Matériel de Dessin
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Le meilleur conseil que l'on puisse donner pour le choix des instruments et du matériel qui
serviront au dessinateur industriel est d'obtenir ce qu'on peut trouver de mieux. Des
instruments de qualité inférieure ne peuvent produire un travail de bonne apparence et qui
offrira ce cachet, ce je-ne-sais-quoi de professionnel qui émane d'un dessin réalisé selon
toutes les données de l'art.
- matériel classique : Le dessin doit se faire en salle avec Table de dessin et différents
accessoires.
Nous donnons ici une liste à peu près complète du matériel nécessaire au dessinateur :
N INSTRUMENTS DE DESSIN
°
1 Compas de 6" dont la branche formant pivot est muni d'une pointe d'aiguille et l'autre
branche pourvue de crayon, tire-lignes et tige d’allongement Pointe-sèche de 6"
2 Des mines (crayons) de plomb types B ou HB
3 Une planche à dessin
4 Une règle en Té
5 Des équerres triangulaires (T-squares) de 45° et 30-60°
6 Une règle d'ingénieur (kutch règle) de 12" avec divisions proportionnées en pieds et en
pouces (3 plates et 1 triangulaire)
7 Des punaises
8 Des crayons à dessin de types 6H, 2H et F
9 Un aiguise-crayon au papier de verre
10 Une gomme à effacer
11 Une bouteille d'encre de Chine
12 Un porte-plume, des plumes à lettrage et un essuie-plume
13 Un papier à dessin
14 Un papier à décalque
15 Une gomme ou caoutchouc à nettoyer
16 Un rapporteur d'angles (protractor)
17 Une règle de 24" ou 48"
18 Un canif soigneusement affûté pour tailler les crayons.
LA PLANCHE A DESSIN
La planche ou table à dessin (drawing board ou table) sert à procurer une surface unie et
douce sur laquelle repose le papier pendant qu'on y trace le dessin. Elle a également pour
fonction d'assurer un guide parfaitement d'équerre pour le Té. Notre fig. 2 fait voir une
Spécialité Conducteur de travaux bâtiment
planche à dessin typique, munie d'un Té à dessiner et sur laquelle le papier se trouve
correctement disposé.
Fig. 2.— Planche à dessin, Té à dessiner, équerre (triangle) et feuille de papier correctement
assujettie par ses angles avec du ruban gommé.
On peut se procurer le papier à dessin (drawing paper) dans tout un assortiment de qualités, en
feuilles ou en rouleaux, dans les teintes blanche, crème ou chamois.
Pour le dessin au crayon, on choisira de préférence un papier possédant un léger grain et sur
lequel il est possible d'effacer sans laisser de traces. On se sert par ailleurs d'un papier mince,
fort et translucide, devenant transparent au contact d'une surface, pour calquer au crayon ou à
l'encre.
Format Dimensions
A4 210x297 (mm)
A3 297x420 (mm)
Spécialité Conducteur de travaux bâtiment
A2 594x420 (mm)
A1 840x594 (mm)
A0 1188x840 (mm)
LES CRAYONS
Fig. 4.— Taille de la mine en forme de tranche pour assurer une largeur uniforme aux traits
de crayon.
A l'aide d'un canif ou d'un taille-crayons (pencil sharpener) on amincit la pointe de la mine de
manière que celle-ci soit découverte sur une longueur de 1/4 à 3/8 de pouce. On obtient une
pointe parfaitement conique et fine en l'affûtant par un mouvement tournant et de va-et-vient
sur une feuille de papier d'émeri ou de verre (sand paper). (Fig. 3).
Pour le traçage des lignes droites, d'aucuns préfèrent une pointe taillée en forme de tranche
(fig. 4) qui n'a pas besoin d'être affûtée aussi fréquemment qu'une pointe conique.
Lorsqu'il s'agit de tracer une ligne au crayon, celui-ci doit être tenu dans une position presque
verticale, (fig. 5) c'est-à-dire avec une pente légèrement contraire à la pente normale (fig. 6) et
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en l'inclinant dans la direction de la ligne à tracer. Si la pointe du crayon est conique, on
obtiendra un trait plus uniforme en imprimant un léger mouvement de rotation au crayon.
Fig. 6.— Position du crayon par rapport à la règle pour le tracé des lignes droites.
Les gommes à effacer (erasers) que nous appelons de façon plus concise effaces (f), doivent
être d'un caoutchouc souple et tendre pour le crayon, tandis que, pour effacer l'encre, on
préfère un caoutchouc assez ferme. Le nettoyage du dessin fini s'effectue à l'aide d'une
gomme tendre.
LE Té A DESSINER :
Un Té (T-square) est formé d'une lame en bois pourvue de bords transparents, en celluloïd ou
en compo-plastique, et qui est solidement assujettie à la tête ou sommet, au moyen de vis, de
manière à former une perpendiculaire parfaite. (Fig. 8).
On se sert d'un Té pour tracer des lignes horizontales et comme guide pour les équerres
allongées ou équerres triangulaires (triangle). La plupart des Tés sont faits avec règle
saillante, mais il en existe quelques-uns avec règle à feuillure. Les premiers laissent plus de
liberté et de latitude afin de glisser les équerres allongées jusqu'en dehors même de la planche
à dessin.
La tête du Té doit toujours être maintenue avec fermeté contre le bord de cette planche et
seule la partie supérieure de la lame doit servir de guide soit pour le crayon, soit pour le tire-
ligne, soit enfin pour les équerres allongées.
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Le Té se meut en en faisant glisser la tête le long du bord gauche de la table; une fois qu'on a
déterminé l'endroit où la ligne sera tracée, on se sert de la main gauche pour empêcher la lame
de bouger. Les dessinateurs gauchers se servent, pour les opérations justement décrites, du
bord droit de la table et de leur main droite. Lorsqu'un dessin doit être enlevé de la planche ou
table à dessin et subséquemment continué, on doit le remettre en place en se servant comme
repère d'alignement du Té et d'une des lignes déjà tracées et non des bords de la feuille.
LES EQUERRES :
Deux types d’équerres triangulaires (triangles) sont généralement employés pour le dessin
industriel : ce sont les équerres isocèles ou à 45° et l'équerre allongée 30-60°.
Ces équerres sont d'ordinaire faites en celluloïd et, de concert avec le Té, elles servent à tracer
des lignes verticales ou obliques. On se rendra compte, en examinant bien la fig. 9, qu'avec la
seule assistance d'un Té et de deux équerres triangulaires, un dessinateur peut tracer des lignes
horizontales, verticales, inclinées à 15°, à 30°, à 45°, à 60° et à 75°. Les flèches indiquent la
direction à suivre en traçant les lignes.
On peut se servir d'une équerre allongée pour tracer une ligne parallèlement à une autre ligne,
comme en AB. fig. 10-1. Pour cela, on place l'équerre de manière que l'un de ses bords
coïncide avec la ligne qui sert de repère et on dispose une seconde équerre contre l'autre bord
du triangle. Cette dernière équerre étant solidement assujettie, on fait glisser l'équerre du
sommet jusqu'au point voulu et on trace la ligne parallèle en procédant comme le montre la
fig. 10-2.
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Fig. 10.— Manière de s'y prendre pour tracer à l'équerre triangulaire des lignes parallèles
Pour tracer une ou plusieurs lignes perpendiculaires à celles dont nous venons d'expliquer la
technique, on laisse les équerres allongées dans la même position et l'on procède comme le
montre notre fig. 11
Chaque règle comporte onze échelles (scales) ou graduations différentes qui sont chacune
indiquées par un nombre placé à l'extrémité de chaque face de la règle sauf celle qui indique
la grandeur vraie. Les graduations indiquées à gauche de la règle se lisent de gauche à droite;
inversement, les graduations indiquées à droite se lisent de droite à gauche.
Lorsqu'on se sert d'une échelle graduée de gauche à droite, on commence à lire les pieds vers
la gauche à partir du point marqué 0 et les pouces vers la droite de ce même point. (Fig. 17).
Inversement, lorsqu'on se sert d'une échelle graduée de droite à gauche, on commence à lire
les pieds à gauche du point marqué 0 et les pouces à droite de ce même point. (Fig. 18).
On utilise l'échelle de vraie grandeur (full-size scale) pour dessiner les objets à leur grandeur
exacte ou naturelle. Cette échelle est indiquée sur la règle par le nombre 16 (fig. 15) qui veut
dire que le pouce est divisé en 16 parties, chacune représentant 1/16e.
Un objet qui est trop grand pour être dessiné en vraie grandeur doit l'être à une échelle réduite
(reduced scale) qui permet d'employer des mesures plus petites pour le représenter. Toutefois,
les dimensions ne sont jamais données par la division mathématique de la grandeur réelle,
mais plutôt en divisions du pied linéaire en pouces selon une échelle conventionnelle.
Toutes les échelles réduites — à l'exception de l'échelle à 3/32 et à 1/8 de pouce — sont en
conséquence divisées en douzièmes ou autres fractions plus réduites d'un pouce du côté du 0
qui représente les pouces sur la règle d'ingénieur de l'échelle donnée.
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Les échelles de 3/32 et de 1/8 de pouce ne comportent que six subdivisions au même endroit,
chacune de ces subdivisions représentant 2 pouces.
Il faut veiller, en traduisant les divisions du pouce en vraie grandeur, à bien s'assurer de
l'échelle employée pour les pouces ou leurs subdivisions.
Voici comment s'interprètent les échelles les plus communément employées pour les dessins
de machines:
L'échelle de 3/8 de pouce ramène 1 pied linéaire de l'objet en vraie grandeur à 3/8 de pouce
sur le dessin. Pour réduire une dimension de 3 pieds 7 pouces à cette échelle (fig. 17),
comptez trois des divisions d'un pied à la droite du 0 pour obtenir les pieds et 7 des divisions
en pouces à gauche du 0 pour obtenir ce nombre de pouces.
Par l'échelle au 1/4 de pouce, 1 pied linéaire de l'objet en grandeur nature se trouve réduit à
1/4 de pouce sur le dessin qui le représente.
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Pour ramener une dimension de 4 pieds 10 pouces à cette échelle (fig. 18), on compte 4 des
divisions en pieds à gauche du 0, et 10 des divisions en pouces à droite de ce dernier.
L'échelle de 1/8 de pouce réduit 1 pied linéaire de l'objet en grandeur nature à 1/8 de pouce
sur le dessin. Pour ramener une dimension de 9 pieds 2 pouces à cette échelle (fig. 19), on
compte 9 des divisions en pieds inscrites à droite du 0 et 1 des divisions en pouces inscrites à
gauche de ce dernier — chacune des divisions correspondant à 2 pouces pour cette échelle.
Enfin, par l'échelle de 3/4 de pouce au pied, chaque pied des dimensions réelles d'un objet se
trouve réduit à 3/4 de pouce sur le dessin qui le représente. Si l'on veut ramener une longueur
de 2 pieds 7 1/2 pouces à cette échelle, on compte 2 des divisions en pieds, indiquées à
gauche du zéro sur la règle, et 7 1/2 des divisions en pouces données à sa droite.
LE RAPPORTEUR D'ANGLE :
L'angle requis étant repéré en degrés sur le pourtour du rapporteur, on fait sur le papier une
marque vis-à-vis le chiffre indiquant cet angle. Le rapporteur étant ensuite retiré, une droite
est tracée à partir du point qui coïncidait avec le centre du rapporteur pour passer par celui qui
donne l'angle voulu.
Plumes à lettrage :
Le lettrage qui sert à expliquer chaque dessin doit être minutieusement exécuté. On se sert à
cette fin de plumes spéciales qui sont conçues de manière à donner des traits d'épaisseurs
variées pour convenir aux besoins.
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Chaque fabricant offre des plumes de styles et de qualités variables. Ces plumes (lettering
pens) permettent de tracer des lignes allant de la finesse d'un cheveu à une largeur d'un pouce
ou plus.
Notre figure 26 fait voir divers types de plumes à lettrage généralement utilisées par les
dessinateurs; le choix des styles et des formats en est déterminé par celui qui s'en sert et en
raison des exigences du travail à faire. Ces plumes ne servent qu'au lettrage à main levée et ne
peuvent guère s'employer avec une règle.
LES COMPAS :
Un dessin technique est formé de lignes droites et de lignes courbes. Ces dernières sont soit
des cercles, soit des parties de cercles qui peuvent, en général, se tracer à l'aide de compas
(compassés).
Le compas est formé de deux branches articulées (hinged legs), à charnière, qui permettent
d'en régler l'ouverture à l'écart voulu. L'une des branches du compas est amovible, c'est-à-dire
qu'on peut y insérer soit une pointe d'aiguille, soit un tire-ligne, soit une mine de plomb, soit
enfin une rallonge (lengthening) ou extension bar).
Ces divers accessoires sont illustrés séparément dans notre fig. 27. La pointe d'aiguille
permanente du compas doit être réglée de manière à dépasser de 1/64 de pouce la pointe du
tire-ligne ou de la mine de plomb, tandis que cette dernière doit être taillée en biseau de
l'extérieur vers l'intérieur à l'angle que fait voir notre fig. 27.
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Fig. 28.— Comment ouvrir les branches du compas et déterminer le rayon du cercle à tracer.
On tient ordinairement le compas par la tête, entre les trois premiers doigts de la main droite,
sans exercer sur les branches une pression trop forte et sans trop appuyer non plus sur la
pointe pivotante, afin de ne pas percer le papier. Pour l'ouvrir, on procède généralement
comme le montre notre fig. 28a, c'est-à-dire en se servant du pouce et du majeur, et en plaçant
la pointe au centre du cercle à tracer comme on peut le voir par notre fig. 28b.
Une fois que le rayon voulu a été judicieusement déterminé, la tête du compas (compass
handle) est prise entre le pouce et l'index comme le montre le croquis 29a; on commence alors
à tracer le cercle en partant du côté le plus rapproché de soi et on fait tourner la branche
traçante dans le sens des aiguilles d'une montre en l'inclinant légèrement dans le sens de la
ligne (fig. 29b).
Pour tracer un cercle dont le rayon (radius) n'excède pas 1 1/2 pouce, on peut laisser les
branches du compas à leur état normal comme le font voir nos fig. 28 et 29. Mais pour les
cercles d'un plus grand rayon et chaque fois qu'on se sert du tire-ligne, les branches du corn-
pas doivent être disposées perpendiculairement au papier en les pliant à leur articulation (fig.
30).
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Fig. 30.- - Comment disposer les branches du compas pour tracer un cercle au tire-ligne.
La rallonge sert à prolonger l'une des branches du compas de façon à permettre le tracé des
cercles à grand rayon. De manière à ne pas déranger les branches du compas une fois qu'elles
ont été ouvertes et réglées avec précision, on ne doit jamais tracer un cercle en tenant
l'instrument comme le montre la fig. 31.
Fig. 31.— Utilisation de la rallonge pour tracer au compas les cercles de grand diamètre. A
noter que, pour le traçage proprement dit, le compas doit être tenu par la tête et non comme on
le voit ici. Cette figure montre comment régler l'écartement des branches à la longueur exacte
d'un rayon.