Le Jeunes Du Mois de Ramadhan
Le Jeunes Du Mois de Ramadhan
Le Jeunes Du Mois de Ramadhan
INTRODUCTION
Louange à Allah, c’est Lui dont nous implorons le secours et la guidée. Nous cherchons
refuge auprès de Lui contre la méchanceté de nous-même et contre nos mauvaises actions.
Celui qu’Allah guide, ne s’égarera jamais et celui qu’Allah égare ne sera jamais guidé. Je
témoigne que Le Seul qui mérite l'adoration est Allah l’Unique et que Mouhammad est Son
adorateur et Son messager. Sache que la parole la plus saine et la plus véridique est celle
d’Allah (Coran) et le chemin le plus droit est celui du Prophète Mouhammad Et la plus
mauvaise des choses est la nouveauté et toute nouveauté est une innovation, et toute
innovation est un égarement et tout égarement est en enfer...
"Toutes les œuvres du fils d’Adam voient se multipl
multiplier
ier la valeur de leur salaire. La bonne
action est payée de 10 à 700 fois sa valeur. Allah ∋ a dit : Sauf le jeûne, il est pour Moi et c'est
Moi qui en donnerais la rétribution. L'adorateur a effectivement délaissé son désir sexuel et sa
nourriture pour Moi. Ainsi le jeûneur aura deux joies : une joie lorsqu'il rompra son jeûne
(heureux d'avoir accompli sa journée de jeûne avec l'aide d’Allah) et une joie lorsqu'il
rencontrera son Seigneur (pour ce qu’Allah lui aura préparé comme immense récompense)"
Rapporté par Mouslim
Telles furent les paroles de notre noble et bien-aimé Prophète . Aussi à l'approche du
mois de Ramadhan, nous avons jugé utile, avec l'aide d’Allah, de consacrer une grande partie
de ce numéro à ce sujet. En effet, faute d'ignorance plutôt que de mauvaise foi, nous ne savons
pas bénéficier de ce mois béni et nombreux sommes-nous à ne récolter de notre jeûne que la
faim et la soif.
Ô communauté de Mouhammad !! Passeras-tu ce mois en veillant la nuit devant ta
parabole ! ou bien jeûneras-tu en restant la journée sous ta couette ?! Pourtant, si Allah a
légiféré le jeûne c'est essentiellement pour que l’on perfectionne notre foi, et qui est plus
véridique qu’Allah ?
1
Qiyam Ramadhan :
Tradition ou Bonne Innovation ?
Le Prophète (∀_) a dit :
« Toute nouveauté est une innovation,
toute innovation est égarement,
et tout égarement est au feu ».
Par cette parole qui est une règle d'or, le Prophète (∀_) a clairement indiqué que toute
innovation (donc la totalité des innovations sans exception) allait à l'encontre de la religion, et plus
d'un Hadith authentique vont dans ce sens, bien que seul le prône que faisait le Prophète (∀_)
au début de chaque discours suffirait comme preuve (prône cité en tête de l'introduction). En effet le
Prophète (∀_) rappelait sans cesse ce prône (les savants l’ont nommé le prône du besoin) aux
Sahabas en leur répétant ceci :
« La meilleure parole est celle d'Allah et la meilleure voie est celle de Mouhammad,
et toute nouveauté est innovation, et toute innovation est égarement,
et tout égarement est en enfer ».
En somme, tous les Hadiths prouvent que cette règle est une généralité sauf un Hadith, qui lui est
plus spécifique : Le Prophète (∀_) a dit :
« Celui qui innove dans nos enseignements ses œuvres seront rejetées ».
Par conséquent, les innovations qui touchent les enseignements du Prophète dans l'adoration et la
religion, sont considérées comme un égarement.
Paradoxalement une nouveauté au niveau culturel ou au niveau du progrès technique entre dans le
libre choix de chacun, tant que cela n'entraîne pas une infraction dans la religion d'Allah. Et ce n'est
pas contre ce genre d'innovation que le Prophète (∀_) nous a mis en garde. D'ailleurs les
savants définissent la Bid'a (innovation) comme suit :
« Vouer un culte à Allah par une adoration qui n'a pas été légiférée
ou encore, vouer un culte à Allah par une adoration
∀_)
∀_ ni les Califes bien guidés ».
que ne faisait pas le Prophète (∀_
Pourtant certaines personnes (qu'Allah les guide) utilisent des ambiguïtés pour prétendre qu'il
existe de bonnes innovations dans la religion et que les innovations sont de cinq catégories et
parmi elles la Bid'a Hassana . Ils se basent sur le Hadith suivant :
« Celui qui apporte une bonne tradition (Sounnah Hassana) en Islam
en aura sa récompense et la récompense de celui qui la met en pratique après lui, sans
qu'aucun ne soit lésé dans sa récompense.
Et celui qui apporte une mauvaise tradition (Sounnah Sayi-a)
en portera le fardeau et celui de ceux qui la mettent en pratique après lui,
sans qu'aucun d'eux ne soient déchargés de leur fardeau »1
1
Rapporté par Mouslim, chapitre de la Zakât.
6
Ainsi les innovateurs expliqueront ce Hadith comme suit : « Celui qui innove en Islam avec une
bonne innovation, en aura la récompense et la récompense de celui qui la met en pratique ». Or cette
explication est jugée nulle par les savants, et ce pour la simple et bonne raison qu'on ne peut
dissocier un Hadith de son contexte. D’ailleurs lorsque l'individu entend les circonstances dans
lesquelles le Prophète (∀_) a dit ces paroles, il lui est alors évident que le sens du Hadith n'a
strictement rien à voir avec celui avancé par les innovateurs.
Il est donc nécessaire de citer le Hadith dans son intégralité, comme il fut rapporté d’après
Mouslim, Ahmad et d'autres : Jarir ibn ‘Abdillah (qu'Allah l'agrée) a dit :
« Nous étions au beau milieu de la journée chez le Messager de Dieu quand vinrent à lui
des gens n'ayant pour vêtement qu'une couverture de laine, ayant un trou par où passait
leur tête, ils portaient des sabres en bandoulière et la plupart d'entre eux ou plutôt tous
étaient de la tribu de Moudar. Le mécontentement parut alors sur le visage du Prophète, du
fait de leur extrême pauvreté. Il entra chez lui, en ressortit et dit à Bilal de faire l’Adhan et
l’Iqama, il pria avec les gens puis leur adressa ce sermon : « Ô gens ! Craignez votre
Seigneur qui vous a créé à partir d'un seul être» (S4 V1). Puis il récita cet autre verset : « Ô
vous qui avez cru ! Craignez pieusement Dieu et que chaque être regarde bien ce qu'il a
préparé pour demain » (S59 V18). Puis il dit : « Que l'un de vous fasse aumône de son
dinar, de son dirham, de ses vêtements, de sa poignée de blé, de sa poignée de dattes,
jusqu'à ce qu'il dit même, d'un morceau de datte ». Quelqu'un parmi les Ansars apporta une
bourse au point que sa main (la poignée du Ansar) était incapable de la supporter (la
bourse), suite à quoi, les gens défilèrent avec leurs aumônes si bien que je vis deux tas
d'aliment et de vêtement. Je vis alors le visage du Messager resplendir de joie et il dit :
« Celui qui fait revivre 2en Islam une bonne coutume a sa récompense et celle de tous
ceux qui agissent selon elle après lui, sans que cela ne diminue rien de leur propre
salaire ; De même que celui qui institue en Islam une mauvaise coutume en supporte le
péché ainsi que celui de tous ceux qui agissent après lui selon cette coutume sans rien
diminuer de leur propre péché »3
Nous interrogeons tous ceux qui utilisent ce Hadith pour défendre la thèse des bonnes
innovations en Islam : En quoi ? A quel moment, dans cet événement pouvons-nous parler
d'innovation, et encore plus de bonne innovation ? Le Prophète (∀_) a incité les gens à faire
l'aumône en usant de la parole d'Allah et de la sienne, tout comme l'homme parmi les Ansars a
rappelé aux autres personnes présentes, l'aumône de par ses actes. Donc cet homme a institué en
Islam une bonne coutume (Sounnah Hassana) en étant le premier à la pratiquer, mais en aucun cas
cet homme n'a légiféré une nouvelle adoration puis s'est mis à la pratiquer. D'ailleurs il n'est permis
à aucun individu de juger qu’une chose est bonne ou mauvaise, en se basant uniquement sur une
réflexion personnelle comme le prétendent certains penseurs ou « les gens de la belle parole » (les
philosophes) qui disent : « Le bien et le mal est ce qui est jugé comme tel par la raison ».
Je tiens à ajouter cette précision indispensable pour une meilleure compréhension. Le Prophète
(∀_) a dit : « Celui qui institue en Islam une bonne Sounnah… ».
Il faut savoir que la Sounnah se divise en deux catégories :
2
En effet, le fait de dépenser pour Allah était une action déjà reconnue par le Coran et la Sounnah bien avant cette
histoire. De plus, même si elle n’existait pas dans les textes, cette action a été faite en présence du Prophète
∀_ qui l’a reconnue et approuvée, par conséquent cela devient une Sounnah légiféré car les savants du Hadith
disent que la Sounnah c’est : Ce que le Prophète ∀_a fait, dit et accepté. Ceci ferme donc la porte à tous ceux qui
veulent se servir de ce Hadith après la mort du Prophète ∀_ pour apporter une nouvelle adoration (parole ou
action) qui n’existait pas à l’époque du Prophète ∀_.
3
Hadith 171 dans le jardin des vertueux de l'imam an Nawawi
7
1/ SOUNNAH SAYI-A (mauvaise coutume)
Il s'agit-là des Bida' en matière de religion qui sont toutes un égarement.
2/ SOUNNAH HASSANA (bonne coutume) qui se divise en deux.
Une Sounnah ayant été légiférée (en l’occurrence, au temps du Prophète (∀_) puis qui fut
délaissée puis a nouveau revivifiée et pratiquée par une personne qui par son action aura incité les
autres à le suivre (comme dans le cas du Ansar mentionné dans le Hadith ci dessus). Car le Prophète
(∀_) a dit :
« Il n’y a pas une chose qui vous rapproche du Paradis (Parole ou action)
sans que je ne vous l’ai montrée,
et il n’y a pas une chose qui vous rapproche de l’Enfer (parole ou action)
sans que je ne vous en ai mis en garde. »
Nous citerons l'exemple de ce qui est communément appelé la prière du « Tarawih »4 que nous
traiterons plus bas – in cha Allah-.
Pour appuyer leur thèse, les innovateurs se basent également sur des faits intervenus a l'époque
des compagnons après la mort du Prophète (∀_). On rapporte cet événement authentique cité
par al Boukhari dans son Sahih :
« Le Prophète (∀_) est sorti dans les 10 derniers jours de Ramadhan et pria dans la
mosquée. Quand certains compagnons le virent, ils se mirent à prier derrière lui - Pourtant
l’habitude du Prophète (∀_) était de prier chez lui, là où personne ne le voyait -.
Puis le lendemain la nouvelle se propagea. La nuit suivante il y eut encore plus de monde
derrière lui que la nuit précédente, de même que la troisième nuit au point que la mosquée
fut pleine. Puis, lors de la quatrième nuit les gens attendaient le Prophète (∀_) qui
ne sortit pas. Certains compagnons frappèrent alors à la porte, puis le Prophète (∀_)
dit : « Ô les gens ! Je n’ignore pas votre présence en ces lieux ainsi que ce que vous faites.
J’ai volontairement délaissé ceci (la prière de la nuit) car j’eus peur qu’elle ne soit rendue
obligatoire pour vous. Ô les gens ! Priez dans vos demeures, car la meilleure prière de
l’homme est chez lui, sauf pour la prière obligatoire.» Puis le Prophète (∀_) mourut
après ce Ramadhan-ci. Le Ramadhan suivant les croyants priaient dans les mosquées
chacun de leur coté.»
Et le Hadith cité par el Boukhari d’après ibn Chihab selon ‘Ourouq ibnou Zoubeïr selon ‘Abdou
Rahman ibn ‘Abdel el Qari qui dit:
« Je suis sorti avec ‘Omar ibnou el Khattab une nuit pendant le Ramadhan à la mosquée, là
où les gens étaient divisés en groupes, certains priaient seuls et d’autres par petits groupes,
et ‘Omar (Qu’Allah l’agrée) dit : « Je pense à réunir ces gens-là derrière un seul guide.», et
il se décida à les réunir derrière Obeï ibn Ka’b. Puis je sortis avec lui une autre nuit et les
gens priaient derrière leur imam, puis ‘Omar dit : « Quelle bonne innovation (Bid’a) !
Mais la partie de la nuit où ils dorment est meilleure que celle où ils prient». Il sous-
entendait la fin de la nuit car les gens priaient en son début.»
4
Remarque : Selon certains savants le mot « Tarawih » est un terme innové (Bid’a Lafdiya)
car il n’est pas cité dans les textes authentiques. De plus son sens étymologique n’est pas
approprié. Toutefois, de grands savants d’avant el Boukhari jusqu’à nos jours ont accepté
cette expression et l’ont utilisée dans leurs livres pour donner un nom à cette prière, afin
qu’elle soit comprise, tout comme « Tahiyatoul-Masjid » qui elle aussi n’a pas été nommée
comme tel dans le Hadith, et autres. Donc dans ce cas il s’agit donc de vocabulaire technique
(Istilah) et non d’une adoration.
8
En somme, pour eux la parole de ‘Omar prouve qu'il existe belle et bien de « bonnes
innovations ». Mais ‘Omar n'a pas utilisé le terme Bid'a dans le même sens que le Prophète
(∀_) l’a utilisé, lorsqu’il dit : « Toute innovation est égarement …»
Ceci peut paraître subtil comme explication, mais soyez attentif (Qu'Allah vous fasse comprendre
Sa religion) à la suite de nos propos qui ne sont autres que l'explication léguée par nos ancêtres
vertueux et repris par nos savants (Qu'Allah leur accorde une longue vie) :
En effet dire que ‘Omar a réuni les Sahabas autour d'une Bid'a relève du blasphème, car en fait, il ne
fit que les réunir autour de la Sounnah de notre noble Prophète (∀_). Tout comme nous
avons cité plus haut que le Prophète (∀_) avait veillé trois nuits consécutives et priées 11
Rakkats avec les Sahabas puis il délaissa le fait de le faire en groupe de peur que ceci ne soit rendu
obligatoire pour sa communauté. Apres cela, peut-on dire d'un acte qui fut accompli par le
Messager d'Allah (∀_) que c'est une Bid'a ?! Au contraire tout tend à prouver de manière
catégorique qu'un acte effectué par le Prophète (∀_) est une Sounnah. De plus, le fait de se
réunir pour prier pendant le mois de Ramadhan fut légiféré de manière explicite par le Prophète
(∀_) Quand il a dit :
« Celui qui aura fait la prière de l’Ichaa pendant le mois de Ramadhan,
puis qui aura veillé (c'est à dire prier la prière de la nuit) derrière l'imam,
alors Allah lui inscrira autant de récompense que s'il avait veillé toute la nuit »5
Donc en réunissant ces propos du Prophète (∀_) et sa pratique pendant le mois de
Ramadhan, il nous apparaît clairement que les paroles de ‘Omar n'étaient pas incompatibles avec la
règle d'or : « Toute nouveauté est une innovation et toute innovation est en enfer »et que ‘Omar
ne sous-entendait pas, par le mot Bid'a, le fait de légiférer une adoration non légiférée par le
Prophète (∀_).
Vous vous demandez certainement pourquoi ‘Omar a qualifié cette prière de Bid'a !!! Eh bien,
pour la simple et bonne raison que cette pratique fut délaissée au temps du Califat de abou Bakr
(qui dura 2 ans) et également au début du Califat de ‘Omar. Après quoi Allah guida ‘Omar afin qu'il
fasse revivre cette Sounnah. Par conséquent, c’est par le fait qu'elle fut interrompue pendant un
moment qu’elle fut qualifiée de nouveauté (le mot Bid'a dans la langue arabe signifie une chose
nouvelle) et c’est dans ce sens que ‘Omar employa ce terme. Il ne fait maintenant plus aucun doute
que plus personne n'est en droit de parler de Bid'a Hassana et de Bid'a Sayi-a.
Comme a dit ibn Taymiya dans son introduction de al 'Aql wa an-Naql :
« Il n'y a pas un innovateur qui se justifie par un argument quelconque
sans que je ne m'engage à retourner son argument contre lui ».
Quant à ‘Abdoullah ibn ‘Omar qui était irréprochable dans le fait de suivre le Prophète (∀_),
disait : « Toute innovation est égarement, même si les gens la voient BONNE».
Il incombe donc à tout croyant de prendre en considération et de bien comprendre le verset suivant :
θλρ θλ⇔ Γνπ∧♣ ⇒υϖ⇔↓
Traduction relative et approchée : Aujourd'hui Je vous ai parachevé votre religion S5 V3
SOURCES :
Majmou' el Fatawa du Cheikh el ‘Outaïmine ;
Explication de Ryad es Salihine chapitre 18,19,20 ; Cassette de Cheïkh al Albani.
Et pour ceux et celles qui désireraient approfondir la question, je me permets de leur conseiller ces ouvrages:
Explication de la ‘Aquida el Hamawiya du Cheikh el ‘Outaïmine ;
‘Ilm Oussoul al Bida’ de ‘Ali Hassan al Halaby ;
Iqtida as- Sirat el Moustaqim de ibn Taymiya ;
El I'tissam de Chatibi
Oummou Yassir
5
Sounnan abi Daoud, Mousnad de l'imam Ahmad et d'autres.
9
Règles générales concernant le
jeûne du mois
de RAMADHA
RAMADHANN
♦ QU’EST CE QUE LE JEÛNE ( AS-
AS-SIYAM ) ?
Dans la langue arabe, c’est l’abstention « El Imsak ». Religieusement, c’est l’abstention avec
l’intention d’adoration. Cette abstention concerne la nourriture, les boissons, les rapports conjugaux
ainsi que l’ensemble des « Moufattiratt » ( tout ce qui annule ) du lever de l’aube au coucher du soleil.
5
Le mois de Ramadhan au cours duquel le Coran a été descendu comme
Traduction relative et approchée :
guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque
d’entre vous est présent ce mois, qu’il jeûne ! S2 V185
Il est également rapporté d’après ibn ‘Omar (Qu’Allah l’agrée) que le Messager d’Allah (∀_) a dit :
« Les fondements de l’Islam sont au nombre de cinq :
Le témoignage qu’il n’y a pas de divinités sauf Allah, et que Mouhammad est le Messager d’Allah,
l’accomplissement de la prière,le versement de l’aumône légale ( Zakât ),
1
le pèlerinage à la Maison Sacrée ( Hadj )et le jeûne du mois de Ramadhan. »
La nation musulmane est unanime quant au fait que le jeûne du mois de Ramadhan constitue un des
piliers de l’Islam. Ce principe étant connu de chacun, celui qui vient à le renier devient alors
mécréant et apostat vis-à-vis de l’Islam.
1
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi et Nassaï .
2
Rapporté par al Boukhari et Mouslim ainsi que Nassaï et ibnou Maja .
3
Rapporté par al Boukhari et Mouslim ainsi que Tirmidhi, ibnou Maja et Nassaï .
4
Rapporté par al Boukhari et Mouslim ainsi que Nassaï.
5
Ceci est tiré d’un Hadith authentique, rapporté par Abû Dawoud, voir El Irwa n° 908 ainsi que le livre Fiqh as Sounnah ( v 1, p. 367 ).
6
Concernant ces deux témoins, voir le Hadith authentique rapporté par Nassaï et Ahmed dans le Musnad (voir : al Fath
ar-Rabani). Voir également Sahih Al-Jami’ n° 3811.
7
Voir le Hadith authentique rapporté par Tirmidhi, Sahih El Jami’ n°3869.
6
♦ POUR QUI LE JEÛNE EST-
EST-IL OBLIGATOIRE ?
Les savants sont unanimes sur le fait que le jeûne est une obligation pour chaque musulman,
pubère, ayant la raison, non malade (jouissant de ses capacités physiques et mentales) et étant
sédentaire. Pour ce qui est de la femme, elle doit être en état de pureté (ni menstrues, ni lochies)8.
Bien sûr, le jeûne comprend des conditions et des piliers...
8
Tiré du livre « Fiqh Sunna » de Sayid Sabiq corrigé par cheïkh al Albani, voir vol n°1 page 506, édition Riyane.
9
extrait du Hadith rapporté par al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, Nassaï, abou Dawoud et ibnou Maja.
10
Rapporté par abou Dawoud, Tirmidhi et cité dans Sahih el Jami’ n°6538.
11
Voir le Hadith de ‘Aïcha (Qu’Allah l’agrée) rapporté par Mouslim.
7
Traduction relative et approchée :On
vous a permis la nuit d’as-Siyâm, d’avoir des rapports avec vos
femmes ;…Cohabitez donc avec elles maintenant, et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur.
Mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. S2 V187
- VOMIR VOLONTAIREMENT. Quant à celui qui vomit contre son gré, il n’a pas de
compensation à faire car d’après abou Houreïra (Qu’Allah l’agrée), le Prophète (∀_) a dit :
« Celui qui vomit involontairement ne doit pas refaire son jeûne.
Quant à celui qui se fait vomir volontairement, il se doit de le refaire. »
- LES MENSTRUES ET LES LOCHIES (écoulement sanguin post natal), et même si elles venaient
à se manifester quelques minutes avant le coucher du soleil, car cette opinion est unanime chez les
savants (Ijma’ el ‘Oulama ).13
- LE RAPPORT CHARNEL. Celui qui le commet alors qu’il est en état de jeûne devra s’acquitter
de son expiation. D’après abou Houreïra (Qu’Allah l’agrée) :
«Un homme vint trouver le Prophète (∀_) et lui dit :
« Ô Messager d’Allah (∀_), je suis perdu ! ».
Le Prophète (∀_) lui dit : « Qu’est-ce qui t’a fait perdre ? ».
- « J’ai eu un rapport charnel avec ma femme alors que je jeûnais le Ramadhan. »
Le Prophète (∀_) lui dit : « As-tu un esclave que tu puisses affranchir ? » « Non »
- « Peux-tu jeûner deux mois consécutifs ? » « Non »
- « As-tu de quoi donner à manger à 60 pauvres ? » « Non » Puis il s’est assis.
On apporta un panier de dattes au Prophète qui lui dit : « Va faire aumône de cela. »
- « Dois-je la faire à des gens qui sont plus pauvres que moi ? Par Allah, je ne trouve pas de
famille plus pauvre que la mienne. »
Le Prophète (∀_) se mit alors à rire au point de laisser apparaître ses canines puis il dit :
«Va nourrir avec cela ta famille. » 14
Sources :
Fatawa as Siyam,
Kitab el Ijma’ de ibn Moundhir,
Tamam al Minna de cheïkh al Albani,
Sifat Sawm an-Nabi de ‘Ali Hassan al Halabi & Salim al Hilali,
Sifat as-Siyam wa Ahkamouhou de Oussama al Qoussi,
Al Wajiz de ‘Abdoul ‘Adhim ibn Badawi …
Abou Hajar
12
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, ibnou Maja, Tirmidhi et cité dans Sahih el Jami’ n° 6573
13
Voir le Hadith Sahih de ‘Aïcha (Qu’Allah l’agrée) rapporté par al Boukhari.
14
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, abou Dawoud, Tirmidhi et ibnou Majah.
8
LE COMPORTEMENT
DU JEÛNEUR
e mois du Ramadhan est un mois où les gens pieux, ceux qui craignent Allah et qui
L s’humilient à Lui se concurrencent dans les œuvres de bien, de jour comme de nuit,
et dans les mérites que représente ce mois-ci et où les pêcheurs s’incitent à
l’obéissance et au retour vers Allah. Et quel bien pour celui qui a jeûné le jour, qui a prié la
nuit et qui a donné Son droit à Allah comme Il lui a indiqué !!!
Allah a institué à Ses serviteurs des règles à suivre, et il convient d’y porter une grande
attention. Parmi ces règles , il y a :
4 - L’augmentation des actes d’adorations dans les dix derniers jours de ce mois.
6 - Le fait de pardonner les erreurs de nos frères musulmans ainsi que leurs offenses.
7 - Le fait de s’éloigner de celui qui cause du tort et de lui dire en cas de préjudice :
« Je jeûne ! ».
Dans un Hadith divin (Qoudoussi), d’après abou Houreïra (Qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah
( ∀_ ) a dit :
« Toutes les œuvres que le fils d’Adam accomplit sont pour lui sauf le jeûne,
il est pour Moi ... Quand l’un de vous jeûne, qu’il s’abstienne de dire des grossièretés
et qu’il n’élève pas la voix et qu’il n’agisse pas avec ignorance.
Si quelqu’un l’insulte ou le provoque au combat,
qu’il se contente de dire : « Je suis en état de jeûne. »1
Toujours d’après abou Horeïra (Qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (∀ _) a dit :
« Celui qui ne s’abstient pas des propos mensongers, ni d’agir avec tromperie,
Allah n’a nul besoin qu’il se prive de nourriture et de boisson. »2
D’après l’ouvrage de Cheikh abou Malik Irchadou assarî ila‘ibadati albârî , Oummou Mou’adh.
1
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, ibnou Maja et Nassaï.
2
Rapporté par al Boukhari .
9
LES ACTES MERITOIRS
(Moustahab)
AS-SOUHOUR
( Le repas pris à la fin de la nuit, avant la prière de l’aube).
D’après Anas (Qu’Allah l’agrée) le Messager d’Allah (∀_ ) a dit :
« Prenez le Souhour car il y a dans le Souhour une bénédiction. »1
Le Souhour peut être pris avec une gorgée d’eau uniquement. D’après le Hadith
rapporté par ‘Abdoullah ibnou ‘Amr (Qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah
(∀_ ) a dit :
« Prenez le Souhour ne serait-ce qu’avec une gorgée d’eau. »2
Il est préférable de retarder le Souhour jusqu’à la fin de la nuit : d’après Anas, Zeïd
ben Thabet (Qu’Allah l’agrée) a dit :
« Nous avons pris le Souhour avec le Prophète d’Allah (∀_ ),
puis celui-ci se leva pour la Salaat. »
Je demandais alors à Zeïd, combien de temps il y avait
entre le Souhour et l’Adhan (appel à la prière) ?
Il me répondit : « La durée était de cinquante versets environ. »3
(c‘est à dire le temps de lire cinquante versets environ)
Il faut préciser que ce Hadith n’ouvre pas la porte à l’innovation que l’on nomme « AL
IMSAK », c’est à dire l’abstention de manger et autre, un certain temps avant l’Adhan
comme on le trouve dans les calendriers ou à la radio. En effet, il nous est permis de
manger jusqu'à l’appel de l’aube. Et en voici la preuve : D’après abou Houreïra
(Qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (∀ _ ) a dit :
« Si l’un d’entre vous entend l’appel (de la prière de l’aube)
alors qu’il a son récipient à la main,
qu’il ne le pose pas jusqu'à ce qu’il en finisse son besoin. »4
1
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, Nassaï et ibnou Maja.
2
Rapporté par ibnou Hibban, voir sahih al-jami’ n° 2945.
3
Rapporté par al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, Nassaï et ibnou Maja.
4
Rapporté par abou Dawoud et al Hakim.
10
FAIRE PREUVE DE GENEROSITE, DE BIENFAISANCE
ET S’ADONNER A L’ETUDE DU CORAN.
Ibn ‘Abbass (Qu’Allah l’agrée) a dit que :
« Le Messager d’Allah ( ∀_ ) était l’homme le plus généreux quant au fait de faire le
bien. C’était lors du mois de Ramadhan, quand il rencontrait l’ange Djibril, qu’il était le
plus généreux. Et, Djibril le rencontrait chaque nuit du mois de Ramadhan où ils étudiaient
ensemble le Coran. Quand Djibril(Paix sur Lui) rencontrait le Messager d’Allah, ce dernier
était plus généreux à faire le bien que le vent envoyé »5.
5
Rapporté par al Boukhari et Mouslim.
6
Rapporté par al Boukhari, Mouslim et Tirmidhi .
7
Rapporté par al Boukhari et Mouslim
8
voir al Boukhari et Mouslim.
9
Sahih al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, abou Dawoud, Nassaï, ibn Majah.
11
AU MOMENT DE LA RUPTURE DU JEÛNE
Allah a institué des règles à suivre pour le jeûneur qu’il conviendra d’observer lors
de la rupture de son jeûne :
Qu’il rompt le jeûne avec des dattes mûres et fraîches, s’il n’en trouve pas alors avec
des dattes sèches ou sinon avec une gorgée d’eau. Anas (Qu’Allah l’agrée) a dit que
le Messager d’Allah ( ∀_) rompait son jeûne par quelques dattes mûres avant
de faire la prière. S’il n’en trouvait pas, il se contentait de petites dattes simples. Puis
s’il n’en trouvait pas, il buvait quelques gorgées d’eau.10
Oummou Mou’adh.
Il faut préciser, d’après la parole de cheikh ibn ‘Outheïmine, que pour bénéficier des bienfaits
de ces six jours, le musulman doit avoir au préalable rattrapé ses jours de jeûne du Ramadhan
s’il en devait.
Abou Hajar
10
Hadith -Sahih rapporté par abou Dawoud et Tirmidhi.
11
Hadith Hassan ( bon ) : rapporté par abou Daoud, voir Sahih el jami’, vol. 4/209
12
Rapporté par Mouslim, abou Dawoud, Tirmidhi, ibn Majah, voir SahihSounane abi Dawoud n° 2125
Continuel : c’est à dire comme s’il avait jeûné toute sa vie
12
CE QUI EST PERMIS
POUR LE JEÛNEUR
Nous allons énumérer certains points ignorés par de nombreuses personnes. Par crainte
de nous attarder, nous nous limiterons simplement à donner les références des Hadiths
voire leurs sens si nécessaire :
13
Par conséquent, si la personne a un écoulement de « Madhi »10 cela n’annule pas le jeûne mais
nécessite le lavage de la partie ainsi que le nettoyage à l’eau de l’endroit souillé. De plus cette
personne doit refaire ses ablutions si elle veut prier.
Cependant s’il s’agit du « Mani »11, les savants ont divergé mais selon la parole la plus
vraisemblable le jeûne n’est pas annulé, car selon un Athar12, on questionna Jaber ibn Zaïd sur un
homme qui éjacula pendant le mois de Ramadhan après avoir regardé sa femme avec un fort
désir : « A-t-il annulé son jeûne ? Non, répondit-il, qu’il continue son jeûne ».
LE FAIT DE SE REVEILLER EN ETAT DE POLLUTION 13
«... le Fajr se levait alors que le Prophète était en état d’impureté majeur (« Janaba ») »14
Certains savants ont déduit de ce Hadith que celui qui se réveille pour la prière de l’aube en état
d’impureté, il lui suffit de se laver et de jeûner normalement.
Il en est de même pour les femmes atteintes de menstrues ou de lochies s’interrompant juste avant l’aube.
Quant aux hommes, ils doivent s’empresser de se laver, si possible avant la prière du Fajr pour leur
permettre de participer à la prière en commun. Par contre, IL N’EST PAS PERMIS DE RECULER LE
LAVAGE AINSI QUE LA PRIERE JUSQU’AU LEVE DU SOLEIL.
Quant à celui qui fait une sieste durant la journée du jeûne, et qui se réveille en état de « Janaba»,
son jeûne est toujours valable car cela est contre son gré. Il lui suffira simplement de se laver15.
LE SIWAK ( FROTTOIR A DENTS ), LE PARFUM, LES POMMADES, LE NOIR POUR LES YEUX (KHOL),
LE HENNE, LES GOUTTES POUR LES YEUX ET LES OREILLES AINSI QUE LES PIQURES ( INJECTIONS
NON NUTRITIVES ) ET AVALER SA SALIVE.
L’origine de tout cela est la permission car si cela était interdit pour le jeûneur, Allah (∋) nous en
aurait informé et de plus le Prophète (∀_) nous en aurait averti. Allah a dit dans le Coran :
10
Le Madhi est le liquide transparent apparaissant après l’excitation
11
Le Mani est le liquide spermatique
12
Texte, récit d’un pieux prédécesseur.
13
A cause d’un rapport charnel durant la nuit du Ramadhan ou bien à cause d’un rêve érotique.
14
Extrait du Hadith authentique rapporté par al Boukhari, Mouslim, abou Dawoud et Tirmidhi.
15
Résumé de la réponse du Cheikh ibnou Baz, p. 51 « Fatawa siyam »
16
C’est le fait de ne manger qu’au Souhour uniquement
17
Extrait du Hadith rapporté par al Boukhari et abou Dawoud.
14
• QUANT AUX PIQURES, ELLES SONT DE DEUX SORTES :
Celles destinées aux soins et celles qui sont nutritives (qui vont alimenter l’organisme telle que la
perfusion). La première catégorie n’annule pas le jeûne alors que la seconde l’annule car
indirectement elle remplit la fonction nutritive, elle est considérée comme de la nourriture que l’on
consomme par voie naturelle. A ce propos, il est dit religieusement :
« Si le sens est prouvé, qu’importe la forme ».18
• POUR CE QUI EST DE LA PERMISSION DU NOIR POUR LES YEUX :
Il est rapporté que Anas (Qu’Allah l’agrée) se fardait les yeux en jeûnant.
L’Imam Chafi’i l’a autorisé ainsi que le « Prince des croyants » dans la science du Hadith, el
A’mach qui a dit :
« Je ne connais personne parmi nos amis (les savants)
qui répugnaient (Makrouh )le Khôl pour le jeûneur. »
Nous allons énumérer les références de certaines réponses citées dans le livre « Fatawa Siyyam »
classées selon les grands « Muftis » :19
Cheikh ibnou Baz ( les gouttes pour les yeux et les oreilles : p. 43 ; avaler sa salive : p.38)
Cheikh ibn ‘Outheïmine (le parfum : p. 43 ; le Hénné : p. 45 ; le Siwak : p. 39)
Cheikh ibn Djibrine ( la pommade : p. 41)
Abou Hajar
CAS PARTICULIERS
• EST-IL PERMIS A CELUI QUI TOMBE MALADE (MALADIE TEMPORAIRE) OU QUI VOYAGE
PENDANT LE RAMADAN DE ROMPRE LE JEUNE ?
• QU’EN EST-IL DES VIEILLES PERSONNES, DES MALADES (INCURABLES) ETANT DANS
L’INCAPACITE DE JEUNER ?
Celui qui est dans ce cas doit, par conséquent, donner à manger à un pauvre pour chaque jour non
jeûné. La preuve à cela réside dans le verset suivant :
18
Voir la réponse du Cheikh ibnou ‘Otheïmine page 42 du livre « Fatawa Siyam ».
19
Toutes les « fatawas » énumérées lors de ce travail sont des résumées, ne disposant pas d’assez de place pour les
écrire en totalité.
15
Et ibn ‘Abbas (Qu’Allah l’agrée) a dit :
« Ceci n’est pas abrogé mais s’applique plutôt au vieillard et à la vieille ainsi que le malade
chronique, la femme enceinte et celle qui allaite... »20
Il faut donc savoir que la compensation (Fidya) fut abrogée pour ceux qui ont la capacité de
jeûner.
• QU’EST CE QUI EST LE PLUS MERITOIRE POUR LE MALADE ET LE VOYAGEUR, LA RUPTURE
OU LE JEUNE ?
Si le voyageur ainsi que le malade n’ont aucune peine à jeûner, le jeûne est préférable. Cependant,
s’ils peinent à jeûner, la rupture leur serait préférable (Afdal). La preuve est extraite du récit dont
le sens est le suivant : Lors des batailles en compagnie du Prophète (∀_) pendant le
Ramadhan, certains compagnons jeûnaient et d’autres pas et nul ne faisait grief à l’autre. Mais ils
voyaient que celui qui avait la capacité de jeûner, cela était mieux et voyaient que celui qui se
sentait affaibli, la rupture lui était préférable. 21
Bien sûr, une fois la situation passée (voyage ou maladie) le jeûneur doit s’empresser de rattraper
ses jours et ne pas attendre le Ramadhan prochain car il ignore à quel moment la mort peut
survenir...
• QU’EN EST-IL DE LA FEMME ENCEINTE ET DE CELLE QUI ALLAITE ?
Ibn ‘Abbas (Qu’Allah l’agrée) a dit :
« Si la femme enceinte craint pour sa personne et celle qui allaite craint pour son enfant pendant
le Ramadhan alors qu’elles mangent et qu’elles donnent à la place pour chaque jour non jeûné à
manger à un pauvre et qu’elles ne rattrapent pas les jours non jeûnés.»22
Le fait qu’elles ne rattrapent pas les jours est l’avis le plus fondé, d’ailleurs il est celui d’ibn
‘Abbas et d’ibn ‘Omar et on ne leur connaît point de divergence parmi les compagnons.23
*[QUE DOIT FAIRE L’HOMME QUI S’EST ENDORMI SANS SAVOIR QUE LA NOUVELLE LUNE FUT
APERÇUE (IL DEVRAIT DONC JEUNER LE LENDEMAIN) ET QUI PAR CONSEQUENT NE JEUNA PAS CE
JOUR ?
Cet homme, qui n'a eu connaissance du début du mois de Ramadhan qu’après le Fajr doit passer le
restant de la journée à jeûner, et il se doit également de rattraper ce jour de jeûne. Ceci est l’avis de
la majorité des savants, sauf pour ibn Taymiya qui dit :
« L'intention suit la connaissance, or cette personne ne savait pas, donc elle est excusable car elle
était ignorante donc si elle débute son jeûne à partir de l'instant ou elle sait alors son jeûne est
correct et il ne lui incombe pas de rattraper ce jour » .24]
*[UNE PERSONNE PEUT-ELLE ROMPRE SON JEUNE CAR ELLE PASSE DES EXAMENS ?
Ceci est une erreur et ce n'est pas permis, car le fait de passer des examens ne justifie pas
l’interruption de son jeûne. De plus la personne a la possibilité de réviser le soir et elle n'est pas
dans l'obligation de rompre son jeûne. Cette personne doit se repentir et rattraper ses jours si elle
était ignorante à ce sujet.25 ]
20
Sahih, voir « El Irwa / 912 » également dans Sahih al Boukhari .
21
Hadith Sahih de Mouslim et Tirmidhi n°574
22
Sahih : voir ce qu’a dit Cheikh El Albani dans El Irwa, vol. 4, p. 19 jusqu'à At-Tabari ( 2758 ) et la chaîne est
authentique d’après les conditions de Mouslim.
23
Pour celui qui désire approfondir ce sujet, qu’il retourne au livre Sifat sawm an-nabi ∀_ fi Ramadhan, d’après
Salim al Hilali et ‘Ali Hassan el Halabi.
*Ce qui est entre crochet est un ajout de oummou Yassir
24
Traduction de la réponse de cheïkh al ‘Otheïmine, Majmou’Fatawa (P.474)
25
Traduction de la réponse de cheïkh al ‘Otheïmine, Majmou’Fatawa ( P.492)
16
AL I’TIKAF
( La retraite pieuse )
Al I’tikaf c’est le fait de rester dans la mosquée avec l’intention de l’adoration, mais s’il n’y a pas
d’intention on ne pourra pas le considérer comme un I’tikaf et la personne qui l’aura fait n’aura pas
de récompense, sauf si elle reste dans la mosquée dans l’attente de la Salaat car le Prophète
∀_ a dit :
« L’un d’entre vous est toujours en Salaat tant qu’il l’attend (la Salaat)
et que c’est elle qui l’empêche de retourner chez lui. »
L’I’tikaf est une Sounnah pratiquée et enseignée par le Prophète ∀_ et ne devient obligatoire
que lorsque le musulman en fait serment, car le Prophète ∀_ a dit :
« Que celui qui a fait serment d’obéir à Allah, lui obéisse. »1
Mais l’I’tikaf n’est pas une obligation, car parmi les compagnons, il y en a qui le faisaient et d’autres
qui ne le faisaient pas, et le Prophète ∀_ a bien dit :
« Celui qui veut faire l’I’tikaf, qu’il le fasse
les dix derniers jours (du mois de Ramadhan). »
L’I’tikaf peut être fait en dehors du mois de Ramadhan, mais il est préférable durant ce mois car le
Prophète ∀_ le faisait les 10 derniers jours de ce mois et lorsqu’une fois il l’a délaissé, il le
rattrapa les 10 derniers jours du mois de Chawwal (mois suivant le Ramadhan)3
La raison pour laquelle le Prophète ∀_ était constant dans l’I’tikaf les dix derniers jours du
mois de Ramadhan, était qu’il recherchait la nuit du destin. La preuve de cela est le Hadith rapporté
par Mouslim, où le Messager ∀_ a fait une fois l’I’tikaf les dix premiers jours du mois de
Ramadhan puis les dix jours suivants, et lorsqu’il apprit que la nuit du destin se situait dans les dix
derniers jours du mois de Ramadhan, il y fut constant jusqu'à ce qu’il rejoignit son Seigneur. L’année
de sa mort il fit l’I’tikaf les vingt derniers jours.
1
C’est à dire : qu’il s’acquitte de son serment, le traducteur.
2
Rapporté par al Boukhari et Mouslim.
3
Rapporté par al Boukhari et Mouslim
17
Celui qui fait l’I’tikaf ne doit pas sortir de la mosquée, sauf en cas de force majeure comme celui qui
(en état d’impureté majeure après un rêve érotique) veut faire les grandes ablutions ou pour ses
besoins et ceci lorsqu’il n’y a pas un lieu propice à cela dans la mosquée, de même que pour manger
et boire et ceci s’il n’a pas de provisions ou qu’il n’y a personne pour lui en amener, de même s’il
n’y a personne pour laver un mort et prier sur lui. Aïcha )# dit :
« La Sounnah pour celui qui fait l’I’tikaf est qu’il ne sorte qu’en cas de force majeure. »
Celui qui a décidé de faire l’I’tikaf a décidé de faire une adoration et il ne doit l’arrêter qu’une
fois qu’il a terminé les jours qu’il a eût l’intention de faire. Mais s’il sort sans aucune cause de la
mosquée, il n’aura pas à le rattraper car l’I’tikaf est recommandé. C’est comme les autres adorations
recommandées, tel que le jeûne surrérogatoire et l’aumône : si une personne a eut l’intention de
donner une certaine somme, puis qu’il n’en donna qu’une partie seulement, il ne sera pas obligé de
donner en aumône le reste. De même, s’il a décidé de jeûner un jour surrérogatoire puis qu’il le
rompt en plein jour, il ne sera pas obligé de le rattraper. Mais il est comme même préférable de
rattraper les adorations recommandées car le Prophète ∀_ le faisait.
Il est Sounnah pour celui qui fait l’I’tikaf d’être en état de jeûne. Aïcha )# a dit :
« Et la Sounnah pour celui qui fait l’I’tikaf est qu’il jeûne. »4
Il faut savoir que le Prophète∀_ n’avait pas de rapport avec ses épouses ni ne les embrassait
pendant son I’tikaf. Si quelqu’un en état d’I’tikaf a des rapports avec sa femme volontairement et
sans qu’il ait oublié qu’il est en I’tikaf, son I’tikaf sera annulé.
Mais s’il a embrassé son épouse ou l’a caressée, alors son I’tikaf ne sera pas annulé mais ce qui lui
est demandé c’est de s’éloigner de toutes ces choses là.
Allah a dit:
Traduction relative et approchée : Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle
dans les Mosquées.S2 V187
Et pour conclure, un dernier point important à savoir, c’est que l’I’tikaf ne se fait QUE DANS LES
MOSQUEES ET SEULEMENT DANS CES TROIS MOSQUEES : La Mosquée sacrée à la Mecque, la
Mosquée du Prophète à Médine, et la Mosquée al Aqsa à Jérusalem en Palestine.
Le Prophète ∀_ a dit :
« Il n’y a d’I’tikaf que dans les trois mosquées. »5
Sources :
Irchad Assari Ila ‘ibadati al baridu cheikh Mouhammad ibn Ibrahim Chaqrah, abou Malik. [3ème partie concernant le
jeûne du mois de Ramadhan. P.100 à 109 ( l’I’tikaf)]
La description du jeûne du Prophète /& pendant le mois de Ramadan. de Salim al Hilali et ‘Ali ibn Hassan
ibn ‘Ali ibn Abdil Hamid al Halabi [P.91 à 95 ( l’I’tikaf )]
Qiyam Ramadhan du grand savant le cheikh Mouhammad Naciroud-dine al Albani [P.34 à 41 (l’I’tikaf)]
4
Rapporté par al Baïhaqui et il est authentiqe « Al irwa n°966 »
5
Hadith authentique rapporté par at-Tahawi, al Isma’ili et al Baïhaqui, d’après Houdheïfa ibn al Yamane « as-Sahiha n°2786 ».
18
L’AUMÔNE DE LA RUPTURE
DU JEÛNE (ZAKAT AL FITR)
L’aumône de la rupture du jeûne est une obligation (Wajiba) Pour chaque musulman. La preuve est
tirée du Hadith : d’après Ibn ‘Omar ( Qu’Allah l’agrée) :
« Le Messager d’Allah ∀ _ a rendu obligatoire l’aumône de la rupture du jeûne par un
saa’ de dattes ou un saa’ d’orge, pour chaque esclave ou personne libre,
mâle ou femelle, petit et grand parmi les musulmans.
Puis il a ordonné qu’elle soit remise avant que les gens ne se rendent à la prière (de l’Aïd) »1.
LA SAGESSE DE ZAKAT EL FITR : D’après Ibn ‘Abbass (Qu’Allah l’agrée) :
« Le Messager d’Allah ∀ _ a imposé l’Aumône de la rupture du jeûne
car elle purifie le jeûneur des paroles futiles et indécentes,
de même qu’elle est une nourriture pour les pauvres.
Celui qui l’accomplit avant la prière, elle sera une Zakat acceptée,
quant à celui qui la donne après la prière, elle ne sera qu’une aumône parmi les aumônes »2
POUR QUI LA ZAKAT EL FITR EST-ELLE OBLIGATOIRE ? Elle est un devoir pour tout musulman
libre, qui a de quoi se nourrir lui et sa famille pour au moins un jour et une nuit et qui dispose d’un
surplus de nourriture. Celui-ci se doit de la sortir pour lui et tout ceux qui sont à sa charge, tels que
sa femme, ses enfants, ses employés…Bien sûr, à condition que ceux-là soient musulmans.3
LA MESURE DE ZAKAT EL FITR : Il doit sortir pour chaque personne à sa charge, la quantité de ½
saa’ de blé (Qamh) ou 1 saa’ de dattes, ou 1 saa’ d’orges ou 1 saa’ de lait desséché ou d’autres
aliments que mangent les gens du pays, tels que le riz, les graines, les raisins secs…
[ Soulignons que le ½ saa’ est spécifique au blé] La preuve est tirée du Hadith de Abou Saïd
Al Khoudri (Qu’Allah l’agrée) :
« (Du temps du Prophète ∀ _ ) nous sortions la Zakat El Fitr d’1 saa’ de nourriture,
ou bien 1 saa’ d’orge, ou 1 saa’ de dattes, ou 1 saa’ de lait desséché, ou 1 saa’ de raisins secs »4.
Quant au blé, la preuve se trouve dans le Hadith rapporté par l’imam Tahaoui, Vol 2 P42.
QU’EST-CE QU’1 SAA’ ? C’est une mesure qui équivaut à environ 3 Kg (entre 2.5 Kg et 3 Kg) .5
LA NATURE DE ZAKAT EL FITR : Il est très important de savoir que la majorité des juristes
(Fouqaha) n’ont pas permis de sortir l’Aumône de la rupture du jeûne par son équivalent (El
Quima), c’est à dire en argent ou autres. Quand à abou Hanifa, il l’a permis6. Toutefois la parole
d’abou Hanifa ne peut être prise en considération, avec tout le respect et l’amour que nous avons
pour nos Imams et nos Savants d’Ahl us-Sounnah. Nous allons répondre en 10 points à ceux qui
se fanatisent sur cet avis. En cas de divergence comme c’est le cas ici, Allah ∋ , nous dit :
1
Rapporté par Al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, Abou Daoud, Nassaï et Ibn Maja.
2
Hadith hassan (bon) rapporté par Ibn Maja et Abou Daoud
« …une aumône parmi les aumônes » : C’est à dire une Sadaqat.
3
Ceci est tiré du Hadith d’ibn ‘Omar (Qu’Allah l’agrée) rapporté par Al Bayhaqui et Dar Qotni, Hadith classé sahih.
4
Rapporté par Al Boukhari, Mouslim, Tirmidhi, Abou Daoud, Ibn Maja et Nassaï.
5
Tiré du livre Foussoul Fi Siyam wa Tarawih wa zakat, voir P30-31, chapitre zakat El Fitr .
6
Ceci est évoqué dans le commentaire du Sahih Mouslim par le savant An-Nawawi, Vol 7 P60.
7
« …Allah et à Son Messager » : C’est à dire au Coran et à la Sounnah (Extrait du tafsir d’Ibn Kathir) .
19
1) L’avis d’Abou Hanifa (Qu’Allah l’agrée) est un effort de réflexion de sa part, donc cela
l’expose soit à tomber juste ou bien à se tromper, mais dans les deux cas il a une récompense,
car c’est un « Moujtahid »8. Quant à la récompense, elle est tirée du Hadith :
« Lorsque le juge fait un effort (dans un jugement),
s’il tombe juste il aura deux récompenses et s’il se trompe il n’a qu’une récompense »9
2) La majorité des juristes s’est limitée à ce qui a été rapporté dans la Sounnah quant au fait de la
sortir en nourriture.
3) A travers les Hadiths que nous avons cités, nous voyons que c’est le Prophète ∀ _ qui a
ordonné de la sortir en nourriture et Allah a dit dans le Coran :
− Ô vous qui avez cru, ne devancez pas Allah et Son Messager 10, S49 V1
Traduction relative et approchée :
A partir de ce moment, il ne nous est pas permis de devancer une parole sur celle d’Allah et de Son
Prophète ∀ _. Allah ∋ , nous dit :
8
« Al Moujtahid »8 : C’est celui qui a un niveau très élevé dans la science et qui est en mesure de tirer des lois à partir des textes,
pour les détails consultez Oussoul min ‘Ilm Al Oussoul de Cheikh Ibn ‘Otheimine.
9
Rapporté par Al Boukhari N°7352 et Mouslim N°1716
10
« …ne devancez pas Allah et Son Messager » :C’est à dire dans vos décisions et vos initiatives.
11
Rapporté par Al Boukhari et Mouslim
20
− Et il ne prononce rien sous l’effet de la passion ; Ce n’est rien d’autre
Traduction relative et approchée :
OUVRAGES DE REFERENCES
Fiqh as Sounnah de Saïd Sabaq ;
Ijabat Assaïline de cheikh Mouqbel Al Wadi’i ;
Al Wajiz fi Fiqhi Sounnati wal Kitabou al ‘Aziz ;
Boulough al Maram d’Ibn Hajr al ‘Asqualani
Fatawi Zakat d’ibn Baz, ibn Otheimine, ibn Djibrine et Lajnatou Daïma lil IFTA
Irchadou Sary Hibadatou el Bary du cheikh Abou Malik, Mouhammad Ibrahim al Chaqrah
Foussoul Siyam wa Tarawih wa Zakat de cheikh ibn ‘Otheïmine ;
Minhaj al Mouslim du cheikh Abou Bakr Djaber Al Djazaïri
12
Voir Ijabat El Saïline P 125
13
voir Fatawa Zakat P 76-77
14
voir même ouvrage P74
15
voir Foussoul fi Siyam wa Tarawih wa Zakat P30-31
16
Pour ceux qui désirent consulter un ouvrage en français : Minhaj mouslim ( La Voie du musulman) d’Abou Bakr Djaber Al
Djazaïri , chapitre de la Zakat. Pour les arabisants qu’ils consultent le même ouvrage, version arabe P322 dernière édition.
17
Rapporté par Al Boukhari et Mouslim et autres.
18
Rapporté par Al Boukhari.
21