L'Utilisation Des Supraconducteurs Pour Le Stockage Et La Decharge de L'Energie Electrique
L'Utilisation Des Supraconducteurs Pour Le Stockage Et La Decharge de L'Energie Electrique
L'Utilisation Des Supraconducteurs Pour Le Stockage Et La Decharge de L'Energie Electrique
S PREMIER MINISTRE
8 .£.O .V.V.V.V.V.'
.V.V.V.V.V.'
par
Jean SOLE
Rapport CEA-R-3515
1968 S E R V I C E C E N T R A L DE D O C U M E N T A T I O N DU C.E.A
Na*
m*—------m-m-—m-—mm*m C.E.N-SACLAY BP. n°2, 91 -GIF-sur-YVETTE-France
CEA-R-3515 - SOLE Jean
L'UTILISATION DES SUPRACONDUCTEURS POUR LE
STOCKAGE ET LA DECHARGE DE L'ENERGIE ELECTRIQUE
Sommaire. - Rappelant les propriétés élémentaires qui avaient
conduit à utiliser les supraconducteurs pour engendrer des
champs mangétiques intenses, ainsi que les moyens utilisés
pour atteindre pratiquement les très basses températures né-
cessaires, l'auteur présente sous sa forme élémentaire le
principe du stockage et de la libération de l'énergie.
Une analyse plus détaillée des opérations successives de
charge, piégeage, stockage et décharge de 1 ^énergie, faisant
apparaître différents aspects du problème, permet de faire
le point sur les rares travaux connus à ce jour et de pré-
senter le travail original qui a été effectué dans ce domaine.
•A
1968 201 p.
1968 201 p.
PLAN DE CLASSIFICATION
1. APPLICATIONS INDUSTRIELLES DES 8. PHYSIQUE
ISOTOPES ET DES RAYONNEMENTS Centre d'Etudes de Limeil
8. 1 Accélérateurs
8. 2 Electricité, électronique, détection des
2. BIOLOGIE ET MEDECINE rayonnements
8. 3 Physique des plasmas
2. 1 Biologie générale 8. 4 Physique des états condensés de la matière
2. 2 Indicateurs nucléaires en biologie 8. 5 Physique corpusculaire à haute énergie
2. 3 Médecine du travail 8. 6 Physique nucléaire
2. 4 Radiobiologie et Radioagronomie 8. 7 Electronique quantique, lasers
2. 5 Utilisation des techniques nucléaires en
médecine
9. PHYSIQUE THEORIQUE
ET MATHEMATIQUES
3. CHIMIE L'UTILISATION DES SUPRACONDUCTEURS
- SHOENBERG (D) .- Superconductivity .- Cambridge at the University Press . - /15/- MAILFERT (A . ) , . FOURNET (G.), HURET (J. ) .- Courant alternatif critique
I960 . de fils supraconducteurs.- Physics Letters, Vol. 7 , n°4 , 1963 , p. 227
- NEWHOU8E (V.L.) .- (General Electric Research Laboratory ).- Applied - WISSEMAN (W.R. ), BOATNER (L.A. ), LOW (F. J. ) .- Alternating current power
Superconductivity . - John Wiley and sons . - New York losses in superconducting Nb - Zr alloys . - Journal of Applied Physics .
Vol.35, n°9 , 1964, p. 2649.
- LYNTON (E.A.) .- La supraconductivité traduit par NOZIERES (A.) .- Dunod,
Paris, 1964 /17/- von LAUE (M.) .- Theory of superconductivity - Academic Press ino.
publishers, New York, 1952.
- TINKHAM (M. ) . - Superconductivity . - Gordon and Breach . - New York .
/IB/- L'onde Electrique 45e année n° 460 - 46l .- Juillet - Août 1965
/8/ - LACHLAN MACKINNON .- Experimental physics at low temperatures .- Wayne
GRIVET (P.) Les supraconducteurs en électronique .- pp. 907 - 911 .
State University Press .- Detroit ,1966 .
MOREL (P«) Introduction à la théorie de la supraconductivité .- pp. 912-925-
/9/ - NOZIERES (PH.) .- La supraconductivité.- Nucleus N°4 (1960), pp. 257-266 SEPTIER (A.) .- Les résonateurs supraconducteurs et leurs applications. -
PP. 932 - 945.
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Soviet Physics Uspekhi . Vol. 8. n°5 .- March-April 1966* pp. 710 - 719 l'aide de supraconducteurs .- pp.- 946 - 957 .
DONADIEU (L. ) . - Etude de quelques problèmes relatifs aux bobinages et câbles
supraconducteurs .- pp. 958 - 965 •
- 12 -
- 13 -
2 - COMMENT ON ATTEINT LES TRES BASSES TEMPERATURES NECESSAIRES On peut encore abaisser les températures d' ebullition indiquées en
diminuant la pression d'équilibre du gaz qui se trouve au contact du liquide
C'est grâce à la liquéfaction de l'hélium qu'il avait réalisée pour mais on est limité, dès des abaissements de températures relativement faibles,
la première fois en 1908 que KAMERLINGH ONNES avait pu découvrir par hasard en 'par la solidification du liquide.
1911 le premier supraconducteur.
'Dand le cas de l'hélium 4 /45/ à /47/ il apparaît aux environs de
A l'heure actuelle pour refroidir un supraconducteur on en est resté 2° K un phénomène nouveau : la supr «fluidité. L'hélium acquérant une viscosité
à peu près à la même technique qu'à cette époque. On effectue encore ce refroidis- nulle se trouve littéralement aspiré par les pompe? destinées à abaisser la
sement à partir de l'hélium naturel liquide (Hélium 4)qui bout à la pression at- pression. Au dessous de 1,2 °K il faut alors le remplacer par son isotope
mosphérique à la température de 4 t 2 °K et dans lequel on immerge immédiatement le l'hélium 3 /40//48/, mais ce dernier est très rare et très onéreux. Il semble
montage à refroidir £&/ à /44/ . L'hélium est parmi tous les éléments celui dont d'ailleurs qu'actuellement il n'y ait pas intérêt à descendre trop bas en
le point d*ebullition est le plus bas. Le tableau 1 groupe les éléments qui pos- températures car les champs critiques des matériaux actuellement utilisés n'aug-
sèdent à la pression atmosphérique les températures d1ebullition les plus basses. mentent pas beaucoup quand on se rapproche de la température zéro /3/ à £f/
alors que leurs conductlvités thermiques et leurs capacités calorifiques dimi-
nuent considérablement £>8/ ^/59/ /42/ /44/ .
TABLEAU 1
- 16 - - 17 -
- rayonnement ( On diminue ces pertes au moyen d'écrans réfléchissants Notre tendance actuelle consiste à nous orienter vers un dispositif ré-
maintenus à des températures Intermédiaires ) . frigérateur permettant d'assurer automatiquement et en toute sécurité ( en évitant
les "chocs thermiques") la mise en froid progressive, la tenue en froid et la
Figure 2 remontée en température du montage supraconducteur.
Watt pour 1 L/H
100 —I
Oxygène
Hydrogène
Hélium
100 150
Température ( °K )
- 20 - - 21 -
/49/- On peut citer les efforts effectués actuellement par les firmes suivantes
BIBLIOGRAPHIE
pour développer de.s cryostats constitués par des matériaux électriquement
Isolants :
ROSE-INNES (A.C.) .- Low temperature techniques .- The use of liquid
Alsthom, Colombes, France
hélium in the laboratory.- The English Universities Press ltd - London .
Hofman, Newark, N.J., U.S.A., représenté en France par Seurolec, Boulogne
Billancourt .
WHITE (O.K.) .- Experimental techniques in low temperature physics. -
Oxford at the Clarendon Press .
- ROUBEAU (P) .- Techniques nouvelles d'utilisation de l'hélium liquide. -
Journées internationales des états extrêmes de la matière aux très hautes
</40/- VANCE (R.W.), and DUKE (V.M. )éd.- Applied cryogenic engineering
et très basses températures, très hautes et très basses pressions.
WILEY (J.) and sons .- New York.
Paris 6 Avril 1967 .
/46/- PASCAL (P.) .- Nouveau Traité de Chimie Minérale .- Tome 1 .- Masson et C°,
éditeurs.
Nous verrons par contre dans ce qui suit quelles possibilités nouvelles
apportent les supraconducteurs.
Hélium gazeux
La figure 3 schématise un montage permettant à partir d'un générateur
Azote liquide
électrique G de stocker de l'énergie dans une self L puis de libérer cette énergie
dans un circuit d'utilisation d'impédance 7,^ Seul le circuit A, K2, B, L, A,
peut- être supraconducteur. Le principe des opérations est le suivant :
Cryostat
"o + l T£ 0
d If = 0
dt
1*) L'Energie calorifique libérée par effet Joule w pendant la durée "<£ de
la charge :
fi fl
(5) I (t) dt ° / C / f>(T) I (t) dt
/
•/o •/n
- 28 - - 29 -
en désignant par :
r, la résistance totale de la connexion
P (T) la résistivité électrique du matériau qui constitue la
connexion ( en fonction de la température T )
I (t) le courant électrique.
(6) w1 - f dt
J r\
«7» r*
(7) w » w + w1 . . .. . . .„ „ dt
°I
fQ ' ' •'O
Elle doit être rendue minimum. Or dans les expressions (5) et (6) :
a) s (x) intervient en sens Inverse ;
b) la longueur 1 de la connexion intervient en sens inverse ( car plus
1 est élevée plus la valeur numérique de w est élevée et, T-, et
^^ ni
Tg étant données, plus les valeurs de -s— dans w 1 sont faibles.)
W A.
BIBLIOGRAPHIE
VAN HOUWELINGEN (D.), ADMIRAAL (P.S. ), VAN SUCHTELEN (J. ) .-A superconduc-
ting d.c. dynamo driven by a rotary magnetic field .- Physics Letters.- Vol.8
nber 5, March 1964 , pp. 310 - 311 .
</65/- VAN BEELEN (H.), ARNOLD (A.J.P.T. ) .- A flux pump for the generation of Selon le procédé de charge que l'on a adopté on se trouve dans des
high persistant currents in a superconducting foil magnet . - Physics conditions différentes Nous allons examiner les différents cas.
Letters, 4, 1963 , p.310 .
5 - 1 - La charge a été effectuée au moyen d'un générateur extérieur :
- CORSAN (J.M. ) , COLES (G.N. ), GOLDSMID (H.J.) .- High magnetic fields by
means of superconductors .- British Journal of Applied Physics . Vol 15* Le circuit supraconducteur se trouve ouvert, il faut tout
n°ll, 1964 , pp. 1383 - 1390 d'abord le fermer. Pour cela on utilise un "interrupteur" monté à ses
bornes. Cet interrupteur doit être supraconducteur lorsqu'il est fermé
- N.V. PHILIP'S GLCCILAMPENFABRIEKEN ( Pays-Bae ) .-Dispositif générateur si l'on veut éviter qu'il dissipe de l'énergie après sa fermeture. De
de courant dans un circuit supraconducteur .- Brevet d'invention même ses Jonctions ( si elles existent) au circuit supraconducteur
n° 1.370.94l - H O l d - H 02 k ,12 Septembre 1963 doivent être supraconductrices.
~ Me FERRAN (j.B. ) .- The direct current transformer .- Advances in cryogenic Une fois l'interrupteur fermé on peut ramener à zéro le courant
engineering . Vol 6 , 1961 , pp. 136 - 142 . débité par le générateur ( § 3 - 3° )• Nous allons voir qu'il faut cepen-
dant redescendre ce courant très progressivement car si à l'instant où
/69/- BUCHHOLD (T. A.) .- Cryogenic flux pump switches high currents .- Electronics, l'on ferme l'interrupteur le courant qui le parcourt est nul ( la différence
March 1964 , pp. 6l - 63 . de potentiel à ses bornes étant nulle), ce courant monte progressivement
Jusqu'à la valeur du courant stocké à mesure que le courant débité par
'/70/- -SOLE (J.) .- Théorie, analyse et applications du fonctionnement du trans- le générateur est ramené à zéro.
formateur supr&conc'trcteur alimentant en courant continu un circuit de
charge supraconducteur non dissipatif. - Rapport G. E. A. - R 3242 (1967). Figure
) noeud A : IQ + IK
L dI
) et dt
De (15) on déduit :
Si l'interrupteur possède un coefficient de self-induction L. non
( 16 ) I
O
- I
G
+ !..
K. négligeable, l'équation de Kirchhoff (l4) relative à la maille constituée par
cet interrupteur et la self de stockage devient :
Avec les conventions de signes de la figure 5 on a
(17) JLIK
dt dt
à l'instant initial I,
c'est à dire en éliminant I au moyen de
d'où il résulte
à l'instant final 0 &8) dt dt
(19) d I- d I.
L
6 - LE STOCKAGE DE L'ENERGIE
(20) B
5 - 2 - La Charge a été effectuée au moyen d'un générateur intérieur : dv qui peut encore s'écrire W » L I2
Que ce générateur soit une dynamo, une génératrice, une pompe dv est l'élément de volume courant de perméabilité relative/^r où règne
à flux ou un transformateur statique : l'induction B créée par le circuit supraconducteur, v représente tout
l^espace embrassé par l'induction magnétique, p la perméabilité absolue
- si son circuit secondaire est supraconducteur le circuit de stockage du vide.
d'énergie se trouve toujours fermé par ce circuit supraconducteur ;
La deuxième expression a déjà été donnée formule (1). Elle revient
- si son circula secondaire n'est pas supraconducteur on est ramené comme à négliger l'énergie piégée dans le tupraconducteur lui même. Cette énergie
précédemment à l'introduction d'une constante de temps dissipative dans
piégée est toujours négligeable dans le cas des circuits de stockage d'énergie
le circuit de stockage. On peut toujours adjoindre un interrupteur
où le volume occupé par le supraconducteur est faible devant, le volume de
supraconducteur qui à l'arrêt du générateur referme la self de stockage
l'espace embrassé par l'induction magnétique. (Si l'on utilisait des supra-
d'énergie sur elle-même. conducteurs de première espèce ( § 1 ) cette énergie piégée dans le matériau
à l'état supraconducteur serait rigoureusement nulle puisqu'on a vu au § 1
que l'induction dans le matériau était nulle. En fait les matériaux utilisés
seront des supraconducteurs de deuxième espèce, à cause de leurs champs
critiques beaucoup plus élevés, mais l'énergie piégée dans le matériau restera
très faible dans nos applications ).
6-2- Choix de L et de I : II s'en suit que si un circuit de self L parcouru par un courant I
stocke une énergie dont la valeur est donnée par la seconde expression (20),
L'énergie W étant fixée nous allons voir que l'on peut choisir un circuit constitué par H fois plus de spires parcourues chacune par un
arbitrairement soit la valeur de la self L soit celle du courant I. Une fois courant H fois plus faible mais possédant la même forme géométrique et les
qu'on a choisi la forme géométrique du circuit de stockage ses dimensions mômes dimensions extérieures! stockera la même énergie. On aura donc en
extérieures ne dépendent alors que de l'énergie stockée. désignant par j<£ la self de ce nouveau circuit :
Une solution que nous avons imaginée /7V consiste alors, pour la De tels procédés permettent aussi d'obtenir dans le circuit de
même énergie stockée ( § 6-2 ) à diminuer le nombre de spires et par conséquent stockage des distributions plus uniformes du champ magnétique et d'utiliser
à augmenter la section du supraconducteur qui les constitue ( c'est à dire à des matériaux successifs différents suivant les conditions magnétiques dans
augmenter la valeur du courant utilisé). L'optimum est atteint à la limite lesquelles les placent leurs positions géométriques respectives dans le
lorsque le bobinage est constitué par une spire unique. On peut alors le circuit. Dans un bobinage classique où c'est le même fil qui constitue suc-
réaliser au moyen d'un supraconducteur massif constituant une spire fermée. cessivement les différentes spires et les différentes couches on n'a pas
En fait pour mieux "figer" dans l'espace et dans le temps la répartition du d'aussi grandes possibilités. On trouve par exemple dans la littérature la
courant dans ,1e matériau, et éviter ainsi des instabilités qui pourraient description de bobinages, destinés à produire des champs magnétiques intenses,
qui ont été effectués en disposant concentriquement plusieurs bobinages
indépendants réalisés avec des fils ou des câbles de natures différentes
• C'est une première approximation.
-49 -
Nous verrons encore que l'on peut attendre des progrès considérables En définitive la forme et les dimensions auxquelles on aboutit sont
directement liés au matériau supraconducteur (§10) lui-même . en général moins " ramassées" que celles nécessaires pour obtenir des champs
magnétiques intenses. De même les champs sous lesquels on est ainsi amené à
6-6- "Optimisation " du circuit de stockage : utiliser un matériau donné sont en général inférieurs à ceux auquels on est
conduit pour la production des champs magnétiques intenses, les courants étant
Le circuit doit être optimisé en fonction du but à atteindre. au contraire plus élevés
L'énergie à emmagasiner étant donnée, ce but peut être par exemple l'obten-
tion d'un prix minimum, d'un poids minimum, ou d'un volume minimum, etc ... D'autres conditions peuvent encore s'introduire dans "l'optimisation"
Le circuit de stockage optimum dans ces conditions n'est pas celui qui des bobinages, par exemple des conditions de résistance mécanique . . . , ou
permet d'atteindre l'induction maximum dans le diélectrique. Le problème est encore le fait que l'on cherche à réaliser un bobinage qui ne doit pas rayonner
totalement différent de celui qui consiste à chercher, avec le matériau électromagnétiquement à l'extérieur de lui-même, etc ...
donné, à engendrer le champ magnétique maximum .
Dans ce dernier cas par exemple, si l'on utilise des geometries
Les supraconducteurs étant à l'heure actuelle relativement onéreux toriques £h/ "l'optimisation" conduit à une expression de la densité d'énergie
et permettant par contre d'atteindre des densités d'énergie très supérieures stockée par unité de masse de matériau supraconducteur de la forme :
à celles que permettent les condensateurs, le problème d'optimisation qui se
(23)
w— - k. dr W
pose souvent à l'heure actuelle est d'aboutir à un prix minimum £$/. Cela m o
revient sensiblement à vouloir stocker l'énergie donnée en utilisant la
quantité minimum de supraconducteurs. où W est l'énergie totale stockée,
m la masse de supraconducteur utilisé,
En examinant trop rapidement la formule (20) on pourrait penser k un coefficient qui dépend de la forme du tore,
que cette condition sera satisfaite si l'on réalise les valeurs de B maxima. c Ct Bc '" resPectlvement la densité de courant critique et
En fait il n'en est rien. C'est l'intégrale de Br , s'étendant à tout l'induction critique du matériau utilisé, ces deux valeurs correspondant au
l'espace embrassé par l'induction magnétique, qui doit être renduemaximum. même point de fonctionnement.
Le calcul s'effectue en cherchant le maximum de cette intégrale, à quantité
de supraconducteur constante, en tenant compte du fait qu'en tout point du On en déduit que la densité d'énergie maximum stockée croît comme
supraconducteur le champ doit rester inférieur au champ critique, lui-même la racine cubique de l'énergie totale stockée W.
lié à la valeur du courant fflt/ . Le calcul permet de préciser la forme et
les dimensions du circuit. A l'intérieur même de cette "forme" et de ces En résolvant en W on obtient 1'énergie maximum totale stockée :
"dimensions" on peut mettre en place, comme on l'a vu (§-6 -2 ), un bobi-
nage dont le coefficient de self-induction peut avoir une valeur quelconque (24) W m 3/2 f 5/2
entre de très vastes limites. et on voit bien qu'elle n'est pas proportionnelle à B ( comme un examen
C
trop rapide de la formule (20) aurait pu à priori le laisser supposer).
Dans ce cas pour une masse de supraconducteur m donnée l'énergie
On peut encore prévoir que lorsque les supraconducteurs seront produits
stockée W est donc maximum lorsque le produit <f * ou ce qu:J' industriellement à plus grandeéchelle leur prix de revient baissera.
revient au même o c \"/ Bc , est maximum .
Les problèmes d'efforts mécaniques sur les circuits seront à
(Pour examiner un autre aspect de cette question on pourra aussi
résoudre principalement aux champs élevés puisque la pression magnétique p
se reporter au § 7-5-1-J5-4 • )
augmente comme le carré de l'induction B
- dans le cas d'un circuit optimisé (24), l'énergie totale stockée croit
comme la puissance 3/2 de la masse de supraconducteur utilisée, ceci
permettant d'atteindre des densités d'énergie, rapportées à la masse
totale de supraconducteur, comparables par exemple à celles obtenues
dans les explosifs.
MARTIN (D.L. ), BENZ tM.G.), BRUCH (C.A.), ROSNER (C.H. ) .- A 101,000 gauss
niobium-tin superconducting solenoid .- Cryogenics September 1963
pp. 161 - 166 .
Le circuit d'utilisation étant donné il faut y transférer l'énergie II est alors inférieur à
stockée. On peut procéder de différentes façons :
7- 1- Connexion directe :
où ~C est la durée pratique de la décharge, durée telle que le courant
Comme on l'a vu figure 3 l'impédance d'utilisation Z^ peut être
soit devenu pratiquement nul.
directement connectée aux bornes A et B de la self de stockage L (fig.8).
Cet effet Joule est donc d'autant plus faible que la durée de
la décharge est plus faible. Dans les décharges très rapides il peut
devenir extrêmement faible si l'on prend des précautions convenables pour
que "l'effet de peau", bien connu en hautes fréquences, ne provoque pas
R une trop forte augmentation de R_.
u K,
• B
Dans
située à basse
certains cas l'impédance d'utilisation Zu peut être aussi
température ce qui peut permettre de diminuer l'importance
I
des connexions ou même pratiquement d'éliminer ces connexions dans des
configurations particulières
Figure 8
Dans tous les cas la self L doit être conçue de façon à réaliser
l'adaptation de l'impédance donnée Zy . On pourrait dans certains cas
Le problème que posent les connexions entre le circuit à basse envisager des commutations supplémentaires permettant de modifier l'impé-
température (entouré d'un cadre en pointillés sur la figure 8) et l'impé- dance présentée par le circuit de stockage L lors de la décharge ( par
dance d'utilisation Zy à la température ambiante n'est pas le même lors exemple en utilisant des spires qui une fois chargées en série seraient
de la décharge que celui qui se pose lors de la charge. En effet par déchargées en parallèle /86/ ) .
exemple dans tous les cas de décharges rapides, c'est-à-dire fortement
amorties, et en particulier dans les cas où le circuit d'utilisation est La self L peut être réalisée qu moyen d'un matériau "stabilisé"
essentiellement dissipatlf (§ 7-3-1)* le courant I (t) pendant la décharge par adjonction de conducteurs normaux ceux-ci pouvant être utilisés pour
reste inférieur au courant I initialement piégé puis tend rapidement vers faciliter l'écoulement de l'énergie vers l'utilisation lors du régime tran
o
zéro . L'effet Joule dans les connexions de résistance R, a pour expression sitoire de la décharge /87/ (voir aussi § 7-5-1-3-2 et 7-5-1-3-3).
- 59 -
7- 2- Couplage inductif
Lorsque l'impédance Z est essentiellement dissipât! ve, Les relations (29) et (30) montrent que, si R (t) est
on obtient une décharge amortie. Pour entraîner l'oscillation de la une fonction décroissante, la tension v (t) aux bornes de l'uti-
décharge il faudrait que le circuit possède des capacités parasites lisation part de zéro, passe par un maximum qui a lieu pour l'une
importantes (§ 7-3-* )• des valeurs d« t annulant le crochet de l'équation (;50) puis
redescend asymptotiquement à zéro.
Considérons donc le cas où Zu est purement dissipative
(conversion totale de l'énergie en travail, en chaleur, etc...). La relation (28) montre que si la résistance R (t)
Elle se comporte alors comme une résistance pure RU qui peut être subit des fluctuations rapides le courant i (t) débité par la self
une fonction du temps. En désignant par R2 (t) la résistance de /stockage n'aura pas tendance à suivre ces fluctuations. Par
présentée par l'interrupteur
l'interrupteur Kg en fonction du temps (telle que contre la tension aux bornes de l'utilisation R aura donc tendance
R2 (o) - 0 ) et en posant : d'après (29) à varier de la même façon que R (t) . Le circuit de
] (t) stockage se comportera alors comme un "générateur de courant" peu
(27) R (t) Ru (t) (t) sensible aux fluctuations de l'impédance d'utilisation.
on établit facilement les expressions qui donnent : Dans le cas particulier où la résistance d'utilisation
est constante, nous allons montrer que les instants t. auxquels
le courant i (t) dans la self de stockage L ont lieu les extréma de la tension v (t) à ses bornes, ou du
- i j* R (t) dt courant 1 (t) qui la parcourt, sont indépendants de sa propre
(28) i (t) = I e
o valeur R^ .
la tension aux bornes de la résistance d'utilisation RU Lea Instants t. sont des valeurs de t parmi celles qui
R (t) dt
annulent le crochet, de la relation (30) :
(29) (t) - R (t) I. e
(32)
d R (t) R2 (t)
dt
- 62 - - 63 -
Dans le cas particulier où l'équation (^ ) n'a qu'une II en résulte que si la fonction R? (t) subit des
racine, que nous désignerons par t- , (c'est à dire par exemple fluctuations rapides à l'échelle de l'intervalle de temps consi-
si R (t) est une fonction monotone non décroissante telle que déré, ces fluctuations seront alors fidèlement reproduites par
sa dérivée première soit elle-même une fonction monotone non dé- les fonctions représentant la tension v (t) et le courant iu (t).
croissante ) et dans le cas où R. (t) atteint dès le début de la
décharge des valeurs très supérieures à RU, le courant L^ (t) En conséquence le début du front de montée de l'implusion
donné par la relation (3l) suit une loi dont l'allure peut être peut être considéré comme très représentatif des caractéristiques
de l'interrupteur.
schématisée par la figure 10.
/ d v(t) \ R2 (t)
(36) =I dt
dt
\ /
-65 -
qui résulte de ( 31 ) .
1 + k?
2 j
( En gras : partie des courbes correspondant à t..
en fonction de k pour différentes valeurs de seconde
lo
-70 - - 71 -
Ces courbes ont été tracées en fonction de k
pour différentes valeurs de77_. La partie des courbes
correspondant & t./ £2 a été tracée en trait plus fort.
- et la pente qu'aurait eu à 1'origine sa partie
descendante, donnée par (40) et représentée en
Si kTJp est d'un ordre de grandeur très in- pointillés sur la figure 13, si l'interrupteur
férieur à l'unité cette expression devient : avait atteint une résistance infinie en un temps
pratiquement nul ( interrupteur parfait § 7-5)
(45)
Ru
•H
-1
xCt p I la pente à l'origine de la fonction (40) est
(46) a. —J
( 51 )
Si k « 1 on obtient : dt t -0
(48) (- l dt
v(t) \ m
J t-o
V
lu (t) \ _Rm
dt /t-0
(55) e "kt - y
(59-2) - l=
et
(56) Nous pouvons alors écrire:
R
m
il vient : (59-3) (a-y)" " y . "3
u (.-y)
dy
' (57) ¥
R
u - y) +...
u dy
. y ( a-y ) *
et comme :
De la relation : (59-4) (l-y)2 = 1 -2y + y2
J
(57-1) Ç ^L
Ji yu- ya-y a-y a Log
a- le terme général du développement en série de l'expression
sous le signe d'intégration, dans la relation (58) s'écrit:
il résulte : yM-2 I
dy b
^•MMl
a
-7* -
-* +3) a+a
.!) A-y^3
L'intégration (58) conduit à prendre la valeur 2!
de cette primitive pour y=l diminuée de la valeur pour y-y (t).
1er terme: (]
- f +1 -il» +2
avec A
-76 - - 77 -
.i
Pour t =00il résulte de (55) que la valeur En tenant compte de (33), (4l), (55), (56),
correspondante de y est nulle et la série (59-7) s'écrit (58-1) et (59) on obtient en effectuant une première
alors : intégration de la même façon qu'au paragraphe 7-3-1-1-2
(59-9) a-1
R „_•£ fi -2 s
(62) - W -== b (a-1)
0 R
«f-1 m Jy(t)
a <X
/t -c
I dt
Jo t
-78 - - 79 -
(62-5)
i « La valeur maximum I de i (figure 13) a lieu
à 1 ' instant t - t donné par la relation (44 ) . On a alors :
a"'1*
(62-9) m iu (O
1
2!
- 8o - - 8l -
(68) W » L W
L )
u u
Dans le cas particulier où l'interrupteur peut atteindre En désignant respectivement par v (t), v (t) vu (t)
dans un intervalle de temps négligeable une résistance R^ QU* reste les tensions aux bornes de la self, de l'interrupteur et du conden-
constante le courant dans l'interrupteur a pour expression, sateur, les équations de Kirchhoff :
d'après (65) :
R i (t) - ig (t) + iu (t)
- m (71)
(70) (72) e (t) - - v (t) «. v (t) - vu (t)
(76) •C- 2 T M L cu
JI
>
i
""»
i (t)
e(t)
I2( t
A
«
/Kg
R
m
J1
«^
^
Remarque 1 :
Figure 15
-84 - -85 -
Figure 16
- 86 - - 87 -
! Ru (t)
L'expression (84) s'écrit alors :
-,>
Cr:
fc >
11
e
r*i2(t)
<
__
^. L
u
(t)
d L (t)
(87) è
1
t"-
(t) 4 R,, (t) +
2
(tn
d L (t)
—J (t) dt = o
Le terme — L d i (t) représente, à l'instant t, la
Avec les notations de la figure 15 l'interrupteur parfait
variation de l'énergie magnétique stockée par le circuit supra-
peut-être" représenté par les conditions :
conducteur, alors parcouru par un courant de valeur bien définie
l(t) , lorsque le courant varie de di .
(82) pour t ^ 0
- 89 -
Le terme — L^ (t) d i (t) représente, à l'instant t, la Le cas général d'une impédance d'utilisation absolument
variation de l'énergie magnétique emmagasinée par le circuit d'uti- quelconque déborderait du cadre de cet article et ne sera pas
lisation, dont la self a une valeur bien définie 1^ (t), alors examiné. Pratiquement les cas que l'on pourra rencontrer posséde-
parcouru par un courant de valeur bien définie i(t), lorsque le ront souvent des caractéristiques prédominantes ce qui les rap-
courant varie de di. prochera plus ou moins de l'un des cas envisagés. De cette façon
on pourra très vite, en toute première approximation, se faire une
Le terme —1 L d i2(t) représente, à l'instant t, la première idée de l'allure des phénomènes. Une analyse plus détaillée
variation de l'énergie magnétique emmagasinée par les connexions sera ensuite nécessaire.
alors parcourues par le courant i (t), lorsque le courant varie de
di . 7-4- Rendement de la décharge :
Ces trois termes représentent, à l'instant t, des varia- Le rendement est le rapport entre l'énergie transférée à l'utilisation
tions d'énergies magnétiques, respectivement dans le circuit de et l'énergie initialement stockée. Nous allons l'évaluer dans quelques
stockage, dans le circuit d'utilisation et dans les connexions, cas particuliers.
résultant des variations des champs magnétiques correspondants, dues
uniquement à une variation du courant. 7-4-1- Impédance d'utilisation dissipative ( transformation de l'énergie
en travail, ou en chaleur etc ... ) :
2
Le terme R (t) i (t) dt représente l'énergie dissipée
dans le circuit d'utilisation, parcouru par le courant de valeur 7-4-1-1- Expression du rendement :
bien définie i (t), entre les instants t et t -f dt .
Si l'impédance des connexions est négligeable le
L
u(t) i2 (t) dt représente 1 énergie mise rendement peut s'écrire en désignant par v (t) la tension aux
Le terme dt
en jeu dans le circuit d'utilisation, parcouru par le courant de bornes de l'utilisation R et en utilisant (27) :
valeur bien définie i(t), à la suite de sa variation de self
eL
i(t) dt engendré
(88)
7
W
W
u r
Jo (£ v2(t)
RU)
dt
dt
j° dt
par la déformation du circuit d'utilisation. 1 +
v2t) dt
r) Jo
Le terme R i (t) dt représente l'énergie dissipée dans
les connexions parcourues par le courant i(t) entre les instants
t et t + dt.
- 91 -
dt
j. B
u Cette relation s'exprime sous la forme suivante en
fonction de a et b :
1» dernière égalité résultant de (50) et (43) où Rm désigne -b a-1
(89-2 a 2 a _
d'une façon générale la limite supérieure de R (t) . .(a-1) - ~î: E T: a
s=i _4 x(b —
2 b a a
2!
- le rendement sera toujours inférieur à la limite supérieure
représentée par le second membre de l'inégalité (89) ;
Lorsque b -> o, ce qui se produit par exemple pour
- cette limite supérieure sera d'autant plus élevée que Rm k _*r«odans la relation (59)» le rendement ^ exprimé ci-dessus
sera plus élevée devant R^, c'est à dire que la constante tend vers la valeur :
de temps normale propre "EL du circuit de stockage sera
plus faible devant la constante de temps de décharge ^ ; (89-3) lim/w -1
/ b^ 1+ u
Rm
- cette limite supérieure du rendement sera d'autant mieux
atteinte que R2 (t) atteindra plus rapidement sa valeur
maximum ; en effet l'expression tout à fait à droite de résultant du fait que tous les termes du crochet sauf le premier
tendent alors vers zéro.
(89) est la valeur qui serait atteinte par h si E^ (t)
atteignait sa valeur maximum dans un intervalle de temps
nul et restait fixée à cette valeur. Pratiquement la valeur de a étant voisine de l'unité
l'expression (89-2) se rapproche très vite de sa limite (89-3)
dès que b est petit devant l'unité.
Si l'impédance des connexions n'est pas négligeable,
en particulier si les connexions présentent une résistance R, On en déduit :
(figure 18)
le rapport entre l'énergie dissipée dans les connexions et celle
transférée dans l'utilisation :
R.
(89-6) W
u u
Figure 18
Si dans l'expression (89) on remplace R par R + R
on obtient une nouvelle expression qui représente le rapport entre
l'énergie totale libérée dans le circuit constitué par l'utili-
sation en série avec ses connexions et l'énergie initialement
stockée. Si l'on multiplie cette nouvelle expression par le second
membre de l'expression (89-7) on obtient alors le rapport entre
l'énergie transférée dans l'utilisation et l'énergie initialement
l'énergie totale dissipée par les connexions est : stockée, c'est à dire le rendement de transfert d'énergie :
(°* f°*
(89-4) w, = |^ R, i.2 (t) dt - R, l _ i2 (t) dt
R R R
u 1 / u m
(90)
l'énergie totale transférée dans l'utilisation est V11? p».R W v2
dt dt ^ (H u ^O(R
3 u
+ R, + R )
3 m
1i A, (t) 2
(89-5)
(°°
Wu « Jo
2
I Ru iu (t)
v dt = Ru i x(t) dt
u
j: v2(t) dt
R + R.
u
-94 - - 95 -
Dans ce cas seulement 25 % de l'énergie magnétique II faut donc que R soit suffisamment faible.
initiale est transférée dans la self d'utilisation, 25 % est
retenue dans la self de stockage et 50 % est transformée en A titre d'exemple si l'interrupteur, y compris ses Jonctions,
chaleur par effet Joule. Toutes ces valeurs, rappelons le eat supraconducteur lorsqu'il est fermé cette condition est satisfaite.
(§ 7_3_2), sont indépendantes de la valeur de la résistance de
1'interrupteur. - Il doit posséder un coefficient de self-induction suffisamment faible
devant la self-induction du circuit de stockage, comme on l'a vu, dans
On voit donc que sur une utilisation purement le cas où la charge est effectuée au moyen d'un générateur extérieur
selfique le rendement de transfert d'énergie non seulement (§ 5 - 1).
n'est pas favorable mais encore conduit à une dégradation
d'énergie inévitable et importante. Lors de son ouverture :
Lors de sa fermeture :
Tableau 2
En général on ne demande pas à l'interrupteur des temps de
fermeture aussi brefs que ceux que l'on peut lui demander à l'ouverture. Comparaison entre les résistivités qui interviennent en
Les temps de fermeture les plus rapides que l'on puisse être amené à position "ouverte" et en position "fermée" pour un
utiliser actuellement peuvent correspondre à des commutations liées à des interrupteur supraconducteur et un interrupteur classique.
cycles de l'opération de charge de l'énergie, tels que ceux que nous avons Ces résistivités n'ont qu'une valeur indicative. En fait
signalés par exemple au § 4-4. il faut comparer les résistances correspondantes des inter-
rupteurs réalisés. Les interrupteurs classiques révèlent
alors une dynamique très inférieure à celle des interrup-
Interrupteur parfait :
teurs supraconducteurs.
Dans lea cas de transfert d'énergie active du circuit supra-
conducteur de stockage dans le circuit d'utilisation, un interrupteur qui
dissiperait des quantités d'énergie pratiquement négligeables pendant la «Résistivités
'Interrupteur supraconducteur : Interrupteur classique
durée de son utilisation pourrait être considéré comme parfait. intervenant en
Résistivité du JRésistivité
position 10 cm Nb - 48 % Tl à cm [dans la/mas-
Plusieurs possibilités s'offrent alors pour réaliser des inter-
"ouverte" l'état normal *se des meil-
•
rupteurs présentant de telles caractéristiques. Nous allons examiner les [leurs iso-
suivantes : 'lants connus
10 /lx cm JRésistivité
- élément du circuit supraconducteur que l'on fait transiter entre les [superficiel! i
'possible
états supraconducteur et normal j
- contacts supraconducteurs que l'on ouvre ou ferme mécaniquement ; Limite supérieure 6 JRésistivlté
position connue de la ré- l,7xlO"Axcm|d'un conduc-
- contacts conducteurs que l'on ouvre ou ferme mécaniquement ; "ferméer sistivité à l'état Jteur élas-
suprac onduc teur tique en
:
- élément de circuit destructible . Z96/ cuivre
7_5_1_ Elément du circuit supraconducteur que l'on fait transiter : Ordre de gran-
deur de la dyna-
mique possible: 18
On utilise comme interrupteur un élément du circuit rapport des ré- >2,7 x 10 6x(l015à 1023)
supraconducteur /&7/ ffi/. L'interrupteur est "fermé" lorsque sistivités in-
tervenant en posi-
l'élément de circuit est à l'état supraconducteur (résistance nulle), tionBwouverte"et
et il est "ouvert" lorsqu'il est à l'état normal ( résistance ncnnulle), t i"fermée"
La dynamique d'un tel interrupteur ( rapport des résistances en
position "ouverte" et "fermée") peut être très élevée (Voir tableau 2)
- 100 - - 101 -
Supposons qu'à tout instant le rapport entre le Si l'interrupteur est distinct du circuit de
nombre de domaines qui transitent par unité de temps et stockage et s'il est tel qu'il ne soit pas détruit lors
le nombre de domaines qui n'ont pas encore transité soit 'de la décharge, il est "optimisé" lorsque pour un courant
constant. Désignons par k ce rapport constant ; on aura : 'total donné I et une résistance normale R le volume s
m
dx 'de matériau supraconducteur utilisé est minimum ( s dési-
-
(96) dt avec k 0
•gnant la section du matériau supraconducteur qui constitue
l'interrupteur et/ sa longueur).
Par intégration entre les instants 0 et t on
obtient : En désignant parp la résistivité du matériau
supraconducteur à l'état normal la résistance de l'inter-
7-5-1-3-3- Influence de la nature du matériau supraconducteur : Dans ces conditions le circuit de la figure 22 peut être
"'*»
remplacé par le circuit équivalent de la figure 23 dans
Nous avons vu (§ 7-4-1) dans le cas de la lequel la résistance R^ (t) est égale à la résistance R (t),
décharge sur une impédance dissipât!ve qu'il fallait, pour
obtenir un bon rendement de transfert d'énergie, que la
résistance de l'interrupteur atteigne dans un temps suffi-
samment court devant la durée de la décharge une valeur Rm
suffisamment élevée devant les valeurs de la résistance
d'utilisation. Supposons, pour simplifier, la résistance
''2(t>
Ru constante et la condition précédente réalisée. La
valeur du coefficient d'induction L de la self de stockage
étant donnée, la constante de temps propre R de décharge
du circuit sur lui-même est alors faible devant la constante Figure 22 Figure 23
de temps -rr—
R u de décharge du circuit de stockage sur
l'utilisation. Si la nature et la quantité de matériau su-
praconducteur utilisé sont données, la constante de temps présentée par la self L lors de sa.transition, multipliée
T
f *• ^f- -*
de décharge du circuit sur lui-même sera évi-
TJ
par le carré du rapport de transformation nS :
demment minimum si l'on rend Rm maximum. Ceci sera réalisé
si l'on fait transiter tout le supraconducteur utilisé
c'est à dire si l'on utilise comme interrupteur la self de
(104) £ (t) - R2 (t) (-£• Y
stockage elle-même (§ 7-5-1-3-2) ce qui oblige à récupérer
l'énergie par l'intermédiaire d'un circuit couplé S A l'instant initial la résistance R^ (t) est
(figure 9) . donc rigoureusement nulle . Le courant équivalent I
piégé dans la self équivalente S du circuit équivalent de
Supposons, encore pour simplifier, un couplage la figure 23 est égal à :
parfait entre les enroulements L et S du transformateur
ainsi constitué. Désignons par IL. et n0 les nombres de (105)
L o
spires respectifs de ces enroulements. On a alors rigou-
reusement entre L et S la relation :
IQ étant le courant initial piégé dans le circuit réel
(103) S = L (• (figure 22)
On vérifie que l'énergie ainsi initialement
stockée dans le circuit équivalent (figure 23).
- 112 - - 113 -
n.
(107) m
Propriété remarquable :
On vérifie que la constante de temps propre du Nous allons montrer que la constante de temps
circuit équivalent : propre —— du circuit est toujours la même quelles que
m
soient la façon d'utiliser ou de disposer le matériau
(108) supraconducteur et la valeur de la self réalisée (fil fin
R
m et grand nombre de spires, câble de forte section et faible
nombre de spires, ou même circuit massif constitué par
est la même que celle du circuit réel . une seule spire ^74 bis/, si la quantité de matériau uti-
lisé est fixée, une fois que l'on a choisi la forme et
On vérifie de même que la constante de temps de les dimensions d'encombrement de la self de stockage. Cette
décharge du circuit équivalent : constante de temps dépend par contre de la nature du
matériau utilisé, c'est à dire de sa résistlvité normale.
(109)
u n. Supposons réalisée une self L au moyen d'une
u Ru
n_ longueur -t de fil supraconducteur de section xf • En dési-
gnant par p la résistlvité normale du supraconducteur la
est la même que celle du circuit réel. résistance normale correspondante sera :
(112) Rm s
Si la valeur de L est fixée à priori, le fait
de vouloir alimenter une résistance d'utilisation R donnée
S
avec une constante de temps de décharge-^—
n
donnée impose
la valeur de S, c'est à dire la valeur duurapport de
- 114 - - 115 -
En conservant constante la quantité de matériau normale du matériau considéré. Ce résultat nous a conduits
utilisé multiplions par N (supérieur ou inférieur à l) le à orienter des recherches vers l'étude de matériaux pré-
nombre de spires constituant le bobinage. La longueur de sentant à l'état normal une résistivité élevée.
fil utilisé sera multipliée par N et la section du fil
divisés par N, pour que le volume total du matériau : De toutes façons, un matériau étant donné, ojê^
peut toujours diminuer la constante de temps propre -=-
s
N L du circuit, c'est à dire augmenter la "vitesse" maximum de
décharge possible. Il suffit de réaliser avec la quantité
demeure constant . La résistance normale sera alors égale donnée de matériau une self totale inférieure à la self
maximum réalisable. C'est ce que l'on fait par exemple
N2R lorsque l'on adjoint à une self supraconductrice un inter-
m *" p s m
N rupteur sans self ( figure 8) . On peut toujours augmenter
la valeur de la résistance normale Rm de l'interrupteur
Or d'après (22) le coefficient d'induction de ce nouveau
au-delà d'une valeur donnée. Mais cela Devient alors, pour
bobinage sera :
une énergie stockée déterminée, à utiliser une quantité de
(115) £- N2 L
matériau supraconducteur d'autant plus élevée.
Les utilisations possibles d'un tel interrupteur sont On peut l'utiliser comme sectionneur. On ne l'actionne que
les suivantes : lorsque !• courant qui le parcourt est nul.. On en trouvera deux
exemple! associés au transformateur statique, faisant l'objet
- On peut l'utiliser pour la décharge d'une énergie stockée sur
de la référence £?0/, utilisé pour charger l'énergie. Dans ce
une impédance d'utilisation dissipât!ve ( interrupteur K sur
cas la tension à ses bornes est nulle lorsqu'il <BSt actionné.
les figures 8 et 9) . Il faut que pendant son ouverture sa
- 120 - - 121 -
- On peut encore l'utiliser comme sectionneur d'isolement pour Lea montages doivent présenter des caractéristiques différentes
séparer deux circuits supraconducteurs que l'on veut isoler de celles qui sont recherchées dans la technologie des champs magnétiques
l'un de l'autre et entre lesquels peuvent apparaître des intenses. Entre autres :
tensions élevées. Ce cas pourra se produire par exemple si l'on
veut séparer le dispositif de charge de l'énergie du dispositif L«a bobinages étant le siège de variations de flux importantes,
de stockage avant d'effectuer la décharge. L'interrupteur peut lors de la décharge, il peut apparaître des tensions élevées ainsi que des
alors supporter en position ouverte des différences de potentiel courants induits Importants dans les masses conductrices avoisinantes. En
très élevées qui sont fonction de la distance entre ses contacts. conséquence les spires supraconductrices ( s'il s'agit d'un bobinage consti-
tué de spires) doivent être électriquement isolées entre elles. De même si
y-5-3- Contacts conducteurs actionnés mécaniquement le bobinage est constitué par plusieurs couches ou par plusieurs enroulements
(enroulements primaire, secondaire... etc.) les couches ou les enroulements
Certains interrupteurs, sectionneurs, disjoncteurs... doivent être convenablement isolés.
peuvent posséder en position fermée des résistances de contact suf-
fisammor.-'; faibles pour pouvoir être utilisés à la place des inter- L'utilisation de carcasses métalliques ou de frettages métalliques,
rupteurs précédents. Leurs contacts et leurs connexions peuvent qui se comporteraient comme des spires en court-circuit couplées au circuit de
être ce it à la température ambiantef soit portés à basse température stockage et seraient le siège de courants de Foucault importants, est à
de façon à diminuer leur résistance. rejeter. De même des précautions sont à prendre en ce qui concerne le cryos-
tat qui entoure le bobinage, s'il est métallique ou s'il comporte des parties
7.5-4- Elément dg circuit destructible métalliques ou métallisées. On peut être conduit soit à utiliser des maté-
riaux de résistlvité électrique élevée, convenablement disposés de façon à
L'interrupteur peut être constitué par un élément de réduire au minimum le couplage avec le dispositif de stockage, soit à utili-
circuit (supraconducteur ou non ) que l'on détruit. Le montage ser des matériaux électriquement isolants. Cela interdit donc en particulier
doit être tel que, lors de la rupture, l'arc électrique provenant certains des procédés de "stabilisation" actuellement utilisés pour l'obten-
de la destruction du matériau soit suffisamment vite interrompu. tion des champs magnétiques permanents.
Un tel interrupteur peut être utilisé dans les mêmes conditions que
les deux précédents mais il ne fontionne pratiquement qu'à l'ouver- 'Les matériaux magnétiques actuellement connus se trouvent tous
ture. De plus il faut remplacer la partie détruite après chaque saturés au voisinage de 25 liG . II s'avère donc intéressant d'une façon
opération. générale de ne pas utiliser de circuit magnétique. Cela oblige alors à
prendre des précautions pour obtenir un bon couplage magnétique entre enroule-
ments (par exemple primaire et secondaire). On y parvient en utilisant des
- 122 - - 123 -
BIBLIOGRAPHIE
bobinages présentant un grand diamètre devant l'épaisseur des enroulements.
On peut aussi utiliser des enroulements enchevêtrés suffisamment isolés.
- Cette idée est due à LOUP (P.)
Dans le cas des décharges rapides on peut encore être amené
à prendre des précautions spéciales pour réduire "lfeffet de peau"" sur
/JB?/- PROST (G.), SOLE (J. ) .- Procédé pour la libération d'une énergie élec-
les conducteurs. trique et dispositif de mise en oeuvre dudit procédé .- Demande de brevet
d'invention déposée par le C.E.A. , n° P.V. , 37 843 du 9 Novembre 1965 .
/89/- PROST (G. ), SOLE (J. ) .- Procédé de déclenchement d'un interrupteur supra-
conducteur et interrupteurs en comportant application . - Demande de brevet
d'invention déposée par le C.E.A. , n° P.V. 5^.574 du 22 Mars 1966 .
LUCAS (E.J.), STEKLY (Z.J.J. ), FOLDES (A.), MILTON (R. ) .- Avco Everett 8 - QUELQUES APPLICATIONS ACTUELLEMENT POSSIBLES;
Research Lab . - The use of superconducting coils as energy storage
elements in pulsed system operations. - International Conference on Magnetics
Washington D.C. - April 196? . L'utilisation des supraconducteurs pour le stockage et la décharge de
l'énergie électrique étant toute nouvelle, il n'existe pas encore de réalisations
- PROST (0. ) . - Travaux non publiés . industrielles. Cependant les possibilités sont nombreuses, depuis la simple
substitution aux dispositifs traditionnels de décharge d'énergie, jusqu'aux
QUINN (D.J.) , ITTNER ( W.B.) .- Resistance in a superconductor .- Journal nouvelles utilisations de l'énergie que les propriétés particulières des supra-
of Applied Physics .- Vol 53 n° 2 , February 1962 , pp. 7^8 - 7^9 . conducteurs rendent maintenant possibles.
~ SOLE (J.) .- Travaux non publiés. En particulier rappelons que les supraconducteurs permettent :
- de stocker des énergies très élevées (§ 6-7), ce qui prolonge les applications
actuelles des dispositifs conventionnels de stockage d'énergie électrique ;
- d'obtenir des densités d'énergie électrique stockée très élevées (§ 6-7)* ce
qui conduit à des encombrements réduits ;
- d'obtenir des décharges très rapides (§ 7-3-1) et par conséquent des puis-
sances élevées ;
- d'alimenter des impédances d'utilisation de valeurs très diverses, plusieurs
circuits d'utilisation pouvant même être alimentés simultanément au moyen
d'enroulements s«condaires classiques (§ 7-2) ;
- d'engendrer des courants ou des tensions très élevés (§ 7-?) ;
- d'obtenir des rendements élevés, le dispositif supraconducteur offrant de
nouvelles possibilités d'adaptation d'impédance, et de parvenir ainsi à des
décharges amorties sur les impédances d'utilisation dissipatives (§ 7-3-1) ;
- ot encore, de stocker de l'énergie à des températures très basses.
La décharge dans un gaz engendre la création d'un plasma par suite enceinte cryogénique
de l'ionisation des molécules du gaz, Suivant la pression du gaz initial on
peut obtenir différents types de décharges /98/. L'énergie et le degré d'io-
nisation des particules constituait le plasma sont liés au champ électrique
v (t) enceinte contenant
dans la décharge ; le nombre de ces particules est principalement lié au le gaz
courant. Dans la décharge les ^articules ionisées sont e*i mouvement et leur gaz
distribution spatiale peut évoluer au cours du temps. Cette évolution peut électrodes
même entraîner une déformation du plasma (le phénomène de striction, bien
connu, er. est un exemple) ou un mouvement d'ensemble (c'est par exemple le B
cas lors de 1 'éjection du plasma par un canon à plasma (§ 8-1-5) )• Le plasma
peut être considéré dons son ensemble comme un circuit déformable entraînant,
dans sa déformation, une modification dans la distribution spatiale du champ
magnétique. Il en résulte une variation de flux et la force contre électromo-
Figure 25
trice correspondante est donnée par le terme -~~- i (t) de l'équa-
dt
tion (86). A cette force contre électromotrice correspond une énergie expri-
mée par le terme -—- i (t) dt, de l'équation (8?), qui comme on
l'a vu (§ 7-3-4) se répartit,, en quantités égales, en énergie magnétique et
en travail. La self aupraconductrice L ayant été chargée sous un
courant continu IQ , lorsque l'on ouvre l'interrupteur K il
8-1-1- Réalisation pratique de l'alimentation : apparaît entre les points A et B une différence de potentiel v (t)
donnée par la relation (29) ( dans laquelle il suffit de remplacer
8-1 "1-1- Décharges électrodes : R It) par la résistance R2 (t) de l'interrupteur) tant que la
décharge dans le gaz n'est pas amorcée :
On peut connecter les électrodes, entre lesquelles on Rg(t) dt
veut effectuer la décharge, directement aux bornes A et B du (128) v (t) » R2 (t) I e
circuit de stockage conuie représenté sur la figure 25.
On a vu (§ 7-3-1) que cette différence de potentiel
était crois»ante (juaqu'à un maximum ). Par conséquent dès que
la tension de disruption est atteinte dans le gaz (§9) la décharge
a'amorça dana le gaz.
- 128 - - 129 -
Les connexions des électrodes aux points A et B sont La figure 26 donne un exemple d'une telle réalisation .
effectuées au moyen de conducteurs normaux ( par exemple cuivre
ou aluminium). Ces conducteur» peuvent constituer une ligne, par
exemple une ligna coaxiale si cela est nécessaire, etc... Pour
éviter pendant la décharge les inconvénients d'une transition enceinte cryogénique
accidentelle de la self supraconductrice de stockage, on peut
doubler le supraconducteur qui la constitue d'un conducteur normal r électrodes
( par exemple aluminium ou cuivre) auquel sont alors reliées les
connexion» des électrodes de décharge /87/ . On peut aussi ali-
menter ces électrodes au moyen d'un enroulement secondaire, consti- gaz
tué par un conducteur normal, couplé par induction au circuit de vers le dispositif
stockage (§7-2 ) . de préionisât!on
Jusqu'à maintenant, et d'une façon universelle les "machines" Le but poursuivi est de "chauffer" le plasma, c'est à dire
utilisées pour les recherches sur la fusion nucléaire contrôlée £)9/ de lui faire absorber une certaine puissance électrique active. Or
/100/ /10l/ étaient alimentées en énergie à partir de batteries de précisément ces oscillations inévitables sont caractéristiques d'une
condensateurs. Malgré les graves inconvénients que nous allons rappeler mauvaise absorption de l'énergie par le plasma, c'est à dire d'un
les condensateurs ont constitué le seul moyen pratiquement disponible mauvais rendement de transfert de l'énergie stockée au plasma. C'est
dans l'état de la technique, pour alimenter en énergie les expériences ainsi que les recherches sur la fusion contrôlée se sont trouvées
effectuées dans les laboratoires du monde entier durant les seize- devant une impasa* en voulant fournir des énergies importantes au
années de recherches qui viennent de s'écouler depuis la mise en plasma.
place du premier programme important ( le projet Sherwood, en 1951
aux Etats-Unis).. Actuellement divers projets sont en étude pour substituer
aux batteries de condensateurs des génératrices électromécaniques
D'une part les énergies que pouvaient stocker les conden- suceptibles de convertir en énergie électrique l'énergie cinétique
sateurs étaient très limitées. Quelques mégajoules constituent encore emmagasinée dans un volant en rotation /102/ /10}/. Ces machines
pratiquement une limite. L'encombrement(en partie responsable des
impédances parasites pour les décharges rapides) et. le prix des
- 132 - 133 -
ne pouvant libérer l'énergie qu'à une vitesse limitée par l'accélé-
ration maximum correspondante compatible avec leur résistance méca-
nique, seraient utilisées pour charger des selfs dont l'énergie, 8-1-4- Alimentation de tubes " éclair"
ainsi emmagasinée, serait ensuite déchargée plus rapidement dans le
plasma au moyen d'interrupteurs convenables. L'interrupteur consti- 8-1-4-1- Pompages de lasers :
tue alors un point délicat du projet.
II est maintenant possible d'alimenter avec les supra-
Heureusement nous avons vu (§8) que les supraconducteurs conducteurs les tubes "éclair" utilisée pour pomper les lasers.
permettent, dans des volumes relativement réduits, de stocker direc- Cela permet :
tement, puis de libérer, des énergies très élevées (§ 6-7), supé- - de réduire l'encombrement des sources d'énergie alimentant
rieures de plusieurs ordres de grandeurs à celles stockées jusqu'ici Içs lasers actuels ;
avec des condensateurs. L'encombrement et le prix de ces dispositifs
- d'envisager l'alimentation de lasers de très grandes puissances
supraconducteurs croissent moins rapidement que l'énergie stockée,
ce qui les rend d'autant plus intéressants que l'énergie à stocker
De telles expériences ont été effectuées /105/ avec
est plus élevée ^4/ . Ils fournissent directement des décharges très
succé», à faible puissance en utilisant des énergies successive-
rapides £?5/ (des décharges telles que celle schématisée par la
ment de 500 Joules et de 2 kilojoules, les montages effectués
figure 11 sont d'un grand intérêt) ainsi qu'un meilleur rendement de
transfert de l'énergie au plasma, la self parasite des connexions correspondant respectivement :
n'introduisant pas d'oscillations ( § 7-3-^ et 7-3-1) et l'ordre de - au schéma de la figure 25 pour les essais sans préionisatfon
grandeur des capacités parasites des connexions étant trop faible. du gaz ;
De plus, dans le domaine de la fusion contrôlée, ils ouvrent le
- au schéma de la figure 27 pour les essais avec une préioni-
champ à de nouvelles expériences que l'on ne pouvait pas envisager
sation obtenue à partir d'un circuit extérieur : un conden-
avec les dispositifs de stockage d'énergie habituels
sateur C préalablement chargé maintenait à un potentiel
continu, élevé par rapport aux électrodes de décharges,
8-1-3- Alimentation de sources de neutrons ;
l'électrode de déclenchement du tube ( constituée par quelques
mailles d'un mince fil métallique extérieur du tube ) ;
II existe de nombreux types de sources de neutrons. Il
est ici question de celles qui mettent en jeu des réactions de fusion - au schéma de la figure 28 ou à celui de la figure 26 pour les
soit dans un plasma soit par bombardement d'une cible au moyen de essais avec préionisation obtenue directement à partir du
particules accélérées. Il s'avèru possible a l'heure actuelle d'une circuit de .stockage.
part d'alimenter au moyen de circuits supraconducteurs de très faible
encombrement les sources jusqu'ici alimentées par des condensateurs,
d'autre part d'envisager l'alimentation de source's plus intenses.
- 135 -
8-3-1- Alimentation d'essais de rigidités diélectriques Pour éviter l'utilisation de tensions initiales trop
élevées, on préionise alors le gaz en provoquant l'explosion d'un
Des essais de rigidités diélectriques de solides peuvent fil conducteur préalablement connecté entre les deux électrodes de
être alimentés dans les mêmes conditions que précédemment. décharge.
8-3-2-3- Metallisations :
désignés sous le nom général de cryotrons /6/. Les .énergies mises
Certaines metallisations sont effectuées par explosion en Jeu dans de tels circuits sont extrêmement faibles ; par exemple
d'un fil métallique. L'énergie électrique nécessaire pourrait être elles peuvent être inférieures à 10~10 Joules par commutation.
délivrée par un dispositif supraconducteur.
8-4-2- Alimentation d'accélérateurs de particules
8-3-3- Soudage par points :
A l'heure actuelle, pour alimenter par exemple les élec-
Les électrodes de certains appareils de soudage par points tio-dmants des synchrotrons à protons il faut commuter de façon
sont alimentées par décharge de condensateurs. On peut envisager, périodique des énergies de l'ordre de plusieurs mégajoules à des
avec les supraconducteurs, d'atteindre des puissances de soudage par périodes de l'ordre de la seconde. Pour cela on utilise couramment
points très supérieures à celles Jusqu'ici réalisées. des machines tournantes qui emmagasinent l'énergie sous forme
cinétique pendant la demi-période où l'énergie doit être sous-tirée
8-3-4- Alimentation de circuits cryogéniques i à l'électro-*imant. Mais ces machines ont une endurance limitée
/107/ /109/ .
Dans les dispositifs à basses températures où l'on a besoin
d'utiliser de l'énergie électrique, on peut envisager de remplacer P.E. SMITH /107/, ayant alors envisagé de remplacer de
les condensateurs ou les accumulateurs électrochimiques classiques telles machines par des dispositifs (supraconducteurs, a trouvé que
par des dispositifs supraconducteurs incorporés dans la partie froide. pour des énergies de l'ordre de 1000 mégajoules un système supra-
On évite ainsi d'introduire des connexions électriques entre les f conducteur» serait bien meilleur marché que tout autre système
parties froides et chaudes de l'appareil. Par contre, il peut être actuellement en usage ou proposé ( ce résultat ne nous étonnera
plus facile d'introduire, à partir de l'extérieur, l'énergie nécessaire évidemment pas ffi/ ) et il a proposé un système de stockage possible
dans le dispositif supraconducteur de stockage (§ 4) . pour un accélérateur de 300 GeV en projet, dont la valeur de crête
du champ accélérateur pourrait mettre en Jeu une énergie de 300
8-4- Alimentation d'autres circuits : me gaJoules.
Nous ne parlerons pas de cette application des supracon- Des dispositifs supraconducteurs sont envisagés ^/108/
ducteurs, bien connue, qui consiste à remplacer les mémoires magné- /109/ pour assurer l'alimentation des circuits électriques de fusées
tiques des ordinateurs par des micro-circuits de stockage et de en cours de vol.
décharge d'énergie, servant à maintenir à l'état normal ou à l'état
supraconducteur des micro-interrupteurs supraconducteurs à transition
- 14l -
- l4o -
BIBLIOGRAPHIE
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July 20 1967 , P.
Les caractéristiques du tube à alimenter, qui a été choisi comme
exemple, sont données au paragraphe 9-1-1 et la détermination de l'alimentation
- HEMEL (A.) . - Cryogenic inductors may become power source
supraconductrice correspondante est effectuée dans les paragraphes qui
Electronics , November 10 , 1961 .- PP. 96 - 98 .
suivent :
i-tD c£_j
î
•« longueur de l'arc l65mm
250 mm
Tube éclair F X 47
Figure 30
- 144 - - 145 -
self de choc
9-1-1-1-1- Performances 0,85 m H 0,044/1
Batterie de condensateurs
Energie maximum d'alimentation : 5 000 joules
Energie lumineuse correspondante : 20 000 bougies x seconde
Durée de l'éclair (évaluée au 1/3 de la hauteur de l'impulsion): Tube
2200 /rfCfH 1 à 2 kV < éclair
: 2,2 millisecondes
Taux de répétition normal : 1 éclair toutes les 4 minutes
Durée de vie nominale du tube : 7 500 éclairs .
25 kV
9-1-1-1-2- Conditions de fonctionnement
Circuit de déclenchement
Le tube doit être alimenté ( figure 3l) à partir d'une
capacité de 2200 /tF, chargée à 2,15 kV au maximum ( 5000 Joules),
Figure 31
en série avec une self de choc de 0,85 roH et 0,044 -A- de résistance
(pouvant supporter un courant de pointe maximum de 5000 ampères
pour une impulsion de 1 ms ) destinée à limiter la pointe de
courant à une valeur sans danger pour le tube .
Tension initiale entre les électrodes de décharge : 1000 volts Dans le cas particulier envisagé le poids et l'encombrement
des différents elements du montage sont les suivants :
Tension d'auto-amorçage : supérieure à 10 kV pour un-tube neuf,
tombe ensuite à 3 kV ( il est possible d'utiliser le tube direc-
Batterie de condensateurs;
tement de cette façon en l'alimentant par l'intermédiaire de
"spark-gaps" déclenchés ou de relais) . Elle est composée de 48 condensateurs de 40 M.F chacun, totalisant
une capacité de 1920 ^F, fixés sur un rack.
Tension normale de commande du déclencheur : 25 kV .
Volume d'un condensateur : 1 dnv5
Volume total du rack : 250 dnT (sécurités haute tension non
comprises).
Poids total du rack : 100 kg (sécurités haute tension non
comprises).
- 146 -
quelques dm'
1
Volume total
0,5 H
Chargeurs : I I
1 2 ms
Les chargeurs utilisés pour charger les condensateurs ne seront
pas examinés. Figure 32
9-1-1-3- Données relevées expérimentalement De mime les courbes représentant la résistance du tube en
fonction du courant ont été tracées.Elles montrent que, pour un
Les données du constructeur, fournies pour faire fonction- courant donné, la résistance du tube dépend des valeurs antérieures
ner le tube dans des conditions bien déterminées et à partir de du courant. En fait pour simplifier les calculs qui vont suivre on
condensateurs, sont insuffisantes pour permettre de définir l'ali- peut retenir l'ordre de grandeur de la résistance initiale du tube
• mentation dans des conditions très différentes de celles prévues. lorsqu'il est amorcé, la majeure partie de l'énergie étant mise en
Il a fallu par conséquent relever expérimentalement les données qui Jeu au début de la décharge(ceci ne réprésente qu'une première appro-
manquaient. Ce relevé a été effectué en alimentant le tube à partir ximation car les expériences effectuées ^105/ en alimentant de tels
de sa batterie de condensateurs et a permis de préciser les points tubes par des dispositifs supraconducteurs montrent qu'en fait c'est
suivants : l'ordre de grandeur de la tension de décharge que l'on pourrait consi-
dérer comme constant. Voir le calcul correspondant au § 9-3).
- La nature de l'impédance présentée par le tube au cours de la Cependant dans le calcul qui suit on assimilera le tube, lorsqu'il
décharge peut être considérée en première approximation comme eot amorcé, à une résistance pure de 0,5
principalement dissipative (S 7-3-3) .
- La résistance équivalente relevée est représentée en fonction
du temps, pour les tensions de charge des condensateurs 2kV,
1,5 kV et 1 kV, par les courbes de la figure 32. Elle est par
exemple de l'ordre de 0,4-A. à 0,8-A. .
- 148 - - 149 -
On déduit de (50-) :
9-1-2- Données je départ du calcul L = 2 x 10~ henry
(129)
En tenant compte des limitations et des résultats qui On déduit de (43) et (50)
précèdent nous allons par exemple envisager le cas de fonctionnement
(130) Rm 5 .A-
défini dans le tableau 3 .
La constante de temps propre tk2 du circuit de stockage En résolvant en k l'équation transcendante (44)
est choisie très inférieure à la constante de temps ~t de la décharge on obtient :
pour permettre un bon rendement de transfert d'énergie (§ 7-4-1 ) « (131) k = 2,4 x 103 s"1
Le temps de montée t.. du courant n'a pas été choisi plus Au moyen de (59-10) on peut calculer l'énergie initiale
bref pour limiter à priori la puissance de l'onde de choc dans le W qu'il faut stocker pour que soit transférée l'énergie donnée
tube. W (oo) entre les instants zéro et l'infini. Le calcul donne
TABLEAU 3 successivement :
d'après (56) :
Relation (132) a - 1,1
Désignation de la grandeur Symbole et valeur donnée qui sera
utilisée d'après (59) :
(135) - 0,811
-1-3- Détermination des caractéristiques de l'alimentation
(137) W o » 2360 Joules 'La dérivée de cette fonction par rapport à t a pour expression :
py*>
( On vérifie aussi que cette tension est inférieure à la borne 1 Solution :
supérieure que l'on obtiendrait en multipliant la valeur Rp (t ),
donnée par (129)* par le courant I supposé constant et égal à 1^ ce Dans notre exemple particulier la tension maximum dispo-
qui donnerait Io R2 (t1 ) = 4650 volts), nible de 3340 volts, pouvant apparaître aux bornes du tube,donnée
par relation ( 144), est supérieure à la tension de 3000 volts
Dès que la décharge dans le tube est amorcée, la relation d'auto-amorçage d'un tube qui a déjà fonctionné ($ 9-1-1-1-2). On
(142) cesse d'être valable et il faut reprendre la relation (29) en peut donc alimenter directement un tel tube à partir d'un schéma de
faisant intervenir la résistance R comme cela a été fait dans le montage du type représenté par la figure 25. C'est le cas de la
calcul qui précède cette remarque. figure 33 ' les électrodes de décharge du tube sont directement
connectées aux bornes A et B de la self de stockage supraconductrice.
Remarque 2 Le calcul ^°/7/ montre d'ailleurs que l'on peut toujours obtenir, aux
bornes du circuit supraconducteur, une tension supérieure à la
Dans l'expression (136) le facteur multipliant W n'est tension d'auto-amorçage du tube, quelle qu'elle soit, à condition de
autre que le rendement (§ 7-4-1-1 ) . Ce rendement aurait été plus choisir en conséquence Rm et K C d_ •
élevé si l'on avait adopté (tableau 3) un temps t de montée du
courant plus bref. A la limite, pour un temps de montée négligeable La self L pourra être réalisée au moyen d'un matériau
devant t , la relation (89) donnerait : supraconducteur stabilisé par exemple par du cuivre ou de l'aluminium.
Les connexions du tube seront alors directement reliées aux extré-
(145) Vf (oo) W x 0,91 mités du conducteur de stabilisation, celui-ci étant exclu de l'inte^
u 1 + 0,1 rupteur Kp ^8?/. Les valeurs numériques à donner aux principaux
Pour augmenter encore le rendement il faudrait diminuer éléments du circuit sont celles qui ont été calculées au § 9-1-3 «
(relation (89) ), ce qui obligerait à augmenter la valeur de R
m
(relation (43) ). La charge de l'énergie dans la self L sera effectuée par
un générateur extérieur capable de débiter les 1540 ampères néces-
9-1-4- Détermination du montage électrique saires ( relation (138) ). Pour effectuer cette charge on pourra
utiliser momentanément les connexions du tube sans avoir à débrancher
Suivant la façon dont on veut effectuer la charge et la celui-ci, les tensions mises en Jeu (§ 3 ) étant trop faibles pour
décharge de l'énergie, ainsi que suivant la façon dont on veut l'amorcer. Il faudra par contre que ces connexions aient été prévues
déclencher la décharge diverses solutions se présentent . Nous allons pour pouvoir supporter le courant nécessaire pendant toute la durée
les examiner brièvement. Les schémas des montages correspondants sont de la charge ( § 4-1 ) .
rassemblés sur les figures 33 à 45 .
- 155 -
ab a b
t B
K,
Figure 33 Figure 34
Figure 38 Figure 39
a b a b
a b a b
A A1
B B1
Figure 35
C1 z
Figure
a b a b
B B1
Figure 37 f* i ^r^
Figure 42
-156 - - 157 -
- Les parties supraconductrices sont
représentées en traits forts.
«erne _Solution
2 - .. :
- Tr signifie Transformateur
\ éclair
exemple :
Enceinte cryogénique
La dynamo sera actionnée mécaniquement de l'extérieur du
cryostat au moyen d'un arbre de transmission qui pourra être d'autant
moins massif que la puissance à fournir sera plus réduite ( durée de
charge plus longue) et que sa vitesse de rotation sera plus élevée.
Figure 43 La pompe à flux ou le transformateur pourront être alimentés au
Tube moyen de courants très faibles sous des tensions d'autant plus élevées
éclair
q«« la puissano» & fournir sera plus élevée. On peut avoir une idée
dé là puissance moyenne qu'il y aura lieu c'Introduire dans le
- 158 - - 159 -
cryostat en se basant sur l'énergie à introduire par exemple : le courant que pendant la durée de la décharge est constitué , par
2360 Joules ( relation (137) ) dans le cas où il n'y a pas dégra- un conducteur normal. Sa résistance électrique doit être suffisamment
dation d'énergie pendant la charge (§ 4-4), et le taux maximum de faible devant celle équivalente au tube amorcé ( ici 0,5-H.) pour ne
répétition : un éclair toutes les quatre minutes( § 9-1-1-1-1) , ce pas diminuer le rendement ( § 7-4-1) . En maintenant ce circuit à
qui donne : basse température on peu-; profiter dans ces conditions de la faible
resist! vite des matériaux conducteurs {\/ et si l'on choisit un
2360 Joules 10 watts matériau peu magné tore si stant cela permet de n'en utiliser qu'une
4 x 60 secondes quantité totale très réduite,
Cette puis mce peut-être introduite dans le cryostat
par exemple au moyen d'un courant de 10 ampères sous une tension L'ensemble des circuits couplés L et S ne comporte pas
de 1 volt, ou bien au moyen d'un courant de 44 milliampères sous de circuit magnétique, les matériaux magnétiques actuellement connus
une tension de 227 volts ... ce qui ne pose aucun problème. étant tous saturés aux inductions que permettent les supraconducteurs.
désigné par E sur la figure 39, du type par exemple de ceux qui que l'énergie maximum transmise par le circuit S, en cas de
ont été détaillés sur les figures 45 à 45 . court-circuit, soit négligeable devant l'énergie stockée il suffit
que :
Le secondaire S se détermine très simplement :
(146)
R
u
Supposons que nous désirions voir le tube s'amorcer dès
que la tension à ses bornes atteint 1,5 kV, et qu'il suffise pour S désignant le coefficient de self induction de l'enroulement
cela d'appliquer à cet instant une tension de 25 kV sur l'électrode désigné par le même symbole .
de déclenchement.
Dans le cas qui vient d'être envisagé le déclenchement du
Avant que la décharge dans le tube soit amorcée l'ensemble tube est donc commandé par le déclenchement de l'interrupteur K .
des circuits L et S ( figure 38 ou 39 ) se comporte comme un
autotransformateur à vide : si l'on veut obtenir 25 kV aux bornes 5ème groupe de solutions :
de S lorsque l'on a 1,5 kV aux bornes de L il suffit de réaliser un
rapport de transformation égal à : Le circuit supraconducteur de stockage d'énergie peut
être rendu matériellement indépendant des circuits de déclenchement
tension à vide aux bornes de S 25'kV et d'alimentation du tube. Le couplage électrique entre ces circuits
(145) tension à vide aux bornes de L 1,5.'kV 17
est alors effectué par induction. C'est le cas schématisé par les
figures 40 à 42 .
Dès que la tension aux bornes de la self supraconductrice
L atteindra 1,5 kV on aura alors 25 kV aux bornes de S et la décharge
Le circuit S^ est l'analogue du circuit S des figures
s'amorcera dans le tube. Cette décharge se trouvera alimentée par
35 & 37 «t le circuit S2 est l'analogue du circuit S des figures
l'énergie qui était stockée dans L . Si la résistance R équivalente
38 et 39 •
au tube est pratiquement constante,la constante de temps de la
décharge aura pour valeur : "C" » —— . Le circuit S qui aura joué
xi Figure 40, le courant est introduit dans le circuit supra-
son rôle pour déclencher la décharge dans le tube ne participera plus
conducteur de stockage par des connexions directes.
à celle-ci , étant relié à une électrode extérieure au tube .
D'ailleurs il pourra comporter, par mesure de sécurité, pour limiter
Figure 4l, le courant introduit pari'intermédiaire d'un
le courant maximum possible, une impédance de protection z. Comme
transformateur d'énergie désigné par E.
on l'a vu ( § 8-1-4-3 ), cette impédance pourra être constituée en
particulier par une capacité C, ne laissant passer qu'une impulsion
Figure 42, l'interrupteur K« a été supprimé. En fait c'est
au début de la décharge du circuit supraconducteur, ou par une résis-
la self de stockage d'énergie qui est utilisée comme interrupteur
tance r. Dans ce dernier cas un calcul élémentaire montre que, pour
(3 7-5-1-3-2).
1
- 162 - - 163 -
De même que dans les solutions précédentes, la détermina- Pour fixer les idées nous allons donner les résul-
tion des circuits S. et S? ne soulève aucune difficulté. tats concernant un exemple, parmi une infinité possible fêïï/»
déterminé à partir des caractéristiques critiques ( courant
9-1-5- Réalisation pratique critique en fonction de l'induction critique à la température
constante de 4,2 ° K) de différents matériaux actuellement
De nombreuses possibilités s'offrent alors suivant : dans le commerce, en utilisant la méthode de détermination de
la self de stockage proposés par Hassel /84/.
le montage électrique choisi ;
le matériau supraconducteur utilisé ;
Bobinage de stockage :
la forme géométrique du circuit que l'on adopte (cylindrique,
torique «„. ) ; Bobinage cylindrique (figure 46) réalisant une
"l'optimisation" que l'on veut faire (§ 6-6) : poids minimum, self de 2 x 10"5 henry ( relation (129) )
encombrement minimum, prix de revient minimum ...
rayon moyen : r » 10 cm
Nous allons envisager quelques unes des possibilités en hauteur : h = 10 cm
fonction du montage électrique choisi. Dans chaque cas le montage devra épaisseur totale (isolants compris): e » 2,5 cm
satisfaire aux conditions indiquées au § 7-6 « matériau utilisé : câble stabilisé référence C S 8670 /111/,
isolé, dont les caractéristiques et la constitution de la
9-1-5-1- Décharges utilisant des connexions directes ; section droite ont été reportées sur la figure 47 .
nombre de spires du câble : n_ » 105 spires ( en 5 couches
de 21 apirea )
9-1-5-1-1- La charge s'effectue par des connexions directes :
induction au centre du bobinage : B 0,97 tesla
induction maximum sur le fil :B t 1 Tesla (voir
C'est le cas de la figure 33 (§ 9-1-4- 1ère solution) n
figure 46 ) .
si l'amorçage est assuré par le circuit de décharge, ou de la
figure 38 (§ 9-1-4- 4ème solution) s'il est assuré par un circuit
Connexions du tube éclair :
distinct.
Supposons que la liaison du tube éclair au dispositif
Le circuit supraconducteur doit stocker l'énergie direc- de stockage d'énergie nécessite un câble de 5 mètres de
tement sous le courant nécessaire au tube, c'est à dire ici 1540 am- longueur , Si l'on veut éviter une perte d'énergie appréciable
pères, d'après (138). Il doit satisfaire aux conditions particu- dans ce câble il faudra que sa résistance totale R soit très
lières indiquées au § 7-6 . Sa stabilisation résultera de l'utili- inférieure à celle du tube une fols amorcé (§ 7-4_i-i). On prendra
sation d'un matériau lui même "stabilisé" (§ 6-3). p ar exemple :
(147)
- 164 - - 165 -
I
ampère
1540
isolant
électrique
suprac onduc teur
cuivre
0 1 B
Tesla
Figure 4? : Caractéristiques du câble C S 86?0 (Atomics International)
c'est à dire
L'enroulement sera protégé par une résistance pure
- 5 henry r en série ayant par exemple pour valeur, d'après la relation
(151) L < 2 x 10
(146) :
n
-déclenchement de l'interrupteur : ce déclenchement sera effec- 2
(153) r - 100 -|- E,,
u » 100 ( 5°°) 0,5 = 28 000 .û-
tué par un procédé thermo-magnétique ($ 7-5-1-2 ). On réalisera (105)'
- 168 - - 169 -
9-1-5-2-1- La charge s'effectue par des connexions directes : Cet enroulement doit véhiculer le courant I =» 1540
ampères nécessaire au tube pendant la décharge. Il résulte
C'est le cas de la figure 35 (§ 9-1-4- 3,emegroupe toujours de (2l) qu'il doit comprendre un nombre de spires nS
de solutions ) si l'amorçage du tube est assuré par le circuit égal à celui de l'enroulement de stockage du § 9-1-5-1-1 ,
\
eme c'est à dire :
de décharge, ou de la figure 40 ( §9-1-4 - 5 groupe de
solutions ) s'il est assuré par un circuit distinct.
(155) ns 105 spires
Bobinage de stockage : Le matériau utilisé sera un conducteur normal à
faible résistivité, de façon que la résistance Ri de l'enrou-
Le circuit
» supraconducteur stocke dans ce cas lament soit faible devant celle du tube amorcé (§ 7-4-1-1 -)•
l'énergie sous un courant nécessairement relativement faible,
- 170 - - 171 -
§ 9-1-5-2-1 . Le circuit de stockage peut avoir un coefficient Le coefficient de self-induction de ce circuit est alors :
de self induction quelconque, compatible avec le dispositif de
charge utilisé. Ce cas permet de réaliser des circuits de (160) L" « 2 x 10"7 henry
stockage de très faible coefficient de self induction, stockant
l'énergie sous des courants très élevés. Ces circuits de et le courant à piéger :
stockage peuvent n'être constitués que par quelques spires
supraconduotrices ou même par une seule spire £j\ bis/ . On (161) I" - 154.000 ampères
peut ainsi réaliser des circuits possédant une excellente fata-
bilité (§ 6-3) . La résistance de cette spire à l'état normal est :
C'est le cas de la figure 37 <§ 9-1-4- 3èmegroupe On obtiendrait donc, si l'on faisait transiter toute la
de solutions) si l'amorçage du tube est assuré par le circuit spire, une constante de temps propre C? ayant pour valeur
de décharge, ou de la figure 42 (§ 9-1-4- 5 groupe de
solutions) s'il est assuré par un circuit distinct. (163) £2n - — - 0,89 x loi
Les circuits S, S. sont identiques à ceux du Cette constante de temps est trop faible si l'on veut
§ précédent. conserver la valeur (72 donnée au départ dans le tableau 3. On
obtiendra la constante de temp» 75 o en ne faisant transiter
Le circuit de stockage pourra comporter un nombre de qu'une fraction de la circonférence.totale de la spire égale à :
spires quelconque, mais il s'avérera particulièrement intéres-
R" -4
sant par sa stabilité lorsqu'il sera constitué par quelques (164) m '2n 0,89 x 10 0,22
spires ou même par une seule spire (§ 6-3). Nous allons donc 4 x 10-4
envisager le cas d'une seule spire.
Ce qui représente un peu moins du quart de la circonférence
totale d« la spire.
En conservant le même matériau et la même densité de
courant (10"* A/onr) que ceux adoptés pour l'interrupteur au
§ 9-1-5-1-1' le calcul donne une épaisseur e^l/ô mm pour un Si l'on ne s'était pas imposé la valeur de la
circuit constitué par une seule spire de rayon moyen r»10 cm constante de temps propre 75 „ (tableau 3) le fait de faire
et de hauteur h=10 cm (figure 46). transiter toute la spire de stockage d'énergie améliorerait
- 174 - - 175 -
-•*_w
(171) R -5,0,242
Energie dans l'arc wu 20 MJ m
Constante de temps de la
décharge 0,1 s (50) modifiée Pour R - 0,242~ la valeur du rendement =0,80 n'est
^ m •**•
Pertes tolérées : rigoureusement atteinte que si la vitesse de transition de l'inter-
dans 1'interrupteur supra- rupteur est infinie (§ 7-4-1-1 ). 2n fait nous avons vu (§ 7-4-1-1-
conducteur 0,15 wu expression (90-1) ) que cette valeur limite du rendement était
dans les connexions w 0,10 W pratiquement atteinte dans le cas où b' était petit devant l'unité.
Résistance de l'arc
u
0,03/1 Pour conserver plus de possibilités dans la suite nous allons
adopter pour R une valeur supérieure à 0,242/1, par exemple :
(169) W
o "Wu 2 + W3
W
0,15 w 0,10
d'où :
w.u
(170) 0,80
7 u^_
o
- i8o - - 18l -
- la valeur exacte du rendement est donnée par la relation (90-1) Energie initiale à stocker
dans laquelle on a : wu
(180) W
R +R
m u ),333 "7 0,818
(174) 1,11
m 0,3 Courant de stockage
2W
2 (R
u *V 2 x 0,033 0,02 (18l) I - 122.000 ampères
(175) kL
105 x 0,0033
A cette valeur de k correspondent les valeurs de t- et A titre de vérification on peut maintenant faire le calcul qui suit:
Im calculées dans ce qui suit,
- 18? - -183 -
(200)
Puissance utile W
B
Pendant la décharge, la puissance utile est de l'ordre
de : Figure 50
W
(202) u 20 MJ
= 200 Mégawatts
(203) i (t) - iu (t) (t) où le courant iu (t) est donné par la relation (206). Il en résulte que si
la tension VcLJ?C est constante, la résistance R u (t) de l'arc est nécessai-
(204) e =- - L di(t) (t) ^ (t) = Ru (t) iu (t) arc
=V rement variable et augmente au cours du temps. (On peut rapprocher ce ré-
dt sultat des couibes expérimentales rassemblées sur la figure 32).
Des relations (204) on déduit :
Puis à la fin de la décharge l'a.rc s'éteindra progressivement
Varc (en pointillés sur la figure 51).
(205) i x(t)
' = ix (t
amorçage' ) - lu [t
I - tamorçage 1
On peut calculer :
et en tenant compte de la relation (203) on obtient le courant dans l'arc :
V&rc
- tamorçageJ 'arc - L'énergie transférée dans l'arc :
iU vi.
A (t) y - j.i ^
(t )
'-
L L ' —J R2 (t)
(208) W (t) dt
Dana le cas où, pour t ^ t Q m r t w i a , . la résistance R~ (t) de l'interrup- " arc
cunorçage c.
teur est suffisamment élevée pour que le dernier terme de l'équation (206)
soit négligeable, le courant iy (t) dans l'arc est une fonction linéaire le courant iu (t) étant donné par la relation (206) et restant nul
décroîssante du temps, qui peut être schématisée par la figure 51. après l'instant tf où 11 s'annule dans la relation (206).
Remarque 2
- l'apparition sur le marché d'un certain nombre de matériaux, tels que les - d'après la relation (102) il serait possible de multiplier par 10 la résis-
alliages
iages Nb-Zr, Nb-Ti, le
le composé Nb, Sn , actuellement élaborés sous forme tance R de l'interrupteur pour la même masse de matériau supraconducteur
fils, câbles, rubans... utilisé, ou bien de diviser par 10 la masse de l'interrupteur pour une même
valeur de la résistance R .
- l'élimination, à priori des matériaux supraconducteurs qui ne pouvaient m
pratiquement pas être élaborés sous ces formes ;
Or, si l'on note que les ordres de grandeurs des densités de courants
- l'obtention, pour les matériaux élaborés, d'inductions critiques maxima aussi actuellement obtenues expérimentalement sont très inférieurs aux ordres de
élevées que possible, au point qu'il semble maintenant difficile de voir dans grandeurs des densités de courants théoriques maxima possibles /llj/, une amélio-
un avenir immédiat les inductions critiques de ceux-ci augmenter de facteurs ration des densités de courants critiques tendant à les rapprocher de ces limites
importants (ainsi on ne voit pas encore comment on pourrait par exemple aurait des conséquences révolutionnaires pour notre application.
multiplier par 10 l'induction critique de l'un de ces matériaux, induction
déjà très proche des limites prévues par la théorie actuelle ; cependant des Que ce soit par exemple pour réaliser des valeurs maxima du produit
combinaisons entre matériaux différents /85/ ne sont pas à exclure). ^ G \/^c (rclation (2*) )ou du produit p Ç* (relation (102) ) ou seulement
un compromis entre ces conditions il ne semble pas que des études aient été entre-
- la mise au point de techniques efficaces de "stabilisation" du matériau ainsi
prises Jusqu'à ce Jour aussi bien sur la nature des matériaux à retenir que sur
que du bobinage. les traitements à leur faire subir ou la façon de les mettre en forme.
Mais par contre, on peut constater que les courants critiques obtenus
En ce qui concerne la nature des matériaux une étude prospective systé-
par exemple avec des matériaux de même nature, .mais d'origines différentes, ou
matique reste à faire sur tous les supraconducteurs connus pour déterminer ceux
bien utilisés aux mêmes inductions mais dans des conditions expérimentales dif- qui peuvent avantageusement être utilisés pour constituer tout ou partie des
férentes, différent parfois d'un facteur très supérieur à 10. Cela n'a rien d'éton-
circuits de stockage et décharge d'énergie ; de même la recherche de matériaux
nant si l'on remarque que la caractéristique promordiale du matériau, pour la pro- nouveaux reste à entreprendre dans ue sens.
duction de champs magnétiques intenses, est de posséder l'induction critique la
plus élevée possible, par contre nous avons vu que pour le stockage et la décharge
En be qui concerne la structure et la forme des matériaux, des études
de l'énergie électrique c'était le courant critique qui intervenait principalement.
sur les couches minces par exemple ou sur les circuits massifs possédant une
1
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Pevt être n'avait-on pas encore pensé à tout cela ? Il fallait bien sûr,
pour avoir des chances de parvenir à un résultat intéressant, imaginer et mettre
en oeuvre des solutions très différentes des solutions électrotechniques classiques
auxquelles on était depuis longtemps habitué. Peut être y avait-on pensé ? Mais on
ne voyait pas encore très bien comment introduire pratiquement l'énergie dans de
- 200 - - 201 -
BIBLIOGRAPHIE
/113/- Souvenir d'un intéressant échange de vues avec le professeur Vers I960, l'apparition des premiers matériaux à champs critiques
BB. GOODMAN lors des Journées internationales des états extrêmes de élevés retenait l'attention de P. DELOBEAU sous la direction de qui je
la matière aux très hautes et très basses températures, organisées travaillais, et A. BRIN qui dirigeait le service avait décide' d'attacher un
avec le concours de la Société Française de Thermiciens à PARIS intérêt tout spécial aux possibilités de ces nouveaux matériaux. L'idée que
du 4 au 8 avril 196?. j'avais eue de pouvoir les utiliser pour stocker et libérer, d'une façon
utilisable, de l'énergie électrique était originale à l'époque et aussi très
- BERLINCOURT (T. G.) , HAKE (R.R. ) , LESLIE (D.H. ) .- Superconductivity contestée.
at high magnetic fields and current densities in some Nb-Zr alloys.
Physical Review Letters , Vol. 6 Nber 12 June 196! , pp. 671-6?^ . P. NELSON et M. CESSENAT, attirant l'attention des le début sur
certaines difficultés possibles, avaient suscité un examen plus particulier
des points correspondants.