Les Dérivés Des Noms Propres Dans La Presse Française
Les Dérivés Des Noms Propres Dans La Presse Française
Les Dérivés Des Noms Propres Dans La Presse Française
Fakulta filozofická
Bakalářská práce
Plzeň 2018
Západočeská univerzita v Plzni
Fakulta filozofická
Bakalářská práce
Vedoucí práce:
Plzeň 2018
Prohlašuji, že jsem práci zpracovala samostatně a použila jen
uvedených pramenů a literatury.
1 L’INTRODUCTION ..................................................................... 1
5 LA PARTIE PRATIQUE............................................................ 29
7 LA BIBLIOGRAPHIE ................................................................ 50
9 LES ANNEXES......................................................................... 55
1 L’INTRODUCTION
Wilmet ajoute que chaque nom est défini par une extension et une
intention intrinsèque. Une extension intrinsèque est définie comme
« l’ensemble des objets du monde auxquels un mot est applicable ». 2
Cela veut dire que sous le terme le chien, on peut imaginer des chiens
particuliers – un teckel, un labrador, un colley, un bouledogue, etc. On
pourrait dire que l’extension est orientée vers l’étendue du mot. Une
intention intrinsèque est définie comme « la somme de semés constituant
1
BAYOL, Marie-Claire, BAVENCOFFE, Marie-Josée. La grammaire française. Paris : Nathan, 1998, p.
24.
2
WILMET, Marc. Grammaire critique du français. Bruxelles : De Boeck, 2010, p. 53.
4
3
WILMET, Marc. Grammaire critique du français. Bruxelles : De Boeck, 2010, p. 53.
4
Dictionnaire de français, Larousse – le chien [en ligne]. [consulté le 8 novembre 2017]. Disponible sur :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/chien/15295.
5
WILMET, Marc. Grammaire critique du français. Bruxelles : De Boeck, 2010, p. 55.
6
MICHEL, Arrive, GADET, Françoise. La grammaire d'aujourd'hui : guide alphabétique de linguistique
française. Paris : Flammarion, 1986, p. 408.
5
Selon des définitions simplifiées, les noms propres sont ceux qui
s’appliquent uniquement à un seul objet ou être ou à une catégorie
d’objets ou d’êtres pris en particulier. Ce sont des prénoms, des noms de
famille, des noms de dynasties, des noms de peuples, des noms
géographiques de pays, de villes, de fleuves et de montagnes. 8 Ils
individualisent aussi l’objet, l’être ou la catégorie qu’ils désignent : Paris,
Molière, Anglais.9 Puis, plusieurs grammaires mentionnent que les noms
propres s’écrivent avec la majuscule, ils ne se traduisent pas, ils ne
figurent pas dans les dictionnaires, ils sont parfois employés sans
déterminant, ils ne se fléchissent pas et renvoient à un référent unique.10
Riegel, Pellat et Rioul ajoutent encore que les noms propres n’ont pas de
sens lexical et ils n’entretiennent pas de relations sémantiques
d’antonymie, de synonymie, d’hyponymie, etc.11
7
GREVISSE, Maurice, GOOSSE, André. Le bon usage : grammaire française. Paris : Duculot, 1993, p.
582-584.
8
DUBOIS, Jean et al. Le dictionnaire de linguistique. Paris : Larousse, 2012, p. 325.
9
WILMET, Marc. Grammaire critique du français. Bruxelles : De Boeck, 2010, p. 64.
10
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 7.
11 RIEGEL, Martin, PELLAT, Jean-Christophe, RIOUL, René. Grammaire méthodique du français.
Selon les critères formels, le nom propre est décrit comme le nom
commençant par une lettre majuscule. Mais cette définition ne suffit pas,
elle est superficielle. Comme le rappelle Leroy, le critère de la majuscule
n’est pas translinguistique – c’est par exemple dans la langue allemande
où les noms propres ainsi que les noms communs s’écrivent avec la
majuscule.13
12
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 7.
13
Ibid., p. 8.
14 Ibid., p. 9.
7
sont transcrits tels que. Néanmoins, la plupart des capitales ou pays ont
leur équivalent en français : London – Londres.15
15
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 10.
16 Ibid., p. 14.
17
Ibid., p. 14.
18
JONASSON, Kerstin. Le nom propre : constructions et interprétations. Louvain-La-Neuve : Duculot,
1994, p. 33.
8
19
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 17.
20
Ibid, p. 17.
21
Ibid, p. 21-22.
9
Les ergonymes sont les noms des objets ou des produits créés par
l’être humain ayant une réalité matérielle, il s’agit notamment de noms de
marques, d’entreprises, d’établissements, d’institutions, d’objets
mythiques, de titres de livres, de tableaux et de films, etc.25
24
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 33-34.
25 Ibid., p. 34.
26
Ibid., p. 34.
27
Ibid., p. 34.
28 Ibid., p. 35.
11
Les noms propres purs sont constitués par une forme lexicale
spécialisée dans cet emploi de nom propre. Ils sont en général utilisés
pour désigner les personnes ou les lieux (tels que Aristote, Paul, Paris,
La Seine).29 Ils forment un groupe lexical relativement fermé. C’est-à-dire
qu’il est possible de créer de nouveaux noms propres, mais cette
créativité n’est pas infinie, elle est limitée. Au niveau du sens, les noms
propres purs sont perçus comme opaques, cela veut dire qu’« on ne peut
les interpréter en fonction d’une base lexicale étymologique. »30
29
JONASSON, Kerstin. Le nom propre : constructions et interprétations. Louvain-La-Neuve : Duculot,
1994, p. 35.
30
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 36.
31
JONASSON, Kerstin. Le nom propre : constructions et interprétations. Louvain-La-Neuve : Duculot,
1994, p. 35.
32 LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 36.
12
Enfin, il existe les noms propres mixtes qui sont entre deux types
morphologiques précédents. Ils sont créés d’un nom propre pur et d’un
élément descriptif (Pépin le Bref, Aix-la-Chapelle).33
Les oikonymes sont des noms propres des objets qui sont habités,
comme les noms de maisons, de cités, de villages, de villes et de leurs
quartiers (les urbonymes), mais aussi de châteaux, de châteaux forts,
d’usines, etc.35
Les anoikonymes sont les noms propres des objets qui ne sont pas
habités. Šrámek les répartit en hydronymes, noms d’un cours d’eau ou
d’étendues d’eau (fleuves, rivières, lacs, étangs, mers, océans, golfes,
33
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 36-37.
34
ŠRÁMEK, Rudolf. Úvod do obecné onomastiky. Brno : Masarykova univerzita, 1999, p. 163.
35
Ibid., p. 163.
13
39
ŠRÁMEK, Rudolf. Úvod do obecné onomastiky. Brno : Masarykova univerzita, 1999, p. 165.
15
40
LEBOUC, Georges. 2500 noms propres devenus noms communs - dictionnaire étymologique
d'éponymes, antonomases et hypallages. Waterloo : Avant-Propos, 2013, p. 4-9.
16
sont aussi les noms de couches géologiques qui sont tirées leur nom des
noms du lieu où elles étaient découvertes (dévonien, hercynien). Il existe
aussi beaucoup d’éléments chimiques auxquels les savants ont donné
des noms en -um pour rendre hommage à leur pays ou à l’université où
ils les ont découverts (américium, francium, californium).41
Les noms propres devenus des noms communs dont l’origine est
religieuse viennent de la mythologie grecque et latine (achillée,
amazone), de la Bible (éden, judas, juif) ou de noms de personnages
religieux comme Saint Augustin, Saint Basile ou Saint Dominique qui ont
donné leur nom aux membres des ordres religieux (augustins, basiliens,
dominicains).42
41
LEBOUC, Georges. 2500 noms propres devenus noms communs - dictionnaire étymologique
d'éponymes, antonomases et hypallages. Waterloo : Avant-Propos, 2013, p. 2.
42 Ibid., p. 2-3.
43 Ibid., p. 6-7.
17
béchamel), des boissons (bourbon, kir). Ensuite, ce sont aussi les noms
de certaines monnaies qui doivent leur nom au nom de personnages
historiques (comme le carlin ou le carolus qui dérivent de Charles) ou les
noms de vêtements (à titre d’exemple, Lebouc mentionne le nom de
« lavallière », une sorte de cravate nouée, qui tire son origine de
Mademoiselle Louise de Lavallière lançant la mode à la cour de
Loeuis XIV). Certains objets, substances, unités peuvent aussi porter le
nom de la personne qui l’a créé ou trouvé. C’est le cas des inventeurs ou
des savants qui ont donné leur nom à leurs inventions et découvertes
(ampère, austénite, bakélite).44
44 LEBOUC, Georges. 2500 noms propres devenus noms communs - dictionnaire étymologique
d'éponymes, antonomases et hypallages. Waterloo : Avant-Propos, 2013, p. 4-6.
45
Ibid., p. 160.
46
Ibid., p. 8.
18
47
ŠELEPA, Petr. L‘appellativisation des noms propres d’origine mythologique en français. In Acta
Universitatis Palackianae Olomucensis. Facultas philosophica. Philologica 93. Olomouc : Univerzita
Palackého v Olomouci, 2007, p. 261-268.
48
Ibid., p. 261.
49
Ibid., p. 261.
19
Dans les cas où un terme est attribué à un objet selon une relation
de ressemblance, de contiguïté, nous parlons de la métonymie. Šelepa
évoque à cette occasion le nom riflard qui nous rappelle un grand
parapluie que Riflard, personnage comique de La Petite Ville, comédie de
L.-B. Picard de 1801, portait sur scène. 53 Ce type de relation est
relativement très varié, il peut s’agir aussi de la création désignée par le
50
ŠELEPA, Petr. L’appellativisation des noms propres d’origine mythologique en français. In Acta
Universitatis Palackianae Olomucensis. Facultas philosophica. Philologica 93. Olomouc : Univerzita
Palackého v Olomouci, 2007, p. 261.
51
SHOKHENMAYER, Evgeny. Champs associatifs des noms propres et mécanismes de la
compréhension textuelle. Sciences de l'Homme et Société. Paris : Université de Nanterre, 2009, p. 258.
52
MICHEL, Arrive, GADET, Françoise. La grammaire d'aujourd'hui : guide alphabétique de
linguistique française. Paris : Flammarion, 1986, p. 66.
53
ŠELEPA, Petr. L’appellativisation des noms propres d’origine mythologique en français. In Acta
Universitatis Palackianae Olomucensis. Facultas philosophica. Philologica 93. Olomouc : Univerzita
Palackého v Olomouci, 2007, p. 262.
20
nom du créateur (par exemple Diesel a inventé le moteur qui porte son
nom).54
54
MICHEL, Arrive, GADET, Françoise. La grammaire d'aujourd'hui : guide alphabétique de
linguistique française. Paris : Flammarion, 1986, p. 66.
55 LEBOUC, Georges. 2500 noms propres devenus noms communs - dictionnaire étymologique
58
GARDES-TAMINE, Joëlle. La Grammaire. 1, Phonologie, morphologie, lexicologie. Paris : Colin A.,
1998, p. 73.
59
NIKLAS-SALMINEN, Aïno. La lexicologie. Paris : Armand Colin, 2015, p. 53-54.
22
Comme nous pouvons voir, les linguistes que nous mentionnons ici
sont unanimes sur la définition de la dérivation, leurs descriptions de ce
phénomène sont ressemblantes. En outre, Gardes-Tamin, Niklas-
Salminen et d’autres linguistes examinent la dérivation plus en détail et ils
distinguent les différents modes de dérivation qui seront décrits dans le
chapitre suivant.
60
DUBOIS, Jean et al. Dictionnaire de linguistique. Paris : Larousse, 2002, p. 136.
23
internes, mais jamais initiaux ». Il en résulte que le début des bases qui
sont en contact avec le préfixe ne peut jamais être affecté.61
peut aussi orienter vers des registres particuliers (par exemple -ite est
caractéristique pour le vocabulaire médical).64
64
TAMINE-GARDES, Joëlle. Introduction à la morphologie (suite) : La morphologie dérivationnelle.
L’Information Grammaticale, N. 14, 1982, p. 32-33.
65
Ibid., p. 33.
66
Ibid., p. 33.
67
Ibid., p. 33.
25
Ainsi, le verbe rire nous a donné le substantif le rire ou l’adjectif beau est
à l’origine du substantif le beau, etc. Ce passage se fait donc sans
changement de forme.68
En ce qui concerne les noms propres, ils sont liés le plus souvent à
la dérivation impropre dans des publications de morphologie et de
lexicologie française. Nous pouvons donner quelques exemples
intéressants, notamment certaines parties du discours qui étaient créées
à partir de noms propres. Il ne s’agit pas seulement de substantifs et
d’adjectifs, mais aussi d’adverbes (rouler Peugeot ou laver Bonux) et
d’interjections (Seigneurs ! ou Marie !).69
Pour cette partie, nous utilisons la distinction qui est proposée par
Leroy. Elle répartit la dérivation en ignorée, bien réelle et en différents
types de dérivés. Cette dernière catégorie est liée principalement à la
dérivation bien réelle, donc nous ne présenterons que les deux premiers
modes de dérivation.
Comme nous avons déjà dit, les dérivés de noms propres sont
présentés dans les ouvrages de morphologie ou de lexicologie française
rarement. Par exemple, Lehman et Martin-Berthet classent les noms
propres dans les marges du lexique, car « ils ne sont pas des mots de la
langue parce qu’ils n’ont pas de sens ». 70 De même, l’existence des
dérivés de noms propres est souvent mise en doute. Néanmoins, il est
vrai que l’existence de ce phénomène est exemplifiée par certains
68
TAMINE-GARDES, Joëlle. Introduction à la morphologie (suite) : La morphologie dérivationnelle.
L’Information Grammaticale, N. 14, 1982, p. 33.
69
NIKLAS-SALMINEN, Aïno. La lexicologie. Paris : Armand Colin, 1997, p. 69.
70
LEHMANN, Alise, MARTIN-BERTHET, Françoise. Introduction à la lexicologie – Sémantique,
morphologie et lexicographie. Malakoff : Armand Colin, 2013, p. 6.
26
Jonasson ajoute qu’il existe des adjectifs qui ont été créés à partir
de noms propres, plus précisément il s’agit d’adjectifs dérivés de noms
propres géographiques qui désignent l’habitant ou la nationalité (français,
parisien, lyonnais) et d’adjectifs dérivés de noms propres de personnes
(gaulliste, proustien, kafkaïen). Mais la majorité des noms propres
ordinaires comme Paul, Mireille, Martin n’en sont pas capables, car ils ne
sont pas reliés aux personnages politiques importants, aux écrivains ou
artistes célèbres ou aux personnages mythologiques, etc. Si nous
trouvons des dérivés comme donjuanesques, donquichottisme, il s’agit de
« noms propres qui leur fournissent une base morphologique » et qui sont
« tous lexicalisés avec un sens descriptif métaphorique ».73
Leroy complète qu’il faut prendre en compte les dérivations qui ont
été réalisées sur la base d’un nom propre en discours, de façon
spontanée et hapaxique (berlusconisation, bushismes) ou plus régulière
(thatchérisme). En outre, elle ajoute que nous ne pouvons pas ignorer les
dérivés de noms propres qui sont inscrits dans des dictionnaires.74
71
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 57.
72
Le nom propre dans la langue [en ligne]. [consulté le 3 mars 2017]. Disponible sur :
http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1982_num_16_66_1123.
73
JONASSON, Kerstin. Le nom propre : constructions et interprétations. Louvain-La-Neuve : Duculot,
1994, p. 34.
74
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 58.
27
75
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 59.
76
Ibid., p. 59.
77
Ibid., p. 59.
28
78
LEROY, Sarah. Le nom propre en français. Gap : Ophrys, 2004, p. 60.
79
Ibid., p. 62.
29
5 LA PARTIE PRATIQUE
81
Disponible sur : http://www.lefigaro.fr/.
82
Disponible sur : https://www.latribune.fr/.
83
Disponible sur : https://www.nouvelobs.com/.
84
Disponible sur : http://www.lepoint.fr/.
32
Parmi les noms et les adjectifs, nous avons aussi relevé plusieurs
mots qui se rattachent à ces deux catégories, donc ils ont été comptés
deux fois. Les variations orthographiques n’ont pas été prises en compte.
Parmi les suffixes qui étaient les plus fréquents dans notre corpus,
nous pouvons encore mentionner les suffixes -isation, -ien et -erie. Le
suffixe -isation a été utilisé pour désigner la tendance à ressembler au
style d’un homme politique (poutinisation) ou l’action de convertir à des
idées défendues par un politicien (trumpisation). Néanmoins, d’autres
types de personnages célèbres peuvent être à l’origine de ces dérivés en
-isation, comme nous le montre taylorisation, application de la théorie de
Taylor, consistant à rationaliser le travail industriel.
Le suffixe -ien est dans notre corpus utilisé entre autres pour
former des noms ayant pour origine un personnage célèbre (philosophe,
homme politique ou artiste). Ces dérivés désignent un adepte ou un
partisan d’un philosophe et de sa philosophie (épicurien, pyrrhonien),
36
Un autre suffixe très courant dans notre corpus est le suffixe -erie.
Il sert à former des mots qui expriment le résultat de l’action ou peuvent
avoir une valeur collective. Dans notre corpus, ce suffixe a donné
naissance par exemple aux noms formés à partir du nom propre d’un
politicien (sarkozerie, fillonnerie). Il a aussi été utilisé pour former le nom
tartufferie, exprimant un caractère ou une action hypocrite. Le nom a été
construit sur la base d’un personnage de la comédie de Molière Tartuffe
ou l’Imposteur.
Tous les exemples de noms retenus qui sont formés avec les
suffixes mentionnés ci-dessus et qui sont issus d’un anthroponyme
figurent dans le tableau n° 4 :
Suffixes
-isme -iste -ien -isation -erie
baladurisme blairiste balzacien bushisation chouannerie
blairisme bouddhiste chiraquien fillonisation fillonnerie
bouddhisme bushiste chopinien lepenisation hollanderie
bushisme calviniste chrétien macronisation jacquerie
chiraquisme cambadéliste clintonien mélenchonisation juiverie
christianisme filloniste épicurien merkelisation raffarinerie
clintonisme gaulliste freudien pasteurisation sarkozerie
devilpinisme juppéiste hertzien poutinisation tartufferie
donjuanisme léniniste macronien sarkozysation vallserie
fillonisme lepeniste mitterrandien taylorisation
hégélianisme macroniste platonicien trumpisation
hollandisme marxiste poutinien vallsisation
lepénisme melanchoniste proustien
macronisme pétainiste pyrrhonien
marxisme philippotiste voltairien
mélenchonisme poutiniste
merkelisme royaliste
platonisme sarkozyste
raffarinisme ségoléniste
reaganisme vallsiste
37
sarkosysme villepiniste
sartrisme
schröderisme
thatchérisme
taylorisme
trumpisme
vallsisme
Quant aux préfixes, c’est le préfixe anti- qui est le plus rencontré
dans notre corpus. Il désigne ce qui est opposé, contraire, hostile à ce
que signifie le mot préfixé ou sa racine. Ainsi, anti-poutinisme est
contraire à la politique ou aux pratiques de Poutine, antimarxiste est une
personne opposée au marxisme. Ensuite, dans notre corpus, il y a
plusieurs exemples de mots préfixés avec ex- désignant un ancien
adepte ou partisan d’une doctrine politique (ex-sarkozyste, ex-vallsiste),
c’est-à-dire, celui qui a cessé d’être sarkozyste, vallsiste, etc. Nous avons
aussi trouvé plusieurs exemples de mots formés avec le préfixé néo-
(néo-gaullisme, néo-poutinien). En général, ce préfixe sert à exprimer la
nouveauté. Dans notre cas, il est surtout employé pour désigner certaines
doctrines qui se rattachent à des doctrines antérieures qu’elles continuent
à certains égards.
Tableau 5 Les noms préfixés par anti-, ex-, néo- dans le corpus
servant à former les dérivés anthroponymiques
Préfixes
anti- ex- néo-
anti-hollandisme ex-sarkolâtre néo-gaullisme
anti-lepenisme ex-sarkozyste néo-platonisme
38
Le suffixe -esque est utilisé pour former des adjectifs désignant une
caractéristique, une ressemblance, une qualité, etc. Dans notre cas, nous
avons trouvé beaucoup d’adjectifs qui sont liés à l’art, soit il s’agit
d’adjectifs construits à partir des noms de personnages littéraires
(donjuanesque, ubuesque), y compris le nom d’un personnage de fiction
comme c’est le cas de Rocambole qui nous a donné rocambolesque, soit
ils sont formés sur la base du nom propre d’un peintre (léonardesque) ou
d’un homme politique (trumpesque, macronesque).
Suffixes
-ien -iste -esque
aristotélicien bonapartiste donjuanesque
baconien bushiste fillonesque
balzacien castriste léonardesque
cambadélien falorniste macronesque
chiraquien hollandiste mélenchonesque
chrétien juppéiste poutinesque
clintonien lepéniste rocambolesque
copernicien mélenchoniste sarkozesque
cornélien merkeliste trumpesque
dickensien poutiniste ubuesque
épicurien sarkozyste
faustien segoléniste
freudien trumpiste
gaullien vallsiste
hamonien villepiniste
hégélien
hertzien
hitchcockien
hitlérien
hollandien
hugolien
jacobien
kahnien
képélien
lagardien
marxien
mélenchonien
mitterrandien
napoléonien
newtonien
obamien
orwellien
pasquaïen
platonicien
poutinien
sadien
sarkozien
stalinien
thatchérien
tolstoïen
voltairien
40
Quant aux préfixes, ils ne sont pas vraiment très nombreux dans
notre corpus. Nous en avons trouvé 5, notamment le préfixe post- (post-
freudien), pro- (pro-trump), anti- (anti-trump), néo- (néoplatonicien) et pré-
(prémitterrandien). Étant donné que nous n’avons trouvé qu’un seul
exemple pour chaque préfixe énuméré ci-dessus, il est inutile de
présenter ceux-ci dans un tableau.
Suffixe
-iser
bovaryser
hollandiser
chiraquiser
macroniser
mélenchoniser
nobéliser
pasteuriser
se filloniser
41
se lepéniser
se macroniser
se poutiniser
se ségoléniser
tayloriser
trumpiser
Parmi les dérivés de toponymes qui ont été soumis à notre analyse
figurent des noms, des adjectifs et des verbes. Ils ont été formés
principalement à l’aide de suffixes et, dans ce sous-chapitre, nous
analyserons seulement ceux qui ont été les plus fréquents dans notre
corpus, c’est-à-dire les suffixes pour lesquels nous avons recherché un
nombre important d’exemples.
Parmi les suffixes les plus productifs dans notre corpus, nous
pouvons mentionner encore le suffixe -ité. Il sert à construire des noms
désignant une caractéristique ou une qualité attribuée à la culture qui est
propre à un pays (francité), à une ville (parisianité) ou à un continent
(africanité).
Dans le tableau n° 8, nous pouvons voir tous les noms formés par
les suffixes mentionnés ci-dessus, que nous avons recherchés pour notre
corpus et qui tirent leur origine d’un toponyme.
Suffixes
-ien -ais -in -ois -ité
Algérien Anglais Alépin Bavarois africanité
Assyrien Bordelais Angevin Berlinois anglicité
Autrichien Camerounais Beyrouthin Chinois arabité
Brésilien Dijonnais Creusotin Danois européanité
Cambodgien Français Girondin Luxembourgeois francité
Canadien Irlandais Grenadin Pékinois indianité
Chilien Japonais Maghrébin Québécois mexicanité
Estonien Libanais Messin Strasbourgeois parisianité
Etats Unien Lyonnais Ouessantin
Éthiopien Montréalais Périgourdin
Eurasien New-Yorkais
Francilien Orléanais
Indonésien Pakistanais
italien Polonais
Lilliputien Portugais
Londonien Quiberonnais
43
Macédonien Réunionnais
Martien Soudanais
Nigérien Thaïlandais
Norvégien Togolais
Ontarien Zélandais
Palestinien
palmyrénien
Parisien
Phénicien
Prussien
Shanghaien
Tanzanien
terrien
Tlemcénien
Ukrainien
Tableau 9 Les noms préfixés par anti-, pro-, néo- dans le corpus
servant à former les dérivés toponymiques
Préfixes
anti- pro- néo-
anti-américain pro-chinois néo-Guinéen
anti-américanisme pro-européen néo-Orléanais
anti-américaniste pro-occidental néo-Toulonnais
anti-européen néo-Zélandais
44
Dans le tableau n° 10, nous pouvons voir tous les exemples des
dérivés adjectivaux suffixés en -ien, -ais, -in, retenus pour notre corpus.
Suffixes
-ien -ais -in
akkadien anglais alpin
algérien bordelais andin
babylonien camerounais angevin
bolivien congolais beyrouthin
canadien dijonnais byzantin
corinthien français creusotin
égyptien hollandais florentin
états-unien irlandais girondin
francilien japonais grenadin
gaspésien libanais messin
hollywoodien lyonnais monténégrin
iranien montréalais p
ouessantin
italien new-yorkais co
parisine
libyen réunionnais périgourdin
45
lilliputien soudanais
londonien thaïlandais
macédonien togolais
martien zélandais
ontarien
palestinien
parisien
prussien
shanghaïen
syrien
vénusien
Quant aux préfixes, ce sont anti- et pro- qui sont les plus utilisés
pour la formation des dérivés adjectivaux dans notre corpus. Néanmoins,
en général, les exemples des adjectifs préfixés ne sont pas très
nombreux dans notre corpus. À titre d’exemple, nous pouvons
mentionner l’adjectif antiaméricain (avec l’orthographe traditionnelle suivi
d’un trait d’union : anti-américain) qui signifie hostile vis-à-vis de la
politique des États-Unis, de la société, de l’histoire, de la culture ou du
peuple de ce pays ou l’adjectif pro-russe qui exprime le contraire, c’est-à-
dire favorable à la Russie. Depuis les rectifications de 1990, la soudure
est fréquente (prorusse).
Dans le tableau n° 11, nous pouvons voir tous les adjectifs formés
avec les préfixés anti- et pro -, qui viennent d’un nom de lieu.
Préfixes
anti- pro-
antiaméricain pro-américain
antirabique pro-européen
antirusse prochinois
pro-moscoutaire
pro-russe
pro-kurde
46
Les dérivés verbaux que nous avons recherchés pour notre corpus
sont formés le plus souvent par le suffixe -iser qui exprime un
changement d’état vers la notion du radical. À titre d’exemple, nous
pouvons mentionner le verbe américaniser qui s’emploie surtout avec la
forme pronominale s’américaniser et qui signifie marquer d’un caractère
américain, des traits propres à la civilisation américaine des États-Unis,
de même que japoniser signifie rendre japonais, marquer d’un caractère
japonais. Ensuite, le verbe balkaniser qui fait référence à la péninsule des
Balkans, mais qui signifie morceler, diviser politiquement un pays, un
empire.
Suffixes
-iser
américaniser
balkaniser
chinoiser
franciser
japoniser
s’américaniser
Nous n’avons trouvé que deux verbes qui sont préfixés par dé-, ce
sont les mots dérussifier et défranciser. Dans les deux cas, nous pouvons
dire qu’il s’agit de verbes ayant pour l’origine le nom d’un pays (la Russie,
la France). Ils signifient faire perdre le caractère français ou le caractère
russe dans le cas de dérussifier. Ils ne sont pas vraiment nombreux et,
pour cette raison, il est inutile de les présenter dans un tableau.
plus représenté dans notre corpus. Parmi les suffixes adjectivaux, c’est le
suffixe -ien qui est le plus souvent rencontré et qui sert à la création des
adjectifs ayant pour origine un anthroponyme aussi bien qu’un toponyme.
Quant aux dérivés verbaux, ils sont formés dans les deux cas le plus
souvent par le suffixe -iser pour exprimer qu’on fait quelque chose à la
manière de, que quelqu’un se comporte comme, etc.
Comme nous avons déjà mentionné, les préfixes sont utilisés pour
la formation des dérivés d’anthroponymes et de toponymes plutôt
rarement. Dans la majorité des cas, il s’agit de préfixes anti- et pro-, car il
nous arrive très souvent dans la vie d’exprimer que quelque chose ou
quelqu’un est contre ou en faveur la notion désignée par la base.
6 LA CONCLUSION
Pour atteindre cet objectif, nous avons rédigé tout d’abord la partie
théorique où nous sommes arrivées aux plusieurs conclusions.
Premièrement, la définition du nom propre est discutable. Bien que les
linguistes considèrent certains critères définitoires de la catégorie des
noms propres comme pertinents (désémantisation, intraduisabilité, unicité
référentielle), l’analyse de ces critères, sur la base du livre de Leroy, a
montré que les critères censés définir les noms propres ne sont pas
toujours convaincants et peuvent être insuffisants pour une quelconque
classification.
Pour conclure, nous pouvons dire que les dérivés de noms propres
sont très riches et variés et qu’ils contribuent à la formation de nouveaux
mots en français contemporain.
50
7 LA BIBLIOGRAPHIE
[22] Le nom propre dans la langue [en ligne]. [consulté le 3 mars 2018].
Disponible sur : http://www.persee.fr/doc/lgge_0458-
726x_1982_num_16_66_1123.
8 LES RÉSUMÉS
9 LES ANNEXES
Suffixes Exemples
-able goncourable
-ade lapalissade macronade
-age ampérage voltage
-ain dominicain franciscain
-ard dreyfusard cagoulard
-éen judéen nabatéen
-ette jupette sarkozette
-eur guillotineur
-ide napoléonide almoravide
-ie sarkozie obamie
-in bénédictin jacobin
-ique cyrillique macronique
-ite jésuite macronite
-ité bouddhéité judaïté
-itude Macronitude Sarkozytude
-ium copernicium nielsbohrium
-lâtre Sarkolâtre Tintinolâtre
-lâtrie sarkolâtrie mariolâtrie
-logie christologie poutinologie
-logue mariologue
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Préfixes Exemples
dé- délepénisation
éco- éco-sarkozisme
pré- présocratique
pro- pro-sarkozyste
ultra- ultrasarkozyste
Suffixes Exemples
-able goncourable
-ain dominicain franciscain
-aire trinitaire
-ais/ois macronais habsbourgeois
-ard dreyfusard
-ide abbasside almoravide
-in bénédictin jacobin
-ique machiavélique cyrillique
-ite jésuite jacobite
-lâtre hugolâtre
-phile sarkophile
Suffixes Exemples
-age limogeage
-ain Américain Marocain
-aire moscoutaire
-ard savoyard sorbonnard
-éen galiléen européen
-erie chinoiserie viennoiserie
-got Parigot
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Préfixes Exemples
dé- dérussification
dés- déseuropénisation
Suffixes Exemples
ain marocain américain
aire moscoutaire lunaire
al occidental provençal
ard sorbonnard savoyard
éen pyrénéen européen
ique antarctique asiatique
iste angliciste japoniste
ite moscovite mozabite
ois berlinois chinois
ol espagnol romagnol
phile arabophile francophile
phobe europhobe italophobe
phone anglophone ukrainophone
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Préfixes Exemples
ex- ex-moscovite
néo- ultra-brite
ultra- néo-zélandais
Suffixes Exemples
-er chiner
-ifier franchir
-ir russifier