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GESTION ET LA MAITRISE DU
VIEILLISSEMENT DES MESURES DE
MAITRISE DES RISQUES INSTRUMENTEES
(MMRI)
Avertissement
Ce document technique ne doit pas être considéré comme exhaustif. Établi de bonne foi, il doit
être utilisé comme un guide qui devra dans chaque cas particulier être complété ou adapté et
vérifié.
L'Union des Industries Chimiques, l’Union Françaises des Industries Pétrolières n'acceptent pas
de responsabilité dans l'usage qui sera fait de ce document.
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SOMMAIRE
1. Préambule
5.1. Généralités
5.4. Capteurs
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6.3. Maintenance
7.1. Objectif
8.1. Objectif
8.2. Activités liées à la sécurité des installations et définition des compétences requises
10. Annexes
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1. Préambule
Il s'agit d'un document évolutif et révisable dans les mêmes conditions que celles qui ont prévalu
à son élaboration. Il est le reflet de l’état de l'art, en l'état actuel des connaissances des experts
ayant participé à son élaboration.
Ce document est un guide de type 1 selon la note de doctrine du 19 juin 2008 du directeur
général de la prévention des risques. D’autres techniques ou méthodes peuvent être utilisées,
sous réserve qu’elles fassent l’objet d’une tierce-expertise conformément aux dispositions de
l’arrêté du 4 octobre 2010.
Ce guide s’inscrit dans le cadre de la mise en application du plan de modernisation (cf. articles 7
et 8 de l’arrêté ministériel du 4 octobre 2010).
Le présent guide a été réalisé suite aux travaux débutés en 2009 dans le cadre de la mise en
œuvre d’un plan d’actions pour la maîtrise du vieillissement des installations industrielles à
risques technologiques (dit « plan de modernisation ») lancé par le ministère du développement
durable en fin d’année 2008.
Il est le fruit des travaux menés de 2009 à 2011 au sein du groupe de travail national dédié à la
problématique du vieillissement des mesures de maîtrise des risques instrumentées. Ces travaux
ont été pilotés par le ministère du développement durable.
Depuis plusieurs années, le ministère du développement durable diffuse des guides sectoriels
dans le cadre de la politique de prévention des risques technologiques. Ces guides sont le plus
souvent issus de la réflexion et des échanges au sein d’un groupe de travail mis en place par le
ministère, comme dans le cas du groupe évoqué ci-dessus.
Ce guide est considéré par l’administration comme constituant un recueil de bonnes pratiques
d’utilité reconnue. Il a été élaboré et mis en consultation auprès des différentes fédérations
professionnelles concernées à l’issue des travaux du groupe de travail.
1
Les MMRI sont englobées dans les « MMR » au sens de la circulaire du 29 septembre 2005.
2
Arrêté du 10 mai 2000 modifié relatif à la prévention des accidents majeurs impliquant des substances ou des
préparations dangereuses présentes dans certaines catégories d'installations classées pour la protection de
l'environnement soumises à autorisation.
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Ce guide se concentre sur les équipements existants à sa date de validation et sur de nouvelles
pistes d’améliorations à prendre en compte par les industriels et à décliner concrètement dans
l’ensemble des sites SEVESO.
Plusieurs incidents et accidents survenus ces dernières années dans les installations industrielles
françaises ont pointé du doigt la problématique du vieillissement des installations, de leur
maintenance et de leur surveillance en exploitation.
Ce constat a conduit la DGPR à lancer fin 2008 (cf. note de méthode du 12 décembre 2008) une
démarche visant à élaborer un plan d’actions pour la maîtrise et la gestion du vieillissement des
installations industrielles à risques technologiques. L’objectif de cette démarche est d’établir des
guides qui permettront la mise en œuvre de ces plans d’actions.
Les risques encourus sont alors principalement liés à un impact sur la population environnante
et/ou sur l’environnement (pollution).
Le vieillissement doit être pris en compte à la conception et être maîtrisé par des opérations de
suivi qui peuvent s’effectuer lors du fonctionnement de l’installation ou en phase d’arrêt. En
phase d’arrêt, ces opérations peuvent entraîner la modification ou le remplacement de tout ou
partie de l’équipement dont le suivi aurait révélé des anomalies.
Au même titre que les MMR, les MMRI doivent faire l’objet d’un suivi adapté dont les principes
font l’objet de ce guide. Ce suivi doit également prendre en compte la gestion de l'obsolescence
et le maintien des compétences tout au long de la durée de vie de la MMRI.
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De façon générale, les MMRI doivent répondre aux exigences fixées dans l'article 4 de l’arrêté
3 4
ministériel du 29 septembre 2005 , dans les articles 7 et 8 de l’arrêté du 4 octobre 2010
spécifique au suivi et à la gestion du vieillissement des MMRI et à l’article 7.1 de l’arrêté du
10 mai 2000 modifié.
2.2.3.2 Cas particulier des accessoires de sécurité montés sur les Equipements Sous
Pression (ESP)
L’examen et la vérification des accessoires de sécurité intégrés dans une MMRI et couverts par
la réglementation des ESP, font l’objet des exigences définies dans le présent guide, sans
préjudice des prescriptions prévues au titre de la réglementation ESP (notamment en ce qui
concerne les inspections et requalifications périodiques aux intervalles fixés pour les
équipements qu’ils protègent). S’agissant de la réglementation ESP, la nature des contrôles à
réaliser est déterminée de manière plus précise dans la circulaire BSEI n°06-080 du 6 mars
5
2006 .
Il existe une norme européenne harmonisée (NF EN 764-7) qui donne des éléments sur la
conception et le suivi des accessoires de sécurité montés sur les ESP.
Une MMRI est une MMR faisant appel à de l’instrumentation de sécurité et constituée d’un
ensemble d’éléments techniques et/ou organisationnels nécessaires et suffisants pour assurer
une fonction de sécurité. Elle est visée par l’article 4 de l’arrêté du 29 septembre 2005.
Une MMRI est constituée par une chaîne de traitement comprenant une prise d'information
(capteur, détecteur…), un système de traitement (automate, calculateur, relais…) et une action
(actionneur avec ou sans intervention d’un opérateur).
3
Arrêté modifiant l'arrêté du 10 mai 2000.
4
Arrêté relatif à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protection
de l'environnement soumises à autorisation.
5
Circulaire relative aux conditions d’application de l’arrêté du 15 mars 2000 relatif à l’exploitation des
équipements sous pression, modifié en dernier lieu par l’arrêté du 30 mars 2005.
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Pour un accident potentiel placé sur la grille d’appréciation de la maîtrise des risques de la
6
circulaire du 10 mai 2010 , une mesure de sécurité instrumentée présente au sein d’un
établissement visé par l’arrêté du 10 mai 2000 modifié est identifiée comme MMRI devant faire
l’objet d’un suivi particulier, en application des dispositions de l’article 7 de l’arrêté du 4 octobre
2010, lorsque l’application d’une probabilité de défaillance égale à 1 ferait passer l’accident
potentiel correspondant dans une case MMR rang 2 ou NON de la grille de la circulaire du 10 mai
2010 avec un niveau de gravité au moins "important" selon l'arrêté du 29 septembre 2005.
Toutes les MMRI agissant dans les scénarios d’accidents relevant de la ligne « désastreux » sont
retenues dans le cadre du présent guide.
Dans le cas où cette méthode conduirait à exclure du plan de modernisation plusieurs MMRI pour
un même scénario d’accident, l’exploitant ne pourra exclure qu’une de ces MMRI et exclura la
moins fiable (cf. exemple en annexe 10.2).
Les MMRI visées par le plan de modernisation doivent être définies parmi les MMR prises en
compte pour déterminer la probabilité des phénomènes dangereux. Toutefois, pour les
établissements soumis à autorisation avec servitudes (AS), il est possible que, dans leur étude
de dangers actuelle, la probabilité des phénomènes dangereux ait été déterminée à partir d’une
cotation de l’Evénement Redouté Central (ERC). Dans ces conditions, les dispositions du guide
seront également appliquées, de manière transitoire dans l’attente de la révision quinquennale de
leur étude de dangers, aux EIPS instrumentés en complément des MMRI déjà identifiées.
L’exploitant devra préalablement s’assurer que les EIPS intègrent les différents éléments qui
conduisent à l’action de sécurité.
En ce qui concerne les établissements Seveso seuil bas, les études de dangers remises à
l’échéance du 7 octobre 2010 identifient clairement les MMRI en amont et en aval de
l’Evénement Redouté Central. Dans le cas où ces études auraient déterminé la probabilité des
phénomènes dangereux à partir d’une cotation de l’ERC, l’étude est complétée en vue d’identifier
les MMRI en amont de l’Evénement Redouté Central pour la remise de l’état initial au
31 décembre 2013.
Ces éléments peuvent également être soumis aux exigences d’autres réglementations (ATEX,
champs électromagnétiques...).
6
Circulaire récapitulant les règles méthodologiques applicables aux études de dangers, à l'appréciation de
la démarche de réduction du risque à la source et aux plans de prévention des risques technologiques
(PPRT) dans les installations classées en application de la loi du 30 juillet 2003.
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3.3.1 Capteurs
Les capteurs mesurent en général des grandeurs physiques sur le procédé telles que pression,
débit, niveau, température, vibrations, etc. et plus rarement des concentrations (analyseurs, etc.).
Les capteurs peuvent être « externes » au procédé (détecteurs de gaz et détecteurs incendie...).
Pour la partie procédé, les systèmes de traitement gèrent en général l’ensemble des fonctions de
sécurité de l’installation (ou d’une sous partie). Les systèmes de protection (systèmes feu et gaz)
peuvent disposer de systèmes de traitement spécifiques.
Dans le cadre de l’application du présent guide, l’utilisation d’un APS certifié selon la norme NF
EN 61508 (ou autres standards tels que les normes EN ISO 13849 et EN 954-1) doit être retenue
afin de s’assurer du maintien du niveau de sécurité requis lorsqu’un niveau de confiance (NC)
strictement supérieur à 1 est recherché.
Leurs processeurs, leur mémoire et leur alimentation peuvent être redondants et disposent de
fonctions d’autodiagnostic. Leur positionnement de repli de sécurité est connu en cas de défaut.
Ces systèmes sont utilisés pour des applications spécifiques impliquant un très haut niveau de
confiance des fonctions de sécurité. Ils sont réalisés avec des composants non programmables :
aucun microprocesseur ou aucune puce programmée n’est utilisé pour les fonctions de sécurité.
La logique de sécurité est basée sur des éléments matériels électriques et électroniques (de type
résistance, transistors…). Ils peuvent être également appelés Solid State Logic Solver.
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Certains accessoires peuvent être nécessaires pour limiter les interactions entre l’équipement et
son environnement (parafoudre, enveloppe de protection (quand la réglementation ATEX n’est
pas applicable à l’installation), isolement galvanique, etc).
Ce sont en général :
des informations visuelles ou sonores sur les écrans de conduite ou verrines d’alarme,
des avertisseurs (feux lumineux, klaxon, sirènes...) pour les systèmes d’avertissement feu
et gaz et alarmes spécifiques.
Les organes utilisés pour les MMRI peuvent être par exemple :
des vannes Tout Ou Rien (TOR) équipées d’un servomoteur électrique, hydraulique,
pneumatique, ou de toute combinaison de ces énergies. Ces vannes peuvent être
équipées :
d’une électrovanne,
d’un électro-positionneur,
de contacts de fin de course / indicateur de position,
de réserve d’énergie,
de protection feu.
Le servomoteur est piloté par le système de sécurité,
des éléments électriques ou instrumentés intégrés aux machines tournantes s’ils font
partie de la MMRI. Deux familles peuvent être identifiées :
Les machines tournantes intégrées au procédé dont l’arrêt est requis par les
fonctions de sécurité ou dont le fonctionnement est une des sources potentielles
de survenance du scénario redouté (pompes, compresseurs, aéro-réfrigérants,
pompes à vide…). Dans ce cas, la fonction de sécurité consiste à couper l’énergie.
Dans le cas où la machine tournante est à l’origine du scénario, l’instrumentation
peut alors consister en un ensemble de capteurs (survitesse, vibrations, pression,
détection de fuite, etc.), éventuellement reliés à un automatisme de sécurité, des
alertes ou un arrêt d’urgence.
Les machines tournantes dont la fonction de sécurité associée dépend de leur bon
fonctionnement (groupe motopompe à incendie, ventilateur d’extraction, pompes
d’abattage/lavage…).
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Remarque : en complément des éléments cités ci-dessus, dans certains cas particuliers et sous
certaines conditions, les éléments terminaux des MMRI pourraient être des vannes de régulation
ou des variateurs de vitesse.
Les informations utiles au fonctionnement des MMRI peuvent être de plusieurs types :
- elles sont logiques ou binaires quand leur valeur (ou la condition qu’elles représentent)
est vraie ou fausse,
- elles sont analogiques quand elles représentent des grandeurs physiques associées à
des échelles de mesure.
Dans l’industrie les modes d’échange les plus répandus sont le mode électrique, et depuis
quelques décennies déjà, le mode numérique (réseau de communication, électrique ou optique).
Soit la transmission de ces signaux est filaire (ou câblée), soit elle se fait par réseau
communicant (sur support électrique, optique ou électromagnétique).
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La transmission de signaux logiques de manière filaire est simple, fiable et facile à tester ; elle
doit être privilégiée quand les conditions le permettent (petites distances et nombre limité
d’information à transmettre).
Ces réseaux peuvent dans certains cas être utilisés comme élément d’une MMRI dont le niveau
de confiance doit tenir compte de ces spécificités.
Les réseaux dédiés à la sécurité sont des « composants » capables de répondre à des
spécifications de niveau SIL (1, 2 ou 3). Ils permettent parfois la transmission de données du
fonctionnel de l’installation (standard) qui ne sont pas gérées par le protocole de sécurité. Ils ne
peuvent prétendre être de sécurité que si le concept général (protocole, architecture) a été validé
par un organisme qualifié (par exemple, un organisme accrédité), et si tous les composants qui
les constituent sont compatibles avec le profil de communication recherché.
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Le niveau de confiance d’une MMRI est défini dans l’étude de dangers et est lié à une probabilité
de non-fonctionnement de la MMRI.
4.2.2. Efficacité
Dès la conception, il devra être prévu les mécanismes permettant de mesurer l’efficacité des
MMRI.
L’efficacité s’évalue par un test de bon fonctionnement réalisé suivant un protocole défini, pour
vérifier si la MMRI est bien apte à remplir, dans son contexte d'utilisation, la fonction de sécurité
qui lui est attribuée (exemple : fin de course de fermeture permettant de s’assurer de la position
de sécurité de l’actionneur (lorsque la fonction de sécurité est la fermeture de la vanne),
l’interprétation de mesures sur le procédé par l’opérateur confirmant que l’action de mise en
sécurité a bien été effectuée, etc.).
Comme précédemment, il est important de prendre en compte les facteurs de vieillissement dans
la conception de ces diverses mesures d’efficacité.
En complément des mesures à mettre en œuvre pour vérifier l’efficacité et le niveau de confiance
de la MMRI, il faut également vérifier que sa technologie est adaptée avec la cinétique du
phénomène dangereux qu’elle doit maîtriser et vérifier son temps de réponse à une sollicitation.
Le vieillissement, des éléments d’une MMRI, peut être à l’origine d’une dérive du temps de
réponse et celui-ci peut ne plus être en adéquation avec la cinétique du phénomène dangereux.
Le temps de réponse peut être vérifié en réalisant des mesures sur site. La conception de la
MMRI devra donc prévoir les moyens permettant de le mesurer, soit en opération, soit lors de
phases de tests (exemple : mesure du temps de manœuvre sur la base de l’information
transmise par le fin de course ou par des repères visuels).
Dans le cas d’une MMRI dont le fonctionnement implique l’action d’un opérateur, l’exploitant doit
s’assurer que le temps de réflexion et d’action de l’opérateur est compatible avec le délai de mise
en sécurité requis.
4.2.4 Testabilité
Les essais périodiques ont pour objet de vérifier que les MMRI continuent de respecter dans le
temps leurs exigences fonctionnelles et de performances.
La conception doit ainsi aussi prendre en compte le critère de testabilité, puisque les tests font
partie intégrante du cycle de vie de toute MMRI, en phase d’installation, d’opération ou de
maintenance. Les tests peuvent être effectués à l’occasion d’un arrêt d’installation ou en
fonctionnement lorsque les tests à l’arrêt ne permettent pas de vérifier à eux seuls le niveau de
confiance de la MMRI. Dans le cas de nécessité de tests en fonctionnement, la conception doit
prévoir la possibilité de les réaliser (inhibition, by-pass).
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La fonction de test peut être dégradée par le vieillissement de composants nécessaires au test
(ex : robinet d’isolement bloqué ou non étanche).
Les autodiagnostics peuvent être une alternative à certaines fonctions de tests manuels s’ils sont
suffisamment exhaustifs (ex : un système de comparaison avec alarme, permanent, entre deux
mesures de la même grandeur du procédé, fonction de contrôle utilisée en régulation
permanente,…). Si l’exploitant a recours à ce type de test impliquant une comparaison avec un
autre capteur, il doit mener au préalable une analyse probabiliste (semi-quantitative ou
quantitative) des éventuels modes communs de défaillance et s’assurer que leur probabilité
d’occurrence est compatible avec le niveau de confiance attribué à la MMRI. Lorsque les
éléments de la MMRI sont actionnés régulièrement par le procédé, l’autodiagnostic réalisé par le
système de traitement installé peut être suffisant.
4.2.5 Maintenabilité
Les temps moyens de réparation doivent être définis. Ils doivent tenir compte du temps du
déplacement, du stock de pièces de rechange, des contrats d'entretien et doivent être
compatibles avec le maintien dans le temps du niveau de confiance requis pour la MMRI.
A chaque MMRI doit correspondre une stratégie retenue par l’exploitant pour identifier et traiter
les problèmes de vieillissement (augmentation significative des taux de défaillance des
constituants) et d’obsolescence (perte des supports en pièces de rechange et compétences).
Il convient de s’assurer des moyens nécessaires permettant la maintenance des MMRI (ex :
accès, by-pass, isolement, etc.) si la maintenance doit s’effectuer unité en service. La conception
doit prendre en compte autant que possible la pérennité des équipements composant la MMRI
(ex : privilégier les équipements à long cycle de vie ou équipements banalisés/standardisés).
Pour les MMRI, le cahier des charges doit préciser les exigences de performance (classe
d’étanchéité le cas échéant, le niveau de confiance, le domaine de validité et l’incertitude de la
mesure dans le cas des capteurs…).
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Dans un nœud papillon, pour un même scénario d’accident, différentes mesures peuvent être
retenues en tant que MMRI si elles sont reconnues comme indépendantes les unes des autres.
5.1. Généralités
Le processus de vieillissement des composants d’une MMRI est différent suivant qu’ils sont
statiques ou actifs et est influencé par leurs conditions d’exploitation et modes opératoires (fixes,
variables, évolution du point de fonctionnement, des modes d’exploitation au cours de la vie du
processus). Les composants électromécaniques, électriques, électroniques analogiques sont
susceptibles de présenter des signes précurseurs de vieillissement (apparition de biais et de
dérives), contrairement aux composants numériques où la défaillance est plutôt d’apparence
spontanée.
Au-delà du vieillissement, les modifications subies par l’installation de production au cours de sa
vie opérationnelle lors d’opérations de maintenance ou de rénovation, peuvent avoir une
influence prépondérante sur les performances d’une MMRI.
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Parmi les stress définis précédemment (détermination le plus souvent empirique), influents sur le
processus de vieillissement des composants électroniques numériques, l’exploitant retiendra
prioritairement la température et ses variations les plus importantes, l’humidité (liquide et
gazeuse), les phénomènes de condensation, les atmosphères corrosives (brouillard salin,
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Parmi les stress définis précédemment influant sur le processus de vieillissement des
composants électriques et électroniques analogiques, on retiendra prioritairement la température
et ses variations les plus importantes, l’humidité, les poussières…
Parmi les stress définis précédemment et influant le processus de vieillissement des composants
électromécaniques, on ajoutera aux contraintes mécaniques et physico-chimiques : les
problèmes de corrosion, d’érosion, de fluage, de fatigue, de fissuration, de présence de
dislocations (défaut interne aux métaux et alliages), de possibilité de propagation de contraintes,
d’environnement électrochimique (par exemple, réduction anodique ou cathodique en présence
d’hydrogène), encrassement…
En effet, en plus des mécanismes de vieillissement concernant les équipements statiques tels
que câbles, transformateurs, batteries de condensateurs ; les appareillages électriques
(interrupteurs, contacteurs, disjoncteurs, les systèmes à relais…) subissent un vieillissement
dépendant des sollicitations mécaniques ou de l’absence prolongée de celles-ci. Les
interrupteurs, contacteurs et disjoncteurs sont conçus pour effectuer un certain nombre de
manœuvres. Pour exemple, d’un point de vue mécanique :
En basse tension : un contacteur a une durabilité mécanique comprise entre 10 et 20
7
millions de cycles de manœuvres .
En haute tension :
7
- un contacteur a une durabilité mécanique de l’ordre de 300 000 cycles de manoeuvres ,
7
- un disjoncteur a une durabilité mécanique de l’ordre de 10 000 manœuvres .
Compte tenu de la variété des environnements et des matériaux associés aux composants et
matériels électriques, une description même sommaire de l’ensemble des mécanismes de
vieillissement envisageables est difficile. Néanmoins, les différents types de vieillissement
suivants peuvent être appréhendés :
Le vieillissement physique :
- Migration de molécules (absorption, évaporation, extraction, biodégradation). La perte
des adjuvants entraîne bien entendu la perte des propriétés qu’ils apportaient (stabilité
pour les stabilisants, souplesse pour les plastifiants...). Ces phénomènes d’échange
matériau-milieu dépendent eux aussi des paramètres thermodynamiques et de la
composition du milieu (pression partielle ou activité de l’espèce migrante).
- Relaxation structurale (déformation, puis fissuration par association d’une contrainte
mécanique et d’un liquide tensioactif : cas du polyéthylène par exemple). La cinétique ne
dépend que des paramètres thermodynamiques (température T, contrainte σ).
Le vieillissement mécanique :
- Fluage/Relaxation,
- Fatigue,
7
Un cycle de manœuvre correspondant à une fermeture et une ouverture de l’appareil hors opération sur
défaut.
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- Usure.
Le vieillissement chimique
- la chaleur (dégradation thermique),
- la lumière (photo-dégradation),
- l’oxygène (création d’hydropéroxydes instables se décomposant sous l’effet des UV ou
de la chaleur).
Différentes conséquences peuvent être observées sur les propriétés des matériaux. L’oxydation
se traduit par la détérioration des propriétés diélectriques dans une certaine gamme de
fréquences. Certains processus chimiques se traduisent par la formation d’espèces ayant des
bandes d’absorption totalement ou partiellement situées dans le spectre visible (400 à 800 nm).
Dans ce cas, les matériaux vont apparaître plus ou moins colorés, comme c’est le cas du PVC.
Tous les polymères comportant des groupes aromatiques sont susceptibles de jaunir pendant le
vieillissement. On sait que certains produits d’oxydation des amines sont très colorés, notamment
en rouge-brun (réactions dans les chaînes azotées).
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5.4. Capteurs
Les capteurs peuvent disposer ou non de connectivités réseaux de terrain, voire être intelligents
(disposant en plus d’une interface électronique numérique, facilitant l’accès à des fonctionnalités
de calibrage et de diagnostic…).
De par leur conception, les dispositifs de mesure sont généralement constitués de 4 parties :
- le piquage (ligne connectée au procédé transmettant le produit à la sonde mesurant la valeur
process requise),
- le ou les éléments sensibles à ou aux grandeurs physiques mesurées,
- le transmetteur, conditionneur (conversion de l’information physique en signal électrique),
- le raccordement électrique et éventuellement les réseaux.
1. Le piquage :
Les phénomènes de vieillissement sont liés :
- aux phénomènes de corrosion, de piqûration aux différents chlorures et sulfures,
phénomènes souvent amplifiés par la notion de bras mort où les produits stagnent dans la
tuyauterie,
- aux phénomènes d’endommagement par fatigue :
o contraintes mécaniques et ou thermomécaniques,
o vibrations,
o cycles de procédé (pression / température).
L’élément sensible peut être une pièce d’usure qui doit obéir à des règles de remplacement liées
à de l’inspection ou des périodes préconisées par le fabricant (exemple : turbine).
L’élément sensible peut être dégradé par des poisons qui réduisent sa durée de vie (exemple :
cellule de détecteurs feux et gaz).
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La durée de vie d’une pile étant naturellement limitée, il convient d’y être attentif sur les
équipements qui en sont pourvus.
Quand la fonction de traitement de l’information n’est pas assurée par l’homme, les systèmes de
traitement de l’information peuvent être électromécaniques, pneumatiques, électriques,
électroniques, électroniques programmables (microprocesseur, microcontrôleur, carte/module,
ordinateur, automate programmable).
Le traitement des données peut être centralisé, réparti ou distribué. Une même fonction peut
ainsi être décomposée en sous-fonctions supportées par des ensembles déportés comportant, à
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l’image de l’unité de traitement principale, une unité de traitement de l’information, des modules
d’entrées/sorties, des coupleurs réseaux.
En général, si les conditions d’usage préconisées par le constructeur sont respectées, les
composants électroniques numériques défaillent sans processus de vieillissement apparent. La
qualité du processus de maintenance (chapitre 6) ou l’évolution de l’installation de production
ainsi que du système de contrôle-commande associé (chapitre 7) peuvent avoir une influence sur
le processus de vieillissement.
La qualité des masses (état des contacts et des connexions), de même que les circuits de
ventilation (risque d’obstruction ou orifice de pénétration de polluants) sont sujets au
vieillissement.
5.7.1 Vannes
Comme tout mécanisme, les vannes peuvent subir une dégradation de leurs performances liée à
leur sollicitation ou à une absence prolongée de mouvement.
Pour les technologies non électroniques les éléments les plus sensibles sont les lampes à
filament.
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5.8.1 Généralités
On ne s’attachera dans ce paragraphe qu’au vieillissement des circuits des sécurités à émission.
Le vieillissement des équipements électriques utilisés dans la distribution des sources d’énergie
électrique est décrit en § 5.2 du présent guide. Le vieillissement des équipements particuliers est
développé dans les paragraphes suivants.
Leur fonction première est de permettre de maintenir le fonctionnement des sécurités à émission
dans le cadre des MMRI.
Des batteries assurent le stockage de l’énergie électrique pour le maintien des fonctions à
émission.
La température ambiante et le cyclage (nombre et amplitude des cycles de charge et de
décharge) peuvent être des facteurs importants d’accélération du vieillissement.
Ces équipements, de par leur conception, ont une durée de vie qui dépend de leur type :
- Plomb ouvert : entre 3 à 5 ans
- Plomb étanche : 5 à 10 ans. La température ambiante est un facteur de vieillissement
(25°C recommandés en général),
- Cadmium-Nickel : 20 à 25 ans,
- Lithium : 1200 cycles complets de charge/décharge.
Lorsque les groupes électrogènes sont considérés, au même titre que les ASI, comme des
sources d’Alimentation Electriques de Sécurité (cas des sécurités nécessitant de l’énergie
électrique pour fonctionner), les références ci-dessous s’appliquent.
Les phénomènes de vieillissement des groupes électrogènes sont liés aux domaines suivants :
- Electroniques pour les composants entrant dans les chaines de régulation de vitesse et
de tension,
- Electrique pour tous les composants entrant dans les chaines d’automatismes de
démarrage, d’arrêt et de sécurité, ainsi que pour ce qui concerne l’alternateur,
- Mécanique pour le moteur à combustion interne et ses accessoires ainsi que pour
l’alternateur (paliers),
- Système de réfrigération.
Le respect des prescriptions des textes réglementaires ci-avant permet de s’affranchir au mieux
d’une défaillance du groupe électrogène de secours.
Le respect également des cycles de maintenance (la révision du moteur alternatif à combustion
interne ne peut qu’avoir un impact positif sur la durée de vie du moteur).
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Dans le cas de sécurité à émission, l’énergie hydraulique ou pneumatique est stockée dans les
capacités dont le vieillissement est maîtrisé au travers du plan d’inspection, ces capacités
rentrant dans le cadre des dispositions fixées dans l’arrêté du 15 mars 2000. Dans le cas des
capacités non visées par l’arrêté du 15 mars 2000, les dispositions du présent guide leur sont
applicables.
Les opérations de maintenance et de tests sont encadrées par des procédures. Elles peuvent
avoir une portée générale (plan de maintenance et objectifs) ou restreinte à un équipement ou à
une situation donnée.
Les procédures générales qualifient le plan de maintenance et prévoient sa déclinaison par
dispositif, équipement ou famille d’équipements.
Les procédures doivent décrire les modes opératoires de maintenance, les protections
nécessaires, ainsi que les enregistrements à réaliser et les niveaux d‘acceptation. La périodicité
des différentes actions à mener doit être définie et tracée pour l’ensemble du cycle de vie de la
MMRI.
8
Tel que défini dans l’arrêté ministériel du 4 octobre 2010.
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Toute inhibition d’alarme ou passage en manuel ou hors service d’une boucle de régulation ou
d’un automatisme doit au minimum être tracée et avoir fait l’objet d’une analyse de risques
préalable. Cette traçabilité peut être assurée par un support papier (permis de travail, cahier de
consignes…) ou par le système quand celui-ci le permet.
Des by-pass peuvent être utilisés afin d'inhiber tout ou partie de la MMRI pendant les opérations
de tests, de maintenance ou de défaillance. Ils doivent alors satisfaire les exigences suivantes :
Une procédure d’utilisation des by-pass doit être définie et doit intégrer les modalités de
remise en service des MMRI.
La procédure précise les modes opératoires, la fonction des personnes, la coordination et
la communication de l'information des différents acteurs (qui active, qui garde la liste des
matériels by-passés), la pose, la dépose, la remise en fonctionnement, les mesures
compensatoires si nécessaires, les éventuelles restrictions sur les activités alentours, la
procédure ou le dispositif prévu qui informe de l'état du système. La vérification du bon
enlèvement de l'inhibition fait également partie des procédures de vérifications des
opérations de maintenance (procédure de réception, procédure de remise en service).
En plus des procédures, il est recommandé que les exploitants utilisent les moyens
suivants pour éviter que l'inhibition reste en place :
- l'établissement d'une liste des by-pass en possession de l'exploitant stipulant leur
état,
- l'utilisation d'un moyen de signalisation visuelle qui indique qu'une MMRI est
inhibée.
6.3. Maintenance
Pour chaque constituant des MMRI, un temps moyen de rétablissement (ou MTTR) doit être
défini et clairement spécifié dans le plan de maintenance pour déterminer les moyens
nécessaires à la réparation (stocks de pièces de rechanges, outillages, personnel, contrat de
maintenance spécifique, etc.).
Ce temps est un des paramètres permettant de maintenir dans le temps le niveau de confiance
ou le niveau SIL d'une MMRI.
Les temps moyens de réparation doivent faire l'objet d'un suivi régulier dans le temps, afin de
s'assurer qu'il ne s'écarte pas significativement des temps prévus lors de la conception,
notamment lorsque les pièces de rechange ou les compétences se raréfient.
L'objectif est de procéder à la réparation immédiate. Si elle n'est pas possible immédiatement
(par exemple dans l’attente de pièces détachées pour des équipements particuliers, dans
l’attente de la réparation de la pièce en atelier, dans l’attente des moyens d’accès et/ou de
manipulation,…), si nécessaire des mesures compensatoires adaptées sont mises en œuvre.
Dans l'hypothèse où deux MMRI seraient en défaut simultanément, la priorité d’intervention
s’établirait selon les critères suivants :
- dans un premier temps, au regard de la criticité des MMRI en fonction de leur
contribution à la réduction du niveau de risque,
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- dans un second temps, au regard de la difficulté pour mettre en place des mesures
compensatoires.
Pour les phases temporaires d’attente, en cas de panne ou de maintenance, les situations
dégradées font l’objet de procédures spécifiques. Elles indiquent notamment les processus de
validation, les responsabilités et les durées de phases temporaires, les mesures compensatoires
si nécessaires et la gestion de la communication interne entre les équipes.
Pour les situations ne faisant pas l'objet d'une procédure formalisée, l'analyse de risque est
réalisée au cas par cas.
La redondance sur certains dispositifs critiques permet de faciliter les opérations de maintenance
et de tests (by-pass…). Par exemple, pour la maintenance de capteurs redondants, un seul est
en service pour remplir la fonction de sécurité, pendant que l'autre fait l'objet des opérations de
maintenance dans le délai prédéfini.
Si des fréquences sont imposées par la réglementation, elles constituent en général un minimum
requis.
Dans le cas des procédés continus, certaines opérations de maintenance et de tests ne peuvent
être réalisées que lorsque l'installation est à l’arrêt. La fréquence de ces opérations est alors fixée
par la fréquence des arrêts de production, sous réserve que l’architecture pour répondre au
niveau de confiance requis soit déterminée en conséquence.
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La périodicité des vérifications à réaliser sur les groupes électrogènes est définie à l’article 9 de
l’arrêté du 26 février 2003 relatif aux circuits et installations de sécurité, lequel est repris ci-après :
- L’ensemble des installations de sécurité doit faire l’objet d’une maintenance régulière par des
agents qualifiés.
- Le bon fonctionnement des installations de sécurité doit être vérifié dans le cadre de la
9
surveillance prescrite à l’article 47 du décret du 14 novembre 1988 et lors des visites
périodiques prévues à l’article 53 du même décret.
- Les groupes électrogènes de sécurité doivent faire l’objet d’un entretien régulier et d’essais
selon la périodicité minimale suivante :
tous les quinze jours, vérification du niveau d’huile, d’eau, de combustible, du
dispositif de réchauffage du moteur et de l’état de la source utilisée pour le
démarrage (batterie ou air comprimé),
tous les mois, en plus des vérifications ci-dessus, essai de démarrage automatique
avec une charge nominale de 50% de la puissance du groupe et fonctionnement
avec cette charge pendant une durée minimale de 30 minutes.
Les interventions ci-dessus et leurs résultats doivent être consignés dans un document annexé
au registre prévu au 3 de l’article 55 du décret du 14 novembre 1988.
Par ailleurs, conformément aux prescriptions de la norme NF E 37312 portant sur les
prescriptions particulières concernant les performances et les essais des groupes électrogènes
utilisables en tant que source de sécurité pour l’alimentation des installations de sécurité, les dits
groupes doivent être pourvus de moyens de surveillance tels que définis à l’article 10 de cette
norme.
6.4.1 Périodicité
Les essais périodiques ont pour objet de vérifier que les MMRI continuent de respecter dans le
temps leurs exigences fonctionnelles et de performances.
La périodicité de ces tests est un optimum déterminé à partir des critères suivants (si justifié(s)
selon le type de MMRI) :
du retour d’expérience de l’exploitant,
de l’architecture : en fonction des contraintes de disponibilité et de sécurité, les boucles
de sécurité peuvent présenter des structures plus ou moins redondantes,
des fonctions de diagnostic disponibles (autodiagnostic, comparaison de mesures…),
de la périodicité des arrêts d’exploitation (notamment lorsque les MMRI sont directement
associées aux équipements « process »),
du calcul de fiabilité (exemple : NF EN 61508 et 61511 ou autres méthodes de calcul /
estimation de fiabilité comme le rapport Oméga 10),
des risques générés par une fréquence de test trop importante. Le risque d'erreur qui
pourrait conduire à une situation critique peut être augmenté (par exemple, la possibilité
de laisser en place le shunt est augmentée). Par ailleurs, la sollicitation trop fréquente de
certains systèmes de sécurité peut être un facteur d'usure (exemple, pour les vannes,
l’usure des tiges).
9
Décret pris pour l’exécution pris pour l'exécution des dispositions du livre II du code du travail (titre III :
Hygiène, sécurité et conditions du travail) en ce qui concerne la protection des travailleurs dans les
établissements qui mettent en oeuvre des courants électriques.
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Une méthode simplifiée décrite en annexe 10.3 permet de déterminer la période maximale de
test des équipements instrumentés utilisés dans les mesures de maîtrise des risques
instrumentées (MMRI). Elle peut constituer une méthode alternative aux méthodes fiabilistes
issues des normes NF EN 61508 et NF EN 61511 si celles-ci ne sont pas appliquées sur le site.
Le résultat tracé de tests issus d’arrêts non programmés ré initialise l’échéancier des tests.
Nota : dans les chaînes de sécurité comprenant des automates de sécurité, la périodicité est le
plus souvent déterminée en fonction de la partie « capteurs » ou de la partie « actionneurs ».
Une procédure doit encadrer les conditions de réalisation des tests et les résultats doivent être
enregistrés. Cette procédure doit indiquer la méthode à suivre pour vérifier si la boucle fonctionne
correctement. Il est souhaitable que la boucle complète soit testée dans les conditions les plus
proches des conditions réelles de fonctionnement sans toutefois générer de risque « process ».
Dans ce cas, un test par parties est envisageable (test de la chaîne de détection et test de la
chaîne d’action) pour autant que l’on s’assure du recouvrement des parties testées afin de vérifier
l’ensemble de la boucle constituant la MMRI.
Le contenu des tests doit permettre de démontrer le bon fonctionnement de chaque élément de
la chaîne instrumentée.
Les tests peuvent être effectués à l’occasion d’un arrêt d’installation ou en fonctionnement
lorsque les tests à l’arrêt ne permettent pas de vérifier à eux seuls le niveau de confiance de la
MMRI. Dans le cas de nécessité de tests en fonctionnement, la conception de l’installation doit
prévoir la possibilité de les réaliser (inhibition, by-pass).
Les autodiagnostics peuvent être une alternative à certaines fonctions de tests manuels s’ils sont
suffisamment exhaustifs (exemple : un système de comparaison avec alarme, permanent, entre
deux mesures de la même grandeur du procédé, fonction de contrôle utilisée en régulation
permanente…). Si l’exploitant a recours à ce type de test, il doit mener au préalable une analyse
des éventuels modes communs de défaillance et s’assurer que leur probabilité d’occurrence est
compatible avec le niveau de confiance attribué à la MMRI. Pour les MMRI actionnées
régulièrement par le procédé, l’autodiagnostic installé est suffisant. Dans le cas de systèmes
dormants, en présence de certains types de fluides, la fonction d’autodiagnostic peut générer une
défaillance (par exemple, la création d’un amalgame de produit bloquant le mouvement complet
d’une vanne).
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Une bonne pratique consiste à vérifier, lors d’un déclenchement d’unité, le bon fonctionnement
des éléments des MMRI et à tracer les vérifications effectuées, celles-ci pouvant être assimilées
à un test dont l’exhaustivité doit être évaluée.
De manière générale, les critères d’acceptabilité du test doivent être précisés dans la procédure
visée au § 6.4.2 du présent guide.
Lorsque le test utilise une mesure physique, le critère d’acceptabilité du test doit tenir compte de
l’incertitude de mesure et, le cas échéant, de la dérive envisageable de la grandeur entre deux
tests.
La gestion des pièces de rechange doit permettre les opérations de maintenance préventive et
corrective dans les temps compatibles avec ceux définis dans le plan de surveillance.
Pour faciliter la gestion et le remplacement des composants des MMRI, les exploitants
choisissent d'utiliser, quand c'est possible, des produits standardisés et compatibles
(interchangeables même lorsqu’ils proviennent de constructeurs différents).
La gestion des pièces de rechange peut se décliner suivant plusieurs formes, en fonction de la
nature des équipements et de la disponibilité des compétences dans l’environnement industriel
du site.
Pratiquement :
- Pour le matériel d’instrumentation de terrain banalisé (ex : transmetteur de pression, de
température, électrovanne...) : stock chez l’industriel (ou chez son prestataire de
maintenance instrumentation attitré) des pièces ou équipements, ceux-ci sont également
utilisés pour les fonctions de conduite de procédé, ce qui assure un renouvellement
permanent des stocks,
- Pour les systèmes de traitement, la politique est élaborée en commun avec le fournisseur :
Pièces de première urgence disponibles sur site,
Pièces de seconde urgence disponibles chez le fournisseur ou mutualisées avec
d’autres exploitants selon convention.
La plupart des équipements d’instrumentation n’ont pas de durée de vie intrinsèque. Néanmoins,
en fonction de leurs conditions d’utilisation, les composants d’une MMRI sont soumis au
vieillissement à des degrés divers (exemple : corrosion plus forte sur les sites proches de la mer,
produits agressifs...).
A noter qu’en instrumentation, il n’est pas rare de trouver de « vieux » équipements qui
remplissent parfaitement leur fonction (exemples : transmetteurs, cartes électroniques), quand ils
sont installés dans des conditions n’accélérant pas le vieillissement.
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Les motifs de changements indiquant qu’il entre peut-être dans sa période de vieillissement ou
de fin de vie, sont principalement liés à l'augmentation inhabituelle du nombre des défaillances
d'un dispositif ou équipement :
taux de panne plus important que le taux de défaillances aléatoires classique,
détecté lors de la maintenance préventive ou corrective,
dérive du temps de réponse.
L'exploitation des MMRI s’inscrit pleinement dans le Système de Gestion de la Sécurité (SGS) ou
dans le cadre d’un système équivalent. La description de l’organisation doit couvrir les points
suivants quel que soit le régime d’exploitation, normal ou transitoire :
les responsabilités (personnes, les services et les organisations responsables de ces
activités),
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les moyens (procédures, les mesures et les techniques à utiliser pour l'exploitation),
la planification.
Les divergences entre le comportement attendu et le comportement réel des MMRI doivent être
analysées et, en cas de besoin, des modifications doivent être faites, de telle manière que la
sécurité prescrite soit maintenue.
L’analyse de ces événements peut conduire soit à des changements de fréquence de
maintenance préventive ou de test soit à des modifications de conception de l’architecture de la
MMRI et des MMRI équivalentes installées dans l’établissement.
La traçabilité sera assurée à partir des supports disponibles chez l’industriel (papier, base de
données…).
La procédure de modification d’une MMRI suit celle décrite dans le système de gestion de la
sécurité (SGS) pour les exploitants d’établissements Seveso seuil haut ou dans le cadre d’un
système équivalent pour les exploitants d’établissements Seveso seuil bas.
La gestion des modifications des MMRI et de leurs environnements doit permettre d’assurer que
les niveaux de confiance des MMRI prescrites sont maintenus en dépit de toutes les
modifications faites à ces dernières. De manière générale, toute modification d’une MMRI ou
susceptible d’affecter une MMRI doit faire l’objet d’une analyse d’impact dont l’objectif est de
vérifier que cette modification ne provoque pas de régression du point de vue de la maîtrise des
risques.
Cette analyse d’impact est tracée dans un document de modification, qui comprend également :
une description de la modification ou du changement,
la raison du changement,
les essais utilisés pour vérifier que la modification a été correctement mise en œuvre et
que la MMRI fonctionne comme cela est prescrit.
La fiche de vie et, le cas échéant, la documentation d’exploitation et de maintenance doivent être
mises à jour en fonction des modifications apportées.
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De manière générale, l’exploitant d’un établissement Seveso doit identifier les besoins en matière
de formation des personnels associés à la prévention des accidents majeurs. L'organisation de la
formation ainsi que la définition et l'adéquation du contenu de cette formation doivent aussi être
explicitées.
Dans le cadre de la problématique liée au vieillissement des MMRI, ceci implique que soient
identifiées des actions de formation, qualification et de recyclage pertinentes et adaptées aux
matériels utilisés, afin de maintenir le niveau de compétence des intervenants. Il apparaît
également nécessaire de s’assurer que ces principes soient intégrés par les entreprises sous-
traitantes dont les activités (maintenance, contrôles périodiques…) sont en lien direct avec la
sécurité des procédés industriels.
Concrètement, ceci se traduit par la mise en place d’un système de gestion des compétences
impliquant des procédures et des contrôles pour identifier les compétences nécessaires, les
obtenir et assurer leur pérennité.
Ceci a pour corollaire de s’assurer que seules les personnes possédant la compétence requise
pour une activité de conduite, de test ou de maintenance d’une MMRI peuvent être affectées à
cette activité ; l'appréciation de la compétence de ces personnes étant notamment fondée sur
leur formation et leur expérience.
Pour obtenir la garantie que les intervenants ont une compétence adaptée aux exigences des
activités qu’ils réalisent, l’exploitant est conduit à mettre en œuvre différents processus afin :
1) D’identifier les activités critiques liées à la sécurité des installations et définir les
compétences requises pour leur réalisation,
2) D’évaluer les compétences existantes et manquantes dans la population des intervenants,
3) De faire acquérir les compétences nouvelles requises par le biais d’un dispositif de formation
par compagnonnage ou/et de formation interne ou externe (pouvant se traduire par des
habilitations),
4) De maintenir les compétences par le biais d’une pratique régulière ou, si nécessaire, de
formation (prise en compte du retour d’expérience et des évolutions technologiques des
matériels),
5) De s’assurer de l’adéquation entre compétences disponibles et requises (fiches de postes),
notamment par des dispositions visant à anticiper les mouvements de personnel.
La mise en place d’un carnet individuel de formation constitue une bonne pratique pour suivre et
contrôler l’adéquation des compétences mise en œuvre.
8.2. Activités liées à la sécurité des installations et définition des compétences requises
Les exigences liées à la sécurité (maintenance des matériels des MMRI et leurs tests périodiques,
conduite des MMRI…) doivent être identifiées et des exigences relatives à leur exécution définies
par l’exploitant. Le domaine des compétences requises doit couvrir les exigences liées à la
sécurité définies ci-dessus. La définition des compétences requises couvre les connaissances
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DT 93 - Guide méthodologique pour la gestion et la maîtrise du vieillissement des MMRI
théoriques, l’expérience mais aussi les savoir-faire, pour l’exploitation normale comme pour les
situations dégradées.
Les encadrants doivent participer au processus d’habilitation des agents dont ils sont
responsables. Ces moyens permettent d’analyser les besoins de compétences et d’établir les
plans de formation (stage, compagnonnage, immersion…).
Il convient d’avoir une politique de gestion des compétences simple, qui anticipe les besoins, qui
est régulièrement actualisée et qui est opérationnelle.
Le personnel employé temporairement doit également être pris en compte afin de s’assurer qu’il
dispose des compétences requises.
8.4.1 Formation
Les opérateurs doivent être formés à la fonction et à l'exploitation des MMRI dans leur domaine
de responsabilité. Cette formation doit assurer a minima :
la compréhension du fonctionnement des MMRI (les points déclenchement et l'action
résultante qui est prise par la MMRI) ;
la sensibilisation au risque sur lequel doit agir la MMRI et aux dangers susceptibles d’être
engendrés par le phénomène dangereux résiduel ;
l'explication du fonctionnement de tous les « shunts » (ou by-pass) et dans quelles
circonstances ces shunts sont à utiliser ;
l'explication du fonctionnement de tous les shunts manuel, des activités de démarrage
manuel et dans quelles circonstances ces shunts manuels sont à activer ;
l'explication de la conduite à tenir lors de l'activation d'une alarme de diagnostic
quelconque (par exemple, quelle mesure doit être prise lorsqu'une alarme d’une MMRI
est activée, indiquant qu'il y a un problème avec ce dernier).
La formation doit comprendre la connaissance des sources d’information utiles pour réaliser les
diagnostics et la maintenance (accès à l’historique des pannes, accès à la fiche de vie, plans et
schémas…).
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DT 93 - Guide méthodologique pour la gestion et la maîtrise du vieillissement des MMRI
Des moyens doivent être prévus par l’exploitant pour évaluer le contenu de chaque module de
formation et pour l’améliorer si nécessaire.
Le compagnonnage est un mode d’apprentissage d’un métier basé sur une intégration d’une
personne arrivant dans une équipe constituée dont il prend part progressivement à l’activité sous
le contrôle d’un membre expérimenté. Il permet une appropriation progressive de l’activité. Il
permet également l’acquisition d’éléments de compétences fortement liés au contexte
professionnel et à l’expérience.
De façon plus générale, des notes d’organisation relatives à la formation peuvent être
formalisées. Ces notes peuvent également prendre en compte la notion d’habilitation afin de
correctement définir les programmes de formation en fonction des attendus.
La définition d’un plan de formation annuel est une obligation réglementaire pour chaque
entreprise et doit être discutée avec les représentants du personnel.
Dans le cas où la pratique régulière ne permet pas à elle seule le maintien de la compétence,
alors, l’un des buts de la formation est d’assurer un minimum de pratique.
Il peut s’avérer nécessaire de procéder à une remise à niveau périodique des personnels afin de
rappeler les éléments de connaissance qui ont pu être oubliés du fait de leur non-utilisation, de
compléter la formation initiale sur des points particuliers dont le retour d’expérience
(incidents/accidents) a montré l’importance, de tenir compte de l’impact des évolutions
d’installations sur les consignes et modes opératoires et de tenir compte de l’évolution des
techniques employées.
Il pourra être mis en œuvre des techniques de formation utilisant, par exemple, des chantiers
école permettant de simuler les pratiques de terrain.
Le recours à la sous-traitance pour des tâches impactant directement la sécurité des installations
nécessite d’évaluer les moyens mis en œuvre ainsi que leur exécution.
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Ceci peut se traduire notamment par la mise en place de notes d’organisation régissant
l’intervention de prestataires extérieurs, de clauses spécifiques dans les cahiers des charges et
les contrats, d’actions de surveillance exercées sur les prestataires et de vérification de leurs
habilitations avant intervention.
Doivent être ainsi capitalisées les principales informations concernant les caractéristiques des
MMRI :
le lien avec le(s) scénario(s) justifiant la MMRI,
le niveau de confiance associé,
les standards de conception et/ou de construction utilisés (exemple : référence à des
réglementations, des normes ou des standards internes à l’entreprise),
les conditions environnementales, telles quelles sont visées au § 4.2.6.3 du présent
guide,
les fonctions de sécurité qu’elles assurent (exemple : description succincte de la fonction
de sécurité assurée ou référence au logigramme de sécurité ou matrice causes/effets),
le temps de réponse maximum si requis,
la position de repli en cas de défaillance détectée (alarme signifiant la défaillance ou
déclenchement automatique),
la fréquence, la nature (unité en marche ou à l’arrêt) et les procédures de tests,
le suivi réalisé (diagnostics, essais périodiques, inspections, mesures et résultats
enregistrés, maintenances préventive et corrective) durant la vie de l’équipement,
les réparations ou modifications éventuelles durant la vie de l’équipement et leur
justification,
les analyses des résultats de test, quand ceux-ci révèlent un comportement potentiel non
sûr, durant la vie de l’équipement.
Pour ces trois derniers points, les informations annexées à la fiche de vie comprennent autant
que faire se peut les données antérieures à la création de cette fiche (état initial).
La fiche de vie a ensuite vocation à être mise à jour au fil du temps, notamment après chaque
réparation ou modification, et à perdurer tant que la MMRI est en service dans l’installation. La
date de mise au rebut et la justification devront être formalisées.
Nota : les MMRI pour lesquelles il apparaît qu’aucun contrôle de bon fonctionnement n’a été
réalisé depuis leur mise en service doivent faire l’objet d’un contrôle détaillé dans l’année qui suit
l’état initial. En cas de dysfonctionnement avéré, elles doivent être réparées ou remplacées dans
le délai tel que défini dans le plan de maintenance. Dans cette attente, des mesures
compensatoires doivent être mises en œuvre pour garantir le niveau de sécurité requis de
l’installation.
10
La fiche de vie d’une MMRI peut se matérialiser par un document composé de fiches spécifiques à
chaque élément de la chaîne instrumentée, si nécessaire.
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10. Annexes
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Vers torche
Soupape
PIC5
10RV101
Légers
Alarme SIS
PAH6 PHH7
Reflux froid
charge FIC1
Vapeur
10FCV001
P101
Echangeur
Rebouillage
TIC2 LIC3
arrête
10TCV002 Lourds
Détection
Gaz : GHH9 10LCV003
P102
Dans cet exemple, il s’agit d’une colonne de séparation de GPL (propane/butane) avec
hypothèse de défaillance de la régulation d’évacuation des légers (PIC5) et montée en pression
dans la colonne jusqu’à une perte de confinement.
MMR disponibles :
- Pression haute : Alarme PAH6 avec action opérateur consistant en un certain nombre de
mesures en tant que de besoin :
- Prise en manuel de la PIC5 (pour augmenter l'ouverture).
- Prise en contrôle manuel du débit de rebouillage de fond de tour (par la 10TCV002)
pour réduire les apports thermiques dans la tour, donc baisser les volumes vaporisés,
puis du débit d'alimentation liquide (par la 10FCV 0001).
- Pression très haute : Fonction de sécurité Instrumentée PHH7,
- Pression très très haute : Soupape 10RV101,
- Arrêt automatique de la pompe P101 sur détection gaz.
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AC 1
MMRI 3
MMRI 1
MMRI 2
MMR
EI ERC
1
1
1
AC 2
Accident potentiel
– Cas où MMRI3
fonctionne
Gravité sérieuse
(***)
(*) La soupape est mentionnée pour illustrer le fait qu’il existe d’autres MMR qui interviennent dans les
calculs, même si elles ne sont pas des MMRi
(**) Cas de deux sites similaires, ne se distinguant que par leur environnement plus ou moins dense, en
termes de population potentiellement impactée par l’accident considéré.
Dans le premier cas, la densité de population est importante et, de ce fait, la gravité est considérée
comme étant catastrophique [a) ci-après]. Dans l’autre cas, la densité de population est faible, la gravité
étant alors considérée comme importante [b) ci-après].
(***) Pour la suite du traitement de l’exemple, l’accident potentiel AC2 n’est pas examiné : sa gravité
étant « sérieuse », il ne répond pas au critère de sélection mentionné au §3.1
On suppose dans le schéma ci-dessus que les capteurs, les actionneurs et le système de
traitement étant différents, ces MMR sont indépendantes de l’événement initiateur et sont
indépendantes entre elles, sous réserve que les systèmes de traitement PIC5 et PAH6 soient
indépendants et que l’action opérateur soit indépendante des autres actions.
Si la fréquence de l'événement initiateur est d'une fois tous les ans et en considérant les
probabilités de défaillance à la sollicitation (PFD) des MMR données à titre d’exemple :
-1
PFD alarme PAH6 et action opérateur : 10
-2
PFD SIF (Fonction Instrumentée de sécurité) PHH07 : 5.10
-2
PFD soupape 10RV101 : 10
-2
PFD détection gaz et arrêt pompe : 5.10
La fréquence du phénomène dangereux correspondant à l’accident potentiel le plus grave (AC1 :
non fonctionnement de la protection par détection Gaz) serait égale à :
Fréquence événement initiateur x PFD des MMR :
-1 -2 -2 -2 -6
soit (1 fois tous les ans) x (10 ) x (5.10 ) x (10 ) x (5.10 ) = 2,5.10 par an (Probabilité
-5
E car <= 10 /an) soit 1 fois par 400 000 ans.
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10.3.1.1 Introduction
Cette méthode semi quantitative permet de déterminer la période maximale de test des
équipements instrumentés utilisés dans les mesures de maîtrise des risques instrumentées
(MMRI). Elle est basée sur des critères simples, facilement identifiables, éprouvés par
l’expérience et par la pratique. Elle peut constituer une méthode alternative aux méthodes
fiabilistes issues des normes NF EN 61511 et 61508 si celles-ci ne sont pas appliquées sur le
site. Elle s’adresse à des architectures simples (une détection, une action).
10.3.1.2 Vocabulaire
La méthode permet de différencier les périodes de test de chacun des éléments d’une MMRI
(capteur, système de traitement et actionneur) en prenant en compte leurs spécificités. Cette
pratique n’est acceptable bien sûr que si la somme des tests partiels permet de couvrir
l’ensemble de la fonction de sécurité.
Il est convenu que, pour permettre cette différentiation des périodes de tests, le test d’un élément
est global et intègre :
- le test de fonctionnement de l’équipement,
- le test de sa liaison et sa connexion dans le système de traitement.
Le test du système de traitement peut alors être réalisé de façon indépendante et permettre de
garantir ainsi l’intégrité de la fonction réalisée.
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Si le test est réalisé globalement sur la chaîne instrumentée, la période à retenir entre deux tests
est la plus courte.
Le niveau de confiance à atteindre sera déterminé par le niveau de confiance cible à atteindre
par la MMRI tel que déclaré dans l’étude de dangers (choix exclusif parmi NC1 - NC2 - NC3).
Pour les capteurs et actionneurs, l’observation d’un critère se traduit par un coefficient positif ou
négatif. Ce coefficient est exprimé en années. La somme de ces coefficients donne la période de
test exprimée en années. Les coefficients sont fixés par l’aspect positif ou négatif sur la
fréquence de test en comparaison avec une pratique de base éprouvée ou bien maîtrisée.
En conséquence :
- Coefficient = 0 : pratique de base
- Coefficient < 0 : condition défavorable pour la période de test
- Coefficient > 0 : condition favorable pour la période de test
Les critères ne prennent pas en compte la technologie employée celle-ci étant considérée
comme adéquat et en accord avec le service et la fonction requis.
Les critères sont uniquement définis sur la base de leur caractère d’influence sur la période de
test et sont donc génériques.
On entend par ce test, le test du capteur jusqu’au système de traitement, ce qui inclut tout le
câblage jusqu’au système de traitement et les éventuels modules intermédiaires.
Coefficients
TOR à émission -5
TOR à émission avec surveillance
de ligne -4
TOR à manque -3
Mesure continue retransmise
(analogique) 0
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DT 93 - Guide méthodologique pour la gestion et la maîtrise du vieillissement des MMRI
Exigence NC1 -1
Exigence NC2 -3
Exigence NC3 -6
Type d’équipement :
Diagnostic :
Architecture :
La redondance ici signifie qu’en cas d’un capteur défaillant, la fonction est assurée (par exemple
vote 1oo2, 2oo3) par un ou plusieurs autres capteurs.
La redondance peut être homogène (2 capteurs de pression) ou hétérogène (par exemple un
capteur de pression et un capteur de température, si l’un et l’autre représentent bien le même
phénomène).
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Suivi spécifique :
Niveau de confiance :
Résultat :
La période de test est donnée en années. Elle est égale au maximum à la somme de tous les
coefficients. Des butées sont fixées :
Si < -5, revoir architecture car la conception ne permet pas, sur ces critères et avec une
période de test raisonnable, de garantir le niveau de confiance requis.
Entre -5 et 0, période à prendre 0,5 an maximale soit une période test de 6 mois.
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Si > 6, prendre 6 ans maximum ce qui semble être une période de test maximale
raisonnable avec des technologies éprouvées.
Effectuer des tests à une fréquence trop rapide n’est pas souhaitable compte tenu des risques
intrinsèques à leur mise en œuvre.
Bien entendu cette méthode ne s’affranchit pas des périodes préconisées par les fournisseurs,
en particulier dans les cas de dégradation naturelle progressive/consommable (ex : détecteurs de
gaz catalytique, etc.).
On entend par ce test, le test de l’actionneur jusqu’au système de traitement, ce qui inclut tout le
câblage jusqu’au système de traitement et les éventuels modules intermédiaires.
Coefficients
Actionneur à émission -5
Actionneur à émission avec surveillance de ligne
de la télécommande et réserve d'énergie… -2
Actionneur à manque 0
Etanchéité forte -3
Etanchéité normale 0
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Exigence NC1 -1
Exigence NC2 -3
Exigence NC3 -6
Type d’équipement :
Diagnostic :
Architecture :
La redondance ici signifie qu’en cas de 1 vanne défaillante, la fonction est assurée (par exemple
vote 1oo2, 2oo3) par une ou plusieurs autres vannes en série s’il faut couper un fluide.
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La redondance peut être homogène (2 vannes) ou hétérogène (par exemple fermeture d’une
vanne et arrêt d’un compresseur si l’une ou l’autre des actions arrête le scénario considéré).
Suivi spécifique :
Niveau de confiance :
Résultat :
La période de test est donnée en années. Elle est égale au maximum à la somme de tous les
coefficients. Des butées sont fixées :
Si < -5, revoir architecture car la conception ne permet pas, sur ces critères et avec une
période de test raisonnable, de garantir le niveau de confiance requis.
Entre -5 et 0, période à prendre 0,5 an maximum soit une période test de 6 mois.
Si > 6, prendre 6 ans maximum ce qui semble être une période maximale de test
raisonnable avec des technologies éprouvées.
Effectuer des tests à une fréquence trop rapide n’est pas souhaitable compte tenu des risques
intrinsèques à leur mise en œuvre.
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Bien entendu cette méthode ne s’affranchit pas des périodes préconisées par les fournisseurs,
en particulier dans les cas de dégradation naturelle progressive/consommable (ex : graissage sur
certaines vannes...).
c. Système de traitement
Un document du fournisseur associé à la certification SIL précise la notion de proof test qui est
destiné à révéler les pannes dangereuses non détectées par l’autodiagnostic de l’automate en
fonctionnement.
Les périodes de test sont fixées selon les préconisations du constructeur. Le logiciel d'application
est testé lors de la mise en service et à chaque modification. La qualité de diagnostic des
automates programmables de sécurité (APS) permet de s’assurer que le programme
d’application ne peut pas se corrompre. En revanche, il revient à l’exploitant de s’assurer que le
programme en service n’est pas modifié indument : verrouillage des codes, suivi des versions,
ségrégation des responsabilités/hiérarchie, gestion du changement, compétences…
Notes :
Pour les relais, les périodes de tests sont fixées suivant 2 critères :
le niveau de confiance requis,
la technologie utilisée : relais câblés à émission, relais câblés à manque et éprouvés par
l’usage, relais de sécurités certifiés câblés à manque.
La période sera réduite si la fonction réalisée a plus de 10 relais.
Cette évaluation ne s’affranchit pas des périodes préconisées par les fournisseurs.
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