1G PDF
1G PDF
1G PDF
MA
= k.
MB
En écrivant la relation
M A − kM B = 0
on peut dire également que M est le barycentre de A et B affectés des coefficients 1 et −k. En parti-
culier, le point M se trouve entre A et B si et seulement si k est négatif.
MA
= k.
MB
Si on appelle M et M ′ ces deux points, on dit qu’ils partagent AB dans le rapport k.
Deux tels points sont dit conjugués harmoniques l’un de l’autre par rapport à A et B et on dit
que (AB, M M ′ ) est une division harmonique.
MA M ′A
=− .
MB M ′B
G 2
On peut exprimer la division harmonique à l’aide des abscisses des points. Si A, B, M , M ′ ont pour
abscisses respectives a, b, x, y, la condition d’harmonicité s’écrit
a−x a−y
=−
b−x b−y
On remarque que cette relation est symétrique. Il en résulte que si (AB, M M ′ ) est une division har-
monique, alors (M M ′ , AB) en est aussi une.
2 1 1
(2) = + (relation de Descartes) .
b x y
(3) xy = a2 .
Conséquences :
1. les points M et M ′ sont toujours du même côté de I
2. si M est en I, M ′ est à l’infini
3. si M est en A, M ′ est en A
4. si M est en B, M ′ est en B.
Théorème Soit ∆ et ∆′ deux droites du plan, (AB, CD) une division harmonique sur ∆.
Si l’on projette les quatre points sur ∆′ , on obtient une nouvelle division harmonique (A′ B ′ , C ′ D ′ )
Définition Soit (AB, CD) une division harmonique sur une droite ∆, et O un point (éventuel-
lement infini) non situé sur ∆. On appelle faisceau harmonique le quadruplet de droites passant
par O, et par les quatre points A, B, C, D. (Donc si O est à l’infini, le quadruplet de droites
parallèles à une direction fixe et passant par A, B, C, D).
Les quatre droites sont les rayons du faisceau.
G 3
Théorème Toute droite est divisée harmoniquement par les rayons d’un faisceau harmonique.
Si les rayons sont parallèles, c’est le théorème précédent. Sinon, soit (AB, CD) la division harmonique
définissant le faisceau, et O le point d’intersection des rayons. Menons par B une parallèle à OA. Elle
coupe OC en M et OD en N . Dans les triangles semblables DN B et DOA
DB BN
=
DA AO
CB BM
= .
CA AO
DB CB
=−
DA CA
Coupons le faisceau par une autre droite, et soit A′ , B ′ , C ′ , D ′ les points d’intersection avec les rayons
du faisceau. La parallèle à OA passant par B ′ recoupe OC et OD respectivement en M ′ et N ′ . Comme
M ′ N ′ est parallèle à M N , on a, en raison de l’axiome de Thallès
B ′ N ′ = −B ′ M ′ .
D′ B ′ B ′N ′ C ′B′ B′M ′
= et =
D′ A′ A′ O C ′ A′ A′ O
N′
D′
B′
C′
A′ N
M′
A C B D
Théorème Soit (OA, OB; OC, OD) un faisceau de quatre droites. Le faisceau est harmonique
si et seulement si les droites OB, OC, OD découpent sur une droite parallèle à OA des segments
égaux.
Application
Sur une droite passant par A, on place O tel que OA = u. Sur une parallèle à cette droite passant par
B, on place M et N tels que BM = BN = v. Les droites OM et ON coupent alors la droite AB en
G 5
C et en D. On a
CA AO u DA AO u
= =− et = = .
CB BM v DB BN v
u N
A C B D
2) Construction de D connaissant A, B et C.
On mène par A et B deux parallèles. Une sécante passant par C coupe la parallèle passant par A en
O. La droite OC recoupe l’autre parallèle en M . Soit N le symétrique de M par rapport à B. Alors
ON coupe AB en D. (Même dessin que ci-dessus).
A C B D
Définition Soit P un point du plan, D et ∆ deux droites distinctes ne contenant pas P . Une
droite variable passant par P recoupe D et ∆ en A et B. Soit M le conjugué de P par rapport à
A et B. On appelle polaire de P par rapport aux droites D et ∆ l’ensemble des points décrits par
M quand la sécante varie.
Théorème La polaire de P par rapport à D et ∆ est une droite passant par le point d’intersection
de D et ∆ si elles sont sécantes, ou parallèle à D et ∆ sinon.
Si l’on ajoute aux trois droites précédentes, la droite passant par P et par l’intersection de D et de
∆ si elles sont sécantes, ou la droite passant par P et parallèle à D et de ∆ si elles sont parallèles,
on obtient un faisceau harmonique.
Remarque : la polaire d’un point d’une des droites du faisceau (autre que D et ∆) par rapport à D et
∆ est la dernière droite du faisceau.
D ∆
P A M B
G 7
D ∆
P A M B
Si D et ∆ sont sécantes, la polaire est la droite passant par leur intersection et celle des droites AB ′
et A′ B. Sinon, c’est la parallèle à D et ∆ passant par le point d’intersection de AB ′ et de BA′ .
D
A′
polaire
M M′
∆
B′
G 8
A A′ D
M M′ polaire
B B′ ∆
Théorème L’ensemble des points du plan dont le rapport k 6= 0 des distances à deux droites
fixes est constant est constitué de deux droites formant avec les premières un faisceau harmonique,
sauf lorsque le rapport vaut 1 et que les droites sont parallèles, car dans ce cas on n’obtient qu’une
seule droite.
• Supposons les droites D et ∆ sécantes en O et k = u/v. On se place dans un des cônes formés par
D et ∆.
Traçons à l’intérieur du cône une parallèle à D à la distance u, et une parallèle à ∆ à la distance v. Les
deux droites se coupent en un point M qui vérifie OM/OM ′ = k, et par homothétie de centre O, tous
les points de la droite OM conviennent. On trouve une autre droite possible en choisissant l’autre cône.
O
G 9
H′
H
v
u
M
D ∆
Montrons que ce sont les seules. Soit deux points M et M ′ distincts dans un des cônes formés par D
et ∆. Ils se projettent en H et K sur D et en H ′ et K ′ sur ∆. Si l’on a
MH M ′K
= =k
M H′ M ′K ′
AM MH
= ′
AM ′ MK
A′ M M H′
=
A′ M ′ M ′K ′
mais puisque
MH M H′
=
M ′K M ′K ′
on en déduit que
AM A′ M
=
AM ′ A′ M ′
et puisque M et M ′ sont distincts, les points A et A′ sont confondus. Les trois droites D, ∆ et M M ′
sont concourantes en O. Il n’y a donc qu’une droite de solutions dans le cône choisi.
O
G 10
K K′
M′
H′
H
D ∆
Il reste à montrer que le faisceau est harmonique. Si M est un point qui convient, la parallèle à ∆
passant par M coupe D en I. Soit M ′ le symétrique de M par rapport à I. Si M ′ se projette en K et
K ′ sur D et ∆, on a alors
M H = M ′ K et M H ′ = M ′ K ′
et M ′ répond aussi à la question. De plus les droites OM ′ , OM et D découpent sur la parallèle M M ′
à ∆ des segments égaux. Donc (D, ∆; OM, OM ′ ) est un faisceau harmonique.
K′
M′
K
H′
H
D ∆
G 11
• Supposons les droites D et ∆ parallèles. Si k 6= 1, on place sur une droite orthogonale à D et ∆ les
points M et M ′ tels que
MH M ′H
=−
M H′ M ′H ′
où H et H ′ sont les points d’intersection de la droite orthogonale avec D et ∆ respectivement. Les
parallèles à D passant par H et H ′ donnent les droites de solutions. Lorsque k = 1, il n’y a qu’une
droite possible équidistante de D et ∆.
H ∆
M′
H′ D
Théorème Le faisceau formé de deux droites et de leurs bissectrices est harmonique. De plus, les
deux bissectrices d’un angle d’un triangle déterminent sur le côté opposé des segments proportionnels
aux côtés adjacents.
Soit ABC un triangle et D et D ′ les pieds des bissectrices de l’angle \ BAC sur le côté BC. Traçons
les parallèles aux bissectrices issues de B. elles recoupent AC en E et E ′ . Les triangles ABE et ABE ′
sont isocèles puisqu’ils ont une bissectrice qui est aussi hauteur. Comme les triangles CAD et CEB
sont semblables et que AE = AB, on a
DB AE AB
= = .
DC AC AC
D′ B AE ′ AB
= = .
DC
′ AC AC
G 12
On en déduit que
DB D′ B AB
= ′ = .
DC DC AC
Ces égalités montrent que (BC, DD′ ) est une division harmonique et que les segments découpés sur
BC par les bissectrices sont proportionnels à AB et AC.
E
A
E′
D′ B D C
Ce théorème permet de calculer les différents segments en fonction des côtés. En effet, en posant
BC = a, AC = b et AB = c on a
DB DC DB + DC a
= = =
c b b+c b+c
et
D′ B D′ C D′ C − D′ B a
= = =
c b c−b |b − c|
d’où l’on déduit DB, DC, D′ B, D′ C.
Théorème Soit P un point extérieur à un cercle de centre O, et AB le diamètre porté par la droite
OP . Soit T et T ′ les points où les tangentes issues de P touchent le cercle. Alors (T P, T T ′ ; T A, T B)
est un faisceau harmonique.
\
AT [
′T = P TA
et par symétrie
\
AT \
′ T = AT T′ .
\
Il en résulte que AT est une bissectrice de P T T ′ , et donc que BT , qui est orthogonal à AT , est l’autre
bissectrice. Le résultat provient du théorème précédent.
G 13
P A O B
T′
Théorème L’ensemble des points du plan dont le rapport des distances à deux points fixes
distincts A et B est égal à k est
– si k = 1, la médiatrice de AB
– si k 6= 1 un cercle de diamètre DD′ tel que D et D′ partagent AB dans le rapport k.
\
• Supposons k 6= 1. Si M vérifie M A/M B = k, et si l’on regarde les bissectrices de l’angle AM B, on
′
aura, en notant D et D les pieds de ces bissectrices sur AB
MA DA D′ A
= = ′ =k
MB DB DB
et comme M D et M D ′ sont orthogonaux, le point M est sur le cercle de diamètre DD′ .
D′ A D B
G 14
Théorème Soit deux cercles (O, R) et (O′ , R′ ) non concentriques, M un point du premier, P P ′
un diamètre du second tel que P P ′ soit parallèle à OM . Les droites M P et M P ′ coupent OO′ en
I et I ′ .
Alors, les points I et I ′ ne dépendent pas du choix de M , et (OO′ , II ′ ) est une division harmonique.
Les points I et I ′ sont les centres de deux homothéties transformant (O, R) en (O′ , R′ ). Elles trans-
forment O et O′ et donc
IO′ R′ I ′ O′
= =−
IO R I ′O
ce qui prouve que (OO′ , II ′ ) est une division harmonique.
Remarques :
2) Si les cercles sont extérieurs, les points I et I ′ sont les points d’intersection des tangentes communes
aux deux cercles.
O I O′ I′
P′
Théorème Soit trois cercles de rayons distincts dont les centres ne sont pas alignés. Si l’on prend
ces cercles deux à deux, le théorème précédent permet de définir six points. Ces points sont alignés
trois à trois et sont les sommets d’un quadrilatère complet.
K′
J′
J
K
I I′
G 16
En particulier, si un cercle est tangent en A et A′ à deux cercles C et C ′ , la droite AA′ passe par un
des centres d’homothétie transformant C en C ′ .
Remarque : les centres des cercles tangents à deux cercles fixes sont situés sur une hyperbole, puisque
la différence des distances aux centres des cercles fixes est constante.