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Spectroscopies

Chapitre 8 : spectroscopies UV-visible, IR et R.M.N-1H

UV-
IR
visible

RMN-1H

Cours de chimie de première période de PCSI

P a g e 1 | 54
Chimie organique

Le Plan du cours
DANS LE PROGRAMME

I INTRODUCTION .............................................................................................................................................. 4
1. ELUCIDATION DES STRUCTURES .......................................................................................................................... 4
2. LA SPECTROSCOPIE, OUTIL INDISPENSABLE DU CHIMISTE ORGANICIEN ....................................................... 5
2.1. SPECTROSCOPIES « COURANTES » ................................................................................................................. 5
2.2. LES MOLECULES PEUVENT SUBIR DIVERSES EXCITATIONS ......................................................................... 7
2.3. QU’APPELLE-T-ON UN SPECTRE ? .................................................................................................................. 7
II LES SPECTRES ELECTRONIQUES : SPECTROSCOPIE ULTRAVIOLETTE ET VISIBLE. ............. 9
III LES SPECTRES INFRAROUGES : SPECTROSCOPIE INFRAROUGE. ............................................ 13
1. DOMAINE SPECTRAL DE LA SPECTROSCOPIE INFRAROUGE ET NIVEAUX D’ENERGIE MIS EN JEU LORS DES
TRANSITIONS ................................................................................................................................................................... 13
2. LES BANDES DE VIBRATION DE L’INFRAROUGE MOYEN REVELENT L’EXISTENCE DE GROUPEMENTS
FONCTIONNELS ................................................................................................................................................................ 14
3. L’ALLURE DU SPECTRE IR ......................................................................................................................................... 15
4. ORIGINES DES BANDES D’ABSORPTION DANS LE MOYEN INFRAROUGE ............................................................ 16

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5. LES VIBRATIONS DANS L’INFRAROUGE ................................................................................................................... 18
6. INTERPRETATION D’UN SPECTRE INFRAROUGE .................................................................................................... 20
6.1. Différentes régions du spectre infrarouge ................................................................................................20
6.2. Localisation des bandes d’absorption des types de liaisons .............................................................21
6.3. Région des empreintes digitales .....................................................................................................................21
6.4. Utilisation de tables infrarouges – Remarques concernant les systèmes conjugués..............22
7. RESUME ....................................................................................................................................................................... 24
IV. LES SPECTRES DE RMN : SPECTROSCOPIE RMN, ET ICI RMN DU PROTON OU RMN-1H . 25
1. HISTORIQUE : DES PREMIERES EXPERIENCES EN 1945 A AUJOURD’HUI… ...................................................... 25
2. PRINCIPES GENERAUX DE LA RMN ......................................................................................................................... 26
2.1. Qu’est-ce que la résonance magnétique nucléaire ? ..............................................................................26
2.2. Quels sont les noyaux capables de produire une telle résonance ? .................................................26
2.3. Quantification des niveaux d’énergie ...........................................................................................................27
3. PRINCIPE D’UN SPECTROMETRE : ACQUISITION D’UN SPECTRE DE RMN PULSEE A TRANSFORMEE DE
FOURIER ........................................................................................................................................................................... 33
4. PRESENTATION D’UN SPECTRE DE R.M.N : DEPLACEMENT CHIMIQUE ............................................................ 35
4.1. Résonance d’un proton et déplacement chimique ..................................................................................35
4.2. Protons chimiquement équivalents ; protons magnétiquement équivalents. ...........................40
5. COUPLAGE SPIN-SPIN, MULTIPLETS ........................................................................................................................ 42
5.1. Système AmXp - constante de couplage........................................................................................................43
5.2. Système AmMpXq ......................................................................................................................................................49
5.3. Absence de couplage avec les protons « labiles », protons portés par des atomes d’oxygène,
de soufre et d’azote........................................................................................................................................................52
6. UNE INDICATION PRIMORDIALE : LA COURBE D’INTEGRATION .......................................................................... 53

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I Introduction

1. Elucidation des structures

Dans le cours de chimie organique, nous aurons l’occasion de souligner et d’apprécier à


quels points certains détails de la structure d’une molécule peuvent affecter la façon dont
elle se comporte au cours des réactions.

Plusieurs questions se posent alors :

 Peut-on, et si oui, comment, connaître de façon précise la structure d’une


molécule ?
 Comment être sûr d’avoir obtenu un nouveau produit ou être sûr de l’avoir isolé
d’un mélange réactionnel ?
 Est-on aujourd’hui capable de connaître la structure spatiale totale d’une molécule,
de pouvoir préciser l’environnement d’un atome ?
Les questions trouvent leurs réponses et leurs solutions dans les méthodes d’analyse
spectroscopiques.

L’analyse élémentaire permet de révéler la composition chimique brute de la molécule à


identifier. Viennent ensuite des « outils » que le chimiste a toujours à sa disposition :
 Mesures physiques classiques (ex : mesure de pH, d’activité optique, de point de
fusion si c’est un solide, d’ébullition si c’est un liquide),
 Tests chimiques simples (ex : 2,4-DNPH pour identifier une cétone ou un aldéhyde,
test au miroir d’argent ou à la liqueur de Fehling pour identifier un aldéhyde).

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Tout devient vite
compliquer cependant car
des variantes structurales
sont rapidement possibles.
Par exemple, si une réaction
fournit un alcool de formule
moléculaire C7H16O, la
structure réelle reste très
ambiguë, parce que
plusieurs structures sont
possibles.

Par exemple, une recherche


sur Wikipédia donne la page
copiée ci-contre :

2. La spectroscopie, outil indispensable du chimiste organicien

2.1. Spectroscopies « courantes »


Alors, pour établir sans ambiguité la structure de l’alcool, le chimiste organicien dispose
d’un outil fabuleux : la spectroscopie.

La spectroscopie est une technique d’analyse des molécules qui se


base sur la manière dont celles-ci absorbent les radiations
électromagnétiques.

En chimie organique, les types de spectroscopie auquel l’on a le plus souvent recours se
classent en 3 catégories :

 La spectroscopie ultraviolette et visible


 La spectroscopie infra-rouge
 La spectroscopie de résonance magnétique nucléaire, ou RMN
Citons aussi, même si le principe en est différent, la spectrométrie de masse, qui n’est
cependant pas au programme.

Une molécule est un assemblage de plusieurs atomes, et l’énergie totale de la molécule est
une somme de plusieurs contributions, quantifiées (hors-mis l’énergie de translation, qui
n’est pas quantitifée et que nous ne considérons pas ici). L’expression de l’énergie
« propre » à la molécule est la somme de 3 termes :

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 Une énergie électronique, associée aux électrons de la molécule dans leur niveau
d’énergie : Eélec
 Une énergie associée aux déformations des longueurs de liaisons et des
angles valentiels, autour d’une position d’équilibre : Evib
 Une énergie associée aux mouvements de rotation autour d’un axe passant par
le centre d’inertie : Erot

Cette énergie « propre » totale de la molécule est Etot = Eélec + Evib + Erot

Il est important de retenir que les différences d’énergie entre de niveaux d’énergie « de
même nature » sont très différentes :

Erot << Evib << Eélc


Ainsi les transitions observées pour passer d’un niveau d’énergie à un autre niveau de
même nature ne vont pas mettre en jeu les mêmes énergies, donc pas les mêmes les
domaines d’énergie, et donc pas les mêmes domaines de longueurs d’onde du spectre
électromagnétique.

Ainsi, pour retenir simplement les choses :

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Erot << Evib << Eélc implique : rot << vib << élc ou aussi :

Erot << Evib << Eélc implique : rot >>vib>>élc ou aussi : élc << vib << rot

2.2. Les molécules peuvent subir diverses excitations


Les molécules absorbent les radiations électromagnétiques sous forme de paquets
discrets d’énergie, ou quanta. L’absorption d’une radiation n’a lieu que si celle-ci
correspond exactement à une différence d’énergie entre deux niveaux d’énergie de la
molécule. On dit que la molécule subit une excitation. Une molécule peut subir
différents types d’excitation, à chaque excitation correspondant une énergie
caractéristique.

Résumons :

Domaine de la radiation Nature de la transition Energie correspondante


Rayons X Transition électronique des > 1 250 kJ.mol-1
couches internes vers les
couches externes
UV et visible Transition électronique par 170 à 1 250 kJ.mol-1
promotion des électrons de
valence uniquement
Infrarouge Excitation vibrationnelle 8 à 42 kJ.mol-1
des liaisons
Micro-onde Rotations autour des 10-4 kJ.mol-1
liaisons
Ondes radios Interactions avec les 10-6 kJ.mol-1
noyaux des atomes

2.3. Qu’appelle-t-on un spectre ?

Sur un axe, tracé en abscisse, sont portées les longueurs d’onde ou les fréquences des
énergies pour lesquelles la molécule a présenté des interactions.

À chacune de ces longueurs d’onde va apparaitre un signal nommé pic, raie, bande ou
massif, ... selon son aspect. L’ensemble constitue le spectre.

Pour des raisons pratiques, il est parfois choisi de porter en abscisse, une autre grandeur
lié e à la fré quence.

La représentation du spectre ci-dessus montre qu’il est possible d’utiliser plusieurs


grandeurs pour caractériser une onde électromagnétique. On peut utiliser plusieurs
échelles (liées bien évidemment entre elles) :

 La fréquence ν en hertz (Hz), mais finalement assez peu utilisé e


 La longueur d’onde λ en mètre (m mais surtout nm) employé e surtout pour la
gamme UV-visible
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 Le nombre d’onde σ, utilisé en infrarouge et parfois pour l’UV-visible (σ s’exprime
en m−1 mais surtout cm−1).

On peut é galement s’inté resser à l’énergie du rayonnement (exprimée souvent en


kJ·mol−1). Les règles de conversion sont les suivantes :

h.c
DE = h.n = = h.c.s
l

Voir document distribué

La spectroscopie UV-visible et la spectroscopie infrarouge sont des spectroscopies


moléculaires d’absorption : la substance étudiée reçoit un rayonnement
électromagnétique. Certaines radiations sont absorbées par la molécule. Et c’est l’examen
des radiations absorbées permet d’en déduire des informations sur la structure de la
molécule.

Rappelons les définitions de la transmittance et de l’absorbance :

On rappelle que la transmittance est égale au rapport de l’intensité transmise à l’intensité


incidente :

I I0 et I désigne l’intensité de la radiation respectivement avant et après traversée


T =
I0 de la substance étudiée.

I 
D’après la loi de Beer-Lambert : A = .l.c et A = A = Log  0  = - Log T 
 I 

Le schéma de principe est le suivant :


A est l’absorbance de l’échantillon
 est le coefficient d’extinction molaire
l est la largeur de la cuve
c est la concentration de la substance

T = 100 : il n’y a pas d’absorption


T  100 il y a absorption plus ou moins intense du rayonnement
T = 0 il y a absorption importante du rayonnement.

Une transmittance égale à 100 correspond à une radiation qui n’est pas absorbée. A
l’inverse, une bande se traduisant par T0 correspond à une radiation absorbée par la
molécule.

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II Les spectres électroniques : spectroscopie ultraviolette et visible.

Un spectre UV-visible apporte des informations sur la délocalisation des électrons


dans les molécules. On y reporte l’absorbance A en fonction de la longueur d’onde .

Plus une molécule présente une délocalisation électronique importante, plus la longueur
d’onde d’absorption maximale se déplace vers les longueurs d’onde plus grandes, ce max
se déplaçant alors de l’UV vers le visible.
400 nm 800 nm

VIOLET ROUGE
420 nm 650 nm

ORANGE
620 nm
BLEU
510 nm

JAUNE
VERT 590 nm
530 nm

L’étude théorique de l’origine de l’absorption dépasse le programme de PCSI.


L’absorption est due à différentes transitions électroniques : il y a 4 types de bandes
principales d’absorption, qui sont caractérisées :

 Par la longueur d’onde maximale à laquelle a lieu l’absorption, max


 Et par l’intensité de cette absorption à max (valeur du coefficient  élevée)

Les électrons occupent des orbitales moléculaires (dans les molécules, comme les
orbitales atomiques dans les atomes) et lorsqu’il y a absorption, il y a passage d’une
orbitale moléculaire donnée à une orbitale moléculaire de niveau d’énergie plus élevée.

En spectroscopie UV-visible, une absorption sera importante lorsque la molécule


possèdera un système , appelé aussi système conjugué, c’est à dire un système où
au moins deux doubles liaisons sont séparées par une seule liaison simple. Plus le
nombre d’enchaînement double-simple-double… liaisons sera important, plus la longueur
d’onde maximale sera déplacée vers les longueurs d’onde faible, donc vers le visible : les

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molécules apparaissent alors colorées si l’absorption a vraiment lieu dans le domaine du
visible.

Application : classez les 6 molécules suivantes selon l’ordre croissant des valeurs de leur
max :

(a) cyclohepta-1,3,5- (b) hexa-1,5-diène (c) cyclohexa-1,3-diène


triène
(e) polyacétylène CH3

n (f)
(d)

transitions les plus fréquentes lorsque  > 190 nm


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2000
Molar l max 230 nm
absorptivity (e)
Si la substance
emax 2630
1000
absorbe ici...

200 220 240 260 280

Wavelength, nm
...elle apparaît
de cette couleur

Lorsqu’il y a un système , les orbitales remplies et les orbitales vides sont beaucoup plus
rapprochées du point de vue énergétique.

Sur un spectre UV-visible, l’intensité du pic est décrite par son coefficient d’extinction
molaire , qui est caractéristique de la molécule. La valeur de  peut se situer dans une
large fourchette, s’étendant de quelques unités à quelques centaines de milliers.

Les spectres électroniques ont permettent surtout d’évaluer « l’ampleur » de la


délocalisation au sein d’un système  étendu. Il faut retenir ceci :
Both the l and e increase as the number of
max
« plus il y a de doubles liaisons conjuguées, plus la longueur d’onde max sera
conjugated double bonds increases
déplacée vers les plus grande longueurs d’onde, et plus grand sera le coefficient . »

Les données du tableau ci-dessous illustrent ceci :

valeurs de et pour l’éthène et des polyènes conjugués

composé

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Autre exemple, le penta-1,4-diène non conjugué absorbe à max = 178 nm

Par contre, pour le diène conjugué qu’est le buta-1,3-diène, max = 217 nm, ce qui
correspond à une énergie beaucoup plus faible.

INTRODUCTION 2
Et ainsi, si max est supérieure à 400 nm, les molécules deviennent colorées, d’abord en
jaune, puis en orange, rouge, violet et enfin vert et bleu. Ainsi, la présence de 11 doubles
liaisons conjuguées dans le b-carotène est responsable de sa couleur intense orange qui
le caractérise : max = 480 nm :

les 11 doubles liaisons délocalisées dans le -carotène


Beta-carotene absorbs throughout the UV region but
particularly strongly in the visible region between 400
Quelques
and 500termes de vocabulaire
nm with a peakcourant
at 470: nm.
Un groupe qui à l’origine d’une absorption est appelé un chromophore.
Groups in a molecule which consist of alternating single
and double bonds (conjugation) and absorb visible light
Desknown
are substituants qui entraînent un
as chromophores.
déplacement de max vers les plus
grandes longueurs d’onde exercent
un effet bathochrome.
Généralement,  augmente
Transition
parallèlementmetal
: c’estcomplexes
un effet are also highly coloured,
hyperchrome.
which is due to the splitting of the d orbitals when
the
Des ligands approach
substituants and bond
qui entraînent un to the central metal ion.
Some of theded orbitals
déplacement max vers les plus
gain energy and some lose
energy. The amount of splitting depends on the central
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metal ion and ligands.
The difference in energy between the new levels affects
how much energy will be absorbed when an electron is
petites longueurs d’onde exercent hyperchrome
un effet hypsochrome.
Généralement,  diminue
parallèlement : c’est un effet hypsochrome bathochrome
hypochrome.
hypochrome

III Les spectres infrarouges : spectroscopie infrarouge.

La spectroscopie infrarouge mesure l’excitation vibrationnelle des atomes autour des


liaisons qui les unissent dans les molécules. Or, dans les groupements fonctionnels, on
retrouvent les mêmes liaisons, quelque soient les molécules.

Par conséquent, les groupements fonctionnels donnent lieu


à des absorptions infrarouges qui sont caractéristiques.

Par conséquent, les groupements fonctionnels donnent lieu à des absorptions infrarouges
qui sont caractéristiques.

Pour le chimiste organicien, c’est l’infrarouge moyen qui est la zone la plus utile. Elle
correspond à ces différences équivalences :

Infrarouge moyen
Longueur d’onde en m Nombre d’onde en cm-1 Energie en kJ.mol-1
2,5 m à 4000 cm-1 à 40 kJ.mol-1 à
25 m 400 cm-1 4 kJ.mol-1

1. Domaine spectral de la spectroscopie infrarouge et niveaux d’énergie mis en jeu


lors des transitions

Le principe de la spectroscopie infrarouge est tout à fait semblable à celui de la

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spectroscopie dans le visible que nous avons déjà étudiée en TP.

Si la spectroscopie visible met en jeu des transitions entre les niveaux d’énergie
électroniques, la spectroscopie infrarouge concerne l’absorption de radiations qui
provoquent des transitions entre les niveaux d’énergie de vibration et de rotation de la
molécule.

Les niveaux d’énergies sollicités par la spectroscopie infrarouge sont ceux des énergies
de vibration des liaisons moléculaires.

Le domaine de l'IR s'étend d’environ 700 nm à environ 50 µm ; on y distingue trois


intervalles : l’IR proche, l’IR moyen et l’IR lointain.

En spectroscopie infrarouge, les longueurs d’onde utilisées en analyse sont celles qui vont
de 2,5 µm à 25 µm. Cela correspond à une gamme de nombre d’onde généralement
utilisée est 4000 cm−1 à 400 cm−1, ou encore à des énergies plus faibles variant de 4
kJ·mol−1 à 40 kJ·mol−1.
Rem :  = 400 cm−1 correspond à une énergie voisine de 5 kJ.mol-1
E/J.mol-1) = (6,63.10-34/J.s)x(3.108/m)x(40000/m-1)x(6,02.1023/mol-1)
E/J.mol-1) = 4789 J soit environ 5 kJ.mol-1.

On peut illustrer simplement le principe de la technique en considérant un dipôle (les


extrémités de la liaison) soumis à l’influence d’un champ électrique oscillant (l’onde
électromagnétique). Le champ imposé va provoquer alternativement l’éloignement puis
le rapprochement des extrémités du dipôle c’est-à -dire une vibration.

2. Les bandes de vibration de l’infrarouge moyen révèlent l’existence de


groupements fonctionnels

La spectroscopie infrarouge (IR) fournit un moyen de déceler les groupements


fonctionnels présents dans une molécule parce qu’elle détecte les élongations et les
déformations des liaisons. Elle est particulièrement adaptée pour la détection de liaisons
asymétriques qu’on trouve dans les groupes fonctionnels tels O-H, C=O, NH2 par exemple.

En principe, l’énergie absorbée correspondant à une différence d’énergie entre deux


niveaux énergétiques de la molécule, un spectre d’absorption de la molécule devrait se
présenter comme une série de raies. En fait, il existe dans la molécule une succession
d’états qui sont énergétiquement très proches, et l’on obtient des bandes d’absorption,
plus ou moins larges.

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Largeur de bande
Les raies spectrales ne sont pas infiniment fines et de nombreux effets contribuent à leur largeur observée :
• Élargissement Doppler
Ce phénomène important en phase gazeuse est dû à la distribution des vitesses des molécules. La fréquence est
modifiée en fonction de la vitesse relative des particules par effet Doppler v :
ν
ν = v
1+ c

La raie infiniment fine s’élargit alors en une gaussienne dont la largeur augmente avec la température.
• Largeur naturelle de raie
La description quantique est associée à une incertitude sur les grandeurs mesurables, ainsi pour connaître pré-
cisement une énergie (ou la fréquence d’une onde) il faudrait faire une mesure pendant une durée infiniment
longue. La largeur minimale observable est limitée par la durée de vie du phénomène qui dépend très fortement
des chocs avec les autres molécules. L’augmentation de la fréquence des chocs diminue la résolution, aussi un
spectre d’une molécule à l’état liquide sera moins précis que celui d’une même molécule à l’état gazeux.
• Structure fine
En réalité, les divers types de transitions énergétiques provoquées par l’interaction avec une onde électroma-
gnétique peuvent se produire simultanément. Par exemple, une transition dans le domaine UV-visible peut
être composée d’une transition UV-visible vraie mais aussi de transitions d’énergies beaucoup plus faibles
(dans l’infra-rouge). Ainsi près de la transition vraie d’autres raies apparaissent pour constituer une bande aux
contours parfois peu nets suivant la résolution. L’ensemble de ces raies est qualifiée de structure fine.

!
!

Et! notre! bouteille! de! diazote! U! pour! les!


purges! à! la! fréquence! que! je! vous!
indiquais!hier.!
!
On!nous!a!recommandé!celui8ci!.!
U!=!pur!à!plus!de!99,9!%!
Un!peu!plus!cher,!nous!n’avons!pas!encore!
vidé!votre!bouteille…!
!
3. L’allure du spectre IR !

Quelques!spectres!!

Un spectrophotomètre IR conduit à
un document de base appelé
spectre infrarouge. Ainsi, au
laboratoire, le spectrophotomètre
infrarouge à transformée de
Fourier que l’on possède (modèle
Spectrum BX / Perkin-Elmer)
fournit les spectres suivants :

!
!
!

!
Habituellement, on enregistre les spectres IR en portant en abscisse l’inverse de la
longueur d’onde  exprimée en cm, ou nombre d’onde  ;

 exprimée variant de 25 à 2,5 µm, varie entre environ 400 et 4000 cm-1.

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c 1 ν
λ= = =σ
ν λ c

En ordonnée, est reportée, pour chaque radiation, la transmittance T, ou son


pourcentage :

100
Transmittance en %

bandes d'absorption

4 000 500
0

nombre d'onde  / cm-1 croissant


longueur d'onde croissante

énergie croissante
env. 50 kJ.mol -1 env. 5 kJ.mol -1

allure d’un spectre infrarouge

4. Origines des bandes d’absorption dans le moyen infrarouge

L’absorption correspond à des transitions entre les niveaux d’énergie vibrationnelle de


la molécule.

Le mouvement de vibration d’une molécule diatomique peut être modélisé par un oscillateur
harmonique, étudié en mécanique : la molécule diatomique AB apparaît comme deux masses
reliées par un ressort, de raideur k :

On peut dire qu’ici, k, raideur du ressort, nous renseigne sur la force de la liaison :

k est d’autant plus grande que la liaison entre A et B est forte.

P a g e 16 | 54
Ce système a deux corps peut être traité comme un système à un corps à condition
d’introduire la masse réduite µ du système définie par :

m A .m B 1 1 1
μ= provenant de :  
mA + mB µ mA mB

Cet oscillateur harmonique constituera une bonne approximation pour les vibrations de
faibles amplitudes.

La relation entre la pulsation , les masses des atomes et la force de la liaison est la même
k
que la loi de Hooke pour l’oscillateur harmonique : ω 0 = .
µ

A cette pulsation correspondent une fréquence  et un nombre d’onde  tels que :

0 = 1 k
et σ 0 =
1 k
2π µ 2πc µ

On peut remarquer que :

Les liaisons qui vibrent le plus vite sont les liaisons fortes (k grande)

Les liaisons qui vibrent le plus vite sont celles mettant en jeu des atomes légers
(car dans ce cas µ est faible).
 Exemple : Atomes C et C : µ = 12x12/(12+12) = 6.
Atomes C et H : µ’ = 12x1/(12+1) = 0,923.

Les résultats de l’étude de l’oscillateur harmonique sont utilisables à l’échelle moléculaire,


à condition de faire intervenir l’aspect quantique, c’est à dire la quantification des niveaux
d’énergie.

Les niveaux d’énergie de l’oscillateur harmonique en mécanique quantique sont :

E = h..(v + ½) où v = 0,1,2,3,…

Il y a absorption de la radiation de fréquence  si certaines règles dites règles de sélection


sont respectées :

h. = E = q.(h.= E(vi) – E(vj)

P a g e 17 | 54
Des règles dites « de sélection » montrent que q = +1

Soit : h.= E(vi) – E(vj) = h.= E(v1+1) – E(v1) = h. …/… .= 

5. Les vibrations dans l’infrarouge

Les liaisons des molécules vibrent de plusieurs manières : elles possèdent divers modes
de vibration.

Deux atomes reliés par une liaison covalente peuvent effectuer une vibration
d’élongation/contraction.

Quand il y a plus de deux atomes dans la molécule, les atomes peuvent vibrer ensemble
selon une variété d’élongation et de déformations.

Par exemple, dans le cas de l’environnement tétraédrique de l’atome de carbone, on


distingue deux types de vibration :

des vibrations d’élongation (ou stretching) : on les appelle aussi


vibrations de valence. Elles ont lieu lorsque deux atomes s’éloignent ou se
rapprochent périodiquement le long de leur axe commun. On distinguera le
mode symétrique et le mode antisymétrique.

Elongation symétrique Elongation asymétrique

Figure 1 : cas de la molécule CO2


des vibrations de déformation angulaire (ou bending) : elles
correspondent à une modification des angles de liaison. Il y a quatre modes
de vibration possibles, ils sont représentés ci-dessous.

P a g e 18 | 54
Vibration de déformation symétrique Vibration de déformation symétrique
dans le plan (cisaillement) hors du plan (torsion)

Vibration de déformation asymétrique Vibration de déformation asymétrique


dans le plan (rotation plane) hors du plan (balancement)

Enfin, il faut noter qu’un mode de vibration est actif en infrarouge si le moment
dipolaire de la molécule varie durant la vibration.
Ex : CO2 est une molécule linéaire : durant l’élongation symétrique de CO2, il n’y a pas de
variation du moment dipolaire : ce mode est donc inactif en infrarouge.

Pour ces mêmes raisons, une liaison double C=C symétrique absorbera très peu vers 1640
cm-1.

Pour illustrer ces « vibrations », prenons l’exemple de la molécule d’eau, les vibrations
décrites vont se retrouver dans toutes les molécules organiques (ou inorganiques
d’ailleurs) :

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Elongation symétrique Elongation asymétrique vibration de déformation
les 2 atomes extérieurs quand 1 atome extérieur angulaire symétrique
se déplacent loin du se déplace loin du centre,
dans le plan = cisaillement
centre ou vers celui-ci l’autre s’en rapproche

Vibration de déformation Vibration de déformation Vibration de déformation


angulaire asymétrique angulaire symétrique angulaire symétrique
hors du plan hors du plan dans le du plan
= balancement = torsion = rotation plane

6. Interprétation d’un spectre infrarouge

6.1. Différentes régions du spectre infrarouge


Dans un spectre infrarouge, il y a beaucoup de bandes d’absorption, surtout dans la
partie droite.

Un spectre IR comprend 4 régions importantes :

 Environ 4 000 – environ 2 500 cm-1 : régions d’étirement des liaisons C-H, N-H et O-H
 Environ 2 500 – 2 000 cm-1 : régions d’étirement des liaisons triples CC ou CN
 Environ 2 000 – 1 500 cm-1 : régions d’étirement des liaisons doubles C=C ou C=O
 En deçà de 1 500 cm-1 : régions des liaisons simples C-O, C-F, C-Cl…

P a g e 20 | 54
6.2. Localisation des bandes d’absorption des types de liaisons
En général, les 3 premières régions servent à détecter la présence de groupements
fonctionnels présents dans la molécule.

6.3. Région des empreintes digitales


La dernière région n’est en général pas interprétée en détail : elle est complexe, et elle est
caractéristique du composé, comme l’est une empreinte digitale pour un être humain
particulier. C’est la région des empreintes digitales.

En résumé :

P a g e 21 | 54
liaisons triples
avec doubles liaisons
liaisons simples
hydrogène liaisons

C=C
O-H C-O
CC C=O
N-H C-F
CN
C-H C-Cl

1 000 cm-1 1 000 cm -1

notez le changement d'échelle

6.4. Utilisation de tables infrarouges – Remarques concernant les systèmes


conjugués

Des tables de données infrarouges sont toujours disponibles au laboratoire, par exemple
dans le Handbook. Dans un exercice sur feuille, ces tables sont à vottre disposition.
Attention : des tables de données infrarouge permettent de connaître le type de liaison
qui correspond à une absorption donnée MAIS plusieurs facteurs structuraux peuvent
modifier les valeurs de nombre d’onde attendus.

Par exemple, la présence d’un système conjugué affaiblie une double liaison C=O et
déplace la valeur du nombre d’onde vers des valeurs plus faible : la conjugaison
affaiblie la double liaison, et lui confère un caractère plus marqué de liaison simple.
Voir table : « abaissement de 10 à 30 cm-1 si conjugaison ».

En effet, une cétone aliphatique absorbe vers 1715 cm-1. La conjugaison avec une double
liaison C=C diminue la force de la liaison C=O et de la liaison C=C. Il y a effet bathochrome
(=vers les plus grandes longueurs d’onde) pour les deux absorptions νC=O et νC=C (1685 -
1619 cm-1 pour le νC=O).

P a g e 22 | 54
Illustration :

Sur les deux spectres de cétones proposés, on va retrouver νC=O les respectivement à 1716
cm-1 (non conjugué) et 1685 cm-1 (conjugué).

Spectre de la pentan-3-one CH3-CH2-CO-CH2-CH3

1716 cm-1

Spectre de la pent-1-én-3-one CH3-CH2-CO-CH2=CH2

P a g e 23 | 54
1619 cm-1

1685 cm-1

7. Résumé

La position des bandes de la masse réduite des Les atomes légers donnent
dépend atomes des fréquences et des
nombres d’onde élevés

de la force de la liaison Les liaisons fortes donnent


des fréquences et des
nombres d’onde élevés

L’intensité de la bande de la variation du Un grand moment


dépend moment dipolaire dipolaire donne une
absorption intense

La largeur de la bande des liaisons hydrogène Une liaison H forte donne


dépend une bande large

Enfin, sachons que cette spectroscopie, couplée à la R.M.N, à la spectrométrie de masse


permet de déterminer avec une grande certitude et une grande vitesse les structures
réelles des molécules.

Les techniques spectroscopiques (avec en premier lieu la R.M.N) ont réellement


P a g e 24 | 54
révolutionné toute la chimie organique. Nous étudierons, dans un prochain chapitre, la
RMN.

IV. Les spectres de RMN : spectroscopie RMN, et ici RMN du proton


ou RMN-1H

RMN : Résonance Magnétique Nucléaire , le mot « nucléaire » signifie que cette


technique met en jeu les propriétés du noyau (de l’atome d’hydrogène), mais elle
n’implique en rien l’énergie nucléaire.

1. Historique : des premières expériences en 1945 à aujourd’hui…

Les premières expériences de RMN ont été C'est seulement au début des années 1970
conduites à la fin de l'année 1945 par deux que la méthode RMN prit son essor grâce
équipes américaines. Les premiers aux travaux du suisse Richard R. Ernst
résultats furent publiés dans les premiers (Prix Nobel de Chimie en 1991).
mois de 1946 par Edward M. Purcell et
Félix Bloch. Leurs travaux leur valurent
conjointement le Prix Nobel de Physique
en 1952.

Aujourd’hui, la technique RMN est devenue un outil très précieux du diagnostic médical
des tissus. Les examens pratiqués sot des examens par IRM, ou Imagerie par Résonance
Magnétique, sigle permettant de « masquer » le mot Nucléaire auprès du grand public…

P a g e 25 | 54
Cette présentation de la RMN est rapide et nécessairement incomplète. Nous dirons
simplement que la RMN est bien l'expérience de physique qui a révolutionné l'analyse
chimique.

2. Principes généraux de la RMN

2.1. Qu’est-ce que la résonance magnétique nucléaire ?

La résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technique spectroscopique qui nous
permet de détecter les noyaux atomiques, et qui nous dit dans quel type
d'environnement ces noyaux se trouvent à l'intérieur d’une molécule.

Certains noyaux atomiques se comportent en effet comme de minuscules aimants et ils


possèdent des niveaux d'énergie différents quand on les place dans un champ magnétique.

Notre noyau atomique est plus limité qu’un aimant : ses niveaux d'énergie sont quantifiés,
exactement comme les niveaux d'énergie de l'électron dans l’atome. Quand il passe d’un
niveau d’énergie « favorable» à un niveau d’énergie « défavorable », on dit qu’il y a
résonance.

2.2. Quels sont les noyaux capables de produire une telle résonance ?

Le noyau auquel nous nous intéresserons est celui de l'atome 1H : notre étude est limitée
à la R.M.N du proton, RMN-1H, mais il faut savoir qu'il existe d'autres R.M.N, telles celles
du carbone-13 13C, du fluor-19 19F, ou aussi de l’hydrogène-3 3H tritium.

Le domaine d’énergie mis en jeu en RMN appartient aux ondes radios (quelques cm à
quelques m).

Tous les noyaux qui interagissent avec les champs magnétiques possèdent un moment de
spin nucléaire. Ce moment de spin nucléaire est noté I et est plus simplement appelé
« spin nucléaire ».
Par suite, ces noyaux possèdent ainsi un moment magnétique nucléaire µ . Les deux
grandeurs sont liées entre elles par l'équation :
h
µ=γ. .I  γ. .I
2.π
 est appelé rapport gyromagnétique du noyau.
Pour le proton :  = 2,675221.108 rad.s-1.T-1

Un noyau atomique possède un spin nucléaire, caractérisé par le nombre I, dès que A, son
nombre de masse, et Z, son numéro atomique, ne sont pas pairs tous les deux.

Les noyaux dont le spin est nul n'ont aucune propriété magnétique et ne sont pas
détectables. Tous les noyaux dont le spin n'est pas nul se comportent alors comme de

P a g e 26 | 54
petits aimants lorsqu'ils sont placés dans un champ magnétique. Ce magnétisme nucléaire
est beaucoup plus petit que le magnétisme électronique : environ 2000 fois.

Figure 2 : le noyau se comporte Figure 3 : les lignes de champ magnétique


comme un petit aimant dans d’un noyau sont semblables à celles d’un
un champ magnétique vertical petit aimant.

Dans le tableau suivant, on rapporte les noyaux possédant des propriétés magnétiques,
ainsi que la valeur de leur spin nucléaire :

Noyaux Nombre de Nombre Norme du spin


neutrons (N) et de (quantique) de nucléaire I
protons (Z) spin I
I.(I+1)
12C 16O Z pair 0 Non magnétique
Z pair 0
1H 13C 15N 19F 31P Z + N impair 1/2 3
= 0,87
4
2H 14N Z impair 1 2 =1,41
N impair 1

Noyau 1
H 2
H 11
B 13
C 14
N 17
O 19
F 35
Cl
1 1 5 6 7 8 9 17

Spin I 1/2 1 3/2 1/2 1 1/2 1/2 3/2

On remarque que le carbone 12C, si important en chimie organique, ne donne pas de signal
de résonance. Pour cette raison, l'obtention d'un signal de résonance du carbone est
limitée à son isotope 13C (abondance naturelle : 1,1 %).

Dans toute la suite, on ne s’intéressera qu’au proton, et par conséquent, nous


étudierons le principe de la Résonance Magnétique Nucléaire du proton.

2.3. Quantification des niveaux d’énergie

D'après la théorie quantique, le moment cinétique I et le moment magnétique µ sont


P a g e 27 | 54
quantifiés : la projection de I selon la direction du champ B0 , notée Iz ne peut prendre
que 2I+1 valeurs discrètes. Ces valeurs sont les suivantes :
Iz = mI avec mI = I, I-1, I-2, ... , -I I est le nombre quantique de spin nucléaire.

(on retrouve la même quantification que pour le spin S de l'électron étudié première période).

Illustration :
sens du champ magnétique
appliqué

I = ½ : il y a 2 orientations possibles : cas


du proton

I = 1 : il y a 3 orientations possibles

Le proton n'a que deux niveaux d'énergie : placé dans un champ magnétique, il peut soit
s'aligner sur le champ, ce qui correspond au niveau d'énergie le plus bas, soit s'aligner
dans la direction opposée, ce qui correspond au niveau d'énergie le plus élevé.

Ce qui signifie qu’il n’y a que deux orientations possibles pour µ : µ sera parallèle ou
antiparallèle au champ magnétique B0 . Les deux seules valeurs de Iz sont : -1/2 et +1/2.
Or, à chacune de ces valeurs, correspond une valeur de l’énergie magnétique, notée U m ;
ce qui, dans le cas du proton, conduit aux deux valeurs possibles de l’énergie :
1 1 1 1
Um = - µ . B0 2 niveaux d’énergie : Um(+ ) = -  . B0 et Um(- ) = +  . B0
2 2 2 2

Tout ceci peut être résumé sur le diagramme suivant :

P a g e 28 | 54
1 1
Um(- ) = +  . B 0
2 2

Etat dégénéré
E
Pas de champ magnétique
appliqué

1 1
Um(+ ) = -  . B0
2 2

Champ magnétique appliqué croissant

Figure 4 : levée de dégénérescence en présence d'un champ magnétique

état

champ nul E =  . B0

état

champ non nul

Figure 5 : éclatement et écart entre les deux niveaux d'énergie dans un champ magnétique

Conventionnellement, la flèche indique le sens de la projection de µ par rapport au


champ B0 . On remarque que plus on applique un champ magnétique fort au noyau, plus la
différence d’énergie entre les niveaux est grande.

Comme toute spectroscopie, la RMN repose sur des transitions entre les différents
niveaux d'énergie. Pour provoquer ces transitions, on utilise un champ magnétique
oscillant B perpendiculaire à B0 , associée à une onde électromagnétique de fréquence .
La résonance va correspondre à la transition du spin nucléaire du proton de l’état  vers
l’état . Elle sera observée lorsqu’il y aura absorption d’une radiation de fréquence  telle
que :
γ.B0
h. = E = γ.B0 . Soit aussi :  =

On voit donc que l’on observera la résonance à des fréquences de plus en plus grande si
on applique un champ magnétique de plus en plus fort.

P a g e 29 | 54
Et en RMN, il faudra vraiment un champ magnétique très très fort : l’intensité du champ
magnétique est comprise entre 2 et 10 tesla (100 000 fois plus que de champ magnétique
terrestre). Il n’en demeure pas moins que l’écart entre les niveaux d’énergie demeurera
petit, si bien que l’énergie nécessaire pour retourner le spin du noyau pourra être fournie
par une radiation électromagnétique du domaine des radiofréquences, c’est à dire celui
des ondes radio. Les longueurs d’onde des ondes radio s’étendent de 0,1 à 100 m.

On peut résumer le principe de la spectroscopie R.M.N :

L’échantillon de composé est dissous dans un solvant approprié et placé dans un très
fort champ magnétique. Le proton a deux niveaux d’énergie différents.

L’échantillon est irradié par une brève impulsion de radiofréquence. Cela perturbe
l’équilibre entre les deux niveaux d’énergie : certains noyaux absorbent de l’énergie et
sont promus au niveau supérieur.

On détecte l’énergie libérée par le retour des noyaux au niveau d’énergie inférieur.

Les calculs, traités, sont présentés sous la forme d’un spectre dont l’allure est la
suivante :

P a g e 30 | 54
Figure 6 : spectre RMN du bromoéthane CH 3CH2Br

Nous apprendrons à « lire » ces spectres un peu plus loin.

Les valeurs de  et de B0 qui sont les plus fréquemment utilisées pour la résonance du
proton 1H sont les suivantes :

B0 / tesla Fréquence v / 106 Hz = MHz Energie / J.mol-1


1,4092 60 0,024
2,1138 90 0,036
7,0460 300 0,120
9, 3960 400 0,159
23,49 1000 0,398

Rem : RMN : Le plus puissant spectromètre de masse au monde inauguré à Lyon

P a g e 31 | 54
On retiendra que  = 60 MHz correspond à  = 5 m. Habituellement, on caractérise un
appareil par la fréquence de résonance qu’il engendre.

Ex : champ de 2,35 T   = 100 MHz.

Par exemple, le spectromètre de R.M.N du laboratoire du Centre Commun d’Analyse de La


Rochelle est un appareil à 400 MHz.

P a g e 32 | 54
Différence d'énergie quand B 0 est

E = h. résonance
appliqué

balayage en fréquence croissante

Résonance
Figure 7 : il y a résonance lorsque l'énergie d'un photon est exactement égale à la différence
d'énergie des deux niveaux

Il est important de retenir également que la différence d’énergie entre le niveau


fondamental () et le niveau excité () est très faible. En utilisant la relation de
Boltzmann, on calcule, à 298 K, dans un champ égal à 14092.10-4 T, que s’il y a 106 protons
à l’état fondamental, il y en a 999 990 à l’état excité : il y a une différence de 10 protons
uniquement ! Et c’est là le problème en R.M.N : il faut un détecteur très sensible pour
pouvoir percevoir les transitions de ce tout petit excès de protons à l’état fondamental.
Montrons-le par le calcul en utilisant la statistique de Maxwell-Boltzmann : la probabilité
d’occupation du niveau d’énergie E est proportionnelle à exp(-E/kbT) où kb est la
constante de Boltzman.
Ainsi, ici, en appelant n2 la population du niveau excité et en supposant que la
population n1 du niveau fondamental soit : n1 = 100 000, alors pour un champ
appliqué de 1,0492 T :

n2/n1 = exp(-(0,024/6,02.1023)/1,38.10-23x300) = 0,9999904

soit, si n1 = 100 000, alors n2 = 99 999.


L’écart de population n’est que de 10…

3. Principe d’un spectromètre : acquisition d’un spectre de RMN pulsée à


transformée de Fourier

Avec ces spectromètres, on maintient le champ B0 à une valeur constante, et on effectue


un balayage en fréquence  : c’est la méthode des pulses.

Pour cela, on envoie une impulsion courte (10 µs) d’énergie électromagnétique qui
contient toutes les fréquences de vibration des noyaux, à B0 constant. La relaxation qui
suit (retour à l'équilibre de Boltzmann) permet au noyau d'émettre de l'énergie qui
P a g e 33 | 54
décroît avec le temps. Ce signal porte le nom de Free Induction Decay (F.I.D). Le
traitement de cette F.I.D par un analyseur mathématique, par transformée de Fourier,
permet l’obtention d’un spectre de R.M.N.

Cette méthode des pulses possède 3 avantages :


grande sensibilité (rapport signal/bruit) : typiquement , la mmol.L-1
homogénéité du champ obtenu par un aimant supraconducteur
temps d’acquisition et de traitement des données court

L’échantillon est placé en solution dans un tube en verre ou en nylon de très faible
diamètre. L’ensemble est placé perpendiculairement au champ B0 et animé d’un
mouvement de rotation rapide (30 à 50 tours/minute) afin d’améliorer l’homogénéité
apparente du champ magnétique.
Le signal est détecté et amplifié, et l’on obtient un spectre RMN.

P a g e 34 | 54
Une étudiante de PC prépare l’acquisition de son spectre au CCA de La Rochelle

4. Présentation d’un spectre de R.M.N : déplacement chimique

4.1. Résonance d’un proton et déplacement chimique

Un spectre de RMN se présente comme une série de signaux (sous la forme de pics),
correspondant aux résonances évoquées ci-dessus. L'abscisse des pics est le
déplacement chimique noté .

Nous définirons ce déplacement ci-dessous. Ce déplacement chimique est directement lié


à la fréquence  de résonance.

P a g e 35 | 54
Figure 8 : spectre RMN de l'alcool allylique CH2=CH- CH2-OH

On se pose quand même une question essentielle … nous l’avons écrit précédemment :
h. = E = γ.B0 .

D’après la relation de résonance ci-dessus, tous les protons devraient présenter la


résonance pour les mêmes valeurs des couples (B0, ) ; où est l’intérêt de la RMN ?

Fort heureusement, pour chaque proton 1 , la résonance sera observée à des


fréquences différentes parce que le comportement du proton dans un champ
magnétique dépend de son environnement électronique :

Un proton dans une molécule est, de manière infime, blindé par son nuage électronique,
dont la densité varie avec son environnement. Et environnement électronique veut dire
environnement chimique, d’où l’extrême puissance de la RMN en analyse qualitative, mais
aussi pour des études stéréochimiques (configuration et conformation) puisqu’un proton
pourra nous donner des renseignements sur « ses voisins ».

Le champ magnétique appliqué va induire une circulation des électrons liants situés
autour du noyau d'hydrogène dans un plan perpendiculaire à la direction de ce champ (un
courant électronique), circulation qui va elle-même produire un champ magnétique
s'opposant à B0 (loi de Lenz) : c’est le diamagnétisme électronique.

Ainsi, pour chaque proton d’une molécule (noyau des atomes d’hydrogène de celle-ci),
tout se passe comme s’il était soumis au champ non pas B0 , mais au champ magnétique
un peu plus faible B0 (1-).

1
Proton, ou groupe de protons, car certains protons sont parfois équivalents, identiques dans leur
comportement

P a g e 36 | 54

 est appelée constante d’écran ou constante de blindage. Ainsi, pour ce proton, on
observera la résonance pour la fréquence  (à B0 fixé) telle que :
B0
 = γ. .(1-σ)
2.π

L’équation fondamentale de la RMN pour tous les protons est maintenant réécrite pour
un ensemble de protons équivalents dans une molécule sous la forme :

B0
 = γ. .(1-σ)
2.π

 Plus la densité électronique autour du proton est forte, plus le blindage est fort,
plus  est élevée. Le pic d’absorption est déplacé vers la droite du spectre.

 Inversement, si la densité électronique est faible autour du proton, on dit qu’il y a


déblindage,  est faible. Le pic est situé vers la gauche du spectre.

Par exemple, s’il y a un atome électronégatif dans l’environnement immédiat du proton,


le champ effectif est très faible, parce que l’atome électronégatif attire à lui les électrons,
il y a un fort déblindage, et le pic sera situé vers la gauche du spectre. C’est typiquement
ce que l’on observe quand il y a un atome d’halogène.
O, plus électronégatif que C, attire à lui les
électrons de la liaison : la densité
électronique autour du proton est moins forte
quand celui-ci est lié à O : il y a un déblindage,
et un signal qui sera situé plus à gauche sur le
spectre.

On retiendra que :
Les changements de la répartition des électrons autour d’un proton affectent :
Le champ magnétique local que subit le noyau
La fréquence à laquelle le noyau résonne
La chimie de la molécule au niveau de cet atome
Cette variation de fréquence est appelée déplacement chimique et est notée .

Déplacement chimique : modification de la fréquence de résonance d’un spin nucléaire


causée par son environnement électronique. Le déplacement chimique est dû au champ
magnétique induit localement par les courants électroniques produits en réponse à la
présence d’un champ magnétique externe.

On pourrait très bien repérer la fréquence de résonance  d’un proton directement, mais
on préfère le faire par rapport à une référence, introduite dans l’échantillon. Cette
P a g e 37 | 54
référence est la fréquence de résonance des 12 protons -ils sont tous équivalents- du
tétraméthylsilane, ou TMS, Si(CH3)4.

CH3

Si
H 3C CH3
H 3C

Ainsi, l’on a :
B0
Résonance du proton de l’échantillon :  = γ. .(1-σ)
2.π
B0
Résonance d’un des douze protons du TMS :  TMS = γ. .(1-σ TMS )
2.π

Pourquoi ce choix du TMS ?


Ses 12 protons ont le même environnement chimique, et fournissent un seul signal.
Son absorption est intense : on en utilise une très faible quantité.
Sa température d’ébullition est 26°C : il est facile à éliminer.
Sa grande inertie chimique fait qu’il ne réagit pas avec l’échantillon étudié.

Le carbone est plus électronégatif que le silicium et par conséquent, les atomes d’hydrogène
des groupes méthyles sont blindés : ils résonnent à une fréquence un peu inférieure à celle
de la plupart des composés organiques : le signal de notre référence apparaîtra clairement
sur le côté droit du spectre et pas au beau milieu de celui-ci.

La différence de fréquence s’écrit :


B0
 =   TMS = γ. .(σ TMS - σ)
2.π

La valeur  dépend de l’appareil utilisé parce qu’elle fait intervenir B0 ; alors on


introduit une autre grandeur, lié au proton étudié : c’est le déplacement chimique, noté
et défini par :
ν 6
δ= .10  est de l’ordre de quelques Hz tandis que 0 est de l’ordre de 106 Hz.
ν0
 est indépendant de la valeur du champ appliqué.
 s'exprime en partie par million (ppm).
0 est la fréquence de fonctionnement du spectromètre utilisé :

P a g e 38 | 54
B0
  0 = γ.
2.π

Dans les tables, on trouvera la valeur du déplacement chimique de plusieurs protons


caractéristiques. L’ensemble des protons des molécules courantes de la chimie organique
a un déplacement compris entre 0 et 15 ppm. Il faut aussi préciser que ce sont des
déplacements évalués par rapport au TMS.

Protons déblindés Protons blindés


Atome électronégatif dans le voisinage = déblindage

CH 3 CH3
protons sur protons sur des protons sur des
des carbones carbones CH 2 CH2
carbones insaturés insaturés CH saturé CH saturé
insaturés de benzène ou (alcènes) voisin d'un non voisin d'un
voisins d'un hydrocarbures oxygène oxygène
oxygène : aromatiques
aldéhydes

TMS

8,5 6,5 4,5 3



 augmente  et  augmentent
Figure 9 : zone du signal de différents protons

En résumé :

Remarques importantes :

P a g e 39 | 54
Un alcène simple a une densité électronique faible dans le plan de la molécule parce que
l’orbitale  a un noeud dans ce plan, donc les protons ne sont pas blindés par les électrons
. Il y a alors une zone de déblindage « vers l’extérieur », là ont sont les protons, et une
zone de blindage « vers l’intérieur » de la double liaison.

Il en est de même pour les protons des noyaux benzéniques :

Il en résulte un fort déblindage des protons aromatiques. On observe expérimentalement


que des protons d’une molécule cyclique aromatique, protons situés juste au dessus du
cycle, subissent eux un fort blindage.

4.2. Protons chimiquement équivalents ; protons magnétiquement équivalents.

Une notion fondamentale est la notion d’équivalence des protons, puisque c’est d’elle
dont dépend l’interprétation des spectres.

D’où les définitions importantes :

Deux protons sont chimiquement équivalents lorsqu’ils présentent exactement le


même déplacement chimique.
S’ils sont portés par le même atome de carbone, alors ils sont chimiquement
équivalents si leurs positions relatives par rapport à l’environnement chimique sont
identiques.
S’ils sont portés par deux carbones différents, ils sont équivalents si et seulement
si il y a symétrie.

P a g e 40 | 54
 Deux protons sont magnétiquement équivalents si et seulement s’ils sont portés par
le même atome de carbone, s’ils ont le même déplacement chimique et présentent des
interactions identiques avec les protons du carbone adjacent.

On remarquera que l’équivalence magnétique implique l’équivalence chimique.

Exemples :
c
H
Les trois protons Ha, Hb et Hc sont magnétiquement et
chimiquement équivalents
b C Cl
H
aH
a Cl
H
Br Les deux protons Ha et Hb ne sont pas magnétiquement et
chimiquement équivalents.
bH CH3
CH3

Les 12 protons du TMS sont tous magnétiquement et chimiquement équivalents.

Envisageons la molécule de chloroéthane CH3-CH2-Cl.

H Cl

C C
H
H
H H

Les 3 protons du groupe méthyle CH3 sont magnétiquement (et donc chimiquement)
équivalents : ils ont même déplacement chimique. Les deux protons du groupe méthylène
CH2 sont aussi magnétiquement (et donc chimiquement) équivalents, mais ils n’ont pas le
même déplacement chimique que ceux du CH3 : la proximité d’un atome comme Cl, ou O
aussi par exemple, déblinde les protons.

P a g e 41 | 54
Dans la molécule de propanone, tous les protons sont magnétiquement équivalents : il n’y
aura qu’un seul signal sur le spectre de RMN :

Figure 10 : spectre RMN de la propanone

5. Couplage spin-spin, multiplets

Sur le spectre de RMN, il y a un éclatement des signaux résultant de l’interaction entre


protons voisins. Les signaux sont alors formés d’un ensemble de pics qu’on appelle
multiplet. Cette interaction entraîne un couplage spin-spin.

Il faut tout de suite retenir que des protons qui sont magnétiquement et donc
chimiquement équivalents, bien que couplés, ne donnent jamais d’éclatement du
signal (l’appareil ne “voit” les protons que dans une position moyenne identique). Par
exemple, les quatre protons des deux groupes méthylène de la molécule de Cl-CH2-CH2-Cl
sont chimiquement équivalents (par rotation), et ils donnent lieu à un seul pic appelé
singulet.

P a g e 42 | 54
Figure 11 : spectre du chlorure de tertiobutyle

C’est aussi le cas des 9 protons du chlorure de tertiobutyle, ou encore des 6 protons de la
propanone (cf spectre page précédente).

5.1. Système AmXp - constante de couplage

Envisageons le spectre de la cytosine (une des quatre bases qui constituent l’ADN) :

spectre partiel

NH2
X
H
N
A
H NH O

Chaque proton, que l’on notera HA et HX peut s’aligner sur, ou bien contre le champ
magnétique. Chaque proton, prenons HA, est assez proche de l’autre, HX, pour ressentir le
petit champ magnétique de ce dernier, en plus du champ appliqué.
P a g e 43 | 54
HA HX

spectre sans

7,5 ppm interaction

HA HX
X
influence de H et du
champ appliqué agissant HX aligné sur le
dans le même sens sur champ appliqué
HA

7,5 ppm
HA HX

influence de HX et du HX aligné contre le


champ appliqué agissant champ appliqué
en opposition sur HA

7,5 ppm

HA HX

influence de HX sur HA
et de HA sur HX

spectre
7,5 ppm résultant

Chaque proton couple avec le second et dédouble le signal, chacun des pics du doublet
étant déplacé de la même quantité de part et d’autre du déplacement chimique réel.

Le spectre réel comporte deux doublets identiques. Notez qu’aucun pic n’apparaît à la
vraie valeur du déplacement chimique, mais on peut facilement la mesurer en prenant le
milieu du doublet.
P a g e 44 | 54
HA HX
les deux protons
se couplent

3 3
JAX = 4 Hz JXA = 4 Hz

3JAXest appelée constante de couplage entre les protons HA et HX. Elle s’exprime en
Hz et vaut quelques Hz. L’exposant indique le nombre de liaisons qui séparent les deux
protons couplés. Dans la littérature, on trouve des tables donnant la valeur des constantes
de couplage entre protons caractéristiques.

Voir tables distribuées

Couplage avec deux protons :

Le proton HA est en interaction avec deux protons HX. Ces deux protons HX peuvent être
alignés sur ou contre le champ appliqué. Ces états vont augmenter ou diminuer le champ
appliqué (comme précédemment). Mais si un proton HX est aligné sur le champ, et l’autre
contre le champ, la résultante est nulle : il n’y a pas de changement du champ perçu par
HA : il y a deux façons de réaliser ceci. Sur le spectre, cela se traduit par un pic d’intensité
double pour HA, au bon déplacement chimique, puis un pic à champ plus faible, et l’autre
à champ plus fort. En d’autres termes, nous avons un triplet d’intensités 1 :2 :1.

Exemples :

H
1 H H H R
2 R

R 3
H R R R H

libre rotation double liaison double liaison

3 HH alcène cis alcène trans


J = 7 Hz
3 HH 3 HH
J = 10-12 Hz J = 14-18 Hz

3JAX est constante et ne dépend pas de B0 . D’autre part, JAX = JXA

P a g e 45 | 54
2HX

HA

spectre sans

4,6 ppm interaction

2HX
X
influence des 2 H et du
champ appliqué agissant HA Les 2 HX sont
dans le même sens sur alignés sur le
champ appliqué
HA

4,6 ppm
HA 2HX
X X
L'influence des 2 H 1 H aligné contre
s'annule : signal le champ appliqué
d'intensité double à la et 1 contre et
vraie position (2 possibilités)

4,6 ppm

2HX

influence de HX et du Les 2 HX sont


HA
alignés contre le
champ appliqué agissant champ appliqué
en opposition sur HA

4,6 ppm

HA 2HX

influence des 2 HX sur


A A
H et de H sur les 2 HX

spectre
4,6 ppm résultant

Soit la molécule de chloroéthane : d’après ce que nous venons d’étudier, le signal des
P a g e 46 | 54
protons du groupe méthyle apparaîtra sous forme d’un triplet car il y a un couplage
avec les deux protons du groupe méthylène CH2 voisins.

Qu’en est-il pour le signal des protons du groupe méthylène qui sont couplés avec les trois
protons du groupe méthyle CH3 ? En fait, il y a ici plusieurs états possibles :

Les 3 protons sont alignés sur le


champ appliqué 1 état

2 protons sont alignés sur le


champ appliqué et le troisième est
aligné contre

3 états

2 protons sont alignés contre le


champ appliqué et le troisième
sur le champ appliqué

3 états

Les 3 protons sont alignés contre


le champ appliqué 1 état

Le signal sera alors constitué d’un quadruplet, les deux pics centraux seront trois fois plus
forts que les pics latéraux. On dit que c’est un quadruplet 1 : 3 : 3 : 1.

P a g e 47 | 54
balayage en fréquence croissante

Sur ces deux exemples, on s’aperçoit que les intensités du signal sont égales aux
coefficients du triangle de Pascal :

Finalement, on peut en déduire une règle générale pour des couplages simples : si un
proton est couplé de façon égale à N autres protons, le spectre correspondant comportera
P a g e 48 | 54
(N+1) raies dont les intensités seront dans le rapport des coefficients du triangle de Pascal
(coefficients du binôme : (a+b)n ).

Un atome HA couplé avec n atomes HX magnétiquement équivalents, portés par un ou


plusieurs atomes de carbone immédiatement voisins de celui qui porte HA (donc
directement liés à celui-ci) présente n+1 résonances.

Nous limitons notre étude aux spectres dits du premier ordre, c’est à dire aux spectres
pour lesquels les déplacements chimiques A et X correspondants respectivement aux
fréquences A et X de deux protons HA et HX couplés par la constante de couplage 3JAX
vérifient : n A - n X / 3 J AX ³ 8 . On dit que le spectre est analysable au premier ordre. Dans
les autres cas, l’interprétation des spectres peut être beaucoup plus complexe.

Dans ce qui précède, le système de protons est analysable au premier ordre, les groupes
de protons chimiquement équivalents sont alors désignés par des lettres éloignées dans
l'alphabet.

Par exemple deux protons sont désignés par AX : on analyse un spectre de type AmXp.

5.2. Système AmMpXq

Si trois protons couplés, le spectre est de type par AmMpXq : un proton HA soit couplé avec
deux types de protons, HX et HM.

Exemple : Spectre de RMN-1H de la cyclohexénone :

HM
A
H

P a g e 49 | 54
HA

O  = 7,0 ppm sans couplage


M
H  = 6,0 ppm

H  = 7,0 ppm
A
1 couplage de 11 Hz avec H M
X
H HX

couplage de 4 Hz 1 1
X
avec le premier H

couplage de 4 Hz 1 2 1
X
avec le second H

5,5
11

4
4
3

Couplage entre protons similaires : ce n’est qu’un rappel.

Des protons identiques entre eux ne se couplent pas. Ex : les 3 protons d’un groupe
méthyle ne se couplent jamais entre eux . Ex : spectre de l’éthane, de la propanone.

Des voisins identiques ne se couplent pas plus. Ex : les 4 protons de la molécule de 1,2-
dichloroéthane ne donnent qu’un seul signal, un singulet.
Des protons semblables peuvent se coupler et dans ce cas, les deux doublets sont
déformés :

P a g e 50 | 54
OMe

H H

il apparaît un couplage entre ces 2


protons voisins semblables
H H
NO 2

2 doublets un peu déformés


OMe

H H

il apparaît un couplage entre ces 2


protons voisins semblables
H H
Me

2 doublets un plus déformés


Me

H H

il apparaît un couplage entre ces 2


protons voisins semblables
H H
Cl

2 doublets très déformés

P a g e 51 | 54
OMe

H H

il n'y a pas de couplage entre ces 4


protons identiques
H H
OMe

1 unique singulet
OMe

H H

il n'y a pas de couplage entre ces 4


protons identiques
H H
OMe

1 unique singulet

doublets en forme de toit

5.3. Absence de couplage avec les protons « labiles », protons portés par des
atomes d’oxygène, de soufre et d’azote.

Terminons notre approche de la spectroscopie de RMN-1H en disant quelques mots sur


P a g e 52 | 54
l’échange de protons des molécules ayant des propriétés acides (proton des groupes –
OH, -NH ou bien –SH).
Cet échange est rapide, et l’on n’observe pas en général de couplage avec ce proton.

Ainsi, dans les spectres des alcools, des acides, des amines, les protons OH ou NH donnent
un singulet quel que soit le nombre de protons portés par les atomes de carbone voisins.
Cela est dû généralement à la rapidité d'échange de ces protons entre les molécules.

Exemple : spectre de l’éthanol

6. Une indication primordiale : la courbe d’intégration

Sur un spectre RMN, est souvent superposée une courbe, appelée courbe d’intégration.
Cette courbe d’intégration est très utile en pratique, parce qu’elle permet de mesurer
l’intensité intégrée relative du signal, grandeur proportionnelle au nombre de noyaux
responsables de l’absorption. Ainsi, la courbe d’intégration apparaît sous la forme d’une
droite, et chaque fois qu’il y a résonance, la ligne horizontale est décalée vers le haut d’une
hauteur proportionnelle au nombre de protons qui donnent ce signal.

20 mm 20 / 7 est proche de 21/7 soit 3


Donc le petit signal est celui de 1.p protons
Et le grand celui de 3.p protons
7 mm (1 et 3 protons ou bien 2 et 6 ou bien 3 et 9 ou
bien…)

Forts de tout ceci, nous pouvons maintenant commencer à lire, à étudier divers spectres
de RMN, avant de retrouver la structure de molécules par examen de leurs spectres de
RMN et IR.
P a g e 53 | 54
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