La Culture Du Soja Et Autres

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La série AGRODOK est une collection de documents techniques simples et bon marché sur Série Agrodok No.

10
la pratique de l’agriculture durable à petite échelle. Les livres AGRODOK sont disponibles
en anglais (A), en français (F), en portugais (P) et en espagnol (E). Les AGRODOK peuvent
être commandés chez AGROMISA ou au CTA.

1. L’élevage des porcs dans les zones tropicales P, F, A


2. Gérer la fertilité du sol E, P, F, A
3. La conservation des fruits et des légumes P, F, A
4. L’élevage des poules à petite échelle E, P, F, A

La culture du soja et
5. La culture fruitière dans les zones tropicales P, F, A
6. Mesures de topographie pour le génie rural P, F, A
7. L’élevage de chèvres dans les zones tropicales P, F, A

Agrodok 10 - La culture du soja et d’autres légumineuses


d’autres légumineuses
8. La fabrication et l’utilisation du compost E, P, F, A
9. Le jardin potager dans les zones tropicales E, P, F, A
10. La culture du soja et d’autres légumineuses P, F, A
11. La protection des sols contre l’érosion dans les zones tropicales E, P, F, A
12. La conservation du poisson et de la viande P, F, A
13. Collecter l’eau et conserver l’humidité du sol P, F, A
14. L’élevage des vaches laitières P, F, A
15. La pisciculture à petite échelle en eau douce P, F, A
16. L’agroforesterie P, F, A
17. La culture des tomates : production, transformation et commercialisation P, F, A
18. La protection des céréales et des légumineuses stockées P, F, A
19. Multiplier et planter des arbres P, F, A
20. L’élevage familial de lapins dans les zones tropicales P, F, A
21. La pisciculture à la ferme P, F, A
22. La fabrication à petite échelle des aliments de sevrage P, F, A
23. Agriculture sous abri P, F, A
24. Agriculture urbaine : la culture des légumes en ville P, F, A
25. Les greniers P, F, A
26. Commercialisation : le marketing pour les producteurs artisanaux P, F, A
27. Créer et gérer un point d’eau pour les troupeaux de son village P, F, A
28. Identification des dégâts causés aux cultures P, F, A
29. Les pesticides : composition, utilisation et risques P, F, A
30. La protection non chimique des cultures P, F, A
31. Le stockage des produits agricoles tropicaux E, P, F, A
32. L’apiculture dans les zones tropicales P, F, A
33. L’élevage de canards P, F, A
34. L’incubation des œufs par les poules et en couveuse E, P, F, A
35. Utilisation de l’âne pour la traction et le labour P, F, A
36. La préparation des laitages P, F, A
37. La production des semences à petite échelle P, F, A
38. Comment créer une coopérative E, P, F, A
39. Les produits forestiers autres que le bois d’œuvre P, F, A
40. La culture des champignons à petite échelle P, F, A
41. La culture des champignons à petite échelle - 2 P, F, A
42. Produits de l’apiculture  P, F, A
43. La collecte de l’eau de pluie à usage domestique P, F, A
44. Ethnomédecine vétérinaire P, F, A
45. Atténuer les effets du VIH/SIDA dans les petites exploitations agricoles P, F, A
46. Les zoonoses P, F, A
47. L’élevage d’escargots P, F, A
49. Paysage de la finance rurale P, F, A

© 2005 Fondation Agromisa


ISBN : 90-8573-012-0
Agrodok 10

La culture du soja et
d'autres légumineuses

Rienke Nieuwenhuis
Joke Nieuwelink
© Fondation Agromisa, Wageningen, 2005.

Tous droits réservés. Aucune reproduction de cet ouvrage, même partielle, quel que soit le
procédé, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorisée sans la permission
écrite de l'éditeur.

Première édition : 2002


Seconde édition : 2005

Auteurs : Rienke Nieuwenhuis, Joke Nieuwelink


Révision : Rienke Nieuwenhuis, Marten Voogt
Illustrations : Barbera Oranje, Mamadi B. Jabbi
Conception : Eva Kok
Traduction : Brigitte Venturi
Imprimé par : Digigrafi, Wageningen, Pays-Bas

ISBN Agromisa: 90-8573-012-0


Avant-propos
Cet Agrodok est basé sur une version antérieure plus succincte. Le
texte a été étoffé pour inclure des informations plus pratiques sur la
culture et la transformation du soja et autres légumineuses en produits
alimentaires nutritifs. Cette brochure aborde donc, outre le soja, les
autres légumineuses de façon à répondre aux besoins du plus grand
nombre de régions possibles.

Le soja est une légumineuse possédant de nombreuses vertus. Il per-


met en outre d’améliorer les systèmes agricoles et peut être transformé
en produits divers enrichissant l’alimentation quotidienne d’une fa-
mille et fournissant de nouveaux revenus. Dans cette nouvelle édition,
nous prêtons une attention toute particulière à cette culture. Dans bien
des régions cependant, le soja n’est pas cultivable et d’autres légumi-
neuses, possédant les mêmes vertus, peuvent alors être cultivées.

Cet Agrodok a pour objectif d’aider les cultivateurs et conseillers agri-


coles à faire les bons choix en fonction des circonstances spécifiques à
leur région.

Avant-propos 3
Sommaire
1 Introduction 6

2 L’intérêt des légumineuses 7


2.1 Les légumineuses 7
2.2 Le soja 9

3 Conditions préliminaires à la culture des


légumineuses 10
3.1 Régions propices à la culture des légumineuses 10
3.2 Le climat 13
3.3 Variétés/races 16
3.4 Le sol 19

4 Intégration dans les systèmes agricoles en place 22


4.1 Intégration à l’élevage 23
4.2 Systèmes culturaux mixtes/en rotation en Asie 25
4.3 Systèmes mixtes/de rotation des cultures en Afrique 26
4.4 Travail nécessaire à la production de légumineuses 27

5 La culture du soja 29
5.1 Stockage du soja et sélection des bonnes graines 29
5.2 Traitement de la graine pour améliorer la fixation d’azote
31
5.3 Densité de semis et méthodes d’ensemencement 32
5.4 Période d’ensemencement 34
5.5 Culture sur des sols non labourés 35
5.6 Désherbage 36
5.7 Plaies 37
5.8 Maladies 38
5.9 Récolte 38
5.10 Production de soja sur une grande échelle en Amérique
du Sud : remarques 39

4 La culture du soja et d'autres légumineuses


6 Le soja : une alimentation riche 40
6.1 Qu’est-ce qu’une bonne alimentation ? 40
6.2 Qu’est-ce que la malnutrition ? 43
6.3 Le soja et autres légumineuses 46

7 Le soja dans l’alimentation quotidienne 50


7.1 Savoir le conserver 50
7.2 Faire chauffer avant toute chose ! 50
7.3 Préparation de repas et produits 52

8 Recettes 58
8.1 Soja en appoint 58
8.2 Plats principaux 59
8.3 Pain et gâteaux 61
8.4 Recettes diverses 63

9 L’introduction du soja au niveau local 64

Annexe 1 : Légumineuses 66

Annexe 2 : Traitement du soja au rhizobium 68

Annexe 3 : Information sur l’inoculation 72

Bibliographie 74

Sommaire 5
1 Introduction
Beaucoup de paysans s’inquiètent de savoir comment assurer une ali-
mentation suffisante et de bonne qualité à leur famille. La baisse de
fertilité des sols et l’érosion font que les récoltes se font de plus en
plus maigres et, du fait de la croissance démographique et de
l’urbanisation, on dispose de moins de terre par famille pour produire
sa nourriture. Les intrants comme les engrais chimiques et autres pro-
duits chimiques agricoles coûtent toujours plus chers et le prix des
produits vendus par les paysans n’augmente pas en conséquence. Dans
de nombreuses familles, non seulement on ne mange pas assez mais
en plus, la nourriture absorbée ne contient pas suffisamment de subs-
tances nutritives pour permettre aux enfants de devenir des adultes
sains et forts et pour permettre à tous de mieux résister aux maladies.
En cultivant des légumineuses, les paysans peuvent résoudre ces pro-
blèmes.
Les légumineuses absorbent l’azote de l’air et l’utilisent pour leur
propre croissance. Elles peuvent donc améliorer la fertilité du sol et
permettent ainsi d’obtenir de meilleures récoltes pour les plantes culti-
vées après elles sur le même terrain. Les légumineuses contenant
beaucoup de substances nutritives, elles contribuent à améliorer la
qualité de l’alimentation familiale. On peut par ailleurs les utiliser
pour fabriquer des produits que la famille consommera ou qui seront
vendus, ce qui contribuera à augmenter les revenus familiaux.
Cet Agrodok est destiné aux paysans qui veulent en savoir plus sur les
possibilités offertes par les légumineuses et aux conseillers agricoles
qui veulent aider les paysans à exploiter ces possibilités. Ils trouveront
dans ce livre la réponse à leurs questions, et notamment à celles-ci :
? Que sont les légumineuses ?
? Comment peut-on les cultiver ?
? Quels produits peut-on préparer à partir du soja et des autres légu-
mineuses ?

6 La culture du soja et d'autres légumineuses


2 L’intérêt des légumineuses
Toutes les plantes portant des fruits en gousse appartiennent à la fa-
mille des légumineuses. Les légumineuses peuvent absorber l’azote de
l’air. Or, l’azote est la substance nutritive la plus importante pour les
plantes et la plupart des sols tropicaux renferment trop peu de cette
substance pour que les plantes y poussent bien. C’est pourquoi il est
utile de cultiver des légumineuses en plus des autres plantes comme
les pommes de terre, le riz, le maïs ou d’autres graines qui ne possè-
dent pas cette propriété. Grâce à leurs qualités nutritives, les légumi-
neuses constituent par ailleurs un apport important à l’alimentation
quotidienne des êtres humains et des animaux.

L’azote contenu dans l’air est absorbé par la plante légumineuse qui
l’utilise pour sa croissance et la conserve dans ce qu’on appelle les
tubercules. Une fois la plante récoltée, les tubercules qui sont restés en
terre pourrissent, libérant l’azote qui peut ainsi être absorbé par une
autre plante mise en culture dans le même champ. Les légumineuses
ont des fruits en gousse (pois, fèves ou haricots) faciles à préparer. Le
soja est une exception puisqu’il porte des fèves qu’on ne peut manger
cru. Les fèves de soja possèdent cependant une propriété spécifique
qui les rend intéressantes à cultiver et à préparer. Elles sont très riches
en substances nutritives et plusieurs produits alimentaires peuvent être
préparés à partir de ces seules fèves. On peut s’assurer un revenu aussi
bien avec la vente des fèves qu’avec la vente de produits tirés du soja.
C’est pour cette raison que cet Agrodok sur les légumineuses se pen-
che longuement sur cette plante.

2.1 Les légumineuses


Comme le montre le tableau 1, les légumineuses qui fournissent des
graines sèches pour la consommation humaine sont cultivées dans le
monde entier. Certaines fèves fournissent une huile, comme l’arachide
et le soja (source oléagineuse), d’autres se mangent principalement
cuites ou comme légume sec. Les graines sont parfois moulues en fa-

L’intérêt des légumineuses 7


rine pour la préparation de différents plats. Ce qui reste de la plante
une fois les fèves retirées constitue un très bon fourrage ou peut être
enfoui sous terre pour la fertiliser.

Certaines légumineuses peuvent aussi être cultivées en association


avec des céréales et contribuer ainsi à accroître la production et aug-
menter la fertilité du sol. Le dolique est souvent cultivé en association
avec le millet ou le maïs.

D’autres plantes de cette famille ont une valeur d’engrais vert. La


plante est semée puis retournée dans le sol sans qu’elle soit d’un inté-
rêt économique quelconque. Il peut donc être difficile de motiver les
paysans à les cultiver. Certaines légumineuses peuvent par ailleurs
servir de tapis végétal. Elles sont alors semées parmi une autre culture,
comme le maïs, qui ne recouvre pas complètement le sol.

Tableau 1 : Production dans le monde de légumineuses sous


forme de légumes secs comme les pois, les haricots de Lima, les
doliques, les pois chiches, etc. (Source : ACIAR Proceedings no.
18 , 1986)

Continent/pays Production (1000 tonnes) Récolte (kg/ ha)


Afrique 7026 646
Côte d’Ivoire 8 672
Tanzanie 362 539
Zaïre 127 634
Zimbabwe 51 734
Amérique 6847 644
Argentine 273 1020
Mexique 1331 648
Paraguay 39 713
Asie 24551 688
Chine 5640 1276
Inde 12985 544
Indonésie 354 829
Europe 5294 1632
Monde 55200 807

8 La culture du soja et d'autres légumineuses


Aperçu des possibilités d’utilisation des légumineuses
Plantes
? Combinées avec d’autres plantes pour améliorer la fertilité du sol
? Engrais vert
? Tapis végétal
Résidus
? fourrage
? travaillé dans le sol pour améliorer la fertilité du sol
Graines
? source importante d’huile végétale
? cuites et mangées comme pois cassés
? moulues en farine et incorporées dans des préparations alimentaires

2.2 Le soja
Comme l’indique le tableau ci-dessous, le soja est cultivé dans le
monde entier. En Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Europe, la
culture du soja se fait surtout de façon mécanisée. En Asie par contre,
le soja est surtout cultivé manuellement et sur des petites surfaces
alors qu’en Afrique, il est encore très peu cultivé. Le soja est connu
depuis très longtemps en Asie où on le récolte et le transforme depuis
des siècles.

En Bolivie (Amérique du Sud), le soja est surtout produit pour son


huile, qui est fabriquée industriellement. L’huile de soja bolivienne est
commercialisée à travers le monde depuis 1985 et sa production a for-
tement augmenté depuis : de 60 000 ha en 1985 à 330 000 ha pour la
période de production 1994-1995.
Tableau 2 : Culture du soja dans le monde et dans les différents
continents, 1996. (Source : Meneses et al., 1996)
Région ou pays produc- Nombre d’hectares (1000 Récolte (kg/ha)
teur ha)
Production mondiale 57778 1920
Afrique (Nigeria) 401 1270
Asie (Chine, Inde) 15439 1340
Europe (Italie) 547 2840
Amérique du Nord 23837 2170
Amérique du Sud 16787 2140

L’intérêt des légumineuses 9


3 Conditions préliminaires à la
culture des légumineuses
Ce chapitre expose les facteurs qui entrent en ligne de compte dans la
culture du soja et d’autres légumineuses. Avant que les paysans puis-
sent se faire une opinion sur l’intérêt à cultiver une ou plusieurs légu-
mineuses, ils doivent être au courant d’un certain nombre de choses :

? le type de climat qui convient aux plantes ;


? les exigences des plantes en matière de fertilité du sol ;
? la période à laquelle on peut semer les légumineuses ;
? les variétés adaptées ;
? comment insérer cette culture dans les autres activités de
l’exploitation.

Des exemples concrets permettent de se faire une idée précise sur la


façon d’intégrer les légumineuses dans son propre système agricole et
sur les conditions propices à la culture des légumineuses sur les diffé-
rents continents.

3.1 Régions propices à la culture des


légumineuses
Pour donner une idée des différentes conditions dans lesquelles le soja
et les autres légumineuses poussent bien, nous présentons ci-dessous
une description des environnements agroclimatiques qui conviennent
à la culture des légumineuses.

Terrasses surélevées en bordure de rivière et collines où on


pratique l’assolement
Le système de l’assolement consiste à défricher une parcelle de bois, à
brûler les résidus végétaux puis à mettre en culture la terre rendue ain-
si disponible.

10 La culture du soja et d'autres légumineuses


Figure 1 : Exemple de culture par assolement sans que tous les
arbres soient coupés. (parcelle entre des arbres sur laquelle se
pratique la culture de diverses plantes, dont le soja).

Les cendres des détritus brûlés renferment beaucoup de substances


nutritives qui permettent de pratiquer, à la première saison, des cultu-
res très exigeantes en terme de fertilité du sol. On pratique ensuite
d’autres cultures dans les saisons qui suivent.

Auparavant, on poursuivait les cultures pendant 3 à 4 ans, jusqu’à ce


que le sol soit épuisé et qu’il devienne trop difficile à désherber. La
terre était alors mise au repos pour 10 à 15 ans, ce qui permettait au
sol de se reconstituer et le cycle pouvait recommencer à son début. De
nos jours, ce système est remis en cause car la période de jachère pen-
dant laquelle la végétation peut se renouveler et la fertilité du sol se
rétablir est de plus en plus courte. La durée idéale d’une jachère était

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 11


de dix ans mais on constate qu’elle a été de plus en plus écourtée et
que dans bien des endroits, la terre est cultivée à chaque saison des
pluies. Les mauvaises herbes deviennent plus difficiles à maîtriser et
la fertilité du sol recule constamment, le problème le plus grave étant
surtout le manque d’azote dans le sol. Les légumineuses peuvent aider
à combattre le problème du manque d’azote et des mauvaises herbes.
Le Mucuna utilis permet par exemple de repousser l’Imperata, une
sorte d’herbe très résistante qui oblige souvent les paysans à cesser de
cultiver une parcelle de terre.

Basses terres le long des rivières et côtes où on cultive souvent du


riz.
Les sols y sont formés par les alluvions des rivières. Là où originelle-
ment poussaient des mangroves, les sols sont bien souvent impropres
à la culture car ils peuvent devenir très acides s’ils sont asséchés après
la pratique de la riziculture. Les autres sols qui n’ont pas subi l’action
de l’eau salée sont moins acides et conviennent mieux au développe-
ment de l’agriculture. Ces régions étant souvent inondées pendant la
saison des pluies, le riz est souvent la seule plante qui peut y être cul-
tivée. Lorsque l’eau se retire, après la récolte du riz, on peut faire
pousser des légumineuses en deuxième culture car le sol est encore
humide. Lorsque l’irrigation est possible, on peut également mettre à
profit la saison sèche pour une autre culture.

Les régions de terres hautes


Beaucoup de légumineuses consommables sont cultivées dans les ré-
gions de terres hautes au-dessus de 1000 mètres. Ces régions se carac-
térisent par de basses températures, la sécheresse et une saison de
croissance des plantes relativement courte. Les parcelles sont souvent
petites et la mécanisation quasiment impossible. On y travaille donc la
terre à la main ou avec des animaux de trait. Les légumineuses y sont
aussi bien cultivées en combinaison, avec du maïs notamment, qu’en
monoculture. Le rendement à l’are est souvent peu élevé mais les
graines constituent un apport énergétique et en protéines important
pour de nombreuses familles. C’est surtout dans les régions où les sols
sont pauvres que l’on cultive des légumineuses comme les pois chi-

12 La culture du soja et d'autres légumineuses


ches, les pois, les fèves, les lentilles parce que ceux-ci résistent bien à
la séche-resse et parce que leurs résidus peuvent être utilisés comme
fourrage.

Dans ces zones marginales, l’érosion est souvent un problème. C’est


pourquoi, dans certaines régions, les paysans ont développé une mé-
tho-de consistant à travailler la terre en la remontant suivant des lignes
le plus horizontales possible. On a alors des buttes transversales der-
rière lesquelles l’eau de pluie s’accumule pour être lentement absorbée
dans le sol. Si l’on fait des buttes remontant la colline, l’eau de pluie
s’écoulera rapidement en emportant beaucoup de matériaux avec elle,
ce qui provoquera l’érosion. En cas de pluies très abondantes, il est
possible que l’eau ne s’infiltre pas assez rapidement dans le sol. Elle
cherchera alors un chemin par-dessus les buttes et provoquera là en-
core l’érosion. Il vaut donc mieux construire ces buttes en travers des
collines de sorte qu’une partie de l’eau puisse s’infiltrer et que l’eau
en surplus s’écoule.

C’est ainsi que dans les hautes terres boliviennes par exemple où les
précipitations sont très irrégulières, l’on essaie d’estimer la quantité
d’eau de pluie qu’il va tomber au moyen de méthodes prévisionnelles
traditionnelles. Si l’on s’attend à beaucoup de pluie, on arrangera les
buttes plus dans le sens de la pente. Si l’on s’attend à peu de pluie, on
arrangera les buttes quasiment à l’horizontale.

3.2 Le climat
En s’aidant des données climatiques qui valent sur place et des don-
nées fournies dans l’annexe 1, on peut déjà faire un choix quant à
la/aux légumineuse(s) que l’on peut cultiver. Certaines légumineuses
s’adaptent mieux aux climats frais avec des périodes de froid alors que
d’autres pousseront mieux dans un climat chaud et humide, comme
dans les terres basses tropicales. Il existe aussi des légumineuses qui
s’adaptent bien à l’extrême sécheresse et à la chaleur.

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 13


Légumineuses et conditions climatiques
Les légumes alimentaires ont des capacités d’adaptation très différen-
tes aux latitudes, aux températures, à la longueur des jours et à
l’humidité. Certains poussent le mieux lorsque les températures sont
relativement basses et les journées longues alors que d’autres croissent
lorsque les températures sont élevées et que les journées durent 12
heures ou plus. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles on
trouve presque toujours une sorte de légume à cultiver, quel que soit le
climat. Il n’en reste pas moins que la capacité d’adaptation de chaque
espèce ou cultivar pris individuellement est assez restreinte (Sinha
1977).
Climats frais avec des périodes de froid sous hautes latitudes ou
dans des régions tropicales en altitude
Les graines cultivées dans les régions tempérées, comme les lentilles
(Lens culinaris), les pois et autres haricots comme les flageolets (Pha-
seolus sp.) et les pois chiches (Cicer arietinum) viennent originelle-
ment de l’Asie occidentale et de la région méditerranéenne où on les
cultive depuis des milliers d’années. Au fil du temps, on les a retrou-
vées sur le sous-continent indien et en Chine. Les pois et les fèves sont
aussi remontés vers le nord, dans les régions froides de l’Europe du
Nord. Ils ont été également introduits plus tard en Amérique du Nord
et du Sud, en Australie et en Afrique du Sud. On en trouve aussi dans
les régions en altitude d’Afrique, comme par exemple en Ethiopie et
au Kenya.
Climats tropicaux humides
Le soja (Glycine max) et les pois cajan (Cajanus cajan) poussent dans
les climats assez chauds et humides.
Climats secs/chauds
Le niébé (Vigna inguiculata), les haricots mungo (d’espèces Vigna
aureus et Vigna mungo) et l’arachide (Arachis hypogaea) peuvent
supporter des sécheresses extrêmes et des températures très élevées.
Les arachides sont par exemple cultivées sous les régions tropicales
semi-arides et à tendance humide d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et
d’Amérique centrale situées entre 30° de latitude nord et 30° de lati-
tude sud.

14 La culture du soja et d'autres légumineuses


Exigences climatiques du soja
Le soja est cultivé en Bolivie subtropicale, entre 15-20° de latitude
sud, sous des températures assez élevées (22-32 °C), un taux
d’humidité relativement important (> 65%) et des journées courtes
(12-13 heures à basse altitude <700m au-dessus du niveau de la mer et
avec des précipitations annuelles de 800-1300 mm). La température
minimale pour que le soja pousse est de 10 °C et la température opti-
male de 22 °C, avec un maximum d’environ 40 °C. La graine germe
bien lorsque la température varie de 15 à 40 °C, avec une température
optimale autour de 30 °C.

Figure 2 : La graine de soja pousse de façon optimale lorsqu’elle


bénéficie d’une quantité d’eau, d’une température et d’une lumière
diurne adaptées.

Adaptation au froid
Le soja est souvent cultivé à des températures diurne/nocturne de
30°/25 °C. Les températures nocturnes semblent avoir une plus grande
influence sur la plante que les températures diurnes. Si la température
descend la nuit en dessous du seuil critique de 10 °C, cela peut occa-
sionner plus de dégâts que si les températures sont basses pendant la
journée, pour autant que celles-ci restent en dessus de ces 10 °C.

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 15


En Tokachi au Japon, région située entre 42°20’ et 43°30’N, on récolte
beaucoup moins de soja/ha lors des années froides que pendant les
années normales. Les années où il fait froid, le soja fleurit et mûrit
plus tardivement, donne moins de gousses et ses fèves pèsent aussi
moins lourd.

En général, les races dont les fèves sont plus grosses, les feuilles plus
velues et plus larges et qui croissent vigoureusement dès les premiers
stades, fournissent une récolte relativement bonne dans les années
froides. A l’inverse, les races glabres et moins robustes donnent moins
de graines et rendront moins. La robustesse à un stade précoce de la
croissance a beaucoup à voir avec le rendement de la récolte. Plus la
plante se développe précocement, plus la production de graines sera
élevée, surtout s’il fait froid. Les races ayant de petites graines ger-
ment rapidement mais résistent mal aux climats froids.

Besoin en eau
Le soja connaît deux périodes critiques en ce qui concerne son besoin
en eau : à partir du moment où il est semé jusqu’à la germination, et
pendant le remplissage des gousses. Pendant la germination, la graine
doit absorber 50% de son poids avant de pouvoir germer. Un excès
d’eau peut cependant être plus fatal à cette phase qu’un manque d’eau.
Le sol doit être saturé de 50 à 85% d’eau. Le besoin en eau augmente
à mesure que la plante se développe et atteint son maximum lors du
remplissage des gousses (de 7 à 8 mm par jour) pour diminuer ensuite.
Pour obtenir une bonne récolte, il faut que le soja absorbe 450 à 800
mm d’eau, en fonction du climat, au cours de tout le cycle. (quand il
fait très chaud, l’eau s’évapore plus et il faut donc plus de précipita-
tions pour fournir suffisamment d’eau à la plante).

3.3 Variétés/races
Variétés de légumineuses
La plupart des sortes de légumineuses connaissent des variétés locales
et de nombreux instituts de recherche agricole dans le monde ont dé-
veloppé de nouvelles races ayant des qualités intéressantes comme la

16 La culture du soja et d'autres légumineuses


résistance aux maladies et aux plaies, de plus hauts rendements, une
maturation plus rapide, etc. Les paysans ont souvent une grande
connaissance des variétés locales qu’ils cultivent et savent quelles va-
riétés il vaut mieux cultiver dans quelles conditions. Ils sèment sou-
vent plusieurs variétés de la même plante pour répartir le risque. Si un
champ ensemencé avec une certaine variété est atteint d’une maladie,
d’une plaie ou souffre des mauvaises conditions climatiques, il y en a
toujours un autre, ensemencé avec une autre variété, qui résistera
mieux. Les races mises au point dans les centres agricoles peuvent être
alors un bon complément. Si une nouvelle légumineuse est introduite
dans une région, elle provient assurément d’un institut agricole car les
paysans ne peuvent souvent choisir que parmi les races mises au point
dans ces instituts. Ce choix est la plupart du temps trop limité pour
que les risques soient bien répartis. L’introduction d’une seule race ou
d’une seule variété entraîne de grands risques pour les paysans. En
lançant la culture d’une nouvelle légumineuse dans une région, il faut
faire très attention à ce que les paysans aient le choix entre plusieurs
races et variétés. Si ce n’est pas possible, il est alors conseillé
d’introduire plusieurs espèces de légumineuses (Annexe 1).

Figure 3 : Semences de diverses variétés de légumineuses : Il faut


bien faire attention aux différences de taille et de forme !

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 17


Les différentes variétés d’une plante ont chacune des caractéristiques généti-
ques propres. Les différences sont apparues parce que la plante cultivée a dû
s’adapter à différentes conditions.

Les variétés cultivées (cultivars) ont également des car-actéristiques généti-


ques différentes dues cette fois aux croisements artificiels ou aux manipula-
tions génétiques effectués dans des conditions maîtrisées, dans des instituts
agricoles notamment.

La sensibilité à la durée du jour est un facteur important pour les lé-


gumineuses car elle joue non seulement un rôle dans le choix de
l’espèce mais aussi de la variété. (voir également 4.4 sur le travail né-
cessaire à la récolte dans lequel le choix de la variété joue aussi un
rôle)

Le soja
Le soja est sensible à la durée du jour ; cette plante pousse quand les
jours sont courts, c’est-à-dire qu’elle fleurit quand les jours durent
moins de 16 heures. Les variétés très précoces fleurissent 30 à 35
jours après les semis et mûrissent en 75 à 105 jours. Ces variétés sont
peu productives. Les variétés plus tardives fleurissent à 30-35 jours
après les semis et mûrissent en 110 –140 jours. Leur productivité est
bonne.

Figure 4 : Durée du jour : le soja fleurit lorsque la durée du jour ne


dépasse pas 12 à 14 heures.

18 La culture du soja et d'autres légumineuses


Les variétés tardives produisent beaucoup de feuillage, ce qui peut être
intéressant dans les exploitations agricoles intégrées où on pratique
l’élevage car le feuillage de soja constitue une bonne alimentation
animale riche en protéines et digestible. En Côte d’Ivoire (Afrique de
l’Ouest), les variétés précoces sont plus adaptées car la saison des
pluies est courte.

3.4 Le sol
Le sol est un facteur très important pour la croissance des légumineu-
ses. Le tableau présenté dans l’annexe 1 donne plus d’informations à
ce sujet, et ce pour les différentes légumineuses.

Les légumineuses peuvent par ailleurs contribuer à améliorer la fertili-


té du sol, ce dont profiteront les cultures qui suivent.

Composition du sol
Les légumineuses poussent sur des sols très différents. Certaines peu-
vent même se développer sur des sols très acides (pH allant jusqu’à
3.8). L’arachide et les pois bambara (Vigna subterranea) poussent sur
des sols sablonneux pauvres, des sols limoneux et même sur des sols
argileux comme les vertisols. Ce dernier type de sol pose un gros pro-
blème pour la récolte des gousses souterraines. Les pois bambara
poussent mal sur les sols calcaires, à l’inverse de l’arachide. Un bon
drainage est important, surtout pour les sortes Vigna- et Phaseolus.
Profondément enraciné dans le sol, le lablab (Lablab purpureus) sup-
porte mieux un mauvais drainage que les autres sortes. Les sols salins
acceptent difficilement le lablab.

En général, les plantes de la famille des légumineuses supportent mal


les sols salins, à l’exception de quelques sortes qui arrivent à pousser
comme les pois cajan (Cajanus cajan) et les pois (Pisum sativum).

Le soja croît le mieux sur des sols dont la texture n’est pas trop légère
(sols très sablonneux) ni trop lourde (sols argileux). Il germe diffici-
lement sur les sols très lourds mais pousse mieux ensuite.

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 19


Figure 5 : Le sol et la croissance des légumineuses.

20 La culture du soja et d'autres légumineuses


Bien labourés, ces sols sont à préférer aux sols légers sur lesquels la
productivité est incertaine. Le soja apprécie également les sols ayant
un grande teneur en matière organique mais supporte moins bien les
sols basiques et acides. Un pH entre 5.8 et 7.8 est souhaitable. Les sols
salins ne sont pas adaptés pour le soja.

Améliorer la fertilité du sol


Il semble que, pour les races très productives, la plus grande partie de
l’azote fixé disparaisse avec la récolte et que le sol reçoive finalement
très peu d’azote supplémentaire. Le rôle principal des légumineuses
dans le système agricole réside dans la production de graines. L’apport
d’azote par les légumineuses à d’autres plantes semble peu important
pendant le cycle de croissance. Ce n’est que lorsque la plante est re-
tournée dans le sol et en grande partie digérée que l’azote commencera
à se diffuser sous terre et pourra être capté par une autre plante. On
connaît des exemples en Bolivie où la productivité des cultures de
maïs et blé pratiquées sur des terrains auparavant cultivés en soja
augmente de 22%. La productivité du maïs cultivé après des légumi-
neuses servant d’engrais vert est nettement supérieure à celle du maïs
cultivé sur un champ laissé quelque temps en jachère. Lorsque le soja
est planté pour servir d’engrais vert et entièrement retourné dans la
terre, le sol peut bénéficier de 22 kg N/ha pour sa fertilisation. Le soja
aide aussi à améliorer la structure du sol car ses résidus fournissent de
la matière organique.

Lorsque le soja est planté en association, il faut veiller à ce que l’azote


apporté sous forme d’engrais chimique aux plantes non légumineuses
n’arrive pas aux racines du soja. En effet le soja ne fixera peu ou pas
l’azote tant qu’il y aura des traces d’azote apporté sous forme
d’engrais chimique dans le sol.

Lorsque les résidus de soja, riches en azote, sont bien mélangés à ceux
des non-légumineuses, le mélange se décomposera plus rapidement
que si les différents résidus sont retournés dans la terre séparément.

Conditions préliminaires à la culture des légumineuses 21


4 Intégration dans les systèmes
agricoles en place
Il est important pour les paysans et les conseillers agricoles qui n’ont
pas encore d’expérience en matière de légumineuses d’avoir la ré-
ponse aux questions suivantes :
? Quelle est la saison la plus propice à la culture des légumineuses ?
? Quelles plantes peut-on cultiver avant ou après la culture des diffé-
rentes légumineuses ?
? Ou vaut-il mieux les cultiver en même temps ?

Ils doivent également tenir compte du système agricole déjà en place


et savoir comment y intégrer la culture des légumineuses.

Le système agricole et le système cultural


Le système agricole correspond à l’ensemble des activités agricoles condui-
tes dans l’exploitation, de la culture des plantes à, par exemple, l’élevage ou
la plantation d’arbres.

Le système cultural correspond à l’ensemble des plantes qui sont cultivées


dans un champ, qu’elles le soient en monoculture ou en polyculture. Lorsque
l’on cultive plusieurs plantes dans un même champ, on peut le faire en mé-
langeant les plantes (culture mixte) ou en ensemençant des rangées (une ou
plusieurs) de plantes alternativement (culture intercalaire)On peut aussi en-
semencer une plante plus tardivement qu’une autre poussant depuis un cer-
tain temps dans le champ (culture en relais).

L’annexe 1 contient une liste des légumineuses avec leurs besoins


concernant le climat, l’humidité, la température et la composition du
sol. Le tableau s’y rapportant permet d’effectuer un premier choix
parmi les nombreuses possibilités existantes en matière de légumineu-
ses à cultiver.

22 La culture du soja et d'autres légumineuses


Ce chapitre s’intéresse principalement au soja mais cela n’est pas gê-
nant car la plupart des autres légumineuses ont un comportement sem-
blable. A quelques exceptions près, la plupart des légumineuses sont
très sensibles à la durée du jour. Ce sont soit des plantes de jours
courts soit de jours longs. Le soja est une plante de jours courts, c’est-
à-dire qu’elle commence à fleurir quand elle reçoit peu d’heures de
lumière par jour, le nombre d’heures variant suivant la variété de 12 à
14 heures. C’est pourquoi les exemples présentés dans cet Agrodok
indiquent à quelle latitude se trouve la région dont on parle. Une basse
latitude correspond à une durée du jour constante et des nuits chaudes
tout au long de l’année alors qu’une latitude élevée implique des jour-
nées courtes et des nuits froides en hiver et en été, des jours plus longs
et des températures plus élevées aussi bien la nuit que le jour.
En Afrique, en Asie et, dans une moindre mesure, en Amérique latine,
la plupart des plantes sont cultivées manuellement, ce qui augmente
les possibilités d’intégrer les légumineuses dans le système agricole.
Elles peuvent être plantées en monoculture ou en culture intercalaire
avec du riz poussant à sec ou du maïs, ou encore en culture de relais
juste avant ou après une culture principale nécessitant de l’eau. Cette
dernière méthode est pratiquée avec succès en Taiwan pour ce qui
concerne le soja. De bons résultats ont également été obtenus avec
l’introduction d’arachides, soja et mung dans les systèmes pluviaux au
nord de la Thaïlande.

4.1 Intégration à l’élevage


Voici deux possibilités d’intégration à l’élevage :
? Lorsque les graines sont récoltées, les résidus sont donnés au bétail
(vaches, buffles) dans le village. Le fumier produit par ce bétail est
répandu dans les champs et contribue ainsi, avec les résidus restés
sur place, à augmenter le taux d’azote du sol.
? La seconde possibilité consiste à laisser paître le bétail sur une
culture associée de soja ou une autre légumineuse avec une plante
céréalière et de laisser les animaux consommer par exemple la moi-
tié des légumineuses. Le bétail consommera en premier lieu les lé-

Intégration dans les systèmes agricoles en place 23


gumineuses, riches en protéines, sans toucher aux céréales. Celles-
ci bénéficient ainsi d’azote supplémentaire car les bêtes rejettent
l’azote du soja dans l’urine et les excréments. Cet azote, surtout ce-
lui contenu dans l’urine, profitera immédiatement à la plante céréa-
lière.

Figure 6 : Culture intercalaire et culture mixte.

24 La culture du soja et d'autres légumineuses


Il semble que la seconde méthode conduit à un apport d’azote plus
important mais on peut évidemment se demander si les paysans accep-
teront de voir les légumineuses convenant à l’alimentation humaine
être mangées par le bétail. Reste à savoir quelle importance les
paysans attribueront à l’amélioration de la fertilité du sol. Si un culti-
vateur a l’habitude d’utiliser le fumier, il peut alors faire une analyse
avantages-coûts du mode d’engrais le plus rentable pour lui.

4.2 Systèmes culturaux mixtes/en rotation en


Asie

Figure 7 : Exemple d’une culture de rotation : les champs 1 et 2


sont cultivés au cours de la première année ; l’année suivante,
toutes les cultures sont déplacées d’un champ : et ce sont les
champs 2 et 3 qui sont maintenant cultivés.

En Asie, on cultive principalement le soja et c’est pourquoi les exem-


ples donnés ci-dessous concernent uniquement cette plante. Le soja est
généralement semé pendant la période sèche après du riz, du blé ou du
maïs, lorsque le sol est encore suffisamment humide ou s’il est possi-
ble d’irriguer. Le soja est également semé en culture intercalaire en
alternance avec le maïs ou le sorgho. En Indonésie (à une latitude de
6° N par exemple), un tel procédé permet d’obtenir 700 kg/ha de soja.
Le soja est semé juste à la fin de la période des pluies en février/mars
ou juste après, en avril. Si l’on veut surtout profiter de la saison des
pluies, on plante en juillet/août, juste avant les pluies de sorte que la

Intégration dans les systèmes agricoles en place 25


semence soit prête pour profiter des premières eaux pluviales en sep-
tembre. En fonction de la date des semis, la récolte se fait à la fin de la
saison des pluies entre décembre et avril ou à la saison sèche, fin juin.
Il se passe 5 mois entre le semis de soja et sa récolte. Si l’on sème à la
période sèche, la croissance de la plante commencera avec les pluies
et la récolte pourra se faire 1 ou 2 mois plus tard.

En Thaïlande, à une latitude de 15° N par exemple, on obtient une


production de 1200 kg/ ha. Le soja y est généralement semé en pé-
riode de pluie, d’avril à juillet ; dans les systèmes irrigués, on sème au
début de la période sèche en décembre. A Taiwan, à 23° N, un système
comparable permet d’obtenir une production de 1500 kg/ ha. La pé-
riode sèche tombe ici de novembre à mai et la période de pluies de
mai à octobre.

4.3 Systèmes mixtes/de rotation des cultures


en Afrique
En Ouganda par exemple, les légumineuses sont cultivées suivant
dans différents procédés d’assolement. Le tableau 3 présente ces pro-
cédés pour un certain nombre de légumineuses.

Prenons l’exemple des arachides : les arachides sont aussi bien culti-
vés en monoculture qu’en culture intercalaire, avec du maïs ou du co-
ton. Ce sont les premières ou deuxièmes cultures après la période de
jachère. L’espacement recommandé entre les rangs d’arachides semés
seuls est de 40 à 60 cm et de 15 cm entre les plantes d’une même ligne
si l’on travaille la terre au moyen de la traction animale. Si on travaille
la terre avec des outils manuels, il est conseillé d’écarter les semences
de 30 cm entre elles, de tous les côtés.

Dans cet exemple, les légumineuses ne sont pas cultivées en buttes et


ne bénéficient pas d’irrigation. Prenons l’exemple des arachides : les
arachides sont aussi bien cultivés en monoculture qu’en culture inter-
calaire, avec du maïs ou du coton. Ce sont les premières ou deuxièmes
cultures après la période de jachère. L’espacement recommandé entre

26 La culture du soja et d'autres légumineuses


les rangs d’arachides semés seuls est de 40 à 60 cm et de 15 cm entre
les plantes d’une même ligne si l’on travaille la terre au moyen de la
traction animale. Si on travaille la terre avec des outils manuels, il est
conseillé d’écarter les semences de 30 cm entre elles, de tous les côtés.

Tableau 3 : Système cultural en Ouganda (Source : Stanton W.R.,


1966 : 61).

Monoculture Culture intercalaire avec posi- Monoculture ;


ou culture in- tion dans la rotation Espacement
tercalaire recommandé
(cm)
Arachides Les deux maïs/coton 1er ou 2ème an- 60-40 x 15 avec
née de mise en traction animale
culture ou 30 x 30 si
culture à la main
Haricots com- Généralement maïs/coton/sorg 1ère, 2ème ou 3ème 60 x 15 (en
muns en culture inter- ho/café, bana- année double rangs)
calaire nes et cassaves
Doliques Généralement 2ème or 3ème 50 x 40
en monoculture année
Pois cajan Culture interca- Eleusine cora- 2ème année
laire can : petit mil
Pois potagers Les deux Haricots rou- 1ère ou 2ème
ges/maïs année

4.4 Travail nécessaire à la production de


légumineuses
Le tableau 4 donne une idée des heures de travail investies pour culti-
ver 1 ha de soja (en monoculture).

L’ensemencement manuel du soja demande beaucoup d’heures de tra-


vail car le semis doit être très dense pour obtenir une productivité éle-
vée. Les plantes de soja doivent en effet complètement recouvrir le sol
pour empêcher les mauvaises herbes de pousser.

Intégration dans les systèmes agricoles en place 27


Tableau 4 : Heures de travail investies pour cultiver 1 ha de soja
en monoculture.

Labourage mécanisé 84
Semis : à la main 100
mécanisé 8
1er désherbage : à la main 100
mécanisé 8
2ème désherbage : à la main 80
mécanisé 8
récolte à la main 90
transport vers lieu stockage 40
battage 150
vannage 60
total à la main 724
total incl. désherbage mécanisé 364

La plupart des autres légumineuses ont des ramifications plus éten-


dues, ce qui permet et oblige d’avoir un semis moins dense.
L’ensemencement coûtera donc moins de temps. Les autres données
chiffrées présentées dans le tableau donnent une idée correcte du tra-
vail nécessaire à leur production, à l’exception des heures nécessaires
à la récolte dont la durée variera selon les légumineuses en fonction de
leur mode de croissance et de la grosseur des gousses à récolter. Cer-
taines (variétés de) légumineuses mûrissent d’un seul coup. Ceci
oblige à mobiliser rapidement beaucoup de main d’œuvre pour éviter
de perdre beaucoup de graines. D’autres légumineuses au contraire
mûrissent progressivement et demandent à être suivies régulièrement
pour récolter les graines mûres. Là où la récolte se fait mécanique-
ment, on préfère souvent une plante qui peut être récoltée en une seule
fois alors que dans les entreprises familiales où l’on travaille à la
main, il peut être plus intéressant de répartir le travail sur une plus
longue période. Certaines légumineuses ont des maturations différen-
tes en fonction des variétés et il peut être utile d’en tenir compte lors-
que l’on fait son choix.

28 La culture du soja et d'autres légumineuses


5 La culture du soja
Ce chapitre aborde les détails pratiques de la culture elle-même. Il est
tout particulièrement important pour ceux qui, après avoir bien étudié
tous les éléments présentés dans le chapitre 3, ont décidé de se lancer
dans la culture du soja.

5.1 Stockage du soja et sélection des bonnes


graines
Les graines de soja sont riches en protéines, ce qui attire beaucoup les
insectes et fait qu’elles pourrissent vite, surtout en cas de forte humidi-
té atmosphérique. Elles sont donc très fragiles, quelle que soit
l’utilisation qu’on en fait, pour les vendre, les ou consommer soi-
même ou que pour la semence que l’on veut pour les utiliser la saison
suivante pour la semence.

Un groupe de femmes au nord du Ghana ont fait une recherche expé-


rimentale sur l’efficacité des méthodes de stockage locales. Elles ont
essayé une méthode de stockage pour les différentes sortes de graines
cultivées localement. Pour leurs observations, les femmes ont princi-
palement fait attention à la couleur et au goût des graines ainsi qu’aux
traces laissées par les insectes (trous). Il s’est avéré que le stockage
dans la cendre était la meilleure méthode de conservation. Le stockage
dans la cendre de neem et le traitement dans une solution de neem se
sont également avérés être de bonnes méthodes de conservation.

Si l’on peut disposer de sacs en plastique qui se ferment hermétique-


ment, il est possible de conserver les fèves de soja (et avant tout, la
semence) dans ces sacs que l’on ferme hermétiquement. On peut alors
les conserver aussi bien pour la consommation que pour la semence.
Si l’on manque de sacs en plastique, on peut envisager de ne les utili-
ser que pour la conservation hermétique de la semence. La fève doit
être suffisamment sèche (contenir moins de 11% d’eau) pour être
conditionnée dans des sacs en plastique fermés hermétiquement.

La culture du soja 29
? Des essais effectués au Sénégal et au Cameroun ont montré que l’on
peut ainsi garder 70% du pouvoir germinatif original pendant 9
mois.
? En Guyane, la graine ne se conserve pas plus de 6 mois.
? Dans ces trois pays, si elle est stockée dans des locaux frigorifiques,
la graine peut conserver 90% de son pouvoir germinatif pendant 9
mois.
? Sur les hauts plateaux de Madagascar, il n’est pas nécessaire de
conserver les graines dans des lieux frigorifiques car les températu-
res sont basses. Les sacs plastique ne sont pas non plus utiles pour
bien conserver les graines.

Il est en général souhaitable de stocker les graines dans des locaux


frigorifiques si l’on veut conserver 90% du pouvoir germinatif.

Le choix fait entre produire soi-même la


semence ou l’acheter à chaque saison dé-
pend de la présence ou non d’un réseau de
distribution et du prix demandé pour cette
semence.

Si l’on utilise sa propre semence, il est im-


portant de choisir des graines provenant de
plantes qui soient elles-mêmes intactes et
saines. Les plantes possédant beaucoup de
gousses saines peuvent être marquées au
moyen d’une ficelle de couleur vive par
exemple, de sorte qu’on puisse les mettre de
côté après la récolte.
Figure 8 : Exemple
Il existe dans les pays produisant du soja d’une plante de soja
depuis longtemps, comme en Bolivie, des saine portant de
graines certifiées qui doivent être correcte- nombreuses fèves
ment étiquetées. Les étiquettes doivent

30 La culture du soja et d'autres légumineuses


fournissent les informations suivantes : pourcentage de germination,
pureté de la graine, variété et garantie que la graine n’est pas malade.

5.2 Traitement de la graine pour améliorer la


fixation d’azote
Comme nous l’avons déjà dit, le soja fait
partie de la famille des légumineuses. Ces
plantes ont la particularité de pouvoir absor-
ber l’azote de l’air et de l’utiliser pour leur
croissance.

Les légumineuses fixent l’azote dans leurs


tubercules (nodules) qui se développent avec
l’aide d’une bactérie spécifique (le rhizo-
bium) et constituent de véritables petites
fabriques d’azote. La racine abrite et nourrit
la bactérie qui produit en échange de l’azote
pour la plante.

Les rhizobia sont des bactéries qui permet-


tent aux radicelles de former des nodosités
pour stocker l’azote. Les rhizobia se trou- Figure 9 : Plante de
vent dans le sol mais ne causent pas toujours soja avec tubercules
la formation de nodosités. Cela peut
s’expliquer par le fait qu’il n’y a pas assez de bactéries ou parce que la
sorte de rhizobium présente dans le sol ne s’associe pas bien avec la
plante de soja.

Il existe plusieurs sortes de légumineuses et plusieurs sortes de rhizo-


bia. Pour que l’association soit efficace, il faut que le bon rhizobium
soit combiné à la bonne légumineuse. Pour le soja, il s’agit du Rhizo-
bium japonicum ou Bradyrhizobium japonicum. Ce dernier donne de
bons résultats en Bolivie (dans ce pays, on trouve notamment les mar-
ques spécifiques : USDA 136 et E 109).

La culture du soja 31
La quantité d’azote que la plante peut fixer dépend de la variété, de la
productivité de la bactérie, du sol et des conditions climatiques. Pour
le soja, (Glycine max), on estime cette quantité à 168 kg N/ ha / année.

Activité des tubercules


On peut voir à la couleur des tubercules si les nodules fixent active-
ment l’azote. Les tubercules actives sont roses de l’intérieur, ce qu’on
peut facilement voir en les coupant en deux. Le meilleur moment pour
le faire est pendant la floraison de la plante.
Les tubercules qui restent blanches ou vert pâle à l’intérieur pendant
tout le cycle de croissance du soja ne sont pas actifs. Lorsque le soja
reçoit de l’azote par l’intermédiaire d’un engrais chimique, les tuber-
cules restent petits et blancs. En revanche, si l’azote est assimilé par la
plante, les tubercules grossissent et deviennent actifs. C’est pourquoi
il peut quand même être utile de donner de l’azote au soja planté sur
des sols très pauvres.

Traitement du soja par le rhizobium


S’il apparaît que le soja ne forme pas de tubercules actives sans apport
de rhizobium, la graine doit alors être traitée dans le sol ou inoculée.
(Une description de ce processus et des informations à donner sur ce
sujet est fournie dans l’annexe 3.)
Si l’on veut savoir si le traitement des graines de soja avec le rhizo-
bium a été efficace, on peut déjà observer le développement des tuber-
cules 4 à 5 semaines après l’ensemencement. On peut également re-
garder les gousses naissantes pour voir comment les différentes sortes
de rhizobia contribuent à la formation des gousses. Le mieux est de
contrôler les tubercules à chacune de ces trois phases.

5.3 Densité de semis et méthodes


d’ensemencement
La densité de plantation des plantes détermine largement quelle sera
l’ampleur de la récolte. Plusieurs éléments interviennent ici : la pro-
duction par plante, la production de tout le champ relative au nombre

32 La culture du soja et d'autres légumineuses


de plantes dans le champ. Les plantes qui sont assez espacées les unes
des autres pousseront différemment de celles qui se touchent. Les
plantes plus espacées grandiront moins, verseront moins et se ramifie-
ront plus. Les gousses seront plus nombreuses et plus lourdes, ce qui
améliorera le rendement de la plante. Si on laisse trop d’espace entre
les plantes, les mauvaises herbes en profiteront pour y pousser et étant
donné qu’il y aura moins de plantes dans le champ, la récolte sera aus-
si moins abondante.

Figure 10 : Situation optimale : 15 à 18 plantes par mètre dans un


rang. Densité clairement trop faible : 6 à 8 plantes par mètre dans
un rang. Densité trop élevée : 20 à 30 plantes par mètre dans un
rang. Une distance de 30 à 60 cm est respectée entre les rangs.

C’est pourquoi il vaut mieux chercher à obtenir une densité de planta-


tion optimale. Cette densité optimale peut varier pour une même par-
celle suivant la saison à laquelle est plantée le soja et doit surtout être
revue en fonction de la saison dans les régions où la durée du jour va-
rie au cours de l’année.

On peut illustrer cela avec un exemple pris en Bolivie où la culture du


soja est mécanisée. Les services informatifs donnent des avis précis

La culture du soja 33
concernant la machine à semer : distance entre les semis, profondeur
et qualité des semis. Dans ce pays, on observe une distance entre les
rangs de 40 à 60 cm avec un espace entre les plantes de 5 à 7 cm.
L’hiver, la distance entre les rangs est de 20 à 30 cm et l’espace entre
les plantes reste de 5 à 7 cm.

L’été, la densité de plantation est de dépasse les 250.000 – 300.000


plantes/ ha et en hiver les de 500.000 – 600.000/ ha. Cette différence
s’explique par la durée du jour qui est moins favorable en hiver. Le
grand nombre de plantes compense le fait que les plantes donnent
moins de gousses.

La densité de plantation est généralement plus élevée en Asie qu’en


Afrique : en Asie, on plante 55 à 65 kg/ha alors qu’en Afrique, on
plante 22 à 34 kg/ha. Ces chiffres correspondent à des graines de
bonne qualité. Lorsque l’on doute du pouvoir germinatif de la graine,
mieux vaut alors semer plus.

En Afrique et en Asie où la culture se fait manuellement, le soja est


souvent semé tout de suite après la plante précédente, le riz par exem-
ple (en Asie).

Quand la culture est mécanisée (comme en Bolivie, au Nigeria et à


Cuba), les plantes doivent être semées en rangs, comme le riz. Il est
conseillé de ne pas dépasser les 6-7 km/heure avec le tracteur lors-
qu’on ensemence en raison de la densité du semis : si on roule trop
vite, on obtient une trop faible densité.

5.4 Période d’ensemencement


Pour définir la période à laquelle on doit semer, il convient de tenir
compte des facteurs climatiques énumérés précédemment :
? la température à laquelle la graine germe,
? la période de disponibilité en eau
? la période pendant laquelle la durée du jour sera la bonne pour la
floraison.

34 La culture du soja et d'autres légumineuses


Les pays où on cultive le soja disposent de services d’informations qui
peuvent donner des conseils. En général, l’ensemencement se fait au
début de la saison des pluies. Dans les pays ayant plusieurs saisons
des pluies, il est possible d’avoir plusieurs récoltes dans l’année.

Le tableau 5 montre clairement combien, en Afrique, la période à la-


quelle le soja est semée détermine la récolte.

Tableau 5 : Dates de semis et récoltes obtenues (Source : Oram &


Abderrezak, 1990).

Sénégal Cameroun Togo Ethiopië Madagascar


Sefa Casa- Foumbout Atalote Awassa Centre-Ouest
mance
1978 1979 1981 1979 1981
date récolte date récolte date récolte date récolte date récolte
semis (kg/ha) semis (kg/ha) semis (kg/ha) semis (kg/ha) semis (kg/ha)
1-juil 3.469 15-juin 2.680 17-juin 2.235 13-juin 2.300 5-nov. 0.816
7-juil 2.030 1-juil 2.215 1-juil 2.522 4 juil 2.550 11-nov. 1.108
17-juil 1.544 15-juil 1.700 15-juil 2.091 20-juil 1.340 25-nov. 1.030
26-juil 770 - - 3-août 1.194 - - 4-déc. 0.379

Pour finir, prenons un exemple en Côte d’Ivoire. Dans ce pays, la


culture du soja est une nouveauté. La première année de culture du
soja date de 1998. La courte période de pluie entre mi-septembre et
novembre a permis d’obtenir de bons résultats : 1 tonne par hectare.
Mais lors de la longue période de pluie de mars à juin, la récolte a été
maigre du fait que les plantes de soja ont souffert des trop nombreux
insectes. Les paysans ont donc décidé de profiter de la courte période
de pluie pour cultiver le soja.

5.5 Culture sur des sols non labourés


Il existe aussi des systèmes dans lesquels les légumineuses sont se-
mées sur des sols non labourés. On utilise alors un plantoir ou une
machette pour faire des trous dans le sol ou dans les mottes de la
culture précédente puis on met les graines dans les trous formés. Le
soja peut ainsi être semé après le riz. A Taiwan, on cultive dans le
même champ deux fois du riz et une fois du soja. La production de

La culture du soja 35
soja varie de 1,5 à 2 tonnes /ha alors que la plante met 85 à 100 jours
pour mûrir.

5.6 Désherbage
Le désherbage est très important pour le soja, surtout entre le 15ème et
35ème jour après l’ensemencement. Si le désherbage est fait après
cette période, la récolte sera inévitablement moins bonne. Mieux vaut
qu’il n’y ait pas du tout d’herbe autour de la plante dès
l’ensemencement jusqu’à la récolte car les herbes et la plante se dispu-
tent la lumière, les substances nutritives et l’eau. Les herbes consti-
tuent qui plus est un refuge pour les insectes qui attaquent la plante ou
qui lui communiquent des maladies. La densité de plantes au mètre
carré est par ailleurs si élevé que les plantes évoluent dans un milieu
relativement humide propice à l’attaque de la récolte par les moisissu-
res. Qui plus est, lorsque la culture est mécanisée, beaucoup de grains
seront perdus pendant la récolte car les moissonneuses ont plus de mal
à faire leur travail.

La solution la meilleure pour éviter que les mauvaises herbes ne pous-


sent est de faire en sorte que la plante se développe le mieux possible
et puisse ainsi concurrencer les mauvaises herbes. Les mesures à
prendre sont les suivantes :
? pratiquer la rotation des cultures, ce qui signifie qu’on ne doit pas
cultiver des plantes de la même famille pendant plusieurs saisons
successives sur la même parcelle de terre ;
? constituer un tapis végétal ;
? bien labourer la terre avant l’ensemencement ;
? semer au bon moment ; et
? respecter les consignes de densité requise.

Une autre alternative est de désherber avec des machines. Deux ou


trois passages sont souvent suffisants, le premier passage devant se
faire 15 jours après la germination de la plante et le dernier 45 jours
après, c’est-à-dire juste avant la floraison. En effet, si les machines
passaient après la floraison, elles rouleraient sur les fleurs des plantes

36 La culture du soja et d'autres légumineuses


et on récolterait moins. Lorsque l’on doit désherber à la main, comme
c’est le cas au Sénégal, le mieux est de le faire à 5 reprises différentes
pendant les 6 premières semaines.

Le tableau 6 a été établi à partir d’expériences faites au Sénégal et


rend bien compte de l’intérêt du désherbage.

Tableau 6 : L’effet d’un bon désherbage sur la récolte (Source :


Oram & Abderrezak, 1990).

Méthode de désherbage Production en kg/ha


La bonne méthode : 5 désherbages 2635
2 désherbages (après 3 et 5 semaines) 1765
Un seul désherbage (après 3 semaines) 1185
Aucun désherbage 421

5.7 Plaies
Les insectes
Les insectes causant des dommages aux récoltes sont de différents
types. Quoique ces dommages puissent causer une perte de produc-
tion, il n’est pas conseillé d’utiliser des insecticides à titre préventif :
ceux-ci font monter inutilement le prix de la culture du soja tout en
faisant disparaître les ennemis des insectes nuisibles.

Le traitement n’a de sens que si les dommages dus aux pertes de ré-
colte sont plus importants que le coût des produits utilisés contre les
insectes. Pour faire ce calcul, il faut inspecter régulièrement la plante
pour voir si les insectes l’ont endommagée. Une bonne méthode
consiste à disposer un tissu de 100 cm x 70 cm entre les rangs et de
secouer énergiquement les plantes de chaque côté pour faire tomber
les insectes.

En Bolivie, on respecte les règles suivantes :


? Pour les vers qui rongent la feuille, il est recommandé de commen-
cer à traiter lorsque l’on récupère plus de 30 à 40 vers sur le tissu ou
lorsque plus de 35% des feuilles de la plante ont été rongées.

La culture du soja 37
? Pour les insectes qui perforent les feuilles, il faut commencer le trai-
tement lorsque l’on a plus de 2 insectes adultes par mètre.
? Pour les vers rongeant les tiges, il faut traiter quand 20 à 25 % de la
plante est touchée.

Les anguillules (nématodes)


Les anguillules (nématodes) attaquent les racines des plantes. On peut
voir qu’ils sont actifs si les feuilles jaunissent, si la plante pousse mal
alors que le sol est fertile ou si elle flétrit alors que le terrain est suffi-
samment humide. On peut maîtriser la population des anguillules en
utilisant des variétés de plantes résistantes et en pratiquant la rotation
des cultures.

5.8 Maladies
La plupart des maladies arrivent par la semence. Il est donc essentiel
de recourir à des graines saines, qui ne portent pas d’agents pathogè-
nes ou de traiter la graine chimiquement pour éviter les pertes ou les
limiter au minimum.

5.9 Récolte
Les récoltes doivent être faites au bon moment. Lorsque la plante est
cultivée manuellement, la bonne méthode est de couper la plante dès
qu’on constate un début de jaunissement de la feuille puis de la faire
sécher à un endroit où les graines qui se détachent peuvent facilement
être rassemblées. Quand les plantes sont complètement desséchées, on
peut procéder au battage de la récolte. Lorsque les graines sont à des
stades de maturité très différents, il faut procéder au ramassage de cel-
les qui sont mûres et laisser les autres mûrir. Cela peut être souhaitable
dans les systèmes de culture où la main d’œuvre est difficile à trouver
en période de récolte. Les activités peuvent ainsi être étendues sur une
plus longue période.

Si la récolte se fait mécaniquement, il convient de faire attention aux


dégâts que peut causer la machine. Les fèves qui sont abîmées se

38 La culture du soja et d'autres légumineuses


conservent moins longtemps, rapportent moins à la vente sur le mar-
ché et sont moins intéressantes en tant que semence. La période pen-
dant laquelle on peut récolter ne dure pas très longtemps. La plante est
bonne à être récoltée lorsque les fleurs jaunissent et tombent, lorsque
les tiges se brisent et lorsqu’on peut ouvrir les gousses en appuyant
dessus avec les doigts. Lorsque le pourcentage d’humidité des graines
est inférieur à 12%, les gousses s’ouvrent facilement et les fèves tom-
bent sur le sol. On peut ainsi perdre une grosse partie de la récolte (en
Argentine, les pourcentages de perte atteignent souvent les 8 à 12%
pour les récoltes mécanisées). Ces pourcentages sont moins élevés
lorsqu’on récolte le matin de bonne heure ou en fin de journée car les
gousses sont alors plus humides.

Pour le soja destiné à l’industrie, le pourcentage d’humidité optimal


pendant la récolte est de 13 à 15 %. Il est de 13% pour les semences.

5.10 Production de soja sur une grande


échelle en Amérique du Sud : remarques
L’Amérique du Sud exportera d’ici peu de la pulpe de soja, de l’huile
de soja et des graines de soja, ce qui représentera, d’après les estima-
tions, une augmentation considérable de la superficie de production. Il
faut ici faire remarquer que, pour ce qui est de la Bolivie, la plus
grosse partie des revenus économiques réalisés avec le soja fuie à
l’étranger et retourne aux fabricants de machines agricoles, de carbu-
rants et de pesticides. La culture du soja a qui plus est un coût écolo-
gique élevé en Bolivie : des milliers d’hectares de forêt ont été dévas-
tés, la biomasse organique a été consumée, les substances nutritives
gagnées par les récoltes partent à l’exportation et les sols sont physi-
quement dégradés. Le développement et l’application de technologies
adaptées s’avèrent nécessaire si l’on veut obtenir une production dura-
ble.

La culture du soja 39
6 Le soja : une alimentation riche
Avant de passer à la culture du soja, il est important que les paysans
connaissent les qualités de cette plante. Les premiers chapitres ont
traité de la culture du soja et des autres légumineuses. Or, nous avons
déjà vu que le soja est également un aliment très riche offrant diverses
possibilités. Il peut venir enrichir la nourriture de régimes alimentaires
souvent trop peu variés. et peut représenter une nouvelle source de
revenus. Ce chapitre traite des fonctions que peut remplir le soja en
tant que produit alimentaire. Vous y trouverez aussi des conseils prati-
ques pour vous aider à utiliser le soja, à le transformer et à le cuisiner.

6.1 Qu’est-ce qu’une bonne alimentation ?


Nous avons besoin de nous alimenter pour rester en bonne santé. La
nourriture apporte à notre corps :
? l’énergie pour pouvoir travailler ou aller à l’école
? des matériaux pour pouvoir grandir ou soigner nos plaies et
? des agents protecteurs pour ne pas être malade ou pour guérir plus
vite.
Une bonne alimentation peut subvenir à tous ces besoins. Un manque
de nourriture peut conduire à la malnutrition et consécutivement à des
problèmes de santé. On peut cependant être mal nourri tout en man-
geant suffisamment lorsque l’alimentation consommée ne subvient pas
à tous les besoins du corps, besoins qui correspondent en fait à des
substances nutritives. Il est donc important de savoir quelles sont les
substances nutritives dont nous avons besoin et dans quels aliments
elles se trouvent. Une bonne alimentation contient des glucides, des
lipides, des protéines, des vitamines et des minéraux.

Les glucides ou hydrates de carbone


Les hydrates de carboneglucides fournissent principalement de
l’énergie et fonctionnent donc comme un combustible. Il existe éga-
lement des hydrates de carbone non assimilables qui stimulent les in-
testins et facilitent le transit intestinal.

40 La culture du soja et d'autres légumineuses


Les produits riches en hydrates de carboneglucides sont : les céréales
(par exemple le riz, le millet, le sorgho, le blé), le pain, les pommes de
terre et les fruits.

Figure 11 : Exemples de produits riches en hydrates de carbone.

Les lipides ou graisses


Les graisses, ou lipides, sont la source d’énergie la plus importante.
Elles contiennent en plus des vitamines liposolubles A, D, E et K.
Beaucoup d’aliments contiennent des graisses mais les plus importants
sont l’huile, les noix et les produits animaux comme la viande, le pois-
son et le lait.

Figure 12 : Exemples de produits riches en graisses.

Les protéines
Les protéines sont les matériaux les plus importants du corps. Ils sont
indispensables à la croissance de l’enfant et renouvellent les cellules

Le soja : une alimentation riche 41


du corps de l’adulte. Si l’alimentation contient trop peu de glucides et
de lipides, les protéines peuvent alors fonctionner comme source
énergétique. Mais cela crée souvent une pénurie de protéines dans le
corps qui se transforme très rapidement en une carence protéique chez
les enfants.
Les produits riches en protéines sont : la viande, le poisson, les œufs,
les légumes secs et les noix.

Figure 13 : Exemples de produits riches en protéines.

Les vitamines

Figure 14 : Exemples de produits riches en vitamines.

Les vitamines protègent notre corps contre les maladies. Pratiquement


tous les aliments contiennent des vitamines mais ils ne contiennent pas
forcément toutes les différentes vitamines dont nous avons besoin.

42 La culture du soja et d'autres légumineuses


On trouve la vitamine C par exemple dans les fruits et les légumes, la
vitamine B dans les produits animaux et les céréales et la vitamine A
dans l’huile et certaines sortes de fruits et légumes.

Les sels minéraux


Les minéraux sont des substances protectrices mais elles remplissent
également des fonctions spécifiques dans la construction et la guérison
du corps. On compte parmi les sels minéraux connus le fer (nécessaire
à la régénération du sang) et le calcium (qui protège et renforce les os)
Les produits riches en fer sont notamment la viande, les légumes frais
verts et les céréales.

Le calcium se trouve surtout dans les produits laitiers mais aussi dans
différentes sortes de légumes.

6.2 Qu’est-ce que la malnutrition ?


Il y a un risque de malnutrition lorsque la nourriture ne contient pas
toutes les substances nutritives dont le corps a besoin. La malnutrition
est un phénomène qui se retrouve dans tous les pays mais tout particu-
lièrement dans les pays en développement. C’est un problème qui tou-
che surtout les jeunes enfants qui, mal nourris, ils sont freinés dans
leur croissance et ne peuvent pas grandir et se développer normale-
ment. Les conséquences se font également sentir plus tard dans leur
vie. Mais la malnutrition peut également avoir des conséquences pour
les adultes.

Les enfants mal nourris ont souvent des difficultés pour apprendre et
sont vite fatigués. Ils sont souvent maigres et, à l’âge adulte, ils sont
moins grands que les autres adultes qui n’ont pas souffert de malnutri-
tion dans l’enfance. La plupart du temps, il n’est pas possible de rat-
traper le retard de croissance et d’apprentissage alors subi.

La malnutrition peut avoir plusieurs origines :


? Le corps absorbe trop peu de nourriture ou les repas sont trop peu
nombreux.

Le soja : une alimentation riche 43


? Le corps brûle de l’énergie supplémentaire pour combattre les in-
fections.
? L’alimentation n’est pas équilibrée et comprend trop d’aliments vo-
lumineux, riches en eau mais pauvres en substances nutritives
(beaucoup de légumes à tubercule et à racine).
Suivant la cause, on peut établir une distinction entre différents phé-
nomènes : une carence énergétique, une carence protéique et une ca-
rence en vitamines et minéraux.
Les conséquences varient suivant le type de malnutrition. C’est ainsi
qu’un manque en vitamines A peut entraîner une diminution considé-
rable de la vision lorsque l’éclairage est faible (hémalopie) et une ca-
rence en fer peut conduire à des problèmes de fatigue et de concentra-
tion.
Il arrive souvent que ces diverses formes de malnutrition se conju-
guent. Pour éviter la malnutrition, il faut varier la nourriture et choisir
des produits qui fournissent à la fois suffisamment d’énergie, de pro-
téines, de vitamines et de minéraux. Le soja est un produit qui répond
parfaitement à l’exigence d’une nourriture variée.

Carences protéiques ou kwashiorkor


La carence protéique (encore appelé kwashiorkor) peut apparaître
lorsque la nourriture contient trop peu de protéines. C’est souvent le
cas lorsque la nourriture est peu variée et consiste principalement en
pommes de terre, bananes et autres produits féculents.
La carence en protéines peut avoir des conséquences sur la croissance
des enfants dont les os grandissent insuffisamment. Ces enfants peu-
vent de plus avoir de moins bons résultats scolaires que les enfants
bien nourris. La carence protéique chez les sujets plus âgés affaiblit la
résistance aux maladies et aux infections et les plaies se referment
également moins rapidement.
Les besoins en protéines varient suivant les personnes en fonction du
poids corporel et du stade de croissance. Ils sont par ailleurs plus im-
portants quand les protéines consommées sont principalement

44 La culture du soja et d'autres légumineuses


d’origine végétale. En effet, les pro-
téines végétales subviennent moins
aux besoins du corps que les protéines
animales. Les quantités moyennes de
protéines par jour conseillées sont
montrées dans tableau 7.
Quand les produits riches en protéines
comme la viande, le poisson, les œufs
et le lait sont rares, on peut difficile-
ment subvenir à ses besoins en protéi-
nes. En outre, ces produits sont sou-
vent chers et ne sont pas accessibles
aux groupes de la population les plus
démunis. Il faut alors chercher des Figure 15 : Un enfant souf-
sources protéiques alternatives dans frant d’une carence protéi-
les produits végétaux. Le soja est une que.
nourriture végétale, bon marché et
riche en protéines. C’est donc une bonne alternative.

Tableau 7 : Quantités de protéines conseillées.


Quantité moyenne de protéines en gr /
jour
Enfants ½(1) - 5 ans 15-25
Enfants 5 – 12 ans 30-40
Adolescents 50-70
Adultes2 40-60
¹ jusqu’à l’âge de 6 mois, seule l’alimentation au sein peut constituer une source de pro-
téines équilibrée
² le besoin en protéines est un peu plus élevé chez les femmes enceintes et celles qui
allaitent

Le soja : une alimentation riche 45


Carences énergétiques ou marasme
Il y a carence énergétique (également appe-
lée marasme) lorsque l’on mange moins
que ce que le corps a besoin. L’énergie est
le combustible que nous retirons de notre
nourriture. Nous utilisons comme combus-
tible aussi bien les graisses que les hydrates
de carbone. Dans des situations extrêmes,
notre organisme peut aussi utiliser l’énergie
contenue dans les protéines. Lorsque l’on
mange moins que ce que l’on devrait parce
que la nourriture que l’on doit se procurer
est trop chère, on peut souffrir de dénutri-
tion. Les enfants et les adultes souffrant de
dénutritions sont très maigres et ont faim.
Les jeunes enfants peuvent aussi souffrir de Figure 16 : Un enfant
dénutrition si leur alimentation est peu va- souffrant de marasme.
riée et contient beaucoup d’eau. Ils rem-
plissent leur estomac sans pour autant absorber suffisamment de subs-
tances nutritives. Or, les enfants ont besoin de plus de repas par jour
que les adultes.

Pour éviter les carences énergétiques, il est important d’adopter un


régime alimentaire le plus varié possible, dans la mesure où le budget
le permet. Le soja peut être à cet égard une bonne solution car c’est un
produit énergétique et bon marché.

6.3 Le soja et autres légumineuses


Le soja fait partie du groupe des légumineuses et est de ce fait une
plante très nutritive. Il peut constituer un complément d’alimentation
important, non seulement en remplacement des produits riches en pro-
téines indisponibles mais aussi parce qu’il représente un apport sain
aux repas quotidiens. Le soja est riche en protéines de bonne qualité
mais il est aussi une source d’hydrates de carbone, de graisses, de vi-

46 La culture du soja et d'autres légumineuses


tamines et de sels minéraux. Les autres légumineuses, dont divers ha-
ricots et cacahuètes, peuvent également fournir un supplément riche à
la nourriture quotidienne.

Figure 17 : Camembert de la répartition en pourcentage des subs-


tances nutritives contenues dans le soja

Le soja est encore, à l’inverse des autres légumineuses, assez peu


connu. Il mérite pourtant qu’on le découvre car il peut contribuer à
réduire les carences alimentaires (en protéines).

Le soja est riche en protéines

Tableau 8 : Produits riches en protéines (Source : NEVO, 1996).

Plantes Grammes de protéines Grammes de protéines


pour 100 g de produit sec pour 100 g de produit
cuit/préparé
Soja 20-40 10-15
Haricots en grain 8
(noirs/rouges/blancs)20
Pois 21 8
Lentilles 21 9
Arachides --- 28
Viande --- 20
Lait --- 3,5
Oeufs --- 13

Le soja : une alimentation riche 47


Comparées aux autres aliments d’origine végétale, les graines de soja
constituent la source en protéines la plus équilibrée et la plus riche :
on peut avoir 40 grammes de protéines dans 100 grammes de graines
de soja (poids sec) ! D’autres légumineuses, comme les haricots et les
arachides, apportent elles aussi un excellent complément en protéines
à l’alimentation quotidienne (voir tableau 8).

Le soja est riche en graisses lipides


La plupart des gens ont une alimentation principalement composée
d’aliments pauvres en graisses (céréales, tubercules, etc.) et riches en
féculents. Le soja pourrait être un complément intéressant car c’est
aussi une source énergétique mobilisable. Les graines de soja contien-
nent en effet 20% de matière grasse (huile), ce qui est supérieur à ce
que contiennent de plus que la plupart des aliments végétaux (à part le
soja, les cacahuètes sont également très riches en graisses avec envi-
ron 50 grammes de graisses pour 100 grammes).

Le soja est riche en hydrates de carboneglucides


Les fèves de soja contiennent outre des protéines et des lipides envi-
ron 28% de glucides dont la plus grande partie sont des fibres non di-
gestibles, comme c’est le cas pour la plupart des haricots et légumes à
grains. Ces fibres fermentent dans le gros intestin à cause de bactéries
qui stimulent le travail intestinal et peuvent provoquer des
gaz/flatulences désagréables. Les gens qui mangent régulièrement des
haricots et légumes à grains n’ont pas à s’en inquiéter. La transforma-
tion/préparation de fèves (de soja), avec la fermentation notamment,
réduisent les facteurs à l’origine des flatulences.

La partie digestible fournit autant d’énergie à l’organisme que les


graisses et sert donc de combustible.

Le soja est riche en vitamines et sels minéraux


Le soja contient différentes vitamines et sels minéraux. Il est surtout
riche en vitamines B, mais contient également des vitamines A et E
liposolubles. De plus, il est riche en fer et en calcium. C’est donc une
bonne alternative aux autres produits, comme la viande, les produits

48 La culture du soja et d'autres légumineuses


laitiers et les œufs qui contiennent eux aussi beaucoup de ces vitami-
nes et minéraux mais qui sont parfois chers et difficiles à se procurer.

Le tableau 9 permet de comparer les quantités de vitamines/sels miné-


raux contenus dans le soja avec les apports alimentaires quotidiens
recommandés pour les adultes.

Tableau 9 : Valeur alimentaire du soja comparée aux quantités


alimentaires quotidiennes recommandées (Source : NEVO, 1996).

Apports alimentaires recommandés /jour Contenu moyen


pour 100 g de fèves
sèches de soja
Hommes Femmes
Vitamine A 600 µg RE 500 µg RE 80
Vitamine B1 (thia- 1,2 mg 0,9 mg 1,1 mg
mine)
Vitamine B2 (ribofla- 1,8 mg 1,3 mg 0,3 mg
vine)
Niacine 19 mg 15 mg 2,1 mg
Vitamine B6 2,0 mg 1,6 mg 1,2* mg
Vitamine B12 1,0 µ 1,0 µ -
Vitamine C 30 mg 30 mg 0
Vitamine D 5 mcg 5 mcg 0
Vitamine E 10 mg 10 mg 0,14 mg*
Fer 9 mg 15 mg 7 mg
Calcium 400-500 mg 400-500 mg 225 mg

Le soja : une alimentation riche 49


7 Le soja dans l’alimentation
quotidienne
Le soja peut donc être un complément important de votre régime ali-
mentaire. Mais comment utilise-t-on le soja dans la cuisine quoti-
dienne ? Ce chapitre aborde dans un premier temps quelques éléments
auxquels il faut faire attention quand on apprête le soja. On y présente
ensuite les possibilités d’utilisation et de préparation du soja ainsi que
d’autres légumineuses.

7.1 Savoir le conserver


Les graines séchées doivent être conservées au frais, au sec et dans
l’obscurité et doivent être bien enveloppées. Plus on conserve long-
temps les légumineuses, plus leur peau durcit et plus la cuisson devra
durer longtemps. Les fèves peuvent germer si elles sont exposées à la
lumière, l’humidité et la chaleur et peuvent aussi changer de couleur à
la lumière. L’humidité favorise qui plus est la moisissure. C’est tout
particulièrement vrai des arachides qui, si on les mange moisies, peu-
vent causer des maladies graves dues aux microtoxines. Il est aussi
indispensable de bien envelopper les graines pour éviter qu’elles
soient attaquées par les insectes et les rongeurs.

Bien enveloppées, elles peuvent être conservées pendant environ un


an. Les fèves de soja se conservent moins longtemps car elles rancis-
sent rapidement à cause de leur importante teneur en graisses.

7.2 Faire chauffer avant toute chose !


Le soja, ainsi que certains autres légumes à graines, contient des subs-
tances qui ne doivent pas être consommées. Ces substances sont pré-
sentes dans des proportions variables suivant les légumineuses. C’est
pourquoi il faut faire attention lorsqu’on prépare ces aliments.

50 La culture du soja et d'autres légumineuses


Le soja et quelques les autres légumineuses renferment des éléments
antinutritionnels qui doivent être éliminés. Ces éléments, si on ne les
fait pas disparaître, diminuent en effet la valeur nutritive de l’aliment
et peuvent être nocifs à la santé.. Il s’agit des inhibiteurs trypsine et
hemaglutinines (tous les deux des lectines). Il s’agit en particulier des
lectines, comme les inhibiteurs trypsine et hemaglutinines, et les fasi-
nes. Les lectines peuvent provoquer l’agglutination des globules rou-
ges du sang et les inhibiteurs trypsines peuvent, qui plus est, s’opposer
à la digestion des protéines et perturber la croissance. alors que les
lectines peuvent provoquer l’agglutination des globules rouges du
sang). La fasine est, une substance nocive contenant des protéines qui
peut se trouver dans les légumineuses crus ou insuffisamment chauffés
et qui, provoque-t-elle aussi l’agglutination des globules rouges.

On peut aussi trouver aussi dans les fèves de soja crues des éléments
goitrogènes. De plus, le soja contient un enzyme qui peut donner un
mauvais goût et une drôle de couleur aux graines s’il n’est pas désac-
tivé au bon moment.

Les légumineuses ne
contiennent pas toutes ces
substances dans les mêmes
proportions. Il faut cepen-
dant prendre, dans tous les
cas, des précautions pour la
préparation en faisant
chauffer les fèves, tout sim-
plement. On peut néan-
moins faire disparaître tou-
tes ces substances en pre-
nant des précautions de Figure 18 : Il est important de faire
préparation simples, en fai- chauffer les légumes.
sant chauffer les fèves par
exemple. On a alors un produit de grande qualité qui ne peut être nocif
pour l’être humain.

Le soja dans l’alimentation quotidienne 51


7.3 Préparation de repas et produits
On peut manger les fèves de soja mais on peut aussi les transformer en
d’autres produits qui serviront de base à la préparation de toutes sortes
de plats. Ces produits sont notamment : l’huile de soja, la farine de
soja, le lait de soja et le fromage de soja (aussi connu sous le nom de
tofu). Le mode de préparation des fèves de soja dépend du produit que
l’on cherche à obtenir.

Les arachides sont beaucoup consommées grillées ou en appoint mais


elles peuvent aussi entrer dans la composition d’un plat, être broyées
pour faire une sauce ou encore être préparées en beurre d’arachide. Le
beurre d’arachide est d’ailleurs devenu un produit très en vogue dans
diverses régions car sa fabrication est facile et peut se faire sur une
petite échelle.

Répétons que les légumineuses doivent toujours être cuites avant


d’être mangées. La cuisson est en effet nécessaire pour neutraliser les
éléments antinutritionnels et pour conserver au mieux la valeur nutri-
tive du produit.

Faire tremper, blanchir ou griller


Il est parfois conseillé de faire tremper les fèves de soja pendant au
moins 18 heures pour en atténuer le goût amer et farineux. Il n’est pas
nécessaire et même déconseillé de les faire tremper plus de 24 heures
car ceci favoriserait la croissance de micro-organismes. Avant
d’employer les fèves, il faut les faire tremper dans trois fois leur vo-
lume d’eau (une tasse de fèves pour trois tasses d’eau). L’eau de trem-
page doit ensuite être jetée et ne doit jamais être utilisée pour la prépa-
ration des fèves car le goût amer du soja resterait.

Il arrive aussi que l’on conseille de blanchir les fèves pendant environ
20 minutes (en les jetant dans l’eau bouillante). Après le blanchiment,
on peut enlever leur peau en les plongeant dans l’eau froide et en les
frottant entre les mains.

52 La culture du soja et d'autres légumineuses


Une troisième possibilité consiste à faire griller les fèves de soja dans
une poêle sèche. Il faut ensuite les faire refroidir et enlever les peaux
en faisant rouler les grains sur une surface plate et propre au moyen
d’un ustensile adapté (rouleau à pâtisserie).

Fèves de soja cuites


Les fèves de soja peuvent être mangées dans leur totalité, comme c’est
le cas pour d’autres légumineuses. Il faut alors choisir des fèves bien
pleines mais encore à moitié mûres.
? Ôter la saleté des fèves de soja écossées
? Faire tremper les fèves pendant 18 à 24 heures
? Les nettoyer dans une eau propre.
Faire bouillir de l’eau et y faire cuire les fèves pendant 30 à 60 minu-
tes en fonction des conditions sur place. On peut ajouter du sel pen-
dant la cuisson.

Les fèves de soja cuites peuvent être servies pendant le repas ou cons-
tituer un appoint, bon marché mais très nutritif.

Huile de soja
Bien que le soja soit une sorte de légume, il est plus riche en huile que
la plupart des légumes. Il est de ce fait classé dans la catégorie des
céréales oléagineuses et est beaucoup employé pour la production
d’huile. L’extraction de l’huile des graines de soja se fait suivant plu-
sieurs techniques, allant du simple pressoir en bois à des méthodes
d’extraction plus modernes recourant à des produits solvants comme
l’hexane. Il est cependant quasiment impossible de séparer complète-
ment l’huile des protéines par pression et c’est pourquoi on a surtout
recours à l’extraction pour la production commerciale de l’huile de
soja. L’huile obtenue par extraction représente même 95% de la pro-
duction aux Etats-Unis. Au niveau local, il est en revanche plus facile
de produire de l’huile par pression et c’est la méthode la plus adaptée
pour une fabrication sur une petite échelle.

L’huile de soja est employée dans la préparation des plats et dans


l’assaisonnement de salades mais peut également être utilisée indus-

Le soja dans l’alimentation quotidienne 53


triellement, pour la production de margarine et de savon notamment.
Les résidus obtenus après la pression peuvent être mis à profit pour
fabriquer d’autres aliments mais servent en général à l’alimentation du
bétail.

Farine de soja
La farine de soja est un produit dérivé de la pression de l’huile mais
peut aussi être obtenue différemment.

On peut faire de la farine de soja de la façon suivante :


? Enlever la saleté qui recouvre les fèves de soja
? Faire bouillir de l’eau (4 tasses pour une tasse de fèves)
? Y jeter les fèves et faire cuire environ 30 minutes
? Les sortir et les nettoyer dans de l’eau propre
? Faire sécher les fèves cuites au soleil sur une natte ou un drap pro-
pre
? Broyer les fèves séchées ou les apporter au moulin
? Tamiser les fèves écrasées ou moulues pour récupérer la farine
? Conserver la farine dans un emballage fermé et au sec.
C’est un ingrédient nourrissant qui s’emploie pour faire des bouillies
et de gâteaux. On ne peut pas faire de pain avec la farine de soja car
elle ne contient pas de gluten (elle ne lève donc pas) et peu d’amidon.
Cette farine peut par contre être rajoutée à d’autres mélanges farineux
pour en augmenter la valeur nutritive.

Lait de soja
Le lait de soja ne peut pas remplacer exactement le lait de vache et
encore moins le lait maternel (allaitement au sein). Le lait de soja est
cependant une boisson saine et un bon complément à l’alimentation
quotidienne. En l’absence de lait de vache, le lait de soja est
l’alternative la plus proche pour les enfants car il contient environ au-
tant de protéines et de matières grasses que le lait de vache. Il peut
également servir de base pour d’autres boissons et produits comme le
café de soja, le yaourt de soja, le fromage de soja, etc. On peut le fa-
briquer de la façon suivante :

54 La culture du soja et d'autres légumineuses


? Laver les fèves de soja et les débar-
rasser des saletés
? Les faire tremper pendant au moins
18 heures
? Vider l’eau de trempage et nettoyer
les fèves une nouvelle fois dans de
l’eau propre
? Ecraser les fèves dans 2 fois leur
poids d’eau
? Essorer la pâte obtenue en s’aidant
d’un torchon
? Mettre le liquide (le lait) de côté
? Broyer à nouveau ce qui forme le
résidu dans 2 fois son poids d’eau et Figure 19 : Transformation
essorer la pâte obtenue. Répéter à petite échelle des fèves
cette opération encore une fois (au de soja ; on presse les fè-
total : 3 fois broyer et essorer) ves pour extraire le lait de
? Faire cuire le lait pendant 10 minu- soja.
tes pour en éliminer les substances
antinutritionnelles.
Le goût du lait de soja est assez neutre. On peut lui donner une saveur
en y ajoutant du sucre, du sel, du sucre de palmier, de la vanille, du
cacao, du café ou un autre aromatisant.

Tofu ou fromage de soja


Le tofu est du lait de soja caillé qui ressemble à du fromage frais. On
le fabrique et le mange en Chine et au Japon depuis très longtemps.
De grande valeur nutritive et de goût neutre, le tofu se combine très
bien avec de nombreux ingrédients. Il peut être apprêté avec de la
viande et du poisson mais peut aussi servir de substitut économique à
ces deux aliments.

Le tofu peut être préparé de la façon suivante :


? Faire cuire 1 litre de lait de soja dans une casserole en remuant
constamment pendant 3 à 5 minutes pour éviter que la casserole
n’accroche

Le soja dans l’alimentation quotidienne 55


? Retirer la casserole du feu et ajouter 20 à 40 ml d’acide acétique
(vinaigre) au lait de soja. Continuer à bien remuer jusqu’à ce que
l’ensemble coagule
? Verser ce coagulé dans un torchon au-dessus d’un tamis pour pro-
céder au filtrage
? Replier le torchon au-dessus du filtre et poser un poids dessus pour
que l’eau s’égoutte le plus possible. Pour un pressurage léger, em-
ployer un poids de 2 kg/100 cm² et pour un pressurage lourd, un
poids de 5 kg/100 cm² .
C’est ainsi qu’on obtient une masse compacte. Avec un pressurage
lourd, on peut réduire la teneur en eau du tofu de 65%.

Pour éviter que le tofu ne se dessèche et se décolore, on le conserve


dans l’eau. On peut ainsi le conserver 1 ou 2 jours à température am-
biante et plus longtemps s’il est réfrigéré.

Que peut-on en faire ? Le tofu peut également être apprêté de différen-


tes façons ; coupé en cubes et cuit dans l’huile par exemple, ou servi
avec une sauce aux légumes, au beurre de cacahuètes ou à la sauce
tomate. On peut aussi mettre des cubes de tofu dans une soupe ou dans
une potée. C’est délicieux !

Remarques :
? On peut aussi utiliser le vinaigre de table en guise de solution
d’acide acétique (il y a 4% d’acide acétique dans le vinaigre de ta-
ble)
? On peut utiliser d’autres produits chimiques pour remplacer l’acide
acétique comme :
? 20-40 ml d’une solution de chlorure de calcium à 10%
? 20-40 ml d’une solution de chlorure de magnésium à 10%
? 20-40 ml d’une solution d’acide lactique à 4%
? N’utilisez pas plus de 20 à 40 ml d’acide acétique, chlorure de cal-
cium, chlorure de magnésium ou d’acide lactique pour 1 litre de lait
de soja. Une quantité supérieure pourrait justement faire baisser la
quantité de produit obtenue.

56 La culture du soja et d'autres légumineuses


Tempé
Le tempé est du soja ensemencé par des moisissures et fermenté qui
peut remplacer la viande dans les repas chauds et dans lequel on dis-
tingue encore les fèves. Le tempé peut être mangé mariné (dans une
sauce soja par exemple), cuit à l’étuvée, frit ou cuit à l’eau.

On peut amorcer le processus de fermentation en utilisant un morceau


de tempé déjà prêt.

Le mode de préparation est le suivant :


? Envelopper une portion de tempé (déjà prêt) dans une feuille de ba-
nane que l’on aura perforée ici et là
? Déposer la préparation dans un endroit chaud et humide jusqu’à ce
que la moisissure se développe et sorte par les trous de la feuille de
banane. Cette moisissure servira de matériau d’inoculation
? Laver les fèves de soja séchées (jaunes)
? Faire tremper les fèves pendant une nuit
? Les faire cuire pendant 2 heures
? Faire à nouveau tremper les fèves pendant 24 heures dans de l’eau
froide. L’acide lactique se mettra à fermenter pendant cette période
ce qui fera baisser le taux d’acidité (pH)
? Oter les peaux des fèves que l’on fera sécher à l’air libre, pour que
l’excédent d’humidité s’évapore, avant de les écraser légèrement
? Répartir le mélange fait de tempé préparé antérieurement sur la pâte
de haricots pour y transporter la moisissure. Les moisissures de
tempé sont : le rhizopus oryzae, rhizopus oligosporus et d’autres
sortes de rhizopus sp.
? Répartir cette pâte sur les feuilles de banane que l’on lie ensuite
pour les fermer.
Dans les climats tropicaux, la fermentation se fait rapidement et est
terminée 24 heures après, lorsque les moisissures se sont développées
sur l’ensemble de la pâte qui est devenue une pâte compacte.

Le tempé frais doit être consommé dans les deux jours au plus qui
suivent sa préparation. Séché, il peut se conserver plusieurs mois.

Le soja dans l’alimentation quotidienne 57


8 Recettes
Préparé suivant les différents modes décrits dans le chapitre précédent,
le soja peut être utilisé dans diverses recettes et être apprêté dans des
plats délicieux et sains. Ce chapitre fournit des idées sur les multiples
façons de préparer le soja. Pour une grande partie d’entre elles, ces
recettes ont été conçues sur place au Ghana où on a beaucoup
d’expérimenté avec le soja. Vous pouvez vous-même laisser aller votre
créativité et inventer des recettes pour vos repas quotidiens à partir de
cette plante saine.

8.1 Soja en appoint


Fèves de soja frites
Ingrédients :
? fèves de soja
? huile

Préparation :
1 Laver les fèves de soja dans de
l’eau propre en ôtant les saletés
2 Faire tremper les fèves dans une
grande quantité d’eau pendant 18
heures ou les faire cuire dans Figure 20 : Faire des appoints
l’eau bouillante pendant 30 minu-
tes (selon l’odeur souhaitée)
3 Ôter si nécessaire les peaux des fèves en les frottant avec les mains
et les rincer à l’eau propre (et non avec l’eau de trempage !)
4 Vider l’eau et faire sécher les fèves à l’air libre jusqu’à ce qu’elles
soient bien sèches en surface
5 Faire chauffer de l’huile dans une poêle et y faire frire les fèves de
soja dans des petites quantités jusqu’à obtention d’une couleur brun
clair (environ 5 minutes)
6 Jeter l’huile restante
7 Ajouter du sel et du poivre à discrétion et servir.

58 La culture du soja et d'autres légumineuses


8.2 Plats principaux
Salade de tofu à la sauce de cacahuètes (Gado Gado)

Salade de tofu
Ingrédients :
? tofu
? œufs durs
? légumes disponibles sur place comme les carottes, haricots (verts),
chou blanc, légumes en feuilles, etc.
? germes de haricots mungo ou de soja
? sauce aux cacahuètes (voir recette sauce aux cacahuètes)
? oignons coupés en lamelles et frits

Préparation :
1 Découper le tofu en cube ou tranche et le faire dorer dans l’huile
2 Faire cuire les légumes pendant 5 à 10 minutes
3 Faire blanchir les germes rapidement dans de l’eau bouillante
4 Répartir les légumes et le tofu sur les assiettes et y rajouter les œufs
durs
5 Verser la sauce aux cacahuètes sur la salade puis garnir avec les oi-
gnons.

Sauce de cacahuètes
Ingrédients :
? 100 grammes de cacahuètes
? 2 piments
? sel
? 40 grammes de sucre de palme ou éventuellement de sucre de canne
? un petit morceau de tamarin ou une cuillère à thé de jus de citron

Préparation :
1 Faire griller les cacahuètes dans le four ou dans de l’huile bien
chaude
2 Débarrasser les cacahuètes de leur peau et les écraser jusqu’à obten-
tion d’une pâte fine

Recettes 59
3 Écraser les piments, que l’on aura préalablement salés, le plus fi-
nement possible
4 Mélanger le sucre au tamarin et pétrir tous les ingrédients jusqu’à
obtention d’une pâte ferme
5 La base de la sauce aux cacahuètes est prête
6 Pour obtenir une sauce liquide, il faut rajouter de l’eau chaude à
hauteur d’un volume de base de sauce pour 2 volumes d’eau.

Omelette au tofu
Ingrédients :
? 100 grammes de tofu
? 1 œuf
? du sel et des aromatesherbes à discrétion
? huile

Préparation :
1 Découper le tofu en petits cubes
2 Casser l’œuf dans un bol et le battre à la fourchette
3 Y ajouter le tofu et éventuellement du sel
4 Faire chauffer l’huile dans une poêle et y faire revenir le mélange
jusqu’à ce que le dessus de l’œuf soit sec.

Remarques :
1 On peut également rajouter des légumes locaux à la préparation aux
œufs.
2 Cette omelette de tofu peut remplacer la viande dans un plat au riz
ou aux pommes de terre.

Sauce soja aux légumes


Ingrédients :
? 1 tasse de farine de soja
? mélange de légumes au choix
? sel
? tomates
? oignons

60 La culture du soja et d'autres légumineuses


Préparation :
1 Laver les légumes et les couper en morceaux
2 Faire cuire les légumes à l’eau pendant 10 minutes
3 Ajouter du sel
4 Ajouter un peu d’eau à la farine de soja pour rendre le mélange ho-
mogène
5 Ajouter la préparation de soja aux légumes
6 Faire encore cuire pendant 5 minutes
7 Servir notamment avec du riz, du sorgho ou de la bouillie de maïs
ou des pommes de terre.

8.3 Pain et gâteaux


Crêpes de soja
Ingrédients :
? 1 tasse de farine de soja
? ½ tasse d’huile végétale
? 3½ tasses de lait de soja
? 4 cuillères à thé de levure
? ½ tasse de sucre
? 2 tasses de farine de blé ou de maïs
? 2 œufs
? sel

Préparation :
1 Mélanger les œufs à la farine de soja
2 Dissoudre le sucre dans une petite boîte de
lait de soja et y ajouter le reste du lait de soja
3 Ajouter la farine de blé et le sel à la farine de
soja, puis le lait sucré et mélanger le tout jus-
qu’à obtention d’une pâte homogène Figure 21 : Broyer
4 Graisser et faire chauffer la poêle
5 Verser une petite quantité de pâte à chaque fois (sans remuer)
6 Retourner la crêpe après quelques minutes pour la faire dorer des
deux côtés.

Recettes 61
Biscuits de soja
Ingrédients :
? 1 tasse de lait de soja
? 1 tasse de farine de blé ou de maïs
? 4 cuillères à soupe de sucre
? un peu de sel
? de l’huile pour faire frire

Préparation :
1 Mélanger tous les ingrédients
2 Ajouter de l’eau pour obtenir une pâte compacte
3 Former des petites boules avec la pâte
4 Faire frire les biscuits dans l’huile très chaude des deux côtés jus-
qu’à ce qu’ils soient dorés.

Pousses de soja
Ingrédients :
? fèves de soja
? de l’eau

Préparation :
1 Débarrasser les fèves des saletés et enlever les fèves abîmées
2 Faire tremper les fèves pendant 10 heures (une journée) dans beau-
coup d’eau
3 Jeter l’eau et bien laver les fèves à la passoire
4 Répartir les fèves en une fine couche ((max 1 cm au plus) sur un
tamis que l’on recouvre ensuite d’un torchon humide
5 Asperger les fèves deux fois par jour avec de l’eau propre de sorte
qu’elles restent humides
6 Des pousses de 3 à 5 cm apparaissent au bout de 3 à 5 jours
7 Faire cuire les fèves dans de l’eau bouillante pendant 3 à 5 minutes.
Elles pourront alors être consommées. Les pousses de soja sont uti-
lisées dans des salades et des potées notamment.

62 La culture du soja et d'autres légumineuses


8.4 Recettes diverses
Yaourt de soja
Ingrédients :
? lait de soja
? bactéries de yaourt en poudre : Lactobacillus Bulgaricus et Strepto-
coccus Thermophilus
Préparation :
1 Faire cuire 85 ml de lait de soja pendant 5 minutes. Laisser refroidir
jusqu’à une température d’environ 30°C ( température de la pièce
dans les climats tropicaux) et dissoudre 1 gramme de bactérie de
yaourt en poudre dans le lait
2 Laisser le mélange reposer pendant 15 à 18 heures à une tempéra-
ture d’environ 37°C (four) ou à température de la pièce (climats
tropicaux)
3 Mélanger les 85 ml de lait fermenté au litre de soja. Garder la pré-
paration 24 à 48 heures à la température de la pièce jusqu’à ce que
le yaourt se forme
4 Le yaourt peut se manger avec du sucre, du sirop de fruit ou des
compotes de fruits.

Bouillie de soja (nourrissant pour les jeunes enfants !)


Ingrédients :
? 3 cuillères à soupe de farine de soja
? 1 tasse de farine de maïs
? 2-3 tasses d’eau
? sel et sucre à discrétion
Préparation :
1 Bien mélanger la farine de maïs à la farine de soja et ajouter un peu
d’eau pour obtenir une pâte homogène
2 Faire bouillir le reste de l’eau
3 Y ajouter la pâte préparée et tourner sans cesse sur le feu pour éviter
la formation de grumeaux
4 Faire cuire la bouillie pendant 20 minutes
5 Ajouter du sel et du sucre à discrétion.

Recettes 63
9 L’introduction du soja au niveau
local
L’introduction de nouvelles denrées alimentaires ne va jamais de soi.
Les habitudes alimentaires sont fortement enracinées dans les tradi-
tions et sont difficiles à changer. Les nouvelles denrées alimentaires
sont souvent regardées avec méfiance dans un premier temps et c’est
pourquoi il est si important de bien mettre en avant les qualités d’un
nouvel aliment. S’agissant du soja, il s’agit de bien faire connaître ses
vertus pour la santé, à savoir sa grande valeur nutritive, qualité très
importante dans le cas d’une alimentation peu variée.

Une bonne façon d’introduire le soja est de l’offrir en supplément de


l’alimentation quotidienne, en en-cas ou en boisson par exemple. On
peut encore penser à une utilisation du soja dans des sauces aux légu-
mes. Des pâtes de haricots sont également mangées dans différents
pays du monde et le soja peut être ajouté au mélange de haricots ordi-
naires. Ces sortes de pâtes de haricots (frites) sont souvent très rele-
vées, ce qui fait ressortir le goût du soja.

Les groupes de femmes peuvent jouer un rôle important dans la réus-


site de l’introduction du soja. En faisant la découverte d’une nouvelle
plante ou aliment au sein d’un groupe, les femmes peuvent échanger
leurs expériences et s’essayer à de nouvelles recettes. On peut envisa-
ger dans un premier temps de préparer toutes sortes de recettes avec
du soja. Mais la fabrication de produits à base de soja peut également
constituer une nouvelle opportunité pour augmenter ses revenus et
améliorer la sécurité alimentaire.

Au Ghana, des groupes de femmes se sont activement intéressées au


soja : elles le cultivent collectivement et cherchent ensemble à élabo-
rer de nouvelles préparations à base de soja pour les vendre sur le
marché local.

64 La culture du soja et d'autres légumineuses


La culture du soja reste cependant plus souvent l’affaire des hommes.
Pour commencer, il est bon d’avoir des champs d’expérimentation afin
d’étudier la meilleure façon de cultiver cette plante et d’obtenir les
meilleurs rendements. Ce sujet a été très largement traité dans les
premiers chapitres de cet Agrodok.

Les expériences concluantes font souvent le tour du pays en déclen-


chant l’enthousiasme. L’introduction d’un nouvel aliment coûte du
temps et de la patience mais avec de la créativité, le soja sera une nou-
velle richesse pour l’agriculture et les habitudes alimentaires.

L’introduction du soja au niveau local 65


Annexe 1 : Légumineuses
Tableau 10 : Conditions de croissance des légumineuses alimen-
taires.
Nom Nom scien- climat/besoin en eau Tempéra- Sol
français tifique ture
Arachide Arachis 250 – 650 mm en 3-4 20 °-35 °C Sol légèrement sablon-
hypogaea mois ou 650 – 1300 mm neux avec suffisamment
en 4-5 mois ; supporte de matières nutritives
mal un excédent d’eau pour la croissance des
graines en terre
Pois Cajanus 800-1000 mm 20 °-40 °C La seule légumineuse de
cajan cajan cette liste à supporter
quelque peu les sols
salins
Pois Cicer arieti-
Assez exigeant, suffi- 15 °-30 °C Pousse sur des sols lé-
chiche num samment d’eau pendant gers et plus lourds si bien
la période de croissance drainés, pH entre 6 et 9,
végétative ; pas d’averse très sensible aux sols
pendant la floraison. salins et acides
soja Glycine max 700-1000 mm 20 °-30 °C Pousse bien sur des sols
lourds si bien drainés.
Sensible aux sols salins
et basiques.
Lablab Lablab pur- 600-900 mm résistant à
pureus la sécheresse, plus que
le soja ou Phaseolus sp
Lentille, Lens culina- 800-2000 mm 2 °-30 °C
lentillon ris
Pois du Phaseolus 700-1000 mm
cap lunatus
Haricot Phaseolus 700-1000 mm supporte 10 °-30 °C Sol limoneux, assez fertile
commun vulgaris mal un excédent d’eau PH 5.0 – 7.5 structure du
sol friable importante pour
un bon rendement.
Pois Pisum ar- 500-800 mm 10 °-30 °C pH 5.5 – 6.8, supporte
vense and supporte quelque peu les sols
pisum sati- des tem- salins, réclame un sol
vum pératures bien labouré à structure
en des- friable et bien drainé.
sous du
zéro
Niébé, Vigna un- 600-900 mm 20 °-35 °C
vigna guiculata
syn Vigna
sinensis

66 La culture du soja et d'autres légumineuses


Tableau 11 : Espacement du semis et densité.

Nom Nom scientifique Espacement du semis Densité du semis (kg


français cm x cm grains / ha)
Arachide Arachis hypogaea 30x30 cultivé manuelle- 50-80
ment 60-40 x 15 cultivé
à la traction animale
Pois Cajanus cajan 60-40 x 30-45; 180 x 150 13-22 Inde; 9 Sri Lanka
cajan Puerto Rico ; 150 x 150
Afrique orientale; 90 x 60
Sri Lanka
Pois Cicer arietinum 30-60 x 10
chiche
soja Glycine max 60 x 5 ; 50 x 2-3 cultivé 55-65 Asie 22-34 Afrique
mécaniquement
Lablab Lablab purpureus 80 x 10; 80 x 20 Soudan 55-65 Asie 22-34 Afrique
Pois du Phaseolus lunatus 75-60 x 10-15 races à 36-78 petites graines,
cap grosses graines 75-60 x 130-170 grosses graines
7.5-12.5 races à petites
graines
Haricot Phaseolus vulgaris 90-5- x 22-5; 60 cm dans 30; 45; 55; 70; 90; 115
commun les doubles rangs et 15-
30 dans les rangs sim-
ples; Les grimpants ont
besoin de supports.
Pois Pisum arvense et pisum Races naines 18 – 25 x 80
sativum 5, Races semi-naines
30-65 x 5, Races très
branchues 100 x 5
Niébé, Vigna unguiculata syn 90 x 30; 45 x 15; 50 x 22; 33
vigna Vigna sinensis syn Vigna 50; 50 x 40
sesquipedalis
Haricot Vigna unguiculata ssp
kilomètre sesquipedalis syn Vigna
Sesqui- 100 x 30-50 ; exige des 25-50
pedalis supports
Voand- Vigna subterranea syn. 45 x 10-15; 2 rangs sur 35; 50; 65
zou, pois Voandzeia subteranea buttes séparés de 90 cm
bambara

Annexe 1 : Légumineuses 67
Annexe 2 : Traitement du soja au
rhizobium
Lorsqu’il s’avère que le soja ne peut former de nodule sans apport de
rhizobium, il faut traiter la plante ou l’inoculer. Cette opération n’est
pas toujours simple à mettre en œuvre. Dans les pays où la consom-
mation est déjà bien établie, il sera assez facile de se procurer des pro-
duits de rhizobium auprès des services de conseils agricoles. Autre-
ment, il faudra prendre contact avec des stations d’expérimentation
agricole dans le pays ou dans un pays voisin.

Il existe deux façons de procéder à l’inoculation :


? en inoculant la graine avec du rhizobium avant de la planter
? en inoculant avec du rhizobium le sol du champ où on sèmera le
soja.

La première méthode est en général préférable car elle est plus simple
à mettre en œuvre et parce qu’elle coûte moins cher. Il arrive cepen-
dant qu’il faille inoculer le sol, quand le sol est trop acide par exemple
(pH<5), ou très sec, lorsqu’il contient beaucoup de rhizobia qui ne
s’occupent que des nodules inactives ou encore lorsque la graine de
soja a été traitée avec une substance chimique (fongicides, insectici-
des) que les rhizobia ne supportent pas. Les substances n’ont pas tou-
tes fait l’objet de recherche et c’est pourquoi il vaut mieux partir du
principe que l’inoculation de la graine avec le rhizobium ne contribue-
ra pas à la formation de nodules lorsque la graine de soja a été traitée
aux fongicides ou insecticides. Dans ces cas-là, le sol doit être inoculé.

Inoculation de la graine :
La poudre contenant le rhizobium (inoculant) est tout d’abord mélan-
gée à de l’eau et tournée jusqu’à obtention d’une pâte boueuse (mé-
thode à base de tourbe).

68 La culture du soja et d'autres légumineuses


Figure 22 : Inoculer la semence.

Annexe 2 : Traitement du soja au rhizobium 69


Cette méthode est la plus couramment employéente dans le monde. En
Bolivie, on produit et commercialise des inoculants avec de très bons
résultats depuis 1991. Les bactéries du rhizobium meurent moins vide
pendant le séchage lorsqu’on ajoute du sucre à la pâte. Il est important
que les graines ne soient pas trop mouillées car elles colleraient les
unes aux autres ou seraient plus vite abîmées par la machine à semer.

Les quantités suivantes sont conseillées pour le soja : pour 25 kg de


graines, on ajoute 250 ml d’eau et 110 grammes de poudre de rhizo-
bium. (Il faut adapter les quantités aux quantités de graines réellement
employées ; on peut éventuellement faire un tableau)

Il arrive parfois que la poudre soit ajoutée sèche à la semence dans la


machine à semer. Cette méthode est plus simple mais elle est à dé-
conseiller car la poudre se disperse dans l’air et est bel et bien perdue.

L’inoculation de la semence n’est effective que lorsqu’elle a lieu juste


avant l’ensemencement. La graine pré-inoculée qui est vendue dans le
commerce donne la plupart du temps des résultats décevants. Il n’est
donc pas recommandé de s’en servir.

Fréquence des inoculations


En Bolivie, on considère que la présence de rhizobium dans les
champs n’est plus suffisante lorsque le champ n’a pas été cultivé en
soja pendant plus de 5 ans. Le mieux est de toujours inoculer la se-
mence, ce que les Boliviens considèrent comme une « assurance bon
marché ».

Inoculation du sol

Mélanges liquides
Au Sénégal, l’inoculation de fèves de soja a donné de bons résultats
lorsqu’on répand 5 litres d’une solution comprenant 2/3 de poudre et
1/3 d’eau sur un hectare de terre. La solution est étendue au moyen
d’un pulvérisateur.

70 La culture du soja et d'autres légumineuses


Grains
Des grains poreux peuvent être traités au rhizobium et être répartis
avec les fèves de soja au moyen de la machine à semer ou de machi-
nes spéciales qui peuvent disséminer les insecticides sous forme de
granulés dans les rangs. Une quantité d’inoculant de 6 à 8 kg peut suf-
fire. (On ne dispose pas d’informations pratiques sur les quantités de
rhizobium dans l’inoculant)

Avant d’acheter un inoculant, il est bon de vérifier certaines choses,


qui doivent d’ailleurs figurer sur l’emballage :
? le nom scientifique de la sorte de rhizobium (pour le soja R japoni-
ca)
? le mode d’emploi ;
? les conditions dans lesquelles le produit doit être conservé : pas au-
dessus de 40° C sinon les bactéries du rhizobium meurent. Un ino-
culant peut se conserver pendant 6 mois s’il est stocké à une tempé-
rature d’environ 20° C. Il se conservera encore plus longtemps à
une température de 4° C.
? la date d’expiration après laquelle le produit ne doit plus être em-
ployé.

Annexe 2 : Traitement du soja au rhizobium 71


Annexe 3 : Information sur
l’inoculation
Une bonne façon de convaincre les paysans de l’utilité de
l’inoculation est de faire un essai comparatif simple entre différents
modes de traitement.
1 inoculer les plantes de soja inoculées avec le meilleur inoculant dis-
ponible dans la région
2 ne pas inoculer ni ne donner d’engrais
3 ne donner que des engrais chimiques (si cela est conseillé pour la
région)

Pour chaque traitement, on prépare une parcelle que l’on ensemence


en gardant 0,60 m de distance entre les rangs et 3,5 cm entre les grai-
nes dans les rangs. Chaque parcelle doit compter au moins 4 rangs, ce
qui signifie que la largeur du champ doit être de 2,40 m.

Chaque parcelle se présente alors ainsi :

Figure 23 : Une parcelle.

Pour éviter les effets du hasard, on répète l’essai trois fois, c’est-à-dire
que l’on aura 3 parcelles pour chacun des traitements. Les traitements
étant au nombre de 3, il y a 9 parcelles en tout.

72 La culture du soja et d'autres légumineuses


En laissant des passages de 0,5 m entre les parcelles, le champ
d’expérimentation se présente ainsi :

Figure 24 : Le champ d’expérimentation.

(Soit 450.000 plantes par hectare. Pour un poids de graines correspon-


dant à 9000 graines/kg, il faut 65 kg de semence/ha et 286 grammes
d’inoculant).

Pour chacune des parcelles, on ne s’intéressera qu’aux deux rangs cen-


traux. En effet, les rangs extérieurs peuvent avoir reçu un peu du trai-
tement donné aux parcelles voisines, ce qui biaiserait les résultats.

Annexe 3 : Information sur l’inoculation 73


Bibliographie
Culture du soja
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74 La culture du soja et d'autres légumineuses


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