Le Banquet PDF
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1
LE BANQUET
DE PLATON .
100 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS .
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DE PLATON
TRADUIT DU GREC
PAR
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PARIS ,
HENRI PLON , ÉDITEUR ,
8 , RUE GARANCIÈR E.
BRIÈRE , BIBLIOPPILE .
MDCCCLXVIII .
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AVERTISSEMENT
DE L'ÉDITEUR .
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LE BANQUET
OU
DE L'AMOUR .
Premiers interlocuteurs :
APOLLODORE , L'AMI D'APOLLODORE .
Seconds interlocuteurs :
GLAUCON , ARISTODÈME , SOCRATE ,
AGATHON , PHÈDRE , PAUSANIAS ,
ÉRYXIMAQUE , ARISTOPHANE 1 , ALCIBIADE .
APOLLODORE 2.
Je crois que je n'aurai pas de peine à vous faire
le récit que vous me demandez ; car hier, comme
je revenois de ma maison de Phalère 3 , un homme
1 Iliade, 11 , v. 408.
? Iliade, x , v. 224. Voyez le Protagoras et le Second
Alcibiade.
DE PLATON. 7
la fête
« étudierons en chemin ce que nous aurons à dire .
foule; « Allons seulement. »
: serois « Nous allâmes vers le logis d'Agathon , en nous
pour entretenant de la sorte . Mais à peine eames -nous
it bear
avancé quelques pas , que Socrate devint tout pen
i, Ari sif, et demcura en la même place sans bouger. Je
aussi, m'arrêtois pour l'attendre ; mais il me dit d'aller
toujours devant , et qu'il me suivroit. Je trouvai la
9
I Voyez le Phèdre.
12 LE BANQUET
« conversation . Je vous en proposerai ' même la
« matière , si vous le voulez . »
« Tout le monde ayant témoigné qu'il ferait
plaisir à la compagnie , Éryximaque continua ainsi :
« Je commencerai par ce vers de la Ménalippe
« d'Euripidel : Les paroles que vous entendez , ce
« ne sont point les miennes ;ce sont celles de Phèdre .
« Car Phèdre m'a souvent dit avec une espèce
d'indignation : « Éryximaque ! n'est-ce pas une
« chose étrange que , de tant de poëtes qui ont fait
« des hymnes et des cantiques en l'honneur de l'a
plupart des dieux , aucun n'ait fait un vers à l'a
louange de l'Amour, qui est pourtant un si grand
« 'dieu ? Il n'y a pas jusqu'aux sophistes , qui com
“ posent tous les jours de grands discours à l'a
louange d'Hercule et des autres demi-dieux , té
« moin le fameux Prodicus 2. Passe pour cela , J'ai 121
s
même vu un livre qui portoit pour titre : l'Éloge
.5
« du Sel, où le savant auteur exagéroit les mer M
23é ==az
« veilleuses qualités du sel , et les grands services
« qu'il rend à l'homme . En un mot , vous verrez 5-5
« qu'il n'y a presque rien au monde qui n'ait eu pr
u son panegyrique. Comment se peut-il donc faire
« que , parmi cette profusion d’éloges, on ait
« oublié l'Amour, et que personne n'ait entrepris
DISCOURS DE PHÈDRE 1 .
DISCOURS D’ARISTOPHANE .
étre que
iyenler
« Je me propose de suivre une autre méthode
d'agiza
ps thout que celle de Pausanias et que la vôtre , en traitant
es) fait de l'Amour. Il me semble que jusqu'ici tous les
hommes ont ignoré la puissance de ce dieu : car
s'ils la connoissoient , ils lui élèveroient des tem
faites:
ples, et lui offriroient des sacrifices , ce qui n'est
parler
point en pratique , quoique rien ne fût plus conve
36 LE BANQUET
nablel : car c'est celui de tous les dieux qui répand Messi
le plus de bienfaits sur tous les hommes ; il est
leur protecteur et leur médecin , et leur fait trouver 2.se
la félicité, après les avoir soulagés de leurs maux. Heat de
Je vais essayer à vous faire connoître cette puis tasali
sance . Vous enseignerez aux autres ce que vous la terre
apprendrez de moi sur ce sujet.
« Il faut commencer par connoître quelles étoient This pri
autrefois les passions de l'homme , et sa nature, qui aler
différoit beaucoup de ce qu'elle est aujourd'hui. Il Ces me
y avoit alors trois sortes d'hommes , les deux sexes tilears
qui subsistent encore , et un troisième composé qui ܂deܶܐܶܐmo݂ܠiܳܕ
les renfermoit tous deux . Ce dernier a été détruit : ܐ
il s'appeloit androgyne, et ce nom infame est la Jupiter
seule chose qui en reste . Tous les hommes généa hirep
ralement étoient d'une figure ronde , avoient deux pas sa
visages opposés l'un à l'autre , tenant à une seule poeroi
tête qui étoit ronde aussi , quatre bras, quatre pieds, Be TOC
et tout le reste multiplié dans la même porportion . lecule
Leur situation étoit droite comme la nôtre ; ils lopite
n'avoient pas besoin de se tourner pour suivre wurte :
tous les chemins qu'ils vouloient prendre , et quand les
ils vouloient rendre leur marche plus prompte, de
ils s'appuyoient de leurs bras aussi bien que de deu
leurs pieds , par un mouvement circulaire sem
blable à celui d'une certaine danse où , s'appuyant
1 On pourrait croire , d'après ce passage , que l'Amour ils
n'éta pas une divinité positive de la mythologie païenne, sey
mais une simple création poétique. (Note de M. Victor
Cousin .)
DE PLATON . 37
quirépand successivement sur la tête , les pieds et les mains ,
mes, ilest on imite le mouvement d'une roue . La différence
fait trourer qui se trouve entre ces trois espèces d'hommes
leurs mart vient de la différence de leurs principes . Le sexe
cette pus masculin est produit par le soleil , le féminin par
e que tou la terre ; et celui qui ei composé de deux , par la
lune , qui participe de la terre et du soleil . Ces
elles étoient trois principes leur avoient communiqué leur figure
vature,qui et leur manière de se mouvoir, qui est sphérique .
vurd'hui.1 Ces mêmes causes rendoient leurs corps robustes ,
deus seres et leurs courages élevés , ce qui leur inspira l'audace
omposé qui de monter au ciel , et de combattre contre les
le detrai: dieux, ainsi qu'Homère l'écrit d'Éphialtès etd'Otos !.
ame est Jupiter examina avec les dieux ce qu'il y avoit à
omes gélico faire pour arrêter cette entreprise. L'affaire n'étoit
oient deu pas sans difficulté : car une telle insolence ne
une seule pouvoit être soufferte ; mais d'autre part les dieux
atre pieds ne vouloient pas , en détruisant les hommes , abolir
orportia. le culte qu'ils ne peuvent recevoir que d'eux. Enfin ,
nôtre ;il Jupiter prit une résolution qu'il déclara de cette
nr suivre sorte : « J'ai trouvé ,, dit-il , un moyen de conserver
d
1 et quan « les hommes , et de les rendre plus retenus ; c'est
promple, « de diminuer leurs forces : je les séparerai en
1 que de « deux ; par là ils deviendront foibles , et nous
ire sedi « aurons encore un autre avantage , qui sera
appuyant << d'augmenter le pombre de ceux qui nous servent ;
nent lapeste des belles choses eut fait naître ce dieu dans le
lit. Em cli, monde , toutes sortes de biens se répandirent fant
devient 298 dans le ciel que sur la terre . Il me semble donc ,
laturellema Phèdre, que j'ai eu raison d'avancer que ce dieu
, ilest ind est très -beau et très-bon , et qu'il communique ces
squ'on n'e mêmes avantages aux autres. Je puis autoriser mes
omme w pensées sur ce sujet de certains vers qui me revien
oute qael nent dans l'esprit, et dont voici le sens :
rage de// « C'est ce dieu qui procure la paix aux hommes ,
cette més « qui apaise les vents , qui répand la sérénité sur
jus les art ! « la surface de la mer, et qui fait reposer les
excelle-M « humains tranquillement. C'est ce même Amour
1 du qui enseigne la politesse, et qui concilie l'amitié
scurite mouw « entre les hommes , en les assemblant dans unc
i lui-mény « douce société. Il est notre maître et notre chef,
iln'aurai « dans les danses et les sacrifices qui se célèbrent
lameile « les jours solennels. Il adoucit les naturels féroces .
Por inter « Toute haine est chassée , et toute amitié est
Vulcain el « formée par lui . Il est favorable, bienfaisant,
i l'Amour « admiré des sages , agréable aux dieux , l'objet des
r l'are di « desirs de ceux qui ne le possèdent pas encore ,
Jinsi, les « un trésor précieux à ceux qui le possèdent , le
(
uites par père des délices , des doux charmes, des agré
abeaute « ments , des tendres voluptés ; il s'intéresse aux
us attirer bons, et méprise lesméchants. C'est de lui qu'on
,il s'e " est secouru ', protégé et gouverné dans les travaux
« et dans toutes les actions de la vie. Enfin , il est
essparsi
ommel la gloire des dieux et des hommes. Il doit être
« suivi et célébré avec des hymnes par ceux que
emps « lui-même a instruits des divins chants dont il se
le desis
BANQUET. 4
50 LE BANQUET
« sert pour répandre la douceur parmi les dieux et sen :
6 parmi les hommes , » téte
( A ce dieu charmant, ô Phèdre , je consacre ce
Poit
discours , que j'ai entremélé de choses badines et el
sérieuses , selon la portée de mon esprit. » hon
(C Tous les conviés donnèrent un applaudissement
général à Agathon , et jugèrent qu'il avoit parlé
d'une manière digne du dieu et de lui . Après quoi lona
Socrate s'étant tourné vers Éryximaque :
N'avois -je pas raison , lui dit-il , de prévoir que .com
l'éloquence d'Agathon épuiseroit la matière et ne
« me laisseroit plus rien à dire ? » qu'o
« Vous avez bien conjecturé, répondit Éryxi des
«C maque , de l'éloquence d'Agathon , mais très -mal choi
« de la vôtre , si vous avez cru pouvoir en man slap
“ quer. » met
Qui est-ce , répondit Socrate , qui ne seroit pas ، Wai
« intimidé aussi bien que moi , ayant à parler après " pas
« un discours si parfait, admirable en toutes ses det
( t parties , mais principalement sur la fin , où il lone
« paroît une élévation et une élégance qu'on ne 1 soit
« sauroit considérer sans étonnement ? Je me trouve ou la
« si éloigné de pouvoir parvenir à cette perfection , Ces
« que , me sentant saisi de honte , j'aurois quitté TA
« la place , si j'en avois eu la liberté : car je sais
« ce que j'ai éprouvé avec Gorgias ?; et, me sou + ខួu០
rear,
loue
I Gorgias le Léontin , sophiste et orateur célèbre , qui
passe pour être l'inventeur du nombre oratoire, et de l'art
d'improviser. T
LOT
DE PLATON . 51
les dies a # venant de ce que rapporte Homère touchant la
“ tête de la Gorgone ?, j'ai pensé qu'Agathon lan
consaare « çoit sur moi l'élégance de Gorgias , qui m'alloit
badides a en quelque sorte pétrifier, en me réduisant à un
« honteux silence . J'ai reconnu en même temps
udissemes « combien j'élois téméraire , lorsque je me suis
avoit par engagé avec vous à rapporter en mon rang les
Aprèsquat louanges de l'Amour, et que je m'étois vanté
« d'être savant dans cette matière , puisque j'ignorois
préroirga « comment il faut louer quelque sujet que ce soit.
itière ete 4 J'avois été jusqu'ici assez stupide pour croire
« qu'on ne peut faire entrer dans les louanges que
lit Énui « des choses véritables , entre lesquelles il falloit
s trespa - choisir les plus belles , et les placer de la manière
en mar « la plus convenable . Fondé sur cette opinion , je
* me fiois à ma capacité, et croyois pouvoir réussir .
seroit pa « Mais enfin j'ai reconnu que cette méthode n'étoit
rlerapres pas bonne , et qu'il falloit attribuer toutes sortes
outes se « de perfections au sujet que l'on a entrepris de
UK louer, soit qu'elles lui appartiennent en effet ,
A,
qu'on u soit qu'elles ne lui appartiennent pas , la vérité
e front u ou la fausscté n'étant en cela de nulle importance.
•fection, « C'est ainsi que vous attribuez toutes choses à
3 quitte « l'Amour. Vous le faites si grand , et la cause de
Je said « si grandes choses , qu'il est impossible que les
le sou ignorants ne le croient très-beau et très-bon :
« car, pour les gens éclairés , cette manière de
« louer ne leur imposera jamais. Elle m'étoit tout
vre,qui
del'art
I HOMÈRE , Odyssée, XI , v. 632 et suiv.
52 LE BANQUET
« à fait inconnue , lorsque je vous ai donné ma
parole. C'est donc seulement ma langue et non
« pas mon esprit qui a pris cet engagement 1. Aussi
« me seroit-il impossible de le remplir à votre
manière ; mais j'y satisferai à la mienne, si vous
« le voulez; et, selon ma coutume , je ne m'atta
cherai qu'à dire des choses vraies, sans me
« donner ici le ridicule de prétendre disputer d'élo
« quence avec vous . Voyez , Phèdre , si vous serez
« content d'un éloge qui ne passera pas les bornes
« de la vérité , et dont le style sera simple . »
(C J'approuve fort , répondit Phèdre , et toute
« l'assemblée approuve de même que vous parliez
u comme il vous plaira. »
Permettez -moi, Phèdre , reprit Socrate , de
« faire quelques questions à Agathon , afin qu'étant
« éclairé par lui , je puisse parler avec plus d'assu
« rance , >>
(6 Très-volontiers, » répondit Phèdre.
Après quoi Socrate commença..
DISCOURS DE SOCRATÉ.
1 Dans les repas des anciens, les lits étaient ordinaire Wies
ment de trois places.
DE PLATON . 79
DISCOURS D'ALCIBIADE .
nge de I Voyez sur le refus que fit Socrate des présents d’Al
cibiade , ÆLIEN , Var. Hist., IX , 29 .
92 LE BANQUET
l’était contre le fer, et je le voyais m'échapper du de por
seul côté par on je m'étais flatlé qu'il se laisserait plus ais
prendre ! Ainsi je restais embarrassé, plus asservi au poit
à cet homme qu'esclave ne le fut jamais à son maître ,
et je n'allais plus qu'au hasard . condui
« Telle fut la première époque de mes relations VC
avec lui . Ensuite nous nous trouvâmes ensemble à courag
l'expédition contre Potidée , et nous y fûmes de la Taur la
même chambrée . Dans les fatigues, il l'emportait medite
non - seulement sur moi en fermeté et en constance, la plat
mais sur tous nos camarades. S'il nous arrivait chail,
d'avoir nos provisions interceptées et d'être forces dans !
de souffrir de la faim , comme c'est assez l'ordinaire gens
en campagne , les autres n'étaient rien auprès de lesun
lui pour supporter cette privation. Nous trouvions le ma
nous dans l'abondance , il était également unique après
par son talent pour en user ; lui qui d'ordinaire pagac
n'aime pas à boire , s'il y était forcé, il laissait en elait
arrière tous les autres buveurs ; et ce qu'il y a de la nt
plus surprenant , nul homme au monde n'a jamais de si
vu Socrate ivre , et c'est ce dont il m'est avis que solei
vous pourrez bien avoir la preuve tout à l'heure. il se
Fallait-il endurer la rigueur des hivers , qui sont
très - durs dans ces contrées -là , ce qu'il faisait C'es
quelquefois est inouï. Par exemple , dans le temps Cett
de la plus forte gelée , quand personne n'osait sortir l'ho
du quartier, ou du moins ne sortait que bien vêtu , Toy
bien chaussé , les pieds enveloppés de feutre et de par
peaux d'agneau , lui ne laissait pas d'aller et de
venir avec le même manteau qu'il avait coutume ral
DE PLATON . 93
rapper de de porter, et il marchait pieds nus sur la glace
:laisverzi plus aisément que nous qui étions bien chaussés ;
au point que les soldats le voyaient de mauvais
Damaire wil , croyant qu'il les voulait braver. Telle fut sa
conduite .
; relaticas « Voici encore ce que fit et supporta cet homme
isemblea courageux , pendant cette même expédition ; le trait
mes dela vaut la peine d'étre écouté . Un matin il se mit à
emperti méditer sur quelque chose , debout et immobile à
Oustan la place où il était. Ne trouvant pas ce qu'il cher
i amma chait , il ne bougea point , et continua de réfléchir
tre fort dans la même situation . Il était déjà midi : nos
ordinaire gens l'observaient et se disaient avec étonnement
uprésde les uns aux autres que Socrate était là rêvant depuis
DOVOD le matin . Enfin , vers le soir, des soldats ioniens ,
1 unique après avoir soupé , apportèrent leurs lits de cam
ordinant pagne en cet endroit , afin de coucher au frais ( on
uissaites était alors en été ) , etd'observer si Socrale passerait
Isade la nuit dans la même posture . En effet, il continua
1jamais de se tenir debont jusqu'au lendemain au lever du
avis que soleil . Alors , après avoir fait sa prière au soleil ,
l'heure il se retira .
qui som « Voulez-vous maintenant le voir dans les combats ?
faisait C'est encore une justice qu'il faut lui rendre . Dans
temp cette affaire dont les généraux m'attribuèrent tout
itsorti l'honneur, je ne dus mon salut qu'à lui , qui , me
1 retu voyant blessé , ne voulut jamais m'abandonner, et
e et de parvint à sauver et mes armes et moi des mains
et de de l'ennemi . J'insistai bien alors auprès des géné
raux , Socrate , pour qu'on te décernât les récom
LE BANQUET
penses militaires destinées au plus brave : c'est
encore un fait que tu ne pourras pas me contester
ni traiter de mensonge ; mais les généraux , par
égard pour mon rang , voulant me donner le prix,
tu te montras toi-même plus empressé qu'eux à me
le faire accorder à ton préjudice. Une autre circon
stance où la conduite de Socrate mérite d'être
observée , c'est la retraite de notre armée quand
elle fut mise en déroute devant Delium . Je m'y
trouvais à cheval , lui en oplitel . La troupe s'était
déjà fort éclaircie , et il se retirait avec Lachès. Je
les rencontre , et leur crie d'avoir bon courage,
que je ne les abandonnerai pas. Ce fut là pour
moi une plus belle occasion encore d'observer
Socrate que la journée de Potidée : car ici j'étais le
moins exposé , me trouvant à cheval. Je remarquai
d'abord combien il surpassait Lachès en présence
d'esprit : de plus , je trouvai qu'il marchait , pour
parler comme toi , Aristophane , là , tout comme
dans nos rues d'Athènes , l'allure superbe et le
regard dédaigneux " . Il considérait tranquillement
et les nôtres et l'ennemi , et montrait au loin à la
ronde par sa contenance un homme qu'on n'abor
derait pas sans être vigoureusement reçu . Aussi se
retira - t- il sans accident lui et son compagnon : car
celui qui montre de telles dispositions dans un
ent parts
grecque
formule
.
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janvier 1871, pendant le siège de Paris
Gabrielle de Rochechouati
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