113 Burkina Faso FR Evaluation Pada Redd
113 Burkina Faso FR Evaluation Pada Redd
113 Burkina Faso FR Evaluation Pada Redd
II - DESCRIPTION DU PROJET
Coût
Nom de la estimatif
Description des composantes
composante (millions
$US)
1.1. Développement des plantations :
(i) Appui à la mise en place de 15 000 ha de nouvelles
plantations agroforestières, uniquement dans des zones non
boisées et au foncier sécurisé, par la fourniture
subventionnée de plants améliorés livrés sur site. La densité
de plantation sera de 57 plants/ha (7m x 25m), permettant
aux planteurs de cultiver les interlignes avec d’autres
productions (gingembre, hibiscus, sésame, pois, arachide) et
de ne pas créer de pression foncière supplémentaire.
(ii) Appui aux investissements productifs, avec mise à
disposition de crédits pour la réhabilitation de cinq pépinières,
l’achat de neuf lots d’équipement d’entretien des plantations,
de matériels roulants, l’équipement de l’unité de compostage
du Réseau Wouol.
(iii) Mise à disposition de crédit revolving pour, d’une part, l’appui
à l’entretien de près de 10 000 ha de plantations existantes
avec labour, taille, apport de compost (2 000 ha/an pendant
cinq ans), d’autre part, la production de 250 000 plants
améliorés en pépinière (50 000 plants/an pendant cinq ans).
APPUI A LA 3,69
1 1.2 Amélioration des rendements et des techniques de
PRODUCTION (34,09%)
production
(i) Appui à la recherche agronomique sur les itinéraires
techniques de culture de l’anacarde, afin d’améliorer les
rendements. Seront ainsi identifiés et diffusés des variétés
productives et à grosses noix, adaptées aux conditions
environnementales locales ; les pratiques les plus efficaces
de production des plants ; un ou plusieurs itinéraires
culturaux économiquement performants et durables ;
(ii) Appui aux organisations faîtières et aux producteurs, dans
les domaines technico-économique et organisationnel. Pour
être en phase avec les sauvegardes REDD+, les plantations
seront conditionnées au respect de la Charte foncière
communale et à l’obtention d’une attestation de possession
foncière rurale foncière. Les autres activités seront la
réhabilitation du bureau de Wouol et le renforcement du
système de gestion de la qualité et du marketing de Wouol
par Biovisio ;
(iii) Appui au FIE pour la réalisation des missions qui lui seront
confiées, en lien avec la gestion des fonds du projet et
l’évaluation des sous–projets pour financement par le projet.
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées
ème
L’anacarde, ou noix de cajou, se positionne actuellement comme le 3 produit agricole d’exportation
au Burkina-Faso, après le coton et le sésame (DGPER, 2015). Au-delà de la production de noix,
l’anacardier est un arbre rustique aux multiples usages : lutter contre l’érosion du sol, servir de haie-
vive de protection, de délimitation de parcelles ou de pare-feu, fournir du bois de chauffe. La
croissance de l’anacardier est optimale dans les régions où les températures sont comprises entre 20
et 36°c, la pluviométrie annuelle entre 800 et 1 800 mm avec une saison sèche bien marquée d’au
moins cinq mois (CNRA, 2008), conditions présentes dans le Bassin de la Comoé. L’anacardier a le
double avantage de créer des revenus en milieu rural et de séquestrer du carbone, dans des zones
où les terres sont de plus en plus dégradées. Il faut en effet rappeler que les forêts burkinabés, qui
contribuent à plus de 6% des revenus des ménages ruraux et atténuent ainsi l’impact des
sécheresses et des périodes difficiles, subissent une forte déforestation (près de 0,8% par an). La
gestion purement étatique des forêts classées adoptée jusqu’à la fin des années 80 n’a pas permis de
contrôler le processus de déforestation et de dégradation des forêts et a limité le potentiel de
valorisation des forêts pour le développement des populations locales. La reconnaissance de la
nécessité d’une participation accrue des communautés à la gestion des forêts s’est peu à peu
imposée au cours des trois dernières décennies. Le développement de plantations agroforestières à
base d’anacardier, l’accroissement des volumes produits par un meilleur entretien des plantations
existantes et, de façon générale, un appui à la structuration de la filière anacarde, de l’amont à l’aval,
ont vocation à lutter localement contre la pauvreté et contribuer globalement à la lutte contre le
changement climatique.
Le développement de la filière anacarde au Burkina-Faso est assez récent : apparition de l’arbre dans
les années 1950, puis premières plantations d’importance dans les années 1990, multiplication par
cinq des surfaces entre 2006 (45 000 ha d’après iCA, 2006) et 2015 (225 000 ha d’après RONGEAD,
2015a). Les appuis des Ministères de tutelle, en charge de l’environnement (l’anacardier étant une
essence de reboisement initialement utilisée pour lutter contre la dégradation des sols et récemment
reconnue pour son rôle en matière de séquestration du carbone) et de l’agriculture (l’anacarde étant
un produit d’exportation agricole) sont pour l’instant limités, faute de moyens dédiés au niveau des
services déconcentrés. Le PADA-REDD+ aura donc vocation à appuyer toute la filière, en synergie
ème
avec d’autres projets intervenant sur la filière, les principaux étant la 3 phase du Projet iCA (Com
Cashew), le Projet anacarde de l’Unité nationale de mise en œuvre du Cadre intégré renforcé
(UNMO-CIR) mis en œuvre par l'Agence de développement néerlandaise (SNV) et le Projet
« Cracking the Nut » mis en œuvre par l’ONG néerlandaise Woord en Daad et la société ANATRANS.
L’amélioration de la qualité de la transformation des noix en amandes d’une part et de la quantité de
noix produites d’autres part étant les deux enjeux clefs pour renforcer la compétitivité de la filière
anacarde au Burkina-Faso, sujette à la concurrence de ses voisins ivoiriens, ghanéens et togolais, le
choix a été fait d’appuyer la filière de façon large, que ce soit au niveau thématique (la composante 1
a vocation à appuyer l’amont de la filière ; la composante 2 l’aval) ou au niveau géographique (appui
des trois Régions de production principales, comprenant 97% des producteurs d’après RGA, 2006).
L’opportunité d’appuyer des chainons de la filière en particuliers ou des Régions de production en
particulier a été étudiée et vite abandonnée, des appuis parcellaires risquant de manquer d’impact.
Le PADA-REDD+ contribuera à l’amélioration de la qualité et de la quantité de noix de cajou et
d’amande produites, à l’accroissement des emplois et des revenus en milieu rural (que ce soit pour
les producteurs, les journaliers employés par les producteurs ou les femmes ouvrières employées des
unités de transformation), à l’accroissement des quantités de carbone stockées dans les plantations
agroforestières, ceci en s’efforçant de contribuer à la sécurisation des droits fonciers ruraux (via
l’appui à l’obtention d’attestations foncières pour les nouvelles plantations promues) et au
renforcement de la sécurité alimentaire (via la promotion de systèmes agroforestiers, où une densité
de plantation d’anacardier plus faible qu’en plantation pure permet l’association avec d’autres
cultures). Etant mis en place dans le cadre du PIF, les réductions d’émissions des gaz à effet de serre
(GES) permises par le projet pourront le cas échéant être rémunérées via un mécanisme de paiement
basé sur la performance.
2
2.8. Principaux indicateurs de performance
Le suivi-évaluation interne des activités du projet et des indicateurs définis au niveau du cadre
logique, sera assuré par le spécialiste en suivi-évaluation de l’UCP, en étroite collaboration avec
l’ensemble des partenaires et structures associés, dont en premier lieu la DGEF/MEVCC, le FIE, la
DGPER/MAARH et le Point focal PIF. Un accent particulier portera sur le ciblage des paramètres les
plus pertinents pouvant être suivis et collectés en interne, et à la définition de ceux se rapportant
spécifiquement aux femmes. L’ensemble des indicateurs retenus pour le projet sera mis en
concordance avec les indicateurs retenus à un niveau plus large, dans le cadre du PIF et du PNSR.
Les différentes missions de supervision et les rapports d’activités périodiques rendront compte du
niveau d’atteinte de chacun des indicateurs.
En ce qui concerne la Composante 1, le suivi couvrira notamment : (i) le nombre d’ha de nouvelles
plantations agroforestières mises en place ; (ii) les montants alloués et remboursés de crédit d’appui à
la production (pour la réhabilitation de pépinières, l’achat d’équipement d’entretien des plantations, de
matériels roulants, l’équipement d’une unité de compostage) ; (iii) le nombre d’ha de plantations
existantes entretenues grâce à du crédit revolving pour financer le labour, la taille ou l’apport de
compost ; (iv) le nombre de plants produits grâce à du crédit revolving pour financer le fonctionnement
de pépinières ; (v) le nombre de producteurs ayant adopté des variétés améliorées, des techniques
améliorées de production des plants, des itinéraires techniques améliorés ; (vi) le nombre d’ha de
terres disposant d’une attestation foncière ; (vii) le nombre de coopératives de producteurs recevant
des appuis technico-économiques réguliers et ayant conclu des contrats d’approvisionnement avec
des industriels locaux ; (viii) l’amélioration des capacités logistiques et opérationnelles du Réseau
Wouol (magasin et équipements de l’unité de compostage, pick-up, bureau), (ix) les taux de sous-
projets analysés et validés par le FIE, (x) l’amélioration des capacités logistiques et opérationnelles du
FIE (équipements). De façon transversale sur la Composante 1, le suivi concernera la séquestration
de carbone par les plantations agroforestières et l’augmentation de la production de noix brutes.
IV - EXECUTION
3
de cession foncière provisoire dans les cas contraires.
La subvention des plantations concernera la fourniture des
Non application
plants. Cette subvention sera complétée par des crédits pour
des bonnes
l'entretien (crédit court-terme revolving) et l'équipement (crédit
pratiques de
3 Modéré moyen terme). Ces appuis seront conditionnés à la mise en
plantation,
œuvre des bonnes pratiques et les producteurs et coopératives
d'entretien et de
seront encadrés par des agents de conseil, notamment pour
récolte
accéder à la certification Bio et/ou Fair Trade.
L'augmentation des capacités de transformation doit réduire les
coûts de production des transformateurs et leur permettre de
proposer des prix plus attractifs aux producteurs, incitant ainsi à
Réticence des
l'investissement dans la production. L’organisation de
4 producteurs et Faible
l’interprofession permettra une régulation des prix des noix
transformatrices
brutes qui, combinée à la contractualisation des réseaux des
producteurs, sécurisera l’approvisionnement des unités de
transformation.
Mauvaise L’appui à l’accroissement des quantités produites via l’appui à la
gestion des production ira de pair avec un appui à la valorisation des sous-
5 Modéré
déchets de la produits, notamment par compostage (pour les coques) et par
transformation fabrication de jus (pour les pommes)
La demande en noix de cajou est forte et les transformateurs
Faible peinent à trouver les volumes nécessaires. La certification
6 écoulement des Faible biologique et équitable des plantations renforcera l'intérêt du
productions produit pour les marchés internationaux, en particulier les
marchés européen et américain.
L’octroi des prêts aux producteurs et coopératives seront sous-
Faible taux de
tendus par la signature d’un contrat cadre de vente des produits
remboursement
avec un transformateur. Le RCPB apportera également des
7 des crédits aux Modéré
appuis-conseils en gestion des entreprises rurales aux
producteurs et
bénéficiaires de crédit, notamment en termes d’élaboration de
transformatrices
plans d’affaires.
Le projet apportera une assistance technique au Réseau Wouol
Acquisitions des
et aux autres industriels pour les études de faisabilité, le choix
équipements non
8 Faible des équipements, la passation des marchés et l’entretien des
adaptés ou non
équipements. Le Réseau Wouol et les autres industriels sont de
durables
plus expérimentés en termes de transformation de l’anacarde.
4
VOLUME II : ANNEXES TECHNIQUES
B2 Filière anacarde
L’anacarde ou noix de cajou est le fruit de l’Anacardium occidentale L., arbre très ramifié, à port
retombant, pouvant atteindre à l’âge adulte 10 mètres de haut et 14 mètres d’envergure (diamètre de
la couronne). Il est cultivé pour son fruit, composé de deux parties : la pomme de cajou ou faux fruit et
la noix de cajou, dont l’amande est l’objet essentiel du commerce mondial. La pomme de cajou,
juteuse et riche en vitamine C (quatre fois plus que l’orange), est utilisée sous forme de fruit frais,
1
confiture, jus, alcool, vinaigre ou sirop (Centre national de la recherche agronomique - CNRA, 2008) .
L’anacardier est un arbre rustique qui supporte bien le vent. Il est utilisé pour lutter contre l’érosion du
sol, servir de haie-vive de protection, de délimitation de parcelles ou de pare-feu. Il sert aussi de bois
de chauffe et comme plante médicinale. La croissance de l’anacardier est optimale dans les régions
où les températures sont comprises entre 20 et 36°c, la pluviométrie annuelle entre 800 et 1800 mm
avec une saison sèche bien marquée d’au moins 5 mois (Ibid), conditions présentes dans le Bassin
de la Comoé.
1
CNRA. Bien cultiver l’anacardier en Côte d’Ivoire. Abidjan – CNRA, octobre 2008. 4p
2
RONGEAD. The African cashew sector in 2015 – General trends and country profile. Ouagadougou –
RONGEAD & iCA, novembre 2015. 37p
5
Figure 2 - Principaux pays producteurs d’anacarde en 2015 et place du Burkina-Faso (RONGEAD, 2015a)
Quant à la transformation en amande, elle est dominée par trois pays : Inde (1,65 Mt/an de noix
transformées), Viet Nam (1,35 Mt/an) et Brésil (0,15 Mt/an). Les autres pays transformateurs arrivent
loin derrière et sont tous en dessous de 35 000 t/an de noix transformées. Il faut noter que le volume
transformé au Burkina-Faso serait faible (2 000 t/an de noix brute, soit environ 300 t/an d’amande),
estimation sur laquelle nous reviendrons plus en détail, et que le volume transformé en Côte d’Ivoire
serait par contre bien plus élevé (35 000 t/an).
Les amandes sont principalement consommées en Inde (0,2 Mt/an), aux Etats-Unis (0,15 Mt/an) et
dans l’Union européenne (0,11 Mt/an). La consommation n’a fait qu’augmenter depuis les années
1980, à un rythme moyen annuel de 7% depuis les années 2000, et il est probable qu’elle continuera
3
à augmenter dans les décennies à venir (HAMMED et al, 2008) .
3
HAMMED, L. A., ANIKWE, J. C., & ADEDEJI, A. R. Cashew Nuts and Production Development in Nigeria in
American-Eurasian Journal of Scientific Research, Vol. 3 (1): pp. 54-61. 2008
4
HIEMA, D. F. Etat des lieux des organisations des acteurs de la filière anacarde dans les régions des Hauts-
Bassins et des Cascades. Ouagadougou – Ministère de l’agriculture et de l’hydraulique (MAH) et Projet de
développement agricole (PDA) de la GIZ, novembre 2011. 41p
5
DGPER. Brève présentation de la filière anacarde. Ouagadougou – DGPER, septembre 2015. 25p
6
iCA. Analyse de la chaine de valeur du secteur anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou - iCA, février 2010.
44p
6
t/an (DGPER, 2015), avec des rendements faibles (à cause notamment du manque de matériel
végétal amélioré) et évoluant en dents de scie depuis 2009 (à cause notamment de conditions
climatiques fluctuantes) :
320
262
199 221
170
129
Figure 3 - Rendements en anacarde au Burkina entre 2009 et 2014 (iCA, 2014, cité dans DGPER, 2015)
RONGEAD (2015a) estime quant à lui la surface en production à 225 000 ha, le rendement moyen à
294 kg/ha et la production annuelle à 75 000 t/an. Ces chiffres, que ce soient ceux de iCA (2014) ou
RONGEAD (2015a), sont sujets à caution car ils sont basés sur des dires d’experts, en l’absence de
suivi statistique des plantations par les Ministères en charge de l’agriculture ou de l’environnement.
Néanmoins, ils semblent plus proches de la réalité que les estimations faites par les services des
7
douanes burkinabés, repris par la Chambre de commerce internationale (CCI) sur son site : on y lit
ainsi que pour l’année 2013, plus de 70 000 t de noix brutes et près de 12 000 t d’amandes (soit près
de 75 000 t d’équivalent noix brutes) auraient été exportées…soit plus de 145 000 t, près de quatre
fois la production estimée par l’iCA pour 2014.
On ne dispose donc pas d’estimation précise des surfaces et des volumes à l’échelle nationale. Par
contre, une étude menée en 2015 dans le cadre du projet iCA par l’Institut national de
l'environnement et de recherches agricoles (INERA) a permis d’avoir une bonne idée de l’état des
8
plantations (OUEDRAOGO, 2015) .
Cette étude a concerné 300 producteurs, échantillonnés à l’échelle du pays en prenant en compte le
poids supposé de leur Département d’origine dans la production nationale. Elle a abouti aux
estimations suivantes (assez précises, les coefficients de variation étant proches ou inférieurs à 1) :
Coeff. de
Moyenne (M) Ecart-type (SD)
variation (SD/M)
Surface moyenne ha/producteur 4,8 4,9 1,02
Densité moyenne arbres/ha 120,2 77,3 0,64
Age moyen des arbres années 13,3 6,1 0,46
Rendement moyen kg/ha 266,6 217,7 0,82
Rendement moyen kg/arbre 2,6 2,1 0,81
Figure 4 - Etat des plantations d’anacarde au Burkina-Faso (OUEDRAOGO, 2015)
9
Concernant le rendement moyen, ils apparait faible. Selon AZAM ALI & JUDGE (2001) , l’anacardier
peut vivre jusqu'à 50-60 ans et produire des noix pendant environ 15-20 ans après avoir atteint la
maturité après sept-neuf ans. Durant cette période productive, l’arbre produit en moyenne entre sept
à 11 kg/an, soit 700 à 1 100 kg/ha à densité habituelle (100 arbres/ha). La moyenne mondiale est
d’ailleurs au-dessus de 800 kg/ha. Néanmoins, le rendement au Burkina-Faso pourrait augmenter de
40 à 60% en mettant en pratique les bonnes pratiques agricoles (BPA : taille régulière, désherbage
régulier, récolte à maturité, etc.) et au-dessus de 100% en utilisant du matériel végétal amélioré (iCA,
10
2015a) .
7
Cf. www.trademap.org
8
OUEDRAOGO, A. Productivité des vergers d’anacarde au Burkina-Faso. Farako-Bâ – INERA, octobre 2015.
21p.
9
AZAM-ALI, S. H., & JUDGE, E. C. Small Scale Cashew Nut Processing in A Technical Report to Food and
Agriculture Organisation of the United Nations. 86p. 2001
10
iCA. Compte-rendu de l’atelier de restitution tenu à Ouagadougou le neuf octobre 2015. Ouagadougou – iCA,
7
Concernant l’âge des plantations, les données de RONGEAD (2015a) corroborent celles de
OUEDRAOGO (2015) :
Figure 5 - Distribution des plantations d’anacarde par classe d’âge au Burkina-Faso (RONGEAD, 2015a)
Ceci amène à penser que la production burkinabé devrait très rapidement augmenter et ainsi frôler
les 200 000 t/an en 2025, sous le double effet de l’accroissement des rendements dans les
plantations arrivant en « vitesse de croisière » et de l’accroissement des surfaces plantées :
8
D’après une étude plus récente, il y aurait actuellement près de 10 usines d’une capacité supérieure à
1 000 t/an de noix brutes et 2,6% de taux de transformation locale, soit 2 000 t/an de noix brutes
donnant environ 300 t/an d’amande, alors que la capacité théorique est 15 fois plus importante. Quant
à la consommation locale d’amande, elle ne serait pas négligeable : 100 t/an. (RONGEAD, 2015a).
D’après iCA (2015a), la capacité industrielle totale du Burkina-Faso serait de 13 500 t/an en 2015 et
les taux d’utilisation de cette capacité auraient été de 68% en 2014 et 26% en 2015. D’après iCA
2010, la capacité en 2010 était de 8 200 t/an et son taux d’utilisation était de 21% : la capacité aurait
donc augmenté de 64% en cinq ans, sans que le taux d’utilisation ne s’améliore durablement, faute à
la concurrence étrangère sur l’achat des noix qui freine le développement de l’aval de la filière.
Ainsi, RONGEAD (2015a) estime que près de 50 000 t/an seraient exportés du Burkina-Faso vers le
Ghana (30 000 t/an), la Côte d’Ivoire (10 000 t/an) et le Togo (10 000 t/an
Figure 8 - Flux de noix de cajou brutes entre pays ouest-africains (RONGEAD, 2015a)
Les pays voisins du Burkina-Faso seraient ainsi les premiers importateurs de noix brutes (près des
2/3 des 72 250 t exportées en 2015), suivis par l’Inde (un peu moins de 20%) et le Viet Nam (environ
15%). Quant aux amandes burkinabés, elles seraient surtout importées par quelques pays européens
(environ 50%) et par les Etats-Unis (environ 40%) :
Figure 9 - Pays importateurs des noix de cajou (g.) et des amandes (d.) du Burkina-Faso (RONGEAD,
2015)
A l’heure actuelle, on peut donc distinguer trois types d’acteurs à l’aval de la filière (GIE groupement
11
d’intérêt économique Burkina Mali Côte d’Ivoire - GIE BMCI) :
11
GIE-BMCI. Plan stratégique 2014 – 2020 : renforcement de la compétitivité des filieres mangue, anacarde,
karité, pomme de terre et gingembre au sein de la zone transfrontalière Sikasso – Korogho et Banfora/Bobo
(SKBO). Bérégadougou – Réseau Wouol, février 2014. 14p
9
Transformatrices : elles sont situées dans quelques localités où existe un certain savoir-faire
(Orodara en premier lieu, mais aussi Diéri, Banfora, etc.). Elles utilisent des techniques
traditionnelles (fragilisation de la coque dans une friture d’huile de vidange, décorticage avec des
outils de fortune) et produisent des amandes qu’elles vendent aux unités semi-industrielles ou
industrielles, vire vendent en direct sur les marchés locaux après les avoir grillées, puis salées ou
sucrées. Leur volume de production est marginal (quelques % de la production nationale
d’amandes ;
Unités artisanales ou semi-industrielles : Elles occupent environ 2 000 personnes, dont 90% de
femmes. Ces unités bénéficient d’un système de cuisson de la noix à la vapeur et le décorticage
est assuré par des pinces de décorticage manuelles. Dépelliculage, tri et ensachage sont faits à la
main. Le conditionnement peut être amélioré avec la pratique du sous vide. Il peut y avoir des
insuffisances de qualité pour l’export : non-respect des grades, irrégularité des couleurs,
conditionnement défectueux, etc. Les unités du Réseau Wouol et l’Unité ANATRANS entrent dans
cette catégorie (Cf. Figure ci-dessous) ;
Unité industrielle : A l’heure actuelle, seule SOTRIAB entre dans cette catégorie, avec un
décorticage automatisé, mais un dépelliculage et un conditionnement qui restent manuels.
10
Sur le marché international, la qualité des noix brutes est jaugée d’après (i) les éventuels dommages
(flétrissures, moisissures, etc.), (ii) leur taille, généralement exprimé en nombre de noix par kg, (iii)
leur rendement massique en amande, exprimé en termes de « Kernel Outturn Ratio » (KOR).
12
Concernant la taille, on distingue trois catégories (BILA, 2008) : « extra » = noix pensant plus de 5
grammes, soit moins de 200 noix/kg, « 1 » = noix pesant entre 4 et 5 grammes, soit entre 200 à 250
noix/kg, « 2 » = noix pesant entre 3,33 et 4 grammes, soit entre 250 à 300 noix/kg. Au Burkina-Faso,
les noix sont généralement de catégorie « extra », avec 190 noix/kg en moyenne (RONGEAD,
2015a).
Le KOR correspond à la masse d’amandes (exprimé en livre anglaise ou pound = 0,45 kg) par sac de
80 kg de noix brutes. Les acheteurs privilégient des KOR compris entre 48 et 56 et rejettent les noix
13
dont le KOR est inférieur à 43 (OUEDRAOGO & LENGKEEK, 2015) . Au Burkina-Faso, le KOR est
généralement compris entre 46 et 48, ce qui amène à dire que la qualité des noix est convenable
(RONGEAD, 2015a).
Ces données de RONGEAD (2015a) sont corroborés par ANATRANS, premier transformateur dans
la filière : la qualité des noix serait un peu moins bonne au Burkina-Faso qu’au Bénin, mais meilleure
qu’en Côte d’Ivoire et au Ghana. Les noix burkinabés sont ainsi plus sèches (et donc plus faciles à
transporter en container) et de taille un peu plus grosses que les noix ivoiriennes (KOR 48 au
Burkina-Faso contre KOR 42-43 en Côte d’Ivoire) (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016).
Il faut noter que l’habileté des ouvrières influe beaucoup sur la qualité finale des amandes : ainsi,
ANATRANS aurait un rendement de décorticage de 28% (avec 74% d’amandes entières), quand le
Réseau WOUOL aurait un rendement de 20% (avec 90% d’amandes entières) (Ibid et Comm. pers.
A. SOMBIE – Fondateur Réseau Wouol, juillet 2016)
Enfin, il convient de noter que les sous-produits de l’anacarde sont très peu valorisés :
Cashew Nut Shell Liquid (CNSL) : ce produit, hautement corrosif et utilisable dans l’industrie
automobile ou la métallurgie, ne serait pour l’instant récupéré que par ANATRANS, avec un prix
de vente qui couvre à peine son coût de revient (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016);
Pomme de cajou : l’iA aurait appuyé l’expérimentation de la production de jus de pomme
d’anacarde (iCA, 2015a). 30 types de jus ont été testés avec Delicio (Ponsomtenga), 14 acceptés,
puis trois types de jus développés avec Dafani. Ces jus ont été testés à Ouagadougou et Bobo-
Dioulasso avec 400 consommateurs : note de goût entre 71 et 95%, note d’odeur entre 88 et 91%,
note d’apparence entre 78 et 83%. Quatre groupements des producteurs (Groupe Sodjiri, Groupe
Kluoutan, UGPA de Leo et association Wououl) auraient été formés sur la transformation des
pommes en jus, mais ce produit est encore très rare sur le marché.
12
BILA, N. K. Programme de développement de l’agriculture - Diagnostic de la filière anacarde au Burkina-Faso
pour une analyse des chaines de valeurs. Ouagadougou, Ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des
ressources halieutiques, mars 2008. 66p.
13
OUEDRAOGO, M & LENGKEEK, A. Assessing opportunities of improved Cashew yield and quality production.
Ouagadougou, CNSF & The Tree Domestication Team, février 2015. 29p
14
Cf. http://www.africancashewalliance.com/fr/propos-de-nous
11
représentation, un temps pressentie pour « coordonner » la filière, a semble-t-il été dépassée par la
création des organisations faitières précitées.
D’après une Communication personnelle de M. BRIARD – Représentant Afrique de l’Ouest de l’ONG
FairMatch Support (juillet 2016), la filière compterait entre 70 à 100 000 producteurs, 100 à 500
commerçants, cinq à 10 transformateurs.
Pour rappel, les estimations des surfaces productives varient beaucoup d’une source à l’autre :
65 800 ha pour 45 000 producteurs (RGA, 2006 ; cité dans iCA, 2010) ; 140 000 ha (iCA, 2014) ;
225 000 ha (RONGEAD, 2015a). Si l’on fait des règles de trois avec toutes ces données, en
considérant l’estimation du nombre de producteurs faite par (RGA, 2006), on aurait entre 96 000
producteurs (en proportion avec l’estimation des surfaces d’iCA, 2014) et 154 000 producteurs (en
proportion avec l’estimation des surfaces de RONGEAD, 2015a).
Cela étant dit, si l’on reprend les estimations de (RGA, 2006), 97% des producteurs étaient présents
dans les Régions des Cascades (39% ; Départements de Comoé et Léraba), du Sud-Ouest (31% ;
Départements de Noumbiel, Poni, Bougouriba, Loba), des Hauts-bassins (22% ; Départements de
Kénédougou et Houet) et du Centre-Ouest (5% ; Départements de Sissili et Ziro).
Très peu des quelques 96 000 à 154 000 producteurs (si l’on extrapole les données iCA, 2014 et
RONGEAD, 2015a, sur la base des données RGA, 2006) sont affiliés à l’UNPA/BF : environ 3 800
en moyenne sur ces trois ans, soit quelques % du nombre de producteurs d’anacarde dans le
pays. A l’heure actuelle, il n’y aurait ainsi que 400 groupements villageois affiliés aux 52 Unions
départementales, 10 Unions provinciales, quatre Unions régionales et, in fine, à l’UNPA/BF ;
Les proportions de producteurs par Régions sont par contre relativement conformes par rapport à
ceux de (RGA, 2006), plaçant toujours Cascades, Hauts-Bassins, Sud-Ouest en tête, suivis dans
une moindre mesure par le Centre Ouest.
15
UNPA/BF. Base de données des producteurs/trices affilié(e)s pour les années 2011 à 2013. Ouagadougou –
UNPA/BF, 2014.
12
Régions Provinces Departements Producteurs/trices Surfaces (ha) Quantités (T) Rdt (T/ha)
Total Hommes Femmes Conv Bio Conv Bio
Sidéradougou 515 13% 458 13% 58 20% 3 230 21% - 0% 1 707 24% - 0% 530
Ouo 166 4% 164 5% 2 1% 1 040 7% - 0% 299 4% - 0% 284
Moussodougou 32 1% 28 1% 4 1% 221 1% - 0% 78 1% - 0% 354
Comoé Soubakaniédougou 24 1% 24 1% - 0% 26 0% - 0% 34 0% - 0% 1 302
Tiéfora 127 3% 126 4% 1 0% 553 4% 93 6% 227 3% 12 1% 430
Banfora 110 3% 94 3% 16 5% 312 2% 169 11% 128 2% 47 5% 318
TOTAL COMOE 974 25% 894 25% 81 28% 5 381 35% 261 17% 2 474 34% 59 6% 383
Cascades
Dakoro 22 1% 22 1% - 0% 86 1% - 0% 48 1% - 0% 561
Oueleni 25 1% 23 1% 2 1% 146 1% - 0% 61 1% - 0% 414
Niankorodougou 24 1% 17 0% 7 2% - 0% 76 5% - 0% 52 5% 682
Léraba
Léraba 24 1% 22 1% 2 1% 48 0% - 0% 26 0% - 0% 544
Ouolokoto 44 1% 42 1% 2 1% 314 2% - 0% 54 1% - 0% 169
TOTAL LERABA 139 4% 126 4% 13 4% 593 4% 76 5% 189 3% 52 5% 474
TOTAL CASCADES 1 113 29% 1 020 29% 94 32% 5 974 39% 338 22% 2 663 37% 111 11% 429
Silly 55 1% 54 2% 1 0% 146 1% - 0% 137 2% - 0% 978
Nianboury 20 1% 20 1% - 0% 75 0% - 0% 3 0% - 0% 91
Boura 91 2% 89 3% 2 1% 152 1% - 0% 5 0% - 0% 51
Tô 50 1% 50 1% - 0% 130 1% - 0% 19 0% - 0% 82
Sissilli
Bieha 105 3% 105 3% - 0% 360 2% - 0% 31 0% - 0% 136
Léo 204 5% 199 6% 5 2% 501 3% - 0% 64 1% - 0% 125
Centre Ouest
Lan 14 0% 14 0% - 0% 28 0% - 0% 4 0% - 0% 151
TOTAL SISSILLI 539 14% 531 15% 8 3% 1 391 9% - 0% 263 4% - 0% 231
Sapouy 116 3% 106 3% 10 3% 328 2% - 0% 37 1% - 0% 105
Ziro Cassou 128 3% 123 3% 5 2% 308 2% - 0% 122 2% - 0% 391
TOTAL ZIRO 244 6% 229 6% 15 5% 636 4% - 0% 159 2% - 0% 248
TOTAL CENTRE-OUEST 783 20% 760 22% 23 8% 2 027 13% - 0% 423 6% - 0% 239
Kourinion 343 9% 328 9% 15 5% 944 6% 1 185 78% 619 9% 887 89% 702
Koloko 163 4% 135 4% 28 10% 843 6% - 0% 602 8% - 0% 703
Samogohiri 99 3% 98 3% 1 0% 785 5% - 0% 557 8% - 0% 699
Djigouéra 115 3% 87 2% 28 10% 518 3% - 0% 367 5% - 0% 701
Hauts Bassins Kénédougou TOTAL KENEDOUGOU 720 19% 648 18% 72 25% 3 090 20% 1 185 78% 2 145 30% 887 89% 701
Toussiana 212 6% 200 6% 12 4% 1 265 8% - 0% 938 13% - 0% 703
Peni 111 3% 79 2% 32 11% 272 2% - 0% 79 1% - 0% 291
Houet TOTAL HOUET 323 8% 279 8% 44 15% 1 536 10% - 0% 1 017 14% - 0% 497
TOTAL HAUTS BASSINS 1 043 27% 927 26% 116 40% 4 627 30% 1 185 78% 3 162 44% 887 89% 599
Batié 178 5% 169 5% 9 3% 999 7% - 0% 390 5% - 0% 386
Midebdo 61 2% 61 2% - 0% 130 1% - 0% 44 1% - 0% 302
Boussoukoula 49 1% 42 1% 7 2% 149 1% - 0% 61 1% - 0% 409
Noumbiel
Kpuéré 24 1% 22 1% 2 1% 113 1% - 0% 49 1% - 0% 432
Legmoin 13 0% 13 0% - 0% 52 0% - 0% 23 0% - 0% 443
TOTAL NOUMBIEL 325 9% 307 9% 18 6% 1 443 9% - 0% 566 8% - 0% 394
Diébougou 12 0% 12 0% - 0% 24 0% - 0% 7 0% - 0% 298
Bougouriba
TOTAL BOUGOURIBA 12 0% 12 0% - 0% 24 0% - 0% 7 0% - 0% 298
Zambo 11 0% 11 0% - 0% 14 0% - 0% 2 0% - 0% 119
Sud Ouest
Loba Ouessa 46 1% 42 1% 4 1% 200 1% - 0% 93 1% - 0% 466
TOTAL LOBA 57 1% 53 2% 4 1% 213 1% - 0% 94 1% - 0% 292
Nako 79 2% 77 2% 2 1% 37 0% - 0% 14 0% - 0% 383
Gbomblora 19 0% 17 0% 2 1% 19 0% - 0% - 0% - 0% -
Boussera 24 1% 19 1% 5 2% 33 0% - 0% 14 0% - 0% 439
Poni
Bouroum-Bouroum 58 2% 58 2% - 0% 133 1% - 0% 52 1% - 0% 446
Djigouè 310 8% 281 8% 29 10% 761 5% 5 0% 245 3% 2 0% 111
TOTAL PONI 490 13% 452 13% 38 13% 982 6% 5 0% 326 4% 2 0% 412
TOTAL SUD OUEST 884 23% 824 23% 60 20% 2 663 17% 5 0% 993 14% 2 0% 379
TOTAL BURKINA-FASO 3 823 100% 3 531 100% 293 100% 15 290 100% 1 528 100% 7 241 100% 1 000 100% 329
Figure 13 – Producteurs/trices affiliè(e)s à l’Union nationale des producteurs d’anacarde (UNPA, 2014)
Au niveau des transformateurs, il convient de présenter trois acteurs majeurs, ANATRANS, SOTRIAB
et Réseau Wouol. On s’appesantira d’avantage sur ce dernier, à l’origine de l’idée du présent projet
en 2013 :
ANATRANS : Installée depuis 2008 à Bobo-Dioulasso par une maison-mère néerlandaise, l’usine
a eu de gros problèmes d’endettements et n’a véritablement pris son envol qu’en 2015.
ANATRANS devrait traiter 5 000 t de noix cette année, mais pourrait facilement monter à 10 000
t/an. Il suffirait juste de rajouter des machines, peu coûteuses, espace et main-d’œuvre
additionnelle étant disponibles. ANATRANS exporte des amandes conventionnelles, mais aussi
des amandes Fair Trade depuis 2011 (500 t d’amandes exportées en 2015) et des amandes Bio et
Fair Trade depuis 2015 (800 t d’amandes exportées en 2015) ;
SOTRIA-B : Installée en 2003 à Banfora, l’usine n’a commencé à opérer qu’en 2006. Les activités
ont été fluctuantes ; volumes d’amandes marginaux entre 2006 et 2008, 900 t en 2009, environ
600 t/an entre 2010 et 2012, pas d’activité en 2013 et 2014…Ces deux années-là, les noix étaient
trop « chères » (concurrence des acheteurs étrangers) et la direction a préféré fermer l’usine.
En 2016, SOTRIA-B a conclu un accord d’exclusivité avec CARO-NUT, un géant étasunien qui
leur achète 100% de la production d’amandes (tout en conventionnel, SOTRIA-B n’envisage pas
13
de faire du Bio et/ou du Fair trade). CARONUT achète en effet 3200 t/an d’amandes dans neuf
pays africains. L’accord, qui court jusqu’en 2019, fixe les objectifs de transformation/exportation
suivants (en t de noix brutes) : 1 000 t en 2016, 2 500 t en 2017, 3 300 t en 2019 : 3 300 t. Il faut
souligner que SOTRIA-B achète des noix tout venant, n’ayant pas de groupements affiliés.
Réseau Wouol : Il comprend 69 groupements de base situés dans 20 communes des régions des
Cascades, des Hauts Bassins et du Sud-Ouest. Le Réseau comprend plus de 2 500 adhérents,
dont 70% de femmes. Les membres sont essentiellement ruraux et travaillent dans la production,
la transformation, la commercialisation de plusieurs produits dont la mangue, la noix de cajou,
l’amande de karité, le maïs, les produits maraîchers. Certains membres exercent essentiellement
des activités culturelles (folklore locale, troupe de théâtre, vannerie). La protection de
l’environnement et l’éducation sont des activités transversales au sein de Wouol. (TRAORE,
16
2013a) . Le Réseau Wouol est soutenu de longue date par l’ONG OXFAM.
Le Réseau dispose de quatre unités de séchage de la mangue, de cinq unités de transformation
d’anacarde et d’un centre de collecte et de contrôle des produits transformés. En 2013, les
volumes exportés en mangue séchée et en amande blanche étaient respectivement de 125 t et
313 500 t (soit environ 1 900 t de noix brutes transformées). Cependant, la capacité théorique de
transformation d’anacarde serait d’environ le double : il suffirait pour se faire adapter un peu les
chaudières et le matériel de décorticage (Comm. pers. A. SOMBIE – Fondateur du Réeau Wouol,
juillet 2016).
UNITES
Unité GTAB GIE/UTAK GIE/UTASO DAKORO BOUNOUNA TOTAUX
Site Bérégadougou Orodara Kampti Dakoro Bounouna
Année de mise en service 2006 2011 2011 2011 2012
Figure 14 - Estimation de la capacité de transformation de noix en 2013 par le réseau Wouol (TRAORE,
17
2013b)
16
TRAORE, M. Programme d’amélioration de la qualité et de la compétitivité de l’amande de cajou et de la
mangue séchée du réseau Wouol sur le marché international. Bérébadougou - Réseau Wouol, juillet 2013. 10p
17
TRAORE, M. Estimation de la capacité de transformation de noix par le réseau Wouol. Bérébadougou -
Réseau Wouol, août 2013. 1p
14
Ces revenus pour les producteurs et les journaliers peuvent même être plus importants si les noix
sont certifiées Bio et Fair Trade. Ainsi, le prix Free on Board (FOB) des amandes certifiées Fair Trade
et Fair Trade + Bio serait 7-10% et 15% supérieurs au prix FOB des amandes conventionnels. Ceci
permet par ex de payer une prime de 40 FCFA/kg de noix Fair Trade aux producteurs (Comm. pers.
Harm VOORTMAN – DG ANATRANS, juillet 2016).
Quant aux femmes ouvrières dans les unités de transformation, elles travaillent 8 h/jour et peuvent
traiter 25 à 35 kg de noix par jour. Elles sont payées à la tâche et pourraient gagner près de 48 000
FCFA/mois dans le Réseau Wouol (Comm. pers. A. SOMBIE – Fondateur du Réseau Wouol, juillet
2016) et 35 à 40 000 FCFA/mois chez ANATRANS (Comm. pers. Harm VOORTMAN – DG
ANATRANS, juillet 2016), ce qui d’avantage que le Salaire minimum interprofessionnel garanti
(SMIG), légèrement supérieur à 30 000 FCFA/mois.
18
EGGLESTON, H. S., BUENDIA, L., MIWA, K., NGARA, T., TANABE, K. Lignes directrices 2006 du GIEC pour
les inventaires nationaux de GES - Chapitre 4 : Terres forestières. Tokyo – IGES/GIEC, 2006. Téléchargeable
avec notices et tableurs sur http://www.ipcc-nggip.iges.or.jp/public/2006gl/vol4.html
19
Cf. http://www.fao.org/tc/exact/carbon-balance-tool-ex-act/en/
20
TINLOT, M. Intégration des filières dans la mitigation au changement climatique - Evaluation carbone sur la
filière anacarde au Burkina-Faso - Application de l’outil EX-ACT - Rapport de mission. Rome, FAO – RONGEAD
– GTZ, août 2010. 41p
15
Les données par défaut utilisées sont les suivantes :
BIOMASSE
tC/ha, AGB terre dégradée 1 Outil ExAct
tms de biomasse totale herbacée, prairie trop. hum. 6,2 GIEC, tableau 6.4
tms de biomasse aérienne ligneuse, prairie trop. hum. 16,1 GIEC, tableau 6.4
Fraction de carbone (FC) pour biomasse ligneuse 0,5 GIEC, p 6.33
FC pour biomasse herbacée 0,47 GIEC, p 6.33
tC/ha dans les cultures annuelles juste après conversion 5 GIEC tableau 5.9
tC/ha dans une culture pérenne juste après plantation 2,6 Outil ExAct
tC/ha/an d'accroissement d'une plantation pérenne sur 8 ans 2,6 GIEC, tableau 5.1
tC/ha, sAGB plantation pérenne à maturité (8 ans) 21 GIEC, tableau 5.1
tC/ha, AGB anacarde 10 ans 13 TINLOT, 2010
tC/ha/an, accroissement AGB anacarde jusqu'à 10 ans 1,3 TINLOT, 2010
tC/ha, AGB agrof. Afrique trop. hum 20,5 GIEC, tableau 5.2
tC/ha/an, accroiss. AGB sur 25 ans, agrof. Afrique trop. hum
0,82 GIEC, tableau 5.2
part de la biomasse touchés par les incendies 50% TINLOT, 2010
des surfaces annuelles brûlées 4% TINLOT, 2010
MOM
ans, équilibrage de la MO après conversion 20 GIEC, chap 5
SOLS
Facteur C sol pérennes 1 GIEC, tableau 5.5
Facteur C sol annuelles 0,48 GIEC, tableau 5.5
Facteur C sol terre dégradée 0,24 Outil ExAct
Facteur C sol terre dégradée 0,33 Outil ExAct
Facteur C sol prairie fortement dégradée 0,7 Outil ExAct
Facteur C sol prairie 1 Outil ExAct
années pour équilibrage du COS après conversion 20 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols HAC 65 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols LAC 47 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols sablonneux 39 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en sols volcaniques 70 GIEC, chap 2
tC/ha dans les sols : référence en terres humides 86 GIEC, chap 2
Figure 16 - Données par défaut pour faire le bilan carbone des plantations agroforestières (Auteurs, 2016)
Les résultats sont les suivants : une plantation agroforestière séquestre près de 33 tCO2e/ha sur cinq
ans et près de 158 tCO2e/ha sur 25 ans (Cf. Figure 17 ci-dessous). En considérant que les 15 000 ha
promus par le projet sont plantés comme suit : 2 500 ha en année 1, 5 000 en année 2, 5 000 ha en
année 3, 2 500 ha en année 4, on aurait donc près de 329 000 tCO2e séquestrées sur les cinq ans
du projet et 2 297 000 tCO2e séquestrées sur 25 ans (Cf. Figure 18 ci-dessous) :
Sur 5 ans Sur 25 ans 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
BIOMASSE (ABOVE-GROUND BIOMASS - AGB)
AGB initiale (tCO2e/ha) 3,7
Accroissement AGB (tCO2e/ha) 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0
Absorptions pool biomasse (tCO2e/ha) -11,4 -71,5 0,7 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0
MATIERE ORGANIQUE MORTE (MOM)
MOM initiale (tCO2e/ha) 0
MOM après conversion (tCO2e/ha) 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Absorptions pool MOM (tCO2e/ha) 0,0 0,0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
SOLS (CARBONE ORGANIQUE DU SOL - COS)
COS0 (tCO2e/ha) 41,4
COS20 (tCO2e/ha) 127,5
Absorptions pool sol (tCO2e/ha) -21,5 -86,2 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 -4,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
ABSORPTIONS TOTALES (tCO2e/ha) -32,9 -157,7 -3,6 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -7,3 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0 -3,0
Figure 18 - Bilan carbone des plantations agroforestières, pour 15 000 ha (Auteurs, 2016)
16
Contraintes et potentialités de la filière au Burkina-Faso
Au Burkina-Faso, l’anacardier est à la fois un moyen pour sécuriser le foncier et créer une rente
21
(HIEMA, 2011 ; SUTTER, 2010 ). 51% des 192 planteurs interrogés indiquent d’ailleurs que la
plantation d’anacardier vise avant tout à sécuriser le foncier (SUTTER 2010). Par ailleurs, 43% et
35% de ces 192 planteurs mettent en avant respectivement la facilité de plantation et d’entretien
d’une part et le faible coût d’opportunité d’autre part (terres « fatiguées » et impropres à d’autres
cultures) (SUTTER, 2010).
Ces motivations expliquent que nombre de vergers sont de taille supérieure à ce qui est gérable avec
la main-d’œuvre disponible : 6 ha/planteur en moyenne sur un échantillon de 192 planteurs (SUTTER,
2010) et 4,8 ha/planteur en moyenne sur un échantillon de 300 planteurs (OUEDRAOGO, 2015)…et
que les femmes sont rarement « planteuses », n’ayant souvent que des droits d’usage foncier : 1
femme identifiée parmi 192 planteurs (SUTTER, 2010), 8% de femmes parmi 300 planteurs, sachant
que l’échantillon avait été volontairement biaisé pour « sur-représenter » les femmes (OUEDRAOGO,
2015).
Dans ce contexte, même si la qualité des noix au Burkina-Faso n’est pas dramatiquement moins
bonne qu’ailleurs dans la sous-région (comme on l’entend parfois), les rendements sont par contre
faibles et pourraient être améliorés en mettant en œuvre les bonnes pratiques préconisées dans
22
divers travaux (AZAM-ALI & JUDGE, 2001 ; CNRA, 2008 ; TANDJIEKPON, 2008 , OUEDRAOGO &
LENGKEEK, 2015) :
Choix du matériel végétal : Sélection de grosses noix issues d’arbres vigoureux (sélection
massale) afin de produire des plants en pépinière, ou sur-greffage de plants en pépinières ou
d’arbres en plantations avec des greffons issus d’arbres vigoureux, ou plantations de marcottes
obtenues à partir de petites branches dénudées et ensachées avec un substrat (technique dite
« Air-laying ») ;
Mise en place : De préférence avec des plants issus de pépinières plutôt que par semis direct
(possibilité de sélectionner des plants sains, vigoureux et homogènes). L’arbre supporte des sols
pauvres et/ou gravillonnaires, mais il croit mieux sur des sols fertiles, profonds et drainants. La
parcelle doit être désherbée et piquetée, et les trous de 50 cm x 50 cm x 80 cm doivent être faits à
la densité maximale de 100 arbres/ha (10 m x 10 m), moins en cas de plantations agroforestières ;
Entretien : Le désherbage doit être fait régulièrement, deux à trois par an les deux premières
années, une à deux fois par an la troisième année, puis une fois par an ensuite. Une taille de
formation doit être faite les premières années (suppression des branches basses et/ou
horizontales). Les années suivantes, une taille d’entretien permet de supprimer les branches
malades ou mortes. Des pares-feux de 5 à 10 m doivent être entretenus autour des plantations.
L’apport d’engrais complet est recommandé (200 g de NPK 11-22-16 ou 400 g de NPK 10-18-18
pour chaque arbre). Il n’y a priori pas nécessité de traiter avec des pesticides, les maladies
(oïdium et anthracnose principalement) et ravageurs (foreurs des tiges, piqueurs-suceurs et
chenilles principalement) étant peu nombreux ;
Récolte : L’arbre produit à partir de trois ou quatre ans et atteint son rendement de croisière après
six ou sept ans. Le fruit est à maturité lorsque la pomme a pris une couleur vive (rouge, orange,
jaune ou violet selon les variétés) et tombe alors au sol. Il faut idéalement ramasser les noix au sol
chaque jour pendant la période de production (février à avril) ;
Gestion post-récolte : Les noix doivent être séchées trois ou quatre jours, puis stockées au sec,
dans un endroit protégé des rongeurs et insectes. Les noix ne doivent pas être fripées, moisies ou
piquées. Un lot idéal doit atteindre les seuils suivants : 180 à 200 noix/kg, 8 à 10 % maximum
d’humidité, 15 % maximum de noix défectueuses, 0,25 % maximum de matières étrangères,
rendement en amande compris entre 20 et 28,5 %.
21
SUTTER, P. L. Mémoire de fin d'études en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur de l'Institut supérieur
d'agriculture (ISA) de Lille. Analyse de la filière anacarde au Burkina-Faso : identification des leviers d'actions
pour une meilleure valorisation des ressources paysannes. Lille, ISA, RONGEAD, INADES, juillet 2010. 96p
22
TANDJIEKPON, A. M. Mieux produire l’anacarde au Bénin. Référentiel technico-économique. Cotonou –
Programme de recherches forestières, septembre 2008. 65p
17
23
D’après WONGNAA (2013) , si l’usage d'engrais, de pesticides, ou la pratique de l’élagage
augmentent de 1%, le rendement en anacarde augmenterait respectivement de 8,7%, 4,3% et 43%.
24
D’après iCA (2013) , l’implantation de ruches dans les plantations aurait permis d’augmenter les
rendements de 116,7% au Ghana et 212,5% au Bénin, soit respectivement une hausse de 4,2 à 9,1
kg/arbre/an au Ghana et 2,2 à 6,7 kg/arbre/an au Bénin.
Il faut par ailleurs souligner l’intérêt que présente l’agroforesterie, pratiqué par près de 25% des
producteurs au Sud-Ouest du Burkina-Faso, avec des cultures intercalaires telles que hibiscus,
25
sésame, haricot, soja, arachide, niébé ou manioc (BARRO, 2014) .
Dans le cas des légumineuses, ayant un pouvoir de fixation de l’azote atmosphérique et donc un effet
fertilisant, mais aussi d’autres utilités (contrôle des adventices par effet de couverture et/ou
allopathique, pompage des éléments minéraux profonds et remobilisation en surface, limitation des
ruissellements, etc.), la culture associée permettrait d’atteindre un rendement de près d’1,2 t/ha
26
(XAVIER et al., 2013) .
Par ailleurs, concernant la transformation, il convient de noter plus de 80% des noix de cajou
produites en Afrique sont exportées brutes, alors même que la transformation locale permettrait de
créer des emplois, principalement pour les femmes, et de créer de la valeur ajoutée dans le pays
27
(MASAWE et al. 2013) . Il est estimé que la transformation locale génère entre 1 et 1,5 équivalent
temps-plein par t d’amande exportée (SUTTER, 2010).
En conclusion, la filière anacarde permet de générer des revenus substantiels, autant à l’amont
(production) qu’à l’’aval (transformation, exportation) et les marges de manœuvre, tant à l’amont
(accroissement des rendements notamment) et à l’aval (accroissement des volumes transformées
localement), sont importants.
23
WONGNAA, C. A. Analysis of Factors Affecting the Production of Cashew in Wenchi Municipality, Ghana in
The Journal of Agricultural Sciences, Vol. 8: pp. 8-16. 2013
24
iCA. The Study of the Effects of Integrating Beekeeping into Cashew Farms in Ghana and Benin. Eschborn,
GIZ / ACI, 2013. 48p.
25
BARRO, S. T. Impact des cultures intercalaires sur la productivité du cajou (Anacardium occidentale L.) dans
la Province de la Sissili au Burkina-Faso - Mémoire en vue de l’obtention du master professionnel international en
innovation et de développement en milieu rural. Ouagadougou - Université de Ouagadougou, 2014. 88p
26
XAVIER, F. A. S., MAIA, S. M. F., RIBEIRO, K. A., MENDONCA, E. S., & OLIVEIRA, T. S. Effect of Cover
Plants on Soil C and N Dynamics in Different Soil Management Systems in Dwarf Cashew Culture in Agriculture,
Ecosystems and Environment, Vol. 165: pp. 173-183. 2013
27
MASAWE, P. A. L., ESEGU, J. F. O., KASUGA, L. J. F., MNENEY, E. E., & MUNUJI, D. Proceedings of
Second Cashew Conference, Kampala, Uganda, 26-29 April 2010. CAB International, Wallingford, UK. 2013
18
arbres élites / à haut potentiel, créer des parcs à bois (où peuvent être prélevés des greffons), former
des pépiniéristes au greffage des anacardiers (iCA, 2015a). Cette technique de sélection massale est
aussi préconisée par le CNRA en Côte d’Ivoire, en l’absence de variétés améliorées (CNRA, 2008).
Les acquis du CNSF sont pour l’instant assez ténus après quatre ans d’essais de sélection variétale
(notamment dans le verger de Péni, où 81 descendances ont été identifiées sur trois ha) : les
résultats sont peu valorisés, faute de financement pérenne et de stratégie d’intervention claire sur la
filière. Ainsi, le Plan stratégique de recherche du CNSF (en cours de rédaction) ne touche pas à
l’anacarde. Néanmoins, le CNSF peut compter sur deux Docteurs, trois ingénieurs et cinq techniciens
greffeurs formateurs qui connaissent la filière et ces agents envisagent de travailler sur
l’écophysiologie de l’anacarde, en recrutant si possible un thésard (pour un coût total estimé entre 20
et 40 MFCFA) (Comm. pers. Dr. S. KAMBOU – Resp. Programme d’amélioration génétique au CNSF,
28
juillet 2016 et CNSF, 2012 ).
L’INERA a quant à lui été impliqué de façon importante dans le projet iCA depuis 2010 (sélection de
matériel végétal amélioré, mise au point d’itinéraires techniques améliorés). Il n’est par contre pas
ème
impliqué dans la 3 phase actuelle de l’iCA. Au-delà de l’iCA, l’INERA a reçu un financement du
Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) pour
travailler pendant deux ans sur des thématiques similaires à celles de l’iCA. A l’heure actuelle,
l’INERA a peu d’agents mobilisables sur la filière : deux Docteurs, un économiste et pas d’agent de
terrain (Comm. pers. Dr. A. OUEDRAOGO – Chercheur à l’INERA, juillet 2016)
29
Initiative pour le cajou africain (iCA, 2015b)
La première phase a été menée de 2009 à 2013 avec l’appui financier principal de la Fondation Bill et
Melinda Gates et de nombreux partenaires techniques et financiers, GIZ en premier lieu
28
CNSF. Recherche action en vue de l'amélioration de la productivité et la production biologique par la plantation
d'arbres à haut rendement. Ouagadougou – CNSF, octobre 2012. 4p
29
iCA. Présentation des interventions de iCA/GIZ lors de l’atelier d’échange sur la promotion de l’anacarde au
Burkina-Faso. Ouagadougou – iCA, juillet 2015. 15p
19
Au niveau régional, il convient de souligner que l’iCa a appuyé le Conseil coton anacarde (CCA)
ivoirien dans la mise en place du Salon international des équipements et des technologies de
ère
transformation de l'anacarde (SIETTA). La 1 édition, tenue à Abidjan en 2014, avait été un succès :
plus de 4.500 participants sont venus de 25 pays. La prochaine édition aura lieu à Abidjan en
novembre 2016 (iCA, 2015a).
Une troisième phase de l’iCA a vu le jour (iCA a pour l’occasion été rebaptisée Com Cashew) et doit
être menée jusqu’en 2020, avec l’objectif de toucher 500 000 producteurs dans cinq pays africains.
Projet anacarde de l’Unité nationale de mise en œuvre du Cadre intégré renforcé (UNMO-CIR) /
30
Stichting Nederlandse Vrijwilligers (SNV, l'agence de développement néerlandaise)
Le CIR est une iinitiative internationale lancée en octobre 1997 afin d’améliorer la capacité des pays
les moins avancés à formuler, négocier et mettre en œuvre des politiques commerciales. Il réunit
Fonds monétaire internationale (FMI), Banque mondiale (BM), International Trade Centre (ITC),
Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Programme des
Nations-Unies pour le développement (PNUD) et Organisation mondiale du commerce (OMC).
Au Burkina-Faso, les projets du CIR sont pilotés par l’UNMO-CIR, notamment le projet d’appui à la
commercialisation dans les filières manque et anacarde, mis en œuvre par la SNV depuis son
lancement en décembre 2014. Ce projet de 3,5 millions d’US$ comprend quatre composantes : (i)
Renforcer les capacités organisationnelles et techniques des acteurs, (ii) Améliorer les capacités
techniques et technologiques des unités de transformation, (iii) Accroître le volume des exportations
de mangue séchée et d’amande, (iv) Améliorer l’accès des acteurs aux services financiers.
31
Projet « Cracking the nut »
Ce projet est porté par l’ONG néerlandaise Woord en Daad et un partenaire privé, Trade and
Development International B.V. (TDI), maison mère d’ANATRANS, ainsi que d’autres partenaires plus
petits, notamment l’ONG Fair Match Support. Le budget est de 5,8 M€, dont 2,9 M€ apportés par
FDOV, 1 M€ par Woord en Daad et 1,3 M€ par TDI.
Le projet concerne Bénin et Burkina-Faso. Au Burkina-Faso, seule ANATRANS est concernée. Il y a
trois composantes : (i) Amélioration de la production, (ii) Amélioration de la transformation (et
valorisation des sous-produits), (iii) Organisation de la filière. Les objectifs sont ambitieux : 10 000
producteurs appuyés, générant 7 M€ de revenu annuel brut ; 5 000 producteurs accédant aux
services de vulgarisation ; 5 000 producteurs recevant 2 M€/an de crédit ; 2 500 femmes employées
dans les usines de transformation de noix d’anacarde, générant 3 M€ de revenu annuel net.
Autres appuis
L’ONG RONGEAD est intervenue sur la filière entre 2009 et 2013, via le projet d’Appui à la
valorisation des ressources agricoles locales : filières anacarde et sésame au Burkina-Faso
32
(ANASAME) . Elle a notamment renforcé les capacités techniques des acteurs, développer des outils
pédagogiques pour faciliter la compréhension du marché international de l’anacarde, appuyer les
démarches de commercialisation groupée et analyser et diffuser des informations de marché
33
(bulletins de marché). Elle est moins active sur la filière depuis 2013 (RONGEAD, 2015b)
L’ONG Self Help Africa met en œuvre le Projet d’intégration des producteurs dans la chaine de valeur
34
de l’anacarde dans la Région des Hauts-Bassins (Self Help Africa, 2015) . Ce projet, cofinancé à
50% par cette ONG et 50% par iCA, est d’un budget réduit, environ 90 000 € et intervient sur
l’ensemble des maillons de la filière, depuis la distribution de plants greffés, la promotion de
l’agroforesterie, la vulgarisation des BPA, la mise en relation des producteurs et transformateurs, etc.
30
UNMO-CIR & SNV. Présentation des interventions de iCA/GIZ lors de l’atelier d’échange sur la promotion de
l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – UNMO-CIR & SNV, juillet 2015. 8p
31
WOORD EN DAAD. Cracking The Nut in a nutshell. Gorinchem / The Netherlands - Woord en Daad, May
2015. 12p
32
Cf. http://www.rongead.org/Burkina-Faso-Anacarde-Sesame.html
33
RONGEAD. Présentation des interventions de RONGEAD lors de l’atelier d’échange sur la promotion de
l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – RONGEAD, juillet 2015. 8p
34
Self Help Africa. Présentation des interventions de Self Help Africa lors de l’atelier d’échange sur la promotion
de l’anacarde au Burkina-Faso. Ouagadougou – Self Help Africa, juillet 2015. 8p
20
B3 Description détaillée des composantes du projet
Le projet PADA-REDD+ est en ligne avec trois des cinq priorités à l’action de la Banque (High-5), à
savoir (i) Nourrir l’Afrique par l’augmentation de la production de noix d’anacarde et le développement
de la chaîne de valeur, (ii) Industrialiser l’Afrique par la modernisation et la construction des unités de
transformation et (iii) Améliorer les conditions de vie des populations par l’augmentation des revenus,
du fait du développement de la chaîne de valeur et la création d’emplois pour les femmes et les
er ème
jeunes. Il s’inscrit également dans le 1 pilier du DSP 2012-2016 de la Banque et le 2 pilier de la
Stratégie genre 2014-2018 de la Banque (autonomisation économique de la femme).
Il cadre avec les orientations stratégiques du Plan national de développement économique et social
(PNDES 2016-2020) en cours d’élaboration par le Gouvernement, lequel Plan vise la transformation
structurelle de l'économie burkinabè pour une croissance forte et inclusive, ainsi que la Stratégie
nationale de développement des filières agricoles du Burkina-Faso, elle aussi en cours de validation.
21
communale, afin d’éviter tout malentendu sur les droits d’usage et/ou de propriété des terres,
lesquels peuvent alors être contestés par des tierces parties (Cf. activité 1.2.2 ci-dessous pour
l’appui à la sécurisation foncière).
Afin de minimiser les coûts de transaction relatifs à cette activité, les demandes de subvention de
plantation agroforestière seront déposées par des groupements ou coopératives, voire Unions de
groupements ou coopératives. Les contrôles ex ante (éligibilité des terrains : pas de risque de
déboisement, sécurisation foncière) et ex post (bonne réalisation des travaux) pourront ainsi être
menés de façon large par le projet.
22
ces organisations se porteront garantes des crédits individuels. Le fond de roulement permettra
d'entretenir près de 2 000 ha/an, soit 10 000 ha sur la durée du projet.
23
renforçant l’« assistencialisme », elles peuvent parfois être contre-productives et laisser penser
aux paysans que d’autres « savent ce qui est bon pour eux » ;
« La formation par l’action est la plus efficace » : les programmes d’appuis démarrant par une
longue phase préparatoire d’appuis très formels (principes de fonctionnement d’un groupement,
règles d’organisation des réunions, rédaction et enregistrement des statuts, etc.) ne fonctionnent
pas. Les paysans, pragmatiques, se désintéressent rapidement des appuis, qui ne répondent pas
à leurs attentes de court-terme (comment s’approvisionner en semences à moindre coût ? Trouver
des débouchés pour ma production ? Etc.) ;
« Un km commence par un pas » : Chaque OPA a ses propres atouts et faiblesses. L’appui
apporté à l’OPA ne doit pas poursuivre l’objectif illusoire de « répondre à tout, tout de suite ». Bien
souvent, l’OPA présente un « facteur limitant », une faiblesse majeure qui annihile tous les efforts
fait par ailleurs).
Cela étant, les appuis apportés dans le cadre de l’Activité 1.2.2 respecteront les principes suivants :
- l’OPA et les producteurs (et non pas le projet) sont au centre de l’action : avec un appui extérieur,
c’est eux qui analysent leur contexte, qui élaborent leur vision, qui identifient des défis à relever et
des actions à mener ;
- La structure d’appui plaque son plan d’appui sur le plan d’action de l’OPA : on ne fait pas des
appuis de façon standardisée et « pour la forme », mais parce que cela contribue à la mise en
œuvre du plan d’action de l’OPA ;
- Très rapidement, l’OPA doit s’autoévaluer et redéfinir sa vision, ses défis, ses
actions…L’accompagnement par le projet n’est pas un chemin sans fin, mais un « coup de fouet »
visant à dynamiser rapidement l’OPA et responsabiliser ses membres.
Les appuis seront de nature technico-économiques (élaboration de compte d’exploitation,
optimisation des itinéraires culturaux et diffusion des bonnes pratiques agricoles, appui à la vente
groupée, appui à la certification Bio et/ou Fair Trade, appui à la sécurisation foncière des
plantations, etc.) et organisationnels (mise en conformité des statuts avec l’acte unique OHADA sur
les coopératives, mise en relation avec les CRA, appui à l’affiliation aux faitières, appui à la
signature d’accord de vente groupée avec des acheteurs locaux tels que Wouol, ANATRANS, etc.).
Pour ce faire, le projet financera le déploiement de 15 agents de terrain polyvalents sur les trois
Régions. Ils pourront être ancrés au niveau des Chambres régionales d’agriculture et/ou des Unions
régionales des producteurs d’anacarde, selon le niveau de dynamisme des différentes structures
dans les trois Régions. Le projet prendra en charge leurs salaires ainsi que leurs frais de
fonctionnement, à raison de 125 000 FCFA/mois/agent. Des motos (à raison de 700 000
FCFA/moto) seront achetées pour ces 15 agents et les 12 agents existants au sein du Réseau
Wouol.
Il convient par ailleurs de noter que le projet soutiendra la réhabilitation du bureau de Wouol
(15 000 000 FCFA) et que les partenaires du Réseau Wouol, à savoir OXFAM et Biovisio,
soutiendront directement des activités d’appui-conseil au Réseau Wouol, à hauteur respectivement
d’environ 47 600 000 FCFA et de 12 800 000 FCFA.
Enfin, afin d’être en phase avec les sauvegardes REDD+ de l’Annexe 1 de la Décision 1/CP16 de
35
Cancun (CCNUCC, 2010) et la réglementation nationale, toute nouvelle plantation agroforestière
promue par le projet sera conditionnée au respect de la Charte foncière communale et à l’obtention
d’une Attestation de possession foncière rurale foncière (APFR) ou d'un Acte de cession foncière
provisoire dans les cas contraires. Pour se faire, le projet apportera 25 000 000 FCFA, complétés
par environ 19 700 000 FCFA apportés directement par l’ONG OXFAM. Cette dernière s’appuiera
sur le Groupe d’action et de recherche sur le foncier (GRAF) afin de mener les activités de
sécurisation foncière sur trois communes cibles
1.2.3 Appui au FIE pour la réalisation des missions qui lui seront confiées.
Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), récemment créé et qui s’est récemment déployé
35
CCNUCC. Décision 1/CP16 - Les accords de Cancún : Résultats des travaux du Groupe de travail spécial de
l’action concertée à long terme au titre de la Convention. Bonn – Secrétariat de la CCNUCC, décembre 2010.
34p
24
sur le terrain avec une délégation de l’Ouest couvrant les trois Régions (Cascades, Hauts-Bassins
et Sud-Ouest), devrait être au cœur de la mise en œuvre du projet. Pour l’instant habilité à gérer des
dossiers de subvention, il devrait pouvoir gérer des dossiers de crédit une fois un Décret ad hc
adopté par le Gouvernement burkinabé.
Ses premières expériences en termes de traitement de dossiers (par ex, 364 projets traités en 2015
par la Délégation FIE de l’Ouest, en deux appels à projets) font apparaitre certaines lourdeurs :
Lourdeurs de la procédure : chaque dossier doit passer successivement devant quatre Comités
(d’analyse stratégique, régional, thématique national, puis de financement), ce qui explique la
durée de traitement de trois à quatre mois ;
Dépendance à l’expertise technique de bureaux d’études pour l’examen technique des dossiers,
même les plus simples : la sollicitation de cette expertise externe surenchérit le coût
d’intervention.
Le projet visera donc à appuyer les capacités d’évaluation et de suivi des sous-projets, avec un
forfait annuel de 14 600 000 FCFA pendant les quatre premières années du projet. Il
subventionnera également des équipements du FIE (21 500 000 FCFA) et un atelier de lancement
et de formation des producteurs (7 500 000 FCFA).
25
B4 Coûts détaillés du projet
27
Coûts annuels pour la composante 1 (années 4 à 5)
28