Duodénopancréatectomie Céphalique PDF
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Duodénopancréatectomie céphalique
E. Buc, A. Sauvanet
La duodénopancréatectomie céphalique (DPC) est l’exérèse pancréatique le plus souvent réalisée. Ses
indications, autrefois essentiellement représentées par l’adénocarcinome et la pancréatite chronique, se
sont diversifiées avec l’émergence de tumeurs bénignes ou malignes d’autres types mais souvent de
meilleur pronostic que l’adénocarcinome. Elle combine la nécessité de sélectionner les indications (afin de
limiter le risque d’exérèses « inutiles » ou « abusives »), les patients (du fait de sa mortalité croissant avec
l’âge et avec certaines comorbidités), la possibilité de difficultés techniques (du fait des rapport étroits de
la tête du pancréas avec les vaisseaux digestifs), et une morbidité importante nécessitant une bonne
collaboration entre différents spécialistes (chirurgiens, réanimateurs, radiologues, radiologues
interventionnels et parfois endoscopistes interventionnels). Plusieurs variantes concernant l’étendue de
l’exérèse et les modalités de reconstruction ont été introduites au cours des dernières années, afin
d’améliorer la radicalité de l’exérèse en cas de cancer, de limiter le risque de complications immédiates
et/ou d’améliorer le résultat fonctionnel à distance.
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Plan
¶ Introduction 1
¶ Préparation – Installation – Instrumentation – Voies d’abord 2
¶ Description de la technique habituelle :
DPC avec antrectomie, effectuée « d’avant en arrière »,
et reconstruction par anastomose pancréaticojéjunale 2
Exploration 2 1
Résection « d’avant en arrière » 4
Reconstruction 7 2
Péritonisation – Drainage 9
Fin de l’intervention 10
¶ Variantes 10
Circonstances particulières 10
Variantes selon l’étendue de l’exérèse 11 Figure 1. Duodénopancréatectomie céphalique : limites de résection
Selon les modalités de reconstruction 16 en cas de conservation antropylorique (1) et en cas d’antrectomie (2).
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Décollement duodénopancréatique
(ou manœuvre de Kocher)
La mobilisation postérieure, de dehors en dedans, du bloc
duodénopancréatique permet de vérifier l’absence d’adhérences
au plan vasculaire rétropéritonéal (veine cave inférieure, aorte).
Pour mobiliser le duodénum terminal, ce décollement doit en
règle être associé à un abaissement de l’angle colique droit
(Fig. 3). Les ganglions inter-aortico-caves et préaortiques
macroscopiquement suspects doivent être prélevés et envoyés
en histologie extemporanée. L’intérêt d’un prélèvement gan-
glionnaire limité et systématique (picking) à ce niveau n’a pas
été évalué. Ce décollement doit être poursuivi en dedans jusqu’à
Figure 2. Voies d’abord de la duodénopancréatectomie céphalique :
l’aorte et ses branches antérieures (AMS et tronc cœliaque [TC]),
incision médiane ou bi-sous-costale ; à gauche, l’incision bi-sous-costale
en haut jusqu’en arrière du pédicule hépatique et à la région
n’intéresse habituellement que le muscle grand droit.
cœliaque droite, et en bas jusqu’à la jonction duodénojéjunale
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Figure 3. Exposition de la tête et du corps du pancréas, par décolle- Figure 5. Début de la tunnellisation rétro-isthmique : dissection ascen-
ment coloépiploïque, permettant de récliner l’estomac vers le haut, dante à partir de la face antérieure de la veine mésentérique supérieure,
décollement duodénopancréatique et abaissement de l’angle colique dont la découverte a été facilitée par la ligature-section de la terminaison
droit. de la veine gastroépiploïque droite et des veines pancréatiques
antérieures.
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extemporané à la recherche d’une prolifération tumorale La dissection artérielle doit habituellement être prolongée
épithéliale (possible en cas d’ampullome ou de cholangiocarci- vers le haut entre les branches de division de l’artère hépatique
nome) ou repérer le confluent biliaire supérieur pour sectionner propre. Le tronc porte pédiculaire est libéré sur toute sa hauteur
la VBP à son bord inférieur, ce qui permet de ne pas recourir à de façon circonférentielle et la veine gastrique droite (pylorique)
un examen histologique extemporané (Fig. 9). Pour les mêmes est liée à sa terminaison. Les tracti celluloganglionnaires sont
raisons (possibles lésions tumorales plurifocales), une résection ligaturés ou clippés à la partie haute du pédicule pour limiter le
monobloc de la vésicule biliaire et de la VBP est théoriquement risque de lymphorrhée postopératoire.
justifiée en cas de cancer biliaire ou ampullaire. En revanche, en
cas de maladie d’origine pancréatique certaine (tumeur intraca- Antrectomie
nalaire papillaire mucineuse du pancréas, tumeur endocrine), a
fortiori bénigne et n’entraînant pas de dilatation de la VBP, il Les vaisseaux de la petite courbure gastrique sont sectionnés
est possible de sectionner celle-ci au bord supérieur du pancréas entre ligatures environ 4 cm en amont du pylore, à hauteur de
afin de disposer d’un plus grand diamètre pour faire l’anasto- la patte-d’oie. L’artère et la veine gastroépiploïques droites sont
mose biliodigestive. également sectionnées au même niveau de la grande courbure
gastrique, et l’épiploon divisé à l’aplomb en réséquant la corne
Pose d’un bull-dog atraumatique sur la voie épiploïque droite et les ganglions gastroépiploïques droits.
biliaire principale proximale L’antrectomie est faite par section-agrafage à la pince mécani-
Elle est réalisée pour faire l’hémostase temporaire de la paroi que, ou par section manuelle avec ligatures appuyées des
biliaire et éviter un flux de bile dans l’abdomen, surtout si elle vaisseaux sous-muqueux au fil résorbable 4/0 ou 5/0 (Fig. 10).
est contaminée (DPC pour ampullome, ou geste endoscopique
biliaire préopératoire) [2, 3]. Une prothèse biliaire, si elle est Section pancréatique
présente, est enlevée et la VBP distale est ligaturée ou clampée L’isthme pancréatique doit être largement décollé de l’axe
pour éviter la contamination bactérienne et tumorale du champ mésentéricoporte et du confluent splénoportal. Afin de limiter
opératoire. Une éventuelle artère hépatique droite née de l’AMS le saignement lors de la section pancréatique, des fils sertis de
ou branche droite de l’artère hépatique moyenne (en cas de monobrin 4/0 sont placés successivement au bord inférieur puis
bifurcation précoce), suspectée par l’imagerie préopératoire, est supérieur du versant corporéal de l’isthme, légèrement sur son
alors identifiée en arrière de la VBP sectionnée, et disséquée en bord postérieur, afin d’interrompre les arcades artérielles
veillant à identifier son trajet jusqu’à son origine et en liant pancréatiques. Du côté céphalique, on peut soit mettre en place
d’éventuelles collatérales pancréatiques. les mêmes points, soit mettre en place un clamp vasculaire
permettant l’hémostase de la tranche et limitant en théorie la
Curage ganglionnaire dissémination de cellules tumorales. L’isthme est sectionné au
Les vaisseaux du pédicule hépatique sont squelettisés pour bistouri froid ou aux ciseaux à l’aplomb de l’axe mésentérico-
permettre un curage ganglionnaire. Celui-ci, initié lors de la porte, en protégeant éventuellement ce dernier par une lame
dissection de l’artère hépatique commune, est prolongé dans le malléable étroite ou une pince large (Fig. 11). Du côté corporéal,
pédicule en mettant à nu l’artère hépatique propre, le tronc la tranche doit saigner, avec des saignements artériels identifia-
porte et une éventuelle artère hépatique droite, en dessous du bles, afin de permettre une anastomose portant sur des tissus
plan passant par le bord inférieur de la convergence biliaire bien vascularisés, sinon il faut recouper le pancréas sur 1 cm ou
supérieure. L’artère hépatique propre est mobilisée après section 2 cm vers la gauche [4]. L’hémostase de la tranche est faite par
entre ligatures de : ligatures appuyées de fil monobrin 4/0 ou 5/0, en veillant à ne
• l’artère gastrique droite (pylorique) qui est sa principale pas oblitérer le canal pancréatique principal (CPP). Une recoupe
collatérale pédiculaire ; pancréatique prélevée du côté céphalique est orientée par un fil
• l’artère gastroduodénale, repérée au bord supérieur du et envoyée pour examen extemporané. En cas d’adénocarci-
pancréas ; l’artère gastroduodénale n’est liée et sectionnée nome, son envahissement par une tumeur invasive ou des
qu’après une épreuve de clampage affirmant l’absence de lésions de dysplasie sévère conduit à pousser la résection
sténose significative à l’origine du TC (cf. infra). pancréatique vers la gauche et à répéter l’examen extemporané
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Figure 17.
A. Anastomose hépaticojéjunale, confection du
plan postérieur par surjet.
B. Anastomose hépaticojéjunale sur voie biliaire
fine : après création d’un refend antérieur sur le
canal hépatique commun, le plan postérieur peut
être fait par surjet et le plan antérieur est confec-
20 - 30 cm
tionné à points séparés.
Avant de débuter l’anastomose, il faut s’assurer : dissecteur ou un stylet intubant le CPP permettent d’éviter cet
• du caractère bien vascularisé de la tranche pancréatique mais écueil. Côté jéjunal et au même niveau, la muqueuse ouverte
aussi de son hémostase ; en particulier, il faut veiller à peut être prise également dans le surjet pour affronter le CPP
l’hémostase de l’arcade pancréatique inférieure (située à la avec la lumière jéjunale. Toutefois, une suture mucomuqueuse
partie postérieure du bord inférieur de l’isthme) et de l’arcade affrontant précisément l’ouverture muqueuse jéjunale à la paroi
pancréatique transverse et/ou de l’artère pancréatique dorsale du CPP ne semble pas diminuer le taux de fistule pancréati-
(de topographie plutôt postérosupérieure, à proximité de la que [8]. Après ce passage, le surjet postérieur se poursuit de façon
veine gastrique gauche) ; identique à ce qu’il était au-dessus du CPP et jusqu’au bord
• de la perméabilité du CPP ; inférieur de la tranche pancréatique où il est arrêté par un
• de la bonne vascularisation de la première anse jéjunale. « point d’angle ». Le plan antérieur est démarré par un surjet
Il faut également libérer de son plan postérieur le moignon qui reprend les mêmes principes que pour le plan postérieur. Ce
pancréatique restant sur 2 cm, pour effectuer le plan postérieur surjet est arrêté sur un deuxième point d’angle inférieur. Les
sans risque de blessure de l’axe mésentéricoporte. Une brèche de nœuds sont serrés avec douceur si le parenchyme pancréatique
4 cm à 5 cm de diamètre dans le mésocôlon transverse en est « mou » ou friable. L’anastomose ne peut être ensuite
dessous de l’arcade colique à l’aplomb de l’axe mésentérique inspectée qu’à sa face antérieure du fait de la faible motilité du
supérieur (à gauche du pédicule colique supérieur droit) doit pancréas, ce qui souligne l’intérêt du soin à apporter à la
permettre l’ascension facile de la première anse et de son réalisation du plan postérieur.
mésentère dans l’étage sus-mésocolique. L’anse est positionnée
en mettant son cul-de-sac à gauche avec un peu de rotation Anastomose hépaticojéjunale
horaire afin que son bord antimésentérique vienne au contact Le bull-dog posé lors de la section de la VBP est retiré.
de la tranche pancréatique. Une brèche séromusculeuse longi- L’hémostase des vaisseaux cholédociens et péricholédociens est
tudinale d’une longueur égale à la hauteur de la tranche faite au monofil résorbable 5/0 ou 6/0 sur l’extrémité de la VBP.
pancréatique est réalisée. La muqueuse jéjunale n’est incisée que Notre habitude est d’éviter la coagulation qui pourrait entraîner
de façon limitée en regard du CPP. Le plan postérieur de une dévascularisation ou un traumatisme thermique, en parti-
l’anastomose pancréaticojéjunale terminolatérale est débuté par culier sur une VBP fine. Il ne faut pas hésiter à recouper la VBP
un surjet de fil monobrin non résorbable (polypropylène) ou plus haut en cas de vitalité douteuse tout en restant sous la
lentement résorbable de diamètre 4/0. Nous n’employons pas de convergence.
fils tressés, susceptibles de couper le pancréas pendant le serrage Le jéjunum est disposé en regard de la VBP. À un point situé
du surjet. Les points sont passés de dehors en dedans dans le 20 cm à 40 cm en aval de l’anastomose pancréaticojéjunale, une
pancréas – en évitant de talonner pour ne pas le déchirer – puis incision longitudinale de même longueur que le diamètre de la
de dedans en dehors dans le jéjunum. Le surjet est débuté au VBP est faite sur le bord antimésentérique du jéjunum
bord supérieur de la tranche. Le premier passage est noué puis (Fig. 17A). Si celle-ci a un diamètre normal, il faut parfois
le surjet débute. L’aide tient le fil tendu sans excès pour ne pas l’agrandir à sa face antérieure par un court refend longitudinal
déchirer le pancréas qui peut être de consistance fragile chez les (Fig. 17B) (cf. infra). Le plan postérieur est débuté par un surjet
patients âgés et/ou obèses. Lorsque le surjet parvient à hauteur de fil monobrin résorbable 5/0 ou 6/0. Un point d’angle à
du CPP, ce dernier est pris par quelques passages dans le surjet, l’extrémité latérale gauche de la VBP prenant le jéjunum de
en prenant soin de ne pas le sténoser (Fig. 16) : l’extrémité d’un dehors en dedans puis la VBP de dedans en dehors est noué. Le
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Duodénopancréatectomie céphalique ¶ 40-880-B
Figure 18. Reconstruction après duodénopancréatectomie céphali- Figure 19. Lambeau épiploïque de couverture des vaisseaux cœlio-
que : anastomoses pancréaticojéjunale, hépaticojéjunale et gastrojéjunale mésentériques.
transmésocolique.
Péritonisation – Drainage
surjet débute avec un premier passage de dehors en dedans dans
la VBP, puis de dedans en dehors dans le jéjunum, et ainsi de La fenêtre rétromésentérique est fermée par des points en X
suite. Le surjet du plan postérieur est noué sur un point d’angle, de monobrin 4/0 afin d’éviter une incarcération du grêle. La
sur la droite de la VBP. La technique du plan antérieur dépend suture rapproche le mésentère du mésocôlon descendant et
principalement du diamètre de la VBP. Si elle est très dilatée, un transverse, en évitant de blesser la veine mésentérique inférieure
surjet est possible. En cas de dilatation modérée, des points et les premiers vaisseaux jéjunaux. Les points ne doivent pas
séparés semblent préférables et sont posés à partir de chaque induire une traction de la première anse vers le bas, source
angle ; les derniers points, au milieu de l’anastomose, sont potentielle de fistule anastomotique.
passés sous contrôle de la vue, mis sur des pinces-repères puis Les vaisseaux disséqués et exposés, et principalement l’artère
serrés après la pose du dernier point et vérification de la hépatique et le moignon de l’artère gastroduodénale sont
perméabilité de l’anastomose avec un dissecteur fin, afin d’éviter recouverts d’un lambeau épiploïque qui sert à les isoler du
toute sténose. Si la VBP est fine, la même technique s’applique chenal de drainage de l’anastomose pancréaticojéjunale, si
après réalisation d’un refend antérieur, en utilisant éventuelle- celle-ci est drainée, ou d’une éventuelle collection péripancréa-
ment un fil plus fin (6/0). tique. Notre habitude est de positionner une frange peu épaisse
de la partie droite de l’épiploon en arrière de l’anse jéjunale
anastomosée au pancréas, et en avant du tronc porte et de
Anastomose gastrojéjunale
l’artère hépatique. Ce lambeau épiploïque peut être fixé vers le
Le segment de jéjunum utilisé pour cette anastomose se haut par quelques points à la pars flaccida du petit épiploon
trouve 30 cm à 40 cm en aval de l’anastomose hépaticojéjunale. (Fig. 19).
Afin de faciliter la vidange gastrique, il est d’usage de faire une La mise en place d’un drainage est habituelle, malgré
anastomose où l’anse efférente est située au point déclive de l’absence de démonstration scientifique de son utilité dans les
l’estomac en regard de la grande courbure. On peut éloigner DPC [11-13]. Le drainage permet en théorie :
l’anastomose gastrojéjunale de l’anastomose hépaticojéjunale et • d’éviter la constitution d’un abcès postopératoire en cas de
positionner l’anse en précolique pour faire l’anastomose fistule d’une des anastomoses ;
gastrojéjunale (Fig. 15), mais plus simplement, l’anastomose • de réaliser des dosages d’amylase ou de bilirubine conjuguée
gastrojéjunale peut être faite sur l’anse immédiatement dans le liquide de recueil afin de détecter au plus tôt une
au-dessus de son passage transmésocolique (Fig. 18). Un fuite anastomotique et d’adapter la prise en charge (somatos-
montage précolique exposerait à un plus faible taux de gastro- tatine, jeûne, imagerie).
parésie postopératoire (cf. infra) [9, 10]. Toutefois, pour certains auteurs, le drainage favorise la
L’anastomose gastrojéjunale est faite de façon terminolatérale survenue d’une collection, favorise leur contamination et doit
par deux surjets extramuqueux antérieur et postérieur au donc être retiré rapidement, d’autant plus qu’un taux d’amylase
monofil ou au fil tressé 4/0 résorbable. L’estomac ayant été supérieur à 5 000 UI/l dans le liquide de recueil du drainage à
sectionné au niveau de l’antre, la section gastrique est courte et j1 semble suffisant pour prédire la survenue d’une fistule [14, 15].
l’anastomose peut être faite sur toute sa longueur. Si l’antre a À l’inverse, certaines fistules de faible débit et bien drainées
été sectionné à l’aide d’une agrafeuse, il faut donc réséquer la peuvent être traitées de façon conservatrice, en retirant progres-
totalité de la ligne d’agrafes. Il faut soit ligaturer électivement sivement le drainage, voire en alimentant le patient per os.
les vaisseaux sous-muqueux gastriques, soit charger la sous- L’utilité du drainage est donc encore discutée.
muqueuse et le bord libre de la muqueuse pour limiter le risque Le dispositif le plus classique est un drain souple (ou une
d’hémorragie anastomotique postopératoire. lame multitubulée) non aspiratif disposé au contact (si possible
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Figure 29. Duodénopancréatectomie céphalique avec résection tron- Figure 30. Duodénopancréatectomie céphalique avec résection
culaire de la veine mésentérique supérieure, suivie d’une réimplantation du confluent splénomésaraïque. Reconstruction par greffon veineux inter-
de celle-ci dans la veine cave inférieure. posé et réimplantation latérale de la veine splénique.
5/0 ou 6/0 ou deux hémisurjets du même fil serrés de façon moyen d’un fil vasculaire monobrin doublement aiguillé 5/0 ou
lâche en ménageant un growth factor. 6/0. Lors de la confection des surjets, les fils doivent être
Une résection tronculaire sous clampage total est le geste le « posés » sur la paroi veineuse sans serrage. Lorsque les deux
plus radical et le plus fréquent, qui nécessite l’emploi de clamps hémisurjets sont terminés, une purge évacuant les caillots situés
légers, posés dans un sens identique facilement repérable, à en amont des clamps est faite, la lumière veineuse est lavée au
distance de la zone de résection afin que les parois veineuses sérum hépariné puis les deux hémisurjets sont noués l’un à
aient du « jeu » lors de la suture. Trois clamps sont donc l’autre « à distance » de la paroi veineuse. Cette distance est
souvent nécessaires (Fig. 28) et éventuellement un bull-dog ou habituellement une fois à une fois et demie le calibre de la
un lacs souple servent à clamper la veine gastrique gauche veine. Ce procédé (growth factor ou facteur d’agrandissement)
(coronaire stomachique). Une résection tronculaire peut inté- (Fig. 28) évite les sténoses par « effet diabolo », exercé par deux
resser le tronc porte en aval de la veine splénique (Fig. 28), la hémisurjets qui « frippent » les parois veineuses. Notre techni-
VMS en amont de la veine splénique, ou le confluent mésenté- que habituelle consiste à limiter le surjet à la face postérieure, à
ricoporte avec l’abouchement de la veine splénique. La résection le nouer au point d’angle droit en confectionnant également un
anastomose de la seule VMS peut être difficile techniquement growth factor, et de finir l’anastomose à sa face antérieure avec
du fait de son calibre moindre que celui du tronc porte et points séparés du même fil. Le recours à un greffon veineux
l’existence de collatérales compliquant l’exclusion vasculaire et interposé – si possible autologue – ne concerne qu’une minorité
l’anastomose. Exceptionnellement, la résection de la VMS doit de cas (1 % à 30 %) (Fig. 30). Un greffon en poly-tétra-fluoro-
être suivie d’une anastomose mésentéricoporte définitive éthylène (PTFE) expose à des difficultés pour réimplanter la
(Fig. 29) avec section sans reconstruction de la veine splénique, veine splénique, un risque infectieux théorique et à une moins
car elle facilite la mobilisation des segments veineux proximal bonne perméabilité à distance que les greffons autologues.
et distal. Lors de la reconstruction veineuse, la priorité est le L’utilisation d’un greffon augmente la durée de confection des
rétablissement d’un drainage normal de la VMS dans la veine anastomoses, ce qui doit être anticipé.
porte par anastomose terminoterminale directe, qui est la Puis la veine splénique est réimplantée ou non sous clampage
technique la plus utilisée. Deux points d’angle exposent les latéral, si possible sur le tronc porte qui est le plus large
moignons veineux et sont disposés de sorte qu’il n’y ait pas de (Fig. 30). Cette section suivie de réimplantation est souvent plus
rotation des axes veineux. L’anastomose est réalisée par deux adaptée que la conservation de la continuité de la veine
hémisurjets, confectionnés à partir du point d’angle gauche, au splénique avec une des deux autres veines principales, qui
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Résection artérielle
Selon les modalités de reconstruction
L’envahissement des gros troncs artériels (TC, AMS, artère
hépatique) est presque toujours associé à un envahissement Anastomose pancréatique
veineux. De plus, il est associé à un mauvais pronostic à La reconstruction digestive exposée ci-dessus représente le
distance en raison de la diffusion tumorale dans les lymphati- montage « classique » avec anastomose pancréaticojéjunale
ques et les nerfs périartériels. Enfin, les DPC avec résection terminolatérale. Cependant, plusieurs alternatives ont été
artérielle sont associées à une mortalité élevée. Pour toutes ces décrites essentiellement pour diminuer le risque de fistule
raisons, une DPC avec résection artérielle n’est qu’exceptionnel- pancréatique. L’anastomose peut être faite avec le jéjunum ou
lement indiquée, toujours après un traitement adjuvant ayant l’estomac, selon des modalités variables.
permis une réponse tumorale afin d’espérer un down-staging et Globalement, les résultats entre ces différents types d’anasto-
une résection avec des marges saines (R0). Il faut alors com- mose diffèrent assez peu si l’on s’intéresse au taux global des
mencer la procédure chirurgicale par un abord premier de l’AMS fistules pancréatiques (c’est-à-dire sans tenir compte de leur
avec examen extemporané de sa gaine pour affirmer gravité) et si on se limite aux procédés ayant été évalués par
l’envahissement [17]. plusieurs études provenant de plusieurs équipes, ou par des
essais randomisés. Le choix de la technique d’anastomose est
Résection colique associée encore fortement influencé par la préférence du chirurgien.
Indications Certains procédés peuvent être abandonnés comme l’obtura-
tion peropératoire immédiate provisoire, par injection de colle
Pour les cancers céphaliques, il s’agit en règle de la fin du résorbable, avant confection de l’anastomose pancréaticodiges-
côlon ascendant et de l’angle colique droit qui, avec leur méso, tive, qui n’a pas diminué le taux de fistule pancréatique dans
sont en rapport avec la face antérieure de la tête du pancréas. un essai randomisé [29]. En revanche, la dérivation externe des
Une tumeur volumineuse et/ou à développement externe de la sécrétions pancréatiques par un drain tuteur dans le CPP
face antérieure de la tête du pancréas peut envahir le mésocôlon diminuerait significativement le taux de fistule [30, 31].
transverse droit ou l’angle colique droit, et obliger à une
résection colique correspondante. Deux situations sont à Anastomose pancréaticojéjunale avec intubation
considérer : Le principe des anastomoses intubées consiste à détourner le
• il s’agit d’un envahissement direct de la paroi colique. Il n’est flux des sécrétions pancréatiques d’une fistule anastomotique à
alors pas nécessaire de réséquer du mésocôlon ni de faire un l’aide d’un cathéter introduit dans le canal de Wirsung. On
curage. Une pastille de résection colique ou une résection distingue les intubations par drain « perdu » des intubations par
segmentaire limitée avec anastomose directe terminotermi- drain externalisé (ou drain interne-externe) :
nale peuvent être effectuées, après avoir procédé à une • les anastomoses avec drain « perdu » consistent en la mise en
mobilisation très limitée du côlon correspondant ; place d’un cathéter de diamètre équivalent à celui du CPP
• il s’agit d’un envahissement du mésocôlon transverse lors de la réalisation de l’anastomose : il peut s’agir d’un
(incluant des pédicules vasculaires veineux ou surtout fragment de cathéter pour perfusion périphérique ou d’une
artériels) avec ou sans la paroi colique. La résection doit se sonde de petit calibre (type sonde urétérale à usage pédiatri-
faire en monobloc s’il existe un envahissement direct du que). Le cathéter doit être enfoncé de 2 cm à 3 cm dans le
côlon, ou secondairement en cas d’envahissement exclusif du CPP et fixé au pancréas par un point de fil résorbable 5/0 ou
mésocôlon aboutissant à une ischémie colique. 6/0. Selon son type, le cathéter se prolonge ou non dans la
lumière jéjunale (Fig. 31). Il est plus simple de mettre en
Technique
place le cathéter une fois le plan postérieur réalisé. Ultérieu-
Le côlon ascendant et l’angle colique droit doivent être rement, le cathéter migre ensuite spontanément (en quelques
mobilisés par effondrement du fascia de Toldt droit. Les jours à quelques semaines) dans la lumière jéjunale et est
vaisseaux du mésocôlon et si nécessaire l’arcade colique sont évacué par les voies naturelles. L’efficacité de ce procédé n’a
sectionnés entre ligatures, et la résection colique effectuée en été évaluée que dans un seul essai randomisé qui est néga-
fonction de l’importance de la zone d’envahissement tumorale. tif [32] . Ce procédé, qui ne dérive que partiellement les
En cas d’envahissement du mésocôlon et de ses vaisseaux, il est sécrétions pancréatiques, paraît surtout utile pour éviter une
préférable de réaliser systématiquement une colectomie droite sténose du CPP lors de la confection de l’anastomose ;
vraie, avec anastomose iléocolique transverse, plutôt qu’une • les anastomoses avec drain externalisé consistent en la mise
résection segmentaire colique large avec anastomose colocoli- en place dans le CPP d’un drain de type transcystique (drain
que. En effet, pour des raisons carcinologiques, il est fréquent d’Escat, drain de Pédinelli), de diamètre équivalent à celui du
de sacrifier les vaisseaux coliques supérieurs droits lors de la CPP et dont l’extrémité est ensuite externalisée au travers de
résection. Le côlon ascendant n’est alors plus vascularisé qu’à la paroi intestinale (avec ou sans enfouissement à la Witzel)
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Duodénopancréatectomie céphalique ¶ 40-880-B
puis de la paroi abdominale en empruntant soit le cul-de-sac d’abord passé dans le jéjunum de dehors en dedans, à 2 cm de
de l’anse, soit l’anse en aval de l’anastomose (procédé de l’extrémité de l’anse. Le pancréas est pris de dedans en dehors.
Völker) (Fig. 32). Il est plus simple de mettre en place le Le point en U est retourné de dehors en dedans dans le
cathéter une fois le plan postérieur réalisé. Tous les orifices pancréas et de dedans en dehors dans le jéjunum, pour sortir au
latéraux de drainage doivent être dans le CPP, sous peine même niveau que le premier passage (Fig. 33). Chaque point en
d’inefficacité. Le drain est fixé au pancréas puis au point U est mis sur pince-repère jusqu’à ce que tous les points du plan
d’extériorisation sur la paroi digestive puis ce point est aient été passés. Le pancréas est alors enfoui dans le jéjunum et
suspendu à la paroi abdominale antérieure par du fil résorba- les points sont noués successivement. Puis le plan antérieur est
ble 5/0 ou 4/0 ; enfin, le drain est fixé à la peau. Le débit du réalisé selon la même technique. D’autres points peuvent être
drain est compris entre 100 ml et 300 ml par 24 heures sous disposés à la fin de l’anastomose entre l’extrémité du jéjunum
traitement par analogues de la somatostatine. Le drain est et le pancréas, afin de mieux solidariser l’ensemble et d’éviter
laissé déclampé les premiers jours postopératoires (habituelle- que le jéjunum ne se rétracte. Cette technique n’a pas été
ment 10 j à 14 j) puis peut être clampé une fois la cicatrisa- évaluée par un essai randomisé.
tion acquise, le suc pancréatique passant autour du drain. Anastomose terminoterminale par invagination selon
Celui-ci peut éventuellement servir à contrôler l’étanchéité de Peng. Cette anastomose décrite par Peng et al. en 2002 [33]
l’anastomose en injectant à faible pression, sous contrôle reprend le concept de l’intussusception, en ajoutant trois
radio- modifications :
scopique, quelques millilitres de produit de contraste hydro-
• le jéjunum est éversé sur lui-même afin de réaliser une
soluble, mais cet examen ne renseigne habituellement pas sur
première anastomose entre la muqueuse jéjunale et le pan-
l’existence d’une collection autour de l’anastomose qui est
créas ;
mieux visualisée par scanographie. Le drain est enlevé 4 à
• pour améliorer la cohésion entre pancréas et jéjunum, la
6 semaines après l’intervention. Les anastomoses avec drain
muqueuse jéjunale recouvrant le pancréas sur 2 cm à 3 cm
externalisé sont associées à un plus faible risque de fistule
est préalablement détruite par des moyens chimiques ou
pancréatique dans deux essais randomisés [30, 31].
thermiques, afin de créer une zone d’adhérences ;
Anastomose pancréaticojéjunale avec invagination • une ligature est également disposée autour de la zone enfouie
Le principe de l’invagination (ou intussusception) est de en fin de procédure afin de bien appliquer le jéjunum sur le
recouvrir la totalité de la tranche pancréatique par la paroi du pancréas (Fig. 34).
jéjunum ou la lumière intestinale afin de supprimer les fuites de Au plan technique, cette anastomose se fait en plusieurs
liquide pancréatique pouvant provenir des canaux secondaires temps : éversion du grêle sur 3 cm à 4 cm, destruction de la
sectionnés en périphérie de la tranche, ou exposés par une muqueuse de la zone éversée à l’aide de phénol ou d’un bistouri
nécrose parenchymateuse limitée au contact des fils de suture électrique, anastomose entre la tranche pancréatique et la
transfixiant la capsule. Techniquement, la tranche pancréatique muqueuse en limite de zone éversée (en évitant les points
à invaginer dans l’anastomose doit être mobilisée sur 3 cm à transfixiant le grêle), suppression de l’éversion en positionnant
4 cm, en faisant une hémostase soigneuse des artérioles présen- le grêle sur le pancréas, fixation de l’extrémité du grêle sur la
tes sur la tranche et des collatérales des vaisseaux spléniques capsule pancréatique par des points en U prenant superficielle-
dont la section est nécessaire à cette mobilisation. ment la capsule et mise en place d’une ligature concentrique
Il existe trois types d’anastomose pancréaticojéjunale avec autour de l’anastomose et passant entre deux vaisseaux droits
invagination. jéjunaux, en réglant son serrage avec un instrument (voire en
Anastomose terminoterminale par invagination « classi- la testant ultérieurement par une injection sous pression de
que ». C’est une anastomose pancréaticojéjunale terminotermi- sérum physiologique dans le sommet de l’anse).
nale à points séparés passés en U. Les plans postérieur et Les résultats de cette anastomose étaient excellents dans un
antérieur sont réalisés successivement et de la même façon. Des essai randomisé conduit par le promoteur de cette techni-
points en U de monobrin 3/0 ou 4/0 non résorbables sont que [34], mais ne sont pour l’instant pas confirmés dans deux
disposés entre le jéjunum et le pancréas. Chaque point en U est séries françaises [35, 36].
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40-880-B ¶ Duodénopancréatectomie céphalique
3 cm
A
Figure 34. Anastomose pancréaticojéjunale avec invagination selon Peng.
A. Éversion du grêle et destruction de la muqueuse sur 3 cm.
B. Anastomose entre la muqueuse du grêle et la capsule pancréatique.
C. Aspect après suppression de l’éversion et suture de l’extrémité jéjunale à la capsule pancréatique.
Anastomose terminolatérale avec invagination selon Techniquement, il existe deux méthodes pour obtenir cet
Blumgart. Le principe de cette anastomose est de confectionner éloignement :
une anastomose mucomuqueuse par une incision jéjunale sur le • assurer une longueur de 60 cm à 70 cm entre les anastomoses
bord antimésentérique du grêle et dont la taille est équivalente pancréatique (faite à proximité du cul-de-sac jéjunal) et
à celle du CPP en associant une invagination de la tranche biliaire [40] ;
pancréatique dans la séromusculeuse du jéjunum. Pour cela, les • placer l’anastomose pancréatique sur une anse en Y dédiée, ce
parois latérales du jéjunum sont fixées à la capsule pancréatique qui rajoute à l’intervention la confection de l’anastomose au
de façon à recouvrir la totalité de la tranche (Fig. 35). pied de l’anse.
En pratique, l’anastomose est faite d’arrière en avant, en Aucun de ces deux procédés n’a été évalué par un essai
commençant par placer les points adossant le jéjunum à la randomisé. Dans une étude comparative rétrospective, l’anse en
capsule postérieure, qui sont en fait transfixiants sur toute Y n’améliorait pas les suites de la DPC, y compris chez les
l’épaisseur de la tranche de part et d’autre du CPP, ce qui malades ayant développé une fistule [41].
nécessite d’utiliser des fils doublement sertis. Puis l’ouverture
jéjunale et l’anastomose mucomuqueuse entre la CPP et la Anastomose pancréaticogastrique
muqueuse du grêle est faite par quelques points de monobrin
Bien qu’apparaissant peu physiologique puisque les sécrétions
résorbables 6/0, puis l’anastomose est terminée en passant les
pancréatiques sont moins actives au contact de l’acidité gastri-
points sortant de la capsule antérieure sur la paroi du grêle, qui
que que dans la lumière jéjunale où il existe des enzymes les
sont finalement serrés (Fig. 35).
Cette anastomose a donné de bons résultats dans deux séries activant, l’anastomose pancréaticogastrique pour rétablissement
rétrospectives comparatives [37, 38] et dans un essai après DPC (Fig. 36) s’est développée du fait de ses avantages
randomisé [39]. anatomiques (paroi gastrique épaisse et proche du pancréas,
possibilité d’aspirer la lumière digestive au contact de l’anasto-
Éloignement des anastomoses mose, économie de 30 cm à 40 cm de jéjunum).
Le principe de ce montage est de diminuer non pas la Au plan technique, il existe deux techniques principales
prévalence mais le retentissement de la fistule pancréaticojéju- d’anastomose pancréaticogastrique et une variante comportant
nale en évitant l’activation in situ des enzymes pancréatiques l’intubation par un drain externalisé.
ou en limitant le volume des sécrétions digestives intralumina- Suture directe entre la tranche pancréatique et la face
les à proximité de l’anastomose pancréaticojéjunale désunie. postérieure de l’estomac. Il s’agit d’une anastomose directe
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Duodénopancréatectomie céphalique ¶ 40-880-B
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40-880-B ¶ Duodénopancréatectomie céphalique
pancréas est de consistance normale ou friable, suggérant un et l’anastomose pancréaticojéjunale peut être préférée dans ce
risque élevé de fistule, notre habitude est de donner une forme cas. Mais le principal inconvénient de l’anastomose pancréati-
bifide à l’extrémité de la lame en lui faisant enserrer l’anastomose cogastrique semble être l’impossibilité d’une alimentation per os
pancréaticogastrique, ou de rajouter une deuxième lame à gauche en cas de fistule ayant une composante digestive notable, sous
de l’anastomose dans l’arrière-cavité des épiploons. L’extériorisa- peine d’augmenter son débit.
tion de cette deuxième lame par un trajet court susceptible de
drainer une fistule nécessite en règle de compléter le décollement Absence d’anastomose pancréatique
coloépiploïque et d’abaisser partiellement l’angle colique gauche. Cette technique vise à supprimer toute composante digestive
Anastomose pancréaticogastrique avec intubation par un intervenant dans une fistule pancréatique qui est supposée
drain externalisé. Le principe de cette anastomose consiste à responsable de la surinfection constante, voire de la gravité de
détourner le flux des sécrétions pancréatiques d’une éventuelle la fistule.
fistule anastomotique à l’aide d’un cathéter introduit dans le Au plan technique, il s’agit de laisser le moignon pancréati-
canal de Wirsung puis extériorisé au travers de la paroi gastrique que isolé, soit en suturant la tranche après ligature élective du
et de la paroi abdominale antérieure. Au plan technique, le CPP, soit en le laissant drainé par un drain de type transcystique
drain de type drain transcystique est extériorisé par la face introduit dans ce canal. En cas de fermeture de la tranche, il est
antérieure de l’estomac. Il est plus facile de ne le mettre en possible d’y associer l’injection de colle [46]. En cas de drainage
place que lorsque la première moitié de l’anastomose a déjà été externe du CPP, ce drain doit être fixé de façon étanche au CPP
réalisée. Il faut repérer sur la face antérieure de l’estomac un puis extériorisé. Dans les deux cas, il faut associer un drainage
point, habituellement proche de la grande courbure, venant au de la tranche pancréatique par exemple par lame multitubulée.
contact de la paroi abdominale antérieure sans tension ni Cette technique ne peut être utilisée en routine car un essai
interposition hépatique. Un dissecteur fin est introduit dans randomisé a montré que, comparativement à l’anastomose
l’anastomose et l’estomac est ouvert de façon punctiforme en pancréaticojéjunale, elle augmentait la morbidité postopératoire
regard de ce point au bistouri électrique. L’extrémité du drain immédiate et altérait significativement les fonctions exocrine
attirée dans l’estomac est immédiatement introduite dans le mais aussi endocrine à long terme [47]. Il est donc probable que
canal de Wirsung et fixée au pancréas par un point de mono- l’absence de drainage satisfaisant du pancréas exocrine induise
brin résorbable 5/0. Le drain est ensuite fixé à la paroi gastrique une fibrose altérant également la fonction endocrine. De plus,
antérieure, en ménageant une boucle dans la lumière gastrique, ce montage peut être responsable d’une fistule pancréatique
au fil résorbable 4/0 ou 5/0 en prenant largement la paroi externe prolongée (plusieurs semaines à plusieurs mois) dont
gastrique au contact du drain pour bien faire l’hémostase du l’appareillage peut être pénible pour le patient.
point de pénétration du drain. Le plan postérieur (et droit) de Cette technique peut toutefois être indiquée dans deux
l’anastomose pancréaticogastrique est ensuite réalisé en veillant circonstances :
à ne pas prendre le drain dans la suture. En fin d’intervention, • certaines DPC effectuées en urgence dans des conditions
l’estomac est fixé à la paroi abdominale antérieure par des instables (traumatisme duodénopancréatique complexe ou
points de fil résorbable 4/0 ou 5/0 puis le drain est fixé à la lésion caustique du duodénum) non propices à la réalisation
peau. Les soins postopératoires sont identiques à ceux de et la cicatrisation de l’anastomose pancréatique peuvent
l’anastomose pancréaticojéjunale avec intubation par drain justifier d’un drainage externe immédiat du CPP, le rétablis-
externalisé (cf. supra). sement de la continuité étant réalisé quelques heures ou
Trois essais randomisés ont montré l’équivalence de l’anasto- quelques jours plus tard une fois le patient stabilisé ;
mose pancréaticojéjunale et de l’anastomose pancréaticogastri- • en cas de DPC étendue à la totalité du corps du pancréas avec
que en termes de taux global de fistule pancréatique, de un moignon caudal de petite taille (moins de 5 cm de
mortalité et de morbidité globale [42-44]. En revanche, il semble longueur), la réalisation de l’anastomose peut être difficile du
que les fistules sur anastomose pancréaticogastrique soient fait de l’exposition. La conservation de ce moignon pancréa-
moins souvent graves cliniquement (grade C de la classification tique visant seulement à éviter un diabète pancréatoprive (et
de l’International Study Group for Pancreatic Fistula [ISGPF]) non de préserver la fonction exocrine), il est possible de
que celles développées sur anastomose pancréaticojéjunale [45]. drainer la tranche pancréatique par une lame au contact
De plus, l’anastomose pancréaticogastrique serait grevée d’une extériorisée après abaissement de l’angle colique gauche. Ceci
morbidité globale postopératoire moins importante du fait entraîne la constitution d’une fistule pancréatique externe
d’une meilleure occupation de la zone de résection par l’esto- qui, du fait de la petite taille du pancréas restant, se ferme
mac, qui diminuerait le taux de collections postopératoires [42]. habituellement rapidement, avec ou sans constitution d’un
L’anastomose pancréaticogastrique peut poser des problèmes pseudokyste. Si un tel pseudokyste se constitue et persiste, il
d’exposition en cas de résection pancréatique poussée à gauche est possible de le traiter par dérivation kystodigestive (par
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Duodénopancréatectomie céphalique ¶ 40-880-B
Figure 40. Plastie biliaire d’élargissement sur voie biliaire fine, utilisant
le canal cystique.
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40-880-B ¶ Duodénopancréatectomie céphalique
“ Points essentiels
• En cas d’adénocarcinome périampullaire, les contre-
indications à la DPC sont, pour la quasi-totalité des
auteurs : les métastases hépatiques et péritonéales, les
adénopathies métastatiques inter-aortico-caves et
l’extension artérielle (TC, AMS, artère hépatique).
• La DPC peut être effectuée « d’avant en arrière »
(exérèse « classique ») ou « d’arrière en avant »
(dissection première de l’AMS).
• La suspicion d’une extension à la lame rétroportale et
une résection associée de l’axe veineux mésentéricoporte
constituent les deux plus solides indications d’une exérèse
Figure 41. Anastomose gastrojéjunale en position sous-mésocolique. « d’arrière en avant ».
• La conservation du pylore permet une exérèse plus
rapide, moins hémorragique mais le bénéfice à distance
de cette variante sur l’état nutritionnel et les fonctions
trajet exposant à un risque plus élevé de troubles de la vidange
digestives n’est pas démontré. Associée à la conservation
gastrique postopératoires immédiats (surtout en cas de compli-
des vaisseaux pyloriques, elle limite le risque de
cation entraînant une inflammation du mésentère) ou à dis-
tance (en cas de récidive locale) [10]. dévascularisation gastrique en cas de totalisation.
La quasi-totalité des auteurs ascensionne l’anse sur laquelle • En cas d’adénocarcinome du pancréas ou du
portent au moins les anastomoses biliaire et digestive (ou la cholédoque, un examen histologique extemporané de la
seule anastomose biliaire en cas d’anastomose pancréaticogas- tranche pancréatique et une section haute de la voie
trique) en transmésocolique. biliaire sous la convergence biliaire supérieure sont
La seule variante concerne la position du segment d’anse nécessaires pour limiter le risque d’exérèse R1.
jéjunale anastomosé à l’estomac (ou au duodénum en cas de • En cas d’adénocarcinome du pancréas ou du
conservation du pylore). Le montage de Child peut être fait en cholédoque, un curage régional (emmenant les relais
transmésocolique (l’anastomose gastrojéjunale est placée sur péripancréatiques antérieurs et postérieurs, pyloriques,
l’anse jéjunale immédiatement au-dessus de l’orifice transméso- gastroépiploïques, hépatiques propres et communs, ceux
colique) ou en précolique (l’anastomose gastrojéjunale est placée du bord droit du pédicule hépatique, mésentériques
sur le segment d’anse jéjunale situé en aval de l’orifice transmé-
supérieurs droits et cœliaques droits) est recommandé. Un
socolique et attiré en avant du côlon transverse). Il est aussi
curage plus extensif n’a pas de bénéfice démontré.
possible de positionner l’anastomose gastrojéjunale en sous-
mésocolique, en la confectionnant sur le segment situé en aval • En cas de résection de l’axe veineux mésentéricoporte,
de l’orifice transmésocolique après avoir attiré l’estomac ou le la mobilisation du mésentère et, très rarement, la
premier duodénum en sous-mésocolique au travers d’une préparation d’un éventuel greffon veineux autologue
deuxième brèche (Fig. 41). doivent être faites avant tout clampage.
Aucun de ces montages n’a formellement démontré sa • La lame rétroportale doit être repérée sur la pièce par
supériorité. Deux études [9, 10] sont en faveur de l’anastomose encrage ou mise en place de fils.
précolique (diminution de la prévalence des gastroparésies par • La confection d’une anastomose pancréaticodigestive
rapport aux anastomoses transmésocoliques) mais une seule est doit être la règle. Les anastomoses pancréaticojéjunale et
randomisée avec un nombre faible de patients [10] . Il est pancréaticogastrique donnent des résultats globalement
techniquement difficile de faire une anastomose duodénojéju- équivalents.
nale (après conservation du pylore) en précolique si le pylore
• La mise en place d’un drain externalisé diminue le
reste fixé au pédicule hépatique par ses vaisseaux et si le côlon
risque de fistule d’une anastomose hépaticojéjunale.
transverse est volumineux. Notre habitude est de faire les
anastomoses gastrojéjunales et les anastomoses duodénojéjuna- • Le passage de l’anse jéjunale dans la fenêtre
les en transmésocolique, au travers d’une brèche mésocolique rétromésentérique doit être évité. Pour l’anastomose
large et lâchement péritonisée par quelques points séparés biliaire (et pancréaticojéjunale si elle est choisie), l’anse est
autour de l’anse jéjunale. passée en transmésocolique. En regard de l’anastomose
digestive (gastrojéjunale ou duodénojéjunale), l’anse peut
Variantes de la reconstruction digestive à visée être transmésocolique ou précolique.
« physiologique » • Le drainage péritonéal est usuel mais son efficacité n’est
pas démontrée.
Montage de type Child modifié
• Le risque d’érosion artérielle (compliquant une fistule
Cette variante vise à diminuer l’incidence des angiocholites pancréatique) doit être prévenu par une épiplooplastie
par reflux alimentaire au travers de l’anastomose hépaticojéju- quel qu’en soit le type.
nale. En cas d’anastomose pancréaticojéjunale, l’anastomose
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Duodénopancréatectomie céphalique ¶ 40-880-B
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40-880-B ¶ Duodénopancréatectomie céphalique
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Buc E., Sauvanet A. Duodénopancréatectomie céphalique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques
chirurgicales - Appareil digestif, 40-880-B, 2011.
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