long terme. Ce que la terminologie en vogue appelle volontiers
le «capital humain».
En fait, la notion fut inaugurée vers le milieu des années 60 par Gary
Becker. Il définit le capital humain comme «un stock de ressources
productives incorporées aux individus eux-mêmes, constitué d'éléments
aussi divers que le niveau d'éducation, de formation et d'expérience
professionnelle, l'état de santé ou la connaissance du système
économique.»1 Inutile de dire que ce n’est pas la notion la plus partagée
par nos contemporains. Un flou certain s’empare des visages et des esprits
à l’énoncé de cette notion devenue passe-partout, rassurante par les échos
financiers du terme «capital».
2/ Il n’y a pas de vision RH à long terme si on ne sait pas ce qu'est le
«capital humain»
J’ai ainsi tenté de rassembler les différents sens que j’ai pu recueillir ici où
là. Le «capital humain» peut en effet représenter :

 La symbiose des savoirs (savoir, savoir-être, savoir-faire) – et leurs


évolutions maîtrisables – dont sont dépositaires les acteurs économiques
humains. On est presque dans du Knowledge Management.
 Le capital humain est un concept de l'économie visant à rendre
compte des conséquences économiques de l'accumulation de connaissances
et d'aptitudes par un individu ou une société. Il comprend donc non seulement
le savoir, l'expérience et les talents (capital-savoir), mais aussi sa santé
physique ou sa résistance aux maladies. C’est la définition la plus proche de
celle de Becker.
 L’ensemble des capacités, connaissances et compétences qu’une
personne acquiert au cours de la vie par l’entremise de l’éducation et de la
formation et qui améliore sa productivité sur le marché du travail ainsi que
dans ses autres activités. Notion strictement individuelle, donc.
 La force collective des ressources humaines disponibles dans
l’organisation. C’est finalement le bon vieux moyen de production.
 La dette de l’entreprise vis-à-vis de ses collaborateurs, dont elle ne
fait que louer les connaissances, savoirs et savoir-faire. C’est un passif de
l’entreprise. C’est probablement l’approche la plus originale… et la plus juste
sur le fond.
Reste qu’au milieu de tout ça, on ne sait plus très bien de quoi l’on parle :

 Est-ce que ce sont les personnes elles-mêmes, dans leur humanité ?


 Est-ce que ce sont les effectifs ?
 Est-ce que c’est la pertinence des effectifs, en terme de compétence
 Est-ce que cela désigne le potentiel à développer, comme on place un
«capital» ?
Je propose donc de trancher, en jouant sur le sens du mot «capital» : ce qui
se trouve «en tête», ce qui est «le plus important» et qui constitue «une
richesse destinée à produire un revenu ou de nouveaux biens»2. En
définitive, c’est la notion de «potentiel» qui me semble dominante sous ces
différentes acceptions.
En quoi les ressources humaines constituent-elles un tel «capital» ? Non
d’abord comme force de production : on peut imaginer un futur sans usines,
ou du moins sans humains ; mais comme force de sens et d’intelligence,
comme force de renouvellement. Autrement dit le capital humain ne
représente pas d’abord un potentiel d’exécution – celui des esclaves ou des
machines – mais un potentiel de développement.
Je propose donc de définir le capital humain comme «potentiel de
développement». Nous verrons la prochaine fois quel en est l’enjeu pour les
entreprises, et sur quoi repose, in fine, le développement en question.

1) Source : Encyclopédia Universalis


2) Dictionnaire Robert

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