113 Burkina Faso FR Evaluation Pada Redd

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VOLUME I

II - DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Composantes du projet

Coût
Nom de la estimatif
Description des composantes
composante (millions
$US)
1.1. Développement des plantations :
(i) Appui à la mise en place de 15 000 ha de nouvelles
plantations agroforestières, uniquement dans des zones non
boisées et au foncier sécurisé, par la fourniture
subventionnée de plants améliorés livrés sur site. La densité
de plantation sera de 57 plants/ha (7m x 25m), permettant
aux planteurs de cultiver les interlignes avec d’autres
productions (gingembre, hibiscus, sésame, pois, arachide) et
de ne pas créer de pression foncière supplémentaire.
(ii) Appui aux investissements productifs, avec mise à
disposition de crédits pour la réhabilitation de cinq pépinières,
l’achat de neuf lots d’équipement d’entretien des plantations,
de matériels roulants, l’équipement de l’unité de compostage
du Réseau Wouol.
(iii) Mise à disposition de crédit revolving pour, d’une part, l’appui
à l’entretien de près de 10 000 ha de plantations existantes
avec labour, taille, apport de compost (2 000 ha/an pendant
cinq ans), d’autre part, la production de 250 000 plants
améliorés en pépinière (50 000 plants/an pendant cinq ans).
APPUI A LA 3,69
1 1.2 Amélioration des rendements et des techniques de
PRODUCTION (34,09%)
production
(i) Appui à la recherche agronomique sur les itinéraires
techniques de culture de l’anacarde, afin d’améliorer les
rendements. Seront ainsi identifiés et diffusés des variétés
productives et à grosses noix, adaptées aux conditions
environnementales locales ; les pratiques les plus efficaces
de production des plants ; un ou plusieurs itinéraires
culturaux économiquement performants et durables ;
(ii) Appui aux organisations faîtières et aux producteurs, dans
les domaines technico-économique et organisationnel. Pour
être en phase avec les sauvegardes REDD+, les plantations
seront conditionnées au respect de la Charte foncière
communale et à l’obtention d’une attestation de possession
foncière rurale foncière. Les autres activités seront la
réhabilitation du bureau de Wouol et le renforcement du
système de gestion de la qualité et du marketing de Wouol
par Biovisio ;
(iii) Appui au FIE pour la réalisation des missions qui lui seront
confiées, en lien avec la gestion des fonds du projet et
l’évaluation des sous–projets pour financement par le projet.
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées
ème
L’anacarde, ou noix de cajou, se positionne actuellement comme le 3 produit agricole d’exportation
au Burkina-Faso, après le coton et le sésame (DGPER, 2015). Au-delà de la production de noix,
l’anacardier est un arbre rustique aux multiples usages : lutter contre l’érosion du sol, servir de haie-
vive de protection, de délimitation de parcelles ou de pare-feu, fournir du bois de chauffe. La
croissance de l’anacardier est optimale dans les régions où les températures sont comprises entre 20
et 36°c, la pluviométrie annuelle entre 800 et 1 800 mm avec une saison sèche bien marquée d’au
moins cinq mois (CNRA, 2008), conditions présentes dans le Bassin de la Comoé. L’anacardier a le
double avantage de créer des revenus en milieu rural et de séquestrer du carbone, dans des zones
où les terres sont de plus en plus dégradées. Il faut en effet rappeler que les forêts burkinabés, qui
contribuent à plus de 6% des revenus des ménages ruraux et atténuent ainsi l’impact des
sécheresses et des périodes difficiles, subissent une forte déforestation (près de 0,8% par an). La
gestion purement étatique des forêts classées adoptée jusqu’à la fin des années 80 n’a pas permis de
contrôler le processus de déforestation et de dégradation des forêts et a limité le potentiel de
valorisation des forêts pour le développement des populations locales. La reconnaissance de la
nécessité d’une participation accrue des communautés à la gestion des forêts s’est peu à peu
imposée au cours des trois dernières décennies. Le développement de plantations agroforestières à
base d’anacardier, l’accroissement des volumes produits par un meilleur entretien des plantations
existantes et, de façon générale, un appui à la structuration de la filière anacarde, de l’amont à l’aval,
ont vocation à lutter localement contre la pauvreté et contribuer globalement à la lutte contre le
changement climatique.
Le développement de la filière anacarde au Burkina-Faso est assez récent : apparition de l’arbre dans
les années 1950, puis premières plantations d’importance dans les années 1990, multiplication par
cinq des surfaces entre 2006 (45 000 ha d’après iCA, 2006) et 2015 (225 000 ha d’après RONGEAD,
2015a). Les appuis des Ministères de tutelle, en charge de l’environnement (l’anacardier étant une
essence de reboisement initialement utilisée pour lutter contre la dégradation des sols et récemment
reconnue pour son rôle en matière de séquestration du carbone) et de l’agriculture (l’anacarde étant
un produit d’exportation agricole) sont pour l’instant limités, faute de moyens dédiés au niveau des
services déconcentrés. Le PADA-REDD+ aura donc vocation à appuyer toute la filière, en synergie
ème
avec d’autres projets intervenant sur la filière, les principaux étant la 3 phase du Projet iCA (Com
Cashew), le Projet anacarde de l’Unité nationale de mise en œuvre du Cadre intégré renforcé
(UNMO-CIR) mis en œuvre par l'Agence de développement néerlandaise (SNV) et le Projet
« Cracking the Nut » mis en œuvre par l’ONG néerlandaise Woord en Daad et la société ANATRANS.
L’amélioration de la qualité de la transformation des noix en amandes d’une part et de la quantité de
noix produites d’autres part étant les deux enjeux clefs pour renforcer la compétitivité de la filière
anacarde au Burkina-Faso, sujette à la concurrence de ses voisins ivoiriens, ghanéens et togolais, le
choix a été fait d’appuyer la filière de façon large, que ce soit au niveau thématique (la composante 1
a vocation à appuyer l’amont de la filière ; la composante 2 l’aval) ou au niveau géographique (appui
des trois Régions de production principales, comprenant 97% des producteurs d’après RGA, 2006).
L’opportunité d’appuyer des chainons de la filière en particuliers ou des Régions de production en
particulier a été étudiée et vite abandonnée, des appuis parcellaires risquant de manquer d’impact.
Le PADA-REDD+ contribuera à l’amélioration de la qualité et de la quantité de noix de cajou et
d’amande produites, à l’accroissement des emplois et des revenus en milieu rural (que ce soit pour
les producteurs, les journaliers employés par les producteurs ou les femmes ouvrières employées des
unités de transformation), à l’accroissement des quantités de carbone stockées dans les plantations
agroforestières, ceci en s’efforçant de contribuer à la sécurisation des droits fonciers ruraux (via
l’appui à l’obtention d’attestations foncières pour les nouvelles plantations promues) et au
renforcement de la sécurité alimentaire (via la promotion de systèmes agroforestiers, où une densité
de plantation d’anacardier plus faible qu’en plantation pure permet l’association avec d’autres
cultures). Etant mis en place dans le cadre du PIF, les réductions d’émissions des gaz à effet de serre
(GES) permises par le projet pourront le cas échéant être rémunérées via un mécanisme de paiement
basé sur la performance.

2.4 Coût du projet et dispositifs de financement


[Voir Volume II – Annexe B4 ci-dessous pour le détail des coûts de la composante 1]

2
2.8. Principaux indicateurs de performance
Le suivi-évaluation interne des activités du projet et des indicateurs définis au niveau du cadre
logique, sera assuré par le spécialiste en suivi-évaluation de l’UCP, en étroite collaboration avec
l’ensemble des partenaires et structures associés, dont en premier lieu la DGEF/MEVCC, le FIE, la
DGPER/MAARH et le Point focal PIF. Un accent particulier portera sur le ciblage des paramètres les
plus pertinents pouvant être suivis et collectés en interne, et à la définition de ceux se rapportant
spécifiquement aux femmes. L’ensemble des indicateurs retenus pour le projet sera mis en
concordance avec les indicateurs retenus à un niveau plus large, dans le cadre du PIF et du PNSR.
Les différentes missions de supervision et les rapports d’activités périodiques rendront compte du
niveau d’atteinte de chacun des indicateurs.
En ce qui concerne la Composante 1, le suivi couvrira notamment : (i) le nombre d’ha de nouvelles
plantations agroforestières mises en place ; (ii) les montants alloués et remboursés de crédit d’appui à
la production (pour la réhabilitation de pépinières, l’achat d’équipement d’entretien des plantations, de
matériels roulants, l’équipement d’une unité de compostage) ; (iii) le nombre d’ha de plantations
existantes entretenues grâce à du crédit revolving pour financer le labour, la taille ou l’apport de
compost ; (iv) le nombre de plants produits grâce à du crédit revolving pour financer le fonctionnement
de pépinières ; (v) le nombre de producteurs ayant adopté des variétés améliorées, des techniques
améliorées de production des plants, des itinéraires techniques améliorés ; (vi) le nombre d’ha de
terres disposant d’une attestation foncière ; (vii) le nombre de coopératives de producteurs recevant
des appuis technico-économiques réguliers et ayant conclu des contrats d’approvisionnement avec
des industriels locaux ; (viii) l’amélioration des capacités logistiques et opérationnelles du Réseau
Wouol (magasin et équipements de l’unité de compostage, pick-up, bureau), (ix) les taux de sous-
projets analysés et validés par le FIE, (x) l’amélioration des capacités logistiques et opérationnelles du
FIE (équipements). De façon transversale sur la Composante 1, le suivi concernera la séquestration
de carbone par les plantations agroforestières et l’augmentation de la production de noix brutes.

IV - EXECUTION

4.5 Gestion des risques


Suivant la réglementation nationale (Décret No 2001-342/PRES/PM/MEE), le projet PADA-REDD+
est classé à la catégorie B et donc requiert l’élaboration d’une notice d’impact environnemental. Il est
classé à la catégorie 2 suivant les procédures de la Banque compte tenu des impacts négatifs
relativement limités des catégories de sous-projets qui seront financés. Les deux catégories sont
équivalentes. Les principaux risques environnementaux et sociaux du projet sont la conversion des
forêts existantes en plantations ; les conflits fonciers ; la non-application des bonnes pratiques de
plantation, d'entretien et de récolte ; la mauvaise gestion des déchets de la transformation ; le faible
écoulement des productions ; le faible taux de remboursement des crédits aux producteurs et
transformatrices ; l’acquisition d’équipements non adaptés ou non durables. Un cadre de gestion
environnementale et sociale (CGES) du projet sera élaboré et validé au niveau du pays par le Bureau
national d’évaluation environnementale (BUNEE), en vue d’assurer une bonne gestion socio-
environnementale du projet. Il sera publié sur le site de la Banque après l’avis de conformité
(clearance) par ORQR.3. Pour chacun des risques potentiels énumérés ci-dessous, des mesures
d’atténuation permettront de juguler lesdits risques et d’assurer une bonne exécution du projet.

N° Risque potentiel Niveau Mesure d'atténuation


Toute nouvelle plantation agroforestière subventionnée ne
Conversion des pourra être établie qu’après validation du site proposé et devra
1 forêts existantes Modéré respecter les lois et règlements nationaux, lesquels interdisent
en plantations notamment la déforestation et la destruction de certaines
essences, même présentes via des arbres isolés.
La cohabitation des règles "positives" et traditionnelles sur le
foncier peut créer des malentendus sur les droits d’usage et/ou
de propriété des terres, lesquels peuvent alors être contestés
2 Conflits fonciers Elevé
par des tierces parties. Toute nouvelle plantation dans le cadre
du projet devra se faire sur un terrain bénéficiant d'une
Attestation de possession foncière rurale (APFR) ou d'un Acte

3
de cession foncière provisoire dans les cas contraires.
La subvention des plantations concernera la fourniture des
Non application
plants. Cette subvention sera complétée par des crédits pour
des bonnes
l'entretien (crédit court-terme revolving) et l'équipement (crédit
pratiques de
3 Modéré moyen terme). Ces appuis seront conditionnés à la mise en
plantation,
œuvre des bonnes pratiques et les producteurs et coopératives
d'entretien et de
seront encadrés par des agents de conseil, notamment pour
récolte
accéder à la certification Bio et/ou Fair Trade.
L'augmentation des capacités de transformation doit réduire les
coûts de production des transformateurs et leur permettre de
proposer des prix plus attractifs aux producteurs, incitant ainsi à
Réticence des
l'investissement dans la production. L’organisation de
4 producteurs et Faible
l’interprofession permettra une régulation des prix des noix
transformatrices
brutes qui, combinée à la contractualisation des réseaux des
producteurs, sécurisera l’approvisionnement des unités de
transformation.
Mauvaise L’appui à l’accroissement des quantités produites via l’appui à la
gestion des production ira de pair avec un appui à la valorisation des sous-
5 Modéré
déchets de la produits, notamment par compostage (pour les coques) et par
transformation fabrication de jus (pour les pommes)
La demande en noix de cajou est forte et les transformateurs
Faible peinent à trouver les volumes nécessaires. La certification
6 écoulement des Faible biologique et équitable des plantations renforcera l'intérêt du
productions produit pour les marchés internationaux, en particulier les
marchés européen et américain.
L’octroi des prêts aux producteurs et coopératives seront sous-
Faible taux de
tendus par la signature d’un contrat cadre de vente des produits
remboursement
avec un transformateur. Le RCPB apportera également des
7 des crédits aux Modéré
appuis-conseils en gestion des entreprises rurales aux
producteurs et
bénéficiaires de crédit, notamment en termes d’élaboration de
transformatrices
plans d’affaires.
Le projet apportera une assistance technique au Réseau Wouol
Acquisitions des
et aux autres industriels pour les études de faisabilité, le choix
équipements non
8 Faible des équipements, la passation des marchés et l’entretien des
adaptés ou non
équipements. Le Réseau Wouol et les autres industriels sont de
durables
plus expérimentés en termes de transformation de l’anacarde.

4
VOLUME II : ANNEXES TECHNIQUES

ANNEXE B - SOUTIEN DES ARGUMENTS CLÉS DU RAPPORT

B2 Filière anacarde
L’anacarde ou noix de cajou est le fruit de l’Anacardium occidentale L., arbre très ramifié, à port
retombant, pouvant atteindre à l’âge adulte 10 mètres de haut et 14 mètres d’envergure (diamètre de
la couronne). Il est cultivé pour son fruit, composé de deux parties : la pomme de cajou ou faux fruit et
la noix de cajou, dont l’amande est l’objet essentiel du commerce mondial. La pomme de cajou,
juteuse et riche en vitamine C (quatre fois plus que l’orange), est utilisée sous forme de fruit frais,
1
confiture, jus, alcool, vinaigre ou sirop (Centre national de la recherche agronomique - CNRA, 2008) .
L’anacardier est un arbre rustique qui supporte bien le vent. Il est utilisé pour lutter contre l’érosion du
sol, servir de haie-vive de protection, de délimitation de parcelles ou de pare-feu. Il sert aussi de bois
de chauffe et comme plante médicinale. La croissance de l’anacardier est optimale dans les régions
où les températures sont comprises entre 20 et 36°c, la pluviométrie annuelle entre 800 et 1800 mm
avec une saison sèche bien marquée d’au moins 5 mois (Ibid), conditions présentes dans le Bassin
de la Comoé.

 Aspects clefs du marché mondial de l’anacarde


NB : Sauf mention expresse, les analyses ci-dessous sont extraites de RONGEAD (2015a)2
L'anacardier est originaire du Brésil. Actuellement, la production se concentre dans cinq grandes
zones : le Nord-Est du Brésil, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique de l’Est, l’Inde et les iles du Sud de
l’Indonésie.

Figure 1 - Principales zones de production d’anacarde dans le monde (RONGEAD, 2015a)


Actuellement, l’Asie et l’Afrique de l’Ouest produisent environ 1,5 Mt/an chacune, soit 3 Mt/an à elles
deux, soit 90% de la production mondiale. Le Burkina-Faso ne représente qu’une infime partie de
cette production mondiale, environ 2% :

1
CNRA. Bien cultiver l’anacardier en Côte d’Ivoire. Abidjan – CNRA, octobre 2008. 4p
2
RONGEAD. The African cashew sector in 2015 – General trends and country profile. Ouagadougou –
RONGEAD & iCA, novembre 2015. 37p

5
Figure 2 - Principaux pays producteurs d’anacarde en 2015 et place du Burkina-Faso (RONGEAD, 2015a)
Quant à la transformation en amande, elle est dominée par trois pays : Inde (1,65 Mt/an de noix
transformées), Viet Nam (1,35 Mt/an) et Brésil (0,15 Mt/an). Les autres pays transformateurs arrivent
loin derrière et sont tous en dessous de 35 000 t/an de noix transformées. Il faut noter que le volume
transformé au Burkina-Faso serait faible (2 000 t/an de noix brute, soit environ 300 t/an d’amande),
estimation sur laquelle nous reviendrons plus en détail, et que le volume transformé en Côte d’Ivoire
serait par contre bien plus élevé (35 000 t/an).
Les amandes sont principalement consommées en Inde (0,2 Mt/an), aux Etats-Unis (0,15 Mt/an) et
dans l’Union européenne (0,11 Mt/an). La consommation n’a fait qu’augmenter depuis les années
1980, à un rythme moyen annuel de 7% depuis les années 2000, et il est probable qu’elle continuera
3
à augmenter dans les décennies à venir (HAMMED et al, 2008) .

 Production d’anacarde au Burkina Faso


L’anacardier a été introduit au Burkina-Faso en 1950 par le Centre technique forestier tropical (CTFT)
à la station agricole de Banfora (actuelle station INERA de Banfora). Il était utilisé pour le
reboisement, afin de lutter contre la dégradation des terres. Il est resté rare jusqu’aux années 1970 :
seuls 706 hectares avaient été plantés entre 1960 et 1972 dans la forêt classée de Dindéresso
4
(HIEMA, 2011)
Entre 1981 et 1991, la Caisse française de développement (actuelle Agence française de
développement - AFD) a financé le Projet anacarde, qui a réellement lancé cette culture. Dans
l’intervalle, en janvier 1984, un premier atelier villageois de transformation des noix de cajou était mis
5
en place au Burkina-Faso (Direction générale de la promotion de l’économie rurale – DGPER, 2015) .
En 1997, la filière a connu un vrai coup de fouet avec le Programme de développement de la filière
anacarde, qui avait pour objectif de planter un million d’arbres et en a finalement planté 500 000 dans
6
l’Ouest et le Sud-Ouest (Initiative du cajou africain - iCA, 2010 ).
ème
Au Burkina-Faso, la noix de cajou se positionne actuellement comme le 3 produit agricole
d’exportation après le coton et le sésame (DGPER, 2015). En Afrique de l’Ouest, la noix de cajou se
nd
classe 2 produit agricole d’exportation, après cacao, mais avant coton, hévéa, huile de palme
(RONGEAD, 2015a).
Entre 2006 et 2010, les estimations faites dans le cadre du Recensement général agricole (RGA)
étaient les suivantes : 65 800 ha en production, 45 000 ménages impliqués, 26 400 t/an de
production. En 2014, l’iCA estimait la surface en production à 140 000 ha et la production à 35 000

3
HAMMED, L. A., ANIKWE, J. C., & ADEDEJI, A. R. Cashew Nuts and Production Development in Nigeria in
American-Eurasian Journal of Scientific Research, Vol. 3 (1): pp. 54-61. 2008
4
HIEMA, D. F. Etat des lieux des organisations des acteurs de la filière anacarde dans les régions des Hauts-
Bassins et des Cascades. Ouagadougou – Ministère de l’agriculture et de l’hydraulique (MAH) et Projet de
développement agricole (PDA) de la GIZ, novembre 2011. 41p
5
DGPER. Brève présentation de la filière anacarde. Ouagadougou – DGPER, septembre 2015. 25p
6
iCA. Analyse de la chaine de valeur du secteur anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou - iCA, février 2010.
44p

6
t/an (DGPER, 2015), avec des rendements faibles (à cause notamment du manque de matériel
végétal amélioré) et évoluant en dents de scie depuis 2009 (à cause notamment de conditions
climatiques fluctuantes) :

320
262
199 221
170
129

2009 2010 2011 2012 2013 2014

Figure 3 - Rendements en anacarde au Burkina entre 2009 et 2014 (iCA, 2014, cité dans DGPER, 2015)
RONGEAD (2015a) estime quant à lui la surface en production à 225 000 ha, le rendement moyen à
294 kg/ha et la production annuelle à 75 000 t/an. Ces chiffres, que ce soient ceux de iCA (2014) ou
RONGEAD (2015a), sont sujets à caution car ils sont basés sur des dires d’experts, en l’absence de
suivi statistique des plantations par les Ministères en charge de l’agriculture ou de l’environnement.
Néanmoins, ils semblent plus proches de la réalité que les estimations faites par les services des
7
douanes burkinabés, repris par la Chambre de commerce internationale (CCI) sur son site : on y lit
ainsi que pour l’année 2013, plus de 70 000 t de noix brutes et près de 12 000 t d’amandes (soit près
de 75 000 t d’équivalent noix brutes) auraient été exportées…soit plus de 145 000 t, près de quatre
fois la production estimée par l’iCA pour 2014.
On ne dispose donc pas d’estimation précise des surfaces et des volumes à l’échelle nationale. Par
contre, une étude menée en 2015 dans le cadre du projet iCA par l’Institut national de
l'environnement et de recherches agricoles (INERA) a permis d’avoir une bonne idée de l’état des
8
plantations (OUEDRAOGO, 2015) .
Cette étude a concerné 300 producteurs, échantillonnés à l’échelle du pays en prenant en compte le
poids supposé de leur Département d’origine dans la production nationale. Elle a abouti aux
estimations suivantes (assez précises, les coefficients de variation étant proches ou inférieurs à 1) :
Coeff. de
Moyenne (M) Ecart-type (SD)
variation (SD/M)
Surface moyenne ha/producteur 4,8 4,9 1,02
Densité moyenne arbres/ha 120,2 77,3 0,64
Age moyen des arbres années 13,3 6,1 0,46
Rendement moyen kg/ha 266,6 217,7 0,82
Rendement moyen kg/arbre 2,6 2,1 0,81
Figure 4 - Etat des plantations d’anacarde au Burkina-Faso (OUEDRAOGO, 2015)
9
Concernant le rendement moyen, ils apparait faible. Selon AZAM ALI & JUDGE (2001) , l’anacardier
peut vivre jusqu'à 50-60 ans et produire des noix pendant environ 15-20 ans après avoir atteint la
maturité après sept-neuf ans. Durant cette période productive, l’arbre produit en moyenne entre sept
à 11 kg/an, soit 700 à 1 100 kg/ha à densité habituelle (100 arbres/ha). La moyenne mondiale est
d’ailleurs au-dessus de 800 kg/ha. Néanmoins, le rendement au Burkina-Faso pourrait augmenter de
40 à 60% en mettant en pratique les bonnes pratiques agricoles (BPA : taille régulière, désherbage
régulier, récolte à maturité, etc.) et au-dessus de 100% en utilisant du matériel végétal amélioré (iCA,
10
2015a) .

7
Cf. www.trademap.org
8
OUEDRAOGO, A. Productivité des vergers d’anacarde au Burkina-Faso. Farako-Bâ – INERA, octobre 2015.
21p.
9
AZAM-ALI, S. H., & JUDGE, E. C. Small Scale Cashew Nut Processing in A Technical Report to Food and
Agriculture Organisation of the United Nations. 86p. 2001
10
iCA. Compte-rendu de l’atelier de restitution tenu à Ouagadougou le neuf octobre 2015. Ouagadougou – iCA,

7
Concernant l’âge des plantations, les données de RONGEAD (2015a) corroborent celles de
OUEDRAOGO (2015) :

Figure 5 - Distribution des plantations d’anacarde par classe d’âge au Burkina-Faso (RONGEAD, 2015a)
Ceci amène à penser que la production burkinabé devrait très rapidement augmenter et ainsi frôler
les 200 000 t/an en 2025, sous le double effet de l’accroissement des rendements dans les
plantations arrivant en « vitesse de croisière » et de l’accroissement des surfaces plantées :

Figure 6 - Projection de la production d’anacarde au Burkina-Faso d’ici 202Z5 (RONGEAD, 2015a)

 Transformation de l’anacarde au Burkina-Faso


Le schéma ci-dessous synthétise globalement le fonctionnement de la filière. Même s’il est
relativement récent, les proportions des flux ont légèrement changé, avec notamment une légère
augmentation de la part d’amandes blanches exportées :

Figure 7 – Schéma global de la filière anacarde au Burkina-Faso (iCA, 2010)

octobre 2015. 42p

8
D’après une étude plus récente, il y aurait actuellement près de 10 usines d’une capacité supérieure à
1 000 t/an de noix brutes et 2,6% de taux de transformation locale, soit 2 000 t/an de noix brutes
donnant environ 300 t/an d’amande, alors que la capacité théorique est 15 fois plus importante. Quant
à la consommation locale d’amande, elle ne serait pas négligeable : 100 t/an. (RONGEAD, 2015a).
D’après iCA (2015a), la capacité industrielle totale du Burkina-Faso serait de 13 500 t/an en 2015 et
les taux d’utilisation de cette capacité auraient été de 68% en 2014 et 26% en 2015. D’après iCA
2010, la capacité en 2010 était de 8 200 t/an et son taux d’utilisation était de 21% : la capacité aurait
donc augmenté de 64% en cinq ans, sans que le taux d’utilisation ne s’améliore durablement, faute à
la concurrence étrangère sur l’achat des noix qui freine le développement de l’aval de la filière.
Ainsi, RONGEAD (2015a) estime que près de 50 000 t/an seraient exportés du Burkina-Faso vers le
Ghana (30 000 t/an), la Côte d’Ivoire (10 000 t/an) et le Togo (10 000 t/an

Figure 8 - Flux de noix de cajou brutes entre pays ouest-africains (RONGEAD, 2015a)
Les pays voisins du Burkina-Faso seraient ainsi les premiers importateurs de noix brutes (près des
2/3 des 72 250 t exportées en 2015), suivis par l’Inde (un peu moins de 20%) et le Viet Nam (environ
15%). Quant aux amandes burkinabés, elles seraient surtout importées par quelques pays européens
(environ 50%) et par les Etats-Unis (environ 40%) :

Figure 9 - Pays importateurs des noix de cajou (g.) et des amandes (d.) du Burkina-Faso (RONGEAD,
2015)
A l’heure actuelle, on peut donc distinguer trois types d’acteurs à l’aval de la filière (GIE groupement
11
d’intérêt économique Burkina Mali Côte d’Ivoire - GIE BMCI) :

11
GIE-BMCI. Plan stratégique 2014 – 2020 : renforcement de la compétitivité des filieres mangue, anacarde,
karité, pomme de terre et gingembre au sein de la zone transfrontalière Sikasso – Korogho et Banfora/Bobo
(SKBO). Bérégadougou – Réseau Wouol, février 2014. 14p

9
 Transformatrices : elles sont situées dans quelques localités où existe un certain savoir-faire
(Orodara en premier lieu, mais aussi Diéri, Banfora, etc.). Elles utilisent des techniques
traditionnelles (fragilisation de la coque dans une friture d’huile de vidange, décorticage avec des
outils de fortune) et produisent des amandes qu’elles vendent aux unités semi-industrielles ou
industrielles, vire vendent en direct sur les marchés locaux après les avoir grillées, puis salées ou
sucrées. Leur volume de production est marginal (quelques % de la production nationale
d’amandes ;

Figure 10 - Carte des localités pratiquant la transformation artisanale d'anacarde au Burkina-


Faso (SUTTER, 2010)

 Unités artisanales ou semi-industrielles : Elles occupent environ 2 000 personnes, dont 90% de
femmes. Ces unités bénéficient d’un système de cuisson de la noix à la vapeur et le décorticage
est assuré par des pinces de décorticage manuelles. Dépelliculage, tri et ensachage sont faits à la
main. Le conditionnement peut être amélioré avec la pratique du sous vide. Il peut y avoir des
insuffisances de qualité pour l’export : non-respect des grades, irrégularité des couleurs,
conditionnement défectueux, etc. Les unités du Réseau Wouol et l’Unité ANATRANS entrent dans
cette catégorie (Cf. Figure ci-dessous) ;
 Unité industrielle : A l’heure actuelle, seule SOTRIAB entre dans cette catégorie, avec un
décorticage automatisé, mais un dépelliculage et un conditionnement qui restent manuels.

Figure 11 – Carte des unités de transformation industrielles et semi-industrielles d'anacarde au


Burkina-Faso (SUTTER, 2010)

10
Sur le marché international, la qualité des noix brutes est jaugée d’après (i) les éventuels dommages
(flétrissures, moisissures, etc.), (ii) leur taille, généralement exprimé en nombre de noix par kg, (iii)
leur rendement massique en amande, exprimé en termes de « Kernel Outturn Ratio » (KOR).
12
Concernant la taille, on distingue trois catégories (BILA, 2008) : « extra » = noix pensant plus de 5
grammes, soit moins de 200 noix/kg, « 1 » = noix pesant entre 4 et 5 grammes, soit entre 200 à 250
noix/kg, « 2 » = noix pesant entre 3,33 et 4 grammes, soit entre 250 à 300 noix/kg. Au Burkina-Faso,
les noix sont généralement de catégorie « extra », avec 190 noix/kg en moyenne (RONGEAD,
2015a).
Le KOR correspond à la masse d’amandes (exprimé en livre anglaise ou pound = 0,45 kg) par sac de
80 kg de noix brutes. Les acheteurs privilégient des KOR compris entre 48 et 56 et rejettent les noix
13
dont le KOR est inférieur à 43 (OUEDRAOGO & LENGKEEK, 2015) . Au Burkina-Faso, le KOR est
généralement compris entre 46 et 48, ce qui amène à dire que la qualité des noix est convenable
(RONGEAD, 2015a).
Ces données de RONGEAD (2015a) sont corroborés par ANATRANS, premier transformateur dans
la filière : la qualité des noix serait un peu moins bonne au Burkina-Faso qu’au Bénin, mais meilleure
qu’en Côte d’Ivoire et au Ghana. Les noix burkinabés sont ainsi plus sèches (et donc plus faciles à
transporter en container) et de taille un peu plus grosses que les noix ivoiriennes (KOR 48 au
Burkina-Faso contre KOR 42-43 en Côte d’Ivoire) (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016).
Il faut noter que l’habileté des ouvrières influe beaucoup sur la qualité finale des amandes : ainsi,
ANATRANS aurait un rendement de décorticage de 28% (avec 74% d’amandes entières), quand le
Réseau WOUOL aurait un rendement de 20% (avec 90% d’amandes entières) (Ibid et Comm. pers.
A. SOMBIE – Fondateur Réseau Wouol, juillet 2016)
Enfin, il convient de noter que les sous-produits de l’anacarde sont très peu valorisés :
 Cashew Nut Shell Liquid (CNSL) : ce produit, hautement corrosif et utilisable dans l’industrie
automobile ou la métallurgie, ne serait pour l’instant récupéré que par ANATRANS, avec un prix
de vente qui couvre à peine son coût de revient (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016);
 Pomme de cajou : l’iA aurait appuyé l’expérimentation de la production de jus de pomme
d’anacarde (iCA, 2015a). 30 types de jus ont été testés avec Delicio (Ponsomtenga), 14 acceptés,
puis trois types de jus développés avec Dafani. Ces jus ont été testés à Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso avec 400 consommateurs : note de goût entre 71 et 95%, note d’odeur entre 88 et 91%,
note d’apparence entre 78 et 83%. Quatre groupements des producteurs (Groupe Sodjiri, Groupe
Kluoutan, UGPA de Leo et association Wououl) auraient été formés sur la transformation des
pommes en jus, mais ce produit est encore très rare sur le marché.

 Les acteurs de la filière anacarde au Burkina Faso


D’après (DGPER, 2015), la filière s’est récemment dotée d’organisations faitières, à savoir :
2012 : Association nationale des transformateurs d’anacardes (ANTA/BF) ;
2013 : Union nationale des producteurs d’anacardes (UNPA/BF) ;
2015 : Comité interprofessionnel de l’anacarde (CIA/BF) ;
2016 : Union nationale des commerçants et exportateurs d’anacardes (UNCEA/BF).
14
Il faut noter que l’Alliance africaine pour le cajou (ACA) , créée en 2006 en tant qu’association
d’entreprises africaines et internationales intéressées par la promotion d’une industrie africaine du
cajou compétitive à l’échelle mondiale, avait une représentation nationale au Burkina-Faso. Cette

12
BILA, N. K. Programme de développement de l’agriculture - Diagnostic de la filière anacarde au Burkina-Faso
pour une analyse des chaines de valeurs. Ouagadougou, Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des
ressources halieutiques, mars 2008. 66p.
13
OUEDRAOGO, M & LENGKEEK, A. Assessing opportunities of improved Cashew yield and quality production.
Ouagadougou, CNSF & The Tree Domestication Team, février 2015. 29p
14
Cf. http://www.africancashewalliance.com/fr/propos-de-nous

11
représentation, un temps pressentie pour « coordonner » la filière, a semble-t-il été dépassée par la
création des organisations faitières précitées.
D’après une Communication personnelle de M. BRIARD – Représentant Afrique de l’Ouest de l’ONG
FairMatch Support (juillet 2016), la filière compterait entre 70 à 100 000 producteurs, 100 à 500
commerçants, cinq à 10 transformateurs.
Pour rappel, les estimations des surfaces productives varient beaucoup d’une source à l’autre :
65 800 ha pour 45 000 producteurs (RGA, 2006 ; cité dans iCA, 2010) ; 140 000 ha (iCA, 2014) ;
225 000 ha (RONGEAD, 2015a). Si l’on fait des règles de trois avec toutes ces données, en
considérant l’estimation du nombre de producteurs faite par (RGA, 2006), on aurait entre 96 000
producteurs (en proportion avec l’estimation des surfaces d’iCA, 2014) et 154 000 producteurs (en
proportion avec l’estimation des surfaces de RONGEAD, 2015a).
Cela étant dit, si l’on reprend les estimations de (RGA, 2006), 97% des producteurs étaient présents
dans les Régions des Cascades (39% ; Départements de Comoé et Léraba), du Sud-Ouest (31% ;
Départements de Noumbiel, Poni, Bougouriba, Loba), des Hauts-bassins (22% ; Départements de
Kénédougou et Houet) et du Centre-Ouest (5% ; Départements de Sissili et Ziro).

Figure 12 - Localisation des Départements producteurs d’anacarde (DGPER, 2015)


15
L’examen de la base de données 2011-2013 de l’UNPA/BF permet de constater que :

 Très peu des quelques 96 000 à 154 000 producteurs (si l’on extrapole les données iCA, 2014 et
RONGEAD, 2015a, sur la base des données RGA, 2006) sont affiliés à l’UNPA/BF : environ 3 800
en moyenne sur ces trois ans, soit quelques % du nombre de producteurs d’anacarde dans le
pays. A l’heure actuelle, il n’y aurait ainsi que 400 groupements villageois affiliés aux 52 Unions
départementales, 10 Unions provinciales, quatre Unions régionales et, in fine, à l’UNPA/BF ;

 Les proportions de producteurs par Régions sont par contre relativement conformes par rapport à
ceux de (RGA, 2006), plaçant toujours Cascades, Hauts-Bassins, Sud-Ouest en tête, suivis dans
une moindre mesure par le Centre Ouest.

15
UNPA/BF. Base de données des producteurs/trices affilié(e)s pour les années 2011 à 2013. Ouagadougou –
UNPA/BF, 2014.

12
Régions Provinces Departements Producteurs/trices Surfaces (ha) Quantités (T) Rdt (T/ha)
Total Hommes Femmes Conv Bio Conv Bio
Sidéradougou 515 13% 458 13% 58 20% 3 230 21% - 0% 1 707 24% - 0% 530
Ouo 166 4% 164 5% 2 1% 1 040 7% - 0% 299 4% - 0% 284
Moussodougou 32 1% 28 1% 4 1% 221 1% - 0% 78 1% - 0% 354
Comoé Soubakaniédougou 24 1% 24 1% - 0% 26 0% - 0% 34 0% - 0% 1 302
Tiéfora 127 3% 126 4% 1 0% 553 4% 93 6% 227 3% 12 1% 430
Banfora 110 3% 94 3% 16 5% 312 2% 169 11% 128 2% 47 5% 318
TOTAL COMOE 974 25% 894 25% 81 28% 5 381 35% 261 17% 2 474 34% 59 6% 383
Cascades
Dakoro 22 1% 22 1% - 0% 86 1% - 0% 48 1% - 0% 561
Oueleni 25 1% 23 1% 2 1% 146 1% - 0% 61 1% - 0% 414
Niankorodougou 24 1% 17 0% 7 2% - 0% 76 5% - 0% 52 5% 682
Léraba
Léraba 24 1% 22 1% 2 1% 48 0% - 0% 26 0% - 0% 544
Ouolokoto 44 1% 42 1% 2 1% 314 2% - 0% 54 1% - 0% 169
TOTAL LERABA 139 4% 126 4% 13 4% 593 4% 76 5% 189 3% 52 5% 474
TOTAL CASCADES 1 113 29% 1 020 29% 94 32% 5 974 39% 338 22% 2 663 37% 111 11% 429
Silly 55 1% 54 2% 1 0% 146 1% - 0% 137 2% - 0% 978
Nianboury 20 1% 20 1% - 0% 75 0% - 0% 3 0% - 0% 91
Boura 91 2% 89 3% 2 1% 152 1% - 0% 5 0% - 0% 51
Tô 50 1% 50 1% - 0% 130 1% - 0% 19 0% - 0% 82
Sissilli
Bieha 105 3% 105 3% - 0% 360 2% - 0% 31 0% - 0% 136
Léo 204 5% 199 6% 5 2% 501 3% - 0% 64 1% - 0% 125
Centre Ouest
Lan 14 0% 14 0% - 0% 28 0% - 0% 4 0% - 0% 151
TOTAL SISSILLI 539 14% 531 15% 8 3% 1 391 9% - 0% 263 4% - 0% 231
Sapouy 116 3% 106 3% 10 3% 328 2% - 0% 37 1% - 0% 105
Ziro Cassou 128 3% 123 3% 5 2% 308 2% - 0% 122 2% - 0% 391
TOTAL ZIRO 244 6% 229 6% 15 5% 636 4% - 0% 159 2% - 0% 248
TOTAL CENTRE-OUEST 783 20% 760 22% 23 8% 2 027 13% - 0% 423 6% - 0% 239
Kourinion 343 9% 328 9% 15 5% 944 6% 1 185 78% 619 9% 887 89% 702
Koloko 163 4% 135 4% 28 10% 843 6% - 0% 602 8% - 0% 703
Samogohiri 99 3% 98 3% 1 0% 785 5% - 0% 557 8% - 0% 699
Djigouéra 115 3% 87 2% 28 10% 518 3% - 0% 367 5% - 0% 701
Hauts Bassins Kénédougou TOTAL KENEDOUGOU 720 19% 648 18% 72 25% 3 090 20% 1 185 78% 2 145 30% 887 89% 701
Toussiana 212 6% 200 6% 12 4% 1 265 8% - 0% 938 13% - 0% 703
Peni 111 3% 79 2% 32 11% 272 2% - 0% 79 1% - 0% 291
Houet TOTAL HOUET 323 8% 279 8% 44 15% 1 536 10% - 0% 1 017 14% - 0% 497
TOTAL HAUTS BASSINS 1 043 27% 927 26% 116 40% 4 627 30% 1 185 78% 3 162 44% 887 89% 599
Batié 178 5% 169 5% 9 3% 999 7% - 0% 390 5% - 0% 386
Midebdo 61 2% 61 2% - 0% 130 1% - 0% 44 1% - 0% 302
Boussoukoula 49 1% 42 1% 7 2% 149 1% - 0% 61 1% - 0% 409
Noumbiel
Kpuéré 24 1% 22 1% 2 1% 113 1% - 0% 49 1% - 0% 432
Legmoin 13 0% 13 0% - 0% 52 0% - 0% 23 0% - 0% 443
TOTAL NOUMBIEL 325 9% 307 9% 18 6% 1 443 9% - 0% 566 8% - 0% 394
Diébougou 12 0% 12 0% - 0% 24 0% - 0% 7 0% - 0% 298
Bougouriba
TOTAL BOUGOURIBA 12 0% 12 0% - 0% 24 0% - 0% 7 0% - 0% 298
Zambo 11 0% 11 0% - 0% 14 0% - 0% 2 0% - 0% 119
Sud Ouest
Loba Ouessa 46 1% 42 1% 4 1% 200 1% - 0% 93 1% - 0% 466
TOTAL LOBA 57 1% 53 2% 4 1% 213 1% - 0% 94 1% - 0% 292
Nako 79 2% 77 2% 2 1% 37 0% - 0% 14 0% - 0% 383
Gbomblora 19 0% 17 0% 2 1% 19 0% - 0% - 0% - 0% -
Boussera 24 1% 19 1% 5 2% 33 0% - 0% 14 0% - 0% 439
Poni
Bouroum-Bouroum 58 2% 58 2% - 0% 133 1% - 0% 52 1% - 0% 446
Djigouè 310 8% 281 8% 29 10% 761 5% 5 0% 245 3% 2 0% 111
TOTAL PONI 490 13% 452 13% 38 13% 982 6% 5 0% 326 4% 2 0% 412
TOTAL SUD OUEST 884 23% 824 23% 60 20% 2 663 17% 5 0% 993 14% 2 0% 379
TOTAL BURKINA-FASO 3 823 100% 3 531 100% 293 100% 15 290 100% 1 528 100% 7 241 100% 1 000 100% 329

Figure 13 – Producteurs/trices affiliè(e)s à l’Union nationale des producteurs d’anacarde (UNPA, 2014)
Au niveau des transformateurs, il convient de présenter trois acteurs majeurs, ANATRANS, SOTRIAB
et Réseau Wouol. On s’appesantira d’avantage sur ce dernier, à l’origine de l’idée du présent projet
en 2013 :
 ANATRANS : Installée depuis 2008 à Bobo-Dioulasso par une maison-mère néerlandaise, l’usine
a eu de gros problèmes d’endettements et n’a véritablement pris son envol qu’en 2015.
ANATRANS devrait traiter 5 000 t de noix cette année, mais pourrait facilement monter à 10 000
t/an. Il suffirait juste de rajouter des machines, peu coûteuses, espace et main-d’œuvre
additionnelle étant disponibles. ANATRANS exporte des amandes conventionnelles, mais aussi
des amandes Fair Trade depuis 2011 (500 t d’amandes exportées en 2015) et des amandes Bio et
Fair Trade depuis 2015 (800 t d’amandes exportées en 2015) ;
 SOTRIA-B : Installée en 2003 à Banfora, l’usine n’a commencé à opérer qu’en 2006. Les activités
ont été fluctuantes ; volumes d’amandes marginaux entre 2006 et 2008, 900 t en 2009, environ
600 t/an entre 2010 et 2012, pas d’activité en 2013 et 2014…Ces deux années-là, les noix étaient
trop « chères » (concurrence des acheteurs étrangers) et la direction a préféré fermer l’usine.
En 2016, SOTRIA-B a conclu un accord d’exclusivité avec CARO-NUT, un géant étasunien qui
leur achète 100% de la production d’amandes (tout en conventionnel, SOTRIA-B n’envisage pas

13
de faire du Bio et/ou du Fair trade). CARONUT achète en effet 3200 t/an d’amandes dans neuf
pays africains. L’accord, qui court jusqu’en 2019, fixe les objectifs de transformation/exportation
suivants (en t de noix brutes) : 1 000 t en 2016, 2 500 t en 2017, 3 300 t en 2019 : 3 300 t. Il faut
souligner que SOTRIA-B achète des noix tout venant, n’ayant pas de groupements affiliés.
 Réseau Wouol : Il comprend 69 groupements de base situés dans 20 communes des régions des
Cascades, des Hauts Bassins et du Sud-Ouest. Le Réseau comprend plus de 2 500 adhérents,
dont 70% de femmes. Les membres sont essentiellement ruraux et travaillent dans la production,
la transformation, la commercialisation de plusieurs produits dont la mangue, la noix de cajou,
l’amande de karité, le maïs, les produits maraîchers. Certains membres exercent essentiellement
des activités culturelles (folklore locale, troupe de théâtre, vannerie). La protection de
l’environnement et l’éducation sont des activités transversales au sein de Wouol. (TRAORE,
16
2013a) . Le Réseau Wouol est soutenu de longue date par l’ONG OXFAM.
Le Réseau dispose de quatre unités de séchage de la mangue, de cinq unités de transformation
d’anacarde et d’un centre de collecte et de contrôle des produits transformés. En 2013, les
volumes exportés en mangue séchée et en amande blanche étaient respectivement de 125 t et
313 500 t (soit environ 1 900 t de noix brutes transformées). Cependant, la capacité théorique de
transformation d’anacarde serait d’environ le double : il suffirait pour se faire adapter un peu les
chaudières et le matériel de décorticage (Comm. pers. A. SOMBIE – Fondateur du Réeau Wouol,
juillet 2016).

UNITES
Unité GTAB GIE/UTAK GIE/UTASO DAKORO BOUNOUNA TOTAUX
Site Bérégadougou Orodara Kampti Dakoro Bounouna
Année de mise en service 2006 2011 2011 2011 2012

Nombre d'acteurs/actrices 180 100 100 80 150 610


Date de démarrage Mars Mars Mars Mars Mars Mars
Fin de campagne Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier Janvier
Nombre de mois 11 11 11 11 11 11
Nombre de jours de travail / mois 25 25 25 25 25 25
Nombre de j de travail dans l'année jours 275 275 275 275 275 275
Nombre de tables de décorticage u 30 15 15 15 20 95
Production moyenne / table kg 12 12 12 12 12 12
Quantité d'amande commercialisable kg 99 000 49 500 49 500 49 500 66 000 313 500
Quantité de noix à traiter (Potentiel) kg 594 000 297 000 297 000 297 000 396 000 1 881 000

Figure 14 - Estimation de la capacité de transformation de noix en 2013 par le réseau Wouol (TRAORE,
17
2013b)

 Revenus des acteurs à la base de la filière anacarde au Burkina Faso


Avec un prix d’achat bord champ 2016 aux environs de 700 FCFA/kg de noix brute, les marges nettes
par producteur et par ha ont été estimées respectivement, en moyenne, à 424 000 FCFA/producteur
et 77 000 FCFA/ha - soit environ 128 US$/ha (OUEDRAOGO, 2015). Pour des coûts
d’investissement et d’entretien réduits, l’anacarde attire, car elle procure un revenu substantiel.
Ces producteurs, dont la main d’œuvre familiale ne suffit généralement pas pour l’entretien et la
récolte de grandes surfaces de plantations, font également vivre des travailleurs occasionnels, ou
journaliers. Ainsi, les ramasseurs de noix sont payés 6 « tines » de 1,7 kg de noix pour chaque sac de
84 kg récolté (Comm. pers. S. DAMOU – Dir. des opérations d’ANATRANS, juillet 2016). Cela a fait
donc 7 140 FCFA de prime de récolte pour 58 800 FCFA de valeur de récolte, soit 12% du prix bord
champ.

16
TRAORE, M. Programme d’amélioration de la qualité et de la compétitivité de l’amande de cajou et de la
mangue séchée du réseau Wouol sur le marché international. Bérébadougou - Réseau Wouol, juillet 2013. 10p
17
TRAORE, M. Estimation de la capacité de transformation de noix par le réseau Wouol. Bérébadougou -
Réseau Wouol, août 2013. 1p

14
Ces revenus pour les producteurs et les journaliers peuvent même être plus importants si les noix
sont certifiées Bio et Fair Trade. Ainsi, le prix Free on Board (FOB) des amandes certifiées Fair Trade
et Fair Trade + Bio serait 7-10% et 15% supérieurs au prix FOB des amandes conventionnels. Ceci
permet par ex de payer une prime de 40 FCFA/kg de noix Fair Trade aux producteurs (Comm. pers.
Harm VOORTMAN – DG ANATRANS, juillet 2016).
Quant aux femmes ouvrières dans les unités de transformation, elles travaillent 8 h/jour et peuvent
traiter 25 à 35 kg de noix par jour. Elles sont payées à la tâche et pourraient gagner près de 48 000
FCFA/mois dans le Réseau Wouol (Comm. pers. A. SOMBIE – Fondateur du Réseau Wouol, juillet
2016) et 35 à 40 000 FCFA/mois chez ANATRANS (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016), ce qui d’avantage que le Salaire minimum interprofessionnel garanti
(SMIG), légèrement supérieur à 30 000 FCFA/mois.

 Estimation de la séquestration de carbone des plantations agroforestières de cajou


Cette estimation a été faite sur la durée du projet (cinq ans) et sur 25 ans, sur la base des données
par défaut et des méthodes de calcul issues des lignes directrices ad hoc du Groupe d’experts
18
intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC, 2006) , complétées par quelques
19
données par défaut issues du modèle Ex-Act de la FAO et d’un rapport d’utilisation de l’outil Ex-ACt
20
sur l’anacardier au Burkina-Faso (TINLOT, 2010) .
Les principaux raisonnements méthodologiques sont les suivants :
 On suppose qu’il n’y a pas de matière organique morte (MOM) sur les terres cultivées ;
 On ne comptabilise que les variations des stocks de carbone de la biomasse aérienne (Above-
Ground Biomass, AGB), car les données sont limitées concernant les stocks de carbone
souterrains des terres cultivées pérennes ;
 Avec la méthode de niveau 1 (GIEC, chap 5), on suppose que les stocks de carbone de la
biomasse immédiatement après la conversion (B APRÈS) sont nuls, car on a défriché toute la
végétation avant de planter les cultures ;
 Au niveau 1, l’hypothèse par défaut est que tout le carbone de la biomasse est émis dans
l’atmosphère via brûlage ou décomposition (pas de différence entre les émissions dues au
brûlage VS d’autres conversions) ;
 Au niveau 1, les variations de la biomasse des cultures annuelles sont considérées comme nulles
(gains dus à la croissance à l’équilibre avec pertes dues aux récoltes) ;
 Au niveau 1, on suppose que les stocks de carbone de la litière et du bois mort des terres
converties en terres cultivées sont perdus lors de la conversion et qu’il n’y a pas d’accumulation
de nouvelle MOM sur les terres cultivées après la conversion (GIEC, chap 5) ;
 Au niveau 1, on suppose que les stocks de litière et de bois mort sont absents des terres
cultivées ou à l’équilibre dans les systèmes agroforestiers et vergers (GIEC, chap 5) ;
 Pour la plupart des systèmes, il n’existe aucune valeur par défaut disponible pour le bois mort ou
la litière (GIEC, chap 6) ;
 Une conversion de forêt à autre classe, ou vice versa, provoque des flux de carbone sur 20 ans :
(a) changement abrupt du stock de carbone la première année, puis (b) évolution lente pendant
les 19 années suivantes (GIEC, chap 5.)
Figure 15 - Principaux raisonnements méthodologiques pour faire le bilan carbone des plantations
agroforestières (Auteurs, 2016)

18
EGGLESTON, H. S., BUENDIA, L., MIWA, K., NGARA, T., TANABE, K. Lignes directrices 2006 du GIEC pour
les inventaires nationaux de GES - Chapitre 4 : Terres forestières. Tokyo – IGES/GIEC, 2006. Téléchargeable
avec notices et tableurs sur http://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/vol4.html
19
Cf. http://www.fao.org/tc/exact/carbon-balance-tool-ex-act/en/
20
TINLOT, M. Intégration des filières dans la mitigation au changement climatique - Evaluation carbone sur la
filière anacarde au Burkina-Faso - Application de l’outil EX-ACT - Rapport de mission. Rome, FAO – RONGEAD
– GTZ, août 2010. 41p

15
Les données par défaut utilisées sont les suivantes :
BIOMASSE
tC/ha, AGB terre dégradée 1 Outil ExAct
tms de biomasse totale herbacée, prairie trop. hum. 6,2 GIEC, tableau 6.4
tms de biomasse aérienne ligneuse, prairie trop. hum. 16,1 GIEC, tableau 6.4
Fraction de carbone (FC) pour biomasse ligneuse 0,5 GIEC, p 6.33
FC pour biomasse herbacée 0,47 GIEC, p 6.33
tC/ha dans les cultures annuelles juste après conversion 5 GIEC tableau 5.9
tC/ha dans une culture pérenne juste après plantation 2,6 Outil ExAct
tC/ha/an d'accroissement d'une plantation pérenne sur 8 ans 2,6 GIEC, tableau 5.1
tC/ha, sAGB plantation pérenne à maturité (8 ans) 21 GIEC, tableau 5.1
tC/ha, AGB anacarde 10 ans 13 TINLOT, 2010
tC/ha/an, accroissement AGB anacarde jusqu'à 10 ans 1,3 TINLOT, 2010
tC/ha, AGB agrof. Afrique trop. hum 20,5 GIEC, tableau 5.2
tC/ha/an, accroiss. AGB sur 25 ans, agrof. Afrique trop. hum
0,82 GIEC, tableau 5.2
part de la biomasse touchés par les incendies 50% TINLOT, 2010
des surfaces annuelles brûlées 4% TINLOT, 2010
MOM
ans, équilibrage de la MO après conversion 20 GIEC, chap 5
SOLS
Facteur C sol pérennes 1 GIEC, tableau 5.5
Facteur C sol annuelles 0,48 GIEC, tableau 5.5
Facteur C sol terre dégradée 0,24 Outil ExAct
Facteur C sol terre dégradée 0,33 Outil ExAct
Facteur C sol prairie fortement dégradée 0,7 Outil ExAct
Facteur C sol prairie 1 Outil ExAct
années pour équilibrage du COS après conversion 20 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols HAC 65 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols LAC 47 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols sablonneux 39 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols volcaniques 70 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en terres humides 86 GIEC, chap 2
Figure 16 - Données par défaut pour faire le bilan carbone des plantations agroforestières (Auteurs, 2016)
Les résultats sont les suivants : une plantation agroforestière séquestre près de 33 tCO2e/ha sur cinq
ans et près de 158 tCO2e/ha sur 25 ans (Cf. Figure 17 ci-dessous). En considérant que les 15 000 ha
promus par le projet sont plantés comme suit : 2 500 ha en année 1, 5 000 en année 2, 5 000 ha en
année 3, 2 500 ha en année 4, on aurait donc près de 329 000 tCO2e séquestrées sur les cinq ans
du projet et 2 297 000 tCO2e séquestrées sur 25 ans (Cf. Figure 18 ci-dessous) :
Sur 5 ans Sur 25 ans 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
BIOMASSE (ABOVE-GROUND BIOMASS - AGB)
AGB initiale (tCO2e/ha) 3,7
Accroissement AGB (tCO2e/ha) 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0
Absorptions pool biomasse (tCO2e/ha) -11,4 -71,5 0,7 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0
MATIERE ORGANIQUE MORTE (MOM)
MOM initiale (tCO2e/ha) 0
MOM après conversion (tCO2e/ha) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Absorptions pool MOM (tCO2e/ha) 0,0 0,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
SOLS (CARBONE ORGANIQUE DU SOL - COS)
COS0 (tCO2e/ha) 41,4
COS20 (tCO2e/ha) 127,5
Absorptions pool sol (tCO2e/ha) -21,5 -86,2 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
ABSORPTIONS TOTALES (tCO2e/ha) -32,9 -157,7 -3,6 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0

Figure 17 - Bilan carbone des plantations agroforestières, pour un ha (Auteurs, 2016)

Années S plantées Sur 5 ans Sur 25 ans


1 2 500 - 82 271 - 394 167
2 5 000 - 127 967 - 773 300
3 5 000 - 91 392 - 758 267
4 2 500 - 27 408 - 371 617
TOTAUX 15 000 - 329 038 - 2 297 350

Figure 18 - Bilan carbone des plantations agroforestières, pour 15 000 ha (Auteurs, 2016)

16
 Contraintes et potentialités de la filière au Burkina-Faso
Au Burkina-Faso, l’anacardier est à la fois un moyen pour sécuriser le foncier et créer une rente
21
(HIEMA, 2011 ; SUTTER, 2010 ). 51% des 192 planteurs interrogés indiquent d’ailleurs que la
plantation d’anacardier vise avant tout à sécuriser le foncier (SUTTER 2010). Par ailleurs, 43% et
35% de ces 192 planteurs mettent en avant respectivement la facilité de plantation et d’entretien
d’une part et le faible coût d’opportunité d’autre part (terres « fatiguées » et impropres à d’autres
cultures) (SUTTER, 2010).
Ces motivations expliquent que nombre de vergers sont de taille supérieure à ce qui est gérable avec
la main-d’œuvre disponible : 6 ha/planteur en moyenne sur un échantillon de 192 planteurs (SUTTER,
2010) et 4,8 ha/planteur en moyenne sur un échantillon de 300 planteurs (OUEDRAOGO, 2015)…et
que les femmes sont rarement « planteuses », n’ayant souvent que des droits d’usage foncier : 1
femme identifiée parmi 192 planteurs (SUTTER, 2010), 8% de femmes parmi 300 planteurs, sachant
que l’échantillon avait été volontairement biaisé pour « sur-représenter » les femmes (OUEDRAOGO,
2015).
Dans ce contexte, même si la qualité des noix au Burkina-Faso n’est pas dramatiquement moins
bonne qu’ailleurs dans la sous-région (comme on l’entend parfois), les rendements sont par contre
faibles et pourraient être améliorés en mettant en œuvre les bonnes pratiques préconisées dans
22
divers travaux (AZAM-ALI & JUDGE, 2001 ; CNRA, 2008 ; TANDJIEKPON, 2008 , OUEDRAOGO &
LENGKEEK, 2015) :

 Choix du matériel végétal : Sélection de grosses noix issues d’arbres vigoureux (sélection
massale) afin de produire des plants en pépinière, ou sur-greffage de plants en pépinières ou
d’arbres en plantations avec des greffons issus d’arbres vigoureux, ou plantations de marcottes
obtenues à partir de petites branches dénudées et ensachées avec un substrat (technique dite
« Air-laying ») ;
 Mise en place : De préférence avec des plants issus de pépinières plutôt que par semis direct
(possibilité de sélectionner des plants sains, vigoureux et homogènes). L’arbre supporte des sols
pauvres et/ou gravillonnaires, mais il croit mieux sur des sols fertiles, profonds et drainants. La
parcelle doit être désherbée et piquetée, et les trous de 50 cm x 50 cm x 80 cm doivent être faits à
la densité maximale de 100 arbres/ha (10 m x 10 m), moins en cas de plantations agroforestières ;
 Entretien : Le désherbage doit être fait régulièrement, deux à trois par an les deux premières
années, une à deux fois par an la troisième année, puis une fois par an ensuite. Une taille de
formation doit être faite les premières années (suppression des branches basses et/ou
horizontales). Les années suivantes, une taille d’entretien permet de supprimer les branches
malades ou mortes. Des pares-feux de 5 à 10 m doivent être entretenus autour des plantations.
L’apport d’engrais complet est recommandé (200 g de NPK 11-22-16 ou 400 g de NPK 10-18-18
pour chaque arbre). Il n’y a priori pas nécessité de traiter avec des pesticides, les maladies
(oïdium et anthracnose principalement) et ravageurs (foreurs des tiges, piqueurs-suceurs et
chenilles principalement) étant peu nombreux ;
 Récolte : L’arbre produit à partir de trois ou quatre ans et atteint son rendement de croisière après
six ou sept ans. Le fruit est à maturité lorsque la pomme a pris une couleur vive (rouge, orange,
jaune ou violet selon les variétés) et tombe alors au sol. Il faut idéalement ramasser les noix au sol
chaque jour pendant la période de production (février à avril) ;
 Gestion post-récolte : Les noix doivent être séchées trois ou quatre jours, puis stockées au sec,
dans un endroit protégé des rongeurs et insectes. Les noix ne doivent pas être fripées, moisies ou
piquées. Un lot idéal doit atteindre les seuils suivants : 180 à 200 noix/kg, 8 à 10 % maximum
d’humidité, 15 % maximum de noix défectueuses, 0,25 % maximum de matières étrangères,
rendement en amande compris entre 20 et 28,5 %.

21
SUTTER, P. L. Mémoire de fin d'études en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'Institut supérieur
d'agriculture (ISA) de Lille. Analyse de la filière anacarde au Burkina-Faso : identification des leviers d'actions
pour une meilleure valorisation des ressources paysannes. Lille, ISA, RONGEAD, INADES, juillet 2010. 96p
22
TANDJIEKPON, A. M. Mieux produire l’anacarde au Bénin. Référentiel technico-économique. Cotonou –
Programme de recherches forestières, septembre 2008. 65p

17
23
D’après WONGNAA (2013) , si l’usage d'engrais, de pesticides, ou la pratique de l’élagage
augmentent de 1%, le rendement en anacarde augmenterait respectivement de 8,7%, 4,3% et 43%.
24
D’après iCA (2013) , l’implantation de ruches dans les plantations aurait permis d’augmenter les
rendements de 116,7% au Ghana et 212,5% au Bénin, soit respectivement une hausse de 4,2 à 9,1
kg/arbre/an au Ghana et 2,2 à 6,7 kg/arbre/an au Bénin.
Il faut par ailleurs souligner l’intérêt que présente l’agroforesterie, pratiqué par près de 25% des
producteurs au Sud-Ouest du Burkina-Faso, avec des cultures intercalaires telles que hibiscus,
25
sésame, haricot, soja, arachide, niébé ou manioc (BARRO, 2014) .
Dans le cas des légumineuses, ayant un pouvoir de fixation de l’azote atmosphérique et donc un effet
fertilisant, mais aussi d’autres utilités (contrôle des adventices par effet de couverture et/ou
allopathique, pompage des éléments minéraux profonds et remobilisation en surface, limitation des
ruissellements, etc.), la culture associée permettrait d’atteindre un rendement de près d’1,2 t/ha
26
(XAVIER et al., 2013) .
Par ailleurs, concernant la transformation, il convient de noter plus de 80% des noix de cajou
produites en Afrique sont exportées brutes, alors même que la transformation locale permettrait de
créer des emplois, principalement pour les femmes, et de créer de la valeur ajoutée dans le pays
27
(MASAWE et al. 2013) . Il est estimé que la transformation locale génère entre 1 et 1,5 équivalent
temps-plein par t d’amande exportée (SUTTER, 2010).
En conclusion, la filière anacarde permet de générer des revenus substantiels, autant à l’amont
(production) qu’à l’’aval (transformation, exportation) et les marges de manœuvre, tant à l’amont
(accroissement des rendements notamment) et à l’aval (accroissement des volumes transformées
localement), sont importants.

 Services publics et projets en appui à la filière anacarde au Burkina Faso


Services publics
Le développement de la filière est sous la responsabilité des Ministères en charge de l’environnement
(l’anacardier étant une essence de reboisement initialement utilisée pour lutter contre la dégradation
des sols et récemment reconnue pour son rôle en matière de séquestration du carbone) et de
ème
l’agriculture (l’anacarde étant le 3 produit d’exportation agricole du pays).
Cependant, si les Directions déconcentrées de ces deux Ministères sont censées appuyer localement
les acteurs de la filière, force est de constater qu’elles manquent de moyens pour le faire. Il faut par
contre souligner que la DG de la production et de l’économie rurale (DGPER) du MAAH appuie
l’interprofession de façon dynamique, initialement sur financement PDA/GIZ puis maintenant iCA.
Parmi les Chambres régionales d’agriculture (CRA) des trois Régions cibles, seule celle des
Cascades dispose d’agents de terrain intervenant de façon dédié sur la filière, grâce à un financement
iCA (Comm. pers. M. OUATTARA – Président de la CRA des Cascades, juillet 2016). Les autres se
contenteraient de faire de l’animation sur la filière, notamment lors de la journée de l’anacarde, alors
que les agents des organisations professionnelles et des industriels (tels ANATRANS ou Réseau
Wouol) sont opérationnels (Comm. pers. A. SOMBIE – Fondateur du Réseau Wouol, juillet 2016)
Deux Centres de recherche, INERA et CNSF, ont été appuyés par l’iCA avec des subventions
respectives de 135 000 € et 185 000 € entre février 2013 et décembre 2015, afin de sélectionner des

23
WONGNAA, C. A. Analysis of Factors Affecting the Production of Cashew in Wenchi Municipality, Ghana in
The Journal of Agricultural Sciences, Vol. 8: pp. 8-16. 2013
24
iCA. The Study of the Effects of Integrating Beekeeping into Cashew Farms in Ghana and Benin. Eschborn,
GIZ / ACI, 2013. 48p.
25
BARRO, S. T. Impact des cultures intercalaires sur la productivité du cajou (Anacardium occidentale L.) dans
la Province de la Sissili au Burkina-Faso - Mémoire en vue de l’obtention du master professionnel international en
innovation et de développement en milieu rural. Ouagadougou - Université de Ouagadougou, 2014. 88p
26
XAVIER, F. A. S., MAIA, S. M. F., RIBEIRO, K. A., MENDONCA, E. S., & OLIVEIRA, T. S. Effect of Cover
Plants on Soil C and N Dynamics in Different Soil Management Systems in Dwarf Cashew Culture in Agriculture,
Ecosystems and Environment, Vol. 165: pp. 173-183. 2013
27
MASAWE, P. A. L., ESEGU, J. F. O., KASUGA, L. J. F., MNENEY, E. E., & MUNUJI, D. Proceedings of
Second Cashew Conference, Kampala, Uganda, 26-29 April 2010. CAB International, Wallingford, UK. 2013

18
arbres élites / à haut potentiel, créer des parcs à bois (où peuvent être prélevés des greffons), former
des pépiniéristes au greffage des anacardiers (iCA, 2015a). Cette technique de sélection massale est
aussi préconisée par le CNRA en Côte d’Ivoire, en l’absence de variétés améliorées (CNRA, 2008).
Les acquis du CNSF sont pour l’instant assez ténus après quatre ans d’essais de sélection variétale
(notamment dans le verger de Péni, où 81 descendances ont été identifiées sur trois ha) : les
résultats sont peu valorisés, faute de financement pérenne et de stratégie d’intervention claire sur la
filière. Ainsi, le Plan stratégique de recherche du CNSF (en cours de rédaction) ne touche pas à
l’anacarde. Néanmoins, le CNSF peut compter sur deux Docteurs, trois ingénieurs et cinq techniciens
greffeurs formateurs qui connaissent la filière et ces agents envisagent de travailler sur
l’écophysiologie de l’anacarde, en recrutant si possible un thésard (pour un coût total estimé entre 20
et 40 MFCFA) (Comm. pers. Dr. S. KAMBOU – Resp. Programme d’amélioration génétique au CNSF,
28
juillet 2016 et CNSF, 2012 ).
L’INERA a quant à lui été impliqué de façon importante dans le projet iCA depuis 2010 (sélection de
matériel végétal amélioré, mise au point d’itinéraires techniques améliorés). Il n’est par contre pas
ème
impliqué dans la 3 phase actuelle de l’iCA. Au-delà de l’iCA, l’INERA a reçu un financement du
Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) pour
travailler pendant deux ans sur des thématiques similaires à celles de l’iCA. A l’heure actuelle,
l’INERA a peu d’agents mobilisables sur la filière : deux Docteurs, un économiste et pas d’agent de
terrain (Comm. pers. Dr. A. OUEDRAOGO – Chercheur à l’INERA, juillet 2016)
29
Initiative pour le cajou africain (iCA, 2015b)
La première phase a été menée de 2009 à 2013 avec l’appui financier principal de la Fondation Bill et
Melinda Gates et de nombreux partenaires techniques et financiers, GIZ en premier lieu

Figure 19 - Partenaire de l'Initiative cajou africain - iCA (iCA, 2015b)


ème
La 2 phase, qui est presque achevée, touchait cinq pays africains (Bénin, Burkina-Faso, Côte
d’Ivoire, Ghana et Mozambique). Elle visait à appuyer près de 430 000 petits producteurs d’anacarde,
afin d’accroitre leurs revenus de plus de 100 millions d’US$. Elle reposait sur quatre objectifs : (i)
améliorer la production en quantité et qualité, (ii) améliorer la transformation en quantité et qualité, (iii)
Développer des chaines d’approvisionnement durables, (iv) Organiser les filières.
En Afrique de l’Ouest, près de 390 000 producteurs, dont 22% de femmes, avaient déjà été formés fin
2015. Au Burkina-Faso, iCA a formé près de 42 000 producteurs (bonnes pratiques agricoles,
techniques de récolte et post-récolte, production de plants, création de nouveaux vergers, etc.), formé
22 maîtres formateurs (personnes ressources aptes à intervenir sur toute problématique de la filière)
et appuyé trois unités de transformation d’une capacité de plus de 1 500 t/an (Gebana Afrique,
ANATRANS, SOTRIAB) ont reçu de l’assistance technique. iCA a également appuyé la création de
l’UNPA/BF et de l’ANTA/BF.

28
CNSF. Recherche action en vue de l'amélioration de la productivité et la production biologique par la plantation
d'arbres à haut rendement. Ouagadougou – CNSF, octobre 2012. 4p
29
iCA. Présentation des interventions de iCA/GIZ lors de l’atelier d’échange sur la promotion de l’anacarde au
Burkina-Faso. Ouagadougou – iCA, juillet 2015. 15p

19
Au niveau régional, il convient de souligner que l’iCa a appuyé le Conseil coton anacarde (CCA)
ivoirien dans la mise en place du Salon international des équipements et des technologies de
ère
transformation de l'anacarde (SIETTA). La 1 édition, tenue à Abidjan en 2014, avait été un succès :
plus de 4.500 participants sont venus de 25 pays. La prochaine édition aura lieu à Abidjan en
novembre 2016 (iCA, 2015a).
Une troisième phase de l’iCA a vu le jour (iCA a pour l’occasion été rebaptisée Com Cashew) et doit
être menée jusqu’en 2020, avec l’objectif de toucher 500 000 producteurs dans cinq pays africains.
Projet anacarde de l’Unité nationale de mise en œuvre du Cadre intégré renforcé (UNMO-CIR) /
30
Stichting Nederlandse Vrijwilligers (SNV, l'agence de développement néerlandaise)
Le CIR est une iinitiative internationale lancée en octobre 1997 afin d’améliorer la capacité des pays
les moins avancés à formuler, négocier et mettre en œuvre des politiques commerciales. Il réunit
Fonds monétaire internationale (FMI), Banque mondiale (BM), International Trade Centre (ITC),
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Programme des
Nations-Unies pour le développement (PNUD) et Organisation mondiale du commerce (OMC).
Au Burkina-Faso, les projets du CIR sont pilotés par l’UNMO-CIR, notamment le projet d’appui à la
commercialisation dans les filières manque et anacarde, mis en œuvre par la SNV depuis son
lancement en décembre 2014. Ce projet de 3,5 millions d’US$ comprend quatre composantes : (i)
Renforcer les capacités organisationnelles et techniques des acteurs, (ii) Améliorer les capacités
techniques et technologiques des unités de transformation, (iii) Accroître le volume des exportations
de mangue séchée et d’amande, (iv) Améliorer l’accès des acteurs aux services financiers.
31
Projet « Cracking the nut »
Ce projet est porté par l’ONG néerlandaise Woord en Daad et un partenaire privé, Trade and
Development International B.V. (TDI), maison mère d’ANATRANS, ainsi que d’autres partenaires plus
petits, notamment l’ONG Fair Match Support. Le budget est de 5,8 M€, dont 2,9 M€ apportés par
FDOV, 1 M€ par Woord en Daad et 1,3 M€ par TDI.
Le projet concerne Bénin et Burkina-Faso. Au Burkina-Faso, seule ANATRANS est concernée. Il y a
trois composantes : (i) Amélioration de la production, (ii) Amélioration de la transformation (et
valorisation des sous-produits), (iii) Organisation de la filière. Les objectifs sont ambitieux : 10 000
producteurs appuyés, générant 7 M€ de revenu annuel brut ; 5 000 producteurs accédant aux
services de vulgarisation ; 5 000 producteurs recevant 2 M€/an de crédit ; 2 500 femmes employées
dans les usines de transformation de noix d’anacarde, générant 3 M€ de revenu annuel net.
Autres appuis
L’ONG RONGEAD est intervenue sur la filière entre 2009 et 2013, via le projet d’Appui à la
valorisation des ressources agricoles locales : filières anacarde et sésame au Burkina-Faso
32
(ANASAME) . Elle a notamment renforcé les capacités techniques des acteurs, développer des outils
pédagogiques pour faciliter la compréhension du marché international de l’anacarde, appuyer les
démarches de commercialisation groupée et analyser et diffuser des informations de marché
33
(bulletins de marché). Elle est moins active sur la filière depuis 2013 (RONGEAD, 2015b)
L’ONG Self Help Africa met en œuvre le Projet d’intégration des producteurs dans la chaine de valeur
34
de l’anacarde dans la Région des Hauts-Bassins (Self Help Africa, 2015) . Ce projet, cofinancé à
50% par cette ONG et 50% par iCA, est d’un budget réduit, environ 90 000 € et intervient sur
l’ensemble des maillons de la filière, depuis la distribution de plants greffés, la promotion de
l’agroforesterie, la vulgarisation des BPA, la mise en relation des producteurs et transformateurs, etc.

30
UNMO-CIR & SNV. Présentation des interventions de iCA/GIZ lors de l’atelier d’échange sur la promotion de
l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – UNMO-CIR & SNV, juillet 2015. 8p
31
WOORD EN DAAD. Cracking The Nut in a nutshell. Gorinchem / The Netherlands - Woord en Daad, May
2015. 12p
32
Cf. http://www.rongead.org/Burkina-Faso-Anacarde-Sesame.html
33
RONGEAD. Présentation des interventions de RONGEAD lors de l’atelier d’échange sur la promotion de
l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – RONGEAD, juillet 2015. 8p
34
Self Help Africa. Présentation des interventions de Self Help Africa lors de l’atelier d’échange sur la promotion
de l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – Self Help Africa, juillet 2015. 8p

20
B3 Description détaillée des composantes du projet
Le projet PADA-REDD+ est en ligne avec trois des cinq priorités à l’action de la Banque (High-5), à
savoir (i) Nourrir l’Afrique par l’augmentation de la production de noix d’anacarde et le développement
de la chaîne de valeur, (ii) Industrialiser l’Afrique par la modernisation et la construction des unités de
transformation et (iii) Améliorer les conditions de vie des populations par l’augmentation des revenus,
du fait du développement de la chaîne de valeur et la création d’emplois pour les femmes et les
er ème
jeunes. Il s’inscrit également dans le 1 pilier du DSP 2012-2016 de la Banque et le 2 pilier de la
Stratégie genre 2014-2018 de la Banque (autonomisation économique de la femme).
Il cadre avec les orientations stratégiques du Plan national de développement économique et social
(PNDES 2016-2020) en cours d’élaboration par le Gouvernement, lequel Plan vise la transformation
structurelle de l'économie burkinabè pour une croissance forte et inclusive, ainsi que la Stratégie
nationale de développement des filières agricoles du Burkina-Faso, elle aussi en cours de validation.

COMPOSANTE 1 : APPUI A LA PRODUCTION


Cette composante sera mise en œuvre à travers les deux sous-composantes suivantes : 1.1.
Développement des plantations et 1.2. Amélioration des rendements et des techniques de production.

1.1. Développement des plantations


La production de noix d’anacarde au Burkina-Faso ne représente que 2% de la production mondiale
et les transformateurs et exportateurs locaux peinent à sécuriser leur approvisionnement en noix, face
à la forte concurrence des acteurs opérant en Côte d’Ivoire, Ghana et Togo (RONGEAD, 2015a). Il
est donc crucial que le projet contribue à l’augmentation des volumes produits, afin de sécuriser les
approvisionnements des opérateurs locaux de l’aval de la filière et, ce faisant, créer de la valeur
ajoutée dans la filière, la rendant ainsi plus forte et attractive pour tous les acteurs, de l’amont à l’aval.
De plus, comme la qualité des noix brutes et des amandes influe énormément sur leurs prix, il est
essentiel que cet accroissement des volumes de production s’accompagne d’une amélioration de la
qualité, ce qui justifie le fait de promouvoir l’utilisation de matériel végétal amélioré et de bonnes
pratiques agricoles (taille et désherbage réguliers, apport de compost), garants d’une bonne qualité.
Cela étant dit, les actions à financer par le projet dans le cadre de cette sous-composante sont les
suivantes :

1.1.1 Appui à la mise en place de 15 000 ha de nouvelles plantations agroforestières


Il est très généralement recommandé de planter l’anacardier en plantation « pure » avec une
densité proche de 100 plants/ha (10 m x 10 m). Ceci a pour effet de provoquer une fermeture du
couvert au bout de sept à neuf ans, rendant impossible toute culture intercalaire et contribuant ainsi
à renforcer la pression foncière.
Voulant éviter cela et suivant les expériences du Réseau Wouol en la matière, le projet
subventionnera la fourniture de plants améliorés (Cf. activité 1.2.1 ci-dessous) et leur transport, afin
de créer des plantations agroforestières à densité faible : 7m x 25m, 57 plants/ha. Ceci permettra
aux planteurs de cultiver les interlignes durant toute la durée de vie de la plantation avec des
productions annuelles (gingembre, hibiscus, sésame, pois, arachide) et de ne pas créer de pression
foncière supplémentaire.
Les planteurs autofinanceront le nettoyage préalable de la parcelle à planter (coût estimé à 65 000
FCFA/ha) et le piquetage, trouaison et mise en terre des plants (coût estimé à 14 250 FCFA/ha),
tandis que le projet subventionnera les plants améliorés (coût estimé à 8 500 FCFA/ha) et leur
transport depuis la pépinière juste à la parcelle (coût estimé à 5 000 FCFA/ha), soit un taux de
subvention d’environ 15%. Ce taux, quoique réduit, parait en effet suffisant pour inciter les
producteurs à planter, la marge nette par ha pour cette culture étant positive, de l’ordre de 77 000
FCFA/ha/an en moyenne (OUEDRAOGO, 2015).
Par ailleurs, toute nouvelle plantation agroforestière ne pourra être subventionnée qu’après (i)
Validation du site proposé, dans le respect des lois et règlements nationaux, qui interdisent
notamment la déforestation et la destruction de certaines essences, même présentes via des arbres
isolés, (ii) Délivrance d'une Attestation de possession foncière rurale (APFR) ou d'un Acte de
cession foncière provisoire dans les cas contraires, en conformité avec la Charte foncière

21
communale, afin d’éviter tout malentendu sur les droits d’usage et/ou de propriété des terres,
lesquels peuvent alors être contestés par des tierces parties (Cf. activité 1.2.2 ci-dessous pour
l’appui à la sécurisation foncière).
Afin de minimiser les coûts de transaction relatifs à cette activité, les demandes de subvention de
plantation agroforestière seront déposées par des groupements ou coopératives, voire Unions de
groupements ou coopératives. Les contrôles ex ante (éligibilité des terrains : pas de risque de
déboisement, sécurisation foncière) et ex post (bonne réalisation des travaux) pourront ainsi être
menés de façon large par le projet.

1.1.2 Appui aux investissements productifs


Cette activité offrira la possibilité aux Unions de groupements ou coopératives de bénéficier de
crédits moyen terme afin de soutenir la production. De façon spécifique, les crédits pourront être
octroyés pour les sous-projets suivants, moyennant un apport de 10% par les bénéficiaires :
 Réhabilitation de pépinières : Sur la base des expériences pratiques du Réseau Wouol, le coût
de réhabilitation d’une pépinière ayant une capacité de production de 85 000 plants sur cinq ans
a été estimé à 1 790 000 FCFA. Le Réseau Wouol devrait a priori bénéficier d’un tel crédit et
quatre crédits seront attribués à d’autres organisations de producteurs, après sélection des
dossiers ;
 Achat d’équipement d’entretien des plantations : De nombreux travaux concordent concernant
l’utilité de la taille, du désherbage et de l’application de pesticides pour obtenir de bons
rendements en noix de cajou (AZAM-ALI & JUDGE, 2001 ; CNRA, 2008 ; TANDJIEKPON, 2008 ;
WONGNAA, 2013 ; OUEDRAOGO & LENGKEEK, 2015). Neuf lots d’équipements (17 880 000
FCFA/lot) - comprenant trois motos (500 000 FCFA/pièce), trois tronçonneuses (400 000
FCFA/pièce), trois pulvérisateurs (60 000 FCFA/pièce) et un tracteur (15 000 000 FCFA/pièce) –
pourront donc être acquis à crédit. Le Réseau Wouol devrait a priori bénéficier de trois lots et six
autres lots pourront être acquis par d’autres organisations de producteurs, après sélection des
dossiers ;
 Tricycles pour le transport des intrants ou des noix : Afin de sécuriser les approvisionnements
des industriels locaux, les groupements et coopératives de producteurs et leurs faitières seront
incités à conclure des contrats cadres de vente groupée avec ces industriels (Cf. Activité 1.2.2 ci-
dessus). Afin de faciliter le regroupement de la production, mais aussi faciliter les transports de
tout intrant nécessaire à la production (plants, compost, etc.), 30 tricycles (1 250 000
FCFA/pièce) pourront être acquis à crédit ;
 Equipements propres au Réseau Wouol : Comme indiqué dans Volume II - Annexe 2 du présent
document, le Réseau Wouol est l’un des acteurs les plus dynamiques de la filière et il a été
l’initiateur de l’idée de projet soumise avec succès en 2013 au FIP Set-Aside Fund, ce qui
explique que des crédits lui sont dédiés pour acquérir deux pick-up (20 000 000 FCFA/pièce),
construire le magasin de son unité de compostage (plateforme déjà existante, avec une capacité
de production de 2 000 t/an) et l’équiper avec trois broyeuses (3 000 000 FCFA/pièce), un
tracteur (15 000 000 FCFA/pièce) et un tractopelle (8 000 000 FCFA/pièce). Le coût total du
magasin est de 25 000 000 FCFA et le coût total des équipements de 32 000 000 FCFA.

1.1.3 Appui à la production de plants et à l’entretien des plantations existantes


Concernant la production de plants : des crédits court-terme revolving (fond de roulement) pourront
être octroyés pour des pépinières gérées par des groupements ou coopératives, voire Unions de
groupements ou coopératives, afin d’acheter des stocks initiaux de semences améliorées, sachets
et terreau. Ce fond de roulement devrait globalement permettre de produire 50 000 plants/an, soit
250 000 plants sur la durée du projet, ce qui permettra de contribuer à l’effort de plantation de
15 000 ha dans le cadre de l’activité 1.1.1.
Concernant l’entretien des plantations existantes : des crédits de campagne pourront être octroyés à
des producteurs individuels, via leurs groupements ou coopératives, voire Unions de groupements
ou coopératives initial, afin d’effectuer le labour de contre-saison (coût estimé à 35 000 FCFA/ha de
plantation agroforestière) et/ou la taille d’entretien (coût estimé à 11 400 FCFA/ha) et/ou l’apport de
compost (coût estimé à 5 000 FCFA/ha). Afin de minimiser les coûts de transaction, les demandes
de crédit de campagne seront déposées par des groupements ou coopératives, voire Unions de
groupements ou coopératives, même si le crédit est remboursable individuellement in fine. De plus,

22
ces organisations se porteront garantes des crédits individuels. Le fond de roulement permettra
d'entretenir près de 2 000 ha/an, soit 10 000 ha sur la durée du projet.

1.2. Amélioration des rendements et des techniques de production

1.2.1 Appui à la recherche agronomique sur la production d’anacarde


Avec le soutien financier de l’iCA, l’INERA et le CNSF ont surtout travaillé ces dernières années sur
l’identification d’arbres à haut potentiel (arbres élites) et la promotion de matériel végétal amélioré,
avec un impact limité sur la filière, l’essentiel des plantations étant encore faites à partir de matériel
végétal tout venant. Par ailleurs, d’autres facteurs interviennent sur l’amélioration des rendements
en noix d’anacarde, tels que l’application d’engrais organique et/ou minéral, la lutte contre les
maladies et ravageurs, la taille (de formation et d’entretien) raisonnée, les associations
agroforestières, la promotion de techniques de récolte et de stockage post-récolte adaptées, etc.
mais ont été peu étudiés au Burkina-Faso.
Pourtant, d’après WONGNAA (2013), si l’usage d'engrais, de pesticides, ou la pratique de l’élagage
augmentent de 1%, le rendement en anacarde augmenterait respectivement de 8,7%, 4,3% et 43%.
Par ailleurs, l’agroforesterie est pratiquée par près de 25% des producteurs au Sud-Ouest du
Burkina-Faso, avec des cultures intercalaires telles que hibiscus, sésame, haricot, soja, arachide,
niébé ou manioc (BARRO, 2014). Dans le cas des légumineuses, ayant un pouvoir de fixation de
l’azote atmosphérique et donc un effet fertilisant, mais aussi d’autres utilités (contrôle des
adventices par effet de couverture et/ou allopathique, pompage des éléments minéraux profonds et
remobilisation en surface, limitation des ruissellements, etc.), la culture associée permettrait
d’atteindre un rendement de près d’1,2 t/ha en noix d’anacarde (XAVIER et al., 2013).
Dans le cadre de cette activité, il est donc prévu d’inciter le CNSF et l’INERA à travailler
conjointement / en réseau (pour pallier à leur manque de moyens humains disponible sur la
thématique anacarde) sur les thèmes suivants :
 Identification de matériel végétal amélioré dans la sous-Région (variétés productives et à
grosses noix, adaptées aux conditions environnementales locales), notamment auprès du Centre
national de la recherche agronomique (CNRA) ivoirien ou du Crop Research institute (CRI)
ghanéen. Ce matériel végétal pourrait ensuite faire l’objet d’accords d’échange. ;
 Identification d’itinéraires techniques de culture améliorés (mise en place des plants, apport
d’engrais organique et/ou minéraux, lutte contre les maladies et ravageurs, taille raisonnée de
formation et d’entretien, associations agroforestières, techniques de récolte et de stockage post-
récolte adaptées, etc.). Un forfait de 10 000 000 FCFA est prévu pour ces deux premiers thèmes
de recherche ;
 Mise en place et suivi des essais en station et chez les paysans : Ces essais permettront
d’évaluer les performances du matériel végétal amélioré et des itinéraires techniques améliorés
(i) en station, en condition contrôlée, (Mother Trials) afin de mesurer la variabilité des
rendements due aux seuls innovations testés, mais aussi (ii) au champ, en condition non
contrôlée, (Baby Trials) afin de mesurer la variabilité des rendements due au niveau de maitrise
des innovations testées par les paysans. Un forfait de 50 000 000 FCFA est prévu pour ce thème
de recherche.
Enfin, l’ONG OXFAM contribuera directement à une étude de 6 000 000 FCFA visant à estimer les
propriétés agronomiques du compost produit par le Réseau Wouol.
Au terme de cette activités, les résultats attendus sont l’identification et la diffusion de variétés
productives et à grosses noix, adaptées aux conditions environnementales des régions cibles ; des
pratiques les plus efficaces de production et entretien des plants ; d’un ou plusieurs itinéraires
culturaux économiquement performants et durables.

1.2.2 Appui technico-économique et organisationnel aux organisations faîtières et aux producteurs


De plus de 30 ans d’expériences sub-sahariennes en termes d’appui aux Organisations
professionnelles agricoles (OPA), on peut retenir les trois principes clefs suivants :
 « Un tas de brique ne fait pas une maison » : l’accumulation de formations, de dons en matériel ou
équipement, de voyages d’études, etc. ne mettent pas une OPA en mouvement…Au contraire, en

23
renforçant l’« assistencialisme », elles peuvent parfois être contre-productives et laisser penser
aux paysans que d’autres « savent ce qui est bon pour eux » ;
 « La formation par l’action est la plus efficace » : les programmes d’appuis démarrant par une
longue phase préparatoire d’appuis très formels (principes de fonctionnement d’un groupement,
règles d’organisation des réunions, rédaction et enregistrement des statuts, etc.) ne fonctionnent
pas. Les paysans, pragmatiques, se désintéressent rapidement des appuis, qui ne répondent pas
à leurs attentes de court-terme (comment s’approvisionner en semences à moindre coût ? Trouver
des débouchés pour ma production ? Etc.) ;
 « Un km commence par un pas » : Chaque OPA a ses propres atouts et faiblesses. L’appui
apporté à l’OPA ne doit pas poursuivre l’objectif illusoire de « répondre à tout, tout de suite ». Bien
souvent, l’OPA présente un « facteur limitant », une faiblesse majeure qui annihile tous les efforts
fait par ailleurs).
Cela étant, les appuis apportés dans le cadre de l’Activité 1.2.2 respecteront les principes suivants :
- l’OPA et les producteurs (et non pas le projet) sont au centre de l’action : avec un appui extérieur,
c’est eux qui analysent leur contexte, qui élaborent leur vision, qui identifient des défis à relever et
des actions à mener ;
- La structure d’appui plaque son plan d’appui sur le plan d’action de l’OPA : on ne fait pas des
appuis de façon standardisée et « pour la forme », mais parce que cela contribue à la mise en
œuvre du plan d’action de l’OPA ;
- Très rapidement, l’OPA doit s’autoévaluer et redéfinir sa vision, ses défis, ses
actions…L’accompagnement par le projet n’est pas un chemin sans fin, mais un « coup de fouet »
visant à dynamiser rapidement l’OPA et responsabiliser ses membres.
Les appuis seront de nature technico-économiques (élaboration de compte d’exploitation,
optimisation des itinéraires culturaux et diffusion des bonnes pratiques agricoles, appui à la vente
groupée, appui à la certification Bio et/ou Fair Trade, appui à la sécurisation foncière des
plantations, etc.) et organisationnels (mise en conformité des statuts avec l’acte unique OHADA sur
les coopératives, mise en relation avec les CRA, appui à l’affiliation aux faitières, appui à la
signature d’accord de vente groupée avec des acheteurs locaux tels que Wouol, ANATRANS, etc.).
Pour ce faire, le projet financera le déploiement de 15 agents de terrain polyvalents sur les trois
Régions. Ils pourront être ancrés au niveau des Chambres régionales d’agriculture et/ou des Unions
régionales des producteurs d’anacarde, selon le niveau de dynamisme des différentes structures
dans les trois Régions. Le projet prendra en charge leurs salaires ainsi que leurs frais de
fonctionnement, à raison de 125 000 FCFA/mois/agent. Des motos (à raison de 700 000
FCFA/moto) seront achetées pour ces 15 agents et les 12 agents existants au sein du Réseau
Wouol.
Il convient par ailleurs de noter que le projet soutiendra la réhabilitation du bureau de Wouol
(15 000 000 FCFA) et que les partenaires du Réseau Wouol, à savoir OXFAM et Biovisio,
soutiendront directement des activités d’appui-conseil au Réseau Wouol, à hauteur respectivement
d’environ 47 600 000 FCFA et de 12 800 000 FCFA.
Enfin, afin d’être en phase avec les sauvegardes REDD+ de l’Annexe 1 de la Décision 1/CP16 de
35
Cancun (CCNUCC, 2010) et la réglementation nationale, toute nouvelle plantation agroforestière
promue par le projet sera conditionnée au respect de la Charte foncière communale et à l’obtention
d’une Attestation de possession foncière rurale foncière (APFR) ou d'un Acte de cession foncière
provisoire dans les cas contraires. Pour se faire, le projet apportera 25 000 000 FCFA, complétés
par environ 19 700 000 FCFA apportés directement par l’ONG OXFAM. Cette dernière s’appuiera
sur le Groupe d’action et de recherche sur le foncier (GRAF) afin de mener les activités de
sécurisation foncière sur trois communes cibles
1.2.3 Appui au FIE pour la réalisation des missions qui lui seront confiées.
Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), récemment créé et qui s’est récemment déployé

35
CCNUCC. Décision 1/CP16 - Les accords de Cancún : Résultats des travaux du Groupe de travail spécial de
l’action concertée à long terme au titre de la Convention. Bonn – Secrétariat de la CCNUCC, décembre 2010.
34p

24
sur le terrain avec une délégation de l’Ouest couvrant les trois Régions (Cascades, Hauts-Bassins
et Sud-Ouest), devrait être au cœur de la mise en œuvre du projet. Pour l’instant habilité à gérer des
dossiers de subvention, il devrait pouvoir gérer des dossiers de crédit une fois un Décret ad hc
adopté par le Gouvernement burkinabé.
Ses premières expériences en termes de traitement de dossiers (par ex, 364 projets traités en 2015
par la Délégation FIE de l’Ouest, en deux appels à projets) font apparaitre certaines lourdeurs :
 Lourdeurs de la procédure : chaque dossier doit passer successivement devant quatre Comités
(d’analyse stratégique, régional, thématique national, puis de financement), ce qui explique la
durée de traitement de trois à quatre mois ;
 Dépendance à l’expertise technique de bureaux d’études pour l’examen technique des dossiers,
même les plus simples : la sollicitation de cette expertise externe surenchérit le coût
d’intervention.
Le projet visera donc à appuyer les capacités d’évaluation et de suivi des sous-projets, avec un
forfait annuel de 14 600 000 FCFA pendant les quatre premières années du projet. Il
subventionnera également des équipements du FIE (21 500 000 FCFA) et un atelier de lancement
et de formation des producteurs (7 500 000 FCFA).

25
B4 Coûts détaillés du projet

 Coûts totaux pour la composante 1

Tx change Fcfa/US$ 590 Répartition (US$)


Unité Quantité PU (FCFA) % subv PT (FCFA) PT (US$) Promoteur Projet Don Prêt
1. APPUI A LA PRODUCTION 2 144 793 923 3 689 481 2 202 208 1 487 273 845 424 641 849
1.1 Développement de plantations d'anacardes 1 768 378 000 3 051 488 2 066 419 985 069 343 220 641 849
1.1.1 Mise en place des plantations (nouvelles/renouvelées, subvention) 1 391 250 000 2 358 051 2 014 831 343 220 343 220 -
Nettoyage ha 15 000 65 000 975 000 000 1 652 542 1 652 542 - - -
Piquetage/trouaison /mise en terre ha 15 000 14 250 213 750 000 362 288 362 288 - - -
Plants ha 15 000 8 500 127 500 000 216 102 - 216 102 216 102 -
Transport plants / divers ha 15 000 5 000 75 000 000 127 119 - 127 119 127 119 -
1.1.2 Mécanisation de la production (Crédit MT) 272 370 000 515 881 51 588 464 293 - 464 293
Renforcement des capacités de production de 5 pépinières (W+4) Pép. 5 1 790 000 8 950 000 15 169 1 517 13 653 - 13 653
Equipements d'entretien pour les coopératives (W+6) Lots 9 17 880 000 160 920 000 272 746 27 275 245 471 - 245 471
Pick-up pour Wouol - Siège Pick up 2 20 000 000 40 000 000 67 797 6 780 61 017 - 61 017
Tricycles pour transport noix (10 par Région x 3 Régions) Tricycle 30 1 250 000 37 500 000 63 559 6 356 57 203 - 57 203
Magasin de l'unité compostage Wouol Unité 1 25 000 000 25 000 000 42 373 4 237 38 136 - 38 136
Équipement de l'unité compostage Wouol Lot 1 32 000 000 32 000 000 54 237 5 424 48 814 - 48 814
1.1.3 Entretien des plantations (Crédit CT) 104 758 000 177 556 - 177 556 - 177 556
Production de plants plant 50 000 70 3 500 000 5 932 - 5 932 - 5 932
Labour contre-saison ha 1 970 35 000 68 950 000 116 864 - 116 864 - 116 864
Taille des arbres ha 1 970 11 400 22 458 000 38 064 - 38 064 - 38 064
Apport de compost ha 1 970 5 000 9 850 000 16 695 - 16 695 16 695
1.2 Activités de soutien (subvention) 376 415 923 637 993 135 790 502 203 502 203 -
1.2.1 Appui à la recherche agronomique 60 000 000 101 695 - 101 695 101 695 -
Revue des itinéraires tech. améliorés et intro/diffusion de matériel végétal amélioré Forfait 1 10 000 000 100% 10 000 000 16 949 - 16 949 16 949 -
Mise en place d'essais en station et chez les paysans Forfait 1 25 000 000 100% 25 000 000 42 373 - 42 373 42 373 -
Suivi technico-éco des essais (conseil de gestion) Forfait 1 25 000 000 100% 25 000 000 42 373 - 42 373 42 373 -
Etude agronomique de suivi de l'utilisation du compost (contribution Oxfam) Forfait 1 6 000 000 0% 6 000 000 10 169 10 169 - - -
1.2.2 Appui aux faitières / producteurs 229 015 923 388 163 135 790 252 373 252 373 -
Réhabilitation bureau Wouol Forfait 1 15 000 000 15 000 000 25 424 - 25 424 25 424 -
Conseil/appui technico-économique - salaires chargés Agent 15 6 000 000 90 000 000 152 542 - 152 542 152 542 -
Conseil/appui technico-économique - acquisitions moto (12W+15) Agent 27 700 000 18 900 000 32 034 - 32 034 32 034 -
Conseil/appui technico-économique - activités d'Oxfam Forfait 1 47 602 213 47 602 213 80 682 80 682 - - -
Appui à l'obtention des attestations foncières pour les plantations Forfait 1 25 000 000 100% 25 000 000 42 373 - 42 373 42 373 -
Appui à l'obtention des attestations foncières dans 3 communes (contribution Oxfam) Forfait 1 19 678 710 19 678 710 33 354 33 354 - - -
Assistance de Biovisio à Wouol Forfait 1 12 835 000 12 835 000 21 754 21 754 - - -
1.2.3 Assistance technique du FIE 87 400 000 148 136 - 148 136 148 136 -
Evaluation et suivi des sous-projets Forfait 4 14 600 000 58 400 000 98 983 - 98 983 98 983 -
Renforcement des capacités du FIE en matériel Forfait 1 21 500 000 21 500 000 36 441 - 36 441 36 441 -
Atelier de lancement et formations des producteurs Forfait 1 7 500 000 7 500 000 12 712 - 12 712 12 712 -
 Coûts annuels pour la composante 1 (années 1 à 3)

Année 1 (US$) Année 2 (US$) Année 3 (US$)


Total Promot. Projet Don Prêt Total Promot. Projet Don Prêt Total Promot. Projet Don Prêt
1. APPUI A LA PRODUCTION 805 860 390 404 415 456 231 073 184 382 1 208 756 722 249 486 506 215 141 271 365 1 114 018 712 775 401 243 215 141 186 102
1.1 Développement de plantations d'anacardes 578 149 336 564 241 586 57 203 184 382 1 087 534 701 762 385 772 114 407 271 365 992 797 692 288 300 508 114 407 186 102
1.1.1 Mise en place des plantations (nouvelles/renouvelées, subvention) 393 008 335 805 57 203 57 203 - 786 017 671 610 114 407 114 407 - 786 017 671 610 114 407 114 407 -
Nettoyage 275 424 275 424 - - - 550 847 550 847 - - - 550 847 550 847 - - -
Piquetage/trouaison /mise en terre 60 381 60 381 - - - 120 763 120 763 - - - 120 763 120 763 - - -
Plants 36 017 - 36 017 36 017 - 72 034 - 72 034 72 034 - 72 034 - 72 034 72 034 -
Transport plants / divers 21 186 - 21 186 21 186 - 42 373 - 42 373 42 373 - 42 373 - 42 373 42 373 -
1.1.2 Mécanisation de la production (Crédit MT) 7 585 758 6 826 - 6 826 301 517 30 152 271 365 - 271 365 206 780 20 678 186 102 - 186 102
Renforcement des capacités de production de 5 pépinières (W+4) 7 585 758 6 826 - 6 826 7 585 758 6 826 - 6 826 - - - - -
Equipements d'entretien pour les coopératives (W+6) - - - - - 272 746 27 275 245 471 - 245 471 - - - - -
Pick-up pour Wouol - Siège - - - - - - - - - - 67 797 6 780 61 017 - 61 017
Tricycles pour transport noix (10 par Région x 3 Régions) - - - - - 21 186 2 119 19 068 - 19 068 42 373 4 237 38 136 - 38 136
Magasin de l'unité compostage Wouol - - - - - - - - - - 42 373 4 237 38 136 - 38 136
Équipement de l'unité compostage Wouol - - - - - - - - - - 54 237 5 424 48 814 - 48 814
1.1.3 Entretien des plantations (Crédit CT) 177 556 - 177 556 - 177 556 - - - - - - - - - -
Production de plants 5 932 - 5 932 - 5 932 - - - - - - - - - -
Labour contre-saison 116 864 - 116 864 - 116 864 - - - - - - - - - -
Taille des arbres 38 064 - 38 064 - 38 064 - - - - - - - - - -
Apport de compost 16 695 - 16 695 - 16 695 - - - - - - - - - -
1.2 Activités de soutien (subvention) 227 711 53 841 173 870 173 870 - 121 222 20 487 100 734 100 734 - 121 222 20 487 100 734 100 734 -
1.2.1 Appui à la recherche agronomique 16 949 - 16 949 16 949 - 21 186 - 21 186 21 186 - 21 186 - 21 186 21 186 -
Revue des itinéraires tech. améliorés et intro/diffusion de matériel végétal amélioré 16 949 - 16 949 16 949 - - - - - - - - - - -
Mise en place d'essais en station et chez les paysans - - - - - 10 593 - 10 593 10 593 - 10 593 - 10 593 10 593 -
Suivi technico-éco des essais (conseil de gestion) - - - - - 10 593 - 10 593 10 593 - 10 593 - 10 593 10 593 -
Etude agronomique de suivi de l'utilisation du compost (contribution Oxfam) 10 169 10 169 - - - - - - - - - - - - -
1.2.2 Appui aux faitières / producteurs 144 491 53 841 90 650 90 650 - 72 747 20 487 52 260 52 260 - 72 747 20 487 52 260 52 260 -
Réhabilitation bureau Wouol 25 424 - 25 424 25 424 - - - - - - - - - - -
Conseil/appui technico-économique - salaires chargés 19 068 - 19 068 19 068 - 38 136 - 38 136 38 136 - 38 136 - 38 136 38 136 -
Conseil/appui technico-économique - acquisitions moto (12W+15) 32 034 - 32 034 32 034 - - - - - - - - - - -
Conseil/appui technico-économique - activités d'Oxfam 16 136 16 136 - - - 16 136 16 136 - - - 16 136 16 136 - - -
Appui à l'obtention des attestations foncières pour les plantations 14 124 - 14 124 14 124 - 14 124 - 14 124 14 124 - 14 124 - 14 124 14 124 -
Appui à l'obtention des attestations foncières dans 3 communes (contribution Oxfam) 33 354 33 354 - - - - - - - - - - - - -
Assistance de Biovisio à Wouol 4 351 4 351 - - - 4 351 4 351 - - - 4 351 4 351 - - -
1.2.3 Assistance technique du FIE 66 271 - 66 271 66 271 - 27 288 - 27 288 27 288 - 27 288 - 27 288 27 288 -
Evaluation et suivi des sous-projets 24 746 - 24 746 24 746 - 24 746 - 24 746 24 746 - 24 746 - 24 746 24 746 -
Renforcement des capacités du FIE en matériel 36 441 - 36 441 36 441 - - - - - - - - - - -
Atelier de lancement et formations des producteurs 5 085 - 5 085 5 085 - 2 542 - 2 542 2 542 - 2 542 - 2 542 2 542 -
22% 18% 28% 27% 29% 33% 33% 33% 25% 42% 30% 32% 27% 25% 29%

27
 Coûts annuels pour la composante 1 (années 4 à 5)

Année 4 (US$) Année 5 (US$)


Total Promot. Projet Don Prêt Total Promot. Projet Don Prêt
1. APPUI A LA PRODUCTION 500 106 356 292 143 814 143 814 - 60 741 20 487 40 254 40 254 -
1.1 Développement de plantations d'anacardes 393 008 335 805 57 203 57 203 - - - - - -
1.1.1 Mise en place des plantations (nouvelles/renouvelées, subvention) 393 008 335 805 57 203 57 203 - - - - - -
Nettoyage 275 424 275 424 - - - - - - - -
Piquetage/trouaison /mise en terre 60 381 60 381 - - - - - - - -
Plants 36 017 - 36 017 36 017 - - - - - -
Transport plants / divers 21 186 - 21 186 21 186 - - - - - -
1.1.2 Mécanisation de la production (Crédit MT) - - - - - - - - - -
Renforcement des capacités de production de 5 pépinières (W+4) - - - - - - - - - -
Equipements d'entretien pour les coopératives (W+6) - - - - - - - - - -
Pick-up pour Wouol - Siège - - - - - - - - - -
Tricycles pour transport noix (10 par Région x 3 Régions) - - - - - - - - - -
Magasin de l'unité compostage Wouol - - - - - - - - -
Équipement de l'unité compostage Wouol - - - - - - - - -
1.1.3 Entretien des plantations (Crédit CT) - - - - - - - - - -
Production de plants - - - - - - - - - -
Labour contre-saison - - - - - - - - - -
Taille des arbres - - - - - - - - - -
Apport de compost - - - - - - - - - -
1.2 Activités de soutien (subvention) 107 097 20 487 86 610 86 610 - 60 741 20 487 40 254 40 254 -
1.2.1 Appui à la recherche agronomique 21 186 - 21 186 21 186 - 21 186 - 21 186 21 186 -
Revue des itinéraires tech. améliorés et intro/diffusion de matériel végétal amélioré - - - - - - - - - -
Mise en place d'essais en station et chez les paysans 10 593 - 10 593 10 593 - 10 593 - 10 593 10 593 -
Suivi technico-éco des essais (conseil de gestion) 10 593 - 10 593 10 593 - 10 593 - 10 593 10 593 -
Etude agronomique de suivi de l'utilisation du compost (contribution Oxfam) - - - - - - - - - -
1.2.2 Appui aux faitières / producteurs 58 623 20 487 38 136 38 136 - 39 555 20 487 19 068 19 068 -
Réhabilitation bureau Wouol - - - - - - - - - -
Conseil/appui technico-économique - salaires chargés 38 136 - 38 136 38 136 - 19 068 - 19 068 19 068 -
Conseil/appui technico-économique - acquisitions moto (12W+15) - - - - - - - - - -
Conseil/appui technico-économique - activités d'Oxfam 16 136 16 136 - - - 16 136 16 136 - - -
Appui à l'obtention des attestations foncières pour les plantations - - - - - - - - - -
Appui à l'obtention des attestations foncières dans 3 communes (contribution Oxfam) - - - - - - - - - -
Assistance de Biovisio à Wouol 4 351 4 351 - - - 4 351 4 351 - - -
1.2.3 Assistance technique du FIE 27 288 - 27 288 27 288 - - - - - -
Evaluation et suivi des sous-projets 24 746 - 24 746 24 746 - - - - - -
Renforcement des capacités du FIE en matériel - - - - - - - - - -
Atelier de lancement et formations des producteurs 2 542 - 2 542 2 542 - - - - - -
14% 16% 10% 17% 0% 2% 1% 3% 5% 0%

28

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