Chapitre 1: Mesure Et Représentation de L'activité Économique

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Chapitre 1 :

Mesure et représentation de l’activité économique

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Il est possible de décrire le fonctionnement d’une économie en
considérant le fonctionnement du système économique pris dans son
ensemble (vision keynésienne), c’est l’optique de la macroéconomie. La
macroéconomie est une science qu’étudie le fonctionnement économique
d’un pays dans son ensemble. En général, elle porte sur l’étude du niveau
général des prix, le niveau de l’activité, les composantes de la demande
globale, l’explication des causes du chômage, de l’inflation et de déficit de
la balance des paiements, dans le but de donner des solutions spécifiques.
L’objectif est de formuler des jugements et de proposer des politiques à
mettre en œuvre.

La comptabilité nationale en tant qu’instrument de connaissance de


niveau de l’activité économique ; est une représentation quantifiée du
fonctionnement et des résultats économiques d'une économie nationale.
Elle est présentée dans un cadre comptable articulé. Elle permet d’assurer
une unification du langage économique qui permet à tous les acteurs
(économiques, politiques et sociaux) de disposer d’une information
périodique et complète sur l’activité économique d’un pays, donc de
pouvoir assurer une compréhension exhaustive de la situation économique
d’une nation ; d’opérer des comparaisons aussi bien dans le temps que
dans l’espace, et d’effectuer des prévisions économiques qui réduisent
l’incertitude de l’avenir. La compréhension de ce système d’information,
plus ou moins élaboré revient d’une part à définir ce que l’on entend par
agents économiques (section 1), et à préciser les opérations qu’ils effectuent
(cette étude sera complétée par l’utilisation de comptes emplois-ressources
pour chaque agent économique) (section 2). Dans ce chapitre, il s’agit
également de présenter les différents agrégats de mesure de l’activité
économique (section 3), les différents tableaux économiques que sont le
TES (tableau Entrées – Sorties), le TEE (tableau économique d’ensemble)
ainsi qu’une approche en termes de flux et de circuit économique nous
permettront d’appréhender de manière synthétique toutes les relations et
concepts clés de l’économie globale (section 4).

Section 1 : les comptes des secteurs institutionnels


La comptabilité nationale retient généralement le découpage
institutionnel pour représenter l’ensemble des agents économiques. En
comptabilité nationale, les agents économiques sont appelés « secteurs
institutionnels (SI) », il en existe six secteurs institutionnels.

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I : le secteur institutionnel et unité institutionnelle :
A : les définitions :
En comptabilité nationale, les agents économiques sont appelés
« secteurs institutionnels (SI) » c’est à dire des centres de décision
indépendants et exerçant une fonction principale spécifique. Le secteur
institutionnel rassemble toutes les unités institutionnelles (UI) dont le
fonctionnement est identique. Cette unité institutionnelle est une entité
économique dotée de la capacité autonome de posséder des actifs, de
souscrire des engagements, d’exercer des activités économiques et de
réaliser des opérations avec d’autres entités. Elle est dite résidente lorsque
son centre d'intérêt économique se trouve sur le territoire économique du
pays (1).

B : les comptes des secteurs institutionnels :


L'architecture d'un compte de secteur, commune à tous les secteurs
institutionnels, regroupe de manière ordonnée toutes les opérations
(courantes et d'accumulation) effectuées par ce secteur pendant une année.
L'articulation ordonnée de toutes les opérations permet de suivre
successivement par l'intermédiaire des soldes ; l'activité économique de ce
secteur, c'est-à-dire suivre ses opérations courantes et, suivre ses opérations
d'accumulation dont le compte décrit ce qui reste de 1a richesse créée et la
manière dont les agents à capacité (ou à besoin) de financement ont utilisé
(ou financé) leur capacité (ou leur besoin). L'activité économique de
chaque secteur institutionnel sera résumée dans les comptes de production,
d'exploitation, de revenu, d'utilisation du revenu, de capital et dans le
compte financier. Le solde de chaque compte est reporté en ressources du
compte suivant. Pour l’établissement de ces comptes, les comptables
nationaux s’appuient sur le principe de l’enregistrement en partie double.
A toute écriture relative à une opération économique inscrite en emploi
correspond une écriture de même montant portée en ressources et
réciproquement.

:
Exemple
Les salaires versés aux Ménages par les SNF constituent un emploi
(compte d’exploitation) pour ce secteur, et une ressource de même
montant pour le secteur des ménages (compte revenu).

1Le territoire économique du pays est la zone géographique administrée par les pouvoirs publics
(administration centrale) et à l’intérieur de laquelle, les personnes, les biens et les capitaux
circulent librement.

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II : les différents types de secteurs institutionnels :
A : Le secteur institutionnel des ménages (Men) :
C’est le groupe d’individus occupant une même résidence
principale et qui constitue un centre de décision, du point de vue de la
consommation, de l’investissement et de l’épargne. Le secteur
institutionnel des ménages regroupe des unités dont la fonction principale
est de fournir des facteurs de production dont ils reçoivent une
rémunération (salaires, bénéfices, dividendes, intérêt …) à laquelle
s’ajoutent des revenus résultant de la redistribution (allocations familiales,
prestation sociales), auxquels on enlève les prélèvements opérés par l’Etat
(impôts, cotisations sociales), qu’ils utilisent pour consommer et/ou pour
épargner.

Les entreprises individuelles qui vendent des biens et des services


non financiers, sont considérées par la comptabilité nationale comme des
ménages. L'activité productrice des entrepreneurs individuels s'effectue au
sein d'une unité économique qui ne possède pas de personnalité juridique
distincte de la personnalité physique de son exploitant. De ce fait, le
patrimoine de l'entreprise et celui du ménage sont confondus.

Le revenu disponible des ménages, c’est le revenu résultant de la


valeur ajoutée, de la distribution des revenus de la propriété et des
opérations de redistribution. Si le revenu disponible brut (RDB) issu de la
répartition primaire et secondaire est supérieur à la consommation finale,
alors les ménages dégagent une épargne brute (SB) ; une partie de cette
épargne servira à financer les acquisitions de logements ou les
investissements réalisés par les entreprises individuelles qui représentent la
FBCF (la formation brute de capital fixe) des ménages. Si l’épargne brute
des ménages est supérieure à la FBCF, les ménages dégagent une capacité
de financement (inversement un besoin de financement).

Compte de production
Mén, APU, SNF
Emplois Ressources
CI (Consommation intermédiaire) Production
Solde = VAB (valeur ajoutée brute) (Valeur de la production)
D’où vient la richesse

La valeur ajoutée brute qui mesure la valeur créée représente le


solde du compte de production. Ce compte montre comment la richesse est
créée à partir de la production et de la consommation intermédiaire. Une
première distribution de cette valeur créée est directement liée au processus

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de production, elle est décrite par le compte d'exploitation dont le solde est
l'excédent d'exploitation. Ce compte analyse dans quelle mesure la VAB
permet de couvrir la rémunération versée aux salariés, et les autres impôts
nets de subventions sur la production. L'excédent d'exploitation comprend
un élément important correspondant à la rémunération du travail de
l'entrepreneur. Dans ce cas, l'excédent d'exploitation prend le nom de
revenu mixte, le terme "mixte" signifiant que ce revenu correspond à une
rémunération à la fois du capital et du travail.

Compte d’exploitation :
Mén, APU, SNF
Emplois Ressources
Dépenses liées à l’activité de production VAB
Salaires et traitements bruts
Cotisations sociales à la charge des
employeurs
Impôts – subventions : sur la
production
Solde = EBE/ Revenus Mixtes
Quels sont les revenus issus de la production ?

L'excédent brut d'exploitation est un indicateur de profit brut, il


représente les sommes qui sont disponibles pour renouveler le matériel,
investir et rémunérer les divers apporteurs de capitaux. Le compte de
revenu retrace les opérations contribuant à déterminer le RDB. Le sous-
compte d'affectation des revenus primaires est différent selon les secteurs.

Compte d'affectation des revenus primaires


Mén
Emplois Ressources
Revenus de la propriété versés Revenus mixtes
Rémunération des salariés
Solde des revenus primaires SRP Revenus de la propriété perçus

Le sous-compte de distribution secondaire du revenu montre les


opérations de redistribution, c'est-à-dire les impôts courants sur le revenu et
le patrimoine, les cotisations et les prestations sociales ainsi que les autres
transferts courants qui affectent le revenu. Il se présente différemment
selon les secteurs.

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Compte de distribution secondaire de revenu
Mén
Emplois Ressources
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine Solde des revenus primaires
Cotisations sociales Prestations sociales
Autres transferts courants Autres transferts courants
Solde : RDB

Le compte de distribution secondaire du revenu reprend en


ressources le solde de revenus primaires. Pour les ménages, il s’agit de
prestations sociales, et pour les administrations publiques, ce sont les
prélèvements obligatoires (impôts sur le revenu et le patrimoine, cotisations
sociales). En emplois, on porte les transferts de revenu auquel procède le
secteur institutionnel. Le solde du compte de distribution secondaire du
revenu est le revenu disponible brut qui représente la somme dont le
secteur institutionnel peut disposer pour la consommation ou l'épargne.

Compte de revenu
Mén
Emplois Ressources
Dépenses sur les revenus perçus Revenus Mixtes
Solde = RDB Revenus perçus
Quels sont les revenus distribués ?

Le compte d'utilisation du revenu disponible calcule l'épargne à


partir du revenu disponible et de la dépense de consommation finale. Il se
présente de la même manière pour les administrations publiques et les
ménages :

Compte d’utilisation de revenu disponible


Mén, APU
Emplois Ressources
CF (Consommation finale) RDB
Solde = Epargne brute
Comment le revenu disponible est – il partagé entre CF et SB ?

Remarque : Pour les SNF et SF, CF (consommation finale) = 0, car


RDB = SB

Le compte de capital décrit les opérations d'accumulation physique


réalisées par les secteurs institutionnels et dégage soit un besoin (BF < 0) soit
une capacité (CF > 0) de financement. Le compte est tenu en "variation des

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passifs " et en "variation des actifs". En effet, la formation brute de capital,
par exemple, est égale à la différence entre les acquisitions et les cessions
d'actifs fixes.

Le compte de capital a pour objet de décrire les opérations liées


aux investissements en actifs physiques et aux transferts en capital. Il décrit
comment le secteur a remplacé les équipements usagés et quelle structure il
a donné à l'accroissement de son patrimoine, mesuré par l'épargne nette. Il
reprend en ressources l'épargne brute à laquelle s'ajoutent les transferts en
capital reçus (les aides à l’investissement et autres transferts en capital tels
que les remises de dettes). Les emplois du compte de capital se
décomposent en FBCF et en acquisitions moins les cessions d’actifs non
financiers non produits (terrains, brevets…). Le compte de capital d'un
secteur institutionnel montre dans quelle mesure le secteur s'autofinance.
 Si I > S, il y a un besoin de financement, le secteur doit faire
appel à l'épargne des autres secteurs en leur empruntant.
 Si I < S, il y a une capacité de financement, le secteur après
avoir financé ses propres investissements, peut prêter son
épargne aux agents déficitaires.

Remarque : La FBCF des ménages non entrepreneurs individuels ne


concerne que l’acquisition de logements neufs ou les grosses réparations
effectuées sur les logements existants.

Compte de capital
Mén, APU, SNF
Emplois Ressources
FBCF SB
Variation de stocks (ΔS) Aides à l’investissement
Solde = capacité ou besoin de
financement
Que reste t – il de la richesse créée ?

Le compte financier retrace les opérations financières qui


permettent de montrer comment est comblé le besoin de financement
(quels sont les moyens utilisés : crédit à court, moyen et long terme ;
émission d'actions, d'obligations ...) ou comment est utilisée une capacité
de financement (quels sont les actifs utilisés : monnaie, dépôts à vue,
dépôts à terme, achats d'actions et d'obligations, ...). Il montre l'acquisition
nette d'actifs financiers des agents et l'accroissement net de leurs passifs.
Son solde est le même que celui du compte de capital, c'est-à-dire la

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capacité de financement. Sous sa forme simplifiée, il se présente de la
manière suivante :

Compte financier
Mén, APU, SNF
Accroissement net des créances Accroissement net des dettes
(Placements et prêts) Capacité ou besoin de financement
Solde = capacité ou besoin de financement (Émissions et emprunts)
Le besoin ou la capacité de financement doit être égale au solde des créances et des dettes

Entrainement 01 :
1 : calculer le revenu
net disponible des ménages (les données sont
exprimées en milliards d’unités monétaires) :

Revenu national net au coût des facteurs 7000


Impôts directs 1800
Prestations de sécurité sociale 2200
Transferts courants au reste du monde 380
Indemnités d'assurances dommages 390
Revenus de la propriété et de l'entreprise échéant à l'Etat 406
Cotisations de sécurité sociale 1750
Transferts courants en provenance du reste du monde 370
Bénéfices non distribués 490
Primes nettes d'assurances dommages 390
Intérêts de la dette publique 1075

: présentez le compte de revenu des ménages et calculez la


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consommation de capital fixe des ménages :
 Rémunération des salariés : 4200
 Revenus de la propriété et de l'entreprise versés par les
ménages par prélèvement sur leur excédent d'exploitation : 526
 Excédent brut d'exploitation des ménages : 1670
 Revenus de la propriété et de l'entreprise perçus par les
ménages : 1440
 Impôts directs des ménages : 1010

Réponse :
1 : Pour calculer le revenu net disponible des ménages, on déduit
du revenu national net au coût des facteurs, les revenus primaires des
unités économiques des secteurs autres que le secteur des ménages et on y
ajoute la différence entre les versements de transferts reçus et ceux versés
par les particuliers :
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Revenu national net au coût des facteurs
- Bénéfices non distribués des sociétés
- Impôts directs
- Revenus de la propriété et de l'entreprise échéant à l'Etat
- Transferts courants au reste du monde
- Cotisations de sécurité sociale
- Primes nettes d'assurances dommages
+ Prestations de sécurité sociale
+ Indemnités d'assurances dommages
+ Transferts courants en provenance du reste du monde
Intérêts de la dette publique

RND (Ménages) = 5819

2 : présentation de compte de revenu des ménages et calcule de la


consommation de capital fixe des ménages :

Compte de Revenu des ménages


Cotisations de sécurité sociale : 1750 EBE : 1670
Tr. courants au RDM : 380 Prestations sociales : 2200
Rev. Propre.et de l'entraide Versés : Indemnité d'assurances dommages : 390
526
Impôts directs des ménages : 1010 Tr. courants reçus du RDM : 370
Primes nettes d'assurances Dommages Rémunération des salariés : 4200
: 390
Rev. Propre et de l'entr. Reçus : 1440
Solde, RDB = 6214

B : Le secteur des sociétés non financières (SNF) :


Les SNF ont pour fonction principale de produire des biens et des
services marchands non financiers marchands, c’est-à-dire dont le prix de
vente est économiquement significatif. Une fois que l’entreprise a
rémunéré tous les agents économiques ayant contribué à la production, elle
a un revenu disponible qui correspond à son épargne brute. Cette épargne
permet de financer la FBCF des entreprises et l’acquisition de terrains.

Remarque :
 Si le prix de vente coûte moins de 50 % du coût de production,
l’unité est classée dans le secteur institutionnel des administrations
publiques.
 Le taux de marge (= (EBE / VAB) x100) est la part de la Valeur
Ajoutée (VA) qui est destinée à l’entreprise.
 Le taux d’autofinancement (= (SB / FBCF) x 100) est la capacité des
entreprises à financer elles-mêmes leurs investissements.

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Compte de distribution secondaire du revenu :
SNF
Emplois Ressources
Impôts courants sur le revenu et le patrimoine Solde des Rev. Primaires
Prestations sociales Cotisations Sociales
Autres transferts courants Autres transferts
Solde : Revenu disponible courants

Entrainement 02 :
On considère les informations économiques d’une économie
considérée, les évaluations suivantes (en milliards d’unités monétaires)
résument l’activité des sociétés non financières au cours de l’année
précédente :

 Subventions d’exploitations 30
 Formation brute de capital fixe 220
 Impôts sur le revenu des sociétés 50
 Indemnités d’assurances dommages 10
 Primes d’assurances dommages 20
 Variation des stocks 30
 Production 2000
 Impôts liés à la production 90
 Aides à l’investissement reçu 10
 Consommation intermédiaire 800
 Rémunération des salariés 700
 Intérêts versés 80
 Intérêts reçus 30
 Dividendes versés 40
 Dividendes reçus 25

Etablissez le compte de flux de ce secteur institutionnel, et précisez


la signification économique des soldes intermédiaires des différents sous –
comptes.

Réponse :
Le compte de production :
Ce compte indique en solde la contribution productive propre au
secteur, ou valeur ajoutée brute (VAB). La VAB du secteur mesure la
valeur nouvelle créée au cours du processus de production. Cette valeur
constitue l'essentiel du Produit Intérieur Brut (PIB).

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Compte de production
Emplois Ressources
Consommation intermédiaire : 800 Production : 2000
Solde : VAB = 1200

Le compte d'exploitation :
Ce compte fait apparaître ce qui reste de la valeur nouvelle créée
par la production (valeur ajoutée) après rémunération des salariés et
paiement des impôts liés à la production ; c'est donc une mesure du revenu
de secteur issu de la production. Le solde de ce compte est l'excédent brut
d'exploitation (EBE) qui mesure ce qui reste de la VAB à la disposition du
secteur.

Compte d’exploitation
Emplois Ressources
Rémunération des salariés : 700 VAB : 1200
Impôts liés à la production : 90 Subventions d’exploitation : 30
Solde : EBE = 440

Le compte de revenu :
L’objet spécifique du compte de revenu est de distinguer les
opérations de répartition secondaire des opérations de répartition primaire.

Compte de revenu
Sous compte d’affectation primaire de revenu
Emplois Ressources
Intérêts versés : 80 EBE : 440
Dividendes verses : 40 Intérêts perçus : 30
Dividendes perçus : 25
Solde : SRP = 375
Sous compte d’affectation secondaire de revenu
Emplois Ressources
Impôts sur le revenu des sociétés : 50 SRP : 375
Primes d’assurances dommages : 20 Indemnités d’assurances dommages : 10
Solde : RDB = 315

Le solde ou Revenu Disponible Brut (RDB) des SNF est un "revenu


courant après impôt" et est en principe affecté à la consommation finale de
biens ou de services ou à l'épargne. Cependant, les SNF n'ont pas de
consommation finale par convention ; on considère en effet que tout achat
de biens non durables ou de services par ce secteur n'est fait que dans le
but de produire d'autres biens ou services et doit donc être comptabilisé
comme de la consommation intermédiaire. Par conséquent, le solde de ce

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compte, l'épargne brute (EB), est par convention égale au RDB. Il mesure
l'autofinancement du secteur sur la période, c'est à dire la part des
ressources qui restent disponibles pour l'accumulation d'actifs physiques ou
financiers.

Le compte de capital :
Ce compte de capital montre comment l'EB, éventuellement
augmentée d'aides à l'investissement, alimente le processus d'accumulation.

Compte de capital
Emplois Ressources
FBCF : 220 EB : 315
Variation des stocks : 30 Aides à l’investissement : 10
Solde : capacite de financement = 75

C : Le secteur des Administrations Publiques (APU) :


Le secteur des administrations publiques comprend toutes les
unités institutionnelles dont la fonction principale consiste à produire des
biens et des services non marchands destinés à la consommation
individuelle et collective et/ou à effectuer des opérations de redistribution
de revenu et de la richesse nationale. Les ressources des administrations
publiques proviennent essentiellement de la fiscalité (impôts directs et
indirects). Ces ressources sont utilisées pour couvrir les dépenses de
fonctionnement (traitements des fonctionnaires, fournitures etc.) et
éventuellement les dépenses d'équipement (construction de barrage,
construction de routes, école etc.)

Compte d'affectation des revenus primaires :


APU
Emplois Ressources
Revenus de la propriété EBE
Impôts sur la production et les
importations
Solde des revenus primaires Moins subventions
Revenus de la propriété

Compte de distribution secondaire du revenu :


APU
Emplois Ressources
Prestations sociales Solde des revenus primaires
Autres transferts courants Impôts courants sur le revenu, le
patrimoine
solde : Revenu disponible Brut Cotisations sociales
Autres transferts courants

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Entrainement 03 :
Sachant que les administrations publiques distribuent sous formes
d’aides à l’investissement les 3/4 de leur épargne brute, que leur
investissement net est de 8 et que leur consommation intermédiaire
représente 50% de la VAB, complétez le tableau suivant :

Production
Emplois Ressources
CI : Production non marchande :
VAB :
Exploitation
Rémunération : 470 VAB :
Impôts liés à la production : 12
EBE :
Revenu
Subventions d’exploitation : 92 EBE :
Intérêts versés : 52 Intérêts reçus : 18
TVA : 436
Impôts sur le revenu : 340
RDB :

Utilisation du revenu
Consommation finale : RDB :
EB :
Capital
FBCF : EB :
Aides à l’investissement : 30
Besoins de financement : 0

Réponse :

Production
Emplois Ressources
CI : 242 (0,5 x 484) Production non marchande : 725
(CI + Salaires + Impôts + CCF)
VAB : 484
P non Marchande – CI
Salaires + Impôts + CCF = 470+12+2=484
CCF = FBCF – FNCF = 10 – 8 = 02

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Exploitation
Rémunération : 470 VAB : 484
Impôts liés à la production : 12
EBE : 2

Revenu
Subventions d’exploitation : 92 EBE : 2
Intérêts versés : 52 Intérêts reçus : 18
TVA : 436
RDB : 652 Impôts sur le revenu : 340

Utilisation du revenu
Consommation finale : 612 RDB : 652
EB : 40

Capital
FBCF : 10 (EB – Aides à l’investissement) EB : 40 (30 x 4/3)
Aides à l’investissement : 30
Besoins de financement : 0

D : Le secteur des Sociétés Financières (SF) :


Les institutions financières sont des entreprises de type particulier,
dans la mesure où elles ne jouent que sur le flux financier. La fonction
principale des institutions financières est le financement de l'économie. Ce
secteur regroupe les unités institutionnelles dont la fonction principale est
de financer, c'est-à dire collecter, transformer et répartir les disponibilités
financières. Leur rôle est de mettre en rapport les gens à besoin de
financement (qui cherchent des fonds) avec les gens à capacité de
financement (disposés à placer des fonds). Elles exercent une activité
d’intermédiation financière.

E : Le secteur de Reste Du Monde (RDM) :


Ce secteur regroupe l’ensemble des opérations des unités
résidentes avec les unités non résidentes. On distingue, à ce titre, des
échanges de biens et services, des transferts de revenus et des mouvements
de capitaux. La balance des paiements est un compte statistique qui retrace
l’ensemble des relations économiques effectuées en un an entre les
résidents et le reste du monde. Elle enregistre ainsi des flux (réels,
monétaires et financiers) et non des stocks. La balance des paiements se
décompose en deux :
 La balance des transactions courantes qui résulte de la prise
en compte de :
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 La balance commerciale qui comptabilise les exportations et
les importations de marchandises. Le solde commercial est
la différence entre les exportations (X : vente de produits
nationaux à l’étranger) et les importations (M : achat de
produits à l’étrange) : (X – M). La Balance commerciale est
excédentaire si X > M, elle est déficitaire si X < M.
 La balance des invisibles qui comptabilise : - les opérations
d’exportations et d’importations de services (transports,
tourisme, communication, …) ainsi que certains revenus du
travail (les revenus du travailleur frontalier) et les revenus du
capital sous forme d’intérêts et de dividendes reçus ou
versés. - les transferts courants qui correspondent à des
opérations sans contrepartie : ex : le revenu des travailleurs
immigrés envoyé dans leur pays d’origine ou les dons.
 La balance des capitaux se décompose en deux balances :
 La balance des capitaux à long terme qui prend en compte
par exemple les Investissements Directs à l’Etranger des
entreprises,
 La balance des capitaux à court terme qui comptabilise par
exemple les mouvements spéculatifs.

Remarque : La somme de la balance des transactions courantes et


des mouvements de capitaux se traduit par une variation de la position
monétaire extérieure. Ainsi, un pays dont la Balance des transactions
courantes est déficitaire doit financer ce déficit par des prêts de l’étranger.

Section 2 : les opérations des agents économiques


Le fonctionnement logique d’une économie permet de distinguer
trois grands types d’opérations complémentaires, la production, la
répartition, et la dépense.

I : les opérations sur les biens et les services :


Les opérations sur biens et services indiquent la provenance et la
destination des biens et services. Dans une économie nationale, les biens et
les services rencontrés sur les marchés proviennent de la production
nationale et des importations. Ces biens et services sont utilisés pour la
consommation, pour l'investissement (formation brute de capital fixe, et
pour l’exportation.

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A : La production :
La production est l’activité consistant à créer des biens et des
services s’échangeant sur le marché ou obtenus à partir de facteurs de
production s’échangeant sur le marché. La production crée de la richesse,
elle est au cœur du système et est mesurée par la valeur des biens et
services qu'elle crée. La production est un processus au cours duquel se
réalise la création de richesse grâce à la combinaison des facteurs de
production. La production ajoute de la valeur aux biens et services qu’elle
transforme, c’est la valeur ajoutée ; qui est la différence entre la valeur de la
production (VP) et la valeur des biens et services utilisés pour réaliser cette
production et qui seront détruits au cours du processus productif ou
incorporés dans des produits plus élaborés (la consommation
intermédiaire : (CI).

Remarque : La production ne doit pas être confondue avec les


ventes. Il ne faut pas confondre la valeur de la production et le chiffre
d’affaires. La production doit être enregistrée même si elle ne fait pas
l'objet d'une vente ou même si cette vente intervient beaucoup plus tard.

Exemple : Au cours de l’année 2007, une entreprise de jouets en


bois a produit 10000 jouets qu’elle a vendu 20Dh. Les dépenses réalisées
durant cette même année ; sont :
 Achat de bois (80 000Dh),
 Versement de salaires (40 000Dh),
 Achat de peinture (10 000Dh),
 Paiement de la facture d’électricité (5 000Dh),
 Paiement des impôts (12 000Dh),
 Achat de cartons d’emballage (4 000Dh).
 Valeur de la production = 10 000 x 20Dh = 200 000Dh
 Les consommations intermédiaires sont les biens ou
services détruits ou transformés lors de la production. On
trouve donc le bois, la peinture, l’électricité et le carton. La
valeur des consommations intermédiaires est donc de
99 000Dh (80 000 + 10 000 + 5 000 + 4 000).
 Valeur ajoutée = 200 000Dh - 99 000Dh = 101 000Dh

Exemple : Soit une Entreprise E1 qui produit pour une valeur de


1000 un bien A et qui n'a pas de consommation intermédiaire. Toute la
production de l’entreprise E1 est vendue à une Entreprise E2 qui le
consomme pour produire un bien B ayant une valeur de 2000. La valeur
ajoutée de l’Entreprise E1 est alors de 1000 et celle de l’Entreprise E2 de
20
1000. Sur l'ensemble des deux entreprises, la production s'élève à 3000 et
la valeur ajoutée à 2000. Si, à la période suivante, Entreprise E1 et
Entreprise E2 fusionnent pour ne constituer juridiquement qu'une seule
entreprise, l'activité physique restant rigoureusement la même, seule
apparaît la production de bien B dans les comptes de la nouvelle entreprise
puisque le bien A n'est plus vendu, la consommation intermédiaire
disparaît puisque le bien A n'est plus acheté. La nouvelle entreprise
déclarera donc une production et une valeur ajoutée égales à 2000.

Par rapport à la période précédente, la production de l'ensemble a


chuté de 3000 à 2000 alors que production physique et prix sont
inchangés. La production d'un ensemble d'entreprises n'est donc pas un
indicateur fiable du niveau d'activité car il dépend également du degré
d'intégration des entreprises. La valeur ajoutée échappe à cette critique car
elle mesure, non pas la valeur du produit final, mais uniquement l'apport
de l'entreprise à la valeur du produit final. Ainsi, dans l'exemple, la valeur
ajoutée globale est toujours égale à 2000 aussi bien avant qu'après la fusion
des deux entreprises.

On distingue deux types de biens et services :


 Les biens et services marchands c’est-à-dire ceux qui sont
échangés sur un marché contre un prix (exemple : l’achat d’une
voiture par un ménage, le prix du bien visant au moins à couvrir
les coûts de production qu’il a nécessité). Le prix de ces biens et
services vise au moins à couvrir les coûts de production. La
production marchande est évaluée au prix de base.
 Les services non marchands ce sont des services qui sont
fournis gratuitement ou dont le prix demandé couvre moins de
la moitié du coût de production.

Remarque :
 La production retenue par la comptabilité nationale se
limite à celle réalisée par une unité résidante sur le territoire
nationale : on retient donc un critère géographique et non
de nationalité.
 La valeur ajoutée est à la base du calcul des indicateurs
économiques fondamentaux.
 La production est mesurée aux prix de base, c'est-à-dire à un
prix qui exclut les impôts sur les produits et inclut les
subventions sur les produits.

21
 Les salaires et les impôts ne sont pas des consommations
intermédiaires.
 Pour les services non-marchand produits par les APU, la
valeur de la production finale ne peut pas être mesurée par
la production vendue puisqu’il n’y a pas de vente. Par
convention, les économistes considèrent que la valeur de
cette production est égale à la somme des coûts de
production (consommations intermédiaires, rémunérations
des salariés, consommation de capital fixe et impôts liés à la
production) supportés par les administrations pour produire
ces services non-marchand (cela revient à considérer que la
valeur finale de la production est équivalente au coût total
de production).
 La production pour usage finale (PUF) regroupe les biens et
les services produits et conservés à des fins soit de
consommation finale (CF) par les ménages (Men), soit de
FBCF (machines produites et conservés par les SNF et par
tous les SI. La PUF est évaluée au prix de base de produits
similaire sur le marché) à l’exception des constructions pour
compte propre qui sont évaluées aux coûts de production.

B : La consommation intermédiaire :
La consommation intermédiaire c’est : « la valeur des biens, autre
que les biens d’équipements, et des services marchands consommés lors de
la période dans le processus de production », il s’agit par exemple des
Matières premières, électricité, assurances, fournitures diverses, produits
semi-finis, publicité, transports, etc. Elle se distingue de la consommation
finale car c’est une consommation productive, et se distingue également de
la formation brute de capital fixe dans la mesure où elle porte sur des biens
dont la durée de vie est inférieure à la période annuelle. Les services non
marchands ne font, en aucun cas, partie de la consommation intermédiaire.
La consommation de services non marchands est comptabilisée, par
convention, comme une consommation finale.

C : La consommation finale :
Elle est définie, comme : « la valeur des biens et des services utilisés
pour la satisfaction directe des besoins humains individuels ou collectifs ».
Il est supposé que les produits ne soient pas stockés mais consommés au
moment de l’achat, même lorsqu’ils sont durables (exemple de l’achat
d’une voiture ou d’un téléviseur). On distingue :

22
 La consommation finale des ménages en biens et services
marchands qui comportent essentiellement les achats par les
ménages de biens et services marchands, à l’exception des
immeubles.
 La consommation finale non marchande qui correspond à
la valeur des services non marchands fournis par les
administrations (ex : éducation, justice)

Remarque :
La consommation finale des ménages est mesurée par
leurs achats de biens et services.

D : La formation brute de capital :


C’est la consommation productive des biens qui ne disparaissent
que partiellement au cours du processus de production car leur durée de
vie dépasse celle du processus. L’investissement est donc une dépense
destinée à accroître ou à maintenir le processus productif. La
consommation de capital fixe mesure la perte de valeur au cours de la
période du capital fixe (machines, bâtiments, etc) (2) suite à l'usure et à
l'obsolescence. La consommation de capital fixe peut être soustraite de la
valeur ajoutée, du revenu et de l'épargne pour faire apparaître de nouveaux
soldes.

Les entreprises ne sont pas les seules à investir, l’Etat investit en


réalisant des équipements collectifs, (infrastructures routières, construction
d’hôpitaux, …). Les ménages investissent en achetant des logements, mais
aussi des biens d’équipement s’ils sont des entrepreneurs individuels (ex :
des machines à bois pour des menuisiers).

E : Les exportations et les importations de biens et services :


Les importations et les exportations correspondent aux échanges de
biens et services entre l'économie nationale et le reste du monde. Il y a
exportations ou importations de biens à partir du moment où il y a un
transfert de la propriété de ceux-ci entre des résidents et des non-résidents.
Les exportations et les importations de biens et services sont enregistrées le
jour du franchissement des frontières du territoire. Les importations sont

2 Les actifs fixes peuvent être corporels ou incorporels. Les actifs corporels comprennent les
machines, les logements, les bâtiments, les ouvrages du génie civil (ponts, routes…) ainsi que la
valeur des grosses réparations de ces actifs. Les actifs incorporels comprennent les acquisitions de
logiciels, les dépenses de prospection minière et pétrolière, les acquisitions récréatives, littéraires
ou artistiques originales (y compris audiovisuelles).

23
évaluées CAF (coût, assurance, fret) (3) c’est-à-dire au prix FAB à la frontière
du pays exportateur augmenté des frais de transport jusqu’à la frontière du
pays importateur. Les exportations (X) correspondent à la valeur des biens
et services produits par l'économie nationale et mis à la disposition du
RDM. Les biens et services exportés sont évalués FAB (free on board), c'est-
à-dire au prix de base augmentés des frais de transport à la frontière du
pays exportateur et des éventuels impôts, nets de subventions, sur les
produits exportés. De ce fait, les évaluations FAB sont inférieures aux
évaluations CAF, toutes choses égales par ailleurs.

Le prix de base correspond au montant que le producteur reçoit de


l'acheteur par unité de bien ou de service produit, le cas échéant, diminué
des impôts à payer moins les subventions à recevoir du fait de la
production ou de la vente de cette unité (en d'autres termes, diminué des
impôts sur les produits moins les subventions sur les produits). Ce prix de
base exclut les éventuels frais de transport facturés séparément par le
producteur. Il inclut par contre les éventuelles marges de transport
apparaissant sur la facture établie par le producteur.

Exemple : Considérons le cas d'une entreprise qui produit un bien


dont le prix départ-usine est 200 et qui facture 280 ce bien à un client
résidant à l'étranger, le prix incluant une marge de transport de 80.
Supposons que cette marge se décompose en 20 de transport du
producteur jusqu'à la frontière nationale et en 60 de transport de la
frontière nationale jusqu'au client à l'étranger. La valeur de la production au
prix de base est de 280 puisque les frais de transport ne sont pas facturés
séparément au client et le prix FAB est de 220 car il n'inclut la marge de
transport que jusqu'à la frontière nationale. Ainsi, le compte de biens et
services n'est pas équilibré :

Emplois Ressources
Exportation : 220 Production : 280

La valorisation de la production n'est donc pas totalement


cohérente avec celle des importations et des exportations. La cohérence
n'est assurée que pour le total des biens et des services de transport. Ainsi,

3 Le prix CAF est le prix à la frontière du pays importateur avant acquittement de tous les impôts

et droits sur les importations et paiement de toutes les marges commerciales et de transport dans
le pays.

24
si le transport est assuré par une entreprise résidente, les équilibres sont les
suivants :

Production Importations Consommations Exportation


Biens 280 0 0 220
Transport 080 0 80 060
Total 360 0 80 280

Lorsque le transport est assuré par un transporteur non résident :


Production Importations Consommations Exportation
Biens 280 0 0 220
Transport 000 20 80 0
Total 280 20 80 220

Il faut noter, dans ces équilibres, que la marge de transport incluse


dans le prix de base correspond à une consommation intermédiaire en
services de transport par le producteur de biens. Le prix FAB comprend :
 La valeur des biens aux prix de base ;
 Les services de transport et de distribution jusqu'à la
frontière, y compris les coûts de chargement à bord d'un
autre moyen de transport ;
 Les impôts moins les subventions sur les biens exportés, y
compris la TVA et les autres impôts sur les biens acquittés
dans le pays exportateur.

F : Les variations de stock :


Les stocks couvrent tous les biens autres que les biens de capital
fixe détenus par les unités de production en vue de les utiliser ou de les
vendre ultérieurement. La comptabilité nationale n’enregistre que les
variations des stocks entre le début et la fin de l’exercice de production.
Cette définition est imposée par l’équilibre des opérations sur biens et
services. Par convention, ni les ménages, ni les branches non marchandes
des administrations ne stockent. La variation des stocks (notée ΔS)
représente la différence entre les entrées en stocks et les sorties de stocks,
évaluées aux prix du marché au jour de la transaction.

Exemple : Supposons qu’il n’y ait aucun stock en début de période et


qu’un bien produit valant 200 au moment de sa production entre en stock,
l’équilibre des comptes impose que la variation des stocks soit évaluée
également à 200.

25
Production : 200 Variation de stocks : 200

En fin de période, les prix ont pu monter à 220 si bien que la


différence entre le stock final et le stock initial est égale à 20, valeur qui ne
permettrait pas d’équilibrer le compte de biens et services. De même, à la
période suivante si le bien est sorti du stock pour être consommé, par
exemple, à un prix de 220, l’équilibre des comptes impose que la variation
des stocks soit mesurée par la sortie des stocks.

Production 0 Consommation finale 220


Variation de stocks – 220

En combinant ces deux exemples, il est facile de déduire que


l’équilibre des comptes impose de définir la variation des stocks par la
différence entre les valeurs, au moment où elles ont lieu des entrées et des
sorties de stocks.

G : L’équilibre Ressources – Emplois en produits :


Au cours d’une période donnée, dans une économie donnée, on
admet que tous les biens et les services produits trouveront un emploi.

1 : Cas d’une économie fermée :


En économie fermée, la production totale (P) au cours de la
période choisie sera utilisée soit :
 Sous forme de consommation : consommation
intermédiaire (CI), et consommation finale (CF)
 Soit contribuera à l’accumulation : la FBCF, et les
variations de stock (S)

Cette décomposition des opérations sur biens et services permet


d’écrire l’égalité entre, d’une part, les ressources et, d’autre part, les
emplois. Ressources (P) = Emplois ((CI + CF) (Consommation) + (FBCF +
S) (Accumulation))

2 : Cas d’une économie ouverte :


Pour tenir compte des échanges avec l’extérieur, il convient
d’ajouter les importations et les exportations qui correspondent aux
échanges de biens et services de l’économie nationale avec le reste du
monde. Il est possible de présenter ces opérations dans le cadre d’un
compte, le compte de biens et services qui, sous une forme simplifiée, se
présente comme suit :

26
Production Consommation intermédiaire
Importations Consommation finale
Variation des stocks
Formation brute de capital fixe
Exportations

Ce compte est équilibré car il représente une même grandeur, la


valeur des biens et des services utilisés dans l’économie au cours de la
période, selon deux points de vue : l’origine des biens et des services et
leur utilisation : P + M = (CI + CF) + (FBCF + S) + X. Au niveau d’un pays, la
somme des VA est égale au PIB (Produit Intérieur Brut). L'égalité peut être
exprimée sous une autre forme en utilisant la notion de valeur ajoutée
(nouvelle valeur créée lors du cycle de production) et en procédant à un
équilibrage comptable des évaluations Ressources - Emplois (on ajoute aux
ressources la totalité des impôts sur les produits nets de subventions), soit :

VAB = P-CI
Solde commercial de la nation = X – M
VAB + IP - SUBV = CF + FBCF + ΔS + (X- M)

Le PIB est défini par la somme suivante : VAB + IP - SUBV. Il est


l'agrégat représentant la richesse nationale créée au cours de l'année. D'où
: PIB = Emplois finals intérieurs + Solde commercial. En partant de
l’équilibre emplois-ressources déterminé précédemment en économie
ouverte : PIB + M = CF +FBCF + S +X.

Sachant que FBCF +S= I, on peut alors écrire : PIB + M = (CF + I) + X


qui peut se transformer en : PIB – (CF + I) = X- M

(CF + I) correspond à la demande intérieure réalisée par les agents


économiques (ménages, entreprises, Etat, …).

On peut alors distinguer deux cas :


 PIB – (CF+I) < 0, donc X-M < 0, c’est-à-dire que la demande
intérieure étant supérieure aux richesses ou aux ressources
produites sur le territoire, la Balance Commerciale est
déficitaire.
 PIB- (CF + I) > 0, donc X –M > 0, la demande intérieure étant
inférieure aux ressources produites sur le territoire, la
Balance commerciale est excédentaire.

27
II : les opérations de répartition :
Ces opérations décrivent la formation du revenu des agents
économiques. On distingue les opérations de répartition primaire et les
opérations de répartition secondaire ou de redistribution. Ces opérations
retracent la manière dont la VAB issue de la production est répartie entre
les différentes unités économiques.

A : les opérations primaires :


Le passage de la production aux revenus se fait à travers la
répartition de la valeur ajoutée. La répartition primaire s'intéresse à la
formation des revenus issus directement du processus de production. Elle
donne lieu à des revenus primaires constitués de revenus d’activité et de
revenus de propriété.

Remarque : Revenu National (RN) = Somme des revenus primaires


distribuées aux unités économiques.

Les revenus d’activité ou revenus du travail sont les revenus qui


rémunèrent les agents économiques ayant fourni leur force de travail :
rémunération des salariés.

Les revenus de la propriété et de l'entreprise retracent la répartition


d'une partie de l'excédent brut d'exploitation. Elles sont enregistrées dans
les comptes de revenu, elles comprennent les intérêts et rémunération de
certaines créances ; les dividendes et autres revenus distribués des sociétés ;
etc. Les revenus du capital ou revenus de la propriété qui sont des revenus
provenant de la propriété des biens ou de placements financiers. Il s’agit
des revenus des actifs de la production ou de l’entreprise.

Remarque :
 Les revenus immobiliers qui rémunèrent le
patrimoine immobilier sous forme de loyers,
fermages,
 Les revenus mobiliers qui proviennent de la
possession d’un patrimoine financier, soit sous
forme d’actions dont la rémunération est le
dividende, soit sous forme d’obligations ou de
possession d’un livret d’épargne dont la
rémunération est l’intérêt.

28
B : les opérations de redistribution :
La répartition secondaire des revenus (distribution secondaire)
correspond à des flux de revenus indirectement liés à la production. Elle se
décompose en prélèvements (impôts et cotisations sociales) et en revenus
de transferts en espèces (prestations sociales en espèce). Elle sert à obtenir
le revenu disponible brut (RDB).

Les transferts courants sans contrepartie comprennent :


 Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine (impôt
sur le bénéfice, sur le revenu des personnes physiques,
impôts locaux, vignette payée par les ménages...) ;
 Les cotisations sociales effectives versées soit par les assurés,
soit par leurs employés ; les cotisations sociales fictives
(contrepartie des prestations sociales fournies directement
par les employeurs à leurs salariés) ;
 Les prestations sociales ; les transferts courants entre
administrations publiques (transfert de recettes fiscales) ;

Les transferts en capital regroupent les aides à l'investissement


destinés à financer les opérations de FBCF, notamment sous forme d'achats
de logement (elles sont enregistrées en emplois du compte de capital des
administrations publiques et en ressources du compte de capital des unités
aidées) ; les impôts en capital versés irrégulièrement ; les autres transferts
en capital regroupant les dommages de guerre, les primes épargne
logement, etc.

Les subventions d'exploitation sont les transferts courants versés par


les administrations aux unités productrices dans le but d'abaisser le prix de
leurs produits et/ou de permettre une rémunération suffisante des facteurs
de production.

III : les opérations financières :


A l'issue des opérations sur biens et services et les opérations de
répartition, certains secteurs institutionnels sont en mesure de prêter (ils
ont un solde excédentaire) ; ils dégagent une capacité de financement.
D'autres secteurs sont contraints d'emprunter (ils sont déficitaires) et de
faire appel à des secteurs créanciers ; ils dégagent un besoin de
financement. C'est à ce stade qu'interviennent les opérations financières.

Les opérations financières retracent les flux de créances et de dettes


entre tous les secteurs (ces flux sont la contrepartie générale des flux sur

29
produits et de répartition). Elles recouvrent l'ensemble des relations entre
agents à capacité de financement et agents a besoin de financement. Elles
portent sur les créances et les dettes entre agents, et montrent comment les
agents à besoin de financement ont couvert ce besoin et, symétriquement,
comment les agents a capacité de financement ont employé cet excédent.
Elles décrivent le circuit financier sous l’aspect de règlement des
transactions, de collecte de l’épargne et de financement des agents
économiques. A chaque créance correspond une dette d'un montant
équivalent, la somme de la variation des créances est donc égale à la
somme des variations des dettes et, par conséquent, la somme des
capacités de financement est nulle.

C’est le tableau d'opérations financières (TOF) qui, en décrivant les


mouvements de la monnaie et des autres créances, montrent comment se
réalise l'équilibre financier.

Entrainement n°4 : Soit une économie dans laquelle on a observé les


opérations suivantes :
 Création de la monnaie : 42
 Emission de valeurs mobilières : 24
 Souscriptions de valeurs mobilières par les ménages : 16
 Souscriptions de valeurs mobilières par les organismes
financiers spécialisés : 04
 Accroissement de l’encaisse monétaire des ménages : 30
 Augmentation des dépôts dans les CCP : 14
 Emissions de bons du trésor souscrit par les ménages : 10
 Emissions de bons du trésor en compte courant, souscrits
par :
 Le système bancaire : 08
 Les autres intermédiaires financiers : 06
 Prêts à long terme de l’Etat : 24
 Prêts à long terme du système bancaire : 20
 Prêts à long terme des autres intermédiaires financiers : 04
 Emprunts à long terme des ménages : 10
 Emissions de valeurs mobilières par les S.N.F : 12
 Emission de valeurs mobilières par l’Etat : 04
 Dépôts en caisse d’Epargne : 08
 Accroissement de monnaie possédé par les SNF : 12

Hypothèses :

30
 Les trois agents financiers ne font pas d’emprunts à long
terme.
 Le système bancaire n’émet pas de valeurs mobilières.

Question : Etablir le compte financier de chaque agent et construire


le TOF (le tableau des opérations financières) avec Quatre secteurs
institutionnels (SNF, Ménages, sociétés financières, et Trésor) et quatre
instruments : Monnaie, Dépôts non monétaires, Prêts à Long Terme et
Valeurs Mobilières.

Réponse :La monnaie (billets - dépôts) : Il y a création de monnaie


pour un montant de 42, dont un accroissement des dépôts dans les CCP
correspondant à la création de monnaie par le Trésor de 14 ; ce qui signifie
un accroissement des dettes du Trésor en monnaie. La création de
monnaie par des organismes spécialisés est de 0, donc la création
monétaire par le système bancaire est de : 42 - 14 = 28. D'où un
accroissement des dettes du système bancaire en monnaie de 28. Cette
création de monnaie correspond à :
 Un accroissement de l'encaisse monétaire des
Ménages, c'est à dire de leurs créances en monnaie
de 30 ;
 Un accroissement de l'encaisse monétaire des SNF,
c'est à dire de leurs créances en monnaie de 12.

Les "dépôts non monétaires" : Il s'agit des dépôts à terme, des


dépôts en Caisse d'Épargne, des titres non négociables sur un marché. Les
dépôts en Caisse d'Épargne augmentent de 8, ce qui veut dire un
accroissement des dettes des Caisses d'Épargne de 8 ; la contrepartie en est
une augmentation des créances des Ménages de 8. Un accroissement des
dettes du Trésor de 10, bons souscrits par les Ménages qui voient leurs
créances augmenter de 10 ; et d'autre part une augmentation des bons en
compte courant qui accroît les dettes du Trésor de 14 ; le système bancaire
voit ses créances augmenter de 8, et les autres institutions financières de 6.

Les prêts à long terme (LT) : Les prêts à LT de l'État augmentent les
créances du Trésor de 24 ; les prêts à LT du système bancaire augmentent
les créances du système bancaire de 20 les contreparties en sont des
emprunts à LT des ménages qui accroissent les dettes des Ménages de 10 ;
on fait l'hypothèse que les trois agents financiers (système organismes
spécialisés et Trésor) n'empruntent pas à LT sur la période. Donc ceci que
le solde des emprunts à LT est effectué par les SNF pour une valeur de (48-

31
10) ce qui accroît les dettes des SNF de 38.

Les valeurs mobilières (VM) : Il y a émission de VM par les SNF, ce


qui accroît leurs dettes de 12. Il y a émission de VM par l'État, ce qui accroît
ses dettes de 04 ; donc un sous total de 16. Or le total de l'émission de VM
est de 24, et l'on fait l'hypothèse que le système n'émet de VM, d'où le solde
(24 - 16) est émis par un organisme spécialisé, ce qui accroît les dettes de
ces organismes de 8. La contrepartie en est une souscription de VM par les
Ménages qui augmentent leurs créances de 16, et une souscription de VM
par les organismes spécialisés dont les créances augmentent de 4. Mais
l'équilibre de la ligne VM n'est toujours pas réalisée ; on fait alors
l'hypothèse que certaines SNF ont souscrit des VM qui accroissent leurs
créances de 4.

II reste à faire les totaux en colonne et à déterminer le solde des


créances et des dettes .Conformément à la logique comptable le solde est
inscrit du côté le plus faible.

SNF
Δ Nettes de créances Δ Nettes de dettes
Monnaie : 12 Emprunts à long terme : 38
Souscription de vm : 4 Emission de vm : 12
SCD = 34

Men
Δ Nettes de créances Δ Nettes de dettes
Monnaie : 30 Emprunts à long terme : 10
Dépôts non monétaires : 18
Souscription de vm : 16
SCD = 54

Trésor
Δ Nettes de créances Δ Nettes de dettes
Prêts à long terme : 24 Monnaie : 14
Dépôts non monétaires : 24
Emission de vm : 04
SCD = 18

32
SF
Δ Nettes de créances Δ Nettes de dettes
Dépôts non monétaires : 14 Monnaie : 28
Prêts à long terme : 24 Dépôts non monétaires : 8
Souscription de vm : 4 Emission de vm : 8
SCD = 02

Le tableau des opérations financières


http://eljaddaoui.fpt.usmba.ac.ma

Section 3 : la mesure de l’activité économique


Les agrégats sont des grandeurs qui mesurent l’activité économique
d’une société, ils sont obtenus par agrégation d’opérations élémentaires,
associées à une fonction économique, réalisées par les divers agents
économiques. Il s’agit de grandeurs synthétiques qui mesurent les
performances d’une économie nationale. Ils peuvent également permettre
des comparaisons dans l’espace ou dans le temps. Ces agrégats présentent
un ensemble d’informations cohérentes et harmonisées particulièrement
utiles à la mise en place des politiques économiques.

I : La mesure dans l’optique de produit :


A : Le produit intérieur brut (PIB) :
Le produit intérieur brut (PIB) est l'agrégat qui représente la
richesse crée au cours de l'année, il mesure l'apport de l'activité de
production à l'économie nationale. Le PIB représente la somme des valeurs
ajoutées brutes produites par les unités résidentes, c’est-à-dire présentes sur
le territoire national depuis un an. Le PIB peut être soit au prix de marché,
soit au coût des facteurs. Le PIB non marchand s'évalue au coût des
facteurs.

PIB Cf = ∑ VAB
PIB pm = ∑ VAB + impôts sur les produits - subventions sur les produits

La production est mesurée aux prix de base, c'est-à-dire à un prix


qui exclut les impôts sur les produits et inclut les subventions sur les
produits. Mais, contrairement au prix de base, le prix du marché
comprend les impôts sur les produits et exclut les subventions sur les
produits. Il convient donc de faire une correction pour passer des valeurs
ajoutées au produit intérieur brut.

33
Pour tenir compte de la dépréciation du patrimoine nationale : PIN
= PIB – Amortissement. L’amortissement, c’est la mesure du matériel usé. Il
désigne l’opération permettant de financer le renouvellement des
équipements de production pour tenir compte de leur vieillissement.

B : Le Produit National Brut (PNB) :


Le produit intérieur brut mesure la richesse créée sur le territoire
national, il ne tient pas compte du fait qu'une partie de cette richesse a été
créée par des non-résidents et, qu'à l'inverse, des résidents ont créé de la
richesse dans le reste du monde, c'est ce qui explique le qualificatif
"intérieur". Pour déterminer le revenu tiré par les résidents de l'activité de
production, il faut donc déduire du PIB le revenu distribué aux non-
résidents et ajouter le revenu issu de la production que les résidents ont tiré
du reste du monde. Ces revenus sont les revenus des facteurs de
production, c'est-à-dire le travail et le capital. Les impôts et subventions sur
la production peuvent également être assimilés à des revenus des facteurs
de production. Cet agrégat qui mesure le revenu des résidents issus de la
production prend le nom de revenu national brut, il se calcule de la
manière suivante : PNB pm = PIB Pm + (revenus des facteurs du travail et du
capital en provenance de l'extérieur - revenus des facteurs du capital et du
travail versés à l'extérieur)

II : La mesure des agrégats dans l’optique de revenu :


Revenu national brut = Produit intérieur brut + Rémunération des
salariés reçue du reste du monde - Rémunération des salariés payée au
reste du monde - Impôts sur la production et les importations versés aux
restes du monde + Subventions reçues du reste du monde + Revenus de la
propriété reçus du reste du monde - Revenus de la propriété payés au reste
du monde.

RN (Revenu National) ou PNN (Produit National Net) = PIN + Solde


des Revenus versés et reçus du reste du Monde.

PIB aux prix du marché = Rémunération des salariés + EBE (et


revenus mixtes) + Impôts (sur la production et les importations) -
subventions.

Le Revenu national brut disponible, c'est à dire le revenu dont vont


disposer les secteurs résidents pour la consommation et l'épargne, s'obtient
en déduisant du RNB les transferts courants versés au RDM et en ajoutant
les transferts de même nature reçus du RDM.

34
Le RNDB, somme des revenus disponibles des divers secteurs
résidents ; il permet de connaître le revenu après redistribution, c’est à dire
les sommes qui peuvent être librement dépensées par les unités résidentes.
Le revenu national disponible brut (RNDB ) retrace la part des richesses
qu'une nation consacre aux versements du revenu primaire des
différents agents économiques :

RNDB = RNB + Transferts courants reçus du RDM par les UIR –


Transferts courants versés aux UINR
RNN pm = PNB pm - Amortissement - (IP- SUBV )
PNB pm = des revenus des facteurs + CCF + (IP- SUBV )
PNN pm = des revenus des facteurs + (IP- SUBV ) = PNN cf
PNN pm - (IP- SUBV ) = PNN cf =des revenus des facteurs = RN

III : le calcul des agrégats dans l’optique de dépense :


Le calcul du produit intérieur brut selon l'approche demande se
présente ainsi : PIB aux prix du marché = CF + FBCF +∆S+ X – M.

Le PNB se répartit en CN (consommation nationale) et EN (épargne


nationale). L'Epargne Nationale se "transforme" en FBCF (Formation Brute
de Capital Fixe) au moyen du processus de transformation de l'épargne par
les institutions financières en crédits à l'économie. La FBCF est constituée
des investissements nets et des amortissements c'est à dire de la somme des
achats d'expansion (achat de matériels et équipements nouveaux) et des
achats de remplacements (amortissements). On a donc :
 FBCF = Epargne nationale + Capitaux reçus - Capitaux versés
 CN + FBCF = DIB (Demande Intérieur Brute)

La demande provient soit des unités résidentes pour la


consommation ou pour l'investissement, soit des unités non résidentes
(cette demande correspond donc à l'exportation qu'il faut ajouter à la
demande intérieure). Cependant, une partie de la demande intérieure peut
être satisfaite par des unités non résidentes (il s'agit donc des importations
qu'il faut enlever de la richesse créée par les unités résidentes). L'approche
demande montre comment la richesse créée a été utilisée. Le calcul du
produit intérieur brut qui lui correspond peut se déduire du compte de
biens et services. La dépense intérieure brute (DIB ) représente les
emplois des biens et des services effectués par les agents économiques
résidents : elle recense la consommation finale et l'effort
d'investissement des agents économiques.

35
 En économie fermée : DIB =CF+ FBC
 En économie ouverte : DIB = CF + FBC + (X - M)

En somme, les agrégats permettant de rendre compte de la


circulation des flux à travers les trois pôles du circuit sont donc : les
agrégats de production (PIB), de revenu (RNDB) et de dépense (DIB ).

 En économie fermée, on a : PIB = RNDB (Revenus


distribués aux agents résidents) = DIB
 En économie ouverte, il faut tenir compte des relations
des résidents et non-résidents :

Sous l'optique :
 Du revenu : PIB = RNDB - Revenus (primaires et de
transferts) versés au RDM + Revenus (primaires et de
transferts) reçus du RDM
 D’utilisation du revenu : RNDB = CF + EB
 De la demande : DIB=CF+FBC+(X-M)

Avec, à partir du compte de capital : FBC = EB + Transferts en


capital à recevoir du RDM - Transferts en capital à payer du RDM -
Capacité (+) ou besoin (-) de financement de la nation. PNB = DNB + (X –
M) + (Rr – Rv)

Exemple : Supposons que la production totale d’une économie est


de 10 paires de jeans vendues pour une valeur de 400. Le producteur de
jeans a versé 80 à ses employés (salaires) et 100 à un producteur de coton
(matière première). A son tour, le producteur de coton a versé 25 à ses
salariés.

Production – coton Production de Jeans


 Ventes : 100  Ventes : 400
 Salaires : 25  Salaires : 80
 Matières premières : 100

Calcul du PIB : approche par la valeur ajoutée


 VA = Production – CI
 Production Coton : VA = Ventes – 0 = 100
 Production Jeans : VA = Ventes – CI = 400 – 100 = 300

36
 PIB = 100 + 300 = 400

Calcul du PIB: approche par la dépense


 Les consommateurs dépensent 400 pour l’achat de jeans.
 Conclusion : le PIB est de 400

Calcul du PIB: approche par le revenu

Production – coton Production de Jeans


 Ventes : 100  Ventes : 400
 Salaires : 25  Salaires : 80
 Profit : 75  Matières premières : 100
 Profit : 220

 Total des salaires : 25 + 80 = 105


 Total des profits : 75 + 220 = 295
 PIB = 105 + 295 = 400

IV : l’évaluation de la production :
L’un des objectifs principaux de la comptabilité nationale est la
mesure de la croissance de l'activité économique. Mais, pour réaliser cet
objectif, elle se trouve confrontée à un problème majeur, toutes ses
données sont exprimées en valeurs monétaires, c'est-à-dire mesurées à
partir d'un étalon de mesure dont la valeur ne reste pas stable avec le
temps. En théorie, la comptabilité nationale doit permettre la pondération
des quantités produites de chaque bien et service par leurs prix
respectifs (Production = ∑P Qi). La production nationale, peut être valorisée
i

de deux manières différentes :


 En considérant que le prix reste stable dans le temps
(évaluation en volume ou à prix constant).
 En considérant les prix du marché de l’année observée
(évaluation en valeur ou à prix courant).

Remarque : Le calcul du taux de croissance de la production


nationale, se fait selon la formule suivante : Taux de croissance = ((Pn – Pn-1)
/Pn-1) 100

Exemple : Soient les valeurs respectives du PIB nominal en 2006 et


2005, d’une économie hypothétique : 170.000 et 165.000. Taux de
croissance = ((170000 – 165000) /165000) 100 =3%

37
Le taux de croissance calculé, demeure nominal car il prend en
considération les valeurs de la production, mesurées au prix courant, c'est à
dire les valeurs des années observées. On peut calculer le taux de
croissance réel de la production en prenant en considération les valeurs de
la production, mesurées au prix constant. La valeur de la production en
terme réel, c'est à dire la valeur de cette production mesurée par des prix
considérés comme identiques à ceux d’une année de référence (année de
base), se calcul selon la formule suivante :

Production réelle = (Production nominal / indice des prix) 100

Exemple : En 2006, dans une économie hypothétique, le PIB à prix


courant a été de 250.000, la même année l’indice des prix se tient au
niveau 105 (année de base, 100). PIB r = (PIB n (2006) /Indice des prix) 100
= 2203,95

On peut calculer l’évolution de la production dans le temps en se


référant soit à un taux de variation (taux de croissance) soit à un indice.
Dans ce dernier cas, l’évolution de la production sera calculée à travers un
indice mesuré par le rapport suivant : In/ (n-1) = (Pn/Pn-1)100

Exemple : I 2006/2005 = (170000/165000) 100 = 103,3

Le calcul du PIB s’effectue en unités monétaires (en Dirham). On


distingue :
 Le PIB en valeur (nominale), lorsque le PIB est évalué aux
prix courants (prix actuels x quantités).
 Le PIB en volume (réel), lorsque le PIB est évalué aux prix
constants (prix d’une époque de référence x quantités). Il
s’agit de corriger les données de l’inflation pour unique la
variation de la richesse.

Pour se faire une bonne idée d’une économie, il est souhaitable de


considérer le PIB en termes réels et non en termes nominaux. Le déflateur
du PIB mesure le niveau actuel des prix par rapport au niveau des prix de
l’année de base. Il indique l’accroissement du PIB nominal qui est
attribuable à l’accroissement des prix plutôt qu’à celui des quantités
produites. PIB réel = (PIB nominal / Déflateur PIB) 100

Exemple :

38
Année Prix du Quantité de Prix de Quantité de
café café sandwich sandwich
2000 3.00 100 4.50 050
2001 3.50 150 5.00 100
2002 3.80 200 6.00 150

Calcul du PIB
Nominal Réel
2001 (3.50 x 150) + (5.00 x 100) 2000 (3.00 x 150) + (4.50 x 100) =900
=1025
2002 (3.80 x 200) + (6.00 x 150) 2001 (3.00 x 200) + (4.50 x 150) =1275
=1660
2000 (3 x 100) + (4.50 x 50) = 525 2002 (3 x 100) + (4.50 x 50) = 525

Calcul du déflateur PIB


2001 (1025/900) x100=113.9
2002 (1660/1275) x100=130.2
2000 (525/525) x 100=100

Entrainement n°5 :
Les données suivantes de 2014, sont exprimées en milliards
d’unités monétaires et, sauf avis contraire, à prix courants :
Produit intérieur brut au coût des facteurs : 13150
Subventions : 390
Produit national brut aux prix du marché : 14620
Produit national brut aux prix du marché évalué aux prix 2005 : 11300
Revenus de facteurs versés au reste du monde : 3280
Revenus de facteurs reçus du reste du monde : 3350
Exportations nettes de biens et de services (dont les paiements nets de
revenus aux facteurs de production dus par le reste du monde) : 810
Amortissements : 1400
Consommation privée : 9030
Consommation publique : 2220
Achats courants de biens et de services par les pouvoirs publics : 360

En tenant compte de ces données, calculez :


1/ le revenu national net au coût des facteurs
2/ le produit national net aux prix du marché
3/ la valeur ajoutée des pouvoirs publics
4/ l'investissement net dans l'économie
5/ les impôts indirects

39
Réponse :
1) Calcul de revenu national net aux coûts des facteurs : (PIBcf +
solde des revenus avec le reste du monde) – CCF = 11820
2) Calcul de produit national net aux prix du marché : PNBpm –
CCF = 13220
3) Calcul de la valeur ajoutée des pouvoirs publics : Production
non marchande = consommation publique. Consommation
publique - Achats courants de biens et de services. VAB (APU) =
1860
4) Calcul de l’investissement net dans l’économie (FINC :
formation intérieur net de capital) : FINC = PNNpm – C (Privée et
publique) – Exportations nettes de biens et services. FINC = 1160
5) Calcul des impôts indirects : PNNpm + PNNcf + Subventions =
1790

Entrainement n°6 :
On suppose les valeurs du PIB aux prix courants de 2000 à 2006
(milliards d’unités monétaires) :

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006


3500 3800 4000 4080 4390 4660 4880

On connaît par ailleurs l'évolution de l'indice des prix à la


consommation (indice base 100 en 2000) :

2001 2002 2003 2004 2005 2006


102 105 108 110 112 115

1) Calculez le taux de croissance du PIB en valeur chaque année.


2) Déterminez le montant du PIB en volume de 2000 à 2006, ainsi que
son taux de croissance chaque année.
3) On sait que le PIB en volume a augmenté de 2,5 % en 2007 et que
le montant nominal du PIB en 2007 est de 5150 milliards d’unités
monétaires. Déduisez-en le taux d'inflation pour 2007.

Réponse :
1) Le taux de croissance de PIB en valeur :
2001 2002 2003 2004 2005 2006
8,57 % 5,26 % 2 % 7,598 % 6,15 % 4,72 %

2) Le PIB réel en volume est égal à :

40
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
3500 3725, 9 3809, 52 3777, 77 3990, 90 4160, 71 4243, 47

On calcule le taux de croissance du PIB réel :


2001 2002 2003 2004 2005 2006
6,457 % 2,254 % -0,84 % 5,637 % 4,259 % 1,994 %

3) Le taux de croissance du PIB en volume pour 2007 est de 2,5%,


on donc : 0,025

(0,025 x 4243,47) + 4243,47 = 106,08675 + 4243,47 = 4349,55675

Calcul de l’indice des prix pour 2007 (base 100 en 2000) : 118,40
Calcul de l’indice des prix pour 2007 (base 100 en 2000) : 115

Le taux d’inflation en 2007est égal au taux de croissance de l’indice


de prix entre 2006 et 2007 : (118,40 – 115) /115 = 2,95%. Le prix à la
consommation a augmenté de 2,95%.

Section 4 : la représentation de l’activité économique


La synthèse de l'activité économique, pour nécessaire qu'elle
soit, ne saurait satisfaire ceux qui sont chargés d'orienter la politique
économique d'une nation. Ces responsables de la politique économique
ne peuvent agir que s'ils disposent d'outils opérationnels, c'est-à-dire
mesurables. C'est à cet aspect de la mesure que ce chapitre sera
consacré. En effet, la performance de l'économie peut être mesurée à
l'aide du Tableau entrées-Sorties (II), et du Tableau Economique
d'Ensemble ou TEE (III). Il sera également abordé dans cette section la
représentation sous forme d’un circuit économique (I).

I : Le circuit économique
A : La définition du circuit économique :
Les opérations des agents économiques peuvent être représentées
par un circuit économique qu’est une représentation imagée et simplifiée
de l'activité économique. Il permet de décrire, au moyen des flux, les
relations essentielles entre les différents agents. Chaque flux est caractérisé
par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au
moyen d'une flèche orientée. L’objectif est d’avoir une vision d’ensemble,
globale (macro) de l’économie, ses acteurs et leurs relations. Les agents
économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Ces relations

41
sont matérialisées par des flux qui représentent les mouvements de biens et
services et les mouvements de monnaie entre les différents agents
économiques.

B : La forme simplifiée de circuit :


Dans sa forme la plus simple, le circuit ne tient compte que de
deux catégories d’agents : les ménages et les entreprises. On peut
schématiser la circulation entre eux de la façon suivante :
 Les ménages fournissent aux entreprises des services et des
biens productifs, et ces dernières leur livrent des biens et
services : ce sont les flux réels ou matériels :
Ménages ------- travail -------------> entreprises.
 La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux
monétaires ou financiers qui représentent les échanges
d'argent, revenus et dépenses des ménages :
Ménages <------- salaire ------------ entreprises.

Figure n°1 : Représentation d’une économie à deux agents


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Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par


exemple, correspond, en contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie.
Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie
monétaire. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en
retour, à un flux réel ou un flux monétaire.

Deux hypothèses de ce type de circuit :


H1 : Les ménages consomment tout leur revenu
H2 : Les entreprises versent sous forme de revenus la totalité de la
valeur de leur production.

Compte tenu des hypothèses retenues, le circuit des échanges peut


être appréhendé sous deux optiques différentes :
 L’optique de la production ou du produit qui ne prend en
considération que les flux réels : Production (offre de B &
S) = Valeur du facteur travail (offre du travail).
 L’optique du revenu qui ne prend en considération que les
flux monétaires : Revenu (salaires) = Dépenses de
consommation (C).

42
On peut donc écrire : Y = C

C : Schéma d’un circuit un peu plus complexe :


1 : introduction d’un marché financier :
L’existence d’un marché financier canalisant l’épargne des ménages
vers l’investissement, à la fois pour satisfaire les besoins de financement des
ménages que pour combler ceux des entreprises. De plus, le marché des
biens et services se divise en deux catégories : les biens et services de
consommation et les biens d’investissement. Le schéma suivant introduit
ces éléments en se limitant aux flux monétaires qui en découlent.

Figure n°2 : Représentation d’une économie à deux agents


Introduction d’un marché financier
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Les ménages constituent une épargne et les entreprises empruntent


pour assurer le financement des investissements en l'absence
d'autofinancement. En économie, ce qui n'est pas dépensé constitue
l'épargne. L’épargne est un flux égal au revenu annuel non consommé; elle
résulte d’un choix entre la consommation présente et la consommation
future. Épargner est donc une décision réelle alors que le placement de
cette épargne constitue une décision financière. L’épargne accumulée au fil
des années est égale à la richesse ou au patrimoine d’un individu, d’une
famille ou d’un pays. Ils peuvent acheter des titres financiers (actions et
obligations) émis par les entreprises sur les marchés de capitaux. Ces
dernières utilisent cette épargne pour acheter des biens d'investissement. Ils
peuvent également placer cette épargne dans des institutions financières.
Elle est ensuite prêtée aux entreprises qui ont besoins pour financer leur
investissement.

Dans une économie fermée, restreinte à deux agents (les ménages


et les entreprises), la comptabilité nationale présente les opérations
économiques de la manière suivante : les ménages emploient une partie de
leur revenu pour acheter les biens vendus par l’entreprise, C, et l’autre
pour épargner, S. Leur revenu, R, peut donc se décomposer ainsi : R = C +
S. Les entreprises, quant à elles, pourront produire, Y, grâce aux
investissements qu’elles ont préalablement effectués, I. Les entreprises
produisent des biens de consommation C mais également des biens de
production (machines...) I. Soit Y = C + I. Dès lors, pour qu’il y ait équilibre
économique (offre = demande) et bouclage du circuit, il faut que l’épargne
soit égale à l’investissement, soit S = I.

43
En économie, l’investissement représente l’achat de capital
productif (usines, machinerie et équipement).

En reprenant les deux optiques du circuit des échanges, il est


possible d’écrire :
o Dans l'optique de produit : Production = C + I (C :
Demande des biens de consommation, I : Demande
des biens d'investissement),
o Dans l'optique du revenu : Revenu = C + S (C : Achat
de biens de consommation, S : Epargne).
Ce qui permet d'obtenir l'égalité suivante : C + I = Y
= C + S. On peut en déduire facilement : I = S (Cette
égalité signifie que les investissements des
entreprises sont intégralement financés par l’épargne
des ménages).

2 : le circuit à trois agents, Men, SNF et APU :


L'Etat est le troisième agent introduit dans le circuit économique.
Contrairement à 1'introduction des ménages et des entreprises, la prise en
considération de l’Etat ; les administrations publiques, en général dans le
circuit économique simplifié ne fait apparaitre que les flux monétaires.
Pour payer leurs dépenses, ils prélèvent des impôts (T) de toutes sortes.
Ces derniers servent aussi à effectuer des transferts (Tr ; ex. aide sociale,
prestations aux aînés) dans le but de redistribuer le revenu global plus
également dans la société. Les deux optiques du circuit des échanges sont :
 Production = C + I + G (G : demande publique)
 Revenu = C + S + T – A (T : impôts : Tr : transferts)

Figure n°3 : Représentation d’une économie à Trois agents


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D : Le circuit dans l’analyse Keynésienne :


J. M. Keynes s’interroge sur les facteurs qui déterminent le niveau
de production et celui de l’emploi. Cette réflexion nécessite un circuit
dynamique car une variation de la dépense engendre une variation de la
demande, donc des prix. Une fuite possible sous forme de l’épargne non
utilisée pour l’investissement (thésaurisation) est un gaspillage de ressources
qui réduit d’autant et même plus (combinaison des effets accélérateur et
multiplicateur) la demande globale, donc la production à la fois de biens de
consommation et de biens d’équipement, donc le volume de l’emploi

44
(chômage) car dans la logique keynésienne le niveau d’emploi est lié au
niveau de la production.

Figure n°4 : Circuit Keynésien


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Les agents économiques globaux représentatifs de fonctions :


 (B) : la création de la monnaie,
 (E) : la production,
 (Men) : la consommation,
 (F) : le financement des entreprises.

L’objectif de Keynes était d’analyser des écarts variables qui


expliquent la croissance et les crises, alors que l’objectif comptable est de
décrire une situation économique en quantifiant les agrégats et leurs
relations ; une représentation globale, détaillée et chiffrée de l’économie
dans un cadre comptable. Deux approches complémentaires, car la
production est à la fois source de biens et services et de revenu qui permet
la dépense.
 Par les produits : équilibre ressources/emplois pour un
ensemble de branches d’activité.
 Par les revenus : ensemble des opérations économiques et
financières par secteur institutionnel.

L’approche par les produits :


 Production (le PIB, Y) + Importation (M) = ressources en
produits.
 Ventilation de l’utilisation des ressources :
 Consommation (C),
 Investissement : FBCF + ∆S
 Dépenses publiques (« Gouvernement », G) :
dépenses des administrations publiques
(administrations centrales et territoriales) en biens et
services.
 Export (X) : biens et services vendus à l’étranger.

Equilibre : Y + M = C + I + G + X + ∆S (Ressources = Emplois)


Donc : Y = Demande intérieure (C + I + G + ∆S) + solde extérieur (X
– M).

45
L’approche par les revenus : L’activité économique de chaque
secteur est résumée dans un ensemble de comptes.
 Production = PIB.
 Revenu = PIB + variation de revenu et de transferts reçus et
versés avec le reste du monde.
 Demande = Demande globale (C + I) + variation de la
demande avec le reste du monde. D’où :
 Approche par les produits : Y + M = C + I + G + X.
 Approche par les revenus : Y = rémunération des
salariés + rémunération du capital + impôts liés à la
production.

Entrainement n° 7 :
Soit une économie fermée constituée d'entreprises (SNF),
d'administrations publiques (APU), de ménages (Men) et de banques (SF).
Les entreprises ont une consommation intermédiaire de 500, une FBCF de
500 et distribuent 1000 aux ménages (950 sous forme de salaires et 50 sous
forme de dividendes). Les ménages consomment 1750 et épargnent 475.
Les impôts sur leur revenu s'élèvent à 25. Les APU (production est non
marchande) ont une consommation intermédiaire de 400 et distribuent
1250 de salaires aux ménages.
1- Calculez le PIB de cette économie selon les optiques de revenu,
de production et de dépense.
2- Présentez sous forme d'un circuit la circulation des flux de
revenus :
 Avec quatre pôles représentant les quatre secteurs
institutionnels,
 Avec des pôles représentant les grandes fonctions
économiques.

Réponse :
1- Les APU ayant une production intégralement non marchande,
celle-ci peut être évaluée à son coût de production. Ce coût se
compose des salaires versés (1250) et des consommations
intermédiaires (400), les autres déterminants sont nuls. On
obtient la production des APU : P (APU) = 1250 + 400 = 1650

 Le PIB selon l'optique de demande est égal à : PIB = CF (Mén)


+ CF (APU) + FBCF= 1750 + 1650 + 500 = 3900

46
Remarque : La production non marchande des APU est
comptabilisée comme dépenses de consommation finale des APU. D'où CF
(APU)= 1650.

 Le PIB selon l'optique de production est égal à la somme


des VAB (il n'y a ni impôts ni subventions sur les produits
dans cette économie). PIB = = VAB (Mén) + VAB (APU)

 VAB = Production — Consommations intermédiaires


 VAB (APU) = 1650 — 400 = 1250
 PIB = VAB (SNF) + VAB (APU) =3900
 PIB — VAB (APU) = 3900 — 1250 = 2650
 P (SNF) = VAB (SNF) + CI (SNF) = 2650 + 500 = 3150

 Le PIB selon l'optique de revenu est égal à la somme de la


rémunération des salariés et de l’EBE de l'économie :
 EBE (Mén) = 0, car les ménages n'ont pas d'activité
productive,
 EBE (APU) = VAB – rémunération des salariés = 1250
–1250 = 0
 EBE (SNF)= VAB – rémunération des salariés = 2650–
950 = 1700

Les salaires distribués dans l'économie (W) proviennent des SNF et


des APU. D'où : 950+1250 =2200. On en déduit : PIB =EBE + W = 1700 +
2200 = 3900

2) Présentation sous forme d'un circuit la circulation des flux de


revenus :

Bilans des différents SI


M én a g es
C F (M EN ) : 17 50 W (S a l air e s ) :22 00
T : 25 DI V : 50
D (D é p ôt s ) ( MEN ) : 4 75
2250 2250

47
SNF
W (S N F ) : 9 50 C F (M EN ) : 17 50
DI V : 50 CI (APU) : 4 00
D (D é p ôt s ) ( SN F) : 115 0 C I ( SN F ) : 50 0
C I ( SN F ) : 50 0 FBC F (S N F ) : 5 00
FBC F (S N F ) : 5 00
3150 3150

APU
W (A P U ) : 125 0 T : 25
C I ( A P U ) : 4 00 L (A P U ) : 16 25
C F (A P U ) : 165 0 C F (A P U ) : 165 0
3300 3300

SF
L (A P U ) : 16 25 D (M EN ) : 47 5
D (SN F ) : 11 50
1625 1625

Figure n°5 : Circuit des flux entre les secteurs institutionnels


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 Circuit entre les pôles de Production -Revenu -Dépense :


Dans une économie fermée :
 PIB = RNDB = 3900
 CF = CF (APU) + CF (Mén) = 3400
 EB = RNDB — CF = 500

Figure n°6 : Circuit entre les pôles de Production – Revenu - Dépense


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Entrainementn°8 :
On considère une économie fermée à trois pôles : B (banques), E
(entreprises), M (ménages). Au cours d'une période donnée, les flux
écoulés entre ces pôles sont les suivants : U : coût d'usage de la production
des entreprises ; I : investissement net des entreprises ; C : consommation
finale des ménages ; W : salaires versés par les entreprises aux ménages ;
Profit : profits distribués par les entreprises aux ménages ; S : épargne des
ménages ; F : 'besoin de financement des entreprises, supposé satisfait par
endettement bancaire.

48
1) Répartir les flux précédents dans des comptes en T, à raison d'un
compte pour chaque pôle. Donnez également la représentation
graphique de ce circuit.
2) Définir le revenu global et l'exprimer à l'aide des flux précédents de
deux façons distinctes.
3) Sachant que la consommation des ménages représente les (4/5) de
leur revenu global, que les revenus salariaux des ménages sont
quatre fois plus élevés que leurs revenus du patrimoine, que le
revenu distribué par les entreprises dépasse de 25 % les dépenses
interentreprises, que l'épargne nette constituée par les ménages
s'élève à 40 et que I = F, calculez la valeur de tous les flux du circuit.
Effectuez les enregistrements de ces flux dans les comptes en T.

Réponse :
1) Répartition des flux dans des comptes en T :

B a n q u e (B )
F : S :

E nt r e p ri s e s (E )
U : U :
I : I :
W : C :
Pro fit : F :

Ménages
C : W :
S : Pro fit :

Figure n°7 : Circuit


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2) Le revenu global est Y = W + Profit. L'égalité des flux entrants et


des flux sortants nous permet d'écrire le revenu global de deux
manières. Au pôle ménages, on a Y = W + Profit = C + S. Au pôle
des entreprises, les recettes des entreprises sont figurées par les
flux entrants. Ces derniers sont constitués par des flux définitifs
: U + I + C et par un flux temporaire : F. À partir de ce pôle, le
revenu global s'écrit : Y (soit W + TT) = C + F.
3) On utilise les égalités des flux entrants et sortants aux différents
pôles :

49
 Au pôle banques : on connaît la valeur de S = 40, donc
l'égalité S = F donne la valeur de F, soit 40. On sait par
ailleurs que I= F donc, I = 40 également.
 Au pôle ménages : on sait que Y = C+ S = C + 40. Or, on sait
aussi que C = 0,80 Y ; donc, on peut en remplaçant C par sa
valeur en fonction de Y écrire : 0,80 Y + 40 = Y. D'où l'on
tire la valeur de Y =200 et celle de C = 0,80 x 200 = 160. On
peut aussi déduire les valeurs de W = 4/5Y = 4/5 x 200 =
160 et de TT = 1/5Y = 1/5 x 200 = 40.
 Au pôle, Entreprise : on sait que le revenu distribué par les
entreprises (Y = W + T) dépasse de 50 % les dépenses
interentreprises (U + I). On peut donc écrire : W + TT = 200
= 1,25 (U + I). D'où U + I = 160. D'où : U = 120. Les
comptes de flux se présentent ainsi :

B a n q u e (B )
F : 40 S : 40

E nt r e p ri s e s (E )
U : 1 20 U : 1 20
I : 40 I : 40
W : 1 60 C : 1 60
Pro fit : 40 F : 40

Ménages
C : 1 60 W : 1 60
S : 40 Pro fit : 40

II : Le Tableau des Entrées et des Sorties :


A : définition du TES :
Le TES sert à détailler les opérations sur produits en les
décomposant en branches, et cherche par cela à mettre en évidence
l'équilibre des emplois et des ressources pour chaque produit et la
réalisation de la valeur ajoutée pour chaque branche. Le TES qui est
conçu par W. Leontief en 1939, est destiné à la description de la
production nationale. On l’appelle aussi le tableau d’échanges
interindustriels (TEI) ou tableau des inputs -outputs. Le TES est un
instrument d’analyse qui permet de décrire la manière dont se réalise
l’équilibre entre les ressources les emplois et fournit une représentation des
relations entre les branches d’activité. Il permet de mettre en évidence les
interdépendances au sein de l’économie nationale. C’est aussi un outil de

50
prévision et de planification. Le TES traduit le réseau d'interdépendances
qui caractérise une économie à un moment donné. Il se décompose en
cinq tableaux, permet de calculer le PIB (Produit Intérieur Brut).

B : Architecture du TES :
Le TES regroupe cinq tableaux articulés : Tableau des entrées ou
consommations intermédiaires T1, le tableau des emplois finals T4, le
tableau de production et d'exploitation des branches T2, le tableau des
ressources en produits T3 et Tableau de synthèse des résultats ou de
calcul du PIB, T5. Dans cette optique, le TES met en évidence les
mécanismes de production ; il débouche sur l'analyse interindustrielle
principalement grâce à l'étude des coefficients techniques, et présente les
emplois (CI, CF, FBCF, ΔS, X) qui sont faits des richesses créées. Ce tableau
conduit à vérifier les différents équilibres économiques réalisés au niveau
macro - économique et pour chaque branche. On établira par conséquent
autant d'équilibres qu'il existe de produits différents (lignes du TES ).

Ce tableau fait ressortir l’égalité entre le total des ressources de


chaque branche (en colonne) et le total des emplois de chaque produit (en
ligne), ce qui traduit l’équilibre comptable : production + importation =
consommations intermédiaires + consommation finale+ FBCF+ variation de
stock + exportation

T1 : Tableau des entrées intermédiaires T4 : Tableau des emplois finals


T2 : Compte de production et d’exploitation des
branches
T3 : Tableau des ressources en produits Calcul du PIB

Remarque :
 Le tableau des consommations intermédiaires est au
cœur de l'architecture d'ensemble du TES.
 Le TES permet de calculer le PIB en faisant la somme des
valeurs ajoutées des différentes branches que l’on obtient en
retranchant de la production de chaque branche sa
consommation intermédiaire.

Le tableau des entrées intermédiaires : les colonnes représentent les


branches de l’économie, les lignes les produits. En principe, il y a autant de
branches que de produits. Chaque case contient les valeurs des
consommations intermédiaires (CI) des branches en produits. On lit en
ligne, les ventes (sorties) en produits ; en colonne, les achats (entrées) des

51
branches. La dernière ligne du tableau contient la somme des CI de chaque
branche, la dernière colonne contient la somme des CI en produits. La
somme des termes de cette dernière ligne est identique à la somme des
termes de la dernière colonne (c’est la somme des CI de l’économie).

Le tableau des emplois finals : Il complète en ligne le tableau des


entrées intermédiaires par les emplois finals en différents produits : CF,
FBC et X, chacun de ces emplois étant affecté à une colonne spécifique. La
dernière ligne sert à effectuer les sommes de ces divers emplois finals.

Le tableau de production et d’exploitation des branches : ce tableau


décrit les éléments concourant à la détermination de la production des
branches évalués aux prix de base, ainsi que la VAB : P = CI + VAB

Le tableau des ressources en produits : il permet de passer de la


production de la branche à la production de produit les diverses ressources
en produit (importations) justiciables d'emplois finals. C’est aussi dans ce
tableau que l'on trouve les lignes Marges et TVA grevant les produits qui de
réaliser l'équilibre emplois-ressources compte tenu des méthodes
d’évaluation

Remarque :
Le modèle de Leontief permet de résoudre les problèmes de
détermination des productions des branches ou des emplois en produits,
connaissant la structure productive d'une économie. La connaissance des
consommations intermédiaires des branches en différents produits permet
d'analyser les interdépendances marchandes entre branches et, de là,
d'inférer, grâce aux coefficients techniques de production, les productions
ou les demandes futures. Dans ce dernier cas, il s’agit d’utiliser l’une des
méthodes suivantes : la résolution algébrique, la méthode itérative, et la
méthode matricielle.

Exemple : Soit l’existence de trois branches : l'agriculture, l'industrie


et les services. Au niveau national. Chacune des branches utilise pour sa
consommation intermédiaire des produits provenant des autres branches.
Par exemple, l'agriculture utilise des engrais provenant de l'industrie et des
services comme des services de location ou des services vétérinaires.
L'agriculture utilise elle-même ses propres produits comme consommation
intermédiaire, par exemple les semences. Ces relations peuvent être
montrées dans un tableau de synthèse faisant apparaître pour chaque
branche la nature des consommations intermédiaires.

52
Agriculture Industrie Services Total
Agriculture 100 300 200 600
Industrie 200 500 300 1000
Service 100 200 200 500
Total CI 400 1000 700 2100
Valeur ajoutée 600 2000 1300 3900
Production 1000 3000 2000

Dans ce tableau les colonnes correspondent aux branches et les


lignes aux produits. Ainsi, dans la colonne "Agriculture", 100 représente la
consommation intermédiaire de la branche agriculture en produits de
l'agriculture, 200 la consommation intermédiaire de la branche agriculture
en produits de l'industrie, 100 la consommation intermédiaire de la
branche agriculture en produits des services, 400 est le total de la
consommation intermédiaire de la branche agriculture.

Dans la ligne "Industrie", 200 est la consommation intermédiaire en


produits de l'industrie par la branche agriculture, 500 la consommation
intermédiaire en produits de l'industrie par la branche industrie, 300 la
consommation intermédiaire en produits de l'industrie par la branche des
services, 1000 le total de la consommation intermédiaire en produits de
l'industrie de l'ensemble de l'économie.

Ce tableau peut être complété par deux autres pour faire apparaître
l'ensemble du compte de biens et services. Ainsi, à gauche un tableau
montrant les ressources du compte de biens et services, c'est-à-dire la
production, les importations, les impôts moins les subventions sur les
produits. Pour simplifier la présentation, il est supposé qu'il n'y a ni impôts
ni subventions sur les produits. A droite, un tableau montrant les différents
emplois finals, c'est-à-dire la consommation finale, la formation brute de
capital fixe, les variations de stocks, les acquisitions de biens de valeur et les
exportations. Pour simplifier la présentation il est négligé les variations de
stocks et les acquisitions de biens de valeur.

Sous une forme très simplifiée, le tableau entrées-sorties se présente


sous la forme suivante :

53
Ressources Emplois
Prod. Imp. Total Agr. Ind. Ser. Total CF FBCF Exp. Total
Agr. 1000 200 1200 100 300 200 600 400 100 100 1200
Ind. 3000 600 3600 200 500 300 1000 1000 900 700 3600
Ser. 2000 100 2100 100 200 200 500 1400 0 200 2100
Total 6000 900 6900 400 1000 700 2100 2800 1000 1000 6900
VA 600 2000 1300 3900
Prod. 1000 3000 2000 6000

Chaque ligne de ce tableau montre les ressources et les emplois de


chaque groupe de produits. La production se retrouve à la fois dans la
première colonne et dans la dernière ligne, dans la colonne il s'agit de la
production par produits et dans la ligne il s'agit de la production par
branches.

Entrainement n°9 : Soit le tableau des entrées et des sorties d’une


économie ouverte composée de quatre branches d’activités. On suppose
que les coefficients techniques sont constants.
1) Compléter le TES suivant et calculer la matrice des coefficients
techniques.
2) Montrer de deux façons différentes comment il est possible de
calculer le niveau du produit national brut au coût des facteurs
dans l’économie à partir de ce tableau.

Agr. Ind Ind Services Dem Cons. FIBC X Dem


I II int tot.
Agriculture 20 60 20 100 200 ? 0 200 800
Industrie I ? 0 60 50 190 10 300 100 600
Industrie II 40 200 100 ? 340 160 0 100 600
Services 20 100 90 50 260 240 ? 0 500
Importations 100 120 ? 100
Impôts indirects 80 ? 60 80
nets
Amortissements 40 20 40 ?
VA nette au coût ? 140 200 100
des facteurs

Réponse :
1/
a)
 La demande de consommation adressée à la branche
Agriculture :
 Demande finale : 800 – 200 = 600
 Demande de consommation : 600 – 200 = 400

54
 La demande intermédiaire de la branche agriculture à la branche
industrie I : (190 – (60 + 50)) = 80
 La demande intermédiaire de la branche service à la branche
industrie II : (340 – (40 + 200 + 100)) = 0
 La demande de biens de capital à la branche service :
 Demande finale : 500 – 260 = 240
 Demande de biens de capital : 240 – 240 = 0
 Les importations de la branche industrie II :
 Output total de la branche industrie II = demande
totale = 600
 Inputs intermédiaires de la branche industrie II = 20 +
60 + 100 + 90 = 270
 La valeur actuelle nette au coût des facteurs de la
branche industrie II = Output total – inputs
intermédiaires – importations
 VAN au coût des facteurs de la branche Industrie II =
Output total - inputs interm. – importations – impôts
indirects nets – amortissements. Dès lors, importations =
600 – 270 – 60 – 40 – 200 = 30
 Impôts indirects nets de la branche Industrie I: 600 -
(60+200+100) - 120 - 20 – 140 = - 40. Les subventions reçues par
la branche Industrie I sont supérieures aux taxes indirectes
payées par elle.
 Amortissements de la branche Service : 500 - (100+50+50) - 100
- 80 - 100 = 20
 Valeur ajoutée nette au coût des facteurs de la branche
Agriculture : 800 - (20+80+40+20) - 100 - 80 - 40 = 420

Chaque élément de la matrice des coefficients techniques se calcule


par le rapport entre les ventes intermédiaires d’une branche à une autre et
l'output total de la branche acheteuse :

b)
 Optique de la production : On fait la somme des valeurs
ajoutées brutes au coût des facteurs des firmes de chaque
branche :

55
VABcf = VANcf + Amortissements
Branche Agriculture : 420 + 40 = 460
Branche Industrie I : 140 + 20 = 160
Branche Industrie II : 200 + 40 = 240
Branche Service : 100 + 20 = 120
PI (N) Bcf = 460 + 160 + 240 + 120 = 980

 Optique des dépenses : Produit intérieur (national) brut p.m. =


Demande finale – Importations et Produit intérieur (national)
brut c.f. = Produit intérieur (national) brut p.m. - Taxes
indirectes
Dès lors, PI (N) Bpm = (600 + 410 + 260 + 240) — (100 + 120 + 30
+ 100) = 1510 — 350 = 1160
PI (N) Bcf = 1160 – (80 – 40 + 60 + 80) = 980

Entrainement n°10 :
Soit une économie composée de deux branches : la branche I et la
branche A. La matrice des coefficients techniques de ce pays est la suivante :

I A
I 0 0,15
A 0 ,1 0

Ce pays importe (les importations sont exogènes) 80 unités de bien I et


140 de bien A (mesurées en millions d'unités monétaires locales). Il n'exporte
que des biens I pour un montant de 180. Les investissements en biens I et A
sont respectivement de 86 et 70 unités. Les consommations finales sont égales
à 506 unités de bien I et 710 unités de bien A.
1) Donnez la définition générale des coefficients techniques.
Expliquez les différentes valeurs obtenues.
2) En détaillant soigneusement les différents calculs, complétez le
TES. Mettez en évidence l'équilibre emplois-ressources et
calculez le PIB selon deux optiques différentes.

P M Total I A Total CF FBCF X


I
A
Total 80
VAB
P 720

3) Les exportations du pays en bien I augmentent de 40. Calculez les

56
effets de cette augmentation sur la production de l’économie
considérée. Comment évolue la production de la branche A ?
Comment l'expliquez-vous ? Peut-on parler effet multiplicateur ?
Justifiez votre réponse. Après avoir rappelé sa définition, calculez
le taux de couverture de cette économie avant et après la hausse
des exportations. Commentez.
4) Effectuez la même prévision en utilisant la méthode itérative.

Réponse :
1) Un coefficient technique de production indique la quantité de
bien intermédiaire consommé nécessaire à la production d'une
unité de bien. Les branches considérées ne consomment pas
leur propre produit au titre de consommation intermédiaire.

Le coefficient aIA= 0,15 est calculé en rapportant les


consommations en produit I de la branche A à la production
totale de la branche A ; cela indique que la branche A utilise
0,15 unités de bien I pour produire une unité de bien A.

Le coefficient aAI = 0,1 signifie que la branche I utilise 0,1 unités


de bien A au titre de sa consommation intermédiaire pour
produire une unité de bien I.

2) Trois étapes sont nécessaires pour remplir le TES :


 Calcul des consommations intermédiaires à partir des
coefficients techniques : la trame du TES fournie dans
l'énoncé nous donne la production totale de la branche
A:
 PA = 720 et la CI totale de la branche I : ClI = CIll +
CIAI = 80. Or, aII = 0 donc : CIll = 0 et CIAI = 40.
 De même : aAA = 0 donc : CIAA =
 aIA = 0,15 et PA = 720, donc : ClIA = aIA. PA =
720 x 0,15 = 108

 calcul des productions et de la VAB:


 PI= CIAI / aAI = 80 / 0,1 = 800
 On sait par ailleurs que : PA = 720,
VABI = PI – ClI = 800 - 80 = 720
VABA = PA - CIA = 720 - 108 = 612
 Le remplissage du reste du tableau est automatique et
l'on peut utiliser les équilibre emplois-ressources (P + M =
57
CI + CF + FBCF + X) global ou par produits.

P M Total I A Total CF FBCF X


800 80 880 I 0 108 108 506 86 180
720 140 860 A 80 0 80 710 70 0
1520 220 1740 Total 80 108 188 1216 156 180
VAB 720 612 1332
P 800 720 1520

Les deux modes de calcul du PIB sont les suivants :


 Comme somme des VAB des branches : PIB = 720 + 612
= 1332
 Comme somme des emplois finals : PIB = CF + FBCF +
(X - M) = 1216 + 156 + 180 - 220 = 1332

3) Il faut écrire les équations de Leontief :

PI = 0,15 PA + 692
PA = 0,1 PI + 640

La demande finale en bien I augmente de 40. On obtient les


nouvelles équations :
PI’ = 0,15 PA’ + 732 (1)
PA’ = 0,1 PI’ + 640 (2)

On résout le système (deux équations, deux inconnues) :

PA’ = 0,1 x [0,15 PA’ + 732] + 640

D’où : PA’ = 0,015 PA’ + 713,2 On obtient : PA’ = 724,06


On remplace PA’ dans l'équation (1) ; d’où : PI’ = 840,6.

La production de la branche A augmente de 4,06 : ce chiffre


correspond aux consommations intermédiaires supplémentaires en bien
A dont a besoin la branche I pour répondre à l'augmentation des
exportations. On peut en quelque sorte parler d'un effet multiplicateur
car il se produit plusieurs itérations qui correspondent chacune à une
hausse de production. L'effet multiplicateur est provoqué par les CI.
Pour répondre à une augmentation exogène de la demande de bien I, la
branche I utilise du bien A , ce qui stimule la production de la branche
A . Celle-ci a, à son tour, besoin de bien I pour répondre à cette
demande de la branche I, et ainsi de suite.
58
III : Le Tableau Economique d'Ensemble :
Cette partie a pour objet de définir ce qu'on entend par TEE et de
montrer le rôle de ce tableau en tant qu'instrument de mesure.

A : Définition du TEE :
Le TEE représente l'ensemble de l'activité économique grâce au
croisement simultané des informations obtenues par secteur institutionnel
et par opération. Il s’agit d’un tableau qui décrit, de façon synthétique,
l’ensemble des flux économiques effectués par les différents secteurs
institutionnels résidents entre eux et avec le reste du monde. Il permet une
représentation simplifiée de la structure de l’activité économique d’un pays
au cours d’une période annelle. Le TEE reflète le comportement
économique de chaque secteur institutionnel à travers la séquence des
comptes articulés correspondant. Il permet également de déterminer
certains agrégats de comptabilité nationale tels que le PIB, RNDB, ENB
(l’épargne national brut) … etc. et ce en faisant la somme, par colonne, des
soldes intermédiaires tels que VAB, RDB, épargne brute… etc.

B : Architecture du TEE:
Le TEE reprend, en ligne, les différentes opérations de façon à
faire apparaître successivement les comptes de production, d'exploitation,
de revenu, d'utilisation du revenu et le compte financier, avec mise en
évidence des soldes de ces comptes (VAB, EBE, RDB, EB, Capacité ou
besoin de financement) qui sont une mesure simplifiée de la structure de
l'activité économique. Pour chacun des comptes des secteurs, le TEE met
en évidence un solde égal à la différence entre les ressources et les
emplois. Le TEE juxtapose, en colonne, les différents secteurs
institutionnels et une colonne « biens et services ». La partie droite du TEE
est réservée, conventionnellement, aux ressources des secteurs
institutionnels et la partie gauche est destinée à leurs emplois. Chaque case
intérieure du tableau indique, donc, une opération donnée effectuée par
un secteur institutionnel donné.

Pour les opérations de répartition et les opérations financières,


l’équilibre se vérifie au niveau de chaque ligne. En effet, pour ce type
d’opérations la ressource (ou flux net de dettes) d’un secteur est
simultanément emploi (ou flux net de créances) d’un autre secteur. Pour
ces opérations l’équilibre ne peut se vérifier qu’au niveau global et non pas
par ligne.

59
Exemple :
 La consommation intermédiaire constitue un emploi pour
les différents secteurs institutionnels mais du côté des
ressources on ne peut rien inscrire pour cette opération.
 La production est inscrite en ressources de chaque secteur
institutionnel, mais au niveau des emplois, cette opération
ne correspond à rien.

Entrainement n°11 :
Soit une économie composée d'entreprises (SNF) et de ménages
(Men) :
 Les entreprises ont une consommation intermédiaire de
10190, un investissement productif de 2760 et des variations
de stock de 40. Elles distribuent aux ménages 119000 de
salaires en contrepartie de leur travail et 2100 sous forme
d'intérêts et de dividendes ;
 Les ménages consomment 80 % de leur revenu et prêtent le
reste aux entreprises.

 Représentez sous forme d'un schéma la circulation des flux


monétaires qui s'établissent entre les agents.
 Construisez la partie non financière de TEE de cette
économie (on ne représentera pas le compte de
redistribution du revenu en nature, TEE n° 1). Vérifiez
l’équilibre emplois / ressources.
 L'Etat intervient dans cette économie. Il prélève 100 sur les
ménages au titre de l’impôt sur le revenu et le dépense sous
forme d'achats de biens d'investissement. Le revenu
disponible des ménages ayant diminué, calculez les nouvelles
valeurs de la consommation et de l'épargne. On suppose que
les entreprises utilisent leurs stocks pour répondre à la
nouvelle demande. La production reste inchangée.
 Dressez le nouveau circuit et le nouveau TEE de cette
économie (TEE n° 2). Qu'a modifié l’intervention de l'Etat ?

TEE 1 - TEE 2
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Réponse :
 L’économie considérée est constituée de deux pôles : les
SNF et les Men. Il faut calculer le revenu des ménages

60
(RDB), composé des salaires (W) et des dividendes et
intérêts reçus (DIV) : RDB = W + DIV = 11900 + 2100 = 14000.
La consommation des ménages (CF) est égale à 0,8 x 14000,
soit 11200. L'épargne (S) est le résidu, prêté aux entreprises
(F) : S = 14000 — 11200 = 2800 = F

Pour vérifier l’équilibre comptable, c'est-à-dire l'égalité des flux


entrants et sortants en chaque pole, on peut d'abord représenter le bilan
des deux secteurs institutionnels.

Men
CF : 11200 W : 11900
S : 2800 DIV : 2100
14000 14000

SNF
CI : 10190 CI : 10190
FBCF : 2760 FBCF : 2760
ΔS : 40 ΔS : 40
W : 11900 CF : 11200
DIV : 2100 S : 2800
26990 26990

Le circuit suivant représente les flux monétaires :

Figure 08 : Circuit
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 On vérifie l’équilibre emplois-ressources :


 P = CI + CF + FBCF + AS
 24190 = 10190 + 11200 + 2760 + 40

Avec P : production des entreprises.

TEE 1
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 Le revenu disponible des ménages devient:


RDB = W + DIV - T = 14 000 - 200 = 13800

Avec T, l'impôt versé par les ménages à l'Etat. La nouvelle


consommation est plus faible : CF'’ = 0,8 x 13800 = 11040. De même que
l’épargne: S' = 13800 - 11040 = 2760.
61
 Les dépenses publiques d'investissement (FBCFApu = 100)
sont financées par impôts sur les ménages (T = 200). La
production (P) ne change pas : P = CI + CF’ + FBCF + AS +
FBCFApu = 10190 + 11040 + 2760 + 0 + 100 = 24190

Le circuit devient :

Figure 09 : Circuit
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Quand l'Etat prélève 200 aux ménages pour investir, la demande


globale de l'économie augmente de 20 % (la propension à épargner des
ménages). En effet, quand les ménages perçoivent 100 de revenu, les
entreprises n'en perçoivent en retour que 80 sous forme de demande de
biens de consommation, 20 étant perdu sous forme d'épargne. L'Etat
dépense quant à lui l'intégralité de son revenu, ce qui augmente la
demande à laquelle sont confrontées les SNF. Elles y répondent en
diminuant leurs stocks, ce qui réduit d'autant leur besoin de financement.

TEE 3
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62

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