Chapitre III Diagnostic
Chapitre III Diagnostic
Chapitre III Diagnostic
Le diagnostic stratégique est une analyse prospective sur l’environnement interne et externe
de l’entreprise que les dirigeants réalisent pour engager des décisions stratégiques. La
réalisation du diagnostic stratégique comporte deux volets ; le diagnostic interne et le
diagnostic externe.
III- 1 - Le diagnostic externe.
Il se base sur l’analyse de l’environnement qui peut être porteur d’opportunité ou alors
annonciateur de menaces. Les nouveaux modèles d’analyse voient l’environnement sous
l’aspect « ressources » dans lequel l’organisation peut faire valoir ses compétences 1.
Le diagnostic externe met en exergue les facteurs environnementaux comme les tendances du
marché, opportunités2 et menaces3, les facteurs clés de succès à maîtriser et la position
relative par rapport à l’environnement.
Le diagnostic se fait pour chaque couple produit-marché. Il faut également analyser la
filière d’activités, le groupe stratégique4 et la position concurrentielle.
1
Fabre ( 2008) : op cit, p 176
2
Opportunité : événement nouveau dans l’environnement susceptible de faciliter l’atteinte des objectifs.
3
Menace : transformation de l’environnement susceptible de remettre en cause la position stratégique de
l’entreprise.
4
Un groupe stratégique est constitué par les entreprises qui ont fait des choix similaires, voire identiques sur les
principaux éléments comme : le degré de spécialisation, de degré de spécialisation, politique de prix, mode de
distribution, les prestations connexes, qualité perçue par les clients, type de politique commerciale, maîtrise de l
technologie, position en terme de coûts, relations avec les pouvoirs publiques ( Stratégor, 1997, p26).
législation environnementale, protection
intellectuelle, accords internationaux, droit
du travail, législation sur la santé, etc.
Source Fabre (2008), op cit , pp 177-178
Certes l’étude de l’environnement industriel n’est pas spécifique à une entreprise, pourtant
elle est nécessaire car elle permet d’évaluer l’attrait d’une industrie et de ses activités et de
dégager les menaces et les opportunités et de porter un jugement sur les performances
requises par l’entreprise.
Pour ce faire, il faut réaliser des études sur des aspects comme : l’offre et la demande, la
segmentation stratégique et les groupes stratégiques, l’analyse concurrentielle ainsi que les
filières d’activités et les réseaux de relations.
a) l’offre et la demande : s’agissant de l’offre, il est question de diagnostiquer les
capacités de production, la structure des coûts, fournisseurs, les barrières à l’entrée comme les
économies d’échelle, la courbe d’expérience, besoin de capitaux, la technologie. Egalement il
faut prendre en considération les circuits de distribution, les technologies.
Quant à la demande grâce à des études de marché, il devient possible de connaître le profil
de la demande (genre, pouvoir d’achat, répartition géographique) et aussi les aspects
qualitatifs comme les comportements et les attitudes des consommateurs.
b) La segmentation stratégique et les groupes stratégiques
La définition et l’analyse des groupes permettent d’identifier les concurrents à travers leurs
politiques de prix, de marque, de couverture, de positionnement et l’étendue de leurs gammes,
leurs maîtrises de la technologie, leurs capacités à innover leurs capacités d’adaptation, etc.
Une telle analyse permet donc à l’entreprise de comparer les stratégies des concurrents
d’apprécier leur capacité à maîtriser des FCS et se situer par rapport à eux.
c) l’analyse concurrentielle et le modèle de PORTER
Dans une approche déterministe, c’est la concurrence qui détermine la performance d’une
industrie. L’objectif de ce modèle a pour objectif de déterminer les forces qui structurent la
dynamique concurrentielle. Porter se base sur un postulat qui considère que chaque entreprise
cherche à développer un avantage concurrentiel pour faire des profits ou pour capter les
ressources nécessaires à son existence.
Figure 2: Les forces du jeu concurrentiel
Entrants potentiels
L’entrée de nouveaux concurrents représentent une menace dans la mesure où elle peut
entrainer une baisse des prix de l’offre ou une hausse des coûts de l’entreprise. Celle-ci peut
être due à des modifications apportées par les concurrents sur le produit qui intègrent le
secteur avec de nouvelles capacités et le désir de conquérir une part de marché.
Les menaces qu’ils peuvent présenter dépendent des éléments suivants :
- le niveau des barrières à l’entrée :
Il se base sur six facteurs :
* les économies d’échelle : elle correspond à la baisse de coût unitaire due à la
production en grande quantité. De ce fait elle a un caractère dissuasif.
* une différenciation du produit : les entreprises déjà en place ont réussi à se bâtir une
image de marque et fidéliser leur clientèle en utilisant les différentes variables en marketing-
mix.
* un besoin de capitalisation important : il faut disposer de ressources financières
importantes pour supporter les frais d’installation, de publicité, etc.
* les coûts de transfert : ce sont les coûts que le client doit supporter pour passer du
produit de l’entreprise à celui de la concurrence.
* l’accès difficile aux circuits de distribution.
* les désavantages de coûts indépendants de la taille : bénéficier de brevets, de secrets
de fabrication, l’accès privilégié aux matières premières, d’emplacement favorable, de
subvention, d’expérience (courbe d’expérience, réduction de coût, surtout pour les secteurs
ayant un coût élevé de main d’œuvre).
- la réaction de la part des entreprises existantes : ces réactions peuvent être
appréhendées de différentes manières :
* les réactions passées des entreprises face à l’entrée de nouveaux concurrents,
* les entreprises existantes disposent de ressources importantes pour réagir
* les entreprises existantes sont très engagées dans le secteur
* la croissance du secteur est faible ( ou en maturité)
3) Les produits de substitution : il faut en particulier surveiller les produits ayant une
évolution comparable par rapport au ratio qualité/prix. Les produits fabriqués dans des
secteurs à profit élevés car la marge de baisse de prix devient importante.
4) Le pouvoir de négociation des clients : les clients cherchent à acheter moins cher
avec un meilleur rapport qualité et meilleur délai de livraison. Le pouvoir de ce groupe
est d’autant plus puissant qu’il achète en grande quantité, que les produits achetés
représentent une part importante du coût des acheteurs, que les produits sont peu
diversifiés, que le coût du transfert est faible, que les clients ont la possibilité de faire
eux-mêmes le produit, que les clients influencent le choix des consommateurs.
Le modèle de LCAG préconise l’étude des forces et des faiblesses de l’entreprise pour
dégager les compétences distinctives qu’elle peut faire valoir pour répondre au mieux aux
FCS du DAS. Ce diagnostic tourne autour des thèmes suivants :
1) la position de l’entreprise sur son marché
a. les considérations générales : Parts de Marché retenus ; pénétration du produit
par zone géographique, volume de ventes et marges pour chaque produit,
nombre de clients par produit, contribution de chaque produit au CA et à la
marge global
b. positionnement des produits : perception des clients, avancement
technologique, réputation sur le marché, complémentarité de la gamme
c. l’accès à la distribution : intégré par l’entreprise, facilité, degré d’importance,
qualité et efficacité, etc.
2) la position de l’entreprise vis-à-vis des facteurs de production
a. Equipements : capacité de production, types de produit (standard, en série, à la
commande, etc.), degré de technicité, flexibilité de l’équipement, etc.
b. Main d’œuvre : le coût de la masse salariale, qualification, flexibilité, climat
social, etc.
c. Matières premières : disponibilité, principaux fournisseurs, capacité de
stockage, politique d’approvisionnement, etc.
d. Recherche-Développement : degré d’innovation protégée, nouveaux procédés
adoptés
3) Facteurs de compétitivité
a. Force financière : niveau d’autofinancement, capacité d’endettement,
possibilité de procéder à des augmentations de capital ;
b. Efficacité du système de gestion, techniques de gestion utilisée, système
d’information, adaptation de la structure, système de communication.
La valeur est la somme que les clients sont prêts à payer pour obtenir le produit qui
leur est offert. Cette valeur résulte de différentes activités réalisées par les fournisseurs et
l’entreprise et le circuit de distribution. Ces différentes activités se relient entre elles pour
former une chaîne. Porter (1985) propose d’identifier au sein de cette chaîne, les principaux
lieux de création de la valeur de façon à cerner les modalités de base qui permettent d’obtenir
un avantage concurrentiel en termes de coût ou de différenciation.
5
Fabre ( 2008), op cit, p 182.
La chaîne de valeur de P orter
Commerc ial is
e
Production
Logistiqu e
Logistique
et vent e
Services
externe
interne
ation
Exemples ZARA
Production et logistique : une production encore locale, une production intégrée
– Teinture et impression au dernier moment, en fonction de la mode et des goûts
– Couture
– Contrôle de qualité, repassage, emballage et étiquetage
– Plateforme logistique : Surface de 400 000 m² entièrement automatisée. Un second entrepôt
à Saragosse pour les magasins hors Espagne
6
Desreumaux. A et al ( 2006) , Stratégie, pp 67-68.