Meditations de Prison Titus Edzoa
Meditations de Prison Titus Edzoa
Meditations de Prison Titus Edzoa
Méditations
de prison
(Yaoundé, Cameroun)
Échos de mes silences
Préface
d’Odile Tobner, épouse de feu Mongo Beti
Présidente de « SURVIE-FRANCE »
Éditions Karthala
22-24, boulevard Arago
75013 Paris
Pour magni leur dignité, à toutes ces
femmes, à tous ces hommes qui, quelque part
dans le monde, pour quelque raison ou de
quelque manière que ce fût, ont été privés de
leur liberté...
Remerciements
l’esprit et de l a p a r o l e q u i s o n t l
tasmes et des é lu c u b r a ti o n s q u e d es
s ie n n es , l o i n d e s fa -
e s p ri ts f ai b l e s p e uv en t
concevoir au contact de réalités qui les écrasent.
C’est ainsi que Titus Edzoa décrit la lourde stupidité de
la sorcellerie avec ses pratiques monstrueuses, croyances
des âmes basses îvres de jouissance et de peur – le plus
nocif des amalgames – opposée à la sérénité de la
contem- plation des mythes, révélateurs de sagesse
procurant la
supériorité du détachement.
Il poursuit sa quête intellectuelle et spirituelle sur les
chemins de la sagesse de l’Égypte, mère de l’Afrique et de
celle de l’Inde issue de l’Orient profond. Il sait allier l’in-
telligence, sans laquelle la spiritualité tourne vite à l’illu-
minisme, à l’esprit, sans lequel l’intellect reste stérile.
Son langage rencontre alors la poésie comme medium d’un
niveau si ambitieux qu’il est rarement suf il ne s’en montre
pas indigne dans la sobriété du lyrisme, qui irrigue ses
vers comme sa prose.
Tous ces traits admirables pour toucher parfois au
sublime, mais aussi pour la plus extraordinaire esquive de
soi, de ce qu’il a vécu personnellement avant, qui reste le
secret bien gardé qui sous-tend son écriture.
Odile TOBNER
Avant-propos
B a g n a r d , c h i o u r m e, ta u l ar d !
d’a tt ri b u t s d o n t s e u l es sav e n t s ’h
P r o s aï q u e s s y n o n y m e s
ab i ll e r l a d é ca d e n c e e t la déchéance
sociétales, avec un brin d’hypocrisie et d’acri- monie.
Bagnard, chiourme, taulard! Particulière race, humaine
tout de même, aussi universelle qu’hétéroclite. Une sous-
espèce qui a perdu tous ses droits, fors celui de racheter sa
propre dignité. Et à quel prix? Et pour cause?
Qu’im - porte!
Bagnard, chiourme, taulard! Tous se ressemblent; ils
ê
DpDaarntasgleenst utobucos nlescmienmt enémbounleduex, udne
mlaocnodlelehcotirvsidtéu, milsonsodne.t
tous des ordures dans la poubelle. Sous l’inuence fati-
dique et maléqui régissent le monde sous-terrain des gnomes
si redoutés ! Ils ont indûment joué les Rocambole et les
Rambo; en retour ils méritent le malheur, le châtiment, la
malédiction éternelle..., avec comme seule consolation,
celle des dam-
nés de se savoir ensemble...
À ce pandémonium, on accède par tous les moyens, sauf
par la grâce. La « justice humaine », orgueilleuse de son
caractère théandri que, s’afche avec mépris en un art
consomm é, doubl é d’une pseudo-science pr étendument
12 MÉDITATIONS DE PRISON
L’onde de choc
! (20 avril 1997)
déLnairpecnosméem,
edeupnaeresxotnraeosrsdeinncaeirterafnosrcceen,duanneteé,
npeorugrireaisttsae- tique concentrée; mais une fois mise
en mouvement, elle est susceptible de se déployer en une
puissance étonnante par des e fets tout aussi surprenants,
dès lors que sont réunies certaines conditions spatiales et
temporelles pour sa manifestation.
De cette énergie potentielle, je me suis fais une arme
redoutable, mais exclusivement bienfaisante, en la subju -
guant au service d’une noble cause, au service d’une
société exsangue, en permanence terrorisée, à moitié ense-
velie dans un ténébreux et profond h glacial, après
qu’elle ait été meurtrie d’une déliquescence cyniquement
16 MÉDITATIONS DE PRISON
smseumnaiiqnueesr eatvmecocislaàrtvéeentire,
njedpérteanildlreaicolensteoninu ddee lmeuorncpormo--
gramme.
18 MÉDITATIONS DE PRISON
« Delenda Carthago »
(il faut détruire Carthage).
Caton l’Ancien
« Carcere duro »
(dur cachot).
« La prison, ma prison,
Ce sont ces murs glacés de cercueil en béton
Qui ont réduit à l’extrême mon espace vital!
Non sans peine, j’ai par les intégrer,
Comme des cloisons vivantes de ma nouvelle demeure.
J’ ai re l’aura de mon âme,
Et les mêmes murs sont devenus mon miroir,
Ma protection, jaloux de toute intrusion intempestive.
La prison, la prison,
C’est aussi, hélas, une arme aveugle
D’une humanité retardataire contre elle-même,
Enivrée de détruire, d’annihiler ce qui ne peut l’être!
Honteuse pleutrerie!!! »
édvees icllierrcoennsmtaonicleas
vpoalrotinctuélidè’raepmpreennt ddréesàesmpéértéaemso,
rlpahdoésterre,sesne en bonheur...
Souvenirs, souvenirs, souvenirs de mes silences brisés
de mes nuits singulières! Une animation somme toute «
sui generis », aussi curieuse que ludique, qui constituera
une belle page de mon vivant chapitre. Certainement ils
m’ac- compagneront toujours, en témoignage de mes
silences brisés, avec un brin de nostalgie...
C’est aussi cela la prison, ma prison, avec mes souris,
mes rats, mes cafards, mes moustiques et mes chiens...
compagnons inconscients de leur chaleureuse à
leur façon, bien entendu!!! Sans évidemment jamais
oublier mon coq de lignée princière, notre mstérieux
Ambroise, dont le souvenir aura scellé à jamais une mer-
veilleuse page secrète de ma captivité...
L’illustre Socrate, avant de boire la ciguë, à la suite
d’une condamnation inique, n’avait-il pas interpellé son
élève en lui disant: « Criton, nous devons un coq à Asclé -
pios. PaAmbroise, sans rien exiger en retour, nous a grati
de
s o n i m m e n s e g é n é r o si t é, a v a n t
d a ns l ’i m p e r so n n a li t é l a pl u s a b
d e d is pa r aî t re in c o g n i t o ,
s o lue . U n e e x tra o rd i n a i r e leçon de la
vie, n’est-ce pas?...
6
La torture
d é c i da n t d ’ an n ih il er l ’a
lu i - m ê m e . S o n co m b a t
u tr e , i n c on s c ie m m e n t i l se
in t é ri e u r p e rd u d ’a v a n c e ,
qdué’sial gerxètgée- riorise par la cruauté, le défait, le
détruit lui-même: « Vita
LA TORTURE 35
ticu s » . .. d rô l e d ’e s p è ce !
E n s o n n o m , q u e d e co ntradictions, de
heurts, de guerres, de tortures, de défaites, de victoires!...
Le bonheur des uns faisant le malheur des autres.
Tantôt instrument pour servir, tantôt une en soi, se
transformant en de véritables religions laïques, avec leurs
cohortes de pseudo-archontes, entourés de thuriféraires
exaltés et de force séides fanatisés. « Tous les arts ont pro-
duit leurs génies; sauf l’art de gouverner qui n’a produit
que des monstruosités », martela un jour Saint Just... Peut-
être excessif ! Mais tout de même!
Et pourtant il revient à l’Homme, et à l’Homme seul, de
donner à cette nébuleuse m une forme, une fonc-
tion, une adresse, une direction bien dé Apparemment
48 MÉDITATIONS DE PRISON
Le mysticisme
est une queste spirituelle permanente
Tableau I
Torah Hiéroglyphes
1 2 3 4 5 6 7 8 9
a b c d e f g h i
1 k l m n o p q r
s t u v w x z
Tableau III
Océan Primordial
ATOUM (ATUM) RA
SHOU TEFNOUT
SEB NOUT
HORUS
LES MYSTÈRES DES NOMBRES 71
ATUM = 1 + 2 + 3 + 4 = 10 = 1 + 0 = 1
RA = 9 + 1 = 10 = 1 + 0 = 1
SHOU = 1 + 8 + 6 + 3 = 18 = 1 + 8 = 9
TEFNOUT = 11 = 1 + 1 = 2
SEB = 1 + 5 + 2 = 8
NOUT = 5 + 6 + 3 + 2 = 9 + 7 = 16 = 1 + 6 = 7
Par le principe de la dualité immanent en lui, il
engendra...
OSIRIS = 6 + 1 + 9 + 9 + 9 + 1 = 8
SETH = 1 + 5 + 2 + 8 = 16 = 7
ISIS = 9 + 1 + 9 + 1 = 20 = 2 + 0 = 2
NEPHTyS = 5 + 5 + 7 + 8 + 2 + 7 + 1 = 8
HORUS = 8 + 6 + 9 + 3 + 1 = 9
En transcrivant chaque chiffre obtenu sous chaque nom
correspondant, le tableau III ci-dessus devient:
72 MÉDITATIONS DE PRISON
Tableau IV
-
tienne) ou Amenhophis IV (appellation grecque), alias
76 MÉDITATIONS DE PRISON
« Et Dieu géométrisa... »
Sagesse ancienne
D = droite as de la courbe C
80 MÉDITATIONS DE PRISON
Le lit du prisonnier.
Le bureau.
MÉDITATIONS DE PRISON VII
VIII MÉDITATIONS DE PRISON
.
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L
15
Le destin
Virgile
La vie et la mort
apuetrites...v,iedsa é è
toitnedsumlaotirotsn, uhnaersmaopnriesusl es-
ent s duenpe arlétgerunlièerse l est
ment parfaite, orientée dans une direction bien dél’inni...
Dans ces trois exemples, papillon, grain de maïs, être
humain, il est un principe qui ne change jamais, c’est
l’en - tité vitale qui anime ces différents véhicules, l’un après
l’autre, pour se manifester selon des conditions bien pré-
cises et préétablies. C’est donc ce principe, permanent de
par son essence, qui régit tout le processus. Au moment où
il apparaît actif dans ce monde perceptible par nos sens, le
phénomène est « naissance » ; d e même lorsqu’il s’en
retire, c’est « la mort ». Par analogie et correspondance, il
en est de même dans le monde non manifesté, les lois du
LA VIE ET LA MORT 89
sesEptrol’parue-sdecloàn?
vRicetisopnesctcuuelutuseremllenst ejt’apbhainlodsonpnhe
iqcuheasc, uannà qu’il puisse le « vivre » à sa façon...
L’Égypte secrète l’a appelé Amenti ou Douât, la Grèce
antique Hadès, la Juddée Kabbalistique Shéol, l’Inde brah-
manique Devachan, le Bouddhisme Nirvana, le Christia-
nisme Paradis (auquel, après le bannissement de l’origé-
nisme, authentique doctrine mystique chrétienne, au
deuxième concile de Constantinople en 553, il a été ajouté
l’Enfer, et bien plus tard, au deuxième concile de L douzième
siècle, le Purgatoire.)
Mais qu’importe! Chacun est appelé inexorablement
su r sa voie d’existence à en faire la merveilleuse expé-
rience. Quelles que soient la culture, la religion, la philoso-
LA VIE ET LA MORT 91
L’argent et le bonheur4
international de 2008...
94 MÉDITATIONS DE PRISON
nimaiprue,nivtéo,ireet
smanilsliearffdoaritreauecnund,oslilanrosn
ocuelueindeeusr’oismpenrovtoisueter prestidigitateur avec
ce qui ne vous appartient pas!!! De ce point de vue, l’Afrique
n’aura pas encore d’étonner!
Nos sociétés doivent se recréer, se restructurer, non pas
par ces ajustements bidons, mais en valeurs sociétales,
entendues comme vertus d’utilité communautaire, soute-
nues par une philosophie de l’être, en assainissant les cou-
loirs de la vie qui permettent à chacun, et particulièrement
à cette jeunesse africaine, étourdie par une misère assas-
sine de ses rêves, d’honorer son propre rendez-vous avec
un minimum d’épanouissement. Parmi ces vertus, l’abné-
gation au travail, l’effort et la recherche du perfectionne-
ment, l’honnêteté, la juste mesure, le respect des lois, la
96 MÉDITATIONS DE PRISON
iénctuelmésp, éilricelsa;qdureoditescodmenmtse,
luanboécuhcahleaes nsurirctdues vdi’eeunxdusraabnoctes
résignée; de ses narines souf de la vapeur, telle une
cheminée; il est vivant, bien vivant; à côté de lui, à sa
droite, une grosse valise serrée à craquer par une large
ceinture; à sa gauche, des sacs en plastique, griffés Tati,
bourrés de provisions; eh oui! La route peut s’avérer
longue, très longue même... Et cette ombre? C’est
Malidou l’Africain! Oui l’Africain! Il attend au quai
numéro quatre, il attend la correspondance... pour une
destination vers le bonheur tant rêvé, mais au demeurant
toujours inconnue...
Soudain, un klaxon à peine audible! Le temps de
tourner la tête, un bolide comme un éclair, lancé à plus de
300 km/h,
avec violence déchire l’air glacé, puis aussitôt, disparaît
L’ARGENT ET LE BONHEUR 97
L’amour
« Aimer, c’est l’un des verbes les plus dif- guer: comme
disait Cocteau, son passé n’est pas simple; son présent n’est
pas indicatif; il n’a de futur qu’au condi- tionnel. » Platon
dans le Phèdre, à propos de la passion, disait: « Je
voudrais être le ciel, ad’être tout te regarder »...
L ’ a m o u r ! La p a s si o n ! D e t o u s t em ps ,
en p r o se , l a l re l ’ a f a it v ib r e r , le s vo i x
e n ve r s c om m e
h um a i ne s l’o n t
sublimé, et des plumes les plus célèbres, immortalisé. Tris-
tan et Iseut, légende du Mo où la passion dans la fatalité,
mène à la mort comme seule issue de l’union de deux
êtres qui s’aiment!e Roméo et Juliette, drame shakes-
pearien de la du XVI siècle, où malgré la haine des deux
familles, les deux amants secrètement se marient, mais à la
sont eux aussi rattrapés par la fatalité qui les conduit à
la mort... Avant ces couples légendaires, il y en eut d’autres
plus mythiques, plus célèbres encore: Adam et Ève, Dio-
nJupiter et Junon... L’amour ne serait-il alors qu’une
tragédie
100 MÉDITATIONS DE PRISON
« Dieu »
« DIEU » 107
« DIEU » 109
Miscellanées
rfaisimreepsa, rptioeudressebafagiargeeps
ldues veoxspmreuslstiifpsl.esVvooilyàagqeusi
dp’oinutrrroasi-t pection, de ré dans le silence, loin du
tumulte, loin de cette frénésie destabilisatrice de la vie
quotidienne!...
• Le mental
Lorsque vous avez acquis un mental de fer ou d’acier, il
faut sans se lasser jamais, continuer par le détachement à
l’entretenir, aqu’il ne se rouille point.
• Le savoir
Le plus important n’est pas de savoir, mais de savoir ce
que l’on doit en faire.
• La non-violence
La non-violence, c’est la violence que l’on accepte soi-
même de subir, pour l’épargner aux autres: ce n’est point
de la passivité, mais plutôt un authentique acte d’amour.
112 MÉDITATIONS DE PRISON
• Le succès
Pour le succès d’une initiative, la pensée doit toujours
précéder son actualisation, en même temps que l’encadrer
• La volonté
Elle est la capacité de la conscience à actualiser, par un
effort intérieur soutenu, le contenu de la pensée. Si ce
contenu est erroné, la volonté a beau paraître intense, elle
n’est qu’opiniâtreté qui mène à des résultats destructeurs.
La volonté doit toujours être l’instrument d’une pensée
riche et généreuse, pétrie de connaissance.
MISCELLANÉES 113
• La
connaissance
Est illusoire toute connaissance qui exclut toute ouver -
ture de pensée; constituée de notions super sans
autre référence que soi-même, elle n’est que savoir
pédant des salons, origine dangereuse de l’obscurantisme,
et matrice de fanatisme et de violence.
• La patience
La patience, c’est souffrir en silence, avec la certitude
compensatrice que l’objectif pour lequel l’on souffre sera
atteint.
• La misère
Qu’elle soit mentale et ou matérielle, la misère est l’une
des plus honteuses calamités de l’Humanité, car elle
dépouille l’Homme de ce qu’il a de plus digne en lui: sa
propre dignité.
• Le bonheur
Un bonheur construit sur le malheur des autres est
essentiellement fragile, voire éphémère, car tôt ou tard, il
se retrouve liqué dans l’illusion dont il aura été lui-même
l’artisan.
• La calomnie
La calomnie est une l’arc de soutien est un public naïf, la
victime la cible, et le tireur, un faible d’esprit.
• Le pouvoir
Le pouvoir est une épée redoutable dont ne doit se servir
que le chevalier du Bien, du Beau et du Vrai, c’est-à-dire
un adepte de l amour et de la justice.
• La tristesse
La tristesse est cette torpeur brumeuse qui enveloppe
l’âme, tel un voile blafard, recouvrant tout ce qui a pu
être beau dans le passé, interdisant dans le même temps
tout ce
qui peut l’être à l’avenir. Elle sait entretenir, anon une
nonchalance permanente et destructrice, dont le re apa-
thique ternit, affadit et paralyse. Et pourtant notre âme est
lumière, et d’un seul de ses rayons de puissance bienfai-
sante, elle possède le secret de la dissolution à tout instant,
comme le vent balaqui, instantanément, guérit!!!
• Le rêve et l’illusion
Dans la vie quotidienne, le rêve et l’illusion se côtoient
si souvent que la tendance à les identi est chose
courante. Cela est une méprise, car tandis que l’illusion est
le mirage des désirs insatisfaits et refoulés du passé, le rêve
est l’écriture volontaire de la réalité invisible dans le futur.
• La colère
La colère est une dé vibratoire puissante et
violente de l’énergie en soi. Elle vide l’âme de sa substance
et ébranle le corps et son environnement. Le meilleur mo de
s’en guérir, c’est de toujours prévenir son déclen- chement.
En cas d’échec, il faut aussitôt injecter de fortes vibrations
d’amour en soi et autour de soi, a d’anéantir
ainsi ses effets hautement délétères.
• L’obésité du mensonge
Tout mensonge pèse toujours deux fois son propre poids,
ptiroénsidjeunsqtiue’llael:orles uvrasindeiesu,
xenavmaeiepnot uesxsaunct éà lleaufras ustuep; pelticleas-
preuves du crime hâtivement consommées, le châtiment
devait être exemplaire et sans appel! L’on connaît la suite...
Mais le mensonge a beau faire le tour du monde, la
vérité a toujours le temps de lacer ses chaussures, dit un
vieil adage. Progressivement, le déploiement de la conspi-
ration et son implacable exécution se sont liqué leur propre
saumure, dévoilant singulièrement une horreur gratuite et
répulsive. La conscience collective venait de découvrir avec
étonnement le pot-aux-roses: l’ensevelisse-
ment d’un honnête citogeneris” de des- truction
préméditée. Victime? Que nenni! Pour un homme
de principe, assumer, c’est tout simplement honorer non
seulement sa propre dignité, mais aussi et surtout celle des
autres!
– Et l’acteur principal que je suis : à la fois sujet et objet
de cette saga, personnage set contradictions judiciaires,
désormais spectre encombrant
de hantise les couloirs des Cours de Justice, il n’est après
tout qu’un ordinaire citoyen, singulièrement honnête!
Cetomndéammonréabàledeiltryèas
ltoreuirzdeesanpse,inilesseaprertèrsouunveprcoocnècsobmidiot
anmné- ment en détention préventive de même durée, pour de
plu- rielles inculpations fantaisistes, dont le nombre est d’ail-
leurs sujets aux d’humeur hdes fossoyeurs (l’infernale
machine du rouleau compres- seur se serait-elle grippée par
ses propres turpitudes?). Car il est intéressant de signaler une
curieuse et suspecte sous- traction d’un explosif du cocktail:
l’inculpation avec man- dat de dépôt à tête chercheuse d’il
a treize ans, pour une supposée imitation de signature du
Président de la Répu-
blique- par le Secrétaire Général à la Présidence de la
Répu blique qu’il était alors. Quantité rime rarement
avec qua-
lité! Même une cervelle de linotte aurait mieux réussi à
Monsieur le Président,
Il est fort possible, même si je n’ose croire, que ma
lqeutterem, taenliuèrneaélibzréatnulmeru,
lotuuetuoxutetacuamproiciniesupxe, r v t iu e r n b n e e r dlae
qquuieél-- tude des apaisée », ambition pour laquelle vous
avez tant œuvré depuis 29 ans. Si c’en était le cas, ce serait
bien dommage, car telle n’est pas mon intention. Mais d’un
autre côté, qu’on ne se méprenne point! Ce n’est pas non
plus une naïve, langoureuse et monocorde mélopée, ni un
triste refrain d’un prétendu coupable miserere, de la part
d’une supposée victime, à la recherche désespérée d’une
compas- sion condescendante... Pour toutes ces raisons,
j’impose à
ma plume autant de respect que de douceur, honorant ainsi
ma propre dignité de beaucoup de pudeur, et l’afigeant en
même temps d’une stricte circonspection...
Monsieur le Président,
Tenez! Seulement deux jours après ma démission de
votre Gouvernement et ma constitution en candidat à
é é
l’ le c pdre vsiodsencotigelnlees daeux1g9r9o7s, buranse
dt iéco nh
a î n é e phrêotrsdeà csaasusvear gdee leat
castagne, alliée à une justice aux allants de basoche, a
fondu avec une rare férocité sur le citoyen honnête et ordi-
naire que je suis. Et depuis, inlassablement, les uns comme
les autres, n’ont cessé de me faire subir une terri torture,
avec hargne, haine et grossièreté, sous votre regard passif et
atone, mais ô combien scintillant de complai- sance:
embastillement dans des conditions inquali harcèlement et
acharnement permanents, destruction et con de mes biens,
intimidations et tracasseries
judiciaires et policières, subtiles et ostentatoires
menaces de mort, et que sais-je encore... Ah! Que ne
m’aurait-il pas
valu d’être un Alfred Dreyfus ou un Jules Durand tout
court? Allusion prétentieuse, n’est-ce pas? Et pourtant je
n’en demandais pas tant!
Monsieur,
Eh bien, souffrez un petit instant que je me pince avec
un peu de violence, après tant d’années de silence d’une
lâche captivité, pour dénoncer avec véhémence, à haute et
icinatmelelirgoiubnleaivsoeitxo,uptreenntainètres,oll’eonpnien
liloenmienntteràntaétmioonianlela, entattoiouns ceux qui
de par le monde, sont sensibles à la défense des droits
humains, et crier à votre intention: « 14 ans de tor- ture,
Monsieur, ça suf »
J’ai été honteusement réivotre vitrine politique. Ma
liberté m’a été conraison. Que votre raison veuille
bien me la restituer !
L’image désormais blafarde et tant écornée du Cameroun
en bénél’intérieur comme à l’extérieur...
A la que sont-elles devenues mes convictions et mes
opinions politiques, arti qui m’ont grati de cette
lourde infortune en 1997? Eh bien, elles n’ont pas changé
Mesdames et Messieurs,
Honorables Membres de la Collégialité,
nlaoCs orelltéroguiavlaitiéll,eqsut’ainl
tpalattiesne dàucehs,acHuonndo’reanbtlrees vMoeums
dberebsiedne
vouloir se laisser investir de ma déférence, à laquelle j’as -
socie ma chaleureuse aménité. Pour ce que vous êtes, et
pour ce que vous représentez, permettez encore une fois
de plus que je vous honore avec la même courtoisie que je
l’ai fait la dernière fois.
A toutes les autres parties qui nous accompagnent, à ma
gauche, comme à mon extrême-droite (allusion géo-spa -
tiale bien-entendu et pas du tout géopolitique ou idéolo-
gique), je réitère tous mes compliments, que je charge
d’une note vibratoire particulièrement irénique, a que
nos débats, quelle qu’en soit l’intensité contradictoire, se
déroulent dans la sérénité, la probité intellectuelle et le
respect réciproque des plus absolus.
Madame le Président,
Honorables Membres de la Collégialité,
Il me revient encore aujourd’hui d’écrire avec vous une
nouvelle page de cette interminable saga:
Oui, une interminable saga, véritable épopée, où des
cahccimusèarteios nensleiassseers de pou r-
ondte méviellritounéseset àm i ll i a r d s
t ra n s f o r m
erctliefs
voir judiciaire, prestigieuse institution républicaine, en une
prosaïque épicerie, une vulgaire quincaillerie juridiction -
nelle, où comme une marchandise périmée, une denrée
dévaluée, mon destin devait être liquidé à vil prix... pour
l’éternité.
Oui, une interminable saga, véritable légende, où des
fantasmes en bouquets fanés de mensonges temps auront
pris en otages les uns et les autres, imposant sans
vergogne leurs obscurs dédales, aux dépens des voies
lumineuses de la vérité...
comme un veau cachectique, exténué par le temps, je
reg1re) tRtéaepmpoérmt
do’ireex)pdearttéiseeddee dMécoenmsiberuer 2L0u0c4.Paul
Njock (de 2) L’ordonnance de non-lieu partiel du
cabinet d’Infor- mation judiciaire (TGI), issue du dossier
N°234/SOG/07/54
du 23 octobre 2008.
Observations: Rapport d’expertise.
A) Les dates
B) L’ordonnateur de l’expertise
C) Accusations
D) Mandat de l’ordonnance
Armes de ma défense:
déclinées en trois volets:
– Le temps.
– La douceur.
– L’infrastructure architecturale de mon argumentaire.
Caisse d’avance
Créée par Arrêté N° 00167/MINFI/B4 du Ministre des
Finances le 4 juin 1996 et non le 4 juin 1995 comme le
stipule l’accusation en vue de construire et justi le faux
msoamtimqueet
nCo’teositrue!ne victoire, un triomphe diplo-
àetypaooliutinqdué
e.
Création de l’instrument ou organe réglementaire: par
Décret présidentiel N° 95/084/4/5/95, dont voici une brève
lecture: volume 7, article 1, 2, 3, ordonnance de non-lieu
partiel, p.5 et 6.
Financement
Jmaapopnr,opdreepirnoivtieantiavnec.eLde’ucnoembpatenq
SuCeBja/CpoLnaseisrea ocbrétednitué,paaur lieu de neuf-
cent-trente-cinq millions-neuf-cent-vingt mille (935920
000) francs CFA plutôt de neuf-cent-quarante- sept
millions quatre-cent-quatre-vingt-huit-mille-sept-cent-
dix-neuf (947488719) francs CFA.
Origine des fonds : Une société de la place dont je tais
le nom par droit et devoir de réserve. C’est la solution que
j’avais préconisée mais en dimension réduite.
Gestion : Qui a géré les fonds? Le compte SCB /CL
N° 31-904308-3716-R étant crédité des fonds de la caisse
d’avance, la gestion sera faite par le gestionnaire de la
caisse d’avance, le Secrétaire Général de la Présidence de
la République et son Régisseur, le Directeur des Affaires
Générales de la Présidence de la République (DAG/PRC),
Monsieur Jean -Jacques Massot Priso.
NB: Monsieur Atangana n’a jamais signé aucun chèque
de ce compte et, par conséquent, il n’a rien à voir avec sa
gestion.
Comment le compte a-t-il été géré? Bien. Il y a eu
quatre quitus: du Contrôleur Financier (deux jours seule-
mduenJut gaeprdè’sIlnestSroumctimonet, de ll’’OExUpAer)t.
CcoemqmuiiéstpaiatrdléejàMsaugsipsetrcat,t
Instructeur, du Ministère Public lui-même...
NB: Concernant le Ministère public qui a donné le
quitus de la gestion de ce compte par un réquisitoire dé -
nitif du 14 août 2008, il doit annuler l’accusation de
« tentative de détournement de cinquante-neuf milliards
(59000000000) de francs CFA, pour avoir annulé l’accusa-
tion de neuf-cent-quarante-sept millions quatre-cent-quatre-
vingt-huit mille sept-cent-dix-neuf (947488719) francs
CgeFaAnt., Acuatrre«mseunbtlactea scearauistau,
ntoolxlitumréoereffejucrtuidsi»q,uepdouésroubnlie-
cause annul e, ses effets s estompent automatiquement...
En effet, l’ouverture du compte constitue le corps du délit;
Conclusion
Madame le Président,
Honorables Membres de la Collégialité,
Voilà le détourneur inculpé de détournement et de
tenta- tive de détournement de fonds publics, qui, non
seulement gère avec rigueur les fonds publics, mais
enrichit en plus l’État de sa propre initiative de onze
millions cinq-cent- soixante-huit mille sept-cent-dix-neuf
(11568719) francs
CFA.
Est-il ce mérite qui m’amène devant vous? A moins que
ce ne soit l’application de la « Jiustizia Sui generis ad
hominem? ». Et je viens de vous démontrer par le deu-
xième support de mes armes: « Tout ce qui compte n’est
pas toujours compté et tout ce qui est compté n’est pas
toujours ce qui compte ». Mais lorsqu’il m’a été
demandé de compter, je l’ai fait dans le respect
scrupuleux de la réglementation en vigueur sur les
Finances publiques...
Et avant de clôturer ma déclaration, je vous prie, Hono-
é é
r a b l es M e m b r es d e l a C o ll g ia l it ,
c e tt e pe ns é e : « L ’u n i qu e V a le u r au -
d e p a r ta g e r av e c m o i
d es s u s d e s lo is , ce n e
sont ni les hommes, ni les institutions, mais la Vérité... »
Je vous remercie de m’avoir entendu avec autant de
bienveillance et d’attention...
Le temps
Qtaunti, sl’ehtepmeprtsr!oEphniieg,miemdmeesnésneigdmaness !
s.o..nJ’eaxi peasnsasyioénd. eLc’oinms-
prendre, plongeant dans le silence de mon être, emporté
dans la nuit des temps...
LE TEMPS 149
Yaoundé,
mon amie, malgré tout...
« Ut fata trahunt »
(comme les destins nous conduisent).
Virgile
« Yaoundé !
Ville lumineuse,
Malgré ta robe terne de poussière rouge;
Ville généreuse de tradition,
Malgré tes ruelles étroites, sinueuses et défoncées.
Yaoundé!
Ville aux sept collines verdo et m
Ville charmante et chaleureuse,
à laquelle j’ai tant donné:
Mes amours, mes passions, ma vie !
Yaoundé!
“Ville cruelle”!
Tu as contrahi! Mais yaoundé, je ne puis te
haïr.
À travers toi, j’ai aimé mon pa
À travers mon pays, l’Afrique ;
À é
è
travers l Afrique, l Humanit tout enti re.
Yaoundé! Mon amie!
Toi et moi...
vers la liberté
!
Remerciements............................................................ 7
Préface......................................................................... 9
Avant-propos............................................................... 11
Collection Méridiens
MLeaMyoetxtei,qGueu,yCFhornisttaiianeRudel
La Mongolie, Jacqueline Thevenet
Le Mozambique, Daniel Jouanneau
La Nouvelle-Calédonie, Antonio Ralluy
Le Portugal, Christian Rudel
La Roumanie, Mihaï E. Serban
São Tomé et Príncipe, Dominique Gallet
Les Seychelles, Jean-Louis Guébourg
La Turquie, Jane Hervé
Collection Les Afriques
m p lan t e r l e c a p it a lis m e e n A fr i q u e , G o d
I sla m e t d é m o c ra t ie d an s l e ns e i g n e m e n t
o g S.
en Jo r danie, Nasr M.
Islam, nouvel espace public en Afrique (L), Holder G. (éd.)
Laurent Nkunda et la rébellion du Kivu. Au cur de la guerre
congolaise, Scott S. A.
Leçons de la crise ivoirienne, Dozon J.-P.
Le Hamas et lédification de lÉtat palestinien, Danino O.
Luttes autochtones, trajectoires postcoloniales (Amériques, Pacifique),
Bosa B. et Wittersheim É. (dir.)
Métamorphoses du Hezbollah (Les), Samaan J.-L.
Niger 2005. Une catastrophe si naturelle, Crombé X. et Jézéquel J.-H. (dir.)
Paradoxes de léconomie informelle (Les), Fontaine L. et Weber F.
e
Retour de lesclavage au XXI siècle (Le), Deveau J.-M.
Réveils amérindiens. Du Mexique à la Patagonie, Rudel C.
Soins de santé et pratiques culturelles, Bellas Cabane C. (dir.)
Un autre monde à Nairobi. Le Forum social mondial 2007 entre extra-
versions et causes africaines, Pommerolle M.-E. et Siméant J. (dir.)
Violences sexuelles et lÉtat au Cameroun (Les), Abega S. C.
Collection Recherches internationales