Chap 2
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Chap 2
Chapitre 2
Incorporation des charges et des produits
De même,
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CAG ITBS
Ce sont des charges enregistrées par la comptabilité financière mais qui ne sont pas
prises en considération par la comptabilité analytique car elles ne relèvent pas de
l’exploitation normale de l’entreprise. L’application de cet esprit se traduit par l’élimination
de toutes les charges à caractère exceptionnel et celles qui ne sont pas supportées par
l’entreprise au cours des phases de production et de commercialisation de ses produits.
Il est difficile de dresser une liste exhaustive des charges non incorporables car tout
dépend de l’entreprise considérée, mais un essai de liste pourrait être le suivant :
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CAG ITBS
toute sorte sauf si elle concerne des dépréciations de stocks ou une dotation pour charges à
repartir sur plusieurs exercices, etc.
ý Les charges afférentes à des exercices antérieures : les charges enregistrées pour
tenir compte des erreurs d'enregistrement relatives à l'année précédente.
Dans le cadre particulier du plan comptable tunisien de 1997, les charges non
incorporables sont celles énumérées dans les comptes suivants : 608 – 618 – 628 – 634 – 635
– 636 – 638 – 648 – 653 – 655 – 656 - 658 – 668 – 67 – 6812 – 6815 – 6816 – 6818 – 6865 –
6866 – 6868 et 69.
La comptabilité analytique peut prendre en compte, dans les calculs de coûts, des
charges non enregistrées en comptabilité financière car ces charges ne correspondent pas à
une dépense effective.
Les charges supplétives sont des charges fictives destinées à remplacer les charges
réelles que l’entreprise aurait, normalement, dû supporter si certaines conditions
d’exploitation avaient été différentes. Ces charges sont principalement de trois types :
Lorsque l’entreprise finance ses activités par capitaux propres, aucune charge n’est
constatée. Cependant, une autre entreprise finançant ses activités par des emprunts supporte
des charges d’intérêt que la première ne les supporte pas.
D’une part pour des soucis de comparaison des coûts de revient entre les entreprises,
l’incorporation d’une rémunération conventionnelle selon un certain taux d’intérêt devient
nécessaire. D’autre part cette rémunération est assimilée à l’intérêt que l’entreprise pourrait
percevoir si elle prêtait ses capitaux. La non perception de ce revenu financier constitue,
d’une certaine manière, un coût.
Exemple :
Le bilan de la société « ABC » fait apparaître la situation suivante :
Capital : 200 000 DT
Réserve légale : 15 000 DT
Réserve statutaire : 60 000 DT
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CAG ITBS
Travail à faire :
Sachant que le taux d’intérêt annuel est de 12%, calculer la charge mensuelle relative à
la rémunération conventionnelle des capitaux propres.
Solution :
Charges supplétives annuelles = (200 000 + 15 000 + 6 0000 + 25 000) × 12%
300 000 × 12
= = 36 000
100
36 000
Charges supplétives mensuelles = = 3 000
12
v La rémunération conventionnelle de l’exploitant individuel :
Pour une entreprise individuelle, la rémunération de l’exploitant se fait par
prélèvement sur les bénéfices. Cette rémunération n’est pas prise en compte dans la
comptabilité financière comme une charge. Par contre, la rémunération des administrateurs
dans d’autres entreprises est enregistrée en tant que charge de la période (sous forme de jetons
de présence ou de salaires).
Pour des soucis de comparaison, on incorpore les charges fictives de rémunération de
l’exploitant parmi les charges de la CAG.
Exemple :
Le propriétaire d’une entreprise individuelle assure la fonction de direction. Il prélève
chaque mois à titre de rémunération de cette fonction 1 000 DT. Cette entreprise est
entièrement financée par capitaux propres qui s’élèvent à 100 000 DT. Le taux d’intérêt
annuel est de 12%.
Travail à faire :
Solution :
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CAG ITBS
Ces charges concernent surtout les dotations aux amortissements. L’amortissement est
généralement calculé sur la base d’une dépréciation linéaire constante dans le temps et pour
une période déterminée. Le taux ainsi que la méthode d’amortissement, obéissent à des
considérations financières et fiscales et sont dans la plupart des cas sans aucune relation avec
la dépréciation réelle ou économique. Pour ces raisons, l’incorporation de la charge
d’amortissement dans le calcul de coût doit obéir aux principes suivants :
§ La charge d’amortissement en CAG est calculée non pas sur sa valeur d’achat mais sur
sa valeur actuelle ou sa valeur de remplacement.
§ La durée d’utilisation d’une immobilisation amortissable est établie
conventionnellement.
§ La charge d’amortissement est incorporée au coût tant que l’immobilisation est encore
utilisée même si elle est totalement amortie du point de vue comptable mais encore en
service.
La dotation aux amortissements est ainsi remplacée par une charge appelée la charge
d’usage. La différence entre la charge d’usage et la charge comptable est égale à la différence
d’incorporation.
Exemple :
Un matériel acquis le 02/01/2005 à 12 000 DT est amorti sur 5 ans. La valeur d’usage
est estimée à 18 000 DT pour une durée d’usage de 6 ans.
Travail à faire :
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CAG ITBS
Solution :
Ces charges concernent surtout les dotations aux comptes de provisions pour charges à
repartir sur plusieurs exercices. En CAG, on ne tient compte que de la valeur des provisions
relatives à l’année considérée.
Les mêmes principes sont à retenir, c'est-à-dire il faut que les produits soient générés
par une activité d’exploitation normale et pendant la période considérée. On distingue quatre
catégories de produits : les produits incorporables, les produits non incorporables, les produits
supplétifs, et les produits incorporés à des montants différents.
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CAG ITBS
Ce sont des produits qui doivent être exclus du champ de calcul de la CAG car ils ne
relèvent pas de l’exploitation normale de l’entreprise. Parmi ces produits, on cite notamment
les produits exceptionnels, la récupération des créances antérieurement provisionnées, les plus
values sur cession d’immobilisation.
Dans le cadre du plan comptable tunisien, les produits non incorporables sont les
suivants :
706 : Produit des activités annexes.
708 : Ventes liées à une modification comptable à imputer au résultat de l’exercice ou
à une activité bondonnée.
73 : Produits divers ordinaires.
74 : Subvention d’exploitation et d’équilibre.
75 : Produits financiers
77 : Gains extraordinaires
78 : Reprises sur Amortissements et provisions.
79 : Transferts de charges
Ce sont des produits non enregistrés par la comptabilité financière mais la CAG les
intègre dans le champ de son calcul. L’exemple le plus clair consiste en les travaux faits par
l’entreprise pour elle-même. Le principe est de considérer que tout se passe que comme si
l’entreprise se cédait à elle-même une immobilisation qu’elle a produite.
C’est le cas notamment de la vente d’une société mère à la société filiale des produits
moyennant un prix minime. Il faut donc tenir compte du prix normal lors de calcul de résultat.
Application 1 :
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CAG ITBS
Les charges de la CG d’une entreprise qui calcul ses coûts par trimestre s’élève à 600.000 D
dont 10000 D de dotation non incorporables. Par ailleurs il faut tenir compte de la
rémunération du capital qui s’élève à 4.000.000 D au taux annuel de 12%.
Déterminer les charges de la CAG
Application 2 :
Une entreprise fabrique un produit unique pour le mois de février les dépenses ont été les
suivantes :
- M.P : 3.000 kg à 100 D/kg
- M.O : 250h à 50 D/h
Autres charges : la CG donne les charges suivantes : autres que la main d’œuvre directe et les
achats, 210000 D dont 10000 D de provisions incorporables.
Cependant il faut tenir compte de 6000 D de charges supplétives, la production est de 4000
unités vendues au prix de 150 D l’unité.
1- déterminer le résultat de la CG ;
2- déterminer le résultat de la CAG ;
3- retrouver le résultat de la CG à partir du résultat de la CAG.
M P : 300.000 M P : 300.000
M O : 12.500 M O : 12.500
Charges CG : 210.000 Charges incorporables : 210.000 - 10.000
Prix de vente : 600.000 : 200.000
Charges supplétives : 6.000