Mémoire POUASSI Daniel
Mémoire POUASSI Daniel
Mémoire POUASSI Daniel
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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
POLYTECHNIQUE ENGINEERING
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DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL DEPARTEMENT OF CIVIL
ENGINEERING
CONTRIBUTION A L’EVALUATION DE LA
DURABILITE NATURELLE DES BOIS
TROPICAUX : APPLICATION A QUELQUES
ESSENCES TROPICALES CAMEROUNAISES
Je tiens à remercier tout spécialement les docteurs SAHA TCHINDA Jean Bosco et
CHEUMANI YONA Arnaud Maxime du LCMA pour le suivi de mes travaux dans son
intégralité et leurs dispositions à mettre tout le matériel de laboratoire nécessaire pour la
réalisation des travaux.
Je remercie NGOUNE Bertrand, pour m’avoir assisté lors des manipulations au LCA.
Merci à DJOMI Roland pour sa gentillesse et sa disponibilité lors du broyage des échantillons
de bois au Laboratoire de Mécanique des Solides de l’ENSP. Un merci aussi à SEGNING
Edwige et FOZING Ariane, qui ont rendu mon séjour agréable en laboratoire.
Mes pensées vont également à l’endroit de mes camarades d’école pour l’entraide dont
on a su faire preuve dans la réalisation de nos travaux respectifs. Notre amitié a transcendé
l’individualisme qui prévaut souvent par de tels moments.
Un dicton africain dit : « Enumérer ses amis est une façon d’accroitre le nombre de ses
ennemis ». Ainsi, beaucoup de frères, sœurs, amis ou collaborateurs qui ont apporté leur aide
n’ont pas été individuellement cités dans cette énumération, tant a été important le nombre de
celles et ceux qui ont participé, à un moment ou un autre, aux différentes phases de ce travail.
Nous les prions de nous en excuser. Ils sont assurés de notre reconnaissance et de notre
gratitude.
Key Words : natural durability, Cameroonian wood species, duramen, lignin, coefficient of
determination.
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2
GLOSSAIRE .............................................................................................................................. 4
RESUME.................................................................................................................................... 5
ABSTRACT ............................................................................................................................... 6
Chapitre 1 ............................................................................................................................... 18
Introduction .......................................................................................................................... 19
1.4.1.1.1 Principe...................................................................................................... 29
1.4.1.2.1 Principe...................................................................................................... 31
1.4.2.1 Principe............................................................................................................. 32
1.6 Analyse comparée des différentes méthodes d’évaluation de la durabilité naturelle .... 34
Conclusion ............................................................................................................................ 35
Chapitre 2 ............................................................................................................................... 36
Introduction .......................................................................................................................... 37
Conclusion ............................................................................................................................ 41
Chapitre 3 ............................................................................................................................... 42
Introduction .......................................................................................................................... 43
3.2.4 Essais électrochimiques (pH, potentiel redox standard E, potentiel redox modifié
rH2, conductivité électrique σ)......................................................................................... 47
3.2.4.2 Principe............................................................................................................. 48
3.2.5.1.2 Principe...................................................................................................... 52
3.2.5.2.2 Principe...................................................................................................... 53
3.2.6.2 Principe............................................................................................................. 54
3.2.7.2 Principe............................................................................................................. 56
Conclusion ............................................................................................................................ 61
Chapitre 4 ............................................................................................................................... 62
Introduction .......................................................................................................................... 63
4.3.4 Prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité × taux de lignine .......... 78
Conclusion ............................................................................................................................ 85
ANNEXES ............................................................................................................................... 93
INTRODUCTION GENERALE
Un ouvrage en bois ou en biomatériau fait à base de bois, sera susceptible d’être altéré
par les agents de dégradations physiques et biologiques. On définit la durabilité naturelle d’un
bois comme sa capacité à résister à l’attaque des agents d’altérations biologiques sans aucun
traitement de préservation (NF X 40 002). Au Cameroun, le concessionnaire du service
publique de l’électricité (ENEO) dépeint en 2017 une rupture prématurée des poteaux bois
observée sur l’ensemble du triangle national où le taux de défectuosité avoisine 35% sur un
parc national d’environ 1.2 millions de poteaux bois (Quotidien de L’Economie, 2017), causant
ainsi une interruption de la fourniture de l’énergie électrique et constituant une source
d’insécurité pour les personnes et les biens. La maitrise de la durabilité naturelle d’un bois
permettrait d’une part de mieux le valoriser technologiquement en l’utilisant pour des classes
d’emploi appropriées où il garderait sa structure pendant la durée de service prévue de
l’ouvrage; d’autre part elle servirait dans une certaine mesure à élargir la connaissance de la
richesse de nos réserves nationales, les bois durables étant très prisés. Notons que 42% de la
superficie du Cameroun est couverte de forêts, soit environ 20 millions d’hectares (FAO 2011,
cité par Kamkuimo P. et Waouo J.,2012). Ce patrimoine est constitué de plus de 300 espèces
dont seulement 80 subissent une exploitation régulière ; le secteur forestier constituant pour
environ 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2008 (Cerruti O. P. et al., 2008, cité par Saha J.
B., 2015). Dans le cadre de ce projet de fin d’études au cycle d’ingénieur de conception du
génie civil, il nous est demandé de donner notre « Contribution à l’évaluation de la durabilité
naturelle des bois tropicaux : application faite à quelques essences tropicales camerounaises ».
Ce travail a pour objectif général de mettre sur pied une nouvelle approche d’évaluation
de la durabilité naturelle du bois, facilement adaptable en contexte tropical où d’une part les
moyens financiers limités conditionnent l’implémentation des essais en laboratoire existants;
d’autres part les essais en champs pouvant être implémentés localement sont généralement très
long (2 ans minimum). Pour atteindre notre objectif général, nous nous sommes fixés 4 objectifs
spécifiques répartis dans 4 chapitres qui structurent notre mémoire.
Le premier objectif vise à s’approprier l’état de l’art sur le bois et sa durabilité naturelle.
Cet objectif est atteint au premier chapitre qui est essentiellement bibliographique et consacré
aux rappels sur le matériau bois, les agents d’altérations du bois, les facteurs influençant la
durabilité naturelle du bois, les méthodes existantes d’évaluation de la durabilité naturelle du
bois.
CHAPITRE 1
Introduction
L’objectif de ce chapitre est de présenter l’état de l’art sur la durabilité naturelle du
matériau bois, indispensable à une bonne compréhension de notre contribution à l’évaluation
de la durabilité naturelle des bois tropicaux. Après avoir fait quelques rappels sur la structure
et la composition du matériau bois, nous dégageons la notion de durabilité naturelle du bois.
Par la suite sont présentés les facteurs influençant la durabilité naturelle du bois ainsi que les
méthodes existantes d’évaluation. Ce chapitre s’achève sur une analyse comparée des
différentes méthodes d’évaluation de la durabilité naturelle du bois et leurs contraintes
d’implémentation en contexte tropical et plus particulièrement dans le cadre de ce projet de fin
d’études.
1.1 Le bois
Le bois est un matériau cellulaire, hétérogène, anisotrope et hygroscopique, plus ou
moins dure qui compose le tronc, les branches, les racines des arbres et des arbrisseaux. Cette
partie présente la structure et l’anatomie du bois ainsi que le rôle de ses composants chimiques.
Une coupe transversale d’une bille de bois donnée par la figure 1.1 montre de l’extérieur
vers l’intérieur les parties du bois à l’échelle macroscopique.
Figure 1.1: Coupe transversale d’une bille de bois (Medzegue M. J., 2007)
1.1.2.2 Lignine
La lignine est un composant d’une grande résistance ; elle agit comme un ciment entre
les fibres du bois et comme un élément rigidifiant à l’intérieur des fibres. Elle est présente dans
les plantes vasculaires, ligneuses, herbacées et dans quelques algues (Martone et al., 2009, cité
par Saha J. B., 2015).
La figure 1.2 modélise le bois en tant que matériau composite où les éléments principaux
sont la cellulose et la lignine.
(a) (b)
En tant que biomatériau, le bois est susceptible d’être altéré par des agents naturels,
physiques et biologiques. Parmi les agents qui peuvent altérer le bois, les agents biologiques
occupent une place importante car ils causent une dégradation irréversible des propriétés du
bois. Dans le paragraphe suivant nous ne verrons que les agents biologiques de détérioration.
Nous résumons dans le tableau 1.1 pour chaque agent de détérioration, ses conditions
de développement, les constituants cellulaires du bois qu’il dégrade et les dégâts causés sur le
bois.
Conditions de
croissance (climat, Position
caractéristiques dans l'arbre
pédologiques)
Facteurs
code endogènes Période
génétique d'abattage
(essences) influençant de l'arbre
la durabilité
Figure 1.3: Facteurs exogènes influençant les facteurs endogènes de la durabilité naturelle
au sein desquelles ces propriétés varient très peu, on parle alors d’essences de bois. Ainsi
chaque essence de bois va posséder une durabilité naturelle nominale qui pourra varier en
fonction d’autres paramètres. De façon générale donc, l’Azobé possèdera une durabilité
naturelle intrinsèque différente de celle de l’Acajou ou de l’Ayous.
Teneur en
lignine
densité Hygroscopicité
d’altérations (Oliveira L. S. et al., 2010 ; Kirker G. T. et al., 2013 ; cité par Saha, 2015).
Certaines essences possèdent des extractibles qui inhibent la croissance des agents d’altération
du bois (champignons, insectes et termites). Le bois de cœur, plus riche en extractibles que
l’aubier est en général plus résistant aux agents d’altération du bois. Les composés montrant
une activité antifongique et termicide sont le plus souvent des composés phénoliques tels que
les flavonoïdes, stilbènes, quinones et tanins. Le bois de teck contient de grandes quantités de
quinones à l’origine de la durabilité naturelle de ce bois.
1.3.2.4 Hygroscopicité
Le facteur environnant le plus déterminant pour le développement des champignons
dans le bois est son humidité ; en général plus l’humidité du bois sera élevée, plus les
champignons et les insectes des bois frais seront susceptibles de se développer en son sein. Un
bois placé dans une ambiance variable verra sa teneur en eau varier aussi. Ainsi, ce n’est pas
tellement l’humidité temporelle du bois qui est intéressante, mais plutôt la capacité du bois à
absorber l’humidité ambiante. Marie Buttet en 2016 a montré à travers une étude menée sur 10
essences tempérées, qu’il existait une bonne corrélation entre l’hygroscopicité par absorption
d’eau d’une éprouvette de bois et sa durabilité naturelle.
1.3.2.5 Densité
L’expérience pratique veut que dans l’ensemble, les bois durs, denses et colorés résistent
mieux aux dégradations que les bois tendres et clairs (Fougerousse M., 1960). Ainsi un bois
très dense aura tendance à mieux résister aux attaques d’organismes destructeurs qu’un bois
moins dense. Kessels Dadzie P. et Amoah M. (2015) ont étudié comparativement la durabilité
naturelle des bois de branche et de tige du Sapelli et de l’Acajou issus de la forêt ghanéenne.
Aussi, une comparaison de la densité à 12% d’humidité (densités tirées de Tropix-CIRAD) de
65 essences tropicales permet de relever que tous les bois de densité supérieure à 1 sont très
durables ou durables.
La figure 1.5 présente les valeurs caractéristiques des paramètres pH-rH2 du sang dans
certaines maladies. Il est possible de constater sur cette figure que le développement des
champignons dans le sang est limité à des valeurs de rH2 > 28 et celui des bactéries à des
milieux faiblement basiques (7< pH < 9).
Figure 1.5: Valeurs caractéristiques des paramètres pH-rH2 du sang dans certaines maladies
Marie Buttet (2016), lors d’une étude menée sur 10 essences tempérées a obtenu un
coefficient de détermination de 0,72 entre la durabilité naturelle de ces essences et leur potentiel
redox modifié rH2.
1.4.1.1.1 Principe
Des éprouvettes préparées à partir du bois soumis à essai et les éprouvettes de l’essence
de référence sont exposées à une attaque de micro-organismes de pourriture. Après une période
d’incubation prescrite et réalisée dans des conditions définies, le pourcentage de pertes de masse
sèche X des éprouvettes d’essai est utilisé pour évaluer la résistance des bois de feuillus en essai
à l’attaque des micro-organismes et en tant que base d’appréciation provisoire de la durabilité.
Pour les bois des résineux en essai, le pourcentage de pertes de masse sèche est noté, mais la
notation de l’appréciation provisoire de la durabilité est fondée sur la perte du module
d’élasticité (MOE).
Pour les résineux la perte de masse est calculée de la même manière que dans l’équation
1.1 mais en utilisant les pertes de MOE.
Tableau 1.2: Echelle de notation de la durabilité vis-à-vis des champignons de pourriture molle
(CEN/TS 15083-2)
Tableau 1.4: Classe de durabilité vis-à-vis des termites et térébrants marins (EN 350)
1.4.2.1 Principe
Des piquets préparés à partir du bois soumis à essai et des piquets de l’essence de
référence sont conditionnés puis enfouis partiellement dans le sol dans des terrains d’essai
sélectionnés situés en extérieur. Les piquets sont régulièrement contrôlés et les différents agents
responsables des attaques et leur intensité respective sont enregistrés. Le quotient de la durée
de vie médiane des piquets du bois soumis à essai sur la durée de vie médiane des piquets du
bois de référence est utilisé pour évaluer la résistance des piquets du bois soumis à essai aux
attaques des agents biologiques de dégradation du bois.
1.4.2.2 Appareillage
Cet essai ne nécessite pas un appareillage de laboratoire contrairement aux essais de
laboratoire, ce qui constitue un de ses avantages. Il suffit juste d’avoir un terrain d’application
conforme aux directives de la norme et des éprouvettes de bois d’essai et de référence.
La difficulté de cette méthode réside dans sa phase de calibration basée sur des éléments
de référence obtenues en laboratoire (composition chimique d’essence de bois) et
l’établissement des modèles mathématiques qui permettront de relier le spectre infrarouge au
résultat de ces mesures.
Tableau 1.6: Analyse comparée des méthodes d'évaluation de la durabilité naturelle du bois
Conclusion
L’objectif de ce chapitre était de faire l’état de l’art sur la durabilité naturelle du bois.
Après avoir fait quelques rappels sur la structure et la composition du bois, nous avons présenté
les agents biologiques de détérioration du bois, leurs conditions de croissance, les éléments du
bois qu’ils dégradent et les dommages causés sur le bois ; nous avons aussi présenté les facteurs
exogènes et endogènes influençant la durabilité naturelle. Par la suite nous avons exposé les
principales méthodes normalisées d’évaluation de la durabilité naturelle à savoir les essais en
laboratoire et les essais en champ, puis avons présenté la méthode SPIR, nouvelle approche
d’évaluation en cours d’expérimentation. Les méthodes normalisées permettent de déterminer
la perte de masse des éprouvettes (attaque des éprouvettes par les champignons) et les cotations
visuelles (attaque des éprouvettes par les termites) sans pouvoir les prédire. En effectuant une
analyse comparée de ces méthodes nous avons montré leurs limites d’implémentation dans
notre contexte, dues notamment au matériel nécessaire à la détermination des paramètres
recherchés (perte de masse et/ou cotation visuelle). D’où la nécessité de mettre sur pieds une
nouvelle approche permettant d’évaluer la durabilité naturelle dans des laboratoires peu équipés
caractéristiques des zones tropicales. Le chapitre 2 est consacré à cet effet à la présentation
d’une nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité.
CHAPITRE 2
Introduction
Plusieurs auteurs se sont efforcés à rechercher des corrélations entre la durabilité
naturelle du bois et quelques-unes de ses caractéristiques, l’objectif étant de pouvoir prédire la
durabilité naturelle d’un bois sur la base de celles-ci. Antwi-Boasiko C. et Pitman A. J. (1960)
ont recherché l’influence de la densité ; Déon G. M. et Denson H. M. (1980), Kirker G. T. et
al. (2013) ont recherché le rôle des extractibles ; Syaffi W. et al. (1988) se sont intéressés à
l’influence de la lignine ; Buttet M. (2016) a été étudié les corrélations entre 6 propriétés de 10
essences tempérées et leur durabilité naturelle. L’objectif de ce chapitre est de présenter
conceptuellement une nouvelle approche permettant de prédire la durabilité naturelle. Nous y
modélisons notamment la durabilité naturelle d’un bois donné comme une fonction
mathématique de quelques-unes de ses caractéristiques. Le principe général de la méthode est
expliqué, son domaine d’application et son mode opératoire justifiés.
- La densité anhydre d;
- L’hygroscopicité (par absorption d’eau) H;
- Le taux de lignine L;
- Le pH ;
- Les potentiels redox standard E et modifié rH2 ;
- La conductivité électrique σ.
Les rôles joués par chaque caractéristique ne sont pas à priori d’égale importance,
certains étant plus déterminants que d’autres. Nous associons les actions individuelles de
chaque caractéristique à travers une combinaison de celles-ci, que nous modélisons ainsi :
𝑪 = (𝛼1 ∗ 𝒅)𝛽1 × (𝛼2 ∗ 𝑯)𝛽2 × (𝛼3 ∗ 𝑳)𝛽3 × (𝛼4 ∗ 𝒑𝑯)𝛽4 × (𝛼5 ∗ 𝑬)𝛽5 × (𝛼6 ∗ 𝒓𝑯𝟐)𝛽6
× (𝛼7 ∗ 𝝈)𝛽7 (Equation 2.2)
Représenter au mieux toutes les densités des bois, soit de 0,2 à 1,2.
Tableau 2.1: Nombres d'arbres échantillonnés au hasard dans une espèce pour atteindre les
différents niveaux de précision sur la moyenne (Detlef Noack, 1972)
- Cohérence de la durabilité naturelle d’une essence donnée par le modèle avec celle
donnée par la littérature ;
- Le duramen d’un bois donné doit être plus durable que son aubier ;
- L’aubier d’un bois donné doit être classé non durable (classe 5) ou à défaut peu durable
(classe 4) ;
- La durabilité naturelle du duramen de bois sain d’une essence doit être supérieure à celle
du bois dégradé de la même essence ;
- Le duramen et l’aubier d’un bois non duraminisé doivent avoir sensiblement la même
durabilité naturelle.
Conclusion
Dans ce chapitre nous avons proposé conceptuellement une méthodologie permettant de
prédire la durabilité naturelle d’un bois vis-à-vis des champignons de pourriture, sur la base de
la recherche des corrélations entre quelques-unes des caractéristiques physiques et chimiques
du bois et sa durabilité naturelle. Nous avons premièrement modélisé la durabilité naturelle du
bois comme une fonction mathématique de ces caractéristiques, fonction dont la courbe nous
sert de modèle de prédiction ; puis nous avons expliqué le principe de détermination des
intensités des corrélations entre les caractéristiques et la durabilité naturelle. Par la suite nous
avons spécifié le mode opératoire relatif à l’implémentation de la méthode et aux conditions de
validité du modèle à adopter. Dans le chapitre 3 nous allons implémenter l’approche proposée.
Ce chapitre sera consacré aux matériels et méthodes de laboratoire utilisés pour déterminer les
caractéristiques du bois étudiées à savoir la densité anhydre, l’hygroscopicité par absorption
d’eau, le taux de lignine, le pH, les potentiels redox standard E modifié rH2 et la conductivité
électrique.
CHAPITRE 3
MATERIELS ET METHODES
Introduction
L’objectif de ce chapitre est de présenter les matériels et méthodes utilisés dans le cadre
de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois dont nous
rechercherons les corrélations avec sa durabilité naturelle à savoir la densité anhydre,
l’hygroscopicité par absorption d’eau, le taux de lignine, le pH, les potentiels redox standard E
et modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Nous présentons premièrement les matériels
utilisés à savoir les produits chimiques, essences de bois d’essai, appareillage. Par la suite nous
décrivons la technique d’échantillonnage pour obtention des échantillons d’essai et les
protocoles expérimentaux de laboratoires utilisés.
3.1 Matériels
Cette partie résume tous les matériels utilisés pour l’ensemble des essais effectués au
cours de ce travail. Il s’agit notamment des produits chimiques, de l’appareillage de laboratoire
et des essences de bois étudiées.
3.1.2 Appareillage
Broyeur électrique ; tamiseuse électrique ; balance de précision 10−4 g ; mini four de
marque Naberther ; étuve ventilée pouvant être portée à 103C 2C ; table agitante de marque
Edmund BühlerGmbH SM-30 ; agitateur magnétique; pH-mètre de marque HANNA pH 211 ;
conductivimètre (WTW 340i) ; extracteur de Soxhlet; dessiccateur ; dispositif de filtration sous
vide.
3.2 Méthodes
Ce paragraphe est consacré à la technique d’échantillonnage adoptée sur le terrain pour
acquérir les essences étudiées, au mode de confection des éprouvettes, au conditionnement des
éprouvettes pour essais et aux protocoles expérimentaux utilisés pour déterminer les
caractéristiques du bois de l’étude.
3.2.1 Echantillonnage
Pour chacune des 9 essences de durabilités connues, 2 éprouvettes ont été prélevées par
arbre sur 3 arbres distincts. Pour garantir que les éprouvettes provenaient effectivement de 3
arbres distincts, les échantillons de bois ont été obtenus dans 3 parcs différents de dépôts à bois
de la ville de Yaoundé (Cameroun), à savoir :
Ces bois proviennent des forêts du grand Sud Cameroun (Centre, Sud, Est) et les arbres
desquels ils sont issus présenteraient à leur abattage toutes les caractéristiques de l’arbre adulte
(âgés entre 60 et 70 ans). L’Eucalyptus Saligna provenait de l’Ecole Nationale Supérieure
Polytechnique de Yaoundé ; il a été obtenu sous forme de rondin de poteau bois de 200 mm de
long issu d’un arbre parvenu à maturité (âgé de 12 ans minimum).
Dans chaque dépôt nous nous sommes approvisionnés pour chacune des essences, d’une
éprouvette aux dimensions 200×100×60 mm suivant les directions longitudinale, radiale,
tangentielle respectivement. Les éprouvettes ont été prélevées sur le duramen sain de bois sciés
parallèlement au fil du bois. La figure 3.1 présente les éprouvettes des essences obtenues sur le
terrain.
La figure 3.2 résume le schéma technique d’obtention des éprouvettes pour conditionnement.
Hygroscopicité
de type 2
Hygroscopicité de
type 1
Confection des
cubes de densité
3.2.4.1 But
Le but de ces essais est de déterminer pour chaque essence, le pH des acides libres, les
potentiels standard E-modifié rH2 et la conductivité électrique σ.
3.2.4.2 Principe
Les paramètres sont déterminés en solutions aqueuses réalisées en mélangeant une
masse précise de sciure de chaque essence avec une quantité donnée d’eau distillée. La
préparation des solutions, et les mesures des différents paramètres sont tirées de la norme
TAPPI 509 (1982), révisée en 1988.
11 solutions aqueuses (une solution supplémentaire pour l’aubier non traité de l’Eucalyptus
Saligna) ont été réalisées simultanément à partir de la sciure des 10 essences étudiées, et 3 séries
de mesures à 3h d’intervalle des paramètres électrochimiques (pH, potentiel redox E,
conductivité électrique σ) ont été effectuées pour chaque solution. Pour s’assurer de la
reproductibilité des résultats, chaque essai a été réalisé trois fois sur chaque essence. Chaque
solution a été préparée en introduisant une masse sèche de 10.01g de sciure de bois de fraction
200μm dans une petite bouteille de 100 ml et en complétant le volume à 70 ml avec de l’eau
distillée à température ambiante (281C). L’ensemble a été agitée pendant 30 minutes et
laissée reposée pendant 1h. Le pH et le potentiel redox standard de chaque solution ont été
déterminés à l’aide d’un pH-mètre de marque HANNA pH 211. La conductivité électrique de
la solution a été déterminée à l’aide d’un multimètre de type WTW 340 i. Le potentiel redox
modifié rH2 de la solution a été déduit par la formule de NERNST (1920) donnée par l’équation
3.1 :
2F
rH2 = × E + 2 pH (Equation 3.1)
2,303 R × T
Où :
3.2.4.3 Appareillage
Broyeur électrique ; tamiseuse électrique ; balance de précision 10−4 g ; mini four de
marque Naberther; table agitante de marque Edmund BühlerGmbH SM-30 ; pH-mètre de
marque HANNA pH 211 ; conductivimètre (WTW 340i).
Les chutes de bois ont été collectées, émiettées à la machette puis séchées au soleil
pendant 8h afin de permettre un broyage plus efficace. Par la suite elles ont été broyées à l’aide
d’un broyeur électrique monté par un tamis de grammage 2 mm. La sciure obtenue après
broyage a été tamisée à l’aide d’une tamiseuse électrique montée par 5 tamis normalisés de type
AFNOR de taille 200 μm, 315 μm, 400 μm, 500 μm, 800 μm. Les différentes fractions ont
ensuite été conservées dans des enveloppes papier afin d’éviter leur oxydation. Les figures 3.4
et 3.5 présentent respectivement les étapes de broyage et de tamisage des sciures.
Figure 3.4: Broyage des sciures Figure 3.5: Tamisage des sciures
Après stockage des sciures de chaque essence, leur humidité résiduelle a été déterminée
par séchage d’échantillons au four à 103C jusqu’à obtention d’une masse constante. La
fraction de 200 μm a servi aux essais électrochimiques et à la détermination du taux de lignine.
Chaque bécher-bouteille en verre de 100 ml- a été étiqueté par le nom d’une essence.
Le volume de 70 ml a ensuite été repéré sur la bouteille en mesurant un volume de 70ml d’eau
distillée à l’aide d’un cylindre gradué et en l’introduisant dans la bouteille. La trace de la surface
libre de l’eau dans la bouteille indique le volume de 70ml. Une masse 10.1g de sciure de
chaque essence a été remplie dans chaque contenant. L’on y a ajouté le volume de 70 ml d’eau
distillée* et les béchers ont été fermés. L’ensemble a ensuite été agité pendant 30 minutes sur
une table agitante à température ambiante (le mode et le temps d’agitation de la solution ne sont
pas imposés ; une simple agitation manuelle de quelques secondes suffit). Après agitation les
solutions ont été laissées reposer pendant 1 heure.
Les figures 3.6 et 3.7 illustrent respectivement les étapes d’agitation des solutions et leur
repos à l’abri du soleil.
Figure 3.6: Agitation des solutions Figure 3.7: Repos des solutions à l'abri du
soleil
*L’on s’est au préalable rassuré de la qualité de l’eau distillée, notamment que son
pH5,4 et sa conductivité électrique σ < 1.5 μS/cm.
multimètre a été calibrée à la température de référence de 27C. Deux solutions tampons (pH 4
et pH 7) ont servi à la calibration du pH-mètre. La figure 3.8 présente la calibration du pH-
mètre et la figure 3.9 celle du conductivimètre.
3.2.5.1.2 Principe
Nous avons utilisé la méthode décrite par Marie Buttet en 2016. Nous plaçons des
éprouvettes de dimensions 150×20×20 mm 1mm dans un bac contenant de l’eau distillée à
une hauteur de 5 mm. Les éprouvettes reposent verticalement dans le fond du bac et sont
régulièrement pesées à 24 h d’intervalle pendant 6 jours.
3.2.5.1.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g; récipient d’ouverture 50 cm2 contenant de l’eau distillée
à une hauteur de 5 mm.
3.2.5.2.2 Principe
Les mesures ont été effectuées selon une version modifiée de la norme EN 927, décrite
par Jirì Michalec et Sylvie Niklasová en 2006. Des éprouvettes de dimensions 150×70×20
mm 1mm sont placées suivant le plan radial dans un récipient contenant de l’eau distillée.
L’absorption d’eau de chaque éprouvette est déterminée par pesées successives à 24 h
d’intervalle durant 4 jours.
3.2.5.2.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g; récipient d’ouverture 50 cm2 contenant de l’eau distillée ; peinture
à base de résine glycérophtalique (Smalto email lucido) ; émulsion à base de silicone (Akfix
100E Universal Silicone) ; billes en verre ∅15.
3.2.6.2 Principe
Après conditionnement, la densité anhydre des éprouvettes de chaque essence a été
déterminée selon la norme NF B 51-005 (1985).
3.2.6.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g ; étuve pouvant être portée à 103 C 2 C ; dessicateur ;
pied à coulisse de précision 0,02mm.
Ces cubes de bois ont ensuite été pesés sur une balance électronique de précision 10−4g ;
la masse de chaque cube est notée. Les éprouvettes ont par la suite été séchées à l’étuve à 103
C 2 C jusqu’à obtention d’une masse constante notée m0 . Cette masse constante a été
assurée par des pesées à 4 heures d’intervalle jusqu’à obtention d’une perte de masse inférieure
à 0,5% entre deux pesées successives. Les figures 3.15 et 3.16 schématise respectivement la
pesée d’un cube de 20 mm de côté et le séchage de tous les cubes dans l’étuve.
Figure 3.15: Pesée d’un cube sur Figure 3.16: Séchage des cubes de bois à l'étuve
balance de précision
Après séchage à l’étuve, les cubes de bois ont été laissés refroidir dans un dessiccateur,
permettant un refroidissement sans absorption d’humidité de l’air. Les nouvelles dimensions de
chaque cube ont été déterminées à l’aide d’un pied à coulisse de précision 0,02 mm et leur
volume anhydre noté V0 a été calculé. La densité anhydre d0 de chaque éprouvette est donnée
m0
par la relation ci-contre : d0 = (Equation 3.2).
V0
La densité anhydre de chaque essence est considérée comme la moyenne des densités
sur l’ensemble des 6 éprouvettes de chaque essence.
3.2.7.1 But
Le but de cet essai est de déterminer la fraction de lignine du bois comparativement à la
cellulose et aux hémicelluloses. En effet, le taux d’extractibles n’a pas été pris en compte.
3.2.7.2 Principe
Le taux de lignine a été déterminé selon le procédé de Klason, décrit par la norme TAPPI
222 om (1988).
3g de sciure de fraction 200 μm sont extraits à l’aide d’un extracteur au Soxhlet. Après
extraction la sciure est séchée à l’étuve à 103C pendant 24h. 300mg de sciure extraites sont
ensuite prélevés et mélangés à 5ml d’acide sulfurique dilué à 72% ; le mélange est agité
mécaniquement pendant 2h. Après les 2h de pré-hydrolyse, le mélange est placé dans un ballon
de 1000ml et un volume de 195ml d’eau distillé y est ajouté puis l’ensemble est chauffé à reflux
pendant 4h. Le mélange est ensuite filtré et le résidu recueilli est séché à l’étuve à 105C jusqu’à
obtention d’une masse constante 𝑚0 . La fraction de lignine présente dans la masse de départ
est obtenue par l’équation 3.2 :
𝑚0
𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝐿𝑖𝑔𝑛𝑖𝑛𝑒(%) = × 100 (Equation 3.3)
300
3.2.7.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g ; extracteur de Soxhlet ; étuve pouvant être portée à 105C ;
dessiccateur ; creuset filtrant ; dispositif de filtration sous vide ; Acide sulfurique à 72%;
benzène-éthanol (2 :1 ; v/v).
Il se compose d’un corps en verre (4) dans lequel est placée une cartouche en papier-
filtre (5), d’un tube siphon (6-7) et d’un tube d’adduction (3). Dans le montage, l’extracteur est
placé sur un ballon (2) contenant le solvant d’extraction (1). Dans l’extracteur est insérée une
cartouche dans laquelle est placé la poudre contenant l’espèce à extraire ; puis un réfrigérant
(9-10-11) est adapté au-dessus de l’extracteur. Quand le ballon est chauffé, les vapeurs de
solvant passent par le tube adducteur, se condensent dans le réfrigérant et retombent dans le
corps de l’extracteur, faisant macérer le solide par le solvant. Le solvant condensé s’accumule
dans l’extracteur jusqu’à atteindre le sommet du tube-siphon, qui provoque alors le retour du
liquide dans le ballon, accompagné des substances extraites, et le solvant contenu dans le ballon
s’enrichit donc progressivement en composés solubles. Le solvant continue alors de s’évaporer,
alors que les substances extraites restent dans le ballon.
pendant 8h avec l’eau comme solvant cette fois ; pour cette seconde extraction la fréquence de
siphonage était plus petite-1 siphonage par heure-à raison de la tension de vapeur de l’eau qui
est plus élevée que celle du mélange benzène-éthanol. Après extraction la sciure de chaque
essence a été remplie dans un bécher. Ces sciures ont été séchées à l’étuve portée à 103 C
pendant 24h jusqu’à obtention d’une masse constante. Elles ont ensuite été laissées refroidir
dans un dessiccateur.
Après les 4h d’hydrolyse, le montage est défait et le ballon est laissé refroidir pendant
1h à l’air ambiant. Des creusets filtrants sont séchés à l’étuve, puis leur masse à vide mi est
pesée. Le dispositif de filtration sous vide est monté puis le contenu du ballon est filtré à travers
le creuset filtrant. La filtration sous vide du mélange s’effectue en 5 minutes environ, bien
moins qu’une filtration normale sous repos qui durerait environ 2h, ce qui permet un gain de
temps de filtration d’un facteur de 24. La figure 3.23 illustre le dispositif de filtration sous vide
du contenu du ballon.
Conclusion
L’objectif de ce chapitre était de présenter les matériels et méthodes utilisés dans le
cadre de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois étudiées, à
savoir la densité anhydre, l’hygroscopicité suivant les fibres et suivant le plan radial, le taux de
lignine, le pH, les potentiel redox standard E-modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Ces
caractéristiques ont été déterminées sur 10 essences camerounaises données dans le tableau 3.1.
Après avoir présenté la technique d’échantillonnage adoptée sur le terrain pour l’obtention des
essences et la confection des éprouvettes, nous avons décrit les protocoles expérimentaux de
détermination de chaque caractéristique à travers le canevas standard des essais c’est-à-dire leur
but, principe, appareillage, mode opératoire. La densité anhydre est déterminée selon les normes
NF B 51-003, NF B 51-004, NF B 51-005. Le taux de lignine est déterminé selon les normes
TAPPI T 222 om-88, TAPPI T 264 om-88. Les essais électrochimiques sont effectués selon la
norme TAPPI T509 om-83. L’hygroscopicité suivant le plan radial suit une version modifiée
de la norme EN 927-5. Dans le chapitre 4 nous présentons les résultats des essais effectués et
analysons les corrélations entre les valeurs des caractéristiques déterminées et la durabilité
naturelle des essences étudiées.
CHAPITRE 4
Introduction
Dans le chapitre précédent nous avons décrit les matériels et méthodes utilisés dans le
cadre de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois dont nous
recherchons les corrélations avec sa durabilité naturelle à savoir la densité anhydre,
l’hygroscopicité suivant le plan transversal et suivant le plan radial, le taux de lignine, le pH, le
potentiel redox standard E, le potentiel redox modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Dans
ce chapitre nous présentons tout d’abord les résultats obtenus lors des différents essais
effectués ; par la suite nous recherchons les corrélations entre chaque caractéristique déterminée
sur les 9 essences de durabilités naturelles connues et leur durabilité. Le dernier point traité est
l’établissement d’un modèle mathématique à partir des résultats obtenus sur les 9 essences, qui
est utilisé pour prédire la durabilité naturelle de l’Eucalyptus Saligna à partir des
caractéristiques déterminées sur le duramen et l’aubier de cette essence.
Dans ce tableau il ressort que la conductivité électrique des solutions obtenues à base
des sciures varie de 18 à 80 μS/cm. La plus faible valeur correspond à celle de l’essence Sapelli
et la plus élevée au Fraké. Le potentiel redox standard E quant à lui varie de -6,14 à 131,96 mV.
Le pH varie de 4,88 à 6,85 et les valeurs de rH2 de 12,96 à 13,53. La conductivité dépendant
de la quantité d’ions en solution, plus elle sera élevée plus la solution sera concentrée en ions.
La solution de Fraké est celle qui contient assez d’ions et celle qui en contient moins est celle
de Sapelli. Mais il est à noter que la conductivité des essences n’est pas à priori fonction de leur
durabilité. Par rapport au rH2 toutes les solutions étudiées sont anti-oxydantes car tous les rH2
sont inférieures à 28. Le pH étant un facteur important pour la dégradation d’une essence, il
doit être compris entre 4,55 et 5,5 pour une attaque aisée des champignons. Le pH des essences
de moyenne durabilité à périssable se situant entre 5,08 et 5,62. Donc ces résultats de pH sont
en accord avec la littérature. Ces différents résultats sont en accord avec les résultats obtenus
par Marie Buttet en 2016 ; Mladan Popović et al. en 2016 lors de l’étude de certains bois
tempérés.
(a)
(b)
Figure 4.2: Graphiques de dispersion entre les Potentiels redox et la durabilité naturelle : (a)
potentiel redox standard E ; (b) potentiel redox modifié rH2
Le rH2 est un meilleur indicateur du caractère d’oxydo-réduction en solution aqueuse
(Fougerousse A. et al., 2013), nous allons nous intéresser davantage à ce paramètre qu’au
potentiel standard E. Nous notons que les essences durables ont des rH2 des solutions les plus
faibles. Donc nous pouvons conclure que les essences durables ont des solutions très anti-
oxydantes. Notons que les extractibles contribuent à la durabilité naturelle d’une essence. Il a
été aussi démontré que les extraits aqueux sont riches en tannins et en composés phénoliques.
Ces composés phénoliques contribuant à la durabilité naturelle et l’activité anti-oxydante de
l’essence. Nous constatons par ailleurs que deux essences s’écartent de cette observation à
savoir l’Iroko et l’Ayous.
Un phénomène très étonnant a cependant été observé lors des mesures de la conductivité
des solutions. En mesurant la conductivité électrique de mêmes solutions à des intervalles de
3h, on a observé que leur évolution était très régulière. On a constaté en effet que la conductivité
électrique des solutions des bois durables augmentait bien plus dans le temps que celle des
solutions des bois moins durables. Ce constat a été effectué sur chacun des 3 essais réalisés sur
l’ensemble des essences étudiées. Nous avons effectué un ultime essai sur une période de 2
semaines. Au terme de la deuxième semaine le phénomène restait similaire avec la conductivité
électrique des bois très durables et durables qui continuait d’augmenter, celle des bois
moyennement durable augmentait légèrement (Sapelli) ou diminuait (Acajou), et enfin celle
des bois peu et non durables qui restait constante.
Dans le tableau 4.2, nous présentons les données recueillis pour chaque essai.
De la figure 4.4 il ressort qu’au bout de 6h de temps les bois très durables ont dépassé
pour la plupart 60% de leur conductivité électrique initiale, les bois durables et moyennement
durables sont entre 20% et 40%, tandis que les bois peu durables et non durables restent en
dessous de la barre de 20%. Pour la suite nous nous intéressons uniquement à l’amplitude de
variation absolue Δσ de la conductivité électrique des solutions 6h de temps après la première
mesure. Le tableau 4.3 donne les moyennes des amplitudes de variation de la conductivité
électrique au bout de 6h de temps sur l’ensemble des 3 essais effectués. Le graphique de
dispersion correspondant est donné par la figure 4.5.
Dans cette figure 4.5, le nuage de points est dispersé très régulièrement, preuve que la
durabilité naturelle des bois étudiés présente une bonne corrélation avec l’amplitude de
variation de la conductivité électrique.
𝑹𝟐 Δσ rH2 E pH
Avec Iroko 0.87 0.51 0.03 0.03
Sans Iroko 0.83 0.72 0.36 0.36
Ainsi, pour un bois donné, connaissant son Δσ=y en solution aqueuse, il est possible de
prédire sa durabilité naturelle x vis-à-vis des champignons de pourriture, par projection sur la
courbe d’équation ci-contre : 𝒚 = 𝟏, 𝟏𝟔𝒙𝟐 − 𝟏𝟎, 𝟔𝟗𝒙 + 𝟐𝟖, 𝟐𝟑 (Equation 4.1).
Figure 4.7: Evolution dans le temps de l’absorption d’eau suivant la direction des fibres
Il ressort que toutes les essences stabilisent leur absorption au bout de 144h, excepté
l’Ayous. Au bout de ce temps l’Ayous est à 50% d’absorption d’eau. L’Eucalyptus atteint les
30% d’absorption. Notons que le point de saturation des fibres des essences se trouve autour de
28%. Nous constatons que les essences durables hormis l’Iroko n’ont pas atteint le point de
saturation des fibres. De façon générale il est à noter que les essences les plus durables sont
aussi les moins absorbantes, exception faite de l’Iroko. Plus un bois est durable moins il
absorbera de l’eau. Les résultats sont en parfait accord avec la littérature.
Les observations ne sont plus véritablement les mêmes suivant le plan radial. La figure
4.8 présente l’évolution de l’absorption d’eau par les éprouvettes suivant le plan radial.
Figure 4.8: Evolution dans le temps de l'absorption d'eau suivant le plan radial
Suivant le plan radial le bois qui absorbe le plus l’eau est l’Iroko, son absorption se
situant à 20% au bout de 96h. Le Padouk est l’essence qui absorbe le moins suivant ce plan,
avec une absorption d’eau inférieure à 6%. Ici le Bubinba (classe 2) est plus absorbant que le
Sapelli (classe 3) ; de même, le Fraké (classe 4) est plus absorbant que l’Ayous (classe 5). Ainsi,
de façon générale l’absorption d’eau suivant le plan radial ne suit pas le même comportement
que dans la direction des fibres, et ne semble donc pas constituer à ce niveau un bon indicateur
de prédiction de la durabilité naturelle.
Figure 4.9: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau dans la direction des fibres et la
durabilité naturelle
Bien que tous les points semblent suivre une courbe régulière, le cas particulier de
l’Iroko nous pousse à penser qu’il ne s’agirait que d’une coïncidence. Sur la figure 4.9 on peut
en effet observer que l’Iroko, bois pourtant très durable, absorbe presque autant que le Fraké,
bois réputé peu durable. Le cas singulier de l’Iroko devient généralisé lors des mesures
d’absorption dans le plan radial. La figure 4.10 présente le graphique de dispersion pour les
mesures d’absorptions d’eau suivant le plan radial.
Figure 4.10: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau suivant le plan radial et la
durabilité naturelle
Suivant le plan radial on peut noter qu’aucune essence n’atteint le point de saturation
des fibres. Par contre l’essence qui absorbe le plus suivant ce plan est l’Iroko. De façon générale
les essences durables absorbent moins que les essences moins durables. Ainsi le comportement
hygroscopique des essences étudiées reste relatif suivant un plan et ne sera pas nécessairement
le même suivant un autre. Les valeurs détaillées d’absorption d’eau de chaque éprouvette sont
données en annexe 2 et 3.
Figure 4.11: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par l’absorption d’eau dans la
direction des fibres
Ainsi, pour un bois donné, connaissant son absorption d’eau dans la direction des fibres
au bout de 144h que nous notons y, il serait possible de prédire sa durabilité naturelle x vis-à-
vis des champignons de pourriture, par projection sur la courbe d’équation ci-contre :
𝒚 = 𝟎, 𝟎𝟐𝒙𝟐 − 𝟎, 𝟎𝟔𝒙 + 𝟎, 𝟐𝟑 (Equation 4.2)
Nous avons trouvé une corrélation très forte (r=-0.94) de type parabolique entre la
densité des essences et leur absorption dans la direction fibres, c’est-à-dire que plus un bois est
dense, moins il absorbe l’eau dans la direction des fibres. Or nous montrerons par la suite que
la densité prise individuellement n’est pas un bon indicateur de la durabilité naturelle. Aussi,
nous recommandons de ne pas considérer l’absorption d’eau dans la direction des fibres comme
un indicateur de la durabilité naturelle.
De ce tableau il ressort que la densité des bois durables varie de 0,66 à 0,82. La densité
des essences moins durables étant inférieure à 0,6. De manière générale le taux de lignine des
bois durables est supérieur à 30% exception faite à l’Acajou et au Sapelli. Les résultats obtenus
dans la littérature est la mesure de la densité à 12% d’humidité relative. Nous ne pouvons pas
conclure aisément sur la comparaison de ces résultats. Les essences camerounaises étant très
peu étudiées, nous ne pouvons comparer nos données du taux de lignine avec ceux de la
littérature exception faite au Padouk qui possède un taux de lignine de l’ordre de 30,55%
(CTFT, cité par Saha J. B., 2015).
Nous constatons sur la figure 4.12 que les bois très durables et durables ont une densité
anhydre supérieure à 0,60 ; du reste on ne peut faire aucune interprétation concluante. En effet,
le Fraké, bois réputé peu durable, a une densité supérieure à celles des bois moyennement
durables étudiés à savoir l’Acajou d’Afrique et le Sapelli. Expérimentalement, on a pu relever
certaines éprouvettes de Fraké dont les densités étaient supérieures à celles de l’Iroko. Les
valeurs détaillées de densité sur éprouvettes sont données en annexe 4. La densité à elle seule
permettrait donc au mieux de faire un triage entre différentes essences sous le crible de la
durabilité naturelle ; et même, des conjectures sur un panel de 9 essences risquent êtres biaisées
tant il est variant le paramètre étudié. Nous reprenons la figure ci-dessus avec un panel de 65
essences tropicales dont les données sont tirées de Tropix (CIRAD).
Les résultats obtenus tant pour la densité que pour le taux de lignine étaient attendus.
Nous allons par la suite nous intéresser à l’association de ces deux caractéristiques par le produit
densité × taux de lignine.
Figure 4.15: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit Densité × Taux de
Lignine
Pour un bois donné, connaissant son produit densité × taux de lignine que nous notons
y, il est possible de prédire sa durabilité naturelle x vis-à-vis des champignons, par projection
sur la courbe d’équation ci-contre : 𝒚 = −𝟎, 𝟎𝟎𝟕𝒙𝟐 + 𝟎, 𝟎𝟏𝟐𝒙 + 𝟎, 𝟐𝟏𝟕 (Equation 4.3).
Tableau 4.8: Synthèse des coefficients de détermination entre les caractéristiques du bois et la
durabilité naturelle des essences étudiées
Caractéristiques étudiées 𝐑𝟐
pH 0.03
Potentiel redox standard E 0.03
Potentiel redox modifié rH2 0.51
Conductivité électrique σ 0.21
Variation de la conductivité Δσ 0.87
Absorption suivant les fibres 0.80
Absorption suivant le plan radial 0.16
Densité anhydre 𝑑0 0.66
Taux de lignine L 0.21
Densité × taux de lignine 0.77
Par simplicité, nous considérons que les coefficients 𝛼𝑖 𝑒𝑡 𝛽𝑖 donnés au paragraphe 2.1
sont tous égaux à 1. Le signe + correspondra à une multiplication d’une caractéristique,
considérée lorsque la caractéristique évolue avec la durabilité ; le signe – correspond à une
division, considérée lorsque la caractéristique évolue inversement avec la durabilité. Nous
cherchons à compléter l’association densité × taux de lignine. Le tableau 4.9 donne les
nouveaux coefficients de détermination obtenus en associant ces caractéristiques.
Figure 4.16: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité anhydre ×
taux de lignine × Δσ
Pour un bois donné, connaissant son produit y égale à densité anhydre × taux de lignine
× amplitude de variation de la conductivité électrique Δσ, il est possible de prédire sa durabilité
naturelle x vis-à-vis des champignons de pourriture (en l’occurrence le champignons de
pourriture cubique des zones tropicales Antrodia sp), par projection sur la courbe d’équation
ci-contre : 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 (Equation 4.4)
Nous pouvons raffiner la courbe de tendance donnée à la figure 4.16 en moyennant les
résultats obtenus par classe de durabilité. Nous remarquons que la valeur du point en classe 4
(Fraké), est similaire à celle des points en classe 3 (Acajou et Sapelli). Ce constat a aussi été
fait lors des mesures de densité, d’hygroscopicité, de pH et de conductivité électrique ; ainsi,
malgré que le Fraké soit considéré peu durable (classe 4) par la littérature (Tropix, CIRAD),
tout porte à croire que l’échantillon de Fraké étudié est en fait un bois moyennement durable
(classe 3). Nzokou P. et al. (2005) le classe comme étant moyennement durable vis-à-vis du
champignon de pourriture G. Trabeum.
La figure 4.18 montre l’attaque des éprouvettes d’Eucalyptus Saligna et d’Ayous par
les moisissures au bout de 4jours dans l’eau.
(a)
(b)
Figure 4.18: Attaque des éprouvettes de duramen par les moisissures au bout de 4 jours dans
l'eau : (a) Eucalyptus Saligna ; (b) Ayous
Conclusion
L’objectif de ce chapitre était d’une part de présenter les résultats des essais effectués
sur les essences tropicales camerounaises étudiées, d’autre part d’exploiter ces résultats pour
construire un modèle mathématique de prédiction de la durabilité naturelle. Après avoir
présenté les résultats de chaque essai séparément, nous avons déterminé les coefficients de
détermination entre chaque caractéristique étudiée et la durabilité naturelle. Par la suite nous
avons associé les caractéristiques afin de rechercher les associations qui permettraient de
maximiser l’intensité des corrélations. A partir des résultats obtenus on a pu construire un
modèle permettant de prédire la durabilité naturelle x d’un bois de duramen vis-à-vis des
champignons de pourriture des zones tropicales, sur la base de la connaissance de son produit
y= densité anhydre × taux de lignine × amplitude de variation de sa conductivité électrique Δσ,
d’équation 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 et dont la courbe est très fortement corrélée avec
la dispersion graphique obtenue, donnant un 𝑹𝟐 =0.91. Ce modèle a été utilisé pour prédire la
durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus Saligna, la situant comme peu durable (x=4).
Un second modèle a été adapté pour apprécier la durabilité naturelle de l’aubier, la situant
comme non durable (x=5).
Il ressort que suivant le plan radial le bois qui absorbe le plus l’eau est l’Iroko et celui
qui en absorbe le moins est le Padouk. Dans la direction des fibres le bois le plus hydrophile est
l’Ayous. La densité anhydre des essences varie de 0.35 à 0.82. Le taux de lignine quant à lui
varie de 22% à 34%. Le pH des solutions faites à base des sciures d’essences étaient acides
(varie de 4.4 à 6.8). Le potentiel chimique des solutions varie de -6.14 mV à 131.96 mV. Les
solutions sont toutes conductrices et la plus conductrice étant la solution faite à base du bois de
Fraké. Le potentiel modifié rH2 a montré que toutes les solutions sont antioxydantes avec des
valeurs de rH2 inférieures à 14. Ceci est d’autant vrai car l’eau extrait des composés
phénoliques dans les parois des bois. A partir des résultats obtenus les intensités des corrélations
entre la durabilité naturelle des essences étudiées et leur durabilité naturelle ont été déterminées.
On a pu construire un modèle mathématique permettant de prédire la durabilité naturelle x d’un
bois de duramen vis-à-vis des champignons de pourriture des zones tropicales, sur la base de la
connaissance de son produit y= densité anhydre × taux de lignine × amplitude de variation de
sa conductivité électrique Δσ, d’équation 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 et dont la courbe
est très fortement corrélée avec la dispersion graphique obtenue, donnant un 𝑹𝟐 =0.91. Ce
modèle a été utilisé pour prédire la durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus Saligna, la
situant comme peu durable (x=4). Un modèle réduit ne prenant en compte que le produit
densité anhydre × taux de lignine a été utilisé pour apprécier la durabilité naturelle de l’aubier,
la situant comme non durable (x=5).
Les résultats obtenus par le modèle sont en parfait accord avec la littérature et son
implémentation n’a nécessité qu’un seul mois en laboratoire, présentant ainsi un gain de temps
considérable par rapport aux essais en laboratoire nécessitant 4 mois minimum et les essais en
champ nécessitant 2 ans minimum. De plus, ne nécessitant pas un matériel de pointe,
l’utilisation de cette approche ouvre un grand champ de possibilités pour les acteurs du secteur
du bois désireux d’apprécier la capacité de leur bois à résister aux attaques des agents de
détérioration. Ce travail se trouve limité sous plusieurs aspects et nous suggérons pour la suite
de construire des modèles permettant aussi d’évaluer la durabilité naturelle vis-à-vis des
termites, de caractériser les ions responsables de l’amplitude de variation élevée de la
conductivité électrique des bois durables, de rechercher des moyens de prédiction de la durée
de vie des ouvrages en bois compte tenu de la durabilité des bois utilisés et de leur classe de
risque.
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57. www.xycol.net. Fiche : Eucalyptus Saligna sm. 1797, consulté le 18 août 2017).
Autres
ANNEXES
Annexe 1 : Résultats détaillés des essais électrochimiques
Tableau A.1: Résultats détaillés des essais électrochimiques
σ pH E T rH2
[μS/cm] moy. moy. Ecart type [mV] moy. Ecart type [C] moy. Ecart type
Essences Classe Mesures
E1 Δσ E2 Δσ E3 Δσ Δσ σ E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3
1 38 34 38 6,89 6,82 6,96 -9,20 -3,40 -11,80 28,4 28,3 27,2 13,472 13,526 13,524
1. Iroko 1 2 44 12 45 21 50 27 20 57 6,91 6,72 6,84 6,85 0,08 -10,00 2,40 -6,14 5,58 28,9 28,6 27,4 13,486 13,520 13,680 13,53 0,06
3 50 55 65 6,84 6,75 6,96 -6,50 1,00 -11,60 28,8 28,5 27,3 13,463 13,533 13,531
1 22 23 22 4,83 4,90 4,94 105,20 105,50 101,60 28,5 28,5 27,2 13,175 13,325 13,290
2. Padouk 1 2 26 5 45 33 35 24 21 43 4,78 4,96 4,92 4,88 0,07 108,00 102,30 102,90 104,80 2,80 29 28,5 27,5 13,163 13,338 13,290 13,26 0,07
3 27 56 46 4,79 4,85 4,94 107,70 108,40 101,60 28,8 28,4 27,6 13,175 13,323 13,285
1 52 47 44 4,79 4,93 4,89 107,30 104,00 104,80 28,7 28,5 27,3 13,163 13,335 13,296
3. Ebene 1 2 58 13 58 17 52 15 15 63 4,78 4,88 4,88 4,86 0,06 108,10 106,60 105,20 106,17 1,86 29,1 28,6 27,6 13,165 13,321 13,286 13,26 0,07
3 65 64 59 4,80 4,84 4,91 107,20 108,80 103,50 28,9 28,4 27,7 13,177 13,317 13,288
1 27 24 27 4,95 5,17 5,24 98,50 90,10 84,90 28,5 28,5 27,4 13,191 13,351 13,327
4. Wengue 2 2 32 10 32 16 32 13 13 39 5,04 5,22 5,20 5,13 0,10 93,90 87,30 87,30 90,96 4,34 28,8 28,5 27,5 13,215 13,357 13,327 13,29 0,07
3 37 40 40 5,01 5,15 5,15 95,30 91,60 89,70 28,8 28,4 27,6 13,201 13,362 13,306
1 59 54 53 4,47 4,51 4,49 125,00 127,60 127,10 28,6 28,6 27,5 13,116 13,282 13,241
5. Bubinga 2 2 65 9 67 14 69 14 12 68 4,46 4,56 4,50 4,49 0,03 126,00 125,10 126,20 126,44 0,99 29 28,6 27,5 13,123 13,299 13,231 13,21 0,08
3 68 68 67 4,45 4,51 4,49 126,30 127,70 127,00 28,9 28,5 27,6 13,115 13,287 13,236
1 28 28 28 5,13 5,20 5,20 88,50 88,60 87,30 28,7 28,5 27,5 13,215 13,361 13,327
6. Acajou
3 2 30 1 30 5 31 6 4 32 5,17 5,23 5,26 5,19 0,05 86,40 86,70 85,90 87,34 1,95 29 28,6 27,5 13,222 13,356 13,400 13,31 0,07
d'Afrique
3 29 33 34 5,12 5,17 5,26 89,20 89,90 83,60 28,8 28,4 27,7 13,218 13,345 13,321
1 13 14 13 5,56 5,63 5,62 64,90 64,00 63,70 28,7 28,5 27,5 13,287 13,399 13,376
7. Sapelli 3 2 14 2 17 6 17 6 5 18 5,49 5,71 5,63 5,62 0,08 68,50 59,80 63,10 63,31 3,13 29 28,5 27,5 13,265 13,418 13,376 13,35 0,06
3 15 20 19 5,54 5,68 5,71 66,10 61,30 58,40 28,8 28,5 27,7 13,287 13,408 13,377
1 69 74 74 5,36 5,38 5,38 75,90 78,60 77,20 28,4 28,6 27,5 13,257 13,386 13,348
8. Fraké 4 2 74 3 79 10 79 10 8 80 5,26 5,37 5,37 5,34 0,05 81,40 79,10 77,40 78,86 2,10 29 28,5 27,6 13,236 13,383 13,334 13,32 0,06
3 72 84 84 5,24 5,37 5,36 82,70 79,00 78,40 28,9 28,4 27,6 13,240 13,381 13,348
1 57 60 59 5,05 5,09 5,06 93,10 94,70 28,7 28,4 27,5 13,209 13,346 10,120
9. Ayous 5 2 57 0 61 3 61 5 3 61 5,03 5,11 5,12 5,08 0,04 94,10 94,00 91,40 93,30 1,18 29,1 28,5 27,5 13,198 13,361 13,304 12,93 1,06
3 57 63 64 5,04 5,14 5,09 93,90 91,70 93,50 28,9 28,4 27,7 13,214 13,345 13,313
Eucalyptus 1 23 26 26 4,20 4,43 4,42 140,20 132,20 130,70 28,7 28,7 27,5 13,082 13,275 13,222
S. / 2 25 3 30 5 32 8 5 30 4,30 4,55 4,43 4,40 0,11 134,80 125,50 130,60 131,96 4,53 29,1 28,6 27,5 13,095 13,292 13,239 13,20 0,09
(Duramen) 3 26 31 34 4,28 4,52 4,43 136,00 127,00 130,60 28,8 28,5 27,7 13,100 13,284 13,236
1 49 49 49 4,95 4,99 5,05 99,00 100,50 95,80 28,6 28,5 27,5 13,207 13,338 13,312
Eucalyptus
/ 2 52 5 53 8 53 10 8 57 4,97 5,03 5,03 4,99 0,04 97,60 98,40 96,80 98,63 1,81 29,1 28,6 27,5 13,195 13,347 13,305 13,28 0,06
S. (Aubier)
3 54 57 59 4,96 4,99 4,95 98,00 100,50 101,10 28,6 28,3 27,5 13,194 13,341 13,290
masse
Tableau
Essences A.2: Absorption dans la direction
initiale
masse des
Humide fibres
[g] Absorption (%)