Cahiers Astrologiques 69

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20" Année - N° 69 (Nouvelle Série) JUILLET-AOUT 1957

CAHIERS ASTROLOGIQUES
Sous la direction collective de A. VOLGUINE
et du CENTRE INTERNATIONAL D’ASTROLOGIE

SOMMAI RE

A. Volguine......... Des inventeurs et des vocables.


Eugène CASLANT LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE
CONTEMPORAINE.
J. Gerson-Lacroix. Horoscopes authentiques.
Dr W.-J. Tucker. . Les tablettes de Vénus pour le règne d'Am-
mizaduga.
Henri Labbé .... Les domiciles de Vénus.
Geneviève Creusât Essai sur les douze variations dans le mois
lunaire.
André Pélardy . ... Une remarque d'importance majeure. Nais­
sance matérielle et naissance astrologi­
que. La guerre d'Algérie.
Les Nouveaux Livres.

EDITIONS DES CAHIERS ASTROLOGIQUES


15, rue Rouget-de-l’lsle, NICE

Prix : 200 francs.


La vie du C. I. A.
L'Assemblée Générale 1957
L’assemblée générale de 1957 a été fixée pour le 22 juin chez le président
d’honneur, M. Jean Hiéroz, 78, Champs-Elysées, Paris.
Au programme : Rapport d’activité par André Barbault, rapport financier
par Paulette Scampucci, rapport moral par Arnould de Grémilly, élection du
Bureau 1957-58 et questions diverses.
Réunions et Cours
Nos réunions de l’exercice 1956-57 se sont terminées le mardi 18 juin,
avec deux exposés successifs de Paul Colombet sur les méthodes nouvelles de
MM. Ebertin et Parm en Allemagne, et sur l’étude collective de quelques
thèmes: Françoise Sagan, le Prince Charles... Les réunions reprendront le 4mw
mardi d’octobre.
11 en est de même des cours du C.I.A. organisés par Mlle Santagostini ;
terminés en mai, ils reprendront également fin octobre.
Publications
Nous avons annoncé dans le numéro précédent des « Cahiers » la sortie
du Iz//œc Congrès International d* Astrologie. Nous avons la satisfaction d’an­
noncer deux nouvelles publications du C.I.A. maintenant en vente.
L'Astrologie en liaison aüec les Typologies. Il s’agit du tome II ronéo­
typé du cours d’aslro-psychologie organisé par Mlle Claire Santagostini et
André Barbault. Il est consacré aux rapports entre les données astrologiques et
les classifications psychologiques modernes : types de Jung et types caractéro-
logiques de Le Senne. Par ailleurs, les auteurs se sont penchés sur les données
de la psychanalyse: rapports ça-moi-surmoi, types oral, anal... et grands com­
plexes: infériorité, virilité, castration... En dernière partie, les principales
névroses sont examinées: angoisse, phobie, obsession, hystérie... ainsi que les
psychoses: paranoïa, schyzophrénie, délires divers... chaque cas typologique
faisant l’objet d’une description psychologique avec exemples et thèmes. Est-il
besoin de dire que cette recherche inédite est d’un intérêt premier pour tout
astrologue se consacrant à l’interprétation, bien que les résultats acquis soient
tenus par les auteurs mêmes comme provisoires ?
Recueil de Peintres (468 dates et 70 thèmes calculés), par Francesca
Snethlage et André Barbault.
C’est le second recueil de la série qui paraît avec un grand retard. Mais
est-il besoin de dire qu’il représente un gros effort ? Il convient de le souligner
à l’heure où un amateur entend nous éblouir en alignant des dix mille dates.
Pourquoi dès lors ne pas publier in extenso les quinze ou vingt mille dates de
musiciens du Rieman ou du Thompson, et les quarante ou cinquante mille
dates de peintres de la grande encyclopédie allemande que tout le monde peut
consulter à la Bibliothèque des Beaux-Arts ? Il n’est pas besoin d’être clerc
pour savoir qu’on ne peut en aucune façon se fier à la date donnée par un seul
dictionnaire, et moins encore à cette date retransmise. Toute la valeur de ce
recueil est que ces 468 dates, la plupart avec heures, ont leur pièce justifica­
tive, dûment consultée. Mlle Snethlage est allée en Italie et Barbault a passé
près d’un mois entier à la Bibliothèque des Beaux-Arts... lis se sont penchés
sur le cas de chaque grand peintre et nous donnent des dates sûres.
Le premier livre est vendu 700 frs et le second 150 frs aux membres du
C.I.A. Prix courants: 850 frs et 250 frs franco. On peut se les procurer aux
« Cahiers Astrologiques », chez Mlle Santagostini et chez André Barbault.
Paul COLOMBET.
20e Année - N" 69 (Nouvelle Série) Juillet-Août 1957

LES
CAHIERS ASTROLOGIQUES
REVUE D'ASTROLOGIE TRADITIONNELLE
Paraissant tous les deux mois
sous la direction collective de A. VOLGUINE
et du CENTRE INTERNATIONAL D'ASTROLOGIE
Rédaction et Administration :
Abonnement (6 numéros) :
France: 1.200 frs - Etranger: 1.400 frs
15, Rue Rouget-de-l'lsle Prix du numéro : 200 frs et 300 frs.
NICE (A.-MJ Abonnement de soutien : 2.000 frs
C C. Postaux : Marseille 290-35

Des inventeurs et des vocables

Dans cette revue, que nous avons placée sous le signe de la


tradition, il est temps d'élever la voix contre une pratique qui tend
à se généraliser de plus en plus dans presque tous les pays.
Un astrologue veut s'attirer l'attention à tous prix. C'est pour
lui le seul moyen de sortir de l'obscurité, d'avoir de la clientèle. Que
fait-il ?
Deux chemins se présentent devant lui : S'intituler un astrologue
étrusque, celte, bantou, patagon ou inca, et prétendre posséder des
secrets et des méthodes d'une tradition morte ou imaginaire, et d'une
filiation inexistante. Cela se fait couramment avec un peu d'imagi­
nation ; ou inventer un nouveau vocable, une Cosmorythmie, Anthro-
pocosmie ou Rythmoscopie quelconque, dire qu'on dévoile une science
nouvelle qui n'a rien de commun avec l'Astrologie — ce qui place
automatiquement l'auteur parmi les savants et les pionniers du pro­
grès — écrire un livre avec beaucoup de graphiques et de tableaux
plus ou moins inutiles, et exposer une pratique peu compréhensible en
affirmant l'avoir vérifier pendant 20 ans sur plus de 25.000 cas (1).
Plus l'exposé est obscur, plus on a de chances de s'imposer au grand
public (je ne comprends pas — donc, ça devrait être très calé et

(1) Ce qui suppose la moyenne de 1.250 thèmes par an, soit plus de trois par
jour ! ! ! Celui qui connaît des semaines et des mois de tâtonnements infructueux iné­
vitables quand il s'agit d'une recherche, se rend facilement compte de l'énormité de
cette affirmation.
170 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

sérieux ! —). Pour celui qui adopte cette voie, la règle absolue est
de ne pas faire un service de presse aux publications astrologiques et
astronomiques qui peuvent s'apercevoir avec stupeur des erreurs
comme la durée de l'année terrestre de 364 1 /4 jours !
En 1948 je me suis élevé déjà contre « Une Astrologie qui n'ose
pas dire son nom » (2). Il s'agissait d'un livre de H. Spencer Lewis,
Imperator de l'A.M.O.R.C., véhiculant certaines données astrologiques
pratiques. Aujourd'hui, il s'agit de quelque chose d'autrement plus
grave, d'une invention dénommée "Rythmologie", dont un "traité"
a été publié en Suisse, il y a trois ans avec sous-titre "La prévision
Scientifique de la Destinée" et présentée sur la bande entourant le
livre comme "une découverte".
Cette "découverte" n'emploie que les deux luminaires, le Soleil
et la Lune, fait par originalité, commencer le Zodiaque au 0n du
Capricorne et sa valeur peut être évaluer par la citation suivante
concernant l'emploi de ses Ephémérides de 1890 à 1960 :
. htv dates de naissance du calendrier julien, il faut ajouter 10 jours pour eu
calculer les cycles sur ces ephemerides.
^'oublions pas qu'à toute heure de naissance en un lieu situé à l'est de Green­
wich, il faut ajouter I heure par 15° de lonqitude ou retrancher 1 heure par 15° de
lonqitude à l'ouest. En principe, on ne rectifie l'heure qu'à partir d'une différence
de 30 ’ de lonqitude.
Exemple : Beyrouth, lonqitude est </<• Greenwich : 35”. .1 l'heure de Beyrouth,
il faut donc ajouter 2 heures environ (3).
Sans commentaires, n'est-ce pas ? Il est difficile de faire plus
de fautes en si peu de lignes.
Et l'inventeur de cette "science" écrit fièrement dans son "In­
troduction" :
La rythmoloqie... semble icjoindre l’astroloqie, mais, en réalité, elle en est aussi
éloiqnée, par ses principes fondamentaux que la chimie l’est de l’alchimie...
Heureusement pour nous, car cela permet d'espérer que ce bluff
à prétention scientifique, sans aucun exposé des "principes", sans
l'ombre d'une preuve et bourré d'erreurs astronomiques, ne soit pas
mis sur le compte de l'Astrologie qui a déjà tant à se plaindre de
certains bateleurs qui se réclament d'elle !
Mais cette Rythmologie, en quoi consiste-t-elle finalement ? Son
idée, vieille d'au moins un siècle, consiste à attribuer un coefficient
à chaque position soli-lunaire (ce qui est facile à faire plus sérieuse­
ment en utilisant les Ephémérides courantes comme le faisaient tous
les précurseurs de notre inventeur suisse), inscrire le chiffre initial
sur un graphique et observer par rapport à lui les variations journa­
lières, mensuelles et annuelles — ce qui donnerait les impressionnan­
tes lignes bénéfiques montantes et maléfiques descendantes.
Cette idée a été continuellement travaillée par les astrologues
en commençant par W.-J. Simmonite, et il suffit de feuilleter les col­
lections des anciennes revues comme "Modem Astrology" anglaise,

(2) « Les Cahiers Astrologiques », n” 14 de Mars-Avril 1948, p. 65 et suivantes.


(3) « Traité de Rythmologie », p. 121.
DES INVENTEURS ET DES VOCABLES 171

ou, en Amérique, "Rosicrucian Fellowship Magazine" et "The Astro­


logical bulletina", de Los Angeles, pour en trouver des traces. Parmi
tant d'autres, il y a cinquante ans, H. Selva, P.-V. Piobb et J. Sté­
phane, sans parler des astrologues moins connus ou étrangers, lui ont
consacré pas mal de leur temps Vers 1925 un système semblable était
l'objet préféré de mes longues conversations avec W. Skriabine, qui,
pendant des années, vainement, espérait aboutir à des résultats satis­
faisants, mais n'a rien publié sur ses patients essais.
Mais l'inventeur de cette bizarre Rythmologie peut-il penser
sérieusement qu'en réduisant ('Astrologie uniquement à l'action du
Soleil et de la Lune et en arrangeant les Ephémérides à sa manière,
il réussisse à obtenir des résultats supérieurs à ceux qu'on obtient
avec les 10 planètes, autres facteurs secondaires, et les thèmes cor­
rectement dressés ? Peut-on supposer une telle naïveté ? Peut-on
croire à sa bonne volonté, malgré ses erreurs astronomiques comme
la durée de l'année citée plus haut? Peut-on admettre qu'il s'agit
d'une tentative de bonne foi ? Qu'il ignore les travaux analogues de
ses prédécesseurs en Angleterre, en France, en Allemagne et en Amé­
rique ? S'il était sérieux, il essayerait d'apporter sa pierre — fut-elle
très modeste — à l'édifice de notre Science (où il y a tant de choses
à faire !) au lieu de cela, il se singularise au maximum, écrit un livre
inutile et nuisible (car il peut séduire quelques ignorants) et contribue
à la confusion mentale qui règne de nos jours.
J'avoue que je préfère encore les astrologues qui proclament leur
rattachement direct à la tradition des Huns, des Atlantes ou des
Druides, et cachent leurs méthodes, en invoquant le serment initia­
tique... Ceux-ci, au moins, ne troublent personne, sauf, peut-être, les
manes de Sar Péladan.

A. VOLGUINE.

LIBRAIRIE NICLAUS
public en Septembre le nouvel ouvrage de
A. VOLGUINE

Journal d’un Astrologue


C’est le livre astrologique le plus dense qui parle des problèmes
qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Prix prévu : 420 F.
Les lacunes de l’astrologie
contemporaine

En 1939, quelques mois avant la guerre, M. Eugène Caslant a fait, sous


les auspices de l'Union Française d'Astrologie, — un groupement éphémère
dirigé par M, Léon Lasson dont il était le Président d'Honneur, — une confé­
rence portant ce titre qu'il voulait publier ensuite dans le bulletin de cette
Société. Voici son résumé écrit par M. Eugène Caslant lui-même qui n’a rien
perdu de son importance, ni de sa fraîcheur malgré les années passées. Nous
devons ce texte à M. Charles de Camiadc qui l'a pieusement conservé dans
scs archives.
Notons que cinq ans plus tôt, dans les numéros de juin, juillet et août 1934
de L’Astrosophie. M. Eugène Caslant a publié une longue étude intitulée
Quelques lacunes de l’Astrologie Traditionnelle (qui ne figure même pas dans
sa bibliographie de /’Almanach Chacornac 1942 comme d'ailleurs, en sus de
quelques autres, son article paru dans Revue Française d’Astrologie N° 2 de
1927), mors ce texte n'a rien de commun, sauf le titre, avec l’étude ci-dessus.
Alors que cette dernière énumérait plusieurs catégories de lacunes, ce texte
n'est consacré en somme qu’au problème des directions. Les Cahiers Astro­
logiques sont heureux de le publier non seulement en souvenir de ce grand
astrologue, mais aussi à cause de la mise au point qu’il constitue. Aucun autre
article, ni livre n'aborde cette question avec autant de profondeur et de clarté.

GENERALITES
Pour beaucoup d'hommes de science, d’érudits et de personnes
cultivées, l’Astrologie demeure encore un produit de la crédulité
humaine et de la survivance des superstitions du passé : aussi est-il
nécessaire tout d’abord de la présenter sous son véritable jour, de
préciser sa nature et d’examiner dans quelle mesure elle peut être
considérée comme une science.
Les sciences contemporaines sont basées sur le raisonnement
d’identité qui se résume* en ceci : pour les mathématiques, si deux
choses sont identiques à une troisième elles sont identiques entre
elles : pour la physique et les sciences empiriques, la coïncidence de
deux traits est la même pour tout le monde.
Mais les mathématiques sont des produits abstraits de la menta­
lité humaine, qui ne correspondent à aucune réalité naturelle, puisque
dans la nature il n’y a pas deux choses identiques entre elles : aussi
ne sont-elles applicables pratiquement qu'avec des approximations et
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 173

des restrictions en rapport avec les objets auxquels on veut les adap­
ter. De Fait les lois de la nature, comme ses créations, reposent sur
le raisonnement d analogie, qui se base, non sur l’identité, mais sur
la similitude des choses, et quand la nature emploie les nombres et
la géométrie pour la construction de ses Formes, elle a recours à une
mathématique spéciale qui relève elle-même de l’analogie.
Actuellement, I étude de l'analogie rentre dans la philosophie, et
Fait 1 objet de dissertations et non d’applications pratiques. Il n’y a
pas de véritable science de l'analogie, et cependant celle-ci serait
d une utilité incontestable, car c'est par elle qu'on peut éclairer nos
sciences empiriques, pleines de lacunes, et déceler les causes profon­
des et les qualités cachées des phénomènes, de la distribution ter­
restre des êtres et de leur constitution.
La science de l’analogie a existé, du moins dans ses rudiments,
chez les anciens. Ils apprenaient à reconnaître les affinités naturelles,
a les transposer en séries analogues et inversement à remonter des
analogies aux abstractions qui les avaient engendrées. C'est ainsi qu'ils
ont présenté leurs connaissances religieuses, philosophiques, psycho­
logiques et matérielles sous forme d’histoires symboliques et plus
particulièrement dans leurs théogonies et leurs cosmogonies.
C’est parmi ces systèmes, issus de méditations transcendantales,
que se situe l'Astrologie, car elle étudie l'aboutissement des genèses
et elle applique leurs lois au monde des formes. Plus précisément,
elle se définie comme la science des correspondances universelles
appliquée aux individualités de toute nature ; dans sa plénitude, elle
Fait connaître les actions et les réactions des Etres dans tous les
plans du Cosmos.
La véritable astrologie, qui n'a rien de commun avec celle des
charlatans et des compilateurs incompréhensifs, n’est donc pas une
superstition propre*;! satisfaire les gens en mal de divination, mais
une science transcendantale au-dessus et non au-dessous de la men­
talité humaine.
Florissante au temps des Egyptiens, elle a subi la loi de crois­
sance et de décroissance de toutes choses, elle n'a cessé de décliner
jusqu’à s’éteindre au siècle dernier. Actuellement, les préludes d’une
remontée paraissent se manifester. Mais cette ascension est encore
très âpre, à en juger par le heurt des idées cjui sont publiées à ce
sujet, et surtout par l'abondance de leurs lacunes. Arrêtons-nous sur
celles-ci.

CLASSIFICATION DES LACUNES


Les lacunes de l'Astrologie contemporaine sont de trois sortes :
1°) Celles de scs parties élémentaires, tels que les directions, les
domifications, les maîtrises et les autres fragments dont les principes
ont été perdus et qui sont très incomplètement développés ;
2°) Celles qui proviennent des données traditionnelles abandon­
nées au cours des siècles par incompréhension de leur valeur, par
174 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

negligence. ou par déformation, tels nue les cycles de Nostradamus,


ou les thèmes mondiaux :
3") Enfin, celles qui sont les plus importantes et qui concernent
des branches inconnues de l'astrologie, et qui n'ont jamais été éta­
blies, comme par exemple l'astrologie héliocenlrique, que pose les
principes astraux, les domilicalions équatoriales, les schèmes des ana­
logies planétaires, etc...
On comble ces lacunes en se reportant aux trois bases fondamen­
tales de l'Astrologie (I) : l'Astronomie, l'Analogie. la Psychologie.
Leur développement rationnel, non seulement fait disparaître les lacu­
nes, mais encore ouvre des issues sur des ramifications qui se per­
dent élans l'infini. Il en résulterait un excès de règles qui reluiraient
la pratique ele l'Astrologie* impossible, si l'on ne prenait soin de les
hiérarchiser et de* s'en tenir aux principales, tout en leur laissant la
possibilité de s'étendre elans la mesure nécessaire.
H ne saurait donc être question, même* pour une* lacune élémen­
taire, ek* la présenter en sa totalité, nous la réduirons à ce qu'elle a
ek* plus essentiel.
CHOIX D'UNE LACUNE
Prenons pour commencer les Directions, d'abord en raison de
l'importance* que les modernes leur attachent, par le* fait qu'elles per­
mettent ek* prévoir l'avenir elans une* certaine mesure* ; ensuite, en
raison aussi du désaccord qui règne elans les idées et les règles qui
président à l'emploi des directions.
Commençons par poser une règle essentielle en ce qui concerne
la détermination des événements par l'Astrologie*.
Notre connaissance* du monde extérieur est subordonnée à notre
constitution physique et à nos sens ; nous ne pouvons savoir ce qu’il
est en réalité, nous n'avons conscience que des représentations appor­
tées par nos sensations. Celles-ci sont de deux sortes : les unes sont
subjectives, et sont ressenties par un seul individu, comme une dou­
leur ou une hallucination : les autres sont objectives, c'est-à-dire par­
tagées par tout le monde, comme la vue d'un même paysage ou d’un
objet. Nous admettons que les premières sont exclusivement indivi­
duelles. et que les secondes sont un effet plus ou moins déformé de
l'universel, bien qu'en réalité il n'y ait que des sensations subjectives,
les sensations objectives n'étant que des impressions débarrassées du
coefficient personnel. Ces deux sensations étant de même nature
comportent nécessairement des liaisons, ce qui revient à dire sous
une forme générale qu'aucun événement ne peut se produire sans
qu’il y ait un lien entre le subjectif et l’objectif, et plus généralement
entre l’individuel et l’Universel. Imposer un travail à quelqu’un, qui
ne lui est pas adapté, ne donne aucune résultat. Un accident ne tou­
che pas celui qui par intuition ou sagesse a évité de se rendre sur
le lieu dangereux.

(1) Voir bulletin de l'U.F.A. de janvier 1939.


LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 175

PRINCIPE DES DIRECTIONS : POINT DE VUE OBJECTIF


A l'instant de la naissance, c'est-à-dire on la respiration de l'en­
fant s'adapte à la vie atmosphérique, on relève la position des astres
et on en déduit le caractère et la destinée du nouveau-né. Ces pre­
mières déductions supposent l'immobilité des astres : or, celle-ci
n'existe pas ; ils se déplaçaient avant sa naissance, ils continuent par
la suite, l'Etre s’en rend compte, non pas par sa conscience directe,
mais dans sa conscience profonde : et il tend à réaliser en lui-même
ce mouvement, de même qu'une personne à bord d'un bateau en
tangage, ou après le passage d’une série de véhicules, en garde encore
l'impression, et voit les objets se déplacer fictivement autour de lui,
cette immobilité n’a aucune réalité, elle est uniquement virtuelle, mais
elle demeure à l’état d’une tendance qui pourra devenir efficace
sous l'effet des courants astraux.
De quelle nature est ce mouvement interne ? Notre être, voyant
les astres se déplacer en cercle autour de lui, décrit une circonférence
subjective, d'autant plus naturellement que d'après les travaux de la
psycho-physique, ce mode de tracé lui est normal. Mais il ne le fait
pas continuellement, en raison des résistances que lui imposent sa
constitution et ses perceptions, résistances qu'on a calculées, cl qui
sont données par les lois du contraste. Chaque fois qu’en décrivant
son cycle, il a parcouru un arc de circonférence répondant à un nom­
bre du contraste, il s'arrête, puis il repart.
D'autre part, nos notions de temps et d’espace sont, entre autres
raisons, fondées sur les résistances que le monde extérieur nous
oppose. Celles qui se lient à l'espace résultent de la nature des êtres
et des choses ; celui qui est enfermé dans une cellule n'a plus d'éten­
due. Celles qui engendrent le temps tiennent à la disposition des
contingences, on met un temps plus considérable à trouer une foule
qu’à suivre un chemin libre. Les discontinuités engendrées par les
contrastes, que l’être rencontre dans son parcours virtuel, créent des
résistances, et c'est pourquoi elles se traduisent pour lui par des
espaces ou des temps ; par des espaces lorsque les arrêts lui parais­
sent absolus, par des temps lorsqu'ils sont relatifs.
Laissons de côté la relation d'espace qui conduit en astrologie
à ce qu'on appelle les Parts, et ne retenons que la notion du temps.
Puisque celui-ci dépend des résistances et que les résistances s'expri­
ment en nous par des contrastes, il y a évidemment autant de temps
distincts qu'il y a de nombres du contraste, et leur prédominance
respective leur est également subordonnée. Ainsi les minima et les
maxima de contraste étant plus remarquables que les autres corres­
pondent à des temps plus efficaces.
Les discontinuités produites par le contraste sont très nombreu­
ses ; pour ne pas s’égarer dans une complication extrême qui ne
donnerait que des nuances, nous n'en retiendrons que les suivantes :
le 1/360, le 1/3, le 1/-I, le 1/6, le 1/12, le 1/1 de la circonférence. Les
unités de temps auxquelles se lient ces nombres sont les unités natu­
relles, à savoir : la seconde, le jour, le mois et l’année.
176 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES
En résumé. l'Etre, partant de la position occupée par un astre a
sa naissance, lui fait décrire un mouvement virtuel dont les étapes
sont fixées par les courbes du contraste et s'associent avec les unités
naturelles de temps, choisies par raison de convenance.
Ce mouvement subjectif porte le nom de direction subjective.
Elle est dite objective lorsque l'association avec le temps se lait par
des mouvements réels. Toute direction subjective ou objective appar­
tient à l'une des trois catégories suivantes : les directions fraction­
naires, les directions unitaires et les directions conjuguées.
Les directions fractionnaires sont constituées par des arcs plus
petits qu'une circonférence allant d'un point mobile à un point-arrêt ;
le point mobile pouvant être une Planète ou un nœud (2), le point-
arrêt un astre, un nombre du contraste, comme un aspect quadrat
ou trigone, ou un cuspide de maison, ou tout point jouissant de pro­
priétés spéciales, Elles correspondent aux directions traditionnelles.
Les directions unitaires ont pour étendue un multiple entier de
circonférences ; elles prennent le nom de révolution ou de cycles
selon qu'elles embrassent une ou plusieurs circonférences. Elles peu­
vent résulter d'un parcours continu comme le mouvement annuel
du Soleil ou de la somme d'une série de parcours élémentaires directs
ou rétrogrades, dont le total fait un cycle, comme dans le cas des
Planètes.
Les directions conjuguées unissent et combinent plusieurs direc­
tions, reliées par des conditions subjectives ou objectives, telles que
les directions hmi-solaires ou le déplacement simultané des Planètes
dans un thème.

PRLX'CIPE DES DIRECTIONS : POINT DE VUE OBJECTIF


Envisageons maintenant les directions objectives, c'est-à-dire le
cas où l'association avec le temps se fait avec le mouvement réel
et non virtuel. Prenons comme départ l'astre <|ui centralise et règle
tous les mouvements de son domaine. le Soleil, et étudions sa trans­
lation, comme le ferait un observateur, un berger par exemple, qui
regarderait pendant une série de jours comment se situe le lever du
Soleil. •
S'il a repéré le lever ou le coucher des étoiles et du Soleil par
rapport à l'horizon, il remarque que non seulement le Soleil ne passe
pas à la même place que la veille, mais encore qu'il avance régulière­
ment plus vite que les étoiles. Si de plus il fixe exactement la posi­
tion du Soleil par rapport aux étoiles environnantes, il constate qu’il
décrit un cycle complet au bout d'un an. après avoir progressé cha­
que jour de 1/365’“'' de circonférence, soit de un degré environ. Ainsi,
il ne progresse pas dans le champ des étoiles d'un mouvement con­
tinu. mais par 365 discontinuités, c'est-à-dire par 365 avances succes-

(2) Mais on ne prend jamais comme point mobile un cuspide de maison, qu’il
s'agisse de l'Ascendanl ou du MC, comme on l'enseigne dans certains ouvrages.
Les cuspides sont des repères sur une route, ce n'est pas la borne kilométrique qui
va vers la voiture, mais la voiture vers la borne, cela change l’interprétation.
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 177

sies, donc associées au temps, puisque le temps est caractérise par­


la succession des choses. Il s'agit donc bien d'une direction d'après
ki dclinition du mol, mais d une direction objective, puisqu'elle résulte
d'une observation directe (3).
Autrement dit, le Soleil décrit sur la sphère céleste un cercle
c|iii est la résultante de deux cycles, l’un diurne l'autre annuel, le pre­
mier se répétant 365 lois pendant le parcours du second. Ces deux
cycles étant décrits simultanément par le même astre, avec un rap­
port de vitesse représenté par un degré, il s’établit une association
rigoureuse entre le jour, 1 année et le degré. Toutefois, cela ne veut
pas dire qu elle aura des diets réels, mais qu'elle s'imposera d'une
manière concrète à l'observateur. Pour qu’elle engendre des faits, il
huit qu elle soit en accord avec le côté subjectif : il ne suffit de voir
passer un train pour être emporté par lui, il faut monter dedans.
Le même raisonnement peut être étendu aux autres astres. La
Lune avançant de 13’10' en moyenne par jour et décrivant son cycle
en 27 jours 7 h., il s'établit une association au point de vue des effets
lunaires entre le jour, la révolution lunaire et 13’’10'. La planète Mars
progressant en moyenne par jour de -II’ et accomplissant son cycle
géocen trique en 15 ans, le jour, -II' et la période de quinze années
s'associent entre elles par rapport à Mars.
Les mouvements réels des Planètes aboutissant à un point remar­
quable du thème, comme un aspect ou un nœud ont une action immé­
diate, ils ne font donc pas intervenir le temps, de sorte qu'ils ne
constituent pas une direction objective, mais ils créent un appui poul­
ies directions subjectives concordantes.
Nous n'insisterons pas davantage sur les directions fractionnaires
objectives, sous peine d'être entraîné trop loin : nous ne nous arrête­
rons pas davantage aux directions unitaires, comme les cycles, en
raison de leur importance, qui nécessiterait une conférence spéciale,
ni sur les directions conjuguées, trop complexes pour être exposées
dans cette étude sommaire.

DIRECTIONS EFFECTIVES PRINCIPALES

Une direction est effective lorsqu'il y a accord entre les côtés


subjectifs et objectifs qui la caractérisent : il se produit alors des
événements, dont l'époque dépend des unités naturelles de temps
adoptées, et dont la nature est fixée par l'interprétation des positions
des Planètes définies par la direction. La probabilité de réalisation de
ces événements résulte de l'accord objectif subjectif de la direction,
de l'importance de ses éléments et de l'importance du thème.
Comme on ne peut songer à présenter les directions dans leur
ensemble, puisqu'elles sont en nombre illimité, nous bornerons notre
étude aux cinq directions principales et à quelques directions secon-

(3) Cette direction ne justifie donc en aucune façon la singulière dénomination


de symbolique que lui ont donnée les modernes. Le symbolisme est le passage du
concret à l'abstrait, il n'y a rien de tel dans celle-ci.
178 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

daires ; les autres ne caractérisent que les mulllipcs faits de la vie


quotidienne.
I”) Les directions subjectives les plus remarquables sont celles
qui sont déterminées par les minima el maxima de contraste, donc
par des intervalles de un degré (minima de contraste absolu). 360”
(maxima de contraste absolu). L 12 de circonférence (synthèse des
maxima et minima de contrastes relatifs).
Or, le Soleil se déplace objectivement de un degré par jour sur
l'écliptique, de sorte qu'il y a une concordance absolue entre ce
déplacement et celui qui est donné par le minima de contraste absolu.
Cet accord entre le subjectif et l'objectif, qui se produit précisé­
ment au point de vue réel par l'astre qui domine le système plané­
taire, cl qui n'apparaît aussi nettement dans aucun autre cas, donne
à la direction par degré la prédominance sur les autres, le mouve­
ment solaire lui associe comme temps : l'année ; c’est-à-dire Cju'uii
parcours de 10’ évoque dix années : mais la direction subjective en
reliant ses déplacements successifs, non à un temps fixe, mais à une
unité de temps déterminé par les Planètes et les points de vue envi­
sagés, ajoute un correctif. De plus, le Soleil centralisant et réglant
tous les mouvements des Planètes, leur impose la loi de sa propre
translation et leur étend l'association de un degré pour un an. On
peut définir cette première direction que nous dénommons direction
primordiale : Le parcours virtuel d’un point du thème mobile par
nature, depuis sa position sur le thème de nativité jusqu’à un point
remarquable de ce thème, produit des effets réels après un temps égal
à autant d’unités de temps qu’il y a de degrés dans le parcours. La
probabilité des effets réels et le choix de l’unité de temps dépendent
de la nature de deux points, de leur situation et de l’ensemble du
thème.
Comme exemple du choix de l'unité de temps, remarquons que
s'il s'agit d'une révolution solaire, c'est-à-dire du parcours du Soleil
dans une année. le degré s'associe naturellement au cycle diurne et
vaut un jour, tandis que si on étudie le travail d'une vie, c'est-à-dire
un ensemble de cycle diurne, l'association se fait avec le cycle annuel,
cl le degré vaut un an. S'il s'agit de diriger une éclipse de Soleil,
que la Lune éteint par sa présence, les unités de temps lunaires inter­
viennent. à savoir : le mois (par son parcours dans l'année), la semaine
(par ses phases), et un degré peut valoir un mois ou une semaine.
La direction de un degré pour une semaine a permis, lors de la guerre
de 191-1 à 1918, de fixer la date de la mobilisation française à un jour
près, et l'entrée successive des nations dans la guerre. En général,
on fait correspondre le degré à un an.
Le cycle diurne du Soleil étant inverse de celui qu’il décrit dans
l'année, il en résulte que le parcours du point mobile peut se faire
dans les deux sens du cycle, la direction est directe ou converse
selon qu'il a lieu dans le sens du mouvement des Planètes ou en
leur sens rétrograde.
Lorsque les deux points, qui déterminent la direction, sont tous
deux mobiles, on dirige chacun d’eux vers l’autre supposé immobile,
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 179

et cela dans les deux sens du cercle, puis chacun d’eux en même
temps de manière à décrire la moitié de l’arc qui les sépare en allant
l’un vers l’autre. La direction primordiale se décompose ainsi en six
directions partielles.
La direction de un degré par an s'applique plus particulièrement
à l’écliptique. Idle jalonne la destinée en donnant les principaux évé­
nements de la vie : maladies, mariage, mutation dans la profession,
accidents graves. Idle se situe sur un degré, mais les événements
comportant toujours une préparation latente, il faut ajouter un degré
de pénombre avant et après le degré exact de direction, de sorte
que celle-ci s’échelonne sur trois ans en comptant un an par degré.
Si. par exemple, sa position, calculée à la minute, tombe en juin d'une
année, les événements qu'elle annonce peuvent se produire sur une
période allant du 1er janvier de l’année précédente au Lr janvier de
l'année suivante. Les positions réelles, occupées par les astres dans
les intervalles englobés par la direction précisent avec d’autres fac­
teurs (transits, révolution) la date de l’événement. Par exemple, si la
direction implique dans une nativité l’arrivée de Mars en conjonction
avec Saturne, par une progression de 10" ce qui représente 10 ans. et
s'il se produit un quadrat réel entre ces deux Planètes de la neu­
vième à la onzième année après la naissance, il y aura réalisation
probable des effets de la direction, à la date où se formera le qua­
drat réel (1).
2") On fait mouvoir les Planètes virtuellement non plus à raison
d'un degré, mais avec la vitesse et le sens qu'elles ont le jour de la
naissance, chaque déplacement valant une unité de temps et princi­
palement un an. Ce genre de directions est dite de structure, parce
qu’il fait apparaître les modifications progressives cjui se produisent
au cours de la vie, dans les éléments constitutifs de son armature.
On dirige dans ce cas toutes les Planètes à la fois. Le mouvement
d'une seule Planète ne peut se faire que dans une étude sommaire,
et lorsqu'elle joue un rôle capital dans le thème.
3") On calcule le thème de retour du Soleil à sa position de nati­
vité, pour chacune des trois années d’une direction primordiale, ou
seulement pour l’année essentielle, en prenant comme lieu de base
celui de la nativité, ou celui de l’endroit où l'on se trouve, selon
qu'on envisage les faits essentiels de la vie, ou les faits subordonnés
aux circonstances du moment. Cette direction, appelée révolution
solaire, n'est mentionnée que pour mémoire, car elle entre dans le
cadre des révolutions et cycles. Elle sert à préciser les dates de réa­
lisation de la révolution de la direction primordiale, ainsi que les
variations momentanées de la personnalité dans l'année. Elle est sans
intérêt, comme les transits et autres positions effectives, si elle ne
correspond pas à une direction primordiale importante, pour les rai-

(4) La direction de 1° pour un an, bien que traditionnelle, a etc rejetée par
certains auteurs, principalement pour des raisons de statistique. Cela provient vrai­
semblablement. comme nous l'indiquerons par la suite, de lacunes importantes dans
leur interprétation, lacunes qui font précisément l'objet de cette élude.
180 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

sons déjà indiquées, concernant les rapports entre l'objectif et le


subjectif.
T) On reporte la position occupée effectivement par les Planètes
un certain nombre de jours apres la naissance en avant d'un nombre
d'années égal à celui des jours, comme si les Planètes reportaient par
exemple à dix ans les positions qu'elles avaient le dixième jour après
la nativité, cette direction dite progression indique l'enchaînement les
uns par rapport aux autres des événements impliqués par une direc­
tion primordiale ; vu la lenteur de déplacement des Planètes massives
(Saturne, Jupiter) et des transcendantales (l Tamis et autres), elle ne
peut faire ressortir que les réactions des Planètes légères entre elles,
de sorte qu'elle se limite aux actions de détail, elle montre les liens
qui existent entre les jalons posés par les directions primordiales et
la multiplicité des circonstances qui les accompagnent.
.Y) Au point de vue subjectif, l'écliptique, comme chemin par­
couru par les Planètes, s'impose à la représentation de l'Etre plus
que tout autre cercle. De plus, il est mobile par rapport à l'horizon et
chacun de scs points décrit un cercle diurne, de sorte qu'il évoque
une direction dont le déplacement est fixé par le nombre cïu contraste
qui s'associe au cercle, à savoir le 1/12.
Au point de vue objectif le cercle de l'écliptique. qui comme tout
cycle entier représente une unité, est parcouru en un an par le Soleil,
principe directeur des Planètes, tandis que la Lune, par ses cycles
mensuels, le divise en douze parties de 30" chacune (5).
Cet accord entre le subjectif et l'objectif engendre la direction
traditionnelle, dite profection. I£lle rentre dans la catégorie des direc­
tions conjuguées en raison de l'intervention simultanée du Soleil et
de la Lune, de sorte que dans le calcul des temps pour tenir compte
de cette connexion, il faut ajouter 1" comme représentatif du cycle
solaire aux 30" représentatifs des cycles lunaires.
Le calcul consiste donc à déplacer dans le sens direct les signes
du zodiaque par intervalle de 31", qu'on associe avec une année. En
meme temps, on déplace les Planètes, soit par la direction primor­
diale, soit par la direction de struction, selon qu'on se place à un
point de vue général ou spécial. Par exemple, l'Ascendant se trou­
vant dans un thème à la naissance au 20" du Taureau passe à 21 des
Gémeaux, puis à 22 du Cancer et ainsi de suite, tandis que les Pla­
nètes se meuvent chaque fois soit de 1". soit du chiffre de leur vitesse
natale, selon le point de vue où l'on se place. Ce calcul rectifie la
règle traditionnelle qui se contente de déplacer les signes de 30", chose
anormale d'ailleurs puisqu'elle fait reparaître les mêmes périodes
toutes les douze années, alors que dans la nature aucun cycle ne se
répète identiquement à hii-même.

(5) L'introduction du point subjectif, en vertu duquel notre Etre pour economi­
ser ses forces substitue des moyennes aux chiffres complexes, fait qu'on ne prend
les chiffres exacts des cycles lunaires, mais la valeur du contraste, qui leur est équi­
valente et en constitue une moyenne : il en est de même pour le degré qui repré­
sente 360 jours et non 365.256. D'ailleurs la variété des facteurs, qui entrent dans
toute interprétation astrologique, rend illusoire toute précision absolue.
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 181

La profcction se basant sur le déplacement du chemin parcouru


par le Soleil, et non sur le Soleil, c'est-à-dire sur l’abstraction d'une
circonférence, et non sur le mobile lui-même, est inférieur à la direc­
tion primordiale ; les significations des Planètes y sont envisagées
dans leur affinité avec l'écliptique, et non dans le sens profond que
leur attribue l'astrologie hélioccnlriquc. et qui convient aux direc­
tions primordiales. Néanmoins, elle apporte dans l’étude d’un thème
sur l’horizon des généralités qui font ressortir l’extension de l’être
dans l’universel par des moyens concrets, par exemple, par compa­
raison des thèmes on juge dans quelle mesure un homme politique,
ou un membre d'un groupe, ou d'une communauté, s'adapte l’un à
son pays, l’autre à son parti. Autre exemple, une direction primor­
diale prise en écliptique montre une tendance vers un acte violent,
crime ou autre ; la protection indique les éléments profonds qui
accompagnent le crime, par la comparaison des situations que la
Planète significatrice de l’acte occupe dans le thème natal et dans la
profcction.

DIRECTIONS EFFECTIVES SECONDAIRES


Les directions secondaires s’appliquent aux points résultant d'une
construction mathématique, à la condition qu'ils soient mobiles, tels
que les nœuds, périhélies, aphélies ou autres points astronomiques
remarquables. A part les nœuds de la Lune, le déplacement de ces
points est extrêmement lent, leurs effets ne se manifestent qu’a près
de longs intervalles de temps et ne concernent que la mécanique
essentielle du système solaire : leur interprétation conduit à des vues
universelles qui n'intéressent que l'astrologie mondiale, ou du moins
très peu la généthliaque. Parmi ces nœuds, les plus importants sont
les deux points équinoxiaux, mobiles du fait de la précession. Celle-ci
s’étendant sur 26.000 ans environ, les directions du point gamma
répondent à des mouvements universels qui dépassent la durée d'une
vie humaine (6).
Par contre, on peut diriger les nœuds de la Lune dont le mouve­
ment est rapide relativement aux nœuds des Planètes et parcourt
l’écliptique en 18 ans 2/3 environ. Ses directions renseignent au point
de vue humain sur les changements de polarité, sur les principes
organiques de la constitution et finalement sur les modifications de
la physiologie qui en sont les conséquences. En général, les nœuds
lunaires symbolisent à la fois les principes créateurs du Soleil et de
la Lune.
Disons quelques mots sur un système de directions présentées
dites primaires, auquel plusieurs auteurs attachent une certaine im­
portance. Cette direction est prise sur l’arc diurne ou nocturne, que
décrit tout point du ciel dans la journée. En général, les deux points
qui servent de base à la direction sont sur des arcs diurnes ou noc-

(6) On les a proposées comme moyen de déterminer les principaux faits d’une
destinée, vu leur généralité, cela n’est possible que pour les éléments de la destinée
qui sont liés aux phénomènes cosmiques agissant sur les courants de l’écliptique.
182 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

turnes différents. de sorte qu'ils ne peuvent se rencontrer effective­


ment, et on remplace l'un d'eux par un point placé sur l'autre arc en
position similaire à celle qu'il occupe sur le sien. Cette direction pré­
sente les caractéristiques suivantes : elle s'attache uniquement à l'arc
diurne ou nocturne, c'est-à-dire à l'arc le plus élémentaire comparé
aux cercles équatoriaux écliptiques et autres, et le plus étroit comme
portée, puisqu'il n'envisage que le travail de la demi-journée : elle
ne peut donc représenter que les détails de la vie. Elle ne s'appuie
sur aucune discontinuité susceptible de marquer les intervalles de
temps, puisque la description de l'arc diurne ou nocturne est continue
entre le lever et le coucher. Elle manque de fixité-, l'arc diurne ou
nocturne variant de grandeur et de position chaque jour. Elle est
irréversible, car n'évoquant qu'un sens de direction, elle ne peut être
converse. I£lle repose sur un calcul mathématique simple, mais néan­
moins abstrait, sans corrélatif objectif. Enfin, l'association du degré
avec l'année ne paraît reposer sur aucune raison subjective ou objec­
tive. Cette direction ne peut donc aboutir qu'à la connaissance de
nuances dans les événements, nuances produites par répercussion (7).
Toutefois, on peut améliorer le principe de cette direction en
substituant à chaque arc diurne le demi-cercle qui leur est équiva­
lent en longueur, et qui constitue leur moyenne. Avec cette trans­
formation. les rayons changeront mais non les angles, de sorte qu'on
substitue aux arcs véritables, une circonférence à laquelle on peut
appliquer par analogie l'équivalence du degré avec l'année ou une
unité de temps dérivant du principe solaire. La direction rentre alors
dans le cadre général, on peut étendre son interprétation aux autres
actes de la destinée, mais seulement dans la mesure où ils relèvent
du travail immédiat de l'homme, puisqu'elle dérive uniquement du
mouvement diurne.

INTERPRETATION DES DIRECTIONS


Pour une étude générale, il faut appliquer le mode de direction
choisi aux trois thèmes principaux établis sur l'écliptique, l'équateur,
l'horizon en commençant de préférence par la direction primordiale.
Pour chaque thème, il faut adopter le processus suivant :
1) Interpréter le thème dans sa généralité, car l’effet de la direc­
tion ne peut sortir du cadre que le thème impose par la disposition
relative des astres et par la nature de la domification.
2) Relever la puissance et la qualité des deux points M (point
mobile) et I* (point fixe) de la direction. Leur puissance résulte par
ordre d'importance de l'intensité de l'influx stellaire (8) qui tombe sur
les points M et E. de leur degré de liberté (hors ou dans des orbes

(7) Les résultats effect ifs que certains auteurs attribuent à ce genre de direction
dans la pratique jxnivent être aussi bien la conséquence de directions autres qui se
supervisent à elle ; car généralement plusieurs directions convergent sur un même
jour.
(S) Voir |M>ur l'influx stellaire la série d'études d'Eugène Caslant dans Les
Cahiets Astrologiques 193S-I940.
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 183

planétaires), de la grandeur de leur masse, de leur vitesse, de leur


distance à la Terre. Leur qualité se connaît par leur nature, par celle
de l'influx stellaire qui les affecte, par leur affinité avec le lieu du
thème qu'ils occupent.
3) /Xttribuer aux effets que peuvent produire les deux points la
prédominance à ceux du point F, parce qu'étant immobile il conserve
sa note foncière et parce que le résultat de la direction n’est que la
réalisation des promesses que ce point comportait à la naissance.
Cette réalisation se fait par les caractéristiques du point mobile, carac­
téristiques qui résultent de sa nature propre et de toutes les modifi­
cations qu’il subit dans le parcours de l’arc de direction du fait des
signes, ou des maisons franchies, et surtout des Planètes rencontrées.
4) Déterminer l’effet bon ou nocif de la direction par la qualité
de son arc par les obstacles rencontrés par le point mobile et par
les aspects du point F.
5) Tout astre agit dans les trois places de l'Ftre physique, animi-
que, mental ; il faut donc soigneusement examiner lequel de ces trois
aspects prédomine, en étudiant la nature des points envisagés M
et F (9), et celle çles lieux du thème où ils se situent.
6) Relever les directions antérieures successivement par qualité
bonne ou mauvaise et comparer les résultats. Par exemple, ou retenir
tous les bons, ou tous les mauvais aspects qui ont affecté les points M
et F dans le passé. Les formules de calcul des directions facilitent
les opérations (10).
7) Rechercher les positions effectives, comme les transits ou
autres, qui se sont réalisé dans les intervalles de temps les plus rap­
prochés de l'époque fixée par la direction. Par exemple, une direc­
tion ayant indiqué qu’à l'âge de vingt ans le Soleil se trouvera vir­
tuellement en quadrat avec Jupiter dans le thème natal, on cherche
à la date correspondante à la vingtième année, l'époque où le Soleil
formera effectivement le quadrat avec Jupiter ; si l'aspect est trop
éloigné de l'époque probable, on regarde les quadrats de la Lune
avec Jupiter qui se feront dans des positions du thème en affinité
avec celles de la direction.
Lorsque le point F devient mobile et se dirige vers M, en même
temps que M vient vers lui, il y a évolution des possibilités simul­
tanées des deux Planètes : les effets sont moins déterminés que par
la direction sur un point fixe.
L’ensemble des cinq directions définies antérieurement fait
connaître toutes les circonstances qui rentrent dans les effets de la
direction primordiale.
De l’application de ces règles il résulte qu'il ne peut y avoir d’iden­
tité dans les résultats produits par deux directions, fussent-elles de

(9) Les Planètes transcendantales Uranus, Neptune, Pluton n’ont aucun effet
direct dans le physique.
(10) Les formules seront publiées ultérieurement. (Les C. A. ignorent si M. Eu­
gène Caslant a eu le temps de les rédiger amint sa mort.)
184 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

meme nature. comme deux directions primordiales. C'est pourquoi


les statistiques, en matière de détermination des directions, ne peu­
vent donner en général que des résultats négatifs, car non seulement
elles additionnent des effets complexes, qui ne peuvent jamais être
semblables, mais clics ne peuvent faire connaître si la direction agit
dans le plan mental, psychique ou physique, c'est-à-dire dans trois
modes, dont un seul, celui du plan physique, est manifesté d'une
manière concrète.
Mais les statistiques peuvent servir à vérifier ou contrôler une
direction, il faut d'abord l'interpréter, déduire le maximum de détails
sur les effets possibles, et attendre que les circonstances vérifient le
pronostic. Alors la statistique se réduit à peu d'exemples lorsque
ceux-ci sont accompagnés de faits dont la complexité multiplie les
probabilités.
Vue autre considération fait ressortir l'inanité de la statistique
employée à priori, à savoir la multiplicité des directions qui conver­
gent vers la même date. Pour la seule direction primordiale et sim­
plement pour une vie humaine, en se limitant au thème sur l'hori­
zon, on trouve quarante-quatre mille cinq cent cinquante pour la vie
humaine de 120 ans. soit 371 par an. ou une direction par jour au
moins en moyenne. Et encore ce nombre n'est-il qu'un palier, puis­
que, pour être complet, il faudrait introduire les douze domil'ications
équatoriales et autres, les différentes représentations de chaque domi-
fication et les combinaisons de leurs rapports réciproques. Ceci se
répète pour chaque genre de direction, si bien que leur convergence
sur une même époque rend le choix indéterminé, lorsqu’on veut
le fixer par la statistique.
En résumé, les éléments des directions ignorés, inconnus ou per­
dus sont principalement :
L'accord nécessaire entre le caractère subjectif et objectif des
directions ;
Leur hiérarchie et le complément que chacune d’elles apporte
aux autres :
Leur multiplicité et les formules simplificatrices des calculs ;
La nécessité de relier les effets d'une direction aux effets du
passé qui résultent des directions similaires :
J-a détermination du plan mental, ou animique, ou physique sur
lequel porte la direction :
La fixation du moment de réalisation par le choix judicieux des
positions effectives des astres en conformité avec l'arc de direction ;
L'intervention des astres, des signes ou des points remarquables,
intercalés sur l'arc de direction.
Toutes ces opérations peuvent être simplifiées, mais la probabi­
lité de réalisation des pronostics s'en réduira d’autant.
Dans le bref aperçu que nous venons de donner sur les directions,
nous avons à peine eîlfeuré le problème des lacunes de l’astrologie
LES LACUNES DE L'ASTROLOGIE 185

contemporaine ; son développement exigerait de nombreuses confé­


rences, qui d'ailleurs ne sauraient le résoudre, mais pourraient sim­
plement faire disparaître les principales lacunes. L'étendue et le nom­
bre de celles-ci viennent de ce (pie l'astrologie ouvre des portes sur
l'infini dans tous les domaines, y compris ceux que la science aborde
de nos jours, mais pour s'en rendre compte, il faut la prendre dans
ses principes et dans leurs applications, sans se soucier de l'astrolo­
gie des charlatans et des compilateurs impuissants à la saisir dans
son esprit.

Eugène CAS LA NT.

Horoscopes authentiques

Le numéro 8 de Kosmobiologie (mai 1957) publie, à l’occasion d’un film sur sa


vie, l’horoscope de la grande-duchesse rXnastasie. Ce thème est établi pour Pétro-
grad, 5-VI-1901, 4 h. du matin (Soleil à 13° 42’ 2” des Gémeaux).
Ces données sont complètement différentes de celles qui furent publiées par
Choisnard (Influence Astrale, mars 1914, p. 297) dans une étudle sur l’hérédité astrale.
Choisnard précise que la naissance eut lieu le 18 juin 1901 à 7 h. du matin. Comme
toutes les autres dates cpi'il indique pour la naissance des autres membres de la
famille impériale (depuis Nicolas Ier) sont correctement exprimées en style grégo­
rien, il est clair que la transcription des dates juliennes en dates grégoriennes a
été ici soigneusement effectuée.
Par suite, l’horoscope paru dans Kosniobiologie est sûrement contestable quant
au jour natal ; pour l’heure, la référence manque dans les deux cas et le doute
reste permis (1).
Cet exemple montre une fois encore la nécessité de vérifier très attentivement
les données de naissance, en cherchant toujours à obtenir le maximum de rensei­
gnements — meme apparemment inutiles — sur les circonstances de l'accouchement
(car il n'est sûrement pas indifférent que la naissance se produise à terme ou
avant terme, artificiellement ou naturellement, etc.).
Ces informations, autrefois, étaient directement recueillies par l'astrologue qui
assistait en quelque sorte le médecin accoucheur (et ce n'était pas là simple parade
charlatanesque, l'observation d'un spécialiste averti étant dans ce cas irremplaçable
— on peut s’en rendre compte aujourd'hui —).

J. GERSON-LACROIX.

(1) A propos de la date de B. Franklin donnée par Wemyss (v. Cahiers, N“ G7,
IV, 1957, p. 101), il est à noter que la Monnaie a fait frapper récemment une mé­
daille à l'effigie de Franklin portant comme date de naissance 28 janvier 1706
(= 17 janvier julien).
Les tablettes de Vénus
pour le règne d’Ammizaduga

11 y a deux mille ans avant J.-C., les Chaldcens faisaient leurs premières
observations exactes sur les élévations héliaques de la planète Vénus; mieux,
ils enregistraient soigneusement leurs observations.
Vers 1850, Sir Henry Layard, au cours de fouilles effectuées à Ninive,
mettait à jour une bilbiothèque contenant des tablettes cunéiformes du palais
d’Asburbanipal, parmi lesquelles se trouvaient les plaques Vénus K. 160 et
W. 1924, maintenant au Musée Britannique. Ces deux tablettes étaient écrites
en langue assyrienne, probablement traduites de plaques originales de Baby-
lonie. Elles fournissent un relevé complet des couchers héliaques, des périodes
d’invisibilité et des levers héliaques de la planète Vénus. Ces observations
s’étendent sur tout le règne du roi Ammizaduga (la 18,nc année exceptée) et
comprennent les présages que les astrologues de Chaldée déduisaient des levers
héliaques entre l'an 1921 et l’an 1901 avant J.-C.
Voici une traduction des six premières lignes :
Sr le 21 Ab (1), Venus fait son apparition à l'est, après être absente du
ciel pendant deux mois et onze jours, et dans le mois d’Arahsamna le deuxième
jour Vc'nus est vue à l'ouest, il va pleuvoir sur la terre: la désolation va être
accomplie.
7e année d'Ammizaduga.
Si le 25 Tammuz Vénus a disparu à l'ouest pour rester absente du ciel pen­
dant 7 jours, et est vue à l'est le 2 Ab, il Va pleuvoir sur la (erre : la désolation
sera accomplie.
8” année d'Ammizaduga.
Une étude des présentes lignes, tirées de la face inverse de la tablette
K. 160, conduit à ceci :
1) C’est le 21 Ab que les observateurs babyloniens ont vu Vénus au cou­
chant du Soleil ; selon toute probabilité, elle était alors vers 5 degrés du bord
du Soleil.
2) Vénus était invisible pendant deux mois onze jours.
3) Les observateurs ont vu la fois suivante la planète le 2 Arahsamna alors
qu'elle s’élevait à l’est avec le Soleil. Quand les Chaldéens l'ont vue, elle
était selon toute probabilité en avance sur le Soleil, vers 5 degrés de sa
surface.

(t) Mois babylonien ; les douze mois de ce calendrier sont : Nisan, Avar, Sivan,
Tammuz. Ab. Ulul. Tesrit, Arahsamna. Kislev. Tesbit. Sabal et Adar.
LES TABLETTES DE VENUS 187

4) Les mois babyloniens étant de 30 jours, il est facile de compter le


temps que Venus fut « absente du ciel » (c’cst-à-dirc invisible par sa proxi­
mité au luminaire diurne).
5) Les astrologues babyloniens redoutent la pluie, l’innondation, chaque
fois que Vénus disparaît en Ab pour reparaître en Arahsamna, ou disparaît
en Tammuz pour reparaître en Ab.
Connaissant la menace qui pesait sur le pays : le débordement du Tigre
et de l’Euphrate, ils soupçonnaient une correspondance entre leurs crues et
l’élévation de Vénus avec le Soleil durant ces mois. C’est pourquoi ils enre­
gistraient leurs observations. Pour eux, le lever ou le coucher héliaque de
Vénus en Arahsamna était un mauvais signe. Et la treizième ligne de la
tablette dit :

Si le 9 Arahsamna Vénus apparaît à l’ouest, le désastre Va saisir la terre.


Ils concentraient donc toute leur attention sur les levers héliaques. Les
levers héliaques de Vénus en Ulul et Adar étaient considérés comme propices :
Le cœur de la terre sera heureux. Ceux de Vénus en Ayar, Tesril, Tebil et
Sabat, de même: La moisson du pays üa prospérer. Tandis que les dangers
d’inondation apparaissaient en Ayar, Tammuz, Ab, Arahsamna et Sabat.
Les levers héliaques de Vénus en Sabat et Adar avaient une signification
politique : Roi rendra les salutations au roi.
Les lignes 43-45 du côté inverse de la tablette K. 160 portent le texte:
Si le 28 Tesbil Vénus disparaît à l’est pour rester absente au ciel pendant
deux mois et pour reparaître à l’ouest le 28 Adar, roi lancera une provocation
de guerre au roi.
Avant de poursuivre, quelques mots sur le calendrier babylonien. Comme
nous l’avons dit, l’année babylonienne était ordinairement de douze mois de
trente jours, soit de 360 jours. Cette année commençait au printemps, au mois
de Nisan et au moment fixé par le croissant lunaire. Cependant, comme la lon­
gueur de l’année tropique est de 365,2422 jours, les astronomes chaldéens
étaient dans la nécessité de rattraper périodiquement le retard de leur calen­
drier sur le temps astronomique. C’est pourquoi on trouve deux Adars en cer­
taines années; et même l’on voit se répéter Ulul; à d’autres reprises, c’est un
autre mois qui sert à « boucher » le retard. Et c’est pourquoi il est si difficile
de convertir le calendrier babylonien en calendrier julien.
Les professeurs Langdon et Fotheringham ont fixé la chronologie chal-
déenne suivant l’ordre chronologique julien; néanmoins, il subsiste des incer­
titudes, à cause précisément de l’indétermination des mois intercalaires. Car le
mois intercalaire n’était pas ajouté selon un plan établi pour ajuster pério­
diquement le calendrier dans un cycle défini: il n’était qu’un « moyen d’ur­
gence ». Nous n’avons que peu de traces du calendrier babylonien, mais il
est clair que le mois intercalaire n’est inséré qu’à des intervalles bien irrégu­
liers : entre six mois et six années d’écart.
On voit pourtant l’importance qui s’attache à la connaissance de ces
irrégularités chronologiques, quand, par exemple, on lit le passage des lignes
34-46, côté inverse de la tablette K. 160:
188 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

Si le lrr d'Ulul intercalaire, Vénus disparaît à l'ouest pour rester absente


du ciel pendant 15 jours et reparaître à Vest le 17 d'Ulul intercalaire, il y aura
une défaite dans un pays lointain... (19” année d’Ammizaduga).
Nous avons vu que le lever héliaque de Vénus en Ulul était tenu imman­
quablement pour propice; or, ici, il y a une défaite; on voit donc que l’ordre
a changé : le mois et le pronostic. On retrouve pareil « déplacement » à plu­
sieurs endroits de ces tablettes. Si bien que Vénus est, pour les Chaldéens,
tantôt étoile ennemie cl menaçante, tantôt astre protecteur et bénéfique. On
peut ajouter qu’en ce temps-là, l’astrologie à son berceau se cherchait.
Vénus n’était pas le seul astre interrogé. Qu’on lise, par exemple, la
ligne 29, côté inverse de la tablette K. 2321 :
Si Jupiter au matin (lever héliaque) est brillant, les rois ennemis feront
la paix.
On constate finalement, par l’étude de ces tablettes, que les Chaldéens
d’il y a quatre mille ans avaient une certaine rigueur de méthode, d'observa­
tion et d'enregistrement, au point qu’il nous est possible aujourd'hui de les
suivre, de les vérifier, voire de les corriger (en découvrant par exemple l’inter­
action d’un autre facteur, d'une étoile...).
Il convient maintenant de faire la part de la traduction, plus ou moins
fidèle.
A propos des lignes 26-27 du côté inverse de la tablette K. 160:
Si le 25 Adar Vénus disparaît à Vest pour rester absente au ciel 3 mois
et 9 jours, et reparaître le 20 Siüan, désastre des hordes de Manda; sur tous
ces peuples le roi régnera.
Le Dr. Langdon (The Venus Tablets of Ammizaduga) fait remarquer que
si le début de la phrase est correct, la fin ne l'est pas, le lever suivant de
Vénus ayant lieu le 4 Tammuz. On peut donc, dans un tel cas, incriminer
la négligence des traducteurs assyriens au service de la bibliothèque privée du
roi. « Le scribe qui a fait le document K. 160, dit-il, n’a pas copié selon
toute probabilité les séries Enuma Anu Enlil (2) »... et il fournit l’explication
plausible de l'erreur.
Nous aurions sans doute beaucoup d’autres choses à dire de ces tablettes,
entre autres sur les cycles vénusiens de 8 ans et de 64 ans, mais nous pensons
avoir suffisamment éveillé l'intérêt du lecteur sur l’œuvre des pionniers et fon­
dateurs de l’astrologie, à propos des tablettes de Vénus sous le règne d’Am­
mizaduga.

Dr. W.-J. TUCKER.

(2) C’est-:i-dire les grandes séries de tablettes qui forment l’oeuvre principale de
l’astrologie chaldéenne.
Les domiciles de Vénus

La tradition donne comme Domiciles à Vénus les signes du Tau­


reau et de la Balance. Nous avons voulu vérifier si cette attribution
était légitime en observant la répartition de la planète dans 31 1 thè­
mes de musiciens (1). Ces thèmes, échelonnés de 1800 à 1900, se
distribuent de telle sorte que nous en trouvons presque exactement
deux fois plus de 1850 à 1900 que de 1800 à 1850. Il importe de
tenir compte de cette particularité dans le calcul de la fréquence
théorique.
La probabilité de la présence de Vénus dans tous les signes a
été calculée pour le siècle dernier en doublant la valeur de la pro­
babilité pour le cinquantenare particulièrement chargé. D'où la fré­
quence astronomique suivante, utilisée dans l'établissement du gra­
phique, pour nos 31 1 thèmes (2) :
Bélier : 24 - Taureau : 30 - Gémeaux : 24 - Cancer : 28 - Lion :
24 - Vierge : 25 - Balance : 29 - Scorpion : 23 - Sagittaire : 28 -
Capricorne : 24 - Verseau : 24 - Poissons : 28.
Ces chiffres indiquent que, selon la répartition des naissances
pendant la période considérée, on devrait rencontrer en moyenne Vénus
24 fois dans le Bélier, 30 fois en Taureau, etc...
Pour les Domiciles de Vénus, qui nous intéressent surtout, la
probabilité générale est de :
1 1.1
(Taureau) + (Balance), soit : ------- .
10,29----------------------- 10,83---------------------------- 5,27
Le matériel dont nous disposons est un peu faible pour déter­
miner la probabilité de fréquentation d'un seul signe, mais elle est
suffisante pour déterminer celle des deux.
Par ailleurs, au point de vue démographique, le maximum de
naissances au printemps ne paraît pas affecter la distribution. En
effet, le relevé systématique des naissances comportant Vénus au
Taureau nous indique : 10 en mars, 13 en avril, 14 en mai et 9 en
juin. Or, Vénus ne s'éloignant pas à plus de 48° du Soleil, l'astre cen­
tral devrait se trouver à quelque .0" degré du Taureau pour déter­
miner ces fréquences. Mais comme le maximum de naissances, au

(1) Référence : André Barbault : « 450 Thèmes de Musiciens »; Centre Inter­


national d'Astrologie, 1954, Paris.
(2) Cf. le précieux article de Jean Hièroz : « La Probabilité et les Astrologues »;
in « Cahiers Astrologiques », n° 16, 1948, Nice.
les cahiers astrologiques
190

point de vue démographique, a lieu en février (Quételet), le Soleil,


transitant à ce moment-là le Verseau et les Poissons, n'a pu entraî­
ner des accumulations de Vénus en Taureau. On ne peut donc tirer
argument contre notre hypothèse, d'une majorité de naissances en
février (3).
Il s'agit maintenant non de comparer les écarts de deux séries,
mais de rechercher la probabilité d'un écart individuel ; non d'enquê­
ter sur le comportement de Vénus dans les douze signes, et de décou­
vrir, peut-être par hasard, une certaine anomalie dans sa fréquenta­
tion du Taureau et de la Balance, mais de partir d'une hypothèse
précise, fournie par la tradition même : à savoir que Vénus favorise
les arts, qu'elle possède un Domicile dans chacun des signes précités,
et que, par conséquent, elle doit s'y trouver plus souvent qu'on ne
l'y attendrait. Nous ne saurions trop insister sur ce point : il s'agit
d'une statistique de contrôle, non d'une statistique d'enquête.

(3) La documentation statistique relative à la répartition des naissances au cours


de l'année doit se rapporter au XIXe siècle. Nous récusons, pour cette étude, les sta­
tistiques postérieures à 1914 : deux guerres prolongées, les progrès de l'alcoolisme,
la généralisation des vacances et congés payés, les allocations familiales, les facilités
de déplacement, etc-, ont pu modifier le rythme saisonnier de la génération.
LES "DOMICILES" DE VENUS 191

Dans ces conditions, le nombre le plus probable d'apparitions de


1x311
Vénus en ses domiciles est : ---------- — 59. La fréquence expérimen-
5/27
taie obtenue chez les musiciens est de 46 pour le Taureau et de 39
pour la Balance, soit au total 85. D'où un écart (E) de 26 unités en
plus de la moyenne attendue.
L'application de la formule U -- x/ 2 n p (I — p), où U -=- l'unité
d'écart, n — le nombre de répartitions, p — la probabilité d'appa-
E
ritions, donne 9,48. Si — — t) _ 2,65 la Probabilité que la fré-
U
1
quence constatée soit due au hasard est inférieure à ---------- (4). Il
10.000
faudrait donc refaire, en moyenne, 10.000 tirages analogues à celui
que nous venons d'analyser pour retrouver Vénus, avec cette fré­
quence, dans les deux signes indiqués d'avance. Par conséquent, et
jusqu'à preuve du contraire, nous pensons : 1”) que Vénus possède
une dignité en Taureau et Balance ; 2”) qu'elle y favorise les dons
musicaux ; 3°) qu'elle y est, accessoirement, un facteur de célébrité.
Le graphique ci-contre montre nettement les amas de la planète.
A cette statistique, on peut dresser un certain nombre d'objec^
tions. En voici deux que nous nous sommes faites : T l'écart des
fréquences est peu considérable : si le hasard avait malicieusement
diminué la fréquence expérimentale de 6 unités (20 au lieu de 26),
)( serait passé à 2,10, □ à 0,997, et la Probabilité serait tombée dans
les centaines... Peut-être est-ce le hasard qui a gonflé démesurément
deux secteurs au détriment des autres ? Et sans doute conviendrait-il
de refaire la statistique sur de nouveaux cas, soit pour infirmer ses
résultats, soit pour les confirmer par des probabilités beaucoup plus
fortes ? 2”) à considérer les courbes du graphique, il n'y a pas contra­
diction entre elles : elles croissent ou diminuent toujours dans le
même sens ; les variations sont identiques ; il n'y a que les fréquen­
ces qui varient. L'allure, donc, des courbes montre qu'il s'agit d'un
même phénomène astronomique, amplifié ça et là par une réparti­
tion hasardeuse des naissances.

A la première objection, nous répondrons en donnant la « valeur


1
du hasard » que nous avons obtenue :---------- . Il ne s'agit pas d'une
10.000
loi certaine, mais d'une hypothèse valable selon l'approximation cons­
tatée : c'est-à-dire qu'il y a 10.000 chances contre une que ce résul­
tat ne soit pas dû au hasard. Sans doute, si notre écart baissait de

1
(4) Elle atteint ---------- pour )( = 2,76.
20.000
192 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

6 unités seulement, notre Probobilité en seroit fortement affectée,


mais nous n'avons pas à évaluer une supposition : on cote une réalité
expérimentale, c'est tout. Par ailleurs, il conviendrait si bien de faire
de nouvelles statistiques que nous en avons entrepris deux autres,
l'une sur 285 cas de surdi-mutité (5), l'autre sur 137 musiciens hol­
landais (6). Nous n'y avons relevé aucune particularité notable concer­
nant la fréquentation du Bélier, du Taureau et de la Balance par la
planète Vénus. Pour la première, il aurait sans doute fallu étudier plu­
tôt ces aspects de Vénus avec les « maléfiques », que sa répartition en
signes ; pour la seconde, comme elle comporte des noms beaucoup
moins célèbres que ceux de la précédente étude, il paraît naturel que
Vénus ne se soit pas signalée par une fréquentation anormale de ses
Domiciles. De la même façon, Gauquelin a constaté que ses résultats
statistiques étaient d'autant plus nets qu'ils procédaient sur des per­
sonnalités plus marquées (médecins, députés, etc...). Je ne crois donc
pas que l'on puisse refaire notre statistique d'une façon très probante,
en collationnant des noms de musiciens inconnus (7).
A la seconde objection, nous répondons qu'une anomalie ne
dépend pas nécessairement et uniquement du sens des courbes ; elle
peut dépendre de leur intensité. Sans doute, un homme est anormal
s'il vient au monde privé de nez ; sera-t-il beaucoup plus normal s'il
est affligé d'une trompe d'éléphant ? En l'occurence, il nous semble
que des personnalités éminemment sociables, comme celles de célèbres
musiciens, doivent présenter des thèmes s'harmonisant généralement
avec ceux de leurs contemporains, c'est-à-dire reproduisant les carac­
tères astronomiques de leur époque. La spécificité doit se marquer,
non par une négation, mais par une exagération de certaines fréquen­
ces, du moins dans le cas de Vénus en ses domiciles.
Ainsi, nous croyons avoir réfuté les principales objections que
l'on pourrait nous opposer, et avoir confirmé la valeur traditionnelle
de Vénus en Taureau et en Balance.
Henri LABBÉ.

(5) 300 dates ont été publiées dans les Suppléments Techniques de la revue
« Demain », Bruxelles, 1938.
(6) Dates publiées dans « Astrologie Moderne », rï” 10 et 11.
(7) A titre de curiosité, signalons que la statistique opérée sur 450 musiciens
1 1
selon la Probabilité — donne 6 = 3,125, P = --------------- (Référence : Recueil cité
6 200.000
de A. Barbault).
Essai sur les douze variations
dans le mois lunaire

Chacun de nous a pu maintes fois contrôler combien le grand public s’est


familiarisé avec la notion de l’influx solaire, car rares sont les individus qui
ignorent encore « dans quel signe » ils sont nés. Mais la primauté reconnue
au Soleil ne doit pas faire regarder comme négligeable la valeur de la position
lunaire; s’il est plus difficile aux personnes non familières de l’astrologie de
connaître leur signe lunaire, ce dernier n’en exerce pas moins une importance
capitale sur l’ensemble de la destinée en régissant particulièrement la vie émo­
tive qui constitue bien souvent le moteur secret de nos déterminations.
A ce titre nous devrions lui attribuer une plus grande importance, car ce
n’est pas en 12 types zodiacaux mais en 144 que cet examen permet de classer
les êtres. D’ailleurs, si en France la Lune subit le discrédit inconsciemment
attaché à sa désignation féminine qui en fait un astre mineur, n’oublions pas
qu’en Indes, sous l’appellation sanscrite de « Candra », le Brillant, l’astre des
nuits est un dieu mâle (le fiancé de Orchas, l’aurore, fille du Soleil) de même
qu’il le fût jadis en Babylonie, où l’on considérait l’astre nocturne comme le
père des autres Dieux, lui attribuant l’épithète élogieuse de « Seigneur de la
Connaissance et de la Sagesse ».
En lui s’incarne en effet l’idée fondamentale de « lumière dans les ténè­
bres » — donc de flambeau spirituel destiné à illuminer l’intelligence des
hommes et à les guider à travers les embûches dressées par les passions, les
erreurs ou les événements. La Lune doit ainsi être étudiée très soigneusement
en tant que révélateur des états d’âme, des sentiments, des impulsions, en un
mot des mobiles de nos actions par opposition aux motifs, ceux-ci plus parti­
culièrement suggérés par le Soleil et Mercure.
Une méthode divinatoire peu connue du Dr Ely Star fut même basée
exclusivement sur l’examen du rapport soli-lunaire et la pratique a permis de
constater un grand fond de vérité sous son apparente simplicité, puisqu’elle
tient compte uniquement des signes et non des écarts angulaires entre les deux
luminaires. Ces quelques notes, souvent vérifiées, pourront apporter des préci­
sions à l’instar de celles fournies par les demeures lunaires.
Le mois lunaire peut se diviser en quatre semaines :
De la N.L. au P.Q., un certain élément d’instabilité paraît prédominer:
irrégularités d’humeur, sympathies et aversions instinctives non raisonnées,
grande mobilité d’esprit, cette période assimilable à l’enfance en présente le
bouillonnement intérieur. Il est bon que ces natifs trouvent autour d’eux des
éléments d’intérêts assez multiples et variés pour tenir leur esprit en alerte par
un renouvellement perpétuel, car le travail et les sentiments suivent des cour­
bes assez accentuées et la régularité n’est pas toujours leur fait.
194 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

Si le Soleil et la Lune sont dans le meme signe, 1 être a fréquemment


tendance à se concentrer sur ses propres intérêts. Faisant montre d une grande
sensibilité à la considération, il peut manifester une certaine susceptibilité et
parfois de la tyrannie; on trouve fréquemment, sinon de l'orgueil, du moins
une opinion avantageuse de sa propre personnalité ou de l’importance de ses
travaux.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant semi-sextile (ex. Soleil
Vierge, Lune Balance; ou Soleil Bélier, Lune Taureau) cette configuration
intensifie surtout les problèmes de la sensibilité. Les impressions déterminent
des réactions puissantes et irraisonnées qui peuvent entraîner ensuite des dépres­
sions profondes (il faut noter ici le choc des polarités positive et réceptive des
deux signes en cause, aggravé souvent du fait de l'opposition de leurs carac­
téristiques élémentaires (ex. Soleil Cancer = Eau et Lune Lion-Feu). Sous
cette configuration, il importe de rechercher l’acquisition de la sagesse en culti­
vant les qualités d’inspiration, d'intuition et d’impressionnabilité mais en veil­
lant à ce que le vagabondage de la pensée ne tourne pas à la rêverie stérile.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant sextile (ex. Soleil Sagittaire,
Lune Verseau), cette position pousse aux déterminations rapides mais devient
parfois une cause d’excès par l’abandon à l’attrait des satisfactions matérielles
ou incitant à des actes en dehors de la modération. Il faut rechercher ici la
Force Morale acquise par la consécration volontaire à un idéal ou à une per­
sonne. Cette force se manifeste alors principalement sous forme de loyauté,
franchise, dévouement si la configuration a lieu dans les signes réceptifs et sous
forme de fierté, d'énergie et d'indépendance si elle a lieu dans les signes
positifs.
Du P.Q. à la P.L., la personnalité s'affirme davantage. L’ambition cons­
titue alors un puissant levier pour atteindre le succès, mais expose aussi à faire
trop peu de cas des droits d’autrui dans le désir de parvenir au but. Cette phase
correspond à la période de jeunesse quand l'ardeur et l’élan généreux se heur­
tent à la nécessité de s'assurer une place dans la vie.
Si le Soleil et la Lune sont dans des signes formant quadrature dextre, ce
rapport, bien disposé, semblerait favoriser la vivacité d’esprit et une certaine
diplomatie ou, au moins, subtilité ; les capacités d’assimilation permettent de
réussir pratiquement, mais cette position dénote aussi des jalousies, de sourdes
rancunes et des troubles nerveux. II importe surtout de se défier de toute ins­
tabilité, soit personnelle, soit du fait des circonstances, du mépris des enga­
gements et du manque de scrupules qui entraîneraient sur la pente insondable,
allant de la réputation équivoque aux actes pouvant avoir de lourdes consé­
quences.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant le l*r trigone, ceci favorise
l’élévation aux postes de commandement, enrichissement, relations éminentes
à condition de se garder d’une trop grande indulgence envers soi-même. Ce
rapport contient des possibilités réalisatrices immenses que dénaturent ceux qui
se contentent de l'utiliser en vue de satisfaire de basses ambitions. C’est par
un total assentiment aux devoirs de morale et de justice que l’on doit accueillir
cette configuration fortunée.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant quinconce, c'est encore un
facteur de développement harmonieux mais qui exige d’apporter la perfection
ESSAI SUR LES DOUZE VARIATIONS 195

dans ce que l’on entreprend. Il faut se porter vers tout ce qui est fin, délicat,
subtil, adroit, en faisant preuve de compréhension et d’indulgence envers autrui
pour dominer l’esprit de lucre qui constitue le piège de ce rapport soli-lunaire.
De la P.L. au D.Q., une idée de luttes et d’épreuves s’attache à celte
position qui correspond à l’âge mûr avec ses responsabilités, sa tension, ses ulti­
mes orages mais aussi ses réalisations fécondes. L’épreuve peut prendre par­
fois l’aspect d’une lutte douloureuse contre soi-même ou contre les réalités
hostiles ou bien se révéler comme une prédisposition à se répandre en critiques,
en polémiques ou en luttes déclarées contre le milieu de vie. Le tempérament
susceptible, ressentant profondément les choses, est exposé plus que tout autre
à souffrir du fait de la jalousie, les passions étant souvent très fortes en pro­
fondeur.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant opposition, la nature semble
marquée d’une façon élective par l’inquiétude. Le désir d’élévation est sou­
vent développé et le travail ainsi que l’application constante permettent de
triompher des difficultés mais ne peuvent donner la joie à celte nature écar­
telée en elle-même. Bien aspectée, ou bien vécue, cette configuration apporte
néanmoins l’estime et les satisfactions qui s’attachent à toute œuvre de valeur.
Si le Soleil et la Lune forment par signes un quinconce seneslre (ex. Soleil
Balance, Lune Taureau ou Soleil Gémeaux et Lune Capricorne...) ce rapport
soli-lunaire marque des êtres qui sortent fréquemment de l’ordinaire, ayant des
idées souvent différentes de celles communément admises. Les traits essentiels
de leur caractère sont l’intuition, la capacité de reconnaître rapidement ce qu’il
faut faire, une originalité de vue par rapport à leur milieu d’origine. Mais il faut
redouter aussi les effets négatifs de celte position astrale impliquant égoïsme,
manque de compréhension à l’égard des siens ou du sens des réalités; ces traits
de caractère exposent alors à un risque de ruine ou de dégradation particulière­
ment en s’attachant à poursuivre des projets excessifs inspirés par l’ambition
ou l’orgueil. Grande nervosité qui demanderait surveillance ou ménagements.
Si le Soleil et la Lune sont en signes formant trigone décroissant, celle
position, pourtant favorable pour le charme, semble accroître les tendances chi­
mériques, d’où nécessité de veiller aux entraînements suscités par les émotions
ou le goût des sensations étranges. Si ce rapport est affligé, il y a lieu de
redouter une certaine faiblesse personnelle se manifestant en inquiétudes el
craintes diffuses plus ou moins cachées. Autrement, perception intuitive sou­
vent remarquable et pouvoir de fascination exercé sur l’entourage.
Du D.Q. à la N.L. Cette phase correspond à la dernière période de vie
où les habitudes sont maintenant enracinées et où l’être se révèle difficilement
malléable, s’enfermant dans ses convictions ainsi que dans une forteresse. Cet
état d’âme peut être contrôlé aussi bien chez Victor Hugo que chez Gandhi,
chez Napoléon 111 que chez Marie-Antoinette. L’attitude souvent un peu dicta­
toriale ne contredit pas le goût des réformes, mais à condition d’en demeurer
le promoteur.
Si le Soleil et la Lune forment une quadrature descendante (ex. Soleil
Bélier, Lune Capricorne), la nature est assez difficile à définir, ayant de fortes
capacités mais tantôt portée à s’affirmer et tantôt s’abritant derrière un masque
impénétrable. Un désir de faste est parfois contrecarré par les difficultés de
l’existence, mais l’autorité reste généralement marquante.
196 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES
Avec le Soleil et la Lune en signes formant sextile, il est à craindre que
l'être ne devienne le prisonnier du personnage qu'il s'est créé, qu'il s'agisse ici
d'une emprise passionnelle ou d'une création mentale ou politique. Un cer­
tain renoncement paraît rendu nécessaire si l’on veut éviter de devenir une
source de tribulation pour autrui, ce facteur de choix décisif semblant être une
caractéristique fondamentale de cette configuration.
Enfin, avec le Soleil et la Lune dans les signes formant semi-sextile avant
la N.L., nous retrouvons la tension née du choc des polarités, ce qui peut don­
ner des idées en désaccord avec celles de son entourage, réfléchissant au dehors
le désarroi intime né de cette position astrale. Les aspirations sont souvent
belles mais contredites par les événements, à moins que d'excellentes positions
ne fassent pencher cet état d’instabilité en direction d'un génie particulier.

Geneviève CREUSAT.

Paradoxes troublants
Le numéro de juin 1957 de L'Automobile donne quelques chiffres intéressants :
Il y a plus de morts parmi les motocyclistes dans les pays où il faut un permis
|x»ur conduire les engins de moins de 125 eme ! Pour 1(10.01)0 motocycles en circu­
lation, il y a 6,4 morts en France où l’on n’exige pas le permis de conduire pour
les véhicules à 2 roues de 125 one. Dans les autres pays où le permis de conduire
est généralisé, le nombre des morts est plus important : Italie, 9,9 ; Grande-Bretagne,
123 : Suisse, 175 : Allemagne, 19,1, toujours pour 100.000 motocycles en circulation.
En 1938, pour un parc qui s’élevait (2 roues et 4 roues) à 2.750.000 véhicules, le
nombre des morts était de 4.800. Or, en 1956. le nombre des morts était de 8.283
|X>ur un parc de 10.000.000 de véhicules. Tout le bruit que l’on fait autour de la
route sanglante d’aujourd’hui est donc sans rapport puisqu’avant la guerre, la route
tuait relativement deux fois plus que maintenant.
Ces données paradoxales doivent être méditées par ceux qui veulent réduire
toute l’Astrologie aux statistiques.
Une remarque d importance majeure

Avant d’interpréter un thème, l’astrologue consciencieux commence tou­


jours par vérifier et rectifier l’heure natale proposée, cette heure étant le plus
souvent approximative et, dans certains cas, complètement erronée. J’ai fait
récemment une observation extrêmement intéressante : après avoir considéré
mes thèmes rectifiés, mais seulement ceux dont la rectification me semblait la
plus indiscutable et la plus abondamment confirmée par les faits, j’ai remarqué
que ces thèmes renfermaient un nombre de conjonctions planètes-pointes de
maisons nettement supérieur à la fréquence normale : il s’agit de conjonctions
dont l’orbe est très réduit et ne dépasse pas 2“30’ ; le plus souvent, cet orbe
est même inférieur à l”30’. Ces conjonctions sont en moyenne au nombre de
3 par thème et si certains n’en contiennent qu’une ou deux, d’autres, en revan­
che. en renferment 4 eu 5, voire 6. La carence partielle (rarement totale) de ces
conjonctions est d’ailleurs souvent compensée par la conjonction des cuspides
avec d’autres éléments astrologiques que les planètes : les nœuds de la Lune,
la part de fortune et Lilith notamment.
J’ai constaté également que les Révolutions Solaires établies pour les
années contenant des événements importants se distinguaient par des conjonc­
tions du même ordre que celles dont je viens de parler. Ce fait n’a d’ailleurs
rien de surprenant puisque les thèmes de Lunaisons et de Pleines Lunes qui
sont des thèmes de transits non plus individuels comme les R.S., mais collec­
tifs, offrent aussi de remarquables conjonctions entre les planètes et les pointes
des maisons lorsqu’ils sont domifiés pour les lieux où se sont produits d’impor­
tants événements. C’est ainsi que dans les thèmes d’intérêt collectif se rappor­
tant aux incendies, inondations, catastrophes minières ou ferroviaires, guerres,
etc..., les angles sont souvent occupés par les maléfiques ou par les seigneurs
des maisons maléfiques; il en est de.même pour les pointes des maisons malheu­
reuses : la 12° et la 8e et leurs opposées : la 6e et la 2°.
Dès lors il est absolument normal que les thèmes de nativité contiennent
de nombreux voisinages entre les planètes et les cuspides puisque ces thèmes
sont valables pour une existence entière et se rapportent à des entités qui
connaissent presque toujours des phases marquantes de destinée et possèdent le
plus souvent quelque trait saillant de caractère. Ces conjonctions sont en quel­
que sorte la marque de fabrique d’une entité et de son destin.
Avant de montrer comment ma thèse peut permettre de résoudre d’une
manière heureuse le délicat problème de la rectification du Temps Sidéral
Natal et par suite, de l’heure de Nativité, et avant d’illustrer ma méthode de
travail par l’exemple, je voudrais dire un mot sur les quelques thèmes qui ne
comportent aucune proche conjonction entre les cuspides et les planètes ou
autres éléments astrologiques. Ces thèmes sont rares, mais enfin il en existe.
198 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

A l'heure actuelle, je ne peux donner que deux explications à ce fait : ou bien


les entités signifiées par ces thèmes ont une personnalité quelconque et sans
relief et une existence monotone; ou bien ces thèmes comportent des aspects
trigones, carrés et sextiles reliant les planètes aux cuspides, aspects d’orbes
très réduits (toujours 2°30’ maximum) et qui équivalent presque à la présence
de ces planètes sur ces cuspides.
Pour rectifier un thème astrologique, il est donc recommandé de déplacer
légèrement les pointes des maisons dans les deux sens : si au moment où l’une
de ces pointes rencontre une planète, on relève simultanément d’autres conjonc­
tions du même ordre, on a de bonnes chances d'avoir résolu le problème. Si
par exemple l'horizon se trouve dans le voisinage d'une opposition Neptune-
Mercure, Neptune étant à 16° Lion du côté oriental et Mercure à 18° Verseau
du côté occidental, l'Ascendant véritable sera très probablement à 17” Lion.

11 arrive que plusieurs solutions se présentent : dans ce cas, la connaissance


des principales caractéristiques de l’entité en cause et celle de ses événements
passés, aideront fortement à faire un choix (pour un nouveau-né, la question
sera évidemment plus épineuse).
Après avoir retenu la solution la plus vraisemblable, il est nécessaire de
la vérifier. Pour cela il est bon de calculer les Révolution Solaires correspon­
dant aux événements principaux : si le Radix a été correctement rectifié, ces
R.S. doivent, en principe, contenir aussi d’importants voisinages planètes-cus-
pides. On utilisera aussi avec efficacité les transits ordinaires sur les axes et les
directions des angles et aux angles (en matière de directions je ne peux que
recommander l’utilisation des directions primaires placidiennes en tenant compte
expressément de la latitude céleste des planètes; je ne dis pas que ce système
est infaillible, il s’en faut, mais il m’a toujours donné des justifications beau­
coup plus évidentes que les autres systèmes. Je ne néglige cependant pas les
directions secondaires s'effectuant entre la Lune progressée et les éléments
radicaux).
Voici maintenant quelques exemples pratiques montrant comment l’on peut
rectifier un thème et justifier ensuite cette rectification ou bien (comme dans le
3n,c exemple) démontrer la validité d’une carte du ciel.

1 ”) Thème d’Eisenhower.
On sait que le Président actuel des U.S.A, est né à Denison (Texas)
dans la soirée du 14 octobre 1890. En partant de cette donnée imprécise cer­
tains auteurs ont proposé un Ascendant à I7°34’ Bélier, à 3° Taureau et à 9°
Taureau (voir C.A. de novembre-décembre 1952).
Une domification comportant l’Ascendant à 9” Taureau ne donne aucune
conjonction planète-cuspide. Avec l’Ascendant à 3” Taureau, ces conjonctions
(avec orbe de 2°30’ maximum, je le répète) sont au nombre de trois : Neptune
sur la Pointe de II. Vénus sur celle de VIII, Lune sur le Descendant. II
m’est impossible d’apprécier la valeur des deux premières conjonctions qui
concernent surtout le genre de mort de l’intéressé et les circonstances financières
de sa vie, circonstances que j’ignore totalement, mais la position de la Lune
sur le Descendant me semble inacceptable ; par sa présence dans le signe de
mort du Scorpion et son carré à Jupiter maître de VIII, elle impliquerait un
veuvage malheureux et prématuré. Or, nous savons qu'il n'en est rien. D’autre
UNE REMARQUE D'IMPORTANCE MAJEURE 199

part le Taureau symbolise mal un militaire et un conducteur d’hommes: le


Bélier est infiniment mieux qualifie pour de telles déterminations. Avec l’As-
cendanl à I7"34’ Bélier, nous avons Jupiter sur la pointe de XI : c’est tout et
c’est assez peu pour une personnalité aussi importante.
Alors, si l’on veut bien partir d’un Temps Sidéral de 19 h. 10 (pour une
latitude de 33"43’ S.), nous aurons Mars au Milieu du Ciel, Uranus au Des­
cendant et Saturne sur la Pointe de VI. Mars gouverneur du thème situé sur
le zénith, c’est la meilleure justification d’une gloire et d’une notoriété acqui­
ses par la mise en œuvre des capacités militaires innées. N’oublions pas à
cette occasion que le maître de I en X désigne un « self made man » ce qui
est exactement le cas. L’angularité d’Uranus est très fréquente chez les hauts
dirigeants tant politiques que militaires. Enfin la position de Saturne sur la
Pointe de VI dans le signe intestinal de la Vierge va de pair avec la grave
occlusion dont a souffert récemment le président et qui a nécessité une opéra­
tion et un long repos.
Le choix d’un T.S. de 19 h. 10 semble donc particulièrement fondé. Les
justifications ne manquent pas : signalons par exemple qu’au moment où Eisen­
hower est devenu chef suprême des armées alliées, l’Ascendant dirigé se trou­
vait au trigone d’Uranus (aspect adéquat à l’événement); au moment de son
élection à la présidence des U.S.A., ce même Ascendant était au trigone de
la Lune (aspect de popularité). Certains transits sont également remarquables :
c’est ainsi qu’au moment précis de la proclamation de la Victoire (8 mai 1945,
13 h. G.M.T.) le Soleil était à 17’33’ Taureau et Jupiter à I7"36’ Vierge.
Le M.C. d’Eisenhower étant à I6°8’ Capricorne, cela nous fait un fameux
triangle 1
Je n’ai pas voulu calculer les R.S. de 1952 et 1956 (années des succès
électoraux) car au moment de ces deux anniversaires, le Président était en
pleine campagne électorale et il est impossible de savoir en quel lieu exact il
se trouvait.

2°) Thème d’Hitler.


La carte du ciel de l’ex-Führer généralement publiée, donne un M.C.
vers 2° Lion et un Ascendant vers 25° Balance. Avec cette domification nous
ne relevons qu’une seule conjonction planète-cuspide : celle de Mercure avec
le Descendant. Mais puisque d’une part il est reconnu que l’angularité d’Ura­
nus est normale chez les chefs politiques et militaires, et que d’autre part il
a été dit qu’Hitler était « le plus beau spéciment de paranoïaque » (type psy­
chologique signé Uranus), pourquoi ne pas reculer l’Ascendant jusqu’à la con­
jonction d’Uranus en adoptant un T.S. arrondi de 7 h. 48? Avec ce nouveau
T.S. nous obtenons encore 3 autres conjonctions, et quelles conjonctions ! Le
maître de l’Ascendant (Vénus) est sur la pointe de VIII : voilà de quoi justifier
la mort par soi-même (suicide). Mars est aussi sur la pointe de VIII, d’où
mort par le feu. Par sa maîtrise sur la Maison VII (guerre, adversaires) Mars
nous montre en outre que les causes déterminantes du suicide sont venues de
la guerre et de l’activité des ennemis déclarés. Enfin Lilith est sur la pointe
de IX : cette conjonction est des mieux venues lorsqu'on connaît le rôle joué
par l’étranger dans le destin d’Hitler et le caractère terriblement pernicieux
de Lilith : elle rend parfaitement compte du désir effréné de conquêtes à l’étran­
ger et du châtiment qui en est résulté. Je signale en passant que ces quatre
200 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

conjonctions planètcs-cuspides sc font toutes avec un orbe inferieur à la moitié


d'un degré (Domification Placide).
Pour justifier la validité du thème que je propose, je ferai remarquer
d'abord que pour l’époque de la mort du chancelier, l’Ascendant dirigé se
trouvait juste à l'opposition de Neptune (ce dernier en VIII radicale) et qu'au
même moment Neptune et Pluton dirigés (toujours en système Placide) étaient
exactement au carré de l'Ascendant (sous le pôle de Neptune et de Pluton.
l'écart de ces deux astres en longitude est très exactement compensé par leur
importante différence de latitude).
Ces trois directions me semblent plus qu’explicites: elles sont d’ailleurs
au nombre de six puisqu'Uranus se superpose à l’Ascendant et que sa latitude
est très faible. Je m’écarte un peu du sujet traité pour faire mention de 4 autres
directions placidiennes sc produisant à l'époque de la mort d’Hitler: Vénus
opposée à la Lune, Saturne carré à Jupiter, Jupiter carré à Pluton et Lilith
conjointe à Saturne (l'expérience m'a prouvé que les directions de Lilith of­
fraient autant d’intérêt que celles des planètes). Ainsi donc la mort d Hitler
se justifie par le total impressionnant de dix directions maléfiques directes :
trois oppositions, une conjonction et six carrés (je n’ai pas calculé les directions
converses), et ces directions mettent toutes en cause sans exception un élément
(dans 3 cas) ou deux éléments (dans 7 cas) se rattachant par présence ou par
maîtrise aux maisons I, IV, VIII el X. Si les directions primaires placidiennes
m'ont quelquefois déçu (pas souvent d'ailleurs), ce n'est assurément pas le cas
avec le présent thème !
Cette carte du ciel se justifie encore avec la R.S. mortifère (Berlin, le
21 avril 1945, 6 h. 18 m. G.M.T.) : le Soleil, maître de IV (fin de vie) est
sur la pointe de XII (comme dans le Radix, le Soleil a un rapport étroit avec
l’ambition et le prestige, cette position signifie aussi la chute); Saturne, maître
de VIII se trouve juste sur la pointe opposée et naturellement en exil.
L'Ascendant est au carré rigoureux de Mars, maître de XII : ce carré
valant bien une conjonction mais avec un caractère maléfique encore accru. Ce
même ascendant est au semi-carré de Pluton (situé en VIII natale) et il se
superpose à Lilith natale. Cette R.S. renferme donc 5 facteurs de destruction
et de chute, facteurs qui disparaîtraient tous si l'on reprenait l’ancien thème
avec M.C. à 2° Lion.
Encore une autre preuve intéressante : au moment même de la mort d’Hitler
Lilith se trouvait sur l’Ascendant radical, et le gouverneur de cet Ascendant
(Vénus) était à l’opposition. Un ascendant natal à 25° Balance n’aurait pas
été ainsi affecté.
Je ferai remarquer que dans la nouvelle version du thème d’Hitler figure,
en plus des conjonctions déjà citées, un carré parfait reliant Mercure (en VII) au
Méridien. Voilà bien de quoi confirmer le rôle fatal joué par l’étranger dans
le destin du défunt Führer (Mercure est maître de IX).

Un dernier détail fort curieux: le nouveau M.C. d’Hitler est à 25°4’


Cancer. Or le monomère rattaché à ce degré est : « Un cheval sans frein,
courant à travers champs ». II est bien confirmé que dans le déroulement de
sa carrière, Hitler a justement manqué de frein...
UNE REMARQUE D'IMPORTANCE MAJEURE 201

3n) Thème de Staline.


La date de naissance de Staline s’entoure d’une certaine confusion : la
date fournie officiellement, 21 décembre 1879, est-elle de style julien (ce qui
correspond au 2 janvier 1880) ou a-t-elle été donnée de prime abord en style
grégorien ? En utilisant les données exposées dans cet article, je vais m’efforcer
de prouver que la première hypothèse semble parfaitement fondée et que d’au­
tre part l’heure locale de nativité préconisée par M. Volguine (8 h. 16) doit
être extrêmement proche de la réalité.
J’ai établi mon thème d’après un T.S.N. de 14 h. 58 ce qui donne un
M.C. à 16°58* Scorpion et un Ascendant à 22°3’ Capricorne (pour une lati­
tude N. de 4l°40’).
Ce thème nous montre Mars en conjonction avec le F.C.. Uranus sur la
pointe de VIII et Jupiter sur celle de II. Les positions de Mars et d’Uranus
justifient toutes deux la mort de Staline à la suite d’une maladie violente et
rapide (durée inférieure à 4 jours) intéressant le cerveau en premier lieu. Mars
au F.C. indique par ailleurs une hérédité active et comballive, un maximum
de réalisations dans le dernier quart de l’existence, enfin la mort prématurée
du père (du fait surtout que Mars gouverne la III qui est la XII du père).
Quant à l’opposition Jupiter-Uranus qui prend place juste sur l’axe II-V1II,
axe de la mort et de la transformation, elle désigne de toute évidence le révo­
lutionnaire, l’homme dont le but est de détruire pour reconstruire sur des bases
nouvelles.
La seule étude astrologique de la mort de Staline va nous permettre
d’apprécier la validité de ce thème. A l’époque de cette mort l’Ascendant
se trouvait affecté par 3 directions primaires maléfiques simultanées. Il s’agissait
du carré du Soleil (en XII radicale), du semi-carré de la Lune (distante de la
pointe de VIII de 4” 11’ seulement), enfin de l’opposition de Mars, conjoint
au F.C. et significateur de fin d’existence.
Ces trois directions sont éloquentes et il s’y ajoute celle de Saturne à
l’opposition de la pointe de XII, direction d’autant plus intéressante que Sa­
turne gouverne celte maison XII ainsi que l’Ascendant.
Passons maintenant aux transits : Staline est mort au moment d’une oppo­
sition Mars-Neptune qui formait un angle droit avec son horizon natal. Au
même moment Lilith transitait sa pointe de VIII (et excitait du même coup
l’opposition Jupiter-Uranus), Jupiter (facteur de mort par son opposition à la
pointe de VIII et sa maîtrise sur la XII) se trouvait sur le F.C. (et sur Mars);
enfin Mercure (seigneur de la VIII) était en carré à l’axe VI-XI1.
Je signale seulement pour mémoire, deux autres transits qui, contrairement
aux précédents, ne peuvent rien prouver car ils se seraient produits de la même
façon sur le thème du 21 décembre 1879. 11 s’agit de la conjonction d’Uranus
avec Cauda et de l’opposition de la Lune sur Neptune.
Considérons maintenant le thème complet de la mort de Staline. Ce thème
ne risque pas d’être erroné puisque l’on sait de source officielle que Staline est
mort à Moscou le 5 mars 1953 à 18 h. 50 G.M.T., ce qui donne une heure
locale de 21 h. 20 m. 30 s. environ. Le T.S. de ce thème est 8 h. 13 (MC :
1 °2’ Lion et AS : 22°5’ Balance).
202 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

On remarque tout de suite que ce thème contient, comme il se doit, son


contingent de conjonctions planètes-cuspides. Il y en a quatre et, pour ne pas
déroger à la règle des orbes, je ne compte pas l'opposition Saturne-Vénus (res­
pectivement maîtres de l’AS natal et de PAS de mort I) qui se fait à 4° de
l’horizon. Ces 4 conjonctions se font sur 1* Ascendant (Neptune) et son oppo­
sition (Mars), la pointe de VI (Mercure) et celle de VIII (Jupiter) autrement
dit sur les pointes les mieux appropriées à l'événement. Quant aux 4 planètes
en cause, elles sont toutes en rapport avec la mort dans le radix puisque Mars
est sur le F.C., Mercure gouverneur de la VI11, Jupiter opposé à la pointe
de VIII et en signe de Neptune, ce dernier se trouvant d'autre part conjoint
à Mars.
Pour en finir avec ce thème de mort il reste à souligner ce qui transparaît
dans les lignes précédentes : la pointe de VI11 de mort se superpose au F.C.
radical et les deux Ascendants (mort et radix) sont en carré absolu.
Il reste à parler de la lunaison qui a immédiatement précédé la mort de
Staline, lunaison du 14 février 1953 à I h. 10.Cette conjonction des luminai­
res s'est faite au carré de la Vénus natale de l’intéressé et au carré de son
Pluton natal, Vénus et Pluton se trouvant en opposition le 2 janvier 1880.
Rapportée au thème du 21 décembre 1879, cette lunaison esttoujours au carré
de Pluton mais n'affecte plus Vénus, ce qui donne encore priorité au thème
du 2 janvier 1880 et ce d’autant plus que le FC (fin de vie) occupe le signe
vénusien du Taureau.
En-dehors même de la mort de Staline je signale qu'au moment précis de
l'invasion allemande de juin 1941, son thème comportait la direction primaire
de Mars à l'opposition du Soleil, direction d'une valeur exceptionnelle si l'on
songe que Mars est le dieu de la guerre et que le signe solaire du Lion est inter­
cepté en VII (secteur de la guerre). Une telle direction eût été impossible dans
le thème du 21-12-1879 (grégorien) pour correspondre à cette guerre: elle se
serait produite beaucoup plus tôt.
4°) Thème du concours des C. A.
Dans les Cahiers Astrologiques N” 27 (mai-juin 1950) était proposé un
concours: il s'agissait de retrouver le degré exact occupé par le M.C. dans
le thème d’un sujet masculin né à Hanoï le 24 février 1905, sachant que ce
degré se trouvait dans le 1er ou le 3”*” décan des Poissons.
Une liste de 10 événements survenus au sujet et datés avec précision
devait guider les recherches.
En reprenant la thèse qui fait l'objet de ces quelques pages et en s'occu­
pant d abord du 1er décan des Poissons, on constate que seul le sixième degré
permet d'étroites conjonctions planètes-cuspides; elles sont au nombre de trois :
Soleil au M.C., Pluton à l’Ascendant et Mars sur la Pointe de VI.
C’est très bien, mais il est regrettable que la neuvième pointe ne ren­
contre aucun astre, cette pointe devant être importante dans le thème vu les
grands déplacements effectués par le sujet. D’autre part, le M.C. se trouve
royalement aspecté, ce qui ne cadre absolument pas avec les nombreux événe­
ments malheureux subis par l’intéressé.
Il faut donc chercher plus loin... c’est-à-dire dans le 3TOe décan. Là, on
constate aisément que le 24,,r degré des Poissons comme M.C. ne nous donne
UNE REMARQUE D'IMPORTANCE MAJEURE 203

pas moins de CINQ conjonctions : Neptune sur l’Ascendant, Uranus sur le


Descendant, Saturne et Mercure sur la neuvième pointe et Jupiter sur la on­
zième. On note qu’une double conjonction se produit sur la pointe de IX, cl
que la position sur l’horizon d’Uranus, premier maître de IX et de Neptune,
second maître de IX et disposileur du Soleil en IX, donne à celte maison IX
un relief extraordinaire. Enfin le M.C. reçoit un douloureux carré de Pluton
situé en XII, ce qui prédispose le sujet à subir divers bouleversements.
La solution réelle de ce problème astrologique, publiée dans le N° 29
des C.A., était justement: « M.C. à 24rt Poissons ». Comment s’en étonner?
Pour ne pas allonger démesurément cet article, je me bornerai à ces quatre
exemples qui suffiront, je l’espère, à démontrer que celte fréquence des con­
jonctions planèles-cuspides est du plus haut intérêt et doit être considérée
comme une des clés fondamentales de l’Astrologie.
Son utilisation pratique dans les conditions développées ci-dessus doit per­
mettre en premier lieu la rectification de nombreux thèmes, opération absolu­
ment nécessaire si l’on veut travailler sur des données correctes. Après avoir
rectifié un thème quelconque et s’être assuré du bien-fondé de cette rectifica­
tion, il sera possible de tracer les aspects reliant les planètes à toutes les poin­
tes de maisons. Ces aspects aideront considérablement le travail délicat de
l’interprétation car, jusqu’à preuve du contraire, j’estime que les aspects précis
reçus par la pointe d’une maison vide de planètes ont autant d’importance et
même plus que la situation et la condition du maître de cette maison.
Mais ici se pose une question brûlante : Quel système de domification
adopter? Car il est bien évident que pour un même Temps Sidéral, les poin­
tes des maisons intermédiaires seront fort différentes suivant que l’on utilise les
systèmes Placide, Regio ou Campanus et que, conséquemment, les aspects des
planètes aux cuspides pourront varier notablement.

Placide, Regio ou Campanus ?


J’ai toujours utilisé la domification placidienne dans mes travaux astrolo­
giques : en premier lieu parce que son argument théorique me semble le plus
satisfaisant et le mieux fondé ; en second lieu parce que les directions primai­
res Placide m’ont donné des justifications beaucoup plus nombreuses et élo­
quentes que les directions primaires Regio-Campanus. En dernier lieu, l’élude
approfondie des conjonctions planètes-cuspides m’a confirmé toute la valeur du
système déjà adopté.
Voici, à titre d’exemples, deux cas des plus éloquents et portant sur des
thèmes dont l’heure est rigoureusement connue puisqu’il s’agit de thèmes de
Lunaisons. Ces thèmes se rapportent à deux récentes catastrophes, encore pré­
sentes à toutes les mémoires.
1°) Le 8 août 1956, d’innombrables mineurs trouvaient la mort par
asphyxie à Marcinelle, en Belgique (50°22‘ N., 17 m. E.). La lunaison pré­
cédente s’est produite le 6 août à 11 h. 25. Son thème doit être établi selon
un T.S. de 8 h. 42 et pour le lieu de la catastrophe.
Ce thème nous montre en premier lieu la conjonction de Neptune (27°53’
Balance) avec l’Ascendant (28“52’ Balance), celte conjonction étant flanquée
du carré de Lilith (27° 15’ Capricorne) (à noter que Lilith est presque toujours
204 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

en évidence dans les thèmes douloureux). Celte conjonction et ce double carré


sont naturellement valables dans nos trois systèmes. Après cela nous avons,
avec Placide, la conjonction de Saturne (26" 12’ Scorpion) avec la pointe de 11
(26"7’ Scorpion) : celte position de Saturne sur l’axe de la mort (et dans le
signe de la mort) est d’autant plus intéressante que celle planète gouverne les
lieux souterrains.
Enfin, Vénus est à l"20’ Cancer alors que la pointe de IX est à 0° du
même signe. Cette conjonction n’est nullement fortuite : elle exprime toute la
compassion ressentie à l’étranger pour les victimes de la catastrophe (ceci est
d'autant plus vrai que Vénus domine la Xll, maison de la charité, et se trouve
harmonieusement aspectée par Neptune et Jupiter, seigneurs analogiques de
cette même maison Xll).
Avec Regio, ces deux dernières conjonctions disparaissent : l’orbe entre
Saturne et la 11 se trouve porté à 3"40' (au lieu de 0"5') et celui qui sépare
Vénus de la IX devient égal à 5”35' (au lieu de 1 "20'). Avec Campanus, ces
orbes sont encore augmentés I
2") Le 11 juin 1955, un accident désastreux survenu pendant l'épreuve
automobile des 24 heures du Mans, coûtait la vie à 82 personnes.
La Lunaison en rapport avec cet événement collectif s’est effectuée le
21 mai à 20 h. 58. Le Temps Sidéral pour Le Mans (48° N., 0 m. 47 s. E.)
est exactement : 12 h. 53 m. 40 s.
En domifiant ce thème de lunaison selon Placide, la pointe de VI tombe
à 29°36’ Taureau alors que la conjonction des luminaires se fait à 0°l’ Gé­
meaux. La présence du Soleil et de la Lune juste sur l'axe des calamités est
d’autant plus significative que ces astres sont tous deux gouverneurs de la mai­
son VIII, D’autre part la huitième pointe (à 24°24' Cancer) met en pleine
évidence la conjonction Uranus-Jupiter. ces deux astres étant respectivement
situés à 24°4I' Cancer et 26" Cancer. La situation de cette conjonction « ex­
plosive » sur le point de la mort et dans un signe qui symbolise la foule est
l’explication la plus parfaite de l'événement.
Avec la domificalion Regio il ne reste plus rien de tout cela : la sixième
pointe est à 26"5' Taureau, soit à 3n56’ des Luminaires (au lieu de 0°25*
précédemment) et la pointe de VIII se trouve à 18"50' Cancer, soit à 5°51’
d'Uranus et à 7” 10’ de Jupiter (au lieu de 0°l7’ et 1 u36’).
En somme, la substitution des pointes Regio aux pointes Placide a pour
effet ni plus ni moins que de faire perdre à ce thème tout ce qu’il a de plus
significatif. (La même remarque s'applique aux pointes Campanus.)
Ces deux démonstrations sont, il me semble, suffisamment convaincantes
pour ne nécessiter aucun autre commentaire.
En conclusion, j’ose espérer que les techniciens de notre Science recon­
naîtront l’intérêt exceptionnel présenté par cette question des conjonctions
planètes-cuspides et je propose d'appeler « conjonction caractéristique » (C.C.)
toute conjonction reliant une planète (ou autre facteur astrologique) et une
pointe de maison dans un orbe allant de 0° à 2°30’, le terme de conjonction
ordinaire ou « conjonction » restant appliqué lorsque l’écart se situe entre 2°30’
et 5 ou 6 degrés.
André PELARDY.
Naissance matérielle
et naissance astrologique

Crs quelques lignes concernent exclusivement les thèmes non-gcnéthliaques. On


sait rembarras éprouvé, par l'astrologue lorsqu'il s'agit de fixer d'une manière pré­
cise le point de départ d'une entreprise, d'une association, d'une guerre ou de tout
autre événement, ou bien encore l'instant exact qui marque la venue au monde
d’un Etat ou d'une collectivité.
Pour résoudre ce problème ingrat, il serait bon de considérer certaines grandes
vérités fondamentales, à savoir :
que tout acte humain est engendré par une pensée.
que la pensée est créatrice.
que le verbe est créateur ou si l'on préfère, que la parole est créatrice
comme étant l'expression immédiate de la pensée.
que la pensée collective a une valeur créatrice exceptionnelle.
qu'en définitive, le monde mental (monde de la pensée) est d'une réalité
autrement plus certaine que le monde physique.
L'expérience m’a prouvé que l’observance de ces données était indispensable
pour dresser des thèmes valables.
C’est ainsi que j’ai étudié très en détail plusieurs thèmes de mariages, pour
lesquels toutes les précisions horaires de départ m’étaient connues. Dans cha­
que thème, les événements inhérents à ces mariages se sont trouvés amplement
justifiés par les directions, les transits et les R.S., mais à la condition expresse
d’établir chacun d'eux pour l'instant précis où le Maire, au cours de la cérémonie
civile, avait prononcé ces mots : « Au nom de la Loi, je vous déclare unis ».
Il est pourtant certain que l'acte matériel qui caractérise le mariage ne com­
mence pas à ce moment-là, mais au cours de la nuit suivante, à moins qu’il n'ait
commencé plus ou moins longtemps avant la cérémonie, ce qui arrive fréquemment.
Mais cela importe peu et c'est bien la parole du Maire qui crée l'état de mariage.
La raison en est que cette phrase décisive provoque automatiquement chez les inté­
ressés et dans tout l'auditoire une communion mentale sur l'idée que maintenant
quelque chose de nouveau existe.
En ce qui concerne le thème de la Révolte Algérienne, j'estime qu'il est abso­
lument indispensable de le dresser pour I heure du matin : une trentaine d'atten­
tats se sont produits simultanément à ce moment, ce qui démontre que la Révolte
était un acte pré-organisé dont le point de départ dans le temps avait été arreté
d'avance par ses organisateurs. Il n'est d'aucune importance que des attentats isolés
se soient produits avant 1 heure du matin. Ce qui compte seulement, c’est que dans
l'esprit des créateurs de la Révolte, 1 heure du matin représentait le moment solen­
nel du déclenchement des opérations.
Quant au thème de la IV"”10 République Française, sa validité est attestée par
la solennité qui a présidé à la cérémonie du 3(1 octobre 1946, le fait mental étant
d'autant plus important (et créateur) que la solennité est plus grande. Je crois bon
de signaler que l'heure exacte de naissance de notre malheureuse République n'est
pas 14 h. 30 mais environ 14 h. 37, chiffre qui résulte d’une rectification très minu­
tieuse. Le T.S. arrondi à la minute devient ainsi 17 h. 20.
Il est à remarquer que ce thème contient 5 conjonctions caractéristiques, nou­
veau témoignage de sa valeur (la conjonction de Lilith et du M.C. n'étant pas la
moins importante de ces 5 C.C.). Deux de ces conjonctions se font sur la seule
pointe de IX qui devient ainsi la maison la plus en relief du thème. Or cette mai-
205 LES CAHIERS ASTROLOGIQUES

son IX symbolise 1rs Colonies et c est justement la question des Colonies qui s’est
montrée et de loin la plus importante dans la vie de la IV™ République.
|.e thème de la Révolte Algérienne contient lui-même I C.C., ce qui est presque
de rigueur dans tout thème qui revêt une certaine importance.
A propos des thèmes de celte révolte et de la IV”,C République, je vais me per­
mettre une petite question : si l’un ou l'autre était sans valeur ou. à plus forte rai­
son, si tou* deux étaient erronés, comment se îait-il qu'ils s’emboîtent l'un dans
l'autre aussi étroitement et avec autant de dissonances réciproques ? Comment se
fait-il, notamment, que 1rs deux Soleils soient en conjonction, les deux Lunes en
conjonction et 1rs drux Ascendants en opposition ?
Comment se fait-il encore que 1rs deux R.S. de ces thèmes, actuellement en
rouis, revêtent une importance également manifeste comme je le démontre dans
l'article suivant !
Comment se fait-il enfin que dans ces deux R.S., le quatrième secteur (qui se
rapporte au dernier trimestre, soit à la période allant du Tr août au 1er novembre
19.57) soit aussi bénéfiqurmrnt influence dans le thème de la Révolte qu'il l’est
malrliqurmrnt dans le thème de la IV’«r République ?
Si toutes ces concordances étaient le fait du hasard, il faudrait que ce lïasard-là
soit d'une rarissime complaisance !
André PFLARDY.

La guerre d’Algérie (Post-scriptum)

Dans mon premier article relatif à cette déplorable guerre, je signalais que la
RS 1956-1957 du thème A. (celui de la Révolte Algérienne) était prometteuse de
luttes féroces (ce qui n'a pas cessé de se produire depuis la Toussaint), mais qu’une
solution en faveur de la rebellion pouvait très bien intervenir avant la Toussaint
1957.
L'étude de la R.S. correspondante du thème F. (celui de la IVm0 République
Française) confirme exactement ces déductions.
Avant de parler de cette RS, je dois d'ailleurs revenir ;'i celle du thème A. [mhii
signaler que Lilith se superpose à l'Ascendant (avec opposition d’Uranus et carré
du Soleil). Cet ensemble accentue encore le pronostic d'activité extrêmement vio­
lente. D'autre part, la pointe de XII et la part de fortune forment une C.C. très
étroite qui achève de donner à cette R.S. une importance considérable.
L'importance de cette troisième année de la révolte se retrouve dans la R.S. du
thème A. (Paris, le 30 octobre 1956. 0 h. 39 m. 36 s. T.S. légèrement supérieur à
3 h. 22). L'opposition Uranus-Lilith se trouve cette fois juste sur l’axe des calamités,
l'rantis étant sur la pointe de XII et Lilith sur celle de VI. Tous ces éléments sont
également flanqués du carré du Soleil qui dans ce thème gouverne la XII. Voilà la
promesse d'une année bien douloureuse ! Ce n'est pas tout, il s'en faut : si l'on se
souvient que Jupiter a pour signification radicale essentielle la perte totale de notre
empire colonial, il est symptomatique de noter, dans la R.S. en question, que
Jupiter se trouve en C.C. avec la pointe de II et dans sa chute, ce qui rend encore
plus significative son opposition avec la pointe de VIII. Le M.C., lui, est bien aspecté
par les trigones de Vénus. Jupiter et Lune, ce qui se rapporte vraisemblablement
à des succès de prestige survenus de préférence pendant la période signifiée par le
LA GUERRE D'ALGERIE 207

M.C., c'est-à-dire le deuxième trimestre : c’est d’ailleurs au cours de ce trimestre


(1**r février au Ier mai 1957) que nous avons connu une sorte de réconciliation avec
les IJ.S./V et que différents chefs du F.L.N. ont été capturés tant à Paris qua rXIgcr.
Nous en arrivons enfin ;’i l’étude du F.C. (relatif au dernier trimestre). Le maître
de ce l’.C., en l’occurrence Pluton, est en C.C. avec l’Ascendant ce qui donne une
inqiortance particulière à ce dernier trimestre, ainsi qu’à l’idée de « fin des choses »•.
Pluton et l’rXscendant sont ensuite tous deux carrés à Saturne, ce dernier occupant
le 4W" Secteur. Ce double carré est d'autant plus mauvais que Saturne et Pluton
sont également nocifs dans le Radix. Il faut parler aussi du Nœud Ascendant qui
voisine avec Saturne, ce qui fait que l’axe des Nœuds est bien en croix avec l’hori­
zon et avec Pluton. Enfin, pour que rien n'y manque, la part de la Mort (calculée
uniformément en prenant la distance Lune-Pointe de Vil! et en la reportant à
partir de Saturne) se trouve dans l’axe de Saturne (puisque la Lune est tout près
de la pointe de 11, opposée de la VIII). Cette part se trouve aussi, bien entendu,
en conjonction avec Cauda et en carré avec Pluton et l’Ascendant.
Ce groupe terriblement dissonant prend encore plus de signification lorsqu’on
le rapporte au thème radcal. Dans ce dernier, la pointe de IX, Mercure (maître du
F.C.) et Venus (rétrograde), se trouvent tous trois au commencement du Sagittaire
c'est-à-dire juste au même emplacement que Saturne et Caput de la R.S. Par suite,
ces trois éléments sont au carré de Pluton et de l'/Xsccndant de la R.S. et à l’oppo­
sition de la Part de la Mort.
Lorsqu'on se souvient que le l’.C. est particulièrement bien aspecté dans le
thème de la Révolte (voir précédent article dans les C. ri., N” (»(>) on comprendra
que la guerre d’rXIgerie ait de grandes chances de se terminer au cours des mois
d août-septcmbre-octobre 1957.
On peut d'ailleurs pousser la précision un peu plus loin lorsqu'on constate que
la lunaison du 25 août prochain s'effectue très exactement sur IWscendant de la
R.S. Française (et sur son Pluton) ce qui est propre à exciter les multiples disso­
nances dont il a été question plus haut. D'autre part les transits rapportés au
thème F. sont aussi nombreux que maléfiques pendant la lin août et le mois de
septembre, comme chacun pourra s'en rendre compte en feuilletant les Ephémérides
(sans oublier le carre des Nœuds avec Pluton radical et la conjonction de Lilith avec
l’Ascendant radical).
Toutes ces considérations permettent de supposer cpie la période allant du 25
août au 23 septembre 1957 marquera probablement notre échec définitif en Algérie.

André PELARDY.
17 Avril 1957.

Problème astrologique
Le problème que nous avions posé dans le N° 67 des C. .1., p. 93, nous a valu
près d’une trentaine de réponses — dont les deux tiers en provenance d'oulre-Rhin !
En effet, la revue « Kosmobiologie »» (Aalen/Württ.) avait reproduit les données du
problème et offert à ses lecteurs de nous transmettre les réponses qui lui parvien­
draient. Nous remercions ici Reinhold Ebertin, Directeur de « Kosmobiologie »»,
pour ce geste de coopération internationale.
Le manque de place nous obligeant à reporter à un prochain numéro le compte
rendu détaillé des solutions proposées, nous nous bornerons à préciser que c’est
le <j<irçon, né à 15 h. 34 ni., qui est mort deux heures après sa venue au monde.
Alors (pie les astrologues français ont résolu avec succès le problème en utili­
sant l'astrologie traditionnelle, souvent de façon originale, les astrologues allemands
ont tous utilisé la Méthode Ebertin (exposée dans les C. .1. en 1955). La plupart
de leurs réponses sont également justes (14 sur 18).
Nous remercions tous ceux <|ui ont bien voulu « jouer le jeu « : eu fin de
compte, ce sont les lecteurs des C. .1. qui bénéficieront du fruit de leurs recherches.
Les Nouveaux Livres

Vll"r Congres Intcrnotionol d'Astrologic (Pierre Roulland, Editeur, Nogent-sur-


Marne, Seine; prix: 1.950 fr.). Ce recueil des 26 communications présentées au
Congrès de Paris du 28 décembre 1953 au 3 janvier 1954, est certainement l’ouvrage
astrologique le plus important paru depuis longtemps. On doit regretter que la lon­
gueur de certaines communications (notamment celles de Rudolf Resch sur la Chaîne
de Domination, de Ludmilla Grohn sur l'Astro-graphologie et de la comtesse Zoé
Wassilko-Serecki sur les Directions) n'a pas permis de les reproduire in-extenso, mais
néanmoins, tel quel, ce compte-rendu, très bien présenté du point de vue typographi­
que, doit se trouver dans chaque bibliothèque astrologique.
Michel de Saint-Martin : Correspondances planétaires et Traduction de quelques-
uns des mots hébreux, chaldccns, arameens, grecs et latins contenus dans la Bible
(diffusé par Michel Ebcner, Maizières-les-Metz, Moselle; prix 350 fr.). Ce n'est pas
un livre proprement dit : c'est un aide-mémoire constitué par des tableaux des corres­
pondances des 7 planètes traditionnelles dans sa première partie et par un dictionnaire
biblique dans la seconde. L'auteur l'a fait visiblement pour son propre usage, cer­
taines de scs correspondances (comme, par exemple, l'attribution des maladies de
foie à Mercure à la page 10) sont très discutables, mais cette publication rendra
certainement de très grands services. Il est dommage que l'auteur n'ait pas jugé utile
d’en foire deux volumes, le dictionnaire n'ayant aucun rapport avec la première partie.
André Barbault et Claire Santagostmi : L'Astrologie en liaison avec les Typologies,
deuxième partie (Ed. du Centre International d'Astrologic; prix 850 fr.). Nous avons
annonce dans notre numéro 57 le premier volume de cet intéressant essai, et voici
enfin après deux ans d'attente le second. C'était une entreprise très audacieuse que
de vouloir lier, sur le plan de l'horoscopie pratique, les classifications typologiques un
peu artificielles de la science moderne avec les données de ('Astrologie, et, — ma foi,
— nos deux auteurs ont admirablement réussi. Aucun autre ouvrage ne va si loin que
celui-ci et n'est aussi riche d'exemples.
Ephemerides Astronomiques Chacornac 1958 (540 fr.). Cette année, ces Ephémé-
ndes, qu'il est mutile de présenter à nos lecteurs qui les connaissent bien, ont paru
plus tôt que d'habitude, ce qui rendra un service à tous les astrologues. Deux courts
articles de A. Boudineau sur Les nœuds et leur symbolisme, et du regretté René d'Ur-
mont sur Pluton et l'èrc atomique, complètent ce volume.
André Chédel : La réponse au Sphinx, synthèse spiritualiste moderne de la des­
tination humaine (diffusé par P. Dérain, Lyon; prix : 450 fr.). Le sous-titre définit
bien le contenu de ce petit livre intelligent et utile, consacré à l'Unité de l'Univers.
Bien que ce sujet a été tenté plusieurs fois, cet ouvrage est incontestablement un des
meilleurs, et nous pouvons le recommander chaleureusement.
Déodat Roché : L'Eglise Romaine et les Cathares Albigeois (Ed. des Cahiers
d'Etudes Cathares, Arques, Aude). Une double préoccupation a dicté ce livre : la piété
filiale, — car il a la forme des conversations entre le père de l'auteur, un lycéen de
IS67 se destinant au sacerdoce, et son ami des tendances matérialistes, — et l'exposé
historique de la transformation de l'Eglise Romaine en pouvoir purement politique et
de sa croisade contre les Albigeois. Cet ouvrage présente les Cathares comme une
sorte de précurseurs des temps modernes et cite beaucoup de fajts historiques peu
connus. Il donne en appendice le rituel cathare très complet.
Alexandre Cellier : Deviens quelqu'un dans la vie (Dervy-Livres, Paris; prix :
495 fr.). Dans notre N" 66, nous avons signalé Comment acquérir la chance et le
bonheur, de M. Alexandre Cellier, et voici que le sympathique directeur de l'institut
Mieux-Vivre nous donne un deuxième volume sur le même sujet, ne faisant cependant
pas un double usage avec le premier. L'avalanche des livres sur cette question publiés
depuis quelques années et pour la plupart traduits de l'américain, correspond certai­
nement au désarroi de l'homme moderne. Par leur clarté, les ouvrages de M. Alexan­
dre Cellier rivalisent avantageusement avec les livres similaires.
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