La Culture Du Soja Et Autres
La Culture Du Soja Et Autres
La Culture Du Soja Et Autres
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la pratique de l’agriculture durable à petite échelle. Les livres AGRODOK sont disponibles
en anglais (A), en français (F), en portugais (P) et en espagnol (E). Les AGRODOK peuvent
être commandés chez AGROMISA ou au CTA.
La culture du soja et
5. La culture fruitière dans les zones tropicales P, F, A
6. Mesures de topographie pour le génie rural P, F, A
7. L’élevage de chèvres dans les zones tropicales P, F, A
La culture du soja et
d'autres légumineuses
Rienke Nieuwenhuis
Joke Nieuwelink
© Fondation Agromisa, Wageningen, 2005.
Tous droits réservés. Aucune reproduction de cet ouvrage, même partielle, quel que soit le
procédé, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorisée sans la permission
écrite de l'éditeur.
Avant-propos 3
Sommaire
1 Introduction 6
5 La culture du soja 29
5.1 Stockage du soja et sélection des bonnes graines 29
5.2 Traitement de la graine pour améliorer la fixation d’azote
31
5.3 Densité de semis et méthodes d’ensemencement 32
5.4 Période d’ensemencement 34
5.5 Culture sur des sols non labourés 35
5.6 Désherbage 36
5.7 Plaies 37
5.8 Maladies 38
5.9 Récolte 38
5.10 Production de soja sur une grande échelle en Amérique
du Sud : remarques 39
8 Recettes 58
8.1 Soja en appoint 58
8.2 Plats principaux 59
8.3 Pain et gâteaux 61
8.4 Recettes diverses 63
Annexe 1 : Légumineuses 66
Bibliographie 74
Sommaire 5
1 Introduction
Beaucoup de paysans s’inquiètent de savoir comment assurer une ali-
mentation suffisante et de bonne qualité à leur famille. La baisse de
fertilité des sols et l’érosion font que les récoltes se font de plus en
plus maigres et, du fait de la croissance démographique et de
l’urbanisation, on dispose de moins de terre par famille pour produire
sa nourriture. Les intrants comme les engrais chimiques et autres pro-
duits chimiques agricoles coûtent toujours plus chers et le prix des
produits vendus par les paysans n’augmente pas en conséquence. Dans
de nombreuses familles, non seulement on ne mange pas assez mais
en plus, la nourriture absorbée ne contient pas suffisamment de subs-
tances nutritives pour permettre aux enfants de devenir des adultes
sains et forts et pour permettre à tous de mieux résister aux maladies.
En cultivant des légumineuses, les paysans peuvent résoudre ces pro-
blèmes.
Les légumineuses absorbent l’azote de l’air et l’utilisent pour leur
propre croissance. Elles peuvent donc améliorer la fertilité du sol et
permettent ainsi d’obtenir de meilleures récoltes pour les plantes culti-
vées après elles sur le même terrain. Les légumineuses contenant
beaucoup de substances nutritives, elles contribuent à améliorer la
qualité de l’alimentation familiale. On peut par ailleurs les utiliser
pour fabriquer des produits que la famille consommera ou qui seront
vendus, ce qui contribuera à augmenter les revenus familiaux.
Cet Agrodok est destiné aux paysans qui veulent en savoir plus sur les
possibilités offertes par les légumineuses et aux conseillers agricoles
qui veulent aider les paysans à exploiter ces possibilités. Ils trouveront
dans ce livre la réponse à leurs questions, et notamment à celles-ci :
? Que sont les légumineuses ?
? Comment peut-on les cultiver ?
? Quels produits peut-on préparer à partir du soja et des autres légu-
mineuses ?
L’azote contenu dans l’air est absorbé par la plante légumineuse qui
l’utilise pour sa croissance et la conserve dans ce qu’on appelle les
tubercules. Une fois la plante récoltée, les tubercules qui sont restés en
terre pourrissent, libérant l’azote qui peut ainsi être absorbé par une
autre plante mise en culture dans le même champ. Les légumineuses
ont des fruits en gousse (pois, fèves ou haricots) faciles à préparer. Le
soja est une exception puisqu’il porte des fèves qu’on ne peut manger
cru. Les fèves de soja possèdent cependant une propriété spécifique
qui les rend intéressantes à cultiver et à préparer. Elles sont très riches
en substances nutritives et plusieurs produits alimentaires peuvent être
préparés à partir de ces seules fèves. On peut s’assurer un revenu aussi
bien avec la vente des fèves qu’avec la vente de produits tirés du soja.
C’est pour cette raison que cet Agrodok sur les légumineuses se pen-
che longuement sur cette plante.
2.2 Le soja
Comme l’indique le tableau ci-dessous, le soja est cultivé dans le
monde entier. En Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Europe, la
culture du soja se fait surtout de façon mécanisée. En Asie par contre,
le soja est surtout cultivé manuellement et sur des petites surfaces
alors qu’en Afrique, il est encore très peu cultivé. Le soja est connu
depuis très longtemps en Asie où on le récolte et le transforme depuis
des siècles.
C’est ainsi que dans les hautes terres boliviennes par exemple où les
précipitations sont très irrégulières, l’on essaie d’estimer la quantité
d’eau de pluie qu’il va tomber au moyen de méthodes prévisionnelles
traditionnelles. Si l’on s’attend à beaucoup de pluie, on arrangera les
buttes plus dans le sens de la pente. Si l’on s’attend à peu de pluie, on
arrangera les buttes quasiment à l’horizontale.
3.2 Le climat
En s’aidant des données climatiques qui valent sur place et des don-
nées fournies dans l’annexe 1, on peut déjà faire un choix quant à
la/aux légumineuse(s) que l’on peut cultiver. Certaines légumineuses
s’adaptent mieux aux climats frais avec des périodes de froid alors que
d’autres pousseront mieux dans un climat chaud et humide, comme
dans les terres basses tropicales. Il existe aussi des légumineuses qui
s’adaptent bien à l’extrême sécheresse et à la chaleur.
Adaptation au froid
Le soja est souvent cultivé à des températures diurne/nocturne de
30°/25 °C. Les températures nocturnes semblent avoir une plus grande
influence sur la plante que les températures diurnes. Si la température
descend la nuit en dessous du seuil critique de 10 °C, cela peut occa-
sionner plus de dégâts que si les températures sont basses pendant la
journée, pour autant que celles-ci restent en dessus de ces 10 °C.
En général, les races dont les fèves sont plus grosses, les feuilles plus
velues et plus larges et qui croissent vigoureusement dès les premiers
stades, fournissent une récolte relativement bonne dans les années
froides. A l’inverse, les races glabres et moins robustes donnent moins
de graines et rendront moins. La robustesse à un stade précoce de la
croissance a beaucoup à voir avec le rendement de la récolte. Plus la
plante se développe précocement, plus la production de graines sera
élevée, surtout s’il fait froid. Les races ayant de petites graines ger-
ment rapidement mais résistent mal aux climats froids.
Besoin en eau
Le soja connaît deux périodes critiques en ce qui concerne son besoin
en eau : à partir du moment où il est semé jusqu’à la germination, et
pendant le remplissage des gousses. Pendant la germination, la graine
doit absorber 50% de son poids avant de pouvoir germer. Un excès
d’eau peut cependant être plus fatal à cette phase qu’un manque d’eau.
Le sol doit être saturé de 50 à 85% d’eau. Le besoin en eau augmente
à mesure que la plante se développe et atteint son maximum lors du
remplissage des gousses (de 7 à 8 mm par jour) pour diminuer ensuite.
Pour obtenir une bonne récolte, il faut que le soja absorbe 450 à 800
mm d’eau, en fonction du climat, au cours de tout le cycle. (quand il
fait très chaud, l’eau s’évapore plus et il faut donc plus de précipita-
tions pour fournir suffisamment d’eau à la plante).
3.3 Variétés/races
Variétés de légumineuses
La plupart des sortes de légumineuses connaissent des variétés locales
et de nombreux instituts de recherche agricole dans le monde ont dé-
veloppé de nouvelles races ayant des qualités intéressantes comme la
Le soja
Le soja est sensible à la durée du jour ; cette plante pousse quand les
jours sont courts, c’est-à-dire qu’elle fleurit quand les jours durent
moins de 16 heures. Les variétés très précoces fleurissent 30 à 35
jours après les semis et mûrissent en 75 à 105 jours. Ces variétés sont
peu productives. Les variétés plus tardives fleurissent à 30-35 jours
après les semis et mûrissent en 110 –140 jours. Leur productivité est
bonne.
3.4 Le sol
Le sol est un facteur très important pour la croissance des légumineu-
ses. Le tableau présenté dans l’annexe 1 donne plus d’informations à
ce sujet, et ce pour les différentes légumineuses.
Composition du sol
Les légumineuses poussent sur des sols très différents. Certaines peu-
vent même se développer sur des sols très acides (pH allant jusqu’à
3.8). L’arachide et les pois bambara (Vigna subterranea) poussent sur
des sols sablonneux pauvres, des sols limoneux et même sur des sols
argileux comme les vertisols. Ce dernier type de sol pose un gros pro-
blème pour la récolte des gousses souterraines. Les pois bambara
poussent mal sur les sols calcaires, à l’inverse de l’arachide. Un bon
drainage est important, surtout pour les sortes Vigna- et Phaseolus.
Profondément enraciné dans le sol, le lablab (Lablab purpureus) sup-
porte mieux un mauvais drainage que les autres sortes. Les sols salins
acceptent difficilement le lablab.
Le soja croît le mieux sur des sols dont la texture n’est pas trop légère
(sols très sablonneux) ni trop lourde (sols argileux). Il germe diffici-
lement sur les sols très lourds mais pousse mieux ensuite.
Lorsque les résidus de soja, riches en azote, sont bien mélangés à ceux
des non-légumineuses, le mélange se décomposera plus rapidement
que si les différents résidus sont retournés dans la terre séparément.
Prenons l’exemple des arachides : les arachides sont aussi bien culti-
vés en monoculture qu’en culture intercalaire, avec du maïs ou du co-
ton. Ce sont les premières ou deuxièmes cultures après la période de
jachère. L’espacement recommandé entre les rangs d’arachides semés
seuls est de 40 à 60 cm et de 15 cm entre les plantes d’une même ligne
si l’on travaille la terre au moyen de la traction animale. Si on travaille
la terre avec des outils manuels, il est conseillé d’écarter les semences
de 30 cm entre elles, de tous les côtés.
Labourage mécanisé 84
Semis : à la main 100
mécanisé 8
1er désherbage : à la main 100
mécanisé 8
2ème désherbage : à la main 80
mécanisé 8
récolte à la main 90
transport vers lieu stockage 40
battage 150
vannage 60
total à la main 724
total incl. désherbage mécanisé 364
La culture du soja 29
? Des essais effectués au Sénégal et au Cameroun ont montré que l’on
peut ainsi garder 70% du pouvoir germinatif original pendant 9
mois.
? En Guyane, la graine ne se conserve pas plus de 6 mois.
? Dans ces trois pays, si elle est stockée dans des locaux frigorifiques,
la graine peut conserver 90% de son pouvoir germinatif pendant 9
mois.
? Sur les hauts plateaux de Madagascar, il n’est pas nécessaire de
conserver les graines dans des lieux frigorifiques car les températu-
res sont basses. Les sacs plastique ne sont pas non plus utiles pour
bien conserver les graines.
La culture du soja 31
La quantité d’azote que la plante peut fixer dépend de la variété, de la
productivité de la bactérie, du sol et des conditions climatiques. Pour
le soja, (Glycine max), on estime cette quantité à 168 kg N/ ha / année.
La culture du soja 33
concernant la machine à semer : distance entre les semis, profondeur
et qualité des semis. Dans ce pays, on observe une distance entre les
rangs de 40 à 60 cm avec un espace entre les plantes de 5 à 7 cm.
L’hiver, la distance entre les rangs est de 20 à 30 cm et l’espace entre
les plantes reste de 5 à 7 cm.
La culture du soja 35
soja varie de 1,5 à 2 tonnes /ha alors que la plante met 85 à 100 jours
pour mûrir.
5.6 Désherbage
Le désherbage est très important pour le soja, surtout entre le 15ème et
35ème jour après l’ensemencement. Si le désherbage est fait après
cette période, la récolte sera inévitablement moins bonne. Mieux vaut
qu’il n’y ait pas du tout d’herbe autour de la plante dès
l’ensemencement jusqu’à la récolte car les herbes et la plante se dispu-
tent la lumière, les substances nutritives et l’eau. Les herbes consti-
tuent qui plus est un refuge pour les insectes qui attaquent la plante ou
qui lui communiquent des maladies. La densité de plantes au mètre
carré est par ailleurs si élevé que les plantes évoluent dans un milieu
relativement humide propice à l’attaque de la récolte par les moisissu-
res. Qui plus est, lorsque la culture est mécanisée, beaucoup de grains
seront perdus pendant la récolte car les moissonneuses ont plus de mal
à faire leur travail.
5.7 Plaies
Les insectes
Les insectes causant des dommages aux récoltes sont de différents
types. Quoique ces dommages puissent causer une perte de produc-
tion, il n’est pas conseillé d’utiliser des insecticides à titre préventif :
ceux-ci font monter inutilement le prix de la culture du soja tout en
faisant disparaître les ennemis des insectes nuisibles.
Le traitement n’a de sens que si les dommages dus aux pertes de ré-
colte sont plus importants que le coût des produits utilisés contre les
insectes. Pour faire ce calcul, il faut inspecter régulièrement la plante
pour voir si les insectes l’ont endommagée. Une bonne méthode
consiste à disposer un tissu de 100 cm x 70 cm entre les rangs et de
secouer énergiquement les plantes de chaque côté pour faire tomber
les insectes.
La culture du soja 37
? Pour les insectes qui perforent les feuilles, il faut commencer le trai-
tement lorsque l’on a plus de 2 insectes adultes par mètre.
? Pour les vers rongeant les tiges, il faut traiter quand 20 à 25 % de la
plante est touchée.
5.8 Maladies
La plupart des maladies arrivent par la semence. Il est donc essentiel
de recourir à des graines saines, qui ne portent pas d’agents pathogè-
nes ou de traiter la graine chimiquement pour éviter les pertes ou les
limiter au minimum.
5.9 Récolte
Les récoltes doivent être faites au bon moment. Lorsque la plante est
cultivée manuellement, la bonne méthode est de couper la plante dès
qu’on constate un début de jaunissement de la feuille puis de la faire
sécher à un endroit où les graines qui se détachent peuvent facilement
être rassemblées. Quand les plantes sont complètement desséchées, on
peut procéder au battage de la récolte. Lorsque les graines sont à des
stades de maturité très différents, il faut procéder au ramassage de cel-
les qui sont mûres et laisser les autres mûrir. Cela peut être souhaitable
dans les systèmes de culture où la main d’œuvre est difficile à trouver
en période de récolte. Les activités peuvent ainsi être étendues sur une
plus longue période.
La culture du soja 39
6 Le soja : une alimentation riche
Avant de passer à la culture du soja, il est important que les paysans
connaissent les qualités de cette plante. Les premiers chapitres ont
traité de la culture du soja et des autres légumineuses. Or, nous avons
déjà vu que le soja est également un aliment très riche offrant diverses
possibilités. Il peut venir enrichir la nourriture de régimes alimentaires
souvent trop peu variés. et peut représenter une nouvelle source de
revenus. Ce chapitre traite des fonctions que peut remplir le soja en
tant que produit alimentaire. Vous y trouverez aussi des conseils prati-
ques pour vous aider à utiliser le soja, à le transformer et à le cuisiner.
Les protéines
Les protéines sont les matériaux les plus importants du corps. Ils sont
indispensables à la croissance de l’enfant et renouvellent les cellules
Les vitamines
Le calcium se trouve surtout dans les produits laitiers mais aussi dans
différentes sortes de légumes.
Les enfants mal nourris ont souvent des difficultés pour apprendre et
sont vite fatigués. Ils sont souvent maigres et, à l’âge adulte, ils sont
moins grands que les autres adultes qui n’ont pas souffert de malnutri-
tion dans l’enfance. La plupart du temps, il n’est pas possible de rat-
traper le retard de croissance et d’apprentissage alors subi.
On peut aussi trouver aussi dans les fèves de soja crues des éléments
goitrogènes. De plus, le soja contient un enzyme qui peut donner un
mauvais goût et une drôle de couleur aux graines s’il n’est pas désac-
tivé au bon moment.
Les légumineuses ne
contiennent pas toutes ces
substances dans les mêmes
proportions. Il faut cepen-
dant prendre, dans tous les
cas, des précautions pour la
préparation en faisant
chauffer les fèves, tout sim-
plement. On peut néan-
moins faire disparaître tou-
tes ces substances en pre-
nant des précautions de Figure 18 : Il est important de faire
préparation simples, en fai- chauffer les légumes.
sant chauffer les fèves par
exemple. On a alors un produit de grande qualité qui ne peut être nocif
pour l’être humain.
Il arrive aussi que l’on conseille de blanchir les fèves pendant environ
20 minutes (en les jetant dans l’eau bouillante). Après le blanchiment,
on peut enlever leur peau en les plongeant dans l’eau froide et en les
frottant entre les mains.
Les fèves de soja cuites peuvent être servies pendant le repas ou cons-
tituer un appoint, bon marché mais très nutritif.
Huile de soja
Bien que le soja soit une sorte de légume, il est plus riche en huile que
la plupart des légumes. Il est de ce fait classé dans la catégorie des
céréales oléagineuses et est beaucoup employé pour la production
d’huile. L’extraction de l’huile des graines de soja se fait suivant plu-
sieurs techniques, allant du simple pressoir en bois à des méthodes
d’extraction plus modernes recourant à des produits solvants comme
l’hexane. Il est cependant quasiment impossible de séparer complète-
ment l’huile des protéines par pression et c’est pourquoi on a surtout
recours à l’extraction pour la production commerciale de l’huile de
soja. L’huile obtenue par extraction représente même 95% de la pro-
duction aux Etats-Unis. Au niveau local, il est en revanche plus facile
de produire de l’huile par pression et c’est la méthode la plus adaptée
pour une fabrication sur une petite échelle.
Farine de soja
La farine de soja est un produit dérivé de la pression de l’huile mais
peut aussi être obtenue différemment.
Lait de soja
Le lait de soja ne peut pas remplacer exactement le lait de vache et
encore moins le lait maternel (allaitement au sein). Le lait de soja est
cependant une boisson saine et un bon complément à l’alimentation
quotidienne. En l’absence de lait de vache, le lait de soja est
l’alternative la plus proche pour les enfants car il contient environ au-
tant de protéines et de matières grasses que le lait de vache. Il peut
également servir de base pour d’autres boissons et produits comme le
café de soja, le yaourt de soja, le fromage de soja, etc. On peut le fa-
briquer de la façon suivante :
Remarques :
? On peut aussi utiliser le vinaigre de table en guise de solution
d’acide acétique (il y a 4% d’acide acétique dans le vinaigre de ta-
ble)
? On peut utiliser d’autres produits chimiques pour remplacer l’acide
acétique comme :
? 20-40 ml d’une solution de chlorure de calcium à 10%
? 20-40 ml d’une solution de chlorure de magnésium à 10%
? 20-40 ml d’une solution d’acide lactique à 4%
? N’utilisez pas plus de 20 à 40 ml d’acide acétique, chlorure de cal-
cium, chlorure de magnésium ou d’acide lactique pour 1 litre de lait
de soja. Une quantité supérieure pourrait justement faire baisser la
quantité de produit obtenue.
Le tempé frais doit être consommé dans les deux jours au plus qui
suivent sa préparation. Séché, il peut se conserver plusieurs mois.
Préparation :
1 Laver les fèves de soja dans de
l’eau propre en ôtant les saletés
2 Faire tremper les fèves dans une
grande quantité d’eau pendant 18
heures ou les faire cuire dans Figure 20 : Faire des appoints
l’eau bouillante pendant 30 minu-
tes (selon l’odeur souhaitée)
3 Ôter si nécessaire les peaux des fèves en les frottant avec les mains
et les rincer à l’eau propre (et non avec l’eau de trempage !)
4 Vider l’eau et faire sécher les fèves à l’air libre jusqu’à ce qu’elles
soient bien sèches en surface
5 Faire chauffer de l’huile dans une poêle et y faire frire les fèves de
soja dans des petites quantités jusqu’à obtention d’une couleur brun
clair (environ 5 minutes)
6 Jeter l’huile restante
7 Ajouter du sel et du poivre à discrétion et servir.
Salade de tofu
Ingrédients :
? tofu
? œufs durs
? légumes disponibles sur place comme les carottes, haricots (verts),
chou blanc, légumes en feuilles, etc.
? germes de haricots mungo ou de soja
? sauce aux cacahuètes (voir recette sauce aux cacahuètes)
? oignons coupés en lamelles et frits
Préparation :
1 Découper le tofu en cube ou tranche et le faire dorer dans l’huile
2 Faire cuire les légumes pendant 5 à 10 minutes
3 Faire blanchir les germes rapidement dans de l’eau bouillante
4 Répartir les légumes et le tofu sur les assiettes et y rajouter les œufs
durs
5 Verser la sauce aux cacahuètes sur la salade puis garnir avec les oi-
gnons.
Sauce de cacahuètes
Ingrédients :
? 100 grammes de cacahuètes
? 2 piments
? sel
? 40 grammes de sucre de palme ou éventuellement de sucre de canne
? un petit morceau de tamarin ou une cuillère à thé de jus de citron
Préparation :
1 Faire griller les cacahuètes dans le four ou dans de l’huile bien
chaude
2 Débarrasser les cacahuètes de leur peau et les écraser jusqu’à obten-
tion d’une pâte fine
Recettes 59
3 Écraser les piments, que l’on aura préalablement salés, le plus fi-
nement possible
4 Mélanger le sucre au tamarin et pétrir tous les ingrédients jusqu’à
obtention d’une pâte ferme
5 La base de la sauce aux cacahuètes est prête
6 Pour obtenir une sauce liquide, il faut rajouter de l’eau chaude à
hauteur d’un volume de base de sauce pour 2 volumes d’eau.
Omelette au tofu
Ingrédients :
? 100 grammes de tofu
? 1 œuf
? du sel et des aromatesherbes à discrétion
? huile
Préparation :
1 Découper le tofu en petits cubes
2 Casser l’œuf dans un bol et le battre à la fourchette
3 Y ajouter le tofu et éventuellement du sel
4 Faire chauffer l’huile dans une poêle et y faire revenir le mélange
jusqu’à ce que le dessus de l’œuf soit sec.
Remarques :
1 On peut également rajouter des légumes locaux à la préparation aux
œufs.
2 Cette omelette de tofu peut remplacer la viande dans un plat au riz
ou aux pommes de terre.
Préparation :
1 Mélanger les œufs à la farine de soja
2 Dissoudre le sucre dans une petite boîte de
lait de soja et y ajouter le reste du lait de soja
3 Ajouter la farine de blé et le sel à la farine de
soja, puis le lait sucré et mélanger le tout jus-
qu’à obtention d’une pâte homogène Figure 21 : Broyer
4 Graisser et faire chauffer la poêle
5 Verser une petite quantité de pâte à chaque fois (sans remuer)
6 Retourner la crêpe après quelques minutes pour la faire dorer des
deux côtés.
Recettes 61
Biscuits de soja
Ingrédients :
? 1 tasse de lait de soja
? 1 tasse de farine de blé ou de maïs
? 4 cuillères à soupe de sucre
? un peu de sel
? de l’huile pour faire frire
Préparation :
1 Mélanger tous les ingrédients
2 Ajouter de l’eau pour obtenir une pâte compacte
3 Former des petites boules avec la pâte
4 Faire frire les biscuits dans l’huile très chaude des deux côtés jus-
qu’à ce qu’ils soient dorés.
Pousses de soja
Ingrédients :
? fèves de soja
? de l’eau
Préparation :
1 Débarrasser les fèves des saletés et enlever les fèves abîmées
2 Faire tremper les fèves pendant 10 heures (une journée) dans beau-
coup d’eau
3 Jeter l’eau et bien laver les fèves à la passoire
4 Répartir les fèves en une fine couche ((max 1 cm au plus) sur un
tamis que l’on recouvre ensuite d’un torchon humide
5 Asperger les fèves deux fois par jour avec de l’eau propre de sorte
qu’elles restent humides
6 Des pousses de 3 à 5 cm apparaissent au bout de 3 à 5 jours
7 Faire cuire les fèves dans de l’eau bouillante pendant 3 à 5 minutes.
Elles pourront alors être consommées. Les pousses de soja sont uti-
lisées dans des salades et des potées notamment.
Recettes 63
9 L’introduction du soja au niveau
local
L’introduction de nouvelles denrées alimentaires ne va jamais de soi.
Les habitudes alimentaires sont fortement enracinées dans les tradi-
tions et sont difficiles à changer. Les nouvelles denrées alimentaires
sont souvent regardées avec méfiance dans un premier temps et c’est
pourquoi il est si important de bien mettre en avant les qualités d’un
nouvel aliment. S’agissant du soja, il s’agit de bien faire connaître ses
vertus pour la santé, à savoir sa grande valeur nutritive, qualité très
importante dans le cas d’une alimentation peu variée.
Annexe 1 : Légumineuses 67
Annexe 2 : Traitement du soja au
rhizobium
Lorsqu’il s’avère que le soja ne peut former de nodule sans apport de
rhizobium, il faut traiter la plante ou l’inoculer. Cette opération n’est
pas toujours simple à mettre en œuvre. Dans les pays où la consom-
mation est déjà bien établie, il sera assez facile de se procurer des pro-
duits de rhizobium auprès des services de conseils agricoles. Autre-
ment, il faudra prendre contact avec des stations d’expérimentation
agricole dans le pays ou dans un pays voisin.
La première méthode est en général préférable car elle est plus simple
à mettre en œuvre et parce qu’elle coûte moins cher. Il arrive cepen-
dant qu’il faille inoculer le sol, quand le sol est trop acide par exemple
(pH<5), ou très sec, lorsqu’il contient beaucoup de rhizobia qui ne
s’occupent que des nodules inactives ou encore lorsque la graine de
soja a été traitée avec une substance chimique (fongicides, insectici-
des) que les rhizobia ne supportent pas. Les substances n’ont pas tou-
tes fait l’objet de recherche et c’est pourquoi il vaut mieux partir du
principe que l’inoculation de la graine avec le rhizobium ne contribue-
ra pas à la formation de nodules lorsque la graine de soja a été traitée
aux fongicides ou insecticides. Dans ces cas-là, le sol doit être inoculé.
Inoculation de la graine :
La poudre contenant le rhizobium (inoculant) est tout d’abord mélan-
gée à de l’eau et tournée jusqu’à obtention d’une pâte boueuse (mé-
thode à base de tourbe).
Inoculation du sol
Mélanges liquides
Au Sénégal, l’inoculation de fèves de soja a donné de bons résultats
lorsqu’on répand 5 litres d’une solution comprenant 2/3 de poudre et
1/3 d’eau sur un hectare de terre. La solution est étendue au moyen
d’un pulvérisateur.
Pour éviter les effets du hasard, on répète l’essai trois fois, c’est-à-dire
que l’on aura 3 parcelles pour chacun des traitements. Les traitements
étant au nombre de 3, il y a 9 parcelles en tout.
Alimentation et recettes
Food and Agricultural Organization of the United Nations (FAO), Uti-
lization of tropical foods: tropical oil seeds. 1989, FAO Food and
nutrition paper 47/5.
Food and Agricultural Organization of the United Nations (FAO),
Technology of production of edible flours and protein products
from soybeans. 1992, FAO service bulletin 97, FAO.
NEVO, Dutch Nutrient Database. 1996, Stichting Nederlands Voe-
dingsstoffenbestand, Zeist, The Netherlands.
Schempp, R., How can I cook soyabean? 1989, Recipe book produ-
ced by the United Church of Zambia.
Bibliographie 75