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« SUJET : PROBLEMATIQUE DE
DEVELOPPEMENT DU SYSTEME FINANCIER DE
LA RDC»
EPIGRAPHE
DECICACE
dédie ce travail.
4
REMERCIEMENTS
5
SIGLES ET ABREVIATIONS
0. INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
L’économie moderne, qu’elle soit petite ou grande, fermée ou ouverte repose essentiellement
sur la production, la consommation et donc sur les échanges entre offreurs et demandeurs des
biens et des services. L’offre des biens et des services implique nécessairement la
combinaison de principaux facteurs de production que sont le travail et le capital. La demande
de ces biens et services disponible au marché est rendue possible grâce aux échanges rendus
eux- mêmes possibles grâce à la monnaie. C’est le secteur financier.
Plus récemment, les marchés financiers africains sont devenus une source majeure de
financement. De 2007 à 2009, en effet, 10 milliards de dollars de capital ont été levés sur les
places boursières africaines ; bon nombre de nouveaux émetteurs, comme le Gabon et le
Ghana, ont émis avec succès des obligations souveraines sur le marché international. Les
marchés financiers jouent donc un rôle de plus en plus important dans l’apport de capitaux au
secteur privé subsaharien, et plus particulièrement dans les secteurs des services financiers et
des télécommunications. Ils jouent également un rôle crucial pour l’épargne locale, en
proposant des opportunités d’investissement alternatives comme en atteste l’exemple du
Nigéria, où l’épargne locale a été drainée par les marchés financiers et a permis d’assurer en
grande partie la recapitalisation du secteur bancaire. Cependant l’absence de profondeur et
d’efficience des marchés financiers africains constitue un frein à la croissance économique (C.
Nkontchou, 2010).
En effet, ces marchés ne sont pas accessibles à toutes les catégories des agents économiques
au niveau de l’Afrique et de la RDC de manière particulière.
De plus, l’accès limité aux services financiers réduit le bien-être et entrave la réduction de la
pauvreté ainsi que l’émergence d’une classe moyenne. Au même moment, la mise en œuvre
de politiques monétaires dans un contexte de marchés peu profonds s’avère onéreuse et
7
En dépit des améliorations récentes, beaucoup reste encore à faire pour que les ressources
financières bénéficient à tous les secteurs de l'économie, en particulier les secteurs
traditionnellement défavorisés, tels que l'agroalimentaire, les micros, petites et moyennes
entreprises (MPME) et les entreprises gérées par des femmes. La réalisation de cette vision
exige des pays membres de la BAD la poursuite d’un programme ambitieux de
développement du secteur financier couvrant les politiques financières, l'infrastructure
financière, les institutions de régulation et de supervision ainsi qu’une variété d'institutions
financières privées et publiques (Groupe de la BAD, 2014-2019).
Les besoins en investissement dépassent selon les estimations faites par les experts de la
BAD 200 milliards de dollars EU annuellement. L’énorme déficit de financement devrait être
comblé grâce à l'amélioration des capacités du secteur financier à mobiliser et à affecter les
ressources. Cependant, le système financier africain est loin d’être sur sa bonne période.
Dans la plupart des ouvrages en économies, une certaine corrélation est faite entre le secteur
financier et la croissance économique mais les auteurs sont la plupart des fois en conflit
d’opinion sur l’ordre d’antériorité ou de postériorité entre la croissance économique et le
développement du système financier.
Selon les théories de la croissance, une croissance économique durable est seulement
favorisée par la capacité à relever les taux d'accumulation de capital physique et humain et de
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la capacité à utiliser les moyens de production plus efficacement. En effet King et Levine
(1994) et Easterly (1998) ont soutenu que l'accumulation du capital physique et humain est le
facteur déterminant la croissance économique. Mais cette idée de l’importance de
l'accumulation du capital n’explique que très peu les écarts de niveau de développement entre
les pays. Pour King (1994), favoriser une croissance économique ne peut être possible qu'en
adoptant une combinaison efficace des facteurs de production et en prenant en compte le rôle
de la combinaison de trois variables à savoir : l'investissement, le facteur travail et le
développement financier (E. Kwami, 2012).
En effet, le système financier est important dans les efforts de développement et de croissance
pour les différentes économies du monde, quels que soient l’emplacement géographique, le
cadre temporel et le degré d’industrialisation. C’est un constat que de nombreux économistes
s’accordent à admettre, en se basant sur des études aussi bien théoriques qu’empiriques qui
confirment l’existence d’un lien étroit entre le degré de développement de l’appareil financier
et le taux de croissance de l’économie. Ceci dit, le sens de causalité entre les deux types de
développement, de même que les canaux par lesquels l’un agit sur l’autre, n’ont pas fait
l’unanimité pour autant entre les théoriciens.
En effet, suites aux différentes crises financières qui ont secoué successivement ces dernières
années les différentes économies mondiales, le débat sur la place que doit occuper la finance
dans la sphère économique d'un pays s’est actualisé et les causes et conséquences de ces
crises ont semblé renforcer la thèse du rôle prééminent du secteur financier dans la croissance
et la nécessité d'organiser le mieux possible son fonctionnement. Schaw (1973) définissait
sommairement le développement financier comme «l'accumulation d'actifs financiers à un
rythme plus rapide que l'accumulation d'actifs non financiers ». Levine (1997) définit le
développement financier en ces termes : « il y a développement financier lorsque les
instruments financiers, les marchés, et les intermédiaires financiers réduisent, sans toutefois
éliminer les coûts d'obtention de l'information, les coûts d'exécution des contrats et les coûts
de transaction » (E. Kwami, 2012).
A titre conciliateur entre ces théories, le système financier joue un rôle déterminant dans le
financement des activités économiques, partant la promotion d’une croissance soutenue et
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L’impact des systèmes financiers sur la croissance a été bien démontré de manière empirique.
Compte tenu des difficultés rencontrées pour évaluer directement l’efficience dans le secteur
financier, de nombreuses études empiriques se sont appuyées sur des indicateurs de taille ou
de structure pour démontrer l’existence d’un lien entre le développement des systèmes
financiers et la croissance économique (Levine, 2005). De ce fait, presque toutes les études
fondées sur des données macroéconomiques ou sectorielles constatent que le développement
du secteur financier, mesuré d’après l’ampleur de l’intermédiation financière ou du
financement externe rapportée au PIB, a une nette incidence positive sur la croissance, soit
directement via la productivité, soit indirectement par son effet sur l’accumulation de capital
physique et de connaissances (Pelgrin et al, 2002).
La RDC quant à elle est dans une phase importante de son histoire, elle cherche à tout prix la
reconstruction dans tous les secteurs et domaines de la vie. Dans ces lourds défis, elle a besoin
du concours de tous les acteurs (agents économiques) de la vie économique, politique, et
sociale qui le compose. Et dans ces enjeux, les entreprises dites publiques ont un rôle majeur
et central à jouer. Cependant nous constatons une certaine vulnérabilité en matière du système
10
De ce qui précède, nous allons analyser particulièrement les stratégies pouvant permettre le
développement du système financière de la RDC par l'entremise des questions suivantes :
Le système financier Congolais serait moins développé étant donné les valeurs des indicateurs
du développement financier comme : Le taux de liquidité de l’économie, Les crédits
domestiques par rapport au PIB, Le crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB, le taux de
liquidité de l’économie, les crédits domestiques par rapport au PIB, le crédit accordé au
secteur privé rapporté au PIB, Ecart des taux d’intérêt, etc.
En effet, selon le rapport du FMI sur la RDC, le crédit a progressé rapidement mais il reste
rare, à court terme et fortement concentré. Entre 2006 et 2013, le crédit domestique a plus que
triplé mais il n’a atteint que 11 % du PIB. En 2011, seuls 2 % des adultes avaient obtenu un
prêt bancaire (la moyenne en Afrique subsaharienne étant de 5 %) (Banque Mondiale, 2011)
et seulement 4 % des adultes détenaient un compte dans une institution financière formelle (la
moyenne de l’Afrique subsaharienne étant à 24 %) (Banque Mondiale, 2011). Le crédit à
court terme (découverts et prêts dont l’échéance est inférieure à deux ans) représentait environ
68 % de l’ensemble des prêts à la fin 2012 tandis que le crédit à moyen terme comptait pour
environ 21 %, soit une augmentation par rapport aux 16 % de 2008. Les cinq plus grands
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emprunteurs de chaque banque représentent près de 30 % du crédit octroyé fin 2012. (FMI
2014).
Nous formulons notre deuxième hypothèse en disant que le cadre économique aurait une
incidence significative dans le développement du système financier de la RDC. Nous croyons
formellement qu’un accroissement du taux du PIB induirait certainement le revenu des
personnes qui verraient bien évidemment leur marge à épargner s’accroître et cela faciliterait
aussi les opérations de crédit.
Pour assurer le mieux possible la validité de notre étude, nous userons des techniques et
méthodes suivantes :
Technique
Dans le cadre de notre travail nous allons recourir à la technique documentaire pour asseoir
notre travail sur des bases scientifiques non négligeables, nous allons consulter différents
ouvrages, rapports, travaux de fin d’études, notes de cours, etc. pouvant nous fournir des
informations utiles pour notre travail ;
Méthodes
- La méthode historique nous sera très utile dans la consultation des différents documents
et rapports présentant l’état du système financier de la RDC et son évolution dans le
temps ;
- La méthode économétrique nous permettra d’étudier le lien de causes à effets entre les
variables du secteur réel et celles du secteur financier.
Le sujet du secteur financier est d’actualité vue son importance dans les progrès liés à
l’économie. Grâce aux indicateurs de développement financier nous aurons afin compris quel
est le niveau actuel du système financier congolais et nous aurons identifié avec un peu plus
de précision ce qui reste à faire pour assurer son développement capable d’impacter sur le
niveau de la croissance du pays.
Par ce travail nous aimerions aussi éveiller la conscience des autorités politiques et monétaires
(B.C.C) sur leur devoir à assurer un service financier de qualité aux congolais.
L’objectif global poursuivi par ce travail est de proposer des méthodes et stratégies capables
d’assurer le développement du système financier de la RDC.
Pour ce qui est de la limitation spatiale, notre sujet traite du système financier de la RDC.
Cependant cela ne nous empêchera pas de jeter un coup d’œil sur les autres systèmes
financiers en vue de faire une adaptation de stratégie et méthodes qui ont pu concourir à leur
développement.
Pour ce qui est de la limitation temporelle, notre travail prendra en compte les informations
relatives au système financier de la RDC de 1980 à 2015.
Tout travail humain est entaché des difficultés et multiples obstacles. Pour ce qui est de notre
cas, nous pouvons citer le manque de moyens financiers et le manque d’un ordinateur propre
pour mener à bon port ce travail. Cela a été un handicap majeur dans la réalisation de ce
travail. Aussi, les contraintes sanitaires n’ont pas manqué à être au rendez-vous. Des fois,
nous avons été victime de la grippe et du rhume, des maux de tête qui nous ont empêchés de
réaliser ce travail dans la plus grande sérénité.
Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux contributions majeures qui ont permis de
définir et de préciser les différents concepts liées au développement financier et les
indicateurs du développement financier. Ce préalable nous semble important en ce sens qu'il
permet de poser les fondements de notre travail de recherche, mais aussi et surtout de faciliter
une meilleure compréhension du document.
Nous parlerons ensuite de la panoplie d’œuvres qui ont abordé un sujet semblable au nôtre et
nous dirons en quoi notre travail présente une particularité.
Dans cette section, nous évoquerons quelques concepts clés de notre travail pour permettre
une assez large compréhension. Trois grands points constitueront l’ossature de cette section.
Le premier point s’attèlera aux fondements conceptuels de notre recherche alors que le
deuxième passera en revue les différentes contributions du développement du système
financier.
La principale fonction des systèmes financiers est l’intermédiation du capital entre les agents
excédentaires et déficitaires. Cette intermédiation rencontre toutefois une multitude
d’obstacles qui entravent d’une part la formation de l’épargne et d’autre part le financement
des projets d’investissement. En améliorant les frictions présentes dans le marché, les
systèmes financiers agissent sur l'allocation des ressources à travers l'espace et le temps. Le
développement financier est ainsi caractérisé par la réduction de ces frictions et l’amélioration
de l’intermédiation.
Précisément, il existe six fonctions principales des systèmes qui impactent sur la fluidité de
l’intermédiation financière. L’efficacité dans l’exécution de ces fonctions caractérise le
développement financier, c’est à dire l’amélioration du processus d’allocation du capital.
Les six fonctions sont : (1) La mobilisation du capital ; (2) La production et diffusion
d’informations sur les agents économiques ; (3) La maîtrise et le partage du risque ; (4) Le
suivi des investissements (de façon à ce que le capital soit utilisé de façon optimale) et la
gouvernance des entreprises ; (5) La réduction des coûts des transactions ; et (6) La liquidité
des placements financiers.
Le développement financier survient quand les institutions financières réduisent les frictions
existantes et facilitent l’allocation des ressources. Précisément le développement financier
doit traduire l’efficacité du système dans l’exécution de chacune des six principales fonctions
financières, en procurant ainsi une allocation optimale des ressources. La suite de cette
session présente chacune de ces six fonctions et démontre de quelle façon elles agissent sur
l’intermédiation financière.
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Les systèmes financiers peuvent réduire ces coûts, optimiser l’épargne disponible et son
allocation, normalement par un gain d’échelle. Ils diminuent la friction dans cette phase de
l’intermédiation en facilitant la collecte des ressources disponibles. Spécifiquement, les
systèmes financiers sont capables de réduire les coûts en développant un réseau bancaire de
proximité, qui augmente le contact avec les individus, ou à travers d’intermédiaires qui
captent le patrimoine de milliers d'investisseurs pour le placer. Un autre exemple du rôle des
systèmes financiers dans cette phase de l’intermédiation est le développement de la société
par action, qui permet à plusieurs individus d’investir directement leurs épargnes, à bas coût,
dans des entreprises cotées. Le gain d’échelle permet aussi la réduction des coûts de mise en
confiance des épargnants dans la solidité de leurs placements et des intermédiaires financiers.
À cette fin, les établissements financiers cherchent à établir une bonne réputation de sorte à
fidéliser les clients. Les institutions financières ont un rôle important sur le niveau d’épargne
dans l’économie, sur le coût de sa mobilisation et sur l’allocation de ces ressources vers les
projets d’investissement. Le développement financier permet une meilleure mobilisation de
l’épargne et réduit les coûts de cette étape de l’intermédiation.
Le manque d’informations sur les projets d’investissement fait partie des principales barrières
à l’allocation de ressources dans l’économie. Les investisseurs individuels sont réticents à
placer leur capital dans un environnement pour lequel ils ne disposent pas (ou pas assez)
d’informations. L’allocation de ressources vers les firmes et ménages demandeurs d’épargne
est ainsi soumise à une contrainte informationnelle, qui est elle-même divisée en deux sous-
contraintes.
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Les systèmes financiers facilitent l’identification et la classification des risques par leur rôle
de producteur d’informations sur les ménages, les firmes, les gouvernements. D’un autre côte,
ils offrent aux agents des produits servant à la couverture et au partage des risques. La
maîtrise du risque permet une meilleure allocation des ressources disponibles.
King et Levine (1993b) démontrent, par exemple, que le partage du risque par le système
financier favorise l’innovation. Comme l’investissement dans l’innovation est souvent risqué,
le mécanisme de partage permet la composition de portefeuilles avec des actifs très risqués
liés aux projets innovateurs. Cela incite l’allocation de ressources vers ces projets et par
conséquent le développement de ces activités.
Le rôle des systèmes financiers dans l’identification, la mesure et la gestion des risques
facilite l’allocation des ressources vers les secteurs les plus risqués, souvent composés par les
PME et entreprises innovatrices. Le développement de ces mécanismes réduit les frictions
financières et améliore l’intermédiation des ressources.
La gouvernance des entreprises n’est pas toujours favorable aux détenteurs du capital et
défend, dans beaucoup de cas, l’intérêt des managers. De cette façon, le degré de contrôle des
actionnaires influence la façon dont les firmes utilisent leur capital et prennent leur décision
d’investissement. En suivant l’investissement et en monitorant les firmes, le système financier
garantit l’efficacité dans l’allocation du capital investi (Stiglitz & Weiss, 1983). En assurant
cette fonction, le système financier met en confiance les investisseurs et incite l’augmentation
de l’épargne.
La réduction des coûts de transactions augmente le montant de capital alloué dans une
économie. Elle évite qu’une partie importante de l’épargne disponible soit retenue par
l’intermédiation et augmente la part de l’épargne mobilisée dans le financement des agents
déficitaires.
Les coûts de transactions élevés reflètent l’inefficience du système financier pour accomplir
les fonctions financières décrites ci-dessus, tels qu’une production et un partage insuffisant
d’informations ou une mauvaise identification du risque. L’échelle des institutions financières
peut également impacter, d’un côté sur les coûts de recherche des investisseurs et de l’autre
sur l’identification des projets d’investissement, ou la mise en confiance des agents. De plus,
la faible concurrence dans le secteur augmente le pouvoir de marché des agents financiers et
élève les coûts.
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Il existe néanmoins d’autres types de coûts de transactions. Adam Smith (1776) insiste sur le
rôle de la monnaie sur la réduction de ces coûts. La liquidité de cet actif facilite les échanges
ainsi que son rôle d’unité de compte. Par exemple, les systèmes financiers qui connaissent une
forte inflation supportent des coûts élevés liés à l’actualisation des prix, de liquidité de
certains actifs. Ce coûts réduisent l’allocation de ressources et nuisent surtout à la formation
de l’épargne et le financement à long terme.
La liquidité indique la rapidité à laquelle les actifs financiers peuvent être échangés entre les
agents économiques sans qu’une perte importante nuise à la valeur de l’actif commercialisé.
Par conséquent, si les marchés sont illiquides, les investisseurs évitent d’allouer leur épargne à
des projets de long terme pour éviter de supporter les risques liés à la perte de capital imposée
à la retraite anticipée du marché. Ces marchés empêchent une allocation optimale des
ressources disponibles et imposent aux firmes et ménages une prime de risque importante,
surtout pour le financement de long terme, ce qui pénalise l’économie entière.
D’un autre côté, les marchés liquides sont propices au financement des grands projets
d’investissement, normalement étalés dans le long terme. Cette possibilité de financement
favorise l’investissement des firmes. Du côté des ménages, la liquidité dans les marchés
permet le financement de l’acquisition de biens durables tels que la résidence principale.
Le système financier se compose, au sein d’un pays, d’un ensemble d’institutions financières,
des marchés financiers ainsi que des instruments, normes et procédures utilisés pour effectuer
les opérations financières. Il permet d’accomplir trois fonctions: mobiliser et allouer
l’épargne, répondre aux besoins en crédit des investisseurs et offrir des mécanismes pour
faciliter les paiements au sein des économies nationales. Un système financier fonctionnant
bien et répondant aux besoins des individus (ruraux ou urbains, riches ou pauvres) et des
entreprises (publiques ou privées, micro, petites, moyennes ou grandes) augmente la
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compétitivité d'un pays. Il permet également de mobiliser l'épargne intérieure et d'affecter les
ressources de façon plus efficace, tout en réduisant les coûts d'intermédiation et accélérer ainsi
la croissance économique. Par ailleurs, un système financier viable et efficace permet d’attirer
des flux croissants, diversifiés et durables de capitaux extérieurs.
Dans cette section, on va distinguer les institutions financières qui relèvent de la loi bancaire
c.à.d. les banques et les institutions financières non bancaires et les agents économiques qui
font des opérations financières comme la banque centrale qui est la banque des banques mais
aussi le trésor.
1° Les banques
Les banques créent la monnaie en accordant des crédits. Elles mettent à la disposition de
l’économie les instruments de paiement sous forme de billets de banques créés par la banque
centrale ou leur propre monnaie (les chèques, les virements, les cartes de paiement).
Cette fonction monétaire distingue les banques des autres institutions financières non
bancaires qui ont pour objectif de collecter l’épargne et d’intervenir sur le marché des
capitaux. L’activité des banques peut être analysée à partir de leur bilan. Deux opérations sont
importantes :
- Opération sur le marché interbancaire qui porte sur les prêts ou les emprunts entre les
banques et les institutions financières ;
- La 2ème opération porte sur l’activité de crédit et de placement. Les banques ont 3
sortes de ressources : la monnaie créée qui alimente leurs dépôts, l’épargne liquide de
court terme collectée et les emprunts de C.T. ainsi que leurs capitaux.
Les ressources des banques se trouvent au passif de leur bilan où on retrouve les dépôts de
leurs clients (comptes à vue et à terme), les comptes d’épargne et les opérations sur titres.
- Les crédits qui sont offerts à l’Etat sous forme de certificats du trésor ;
- Les crédits qui sont accordés aux entreprises et aux ménages. Aux entreprises, les
banques peuvent accorder les crédits de court et moyen terme.
Les banques peuvent également intervenir sur les marchés de capitaux pour acheter des titres
de long terme. Elles peuvent également faire les opérations de crédit-bail. Il faut noter que les
banques peuvent faire les opérations hors bilan portant sur les garanties, les cautions et avals,
acceptation ou endossement de lettres de change, crédits documentaires (pour les exportateurs
si l’importateur local ne peut pas payer).
Les banques sont exposées à beaucoup de risques : risque de liquidité (refinancement), risque
de crédit (si le client devient insolvable), risque de change pour les dépôts en devises et risque
des taux si l’actif financier perd sa valeur.
Ces banques ont pour objectif de collecter l’épargne populaire et d’offrir des crédits au milieu
paysan ou artisan. Ces banques ont évolué en fonction des contextes économiques de chaque
région ou de chaque pays. Elles peuvent donc effectuer toutes les opérations des banques dans
les limites réglementaires (ex : la COOPEC).
Il s’agit des caisses de mobilisation de l’épargne qui ont pour opération les prêts sur gage ou
sur quantité, les prêts nantis sur les salaires des fonctionnaires et les avances sur les valeurs
mobilières. Leurs ressources proviennent des dotations et des avances des collectivités
publiques. Certaines I.F peuvent naître à partir des investissements des banques ou des
organismes spécialisés afin de continuer les activités des banques dans un domaine précis.
Les emplois de l’Etat sont le financement des administrations, les prêts du trésor et les
dotations aux entreprises publiques.
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* La Banque Centrale : elle crée la monnaie légale ou la monnaie centrale qui a cours légal
illimité sur le territoire national. Les banques commerciales créent également la monnaie mais
scripturale basée sur le jeu d’écriture qui a le pouvoir libératoire.
Les taux de change peuvent être fixes ou flexibles. Dans le 1er cas, le montant des devises par
rapport à la monnaie nationale ou l’inverse ne change pas.
Dans le 2ème cas, la valeur externe varie et la banque centrale est obligée d’intervenir pour
stabiliser le marché. Le bilan de la banque centrale est affecté par ces relations économiques
internationales : A son actif, il y a l’or et les créances sur l’étranger (dont les D.T.S. qui est la
monnaie du FMI, les créances sur le trésor, créances allant dans les opérations de
refinancement et les actifs de réserves et les divers.
Au passif, il y a les billets en circulation, les comptes créditeurs extérieurs, le compte courant
du trésor, les comptes des agents économiques et financiers, les réserves de réévaluation des
avoirs en or, le capital et le fonds de réserve et les divers.
1° L’intermédiation financière
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Elle porte sur les opérations de crédit et de placement des institutions financières. Le crédit est
une opération de financement mettant en relation directe un organisme financier (banque ou
autre I.F.) et un emprunteur. Le crédit a 3 formes principales : le court terme, le M.T. et le L.
terme. Les opérations de placement concernent le long terme par l’intermédiaire des marchés
de capitaux.
- Le crédit de C.T.
Il est assuré par les banques commerciales en contrepartie de la création monétaire. Le crédit
sert à financer les dépenses courantes de production et les besoins de trésorerie des entreprises
et est remboursé après la vente de la production.
Deux formes de crédits sont très courantes : l’escompte et les avances en compte courant.
L’escompte est une dette commerciale matérialisée par un effet de commerce c’est-à-dire
un titre de paiement à court terme (le terme doit être précisé). Souvent les effets de
commerce sont la traite et la lettre de change. L’effet de commerce suppose 3 personnes :
le tireur c’est celui qui doit effectuer le payement, le tiré c’est l’agent financier qui met en
relation le tireur et son débiteur.
Les avances en compte courant (débiteur) : Les banques accordent aux entreprises
(et même aux ménages) un découvert dont la contrepartie est une simple promesse de
rembourser à l’échéance. Dans certains cas, les banques peuvent demander les
garanties ou même des cautions. Certaines avances sont très connues, c’est comme les
crédits de campagne (pour des activités saisonnières), les crédits de stockage (garants
par les warrants) et les crédits d’import-export.
- Le crédit de M.T.
On peut avoir 2 sortes de crédit de M.T. : un crédit à l’investissement dont la durée est < à
7 ans mais qui n’est pas mobilisable. Ce type de crédit ressemble au crédit de L.T. à part
que le terme est différent et le crédit de M.T. mobilisable. Pour éviter d’immobiliser leurs
ressources liquides, les banques ont obtenu l’accord de pouvoir escompter les titres
représentant les crédits distribués et de cette manière, les banques commerciales pouvaient
accroître la distribution des crédits à M.T.
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La banque centrale peut acquérir des titres représentant des crédits à M.T. Cependant,
dans certains systèmes, il existe des règles strictes de mobilisation qui peuvent porter sur
un pourcentage ou une proportion des emplois des banques (10% en 1985 en France)
- Le crédit de L.T.
Ce n’est pas le propre des banques commerciales mais c’est l’activité principale des
institutions financières spécialisées. Celles-ci font des placements à partir de l’épargne
collectée.
2° Le marché monétaire
Le marché monétaire est un marché de capitaux de très C.T. C’est le marché de la monnaie
centrale à cause de l’existence du marché financier. C’est un marché de liquidité de très C.T.
où les banques peuvent se procurer des liquidités monétaires nécessaires à leur
fonctionnement. Au départ, ce marché est un marché interbancaire où les banques échangent
quotidiennement leur excédent et déficit de trésorerie.
Donc, le marché monétaire est au départ un marché interbancaire où les banques échangent
les bons de trésorerie. Avec certains développements, ce marché est transformé en marché de
capitaux de C.T. en intégrant les agents économiques non bancaires.
* Le marché interbancaire
Son rôle est le refinancement des banques et des établissements de crédit. Le marché
interbancaire concerne les institutions qui peuvent échanger rapidement leur situation de
trésorerie. En général, ce sont les banques commerciales et leurs interventions dépendent de
plusieurs facteurs comme les taux de réserves obligatoires, les paiements extérieurs, les taux
d’intérêt, le déficit budgétaire, etc. En général, ce marché comporte des intermédiaires qui
pour la plupart des cas sont les banques centrales des pays.
Ce marché est important car il permet de connaître chaque jour le volume d’activité du
marché, les taux et les durées. En outre, toute institution qui intervient sur ce marché doit
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avoir un bilan chaque jour où les ressources s’équilibrent avec les emplois rémunérés et
l’objectif est de pouvoir obtenir les ressources liquides. Dans la plupart des pays, la banque
centrale intervient pour régulariser et contrôler cette liquidité bancaire. Cette opération
s’appelle « open market ».
Par les opérations « d’open market », la banque centrale règle le volume des liquidités à la
disposition des banques en achetant ou en vendant des titres sur ce marché monétaire.
Historiquement, l’opération d’open market a été inventée au 19ème siècle, éviter le dérapage de
la politique du taux d’escompte.
Le marché ouvert est une extension du marché interbancaire où les agents économiques non
bancaires vont échanger des capitaux de très C.T. Les institutions financières qui collectent
les ressources liquides peuvent donc désaffecter directement aux agents qui en ont besoin.
Selon les mêmes conditions, ce marché va donc réduire la charge des intermédiaires
financiers en offrant une nouvelle source de financement à l’économie.
Les niveaux d’instrument du marché monétaire sont par exemple, les certificats de dépôts
émis par les banques, les billets de trésorerie émis par les entreprises, les bons du trésor
négociables, les bons des institutions financières spécialisées (négociables) et les bons des
sociétés financières et maisons des titres ; ce marché est géré quotidiennement.
3° Le marché financier
Le marché financier est un endroit où s’échangent les titres de L.T. émis contre l’épargne
nationale ou internationale. On distingue 3 types de marchés :
Les émissions nouvelles ont pour objectif de transférer les moyens des épargnants vers les
emprunteurs finaux. Les négociations portant sur titres anciens assurent aux prêteurs la
liquidité dont ils ont besoin.
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Le marché primaire favorise donc les emprunteurs tandis que le marché secondaire est au
service des prêteurs.
Les marchés des dérivés garantissent quant à eux contre les risques mais permettent la
spéculation. La plupart des pays développés ont des marchés financiers mais seules quelques
bourses ou places boursières sont très connues (New York, Londres, Paris, Tokyo).
Il s’agit des émetteurs de titres, des offreurs de capitaux et les intermédiaires. Les émetteurs
de titres sont pour la plupart des entreprises productives nationales ou étrangères, privées ou
publiques, le trésor ou les collectivités locales nationales ou étrangères et les institutions
financières qui veulent acquérir les ressources pour financer leurs activités. Parmi les acteurs
du marché, il y a également les investisseurs qui sont des agents qui décident de constituer un
patrimoine financier et d’en assurer la gestion. Sur ce marché, il y a également les
spéculateurs dont l’intérêt porte sur les plus-values qui sont dues au changement des cours des
titres.
* L’organisation du marché
En France, la modernisation est passée par le passage du marché continu en 1986 avec le
système CAC (cotation assistée en continu). Ce système assure une cotation tout au long de la
journée en fonction des informations et le nombre des opérations augmente régulièrement.
Cependant, le marché tel qu’il est organisé n’est pas unique. On peut distinguer le marché
officiel ouvert aux grandes entreprises et où les conditions d’entrer sont strictes et
réglementées.
Il existe également le marché hors côte peu actif et moins exigeant. Le second marché qui
permet aux entreprises moyennes d’accéder à la bourse et les marchés dérivés qui dépendent
des titres vendus sur les autres marchés.
1° Les actions
Les actions sont des titres émis à l’occasion de la constitution des entreprises ou des sociétés
ou lors de l’accroissement de leur capital. Les actions sont la contrepartie des fonds propres
des entreprises. Ce sont des parts du capital.
2° Les obligations
Ce sont des titres constatant une dette d’une entreprise privée ou publique de l’Etat ou des
institutions financières. Elles donnent droit à une rémunération fixe et déterminées par avance
lors de l’emprunt. Cependant, les développements du marché financier ont permis d’avoir des
formules aussi diverses pour limiter les risques. On peut avoir les obligations à taux variable
ou prévisible et les emprunts à caractère optionnel qui offrent des choix variés quant à la
durée du prêt.
Ils répondent aux besoins des fonds propres des entreprises. Ce titre est une valeur
intermédiaire entre l’action et l’obligation et il donne droit à une rémunération dont une partie
est fixe et l’autre variable en fonction des bénéfices de l’entreprise. Par contre, il ne donne
aucun droit de regard sur la gestion de l’entreprise.
4° Les options
L’option est le droit et non l’obligation d’acheter ou de vendre un actif à un prix déterminé et
pendant une période déterminé. Ce droit justifie le paiement d’une prime par l’acheteur qui
peut utiliser ou non ce droit aussi. Une option d’achat s’appelle « Call » et une option de vent
s’appelle « put ».
Sur le marché monétaire, un achat s’appelle un prêt et une vente un emprunt. Donc un call et
un put signifient respectivement acheter le droit de prêter ou d’emprunter à un taux fixé par
avance. C’est l’acheteur qui décide du sort de son option. Les options peuvent aussi porter sur
les contrats, sur les marchés à terme ou les « futures ».
Ces contrats engagent deux parties à s’acheter et se vendre une quantité déterminée d’un
instrument financier moyennant le prix arrêté lors de la négociation mais dont la livraison est
différée à l’échéance. La plupart des actions ont fait l’objet de ces opérations d’achat et de
vente à terme. Les contrats sont souvent standardisés et portent soit sur les produits introduits
en bourse tandis que d’autres peuvent être négociés de gré à gré entre les parties.
Sur le marché primaire, l’Etat, les entreprises non financières et les I.F. peuvent recourir à
l’épargne en émettant différentes catégories de titres. Induire un titre en bourse, c’est aussi
exposer au juge du marché et à ces différentes fluctuations de tous les jours. Il est donc
nécessaire d’avoir un volume d’échange important à la bourse pour que l’offre et la demande
puissent avoir une stabilité relative.
En plus, l’émetteur des titres doit garantir des informations suffisantes aux entreprenants en
bourse. Pour le marché officiel des actions l’introduction en bourse oblige l’entreprise à
diffuser 25% de son capital dans le public. Officiellement, il faut près de 200 actionnaires
mais pour un véritable marché, les actionnaires se comptent par milliers et les titres par
dizaines de milliers.
La diffusion du capital est de 10%. Ce marché est destiné aux entreprises moyennes. Sur ce
marché, il existe des contrats entre les sociétés qui introduisent les comptes en bourse, un
agent de change et plusieurs banques. Les contrats de placement assurent que les titres émis
seront acquis sur le marché tandis que le contrat de liquidité assure la solvabilité.
Pour lancer un contrat sur ce marché, exemple une option, il faut beaucoup de conditions.
Ainsi, sur ce marché, les premiers contrats portaient sur les emprunts de l’Etat (obligations).
Il existe une relation entre le revenu procuré par une valeur mobilière, le taux d’intérêt et le
prix d’émission de cette valeur.
Le prix d’un titre dépend de la somme actualisée du revenu qu’il procure, du remboursement
et les échéances du remboursement.
Quand une entreprise décide de diffuser son capital dans le public, elle doit justifier le prix
des titres émis par les bénéfices anticipés et les dividendes. Le rapport entre le bénéfice net
par action et le cours de l’action s’appelle Price earning ration.
Le vendeur peut fixer lui-même les conditions générales ou même le prix et la quantité des
titres à offrir. Cette procédure s’appelle O.P.V (offre publique de vente) et a l’avantage de
proposer un prix établi.
C’est le marché de négociation sur les titres. Chaque jour, les valeurs cotées en bourse
peuvent être réévaluées selon les ordres d’offre et de demande. La cotation est une opération
en bourse. Il existe deux systèmes de cotation : la cotation à la criée et la cotation par les
spécialistes.
Par ailleurs, certaines transactions peuvent se faire hors bourse c’est-à-dire aux heures où la
bourse ne fonctionne pas. Cependant, la cotation de cours en continue par les ordinateurs, a
tendance à remplacer le système traditionnel.
- le marché au comptant ;
- le marché à terme ;
- le marché à option ;
- le marché de gré à gré.
Jusqu’en 1914, les échanges internationaux étaient réglés par le système étalon-or. Par la
suite, il fut instauré un système d’étalon des échanges or (Gold Exchange standard) qui,
durant jusque vers 1971. Après cette période les pays ont à nouveau connu l’échange flottant.
* Le système étalon-or
Dans ce système, la banque centrale doit régler la circulation de la monnaie centrale dans les
limites de la réserve d’or possédée. La monnaie fiduciaire est convertible, elle peut donc être
changée contre des espèces métalliques.
La référence à l’or permit le règlement des transactions internationales. L’or est par
excellence l’instrument des paiements internationaux. Le règlement des déficits se fait par
transfert d’or d’un endroit à l’autre. Les monnaies peuvent aussi s’échanger entre elles selon
leur parité or, donc le rapport des changes ou taux de change dépend des poids d’or contenu
dans chaque monnaie.
Le taux de change d’une monnaie correspond au volume de devises ou à la quantité d’or fixée
et échangée contre sa monnaie nationale. On dit que l’émission est faite au pair (équivalent).
Cependant, sur le marché des changes, les titres de paiement internationaux ou devises
peuvent être cotés au-dessus de leur valeur ou en dessous.
Il comporte une partie fixe et un mécanisme rééquilibrant. Le GES est un système d’émission
de monnaie interne créé en 1922 (à Gênes, Italie). Ce système va se généraliser en 1942, la
Conférence de Bretton Woods. Selon les accords, les USA ont une monnaie convertible 35$ =
l’once. Les autres pays ont des « réserves de change » en or, dollar et une monnaie de
confiance. Les systèmes des paiements internationaux issus des Accords de Bretton Woods se
règlent en or ou en devise et toutes les monnaies sont définies en dollar avec une marge de
fluctuation très faible (1% au maximum). Les banques centrales sont tenues de maintenir la
valeur de la monnaie nationale sur le marché de change.
Le FMI est un organisme issu de ces accords et est chargé d’aider les pays à assurer le
règlement de leur déséquilibre en leur prêtant de l’argent selon un quota défini par rapport à la
participation aux échanges internationaux.
Si un pays est en déséquilibre structurel grave dans ces échanges c’est que sa monnaie est
surévaluée et le FMI va l’autorisation à changer de parité. Donc à dévaluer.
Dans ce système, les devises restent une contrepartie de l’émission monétaire mais il n’y a
plus de lien institutionnel entre la balance des paiements d’un pays et l’émission de sa
monnaie nationale. Donc, la banque centrale peut laisser sa monnaie se déprécier ou
32
s’apprécier selon les situations ; on est donc dans un système de flottement. Dans un système
de flottement pur, les banques centrales n’interviennent pas du tout, les marchés des changes
se chargent de la régulation monétaire.
Dans un système de flottements contrôlés, les autorités monétaires peuvent intervenir si elles
jugent cela nécessaire. La valeur des monnaies se dégage donc spontanément sur les marchés
des changes. Si une monnaie est très demandée, sa valeur va augmenter par rapport aux autres
monnaies. Si elle est peu demandée, sa valeur peut baisser par rapport aux autres monnaies.
Les parités changent donc régulièrement car il n’y a plus de monnaies de référence.
Avec l’instabilité du dollar entre 1969 et 1981, le FMI et le système monétaire européen
(SME) vont contribuer à stabiliser les relations internationales.
Au départ, les ressources du FMI sont constituées par les contributions des pays membres
versées à concurrence de 25% en monnaie de réserve et le reste en monnaie nationale. Le FMI
est donc un fonds de stabilisation de change à l’échelle internationale qui peut prêter à
concurrence de sa collecte. Un pays déficitaire peut demander la livraison de monnaie de
réserve en échange de sa monnaie nationale et par tranches successives.
Cependant, les conditions de prêts s’aggravent en fonction des tranches. Pour les pays en
développement structurellement débiteurs, le FMI peut établir un plan de redressement qui est
la « condition du prêt ». En 1969, le FMI va créer des liquidités internationales « les DTS »
pour compléter ses ressources. Au niveau des crédits offerts, les pays peuvent aller jusqu’à
60% de leurs contributions ou quote-part et la conditionnalité sembler favoriser les pays
pauvres.
Cependant, cette tendance a été par la suite arrêtée à cause de l’endettement exagéré des pays.
En général, le prêt du FMI suit l’adoption d’un programme d’ajustement et une discipline
quant à l’assainissement de l’économie. Donc le FMI joue le rôle de surveillant international
dans un système de change flottant. Le système monétaire européen est aussi un système qui a
contribué également à stabiliser les relations monétaires internationales. Le SME est au départ
un système de change stable organisé autour de l’économie (European Currency Unity) qui va
devenir l’Euro.
33
Entre 1971 et 1974, elles essayèrent une stabilisation appelée « serpent » et en 1979, on
commença donc le SME basé sur L’ECU. En 1989, l’ECU est composé de 9 monnaies
européennes. A cette époque, il sert de référence au système de change européen. Donc l’ECU
est la monnaie officielle qui circule entre les banques centrales des pays membres et sera
remplacée par l’EURO dans le cadre de l’union européenne.
Le premier indicateur financier mesure la quantité de crédit engagé dans le secteur privé,
relativisée à la taille de l’économie. Précisément la variable de Crédit domestique au secteur
privé mesure la totalité de ressources privées utilisés pour financer le secteur privé, divisé par
le PIB. Dans cette variable, les ressources privées sont composées des prêts destinés aux
particuliers, l'achat de titres (sans droit de participation), les crédits commerciaux (trade
credits) et d'autres débits qui établissent un droit de remboursement.
Cet indicateur est la principale mesure du développement financier et le plus employé par la
littérature. Il est l'indicateur agrégé le plus direct du montant de l'activité de l’intermédiation
financière vers le secteur privé. Un de ses avantages est son opposition envers les crédits émis
par les institutions publiques et au financement des dépenses du gouvernement. La principale
34
Deux autres indicateurs méritent notre attention: Actifs Bancaires et Banque. La première
indique l'importance des actifs des banques et institutions privées par rapport aux actifs
bancaires totaux. La construction de cette variable s’appuie sur l’hypothèse que les
institutions privées sont plus efficaces dans l'allocation de l'épargne, dans l’évaluation et le
partage du risque et dans la production et diffusion d’informations (King et Levine, 1993).
Les indicateurs proches de l'unité indiquent une proportion relativement élevée des actifs
privés dans le système financier, c'est-à-dire un système développé. La réduction de
l’indicateur indique l’augmentation relative de l’importance des institutions publiques dans
l’économie.
L'indicateur Banque est sensible à la taille et à l'étendue des services bancaires auprès des
entreprises et des ménages. Il vaut la somme des actifs des banques de dépôt par rapport au
PIB. Cette variable est complémentaire à l'indicateur précèdent. Les deux indicateurs sont
interprétés de façon similaire.
35
Les pays possédant la valeur la plus élevée de cette variable en 2004 sont : les États-Unis, le
Royaume-Uni, l'Australie, le Japon, l'Italie, l'Argentine, le Mexique et la Malaisie. Les plus
grandes surprises sont la Suisse, les Pays Bas et la France. Les deux premiers ont un indice
égal à 5 et le dernier à 4. De l'autre côté de la notation, 35 des 124 pays ont un indice
d’information égal à zéro. Parmi eux, une grande quantité de pays africains, la Russie et
l'Inde. (R. CEZAR, 2012)
Le développement financier est aussi étroitement corrélé à l’efficacité des systèmes juridiques
et à leur pouvoir d’imposer un cadre respectueux des lois, des contrats et de la propriété. Un
système judiciaire fort assure le bon déroulement de la pratique économique par la défense
des agents dans les transactions courantes et financières. Cet aspect institutionnel réduit les
risques et assure la confiance mutuelle (voir La Porta et al, 1998). La variable Règle de Droit
intègre cet aspect dans l'indicateur composite. Elle mesure l'autorité de la loi et capture la
perception et la mesure à laquelle les agents économiques font confiance et respectent les
règles. Cet indicateur est particulièrement sensible à la qualité de l’exécution des contrats, du
droit de propriété, de la police et des tribunaux. Les estimations pour la construction de cette
variable donnent un indicateur agrégé pour chaque pays, en unités d'une distribution normale,
précisément avec des valeurs allant de -2 à 2. Il convient aussi de préciser que le
développement financier dépend également du cadre règlementaire institué par le
gouvernement. Ce cadre assure le bon déroulement des transactions financières et garantit la
protection et la sécurité des acteurs économiques (Fergusson, 2006). Qualité Réglementation
capture la capacité du gouvernement à formuler et à appliquer de bonnes politiques et
réglementations qui favorisent la pratique économique. Ensemble avec Règle de Droit, ces
deux variables mesurent la contribution du cadre juridique, réglementaire et institutionnel au
développement des systèmes financiers.
36
De plus, nous pouvons ajouter deux autres indicateurs les plus utilisés par la littérature : le
rapport entre la capitalisation boursière et le PIB, qui est sensible à la taille des marchés
financiers, et le rapport entre la valeur des actions commercialisées dans la période et la
capitalisation boursière, qui donne une mesure de la liquidité des marchés. Ces deux
indicateurs mesurent le développement des marchés boursiers et sont utilisés par divers
travaux dans l’identification des systèmes financiers développés (voir, par exemple, Beck et
Levine, 2004). Ces marchés étant une option aux banques pour le financement des projets
d'investissement et le placement de l’épargne, ils font partie intégrante des systèmes
financiers. D'un autre côté, malgré l'intense utilisation de ces deux indicateurs par la
littérature, aucune de ces deux mesures ne reflète le montant de financement effectivement
obtenu par les entreprises, puisqu'il s'agit des mesures du marché secondaire.
1. Patrick HONOHAN (2008) dans son séminaire organisé par l’Institut du FMI en
De meilleurs systèmes financiers dotés d’une audience élargie représentent un ingrédient clé
pour placer les économies africaines sur un sentier de croissance durable. En offrant une
alternative au mécénat public comme porte d’entrée sur le marché, un système financier
robuste et indépendant peut transformer l’environnement des affaires pour les entrepreneurs.
Les élites africaines, réagissant rationnellement au cycle récurrent des crises nationales,
sociales, politiques et économiques ont cherché à extraire leur tranche d’un gâteau éphémère
au lieu de viser une tranche plus mince de ce qui serait un gâteau plus grand si elles étaient
prêtes à construire pour l’avenir. Un système financier qui permet aux élites de prendre part
de manière plus effective aux fruits d’une croissance économique durable et plus large
pourrait contribuer à réorienter leurs incitations, ouvrant ainsi des perspectives nouvelles pour
le continent.
2. RAFFINOT et VENET (1998). Ces deux chercheurs ont cherché dans leur article à établir
une relation entre approfondissement financier et croissance et ont constitué un échantillon
des pays de l'UEMOA. L’avantage du choix de leur échantillon se traduit par la
caractéristique relativement homogène de ces Etats, tant par le niveau de revenu que par les
37
L'analyse de panel établit, dans un premier temps, une relation qui explique une partie
importante de la croissance à partir des déterminants traditionnels ou, de ceux suggérés par les
théories de la croissance endogène, comme le capital humain. En ajoutant ensuite les variables
d'approfondissement financier, on peut juger de la mesure dans laquelle celles-ci améliorent
l'analyse. Les auteurs montrent, à travers une première estimation, que la croissance
s'explique positivement par la liberté politique (variable égale à 1 si l'opposition peut
s'exprimer, à 2 en cas d'alternance et à 0 dans les autres cas) et par le taux de croissance de la
valeur ajoutée agricole. Par contre, la croissance de la population a un effet fortement négatif,
de même que l'ajustement structurel et, le cours du dollar. Cette spécification ne fait pas
apparaître d'effets fixes bien différenciés.
Dans un second temps, les auteurs ajoutent à la spécification retenue plusieurs indicateurs
d'approfondissement financier mais aucun ne donne de résultat positif et significatif. Il est
possible que ce mauvais résultat provienne de la détresse des systèmes financiers. En effet,
tous les pays de l'UEMOA ont traversé des périodes de crise, parfois très graves, de leur
système bancaire. Mais le test effectué en utilisant une variable muette pour traduire les
périodes de détresse financière ne met en évidence aucun effet significatif.
Ces résultats conduisent donc à rejeter toute influence de l'approfondissement financier sur la
croissance du PIB. Ce résultat semble venir essentiellement du regroupement des pays. Dans
chaque pays, les variables d'approfondissement financier sont assez bien corrélées avec la
croissance, mais entre pays ceci n'est plus vrai. Pour l'ensemble du panel utilisé pour l'analyse
de l'UEMOA, le coefficient de corrélation (r) entre M2/PIB et le PIB à prix constants n'est
que de 2 %. En revanche, la corrélation entre le taux de crédit à l'économie et le PIB à prix
constant est meilleure (39 %), et la variation explicative est largement significative. La
faiblesse de cette relation tient sans doute en partie à ce que des pays à faible niveau relatif de
développement, comme le Togo, ont eu à certains moments des taux d'approfondissement
38
financier élevés: son système financier était utilisé par les déposants des pays voisins, qui
fuyaient l'instabilité politique et économique, ainsi que l'état déliquescent des systèmes
financiers dans leurs propres pays.
En ce qui concerne la RDC, le modèle utilisé a renseigné que le crédit accordé au secteur
privé joue favorablement à la croissance économique dans une dynamique de CT, ce qui l’a
poussé à formuler la première recommandation aux décideurs de ce pays en disant que la
politique visant à soutenir les investissements privés s’avère être efficace à CT. Cette
politique passerait par la diminution du taux d’intérêt débiteur qui s’est situé à 14,8% en 2013,
l’amélioration du climat des affaires en garantissant la sécurité des investissements privés
ainsi qu’en encourageant la compétition dans le secteur financier par la création de nouvelles
institutions en ce sens que le taux de bancarisation dans ce pays était de 0,72%. A LT, le
resserrement monétaire s’avère efficace en diminuant la liquidité en circulation dans
l’économie. Il ressort également que le crédit aux investisseurs privés doit être encouragé
dans la dynamique de LT afin de booster la croissance dans ce pays. Enfin, le résultat trouvé
39
au Rwanda lui a permis de dire que dans ce pays les décideurs politiques doivent agir sur la
liquidité de l’économie dans la dynamique de CT en appliquant une politique restrictive. De
plus, les crédits domestiques, surtout ceux accordés au secteur public doivent être utilisées
efficacement afin de voir ses effets bénéfiques se produire sur la croissance économique.
L’amélioration des qualités institutionnelles s’avère être pertinentes dans cet Etat.
Dans la suite, il a présenté l’estimation de son modèle des données de panel. En effet, le test
d’homogénéité lui a permis de voir que la spécification d’un modèle de panel est envisageable
pour ses données. De plus, le test de stationnarité de Levin, Lin et chut a permis de voir que
toutes les variables sont stationnaires en niveau à l’exception du crédit accordé au secteur
privé qui est stationnaire en différence première.
Comme les trois pays n’agissent pas dans une union monétaire, le résultat présenté par son
modèle de panel s’avère valable si les trois pays décidaient de conduire ensemble leur
politique monétaire. Dans ce sens, le premier axe de cette politique consisterait à soutenir la
liquidité dans l’économie de la région car le taux de liquidité se situe à 15,07%. Cette idée est
soutenue par Berthélémy et Varoudakis (1998) qui montre que le seuil minimum de cet
indicateur devrait se situe à 36,5% afin de voir la finance booster la croissance. Le deuxième
pilier de cette politique viserait à soutenir les crédits domestiques en allouant les crédits de LT
aux investisseurs privés, ceci passerait par la création de Banque de développement car en
parcourant les rapports des banques centrales de ces trois pays, il n’a repéré que 4 banques de
développement en 2013. Ce deuxième pilier consisterait également à améliorer la qualité des
institutions publiques en améliorant la bureaucratie, et le contrôle de la corruption afin
d’améliorer la productivité du système financier. En effet, l’incertitude institutionnelle «
contraint » les banques à financer les crédits de court terme au détriment des crédits de long
terme qui sont porteurs de croissance. De plus, cette union devrait d’abord reformer leur
système institutionnel avant de s’engager complètement dans les reformes de leur système
financier. Sans un capital institutionnel suffisant et de qualité, les pays de la CEPGL peineront
à relever le défi du développement économique et financier. L’analyse de la causalité lui a
permis de voir le sens de la causalité entre le deux sphères dans la CEPGL. En effet, le sens
de causalité entre les deux sphères, trouvé dans cette région demeure mitigé. D’une part, le
ratio de monnaie cause la croissance économique et de l’autre part la croissance économique
cause les crédits domestiques et le crédit octroyé au secteur privé.
40
3. Alain de Serres, Shuji Kobayakawa, Torsten Sløk et Laura Vartia (2006) : Dans leur
article « RÉGLEMENTATION DES SYSTÈMES FINANCIERS ET CROISSANCE
ÉCONOMIQUE DANS LES PAYS DE l’OCDE : UNE ANALYSE EMPIRIQUE » publié
dans la revue de l’OCDE, leur étude s’est appuyée sur des données sectorielles provenant de
plus de 20 pays de l’OCDE pour déterminer si les secteurs davantage tributaires de sources
externes de financement enregistrent une croissance plus rapide dans les pays où la
réglementation permet une concurrence plus vive sur les marchés des services bancaires et des
instruments financiers. Dans le cas du secteur bancaire, les entraves réglementaires à la
concurrence englobent principalement les obstacles à l’entrée (des opérateurs étrangers et
nationaux), les restrictions aux différentes activités et l’ampleur des participations de l’État.
Pour ce qui est des marchés d’actions et d’obligations, les indicateurs de la réglementation
couvrent les quatre aspects suivants : l’exécution des contrats, l’accès au crédit, la protection
des investisseurs et les procédures de faillite. À partir d’analyses de régression sur données de
panel, les résultats montrent que la réglementation du système financier a une influence
statistiquement significative sur la croissance de la production et de la productivité ainsi que
sur l’entrée des entreprises, via l’incidence sur les branches d’activité qui sont davantage
tributaires de sources externes de financement. L’impact économique apparaît lui aussi
suffisamment prononcé pour jouer un rôle, mais suffisamment faible pour rester crédible. Les
indicateurs de la réglementation montrent que, du moins dans le passé, les pays membres ont
adopté des démarches différentes pour réglementer le secteur bancaire et les marchés de
valeurs mobilières. Concernant le secteur bancaire, les différences observées sont moins
marquées, la plupart des pays se situant dans une fourchette assez étroite autour d’une
position intermédiaire pour les réglementations entravant la concurrence. Pour ce qui est des
marchés d’actions et d’obligations, des différences plus sensibles ont été constatées suivant
que la réglementation est plus favorable aux investisseurs/prêteurs ou l’est nettement moins,
par comparaison avec la moyenne de l’OCDE. En dépit des mesures prises par le passé pour
libéraliser les marchés de capitaux, on peut penser que la concurrence dans le secteur bancaire
a été maintenue à un niveau trop faible dans plusieurs pays membres. Les pays de l’OCDE qui
se caractérisent par une vive concurrence dans les activités bancaires n’ont pas souffert
d’instabilité ces dernières décennies. La faiblesse de la concurrence dans les autres pays ne
peut donc pas être justifiée au nom d’une plus grande stabilité. L’une des raisons pour
lesquelles l’intensification de la concurrence ne porte pas en germe une instabilité accrue est
que les autorités ont mis au point des outils pour favoriser un comportement prudent sans
qu’il en résulte d’incidences négatives sur la concurrence.
41
THIEMOKHO DIOP (2013), dans son mémoire de DEA il a étudié le rôle de la structure
financière dans la relation entre développement financier et croissance économique. Ce qui
fait vraiment la spécificité de cette étude est l’introduction dans l’analyse de deux concepts
importants afin de saisir ce rôle. Il s’agit du concept « d’institutions appropriés » et de «
distance à la frontière technologique ». Pour l’auteur, la première notion développe l’idée
selon laquelle les pays introduisent, selon leur niveau de développement, des institutions
appropriées susceptibles de répondre aux besoins de l'heure, favorisant ainsi un
développement plus rapide. La seconde, quant à elle, a trait au niveau de performance d'une
économie (mesuré par le taux de croissance) relativement à celui des Etats-Unis (considérés
comme le pays ayant l'économie la plus performante). Cette étude a été menée sur un
échantillon hétérogène composé de 88 Pays car constitué de pays avancés et des pays peu
développés. Ainsi, l’analyse en coupe transversale associée au concept « d’institutions
appropriées » montre que les pays orientés vers les banques (« Bank based ») favorisent
l'imitation tandis que ceux orientés vers les marchés financiers (« Market-based ») favorisent
l'innovation. En termes de stratégie de maximisation de la croissance, l'application de la
théorie des « institutions Appropriées » à la structure financière révèle que les pays situés loin
derrière la frontière technologique croissent plus rapidement si leurs systèmes financiers sont
orientés vers les banques alors que les pays proches de la frontière maximisent leur croissance
s'ils orientent leurs systèmes financiers vers les marchés financiers.
Après analyse des données, l’auteur arrive à la conclusion que l’ouverture du compte de
capital affecte positivement le développement financier. Par ailleurs, les résultats confirment
qu’il existe une forte relation entre le développement financier et la croissance économique
pour l’ensemble des pays. Cependant, l’étude de sous ensemble de pays où se concentre la
libéralisation financière, montre que dans les pays industrialisés, la relation entre l’ouverture
du compte de capital et le développement financier est forte, alors que cette relation est
ambiguë dans les pays de l’Amérique Latine. Ainsi, l’effet de la libéralisation du compte
capital sur la croissance économique apparaît important dans les pays hautement industrialisés
; alors que cet effet est probablement réduit pour les économies en développement, surtout
lorsque de telle liaison est étudiée à travers le développement financier.
42
L’auteur termine sa recherche en disant qu’il y a des canaux de transmission, autre que le
développement financier, à travers lesquels la libre circulation des capitaux affecte la
croissance économique, tel que par exemple la réduction des coûts des investissements, la
réduction des imperfections de marché, etc.
Rafael CEZAR (2012) : Dans son article « Un nouvel indice du développement financier »
il présente le nouvel indice du développement financier. Il est construit à partir des données
de sept indicateurs, choisis par l’auteur et qui mesure de façon complète le niveau de maturité
des systèmes financiers.
Malgré l’énorme essor de la littérature qui analyse l’effet du développement des systèmes
financiers sur plusieurs variables macroéconomiques – telles que la croissance économique,
les inégalités de revenus, la spécialisation internationale et le commerce – les indicateurs
financiers sont souvent inadaptés aux comparaisons internationales.
L’auteur dans cet article essaye de contourner cette particularité de l’analyse des systèmes
financiers et propose un nouvel indice, sensible à plusieurs aspects du développement
financier. La technique de l’Analyse de la composante principale est utilisée pour regrouper
les informations de sept indicateurs et construire un indice composite du développement
financier. L’indicateur proposé fournit une mesure financière pour 124 pays entre 2004 et
2009.
Par construction, les valeurs de l’indicateur proches de zéro indiquent une proximité à la
moyenne de l’échantillon.
43
Deux pays partagent la première place du système financier le plus développé de l’échantillon
pendant les six années de l’étude : le Japon et le Royaume-Uni. Le système financier du
premier pays a été classé en tant que le plus développé pendant les années comprises entre
2004 et 2007. Son indice s’est cependant réduit pendant l’analyse et le pays a connu une
légère dépréciation du niveau de développement financier, expliquée par la réduction des
actifs bancaires et des crédits privés. Ces changements ont déclassé le système financier
japonais à la deuxième position pendant les deux dernières années.
L’extrémité inférieure du tableau classe les systèmes financiers les moins développés de
l’échantillon. Ce groupe compte 21 pays avec un indice financier inférieur à - 2. Madagascar
(-2.03), le Cambodge (-2.07) et les Îles Salomon (-2.07) sont dans l’extrémité supérieure du
groupe de pays sous-développés financièrement. Dans l’autre extrémité, qui est également
l’extrémité inférieure de l’ensemble des 124 pays, on trouve les trois systèmes financiers les
moins développés de l’analyse : la Sierra Léone (-3.48), le Tchad (-3.48) et la République du
Congo (-3.60). Pour ce dernier pays, les crédits privés correspondent à 4% des richesses, les
passifs liquides à 32%. 31% des actifs bancaires appartiennent aux banques privés et ces actifs
correspondent à 24% du PIB. La qualité de l’information est classée 2, tandis que l’indice de
la qualité de la régulation et du système judiciaire valent -1.27 et -1.18 respectivement.
Les résultats de l’estimation de l’indice ne sont pas surprenants. La tête du classement est
dominée par les pays de l’OCDE. Les pays de l’Afrique sub-saharienne sont prédominants
dans l’extrémité inférieure du classement, avec peu d’exceptions. Les tests de sensibilité
confirment les principales conclusions de l’article.
Notre recherche se démarque de celles présentées dans cette section par le fait que nous
cherchons à étudier les indicateurs de développement du système financier de la RDC et
ensuite proposer les stratégies de développement de celui-ci. En plus, montrer l’incidence du
cadre économique sur le développement du système financier de la RDC.
44
CONCLUSION PARTIELLE
Dans la première partie de ce travail, nous avons présenté et analysé les concepts clés de notre
travail que sont le développement financier, le système financier et les indicateurs du système
financier. Dans cette partie du travail, nous avons mené une analyse sur les fonctions
caractéristiques de développement financier en analysant aussi les niveaux des indicateurs
financiers et nous avons étudié en détail les composantes des systèmes financiers.
Dans la seconde partie, nous avons présenté les différentes recherches menées afin
d’appréhender la notion du développement financier et éventuellement ses conséquences que
ce soit en Afrique subsaharienne ou dans toute l’Afrique, dans la zone UEMOA ou les pays
de l’OCDE. Certaines recherches se basent sur l’étude de la causalité entre le développement
financier et la croissance économique, d’autres sur l’étude d’adaptabilité d’indicateurs du
développement financier, d’autres encore basent leurs études sur une analyse du niveau des
systèmes financiers dans certaines zones géographiques et économiques.
45
Le secteur financier se compose, au sein d’un pays, d’un ensemble d’institutions financières,
de marchés financiers ainsi que des instruments, normes et procédures utilisés pour effectuer
les opérations financières. Il permet d’accomplir trois fonctions: mobiliser et allouer
l’épargne, répondre aux besoins en crédit des investisseurs et offrir des mécanismes pour
faciliter les paiements au sein des économies nationales. Un système financier fonctionnant
bien et répondant aux besoins des individus (ruraux ou urbains, riches ou pauvres) et des
entreprises (publiques ou privées, micro, petites, moyennes ou grandes) augmente la
compétitivité d'un pays. Il permet également de mobiliser l'épargne intérieure et d'affecter les
ressources de façon plus efficace, tout en réduisant les coûts d'intermédiation et accélérer ainsi
la croissance économique. Par ailleurs, un système financier viable et efficace permet d’attirer
des flux croissants, diversifiés et durables de capitaux extérieurs.
Dans cette section, nous allons tenter de traiter de l’état du système financier de la RDC en
analysant les causes de sa dégradation en passant par les efforts des autorités à stabiliser ce
système et en donnant quelques résultats de ces restructurations. Nous montrerons aussi les
faiblesses qui persistent dans ce système.
Face à cette crise bancaire, le Gouvernement de la R.D.C a mis en place, dès 1998, un
programme d’assainissement de l’espace économique, financier et monétaire incluant
notamment la restructuration du système bancaire congolais
La Banque Centrale du Congo perçoit la restructuration bancaire comme une opération qui a
pour but, non seulement de résoudre les difficultés présentes du système bancaire mais aussi
de prévenir les risques de fragilisation venir les risques de fragilisation ultérieure. Cela
conduit aussi bien à liquider les banques insolvables et irrémédiablement compromises pour
assainir le système, qu’à restaurer également et durablement la solvabilité, la liquidité et la
rentabilité des banques en activité, seul gage d’un système bancaire sain, solide et crédible.
La protection judiciaire ;
Les exonérations fiscales ;
La possibilité de réduction massive des effectifs.
définir et mettre en œuvre la politique monétaire du pays dont l’objectif principal est
d’assurer la stabilité du niveau général des prix. Elle est indépendante dans la réalisation
de cet objectif.
soutenir la politique économique du Gouvernement.
Structure de la BCC:
le Conseil d’Administration
la Haute Direction
le Collège des Commissaires aux Comptes
48
15 Directions
10 Directions Provinciales
20 Agences Autonomes
1 Bureau de Représentation à Bruxelles.
réformes initiées au plan juridique et réglementaire: mise en place d’un nouveau cadre
légal et réglementaire par la promulgation des divers textes de loi à savoir, la Loi
n°005/2002 du 07/05/02;
réformes initiées au plan organisationnel:
- mise en place des organes de contrôle et de gestion de l’Institut d’Émission, Conseil
d’Administration, Comité d’Audit, Commissariat aux Comptes, Audit Interne;
- réorganisation de certaines Directions de la Banque notamment les Directions des
Services Étrangers avec le Front et le Back Office et de la Supervision des
Intermédiaires Financiers avec la Sous-Direction de Micro finance;
- ouverture des Agences Autonomes de la BCC dans les contrées dépourvues des
services financiers.
Autres réformes :
Les 18 banques commerciales opérant au sein du système financier congolais sont des
établissements de crédit constitués sous la forme juridique des sociétés par actions à
responsabilité limitée (S.A.R.L) de droit congolais et ayant pour vocation principale la
réception et la collecte des fonds du public, les opérations de crédit et la gestion des moyens
de paiement.
De décembre 2007 à juin 2008, l’évolution des principaux indicateurs du système bancaire est
caractérisée par:
Le réseau bancaire est de 92 agences et l’ensemble de banques ont ouvert au public 200.000
Comptes.
Ce sont des personnes morales autres que les banques qui font comme profession habituelle:
- affacturage;
- cautionnement;
- gestion des moyens de paiement;
- financement sur nantissement des marchandises;
- crédit dit à la consommation;
- crédit-bail ou leasing;
- crédit immobilier, etc.
Au 30 juin 2008, à titre indicatif, selon les données disponibles à la BCC, le volume de
monnaies négociées à l’achat et à la vente par huit d’entre les 14 bureaux de change agréés
par la BCC est de:
Le secteur de la micro finance en R.D.C est composé de deux types structures à savoir :
Les entreprises de micro crédit de 1ère et 2ème catégorie ont la liberté de choisir la forme
juridique qui leur convient tandis que les Sociétés de micro finance ne peuvent adopter que la
forme de société par actions à responsabilité limitée (SARL).
Au 31/12/2007, les statistiques des opérations des institutions des systèmes financiers
décentralisés indiquent :
A cet effet, des réflexions ainsi que des actions doivent être conduites en vue de permettre d
permettre d’adopter des textes visant notamment le renforcement des pouvoirs de la Banque
Centrale du Congo, l’amélioration de l’environnement des affaires dans le secteur financier, la
définition des conditions d’exercice dans le secteur ainsi que des normes de gestion
prudentielle.
La quasi-totalité des banques commerciales existantes limitent leurs activités à l’apport des
concours financiers à court terme, au titre de financement des besoins d’exploitation d’un
nombre limité d’entreprises privées ou publiques. A ces concours s concours s’ajoutent les
opérations de change ainsi que celles d’ ’import-export.
Ainsi, sur le plan opérationnel, il se dégage l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre une
stratégie appropriée capable de drainer vers le circuit bancaire l’énorme masse monétaire
circulant hors banques afin d’alimenter de manière viable la distribution du crédit et aussi de
participer à l’essor du système bancaire en restructuration et confronté à des défis majeurs de
diversification et modernisation des institutions et instruments en menant une réflexion
permanente pour le développement des produits et la recherche des marchés.
Au moment où les pays africains s’inscrivent résolument dans la marche vers l’intégration
régionale, à l’instar de la SADC, de l’UMOA, de la CEMAC et du COMESA, les systèmes et
moyens de paiement constituent l’un des meilleurs outils pour accompagner le développement
des échanges commerciaux.
53
Dans cet ordre d’idées, la RDC est dans l’obligation de moderniser son obligation de
moderniser son système national de paiement en vue de favoriser une intégration harmonieuse
tant au niveau régional qu’international. Ainsi, les objectifs visés par cette modernisation
sont:
II.1.4. Création d’un marché des capitaux ainsi que d’une bourse de valeurs
S’agissant particulièrement de la création d’un marché des capitaux ainsi que des capitaux
ainsi que d’une bourse des valeurs mobilières en R.D.C, il importe de signaler qu’une
réflexion est en cours. Il est prévu de greffer sur le Billet de Trésorerie (BTR), les opérations
d’open market qui vont permettre à la B.C.C d’intervenir dans les deux (2) sens :
À la fois pour ponctionner la liquidité du marché et pour l’y injecter. Toutefois, en situation
actuelle, l’économie congolaise est caractérisée par la surliquidité qui restreint l’Institut
d’Émission aux seules opérations de reprise ou de ponction de la liquidité.
54
La mise en place des opérations d’open market va baliser la voie au marché financier par la
diversification des titres financiers. Il est par ailleurs prévu, concomitamment au lancement de
l’open market, l’émission des obligations de l’État pour la couverture des tat pour la
couverture des déficits budgétaires du Trésor.
Ayant été malade à l’époque, en raison de la crise économique ainsi que d’autres facteurs
exogènes et endogènes, le système financier congolais n’inspirait pas confiance et était
caractérisé par une désintermédiation eu égard à la méfiance du public.
D’où il a fallu assainir, restructurer et liquider pour rétablir les conditions efficientes en vue
du bon fonctionnement de ce système.
Ce processus qui vise, non seulement de résoudre les difficultés présentes du système, mais
aussi de prévenir les risques de sa fragilisation ultérieure, a conduit à l’amélioration de la
situation des intermédiaires financiers en activité, particulièrement pour ce qui est de la
solvabilité, liquidité et rentabilité, seul moyen de constituer un système bancaire sain et
solide.
Le constat Le constat à l’ ’issue de toutes ces réformes entreprises indique que le système
financier congolais est en reprise quoique des efforts pour une solide et intense intermédiation
soient encore nécessaires, notamment par notamment par l’offre diversifiée des services
financiers, y compris ceux de proximité (micro finance).
Nous voudrions aussi dire un mot sur la crise financière internationale qui secoue les
économies développées et son impact possible sur les économies en développement dont celle
de la République Démocratique du Congo.
De prime abord, il sied de souligner que cette crise est née des crédits hypothécaires à risques
accordés par les institutions par les institutions financières spécialisées américaines
essentiellement à des ménages dont la capacité de remboursement était limitée et incertaine
face aux conditions de la mise en place de ce genre de crédits notamment le taux d’ ’intérêt
variable.
Il y a lieu de noter en outre que dans ce montage financier, la seule garantie que les débiteurs
présentaient était le bien immobilier faisant l’objet du crédit et avaient la possibilité de
55
s’endetter jusqu’à 110 % de la valeur du bien hypothéqué. Ainsi, tant que les taux d’intérêt
des établissements étaient stables et le prix de l’immobilier en hausse, les conditions de
remboursement du crédit étaient assurées.
Cependant, la Fédéral Réserve ayant revu à la hausse ses taux d’intérêts, les emprunteurs
(ménages) étaient en difficultés pour pouvoir rembourser leurs dettes. Face à cette donne les
établissements financiers préteurs saisissaient les biens hypothéqués en vue de les vendre pour
reconstituer leur trésorerie. Compte tenu du volume des crédits hypothécaires à risque
accordés par ces établissements financiers, la recherche de la réalisation en masse des
hypothèques a aussi entraîné l’effondrement du prix de l’immobilier débouchant sur une crise
de liquidité, elle-même engendrée par la mauvaise qualité du portefeuille.
Par ailleurs, les crédits en souffrance qui ont été, par la technique de titrisation, rachetées par
des sociétés d’investissement moyennant émission des titres vendus au public et côtés en
bourse, ont contribué à la propagation de la crise au niveau de tous les détenteurs desdits
titres. Ainsi la détérioration de la qualité des actifs a eu des effets de contagion qui ont conduit
à des faillites des sociétés prêteuses qu’elles-mêmes filiales des banques ont entraîné une crise
financière sans précédent.
Au stade actuel, la crise financière s’est propagée au-delà des Etats-Unis Unis en affectant les
actifs et partant les cours d’actions des grandes banques tant actions des grandes banques tant
européennes qu’asiatiques ayant placé leurs avoirs auprès des banques affectées par ces
turbulences à telle enseigne que plusieurs d’entre elles sont menacées de disparition.
Face à ce qui se profile comme un désastre financier sans précédent à l’échelle planétaire,
quelles sont les réponses que les autorités des pays jusque-là affectés ont préconisées?
D’emblée, il y a lieu de retenir que la démarche n’est pas homogène partout. Aux USA, ce
sont le Gouvernement et la Banque Centrale qui ont proposé un plan d’urgence pour pouvoir
racheter les créances toxiques des banques à concurrence d’USD 700 milliards pour assainir
les bilans des banques.
56
En Europe par contre, l’on a noté çà et là différentes démarches qui vont toutes dans le sens
de préserver la stabilité du système financier et la confiance du public vis-à-vis de ce dernier.
C’est ainsi que il y a eu rachat d’actions de certaines banques en difficulté par les Etats
notamment au Benelux, en Angleterre ou en Irlande.
Dans certains cas, les Etats ont proposé de renforcer le mécanisme de protection de déposants
en relevant de 20.000 à 50.000 Euros le montant d’indemnisation de ces derniers en cas de
faillite. Comme vous pouvez le constater, ces interventions des Etats occidentaux sont
rendues aisées parce que ces derniers disposaient des excédents budgétaires pour y faire.
Au regard de ce bref aperçu ci-dessus, peut-on penser que cette crise sera endiguée en
occident uniquement et que nos systèmes bancaires africains dont celui de la R.D.C. en seront
épargnés?
A ce propos, d’emblée ma première réaction est de dire non car nous sommes à l’ère de la
mondialisation où nos économies sont interdépendantes. Si l’ampleur de cette crise financière
peut être moindre du fait du faible niveau d’opérations financières de nos banques sur les
places financières internationales, il n’y a pas lieu d’affirmer que nos économies africaines ne
seront pas affectées.
En effet, la crise de liquidité qui secoue le monde aura comme effet immédiat la réduction de
la demande de crédit dans ces pays, laquelle à son tour aura un impact négatif sur le
financement de la production d’où risque de récession.
De cette manière, nos économies africaines généralement tributaires l’exportation des produits
de base demandées au nord comme matières premières pourraient en ressentir le coût du fait
de la réduction de leur demande. Dès lors, la croissance de l’économie congolaise dans les
prochains jours pourrait être affectée également.
L’institut d’Emission s’est, d’ores et déjà, engagé dans cette voie pour mener une étude
approfondie d’impact qui pourra aider le Gouvernement de la République à entrevoir les
mécanismes d’atténuation des chocs qui pourraient résulter de cette crise.
57
Dans cette partie, nous allons nous intéresser à la modélisation jointe des séries temporelles.
Contrairement aux autres modèles, ici on s’intéresse à un groupe de variables sans distinguer
les variables endogènes et exogènes. Le modèle sous analyse est une généralisation des
modèles Autorégressifs. Il s’agit des modèles VAR (Vector Autoregréssif). De surcroît, au
lieu d’estimer les coefficients d’une manière individuelle comme on le fait, Le VAR estime la
dynamique générale d’un système et peut décrire son comportement par rapport au choc.
Notons que ces modèles sont apparus pour corriger les imperfections constatées des modèles à
équations simultanées.
Les modèles VAR ont été développés par Sims (1980). Le point de départ est que le choix de
la variable endogènes ou exogènes est subjectif. Toutes les variables devraient être traitées au
même pied d’égalité. C’est à partir de cette critique que le VAR a été développé.
La modélisation VAR utilise des séries temporelles, le domaine d’application de ces dernières
étant très vaste puisqu’il couvre le domaine de la macroéconomie et de la finance. Cependant,
l’utilisation des séries temporelles doit être faite avec précaution. Celles-ci doivent conserver
une propriété fondamentale de la constance de la distribution dans le temps dénommée dans le
jargon économétrique « stationnarité ». En cas de violations de cette propriété, les tests
classiques sont biaisés et les régressions sont fallacieuses. Dit autrement, il faut bien veiller à
cette propriété pour que les tests statistiques gardent le sens voulu. La critique qui est souvent
apportée au modèle VAR est qu’elle est athéorique dans la mesure où elle ne se réfère pas à la
théorie économique pour spécifier les relations entre les variables.
Dans le cadre de notre étude, les variables ne seront pas par nature endogènes ou exogènes car
la modélisation VAR que nous utilisons considère que les variables sont toutes
potentiellement endogènes et l’une de ces variables est le PIB réel par habitant. Pour rappel, le
PIB rend compte de l’évolution du développement économique d’un pays. Il importe de noter
que cet indicateur traduit la santé économique d’un pays et sa capacité à financer ses besoins
d’investissement domestique et même extérieur. Pour étudier le lien théorique entre la sphère
financière et la sphère économique, au-delà du PIB, nous aurons à analyser également
l’indicateur traduisant le solde de la balance commerciale (Exportations-Importations).
58
Pour ce qui est des indicateurs financiers retenus, précisons que le système financier de la
RDC est un système dominé par les institutions financières. Quelques agrégats monétaires,
qui vont être exposés, reflètent les opérations des autorités monétaires et des banques
commerciales.
Dans le cadre de notre étude, nous allons utiliser le crédit octroyé au secteur privé comme
variable matérialisant le développement financier.
En effet, cet indicateur financier mesure l'activité des intermédiaires financiers sous l'aspect
de l'une de leurs fonctions principales : canaliser l'épargne vers les investisseurs. Le principal
avantage de cet indicateur est qu'il exclut le crédit accordé au secteur public. Il présente plus
précisément le rôle des intermédiaires financiers dans la transmission des fonds vers les
participants du marché. Ainsi, c'est la définition de l'intermédiation financière qui la
rapproche le plus du niveau et de l'efficience de l'investissement, et donc de la croissance
économique. Dans les pays en développement, le développement financier se produit à travers
le système bancaire. Par conséquent, dans ces pays, le crédit au secteur privé est un meilleur
indicateur de développement financier. Cependant, il ne prend pas en compte les crédits
obtenus en dehors du système bancaire ou les crédits des entreprises qui se portent
directement emprunteurs à l'étranger (R. SAWADOGO, 2009).
Pour expliquer les interrelations entre le système financier de la RDC et la sphère réelle, nous
avons retenus deux variables du secteur réel : le taux de croissance du PIB (de l’économie) et
le solde de la balance commerciale.
1° Le taux de croissance du PIB : Taux de pourcentage annuel de croissance du PIB aux prix
du marché basé sur les devises locales constantes. En d’autres termes, le taux de croissance du
PIB traduit le rythme auquel le produit intérieur brut (PIB) augmente (croissance positive) ou
décroît (croissance négative), calculé en pourcentage du PIB de l'année précédente. Lorsque le
PIB croît à un taux supérieur à la croissance démographique, on dit que le niveau de vie
s'élève. Lorsqu’au contraire, la croissance démographique est supérieure au taux de croissance
du PIB, on dit que le niveau de vie baisse. La croissance peut être mesurée en valeur nominale
ou en valeur réelle. Dans ce dernier cas, on tient compte des effets de l'inflation. Ainsi, si le
PIB nominal a augmenté de 5 p. 100 et si l'inflation s'est accrue de 4 p. 100 pendant la même
période, la croissance réelle pour cette période est seulement de 1 p. 100. Pour juger des
59
performances d'une économie, on compare son taux de croissance à la moyenne de ceux des
pays qui lui sont économiquement et géographiquement les plus proches.
Hormis ces variables présentées dans les lignes précédentes, nous allons nous servir, pour
analyser l’état du système financier Congolais, des variables suivantes :
Ce ratio, calculé par le rapport de l’agrégat monétaire M2 et le PIB, nous donne une idée sur
la taille et l’approfondissement du secteur financier et du développement financier. Ce rapport
est considéré aussi comme le taux de liquidité de l’économie. Le ratio tend à s’accroître quand
le système financier se développe, quand la portée des instruments d’épargne s’élargit et
quand la liquidité s’accroît dans l’économie. Il tend par contre à baisser quand les formes
d’épargne non placée auprès de banques se développent, puisque l’agrégat M2 est la somme
de M1 (qui est la valeur des billets de banque, des monnaies divisionnaires en circulation, des
dépôts à vue en unités monétaires mobilisables par chèques, gérés par les établissements de
crédit et la poste) et la quasi-monnaie, c’est à dire les livrets bancaires ordinaires (dépôts à
terme), les certificats de dépôts, les comptes spéciaux d’épargne, les autres comptes d’épargne
et les avoirs en devises étrangères. Toutefois, il convient d’attirer l’attention sur un
inconvénient de cet indicateur. En effet, un ratio élevé de M2 par rapport au PIB est censé
représenter une liquidité élevée du système. Or, il se peut que ce ratio diminue à mesure que
le système financier se développe. C’est le cas quand les agents économiques ont d’autres
alternatives de placement de long terme plutôt que des placements liquides de court terme.
Les crédits à l’économie constituent l’ensemble des crédits accordés au secteur public et ceux
octroyés au secteur privé par les banques de dépôt et par la banque centrale. Ce ratio peut
donner une indication sur le degré selon lequel le secteur bancaire formel joue un rôle dans le
60
pays. Toutefois, la simple mesure de la part des crédits domestiques dans le PIB ne permet
pas d'avoir une indication complète et une idée plus claire sur le développement du secteur
financier. Il convient alors d'analyser la composition même des crédits domestiques.
Il s’agit de la différence entre le taux d’intérêt de prêt et le taux d’intérêt de dépôt en %. Si les
taux sont élevés, ou orientés à la hausse, les agents emprunteront moins, il y aura donc moins
d’investissement et moins de consommation donc un ralentissement économique. Si les taux
sont bas ou orientés à la baisse (comme aux États-Unis, au début de l’année 2009), les
ménages comme les entreprises peuvent s’endetter plus facilement. On attend donc par
exemple une reprise de la consommation et de l’investissement donc une reprise économique.
Les données utilisées dans cette recherche portant sur la problématique du développement
financier de la RDC proviennent de la base des données de la Banque mondiale (World
Development Indicators), précisément du Word Africa data base. Il s’agit d’observations
annuelles couvrant la période de 1980 à 2015. Le choix de la banque de données de la
Banque mondiale est justifié par le souci de disponibilité des informations pour la RDC.
La stationnarité renvoie à l’invariance temporelle des propriétés des séries temporelles. Une
série stationnaire oscille autour de sa moyenne avec des fluctuations d’amplitude constante.
En conséquence, une série pour laquelle l’espérance et la variance sont modifiées dans le
temps est non stationnaire. Les cas de non-stationnarité sont analysés à partir de deux types de
processus. Les processus TS (Trend Stationnary) caractérisés par la non stationnarité de
nature déterministe, et le processus DS (Difference Stationnary) présentant une non
stationnarité de nature stochastique.
La distinction entre ces deux types de stationnarité est fondamentale sur le plan économique
dans la mesure où ces deux types de processus sont caractérisés par des comportements très
différents. L’effet d’un choc sur un processus TS est transitoire (la série a une mémoire finie
61
des chocs), alors que sur un processus DS cet effet est permanent (mémoire infinie de chocs),
aucune force ne le ramène à son niveau antérieur, sauf un choc de signe opposé et de même
magnitude. Un processus TS est rendu stationnaire par une régression sur une tendance
déterministe, alors qu’un processus DS devient stationnaire par différentiation. Il est possible
d’analyser la stationnarité des séries à partir des valeurs propres de la matrice du VAR. si les
racines propres sont toutes supérieures à 1en module, les séries seront stationnaire. Plusieurs
tests existent pour analyser la stationnarité des variables dont les plus célèbres sont les tests de
Dickey et Fuller ; Phillips-Perron et KPSS.
Dans ce travail, nous allons nous limiter uniquement au test de Dickey-Fuller que nous
présentons dans les lignes qui suivent.
a. Test de Dickey-Fuller
Ils testent l’existence d’une racine unitaire dans le processus générateur des données. Dans la
version initiale la série utilisée est supposée suivre un AR(1). Dans sa version augmentée,
Dickey-Fuller a proposé de prendre en compte cette hypothèse en admettant une
représentation autorégressive d’ordre P. Le modèle générale sur lequel repose ce test est le
suivant :
p
Yt = Yt -1 c bt n j Yt j t
1
j 1
L’estimation d’un VAR consiste à trouver les estimateurs t les plus efficients. Pour un
VAR(P), le nombre de coefficient à estimer est np2 + n ce qui diminue le nombre de degré de
liberté associé à chaque estimateur et par conséquent de leur efficacité. Tout comme les
processus AR univariés, plusieurs méthodes d’estimation sont envisageables pour le processus
62
p p
Y1, t = a0 +
i 1
b1,i Y1,t-i +
i 1
c1,iY2,t-i – d1Y2,i + 1,t
p p
Y2, t = a0 +
i 1
b2,i Y1,t-i + i 1
c2,iY2,t-i – d2Y1,i + 2,t
Où les innovations 1,t et 2,t sont des bruits de variances respectives et non
corrélées. Le modèle Autorégressif d’ordre p Yt = (Y1, t ; Y2, t) peut se ramener sous la forme
matricielle suivante:
1d a b c1i
B 1 A0 1 ; Ai 1i
d 2 1 a1 b2i c 2i
p
BYt A0 Ai Yt i t
i 1
Ces trois équations précédemment définies s’appellent représentation structurelle d’un VAR.
L’ordre du VAR est p. Il sera noté VAR(P). Dans le cadre de cette modélisation, les termes
d’erreurs représentent les résidus aléatoires et sont souvent appelés des innovations
canoniques ou fondamentales, ou encore impulsion canoniques ou fondamentales.
Il ressort de ces notations que le niveau de Y2, t a une influence sur le niveau de Y1, t et vice
versa.
p p
Y1,t a0' b1',i Y1,t i c1' ,i Y2,t i 1,t
i 1 i 1
p p
Y2,t a0' b2' ,i Y1,t i c 2' ,i Y2,t i 2,t
i 1 i 1
On constate que dans cette nouvelle forme, le niveau de Y 2, t ne dépend plus de celui de Y1,t
mais seulement de leurs valeurs passées.
Pour déterminer le nombre de retards, on utilise les critères d’information. On calcule ces
critères pour différents ordres et on retient le retard qui minimise ces critères. L’idée de base
est qu’il faut choisir un ordre suffisamment grand et faire le test en vue de pouvoir choisir le
test optimal. On estime VAR(4) pour les données trimestrielles et VAR(12) ou VAR(8) pour
les données mensuelles. Dans la pratique, on utilise le critère du maximum de vraisemblance,
les critères d’information et le diagnostic des résidus. Les critères d’informations usuels sont
les Critères d’Information d’Akaike (AIC), Hannan-Quinn Information Criterion (HQ), Final
Predictor Error (FPE) et Schwarz Criterion (SC). En définitive, le « P » optimal sera celui qui
a au moins deux critères minimales.
2k 2 p
AIC(p) = Ln [det | e | ] +
n
k 2 p Ln(n)
SC(p) = Ln [det | e | ] +
n
L’approche bayésienne (Doan et alii, 1984 ; Sims, 1989) a permis d’apporter une réponse
différente au problème du choix du nombre optimal de retards. Habituellement, pour
améliorer le degré de liberté d’une régression, on réduit le nombre de paramètres. Dans un
64
processus VAR, cela revient, bien souvent, à réduire le nombre de retards. L’approche
bayésienne apporte une réponse différente au problème du choix du nombre optimal de
retards en spécifiant des restrictions « floues » sur les coefficients plutôt qu’une spécification
« rigide » (Doan, 2010).
Les processus VAR permettent d’analyser les effets de la politique économique grâce à la
simulation de chocs aléatoires (on peut également employer le terme de choc d’une
innovation) sur les valeurs présentes et passées des variables endogènes. Dès lors, un choc sur
la ième variable peut affecter directement cette ième variable, mais également les autres
variables du processus au travers de la dynamique de la représentation VAR. Il faut néanmoins
préciser qu’une telle analyse s’effectue toujours ceteris paribus (toutes choses égales par
ailleurs).
Pour analyser des chocs d’un processus VAR, il convient au préalable de réécrire ce processus
sous la forme moyenne mobile : la représentation VMA (Vector Moving Average). Etant
donné que tout processus stationnaire admet une représentation sous forme moyenne mobile
infinie (Lardic et Mignon, 2002), il est possible de réécrire le processus VAR sous cette forme.
Pour cela, considérons le processus VAR stationnaire et centré (absence de constante) suivant :
LYt t
Yt 1 Yt 1 2 Yt 2 .... p Yt p t
p
Yt i Yt i t
i 1
Selon le théorème de Wald, ce processus VAR admet une représentation sous forme de
moyenne mobile vectorielle infinie, notée VMA()
65
Yt j t j ( L) t
j 0
Avec ( L) j L j et 0 I
j 0
Le terme et de l’équation représente le vecteur des innovations (ou des chocs) du processus.
L’équation permet alors, via la dynamique du processus VAR, de déterminer l’effet des chocs
sur les variables endogènes à l’aide des multiplicateurs dynamiques j. Ces multiplicateurs se
Yi ,t s
calculent comme suit : ij , s
j , s
ij, s
détermine ainsi l’impact d’un choc j à la date t sur la variable Yt pour les périodes
suivant le choc. L’étude des fonctions de réponse aux chocs est bien souvent complétée par
une analyse de la décomposition de la variance de l’erreur de prévision. Le modélisateur peut
alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la variance totale de l’erreur de
prévision du processus VAR.
Dans le cadre de notre modélisation VAR, les variables suivantes ont été retenues :
Indicateurs Mesures
Nous allons présenter dans le présent chapitre les résultats de nos investigations sur le
système financier de la RDC et son interaction avec la sphère réelle.
Les données que nous traitons et dont nous présentons les résultats dans le présent chapitre
proviennent de la base des données de la Banque Mondiale, le World Development
Indicators.
Dans un premier temps nous présentons les statistiques descriptives et faisons la lecture
tendancielle de nos variables d’étude. Nous procédons ensuite aux différents tests
économétriques et ensuite présentons les résultats que nous commentons et discutons en fin de
ce chapitre.
TAUX DE LIQUIDITE
Mean 11.57774
Maximum 72.37223
Minimum 1.617155
Observations 36
En lisant les données disponibles dans ce tableau, nous pouvons remarquer que la moyenne du
taux de liquidité pour la RDC est de 11.58% avec un écart type de 11.62. la statistique de la
probabilité est significative au seuil de 5%.
67
En outre, il convient de préciser que le niveau maximum enregistré par cette variable au cours
de cette période d’observation est de 72.3% et son niveau minimum a été de 1.61%. On peut
dès lors constater que cette variable présente des fortes fluctuations de l’ordre de 11.62 et cela
on peut l’observer à partir du graphique suivant :
TAUX DE LIQUIDITE
80
60
40
TAUX DE LIQUIDITE
20
0
n1980
n1983
n1986
n1989
n1992
n1995
n1998
n2001
n2004
n2007
n2010
n2013
Grâce à ce graphique, on peut lire cette oscillation en dent de scie qui traduit des fortes
fluctuations de cette variable dans le temps.
Ce graphique permet de mettre en évidence différentes phases d’évolution du taux de liquidité
en RDC. Au cours des années 1976, y a eu une monétisation excessive des déficits
budgétaires par le gouvernement qui a donné lieu à un ratio très élevé au cours des années
1983. Au cours de la seconde phase (1984-1993), le ratio M2/PIB connaît une certaine
stabilité ainsi qu’une baisse relative ayant fait chuté le taux de liquidité. Disons également
qu’à cette époque, les programmes d’ajustements structurels ont été appliqués en RDC dans le
but d’assainir les déficits publics et stabiliser l’économie. La phase qui va de 1994 à 2000
enregistre une stabilité du taux de liquidité car l’économie était devenue dollarisée et plus de
85% des dépôts bancaires étaient libellés en monnaies étrangères. A partir de 2000, le taux de
liquidité de l’économie congolaise augmente progressivement jusqu’en 2013.
CREDIT DOMESTIQUE
Mean 6.105327
Maximum 17.06143
Minimum 0.209831
Observations 36
En lisant le tableau de la description statistique des variables, nous faisons une observation
tendancielle des crédits domestiques, qui englobent les crédits accordés au secteur privé et
ceux accordés au secteur public par les banques de dépôt et par la banque centrale Congolaise.
La variable Crédits domestiques présente une moyenne de 6.10%. Les niveaux maximum et
minimum de cette variable sont respectivement de 17.06% et 0.21% et une p-value
statistiquement significative au seuil de 5%. La variable présente une volatilité de l’ordre de
4.07.
En faisant la lecture du graphique suivant, nous pouvons lire les tendances suivantes :
CREDIT DOMESTIQUE
18
16
14
12
10
8
CREDIT DOMESTIQUE
6
4
2
0
n1980
n1982
n1984
n1986
n1988
n1990
n1992
n1994
n1996
n1998
n2000
n2002
n2004
n2006
n2008
n2010
n2012
n2014
L’évolution de la courbe du crédit domestique rapporté au PIB présente une grande oscillation
tant en RDC que dans l’ensemble de la région. En effet, en RDC la courbe présente son pic en
1991 alors que le creux se trouve en 2010.
La période 1982-1988 est caractérisée par une baisse du crédit domestique accordé à
l’ensemble de l’économie. Cette situation s’expliquerait par l’avènement de la démocratie
69
dans le pays et l’augmentation du déficit budgétaire enregistré au cours des années 1990
(BCC, 1990). L’année 1990 est caractérisée par une augmentation significative du crédit
accordé à l’ensemble de l’économie alors que la décennie 1992-2002 est caractérisée par une
baisse significative de ce ratio qui serait due à la quasi absence des structures financières qui
permettent de mettre en relation des agents à capacité de financement et ceux à besoin de
financement.
Observations 36
Cet indicateur nous a permis de voir comment les intermédiaires financiers transmettent des
fonds vers les participants du marché en RDC. On peut, grâce à ces données statistiques,
déterminer le niveau de développement du système financier de la RDC.
En effet, ce ratio présente une moyenne de 2.05% et atteint un niveau maximum à 5.41% et
son niveau minimum est de 0.19%. L’écart type présenté par ce ratio est de 1.42. La moyenne
est faible par rapport à la moyenne des normes fournies par R. CEZAR qui soutient que la
moyenne normale du crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB doit être d’environ 55%.
Cependant pour ce qui est de la RDC, nous remarquons que la moyenne des crédits accordés
au secteur privé représente seulement 2.05% du PIB et pour et pour la période d’étude elle a
atteint son maximum seulement à 5.41% du PIB. La variable a une probabilité statistiquement
significative au seuil de 5%.
Ceci nous pousse donc à dire que le système financier de la RDC est tout simplement sous-
développé.
70
n2006
n2014
n1980
n1982
n1984
n1986
n1988
n1990
n1992
n1994
n1996
n1998
n2000
n2002
n2004
n2008
n2010
n2012
Graph 3: Evolution du crédit au secteur privé en pourcentage du PIB de la RDC
La situation de ce ratio est presque similaire à celle du crédit domestique car cet indicateur
constitue une composante de ce dernier. En effet, il convient de lire une forte chute entre les
années 1988 et 2002 et la chute la plus rude de ce ratio se situe entre 1998 et 2002.
Observations 10
Pour cette variable, les données disponibles dans la base des données de la Banque Mondiale
à laquelle nous avons fait recours pour notre étude font état des observations d’une période de
10 ans seulement. Cette faible disponibilité des données ne nous empêchera pas cependant de
faire une étude de l’évolution de cette variable.
On constate que pour ces observations, la moyenne est de 31.55%. On peut aussi y lire que la
valeur maximale est de 49.34% et sa valeur minimale est de 14.65% avec un écart type de
12.06. En faisant une analyse de la tendance de cette variable, on peut lire les remarques
suivantes dans le graphique suivant :
71
50
40
30
ECART TX D'INT
20
10
0
n2006 n2007 n2008 n2009 n2010 n2011 n2012 n2013 n2014 n2015
Nous remarquons que la courbe de cette variable tend à décroitre dans le temps et tend à se
stabiliser dans les dernières années. Si cette courbe tend à croitre, nous pouvons conclure que
les taux des prêts augmentent considérablement car présentent des avantages considérables
par rapport à ceux des dépôts. Cette augmentation pourrait contraindre les agents à emprunter
moins et cela provoquerait un ralentissement de l’économie. La décroissance de cette courbe
signifierait que les taux des dépôts prennent le dessus sur ceux des prêts et ceci expliquerait
un faible taux de crédit. Les agents préfèrent ne pas emprunter et cela cause une thésaurisation
des dépôts. Les agents à capacité de financement ne parviennent pas à trouver une juste
rémunération à leur abstention de consommation. Nombreux d’entre eux ne trouveraient donc
plus utile d’épargner dans des institutions financières mais recourent aux mécanismes
informels pour garder leur fortune avec tous les risques que cela représente.
a. Test de stationnarité
Nous allons commencer par procéder au test de stationnarité des variables de notre étude. Le
test considéré pour la cadre de notre étude est le test de DICKEY FULLER AUGMENTE
(ADF: AUGMENTED DICKEY FULLER).
72
La lecture de ce tableau nous permet de juger de la stationnarité des variables de notre étude
afin d’éviter toutes régressions fallacieuses. En effet, certaines de nos variables d’étude sont
stationnaires en leur différence première. C’est le cas du crédit accordé au secteur privé et du
taux de croissance du PIB. Pour ce qui est du solde de la balance commerciale, cette variable
est stationnaire en niveau.
La lecture de ce tableau nous donne le résultat du modèle VAR qui se décompose en trois
modèles : le modèle du crédit accordé au secteur privé, le modèle de la balance commerciale
ainsi que le modèle de croissance économique. De ce fait ces modèles se présentent de la
manière suivante :
Cependant, on peut lire dans le tableau ci-haut que certaines variables ne sont pas
significatives au seuil de 5% étant donné que leur P-value est supérieur à 0.05 ou 5%.
74
Pour le cas de nos équations générées par le modèle VAR, seulement deux coefficients sont
statistiquement significatifs. Ce sont les coefficients C2 et C6.
En effet, pour ce qui est de la variable crédit accordé au secteur privé nous constatons, grâce à
ce modèle, que toute augmentation de 1% du taux du solde de la balance commerciale
engendrerait une décroissance du taux des crédits accordés au secteur privé de 0.0546%.
On peut aussi grâce à cette modélisation étudier l’équation de la variable solde de la balance
commerciale qui se présente comme suit :
Ceci signifie que, pour le paramètre significatif, le solde de la balance commerciale contribue
à sa propre croissance. En effet, nous réalisons qu’un accroissement de 1% du taux du solde
de la balance commerciale d’une période passée influence positivement la valeur de la même
variable pour le temps actuel.
Pour chaque critère, le signe * signifie que le retard optimal est retenu. Les résultats de ce
tableau nous montrent qu’un retard suffit pour modéliser les interrelations entre les variables
de notre étude.
d. Analyse de la causalité
probabilité significative au seuil de 5% car inférieure à 0.05 ou 5%. Et par conséquent nous
pouvons conclure que la sphère réelle (au travers du solde de la balance commerciale) cause
invraisemblablement le secteur financier car la probabilité de la causalité de celle-ci sur le
secteur financier est statistiquement significative au seuil de 5%.
En d’autres termes, une croissance du solde de la balance commerciale qui se matérialiserait
ici par une amélioration des exportations sur les importations, entraine un développement du
système financier.
Il est donc impérieux, pour agir sur le système financier, d’influencer ces deux variables de la
sphère réelle car ces deux variables causent le système financier qui est ici matérialisé par le
crédit accordé au secteur privé.
A la lumière de ce tableau on peut facilement appréhender dans quel sens les chocs ont plus
d’impact. Ce tableau indique que la décomposition de l’erreur de prévision de la variable
Crédit accordé au secteur privé est due à 100% à des impulsions provenant d’elle-même à
court terme. Mais plus nous évoluons dans le temps, nous trouvons que les chocs de la sphère
réelle commencent à avoir d’impact sur la sphère financière.
On peut facilement constater qu’à partir de la dixième année, seulement 82% des variations
du Crédit accordé au secteur privé proviennent de cette même variable et plus de 15%
proviennent de la sphère réelle.
78
De plus, il convient de voir également que le choc du Crédit accordé au secteur privé
explique 2.2% de la dynamique du Solde de la balance commerciale et 97.7% proviennent des
impulsions du solde de la balance commerciale de façon instantanée. A moyen terme, la
variance de l’erreur de prévision du solde de la balance commerciale provient de 84.4% de ses
propres innovations et 9.04% proviennent du Crédit accordé au secteur privé et 6.4%
proviennent du taux de croissance du PIB.
Pour ce qui est de la variable Taux de croissance du PIB, la variance de l’erreur de prévision
de cette variable provient de 97.3% de ses propres innovations et 2.5% et 0.12% proviennent
respectivement du système financier et du solde de la balance commerciale d’une manière
instantanée.
A moyen terme, cette situation passe respectivement à 88.2%, 9.3% et 2.4% pour les
impulsions provenant du Taux de croissance du PIB, du Crédit accordé au secteur privé et du
solde de la balance commerciale.
La conclusion est que les chocs du développement du système financier ont moins d’impact
sur l’activité économique que l’impact que ce dernier a sur la politique de développement du
système financier.
On peut donc dire que la sphère réelle impact le système financier plus proportionnellement
que ne l’impact ce dernier.
On peut aussi faire cette situation grâce à ces graphiques de la fonction de réponses des chocs
entre ces variables de notre étude :
79
4 4 4
0 0 0
-4 -4 -4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
.4
.0
-.4
-.8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
.03
.02
.01
.00
-.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Graph 5: Fonction de la réponse des chocs entre les variables CP, TCPIBr et SOLDE BC
Nous observons ici qu’un choc positif sur le solde de la balance commerciale (augmentation
du solde de la balance commerciale) conduit dans un premier temps à une stabilité transitoire
du niveau de développement du système financier. L’on remarque ensuite une forte croissance
éphémère à partir de la deuxième année et le niveau baisse encore à partir de quatre ans quitte
à se résorber après une vingtaine d’années.
Remarquons aussi que le même choc positif exercé sur le taux de croissance de l’économie
provoque une hausse immédiate du niveau de développement du système financier dès la
première année. Ce niveau baisse progressivement jusqu’à la quatrième année. A partir de
sept ans l’on remarque que ce choc positif sur le taux de croissance de l’économie a tendance
à stabiliser le niveau de développement du système financier et le choc se résorbe entièrement
dans une vingtaine d’années aussi.
Nous lisons grâce à ces graphiques qu’un choc exercé sur le Crédit accordé au secteur privé
provoque une légère hausse du niveau du solde de la balance commerciale qui ne dure que la
première année et décroit au cours de la deuxième année pour se stabiliser à partir de la
quatrième année et le choc se résorbe après une dizaine d’années.
Pour les chocs des variables de la sphère réelle entre elles, nous remarquons toujours à la
lumière de ces graphiques que la situation est presque identique à celle évoquée ci-haut.
Analysons les répercussions d’un choc du Crédit accordé au secteur privé sur le taux de
croissance de l’économie. Nous pouvons aisément remarquer que le choc exercé sur le taux de
croissance de l’économie provoque une baisse immédiate mais éphémère sur le niveau du
taux de croissance de l’économie à la première année, suivi d’une hausse passagère qui ne
dure que presqu’une année (moitié de la deuxième année jusqu’à la moitié de la troisième
année). Au cours de cette troisième année s’observe une chute brutale du taux de croissance
de l’économie provoqué par le choc du système financier mais qui n’est que passagère et le
niveau se stabilise quitte à résorber le choc après une dizaine d’années.
Cette convergence de la réponse vers zéro est en cohérence avec la propriété de stationnarité
des séries.
82
Après analyse des données dans le cadre de notre recherche, nous sommes parvenus aux
observations suivantes :
Pour le cas de la RDC, nous trouvons que le crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB
est influencé par les variables de la sphère réelle à hauteur de 10.73%. Aussi, avec l’analyse
de la causalité, nous réalisons que le sens de la causalité part de la sphère réelle à la sphère
financière, précisément de la variable Solde de la balance commerciale. Et de cette causalité
unidirectionnelle partant de la variable solde de la balance commerciale au crédit du secteur
privé rapporté au PIB, il ressort que la somme de la causalité de la sphère réelle à la sphère
financière est statistiquement significative au seuil de 5%. Ceci signifie en d’autre terme
qu’un excès du solde de la balance commerciale (et par implication de la sphère réelle) induit
une hausse des crédits accordés au secteur privé. Ce résultat est en accord avec celui trouvé
par Alex BIRINGANINE. En effet, dans son mémoire de licence il a trouvé un sens de
causalité unidirectionnelle pour le cas de la CEPGL partant de la sphère réelle à la sphère
financière. Aussi, le même résultat est celui trouvé par Raffinot et Venet (1998) pour le cas de
la Côte d’Ivoire ainsi que celui de Khalfaoui (2002) dans son étude sur la Turquie.
Nous avons remarqué aussi un fait sur lequel il était important d’insister dans nos analyses. Il
a été observé lors de la spécification de notre modèle VAR et des équations qui s’en sont
dégagées que le crédit accordé au secteur privé s’influençait négativement à court terme et à
long terme. En d’autres termes, le crédit accordé au secteur privé est négativement corrélé à
lui-même. Aussi, nous observons que le crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB est
négativement corrélé au taux de croissance économique. Ce résultat est similaire et en accord
avec celui de M. Ndiaye (2004) pour le cas du Mali.
Cette situation de l’influence négative des crédits accordés au secteur privé apporté au PIB
pourrait s’expliquer soit par l’accumulation des crédits non remboursés et/ou payés avec
retard. Cette situation est plus observable ici suite au manque de suivi et de sécurité des
crédits. Certains contractants s’évadent même avec l’argent emprunté, ce qui met les banques
dans une situation inconfortable. D’où une recommandation sérieuse de pouvoir surveiller les
crédits accordés au secteur privé en faisant une étude minutieuse des ceux qui les sollicitent
avant de les accorder.
En effet, l’incertitude institutionnelle « contraint » les banques à financer les crédits de court
terme au détriment des crédits de long terme qui sont porteurs de croissance. Elle amène aussi
83
les banques à rationner le crédit aux agents privés et à porter une préférence aux titres publics
qui offrent plus de garanties (Y. KEHO, 2012).
De plus, dans les pays en développement, le manque de garanties suffisantes ou acceptables,
les contraintes physiques comme la distance entre le lieu de résidence des agents privés à
besoin de financement et les agences bancaires ainsi que l’absence de banque de
développement sont des facteurs qui engendrent l’exclusion de beaucoup d’investisseurs
privés du marché financier formel.
Nous ne pouvons pas aussi ignorer le manque d’informations suffisantes pour l’octroi du
financement ou du crédit. L’efficacité dans la disponibilité de l’information pourrait en effet
permettre aux intermédiaires financiers d’accorder le financement aux agents en besoin de
financement selon leur réelle performance et leur capacité à rembourser le crédit obtenu.
Gertler et Rose (1991) ont observé cette situation et se sont servi des problèmes d’asymétrie
d’information afin de de prouver comment les intermédiaires financiers transmettent les fonds
des épargnants aux investisseurs.
L’analyse de notre modèle VAR nous renseigne donc que nous devrions insister sur la
variable Crédit accordé au secteur privé car notre performance en temps présent aura
certainement des répercussions positives mais aussi négatives à long terme sur la valeur future
de cette même variable. En outre, à la lecture de ce VAR, le solde de la balance commerciale
et le taux de croissance du PIB agissent aussi positivement sur le crédit privé et donc nous
devrions, pour relancer le système financier de la RDC, relancer aussi le commerce
international en augmentant le volume de nos exportations ainsi que le taux de croissance du
PIB.
D’autres facteurs, non pris en compte dans notre étude sont susceptibles de provoquer un
développement du système financier et accroitre ainsi une performance de celui-ci. C’est bde
ce facteur que nous allons tenir compte dans la proposition des stratégies supplémentaires aux
facteurs étudiés dans ce travail. En termes de stratégies de développement du système
financier de la RDC, nous avons pu remarquer ce qui suit :
La sphère financière est influencée négativement par elle-même à long et à court terme. Ceci
serait notamment dû par des facteurs de défaillance d’information qui en fait ne sont que la
conséquence d’une défaillance d’intermédiaires financiers. En effet, dans une économie sans
intermédiaires financiers, l’incertitude incite les agents à constituer une épargne liquide et
improductive; en d’autres termes une épargne de précaution qui n’est pas favorable à la
croissance. De plus, les contraintes de liquidité peuvent entrainer la liquidation prématurée
84
des investissements et peut dissuader les agents économiques a investir dans certains projets
d’investissement plus productifs mais illiquides. L’existence d’intermédiaires financiers
permet alors de réduire le risque de liquidité, donnant la possibilité aux agents économiques
d’effectuer des placements rentables et, de ce fait, permet d’accroitre le ratio du capital par
tête de l’économie et les investissements productifs, ce qui stimule, par conséquent, la
croissance économique (Bencivenga et Smith 1991). C’est de cette manière que des agents en
besoin de financement prennent des financements et les affectent sans avoir pris les
précautions nécessaires. Les crédits restent pour la plupart non remboursés ou sont payés avec
retard et sans le payement des intérêts dus. C’est ce facteur qui serait à la base des multiples
problèmes qui affecte le crédit accordé au secteur privé. Plusieurs modèles ont tenté de cerner
la réalité de la défaillance des intermédiaires financiers dans l’un des rôles les plus essentiels
de leur tâche.
Le modèle de King et Levine (1993) traite l’impact du développement financier sur la
croissance économique a travers la collecte de l’information qui favorise la productivité des
facteurs. Les auteurs considèrent une économie dans laquelle les entrepreneurs potentiels,
avec une probabilité inconnue, ont la capacité de mener à bien un projet innovant qui va
aboutir à une augmentation de la productivité. Les intermédiaires financiers vont engager des
ressources pour évaluer chaque entrepreneur potentiel et seuls les plus prometteurs seront
finances. Les intermédiaires financiers évaluent les entrepreneurs potentiels, mobilisent
l’épargne pour financer les projets les plus productifs, et permettent une diversification du
risque associe à ces activités innovantes, et ce à moindre cout que les investissements pris
individuellement. L’évaluation et la sélection des entrepreneurs réduit le cout de
l’investissement, accroit la productivité du capital et améliore la croissance économique.
Le modèle de Barthélemy & Varoudakis (1994, 1996) étudie la relation entre le
développement du secteur de l’intermédiation financière et la croissance économique. Le
modèle démontre l’existence de deux équilibres de croissance endogène, associes a différents
niveaux de développement financiers. Ainsi, il peut exister un « équilibre haut » ou le niveau
élevé de développement du secteur financier renforce la concurrence bancaire. Cela conduit à
des marges relativement réduites d’intermédiation et à un niveau élevé du taux d’intérêt réel
net verse aux ménages. Il en résulte un taux de croissance élevé, une forte incitation à
épargner et une taille importante du marché financier.
Au total, la littérature théorique démontre que le développement de l’intermédiation
financière influence la croissance économique à travers son impact sur l’efficience de
85
Dans son article, Hanohan (2008) a pu remarquer ce qui suit : Il existe un programme
moderniste bien défini pour progresser dans ce domaine. Pour la plus grande part il consiste à
adopter et à importer des mécanismes qui fonctionnent dans les économies avancées. Pourtant
les modernistes vont parfois trop loin et tentent des transplantations inappropriées et mal
avisées.
Par exemple, le programme moderniste cherche à rendre les prêts bancaires plus faciles et
plus sûrs pour les banques en agissant sur les infrastructures informationnelles aussi bien que
légales et judiciaires. Cela comprend par exemple la création ou l’amélioration de registres du
crédit autorisant – et en fait contraignant – les prêteurs à mettre en commun les informations
relatives aux antécédents de crédit de leurs emprunteurs. Cela inclut des perfectionnements à la
législation sur les prêts garantis, par exemple lorsque des protections supplémentaires sont
nécessaires pour le crédit-bail ou le prêt de récépissés-warrants. Cela peut exiger d’apporter des
améliorations à l’administration des tribunaux.
Nous proposons donc une performance plus grande de l’intermédiation financière et de la
performance des cadres réglementaires et institutionnels. La surveillance des banques et
institutions financières par la Banque Centrale ainsi que l’intervention de celle-ci dans leur
subvention seraient des facteurs pour l’efficacité de ces intermédiaires financiers.
86
CONCLUSION GENERALE
Nous voici à la fin de cette étude empirique que nous avons proposée sur la problématique de
développement du système financier de la République Démocratique du Congo. Dans le choix
de cette thématique de recherche, nous avons estimé que la notion de développement du
système financier est une notion très capitale car, étroitement liée à celle de la croissance
économique, pourrait faciliter un boost très important de la croissance du niveau de vie des
populations en agissant notamment sur l’un des rôles les plus importants qui lui est conféré :
canaliser l’épargne des déposants (agents à capacité de financement) vers les emprunteurs
(agents en besoin de financement) et ainsi contribuer à l’investissement. Cette importance est
remarquable tant dans les pays développés que dans les pays en développement.
Notre travail est subdivisé en trois chapitres qui se sont voulus être complémentaires et
étroitement liés, hors mis l’introduction et la conclusion. Le premier chapitre aborde la revue
de littérature tant théorique qu’empirique en insistant sur les concepts clés relatifs à notre
thème et en rapportant les recherches similaires à la nôtre. Le deuxième chapitre est consacré
à la présentation de notre milieu d’étude ainsi que la méthodologie afin de permettre à tous
ceux qui le liront de pouvoir obtenir une idée sur le paysage actuel du système financier de la
RDC et son contexte, d’une part et d’expliquer de manière claire l’approche retenue dans la
collecte et analyse des informations relatives à cette recherche. Enfin, le dernier chapitre
présente les résultats de notre recherche ainsi que la discussion de ceux-ci
avons évoqué l’idée de la création d’un marché des capitaux ainsi que d’une bourse de valeurs
pour la RDC.
La deuxième section présente l’approche méthodologique en présentant d’abord les variables
retenues dans cette recherche ; il s’agit, pour mieux dire, du taux de croissance du PIB réel par
habitant, du solde de la balance commerciale rapporté au PIB et du crédit octroyé au secteur
privé aussi rapporté au PIB. Ensuite, nous avons présenté les sources des données que nous
avons analysées dans ce travail. Enfin, nous avons présenté les techniques d’estimation en
passant par l’analyse de la stationnarité d’un VAR, l’estimation du modèle, la détermination
de nombre des retards optimal et chuter par l’analyse des chocs avec notamment l’étude de la
décomposition de la variance et des chocs impulsionnels.
Dans la deuxième section de ce chapitre, nous avons appliqué les tests économétriques sous le
modèle VAR. Nous avons d’abord commencé par le test de stationnarité afin de mieux
spécifier notre modèle et ainsi éviter toute régression fallacieuse. En effet, le test de
stationnarité témoigne que seul le solde de la balance commerciale est stationnaire en niveau
alors que le crédit accordé au secteur privé rapporté au PIB et le taux de croissance de
l’économie sont stationnaires en leur différence première.
Nous avons ensuite présenté l’estimation de notre VAR. En ce qui concerne le crédit accordé
au secteur privé, cette variable agit défavorablement sur le système financier, ce qui nous
pousse à formuler notre première suggestion aux décideurs de la RDC en disant que la
politique visant à encadrer et sécuriser les crédits destinés aux investissements privés s’avère
être nécessaire dans la mesure où les crédits accordés au secteur privé sembleraient avoir des
graves risques de défaut et/ou de remboursement. Ces risques pourraient certainement
pénaliser le développement du système financier. Nous avons cependant remarqué que le taux
de croissance du PIB réel agissait positivement et favorablement sur le niveau de performance
du système financier et cela, et à court et à long terme. Notre deuxième recommandation est
donc de pouvoir permettre une croissance soutenue de l’économie pour ainsi faciliter une
croissance de l’appareil financier. La croissance de l’appareil financier suite à la croissance du
taux de croissance du PIB réel est plus importante à court terme qu’à long terme. La
88
En ce qui concerne le solde de la balance commerciale, notre modèle nous a renseigné que le
crédit accordé au secteur privé joue favorablement à la croissance du solde de la balance
commerciale dans une dynamique de CT, ce qui nous pousse à formuler notre
recommandation en disant que la politique visant à soutenir les investissements privés s’avère
être efficace à CT. Cette politique passerait par la diminution du taux d’intérêt débiteur,
l’amélioration du climat des affaires en garantissant la sécurité des investissements privés
ainsi qu’en encourageant la compétition dans le secteur financier par la création de nouvelles
institutions en ce sens que le taux de bancarisation dans notre pays qu’est la RDC.
Pour ce qui est du taux de croissance de l’économie nous avons remarqué que le crédit
accordé aux investissements privés et le solde de la balance commerciale agissaient
positivement sur le taux de croissance économique à court et à long terme. De cette
observation découle une nouvelle recommandation de pouvoir favoriser la politique des
crédits aux investissements privés à long terme et à court terme car ils permettent de réaliser
des investissements qui permettraient d’accroitre la performance de l’économie de la RDC.
Aussi favoriser la croissance du solde de la balance commerciale en favorisant notamment les
exportations et en diminuant considérablement la part des importations dans notre économie
serait une bonne politique afin de permettre une croissance économique soutenue.
Nous avons ensuite procédé aux tests pour la détermination du nombre des retards optimal et
de l’analyse de la causalité entre les variables retenues pour notre étude. Nous avons remarqué
qu’un retard suffisait pour modéliser les interrelations entre les variables de notre étude. Pour
ce qui est de l’analyse de la causalité, notre observation a été que seule la sphère financière,
spécialement en agissant par le canal du solde de la balance commerciale, induisait la sphère
financière au seuil de 5%.
développement financier sur la sphère réelle ont été moins importants que l’impact des chocs
de la sphère réelle sur la sphère financière.
Nous ne prétendons pas avoir abordé tous les aspects relatifs à la thématique de la
problématique de développement du système financier de la RDC, néanmoins les quelques
aspects lapidaires donnent une base importante. D’autres chercheurs pourront aborder dans le
même sens que nous en insistant sur des dimensions comme la qualité institutionnelle non
reprise dans nos analyses et constituant un point saillant du débat moderne sur le
développement des systèmes financiers ; d’autres encore pourraient aborder dans le même
sens que nous mais en insistant sur d’autres variables pour cerner le niveau de développement
financier atteint par la RDC et ainsi proposer des stratégies complémentaires.
90
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20. KING R. ET LEVINE R., Finance and Growth: Schumpeter Might be Right,
The Quarterly Journal of Economics, n°108, p 717-73, 1993.
21. KPODAR R.: Le développement financier et la problématique de réduction de
la pauvreté Centre d'Etudes et de Recherches sur le Développement
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23. MUSUNGAIE, L’économie de la République démocratique du Congo avant et
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32. UNDP, Human Development Report, 2009.
33. Word Development Report (1989)
93
ANNEXES
CB CP
Mean 10.66718 Mean 2.051838
Median 9.816661 Median 1.898099
Maximum 25.33372 Maximum 5.412156
Minimum 3.429311 Minimum 0.198286
Std. Dev. 4.579130 Std. Dev. 1.422234
Skewness 0.923665 Skewness 1.039059
Kurtosis 4.130239 Kurtosis 3.221593
Observations 36 Observations 36
CRDOM ECART_TX_INT
Mean 6.105327 Mean 31.55117
Median 5.927473 Median 32.08230
Maximum 17.06143 Maximum 49.34250
Minimum 0.209831 Minimum 14.65701
Std. Dev. 4.079103 Std. Dev. 12.06082
Skewness 0.886154 Skewness -0.090312
Kurtosis 3.850659 Kurtosis 1.925923
Observations 36 Observations 10
TCPIBR
SOLDE_BC
Mean 0.012500
Mean -2.911420
Median 0.022700
Median -0.927441
Maximum 0.098700
Maximum 5.894030
Minimum -0.134700
Minimum -21.62240
Std. Dev. 0.058139
Std. Dev. 6.981301
Skewness -0.673736
Skewness -1.256350
Kurtosis 2.733354
Kurtosis 3.630919
Jarque-Bera 10.06757
Jarque-Bera 2.830173
Probability 0.006514
Probability 0.242905
Sum -104.8111
Sum 0.450000
Sum Sq. Dev. 1705.850
Sum Sq. Dev. 0.118304
Observations 36
Observations 36
95
TL
Mean 11.57774
Median 9.361719
Maximum 72.37223
Minimum 1.617155
Std. Dev. 11.62139
Skewness 4.200108
Kurtosis 22.27939
Jarque-Bera 663.3879
Probability 0.000000
Sum 416.7985
Sum Sq. Dev. 4726.982
Observations 36
t-Statistic Prob.*
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
System: UNTITLED
Estimation Method: Least Squares
Date: 10/05/16 Time: 04:38
Sample: 1982 2015
Included observations: 34
Total system (balanced) observations 102
Estimation Command:
=====================
LS(DERIV=AA)
Estimated Equations:
=====================
D(CP) = C(1)*D(CP(-1)) + C(2)*SOLDE_BC(-1) + C(3)*D(TCPIBR(-1)) + C(4)
Substituted Coefficients:
=====================
D(CP) = -0.0870165873555*D(CP(-1)) - 0.054587230944*SOLDE_BC(-1) + 2.46603167698*D(TCPIBR(-1)) -
0.178346940728
Response of D(CP):
Period D(CP) SOLDE_BC D(TCPIBR)
Response of SOLDE_BC:
Period D(CP) SOLDE_BC D(TCPIBR)
Response of D(TCPIBR):
Period D(CP) SOLDE_BC D(TCPIBR)
4 4 4
0 0 0
-4 -4 -4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
.4
.0
-.4
-.8
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
.03
.02
.01
.00
-.01
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10