Doctrine08 1 FR PDF
Doctrine08 1 FR PDF
Doctrine08 1 FR PDF
08
DOCTRINE
Revue d’études généra les
2006
N° 08
D
DOOCT
CTRRIIN
NEE
De l’évolution de la conflictualité
à celle des systèmes de force
ETRANGER
Adapter la logistique au besoin national
L’évolution des forces armées américaines
LIBRES
LIBRES REFLEXIONS
REFLEXIONS
Vers une logistique interarmées,
fatalité ou volonté ?
LA PERFORMANCE LOGISTIQUE
C.D.E.F
Centre de Doctrine >> Retour d’expérience L’évolution de la logistique expéditionnaire (1989-2002)
d’Emploi des Forces
Directeur de la publication :
Général (2s) Jean-Marie Veyrat
sommaire n° 08
Doctrine
Rédacteur en chef :
Capitaine Stéphane Carmès De l’évolution de la conflictualité à celle des systèmes de force p. 4
Tél. : 01 44 42 35 91 De la performance logistique p. 6
La dimension interarmées du soutien logistique des opérations p. 10
Traductions :
Le soutien logistique des forces terrestres p. 13
Lieutenant-Colonel (CR) Pérignon
( a rticle du Lieutenant-Colonel Rollins) Le soutien régional : projection d’une force opérationnelle terrestre
( a rticle du Capitaine Baird ) et opérations de défense sur le territoire p. 18
La logistique onusienne p. 21
Maquette : Christine Villey L’intéropérabilité logistique au sein de l’OTAN p. 23
Tél. : 01 44 42 59 86
La préparation logistique à l’engagement opérationnel du GTIA :
besoins et pistes à explorer p. 28
Schémas - PAO :
Nathalie Dujardin - Anne Laport e Forces terrestres futures : la logistique sera au rendez-vous ! p. 33
Bibliographie p. 39
Création : amarena Principaux sigles et acronymes p. 41
Crédits photos :
ECPAD (1ère de couve rt u re)
SIRPA Terre (4e de couverture) Etranger
Adapter la logistique au besoin national
Gestion du fichier des abonnés :
L’évolution des forces armées américaines p. 45
Adjudant Nathalie Dijoux
Tél. : 01 44 42 48 93 La logistique de l’Armée de terre espagnole en Irak (2003-2004) p. 47
Les enseignements tirés par l’Armée de terre polonaise
Diffusion : b u reau courrier du CDEF de la mission de stabilisation en Irak dans le domaine de la logistique p. 49
Impression : Point d’impression Le service de santé de la Bundeswehr en opération p. 55
de l’Armée de Terre de Saint-Maixent-l’Ecole
Suivi des moyens et ressources - Réception, stationnements et mouvements p. 61
06-0108
L
et du succès politique de ses opérations ex t é-
rieures, l’armée de te r re s’inscrit dans un pro- tique doit être mené au même rythme que
C•D•E•F ce ssus de transformation centré sur l’optimisa-
tion de ses capacités opéra t i o n n e l les. Or, le s
celui des unités du “cœur combattant”. Il ne
sert à rien de disposer de fo rces modernes et
conditions nouvelles d’emploi des forces - aujour- numérisées si celles-ci ne bénéficient pas d’une
d’hui véritablement expéditionnaires dans la majo- lo g i stique du même niveau de perfo r m a n ce .
rité des situations - font, davantage encore qu’hier, Cependant, ces évolutions doivent être conçues de
des performances du système logistique la condi- manière réaliste sans être bâties sur le pari d’un
tion de l’efficacité d’ensemble. A u tant que l’évo- très hypothétique allègement du poids logistique
lution des te c h n o logies, c’est l’évolution de la de la manœuvre future ; certes, des progrès seront
logistique qui permet l’optimisation des possibi- faits dans des domaines connus, mais tout laisse
lités nouvelles et la révolution de la manœuvre. à penser qu’ils seront à peu près compensés par
d’autres évolutions contraires. La culture
eci implique que la fonction logistique pour- historique doit être ici le meilleur garde-fou : quels
L
matière de logistique opérationnelle, il s’agit de
déployer un système de soutien qui allie efficience lo g i stique doivent en outre désormais se
dans l’emploi des moyens et des ressources et concevoir dans le nouvel environnement de
flexibilité au service des unités soutenues. l’armée de terre : interarmisation, multinationa-
lisation, ex ternalisation. L’accroissement de la
e système de soutien doit conserver sa per- synergie tactico-logistique passe par une politique
PAR LE GÉNÉRAL VINCENT DESPORTES, COMMANDANT LE CENTRE DE DOCTRINE D’EMPLOI DES FORCES
Dissuasion et contrainte n’ont rien perdu de leur nécessité dans la panoplie d’action extérieure des Etats ; les conditions
de la nouvelle conflictualité ne permettent cependant plus de s’en contenter. En effet, désormais, attisant la violence autant
qu’elle la contraint, plus la puissance se déploie, plus elle mobilise contre elle. N’appelant plus la confrontation mais le
ressentiment et le contournement, la puissance hautement technologique s’avère à elle seule insuffisante à produire de
l’efficacité politique et devient bien souvent, au contraire, facteur de désord re.
Ce sont donc d’autres outils et d’autres méthodes complémentaires qu’il faut forger et posséder pour intervenir dans le
monde et y soutenir son projet politique.
Prenant exemple sur les opérations militaires durant la Seconde Guerre Mondiale, les élongations
considérables furent à l’origine de problèmes de soutien qui nécessitèrent la mise au point de
méthodes et de techniques pour permettre la satisfaction des besoins : “ La logistique influence
toutes les batailles, elle est même souvent décisive” (général D. Eisenhower). De fait, la logistique,
fonction transverse et permanente, représente un atout majeur pour le succès des opérations.
Depuis la première guerre du Golfe, les engagements de nos forces terrestres sont désormais
caractérisés par un certain nombre de contraintes logistiques qui doivent être prises en compte
dès la conception des opérations. En premier lieu, il s’agit de faire face à la nécessité de s u r m o n t e r
les entraves de l’espace et du temps. D’ailleurs déjà, le général Juin, lors de la campagne d’Italie
(1943-44), affirmait que “ la bonne exécution des mouvements et des transports est la condition
indispensable du succès de la manœuvre”.
PAR LE COLONEL SÉBASTIEN SÉ GA R R A , CHEF DU BUREAU LOGISTIQUE DE LA DIVISION EMPLOI - ORGANISATION DU CDEF
D
ès lors, les critères de - la nature et le volume très sur pied une organisation
performance du sou- variable, de l’engagement o p é ra t i ve de soutien,
tien s’apprécient à d’un contingent limité en s’appuyant généra l e m e n t
l’aune des caractéristiques consolidation de la paix à sur une nation hôte ou sur
des engagements, dont on une gestion de crise avec la des forces prépositionnées.
peut en particulier retenir : p a rticipation comme nation-
cadre au titre d’un engage- Aussi, la notion de perfor-
- le contexte multinational, ment du CRR - FR ; mance sera-t-elle développée
dans le cadre d’org a n i s a- - l’absence de continuité géo- en décrivant tout d’abord la
tions internationales ayant g raphique entre la métro- problématique du concept du
chacune leurs principes de pole et les théâtres d’opé- soutien des opérations, puis
soutien ; rations qui impose de mettre en rappelant les règles et les
En conclusion
A u j o u rd’hui, un système de forces dynamiques et mobiles, agissant au terme d’une projection à longue distance, qui
constitue déjà un défi logistique, ne peut durer et conserver son rythme que s’il est soutenu par une composante de
soutien adaptée, réactive et innervée par un système d’information approprié. En matière de centres de gra v i t é
opérationnels, après le commandement, la logistique représente un cercle critique parce qu’il comporte ce qui est
Ainsi, la logistique opérationnelle représente la condition qui doit d’abord être satisfaite pour permettre le succès
de toute opération. La notion de performance pour la logistique doit s’entendre dans le sens de la fiabilité et de
l’efficacité, on peut alors parler de “ Performabilité ”. Pour James L. Heskett (professeur à Harva rd) : “ la logistique
S elon le concept d’emploi des forces françaises, les opérations dans lesquelles sont
engagées les armées françaises sont interarmées. Ceci devrait donc s’appliquer à
l’ensemble des fonctions opérationnelles et donc à la logistique.
La réalité des opérations menées par les armées françaises dans les dix dernières années
masque, en bonne partie, la dimension interarmées de leur soutien logistique. Toutefois,
le décret du 21 mai 2005 devrait entraîner des évolutions importantes et à terme confére r
à la fonction opérationnelle “ l o g i s t i q ue” le caractère interarmées du concept d’emploi
des forc e s .
Avant d’entrer dans le vif du sujet et de discuter, du point de vue de la doctrine, du caractère
i n t e rarmées du soutien logistique, de ses limites actuelles et des évolutions à attendre, il me
semble nécessaire de cadrer le débat en rappelant ce que sont la doctrine et le soutien
logistique des opéra t i o n s .
S
elon la définition de l’EMA à insister sur le fait que ceci ne Ces explications liminaire s relèvent plus des conditions
qui reprend celle de l’OTAN, représente qu’une part du sou- achevées, il est désormais pos- actuelles du déroulement des
la doctrine est un ensemble tien des opérations. La logis- sible de déterminer la dimen- opérations que d’un caractère
de principes fondamentaux et tique est tout ce qui permet sion interarmées du soutien intrinsèque.
obligatoires, mais dont l’appli- aux forces engagées de se logistique, mais aussi ses
cation requiert du jugement. déplacer, de vivre et de com- limites en l’étudiant dans son Le concept d’emploi des forces
Qu’est-ce à dire ? La doctrine battre. E lle comprend : intégralité avec un regard plus est assez clair quand il précise
logistique, comme celle des - le soutien juridique, particulier pour l’organisation que le “ soutien est conçu
autres fonctions opérationnelles, - le soutien financier, du commandement du soutien d’emblée en intera r m é es”. A
n’est pas un dogme. La - le soutien administratif dépas- et des systèmes d’information ce niveau, la prédominance de
m a n œ u v re des “soutiens ”, sant la seule dimension com- logistique qui s’y rapportent. l’interarmées est peu contes-
dénomination que je préfère à missariat, La LOLF et le décret du 21 mai table et se traduit par la diffu-
“logistique”, est comme pour - le soutien de l’homme, 2005 permettent de tracer des sion par le centre de planifica-
les autres fonctions opération- - le soutien santé, pistes d’évolution pour le futur. tion et de conduite des
nelles une réponse contingen- - le soutien pétrolier, opérations (CPCO) d’une direc-
te à une question qui dépend - la maintenance, dont les tive administrative et logistique
étroitement des conditions qui aspects équipements et muni- De la conception (DAL) (qui devrait être réser-
définissent une opération. tions méritent d’être indivi- vée aux opérations multina-
dualisés, à l’exécution tionales) ou de l’ensemble des
Les souvenirs de l’ESG ou du - la condition du personnel en annexes “s o u t i en” de l’ordre
CSEM qui constituent, qu’on opération, Bien présente au niveau de la d’opération. Le caractère pres-
le veuille ou non, le cerveau - l’hygiène et sécurité en opé- conception de la manœuvre criptif de ces documents
“ reptilien ” de la majorité, ration, logistique, la dimension inter- devrait se renforcer au fur et à
conduisent à traiter le soutien - la protection de l’enviro n n e- armées s’estompe lorsqu’on mesure de la prise en compte
des opérations à l’aune du “RAV ment, passe à la conduite du soutien des conséquences du décret
- MEC - SAN”. L’expérience de - le soutien au stationnement, et plus encore à son exécution. du 21 mai 2005 et de la “mise
sept années d’EMA m’amène - l’acheminement. Les raisons de ce phénomène en conformité ” avec la LOLF
La dimension interarmées du soutien logistique des opérations est aujourd’hui assez peu marquée, moins par une
nécessité intrinsèque qu’en raison d’une sur-représentation d’une composante par ra p p o rt aux autres et d’un manque
d’interopérabilité administrative entre les différentes armées françaises.
Les changements prévisibles dus à l’application du nouveau décret sur les attributions des chefs d’état-major laissent
augurer d’une évolution analogue à celle des armées alliées ou amies. Dans les principes, rien ne justifie que la quasi-totalité
du soutien ne soit pas de la responsabilité du commandement interarmées. Le paragraphe “soutien” du concept d’emploi
des forces s’écrirait alors, dans le cadre national : “Le soutien est conçu et conduit en interarmées”. Dans de telles
conditions, l’Armée de terre, et le CFLT en particulier, trouverait toute sa place dans une organisation dont le “Joint Support
Group” canadien pourrait constituer une préfiguration.
Il n’en reste pas moins qu’un tel passage entraînerait des changements de fond, en termes d’organisation et de
réglementation, dont la conduite demanderait de la ténacité mais aussi de la patience.
a clef de la FLT tient dans cette dualité de mission et cette obligation de résultat au quotidien
L sur le territoire national et en opération : les même moyens dans un souci de cohérence
technique, de facilité de passage paix-crise-guerre, en même temps que de contrainte
économique sont réunis sous un même commandement pour, à la fois, faire fonctionner l’Armée
de terre tous les jours et engager ses forces. L’Armée de terre a fait le choix de la cohérence
logistique dans ses aspects techniques, de préparation opérationnelle, de continuité selon
la situation, au détriment d’une cohérence tactico-logistique permanente en vue des contrats
fixés, laquelle aurait naturellement imposé des moyens de soutien plus importants.
PAR LE COLONEL OLIVIER DE JO U SS I N E A U, CHEF DE LA DIVISION ACT I V I T É S DE L’EM DE LA RÉGION TERRE SUD - EST
CFAT
C.O.M.Z.R.A.
CFLT
REGION TERRE
SERVICES
CDT. O.P.S
AUTORITÉ d’EMPLOI TRANSIT CONTROLE SOUTIEN
de la FORCE RT
(subordonné au
C.O.M.P) DL COTIS CFLT COMSITE
arallèlement, des opérations sous l’égide de l’ONU se poursuivent vo i re se développent telles les
P récentes interventions en Côte d’Ivo i re1 et au Darfour2. Or, la complexité grandissante de ces opéra t i o n s ,
associée à la disparité des équipements et des soutiens des nations contributrices, exige un système de
soutien efficace et réactif. Pour cela, un concept logistique particulier a été mis en place par l’ONU,
s’appuyant sur un “système de soutien intégré ” civilo-militaire et introduisant la notion de “c o n t rat de
location avec ou sans soutien ”.
Le système S’appuyant sur des directives pleur de la mission, deux Ces concepts logistiques, tota-
de soutien intégré l o g i s t i q u e s , précisant aux concepts de soutien logistique lement opposés, prennent en
contingents la politique de ont été privilégiés par les ins- compte les facteurs spéci-
Pour répondre aux besoins opé- soutien, les pro c é d u res à tances onusiennes. fiques de la mission, cadre
rationnels de la mission, l’ONU s u i v re et la réglementation à espace-temps, délais, main
a adopté un système de sou- re s p e ct e r, ces états-majors d’œuvre locale, matériel, envi-
tien intégré (Integrated Support mixtes définissent pour chaque ronnement, climat, infrastruc-
System - ISS). Combinant les mission des pro c é d u res opé- Les concepts de soutien ture et ressources disponibles.
é t a t s - m a jors logistiques mili- rationnelles (Standing ope- logistiques
t a i res et civils en une seule rating pro c e d u res - SOPs) . Le concept de l’autosuffisan-
o rganisation de soutien diri- L’ensemble de ces documents, La taille et la nature de la mis- ce, destiné aux opérations de
gée par un administrateur civil, regroupé dans une charte d’ac- sion de l’ONU influant consi- petites enve rg u re s (équipes
le principe majeur de cette cords ou “ m e m o randum of dérablement sur les structures re s t reintes, observateurs) et
s t r u c t u rerepose sur une cen- understanding - M.O.U ” , de commandement mises en efficace dans les zones dispo-
tralisation de la demande. devient de fait le document place, en particulier sur celles sant d’une infra s t r u c t u recivi-
Tous les ravitaillements et les contractuel de référence. Dès de soutien, l’expérience per- le moderne, s’appuie princi-
services entraînant une dépen- lors, les nations contributrices met de distinguer d e u x palement sur l’économie
se sur le budget de l’ONU doi- sont tenues de respecter ce concepts de soutien logis- locale, le personnel tra vaillant
vent obligatoirement être sou- c o n t rat, l’ONU se réservant un tique pour les opérations de avec son équipement de base.
mis à l’approbation préalable d roit de contrôle. l’ONU : Octroyant une subvention indi-
de l’ISS par le principe de viduelle (Mission subsistence
requêtes ou “ Re q u e s ts ” le concept d’autosuffisance ; a l l owance - MSA) à chaque
a d ressées au PC logistique A partir de ce système de sou- le concept de “ Fo rc e militaire, pour faire face à ses
interarmées (HQ Joint logistic tien intégré, plus ou moins Logistic Support Group - dépenses de nouriture, de
operation center - JLOC). développé en fonction de l’am- FL SG”. logement et de vie coura n t e ,
Afin de lui donner des vertus aussi pédagogiques que possible mais sans rien lui retirer de sa pertinence,
en particulier, sur l’actualité des activités en cours, une présentation de la politique et des principes relatifs
à l’interopérabilité tels qu’ils sont actuellement définis au sein de l’OTAN précèdera celle des principaux
acteurs, avant de terminer par les productions particulières en matière de soutien logistique.
PAR LE COLONEL DOMINIQUE GÉRARD, CHEF DU BUREAU LOGISTIQUE DE L’ETAT-MAJOR DE L’ARMÉE DE TERRE - PRÉSIDENT DU CSS WG
De l’interopérabilité entre les 26 pays alliés du trai- tations et de coopération en coordinations et coopérations
au sein de l’OTAN1 té de l’Atlantique Nord et leurs vue de l’établissement des inter et intra-postes de com-
partenaires potentiels4, au sein plans de défense et d’opéra- mandement et forces multina-
d’opérations placées sous l’ar- tions, donnant ainsi des règles tionales interarmées. Ces
L’OTAN mène des travaux sur ticle 5 mais surtout, et de plus pour les activités multinatio- objectifs couvrent les aptitudes
l ’ i n t e ro p é rabilité depuis de en plus, au sein d’opérations nales et interarmées des forces à communiquer, opérer et sou-
nombreuses années et, plus non placées sous l’article 5 ou de l’Alliance atlantique. tenir ensemble avec efficacité
particulièrement, depuis le Crisis Response Opera t i o n s Elle apporte aussi la cohére n- dans les opérations et à s’en-
sommet de Prague 2. La logis- (CRO), plus variées, de moindre ce nécessaire aux différentes traîner au même niveau ; enco-
tique, qui ne fait pas exception, intensité que les précédentes politiques d’interopérabilité re faut-il définir précisément ce
est étudiée dans ce cadre au et situées dans un cadre géo- développées, en interne de que recouvrent ces termes :
même titre que les autre s graphique plus étendu que les l’OTAN, par différents comités.
domaines ; elle est donc ins- premières zones d’action de - communiquer c’est établir
crite dans le périmètre de “la l’OTAN. Ce nouvel enviro n n e- Enfin, elle fournit un guide pour des relations humaines pour
politique pour l’interopérabili- ment a créé les conditions pour les partenaires et nations non- se compre n d re, c’est-à-dire
té” approuvée par le Conseil la transformation de l’OTAN et, m e m b res de l’OTAN qui ve u- p a rtager un même langage,
de l’Atlantique Nord (NAC) le en même temps a lancé un véri- lent coopérer avec les forces un même fonds culturel dont
07 mars 20053 et de son pro- table défi sur le plan de l’inter- de l’Alliance dans les entra î- la culture militaire, afin d’ob-
cessus d’application, en cours opérabilité entre des forces d’ori- nements, les exe rcices et les tenir une même compréhen-
de définition. gines plus diverses (26 pays de opérations. sion des termes : ceci
l’OTAN, pays du partenariat pour débouche naturellement sur
la paix, pays du dialogue médi- Pour sa mise en œuvre, des la terminologie. Mais il s’agit
Une politique terranéen, etc.) susceptibles de objectifs d’interopérabilité ont aussi d’établir des pro c é-
s’engager dans des missions de été fixés. dures communes en vue d’un
pour l’interopérabilité natures plus variées. C’est bien l’un des buts de t ra vail à effectuer en com-
cette politique que d’établir mun. Enfin, cela suppose l’in-
Cette politique décrit formel- Cette politique a été établie des objectifs de haut niveau, tero p é rabilité des équipe-
lement le but final de l’inter- comme un guide pour l’éta- des principes et des respon- ments C4I (consultation,
opérabilité comme “ l’aptitu- blissement d’un processus sabilités que les nations, les command, control, commu-
de à opérer en synergie dans d’application relatif à l’inter- différents organismes de nication, information) ;
l’exécution des missions opérabilité au sein de l’OTAN l ’ OTAN devraient appliquer
fixées”. aux fins d’harmoniser les pour l’identification et la réso- - opérer ensemble suppose
Ce concept prend toute sa for- demandes afférentes. Elle pose lution des demandes d’inter- une bonne connaissance et
ce dans le nouvel enviro n n e- les bases pour le développe- opérabilité au sein de l’Alliance, compréhension des natures,
ment de coopération accrue ment d’un dialogue, de consul- aux fins d’obtenir de meilleures capacités, limites des moyens
Les nations sont re s p o n- bureau politique/coordination Pour cela, elle est amenée à et militaires aux fins d’éviter
sables de la prise en compte qui traite des demandes, de p rovo q u e r a n n u e l l e m e n t les doublons.
des demandes d’intero p é ra- la terminologie, etc. quelques 200 réunions de Il faut noter encore une fois
bilité au niveau national et des Ainsi, la NSA initie, coord o n- “ boards”, de groupes de tra- que depuis la transformation
suites qu’elles désirent leur ne, soutient et administre les vail et de comités. de l’OTAN, la NSA n’est plus
donner. Elles sont aussi char- activités de normalisation Enfin, elle administre la gra n- seule ; AC T de Norfolk est
gées de pro m o u voir l’inter- conduites sous l’autorité du de majorité des STANAG17 et chargé d’identifier et de four-
opérabilité, en particulier en NCS, avec l’appui du MC en AP18 et coordonne, au travers nir à la NSA les demandes cor-
exprimant aussi les demandes qualité de Tasking Authority du groupe de normalisation de respondant à des besoins
de normalisation afférentes à pour les sujets touchant à l’OTAN, le NSSG, les réunions n o u veaux sur le terrain aux
leurs besoins. l’opérationnel. des différentes agences civiles fins de renforcer l’int e ropéra-
La NSA
La NSA ou agence de norma-
lisation de l’OTAN (voir cro-
quis 4) est le principal org a-
nisme permanent de la NSO.
C’est un agent d’exécution, ce
qui signifie que les différents
b u reaux du comité militaire
ou MC16 trouvent des corre s-
pondants à son niveau ; elle
est organisée en bureaux de
normalisation d’armée (Terre,
Air, Marine) plus un bureau à
compétence interarmées et un
L e soutien logistique est une préoccupation commune de la FAT et de la FLT, depuis la logistique
régimentaire, soutien de niveau 1, jusqu’aux bases logistiques mises en œuvre par les brigades
logistiques pour le soutien de niveau 2. Responsable de la préparation du soutien organique
des unités de la FAT, le CFAT consacre sa réflexion à la politique d’entraînement des groupements tactiques
interarmes (GTIA) dans le domaine du soutien logistique.
Au cœur de la manœuvre interarmes, dans les opérations extérieures comme dans le cadre de l’Europe de la
Défense avec le GT 1 5001, le GTIA doit constituer à l’avenir l’axe d’effort en matière de préparation
opérationnelle, tout particulièrement au plan du soutien. En effet, au-delà des exercices du type ANTARES
qui permettent de mettre en œuvre, en partie, un GTIA dans un environnement interarmes, il reste à élaborer
des exe rcices normés visant à préparer les GTIA à l’engagement opérationnel dans un environnement
logistique complet, cohérent et réaliste.
Pa rtant de la spécificité du GTIA, tout en se fondant sur les synergies qui permettent d’améliorer la cohérence
tactico-logistique de la préparation opérationnelle pour créer un environnement interarmes réaliste,
indispensable au soutien, cet article a pour objet d’éclairer le lecteur sur les perspectives d’amélioration de la
préparation à l’engagement opérationnel de ce type d’unité dans le domaine logistique.
e projet “ Fo rces terre s t res futures 2025 ” de l’Armée de terre s’inscrit dans un processus
L de transformation qui a pour finalité d’accroître l’efficience de son action opérationnelle
d’une manière significative. Afin de leur conférer les capacités de s’engager plus loin, plus vite
et plus efficacement, les forces terre s t res seront plus projetables qu’ a u j o u rd’hui mais devro n t
conserver une puissance et une protection équivalentes à celle des forces “ l o u rd es” actuelles.
Ces forces transformées devraient être constituées de groupements part i c u l i è rement aptes
aux opérations d’entrée en pre m i e r, capables de mener d’emblée des actions de coercition
mais aussi de maîtrise de la violence sans discontinuité. Cette ambition s’appuie sur les
p rogrès prévisibles de la technologie, notamment dans les domaines du renseignement,
de la protection, de la miniaturisation, de la numérisation et des systèmes d’information.
Elle vise à garantir l’efficacité de l’action militaire en dépit de la limitation des volumes de
f o rces engagées.
PAR LE COLONEL PHILIPPE VE R VA E K E, DU BUREAU CONCEPTION DES SYSTÈMES DE FORCES (BCSF DE L’EMAT)
Le commandement de théâtre
aura donc pour mission géné-
rale de conduire l’ensemble
de la manœuvre des élé-
ments de soutien pro j e t é s ,
en décentralisant tout ou par-
tie de ses moyens et de son
système de commandement
logistique pour le rattacher
temporairement ou non aux
échelons tactiques qui en ont
besoin. Le système de sou-
tien pourrait ainsi être art i-
culé en deux échelons :
- un échelon “inséré” dont le contact doivent disposer des seront conservés en zone systèmes d’armes) sans avoir
rôle serait de donner aux uni- re s s o u rces et du potentiel stable et apport e ront leur à les demander au chef de
tés au contact leur néces- nécessaires en toutes circons- concours aux logisticiens insé- l’unité au contact. Celui-ci,
saire autonomie et de provo- tances et au moment voulu. rés, grâce éventuellement à la disposant des synthèses
quer les demandes de recom- Pour autant, leur action ne doit transmission de données tech- essentielles, n’ a u ra à s’im-
plètement ou d’évacuation ; pas être entravée par la lour- niques (capacité de “ t é l é - pliquer dans le processus des
deur excessive du dispositif de opéra t i on”). demandes que lorsque celles-
- un échelon permanent “en soutien. Le chef intera r m e s est le ci auront un caractère exc e p-
zone stable”qui conserve- C’est pourquoi seuls des g a rant de l’unicité de la tionnel.
ra les stocks non néces- modules logistiques spéciali- m a n œ u v re, dans sa dimen- Afin de pas encombrer les
saires à l’action en cours et sés devraient être insérés dans sion tactique et en intégrant unités au contact, il ne leur
p ro c é d e ra aux opéra t i o n s les unités au contact jusqu’au les contraintes logistiques. s e ra livré que ce qui est
logistiques plus contra i- niveau du GTIA, voire au niveau Anticipant ses besoins et défi- nécessaire, ces ravitaille-
gnantes. Cet échelon per- de formations plus petites nissant le niveau d’autono- ments feront suite à des com-
manent pourra générer des lorsque le GTIA agira dans des mie logistique pour l’accom- mandes (flux tirés), mais ils
échelons tempora i res si zones compartimentées (com- plissement de sa mission en pourront aussi faire suite aux
nécessaire. bat en zones urbanisées...). Ces liaison avec son conseiller consommations normales,
modules, variables selon la logistique, il aura un rôle dans ce cas ils ne seront plus
De ce point de vue, la suc- situation opérationnelle, seront accru dans la phase de poussés selon une planifica-
cession actuelle des échelons prioritairement articulés et conception de la manœuvre tion rigide mais “p u l s és” au
logistiques (BLIAT, BLT, BL D , dimensionnés pour faciliter la du soutien. En re vanche, il moment et à l’endroit conve-
TC2) pourrait être remise en s u rvie des blessés et l’accom- d e v rait être dégagé des nu entre l’unité au contact et
cause, ne représentant plus plissement de l’action en cours. tâches d’exécution liées au l’unité de soutien.
un système figé mais un sché- Ils procureront en outre l’au- soutien logistique car la plu-
ma de principe qui devra tonomie logistique nécessaire p a rt des comptes-re n d u s Grâce à une connaissance
s’adapter en permanence aux aux commandants interarmes s e ront automatisés. p e r m a n e nte des pertes, des
besoins des forces. En effet, pour mener des actions d’op- dommages et du niveau des
le système de soutien actuel portunité de leur niveau. Les Le personnel des modules consommations, les logisti-
permet un bon suivi et une autres moyens seront conser- logistiques insérés devra dis- ciens seront en mesure
bonne répartition des capa- vés autant que possible hors poser des informations indis- d’adapter le dispositif logis-
cités de soutien, mais il pré- du contact au sein d’un éche- pensables à la conduite du tique à l’évolution de la situa-
sente l’inconvénient de lon logistique déport é et pro- soutien d’une manière tra n s- tion en temps utile. De plus,
rendre notre dispositif moins tégé pour ne pas exposer inuti- parente pour les unités au ils pourront déceler une gran-
réactif et parfaitement lisible lement leur potentiel aux combat (accès direct aux de partie des risques de dys-
par l’adve r s a i re. atteintes de l’ennemi. Afin informations logistiques four- fonctionnement et proposer
Afin d’assurer le succès de d’éviter l’émiettement des spé- nies par les systèmes d’in- au commandement des solu-
leurs missions, les unités au cialistes du soutien, ceux-ci formations terminaux des tions pour y faire face ava n t
DOMINANTE DOMINANTE
PRODUCTIVITÉ/EFFICIENCE FLEXIBILITÉ
LIMITE DE DIFFÉRENTIATION
• Réduire les zones d’ombre • Faciliter l’accès à • Connaître ce qui est prévu • Disposer d’une vision
• Standardiser les données l’information • Mesurer les écarts consolidée de la logistique :
Besoin et échanges • Personnaliser prévu/réalisé - Flux
• Automatiser la collecte l’information • Signaler les dérive s - Stocks
de l’information • Sécuriser l’accès à • Garantir l’authenticité -Potentiels
l’information des alertes
• SI T
• Interfaces SIL • Intranet de théâtre • Intranet de théâtre • Numérisation OAL
• Interfaces systèmes alliés • Socle Technique • Socle Technique Commun • Common Logistic Picture
Solution et prestataires Commun (MOIE ) (MOIE) (CLP)
• Modèle pivot • Portail Intranet • Portail Intranet
• Déploiement Nomade • Contrôle d’accès • Contrôle d’accès
• Technologie RFID
L’efficacité du futur système de forces aéro t e r re s t res reposera donc sur sa capacité à obtenir et à conserver dans la
durée la supériorité opérationnelle, et à pro d u i re les effets nécessaires au moment et à l’endroit voulus. Cela ne sera
possible que s’il est soutenu par un sous-système logistique performant.
La consolidation du dialogue et le partage de l’information e n t re les tacticiens et les logisticiens dès la phase de
planification et tout au long de la conduite des opérations permettront une synergie dont tous les acteurs sero n t
b é n é f i c i a i res. Le renforcement de l’agilité, de la capacité d’autodéfense et de la pro t e c t i o n des modules de soutien
insérés offrira une efficacité maximale malgré un milieu fortement hostile.
Ce système de soutien à la fois pro-actif et réactif, qui pourvoit aux besoins des unités au contact en prenant en
compte les évolutions tactiques et organiques, c o n t r i b u e ra à la liberté d’action du chef interarmes.
La mise en place d’une logistique maîtrisée de bout en bout grâce à un système de management global qui concilie
à la fois la meilleure gestion possible de la re s s o u rce humaine et matérielle et la satisfaction des besoins
opérationnels sera un facteur déterminant de la capacité à durer de la forc e .
Le processus de transformation de notre logistique doit donc être mené au même rythme que celui des unités du
“cœur contact ”. Il ne serv i rait à rien de disposer de forces modernes et infovalorisées si celles-ci ne bénéficiaient pas
d’une logistique du même niveau de performance. De nombreux tra vaux menés aujourd’hui conve rgent dans cette
d i rection. Il est déterminant de continuer nos efforts pour les faire aboutir.
PIA - 00.200 - Instruction 1000- édition 2003 : doctrine interarmées d’emploi des forces en opération.
Instruction 2000 titre I version 2001 : doctrine interarmées du CDT en opération - modificatif du 6 août
2003 (rôles REP FR ANCE et ADCO NFRANCE.)
C i r c u l a i re2250 relative aux pro c é d u res nationales de soutien administratif et logistique d’une force
terrestre en action extérieure (édition 2002).
Documents en co u rs de rédaction
(référence : base des études opérationnelles sur le site CDEF)
DORNIER P-P et FENDER M., “La logistique globale ”, Editions d’Organisation, 2001.
ESCAL LE, “Des marches dans les armées de Napoléon”, Editions Historiques Teissèdre, Paris, 2003.
ERICSSON D., “Logistics - The key to success in global economics ”, Website : www.wilsonlog.com.
GAN TO IS P, “ Histoire de la logistique militaire ”, Cahier de l’IHEL, N° 6,ESSEC, Cergy Pontoise, 1996.
LA B AUME E., “La campagne de Russie. Le récit d’un officier de la Grande Armée 1812 ”,
Cosmopole Active Média, Paris, 2001.
MARBOT, “Mémoires du Général Baron de MARB OT ”. Tome III, 7e Edition, Plon, Paris, 1897.
MARC H A IS-RO UBELAT A., “Stratégie d’entreprise, stratégie militaire : même combat ”,
Site Internet : www.stratisc.org.
MORVAN J., “Le soldat impérial ”, Librairie Historique F. Teissèdre, 1999 - 2 volumes, 1999.
ZIMNOV I TCH H., “ L’Histoire : un apport critique et fécond pour les sciences de gestion et les
pratiques managériales ” in “ Sciences de Gestion et Pratiques Managériales ”, Réseau des IAE,
Economica, Collection Gestion, Paris,2002.
APOD Point de débarquement par voie aérienne (VA). APOD Air Point of Debarkation
APS Armée pilote du soutien Lead Service (Army, Navy…) Support Provider
BLD Base logistique divisionnaire Division Staging Base or Division LOG Support Area/
Base or Divisional Support Command (DISCOM)
BLIAT Base logistique interarmées de théâtre Force Logistic Base - Theater Joint LOG Base
BS CAT Bataillon de soutien du commissariat de l'Armée de Army Quartermaster Corps Support Battalion
terre
BTMAS Bureau des transits maritimes, aériens et de surface Management of Ports of Embarkation and Debarkation
CC I TTM Centre de coordination interarmées des transits, trans- Joint Transportation Command – Theater level
p o rts et mouvements
CEMA Chef d’état-major des armées Chief of Staff of the Armed Forces (FR )
(US equivalent = Chairman of the Joint Chiefs
of Staff)
CFLT Commandement des forces logistiques terrestres Land Forces Logistics Command ( Army)
GFIM Groupement de forces interarmées multinationales CJTF Combined Joint Task Force
COTIA Commandement des transits aériens Joint Air Transit Operations Center
COTIM Commandement des transits maritimes Joint Maritime Transit Operations Center
COTIS Commandement des transits de surface Joint Surface Transit Operations Center
Centre de regroupement des affaires mort u a i res CSU Casualty staging unit
DIRCOM Direction du commissariat interarmées de théâtre Joint Theater Quartermaster Corps Directorate
DITIA District de transit aérien Theater Air Tra n s p o rt Tracking and Reception
C o - o rdinating Cell
DITIM District de transit maritime Theater Naval Transport Tracking and Reception
Co-ordinating Cell
EAS C Eléments d'appui et de soutien de niveau corps CS and CSS Components at Corps Level
GSIAT Groupement de soutien interarmées de théâtre Joint Force Logistics Support Group (Theater Level)
GST Groupe de soutien terre Land Force Support Group – Corps Level
GSTA Groupement soutien terre avancé Forward Land force Support Group – Corps Level
Centre logistique interarmées de théâtre JLOC Joint Fo rce Logistic Operations Center
JLCC Centre de coordination logistique au sein du MJLC JLCC Joint Logistics Co-ordination Center
LOLF Loi organique de la loi de finances Appropriations law and management system
Gestion des stocks interarmées sur le théâtre MJ D I Management of the Joint Deployed Inve n t o r y
RCS Rémunérations et charges sociales. Pa rt of the budget including salaries and social dues.
(Anciennement aussi : Régiment de commandement (Formerly also : French Armys HQ’s and CSS
et de soutien) battalion).
REPFRANCE
Représentant de la France - Plus haute autorité mili- French Re p re s e n t a t i ve - Highest French Military
taire française de l'état-major du commandant de Authority from the Operation Commander’s (CO P ER )
l'opération (COPER) ou du commandant de la force HQ or from the FCDR ’s (Fo rce Commander =
(COMANFOR) dans une opération multinationale COMANF OR) HQ in a Multinational Operation.
SILCENT
Système d’information logistique centralisé Centralized Logistic Information System
SIMAT Système d’information de la maintenance de l’Armée French Army's Maintenance Information System
de terre
SINTROPS
S e rvice interarmées des transits opérationnels Joint Administration for St rategic Lift
TC1 Train de combat numéro 1 - ensemble de moyens des- Forward Combat Trains.
tinés à l'entretien immédiat et permanent du combat, Forward Logistics Supply Point for the Battalion – All
dans le sillage des unités élémentaires de premier Assets intended to Standing and immediate Combat
échelon Maintenance, following in Forward Sub-Units
TUEM Tableau unique d’effectifs et de matériels TO&E Table of Organization and Equipment
UCL Unité de commandement et de logistique Command & Control and Logistic Unit
UMR Unité de maintenance régimentaire (soutien mixte NTI Battalion Maintenance Unit (First Line and Second Line
1 et 2) Logistical Support )