Magnetisme

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GLQ2200 - Géophysique Appliquée I

Bernard Giroux, Michel Chouteau

Notes de cours - Magnétisme

Laboratoire de géophysique appliquée


Automne 2007
Table des matières

1 Théorie 1
1.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Force magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 Champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3.1 Origine électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Moment dipolaire magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.5 Intensité de la magnétisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.6 Susceptibilité magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.7 Induction magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.7.1 Système SI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.7.2 Système cgs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.8 Potentiel magnétostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.8.1 Potentiel magnétostatique du dipôle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.8.2 Corps de géométrie arbitraire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 Magnétisme de la terre 9
2.1 Champ magnétique terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Schématisation du champ terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Origine du champ principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 1ère théorie : Blackett (1947) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.2 2ème théorie : Cagniard (1961) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.3 3ème théorie : La terre est uniformément magnétisée . . . . . . . . . . . 16
2.3.4 Théorie actuelle : La dynamo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Un champ variable dans le temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

i
ii Table des matières

2.4.1 Variations internes séculaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17


2.4.2 Champ magnetique externe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5 Magnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Propriétés magnétiques 27
3.1 Classes des matériaux en fonction de leur comportement sous le champ H . . . 27
3.1.1 Le diamagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.1.2 Le paramagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.1.3 Le ferromagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.1.4 Le ferrimagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.1.5 L’antiferromagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.1.6 Aimantation rémanente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.2 Propriétés magnétiques des roches, des minéraux et des matériaux . . . . . . . 34

4 La réalisation des levés magnétiques 39


4.1 Les corrections possibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1.1 Correction de dérives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1.2 Correction d’altitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
4.1.3 Correction de terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.1.4 Correction de latitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.2 Corrections effectives à apporter au levé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.2.1 Station de base automatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.2.2 Correction de dérive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

5 Instruments de mesure : Les magnétomètres 47


5.1 Balance de Schmidt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2 Fluxgate (ou sursaturation) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.3 Précession nucléaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.4 Pompage optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

6 Lien entre gravimétrie et magnétisme 59


6.1 Relation de Poisson entre les anomalies de gravité et de magnétisme . . . . . . 59
6.2 La sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
6.3 Le cylindre horizontal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Table des matières iii

7 La demi-pente de Peters 73

8 Prospection 79
8.1 La prospection magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
8.1.1 Utilisation de la méthode magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
8.1.2 Signature magnétiques de différentes sturctures . . . . . . . . . . . . . . 87

9 Références 103

A Conversion des unités 105


1 Théorie

1.1 Généralités

On trouve en magnétisme deux systèmes d’unités basés sur deux visions différentes du
problème. Dans la théorie classique, de laquelle découle le système cgs, on se base sur la notion
de pôle magnétique pour obtenir une relation pour la force proportionnelle à l’inverse de la
distance au carré (comme en gravimétrie). Le système SI est de son côté basé sur le fait que
le champ magnétique est d’origine électrique, i.e. la notion de dipôle (créé par un courant
électrique circulaire) est l’élément de base. Ces deux systèmes, qui peuvent parfois porter à
confusion, sont un usage dans la pratique.

1.2 Force magnétique

La loi de coulomb pour un pôle magnétique (système cgs) nous dit

p1 p2
F= r (1.1)
µ r2

où
– F = force en dynes (cm· g/s2 = 10−5 N)
– p1 , p2 = masses magnétiques ou pôles (emu)
– r = distance entre les deux pôles
– r = vecteur unitaire selon la droite joignant m1 , m2
– µ = perméabilité du milieu autour des pôles = 1 dans le vide et l’air
La notion de pôle est artificielle parce qu’elle ne peut exister par elle-même : elle a besoin
d’une paire. Si deux pôles de 1 emu sont placés dans le vide à 1 cm l’un de l’autre, la force
entre eux sera de 1 dyne. La force est attractive si les deux pôles sont de signes opposés et
répulsive s’ils sont de même signe.
Par convention, un pôle est positif s’il est attiré par le nord magnétique de la terre et négatif
s’il est attiré par le pôle sud.

1
2 1. Théorie

1.3 Champ magnétique

Un pôle magnétique p1 apporté à un point de l’espace est soumise à l’attraction émanant


d’un autre pôle magnétique p situé à une distance r de ce point. L’intensité du champ magnétique
H est définie comme la force exercée sur un pôle unitaire :
F p
H= = r (1.2)
p1 µ r2

On suppose que p1 n’est pas assez grand pour affecter le champ H au point de mesure, c’est-
à-dire que p1  p.

1.3.1 Origine électrique

Le champ magnétique est produit par la circulation d’un courant électrique. D’après la loi
d’Ampère, un courant I dans un conducteur de longueur ∆l génère un champ ∆H qui vaut

∆H = (I∆l ) × r1 /4πr2 , (1.3)

où r est la distance entre ∆l et le point d’observation et où r1 donne la direction de r. Si


un courant se propage dans une boucle circulaire, cette boucle agit alors comme un dipôle
magnétique situé au centre de la boucle. On comprend de cette façon que le mouvement des
électrons autour du noyau atomique génère un moment dipolaire magnétique.

1.4 Moment dipolaire magnétique

Il n’y a pas de pôle magnétique libre. Seul le dipôle, association de deux pôles − p et + p
séparés d’une distance l, a une signification physique. Le moment magnétique M du dipôle
est un vecteur dirigé suivant la droite joignant − p à + p, orienté de − p à + p et d’intensité :

m = plr. (1.4)

1.5 Intensité de la magnétisation

Un corps magnétisable placé dans un champ magnétique externe sera aimanté par induc-
tion. L’intensité de la magnétisation M est définie comme le moment magnétique par unité de
volume V
m
M= . (1.5)
V
Le vecteur M porte souvent le nom de polarisation magnétique parce que l’induction tend à
aligner les dipôles du corps magnétique. Le vecteur M peut aussi être vu comme la force des
pôles par unité de surface S aux extrémités, c’est-à-dire
p
M= .
S
1.6 Susceptibilité magnétique 3

1.6 Susceptibilité magnétique

L’intensité de la magnétisation M est proportionnelle à la force du champ et sa direction


est dans celle du champ. Le degré de magnétisation d’un corps sera déterminé par sa suscep-
tibilité magnétique k.
M
k= M = kH (1.6)
H

En prospection magnétique, la susceptibilité magnétique est un paramètre fondamental,


puisque la réponse magnétique des roches est fonction du contenu en matériel magnétique,
qui lui aura une susceptibilité beaucoup plus grande que celle de la roche elle-même.
La susceptibilité dans le système cgs diffère de la susceptibilité en unités SI, tel que

k SI = 4πk cgs . (1.7)

1.7 Induction magnétique

Un corps magnétique placé dans un champ magnétique externe H, aura ses pôles magnétiques
plus ou moins alignés sous l’effet de H, produisant un champ H0 relié à l’intensité de la
magnétisation M. L’induction magnétique B sera alors le champ total incluant l’effet de l’ai-
mantation.

1.7.1 Système SI

En unités SI, B = µo H dans le vide (ou dans l’air). Si le matétiel est polarisable, alors

B = µ o (H + H0 ) où H0 = M
= µo H + µo kH
= µ o (1 + k )H (1.8)
= µo µH (1.9)

où
– µ = (1 + k) est la perméabilité du matériau
– µo = perméabilité du vide (de l’air) = 4π × 10−7 (henry/m)
– B = en tesla (T) ou weber/m2
– H = en A/m.
En géophysique, on mesure des variations de B qui sont de l’ordre de 10−4 fois l’amplitude
du champ terrestre, qui est environ 50 µT. On utilise alors le nanotesla (ou son équivalent le γ)
comme unité de mesure.
4 1. Théorie

F IG . 1.1: Induced magnetic moment per unit volume I in a


bar that varies in direct proportion to the intensity of magne-
tizing field F produced by electric current in the coil. The
slope of straight line is the magnetic susceptibility k of the
bar.

1.7.2 Système cgs

B = H + H0 (1.10)
= H + 4πM
= (1 + 4πk) H (1.11)

Par définition, le rapport de l’induction sur le champ magnétique principal est la permea-
bilité µ.

B = (1 + 4πk) H
= µH (1.12)

Dans ce système,

B : gauss
H : oersted

On a donc que la perméabilité magnétique µ = (1 + 4πk).


La relation entre B et H n’est pas nécessairement linéaire. La figure 1.2 montre la courbe
d’hystéresis décrivant le comportement des cycles d’aimantation.
1.8 Potentiel magnétostatique 5

F IG . 1.2: Hysteresis curve showing how the magnetic mo-


ment per unit volume I in a ferromagnetic substance varies
with the magntetizing field F produced by electric current
in the coil. The sequence of numbers indicates the magneti-
zation cycle.

1.8 Potentiel magnétostatique

Comme en gravimétrie, le champ magnétique H est un champ conservatif. Il peut donc


s’exprimer comme le gradient d’un potentiel scalaire. Le potentiel étant le travail nécessaire
pour déplacer un pôle unitaire entre deux points dans le champ magnétique, nous avons

H (r) = −∇ A(r) (1.13)

où ∇ est donné par


∂ ∂ ∂
∇= i+ j+ k
∂x ∂y ∂z

et, A, le potentiel,
Z r
m
A (r) = − H (r) dr = . (1.14)
∞ µr

Puisqu’un dipôle magnétique seul est une notion fictive, le potentiel magnétique scalaire
est une notion plutôt nébuleuse. Une entité plus palpable est le dipôle magnétique.

1.8.1 Potentiel magnétostatique du dipôle

Soit un dipôle placé en un point O de l’espace. On peut calculer son potentiel A en un point
P situé à une distance r de O.
6 1. Théorie

Si on pose µ = 1, on trouve à partir de l’équation (1.14)


m m
A = − +
r1 r2
(r − r2 )
= m 1 (1.15)
r1 r2

À la limite, si r  l, alors r1 − r2 = l cos θ et r1 ' r2 ' r, alors

lm cos θ
A =
r2
|m| cos θ
= . (1.16)
r2

Le champ H est obtenu en prenant H = −∇ A. On obtient deux composantes, l’une Hr


radiale et l’autre Hθ tangentielle, où

2|m|
Hr = cos θ (1.17)
r3
|m|
Hθ = sin θ. (1.18)
r3
1.8 Potentiel magnétostatique 7

Ainsi, le champ du dipôle est inversement proportionnel au cube de la distance. Quand θ = 0


ou π, nous sommes dans un cas appelé la première position de Gauss, et

2|m|
Hr = Hθ = 0. (1.19)
r3
Quand θ = π/2 ou 3π/2, le cas est dit celui de la deuxième position de Gauss, et

|m|
Hr = 0 Hθ = . (1.20)
r3

1.8.2 Corps de géométrie arbitraire

Un volume donné de matière magnétique peut être vu comme un ensemble de dipôles qui
résultent des moments magnétiques des atomes constituant le corps. Pour un corps magnétisé
par induction de façon uniforme, les dipôles seront alignés. Pour un volume unitaire, le po-
tentiel à une distance r vaut
A = −M(r ) · ∇(1/r ). (1.21)
Pour tout le volume V, le potentiel à un point P devient
 
1
Z
A = − M(r) · ∇ dv. (1.22)
V |r0 − r|

Le champ magnétique causé par le corps est obtenu en prenant le gradient de (1.22).
L’intensité de magnétisation M étant un vecteur, elle est orienté dans une direction donnée.
Définissons cette orientation par le vecteur α = li + mj + nk. Si M est uniforme, on peut écrire
 
∂ ∂ ∂ ∂
M·∇ = M = M l +m +n , (1.23)
∂α ∂x ∂y ∂z

où M est le module de la magnétisation. Le potentiel se simplifie à


Z  
∂ dv
A = −M . (1.24)
∂α V |r0 − r|

Le potentiel magnétique, tout comme le potentiel gravimétrique, obéit aux équations de


Laplace et de Poisson. L’équation de Poisson revêt la forme

∇2 A = 4πµ∇ · M(r ). (1.25)


8 1. Théorie
2 Magnétisme de la terre

2.1 Champ magnétique terrestre

Le champ magnétique peut être défini par trois composantes en tout point donné, soient
– nord X ;
– sud Y ;
– verticale Z.
Très souvent, on donne une valeur exprimée par la grandeur du champ total F, sa déclinaison
D ainsi que son inclinaison I. La déclinaison D est l’angle entre la composante horizontale du
champ et le nord géographique. L’inclinaison I est l’angle entre F et l’horizontale.

9
10 2. Magnétisme de la terre

Les relation suivantes relient le champ, ses composantes et la déclinaison et l’inclinaison.


F2 = H 2 + Z2 = X 2 + Y 2 + Z2 (2.1)

H = F cos I (2.2)
Z = F sin I (2.3)
tan I = Z/H (2.4)
X = H cos D (2.5)
Y = H sin D (2.6)
tan D = Y/X (2.7)

Le champ magnétique de la terre peut être approximé par un champ dipolaire. Il est en
réalité trop complexe pour être exprimé par une fonction mathématique simple, mais il peut
être considéré, sur quelques centaines de km, comme uniforme et le bruit de fond géologique
est facilement observable.
Le champ F a une intensité de 60 à 70 µT aux pôles magnétiques (I = ±90 ˚ ) et minimale
de 25 à 30 µT à l’équateur magnétique (I =0 ˚ ).
A l’heure actuelle, l’unité utilisée en prospection magnétique est le nanotesla (nT), qui par
le jeu de transformation est exactement égal à l’ancienne unité, le γ.
1 nT = 10−9 T = 1 γ

Notes :
– En cgs, puisque µ = 1 dans l’air (ou le vide), B = H et 1 Oersted est équivalent à 1 gauss.
Comme le gauss est une unité d’induction très grande on a eu recours au gamma (γ)
dans le passé pour exprimer dans les champs 1 γ = 10−5 gauss.
2.1 Champ magnétique terrestre 11

– Au Canada, F est toujours plus grand que 50 000 nT.


– Les anomalies causées par des sources ferromagnétiques peuvent avoir des intensités
aussi importantes que F local. La plupart ont des intensités de l’ordre de 0.001 F à 0.1 F.
– L’aiguille d’une boussole s’oriente suivant un méridient magnétique. L’angle entre le
méridient magnétique et le nord géographique s’appelle la déclinaison magnétique, D.
– D est positive (+) si la déviation est vers l’est et négative (-) vers l’ouest.
– Dans un plan vertical ayant la direction du nord magnétique, on définit l’inclinaison du
champ qui est entre le champ total et sa composante horizontale.
– Pour l’hémisphère magnétique nord, le champ pointe vers le bas et I est positive (+) ;
dans l’hémisphère magnétique sud, l’inverse se produit et I est négative (-)

F IG . 2.1: Main magnetic field intensity (solid contours) and


annual secular change (dashed countours) on the surface of
the earth expressed in gammas. (Modified from “Total In-
tensity of the Earth’s Magnetic Field”, Epoch 1975.0, chart
published by Defense Mapping Agency Hydrographic Cen-
ter, Washington, D.C.)
12 2. Magnétisme de la terre

F IG . 2.2: Main magnetic field inclination (solid contours) on


the surface of the earth expressed in degree units. (Modified
from “Magnetic Inclination or Dip”, Epoch 1975.0, chart pu-
blished by Defense Mapping Agency Hydrographic Center,
Washington, D.C.)

F IG . 2.3: Main magnetic field declination (solid contours) on


the surface of the earth expressed in degree units. (Modi-
fied from “Magnetic Declination”, Epoch 1975.0, chart pu-
blished by Defense Mapping Agency Hydrographic Center,
Washington, D.C.)
2.2 Schématisation du champ terrestre 13

2.2 Schématisation du champ terrestre

En première approximation, le champ terrestre est celui d’un dipôle placé suivant une
droite faisant avec l’axe de rotation un angle de 11.5 ˚ et orienté vers l’hémisphère sud. Cette
structure schématique du champ magnétique terrestre est appelé champ de Gauss.

Le champ moyen vrai diffère du champ de Gauss qui n’a d’autre intérêt que de fournir un
modèle facile à retenir. Le champ réel est irrégulier et les pôles magnétiques vrais ne coı̈ncident
pas avec les pôles géomagnétiques et ne sont pas exactement diamétralement opposés.

Pôles géomagnétiques
Nord 78.5 ˚ N 111 ˚ W
Sud 78.5 ˚ S 111 ˚ E

Pôles magnétiques
Nord 75 ˚ N 101 ˚ W
Sud 67 ˚ S 143 ˚ E

La ligne où l’inclinaison I = 0 n’est jamais à plus de 15 ˚ de l’équateur.


La mise en plan des endroits d’égales inclinaison, déclinaison ou d’intensité magnétique
donne des cartes isomagnétiques. Elles montrent les variations du champ géomagnétique à la
surface de la terre.
14 2. Magnétisme de la terre

Notons que le champ magnétique reflète peu la variation de géologie en surface ou de


géographie telle que les montagnes, les crêtes sous-marines ou les ceintures de tremblements
de terre. La source des champs est selon tout vraisemblance plus profonde.

F IG . 2.4: Nondipole part of the main magnetic field intensity


contoured at 4000-gamma intervals. (Modified from E.C.
Bullard, C. Freedman, H. Gellman, and J. Nixon, “Philoso-
phical Transactions of the Royal Society”, Series A, v. 243,
pp. 67-92, 1950.)

F IG . 2.5: Isomagnétiques de H. Intensité horizontale en gam-


mas. Epoque 1965.0. Modèle Pogo de Cain (3/68).
2.3 Origine du champ principal 15

F IG . 2.6: Isomagnétiques de Z. Intensité verticale en gam-


mas. Epoque 1965.0. Modèle Pogo de Cain (3/68).

2.3 Origine du champ principal

Le champ magnétique principal peut théoriquement être causé par une source interne ou
externe dont le magnétisme peut être rémanent ou engendré par un flux de courant.
Des analyses mathématiques du champ observé à la surface du globe démontrent qu’au
moins 99% est causé par des sources internes et 1% par des sources extérieures à la terre.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer les mécanismes des sources internes.

2.3.1 1ère théorie : Blackett (1947)

Il avait évalué le rapport des moments cinétiques et magnétiques des 3 astres (terre, soleil
et étoile) et avait constaté que les rapports étaient voisins. Il avait conclu qu’il s’agissait d’une
propriété fondamentale des corps en rotation.
Théorie périmée : Il est parti d’une fausse valeur pour le champ H du soleil

2.3.2 2ème théorie : Cagniard (1961)

Des charges électriques fantastiques internes sont entrainées dans la rotation terrestre et
créent l’équivalent d’un dipôle.
Abandonné parce que la magnétisation engendrée par le mouvement des corps est trop
faible et le gradient du potentiel devrait être immense.
16 2. Magnétisme de la terre

2.3.3 3ème théorie : La terre est uniformément magnétisée

Périmée parce que :

1. Demande un I (intensité de magnétisation) beaucoup trop grand par rapport aux roches
en surfaces.

2. Les hautes températures qui existent à l’intérieur de la terre (environ 2000 ˚ ) dépassent
largement la température de Curie de la plupart des matériaux (Fer 750 ˚ , Ni 360 ˚ ,
magnétite 575 ˚ ). Les matériaux ferromagnétiques se transforment alors en paramagnétiques
dont l’intensité d’aimantation est très faible et ne peut fournir d’aimants permanents.

2.3.4 Théorie actuelle : La dynamo

Suggère que le champ magnétique terrestre est créé et entretenu par un processus d’in-
duction. Des courants électriques intenses ciculeraient dans le noyau extérieur possédant une
conductibilité électrique très forte (noyau extérieur : la partie liquide du noyau située entre r
= 1300 et 3500 km).
On assume aujourd’hui que le noyau est une combinaison de fer (Fe) et de nickel (Ni),
tous deux de bon conducteurs électriques. Même si le noyau était formé d’éléments moins
conducteurs, l’énorme pression retrouvée pourrait presser les électrons de façon à former des
gazs à électrons libres de conductivité satisfaisante.
La source magnétique est illutrée par le modèle auto-excité. C’est à dire, un fluide de
grande conductivité bouge dans un mouvement complexe et des courants électriques sont
causés par des variations chimiques produisant un champ magnétique.
2.4 Un champ variable dans le temps 17

F IG . 2.7: Disk dynamo system showing(a) a charge diffe-


rence caused by rotation in a magnetic field, and (b) gene-
ration of a self-sustaining magnetic field by dissipation of
the charge as an electric current in the coil surrounding the
rotating disk. (From T.Rikitake, “Electromagnetism and the
Earth’s Interior”, Elsevier North-Holland, 1966.)

2.4 Un champ variable dans le temps

2.4.1 Variations internes séculaires

De longues séries d’observations démontrent que le champ magnétique terrestre est loin
d’être constant. Des données obtenues aux observatoires de Londres et de Paris depuis 1540
montrent que l’inclinaison a varié de 10 ˚ (de 75 à 65 ˚ ) et la déclinaison de 35 ˚ (10 ˚ E à 25 ˚ W
puis retour à 10 ˚ W) depuis cette période.
Même si ces données ont l’air cycliques, des renseignements ailleurs dans le monde n’en-
traı̂nent pas les mêmes conclusions. Les variations séculaires ont donc un caractère régional.
Leurs sources sont mal expliquées, mais on pense qu’elles sont reliées aux changements de
courants de convection dans le noyau, au couplage à la limite noyau-manteau et à la vitesse
de rotation de la terre.
18 2. Magnétisme de la terre

F IG . 2.8: Secular change in magnetic inclinationand declina-


tion at locations (a) near London and Boston and (b) in Si-
cily (Modified from Nelson et al., “Magnetism of the Earth”,
Publication 40-1,U.S. Department of commerce, Coast and
Geodetic Survey, 1962, and D.W. Strangway, “History of the
Earth’s Magnetic Field”, New York, McGraw-Hill, 1970.)
2.4 Un champ variable dans le temps 19

F IG . 2.9: Variations of the magnetic declination and inclina-


tion at Paris during Gallo-Romain times, and from the six-
teenth century to the present time. After Thellier.

F IG . 2.10: Declination change in Canada from 1750 to


1930, plotted as a function of longitude [from Yukutake,
“J.Geomag.Geoelec.”, 17 :103-116 (1967)].
20 2. Magnétisme de la terre

F IG . 2.11: Secular change of magnetic declination at Lon-


don, Boston and Baltimore (after J.H. Nelson, L. Hurwitz
and D.G. Knapp).

F IG . 2.12: Polar wandering path on North American


and British rocks
2.4 Un champ variable dans le temps 21

2.4.2 Champ magnetique externe

La majeure partie du 1% du champ magnétique provenant de l’extérieur de la terre ap-


paraı̂t être associée aux courants électriques dans les couches ionisées de la haute atmosphère.
Les variations dans le temps sont beaucoup plus rapide que celle du champ d’origine interne.

La variation diurne régulière

Les couches de la haute atmosphère (40 km et +) sont fortement ionisées donc électriquement
conductrices. Le maximum d’ionisation se situe vers 300 km d’altitude.
Le phénomène d’ionisation est dû essentiellement au rayonnement lumineux. L’ionisation
augmente donc le jour et diminue la nuit. La variation diurne suit le rythme solaire. De plus
l’amplitude de la variation est influencée par l’activité du soleil qui passe par un maximum à
tous les 11 ans.
L’ionosphère se déplace par rapport au globe solide. Ce movement a deux causes :
1. la circulation générale atmosphérique qui tend à rétablir l’équilibre thermique entre
l’hémisphère insolé et celui privé de soleil ;
2. la marée atmosphérique due aux forces d’attraction luni-solaires.
Le mouvement de l’ionosphère conductrice dans le champ de l’aimant permanent que consti-
tue la terre induit des courants dans l’ionosphère qui produisent un champ magnétique supplémentaire,
champ qui constitue la variation diurne. Les deux sources de mouvements occasionnent deux
cycles de variations :
1. un cycle qui suit le rythme solaire (cycle de 24 hrs, 11 ans)
– ordre de 30 nT
– varie avec les latitudes et saisons
– faible en hiver
– fort en été
2. un cycle qui suit les marés luni-solaires (périodes de 25 heures, amplitude de 2 nT).

Activité magnétique

Les tempêtes magnétiques sont des perturbations dont les amplitudes peuvent ateindre
2000 nT.
Elles se retrouvent sous toutes les latitudes et sont plus importantes dans les régions po-
laires où elles sont associées aux aurores boréales.
Ces perturbations sont dues aux émissions sporadiques et capricieuses de particules électriques
issues du soleil. L’arrivée de ces particules dans l’atmosphère provoque à la fois une lumines-
cence donnant lieu aux aurores ainsi une variation intense de l’ionisation qui est à l’origine
des perturbations magnétiques.
Ces tempêtes peuvent durer plusieurs jours, troublant les communications radio à grande
échelle et empêchant de poursuivre les campagnes de prospections magnétiques.
22 2. Magnétisme de la terre

F IG . 2.13: Variation diurne de l’activité magnétique


2.4 Un champ variable dans le temps 23

F IG . 2.14: Variation diurne de X,Y,Z et I, avec la lati-


tude, à une époque de minimum de taches solaires.
Variation très importante de X à l’équateur à cause
de “l’électrojet équatorial”, système de courant très
important. D’après Chapman (1919).

F IG . 2.15: Variation diurne des élements tellurgique


et magnétiques à Paris. D’après E. Ruigerie
24 2. Magnétisme de la terre

F IG . 2.16: Magetograms in Wakkanai, Japan.

F IG . 2.17: Diurnal variation of the H and Z elements


of the Earth’s magnetic field at different latitudes. (From
S.Matsushita and W.H. Campbell (editors), “Physics of Geo-
matic Phenomena”, New York, Academic Press, 1967.)
2.5 Magnétisme 25

F IG . 2.18: Field intensity variation during a typi-


cal magnetic storm. (From D.Garland, “Introduction
to Geophysics”, Philadelphia, W.B. Saunders Co.,
1979.)

2.5 Magnétisme

La méthode de prospection est basée sur l’existence de contraste de susceptibilité magnétique


dans l’écorce terrestre.
Tout corps placé dans un champ magnétique externe, tel celui de la terre, acquiert une
magnétisation induite proportionnelle au champ inducteur et dans la même direction.
Le champ total est alors en unité cgs :

B = H + H0
= H + 4πI
= (1 + 4πk) H (2.8)

où
B = induction magnétique
I = intensité de la magnétisation
k = susceptibilité magnétique du corps
Le champ total mesuré est donc donné par la somme du champ terrestre, de la magnétisation
induite et de la magnétisation rémanente.

HT = H + 4πkH + MR (2.9)
26 2. Magnétisme de la terre

Lorsqu’on fait une interprétation quantitative de données magnétiques, il est donc nécessaire
de tenir compte de la Mr sinon de graves erreurs d’interprétation peuvent en résulter.
3 Propriétés magnétiques

3.1 Classes des matériaux en fonction de leur comportement sous


le champ H

Tous les matériaux peuvent être classés à l’intérieur de trois grands groupes définissant
leurs propriétés magnétiques :
– diamagnétisme ;
– paramagnétisme ;
– ferro et ferrimagnétisme.
Si k < 0, on parle de diamagnétisme. L’intensité de la magnétisation induite est dans la
direction opposée au champ inducteur. Phénomène faible, réversible, affecte tous les corps et
souvent caché par un autre phénomène. Ex. : quartz, felspath, sel.
Si k > 0, la substance est alors paramagnétique. Comme le diamagnétisme, c’est un phénomène
faible et réversible, mais tend à renforcer l’action du champ inducteur. Le champ induit décroı̂t
cependant avec la température. Ex. : les métaux, gneiss, pegmatite, dolomie, syénite.
Dans le cas de substances ferromagnétiques, les moments magnétiques de chaque atome
s’alignent spontanément dans des régions appelées domaines et cela même en l’absence de
champ magnétique externe. En général, le moment magnétique total est nul parce que les
différents domaines ont des orientations différentes et leurs effets s’annulent. Le ferromagnétisme
disparaı̂t si on dépasse un certaine température, appelée point de Curie.
Si les moments magnétiques d’une substance sont anti-parrallèles dans les domaines et de
grandeurs différentes, le moment magnétique total est différent de zéro. La substance est alors
appelée ferrimagnétique. Ex. : magnétite, ilménite.
Dans le cas d’une substance ferrimagnétique dont la somme de moments parrallèles et
anti-parralèles est nulle, on parle d’anti-ferromagnétisme. Ex. : hématite.
La susceptibilité d’une roche est entièrement dépendante de la quantité de minéraux fer-
romagnétiques qu’elle contient, de la dimension des grains et de leur distribution. C’est donc
une propriété très variable et il est pratiquement impossible de prédire la teneur en minéraux
à partir de la susceptibilité.
La sensibilité minimale requise pour mesurer les anomalies avec sufisamment de détail est
de ±5 nT. Il est alors possible de détecter des anomalies provenant de sources situées à plus
de 10 000 mètres de profondeur.

27
28 3. Propriétés magnétiques

Comme le champ induit est proportionnel au champ ambiant, les anomalies seront plus
intenses aux hautes latitudes magnétiques qu’à l’équateur magnétique.

3.1.1 Le diamagnétisme

Un diamagnétique parfait offre une grande résistance au passage du champ magnétique.


Les lignes de champ H ne pénètrent pas dans le matériaux. La perméabilité est donc nulle.

F IG . 3.1: Comportement d’un matériau diamagnétique placé


dans un champ magnétique.

C’est l’attribut d’un matériel qui a une susceptibilité magnétique négative (k < 0), c’est-
à-dire que l’intensité de la magnétisation induite dans le corps par un champ H sera dans la
direction opposée à H.
Tous les corps présentent un phénomène de diamagnétisme parce que son origine provient
de la déformation des orbites électroniques des atomes sous l’action d’un champ externe. Ce
phénomène est réversible puisque lorsque le champ externe disparaı̂t, l’action disparaı̂t.
Exemples de diamagnétiques : graphite, gypse, marbre, quartz, sel, gaz rares, bismuth,
cuivre et diamant.

3.1.2 Le paramagnétisme

Par définition, tous les matériaux qui ne sont pas diamagnétiques sont paramagnétiques,
c’est-à-dire k > 0.
Dans un matériau paramagnétique, chaque atome a un moment magnétique non-nul. Sous
l’action d’un champ externe, ces moments magnétiques s’orientent et augmentent le champ H
appliqué.
3.1 Classes des matériaux en fonction de leur comportement sous le champ H 29

F IG . 3.2: Action combinée de la température et d’un champ


externe sur un matériau paramagnétique. Les vecteurs sym-
bolisent les courant magnétiques atomiques.

Comme pour le diamagnétisme, il s’agit d’un phénomène faible et temporaire. Contraire-


ment au diamagnétisme, la réponse d’un matériau paramagnétique vise à renforcer l’action
du champ H externe.
Notons que ce phénomène diminue avec l’augmentation de la température puisque l’agi-
tation thermique désoriente les dipôles magnétiques élémentaires.
La plupart de métaux sont paramagnétique.

3.1.3 Le ferromagnétisme

La magnétisation d’un matériau ferromagnétique correspond à l’orientation des dipôles


élémentaires dans une même direction. À la différence des paramagnétiques, cette orientation
peut se faire spontanément, en l’absence d’un champ H externe.
La région de l’espace dans laquelle tous les moments magnétiques sont orientés selon une
même direction s’appelle un domaine (de Weiss) et les limites entre ces domaines, des parois
(de Bloch).
Si on place un matériau ferromagnétique dans un champ H externe, les parois vont se
déplacer de manière à renforcer le champ H externe. Si H augmente beaucoup, le domaine fa-
vorablement orienté occupera tout le volume du matériau qui est alors magnétisé à saturation.
30 3. Propriétés magnétiques

F IG . 3.3: Comportement d’un matériau ferro ou ferri-


magnétique dans un champ magnétique H

F IG . 3.4: Magnetic domains in a ferromagnetic substance.


Within each domain, the atomic magnetic moments tend to
be aligned. Walls separating the domains are discordered
zones of nonaligned atomic moments.

La courbe qui relie le champ induit B au champ externe H s’appelle la boucle d’hystérésis
du matériau.
3.1 Classes des matériaux en fonction de leur comportement sous le champ H 31

F IG . 3.5: Déplacement des parois de Bloch sous l’action d’un


champ magnétique externe. Si le champ magnétique ap-
pliqué est suffisamment intense, un seul domaine occupera
tout le matériau.

F IG . 3.6: Courbe d’aimantation d’un ferroagnétique. Bs


représente le champ d’induction magnétique à saturation, Br
le champ d’induction rémanent et Hc le champ magnétique
coercitif.
32 3. Propriétés magnétiques

F IG . 3.7: Interaction des joints de grain et des parois de


Bloch. Les vecteurs à l’intérieur des domaines de Weiss in-
diquent la direction de la magnétisation dans ce domaine.

Lorsque H augmente à partir de zéro, les parois de Bloch se déplacent, entrainant une
magnétisation de l’échantillon et donc un champ B non nul. Quand H est suffisamment in-
tense, un seul domaine occupe tout l’échantillon. Le champs Bs est donc le champ d’induction
maximal de l’échantillon. Si on diminue H, on oblige les parois à se déplacer de nouveau. Le
mouvement de retour n’est pas le même que celui suivit lorsque H augmentait parce qu’une
partie du mouvement des parois est irréversible.
La magnétisation qui reste lorsque H = 0 s’appelle magnétisation rémanente (Br ). Le champ
nécessaire pour ramener B à zéro s’appelle le champ coercitif. La surface de la boucle d’hystérésis
représente l’énergie perdue lors du déplacement irréversible des parois.

3.1.4 Le ferrimagnétisme

Ce sont des matériaux dans lesquels les domaines magnétiques contiennent des dipôles qui
peuvent être alignés dans le sens opposés les uns aux autres, mais dont le moment magnétique
net n’est pas nul losque le champ externe est nul.
3.1 Classes des matériaux en fonction de leur comportement sous le champ H 33

F IG . 3.8: Répartition des moments magnétiques


élémentaires : a. ferromagnétiques, b. antiferromagnétiques
et c. ferrimagnétiques

Il peut donc y avoir :


1. Un nombre égal de dipôles de direction opposées mais l’alignement magnétique d’un
sous-ensemble peut être plus fort que l’autre. C’est le cas de l’ilménite, la magnétite, la
titanomagnétite et les oxydes de fer ou de fer et titane.
2. Le nombre de dipôles dans une direction est plus important que le nombre dans l’autre
direction. C’est le cas de la pyrrhotine.
Presque tout les matériaux magnétiques sont ferrimagnétiques.

3.1.5 L’antiferromagnétisme

Lorsque la somme des moments magnétiques des sous-ensembles parallèles et antipa-


rallèles est nulle dans un matériau qui autrement serait considéré comme ferromagnétique,
la susceptibilité résultante sera très faible, de l’ordre des substances paramagnétiques. Ces
substances sont nommées antiferromagnétiques. L’hématite est un minéral possédant cette
propriété.

3.1.6 Aimantation rémanente

Les roches ignées et sédimentaires possèdent un champ magnétique permanent (rémanent)


à des degrés divers. La direction de ce champ rémanent peut être complètement différente de
la direction du H local. La direction de la magnétisation rémanente est caractéristique du H
local lors de la formation de la roche.
Les laves basaltiques, les intrusions volcaniques et toutes les roches volcaniques ont tra-
versé l’écorce terrestre à une température supérieure au point de Curie de leur minéraux. Par
refroidissement au passage au point de Curie dans le sens inverse, la roches s’est aimantée
sous l’effet du champ terrestre. Cette aimantation a les propriétés suivantes :
1. Sa direction est celle qu’avait le champ qui l’a créé → mémoire magnétique.
2. La valeur de l’aimantation est proportionnelle à l’intensité du champ (si le champ est
faible, cas du champ terrestre).
3. à la température ordinaire elle n’évolue pas et résiste à des champs de quelques Oe.
Il existe aussi :
34 3. Propriétés magnétiques

1. L’aimantation rémanente visqueuse acquise par l’action continuelle du champ magnétique


terrestre à température normale.

2. Aimantation rémanente isotherme due aux champs accidentels intenses (ex : coup de foudre).

3. Aimantation rémanente par cristallisation, l’action de l’altération des roches a pu détruire la


rémanence ou en changer la direction par transformation cristalline.

Les roches sédimentaire sont généralement porteuses de rémanence naturelle, mais beau-
coup plus faible que celles des roches volcaniques. Lors du dépôt des sédiments, les parti-
cules magnétiques s’orientent dans la direction du champ terrestres et gardent cette orienta-
tion après la compaction et la solidification.

3.2 Propriétés magnétiques des roches, des minéraux et des matériaux

Basalte
Gabbro
Volcanique interm.
Diorite
Volcanique acide
Granite
Ultramafique
Granulite basique
Granulite acide
Kimberlite
Carbonatite
Sédiments
Métasédiments

10-5 10-4 10-3 10-2 10-1


k

F IG . 3.9: Common range of magnétic susceptibility for va-


rious rock types (After Clark, 1983).
3.2 Propriétés magnétiques des roches, des minéraux et des matériaux 35

F IG . 3.10: Magnetic susceptibilities of various rocks.

F IG . 3.11: Magnetic susceptibilities of various minerals.


36 3. Propriétés magnétiques

F IG . 3.12: Measured Susceptibilities of Rock Materials.


3.2 Propriétés magnétiques des roches, des minéraux et des matériaux 37

F IG . 3.13: Average magnetic susceptibilities of surface


samples and cores as measured in laboratory. (Magnolia Pe-
trolum Co.)
38 3. Propriétés magnétiques
4 La réalisation des levés
magnétiques

4.1 Les corrections possibles

4.1.1 Correction de dérives

On doit tenir compte des variations du champ magnétique terrestre avec le temps. Rappe-
lons que ces variations sont :

Variation séculaires variations annuelles reliées au déplacement des pôles magnétiques.

Variations diurnes variations cycliques d’environ 24 heures reliées aux variations de courant
dans l’ionosphère dues à l’activité du soleil.

Tempêtes magnétiques variations brusques dues à des sursauts de l’activité solaire qui peuvent
atteindre 2000 nT et durer plusieurs jours. Lors de tempêtes magnétiques, le levé est in-
terrompu.

Les variations diurnes sont corrigées en établissant une station de base et en suivant la même
procédure qu’en gravimétrie. On accepte des variations de moins de 50 nT/heure.

4.1.2 Correction d’altitude

Le gradient vertical de Ho est d’environ -0.03 nT/m aux pôles et de -0.015 nT/m à l’équateur.
Les effets d’élévation sont donc normalement négligeables. Toutefois, dans les régions mon-
tagneuses, une correction d’élévation est faite. Elle égale à -0.47 nT· Ho /m, où Ho est la valeur
locale de l’intensité du champ géomagnétique. La correction est positive au nord de l’équateur
et négative au sud.
Dans le cas de levés aéroportés, il est normalement spécifié que tout survol dont la différence
entre la hauteur de vol théorique et réelle dépasse un certaine limite sera rejeté.

39
40 4. La réalisation des levés magnétiques

On arrive à la correction air libre en suivant

H = ( Hr , HG )
 
2M cos θ M sin θ
= , (4.1)
r3 r3
−3 −3
 
∂H
= 2M cos θ · 4 , M sin θ · 4
∂r r r
−3
 
3
= Hr , HG
r r
−3
= H (4.2)
r

Si r = 6378 km , Heq = 3500 nT et H po = 7000 nT, alors à l’équateur :


∂H −3 · 35000 nT
= = −0.016 nT/m
∂r 6378 × 103 m
et aux pôles :
∂H −3 · 70000 nT
= = −0.033 nT/m
∂r 6378 × 103 m

4.1.3 Correction de terrain

Les effets dûs à des affleurements magnétiques près des stations vont grandement influen-
cer les lectures. Par exemple, une roche magnétique située au-dessus d’une station (située dans
une dépression par exemple) peut produire de fausses anomalies négatives.
Pour cette raison, les anomalies démontrant une forte corrélation avec la topographie ne
reçoivent normalement pas autant d’attention que les autres anomalies.
Par ailleurs, les corrections de terrains étant très ardues à faire (il faut connaı̂tre la suscep-
tibilité des roches constituant ce terrain), elles sont généralement omises.

Réduction à un datum

Une façon de réduire l’effet de la topographie est de faire un prolongement vers le haut.
Pour réduire les lectures de Z de la surface z = h ( x, y) au plan z = 0, on écrit approximative-
ment que
δZ
Z ( x, y, 0) = Z ( x, y, h) − h , (4.3)
δz z=h
où la dérivée est calculée à partir de la carte de Z ( x, y, z).

4.1.4 Correction de latitude

Localement, le gradient horizontal de Ho n’est pas significatif et on n’applique pas de cor-


rection de latitude aux données. Le gradient horizontal varie entre 0 et 10 nT/km, de l’équateur
4.2 Corrections effectives à apporter au levé 41

aux pôles. Il est généralement inférieur à 6 nT/km. On peut le calculer ainsi. La composante
horizontale est

H = ( Hr , HG )
 
2M cos θ M sin θ
= , . (4.4)
r3 r3

La distance parcourue et sa dérivée sont

l = rθ (4.5)
dl
= r. (4.6)

Ainsi, la variation de H en fonction de l est
∂H ∂H ∂G 1 ∂H
= · =
∂l ∂θ ∂l l ∂θ
1 −2M

M
= sin θ , 3 cos θ
l r3 r
1 
= − Heq sin θ , H po cos θ . (4.7)
l

A l’équateur,

∂H 1 
= 3
− Heq · sin 90˚ , H po · cos 90˚ = 0.005 nT/m
∂l 6378 × 10

Aux pôles,

∂H 1 
= 3
− Heq · sin 90˚ , H po · cos 90˚ = 0.011 nT/m
∂l 6378 × 10

4.2 Corrections effectives à apporter au levé

Une seule correction doit généralement être appliquée, la correction de dérive diurne. On
a besoin d’établir une station de base pour les courts levés, ou une ligne de base pour les levés
plus longs. Dans ce dernier cas, on utilise comme référence la ligne de base de la grille ou une
ligne de raccordement (tie line). Les corrections se font comme en gravité.
Par ailleurs, il faut éviter de placer la base dans les endroits où le gradient magnétique
horizontal est fort, de façon à réduire les erreurs qui seraient causés par un repositionnement
à la base peu précis.

4.2.1 Station de base automatique

On peut aussi utiliser une station d’enregistrement automatique de H, ce qui évite d’avoir
à boucler et les corrections sont faites automatiquement. Attention aux ours et autres animaux
42 4. La réalisation des levés magnétiques

si votre appareil est au sol, votre journée risque d’être foutue. Cette station est simplement
constituée d’un magnétomètre qui enregistre le champ à intervale court et régulier (10, 20, 30
secondes ou 1 minutes), et qui garde en mémoire l’heure de mesure de chaque lecture.
Notez qu’une station de base fixe est mieux adaptée pour les corrections que la station de
base en boucle de mesure parce qu’elle permet de voir plus facilement les variations du champ
pendant toute la journée (bruit de fond, orage magnétique, ...).
Les appareils actuels sont livrés avec un logiciel qui effectue la correction de dérive auto-
matiquement lorsqu’une station automatique est utillisée. Il faut évidemment que l’horloge
du magnétomètre mobile soit synchronisée avec celle de la base.
Pour la station de base en boucle, la stratégie demeure la même qu’en gravité. En général,
on établiera une station de base à partir de laquelle toutes les mesures seront corrigées. Cette
station ne doit pas se trouver dans une région anormale où il y a de forts gradients.
À partir de cette station, on pourra établir une ligne de base (généralement sur la ligne
de base de la grille ou une ligne de rattachement) et c’est sur cette ligne de base qu’on se
rattachera à intervalles régulier (moins de 2 heures).

On suppose que les variations enregistrées à la station de base sont constantes pour toutes
les stations. Ceci est vrai si :
– on travaille sur de courts itervalles ;
– l’activité magnétique est calme.
Notez que si vous êtes en Abitibi, vous pourrez faire de 8 à 10 km par jour. En Gaspésie,
de 5 à 6 km. Si vour prenez vos mesures aux 25 m, cela fait entre 200 à 400 mesures à corriger
chaque soir, en plus de la mise en plan.
Ainsi, la méthode plus appropriée consiste à utiliser un magnétomètre fixe à la station de
base qui prend des mesures du champ à intervalles réguliers. Cela vous permet de réduire les
risques d’erreur et de contrôler les variations diurnes qui ont eu lieu durant la journée.

4.2.2 Correction de dérive

Les mesures de magnétométrie sont faites selon un cheminement en boucle ; on débute en


un point donné et on termine à ce même point.
4.2 Corrections effectives à apporter au levé 43

La correction est faite en suppposant que la dérive est linéaire dans le temps. Si on les
mesures à la station de base ont été réalisées aux temps T1 et T2 et que les valeurs mesurées
étaient respectivement V1 et V2 , le taux de dérive (TD) est donc
V1 − V2
TD = (4.8)
T2 − T1
Toute valeur (V) prise au temps T (où T1 ≤ T ≤ T2 ) est corrigée par la formule suivante
V1 − V2
 
Vcorrigée = V + (4.9)
T2 − T1

Exemple :

Station Lecture Temps


1 56150 nT 12h15
2 12h20
3 12h25
4 12h31
5 12h35
6 12h39
1 56200 nT 13h05

Le taux de dérive est alors


56200 − 56150 50 nT
TD = = (4.10)
13h05 − 12h15 50 minutes
Donc pour la lecture de la station 4, prise 16 minutes après la 1ère lecture de la station 1, la
correction totale est de 16 · 1 nT/min = 16 nT
Le principe demeure le même si au lieu de boucles sur la station de départ, la dernière
mesure se fait sur une autre station de base. Évidemment, les stations initiales et finales doivent
auparavant avoir été reliées entre elles.

5x x6
4x x7
3x x8
2x x9
1x x10
SB-1 SB-2

Si lors de l’établissement des deux stations de bases on a trouvé des valeurs égales à M1
et M2 , lors de tout autre levé on s’attend à ce que la différence entre les nouvelles valeurs
observées V1 et V2 soit semblables à celle qui existe entre M1 et M2 . La dérive est donc égale à
dérive = différence réelle - différence observée
= M2 − M1 − (V2 − V1 )
= M2 − M1 − V2 + V1 (4.11)
44 4. La réalisation des levés magnétiques

De la même manière qu’auparavant, la formule de correction est


( M2 − M1 − V2 + V1 )
Vcorrigée = V + · ( T − T1 ) + M1 − V1 . (4.12)
( T2 − T1 )
Notons le terme supplémentaire à la fin de l’équation, M1 − V1 . Il a pour but de ramener les
valeurs à un niveau de référence semblable pour chaque partie du levé.

Exemple :
-1- On a établit la ligne de base :

Station Lecture
BL1 56800
BL2 56900
BL3 56850
BL4 57100

-2- et fait les mesures suivantes le lendemain :


Station Temps Lecture
BL1 8h50’00” 56700
2 8h50’30”
3 8h51’00”
4 8h51’30”
.
.
.
50 9h20’00”
BL2 9h21’00” 56810

La dérive est de
56900 − 56800 − 56810 + 56700 = −10 nT

et le taux de correction
−10 nT
= 0.3 nT/min
31 min
4.2 Corrections effectives à apporter au levé 45

La correction de niveau est alors

M1 − V1 = 56800 − 56700 = 100 nT

Donc pour la station BL1

Vcorrigée = 56700 + 0.3 nT/min · 0 + 100 nT = 56800 nT = M1

et pour la station BL2

Vcorrigée = 56700 + 0.3 nT/min · 0 + 100 nT = 56900 nT = M2


46 4. La réalisation des levés magnétiques
5 Instruments de mesure : Les
magnétomètres

Quatre types principaux de magnétomètre ont été développés, chacun fonctionnant sur un
principe différent :

1. Balance magnétique

2. Sursaturation magnétique (ou “fluxgate” en anglais)

3. Précession nucléaire

4. Pompage optique

Seuls les trois derniers sont en usages de nos jours. Les deux premiers sont utilisés pour
mesurer une seule composante du champ alors que les autres mesurent le champ total.

5.1 Balance de Schmidt

– Variomètre, c’est à dire qu’il est ajusté pour lire zéro à une station de base et les mesures
sont relatives à la valeur de cette station de base.
– Formé d’un aimant qui pivote autour d’un axe situé près de son centre de masse.
– Le champ terrestre crée un moment qui s’oppose à celui créé par l’attraction terrestre.
– L’angle d’équilibre dépend de la force du champ.
– Pour une bonne sensibilité, il faut beaucoup de précision dans la construction du système
optique et mécanique.
– Sous de bonne conditions, l’appareil répondra à des variations de 1 nT.
– Sensible à la température même si le mécanisme de compensation <1 nT/ ˚ C sur une
plage de 20 ˚ C.
– Plage de lecture de 2000 nT qui peut être augmentée à l’aide d’aimants.
– Doivent être nivelés.
– Productivité faible.
– Utilisés jusqu’à la fin des années 50.

47
48 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres

F IG . 5.1: Magnétomètre vertical


5.2 Fluxgate (ou sursaturation) 49

F IG . 5.2: Schmidt vertical balance (schematic). (a)Magnet


system(after Heiland, 1940) ; (b) optical system ; (c) scale.)

5.2 Fluxgate (ou sursaturation)


– Développé durant la 2ème guerre mondiale pour détecter les sous-marins.
– 1er magnétomètre à être utilisé pour les levés aéroportés.
– Chaque noyau est à l’intérieur d’une bobine.
– Les 2 bobines sont identiques et connectées en série mais l’enroulement est inverse.
– Les 2 bobines se retrouvent à l’intérieur d’une troisième bobine.
– Lorsqu’on envoie un courant dans les 2 bobines, le champ engendré par chacune d’elle
sera de même intensité et opposé → le champ total est nul et il n’y pas de courant induit
dans la troisième bobine.
– En présence d’un champ extérieur, le champ d’une bobine sera augmenté et celui de
l’autre diminué.
50 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres

– Si le courant injecté dans le primaire est suffisant pour amener les deux noyaux à satu-
ration, un des deux noyaux va saturer plus vite que l’autre.
– Le voltage induit dans la troisième bobine est la somme due aux deux noyaux. Puisque
l’induction est proportionnelle à la variation du champ magnétique, elle sera nulle lorsque
les noyaux seront saturés.
– Puisqu’en présence d’un champ extérieur les deux noyaux ne saturent pas en même
temps, le voltage induit dans la troisième bobine sera un série de pics.
– L’amplitude de ces “pics” est proportionnelle au champ externe parallèle aux noyaux.
– Avantages :
. peut mesurer n’importe quelle composante du champ
. lecture directe
. pas d’orientation, nivellement grossier
. faible poids (5-7 lbs)
. faible encombrement
. lectures rapides
– Désavantages :
. noyaux jamais parfaitement identiques
. sensible à la température < 1 nT/ ˚ C
. dérive électronique
. directionnel

F IG . 5.3: Principe of saturated core fluxgate magnetometer.


5.2 Fluxgate (ou sursaturation) 51

F IG . 5.4: Schematic diagram showing primary and secon-


dary voltage relationship for a fluxgate magnetometer (ne-
glecting inductive phase retardation). the peak of the resul-
tant voltage (E) is proportionnal tu the strength of the field
parallel to the axis of the coils.
52 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres

5.3 Précession nucléaire


– La plupart des éléments chimiques ont un moment magnétique.
– Leur noyau peut être vu comme un petit aimant sphérique tournant selon leur axe
magnétique.
– Selon les lois de la physique, de telles sphères vont tendre à s’aligner soit parallèlement
ou perpendiculairement à un champ magnétique externe.
– Les noyaux parallèles vont avoir un niveau d’énergie plus élevé que celui du groupe
perpendiculaire, il y aura donc plus de noyaux dans ce dernier groupe et une force
magnétique résultante dans cette direction.
– Le noyau le plus simple qui a cette propriété est le noyau d’hydrogène. Parce que l’oxygène
n’a pas de moment magnétique, une bouteille d’eau peut être considérée comme un as-
semblage de protons.
– Si un champ externe est appliqué sur la bouteille d’eau (Hexterne  Hterre et perpen-
diculaire à Hterre ), l’orientation des protons va se tourner dans la direction du champ
5.3 Précession nucléaire 53

résultant (≈ Hexterne ). Ce phénomène n’est pas instantané, la valeur maximale étant


atteinte de façon exponentielle avec une vitesse angulaire :

ω = 2πυ = γ p H (5.1)

où γp est le rapport gyromagnétique du proton (constante connue), H champ magnétique


terrestre.
La fréquence de précession u est d’environ 2000 Hz

2πu
F= (5.2)
γp

où

∼ 23.487 ± 0.002 nT/Hz (5.3)
γp

La précession va induire une tension dans une bobine enroulée autour de la bouteille. Pour
déterminer la champ total, il suffit de mesurer la fréquence de la tension induite.
– La source de proton peut être de l’eau, du méthanol, de l’alcool éthylique, du benzène,
du kérosène etc.
– La même bobine est utilisée pour créer le champ externe et mesurer le voltage induit par
la précession.
– La sensibilité est de 1 nT ou moins.
– Pas d’orientation ou de niveau à faire.
– Aucune composante mécanique, mais électronique complexe.
– Mesure seulement le champ total.
– Ne peut prendre de mesures en continu, ce qui pourrait être un problème en aéroporté.
– Sensible aux fort gradients.
54 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres
5.3 Précession nucléaire 55

F IG . 5.5: Magnetometer controls and electronics and recor-


ding apparatus intalled in an airplane. (Coutesy of Aero Ser-
vice. Inc.)
56 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres

F IG . 5.6: Aircraft with tail “stinger” and wing tip mounting


for magnetometer sensing units. (Coutesy of E.G. and G.
Geometrics, Inc.) Magnetic fields are associated with elec-
tric circuits and ferromagnetic parts in the aircraft have less
effect on sensing units in such mountings.

5.4 Pompage optique

Niveaux d’énergie dans un atome :


– L’électrique d’un atome est gouverné par les orbites de ses électrons de valence et aussi
par la direction des axes de révolution des électrons.
– Les orbites qui peuvent être occupées ainsi que l’orientation axiale sont limités, chacun
correspondant à des niveaux d’énergie spécifique.
– Dans les deux cas, l’énergie émise ou à fournir est reliée à la fréquence de la radiation
par le relation de Planck :
∆E = hv (5.4)

où h = constante de Planck


– Donc, une onde EM de fréquence ∆E h va monter le niveau d’énergie d’un atome d’une
quantité égale à ∆E en montant un électron d’un niveau bas d’énergie à un orbite de
niveau d’énergie plus élevé. La fréquence de radiation doit correspondre exactement à
la différence d’énergie entre les deux orbites sinon rien ne se produit.
Principe du pompage optique
– En l’absence d’un champ magnétique, les électrons de valence de certains atomes (césium
ou rubidium) ont 2 états ; B état normal ou A état excité
– Sous l’effet d’un champ externe, chacun des 2 états se sépare en deux niveaux A1 , A2 et
B1 , B2 .
A1 B1 → moment magnétique de l’électron II au champ
A2 B2 → moment magnétique de l’électron I au champ
– La séparation entre A1 et A2 , B1 et B2 est proportionnelle au champ appliqué.
– Si on veut mesurer l’énergie émise ou absorbée lors d’une transition entre A1 − A2 ou
B1 − B2 , on peut déterminer l’intensité du champ.
5.4 Pompage optique 57

En pratique
– Les atomes sont illuminés avec une lumière ayant une fréquence de (A1 − B1 )/h. La
seule transition possible est donc de B1 à A1 .
– Chaque quantum de lumière qui monte un électron de B1 a A1 est donc enlevé du rayon
de lumière par absorption. Puisqu’il s’agit de nombreux atomes, il y a donc une diminu-
tion mesurable de la lumière.
– Éventuellement tous les atomes vont passer de B1 à A1 et la vapeur contenant les atomes
devient complètement transparente à la lumière.
– à ce moment, la vapeur est irradiée avec un onde radio dont la fréquence varie conti-
nuellement.
– Lorsque la fréquence de l’onde correspond à ∆E entre B1 et B2 , les électrons du niveau
B2 commencent à migrer vers B1 .
– Lorsqu’ils arrivent au niveau B1 , ils peuvent alors monter au niveau A1 , d’où baisse
de l’intensité lumineuse. La vapeur devient donc “opaque” et la fréquence de l’énergie
entre B1 et B2 est connue.

F IG . 5.7: Optical pumping. (a) Energy level transitions ; (b) effect of pumping on
light transmission.

Le champ est alors donné par :


2π f
F= (5.5)
γg

où
γg = rapport gyromagnétique de l’électron
f = fréquence de la radiation
F = champ terrestre
γg
Pour Rb, Na, He ; 2π = 4.67 Hz/nT
Sensibilité meilleure que 0.01 nT
Par exemple, pour F = 50 000 nT, f ∼ 233 × 103 Hz
58 5. Instruments de mesure : Les magnétomètres
6 Lien entre gravimétrie et
magnétisme

6.1 Relation de Poisson entre les anomalies de gravité et de magnétisme

Un corps magnétique peut être considéré comme étant un assemblage de petits aimants et
chacun de ces aimants, un dipôle. De la même manière que la gravité g est une force par unité
de masse, on peut concevoir que l’intensité de la magnétisation H est une force par unité de
pôle magnétique.
Pour un dipôle, cette force unitaire se décompose en deux parties : une due à la force de
répulsion du pôle positif et l’autre due à l’attraction du pôle négatif. Ces forces étant inverse-
ment proportionnelles à l’inverse du carré de la distance, la force magnétique peut être vue
comme la somme vectorielle de deux forces gravitationnelles : une positive, l’autre négative.
Si tous les «aimants» d’un corps sont en lignes dans la même direction, Poisson a montré
que l’anomalie magnétique peut être obtenue par différenciation de l’anomalie de gravité.
Ainsi, plusieurs formules décrivant les anomalies magnétiques peuvent être obtenues grâces
aux formules correspondantes en gravité. La relation de Poisson est

M ∂U
W=− (6.1)
Gρ ∂j

où U est le potentiel gravitationnel, ρ le contraste de densité, W le potentiel magnétostatique,


M l’aimantation (M = kH) et j la direction de la polarisation.
Si s est la direction dans laquelle on veut calculer le champ magnétique, alors

∂W
Hs = −
∂s  
M ∂ ∂U
= (6.2)
Gρ ∂s ∂j

Si maintenant on considère des modèles avec une aimantation verticale (j = z et s = z), alors

M ∂2 U
Z= . (6.3)
Gρ ∂z2

59
60 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

6.2 La sphère

Les paramètres gravimétriques de la sphère sont :

Gm
U =
r
4
m = πR3 ρ
3
r = ( x2 + z2 )1/2 .

Ainsi,

∂U z
= − Gm (6.4)
∂z ( x2 + z2 )3/2
∂2 U 2z2 − x2
 
= − Gm . (6.5)
∂z2 ( x2 + z2 )5/2
6.2 La sphère 61

Par conséquent,

 
x 2

M 4 ρ  2−
Z = G πR3 3  h z 
Gρ 3 z 2 i5/2 
1 + xz
 
x 2

3
4 R  2− z
= M π 3 h (6.6)

i5/2 
3 z 2
1 + xz


On voit que le champ magnétique varie donc selon 1/z3 alors qu’en gravité le champ varie
selon 1/z2 . La gravité peut donc plus sensible aux corps profonds.
Dans le cas où le champ terrestre F n’est pas vertical, mais a une inclinaison I :

4 R3 2 + 3( x/z) cot I − ( x2 /z2 )


 
Z = π kF (6.7)
3 z3 (1 + x2 /z2 )5/2
3 (2x /z2 − 1) cot I + 3x/y
2
 
4 R
H = π kF (6.8)
3 z3 (1 + x2 /z2 )5/2

en supposant que l’axe des x est selon le nord magnétique.

F IG . 6.1: Variation in form of anomaly in total magnetic in-


tensity of a sphere with change in magnetic latitude. (From
Nettleton, 1962)
62 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.2: Total field anomalies for the dipole and the single
pole for geomagnetic field inclinations of 90 ˚ , 45 ˚ and 0 ˚ .
The dipole of (a), (b) and (c) is shown as the field of a homo-
geneous magnetized spherical body magnetized by induc-
tion in the direction of the earth’s field. A long thin pipe with
a resultant magnitization along its length has free poles only
on its two end surfaces. If the diameter is small compared
with the depth to the surface and the pipe is long enough
the anomaly approximate to that of a single pole ; thus the
dip does not affect the form of the anomaly. The difference
in shape of the anomalies in (d), (e) and (f) results from re-
solving of the single pole along different geomatic field di-
rections.
6.3 Le cylindre horizontal 63

6.3 Le cylindre horizontal

Cylindre infini (2D)

2πR2 k  2 2

Z= 2Ho xz sin β + Zo ( z − x ) (6.9)
r4

Si F est vertical

2πR2 k
Z = · F ( z2 − x 2 )
( x 2 + z2 )2
2πR2 k 1 − x2 /z2
 
= (6.10)
z2 (1 + x2 /z2 )2

Cylindre de longueur finie (L=2Y)

2πR2 kY
· Ho (3r2 + 2Y2 ) xz sin β + Zo Y2 z2 − x2 + r2 2x2 − x2
  
Z= 4 2 2 3/2
(6.11)
r (r + Y )
64 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.3: Vertical magnetic anomaly from a vertically porali-


zed sphere with center buried at depth z. Magnetic effect is
plotted versus horizontal distance divided by depth of cen-
ter.

F IG . 6.4: Vertical magnetic anomaly from a vertically porali-


zed cylinder along a line on the surface perpendicular to its
axis. Magnetic effect is plotted versus horizontal distance x
divided by depth z of center.
6.3 Le cylindre horizontal 65

F IG . 6.5: Vertical magnetic field from faulted slab of thick-


ness t, vertically poralized , as a function of horizontal dis-
tance x from the fault edge.

F IG . 6.6: Vertical magnetic fiel from vertically poralized ver-


tical magnetic slab (long dimension perpendicular to page)
with thickness t, height of top surface z1 and height of bot-
tom surface z2 .
66 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.7: Anomaly of sphere in horisontal field

F IG . 6.8: Anomaly of sphere in vertical field.


6.3 Le cylindre horizontal 67

F IG . 6.9: Anomaly of vertical and horizontal cylinders.


68 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.10: Anomaly of narrow vertical dike.

F IG . 6.11: Anomaly of semi-infinite slab.


6.3 Le cylindre horizontal 69

F IG . 6.12: Half-width rules-vertical field.


70 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.13: Half-width rules-horizontal field (equatorial).


6.3 Le cylindre horizontal 71

F IG . 6.14: Anomalies (A) sur dykes verticaux para-


magnétiques et (B) sur failles verticales. D’après M.B. Do-
brin et C.H. Savit, 1988.
72 6. Lien entre gravimétrie et magnétisme

F IG . 6.15: Allure des anomalies du champ total sur dykes


paramagnétiques. D’après D.S. Parasnis, 1986.
7 La demi-pente de Peters

La méthode de la demi-pente de Peters permet de déterminer la profondeur du toit d’un


dyke à partir de l’anomalie magnétique qu’il produit. Les paramètres dérivant le dyke sont
illustrés à la Figure 7.1.
L’anomalie magnétique d’un dyke infini est donné par

      
V A B
 H  = 2kF0  B  θ +  − A  L (7.1)
T C D

où :
– V = composante verticale de l’anomalie ;
– H = composante horizontale de l’anomalie ;
– F = champ total ;
– k = susceptibilité magnétique du dyke ;
– F0 = intensité du champ terrestre ;
– A, B, C et D = constantes d’orientation du champ varient de +1 à -1 ;
– θ = arctan( x + n) − arctan( x − n) fonction symétrique par rapport à x = 0 ;
( x +n)2 +1 1/2
h i
– L = log (x−n)2 +1 fonction antisymétrique par rapport à x = 0 ;
– m = demi-largeur du dyke ;
– d = profondeur du toit ;
– n = m/d ;
– x = x 0 /d où x 0 est la position par rapport au centre du dyke.

-n=m/d 0 n=m/d x Nord


x=x'/d magnétique
d
ξ
z
β

profil vue en plan

F IG . 7.1: Paramètres géométriques décrivant un dyke.

73
74 7. La demi-pente de Peters

pente
maximale

x1/2 1 x1/2 2
∆x

F IG . 7.2: Définition de la pente maximale et des points où la pente est égale à la moitié de la
pente maximale.

Les constantes géométriques sont égales à


A = sin I sin2 ξ + cos I sin β sin ξ
B = sin I sin ξ cos ξ − cos I sin β sin2 ξ
C = A sin I + B sin β cos I
D = B sin I − A sin β cos I
où I est l’inclinaison du champ magnétique local, ξ est le pendage du dyke et β est l’angle
entre la direction du dyke et le nord magnétique.
Comment à partir de tout cela obtenir la profondeur du dyke ? Nous allons montrer qu’il
est possible de relier la profondeur du toit du dyke à la distance entre les deux points du profil
magnétique où la pente est égale à la moitié de la pente maximale de la courbe (voir Figure 7.2).
Pour ce faire, étudions une anomalie symétrique (cas fréquents aux hautes latitudes). Dans un
tel cas, le terme L de l’équation (7.1) est nul, et on obtient
∆ = 2kF0 W [arctan( x + n) − arctan( x − n)]
où W = A, B ou C selon le type d’anomalie, soit V, H ou F respectivement.
La pente (S) de la courbe est par définition
d∆
S =
dx  
1 1
= 2kF0 W − (7.2)
1 + ( x + n )2 1 + ( x − n )2
 
x
= −8kF0 Wn .
x 4 − 2( n2 − 1) x 2 + ( n2 + 1)2
La pente est maximale aux points d’inflexions xi pour lesquels la dérivée de la pente est nulle,
c’est-à-dire
dS
= 0.
dx xi
La dérivée est donnée par
3x4 − 2(n2 − 1) − (n2 + 1)2
 
dS
= 8kF0 Wn , (7.3)
dx x 4 − 2( n2 − 1) x 2 + ( n2 + 1)2
7. La demi-pente de Peters 75

dS
et si dx = 0, alors les points d’inflexion seront
r 
1 p 
xi = ± ( n2 − 1) + 2 n4 + n2 + 1 . (7.4)
3
La position des points d’inflexion n’est donc fonction que de n, soit le rapport entre la demi-
largeur du dyke et la profondeur du toit.
De l’équation (7.4) on obtient
r q
n= −( xi2 + 1) + 2xi xi2 + 1, (7.5)

et par substitution de l’équation (7.4) et (7.5) dans (7.3), on trouve la pente maximum
 
1 1
Smax = −kF0 Wn  q . (7.6)
x i ( x 2 + 1) − x x 2 + 1
i i i

Si on cherche les points xi/2 où la pente est égale à la moitié de la pente maximum, on pose

Smax S ( xi )
S( xi/2 ) = = ,
2 2
et à partir de (7.3) et (7.6), on obtient
 
8xi/2 1  1
4 − 2( n2 − 1) x 2 + ( n2 + 1)2
= q .
xi/2 1/2
2xi ( x2 + 1) − x x2 + 1
i i i

Après simplification, l’équation ci-dessus revient à


 q 
xi/2 − 2(n − 1) xi/2 − 16xi/2 xi xi + 1 − xi xi + 1 + (n2 + 1)2 = 0
4 2 2 2 2 (7.7)

Nous avons vu à l’équation (7.4) que xi n’est fonction que de n. De la même manière, la position
des points où la pente est égale à la demi-pente maximum (xi/2 ) n’est fonction que de la demi-
largeur du dyke (m) et de sa profondeur au toit (d), i.e. on peut résoudre l’équation (7.7) pour
en trouver les racines et obtenir une équation du type pour xi/2 qui n’est fonction que de n. De
fait, les racines sont
s r q
xi/2 = ± n2 − 1 ± 2 −n2 + 4xi − 4xi2 xi2 + 1 + 4xi3 . (7.8)

Que peut-on tirer de ceci ? Si on connaı̂t n, on peut trouver xi/2 1 et xi/2 2 à l’aide des
équations (7.4) et (7.8). En définissant ∆x = | xi/2 1 − xi/2 2 |, on peut poser ∆x = f (n) qui
est constant pour un dyke donné. Ainsi,

| xi/2 1 − xi/2 2 | = f (n).


76 7. La demi-pente de Peters

TAB . 7.1: Valeurs de f (n)


n f (n)
0 1.213
0.1 1.220
0.5 1.352
1.0 1.587
1.4 1.735
2.0 1.860
2.5 1.911
10.0 1.996
∞ 2.0

x0
Or, x = d, et donc
x0 x 0
i/2 1
− i/2 2 = f (n)

d d

d’où finalement 0 0

x
i/2 1 − xi/2 2

d= .
f (n)

En mesurant la distance entre les deux points où la pente égale la demi-pente maximum et
en connaissant n on peut donc trouver la profondeur du toit du dyke. Grâce à l’équation (7.8),
on peut calculer f (n). Le tableau 7.1 en donne des valeurs numériques.
Pour interpréter une anomalie donnée, il faut évaluer n (et f (n)). On se servira alors de la
forme de la courbe. Ainsi,
– lorsque la courbe est aiguë et les points d’inflexion sont près du sommet, n est petit, on
choisira f (n) = 1.2 ;
– lorsque la courbe est modérément aiguë et les points d’inflexion sont vers le centre des
flancs, n est près de 1, on choisira f (n) = 1.6 ;
– lorsque la courbe montre un plateau, n est plus grand que 1 et on choisira f (n) = 2.0.
Le Figure 7.3 montre la forme de ces courbes pour un dyke vertical d’extension infinie.
7. La demi-pente de Peters 77

n
1.00 101

0.75
Champ normalisé

0.50 100

0.25

0.00 10−1
−5 0 5 10 15 20 25
x/d

F IG . 7.3: Forme de l’anomalie du champ total pour différentes valeurs de n, dyke vertical
d’extension infinie.
78 7. La demi-pente de Peters
8 Prospection

8.1 La prospection magnétique


– Basée sur le champ magnétique terrestre et sur la susceptibilité magnétique des minéraux
composant les roches.
– La susceptibilité est la propriété qu’ont certains matériaux à devenir aimantés en présence
d’un champ magnétique ambiant et à créer un champ magnétique secondaire.
– La prospection magnétique consiste donc à chercher et à localiser les roches, les for-
mations, les gisements par les anomalies ou variations locales qu’ils produisent dans le
champ terrestre.
– La plupart des minéraux ont une susceptibilité magnétique très faible ou même nulle
sauf la magnétite (Fe3 O4 ) et quelques minéraux plus rares.
– Heureusement, la magnétite est présente dans presque toutes les roches en quantité plus
ou moins grande, une fraction de 1% étant détectable.
– La teneur en magnétite a tendance à être à peu près constante dans une même formation
quoiqu’elle peut varier d’une formation de même type de roche à une autre.
Même si la présence de minéraux magnétiques est facilement détectable par la prospec-
tion magnétique, il est généralement impossible d’évaluer les possibilités économiques d’un
gisement en se basant sur les données magnétiques seules.
La magnétite a une susceptibilité de beaucoup supérieure aux autres matériaux ferriques
et les données magnétiques reflètent surtout sa concentration. Ainsi une faible quantité de
magnétite dans une roche non-magnétique peut donner une anomalie beaucoup plus impor-
tante qu’un dépôt.
– En général, plus une roche est basique, plus la teneur en magnétite est haute, donc plus
la susceptibilité est haute.
– La gamme de valeurs posibles de la susceptibilité d’un type de roche est relativement
large et recouvre les valeurs d’autre type de roches. Il est donc impossible d’identifier
avec certitude la roche en se basant seulement sur sa susceptibilité.

8.1.1 Utilisation de la méthode magnétique

Exploration minière

1. Détection directe
– Gisement de fer magnétique, magnétite.

79
80 8. Prospection

– Gisement d’amiante (les fibres sont intimement associées avec la magnétite et se trouvent
dans les roches très basiques).

2. Détection directe
– Nickel associé avec des roches basiques.
– Minéralisation généralement associée à des structures (failles, plissements, intrusifs,
etc.).

3. Cartographie
– Utilisation la plus importante tant au sol qu’aéroporté, tant local que régional.
– Permet d’interpoler entre les affleurements sans être obligé de forer ou de creuser.

Exploration pétrolière

1. Études des bassins sédimentaire à partir des anomalies causées par des structures du
socle ou à sa topographie (figure 8.6, 8.7, 8.8, 8.9, 8.10, 8.11 et 8.12).

2. Détection indirecte : pièges structuraux (failles, plis).

F IG . 8.1: Total field lines of flux.


8.1 La prospection magnétique 81

F IG . 8.2: Effect of depth on anomaly width.

F IG . 8.3: Model of common magnetic anomaly sources.


82 8. Prospection

F IG . 8.4: Possible sources producting same anomaly.

F IG . 8.5: Typical anomalies for simple geologic models.


8.1 La prospection magnétique 83

F IG . 8.6: General plan of operation of airborne magnetic sur-


vey, showing flight-line pattern, flight-line profile on line
indicated by airplane, magnetic contour map, and geologi-
cal section as interred from interpretation of magnetic data.
(From Nettleton, 1950 ; by permission of Oil in Canada.)
84 8. Prospection

F IG . 8.7: Geologic map of Senegal.(From Nettleton, 1962 ; by


permission of the American Association of Petroleum Geo-
logists.)

F IG . 8.8: Basement-depth map, Senegal, calculated from re-


connaissance aeromagnetic survey ; contour interval , 1000
m. Dashed line is outline of Central Basin Platform. (From
Nettleton, 1962 ; by permission of the American Association
of Petroleum Geologists.)
8.1 La prospection magnétique 85

F IG . 8.9: Puckett oil field ; observed aeromagnetic map.


(From Steenland, 1965 ; By permission of the Society of Ex-
ploration Geophysicists.)

F IG . 8.10: Puckett oil field ; second-vertical-derivate map,


contour interval 1 × 10−15 egs units. (From Steenland, 1965 ;
By permission of the Society of Exploration Geophysicists.)
86 8. Prospection

F IG . 8.11: Puckett Field ; magnetic basement map of 1958,


contour 2000 ft with possible local sturctures and oil fields
indicated by dashed outlines. October 1963. (From Steen-
land, 1965 ; by permission of the Society of Eploration Geo-
physicists.)

F IG . 8.12: Puckett Field, subsurface contours on the Ellen-


burger, Showing structure from drilling. (From Steenland,
1965 ; by permission of the Society of Eploration Geophysi-
cists.)
8.1 La prospection magnétique 87

8.1.2 Signature magnétiques de différentes sturctures


1. Failles
– Mouvement latéral : déplacement latéral de l’axe d’allongement des anomalies magnétiques.
(figure 8.13 et 8.14)
– Mouvement vertical : gradient important au-dessus du plan de faille.
2. Contacts
– Changement de comportement du champ magnétique passe de perturbé à calme ou
vice versa.
– Le contact est généralement indiqué par le gradient ± fort des lignes de contour. (fi-
gure 8.15, 8.16 et 8.17)
3. Intusions
– Patrons circulaires de roches magnétiques dans des roches non-magnétiques (ou l’in-
verse). (figure 8.18 et 8.19)
4. Dykes de diabase
– Contours linéaires fermés et étroit de très forte intensité bien mis en relief par les cartes
de gradient vertical. (figure 8.21 et 8.22 )
5. Plis
6. Formation de fer
– Dans les roches sédimentaires ou volcaniques métamorphisées. (figure 8.25 et 8.26)
7. Degré de métamorphisme
– Altération de volcanisme ultramafiques en serpentine. (figure 8.20)
8. Détection directe
– Anomalies associées directement à la magnétite et à la pyrrhotine.

F IG . 8.13: Aeromagnetic contours outlining a belt of basic


volcanic rocks, to the left.
88 8. Prospection

F IG . 8.14: The abrupt horizontal displacement of magnetic


contours is indicative of a fault in the underlying rocks.

F IG . 8.15:
8.1 La prospection magnétique 89

F IG . 8.16:
90 8. Prospection

F IG . 8.17: Faille + contact


8.1 La prospection magnétique 91

F IG . 8.18:
92 8. Prospection

F IG . 8.19: An example of a weel-behaved anomaly in New-


founland.
8.1 La prospection magnétique 93

F IG . 8.20: Plan and profile showing the magnetic field over a


serpentinized peridotite still in Newfoundland. The curves
fill the theorical requirements quite closely.
94 8. Prospection

F IG . 8.21: Typical total intensity field over Grenville-type


gneisses in Quebec.

F IG . 8.22: Two types of diabase cutting strata in northern On-


tario. The quartz diabase causes very little magnetic distur-
bance, and only the low magnetic relief of the country rock
permits the identification of these dykes.
8.1 La prospection magnétique 95

F IG . 8.23:

F IG . 8.24: Anomalie magnétique au sol.


96 8. Prospection

F IG . 8.25:
8.1 La prospection magnétique 97

F IG . 8.26:
98 8. Prospection

F IG . 8.27: Magnetometer ans S.P profiles over Au-Bearing


tuff horizons, Madsen Mine, Red Lake, Ontario
.

F IG . 8.28: I.P. VLF-EM and Magnetometer Profiles Jerome


Mine, Osway Twp., Ont
8.1 La prospection magnétique 99
100 8. Prospection
8.1 La prospection magnétique 101
102 8. Prospection
9 Références

• Blaricom, R.V. , [ 1980 ]. Practical Geophysics for the Exploration Geologist. Northwest-
Mining Association, Spokane.
• Dobrin M.B. [ 1988 ]. Intoduction to geophysical propecting. McGraw-Hill.
• Grant, F.S. et West, G.F. [ 1965 ]. Interpretation theory in Applied Geophysics. McGraw-
Hill.
• Hinze, W.J. [ 1985 ]. The utility of regional Gravity and Magnetic anomaly maps. Society
of Exploration Geophysicists
• Nettleton, L.L. [ 1971 ] Elementary Gravity and Magnetics for Geologists and Seismolo-
gists. Society of Exploration Geophysicists, Monograph Series 1.
• Parasnis, D.S. [ 1962 ]. Principles of Applied Geophysics. Chapman & Hall.
• Reynolds, J. M. [ 1997 ]. An Introduction to Applied and Environmental Geophysics.
John Wiley & Sons.
• Telford, W.M., Geldart, L.P. et Sherif, R.E. [ 1990 ]. Applied Geophysics. Cambridge
University Press.

103
104 9. Références
A Conversion des unités

Le tableau A.1 est fournit afin de faciliter les transformations d’un système d’unité à un
autre.

105
106

Système cgs Système SI


Quantité Unité Dimensions Unité Dimension Conversion
Force (F) dyne g·cm·s−2 newton (N) kg·m·s−2 1 dyne = 10−5 N
Densité de flux (B) gauss (G) 0.1g · s−1 · C−1 testa (T) kg·s−1 ·C−1 1 G = 10−4 T
Densité de flux (B) gamma (γ) 10−5 G nanotesla (nT) 10−9 T 1 γ = 1 nT
Champ magnétique (H) oersted (Oe) 0.1 g·s−1 ·C−1 A · m−1 C · s−1 · m−1 1 Oe = 103 /4π A·m−1
Aimantation (M) gauss (G) 0.1 g·s−1 ·C−1 A · m−1 C · s−1 · m−1 1 G = 103 A·m−1
Moment (m) gauss·cm3 (emu) 0.1 g·s−1 ·C−1 ·cm3 A · m2 C·s−1 ·m2 1 emu = 10−3 A·m2
Susceptibilité (k) – – – – k SI = 4πk cgs

TAB . A.1: Tableau des conversions


A. Conversion des unités

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