Instruments de Paiement PDF
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SECONDIAIRE ET SUPERIEUR
(MESS)
INSTITUT SUPERIEUR PRIVE DE TECHNOLOGIES
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INTRODUCTION
Les instruments de crédit et les instruments de paiement sont les procédés, souvent mis au
point par la pratique des affaires, en particulier les banquiers, pour faciliter le financement,
surtout à court terme, des opérations commerciales et le paiement de sommes d’argent sans
manipulation d’espèce.
Les instruments de paiement sont des titres destinés à permettre l’exécution d’une obligation
de payer une somme d’argent sans pour cela devoir manipuler des espèces monétaires. Pour
des auteurs comme Françoise PEROCHON et Régine BONHOMME, l’expression
« instruments de paiement » désigne « les techniques juridiques destinées à permettre le
paiement du créancier, et plus généralement le transfert de fonds, sans manipulation de
monnaie fiduciaire (billets et pièces) ». Autrement dit, il s’agit de tout moyen ou procédé,
quel qu’en soit le support, permettant à une personne de transférer des fonds en évitant la
manipulation d’argent. Sont considérés comme faisant partie de la catégorie des instruments
de paiement au sens strict le chèque et la carte bancaire.
Certains d’entre eux sont fondés sur la création d’un titre négociable, tel que le chèque qui est
un titre écrit, tiré sur une banque ou un établissement assimilé et qui permet d’obtenir le
paiement d’une somme d’argent disponible à son profit au bénéfice du porteur. Les chèques
sans provision, l’utilisation frauduleuse du chèque à la suite de perte ou de vol de chéquier ou
de chèque, la lourdeur et le coût élevé du traitement du chèque papier expliquent une large
mesure le déclin du recours au chèque, déclin qui cependant n’a pas conduit encore dans
beaucoup de pays à la perte de la première place qu’il occupe au sein des instruments de
paiement.
Les instruments de crédit peuvent être définis comme des titre créés à l’occasion d’une
opération commerciale et qui permettent le financement à court terme (généralement 90 jours
ou moins, mais rien n’empêche que l’échéance soit plus longue) des entreprise ou, d’une
façon plus générale, de l’émetteur ou du bénéficiaire par la mobilisation de la créance
correspondante sans devoir en attendre l’échéance. En effet, selon F. PEROCHON et R.
BONHOMME, l’expression « instrument de crédit » désigne habituellement « un procédé qui
permet au commerçant d’exploiter les créances qu’il détient contre ses clients pour se
procurer un crédit, dit de mobilisation, auprès d’une banque. En transférant à un établissement
de crédit des créances, en général à court terme, le titulaire s’en procure immédiatement leur
montant et, donc, les fonds nécessaires au paiement de ses propres créanciers, le poids du
terme étant reporté sur l’établissement mobilisateur ».
commerce assurent en principe les deux premières fonctions, seules les cartes bancaires
remplissent les trois fonctions.
Le présent cours est intitulé instrument de paiement et s’articulera autour de deux (02)
chapitres :
Les instruments de crédit (lettre de change ou traite, billet à ordre et le warrant) qui
remplissent également les fonctions de paiement et de crédit seront abordés à travers des
exposés.
Le compte sert à enregistre des encaissements ou des paiements effectués par le banquier
pour le compte de son client. Matériellement, le compte apparaît comme un simple cadre qui
ne prend vie et ne produit ses effets que par les opérations qu’il enregistre.
I - Définitions
Considéré d’abord et avant tout comme un document comptable, le compte bancaire apparaît
également à l’analyse comme un instrument juridique.
En tant que document comptable, le compte constate les opérations et en exprime le résultat.
Une fois le compte ouvert, chaque opération qui y est inscrite devient un article du compte, au
crédit s’il est au bénéfice du client, au débit dans le cas contraire. Chaque introduction
d’article contribue à la formation d’un nouveau solde provisoire indiquant à tout moment la
position créditrice ou débitrice du client. Sous son aspect matériel, le compte bancaire
apparaît ainsi comme un tableau des créances et des dettes réciproques de deux personnes à
savoir le banquier et son client. Instrument comptable, le compte bancaire, dès lors qu’il est
ouvert, entraîne au plan juridique des conséquences, notamment dans les rapports banquier-
client.
Il n’existe pas dans notre législation une obligation qui impose explicitement que la forme de
la convention d’ouverture de compte soit écrite. Toutefois, l’analyse des dispositions de
l’article 15 du règlement 15/2002 de l’UEMOA conduit à croire que la rédaction d’un écrit est
obligatoire en la matière. En effet, cet article dispose que « les conditions liées à l’usage du
compte et des instruments de paiement doivent être clairement spécifiées au client au moment
de l’ouverture du compte et mentionnées expressément et en caractères lisibles dans la
convention d’ouverture de compte ».
On distinguera les comptes à vue, les comptes à terme et les comptes sur livret d’épargne.
Ce sont des comptes destinés à recevoir des dépôts à vue, c’est-à-dire des fonds dont on peut
à tout moment disposer par opposition notamment aux fonds déposés dans un compte à terme.
Les comptes à vue sont donc ceux que les clients des banques utilisent pour effectuer leurs
paiements.
Le compte de dépôt : il est encore appelé compte ordinaire en ce que les règles qui lui sont
applicables constituent le droit commun des comptes bancaires. En général, c’est ce type de
compte que les banques ouvrent à leurs clients qui ne manifestent aucun intérêt pour
l’ouverture d’un autre compte. Le compte de dépôt a essentiellement pour but d’enregistrer
les opérations de caisse qui diminueront ou augmenteront le dépôt initial.
Il est vrai que le compte de dépôt peut également enregistrer des opérations de crédit. Mais ce
n’est pas sa vocation première dans la mesure où ce compte est plutôt ouvert par les banques
au profit d’une clientèle de non commerçants. On notera que le compte de dépôt est aussi
appelé compte-chèques. Cette référence au chèque tient au fait qu’avant la création de la
carte bancaire, le chèque constituait le principal instrument utilisé pour effectuer des retraits
de fonds sur ce compte.
Le compte courant : il est a priori ouvert par les banques à leurs clients commerçants parce
qu’il se prête mieux à des rapports entre personnes en relation suivie d’affaires et appelées à
conclure entre elles un grand nombre d’opérations. En effet, au lieu d’envisager chacune de
leurs opérations de façon isolée et dans le but de simplifier leurs rapports juridiques, ces
personnes décident de soumettre tous les mouvements de fonds qui interviennent entre elles à
un régime unitaire. Ainsi toute dette ou toute créance entrée dans un compte courant perd son
individualité. Elle se fond avec les autres éléments du compte. Il se dégage de cette fusion un
nouveau solde qui est exigible seulement à la clôture dudit compte.
Comme on peut le constater, l’ouverture d’un compte courant entraîne des effets juridiques
particuliers.
Le compte- joint : il est de plus en plus fréquent dans la pratique que des époux ouvrent
ensemble à leurs deux noms ce type de compte. Mais il est parfaitement possible d’ouvrir ce
compte à des personnes qui ne sont aucunement liées par le lien du mariage. Ainsi en est –il
par exemple des associés d’une société de fait ou des concubins.
L’ouverture d’un compte joint permet en fait à chacun des co-titulaires de faire fonctionner le
compte sous sa seule signature et donc d’en retirer librement les fonds.
Le compte indivis : les titulaires d’un tel compte sont le plus souvent des personnes qui ont
des biens indivis, notamment des cohéritiers avant le partage. Mais il peut simplement s’agir
de personnes qui entreprennent des activités ou des opérations en commun.
En principe, le compte indivis ne peut fonctionner que sous la signature de tous les titulaires.
Mais en pratique, ceux-ci donnent mandat à l’un d’entre eux de faire fonctionner le compte
sous sa seule signature.
En dehors de toute convention, la solidarité n’est présumée que si les co-titulaires sont tous
des commerçants.
En cas de décès d’un titulaire, l’indivisibilité permet d’agir pour la totalité du débit contre l’un
quelconque des héritiers.
C’est celui dont le titulaire du dépôt ne peut en disposer directement ou indirectement avant
l’expiration d’un délai préalablement déterminé. Concrètement, l’ouverture s’opère par la
signature d’une lettre de blocage par le client titulaire de ce compte. Il s’agit de bloquer une
certaine somme sur une certaine période. Ainsi, en cassant le DAT, c'est-à-dire en réclamant
son argent avant le terme fixé, le client doit payer en principe des pénalités à la banque.
Il a pour objet la constitution d’une épargne. Le compte sur livret d’épargne n’est ouvert
qu’aux personnes physiques. Il ne peut être ouvert par établissement bancaire qu’un seul
compte par personne. Le compte sur livret d’épargne ne peut enregistrer que des opérations de
retraits et de versements de fonds, des virements du ou au compte ordinaire du client, tout
virement aux comptes de tiers étant interdit. Le compte sur livret est rémunéré à un taux
minimum de 3,5% l’an.
Les règles qui seront ici présentées concerneront tour à tour l’ouverture, le fonctionnement, et
la clôture des comptes.
L’ouverture d’un compte découle d’une convention. Le compte est reconnu ouvert dès
l’instant ou le client a fourni au banquier un spécimen de sa signature.
La convention d’ouverture de compte étant un contrat intuitus personae, le banquier est libre
d’accepter ou de refuser l’ouverture d’un compte à une personne qui le lui demande.
d’une banque, telle que définie par l'article 3 de la Loi portant Réglementation Bancaire, ou
auprès des services financiers de la Poste.
La notion de revenu régulier est justement définie par l’instruction n°1/2003/SP de la BCEAO
du 8 mai 2003.
L’article 9 du règlement prévoit ainsi l’obligation pour tout commerçant d’ouvrir un compte
en ces termes « Tout commerçant, au sens de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au Droit
Commercial Général, est tenu d’ouvrir un compte auprès des services financiers de la Poste
ou d’une banque établie dans un Etat membre. Il en indique la domiciliation et le numéro sur
les factures ou autres documents par lesquels il réclame paiement… »
S’il n’y a pas d’obligation pour le banquier d’ouvrir un compte à une personne qui le lui
demande, il ne peut en revanche ouvrir un compte qu’après avoir procédé à certaines
vérifications qui sont de deux (02) ordres :
Pour que le client puisse utiliser convenablement son compte, il est nécessaire au préalable
que le banquier en organise la tenue.
La tenue matérielle du compte par le banquier, implique pour ce dernier que chaque fois qu’il
reçoit un ordre de son client, il doit avant de l’exécuter, vérifier la validité de la ou des
signatures qui y sont portées.
Ensuite, chaque opération est transcrite sur le compte dont elle devient un article. Cette
transcription est faite au moyen des mentions suivantes concernant chacune des opérations :
nature de ladite opération (versement espèces, retrait d’espèces, retrait par chèque, etc. …), sa
date, le montant du crédit ou du débit, éventuellement le solde provisoire qui se dégage après
l’opération concernée de même que la date de valeur.
La date de valeur est le jour ou l’opération prend effectivement effet. Selon les usages
bancaires, ce jour est généralement postérieur à la date réelle de l’opération pour les écritures
au crédit et antérieur pour les écritures au débit.
Il convient de souligner que les erreurs matérielles constatées dans les écritures d’un compte
doivent être rectifiées mais ne peuvent être effacées. En effet, le compte doit être tenu sans
rature. Aussi, toute écriture erronée portée en compte, doit être simplement annulée au plan
comptable par une écriture en sens inverse d’un montant égal. Cette écriture en sens inverse
est appelée contre-passation.
L’ensemble des écritures passées sur un même compte au cours d’une période donnée (en
général tous les mois), fait l’objet d’un relevé encore appelé « extrait de compte » adressé au
client.
Il est à noter qu’en dehors des écritures passées sur son compte au cours d’une période
donnée, le client est informé du solde dudit compte au dernier jour de la période concernée.
Conformément à l’usage bancaire, l’accord du client sur ce solde provisoire peut résulter de
son silence. En effet, les relevés de compte précisent généralement un délai maximal (30 jours
dans la plupart des cas) au-delà duquel, les réclamations ne sont plus admises.
Le client a contre son banquier une créance égale au solde provisoire du compte, si celui-ci est
créditeur. De ce fait, il peut émettre des chèques, opérer des retraits ou ordonner des
virements à partir de son compte. En définitive, le solde du compte apparaît comme un
élément du patrimoine du client et par conséquent, il peut être saisi par ses créanciers.
En vertu des règles édictées par l’Acte Uniforme OHADA portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution (art. 135 et suivant), le
banquier saisi et tenu de déclarer au saisissant la nature du ou des comptes du débiteur ainsi
que leurs soldes au jour de la saisie.
Les comptes sont en principe à durée indéterminée. Le client peut donc clôturer le compte à
tout moment en exigeant le remboursement de son dépôt. Le banquier lui aussi peut mettre
fin au compte, mais il ne peut le faire de manière abusive et surtout pas à l’insu du client.
Etant un contrat à caractère personnel, le compte est clôturé par le décès ou l’incapacité du
client. La clôture du compte donne lieu à l’émission d’un arrêté définitif de compte.
Au cours du fonctionnement du compte, des incidents peuvent survenir. Parmi lesquels nous
pouvons énumérer : l’avis à tiers détenteur, la saisie attribution et la saisie conservatoire.
L’avis à tiers détenteur (ATD) est une procédure qui permet au Trésor public de récupérer des
sommes qui lui sont dues au titre des impôts impayés.
L’ATD peut porter sur l’ensemble des comptes sauf les comptes titres et ne concerne pas les
coffres-forts. Le Trésor informe le banquier par pli recommandé avec accusé de réception (ou
lettre ordinaire). Le contribuable est informé de l’ATD par les mêmes moyens. À la réception
de l’ATD, le banquier doit répondre immédiatement au Trésor en indiquant si le solde du
compte permet ou non le paiement, totalement ou partiellement, bloquer le compte et informer
le client. Le solde à déclarer au Trésor lors de l’ATD est celui qui apparaît sur les comptes à
la date et à l’heure de la saisie.
Si le ou les comptes sont débiteurs, l’ATD est sans effet. Si le ou les comptes sont créditeurs,
ils sont bloqués pendant un délai de 15 jours (30 jours pour un compte recevant des opérations
d’escompte) et ce, afin de procéder au calcul du solde effectivement disponible compte tenu
des opérations en cours et non comprises dans le solde apparaissant à la date de l’ATD
(chèques émis, retraits, chèques remis, etc.).
Viennent augmenter le solde saisissable, les remises effectuées et non encore créditées.
Si le ou les comptes sont alimentés par des rémunérations du travail, une partie de ces
rémunérations est insaisissable. Le client est éventuellement informé. Passé le délai de 2 mois,
et sauf mainlevée totale ou partielle du Trésor, les fonds saisis sont remis au Trésor.
4.2. La saisie-conservatoire
Tout créancier peut pratiquer une mesure conservatoire pour assurer la sauvegarde de ses
droits. La saisie conservatoire vise simplement à la mise sous-main de justice de certains
biens. Elle garantit au créancier la conservation du bien pendant cette période, tout en lui
laissant la possibilité de transformer cette procédure en saisie-exécution dans l’hypothèse où
le débiteur ne s’acquitterait pas de ses obligations. La saisie peut porter à la fois sur des biens
corporels ou incorporels.
Quand il s’agit d’un compte bancaire, la saisie-conservatoire a pour but de placer les sommes
saisies sous-main de justice et de les rendre indisponibles.
4.3. La saisie-attribution
Dans les quinze jours ouvrables qui suivent la saisie, le solde peut être affecté (augmenté ou
diminué) par certaines opérations à condition qu’il soit prouvé que leur date est antérieure à la
saisie :
• au débit : chèques tirés par le saisi et remis à l’encaissement par les bénéficiaires, impayés,
retraits dans les billetteries, paiements par cartes effectivement crédités en faveur des
bénéficiaires.
Si le compte est alimenté par des salaires ou des indemnités de chômage, une partie du solde
est insaisissable.
Quoique l’effet de la saisie soit limité au montant des sommes pour lesquelles elle est
pratiquée, c’est la totalité des sommes portées sur l’ensemble des comptes du débiteur
représentant des sommes d’argent qui est bloqué pendant 15 jours.
Les fonds saisis ne sont pas remis immédiatement au créancier, mais sont consignés entre les
mains du banquier pendant un délai de 1 mois. Ce délai permet de contester la saisie. Les
fonds peuvent être aussi consignés entre les mains d’un séquestre.
Une fois la saisie opérée, le saisissant prime tous les autres créanciers, même privilégiés, qui
opéreraient une saisie ultérieure.
Le créancier procède à la saisie par acte d’huissier signifié au banquier saisi. L’acte doit
comporter un certain nombre de mentions obligatoires dont l’heure de la saisie. Le banquier
doit indiquer immédiatement à l’huissier :
• la nature du ou des comptes du débiteur (une saisie signifiée au siège d’une banque vise
toutes les agences de celle-ci; une saisie signifiée à une agence ne concerne que cette agence);
• le solde de ces comptes au jour de la saisie (même s’il s’agit de soldes débiteurs).
L’opération de versement au guichet consiste pour un client à déposer de l’argent sur son
compte ou sur le compte d’une tierce personne, au guichet de la banque où le compte est
domicilié. Les sommes versées peuvent être productives d’intérêts selon les conditions fixées
par la banque. Pour tout versement, la banque prélève un droit de timbre de 25 FCFA qui est
reversé à l’Etat.
C’est opération par laquelle un client retire de son compte, au distributeur de billets ou au
guichet, une certaine somme en espèces dont le montant est porté au débit de son compte. Les
conditions de facturation ne sont pas les mêmes suivant que le retrait ait été fait ou non auprès
d’une autre banque que la sienne, et à l’intérieur ou hors de la zone de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine.
Si les versements peuvent être effectués par quiconque, seul le titulaire du compte ou son
mandataire peut effectuer ou autoriser des retraits. Les retraits peuvent être opéré au moyen de
chèques ordinaires, de chèques de caisse ou de simples pièces comptables de caisse, si le
client n’a pas son chéquier ou n’en possède pas. Avant d’autoriser le paiement, le guichetier
doit s’assurer de l’identité de la personne qui effectue le retrait, contrôler la régularité des
pièces (chèques, pièces de caisse) et vérifier que le compte est approvisionné. Si le titulaire du
compte est en déplacement, il peut généralement effectuer des retraits dans une autre agence
de la même banque. Par ailleurs, s’il possède une carte de paiement bancaire, il peut retirer
des espèces dans les distributeurs automatiques de billets (dans la limite fixée par son
banquier, des retraits plus importants peuvent être effectués dans les guichets automatiques de
la banque auprès de laquelle a été ouvert le compte).
Lorsque le titulaire d’un compte est en déplacement, il peut se faire remettre des fonds ou en
faire bénéficier un tiers en utilisant la mise à disposition. Sur demande du titulaire du compte,
la banque adresse des fonds pour un montant donné dans une autre agence ou chez un
banquier correspondant.
Cet envoi peut bénéficier au donneur d’ordre ou à un tiers. Le compte du client est aussitôt
débité et l’agence concernée reçoit les éléments permettant le retrait des fonds (identité,
conditions de retrait, spécimen de signature, etc.). Le bénéficiaire peut retirer les fonds en une
ou plusieurs fois. En cas de non utilisation ou d’utilisation partielle, le solde sera rapatrié
passé le délai de validité à l’agence d’origine.
Le chèque peut être défini comme un titre par lequel une personne, appelée « le tireur »,
donne l’ordre à un établissement bancaire ou assimilé, appelé « le tiré » de payer à vue une
somme déterminée soit à son profit, soit au profit d’une troisième personne, appelée le
« bénéficiaire ».
La définition du chèque appelle quelques observations. D’abord, on remarquera que le chèque
met en scène trois (3) personnes : le tireur, le tiré et le bénéficiaire. Toutefois lorsque le
tireur donne l’ordre de payer un chèque à son propre nom, l’on se trouve alors en présence de
deux (2) personnes.
Ensuit, l’ordre de payer est obligatoirement donné à une banque au sens de l’article 3 de la loi
portant réglementation bancaire ou un établissement assimilé (service des chèques postaux,
trésor).
Enfin, l’ordre est donné de payer à vue. C’est donc dire que si le tireur du chèque le postdate
et que le bénéficiaire le présente au paiement le banquier est obligé de le payer s’il y a la
provision. C’est aussi pour cela que le chèque est qualifié d’instrument de paiement et non
d’instrument de crédit.
On peut rencontrer plusieurs variétés de chèque qui satisfont à des besoins différents : chèque
de caisse ou chèque de guichet, chèque barré (art.90 à 92 du règlement 15/2002), chèque
certifié (art.78 du règlement 15/2002), chèque visé (art. 77 du règlement 15/2002), chèque de
voyage ou traveller’s chèque.
En principe, il n’y a pas de lien entre l’ouverture d’un compte et la remise d’un chéquier. Le
banquier qui fait ouvrir un compte peut refuser la délivrance du chéquier. Il doit alors motiver
sa décision.
Aux termes de l’article 45 du règlement 15/2002 du 19 septembre 2002, « avant toute
délivrance des formules de chèque, le banquier doit s’informer de la situation du demandeur
en consultant le fichier des incidents de paiement » Il s’agit en fait pour le banquier de
chercher à savoir si le client ne fait pas l’objet d’une interdiction d’émettre des chèques. Si
cette vérification n’est pas requise, le banquier peut encourir des sanctions pénales
conformément à l’article 486 du code pénal.
Pour être émis, le chèque, dans sa forme doit contenir les mentions obligatoires suivantes
précisées à l’article 48 du règlement 15/2002 de l’UEMOA. Ce sont :
De même les parties doivent remplir un certain nombre de conditions sachant que le chèque
est un titre à trois personnes. Ainsi :
Le tireur qui est l’émetteur du chèque, doit nécessairement disposer d’un compte ouvert
auprès d’un banquier. S’il est lui-même banquier, il lui est alors possible de tirer sur lui-même
un chèque. En tout état de cause, il doit avoir la capacité de disposer de ses biens.
Le tiré, quant à lui, ne peut qu’être une banque (au sens de l’article 3 de la loi portant
réglementation bancaire) ou un établissement assimilé (service des chèques postaux et trésor
public).
Le bénéficiaire enfin doit avoir la capacité de recevoir un paiement (ce qui n’est pas le cas
d’un mineur).
Enfin, la provision (la créance de somme d’argent exigible dont le tireur est titulaire dans les
livres du titré) doit être préalable, c’est-à-dire qu’elle doit exister au moment où le chèque est
émis ; elle doit également à cette date se révéler suffisante et disponible. Tel est du moins le
principe en matière d’émission de chèque. Ce principe s’explique par l’idée que le
bénéficiaire du chèque doit pouvoir, aussitôt après l’émission à son profit, en obtenir paiement
immédiat auprès du tiré. La provision doit donc présenter, à l’instant même de l’émission tous
les caractères propres à permettre le paiement complet du chèque. Elle doit être maintenue
jusqu’au jour de la présentation du chèque au tiré.
Une fois mis en circulation, le chèque peut être transmis à des porteurs successifs jusqu’à sa
présentation au paiement (articles 62 à 73 du règlement 15/2002).
Quand il est au porteur, le chèque se transmet par la simple tradition, c’est-à- dire la remise
de la main à la main, comme tous les titres au porteur.
Quand il est à ordre, il se transmet par endossement (endossement translatifs : écrire au verso
dudit titre la formule « payez à l’ordre de … » suivie de la désignation de la personne à qui il
entend transférer le bénéfice du chèque ; puis indiquer le lieu et la date où a lieu la
transmission; et enfin y apposer sa signature).
banquier s’exonère, par une clause figurant dans ses conditions générales, de sa
responsabilité.
La dette est considérée comme payée non pas par la remise du chèque au bénéficiaire mais
seulement lorsque celui-ci en a encaissé le montant. Pour obtenir paiement du chèque, le
bénéficiaire doit le présenter à l’agence bancaire sur laquelle il a été tiré. Mais il faut savoir
que dans le cas d’un chèque barré, il doit s’adresser directement à son propre banquier qui se
chargera de l’encaisser pour son compte. La présentation d’un chèque au banquier obéit
toutefois à un certain nombre de règles et de diligences de la part du banquier.
Payable dès son émission, le chèque doit être présenté au paiement dans les délais suivants
(article 81 du règlement 15/ 2002 du 22 septembre 2002) :
-lorsqu’il s’agit d’un chèque émis et payable au Burkina Faso, il doit être présenté au
paiement dans le délai de huit (08) jours si le paiement doit s’effectuer au lieu d’émission et
dans les autres cas, dans le délai de 20 jours ;
- pour le chèque émis dans un autre Etat membre de l’UEMOA et payable au Burkina Faso, il
doit être présenté dans le délai de 45 jours ;
- enfin, le chèque émis hors de l’UEMOA et payable au Burkina Faso doit être présenté dans
le délai de 70 jours.
La loi fixe également des délais de prescription pour les recours du porteur en cas de
présentation tardive. L’article 109 du règlement 15/2002 précise ainsi que les actions en
recours du porteur contre les endosseurs, le tireur et les autres obligés se prescrivent par six
(06) mois à partir de l’expiration du délai de présentation. L’action du porteur contre le tiré se
prescrit quant à elle par trois (3) ans à partir du délai de présentation.
Enfin, il convient de préciser que le banquier est tenu de payer s’il y a provision. A ce propos,
il faut signaler que la loi uniforme sur les instruments de paiement (loi n°037/97/AN du
17/12/1997 a introduit une originalité par rapport à la réglementation antérieure. Cette
originalité qui a été maintenue dans le règlement 15/2002 du 19 septembre 2002 (article 87)
accorde la possibilité au bénéficiaire d’un chèque d’exiger un paiement partiel si la provision
est insuffisante.
Lorsqu’il n’y a pas suffisamment de provision, le banquier peut quand même être tenu de
payer lorsque cela relève par exemple d’une obligation conventionnelle. Il en est ainsi
notamment lorsqu’il existe une convention d’ouverture de crédit entre le tireur et le tiré
accordant au premier un découvert. Le montant du chèque ne doit cependant pas être
supérieur au montant du découvert autorisé.
L’absence totale de provision va déclencher la mise en œuvre d’un dispositif (article 244 du
règlement n°15/2002 du 19 septembre 2002 qui renvoi à la loi uniforme de 1997 sur les
instruments de paiement) aboutissant à l’interdiction bancaire d’émettre des chèques.
Les infractions possibles sont donc le délit d’émission de chèque sans provision (article 83 et
suivants de la loi uniforme) et autres (contrefaçon, falsification de chèque …).
La carte bancaire est un moyen de paiement prenant la forme d’une carte émise par un
établissement de crédit et permettant à son titulaire, conformément au contrat passé avec sa
banque, d’effectuer des paiements et/ou des retraits. Des services connexes peuvent y être
associés (assurance, assistance…).
Elle constitue donc un moyen de transfert de monnaie scripturale comme le chèque avec
lequel il rivalise dans les pays développés. Son attrait le plus populaire est le retrait d’espèce
dans les guichets automatiques de banque (GAB) ou dans les distributeurs automatiques de
billets (DAB). La carte bancaire est un instrument performant de règlement et de crédit.
La carte est, selon les termes du professeur Christian Gavalda, « tout ensemble un support
informatique et un vecteur de volonté juridique. Matériellement, la carte se présente comme
un rectangle en matière plastique de taille normalisée (normalisé 86 mm x 54 mm x 0,54 mm
d’épaisseur) comportant diverses mentions apparentes comme un badge : nom, qualité de
l’émetteur, numéro de la carte, date d’expiration, signature du titulaire. Au verso, une piste
magnétique permet de lire les données incluses : numéro de compte, numéro de code
confidentiel, disponibilité des fonds, nullité du titre ». Depuis 1992, les cartes sont
progressivement dotées d’une puce ou microprocesseur incorporé.
Les cartes de retrait auprès des guichets automatiques de banque (GAB) ou distributeur
automatique de billets (DAB) offrent un service minimum. Le règlement de l’UEMOA définit
la carte de retrait comme « une carte émise par les organismes visés à l’article 42 et
permettant exclusivement à son titulaire de retirer des fonds ». Ces cartes sont les plus simples
mais ne sont cependant pas sans soulever des problèmes juridiques comme leur usage abusif
ou la valeur de la signature électronique.
Les cartes de paiement font intervenir trois partenaires (émetteur, fournisseur agrée, porteur
de la carte). L’adhérent peut retirer des espèces dans les réseaux DAB et GAB avec les cartes
émise par les banques. Mais il peut aussi régler des fournisseurs liés à l’émetteur. Ces cartes
sont banalisées ou spécialisées. Les premières sont émises par la banque teneur du compte du
porteur de la carte, même si c’est à travers un organisme commun à plusieurs banques,
comme GIM-UEMOA (Groupement Interbancaire Monétique de l'UEMOA) et servent
comme des instruments de fonctionnement des comptes bancaires. Les secondes sont émises
par des établissements qui ne gèrent pas de comptes bancaires de leurs titulaires (carte
« American Express »…). Dans ce cas, le titulaire de la carte doit charger sa carte ou
rembourser à l’émetteur le montant des factures qu’il aura réglé, par voie de prélèvement
automatique sur son compte ou par chèque.
Les carte de crédit, dans un sens strict ou restreint, sont celles qui sont émises soit par un
commerçant, soit par un organisme de crédit à la consommation et qui permettent à leurs
titulaires ou porteurs de bénéficier d’une ligne de crédit qu’ils utilisent à leur convenance. Le
montant du crédit est prédéterminé et se reconstitue au fur et à mesure que les
remboursements s’effectuent (crédit revolving). Ce crédit est ici volontaire, principal et non
accessoire.
Dans un sens large, les cartes de paiement permettent à leurs titulaires d’obtenir un crédit
découlant du délai d’inscription des débits de paiement sur leurs comptes.
Les cartes de garantie de chèque ne sont pas un véritable instrument de paiement. Leur rôle
est de servir de garantie, dans la limite d’un montant conventionnellement fixé, le paiement
des chèques émis par leurs titulaires. Le report du numéro de la carte présentée lors du
règlement sur le chèque permet au bénéficiaire du chèque d’être assuré du paiement par la
banque même si la provision n’est pas suffisante. La banque s’institue par ce mécanisme
caution solidaire du client à qui elle remet une carte de garantie de chèque.
IV. Le virement
Le virement est un mécanisme de base utilisé dans les banques pour effectuer les mouvements
de fonds de compte à compte. Il s’agit d’un procédé scriptural qui échappe aux règles
traditionnelles du transfert de créances. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous allons
essayer de mieux le connaître. Cela nous amènera notamment à le décrire et à en préciser la
nature juridique.
Ensuite, dans un second temps, nous nous interrogerons sur les conditions qui doivent
entourer l’exécution par une banque d’un virement.
Enfin, en troisième et dernier lieu, nous étudierons l’avis de prélèvement qui constitue en fait
un dérivé du virement bancaire.
Il s’agit par ailleurs d’une opération abstraite car le virement bancaire peut servir à de
multiples opérations (paiement d’une créance, donation,…) et sa validité ne dépend pas de
son but mais de la régularité de l’ordre donné à la banque.
Le virement fait souvent intervenir deux banques : celle du donneur d’ordre ou banque
expéditrice et celle du bénéficiaire ou banque réceptrice. Le virement devient international
lorsque les deux (02) banques sont situées dans des Etats différents.
La réalisation du virement suppose que le banquier en ait au préalable reçu l’ordre de la part
de l’un de ses clients. Puis, ce n’est seulement après, qu’il procède à la passation des écritures
comptables nécessaires.
Il s’agit d’un mandat donné par un client à sa banque de débiter son compte d’une certaine
somme et d’en créditer un autre compte.
Du point du vue légal, cet ordre que donne le client à son banquier n’est soumis, pour sa
validité, à aucune condition de forme. Théoriquement donc, il peut être formulé dans un écrit
quelconque sur bande magnétique, voire verbalement, notamment par téléphone. Dans ce
dernier cas cependant, la pratique bancaire exige du client une confirmation écrite. Par
ailleurs, il est plutôt habituel dans les banques que des formules pré-imprimées d’ordre de
virement soient mises à la disposition des clients. Ce sont donc ces formules que ces derniers
remplissent pour donner ordre de virement.
Il est important de préciser que l’ordre de virement en tant que tel ne transmet pas au
bénéficiaire la provision. Ce dernier n’acquiert un droit sur la provision qu’à partir de
l’écriture au débit du compte du donneur d’ordre. Par conséquent, jusqu’à ce que cette
écriture soit passée, l’ordre est révocable. Il apparaît ici une différence entre le chèque et le
virement. En effet, dans le cas du chèque, une fois que cet effet est signé et remis au
bénéficiaire, donc l’ordre donné de le payer, le processus de paiement devient irrévocable.
En revanche, on remarquera que tout comme dans le cas d’une remise de chèque au banquier,
une simple émission d’ordre de virement n’a aucun effet libératoire. Seule l’écriture au crédit
du compte du bénéficiaire ou de sa banque vaut paiement effectif.
Avant l’exécution d’un ordre, le banquier est tenu évidemment d’en vérifier la régularité. En
l’occurrence, il doit s’assurer que la signature du donneur d’ordre est conforme. En tout état
de cause, le banquier n’exécutera le virement que s’il y a la provision. Dans le cas contraire, il
n’existe aucune sanction. La banque s’abstiendra simplement d’exécuter l’ordre.
Le banquier doit effectuer le virement dès que possible, tout retard pouvant entraîner sa
responsabilité. Le virement étant considéré comme irrévocable dès que le compte du donneur
d’ordre à été débité, le décès ultérieur de ce dernier n’empêcherait pas l’opération de se
dénouer normalement par le crédit du compte du bénéficiaire.
Il convient de souligner qu’au plan juridique, les écritures qui réalisent un virement bancaire
ne sont passées par les banquiers qu’en raison d’un double mandat. Il s’agit notamment pour
le banquier du donneur d’ordre d’un mandat de payer (au moyen d’une remise scripturale)
une somme déterminée au bénéficiaire. Pour le banquier de ce dernier ; il s’agit plutôt d’un
mandat d’encaisser l’avoir transféré à son compte.
Il s’agit d’un virement qui s’effectue à l’initiative du créancier, après accord préalable du
débiteur. Ce dernier donne ordre à son banquier de débiter notamment son compte en
paiement de toute somme qui lui serait demandée par un créancier qu’il désigne.
Ce créancier est généralement une personne ou une entité dont le débiteur reçoit
périodiquement des factures en contrepartie de prestations qui lui sont fournies. Il s’agit par
exemple de factures d’eau, de téléphone ou d’électricité.
En donnant ordre à son banquier de payer ces factures en ces lieu et place, le débiteur est
déchargé du souci de payer à bonne date avec notamment les risques de pénalités en cas de
retard. Cette technique de paiement est connue du grand public sous le nom de domiciliation
bancaire des factures.
Il convient de préciser que l’autorisation donnée au banquier peut à tout moment être
révoquée. Par ailleurs, le créancier informe en principe le débiteur quelques jours avant
l’opération du montant des sommes qui doivent être prélevées sur son compte afin qu’il
l’approvisionne. Un tel avis comporte cependant des risques. L’expérience montre en effet
qu’il est difficile pour le débiteur d’obtenir le remboursement des agios de découvert causés
par une erreur de montant de l’émetteur. Il est recommandé de fixer au moins une limite de
montant.
5.1. Définition
On peut définir le TIP comme une autorisation de prélèvement ponctuel en faveur d’un
créancier pour un montant unique prédéfini ; il ne s’agit en aucun cas d’une autorisation
permanente.
Le TIP a le format d’un chèque et comporte, en code, toutes les références de l’opération.
5.2. Mécanisme
Les TIP sont traités par le système interbancaire de télé compensation (SIT).
Le mécanisme ci-dessus décrit est celui qui est mis en place en France. Il faut noter le TIP
n’est pas encore opérationnel dans la zone UEMOA.
Environ 90% des virements à l’international sont actuellement des virements SWIFT. SWIFT
(acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une
entreprise détenue par des banques, créées en 1973 et basée à Bruxelles. Elle gère un réseau
de télétransmission hautement sécurisé, à l’échelle mondiale, dont seuls les établissements de
credit sont membres de droit. Il faut noter que l’accès au réseau SWIFT est progressivement
proposé à certaines grandes entreprises internationales. Ce réseau permet à leurs adhérents
d’échanger des virements pour leur compte et le compte de leurs clients. Lorsque les banques
émettrice et bénéficiaire n’ont pas de relations directes entre elles, le paiement transite en effet
par une ou plusieurs banques correspondantes.
L’entreprise qui souhaite recevoir un virement SWIFT doit communiquer à l’émetteur son
numéro IBAN (International Bank Account Number) ainsi que le code BIC (Bank
International Code) ou (adresse SWIFT) de son agence ou de sa banque. L’IBAN est une
norme internationale d’identification des comptes bancaires.
Le SWIFT est également utilisé pour assurer l’encaissement des chèques à l’étranger. La
banque du bénéficiaire télétransmet les coordonnées du chèque à la banque de l’émetteur pour
obtenir le paiement.
Au-delà des paiements, la messagerie SWIFT assure également de nombreux autres échanges
de données : informations relatives aux crédits documentaires, messages sur valeurs
mobilières …
Les exportations donnent souvent lieu à un paiement par simple virement. L’exportateur peut
avoir pleine confiance dans son client et lui faire crédit. Le virement préalable est parfois au
contraire la condition de l’expédition. Dans ces deux cas, seule une partie bénéficie d’une
garantie. Chacune des deux parties souhaite parfois une garantie simultanément : la certitude
d’être payé pour l’exportateur, l’assurance de recevoir la marchandise commandée pour
l’importateur. Seul le crédit documentaire offre cette double garantie. Il est plus qu’un mode
de paiement. C’est un cadre juridique garantissant à la fois l’exportateur et l’importateur lors
d’une opération de commerce international. Nous allons voir que le crédit documentaire
s’analyse comme un paiement contre remise de documents.
Exportateur / Importateur
3
Bénéficiaire Donneur d’ordre
4 2 1
Banque de
Banque de
l’importateur ou
l’exportateur
Banque émettrice
4 2 1
Banque 5
notificatrice
4 – Via sa banque, l’exportateur remet les documents à la banque notificatrice. S’ils sont
complets et conformes celle-ci paie ou émet une traite à l’échéance selon ce qui avait été
négocié (paiement contre document). Dans le cas contraire, elle suspend la procédure de
paiement (émission de réserves) et interroge l’importateur.
- Crédit documentaire simple : la banque émettrice peut revenir à tout moment sur son
engagement ;
- Crédit documentaire irrévocable : la banque émettrice s’engage à payer l’exportateur,
même en cas de défaillance de l’importateur. Ce crédit couvre le risque commercial
mais pas le risque de non transfert ;
- Crédit documentaire irrévocable et confirmé : la confirmation est la garantie d’une
banque, généralement la banque notificatrice, de payer en cas d’impossibilité de la
banque émettrice de réaliser un transfert.
Le crédit documentaire offre certainement des garanties, mais il a un coût élevé. Des
commissions sont payées à la fois par l’importateur et l’exportateur.
Le crédit documentaire constitue une garantie efficace mais lourde et coûteuse. L’exportateur
pourra négocier à la place une remise documentaire. Dans ce cadre, l’exportateur commence
par expédier la marchandise sous douane. Il présente les documents, éventuellement par
l’intermédiaire d’une banque présentatrice à la banque de l’exportateur, en échange du
paiement.
Si l’exportateur expédie les marchandises sans garantie de paiement, il court le risque d’une
défaillance ou d’un changement d’avis de la part de son client. Il serait alors dans l’obligation
soit de rechercher un nouvel acheteur dans le pays de destination, soit de rapatrier les
marchandises à ses frais. Dès lors, l’exportateur n’utilisera cette procédure que lorsqu’il
connait bien l’importateur, ou s’il peut revendre facilement les marchandises dans le pays de
destination à un autre client.
C’est une garantie bancaire qui ne sera mise en œuvre qu’en cas de non-paiement, comme
caution. La banque émettrice émet une lettre d’ouverture de lettre de crédit stand-by. Celle-ci
est éventuellement confirmée par la banque notificatrice. L’exportateur livre la marchandise
accompagnée de la liasse documentaire. L’importateur paie en général directement son
fournisseur. En cas de non-paiement, l’exportateur met en jeu directement la banque
émettrice. La lettre de crédit liste les documents que l’exportateur devra remettre à la banque
pour faire jouer la garantie et qui sont habituellement très simple : une attestation de non-
paiement rédigée sur un papier à en-tête du fournisseur et une copie du bordereau
d’expédition et la facture. La lettre de crédit stand-by est une garantie autonome ou « à
première demande ». Ce qui signifie que la banque devra payer à première demande du
bénéficiaire de la garantie, même si le client invoque un litige pour justifier son refus de
paiement.
Bibliographie
Michel SION « Gérer la trésorerie et la relation bancaire », 5ème Edition DUNOD, 2001 ;
Luc
BERNET-ROLLANDE