Cours de Technologie de Construction lp3

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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Chargé du cours :

Dr E. F. Gildas GODONOU

TECHNO GEFG/2019 1
1. Introduction.
Le cours technologie de construction permet de faire connaître les différentes
parties de la construction dans son aspect constitutif, mais aussi les fonctions que
remplissent ces différents composants qui peuvent être structurelles, fonctionnelles,
esthétiques, etc.. L’étude des principaux éléments constitutifs d’un bâtiment est
examinée sous trois angles :

- l’aspect Structurel compte tenu des exigences, de la statique ainsi que


de la configuration Volumétrique pour la stabilité du bâtiment ;

- les matériaux utilisés selon leur origine et leur nature ;


- les modes de mise en œuvre selon les règles de l’art ainsi que les
techniques d’exécution.
Dans ce cours l’accent sera mis sur la connaissance du langage technique utilisé, sur
l’acquisition de la géométrie des éléments ainsi que de leur représentation graphique.

2. Objectifs généraux
Ce cours aidera les étudiants à se familiariser aux différentes terminologies du
BTP, aux techniques et aux savoir-faire appropriés à la réalisation des ouvrages de
génie-civil comme bâtiments, chaussées etc.

3. Objectifs spécifiques
Ce cours a été conçu dans le but de permettre aux étudiants du secteur des
bâtiments et travaux publics d’acquérir en priorité les connaissances de base des
techniques principales de la construction indispensables à l’évaluation, au calcul et à
la mise en œuvre des ouvrages de génie-civil. A l’issu de ce cours, l’étudiant doit
pouvoir :

1. résoudre les problèmes éventuels qui peuvent subvenir lorsqu’on envisage une
construction ;

2. connaître les différents intervenants dans le processus de la construction ;

3. énumérer les modes opératoires indispensables à la mise en œuvre des


ouvrages de génie-civil.

4. analyser la réalisation des ouvrages de Génie-Civil

5. faire correctement le suivi de l’exécution des ouvrages de Génie civil

4. Programme du cours
Chapitre 1 : Présentation de l’environnement des Bâtiments et travaux publics

Chapitre 2 : Terminologie du BTP- Gros œuvre et second Œuvre

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Chapitre 3 : Matériaux de construction et composants du gros-œuvre

Chapitre 4 : Terrassements

Chapitre 5 : Les fondations

Chapitre 6 : Les murs de soubassements

Chapitre 7 : Dallage sur terre-plein

5. Méthodologie
- Cours magistral

- Travaux pratiques

- Sorties pédagogiques

6. Evaluation
Un premier devoir: 30%

Un deuxième devoir: 40%

Travaux pratiques en groupe et participation aux cours : 30%

7. Références bibliographiques
1. Guide des Métiers du Bâtiment. Le Génie-civil. NATHAN.

2. H. RENAUD ; F. LETERTRE. Technologie du bâtiment: Gros-œuvre, ouvrages en


béton armé. Les éditions FOUCHER 128, rue de Rivoli – PARIS 1er

3. Maurice NOVERRAZ. Technologie du bâtiment: Tome 1 Le Gros-œuvre. Deuxième


édi-tion. Editions Eyrolles 61, boulevard saint-Germain – 75005 Paris, 1979.

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CHAPITRE 1 :
PRESENTATION DE L’ENVIRONNEMENT DES
BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS

1-1 le bâtiment et les travaux publics

 Les travaux de bâtiment

Parler de travaux de bâtiment fait référence à la construction d’édifices, à leur


aménagement intérieur, à leur entretien, leur restauration ou leur démolition. Les
travaux sont effectués par des entreprises de toutes tailles, de l’artisan aux grands
groupes multinationaux.

Ces édifices comprennent des logements collectifs, des maisons individuelles,


mais aussi des locaux commerciaux et industriels (centres commerciaux, usines,
bâtiments agricoles…), des centres de loisirs (piscines, salles de sports, de concert,
théâtres, cinémas, musées…) des lieux publics (écoles, mairies, hôpitaux…) ou encore
des bâtiments historiques (châteaux, monuments anciens…).

 Les Travaux publics

On appelle Travaux Publics toutes les opérations immobilières ayant pour but
l’intérêt général et effectuées soit par une personne publique ou soit par tout
organisme remplissant une mission ou service publics qui lui a été confié par la loi.
Le terme « Travaux Publics » désigne des infrastructures comme les routes, les
tunnels, les canalisations et les ouvrages d’art et de génie civil, tels que les ponts, les
barrages, les pistes d’aéroport, etc…

 Distinction entre Bâtiments et Travaux Publics

Les travaux de bâtiment concernent le confort de l’homme .ils créent, quel


que soit le client (public ou privé) des équipements immobiliers nécessaires à la vie
sociale (logements, écoles, hôpitaux) et à la vie économique (usines, bureaux,
magasins, etc.) ; tous ces ouvrages ont des murs et un toit ;

Les travaux publics modifient profondément l’aspect naturel du sol , du


site ;ils concernent tout particulièrement les grands équipements collectifs
nécessaire à l’industrie et au transport :routes, pont aérodromes, voies ferrées, ports
et écluses, barrages, réseaux d’eaux et d’égout, etc.

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1-2 Le génie civil
Le génie civil est la discipline qui forme pour la construction des ouvrages
civils faisant intervenir les enseignements en matériaux, en géotechnique, en
structure, en hydraulique, en topographie. Il couvre ainsi les domaines des
bâtiments et des travaux publics. On distingue le génie civil, le génie rural et le génie
militaire.

Génie militaire : rigueur militaire, célérité technique de construction, construction


au service premier de l’armée, soutien des efforts pendant la guerre etc.

Génie rural : au service du monde rural (piste, adduction d’eau, irrigation,


assainissement, forage, barrage d’eau etc.)

1-3 Les intervenants dans la construction

1.3.1. Maître d’ouvrage


A l’origine de tout projet de construction, il y a un promoteur. Ce dernier
peut être une personne physique ou morale, privée ou publique qui passe un contrat
avec l’entrepreneur. C’est lui qui donne l’ordre d’exécuter les travaux et en assure le
règlement. C’est le client de l’entrepreneur que le code civil désigne par l’expression
« Maître de l’Ouvrage »
Le Maître de l’Ouvrage, pour la plupart du temps profane en la matière,
choisit ou désigne une structure compétente pour l’assister dans le choix des
techniciens compétents :
 Pour établir et mettre au point le projet : architecte et l’ingénieur
spécialisé
 Pour exécuter les travaux : des entrepreneurs
Il faut souvent faire son choix sur la base de critères bien définis

1.3.2. Maitre d’ouvrage délégué :

C’est le terme qui désigne la personne morale ayant des compétences


scientifiques et techniques pour choisir les intervenants et assurer le contrôle et le
suivi du projet pour le compte du client c’est-à-dire du maitre d’ouvrage.

 Maitre d’œuvre

C’est le terme qui désigne la personne morale (cabinet d’architecte ou bureau


d’ingénieur) remplissant les conditions requises et qui est chargé d’établir le projet :
les études architecturales, techniques et financières, le programme de réalisation, le
cahier de charges, les demandes d’autorisation administratives (permis de
construire).Il assure l’appel d’offre pour le choix de l’entreprise, dirige et surveille
l’exécution des travaux qu’il coordonne et contrôle.
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Il est responsable de tout vice de construction mettant l’ouvrage en péril. Il
donne aussi réparation au maitre d’ouvrage de tout autre préjudice due à une faute
professionnelle, un retard, une modification des plans sans accord du promoteur, un
contrôle imparfait des mémoires, un dépassement du prix convenu.

 entreprises de construction

L’entrepreneur est un industriel comme tous les autres, mais qui a pour
caractéristiques principales de déplacer sur un site quelconque, une partie de son
potentielle matérielle et personnelle durant une période pour une fabrication unique.
Il est chargé, après contrat, d’exécuter les travaux en fournissant la main d’œuvre et
les matériaux.

L’entrepreneur est un commerçant qui prête son concours et son savoir -faire
pour un moment donné à un maître sans aucun lien de subordination. Différemment
de certains commerçants qui achètent un produit et le revende sans transformation,
l’entrepreneur à une double mission

 Il fabrique lui- même à partir d’éléments de base ou achète des produits finis
qu’il assemble sur place
 Il vend un produit fini correspondant à son marché

Les entreprises peuvent intervenir de cinq manières différentes qui sont :

a- Les entreprises spécialisées dans une technologie bien définie


b- L’entreprise dite générale
c- Les groupes d’entreprise
d- L’entreprise sous- traitant
e- L’entreprise constructeur- promoteur

Les employés de l’entrepreneur : on les classe en trois grandes catégories :

-les ingénieurs qui comportent les chefs de service, les conducteurs des travaux,
les commis d’entreprise, les chefs comptables, les chefs métreurs et les autres
techniciens supérieurs ;

-les employés, composés de techniciens et agents de maitrise comprenant les


chefs chantiers, les métreurs et tous les autres techniciens moyens des services
techniques et aussi tous les agents de la gestion administrative ;

-la main d’œuvre ouvrière.

 Autres intervenants

 Fournisseur

On peut distinguer :

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- Les fabricants de produits finis ou semi-finis entrant dans la construction
(grand industriels ou petits industriels
- Les fournisseurs de matériau de construction (carrières, extraction de sable)
- Les fournisseurs de matériels de chantier

 Laboratoire d’étude de sols

Il fait les études géotechniques des sols afin de permettre de définir les
fondations des constructions. Il réalise également des essais de caractérisation des
matériaux à utiliser dans la construction.

 Compagnie d’assurance de constructeur

Elle assure la responsabilité civile, garantie biennale ou décennale de tous les


intervenants, y compris le maitre de l’ouvrage.

 Organisme financier

Il Finance sous condition et assure ainsi une bonne fin de travaux.

 Les services administratifs

1. Mairie : S’occupe du permis de construire,


2. services d’hygiène (déversements) s’occupent de l’environnement.
Exemple : traitement des eaux souillées avant leur déversement
3. Compagnie des eaux (SONEB) : raccordement et distribution d’eau;
4. Sécurité incendie (Sapeurs-pompiers) : Commission de sécurité
5. Compagnie de raccordement (SBEE, OPT) : raccordement et
distribution d’électricité et de ligne téléphonique.

Les Services Administratifs et Autres : Ce sont des services qui interviennent


dans l’acte de construire, dans le sens ou ils ont un avis à émettre constituant la
condition sin équa non pour l’obtention de l’autorisation de construire. Cet avis
sanctionne le respect par le projet des prescriptions et règlements constituant le
fondement de base des activités de ces services.

Service d’urbanisme : il est chargé de recevoir, d’instruire et de


diligenter les demandes d’autorisation de construire conformément aux règles
d’urbanisme, de construction et d’architecture.
Cadastre : il s’occupe des vérifications nécessaires concernant les
titres de propriété (permis d’occupation, titre foncier, bail etc.). Il est important de
préciser que le cadastre dispose d’un registre foncier (le livre foncier) qui fait la
situation foncière de la localité en question.
C’est sur ce registre que sont consignés les délimitations (plan de situation) mais
aussi les actes de mutations successives.

Service d’hygiène : comme son nom l’indique c’est service


chargé d’assurer le respect des normes d’hygiène en matière de construction. Leur
avis est obligatoire pour les ouvrages destinés à abriter des restaurants, des activités
de productions alimentaires ou de conditionnement. Leur prérogative s’étend aussi
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sur l’option éventuelle du système d’assainissement du futur ouvrage dans le souci de
la préservation de l’environnement notamment des nappes phréatiques.
Service de protection de l’environnement : Il a pour rôle le
respect des normes de prescription concernant la protection de l’environnement.
Leur avis est obligatoire pour la construction de tout ouvrage susceptible de
contribuer à la production de facteurs polluants ; exemple : station service, usines
chimiques…
Direction de la protection civile : Elle est chargée du respect
des règlements et prescriptions en matière de protection civile c’est dire vis-à-vis des
ouvrages susceptibles de constituer une nuisance, mais surtout un risque pour les
population riveraines (implantation de station d’essence ou d’une unité de production
industrielle). Leur avis dans ce cas de figure est déterminant pour la suite réservée au
projet.
Des assurances : ce sont des sociétés agrées par l’état qui
couvrent les risques et dommages qui sont liés aux ouvrages futurs à construire.
L’assurance peut couvrir la période d’exécution de l’ouvrage mais aussi au delà de
cette période à savoir sa durée de vie et d’exploitation.
La police : elle a son avis à donner concernant l’édification de
certains ouvrages ou structures pouvant porté atteinte ou constituant un gêne à la
sécurité publique. Comme par exemple on peut citer les débits de boisson alcoolique,
d’un stade, d’une areine de lutte, des rings pour science de boxe, des campus
universitaires…
La mairie : elle est la principale concernée pour tout ce qui
touche l’édification des zones périurbaines mais surtout l’octroie de l’autorisation de
construire. Depuis la loi de 1996 sur la décentralisation, l’état a transféré ses
compétences au niveau des collectivités locales (commune, conseil régional, la
communauté rurale). Ainsi le maire ou conseil rural sont seuls habilités à délivrer les
autorisations de construire.
S.D.E : elle procède aux vérifications et aux enquêtes nécessaires
avant tout branchement en vue du respect de la légalité.
SONATEL (idem)
SENELEC (idem)
ONAS (idem)
Direction des monuments : Pour certaines zones classées
monument historiques tout ouvrage doit avoir l’avis de cette direction avant
l’attribution de l’autorisation de construire.

1-4 Organigramme d’une entreprise


La complexité des ouvrages et la multiplicité des tâches nécessitent la division
du travail, sa répartition, la précision et la délimitation des responsabilités de
chacun. Néanmoins l’organisation interne d’une entreprise varie selon l’effectif, les
activités à effectuer ainsi que la capacité de gérer du chef d’entreprise

L’organisation d’une entreprise est basée sur les six fonctions essentielles
selon FAYOL :

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 Technique : préparer, organiser, faire exécuter l’ouvrage
 Commerciale acheter et vendre ;
 Financière : rechercher et gérer les capitaux ;
 Comptable : inventaire, bilan, prix de revient, prévision et contrôle
des dépenses ;
 Sécurité : protection des biens et du personnel de l’entreprise ;
 Administrative : prévoir, organiser, commander, coordonner et
contrôler.

Une entreprise est généralement constituée des services suivants :

 La direction générale
 Le secrétariat général (il comprend le secrétariat, le service du
personnel, la comptabilité, le service juridique et le service commercial)
 La direction technique (il comprend le bureau des études, le bureau
d’estimation et de commande, le bureau des travaux, le bureau des
méthodes, le bureau de l’innovation et de la créativité)
 Le service du matériel

Au niveau d’un organigramme les liaisons indiquent clairement « qui


commande qui ».a travers elles, l’organigramme fait apparaitre la hiérarchie des
fonctions .on distingue les liaisons verticales horizontales et obliques.

Les liaisons verticales sont des liaisons d’autorité ou de commandement


.aussi comme le comptable qui reçoit des ordres du secrétaire général, le chef de
chantier reçoit des ordres du conducteur de travaux qui lui-même est sous l’autorité
du directeur de travaux.

Les liaisons horizontales et obliques font apparaitre des relations


fonctionnelles et de coordination entre les différents services .a travers ces types de
liaisons les différents services ne travaillent plus en vase clos et on note la promotion,
au sein de l’entreprise, d’un travail en équipe à tous les stades de la préparation et
de l’exécution des chantiers.

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CHAPITRE 2 :
TERMINOLOGIE DU BTP- GROS ŒUVRE ET SECOND
ŒUVRE

1.1. QUELQUES TERMINOLOGIES DU BTP

1.1.1. L’Avant-projet

L’Avant- projet consiste en une étude générale de ou des constructions


envisagées. Notamment la voirie, les espaces verts, les parcs à voitures, les réseaux
d’écoulement et d’alimentation, l’éclairage, l’implantation des bâtiments, le nombre
de logements (la densité de la population est souvent limitée par des règlements
locaux), le plan des cellules habitables prévues pour chaque bâtiment, ces divisions
intérieures et surtout l’aménagement sanitaire.

L’acceptation de cet avant-projet ou « accord préalable » permet au maître


d’œuvre de poursuivre son étude en toute quiétude sans crainte de voir son travail
rejeté.

1.1.2. Le Projet

Le Projet, c’est l’étude approfondie des constructions à bâtir, de la voirie et des


espaces verts ainsi que l’éclairage des réseaux d’écoulement et d’alimentation. Le
dossier complet doit permettre l’obtention du permis de construire, l’exécution des
soumissions et marchés, l’étude technique des parties essentielles, c’est aussi le
document de base en cas de contestation.

1.1.3. Le permis de construire

Le dossier à fournir à l’administration pour le permis de construire doit


comporter les pièces ci-après :

1. Un plan de situation du terrain sur le territoire de la commune à l’échelle 1/10000 ;


1/5000 ; 1/2500.

2. Un plan de masse (forme et dimensions du terrain) avec implantation des éléments


à bâtir (indiquer la surface d’un terrain et la surface au sol des constructions) à
échelle 1/500;1/250.

3. Le ou les plans de VRD (voirie et réseaux divers) à l’échelle 1/250 ; 1/100.

4. Les plans de chaque niveau des constructions prévues à l’échelle 1/100 ; 1/50.

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5. Les coupes verticales et les façades à l’échelle 2 ou1cm p.m..

6. Un devis descriptif des travaux pour chaque corps d’état.

7. Un devis estimatif par corps d’état.

8. Une demande de permis de construire et éventuellement une demande de prêt.

1.1.4. Les soumissions (demande de prix)

Pour les constructions peu importantes (maison individuelle), la soumission est


souvent réalisée en mettant en concurrence deux ou trois entreprises générales qui se
chargeront de l’exécution intégrale du projet.

Pour les immeubles ou les ensembles, chaque corps d’état (Fig. 1.1) fait l’objet de
soumission séparée ; le principe de la concurrence étant conservé. On distingue :
a) Terrassement- VRD.
b) Fondations - gros - œuvre.
c) Charpente- couverture.
d) Plâtrerie.
e) Menuiserie.
f) Carrelage, revêtement, (il peut être fait appel à des entreprises spécialisées
dans le cas de revêtements coulés ou plastiques, …etc.)
g) Plomberie- sanitaire- zinguerie.
h) Serrurerie.
i) Electricité.
j) Chauffage.
k) Peinture- vitrerie, une séparation peinture papier peint d’une part et vitrerie
d’autre part est possible.
Le choix des différentes entreprises est fait par le maître d’œuvre et
le promoteur ; ce n’est pas toujours le meilleur prix qui est accepté ;
des facteurs peuvent influer sur le choix.

1.1.5. Les marchés.

Chaque soumission fait l’objet d’un marché, celui-ci engage la responsabilité


des parties contractantes et sa rédaction en est importante. Certains points sont à
définir :
* Le minimum quantitatif imposé.
* Les délais d’exécution, ce chapitre est souvent accompagné de clauses
restrictives, de pénalités (1/2000 du montant du marché par jour de retard)
d’indemnités d’avance (égales à la moitié des pénalités par jour d’avance)
* Les assurances (individuelles de base couvrant les risques d’exécution)

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* Les modalités de paiement avec éventuellement les formules de
variations de prix.
* Les réunions de chantier, les réceptions partielles, le compte prorata
(participation de chaque entreprise aux frais d’installation du chantier)

1.1.6. Le devis descriptif


Les plans du projet indiquent les dimensions et les dispositions d’ensemble
sans préciser la nature et la qualité des matériaux à employer.
Le descriptif comble cette lacune par des notes écrites, un ordre chronologique
est à respecter, il suffit de penser à la progression de la construction dans le temps et
établir les chapitres par corps d’état.
Chaque chapitre doit être, dans sa description, concis et ne laisser aucune
partie essentielle dans le vague.
L’ensemble de ces descriptions sert de base à l’exécution et aux réceptions des
travaux, si une modification intervient au cours de la réalisation elle doit être
notifiée par écrit et contresignée.

1.1.7. L’avant- métré.


C’est le détail méthodique et analytique des quantités d’ouvrage d’après leur
nature, leur qualité et leur mise en œuvre.
L’établissement d’un avant- métré nécessite :
* Une connaissance approfondie des termes employés.
* Une technicité très large afin d’éviter toutes confusions.
* Un esprit d’analyse poussé accompagné de fortes connaissances
mathématiques.
* Des qualités d’ordre et de méthode.
La rédaction doit tenir compte de deux facteurs essentiels :
a) Les calculs doivent être vérifiables par tous et les dimensions
employées contrôlables sur les documents graphiques de base.
b) Un ordre d’écriture qui doit respecter soit :
* La trame du devis descriptif.
* La forme de l’ouvrage.
* L’ordre des opérations de chantier ce qui facilite l’établissement des
plannings.

1.1.8. Le devis quantitatif.

C’est le classement rationnel et récapitulatif des quantités d’ouvrage de même


nature et de même qualité celles- ci étant définies par l’avant- métré.

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1.1.9. Le devis estimatif
C’est le résultat de l’application des prix unitaires à l’avant- métré ou au devis
quantitatif.
L’utilisation de l’avant- métré est préférable pour les constructions hautes, des
éléments de sécurité venant s’ajouter au fur et à mesure de l’élévation.

1.2. Le matériel du BTP

Ce sont tous les éléments nécessaires à l’élaboration et à la mise en œuvre des


matériaux servant à la réalisation de l’ouvrage, de la partie d’ouvrage ou de l’ouvrage
élémentaire. On peut citer : les bétonnières, les grues, les treuils, les pelles
mécaniques, les brouettes etc. Ce sont aussi les coffrages, les échafaudages et les
petits matériels de chantier (marteau, truelle, serre joints, pic, pioche, barre à mine,
taloche, fil à plomb et fil à pointe etc.).Nous nous intéresserons dans la suite de ce
paragraphe aux engins.

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1.2.1. Les engins de terrassement et de transports de matériaux

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Engins Utilisation Illustration
Dragline Extraction des matériaux
meubles, comme la terre,
le sable, le gravier, etc
Grue Manutention. levage des
parties d’ouvrages

1.2.2. Les engins de fabrication de béton

engins utilisation illustration


bétonnière Malaxage du béton

Camion toupie Transport du béton

1.3. Le gros –œuvre et le second œuvre

1.3.1. Le gros œuvre

Le gros œuvre est l'ensemble des ouvrages de l'édifice qui concourent à la reprise
des efforts subits en permanence par la construction (les charges reçues et le poids
propre de l'édifice) et des efforts temporaires (vent, séismes, etc.) : tout ce qui

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concourt à la solidité, à la stabilité de l'édifice. Il s'agit par exemple des murs
porteurs, des poteaux, des planchers . L'ossature peut être constituée de bois, de
parpaings, de briques ou de béton, selon la taille de la construction. Le gros œuvre est
constitué de l'infrastructure (partie enterrée hors fondations) et de la superstructure
(partie hors sol).

A-L’infrastructure :

Elle se défini comme étant les parties de structure ou porteuses de l’ouvrage


situées en dessous du niveau de référence (TN : Terrain Naturel (± 0.00). Elle est
essentiellement constituée des ouvrages de fondation et parfois des longrines et
dallages. Comme infrastructures on peut citer :

1- Le cas des fondations superficielles 2- Le cas des fondations profondes :


- les bétons de propreté sous - fondations sur puits
ouvrage - les pieux battus
- les semelles isolées - les pieux moulés dans le sol
- les semelles filantes - les pieux forés
- le radier général - les micros pieux
- les amorces poteaux - les réseaux de longrines, voiles, radiers
- les murs de soubassement ; les et semelles de répartition etc.
murs de soutènement et certaines - les caissons étanches ou cuvelages
parties des murs caves
- les longrines ou chaînage bas et
dallages au sol
- les voiles et parois moulées

B- La superstructure :

C’est les éléments porteurs de l’ouvrage en élévation répartis sur plusieurs


niveaux (premier étage, mezzanine, le deuxième étage, le 3é, etc. Et enfin la toiture
terrasse accessible ou non accessible, on peut aussi citer les cages d’escalier et
d’ascenseur).

Au niveau du rez-de-chaussée, on peut citer les poteaux d’élévation, les


maçonneries d’élévation porteuses ou non porteuses, les linteaux, les poutres ou
chaînages hauts, les auvents, passerelles ou passages couverts, les planchers.

Au niveau de l’étage, nous avons à peu près les mêmes éléments de structure
que le rez-de-chaussée. Cependant le dernier étage comporte une toiture terrasse
accessible ou non accessible.

Les éléments de gros œuvre sont encore appelés ossature ou le squelette ou la


structure porteuse. Les éléments de structure s’érigeaient au paravent dans un
système par murs porteurs (c'est-à-dire que l’essentiel de la partie porteuse de
l’édifice est constitué par des murs). Pour assurer dans ce système une bonne

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répartition des charges, des chaînages horizontaux (bas et hauts) ainsi que des
raidisseurs verticaux (jouant le rôle de poteaux) y sont incorporés.

De nos jours, cette forme de structure tend à être délaissée et est remplacée par
des structures à plans libres (encore appelées des structures par points porteurs ou
structures Poteaux-Poutres).

1.3.2. Le second œuvre

Le second œuvre se défini comme étant des parties d’ouvrages de finition et


d’équipement destinées à apporter à l’ouvrage la sécurité, le confort, l’esthétique, la
protection, l’hygiène etc. comme second œuvre on peut citer.

- La Peinture : c’est un revêtement appliqué sur les murs extérieurs et


intérieurs, de même que les plafonds ainsi que les ouvrages de menuiserie, dont le but
est de les protéger, de les embellir ou d’assurer leur assainissement et leur protection.
Il existe des peintures à eau (solvant = eau), les peintures à huile (solvant = huiles
[benzène, white spirit]), les émulsions (les peintures à eau modernes de type
vinylique ou acrylique). On a aussi des peintures dites spéciales comme les peintures
anticorrosion ou antirouille, les peintures métalliques de même que les peintures au
polyester. On a aussi les peintures fongicides et des peintures insecticides et des
peintures antibruit. Etc.…
- Les Revêtements : il existe deux types de revêtement. On a ce qu’on
appelle les revêtements fixes ou scellés et les revêtements souples. Ces revêtements
seront posés sur des supports horizontaux, verticaux ou obliques. Notamment les
murs et les sols. Comme revêtements, on peut citer les parements en pierres
naturelles, les parements en béton, coquillés, les carreaux ciments, les carreaux
céramiques, les grés et demi grés, les marbres, les granitos, les faïences, les carreaux
en terre cuite, etc. Pour les revêtements souples, on peut citer les moquettes, les tapis
persans les tapis plastiques et vinyliques, les papiers peints, les tinus, voiles, etc.
- L’Etanchéité : elle se présente sous forme de rouleaux de (tissu de
fibres synthétiques enrobé de bitume), d’adjuvant liquide ou poudreux (les
hydrofuges comme le sikalatex) ou de peinture (le flinkote qui est une peinture
bitumineuse). L’étanchéité peut être appliquée comme un revêtement sur des toitures
ou des parois verticales, sinon elles peuvent être incorporées dans la masse des
bétons et des mortiers.
- La Menuiserie : ce sont des éléments d’équipement qui pourvoient les
baies de fenêtre et de porte. Il existe des menuiseries intérieures et des menuiseries
extérieures. Les menuiseries extérieures sont presque essentiellement constituées des
fenêtres et des portes-fenêtres ; tandis que les menuiseries intérieures sont
constituées des portes, des portes-fenêtres, des placards muraux, ainsi que les
cloisons légères. Entre autre, les ouvrages de menuiserie se différencient par les
matériaux utilisés, on a des menuiseries bois, des menuiseries métalliques, des
menuiseries alu (aluminium) et des menuiseries en PVC ou matériaux composés.

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- Les Faux Plafonds : ce sont de structures horizontales fixées
en dessous des planchers qui réduisent la hauteur sous plafond et permettant du coup
l’aménagement d’une gaine technique à travers laquelle on fait passer les réseaux de
câblage (électriques, téléphoniques, informatiques, de télévision ainsi que les
tuyauteries pour l’alimentation en eau, l’évacuation des eaux usées, le transport des
flux et des fluides). Les éléments de faux plafond ont un rôle de décoration,
d’esthétique et d’isolation acoustique et thermique, tout en cachant les structures
indésirables telles que les retombées de poutre. Ils permettent entre autre la
ventilation sous comble. Il existe des faux plafonds de types traditionnels (en
briquette, en clef de roseau, en madriers…), des faux plafonds semi-industriels (en
panneau de bois ou panneau contre-plaqué, ou en plaque de plâtre ou du staff), et les
plafonds industriels (exécuté des réseaux de cornière ou des fus en T qui sont destinés
à recevoir des plaques industrialisées de type fibracoustique ou thermo acoustique).
- L’Electricité : elle assure le confort, la sécurité et la fonctionnalité.
Dans l’électricité on peut distinguer le courant fort et le courant faible.
. Courant fort : c’est du courant 220 à 380 volt. Ce type de courant est
destiné à alimenter les points lumineux ou éclairages (lampes), ou les prises de
courant ou de l’appareillage électroménager. Pour des raisons de sécurité, ces
installations électriques comportent en dehors des circuits (filerie, câblage, fourreaux,
goulottes, moulures…) et des appareillages (lampe, prises, interrupteurs, les
appareillages électroménagers…) des éléments de protection ou des sectionneurs
constitués par les disjoncteurs, les disjoncteurs modulaires, les coffrets à fusibles
ainsi que la mise sous terre des installations et éventuellement les dispositifs
sécuritaires tels que les parafoudres ou paratonnerres.

. Courant faible : c’est destiné pour des installations téléphoniques, fax et


télex, les installations informatiques (domotique), les câblages de télévision et
de télésurveillance.

- Plomberie-sanitaire : dans cette partie nous avons l’alimentation en


eau potable (les tuyaux avec leurs accessoires, les vannes d’arrêt, la robinetterie) et
l’évacuation des eaux usées (eaux usées, eaux vannes et eaux pluviales).
- La Climatisation : c’est une installation mise en place pour le
conditionnement des locaux dans le but d’améliorer le confort thermique (c’est ce
qu’on appelle le traitement d’ambiance). La mise en place d’un système de
climatisation nécessite au préalable la mise sur pied d’un système d’isolation
thermique approprié dans le sens de limiter les déperditions thermiques à travers les
parois. On distingue au niveau de la climatisation, le système de climatisation
individuel (système fenêtre ou window ou le split système), le système de
climatisation centrale (multi splits) et enfin la climatisation glacée (centrale à eau
glacée).
- La Sécurité incendie : c’est un système très réglementé pour
prévenir les risques d’incendie ou limiter les sinistres. On peut distinguer les
balisages (plan de sécurité incendie avec implantation des éléments dès l’entrée et des
plans d’évacuation qui indiquent les issues de secours, l’emplacement des blocs
autonomes de secours…), les entremetteurs et équipements de sécurité incendie (les
détecteurs de fumée, les détecteurs de flammes, les alarmes sonores, les colonnes

TECHNO GEFG/2019 21
sèches ou prises d’eau, implantation des extincteurs, les barres anti-paniques ou
panneaux de poussée anti-panique).
- La Télésurveillance et la Sécurité des Bâtiments : ce volet prend
en compte l’ensemble des dispositifs de surveillance et de sécurité nécessaires pour la
préservation de certains édifices dits sensibles : comme le cas des banques ou
structures financières (crédits mutuel, la poste, western union, supermarchés, le
trésor), certaines résidences des dignitaires, les palais présidentiels, hôpitaux
psychiatriques, les institutions de recherches scientifiques.

TECHNO GEFG/2019 22
Chapitre 4 : Terrassement

1. Définition
Les terrassements se rapportent à la modification du relief. Cette modification
du relief s’effectue par des apports de terre ou pour enlèvement de terre. Ainsi on
parle de remblais ou de déblais.
Les remblais se définissent comme étant des apports de terre (ex : remblais contre
fondation, remblais sous dallage…).

Les déblais se définissent comme étant les enlèvements des terres. Dans le bâtiment
le déblai utilisé porte le nom de fouille.

2. Les fouilles
Les fouilles sont des terrassements dont la profondeur, rapportée à la surface
ou à la largeur est plus importante. Les fouilles servent à l’exécution des bâtiments.
On distingue principalement : La fouille en pleine masse, la fouille en rigole ou
en tranchée ou en canalisation, la fouille en puits et la fouille en galerie qui porte le
nom de tunnel.

2.1. La fouille en pleine masse

Elle est encore appelée excavation ou fouille à ciel ouvert. C’est une fouille
exécutée sur une surface importante pour une profondeur importante (extraction de
masse de terre importante). La fouille en pleine masse est exécutée lorsque nous
avons à réaliser un radier général ou un sous-sol. Au niveau du fond de fouille, la
distance entre murs et terre sera un minimum de 50 cm pour permettre l’exécution
des crépis et éventuellement la pose des drains. Les terres excédentaires seront
immédiatement évacuées et on ne gardera que les volumes nécessaires au
remblayage.

Fouille en pleine masse ou excavation : radier général ou forêt de


semelles isolées

TECHNO GEFG/2019 23
2.2. La Fouille en Rigole
Encore appelée fouille en tranchée ou fouille en canalisation ou fouille
linéaire ; c’est une fouille exécutée sur une petite surface pour une longueur
importante. C’est une fouille linéaire exécutée pour la réalisation des semelles
filantes, des murs de soutènement ou de soubassement, pour la pose de canalisation
pour les fluides et l’énergie (eau potable, eaux usées, câbles électriques, téléphones,
informatiques…). La largeur de fouille est fonction de la profondeur. On admet les
chiffres suivants : 40cm de large pour 1m de profondeur ; 75cm de large pour 2m de
profondeur ; 1m (minimum) de large pour + de 4m de profondeur.

Fouille en tranchée ou rigole exécutée à la main ou à la pelle mécanique

L’étayage de ces fouilles est obligatoire dès que l’on atteint des profondeurs de
1,3m. Au-delà de 1,5m de largeur cette fouille est assimilée à une fouille en pleine
masse.

2.3. La Fouille en puits


C’est une fouille destinée à recevoir les semelles isolées ainsi que les piliers du
bâtiment, les fosses d’ascenseur etc. Cette fouille est exécutée sur une petite surface
pour une profondeur importante. L’étayage de ces fouilles en puits prend le nom de
blindage.

FOUILLE EN PUITS

TECHNO GEFG/2019 24
2.4. La Fouille en Galerie

Elle est exécutée sous terre pour relier deux ou plusieurs points (système de
tunnel). Pour ce type de fouille l’étayage des parois est obligatoire ainsi que celui des
plafonds.

2.5. Assèchement des fouilles

Dès que les travaux de terrassement sont assez avancés dans certains terrains
aquifères, il faudra prévoir l’exécution du puisard. C’est une fouille en puits exécutée
au niveau des fonds de fouille en pleine masse pour obtenir le point le plus bas vers
lequel convergent les eaux d’infiltration, de remontée capillaire et de ruissellement
(pluie). Ce puisard est constitué d’un trou de 1 m de profondeur. Ces eaux sont
ensuite pompées ou évacuées par gravitation, si cela est possible vers l’égout publique
ou un exutoire naturel, afin d’éviter qu’elles ne gênent les travaux souterrains.

2.6. Etayage - Blindage des fouilles.

Toute paroi d’une fouille doit être étayée lorsque la pente des talus excède les
rapports suivants :
1/1 dans les terrains ébouleux ;

1/2 dans les terrains tendres mais résistants ;

1/3 dans les terrains très compacts.

Lorsque la profondeur de fouille est importante (1,35m), pour éviter les


éboulements ainsi que les risques d’accidents, on doit procéder à l’étayage ou au
blindage des fouilles. De même ils s’appliquent, lorsque l’on ne dispose pas assez de
place nécessaire afin de pouvoir appliquer la pente de talus naturel lors de l’exécution
des fouilles.

TECHNO GEFG/2019 25
Figure 2 Blindage à Boisage Horizontal Figure 1Blindage à Boisage Vertical

Dans l’étayage on distingue le boisage, (partie en contact avec le terrain) et


l’étayage qui soutient ce boisage. Le boisage est constitué par des planches de 4 à 5cm
d’épaisseur qui peuvent être jointives ou non jointives, verticales ou horizontales. La
distance entre les planches est fonction de la nature du terrain rencontré. Pour éviter
d’avoir à travailler dans un embarras d’étais, les plateaux ou le boisage ainsi que des
étayages sont remplacés par des profilés métalliques verticaux et dans ce cas l’étayage
prend le nom de blindage.

3. Foisonnement et pente des talus des terres


 Foisonnement.
Le foisonnement des terres est l’augmentation de volume consécutive à
l’ameublissement provoqué lors de l’extraction. En effet, ordinairement, la terre

TECHNO GEFG/2019 26
extraite d’une fouille occupe un volume supérieur au cube (volume) de
l’excavation.

 Talus des terres.


Les conditions de stabilité des talus, nécessaires pour une bonne conservation des
fouilles tant en déblai qu’en remblai, définissent l’angle i du talus pris avec
l’horizontale et déterminé par sa tangente ou sa cotangente comme indiqué sur la
figure

Déblai remblai

tan i =H/B

En définissant l’angle ϕ comme étant l’angle de talus naturel ou encore l’angle


que prend le sol lorsqu’il est tout simplement déversé : la condition de stabilité
impose que l’on ait dans tous les cas i < ϕ .

Notons que l’angle de talus naturel dépend de :

La nature du sol (cohérent ou non)

De la teneur en humidité (sol sec ou non)

TECHNO GEFG/2019 27
Tableau 1. Valeurs caractéristiques de quelques terrains.

Angle des Foisonnement


talus
Nature des terres naturel Poids
(t/m3) Passager Permanent

dm3 dm3 (l)


(l)

Sable fin, sec........................... 10 à20° 1,4 1100 1030

Sable fin, mouillé…………… 15 à25° 1,6 1200 1040

Gravier..moyen,légèrement
humide………………………
30 à 40° 1,9 à 2,1 1250 1040
Terre végétale humide……..
30 à 45° 1,6 à 1,7 1100 1030
Terre très compacte………..
40 à 50° 1,6 à 1,8 1250 1100
Cailloux, éboulis………….
40 à50° 1,5 à 1,7 1500 1150
Marne sèche……………..
30 à 45° 1,5 à 1,6 1500 1080
Argile sèche………………
30 à 50° 1,6 1500 1150
Argile humide……………
0 à 20° 1,8 à 1,2 1250 1080
Grès tendre, roches diverses…
50 à 90° 2 à 2,5 1500 1100 à 1200

4. Le Remblayage

Il consiste à remplir les fouilles après la pose de canalisation ou d’éléments de


fondation ; ou à remplir le vide contre les parois de sous-sol par exemple. Dans la
mesure du possible, on utilisera la terre de bonne qualité provenant des fouilles ou
bien des sables d’apport, les terres végétales ou de détritus étant exclus. Pour réduire
le foisonnement des matériaux apportés et par conséquent le tassement ultérieur
indésirable, On exécute le remblayage par superposition de couches de 20 à 30cm
d’épaisseur ; chaque couche étant soigneusement damée ou compactée.

TECHNO GEFG/2019 28
Pour obtenir un compactage intéressant sur de grandes surfaces, il est indiqué de
procéder à un cylindrage intensif des diverses couches. A cet effet, on utilise des
rouleaux compresseurs.

Pour le compactage des petites surfaces, on emploie la dame à bras ou, si l’on veut
obtenir un serrage plus efficace, on utilise la dame mécanique sautante ou vibrante. Il
est important de compacter chaque couche séparément.

La hauteur des remblais sera majorée pour qu’après tassement le niveau prévu
soit atteint.

5. Réalisation des Terrassements

- Terrassements à la Main

Les fouilles doivent être réalisées à la pelle, à la bêche, au pic ou à la pioche


dans la terre végétale ou le sable. On les effectue à la main lorsqu’il s’agit d’un petit
terrassement (fouille en rigole ou en puits) non accessible aux machines et engins ou
encore dans un embarras d’étais. Les fouilles en rigole nécessaires aux canalisations
ou aux fondations sont exécutées par couches successives de 40cm et la terre
ameublie étant rejetée hors de la fouille par jet de pelle.
- Les Terrassements aux engins

Pour les terrassements d’une certaine importance il est plus économique


d’utiliser des engins mécaniques. Les principales machines employées pour ces
travaux sont : la pelle mécanique, la pelleteuse chargeuse, le bulldozer, le scraper, la
niveleuse, le compacteur…..
Lorsque le terrain rencontré lors d’exécution de la fouille est constitué de
roches, il ne sera plus possible de travailler à la pioche ou à la pelle mécanique. Si la
roche est tendre et se présente en couches stratifiées de petites épaisseurs le pic peut
suffire. La roche compacte et non fissurée exige l’emploi du coin éclateur ou outils
pneumatiques. Dans le trou préparé au marteau on enfonce des coins éclateurs qui
provoquent la fissuration de la roche. Pour certain terrassement important dans la
roche on utilise l’explosif.

6. Implantation
6.1. Définition
L’implantation consiste à matérialiser sur le terrain tous les tracés
géométriques prévus par le « dossier des travaux » indispensables pour la
construction d’un immeuble:

- terrassements à exécuter (excavation pour déblai en grande masse ;)


- délimitation des rigoles ou des tranchées ;
- position des puits, des pieux, des semelles isolées ou continues pour les
fondations ;

TECHNO GEFG/2019 29
- passages des réseaux de canalisations et emplacement des regards, fosses,
galeries techniques ;
- tracé des murs de façade, de pignons, de refends, de poteaux et parties de mur
(trumeaux.)

6.2. Les documents nécessaires.


 Documents graphiques.
- Plan de situation permettant de situer le terrain par rapport à une artère connue
(rue, boulevard, route… etc.
- Plan d’implantation proprement dit, établi pour les ensembles et parfois
complète par :
- L’implantation des plates-formes de terrassement
- le plan de situation des profils;
- les plans détaillés de profils en long et en travers (côtes de niveaux)
- L’implantation est basée à la fois sur les alignements et les nivellements.
 Pièces écrites
- Devis descriptif.
- Devis quantitatif.
- Documents techniques unifiés.
- Cahiers des prescriptions communes et spéciales.
- Ces pièces fournissent tous les renseignements techniques utiles.
6.3. Les éléments de référence.
 Alignement de référence
- axe de la voie publique ;
- arête supérieure de la bordure du trottoir ;
- alignement des édifices existants ;
 Repères de nivellement.
- un point déterminé d’un niveau supérieur de la bordure de trottoir ;
- le tampon d’une bouche dégoût ou mieux, le radier en vue de l’évacuation
possible des eaux vannes, usées ou pluviales ;
- un repère tracé sur un pilier ou sur un seuil.

6.4. Réalisation pratique


a) Comment réaliser l’implantation !

- Le piquetage.

Il a pour but de matérialiser au moins deux axes généralement orthogonaux, à l’aide


des instruments d’optique (cercle-niveau de chantier.)
Il se réalise en établissant une base hors de l’emprise de la construction,
parallèlement à l’axe longitudinal du bâtiment.

La base d’implantation sert à obtenir les lignes directrices

- Le nivellement du terrain.

TECHNO GEFG/2019 30
Il a pour but de situer des repères pour effectuer les déblais ou les remblais à la côte
prévue.

Il se fait en réalisant un quadrillage à grande maille carré de côté 10, 15 ou 20m


suivant l’état de la surface Les piquets placés à chaque sommet servent à déterminer
l’altitude ou la profondeur à atteindre.

b) Les pratiques du chantier (phases de l’exécution)

* Débroussaillage et nivellement grossier.

* Repérage du bâtiment (piquets aux angles)


* Mise en place des chaises d’implantation

+les chaises d’angles rentrants ;

+les chaises d’angles sortants ;

+les chaises pour les murs de refend

+les chaises doubles dans le cas de pentes accentuées.

Les chaises sont formées de traverses en planches maintenues par des piquets
fichés en terre. Sur la partie supérieure des planches ou traverses on pratique des
entailles ou on plante des clous dont la situation correspond à l’emplacement des
murs extérieurs ou bien à l’axe d’implantation des semelles, des piliers et des
longrines. Entre les repères d’une chaise à l’autre on place les fils de fer maintenus
par des contrepoids (moellons en morceaux de parpaings). Sur ces fils de fer tendus,
le maçon pourra suspendre son fil à pointe en vue du traçage des murs et des
semelles. C’est par rapport à ce réseau que s’édifie le futur bâtiment.

TECHNO GEFG/2019 31
Il est important de préciser que les constructions provisoires des
chaises d’implantation doivent être solides et suffisamment
contreventées pour supporter sans déformation la charge de contrepoids
de même que l’action des vents.

Révision :
1. Que comprenez-vous par terrassement ?
2. Dites la différence entre remblai et déblai
3. Quelles sont les types de fouilles que vous connaissez ?
4. Pourquoi est-il nécessaire d’assécher les fouilles ? Décrivez le procédé
d’assèchement

TECHNO GEFG/2019 32
Chapitre5
Les fondations
1. Généralités
1.1 . Principes généraux
Les fondations sont destinées à répartir le poids d’ouvrage sur le sol. Pour
déterminer leurs dimensions, il importe de connaître, d’une part le poids total de
l’ouvrage, (entièrement achevé, surcharges accidentelles comprises) d’autre part la
force portante du sol sur lequel repose la construction.

Une reconnaissance du sol est donc indispensable pour définir les qualités
mécaniques physiques chimiques du terrain. La qualité des sols étant connue, il y a
lieu de retenir trois grands principes généraux :
a- On accepte le sol c-a-d que sa qualité lui permet de supporter
l’ouvrage. Dans ce cas on adopte le système de fondation superficielle : les semelles
filantes, ou isolées ou le radier général.
b- On échappe du sol c-a-d qu’on descend la fondation pour
atteindre un sol meilleur et que l’on traverse le sol impropre par des pieux qui
viendront prendre appui sur des couches solides situées à des profondeurs
importantes ; c’est le cas des fondations profondes.
c- On améliore le sol c-a-d qu’on lui donne artificiellement des
qualités qu’il ne possédait pas initialement.

1.2 Reconnaissance du sol.

Pour connaitre la qualité du sol on y effectue des essais géotechniques. Ces essais
effectués ont pour but :
1) de définir d’une manière précise la résistance du sol à l’écrasement ou à la
pénétration, essai valable pour des constructions peu d’importance.
2) de connaître en profondeur les caractéristiques mécaniques, physiques et
chimiques, essai pratiqué pour des constructions importantes.
Les taux usuels indicatifs estimés pour les pressions des fondations
superficielles sont de l’ordre de :

 0, 2 à 2 bars pour les argiles ;


 0,5 à 2,5 bars pour les terrains non cohérents à compacité moyenne ;
 2,5 à 5 bars pour les terrains non cohérents à bonne compacité ;
 5 à 30 bars pour les roches saines, non désagrégées, non fissurées.

Les essais de sol fournissent dans chaque cas particulier des indications plus
précises.

TECHNO GEFG/2019 33
1.3 -Descente de charge

Le poids à répartir sur un sol doit être évalué, en conséquence, pour une
construction il est égal à la somme des poids des murs, planchers, revêtements,
cloisons charpente, couverture et autres éléments sans oublier la surcharge admise
pour le type d’habitation. Cette surcharge correspond au poids par m², autre que
celui de la maçonnerie, que l’on peut placer sur un plancher (meubles, appareils,
personnes). Cette réparation est fonction de la « réaction en appui » des éléments
porteurs.

1.4 . Critères de choix des types de fondations

Le choix s’effectue souvent à partir de deux critères principaux :


 Assurer la sécurité des habitants et la stabilité de l’immeuble
 Adopter une solution économique.

Parmi les techniques qui s’offrent au constructeur en matière de fondation et


étudiées par la suite, on a :

 Les semelles de fondation


 continues sous un mur
 continue sous des poteaux
 isolées ;
 excentrées
 Les radiers : simples ou généraux.
 Les puits : fondations semi-profondes
 Les pieux : fondations profondes.
 Les fondations spéciales : parois moulées, les cuvelages Etc...

2. Fondations superficielles
2.1. Les semelles silantes

Encore appelées semelles continues, on les rencontre souvent dans les


constructions courantes. Ces fondations reprennent les charges transmises par le
mur continu ou porteur (mur de façade, mur de refend, mur d’échiffre, mur de
soubassement….) pour les transmettre au bon sol.

TECHNO GEFG/2019 34
Ces fondations peuvent s’exécuter en maçonnerie, moellons ou briques
(parpaings) mais cette forme de réalisation tend à être remplacée par l’utilisation
du béton. Lorsque l’on travaille avec du béton, les semelles sont généralement
coulées contre terre dans des fouilles en rigoles faisant office de coffrage après
étalement d’une couche de gros béton. Afin d’éviter la contamination du béton
mou par les malpropretés du fond des fouilles, il convient d’étendre sur ce fond
une couche de gravier ou de béton maigre Cette couche de béton est appelée béton
de propreté; elle a une épaisseur de 5cm et un débordement de 5cm de part et
d’autre de la semelle et le dosage est de 150 à 200kg CPA (ciment portland
artificiel).
Des armatures peuvent être associées au béton. Dans ce cas les efforts de
traction, produits au bas de la semelle, peuvent être absorbés par les armatures.
Ces aciers disposés transversalement au bas de la semelle, doivent être cependant
enrobés suffisamment pour être à l’abri de la corrosion.
Lorsque les semelles sont situées sous les murs, dont le nu extérieur est
tangent à la limite de propriété ou lorsque, un mur est fondé contre un autre
existant, on se trouve contraint d’excentrer la semelle sous le porteur. Cette
dernière remarque affecte principalement les semelles en béton armé.

a°) Les fondations non armées


Pour de petites constructions à un niveau la largeur d’empattement peut
être limitée à 10cm ; cette valeur suffit dans la plupart des cas pour reporter sur un
bon sol les charges transmises par les murs. Les matériaux généralement utilisés
dans ces fondations sont du béton soigneusement damé.
Le béton utilisé dans cette fondation est généralement dosé entre 250 à
350kg CPA. Toujours dans le cas des petites constructions, une armature
métallique n’est pas toujours nécessaire. Cependant un léger ferraillage
longitudinal permet de constituer un chaînage qui aura pour but de supprimer
certaines déformations dues aux manques d’homogénéité de certains sols.
Pour les constructions plus importantes à plusieurs niveaux, la largeur des
semelles se déduit par des calculs de descentes de charges qui prendront en
compte le poids propre de l’ouvrage ou charges permanentes ; les charges
d’exploitation ainsi que les charges accidentelles (vent, effets sismiques, neige) ;
On a la formule suivante :

TECHNO GEFG/2019 35
Largeur semelle = charge totale par ml de fondation (kg / ml) : contrainte admissible
(kg/cm2)*100

b°) Les Fondations Armées


Si la charge de l’ouvrage augmente ou si la contrainte admissible du sol est
faible, il va falloir augmenter la largeur de la semelle. Sous l’effet de la réaction du
sol et du fait que le béton non armé travaille mal en traction ; la semelle de grande
largeur à tendance à se rompre. Dans ce cas, pour éviter cette rupture, il est
beaucoup plus pratique et économique de faire absorber l’effort de traction au bas
de la semelle par des armatures.
Pour l’absorption de ces efforts de traction, on dispose une armature
principale dans le sens transversal et au bas de la fondation ; et dans le sens
longitudinal on dispose d’armatures de répartition dont le rôle sera de répartir
uniformément les efforts tout en contribuant au raidissement de la fondation dans
le sens longitudinal. On estime entre 50 à 60kg d’acier par m3 de béton de
fondation mis en place.

2.2. Les Semelles Isolées

Elles sont destinées à transmettre au sol porteur des charges provenant des
piliers ou poteaux. Ces semelles, de forme pyramidale, peuvent également être
réalisées en maçonnerie, en béton ou en béton armé.

Si elles sont réalisées en maçonnerie l’angle de répartition des pressions ne


peut être admis qu’à 25°. Dans le cas où elles sont en béton armé, les efforts de
traction existant sur le bas des semelles se manifestent selon les deux directions
des axes principaux. L’absorption de ces efforts implique la pose d’une armature
selon ces deux axes. Les fondations comportent donc deux nappes d’armatures
superposées, chaque nappe servant simultanément d’armature principale pour un
sens et de répartition pour l’autre (Fig. 4.7.b et Fig. 4.7.c). On estime entre 50 à
100kg d’acier par m3 de béton de fondation mis en place.
Ces semelles isolées sont souvent reliées entre elles par des poutres appelés
longrines. Ces derniers assurent à la fois un entretoisement tout en évitant le

TECHNO GEFG/2019 36
déversement dans des semelles isolées. Parfois les longrines ont pour rôle de
supporter la maçonnerie de remplissage. Elle assure aussi le rôle de chaînage bas
tout en participant à la rigidité de l’ensemble de la fondation
Lorsque les semelles ont des dimensions telles qu’elles se touchent presque
dans un sens, il est avantageux de les relier de manière à former une semelle
continue. Cette semelle, destinée à répartir la charge reçue par l’ensemble des
piliers, doit être raidie par une poutre qui la remonte.

2.3. Le radier général

Si la contrainte du terrain est très faible pour un sol homogène et si les


charges sont importantes, les semelles isolées tendent à se rencontrer. Dans ce cas
il est préférable et plus pratique d’exécuter un radier général à l’image de la dalle
pleine à l’envers. On peut ainsi comparer le radier à une dalle pleine en Béton
Armé recevant la contrainte du sol et reposant sur les appuis de la construction. Le
radier général transmet les charges de l’ouvrage sur le sol par une surface
supérieur ou égale à celle de la construction.

Les avantages des fondations sur radier général sont d’une part une
diminution des risques de tassement, et d’autre part l’excellente liaison des bases
de l’ouvrage. En revanche, cette solution est à rejeter lorsque le sol de fondation est
de résistance irrégulière, les différences de tassement d’une telle assise risquant de
compromettre la stabilité de l’ouvrage.

D’une manière générale, on adopte le radier général dans les cas


suivants :
 Lorsque le sol est très médiocre mais homogène
 Lorsque la surface de l’ouvrage est petite par rapport à son volume
(cas des silos ou maison tour)
 Lorsqu’il est nécessaire d’obtenir un sous-sol étanche dans le cas
d’une présence d’une nappe souterraine (technique de cuvelage ou
caisson étanche).
TECHNO GEFG/2019 37
Le radier est souvent réalisé en béton armé dosé à 300 kg/m3 de CP.

3. Les fondations profondes


3.1. Fondations en Puits

C’est parce que les couches du terrain les plus proches de la surface du sol ne
sont pas aptes à supporter l’édifice projeté que l’on se voit obligé de délaisser les
techniques de fondation superficielle (semelles ou radier).
Les fondations sur puits consistent à remplir de béton la fouille réalisée
préalablement. On établit ainsi de gros piliers dans le but de reporter les charges
sur le sol sain résistant à une profondeur supérieure à 2 mètres.
Cette solution est choisie si :

 la couche superficielle présente une résistance insuffisante pour équilibrer


les charges ;
 les charges sont importantes et concentrées ;
 les puits sont moins couteux que : les radiers, les semelles massives.
 les conditions particulières du chantier s’y prêtent ;
 la rapidité d’exécution est un facteur déterminant.

Les emplacements des puits sont ceux des éléments de construction les plus
chargés. Le nombre de puits résulte d’un compromis entre les exigences en conflit :

 d’une part, le tassement et le remplissage en béton pour les puits


 de l’autre, la portée et la section des longrines, dépendantes des puits.

Les sections des puits sont de forme :

 carrée; (côtés qui varient de 1m à 1,50 m)


 rectangulaire ; (côtés qui varient de 1m à 1,50m)
 circulaire. (diamètres de 1m à 1,50m)

La profondeur ne dépasse guère 8m, la distance entre axes varie de 4m à 8m, la


base du puits s’encastre de 20 à 50cm dans le sol jugé résistant.

3.2. Fondations sur Pieux

Ce mode de fondation est choisi lorsque le terrain d’assise est difficilement


accessible par les fouilles traditionnelles à ciel ouvert, excavation, tranchées ou
puits : ce qui exclut le système de fondation étudié préalablement.
Les pieux sont constitués par des prismes ou cylindres de forme allongée
enfoncés ou confectionnés dans le sol et capable de résister aux charges à
transmettre. Les matériaux les plus utilisés sont le béton armé souvent
précontraint cependant il existe des pieux en bois, en acier...
Les pieux agissent sur le sol (profondeur 20m à 40m et plus) soit :

 Par frottement latéral ;


 Par effet de pointe ;
TECHNO GEFG/2019 38
 Par frottement latéral et effet de pointe.

3.2.1. Les pieux battus

Il s’agit des pieux préfabriqués et précontraints sous forme de pièces


longues en B.A. La section peut être carrée, circulaire ou polygonale. Le diamètre
de ces pièces varie entre 30 et 40cm et la longueur peut atteindre 30m.
L’enfoncement des pieux dans le sol est obtenu par battage ; opération qui consiste
à frapper la tête des pieux protégés par une casque en acier au moyen d’une masse
lourde appelée Mouton jusqu’à la pénétration dans la couche géologique jugée apte
à encaisser les charges. Lors de l’opération d’enfoncement des pieux, il faudra
prendre la précaution de protéger la pointe de ces derniers par la mise en place
d’un sabot en fonte (Protection perdue). Les pieux peuvent être en bois (la
longueur maximum est 5m).

Figure -3PROFIL D’UN PIEU BATTU

3.2.2. Les Pieux Moulés dans le Sol

La forme ronde de ces pieux permet d’avoir des diamètres qui varient entre
20 à 30cm alors que la longueur varie entre 15 et 20 m. Le dosage courant de ces
béton varie entre 350 et 400kg/m3. ces pieux peuvent être réalisés dans le sol
selon différents systèmes. (Franki, compressol, simplex etc...)
. Pieu Franki – l’enfoncement du tube est réalisé à l’aide d’un mouton,
l’extrémité inférieure du tube est garnie de béton mou lorsque le terrain est ferme
ou d’un cône de béton durci si le terrain est acquière. (eau) Le béton de
remplissage est fortement damé.

TECHNO GEFG/2019 39
. Pieu simplex – même technique que pour le pieu Franki mais le cône
d’extrémité est en fonte et d’un diamètre légèrement plus grand que le diamètre
extérieur du tube ce qui facilite l’extraction de ce dernier. La profondeur est limitée
à 20m.
. Pieu Zeissl – même technique que les précédents mais la base du tube est garnie
d’un clapet qui permet de réaliser un bulbe de pieu de plus grande surface portante
et le béton coulé est vibré.
. Pieu Compressol – ce procédé consiste à perforer le sol par la chute d’un pilon
et à remplir le puits ainsi réalisé par un béton dosé à 400 kg/m3 fortement
comprimé par pilonnage. Ce système ne convient pas dans les terrains très
argileux.

PIEUX DE TYPE FRANKI

3.2.3. Les Pieux Forés

Cette catégorie des pieux est caractérisée par le fait très important que l’on
creuse dans le sol tant que le terrain apte à supporter l’ouvrage n’est pas rencontré.
On utilise pour se faire un outillage de forage très perfectionné ; Ainsi chaque
exécution des pièces consiste à un véritable sondage qui, chaque fois révèle la
nature du terrain sur lequel on s’appuie.

3.2.4. Les micro pieux

TECHNO GEFG/2019 40
Le principe des micro-pieux fonctionne de la même façon que les pieux
battus ou moulés ou forés : c.à.d. qu’ils reposent sur le bon sol porteur situé à des
profondeurs importantes.
La différence réside dans la situation en profondeur du bon sol pouvant
atteindre 100m, mais aussi sur la section des pièces. En effet les micros pieux sont
conçus comme des échasses de section circulaire (8-12cm de diamètre) enfoncées
dans le sol par système de forage. Ces tubes sont remplis de béton et sont
adhérents à la semelle de fondation grâce aux plaques d’assise ou barres en acier
soudées à leurs extrémités.

4. Drainage du sol
Pour éviter d’une part les risques de modification de la nature du sol par des
venues d’eau, et d’autre part une humidité constante dans les fondations et une
montée d’eau par capillarité dans les murs, il est recommandable de poser un
drainage. Ce drainage doit être réalisé au voisinage des fondations. Pour
augmenter l’efficacité du drainage, il est indispensable de crépir la face du mur
contre terre, avec un enduit hydrofuge si nécessaire. (mortier + produit hydrofuge)

Ces drainages peuvent être constitués par des drains en terre cuite ou par
des tuyaux perforés en ciment posés sans joints (c-a-d bout à bout). Depuis
quelques années, on utilise également des tuyaux en P.V.C rigide ou flexible. La
portée minimale des drains dépend de l’espacement des regards et la pente
appliquée varie de 2 à 5°/°.

TECHNO GEFG/2019 41
A intervalle régulier (env. tous les 10 à 15m) il faut prévoir des cheminées de
contrôle ou regards de visite qui permettent le nettoyage des drains. Les diamètres
des drains sont fonction de la quantité des eaux à capter (généralement on les
sections de 10 à 15cm). Après la mise en place, les drains sont entourés et
recouverts par des chemises de drainage constituées par une couche de remblai de
40 à 50cm d’épaisseur comprenant de gravier dont le principal rôle est de filtrer
les eaux d’infiltration. On évite ainsi l’introduction dans les drains de particules
plus fines pouvant entraîner l’usure prématurée des drains.

Révision :
1. Quel est le rôle des fondations ?
2. Que vise-t-on en fondant un ouvrage ?
3. Dites la différence entre une continue et isolée sous poteaux.
4. Quand choisit-on : un radier général, une fondation par puits, une fondation par
pieux,
5. Quand est qu’il est nécessaire de réaliser les joints de tassement ?

Chapitre 6 LES MURS

1. Généralités sur les murs


1.1. Définition

On donne le nom de murs à des ouvrages verticaux en maçonnerie


servant à délimiter un espace, un terrain ou une construction.
Selon leur destination et leur fonction, on distingue d'une façon
générale, deux catégories de murs :
- les murs situés dans le sol(Les Murs de Sous-Sol, Les Murs de Cave, Les
Murs de Soutènement, Les Murs de Soubassement)

TECHNO GEFG/2019 42
- les murs en élévation, au-dessus du sol.( Les murs Pignon , Les murs de
refend , Les murs mitoyens, murs d’échiffre , Les murs gouttereau … )
L'épaisseur des murs est tributaire des charges reçues et du matériau
employé à la réalisation. En règle générale, l'épaisseur d'un mur ne doit pas être
Inférieure au 1/12 de sa hauteur. Elle est d'ordinaire comprise entre le 1/8 et le
1/10 pour autant que le matériau employé permette cette réalisation. Notons
toutefois que pour des hauteurs d'étages normales, on peut admettre, avec
les agglos et briques, une épaisseur minimale de 15 à 20 cm.
D'après leur situation dans la construction, les murs sont appelés à
supporter des charges verticales, des charges latérales ou des charges verticales
et latérales.

1.2. Fonction des murs


Les murs jouent le rôle de :
- Protection contre les intempéries (vents, pluies, neige, grêle...), contre les
agressions physiques ainsi que les vols ;
- Esthétique dans le sens qu’ils constituent une peau ou un parement pour
l’édifice. Il exige un traitement particulier vers l’extérieur car étant la partie
perceptible de l’ouvrage ;
- Transmission des charges aussi bien verticales, obliques qu’horizontales ; ses
épaisseurs sont fonction des sollicitations ;
- Isolation phonique ou acoustique mais d’isolation thermique en cas de
traitement d’ambiance (climatisation ou chauffage) ;
- Lutter contre la pollution tout en assainissant l’espace intérieur
- Cloisonner ou à compartimenter l’espace intérieur tout en assurant les
fonctions citées ci-dessus ;
- Doivent être économiques : c’est à dire que le choix des matériaux sera
fonction de leur disponibilité et de leur accessibilité voire la maîtrise de leurs
techniques d’exécution.

2. Les Murs de soubassement


2.1. Définition
C’est un mur (en briques ou en moellons…) essentiellement destinés à
contenir les remblais sous dallage. Dans certains cas ils sont destinés à supporter
les charges des murs en élévation. Les murs de soubassement sont exécutés en
dessous des longrines ou chaînage bas et ils reposent soit sur un radier général,
soit sur une semelle filante.

2.2. Prescriptions particulières aux maçonneries de

TECHNO GEFG/2019 43
soubassement
2.2.1. Classification des murs de soubassement

La conception de la partie enterrée des murs de soubassement est à


déterminer en fonction des exigences d'utilisation ; trois catégories sont à
distinguer.
Pour les trois catégories, lorsque la partie enterrée sur les deux faces est à
une profondeur suffisante pour la mettre à l'abri du gel on peut utiliser des
éléments creux. Lorsque ce n'est pas le cas :
- les éléments creux ne peuvent être utilisés que lorsqu'un drainage est
prévu,
- on doit utiliser des éléments pleins s'il existe un risque d'accumulation
d'eau prolongée

 Première catégorie : Le mur borde des locaux utilisés où aucune trace


d'humidité n'est acceptée sur sa face intérieure. C'est, en général, le cas
des murs limitant des locaux habitables en sous-sol.
 Deuxième catégorie : Le mur borde des locaux pour lesquels
l'étanchéité de la paroi n'est pas obligatoire et où notamment des
infiltrations limitées peuvent être acceptées par le Maître d'ouvrage.
C'est, en général, le cas de murs bordant des locaux utilisés comme
chaufferie, garage ou certaines caves.
 Troisième catégorie : Le mur n'a à assurer aucune fonction autre que
la résistance mécanique, c'est cette exigence qui conditionne l'épaisseur
minimale de la paroi.
C'est, en général, le cas des murs de vides sanitaires et des murs
périphériques de terre-plein.

2.2.2. Partie hors sol des soubassements

Ne peuvent être utilisés en maçonnerie apparente que les matériaux


suivants :
- moellons ou pierre de taille ;
- briques pleines ou perforées de terre cuite ;
- blocs perforés de terre cuite ;
- blocs pleins, perforés ou creux de granulats courants ou légers.

2.2.3. Maçonneries enterrées

Lorsqu'ils sont prévus en maçonnerie d'éléments, les murs de soubassement


ne peuvent être réalisés qu'avec les matériaux désignés ci-après :

 murs obligatoirement enduits sur les faces en contact avec


le sol

TECHNO GEFG/2019 44
- Blocs pleins de béton cellulaire autoclavé.
- Briques creuses de terre cuite.
- Briques pleines ou perforées et blocs perforés en terre cuite à enduire.

 murs pouvant être enduits ou non sur les faces en contact


avec le sol
- Pierres ou moellons.
- Blocs pleins ou creux de béton de granulats courants ou légers.
- Briques en terre cuite destinées à rester apparentes.
- Blocs perforés de terre cuite destinés à rester apparents.

2.3. Rupture d’étanchéité


Lorsque les murs de soubassement sont en maçonnerie de petits éléments,
les maçonneries en élévation doivent être protégées des remontées d'eau du sol.
Un chaînage en béton armé disposé au niveau du plancher bas du rez-de-
chaussée ou du dallage sur toute l'épaisseur des maçonneries de soubassement
assure cette protection sans dispositions complémentaires. Ce chaînage doit être à
l'air libre et au minimum à 5 cm au-dessus du sol extérieur fini. Cette coupure de
capillarité est exécutée soit :

- à l'aide d'une bande de feutre bitumé ou chape bitume armé ou d'une feuille
de polyéthylène posée à sec sur une couche de mortier de ciment finement
talochée de 2 cm d'épaisseur et dosée à raison de 300 à 350 kg par m³ de
sable sec 0/3, après prise et séchage de ce dernier, et protégée par une
deuxième couche de mortier de ciment de même épaisseur sommairement
dressée.
A leurs extrémités, les segments de bande sont placés à recouvrement
minimal de 20 cm ;
- à l'aide d'une chape de mortier de ciment de 2 cm d'épaisseur richement
dosé, à raison de 500 à 600 kg de ciment par m³ de sable sec 0/3.

TECHNO GEFG/2019 45
3. Les Murs de soutènement :
3.1. Définition
Ce sont des murs destinés à limiter l’emprise des massifs. Ces murs sont
dimensionnés et mis en œuvre pour résister à la poussée latérale des terres ou du
massif. Les murs de soutènement sont composés d’une paroi résistante et
d’une semelle de fondation. C’est le cas des murs en béton armé en «T renversé»
ou des murs-poids, qu’ils soient en maçonnerie (briques, pierres,…) ou formés
d’éléments spéciaux (murs Peller, gabions métalliques).

L'épaisseur donnée à ces murs est fonction de l'angle de talus naturel des
terres qu'ils doivent soutenir. Les conditions suivantes sont nécessaires pour
assurer la stabilité :
- Poids et épaisseur suffisants pour ne pas pivoter sur
l'arête de basculement.
- Saillie vers l'extérieur pour éloigner l'arête de pivotement.
- Ancrage de la fondation dans le sol pour éviter tout glissement.
La Résistance est en outre une condition nécessaire. Il est possible
d'attribuer différents profils aux murs de soutènement.

TECHNO GEFG/2019 46
Figure-MURS EN MAÇONNERIE DE MOELLON

1. Profil rectangulaire (deux parements verticaux).


2. Parement extérieur en fruit (fruit entre 1/5 et V2 de
l'épaisseur au niveau du point de poussée des terres)
3. Parements inclinés vers les terres.
4. Parement extérieur vertical, parement intérieur en gradins.

3.2. Les murs en béton armé

Les murs en béton armé peuvent avoir des formes diverses et être réalisés de
multiples façons :

3.2.1. mur en «T renversé» classique

Le mur en «T renversé» est la forme classique pour un mur en béton armé


de treillis soudé. Il est économique sans contreforts, tant que sa hauteur n’excède
pas 5 à 6 mètres, et peut-être réalisé sur un sol de qualités mécaniques peu
élevées. En effet, par rapport à un mur-poids de même hauteur, il engendre des
contraintes sur le sol plus faibles pour une même largeur de semelle.

Dans le cas de murs en déblai (c’est-à-dire réalisés en terrassant un talus)


les limitations de volume de terrassement et les difficultés de tenue provisoire des
fouilles obligent à réduire le talon et à augmenter le patin (figure 5.2).

TECHNO GEFG/2019 47
Parfois, la stabilité au glissement du mur nécessite de disposer sous la
semelle une «bêche». Celle-ci peut être soit à l’avant, soit à l’arrière de la semelle,
soit parfois encore en prolongement du voile.
Cette bêche est toujours coulée en «pleine fouille» sans coffrage. Le
premier cas (figure 5.3) peut paraître intéressant car il permet de mettre la
semelle totalement hors gel. Mais à l’ouverture de la fouille de la bêche, il y a un
risque de décompression du sol dans la zone où il est le plus sollicité. De plus, il y
a aussi un risque de voir, après la construction du mur, la butée devant la
bêche supprimée par des travaux de terrassement (ouverture d’une tranchée
pour pose d’une canalisation par exemple).

NB : Le troisième cas (figure 5.5) est peu employé. Il est néanmoins très
intéressant car il permet de réaliser facilement le ferraillage de l’encastrement du
voile sur la semelle en prolongeant dans la bêche les treillis soudés formant
armatures en attente.

3.2.2. Mur à contreforts

Lorsque la hauteur du mur devient importante ou que les coefficients de


poussée sont élevés, le moment d’encastrement du voile sur la semelle devient
grand. Une première solution consiste à disposer des contreforts dont le but est
de raidir le voile.

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4. Les Murs de Sous-Sol :
Les murs de sous-sol sont des murs enterrés c'est-à-dire situés en sous-sol.
Ils sont porteurs et leur épaisseur est fonction des charges à transmettre. Ces murs
sont pleins et peuvent être exécutés en briques, en agglos ou en moellons et de nos
jours ils sont réalisés en béton armé sous forme de parois moulées ou de voiles en
béton armé. Ces murs doivent présenter des caractéristiques d’étanchéité (dans la
masse par incorporation d’hydrofuge ou bien de surface par badigeon de flinkote
ou application de feutres étanches), car devant résister à la présence d’eau ainsi
qu’aux infiltrations. En outre ces murs doivent résister au poids de l’ouvrage tout
en s’opposant aux efforts latéraux dus à la poussée des terres ainsi qu’à la sous-
pression.

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Chapitre 7 : Les dallages
1. Définition

Le dallage d’une construction est le niveau d’exploitation situé directement sur


le sol. Il est destiné surtout à :
 isoler l'ensemble des ouvrages venant au-dessus, de l'humidité du sol,
 à recevoir les divers revêtements,
 à supporter les cloisons, le mobilier, etc.
Le dallage s'appuie sur un terre-plein qui sert de surface horizontale d'appui et
qui est constitué par le sol décapé et les matériaux naturels compactés et nivelés
entre les murs de fondation.

Il existe 3 catégories de dallage (1, 2 et 3 !). Les deux premières


correspondent à des dallages industriels, tertiaires et logements collectifs, la
troisième à des dallages de maisons individuelles. Dans ce dernier cas
uniquement, le dallage peut éventuellement être solidarisé aux porteurs
verticaux.

2. Constitution d’un dallage.


Un dallage est destiné à transmettre au sol les charges qui lui sont
appliquées, sa constitution dépend des charges d’exploitation en présence. Un
dallage se compose de trois parties :

a) La forme.
La forme (sous-couche ou fondation) est constituée de sable, de granulats
concassés, de tout-venant ou d’une grave ciment sur une épaisseur H1 de 100 à
300 mm selon les charges à transmettre. Celle-ci est compactée de manière à
obtenir une plate-forme stable, apte à recevoir le corps du dallage.
La qualité de la forme est contrôlée par des essais de plaque de Westergaard
(mesure de l’enfoncement d’une plaque circulaire en acier de 75 cm de diamètre

TECHNO GEFG/2019 50
sous une charge de 30 kN) ou CBR (Californian Bearing Ratio : essai consistant à
évaluer la résistance au poinçonnement d’un sol soumis à l’action d’un piston mû
à vitesse constante).
La forme peut être surmontée d’un couche anticontaminante (film polyéthylène
de 150 μm ou couche de sable d’épaisseur H2 de 30 à 50 mm) afin d’empêcher
la pollution du béton par les constituants de la forme au moment du coulage.

b) Le corps du dallage.
Le corps du dallage est réalisé en béton armé de dosage en ciment supérieur à
300 kg/m3.
L’épaisseur nominale du dallage est au moins égale à :
- 15 cm pour les dallages de catégorie 1,
- 13 cm pour les dallages de catégorie 2,
- 12 cm pour les dallages de catégorie 3.
La valeur retenue doit être justifiée par le calcul.
Un dallage non armé comporte une armature en treillis soudé (TS) (1,1 kg/m²
d’acier Fe E500). Le TS a pour rôle de limiter les fissurations lors du retrait du
béton.
Les dallages industriels sont généralement fortement armés, les armatures
ont alors un rôle mécanique et participent à la résistance du corps du dallage.

c) Le revêtement de finition
Il s’agit généralement d’une chape de ciment ou d’une couche de produits
spécifiques déposée sur le corps de dallage. Le revêtement permet un traitement
surfacique anti-poussières, antidérapant, résistant à l’usure, aux produits
chimiques...

NB : il est parfois disposé :


-une protection contre l'humidité : écran étanche (polyéthylène).
-un isolant thermique peu compressible (polystyrène) est disposé sur la couche
de sable, soit à la périphérie (bande de largeur supérieure à 1,20 m) soit sur toute
la surface du terre-plein, afin de limiter les échanges thermiques entre l'intérieur
et l'extérieur.

3. Dallage des maisons individuelles

Pour les dallages des maisons individuelles (catégorie 3), la résistance


caractéristique spécifiée du béton doit être au moins égale à 20 MPa. Le dallage
peut être armé ou non armé.
Le dallage est armé lorsque les conditions d’exploitation imposent une
limitation de l’ouverture des fissures, ou lorsque l’espacement des joints est

TECHNO GEFG/2019 51
supérieur aux valeurs limites ou encore lorsque la nature des actions, les
caractères mécaniques du support ou le mode de construction ne permettent pas
de concevoir un dallage non armé.
Des canalisations, câbles (par exemple gaines électriques ou câbles
chauffants) peuvent être incorporées dans un dallage armé. Ces éléments
peuvent être incorporés sous réserve de satisfaire aux dispositions constructives
ci-après :
- leur diamètre ne doit pas excéder 1/5 de l’épaisseur du dallage dans
la zone considérée,
- leur enrobage en partie supérieure doit être au minimum de deux fois
leur diamètre sans être inférieur à 50 mm.
Le diamètre des fils de treillis soudés employés ne doit pas excéder h/15, h
étant l’épaisseur du dallage. Leur écartement («e» ou «E») ne doit pas excéder 2
h.
Les sections de treillis soudé à prévoir sont déterminées par application des
Règles BAEL.

En partie courante, le dallage comporte des armatures représentant 0,2 % de


la section de béton dans chaque sens soit un ST25C (ou un ST25CS) pour un
dallage de 12cm.

Il existe deux types de dallages :

Fig. Dallage désolidarisé Fig. Dallage


solidarisé

TECHNO GEFG/2019 52
Les rives des dallages solidarisés doivent comporter des armatures de renfort
en chapeaux de rive correspondant à une section minimale de 2,5 cm²/m.
Les renforts de rive sont :
soit des « U » de fermeture en acier de ∅ 8 HA tous les 200 mm et de
1,50 m de longueur développée (fig. )

Fig

soit des chapeaux en treillis soudé à maille carrée de ∅ 7/150x150 (fig. 6.7).
L’ancrage des aciers de la nappe principale est alors assuré par une longueur au
moins égale au tiers de leur longueur d’ancrage total ou par une soudure.

Fig.

c-) Précautions particulières communes


Afin de réduire les risques de tassement différentiel du sol porteur, il est
nécessaire de faire :
- un pilonnage énergique des remblais aux abords des murs de fondation,
- un compactage d'une grande régularité sur toute la surface du terre-plein,
Dans le but d'empêcher les remontées d'humidité, disposer un écran étanche
(film polyane non perforé) sous dalle.
Remarques

TECHNO GEFG/2019 53
La solution de la dalle armée sur terre-plein est plus économique que celle d'un
plancher sur vide sanitaire si la hauteur de remblai est faible et inférieure à 50
cm.

3. Préparation du terre-plein

A la suite du décapage des terres végétales sur toute l'emprise, du coulage


des fondations par semelles continues et de la maçonnerie en blocs de béton
réalisée jusqu'à la hauteur du terre-plein, on passe aux étapes suivantes :

3.1. Préparation du sol


Il passe par :
 Remblai autour des murs enterrés extérieurs et intérieurs
 Enlèvement des buttes
 Compactage du sol

3.2. Mise en place des canalisations enterrées


Ces canalisations auront pour fonctions d'évacuer et collecter les eaux
chargées ou polluées provenant des cuisines, WC, salles de bains.
Les matériaux utilisés sont généralement les tuyaux PVC (long 4 m ou 6 m ; <J>
63 ; 80 pour E.U et 100 mm pour EV)
Pour mettre en place les tuyaux, on exécute :
- un rigole manuellement,
- un lit de sable dressé pour recevoir les tuyaux,
- un remblai après la pose des tuyaux,
On doit veiller à donner une pente de 3% aux canalisations.
3.3. Nivellement, Répandage et compactage de la forme
- Matériaux utilisés : cailloux, graviers, sable mélangés ou non (épais > 15
cm)
- Mise en place d'un lit de sable (ép « 4 cm) pour placer soit l'isolant, soit le
film étanche
- Piquets- repères placés de niveau formant quadrillage à larges mailles (2 à 3
m)
- Répandage des matériaux approvisionnés entre les piquets.
- Compactage à l'aide de rouleau vibrant ou de la plaque vibrante.
Le terre-plein étant exécuté, il peut recevoir l'isolation (thermique et
contre l'humidité) pour la réalisation de la dalle en béton.
4. Réalisation de la dalle en béton
a- Coffrage sommaire des rives
Coffrage dans deux cas de dallage : dallage indépendant et dallage*
prenant appui sur les murs de rive
b- Mise en place de
- L'isolant .

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- Du film plastique
Du treillis soudé (enrobage minimum de 3 cm des aciers)
c- Réglage des guides ou directrices
Les guides sont constitués par des tubes ronds ou carrés en métal. Ils
sont calés à hauteur finie de la dalle en se basant sur les rives préalablement
coffrées. Le réglage s'effectue par le niveau antichoc dans le sens longitudinal et
transversal.
d- Bétonnage de la dalle, vibration, dressement
Le béton est réparti dans chacune des travées limitées par les guides (ou les
rives). Il est vibré et dressé par la règle surfaceuse vibrante glissant sur les guides.
NB : Les dallages en pierres
On désigne sous ce nom, les revêtements de sols exécutés avec des dalles
de pierres de toutes dimensions mais de faible épaisseur.
Généralement, le dallage de pierres est posé sur une forme de béton dressée
et comportant au besoin les pentes voulues, ou parfois sur un terre-plein bien
damé. Dans ces cas, la pose se fait au bain de mortier et les joints, garnis au
mortier de ciment.
Très souvent, la pose se fait sur forme de sable notamment pour des allées de
jardin. Les joints peuvent être alors garnis de mortier de ciment ou de la terre
végétale dans laquelle on peut semer de la sagine ou des herbes diverses.
Le mortier de pose (dosé à 400 kg/m 3 ) est étalé avec une épaisseur
suffisante pour pénétrer dans toutes les aspérités des pierres lors du tassement.
Les joints réguliers ou non doivent être plats pour éviter les « réserves » d'eau.
Le mortier utilisé doit être assez riche et dosé à 500 ou 600 kg/m3

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