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UNIVERSITE MOHAMMED V RABAT

Facult de sciences, AGDAL. Dpartement des Sciences de la Terre.

Projet de Fin d'Etude (PFE)


Spcialit : Hydrologie
LES OUVRAGES
HYDROGEOLOGIQUES, METHODES
DE PROSPECTION, DE FORATION
ET D'EXPLOITATION
PAR
Mohamed TAMMAL
Etudiant en Sciences de la terre et de l'univers (STU) l'Universit Med V de RABAT

ENCADRE PAR
Pr Ilias KACIMI

Mai 2006

REMERCIEMENT
Je tiens en premier lieu remercier plus que vivement mon
encadrant Pr Ilias KACIMI qui a su, le long de ces mois de travail
ensemble, non seulement diriger mes tudes et mes recherches mais
surtout me transmettre sa passion de l'hydrologie.
Toute ma gratitude revient galement mes amis et mes collgues
qui ont toujours t l'coute de mes questions quelles qu'elles
soient.
Je souhaite aussi exprimer ma reconnaissance aux membres de la
bibliothque gnrale de la facult et la bibliothque du dpartement,
aussi je veux remercier chaleureusement les membres du centre
national de documentation qui m'ont accueillie plusieurs fois au
cours de ce mois et ont contribu la bonne marche de mon travail.
Je voudrais conclure en exprimant, encore une fois, ma sincre
gratitude vous, Monsieur KACIMI, pour avoir dirig mes travaux
pour quils aboutissent un succs.

Je vous remercie.

Rsum
Les mthodes de forage sont diverses et doivent tre adaptes au but poursuivi tors de la
ralisation d'un ouvrage dans un gisement d'eau minrale.
Le forage constitue la mthode d'approche directe des caractristiques d'un gisement que ce
soit pour lacquisition de donnes, o il s'agit alors de parfaire la connaissance d'un site ou que
ce soit pour l'exploitation d'un niveau identifi, quand il s'agit de prciser des conditions de
production.
Ainsi, si les techniques de forages mettre en oeuvre doivent tre tudies au cas par cas, la
conception d'un forage doit entrer dans la rflexion globale d'tude d'un gisement et le suivi de
l'opration doit faire lobjet d'une mthodologie prcise. Sous rserve d'une prise en compte
de ces deux conditions, le forage apportera des informations utiles sur le gisement et
lopration pourra ainsi tre valorise.

Mots cls
Hydrologie, forage, nappe, aquifre, formation poreuse, sondage,
dveloppement d'un forage, Marteau Font de Trou, massif filtrant.

BIBLIOGRAPHIE
Jean PIMIENTA

LE CAPTAGE DES EAUX SOUTERRAINES, 1972.

Hermann PLOTE

SONDAGE DE RECONNAISSANCE HYDROGEOLOGIQUE:


METHODE DU MARTEAU-FOND-TROU EXECUTION ET
SURVEILLANCE.

Note technique DNEMT n 4

EQUIPEMENT DE FORAGE

D'EXPLOITATION D'EAU MINERALE, NOVEMBRE 1995.


Note technique n 2

LES TECHNIQUES DE FORAGE UTILISEES

EN EAU MINERALE, NOVEMBRE 1995


Note technique n 3

LE SUIVI DU FORAGE D'EAU MINERALE:

APPROCHE METHODOLOGIQUE, NOVEMBRE 1995.

WEBOGRAPHIE
o Pierre-Andr BOURQUE, Universit Laval, plante terre.
http://www.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s3/eaux.souterraines.html
o Jacques BEAUCHAMP, UNIVERSITE DE PICARDIE JULES
VERNE, http://www.u-picardie.fr/~beaucham/mst/hydrogeo.htm
o La Direction de la Recherche et de la Planification de lEau
http://www.water.gov.ma/07publications/QUALITE00-01.pdf

Introduction lHydrologie

I. Dfinitions :
Hydrogologie :
Le terme d'hydrogologie est ancien. Cette science se rserve un domaine englobant le
sol et le sous-sol et les interactions de la gologie avec les eaux de surface; l'hydrologie
tant alors dfinie comme la science des eaux.
L'hydrogologie est la science des eaux souterraines. Elle a pour objet l'tude du rle
des matriaux constituant le sol et le sous-sol, la distribution, le mode de gisement, les
modalits de l'coulement et les proprits physico-chimiques de l'eau. Elle se proccupe
galement de l'exploitation (gologie applique) et de la conservation des ressources en
eaux souterraines (gestion de la ressource).
Le bassin hydrologique et hydrogologique :
Le bassin hydrologique est dlimit par les lignes de crtes topographiques isolant le
bassin versant d'un cours d'eau et de ses affluents. Il correspond en surface au bassin
hydrographique.
Le bassin hydrogologique correspond la partie souterraine du bassin hydrologique.
vaporation :
Chauffes par le soleil, les molcules superficielles de l'eau emmagasinent suffisamment
d'nergie pour se librer de l'attraction qui les lie entre elles, puis elles s'vaporent et
remontent dans l'atmosphre sous forme de vapeur invisible.
Transpiration :
Les feuilles des plantes dgagent aussi de la vapeur d'eau par phnomne de transpiration.
Une plante en croissance perd ainsi chaque jour de 5 10 fois la quantit d'eau qu'elle
peut contenir.
Condensation :
Durant son ascension dans l'atmosphre, la vapeur d'eau se refroidit et parfois se
condense gnralement autour de minuscules particules de poussire dans l'atmosphre.
En se condensant, elle redevient liquide ou passe directement l'tat solide (glace, grle
ou neige). Ces particules d'eau s'assemblent pour former des nuages.
Prcipitation :
Les prcipitations sous forme de pluie, de neige et de grle proviennent des nuages. Ces
derniers tournent autour de la Terre grce l'action des courants d'air. Par exemple,
lorsqu'ils s'lvent au-dessus de chanes de montagnes, les nuages se refroidissent
davantage et sont tellement saturs de gouttelettes d'eau que ces dernires commencent
tomber en pluie, en grle ou en neige, selon la temprature de l'air ambiant.
Ruissellement :
La pluie ou la fonte des neiges excessives peuvent produire un coulement de surface vers
les ruisseaux et les fosss. Le ruissellement est l'coulement d'eau que l'on peut voir dans
les ruisseaux, les lacs et les cours d'eau lorsque l'eau emmagasine dans le bassin s'en
coule.
Percolation :
Une partie des prcipitations et de l'eau provenant de la fonte des neiges descend, percole,
ou s'infiltre dans des fissures, des joints et des pores dans le sol et la roche jusqu' ce
qu'elle atteigne la surface de saturation pour devenir de l'eau souterraine.

Eau souterraine :
L'eau souterraine est retenue dans des fissures et des pores. Selon la gologie de la rgion,
elle va alimenter les cours d'eau. L'eau souterraine peut tre puise au moyen de puits.
Parfois trs vieille, elle peut tre reste au mme endroit pendant des milliers d'annes
(eau fossile).
Surface de saturation :
Il s'agit du niveau qu'atteindra l'eau dans un puits peu profond (voir chapitre suivant).

II. Exigences mondiales en eau


Quil sagisse de sa raret due aux conditions mtorologique ou sa pollution suite aux divers
rejets industriels ou domestiques, l'exigence et l'abondance d'eau potable sur la surface est
contrle par deux facteurs principaux: la scheresse et la pollution.
La scheresse est une longue priode de temps pendant laquelle les quantits d'eau et les
prcipitations sont en dessous des moyennes enregistres habituellement en une rgion.
La scheresse n'est pas un phnomne strictement physique mais reflte plutt les diffrences
entre la disponibilit naturelle de l'eau et la demande en eau pour l'homme. La dfinition
prcise de la scheresse est rendue difficile pour des raisons politiques, mais on reconnat
gnralement trois types de scheresses :
1. la scheresse mtorologique quand il y a une priode prolonge de prcipitations en
dessous de la moyenne ;
2. la scheresse agricole quand il n'y a pas assez d'humidit pour les cultures. Cette
condition peut avoir lieu mme si les prcipitations sont normales cause des
conditions du sol et des techniques agricoles ;
3. la scheresse hydrologique quand les rserves d'eau disponibles dans les nappes
aquifres, lacs et rservoirs descendent en dessous de la moyenne. Cette condition peut
arriver mme si les prcipitations sont normales ou au-dessus de la moyenne lorsque
qu'une consommation plus leve d'eau fait diminuer les rserves.
Dans l'usage le plus frquent le mot scheresse se rfre gnralement la scheresse
mtorologique.
La pollution des eaux: Leau, est menace directement ou indirectement par certaines activits
humaines, sa pollution suite aux divers rejets industriels ou domestiques prviens des
catastrophes inimaginable dans l'avenir

III.Quelques chiffres
A. Plante bleue (voir tableau):
Rserves

Volume en mio m3

in %

Ocans
Eaux souterraines sales
Eaux souterraines douces
Humidit du sol

1'338'000
12'870
10'530
16.5

96.5
0.94
0.76
0.001

Glace, neige et neiges ternelles


Lacs d'eau sale
Lacs d'eau douce
Marais
Cours d'eau
Organismes vivants
Atmosphre

24'364.1
85.4
91
11.5
2.1
1.1
12.9

1.766
0.006
0.007
0.0008
0.0002
0.0001
0.001

Total

1'385'984.6

100

B. Production annuelle de leau : Exemple du Maroc


PRODUCTION DE L'EAU POTABLE SELON LES REGIONS ET CENTRES (en milliers de m3 )
2003
Oued Ed-Dahab - Lagouira
Oued Eddahab
Layoune - Boujdour - S. EL H amra
Boujdour
Layoune
Guelmim - Es-Semara
Assa-Zag
Es-Semara
Guelmim
Tan-Tan
Tata
Souss - Massa - Dara
Agadir-Ida ou Tanane
Chtouka-Ait-Baha
Inezgane-Ait-Melloul
Ouarzazate
Taroudannt
Tiznit
Zagora
Gharb - Chrarda - Bni Hssen
Knitra
Sidi Kacem
Chaouia - Ouardigha
Ben Slimane
Khouribga
Settat
Marrakech - Tensift - Al Haouz
El Kela des Sraghna
Essaouira
Marrakech
Sidi Youssef ben Ali
Chichaoua
Al Haouz
Oriental
Figuig
Nador
Oujda
Berkane - Taourirt
Jerada

1 942
1 942
5 392
426
4 966
7 759
423
1 149
4 989
74
1 124
47 446
28 041
1 201
1 575
5 988
4 936
3 542
2 163
35 775
23 744
12 031
6 196
251
4 345
1 600
62 081
5 836
3 535
50 051
80
1 177
1 402
42 455
1 048
12 581
11 326
15 473
2 027

2004*
2 311
2 311
5 465
438
5 027
8 798
472
1 180
4 881
1 052
1 213
50 671
29 852
1 566
1 471
6 081
5 396
3 858
2 447
33 189
20 307
12 882
6 498
88
4 630
1 780
64 066
6 310
3 826
51 088
91
1 192
1 559
46 345
1 347
14 186
12 153
16 530
2 129

Variation en %
19,0
19,0
1,4
2,8
1,2
13,4
11,6
2,7
-2,2
1321,6
7,9
6,8
6,5
30,4
-6,6
1,6
9,3
8,9
13,1
-7,2
-14,5
7,1
4,9
-64,9
6,6
11,3
3,2
8,1
8,2
2,1
13,8
1,3
11,2
9,2
28,5
12,8
7,3
6,8
5,0

Rabat-Sal-Zemmour-Zaer
Khmisset
Rabat - Skhirate -Tmara
Doukala-Abda
El Jadida
Safi
Tadla - Azilal
Azilal
Bni Mellal
Mekns - Tafilalet
Errachidia
Ifrane
Khnifra
Mekns-El Menzeh
Al Ismailia
El Hajeb
Fs - Boulemane
Boulemane
Fs
Zouagha My Yacoub
Sefrou
Taza - Al Hocema - Taounate
Al Hocema
Taounate
Taza
Tanger - Ttouan
Chefchaouen
Larache
Tanger - Assilah
Ttouan

160 399
7 546
152 853
104 529
91 371
13 158
26 970
2 957
24 013
31 150
8 460
4 043
6 400
5 531
5 270
1 446
59 938
1 525
52 825
686
4 902
16 128
5 288
4 818
6 022
87 684
3 010
12 077
41 105
31 492

164 667
7 759
156 908
108 001
94 163
13 838
27 492
2 947
24 545
30 448
9 000
4 301
6 603
4 747
4 492
1 305
56 790
1 550
49 555
950
4 735
16 513
5 474
5 338
5 701
88 251
2 988
12 602
42 715
29 946

2,7
2,8
2,7
3,3
3,1
5,2
1,9
-0,3
2,2
-2,3
6,4
6,4
3,2
-14,2
-14,8
-9,8
-5,3
1,6
-6,2
38,5
-3,4
2,4
3,5
10,8
-5,3
0,6
-0,7
4,3
3,9
-4,9

Total

695 844

709 505

2,0

PARTIE I
Leau dans son milieu naturel

Chapitre I :
Modes de gisement des eaux

I. Introduction
A. Cycle de leau
L'nergie solaire provoque l'vaporation de l'eau qui passe de l'tat liquide l'tat gazeux dans
l'atmosphre ( pression atmosphrique), la gravit provoque la chute des prcipitations (eau
condense liquide (pluie) ou solide (glace et neige) et l'coulement des nappes ou des glaciers
sont les moteurs des mouvements de l'eau au niveau de l'hydrosphre. L'eau dcrit ainsi un
cycle dans la mesure o la quantit d'eau de l'hydrosphre est quasiment fixe, aucune eau ne
s'chappe vers le haut de l'atmosphre (gaz trop lourd, attir par la gravit terrestre) et aucune
eau ne se mlange la lithosphre (ce qui est certainement faux, mais on peut imaginer que
cette eau mlange aux roches du manteau pourra un jour revenir la surface).
Le cycle concerne donc plus particulirement les tats successifs de l'eau dans l'hydrosphre:
l'tat gazeux (vapeur d'eau), liquide (gouttelettes d'eau) ou solide (nuages de glace qui nous
apparaissent fins et tirs et blancs brillant), l'eau est en suspension dans l'atmosphre basse ou
troposphre.

On notera qu'au niveau des


ocans le bilan annuel des
prcipitations par rapport
l'vaporation est ngatif
(plus d'eau vapore que
d'eau reue) alors que le
bilan est positif pour les
prcipitations par rapport
l'vapotranspiration
au
niveau des continents.

Figure 1 : le cycle de l'eau sur terre.

B. Le bilan hydrologique
Le bilan annuel hydrologique d'un bassin est exprim de la faon la plus gnrale par la
formule:
P=prcipitations
Q=dbit des rivires ou ruissellement
E=vapotranspiration
P=Q+E+IR
I=infiltration et R=variations des
rserves)
Sur une longue priode (moyenne sur plusieurs annes) on nglige les rserves.
Exemple : Bilan hydrologique (moyenne sur 20 ans Rennes)

Figure 2 : Bilan hydrologique (moyenne sur 20 ans Rennes):


E: vapotranspiration; P: prcipitations; I: infiltration estime
2 et 3: mise en charge des nappes par infiltration
4 et 1: utilisation des ressources en eau du sol puis dficit hydrique en surface

II. Gisements deaux souterraines


Dans la nature, le sol sous nos pieds prsente des fissures par o s'enfoncent les eaux de
pluie ou de ruissellement, jusqu' ce qu'elles atteignent la zone de saturation. Si on creuse
un puits dans un terrain poreux, il doit commencer par traverser les terrains secs de la
zone d'aration avant d'atteindre les roches de la zone de saturation dont tous les vides
sont pleins d'eau. A partir de ce niveau, l'espace creux que forme le puits se remplit lui
aussi, on dit qu'il a atteint la surface de saturation. La figure 3 reprsente deux essais de
forage avec la dlimitation des diverses zones.

Figure 3: dlimitation des diverses zones hydrogologiques

La notion de surface de la zone de saturation est capitale, puisqu'il s'agit de la


frontire dlimitant les terrains qui renferment de l'eau exploitable. L'expression nappe
phratique, tant a lui, dcrit les terrains saturs en eau les moins profonds, voquant
effectivement une tendue d'eau libre et rappelle bien qu' cause des communications
entre les multiples pores des roches l'eau du sous-sol forme une entit. Cependant pour
les eaux souterraines ce terme nappe diverses acceptations, il ne s'applique pas
seulement la surface de la zone sature en eau, mais qu'il dsigne galement cette zone
elle mme jusqu' une profondeur mal dtermine.
On trouve galement les appellations niveau on surface pizomtrique. Le niveau d'un
sondage artsien est un niveau pizomtrique au sens exact de ce mot.
En relation avec cette zone on distingue deux autres niveaux qui sont la frange capillaire et la
zone daration.

Frange capillaire :
Un phnomne qui se prsente entre les deux zones et qui a du l'ascension capillaire de
l'eau dans les petits conduits, la monte de l'eau est due l'attraction exerce par les
parois sur ces molcules.

Zone d'aration :
On distingue classiquement trois parties dans cette zone : les eaux du sol la surface, la
rgion intermdiaire des eaux pelliculaires, et au fond les eaux capillaires de la
frange capillaire. Cette zone est parcourue par des infiltrations qui descendent
alimenter les rserves, tandis que dans l'autre sens la vapeur d'eau provenant des pertes
par vaporation doit la traverser pour rejoindre l'atmosphre (figure 5).

Figure 4 : relations entre les


divers zones du sous-sol.

1. Aquif
re et
zone de

saturation

a) Aquifre
Un aquifre est une couche gologique (roche magmatique ou mtamorphique fissure ou
roche sdimentaire poreuse ou fissure) de roches permables comportant une zone sature
suffisamment conductrice d'eau souterraine pour permettre l'coulement significatif d'une
nappe souterraine et le captage de quantit d'eau apprciable. L'aquifre est homogne quand il
a une permabilit d'interstices (sables, graviers); la vitesse de percolation y est lente. Il est
htrogne avec une permabilit de fissures (granite, calcaire karstique); la vitesse de
percolation est plus rapide.

Figure 5 : nappe libre et nappe captive

L'eau contenue formant une nappe ou nappe aquifre. Les nappes phratiques sont les
nappes superficielles accessibles par des puits. Les nappes profondes ne sont accessibles que
par des forages coteux.

b) Zone de saturation
Sa limite suprieure est la surface de saturation. La limite infrieure est moins nette. Il
n'existe probablement plus aucun pore dans les roches au-del de 10000 mtres, mais il y a
un passage continu depuis les eaux remplissant les pores des roches solides jusqu' celles
incluses dans les magmas volcaniques en fusion.
Selon certains calculs, le volume total des eaux souterraines correspondrait celui d'une
couche ininterrompu autour de la terre paisse d'une centaine de mtres. Celles-ci
reprsentent par consquent une rserve extrmement considrable. Mais en ralit ces
normes volumes d'eau ne sont que partiellement utilisables et ils restent inaccessibles en
plusieurs des rgions.
Il y a d'ailleurs lieu de faire des distinctions dans la zone de saturation. Les rgions
profondes sont en effet occupes par de l'eau stagnante, qui finit gnralement par tre
beaucoup plus sale que l'eau de mer. Ce sont celles que rencontrent les grands sondages
ptroliers. Seules, les parties superficielles de la zone de saturation sont rnoves par une
circulation lente, qui finit par lessiver les sels dissous. On peut parler d'une zone de
lessivage. C'est la seule qui prsente un intrt pratique et souvent une faible partie seule ment de son eau est utilisable.

(1) Les eaux suspendues :


On peut parler aussi de nappes suspendues. Il s'agit de terrains localement saturs, assez
proches de la surface du sol, spars de la vraie zone de saturation. Ils forment en somme
des lentilles d'extension modre au milieu de la zone d'aration, dont l'paisseur risque
d'tre trop faible pour que leur eau soit captable. Pour ne pas risquer de dboires lors de
l'implantation des captages, il est vraiment trs important d'tre capable de
reconnatre la prsence ventuelle d'eaux suspendues et de savoir les distinguer de la
zone de saturation. Un problme qui peut se poser par exemple est celui de l'amlioration
du dbit d'un ouvrage existant par approfondissement, pour lequel la connaissance
lithologique des terrains traverss ne suffit pas. Supposons -un puits- captant de l'eau
retenue par une couche argileuse au dessus de cailloutis trs permables. Si cette eau
constitue la partie suprieure de la zone de Saturation, il sera videmment avantageux de
chercher augmenter le dbit du puits, en approfondissant celui-ci pour aller la pomper
dans les terrains les plus permables. Mais si c'est au contraire de l'eau suspendue, on
finira par chouer.

(2) Particularits des calcaires karstiques :


Les gographes appellent karst des calcaires de grande paisseur, ravins et creuss de
grottes la suite de dissolutions dues l'action d'eaux mtoriques lgrement acides. Ce
sont les seules formations o il n'y a pas de zone de saturation. Au lieu d'une nappe
continue, ils renferment en effet des lacs et des rivires souterraines au sein de massifs
sans porosit (figure 7).

Figure 6: eaux souterraines dans un relief karstique.

Chapitre II :
Porosit et permabilit des roches aquifres

L'eau qui arrive dans le sous-sol s'y accumule et y circule. Deux paramtres mesurent ces deux
aspects:La porosit et la permabilit.

I. La porosit des roches


A. Dfinition de la porosit
Tous les vides de la zone de saturation tant pleins d'eau, la quantit d'eau existant
sous la surface de saturation en un lieu donn dpendra uniquement de la porosit des
roches cet endroit.
La porosit d'une roche est en effet le rapport du volume des vides son volume
total. Elle peut se mesurer en pesant un chantillon pralablement dessch l'tuve, en
l'immergeant ensuite dans l'eau jusqu' ce qu'il soit satur et en le pesant nouveau ; la
diffrence des poids donne le volume des vides, le volume de l'chantillon tant dtermin
par la quantit d'eau qu'il dplace.

B. Porosit des roches meubles et consolides


Il faut distinguer les roches meubles des roches consolides. Les premires sont plus
homognes que les secondes, dans lesquelles la fissuration est irrgulire et susceptible de
varier beaucoup d'un point un autre.

1. Classification

a) Les roches meubles


Elles comprennent les sables et les argiles. La distinction entre sable et argile ne dpend que
de la granulomtrie. En effet les minraux argileux sont toujours de trs petite taille,
invisibles au microscope, de sorte que, forms de gros grains, les sables ne peuvent pas
contenir d'argile. Ce sont pour 95 % en moyenne des grains de quartz arrondis, avec aussi
des oxydes de fer noirs, des paillettes de mica brillantes, etc...

Il existe videmment un passage continu entre les sables et les argiles, les mlanges
intermdiaires pouvant tre appels des limons. En dfinitive, on adopte souvent la
terminologie suivante base sur le diamtre des lments constitutifs, plus ou moins
arbitrairement assimils des sphres :

Infrieurs 0,05mm : limons et argiles


Compris entre 0,05 mm et 5 mm : sable
Diamtres suprieurs 5 mm : cailloutis

Les marnes sont des argiles calcaires, dont la teneur en carbonate de calcium est gale
ou suprieure 15 %.
Les sables, les argiles et les marnes peuvent se rencontrer en couches homognes de grande
extension. Les alluvions sont des mlanges htrognes de sable et d'argile, dont il est
difficile de prvoir la nature, et faible distance d'un captage tabli dans du sable, un
nouveau forage pourra trs bien ne trouver que de largile. D'une manire gnrale, l'argile
est plus commune que le sable, et surtout que les cailloutis

(1) Sables
A l'aide d'une simple loupe, on peut dj voir clairement les grains de sable, si l'on a
d'abord pris la prcaution de les frotter dans la paume de la main, pour les dcoller les uns
des autres. On remarque alors les formes arrondies aux angles mousss des petits cristaux
de quartz, mats ou transparents.
La porosit dpend d'abord de l'isomtrie de ces grains plus ou moins sphriques. Un coup
d'il sur la figure 8 suffit en effet pour se rendre compte que la porosit est plus grande
quand les grains sont de tailles voisines que lorsque des petits grains ou les particules
argileuses remplissent les espaces entre les gros. On procde la granulomtrie des sables
en les faisant passer a travers une colonne de tamis mailles dcroissantes. Les rsultats
sont presque toujours donns sous forme de courbes cumulatives. C'est la meilleure
reprsentation ; encore faut il savoir les utiliser, car on peut en tirer u n e g ra n d e
quantit d'informations.

Figure 7 : diffrence de la porosit

Les ouvertures des tamis figurent en abscisses, tandis qu'un ordonnes on reporte les
poids retenus par chacun d'eux, calculs en pourcentage du poids total. On adopte presque

systmatiquement en abscisses une chelle logarithmique, qui a l'avantage de permettre


une reprsentation prcise des particules fines, mme avec un grand intervalle de
variation. Les ordonnes tant linaires, il s'ensuit que ces courbes sont des fonctions
logarithmiques des diamtres.

Figure 8 : courbes cumulatives des diffrentes classes des sediments

Dans le cas d'un sable isomtrique, dont les diamtres de l'ensemble des grains
varient entre deux abscisses voisines, la courbe cumulative prsente une inflexion
accentue, la branche inflchie se rapprochant d'autant plus de la verticale que l'isomtrie
est meilleure. Quand les diamtres des grains sont trs diffrents au contraire, la courbe
est plus rgulirement incline. On dit que le sable est dispers. La pente diminue quand
la dispersion augmente (la figure 9).
Il est possible de dfinir la pente de ces courbes par des coefficients numriques. Le
coefficient d'uniformit dAllen Hazen, C U, est le rapport entre le diamtre des grains
correspondant 60 % de l'chantillon analys, soit D 60, et le diamtre D10 de celui
correspondant 10 % :
CU =

D60
D10

On calcule CU en construisant d'aprs la courbe cumulative les abscisses D 60 et D10


des ordonnes 60 % et 10 %. Les valeurs trouves augmentent avec la dispersion des
sables, quand la pente diminue.
Les rapports prcdents sont dj des indices granulomtriques simples. En 1952 A.
Rivire a propos de caractriser les sdiments par des indices plus prcis couramment
employs aujourd'hui, qui sont calculs partir de leur courbe cumulative mise sous la
forme gnrale :
y = ax n .dx

n est l'indice d'volution, auquel s'ajoute un indice de classement : G = log

dM
, dM tant le
dm

diamtre maximal des grains et dm leur diamtre minimal. Le troisime indice, ou indice de
facis, est le produit NG, avec N = n + 1.
On peut remarquer aussi que les inflexions des courbes cumulatives correspondent des
stocks de particules dont le diamtre est donn par l'abscisse correspondante. Pour passer une
courbe de frquence on considre la diffrence dx entre les mailles de deux tamis successifs,
soit dm le rsidu d'un tamis :
y=

dm
dx

Si dx tend vers 0, y devient une fonction drive de x ; la courbe de frquence est donc la
drive de la courbe cumulative construite exprimentalement partir d'un nombre limit de
tamis. En appelant mode un maximum sur cette courbe de frquence, on distingue des sables
unimodaux et bimodaux. Il existe maintenant un ensemble de paramtres numriques
caractrisant compltement un sable, et toujours calculs partir de sa simple analyse
granulomtrique.
L'isomtrie d'une roche meuble est troitement lie son mode de sdimentation. Il s'ensuit que
les caractristiques d'un sable, et mme d'une faon plus gnrale le pourcentage de sable
contenu dans un complexe argilo-sableux doivent pouvoir tre prvus dans une certaine mesure
par un gologue form aux mthodes modernes de prospection, qui donnent justement une
large place l'analyse granulomtrique pour reconstituer les conditions de dpt des sdiments.
Les sables littoraux sont plus isomtriques, les vagues tant des phnomnes rguliers.
Quant au sable dunaire, il est fin, car le vent ne peut emporter les gros lments, et il est
presque toujours isomtrique. Voici quelques valeurs numriques moyennes de porosit,
toujours d'aprs H. Schoelier :

Sable littoral
Dunaire
Fluviatile

: 23 31 %
: 23 35 %
: 13 30 %

La porosit d'un sable ne dpend pas seulement de sa granulomtrie, mais aussi de

Figure 10 : deux modes d'arrangement des grains

l'arrangement

des

grains entre eux. Les sables peuvent en effet tre tasss par les pressions supportes. La figure
10 montre deux modes d'arrangement de cercles de mme diamtre dans un plan, mais il en
existe six au total quand il s'agit de sphres. Elle suffit en tous cas faire comprendre comment
un assemblage peut tre plus ou moins compact, mme s'il n'est pas compos de grains
parfaitement sphriques. Cela signifie dans la pratique que les sables tasss par le poids des
terrains sus-jacents, traverss en profondeur par un forage, pourront avoir une porosit plus
faible que ceux trouvs en surface.
Les formes des grains de sable ont galement une influence sur la porosit, car ceux-ci ne
sont pas toujours arrondis comme des sphres ayant un diamtre mesurable, comme nous
l'avons suppos ; mais il existe aussi des grains allongs. On trouve en gnral un pourcentage
plus lev de ces grains en amont des bassins de sdimentation, leur forme les rendant moins
transportables. Quand le pourcentage de grains allongs est lev, la porosit peut tre plus
faible, et elle est susceptible de diminuer davantage avec les pressions supportes si tous les
grains se sont orients paralllement, dans le sens de leur grand axe.
Comme rsum, on se rend compte en que les sables contiennent des rserves d'eau trs
considrables. Une porosit moyenne de 25 % reprsente en effet le quart du volume total de la
roche mouille, et on voit en se rfrant aux tableaux prcdents que beaucoup de sables ont
des porosits encore suprieures. Soit alors une couche sableuse paisse de 50 m, si la surface
de saturation passe 10 m de profondeur, cela laisse une hauteur de 40 m sature d'eau. Avec
une porosit de 25 % chaque hectare d'un tel terrain renferme 100 000 mtres cubes d'eau.

(2) Argiles.
Souvent, il faut effectuer des captages dans des sables contenant de l'argile, en gnral les
roches meubles sont des complexes sablo-argileux et toutes les combinaisons peuvent exister
dans la nature. C'est la courbe granulomtrique qui montre a avec prcision la proportion de
particules infrieures 0.05 mm contenues dans un mlange sablo-argileux, car il est toujours
possible d'effectuer une analyse granulomtrique. Les tamis ne servent plus pour la fraction
argileuse, mais dans les laboratoires spcialiss on procde par dcantation dans l'eau, la
vitesse de chute des particules tant fonction de leurs diamtres.

b) Les roches consolides


(1) Calcaires
Les calcaires forment des bancs de grande extension, couvrant parfois des dizaines de
milliers de kilomtres carrs. Leur paisseur est trs variable, depuis plus de mille mtres
jusqu' quelques centimtres. Quant ils sont minces, ils alternent rgulirement avec des
stratifications marneuses. Dans la zone de saturation les horizons homognes suffisamment
pais permettent de dfinir des nappes souterraines cause des communications entre leurs
vides. On parlera de la nappe de l'Albien, de la nappe du Cnomanien, etc. Cela signifie que
tous les captages effectus dans un tel horizon devraient avoir des rendements comparables.
Les stratifications marno-calcaires peuvent aussi tre plisses comme dans les Atlas. Il n'y a
plus alors de nappes lies un horizon dtermin, mais on peut toujours capter l'eau de
n'importe quelle couche calcaire, condition que celle-ci passe sous la surface de saturation.
Quand le pendage est visible l'affleurement, il est facile de trouver quelle profondeur un

sondage rencontrera dans la zone de saturation un banc calcaire inter-stratifi avec des marnes
impermables (fig. 11).

Figure 9 : forage dans les marno-calcaires

Suivant leur nature, les calcaires peuvent prsenter deux types de porosit :
(a) Porosit d pores :

Les calcaires tendres comme la craie, sont constitus de grains de petite taille, mal ciments, et
forment cette poussire blanche apparaissant la cassure. Ils laissent par consquent subsister
de nombreux vides entre eux, et la porosit rappelle beaucoup celle des sables et peut atteindre
20, 30 ou mme 50 %.
(b) Porosit de fissures :

Les calcaires compacts renferment alors de l'eau dans leurs fissures. En effet les calcaires se
sont toujours sdiments en couches superposes, spares par des joints de stratification, et
chaque couche est divise perpendiculairement ces joints par des diaclase. Certains
contiennent en outre des restes fossiliss de coquilles souvent disposs en lits et donnant
naissance d'autres fissures, d'autant mieux que les fossiles disparaissent parfois par
dissolution, laissant des vides communiquants.
La porosit de fissure est irrgulire, et n'est pas mesurable au laboratoire sur un
chantillon. On peut donc estimer la porosit de fissure en examinant un affleurement, de
prfrence une carrire, bien qu'elle soit alatoire l'emplacement prcis choisi pour un forage.
A vrai dire les calcaires sont toujours fissurs, mais dans ceux qui sont friables, o
justement la porosit de pores est leve, les fissures sont colmates. La porosit de fissures
caractristique des roches dures est donc plus ou moins inverse de la porosit de pores, et en
dfinitive tous les calcaires sont poreux.

(2) Grs
Les grs forment gnralement comme les calcaires des couches continues, horizontales ou
plisses, soit trs paisses, soit plus minces et alternant alors avec des argiles ou des marnes.
Ce sont des grains de sable lis entre eux par un ciment, calcaire, argileux ou siliceux. Ils
prsentent donc une porosit de pores dpendant du degr de la cimentation. Les sables
peuvent passer insensiblement et progressivement des grs, suivant le dveloppement et la
nature de la cimentation. Quand la cimentation calcaire ou siliceuse est totale, la porosit de

pore disparat pratiquement, mais alors la roche, trs rigide, prsente des cassures et il existe
une porosit de fissures. La porosit moyenne des grs varie entre 5 et 15 %. Les quartzites
sont forms par un assemblage compact de petits cristaux de quartz. Ils sont donc aussi durs
que du quartz massif, c'est--dire plus durs que l'acier et par consquent trs difficiles forer.

c) Roches ruptives et mtamorphiques.


Les roches ruptives et mtamorphiques les plus courantes sont les granits, les gneiss et
les micaschistes. Leur porosit est parfois intressantes pour des captages dbit modeste
(l'ordre de 100 ou 200 mtres cubes par jour). Mais leur prospection rclame des gologues,
confirms, surtout s'il n'y a pas d'autre captage proximit immdiate.
Les granits, sont normalement
altrs en surface, sur une
paisseur souvent importante. Sous
les climats tropicaux la couche
altre dpasse facilement 100m.
Cette couche sablo-argileuse est
gnralement une bonne zone
aquifre (figure 12).

Figure 10 : ressource en eau en pays


granitique. L'eau dans la pellicule
d'altration
(en
jaune)
est
en
communication avec celle des fissures.

Les gneiss ont une porosit de fissures assez analogue celle des grs ciment siliceux.
L'emplacement des zones les plus fissures, qui ont donn prise l'rosion, est souvent marqu
par des vallonnements. La porosit est plus leve aussi dans les rgions trs failles. Les
anatexites ont une porosit souvent comparable celle des vieux granits.
La porosit des micaschistes augmente normalement avec le degr de mtamorphisme et
elle peut tre leve.
Les laves poreuses ont une porosit de pores cause de leurs bulles d'air ; celle-ci peut
atteindre 11 %.

2. Porosit efficace et rtention spcifique.


La porosit des roches meubles ne change jamais, que celles-ci soient des sables ou des
argiles. Le calcul du volume d'eau resterait aussi valable dans le cas plus courant d'un sdiment
argilo-sableux. Mais la force de rtention de l'eau, et par suite la difficult de son captage,
augmente avec la proportion d'argile.
On peut distinguer la porosit efficace, c'est--dire l'eau exploitable, de la rtention
spcifique sans valeur pratique.

Le coefficient d'emmagasinage, S, (de l'anglais storage) permet aussi de dfinir une


porosit efficace. C'est la quantit d'eau pouvant tre libre par un volume unitaire de terrain
satur, la suite d'une baisse de la surface de saturation. Mais alors que la porosit efficace est
un pourcentage, ce coefficient dpend des units choisies, or il a t propos aux Etats-Unis
avec des pieds cubiques et des gallons.
Dans la pratique, on peut tenter des captages dans des sdiments comprenant jusqu' 20 ou
30 % d'argile, mais s'il s'agit de sondages, ils devront tre dvelopps. Cette question sera
traite avec plus de prcision dans le paragraphe suivant, consacr la permabilit.

II. Permabilit des roches


A. Loi de Darcy
L'tude du dplacement de l'eau dans un milieu poreux a t conduite exprimentalement par
Darcy en 1856. Pour une mme charge hydraulique (mme nergie potentielle), Darcy dfinit
un coefficient de permabilit
K, mesur
en m/s, dpendant du type de
milieu
poreux. La quantit d'eau
transitant
dans ce milieu est
proportionnelle la section
totale
traverse A, au coefficient de
permabilit K du milieu et
la charge
hydraulique h et inversement
proportionnelle la longueur
l du milieu
travers:

Q(m3/s) =
K(m/s).A(m2). h/l
h/l est la perte de

charge par
appele
hydraulique

unit de longueur,
encore gradient
i:

Q = K. A. i
La vitesse de filtration V est
rapport de la quantit d'eau
une seconde sur la surface A.
galement le produit du
de permabilit par le
hydraulique:

gale au
passant en
C'est
coefficient
gradient

V(m/s) = Q/A = K.h/l


Figure 13: Dispositif exprimental pour
la loi de Darcy.

B. Valeurs de la permabilit pour les roches courantes.


La mesure du dbit d'un captage est ncessaire pour valuer le coefficient de permabilit, soit
sur chantillon, avec un permamtre, soit de prfrence dans le terrain en place.
Les rsultats trouvs pour les roches meubles sont relativement rguliers, mais varient
cependant pour chaque type de roche entre des limites assez larges, suivant la granulomtrie et
la compaction. Voici d'aprs H. Schoeller quelques valeurs typiques du coefficient de
permabilit, en litres par seconde et par mtre carr :

En rsum il apparat que ce coefficient peut dpasser 10 litres/seconde par m 2 dans les
cailloutis, de 1 0,1 en moyenne dans les sables, et que sa valeur est trs faible dans les argiles.
Pour les roches consolides, les valeurs sont beaucoup plus irrgulires. Par exemple,
toujours d'aprs H. Schoeller, pour la craie, A varie entre 0,56 et 5,6 litres/seconde par m2.
Dans les calcaires durs, fissurs, il peut aller de 103 10 litres/seconde par m2.
D'une manire assez gnrale la permabilit des roches varie en raison inverse de leur
porosit. Elle est leve dans les roches fissures, o la porosit est plus faible que lorsqu'il
s'agit d'une porosit de pores, et elle devient presque nulle dans les argiles forte porosit.

C. Permabilit hors de la zone de saturation.


La ncessit de capter l'eau souterraine dans les terrains saturs est srieuse. II peut en exister
pourtant des quantits non ngligeables dans la zone d'aration, l o la porosit est leve.
Seulement c'est la permabilit qui diminue trs rapidement ds que des bulles d'air
s'introduisent dans les cavits aquifres.

D. Permabilit des complexes sablo-argileux.


La sdimentation sablo-argileuse est trs commune, il existe des formations paisses de
plusieurs centaines ou mme d'un millier de mtres, indiques sur les cartes gologiques. C'est-dire que de nombreux captages sont susceptibles d'exploiter l'eau de ces complexes sabloargileux, dont nous avons dj dfini la porosit efficace et la rtention spcifique, avec les
roches meubles.

E. Alimentation des nappes souterraines par percolation.


Dans les formations sdimentaires alluviales ou dtritiques, les niveaux sableux sont de
vritables drains naturels, de la mme manire que le massif filtrant inject lors du dveloppement autour d'une crpine est un drain artificiel.
Or les sries gologiques sont rarement constitues de couches permables et impermables
parfaitement tranches. Plus souvent en fait il s'agit de complexes pilot par des critres
stratigraphiques, mais dont la permabilit n'est pas nettement dfinie. Les dpts qui les
constituent se sont succds d'une manire continue, les pisodes de la sdimentation se
rptant trs souvent suivant un rythme rgulier. Ce sera le cas pour donner un exemple des
alternances de marno-calcaires plus ou moins durs, dans lesquels une augmentation minime de
la teneur en carbonate de calcium suffit diffrencier un banc calcaire. Dans des terrains de ce
genre, les niveaux les plus permables doivent tre en partie aliments eux aussi par des
percolations en provenance de roches encaissantes, et ils peuvent tre galement considrs
dans une certaine mesure comme des drains naturels.
La permabilit n'intervient qu'au moment o l'on commence pomper dans un captage et que
l'eau des roches permables afflue vers le lieu du prlvement. Chaque fois que les percolations
latrales sont possibles, cette eau se voit remplace par celle des roches encaissantes.

F. Les trois conditions d'une implantation correcte


D'aprs se qu'ont a vu, en tirant trois rgles simples pour trouver de l'eau souterraine :

Il n'y a d'eau exploitable que sous la surface de saturation.


Sous la surface de saturation, tous les pores des roches sont pleins d'eau, mais encore
faut-il qu'il existe des roches poreuses l'emplacement retenu. La zone de saturation
peut en effet inclure des passes lithologiques sans porosit.
Cette eau peut tre extraite par pompage, condition qu'elle soit renferme dans les
pores ou les fissures d'une roche permable, le dbit tant fonction de la permabilit.

Ces trois conditions sont suffisantes et chacune est ncessaire. Il est rarement
indispensable en particulier de s'inquiter de ce qui se passe en dehors du primtre
circonscrivant immdiatement l'emplacement choisi.
1 Donc, avant d'entreprendre un captage, il y a trois donnes connatre : la profondeur de la
surface de saturation, la porosit et la permabilit des roches.
Ces les trois points sont a vrifier pour russir l'implantation des captages.
C'est l'tude gologique traditionnelle qui renseigne sur la lithologie des lieux, et les indications
concernant la profondeur de la surface de saturation, variable suivant le climat, le relief et la
nature du terrain.

Chapitre III
Prospection: dtection de la zone de saturation

I. Prospection hydrogologique
A. Cartographie par l'inventaire des captages existants.
L'coulement des eaux souterraines peut tre reprsent cartographiquement. Le procd est
utilis pour les cartes dites hydrogologiques (figure 14). Ce qui peut apparatre sur une
projection plane c'est justement la surface de saturation, avec ses dformations et ses pentes
irrgulires rsultant de l'coulement. On les reprsente en courbes de niveaux.

Figure 11: carte hydrogologique

La profondeur laquelle se trouve l'eau dans chaque captage doit tre mesure en mme
temps que l'altitude de son orifice. L'altitude peut tre dtermine un ou deux mtres prs, en
situant avec exactitude l'emplacement des captages sur un fond topographique au 1/50000 en
courbes de niveaux, quand celui-ci existe. L o il n'existe pas, le prospecteur doit procder
avec un altimtre

Les cartes hydrogologiques dessines sur un fond topographique en courbes de niveaux


possdent deux rseaux de courbes figurs avec des couleurs ou des paisseurs de trait
diffrentes, les courbes topographiques et celles de la surface de saturation (ou du rseau
d'coulement).
Les cartes hydrogologiques permettent de prvoir l'emplacement d'un nouveau captage, la
profondeur de la surface de saturation ou celle du toit de la meilleure couche aquifre.
Les variations de la cote des eaux souterraines ne peuvent jamais tre trs importantes entre
deux points rapprochs, quoique la pente de cette eau de porosit puisse tre plus incline que
celle d'une rivire l'air libre. Pour se livrer une telle prospection, il faut bien entendu savoir
dj djouer les piges de l'eau suspendue (figure 15).

Figure 12 : Cartographie par l'inventaire des captages existants

B. Relation avec le ruissellement.


L'eau dans les rivires permanentes est
en contact direct avec la zone de saturation, car
tait autrement elle se perdrait par infiltration. Il
mme pour l'eau des grands lacs, si l'on excepte
tout fait spciaux comme le lac Tchad, les
et les tangs tant souvent des affleurements
suspendues. Il y a donc un excellent moyen de
dterminer approximativement la profondeur de
de saturation ; elle se trouve toujours une
voisine de celui du cours d'eau le plus proche.

toujours
s'il
en
en est de
des
cas
petits lacs
d'eaux
la surface
altitude

Figure 16: Les courbes isopizes sont incurves


vers l'amont, la rivire alimente la nappe

Pour une description plus prcise des relations entre le ruissellement de surface et
l'coulement souterrain, il faut suivre la surface de saturation entre les rivires, deux cas
peuvent se prsenter (fig. 16). En gnral la rivire draine les eaux souterraines de son bassin
versant ; L'coulement souterrain converge par consquent vers elle, et la pente rsultant de ce
mouvement fait que la surface de saturation s'lve de chaque ct de son lit. La valle
gographique correspond une valle de la surface de saturation, reprsente par une concavit
de ses courbes de niveaux.
Quand une rivire issue d'un bassin versant pluvieux traverse une rgion aride avant
d'atteindre la mer, elle peut perdre de l'eau dans ce parcours. Cette eau va alimenter les rserves
souterraines, et la surface de saturation descend de chaque ct de son lit ; les courbes de
niveaux prsentent une convexit cet endroit.
Les sources sont les affleurements des eaux souterraines. Elles se trouvent l o une
dpression naturelle forme un regard donnant accs aux terrains saturs. On les rencontre donc
sur les flancs ou au fond des valles encaisses, ou encore la base des falaises. Ce sont
souvent les exutoires de nappes suspendues.

C. Les valles alluviales


Puisque l'coulement souterrain suit les pentes du rseau hydrographique, les rivires sont
accompagnes par un mouvement d'eau plus lent s'effectuant dans le sous-sol de leurs valles.
Quel que soit le climat, les valles alluviales sont surtout intressantes quand elles traversent
des rgions dont la nature du sous-sol ne permet pas d'exploiter l'eau souterraine, car elles
reprsentent alors les seules possibilits de captage.

D. Rle ventuel des structures gologiques.


En ce qui concerne les structures gologiques (anticlinaux, synclinaux, failles, bouleversant les
successions rgulires des couches permables et impermables), elles ont rarement une
importance dterminante pour le captage des eaux souterraines, contrairement ce que pensent
souvent les gologues de formation. En effet les pores des roches, aussi bien permables
qu'impermables, sont uniformment saturs d'eau et les percolations latrales souvent possibles.
Il y a donc une trs grande diffrence en ce domaine avec les hydrocarbures. Ceux-ci sont
galement des fluides, mais ils n'existent qu'occasionnellement au lieu d'tre universellement
prsents comme les eaux souterraines. D'une densit infrieure 1, ils ont tendance monter
au-dessus des eaux de la zone de saturation pour venir s'oxyder la surface du sol, de sorte que
ceux que l'on cherche exploiter sont ceux qui sont rests pigs sous des argiles satures
d'eau, pour laquelle elles ont justement une affinit prfrentielle.

II. Prospection lectrique de surface


Principes de la mthode:
C'est une mthode qui a t imagine en France par Conrad Schlumberger avant 1914, 15
ans avant le carotage lectrique des sondages. Elle commence tre utilise couramment
aujourd'hui, en partie parce qu'on trouve sur le march des appareils portatifs solides et d'un
maniement simple des prix trs comptitifs. Mais justement parce que les appareils peuvent
tre mis entre toutes les mains, leur utilisation sans discernement a dj caus des dboires
portant prjudice la mthode, car les rsultats demandent tre interprts par des techniciens
expriments.
La prospection lectrique de surface est susceptible de servir la dtermination de la
profondeur de la surface de saturation. Il s'agit d'une de ses applications les plus simples.
Toute mesure de rsistivit d'un sol ou d'une roche est en ralit une mesure de son eau de
porosit et de la minralisation de cette eau. Si l'eau pratiquement pure n'est pas conductrice,
elle le devient lorsqu'elle contient, comme c'est presque toujours le cas, des sels solubles
partiellement dissocis en ions. Au point de vue de la conductibilit de l'lectricit, on peut
donc considrer que les roches sont formes de grains isolants, qui peuvent tre enrobs d'une
eau plus ou moins minralise, possdant un degr variable la qualit d'un lectrolyte.
La rsistivit est donc fonction de trois facteurs, la porosit de la roche, son degr de
saturation et la salure de l'eau. Ainsi elle sera modifie lors du passage de la zone d'aration la
zone de saturation, c'est pourquoi la mesure de la rsistivit peut servir dterminer la
profondeur de la surface de saturation par contre, si la rsistivit est inversement
proportionnelle la porosit de la roche, elle ne renseigne pas du tout sur la permabilit,
puisqu'il existe des roches impermables grande porosit et rsistivit faible par consquent,
comme les argiles, et des roches impermables pratiquement sans eau et rsistivit leve,
comme certaines roches ruptives.

PARTIE II
LES OUVRAGES

HYDRAULIQUES

Chapitre I:
PUITS ET FORAGES

I. Introduction
L'eau tant indispensable, on est tent de s'en procurer n'importe quelle condition. C'est
ainsi que bien des captages d'eau souterraine ont t excuts sans tenir compte de la
rentabilit. L'eau souterraine devrait toujours tre considre comme un minerai, au mme titre
que n'importe quelle autre matire premire du sous-sol. C'est le cas de rappeler la dfinition du
minerai : Toute substance minrale susceptible d'tre exploite avec profit.
Une couche aquifre peut tre ou non un minerai suivant l'usage auquel est destin son
eau. Pour l'agriculture ou l'levage (culture irrigue et alimentation animale) et pour les
utilisations industrielles, son prix de revient est un des lments du bilan, et un gisement donn
d'eau souterraine peut convenir une industrie au chiffre d'affaires lev tout en s'avrant
impropre aux besoins de l'agriculture fournissant des produits bon march. Mais quand il s'agit
d'eau usage domestique, la rentabilit n'entre pas toujours en ligne de compte. C'est surtout
dans ce domaine qu'il ne faudrait pas se contenter de faire un captage n'importe comment, alors
qu'il pourrait tre possible de trouver une solution rationnelle.
En ralit l'eau encore incluse dans les pores des roches n'est qu'une ressource potentielle. Ce
qui compte, c'est celle qui dbouche l'orifice suprieur du captage. Il dpend donc de celui-ci
que l'eau soit utilisable ou non. Pour tre russi, un captage doit tre adapt la fois aux
conditions naturelles du gisement et aux besoins de la consommation. On doit considrer, pour
un dbit donn, d'une part l'amortissement des installations et, d'autre part, la force motrice
ncessaire au pompage. Et il faut tenir compte dans le calcul de l'amortissement que l'existence
de l'ouvrage est limite dans la plupart des cas par la corrosion souterraine, les incrustations et
les colmatages.
Il est difficile de ne pas voquer ici le paradoxe des zones arides, pour lesquelles l'eau
souterraine peut tre particulirement prcieuse. La construction des captages y est
spcialement onreuse cause de la profondeur de la surface de saturation et des difficults
d'accs, et les frais de pompage sont levs, tandis que le pouvoir d'achat est faible.

II. Les puits et les sondages.


A. Captage par puits
1. Dfinition
Nous appelons puits l'ouvrage traditionnel de grand diamtre, quel que soit le procd de
creusement. Les diamtres des puits peuvent varier entre 1 et 5 ou 6 m, les dimensions les plus
courantes tant de 2 3 m, en gnrale il a une profondeur infrieure dix mtres (Figure 16).

Figure 137: Schma d'un puit

2. Construction des puits.


Les puits peuvent tre ventuellement fors avec des sondeuses de gros diamtre. Ils sont
plus habituellement creuss par des puisatiers qui descendent l'intrieur, le creusement et
l'vacuation des dblais tant aujourd'hui mcaniss.
Les parois sont maintenues en place par un cuvelage en bton pouvant tre coul sur place,
mais normalement constitu d'une colonne d'anneaux prfabriqus. Dans les terrains instables,
on procde par havage, c'est--dire qu'on installe le cuvelage au fur et mesure de
l'avancement. On excave cet effet sous la base de la colonne, de manire la laisser
descendre par son propre poids, et on ajoute les nouveaux anneaux par le haut.

Une fois atteinte la zone de saturation, il devient ncessaire d'puiser les infiltrations pour
maintenir le chantier sec. Il faut continuer creuser 5 ou 6 m pour placer le revtement filtrant,
qui est perc d'orifices (fig.18). Dans les terrains
friables, les barbacanes sont petites et rapproches ;
elles peuvent tre plus grandes au contact de roches
ayant une meilleure tenue. Si le procd de
construction le permet, il peut tre intressant de
couler du gravier dans l'espace annulaire entre le
terrain naturel et le revtement filtrant.

Il existe aussi des tubes et des crpines


mtalliques analogues ceux utiliss dans les
sondages, mais dont le diamtre atteint 1 m et qui
peuvent servir au revtement de petits puits. Le poids
au mtre est alors voisin de 200 kg. Les crpines sont
vendues galement avec un revtement extrieur de
gravier agglomr.
Il est prfrable de cimenter le fond du puits,
surtout s'il est argileux, pour empcher l'envasement et
pour faciliter le curage. Mais quand on arrte le
creusement sans avoir atteint un plancher
impermable, on peut laisser affleurer le terrain nu, de
manire ne pas empcher les infiltrations de bas en
haut susceptibles d'augmenter le dbit. Il est possible,
dans ce cas, de garnir le fond d'une couche de galets
laissant passer l'eau et permettant quand mme, les nettoyages. On peut aussi amliorer le dbit
lorsque la zone aquifre parait se poursuivre en profondeur, en enfonant la base de l'ouvrage
une ou plusieurs colonnes perfores de petit diamtre en tle ou en bton.

3. Puits rayonnants.
Puisque l'intrt du puits rside dans la dimension de sa surface filtrante, particulirement
utile quand l'paisseur de la nappe captable est limite, il est souhaitable de dvelopper cette
surface. On y parvenait dans les temps anciens, au Proche Orient, en creusant manuellement au
fonds des puits des galeries souterraines horizontales ou faiblement remontantes, pntrant
dans la couche aquifre sur une longue distance. C'tait videmment un travail, trs dangereux.

B. Captage par forage


Le fora ge est un captage tubulaire dont le diamtre n'excde pas quelques dizaines de
centimtres. Ces diamtres sont habituellement mesurs en pouces. Il faut distinguer entre
diamtre nominal, diamtre rel et diamtre intrieur de la colonne de tubes. Le tableau cicontre indique les diamtres nominaux usuels avec leurs correspondances en cm, le pouce
valant 2,54 cm :

Les diamtres des forages sont limits parce que leur largissement entrane une augmentation
du poids et du prix des tubes et des crpines, qui n'est pas compense par un accroissement correspondant du dbit.
Au cours des chapitres suivants on va aborder les techniques et mthodes de foration et aussi
comment quiper et dvelopper un sondage hydrologique.

C. Choix entre puits et forages.


Si le niveau aquifre est profond, le forage s'impose parce que le creusement d'un puits large
obligerait enlever un cubage important de mort terrain.. Cependant, dans le cas de terrains
alluvionnaires, on peut envisager des puits d'une quarantaine de mtres. D'autre part, le puits se
remplit d'eau ds qu'il atteint la surface de saturation et ne peut pas tre poursuivi beaucoup
plus bas ; il n'y a que le forage qui puisse pntrer profondment dans la zone de saturation.
Quand la construction d'un puits est possible, sa surface filtrante est grande comparativement
celle d'un forage
La surface filtrante tant limit par le coefficient de permabilit du terrain, le puits est
avantageux quand la permabilit est faible. Mais lorsque la couche aquifre est paisse, mme
si elle est peu permable, il peut tre plus intressant de la traverser sur une grande hauteur
avec un forage de petit diamtre, puisque conformment la loi de Darcy le dbit augmente
avec la pression hydrostatique (fig. 19).
Le puits n'est donc une solution rationnelle que pour exploiter
l'eau des couches superficielles de la zone de saturation ou
celle d'une nappe suspendue, quand elle se trouve faible profondeur, et il est surtout intressant si la couche aquifre est
la fois peu permable et peu paisse.
Il est bon de signaler toutefois que les colmatages sont
moins craindre pour un puits que pour un sondage, la vitesse
de circulation des filets d'eau dans le terrain aquifre
entourant un ouvrage de grand diamtre tant plus faible
qu'autour d'un forage troit.
Fig.19 : comparaison entre puit et forage

Chapitre II :
TECHNIQUES DE FORAGE

I. Equipements de foration
A. Les sondeuses percussion.
Les sondeuses percussion (Photo1) sont des appareils rustiques bien adapts la
recherche de l'eau souterraine et convenant tout particulirement au forage des roches
consolides. Ils sont d'un maniement plus dlicat dans les
Photo1: sondeuses percussion
roches meubles et les alluvions.
Le
principe
consiste

fragmenter la roche en faisant


tomber rgulirement un trpan
d'une hauteur constante. L'appareil
comprend
donc
un
chevalet
quadripode ou un mat, auquel le
trpan
est
suspendu
par
l'intermdiaire d'une poulie de
renvoi. Le trpan est anim d'un
mouvement de va-et-vient. Pour les
manuvres de descente ou de
remonte, il est dsolidaris du
dispositif de va-et-vient et embray
sur un treuil servant aussi placer les
tubages.
Les chevalets dmontables sont mtalliques ou en bois. Les pieds
sont poss sur des dalles de ciment prpares avant le montage. Les
mts repliables ou tlescopiques quipent les sondeuses automotrices
remorquables ou installes demeure sur une plateforme de camion.
Ils doivent tre haubans par des cbles ancrs sur des plots de ciment
(fig. 20).
Le mouvement alternatif de va-et-vient peut tre obtenu par
plusieurs dispositifs. Le trpan des petits appareils servant habiFig.20: Sondeuse

tuellement la recherche de l'eau souterraine est suspendu par un cble. Par l'intermdiaire d'un
sabot celui-ci est reli un deuxime lment de cble, dont l'autre extrmit est fixe une
manivelle. Les sondeuses plus importantes n'emploient ce systme que pour la confection de
l'avant trou. Elles utilisent ensuite un balancier qui peut tre remplac par un simple
excentrique. L'efficacit de la mthode est base sur l'lasticit du cble, qui est normalement
en fils d'acier. Quand sa longueur est faible, au dbut du forage, on peut le remplacer par un
cble de manille plus lastique, mais certains appareils possdent une poulie de renvoi monte
sur amortisseurs, permettant d'employer ds le dbut le cble d'acier. La suspension par cble
laisse la possibilit de faire tourner facilement le trpan au fond du trou, ce qui l'empche de
frapper toujours au mme point et favorise un broyage rgulier de la roche.
Signalons que le systme percussion a t perfectionn en vue d'atteindre des
profondeurs de 1 000 1 500 m, mais les appareils grande puissance sont rarement utiliss
pour les captages d'eau. Avec le procd canadien, le trpan n'est plus suspendu un cble,
mais il est reli un train de tige par l'intermdiaire d'un balancier. Les chocs du trpan au fond
du trou sont isols par une coulisse, qui lche l'outil au point haut et le rattrape aprs sa chute.
L'inconvnient est qu'il faut dvisser et revisser toutes les tiges pour sortir l'outil et le
redescendre. Pour pallier cet inconvnient, le procd dit battage rapide fait appel une
injection d'eau ou de boue sous pression. Au moyen d'une pompe adjointe la sondeuse,
l'injection est envoye dans la colonne de tiges creuses jusqu' un trpan spcial comprenant
des orifices latraux ou vents. L'eau ou la boue remonte la surface autour des tiges en
entranant les dblais avec eux. Comme il n'est plus possible de suspendre le trpan une
coulisse, puisqu'il faut mnager un passage pour l'injection, c'est l'ensemble du train de tiges
rendu solidaire du trpan qui est suspendu au balancier par des amortisseurs ressorts.

B. Les sondeuses rotatives


Les sondeuses rotatives sont trs courantes aujourd'hui (Photo2).
Elles conviennent tous les types de terrain, mais elles
sont particulirement avantageuses pour les roches
meubles et relativement lentes dans les roches dures. La
perforation s'effectue par rotation de l'outil sous une
injection de boue, la boue ayant plusieurs rles :

aider la dsagrgation de la roche ;


refroidir, lubrifier et nettoyer l'outil ;
remonter les dblais ;
consolider les parois du trou et dans la mesure
du possible colmater les fissures.

Photo2: Sondeuse rotative

L'outil ou trpan est suspendu un chevalet ou un mat, analogues ceux des sondeuses
percussion, par l'intermdiaire d'un train de tiges auquel une table de rotation communique un
mouvement giratoire, mais c'est le poids du train de tiges qui exerce sur l'outil la pression
ncessaire son avancement. La boue est injecte l'intrieur de ces tiges creuses au moyen
d'une tte d'injection solidaire d'une pompe et comportant par consquent une partie fixe, les
deux pices matresses de la machine sont la table de rotation et la tte d'injection.

C. Les boues de forage


Les grands sondages travaillent en liaison avec un laboratoire et sont surveills par un
ingnieur des boues. Les indications ci-dessous pourront tre utiles sur les petits chantiers. Pour
des renseignements plus dtaills, on consultera des ouvrages spcialiss.

Les boues sont des suspensions d'argiles dans l'eau, auxquelles on peut
ajouter des substances en poudre et des produits chimiques, liquides.
L'argile est broye, crible, puis mlange l'eau avec un batteur
mcanique. On peut aider l'homognisation l'aide de la pompe de
la sondeuse. On laisse la suspension s'hydrater plusieurs jours, puis on
la dilue la demande.

Photo3: boues de forage

La viscosit est la proprit essentielle de la boue, lui permettant d'vacuer les dblais et de
consolider le trou du forage. Elle doit tre suffisante pour que les petites particules vacuer
soient maintenues en suspension et pour que la boue puisse rester applique aux parois. Mais
une viscosit trop forte empcherait ensuite l'puration par dcantation des particules la
surface du sol, avant la reprise par la pompe.

D. Le trpan
Le trpan constitue la pice essentielle. Il est compos de deux lments assembls par un pas
de vis : une longue tige servant de lest et l'outil proprement dit, en
acier massif forg. Son extrmit peut prsenter une section droite en
I ou tre pointue. Les parties latrales circulaires assurent la forme
du trou. La panoplie est complte par des trpans excentrs, lests
de manire se tenir verticaux. Ils sont ncessaires pour viter les
pertes de diamtre risquant de coincer l'outil, et ils permettent
ventuellement de travailler sous une colonne de tubage pour
faciliter sa descente (Photo4).

La rsistance de la partie taillante est augmente par l'adjonction


de carbures mtalliques de grande duret et trs rigides, de sorte que l'acier utilis doit tre lui
mme suffisamment indformable pour que la liaison mcanique avec ces carbures ne soit pas
dtruite.

II. Les techniques de forage utilises en eau minrale


Un ouvrage d'eau minrale utilise l'ensemble des techniques et des matriels existants dans le
domaine du forage.
Cependant, la spcification de cette entreprise rside dans la prise en compte pralable de tous
ces paramtres afin d'optimiser l'ouvrage.

Cette slection se base sur des considrations non seulement techniques lies la gologie, la
gomtrie de l'ouvrage et la quantit d'information acqurir, mais galement scuritaires
concernant l'ouvrage mais aussi la ressource, et bien sr financires.
La ralisation d'un forage dans un gisement ncessite une programmation rigoureuse compte tenu
des aspects suivants :
s'agissant d'une action sur le sous-sol, elle constitue un risque pour le milieu souterrain et
pour les diffrentes entits gologiques concernes par la foration
s'agissant d'une action ayant un objectif technique dtermin et reprsentant un cot en
gnral non ngligeable

A. Les mthodes de forage


Il existe de nombreuses mthodes de foration dont la mise en oeuvre dpend de paramtres trs
divers. Cette partie va prsenter les mthodes de forages en tant que telles avec leurs avantages
et inconvnients. Le chapitre suivant prcisera les modalits de slection de ces mthodes selon les
critres usuels pour le domaine de l'eau minrale.

1. Forage au marteau fond de trou (MFT)

a) Principe
Cette mthode de forage utilise la percussion assortie d'une pousse sur
rouai qui se trouve lui mme en rotation. L'nergie utilise pour
actionner cet outillage est l'air comprim haute pression (10-25
bars). C'est un procd trs intressant en recherche hydrogologique
et principalement en terrains durs.
Un marteau pneumatique (Photo6) quip de taillants est fix la base
d'un train de tiges et anim en percussion par envoi d'air comprim
dans la ligne de sonde, d'o le nom de "marteau fond de trou" (fig.21).
Photo6: Partie taillante du MTF

b) Avantages

Avancement rapide et profondeur d'investigations pouvant dpasser les


300 m de profondeur (fonction du diamtre et de la puissance du
compresseur d'air) ;
Bonne observation des cuttings (coupe gologique) et des zones
productrices (suivi foration) ;
Fluide de forage (air) bien adapt au forage d'eau en gnral de par
l'absence de produit de foration (pas d'interfrence entre la ressource et des
boues ou de leau).

c) Inconvnients

Le fluide "air" peut perturber en foration les observations relatives la


qualit du fluide d'un niveau producteur par oxydation d'lments ou en

Fig.21: diffrentes parties


du MFT

occultant des venues de gaz. La confirmation de la qualit du fluide (eau et gaz) d'un
niveau producteur doit frquemment tre ralise par pompage associ ;
Interprtation dlicate du niveau de production d'un horizon reconnu (dbit) par mesure en
soufflage (air lift) l'aide de lquipement de foration Les donnes obtenues en foration
MFT, quant aux dbits des horizons traverss, doivent tre prises en compte avec rserve.
Il convient de considrer que les dbits obtenus en fonction lair sont toujours
optimistes ;
Procd peu adapt dans les terrains non consolids ou plastiques ;
Risque de formation de bouchons de cuttings, ncessitant de frquents nettoyages du trou
par soufflage. Ce phnomne n'existe pas lorsque l'ouvrage est totalement sec ou lorsque
le dbit des niveaux producteurs est suffisant pour permettre un bon nettoyage par
circulation ;
Ncessit d'utilisation de compresseurs trs puissants voire de surpresseurs en cas de
foration sous des hauteurs d'eau importantes.
Mauvaise identification de chaque niveau producteur en cours de foration, le fluide
recueilli en tte d'ouvrage intgrant lensemble des horizons traverss.
Il convient de noter que la foration MFT l'air est parfois couple l'emploi de mousse
de forage (injecte dans le circuit d'air) pour favoriser la tenue des parois et/ou la
remonte des cuttings. S'agissant d'un contexte eau minrale , le choix d'une mousse
"inerte" doit tre une proccupation pour l'opration.

2. Forage au marteau fond de trou avec tubage a l'avancement

a) Principe
la mme technique que celle du MFT "classique" expose ci-avant, cette mthode concerne la mise
en place d'un tubage des parois du trou au fur et
mesure de sa foration. Elle met en oeuvre un taillant
pilote avec alseur excentrique qui permet de forer des
trous d'un diamtre lgrement suprieur au diamtre
extrieur des tubes. Le tubage est ainsi enfonc
progressivement la suite de dalseur sous reflet de
son propre poids et de l'nergie de percussion du
marteau. Les tubes sont solidariss entre eux soit par
soudure, soit par filetage.

Le taillant excentrique se dploie par rotation dans le


sens des aiguilles d'une montre, une rotation en sens
inverse en fin de foration permet son repli et la
remonte de la garniture.
Comme en foration au marteau fond de trou classique,
l'vacuation des cuttings est l aussi assure par la
remonte de lair, ici entre tiges et tube.

b) Avantages

Possibilit d'utiliser une foration air dans un contexte gologique peu stable ;

Bonne observation des cuttings et zones productrices ;


Meilleure individualisation des niveaux producteurs au moment de la foration, sans
mlange avec des niveaux suprieurs partiellement obturs par le tubage mis en place.

c) Inconvnients
l'exception de la foration dans les terrains non consolids, cette mthode prsente les mmes
inconvnients que celle du MFT classique

3. Forage rotary circulation directe

a) Principe
La mthode de foration rotary utilise un outil (trpan) mont au bout d'une ligne de sonde (tiges
visses les unes aux autres), anim d'un mouvement de rotation de vitesse variable et d'un
mouvement de translation verticale sous reflet d'une
partie du poids de la ligne de sonde ou d'une pression
hydraulique.

Photo7: trpan d'un Rotary

Le mouvement de rotation est imprim au train de tiges et


loutil par un moteur situ sur la machine de forage en
tte de puits. Les tiges sont creuses et permettent
l'injection de boue au fond du forage.

Les outils utiliss en rotation sont des trpans de plusieurs


types en fonction de la duret des terrains rencontrs (outils
lames, outils pastilles, mofettes ou tricne, outils diamants
ou carbures mtalliques).
Au-dessus du trpan, on peut placer une ou plusieurs masses
tiges trs lourdes qui accentuent la pression verticale sur l'outil
et favorisent la pntration et la rectitude du trou (fig.22).
Le forage rotary ncessite remploi d'un fluide de forage prpar
sur le chantier. Dans le cas de la circulation directe, le fluide est
inject en continu sous pression dans les tiges creuses de la
ligne de sonde, il sort par les vents de loutil et remonte
la surface dans lespace annulaire (entre les tiges et les
parois du trou).

b) Avantages
La profondeur du forage peut tre trs importante, la foration
n'est pas perturbe par les terrains peu stables ou plastiques, sous
rserve de l'utilisation d'un fluide de forage adapt.

Fig.22: forage au Rotary

Ce systme permet un bon contrle des paramtres de forage (poids de loutil, vitesse de rotation,
qualit de la boue, dbit d'injection de la boue) en fonction des terrains traverser.

Le forage au rotary entrane une consolidation des parois en terrains meubles par dpt d'un
cake.

c) Inconvnients

Ncessit d'un fluide de forage qui ne permet pas d'observation directe de la qualit des
eaux des formations traverses ;
Colmatage possible des formations aquifres par utilisation de certaines boues (bentonite) ;
Difficult d'observation des cutting, la prsence de tamis vibrants en circuit retour diminue
sensiblement cet inconvnient

4. Forage en circulation inverse

a) Principe
Cette mthode de foration diffre des mthodes
prcdentes par une circulation du fluide (boue,
eau ou air) dans l'espace annulaire (entre la
formation et les tiges) avec remonte des cuttings
par l'intrieur du train de tiges. Il existe
galement des tiges double parois qui assurent
linjection et la remonte du fluide par
lintermdiaire des seules tiges (Photo8).
Photo8:Tiges a double parois

b) Avantages

Information gologique plus prcise et quasi instantane. Les cuttings recueillis en surface
proviennent du seul fond du trou sans mlange avec des cuttings provenant ventuellement
de lrosion du trou au cours de la remonte ;
Information gologique continue. La traverse de zones fissures, fractures ou
caverneuses, se traduit assez souvent par des pertes partielles (ou totales) de fluide de
circulation (air, eau, boue) dans les techniques de foration circulation directe. La
remonte des cuttings par le train de tiges diminue fortement les risques de pertes de fluide
et de cuttings ainsi que les ventuels colmatages ou contamination des aquifres traverss ;
Meilleure individualisation des arrives successives de fluide en cours de foration. Seul le
niveau en cours de foration est test au moment du passage de l'outil les mlanges avec
des niveaux suprieurs sont trs rduits.

c) Inconvnients
Prsence d'un fluide de forage et de risque de colmatage (comme la circulation directe). S'agissant
d'une reconnaissance de niveaux producteurs au moment de sa foration, le suivi d'un chantier en
circulation inverse ncessite un contrle continu et des prises de dcision adquates pour
caractriser les diffrents niveaux (arrt de foration et circulation ou pompage ds observation
particulire). Il existe un risque d'occulter des informations importantes sur un niveau producteur
d'paisseur rduite par passage trop rapide.

5. Forage carotte

a) Principe
Cette mthode consiste en la ralisation d'un ouvrage laide d'un outil spcial, le "carotier",
destin rcuprer la formation en place sans destruction.

b) Avantages

Observations gologiques de qualit optimale.


Coupl un dispositif d'orientation de la carotte, lchantillon recueil en zones fractures
permet une analyse des directions de fracturation.

c) Inconvnients

Cot lev ;
Diamtre rduit ;
Pourcentage de rcupration des formations fonction de la nature des terrains (faible en
structure non consolide).

6. Forage par havage

a) Principes
Le forage par havage est plus connu sous le nom de procd Benoto : dans ce type de forage
par curage ou havage, les tubages pntrent dans la formation sous leffet de leur propre poids
ou sous l'action de vrins hydrauliques. Lemploi d'une soupape est recommand.
En prsence d'lments grossiers ou de blocs, l'utilisation d'un trpan tombant en chute libre
permet de briser lobstacle. Il est galement possible d'utiliser des vibreurs hydrauliques pour
faciliter la descente ou larrachage des tubages.

b) Avantages

Avancement rapide faible profondeur dans des formations meubles, notamment


alluvionnaires (en l'absence d'lments grossiers) ;
Ralisation d'ouvrages en gros diamtre (peu rpandus en eau minrale).

c) Inconvnients

Mthode inadapte aux terrains durs ;


Frottement du tubage mis en place lavancement ; profondeur rduite
Difficult pour arracher les tubages de soutnement aprs la mise en place des crpines et
du massif filtrant.

B. Choix de la mthode de foration


Le mode de foration retenir pour la ralisation d'un ouvrage dpend de nombreux
paramtres prendre en compte au moment de la conception de louvrage.

La spcificit du domaine des eaux minrales dans le choix de la mthode de foration rside
dans le fait que lobjectif est de capter une ressource trs dfinie en terme de qualit. Ceci
oblige choisir un mode de foration qui permet de bien isoler les horizons "parasites" en
ralisant des cimentations adquates. D'autre part, la foration ne devra pas altrer le niveau
producteur que lon souhaite capter (la foration l'air sera gnralement privilgie).

1. Nature gologique des terrains traverses


Il convient d'apprcier la stabilit des formations concernes (roches meubles, roches dures),
la prsence de discontinuits (fractures, cavit).
Pour des terrains alluvionnaires peu stables, on choisira une mthode de foration lair avec
tubage l'avancement. Dans des cas particuliers, on pourra utiliser la foration rotary boue
(moins recommande).
Pour des terrains consolids, on choisira une foration lair avec possibilit de tuber s'il existe
des cavits par exemple.

2. Profondeur finale de l'ouvrage


Selon la profondeur objective, il convient de raliser des forations en diamtre suffisant pour
permettre la mise en place d'ventuels tubages qui permettent de poursuivre le forage aprs
des zones instables.
Les mthodes de battage et havage ainsi que celles avec tubage lavancement sont limites
en profondeur, elles pourront tre utilises pour faire les avant-trous ; En terrain durs, pour des
forages de grandes profondeurs, on travaillera au MFT ; En terrain prsentant des risques
d'instabilit, et fortes profondeur, on peut tre amen choisir une foration rotary boue.
Cependant, on ne privilgiera pas cette mthode compte tenu d'une part de la difficult
d'identifier les niveaux producteurs prsentant la qualit d'eau requise (agrment) et d'autre
part, des ventuelles interfrences entre le fluide utilis en foration (boues) et des eaux de
laquifre.

3. Nature de l'ouvrage ralis (reconnaissance ou


exploitation)
En phase de reconnaissance, l'objectif prioritaire sera l'acquisition de donnes sur la gologie
et les niveaux producteurs. On privilgiera dans ce cas les possibilits offertes quant la
qualit du suivi de la foration (foration air).
Pour la ralisation d'un forage d'exploitation l'accent sera mis sur le captage d'un niveau
producteur dtermin qu'il convient d'exploiter un dbit norme et de protger de faon la
plus efficace vis--vis de son environnement. Le diamtre de louvrage sera dfini en tenant
compte des contraintes d'exploitation de l'ouvrage (diamtre des groupes de pompage,
instrumentation). Le choix de la mthode de foration sera fait pour obtenir un trou parfaitement
calibre dans lequel les tubages (crpines et pleins) pourront tre positionn au mieux avec mise
en place optimum des graviers face aux crpines et/ou des cimentations derrire les tubages
pleins de protection.

4. Environnement du chantier
Selon le lieu de ralisation de l'ouvrage (milieu urbain ou zone inhabite) et la place disponible
pour raliser la plate-forme de forage, les matriels utiliser pourront tre slectionns selon
leur encombrement, leur niveau sonore.

Chapitre III :
QUIPEMENT DES FORAGES

Dans ce chapitre sont exposes des procdures classiques utilises pour les forages
destins capter les eaux souterraines, mais les techniques sont assez variables tant donne la
diversit des situations qui peuvent se prsenter.

I. Cimentation
Les tubes et les crpines doivent tre maintenus par du ciment coul dans le forage, qui
sert en mme temps assurer l'tanchit. Il peut tre utilis aussi en cours d'avancement pour
boucher des fissures sches.

A. Objectifs
La cimentation est l'opration qui consiste mettre en place par simple dplacement, du laitier de
ciment derrire une colonne de tubage, en une ou plusieurs fois.
La cimentation du tubage est destine atteindre les objectifs suivants :

ancrer les tubages dans le terrain ou les tubes provisoires,


empcher toute migration de fluide d'une formation dans une autre et surtout celles
productrices qui constituent lobjectif de ce forage,
rendre lespace annulaire tanche et empcher la pollution par les eaux de surface,
protger le tubage de faction corrosive de certains fluides ou terrain.

Pour atteindre ces objectifs, la "gaine de ciment" mise en place entre le terrain et le tubage doit tre :
continue, homogne, impermable et adhrente aux parois du forage et au tubage.
La densit diminue avec adjonction de bentonite, car le mlange rclame alors des
quantits d'eau suprieures. En mme temps, la viscosit croit, mais la solidit est un peu
moindre. Le tableau ci-aprs indique les variations moyennes de la teneur en eau et de la
densit suivant le pourcentage de bentonite.

Il est parfois utile au contraire d'augmenter la densit du ciment avec du sable, de la


barytine ou de l'arsniure de fer.
On peut chercher augmenter la viscosit, en particulier pour boucher les fissures sches
ouvertes dans le terrain naturel. Les trois produits prcdents peuvent aussi tre employs cet
effet, de mme que la bentonite.

B. Mthode de ralisation
Devant l'importance d'une bonne cimentation pour l'exploitation des eaux minrales, mais d'une
manire plus gnrale pour toute action de forage, l'utilisation de moyens rudimentaires (bac ouvert,
pelle manuelle pour le malaxage), labsence de moyens de contrle de volume, de densit sur
place est proscrire.
Les mthodes de cimentation les plus courantes sont :

la cimentation hors de la colonne de tubage. Le pied de tube est ancr dans le terrain ou
obtur. Un tube de petit diamtre est mise en place jusqu'au fond du trou dans lespace
annulaire. Le tube d'injection est retir en fin de cimentation. Cette mthode est rserve
aux cimentations peu profondes de lordre de 50 m.
la cimentation par lintrieur du tubage sceller (cimentation sous pression). Le pied de
tube est quip d'un sabot destructible qui permet le passage du ciment mais empche la
remonte des fluides dans le tubage. La cimentation est termine lorsque le coulis de
ciment rapparat en surface dans lespace annulaire avec la qualit de celui inject.
la cimentation au moyen d'un bouchon libre (cimentation sous pression). Le bouchon
peut tre en plastique ou tout autre matire inerte, lgre et destructible. Il a pour objet de
sparer les deux phases d'injection.

Le choix de la mthode est li principalement la profondeur de la cimentation, ltat des parois du


forage qui peuvent tre rgulires ou non. Dans la mesure du possible, on prfrera les
cimentations sous pression (fig.23).

Figure 23: La phase de cimentation

C. Choix du ciment
Le succs d'une cimentation dpend bien sr :

de la prparation du trou,
du mixage et du pompage du laitier,
du dplacement du ciment,
du temps de prise.

II. Tubages et crpines


A. Introduction
Les tubages sont ncessaires aux captages dans les roches meubles (alluvions, cailloutis,
sables et sables argileux mlangs ou non de graviers) ou dans des roches consolides mais
peu cohrentes (grs peu ciments, calcaires crayeux et pulvrulents, arnes granitiques, etc.).

Les crpines perfores constituent la partie captante du tubage, et elles sont rserves ces
types de roches. Dans les roches bien consolides, les tubes et les crpines sont inutiles.

B. La crpine
1. Objectif
Schmatiquement la crpine est un tube ajour laissant le passage de l'eau
tout en maintenant la formation, et tant qu'interface avec la ressource. Elle
constitue llment principal de lquipement d'un ouvrage d'exploitation. Sa
longueur, son type, sa nature sont directement fonction de l'paisseur de la
formation capter, du niveau de rabattement maximal et de la nature de
laquifre (Photo9).
Photo9: Crpine de 17cm
de diamtre

Elle devra rpondre aux critres suivants :

permettre la production de fluide sans particule fine,


rester inerte vis vis du fluide capter (interaction de matriaux mais aussi turbulence),
rsister la pression d'crasement exerce par la formation aquifre en cours
d'exploitation,
ne pas risquer un vieillissement prmatur,
induire des pertes de charges minimales.

2. Types de crpines
Une crpine se caractrise :

par la nature du matriau qui la constitue,


par la forme des ouvertures,
par la taille des ouvertures,
par le coefficient d'ouverture.

Les caractristiques gomtriques (taille, densit et forme des ouvertures) dpendent de la


nature et des caractristiques hydrauliques de laquifre dfinies lors du suivi de forage (analyse
granulomtrique, diagraphie...).
Dans certains types de terrain trs consolids comme des carbonates ou des terrains cristallins, la
prsence de crpine n'est pas forcment utile, elle peut induire une augmentation des pertes de
charges louvrage). La crpine doit tre place sur toute la hauteur de la couche aquifre
reconnue lors de l'avancement du forage par les moyens dj indiqus. Si l'on a observ des
entres d'eau plusieurs niveaux, on choisira une crpine suffisamment longue pour les
recueillir toutes. Il arrive dans les terrains meubles que les couches aquifres soient spares
par des passes. argileuses, mais on peut les englober dans la couche que l'on dsire
exploiter.

La crpine n'est pas un filtre qui ne laisserait passer que l'eau, en arrtant la totalit du sable et
de l'argile. Ses ouvertures au contraire doivent tre prvues assez larges pour que les particules
les plus fines de la roche encaissante puissent la traverser, car leur limination amliore la
permabilit globale. C'est pourquoi la largeur des ouvertures sera choisie en fonction de la
granulomtrie du terrain. Si celui-ci est htrogne et qu'on ait eu la possibilit d'oprer
plusieurs prlvements, on se basera sur la granulomtrie de l'chantillon de roche aquifre le
plus fin.
Ceci est valable quand la crpine est place directement au contact du terrain naturel. Si on
introduit du gravier additionnel l'extrieur de celle-ci, les ouvertures seront dtermines
comme nous le verrons plus loin en fonction de la granulomtrie du gravier.
La surface totale des ouvertures doit tre la plus grande possible, afin de diminuer les
pertes de charge. Leur forme et leur disposition doivent tre tudies pour viter l'apparition de
mouvements tourbillonnaires, qui accrotraient galement les pertes de charge.
La disposition des ouvertures est assez diverse, les constructeurs cherchant obtenir le
pourcentage maximal de surface ouverte compatible avec la rsistance mcanique. Les
modles perfors ont des trous circulaires ou rectangulaires, mais les modles fentes sont
plus rationnels.

C. Types de tubage
Outre les matriaux, les tubages se caractrisent par leur diamtre, leur paisseur, leur mthode de
fabrication pour les tubages mtalliques (tubes tirs ou souds) et leurs techniques d'assemblage
qui peut s'effectuer par filetage, soudage, bride ou diffrents raccords particuliers.
La slection de ces assemblages doit permettre de limiter toute zone de rtention de fluide et de
turbulence. Toute multiplication de matriaux diffrents (joints, soudures) est vier.

D. Choix des matriaux


La plupart des matriaux destins l'eau potable peuvent tre utiliss. Cependant au cas par cas, il est
essentiel de les spcifier en prenant en compte tous les paramtres :

physico-chmiques des fluides rencontrs. Il faut prendre en compte les eaux minrales,
mais aussi les autres productions potentielles, les fluides de forage, et surtout les produits
utiliss pour les nettoyages et strilisation aprs forage et exploitation.
mcaniques lies aux contraintes de terrain et des fluides statiques ou dynamiques, mais
aussi aux interventions techniques dans les ouvrages (descente d'outil, de matriel, de
pompe, de brossage mcanique...).
Organoleptiques, que ce soit sur les matriaux neufs mais aussi au cours de leur
vieillissement.

Aussi tous les matriaux comme les aciers inoxydables, PVC, acter avec revtement ou les
composites peuvent tre envisags, mais prsentent tous des contre indications parmi lesquelles :

sensibilit aux rayures, chlorures, sulfures, hydrogne et tensions pour certains aciers
inoxydables,

sensibilit aux chocs, la temprature et aux chlorures pour les PVC, effets
catastrophiques de rupture (par choc ou rayure) des couches superficielles de composite ou
d'acier revtu.

L'exprience du personnel de chantier doit tre vrifie au regard des matriaux mettre en place. Par
ailleurs, des contraintes ultrieures d'utilisation de louvrage doivent tre prcises en fonction de
ces matriaux.
En ce qui concerne les aciers inoxydables, qui sont une grande famille de matriaux, les choix
dans certains cas (en particulier prsence de chlorure et temprature) ne doivent pas exclusivement
porter sur les rfrences 304L et 316L

III.Massif filtrant
A. Objectif et principe
Il s'agit de mettre en place, entre la crpine et laquifre, un massif de gravier dont la
granulomtrie doit tre leve (limitation de perte de charge) tout en assurant une filtration
efficace.
La mise en place d'un massif de gravier permet d'augmenter la taille des ouvertures des crpines
(ou slot), de rduire la vitesse de circulation de leau rentre de la crpine et donc d'augmenter le
dbit de production ainsi que la longvit de l'ensemble. Le gravier est introduit depuis la surface
du sol dans l'espace annulaire laiss libre autour du tubage. Il a pour but de permettre l'emploi
d'une crpine ouverture plus large, en augmentant la granulomtrie du matriau que
l'enveloppe.

B. Choix et dimensionnement du massif filtrant


Le massif sera constitu d'un matriau propre sans lment fin, de forme arrondie pour limiter les
pertes de charge. Enfin, il sera caractris par une courbe granulomtrique prcise dfinie
partir de la courbe granulomtrique propre de laquifre.
Il ne sera pas ncessaire de mettre en place de massif filtrant artificiel :

lorsque la granulomtrie de laquifre est grossire, on peut raliser un dveloppement


naturel ou auto dveloppement,
lorsque rencaissant est consolid.
Par contre, lorsque dans les aquifres consolids ou semis consolids, prsentent des
risques d'boulements, la mise en place d'un massif de blocage n'a pas un effet de filtre
mais de soutnement.

Chapitre VI
Dveloppement et contrles de suivi

I. Le dveloppement
Le dveloppement est une opration rserve aux forages dans les roches meubles. Il a
deux buts : augmenter le dbit et obtenir une eau limpide, c'est--dire exemple de matires
solides en suspension. On ne pourrait pas liminer ces matires solides avec un simple filtre,
car il serait tout de suite colmat.
Le dveloppement consiste extraire les particules assez fines pour traverser les
ouvertures de la crpine, de faon ne laisser subsister autour d'elle que les lments les plus
grossiers. On peut d'ailleurs lever le pourcentage de ceux-ci en ajoutant du gravier calibr. On
parvient de cette manire envelopper la crpine d'une gaine filtrante naturelle, dont la finesse
des constituants augmente rgulirement vers la priphrie. Les grains de sable sont en effet
d'autant plus difficiles dplacer qu'ils se trouvent plus loigns de sa paroi. Cette gaine est
assez, semblable celle qui se constitue autour des drains des puits rayonnants.
II en rsulte un accroissement rgulier du diamtre des canalicules depuis le terrain
naturel jusqu'aux orifices de la crpine, qui diminue les pertes de charge, permet une
acclration progressive des filets d'eau et s'avre en dfinitive trs favorable au drainage, et
mme au drainage des terrains peu permables granulomtrie fine.
En outre, cette diminution centrifuge du diamtre
des grains cre un excellent filtre sable, les grains les
plus fins tant maintenus loigns des grandes
ouvertures existant entre les lments grossiers (fig.
24).
Les processus de l'extraction des particules fines
diffrent un peu suivant que l'on dispose d'une sondeuse
percussion ou d'une sondeuse rotation.
Fig.24:Dveloppement par massif filtrant

Avec une sondeuse percussion, on commence par


soutirer la soupape les eaux trs charges de matires en suspension, qui envahissent la
crpine au dbut. On peut utiliser une pompe partir du moment o le dbit solide a diminu
suffisamment pour qu'elle ne risque pas d'tre dtriore. Mais le pompage tarit rapidement le

puits parce que la crpine se remplit de sable. Il faut donc l'interrompre rgulirement pour des
curages la soupape.

II. Le suivi du forage d'eau minrale


Le forage est le seul moyen direct dacquisition de donnes dans le cadre de l'tude d'un gisement.
Il est mettre en aval de moyens indirects comme une tude structurale du site, des tudes
gophysiques. Ces dernires aident dfinir une hypothse de gisement, puis la meilleure
implantation du forage dans le cadre de cette hypothse. Les donnes acquises lors de la
ralisation du forage ont pour objectif de confirmer ou non lhypothse de dpart, la prciser,
avant un quipement dfinitif d'exploitation.
Pour utiliser au maximum les informations, le suivi des oprations de sondage est essentiel :

pour valider la ralisation de louvrage suivant les rgles de lart,


pour permettre d'adapter en cours de ralisation et le plus judicieusement possible,
programme de test et de mesures sur l'ouvrage, pour rentabiliser linvestissement forage
et limiter la multiplication des ouvrages sur un site en optimisant lacquisition de donnes
et en valorisant leur interprtation.

A. OBJECTIFS DU SUIVI DE FORAGE D'EAU MINERALE


Les objectifs principaux du suivi de forage sont :

l'application du cahier des charges tabli par le matre d'oeuvre et accept par le ou les
entreprises intervenant dans la ralisation d'ouvrage.
la compilation des informations par un personnel comptent sur la nature des fluides
rencontr, leur dbit, la nature des terrains traverss, les diffrentes phases de travaux
(cimentation, dveloppement).

B. Contrles prliminaires
1. Environnement du chantier
Comme tout chantier, la ralisation d'un forage d'eau minrale doit rpondre aux normes de
scurit en vigueur pour le personnel, mais aussi prendre en compte la scurit de l'ouvrage et
de la ressource.
2. Conditions d'hygines
La nature des matriaux et matriels employs pour les quipements de l'ouvrage devront tre
agres alimentaires et ne devront pas prsenter d'interfrence organoleptiques avec leau
minrale.
3. Scurit de chantier
Les caractristiques physico-chimiques des eaux minrales peuvent tre trs diffrentes de celle
prsentes par les forages d'adduction d'eau potable (AEP). Certains paramtres
thermodynamiques sont parfois prendre en compte dont :

temprature qui peut tre leve,


prsence de gaz principalement du dioxyde de carbone, de l'azote ou
de lhydrogne sulfur.
pression en tte d'ouvrage qui peut tre importante. Les aquifres concernes sont
souvent profonds et captifs avec parfois un dbit artsien jaillissant

C. Contrles en continu
1. Suivi gologique
Il consiste en une prise d'chantillon des terrains traverss (cutting), pour les forages destructifs ils
seront prlevs en quantit suffisante, conditionns et reprs pour permettre une utilisation aise
mme aprs la fin du chantier.
Le rythme des prises d'chantillon est dfinir en dbut de chantier. Il dpend de la profondeur
de louvrage, de lintrt des terrains traverss. Il pourra tre dun chantillon tous les 3 mtres
dans les morts terrains et d'un chantillon par mtre dans les zones des rservoirs traverss.
2. Suivi des paramtres de forage
Ce procd encore appel diagraphie instantane permet d'avoir en temps rel, un enregistrement
graphique en fonction de la profondeur des paramtres suivant :

vitesse instantane d'avancement,


pression sur loutil,
pression du fluide dinjection,
couple de rotation,

Plus encore que pour la ralisation de forage de production d'eau potable des conditions d'hygines
spcifiques doivent tre prise ds la conception du cahier des charges et jusqu' l'achvement des
travaux.

Fig.26: la diagraphie d'un forage


hydrologique

D. Les pompages d'essais


.
Les pompages d'essai permettent de connatre la quantit d'eau qui peut tre prleve dans un
aquifre. L'essai de puits a pour but de dterminer le dbit optimum fourni par un puits. Il
consiste pomper par palier avec des dbits de plus en plus importants et de mesurer
corrlativement le rabattement du niveau deau dans le puits. Le pompage commence par un
dbit faible : le niveau deau baisse rapidement puis se stabilise progressivement au bout de
quelques heures. On augmente alors le dbit du pompage et on note le nouveau rabattement
stabilis. On augmente le nombre de paliers en suivant la mme procdure de faon
construire une courbe reprsentant la variation du rabattement en fonction du temps (figure
27.a). La valeur du rabattement final enregistre la fin de chaque palier permet de reprsenter
la variation du rabattement final en fonction du dbit de pompage (figure 27.b).
Le pompage est ensuite poursuivi pendant une priode allant de quelques heures plusieurs
mois pour connatre les caractres hydrodynamiques de l'aquifre. Le rabattement de la nappe
est mesur dans le puits et dans des pizomtres placs autour. Les phases de pompage sont
suivies de phases de rcupration pendant lesquelles le niveau d'eau remonte. Le traitement des
donnes recueillies aboutit dterminer la valeur du coefficient d'emmagasinement et de la
transmissivit de l'aquifre. Suivant une procdure prtablie, des prlvements seront effectus
pour analyse physico-chimique, bactriologique, gaz, gaz/liquide ratio dans le cas d'une eau
gazeuse, radioactivit, isotopes. Les diffrentes mergences naturelles ou non de la ressource
feront galement partie de ce suivi.

Figure 27: Essai de puits


(a) variation du rabattement h en fonction du temps t et du dbit Q.
(b) variation du dbit Q en fonction du rabattement maximum h.

E. Conclusion
Toute ralisation de forage, ouvrage complexe ayant une incidence sur le sous-sol et
l'environnement, doit faire l'objet de spcifications pralables et d'un suivi au cours de travaux.
Cest gnralement le cas pour les eaux minrales, bien qu'a se trouve toujours des oprations
ralises (improvises) directement par des entreprises de forge sans programmation prcise.
Ainsi le cahier des charges de conception et de suivi de forage ainsi que la mise en oeuvre de
techniques appropries (tant de ralisation que de suivi) sont les garants de la russite de ces
ouvrages qui s'intgrent en outre dans un contexte volutif de projet par le fait qu'il convient en
permanence d'adapter le mode de ralisation en fonction des donnes acquises en cours de
projet, d'o limportance de ce suivi.

PARTIE III:
FRUIT DES OUVRAGES
HYROLOGIQUES

I. La gestion des stocks souterrains


Les grands aquifres l'chelle mondiale sont de vritables mines d'eau souterraine. Les nappes
libres sont de bien meilleures rgulateurs puisque le niveau pizomtrique, et donc le volume
de l'eau contenue, peut varier. Le dbit des rivires dont le lit correspond au niveau
pizomtrique d'une nappe est trs rgulier: c'est le cas de la Somme avec la nappe de la craie

.
Figure 28: Grands aquifres mondiaux et leur surexploitation
Ces grands stocks d'eau souterraine peuvent tre considres comme des ressources
renouvelables ou non renouvelables selon leur approvisionnement actuel, l'intensit des
prlvements et leur taux moyen annuel de renouvellement qui est trs lent. Le renouvellement
des grands rservoirs peut tre exprim de deux faons: (1) par le rapport du flux entrant et
sortant au volume total d'eau contenue, (2) par la dure thorique ncessaire pour que les flux
cumuls soient gaux au stock.
Grand aquifre
Grand bassin artsien
(Australie)
Continental Intercalaire
(Sahara)

taux annuel de
renouvellement
5.10

dure de renouvellement (ans)


20 000

-5

1,4.10

70 000

Sables verts albiens (B. de


Paris)

5.10

20 000

Bassin de Maranhao (Brsil)

13.10

-5

-5

-4

800

TABLEAU: renouvellement de l'eau dans les grands rservoirs (d'aprs Margat).


Les grands aquifres sahariens sont ceux du "Continental intercalaire" au Nord et des "Grs de
Nubie" l'Est. Le stock d'eau renouvelable en Libye tait de 1017 m3/an/habitant en 1990; il
devrait descendre 377 m3 en 2015 (estimation des Nations Unies). Or, les problmes de

ressource en eau renouvelable commencent au dessous de 1000 m3. Les prvisions sont
galement sombres pour l'Egypte. Quant la Jordanie, la ressource n'est plus que de 180
m3/an/habitant en 1996: le prlvement des eaux souterraines fossiles (non renouvelable) est
indispensable. On voit que le taux de renouvellement de nombreux grands rservoirs nappes
libre ou captive est infrieur 10-4 10-5, ce qui correspond des dures de renouvellement de
plusieurs millnaires ou dizaines de millnaires. A l'oppos, les petits rservoirs ont des dures
de renouvellement plus courtes, quelques dizaines d'annes, et offrent ainsi des ressources en
eau renouvelables. Finalement deux sortes de rservoirs offrent des ressources non
renouvelables:

les aquifres profonds des grands bassins sdimentaires en toutes zones climatiques,
nappe d'eau douce captive, accessibles par des forages pouvant dpasser 2000 m de
profondeur;
les aquifres nappe libre de grande paisseur (jusqu' plusieurs centaines de mtres)
en rgion aride.

En fait, les quantits d'eau extractibles dans les aquifres profonds sont bien infrieures aux
rserves calcules. La profondeur de pompage de l'eau est limite techniquement et
conomiquement 250 m au maximum. C'est dire que l'eau des grandes nappes captives
profondes, de l'ordre du milliers de mtres, ne livrent qu'une infime partie de leur rserve sous
pression; la chute rapide du niveau pizomtrique arrte vite la possibilit d'exploitation.
Quoi qu'il en soit, le volume d'eau souterraine actuellement extrait et dstock des rservoirs
n'est pas perdu au sens strict, puisqu'il est rinject dans le cycle de l'eau de surface; depuis le
dbut du sicle, on estime quelque mille milliards de m3 la quantit d'eau extraite d'une
manire irrversible des aquifres. Compar aux masses d'eau mise en jeu dans le cycle
terrestre, ce volume additionnel a des effets ngligeables l'chelle humaine.

II. Surveillance de la qualit de leau au Maroc


La Direction de la Recherche et de la Planification de lEau procde rgulirement
lvaluation qualitative des ressources en eau afin :
o dtablir une situation de la qualit des ressources en eau au niveau national ;
o de prciser les tendances de son volution ;
o de dfinir les principales causes qui laffectent.
Ces informations sont ncessaires :
o ltablissement dune politique de restauration et de sauvegarde de la qualit de leau ;
o la prise de dcision en temps rel dans la gestion et la planification des ressources en
eau.
A. Rseau de surveillance de la qualit de leau
Eaux de surface
Le rseau de suivi actuel de la qualit des eaux de surface comporte 60 stations primaires 113
stations secondaires et 36 stations au niveau des retenues de barrages.
La frquence dchantillonnage est fixe pour chaque type de station elle est :
o mensuelle trimestrielle pour les stations primaires ;

o semestrielle pour les stations secondaires et retenues de barrages, une campagne en


saison humide et une autre en saison sche.
Eaux souterraines
Le rseau de surveillance de la qualit des eaux souterraines comporte 535 stations
dchantillonnage rparties sur 45 nappes deau souterraine. La frquence de prlvement est
semestrielle.
Au cours de lanne 2000-2001, plus de 28400 analyses physico-chimiques et bactriologiques
ont t ralises au niveau des laboratoires rgionaux de contrle de la qualit de leau et du
laboratoire public dessais et dtudes.
Ces donnes sont stockes, vrifies et traites dans la base de donnes QUALITE DE
LEAU constitue la Direction de la Recherche et de la Planification de lEau et qui
rassemble ce jour plus de 660 000 analyses.
Ces donnes ont permis dlaborer la troisime dition du rapport nationale sur ltat de la
qualit de leau au Maroc ainsi que le dpliant synthtique.

B. Etat de la qualit des eaux souterraines


Les paramtres dapprciation de la qualit globale des eaux souterraines diffrent de ceux des
eaux de surface et sont spcifiques une pollution physico-chimique, organique et
bactriologique.

Etat de la qualit des eaux souterraines


En ce qui concerne les nappes deau souterraines, leur qualit globale a t bonne au niveau de
20% des stations, moyenne sur 29 % et dgrade sur 51 % des stations (voir figure 29). Les
paramtres responsables de cette dgradation sont la forte minralisation de ces eaux et la
prsence de nitrates en teneurs leves. Les nappes deau souterraine fortement minralises
sont la nappe de Berrechid, Chaouia ctire, Kert, Gareb, Bouareg, Beni Amir, et Tafilalt. En
outre, des teneurs leves en nitrates ont t enregistres au niveau des nappes de Fs-Mekns,
Tadla, Abda-Doukkala et Angad.

Figure 29 :Carte de classification des principales nappes phratiques selon la qualit globale de
leurs eaux.

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