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Comment gérer la stratification thermique dans les réserves d'eau

Article · March 2015

DOI: 10.4267/dechets-sciences-techniques.1300

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5 authors, including:

A. Kettab Molka Gafsi

Université de Bouira University of Padova
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S. Benmamar D. Naoual Bennaçar

National Polytechnic School of Algiers London
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 Comment gérer la stratification thermique
dans les réserves d’eau

A. Kettab1 - M. Gafsi2 - S. Benmamar1 - R. Kettab1 – N. Bennaçar1, 3

1. Laboratoire de recherches en sciences de l’eau - LRS-EAU/ENP - Ecole nationale polytechnique,

El Harrach, avenue Hassen Bad - Alger
2. Laboratoire de recherches de génie civil - LRGC - Equipe de recherches en ressources hydriques,
Université Ammar Telidji de Laghouat ([email protected] or [email protected])
3. Docteur de l’Université de Nice-Sophia Antipolis (France) - Centre d’étude et de recherches sur le droit des activités maritimes
et de l’environnement - 23, Huxley Road, Leyton, E10 5QT, London

Pour toute correspondance : [email protected]

Résumé
La stratification thermique des lacs et réservoirs peut 2. L’aération par le système de
conduire à une perte d’oxygène dans l’hypolimnion, ce qui déstratification
peut avoir des impacts négatifs sur la faune aquatique et la
qualité de l’eau à l’aval des réservoirs alimentant des
L’aération par déstratification est décrite par Scott et Foley
ouvrages hydroélectriques. La restauration par déstratifica-
en 1919. Cette technique est plus fréquemment conduite
tion est adaptée pour des lacs ou réservoirs de faibles
par injection de l’air à travers un seul diffuseur, lié à un
profondeurs ayant des exploitations destinées à l’alimen-
compresseur [6]. En plus de l’injection de l’air, d’autres
tation ou l’irrigation. L’aération hypolimnétique peut être
techniques incluent une circulation forcée de l’eau par
préférée à la déstratification car elle permet l’oxygènation
pompage du fond du lac vers la surface et de surface vers
des eaux en préservant la stratification thermique, favora-
le fond [6].
ble à la faune et à la qualité des eaux. Si la déstratification
La figure 1 représente les valeurs de la concentration
peut être plus adaptée par temps froid et pour des lacs ou
d’oxygène et de la température du réservoir d’El Capitan
réservoirs de faibles profondeurs et pour des exploita-
(San Diego, USA) avant et durant la déstratification artifi-
tions destinées exclusivement à l’alimentation ou l’irriga-
cielle. Ces valeurs sont prises pour la période mi-août
tion, l’aération hypolimnétique, en maintenant la stratifica-
pour chaque année ; le lac n’a pas été aéré durant l’année
tion thermique, permet de créer un climat convenable
1964, il l’a été en juin 1965 et en mars 1966 [6].
pour la faune aquatique, et assure une température favo-
rable pour la qualité de l’eau.

Mots clés : eutrophisation, aération, oxygène dissous, stra-

tification thermique, techniques de restauration, pollution.

1. Introduction
La stratification thermique des lacs et réservoirs peut
entraîner une perte d’oxygène dans l’hypolimnion et des
impacts négatifs sur les poissons des eaux froides, l’eau
d’alimentation et la qualité de l’eau à l’aval des réservoirs
alimentant des ouvrages hydroélectriques [1, 2]. L’aération
artificielle des lacs des eaux dépourvues d’oxygène est
Figure 1 : Evolution de l’oxygène dissous et de la température avant
l’une des méthodes de restauration les plus employées [3, et durant la déstratification artificielle du réservoir d’El Capitan [6]
4, 5] en raison son faible coût et de la facilité des techno-
logies mises en œuvre. La pratique de l’aération hypolim-
nétique consiste à introduire de l’oxygène dans l’hypolim- 3. L’aération hypolimnétique
nion sans distribution du gradient de température. Cette
technique peut être particulièrement adaptée pour amé- L’hypolimnion est la couche thermique la plus profonde
liorer la répartition de l’oxygène dans les réservoirs d’eaux d’un lac ou d’une mer fermée, toujours froide et à tempé-
destinées à la consommation et assurer leur qualité. rature peu variable ; elle est située selon la saison en des-

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Comment gérer la stratification thermique dans les réserves d’eau

sous de 15 à 30 m de profondeur. L’épilimnion est la cou-

che d’eau plus chaude et moins dense située au-dessus de
l’hypolimnion. C’est la couche thermique la plus biopro-
ductive. Son épaisseur varie selon la saison et la profon-
deur du lac. Elle mesure souvent de 15 à 30 m d’épais-
seur. La pratique de l’aération hypolimnétique consiste à
introduire de l’oxygène seulement dans l’hypolimnion sans
distribution du gradient de température. Cette technique
est particulièrement adaptée pour améliorer la répartition
de l’oxygène dans les réservoirs des eaux potables quand
l’étendue de l’hypolimnion est supérieure à 10 m et le
volume de l’épilimnion et supérieur au double de celui de
l’hypolimnion [7, 8, 9].
La figure 2 représente les valeurs de l’oxygène et de la
température au lac Waccabuc (San Diego, USA), avant et
durant l’aération hypolimnétique. Ce lac n’est pas aéré
durant l’année 1972, l’aération commence au début de
juillet 1973. Les concentrations d’oxygène augmentent de
0 à plus de 4 mg/1, tandis que les températures n’ont pas
beaucoup changé [6].
Figure 3 - Représentation des trois mécanismes d’aération hypolim-
nétiques [10]

L’aération hypolimnétique peut être préférée à la déstra-

tification dans la gestion de la ressource halieutique et
dans la gestion des eaux domestiques et industrielles, car
il a été observé que le mélange des eaux peut promou-
voir une croissance algale [6, 14]. Par contre, si les élé-
ments nutritifs (azote et phosphore) ne sont pas transpor-
tés à l’épilimnion où ils peuvent stimuler la croissance
algale, on peut préserver un habitat d’eau froide pour la
faune [15]. L’avantage de l’aération hypolimnétique est
alors la possibilité de réapprovisionner l’oxygène dissous
tout en préservant la stratification thermique [16, 17].
La destratification n’est pas recommandée dans les pério-
Figure 2 - Valeurs de l’oxygène et de la température avant et durant des chaudes de l’année, car elle entraîne une déstratifica-
l’aération hypolimnétique au lac Waccabuc [6] tion thermique qui conduit à des effets négatifs sur la
faune et sur la qualité de l’eau d’alimentation. Par contre,
l’aération hypolimnétique, en maintenant la stratification
La figure 3 représente les schémas de trois techniques uti- thermique, permet de créer un climat convenable pour les
lisées pour l’aération hypolimnétique [10] : poissons des eaux froides, et assure une température adé-
A : aérateur par « élévation » d’air (air lift) quate pour l’eau de consommation.
B : injection par « panache de bulles » (bubble plume) La restauration par déstratification peut être plus adaptée
C : oxygénateur « Speece Cone », par injection d’oxy- par temps froid et pour des lacs ou réservoirs de faibles
gène pur profondeurs pour des exploitations destinées exclusive-
ment à l’alimentation ou l’irrigation.
L’oxygène pur est utilisé dans le Speece Cone. L’air est uti-
lisé dans les aérateurs par élévation d’air (air lift). Les injec-
teurs de panache de bulles utilisent l’oxygène ou l’air [10]. Références
L’oxygène pur est utilisé pour l’oxygénation hypolimnéti-
que pour empêcher l’accumulation d’azote, toxique pour [1] D.F. McGinnis, J.C. Little and A.Wuest (2001).
la faune aquatique [11, 12]. Hypolimnetic.

4. Conclusions [2] M. Gafsi, A. Kettab, S. Benmamar, and S. Benziada.

(2006). L’eutrophisation dans les eaux de surface : causes,
L’injection d’air augmente la turbulence dans l’hypolimnion effets et luttes. Third International Conference on Water
et peut par conséquent améliorer la répartition de l’oxy- Ressources in Meditererranean Basin. Watmed3 Tripoli-
gène après une déstratification accidentelle [13]. Lebanon, 1-3 November 2006.

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with Hypolimnetic Oxygenation. AWWA 2002 Annual
Conference Marc Beutel, Brown and Caldwell
Environmental and Consulting 201 North Civic Drive,
Walnut Creek, CA 94596 925-210-2844,
[email protected]

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