Chap. 12 Poutres Et Dalles
Chap. 12 Poutres Et Dalles
Chap. 12 Poutres Et Dalles
Chapitre 12
1. LES POUTRES
1.1. Généralités
1.1.1. Définition
Une poutre est une barre à ligne moyenne droite de section rectangulaire, en T,
en I, H, etc ... (voir fig. 12. 1) travaillant en flexion.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les plus grandes valeurs de la hauteur h sont prises pour les poutres les plus
sollicitées et de grandes portées.
Pour les poutres solidaires d’une dalle, il convient, pour les largeurs b des tables
de compression, de respecter les dispositions résumées sur la fig. 12.3.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
daN/m 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0 6,5 7,0 7,5 8,0
1000 10x25 10x30 15x30 15x35 15x35 15x40 15x40 20x45 20x45 20x50 20x50
1200 10x30 10x30 15x30 15x35 15x35 15x40 20x40 20x45 20x45 20x50 20x55
1400 10x30 15x30 15x35 15x35 15x40 20x40 20x45 20x45 20x50 25x55 20x55
1600 15x30 15x30 15x35 15x40 15x40 20x45 20x45 20x50 25x50 25x55 20x55
1800 15x30 15x35 15x35 15x40 20x40 20x45 20x45 20x50 25x50 25x55 25x55
2000 15x30 15x35 15x40 15x40 20x45 20x45 20x50 25x50 25x55 25x55 25x60
2400 15x35 15x35 15x40 20x40 20x45 20x45 20x50 25x50 25x55 25x60 25x60
2800 15x35 15x40 20x40 20x40 20x45 20x50 25x50 25x50 25x55 25x60 25x60
3200 15x35 15x40 20x40 20x45 20x50 25x50 25x50 25x55 25x60 25x60 25x65
3600 15x40 20x40 20x40 20x45 20x50 25x50 25x55 25x55 25x60 25x65 30x65
4000 15x40 20x40 20x45 20x50 25x50 25x50 25x55 25x55 25x60 25x65 30x65
Tableau 12.1. Dimensions recommandées de la section droite des poutres.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Dans le cas où la poutre a plus de cinq (5) travées, on l’assimile à une poutre à
cinq travées; dans ce cas, les sollicitations dans toutes les autres travées
intermédiaires non voisines des travées de rive auront mêmes valeurs que dans la
travée centrale d’une poutre à cinq travées ; les sollicitations sur les appuis
intermédiaires de ces travées auront les mêmes valeurs que pour les appuis
encadrant la travée centrale de la poutre à cinq travées.
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Elle est fondée sur les hypothèses classiques de la Résistance des Matériaux.
Par cette méthode, il s’agit de déterminer d’abord les moments sur appuis qui
sont les inconnues hyperstatiques, en utilisant pour cela l’équation des trois
moments pour chaque appui intermédiaire. Pour l’appui i, cette équation se
présente comme suit (voir fig. 12.4) :
Li L L L 6 a 6 b
M i 1 2 i i 1 M i i 1 M i 1 i i i 1 i 1 (12.9)
Ii I i I i 1 I i 1 I i Li I i 1 Li 1
Fig. 12.4.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Il existe des tableaux déjà établis pour déterminer les valeurs maximales des
moments fléchissant et des efforts tranchants dans les poutres, pour
lesquelles :
- les moments d’inertie des sections droites sont les mêmes dans les
différentes travées;
- les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,80 et
1,25 (c’est-à-dire que 0,80 Li /Li+1 1,25).
Cette méthode, comme celle des trois moments, donne des valeurs élevées des
moments sur appuis et de faibles valeurs des moments positifs en travées. On
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
peut ainsi utiliser les résultats de cette méthode en majorant (jusqu’à 30%) les
valeurs des moments en travées et en minorant en conséquence celles des
moments sur appuis. Par cette méthode, les valeurs maximales des moments
fléchissant Mmax (en travées et sur appuis) et des efforts tranchants Va,max sur
appuis sont déterminées par les expressions suivantes :
- pour les charges réparties:
Mmax = ( g + q )L2 (12.12)
Va,max = (ag + bq ) L (12.13)
Les moments négatifs pouvant apparaître dans certaines travées par suite d’une
disposition défavorable des charges variables d’exploitation sont calculés par les
expressions suivantes :
- pour les charges réparties :
Mt,min = (g + q)L2 (12.16)
Les valeurs des coefficients , , a, b, sont données dans le tableau 12.3 pour
les schémas de charges représentés sur la fig. 12.5.
Pour les poutres continues ayant plus de cinq (5) travées, le calcul se fait comme
des poutres à 5 travées en prenant pour les moments en travées la valeur M3 en
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
troisième travée et pour les moments et les efforts tranchants sur appuis, on
prend respectivement les valeurs MC et VC sur le troisième appui.
Pour les poutres dont les travées sont différentes de plus de 20%, mais ayant la
même raideur dans les différentes travées (Ii/Li = Ii+1/Li+1), les valeurs extrémales
des moments peuvent être déterminées par les expressions du tableau 12.4 pour
les schémas de charges représentés sur la fig. 12.6.
Fig. 12.6.
Schémas
Tableau 12.4. Expressions des valeurs extrémales des moments pour les poutres
continues avec des portées différentes des travées. g, G - charges permanentes; p, P -
charges totales (p = g + q; P = G + Q où q, Q -sont les charges d’exploitation).
Les efforts tranchants sont déterminés par les méthodes générales applicables
aux poutres continues.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
a) Cas des poutres à moments d’inertie égaux dans les différentes travées
et non solidaires des poteaux
Fig. 12.7.
Pour déterminer les valeurs des moments en travées, on procède comme suit
(voir fig. 12.8) :
- on trace les courbes des moments de la travée indépendante de
longueur L sous l’effet des charges permanentes G (MG) et de la
totalité de la charge G + Q (MG+Q ) ;
- on porte sur les appuis les moments d’appuis minimaux (Ma,min ) et
maximaux (Ma,max ) en valeurs absolues, tout en supposant dans chaque
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cas que les charges d’exploitation peuvent ou non être appliquées dans
les différentes travées ;
- pour déterminer les moments positifs en travées (Mt,max > 0 ), on prend
pour ligne de fermeture de la courbe MG+Q celle qui joint les moments
minimaux en valeur absolue ;
- pour déterminer les moments négatifs en travées (Mt,min < 0), on prend
pour ligne de fermeture de la courbe MG celle qui joint les moments
maximaux en valeur absolue.
Les efforts tranchants sont déterminés par la méthode générale applicable aux
poutres continues.
Fig. 12.8.
b) Cas des poutres à moments d’inertie variables d’une travée à l’autre non
solidaires des poteaux
Les moments sur l’appui i sont déterminés par les expressions suivantes:
- pour le cas des charges réparties, on a :
2 2
p w L'w p e L'e
Mi = (12.23)
8,5(1 )
L'e I w
avec, = (12.24)
L'w I e
- pour le cas des charges ponctuelles, on a :
kPe L'e
Mi (Pe ) = (12.25)
(1 )
kPw L'w
Mi (Pw ) = (12.26)
(1 )
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les moments en travées sont déterminés par la même procédure que pour les
poutres à moments d’inertie égaux. Les efforts tranchants sont déterminés par
la méthode générale applicable aux poutres continues.
Fig. 12.9.
Travées intermédiaires
Pour les travées intermédiaires, les valeurs absolues des moments dans les
sections dangereuses (nus des appuis) sont déterminées par les expressions
suivantes :
- au nu de l’appui dans la travée gauche :
Kw K
Mw = Me’ M w ' 1 w (12.27)
D D
- au nu de l’appui dans la travée droite :
Ke K
Me = Me’ 1 Mw' e (12.28)
D D
- au nu inférieur des poutres dans le poteau inférieur :
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Ks
( M e ' M w ' )
Ms = (12.29)
D
- au nu supérieur des poutres dans le poteau supérieur :
Kn
Mn = ( M e ' Mw ' ) (12.30)
D
avec,
Kw = Iw / Lw’ (12.31)
Ke = Ie / Le’ (12.32)
Kn = In / Hn’ (12.33)
Ks = Is / Hs’ (12.34)
D = K w + K e + Kn + Ks (12.35)
1
Mw’ = pw L’w2 + Lw’kwPw (12.36)
8,5
1
Me’ = pe L’e2 + Le’kePe (12.37)
8,5
x( x 1)( x 2)
kw(e) = 2,125
(12.38)
avec, x = a / L’w(e) .
Travées de rive
Fig. 12.10
Considérons d’abord une travée de rive avec une console (voir fig. 12.10).
Noeud 1: Ce noeud est étudié comme précédemment en posant Kw = 0 et en
substituant Mw1 à Mw’, où Mw1 est le moment isostatique de la console au nu de
l’appui 1 (Mw1 < 0). On obtient donc :
Ke1 Ke1
Me1 = M e11 (12.39)
'
M w1
D1 D1
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K s1
Ms1 = ( M e1 M w1 )
'
(12.40)
D1
Kn1
= ( M e1 M w1 )
'
Mn1 (12.41)
D1
avec,
1
M’e1 = peLe’2 + Le’ kePe (12.42)
8,5
Ke1 = Ie1 / L’e1 (12.43)
Ks1 = Is1 / H’s1 (12.44)
Kn1 = Is1 / H’n1 (12.45)
D1 = Ke1 + Ks1 + Kn1 (12.46)
Noeud 2: Pour ce noeud, il s’agit tout d’abord d’évaluer les longueurs des travées
fictives. Ainsi, la longueur L’w2 est prise égale à :
L’w2 = 1 Lw2 (12.47)
avec, 1 - coefficient prenant les valeurs suivantes :
- pour (Ks1 + Kn1 ) 1,5Ke1 :
1 = 0,8 (12.48)
- pour (Ks1 + Kn1 ) < 1,5Ke1 :
K s1 K n1
1 = 1 - (12.49)
7,5K e1
On a : 0,8 1 1,0.
Quant à la longueur L’e2, elle est prise égale à 0,8Le2 (L’e2 = 0,8Le2) si la travée
n’est pas de rive, c’est-à-dire si le noeud 3 n’est pas un noeud de rive. Dans le cas
où le noeud 3 est un noeud de rive, on prend :
L’e2 = 3 Le2 (12.50)
avec, 3 - coefficient prenant les valeurs suivantes :
- pour (Ks3 + Kn3) 1,5Kw3 , on a :
3 = 0,8 (12.51)
- pour (Ks3 + Kn3 ) < 1,5Kw3 , on a :
K s 3 K n3
3 = 1 - (12.52)
7,5 K w3
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1
avec, Mw2’ = pwL’w22 + L’w2 kwPw (12.54)
8,5
Dans le cas d’une travée de rive sans console, les règles précédentes
s’appliquent en faisant Mw1 = 0.
Les efforts tranchants sont déterminés par la méthode générale applicable aux
poutres continues. Par mesure de simplification, on néglige les efforts normaux
développés dans les poutres.
Ledit règlement précise que, si une des conditions précédentes n’est pas
vérifiée, on peut appliquer la méthode de Caquot en majorant les moments en
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travées et atténuant les moments sur appuis d’un coefficient compris entre 1 et
2/3 .
Par cette méthode, les valeurs absolues des moments en travées Mt et sur
appuis Mw et Me (respectivement moments sur appui gauche et sur appui droit
de la travée considérée) doivent vérifiées les conditions suivantes :
Mt,r M’ - 0,5(Mw - Me ) (12.56)
avec, M’ = Max 1,05Mo ; (1 + 0,3)Mo (12.57)
Mt,i 0,5(1 + 0,3)Mo (12.58)
dans une travée intermédiaire;
Mt,r 0,5(1,2 + 0,3)Mo (12.59)
dans une travée de rive;
la valeur absolue Ma de chaque moment sur appui intermédiaire doit
être telle que (voir fig. 12.11) :
Ma 0,6 Mo pour une poutre à deux travées;
Ma 0,5Mo pour les appuis voisins des appuis de rive d’une
poutre à plus de deux travées;
Ma 0,4Mo pour les autres appuis intermédiaires d’une
poutre à plus de trois travées.
Dans ces expressions :
Mo - le moment maximal dans la travée de comparaison (pour une charge
uniformément répartie p, on a Mo = pL2/8) ; - coefficient définit comme suit :
Q
= GQ (12.60)
Fig. 12.11.
Aux appuis de rive, pour les éléments coulés sur place, il convient dans tous les
cas de prévoir un moment d’encastrement au moins égal à 0,2Mo.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les efforts tranchants sont déterminés par les méthodes générales appliquées
aux poutres continues.
Pour les efforts tranchants sur appuis, leurs valeurs sont données sur la fig.
12.12.
Fig. 12.12. Valeurs des efforts tranchants. Vo - la valeur de l’effort tranchant dans la
poutre isostatique.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Les courbes enveloppes des moments de flexion sont tracés pour pouvoir arrêter
certaines armatures longitudinales là où elles ne sont plus nécessaires pour
équilibrer les efforts internes. Pour les poutres en béton armé, soumises à des
charges uniformément réparties, la courbe enveloppe des moments de flexion
peut être construite en utilisant la formule suivante :
M = 10-3pL2 (12.61)
où,
p - la charge totale uniformément répartie: p = g + q, où g et q sont
respectivement les charges permanentes et d’exploitation ; L - la portée de la
travée considérée; - coefficient, fonction du rapport q/g, dont les valeurs pour
les différents points (voir fig. 12.13) sont données dans les tableaux 12.6 et 12.7.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.13. Courbe enveloppe des moments de flexion dans une poutre continue.
N.B.: l’épure des moments dans la travée de rive est tracée pour un moment
d’encastrement égal à 0,2Mo ;
les valeurs du coefficient sont données dans le tableau 12.8 en fonction du
rapport q/g.
Points 1 2 3 4 6 7 8 9 11 12 13 14
65 104 85 25 20 73 73 20 18 68 68 18
Tableau 12.6 Valeurs du coefficient pour déterminer les moments positifs en
travées.
N.B.: les valeurs de pour les sections dangereuses où le moment est maximal sont
données sur la fig. 12.13.
Une fois la courbe enveloppe tracée, on peut déterminer les aciers (sections
d’armatures) nécessaires pour n’importe quelle section de la poutre ; toutefois,
pour des raisons constructives et de mise en oeuvre, on se limite à quelques
sections seulement, à commencer par la section dangereuse où le moment est
maximal. Avec la diminution de la valeur du moment et selon la portée de la
poutre, on peut arrêter une, deux, trois ou quatre fois les armatures qui ne sont
plus nécessaires ; pour les petites et moyennes portées, on fera un à deux arrêts
d’armatures longitudinales et pour les grandes portées, on peut augmenter le
nombre d’arrêts jusqu’à trois ou quatre. Dans tous les cas, il faut respecter les
règles d’arrêt des armatures longitudinales (chapitre 9). Aussi, en choisissant et
en disposant les armatures principales (longitudinales), on doit chaque fois
vérifier que la hauteur utile réelle dr correspondant au ferraillage réalisé ne
soit pas inférieure à la hauteur utile théorique d prise dans le calcul ; autrement
dit on doit toujours avoir dr d.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
q/g 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0
1 0,167 0,200 0,228 0,250 0,270 0,285 0,304 0,320 0,330 0,339
Tableau 12.8. Valeurs du coefficient 1 (voir fig. 12.13) en fonction de q/g.
Sur la fig. 12.16 par exemple, sont représentées la courbe enveloppe des
moments de flexion (moments sollicitant) et l’épure des moments résistants
tracées après calcul des sections d’armatures pour une poutre continue à trois
travées soumise à l’action de charges uniformément réparties.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.14. Courbes enveloppes (1) et épures des moments résistants (2).
Fig. 12.15.
Dans le cas, où une poutre à une travée est prolongée par un porte-à-faux, il faut
tenir compte de l’effet de console qui consiste à considérer les différents cas
de chargement représentés sur la fig. 12.16.
Les armatures transversales sont déterminées à partir des valeurs des efforts
tranchants. En qualité d’armatures transversales, on utilise des cadres, des
étriers et des épingles. La répartition des armatures transversales se fait, dans
tous les cas, suivant la courbe enveloppe des efforts tranchants. Dans le cas des
charges uniformément réparties, on peut utiliser la répartition de Caquot ou
d’autres types de répartition. Souvent, pour des poutres soumises à des charges
uniformément réparties modérées, on peut utiliser deux espacements pour les
armatures transversales (cadres), à savoir un premier espacement st1, pour les
zones d’appui, déterminé à partir de la valeur de l’effort tranchant au niveau de
l’appui et un deuxième espacement st2, pour la zone centrale, déterminé à partir
de la valeur de l’effort tranchant à l’abscisse xc = 0,25L de l’appui où, L est la
portée de la travée (voir fig. 12.17).
Fig. 12.17.
Sur la fig. 12.18 sont montrés quelques cas de ferraillage des sections droites
des poutres.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.18.
1, 2 - armatures longitudinales inférieures et supérieures; 3 - cadres; 4 - épingle; 5 _
talon pour loger les armatures longitudinales inférieures; 6 - armatures du hourdis.
2. LES DALLES
2.1. Généralités
Les dalles pleines en béton armé sont des pièces minces dont l’épaisseur h est
largement inférieure à ses dimensions dans le plan. Elles sont de formes
différentes dans le plan : carrée; rectangulaire, circulaire, trapézoïdale,
triangulaire, etc ... Elles reposent, en général, sur plus de deux appuis (2, 3, 4 ou
plus) constitués par des poutres ou murs porteurs et travaillent en flexion dans
un ou deux sens.
La portée L à prendre en compte est prise, en général, entre nus des appuis ou
entre points d’application des résultantes des réactions d’appuis dans le cas où
elles reposent sur un massif de maçonnerie (voir fig. 12.19).
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
L’épaisseur minimale d’une dalle est de 5 cm dans tous les cas, sauf quand elle
est associée à des entrevous résistants où l’on peut réduire la hauteur à 4 cm.
Dans les formules (12.62) et (12.63), on doit prendre les petites valeurs de la
hauteur h pour le cas des dalles de petites portées, les moins sollicitées et
ayant des appuis continus le long du contour. On peut aussi se servir des données
du tableau 12.9 pour les constructions courantes.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Dans ce qui va suivre, on se limitera au calcul des dalles ayant une épaisseur h
constante et soumise à des charges normales au plan médian de la dalle.
Les dalles sont calculées comme des plaques. Dans le cas des plaques
rectangulaires de côté Lx et Ly (Lx < Ly ), la pratique a montré que :
La dalle porte dans un seul sens (sens de la petite portée Lx) si :
- le rapport Lx /Ly est inférieur à 0,4 (Lx /Ly < 0,4 ) ;
- la charge est uniformément répartie.
La dalle porte dans les deux sens si :
- les charges ne sont pas uniformément réparties ;
- la dalle est rectangulaire et que 0,4 Lx /Ly 1,0, quelque soit la
charge ;
- la dalle a une autre forme (non rectangulaires) dans le plan, quelque
soit la charge.
Dans le cas où la dalle porte dans un seul sens, elle est calculée comme une
poutre de portée Lx avec une section rectangulaire de hauteur h et de largeur
b = 1,00 m ; on l’appelle poutre-dalle en ce moment.
Dans le cas où la dalle porte dans les deux sens, elle est calculée dans les deux
sens comme une plaque de côtés Lx et Ly ; les sollicitations de calcul sont
ramenées à l’unité de largeur de la plaque dans le sens considéré.
Le calcul des dalles consiste à déterminer les efforts internes développées dans
leurs sections et de déterminer par la suite les sections d’armatures nécessaires
pour équilibrer ces efforts internes. Il existe deux méthodes principales de
calcul des dalles :
- les méthodes élastiques ;
- la méthode de l’équilibre limite.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
2 1 1 2
Vr = - D 2 2 2 (12.75)
r r r r r
1 1 1 2 2
V = -D 2 (12.76)
r r r r 2 r 2
345
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
1 2Lx
5 = (1 ) ln 1 (12.82)
4 ro
1 2 Lx
5 = (1 ) ln 1 2 (12.83)
4 ro
où,
1 et 2 - coefficients, fonctions du rapport des côtés, dont les valeurs, de
même que celles du coefficient dans la formule (12.77) sont données dans le
tableau 12.12.
=
p
R 2 r 2
5 2
R r2 (12.84)
64 D 1
1
Mr = p(3 )( R 2 r 2 ) (12.85)
16
M =
1
16
p (3 ) R 2 (1 3 ) r 2 (12.86)
où,
R - le rayon de la dalle; r - le rayon du point considéré (on a : r = 0
au centre de la dalle) ;
Mr =
1
16
p (1 ) R 2 (3 )r 2 (12.88)
M =
1
16
p (1 ) R 2 (1 3 )r 2 (12.89)
Pour les dalles rectangulaires continues, les valeurs maximales des moments en
travées Mt et sur appuis Ma doivent satisfaire les conditions suivantes :
A partir des valeurs des moments, on détermine les sections d’armatures comme
pour les éléments fléchis. La largeur étant de 1 m ( b = 1,00 m = 100 cm), on
répartit uniformément les barres d’armatures sur cette largeur ; les armatures
dans le sens de la petite portée sont toujours placées le plus proche de la
paroi.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Comme il a été déjà souligné, dans le cas des poutres - dalles (c’est-à-dire des
dalles rectangulaires avec Lx /Ly < 0,40) ; elles sont calculées seulement dans le
sens de la petite portée Lx comme des poutres de largeur b = 1,00 m. A partir
des moments, on détermine les sections d’armatures As,x dans ce sens. Dans le
sens de la grande portée (sens y), on dispose des armatures de répartition de
section As,y telles que :
- pour le cas des charges réparties :
As,y = 0,25 As,x (12.109)
Dans le cas général, on est en présence de six (6) moments : deux (2) moments
positifs en travée Mx et My et quatre (4) moments négatifs sur appuis Mn , Me ,
Ms et Mw .
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Fig. 12.21. Analyse limite d’une dalle rectangulaire encastrée aux contours et soumise
à une charge uniformément répartie. 1, 2 - charnières plastiques (lignes de rupture),
respectivement sur appuis et en travées.
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Chapitre 12. Les poutres et les dalles
Wp = ypdA = pV (12.112)
A
où,
y est le déplacement ; V - le volume du corps obtenu à l’état limite ou encore le
volume des déplacements :
V =
1
6
fL x (3L y L x ) (12.113)
Le travail virtuel des moments de flexion dans les charnières plastiques, dans
le cas d’un ferraillage uniforme de la dalle dans les deux sens, est égal à :
WM = M = Mx 2 + Mn + Ms + My 2 + Mw + Ms (12.114)
ou encore
2f
WM = (2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me) (12.115)
Lx
Le travail virtuel des forces extérieures Wp étant égal à celui des efforts
internes WM, on obtient :
pfL x 2f
(3L y L x ) = (2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me ) (12.116)
6 Lx
d’où
2
pL x
(3L y L x ) = 2Mx + 2My + Mn + Ms + Mw + Me (12.117)
6
L’expression (12.117) est valable même si tous les côtés de la dalle ne sont pas
encastrés. Dans le cas où un côté est sur appui articulé, on pose le moment sur
l’appui correspondant (Mw , Me , Ms , Mn ) égal à zéro.
En se donnant des rapports entre les sections d’armatures As,i dans les
différentes sections de la dalle (dans les différentes directions en travées et
sur appuis), on obtient différents rapports entre les moments limites (moments
résistants) Mi . Dans ces conditions, à la place de six (6) inconnues ( Mx , My , Mw ,
Me , Ms , Mn ), on trouve une (1) seule inconnue et on peut passer ainsi à la
résolution du problème.
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