Mémoire POUASSI Daniel

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UNIVERSITE DE YAOUNDE I UNIVERSITY OF YAOUNDE I

--------------------------------- ---------------------------
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE NATIONAL ADVANCED SCHOOL OF
POLYTECHNIQUE ENGINEERING
--------------------------- ---------------------------------
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL DEPARTEMENT OF CIVIL
ENGINEERING

CONTRIBUTION A L’EVALUATION DE LA
DURABILITE NATURELLE DES BOIS
TROPICAUX : APPLICATION A QUELQUES
ESSENCES TROPICALES CAMEROUNAISES

Mémoire de fin d’études/Master of Engineering

Présenté et soutenu par :


TCHIEUDJUI POUASSI Daniel Gabin
En vue de l’obtention du
Diplôme d’ingénieur de Conception de Génie Civil
Sous la Direction de :
Jacques Michel NJANKOUO, Chargé de Cours, UY1
Devant le jury composé de :
- Président : Michel MBESSA, Maitre de Conférences, UY1
- Examinateur : Marcelline MANJIA, Chargé de Cours, UY1
- Rapporteur : Jacques Michel NJANKOUO, Chargé de Cours, UY1

Année académique 2016/2017


Mémoire soutenu le :
Mardi, 03 octobre 2017
DEDICACES

A mes parents, POUASSI Jean et TCHEUTEU Jeanne (Epouse POUASSI)

A ma grand-mère maternelle, KAMGOUE Géneviève

A la mémoire de mon autre maman, CHOUCHOU CHOUATCHA Laure


Minette (Epouse POUASSI), arrachée à la vie il y a trois ans.

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REMERCIEMENTS
Les travaux de ce mémoire ont été réalisés au Laboratoire de Chimie Analytique (LCA),
au Laboratoire de Chimie Macromoléculaire (LCMA) de la Faculté des Sciences et au
Laboratoire de Mécanique des Solides de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique
(ENSPY) de l’Université de Yaoundé 1 (UY1), avec la collaboration de différents artisans
menuisiers. Ma reconnaissance s’adresse aux personnes qui ont rendu la réalisation de ce
mémoire possible, et à celles qui l’ont rendue agréable.

J’exprime mon profond respect et adresse mes remerciements à MBESSA Michel,


Maître de Conférences de l’UY1 et Chef du département de génie civil de l’Ecole Nationale
Supérieure des Travaux Publics (ENSTP) pour l’honneur qu’il me fait de présider ce jury. A
MANJIA Marcelline, Chargé de Cours à l’UY1- attachée à l’ENSP, pour avoir accepté
d’examiner de ce travail. Je remercie NJANKOUO Jacques Michel, Chargé de Cours à l’UY1-
attaché à l’ENSP, ce travail n’aurait pas vu le jour sans son encadrement.

Je désire exprimer ma profonde gratitude aux Professeurs NANSEU NJIKI et


NDIKONTAR KOR Maurice, responsables du LCA et LCMA respectivement, pour avoir
accepté que j’effectue certains de mes travaux au sein de leur laboratoire.

Je tiens à remercier tout spécialement les docteurs SAHA TCHINDA Jean Bosco et
CHEUMANI YONA Arnaud Maxime du LCMA pour le suivi de mes travaux dans son
intégralité et leurs dispositions à mettre tout le matériel de laboratoire nécessaire pour la
réalisation des travaux.

Je remercie NGOUNE Bertrand, pour m’avoir assisté lors des manipulations au LCA.
Merci à DJOMI Roland pour sa gentillesse et sa disponibilité lors du broyage des échantillons
de bois au Laboratoire de Mécanique des Solides de l’ENSP. Un merci aussi à SEGNING
Edwige et FOZING Ariane, qui ont rendu mon séjour agréable en laboratoire.

Mes pensées vont également à l’endroit de mes camarades d’école pour l’entraide dont
on a su faire preuve dans la réalisation de nos travaux respectifs. Notre amitié a transcendé
l’individualisme qui prévaut souvent par de tels moments.

Je tiens à remercier au plus haut point tous les membres de ma famille, en


particulier mon grand-père paternel, KONTCHEUTCHOU Dieudonné qui m’a toujours donné
ses bénédictions après chaque séjour passé ensemble ; ma grande sœur, TIENTCHEU Albertine

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(Epouse NDZANA), son mari, mon ami, NDZANA Grégoire, ainsi que tous mes frères et
sœurs, Pamela, Suzie, Hulin, Serein, Théodoret, Godwin.

A ma complice, MAMOUO Brice (Epouse TIENTCHEU Blaise), qui m’a toujours


conseillé et soutenu depuis mon arrivée à Yaoundé.

A ma tante MOUGOUE Pauline et son époux MOUGOUE Ambroise, qui se sont


toujours soucié de la bonne marche de mon cursus scolaire.

A à mes cousin(e)s, membres de la réunion familiale Pu’ NZEUCHIAKO de Yaoundé,


vous avez été le socle sur lequel j’ai pu me reposer durant ces cinq années passées à
Polytechnique. Merci à ma grande famille de Yaoundé, qui m’a accueilli depuis ma première
année à Polytechnique.

Merci à YAWE, le Dieu de Abraham, Isaac et Jacob, mon seul rempart.

Un dicton africain dit : « Enumérer ses amis est une façon d’accroitre le nombre de ses
ennemis ». Ainsi, beaucoup de frères, sœurs, amis ou collaborateurs qui ont apporté leur aide
n’ont pas été individuellement cités dans cette énumération, tant a été important le nombre de
celles et ceux qui ont participé, à un moment ou un autre, aux différentes phases de ce travail.
Nous les prions de nous en excuser. Ils sont assurés de notre reconnaissance et de notre
gratitude.

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GLOSSAIRE
Termes Significations
BT Basse Tension
CEN Conseil Européen de Normalisation
CIRAD Centre de coopération Internationale en Recherche
Agronomique pour le Développement
CRE Capacité de Rétention en Eau
CTFT Centre Technique Forestier Tropical
EN Norme Européenne
ENSPY Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé
ENSTP Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
EPFL Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture
LCA Laboratoire de Chimie Analytique
LCMA Laboratoire de Chimie Macromoléculaire
MOE Module d’Elasticité
MT Moyenne Tension
NF Norme Française
pH Potentiel d’Hydrogène
PIB Produit Intérieur Brut
rH2 Potentiel Electronique
SPIR Spectroscopie Proche Infrarouge
TAPPI Association Technique des Industriels du Papier et Pulpe

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RESUME
Ce travail porte sur la mise au point d’une nouvelle approche d’évaluation de la
durabilité naturelle des bois tropicaux vis-à-vis des champignons de pourriture. Au cours de
cette étude, 7 propriétés physico-chimiques de 10 essences camerounaises ont été déterminées
expérimentalement à savoir la densité anhydre, l’hygroscopicité suivant le plan transversal,
l’hygroscopicité suivant le plan radial, le taux de lignine, le pH, le potentiel redox standard E,
le potentiel modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Par la suite des corrélations ont été
recherchées entre chaque propriété et la durabilité naturelle tirée de la littérature des essences
étudiées. A partir des résultats obtenus, un modèle de prédiction de la durabilité naturelle des
bois tropicaux a été proposé en corrélant avec la durabilité naturelle des essences étudiées, leur
produit densité anhydre × taux de lignine × l’amplitude de variation de la conductivité
électrique, donnant un coefficient de détermination 𝑅 2 =0.91 pour une corrélation de type
parabolique. L’application de ce modèle à la détermination de la durabilité naturelle de
l’Eucalyptus Saligna a permis de prédire que son duramen est de classe 4 (peu durable) et son
aubier de classe 5 (non durable) ; ces résultats sont en parfait accord avec la littérature.

Mots clés : durabilité naturelle, essences tropicales camerounaises, duramen, lignine,


coefficient de détermination.

Ce travail a été mené conjointement au Laboratoire de Chimie Analytique (LCA) et au


Laboratoire de Chimie Macromoléculaire (LCMA) de l’Université de Yaoundé 1, B.P. 812
Yaoundé, Cameroun.

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ABSTRACT
This work focuses on the development of a new approach to evaluating the natural
durability of tropical timber with respect to rot fungi. In this study, 7 physical and chemical
properties of 10 cameroonian species were studied experimentally namely anhydrous density,
cross-sectional hygroscopicity, radial hygroscopicity, lignin percent, hydrogen potential pH,
standard redox potential E, modified redox potential rH2 and electrical conductivity σ.
Subsequently correlations were sought between each property and the natural durability derived
from literature of the species stucied. From the results obtained, a model for predicting the
natural durability of tropical timber was proposed, correlating with the natural durability of the
species studied, the product anhydrous density× lignin percent × amplitude of variation of the
electrical conductivity, giving a coefficient of determination 𝑅 2 =0.91 for a parabolic
correlation. This model predided that the durum of Eucalyptus Saligna is class 4 (less durable)
ans its sapwood of class 5 (not durable) ; these results are compliant with the literature.

Key Words : natural durability, Cameroonian wood species, duramen, lignin, coefficient of
determination.

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LISTE DES FIGURES
Figure 1.1: Coupe transversale d’une bille de bois (Medzegue M. J., 2007) ........................... 20
Figure1.2: Modélisation du bois à l'échelle microscopique en tant que matériau composite
constitué de cellulose et lignine : (a) lignine ; (b) cellulose. (Thevenon M. F., 2013) ............ 21
Figure 1.3: Facteurs exogènes influençant les facteurs endogènes de la durabilité naturelle .. 24
Figure 1.4: Facteurs endogènes codant la durabilité naturelle ................................................. 26
Figure 1.5: Valeurs caractéristiques des paramètres pH-rH2 du sang dans certaines maladies
.................................................................................................................................................. 28
Figure 3.1: Eprouvettes des différentes essences étudiées ....................................................... 45
Figure 3.2: Schéma d’obtention des éprouvettes avant conditionnement ................................ 46
Figure 3.3: Conditionnement des éprouvettes à l’étuve ........................................................... 47
Figure 3.4: Broyage des sciures ............................................................................................... 49
Figure 3.5: Tamisage des sciures ............................................................................................. 49
Figure 3.6: Agitation des solutions .......................................................................................... 50
Figure 3.7: Repos des solutions à l'abri du soleil ..................................................................... 50
Figure 3.8: Calibration du pH-mètre ........................................................................................ 51
Figure 3.9: Calibration du conductivimètre ............................................................................. 51
Figure 3.10: Eprouvettes de dimensions150×20×20 mm  1mm ............................................ 52
Figure 3.11: Disposition des éprouvettes pour les mesures d’hygroscopicité de type 1 .......... 52
Figure 3.12: Eprouvette de dimensions 150×70×20 mm  1 mm............................................ 54
Figure 3.13: Disposition des éprouvettes pour les mesures d'hygroscopicité de type 2 .......... 54
Figure 3.14: Cubes de 20mm de coté ....................................................................................... 54
Figure 3.15: Pesée d’un cube sur balance de précision ........................................................... 55
Figure 3.16: Séchage des cubes de bois à l'étuve ..................................................................... 55
Figure 3.17:Extracteur de Soxhlet (Wikipedia, consulté le 30/08/2017) ................................. 57
Figure 3.18: Extraction des sciures au Soxhlet ........................................................................ 58
Figure 3.19: Dessiccation des sciures ...................................................................................... 58
Figure 3.20: Préparation de l'H2SO4 à72% .............................................................................. 59
Figure 3.21: Pré-hydrolyse par agitation mécanique ............................................................... 59
Figure 3.22: Chauffage à reflux ............................................................................................... 59
Figure 3.23: Filtration sous vide de la lignine .......................................................................... 60
Figure 3.24: Lignine du bois .................................................................................................... 60
Figure 4.1: Graphique de dispersion entre le pH et la durabilité naturelle .............................. 65

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Figure 4.2: Graphiques de dispersion entre les Potentiels redox et la durabilité naturelle : (a)
potentiel redox standard E ; (b) potentiel redox modifié rH2 .................................................. 66
Figure 4.3: Graphique de dispersion entre la conductivité électrique et la durabilité naturelle
.................................................................................................................................................. 67
Figure 4.4: Evolution de la conductivité électrique des solutions dans le temps ..................... 68
Figure 4.5: Graphique de dispersion entre l’amplitude de variation de la conductivité électrique
et la durabilité naturelle ............................................................................................................ 69
Figure 4.6:Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par l'amplitude de variation Δσ de la
conductivité électrique ............................................................................................................. 70
Figure 4.7: Evolution dans le temps de l’absorption d’eau suivant la direction des fibres ...... 71
Figure 4.8: Evolution dans le temps de l'absorption d'eau suivant le plan radial..................... 72
Figure 4.9: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau dans la direction des fibres et la
durabilité naturelle.................................................................................................................... 73
Figure 4.10: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau suivant le plan radial et la
durabilité naturelle.................................................................................................................... 73
Figure 4.11: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par l’absorption d’eau dans la
direction des fibres ................................................................................................................... 74
Figure 4.12: Dispersion graphique entre la densité anhydre et la durabilité naturelle ............. 76
Figure 4.13: densité des essences à 12% et durabilité naturelle............................................... 77
Figure 4.14: Dispersion graphique entre le taux de Lignine et la durabilité naturelle ............. 78
Figure 4.15: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit Densité × Taux de
Lignine ..................................................................................................................................... 79
Figure 4.16: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité anhydre ×
taux de lignine × Δσ ................................................................................................................. 81
Figure 4.17: Prédiction de la durabilité naturelle du duramen de l'Eucalyptus Saligna .......... 83
Figure 4.18: Attaque des éprouvettes de duramen par les moisissures au bout de 4 jours dans
l'eau : (a) Eucalyptus Saligna ; (b) Ayous ................................................................................ 84
Figure 4.19: Prédiction de la durabilité naturelle de l'aubier de l'Eucalyptus Saligna ............. 85

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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1: Conditions de croissance des micro-organismes destructeurs du bois ................ 23
Tableau 1.2: Echelle de notation de la durabilité vis-à-vis des champignons de pourriture molle
(CEN/TS 15083-2) ................................................................................................................... 30
Tableau 1.3: Classe de durabilité vis-à-vis les coléoptères (EN 350) ...................................... 31
Tableau 1.4: Classe de durabilité vis-à-vis des termites et térébrants marins (EN 350) .......... 31
Tableau 1.5: Classe de durabilité du bois soumis à essai en champ ........................................ 33
Tableau 1.6: Analyse comparée des méthodes d'évaluation de la durabilité naturelle du bois 34
Tableau 2.1: Nombres d'arbres échantillonnés au hasard dans une espèce pour atteindre les
différents niveaux de précision sur la moyenne (Detlef Noack, 1972) .................................... 39
Tableau 3.1: Essences camerounaises étudiées ........................................................................ 44
Tableau 4.1: Résultats des essais électrochimiques ................................................................. 63
Tableau 4.2: Evolution de la conductivité électrique σ des solutions en fonction du temps ... 68
Tableau 4.3: Amplitude de variation Δσ de la conductivité électrique des solutions .............. 69
Tableau 4.4: Coefficients de détermination entre les paramètres électrochimiques et la
durabilité naturelle.................................................................................................................... 70
Tableau 4.5: Coefficients de détermination entre les mesures d'hygroscopicité et la durabilité
naturelle .................................................................................................................................... 74
Tableau 4.6: Densité anhydre et taux de lignine des essences étudiées ................................... 75
Tableau 4.7 : Coefficients de détermination entre la densité, le taux de lignine et la durabilité
naturelle .................................................................................................................................... 78
Tableau 4.8: Synthèse des coefficients de détermination entre les caractéristiques du bois et la
durabilité naturelle des essences étudiées ................................................................................ 80
Tableau 4.9: Coefficients de détermination des combinaisons des caractéristiques ................ 80
Tableau 4.10: Caractéristiques de l'Eucalyptus Saligna ........................................................... 82
Tableau A.1: Résultats détaillés des essais électrochimiques .................................................. 93
Tableau A.2: Absorption dans la direction des fibres .............................................................. 94
Tableau A.3: Absorption suivant le plan radial........................................................................ 95
Tableau A.4 : Densité anhydre des essences ............................................................................ 96

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SOMMAIRE
DEDICACES ............................................................................................................................. 1

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 2

GLOSSAIRE .............................................................................................................................. 4

RESUME.................................................................................................................................... 5

ABSTRACT ............................................................................................................................... 6

Liste des figures ......................................................................................................................... 7

Liste des tableaux ....................................................................................................................... 9

INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 16

Chapitre 1 ............................................................................................................................... 18

DURABILITE NATURELLE DU BOIS ............................................................................. 18

Introduction .......................................................................................................................... 19

1.1 Le bois ............................................................................................................................ 19

1.1.1 Structure et anatomie du bois .................................................................................. 19

1.1.2 Rôle des composants chimiques .............................................................................. 20

1.1.2.1 Cellulose et hémicelluloses .............................................................................. 20

1.1.2.2 Lignine ............................................................................................................. 20

1.1.2.3 Substances extractibles ..................................................................................... 21

1.1.2.4 Substances minérales........................................................................................ 21

1.2 Durabilité naturelle du bois ...................................................................................... 22

1.2.1 Définition de la durabilité naturelle du bois ............................................................ 22

1.2.2 Agents biologiques de détérioration du bois ........................................................... 22

1.3 Facteurs influençant la durabilité naturelle du bois ................................................. 24

1.3.1 Facteurs exogènes .............................................................................................. 24

1.3.1.1 Action des facteurs exogènes ........................................................................... 24

1.3.1.2 Code génétique ou essences ............................................................................. 24

1.3.1.3 Conditions de croissance ou facteurs écologiques ........................................... 25

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1.3.1.4 Maturité du bois ............................................................................................... 25

1.3.1.5 Position dans l’arbre ......................................................................................... 25

1.3.2 Facteurs endogènes ................................................................................................ 26

1.3.2.1 Action des facteurs endogènes ......................................................................... 26

1.3.2.2 Teneur en extractibles .................................................................................. 26

1.3.2.3 Teneur en lignine .......................................................................................... 27

1.3.2.4 Hygroscopicité ............................................................................................. 27

1.3.2.5 Densité .............................................................................................................. 27

1.3.2.6 Paramètres électrochimiques ............................................................................ 28

1.4 Méthodes classiques d’évaluation de la durabilité naturelle du bois ....................... 29

1.4.1 Essais en laboratoire ................................................................................................ 29

1.4.1.1 Evaluation de la durabilité naturelle du bois vis-à-vis des micro-organismes de


pourriture (blanche, cubique, molle) ............................................................................ 29

1.4.1.1.1 Principe...................................................................................................... 29

1.4.1.1.2 Appareillage nécessaire .......................................................................... 29

1.4.1.1.3 Mode opératoire ...................................................................................... 30

1.4.1.1.4 Résultats des essais.................................................................................... 30

1.4.1.1.5 Classes de durabilité vis-à-vis des champignons .................................... 30

1.4.1.2 Evaluation de la durabilité du bois vis-à-vis des coléoptères et termites ... 31

1.4.1.2.1 Principe...................................................................................................... 31

1.4.1.2.2 Appareillage nécessaire ............................................................................. 31

1.4.1.2.3 Mode opératoire ........................................................................................ 31

1.4.1.2.5 Classes de durabilité vis-à-vis des coléoptères et termites ........................ 31

1.4.2 Essais en champ ................................................................................................. 32

1.4.2.1 Principe............................................................................................................. 32

1.4.2.2 Appareillage ..................................................................................................... 32

1.4.2.3 Mode opératoire ............................................................................................... 32

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1.4.2.4 Résultats des essais........................................................................................... 32

1.4.2.5 Classes de durabilité ......................................................................................... 32

1.5 Vers une approche prédictive de la durabilité : Spectroscopie Proche Infrarouge en


Réflexion diffuse (SPIR) ...................................................................................................... 33

1.6 Analyse comparée des différentes méthodes d’évaluation de la durabilité naturelle .... 34

Conclusion ............................................................................................................................ 35

Chapitre 2 ............................................................................................................................... 36

NOUVELLE APPROCHE CONCEPTUELLE D’EVALUATION DE LA DURABILITE


NATURELLE ......................................................................................................................... 36

Introduction .......................................................................................................................... 37

2.1 Modélisation de la durabilité naturelle du bois .............................................................. 37

2.2 Principe de détermination de l’intensité des corrélations............................................... 38

2.3 Domaine d’application ................................................................................................... 38

2.4 Mode opératoire ............................................................................................................. 38

2.4.1 Conditions de choix des essences............................................................................ 39

2.4.2 Echantillons d’essai ................................................................................................. 39

2.5 Appréciation de la validité du modèle............................................................................ 40

2.5.1 Critères statistiques ............................................................................................ 40

2.5.2 Cohérence du modèle .............................................................................................. 40

Conclusion ............................................................................................................................ 41

Chapitre 3 ............................................................................................................................... 42

MATERIELS ET METHODES ........................................................................................... 42

Introduction .......................................................................................................................... 43

3.1 Matériels ......................................................................................................................... 43

3.1.1 Produits chimiques .................................................................................................. 43

3.1.2 Appareillage ............................................................................................................ 43

3.1.3 Essences de bois d’essai .......................................................................................... 43

3.2 Méthodes ........................................................................................................................ 44

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3.2.1 Echantillonnage ....................................................................................................... 44

3.2.2 Confection des éprouvettes ..................................................................................... 45

3.2.3 Conditionnement des éprouvettes ........................................................................... 47

3.2.4 Essais électrochimiques (pH, potentiel redox standard E, potentiel redox modifié
rH2, conductivité électrique σ)......................................................................................... 47

3.2.4.1 But .................................................................................................................... 48

3.2.4.2 Principe............................................................................................................. 48

3.2.4.3 Appareillage ................................................................................................. 49

3.2.4.4 Mode opératoire ........................................................................................... 49

3.2.4.4.1 Préparation de la sciure ............................................................................. 49

3.2.4.4.2 Préparation des solutions ........................................................................... 50

3.2.4.4.3 Préparation de l’appareillage ..................................................................... 50

3.2.4.4.4 Mesure du pH, potentiels redox E et rH2, conductivité électrique σ ........ 51

3.2.5 Mesure d’hygroscopicité ......................................................................................... 51

3.2.5.1 Mesure d’hygroscopicité de type 1 .................................................................. 51

3.2.5.1.1 But ............................................................................................................. 51

3.2.5.1.2 Principe...................................................................................................... 52

3.2.5.1.3 Appareillage .............................................................................................. 52

3.2.5.1.4 Mode opératoire ........................................................................................ 52

3.2.5.2 Mesure d’hygroscopicité de type 2 .................................................................. 53

3.2.5.2.1 But ............................................................................................................. 53

3.2.5.2.2 Principe...................................................................................................... 53

3.2.5.2.3 Appareillage .............................................................................................. 53

3.2.5.2.4 Mode opératoire ........................................................................................ 53

3.2.6 Essai de détermination de la densité anhydre.......................................................... 54

3.2.6.1 But .................................................................................................................... 54

3.2.6.2 Principe............................................................................................................. 54

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3.2.6.3 Appareillage ..................................................................................................... 54

3.2.6.4 Mode opératoire ............................................................................................... 54

3.2.7 Essai de détermination du taux de lignine ............................................................... 55

3.2.7.1 But .................................................................................................................... 55

3.2.7.2 Principe............................................................................................................. 56

3.2.7.3 Appareillage ..................................................................................................... 56

3.2.7.4 Mode opératoire ............................................................................................... 56

3.2.7.4.1 Principe d’extraction de la sciure .............................................................. 56

3.2.7.4.2 Extraction des sciures ................................................................................ 57

3.2.7.4.3 Obtention de la lignine .............................................................................. 58

Conclusion ............................................................................................................................ 61

Chapitre 4 ............................................................................................................................... 62

RESULTATS DES ESSAIS ET ANALYSE DES CORRELATIONS .............................. 62

Introduction .......................................................................................................................... 63

4.1 Essais électrochimiques.................................................................................................. 63

4.1.1 Synthèse des résultats .............................................................................................. 63

4.1.2 Graphique de dispersion entre chaque paramètre électrochimique et la durabilité


naturelle des essences ....................................................................................................... 64

4.1.2.1 pH et durabilité naturelle .................................................................................. 65

4.1.2.2 Potentiels redox et durabilité naturelle ............................................................. 65

4.1.2.3 Conductivité électrique et durabilité naturelle ................................................. 67

4.1.3 Prédiction de la durabilité naturelle par les essais électrochimiques ...................... 70

4.2 Hygroscopicité des essences .......................................................................................... 71

4.2.1 Evolution de l’absorption d’eau par les essences .................................................... 71

4.2.2 Graphique de dispersion entre l’hygroscopicité et la durabilité naturelle des essences


.......................................................................................................................................... 72

4.2.3 Prédiction de la durabilité naturelle par les mesures d’hygroscopicité ................... 74

4.3 Densité anhydre et taux de lignine ................................................................................. 75

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4.3.1 Synthèse des résultats .............................................................................................. 75

4.3.2 Dispersion graphique entre la densité anhydre et la durabilité naturelle ................ 76

4.3.3 Dispersion graphique entre le taux de lignine et la durabilité naturelle .................. 77

4.3.4 Prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité × taux de lignine .......... 78

4.4 Association des paramètres et construction d’un modèle de prédiction de la durabilité


naturelle ................................................................................................................................ 79

4.4.1 Association des paramètres ..................................................................................... 79

4.4.2 Construction d’un modèle de prédiction de la durabilité naturelle ......................... 81

4.5 Application du modèle à la prédiction de la durabilité naturelle de l’Eucalyptus Saligna


.............................................................................................................................................. 82

4.5.1 Caractéristiques de l’Eucalyptus Saligna ................................................................ 82

4.5.2 Prédiction de la durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus Saligna ............. 83

4.5.3 Prédiction de la durabilité naturelle de l’aubier de l’Eucalyptus Saligna ............... 84

Conclusion ............................................................................................................................ 85

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .......................................................... 86

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 88

ANNEXES ............................................................................................................................... 93

Annexe 1 : Résultats détaillés des essais électrochimiques ................................................. 93

Annexe 2 : mesures d’hygroscopicité de type 1, dans la direction des fibres ...................... 93

Annexe 3 : Mesures d’hygroscopicité de type 2, suivant le plan radial ............................... 95

Annexe 4 : Densités anhydres sur cube de 20 mm de coté .................................................. 96

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INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE
Un ouvrage en bois ou en biomatériau fait à base de bois, sera susceptible d’être altéré
par les agents de dégradations physiques et biologiques. On définit la durabilité naturelle d’un
bois comme sa capacité à résister à l’attaque des agents d’altérations biologiques sans aucun
traitement de préservation (NF X 40 002). Au Cameroun, le concessionnaire du service
publique de l’électricité (ENEO) dépeint en 2017 une rupture prématurée des poteaux bois
observée sur l’ensemble du triangle national où le taux de défectuosité avoisine 35% sur un
parc national d’environ 1.2 millions de poteaux bois (Quotidien de L’Economie, 2017), causant
ainsi une interruption de la fourniture de l’énergie électrique et constituant une source
d’insécurité pour les personnes et les biens. La maitrise de la durabilité naturelle d’un bois
permettrait d’une part de mieux le valoriser technologiquement en l’utilisant pour des classes
d’emploi appropriées où il garderait sa structure pendant la durée de service prévue de
l’ouvrage; d’autre part elle servirait dans une certaine mesure à élargir la connaissance de la
richesse de nos réserves nationales, les bois durables étant très prisés. Notons que 42% de la
superficie du Cameroun est couverte de forêts, soit environ 20 millions d’hectares (FAO 2011,
cité par Kamkuimo P. et Waouo J.,2012). Ce patrimoine est constitué de plus de 300 espèces
dont seulement 80 subissent une exploitation régulière ; le secteur forestier constituant pour
environ 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2008 (Cerruti O. P. et al., 2008, cité par Saha J.
B., 2015). Dans le cadre de ce projet de fin d’études au cycle d’ingénieur de conception du
génie civil, il nous est demandé de donner notre « Contribution à l’évaluation de la durabilité
naturelle des bois tropicaux : application faite à quelques essences tropicales camerounaises ».

Ce travail a pour objectif général de mettre sur pied une nouvelle approche d’évaluation
de la durabilité naturelle du bois, facilement adaptable en contexte tropical où d’une part les
moyens financiers limités conditionnent l’implémentation des essais en laboratoire existants;
d’autres part les essais en champs pouvant être implémentés localement sont généralement très
long (2 ans minimum). Pour atteindre notre objectif général, nous nous sommes fixés 4 objectifs
spécifiques répartis dans 4 chapitres qui structurent notre mémoire.

Le premier objectif vise à s’approprier l’état de l’art sur le bois et sa durabilité naturelle.
Cet objectif est atteint au premier chapitre qui est essentiellement bibliographique et consacré
aux rappels sur le matériau bois, les agents d’altérations du bois, les facteurs influençant la
durabilité naturelle du bois, les méthodes existantes d’évaluation de la durabilité naturelle du
bois.

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INTRODUCTION GENERALE

Le second objectif, atteint au chapitre 2, consiste à élaborer conceptuellement une


nouvelle approche d’évaluation de la durabilité naturelle des bois tropicaux.

Implémenter l’approche conceptuelle élaborée au chapitre 2 en faisant des essais


d’orientation constitue notre troisième objectif, objet du chapitre 3 ; on y présente notamment
les matériels et méthodes utilisés en laboratoire pour déterminer les caractéristiques du bois
entrant dans l’étude.

Le dernier objectif vise à juger de l’efficacité de la méthode. A cet effet le chapitre 4


présente les résultats obtenus expérimentalement et propose un modèle de prédiction de la
durabilité naturelle des bois tropicaux. Ce modèle est utilisé pour prédire la durabilité naturelle
de l’Eucalyptus Saligna, essence de bois utilisée au Cameroun pour produire les poteaux bois,
supports de lignes électriques MT et BT et les lignes télégraphiques.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du bois

CHAPITRE 1

DURABILITE NATURELLE DU BOIS

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du bois

Introduction
L’objectif de ce chapitre est de présenter l’état de l’art sur la durabilité naturelle du
matériau bois, indispensable à une bonne compréhension de notre contribution à l’évaluation
de la durabilité naturelle des bois tropicaux. Après avoir fait quelques rappels sur la structure
et la composition du matériau bois, nous dégageons la notion de durabilité naturelle du bois.
Par la suite sont présentés les facteurs influençant la durabilité naturelle du bois ainsi que les
méthodes existantes d’évaluation. Ce chapitre s’achève sur une analyse comparée des
différentes méthodes d’évaluation de la durabilité naturelle du bois et leurs contraintes
d’implémentation en contexte tropical et plus particulièrement dans le cadre de ce projet de fin
d’études.

1.1 Le bois
Le bois est un matériau cellulaire, hétérogène, anisotrope et hygroscopique, plus ou
moins dure qui compose le tronc, les branches, les racines des arbres et des arbrisseaux. Cette
partie présente la structure et l’anatomie du bois ainsi que le rôle de ses composants chimiques.

1.1.1 Structure et anatomie du bois


Le bois est subdivisé en deux grandes catégories : les résineux et les feuillus. Les bois
tropicaux appartiennent à la famille des feuillus. L’appellation « bois tropicaux » correspond
aux essences exploitées dans les régions tropicales humides du globe à savoir le bassin du
Congo et l’Afrique de l’Ouest, l’Amazonie et l’Amérique centrale, l’Asie du Sud-Est et
l’Océanie (Fouquet D., 2009). Chacune des différentes classes renferme des milliers d’espèces
différentes. Le bois est constitué majoritairement de trois polymères à savoir la cellulose,
l’hémicellulose et la lignine ; à côté de ces trois polymères se trouvent également des substances
extractibles et des substances inorganiques correspondant aux cendres obtenus après
combustion du bois (Mounguengui W. S., 2008, cité par Saha J. B., 2015). La proportion
relative des constituants varie d’une essence à l’autre et à l’intérieur d’une même essence. Les
essences tropicales contiennent approximativement 85 à 90% des trois polymères du fait de la
présence de taux élevés des substances extractibles alors que les essences tempérées contiennent
aux alentours de 90 à 97% de ces polymères (Mounguengui W. S., 2008, cité par Saha J. B.,
2015). En général le taux de cellulose varie de 40 à 45% chez les résineux et feuillus ; celui des
hémicelluloses de 25 à 30% chez les résineux et de 30 à 35% chez les feuillus ; le taux de lignine
varie de 25 à 30% chez les résineux et de 15 à 35% chez les feuillus (Saha J. B., 2015).

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du bois

Une coupe transversale d’une bille de bois donnée par la figure 1.1 montre de l’extérieur
vers l’intérieur les parties du bois à l’échelle macroscopique.

Figure 1.1: Coupe transversale d’une bille de bois (Medzegue M. J., 2007)

1.1.2 Rôle des composants chimiques


On peut considérer le bois comme un matériau composite naturel (on appelle matériau
composite un matériau composé d’un renfort, fibres résistantes noyées dans une matrice moins
résistante mécaniquement) où la cellulose est la fibre de renfort, la lignine la matrice et les
hémicelluloses une interface qui rend ces deux précédents matériaux compatibles.

1.1.2.1 Cellulose et hémicelluloses


La cellulose est une macromolécule formée de cycles enchainés placées côte à côte et
liées par de nombreuses liaisons hydrogène, ce qui donne à ce matériau une très grande rigidité
et explique qu’il est la substance de soutien des cellules jeunes des végétaux. C’est la cellulose
associé à d’autres substances qui confèrent au bois sa plasticité. Elle joue un rôle de renfort car
elle donne au bois une bonne résistance à la traction (Letellier M., Fleurent D., 2012).

1.1.2.2 Lignine
La lignine est un composant d’une grande résistance ; elle agit comme un ciment entre
les fibres du bois et comme un élément rigidifiant à l’intérieur des fibres. Elle est présente dans

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du bois

les plantes vasculaires, ligneuses, herbacées et dans quelques algues (Martone et al., 2009, cité
par Saha J. B., 2015).

La figure 1.2 modélise le bois en tant que matériau composite où les éléments principaux
sont la cellulose et la lignine.

(a) (b)

Figure1.2: Modélisation du bois à l'échelle microscopique en tant que matériau composite


constitué de cellulose et lignine : (a) lignine ; (b) cellulose. (Thevenon M. F., 2013)

1.1.2.3 Substances extractibles


Les substances extractibles sont des molécules de faible poids moléculaire se trouvant
dans la structure poreuse du bois, constituées de composés qui ne sont pas indispensable à la
croissance de l’arbre. On les appelle extractibles parce qu’elles sont solubles dans les différents
solvants organiques usuels (hexane, acétone, méthanol…) ou dans l’eau, et peuvent en
conséquence être extraites du bois. La teneur et la composition des extractibles varient en
fonction de l’essence, de la partie de l’arbre étudiée, de l’âge, du site géographique, de la saison
de récolte et du temps d’entreposage. Les extractibles sont responsables de certaines
caractéristiques des bois telles que la couleur, l’odeur, la durabilité naturelle, les propriétés
acoustiques et influence certains procédés de transformation (collage, finition, mise en pate)
(Gierlinger et al., 2004 ; Aloui et al., 2004 ; cité par Saha J. B., 2015).

1.1.2.4 Substances minérales


Le bois contient en très faible quantité différents éléments minéraux tels que le calcium,
le potassium, le magnésium, et du chlore et d’autres éléments se trouvent sous forme de traces
tels que le manganèse, le sodium, le phosphore ; ces éléments constituent les cendres (résidus
de combustion du bois) ; leurs concentrations varient en fonction du type de bois étudié.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du bois

1.2 Durabilité naturelle du bois


La durabilité naturelle d’un bois conditionne les classes d’emploi pour lesquelles il peut
être utilisé. Dans ce paragraphe nous dégageons la notion de durabilité naturelle du bois et nous
présentons les agents de détérioration du bois ainsi que leurs conditions de croissance.

1.2.1 Définition de la durabilité naturelle du bois


On définit la durabilité naturelle du bois comme sa capacité à résister à l’attaque des
agents d’altérations sans aucun traitement de préservation (chimique ou thermique) (NF X
40 002, 1983, cité par Saha J. B., 2015). Si le bois a été traité, on parle de durabilité conférée
du bois. Toutefois, la durabilité naturelle du bois est une notion purement relative ; on ne peut
dire d’un bois qu’il est durable sans préciser dans quelles conditions définies d’emploi
(Fougerousse M., 1960). Une autre définition de la durabilité pourrait alors être : la durabilité
d’un bois est l’aptitude du bois à se conserver dans un emploi défini pendant une durée donnée,
en l’absence de tout traitement protecteur (Fouquet D., 2009, cité par Boudouaya M. et al.,
2015).

En tant que biomatériau, le bois est susceptible d’être altéré par des agents naturels,
physiques et biologiques. Parmi les agents qui peuvent altérer le bois, les agents biologiques
occupent une place importante car ils causent une dégradation irréversible des propriétés du
bois. Dans le paragraphe suivant nous ne verrons que les agents biologiques de détérioration.

1.2.2 Agents biologiques de détérioration du bois


Ces agents peuvent se regrouper en trois grandes catégories (Fougerousse M., 1960) à
savoir les champignons (lignicoles et lignivores), les insectes xylophages (insectes de bois frais
et insectes de bois sec), les térébrants marins (animaux marins, appartenant aux mollusques et
aux crustacées, et qui attaquent les bois mis en œuvre dans l’eau salée ou saumâtre). Il apparait
ainsi que la durabilité naturelle du bois peut se décomposer en plusieurs durabilités, chaque
durabilité représentant cette fois, la capacité de résistance du bois à l’attaque de chacune des
catégories d’agents biologiques de dégradations présentées.

Nous résumons dans le tableau 1.1 pour chaque agent de détérioration, ses conditions
de développement, les constituants cellulaires du bois qu’il dégrade et les dégâts causés sur le
bois.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

Tableau 1.1: Conditions de croissance des micro-organismes destructeurs du bois

AGENTS DE TYPE DE CONDITIONS DE CONSTITUANTS INCONVENIENTS


DETERIORATION DEGRADATIONS DEVELOPPEMENT DEGRADES MAJEURS SUR LE BOIS
PREFERENTIELLEMENT
Champignons lignicoles Décoloration, Milieu très humide Amidon Perte des propriétés
bleuissement esthétiques
Champignons lignivores Pourriture brune/cubique Humidité comprise entre Cellulose + Hémicellulose Perte des propriétés
Pourriture 30% et 70% ; Température Cellulose + Hémicellulose mécaniques
blanche/fibreuse comprise entre 20C et + Lignine
35C ; Taux d’oxygène
aux alentours de 20%
Pourriture molle Milieu très humide et pas Cellulose + Hémicellulose
assez oxygéné
Moisissures Décoloration Milieu humide Amidon Perte des propriétés
Insectes de bois frais Vermoulure Humidité du bois > 35% Amidon physiques
Termites souterrains Milieu très humide Cellulose Perte des propriétés
Termites des bois sec Humidité < 18% Cellulose physiques et mécaniques
Tarets Piqure et vermoulure Bois en contact avec l’eau Cellulose + Hémicellulose
salée ou saumâtre + Lignine

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.3 Facteurs influençant la durabilité naturelle du bois


Un bois ne possède jamais strictement les mêmes propriétés qu’un autre. Aussi, sa
durabilité naturelle varie d’une essence à l’autre, entre les individus d’une essence et même à
l’intérieur d’un arbre, avec toutefois des amplitudes de variation qui sont plus ou moins réduites.
Pour un bois donné, nous percevons sa durabilité naturelle à un instant précis comme la
résultante d’un ensemble de facteurs exogènes qui agissent sur des facteurs endogènes ou
caractéristiques intrinsèques du bois codant sa durabilité naturelle. Ce paragraphe est consacré
aux facteurs exogènes et endogènes.

1.3.1 Facteurs exogènes


Les facteurs exogènes sont relativement les mêmes pour n’importe quelle propriété du
bois, c’est-à-dire que les variations de ces paramètres sont susceptible de faire varier n’importe
quelle propriété du bois. On peut citer le code génétique, les conditions de croissance, la zone
de croissance, la maturité de l’arbre, la position dans l’arbre et la période d’abattage de l’arbre.

1.3.1.1 Action des facteurs exogènes


La figure 1.3 schématise l’action des facteurs exogènes influençant les facteurs
endogènes de la durabilité naturelle d’un bois donné.

Zone de croissance Maturité de


(forèt naturelle,
plantation) l'arbre

Conditions de
croissance (climat, Position
caractéristiques dans l'arbre
pédologiques)

Facteurs
code endogènes Période
génétique d'abattage
(essences) influençant de l'arbre
la durabilité

Figure 1.3: Facteurs exogènes influençant les facteurs endogènes de la durabilité naturelle

1.3.1.2 Code génétique ou essences


Comme tout être vivant, un arbre donné possède un code génétique qui lui est propre et
qui détermine toutes les caractéristiques qu’il possède. On regroupe les arbres en des familles

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

au sein desquelles ces propriétés varient très peu, on parle alors d’essences de bois. Ainsi
chaque essence de bois va posséder une durabilité naturelle nominale qui pourra varier en
fonction d’autres paramètres. De façon générale donc, l’Azobé possèdera une durabilité
naturelle intrinsèque différente de celle de l’Acajou ou de l’Ayous.

1.3.1.3 Conditions de croissance ou facteurs écologiques


La production du bois résulte du fonctionnement de l’assise génératrice libéro-ligneuse
qui est très dépendante des conditions de croissance des arbres forestiers ; les facteurs du milieu
(type de sol, altitude, effet station) et le climat caractérisent à priori ces conditions de
croissances (Keller R., 2013). A titre illustratif, l’Acajou d’Amérique est classé Durable vis-à-
vis des champignons tandis que l’Acajou d’Afrique est classé Moyennement durable (Tropix-
CIRAD, 2016).

1.3.1.4 Maturité du bois


Un bois peut être considéré comme mature s’il présente toutes les caractéristiques
désirables pour son utilisation quelle qu’elle soit ; d’ailleurs toutes les propriétés du bois
présentées dans la littérature correspondent le plus souvent au bois arrivés à maturité. Le bois
mature se définit par opposition au bois juvénile qui présente chez plusieurs espèces des
caractéristiques indésirables pour plusieurs applications; la maturité du bois influence les
propriétés telles que la masse volumique, la longueur et l’inclinaison des fibres, la teneur en
cellulose, etc (Achim A. et al., 2012).

1.3.1.5 Position dans l’arbre


Au sein d’un individu, si l’on soumet à des essais rigoureux en laboratoire des
échantillons pris en divers points de l’arbre, on constate des variations, à la fois dans le sens
longitudinal que dans le sens radial ; des expériences ont indiqué qu’au sein du bois duraminisé,
la résistance aux pourritures est maximum dans les zones les plus proches de l’aubier (bois
mature) et minimum dans les zones les plus proches du cœur (bois juvénile), et il a été montré
que parallèlement, les substances extraites à l’eau bouillante sont en quantité maximum près de
l’aubier et minimum près du cœur (Fougerousse M., 1960).

Ce travail de constatation est essentiel et utile, mais il n’apporte pas réellement


d’explications sur les différences de comportement. L’on se doute bien que toutes ces variations
de durabilité observées entre les essences et espèces, entre les individus d’une même espèce et
au sein d’un individu, ne traduisent que des variations de certaines propriétés du bois
déterminants sa durabilité et qu’il convient d’identifier.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.3.2 Facteurs endogènes


Beaucoup de chercheurs se sont efforcés de mettre en évidence des rapports entre les
caractères anatomiques, physiques, chimiques, et les caractères de durabilité. Il existe un
rapport direct entre les caractères anatomiques, et la résistance aux attaques de certains insectes
(Lyctus, Hylotrupes) ; mais d’une manière générale cela n’est pas (Fougerousse M., 1960).
Nous présentons dans cette partie quelques caractéristiques du bois qui pourraient fortement
agir sur sa durabilité naturelle.

1.3.2.1 Action des facteurs endogènes


La figure 1.4 schématise ces différentes caractéristiques du bois influençant sa durabilité
naturelle à savoir la teneur en extractibles, la densité, la teneur en lignine, l’hygroscopicité et
certains paramètres électrochimiques.

Teneur en
lignine

densité Hygroscopicité

Teneur en Durabilité Paramètres


extractibles naturelle électrochimiques

Figure 1.4: Facteurs endogènes codant la durabilité naturelle

1.3.2.2 Teneur en extractibles


La relation entre la durabilité naturelle du bois et les extractibles a été mis en évidence
pour la première fois par Hawley et al. en 1924 (Nascimento M. S. et al., 2013, cité par Saha J.
B., 2015). Plusieurs auteurs ont montré que la durabilité naturelle d’un bois est liée aux types
d’extractibles qu’il contient (Taylor A. M. et al., 2006 ; Santana A. K. et al., 2010 ; cité par
Saha J. B., 2015). Des études in vitro ont montré en effet qu’après extraction des molécules de
faible poids moléculaire, les bois durables étaient plus facilement dégradés par les agents

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

d’altérations (Oliveira L. S. et al., 2010 ; Kirker G. T. et al., 2013 ; cité par Saha, 2015).
Certaines essences possèdent des extractibles qui inhibent la croissance des agents d’altération
du bois (champignons, insectes et termites). Le bois de cœur, plus riche en extractibles que
l’aubier est en général plus résistant aux agents d’altération du bois. Les composés montrant
une activité antifongique et termicide sont le plus souvent des composés phénoliques tels que
les flavonoïdes, stilbènes, quinones et tanins. Le bois de teck contient de grandes quantités de
quinones à l’origine de la durabilité naturelle de ce bois.

1.3.2.3 Teneur en lignine


La lignine est un des principaux composants du bois, avec la cellulose et
l’hémicellulose ; ses principales fonctions sont d’apporter la rigidité, une imperméabilité à l’eau
et une grande résistance à la décomposition (Martone P. T. et al., 2009). Elle représente
également une barrière chimique aux attaques extérieures. A titre illustratif, les coques des noix
de palme sont constituées uniquement de cellulose et de lignine ; ces coques résistent très bien
aux attaques des agents d’altération.

1.3.2.4 Hygroscopicité
Le facteur environnant le plus déterminant pour le développement des champignons
dans le bois est son humidité ; en général plus l’humidité du bois sera élevée, plus les
champignons et les insectes des bois frais seront susceptibles de se développer en son sein. Un
bois placé dans une ambiance variable verra sa teneur en eau varier aussi. Ainsi, ce n’est pas
tellement l’humidité temporelle du bois qui est intéressante, mais plutôt la capacité du bois à
absorber l’humidité ambiante. Marie Buttet en 2016 a montré à travers une étude menée sur 10
essences tempérées, qu’il existait une bonne corrélation entre l’hygroscopicité par absorption
d’eau d’une éprouvette de bois et sa durabilité naturelle.

1.3.2.5 Densité
L’expérience pratique veut que dans l’ensemble, les bois durs, denses et colorés résistent
mieux aux dégradations que les bois tendres et clairs (Fougerousse M., 1960). Ainsi un bois
très dense aura tendance à mieux résister aux attaques d’organismes destructeurs qu’un bois
moins dense. Kessels Dadzie P. et Amoah M. (2015) ont étudié comparativement la durabilité
naturelle des bois de branche et de tige du Sapelli et de l’Acajou issus de la forêt ghanéenne.
Aussi, une comparaison de la densité à 12% d’humidité (densités tirées de Tropix-CIRAD) de
65 essences tropicales permet de relever que tous les bois de densité supérieure à 1 sont très
durables ou durables.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.3.2.6 Paramètres électrochimiques


Louis-Claude Vincent en 1920 a étudié les qualités des eaux afin de déterminer leur
effet sur la physiologie. Il a ainsi pu mettre en évidence la relation entre trois paramètres
fondamentaux des solutions aqueuses et les micro-organismes qui y vivent. Il parvient à
conclure que la présence des champignons, virus et bactéries dans un milieu est liée à des
valeurs limites de pH (acidité), rH2 (potentiel d’oxydo-reduction), et résistivité électrique
(quantité de sels minéraux dissous) (Fougerousse A., 2013).

La figure 1.5 présente les valeurs caractéristiques des paramètres pH-rH2 du sang dans
certaines maladies. Il est possible de constater sur cette figure que le développement des
champignons dans le sang est limité à des valeurs de rH2 > 28 et celui des bactéries à des
milieux faiblement basiques (7< pH < 9).

Figure 1.5: Valeurs caractéristiques des paramètres pH-rH2 du sang dans certaines maladies
Marie Buttet (2016), lors d’une étude menée sur 10 essences tempérées a obtenu un
coefficient de détermination de 0,72 entre la durabilité naturelle de ces essences et leur potentiel
redox modifié rH2.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.4 Méthodes classiques d’évaluation de la durabilité naturelle du bois


Il existe pour le moment deux méthodes normalisées d’évaluation de la durabilité
naturelle d’un bois vis-à-vis des agents de détérioration à savoir les essais en laboratoire et les
essais en champ. Dans ce paragraphe nous allons pour chaque essai présenter son principe, mon
mode opératoire et les résultats à obtenir.

1.4.1 Essais en laboratoire


Ils consistent à soumettre en laboratoire des échantillons de bois aux attaques de
microorganismes de pourriture (champignons) et de termites afin d’estimer la dégradation subie
par le bois. Ils s’effectuent selon les normes actuelles à savoir EN 350-12, EN 117 et EN 118.
Nous allons présenter assez sommairement pour chaque essai le principe, l’appareillage, le
mode opératoire, les résultats à obtenir et l’échelle de notation de la durabilité.

1.4.1.1 Evaluation de la durabilité naturelle du bois vis-à-vis des micro-


organismes de pourriture (blanche, cubique, molle)
Les informations présentées dans ce paragraphe sont générales aux trois types de
pourriture et tirées de la spécification technique CEN/TS 15083-2. Toutefois pour chaque type
de pourriture il faudra se référer à la norme relative pour avoir ses spécificités.

1.4.1.1.1 Principe
Des éprouvettes préparées à partir du bois soumis à essai et les éprouvettes de l’essence
de référence sont exposées à une attaque de micro-organismes de pourriture. Après une période
d’incubation prescrite et réalisée dans des conditions définies, le pourcentage de pertes de masse
sèche X des éprouvettes d’essai est utilisé pour évaluer la résistance des bois de feuillus en essai
à l’attaque des micro-organismes et en tant que base d’appréciation provisoire de la durabilité.
Pour les bois des résineux en essai, le pourcentage de pertes de masse sèche est noté, mais la
notation de l’appréciation provisoire de la durabilité est fondée sur la perte du module
d’élasticité (MOE).

1.4.1.1.2 Appareillage nécessaire


En plus du matériel courant de laboratoire (bécher, balance de précision, etc.) le
principal appareillage se présente comme suit.

Enceinte de conditionnement, bien aérée et réglable à une température de (20 ± 2) C et à


(65±5)% d’humidité relative.

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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

Etuve, dont la température peut être réglée à (103±2) C.

Dessiccateurs, avec un dessechant efficace ( gel de sillice par exemple)

Enceinte d’élevage, (étuve ou enceinte de culture) sombre et réglée à une température de


(27±2) C et à (70 ± 5) % d’humidité relative.

1.4.1.1.3 Mode opératoire


Le mode opératoire spécifie clairement la préparation des éprouvettes d’essai (essence
de référence et bois soumis à essai), la détermination du module d’élasticité initial (MOE) pour
les résineux, l’exposition des éprouvettes d’essai, les conditions de culture, la détermination de
la durée de l’essai, l’évaluation de l’essai. Pour chaque volet se référer aux normes EN 350-
12.

1.4.1.1.4 Résultats des essais


Les résultats des essais sont les pertes de masse des éprouvettes de bois soumis à essai
et des bois de référence pour le cas des feuillus, et les pertes de MOE pour les résineux. Le
pourcentage de perte de masse x recherché est donné par l’équation 1.1 pour le cas des feuillus.

valeur médiane de la perte de masse pour les éprouvettes de bois en essai


x=
valeur médiane de la perte de masse pour les éprouvettes de bois de référence

Pour les résineux la perte de masse est calculée de la même manière que dans l’équation
1.1 mais en utilisant les pertes de MOE.

1.4.1.1.5 Classes de durabilité vis-à-vis des champignons


L’évaluation des résultats permet d’identifier la classe de durabilité du matériau en essai.
La spécification technique CEN/TS 15083-2 propose une échelle provisoire de notation de la
durabilité vis-à-vis des micro-organismes de pourriture donnée par le tableau 1.2.

Tableau 1.2: Echelle de notation de la durabilité vis-à-vis des champignons de pourriture molle
(CEN/TS 15083-2)

Classe de durabilité Description Valeur x


1 Très durable ≤0,10
2 Durable >0,10 à ≤0,20
3 Moyennement durable >0,20 à ≤0,45
4 Peu durable >0,45 à ≤0,80
5 Non durable >0,80

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 30
CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.4.1.2 Evaluation de la durabilité du bois vis-à-vis des coléoptères et


termites
1.4.1.2.1 Principe
Des éprouvettes de bois d’essais et des éprouvettes de bois de référence conditionnées,
sont incubées dans des boites de pétri et soumises à l’attaque des termites/coléoptères
(conformément aux normes EN118, EN117) pendant 8 semaines d’exposition à l’intérieur
d’une enceinte de conditionnement. L’évaluation de l’étendue de l’attaque est effectuée selon
un système de cotation visuel fonction de la profondeur et de la surface des dégâts.

1.4.1.2.2 Appareillage nécessaire


En plus du matériel courant de laboratoire, l’appareillage nécessaire se résume à une
enceinte de conditionnement et une enceinte d’élevage données en 1.4.1.1.2.

1.4.1.2.3 Mode opératoire


Identique au 1.4.1.1.3. Se référer aux normes EN 117  118.

1.4.1.2.5 Classes de durabilité vis-à-vis des coléoptères et termites


En fonction des cotations effectuées sur l’ensemble des éprouvettes d’essai, la classe de
durabilité naturelle est donnée par le tableau 1.3 pour les coléoptères et par le tableau 1.4 pour
les termites et térébrants marins.

Tableau 1.3: Classe de durabilité vis-à-vis les coléoptères (EN 350)

Classe de durabilité Description


D Durable
S Sensible-Non durable

Tableau 1.4: Classe de durabilité vis-à-vis des termites et térébrants marins (EN 350)

Classe de durabilité Description


D Durable
M Moyennement durable
S Sensible

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.4.2 Essais en champ


Ils s’effectuent selon la norme EN 252. Nous allons présenter sommaire le principe,
l’appareillage, le mode opératoire, les résultats d’essai et l’échelle de notation de la durabilité
naturelle ainsi que les classes de durabilité correspondantes.

1.4.2.1 Principe
Des piquets préparés à partir du bois soumis à essai et des piquets de l’essence de
référence sont conditionnés puis enfouis partiellement dans le sol dans des terrains d’essai
sélectionnés situés en extérieur. Les piquets sont régulièrement contrôlés et les différents agents
responsables des attaques et leur intensité respective sont enregistrés. Le quotient de la durée
de vie médiane des piquets du bois soumis à essai sur la durée de vie médiane des piquets du
bois de référence est utilisé pour évaluer la résistance des piquets du bois soumis à essai aux
attaques des agents biologiques de dégradation du bois.

1.4.2.2 Appareillage
Cet essai ne nécessite pas un appareillage de laboratoire contrairement aux essais de
laboratoire, ce qui constitue un de ses avantages. Il suffit juste d’avoir un terrain d’application
conforme aux directives de la norme et des éprouvettes de bois d’essai et de référence.

1.4.2.3 Mode opératoire


Le mode opératoire spécifie l’état du terrain d’essai, l’installation des piquets dans le
champ d’essai, l’examen des piquets, le système de cotation et les conditions de validité des
essais. Se référer à la norme EN 252. L’essai doit être poursuivi pendant une période minimale
de deux ans (ou jusqu’à ce que tous les piquets se soient rompus, si ceci intervient plus tôt).

1.4.2.4 Résultats des essais


A partir des relevés des cotations, la durée de vie de chaque piquet est déterminée et le
pourcentage x est donné par l’équation 1.2.

durée de vie médiane des piquets de bois soumis à essai


x=
durée de vie médiane des piquets de bois de référence

1.4.2.5 Classes de durabilité


La norme EN 252 fournit une échelle d’appréciation de la durabilité du bois soumis à essai en
fonction de la valeur x de l’équation 1.2 ; cette échelle est donnée par le tableau 1.5.

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

Tableau 1.5: Classe de durabilité du bois soumis à essai en champ

Classe de durabilité Description Valeur x


1 Très durable 𝑥>5
2 Durable 3< 𝑥 ≤ 5
3 Moyennement durable 2< 𝑥 ≤ 3
4 Peu durable 1,2< 𝑥 ≤ 2
5 Non durable 𝑥 ≤ 1,2

1.5 Vers une approche prédictive de la durabilité : Spectroscopie Proche


Infrarouge en Réflexion diffuse (SPIR)
Les méthodes classiques d’évaluation de la durabilité naturelle du bois (essai en
laboratoire et essai en champ), présentent cet inconvénient majeur qu’elles sont trop longues (4
mois pour les essais en laboratoire (dans le cas des champignons), 8 semaines dans le cas des
termites et 2 ans minimum pour les essais en champ). De plus, les essais réalisés permettent
d’avoir une perte de masse ou une dégradation visuelle ; ces essais ne permettent pas de prédire
la résistance du bois face à l’attaque des différents agents biologiques (champignons et
termites). Une nouvelle méthode prédictive de la durabilité est en cours d’expérimentation : la
spectroscopie proche infrarouge par réflexion diffuse, mise au point par le CIRAD à
Montpellier (France). Elle est basée sur l’identification et la détermination des caractéristiques
responsables de la résistance d’une essence face aux agressions. Le principal avantage de cette
méthode réside dans la durée de l’essai qui est extrêmement courte (moins d’un mois).

La spectroscopie proche infrarouge est basée sur la capacité d’absorption de la lumière


par la matière organique, qui est en relation directe avec la composition chimique de l’essence
étudiée. Des éprouvettes de bois de dimension 60 mm × 25 mm × 15 mm sont confectionnés et
les spectres d’absorption proche infrarouge sont prélevés sur la face transversale de chaque
éprouvette. Les résultats de ces essais sont traités statistiquement. La réalisation de ces essais
nécessite un spectromètre, une enceinte de conditionnement, du matériel de confection des
éprouvettes et du matériel classique de laboratoire.

La difficulté de cette méthode réside dans sa phase de calibration basée sur des éléments
de référence obtenues en laboratoire (composition chimique d’essence de bois) et
l’établissement des modèles mathématiques qui permettront de relier le spectre infrarouge au
résultat de ces mesures.

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

1.6 Analyse comparée des différentes méthodes d’évaluation de la durabilité


naturelle
Le tableau 1.6 présente une analyse comparative des méthodes d’évaluation de la
durabilité naturelle du bois présentées jusqu’à présent. Le but de cette analyse est d’apprécier
en l’état actuel la faisabilité de l’une de ces méthodes dans le cadre de ce projet de fin d’étude.

Tableau 1.6: Analyse comparée des méthodes d'évaluation de la durabilité naturelle du bois

ESSAI EN LABORATOIRE ESSAI EN CHAMP SPIR


MATERIEL Variété de Eprouvettes de bois Eprouvettes de bois
BIOLOGIQUE ET champignons ;termites ; d’essai et de bois de d’essai ; éprouvettes
VEGETAL éprouvettes de bois d’essai et référence (pin de bois de référence
bois de référence ; sylvestre et hêtre) ;
Terrain
d’application
APPAREILLAGE Enceinte de conditionnement ; Aucun Spectromètre ;
Etuve dont la température peut Appareil
être réglée à (103±2) C ; d’extraction des
Dessiccateurs ; extractibles du bois ;
Enceinte de culture des
champignons ;
Matériel courant de
laboratoire
DUREE DE L’ESSAI 4 mois pour les champignons 2 ans minimum 4 semaines
et 8 semaines pour les termites
COUT DE L’ESSAI élevé Faible élevé
DEGRE D’EXPERTISE élevé Faible élevé
DISPONIBILITE DES Non disponible Disponible Non disponible
EQUIPEMENTS
DISPONIBILITE DE Disponible Disponible Non disponible
L’EXPERTISE
FAISABILITE DANS
LE CADRE DU PROJET NON NON NON
DE FIN D’ETUDES

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


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CHAPITRE 1 : Durabilité naturelle du matériau bois

Conclusion
L’objectif de ce chapitre était de faire l’état de l’art sur la durabilité naturelle du bois.
Après avoir fait quelques rappels sur la structure et la composition du bois, nous avons présenté
les agents biologiques de détérioration du bois, leurs conditions de croissance, les éléments du
bois qu’ils dégradent et les dommages causés sur le bois ; nous avons aussi présenté les facteurs
exogènes et endogènes influençant la durabilité naturelle. Par la suite nous avons exposé les
principales méthodes normalisées d’évaluation de la durabilité naturelle à savoir les essais en
laboratoire et les essais en champ, puis avons présenté la méthode SPIR, nouvelle approche
d’évaluation en cours d’expérimentation. Les méthodes normalisées permettent de déterminer
la perte de masse des éprouvettes (attaque des éprouvettes par les champignons) et les cotations
visuelles (attaque des éprouvettes par les termites) sans pouvoir les prédire. En effectuant une
analyse comparée de ces méthodes nous avons montré leurs limites d’implémentation dans
notre contexte, dues notamment au matériel nécessaire à la détermination des paramètres
recherchés (perte de masse et/ou cotation visuelle). D’où la nécessité de mettre sur pieds une
nouvelle approche permettant d’évaluer la durabilité naturelle dans des laboratoires peu équipés
caractéristiques des zones tropicales. Le chapitre 2 est consacré à cet effet à la présentation
d’une nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité.

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 35
CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

CHAPITRE 2

NOUVELLE APPROCHE CONCEPTUELLE


D’EVALUATION DE LA DURABILITE
NATURELLE

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CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

Introduction
Plusieurs auteurs se sont efforcés à rechercher des corrélations entre la durabilité
naturelle du bois et quelques-unes de ses caractéristiques, l’objectif étant de pouvoir prédire la
durabilité naturelle d’un bois sur la base de celles-ci. Antwi-Boasiko C. et Pitman A. J. (1960)
ont recherché l’influence de la densité ; Déon G. M. et Denson H. M. (1980), Kirker G. T. et
al. (2013) ont recherché le rôle des extractibles ; Syaffi W. et al. (1988) se sont intéressés à
l’influence de la lignine ; Buttet M. (2016) a été étudié les corrélations entre 6 propriétés de 10
essences tempérées et leur durabilité naturelle. L’objectif de ce chapitre est de présenter
conceptuellement une nouvelle approche permettant de prédire la durabilité naturelle. Nous y
modélisons notamment la durabilité naturelle d’un bois donné comme une fonction
mathématique de quelques-unes de ses caractéristiques. Le principe général de la méthode est
expliqué, son domaine d’application et son mode opératoire justifiés.

2.1 Modélisation de la durabilité naturelle du bois


Nous postulons que la durabilité naturelle d’un bois donné est due aux caractéristiques
physiques et chimiques qu’il possède. Nous pouvons ainsi définir la fonction durabilité
naturelle que nous notons D, et cette dernière peut dépendre de plusieurs variables. Notons :

𝐷 = 𝑓(𝐶) (Equation 2.1)

Où f est une fonction inconnue et C un ensemble de caractéristiques du bois. Dans le


cadre de ce travail nous nous intéressons à 6 caractéristiques du bois dont 2 caractéristiques
physiques et 4 caractéristiques chimiques, à savoir:

- La densité anhydre d;
- L’hygroscopicité (par absorption d’eau) H;
- Le taux de lignine L;
- Le pH ;
- Les potentiels redox standard E et modifié rH2 ;
- La conductivité électrique σ.

Les rôles joués par chaque caractéristique ne sont pas à priori d’égale importance,
certains étant plus déterminants que d’autres. Nous associons les actions individuelles de
chaque caractéristique à travers une combinaison de celles-ci, que nous modélisons ainsi :

𝑪 = (𝛼1 ∗ 𝒅)𝛽1 × (𝛼2 ∗ 𝑯)𝛽2 × (𝛼3 ∗ 𝑳)𝛽3 × (𝛼4 ∗ 𝒑𝑯)𝛽4 × (𝛼5 ∗ 𝑬)𝛽5 × (𝛼6 ∗ 𝒓𝑯𝟐)𝛽6
× (𝛼7 ∗ 𝝈)𝛽7 (Equation 2.2)

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


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CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

𝛼𝑖 𝑒𝑡 𝛽𝑖 sont des coefficients qui traduisent le poids de chaque caractéristique dans la


combinaison. Ce poids est d’autant plus important que la caractéristique prise individuellement
est fortement corrélée avec la durabilité naturelle. La détermination de l’intensité de la
corrélation entre chaque caractéristique et la durabilité naturelle constitue le cœur de ce travail.

2.2 Principe de détermination de l’intensité des corrélations


Nous partons d’un nombre donné d’essences de durabilités naturelles connues dont nous
déterminons pour chaque essence les caractéristiques physico-chimiques prises en compte. A
partir des séries statistiques obtenues à savoir, les couples (densité anhydre, durabilité
naturelle), (hygroscopicité, durabilité naturelle), (pH, durabilité naturelle), (potentiel redox,
durabilité naturelle), (taux de lignine, durabilité naturelle), nous déterminons l’intensité de la
corrélation exprimée ici par le coefficient de détermination 𝑅 2 entre chaque caractéristique et
la durabilité naturelle des essences étudiées. Partant des coefficients déterminés, nous
recherchons les valeurs 𝛼𝑖 𝑒𝑡 𝛽𝑖 qui maximisent le coefficient de la série (𝑪𝒐𝒎𝒃𝒊𝒏𝒂𝒊𝒔𝒐𝒏 𝑪,
durabilité naturelle). La combinaison retenue correspondant au meilleur coefficient de
détermination sert de modèle d’appréciation de la durabilité naturelle, permettant de la prédire
pour un bois donné, sur la base de sa valeur de combinaison et de l’utilisation de la courbe de
tendance de la série (𝑪𝒐𝒎𝒃𝒊𝒏𝒂𝒊𝒔𝒐𝒏 𝑪, durabilité naturelle).

2.3 Domaine d’application


La méthode présentée permet la prédiction de la durabilité naturelle d’un bois vis-à-vis
des champignons lignivores de pourriture mais ne permet pas de l’évaluer vis-à-vis des autres
micro-organismes de destruction à savoir les coléoptères, termites et térébrants marins. En effet,
l’échelle de durabilité vis-à-vis des champignons découle d’une détermination quantitative de
la perte de masse, tandis que les échelles de durabilité vis-à-vis des autres agents de dégradation
découlent d’une cotation visuelle ; de plus, le classement de durabilité vis-à-vis des
champignons est le seul qui soit suffisamment discrétisé (5 classes), contrairement aux
classements vis-à-vis des autres agents (2 classes pour les coléoptères et 3 pour les termites et
térébrants marins). Cette méthode est applicable à tous les types de bois (feuillus et résineux),
aussi bien des zones tropicales que tempérées. Nous travaillons sur les essences tropicales
camerounaises.

2.4 Mode opératoire


Un certain nombre de conditions doivent être réunies afin de recueillir un modèle
probant. Il s’agit notamment des conditions relatives aux choix des essences, de la technique

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 38
CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

d’échantillonnage à adopter pour obtenir des résultats statistiquement interprétables et de


quelques conditions complémentaires de validité du modèle établi.

2.4.1 Conditions de choix des essences


Le nombre et le type d’essences considérées doivent satisfaire à plusieurs conditions
liées à la provenance des essences, et leur représentativité des classes de durabilité vis-à-vis des
champignons de pourriture selon la norme EN 350; l’on peut se limiter aux quelques conditions
suivantes :

 Provenir de la même zone écologique ;

 Essences exploitées sur le territoire national ;

 Représenter toutes les 5 classes de durabilité vis-à-vis des champignons de pourriture,


soit 5 essences au minimum ;

 Représenter au mieux toutes les densités des bois, soit de 0,2 à 1,2.

2.4.2 Echantillons d’essai


Les essais de détermination des différentes caractéristiques sont effectués selon les
normes existantes à partir d’éprouvettes de bois sciés (densité anhydre, hygroscopicité) et de
sciure (taux de lignine, pH, potentiels redox E et rH2, conductivité électrique σ) des essences
étudiées. Les essais physiques de densité anhydre et d’hygroscopicité sont effectués sur des
éprouvettes dont le nombre est fonction de la précision recherchée. Le tableau 2.1 donne le
nombre d’arbres à échantillonner pour atteindre différents niveaux de précision sur la moyenne.

Tableau 2.1: Nombres d'arbres échantillonnés au hasard dans une espèce pour atteindre les
différents niveaux de précision sur la moyenne (Detlef Noack, 1972)

Niveau de précision de la Nombre d’éprouvettes par arbre pour la détermination de la


moyenne (au seuil de densité
confiance de 95%) Une Deux
 15% 4 3
 10% 5 4
 5% 20 12
 2,5% 70 40

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CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

2.5 Appréciation de la validité du modèle


Une fois les séries statistiques obtenues correspondant à chaque caractéristique étudiée
du bois, il est possible de ressortir plusieurs combinaisons des caractéristiques maximisant
l’intensité des corrélations. La performance du modèle retenu ne sera pas seulement basée sur
l’intensité de la corrélation mais aussi sur d’autres critères de cohérence. Cette partie consacre
quelques performances à considérer.

2.5.1 Critères statistiques


Le modèle doit représenter au moins 80% de la variance observée, c’est-à-dire que
l’intensité de la corrélation entre la combinaison retenue des essences étudiées et leur durabilité
naturelle doit être forte. A partir du nuage des points des séries étudiées, l’on s’intéressera
particulièrement aux courbes de tendance de type parabolique. En effet, Pometti L.C. et al.
(2010) ont observé une corrélation de type parabolique entre la perte de masse et le taux de
phénols.

Le modèle doit être régulier, c’est-à-dire relativement invariant à l’ajout ou au retrait de


n’importe quel point du nuage. L’on fixe la variation relative de l’intensité de la corrélation
inférieure à 5%.

2.5.2 Cohérence du modèle


Le modèle doit être cohérent, c’est-à-dire qu’il ne doit pas donner des résultats opposés
à ceux de la littérature ou prévisibles par le bon sens. L’on doit si possible s’assurer que les
points suivants sont vérifiés par le modèle :

- Cohérence de la durabilité naturelle d’une essence donnée par le modèle avec celle
donnée par la littérature ;
- Le duramen d’un bois donné doit être plus durable que son aubier ;
- L’aubier d’un bois donné doit être classé non durable (classe 5) ou à défaut peu durable
(classe 4) ;
- La durabilité naturelle du duramen de bois sain d’une essence doit être supérieure à celle
du bois dégradé de la même essence ;
- Le duramen et l’aubier d’un bois non duraminisé doivent avoir sensiblement la même
durabilité naturelle.

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CHAPITRE 2 : Nouvelle approche conceptuelle d’évaluation de la durabilité naturelle

Conclusion
Dans ce chapitre nous avons proposé conceptuellement une méthodologie permettant de
prédire la durabilité naturelle d’un bois vis-à-vis des champignons de pourriture, sur la base de
la recherche des corrélations entre quelques-unes des caractéristiques physiques et chimiques
du bois et sa durabilité naturelle. Nous avons premièrement modélisé la durabilité naturelle du
bois comme une fonction mathématique de ces caractéristiques, fonction dont la courbe nous
sert de modèle de prédiction ; puis nous avons expliqué le principe de détermination des
intensités des corrélations entre les caractéristiques et la durabilité naturelle. Par la suite nous
avons spécifié le mode opératoire relatif à l’implémentation de la méthode et aux conditions de
validité du modèle à adopter. Dans le chapitre 3 nous allons implémenter l’approche proposée.
Ce chapitre sera consacré aux matériels et méthodes de laboratoire utilisés pour déterminer les
caractéristiques du bois étudiées à savoir la densité anhydre, l’hygroscopicité par absorption
d’eau, le taux de lignine, le pH, les potentiels redox standard E  modifié rH2 et la conductivité
électrique.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

CHAPITRE 3

MATERIELS ET METHODES

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Introduction
L’objectif de ce chapitre est de présenter les matériels et méthodes utilisés dans le cadre
de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois dont nous
rechercherons les corrélations avec sa durabilité naturelle à savoir la densité anhydre,
l’hygroscopicité par absorption d’eau, le taux de lignine, le pH, les potentiels redox standard E
et modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Nous présentons premièrement les matériels
utilisés à savoir les produits chimiques, essences de bois d’essai, appareillage. Par la suite nous
décrivons la technique d’échantillonnage pour obtention des échantillons d’essai et les
protocoles expérimentaux de laboratoires utilisés.

3.1 Matériels
Cette partie résume tous les matériels utilisés pour l’ensemble des essais effectués au
cours de ce travail. Il s’agit notamment des produits chimiques, de l’appareillage de laboratoire
et des essences de bois étudiées.

3.1.1 Produits chimiques


Acide sulfurique à 72%; benzène-éthanol (2 :1 ; v/v); solutions étalons de pH 4 et 7;
solution étalon de KCl; peinture à base de résine glycérophtalique (Smalto email lucido) ;
émulsion à base de silicone (Akfix 100E Universal Silicone).

3.1.2 Appareillage
Broyeur électrique ; tamiseuse électrique ; balance de précision 10−4 g ; mini four de
marque Naberther ; étuve ventilée pouvant être portée à 103C  2C ; table agitante de marque
Edmund BühlerGmbH SM-30 ; agitateur magnétique; pH-mètre de marque HANNA pH 211 ;
conductivimètre (WTW 340i) ; extracteur de Soxhlet; dessiccateur ; dispositif de filtration sous
vide.

3.1.3 Essences de bois d’essai


Pour ce travail nous avons étudié 9 essences camerounaises de durabilités naturelles
connues, représentant toutes les classes de durabilité vis-à-vis des champignons et de densité à
12% comprise entre 0.2 et 0.9. L’Eucalyptus Saligna local de durabilité peu connue et peu
étudiée a aussi été étudiée dans ce travail. Le tableau 3.1 présente les 10 essences camerounaises
étudiées ; les classes de durabilité indiquées sont tirées de Saha J. B., 2016 et Nzokou P. et al.,
2005. La densité est tirée de Tropix-CIRAD.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Tableau 3.1: Essences camerounaises étudiées

N Nom Nom scientifique Classe de durabilité vis-à-vis Densité (12%


Commercial des champignons d’humidité)
1 Iroko Milicia excelsa 1- Très durable 0,64
2 Padouk Pterocarpus soyauxii 1- Très durable 0,79
3 Ebene Diospyros perrieri 1- Très durable 0,90
4 Wengé Millettia Stuhimanni 2-Durable 0,87
5 Bubinga Guibourtia demeusei 2-Durable 0,92
6 Acajou Khaya anthotheca 3- Moyennement durable 0,57
d’Afrique
7 Sapelli Entandrophragma 3- Moyennement durable 0,69
cylindricum
8 Fraké Terminalia superba 4- Faiblement durable 0,54
9 Ayous Triplochiton 5- Non durable 0,38
scleroxylon
10 Eucalyptus Eucalyptus Saligna / /
Saligna

3.2 Méthodes
Ce paragraphe est consacré à la technique d’échantillonnage adoptée sur le terrain pour
acquérir les essences étudiées, au mode de confection des éprouvettes, au conditionnement des
éprouvettes pour essais et aux protocoles expérimentaux utilisés pour déterminer les
caractéristiques du bois de l’étude.

3.2.1 Echantillonnage
Pour chacune des 9 essences de durabilités connues, 2 éprouvettes ont été prélevées par
arbre sur 3 arbres distincts. Pour garantir que les éprouvettes provenaient effectivement de 3
arbres distincts, les échantillons de bois ont été obtenus dans 3 parcs différents de dépôts à bois
de la ville de Yaoundé (Cameroun), à savoir :

 Le parc à bois situé au quartier Melen, au lieudit montée du parc ;

 Le parc à bois situé au quartier Hawai, au lieudit Hawai Laverie ;

 Le parc à bois situé au quartier Ekié, au lieudit carrefour Ekié.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Ces bois proviennent des forêts du grand Sud Cameroun (Centre, Sud, Est) et les arbres
desquels ils sont issus présenteraient à leur abattage toutes les caractéristiques de l’arbre adulte
(âgés entre 60 et 70 ans). L’Eucalyptus Saligna provenait de l’Ecole Nationale Supérieure
Polytechnique de Yaoundé ; il a été obtenu sous forme de rondin de poteau bois de 200 mm de
long issu d’un arbre parvenu à maturité (âgé de 12 ans minimum).

Dans chaque dépôt nous nous sommes approvisionnés pour chacune des essences, d’une
éprouvette aux dimensions 200×100×60 mm suivant les directions longitudinale, radiale,
tangentielle respectivement. Les éprouvettes ont été prélevées sur le duramen sain de bois sciés
parallèlement au fil du bois. La figure 3.1 présente les éprouvettes des essences obtenues sur le
terrain.

Figure 3.1: Eprouvettes des différentes essences étudiées

3.2.2 Confection des éprouvettes


Sur chaque éprouvette, une épaisseur de 5 mm a été retirée sur les faces latérales et
10mm sur les coupes transversales, ceci afin d’enlever les impuretés de surface. Par la suite,
chaque éprouvette de dimensions 200×100×60 mm a servi à la confection de 4 autres
éprouvettes ainsi présentées :

 1 éprouvette de dimensions 150×75×25 mm suivant les directions longitudinale, radiale


et tangentielle, soit 3 éprouvettes au total pour chaque essence. Après conditionnement
ces éprouvettes ont été ramenées en menuiserie aux dimensions 150×70×20 mm  1mm
pour les mesures d’hygroscopicité de type 2.

 2 éprouvettes de dimensions 150×25×25 mm suivant les directions longitudinale,


radiale et tangentielle, soit 6 éprouvettes au total pour chaque essence. De même les
dimensions de ces éprouvettes ont été réduites en menuiserie après conditionnement à
150×20×20 mm  1mm pour les mesures d’hygroscopicité de type 1.

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 45
CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

 1 autre éprouvette de dimensions 150×25×25 mm, qui a servi après conditionnement à


la confection de 2 cubes de 20  1mm de côté pour la détermination de la densité
anhydre.

La figure 3.2 résume le schéma technique d’obtention des éprouvettes pour conditionnement.

Hygroscopicité
de type 2

Hygroscopicité de
type 1

Confection des
cubes de densité

Broyage pour obtention


de la sciure
Figure 3.2: Schéma d’obtention des éprouvettes avant conditionnement
Les éprouvettes n’ont pas été confectionnées aux dimensions nettes d’utilisation à cause
du risque de retrait lors du conditionnement du fait du départ de l’eau liée. Les chutes des
éprouvettes obtenues lors de l’usinage ont été broyées et la sciure produite a servie après
tamisage, à la préparation des solutions aqueuses et à la détermination du taux de lignine.

A partir du rondin d’Eucalyptus Saligna nous avons confectionné :

 1 éprouvette de dimensions 150×75×25 mm ;

 4 éprouvettes de dimensions 150×25×25 mm ;

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

 1 autre éprouvette de dimensions 150×25×25 mm.

3.2.3 Conditionnement des éprouvettes


Le conditionnement des éprouvettes s’est effectué en adaptant la norme NF B 51-003
(1985). Les éprouvettes ont été conditionnées en les plaçant dans une étuve à température réglée
à 50C  2C. Elles y ont été maintenues durant 3 semaines pendant lesquelles elles ont été
pesées chaque jour jusqu’à stabilisation de leurs masses (observée par une variation de masse
des deux dernières pesées à 24h d’intervalle inférieure à 0.5%). La figure 3.3 présente les
éprouvettes en conditionnement dans l’étuve.

Figure 3.3: Conditionnement des éprouvettes à l’étuve


Immédiatement après le conditionnement des éprouvettes, 3 éprouvettes témoins
d’épaisseur 25 mm qui ont aussi été placées dans l’étuve, ont servi à la détermination de
l’humidité d’équilibre des bois conformément à la norme NF B 51-004 (1985) ; les éprouvettes
ont été stabilisées à une humidité de 8%.

3.2.4 Essais électrochimiques (pH, potentiel redox standard E, potentiel


redox modifié rH2, conductivité électrique σ)
Ces essais sont consacrés à la détermination des paramètres électrochimiques du bois
entrant dans l’étude à savoir le pH, les potentiels redox standard E - modifié rH2 et la
conductivité électrique σ. Après avoir présenté le principe général de détermination des
paramètres, nous décrivons le mode opératoire à travers ses principales étapes à savoir la
préparation des sciures, la préparation des solutions et de l’appareillage, puis enfin la mesure
des paramètres.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.4.1 But
Le but de ces essais est de déterminer pour chaque essence, le pH des acides libres, les
potentiels standard E-modifié rH2 et la conductivité électrique σ.

3.2.4.2 Principe
Les paramètres sont déterminés en solutions aqueuses réalisées en mélangeant une
masse précise de sciure de chaque essence avec une quantité donnée d’eau distillée. La
préparation des solutions, et les mesures des différents paramètres sont tirées de la norme
TAPPI 509 (1982), révisée en 1988.

11 solutions aqueuses (une solution supplémentaire pour l’aubier non traité de l’Eucalyptus
Saligna) ont été réalisées simultanément à partir de la sciure des 10 essences étudiées, et 3 séries
de mesures à 3h d’intervalle des paramètres électrochimiques (pH, potentiel redox E,
conductivité électrique σ) ont été effectuées pour chaque solution. Pour s’assurer de la
reproductibilité des résultats, chaque essai a été réalisé trois fois sur chaque essence. Chaque
solution a été préparée en introduisant une masse sèche de 10.01g de sciure de bois de fraction
200μm dans une petite bouteille de 100 ml et en complétant le volume à 70 ml avec de l’eau
distillée à température ambiante (281C). L’ensemble a été agitée pendant 30 minutes et
laissée reposée pendant 1h. Le pH et le potentiel redox standard de chaque solution ont été
déterminés à l’aide d’un pH-mètre de marque HANNA pH 211. La conductivité électrique de
la solution a été déterminée à l’aide d’un multimètre de type WTW 340 i. Le potentiel redox
modifié rH2 de la solution a été déduit par la formule de NERNST (1920) donnée par l’équation
3.1 :

2F
rH2 = × E + 2 pH (Equation 3.1)
2,303 R × T

Où :

 R est la constante des gaz parfaits (8,314J.K −1 )

 F la constante de Faraday (96500 C.mol−1 )

 T la température en Kelvin (NB :TK = TC + 273.15)

 E le potentiel redox en Volts.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.4.3 Appareillage
Broyeur électrique ; tamiseuse électrique ; balance de précision 10−4 g ; mini four de
marque Naberther; table agitante de marque Edmund BühlerGmbH SM-30 ; pH-mètre de
marque HANNA pH 211 ; conductivimètre (WTW 340i).

3.2.4.4 Mode opératoire


Le mode opératoire détaille la préparation de la sciure, la préparation des solutions, la
préparation de l’appareillage et enfin la mesure des paramètres électrochimiques étudiés.

3.2.4.4.1 Préparation de la sciure


La sciure de chaque essence a été obtenue après broyage et tamisage des chutes de
chaque essence produites lors de la confection des éprouvettes de conditionnement. Le broyage
de la sciure s’est effectué au laboratoire de mécanique des solides du département de génie
mécanique de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé (ENSPY).

Les chutes de bois ont été collectées, émiettées à la machette puis séchées au soleil
pendant 8h afin de permettre un broyage plus efficace. Par la suite elles ont été broyées à l’aide
d’un broyeur électrique monté par un tamis de grammage 2 mm. La sciure obtenue après
broyage a été tamisée à l’aide d’une tamiseuse électrique montée par 5 tamis normalisés de type
AFNOR de taille 200 μm, 315 μm, 400 μm, 500 μm, 800 μm. Les différentes fractions ont
ensuite été conservées dans des enveloppes papier afin d’éviter leur oxydation. Les figures 3.4
et 3.5 présentent respectivement les étapes de broyage et de tamisage des sciures.

Figure 3.4: Broyage des sciures Figure 3.5: Tamisage des sciures

Après stockage des sciures de chaque essence, leur humidité résiduelle a été déterminée
par séchage d’échantillons au four à 103C jusqu’à obtention d’une masse constante. La
fraction de 200 μm a servi aux essais électrochimiques et à la détermination du taux de lignine.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.4.4.2 Préparation des solutions


Après préparation des sciures, la préparation simultanée des 11 solutions a procédé
comme indiqué.

Chaque bécher-bouteille en verre de 100 ml- a été étiqueté par le nom d’une essence.
Le volume de 70 ml a ensuite été repéré sur la bouteille en mesurant un volume de 70ml d’eau
distillée à l’aide d’un cylindre gradué et en l’introduisant dans la bouteille. La trace de la surface
libre de l’eau dans la bouteille indique le volume de 70ml. Une masse 10.1g de sciure de
chaque essence a été remplie dans chaque contenant. L’on y a ajouté le volume de 70 ml d’eau
distillée* et les béchers ont été fermés. L’ensemble a ensuite été agité pendant 30 minutes sur
une table agitante à température ambiante (le mode et le temps d’agitation de la solution ne sont
pas imposés ; une simple agitation manuelle de quelques secondes suffit). Après agitation les
solutions ont été laissées reposer pendant 1 heure.

Les figures 3.6 et 3.7 illustrent respectivement les étapes d’agitation des solutions et leur
repos à l’abri du soleil.

Figure 3.6: Agitation des solutions Figure 3.7: Repos des solutions à l'abri du
soleil

*L’on s’est au préalable rassuré de la qualité de l’eau distillée, notamment que son
pH5,4 et sa conductivité électrique σ < 1.5 μS/cm.

3.2.4.4.3 Préparation de l’appareillage


La préparation des appareils (multimètre de marque WTW 340i et pH-mètre HANNA 211) a
consisté essentiellement à leur calibrage. Le multimètre a servi en tant que conductivimètre. La
sonde de conductivité du multimètre a été connectée à ce dernier ; à l’aide de la solution tampon
de conductivité (solution de KCl) et du manuel d’utilisation, la constante de cellule du

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

multimètre a été calibrée à la température de référence de 27C. Deux solutions tampons (pH 4
et pH 7) ont servi à la calibration du pH-mètre. La figure 3.8 présente la calibration du pH-
mètre et la figure 3.9 celle du conductivimètre.

Figure 3.8: Calibration du pH-mètre Figure 3.9: Calibration du conductivimètre

3.2.4.4.4 Mesure du pH, potentiels redox E et rH2, conductivité électrique σ


Une fois les deux appareils calibrés, les mesures ont été effectuées successivement dans
l’ordre pH, potentiel redox, conductivité électrique. En effet, pour chaque mesure, le pH-mètre
mettait en moyenne 10 minutes pour stabiliser sa valeur ; aussi, pour avoir des mesures
ponctuelles cet ordre a été adopté. Après chaque mesure, la sonde de l’appareil est rincée à l’eau
distillée, essuyée et rincée à nouveau.

3.2.5 Mesure d’hygroscopicité


Nous avons effectué deux types de mesure d’hygroscopicité (12), à partir
d’éprouvettes de dimensions respectives 150×20×20 mm  1mm et 150×70×20 mm  1mm.
Les deux mesures diffèrent principalement par la surface d’absorption de l’eau. Dans la
première mesure nous nous intéressons à l’absorption d’eau dans le sens des fibres ; dans la
seconde, l’absorption d’eau s’effectue suivant le plan radial.

3.2.5.1 Mesure d’hygroscopicité de type 1


3.2.5.1.1 But
Le but de cet essai est de déterminer l’absorption d’eau de chaque essence dans la
direction des fibres.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.5.1.2 Principe
Nous avons utilisé la méthode décrite par Marie Buttet en 2016. Nous plaçons des
éprouvettes de dimensions 150×20×20 mm  1mm dans un bac contenant de l’eau distillée à
une hauteur de 5 mm. Les éprouvettes reposent verticalement dans le fond du bac et sont
régulièrement pesées à 24 h d’intervalle pendant 6 jours.

3.2.5.1.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g; récipient d’ouverture 50 cm2 contenant de l’eau distillée
à une hauteur de 5 mm.

3.2.5.1.4 Mode opératoire


Après conditionnement (à 8% d’humidité) des éprouvettes de dimensions 150×25×25
mm, les éprouvettes de dimensions 150×20×20 mm  1mm en ont été issues à raison de 2
éprouvettes par arbre et 3 arbres par essence, soit au total 6 éprouvettes par essence. La masse
initiale de chaque éprouvette a été déterminée par pesée. Par la suite les éprouvettes ont été
disposées dans la verticale des fibres dans un récipient contenant de l’eau distillée jusqu’à une
hauteur de 5 mm. Les éprouvettes ont été laissées durant 6 jours dans le récipient fermé et des
pesées successives se sont effectuées après 1h, 3h, 8h, 24h, 48h, 72h, 96h, 120h, 144h. De l’eau
était rajoutée chaque jour pour maintenir sa hauteur à 5mm.

Les figures 3.10 et 3.11 représentent respectivement les éprouvettes confectionnées et


leur disposition dans le récipient d’eau distillée.

Figure 3.10: Eprouvettes de Figure 3.11: Disposition des éprouvettes pour


dimensions150×20×20 mm  1mm les mesures d’hygroscopicité de type 1

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.5.2 Mesure d’hygroscopicité de type 2


3.2.5.2.1 But
Le but de cet essai est de déterminer l’absorption d’eau de chaque essence étudiée
suivant le plan radial uniquement.

3.2.5.2.2 Principe
Les mesures ont été effectuées selon une version modifiée de la norme EN 927, décrite
par Jirì Michalec et Sylvie Niklasová en 2006. Des éprouvettes de dimensions 150×70×20
mm  1mm sont placées suivant le plan radial dans un récipient contenant de l’eau distillée.
L’absorption d’eau de chaque éprouvette est déterminée par pesées successives à 24 h
d’intervalle durant 4 jours.

3.2.5.2.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g; récipient d’ouverture 50 cm2 contenant de l’eau distillée ; peinture
à base de résine glycérophtalique (Smalto email lucido) ; émulsion à base de silicone (Akfix
100E Universal Silicone) ; billes en verre ∅15.

3.2.5.2.4 Mode opératoire


Après conditionnement (à 8% d’humidité) des éprouvettes de dimensions 150×75×25
mm, les éprouvettes de dimensions 150×70×20 mm  1mm en ont été issues à raison de 3
éprouvettes par essence. Toutes les faces, excepté la face investiguée ont été recouvertes avec
3 couches de peinture faites à base de résine glycérophtalique, placées à 24 h d’intervalle ; en
outre les faces transversales et tangentielles ont été scellées avec une émulsion à base de
silicone. La masse initiale de chaque éprouvette a été déterminée par pesée. Par la suite les
éprouvettes ont été immergées dans un récipient contenant de l’eau distillée à une hauteur de
20 mm. La face investiguée repose sur l’eau. Des billes en verre ∅15 sont placées en dessous
des éprouvettes afin de maintenir la face supérieure des éprouvettes hors de l’eau. Les
éprouvettes ont été laissées durant 4 jours dans le récipient fermé et des pesées successives se
sont effectuées après 1h, 3h, 8h, 24h, 48h, 72h, 96h. Les figures 3.12 et 3.13 illustrent
respectivement les éprouvettes de dimensions et leur disposition dans le récipient.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Figure 3.12: Eprouvette de dimensions Figure 3.13: Disposition des éprouvettes


150×70×20 mm  1 mm pour les mesures d'hygroscopicité de type 2

3.2.6 Essai de détermination de la densité anhydre


3.2.6.1 But
Le but de cet essai est de déterminer la densité anhydre (c’est-à-dire à 0% d’humidité)
de chaque essence étudiée.

3.2.6.2 Principe
Après conditionnement, la densité anhydre des éprouvettes de chaque essence a été
déterminée selon la norme NF B 51-005 (1985).

3.2.6.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g ; étuve pouvant être portée à 103 C  2 C ; dessicateur ;
pied à coulisse de précision 0,02mm.

3.2.6.4 Mode opératoire


Des cubes de 20 mm  1mm ont été confectionnées à partir d’une éprouvette de
150×25×25 mm ; 2 cubes/éprouvette × 3 éprouvettes/essence= 6 éprouvettes/essence. La
figure 3.14 présente les cubes confectionnés.

Figure 3.14: Cubes de 20mm de coté

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Ces cubes de bois ont ensuite été pesés sur une balance électronique de précision 10−4g ;
la masse de chaque cube est notée. Les éprouvettes ont par la suite été séchées à l’étuve à 103
C  2 C jusqu’à obtention d’une masse constante notée m0 . Cette masse constante a été
assurée par des pesées à 4 heures d’intervalle jusqu’à obtention d’une perte de masse inférieure
à 0,5% entre deux pesées successives. Les figures 3.15 et 3.16 schématise respectivement la
pesée d’un cube de 20 mm de côté et le séchage de tous les cubes dans l’étuve.

Figure 3.15: Pesée d’un cube sur Figure 3.16: Séchage des cubes de bois à l'étuve
balance de précision

Après séchage à l’étuve, les cubes de bois ont été laissés refroidir dans un dessiccateur,
permettant un refroidissement sans absorption d’humidité de l’air. Les nouvelles dimensions de
chaque cube ont été déterminées à l’aide d’un pied à coulisse de précision 0,02 mm et leur
volume anhydre noté V0 a été calculé. La densité anhydre d0 de chaque éprouvette est donnée
m0
par la relation ci-contre : d0 = (Equation 3.2).
V0

La densité anhydre de chaque essence est considérée comme la moyenne des densités
sur l’ensemble des 6 éprouvettes de chaque essence.

3.2.7 Essai de détermination du taux de lignine


La lignine est le troisième principal constituant du bois, après la cellulose et les
hémicelluloses. Ce paragraphe expose les étapes de détermination en laboratoire du taux de
lignine du duramen des essences étudiées ; le taux de lignine de l’aubier de l’Eucalyptus Saligna
a aussi été déterminé. Nous présentons notamment le principe de détermination, l’appareillage
utilisé, le mode opératoire décrit à travers l’extraction de la sciure et l’obtention de la lignine.

3.2.7.1 But
Le but de cet essai est de déterminer la fraction de lignine du bois comparativement à la
cellulose et aux hémicelluloses. En effet, le taux d’extractibles n’a pas été pris en compte.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

3.2.7.2 Principe
Le taux de lignine a été déterminé selon le procédé de Klason, décrit par la norme TAPPI
222 om (1988).

3g de sciure de fraction 200 μm sont extraits à l’aide d’un extracteur au Soxhlet. Après
extraction la sciure est séchée à l’étuve à 103C pendant 24h. 300mg de sciure extraites sont
ensuite prélevés et mélangés à 5ml d’acide sulfurique dilué à 72% ; le mélange est agité
mécaniquement pendant 2h. Après les 2h de pré-hydrolyse, le mélange est placé dans un ballon
de 1000ml et un volume de 195ml d’eau distillé y est ajouté puis l’ensemble est chauffé à reflux
pendant 4h. Le mélange est ensuite filtré et le résidu recueilli est séché à l’étuve à 105C jusqu’à
obtention d’une masse constante 𝑚0 . La fraction de lignine présente dans la masse de départ
est obtenue par l’équation 3.2 :

𝑚0
𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝐿𝑖𝑔𝑛𝑖𝑛𝑒(%) = × 100 (Equation 3.3)
300

3.2.7.3 Appareillage
Balance de précision 10−4 g ; extracteur de Soxhlet ; étuve pouvant être portée à 105C ;
dessiccateur ; creuset filtrant ; dispositif de filtration sous vide ; Acide sulfurique à 72%;
benzène-éthanol (2 :1 ; v/v).

3.2.7.4 Mode opératoire


Les principales étapes du mode opératoire sont l’extraction des sciures et les étapes
d’obtention de la lignine à savoir la préparation de l’acide sulfurique à 72%, la pré hydrolyse
par agitation mécanique, l’hydrolyse complète par chauffage à reflux, la filtration du mélange.

3.2.7.4.1 Principe d’extraction de la sciure


L’extraction s’est effectuée selon la norme TAPPI T 264 om (1988). Dans un extracteur
de Soxhlet nous avons placés 11 sachets de papier filtre contenant chacun 3g de sciure de
chaque essence de fraction 200 μm . Nous avons effectué une première extraction pendant 8h
de temps en utilisant comme solvant du benzène éthanol (2 :1 v/v), soit 450 ml de benzène et
225 ml d’éthanol, puis une seconde extraction avec de l’eau. Le principe de fonctionnement
d’un extracteur de Soxhlet est donné par la figure 3.17 et se décrit comme suit.

Il se compose d’un corps en verre (4) dans lequel est placée une cartouche en papier-
filtre (5), d’un tube siphon (6-7) et d’un tube d’adduction (3). Dans le montage, l’extracteur est
placé sur un ballon (2) contenant le solvant d’extraction (1). Dans l’extracteur est insérée une

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

cartouche dans laquelle est placé la poudre contenant l’espèce à extraire ; puis un réfrigérant
(9-10-11) est adapté au-dessus de l’extracteur. Quand le ballon est chauffé, les vapeurs de
solvant passent par le tube adducteur, se condensent dans le réfrigérant et retombent dans le
corps de l’extracteur, faisant macérer le solide par le solvant. Le solvant condensé s’accumule
dans l’extracteur jusqu’à atteindre le sommet du tube-siphon, qui provoque alors le retour du
liquide dans le ballon, accompagné des substances extraites, et le solvant contenu dans le ballon
s’enrichit donc progressivement en composés solubles. Le solvant continue alors de s’évaporer,
alors que les substances extraites restent dans le ballon.

Figure 3.17:Extracteur de Soxhlet (Wikipedia, consulté le 30/08/2017)

3.2.7.4.2 Extraction des sciures


Les 11 sachets de papier filtre ont été remplis par 3g de sciure de chaque essence ;
l’extracteur a été monté avec les sachets. Le premier solvant a été préparé en mélangeant 450
ml de benzène et 225 ml d’éthanol dans un ballon de 1000 ml. Le chauffe-ballon est constitué
d’un bain d’huile placé dans une marmite déposée sur une plaque chauffante. Le réglage de la
plaque chauffante portait l’huile à 120C, permettant d’obtenir pour cette première extraction
au benzène-éthanol, une fréquence de 3 siphonages par heure. L’extraction au benzène s’est
effectuée pendant 8h de temps. Après cette extraction, une seconde extraction s’est effectuée

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

pendant 8h avec l’eau comme solvant cette fois ; pour cette seconde extraction la fréquence de
siphonage était plus petite-1 siphonage par heure-à raison de la tension de vapeur de l’eau qui
est plus élevée que celle du mélange benzène-éthanol. Après extraction la sciure de chaque
essence a été remplie dans un bécher. Ces sciures ont été séchées à l’étuve portée à 103 C
pendant 24h jusqu’à obtention d’une masse constante. Elles ont ensuite été laissées refroidir
dans un dessiccateur.

Les figures 3.18 et 3.19 présentent respectivement l’extraction au Soxhlet et le refroidissement


dans le dessiccateur.

Figure 3.18: Extraction des Figure 3.19: Dessiccation des sciures


sciures au Soxhlet

3.2.7.4.3 Obtention de la lignine


Après extraction des sciures, les grandes étapes d’obtention de la lignine sont la
préparation de l’acide sulfurique à 72% à partir de l’acide sulfurique concentré à 95%, la pré-
hydrolyse pendant 2h sous agitation mécanique, l’hydrolyse complète, la filtration sous vide du
mélange et le séchage du résidu recueilli.

Préparation de l’acide sulfurique (H2SO4) dilué à 72% à partir de l’acide concentré


à 95%. Pour 25g d’acide à 72%, dilution dans un bécher de 18.95g d’acide à 95% avec 6.05g
d’eau distillée. Nous précisons que c’est l’acide qui est versé dans l’eau et pas le contraire, sous
risque d’explosion; la réaction étant très exothermique, pendant le mélange, le bécher est placé
dans de l’eau glacée. La figure 3.20 illustre la préparation de l’acide dans un bain d’eau glacée.

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Figure 3.20: Préparation de l'H2SO4 à72%


Pré-hydrolyse pendant 2h sous agitation mécanique. Une masse de 300 mg de sciure
extraite est placée dans un bécher de 150 ml. Un volume de 5ml d’acide à 72% est ensuite
prélevé à l’aide d’une pipette et d’une poire, puis versé dans le bécher. Le mélange est remué
pendant 2h sur un agitateur magnétique.

Hydrolyse complète pendant 4h par chauffage à reflux. Après les 2h de pré


hydrolyse, le mélange est diluer dans un ballon de 1000 ml avec 195ml d’eau
distillée. L’ensemble est chauffé à reflux pendant 4 h.
Les figures 3.21 et 3.22 illustrent respectivement les étapes d’agitation mécanique et de
chauffage à reflux.

Figure 3.21: Pré-hydrolyse par Figure 3.22: Chauffage à reflux


agitation mécanique

Après les 4h d’hydrolyse, le montage est défait et le ballon est laissé refroidir pendant
1h à l’air ambiant. Des creusets filtrants sont séchés à l’étuve, puis leur masse à vide mi est
pesée. Le dispositif de filtration sous vide est monté puis le contenu du ballon est filtré à travers

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 59
CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

le creuset filtrant. La filtration sous vide du mélange s’effectue en 5 minutes environ, bien
moins qu’une filtration normale sous repos qui durerait environ 2h, ce qui permet un gain de
temps de filtration d’un facteur de 24. La figure 3.23 illustre le dispositif de filtration sous vide
du contenu du ballon.

Figure 3.23: Filtration sous vide de la lignine


Obtention de la lignine. Le creuset contenant la lignine humide est séché à l’étuve à
105C jusqu’à obtention d’une masse constante mf . La masse m0 de lignine est obtenue en
soustrayant à la masse chargée mf du creuset, sa masse à vide mi , soit m0 =mf -mi . Après pesée
du creuset il est laissé refroidir dans le dessiccateur. La figure 3.24 montre de la lignine obtenue
après séchage du creuset.

Figure 3.24: Lignine du bois

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CHAPITRE 3 : Matériels et méthodes

Conclusion
L’objectif de ce chapitre était de présenter les matériels et méthodes utilisés dans le
cadre de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois étudiées, à
savoir la densité anhydre, l’hygroscopicité suivant les fibres et suivant le plan radial, le taux de
lignine, le pH, les potentiel redox standard E-modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Ces
caractéristiques ont été déterminées sur 10 essences camerounaises données dans le tableau 3.1.
Après avoir présenté la technique d’échantillonnage adoptée sur le terrain pour l’obtention des
essences et la confection des éprouvettes, nous avons décrit les protocoles expérimentaux de
détermination de chaque caractéristique à travers le canevas standard des essais c’est-à-dire leur
but, principe, appareillage, mode opératoire. La densité anhydre est déterminée selon les normes
NF B 51-003, NF B 51-004, NF B 51-005. Le taux de lignine est déterminé selon les normes
TAPPI T 222 om-88, TAPPI T 264 om-88. Les essais électrochimiques sont effectués selon la
norme TAPPI T509 om-83. L’hygroscopicité suivant le plan radial suit une version modifiée
de la norme EN 927-5. Dans le chapitre 4 nous présentons les résultats des essais effectués et
analysons les corrélations entre les valeurs des caractéristiques déterminées et la durabilité
naturelle des essences étudiées.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

CHAPITRE 4

RESULTATS DES ESSAIS ET ANALYSE DES


CORRELATIONS

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Introduction
Dans le chapitre précédent nous avons décrit les matériels et méthodes utilisés dans le
cadre de ce travail pour déterminer expérimentalement les caractéristiques du bois dont nous
recherchons les corrélations avec sa durabilité naturelle à savoir la densité anhydre,
l’hygroscopicité suivant le plan transversal et suivant le plan radial, le taux de lignine, le pH, le
potentiel redox standard E, le potentiel redox modifié rH2 et la conductivité électrique σ. Dans
ce chapitre nous présentons tout d’abord les résultats obtenus lors des différents essais
effectués ; par la suite nous recherchons les corrélations entre chaque caractéristique déterminée
sur les 9 essences de durabilités naturelles connues et leur durabilité. Le dernier point traité est
l’établissement d’un modèle mathématique à partir des résultats obtenus sur les 9 essences, qui
est utilisé pour prédire la durabilité naturelle de l’Eucalyptus Saligna à partir des
caractéristiques déterminées sur le duramen et l’aubier de cette essence.

4.1 Essais électrochimiques


Ce paragraphe consacre les résultats des mesures effectuées en solution aqueuse
réalisées à partir de sciure des essences étudiées. Les paramètres mesurés sont le pH, le potentiel
redox standard E, la conductivité électrique σ ; le potentiel redox modifié rH2 étant déduit par
la formule de NERNST donnée à l’équation 3.1. Par la suite sont étudiées les corrélations entre
chaque caractéristique et la durabilité naturelle des essences. Cette partie se termine sur
l’établissement d’un modèle de prédiction de la durabilité naturelle du bois sur la base des essais
électrochimiques uniquement.

4.1.1 Synthèse des résultats


Les mesures du pH, potentiel redox standard E, potentiel redox modifié rH2,
conductivité électrique σ ont conduits aux résultats consignés dans le Tableau 1.1. La classe de
durabilité des essences est tirée de la littérature. Les résultats détaillés obtenus lors de chaque
essai sont donnés en annexe 1.

Tableau 4.1: Résultats des essais électrochimiques

N Essences Classe de σ pH E (mV) 𝐫𝐇𝟐


durabilité (μS/cm)
1 Iroko 1 578 6.850.08 -6.141.83 13.530.01
2 Padouk 1 4315 4.880.07 104.802.80 13.260.01

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

N Essences Classe de σ pH E (mV) rH2


durabilité (μS/cm)
3 Ebene 1 633 4.860.06 106.171.86 13.260.01
4 Wengé 2 392 5.130.10 90.964.34 13.290.01
5 Bubinga 2 681 4.490.03 126.440.99 13.210.00
6 Acajou 3 323 5.190.05 87.341.95 13.310.00
7 Sapelli 3 183 5.620.08 63.313.13 13.350.01
8 Fraké 4 807 5.340.05 78.862.10 13.320.01
9 Ayous 5 614 5.080.04 93.301.18 12.930.01
10.1 E. Saligna / 304 4.400.11 131.964.53 13.200.01
(Duramen)
10.2 E. Saligna / 573 4.990.04 98.631.81 13.280.01
(Aubier)

Dans ce tableau il ressort que la conductivité électrique des solutions obtenues à base
des sciures varie de 18 à 80 μS/cm. La plus faible valeur correspond à celle de l’essence Sapelli
et la plus élevée au Fraké. Le potentiel redox standard E quant à lui varie de -6,14 à 131,96 mV.
Le pH varie de 4,88 à 6,85 et les valeurs de rH2 de 12,96 à 13,53. La conductivité dépendant
de la quantité d’ions en solution, plus elle sera élevée plus la solution sera concentrée en ions.
La solution de Fraké est celle qui contient assez d’ions et celle qui en contient moins est celle
de Sapelli. Mais il est à noter que la conductivité des essences n’est pas à priori fonction de leur
durabilité. Par rapport au rH2 toutes les solutions étudiées sont anti-oxydantes car tous les rH2
sont inférieures à 28. Le pH étant un facteur important pour la dégradation d’une essence, il
doit être compris entre 4,55 et 5,5 pour une attaque aisée des champignons. Le pH des essences
de moyenne durabilité à périssable se situant entre 5,08 et 5,62. Donc ces résultats de pH sont
en accord avec la littérature. Ces différents résultats sont en accord avec les résultats obtenus
par Marie Buttet en 2016 ; Mladan Popović et al. en 2016 lors de l’étude de certains bois
tempérés.

4.1.2 Graphique de dispersion entre chaque paramètre électrochimique et la


durabilité naturelle des essences
Dans ce paragraphe nous allons rechercher par analyse graphique, pour chaque
caractéristique électrochimique, sa corrélation avec la durabilité naturelle des essences étudiées.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

4.1.2.1 pH et durabilité naturelle


Le pH étant un facteur influençant la durabilité, la figure 4.1 présente le nuage des points
entre le pH et la durabilité naturelle des essences ; durabilité non mesurée mais obtenue de la
littérature.

Figure 4.1: Graphique de dispersion entre le pH et la durabilité naturelle


De façon générale on peut observer que plus un bois est durable plus son pH est bas ;
les champignons ne se développent en effet que dans des milieux acides (Fougerousse A. et al.,
2013). Le duramen de l’Eucalyptus Saligna (pH=4.40) plus durable que son aubier possède un
pH plus bas que ce dernier (pH=4.99). L’Iroko, bois réputé très durable (classe 1) qui présente
un pH très élevé (pH=6.85) et l’Ayous, bois non durable (classe 5) de pH très bas (pH=5.08)
ne semblent cependant pas obéir à cette règle. Ceci peut s’expliquer par le fait que l’extraction
n’a enlevé que les acides solubles qui ne reflèteraient pas l’intégralité du phénomène ; la
détermination des acides insolubles permettrait des interprétations plus certaines. Toutefois ces
2 occurrences sur un ensemble de 10 essences nous empêchent de considérer uniquement le pH
des solutions aqueuses comme un bon indicateur pour la prédiction de la durabilité naturelle.

4.1.2.2 Potentiels redox et durabilité naturelle


Nous nous intéressons ici aux résultats des mesures du potentiel redox standard E et du
potentiel modifié rH2 déduit par la formule de NERSNT. Ces paramètres sont indicatifs du
caractère oxydant ou réducteur des solutions réalisées. Les figures 4.2 représentent
respectivement les nuages de points pour le potentiel redox standard E (figure 4.2-a) et pour le
potentiel modifié rH2 (figure 4.2-b).

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(a)

(b)
Figure 4.2: Graphiques de dispersion entre les Potentiels redox et la durabilité naturelle : (a)
potentiel redox standard E ; (b) potentiel redox modifié rH2
Le rH2 est un meilleur indicateur du caractère d’oxydo-réduction en solution aqueuse
(Fougerousse A. et al., 2013), nous allons nous intéresser davantage à ce paramètre qu’au
potentiel standard E. Nous notons que les essences durables ont des rH2 des solutions les plus
faibles. Donc nous pouvons conclure que les essences durables ont des solutions très anti-
oxydantes. Notons que les extractibles contribuent à la durabilité naturelle d’une essence. Il a
été aussi démontré que les extraits aqueux sont riches en tannins et en composés phénoliques.
Ces composés phénoliques contribuant à la durabilité naturelle et l’activité anti-oxydante de
l’essence. Nous constatons par ailleurs que deux essences s’écartent de cette observation à
savoir l’Iroko et l’Ayous.

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4.1.2.3 Conductivité électrique et durabilité naturelle


Bien moins que le pH et les potentiels redox, les valeurs ponctuelles de la conductivité
électrique des solutions n’ont présentées aucun lien apparent avec la durabilité des essences,
comme l’atteste la figure 4.3 qui présente la dispersion graphique entre la conductivité
électrique et la durabilité naturelle des essences étudiées.

Figure 4.3: Graphique de dispersion entre la conductivité électrique et la durabilité naturelle


Il ne nous est pas possible de dire ici que plus un bois est durable, plus la conductivité
électrique de sa solution est faible ou le contraire. Ainsi la conductivité électrique du bois n’est
pas en relation avec sa durabilité naturelle. Cette observation a aussi été relevée par Marie Buttet
en 2016.

Un phénomène très étonnant a cependant été observé lors des mesures de la conductivité
des solutions. En mesurant la conductivité électrique de mêmes solutions à des intervalles de
3h, on a observé que leur évolution était très régulière. On a constaté en effet que la conductivité
électrique des solutions des bois durables augmentait bien plus dans le temps que celle des
solutions des bois moins durables. Ce constat a été effectué sur chacun des 3 essais réalisés sur
l’ensemble des essences étudiées. Nous avons effectué un ultime essai sur une période de 2
semaines. Au terme de la deuxième semaine le phénomène restait similaire avec la conductivité
électrique des bois très durables et durables qui continuait d’augmenter, celle des bois
moyennement durable augmentait légèrement (Sapelli) ou diminuait (Acajou), et enfin celle
des bois peu et non durables qui restait constante.

Dans le tableau 4.2, nous présentons les données recueillis pour chaque essai.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Tableau 4.2: Evolution de la conductivité électrique σ des solutions en fonction du temps

Conductivité σ (μS/cm) Essai 1 Essai 2 Essai 3


N Essences Classe de T0 3h 6h T0 3h 6h T0 3h 6h 9h 2
durabilité semaines
1 Iroko 1 34 45 55 38 50 65 38 44 45 50 82
2 Padouk 1 23 45 56 22 35 46 22 25 26 27 33
3 Ebene 1 47 58 64 44 52 59 52 56 64 65 74
4 Wengé 2 24 32 40 27 32 40 27 31 35 37 54
5 Bubinga 2 54 67 68 53 69 67 59 63 67 68 69
6 Acajou 3 28 30 33 28 31 34 28 29 30 28 23
7 Sapelli 3 14 17 20 13 17 19 13 14 15 15 17
8 Fraké 4 74 79 84 74 79 84 69 73 75 72 72
9 Ayous 5 60 61 63 59 61 64 57 5725 57 57 57
10.1 E. Saligna / 26 30 31 26 32 34 23 51 26 26 20
(Duramen)
10.2 E. Saligna / 49 53 57 49 53 59 49 39 54 54 38
(Aubier)

Pour une meilleure visualisation du phénomène et sans nuire à la généralité, représentons


graphiquement pour un essai, l’évolution dans le temps de la conductivité électrique des
solutions. La figure 4.4 représente l’évolution de la conductivité électrique pour l’essai 2.

Figure 4.4: Evolution de la conductivité électrique des solutions dans le temps

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De la figure 4.4 il ressort qu’au bout de 6h de temps les bois très durables ont dépassé
pour la plupart 60% de leur conductivité électrique initiale, les bois durables et moyennement
durables sont entre 20% et 40%, tandis que les bois peu durables et non durables restent en
dessous de la barre de 20%. Pour la suite nous nous intéressons uniquement à l’amplitude de
variation absolue Δσ de la conductivité électrique des solutions 6h de temps après la première
mesure. Le tableau 4.3 donne les moyennes des amplitudes de variation de la conductivité
électrique au bout de 6h de temps sur l’ensemble des 3 essais effectués. Le graphique de
dispersion correspondant est donné par la figure 4.5.

Tableau 4.3: Amplitude de variation Δσ de la conductivité électrique des solutions

N Essences Classe de durabilité Δσ [μS/cm]


1 Iroko 1 208
2 Padouk 1 2114
3 Ebene 1 152
4 Wengé 2 133
5 Bubinga 2 123
6 Acajou 3 42
7 Sapelli 3 52
8 Fraké 4 84
9 Ayous 5 32
10.1 E. Saligna (Duramen) / 52
10.2 E. Saligna (Aubier) / 82

Figure 4.5: Graphique de dispersion entre l’amplitude de variation de la conductivité


électrique et la durabilité naturelle

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Dans cette figure 4.5, le nuage de points est dispersé très régulièrement, preuve que la
durabilité naturelle des bois étudiés présente une bonne corrélation avec l’amplitude de
variation de la conductivité électrique.

4.1.3 Prédiction de la durabilité naturelle par les essais électrochimiques


Pour toutes les dispersions graphiques jusque-là présentées, la courbe de tendance des
points semble être parabolique. Pometti L. C. et al. (2010) ont trouvé que la corrélation entre le
taux de phénols et la perte de masse est une corrélation de type parabolique. Le tableau 4.4
donne tous les coefficients de détermination 𝑅 2 obtenus par la corrélation parabolique.

Tableau 4.4: Coefficients de détermination entre les paramètres électrochimiques et la


durabilité naturelle

𝑹𝟐 Δσ rH2 E pH
Avec Iroko 0.87 0.51 0.03 0.03
Sans Iroko 0.83 0.72 0.36 0.36

Il ressort qu’il y a une bonne corrélation entre la durabilité naturelle, la variation de la


conductivité électrique des solutions et le rH2 calculé. La corrélation reste très faible entre la
durabilité, le potentiel redox standard E et le pH. Nous pouvons donc conclure que l’amplitude
de variation de la conductivité électrique peut être utilisée comme meilleur indicateur de
prédiction de la durabilité naturelle ; le modèle de prédiction est donné par la figure 4.6.

Figure 4.6:Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par l'amplitude de variation Δσ de


la conductivité électrique

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Ainsi, pour un bois donné, connaissant son Δσ=y en solution aqueuse, il est possible de
prédire sa durabilité naturelle x vis-à-vis des champignons de pourriture, par projection sur la
courbe d’équation ci-contre : 𝒚 = 𝟏, 𝟏𝟔𝒙𝟐 − 𝟏𝟎, 𝟔𝟗𝒙 + 𝟐𝟖, 𝟐𝟑 (Equation 4.1).

4.2 Hygroscopicité des essences


Nous avons effectué deux types de mesure d’hygroscopicité par absorption d’eau à
savoir l’absorption d’eau suivant la direction des fibres notée hygroscopicité de type1, et
l’absorption d’eau suivant le plan radial notée hygroscopicité de type 2. Dans ce paragraphe
nous allons d’abord présenter l’évolution de l’absorption d’eau par les éprouvettes lors des
mesures d’hygroscopicité de type 1, ensuite nous allons présenter les dispersions graphiques
pour chaque type d’hygroscopicité, et enfin nous allons ressortir un modèle mathématique de
prédiction de la durabilité naturelle par les mesures d’hygroscopicité.

4.2.1 Evolution de l’absorption d’eau par les essences


L’absorption d’eau de chaque éprouvette en essai à un instant donné est exprimée en
pourcentage de la masse de l’éprouvette par rapport à sa masse initiale correspondant à 8%
d’humidité relative. Les mesures ont montré que de manière générale l’absorption d’eau est
beaucoup plus rapide dans la direction des fibres. La figure 4.7 présente l’évolution de
l’absorption d’eau pour les mesures d’hygroscopicité de type 1.

Figure 4.7: Evolution dans le temps de l’absorption d’eau suivant la direction des fibres
Il ressort que toutes les essences stabilisent leur absorption au bout de 144h, excepté
l’Ayous. Au bout de ce temps l’Ayous est à 50% d’absorption d’eau. L’Eucalyptus atteint les
30% d’absorption. Notons que le point de saturation des fibres des essences se trouve autour de

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

28%. Nous constatons que les essences durables hormis l’Iroko n’ont pas atteint le point de
saturation des fibres. De façon générale il est à noter que les essences les plus durables sont
aussi les moins absorbantes, exception faite de l’Iroko. Plus un bois est durable moins il
absorbera de l’eau. Les résultats sont en parfait accord avec la littérature.

Les observations ne sont plus véritablement les mêmes suivant le plan radial. La figure
4.8 présente l’évolution de l’absorption d’eau par les éprouvettes suivant le plan radial.

Figure 4.8: Evolution dans le temps de l'absorption d'eau suivant le plan radial
Suivant le plan radial le bois qui absorbe le plus l’eau est l’Iroko, son absorption se
situant à 20% au bout de 96h. Le Padouk est l’essence qui absorbe le moins suivant ce plan,
avec une absorption d’eau inférieure à 6%. Ici le Bubinba (classe 2) est plus absorbant que le
Sapelli (classe 3) ; de même, le Fraké (classe 4) est plus absorbant que l’Ayous (classe 5). Ainsi,
de façon générale l’absorption d’eau suivant le plan radial ne suit pas le même comportement
que dans la direction des fibres, et ne semble donc pas constituer à ce niveau un bon indicateur
de prédiction de la durabilité naturelle.

4.2.2 Graphique de dispersion entre l’hygroscopicité et la durabilité naturelle


des essences
Nous nous intéressons à l’absorption d’eau au bout de 144h pour les mesures dans la
direction des fibres, et au bout de 96h pour les mesures suivant le plan radial. Pour chaque
mesure nous allons représenter le graphique de dispersion des points correspondants à chaque
essence. La figure 4.9 présente le graphique de dispersion pour les mesures dans la direction
des fibres.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Figure 4.9: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau dans la direction des fibres et la
durabilité naturelle
Bien que tous les points semblent suivre une courbe régulière, le cas particulier de
l’Iroko nous pousse à penser qu’il ne s’agirait que d’une coïncidence. Sur la figure 4.9 on peut
en effet observer que l’Iroko, bois pourtant très durable, absorbe presque autant que le Fraké,
bois réputé peu durable. Le cas singulier de l’Iroko devient généralisé lors des mesures
d’absorption dans le plan radial. La figure 4.10 présente le graphique de dispersion pour les
mesures d’absorptions d’eau suivant le plan radial.

Figure 4.10: Graphique de dispersion entre l’absorption d’eau suivant le plan radial et la
durabilité naturelle

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Suivant le plan radial on peut noter qu’aucune essence n’atteint le point de saturation
des fibres. Par contre l’essence qui absorbe le plus suivant ce plan est l’Iroko. De façon générale
les essences durables absorbent moins que les essences moins durables. Ainsi le comportement
hygroscopique des essences étudiées reste relatif suivant un plan et ne sera pas nécessairement
le même suivant un autre. Les valeurs détaillées d’absorption d’eau de chaque éprouvette sont
données en annexe 2 et 3.

4.2.3 Prédiction de la durabilité naturelle par les mesures d’hygroscopicité


On peut conclure que l’absorption suivant les fibres est un bon indicateur de la
prédiction de la durabilité naturelle exception faite à l’Iroko, comme l’atteste les valeurs des
coefficients de détermination-correspondant aux courbes de tendance parabolique-donnés par
le tableau 4.5.

Tableau 4.5: Coefficients de détermination entre les mesures d'hygroscopicité et la durabilité


naturelle

𝑹𝟐 Absorption d’eau dans Absorption d’eau


la direction des fibres suivant le plan radial
Avec Iroko 0.80 0.16
Sans Iroko 0.90 0.85

Nous prenons en compte l’Iroko et nous intéressons particulièrement à l’absorption dans la


direction des fibres dont nous reprenons le nuage des points donné par la figure 4.11.

Figure 4.11: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par l’absorption d’eau dans la
direction des fibres

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Ainsi, pour un bois donné, connaissant son absorption d’eau dans la direction des fibres
au bout de 144h que nous notons y, il serait possible de prédire sa durabilité naturelle x vis-à-
vis des champignons de pourriture, par projection sur la courbe d’équation ci-contre :
𝒚 = 𝟎, 𝟎𝟐𝒙𝟐 − 𝟎, 𝟎𝟔𝒙 + 𝟎, 𝟐𝟑 (Equation 4.2)

Nous avons trouvé une corrélation très forte (r=-0.94) de type parabolique entre la
densité des essences et leur absorption dans la direction fibres, c’est-à-dire que plus un bois est
dense, moins il absorbe l’eau dans la direction des fibres. Or nous montrerons par la suite que
la densité prise individuellement n’est pas un bon indicateur de la durabilité naturelle. Aussi,
nous recommandons de ne pas considérer l’absorption d’eau dans la direction des fibres comme
un indicateur de la durabilité naturelle.

4.3 Densité anhydre et taux de lignine


L’étude de la composition du bois sous le crible de la durabilité naturelle doit coupler
pour une essence son taux de lignine à sa densité. Comme nous le verrons, chaque paramètre
pris individuellement est mal corrélé avec la durabilité tandis que l’association des deux s’est
révélé être un très bon indicateur. Les principaux points traités dans ce paragraphe sont la
présentation des résultats des essais de détermination de la densité anhydre et du taux de lignine,
l’étude des dispersions graphiques entre ces 2 caractéristiques et la durabilité naturelle, la
formulation d’un modèle de prédiction de la durabilité naturelle du bois sur la base de ces 2
caractéristiques.

4.3.1 Synthèse des résultats


Nous présentons dans le tableau 4.6 les valeurs déterminées de la densité anhydre et du
taux de lignine des différentes essences étudiées.

Tableau 4.6: Densité anhydre et taux de lignine des essences étudiées

N Essences Classe de Densité à Densité Taux de


durabilité 12% anhydre Lignine (%)
(littérature)
1 Iroko 1 0.640.06 0.660.09 33
2 Padouk 1 0.790.09 0.680.03 31
3 Ebene 1 0.900.06 ND 34
4 Wengé 2 0.870.08 0.820.08 32
5 Bubinga 2 0.920.12 0.740.01 28

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

N Essences Classe de Densité à Densité Taux de


durabilité 12% anhydre Lignine
(littérature) (%)
6 Acajou 3 0.570.08 0.470.02 34
7 Sapelli 3 0.690.09 0.570.05 31
8 Fraké 4 0.540.07 0.58002 28
9 Ayous 5 0.380.03 0.350.06 29
10.1 E. Saligna (Duramen) / 0.600.03 25
10.2 E. Saligna (Aubier) / ND 22

De ce tableau il ressort que la densité des bois durables varie de 0,66 à 0,82. La densité
des essences moins durables étant inférieure à 0,6. De manière générale le taux de lignine des
bois durables est supérieur à 30% exception faite à l’Acajou et au Sapelli. Les résultats obtenus
dans la littérature est la mesure de la densité à 12% d’humidité relative. Nous ne pouvons pas
conclure aisément sur la comparaison de ces résultats. Les essences camerounaises étant très
peu étudiées, nous ne pouvons comparer nos données du taux de lignine avec ceux de la
littérature exception faite au Padouk qui possède un taux de lignine de l’ordre de 30,55%
(CTFT, cité par Saha J. B., 2015).

4.3.2 Dispersion graphique entre la densité anhydre et la durabilité naturelle


L’expérience pratique voudrait que dans l’ensemble les bois durs et denses résistent
mieux aux dégradations que les bois plus légers. La figure 4.12 présente la dispersion graphique
entra la densité anhydre des essences étudiées et leur durabilité naturelle.

Figure 4.12: Dispersion graphique entre la densité anhydre et la durabilité naturelle

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Nous constatons sur la figure 4.12 que les bois très durables et durables ont une densité
anhydre supérieure à 0,60 ; du reste on ne peut faire aucune interprétation concluante. En effet,
le Fraké, bois réputé peu durable, a une densité supérieure à celles des bois moyennement
durables étudiés à savoir l’Acajou d’Afrique et le Sapelli. Expérimentalement, on a pu relever
certaines éprouvettes de Fraké dont les densités étaient supérieures à celles de l’Iroko. Les
valeurs détaillées de densité sur éprouvettes sont données en annexe 4. La densité à elle seule
permettrait donc au mieux de faire un triage entre différentes essences sous le crible de la
durabilité naturelle ; et même, des conjectures sur un panel de 9 essences risquent êtres biaisées
tant il est variant le paramètre étudié. Nous reprenons la figure ci-dessus avec un panel de 65
essences tropicales dont les données sont tirées de Tropix (CIRAD).

Figure 4.13: densité des essences à 12% et durabilité naturelle


L’on peut observer sur cette figure des bois très durables et non durables qui ont la même
densité. Aussi, parler de triage serait abusif. Ainsi la densité à elle seule ne pas être utilisée pour
apprécier la durabilité naturelle. Un bois peut être très dense, mais encore faudrait-il connaitre
ses proportions de polysaccarides (cellulose et hémicelluloses) et de lignine.

4.3.3 Dispersion graphique entre le taux de lignine et la durabilité naturelle


La littérature ne met pas en évidence une relation existante entre la durabilité naturelle
du bois et son taux de lignine. Les résultats que nous avons obtenus ne semblent pas non plus
mettre en jeu une relation évidente en considérant le taux de lignine uniquement. La figure 4.14
présente la dispersion graphique entre le taux de lignine des essences étudiées et leur durabilité
naturelle.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Figure 4.14: Dispersion graphique entre le taux de Lignine et la durabilité naturelle


Bien moins que la densité, le taux de lignine d’une essence pris individuellement ne
permet pas de prédire sa classe de durabilité, comme l’atteste la figure 4.14 où le nuage de
points ne suit aucune tendance évidente.

Les résultats obtenus tant pour la densité que pour le taux de lignine étaient attendus.
Nous allons par la suite nous intéresser à l’association de ces deux caractéristiques par le produit
densité × taux de lignine.

4.3.4 Prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité × taux de


lignine
Nous savons que la lignine du bois représente une barrière chimique aux attaques par
les agents de biodégradations. Le produit de la densité d’une essence par son taux de lignine est
une combinaison traduisant presque parfaitement sa macro composition chimique. Ce produit
a donné des résultats satisfaisant dans la recherche des corrélations avec la durabilité naturelle
du bois. Le tableau 4.7 présente les coefficients de détermination obtenus par la corrélation
parabolique.

Tableau 4.7 : Coefficients de détermination entre la densité, le taux de lignine et la durabilité


naturelle

Taux de Lignine Densité Densité × Taux de Lignine


𝑹𝟐 0.21 0.66 0.77

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Il ressort du tableau 4.7 que le produit densité × taux de lignine améliore


significativement le coefficient de détermination de la densité (𝑅 2 =0,66) et celui du taux de
lignine (𝑅 2 =0,21). La figure 4.15 ressort le modèle de prédiction de la durabilité naturelle par
le produit densité × taux de lignine.

Figure 4.15: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit Densité × Taux de
Lignine

Pour un bois donné, connaissant son produit densité × taux de lignine que nous notons
y, il est possible de prédire sa durabilité naturelle x vis-à-vis des champignons, par projection
sur la courbe d’équation ci-contre : 𝒚 = −𝟎, 𝟎𝟎𝟕𝒙𝟐 + 𝟎, 𝟎𝟏𝟐𝒙 + 𝟎, 𝟐𝟏𝟕 (Equation 4.3).

4.4 Association des paramètres et construction d’un modèle de prédiction de


la durabilité naturelle
Nous nous proposons maintenant d’associer les caractéristiques étudiées et d’en
rechercher des combinaisons permettant d’améliorer l’intensité des corrélations, conformément
au paragraphe 2.1. Cette partie s’achève sur l’établissement d’un modèle de prédiction de la
durabilité naturelle et son implémentation à la prédiction de la durabilité naturelle du duramen
et de l’aubier de l’Eucalyptus Saligna.

4.4.1 Association des paramètres


Le tableau 4.8 regroupe les coefficients de détermination donnés par les tableaux 4.4,
4.5 et 4.7. Nous rappelons qu’il s’agit des coefficients de détermination obtenus par une
corrélation de type parabolique et non de type linéaire.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Tableau 4.8: Synthèse des coefficients de détermination entre les caractéristiques du bois et la
durabilité naturelle des essences étudiées

Caractéristiques étudiées 𝐑𝟐
pH 0.03
Potentiel redox standard E 0.03
Potentiel redox modifié rH2 0.51
Conductivité électrique σ 0.21
Variation de la conductivité Δσ 0.87
Absorption suivant les fibres 0.80
Absorption suivant le plan radial 0.16
Densité anhydre 𝑑0 0.66
Taux de lignine L 0.21
Densité × taux de lignine 0.77

Par simplicité, nous considérons que les coefficients 𝛼𝑖 𝑒𝑡 𝛽𝑖 donnés au paragraphe 2.1
sont tous égaux à  1. Le signe + correspondra à une multiplication d’une caractéristique,
considérée lorsque la caractéristique évolue avec la durabilité ; le signe – correspond à une
division, considérée lorsque la caractéristique évolue inversement avec la durabilité. Nous
cherchons à compléter l’association densité × taux de lignine. Le tableau 4.9 donne les
nouveaux coefficients de détermination obtenus en associant ces caractéristiques.

Tableau 4.9: Coefficients de détermination des combinaisons des caractéristiques

Combinaisons des caractéristiques 𝑹𝟐


Densité × Lignine / pH 0.59
Densité × Lignine × Conductivité électrique σ 0.15
Densité × Lignine × Variation Δσ 0.91
Densité × Lignine × rH2 0.77
Densité × Lignine / Absorption suivant les fibres 0.58
Densité × Lignine / Absorption suivant le plan radial 0.42
Densité × Lignine× Variation Δσ / Absorption suivant les fibres 0.71
Densité × Lignine × Variation Δσ / Absorption suivant le plan radial 0.66
Densité × Lignine / (Absorption suivant les fibres × pH) 0.49
Densité × Lignine / (Absorption suivant le plan radial × pH) 0.37

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

La combinaison donnant le meilleur coefficient de détermination (𝑅 2 = 0,91) est le


produit densité × taux de lignine × Amplitude de variation de la conductivité électrique Δσ.
Aussi, cette combinaison améliore les coefficients respectifs du produit densité × taux de
lignine (𝑅 2 =0,77) et de l’amplitude de variation Δσ (𝑅 2 =0,87). Par ailleurs la combinaison
associe 3 caractéristiques du bois de nature différentes à savoir la densité anhydre qui est une
caractéristique physique, le taux de lignine qui est une caractéristique chimique et la
conductivité électrique qui est une caractéristique électrochimique. C’est à partir de cette
combinaison de caractéristiques que nous allons construire notre modèle de prédiction de la
durabilité naturelle.

4.4.2 Construction d’un modèle de prédiction de la durabilité naturelle


La figure 4.16 présente la modélisation de la dispersion graphique entre la durabilité
naturelle des essences étudiées et leur produit densité anhydre × taux de lignine × Amplitude
de variation de la conductivité électrique Δσ.

Figure 4.16: Modèle de prédiction de la durabilité naturelle par le produit densité anhydre ×
taux de lignine × Δσ

Pour un bois donné, connaissant son produit y égale à densité anhydre × taux de lignine
× amplitude de variation de la conductivité électrique Δσ, il est possible de prédire sa durabilité
naturelle x vis-à-vis des champignons de pourriture (en l’occurrence le champignons de
pourriture cubique des zones tropicales Antrodia sp), par projection sur la courbe d’équation
ci-contre : 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 (Equation 4.4)

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Nous pouvons raffiner la courbe de tendance donnée à la figure 4.16 en moyennant les
résultats obtenus par classe de durabilité. Nous remarquons que la valeur du point en classe 4
(Fraké), est similaire à celle des points en classe 3 (Acajou et Sapelli). Ce constat a aussi été
fait lors des mesures de densité, d’hygroscopicité, de pH et de conductivité électrique ; ainsi,
malgré que le Fraké soit considéré peu durable (classe 4) par la littérature (Tropix, CIRAD),
tout porte à croire que l’échantillon de Fraké étudié est en fait un bois moyennement durable
(classe 3). Nzokou P. et al. (2005) le classe comme étant moyennement durable vis-à-vis du
champignon de pourriture G. Trabeum.

4.5 Application du modèle à la prédiction de la durabilité naturelle de


l’Eucalyptus Saligna
Nous allons nous servir de l’équation 4.4 et des résultats des mesures effectuées sur
l’Eucalyptus Saligna pour prédire sa durabilité naturelle. Nous allons prédire tout d’abord la
durabilité naturelle du duramen, puis nous allons modifier subtilement le modèle pour prédire
la durabilité naturelle de l’aubier.

4.5.1 Caractéristiques de l’Eucalyptus Saligna


Le tableau 4.10 présente les caractéristiques déterminées expérimentalement sur le
duramen et l’aubier de l’Eucalyptus Saligna.

Tableau 4.10: Caractéristiques de l'Eucalyptus Saligna

Caractéristiques Duramen Aubier


pH 4.400.11 4.990.04
E 131.964.53 98.631.81
rH2 13.200.09 13.280.06
σ 304 573
Δσ 53 83
Densité anhydre 0.600.03 ND
Taux de lignine 25% 22%
Densité × Taux de lignine 0.15 /
Densité× Taux de lignine × Δσ 0.75 /

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

4.5.2 Prédiction de la durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus


Saligna

Pour le duramen de l’Eucalyptus Saligna on a densité × taux de lignine × Δσ = 0,75.


L’équation 4.4 devient donc 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 = 𝟎, 𝟕𝟓. La résolution graphique
de cette équation donnée par la figure 4.17, permet d’obtenir 𝒙 = 4.

Figure 4.17: Prédiction de la durabilité naturelle du duramen de l'Eucalyptus Saligna


D’après le modèle établit, le duramen de l’Eucalyptus Saligna se situerait entre la classe
3 (moyennement durable) et la classe 4 (peu durable), avec toutefois un penchant pour la classe
4. Par principe de sécurité, nous le considérons comme peu durable (classe 4). La littérature
classe l’Eucalyptus Saligna des zones tempérées comme étant un bois moyennement durable
(classe 3). Ainsi, les conditions de croissance influenceraient de façon non négligeable les
propriétés intrinsèques du bois. Nous rappelons que l’introduction de l’Eucalyptus Saligna au
Cameroun avec pour but principale d’assainir les terrains marécageux dans la région littorale
(Fonweban J. N. et al., 1997). L’Eucalyptus n’est donc pas réputé pour ses propriétés de
durabilité, mais plutôt pour ses capacités d’absorption, le prédisposant de fait aux attaques des
champignons. Des observations faites lors des mesures d’hygroscopicité de type 1 nous
conforte dans le fait de le considérer comme peu durable. En effet, après 4 jours dans l’eau les
parties émergées des éprouvettes de duramen d’Eucalyptus Saligna étaient déjà attaquées par
les moisissures, tout comme les éprouvettes d’Ayous.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

La figure 4.18 montre l’attaque des éprouvettes d’Eucalyptus Saligna et d’Ayous par
les moisissures au bout de 4jours dans l’eau.

(a)

(b)
Figure 4.18: Attaque des éprouvettes de duramen par les moisissures au bout de 4 jours dans
l'eau : (a) Eucalyptus Saligna ; (b) Ayous

4.5.3 Prédiction de la durabilité naturelle de l’aubier de l’Eucalyptus Saligna


Nous ne pouvons pas utiliser le modèle précèdent pour prédire la durabilité naturelle de
l’aubier parce qu’il contient des sèves et des substances minérales absentes dans le duramen,
qui risqueraient à cet effet de biaiser l’interprétation du comportement des paramètres
électrochimiques ; du reste, la littérature conseille fortement de toujours considérer l’aubier du
bois comme étant non durable (classe 5). Néanmoins, nous pouvons apprécier la durabilité
naturelle de l’aubier en nous limitant à ses composants macromoléculaires, traduit dans ce cas
à travers le produit densité anhydre × Taux de lignine (𝑅 2 =0.77). Nous supposerons que l’aubier
a la même densité que le duramen, ce qui donne pour l’Eucalyptus Saligna densité anhydre ×
taux de lignine = 0,13.

L’équation 4.3 du modèle réduit devient −𝟎, 𝟎𝟎𝟕𝒙𝟐 + 𝟎, 𝟎𝟏𝟐𝒙 + 𝟎, 𝟐𝟏𝟕 = 𝟎, 𝟏𝟑 . La


résolution graphique de cette équation donnée par la figure 4.19, permet d’obtenir 𝒙 = 5.

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Chapitre 4 : Résultats des essais et analyse des corrélations

Figure 4.19: Prédiction de la durabilité naturelle de l'aubier de l'Eucalyptus Saligna


On trouve d’après le modèle utilisé que l’aubier de l’Eucalyptus Saligna se situe entre
la classe 4 et la classe 5, ce qui est plutôt satisfaisant. Toujours par sécurité, nous le plaçons par
défaut en classe 5 (non durable).

Conclusion
L’objectif de ce chapitre était d’une part de présenter les résultats des essais effectués
sur les essences tropicales camerounaises étudiées, d’autre part d’exploiter ces résultats pour
construire un modèle mathématique de prédiction de la durabilité naturelle. Après avoir
présenté les résultats de chaque essai séparément, nous avons déterminé les coefficients de
détermination entre chaque caractéristique étudiée et la durabilité naturelle. Par la suite nous
avons associé les caractéristiques afin de rechercher les associations qui permettraient de
maximiser l’intensité des corrélations. A partir des résultats obtenus on a pu construire un
modèle permettant de prédire la durabilité naturelle x d’un bois de duramen vis-à-vis des
champignons de pourriture des zones tropicales, sur la base de la connaissance de son produit
y= densité anhydre × taux de lignine × amplitude de variation de sa conductivité électrique Δσ,
d’équation 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 et dont la courbe est très fortement corrélée avec
la dispersion graphique obtenue, donnant un 𝑹𝟐 =0.91. Ce modèle a été utilisé pour prédire la
durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus Saligna, la situant comme peu durable (x=4).
Un second modèle a été adapté pour apprécier la durabilité naturelle de l’aubier, la situant
comme non durable (x=5).

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES


Ce travail avait pour principal objectif de proposer une nouvelle approche d’évaluation
de la durabilité naturelle des bois, adaptable en contexte tropical. La méthodologie adoptée a
été de construire un modèle mathématique permettant de prédire la durabilité naturelle d’un
bois, connaissant quelques-unes de ses caractéristiques physiques et chimiques fortement
corrélées avec la durabilité naturelle. Après avoir proposé conceptuellement la méthode, nous
l’avons mis en œuvre. A cet effet, 10 essences camerounaises- Iroko, Padouk, Ebene, Wengé,
Bubinga, Acajou d’Afrique, Sapelli, Fraké, Ayous, Eucalyptus Saligna- ont été étudiées et pour
chacune d’elles 7 caractéristiques ont été déterminées expérimentalement à savoir la densité
anhydre, l’hygroscopicité par absorption d’eau dans la direction des fibres et suivant le plan
radial, le taux de lignine, le pH, le potentiel redox standard E, le potentiel modifié rH2, la
conductivité électrique σ.

Il ressort que suivant le plan radial le bois qui absorbe le plus l’eau est l’Iroko et celui
qui en absorbe le moins est le Padouk. Dans la direction des fibres le bois le plus hydrophile est
l’Ayous. La densité anhydre des essences varie de 0.35 à 0.82. Le taux de lignine quant à lui
varie de 22% à 34%. Le pH des solutions faites à base des sciures d’essences étaient acides
(varie de 4.4 à 6.8). Le potentiel chimique des solutions varie de -6.14 mV à 131.96 mV. Les
solutions sont toutes conductrices et la plus conductrice étant la solution faite à base du bois de
Fraké. Le potentiel modifié rH2 a montré que toutes les solutions sont antioxydantes avec des
valeurs de rH2 inférieures à 14. Ceci est d’autant vrai car l’eau extrait des composés
phénoliques dans les parois des bois. A partir des résultats obtenus les intensités des corrélations
entre la durabilité naturelle des essences étudiées et leur durabilité naturelle ont été déterminées.
On a pu construire un modèle mathématique permettant de prédire la durabilité naturelle x d’un
bois de duramen vis-à-vis des champignons de pourriture des zones tropicales, sur la base de la
connaissance de son produit y= densité anhydre × taux de lignine × amplitude de variation de
sa conductivité électrique Δσ, d’équation 𝒚 = 𝟎, 𝟐𝟗𝟕𝒙𝟐 − 𝟐, 𝟕𝟕𝟎𝒙 + 𝟔, 𝟗𝟔𝟒 et dont la courbe
est très fortement corrélée avec la dispersion graphique obtenue, donnant un 𝑹𝟐 =0.91. Ce
modèle a été utilisé pour prédire la durabilité naturelle du duramen de l’Eucalyptus Saligna, la
situant comme peu durable (x=4). Un modèle réduit ne prenant en compte que le produit
densité anhydre × taux de lignine a été utilisé pour apprécier la durabilité naturelle de l’aubier,
la situant comme non durable (x=5).

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

Les résultats obtenus par le modèle sont en parfait accord avec la littérature et son
implémentation n’a nécessité qu’un seul mois en laboratoire, présentant ainsi un gain de temps
considérable par rapport aux essais en laboratoire nécessitant 4 mois minimum et les essais en
champ nécessitant 2 ans minimum. De plus, ne nécessitant pas un matériel de pointe,
l’utilisation de cette approche ouvre un grand champ de possibilités pour les acteurs du secteur
du bois désireux d’apprécier la capacité de leur bois à résister aux attaques des agents de
détérioration. Ce travail se trouve limité sous plusieurs aspects et nous suggérons pour la suite
de construire des modèles permettant aussi d’évaluer la durabilité naturelle vis-à-vis des
termites, de caractériser les ions responsables de l’amplitude de variation élevée de la
conductivité électrique des bois durables, de rechercher des moyens de prédiction de la durée
de vie des ouvrages en bois compte tenu de la durabilité des bois utilisés et de leur classe de
risque.

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REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 87
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REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 91
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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN 92
ANNEXES

ANNEXES
Annexe 1 : Résultats détaillés des essais électrochimiques
Tableau A.1: Résultats détaillés des essais électrochimiques
σ pH E T rH2
[μS/cm] moy. moy. Ecart type [mV] moy. Ecart type [C] moy. Ecart type
Essences Classe Mesures
E1 Δσ E2 Δσ E3 Δσ Δσ σ E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3 E1 E2 E3
1 38 34 38 6,89 6,82 6,96 -9,20 -3,40 -11,80 28,4 28,3 27,2 13,472 13,526 13,524
1. Iroko 1 2 44 12 45 21 50 27 20 57 6,91 6,72 6,84 6,85 0,08 -10,00 2,40 -6,14 5,58 28,9 28,6 27,4 13,486 13,520 13,680 13,53 0,06
3 50 55 65 6,84 6,75 6,96 -6,50 1,00 -11,60 28,8 28,5 27,3 13,463 13,533 13,531
1 22 23 22 4,83 4,90 4,94 105,20 105,50 101,60 28,5 28,5 27,2 13,175 13,325 13,290
2. Padouk 1 2 26 5 45 33 35 24 21 43 4,78 4,96 4,92 4,88 0,07 108,00 102,30 102,90 104,80 2,80 29 28,5 27,5 13,163 13,338 13,290 13,26 0,07
3 27 56 46 4,79 4,85 4,94 107,70 108,40 101,60 28,8 28,4 27,6 13,175 13,323 13,285
1 52 47 44 4,79 4,93 4,89 107,30 104,00 104,80 28,7 28,5 27,3 13,163 13,335 13,296
3. Ebene 1 2 58 13 58 17 52 15 15 63 4,78 4,88 4,88 4,86 0,06 108,10 106,60 105,20 106,17 1,86 29,1 28,6 27,6 13,165 13,321 13,286 13,26 0,07
3 65 64 59 4,80 4,84 4,91 107,20 108,80 103,50 28,9 28,4 27,7 13,177 13,317 13,288
1 27 24 27 4,95 5,17 5,24 98,50 90,10 84,90 28,5 28,5 27,4 13,191 13,351 13,327
4. Wengue 2 2 32 10 32 16 32 13 13 39 5,04 5,22 5,20 5,13 0,10 93,90 87,30 87,30 90,96 4,34 28,8 28,5 27,5 13,215 13,357 13,327 13,29 0,07
3 37 40 40 5,01 5,15 5,15 95,30 91,60 89,70 28,8 28,4 27,6 13,201 13,362 13,306
1 59 54 53 4,47 4,51 4,49 125,00 127,60 127,10 28,6 28,6 27,5 13,116 13,282 13,241
5. Bubinga 2 2 65 9 67 14 69 14 12 68 4,46 4,56 4,50 4,49 0,03 126,00 125,10 126,20 126,44 0,99 29 28,6 27,5 13,123 13,299 13,231 13,21 0,08
3 68 68 67 4,45 4,51 4,49 126,30 127,70 127,00 28,9 28,5 27,6 13,115 13,287 13,236
1 28 28 28 5,13 5,20 5,20 88,50 88,60 87,30 28,7 28,5 27,5 13,215 13,361 13,327
6. Acajou
3 2 30 1 30 5 31 6 4 32 5,17 5,23 5,26 5,19 0,05 86,40 86,70 85,90 87,34 1,95 29 28,6 27,5 13,222 13,356 13,400 13,31 0,07
d'Afrique
3 29 33 34 5,12 5,17 5,26 89,20 89,90 83,60 28,8 28,4 27,7 13,218 13,345 13,321
1 13 14 13 5,56 5,63 5,62 64,90 64,00 63,70 28,7 28,5 27,5 13,287 13,399 13,376
7. Sapelli 3 2 14 2 17 6 17 6 5 18 5,49 5,71 5,63 5,62 0,08 68,50 59,80 63,10 63,31 3,13 29 28,5 27,5 13,265 13,418 13,376 13,35 0,06
3 15 20 19 5,54 5,68 5,71 66,10 61,30 58,40 28,8 28,5 27,7 13,287 13,408 13,377
1 69 74 74 5,36 5,38 5,38 75,90 78,60 77,20 28,4 28,6 27,5 13,257 13,386 13,348
8. Fraké 4 2 74 3 79 10 79 10 8 80 5,26 5,37 5,37 5,34 0,05 81,40 79,10 77,40 78,86 2,10 29 28,5 27,6 13,236 13,383 13,334 13,32 0,06
3 72 84 84 5,24 5,37 5,36 82,70 79,00 78,40 28,9 28,4 27,6 13,240 13,381 13,348
1 57 60 59 5,05 5,09 5,06 93,10 94,70 28,7 28,4 27,5 13,209 13,346 10,120
9. Ayous 5 2 57 0 61 3 61 5 3 61 5,03 5,11 5,12 5,08 0,04 94,10 94,00 91,40 93,30 1,18 29,1 28,5 27,5 13,198 13,361 13,304 12,93 1,06
3 57 63 64 5,04 5,14 5,09 93,90 91,70 93,50 28,9 28,4 27,7 13,214 13,345 13,313
Eucalyptus 1 23 26 26 4,20 4,43 4,42 140,20 132,20 130,70 28,7 28,7 27,5 13,082 13,275 13,222
S. / 2 25 3 30 5 32 8 5 30 4,30 4,55 4,43 4,40 0,11 134,80 125,50 130,60 131,96 4,53 29,1 28,6 27,5 13,095 13,292 13,239 13,20 0,09
(Duramen) 3 26 31 34 4,28 4,52 4,43 136,00 127,00 130,60 28,8 28,5 27,7 13,100 13,284 13,236
1 49 49 49 4,95 4,99 5,05 99,00 100,50 95,80 28,6 28,5 27,5 13,207 13,338 13,312
Eucalyptus
/ 2 52 5 53 8 53 10 8 57 4,97 5,03 5,03 4,99 0,04 97,60 98,40 96,80 98,63 1,81 29,1 28,6 27,5 13,195 13,347 13,305 13,28 0,06
S. (Aubier)
3 54 57 59 4,96 4,99 4,95 98,00 100,50 101,10 28,6 28,3 27,5 13,194 13,341 13,290

 E1, E2, E3 représentent respectivement les échantillons 1, 2 et 3 de chaque essence ;

 Mesures 1, 2, 3 sont des mesures effectuées à 3h d’intervalle sur le même échantillon;

Annexe 2 : mesures d’hygroscopicité de type 1, dans la direction des fibres

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL ET URBANISME


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN
93
ANNEXES

masse
Tableau
Essences A.2: Absorption dans la direction
initiale
masse des
Humide fibres
[g] Absorption (%)

N d'éprouvette h 3h 8h 24h 48h 72h 96h 120h 144h 0 3 8 24 48 72 96 120 144


1 41,423 43,2706 44,0536 45,7334 47,0985 48,2112 48,9841 49,6586 50,2359 0% 4% 6% 10% 14% 16% 18% 20% 21%
2 30,5246 31,5931 32,4563 34,1279 35,9182 37,2682 38,0557 38,7788 39,4936 0% 4% 6% 12% 18% 22% 25% 27% 29%
3 30,8351 32,2648 33,0613 34,9511 36,3881 37,4774 38,4593 39,3403 40,0386 0% 5% 7% 13% 18% 22% 25% 28% 30%
1. Iroko
4 33,9236 35,5814 36,4562 38,15 39,5146 40,6694 41,5891 42,1995 42,7394 0% 5% 7% 12% 16% 20% 23% 24% 26%
5 37,8496 39,3092 40,1931 41,8817 43,2299 44,5078 45,6821 46,2025 46,5864 0% 4% 6% 11% 14% 18% 21% 22% 23%
6 34,5483 35,8439 36,6994 38,5885 40,0407 41,4316 42,2754 43,0432 43,4729 0% 4% 6% 12% 16% 20% 22% 25% 26%
Moyenne 0% 4% 7% 12% 16% 20% 22% 24% 26%
1 43,0193 44,0775 44,6116 45,6023 46,4493 47,0815 47,4375 47,8818 48,1935 0% 2% 4% 6% 8% 9% 10% 11% 12%
2 43,4442 44,5557 45,0546 46,1215 46,7652 47,6819 47,9425 48,4265 48,6951 0% 3% 4% 6% 8% 10% 10% 11% 12%
3 44,4873 45,3911 45,9359 47,0877 48,0264 48,7824 49,1051 49,5027 49,7613 0% 2% 3% 6% 8% 10% 10% 11% 12%
2. Padouk
4 41,7796 42,6662 42,9886 43,8458 44,6512 45,1645 45,3976 45,6603 45,9086 0% 2% 3% 5% 7% 8% 9% 9% 10%
5 42,3325 42,9463 43,1894 43,9073 44,4819 44,907 45,2334 45,4834 45,7381 0% 1% 2% 4% 5% 6% 7% 7% 8%
6 43,1107 44,1645 44,6399 45,8486 46,8423 47,3437 47,7736 48,1991 48,4426 0% 2% 4% 6% 9% 10% 11% 12% 12%
Moyenne 0% 2% 3% 6% 7% 9% 10% 10% 11%
1 51,7751 53,2463 54,0849 55,6104 56,8493 57,8134 58,4564 59,0625 59,4111 0% 3% 4% 7% 10% 12% 13% 14% 15%
2 39,8299 41,5239 42,3565 43,7468 44,7589 45,652 46,0756 46,413 46,8265 0% 4% 6% 10% 12% 15% 16% 17% 18%
4. Wengue
3 56,4385 57,7033 58,4583 60,2558 61,5694 62,4976 63,0566 63,579 63,9966 0% 2% 4% 7% 9% 11% 12% 13% 13%
4 40,047 42,0908 43,1364 44,9204 45,8295 46,5703 47,1479 47,6622 48,1006 0% 5% 8% 12% 14% 16% 18% 19% 20%
Moyenne 0% 4% 6% 9% 11% 13% 15% 16% 16%
1 50,4253 52,4203 53,6332 55,8254 57,5527 58,9267 59,7969 60,5802 61,2336 0% 4% 6% 11% 14% 17% 19% 20% 21%
5. Bubinga
2 49,2978 50,8508 51,8681 53,8619 55,4894 56,8434 57,5936 58,5051 59,192 0% 3% 5% 9% 13% 15% 17% 19% 20%
Moyenne 0% 4% 6% 10% 13% 16% 18% 19% 21%
1 31,7002 33,601 34,9973 37,6923 39,6369 40,8711 41,3694 41,9318 42,3641 0% 6% 10% 19% 25% 29% 31% 32% 34%
2 32,5574 34,2681 35,5596 37,8192 39,4642 40,6326 41,3448 41,8507 42,2785 0% 5% 9% 16% 21% 25% 27% 29% 30%
6. Acajou 3 27,7665 29,1391 29,9317 31,8207 33,2011 34,122 34,5136 34,9393 35,254 0% 5% 8% 15% 20% 23% 24% 26% 27%
d'Afrique 4 33,3332 34,5465 35,6144 37,8303 39,7716 41,107 41,9736 42,7163 43,096 0% 4% 7% 13% 19% 23% 26% 28% 29%
5 29,1874 30,9326 32,0406 34,0578 35,3676 36,449 36,8813 37,1857 37,4995 0% 6% 10% 17% 21% 25% 26% 27% 28%
6 31,8757 33,546 34,7884 37,0709 38,9947 40,061 40,6045 41,1189 41,5171 0% 5% 9% 16% 22% 26% 27% 29% 30%
Moyenne 0% 5% 9% 16% 21% 25% 27% 29% 30%
1 39,1779 40,4082 41,1804 43,0171 44,659 45,5952 46,1393 46,6942 47,1618 0% 3% 5% 10% 14% 16% 18% 19% 20%
2 39,1761 40,8794 41,7264 43,574 45,1682 46,1029 46,4566 46,923 47,3096 0% 4% 7% 11% 15% 18% 19% 20% 21%
3 32,143 33,9664 34,8387 37,0592 38,9888 40,2182 40,6159 41,0306 41,3853 0% 6% 8% 15% 21% 25% 26% 28% 29%
7. Sapelli
4 34,5943 36,3017 37,3293 39,2123 40,8342 41,7543 42,3088 42,7193 43,0091 0% 5% 8% 13% 18% 21% 22% 23% 24%
5 35,0851 36,5677 37,5725 39,5828 41,0834 41,9453 42,5135 42,9482 43,3366 0% 4% 7% 13% 17% 20% 21% 22% 24%
6 31,7711 33,0812 34,0741 36,2237 37,9383 39,0434 39,6053 40,1088 40,4718 0% 4% 7% 14% 19% 23% 25% 26% 27%
Moyenne 0% 4% 7% 13% 18% 20% 22% 23% 24%
1 35,5604 37,1724 38,1962 40,2663 41,6791 43,007 43,8128 44,4763 45,1457 0% 5% 7% 13% 17% 21% 23% 25% 27%
2 33,7755 35,3424 36,5169 38,7553 40,1958 41,5444 42,1194 42,9637 43,6316 0% 5% 8% 15% 19% 23% 25% 27% 29%
3 37,9754 39,591 40,7938 43,4514 45,3702 46,461 47,3678 48,642 49,8453 0% 4% 7% 14% 19% 22% 25% 28% 31%
8. Fraké
4 37,5789 39,1614 40,2205 42,8577 44,5178 45,5733 46,5685 47,5012 48,5476 0% 4% 7% 14% 18% 21% 24% 26% 29%
5 40,3272 42,1294 43,1745 45,5129 47,1154 48,287 49,1242 49,9505 50,5165 0% 4% 7% 13% 17% 20% 22% 24% 25%
6 39,6234 41,2084 42,2993 44,5396 46,0197 47,3496 48,3087 49,0213 49,5938 0% 4% 7% 12% 16% 19% 22% 24% 25%
Moyenne 0% 4% 7% 14% 18% 21% 23% 26% 28%
1 25,201 27,1684 28,6704 31,3364 32,9386 34,1922 34,9364 35,7939 36,3055 0% 8% 14% 24% 31% 36% 39% 42% 44%
2 24,5127 26,8783 28,3332 30,9228 32,6107 33,8643 34,6609 35,2452 35,8341 0% 10% 16% 26% 33% 38% 41% 44% 46%
3 25,959 28,0446 29,6333 32,6557 34,5247 35,7614 36,6732 37,3368 38,0457 0% 8% 14% 26% 33% 38% 41% 44% 47%
9. Ayous
4 25,8566 27,7789 29,3793 32,2811 34,1254 35,3732 36,2196 36,987 37,6372 0% 7% 14% 25% 32% 37% 40% 43% 46%
5 16,7489 18,4686 19,6446 22,0016 23,8272 24,898 25,5092 26,1786 26,6873 0% 10% 17% 31% 42% 49% 52% 56% 59%
6 17,3406 19,6464 20,7857 23,1702 24,8993 25,9986 26,622 27,5218 27,861 0% 13% 20% 34% 44% 50% 54% 59% 61%
Moyenne 0% 9% 16% 28% 36% 41% 45% 48% 50%
1 28,3801 30,3841 31,7016 33,9318 35,4443 36,8442 37,5046 38,3026 38,7398 0% 7% 12% 20% 25% 30% 32% 35% 37%
10.
2 29,3515 31,4067 32,4176 34,5598 36,2001 37,5445 38,0976 38,6396 39,1143 0% 7% 10% 18% 23% 28% 30% 32% 33%
Ecalyptus
3 28,428 30,5152 31,6208 33,8483 35,4872 36,5048 36,9077 37,4173 37,8338 0% 7% 11% 19% 25% 28% 30% 32% 33%
Saligna
4 28,7199 29,0181 30,3901 32,7678 34,5009 35,5225 36,1198 37,6915 37,1703 0% 1% 6% 14% 20% 24% 26% 31% 29%
Moyenne 0% 6% 10% 18% 23% 27% 29% 32% 33%

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL ET URBANISME


REDIGE PAR TCHIEUDJUI POUASSI DANIEL GABIN
94
ANNEXES

Annexe 3 : Mesures d’hygroscopicité de type 2, suivant le plan radial


Tableau A.3: Absorption suivant le plan radial
masse
Essences masse Humide [g] Absorption (%)
initiale
N d'éprouvette h 1h 3h 8h 24h 48h 72h 96h 0 1 3 8 24 48 72 96
1 117,1632 118,6064 119,7446 121,602 126,9 131,0885 134,672 137,0985 0% 1% 2% 4% 8% 12% 15% 17%
1. Iroko
2 108,3916 110,0424 110,7806 112,662 115,2378 120,039 123,4935 127,1695 0% 2% 2% 4% 6% 11% 14% 17%
Moyenne 0% 1% 2% 4% 7% 11% 14% 17%
1 148,416 149,8155 150,2718 150,875 152,721 154,458 155,935 157,0405 0% 1% 1% 2% 3% 4% 5% 6%
2.Padouk
2 149,9225 150,5225 150,767 151,038 151,969 153,1545 154,336 155,2485 0% 0% 1% 1% 1% 2% 3% 4%
Moyenne 0% 1% 1% 1% 2% 3% 4% 5%
1 158,185 159,519 160,333 161,2385 164,6325 168,578 172,0005 174,189 0% 1% 1% 2% 4% 7% 9% 10%
4. Wengue
2 182,0305 183,599 184,281 185,3825 187,247 190,0225 192,099 194,002 0% 1% 1% 2% 3% 4% 6% 7%
Moyenne 0% 1% 1% 2% 3% 5% 7% 8%
1 156,1565 158,79 159,822 161,6245 164,1355 168,152 172,0575 176,3 0% 2% 2% 4% 5% 8% 10% 13%
5.Bubinga
2 0%
Moyenne 0% 2% 2% 4% 5% 8% 10% 13%
1 117,186 118,1064 118,6566 119,5084 122,532 125,346 127,7415 129,238 0% 1% 1% 2% 5% 7% 9% 10%
6.Acajou
2 109,0836 110,5004 111,3308 112,3326 114,9534 120,095 123,6225 126,95 0% 1% 2% 3% 5% 10% 13% 16%
Moyenne 0% 1% 2% 2% 5% 9% 11% 13%
1 140,3045 141,4155 142,0875 142,967 145,826 149,238 154,8 158,0925 0% 1% 1% 2% 4% 6% 10% 13%
7.Sapelli
2 111,877 113,0558 113,745 114,782 116,7432 120,0025 122,609 125,211 0% 1% 2% 3% 4% 7% 10% 12%
Moyenne 0% 1% 1% 2% 4% 7% 10% 12%
1 141,4975 143,402 144,8675 146,9975 151,8635 156,0685 160,716 164,3685 0% 1% 2% 4% 7% 10% 14% 16%
8.Fraké
2 127,2465 129,4835 130,3595 131,947 134,7515 138,455 141,488 144,5665 0% 2% 2% 4% 6% 9% 11% 14%
Moyenne 0% 2% 2% 4% 7% 10% 12% 15%
1 96,9168 98,5376 99,3762 100,534 103,965 106,9672 109,8482 111,8874 0% 2% 3% 4% 7% 10% 13% 15%
9.Ayous
2 68,4768 69,3024 69,6926 70,4662 71,9214 74,2258 76,0526 77,7916 0% 1% 2% 3% 5% 8% 11% 14%
Moyenne 0% 1% 2% 3% 6% 9% 12% 15%
10.Eucalyup 1 103,5912 104,5672 104,9618 105,674 107,4264 109,8172 111,5042 112,9936 0% 1% 1% 2% 4% 6% 8% 9%

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES D’INGENIEUR DE CONCEPTION DE GENIE CIVIL ET URBANISME


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95
ANNEXES

Annexe 4 : Densités anhydres sur cube de 20 mm de coté


Tableau A.4 : Densité anhydre des essences
masse
Essences masse sèche Volume anhydre Densité anhydre [g/cm3]
initiale
Classe N d'éprouvette h 4h 8h 24h 28h l1 [cm] l2 [cm] l3 [cm] Volume moy Ecart type
1 6,293 6,0034 5,9525 5,9327 5,9327 2,1 2 2,1 8,82 0,67
2 6,1337 5,8568 5,8065 5,7885 5,7885 2 2,1 2,1 8,82 0,66
3 4,7844 4,5679 4,531 4,5203 4,5203 2,05 2 2,1 8,61 0,53
1. Iroko 1 0,66 0,09
4 4,589 4,3699 4,3366 4,3268 4,3268 2,05 2 2,1 8,61 0,50
5 4,3508 4,1435 4,1027 4,0948 4,0948 2,05 2 2,1 8,61 0,48
6 4,1996 4,0053 3,9663 3,9588 3,9588 2 2,1 2,1 8,82 0,45
1 5,7812 5,5524 5,5066 5,4885 5,4804 2 2,1 2 8,40 0,65
2 5,689 5,4919 5,4327 5,4078 5,4006 1,9 2,05 1,95 7,60 0,71
3 5,8611 5,6343 5,5832 5,5701 5,5605 2 2 2 8,00 0,70
2. Padouk 1 0,68 0,03
4 5,4245 5,2408 5,1799 5,1685 5,1569 2 2 2 8,00 0,64
5 6,3025 6,1056 6,0482 6,0134 6,001 2,05 2,1 2,1 9,04 0,66
6 6,2605 6,0443 5,9746 5,9477 5,9326 2,05 2 2,1 8,61 0,69
1 6,6955 6,4732 6,361 6,3241 6,3275 2 1,9 2,05 7,79 0,81
2 7,1731 6,9341 6,8169 6,7773 6,7676 1,9 2 2 7,60 0,89
3 5,8533 5,6264 5,5332 5,5079 5,4965 2 1,8 2,1 7,56 0,73
4. Wengue 2 0,82 0,08
4 7,1151 6,875 6,7593 6,7241 6,71 2 1,9 2 7,60 0,88
5 7,1777 6,9526 6,8375 6,8015 6,7924 1,9 2 2 7,60 0,89
6 5,4351 5,2331 5,1453 5,1277 5,1191 1,8 2 2 7,20 0,71
1 6,4177 6,1565 6,0487 6,0317 6,0317 1,95 2 2,1 8,19 0,74
2 5,9187 5,6728 5,57 5,557 5,557 2 1,95 1,95 7,61 0,73
5. Bubinga 2 0,74 0,01
3 6,521 6,2413 6,1305 6,1139 6,1139 2 1,95 2,1 8,19 0,75
4 6,1548 5,9155 5,7924 5,7831 5,7831 2 1,9 2 7,60 0,76
1 4,1586 3,9653 3,8766 3,8564 3,8513 1,9 2 2,05 7,79 0,49
2 3,8425 3,6635 3,5883 3,5598 3,5524 2 1,95 2 7,80 0,46
6. Acajou 3 4,0278 3,8352 3,7623 3,7389 3,7311 1,9 2 2 7,60 0,49
3 0,47 0,02
d'Afrique 4 4,1792 3,9752 3,8975 3,8723 3,8711 2 2 2,05 8,20 0,47
5 3,9031 3,7182 3,6443 3,62248 3,6132 1,9 2 2,05 7,79 0,46
6 3,8421 3,6649 3,5839 3,5649 3,5533 1,95 2 2 7,80 0,46
1 4,6002 4,3818 4,2971 4,2627 4,258 2 1,95 2 7,80 0,55
2 4,6911 4,4741 4,3852 4,3574 4,3513 2 2 1,95 7,80 0,56
3 4,3714 4,1631 4,0856 4,0591 4,0539 2 2 2 8,00 0,51
7. Sapelli 3 0,57 0,05
4 4,8596 4,6359 4,5505 4,5184 4,5054 2,2 1,9 1,9 7,94 0,57
5 5,0465 4,8028 4,7258 4,6928 4,6868 1,95 1,95 2 7,61 0,62
6 5,2098 4,9685 4,8832 4,8569 4,8404 2 1,9 2 7,60 0,64
1 4,876 4,6537 4,5653 4,5465 4,5465 2 2 2 8,00 0,57
2 4,8678 4,641 4,5545 4,5356 4,5356 2 2,05 2 8,20 0,55
3 5,3342 5,0804 4,994 4,9732 4,9732 2,05 2 2,05 8,41 0,59
8. Fraké 4 0,58 0,02
4 5,1882 4,9531 4,8587 4,8407 4,8407 2 1,95 2,05 8,00 0,61
5 5,1058 4,8583 4,7737 4,7508 4,7508 2,1 2 2 8,40 0,57
6 5,2981 5,0524 4,9586 4,9378 4,9378 2 2 2,05 8,20 0,60
1 3,5342 3,4044 3,3034 3,3013 3,3013 2 2,1 2 8,40 0,39
2 3,5992 3,4556 3,3838 3,3705 3,3705 2 2 2,1 8,40 0,40
3 3,5889 3,444 3,3735 3,3581 3,3581 2,1 2 2 8,40 0,40
9. Ayous 5 0,35 0,06
4 3,3669 3,231 3,1623 3,1555 3,1555 2 1,95 2,1 8,19 0,39
5 2,4922 2,3902 2,3345 2,3299 2,3299 2 2,05 2,05 8,41 0,28
6 2,456 2,3583 2,3006 2,2944 2,2944 2,1 2 2 8,40 0,27
1 4,9619 4,7791 4,7009 4,6701 4,6641 2 2,1 2 8,40 0,56
10. 2 5,445 5,2271 5,1479 5,1129 5,107 1,95 2,05 2,05 8,19 0,62
Ecalyptus 3 5,3132 5,1352 5,0392 5,0037 4,9943 2,1 2 2,1 8,82 0,57
/ 0,60 0,03
Saligna 4 5,2345 5,0347 4,9671 4,9292 4,921 2,1 1,95 2 8,19 0,60
(Duramen) 5 5,1577 4,9593 4,9014 4,8599 4,8506 2,1 1,9 2 7,98 0,61
6 5,6455 5,4201 5,3674 5,3075 5,298 1,95 2,05 2,1 8,39 0,63

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