+++rapport - Capital - Investissement - Banque Mondiale PDF
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Première phase
Octobre 2019
Note introductive
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1. Cette étude a été préparée par Michel Noël (Consultant principal, Banque mondiale) et
revue par Laurent Gonnet (Spécialiste principal du secteur financier et chef de projet
JCAP UEMOA, Banque mondiale) et Sonia Cattarinussi (Spécialiste senior du secteur
financier, co-chef de projet, Banque mondiale),
I : Introduction
Objet de l’étude
II : Contexte de la réforme
III.6.1 : Définitions
III.6.2 : Conditions d’agrément
III.6.3 : Conditions d’exercice
III.6.4 : Rémunération
III.6.5 : Commercialisation
III.6.6 : Gestion des risques
III.6.7 : Gestion des liquidités
III.6.8 : Règles organisationnelles
III.6.9 : Règles prudentielles
III.6.10 : Evaluation
III.6.11 : Délégation
III.6.12 : Rapport annuel
III.6.13 : Tableau de bord synthétique biannuel
III.6.14 Audit externe
III.6.15 : Gestion des plaintes
III.6.16 : Propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration
réglementaire des gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement
Bibliographie
Liste des acronymes
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PG : Partenaire général
PIB : Produit intérieur brut
PL : Partenaire limité
PME : Petite et moyenne entreprise
SA : Société anonyme
UE : Union Européenne
(i) A l’intention d’investir au moins 70% du total de ses apports en capital et de son ca-
pital souscrit non-appelé en actifs qui sont des investissements éligibles : et
(ii) N’utilise pas plus de 30% de la part totale de ses apports en capital et du capital
souscrit non appelé pour l’acquisition d’actifs autres que les investissements éli-
gibles.
Les investissements éligibles pour les fonds de capital-risque sont les PME non cotées ou les
PME cotées sur le compartiment PME de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM)
et qui sont établies dans un des Etats-membres de l’UEMOA. Une PME est définie comme une
entreprise qui, à la date où elle fait l’objet d’un investissement par le fonds de capital-risque
éligible, emploie en permanence moins de 200 personnes et réalise un chiffre d’affaires annuel
hors taxes n’excédant pas 1 milliard de FCFA. (Définition extraite de la Loi 2014-140 de la Ré-
publique de Côte d’Ivoire portant orientation de la politique nationale de promotion des petites et
moyennes entreprises).
Les instruments éligibles pour les fonds de capital-risque sont les suivants :
(ii) Les prêts avec ou sans garantie consentis par un fonds de capital-risque éligible à
une entreprise de portefeuille éligible, dans lequel il détient déjà des instruments éli-
gibles, pourvu qu’il ne soit pas consacré à de tels prêts plus de 30% de la somme
des apports en capital et en capital souscrit non appelé du fonds de capital-risque
éligible ;
(iii) Les actions d’une entreprise de portefeuille éligible acquises auprès des actionnaires
existants de cette entreprise
(iv) Les parts ou actions d’un ou plusieurs autres fonds de capital-risque éligibles.
(ii) N’est pas soumis à agrément en tant qu’OPCVM (voir définition ci-dessous).
(i) Intervient activement dans la gestion des sociétés cibles, en prenant une part
minoritaire dans la société pouvant prendre la forme d’actions préférentielles
(fonds de capital-risque et fonds de capital-investissement de croissance), et/ou
en prenant une part majoritaire dans la société (fonds de rachat), et/ou en utili-
sant des options d’achat d’actions ou des droits de conversion en actions (fonds
de dette) ;
(ii) Lève des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs qualifiés (investis-
seurs professionnels par nature ou sur option) conformément à une politique
d’investissement définie dans l’intérêt de ces investisseurs ;
(i) Qui se qualifie de fonds d’investissement alternatif sous la loi relative aux
gestionnaires de fonds d’investissement alternatif (GFIA) (transposant la Di-
rective européenne portant sur les GFIA)
(ii) Dont l’objet exclusif est le placement collectif de ses fonds en valeurs dans le
but de répartir les risques d’investissement et de faire bénéficier les investis-
seurs des résultats de la gestion de ses actifs ;
(iii) Qui réserve ses titres ou parts d’intérêts à un ou plusieurs investisseurs aver-
tis ; et
(iv) Dont les statuts ou le règlement de gestion ou le contrat social prévoient qu’il
est soumis à la loi portant sur le FIAR.
(vi) Qui réserve ses titres ou parts d’intérêts à un ou plusieurs investisseurs aver-
tis ; et
(i) Un gestionnaire externe, qui est la personne morale désignée par le FIA ou pour
le compte du FIA et qui, du fait de cette désignation, est chargé de gérer le FIA ;
(ii) Le FIA lui-même, lorsque la forme juridique du FIA permet une gestion interne et
que l’organe directeur du FIA décide de ne pas désigner de gestionnaire externe.
(i) Dont l’objet exclusif est le placement collectif en valeurs mobilières et/ou autres
actifs financiers liquides des capitaux recueillis auprès du public et dont le fonc-
tionnement est soumis au principe de répartition des risques ; et
(ii) Dont les parts sont, à la demande des porteurs, rachetées directement ou indi-
rectement 1a charge des actifs de cet organisme. Est assimilé à de tels rachats
le fait pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ses parts en bourse ne
s’écarte pas sensiblement de leur valeur d’inventaire nette.
. Partenariat limité
Le partenariat limité est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée ou illimitée entre
un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité illimitée et solidaire envers
les obligations du partenariat, et un ou plusieurs partenaires limités (PL) dont la responsabilité
est limitée au montant engagé dans le partenariat (intérêt de partenariat). Le partenariat limité
peut être géré de manière interne ou externe. Le partenariat limité n’a pas de personnalité juri-
dique séparée de celle des partenaires. Il est une entité fiscalement transparente.
(i) qui adopte la forme de société commerciale (SCS, SA, ou autre forme de
société commerciale) ou la forme contractuelle du partenariat limité ;
(iii) qui réserve ses titres ou parts d’intérêt à des investisseurs qualifiés.
Résumé exécutif
1. L’UEMOA est à la traine par rapport aux autres zones de l’Afrique Sub-saharienne en
matière de développement de l’industrie du capital-risque et du capital-investissement.
En 2016, l’UEMOA représentait 3.9% des actifs sous gestion des fonds de capital-risque
et du capital-investissement dans la région, contre 10% du PIB. Une étude récente de la
Banque mondiale a recensé 22 fonds de capital-risque et de capital-investissement opé-
rant dans l’UEMOA en 2017. La grande majorité de ces fonds sont enregistrés hors de
la zone UEMOA, principalement à Maurice, en Afrique du Sud et au Luxembourg. A ce
jour, un seul fonds a été enregistré dans le cadre de la Loi Uniforme de l’UEMOA de
2003 relative aux entreprises d’investissement à capital fixe.
2. La domiciliation des fonds et des gestionnaires de fonds hors zone UEMOA présente un
certain nombre de désavantages pour les gestionnaires de fonds et pour leurs investis-
seurs. D’une part, les gestionnaires de fonds font face à des coûts importants dans
l’exécution des transferts en devises hors de la zone. D’autre part, la domiciliation des
fonds hors zone UEMOA constitue un obstacle majeur à la mobilisation des ressources
auprès des investisseurs institutionnels de la zone. D’une part, les organismes de pré-
voyance investissent leurs actifs uniquement dans l’UEMOA en raison de leur politique
d’investissement. D’autre part, les sociétés d’assurance ne sont pas autorisées à investir
leurs actifs en dehors des zones UEMOA et CEMAC en vertu du cadre réglementaire de
la CIMA.
Le partenariat limité
Le partenariat limité est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée ou
illimitée entre un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité
illimitée et solidaire envers les obligations du partenariat, et un ou plusieurs parte-
naires limités (PL) dont la responsabilité est limitée au montant engagé dans le parte-
nariat (intérêt de partenariat). L’accord de partenariat limité (APL) définit les relations
entre les partenaires, qui peuvent être des individus ou des sociétés. Le gestionnaire
du fonds peut être interne (PG gestionnaire) ou externe. Les PL ne peuvent pas parti-
ciper à la gestion du fonds. Le partenariat limité est une entité fiscalement transpa-
rente.
4. A ce jour, le cadre légal et réglementaire de l’industrie des fonds de capital-risque et de
capital-investissement dans l’UEMOA consiste en la Loi Uniforme de l’UEMOA relative
aux entreprises d’investissement à capital fixe de 2003, la Directive de l’UEMOA portant
harmonisation de la fiscalité applicable aux entreprises d’investissement à capital fixe de
2011, et de l’instruction du CREPMF relative à la classification et aux règles d’allocation
d’actifs des organismes de placement collectif (OPC) de 2011. La Loi Uniforme a été
transposée en droit national dans six Etats-membres, et la Directive dans trois Etats-
membres seulement. Il n’existe pas à ce jour de cadre réglementaire spécifique pour les
gestionnaires de fonds de capital risque et de capital-investissement dans l’UEMOA.
6. L’analyse comparative des formes possibles de structuration des fonds et des gestion-
naires de fonds de capital-risque et de capital-investissement dans l’UEMOA examine la
forme contractuelle du partenariat limité, les formes de sociétés commerciales (société
en commandite simple (SCS), société anonyme (SA), société par action simplifiée
(SAS), et société à capital variable (SCV)), et les formes additionnelles optionnelles
d’OPC spécialisés (société d’investissement en capital à risque (SICAR), fonds
d’investissement spécialisé (FIS) et fonds d’investissement alternatif réservé (FIAR)).
10. Les conditions d’exercice sont identiques à celles des sociétés de gestion d’OPC pré-
vues dans les propositions de structuration du RG, sous réserve de deux exceptions
concernant les gestionnaires de fonds de capital-risque éligibles. Les règles quantita-
tives concernant le maintien des fonds propres complémentaires sont remplacées par
une règle générale stipulant que les gestionnaires de fonds de capital-risque éligibles
doivent à tout moment détenir des fonds propres suffisants pour assurer la gestion des
fonds de capital-risque qu’ils gèrent et doivent, à tout moment, pouvoir justifier de la suf-
fisance de leurs fonds propres. Les règles prudentielles spécifiques sont remplacées par
une règle générale stipulant que les gestionnaires de fonds de capital-risque doivent re-
courir à des ressources humaines et techniques adéquates, et à des procédures adé-
quates d’identification, de gestion, de suivi et de révélation aux investisseurs des conflits
d’intérêt pour assurer la bonne gestion des fonds de capital-risque éligibles qu’ils gèrent.
11. Les règles concernant les politiques et pratiques de rémunération des sociétés de ges-
tion d’OPC prévues dans les propositions de structuration de RG ne s’appliquent pas
aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement, et sont rem-
placées par une règle générale stipulant que les gestionnaires de fonds de capital-risque
et de capital-investissement doivent mettre en œuvre une politique de rémunération
concernant les cadres supérieurs, les preneurs de risques et le fonctions de contrôle qui
soit cohérente avec une prise de risque saine et effective.
13. Les règles concernant la gestion des risques par les sociétés de gestion d’OPC
s’appliquent aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement
sous réserve de deux exceptions. D’une part, les règles quantitatives concernant le re-
cours à l’effet de levier ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque
et de capital-investissement, et sont remplacées par une règle générale stipulant les po-
litiques et pratiques à adopter en cas de recours à l’effet de levier. D’autre part, les
règles spécifiques concernant la gestion des risques ne s’appliquent pas aux gestion-
naires de fonds de capital-risque éligibles, et sont remplacées par une règle générale
stipulant les politiques et les pratiques à adopter par ces gestionnaires en matière de
gestion des risques. Ces politiques et pratiques doivent être définies de manière ex-
haustive et transparente dans le cadre des accords de partenariat limité (APL) ou dans
le cadre des statuts de la société en commandite simple (SCS), et doivent être commu-
niquées dans le cadre du prospectus aux investisseurs.
14. Les règles concernant la gestion des liquidités par les sociétés de gestion d’OPC ne
s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement, et sont remplacées par une règle générale stipulant que ces gestion-
naires doivent définir leurs politiques et pratiques de gestion de la liquidité de manière
exhaustive et transparente dans le cadre des APL ou des statuts de la SCS, et les
communiquer dans le cadre du prospectus aux investisseurs.
16. Les règles concernant l’évaluation des actifs des fonds de capital-risque et de capital-
investissement stipulent que les gestionnaires doivent évaluer les fonds qu’ils gèrent sur
la base des Lignes directrices internationales d’évaluation du capital-investissement
(IPEV Guidelines) et présenter ces méthodes et procédures de manière exhaustive et
transparente dans les APL ou dans les statuts de la SCS, et les communiquer dans le
cadre du prospectus aux investisseurs.
17. Les règles concernant la délégation par les sociétés de gestion d’OPC contenues dans
les propositions de structuration du RG s’appliquent pleinement aux gestionnaires de
fonds de capital-risque et de capital-investissement.
21. Dans ce contexte, le rapport présente des propositions d’éléments à reprendre dans le
cadre de la structuration réglementaire des sujets suivants :
. Partenariat limité dans l’UEMOA
. Fonds d’investissement spécialisé simplifié (FISS) dans l’UEMOA
. Investisseurs qualifiés
. Prospectus pour les fonds de capital-risque et de capital-investissement
. Rapport annuel et au tableau de bord synthétique biannuel pour les fonds de capital-
risque et de capital-investissement
. Gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement
. Obligations des dépositaires concernant les actifs qui ne font pas l’objet d’une conser-
vation.
23. Dans ce but, il est recommandé que le CREPMF prépare et mette en œuvre un plan de
renforcement de ses capacités en matière de surveillance de manière à accompagner
efficacement le développement d’une industrie du capital-risque et du capital-
investissement prospère dans l’UEMOA.
Projet de Rapport - Confiden-
tiel
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I. Introduction
Ces propositions, une fois agréées par le CREPMF, permettront l’élaboration de propo-
sitions de texte a l’intention du CREPMF (Règlement général, Instructions et Circulaires).
4. Dans une seconde phase, ces travaux pourront être suivis dès fin 2019 par une étude
complémentaire relative à:
(i) La mise en oeuvre d’un cadre juridique idoine pour permettre des investissements
dans la région notamment via des fonds offshore de private equity et de venture ca-
pital; et ;
(ii) L’amélioration du droit applicable aux sociétés dans lesquelles investissent les struc-
tures d’investissement de capital-risque et de capital-investissement.
5. Le présent rapport porte sur la première phase de cette étude.
II : Contexte de la réforme
7. A l’exception de la CEMAC, l’UEMOA est à la traîne par rapport aux autres zones de
l’Afrique Sub-saharienne en matière de développement de l’industrie du capital-risque et du
capital-investissement. En 2016, la zone UEMOA représentait 3.9% des actifs sous gestion de
l’industrie du capital-risque et du capital-investissement en Afrique Sub-saharienne, alors que le
PIB de la zone représentait 10% du PIB de la région. Par comparaison, l’Afrique du sud repré-
sentait 40.7% des actifs sous gestion, suivie par le Nigéria (18.5%), le Kenya (12.4%), et le
Ghana (6.1%). Parmi les pays de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire représentait 2.7% des actifs sous
gestion en Afrique sub-Saharienne, suivie par le Sénégal (0.9%) et le Mali (0.9%) (Source
Thomson Reuters, op.cit).
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1/ Cette section est basée en partie sur une étude interne de la Banque mondiale intitulée
« Côte d’Ivoire : assessment of the private equity and venture capital industry » par Fatou Fadi-
ka et Michel Noël, Washington DC, 2017.
généralistes et investissent dans un large éventail de secteurs d’activités, y compris les biens
de consommation, les services financiers, les services d’entreprise, l’industrie manufacturière,
les télécom, l’industrie hôtelière, l’agro-industrie, la santé et l’informatique. Quelques fonds se
spécialisent dans un secteur particulier. Deux fonds Sud-Africains, Harith et AIIM, sont spéciali-
sés dans les PPP en infrastructure. Le fonds Injaro se focalise sur la chaine de valeur agro-
industrielle. Le fonds Equator se spécialise dans le secteur bancaire.
11. A l’exception du fonds ECP, qui cible des tickets de l’ordre de 25 millions de dollars US,
la plupart des fonds se concentrent sur les sociétés à moyenne et forte capitalisation avec des
tickets de l’ordre de 1 à 10 millions de dollars US. Les PMEs de la zone attirent peu les fonds
de capital-investissement, en particulier pour des tickets inférieurs à 1 million de dollars US. A
l’exception de IETP, les investisseurs ne sont pas présents sur le marché du capital-risque dans
la zone.
12. La taille des fonds est alignée avec leur stratégie d’investissement. Les fonds de plus
grande taille sont ceux qui se concentrent sur les entreprises à forte capitalisation, sur les PPP
en infrastructures, ou qui couvrent une zone géographique étendue. ECP a plus de 2 milliards
de dollars US d’actifs sous gestion. AIIM et Harith gèrent des fonds de plus de 500 millions de
dollars
US chacun. La taille des autres fonds varie entre 15 et 200 millions de dollars US : les fonds de
petite taille se concentrent sur les PMEs tandis que les fonds de plus grande taille se concen-
trent sur les entreprises à capitalisation moyenne ou forte.
14. Les sorties d’investissements se font principalement par rachat de l’équipe dirigeante,
par la vente aux investisseurs stratégiques, et par la vente à d’autres fonds d’investissement. Il
n’y a pas d’exemple de sortie sur la BRVM ou sur une bourse des valeurs mobilières hors de
l’UEMOA à ce jour.
15. Maurice est le domicile principal des fonds opérant dans la zone. Dans cette structure,
le fonds prend généralement la forme d’un partenariat limité sous régime offshore GBL1 et est
géré par une société de gestion enregistrée à Maurice (voir Section II.2 ci-dessous). La société
de gestion Mauricienne délègue la gestion du fonds à une société de gestion locale enregistrée
dans un Etat membre de l’UEMOA ou à une société de gestion régionale ayant des filiales lo-
cales dans les Etats membres. Des structures similaires sont utilisées pour les fonds enregis-
trés en Afrique du Sud et au Luxembourg.
16. La domiciliation du fonds et du gestionnaire de fonds hors zone UEMOA présente un
certain nombre de désavantages pour les gestionnaires de fonds et pour leurs investisseurs.
D’une part, les gestionnaires de fonds font face à des coûts importants dans l’exécution des
transferts en devises hors de la zone. Ces coûts résultent des commissions élevées (jusque 6%
au cours de 2017) et des retards enregistrés dans l’exécution des transferts (jusqu’à plusieurs
mois selon les cas). Ces coûts grèvent de manière significative le taux de rendement interne
pour les gestionnaires de fonds et pour les investisseurs. D’autre part, la domiciliation du fonds
hors zone UEMOA constitue un obstacle majeur à la mobilisation des ressources auprès des
investisseurs institutionnels de la zone. D’une part, les organismes de prévoyance tels que la
CNPS en Côte d’Ivoire investissent leurs actifs uniquement dans l’UEMOA en raison de leur
politique d’investissement. D’autre part, les sociétés d’assurance ne sont pas autorisées à in-
vestir leurs actifs en dehors des zones UEMOA et CEMAC en vertu du cadre réglementaire de
la CIMA.
17. Un nombre limité de sponsors ont constitué leurs fonds dans un des Etats membres de
l’UEMOA.
18.. Le fonds Teranga sponsorisé par IETP IPDEV2 au Sénégal est à ce jour le seul fonds
enregistré en tant que société d’investissement à capital fixe dans le cadre de la Loi Uniforme
de l’UEMOA de 2003 (voir Section II.3). Le sponsor du fonds a rencontré de nombreuses diffi-
cultés dans l’enregistrement et la structuration du fonds. Premièrement, en l’absence de décret
d’application de la Loi Uniforme, et en l’absence d’instruction de la BCEAO concernant les mo-
dalités d’obtention de l’agrément auprès du Ministre chargé des finances telle que prévue par la
Loi Uniforme (voir Section II.3), le sponsor a fait face à de nombreuses allées et venues entre la
BCEAO et le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan afin de déterminer l’autorité res-
ponsable pour l’enregistrement du fonds. Après plusieurs mois, la société a été enregistrée sur
base d’une décision ad hoc du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan qui, en
l’absence d’instruction de la BCEAO, ne préjuge en rien du traitement de futures demandes
d’enregistrement de sociétés d’investissement à capital fixe dans le cadre de la Loi Uniforme au
Sénégal. Deuxièmement, le sponsor du fonds a rencontré des difficultés pour structurer les pro-
cédures d’augmentation de capital pour se rapprocher du mode opératoire d’un fonds de capi-
tal-risque tout en respectant le cadre légal de la société anonyme. Troisièmement, les opéra-
tions de sortie se traduisent par une remontée des plus-values au niveau de la société anonyme
plutôt que par un rachat direct des parts des investisseurs. Le produit de ces sorties est réinves-
ti dans le fonds. Le fonds Teranga s’apparente dès lors à un fonds à durée de vie indéterminée
(« evergreen fund ») destiné à une catégorie particulière d’investisseurs qui sont prêts à investir
sur le très long terme. Quatrièmement, les spécificités opérationnelles du fonds ont nécessité
un effort pédagogique particulier envers les investisseurs. En résumé, la procédure
d’enregistrement ad hoc du fonds et ses spécificités opérationnelles en font une structure relati-
vement unique et non aisément reproductible pour l’industrie des fonds de capital-risque et de
capital-investissement dans l’UEMOA.
19. Le fonds Comoé sponsorisé par IETP IPDEV2 est enregistré comme une SA à capital
variable en Côte d’Ivoire. Le sponsor du fonds souligne que le recours à la structure de société
à capital variable a été motivé en partie par la nécessité de sortir du champ d’application de
l’Ordonnance 2009-385 du 1er décembre 2009 portant réglementation bancaire en Côte d’Ivoire,
dont l’article 10 prévoit que les entreprises à capital fixe qui font profession habituelle de con-
courir sur ressources propres ou assimilées au renforcement des fonds propres et assimilés
d’autres entreprises sont considérées comme établissements financiers en fonds propres et
sont dès lors soumis aux dispositions de la réglementation bancaire. Les principaux inconvé-
nients de la structure ont trait à la relative lourdeur des procédures en termes d’augmentation et
de diminution de capital, et à l’absence d’exonération fiscale.
20. Le fonds Amethis West Africa constitué par Amethis Finance est enregistré comme une
SA à capital variable en Côte d’Ivoire. Le sponsor du fonds estime que l’avantage principal de
cette structure est d’avoir mobilisé des ressources auprès des investisseurs institutionnels de
l’UEMOA et de la CEMAC, en particulier la CNPS de Côte d’Ivoire, plusieurs sociétés
d’assurance, et la CDC du Gabon. Comme dans le cas précédent, les principaux inconvénients
ont trait à la relative lourdeur des procédures en termes d’augmentation et de diminution de
capital, et à l’absence d’exonération fiscale.
22. Les sponsors de fonds sont demandeurs pour la mise en place d’un cadre légal et ré-
glementaire moderne et efficace des fonds de capital-risque et de capital-investissement dans
l’UEMOA, qui allie flexibilité dans la structuration et la gestion des fonds et transparence envers
les investisseurs, et qui soit pleinement compétitif avec le cadre dont ils bénéficient à ce jour sur
les domiciles utilisés à l’international. Ils soulignent la nécessité d’élaborer un cadre adapté à la
grande diversité des profils de fonds opérant à ce jour dans la zone, et qui permette d’anticiper
la poursuite de ce processus de diversification attendue au cours des prochaines années, de-
puis les fonds de démarrage de petite taille visant des petits tickets dans des start-up inno-
vantes, notamment dans des secteurs tels que la technologie numérique, les services financiers
digitaux ou l’agro-industrie, jusqu’aux fonds de capital-investissement de grande taille visant
des tickets plus importants dans les secteurs des PPP en infrastructure et dans les secteurs de
la croissance verte, y compris les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports
non-émetteurs de CO2, l’eau et l’assainissement, l’agriculture et l’élevage soutenables, et la
gestion des déchets.
23. Les sponsors de fonds mettent également un fort accent sur la nécessité de mettre en
place un cadre fiscal uniforme à travers la zone qui soit pleinement compétitif avec celui dont ils
bénéficient sur les domiciles utilisés à ce jour à l’international. Ils insistent également sur la né-
cessité d’accompagner la mise en œuvre de ce nouveau cadre légal et réglementaire par le
développement d’une capacité administrative et de surveillance appropriée et efficace au ni-
veau du CREPMF. Pour leur part, les investisseurs institutionnels encouragent le développe-
ment d’une industrie des fonds de capital-risque et de capital-investissement au sein de
l’UEMOA qui leur permettrait de diversifier leurs portefeuilles d’actifs dans la zone au profit de
leurs clients.
____________________________
2/ L’étude du cadre légal et réglementaire au Delaware et au Luxembourg est basée en partie
sur une étude interne de la Banque mondiale intitulée « Fostering private equity/venture capital
investments in emerging markets and developing countries» par Shanthi Divakaran et Michel
Noël, Washington DC, 2017.
25. Le choix des trois places de référence à l’international a été motivé par les considéra-
tions suivantes.
26. Le Delaware a été retenu pour trois raisons : (i) globalement les Etats-Unis sont le plus
grand marché pour les fonds de capital-risque et de capital-investissement ; (ii) les trois-quarts
des fonds de capital-risque et de capital-investissement enregistrés aux Etats-Unis le sont au
Delaware (voir Preqin (2014) ; et (iii) la forme juridique du partenariat limité sous forme contrac-
tuelle utilisée au Delaware ou similaire est la forme juridique la plus communément utilisée dans
l’industrie des fonds de capital-risque et de capital-investissement au niveau global (voir Section
II.2.1)
27. Maurice et le Luxembourg ont été retenus parce que se sont les deux domiciles les plus
utilisés à l’international (avec l’Afrique du Sud) par les gestionnaires de fonds de capital-risque
et de capital-investissement actifs dans l’UEMOA. De plus, plusieurs gestionnaires de fonds de
capital-risque et de capital-investissement actifs dans la zone envisagent de domicilier leurs
prochains fonds au Luxembourg. Le Luxembourg est le domicile le plus utilisé pour les fonds
alternatifs dans l’Union Européenne, représentant 60% des enregistrements de fonds alternatifs
au sein de l’Union. Parmi les fonds alternatifs enregistrés au Luxembourg, les fonds de capital-
risque et de capital-investissement constituent la classe de fonds ayant la croissance la plus
rapide, à la fois en termes de nombre de fonds et d’actifs sous gestion (voir Oliver Wyman
(2014).
29. Un partenariat limité est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée ou illimi-
tée entre un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité illimitée et soli-
daire envers les obligations du partenariat, et un ou plusieurs partenaires limités (PL) dont la
responsabilité est limitée au montant engagé dans le partenariat (intérêt de partenariat). Les
PG et les LP peuvent être des individus ou des sociétés. Les principales étapes de création
d’un partenariat limité contractuel sont illustrées dans l’encadré II.1 ci-dessous en prenant pour
exemple le Delaware. Des procédures similaires sont utilisées pour l’établissement des partena-
riats limités contractuels au Luxembourg et à Maurice.
La LLC enregistre ensuite le fonds sous forme d’un partenariat limité (Delaware Limi-
ted Partnership). Le partenariat limité est une entité commerciale contractuelle qui n’a pas le
statut de société. Les contributions des partenaires sont représentées par des intérêts de
partenariat, non par des actions. En tant que PG, la LLC a une responsabilité illimitée envers
les obligations du partenariat limité, mais la responsabilité de ses membres est limitée à leur
apport à la LLC. La LLC investit en moyenne de 2 à 3% du capital du fonds. Le partenariat
limité est une entité fiscalement transparente.
Le document fondateur du fonds est l’accord de partenariat limité (APL) (Limited Part-
nership Agreement – LPA). L’ APL définit les caractéristiques du fonds (taille minimum et
maximum du fonds, contribution en industrie du PG, montant du capital investi par le PG,
contribution minimum et maximum de chaque PL, horizon du fonds), la gestion du fonds (li-
mites de concentration, limites au recours à l’effet de levier, limites d’investissement dans des
compagnies déjà investies par le gestionnaire de fonds), les activités du PG (co-
investissements des membres du PG, vente d’intérêts de partenariat, levées de fonds addi-
tionnelles, addition de nouveaux PG), le champ d’investissement du fonds, et l’alignement
des intérêts et la structure de rémunération des PG et PL. Généralement, le PG/gestionnaire
est rémunéré sur base de frais de gestion de 2% et d’une participation de 20% aux plus-
values de cession (carried interest).
31. Jusqu’au milieu des années 2000 au Luxembourg et à Maurice, et jusqu’en 2010 aux
Etats-Unis, l’industrie du capital-risque et du capital-investissement s’est développée dans un
cadre largement non-réglementé. A ce jour, les Etats-Unis et le Luxembourg ont mis en place
une structure de surveillance de l’industrie qui repose principalement sur la surveillance des
gestionnaires de fonds et des dépositaires plutôt que des fonds individuels. Dans cette struc-
ture, l’autorité de surveillance supervise les fonds individuels de manière indirecte par
l’intermédiaire de sa supervision des gestionnaires de fonds et des dépositaires. A Maurice,
l’autorité de surveillance supervise encore de manière séparée les gestionnaires de fonds, les
dépositaires et les fonds individuels.
33. Aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank a abrogé l’exemption contenue dans la loi sur les con-
seillers en investissement pour les conseillers gérant des fonds privés dont les actifs sont supé-
rieurs à 150 millions de dollars US. Ces conseillers sont à présent tenus de s’enregistrer auprès
de la SEC et de se conformer à la loi sur les conseillers en investissement. La conformité avec
la loi inclus les obligations fiduciaires, les interdictions et exigences substantielles, les exi-
gences contractuelles, les exigences de tenue de documents, et la surveillance administrative
par la commission des opérations de bourse. Les obligations fiduciaires envers les clients in-
cluent la divulgation complète des faits matériels, la pertinence des conseils, le fondement rai-
sonnable des recommandations, et la meilleure exécution.
34. Les conseillers en investissement qui font une demande d’enregistrement dans le cadre
de la loi sur les conseillers en investissement doivent fournir des informations sur la forme de
l’organisation, les activités commerciales de conseil, les autres activités commerciales, les con-
flits d’intérêt, les fonds privés sous gestion, leur participation ou intérêt dans les transactions de
leur clients, les dispositions de conservation, les personnes participant au contrôle de
l’organisation, et l’historique des mesures disciplinaires (Formulaire ADV). Les conseillers en
investissement sont également tenus d’adopter et de mettre en œuvre des politiques exhaus-
tives de conformité et de surveillance dans le cadre de la réglementation sur les programmes
de conformité qui est inclue dans la loi sur les conseillers en investissement. Ceci inclus le re-
crutement d’un directeur de la conformité et la conduite d’une revue annuelle du programme de
conformité.
36. Les GFIA au-dessus du seuil qui introduisent une demande d’agrément auprès de la
Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) doivent fournir des informations con-
cernant les personnes qui exercent effectivement l’activité commerciale du GFIA, les proprié-
taires bénéficiaires, le plan d’affaires, les pratiques de rémunération du personnel, la délégation
des fonctions de gestion, les stratégies d’investissement, les fonds sous gestion (domiciliation,
règlement du fonds ou documents constitutifs), les conflits d’intérêt, les systèmes de gestion
des risques, l’évaluation des actifs, le dépositaire, les acquisitions majeures et les obligations de
rapport. Ils doivent engager un dépositaire.
37. La loi contient des obligations générales de gouvernance pour les GFIA. En particulier,
les GFIA sont tenus d’agir honnêtement et loyalement avec la compétence, le soin et la dili-
gence requis par l’exercice de leur activité, et dans l’intérêt du FIA et de ses investisseurs. La loi
requiert que le GFIA traite les investisseurs de manière équitable, et que tout traitement préfé-
rentiel soit divulgué aux investisseurs.
39. Aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank introduit trois nouvelles exemptions limitées pour
l’enregistrement auprès de la SEC. La première exemption concerne les conseillers de fonds de
capital-risque, définis comme des fonds investissant plus de 80% de leur capital dans des titres
émis par des sociétés qualifiées et qui sont directement acquis par le fonds auprès de ces so-
ciétés, ayant un levier financier limité à 15% du capital du fonds, ne proposant pas d’offre de
rachat ou d’autres droits de liquidité aux investisseurs du fonds, et est un fonds privé. Une so-
ciété qualifiée est définie comme une société qui ne fait pas rapport à la SEC ou qui n’est pas
cotée sur une place étrangère, n’a pas recours au levier en liaison avec l’investissement du
fonds, et n’est pas une société d’investissement ou un fonds privé. La seconde exemption con-
cerne les conseillers ayant des actifs sous gestion de moins de 150 millions de dollars US. La
troisième exemption concerne les conseillers financiers étrangers qui ont une relation limitée
avec des investisseurs des Etats-Unis.
41. Au Luxembourg, les GFIA sous le seuil peuvent introduire une demande d’agrément auprès
de la CSSF en tant que gestionnaire de fonds de capital-risque européen dans le cadre du rè-
glement européen EuVECA (European Venture Capital) de 2013, dans la mesure où ils gèrent
des portefeuilles de fonds d’investissement qualifiés. Ceux-ci sont définis comme des fonds qui
investissent au moins 70% de leurs actifs (ratio qualificatif) dans des fonds propres ou quasi-
fonds propres de petites et moyennes entreprises (PMEs). Les PMEs sont définies comme des
sociétés non-cotées ayant moins de 250 employés et un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50
millions d’euros ou un bilan inférieur à 43 millions d’euros dans le cadre du Règlement euro-
péen de 2013 relatif aux fonds de capital-risque. Cette définition a été élargie aux sociétés non-
cotées ayant moins de 499 employés et aux PME cotées sur le compartiment PME d’un marché
réglementé dans l’amendement du règlement européen relatif aux fonds de capital-risque de
2017. Les gestionnaires de fonds EuVECA bénéficient d’un passeport de commercialisation UE
leur permettant de commercialiser leurs fonds à des investisseurs professionnels et à des in-
vestisseurs considérés comme des clients professionnels dans le cadre de la Directive euro-
péenne sur les marchés en instruments financiers II (Markets in Financial Instruments Directive
II – MiFID II).
42. Les GFIA sous le seuil qui introduisent une demande à la CSSF pour un agrément en
tant que EuVECA doivent fournir des informations sur les personnes qui gèrent effectivement le
FIA, ses propriétaires bénéficiaires, l’identité des fonds de capital-risque qualifiés, les unités ou
participations commercialisées, les stratégies d’investissement, les dispositions prises pour sa-
tisfaire au ratio qualificatif, et la liste des pays membres de l’UE où le gestionnaire de fonds a
établi ou a l’intention d’établir des fonds EuVECA.
43. A ce jour, la Loi Uniforme de l’UEMOA sur les entreprises d’investissement à capital fixe
de 2003, la Directive de l’UEMOA portant harmonisation de la fiscalité applicable aux entre-
prises d’investissement à capital fixe de 2011, et l’Instruction du CREPMF relative à la classifi-
cation et aux règles d’allocation d’actifs des organismes de placement collectif de 2011 consti-
tuent le cadre légal et réglementaire communautaire applicable aux fonds de capital-risque et
de capital-investissement dans l’UEMOA.
44. D’autre part, il n’existe pas de cadre réglementaire communautaire s’appliquant spécifi-
quement aux sociétés de gestion de fonds de capital-risque et de capital-investissement dans
l’UEMOA. Contrairement aux sociétés de gestion d’organismes de placement collectif en va-
leurs mobilières (OPCVM), aux sociétés de gestion de fonds commun de titrisation de créances
(FCTC), et aux sociétés de gestion de fonds commun de placement à risque (FCPR), les socié-
tés de gestion de fonds de capital-risque et de capital-investissement ne font à ce jour l’objet
d’aucune autorisation ou surveillance de la part du CREPMF.
45. Au niveau national, la République Togolaise a adopté une loi portant régime fiscal des
sociétés de capital-risque (SCR) en 1998.
46. La Loi Uniforme relative aux entreprises d’investissement à capital fixe adoptée par le
Conseil des Ministres de l’UEMOA en 2003 s’applique aux entreprises d’investissement qui
exercent des activités de capital-risque ou de capital-investissement, définies comme des en-
treprises
d’investissement qui font profession habituelle de concourir, sur ressources propres ou assimi-
lées, au renforcement des fonds propres et assimilés d’autres entreprises. A ce jour, la Loi Uni-
forme relative aux entreprises d’investissement à capital fixe a été transposée en droit interne
par six Etats membres, à savoir le Bénin (2006), le Mali (2007), le Sénégal (2007), le Togo
(2009), le Burkina Faso (2016), et le Niger (2017). Elle n’a pas été transposée en Côte d’Ivoire
et en Guinée-Bissau. 3/
47. La Loi Uniforme distingue quatre types d’entreprises d’investissement à capital fixe:
Les deux premiers types d’entreprises constituent les entreprises de capital-risque. Les deux
derniers types d’entreprises constituent les entreprises d’investissement en fonds propres. Les
établissements financiers de capital-risque et les établissements financiers d’investissement en
fonds propres sont soumis à la réglementation de la loi portant réglementation bancaire tant
qu’il n’y est pas dérogé par la Loi Uniforme. Les sociétés de capital-risque et les sociétés
d’investissement en fonds propres ne sont pas soumises à la réglementation de la loi-cadre
bancaire. (Il est à noter que la BCEAO n’entend pas maintenir le concept d’établissement finan-
cier de capital-risque et d’établissement financier d’investissement en fonds propres dans le
cadre de la révision de la loi-cadre bancaire).
50. Les entreprises d’investissement à capital fixe doivent être constituées sous forme de
sociétés à responsabilité limitée (SARL) ou de sociétés anonymes (SA) ayant leur siège social
dans un Etat membre. Le capital social minimum des sociétés de capital-risque et des sociétés
d’investissement en fonds propres est fixé par le Conseil des Ministres de l’UEMOA, et
l’exercice de leurs activités est soumis à l’autorisation du Ministre chargé des Finances. Le capi-
tal social
______________________________________________________________
3/ Voir Fadika et Noel (2017)
51. La Loi Uniforme stipule que l’exercice des activités d’établissement financier de capital-
risque ou d’établissement financier en fonds propres est soumis à la détention préalable de
l’agrément en qualité d’établissement financier dans les conditions prévues par la loi portant
réglementation bancaire. La Loi Uniforme stipule que les sociétés de capital-risque et les socié-
tés d’investissement en fonds propres doivent obtenir pour l’exercice de leurs activités une
autorisation délivrée par le ministre chargé des finances, et qu’une instruction de la BCEAO
précise les modalités d’examen de la demande d’autorisation et détermine les pièces à joindre
au dossier. Cette instruction n’a pas été émise à ce jour (voir Section II.1).
52. D’autre part, les entreprises de capital-risque qui gèrent des fonds pour le compte de
tiers, ou dont le capital social est détenu à 25% ou plus par une banque ou un établissement
financier doivent être agréées en qualité d’établissement financier dans les conditions prévues
par la loi portant réglementation bancaire.
53. Les entreprises de capital-risque ne peuvent acquérir de titres émis par les banques, les
établissements financiers, les sociétés d’assurance, les caisses de retraite ou toutes autres
formes d’entreprises financières.
54. La Loi Uniforme de 2003 comporte un certain nombre de limitations par rapport au cadre
légal et réglementaire des fonds de capital-risque et de capital-investissement observé sur les
places de référence au niveau international (voir Section II.2).
57. En ce qui concerne la première distinction, le principal critère retenu dans la Loi Uni-
forme est le nombre d’années durant lequel l’entreprise a exercé ses activités, à savoir moins
de cinq ans pour les fonds d’investissement en capital-risque et plus de cinq ans pour les fonds
d’investissement en fonds propres. Néanmoins, ce critère n’est pas uni-dimensionnel, et
d’autres types d’entreprises sont admissibles pour les investissements des fonds de capital-
risque, à savoir les entreprises sous procédure collective d’ajustement du passif (autre que la
liquidation des biens) et les entreprises opérant dans des domaines prioritaires pour les Etats
membres. Ces critères diffèrent de ceux généralement retenus pour différencier les fonds de
capital-risque des fonds de capital-investissement, à savoir le montant des actifs gérés par les
fonds d’une part, et la taille des entreprises dans lesquels les fonds investissent d’autre part
(voir Section IV ci-dessous). De plus, l’inclusion des fonds de retournement et des fonds inves-
tissant dans des domaines prioritaires pour les Etats-membres dans la définition des fonds de
capital-risque constitue une divergence supplémentaire par rapport à la définition communé-
ment observée sur les places internationales de référence (Etats-Unis, Luxembourg).
58. En ce qui concerne la seconde distinction, la Loi Uniforme permet aux entreprises de
capital-risque d’investir en fonds propres ou pour le compte de tiers. Par contre, les entreprises
d’investissement en fonds propres sont constituées exclusivement par des fonds propres ou
assimilés (capital, réserves, subventions d’investissement et provisions réglementées).
L’exclusion des ressources gérées pour le compte de tiers comme source de financement pour
les sociétés d’investissement qui investissent dans des entreprises créées depuis au moins cinq
ans n’a pas de justification économique, et introduit une contrainte sans fondement pour les
gestionnaires de fonds de capital-investissement qui déploient des stratégies d’investissement
ciblant les entreprises établies depuis plusieurs années, y compris dans des stratégies de crois-
sance, de rachat, ou de préparation à une OPA.
59. Il est à noter qu’en Union Européenne, les fonds propres d’un gestionnaire de fonds
d’investissement alternatif (GFIA), y compris les fonds propres supplémentaires, doivent être
investis dans des actifs liquides ou des actifs aisément convertibles en liquidités à court terme
et ne doivent pas comporter de positions spéculatives (voir Loi du Luxembourg du 12 juillet
2013 relative aux gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (GFIA) portant transposi-
tion de la Directive 2011/61/UE -Article 8). Dans ce cadre, les fonds propres d’un GFIA ne cons-
tituent pas une ressource pour les investissements dans des entreprises-cibles (voir Annexe I).
61. Il est à noter qu’en Union Européenne, le gestionnaire de fonds d’investissement alter-
natif (GFIA) qui acquiert, cède ou détient des actions d’une société non cotée est tenu de noti-
fier l’autorité de surveillance de la part des droits de vote de ladite société dans tous les cas où
cette part atteint ou descend sous les seuils de 10%, 20%, 30%, 50% et 75%. Lorsqu’un GFIA
acquiert, soit individuellement soit conjointement le contrôle d’une société non cotée (plus de
50% des droits de vote de la société) le GFIA est tenu de notifier la société non cotée, les ac-
tionnaires de la société, et l’autorité de surveillance. Le GFIA est également tenu de fournir un
certain nombre d’informations à la société sous contrôle, et est soumis à un certain nombre de
limitations quant aux actions qu’il peut mettre en œuvre concernant cette société. Dans ce
cadre, il n’existe pas de limite à la prise de participation dans une société par un GFIA (Voir
Annexe I).
63. Il est à noter qu’en Union Européenne, la norme prudentielle quantitative liant le montant
de fonds propres minimum des gestionnaires de fonds FIA au montant des actifs sous gestion
est non-linéaire (voir Loi du Luxembourg du 12 juillet 2013 transposant la Directive Européenne
GFIA – Article 8) et Annexe I). D’autre part, le règlement du Parlement européen et du Conseil
du 17 avril 2013 relatif aux fonds de capital-risque européens (EuVECA) ne stipule pas de mon-
tant de fonds propres minimum et ne contient donc pas de règle prudentielle quantitative liant le
montant des fonds propres du gestionnaire au montant des actifs sous gestion. Toutefois, le
règlement établi le principe que, à tout moment, les gestionnaires de fonds EuVECA doivent
détenir des fonds propres suffisants pour assurer la bonne gestion des fonds qu’ils gèrent (voir
Règlement EU No 345/2013 – Article 10 et Annexe I).
64. Cinquièmement, la Loi Uniforme n’introduit pas de conditions d’éligibilité pour les inves-
tisseurs dans les entreprises d’investissement à capital fixe. Cette absence n’est pas alignée
avec les pratiques courantes au niveau international qui limitent la commercialisation des fonds
de capital-risque et de capital-investissement aux investisseurs qualifiés, à savoir les investis-
seurs professionnels par nature et les investisseurs professionnels sur option (voir Annexes I et
II).
65. Sixièmement, la Loi Uniforme limite la forme juridique des sociétés d’investissement à
capital fixe à la société à responsabilité limitée (SARL) et à la société anonyme (SA), et n’inclus
pas la société en commandite simple (SCS) et la société par actions simplifiée (SAS) introduite
dans le cadre de la réforme du cadre légal des sociétés commerciales de l’OHADA de 2014
(voir section III).
67. Huitièmement, la Loi Uniforme stipule que la part des actions de sociétés non cotées en
bourse doit représenter à tout moment un minimum de 50% de la valeur nette de portefeuille
des entreprises de capital-risque, alors que la pratique internationale a évolué vers des struc-
tures autorisant les investissements dans toute classe d’actifs (actions, obligations, prêts priori-
taires ou subordonnés, produits dérivés, liquidités, etc…) dans tout secteur d’activité licite (voir
Annexe II).
68. Finalement, la Loi Uniforme soumet les entreprises d’investissement à l’autorisation pré-
alable de l’autorité de surveillance, alors que la pratique internationale a évolué vers
l’autorisation préalable des gestionnaires de fonds plutôt que des fonds eux-mêmes (voir Sec-
tion II.2).
Composition des actifs Toutes classe d’actifs dans Au moins 50% en actions de
tout secteur d’activité licite sociétés non cotées
70. L’Instruction définit les Sociétés d’investissement en capital à risque (SICAR) comme
des Sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) qui ont principalement pour objet la
participation, pour le compte de leurs actionnaires et en vue de cession ultérieure notamment
sur le marché financier régional, au capital ou au renforcement des fonds propres des entre-
prises (Art 3.1). L’Instruction indique que, lorsque les actions détenues par une SICAR sont
admises à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), cette dernière ne peut les con-
server que pendant une durée maximale de deux ans à compter de la date d’admission.
71. L’Instruction définit les Fonds communs de placement à risque (FCPR) comme des
fonds communs de placement (FCP) qui ont principalement pour objet la participation, pour le
compte des porteurs de parts et en vue de sa cession ultérieure, au capital ou au renforcement
des fonds propres des entreprises (Art 5). L’instruction indique les FCP sont représentés par
une société de gestion dans tous les actes intéressant les droits et obligations des porteurs de
parts. L’instruction requiert la constitution d’un comité de surveillance, d’un dispositif de rapport
interne, et d’un dispositif de rapport du dépositaire pour les FCP dont l’actif est supérieur à 5
milliards de FCFA (Art 7).
72. L’Instruction limite la commercialisation des SICAR et des FCPR aux investisseurs quali-
fiés (Art 15). Elle définit comme investisseurs qualifiés les banques, les établissements finan-
ciers, les sociétés de gestion d’intermédiation, les sociétés de gestion de patrimoine agissant
pour leur propre compte, les compagnies d’assurance et de réassurance, les sociétés de
groupe d’assurance, les mutuelles et unions de mutuelles, les institutions de prévoyance, les
caisses de dépôts, d’amortissement ou de stabilisation, les sociétés d’investissement de capital
risque, et les fonds de gestion alternative.
73. L’Instruction comporte un certain nombre de limitations par rapport aux pratiques obser-
vées au niveau international en matière de réglementation des fonds de capital-risque et de
capital-investissement (voir Annexe I).
74. Premièrement, l’Instruction ne repose pas sur une distinction claire entre les organismes
de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) et les autres organismes de placement
collectif (OPC).
75. D’une part, la définition des OPCVM retenue dans l’Instruction n’est pas suffisamment
précise. Elle repose sur la définition inclue dans le Règlement général relatif à l’organisation, au
fonctionnement et au contrôle du marché financier régional adopté par le CREPMF en 1997 et
modifié en 2005, et dans l’instruction 45/2011 relative à l’organisation, au fonctionnement et à la
gestion des organismes de placement collectif en valeurs mobilières sur le marché financier
régional de l’UEMOA de 2011. Cette définition stipule que les OPCVM prennent la forme de
société d’investissement à capital variable (SICAV), de fonds commun de placement (FCP), ou
de tout autre véhicule de placement collectif agréé par le CREPMF. Cependant, elle ne stipule
pas que l’objet exclusif d’un OPCVM est le placement collectif en valeurs mobilières et/ou
d’autres actifs financiers liquides tels que les instruments du marché monétaire négociés sur un
marché réglementé, les dépôts à vue et à court terme auprès d’un organisme de crédit, les ins-
truments financiers dérivés, et les instruments du marché monétaire autres que ceux négociés
sur un marché réglementé pour autant qu’ils soient soumis à une réglementation protégeant les
investisseurs. Elle ne stipule pas que le fonctionnement d’un OPCVM est soumis au principe de
la répartition du risque. Bien qu’elle stipule que les titres d’un OPCVM sont émis et rachetés à
tout moment par l’OPCVM ou sa société de gestion à la demande des porteurs de parts ou des
actionnaires et à la valeur liquidative majorée ou diminuée selon les cas des frais de commis-
sion, elle ne stipule pas que le fait pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ses parts en
bourse ne s’écarte pas sensiblement de sa valeur nette d’inventaire est assimilé à un rachat à
la demande des porteurs.
76. D’autre part, l’Instruction ne définit pas de manière suffisamment précise les types
d’OPC inclus dans la catégorie des OPC autres que les OPCVM. Elle ne stipule pas que les
autres OPC incluent les OPCVM de type fermé, les OPCVM qui recueillent des capitaux sans
promouvoir la vente de leurs parts auprès du public dans la zone de l’UEMOA, les OPCVM dont
la vente des parts est réservée au public dans des pays qui ne font pas partie de l’UEMOA, les
OPCVM dont la politique d’investissement n’est pas compatible avec les règles fixées pour les
OPCVM, les FCP pouvant investir dans des valeurs autres que des valeurs mobilières et dont
les parts peuvent être placées dans le public sur base d’offres publiques ou privées, les SICAV
qui peuvent investir dans des valeurs autres que des valeurs mobilières et dont les parts peu-
vent être placées dans le public sur base d’offres publiques ou privées, et les OPC qui n’ont pas
les formes juridiques de FCP ou de SICAV.
78. Troisièmement, l’Instruction n’inclut pas les investisseurs particuliers fortunés et bien
informés dans la définition des investisseurs éligibles pour investir dans une SICAR, par con-
traste avec les pratiques couramment observées à l’international.
81. Finalement, l’Instruction ne spécifie pas le capital minimum de la SICAR et les modalités
d’augmentation et de réduction de son capital. Elle n’indique pas dans quelle mesure la société
peut émettre des actions partiellement libérées, ou utiliser l’effet de levier pour financer ses ac-
tivités. Elle ne définit pas les modalités d’’émissions successives d’actions, ni les modalités
d’évaluation et de divulgation de la valeur nette d’inventaire.
. Exonération d’impôt, droits et taxes pour les actes de constitution, prorogation, aug-
mentation et réduction de capital, dissolution et prises de participations;
. Exonération de l’impôt sur les bénéfices et de l’impôt sur le revenu des valeurs mobi-
lières sur une durée de 15 ans;
. Exonération de l’impôt sur les plus-values de cession de titres pour autant que ces
derniers ont été conservés en portefeuille pour 3 ans au minimum;
. Exonération de l’impôt sur les plus-values de cession de titres réinvestis dans d’autres
titres endéans les 12 mois.
83. A ce jour, la Directive a été transposée dans trois Etats membres, à savoir le Sénégal
(Code Général des Impôts 2012), le Togo (Loi des Finances 2012) et le Bénin (Loi des Fi-
nances 2014).
84. Il n’existe pas de Directive régionale portant exonération fiscale pour les fonds établis
sous une forme juridique autre que celles prévues par la Loi Uniforme sur les entreprises
d’investissement à capital fixe.
86. L’absence d’exonération fiscale pour les autres formes juridiques pouvant présenter un
intérêt pour les fonds de capital-risque et de capital-investissement telles que la société en
commandite simple (SCS) et la société par actions simplifiée (SAS) entrave l’attrait de celles-ci
pour les promoteurs de fonds et leurs investisseurs dans l’UEMOA.
II..3.4 Loi de la République Togolaise portant régime fiscal des sociétés de capital-
risque
87. La Loi No 98-009 de la République Togolaise du 28 mai 1998 portant régime fiscal des
sociétés à capital-risque défini la Société de capital risque (SCR) comme une société ayant
pour activité principale de concourir au renforcement des fonds propres et quasi fonds-propres
des entreprises. La loi stipule les conditions à remplir par les sociétés pour obtenir le statut fis-
cal de SCR :
. être constituée sous forme de société par actions (SA, société en commandite par ac-
tions - SCA) avec un capital minimum de 1 milliard de FCFA ;
. une personne physique ou ses proches ne peuvent détenir plus de 25% des droits ;
. ne pas investir plus de 15% de sa situation nette dans une même société.
88. Sous ses conditions, la SCR est exonérée de l’impôt sur les sociétés, de l’impôt mini-
mal forfaitaire, et de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers. Les plus-values réalisées à
l’occasion de la vente des actions de la SCR détenues plus de 5 ans sont exonérées de l’impôt
sur le revenu des personnes physiques ou de l’impôt sur les sociétés. Les dividendes servis aux
actionnaires de la SCR sont soumis à l’impôt sur le revenu.
. La prohibition de détention d’une majorité des votes d’une même société impose une
contrainte à l’activité du gestionnaire de fonds ;
. La Loi n’introduit pas de conditions d’éligibilité pour les investisseurs dans la SCR ;
90. Etant donné que la définition de la SCR est substantiellement identique à la définition de
la SICAR contenue dans l’Instruction 46/2011 (révisée) du CREPMF de 2011, les dispositions
pertinentes de l’Instruction du CREPMF s’appliquent à la SCR de droit togolais en vertu du trai-
té révisé de l’UEMOA de 2003.
III : Formes possibles et propositions de structuration des fonds et des gestionnaires de
fonds de capital-risque et de capital-investissement dans l’UEMOA
91. Les organismes de placement collectif (OPC) se distinguent entre organismes de pla-
cement collectif en valeurs mobilières et fonds d’investissement alternatifs.
92. Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) sont des OPC :
(i) Dont l’objet exclusif est le placement collectif en valeurs mobilières et/ou autres ac-
tifs financiers liquides des capitaux recueillis auprès du public et dont le fonctionne-
ment est soumis au principe de répartition des risques ; et
(ii) Dont les parts sont, à la demande des porteurs, rachetées directement ou indirecte-
ment 1a charge des actifs de cet organisme. Est assimilé à de tels rachats le fait
pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ses parts en bourse ne s’écarte pas
sensiblement de leur valeur d’inventaire nette.
93. Les OPCVM prennent la forme juridique de fonds commun de placement (FCP) ou de
société d’investissement à capital variable (SICAV) en valeurs mobilières.
94. Les fonds d’investissement alternatifs (FIA) sont des OPC, y compris leurs comparti-
ments d’investissement, qui
(i) Lèvent des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs en vue de les in-
vestir, conformément à une politique d’investissement définie dans l’intérêt de
ces investisseurs ; et
95. Les FIA incluent les fonds spécialisés, y compris les fonds de capital-risque et de capi-
tal-investissement et les fonds immobiliers.
96. Les fonds de capital-risque et de capital-investissement sont des OPC, y compris leurs
compartiments d’investissement, dont l’objet principal est d’investir en actions ou en titres de
créance de sociétés non cotées, ou dans des fonds dont l’objectif principal est d’investir en ac-
tions ou en titres de dette de des sociétés non cotées (fonds de fonds) qui :
(i) Interviennent activement dans la gestion des sociétés cibles, en prenant une part
minoritaire dans la société pouvant prendre la forme d’actions préférentielles
(fonds de capital-risque et fonds de capital-investissement de croissance), et/ou
en prenant une part majoritaire dans la société (fonds de rachat), et/ou en utili-
sant des options d’achat d’actions ou des droits de conversion en actions (fonds
de dette) ;
(ii) Lèvent des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs qualifiés (inves-
tisseurs institutionnels, investisseurs professionnels, investisseurs particuliers
fortunés bien informés) conformément à une politique d’investissement définie
dans l’intérêt de ces investisseurs ;
98. Le partenariat limité sous forme contractuelle est la forme de fonds de capital-risque et
de capital-investissement la plus répandue dans le monde, tant dans les pays avancés que
dans les pays émergents, y compris pour les fonds opérant à ce jour dans l’UEMOA (voir Sec-
tion II.1 ci-dessus). Sur les places internationales de référence, celui-ci prend la forme du parte-
nariat limité au Delaware (Delaware Limited Partnership), de la société en commandite spéciale
(SCSp) au Luxembourg (Luxembourg Special Limited Partnership), et de la compagnie à durée
de vie limitée à Maurice (Mauritius Limited Life Company). (Voir Annexe II).
99. Le partenariat limité est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée ou illimi-
tée entre un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité illimitée et soli-
daire envers les obligations du partenariat, et un ou plusieurs partenaires limités (PL) dont la
responsabilité est limitée au montant engagé dans le partenariat (intérêt de partenariat). Le par-
tenariat limité peut être géré de manière interne ou externe. Le partenariat limité n’a pas de per-
sonnalité juridique séparée de celle des partenaires. Il est une entité fiscalement transparente.
Les caractéristiques principales du partenariat limité contractuel sont présentées dans l’encadré
III.1 ci-dessous.
Les apports des partenaires peuvent se faire en argent par apport en numéraire, en
nature ou en industrie. Les partenaires peuvent définir librement les modalités de libération
des apports en numéraire dans l’APL.
Les partenaires peuvent détenir des comptes de partenariat ou des unités (intérêts
de partenariat). Les intérêts de partenariat peuvent être représentés ou non par des titres, Le
principe d’un vote par action ne doit pas être respecté. Les droits de vote et les droits écono-
miques peuvent être déterminés librement par les partenaires dans l’APL.
Le partenariat peut investir dans toute classe d’actifs (actions, obligations, produits
dérivés, liquidités, etc..) et dans tout secteur d’activités licites.
Les partenaires peuvent définir librement les modalités de levée des capitaux auprès
des investisseurs par le PG/gestionnaire : période de levée de fonds, fermetures intermé-
diaires, taille minimum et maximum du fonds. Ils peuvent également déterminer librement le
processus de souscription au capital du fonds, et le processus d’appel de capitaux par le
PG/gestionnaire.
Les partenaires peuvent définir librement les possibilités de recours au levier, les
types d’instruments utilisés (emprunts, obligations, obligations convertibles, etc…), et les mo-
dalités de recours à l’emprunt auprès des PL
Le partenariat limité n’est pas soumis à une règle de diversification des risques.
Le partenariat limité est ouvert à tous types d’investisseurs. Dans les cas où le parte-
nariat limité est géré par un gestionnaire de fonds de capital-risque ou de capital-
investissement, ce dernier peut commercialiser le fonds uniquement auprès d’investisseurs
qualifiés, à savoir les investisseurs institutionnels, les investisseurs professionnels, et les in-
vestisseurs particuliers fortunés et bien informés (voir Section III.6) ci-dessous.
100. Parmi les sociétés commerciales, la société en commandite simple (SCS) est la forme
juridique la plus proche du partenariat limité contractuel. Elle constitue une alternative possible
au partenariat limité contractuel pour les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement et pour leurs investisseurs qui désirent adopter une forme de société commer-
ciale plutôt qu’une forme contractuelle pour structurer leur fonds, et qui acceptent les règles qui
s’imposent à la gouvernance et aux modalités de fonctionnement des sociétés commerciales.
La SCS est réglementée dans le cadre de l’Acte Uniforme Révisé de l’OHADA relatif au droit
des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique de 2014.
101. La SCS est une société dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés solidairement
responsables des dettes sociales dénommés « associés commandités « avec un ou plusieurs
associés responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports dénommés « asso-
ciés commanditaires » ou « associés de commandite »et dont le capital est divisé en parts so-
ciales.
Les statuts de la SCS constituent le contrat de société et en sont le document fondateur. En
plus des éléments communs aux sociétés commerciales (voir Acte Uniforme Révisé 2014 - Ar-
ticle 13), les statuts doivent nécessairement contenir (i) le montant et la valeur des apports de
tous les associés ; (ii) la part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé commandité
ou commanditaire ; et (iii) la part globale des associés commandités et la part de chaque asso-
cié commanditaire dans la répartition des bénéfices et dans le boni de liquidation.
102. Les principales caractéristiques de la SCS sont présentées dans l’encadré III.3 ci-
dessous.
Les statuts de la SCS sont établis par acte notarié ou par tout autre acte offrant des
garanties d’authenticité dans l’Etat du siège de la société. La SCS doit être immatriculée au
registre du commerce et du crédit mobilier.
Chaque associé doit faire un apport à la société. Les apports des associés peuvent se
faire en argent, par apport en numéraire, en droits portant sur des biens en nature, mobiliers
ou immobiliers, corporels ou incorporels, par apport en nature ; et des connaissances tech-
niques ou professionnels ou des services, par apport en industrie.
La SCS émet des titres de participation en contrepartie des apports faits par les asso-
ciés. Les droits et les obligations de chaque associé sont proportionnels à ces apports, sauf
clause contraire des statuts.
La SCS peut investir dans toute classe d’actifs (actions, obligations, produits dérivés,
liquidités, etc..) et dans tout secteur d’activités licites.
Le montant du capital social de la SCS est fixé par les statuts. Elle n’est pas soumise à
un capital social minimum.
Les modalités de souscription du capital, de libération des titres représentant des ap-
ports en numéraire, et les modalités de rachat sont déterminées par les statuts.
La SCS est gérée par tous les associés commandités, sauf clause contraire des statuts
qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants parmi les associés commandités, ou en prévoir
la désignation par un acte ultérieur. Elle est une structure à gestion interne.
Les associés commanditaires ne peuvent en aucun cas faire acte de gestion externe,
même en vertu d’une procuration. En cas de contravention à cette prohibition, l’associé ou les
associés commanditaires sont obligés indéfiniment et solidairement avec les associés com-
mandités pour les dettes et engagements de la société.
Toutes les décisions qui excèdent les pouvoirs des gérants sont prises par la collectivi-
té des associés. Les statuts fixent les modalités de consultation, en assemblée ou par consul-
tation écrite, ainsi que les règles de quorum et de majorité.
Les statuts définissent les possibilités de recours au levier, les types d ; instruments
utilisés (emprunts, obligations, obligations convertibles, etc…), et les modalités de recours à
l’emprunt auprès des associés.
La valorisation des actifs de la SCS est soumise aux dispositions de l’Acte Uniforme
de l’OHADA de 2000 portant organisation des comptabilités des entreprises.
L’Acte Uniforme stipule que la méthode d’évaluation des éléments inscrits en comp-
tabilité est fondée sur la convention du coût historique et sur l’application des principes géné-
raux de prudence et de continuité de l’exploitation. Cependant, il peut être procédé à la réé-
valuation des éléments dans des conditions fixées par les autorités compétentes dans le res-
pect des principes ci-dessous :
(i) Toute réévaluation d’un bien ou d’un élément non monétaire a pour
conséquence la substitution d’une valeur réévaluée à la valeur nette
précédemment comptabilisée ;
(ii) La différence entre valeurs réévaluées et valeurs nettes précédemment
comptabilisées constitue pour l’ensemble des éléments réévalués,
l’écart de réévaluation
(iii) L’écart de réévaluation est inscrit directement au passif du bilan dans
les capitaux propres
(iv) La valeur réévaluée d’un élément ne peut en aucun cas dépasser sa
juste valeur à la date prise en compte pour point de départ de la rééva-
luation, i.e. sa valeur actuelle définie comme valeur d’estimation du
moment qui s’apprécie en fonction du marché et de l’utilité de l’élément
pour l’entreprise
(v) La valeur réévaluée des immobilisations amortissables sert de base au
calcul des amortissements ; et
(vi) L’écart de réévaluation ne peut être incorporé au résultat de l’exercice
de réévaluation. Il n’est pas distribuable, et peut être incorporé en tout
ou en partie au capital.
Le capital de la SCS est fixe, Toutefois, comme pour toutes les sociétés commer-
ciales, le capital social de la SCS peut être augmenté ou réduit à l’occasion de nouveaux ap-
ports faits à la SCS ou par l’incorporation de réserves, de bénéfices ou de prises d’apports,
d’émission ou de fusion. Il peut également être réduit par remboursement aux associés d’une
part de leurs apports ou par imputation des pertes de la société. Le remboursement aux as-
sociés peut se faire soit par remboursement en numéraire, soit par distribution d’actifs.
Les modalités de modification du capital de la SCS sont déterminées dans les statuts.
Ainsi qu’indiqué plus haut, la SCS est gérée par tous les associés commandités, sauf
clause contraire des statuts qui peuvent désigner un ou plusieurs gérants parmi les associés
commandités, ou en prévoir la désignation par un acte ultérieur.
Les modalités de dissolution des sociétés commerciales prévues dans l’’Acte Uni-
forme Révisé de l’OHADA de 2014 s’appliquent à la SCS. En particulier, l’Acte Uniforme Ré-
visé stipule les clauses de dissolution, les effets de la dissolution, et les procédures de disso-
lution. En particulier, les procédures de répartition des fonds de la société entre associés et
créanciers sont particulièrement importantes pour les fonds de capital-risque et de capital-
investissement établis sous forme de société commerciale, y compris sous forme de SCS.
103. La forme juridique de société anonyme est utilisée peu fréquemment par les gestion-
naires de fonds de capital-risque et de capital-investissement. En effet, sa structure de gouver-
nance et ses modalités de fonctionnement diffèrent significativement de ceux observés dans le
cas du partenariat limité et de la société en commandite simple. En particulier, la société ano-
nyme ne permet pas d’opérer une distinction entre les partenaires généraux/associés comman-
dités ayant une responsabilité solidaire et illimitée pour les obligations du partenariat ou de la
société et les partenaires limités/associés commanditaires dont la responsabilité est limitée à
leurs apports au partenariat ou à la société, qui est au cœur de la structure de gouvernance des
fonds de capital-risque et e capital-investissement. Les modalités de fonctionnement de la SA,
en particulier en matière d’appels de capitaux, de modification du capital et de gestion des ac-
tifs, imposent des contraintes qui sont difficilement compatibles avec la gestion des fonds de
capital-risque et de capital-investissement. L’usage de la SA pour la structuration des fonds de
capital-risque et de capital-investissement est donc limité à des situations relativement aty-
piques dans lesquelles les investisseurs désirent être associés de manière étroite à la gestion
du fonds et dans lesquelles le gestionnaire du fonds accepte les contraintes de gouvernance et
de fonctionnement afférant à ce type de société.
104. La société anonyme (SA) est une société dans laquelle les actionnaires ne sont respon-
sables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et dans laquelle les droits des
actionnaires sont représentés par des actions. La SA est régie par l’Acte Uniforme Révisé de
l’OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique de
2014.
105. Les principales caractéristiques de la SA sont présentées dans l’encadré III.4 ci-
dessous.
Les statuts de la SA sont établis par acte notarié ou par tout autre acte offrant des
garanties d’authenticité dans l’Etat du siège de la société. La SA doit être immatriculée au
registre du commerce et du crédit mobilier.
La SA émet des actions en contrepartie des apports faits par les associés. Les droits
et les obligations de chaque associé sont proportionnels à ces apports, sauf clause contraire
des statuts.
La SA peut investir dans toute classe d’actifs (actions, obligations, produits dérivés,
liquidités, etc..) et dans tout secteur d’activités licites
Le montant du capital social de la SA est fixé par les statuts. Le capital social mini-
mum de la SA est de 10 millions de FCFA.
Tant que le capital social n’est pas entièrement libéré, la société ne peut ni augmenter
son capital, sauf si cette augmentation est réalisée par des apports en nature, ni émettre des
obligations.
Les statuts déterminent le mode d’administration de la société, laquelle peut être éta-
blie comme une SA avec conseil d’administration ou une SA avec administrateur général.
La SA est une structure à gestion interne. Pour les SA avec conseil d’administration, le
conseil d’administration nomme parmi ses membres un président directeur général qui as-
sure la direction générale de la société et représente celle-ci dans ses relations avec les tiers.
Le conseil d’administration peut également parmi ses membres un président du conseil et un
directeur général qui assure la direction générale de la société et la représente dans ses rap-
ports avec les tiers. Les SA comprenant un nombre d’actionnaires égal ou inférieur à trois
peuvent ne pas constituer de conseil d’administration et désigner un administrateur général
qui assume, sous sa responsabilité, les fonctions d’administration et de gestion de la société.
Les statuts définissent les possibilités de recours au levier, les types d’instruments
utilisés (emprunts, obligations, obligations convertibles, etc…), et les modalités de recours à
l’emprunt auprès des associés.
Comme pour toutes les sociétés commerciales, le capital social de la SA peut être
augmenté ou réduit à l’occasion de nouveaux apports faits à la SA ou par l’incorporation de
réserves, de bénéfices ou de prises d’apports, d’émission ou de fusion. Il peut également être
réduit par remboursement aux associés d’une part de leurs apports ou par imputation des
pertes de la société. Le remboursement aux associés peut se faire soit par remboursement
en numéraire, soit par distribution d’actifs.
L’Acte Uniforme Révisé stipule les règles de réduction du capital. Le capital social
peut être réduit soit par la diminution de la valeur nominale des actions soit par la diminution
du nombre d’actions. Les réductions de capital doivent être autorisées ou décidées par
l’assemblée générale extraordinaire. Les créanciers dont la créance est antérieure à la déci-
sion de réduction du capital peuvent s’opposer à celle-ci lorsqu’elle n’est pas motivée par des
pertes.
Dans le cadre de ces règles, les modalités de modification de capital sont détermi-
nées dans les statuts de la SA.
La SA est ouverte à tous types d’investisseurs. Dans les cas où la SA est un fonds de
capital-risque ou de capital-investissement, le fonds peut être commercialisé uniquement au-
près d’investisseurs qualifiés, à savoir les investisseurs professionnels par nature et les in-
vestisseurs professionnels sur option.
Ainsi qu’indiqué plus haut, la SA est une structure à gestion interne gérée par le prési-
dent directeur général, par le directeur général, ou par l’administrateur délégué dans le cas
des SA sans conseil d’administration.
Les modalités de dissolution des sociétés commerciales prévues dans l’Acte Uniforme
Révisé s’appliquent à la SA. (voir Section III.3.1 ci-dessus).
106. L’Acte uniforme Révisé de l’OHADA de 2014 a introduit la société par actions simplifiées
(SAS) comme une forme plus souple de société commerciale par comparaison avec la société
anonyme. En particulier, certains éléments de la structure de gouvernance et des modalités de
fonctionnement font de la SAS une forme de société potentiellement attrayante pour les ges-
tionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement et pour leurs investisseurs
dans la mesure où ils acceptent les règles de fonctionnement qui s’imposent aux sociétés
commerciales dans le cadre de l’Acte Uniforme Révisé.
107. La SAS est une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts pré-
voient librement l’organisation et le fonctionnement sous réserve des règles prévues dans la
l’Acte Uniforme. Dans la mesure où elles sont compatibles avec les dispositions particulières
prévues pour la SAS dans l’Acte Uniforme Révisé, les règles concernant la SA s’appliquent à la
SAS, à l’exception des règles concernant le capital minimum, le droit de vote des actions, le
fonctionnement du conseil d’administration, et les modalités de transformation de la société.
108. Les principales caractéristiques de la SAS sont présentées dans l’encadré III.5 ci-
dessous.
Encadré III.5 : Caractéristiques principales de la SAS
Les statuts de la SAS sont établis par acte notarié ou par tout autre acte offrant
des garanties d’authenticité dans l’Etat du siège de la société. La SAS doit être immatri-
culée au registre du commerce et du crédit mobilier.
La SAS émet des actions en contrepartie des apports faits par les associés. Les
droits et les obligations de chaque associé sont proportionnels à ces apports, sauf
clause contraire des statuts.
La SAS peut investir dans toute classe d’actifs (actions, obligations, produits
dérivés, liquidités, etc..) et dans tout secteur d’activités licites.
Le montant du capital social de la SAS est fixé par les statuts. La SAS n’est pas
soumise à un capital social minimum.
Comme dans le cas de la SA, le capital de la SAS doit être entièrement souscrit
avant la date de la signature des statuts. Les actions représentant des apports en numé-
raire doivent être libérées, lors de la souscription au capital, d’un quart au moins de leur
valeur nominale. La libération du surplus intervient dans un délai qui ne peut excéder
trois ans à compter de l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier,
selon des modalités fixées par les statuts.
Comme dans le cas de la SA également, tant que le capital social n’est pas entiè-
rement libéré, la société ne peut ni augmenter son capital, sauf si cette augmentation est
réalisée par des apports en nature, ni émettre des obligations.
Les statuts fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée.
La SAS est représentée à l’égard des tiers par un président désigné dans les
conditions fixées par les statuts. Le président de la SAS est investi des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Les statuts peuvent pré-
voir qu’une ou plusieurs personnes autres que le président peuvent diriger la société. Le
président de la SAS peut être une personne morale. Dans ce cas, les dirigeants sociaux
de la personne morale sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent
les mêmes responsabilités que le président.
109. L’Acte Uniforme Révisé de 2014 a introduit une variante à capital variable pour les SA
qui ne font pas appel public à l’épargne et pour les SAS. Les caractéristiques de la société à
capital variable (SCV) sont identiques à celles de la SA et de la SAS à l’exception des règles
concernant les augmentations er réductions de capital. Mis à part cet élément de flexibilité, la
SCV présente pour les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement les
mêmes contraintes que la SA et la SAS en termes de structure de gouvernance et de modalités
de fonctionnement.
110. Les statuts de la SCV peuvent stipuler que les le capital social de la société est suscep-
tible soit d’augmentation par versements successifs des associés ou l’admission d’associés
nouveaux, soit de diminution par la reprise totale ou partielle des apports effectués.
111. Les modalités de souscription, de libération et de reprise des rapports sont définies par
les statuts de la société.
112. Les actes concernant les augmentations ou les diminutions de capital de la SCV ne sont
pas soumis aux formalités de dépôt de de publication s’appliquant aux autres sociétés commer-
ciales.
113. Les statuts de la SCV peuvent donner, soit aux dirigeants sociaux soit à l’assemblée
générale ou à la collectivité des associés le droit de s’opposer au transfert des titres sociaux sur
les registres de la société.
114. Les statuts définissent une somme en-dessous de laquelle le capital ne peut être réduit
par les reprises des apports mentionnées plus haut. Cette somme ne peut être inférieure ni au
dixième du capital social stipulé dans les statuts ni au montant minimal de la forme de société
correspondante.
115. Introduite au Luxembourg en 2004 (Voir Annexe I), la société d’investissement en capi-
tal-risque (SICAR) est une forme réglementée d’OPC pouvant être utilisée de manière addition-
nelle et optionnelle par les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
(i) qui adopte la forme de société commerciale (SCS, SA, ou autre forme de
société commerciale) ou la forme contractuelle du partenariat limité ;
.(iii) qui réserve ses titres ou parts d’intérêt à des investisseurs qualifiés.
117. Le placement en capital à risque est défini comme l’apport de fonds direct ou indirect à
des entités en vue de leur lancement, de leur développement ou de leur introduction en bourse.
Les entités concernées s’entendent donc comme des entités non cotées.
118. Les principales caractéristiques de la SICAR sont présentées dans l’encadré III.6 ci-
dessous.
Les apports à la SICAR peuvent se faire en fonction de la forme juridique prise par
la société (voir Sections III.2 et III.3 ci-dessus).
Les règles concernant les apports sociaux de la SICAR sont soumises aux règles
de la forme de société commerciale ou de la forme contractuelle sous-jacente (voir Sec-
tions III.2 et III.3 ci-dessus).
La SICAR n’est soumise à aucune restriction quant aux types d’actifs dans lesquels
elle peut investir, y inclus actions non cotées, obligations, dette mezzanine, prêts priori-
taires ou subordonnés, etc. dans des sociétés ou des entités ad hoc à risque.
La SICAR peut également investir dans des fonds pour autant que ces derniers
ciblent des investissements de même type que la SICAR (fonds de fonds).
Le capital social de la SICAR est fixé dans les documents constitutifs. Le capital
social souscrit, augmenté le cas échéant des primes d’émission, ou la valeur de la mise
constitutive de parts d’intérêts est soumis à un minimum réglementaire.
Dans les cas où elle prend la forme d’une société commerciale, la SICAR peut être
établie comme société à capital variable, dans laquelle le montant du capital est à tout
moment égal à la valeur de leur actif net. Les variations du capital social se font de plein
droit et sans mesures de publicité et d’inscription au Registre du Commerce.
Dans les cas où la SICAR prend la forme d’une société commerciale, son capital
doit être entièrement souscrit et chaque action doit être libérée à hauteur de 5% au moins
par un versement en numéraire ou par un apport autre qu’en numéraire.
La SICAR n’est pas soumises à une règle de diversification des risques. Elle peut
prendre des participations majoritaires dans les entités-cibles ou même en devenir le seul
actionnaire.
La SICAR doit évaluer ses actifs sur base du principe de la juste valeur. Dans ce
cadre, la méthode du calcul de la valeur nette d’inventaire (VNI) et les modalités de la
communication de la VNI aux investisseurs sont déterminées dans les documents consti-
tutifs.
Les modalités de souscription et de rachat des titres ou part d’intérêts sont fixées
dans les documents constitutifs de la SICAR et ne sont soumis à aucune restriction ré-
glementaire.
La SICAR n’est pas tenue d’émettre des actions ou des intérêts de partenariat à
un prix basé sur la VNI. Par exemple, elle peut émettre des actions ou des intérêts de
partenariat à un prix prédéterminé, et peut adopter une structure composée pour une part
de la valeur au pair et pour une autre part de la prime d’émission.
Dans les cas où elle prend la forme d’une société commerciale, la SICAR est
soumise aux règles de dissolution s’appliquant aux sociétés commerciales. Dans les cas
où elle prend la forme d’un partenariat limité, les règles de dissolution sont fixées dans
l’APL.
119, Introduit au Luxembourg en 2007 (voir Annexe I), le fonds d’investissement spécialisé
(FIS) est une forme réglementée d’OPC qui peut être utilisée de manière additionnelle et op-
tionnelle par les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
120. Par rapport à la SICAR, le FIS offre une plus grande flexibilité en matière de forme juri-
dique, d’actifs éligibles, et de politique d’investissement.
(ii) Qui réserve ses titres ou parts d’intérêts à un ou plusieurs investisseurs avertis ;
et
(iii) Dont les documents constitutifs ou d’émission ou le contrat social prévoient qu’il
est soumis à la loi portant sur les FIS.
122. Le FIS peut prendre la forme juridique d’un fonds commun de placement (FCP), d’une
société d’investissement à capital variable (SICAV), d’une société d’investissement à capital fixe
(SICAF), de toute forme de société commerciale ou du contrat de partenariat limité.
123. La structure du FIS est particulièrement adaptée pour l’établissement de fonds à long-
terme ou à durée illimitée, y compris les fonds à compartiments parallèles ou séquentiels, qui
investissent en actions et en titres de créance dans des sociétés ou dans des entités ad hoc de
projets de partenariat public-privé.
124. Les principales caractéristiques du FIS sont présentées dans l’encadré III.7 ci-dessous.
Le FIS doit être enregistré auprès de l’autorité de surveillance. Son établissement est
soumis à l’agrément préalable cette autorité.
Les règles concernant les apports sociaux du FIS sont celles de la forme de société
commerciale ou de la forme contractuelle sous-jacente (voir Sections III.2 et III.3 ci-dessus).
Le FIS doit atteindre un montant minimum de capital de 1,250,000 euros dans les 12
mois suivant l’agrément par l’autorité de surveillance.
Sauf dans le cas d’un FCP, le point de référence pour le calcul du montant minimum
est le capital souscrit augmenté le cas échéant des primes d’émission ou la valeur de la mise
constitutive de parts d’intérêts.
Un FIS établi sous forme de société commerciale ou sous forme contractuelle du par-
tenariat limité peut émettre des parts partiellement libérées à hauteur de 5% au moins.
Le FIS est soumis au principe de diversification des risques. Le FIS ne peut investir
plus de 30% de ses actifs ou de ses engagements de souscription dans des titres du même
type émis par le même émetteur. Cette limitation ne s’applique pas aux titres émis ou garan-
tis par les Etats membres de l’OCDE ou leur autorités régionales ou locales, ou des institu-
tions de l’Union Européenne, ou supranationales, et aux OPC soumises aux mêmes exi-
gences de répartition des risques que les FIS. Les ventes à découvert ne peuvent pas résul-
ter dans une position à découvert dans des titres du même type émis par un même émetteur
représentant plus de 30% des actifs du FIS. Cette exigence s’applique également aux FIS qui
utilisent des instruments dérivés.
Dans le cas de FIS à compartiments, les règles de répartition des risques s’appliquent
aux compartiments individuels.
(xi) Politique de valorisation des actifs
Les actifs du FIS doivent être évalués à la juste valeur (fair value), sauf si les docu-
ments constitutifs du fonds le prévoient autrement. Le FIS n’a pas l’obligation de calculer et
de publier sa valeur nette d’inventaire (VNI) de façon régulière. Néanmoins, une évaluation
trimestrielle de la VNI doit être effectuée pour déterminer la base de la taxe d’abonnement
payable trimestriellement.
Les modalités de souscription et de rachat des titres ou part d’intérêts sont fixées dans
les documents constitutifs du FIS et ne sont soumis à aucune restriction réglementaire. Le
FIS peut être structuré comme un fonds ouvert ou fermé.
Le FIS n’est pas tenu d’émettre des actions ou des intérêts de partenariat à un prix
basé sur la VNI. Par exemple, le FIS peut émettre des actions ou des intérêts de partenariat
à un prix prédéterminé, et peut adopter une structure composée pour une part de la valeur au
pair et pour une autre part de la prime d’émission.
La souscription de tranches différentes peut être mise en œuvre par le biais de sous-
criptions successives de nouveaux titres établies lors de la souscription initiale par des enga-
gements de souscription, ou par le bais de titres partialement libérés, le montant restant étant
libéré par tranches successives.
. soit confirment par écrit qu’ils adhèrent au statut d’investisseur bien informé ;
Le dépositaire doit être une institution de crédit ou une société d’investissement. La loi
sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatif définit les conditions sous lesquelles
une société d’investissement peut exercer la fonction de dépositaire.
Les conditions de dissolution du FIS sont définies dans les documents constitutifs du
fonds et le prospectus aux investisseurs.
125. Suite au succès rencontré auprès des gestionnaires de fonds d’investissement alterna-
tifs par la forme non réglementée du partenariat limité contractuel (société en commandite spé-
ciale SCSp) introduite dans le cadre de la loi sur les GFIA de 2011, le Luxembourg a introduit le
fonds d’investissements alternatifs réservé (FIAR) en 2016 (voir Annexe I). Le FIAR est une
forme non-réglementée d’OPC qui peut être utilisé de manière additionnelle et optionnelle par
les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
(i) Qui se qualifie de fonds d’investissement alternatif sous la loi relative aux gestion-
naires de fonds d’investissement alternatif (GFIA) (transposant la Directive euro-
péenne portant sur les GFIA)
(ii) Dont l’objet exclusif est le placement collectif de ses fonds en valeurs dans le but de
répartir les risques d’investissement et de faire bénéficier les investisseurs des résul-
tats de la gestion de ses actifs ;
(iii) Qui réserve ses titres ou parts d’intérêts à un ou plusieurs investisseurs avertis ; et
(iv) Dont les statuts ou le règlement de gestion ou le contrat social prévoient qu’il est
soumis à la loi portant sur le FIAR.
127. Le FIAR diffère en trois points spécifiques par rapport au FIS: (i) les conditions
d’agrément ou d’enregistrement ; (ii) la politique de diversification des risques et (iii) les types
d’acteurs.
128. Contrairement au FIS, l’établissement du FIAR n’est pas soumis à l’agrément préalable
de l’autorité de surveillance.
129. Contrairement au FIS, les règles de diversification des risques ne s’appliquent pas aux
FIAR qui investissent uniquement dans du capital-risque.
131. Tout comme le FIS, la structure du FIAR est particulièrement adaptée pour
l’établissement de fonds à long-terme ou à durée illimitée, y compris les fonds à compartiments
parallèles ou séquentiels, qui investissent en actions et en titres de créance dans des sociétés
ou dans des entités ad hoc de projets de partenariat public-privé dans des secteurs tels que les
infrastructures.
132. Le choix des formes juridiques recommandées a été guidé par trois considérations prin-
cipales :
(ii) Deuxièmement, sous cette contrainte, il est recommandé de retenir des formes
juridiques de base qui sont parmi les plus familières pour les gestionnaires de
fonds de capital-risque et de capital-investissement actifs dans l’UEMOA à ce
jour, à savoir le partenariat limité sous forme contractuelle et la société en com-
mandite simple (SCS), dont la structure de gouvernance et les modalités opéra-
tionnelles sont semblables au partenariat limité ; et
(iii) Troisièmement, en plus de ces deux formes juridiques de base, il est recomman-
dé d’adopter une forme juridique additionnelle optionnelle qui soit une version
simplifiée de fonds d’investissement spécialisé (FIS) et de fonds
d’investissement alternatif réservé (FIAR), et repose sur une double clé de sélec-
tion de projets d’investissement (taux de rendement interne – TRI et taux de ren-
dement économique – TRE). Une telle forme juridique optionnelle pourrait être
attractive en particulier pour les fonds d’investissement en PPP en infrastructures
et pour les fonds d’investissement stratégiques (FIS) mis en place ou envisagés
par les gouvernements des Etats-membres ou au niveau régional de l’UEMOA,
ainsi que pour les investisseurs qui sont signataires des Principes pour
l’investissement responsable des Nations-Unies (Principles for Responsible In-
vestment – PRI).
133. Dans tous les cas, suivant la pratique observée sur les places internationales de réfé-
rence, la commercialisation des fonds de capital-risque et de capital-investissement enregistrés
en UEMOA sera strictement limitée aux investisseurs qualifiés, à savoir les investisseurs pro-
fessionnels par nature et les investisseurs professionnels sur option.
135. La synthèse des caractéristiques essentielles du partenariat limité contractuel est pré-
sentée dans le Tableau comparatif III.1 ci-dessous. Les propositions d’éléments à reprendre
dans le cadre de la structuration réglementaire du partenariat limité dans l’UEMOA sont présen-
tées en Annexe IV.
136. La société en commandite simple (SCS) est la forme de société commerciale la plus
proche du partenariat limité contractuel. En particulier, la distinction entre associés commandi-
tés et associés commanditaires reproduit la distinction entre partenaires généraux et parte-
naires limités dans le cadre du partenariat limité contractuel, qui est au cœur de la structure de
gouvernance de la grande majorité des fonds de capital-risque et de capital-investissement.
Les modalités de fonctionnement de la SCS sont semblables à celles tu partenariat contractuel.
Toutefois, la SCS doit répondre aux règles OHADA qui s’imposent aux sociétés commerciales
en particulier en matière d’évaluation des actifs, de modification du capital, et de dissolution.
Les gestionnaires de capital-risque et de capital-investissement et leurs investisseurs peuvent
opter pour la SCS quand ils désirent structurer leur fonds sous une forme de société commer-
ciale plutôt que sous la forme contractuelle, et quand ils sont prêts à accepter les contraintes
qui s’imposent à la gouvernance et aux modalités de fonctionnement des sociétés commer-
ciales dans le cadre de l’OHADA.
137. La synthèse des caractéristiques essentielles de la SCS est présentée dans le Tableau
comparatif III.1 ci-dessous. Etant donné qu’elle est régie dans le cadre de l’Acte Uniforme Révi-
sé de l’OHADA de 2014, la SCS ne fait pas l’objet d’une instruction du CREPMF.
139. Le fonds d’investissement spécialisé simplifié (FISS) est un OPC non-réglementé qui
s’inspire du régime FIS/FIAR mais qui présente un certain nombre de simplifications impor-
tantes par rapport à ce régime :
(i) Alors que le FIS et le FIAR peuvent adopter des formes juridiques très di-
verses, le FISS peut uniquement adopter les deux formes juridiques rete-
nues plus haut, à savoir le partenariat limité contractuel et la société en
commandite simple ;
140. La politique d’investissement du FISS est basée sur le principe de la double clé de sé-
lection des investissements, à savoir le taux de rendement interne (IRR) et le taux de rende-
ment économique (TRE). La méthode utilisée pour le calcul du TRE est la méthode des prix de
référence. Les investissements du FISS doivent respecter les principes de l’Equateur (Equator
Principles).
142. La synthèse des caractéristiques essentielles du FISS est présentée dans le Tableau
comparatif III.1 ci-dessous.
144. A terme, le CREPMF pourrait considérer l’introduction d’autres formes juridiques pour
les fonds de capital-risque et de capital-investissement en fonction des besoins du marché et de
la demande des gestionnaires de fonds et des investisseurs.
Règles de fonction- Pas de capital mini- Pas de capital mini- Capital minimum fixé
nement mum mum par le CREPMF
(Instruction)
Non-participation des Non-participation des
PLs dans la gestion associés commandi- APL ou statuts défi-
3/ taires dans la gestion nissent règles de
fonctionnement
APL définit modalités Acte Uniforme OHA-
de fonctionnement DA 2014 définit res-
ponsabilités des as-
APL définit modalités sociés et règles de
de rémunération du fonctionnement de
PG/gestionnaire 4/ l’AG et de l’AG an-
nuelle 5/
Statuts définissent
règles de fonction-
nement dans le cadre
OHADA
Politique de diversifi- Pas de règle de di- Pas de règle de di- Règle de diversifica-
cation des risques versification des versification des tion des risques (ex-
risques risques cepté fonds CR)
Modifications du ca- APL définit modalités Acte Uniforme OHA- APL ou statuts défi-
pital de modification du DA 2014 définit mo- nissent modalités de
capital dalités de modifica- modification du capi-
tion du capital pour tal
sociétés commer-
ciales
Statuts définissent
modalités de modifi-
cation du capital
dans le cadre OHA-
DA
Types d’investisseurs Investisseurs quali- Investisseurs quali- Investisseurs quali-
fiés : fiés : fiés :
. investisseurs pro- . investisseurs pro- . investisseurs pro-
fessionnels par na- fessionnels par na- fessionnels par na-
ture ture ture
. investisseurs pro- . investisseurs pro- . investisseurs pro-
fessionnels sur op- fessionnels sur op- fessionnels sur op-
tion tion tion
tels que définis par le tels que définis par le tels que définis par le
CREPMF (Instruc- CREPMF (Instruc- CREPMF (Instruc-
tion) tion) tion)
Commercialisation
ciblée vers les inves-
tisseurs signataires
des Principes pour
l’investissement res-
ponsable des Na-
tions-Unies (Prin-
ciples for Respon-
sible Investment –
PRI)
Conditions de disso- APL définit modalités Statuts définissent APL ou statuts défi-
lution de dissolution modalités de dissolu- nissent modalités de
tion suivant Acte Uni- dissolution
forme OHADA 2014
Abréviations :
(i) A l’intention d’investir au moins 70% du total de ses apports en capital et de son
capital souscrit non-appelé en actifs qui sont des investissements éligibles : et
(ii) N’utilise pas plus de 30% de la part totale de ses apports en capital et du capital
souscrit non appelé pour l’acquisition d’actifs autres que les investissements éli-
gibles.
148. Les investissements éligibles pour les fonds de capital-risque sont les PME non cotées
ou les PME cotées sur le compartiment PME de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) et qui sont établies dans un des Etats-membres de l’UEMOA. Une PME est définie
comme une entreprise qui, à la date où elle fait l’objet d’un investissement par le fonds de capi-
tal-risque éligible, emploie en permanence moins de 200 personnes et réalise un chiffre
d’affaires annuel hors taxes n’excédant pas 1 milliard de FCFA (Définition extraite de la Loi
2014-140 de la République de Côte d’Ivoire portant orientation de la politique nationale de pro-
motion des petites et moyennes entreprises).
150 : Les instruments éligibles pour les fonds de capital-risque sont les suivants :
(ii) Les prêts avec ou sans garantie consentis par un fonds de capital-risque éligible
à une entreprise de portefeuille éligible, dans lequel il détient déjà des instru-
ments éligibles, pourvu qu’il ne soit pas consacré à de tels prêts plus de 30% de
la somme des apports en capital et en capital souscrit non appelé du fonds de
capital-risque éligible ;
(iii) Les actions d’une entreprise de portefeuille éligible acquises auprès des action-
naires existants de cette entreprise
(iv) Les parts ou actions d’un ou plusieurs autres fonds de capital-risque éligibles.
151. Les définitions de gestionnaire de fonds de capital-risque et de capital-investissement,
de fonds de capital-risque et de capital-investissement, de fonds de capital-risque éligible,
d’entreprises de portefeuille éligibles pour les fonds de capital-risque, et d’instruments éligibles
pour les fonds de capital-risque sont contenues dans les propositions de structuration régle-
mentaire relatives aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement
(voir Annexe IX ci-dessous)..
153. Les conditions d’agrément portent sur le capital minimum, la qualité des dirigeants, le
programme d’activités, la domiciliation, les liens étroits avec d’autres personnes physiques ou
morales, et la qualité des actionnaires et associés. Spécifiquement :
(ii) Les personnes qui dirigent de fait l’activité du gestionnaire de fonds de capital-
risque et de capital-investissement doivent remplir les conditions d’honorabilité et
d’expérience requises pour gérer ce type d’OPC. En particulier, ces personnes
doivent pouvoir démontrer leur expérience professionnelle en matière de gestion
des actifs des fonds de capital-risque et de capital-investissement (actions, obli-
gations, prêts prioritaires et subordonnés, produits dérivés). L’identité de ces
personnes, ainsi que toute personne leur succédant dans leurs fonctions, doit
être notifiée immédiatement au CREPMF et la conduite de l’activité du gestion-
naire de fonds doit être déterminée par au moins deux personnes remplissant
ces conditions ;
(iii) La demande d’agrément doit être accompagnée d’un programme d’activités dans
lequel est indiqué, au moins, la structure de l’organisation du gestionnaire de
fonds ;
(v) Lorsque des liens étroits existant entre le gestionnaire de fonds et d’autres per-
sonnes physiques ou morales, le CREPMF n’accorde l’agrément que si ces liens
étroits n’entravent pas le bon exercice de sa mission de surveillance. Le
CREPMF refuse l’agrément si les dispositions législatives, réglementaires ou
administratives d’un pays tiers dont relèvent une ou plusieurs personnes phy-
siques ou morales avec lesquelles le gestionnaire de fonds entretient des liens
étroits, ou des difficultés tenant à leur application, entravent le bon exercice de
sa mission de surveillance. Le gestionnaire de fonds est tenu de communiquer
toutes les informations exigées par le CREPMF pour s’assurer du respect de ces
conditions.
154. Le CREPMF informe le demandeur dans les six mois à dater de la présentation d’une
demande complète que l’agrément est octroyé ou refusé. Le refus d’agrément est motivé. Le
gestionnaire de fonds de capital-risque et de capital-investissement peut commencer son activi-
té dès que l’agrément est accordé.
157. Les conditions d’exercice portent sur le respect des conditions d’agrément, les règles pru-
dentielles, et les règles de bonne conduite. Spécifiquement :
(i) Le gestionnaire doit respecter à tout moment les conditions d’agrément. En par-
ticulier, les fonds propres du gestionnaire ne peuvent pas tomber au-dessous du
niveau minimum prévu dans les conditions d’agrément stipulées en Section
III.6.2 ci-dessus.
(ii) Le gestionnaire doit respecter à tout moment les règles prudentielles suivantes :
(b) Soit structuré et organisé de façon à réduire au minimum le risque que des
conflits d’intérêts entre le gestionnaire et ses clients, entre deux de ses
clients, entre un de ses clients et un fonds sous gestion, entre un fonds qu’il
gère et un autre fonds qu’il gère, entre deux fonds, ne nuisent aux intérêts
des fonds sous gestion ou des clients ; et
(b) Agir avec la compétence, le soin et la diligence qui s’imposent, aux mieux
des intérêts des fonds qu’il gère et de l’intégrité du marché ;
(c) A avoir et à utiliser avec efficacité les ressources et les procédures néces-
saires pour mener à bonne fin ses activités ;
(d) A s’efforcer d’écarter les conflits d’intérêt et lorsque ces derniers ne peuvent
être évités à veiller à ce que les fonds qu’il gère soient traités équitablement ;
et
158. Une instruction du CREPMF précise les mesures d’exécution en vue de garantir que la
société de gestion d’OPC remplit les obligations en matière de bonne conduite. Cette instruction
s’applique pleinement aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
Cette règle est spécifiée dans les propositions de structuration réglementaire relatives aux ges-
tionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement (voir Annexe IX).
III.6.4 Rémunération
159. Les règles concernant les politiques et pratiques de rémunération des sociétés de ges-
tion d’OPC stipulées dans les propositions de structuration du Règlement Général du CREPMF
(voir Annexe III – Chapitre IV – Article 11) ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de
capital-risque et de capital-investissement.
162. Les propositions de structuration réglementaire relatives aux investisseurs qualifiés sont
présentées en Annexe VI.
163. Pour tous les fonds de capital-risque et de capital-investissement qu’ils gèrent, les ges-
tionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement doivent mettre à la disposition
des investisseurs, avant qu’ils n’investissent dans le fonds, un prospectus contenant les infor-
mations pertinentes permettant aux investisseurs de porter un jugement bien informé concer-
nant l’opportunité d’investissement proposée et les risques qui y sont associés. Cette règle est
incluse dans les propositions de structuration réglementaire relative aux gestionnaires de fonds
de capital-risque et de capital-investissement (voir Annexe IX).
165. Les règles concernant la gestion des risques par les sociétés de gestion d’OPC stipu-
lées dans les propositions de structuration réglementaire du RG (voir Annexe III – Chapitre IV –
Article 12) s’appliquent aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement, sous réserve de deux exceptions. D’une part, les règles concernant le recours à
l’effet de levier ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement. D’autre part, les règles concernant la gestion des risques ne s’appliquent pas
aux gestionnaires de fonds de capital-risque éligibles. Les principes de gestion des risques par
les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement sont définis dans les
propositions de structuration réglementaire relatives aux gestionnaires de fonds de capital-
risque et de capital-investissement (voir Annexe IX).
(ii) S’assurent que les risques associés à chaque position d’investissement du fonds
sous gestion et leur effet global sur le portefeuille du fonds sous gestion peuvent
être détectés, mesurés, gérés et suivis de manière appropriée à tout moment,
notamment par des procédures de simulation de crise appropriées ;
(iii) S’assurent que le profil de risque du fonds sous gestion correspond à la taille, à
la structure de portefeuille et aux stratégies et objectifs d’investissement de
l’OPC, tels qu’ils sont définis dans les documents constitutifs du fonds sous ges-
tion et dans le prospectus aux investisseurs.
169. Les propositions de structuration du RG (voir Annexe III – Chapitre IV – Article 12) stipu-
lent que les règles de recours à l’effet de levier par les sociétés de gestion d’OPC ne
s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
Ceux-ci doivent définir leurs politiques et pratiques de recours au levier de manière exhaustive
et transparente dans le cadre des accords de partenariat limité (APL) signés entre partenaires
généraux et partenaires limités dans le cas du partenariat limité contractuel, ou dans le cadre
des statuts signés entre associés commandités et associés commanditaires dans le cas de la
société en commandite simple (SCS), et ne peuvent modifier ces règles qu’en accord avec les
partenaires ou associés (voir Annexe IX). De plus, ils sont tenus de communiquer ces politiques
et pratiques dans le prospectus aux investisseurs et de divulguer tout changement matériel
dans ces politiques et pratiques dans le rapport annuel (voir Annexes VII et VIII).
171. Les propositions de structuration du RG (voir Annexe III – Chapitre IV – Article 13) stipu-
lent que les règles concernant la gestion de la liquidité par les sociétés de gestion d’OPC ne
s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
172. Les propositions de structuration réglementaire relatives aux gestionnaires de fonds de
capital-risque et de capital-investissement stipulent que ces derniers doivent définir leurs poli-
tiques et pratiques de gestion de la liquidité de manière exhaustive et transparente dans le
cadre des accords de partenariat limité (APL) ou dans le cadre des statuts de la société en
commandite par action (SCS), et ne peuvent modifier ces politiques et pratiques qu’en accord
avec les partenaires ou associés (voir Annexe IX). De plus, ils sont tenus de communiquer ces
politiques et pratiques dans le prospectus aux investisseurs et de divulguer tout changement
matériel dans leurs politiques et pratiques de gestion de la liquidité dans le rapport annuel (voir
Annexes VII et VIII).
174. Les règles organisationnelles du partenariat limité contractuel sont stipulées dans les
propositions de structuration réglementaire relatives au partenariat limité contractuel (voir An-
nexe IX).
175. Les règles organisationnelles de la société en commandite simple (SCS) sont contenues
dans l’Acte Uniforme Révisé de l’OHADA de 2014 (voir Section III.3)
176. Les règles organisationnelles du fonds d’investissement spécialisé simplifié (FISS) sont
contenues dans les propositions de structuration réglementaire relatives au FISS (voir Annexe
V).
III.6.10 Evaluation
178. Les règles concernant les procédures d’évaluation des actifs par les gestionnaires
d’OPC contenues dans les propositions de structuration réglementaire du RG (voir Annexe III -
Chapitre IV – Article 14) ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de
capital-investissement.
III.6.11 Délégation
180. Les règles concernant la délégation contenues dans les propositions de structuration
réglementaire du RG (voir Annexe III - Chapitre IV – Article 15) s’appliquent pleinement aux
gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement. Les propositions de struc-
turation réglementaire relatives aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement stipulent cette exigence (voir Annexe IX).
(ii) Le délégataire doit disposer des ressources suffisantes pour exécuter les tâches
respectives et les personnes qui dirigent de fait les activités déléguées doivent
posséder une honorabilité et une expérience suffisantes ;
(vi) Le gestionnaire doit être en mesure de prouver que le délégataire est qualifié et
capable d’exercer les fonctions en question, que toute la diligence requise a été
mise en œuvre pour sa sélection et que le gestionnaire est à même de suivre et
de contrôler de manière efficace et à tout moment la tâche déléguée, de donner
à tout moment des instructions supplémentaires au délégataire et de retirer la
délégation avec effet immédiat lorsque ceci est dans l’intérêt des investisseurs ;
(vii) Selon la nature des fonctions à déléguer, l’entreprise à laquelle des fonctions se-
ront déléguées doit être qualifiée et capable d’exercer les fonctions en question ;
(viii) Le prospectus aux investisseurs doit énumérer les fonctions qui doivent faire
l’objet d’une délégation à des tiers.
182. Aucune délégation de gestion de portefeuille ou de gestion des risques ne peut être
donnée :
(ii) A aucune autre entité dont les intérêts pourraient être en conflit avec ceux du
gestionnaire ou des investisseurs du fonds, sauf si cette entité a séparé, sur le
plan fonctionnel et hiérarchique, l’exécution de ses tâches de gestion de porte-
feuille et de gestion des risques et ses autres tâches éventuellement conflic-
tuelles et que les conflits d’intérêts potentiels sont identifiés, gérés, suivis et révé-
lés aux investisseurs du fonds de manière appropriée.
183. Le fait que le gestionnaire de fonds a délégué des fonctions à des tiers n’a pas
d’incidence sur la responsabilité du gestionnaire ou du dépositaire. Le gestionnaire ne délègue
pas ses fonctions dans une mesure telle qu’il deviendrait une société boîte aux lettres.
184. Le tiers peut sous-déléguer toute fonction qui lui est déléguée si els conditions suivantes
sont remplies :
(ii) A aucune autre entité dont les intérêts pourraient être en conflit avec ceux du
gestionnaire ou des investisseurs du fonds, sauf mise en œuvre des mesures
mentionnées plus haut (voir para 178 (ii).
186. Le délégataire concerné examine en permanence les services fournis par chaque sous-
délégataire.
191. Pour chaque fonds de capital-risque et de capital investissement qu’il gère, le gestion-
naire est dans l’obligation de désigner un seul et unique dépositaire agréé par le CREPMF.
195. Les propositions de structuration réglementaire relatives aux obligations spécifiques des
dépositaires relatives aux actifs qui ne font pas l’objet d’une conservation sont présentées en
Annexe X.
197. Dans ce but, il est recommandé que le Conseil des Ministres de l’UEMOA adopte un
règlement UEMOA relatif au régime fiscal des fonds et des gestionnaires de fonds de capital-
risque et de capital-investissement dans l’UEMOA.
(iii) La société en commandite simple (SCS) enregistrée en tant que fonds de capi-
tal-risque et de capital-investissement auprès du CREPMF est exonérée
d’impôts ;
(viii) Les investisseurs professionnels par nature domiciliés dans un des Etats-
membres de l’UEMOA qui investissent dans un fonds de capital-risque et de ca-
pital-investissement agréé par le CREPMF sont soumis à l’impôt sur les plus-
values de cession mobilières qui leur sont versées par le fonds à un taux réduit
de 15% en cas d’investissement à long-terme (5 ans minimum) ;
(ix) Les investisseurs professionnels sur option qui sont citoyens d’un des Etats
membres de l’UEMOA qui investissent dans un fonds de capital-risque et de ca-
pital investissement agréé par le CREPMF sont exonérés d’impôts sur les inté-
rêts et dividendes qui leur sont versés par ce fonds ;
(x) Les investisseurs professionnels sur option qui sont citoyens d’un des Etats
membres de l’UEMOA qui investissent dans un fonds de capital-risque et de ca-
pital-investissement agrée par le CREPMF sont exonérés de l’impôt sur les plus-
values de cession mobilières qui leurs sont versées par le fonds en cas
d’investissement à long-terme (5 ans minimum) ;
(xii) Les investisseurs hors-UEMOA bénéficient des conventions fiscales entre les
Etats-membres de l’UEMOA et les pays tiers.
202. La mise en œuvre de la réforme reposera ensuite sur l’adoption par le Conseil de Mi-
nistres de l’UEMOA d’un régime fiscal compétitif avec le régime dont bénéficient les gestion-
naires de fonds de capital-risque et de capital-investissement sur les places internationales de
référence tel que proposé plus haut.
203. De plus, la réforme reposera sur la mise en œuvre efficace et effective de ce régime
fiscal par les autorités fiscales des Etats membres, de manière à éviter toute distorsion dans les
décisions de domiciliation des gestionnaires de fonds et des fonds entre les Etats-membres.
204. Finalement, la mise en œuvre de la réforme reposera sur l’établissement d’un cadre de
surveillance efficace et effectif de l’industrie par le CREPMF, tant au niveau des procédures
d’enregistrement des fonds, des procédures d’agrément des gestionnaires de fonds que de la
surveillance sur pièce et sur place des gestionnaires de fonds et des dépositaires.
206. Dans ce but, il est recommandé que le CREPMF prépare et mette en œuvre un plan de
renforcement de ses capacités en matière de surveillance de manière à accompagner effica-
cement le développement d’une industrie du capital-risque et du capital-investissement pros-
père dans l’UEMOA.
1. Jusqu’au milieu des années 2000 au Luxembourg et à Maurice, et jusqu’en 2010 aux
Etats-Unis, l’industrie des fonds de capital-risque et de capital-investissement s’est développée
dans un cadre largement non-réglementé.
2. Aux Etats-Unis, la structure la plus communément utilisée pour l’établissement des
fonds de capital-risque et de capital-capital-investissement est le partenariat limité enregistré au
Delaware. Un partenariat limité est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée ou
illimitée entre un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité illimitée et
solidaire envers les obligations du partenariat, et un ou plusieurs partenaires limités (PL) dont la
responsabilité est limitée au montant engagé dans le partenariat (intérêt de partenariat). Les
PG et les LP peuvent être des individus ou des sociétés.
3. Pour créer un fonds au Delaware, le gestionnaire de fonds enregistre tout d’abord une
société à responsabilité limitée (Delaware Limited Liability Corporation - LLC) en tant que PG
du fonds. La LLC peut avoir un ou plusieurs membres. Les droits et obligations des membres
sont définis dans l’accord d’exploitation de la LLC. Les membres engagés dans la gestion de la
LLC
ne sont pas personnellement responsables des obligations de la société. Le gestionnaire du
fonds peut être la LLC elle-même (gestion interne) ou une société de gestion séparée (gestion
externe). La LLC est une société fiscalement transparente.
4. La LLC enregistre ensuite le fonds sous forme d’un partenariat limité (Delaware Limited
Partnership). Le partenariat limité est une entité commerciale contractuelle qui n’a pas le statut
de société. Les contributions des partenaires sont représentées par des parts de partenariat,
non par des actions. En tant que PG, la LLC a une responsabilité illimitée envers les obligations
du partenariat limité, mais la responsabilité de ses membres est limitée à leur apport à la LLC.
La LLC investit en moyenne de 2 à 3% du capital du fonds. Le partenariat limité est une entité
fiscalement transparente.
6. Les documents de base du fonds est l’accord de partenariat limité (Limited Partnership
Agreement – LPA). Le LPA définit les caractéristiques du fonds (taille minimum et maximum du
fonds, contribution en industrie du PG, montant du capital investi par le PG, contribution mini-
mum et maximum de chaque PL, horizon du fonds), la gestion du fonds (limites de concentra-
tion, limites au recours à l’effet de levier, limites d’investissement dans des compagnies déjà
investies par le gestionnaire de fonds), les activités du PG (co-investissements des membres du
PG, vente d’intérêts de partenariat, levées de fonds additionnelles, addition de nouveaux PG),
le champ d’investissement du fonds, et l’alignement des intérêts et la structure de rémunération
des PG et PL.
7. Jusqu’en 2010, l’industrie des fonds de capital-risque et de capital-investissement s’est
développée sur base d’exemptions à la loi sur les valeurs mobilières de 1933, à la loi sur les
compagnies d’investissement de 1940, et à la loi sur les conseillers en investissement de 1940.
8. En ce qui concerne la loi sur les valeurs mobilières, les promoteurs de fonds de capital-
risque et de capital-investissement ont eu recours a deux exemptions afin d’éviter
l’enregistrement de leurs offres de titres auprès de la Commission des opérations de bourse
(Securities Exchange Commission – SEC). La première exemption (Règlement D) concerne
l’offre de titres à des personnes américaines qui ont qualité d’investisseurs qualifiés, définis
comme des entités réglementées (investisseurs institutionnels), des particuliers fortunés (valeur
nette supérieure à 1 million de dollars US), des entreprises, fiduciaires, des régimes de pré-
voyance sociale dont la valeur nette est supérieure à 5 millions de dollars US, et des directeurs,
cadres supérieurs et PG de fonds émetteurs de titres, La seconde exemption (Règlement S)
concerne certaines offres et ventes de titres fors des Etats-Unis.
9. En ce qui concerne la loi sur les compagnies d’investissement, les promoteurs de fonds
de capital-risque et de capital-investissement ont eu recours à deux exemptions afin d’éviter
l’enregistrement des fonds sous gestion auprès de la SEC. La première exemption concerne la
section 3(c)(1) de la loi selon laquelle une compagnie d’investissement est exempte
d’enregistrement si elle ne procède pas à une offre publique de titres et n’a pas plus de 100
propriétaires bénéficiaires. La seconde exemption est la section 3(c)(7) de la loi selon laquelle
une compagnie d’investissement est exempte d’enregistrement si elle ne procède pas à une
offre publique de titres et si la propriété de ces titres est limitée exclusivement à des investis-
seurs qualifiés, définis comme des investisseurs institutionnels, des individus fortunés (valeur
nette minimum de 5 millions de dollars US), des entreprises de gestion patrimoniale (minimum 5
millions de dollars US) et des fiduciaires à condition que le gestionnaire de la fiduciaire soit un
investisseur qualifié.
10. En ce qui concerne la loi sur les conseillers en investissement, les promoteurs de fonds
de capital-risque et de capital-investissement ont eu recours à l’exemption concernant les con-
seillers privés afin d’éviter l’enregistrement en tant que conseillers en investissement auprès de
la SEC. Dans le cadre de cette exemption, les conseillers en investissement qui ne se présen-
tent pas en tant que tels envers le public au cours d’une période de 12 mois et qui ont moins de
15 clients sont exemptés d’enregistrement auprès de la SEC (Section 203 (b) (3) de la loi). En
pratique, la SEC a considéré un fonds comme un client unique et n’a pas compté le nombre
d’investisseurs dans le fonds pour établir le nombre de clients du conseiller en investissement.
13. La SCS est une société établie par contrat, pour une durée limitée ou illimitée, entre un
ou plusieurs associés commandités indéfiniment et solidairement responsables des engage-
ments sociaux, avec un ou plusieurs associés commanditaires qui n’engagent qu’une mise dé-
terminée constitutive de parts d’intérêts.
14. Les règles qui s’imposent aux associés sont limitées en nombre et concernent la tenue
et le contenu du registre des associés et les informations qui sont soumises à publication. Les
associés commanditaires ne peuvent faire aucun acte de gestion vis-à-vis de tiers sous peine
de perdre leur responsabilité limitée. Tous les autres aspects sont définis dans la convention de
société qui est le document constitutif de la société.
15. La constitution de la société n’est pas soumise à un acte notarié. La société doit être
enregistrée au Registre du commerce et des sociétés. Seule la dénomination de la société, sa
durée, la désignation des associés commandités, la désignation des gestionnaires de la société
et leur pouvoir de signature sont publiés. Les associés commanditaires et leurs contributions
peuvent rester confidentielles. Comme la SOPARFI, la SCS n’est pas soumise à l’autorisation
préalable et à la surveillance de la CSSF, et elle n’a pas l’obligation de désigner un dépositaire.
17. La SCS est transparente fiscalement en ce qui concerne l’impôt sur le bénéfice des so-
ciétés. Au cas où la SCS a une activité commerciale, ses profits sont soumis à l’impôt commer-
cial communal.
19. La forme juridique la plus communément employée par les promoteurs de fonds
offshore de capital-risque et de capital-investissement est la société offshore de vie limitée (Li-
mited Life Offshore Company – LLOC), établie dans le cadre des réglementations sur les activi-
tés commerciales offshore de 1995. La LLOC a une durée de vie limitée à 50 ans, et peut être
dissoute automatiquement à la survenance d’un événement spécifique. Elle doit avoir au moins
deux membres, et un de ses membres a une responsabilité générale pour les obligations de la
société. La LLOC est reconnue comme un partenariat limité aux Etats-Unis. Elle est transpa-
rente fiscalement. Cette forme juridique n’est pas disponible pour les sociétés onshore.
20. Les fonds d’investissement offshore doivent obtenir une licence auprès de l’Autorité des
activités commerciales offshore établie par la loi de 1992. Ils doivent déposer leurs comptes
audités annuels auprès de l’Autorité dans les six mois suivant la clôture de leur exercice finan-
cier.
21. Depuis le milieu des années 2000, les fonds de capital-risque et de capital-
investissement et leurs gestionnaires ont été soumis à un environnement progressivement plus
réglementé sur les trois places financières internationales sous revue.
24. En 2007, le Fonds d’investissement spécialisé (FIS) a été introduit afin d’établir un ré-
gime de fonds d’investissement alternatif à usage multiple couvrant toutes les classes de fonds
d’investissement alternatifs, y inclus les fonds de capital-risque et de capital-investissement. Le
FIS est soumis à l’autorisation préalable et à la surveillance de la CSSF. Dans ce cadre, le
promoteur du fonds doit obtenir l’autorisation de la CSSF pour sa politique et ses procédures de
gestion des risques. Le FIS doit nommer un dépositaire résident au Luxembourg. Contrairement
à la SICAR, le FIS n’a aucune limitation de type d’investissement, mais est soumis à une exi-
gence de répartition des risques. Comme la SICAR, le FIS doit être commercialisé auprès des
investisseurs institutionnels, des investisseurs professionnels, et des particuliers qui investis-
sent un minimum de 125.000 euros dans le fonds et démontrent qu’ils appréhendent les risques
de leur investissement. Comme la SICAR, le FIS peut-être à capital fixe ou à capital variable, et
peut être établi comme une structure à compartiments. Le FIS est une structure fiscale transpa-
rente.
25. En 2010, le Luxembourg a adopté la loi concernant les organismes de placement collec-
tif (OPC) transposant la Directive de l’Union Européenne 2009/65/CE du 13 juillet 2009 portant
coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant certains
organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Cette loi a été mise à jour
en 2013 pour la mettre en conformité avec la loi de 2013 concernant les gestionnaires de fonds
d’investissement alternatifs (GFIA), qui transpose la Directive de l’Union Européenne concer-
nant les GFIA de 2011 (voir ci-dessous).
26. La loi concernant les OPC de 2010 définit un OPCVM comme tout organisme (i) dont
l’objet exclusif est le placement collectif en valeurs mobilières et/ou dans d’autres actifs finan-
ciers liquides (tels que les instruments du marché monétaire cotés ou négociés sur un marché
réglementé, les dépôts à vue ou à court terme auprès d’un établissement de crédit, les instru-
ments financiers dérivés, ou les instruments du marché monétaire autres que ceux négociés sur
un marché réglementé pour autant qu’ils soient soumis à une réglementation protégeant les
investisseurs), des capitaux recueillis auprès du public et dont le fonctionnement est soumis au
principe de la diversification des risques et (ii) dont les parts sont, à la demande des porteurs,
rachetées directement ou indirectement à charge des actifs de cet organisme. Est assimilée à
de tels rachats le fait pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ses parts en bourse ne
s’écarte pas sensiblement de leur valeur nette d’inventaire (VNI). Les OPCVM ainsi définis sont
réglementés dans la Partie I de la loi. Les OPCVM incluent les fonds communs de placement
(FCP) en valeurs mobilières, les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) en valeurs
mobilières, et les autres compagnies d’investissement en valeurs mobilières.
27. Tout OPC qui ne répond pas à la définition d’un OPCVM présentée ci-dessus est consi-
déré comme faisant partie de la catégorie des autres OPC. Les autres OPC incluent (i) les
OPCVM de type fermé ; (ii) les OPCVM qui recueillent des capitaux sans promouvoir la vente
de leurs parts auprès du public ; (iii) les OPCVM dont la vente des parts est réservée au public
des pays hors de l’Union Européenne ; (iv) les OPCVM pour lesquels les règles
d’investissement prévues dans la Partie I de la loi sont inappropriées compte tenu de leur poli-
tique de placement et d’emprunt, et (v) toute autre OPC située à Luxembourg. Les autres OPC
incluent les FCP autres que les FCP en valeurs mobilières, les SICAV autres que les SICAV en
valeurs mobilières, et les autres OPC qui n’ont pas la forme juridique de FCP ou de SICAV. La
loi stipule que les OPC autres que les OPCVM sont considérés comme des fonds
d’investissement alternatifs (FIA) au sens de la loi portant sur les gestionnaires de fonds
d’investissement alternatifs (GFIA) de 2013, et sont réglementés dans la Partie II de la loi en
conformité avec la loi portant sur les GFIA (voir ci-dessous).
28. En particulier, la Partie II stipule que tout OPC doit être géré par un gestionnaire unique
(sauf dérogation prévue dans la loi sur les GFIA de 2013). La loi stipule que le gestionnaire est
(i) soit un gestionnaire externe, qui est la personne morale désignée par l’OPC ou pour le
compte de l’OCP et qui est, du fait de cette désignation, en charge de gérer cet OPC ; soit,
lorsque la forme juridique de l’OPC permet une gestion interne et que l’organe de direction de
l’OPC décide de ne pas désigner de gestionnaire externe, l’OPC lui-même, en conformité avec
la loi portant sur les GFIA (voir ci-dessous).
29. Au cours de la même période à Maurice, la loi sur les valeurs mobilières de 2005, la loi
sur les services financiers de 2007, et le règlement sur les fonds d’investissement à capital fixe
de 2008 ont introduit un cadre réglementaire pour les fonds de capital-risque et de capital-
investissement et pour les gestionnaires de ces fonds.
30. La loi sur les valeurs mobilières de 2005 distingue deux types de fonds
d’investissement : les organismes de placement collectif (OPC) et les fonds à capital fixe. Les
fonds de capital-risque et de capital-investissement appartiennent à la seconde catégorie. Tous
les fonds d’investissement y compris les fonds de capital-risque et de capital-investissement
doivent engager un gestionnaire d’OPC. Au cas où le fonds d’investissement adopte une struc-
ture à gestion interne, le conseil d’administration du fonds est soumis aux obligations afférant
aux gestionnaires d’OPC.
31. Les fonds d’investissement et les gestionnaires d’OPC sont soumis à l’autorisation préa-
lable et à la surveillance de la Commission des Services Financiers (CSF) établie par la loi sur
les services financiers de 2007. L’obtention de la licence auprès de la CSF est réglementée
dans le cadre de la loi. La demande de licence doit contenir le plan d’affaires, les informations
concernant les promoteurs, les propriétaires bénéficiaires, les personnes participant au contrôle
et les directeurs, certains frais définis par les règlementations de la CSF, et d’autres informa-
tions pouvant être requises par les règlementations de la CSF. Pour obtenir la licence, le requé-
rant doit satisfaire un certain nombre de conditions, y compris (i) disposer des ressources adé-
quates, des infrastructures et du personnel avec la compétence professionnelle et l’expérience
requise pour exercer l’activité pour laquelle la licence est requise ; (ii) mettre en oeuvre les dis-
positions appropriées pour la surveillance des activités sous licence afin d’assurer le respect de
la loi et des conditions de la licence ; (iii) le requérant, les personnes participant au contrôle de
l’organisation et les propriétaires bénéficiaires satisfont aux critères de compétence et
d’honorabilité pour exercer l’activité pour laquelle la licence est requise ; (iv) le requérant est
capable de satisfaire aux critères prudentiels qui s’appliquent à son activité ; et (v) l’obtention de
la licence n’entraine aucun préjudice au secteur des services financiers. Les fonds
d’investissement doivent engager un dépositaire autorisé par la CSF et indépendant du ges-
tionnaire de l’OPC.
32. Le gestionnaire d’OPC est tenu de déposer à la CSF le prospectus du fonds, les états
financiers audités et le rapport de gestion annuel du fonds, ainsi que les états financiers et le
rapport de gestion intérimaire du fonds. Un prospectus n’est pas requis en cas de placement
privé ou de placement auprès d’investisseurs bien informés. Les états financiers intérimaires
ainsi que le rapport de gestion et les états financiers annuels du fonds sont accessibles au pu-
blic. L’accessibilité des états financiers et des rapports de gestion au public n’est pas requise
pour les sociétés enregistrées sous le régime de Global Business Licence (voir ci-dessous).
33. La loi sur les services financiers de 2007 introduit deux types de sociétés offshore pour
les investisseurs internationaux : la société Global Business Licence de catégorie 1 (GBL1) et la
société Global Business Licence de catégorie 2 (GBL2). La demande de licence pour une so-
ciété GBL1 ou GBL2 doit être introduite auprès de la CSF par une société de gestion, qui a
l’obligation de gérer la société GBL1 ou GBL2 en tout temps. Une société de gestion dont
l’activité consiste à établir et à gérer une société qui fait une demande de licence GBL1 ou
GBL2 doit obtenir une licence auprès de la CSF.
34. La société GBL1 peut exercer toute activité commerciale telle que la gestion d’actifs, la
gestion de fonds, le financement du crédit, les services de dépositaire, la distribution de ser-
vices financiers, l’affacturage, l’affermage, les régimes professionnels de pension, les régimes
de retraite, et la gestion de trésorerie, sous condition d’obtenir la licence correspondante auprès
de l’autorité compétente. La société GBL1 est réputée opérer hors de Maurice même si elle
ouvre un compte bancaire en monnaie locale pour ses transactions journalières, acquiert une
propriété immobilière à Maurice, investi dans des titres cotés à la bourse de Maurice, ouvre un
compte en monnaie étrangère avec une banque locale, entre en relations d’affaires avec une
autre société GBL, entre en relations d’affaires avec un détenteur de licence de société de ges-
tion, un avocat ou un auditeur local, ou emploie du personnel Mauricien. La société GBL1 doit
déposer ses comptes annuels auprès de la CSF et ses comptes doivent être audités. Ses
comptes ne sont pas accessibles au public. La société GBL1 est considérée comme société
résidente fiscalement et est soumise à l’impôt sur le revenu à un taux forfaitaire de 15%. Ce-
pendant une société GBL1 a droit à un crédit d’impôt étranger présumé de 80% sur son revenu
à l’étranger ou égal à l’impôt actuellement perçu à l’étranger en fonction du montant le plus éle-
vé. Ceci réduit effectivement l’assujetissement à l’impôt d’une société GBL1 à un taux maximum
de 3%. Ce taux peut encore être réduit en fonction d’autres déductions fiscales admissibles. La
société GBL1 bénéficie des avantages des CDI.
35. La société GBL2 peut exercer toute activité commerciale autre que les opérations ban-
caires, les services financiers, la gestion de fonds, et les services d’agent enregistré, de compte
nominatif, d’administration de sociétés, et d’agent fiduciaire. La société GBL2 ne peut pas ouvrir
de compte en monnaie locale, acquérir une propriété immobilière à Maurice, investir dans des
titres cotés à la bourse de Maurice, ou employer du personnel Mauricien. Elle peut cependant
ouvrir un compte en monnaie étrangère auprès d’une banque locale, entrer en relation d’affaires
avec une autre GBL, et entrer en relations d’affaires avec un détenteur de licence de société
gestion, un avocat ou un auditeur local. Elle doit déposer ses états financiers annuels auprès de
la CSF. Ses états financiers ne doivent pas être audités et ils ne sont pas accessibles au public.
La société GBL2 est considérée comme société non-résidente fiscalement.
36. Le régime des sociétés GBL a été réformé par la loi des finances de 2018. La société
GBL1 est désormais dénommée société GBL, et la société GBL2 est supprimée à partir de jan-
vier 2019. La société GBL est tenue d’exercer un certain nombre d’activités de base généra-
trices de revenu à Maurice, à savoir employer directement ou indirectement un nombre raison-
nable de personnes qualifiées pour exercer ses activités de base et avoir montant minimum de
dépenses proportionnel à son niveau d’activités, être gérée et contrôlée à partir de Maurice, et
être administrée par une compagnie de gestion. Le crédit d’impôt étranger présumé de 80% sur
les revenus à l’étranger est supprimé, et est remplacé par une exemption partielle de 80% sur
certains revenus spécifiques, à savoir les dividendes étrangers (sujet au montant non déduc-
tible dans le pays d’origine), les produits d’intérêts, les profits attribuables à l’établissement
permanent d’une compagnie résidente à l’étranger, les revenus provenant d’un organisme de
placement collectif, d’un fonds à capital fixe, d’un gestionnaire d’organisme de placement col-
lectif, d’un administrateur d’organisme de placement collectif, d’un conseiller en investissement
ou d’un gestionnaire d’actifs autorisé par la CSF, ainsi que les revenus de crédit-bail pour les
navires et les avions. L’exemption partielle est conditionnelle au maintien des activités de base
génératrices de revenus à Maurice telles que prévues par la loi.
37. La CSF a le pouvoir d’octroyer des exceptions, des limitations ou des restrictions à toute
obligation contenue dans le chapitre de la loi sur les services financiers portant sur les sociétés
GBL
39. Aux Etats-Unis, la loi Dodd-Frank a abrogé l’exemption contenue dans la loi sur les con-
seillers en investissement pour les conseillers gérant des fonds privés dont les actifs sont supé-
rieurs à 150 millions de dollars US. Ces conseillers sont à présent tenus de s’enregistrer auprès
de la SEC et de se conformer à la loi sur les conseillers en investissement. La conformité avec
la loi inclus les obligations fiduciaires, les interdictions et exigences substantielles, les exi-
gences contractuelles, les exigences de tenue de documents, et la surveillance administrative
par la commission des opérations de bourse. Les obligations fiduciaires envers les clients in-
cluent la divulgation complète des faits matériels, la pertinence des conseils, le fondement rai-
sonnable des recommandations, et la meilleure exécution.
40. Les conseillers en investissement qui font une demande d’enregistrement dans le cadre
de la loi sur les conseillers en investissement doivent fournir des informations sur la forme de
l’organisation, les activités commerciales de conseil, les autres activités commerciales, les con-
flits d’intérêt, les fonds privés sous gestion, leur participation ou intérêt dans les transactions de
leur clients, les dispositions de conservation, les personnes participant au contrôle de
l’organisation, et l’historique des mesures disciplinaires (Formulaire ADV). Les conseillers en
investissement sont également tenus d’adopter et de mettre en œuvre des politiques exhaus-
tives de conformité et de surveillance dans le cadre de la réglementation sur les programmes
de conformité qui est inclue dans la loi sur les conseillers en investissement. Ceci inclus le re-
crutement d’un directeur de la conformité et la conduite d’une revue annuelle du programme de
conformité.
41. La loi introduit trois nouvelles exemptions limitées pour l’enregistrement auprès de la
SEC. La première exemption concerne les conseillers de fonds de capital-risque, définis comme
des fonds investissant plus de 80% de leur capital dans des titres émis par des sociétés quali-
fiées et qui sont directement acquis par le fonds auprès de ces sociétés, ayant un levier finan-
cier limité à 15% du capital du fonds, ne proposant pas d’offre de rachat ou d’autres droits de
liquidité aux investisseurs du fonds, et est un fonds privé. Une société qualifiée est définie
comme une société qui ne fait pas rapport à la SEC ou qui n’est pas cotée sur une place étran-
gère, n’a pas recours au levier en liaison avec l’investissement du fonds, et n’est pas une socié-
té d’investissement ou un fonds privé. La seconde exemption concerne les conseillers ayant
des actifs sous gestion de moins de 150 millions de dollars US. La troisième exemption con-
cerne les conseillers financiers étrangers qui ont une relation limitée avec des investisseurs des
Etats-Unis.
43. Au Luxembourg, la loi du 12 juillet 2013 a introduit un cadre légal exhaustif pour les
GFIA. Le champ d’application du régime est étendu : il s’applique aux GFIA enregistrés au
Luxembourg qui gèrent un ou plusieurs FIA dans l’Union Européenne (UE) et en dehors de
l’UE, aux GFIA enregistrés hors de l’UE qui gèrent un ou plusieurs FIA dans l’UE, et aux GFIA
enregistrés hors de l’UE qui commercialisent des FIA dans l’UE. Les GFIA autorisés bénéficient
d’un passeport de commercialisation qui leur permet de commercialiser leurs FIA auprès
d’investisseurs professionnels dans tous les Etats membres de l’Union. Les GFIA qui gèrent
des FIA qui n’ont pas recours à l’effet de levier, qui n’accordent pas de droits de rachat à leurs
investisseurs pour une période de 5 ans, et dont les actifs sous gestion ne dépassent pas cu-
mulativement 500 millions d’euros, ainsi que les GFIA dont les actifs sous gestion, y compris les
actifs acquis en recourant à l’effet de levier, ne dépassent pas 100 millions d’euros (GFIA sous
le seuil) sont exemptés de la loi GFIA, et sont soumis à des conditions d’enregistrement sépa-
rées avec la CSSF. Les GFIA sous le seuil peuvent opter pour le statut de GFIA afin d’obtenir
les avantages du passeport de commercialisation à l’intérieur de l’UE.
45. Les GFIA au-dessus du seuil qui introduisent une demande d’agrément auprès de la
CSSF doivent fournir des informations concernant les personnes qui exercent effectivement
l’activité commerciale du GFIA, les propriétaires bénéficiaires, le plan d’affaires, la politique et
les pratiques de rémunération du personnel, la délégation des fonctions de gestion, les straté-
gies d’investissement, les fonds sous gestion (domiciliation, règlement du fonds ou documents
constitutifs), les conflits d’intérêt, les systèmes de gestion des risques, l’évaluation des actifs, le
dépositaire, les acquisitions majeures et les obligations de rapport. Ils doivent engager un dé-
positaire.
46. La loi contient des obligations générales de gouvernance pour les GFIA. Les GFIA sont
tenus d’agir honnêtement et loyalement avec la compétence, le soin et la diligence requis par
l’exercice de leur activité, et dans l’intérêt du FIA et de ses investisseurs. La loi requiert que le
GFIA traite les investisseurs de manière équitable, et que tout traitement préférentiel soit divul-
gué aux investisseurs.
47. Les GFIA sous le seuil peuvent introduire une demande d’agrément auprès de la CSSF
en tant que gestionnaire de fonds de capital-risque européen (European Venture Capital – Eu-
VECA), dans la mesure où ils gèrent des portefeuilles de fonds d’investissement qualifiés.
Ceux-ci sont définis comme des fonds qui investissent au moins 70% de leurs actifs (ratio quali-
ficatif) dans des fonds propres ou quasi-fonds propres de petites et moyennes entreprises
(PMEs). Les PMEs sont définies comme des sociétés non-cotées ayant moins de 250 employés
et un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions d’euros ou un bilan inférieur à 43 millions
d’euros dans le cadre du Règlement européen de 2013 relatif aux fonds de capital-risque. Cette
définition a été élargie aux sociétés non-cotées ayant moins de 499 employés et aux PME co-
tées sur le compartiment PME d’un marché réglementé dans l’amendement du règlement euro-
péen relatif aux fonds de capital-risque de 2017. Les gestionnaires de fonds EuVECA bénéfi-
cient d’un passeport de commercialisation UE leur permettant de commercialiser leurs fonds à
des investisseurs professionnels et à des investisseurs considérés comme des clients profes-
sionnels dans le cadre de la Directive européenne sur les marchés en instruments financiers II
(Markets in Financial Instruments Directive II – MiFID II).
48. Les GFIA sous le seuil qui introduisent une demande à la CSSF pour un agrément en
tant que EuVECA doivent fournir des informations sur les personnes qui gèrent effectivement le
FIA, ses propriétaires bénéficiaires, l’identité des fonds de capital-risque qualifiés, les unités ou
participations commercialisées, les stratégies d’investissement, les dispositions prises pour sa-
tisfaire au ratio qualificatif, et la liste des pays membres de l’UE où le gestionnaire de fonds a
établi ou a l’intention d’établir des fonds EuVECA.
La règle prudentielle incluse dans la loi du Luxembourg du 12 juillet 2013 transposant la Di-
rective Européenne sur les GFIA stipule que :
(i) Un gestionnaire qui est un FIA géré de manière interne doit disposer d’un capital
initial de 300.000 euros ;
(ii) Un gestionnaire désigné en tant que gestionnaire externe d’un ou plusieurs FIA
doit disposer d’un capital initial d’au moins 125.000 euros ;
(iii) Lorsque la valeur des portefeuilles de FIA géré par le gestionnaire excède 250 mil-
lions d’euros, le gestionnaire doit fournir un montant supplémentaire de fonds
propres égal à 0,02% du montant de la valeur des portefeuilles du gestionnaire
excédant 250 millions d’euros. Le total du capital initial et du montant supplémen-
taire ne dépasse toutefois pas 10 millions d’euros ;
(iv) Les gestionnaires peuvent ne pas fournir jusqu’`a 50% du montant supplémentaire
de fonds propres visés au point (iii) s’ils bénéficient d’une garantie du même mon-
tant d’un établissement de crédit ou d’une société d’assurance ;
(v) De plus, les FIA gérés de manière interne et les gestionnaires externes doivent
soit (i) disposer de fonds propres supplémentaires d’un montant suffisant pour
couvrir les risques éventuels en matière de responsabilité pour négligence profes-
sionnelle ou (ii) être couverts par une assurance de responsabilité civile profes-
sionnelle adaptée aux risques couverts.
D’autre part, le Règlement européen EuVECA de 2013 ne stipule pas de règle prudentielle
quantitative pour les gestionnaires de fonds de capital-risque éligibles, et inique que ces der-
niers doivent détenir des fonds propres adéquats suffisants pour assurer la bonne gestion
des fonds de capital-risque qu’ils gèrent.
51. La SCSp a été introduite dans le cadre de la loi GFIA de 2011 dans le but de concurren-
cer les places anglo-saxonnes tout en bénéficiant du cadre fiscal avantageux offert par le
Luxembourg. Les caractéristiques de la SCSp sont semblables à celles de la SCS. Cependant,
alors que la SCS a une personnalité juridique distincte de ses associés, la SCSp est alignée sur
le régime des partenariats anglo-saxons et n’a pas de personnalité juridique séparée. Malgré
cette absence de personnalité juridique séparée, l’enregistrement des actifs de la SCSp est fait
au nom de la SCSp, et non à celui des associés commandités ou commanditaires. Dès lors les
créanciers personnels d’un associé quelle que soit leur qualité n’ont aucun droit sur les actifs de
la SCSp.
52. La SCSp doit être enregistrée au Registre du commerce et des sociétés. Les noms des
partenaires limités et leurs contributions ne sont pas publiés. La SCSp n’est pas soumise à
l’autorisation préalable et à la surveillance de la CSSF. Elle n’a aucune limitation
d’investissements. Elle n’a pas de limitation quant au type d’investisseurs éligibles, sauf si elle
est établie comme un FIA géré par un GFIA autorisé dans le cadre de la loi sur les GFIA de
2011, auquel cas sa commercialisation est limitée aux investisseurs professionnels. Elle n’est
pas soumise à un niveau minimum de capital. La loi spécifie les actions qui peuvent être me-
nées par les partenaires limités sans encourir de responsabilité au-delà de leur investissement
dans le fonds, La SCSp ne doit pas engager de dépositaire. Elle ne doit pas déposer de
comptes annuels auprès du Registre du commerce et des sociétés. Elle est une entité fiscale-
ment transparente.
53. Au vu du succès rencontré auprès des gestionnaires de fonds par les structures de par-
tenariat limité non-réglementées, en particulier la SCSp, le Luxembourg a introduit en 2016 le
fonds d’investissement alternatif réservé (FIAR) qui intègre les principaux éléments des régimes
SICAR et FIS au sein d’une nouvelle structure non-réglementée.
54. Le FIAR doit être géré de manière externe par un GFIA autorisé dans le cadre de la loi
GFIA de 2013. Le gestionnaire externe peut déléguer un certain nombre de fonctions à des tiers
en fonction de la loi GFIA. Le FIAR n’est pas sujet à l’autorisation préalable et à la surveillance
de la CSSF. Sa commercialisation est limitée aux investisseurs institutionnels, aux investisseurs
professionnels et aux autres investisseurs qui confirment par écrit qu’ils ont le statut
d’investisseur bien informé, et qui soit investissent un minimum de 125,000 euros dans le fonds,
soit bénéficient d’une attestation établie par une institution de crédit, une société
d’investissement ou un gestionnaire de fonds autorisé certifiant qu’ils possèdent l’expertise et la
connaissance nécessaires pour évaluer correctement leur investissement dans le fonds. Le
RAIF est tenu de produire une notice d’offre contenant les informations nécessaires pour per-
mettre aux investisseurs de porter un jugement adéquat concernant l’investissement proposé.
Cependant, la loi FIAR ne stipule pas de contenu minimum pour la notice d’offre.
55. La loi FIAR offre une large flexibilité quant au type d’actifs dans lesquels le fonds peut
investir. Il est ouvert entre autres aux fonds d’actions, fonds d’obligations, fonds du marché mo-
nétaire, fonds d’immobiliers, fonds spéculatifs, fonds de microfinance, fonds de capital-risque et
de capital-investissement, fonds verts, et fonds d’infrastructure. La loi requiert que le fonds soit
soumis au principe de diversification des risques selon les mèmes règles que le FIS (voir sec-
tion ci-dessus), sauf s’il investit dans des actifs de capital-risque.
56. La loi FIAR permet au fonds de prendre toute forme juridique appropriée, y compris la
SA, la SARL, la SCS, et la SCSp (voir ci-dessus). L’administration centrale du FIAR doit être
située au Luxembourg, et peut être exercée par un agent administratif enregistré au Luxem-
bourg.
57. Le FIAR peut être créé par exécution d’un accord social entre au moins un associé
commandité et un associé commanditaire. Cet acte social doit être formalisé par un acte nota-
rié. La création du FIAR et la désignation de son gestionnaire doit être enregistrée au Registre
du commerce et des sociétés dans les 15 jours ouvrables suivant sa création. De plus, lorsque
le RAIF est géré par un GFIA basé au Luxembourg, le gestionnaire du fonds doit notifier la
CSSF par l’envoi d’un formulaire d’information dans les 10 jours ouvrables suivant le démarrage
de ses activités. Le but de cette notification est de permettre à la CSSF d’avoir des renseigne-
ments à jour concernant les FIA gérés par des GFIA basés au Luxembourg.
58. Le FIAR peut être structuré avec des compartiments séparés en termes d’actifs et de
passifs. Cependant, un compartiment peut investir dans un ou plusieurs compartiments au sein
du même fonds sous réserve de divulgation dans le prospectus du fonds. Différentes classes de
titres et d’intérêts de partenariat peuvent être créés au sein d’un même RAIF ou de ses compar-
timents. Ces différentes classes peuvent avoir des caractéristiques différentes, en particulier en
ce qui concerne les structures de frais, les investisseurs ciblés et la politique en matière de dis-
tribution.
59. La loi FIAR requiert que le fonds ait un capital minimum de 1,250,000 euros. Un FIAR
établi comme une société d’investissement peut émettre des parts partiellement libérées. Les
conditions et les procédures applicables à l’émission et au rachat des parts sont définies dans
les documents constitutifs du fonds. Le FIAR peut fonctionner comme un fonds à capital va-
riable ou à capital fixe. La loi FIAR ne requiert pas que les émissions ou rachats de parts soit
effectuées à la valeur nette d’inventaire (VNI).
60. Les règles d’évaluation des actifs sont flexibles. La loi RAIF stipule que les actifs du
fonds doivent être évalués à leur juste valeur, sauf quand les documents constitutifs du fonds le
prévoient autrement. La juste valeur doit être définie en fonction des dispositions de la loi GFIA.
L’évaluation des actifs peut être déléguée à un évaluateur externe soumis à un agrément pro-
fessionnel obligatoire au Luxembourg. L’évaluation des actifs et le calcul de la VNI doivent être
effectués au moins une fois par an.
61. Les actifs du FIAR doivent être confiés à un dépositaire basé au Luxembourg. Le dépo-
sitaire doit être une institution de crédit ou une société d’investissement telles que définies dans
la loi sur le secteur financier de 1993. Le dépositaire doit être en conformité avec les disposi-
tions de la loi GFIA, en particulier l’obligation de conservation des actifs et l’obligation de sur-
veillance des flux de trésorerie.
62. Les comptes annuels du FIAR doivent être audités par un réviseur d’entreprise agréé
établi au Luxembourg.
63. Le FIAR est exempté de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur la fortune. Il est soumis à
une taxe annuelle d’abonnement de 0,01% sur ses actifs nets.
2. .Comme indiqué en introduction, la présente analyse ne couvre pas les structures de fonds
offshore, et ne couvre pas le cadre légal et réglementaire des sociétés dans lesquelles les
fonds de capital-risque et de capital investissement prennent des participations. Ces sujets se-
ront traités dans la seconde phase de l’étude.
II.1 : Traitement du fonds dans le cadre légal des organismes de placement collec-
tif (OPC)
(i) Ils investissement exclusivement dans des valeurs mobilières et dans d’autres
actifs financiers liquides tels que les instruments du marché monétaire négociés
sur un marché réglementé, les dépôts à vue et à court terme (moins de 12 mois)
auprès d’un établissement de crédit, les instruments financiers dérivés négociés
sur un marché réglementé, et les instruments du marché monétaire autres que
ceux négociés sur un marché réglementé pour autant que l’émission ou
l’émetteur de ces instruments soient soumis à une réglementation visant à proté-
ger les investisseurs ;
(iv) Leurs parts sont, à la demande des porteurs, rachetées directement ou indirec-
tement à charge des actifs de l’organisme. Est assimilé à de tels rachats le fait
pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ces parts en bourse ne s’écarte pas
sensiblement de leur valeur nette d’inventaire (VNI).
5. Les OPCVM incluent les fonds communs de placement (FCP) en valeurs mobilières, les
sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) en valeurs mobilières, et les autres socié-
tés d’investissement en valeurs mobilières.
6. La loi stipule que tout OPC qui ne remplit pas les quatre critères fondamentaux énoncés
ci-dessus fait partie de la catégorie des autres OPC, et est considéré comme un FIA. En parti-
culier, les autres OPC incluent (i) les OPCVM de type fermé ; (ii) les OPCVM qui recueillent des
capitaux sans promouvoir la vente de leur parts auprès du public dans la zone géographique
concernée ; (iii) les OPCVM dont la vente des parts est réservée au public des pays qui ne font
pas partie de la zone géographique concernée ; (iv) les OPCVM dont le profil d’investissement
et d’emprunt n’est pas compatible avec les critères définis pour une OPCVM ; (v) les FCP pou-
vant investir dans des valeurs autres que des valeurs mobilières et dont les parts sont destinées
au placement dans le public par une offre publique ou privée ; (vi) les SICAV pouvant investir
dans des valeurs autres que des valeurs mobilières et dont les parts sont destinées au place-
ment dans le public par une offre publique ou privée ; et (vii) les OPC qui n’ont pas les formes
juridiques de FCP ou de SICAV.
11. En plus de la forme juridique ordinaire, l’organisme de réglementation peut offrir diffé-
rentes formes juridiques spéciales optionnelles aux promoteurs de fonds de capital-risque et de
capital-investissement. En prenant comme référence le Luxembourg (voir Section III.1), celles-ci
incluent les formes juridiques spéciales réglementées de la SICAR et du FIS et la forme juri-
dique spéciale non-réglementée du FIAR.
Forme juridique Toute forme de so- FCP, SICAV, SICAF FCP, SICAV, SICAF
ordinaire ciété commerciale ou ou toute forme de ou toute forme de
forme contractuelle société commerciale société commerciale
de partenariat limité ou forme contrac- ou forme contrac-
tuelle de partenariat tuelle de partenariat
limité limité
Evaluation des Juste valeur Juste valeur ou autre Juste valeur ou autre
actifs méthode présentée méthode présentée
dans le prospectus dans le prospectus
Dépositaire Oui Oui Oui
Rapport annuel Rapport annuel au- Rapport annuel au- Rapport annuel au-
dité dité dité
(iii) Un gestionnaire externe, qui est la personne morale désignée par le FIA ou pour
le compte du FIA et qui, du fait de cette désignation, est chargé de gérer le FIA ;
(iv) Le FIA lui-même, lorsque la forme juridique du FIA permet une gestion interne et
que l’organe directeur du FIA décide de ne pas désigner de gestionnaire externe.
II.4.1.1 Agrément
19. Le gestionnaire est tenu d’agir avec honnêteté, compétence, diligence et équité dans la
conduite des affaires, et dans le meilleur intérêt des FIA sous gestion, des investisseurs et du
marché. En particulier, le gestionnaire est tenu de traiter tous les investisseurs équitablement,
et il ne peut accorder de traitement préférentiel à certains investisseurs sans le divulguer dans
les règles ou les actes constitutifs des FIA sous gestion.
20. Le gestionnaire est tenu de mettre en oeuvre une politique de rémunération concernant
les cadres supérieurs, les preneurs de risques et les fonctions de contrôle qui soit cohérente
avec une prise de risque saine et effective. Le gestionnaire est tenu de mettre en œuvre des
dispositions organisationnelles et administratives appropriées afin d’identifier, de prévenir, de
gérer et de suivre les conflits d’intérêt, et lorsque ceux-ci ne peuvent être évités, de les divul-
guer aux investisseurs.
21. Le gestionnaire est dans l’obligation de mettre en œuvre des systèmes de gestion per-
mettant d’identifier, de mesurer, de gérer et de suivre les risques encourus par la stratégie
d’investissement de chaque FIA sous gestion, et de veiller à ce que le profil de risque corres-
ponde à la taille, à la structure de portefeuille, aux objectifs et à la stratégie d’investissement de
chaque FIA sous gestion.
22. Le gestionnaire est tenu de définir une limite au recours à l’effet de levier et une limite au
recours au nantissement et aux garanties pour chaque FIA sous gestion. En ce qui concerne
les FIA autres que les FIA fermés qui n’ont pas recours à l’effet de levier, le gestionnaire est
tenu de mettre en œuvre un système de gestion des liquidités et de suivre le risque de liquidité
du FIA concerné.
23. Le gestionnaire est dans l’obligation de mettre en œuvre des systèmes administratifs et
de comptabilité, et des dispositifs de contrôle et de sécurité dans le domaine informatique, ainsi
que des mécanismes de contrôle interne adéquats.
24. La fonction d’évaluation des actifs du fonds peut être exercée, soit par un évaluateur
externe indépendant du gestionnaire, du fonds lui-même et des personnes ayant des liens
étroits avec le gestionnaire et le fonds, soit par une unité d’évaluation interne indépendante de
la fonction de gestion de portefeuille et de la politique de rémunération. La profession
d’évaluateur externe est soumise à l’agrément par l’organisme de réglementation. La responsa-
bilité du GFIA reste pleinement engagée vis-à-vis des investisseurs au cas où il désigne un éva-
luateur externe.
25. Le gestionnaire doit notifier l’organisme de réglementation de toute délégation de ses
fonctions de gestion. La délégation des fonctions de gestion de portefeuille et de gestion du
risque ne peut se faire qu’envers des entités agréées par l’organisme de réglementation. Le
gestionnaire doit démontrer que l’entité concernée est qualifiée et compétente pour mettre en
œuvre les fonctions de gestion déléguées, que cette entité a été sélectionnée avec soin, et qu’il
est en mesure d’assurer le suivi de la fonction déléguée. Aucune délégation des fonctions de
gestion de portefeuille et de gestion du risque ne peut être faite envers le dépositaire ou toute
autre entité qui pourrait se trouver en conflit d’intérêt avec le GFIA ou avec les investisseurs. La
sous-délégation est soumise à des conditions strictes.
26. Le GFIA doit désigner un dépositaire pour chaque FIA sous gestion. Le dépositaire peut
être une institution de crédit, une société de gestion, ou autre société agréée par l’organisme de
réglementation. Le dépositaire est responsable pour le suivi des flux de trésorerie du FIA, la
garde des actifs du FIA, le suivi de l’émission, de la vente, du rachat et de l’annulation des ac-
tions en conformité avec les règlements et avec les actes constitutifs du FIA, le suivi de
l’évaluation des unités ou des actions du FIA en conformité avec les règlements et avec les
actes constitutifs du FIA, et l’exécution des ordres donnés par le GFIA. La sous-délégation des
fonctions de dépositaire est soumise à des conditions strictes. Le dépositaire est responsable
des pertes qu’il encourt vis-à-vis du FIA ou des investisseurs.
28. La divulgation aux investisseurs inclut, pour chaque FIA sous gestion, la description de
la stratégie d’investissement, l’identité du GFIA, du dépositaire et de l’auditeur, la conformité
avec la couverture de responsabilité réglementaire, la délégation des fonctions de gestion et de
dépositaire, les procédures d’évaluation des actifs, la gestion des liquidités, les commissions de
gestion, les charges et les frais à charge des investisseurs, les dispositions pour assurer le trai-
tement équitable des investisseurs, les procédures et les conditions pour l’émission et la vente
des unités ou actions dans le FIA, l’identité et les dispositions avec le courtier principal, et les
mises à jour périodiques concernant les actifs illiquides assortis de conditions spéciales, la ges-
tion des risques, le recours à l’effet de levier, et le profil et la gestion des risques.
29. Le gestionnaire est tenu de produire, pour chaque FIA sous gestion, un rapport annuel.
Ce rapport annuel doit être audité par un auditeur externe.
30. Pour chaque FIA sous gestion, le gestionnaire doit tenir l’organisme de réglementation
régulièrement au courant de l’évolution des principales catégories d’actifs, en particuliers les
actifs illiquides assortis de conditions spéciales, la gestion des liquidités, le profil et la gestion
des risques.
31. Le gestionnaire est tenu d’informer l’organisme de réglementation de ses prises de con-
trôle dans des sociétés cotées ou non-cotées au-delà d’un certain seuil.
II.4.1.4. Commercialisation
32. La commercialisation des FIA est limitée aux investisseurs professionnels, définis
comme (i) les institutions financières y compris les institutions de crédit, les sociétés
d’investissement, les sociétés d’assurance, les OPC, les fonds de pension, etc. (ii) les investis-
seurs professionnels satisfaisant un certain nombre de critères en termes de fréquence de tran-
sactions, de portefeuille d’actifs, ou d’expérience professionnelle ; et (iii) les entreprises satisfai-
sant à un certain nombre de critères en termes de taille de bilan, de chiffre d’affaires ou de
fonds propres.
33. Le régime réglementaire simplifié repose sur une réglementation plus légère en matière
d’agrément, de conditions opérationnelles et de cadre de transparence, et un champ de com-
mercialisation étendu aux investisseurs particuliers bien informés.
35. Les conditions opérationnelles comportent les principes de gouvernance, les conflits
d’intérêt, la délégation des fonctions de gestion, et le dépositaire.
36. Le gestionnaire est tenu d’agir avec honnêteté, compétence, diligence et équité dans la
conduite des affaires, et dans le meilleur intérêt des FIA sous gestion, des investisseurs et du
marché. Il doit mettre en œuvre un degré élevé de diligence dans la sélection et le suivi des
investissements admissibles dans son portefeuille d’actifs. Il doit faire preuve d’une connais-
sance et d’une compréhension adéquates du portefeuille d’actifs admissibles dans lesquels il
effectue ses investissements. Le gestionnaire est tenu de traiter tous les investisseurs équita-
blement, et de ne pas accorder de traitement préférentiel à certains investisseurs sans le divul-
guer dans les règles ou les actes constitutifs des FIA sous gestion.
37. Le gestionnaire est tenu de mettre en œuvre des dispositions organisationnelles et ad-
ministratives appropriées afin d’identifier et d’éviter les conflits d’intérêt, et lorsque ceux-ci ne
peuvent être évités, de les divulguer aux investisseurs. Il ne peut pas déléguer ses fonctions au
point où il n’exercerait plus effectivement sa fonction de gestion. La délégation de fonctions de
gestion n’affecte pas la responsabilité du gestionnaire.
38. Le gestionnaire doit désigner un dépositaire dans la majorité des juridictions sous revue.
41. La commercialisation des FIA est élargie aux investisseurs particuliers qui investissent
un montant minimum dans le FIA et certifient qu’ils appréhendent les risques associés avec ce
type d’investissement.
42. Les FIA, les GFIA et leurs investisseurs bénéficient d’un régime fiscal spécial qui couvre
toutes les phases de développement et d’opérations du fonds depuis sa formation jusqu’à la
sortie d’investissement.
43. En prenant le régime fiscal des OPC au Luxembourg comme référence, le régime fiscal
comprend la taxation des FIA, la taxation des GFIA, et la taxation des investisseurs dans des
FIA.
44. Les FIA sont exemptés d’impôts, à l’exception du droit d’enregistrement et de la taxe
annuelle de souscription. Le droit d’enregistrement est inférieur à 100 euros. La taxe annuelle
de souscription est de 0.05% de la VNI, et est réduite à 0.01% pour les FIS et les FIAR. Les FIS
et les FIAR qui investissent dans des organismes de microfinance sont exemptés de la taxe
annuelle de souscription.
45. Les FIA peuvent être soumis à une retenue à la source de l’impôt sur les dividendes et
intérêts et à la taxation des plus-values dans les pays où ils effectuent leurs investissements.
Ils bénéficient des avantages des CDI.
46. Les GFIA sont soumis à un droit d’enregistrement, à un impôt annuel, et à la retenue à
la source sur les dividendes et intérêts. Le droit d’enregistrement est inférieur à 100 euros.
L’impôt annuel comprend l’impôt sur le revenu des sociétés (26% en 2018) et l’impôt sur la for-
tune au taux de 0.5% sur la VNI ajustée de la société sous le seuil de 500 millions d’euros, et
de 0.05% au-dessus de ce seuil. Les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés dont les ac-
tifs sont constitués à plus de 90% d’actifs financiers et sont supérieurs à un seuil de 350,000
euros sont soumises à une taxe forfaitaire sur la fortune d’un montant de 4,800 euros par an. La
retenue à la source de l’impôt sur des dividendes et intérêts est de 15%. Les revenus de liqui-
dation sont soumis à l’impôt sur le revenu des sociétés.
47. Les gestionnaires d’OCP y compris les GFIA sont considérés comme des personnes
soumises à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Cependant, les services de gestion fournis aux
OCP y compris les GFIA sont exempts de TVA. Cette exemption inclus les services de gestion
de portefeuille et les services d’administration, ainsi que les services légaux et de comptabilité,
l’évaluation des actifs, le suivi de conformité réglementaire, la tenue des registres y compris le
registre des actionnaires ou des détenteurs d’unités, la distribution des revenus, et l’émission et
le rachat d’actions ou d’unités de fonds.
48. En ce qui concerne la taxation des investisseurs, il n’y a pas de retenue à la source de
taxe sur les dividendes distribués par les OPC y compris les GFIA. Les plus-values provenant
de la vente des actions ou unités de fonds sont exemptes de taxes pour les investisseurs parti-
culiers résidents, pour autant qu’ils aient détenu ces actions ou ses unités pour au moins 6
mois.
Annexe III : Propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration du Rè-
glement Général du CREPMF – Sociétés de gestion et dépositaires
III.1 : Définitions
Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) sont des OPC :
(v) Dont l’objet exclusif est le placement collectif en valeurs mobilières et/ou autres
actifs financiers liquides des capitaux recueillis auprès du public et dont le fonc-
tionnement est soumis au principe de répartition des risques ; et
(vi) Dont les parts sont, à la demande des porteurs, rachetées directement ou indi-
rectement 1a charge des actifs de cet organisme. Est assimilé à de tels rachats
le fait pour un OPCVM d’agir afin que la valeur de ses parts en bourse ne
s’écarte pas sensiblement de leur valeur d’inventaire nette.
Les fonds d’investissement alternatifs (FIA) sont des OPC, y compris leurs compartiments
d’investissement, qui
(vii) Lèvent des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs en vue de les in-
vestir, conformément à une politique d’investissement définie dans l’intérêt de
ces investisseurs ; et
Les fonds de capital-risque et de capital-investissement sont des OPC, y compris leurs compar-
timents d’investissement, dont l’objet principal est d’investir en actions ou en titres de créance
de sociétés non cotées, ou dans des fonds dont l’objectif principal est d’investir en actions ou en
titres de créance de sociétés non cotées (fonds de fonds) qui :
(ix) Interviennent activement dans la gestion des sociétés cibles, en prenant une part
minoritaire dans la société (pouvant prendre la forme d’actions préférentielles)
(fonds de capital-risque et fonds de capital-investissement de croissance), et/ou
en prenant une part majoritaire dans la société (fonds de rachat), et/ou en utili-
sant des options d’achat d’actions ou des droits de conversion en actions (fonds
de dette) ;
(x) Lèvent des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs qualifiés (inves-
tisseurs professionnels par nature et investisseurs professionnels sur option)
conformément à une politique d’investissement définie dans l’intérêt de ces in-
vestisseurs ;
L’accès à l’activité des sociétés de gestion est subordonné à un agrément préalable délivré par
le Conseil Régional. L’agrément accordé à une société de gestion vaut pour tous les États de
l’Union.
Les activités de la société de gestion doivent se limiter à la gestion d’OPC agrées ou enregis-
trés. Les activités de gestion incluent les fonctions suivantes :
- Gestion de portefeuille.
- Administration :
- Commercialisation.
- Gestion de portefeuilles d’investissement dans le cadre d’un mandat donné par les in-
vestisseurs, lorsque ces portefeuilles comportent un ou plusieurs des instruments (voir
si équivalent de MIFID).
a) Conseils en investissement.
b) Garde et administration, pour des parts d’organismes de placement collectif.
Les sociétés de gestions ne sont pas autorisées à fournir exclusivement les services de gestion
de portefeuilles et les services auxiliaires.
L’article XX du RG (…) s’appliquent à la prestation des services de conseils en investissement
et des services auxiliaires.
Le Conseil Régional n’accorde l’agrément à une société de gestion que si les conditions sui-
vantes sont remplies :
a) La société de gestion dispose d’un capital initial d’au moins 50 millions de FCFA compte
tenu des éléments suivants :
ii) aux fins du présent paragraphe, doivent être considérés comme les portefeuilles
d’une société de gestion les portefeuilles suivants :
- les fonds communs de placement gérés par la société de gestion, y compris les
portefeuilles dont elle a délégué la gestion mais à l’exclusion des portefeuilles
qu’elle gère par délégation ;
b) Les personnes qui dirigent de fait l’activité de la société de gestion remplissent égale-
ment les conditions d’honorabilité et d’expérience requises pour le type d’OPC géré par
ladite société, l’identité de ces personnes, ainsi que de toute personnes leur succédant
dans leurs fonctions, devant être notifiée immédiatement au Conseil Régional et la con-
duite de l’activité de la société de gestion devant être déterminée par au moins deux
personnes remplissant ces conditions ;
c) La demande d’agrément est accompagnée d’un programme d’activité dans lequel est
indiquée, au moins, la structure de l’organisation de la société de gestion ; et
Aux fins du premier alinéa, point a), le Conseil Régional peut autoriser les sociétés de gestion à
ne pas fournir jusqu’à 50 % des fonds propres supplémentaires mentionnés au point a) i) si
elles bénéficient d’une garantie du même montant donnée par un établissement de crédit ou
une entreprise d’assurances qui a son siège statutaire dans un État membre de l’Union, ou
dans un pays tiers où il est soumis à des règles prudentielles que les Conseil Régional juge
équivalentes à celles fixées par le droit de l’UMOA.
Lorsque des liens étroits existent entre la société de gestion et d’autres personnes physiques
ou morales, le Conseil Régional n’accorde l’agrément que si ces liens étroits n’entravent pas le
bon exercice de leur mission de surveillance.
Au fin de s’assurer du respect des conditions prévues dans ce paragraphe, les sociétés
de gestion communiquent toutes les informations exigées par le Conseil Régional à
cette fin.
Le Conseil régional informe le demandeur, dans les six mois à compter de la présentation d’une
demande complète que l’agrément est octroyé ou refusé. Le refus d’agrément est motivé.
Dès que l’agrément est accordé, la société de gestion peut commencer son activité.
Le Conseil Régional ne peut retirer l’agrément accordé à une société de gestion que lorsque
celle-ci :
- Ne fait pas usage de l’agrément dans un délai de douze mois, y renonce expressément
ou a cessé d’exercer l’activité couverte par ce règlement depuis plus de six mois ;
- A obtenu l’agrément au moyen de fausses déclarations ou par tout autre moyen irrégu-
lier ;
- Ne remplit plus les conditions d’octroi de l’agrément ;
- A enfreint de manière grave ou systématique les dispositions adoptées en application
du présent règlement.
Le Conseil Régional n’accorde pas l’agrément permettant d’exercer l’activité de société de ges-
tion avant d’avoir obtenu communication de l’identité des actionnaires ou associés directs ou
indirects, personnes physiques ou morales, qui détiennent une participation qualifiée, ainsi que
du montant de cette participation.
Le Conseil Régional refuse l’agrément si, compte tenu de la nécessité de garantir une gestion
saine et prudente de la société de gestion, elles ne sont pas convaincues que les actionnaires
ou associés visés au premier alinéa conviennent pour cette mission.
Conditions d’exercice
La société de gestion agréée doit respecter en permanence les dispositions des articles 5 et 6
paragraphes 1 et 2.
Les fonds propres d’une société de gestion ne peuvent pas tomber au-dessous du niveau prévu
mentionné dans l’article 6 paragraphe 1 point a). Le Conseil Régional peut lorsque les circons-
tances le justifient, accorder à ces sociétés un délai limité leur permettant de régulariser leur
situation ou de cesser leurs activités.
Les sociétés de gestion sont tenues de respecter à tout moment pour l’activité de gestion d’
OPC et les règles prudentielles suivantes :
b) Soit structurée et organisée de façon à réduire à un minimum le risque que des conflits
d’intérêts entre le gestionnaire et ses clients, entre deux de ses clients, entre un de ses
clients et un OPC, entre un OPC qu’il gère et un autre OPC qu’il gère, entre deux OPC,
ne nuisent aux intérêts des OPCVM, des FIA ou des clients.
1. Les sociétés de gestion dont l’agrément couvre aussi le service de gestion de porte-
feuille sur une base discrétionnaire visé à l’article 5 :
a) Ne sont pas autorisées à placer tout ou partie du portefeuille de l’investisseur dans des
parts d’OPC dont elles assurent la gestion, à moins d’avoir reçu l’accord général préa-
lable du client ;
b) Sont soumises, pour ce qui concerne les services de gestion de portefeuille et les ser-
vices annexes visés à l’article 5 aux dispositions relatives aux systèmes d’indemnisation
des investisseurs.
Les mesures d’exécution précisant les procédures et les dispositifs visés au paragraphe 1 point
a), ainsi que les structures et les conditions d’organisation destinées à restreindre au minimum
les conflits d’intérêts visées au paragraphe 1 point b).
La société de gestion respecte à tout moment des règles conduites. Ces règles doivent mettre à
exécution les principes énoncés au présent paragraphe. Ces principes obligent la société de
gestion:
b) A agir avec la compétence, le soin et la diligence qui s’imposent, au mieux des inté-
rêts des OPC qu’elle gère et de l’intégrité du marché ;
c) A avoir et à utiliser avec efficacité les ressources et les procédures nécessaires pour
mener à bonne fin ses activités ;
d) A s’efforcer d’écarter les conflits d’intérêts et, lorsque ces derniers ne peuvent être
évités, à veiller à ce que les OPC qu’elle gère soient traités équitablement ; et
Une instruction devrait préciser les mesures d’exécution en vue de garantir que la société de
gestion remplit les obligations énoncées au paragraphe 1, en particulier en vue de :
a) Fixer des critères appropriés pour agir loyalement et équitablement avec la compétence,
le soin et la diligence qui s’imposent, au mieux des intérêts des OPC ;
b) Formuler les principes qui s’imposent pour garantir que les sociétés de gestion utilisent
avec efficacité les ressources et les procédures nécessaires pour mener à bonne fin
leurs activités ; et
c) Définir les mesures qui peuvent être raisonnablement attendues des sociétés de gestion
aux fins d’identifier, de prévenir, de gérer et de révéler les conflits d’intérêts, ainsi que de
fixer des critères appropriés pour déterminer les types de conflits d’intérêts dont
l’existence pourrait nuire aux intérêts de l’OPC.
Rémunération
Les gestionnaires doivent établir des politiques et des pratiques de rémunération pour les caté-
gories de personnel, y compris la direction générale, les preneurs de risques, les personnes
exerçant une fonction de contrôle et tout employé qui, au vu de sa rémunération globale, se
situe dans la même tranche de rémunération que la direction générale et les preneurs de
risques, et dont les activités professionnelles ont une incidence substantielle sur les profils de
risque des gestionnaires ou de l’OPC qu’ils gèrent, qui soient compatibles avec une gestion
saine et efficace des risques et la favorisent et n’encouragent pas une prise de risque incompa-
tible avec les profils de risque, le règlement ou les documents constitutifs de l’OPC qu’ils gèrent.
Les gestionnaires déterminent les politiques et pratiques de rémunération selon les modalités
précisées dans une instruction du Conseil Régional.
1. Le gestionnaire sépare sur le plan fonctionnel et hiérarchique les fonctions de gestion des
risques et les unités opérationnelles, y compris des fonctions de gestion des portefeuilles.
La séparation sur le plan fonctionnel et hiérarchique des fonctions de gestion des risques
en vertu du premier alinéa est examiné par le Conseil Régional conformément au principe
de proportionnalité, étant entendu que le gestionnaire est en tout état de cause en mesure
de démontrer que des mesures de protection spécifiques contre les conflits d’intérêts per-
mettent l’exécution indépendante des activités de gestion des risques et que le processus
de gestion répond aux exigences du présent article avec une efficacité constante.
2. Les gestionnaires mettent en œuvre des systèmes appropriés de gestion des risques afin
de détecter, mesurer, gérer et suivre de manière appropriée tous les risques relevant de
chaque stratégie d’investissement des OPC et auxquels chaque OPC est exposé ou sus-
ceptible d’être exposé.
Les gestionnaires examinent avec une fréquence appropriée, au moins une fois par an, les
systèmes de gestion des risques et les adaptent si nécessaire.
4. Les gestionnaires d’OPCVM ne peuvent recourir à un effet de levier supérieur à celui établi
dans une instruction du Conseil Régional.
5. Les gestionnaires de FIA fixent le niveau maximal de levier auquel ils peuvent recourir pour
le compte de chaque FIA qu’ils gèrent, ainsi que la portée du droit de réemploi d’un collaté-
ral ou d’une garantie qui pourraient être accordés aux titres des aménagements relatifs à
l’effet de levier, compte tenu, notamment :
a) Du type de FIA ;
b) De la stratégie d’investissement du FIA ;
c) Des sources de l’effet de levier pour le FIA ;
d) De toute autre indépendance ou relation pertinente avec d’autres établissements de
services financiers susceptibles de présenter un risque systémique ;
e) De la nécessité de limiter l’exposition à une seule contrepartie ;
f) Du degré de garantie dont l’effet de levier est assorti ;
g) Du ratio actif-passif ;
h) Du volume, de la nature et de l’étendue de l’activité du gestionnaire sur els marchés
concernés.
a) Aux systèmes de gestion des risques devant être utilisés par les gestionnaires en re-
lation avec les risques auxquels ceux-ci sont exposés pour le compte des OPC;
c) La manière dont la fonction de gestion des risques doit être séparée sur le plan fonc-
tionnel et hiérarchique des unités opérationnelles, y compris de la fonction de ges-
tion des portefeuilles ;
d) Les mesures de protection spécifiques contre les conflits d’intérêts, visées au para-
graphe 1, deuxième alinéa ;
Gestion de la liquidité
1. Pour chaque OPC, qui n’est pas un FIA de type fermé, qu’ils gèrent les gestionnaires utili-
sent un système de gestion de la liquidité approprié et adoptent des procédures permettant
de suivre le risque de liquidité de l’OPC et garantissant que le profil de liquidité des inves-
tisseurs de l’OPC est conforme à ses obligations sous-jacentes.
Les gestionnaires effectuent régulièrement des simulations de crise, dans des conditions
normales et exceptionnelles de liquidité, qui leur permettent d’évaluer le risque de liquidité
des OPC et d’effectuer en conséquence un suivi du risque de liquidité des OPC.
2. Les gestionnaires veillent pour chaque OPC qu’ils gèrent à ce que la stratégie
d’investissement, le profil de liquidité et la politique de remboursement soient cohérents.
Évaluation
1. Les gestionnaires veillent à ce que, pour chaque OPC qu’ils gèrent, des procédures appro-
priées et cohérentes soient établies afin que l’évaluation appropriée et indépendante des
actifs de l’OPC puisse être effectuée conformément au présent article et au règlement de
OPC ou à ses documents constitutifs.
2. Les règles applicables à l’évaluation des actifs et au calcul de la valeur nette d’inventaire
par part ou action des OPC sont fixées par une instruction du Conseil Régional.
3. Les gestionnaires s’assurent aussi que la valeur nette d’inventaire par part ou action des
OPC est calculée et communiquée aux investisseurs conformément aux dispositions pré-
vues dans une instruction du Conseil Régional.
Les procédures d’évaluation utilisées garantissent que les actifs sont évalués et que la va-
leur nette d’inventaire par part ou actions est calculée a minima dans les fréquences sui-
vantes :
- Une fois par an pour les FIA commercialisés auprès d’investisseurs professionnels ;
- Une fois par mois pour les FIA commercialisés auprès d’investisseurs non-
professionnels ;
- Une fois tous les quinze jours pour les OPCVM.
Le dépositaire désigné pour un OPC n’est pas désigné comme expert externe en éva-
luation de cet OPC.
b) L’expert externe en évaluation offre des garanties professionnelles suffisantes pour être
en mesure d’exercer efficacement la fonction d’évaluation concernée conformément aux
paragraphes 1 à 3 ; et
9. Lorsque la fonction d’évaluation n’est pas exécutée par un expert en évaluation indé-
pendant, le Conseil Régional peut exiger que les procédures d’évaluation et/ou les éva-
luations du gestionnaire soient vérifiées par un expert externe en évaluation ou, le cas
échéant, par un contrôleur des comptes.
10. Les gestionnaires sont responsables de l’évaluation correcte des actifs de l’OPC ainsi
que du calcule et de la publication de la valeur nette d’inventaire de l’OPC. La respon-
sabilité du gestionnaire à l’égard de l’OPC et de ses investisseurs n’est par conséquent,
pas affectée par le fait que le gestionnaire a désigné un expert externe en évaluation.
b) Les garanties professionnelles que l’expert externe en évaluation doit être en mesure de
fournir pour exécuter de manière efficace la fonction d’évaluation ;
c) La fréquence de l’évaluation effectuée pour les OPC de type ouvert qui soit appropriée
au vu à la fois des actifs détenus par l’OPC et de sa politique d’émission et de rembour-
sement.
Délégation
1. Lorsque la société de gestion délègue à des tiers, en vue de mener leurs activités de ma-
nière plus efficace, l’exercice, pour leur compte, d’une ou de plusieurs de leurs fonctions,
l’ensemble des conditions préalables suivantes doivent être remplies :
ii) Le délégataire doit disposer de ressources suffisantes pour exécuter les tâches respec-
tives et les personnes qui dirigent de fait les activités déléguées doivent posséder une
honorabilité et une expérience suffisantes ;
iii) Le mandat ne peut entraver le bon exercice de la surveillance dont la société de gestion
fait l’objet et, en particulier, il n’empêche pas la société de gestion d’agir, ni l’OPC d’être
géré, au mieux des intérêts des investisseurs ;
vi) Le gestionnaire doit être en mesure de prouver que le délégataire est qualifié et capable
d’exercer les fonctions en question, que toute la diligence requise a été mise en œuvre
pour sa sélection et que le gestionnaire est à même de suivre et contrôler de manière ef-
ficace et à tout moment la tâche déléguée, de donner à tout moment des instructions
supplémentaires au délégataire et de retirer la délégation avec effet immédiat lorsque
cela est dans l’intérêt des investisseurs ;
vii) Selon la nature des fonctions à déléguer, l’entreprise à laquelle des fonctions seront dé-
léguées doit être qualifiée et capable d’exercer les fonctions en question ; et
viii) Les prospectus ou la note d’information de l’OPC doivent énumérer des fonctions qui
peuvent faire l’objet d’une délégation à des tiers.
2. Aucune délégation de gestion de portefeuille ou de gestion des risques ne peut être don-
née :
b) A aucune autre entité dont les intérêts pourraient être en conflit avec ceux du gestion-
naire ou des investisseurs de l’OPC, sauf si cette entité a séparé, sur le plan fonctionnel
et hiérarchique, l’exécution de ses tâches de gestion de portefeuille et de gestion des
risques et ses autres tâches éventuellement conflictuelles et que les conflits d’intérêts
potentiels sont identifiés, gérés suivis et révélés aux investisseurs de l’OPC de manière
appropriée.
3. Le fait que la société de gestion a délégué des fonctions à des tiers n’a pas d’incidence sur
la responsabilité de la société de gestion ou du dépositaire. La Société de gestion ne dé-
lègue pas ses fonctions dans une mesure telle qu’elle deviendrait une société boite aux
lettres.
4. Le tiers peut sous-déléguer toute fonction qui lui est déléguée si les conditions suivantes
sont remplies :
5. Aucune sous -délégation de gestion de portefeuille ou de gestion des risques ne peut être
donnée :
b) A aucune autre entité dont les intérêts pourraient être en conflit avec ceux du gestion-
naire ou des investisseurs de l’OPC, sauf si cette entité a séparé, sur le plan fonctionnel
et hiérarchique, l’exécution de ses tâches de gestion de portefeuille et de gestion des
risques et ses autres tâches éventuellement conflictuelles et que les conflits d’intérêts
potentiels sont identifiés, gérés suivis et révélés aux investisseurs de l’OPC de manière
appropriée.
Le délégataire concerné examine en permanence les services fournis par chaque sous-
délégataire.
6. Lorsque le sous-délégataire délègue à son tour l’une des fonctions qui lui ont été délé-
guées, les conditions prévues au paragraphe 3 s’appliquent par analogie.
b) Les conditions dans lesquelles il est considéré que le gestionnaire a délégué ses fonc-
tions au point de devenir une société boîte aux lettres et de ne plus pouvoir être consi-
déré comme le gestionnaire d’OPC.
Les sociétés de gestion ou, le cas échéant, les sociétés d’investissement établissent des pro-
cédures et des modalités appropriées afin de garantir que les plaintes des investisseurs sont
correctement traitées par elles.
Les sociétés de gestion établissent également des procédures et des modalités appropriées
pour fournir des informations, à la demande du public ou du Conseil Régional.
Pour les dispositions des articles 12 à 17, le Conseil Régional veille à une application propor-
tionnelle en tenant compte notamment des effectifs, des ressources et des encours de la socié-
té de gestion.
Une instruction du Conseil Régional vient préciser les conditions d’application du principe de
proportionnalité.
Dépositaire
1. Pour chaque OPC qu’il gère, le gestionnaire veille à ce qu’un seul et unique dépositaire
soit désigné conformément au présent article.
2. La désignation du dépositaire est matérialisée par un contrat écrit. Ce contrat régit no-
tamment le flux des informations considérées comme nécessaires pour permettre au
dépositaire de remplir ses fonctions pour l’OPC dont il a été désigné dépositaire.
3. Le dépositaire est :
c) Une entreprise d’investissement ayant son siège statutaire dans l’Union soumise aux
exigences de fonds propres conformément à l’article X du RG.
Pour les OPC de pays tiers uniquement, et sans préjudice du paragraphe 5 point b), le déposi-
taire peut également être un établissement de crédit ou toute autre entité de même nature que
les entités visées au paragraphe a) et b), pour autant que les conditions du paragraphe 6, point
b), soient remplies.
4. Pour éviter les conflits d’intérêts entre le dépositaire, le gestionnaire, et/ou les OPC et/ou
ses investisseurs :
b) Un courtier principal agissant comme contrepartie à l’OPC n’agit pas en tant que déposi-
taire pour cet OPC, sauf s’il a séparé, sur le plan fonctionnel et hiérarchique, l’exécution
de ses fonctions de dépositaire et ses tâches de courtier principal et que les conflits
d’intérêts potentiels sont identifiés, gérés, suivis et révélés aux investisseurs de l’OPC
de manière appropriée. La délégation, par le dépositaire, de ses tâches de conservation
à un tel courtier principal, conformément au paragraphe 11, est autorisée pour autant
que les conditions pertinentes soient remplies.
a) Pour les OPC de l’Union, dans le même État où est établi l’OPC;
b) Pour les OPC de pays tiers, dans le pays tiers dans lequel l’OPC ou le gestionnaire est
établi.
c) Le pays tiers dans lequel est établi le dépositaire ne figure pas sur la listes et terri-
toires non coopératifs du GAFI ;
d) Les États membres de l’Union ont signé avec le pays tiers dans lequel le dépositaire
est établi un accord pleinement conforme aux normes énoncées dans l’article 26 du
modèle OCDE de convention fiscale concernant le revenu et la fortune et garantis-
sant un échange efficace d’informations en matière fiscale, y compris tout accord
multilatéral en matière fiscale ;
7. Le dépositaire veille de façon générale au suivi adéquat des flux de liquidités de l’OPC
et, plus particulièrement à ce que tous les paiements effectués par des investisseurs ou
en leur nom lors de la souscription de parts ou d’actions d’OPC aient été reçus et que
toutes les liquidités de l’OPC aient été comptabilisées sur des comptes d’espèces ou-
verts au nom de l’OPC aient été reçus et que toutes les liquidités de l’OPC ou au nom
du dépositaire agissant pour le compte de l’OPC.
Lorsque les comptes de liquidités sont ouverts au nom du dépositaire agissant pour le
compte de l’OPCVM ou du FIA, aucune liquidité de l’entité visée au premier alinéa et
aucune liquidité propre du dépositaire ne sont comptabilisées sur de tels comptes.
8. La garde des actifs d’un OPC ou d’un gestionnaire agissant pour le compte de l’OPC,
est confiée à un dépositaire, selon ce qui suit :
ii) A cette fin, le dépositaire veille à ce que tous ces instruments financiers qui peuvent être
enregistrés sur un compte d’instruments financiers ouvert dans les livres du dépositaire
soient inscrits dans les livres du dépositaire sur des comptes ségrégués ouverts au nom
de l’OPC, afin qu’ils puissent à tout moment être clairement identifiés comme apparte-
nant à l’OPC.
i) Le dépositaire vérifie la propriété de ces actifs par l’OPC ou par le gestionnaire agissant
pour le compte de l’OPC, et tient un registre concernant les actifs dont il a l’assurance
que l’OPC ou le gestionnaire agissant pour le compte de l’OPC détient la propriété ;
ii) L’établissement de la propriété des actifs par l’OPC ou par le gestionnaire agissant pour
le compte de l’OPC, est basé sur les informations ou les documents fournis par l’OPC
ou le gestionnaire et, le cas échéant, sur des éléments de preuve externes ;
b) S’assure que le calcul de la valeur des parts ou actions de l’OPC est effectué confor-
mément au droit de l’Union, au règlement ou aux documents constitutifs de l’OPC et aux
procédures fixées dans une instruction du Conseil Régional ;
c) Execute les instructions du gestionnaire, sauf si elles sont contraires au droit de l’Union
ou au règlement ou aux documents constitutifs de l’OPC;
d) S’assure que, dans les opérations portant sur les actifs de l’OPC, la contrepartie est re-
mise à l’OPC dans les délais habituels ;
e) S’assure que les produits de l’OPC reçoivent l’affectation conforme au droit de l’Union
applicable et au règlement ou aux documents constitutifs de l’OPC.
10. Dans le cadre de leurs rôles respectifs, le gestionnaire et le dépositaire agissent de ma-
nière honnête, loyale, professionnelle, indépendante et dans l’intérêt de l’OPC et des in-
vestisseurs de l’OPC.
11. Les actifs conservés par le dépositaire ne sont pas réutilisés par le dépositaire, ou par
tout tiers auquel la fonction de conservation a été déléguée, pour leur propre compte.
On entend par « réutilisation », toute opération portant sur des actifs conservés, y com-
pris, sans toutefois s’y limiter, leur transfert, leur engagement, leur vente et leur prêt.
d) L’opération est couverte par du collatéral liquide de haute qualité reçu par l’OPC
en vertu d’un arrangement de transfert de propriété.
13. En cas d’insolvabilité d’un dépositaire et/ou de tout tiers situé dans l’Union auquel la
conservation des actifs de l’OPCVM a été déléguée, les actifs d’un OPCVM conservés
ne peuvent pas être distribués ou réalisés au bénéfice des créanciers de ce dépositaire
et/ou de ce tiers.
14. Le dépositaire ne délègue pas à des tiers ses fonctions énoncées dans le présent ar-
ticle, excepté celles visées au paragraphe 8.
Le dépositaire peut déléguer à des tiers les fonctions visées au paragraphe 8 sous ré-
serve des conditions suivantes :
a) Les tâches ne sont pas déléguées dans l’intention de se soustraire aux exigences du
présent règlement ;
b) Le dépositaire peut démontrer que la délégation est justifiée par une raison objec-
tive ;
ii) Pour les tâches de conservation visées au paragraphe 8, point a), le tiers est soumis à
la réglementation et à la surveillance prudentielles efficaces, y compris aux exigences
de fonds propres. Le tiers est soumis à un à un contrôle périodique externe afin de ga-
rantir que les instruments financiers sont en sa possession.
iii) Le tiers ségrégue les actifs des clients du dépositaire de ses propres actifs et des actifs
du dépositaire de façon à ce qu’ils puissent à tout moment être clairement identifiés
comme appartenant aux clients d’un dépositaire particulier ;
iv) Le tiers respecte les obligations et interdictions générales visées aux paragraphes 8 à
10.
15. Nonobstant le paragraphe 14 point d) i), lorsque le droit d’un pays tiers exige que cer-
tains instruments financiers soient conservés par une entité locale et qu’aucune entité
locale ne satisfait aux exigences relatives à la délégation visées audit point, le déposi-
taire ne peut déléguer ses fonctions à une telle entité locale que dans la mesure exigée
par le droit dudit pays tiers et uniquement tant qu’aucune entité locale ne satisfait aux
obligations en matière de délégation, et seulement si :
a) les investisseurs de l’OPC concerné sont dûment informés, avant leur investissement,
du fait que cette délégation est rendue nécessaire par les contraintes juridiques de la lé-
gislation du pays tiers, ainsi que des circonstances justifiant la délégation et des risques
inhérents à cette délégation ;
Le tiers peut à son tour sous-déléguer ces fonctions, sous réserve des mêmes exigences. En
pareil cas, la responsabilité du dépositaire ne peut être affectée.
17. La responsabilité du dépositaire n’est pas affectée par une éventuelle délégation telle
que visée au paragraphe 14 ;
18. Lorsque la législation du pays tiers exige que certains instruments financiers soient con-
servés par une entité locale ne satisfait pas aux exigences relatives à la délégation vi-
sées au paragraphe 14, le dépositaire peut se décharger de la responsabilité lui-même à
condition que les conditions suivantes soient remplies :
19. A la demande du Conseil Régional, le dépositaire fournit toutes les informations qu’il a
recueillies dans l’exercice de ses obligations et qui peuvent être nécessaires au Conseil
Régional.
a) Les détails devant être inclus dans le contrat écrit visé au paragraphe 2 ;
b) Des critères généraux permettant d’évaluer si la réglementation et la surveillance pru-
dentielles des pays tiers visées au paragraphe 6, point b), produisent les mêmes effets
que le droit de l’Union et sont effectivement appliquées ;
c) Les conditions d’exécution des fonctions de dépositaire conformément aux paragraphes
7, 8, 9, y compris :
i) Le type d’instruments financiers qui entrent dans le champ d’application des
fonctions de conservation du dépositaire conformément au paragraphe 8, point
a) ;
ii) Les conditions auxquelles le dépositaire peut exercer ses fonctions de conser-
vation sur des instruments financiers inscrits auprès d’un dépositaire central ; et
iii) Les conditions auxquelles le dépositaire peut assurer la garde des instruments
financiers émis sous forme nominative et enregistrés auprès d’un émetteur ou
d’un teneur de registre, conformément au paragraphe 8, point b).
Cette Annexe présente les propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration
réglementaire du partenariat limité contractuel dans l’UEMOA (« partenariat limité UEMOA »).
IV.1 Définition
1. Le partenariat limité UEMOA est un partenariat établi par contrat pour une durée limitée
ou illimitée entre un ou plusieurs partenaires généraux (PG) ayant une responsabilité il-
limitée et solidaire envers les obligations du partenariat, et un ou plusieurs partenaires
limités (PL) dont la responsabilité est limitée au montant engagé dans le partenariat (in-
térêt de partenariat). Le partenariat limité peut être géré de manière interne ou externe.
Le partenariat limité n’a pas de personnalité juridique séparée de celle des partenaires.
L’accord de partenariat limité (APL) signé par les PG et les PL est le document constitu-
tif du partenariat limité UEMOA.
4. Le dossier d’enregistrement au CREPMF doit contenir l’APL signé par les partenaires et
le prospectus aux investisseurs.
5. Les apports des partenaires peuvent se faire par apport en numéraire, en nature ou en
industrie. Les partenaires peuvent définir librement les modalités de libération des ap-
ports dans l’APL.
6. Les partenaires peuvent détenir des comptes de partenariat ou des unités (intérêts de
partenariat). Les intérêts de partenariat peuvent être représentés ou non par des titres.
Le principe d’un vote par action ne doit pas être respecté. Les droits de vote et les droits
économiques peuvent être déterminés librement entre partenaires.
7. Le partenariat limité peut investir dans toute classe d’actifs (actions, obligations, produits
dérivés, liquidités, etc…) et dans tout secteur d’activités licites.
10. Les partenaires définissent dans l’APL les modalités de levée des capitaux auprès des
investisseurs par le PG/gestionnaire : période de levée de fonds, fermetures intermé-
diaires, taille minimum et maximum du fonds. Ils peuvent également déterminer libre-
ment le processus de souscription au capital du fonds, et le processus d’appel de capi-
taux par le PG/gestionnaire.
11. Les partenaires définissent dans l’APL les règles de rémunération du PG/gestionnaire, à
la fois en termes de frais de gestion, de participation aux distributions, et de participation
aux plus-values. Généralement, la structure de rémunération du PG/gestionnaire com-
porte les frais de gestion calculés en pourcentage des actifs sous gestion et une part
des produits de cession des actifs, éventuellement calculée au-dessus d’un certain seuil
de rendement minimum (ie hurdle rate).
13. Les partenaires définissent dans l’APL les politiques d’investissement du partenariat :
secteurs d’investissement, profil des sociétés ou des entités ad hoc-cibles, stratégies de
participation et de contrôle des sociétés ou des entités ad hoc cibles, stratégies de co-
investissement avec d’autres investisseurs, et stratégies de sortie.
15. Les partenaires définissent dans l’APL les possibilités de recours au levier ; les types
d’instruments utilisés (emprunts, obligations, obligations convertibles, etc…) et les mo-
dalités de recours à l’emprunt auprès des PL.
IV.10 Gestion de la couverture
16. Les partenaires définissent dans l’APL les modalités de gestion de la couverture.
17. Le partenariat limité UEMOA n’est pas soumis à une règle de diversification des risques.
19. Les partenaires définissent dans l’APL les conditions de fermeture de souscriptions et
les modalités de rachat.
20. Le partenariat limité UEMOA peut être commercialisé uniquement auprès des investis-
seurs qualifiés, à savoir les investisseurs institutionnels, les investisseurs profession-
nels, et les investisseurs particuliers fortunés et bien informés.
21. Le gestionnaire du partenariat limité UEMOA doit être un gestionnaire de fonds de capi-
tal-risque et de capital-investissement agréé par le CREPMF. Il peut être le PG (gestion
interne) ou une société de gestion (gestion externe).
22. Le gestionnaire du partenariat limité doit désigner un dépositaire agréé par le CREPMF.
23. Les partenaires définissent dans l’APL les conditions de dissolution du partenariat.
Cette Annexe présente les propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration
réglementaire du fonds d’investissement spécialisé simplifié (SIFF) dans l’UEMOA
V.1 Définition
. Dont l’objectif principal est le placement de ses fonds en actions ou en titres de dette à
long-terme dans des sociétés ou des entités ad hoc de partenariat public-privé non co-
tées, ou dans des fonds qui investissement à long-terme dans ces mêmes sociétés ou
entités ad hoc;
. Qui réserve ses titres ou parts à des investisseurs qualifiés;
Qui prend la forme juridique du partenariat limité UEMOA ou de la société en comman-
dite simple (SCS) ;
. Qui est géré par un gestionnaire de fonds de capital-risque et de capital-investissement
agrée par le CREPMF ; et
. Dont les documents constitutifs (accord de partenariat limité (APL) ou statuts de SCS)
prévoient qu’il est soumis aux conditions de la présente instruction.
3.Le dossier d’enregistrement au CREPMF doit contenir l’APL signé par les partenaires
ou les statuts de la société en commandite simple (SCS) sous-jacents et le prospectus
aux investisseurs faisant mention explicite de la création du SIFF.
4.Les apports au SIFF peuvent se faire en argent par apport en numéraire, en nature ou
en industrie.
6.Le SIFF doit investir au moins 70% de ses fonds en actions ou en titres de dettes de
sociétés commerciales ou d’entités ad hoc de partenariat public-privé non cotées.
7.Le SIFF peut investir dans des fonds qui investissent au moins 70% de leurs fonds en
actions ou en titres de dettes de sociétés commerciales ou d’entités ad hoc de partena-
riat public-privé non cotées (fonds de fonds).
8.Le capital minimum du SIFF est fixé à 1 milliard de FCFA (+- 1.5 million d’Euros)
9.Les règles de fonctionnement du SIFF sont celles qui s’appliquent au partenariat limité
ou à la SCS sous-jacents.
13. Les investissements du SIFF sont soumis à une double clé de sélection, à savoir le
taux de rendement interne (TRI) et le taux de rendement économique (TRE) à long-
terme (minimum 5 ans) Le TRE doit être calculé sur base de la méthode des prix de ré-
férence, Les modalités de calcul du TRE doivent être décrites dans l’APL ou dans les
statuts de la SCS sous-jacents, et dans le prospectus aux investisseurs.
15.Ces exigences s’appliquent aux compartiments du SIFF et aux fonds dans lesquels
le
SIFF investit (fonds de fonds).
16.Les modalités de recours au levier sont celles qui s’appliquent au partenariat limité
UEMOA ou à la SCS sous-jacents.
18.Le SIFF est soumis à la règle de diversification des risques. Spécifiquement, le SIFF
ne peut pas investir plus de 30% de ses fonds dans une même classe d’actif émis par
une même société ou entité ad hoc.
19.Cette limite est fixée à 50% dans le cas d’un investissement du SIFF dans un fonds
(fonds de fonds).
20.La limite de 30% s’applique aux investissements du sous-fonds dans lequel le SIFF
investit (fonds de fonds)
22.Cette exigence s’applique aux compartiments du SIFF et aux fonds dans lequel le
SIFF investit (fonds de fonds).
23. Les modalités de modification du capital sont celles qui s’appliquent au partenariat
limité ou à la SCS sous-jacents.
24. Le SIFF peut être commercialisé uniquement auprès des investisseurs qualifiés, à
savoir les investisseurs professionnels par nature et les investisseurs professionnels sur
option.
1.Cette Annexe présente les propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structura-
tion réglementaire du fonds de capital-risque dans l’UEMOA.
VI.1 Définitions
(i) Interviennent activement dans la gestion des sociétés cibles, en utilisant des instruments
tels que des actions préférentielles en cas d’investissement minoritaire (fonds de capital-
risque et fonds de capital-investissement de croissance), en prenant une part majoritaire
dans la société (fonds de rachat), et/ou en utilisant des options d’achat d’actions ou des
droits de conversion en actions (fonds de dette) ;
(ii) Lèvent des capitaux auprès d’un certain nombre d’investisseurs qualifiés (investisseurs
institutionnels, investisseurs professionnels, investisseurs particuliers fortunés bien in-
formés) conformément à une politique d’investissement définie dans l’intérêt de ces in-
vestisseurs ;
(iv) Peuvent prendre une forme juridique spéciale additionnelle optionnelle de fonds
d’investissement spécialisé simplifié (FISS).
(iv) N’utilise pas plus de 30% de la part totale de ses apports en capital et du capital
souscrit non appelé pour l’acquisition d’actifs autres que les investissements éli-
gibles.
6.Les investissements éligibles pour les fonds de capital-risque sont les PME non cotées ou les
PME cotées sur le compartiment PME de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM)
et qui sont établies dans un des Etats-membres de l’UEMOA. Une PME est définie comme une
entreprise qui, à la date où elle fait l’objet d’un investissement par le fonds de capital-risque
éligible, emploie en permanence moins de 200 personnes et réalise un chiffre d’affaires annuel
hors taxes n’excédant pas 1 milliard de FCFA. (Définition extraite de la Loi 2014-140 de la Ré-
publique de Côte d’Ivoire portant orientation de la politique nationale de promotion des petites et
moyennes entreprises).
8.Les instruments éligibles pour les fonds de capital-risque sont les suivants :
(vi) Les prêts avec ou sans garantie consentis par un fonds de capital-risque éligible à
une entreprise de portefeuille éligible, dans lequel il détient déjà des instruments éli-
gibles, pourvu qu’il ne soit pas consacré à de tels prêts plus de 30% de la somme
des apports en capital et en capital souscrit non appelé du fonds de capital-risque
éligible ;
(vii) Les actions d’une entreprise de portefeuille éligible acquises auprès des actionnaires
existants de cette entreprise
(viii) Les parts ou actions d’un ou plusieurs autres fonds de capital-risque éligibles.
11.La règle concernant le maintien des fonds propres supplémentaires ne s’applique pas aux
gestionnaires des fonds de capital-risque éligibles. Toutefois, ces derniers doivent à tout mo-
ment détenir des fonds propres suffisants pour assurer la bonne gestion des fonds de capital-
risque qu’ils gèrent, et doivent à tout moment pouvoir justifier de la suffisance de leurs fonds
propres.
VI.4 Rémunération
13.Les règles concernant les politiques et pratiques de rémunération des sociétés de gestion
d’OPC stipulées dans le Chapitre IV – Article 11 du projet de Règlement Général du CREPMF
(voir Annexe II) ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement.
VI.5 Commercialisation
16.Un projet d’instruction du CREPMF définit les différentes classes d’investisseurs qualifiés.
17.Pour tous les fonds de capital-risque et de capital-investissement qu’ils gèrent, les gestion-
naires de fonds de capital-risque et de capital-investissement doivent mettre à la disposition des
investisseurs, avant qu’ils n’investissent dans le fonds, un prospectus contenant les informa-
tions pertinentes permettant aux investisseurs de porter un jugement bien informé concernant
l’opportunité d’investissement proposée et les risques qui y sont associés.
19.Les règles concernant la gestion des risques par les sociétés de gestion d’OPC stipulées
dans le Chapitre IV – Article 12 du projet de Règlement Général du CREPMF s’appliquent aux
gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement, sous réserve de deux
exceptions. D’une part, les règles concernant le recours au levier ne s’appliquent pas aux ges-
tionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement. D’autre part, les règles con-
cernant la gestion des risques ne s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque
éligibles.
21.Les gestionnaires de fonds de capital-risque éligibles doivent définir leur politiques et pra-
tiques de gestion des risques de manière exhaustive et transparente dans le cadre des accords
de partenariat limité (APL) ou dans le cadre des statuts de la société en commandite simple
(SCS). Ils ne peuvent modifier ces politiques et pratiques qu’en accord avec les partenaires ou
associés. De plus, ils sont tenus de communiquer ces politiques et pratiques dans le prospectus
aux investisseurs et de divulguer tout changement matériel dans ces politiques et pratiques
dans le rapport annuel.
25.Les règles organisationnelles du partenariat limité contractuel sont stipulées dans le projet
d’instruction du CREPMF relative au partenariat limité contractuel.
27.Les règles organisationnelles du fonds d’investissement spécialisé simplifié (FISS) sont con-
tenues dans le projet d’instruction du CREPMF relative au FISS.
VI.9 Evaluation
28.Les règles concernant les procédures d’évaluation des actifs par les gestionnaires d’OPC
contenues dans le Chapitre IV – Article 14 du projet de Règlement Général du CREPMF ne
s’appliquent pas aux gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-investissement.
VI.10 Délégation
Cette Annexe présente les propositions d’éléments a envisager dans le cadre de la structura-
tion réglementaire des investisseurs qualifiés.
1.Les investisseurs qualifiés sont les investisseurs professionnels par nature et les investisseurs
professionnels sur option.
. (ii) Les sociétés de gestion agréées par le CREPMF qui offrent des services de conseil
en investissement, domiciliées dans un des Etats membres de l’UEMOA ou dans un
pays tiers.
3.Les investisseurs professionnels sur option sont des citoyens d’un des Etats-membres de
l’UEMOA qui :
. possèdent des avoirs nets supérieurs à 100 millions de FCFA (+/- 150,000
Euros), sur base d’une certification écrite délivrée par un établissement de cré-
dit agréé par la BCEAO ;
. font preuve de leur compréhension des risques encourus par les investisse-
ments dans les fonds de capital-risque et de capital-investissement, sur base
d’une certification écrite délivrée par une institution de crédit agréée par la
BCEAO ou par une société de gestion agréée par le CREPMF
.disposent d’un casier judiciaire vierge.
Annexe VIII: Propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration ré-
glementaire du prospectus des fonds de capital-risque et de capital-investissement
1. Cette Annexe présente les propositions à reprendre dans le cadre de la structuration ré-
glementaire du prospectus pour les fonds de capital-risque et de capital-investissement.
Cette section décrit de manière exhaustive et transparente tous les risques associés au
type de fonds proposé, y compris les risques politiques et de sécurité, de cadre légal et
réglementaire, de contrôle des changes, de marché financier, de secteur(s) d’activité, et
de profil des sociétés et entités ad hoc cibles ;
.Cette section présente en détail les informations sur le lieu d’établissement de chaque
fonds sous gestion (y compris les fonds sous-jacents dans le cas de fonds de fonds), la
description des types d’actifs ciblés, les techniques et critères d’évaluation financière et
économique des investissements, les techniques et critères d’évaluation d’impact social
et environnemental des investissements, les techniques d’investissement et leurs
risques, les restrictions éventuelles applicables aux investissements, les techniques de
sortie d’investissement envisagées, les circonstances d’appel au levier, les types et les
sources de levier et leurs risques, les restrictions éventuelles au levier, le type de colla-
téral, et le niveau maximum de levier.
Cette section présente également en détail les procédures employées par le gestion-
naire pour changer de stratégie et d’objectifs d’investissement.
Section 3 : Environnement légal
Cette section décrit en détail l’environnement légal pour les fonds et sous-fonds sous
gestion, y compris la compétence judiciaire, le droit applicable, et l’existence ou non
d’instruments juridiques permettant la reconnaissance et l’exécution des décisions dans
les territoires où les fonds et les sous-fonds opèrent ;
Section 4 : Gestionnaire
Section 5 : Evaluation
Cette section présente en détail les méthodes et les procédures de gestion des risques,
et les méthodes et procédures de gestion des liquidités du gestionnaire. Elle présente
en particulier les modalités de remboursement des investisseurs par le gestionnaire
dans les circonstances normales et exceptionnelles.
Section 7 : Rémunération
Cette section présente en détail, pour chaque fonds sous gestion, la structure et les taux
de rémunération du gestionnaire, y compris les frais de gestion, la participation aux plus-
values, et les commissions, supportés directement ou indirectement par les investis-
seurs.
Cette section présente en détail, pour chaque fonds et sous-fonds sous gestion, la ma-
nière dont le gestionnaire garantit un traitement équitable des investisseurs et, dans les
cas où un investisseur bénéficie d’un traitement préférentiel, toutes les informations
concernant le type d’avantage préférentiel accordé, les investisseurs concernés, et leurs
liens juridiques éventuels avec le fonds ou le gestionnaire.
Section 4 : Gestionnaire
Section 5 : Evaluation
Cette section présente de manière synthétique les modalités de gestion des risques et
de la liquidité
Section 7 : Rémunération
Section 9 : Historique
Cette section présente le dernier rapport annuel des fonds gérés par le gestionnaire.
1.Cette Annexe présente les propositions à reprendre dans le cadre de la structuration régle-
mentaire du rapport annuel des gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement. Elle contient une section présentant le tableau de bord synthétique biannuel à
fournir au CREPMF par les gestionnaires de fonds de capital-risque et de capital-
investissement.
2.Le rapport annuel contient deux parties : la première partie concerne le gestionnaire de fonds,
la seconde partie concerne chaque fonds sous gestion.
Cette Annexe présente les propositions d’éléments à reprendre dans le cadre de la structuration
réglementaire des obligations des dépositaires concernant les actifs qui ne font pas l’objet d’une
conservation (voir CSSF op.cit. Sous-Chapitre 5.3).
1.Les instruments financiers non valeurs mobilières qui sont seulement enregistrés di-
rectement au nom du fonds de capital-risque et de capital-investissement (« le fonds »)
auprès de l’émetteur lui-même ou de son agent (par exemple un teneur de registre ou
un agent de transfert) entrent dans la catégorie des actifs non conservables. Les actions
et titres de dette de sociétés ou d’entités ad hoc non cotées sont considérés comme des
actifs non-conservables.
2.Le dépositaire doit à tout moment avoir une vue d’ensemble complète de tous les ac-
tifs du fonds, notamment en vue de l’évaluation des actifs du fonds par le gestionnaire
du fonds.
4.Le dépositaire doit tenir un registre de tous les actifs dont il a l’assurance que le fonds
est propriétaire. Pour satisfaire à cette obligation, le dépositaire inscrit dans son registre,
sous la mention du nom du fonds, les actifs dont il a l’assurance qu’ils sont la propriété
du fonds, en utilisant la mesure la plus appropriée eu égard à la nature des actifs con-
cernés sur base des Principes Internationaux d’Evaluation du Capital Investissement
(IPEV Guidelines).
5. Le dépositaire doit être en mesure de savoir à tout moment quels sont les actifs appar-
tenant au fonds et où sont situés ou détenus ces actifs.
8. Le dépositaire met en place les procédures pour que les actifs enregistrés ne puissent
être assignés, transférés, échangés ou livrés que si lui-même en a été informé.
9. Après chaque transaction et au moins une fois par an, le dépositaire doit vérifier que les
actifs restent la propriété du fonds, pour autant qu’il n’a pas été informé que ces actifs
aient été assignés, transférés, échangés ou livrés. La procédure écrite mentionnée plus
haut (voir para 7) prévoit que le gestionnaire du fonds transmette au dépositaire les do-
cuments nécessaires à cette vérification.
10. Dans ce cadre, le dépositaire doit veiller à ce que le gestionnaire du fonds mette en
place et applique des procédures appropriées pour vérifier que les actifs acquis par le
fonds qu’il gère sont enregistrés de façon appropriée au nom du fonds et pour vérifier la
correspondance entre les positions figurant dans les registres du gestionnaire et les ac-
tifs dont le dépositaire a l’assurance qu’ils sont la propriété du fonds.
12. En cas de délégation des fonctions de garde des actifs non-conservables, le dépositaire
doit s’assurer qu’une procédure de diligence appropriée et documentée soit mise en
œuvre pour évaluer si les obligations en matière de vérification de la propriété,
d’enregistrement.et de tenue du registre stipulées plus haut sont respectées.
X.3 Obligations spécifiques en fonction de la nature des actifs dans lesquels est investi
le fonds
13. Pour atteindre le niveau suffisant de certitude que le fonds est bien le propriétaire d’un
actif, le dépositaire doit recevoir toutes les informations qu’il juge nécessaire pour avoir
l’assurance que le fonds détient la propriété de cet actif. Ces éléments de preuve peu-
vent varier en fonction de la nature des actifs dans lesquels investi le fonds,
14. Dans tous les cas, le dépositaire est responsable de s’assurer que le respect des dispo-
sitions prévues plus haut (voir Section IX.2) sont suffisantes pour lui permettre de rem-
plir ses obligations en matière de vérification de propriété et d’enregistrement, en parti-
culier pour atteindre le niveau de certitude requis quant au droit de propriété du fonds
sur un actif donné. Dans le cas contraire, le dépositaire doit demander des éléments de
preuve supplémentaires au gestionnaire du fonds.
15. Pour satisfaire à ses obligations par rapport aux fonds investissant dans des fonds
cibles (fonds de fonds), le dépositaire doit tenir compte de la façon dont le fonds pro-
cède à l’investissement, à savoir comment l’enregistrement de l’investissement auprès
de l’émetteur ou de son agent est effectué. Cet enregistrement peut se faire directement
au nom du fonds, au nom du dépositaire avec indication qu’il s’agit d’actifs appartenant
aux clients du dépositaire, au nom du dépositaire avec indication du nom du fonds, ou
au nom du compartiment concerné dans le cas de fonds à compartiments multiples.
Dans ce dernier cas, le dépositaire doit s’assurer que des procédures soient en place
pour que les actifs ne puissent être assignés, transférés, échangés ou livrés que si lui-
même ou son délégataire en ont été informés et qu’ils aient accès aux documents prou-
vant chaque transaction et chaque position.
16. Pour satisfaire à ses obligations par rapport aux fonds investissant dans des sociétés ou
des entités ad hoc non cotées, le dépositaire doit tenir compte de la façon dont le fonds
procède à l’investissement, à savoir comment l’enregistrement de l’investissement au-
près de l’émetteur ou de son agent est effectué. Dans ce cas, la liste des documents et
autres éléments probants qui doivent être transmis par le gestionnaire du fonds au dé-
positaire doit inclure au minimum un organigramme détaillé de la structure de détention
des actifs concernés par le fonds.
17. Lorsque l’investissement se fait par le biais de sociétés intermédiaires ou par le bais
d’un intermédiaire spécialisé (autre que le teneur de registre, l’émetteur ou la société
non cotée), toutes les obligations du dépositaire en matière des actifs sous-jacents dé-
tenus par des structures financières ou juridiques établies par le gestionnaire de fonds
sont d’application.
18. Dans le cas où le fonds investit dans des instruments dérivés (par exemple options
d’achat d’actions), le gestionnaire devra s’assurer que le dépositaire puisse suivre tous
les éléments relatifs au volet transactionnel d’un investissement dans un instrument fi-
nancier dérivé, afin de permettre au dépositaire de remplir ses obligations légales en
matière de garde des actifs et de contrôle, en particulier connaître toutes les positions
du fonds en instruments financiers dérivés et suivre sur base régulière les expositions
du fonds en matière d’instruments dérivés.
Bibliographie
____________________________________________________________________________
Appleby: « Guide to collective investment schemes and closed-end funds in Mauritius”, Mauri-
tius, 2015
Autorité des Marchés Financiers (AMF): “Règlement général de l’autorité des marchés finan-
ciers - Livre IV – Produits d’’épargne collective », Paris, 2019
Autorité des Marchés Financiers (AMF) : « Instruction AMF 2008-03 relative aux procédures
d’agrément et au programme d’activité des sociétés de gestion de portefeuille et des presta-
taires de services d’investissement exerçant le service de gestion de portefeuille pour le compte
de tiers ou le conseil en investissement », Paris, 2008
Autorité des Marchés Financiers (AMF) : « Position recommandation DOC 2012-09 contenant le
guide d’élaboration du programme d’activité des sociétés de gestion de portefeuille et des pla-
cements collectifs autogérés », Paris, 2012
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