Kabaleb - Llop Tristan - Les Mystäres de L'oeuvre Divine PDF
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l’Œuvre Divine
AVERTISSEMENT DE L’ÉDITEUR
Les pratiques, les techniques, les conseils décrits dans ce livre ne
doivent en aucun cas être utilisés en remplacement de traitements mé-
dicaux. Ce livre n’essaye aucunement de porter un quelconque diag-
nostic, de recommander un traitement, d’établir une prescription en vue
de traiter des maladies, des douleurs, des blessures, ou un problème de
condition physique.
Cet ouvrage est édité dans un but d’information. Il exprime une phi-
losophie de la vie.
ISBN : 978-2-84988-088-3
Les Mystères de
l’Œuvre Divine
Traduit par Rui Manuel Vieira
Editions Labussière
B.P. 85 - 71700 Tournus
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Magalion : Guérisseur Source de Vie
Magalion : Au Royaume de la Vie
Magalion : Les 5 Pouvoirs
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Nicolas Almand « Nathor » : Conscience Divine
P
ersonne ne doute que la vie humaine est une grande
aventure, dans laquelle se succèdent danger et tran-
quillité, joie et tristesse, solitude et convivialité. Mais
surgissent des doutes quand il s’agit de répondre à une ques-
tion primordiale : quel est l’objectif de la vie ? La réponse la
plus plausible pour les auteurs de ce livre serait : accumuler
des expériences, conquérir la sagesse, apprendre à vivre, à être
des dieux créateurs.
Durant des milliers d’années, l’homme n’a cessé de s’in-
terroger sur le mystère de la vie. D’innombrables ouvrages
ont été écrits sur ce sujet, faisant apparaître les mêmes ques-
tions : Qui suis-je ? D’où viens-je ? Pourquoi suis-je ici ? Quel
est mon destin ? Qui a organisé ce monde ? Dieu existe-t-il ?
Le paradis ou l’enfer existent-ils ? Y a-t-il une vie après la
mort ? Quelles sont les analogies entre l’organisation cos-
mique et celle de l’humanité ? Dieu nous a-t-il faits à son
image et à sa ressemblance ?
Le philosophe, humaniste et astrologue Kabaleb, auteur
contemporain d’une œuvre prolifique éditée dans plusieurs
pays, a écrit un livre intitulé Les Mystères de l’œuvre divine.
Dans celui-ci, il expose de manière claire, cohérente et simple
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les lois de fonctionnement de notre univers. Il démontre que
la connaissance de ces lois offre à l’être humain la possibilité
d’agir à l’unisson avec elles et ainsi de vivre dans le bonheur
et l’harmonie, puisque cette compréhension lui permet de
connaître le résultat de ses actions.
Maintenant, Tristan Llop a pris le relais. S’appuyant sur
les travaux de son père, celui-ci a rédigé un manuel de déve-
loppement personnel, expliquant comment les lois d’en
« haut » correspondent aux situations de la vie vécues en
« bas ». Ce livre, agréable à lire et à la portée de tous, éclaire
cette grande œuvre qu’est la vie.
La compréhension de la structure et des normes qui régis-
sent notre univers permet d’élaborer une sorte de « science du
comportement », à travers laquelle est suggéré un mode de
vie plus cohérent et qui apporte un plus grand équilibre et bon-
heur à notre vie.
Pour faciliter cette compréhension, des exemples de la vie
quotidienne vous seront donnés.
Ce livre peut vous aider aussi à vous échapper des cachots
de la vie moderne, à vous libérer de la routine, à réaliser vos
désirs, à changer de réalité sans être victimes de la malchance
et de la misère.
Les mystères de l’œuvre divine prétend vous initier au mer-
veilleux processus que représente la vie ; en même temps il
vous ouvre un chemin pour trouver des réponses, vous invite
à une réflexion personnelle sur le sens de la vie et la contri-
bution que chacun de nous peut apporter pour l’améliorer.
La prudence, le respect et l’humilité doivent nous éloigner
du dogmatisme ou de la simple recherche de l’illumination et
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nous permettre de nous engager dans le sentier sain de la ré-
flexion et de la mise en pratique des connaissances.
Tout acte, de quelque nature qu’il soit, nécessite à ses dé-
buts la foi et la confiance en sa réalisation ; dans le cas de cet
exposé, ce sera l’expérimentation qui nous ouvrira l’accès à la
connaissance et à la raison.
Toute réflexion peut être considérée comme un voyage, qui
débute avec certaines expectatives mais dont l’arrivée est tou-
jours incertaine.
Dès cet instant, nous invitons nos lecteurs à entreprendre
un trajet qui les aidera à s’échapper de la routine de l’incom-
préhension.
Bon voyage !
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CE QUI EST EN HAUT EST
COMME CE QUI EST EN BAS
P
our donner une réponse aux principales questions que
se pose l’être humain, il est nécessaire de nous inter-
roger sur le processus de création de l’univers : la for-
mation de la galaxie, son organisation hiérarchique… Car en
comprenant comment fonctionne la vie autour de nous, il nous
sera plus facile de connaître la source, l’objectif et l’évolution
de notre propre existence.
Commençons par le commencement. Une galaxie est un
organisme vivant et, comme telle, on peut la comparer, sur
une échelle macrocosmique, à ce qu’est l’être humain sur une
échelle microcosmique. Une multitude de galaxies pourrait
être comparée à une multitude d’hommes et si l’union de
ceux-ci forme l’humanité, par similitude nous pouvons dire
que la totalité des galaxies constitue l’univers, le Corps divin.
Pour mieux comprendre cela, nous devons imaginer que
dans les hautes sphères tout fonctionne d’une manière simi-
laire au déroulement de la vie sur terre. Autrement dit, toutes
les choses revêtent la même forme.
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Hermès
Dans l’ancienne Égypte, il a existé un être ayant des
connaissances très avancées, nommé Hermès Trismégiste, qui
a développé une série de concepts pouvant illustrer ce que
nous essayons d’expliquer. L’un d’entre eux disait : « Ce qui
est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est
comme ce qui est en haut. »
Hermès, avec cette phrase, nous incite à la compréhension
de l’univers. L’on peut en déduire que si l’on étudie et com-
prend le fonctionnement du corps, l’on est aussi capable de
comprendre les lois qui régissent la galaxie. Par exemple, le
corps est constitué, en haut, de la tête et, en bas, des pieds. La
tête est le siège de la pensée, alors que les pieds soutiennent
l’édifice physique. Si nous
appliquons le concept her-
métique, l’on peut affir-
mer que ce qui est dans les
pensées (en haut) corres-
pondra un jour à ce qui a
lieu au niveau des pieds
(en bas).
C’est-à-dire que les pensées peuvent se convertir en ac-
tions, et devenir ainsi réalité.
L’énergie produite par les pensées à un pouvoir beaucoup
plus grand que ce que les gens imaginent. C’est une des rai-
sons pour lesquelles il est nécessaire de penser en positif afin
d’obtenir de bons résultats. Au contraire, si nous pensons en
négatif, cette négativité se matérialisera et se présentera sous
forme de résultats négatifs.
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Pour éviter que cela advienne, il faut exercer un contrôle
sur les pensées. Aussitôt que nous prenons conscience qu’avec
une idée négative nous sommes en train de permettre quelque
chose de désagréable, nous devons changer de réflexion, en
orientant le mental vers une image.
Si nous favorisons l’union, l’harmonie et projetons des
pensées positives, nous permettons que les relations de notre
entourage s’améliorent et ainsi nous suivons les lois hermé-
tiques.
A priori, cela semble compliqué, parce que chacun défend
ses propres intérêts et veut imposer sa raison, mais une infinité
d’intérêts nous unit. Si nous tentons d’examiner les points de
vue des autres, en tentant de comprendre pourquoi ils pensent
de manière différente, nous nous en approchons. En écoutant
avec intérêt son voisin, il est possible d’arriver à le compren-
dre ; la compréhension nous amène à accepter sa réalité et l’ac-
ceptation entraîne une volonté conciliatrice qui permet de
créer l’harmonie de manière naturelle. Pour que cela arrive, il
est nécessaire de s’affranchir des barrières que constitue l’or-
gueil et donc de pratiquer l’humilité.
Être humble signifie, par exemple, adopter un comporte-
ment ouvert vis-à-vis de la personne en présence de laquelle
nous nous trouvons. L’important est de comprendre qu’une
attitude humble élimine les conflits, puisque l’interlocuteur
trouve en nous une capacité d’écoute qui lui permet d’expri-
mer ses points de vue, et ainsi son désir de confrontation dis-
paraît, il croit qu’il sait plus et qu’il a raison et le litige prend
fin.
Quand l’on cultive l’humilité, on peut capter les vertus
d’autrui et s’améliorer ainsi soi-même. Au contraire, l’arro-
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gance ou la controverse feront que l’autre dissimulera ses qua-
lités, par peur, par prudence, par lassitude ou pour éviter la
confrontation.
D’un autre coté, nous devons éviter de confondre l’humi-
lité avec la servilité, l’excès de permissivité ou l’humiliation.
Comprendre les lois qui règnent « en haut » nous aidera à
nous connaître mieux ici, « en bas ».
Questions
U
ne des questions communes que se pose l’être hu-
main est : Qui est le chef, qui commande ? Qui di-
rige cette grande œuvre de théâtre qu’est la vie ?
Est-ce Dieu ? En vérité existe-t-il ?
L’être humain a besoin d’éléments concrets pour définir sa
réalité, de noms qui l’aident à développer ses idées et
concepts, à comprendre. Nous pourrions ainsi dire qu’il existe
un grand architecte de l’univers qui s’appellerait Être su-
prême. Il se charge d’organiser et de créer les milliers de ga-
laxies existant dans le cosmos. Il est le chef principal (dans
une grande entreprise nous parlerions du président). Il est
chargé d’élaborer les directives générales, les plans de déve-
loppement à grande échelle. Et comme tout bon mandataire,
il a délégué des gérants pour s’occuper du fonctionnement de
chacune de ses succursales. Là apparaît la figure de Dieu,
comme gérant de cette galaxie, la Voie lactée.
N’oublions pas que si les peuples appellent différemment
leurs dieux, bien sûr ils font référence à la même force.
Si Dieu a plusieurs noms, les voies qui conduisent à lui
sont donc variées, par conséquent il nous faut respecter la foi
et les croyances des divers peuples de la terre, car quelque soit
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le nom divin utilisé, en réalité cela s’applique à une même en-
tité. Le respect est toujours une preuve de sagesse.
Dès lors la question qui se pose est : s’il existe un gérant qui
coordonne le tout, comment est-il possible qu’il permette au-
tant de douleur et de souffrance dans le monde ?
Nous les humains avons tendance à toujours chercher un
responsable de tout ce qui arrive autour de nous. Si un enfant
a mal au ventre, qu’un bébé pleure parce qu’il est épuisé,
qu’une petite fille tombe d’une balançoire ou a mal aux
dents… Est-ce la faute de ses parents ?
Nous avons une vision de Dieu très limitée ; certains en
sont même arrivés à le dessiner avec un fouet à la main. Le
responsable d’une entreprise est-il responsable des actions de
chacun de ses employés ? Il déploie une stratégie et ensuite
chacun de ses employés doit lui communiquer un rapport sur
les résultats qu’il a obtenus pour qu’il puisse réajuster ses ob-
jectifs.
Un autre argument qui se présente lorsque nous traitons
Dieu de coupable, est qu’il aurait des pouvoirs illimités et par
conséquent qu’il pourrait éviter les disgrâces.
Utilisons un exemple pour contester cette argumentation.
Imaginez que votre chef vous dise un jour que vous devez res-
ter à la maison, parce qu’il a eu la vision que tous les clients
que vous deviez voir ce jour-là n’achetaient rien. Ou imaginez
un père qui explique à son fils : « Je t’interdis de jouer au foot-
ball parce que je sais qu’un jour l’on te donnera un coup de
pied ». Cela paraît absurde.
L’idée peut être la même si nous parlons de Dieu. Suppo-
sons qu’il a élaboré des plans généraux dans lesquels sa créa-
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tion, ses créatures, doivent se développer et apprendre, pour
ensuite communiquer leurs expériences. Et à sa créature fa-
vorite, l´être humain, il a donné le libre arbitre et la capacité
de rectification. Lui interviendra seulement dans le cas où
pourrait être rompu l’équilibre des espèces, par exemple si
l’une de ses créations se trouve sérieusement en danger. S’il
intervenait toutes les cinq minutes pour éviter les dommages
qui arrivent sur la terre, le libre arbitre disparaîtrait.
Pour bien comprendre cela, il est nécessaire de ne pas s’im-
pliquer émotionnellement (ce qui ne signifie nullement,
comme certains pourraient le croire, se désintéresser du pro-
blème). Il faut se détacher de ses émotions, bien que cela ne
soit pas facile, puisque celles-ci constituent le moteur princi-
pal qui fait mouvoir l´être humain. Il s’agit d’élargir les pers-
pectives visuelles, sensitives, et de compréhension. La
Seconde Guerre mondiale a été très triste (comme tous les
conflits) et a causé beaucoup de morts, mais une mise au point
en perspective permet de voir que l’on s’est opposé à un choix
important : le nazisme. Beaucoup de personnes dans le monde
ont compris qu’une vision totalitaire, comme celle représen-
tée par le parti de Hitler, est désastreuse pour la société en gé-
néral.
Or c’est l’être humain qui a choisi cette voie, celle du
contraste, celle de l’obscurité qui nous rend conscients de
l’importance de la lumière. Pour nous sentir en sécurité, nous
avons besoin de l’approbation des autres. Nous accomplissons
chacun de nos actes dans la dualité et ensuite nous nous plai-
gnons des résultats obtenus…
Dans certaines occasions, nous pouvons penser que concé-
der le libre arbitre à l’être humain, c’est comme confier la clé
de la maison à un enfant de quatre ans. En général, nous
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sommes peu préparés pour diriger la vie, il suffit de regarder
autour de nous pour le constater. Peut-être avons-nous besoin
d’une plus grande tutelle. Mais cette solution ne règle pas le
problème, puisque celui qui a un tuteur le laisse prendre des
décisions à sa place et ne parvient pas à se jeter à l’eau.
Questions
P
our créer l’univers, chacun des dieux des diverses ga-
laxies a délimité un espace. Si nous nous référons à la
Voie lactée, cette limite sphérique est connue sous le
nom de zodiaque.
Poursuivons le parallélisme entre le monde « d’en haut » et
celui « d’en bas » : avant de réaliser quelque action que ce soit,
nous-mêmes, à l’égal des dieux, devons définir l’espace que
cette action va occuper dans la vie sociale, familiale, profes-
sionnelle, sentimentale ou psychique. Toute œuvre a besoin
d’un cadre de référence approprié dans lequel elle va pouvoir
se développer.
Imaginons une entreprise qui aurait sa salle de réunions au
milieu de l’océan. La sensation de vide qu’éprouveraient les
gens qui se réuniraient dans cette salle serait terrible et rendrait
impossible un quelconque travail. Quel que soit le type d’ac-
tivité que nous désirons réaliser, l’on doit d’abord établir un
cadre d’action. La même chose est vraie lorsque nous cher-
chons un partenaire ou que nous devons vendre des sacs. Dans
ce dernier cas, en plus d’avoir un local, nous devons aussi dé-
limiter la zone d’influence du négoce, parce que si nous fixons
le domaine d’action dans un périmètre de deux cent cinquante
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kilomètres, les actions publicitaires devront être plus grandes
que si cela concerne deux kilomètres à la ronde.
De même, pour rencontrer un partenaire, nous devons
concentrer nos efforts dans un lieu déterminé : notre cercle de
travail, une discothèque, un lieu social, une bibliothèque.
Nous devons fréquenter les lieux où il sera plus aisé de ren-
contrer des personnes avec les caractéristiques que nous cher-
chons. Pour cela, il est nécessaire de définir un espace.
Ces trois questions peuvent vous aider à créer cet espace :
Qu’est-ce que je me propose de faire ? (objectif). Dans quel
but vais-je le réaliser ? (finalité). Et comment vais-je y arri-
ver ? (développement).
Reprenons le zodiaque.
Il est constitué de douze
catégories d’êtres spiri-
tuels, d’un type d’énergie
défini, que l’on connaît
sous le nom de : Bélier,
Taureau, Gémeaux, Can-
cer, Lion, Vierge, Balance,
Scorpion, Sagittaire, Ca-
pricorne, Verseau et Pois-
sons.
Dans chacun de ces
signes résident des entités
spirituelles qui, dans une
période antérieure, avaient acquis des pouvoirs créateurs et
qui, au commencement de la formation de la galaxie, ont
donné leur essence, c’est-à-dire la matière première nécessaire
à Dieu pour pouvoir réaliser son œuvre.
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En reprenant le parallélisme entre haut et bas, nous dirons
que l’être humain, à l’égal de la galaxie, est formé de ces éner-
gies, et qu’il garde en lui une partie de leur essence, de leurs
caractéristiques. Dans la nature, ce procédé de partage se ré-
pète constamment : la terre offre ses pâturages et les arbres
donnent leurs fruits pour alimenter les différentes espèces,
dont l’être humain.
Revenons au zodiaque. Les signes de Feu (Bélier, Lion et
Sagittaire) ont été les premiers à fournir leur essence, que l’on
pourrait appeler : force de démarrage, ardeur, spiritualité, vo-
lonté, impulsion créatrice, enthousiasme.
Ensuite ce sont les signes d’Eau (Cancer, Scorpion et Pois-
sons) qui l’ont fait. Ceux-ci offrirent : amour, sentiments, émo-
tions, désirs, passions.
Puis les signes d’Air (Balance, Verseau et Gémeaux) ont
pris la relève. Leur essence est : la collaboration, la raison, la
compréhension, la structuration de l’œuvre, la logique, la pen-
sée.
Au Final, ce sont les signes de Terre (Capricorne, Taureau
et Vierge) qui ont donné le coup de grâce. Avec eux sont arri-
vés la matérialisation, le sens pratique, la concrétisation, la
capacité de s’enraciner.
De ce qui a été dit, l’on peut déduire que si « en haut » est
composé de tous ces ingrédients, cela signifie que dans la
structure « en bas », tout projet que nous développons les né-
cessite aussi. De plus, ces composants ont un ordre déterminé,
qui correspond au processus de l’évolution. La volonté du Bé-
lier arrivera en première place ; la sagesse du Lion et l’ordre
du Sagittaire ensuite ; puis le désir de conquête du Cancer ; la
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passion égocentrique du Scorpion ; l’abnégation du Poisson ;
ensuite l’éternel questionnement des Balances ; les décou-
vertes et innovations du Verseau ; la communication du Gé-
meaux ; pour terminer avec la mise en pratique du Capricorne ;
la jouissance du Taureau et le détachement des Vierges. Si
nous sommes capables d’ordonner correctement ces maté-
riaux, chaque fois que nous réalisons un projet, nous pouvons
avoir l’absolue certitude qu’il s’accomplira avec succès.
Pour y arriver, nous devons le réaliser dans l’ordre défini.
À chaque fois que nous avons un projet, nous devons lui in-
jecter sa part de volonté et de force correspondant au Feu. En-
suite il aura besoin d’amour, de sentiments, de passion, la
phase de l’Eau. Il requerra aussi collaboration, structure, lo-
gique, communication, la phase de l’Air. Finalement, l’ana-
lyse, la concrétisation, la mise en pratique, la phase de la
Terre.
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De plus, chaque être humain est né sous la direction d’une
énergie définie par son signe astrologique, celle-ci détermi-
nant le potentiel qu’il lui incombe de développer.
Qu’une personne soit Scorpion, par exemple, signifie que
le Soleil, dans sa trajectoire, passait le jour où il est né par le
signe du Scorpion. Le Soleil est l’astre roi de notre univers
(en haut) et à notre niveau (en bas), il garde aussi une impor-
tance primordiale : il indique l’objectif de vie d’une personne.
Tout a sa raison d’être. Chaque signe renferme une essence
déterminée, une culture, un apprentissage que l’être humain
doit assimiler. L’univers est formé avec la matière des douze
signes, la même que celle de l’être humain, mais chaque per-
sonne doit travailler une essence particulière, celle qu’aura
définie sa naissance.
L’essence principale du Scorpion est l’amour-propre et par
conséquent, une personne née sous ce signe sera très sou-
cieuse d’elle-même. Une mauvaise compréhension de ce com-
portement peut nous amener à l’appeler égoïsme, mais
l’amour bien compris commence par soi-même. Apprendre à
s’aimer, s’accepter tel que l’on est, représente le premier pas
pour que s’ouvrent les portes de la relation avec autrui (surtout
pour un Scorpion).
En de nombreuses occasions survient la question sur la re-
lation entre les constellations que nous voyons dans le ciel et
les signes du zodiaque. Le fonctionnement et le sens du zo-
diaque, à l’égal des mythologies ou des religions, ont été ré-
vélés à l’homme par inspiration. Les scientifiques se
proposèrent alors d’examiner quelle était l’origine de ce que
les philosophes de l’Antiquité appelaient zodiaque, et en ob-
servant le ciel ils se sont rendus compte qu’en rejoignant avec
21
une ligne imaginaire des groupes d’étoiles, il apparaissait des
dessins qui, avec une certaine imagination, s’apparentaient
aux animaux associés aux signes du zodiaque, et ainsi sont
nées les constellations. Mais ces groupes d’étoiles se trou-
vaient en mouvement, de manière que la constellation du Bé-
lier, par exemple, se trouvait dans un emplacement différent
de celui qui correspond au signe du Bélier dans le zodiaque.
Ainsi, il est nécessaire de comprendre que l’astrologie est fon-
dée sur symbolisme des signes et d’oublier les constellations,
qui ne sont que des éléments du paysage…
Pour réaliser un projet, il est nécessaire de délimiter un zo-
diaque, un espace dans lequel nous mènerons à terme notre
œuvre. Pour y arriver, nous devrons utiliser des ingrédients
comme la volonté, le désir ou la capacité d’organisation. Ces
mêmes éléments sont ceux qu’a utilisés Dieu pour élaborer
son projet.
Questions
P
our expliquer ce qu’est la création, nous ne nous
sommes pas limités à commenter des événements qui
ont eu lieu il y a des milliers d’années, mais nous
avons éclairé un processus qui, chaque jour, se déroule à l’in-
térieur de tout être humain. La création est un être vivant, la-
tent, qui naît, grandit et se développe continûment. C’est un
merveilleux processus qui aide à réveiller la conscience, qui
nous fait sentir la vie, qui témoigne de notre évolution. Il est
important de montrer une attitude ouverte, de participation,
d’intégration, de se sentir partie d’un tout, dans lequel, en y
apportant un petit grain de sable, nous aidons à ce que la pla-
nète évolue.
Le travail de Dieu a consisté à mélanger les douze essences
zodiacales pour créer avec elles tout ce qui existe aujourd’hui
dans la galaxie. Pour mener à bien son plan, il a divisé son es-
pace en sept plans et s’est fixé un délai de sept Jours cos-
miques pour que son œuvre soit parfaite.
Du point de vue humain, ce délai paraît très court pour au-
tant de travail, mais les concepts d’espace et temps appliqués
à Dieu sont différents de ceux que nous employons, beaucoup
plus vastes.
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En considérant l’aspect pratique de cette division, nous di-
rons que si Dieu a divisé son œuvre en étapes, nous aussi de-
vrions fractionner notre travail en phases et fixer pour chacune
d’elles un délai défini. De cette façon, nous réussirions à ce
que les projets soient organisés suivant un schéma naturel.
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Premier jour de la Création
L’humanité, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a
commencé son évolution pendant le premier jour de la Créa-
tion ; son état était alors celui de cette étincelle que nous avons
décrit. Le niveau de conscience était semblable à celui que
peuvent avoir les minéraux actuels, c’est-à-dire très basique.
L’on pourrait dire d’une certaine manière que les humains ac-
tuels ont été les « minéraux » de ce premier jour.
En réalité, cela est un peu
plus complexe, mais nous
avons fait cette comparaison
pour donner une idée approxi-
mative du niveau de
conscience, qui était très élé-
mentaire. C’est comme si nous
étudions une langue étrangère,
le français par exemple : nous
pouvons atteindre un certain
niveau d’apprentissage du français, mais sans pour autant le
maîtriser.
Après le premier jour de la Création, vint une nuit cos-
mique, que l’on doit comprendre comme une période pendant
laquelle Dieu a assimilé les expériences de ce jour qui s’est
prolongé sur un espace-temps correspondant à des milliers
d’années terrestres. Comme s’il s’était arrêté pour reconsidé-
rer tout ce qu’il avait expérimenté.
Du point de vue pratique, cela nous montre que la nuit sert
à assimiler et méditer les expériences vécues pendant le jour.
À ce sujet, l’on connaît tous le dicton qui dit que : « La nuit
porte conseil. » Nuit et jour forment une unité inséparable : le
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jour correspond aux expériences et la nuit, aux prises de dé-
cisions. C’est pourquoi il est bon de laisser passer au moins
une nuit avant de prendre une décision importante.
Pour mettre en pratique le dicton, il est nécessaire de s’en-
dormir en pensant au sujet qui nous préoccupe et en formulant
mentalement la question sur la décision à prendre. Au réveil,
la nuit aura déposé la réponse dans notre conscience au travers
de nos rêves.
Si nous ne parvenons pas à nous rappeler ce que nous
avons rêvé, nous devons prêter attention, le lendemain, aux
moindres détails qui nous interpellent. Si, par exemple, nous
sommes séduits par une annonce publicitaire, nous devons
écouter ce message et le mettre en relation avec la question
que nous nous sommes posée. Ainsi, si le panneau publicitaire
affiche « en avant », cela fait partie de la réponse. L’univers
répond tout le temps, il vous incombe d’y être attentifs, la so-
lution ne s’écrira pas toute seule sur votre agenda…
Max Heindel, un philosophe du XXe siècle, considère que
la rétrospection constitue un exercice important, que l’on de-
vrait réaliser quotidiennement (Cosmogonie des Rose-Croix,
éditions ENSRO). Cet exercice, que l’on doit pratiquer juste
avant de s’endormir en étant couché sur le lit (ou assis pour ne
pas risquer de s’endormir…), consiste à se rappeler tous les
événements qui ont marqué la journée, en commençant par le
dernier et en terminant par le premier. Le but de cet exercice
est d’analyser les expériences (surtout au niveau émotionnel)
que nous avons vécues, en essayant de prendre conscience des
attitudes négatives que nous pouvons changer en nous-mêmes,
pour que nous soyons capables de réagir d’une autre manière
si une situation similaire venait à se présenter.
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Second jour de la Création
En sortant de son « sommeil », Dieu a entrepris le second
jour de la Création. Le niveau de conscience des esprits
vierges s’est alors élevé, et ce jusqu’à ressembler à celui des
végétaux actuels, ce qui signifie que leur niveau de connais-
sance a augmenté. C’est comme si le patrimoine des succur-
sales avait grandi. Lors de ce second jour est née aussi,
simultanément, une nouvelle vague de vie ; celle-ci a occupé
le poste initial des esprits vierges, c’est-à-dire que Dieu a pro-
jeté à nouveau des étincelles. La terre était alors fortement
peuplée de minéraux et végétaux.
De cela aussi ressort un ensei-
gnement pratique : à savoir que
dans la vie ordinaire, les choses
changent d’un jour à l’autre.
Celui qui un jour était « miné-
ral », deviendra un autre jour
« végétal ». Rancœur, mauvaise
humeur, tristesse d’un jour meu-
rent avec celui-ci, conformément
aux impératifs du cosmos, qui changent tout les jours. Ce qui
hier était vrai, aujourd’hui a évolué et peut avoir cessé de
l’être, ou être devenu une demi-vérité. Chaque jour surgissent
de nouvelles certitudes, engendrées par l’incessant progrès, et
l’être humain doit les assimiler et se rénover. Si, au contraire,
l’on s’attache à des vérités caduques ou obsolètes, quelque
élevées qu’elles soient, on se déconnecte du battement du cos-
mos, ce qui risque de perturber l’ordre universel. Nous devons
affronter chaque nouveau jour comme si nous venions juste de
naître.
27
Le mouvement peut donner un sentiment d’insécurité,
parce que nous acquérons de la confiance au fur et à mesure
que nous maîtrisons la situation. Nous imitons nos aînés avec
l’espoir de réussir comme eux ; toute la société nous pousse à
répéter les mêmes modèles. Un nouveau départ quotidien se-
rait comme se vider, comme renoncer à une partie de notre
patrimoine. Mais en réalité la seule chose à laquelle nous re-
nonçons, c’est l’attachement à ce patrimoine. Il est nécessaire
d’apprendre à extraire de chaque expérience sa signification,
pour aller ensuite à la recherche d’une autre. Certes, la pro-
gression produit de l’insécurité parce qu’elle nous oblige à
abandonner une position dominante, mais cette évolution se
base sur une progression constante. Quand nous nous arrê-
tons, nous sentons de la frustration qui peut nous conduire
jusqu’à un état dépressif.
28
nouvelles expériences.
C’est comme si une
femme avait un enfant et
que, pendant que celui-ci
réussit à obtenir un titre
universitaire, elle en en-
gendrait un autre.
Il est important de souligner que lors de ce troisième jour,
les premiers esprits vierges acquirent de l’autonomie dans
l’univers, puisque les animaux, à la différence des minéraux
et végétaux, ont la possibilité de se mouvoir. Avec le troisième
jour commence le mouvement.
L’on pourrait dès lors affirmer, du point de vue pratique,
que lorsque l’on arrive à la troisième phase de quelque projet
que ce soit, il faut passer à l’action et commencer à réaliser le
projet élaboré dans la première phase.
29
Lors du quatrième jour, l’Œuvre divine atteint ses objectifs.
Nous pouvons ainsi dire que c’est le moment où les projets et
idées donnent leurs fruits. C’est une période durant laquelle
nous devons récolter le résultat de ce qui a été semé le pre-
mier jour. Si nous avons bien pris soin de notre œuvre, les
fruits seront abondants et appétissants et nous pourrons plan-
ter une nouvelle graine.
Mais, à partir de ce moment, devrait commencer le grand
repli : l’être humain, après avoir travaillé à la transformation
de la nature extérieure, devrait entreprendre la métamorphose
de sa nature intérieure. Cela signifie qu’arrivé à un âge déter-
miné, qui symboliquement se situe aux alentours des qua-
rante-deux ans – du fait que notre cycle moyen de vie est de
quatre-vingt-quatre ans (c’est le cycle d’Uranus) –, à la moitié
de son existence, l’être humain devrait changer l’orientation
de sa vie. Si jusqu’alors il a lutté pour croître, s’enraciner, ob-
tenir un travail stable, fonder une famille, avoir du succès…
– c’est-à-dire pour se rapprocher de la matière –, après avoir
réussi cela, il devrait s’engager dans le sentier contraire, che-
miner vers l’esprit, approfondir sa personnalité, mieux se
connaître, se libérer des attaches.
30
Jours États États États États
de la évolution évolution évolution évolution
Création 1er jour 2e jour 3e jour 4e jour
1er jour Minéral
2e jour Végétal Minéral
3e jour Animal Végétal Minéral
4e jour Homme Animal Végétal Minéral
5e jour Ange Homme Animal Végétal
6e jour Archange Ange Homme Animal
7e jour Dieu Archange Ange Homme
31
Questions
L
a partie que nous traitons maintenant est la plus âpre
et peut-être la moins évidente de ce livre, mais elle est
nécessaire pour fournir une base de compréhension à
l’ensemble du programme de l’évolution. Ensuite, nous abor-
derons le processus de naissance et celui de la mort.
33
1. Monde de Dieu.
2. Monde des esprits vierges.
3. Monde de l’esprit divin.
4. Monde de l’esprit vital.
5. Monde de la pensée ou du mental.
6. Monde du désir, psychique ou astral.
7. Monde physique ou matériel.
34
qu’elle avait des problèmes avec son mari et a décidé de sui-
vre le chemin de l’élévation spirituelle au Tibet. Elle est ren-
trée au bout de six mois et s’est retrouvée avec tous ses
problèmes qui l’attendaient. Elle était désormais sans mari,
sans maison, sans travail et a dû repartir vivre avec ses pa-
rents. Cela lui a beaucoup coûté de reprendre le fil de ses ac-
tivités quotidiennes, parce qu’elle se trouvait comme
dépendante, elle décrivait son état comme étant à cheval entre
deux mondes.
C’est à cela que nous nous référons en disant qu’en pre-
mier lieu, il est nécessaire de vivre les expériences matérielles,
pour éviter de flotter entre deux plans. Il est nécessaire de
connaître à fond les propriétés de la matière, ses lois, ses fonc-
tions, son mouvement organique interne. Mais nombreux sont
les aspirants à l’aventure spirituelle qui se sont laissés séduire
par le chant des sirènes, par des messages prometteurs, qui
ont pensé que le sentier initiatique allait leur permettre de trou-
ver la solution rapide à leurs problèmes, et qui ont fini par
connaître le même sort que Laura. Mais, malgré tout, ils ont
fini par apprendre de leurs erreurs. De nombreux gourous ven-
dent paix et harmonie à ceux qui suivent leurs enseignements,
mais ces états ne peuvent être atteints qu’à travers un équili-
bre qui nécessite une base d’ordre matériel.
Supposons qu’une personne doive se rendre dans un en-
droit précis pour vivre certaines expériences, et que sur son
chemin elle arrive à un carrefour, ce qui l’oblige à faire un
choix. Imaginons qu’elle choisisse l’option incorrecte. Il se
peut qu’elle marche pendant une longue distance, mais il ar-
rivera un moment où elle se rendra compte qu’elle s’est trom-
pée de chemin. Alors, elle reviendra sur ses pas et son faux
pas lui aura permis de découvrir le bon chemin. La même
35
chose arrive aux personnes qui cultivent certains types d’er-
reurs, qui contrarient les lois de l’évolution et leur destin.
L’important est de prendre conscience qu’un sentier spiri-
tuel ne représente pas une fuite, l’abandon des obligations ma-
térielles en rapport à la famille ou à la société. Quand il y a un
devoir à accomplir, cela signifie qu’il y a un enseignement
(leçon) à apprendre. Nous ne pouvons commencer à voler que
lorsque nous avons honoré toutes nos obligations.
Souvent, l’on entend que ceux qui sont plus spirituels de-
viennent plus vite de meilleures personnes. C’est vrai, quand
être plus spirituel signifie comprendre l’organisation de la vie
sur terre, ce qui équivaut à connaître la structure cosmique.
L’erreur se produit quand, ignorant la série de devoirs qu’il
doit honorer (envers les parents, enfants, foyer, famille, le tra-
vail…), quelqu’un s’engage à suivre la doctrine d’un gourou
qui proclame, au nom de quelque entité spirituelle (qu’il a mal
interprétée), que l’on doit tout abandonner et le suivre.
Cette erreur se produit aussi chez les grands initiés. Jésus-
Christ a dit de tout abandonner et de le suivre. Mais les en-
seignements de ce grand maître sont symboliques et doivent
être interprétés comme tels. Il représentait ce qu’il y a de plus
élevé en l’esprit humain et quand il proclamait l’abandon des
avoirs, il se référait à l’attachement des êtres humains pour
les objets qui les environnent. Il voulait souligner la nécessité
de nous défaire de ce qui nous attache à la matière pour nous
sentir libres et pouvoir ainsi suivre les conseils de notre
conscience.
L’on parvient au détachement en prenant conscience que la
vie est comme un restaurant, où nous devons goûter les plats
de la carte, les déguster à plaisir, leur attribuer une utilité, sans
36
pour autant vouloir les posséder, sentir qu’ils sont nôtres.
Nous devons permettre que tout soit fluide autour de nous.
C’est un travail lent, qui demande du temps et de la patience,
même si nous sommes certains d’y arriver.
37
d’eux. En réalité, ils ne sont conscients que de celui-ci, parce
que nous utilisons les trois quotidiennement. Le corps de désir
nous fournit le matériau appelé émotion ou sentiment ; et le
mental nous permet de penser, raisonner, utiliser la logique.
Les familles ont l’habitude de se retrouver autour de la
table trois fois par jours pour alimenter le corps physique, en
revanchent elles se réunissent peu de fois pour apporter des
aliments au corps de désirs ou au mental (du moins de ma-
nière consciente.) D’ailleurs, il est naturel que ces corps crois-
sent moins. Et l’on sait déjà que quand on a faim, toute chose
est bonne à mettre à la bouche ; au contraire, quand l’on est
rassasié, on aspire à s’alimenter avec de la nourriture fine et
de haute qualité. Tout cela signifie que si nous permettons que
le corps de désirs ait faim, toute passion ou sentiment exalté
seront bons à satisfaire, et si nous suivons le même modèle
avec le mental, l’on s’accrochera à toute idée erronée ou dis-
cours extrémiste.
Nous devons dispenser aux corps subtils le même traite-
ment que nous apportons au physique, en leur fournissant des
aliments célestes de qualité, de délicieux mets, en fréquentant
des lieux et personnes aux pensées et sentiments nobles, qui
transmettront à nos corps supérieurs leur subtilité. Nous avons
intérêt à fuir les lectures et spectacles violents ou pouvant
blesser notre sensibilité, qui sont pour les corps subtils ce que
sont les ordures et immondices pour le physique.
Si nous fournissons aux corps de désirs et au mental des
aliments de qualité, nous attirerons vers eux des atomes sub-
tils (énergies) qui auront déjà été polis par des êtres spirituels
et qui constituent une barrière empêchant la pénétration de
matériaux grossiers dans le corps.
38
Il est nécessaire que chaque jour nous nous accordions un
temps pour sentir le monde qui nous enveloppe et pour pen-
ser à lui, évitant ainsi que les corps subtils aient faim.
Ces propos peuvent vous paraître surprenants, puisque cela
suppose qu’il faille regarder les émissions culturelles de la té-
lévision, qui se font rares ; arrêter de juger ou de critiquer les
autres, quand il s’agit d’un sport national ; contrôler les émo-
tions telles que la rage ou la jalousie, ce qui, pour beaucoup,
est le sel de la vie… On dirait une proclamation d’extrater-
restres ! Mais il faut entendre cela comme un travail de mise
en application quotidienne et graduelle. Rien ne vous oblige
à opérer ces changements rapidement. Mais sachez que les ré-
sultats ne pourront qu’en être bénéfiques. Par exemple,
puisque les programmes de télévision se mesurent par l’au-
dience, si les gens cessent de regarder des émissions im-
mondes, les producteurs arrêteront de les financer. En
revanche, si l’on remarque un intérêt croissant pour les sujets
culturels, ils seront diffusés en « prime time ». Bien qu’il soit
difficile d’en être conscients, nous avons le pouvoir de contrô-
ler à distance. Et si nous continuons à ne colporter que de
mauvaises nouvelles plutôt que des bonnes, les journaux té-
lévisés continueront d’en faire de même…
De même, il serait bon d’arrêter de systématiquement cri-
tiquer et de juger les autres ; certes, cela demande un très grand
effort, mais avec de la bonne volonté, nous pouvons nous ha-
bituer à choisir l’aspect positif des choses et louer les qualités
des gens au lieu de ressasser leurs défauts. C’est juste une
question de pratique. Combien de gens ont eu des difficultés
au moment de passer leur permis de conduire et, pourtant, ils
ont fini par l’obtenir…
39
Au sujet des aliments que nous fournissons aux divers
corps, sachez que plus nous prenons soin et choyons l’un
d’eux, moins de temps et d’énergie il nous reste pour nous oc-
cuper des autres. Quand une fonction de l’organisme entre en
activité, toutes les forces dont nous disposons se mobilisent
pour venir en aide. Quand nous alimentons notre corps phy-
sique, nous orientons ses énergies vers la digestion des ali-
ments. Si la nourriture a été copieuse, son absorption peut
nous neutraliser pendant environ quatre heures. Si à la fin de
ce temps nous recommençons à manger, il est possible que
nous ayons passé notre journée entre la digestion et le som-
meil. Si nous prétendons bien alimenter nos corps subtils, il
est nécessaire que nous renoncions, d’une certaine manière,
aux nourritures abondantes et difficiles à digérer. De cette ma-
nière, nous pouvons nous consacrer peu à peu aux corps de
désirs et mental pour qu’un jour ils puissent devenir un outil
de travail comme l’est le corps physique.
Le corps physique
Des trois corps, le physique est le plus ancien et le seul qui
ait atteint le degré suffisant de maturité comme pour pouvoir
constituer un véhicule (enveloppe) porteur de vie. Cela est dû
au fait que le germe du corps physique a été implanté en nous
au premier jour de la Création. Lors du quatrième jour (l’ac-
tuel), le corps physique a atteint sa pleine maturité.
Au second jour de la Création, a été implanté en nous le
germe du corps vital. Plus que d’un corps, il s’agit d’un attri-
but du corps physique, celui qui permet la perception senso-
rielle. En mourant, le corps vital se désintègre avec le
40
physique. (Nous aborderons ce point lorsque nous évoquerons
la mort.) Au troisième jour de la Création, a été implanté le
germe du corps de désirs. Il est naturel que notre corps de dé-
sirs soit toutefois immature et manque de l’organisation dont
bénéficie le corps physique, lequel a continué de « se former »
au cours des jours de la Création.
Dans l’actuel quatrième jour, l’on a implanté en nous le
germe du corps de la pensée : la faculté de penser est ainsi,
pour nous, une acquisition récente. Le corps mental est peu
organisé pour imposer sa loi. Par conséquent, dans la lutte
entre désirs et mental, il est fréquent que les désirs l’empor-
tent, du fait qu’ils émanent d’un corps plus organisé.
Questions
41
TENSIONS À LA COUPOLE
L
es anges sont des êtres de lumière qui aident l’être hu-
main dans son évolution, et le destin des hommes,
c’est de se convertir en anges au cinquième jour de la
Création. Les anges actuels sont-ils alors des hommes plus
développés ?
Ceux qu’aujourd’hui nous appelons anges proviennent
d’une autre période et ont été « créés » par un Dieu différent
du nôtre, un Dieu antérieur, qui maintenant occupe de plus
hautes fonctions dans le cosmos. Ils sont régis par des lois dif-
férentes des nôtres, leur objectif est d’aider l’être humain à at-
teindre des pouvoirs créateurs, mais sans les atteindre
eux-mêmes.
Imaginons, par exemple, que dans une entreprise l’on fasse
appel aux services d’une entreprise de conseils pour augmen-
ter la part de marché. Les membres de cette société, grâce à
l’aide des consultants, pourront s’améliorer, atteindre des ni-
veaux plus hauts ; en revanche, les consultants ne pourront ja-
mais monter en grade dans cette entreprise, ils ne peuvent
l’être que dans la leur.
Le fait que les anges fassent partie d’une « entreprise » et
participent au développement d’une autre comme aides du
43
chef (Dieu), fait qu’il s’est produit ce que nous pouvons ap-
peler de la jalousie vis-à-vis des êtres humains. Dans les li-
vres sacrés abondent les épisodes dans lesquels les anges
accusent l’homme devant Dieu, tandis que le Créateur s’érige
comme notre défenseur.
La genèse de la Création et l’histoire de l’être humain sont
une même réalité à différents niveaux.
Au septième jour, nous aurons conquis des pouvoirs créa-
teurs et dans la prochaine période de manifestation, nous au-
rons la responsabilité d’un univers, puisque cela a déjà été
planifié de cette façon.
Quant aux anges, étant supérieurs à nous au niveau des
connaissances spirituelles, ils ne cesseront jamais d’être les
aides d’une hiérarchie plus haute.
C’est pour ces raisons que cette catégorie d’êtres a du mal
à considérer notre Dieu comme leur supérieur hiérarchique et
qu’à un moment donné de l’évolution, a éclaté la discorde
parmi les légions angéliques.
Lucifer a été le plus brillant représentant de la vague an-
gélique et quand Dieu lui a fait savoir que son principal travail
était de guider l’homme dans son évolution, il a refusé de sui-
vre les directives du Créateur. Pour rompre une lance pour Lu-
cifer, réfléchissons à comment se sentirait quelqu’un qui est en
train de réaliser une carrière brillante et qui, soudainement,
apprend qu’il doit abandonner ses études pour délivrer des
cours à des groupes inférieurs au sien. Le refus de Lucifer de
respecter les ordres a fait que lui et ses partenaires, c’est-à-
dire les légions des anges qui le suivirent dans sa rébellion,
ont été précipités dans l’abîme.
44
Cet incident peut suggérer qu’être le numéro un – comme
c’était le cas de Lucifer – présente un danger : celui de s’iden-
tifier avec la vérité. Dans la vie sociale, les individus qui bril-
lent dans un domaine se trouvent toujours à deux pas de
l’abîme. Les Lucifers se sont perdus par incapacité d’adapta-
tion aux changements et par refus de « s’abaisser » à descen-
dre d’un niveau et unir leur Feu (la spiritualité), l’Élément
avec lequel ils s’étaient identifiés, avec l’Eau (les sentiments),
l’Élément auquel ils devaient s’intégrer.
L’individu qui s’identifie avec une vérité figée, avec une si-
tuation cristallisée dans la vie, qui s’enferme dans un cadre
dans lequel il lui sera impossible d’avancer, se voit poussé
vers cet abîme symbolique. Ces enseignements sur la chute
de tous les Lucifers doivent êtres appliqués au quotidien. Il
est nécessaire de savoir descendre des hauteurs sublimes
quand l’avenir des autres est en jeu : c’est un acte qui demande
un certain sacrifice.
Imaginons un couple dont l’un des deux conjoints est ini-
tié à certains rituels mystiques et se demande : Comment puis-
je arriver à ce que mon époux(se) participe à mon ascension
spirituelle ? On pourrait lui répondre avec dix suggestions :
45
9. Cherche à ce que ton couple soit heureux.
10. Mets-toi à sa place.
46
Nous sommes trop habitués à juger et à comparer ; nous
nous hasardons souvent d’asséner la « valeur spirituelle »
d’une personne de façon hâtive, impudente et superficielle.
Une personne serait-elle plus spirituelle par le simple fait
d’être végétarienne, de prier souvent ou de visiter les églises ?
Comme si la dimension spirituelle d’une personne se mesurait
à son estomac ou au nombre de visites effectuées dans les
lieux saints…
Revenons au conflit de Lucifer. Celui-ci s’est produit au
début de la Création et il s’inscrit dans l’évolution de chaque
être humain. C’est la raison pour laquelle il est important de
savoir ce qui s’est passé en ces temps-là, parce que nous tous
devons le revivre à un moment donné de notre existence.
Dans toute création, de quelque nature qu’elle soit, nous
voyons toujours apparaître des conflits, des divergences pro-
voqués par ce qui s’oppose au projet initial. Ces entraves font
partie de la nature intrinsèque de la vie ; elles signifient seu-
lement que l’acte créatif évolue, ce qui signifie qu’après la di-
vision arrive l’abondance.
Tout cela est à comprendre à un niveau symbolique :
l’abîme représente la descente vers une autre réalité. À chaque
niveau de la création apparaissent des conflits et l’harmonie se
rétablit après la chute de ceux qui sont à l’origine du pro-
blème. À ce niveau inférieur, les déchus apportent leur lu-
mière, mais en même temps sèment la discorde dans les
vagues de vie plus jeunes. Ces dissidents sont alors précipités
plus bas, jusqu’à atteindre le fond de l’abîme.
Un autre exemple : à l’école, des élèves qui ratent plusieurs
matières redoublent, c’est-à-dire qu’ils sont précipités dans
un cours inférieur (l’abîme), et là, ils continuent de provoquer
47
des conflits, parce qu’ils sont les plus âgés de la classe. S’ils
commettent une faute grave, on les jette hors de l’institut (on
les envoie au fond de l’abîme).
Toute la Création est intériorisée en nous ; dans chaque cel-
lule et atome il se reproduit cette chute et nos trois corps, dans
leur activité créative, génèrent des « dissidents », c’est-à-dire
des tendances qui sont en désaccord avec la ligne la plus avan-
cée de notre personnalité. Si nous laissons ces tendances co-
exister avec nos plus hautes aspirations, ils les dévalorisent, se
moquent d’elles, les rendent ridicules et finalement impossi-
bles. Pour éviter que cela advienne, nous devons rejeter les
tendances dissidentes dans l’ « abîme » afin d’évoluer sans
chaînes.
Ces tendances se manifestent à travers notre comporte-
ment, ou notre personnalité. Supposons qu’une partie de nous-
mêmes décide qu’elle veut mincir et que l’autre la décourage
en lui exposant ses arguments pour qu’elle continue de se
gaver. Nous devons la rejeter dans l’abîme. Maintenir actives
les deux parties nous ferait du tort parce que cela générerait
une contradiction en nous et à chaque fois qu’il se produirait
un conflit, nous en sortirions perdants.
Pour arriver à ce que ce soit la partie supérieure qui prenne
le dessus, nous devons commencer par lui donner de l’impor-
tance. Si le « Je sublime » se manifeste seulement quelques
minutes par jour, nous devons lui accorder ces brefs instants,
sans permettre que les parties inférieure et supérieure coexis-
tent, parce que l’inférieure, plus « combative », plus enracinée,
finira toujours par remporter la victoire. Les lieux de culte ont
été imaginés et conçus pour que le sublime puisse se séparer
du profane. Mais beaucoup d’entre eux ont été profanés
48
lorsque les hommes s’y sont rendus pour demander à la divi-
nité qu’elle pardonne leurs erreurs.
Revenons à notre sujet. Au quatrième jour de la Création,
qui est celui où nous nous trouvons, les Lucifers sont séparés
de la vague de vie angélique. Mais pour éviter de cesser d’évo-
luer, ils concluent un pacte avec Dieu : ils aideront l’être hu-
main dans son ascension, mais différemment des anges, qui
offrent aux hommes l’intuition et l’inspiration. Ils opéreront à
l’intérieur de nous, en nous incitant à agir, à avancer au travers
des expériences.
Il leur semblait impossible d’effectuer leur travail dans un
corps vital, comme le font les anges, mais ils étaient trop évo-
lués pour fonctionner comme nous dans un corps physique.
Ayant tout de même besoin d’un organe physique pour mener
à bien leur travail, ils se sont logés dans la colonne vertébrale
de l’homme.
Ici encore, nous devons prendre en compte l’aspect sym-
bolique. Ces anges déchus aident l’être humain à avancer et,
en même temps, ils se nourrissent de ses expériences : de cette
façon, il existe un échange.
À ces Lucifers qui peuplent notre colonne vertébrale, l’on
a donné le nom de « serpents ». C’est ainsi qu’ils sont appe-
lés dans la Bible. C’est comme si leur tête touchait notre cer-
veau et leur queue, nos organes sexuels. Leur besoin
d’évolution les oblige à nous venir en aide sur notre chemin
vers la connaissance. Mais ils le font au moyen de procédés
peu orthodoxes, utilisant comme Élément le Feu.
Les impulsions (fortes envies) que nous recevons d’eux ac-
célèrent notre processus d’évolution, mais le prix à payer est
49
la douleur. Ils sont les représentants de ce que l’on appelle « le
bras gauche de Dieu », qui se manifeste à travers la rigueur.
Leur action stimule de manière considérable notre compré-
hension des choses, mais nous incite à la démesure et pour
cela nous soumet à la justice divine. Les Lucifers sont nos ins-
tructeurs, mais aussi nos accusateurs auprès de la divinité.
Je vais essayer de rendre cette idée plus claire. Imaginons
qu’un enfant soit en train de jouer près d’une cheminée allu-
mée et que son père l’avertisse que cela comporte un danger :
celui de se brûler. L’enfant a deux options : prêter attention à
son père, en assimilant immédiatement l’enseignement (la lu-
mière) qui lui est donné sans avoir besoin d’approcher sa main
du feu ; ou bien vérifier par la pratique l’avertissement du père.
Chaque fois que nous nous trouvons dans des circonstances de
ce type, les forces lucifériennes qui nous habitent nous souf-
flent à l’oreille de mettre la main au feu, parce que de cette
façon nous apprenons en un clin d’œil ce que, autrement, nous
pourrions mettre plusieurs années à comprendre. Si, comme il
arrive dans la majorité des cas, l’enfant obéit à l’impulsion lu-
ciférienne, il peut finir par se brûler et ainsi savoir une bonne
fois pour toutes ce qu’est le feu, sans avoir besoin de plus
d’explications ni de sermons de son père. Et le Lucifer sera sa-
tisfait parce qu’il aura accompli sa tâche : enseigner par la voie
traumatique.
Certes, Lucifer n’a pas le bon rôle. Son travail est pénible,
peu gratifiant, comme celui du percepteur d’impôts, mais il
est nécessaire à notre évolution.
Les Lucifers n’ont jamais formé un peuple homogène, où
tous auraient été coulés dans le même moule. Comme dans la
vague de vie humaine, ils n’ont pas tous acquis le même degré
50
d’évolution. Ceux qui travaillent dans la tête du serpent, ali-
mentant notre organe génératif cérébral, sont différents de
ceux qui travaillent dans de la queue, excitant notre sexualité.
Suivant notre nature, nous disposons du service des uns ou
des autres.
C’est notre volonté qui les appelle au travail, puisque sans
elle rien ne se meut. Il suffit de le désirer (même de manière
inconsciente) pour que s’activent les Lucifériens d’en haut ou
ceux d’en bas. Les premiers ont l’habitude de travailler le jour,
les autres prennent la relève à la tombée de la nuit. Pour les
chasser, il existe une méthode sûre : allumer une lumière ou
une bougie. Comme la lumière est un élément qui leur est
étranger, ceux qui travaillent dans la queue du serpent se ver-
ront obligés d’abandonner la tâche. C’est pourquoi le fait de
dormir avec une lumière allumée peut être bénéfique aux per-
sonnes qui font des cauchemars nocturnes ou celles qui ne
parviennent pas à calmer leurs ardeurs sexuelles.
Comme je l’ai expliqué auparavant, nous devons tenir
compte du fait que les Lucifers sont nos plus farouches accu-
sateurs auprès de la divinité, et cela pour une raison : parce
que l’homme est libre. Les forces supérieures agissent en nous
sur l’ordre de notre volonté. Elles sont à notre service et il est
tout à fait naturel qu’elles comparaissent devant le tribunal
divin pour nous critiquer.
Les anges nous guident au travers du corps de désirs et du
corps vital (au moyen de l’intuition), conformément aux di-
rectives du Créateur. Mais l’homme est sensible à l’action des
Lucifers ; vu qu’ils agissent depuis la conscience intérieure, il
peut écouter plus facilement leur « voix ». Les Lucifers agis-
sent sur les humains à travers l’imagination. C’est pour cela
51
que dans la Bible, il est dit que le serpent a séduit Ève, puisque
la femme a des facultés imaginatives plus développées que
celles de l’homme. Le serpent paradisiaque a promis à Ève
qu’elle serait aussi sage que les dieux, ce qui signifie que la sa-
gesse nous est transmise par la stimulation de nos fonctions
cérébrales. Mais comme la queue a excité les fonctions
sexuelles, cela a conduit l’humanité à la perte de l’Éden.
Pour mieux comprendre, imaginons que nous avons deux
frères, l’un étant consciencieux (les anges) et l’autre, canaille
(les Lucifers). Les deux nous aident à grandir, mais chacun
dispose de ses propres moyens. En fin de compte, nous pou-
vons évoluer avec ces deux méthodes.
Nous avons la possibilité d’expulser les Lucifers de notre
intérieur, puisque l’être humain est libre, mais pour y arriver
nous devons entre capables de diriger notre propre vie, d’ac-
tiver en permanence notre volonté et de nous élever au-dessus
des passions et sentiments qui nous animent. Plus notre ma-
nière de procéder sera droite et noble, plus nos locataires au-
ront des difficultés à s’alimenter et ils finiront par s’en aller.
C’est pourquoi ceux qui arrivent à équilibrer leur vie en utili-
sant la raison sont plus libres. Les Lucifers sont comme des
impulsions intérieures qui font partie de notre bagage exis-
tentiel, le simple fait de connaître leur présence et leur nature
doit nous aider.
Cette histoire de Lucifers peut sembler de la science-fic-
tion, comparable à la série télévisée dans laquelle des lézards
voulaient envahir la terre. Mais essayer de vaincre les ten-
dances intérieures qui nous font la vie impossible n’est pas
une sottise, et peu importe le nom ou l’apparence qui leur sont
donnés. Notre Lucifer particulier est celui qui nous suggère
52
de critiquer la voisine, le chef, l’ex-épouse ou toute autre per-
sonne. Il est celui qui, lorsque nous voulons émettre une opi-
nion favorable sur quelqu’un, s’enhardit à verser le fiel dans
nos paroles.
Nous avons tous senti en de nombreuses occasions la dé-
chirure émotionnelle causée par des tendances en lutte, quand
une partie de nous désire rompre avec le passé et que l’autre
s’y oppose bec et ongles ; quand nous ressentons « je t’aime »
et disons « je te hais » ; quand nous esquissons un sourire de
façade et qu’en même temps notre cœur pleure. Combien de
frustrations nous aimerions jeter dans l’abîme ! Si nous pou-
vions dominer ces bêtes intérieures et être capables de les ex-
pulser…
Questions
53
LA MORT ET
LE CYCLE DE LA VIE
N
ous allons pénétrer dans le cycle de la vie. Pour cela,
il sera peut-être nécessaire de rompre avec certaines
croyances.
Nous avons déjà expliqué que la vie se développe sur trois
mondes : le physique, celui de désirs (qualifié aussi d’astral
dans la terminologie ésotérique) et celui de la pensée ; et que,
pour pouvoir vivre en eux, nous disposons de trois corps : le
physique, celui des désirs et le mental.
Le corps physique est l’unique dans lequel l’entre humain
peut se matérialiser, acquérir des expériences, progresser. Le
corps mental et le corps émotif ou celui de désirs agissent à
travers le physique, qui leur sert de véhicule. D’où l’énorme
importance que doit avoir pour nous l’existence physique.
Quand le corps physique meurt, la vie se retire vers le corps
de désirs et poursuit dans celui-ci son évolution. La théorie
que nous développons ci-après se fonde sur la réincarnation.
Nous savons qu’il existe deux grands courants évolutifs : celui
de la foi et celui de la connaissance. La réincarnation fait par-
tie du deuxième groupe, cela doit être compris et assimilé à
travers le sens commun. Personne ne doit nous convaincre,
55
mais nous devons parvenir à cette conclusion en suivant une
logique évolutive.
Il apparaît difficile (du moins de notre point de vue) de dé-
velopper une théorie de l’évolution un tant soit peu crédible
sans la base de la réincarnation, parce qu’alors tout se trans-
forme en hasard, rien n’a de sens. Si tout ce qui commence
ici finit ici, nous nous retrouverions dans un univers arbitraire,
dénué de sens, sans futur. L’idée d’un processus évolutif ap-
porte une explication plausible et favorise la liberté d’inter-
prétation.
L’atome-germe
Au moment de la mort, l’atome-germe du corps physique,
que nous pourrions définir comme une puce de carte mémoire
du disque dur humain (qui, durant la vie, se trouve à la pointe
du ventricule gauche du cœur), monte jusqu’au cerveau par
le nerf pneumogastrique et abandonne le corps par les sutures
des os pariétal et occipital.
Cet atome-germe, appelé aussi atome-semence, contient
l’enregistrement de toutes les expériences réussies tout au
long de la vie. Le sang, où sont enregistrées les expériences
que vit chaque être humain, laisse une empreinte imprimée
sur cet atome, comme une archive temporelle qui reste ins-
crite sur le disque dur.
Alors, si le sang contient les expériences, qu’arrive-t-il
lorsque quelqu’un perd son sang, lorsqu’il a un accident ou
lors d’une transfusion ? Il perd une partie de ses expériences.
Nous devons seulement nous focaliser sur le changement de
56
caractère d’une personne qui reçoit beaucoup de sang d’une
autre personne.
Ce sujet génère habituellement des controverses parce que
la société considère comme une bonne action le don de sang :
et ça l’est. Seulement, quand nous disposons d’une nouvelle
information, notre façon d’agir change ; il est donc nécessaire
d’analyser chaque acte que nous effectuons en fonction des
circonstances et de nos nécessités évolutives, sachant que le
sens commun doit toujours prévaloir. Ainsi, si nous savons
qu’une transfusion peut sauver une vie, cela est autrement plus
important que les expériences que nous perdons en donnant
notre sang, car en définitive nous pourrons toujours les revi-
vre.
Il est essentiel de connaître les processus qui sont liés à
notre vie et à l’évolution de l’espèce, parce que l’information
nous aide à faire un choix et nous rend ainsi plus libres. À cha-
cun de l’utiliser suivant ce qui lui semble le mieux.
Revenons à l’atome-germe. Cette espèce de puce électro-
nique nous accompagne tout le long de nos incarnations et en
lui est déposée, en conséquence, la mémoire des vies passées.
Au moment de la mort, il s’incorpore dans le corps de désirs.
Nous pouvons penser que c’est comme si nous avions enlevé
le disque dur à un ordinateur pour le mettre dans un des mo-
dèles de nouvelle génération. Ou comme si la boîte noire d’un
avion avait été incorporée dans un autre appareil, de même
type mais d’une série supérieure, pour que celui-ci puisse in-
tégrer l’expérience du précédent. Dans le monde entier l’on
travaille avec le système opératif Windows, mais chaque
année Microsoft (l’entreprise qui le fabrique) incorpore des
nouveautés et sort un autre modèle sur le marché.
57
Le cerveau et le cœur
L’atome-germe se trouve dans le ventricule gauche du
cœur. Si l’on considère son application pratique, nous pour-
rions dire que la partie gauche est celle qui apporte l’expé-
rience. Tout ce qui se trouve à la gauche de l’organisme est
porteur de cristallisations et constitue la partie « terminée ».
Dans l’hémisphère gauche se situe, par exemple : la logique,
l’analyse, le détail, la méthode, le langage, la mémoire
concrète, la perception du bien et du mal, la rationalité, la stra-
tégie.
Nous sommes en train d’évoquer des concepts mentaux,
mais qu’est-ce qui arrive avec le cœur ? Le cerveau est celui
qui gouverne l’organisme. À travers les muscles, il imprime
un mouvement au corps et quand un organe se sent malade,
c’est au cerveau qu’est transmise sa souffrance. À travers le fi-
lament nerveux, il émet ses ordres vers le bas et obtient l’in-
formation qui circule du bas vers le haut. Le cerveau est
l’ordinateur que nous avons à l’intérieur. Mais le cœur, qui as-
sure la circulation du sang, est celui qui permet le fonction-
nement du cerveau, comparable au courant électrique sans
lequel l’ordinateur ne pourrait jamais fonctionner.
En résumé, le cerveau est le centre producteur des événe-
ments et le cœur est celui qui les valorise et qui garde la mé-
moire, c’est-à-dire, leur conscience.
Le cordon argenté
La disparition de l’atome-germe provoque l’arrêt cardiaque
et la mort apparente de la personne, mais quand cela arrive, le
58
corps physique se trouve encore lié aux corps supérieurs –
celui des émotions et le mental – par ce qui est appelé le « cor-
don argenté » ou « fil éthérique ». Celui-ci est un filament bril-
lant de couleur argent et sa forme correspond à celle de deux
numéros six unis, l’une des extrémités étant connectée au
cœur et l’autre au centre vortex du corps de désirs.
Par ce cordon argenté transitent les images de la vie qui
vient de se finir avec toute sa charge émotive. Ces images pro-
viennent du sang, dans lequel s’enregistrent le vécu et les
émotions que nous suscitons chez les autres avec nos actions.
Ce registre vital passe au corps de désirs par le pont tendu par
le cordon argenté.
Ce processus a une durée approximative de un à trois jours
et il est très important que la personne décédée soit entourée
de sérénité pour que l’enregistrement de ces images dans le
corps de désirs s’effectue avec la plus grande rigueur.
La science médicale considère habituellement que la mort
a lieu quand cesse l’activité cérébrale. Mais en accord avec
ce qui a été précisé précédemment, nous voyons que l’arrêt
cardiaque est celui qui produit la mort et la rupture du cordon
argenté. Comme cette rupture peut se produire jusqu’à trois
jours après la mort apparente, il est important d’éviter, si pos-
sible, de brusquer le décédé.
Le repos du défunt
Tout désagrément que peut expérimenter le corps pendant
les jours qui suivent la mort perturbera le travail qui est en
train de se dérouler, puisque le transfert des images subira des
59
interférences qui peuvent provoquer la perte de l’une d’elles,
ce qui obligerait la personne à devoir répéter dans une autre
vie l’expérience déjà vécue et perdue.
L’idéal serait de laisser le défunt pendant trois jours dans
un silence respectueux, puisque les pleurs et manifestations
de douleur de ses proches affectent ce transfert et l’empêchent
de fixer son attention sur l’enregistrement des images. Si cela
n’est pas possible, il faudrait que le défunt puisse passer au
moins vingt-quatre heures de paix pour que l’exercice de
transfert, aussi appelé travail post mortem, soit réussi. Il est
aussi recommandé à ses proches de faire une prière pour lui
afin d’aider son âme à trouver la sérénité.
À ce moment de l’évolution dans lequel nous nous trou-
vons, il est naturel de sentir de la tristesse en disant adieu à un
être cher. Il existe toutefois beaucoup de cultures qui trans-
forment un deuil en une fête organisée par la famille du dé-
funt, puisque celles-ci considèrent que l’âme suit son chemin
et se sent mieux une fois délestée du poids du corps physique.
Quand la majorité des humains comprendra qu’il s’agit
d’un simple voyage, que la personne va accomplir un trajet et
qu’il est fort probable qu’ils soient amenés à se retrouver, alors
la conception que l’on a du deuil changera. À ce moment-là,
chacun se séparera de ses défunts comme l’on se sépare de
ses proches quand l’on prend le train pour faire un long
voyage.
Nous devons remplacer le mot « mort » par « passage » :
cela nous apparaîtra plus doux et plus adéquat.
Le passage est un processus naturel, tout le monde sait que
l’on doit entreprendre son grand voyage tôt ou tard. Mais l’at-
60
tachement que nous éprouvons envers les personnes chères
provoque de la douleur au moment de leur départ. Cette dé-
pendance réduit notre liberté d’action. Pensons aux héros des
films, Superman par exemple, qui a mené à merveille sa fonc-
tion jusqu’à ce qu’il se sente attaché à une mortelle.
Attachement et amour
Nous avons une idée de l’amour très spéciale. D’entrée,
nous utilisons à l’excès les pronoms possessifs : ma femme,
mon mari, mon fils… L’amour est un concept beaucoup plus
universel, l’amour est incapable de ligoter quelqu’un, l’amour
est pure liberté. Si vous aimez une personne, vous devez être
heureux si elle est heureuse et vice versa. La joie de partager,
de vivre des expériences communes, de se respecter, nous
unit.
Cela paraît beau mais irréel : c’est le cas, tant que nous dé-
cidons qu’il en est ainsi. Mais si un être humain, individuel-
lement, s’engage à atteindre un état de détachement, il sera en
train de planter une graine qui finira par donner des fruits. Plus
grand est le détachement, moins douloureux sera le passage.
61
globe physique et dépasse de quelques kilomètres à l’exté-
rieur. Les mondes physique et de désirs sont unis dans l’es-
pace. Vous pouvez vous déplacer d’un endroit à un autre en
restant dans l’endroit en question, de la même manière que
les solides, liquides et gaz se trouvent ensemble dans notre
corps physique, s’interpénétrant les uns les autres.
La nouvelle vie dans ce monde dépend beaucoup du ni-
veau de conscience de la personne qui finit de réaliser le pas-
sage (mourir). Le récent défunt est attendu de la même
manière que le bébé quand il naît, mais quelquefois il lui coûte
de voir les proches accourir pour le recevoir (ouvrir les yeux).
Le monde de désirs est un monde de lumière et quand
quelqu’un finit par se dégager de l’enveloppe physique, il re-
vient à son état naturel, qui est la lumière. C’est comme si l’on
nous avait mis dans un scaphandre de sous-marin, ou une ar-
mure, dans lequel la lumière ne pénètre que par une fente. Au
moment où nous le quittons, l’on a l’impression que la lumière
extérieure est impressionnante. L’étincelle divine que contient
chaque être humain est pure lumière.
Certaines personnes commencent à entrer en contact avec
leurs parents décédés avant le passage (ils les voient dans leur
chambre), et beaucoup se taisent par peur qu’on les prenne
pour des déments. Quand cela arrive, l’on peut présumer que
la personne est déjà en train de préparer ses valises, prête à se
mettre en route.
Si celui qui est décédé était très attaché à la terre, à son ar-
gent, ses passions, ses biens, il mettra du temps à ouvrir les
yeux sur son nouvel état. Il fermera ses sens à la perception du
monde qu’il a devant lui et ses sentiments resteront rivés à la
terre qu’il vient de laisser. C’est la même chose lorsque cer-
62
tains bébés qui, s’imaginant encore dans l’utérus maternel,
mettent plusieurs jours à ouvrir les yeux sur le nouveau
monde. Ou lorsqu’au retour des vacances, certains mettent
plusieurs jours à s’adapter de nouveau au travail.
Il arrive aussi que la personne refuse d’accepter la perte de
son corps physique et ceux qui possèdent une vision spirituelle
peuvent voir le « fantôme » de cet individu montant la garde
devant son coffre-fort et se désespérant de voir comment ses
héritiers dilapident rapidement ce que lui, avec beaucoup d’at-
tachement, gardait. De la même manière, l’on peut voir ceux
qui ont été dépendants de l’alcool s’introduire à l’intérieur de
barils de vin, avec l’espoir de s’imprégner des vapeurs éthy-
liques.
Il est triste d’être attaché à des avoirs sans pouvoir en tirer
profit. À force d’êtres frustrés, ces êtres finissent par s’écar-
ter d’un chemin périlleux et un jour, ils ouvrent les yeux sur
les travaux qui les attendent dans un autre monde. Ils décou-
vrent alors leurs proches et suivent leur sentier d’évolution.
Il en est de même pour ceux qui étaient unis par des liens
très forts à des personnes qui sont restées sur terre. Les pleurs
de ces dernières, leur angoisse, l’aide qu’elles demandent, font
qu’ils demeurent unis émotionnellement et cela les empêche
de suivre leur chemin d’évolution. Cet amour possessif d’une
personne vivante pour une décédée est préjudiciable pour les
désincarnés (ceux qui ont perdu leur corps physique). Le type
d’amour souhaitable d’un vivant pour un mort est de désirer
que celui-ci s’éloigne et vive pleinement sa nouvelle situa-
tion.
L’information sur ces thèmes est à notre portée, mais cha-
cun de nous doit avoir accès à elle de manière individuelle. Il
63
existe une infinité de livres qui expliquent ce processus, nous
devons juste les lire. Encore que pour en tirer profit, il est né-
cessaire d’être préparé, c’est-à-dire libéré de certaines at-
taches. Quelqu’un de très attaché à ses émotions primaires
manifeste peu d’intérêt pour ces sujets et préfère penser, parce
que cela lui est plus commode, que tout commence et finit
dans cette vie. Même en apprenant la vérité, cette personne
parvient difficilement à rompre ses habitudes, à se détacher
de ses avoirs. Au lieu de remplir ses comptes bancaires et
d’amasser de l’argent, il vaudrait mieux qu’elle le dépense et
qu’elle dispose de plus de temps libre.
Dans le cas où une personne meurt jeune et manque de
proches dans l’au-delà, il se présente un comité d’accueil
formé par des anges.
Ceux qui restent de ce côté de la vie, les proches du dé-
funt, peuvent accomplir le passage à travers leurs prières. En
priant, ils mobilisent des forces élémentaires qui protègent le
défunt, l’écartant des influences négatives et le protégeant,
jusqu’à ce qu’il parvienne dans la zone où il devra réaliser les
travaux qui lui incombent. Dans les prières, il est bon de de-
mander aux guides qu’ils le hissent, qu’ils lui permettent de
sortir de la zone intermédiaire pour débuter les travaux dans
ce nouveau monde.
Si la requête est formulée pour qu’il revienne, pour qu’il
nous aide – ce qui est impossible –, pour qu’il s’entretienne
avec nous et reste auprès de nous, dans ce cas cela freine
l’évolution de la personne chérie et ralentit son évolution na-
turelle.
Une question revient fréquemment : qu’arrive-t-il quand
vous avez été abandonné par vos parents ou quand vous aviez
64
avec eux de mauvaises relations ? Vient-on aussi vous cher-
cher ?
Les relations que nous développons sur terre font partie de
nos expériences, mais en fin de parcours, nous nous en déta-
chons. Vos proches viendront vous chercher comme si rien
n’était arrivé puisque, à cet instant, votre état de conscience (et
le leur) est autre.
L’adieu
« Un frisson intense a parcouru son corps à la vitesse de la
lumière, le triste souvenir de la pénombre d’une chambre, trop
de gens pour une si petite chambre et cette sensation de vide,
de chagrin, d’étouffement qu’amène avec elle la perte d’un
être cher. Il était là, froid, avec la même posture fière et digne
avec laquelle il a vécu, à l’écart de la foule des familiers
confus et perdus qui zigzaguaient tout autour sans dire mot.
L’attaque avait été infaillible et son vieux cœur incapable de
la dominer, d’opposer résistance. L’heure suprême l’a surpris
devant la machine à écrire, rédigeant sa dernière collabora-
tion. Il a récupéré pendant un instant la sensation de naufrage
qui l’a secoué quand il avait perdu son grand-père adoré. Et de
la cave de ses souvenirs a émergé, comme un bon vin, une
phrase : “Il est des occasions où le silence est plus trauma-
tique que le bruit.” »
(Petit hommage personnel à l’autre auteur de ce livre, Kabaleb)
65
Questions
L
a première expérience qui attend un décédé dans le
monde de désirs, après avoir été reçu et logé, c’est sa
confrontation avec une figure dénommée dans la lit-
térature occultiste « le gardien du seuil ». Cette entité a, en
général, la forme d’un monstre et se crée sur la base de tous
les mauvais sentiments, pensées et œuvres dont l’individu a
fait montre tout au long de la vie qu’il vient de laisser derrière
lui.
C’est comme s’il s’était formé une pâte avec les immon-
dices que nous avons générées, qui a fini par prendre forme.
Nous devons être conscients que c’est notre création. Quelque
chose de similaire nous arrive quand nous devons faire un pas
important dans la vie (avoir un enfant, nous séparer, changer
de travail), et que les actions ou situations passées exercent
une pression, rendant plus difficile le passage à la nouvelle
réalité.
Revenons au gardien. Si une personne a tué, par exemple,
elle se retrouvera face à une image sanglante et répulsive, qui
produira sur elle un grand effet. Cependant, le défunt dispose
d’une assistance pour supporter l’épreuve.
67
Cette apparition sert à libérer d’un fardeau. À ce moment,
nous sommes postulants pour entrer dans un monde de va-
leurs différentes, et pour cela il est nécessaire de déposer à la
douane (sur le détecteur de métaux) ce qui apparaît inutile ou
nocif pour le poste que nous allons occuper. Par exemple sur
terre, si nous visitons l’Australie, il est interdit de faire entrer
des aliments, végétaux ou animaux de certaines espèces pour
éviter l’altération de l’écosystème. Par ailleurs, cette appari-
tion nous fait prendre conscience des sentiments, actions ou
pensées erronés que nous avons eus dans le passé et ainsi nous
permet d’éviter de les répéter dans le futur.
L’unique condition pour surmonter le gardien du seuil est
de prendre conscience qu’il s’agit de notre création. D’une
certaine façon, cela signifie l’accepter. À ce moment-là, elle
disparaît.
Le gardien est une figure symbolique. Durant la vie, l’on
meurt une infinité de fois, nous nous confrontons à de nom-
breux « moi » qui font partie de notre personnalité. Chaque
fois que nous prétendons accéder à un nouveau niveau de
conscience, surmonter des erreurs du passé, que nous tentons
d’éliminer des tendances qui nous retiennent, nous devons
nous confronter en premier à nos monstres intérieurs, que sont
les peurs, insécurités, ou incertitudes qui ont ancré en nous
une vérité, entraînant une partie de nous vers la fossilisation.
En d’autres mots, nous devons brûler l’image que nous nous
sommes forgés de nous-mêmes, ce portrait auquel nous éle-
vons un autel inconscient par pure peur de l’affronter.
68
Questions
69
PREMIÈRE ÉPREUVE :
L’ENFER
L
e monde de désirs ou astral est composé de sept ré-
gions formées par une matière dont la densité est dé-
croissante. Depuis la plus dense jusqu’à la plus
subtile, elles sont appelées :
1ère région : celle des passions et des vils désirs.
2e région : celle de l’impressionnabilité.
3e région : celle des aspirations.
4e région : celle des sentiments.
5e région : celle de la vie de l’âme.
6e région : celle de la lumière (éclat) de l’âme.
7e région : celle du pouvoir de l’âme.
71
Mais, comme dans le bébé, certains de ces organes sont encore
peu développés, ils se trouvent dans un état embryonnaire.
Aussi, dans notre vie quotidienne, ce sont les désirs qui
conçoivent et expriment la réalisation physique et mentale, en
accord avec la loi hermétique suivant laquelle ce qui se passe
en bas est la copie exacte de ce qui se passe en haut.
Mais si le monde de désirs est plus ancien que le physique,
en revanche notre corps de désirs est plus jeune que notre
corps physique (parce qu’il s’est formé plus tard) et, de ce fait,
moins structuré et avec moins de capacité de manœuvre dans
ce monde.
72
Nous avons expliqué que l’être humain est doté de trois
corps : le physique, l’émotionnel et le mental. Dans le second
s’articulent les émotions et dans celui-ci régissent certaines
lois : répulsion et attraction. Suivant la matière de désirs que
nous manions, c’est-à-dire le type (la nature) de nos émotions,
est activée une force ou l’autre.
Si dans notre comportement quotidien nous utilisons des
énergies provenant des sphères inférieures (la haine, la ran-
cœur, la rage, la jalousie…), nous devrons lutter sans répit
pour arriver à ce que ces sentiments avancent, parce qu’ils se-
ront soumis à la force de répulsion qui les désintégrera, parce
qu’ils sont contraires aux lois de l’univers. Ce sera comme
s’ils avançaient sur un tapis roulant qui ne s’arrête jamais et
qui finit son trajet dans une machine à broyer. Pour éviter
qu’ils soient pulvérisés, ils doivent aller à contre-courant sans
s’arrêter. Quand les personnes se plaignent que leur vie est un
combat de tous les instants, c’est dû au fait qu’elles sont en
train de lutter contre cette force de répulsion qui broie tout.
Ce combat inutile cessera quand ces êtres développeront
une activité harmonieuse, en accord avec les régions supé-
rieures et avec leur propre conscience. Ainsi il advient que si
les sentiments sont d’amour, de solidarité, de collaboration,
de sympathie, la force qui s’active est celle de l’attraction et
ces attitudes trouvent des aides immédiates et un soutien dans
la société.
73
en nous sept enveloppes, disposées comme dans les oignons,
qui sont constituées par sept couches. C’est comme si l’on
nous avait couverts de sept protections, que nous ôterons au
fur et à mesure que la matière qui forme cette enveloppe s’en
va en se désintégrant.
Ainsi, avant de nous convertir en citoyens de plein droit
du nouveau monde, nous devrons passer toutefois par une pé-
riode purgeant les erreurs commises dans la vie qui vient de se
terminer, restant dans la plus base région du monde de désirs,
qui se nomme : celle des passions et vils désirs, celle qui dans
la tradition catholique est connue sous le nom d’enfer.
L’enfer existe, mais il est très différent de ce que nous ima-
ginons généralement. Disons que les êtres humains, depuis
l’aube des temps, ont projeté (en raison d’un sévère jugement
de la morale et d’un besoin de contrôle de la part de certaines
autorités ecclésiastiques) ce qu’ils pensaient qu’il devait arri-
ver après la mort.
Incapable de comprendre de ce qu’il voyait, l’homme pri-
mitif a pensé son devenir en fonction du présent vécu. Ainsi,
le tableau des punitions qu’il s’imaginait en enfer était le re-
flet des propres maux de l’humanité. Si une personne était
punie pour avoir commis un délit, plus importante devait être
la punition en enfer. Les difficultés pour comprendre sa propre
personnalité spirituelle l’a fait imaginer des peines matérielles.
C’est pour cela que, à quelques différences près, l’image de
l’enfer dans toutes les religions est la même : le feu matériel
est la base des tourments, symbolisant les plus cruelles souf-
frances. Dans l’ordre symbolique, le feu se compare avec la
purification, qui indiquerait que le passage par l’enfer serait
purificateur des erreurs commises.
74
Le concept réel est très différent de ce que l’imagination
populaire a projeté ; l’enfer ressemble en fait à une salle de ci-
néma dans laquelle le panorama de la vie, imprimé mainte-
nant dans le corps de désirs, commence à se dérouler devant
le défunt, lequel le regarde comme s’il était en train de voir un
film. Mais il s’agit d’une vision partielle de sa vie, unique-
ment la partie contenant les erreurs. Et les scènes se suivent
dans l’ordre inverse de celui du vécu, commençant par la der-
nière image enregistrée dans le sang, jusqu’à la première, im-
primée lors des premiers instants de la naissance.
La personne revivra alors une partie de sa vie, mais avec la
particularité d’expérimenter les souffrances qu’elle avait in-
fligées aux autres lors de ses agissements. Si elle a commis
un délit, elle sentira en elle les angoisses des victimes. Elle
les percevra avec la même intensité, jusqu’à arracher cette ex-
périence de vie de la mémoire de sa vie. Mais aucune douleur
ne lui est infligée, tout arrive dans le cadre des émotions,
comme si elle était spectatrice d’un film au cinéma et qu’elle
pleurait et criait sous l’effet des émotions produites par les
scènes.
Dans cette région règnent l’obscurité et une odeur pesti-
lente, caractéristique de la matière en décomposition. La force
de répulsion accumule les « excréments » qui sont brûlés et in-
corporés de nouveau à la matière primitive de ce monde.
La destruction de cette première enveloppe de notre corps
de désirs produit une douleur émotive, qui imprimera dans la
conscience le sens de la correction des erreurs que nous avons
commises, sur la base de l’expérimentation de la douleur qui
a été produite sur ceux à qui elle était destinée.
Quand les « méchancetés » nous ont été arrachées de la
75
peau, nous abandonnons cette zone pour nous rendre à la ré-
gion suivante.
Ces travaux peuvent se réduire à un minimum ou être évi-
tés, si cette prise de conscience qui devait avoir lieu s’est réa-
lisée pendant le séjour sur la terre. Et l’un des travaux qui peut
aider le plus à cela est celui de la rétrospection (que nous
avons déjà commentée), qui consiste à passer en revue les
actes vécus durant la journée – depuis le dernier jusqu’au pre-
mier –, en vue de corriger les erreurs commises. Pour pallier
le passage par l’enfer, la personne doit essayer de sentir dans
son intérieur ce qu’elle a fait à sa victime, de cette façon elle
est en train de passer par l’épreuve.
Dans des cas plus graves, si la personne a commis un as-
sassinat, par exemple, la rétrospection aussi peut l’aider à sau-
ter l’épreuve de l’enfer (bien que sentir ce qu’a vécu la victime
pourra être fastidieux), mais faucher une vie comporte une
responsabilité vis-à-vis de ses frères d’évolution. Étant donné
que le cycle vital est continu, celui qui a donné la mort à
quelqu’un pourra être invité à lui donner la vie dans une pro-
chaine incarnation, devenant sa mère, par exemple. Mais, de
plus, l’image qui s’est formée dans son sang en rapport avec
ce crime, s’enregistrera dans son programme vital, et dans une
prochaine existence cette image apparaîtra dans son pro-
gramme de manière négative. C’est-à-dire qu’il est probable
que l’individu crée des situations dans lesquelles il serait la
victime et, dans ce cas, il échappera à une mort violente seu-
lement si son assassin veut exercer sa prérogative de pardon-
ner.
La compréhension des lois de la vie (qui l’amèneront à de-
mander pardon et à orienter ses pas vers la demande de clé-
76
mence) ou la bonté de cette personne, maintenant en situation
de victime, peuvent inciter la grâce divine à intervenir pour la
sauver. Cette grâce peut agir alors sur le possible criminel, ou
déclencher en lui une œuvre de rédemption, de transmutation
de sa manière d’être. Ainsi bien sûr, l’ancien criminel évitera
uniquement que s’accomplisse l’ancienne loi du talion – œil
pour œil et dent pour dent – ; par une transformation intérieure,
il est capable de racheter et de sauver de la violence celui qui
doit être son assassin.
Tout cela paraît difficile parce que nous manquons des ca-
naux appropriés d’information et personne ne sait s’il a tué
quelqu’un dans une autre vie, à moins que ce soit avec l’aide
d’un voyant ou d’une régression. Il s’agit donc de prêcher par
l’exemple. Nous pouvons commencer par pardonner les of-
fenses que nous recevons et, de cette façon, nous serons en
train de semer le germe du pardon et il apparaîtra beaucoup
plus simple alors que les autres à leur tour nous dispensent
des erreurs que nous avions commises.
Envoyer de l’amour
Dans certaines occasions, nous sommes grognons avec les
gens sans connaître la vraie raison, uniquement parce qu’ils
tombent mal. Peut-être que, suivant ce qui a été dit précé-
demment, nous avons à notre insu un contentieux avec elles et
cela expliquerait que quelquefois nous sentons de la répulsion
envers des personnes sans même les connaître. Il est fonda-
mental de bien comprendre le besoin de pardonner. Dans le
cas contraire, nous entrons dans une boucle fermée dans la-
quelle il se répète toujours la même routine. Au final, nous fi-
nissons par sentir comme un poids sur l’épaule, comme si
77
nous transportions une sacoche chargée de toutes les per-
sonnes avec lesquelles nous avons des contentieux.
C’est comme une poiscaille qui se mord la queue. Si nous
éprouvons des sentiments négatifs (haine, envie, jalousie, ran-
cœur) envers une personne, celle-ci les reçoit et, de manière
inconsciente, nous les renvoie, ce qui recharge à nouveau
notre réservoir d’ordures et renforce notre ressentiment. Nous
pouvons continuer ainsi jusqu’à l’ennui (et notre capacité de
résistance est limitée), ou jusqu’à ce que l’un des deux décide
d’inverser le courant.
Comment y arriver ? Avec amour. Il s’agit de changer le
contenu de la marchandise que nous envoyons à l’autre et, à
la place, lui envoyer de l’amour. Il y a quelques années, était
diffusé à la télévision un programme de dessins animés ap-
pelé Les Ours amoureux, dans lequel des oursons envoyaient
des cœurs en couleur à tous ceux qui émettaient des senti-
ments négatifs. Bien que cela puisse paraître une niaiserie,
c’est un bon système. Il serait bon que, pendant quelques jours
(neuf jours si possible…), vous consacriez trois minutes de
votre temps à vous concentrer et à imaginer que, depuis votre
cœur, sortent des petits cœurs de couleur rose vers le cœur de
la personne avec laquelle vous êtes en conflit. Nous pouvons
vous garantir qu’il se produira un changement important dans
la relation avec celle-ci.
En guise d’exemple, l’un des cas les plus curieux est celui
de Puri. Dans un cours, nous lui avons dit d’envoyer des cœurs
à une personne avec laquelle elle avait un contentieux. Elle
nous a expliqué qu’elle allait changer d’appartement, après
vingt ans, et qu’elle avait une voisine dans son immeuble à
laquelle elle voulait se rendre agréable avant de s’en aller.
78
Sans qu’il y ait eu de querelle, elles ne s’étaient jamais sa-
luées en se croisant dans l’escalier. Elle lui a envoyé des cœurs
et, au troisième jour, l’on a frappé à sa porte. C’était la voisine
en question avec un bouquet de marguerites. Elle le lui a remis
et, sans dire un mot, s’en est allée. Depuis ce jour, elles ont
commencé à se saluer cordialement.
Questions
79
SECONDE ÉPREUVE :
LE PURGATOIRE
Q
uand le disque dur de l’ordinateur est plein, il est né-
cessaire de le vider pour pouvoir y incorporer de
nouvelles informations. Il en est de même de notre
conscience : après que celle-ci a pris acte de nos anciennes ac-
tions erronées et de leurs conséquences, la première enveloppe
est détruite et nous commençons à vivre dans la seconde, dans
la région de l’impressionnabilité. C’est là que se trouve ce que
nous appelons le purgatoire.
De nouveau se déroule devant nous le film de notre vie
passée, dans le sens inverse du sens ordinaire, mais le raison-
nement ici est différent, nous ne voyons plus nos mauvaises
actions, seulement les effets de notre déloyauté, intolérance,
malhonnêteté, petites faiblesses. Nous nous trouvons à la
place de celui à qui nous avons porté préjudice pour com-
prendre qu’il a souffert. La souffrance que produisent en nous
ces images est moindre.
Dans les deux premières enveloppes du corps de désirs, se
trouvent les causes qui produiront dans une autre vie les effets
connus sous le nom de Karma, qui signifie facture à payer.
Plus grand sera le contenu matériel de ces enveloppes infé-
rieures, plus grande sera la quantité, le nombre de factures à
81
régler, qui entrera dans la composition de notre futur corps de
désirs dans la prochaine vie. De là la nécessité d’alléger ces
enveloppes à travers la conscientisation (prise de conscience)
des activités erronées, contraires à l’évolution de notre uni-
vers, par l’exercice quotidien de rétrospection avant de s’en-
dormir.
Dans le purgatoire, de même que dans l’enfer, il règne aussi
l’obscurité et quand la matière de ces régions, intériorisée dans
notre corps de désirs, est très dense, cela nous empêche tout
contact avec la lumière, ce qui rend difficile l’expression des
bons projets de l’Ego supérieur dans une prochaine incarna-
tion.
Personne n’a organisé la Galaxie avec l’intention de géné-
rer de la souffrance, si ce n’est que celle-ci a été une option hu-
maine pour accélérer le processus d’apprentissage.
Les étapes qui constituent le voyage qui unit une vie à l’au-
tre (depuis le transit du corps physique jusqu’à la réincarna-
tion) sont du pur apprentissage ; dans chacune d’elles, l’on
recueille le matériel pour le prochain itinéraire, comme l’on
prend des notes dans chaque matière à l’université.
Questions
L
’âme humaine fait un voyage. Le passage par chacune
des régions lui impose un péage et le mode de paie-
ment de celui-ci implique un plongeon sans scaphan-
dre, presque toujours peu agréable, dans les zones obscures
des sentiments. Là-bas l’on se retrouve avec les souvenirs de
son ex-époux (se), la mère avec laquelle l’on n’a jamais réussi
à se réconcilier, avec des personnages peu développés, ou avec
un fils que nous avons refusé d’engendrer.
Dépourvus de la seconde enveloppe, nous passons à la troi-
sième région, celle des envies, pour consumer la troisième de
nos enveloppes. Se déroule de nouveau le film de notre vie
passée, et nous visionnons les effets de certains de nos actes
injustes. Il s’agit du mal que nous avons causé sans intention
consciente.
Dans cette région vivent avec beaucoup d’intensité les écri-
vains, qui regardent bouche bée les effets négatifs de leurs
écrits sur le public à qui ils étaient destinés ; les éditeurs de
pornographie, de violence, ceux qui fabriquent du papier pour
ces éditeurs, ceux qui les impriment, ceux qui les vendent ; les
propriétaires de réserves privés, qui reçoivent les effets de la
colère de ceux qui se sont vus privés de la nature ; les poli-
83
tiques qui nous ont embarqués dans des guerres, ceux qui ont
promis des choses qu’ils n’ont jamais faites ; ceux qui ont été,
en général, à l’origine de maux indirects. Là, ils peuvent pren-
dre conscience de leurs erreurs.
Le mal que l’on fait sans intention ou avec ce que nous ap-
pelons une « bonne intention » est producteur de petites in-
justices, marginalisations, pauvreté, infirmités, vie rude,
difficultés. Il est très important de méditer sur ce point,
puisque quand l’erreur saute aux yeux, il peut être simple de
l’éliminer à travers un acte de volonté. Mais quand elle appa-
raît masquée, quand elle est protégée par les lois sociales ou
qu’on la couvre avec l’apparence du bien, alors une personne
peut vivre ou agir de manière erronée toute une vie sans ja-
mais la démasquer. L’on connaît tous ce type de mal, réalisé
avec la meilleure intention du monde. Par exemple, s’il vous
arrivait de voir le mari d’une amie donner un baiser à une
femme dans la rue, probablement appellerez-vous cette amie
pour lui raconter ce que vous avez vu, avec le risque de dé-
clencher une dispute dans le couple ou, encore plus grave, en
méconnaissant les conséquences possibles.
Pour pouvoir émettre un jugement, il est nécessaire d’avoir
à disposition beaucoup de données, c’est pour cela que les
juges instruisent une affaire en recueillant toutes informations
données par les parties en litige. Et même de cette façon, ils
arrivent à se tromper.
L’attitude « correcte » à adopter quand quelqu’un vient
nous exposer un problème, par exemple, c’est de le soulager,
de l’écouter, de le laisser se décharger et de ne donner notre
point de vue qu’en précisant que personne ne peut se mettre à
sa place et décider pour elle. Il faut le conforter dans la déci-
84
sion à prendre, mais sans le conseiller sur une expérience qui
ne nous concerne pas. Nous pouvons éviter le compromis,
mais le plus important est d’éviter de tomber dans l’erreur qui
consiste à croire que l’on possède la science infuse et que,
sous prétexte que l’on s’exprime avec des opinions de « bonne
intention », nous agissons par souci de responsabilité.
Rappelons-nous ce chef d’état qui a attaqué un autre pays
avec comme seuls arguments la lutte contre les forces du mal
et la légitime défense. Il était certain d’agir pour le bien de
son pays, plus encore, celui du monde. Nous pourrions alors
dire qu’il a agi avec « bonne intention ». Maintenant, analy-
sons les résultats et pensons aux victimes.
Ceux qui se manifestent contre les guerres agissent aussi
avec « bonne intention ». Alors, à qui donner raison ? Faut-il
conseiller aux manifestants de soutenir les guerres contre « le
mal » ? Aux chefs d’État de dialoguer pour la paix ? Aux vic-
times de se convertir à l’axe du bien ? Cela apparaît très com-
pliqué. Il serait peut-être préférable que chacun prenne ses
propres décisions et les assume.
Nous devrions éviter les conseils et arrêter de prétendre
que nos opinions sont les meilleures, et uniquement donner
des informations destinées à enrichir la base de données de
l’interlocuteur.
Également, nous devrions aussi fixer notre attention sur
nos propos ou actes, nous omissions, nos échecs ; penser à
comment ont pu être interprétées nos paroles. Chacun com-
prend les choses à sa manière et une parole peut causer des
dommages dans un mental incapable de l’assimiler. L’on doit
méditer sur les possibles dérivations de chaque acte.
85
Le transit (passage) par les trois régions inférieures du
monde de désirs est obligatoire pour tous ceux qui, dans la
composition de leurs corps de désirs, ont de la matière cor-
respondant à la densité desdites régions. Mais, comme nous
l’avons déjà exposé, ce passage peut être évité si tous les jours,
au moment de nous coucher, nous pratiquons l’exercice de ré-
trospection.
Ces trois régions du monde de désirs forment le noyau de
la région du purgatoire, où l’individu séjourne environ un tiers
du temps qu’il a vécu dans le corps physique. C’est un calcul
approximatif sur la base du temps terrestre – parce que dans
le monde de désirs, il n’existe ni temps ni espace. Concrète-
ment, une personne qui aurait vécu quatre-vingt-dix ans, sé-
journerait dans ces régions inférieures autour de trente ans.
Le travail qui se réalise dans celles-ci est très important
puisque la personne va acquérir force de caractère, conscience
des erreurs. Et dans une prochaine vie, même sans se rappe-
ler les anecdotes de sa précédente existence, grâce à la
conscience acquise, elle évitera de tomber dans les mêmes er-
reurs.
Ces régions sont aussi visitées par les âmes des vivants
pendant le sommeil. Chaque être humain « flotte », pour ainsi
dire, au niveau spirituel qui représente son niveau moyen ; par
exemple, les personnes qui vivent dans la haine séjournent
dans ces bas lieux au cours de leur transit nocturne.
Celles qui vivent dans un niveau élevé vont aussi là-bas
quand leur comportement, pendant la journée, a diminué la
fréquence vibratoire de leur organisme. Cette descente peut
être produite par la consommation excessive d’alcool, de
tabac, de toxines, de nourriture ou de certains types d’activité
86
sexuelle. Quand l’être humain se livre à des abus, il se re-
trouve pendant la nuit dans ces régions ; d’où les cauchemars
et rêves terrifiants qu’il fait suivies de la fatigue et de l’an-
goisse au réveil. Là-bas, les rêves sont en noir et blanc.
Après nous être séparés de cette troisième peau qui entoure
notre corps de désirs, nous suivons le trajet pour arriver à la
quatrième région, celle des sentiments, qui est une région neu-
tre. Elle est réservée en exclusivité aux indifférents, à ceux
qui passent par la vie sans faire le mal, mais sans non plus
faire le bien, et qui se limitent tout juste à accomplir leur de-
voir, conformément à des règles, des normes, sans jamais par-
ticiper de manière active à rien, sans militer dans aucun parti,
sans défendre aucune croyance que ce soit, sans une seule
goutte de foi.
Cette classe d’individus reste dans la quatrième région pen-
dant des siècles, menant une vie ennuyeuse et sans horizon,
imperméable à tout apprentissage extérieur, croyant avec fer-
meté que cela va se terminer par une mort définitive et sans
tirer bénéfice d’aucune expérience.
Une fois le séjour terminé dans les régions inférieures, l’in-
dividu passe par les trois régions supérieures du monde de dé-
sirs, connues sous le nom de « premier Ciel ».
Celui qui a connu les trois épreuves dans les basses régions
du monde de désirs peut être comparé à une personne qui, en
commençant à enlever ses vêtements, ressent une impression
de légèreté, de souplesse, d’apesanteur. Les problèmes sont
comme un fardeau qui adhère au corps, comme de lourds par-
dessus qui donnent la sensation de suffoquer. Peut-être est-il
possible de se détacher d’eux en nous attachant moins à des
valeurs éphémères.
87
Questions
D
ans la quatrième région séjournent seulement les
« tièdes », ceux qui ont toujours souhaité se trouver
dans la médiocrité, sans « s’améliorer », ceux qui
systématiquement essayent de fuir leur responsabilité ; ceux
qui prétendent que d’autres décident pour eux ; ceux qui se
plaignent tout le temps sans jamais proposer un seul change-
ment.
Les autres y passent comme une exhalation, se débarras-
sent de la couche correspondante et poursuivent vers la cin-
quième région, qui s’appelle : vie de l’âme.
Dans la cinquième région du monde de désirs, l’âme vi-
sionne de nouveau le panorama de sa précédente vie, mais
seulement les aspects positifs. Là nous pouvons contempler
le bien que nous avons pratiqué et sentir la gratitude, la ten-
dresse, l’amour inspiré aux autres. La force d’attraction, active
dans ces zones, incorpore dans notre conscience le bien ré-
pandu lors de notre passage sur terre.
Une fois faite cette incorporation dans la conscience des
bonnes actions passées, afin de la fortifier et de la pousser à
œuvrer avec justesse dans le futur, l’âme passe à la sixième ré-
89
gion. Là-bas, elle peut vivre dans un climat de félicité sans
précédent pendant très longtemps.
Dans cette région, elle pourra construire sa maison. La ma-
tière du désir est extrêmement modelable et l’imagination de
l’individu sera suffisante pour transformer cette matière en un
foyer : celui auquel il a toujours rêvé.
Comme, en plus, les autres régions du monde de désirs sont
celles des couleurs, de la lumière, des fleurs, il pourra imagi-
ner de somptueux jardins avec des fleurs exotiques. Et dans
cette demeure, il pourra vivre avec les êtres qu’il aura aimés,
avec ceux qui l’auront attendu et avec ceux qui viendront plus
tard, quand leur temps de vie physique se sera accompli.
Dans cette sixième région, les personnes se réunissent sui-
vant leurs affinités, de façon que se rencontrent celles qui, sur
terre, étaient unies par une même manière de sentir. En plus
d’être l’hôtel particulier de l’amour, c’est aussi celui de l’ami-
tié. Plus difficile aura été la vie que l’on vient de quitter, plus
grande est la félicité qui est vécue dans cette véritable terre
promise.
Du point de vue pratique, nous dirions que, dans la vie sur
terre, au moment où la personne, à travers des changements
qu’elle réalise, parvient à émerger des zones obscures, quand
sa personnalité a brûlé toute la matière qui appartient aux ré-
gions inférieures (les mauvais sentiments, problèmes), agis-
sent alors les matériaux provenant des trois régions
supérieures. Quand cela arrive, leurs affaires dans le monde
physique doivent donner leurs fruits, parce que la force d’at-
traction qui règne dans ces régions les mettra en contact avec
les personnes qui travaillent pour l’accomplissement de leurs
idées. Il est possible que le succès tarde un peu à se produire,
90
parce que nous tous avons un karma (factures en attente) à li-
quider. Mais si nous persévérons dans l’action positive, notre
propre influx mobilisera la volonté de parents par alliance en-
core à connaître, qui se présenteront très vite devant nous,
prêtes à nous proposer de mener à bien ce pour quoi nous lut-
tions.
Cela signifie que si nous arrivons à brûler les mauvais sen-
timents et les pensées envers nous-mêmes ou le monde qui
nous entoure, nous aurons fait un grand pas. Nous devons
aussi dépasser nos attachements, peurs, insécurités ; nous dé-
connecter des influences extérieures qui réduisent notre ni-
veau d’auto-estime, nous poussent à être défaitistes, à croire
que ce sont le chômage, l’inflation, la crise, qui dirigent notre
vie. Si nous sautons par-dessus ces blocages, notre vie chan-
gera et, comme par magie, les problèmes se résoudront.
Il est évident qu’il sera impossible de réaliser ces change-
ments en un seul jour, mais si nous commençons par prendre
conscience de la nécessité de mettre en place une politique
différente dans notre vie, nous obtiendrons des succès specta-
culaires.
Revenons à la traversée de l’âme par les trois régions su-
périeures du monde de désirs. Alors que, dans les trois régions
inférieures, la force de répulsion détruit une à une les enve-
loppes qui servent de véhicule à la vie, dans les trois régions
supérieures (5e, 6e et 7e), la force d’attraction maintient la co-
hésion du corps de désirs de façon à ce que les trois régions
constituent un monde uni.
Toutefois, il existe une différence essentielle entre la
sixième et la septième région, puisque la première fournit une
matière-désir nécessaire pour vivre dans ce monde : pour
91
construire des maisons, fleurs, villes…, tandis que la septième
région fournit le matériel nécessaire pour l’inspiration et la
contemplation.
La personne qui, dans sa vie passée, a cultivé les vertus su-
périeures du corps de désirs ; celle qui a projeté ses désirs vers
le sublime, par la pratique de l’art, la méditation, la prière dés-
intéressée, le désir transcendant ; celle qui de par son attitude,
sa philanthropie, a permis à quelqu’un d’autre l’accès au su-
blime, celle-là se trouvera dans un corps de désirs constitué de
la matière de cette septième région et pourra vivre avec in-
tensité et participer aux travaux qui sont réalisés sur cette ré-
gion.
La septième région du monde de désirs est connue sous la
dénomination de « région du pouvoir de l’âme ». Cela signi-
fie que l’âme exerce là toutes ses facultés : les pouvoirs ac-
quis durant son pèlerinage humain, en rapport avec les désirs
et les émotions. Aussi peut-elle visionner le passé, aussi bien
ce qui existe depuis longtemps que l’histoire récente de nos
vies, en particulier avec les personnes que nous avons laissées
dans le monde physique. Dans cette région, nous pouvons éta-
blir le contact avec eux, surtout la nuit, quand le corps phy-
sique de la personne dort, puisque celle-ci s’élève par les rêves
jusque dans le monde de désirs où nous pouvons la contacter.
Mais il apparaît évident que l’utilisation de ces pouvoirs
demande de la pratique. Surtout, il est nécessaire d’avoir
conscience de la possibilité de parvenir et de réussir à le faire.
Ceux qui disposent d’un corps de désirs désorganisé, passent
par cette région dans un état d’inconscience.
Pendant que la grande masse vivra dans la sixième région
une existence heureuse et sans problème, l’élite dont nous ve-
92
nons de parler cultivera les vertus et talents qu’elle aura dé-
veloppés dans l’existence précédente et planifiera sa future
vie. Elle acquerra des facultés d’intuition et de voyance,
puisque dans cette région l’on offre aux humains le « maté-
riel » qui leur permet de « voir » le futur.
C’est là que les peintres pourront réaliser de fabuleuses
toiles avec des couleurs vives ; les écrivains, trouver les argu-
ments pour leurs futures œuvres ; les philosophes et étudiants,
avoir accès à toutes les bibliothèques du monde ; les philan-
thropes, élaborer leurs plans d’aide pour la vie future… Dans
cette septième région, l’âme prépare son avenir en estampant
dans l’atome-germe du corps de désirs les fascinantes expé-
riences qu’elle y vit.
Un des travaux les plus importants qui soit réalisé dans
cette dernière région du monde de désirs, est celui de
construire et de préfigurer l’avenir, aussi bien sur le plan in-
dividuel que collectif. L’espace de l’avenir est quelque chose
de vivant en nous puisque ce que nous pensons, ce que nous
désirons, sera un jour notre réalité matérielle.
Pendant que nous sommes dans le monde physique, notre
image de l’avenir est perturbée par les ambitions inhérentes
aux valeurs mondaines. En revanche, quand nous nous trou-
vons dans la septième région, l’avenir dont nous avons envie
s’ajuste à la perfection aux pensées divines. Les personnes qui
sont actives dans cette dimension sont celles qui meuvent le
monde, celles qui participent à leur future histoire, celles qui
font que les choses sont différentes sur terre.
Chaque faculté qui apparaît en nous est le fruit d’un tra-
vail et ceux qui maintenant voient le futur, les voyants, sont
ceux qui ont travaillé dans cette région. Certains gaspillent
93
cette faculté : ce sont ceux qui vivent de grands déséquilibres
dans la construction de leur vie et si, en partie, ils se sont éle-
vés, d’autres aspects de leur personnalité sont demeurés dans
les fondations matérielles.
Le Dieu de notre système solaire a eu un corps de désirs
dans un état d’évolution passé et, sans qu’il soit obligé de
vivre dans ce corps, il descend volontairement dans cette sep-
tième région tous les jours et l’on peut établir le contact avec
lui quand, dans le point géographique où nous résidons, il est
minuit (heure solaire).
C’est la raison pour laquelle dans les anciennes écoles ini-
tiatiques, l’on suggérait aux disciples qu’ils se couchent tôt et
demandent, à haute voix avant de s’endormir, que leur guide
les accompagne dans la septième région du monde de désirs,
dans laquelle Jésus visite les Justes dans le jardin d’Éden.
Celui qui est éveillé (dans cette région) reçoit l’illumination.
Pour être actif dans cette région après avoir décédé, le tra-
vail à réaliser pendant le passage par les différentes régions
du monde de désirs est déterminé par nos actions sur terre. Si
durant notre vie physique nous maintenons une attitude ou-
verte, de participation active ; si nous cherchons sans cesse de
nouvelles expériences, sans nous endormir sur nos lauriers
quand les circonstances sont favorables ; si nous nous occu-
pons de développer notre créativité et d’être innovateurs, nous
pouvons êtres certains que nous accéderons à cette septième
région.
Les habitants de la septième région reçoivent tous les jours
ce formidable impact spirituel qui leur inspire la prise de
conscience des lois du monde et qui leur permet, dans une fu-
ture vie, d’être d’authentiques lumières qui illuminent le sentier.
94
Questions
95
LES « AUTRES » HABITANTS
DE L’ASTRAL
D
ans les derniers chapitres, nous décrivons le proces-
sus qui est suivi durant le passage du corps physique
vers celui de désirs, mais il est nécessaire de faire
une parenthèse avant de poursuivre, parce que dans le monde
de désirs, il existe d’autres formes de vie qu’il est nécessaire
de décrire, puisqu’elles font aussi partie de notre processus
d’évolution.
Comme nous l’avons expliqué précédemment, les trois ré-
gions inférieures du monde de désirs constituent le siège des
Lucifers, ces entités qui appartiennent à la génération des
anges et qui, à un moment donné de leur évolution, ont été
laissés de côté (rétrogradés).
Dans ces régions, les Lucifers « aident » l’homme à purger
ses erreurs. Comme il s’agit de lieux dans lesquels règne la
force de répulsion et où l’être humain expérimente le tour-
ment émotionnel, il est coutume d’attribuer cette souffrance
aux êtres qui s’emploient à ce que cela soit accompli. Mais
les Lucifers sont des agents au service d’une nécessité que
nous-mêmes avons générée, sans qu’il existe en eux une dis-
position malveillante envers l’homme. Ce serait dire, par
exemple, que les escrocs sont au service de l’avarice des gens.
97
Dans ces trois régions vivent aussi les désincarnés en tran-
sit, les élémentales, les artificiels et, comme nous avons vu,
s’y promènent aussi les personnes en période de rêve.
Les désincarnés sont ces entités – qui ont été des personnes
de chair et os – qui ont perdu leur corps physique. La majo-
rité suit leur évolution naturelle, mais certains, s’attardent,
nous avons déjà évoqué ces derniers, ceux qui se refusaient à
accepter leur passage.
Les élémentales sont les corpuscules qui forment les Élé-
ments : Feu, Eau, Air et Terre. Ce sont des entités énergétiques
micro-organiques sans conscience d’elles-mêmes et qui sont
au service de ceux qui savent les contrôler. Une espèce de ma-
jordomes énergétiques sans critère propre. Dans ces basses ré-
gions, les élémentales « travaillent » avec la force de répulsion
et leur travail est celui de détruire tout ce qui est contraire au
courant d’évolution. Ces catégories d’êtres sont celles qu’uti-
lisent les mages noirs et certains médiums.
La magie bonne ou magie blanche est un concept que l’on
utilise comme alibi pour tranquilliser la conscience. En géné-
ral, la magie se fonde sur une manipulation des volontés d’au-
trui et la différence entre bonne ou mauvaise est seulement
une question de nuance. L’on suppose que la personne qui pra-
tique la magie blanche l’exécute avec une bonne intention,
mais nous avons déjà parlé des dangers de cette « bonne in-
tention » appliquée à la vie d’autrui.
La véritable magie est simple ; elle consiste en l’activation
de l’élément capable de changer la vie de tout être humain : sa
propre volonté.
Si la volonté est ferme, sans fissures, aucun mage ne pourra
être capable de traverser cette indestructible armure.
98
Les artificiels (larves, schèmes) s’appellent ainsi parce que
ce sont des créations humaines. Chaque désir que l’homme
émet, crée une forme dans le monde de désirs. Si cette envie
ardente est répétée, jour après jour, cette forme se transforme
en une entité et a sa propre vie dans le monde que nous
sommes en train d’étudier.
Dans les basses régions l’on rencontre seulement les arti-
ficiels générés par la haine, les désirs de vengeance, d’ava-
rice, de luxure, etc. Telles entités constituent un concentré de
haine ou d’avarice, qui peut être projeté, grâce à la force de
propulsion des élémentales, vers une personne vivante pour
lui inspirer une passion ou pour essayer de la manipuler. Pour
cela, il est important de s’occuper d’éliminer les désirs erro-
nés que génèrent ces formes.
Certaines âmes visitent ces régions au cours de la nuit
quand elles dorment. Chaque être humain « flotte » au niveau
spirituel qui représente son niveau moyen, c’est-à-dire que les
personnes qui ont des désirs malsains, celles qui vivent dans
la haine, peuvent difficilement aspirer, quand elles dorment, à
pénétrer dans ces hautes régions du monde de désirs et elles
restent dans ces bas endroits.
Les trois régions supérieures du monde de désirs consti-
tuent le siège naturel des archanges et des anges. Ils vivent là-
bas comme nous sur terre. Bien qu’ils soient en contact
permanent avec les désincarnés de passage par ces régions,
l’homme n’a pas l’habitude de s’apercevoir de la présence de
ces entités, puisqu’entre eux et nous, il existe une différence
de niveau d’évolution qui les rend occultes à nos yeux. Mais
ceux qui durant leur vie ont pris conscience de leur existence
et se sont ouverts à leur fréquence, ceux-là les voient et les
entendent.
99
Dans ces hautes régions vivent aussi des élémentales, arti-
ficiels, certaines âmes en rêve et les esprits-groupes des ani-
maux. Là-bas tout est lumière et couleur.
Les esprits-groupe sont des êtres qui appartiennent à la ca-
tégorie des archanges et qui travaillent au service de chaque
espèce animale. Les animaux n’ont pas de corps mental et, de
ce fait, la faculté de penser. Les esprits-groupe se chargent de
leur protection, de les aviser quand apparaît un danger pour
l’espèce, de leur indiquer les lieux où ils peuvent trouver de
quoi s’alimenter. Les habitudes, penchants, goûts et aversions
de chaque espèce sont influencés par l’esprit-groupe à travers
le cordon argenté, un lien invisible qui les unit à l’animal. De
cette façon, ce qu’apprend un être de l’espèce, les autres le
captent aussi.
Un biologiste moléculaire, appelé Sheldrake (voir La Pré-
sence du passé, éd. Kairós), après un travail réalisé par un
groupe de scientifiques lors d’une investigation à l’île de Ko-
shima avec des singes, avait été choqué de découvrir qu’un
singe avait appris à nettoyer les patates douces avec de l’eau
et que, quelque temps après, les singes de tout le Japon avaient
appris à nettoyer les patates douces pour les manger, comme
si quelqu’un le leur avait communiqué. Sheldrake a formulé
alors une théorie sur l’existence de certains stocks de mé-
moire, un lieu dans lequel devaient être gardées toutes les ex-
périences pour être communiquées à l’espèce quand il serait
nécessaire. À ces stocks, il a donné le nom de « champs mor-
phogénétiques de conscience » ; quant à la voie de communi-
cation – ce que nous appelons cordon argenté –, il lui a donné
le nom de « résonance morphique ».
Revenons aux hautes régions du monde de désirs, ou nous
100
étions restés. Les élémentales se comportent là-bas de façon
différente de celles de leurs collègues des régions inférieures
et certaines personnes peuvent utiliser ces forces pour
construire, pour créer de l’harmonie, paix, bonheur, santé et
bien-être.
Les artificiels des hautes régions du monde de désirs sont
aussi des créations humaines, mais sont formés avec les envies
sublimes des hommes. Parmi ces artificiels, l’on peut faire
ressortir les vierges (des douleurs, des vertus, etc.). Les prières
des fidèles créent dans le monde de désirs ces images sublimes
qui ont une vie propre. Ce sont elles qui habituellement ap-
paraissent aux voyants et leur transmettent des messages que
les pratiquants ont programmés en elles. De cette manière, les
aspirations que les hommes lancent au ciel leur sont retour-
nées.
Également, ceux qui prient en vue d’obtenir des guérisons
pour les malades, créent un artificiel qui est un authentique
concentré de force curative, utilisé par les guérisseurs pour ré-
tablir la santé dans les corps des malades.
Un jour, l’on m’a raconté le cas d’un guérisseur qui, après
son décès, était visité au cimetière par des personnes qui vou-
laient être guéries. Dans ce lieu, il s’était créé un artificiel avec
les désirs de guérison de tous ces gens.
Ceux qui peuvent surprendre le plus sont les artificiels
issus du folklore populaire. Au moment de Noël et lors de la
Fête des Rois, apparaissent dans le monde Pères Noël et Rois
Mages, une cohorte de serviteurs tirant de fantastiques traî-
neaux pleins de jouets et bonbons, créés perpétuellement par
l’imagination des enfants. Chaque année l’on vit une grande
fête pleine de cantiques et de magie.
101
Là-bas aussi l’on trouve des villes artificielles créées par
l’imagination des hommes, par les romanciers.
Les personnes qui rêvent en couleur durant la nuit, pendant
le rêve, vont dans ces régions, dans lesquelles elles peuvent
rencontrer leurs proches défunts et participer à la vie de ce
monde. Les rêves dans ces régions produisent une profonde
paix et satisfaction, que l’on sent au réveil.
Dans ces régions vont y séjourner, également, les âmes des
enfants qui commencent le passage avant l’âge de quatorze
ans. Bien que les anges instructeurs impriment dans leur corps
de désirs les expériences qu’ils ont perdues dans leur précédente
vie pour être morts de manière prématurée, d’autres habitants de
ce monde s’amusent avec eux en créant des jouets animés,
avec la matière-désir, de façon à ce que ces enfants en attente
d’une nouvelle incarnation, vivent un authentique paradis.
Tous ceux qui ont eu une fois ou qui continuent à avoir un
corps de désirs, mènent ou peuvent mener une vie dans le
monde de désirs. Les Lucifers, du fait qu’ils sont nos supé-
rieurs les plus rapprochés, mènent une vie dans ce monde,
mais sont incapables d’opérer dans celui-ci, de la même ma-
nière que les singes et les orangs-outans, appartenant à la
vague de vie humaine, sont incapables d’utiliser les connais-
sances que nous possédons dans le monde physique, bien que
disposant d’un corps physiologiquement ressemblant au nôtre.
Il existe différentes espèces ou races d’anges opérant dans
cette sphère, chacune des légions travaillant dans une spécia-
lité bien définie. Dans chaque groupe d’anges se trouvent des
légions dédiées à l’enseignement. Ce sont les professeurs. Ils
transmettent leur enseignement tous les jours à la classe hu-
maine.
102
Dans le monde de désirs, les choses sont légèrement dis-
tinctes de celles qui se déroulent sur terre : seuls assistent aux
classes dispensées par les instructeurs angéliques ceux qui vi-
brent à une fréquence telle qu’ils sont susceptibles d’être
connectés avec leur professeur, lequel réduit son voltage pour
que la connexion soit possible. Mais ils peuvent seulement le
baisser jusqu’à une limite définie, de façon à ce que le disci-
ple doive réaliser un effort pour maintenir la connexion.
L’imaginaire populaire a l’habitude de décrire les désin-
carnés comme des fantômes ; les lucifériens avec des cornes,
des ailes et une queue rouge ; les élémentales du Feu (sala-
mandres) comme de petites flammes avec un visage mali-
cieux, ceux de l’Eau (ondines) comme des gouttes joueuses ;
ceux de l’Air (sylphes) comme des rafales de vent en colère
et ceux de la Terre (gnomes) comme des lutins taquins. Les ar-
tificiels s’adaptent au goût du consommateur.
Questions
103
LE GRAND SILENCE
A
près cette parenthèse sur les habitants du monde de
désirs, revenons au passage (transit) entre ce que nous
appelons la vie et la mort. Dans ce processus, le plus
important concerne notre comportement quotidien, notre pro-
pre modèle d’évolution. Si nous n’y voyons qu’un un proces-
sus anecdotique, qui a lieu sur d’autres plans, cela sera peu
utile. Cela doit être un enseignement pratique, à appliquer au
quotidien.
Continuons. Lorsque l’âme poursuit son chemin vers les
plus hautes tâches, il se produit la « mort » du corps de désirs,
comme cela s’est produit auparavant avec le corps physique.
C’est ainsi que la vie rejoint le corps mental, lui apportant les
atomes-germes des corps physique, éthérique et de désirs.
En résumé : nous avons réalisé une série de travaux sur
terre avec le corps physique ; après la mort de ce dernier, nous
avons travaillé dans le monde de désirs avec notre corps de
désirs ; puis, après sa mort, nous commençons à accomplir des
tâches avec le corps mental, dans le monde de la pensée.
Cela paraît un peu compliqué, parce que nous manipulons
des concepts peu connus. Mais vous n’aurez aucun mal à com-
105
prendre si vous pensez à des situations de la vie courante. Par
exemple, pour la pratique d’un sport, il s’agit du corps phy-
sique. Pour une relation amoureuse, c’est le corps de désirs.
Enfin, concernant un examen de philosophie, il est bien sûr
question du corps mental.
Tous les jours nous utilisons les trois corps ; quand nous
nous préparons pour une nouvelle existence terrienne, il est
donc logique de prendre connaissance du travail réalisé dans
chacun d’eux et de l’enregistrer sur un « disque dur ».
Poursuivons notre sujet. À la différence de ce qui arrive
dans notre corps physique, le cadavre du corps de désirs ne se
décompose jamais, parce que la matière qui le forme possède
une vie autonome. Les formes abandonnées par l’âme conti-
nuent à flotter et sont connues sous le nom de coquilles. Ces
coquilles sont capables de transmettre les sentiments de la per-
sonne qui les a habitées. Quelquefois les élémentales farceurs
occupent ces coquilles, leur impriment un mouvement et don-
nent la sensation qu’ils sont vivants.
Les coquilles constituent l’élément pittoresque, touristique
du monde de désirs. Leur existence peut se comprendre de par
leur antériorité. Si dans les mondes inférieurs, la matière se
désagrège parce qu’elle se trouve soumise à la force de ré-
pulsion active en eux, dans les mondes supérieurs, quand le
corps qui correspond à ces mondes meurt, il reste flottant pen-
dant des milliers d’années et ce corps-mort, appelé coquille,
conserve toutes les vertus de l’âme qui l’a habité. Si un habi-
tant du monde de désirs se met à l’intérieur de cette coquille,
il pourra se manifester comme l’avait fait son propriétaire et
ainsi tromper ceux qui, sur terre, invoquent le propriétaire de
cette coquille.
106
Ceux qui pratiquent le spiritisme, l’écriture grâce à un sup-
port de lettres alphabétiques qui se déplacent, ou d’autres mé-
thodes pour attirer habituellement les esprits, les retrouvent et
pensent que l’esprit de Napoléon, Cervantès ou Galilée leur a
répondu. Il s’agit seulement dans la majorité des cas d’un es-
prit (lutin) moqueur qui s’est habillé avec une de ces fameuses
coquilles.
Ces « occupations » sont très souvent faites avec les co-
quilles de personnages célèbres. À qui pourrait venir à l’idée
de surgir dans la coquille d’un Jean quelconque ? Et ainsi l’oc-
cupant peut se permettre le luxe de se présenter et acquérir
notoriété dans une séance médiumnique disant qu’il est Sha-
kespeare, Platon ou Goya. S’il se manifeste comme peintre,
grâce à la mémoire de son talent passé que possède la coquille,
il pourra inspirer des tableaux au médium dans le plus pur
style du peintre qui a utilisé ce corps de désirs en question, et
tous seront stupéfaits du prodige, sans que personne se per-
mettre de mettre en doute qu’il a été en contact avec l’esprit
de Goya ou Velázquez, ou de qui que ce soit. Ceux qui utili-
sent la coquille de Platon, s’expriment comme le sublime phi-
losophe grec, mais tout ce qu’ils disent, l’on peut le retrouver
dans les livres que nous a laissés le maître d’Athènes, avec
les mêmes mots ou d’autres équivalents.
Je disais précédemment que la personne abandonne son
corps de désirs pour vivre dans son corps mental. Le passage
d’un monde à l’autre se fait sans perte de conscience. L’indi-
vidu vit de façon lucide le fait d’abandonner un état pour en-
trer dans un autre et ce passage s’accompagne d’un ineffable
bonheur. Cela est dû à ce que, bien que le corps de désirs soit
une magnifique plateforme expérimentale, presque toujours
nous le vivons comme un fardeau, comme croulant sous le
107
poids de sa charge et le moment où nous nous déconnectons
est vécu comme une libération. En termes pratiques, l’on
pourrait dire que quand nous arrivons, sur quelque domaine
que ce soit de la vie, à mettre fin à l’emprise des émotions,
nous sentons une libération.
Dans beaucoup d’écoles initiatiques ce passage entre le
corps de désirs et le corps mental est connu sous le nom de
« grand silence », parce que tout se calme autour de l’âme et
elle se sent seule, mais baignée dans la sublime harmonie de
l’univers. L’être humain perçoit le sentiment d’être en train
de rentrer dans sa patrie et se retrouve comme celui qui re-
vient d’un long exil.
En contrepoint, nous pourrions dire que pour surmonter les
états passionnels dans lesquels habituellement nous nous sen-
tons naufragés, il est nécessaire d’entrer dans le « grand si-
lence ». Dit autrement : quand les chevaux des émotions se
déchaînent, il est temps de se retirer un peu du monde, d’aller
à la plage ou à la montagne, en forêt, pour chercher le silence
qui apaise l’âme.
La patrie
Après le « grand silence » vient l’éveil et l’âme se trouve
dans une région dénommée « second ciel », située dans la par-
tie inférieure du monde des pensées, connue comme la région
de la pensée concrète.
Dans les écoles initiatiques, il est coutume de l’appeler
« patrie du monde de la pensée », parce que lesdites écoles
travaillent avec le corps de la pensée et ses adeptes sentent
108
que ce monde est leur patrie. D’autres, plus identifiés avec le
monde de désirs, donnent le nom de « patrie » à cette surpre-
nante sphère précédemment décrite. La dénomination « pa-
trie » s’emboîte à la perfection avec l’un et l’autre monde, de
même manière que celle de l’exil est juste quand l’on parle
de la Terre, puisque le monde physique est pour nous une de-
meure provisoire, dans laquelle nous ne pouvons vivre seule-
ment qu’une période limitée d’années, alors que dans les
autres mondes la limitation est inexistante.
La patrie est une extension de notre propre foyer, la zone
dans laquelle nous nous sentons ou devrions nous sentir à
l’aise, sans problème, en confiance. Là où l’on nous pardonne
nos erreurs, méchancetés, incompétences, parce que c’est
notre maison, parce que nous sommes de là-bas.
Et dans la patrie du ciel, les habitants nous regardent avec
d’autres yeux ; ils nous voient comme des ouvriers de la vie
qui expérimentent dans l’exil leurs pouvoirs créateurs, pour
un jour devenir sages, bienveillants, mages. C’est ainsi que
nous nous sentons quand nous émergeons du grand silence et
nous trouvons dans la maison de Dieu, où un jour nous mour-
rons définitivement sans que quoi que ce soit nous oblige à
de nouveaux exils.
109
Région des archétypes de la forme.
Région des archétypes de la vitalité universelle.
Région des archétypes des désirs et émotions.
Région des archétypes de l’intellect.
110
plus facile et joyeuse. Un organisme excessivement chargé
vers la gauche s’use avant et à partir des 72 ans l’Ego supé-
rieur a des problèmes pour se faire obéir.
111
répétant des expériences, à l’image de celui qui passe son
temps à tourner en rond dans une roue et qui finit toujours au
même endroit.
Supposons par exemple que Pierre a été dans une vie an-
térieure un architecte brillant et notoire, leader politique et so-
cial. Si cet homme a sous-estimé et délaissé les travaux
matériels, ceux qui demandent un effort physique ; s’il s’est
entouré d’un réseau de serviteurs pour qu’ils lui résolvent les
problèmes inhérents à son existence physique, l’Ego supérieur
peut se retrouver en manque de ce type d’expériences et pro-
grammer sa future apparition dans le monde dans un cadre so-
cial d’agriculteurs, pour que sa personnalité mortelle l’informe
de ce qui se passe quand il vit dans de telles conditions.
Ça y est : nous avons notre brillant architecte fils de villa-
geois et résidant à deux cents kilomètres de l’université la plus
proche, lancé dans le travail des champs.
Durant le temps où son corps mental s’intègre en lui, vers
les vingt et un ans, il est probable qu’il se sente en possession
d’une intelligence et une sagesse qui lui permette de com-
prendre qu’il existe pour lui d’autres possibilités. C’est alors
qu’il pourra se convertir en autodidacte, apprendre avec faci-
lité ce qu’il a déjà appris auparavant et, avec effort et assi-
duité, il pourra se mettre à faire des études supérieures ; il
pourra ainsi se retrouver de nouveau installé dans un cabinet
d’architectes, alors que son Ego Supérieur souhaitait qu’il tra-
vaille au champ. Autour de lui il trouvera les applaudissements
de ses contemporains, qui le citeront comme exemple de ce
qu’un homme peut réussir à obtenir avec ténacité et sacrifice.
Mais dans ce cas, l’information que transmet cet architecte
à son Ego est répétée ; il lui envoie des donnés qu’il possédait
112
déjà et la personnalité immortelle verra avec impuissance le
retard qui va se produire dans son évolution. Dans ce cas,
l’Ego supérieur pourrait se tourner vers ceux qui contrôlent
les archétypes de la vitalité universelle pour que son arché-
type de vie ne soit pas utilisable. De cette façon, celui qui a
travaillé dur pour acquérir la connaissance et sortir de son mi-
lieu social de naissance en se convertissant en un « homme
de profit », se meurt, laissant devant lui le brillant mais inu-
tile avenir.
Une autre cause de mort prématurée pourrait entre la dis-
sonance entre le rythme vibratoire de l’archétype de vie et
celui qui se détache de l’entité qui vit sur terre. C’est-à-dire
qu’il doit exister une synchronisation entre l’archétype de la
vitalité et les actes de l’individu dans notre monde. Si celui
qui est en train de développer la personnalité humaine est très
différent de celui que l’Ego avait projeté, l’asymétrie produit
une rupture dans la région archétypale et l’archétype se trouve
être détruit avant l’heure, provoquant la mort physique.
Dans ces cas aussi l’on est en train de faire une faveur à la
personne. Nous devons nous rappeler que nous sommes sur la
terre pour accumuler des expériences et la répétition constante
d’une tâche provoque un retard.
Dans l’exemple précédent, nous avons présenté un cas dans
lequel la personnalité prend une direction opposée à celle pro-
grammée par l’Ego Supérieur. Cela n’a rien avoir avec le fait
de se comporter bien ou mal, cela peut entre d’une éthique
exemplaire, mais en ayant changé d’une manière radicale le
programme, l’Ego décide de donner pour finie l’expérience.
Comme nous l’avons commenté, la première sensation de
l’esprit qui se réveille à la vie dans le second ciel, est celle
113
d’être baigné dans un océan d’harmonie. Arrivent jusqu’à lui
les battements de la musique des sphères, formée par le cré-
pitement des astres dans leur trajet à travers le zodiaque. Cer-
tains privilégiés qui vivent sur notre terre et qui possèdent le
don de la claire audience, ont déjà entendu quelque fois cette
mélodie, créatrice d’un sentiment indicible, qui produit des
explosions de cris de bonheur.
Il est impossible de la décrire. C’est cette musique des
sphères qui maintient la cohérence de la matière. Si elle s’ar-
rêtait pour un instant de sonner, les murailles les plus solides
s’effondreraient. Là-bas l’âme humaine comprend ce mystère
suprême qui est l’harmonie sans laquelle rien ne pourrait exis-
ter.
Quand l’on parle de musique des sphères, l’on doit le com-
prendre comme une harmonie vive, produite par le mouve-
ment des sphères cosmiques qui se cognent avec les atomes
formés par le « tissu » de l’univers. Dans notre monde, un
avion, en se déplaçant, produit un bruit atroce. Le bruit ap-
porte de la disharmonie : l’avion est un objet qui jamais ne
sera en harmonie avec le ciel, c’est un élément artificiel de ce
ciel qui produit une violation dans le tissu atomique et les élé-
ments qu’il rompt produisent ce grondement que nous
connaissons par la rupture du mur du son.
Au contraire, quand un corps se déplace dans un élément
harmonieux, il se détache de celui-ci une note, qui en s’em-
boîtant avec d’autres mouvements de même type, produit le
concert cosmique. De cette musique des sphères dérive l’art
de la musique telle qu’on la connaît sur terre. Grâce à de
grands compositeurs, comme Bach, Beethoven, Wagner…,
nous savons de façon approximative ce que peut être ce
114
concert cosmique. Mais les instruments de musique que nous
possédons recréent un mouvement artificiel : les touches du
piano remuent sous les doigts du pianiste, la main déplace l’ar-
cher du violon et produit le déplacement de l’air dans les ins-
truments à vent, etc. La musique devrait être produite par un
mouvement vivant et harmonieux, tel qu’il a lieu à l’intérieur
de l’organisme quand un artiste chante une mélodie. Pour que
cette voix sonne mélodieusement, il est nécessaire que, dans
son intérieur, il se soit aussi créé cette harmonie dans les dif-
férents organes.
Par exemple, nous pourrions dire que notre comportement
devrait s’ajuster à celui des personnes qui nous entourent, de
telle sorte que le frottement produit par cette musique, sans
être perçu par l’oreille physique, se transforme en un concert
dans le monde de la pensée. Pour y parvenir, l’artiste – celui
que chacun de nous est en réalité – devrait veiller en premier
à ce que tout dans son expression soit harmonieux : ses gestes,
ses mots, intonations, attitudes, éliminant de son langage ce
qui sonne faux, qui est grossier et inadéquat. Cela suppose
bien sûr que nous nous exprimions avec grâce, dans un ton
qui soit agréable à l’oreille d’autrui, sans cris et sans gestes
provocateurs. Ainsi, nous serons dans les conditions permet-
tant d’harmoniser avec les autres pour créer la symphonie du
nouveau monde.
Dans le monde de la pensée règne une grande activité,
l’être humain qui vient d’arriver là-bas s’est débarrassé de tout
égoïsme et se rend compte qu’il fait partie d’une vague de vie
dans laquelle tout appartient à tous.
115
Les archives akashiques
Par conséquent, les habitants humains de cette région ont
accès à la connaissance acquise du nouvel arrivé, qui lui-
même accède à la sagesse acquise par les autres. Là-bas le sa-
voir est patrimoine commun et se trouve déposé dans les
nommées « archives akashiques », situées précisément dans le
monde de la pensée.
Dans ces archives akashiques, se trouve l’histoire de leurs
incarnations passées ; il peut voir comme dans un film qui il a
été, avec qui il a été uni et ce qui lui est arrivé depuis son état
préhistorique. Il peut aussi connaître et comprendre la mis-
sion de personnages légendaires.
Ainsi nous pouvons voir comment dans le monde divin
règne l’unité, l’évidence de l’un s’intériorise dans le corps
mental des autres, leur apportant la connaissance que cette
évidence exprime.
La question qui se pose alors est : si nous partageons la
connaissance, pourquoi devons-nous revenir sur la terre pour
avoir plus d’expériences ? Cela est dû au fait que la connais-
sance, qui dans le monde de la pensée est un patrimoine com-
mun, doit être appliquée au monde matériel et, pour cela,
chaque être doit passer par une période d’expérimentation.
Focalisons-nous sur les Lamas du Tibet. Ces moines boud-
dhistes, après avoir passé des années à cultiver leur esprit dans
les temples et avoir atteint un haut niveau spirituel, sont obli-
gés de passer quelque temps (en général un an) dans une ville
pour pouvoir expérimenter leur connaissance de manière pra-
tique.
Quand nous les êtres humains aurons tout expérimenté,
116
nous aurons une opinion semblable sur les enseignements as-
similés, et quand nous aurons pour tâche de créer un univers,
nous le ferons sans qu’il y ait un « parti de gauche » qui dise :
« je l’aurais fait de cette façon », ni un de droite qui dise le
contraire. Nous saurons simplement que tel geste produit tel
résultat et ce qui est bon pour l’un le sera pour les autres.
Dans les archives akashiques figure notre histoire. Sur
terre, les gens sont curieux de savoir ce qu’ils ont été dans des
vies passées, mais ici cet intérêt est secondaire, et ceux qui
vont consulter la mémoire des vies, plus que la leur exami-
nent celles des autres, celles de personnalités qui d’une cer-
taine manière ont marqué l’histoire de l’humanité, afin de
comprendre quels étaient les objectifs de leur Ego supérieur.
Les anecdotes vécues auparavant intéressent peu, parce que
ce qui compte réellement ce sont les expériences obtenues au
travers de celles-ci, et rien n’est plus semblable à une chaîne
d’incarnations qu’une autre chaîne, puisque tous, nous avons
été alternativement riches, pauvres, ouvriers, intellectuels,
hommes, femmes, bourreaux et victimes. L’Ego supérieur en-
registre les différentes expériences et sait ce qu’il a appris et
ce qui lui manque. Si par le passé son véhicule a vécu de
grandes passions, amours, amitiés ou tragédies, il ne lui donne
pas d’importance. Mais une personne mortelle, elle, est inté-
ressée par le monde des anecdotes ; lorsqu’elle le découvre,
elle souhaite à nouveau retrouver celui qu’elle a tant aimé
grâce à la loi du Karma.
Prendre connaissance, au travers d’une régression par
exemple, d’événements qui se sont produits dans une vie pas-
sée peut nous apporter des pistes qui nous aident à avancer
plus vite, à dépasser des traumatismes. Mais les intérêts d’une
personne mortelle ne sont pas celles de l’Ego supérieur. Peu
117
importe au directeur d’une entreprise de savoir si ses em-
ployés se rendent à leur travail en vélo, en moto, en voiture ou
à pied ; pour lui l’important c’est qu’ils arrivent à l’heure et
qu’ils travaillent.
Revenons aux premières régions du monde de la pensée,
où nous avons laissé l’âme. Là, elle restera pendant un long
temps, dans son Corps Mental. La durée dépendra de son ni-
veau d’évolution. Plus elle est évoluée, plus court sera le pas-
sage, parce qu’elle sera pressée de revenir terminer la tâche.
Par exemple savons-nous combien de temps mettra une per-
sonne à faire ses courses hebdomadaires dans un grand su-
permarché ? Pour y répondre, il faudrait savoir si elle connaît
le lieu où se trouvent les aliments, si elle a préparé ou pas une
liste de ce dont elle a besoin et si elle s’arrête pour flâner dans
telle ou telle section. Si elle connaît les sections où elle doit
s’approvisionner et si elle a une idée claire de ce qu’elle dé-
sire, elle ira plus vite.
De la même façon que dans le monde de désirs l’homme a
assimilé les expériences que lui ont fournies sur terre ses dé-
sirs et émotions, les incorporant dans son âme, dans celui de
la pensée il intègre dans l’âme les expériences dues à son ac-
tivité mentale. Là-bas les pensées ont une forme exacte et
celui qui a commis des erreurs mentales trouve la solution
exacte. Seuls ceux qui ont fait fonctionner leur pensée sur
Terre ont une vie consciente dans ces régions. Penser, exercer
des fonctions intellectuelles sur terre, permet d’être un citoyen
conscient dans le Second Ciel.
118
Les erreurs
Si dans le monde de désirs la majorité des humains est
consciente de ce qui l’entoure, il apparaît logique que dans le
monde de la pensée le nombre d’êtres conscients est moindre
et rares sont ceux qui peuvent observer avec clarté les choses
telles qu’elles sont. Ceux qui « voient » aperçoivent un scin-
tillement, une parcelle de la réalité qui existe là-bas et c’est
cette vision partielle qui produit les erreurs mentales.
Mais Socrate déjà disait que l’erreur est le premier pas vers
la vérité, puisque celle-ci peut seulement exister dans sa rela-
tion avec la vérité, du fait que c’est un élément incomplet.
L’erreur est associée à la vérité qui l’a produite et, dans le
monde des archétypes, nous voyons que chaque pensée divine
a sa forme, et cette construction de la vérité « broie », pour
ainsi dire, comme le fouet d’un mixeur, les pensées erronées.
De cette façon, ceux qui ont commis des erreurs d’apprécia-
tion reçoivent l’évidence de la vérité. Au contraire, à ceux qui
n’ont jamais pensé à ce concept, il est impossible de com-
prendre cette certitude, parce qu’aucun lien ne les relie à cette
vérité. Nous voyons ainsi qu’il vaut mieux se tromper sur les
choses, errer, qu’être indifférent à elles. Une personne qui
pense de manière erronée pourra reconnaître son erreur dans
le monde de la pensée.
L’erreur est positive parce qu’elle nous situe sur le chemin
de la vérité, à condition que la personne soit prête à le recon-
naître et à avancer. Car si, au contraire, elle s’installe dans
l’erreur, elle finira par tourner autour d’une roue schizophré-
nique, qui lui fera croire qu’elle est dans le vrai et que tous
les autres se trompent.
119
Préparer le futur
Dans le monde de la pensée, en plus de réaliser un travail
d’assimilation des expériences passées, l’âme participe de ma-
nière active à la préparation du futur sur la terre. Dans la pre-
mière région du monde de la pensée, se trouvent les
archétypes de la forme. Cela signifie que toutes les formes qui
existent dans notre monde physique sont représentées là-bas
sous forme de schémas, projets, par des formes pensées qui un
jour se cristalliseront en objets matériels : montagnes, vallées,
plantes, animaux, corps physique, etc.
Ainsi l’idée est-elle antérieure à toute réalisation dans le
monde physique. Elle est l’ossature autour de laquelle adhère
la chair de la réalisation matérielle.
Cela signifie qu’avant de démarrer un projet, nous devons
y penser de manière active et le développer dans notre men-
tal. L’idée est antérieure à l’action, mais il existe une interdé-
pendance entre le monde d’en haut et celui d’en bas, de telle
sorte que les expériences matérielles, en nous montrant le ré-
sultat des événements dans le monde physique, projettent vers
le haut le concept que nous avons d’eux. Si le concept est er-
roné, il est broyé dans le moulin de la vérité et le modèle au-
thentique d’où a émané l’erreur finit par s’imposer. Si le
concept est juste et apparaît original, c’est-à-dire si l’on n’a ja-
mais conçu dans le monde des archétypes un prémodèle de
l’idée inspirée pour les réalisations matérielles, alors peuvent
arriver deux choses : soit l’idée provenant du monde inférieur
est en accord avec la loi cosmique, soit elle est contraire aux
lois de la création.
Dans le premier cas, les ingénieurs qui travaillent dans la
production des archétypes l’institueront, de façon que cette
120
vérité nouvellement découverte soit définitivement officielle
pour tous, avec un archétype fonctionnant dans le monde de
la pensée et projetant sa forme à tous les hommes, qui trou-
veront bientôt cette idée dans leurs cerveaux. Dans le second
cas, l’idée non conforme au modèle cosmique prendra une
forme fantomatique et partira en fumée lorsqu’elle arrêtera
d’être alimentée depuis la terre.
Nous avons expliqué que le monde de la pensée était celui
de la suprême harmonie, mais il y a une tension dans cet uni-
vers aussi. Les tâches évolutives exigent l’apparition de nou-
velles formes archétypales qui doivent servir à la société.
L’apparition de ces formes produit une réaction violente dans
les corps mental des hommes de la terre, faisant que le schéma
ancien entre en lutte avec le nouveau, qui manque, au début,
de la vigueur déjà établie, mais qui commence à se consolider
dans les hommes qui vont s’incarner.
Ceux qui sont conscients dans le monde de la pensée peu-
vent voir le combat hallucinant que se livrent l’idée libérale et
l’idée socialiste de la société, s’arrachant mutuellement des
éclats de lumière de multiples couleurs, tels des lambeaux de
peaux des formes archétypiques. C’est un combat fomenté par
les hommes et qui durera tant qu’une forme mentale verra
dans l’autre forme l’ennemie.
Ceux qui sur terre travaillent leur corps mental aident les
hiérarchies actives dans le monde de la pensée à construire
leur futur terrain d’expériences ; c’est-à-dire qu’elles contri-
buent à établir le cadre dans lequel se déroulera leur prochaine
vie physique, en prenant en compte ses besoins expérimen-
taux, en vue des leçons déjà apprises.
Ceux qui cherchent à penser souvent, qui s’occupent de
121
trouver leurs erreurs dans les actions quotidiennes, ceux qui
essayent de comprendre les situations, ceux qui se font leur
propre opinion des événements, au lieu de se laisser abrutir
par les moyens de communication, ceux-là travaillent sur leur
corps mental.
Dans la seconde, troisième et quatrième régions, l’être hu-
main apprendra à construire un corps vital, un corps de désirs
et un corps mental avec les forces archétypiques de ces ré-
gions. Chaque corps a besoin d’organes appropriés pour ex-
primer certaines facultés supérieures ; par exemple, un peintre
a besoin d’un œil apte à percevoir de façon subtile les cou-
leurs ; un musicien, d’une oreille appropriée pour capter les
vibrations ; un philosophe d’un intellect très développé. L’ex-
pression d’un talent aura lieu seulement si le corps physique
offre l’organe nécessaire pour cela. Dans ces régions,
l’homme apprend à construire l’organe qui lui permettra d’ex-
primer son talent.
L’être humain est destiné à être un dieu créateur et dans le
monde de la pensée, il réalise son apprentissage dans le do-
maine des créations, alors que dans le monde physique, il uti-
lise les véhicules par lui créés et se rend compte des défauts
qu’ils renferment. Cette expérience de par leur utilisation lui
permet de perfectionner son œuvre durant son séjour ultérieur
dans le monde de la pensée.
Une fois terminés les travaux d’amélioration de ses futurs
corps et de perfectionnement du monde physique qui sera la
scène de sa prochaine incarnation, le corps mental meurt à son
tour et l’être reste définitivement dépossédé de ses enveloppes
matérielles. C’est alors un pur esprit armé des atomes-germes
qu’il utilisera pour la constitution de ses corps dans une nou-
122
velle vie. Il monte ainsi dans les régions supérieures du monde
de la pensée, où il entre en contact avec l’Ego supérieur.
Questions
123
RENCONTRE AVEC L’EGO
L
es trois régions supérieures du monde de la pensée
sont connues sous le nom de région de la pensée abs-
traite. La cinquième contient l’idée-germe du désir et
des émotions dans les animaux et dans l’homme. La sixième
contient l’idée-germe de la vie végétale, animale et humaine.
La septième contient l’idée-germe de la forme minérale, vé-
gétale, animale et humaine.
Dans ces régions sans forme définie, tout est magma vi-
vant, lumineux, pur souffle créateur. Là-bas réside notre Ego
supérieur.
L’Ego est notre Je (Soi) spirituel, créateur, celui qui est à
l’origine de tous nos pouvoirs, le centre de la conscience,
l’étincelle divine émanée du Dieu Créateur de notre galaxie.
Les corps que nous possédons, à savoir : le physique, celui des
désirs et le mental, sont des véhicules de l’Ego, utilisés pour
l’acquisition d’expériences qui, avec la dissolution de ces
corps, s’incorporent à l’Ego, qui est la partie immortelle de
nous-mêmes, celle qui ne meurt jamais.
L’essence créatrice – ou Dieu – peut être comparée avec
un feu de Bengale, comme nous l’avons déjà expliqué aupa-
ravant : en entrant en contact avec le feu, cela diffuse une traî-
125
née d’étincelles. Ou bien avec un grand cierge grâce auquel
s’allumeraient des millions de bougies. Ces étincelles ou pe-
tites bougies se sont détachées de l’essence créatrice au début
de la création et ont été lancées dans le torrent de l’évolution.
Au travers d’un grand et minutieux procédé – que nous avons
déjà commenté –, chacune de ces étincelles a commencé à at-
tirer à soi des atomes, pour former ces corps subtils qui sont,
basiquement, le mental, l’émotif et le physique. Le souvenir
ou la trace qui subsistait en nous de cette étincelle, qui est
l’ambassadeur plénipotentiaire de Dieu dans l’homme, est ce
que l’on appelle l’Ego supérieur ; personnalité divine ou trans-
cendante, c’est notre Dieu intérieur. C’est le directeur général
de nos identités physique, émotive ou mentale, celui qui dirige
depuis notre for intérieur.
126
vierges. L’objectif de cette séparation était d’assurer la conti-
nuité de la création sur des périodes ultérieures. Le Dieu de
notre galaxie devait s’assurer un vivier de dieux pour qu’au
moment de se retirer, au Septième Jour de la Création, il
puisse aller réaliser des tâches plus élevées.
Pour cela il était nécessaire qu’une partie de lui-même des-
cende sur des pays jamais foulés par la divinité, qui s’expatrie
à l’étranger, comme il est coutume de dire dans le langage ini-
tiatique quand un candidat s’en va au pays de l’obscurité.
L’on sait que l’amélioration de la vie a lieu en deux étapes.
La première, c’est l’involution : la descente vers des mondes
de densité croissante pour accumuler à nouveau des expé-
riences au travers de l’expérimentation. La seconde étape,
c’est l’évolution : le retour à l’unité universelle, le détache-
ment, la spiritualisation, la communion avec Dieu.
Quand l’étape de l’évolution a été menée à terme, la vie
qui a conquis l’omniscience ne pourra plus jamais descendre,
et n’aura pas envie de le faire non plus, puisque son intérêt se
centre dans la compréhension du fonctionnement de la vie qui
se développe dans les plans cosmiques jusqu’à arriver à l’Être
suprême. Mais comme tout progrès implique un sacrifice, le-
quel est une réalité à tous les niveaux, la vie divine, pour pou-
voir progresser, se voit obligée de créer de nouvelles unités
vitales et de les séparer d’elle-même. Ces unités pourront des-
cendre, dans leur involution, sur des mondes plus profonds,
produisant leurs propres expériences.
Une question qui revient souvent est : Pourquoi le progrès
doit-il toujours impliquer un sacrifice ? Pour la même raison
qui fait qu’une montgolfière doit toujours se délester pour
pouvoir s’élever. Prenons un exemple : si quelqu’un est fâché
127
avec une amie, pour dépasser cette situation, il dispose de
deux possibilités. La première est que l’amie demande par-
don et que l’autre lui pardonne ; la seconde est de s’élever au-
dessus du problème, c’est-à-dire, d’être capable de considérer
les circonstances d’un point de vue plus ample. Mais en ac-
ceptant cette vision, la personne est en train de renoncer à une
partie de ce que nous appelons « avoir raison » ; d’une cer-
taine manière, elle se sacrifie pour atteindre un objectif supé-
rieur : la réconciliation.
Cela nous conduit à l’histoire des esprits vierges. Pour
Dieu, les créer était une nécessité. Nous sommes des étincelles
divines et, une fois différenciés du corps de Dieu, pour pos-
séder les attributs de la divinité créatrice, nous commençons
à sentir la faim de connaissance, ce qui constitue le début de
notre développement. Dans les commencements, tous les es-
prits vierges étaient égaux. La différenciation a commencé à
nous individualiser comme des êtres humains. La technique de
cette descente a consisté à créer des véhicules dans chacun
des mondes matériels dans lesquels l’on souhaitait organiser
la vie, afin qu’ils puissent apporter leurs expériences à l’Ego,
lequel se maintiendrait sur les mondes supérieurs en conser-
vant sa pleine lucidité. Ces expériences avaient un sens si elles
étaient remises à une personnalité supérieure, susceptible de
les valoriser et de les utiliser. Si cette personnalité avait chuté
à son tour, se confondant avec les avatars matériels, à qui au-
raient profité leurs expériences ?
Lorsque nos corps vécurent des expériences personnelles
qui furent transmises à notre divine parcelle virginale, celle-
ci commença à se différencier des autres, puisque les une sa-
vaient certaines choses et les autres en savaient d’autres. Les
esprits vierges ont arrêté de l’être pour se convertir en des
128
Egos, détenteurs des mêmes potentialités, du fait qu’ils sont
tous divins, mais avec des connaissances différentes.
Depuis sa formation comme Esprit vierge, différencié de
Dieu au Premier jour de la création, l’Ego est resté dans des
sphères qui sont connues sous le nom de : monde de l’esprit
divin ; monde de l’esprit vital ; monde de l’esprit humain.
Le monde de l’esprit humain correspond aux régions su-
périeures du monde de la pensée. Quand notre corps physique
a acquis le point de maturité souhaité, l’Ego est descendu
jusqu’à lui pour exercer sa volonté. Quand les trois corps meu-
rent, les atomes-germes respectifs sont déposés dans l’Ego.
Cela a lieu dans la région limitrophe qui sépare la partie infé-
rieure du monde de la pensée de la partie supérieure.
De cette manière, après chaque vie sur terre, les atomes-
germes des trois corps, physique, de désirs et mental, déchar-
gent leur contenu expérimental dans l’Ego, qui augmente ainsi
son abondance de sagesse.
À son tour, l’Ego apporte à ces corps successifs qui conti-
nuent à se former l’illumination acquise dans les sphères dans
lesquelles il réside, celles du triple Esprit (divin, vital et hu-
main), unissant de cette façon le savoir du ciel à celui de la
terre.
Si nous résumons par un schéma tout ce qui a été dit sur les
plans dans lesquels se déroule notre vie, nous avons sept
mondes qui vont du physique jusqu’à celui de Dieu. Leur dé-
nomination est la suivante :
1. Monde physique.
2. Monde du désir.
129
3. Monde de la pensée.
4. Monde de l’esprit vital.
5. Monde de l’esprit divin.
6. Monde des esprits virginaux.
7. Monde de Dieu.
130
Chacun de ces grands bras planétaires s’articule, pourtant,
à des vitesses différentes, de manière qu’en des moments dé-
terminés des bras planétaires se joignent dans l’espace. Quand
ce phénomène se produit, les astronomes disent que les pla-
nètes forment une conjonction (se trouvent dans le même
degré du zodiaque). Mais jamais il ne se produit de choc parce
que les sphères supérieures de chaque planète peuvent s’in-
terpénétrer entre elles sans que rien n’arrive. Les sphères phy-
siques de chaque planète pourraient, elles, se collisionner,
mais comme Dieu les a situées à de grandes distances l’une de
l’autre, le choc physique ne se produira jamais.
Quand les planètes se joignent, les habitants conscients qui
forment ces sphères « fraternisent » entre eux et l’on peut
transvaser des éléments d’une planète à l’autre. Par exemple,
en pénétrant dans le monde de la pensée, ils apparaissent en-
suite physiquement dans une planète différente de la leur.
Mais cela est seulement à la portée d’êtres très évolués.
Cela signifie qu’il y a de la vie sur les autres planètes. Il se-
rait absurde de concevoir une galaxie qui fourmille de pla-
nètes où la vie se serait centrée sur une seule ; ce serait comme
penser à un champ fertile de milliers d’hectares sur lequel l’on
aurait semé qu’une dizaine. Mais dans ce sens les humains
sont très limités ; il nous paraît difficile de penser d’autres
formes de vie et ainsi nous proclamons que quand une planète
manque d’oxygène ou d’eau, l’existence sur celle-ci est im-
possible. C’est seulement à travers le cinéma que nous
sommes capables d’imaginer d’autres types de vies.
Revenons à la nature de l’Ego supérieur. Au commence-
ment, celui-ci avait des problèmes pour établir un contact avec
ses corps, qui obéissaient aux lois du monde dans lequel ils se
trouvaient au lieu de celles qui régissent les mondes supérieurs
131
où réside l’Ego. Mais avec patience, l’Ego a fini par imposer
son autorité à ses véhicules et la compréhension mutuelle
entre l’Ego et la personnalité matérielle fut chaque fois plus
étroite. Un jour viendra où l’Ego arrivera à se faire entendre
pleinement par ses véhicules inférieurs et alors nous pourrons
dire que la loi du ciel régit la terre.
En résumé, notre vie consciente se développe sur les trois
mondes : physique, de désirs et de la pensée. Notre Ego vit sur
trois autres mondes : les régions supérieures du monde de la
pensée, le monde de l’esprit vital et le monde de l’esprit divin.
Il y a encore au-dessus un autre monde, celui des esprits
vierges, dont l’accès toutefois nous est restreint. Dans ce
monde, à chaque jour de la création, Dieu conçoit une forme
de vie nouvelle qui entre dans le torrent de l’évolution.
En ce moment même, dans le monde des esprits virginaux,
l’on travaille sur l’élaboration d’une nouvelle vague de vie,
qui apparaîtra au cinquième jour de la création. (Nous sommes
au quatrième en ce moment.)
La vague de vie qui apparaîtra au cinquième jour occupera
la place qui, aujourd’hui, est occupée par les minéraux sur
l’échelle évolutive, mais pendant ce cinquième jour la vie se
retirera dans le monde de désirs, lequel aura une consistance
différente de celle qu’il a aujourd’hui. Il sera plus compact,
puisque cette nouvelle Vague aura besoin de conditions de vie
auxquelles nous devrons nous adapter. Grâce à elle, nous
pourrons construire des organes pour nos corps de désirs.
Ce montage paraît plus complexe, mais le fonctionnement
du corps humain l’est aussi. Sommes-nous conscients des pro-
cessus qui ont lieu quand nous respirons ou comment le cœur
saisit les aliments pour les fournir à tout le corps ? Sommes-
132
nous familiarisés avec les obturations de la valve de l’Aorte,
la Mitrale ou la Tricuspide ? Chaque processus paraît compli-
qué avant que d’avoir lu le mode d’emploi, mais une fois que
vous l’avez compris, les pièces s’emboîtent parfaitement.
Questions
133
LE RETOUR
R
écapitulons un peu. Nous sommes en train de visua-
liser le contour des vicissitudes d’une âme au mo-
ment où elle abandonne son corps physique. En
premier, elle s’accouple à son corps de désirs et en lui élimine
l’excès de charge (fardeau) qu’elle apporte de la terre. Elle se
détache des couches qui correspondent aux quatre premières
régions du monde de désirs, passe ensuite aux trois régions
supérieures, se détache de son corps de désirs et rejoint le
corps mental. Dans les quatre premières régions du monde de
la pensée, elle apprend à se former un futur corps mental.
Quand le corps de la pensée meurt, tous les atomes-germes
vont s’intégrer à l’Ego supérieur. Ainsi se terminent les exis-
tences matérielles et là, l’Être, sans aucune conscience de son
individualité, se conforte avec les vibrations élevées de ce
monde. Mais arrive le moment où l’Ego sent le désir de nou-
velles expériences et les travaux pour une prochaine incarna-
tion vont commencer.
Combien de temps vit l’Ego sans aucun de ses corps ? Ce
laps de temps varie suivant l’intensité de l’ardeur de vie que
possède l’Ego et cette ardeur se trouve imprimée dans les
atomes-germes de ses différents corps.
135
Quand nous commençons la recherche de notre personna-
lité intérieure, quand nous empruntons la voie de la connais-
sance de soi, nous expérimentons ce qu’habituellement l’on
nomme « la faim d’esprit », caractérisée par le désir d’acqué-
rir la sagesse, ce désir étant aussi ardent que celui que nous
avons pu éprouver, en d’autres moments de notre vie, face à
un repas ou dans une relation amoureuse. Ce désir ardent de
l’esprit, dans un cadre transcendant, produit une faim de vie,
puisque c’est dans le monde physique que l’Ego apprend et
mûrit. Cette aspiration demeure inscrite dans nos atomes-
germes et elle projette la personne, une fois le passage com-
mencé (après la mort physique), beaucoup plus loin, beaucoup
plus haut, sans qu’elle s’arrête, ni dans le monde de désirs,
pour profiter de la vie paradisiaque de la sixième région, ni
dans le monde de la pensée, par où elle passe à la vitesse d’une
météorite. Elle s’arrêtera juste le temps nécessaire pour réali-
ser les travaux d’assimilation. Renonçant à la félicité ultra-
terrienne, les corps supérieurs meurent volontairement et
l’Ego se trouve en possession d’atomes-germes qui deman-
dent une nouvelle vie.
Celui qui est moins pressé peut laisser passer des centaines
de nos années dans les régions supérieures du monde de dé-
sirs, pour bénéficier d’un droit commun : celui de se reposer
après s’être donné de la peine dans le monde physique. Là-
bas, il est heureux avec les personnes chères et celles avec les-
quelles il se sent en affinité et son atome-germe s’imprègne du
positif, qui s’acquiert quand l’on recherche dans la vie ce qui
unit. Ensuite, quand il passe dans le monde de la pensée, il
peut aussi utiliser son droit au repos et y passer plusieurs siè-
cles. Puis, quand l’Ego récupère ses atomes-germes, s’ils
manquent d’envie d’une nouvelle vie, il peut les garder
136
jusqu’à ce que la loi les oblige à se mettre de nouveau en cir-
culation et l’Ego produit une nouvelle vie.
Mais nous devons noter que les gens sont chaque fois plus
pressés d’apprendre et tous les processus sont accélérés à tous
les niveaux.
En accord avec ce qui a été dit, l’on pourrait affirmer que
la masse, sans inquiétude, met du temps à arriver. Les autres
apparaîtront à des intervalles plus ou moins grands en fonction
de l’intensité de leur désir de vie ou suivant le temps qu’ils per-
dent à consumer le bonheur après la mort du corps physique.
Maintenant tout arrive de manière accélérée. Ainsi, nos ac-
tions, sentiments et pensées ont une répercussion immédiate
sur notre environnement.
Prenons l’exemple de Bernard, un employé de banque qui
a décidé de prendre sa retraite plus tôt. En premier lieu, il a
considéré les avantages et inconvénients de sa décision, tant
sur le plan personnel qu’au niveau de son entreprise. Ensuite,
avant de présenter sa démission à son chef, il s’est adressé à
lui mentalement, lui fournissant les raisons profondes de son
arrêt, avec des mots harmonieux, parce qu’il pensait qu’ainsi
il se préparait pour le moment où il le ferait réellement. La
réaction du chef fut meilleure que ce qu’il avait imaginé. Il
faut préciser que les relations entre eux étaient un peu cris-
pées, polies, mais elles montraient deux personnalités anta-
goniques. Ce qui est certain, c’est que Bernard fut très surpris.
Son chef, en plus d’accepter ses conditions, lui a augmenté le
montant de l’indemnisation.
La projection de ses pensées vers le chef a obtenu une ré-
ponse immédiate : la bonne disposition de celui-ci. Eh bien,
137
dans le sens contraire, cela fonctionne aussi. Si l’on émet des
sentiments négatifs, de jalousie, de colère, de haine… envers
une personne, celle-ci les reçoit immédiatement et agira en
conséquence. Mais comme l’émission est silencieuse, on est
surpris quand il se produit un refus ou une mauvaise attitude
de la part de ladite personne et cette réaction peut provoquer
en nous plus de dureté. Au final, le sujet peut se retrouver dans
une voie sans issue, qu’il continuera d’alimenter jusqu’à ce
que l’une des deux personnes utilise le correcteur universel :
le pardon.
Le rêve
Juste avant, nous avons laissé l’Ego en possession des
atomes-germes de ses corps, se recréant dans la région abs-
traite du monde de la pensée, appelé aussi monde de l’esprit
humain. Passé un certain temps, qui comme nous l’avons dit
peut s’allonger plus ou moins, l’Ego sent la nécessité de nou-
velles expériences qui lui permettent d’avancer vers la per-
fection. Cette nécessité se présente sous forme d’un rêve.
L’Ego « rêve » sa nouvelle vie terrestre, voit les images des
expériences fondamentales que celle-ci contiendra, sans les
détails, et ce rêve-désir l’incite à introduire l’atome-germe du
corps de la pensée dans la région de la pensée concrète.
Dans l’ordre pratique, si nous suivons la loi de « ce qui est
en haut est comme ce qui est en bas », nous dirions qu’avant
de réaliser un projet, nous devrions le rêver, c’est-à-dire lui
donner forme dans notre imagination, le visualiser. Il s’agit
de créer l’image de ce que nous désirons avec le maximum
de détails possibles, parce que cette image aidera à ce que
s’accomplissent nos desseins.
138
La descente
L’Ego impose à ses différents corps le programme prove-
nant des mondes spirituels, sans qu’il prive la personnalité
physique, celle qui finalement le vivra, de l’usufruit d’une to-
tale liberté de mouvements. Le projet spirituel est vaste et
laisse ouvertes à la personnalité physique toutes les options.
Le programme peut être contenu, par exemple, en une phrase :
« Tu dois apprendre la médecine. » La personnalité mentale
peut se manifester contre ce mandat, naître dans une famille
de médecins et être protestataire, en décidant de partir en pè-
lerinage au lieu d’assister aux cours. Toute sa vie se résumera
en une perte de temps et quand elle retournera à son Ego
comme atome-germe, celui-ci dira : « Comme tu n’as pas res-
pecté ton programme, dans une prochaine vie, tu devras le réa-
liser mais dans des conditions beaucoup plus difficiles. »
Débute alors le chemin de la descente, dans le sens inverse
de celui suivi pendant la période d’ascension vers l’Ego.
C’est-à-dire que l’atome-germe du corps de la pensée traverse
la quatrième région, où se trouvent les forces archétypales de
l’intellect, attirant à lui, à la manière d’un aimant, la matière
de cette région élevée. Suivant le pouvoir d’attraction de
l’atome-germe, il aspirera à lui plus ou moins de matière de
cette région. Par conséquent, son futur intellect sera plus ou
moins vigoureux et actif en accord avec ce qui arrivera durant
cette période de formation.
Ce pouvoir d’attraction de la matière-intellect, dépendra
de l’activité qu’a eue l’intellect dans la vie antérieure. Les dif-
férentes parties du corps mental, de la même manière que ce
qui arrive avec le corps physique, deviennent vigoureuses
avec l’exercice. Ceux qui ont exercé de manière active la ré-
flexion (observation) durant leur vie passée, dans la résolu-
139
tion de leurs problèmes humains, auront un atome-germe très
puissant et il attirera vers le futur corps mental une grande
quantité de matière de cette région.
Déjà pourvu d’éléments de la quatrième région, l’atome-
germe pourra acquérir la matière de la troisième région ; après,
il le fera dans la seconde et la première toujours suivant le
procédé déjà décrit d’attirer la matière de ces régions à la
façon d’un aimant. Les couches de matière prennent la forme
d’une cloche, ouverte à la base et fermée en haut, où se situe
l’atome-germe. L’enveloppe qui correspond à la quatrième ré-
gion du monde de la pensée se trouvera à l’extérieur et les au-
tres enveloppes iront se déposer à l’intérieur de cette
« cloche ».
Ce nouveau corps mental sera le résultat des agissements
antérieurs, des expériences recueillies par les corps, et de
celles obtenues par l’Ego dans les mondes supérieurs sur les-
quels il évolue.
Nous pourrions dire que celui qui acquiert le plus est celui
qui possède le plus, et que, malgré la restriction, tout le monde
a la possibilité d’accéder à la même connaissance.
Le monde de la pensée est composé d’infinis échelons,
chacun d’entre eux permet l’accès à des connaissances bien
définies. Pour les obtenir, il suffit d’arriver à ce que le corps
mental vibre à la fréquence qui correspond à tel ou tel éche-
lon. Ce serait comme dire que seuls peuvent aller voir un spec-
tacle ceux qui ont réussi à obtenir le billet d’entrée. Pour cette
raison, la connaissance, quand elle sort du cadre culturel, ac-
cessible à tous, est toujours personnelle et subjective dans sa
manifestation, mais est objective dans son essence. C’est-à-
dire que toutes les personnes qui s’élèvent jusqu’à un plan dé-
140
terminé, comprennent de la même manière la vérité qu’il
contient.
La structure du nouveau corps mental conditionnera la fu-
ture action de l’individu dans le monde. Si l’enveloppe avec
la matière de la quatrième région est la plus vigoureuse (éner-
gétique) et abondante, la personne s’orientera intellectuelle-
ment vers l’étude de l’abstrait, de l’art, de l’ésotérisme, de ce
qui est plus au-delà des démonstrations scientifiques. Si c’est
la matière mentale de la troisième région qui domine, comme
c’est en elle que se créent les archétypes des désirs et des émo-
tions, l’individu s’intéressera intellectuellement au fonction-
nement des mécanismes émotifs des personnes et travaillera
en psychologie, par exemple. Si c’est la seconde région qui
s’impose, celle des archétypes de la vitalité universelle, l’in-
dividu s’intéressera aux sciences, aux mécanismes qui per-
mettent le fonctionnement de la vie, et peut-être que la
biologie l’attirera. Au contraire, si c’est la matière de la pre-
mière région, celle des archétypes de la forme, la personne
s’orientera vers l’étude des formes physiques, de leurs com-
posés, de leur évolution. Les formes, y compris l’humaine,
exerceront sur elle une authentique fascination, et peut-être
s’orientera-t-elle vers l’architecture.
Les éléments du corps mental constituent une structure va-
riable et une fois sur terre, nous pouvons modifier leurs com-
positions suivant l’utilisation que nous leur avons donnée. Si
une personne, avec une charge de substance mentale très in-
tense de la première région, s’intéresse assidûment à l’abstrait
et arrête d’utiliser le matériau dont elle dispose pour s’inves-
tir dans le domaine des formes physiques, les éléments de
cette région commenceront à diminuer, alors que les atomes
provenant de la quatrième région iront en augmentant.
141
Toutefois, il est évident que la composition basique du
corps mental conditionne l’individu, car cela la mettra à l’aise
pour certaines choses et aura peu d’aptitudes pour d’autres.
La question serait de savoir qu’est-ce qui est meilleur pour un
être en évolution : si c’est d’utiliser les forces mentales sui-
vant sa prédisposition naturelle ou si c’est de s’efforcer d’éli-
miner du matériau provenant des régions inférieures du monde
de la pensée pour acquérir du matériau des supérieures.
La réponse correcte est qu’aucune norme ne permet a priori
de le savoir et que cela dépendra du plan d’évolution de
chaque être. En principe, les atomes qui composent le tissu
évolutif de la quatrième région, qui facilitent l’étude de l’abs-
trait, permettent de comprendre de manière intuitive tous les
autres. Mais ce type de compréhension de par lui-même est
insuffisant, puisqu’il est nécessaire d’assimiler les expériences
réalisées avec la matière, et les matériaux des autres régions
permettent à l’intelligence de descendre sur le monde de dé-
sirs, sur l’éthérique et sur le physique et d’obtenir des déduc-
tions pratiques des phénomènes de la vie. Mais il peut arriver,
ce qui se produit aussi avec les gens qui s’attachent à une race,
qu’une personne sage se soit tellement identifiée avec sa per-
sonnalité intellectuelle que, lors d’une nouvelle vie, elle hérite
d’un cerveau qui soit pratiquement la reproduction du précé-
dent. Pour cet individu, il aura un grand avantage d’avoir la
possibilité de changer les composants de son corps mental,
car sinon il sera condamné à une stagnation, au blocage évo-
lutif et peut-être à une mort prématurée.
Une fois le corps mental de la future existence formé,
l’atome-germe du corps de désirs entre en fonction et com-
mence à recevoir de la matière de la septième région du
monde de désirs, à travers le processus déjà décrit. En elle se
142
trouve la substance qui permettra d’exercer des pouvoirs spi-
rituels et de s’élever à la contemplation des réalités supé-
rieures. C’est dans cette région que les mystiques obtiennent
leurs visions sublimes. Une enveloppe abondante de cette ma-
tière permettra à l’individu, dans sa future vie terrestre, de res-
ter en contact visuel et sensoriel avec les hautes hiérarchies,
les anges, par exemple, ou d’autres guides.
L’atome-germe du corps de désirs commence immédiate-
ment à recueillir de la matière de la sixième région, nommée
Lumière de l’Âme, parce que ces ingrédients permettent de
voir avec clarté dans les sentiments et de discerner ce qui est
bon et ce qui cause de la douleur.
Dans la cinquième région, nommée Vie de l’Âme, il accu-
mulera de la matière qui lui permettra de vivre avec plus d’in-
tensité les expériences émotives et tirer profit de celles-ci.
Dans la quatrième région, il recueillera de la matière qui lui
donnera la capacité de sentir ; de cela dépendront ses facultés
de manifester pour un événement déterminé de l’intérêt ou de
l’indifférence. Si cela suscite de l’intérêt, l’événement s’in-
corporera à notre vie et nous apportera un fruit expérimental.
Dans le cas contraire, si cela cause de l’indifférence, il s’éloi-
gnera de notre chemin sans rien nous apporter, ni positif, ni
négatif.
Si la composition du corps mental conditionne la personne,
celle du corps de désirs créera un second conditionnement,
qui agira avec beaucoup plus de force parce que pour nous,
c’est un corps plus vieux, plus organisé. Il existe une corres-
pondance entre le monde de désirs et de la pensée.
La septième région, nommée Pouvoir de l’Âme, permet
143
d’élever les sentiments jusqu’au monde mental et se trouve
en affinité avec la quatrième région du monde de la pensée.
La sixième région, appelée Lumière de l’Âme, se trouve
en affinité avec la troisième région du monde de la pensée,
celle des archétypes des désirs.
La cinquième région est en relation avec la seconde du
monde de la pensée, celle des archétypes de la vitalité uni-
verselle.
La quatrième région est en relation avec la première du
monde de la pensée, celle des archétypes de la forme.
Si le pourcentage de matière de chaque région du monde de
désirs avait gardé une proportion d’équilibre avec sa corres-
pondante du monde de la pensée, le corps de désirs serait la
copie parfaite du supérieur et il se produirait un synchronisme
entre le fait de penser et le fait de sentir. De cette manière,
quand le mental manifesterait son intérêt pour une question,
les désirs se mobiliseraient au service de cette impulsion et
tout marcherait dans la vie de l’individu en douceur sans obs-
tacles.
Cette information peut nous lier un peu, mais il s’agit de re-
tenir le fondamental, qui dans ce cas est de savoir que nos dif-
férents corps ont un temps et un processus de formation et que
ceux-ci dépendent du propre bagage de chaque être humain.
Peut-être que cela nous aide à penser que la descente dans
le monde physique peut être comparée au trajet qu’effectue
une personne pour aller à un supermarché, s’approvisionner
de tout ce qui est nécessaire jusqu’à la prochaine période.
Nous allons dans le rayon des fruits (monde de la pensée) et
prenons les vivres nécessaires ; ensuite nous nous arrêtons de-
144
vant celui des poissons (monde de désirs) et nous nous y ap-
provisionnons, jusqu’à ce que nous ayons l’essentiel. Et nous
devons nous rappeler que notre argent (les matériaux auxquels
nous pouvons accéder) est limité, en fonction de ce que nous
avons gagné durant les années de travail (la vie passée).
Après être passé par les régions supérieures, l’atome-germe
va chercher de la matière des trois régions inférieures du
monde de désirs. Suivant les désirs qu’il a alimentés, cette
partie de son corps de désirs sera plus vigoureuse et exercera
une plus forte pression dans sa future vie.
L’on sait que l’être humain a commencé sa pérégrination
par ces régions, du fait du non-respect de la loi du sacrifice
quand il se trouvait dans l’état paradisiaque. Tout ce qui n’est
pas conforme avec les lois de l’univers doit disparaître mais
comment faire dans les mondes dans lesquels tout est harmo-
nie, cohésion, amour ? Il était nécessaire de créer des régions
dans lesquelles régnerait la force destructrice, capable de ré-
duire menu tout ce qui était contraire à la propre évolution.
Les Lucifers, qui s’étaient vus exclus de l’ordre naturel en re-
fusant d’accepter de réduire leur potentiel lors du troisième
jour de la Création, se sont compromis à travailler dans ces
trois nouvelles régions inférieures.
L’être pénètre dans ces régions au fur et à mesure que son
incapacité à renoncer et à se sacrifier devient plus évidente,
s’éloignant de l’orbite des lois naturelles. Une fois sur la
« terre » des destructions, la violence engendrera une violence
chaque fois plus grande, de manière que dans la période d’in-
volution l’homme se chargera progressivement avec des quan-
tités croissantes de matière, qu’il devra ensuite éliminer en
passant par ces régions durant le voyage de retour vers l’Ego
supérieur.
145
Mais les actions qui ont donné lieu à la présence dans son
corps de désirs de ce matériau, devront s’exprimer dans le
monde physique et comme « ce qui est en haut est comme ce
qui est en bas », ces actions seront violentes, destructrices, ré-
pulsives. C’est pour cela que les grands maîtres qui sont pas-
sés par notre terre conseillent d’éviter de répondre à la
violence quand nous sommes attaqués, puisque de cette façon
l’on liquide la dette sans en engendrer une nouvelle, qui nous
obligera à vivre de futures violences.
Les Lucifers sont chargés de nous fournir les matériaux né-
cessaires pour le corps de désirs pour ce qui est en rapport
avec les trois régions inférieures. Comme leurs collègues les
anges, ils mettront dans notre corps le matériau-destruction
programmé par notre atome-germe. Ce matériau se présente,
comme tout dans l’univers, en deux polarités, positive et né-
gative. Une charge positive nous fera devenir agents de la vio-
lence. Une charge négative nous rendra doux, ou nous
transformera en victimes de la violence. Si nous sommes des
victimes, c’est parce qu’avant nous avons été des bourreaux et
les agressions dont nous avons souffert ont réclamé ven-
geance. Et ainsi se sont produits des cycles, jusqu’à ce qu’un
jour nous décidions de mettre fin au cercle infernal de la vio-
lence. Cette rupture peut seulement se produire au travers de
notre pardon.
Tout ce qui arrive autour de l’être humain a pour but l’ap-
prentissage. Si un bourreau n’avait jamais été victime, il au-
rait tendance à répéter son comportement, avec pour
conséquence un retard dans l’évolution. Devenir une victime
lui permet d’avancer, parce qu’après cette représentation, il
est probable qu’il pense à cela avant de revenir jouer le rôle de
bourreau.
146
Mais comme nous l’avons dit, nous pouvons rompre le cer-
cle. Le pardon efface l’offense, annule le « châtiment » que
devait subir l’agresseur et l’impact spirituel que cela produit
en lui le nettoie de la matière de cette base région du monde
de désirs, lui permettant l’accès à des mondes plus élevés.
Cela produit une réaction en chaîne dans tout l’univers,
puisque l’ancien agresseur bénéficie du pardon ; en transmu-
tant sa nature, il se trouve aussi dans des conditions de par-
donner à ceux qui l’ont offensé, et ceux-là font de même
vis-à-vis de leurs agresseurs dans un processus sans fin qui
désintègre la force destructrice des basses régions du monde
de désirs.
Le pardon accordé à l’ennemi est bien la pierre angulaire
de tout processus évolutif. Quand une personne est capable
de pardonner, l’involution est arrivée à sa fin, le système de
valeurs par lequel l’on était gouverné change et l’être ouvre les
yeux sur les mondes d’en haut.
Questions
147
LA FORCE DU DESTIN
C
hacun doit continuer à assembler les pièces dans son
puzzle particulier. Si quelqu’un meurt, c’est comme
s’il s’élevait en montgolfière, il doit se délester de
tout le fardeau accumulé avec des sentiments destructifs et des
pensées sombres et douloureuses pour pouvoir s’élever.
Quand il arrive en haut, il se retrouve avec le chef, l’Ego su-
périeur, lui rapporte toutes ses expériences et celui-ci le ren-
voie pour en obtenir plus. Sur le chemin de la descente, il est
nécessaire de passer par le supermarché du cosmos et de se
charger avec de nouveaux matériaux pour que la montgolfière
redescende.
Nous devons préciser que les régions inférieures du monde
de désirs sont karmiques, c’est-à-dire que depuis là-haut ja-
mais on n’exerce de pression pour que ce matériau soit incor-
poré au corps de désirs de l’individu. Un Ego supérieur jamais
ne dit à sa personnalité matérielle : « Je vais te mettre un bal-
lot de matière qui obéit à la force de répulsion, et tu verras
comment tu l’expérimenteras ». Il est facile de comprendre
que ces éléments destinés à être détruits, sont l’œuvre de nos
erreurs, de l’acharnement que nous mettons pour faire un pas
vers l’avant et deux vers l’arrière.
149
Dans chaque vie, nous récupérons des matériaux à l’écart
des lois cosmiques, de la même manière que chaque jour nous
ingurgitons de la matière impossible à digérer et nous nous
voyons dans l’obligation de l’évacuer. Cette matière doit être
détruite du fait de l’impossibilité d’être incorporée par aucune
région des mondes spirituels, et ainsi l’Ego se voit obligé de
se charger d’une partie de matière à supprimer.
Si seulement les erreurs du passé ne concernaient que nous-
mêmes, cela serait plus simple, puisqu’elles seraient extirpées
durant le voyage de retour vers l’Ego. Mais quand l’erreur en-
traîne des responsabilités envers nos frères humains de cor-
dée, la suppression du mal doit avoir lieu dans le monde
physique, puisque c’est là qu’il a été planté. Tout doit sortir
par la porte par laquelle c’est entré. Dans le monde de désirs,
nous pouvons seulement régler les dettes en rapport avec les
désirs et émotions ; dans le mental nous réglons les erreurs
mentales.
Mais quand nous avons commis crime, vol, escroquerie,
abus d’autrui, que nous avons physiquement blessé, maltraité
un semblable, les effets physiques de ces actes pourront seu-
lement être liquidés dans le monde physique. D’où la néces-
sité qu’existent les basses régions du monde de désirs, vu que
sur celles-ci, l’on nous motivera pour que l’on s’oriente vers
des situations où règne la force destructrice de répulsion. De
cette façon, le criminel se verra poussé vers une situation de
victime ; le voleur vers une situation de volé ; l’abuseur
d’abusé, etc. La Loi d’équilibre exige que chaque être vive,
depuis l’autre pôle, la situation qu’il a créée en dehors de toute
norme. (Cette Loi peut être considérée comme le pardon de
l’offensé et la prise de conscience de celui qui offense.)
150
Poursuivant le circuit, nous avons déjà un corps mental et
un corps de désirs reconstitués. Maintenant tous deux se trou-
vent au seuil de la vie physique, à la recherche d’un corps phy-
sique qui leur permette de se manifester. À partir de là les
choses deviennent un peu plus complexes, puisque les corps
décrits précédemment sont organisés comme de simples en-
veloppes. Le corps physique au contraire se trouve parfaite-
ment élaboré et, en plus, l’atome-germe doit aller rechercher
ses matériaux à l’intérieur d’un autre corps physique (celui de
la mère). Il est nécessaire, alors, que tout le système veille
pour que ce futur corps physique trouve les matériaux néces-
saires à sa nouvelle manifestation.
151
Alors l’Ego décide, en toute lucidité, quelle partie des
comptes sera payée ; c’est-à-dire, la partie de destin compor-
tant des événements qu’il lui sera nécessaire de vivre dans ses
corps et contre lesquels sa volonté ne pourra rien.
Chaque personne débute une nouvelle vie avec des dettes,
mais les unes seront vécues de manière négative et les autres
de manière positive, parce que dans les dettes sont incluses
les nôtres et celles des autres envers nous.
Une fois l’accord établi entre l’Ego et les anges archivistes,
ceux-ci transmettent leurs dossiers aux Seigneurs du destin,
afin qu’ils trouvent à l’âme, en position d’incarnation, un mi-
lieu propice à l’expression de la volonté de l’Ego et au paie-
ment des dettes que celui-ci a approuvées.
À partir d’un hasard, nous venons d’une certaine manière
prédestinée, et il sera impossible de passer par-dessus le paie-
ment d’une dette. Nous pouvons seulement le faire si nous
réussissons à obtenir le pardon du créancier. Mais au lieu de
regarder les dettes avec morosité, nous devrions penser que
ce sont des expériences, et vivre le processus d’une façon plus
naturelle.
Avec cette base, les Seigneurs du destin se mettront à
travailler, commençant par la construction d’un corps vital,
cet appendice du corps physique qui permet d’exprimer dans
le monde physique les potentialités du corps de désirs et du
mental.
152
À la recherche de parents
Au seuil du monde matériel, l’Ego perd déjà ses droits,
pour ainsi dire, et la dynamique de ses vies antérieures est
celle qui prédomine. Son premier problème sera de s’incar-
ner. Si, en d’autres vies, la personnalité physique a agi de ma-
nière faible, sans volonté, sans avoir vécu ni de grands amours
ni de réprobations, il est probable que soient peu nombreux
ceux qui dans le monde physique voudront de sa présence.
Le désir de donner la vie se produit toujours quand la per-
sonne qui vient au monde et celle qui lui offre son corps sont
liées par une relation antérieure. Celui qui a beaucoup aimé,
celui qui a suscité de grands amours, trouvera sur la terre
quelqu’un qui montre le désir de l’accueillir et qui le désirera
ardemment de toutes ses forces. Cette appétence « forcera »
celui qui veut s’incarner à construire là son nid humain, en
transgressant peut-être les plans de son Ego. La même chose
arrivera aussi à quelqu’un qui a suscité beaucoup de réproba-
tions : ses anciens ennemis peuvent désirer avec force qu’il
apparaisse dans leurs vies pour régler les comptes. Les tièdes,
au contraire, se retrouveront au seuil de la vie sans qu’aucune
personne ne s’enthousiasme pour leur offrir un asile.
En règle générale, il s’agit d’un processus inconscient, ins-
tinctif. Les futurs parents appellent dans leurs rêves (dans le
monde de désirs) l’âme qu’ils souhaitent accueillir, mais leur
déconnections au réveil convertit le processus en inconscient.
Est exceptionnel le moment où les anciens qui se connais-
saient déjà se retrouvent, se reconnaissent et unissent ensem-
ble à nouveau leurs forces pour l’édification d’une œuvre
humaine.
153
Quand un lien de ce type existe, le karma individuel peut
être supprimé en commun, de manière que si l’un des mem-
bres de cette chaîne de solidarité a un compte (karma) défa-
vorable à payer, l’amour que sentent les autres pour lui peut
forcer l’Ego à y renoncer. L’amour est une médecine univer-
selle qui nettoie de toutes les horreurs ; tout en l’humain
contient l’amour en puissance et quand cette potentialité se
dynamise et agit, la personne a le pouvoir de pardonner les
erreurs de ceux qui s’approchent de sa sphère, de ceux qui
l’ont aimée et l’ont haïe.
Mais revenons au processus en soi. La tâche des Seigneurs
du destin, quand arrive jusqu’à eux une âme en demande d’in-
carnation, est d’une grande complexité. Leur premier travail
consiste à chercher des parents pour celui qui va s’incarner.
S’il existe des liens karmiques qui l’unissent à ses futurs pa-
rents, ceux-là se chargeront de la tutelle de leur futur enfant
sans problème : il suffira de les localiser dans la partie du
monde où ils vivent. Mais il est possible que le destin parti-
culier de ces futurs parents les ait situés, l’un dans une ville et
l’autre très loin de là. Alors les Seigneurs du destin devront
chercher à les unir, leur inspirant l’idée d’un voyage, d’une
expatriation, qui leur permette d’entrer en contact avec l’au-
tre élément. Tout cela devra être mené à bien sans violenter le
destin particulier de ces parents et en accord avec leurs be-
soins d’évolution.
En réalité, la tâche des Seigneurs du Karma s’apparente au
travail d’un romancier, tous les personnages doivent s’emboîter
de façon naturelle et crédible. La différence est que ces derniers
manipulent des personnages imaginaires, alors que les anges du
destin travaillent avec des êtres réels. Le romancier, en défini-
tif, se serait préparé à jouer le rôle du Seigneur du destin.
154
Cela pourrait nous amener à penser que nous sommes des
marionnettes dans les mains des Seigneurs du destin, mais
nous disposons d’une absolue liberté dans le choix de nos des-
seins. Le travail des anges du destin consiste à nous présenter
des options susceptibles de canaliser nos mouvements vers un
point de confluence, où deux êtres se rencontreront pour réa-
liser l’histoire vers laquelle tendent leurs âmes. La force de
cette liberté est si intense, que tous ceux qui ont eu des expé-
riences dans le monde littéraire savent que les personnages,
une fois créés, « s’accaparent un rôle », s’éloignent du pro-
pos de l’auteur et finissent par lui dicter, pour ainsi dire, leur
propre histoire. En créant un personnage, l’auteur crée en
même temps un artificiel (élémental) dans le monde de désirs
et celui-ci s’alimente avec la vie qui est en affinité avec sa ma-
nière d’être et peut se retourner contre le romancier qui l’a
créé.
Si nous prenons l’aspect pratique de ce qui a été dit, quand
nous nous trouvons dans un scénario difficile, convaincus que
les circonstances (ou les autres) commandent notre vie, nous
devons reconsidérer la situation avec la certitude que nous
avons suffisamment de liberté et force pour changer l’orien-
tation des événements.
Revenant sur ce que nous avons déjà noté précédemment,
les liens karmiques qui lient les parents peuvent être de haine
ou d’amour. Celui qui dans une existence antérieure a donné
la mort à une personne, peut avoir l’obligation, dans la pro-
chaine existence, de lui donner la vie, et ainsi être sa mère.
Mais, de la même façon, deux personnages qui se sont beau-
coup aimés, peuvent aussi se trouver liés par cet amour qui
les oblige à naître dans la même famille.
155
Quand aucun lien karmique n’oblige un individu à être en
relation avec un autre, et ce dernier à se charger de la vie de
celui qui s’incarne, les Seigneurs du destin choisissent, en ac-
cord avec les nécessités de l’Ego, la famille qui lui donnera le
maximum d’opportunité pour expérimenter les épreuves qu’il
a choisies.
Qu’un individu naisse dans une famille déterminée, ce
n’est jamais un hasard, mais un besoin. Si une personne vient
au monde dans une demeure pauvre, c’est parce qu’une exi-
gence d’évolution l’a amenée là et en aucun cas elle n’aurait
pu naître dans une famille riche. Seule l’ignorance de ce mé-
canisme fait que certains enfants accusent leurs parents de les
avoir fait venir au monde dans un environnement de misère.
Si cela est ainsi, c’est parce qu’ils avaient besoin de le connaî-
tre, de la même manière qu’auparavant ils ont connu l’opu-
lence ou la connaîtront dans une prochaine incarnation.
Il apparaît que si l’on nous avait fourni cette information,
nous pourrions mieux comprendre notre vie, mais nous, êtres
humains, sommes toutefois peu préparés pour comprendre
notre passé sans qu’il ne se produise des déréglages dans la vie
actuelle. En effet, imaginons une personne à qui l’on appren-
drait que ses actuels problèmes sont dus à des actions du
passé ; celle-ci pourrait réagir en acceptant sa situation avec
résignation, sans bouger le petit doigt pour l’améliorer car elle
serait convaincue qu’elle mérite cela. Elle perdrait ainsi un
très précieux temps d’évolution.
Or les misères qui peuvent nous arriver en raison des agis-
sements du passé sont seulement des expériences à vivre, nous
devons les assimiler et les surmonter, aller au-delà, parce que
l’on n’oblige personne à être misérable. Nous tous venons sur
156
terre avec les outils nécessaires pour atteindre le succès et le
bonheur. La principale contrainte est la tendance à répéter les
erreurs qui nous ont amenés à accumuler des factures dans le
passé. Dans un tel cas, le destin nous freinera, rendant im-
possible votre avancée jusqu’à ce qu’il décide de changer d’at-
titude. Nous avons la mauvaise habitude d’utiliser le karma
comme justification des misères alors qu’il représente seule-
ment un point du chemin, un obstacle qui doit être dépassé,
mais toujours à travers un changement de comportement.
D’un autre coté, en revenant à la réflexion précédente, les
liens karmiques expliquent à la perfection le problème des fa-
milles qui s’entendent à peine. Si la haine et le crime se re-
joignent, il est évident que les personnes qui naissent d’une
mère qui dans une vie passée les a maltraités, se sentiront peu
aimés dans cette famille. L’antidote, comme nous l’avons déjà
dit, c’est l’amour et le pardon.
La question que nous nous posons est : Comment par-
donne-t-on ce que l’on n’a même pas conscience d’avoir
vécu ? Il s’agit de pardonner d’office. C’est-à-dire, quand nous
nous rendons compte que nous avons une mauvaise relation
avec une personne, sans motif apparent, nous devons consa-
crer quelques minutes par jour, pendant une semaine, à lui de-
mander pardon et à lui pardonner mentalement. Nous
expérimenterons des résultats surprenants. Pourquoi une se-
maine ? Si la création s’est programmée en sept jours, cela si-
gnifie que durant ce temps l’on peut arriver à obtenir un
changement, voire une transformation, dans l’être humain.
Les liens karmiques s’appliquent aussi à un pays, auquel
nous serions liés par un karma collectif. Si dans le passé his-
torique une nation a exterminé une autre, il est probable que
157
dans le futur la nation qui a exterminé doive donner la vie ou
accueillir ceux qu’elle a éliminés.
Quant aux incarnés qui ont été victimes de ces extermina-
tions, ils seront conduits par les Anges du Destin dans la ré-
gion où cet événement historique s’est produit. Là ils peuvent
tenter d’agresser leurs anciens bourreaux ou leur pardonner…
Les souvenirs essayent toujours d’affleurer dans notre
conscience. Il serait bon de saisir ce moment pour se deman-
der si nous avons quelque facture à régler vis-à-vis de
quelqu’un de notre entourage. Il est encore temps de lui par-
donner…
Questions
Le corps vital
Avant de chercher une demeure pour celui qui va s’incar-
ner, les Seigneurs du destin s’occuperont de lui construire un
corps vital. Il est formé par les éléments de quatre régions su-
périeures du monde physique, constituant la partie supérieure
de notre organisme physique.
Le corps vital est composé par quatre éthers de différentes
densités. Cette dénomination n’a rien à voir avec les compo-
sants chimiques du même nom (éther), si ce n’est que cela se
réfère à une essence vaporeuse, impalpable, ténue, qui entoure
toute matière, mais ne pouvant être analysée dans les labora-
toires. Les personnes qui ont développé une vision des autres
mondes (les voyants) voient de façon claire le « double éthé-
rique » des personnes, dépassant de quelques centimètres leur
silhouette physique.
Les quatre éthers sont nommés, du supérieur à l’inférieur :
- Éther réflecteur
- Éther lumineux
- Éther de vie
- Éther chimique
159
Le corps vital constitue le véhicule à travers lequel les
corps supérieurs se connectent avec le corps physique. Sans le
corps vital, nous paraîtrions aussi inanimés que les pierres.
L’éther réflecteur
L’éther réflecteur est celui qui est chargé d’établir la
connexion avec la quatrième région du monde de la pensée, où
se trouvent les forces archétypiques du mental, avec le cer-
veau physique. Cet éther a deux pôles : par le positif, l’Ego
transmet sa pensée à sa personnalité mortelle et par le néga-
tif, la mémoire de la vie est transmise à l’Ego. Si l’éther ré-
flecteur est faible ou peu abondant, la pensée réussit
difficilement à se manifester à son véhicule physique.
La mémoire est une faculté du mental. Nous avons acquis
la faculté de nous souvenir quand nous a été incorporé le corps
de la pensée qui, dans la Bible, est décrit par l’histoire de la
manne tombant du ciel, après que le peuple élu a traversé la
mer Rouge. L’homme antérieur à Moïse avait la capacité de
penser, puisque des monuments comme les pyramides
d’Égypte et les temples d’Inde et de Chine prouvent qu’à cette
époque, il coordonnait bien ses idées. Mais il s’agissait d’une
pensée cosmique, à laquelle l’homme primitif avait accès, de
la même manière que l’enfant a accès aux pensées de ses pa-
rents avant d’être connecté avec son propre corps de la pen-
sée, ce qui arrive, de manière approximative vers les vingt et
un ans, mais laissons ce sujet pour plus tard.
Les scientifiques parviennent difficilement à expliquer où
l’on stocke la mémoire. Durant un temps, l’on a cru qu’elle se
trouvait dans le cerveau ou dans les neurones, mais lors de
160
certains essais, en extrayant certaines unités supposées enfer-
mer une mémoire déterminée, ils se sont rendu compte que
l’individu continuait toujours à se souvenir.
La mémoire appartient au monde de la pensée, dont le cer-
veau est un simple instrument opérationnel.
Les expériences de la vie produisent une mémoire, qui à
travers l’éther réflecteur transite vers le haut et, quand il est
nécessaire de se rappeler quelque chose, l’Ego supérieur, qui
dispose de cette mémoire, envoie le souvenir par le canal de
l’éther. De ce fait, l’on pourrait dire que la mémoire apparaît
et disparaît du cerveau suivant les besoins opérationnels.
Les animaux, qui n’ont pas de corps de la pensée, n’ont
pas de mémoire. Toutefois, le corps de désirs possède une fa-
culté similaire à la mémoire : celle de créer des images qui
s’enregistrent partout, en commençant par notre propre sang.
Les éléphants, par exemple, ont une certaine capacité à re-
tenir des images, une espèce de rétention visuelle que les gens
associent avec la mémoire.
L’éther lumineux
L’éther lumineux est connecté avec la troisième région du
monde de la pensée, où se trouvent les archétypes des désirs
et des émotions, avec le cœur physique. Par son pôle positif,
il produit de la chaleur, le mouvement, la circulation du sang ;
par son pôle négatif, il donne vie aux sens, permettant les
fonctions de la vision, de l’ouïe, du toucher, l’olfaction et le
goût. Nous pourrions dire que l’éther lumineux est le soleil
qui luit dans notre intérieur. Toute perturbation ou faiblesse
161
de cet éther peut être répercutée sur les sens physiques, nous
privant de l’un d’eux ; ou dans notre activité, nous condam-
nant à être indifférents, inactifs ou tièdes.
L’éther de vie
L’éther de vie est connecté avec la seconde région du
monde de la pensée, où se rencontrent les archétypes de la vi-
talité universelle, avec les organes sexuels physiques. C’est le
conducteur des forces qui ont pour objet la préservation de
l’espèce, la force de propagation. Par son pôle positif, l’éther
de vie agit sur la femelle durant sa période de gestation, lui
donnant les capacités de créer un nouvel être. De l’autre coté,
les forces qui agissent sur le pôle négatif permettent au mâle
la production du sperme.
Par son pôle positif, l’éther de vie produit des êtres hu-
mains mâles, alors que les forces qui travaillent sur le pôle né-
gatif génèrent des femelles. La faiblesse ou le manque de cet
éther peuvent causer l’impotence, la frigidité et la stérilité.
L’éther chimique
L’éther chimique est connecté avec la région du monde de
la pensée, où se trouvent les archétypes de la forme, avec la
rate, qui est la porte d’entrée à partir de laquelle chaque type
d’énergie se propage dans le corps. Par le pôle positif, elle
exerce des fonctions d’absorption des aliments et par le pôle
négatif, elle remplit des fonctions d’excrétion. La défectuo-
sité de cet Éther produit un état de mauvaise santé général
dans le corps.
162
Une fois le corps Vital formé, son atome semence s’unit
aux atomes-germes du corps de Désirs et du corps Physique
pour former le Cordon Argenté, dont nous avons auparavant
abordé les fonctions au moment de la mort.
L’équilibre
Nous avons besoin que les quatre éthers fonctionnent pour
atteindre un équilibre, mais comment y parvient-on ?
Les quatre éthers se trouvent dissociés dans l’être humain,
chacun vaquant à ses propres fonctions. Dans le monde de la
pensée, les réserves de matériaux qui les alimentent sont infi-
nies et cela permet de réapprovisionner immédiatement le type
d’éther que l’individu est en train d’utiliser. Une personne qui
mange énormément a besoin de beaucoup d’éther chimique
pour les travaux d’assimilation et d’expulsion, de telle ma-
nière que cela lui sera fourni en quantités industrielles, mais
au détriment des autres éthers, puisque pendant que l’éther
chimique travaille, les autres se voient diminués dans leurs
capacités ou travaillent dans de mauvaises conditions. Utili-
sons un exemple. Si nous consacrons beaucoup de temps à
l’activité professionnelle, il nous restera peu de temps pour
nous amuser et il est même probable que nous manquions
d’envie de le faire.
La même chose arrivera avec la personne qui utilise beau-
coup d’énergie sexuelle. Elle recevra une énorme quantité
d’éther de vie pour couvrir ses besoins, lequel stimulera son
appétit sexuel au détriment des fonctions des autres éthers.
Finalement, celui qui développe sa vie émotionnelle rece-
vra aussi de grandes quantités d’éther Lumineux ou réflecteur
163
et, par conséquent, réduira sa vie sexuelle et son appétit pour
la nourriture.
Ceux qui ont consommé en grande quantité les deux éthers
inférieurs durant une vie se retrouveront, dans la prochaine
existence, avec un corps éthérique qui les possédera en abon-
dance et qui aura peu de matière des éthers supérieurs, de ma-
nière que même si leur corps mental est robuste, leurs
informations parviendront très faiblement à leur corps phy-
sique.
Et à l’inverse, ceux qui ont fait une grande consommation
d’éthers supérieurs, se retrouveront dans la prochaine vie avec
un véhicule physique qui obéit de façon fidèle aux mandats de
leur Ego supérieur.
Nous avons une totale liberté pour choisir à chaque instant
notre chemin. Mais il est nécessaire de comprendre qu’aucune
avancée ne peut avoir lieu, sur le sentier de l’évolution, sans
laisser de fardeau, sans nous alléger d’une partie du poids qui
nous empêche de flotter, et la seule façon d’y parvenir est de
cesser de solliciter à l’excès certains éthers (dans ce cas, les
éthers inférieurs, le chimique et celui de vie). C’est-à-dire, de
manger de façon modérée et de maintenir une activité sexuelle
raisonnable.
Si la constitution minérale du corps physique dépend des
aliments que nous ingérons, de leur richesse en calcium, en
fer, en phosphore…, la constitution du corps vital dépendra
également de notre consommation, relative aux quatre éthers.
La seule différence, c’est que notre corps vital est jeune et que
nous sommes incapables de le nourrir nous-mêmes : il est né-
cessaire que l’on nous donne l’aliment avec la petite cuillère,
comme nous le faisons avec nos bébés.
164
Ceux qui sont chargés de ce travail sont les anges, excepté
pour l’éther chimique. (Ce travail est conféré aux Lucifers.) Ils
mettent à notre disposition les fluides nécessaires pour la
consommation et en accord avec les exigences de notre des-
tin, car si sur la feuille de route figure quelque anomalie, ces
anges nous couperont la fourniture de tel ou tel éther ou bien
ils nous le fourniront au compte-gouttes. Il peut aussi arriver
le contraire : qu’ils nous fournissent une quantité telle, qu’au
lieu de pouvoir l’utiliser correctement, nous restons submer-
gés par l’éther. Comme celui qui, ayant soif, au lieu d’aller se
servir dans une fontaine va boire aux chutes du Niagara…
Mais rien n’arrive de manière automatique dans le cosmos ;
tout est personnalisé par des forces qui animent un élément
précis et l’actionnent intelligemment, de façon à ce qu’il soit
utilisé avec une précision rigoureuse pour accomplir le pro-
gramme établi par la volonté qui l’a idéalisé ou qui, avec son
action inconsciente, l’a rendu inéludable.
Les forces angéliques remplissent les manques qui sont en
nous. S’ils sont plus profonds qu’ils ne le devraient être, ils
nous remplissent de beaucoup de matériau ; si les vannes sont
fermées, nous nous trouverons sans l’élément. La texture éthé-
rique de notre personnalité, créée en descendant vers le monde
physique, est celle qui détermine notre capacité d’approvi-
sionnement.
Eh bien ainsi, les Seigneurs du destin prendront dans leurs
archives la copie antérieure du corps de celui qui va s’incar-
ner et, en accord avec ce modèle, construiront son futur corps
vital.
165
La date
Les parents choisis, il leur restera seulement à trouver la
date opportune pour que, suivant la position des astres, celui
qui va naître dispose des énergies pour réaliser son pro-
gramme, celui tracé par l’Ego supérieur et celui exigé par son
karma. Et quand ce moment stellaire se produit, ils déposent
l’atome-germe du corps physique dans la graine (spermato-
zoïde) du futur père pour que la fécondation puisse avoir lieu.
S’il s’était avéré impossible de changer cet état des choses,
nous passerions toute une vie dans la même situation, dispo-
sant d’un éther en excès et nous voyant privés d’un autre. Mais
nous sommes dans le monde pour changer et ce travail de
transmutation, l’humanité le réalise de manière inconsciente.
C’est pour cela qu’il est lent et ardu.
La volonté humaine possède les clés qui ouvrent toutes les
portes de ses corps et dispose également du commandement
des forces qui doivent lui permettre de se remodeler. Ce pou-
voir dort dans notre intérieur et nous devons apprendre à l’uti-
liser.
En résumé, nous disposons de quatre éthers pour le déve-
loppement de notre corps physique : l’un sert pour l’assimila-
tion des aliments et leur excrétion ; l’autre pour la procréation
et l’énergie sexuelle ; le troisième pour l’activité et les sens ;
et le dernier pour penser. Suivant l’utilisation que nous en fai-
sons en grande ou petite quantité, dans la prochaine vie, nous
pourrons manquer de quelques-unes de leurs qualités ou, au
contraire, en avoir en trop.
166
Questions
167
DIFFICULTÉS POUR ENTRER
I
l existe une autre difficulté lors du trajet de retour au
monde physique. Ceux qui, antérieurement, se sont refu-
sés d’être des véhicules de la vie, en mettant des obstacles
à la fertilité, en avortant par commodité, ou simplement en
encourageant ces actes, auront des difficultés pour s’incarner,
car peu seront ceux qui se montreront disposés à leur donner
vie. Ils peuvent se retrouver dans cette situation pendant des
centaines d’années, parqués au seuil de la vie, dans le monde
de désirs, attendant avec les bras croisés cette opportunité.
Actuellement, dans le monde de désirs, se trouve une
grande quantité d’âmes qui, par nécessité d’une existence phy-
sique, ont été impulsées vers le monde matériel et qui ont été
rejetées par ceux qui auraient dû être leurs parents à leur arri-
vée. Elles se trouvent donc là-bas, avec leurs autres corps for-
més, attendant une occasion. Cette « opportunité » présente
des difficultés, puisque l’existence qu’elle va vivre devra
s’ajuster aux besoins de l’Ego et aux exigences du destin,
conséquences de leurs agissements antérieurs.
Cela oblige les Seigneurs du destin à réaliser d’autres cal-
culs, à programmer de nouvelles actions. Si le nombre d’anges
était illimité, la chose pourrait être réglée. Mais, bien qu’ils
169
soient nombreux, leur nombre, comme celui des âmes hu-
maines, est limité.
L’idée que Dieu fabrique des êtres humains et des anges à
volonté est puérile, puisque l’intelligence ne peut se créer par
un acte de magie. Si cela avait été ainsi, tout le processus de
l’évolution de l’univers serait quelque chose d’inutile et la vie
serait réduite à un pur jeu de Dieu. L’intelligence, la sagesse,
la maîtrise des choses sont des vertus qui s’acquièrent lente-
ment.
Comme le nombre des anges est limité, et qu’il faut réali-
ser deux ou trois fois la même tâche, dans le ciel « il manque
des bras » pour l’administration des mondes supérieurs et cela
désorganise la vie dans le cosmos tout entier. Certains, voulant
s’incarner, passent des siècles à attendre une opportunité de
vie. D’autres, propulsés par leur Ego, se dirigent vers des
zones géographiques où se développe une vie de niveau dif-
férent de celle dont ils ont besoin, en espérant trouver une op-
portunité d’expérience ; ils viennent au monde dans un corps
physique rudimentaire qui, difficilement, pourra leur offrir les
conditions dont ils ont besoin. Alors la haine qu’ils ressentent
envers ceux qui auraient dû être leurs parents les relie à eux,
elle fera probablement qu’ils devront se rencontrer dans des
situations peu agréables.
Passons à l’échelon suivant. La fécondation réalisée, l’âme
en transit entre à l’intérieur de la mère entre les 18eet 21e jours,
et là elle débute les travaux de construction de son futur corps
physique avec les matériaux que la mère lui met à disposition.
Si celle-ci provoque l’avortement, cela signifie que tout le tra-
vail de préparation effectué dans les mondes supérieurs a été
vain et l’âme doit retourner au monde de désirs pour attendre
170
là-bas une nouvelle opportunité. Sa situation est la même que
celle des enfants qui meurent avant d’avoir atteint l’âge de
quatorze ans.
Connaissant le processus, une mère qui choisirait de pro-
céder à un avortement pourrait se sentir coupable. Pour cette
raison, il est nécessaire d’expliquer que le sentiment de cul-
pabilité est inutile dans notre processus d’évolution. L’impor-
tant quand quelqu’un prend une décision est qu’il le fasse en
toute connaissance de cause. Chaque circonstance est unique
et chaque personne émet son propre jugement et doit décider
sur sa vie. De plus, nous savons qu’il existe des formules pour
corriger les erreurs, comme pardonner ou demander pardon.
De toute façon, le but de ce livre est de fournir de l’informa-
tion et nous nous limitons à cet objectif sans juger aucune
créature de l’univers.
Quand naît un bébé, il lui est encore impossible de dispo-
ser de ses corps supérieurs et il se connecte avec les corps de
désirs et mental « prêtés » par ses parents. Son corps vital naît
à sept ans (approximativement), et l’enfant est en pleine phase
de croissance : son corps de désirs naît à quatorze ans (plus ou
moins) et le jeune acquiert la faculté de procréer. Son corps
mental naît aux environs des vingt et un ans et la personne at-
teint son âge adulte, sa majorité (réelle), puisque son mental
se trouve déjà formé.
Dans de nombreux pays, l’âge de la majorité a été fixé à
dix-huit ans, pour des raisons légales. Mais par rapport au pro-
cessus créatif, cela paraît très jeune parce que, à cet âge, le
corps émotif se trouve en pleine effervescence et le jeune a
besoin de ses aînés pour le maîtriser. Il est aussi nécessaire de
prendre en compte que cette marque est symbolique et comme
171
le processus s’accélère, il est possible que pour beaucoup de
jeunes ayant atteint leur majorité, la connexion avec leur corps
mental ait déjà démarré.
Le sexe
Le sexe de la créature se décide dans le sein de la mère,
suivant l’accord préalable de l’Ego avec les Seigneurs du des-
tin. Le choix du sexe dans la créature est fait en fonction du
type d’expériences que l’Ego désire réaliser.
Les besoins évolutifs exigent que nous soyons de manière
alternative homme et femme, mais sans qu’il soit nécessaire
que le sexe change à chaque incarnation. Il se peut que l’on ait
besoin de vivre plusieurs vies en tant qu’homme ou femme
afin de mener à terme une expérience particulière. Et de même
qu’il peut y avoir une identification avec une nationalité dé-
terminée, dans le choix du sexe cela arrive aussi. Quelques-
uns s’obstinent à s’identifier avec le sexe ; ils se sentent
femme s’ils sont hommes et vice versa. L’on sait que dans
l’époque actuelle, quelques-uns pallient cette situation avec
un traitement basé sur des hormones, avec un bistouri ou une
prothèse. D’autres le supportent mais leurs penchants les em-
mènent vers le sexe contraire au leur.
Cela est un des conflits les plus difficiles auxquels une per-
sonne puisse faire face, puisque d’une certaine façon la per-
sonne mortelle s’oppose à l’Ego supérieur. Celui-ci devra
supporter la rébellion, mais dans une prochaine vie, l’Ego fera
appel à des moyens qui lui assureront le contrôle sur son vé-
hicule physique et l’individu devra s’y adapter.
172
C’est une exigence qui est nôtre, puisque nous sommes en
train de parler de notre plan d’évolution. Trop s’identifier avec
un état quel qu’il soit équivaut à une paralysie et, par consé-
quent, à un retard.
Questions
173
L’UNION
MASCULINE-FÉMININE
D
e l’union des deux puissances, masculine et fémi-
nine, naît ce qui dans l’univers est la force active
opérante, celle qui rendra possible la Création.
Dans la Bible, ce livre qui explique sous une clé symbo-
lique et à la fois réelle l’histoire de notre humanité, Caïn ap-
paraît comme le fils d’Adam et d’Ève. Dans la légende
maçonnique et autres écrits initiatiques, Caïn est le fils du ser-
pent. Les cabalistes (exégètes de la genèse humaine) citent
fréquemment les Lucifers comme les amoureux des « filles
des hommes » et ayant des relations sexuelles avec elles. Ces
commentaires décrivent d’une manière anecdotique le résul-
tat d’un processus naturel. Quand les Élohim couvrirent de
leurs vêtements l’essence zodiacale, il y eut un acte de géné-
ration dont la conséquence fut la naissance d’un « fils », c’est-
à-dire d’un type de matière cosmique qui était le résultat de
l’union de l’essence des Élohim avec l’essence des zodiacaux.
Les Élohim sont des hiérarchies créatrices qui ont travaillé
de manière volontaire dans notre processus d’évolution au-
près des zodiacaux, actionnaires qui ont hypothéqué leur pa-
trimoine.
175
Cette génération, située dans le cadre humain, a pour ré-
sultat la naissance de Caïn, le « fils pervers », fruit de l’ac-
couplement de l’« inférieur » et du « supérieur ». Caïn naît
toujours quand deux personnes de niveaux différents s’unis-
sent. Cela donne lieu à la naissance d’une force intermédiaire
créatrice.
De la même façon que cela est arrivé avec les Élohim, cela
s’est produit avec l’éveil des facultés humaines. Caïn est le
fils de la femme et d’un demi-dieu ou, mieux dit, d’un demi-
ange. Plus tard, d’après ce que dit la légende maçonnique, le
serpent fut expulsé du Paradis par Dieu, et c’est pour cela que
Caïn a été appelé « le fils de la veuve ».
Chez les Élohim existaient les deux polarités, masculine et
féminine, et de l’union de celles-ci est née la troisième qui,
étant le résultat naturel de l’union des deux premières, formait
une partie inséparable de celles-ci. De telle façon que les trois
forces étaient les visages différents d’une seule : dans la reli-
gion catholique, il s’agit du mystère de la Trinité, du Père, Fils
et Esprit Saint.
Les trois forces primordiales correspondent à la même
unité opérative, mais les besoins de la Création feront que cha-
cune d’elles jouera des rôles différents, de façon que les trois
forces se constituent en trois puissants centres énergétiques,
chacun étant spécialisé dans des travaux bien précis.
176
à la figure du Père dans la religion catholique) ; le second, sous
le nom de Hochmah, la Sagesse (qui renvoie à la figure du
Fils), et le troisième, sous le nom de Binah, l’Intelligence ac-
tive (qui représente l’Esprit Saint). Généralement, celles-ci
sont représentées par un triangle – première figure tangible
ou espace fermé dans lequel la vie peut s’organiser en son in-
térieur –, dans lequel Kéther apparaît au centre, Hochmah à la
droite et Binah à la gauche.
Kéther
Binah Hochmah
Ces trois centres énergétiques primordiaux développent
une intense activité dans chacun des mondes dans lesquels
nous vivons.
L’attribut de Kéther, la Couronne, s’appelle Volonté. C’est
le principe fécondant, celui qui contient toutes les graines des
fruits à venir. De lui procède la lumière qui l’illumine tout en-
tier, balayant les obscurités et transmutant de manière conti-
nue et systématique les situations.
Kether, comme les autres forces, se trouve intériorisée dans
chaque être humain et transmet cette essence nommée volonté
qui infiltre nos projets pour qu’ils puissent se réaliser. Elle
nous confère la capacité de prendre des initiatives, de démar-
rer, de nous lancer dans l’action.
Dit d’une façon plus claire : rien ne peut débuter dans notre
monde sans un apport de volonté ou de Kether. C’est comme
le moteur de démarrage qui permet à la voiture de commen-
cer à avancer. Avec Kether, nous parlons de force masculine.
177
L’attribut de Hochmah, la Sagesse, seconde force du trian-
gle, s’appelle Providence. Dans Hochmah s’intériorise la lu-
mière de Kether, constituant ainsi un authentique puits de
lumière divine à la disposition de la vie.
Lorsque l’on active la volonté dans un projet, apparaît im-
médiatement la providence, c’est-à-dire les circonstances pro-
pices à l’accomplissement de cette volonté, ce que
communément nous appelons chance.
Nous avons un dicton qui dit : « les enfants viennent au
monde sous une bonne étoile », voulant signifier qu’ils amè-
nent de la chance. Dans ce cas, l’insémination serait l’acte de
volonté et la naissance du bébé aura pour conséquence le bon
déroulement des objectifs fixés. À cette force, on a donné le
nom de providence : tout projet en a besoin à ses débuts.
Hochmah est bien sûr la force féminine.
L’attribut de Binah s’appelle Intelligence active. Grâce à
cette force tout l’univers se met en mouvement, donnant lieu
à la diversité des formes existantes. Elle nous indique les
normes à suivre. Après que se sont activées la volonté et les
circonstances propices, le troisième ingrédient est la création
d’un repère structurel, qui nous permette de définir les limites
de l’espace dans lequel devra être développé le projet en question.
Imaginons que nous ayons décidé de faire construire une
maison. La force Kéther nous permettrait de configurer le pro-
jet, c’est-à-dire de définir nos objectifs. Hochmah apporterait
les circonstances propices, par exemple rencontrer quelqu’un
qui connaisse un constructeur et qui nous mette en relation
avec lui. La force Binah nous pousserait à décider de l’em-
placement de la maison, à délimiter le terrain ou à limiter la
zone de recherche pour que ce projet puisse se faire.
178
Ce système s’applique à tout type de projet. Pour une
conquête amoureuse : je décide que je veux me fiancer, une
amie m’invite à une fête et je rencontre la personne que je sou-
haite séduire.
Mais d’autres étapes sont nécessaires pour réussir à attein-
dre l’objectif, nous les développerons ultérieurement.
Volonté, Sagesse et Intelligence sont trois principes qui se
trouvent intériorisés en chacun de nous.
La Volonté (Kéther) est en rapport avec notre corps men-
tal : elle requiert une soif de connaissance et apporte le maté-
riel spirituel qui la rend possible.
La Sagesse (Hochmah) est en rapport avec le corps de dé-
sirs : elle mobilise en lui nos sentiments dans le but de connaî-
tre et de savoir.
L’Intelligence (Binah) est en rapport avec le corps phy-
sique : elle permet la réalisation de l’objectif dont elle est por-
teuse, faisant que la Volonté rejoint le monde physique.
Ainsi pourrait-on décrire la Création de la manière sui-
vante : dans le ciel existent des connaissances qu’on a besoin
d’imprimer dans le monde matériel, pour que celui-ci soit la
copie exacte du ciel. Comme le monde matériel est plus étroit
que le monde spirituel, il est impossible au ciel de « se dé-
verser » sur la terre. L’implantation de l’ordre divin s’effectue
parcelle par parcelle, filament par filament, comme celle des
cheveux sur le crâne d’un chauve.
179
L’abîme et l’inhibition
Ces trois centres énergétiques constituent une unité, mais
lors de la répartition des tâches, il est apparu immédiatement
une évidence : dans l’univers de lumière, il était impossible
d’établir une autre vie que celle des dieux. Pour créer une vie
inférieure à la leur, pour lancer de nouveaux êtres dans le tor-
rent de l’évolution, il était nécessaire aux dieux de créer en
eux-mêmes une zone obscure, afin que la nouvelle vie puisse
évoluer dans cette ombre.
C’est donc Binah qui a été choisie pour être cette « zone
obscure », le troisième centre énergétique.
Mais quelques-uns des éléments qui travaillaient dans cette
zone ne furent pas d’accord. Tous avaient droit au même ni-
veau de lumière et certaines parties de Binah ont considéré in-
juste de devoir y renoncer. Nous nous référons à nouveau aux
Lucifers.
La solution du conflit, comme cela a déjà été dit, a consisté
à jeter les dissidents dans l’« abîme ». C’est-à-dire que les
forces hostiles au dessein divin ont été lancées vers un niveau
inférieur pour qu’elles y poursuivent leur développement sans
perturber la bonne marche de la Création. Ces dissidents fu-
rent les premiers « retardés » de l’histoire de la présente pé-
riode évolutive.
Nous pouvons extraire de cela un enseignement pratique :
chaque fois que nous sommes inhibés dans notre quotidien ;
chaque fois que nous réagissons face aux souffrances ou dif-
ficultés d’autrui en disant : « c’est son problème », nous
sommes en train de suivre la politique des Lucifers, puisque
la séparation qui s’est produite dans Binah lorsque les dissi-
dents ont échoué dans l’ « abîme » est due, nous venons de le
180
voir, à ce qu’une partie de leurs habitants a refusé la tâche es-
sentielle qu’ils devaient réaliser et qui consistait à donner vie
à de nouveaux mondes, à utiliser la propriété ignée de Kéther
pour l’expansion de la vie. L’inhibition est un ennemi à com-
battre.
Avant que de poursuivre, mettons une chose au clair : pré-
cédemment, nous avons dit que nous devrions éviter de don-
ner des conseils et de nous immiscer dans les affaires d’autrui.
Mais c’est une chose de participer aux décisions que doivent
prendre les autres, ce qui peut être risqué de par les implica-
tions que cela comporte ; et c’en est une autre de faire comme
si rien ne nous concernait, à l’image de ceux qui répètent
comme des perroquets : « Ça va. » Si l’on trouve un accidenté
sur la route, il est de notre devoir de nous arrêter ; si une per-
sonne demande de l’aide, nous devons la lui apporter ; de
même qu’il faut participer à un processus électoral. En bref,
ce qui importe, ce sont les expériences que nous vivons.
Revenons au sujet précédent. La technique de l’« abîme »
constitue une méthode qui permet de résoudre les conflits. Les
« retardés » qui échouent dans ce lieu évoluent à des niveaux
différents de ceux du reste de l’espèce. Ils créent un conflit
permanent et sont, au même titre que leurs descendants des
plans inférieurs, les grands agents du « mal », c’est-à-dire des
erreurs que commet l’être humain.
L’erreur est, en dernière analyse, l’inhibition, le manque
intérêt et de participation dans le monde extérieur. « La ma-
nifestation de l’éternité est représentée comme une faim »,
écrivait le mystique Jacob Boehm. S’ouvrir au monde exté-
rieur, avaler l’éternité, tel est l’objectif. Celui qui n’expéri-
mente jamais ce désir rejoint la file des « retardés ».
181
Une fois exclus les dissidents de la sphère de Binah, les au-
tres ont accepté l’« obscurcissement », c’est-à-dire qu’ils ont
consenti à vivre à un niveau inférieur par rapport à leurs mé-
rites, avec tous les inconvénients qu’implique cette situation.
Pour donner un exemple sur un plan humain : c’est comme
si l’homme qui vit à la lumière du Soleil devait aller vivre
dans une mine.
Il s’est alors produit dans les sphères de Binah une cristal-
lisation des énergies primordiales et dans ce monde plus obs-
cur a pu apparaître une nouvelle vague de vie.
C’est donc le sacrifice de Binah qui a permis la vie dans ces
niveaux inférieurs et, comme l’histoire de Dieu est notre pro-
pre histoire, c’est aussi par le sacrifice que nous pouvons réus-
sir à progresser.
Inutile de dramatiser ces propos. Les parents doivent se sa-
crifier pour éduquer leurs enfants. Par exemple, ils réduisent leur
« lumière » – dans ce cas, le langage habituel qu’ils utilisent –
pour que leurs paroles deviennent intelligibles à leurs rejetons.
Le sacrifice fut une Loi dont l’adoption a été nécessaire à
l’aube de la Création. Comme nous venons de le voir, ce sa-
crifice a été celui qui a institué dans le monde le « Mal », parce
qu’il a engendré un conflit qui a dû être réprimé par décret,
renvoyant à un niveau inférieur ceux qui se sont rebellés
contre cette décision divine.
Dans toute création, le sacrifice est inséparable de la lu-
mière. Celle-ci est la matière première de toute édification ;
elle circule en nous, transporte le germe de la vie. Nous de-
vons l’utiliser pour nos créations puisque la loi veut que toute
chose, avant d’avoir une existence extérieure, ait été édifiée
182
dans notre nature interne. En utilisant notre potentiel pour
créer, nous exécutons la politique de Dieu.
Si nous inhibons en nous-mêmes un acte créateur, nous
sommes en train de nous opposer à la politique divine. La lu-
mière transformée en créations externes nous est restituée au
fur et à mesure que nous la dépensons, en accord avec la loi
qui dit : « à chacun suivant ses nécessités », mais la qualité de
la lumière dépendra de l’œuvre que nous serons en train de
réaliser.
C’est à travers des Éthers que nous captons la lumière et,
comme nous l’avons déjà expliqué, nous disposons de cette
force vitale dans la mesure où nous continuons à l’utiliser : si
nous utilisons beaucoup d’Éther chimique, le flux d’Éther ré-
flecteur et lumineux diminuera. C’est comme si vous aviez un
budget pour passer le mois ; si vous dépensez trop en nourri-
ture, il vous en restera moins pour les vêtements…
Mais en utilisant les Éthers supérieurs pour des créations
sublimes, si cette demande de lumière est continue, il sera dif-
ficile de la conserver en notre intérieur, et il se formera en
nous une « zone obscure », comme ce fut le cas pour Binah.
Le problème est qu’il nous sera impossible de faire parve-
nir à maturité toutes les tendances qui se manifestent en notre
intérieur, de les extérioriser, d’arriver à ce qu’elles se conver-
tissent en un œuvre externe, de telle façon qu’une partie de
nous-mêmes demeurera dans l’ « abîme », évoluant à d’autres
niveaux, dans un autre temps, dans une autre vie.
Ainsi donc, pour pouvoir créer et respecter le compromis
divin, nous nous voyons dans l’obligation d’utiliser la lumière
qui légitimement nous appartient et de la projeter en dehors de
nous-mêmes. De cette façon, nous sommes dans la voie du
183
progrès, mais le prix à payer est la division interne entre les
tendances qui respectent la loi et progressent et celles qui res-
tent sous-développées et qui, pour se développer, nous
condamnent à un retour à la terre.
Si la totalité de notre être s’oppose au sacrifice, en empê-
chant que la lumière puisse sortir vers l’extérieur, cela nous
place automatiquement en dehors du schéma de la création.
De même, si nous atteignons la plénitude de la connaissance,
et que nous cessons de l’utiliser pour créer à nouveau, cela se
transforme en un pur gâchis et cela nous donne droit au pas-
seport et statut des retardés.
Utilisons un autre exemple. Nous avons expliqué dans des
chapitres précédents que les relations avec les autres sont por-
teuses de karma, qu’elles génèrent des factures qui nous obli-
gent à revenir sur terre pour les payer. Avec cette information,
nous pourrions décider de nous enfermer à la maison jusqu’à
la fin de nos jours et d’éviter ainsi la un nouveau karma. Mais
étant donné que dans notre système de vie nous avons besoin
de partager pour évoluer plus vite, le fait de nous enfermer
nous écarterait de cette voie, ce serait comme si nous nous sa-
linisions (nous nous mettions dans du sel pour nous conserver)
et ainsi nous nous situerions en dehors du schéma de la créa-
tion, nous convertissant en retardés.
Créer est donc une nécessité. Mieux vaut des créations er-
ronées, c’est-à-dire des œuvres dont l’habillage matériel se
détruit juste après qu’il a été réalisé, que la non-activité,
puisque l’énergie qui se dégage de ces erreurs, au moment
d’être réincorporée à l’individu dans les basses régions du
monde de désirs, après la mort physique, est génératrice de
conscience. Alors que, avec l’inhibition, nous sommes dé-
connectés de l’avant-garde de notre vague de vie.
184
Adam, Aisha et Ève
Si dans notre demeure intérieure, le sacrifice produit une
division de tendances, dans le domaine de l’Ego supérieur, le
« drame » de Binah a aussi produit une division. En effet,
l’être humain, dans sa première phase évolutive, était herma-
phrodite et contenait en lui-même la polarité positive et néga-
tive. Binah, en entrant dans sa période active, a produit dans
l’âme humaine une séparation et le primitif Adam a dû céder
une partie de son être à Ève. Dès lors, l’homme a dû joindre
ses forces sexuelles avec celles de la femme pour donner vie
à de nouvelles âmes. Et, cela se produit autant sur le plan phy-
sique que spirituel. Pour toute création stable, est nécessaire la
collaboration de la Volonté-Adam et de l’Imagination-Ève.
Pourquoi a-t-on dit Adam au lieu d’Adan ? Nous savons
que dans la Bible, le livre qui transmet la genèse de l’huma-
nité sous forme d’histoires symboliques et réelles, il est écrit
avec les lettres du code hébraïque. Ainsi Adam est formé par
les lettres Aleph-Daleth-Mem. La signification du mot Adam
représente l’humanité avant qu’elle ne soit individualisée.
185
Ainsi, de la même manière que, au premier Jour de la Créa-
tion, Kéther fut le principal centre actif, au début du dévelop-
pement de la vague de vie humaine, la première forme de vie
qui a existé fut Adam. Ce nom doit être écrit avec un M final.
Les trois lettres qui le composent représentent les trois centres
d’énergie qui ont participé à cette création. L’Aleph est Kéther
ou la Volonté qui déplace tout ; le Daleth est Hochmah, ou
l’Amour qui crée la vie ; le Mem est Binah, ou la forme ma-
térielle qui donne aux vertus spirituelles un véhicule pour leur
manifestation.
Dans la terminologie alchimique, ce premier stade de
l’existence matérielle représenté par Adam reçoit le nom de
Soufre, considéré comme le père de tous les métaux, leur gé-
nérateur, qui se trouve dans de multiples combinaisons maté-
rielles qui ont donné lieu à la diversification de la Création.
L’humanité adamite avait un niveau de conscience semblable
à celui des minéraux actuels, c’est-à-dire une absence totale de
conscience de soi-même.
Au second jour de la Création, le principal centre actif fut
Hochmah. La spécialité de cette Séphira est celle de faire ar-
river à maturité ce que Kéther-Volonté a initié. Dans Hoch-
mah se trouve emmagasiné le courant lumineux provenant de
Kéther et le supplément de lumière qui correspondait à Binah
et auquel celle-ci a renoncé pour que soit possible l’existence
de nouvelles vagues de vie. De telle sorte que Hochmah est un
authentique puits de forces lumineuses qui servent à reconstituer
l’harmonie là où règnent le désordre, le chaos et la maladie.
De la même manière que, pendant le second jour de la
Création, le centre actif fut Hochmah, durant la seconde étape
du développement de la vague de vie humaine, est apparue la
186
femme. L’humanité adamite était hermaphrodite, comme le
fœtus l’est pendant la phase de son développement qui réca-
pitule cette période. Hochmah entrant en phase dynamique,
Adam, l’homme primordial, s’est divisé et le sexe masculin
fut séparé du féminin.
Il est nécessaire de bien comprendre ce processus, parce
qu’une lecture erronée de la Bible pourrait vous amener à pen-
ser que le premier sexe qui apparu sur terre fut le masculin,
alors qu’Adam était hermaphrodite, homme et femme en
même temps.
Dans une traduction simple de la Bible (Genèse II, 23), il
est écrit qu’Adam a donné à ce nouvel état d’être, né de son
flanc gauche, le nom de femme. En réalité, le mot qui appa-
raît dans le texte de Moïse est Aisha, mot formé par les lettres
hébraïques : Aleph-Shin-Hé. L’analyse de ces lettres nous per-
mettra de comprendre leur signification profonde. L’Aleph re-
présente la source primordiale de la vie dans laquelle toute
volonté a son origine. Le Shin est le signe du lien entre la di-
vinité et l’homme, c’est le terrain de rencontre entre la nature
spirituelle et la matérielle et cela illustre l’instant pendant le-
quel l’homme comprend les objectifs de Dieu. Le Hé est la
fécondité, la fertilité matérielle. Ce nom révèle un état du dé-
veloppement humain, dans lequel l’être humain possède déjà
la faculté de comprendre, celle qui est à l’intérieur de soi, et
de la transmettre à travers le Hé à toutes les choses.
Plus encore : dans Aisha, Dieu établit une alliance avec
l’homme, marquée par le Shin, signe qui évoque une pro-
messe de rédemption. C’est par ce signe qu’un jour viendra au
monde matériel Jésus-Christ, nommé le Fils, ce qui, en plus de
représenter un événement historique, a trait à notre propre na-
187
ture individuelle. Aisha se manifestera un jour à l’intérieur de
nous-mêmes et nous apportera le fils tant espéré, et ce sera
une naissance sans l’intervention d’un homme : ce sera une
œuvre de notre esprit qui aura atteint une catégorie supérieure.
Dans la terminologie alchimique, ce second état de l’exis-
tence matérielle représenté par Aisha, reçoit le nom de Mer-
cure, considéré comme la mère de tous les métaux.
Au troisième jour de la Création, le principal centre actif
fut Binah. Sa spécialité fut de servir de fondement à tout ce qui
est créé. Binah serait ainsi la porteuse de l’obscurité, mais en
même temps celle qui a rendu possible notre existence, la ma-
trone qui, lors des successives étapes, a « refroidi » les éner-
gies primordiales, afin que nous puissions disposer d’une
Terre matérielle comme champ de nos opérations.
Binah a été appelée « mère obscure du monde ». À elle re-
vient la gestation de notre Terre et son représentant sur le plan
humain, la femme, est celle chargée de porter les créatures.
De la même manière qu’au troisième jour de la Création,
Binah fut le principal centre actif, dans la troisième étape du
développement de la vague de vie humaine est apparue Ève,
dont le nom est cité pour la première fois dans le troisième
chapitre de la Genèse (3, 20). Nous savons que quand Kéther
exerce sa maîtrise, l’humanité est hermaphrodite en Adam.
Sous la maîtrise de Hochmah, l’humanité se divise en deux
sexes et le féminin est appelé Aisha. Sous la maîtrise de Binah,
après que s’est produit l’acte de désobéissance à la loi res-
trictive de cette Séphira (celle des Lucifers), la femme pri-
mordiale a reçu d’Adam le nom d’Ève et a reçu la faculté,
inhérente à Binah, d’engendrer des fils. Le mot Ève est formé
par les lettres Heith-Vav-Hé.
188
Aisha signifie la faculté de comprendre, qui renvoie à la
propriété minérale de mercure. Cette faculté est celle qui gé-
nère ce nouveau nom, puisque le Heith décrit cet état énergé-
tique dans lequel sentiments et raison se touchent et forment
la base de compréhension de deux mondes, l’émotif et le men-
tal.
Dans le zodiaque, le Heith lie le signe des Poissons avec la
Balance, qui est le signe de la femme. Le Vav est le signe de
la relation entre la lumière et les ténèbres. La femme est celle
qui donne la lumière et aussi celle qui reçoit la lumière-se-
mence masculine pour l’introduire dans les ténèbres de son
organisme physique et engendrer une vie nouvelle. Le Hé est
le signe de la vie, de la fertilité. En termes généraux, Ève si-
gnifie : l’être qui transmet la vie.
Ainsi nous voyons qu’à travers Aisha, Dieu nous transmet
la vie spirituelle et à travers Ève, nous confère la faculté de
transmettre la vie physique.
Dans la terminologie alchimique, ce troisième état de
l’existence matérielle, représenté par Ève, reçoit le nom de
Sel, dont la propriété permet de donner une saveur particu-
lière à chaque chose, les différenciant ainsi entre elles.
Comme l’être humain a été créé à l’image et semblance de
Dieu et que, suivant le principe hermétique, ce qui est en haut
est comme ce qui est en bas, ces trois Principes se trouvent
intériorisés en lui et constituent les trois forces qui travaillent
constamment dans sa vie.
Soufre, mercure et sel correspondent donc à des propriétés
actives en chacun de nous et qui se manifestent comme vo-
lonté, sagesse et intelligence. Que le soufre de Kéther puisse
189
se manifester en nous dans toute sa pureté paraît difficile,
parce qu’il représente la suprême unité, et que les hommes
sont divisés en sexes, sans avoir encore constitué des véhi-
cules appropriés pour la manifestation de l’unité. Au centre
du triangle suprême, Kéther se manifeste à travers Hochmah
ou Binah.
Volonté, Providence, Intelligence : dans ces trois mots se
trouve la clé de notre existence. La Volonté est une force qui
nous convertit en des êtres totalement libres. Quand la volonté
se met en marche, les circonstances autour de nous commen-
cent à bouger et à se configurer en accord avec elle.
Quand notre Volonté a agi, la force providentielle se met en
marche automatiquement et, d’un jet de lumière, fait parvenir
à maturité et à la perfection ce que la Volonté a mis en route.
Si la Volonté arrête d’agir, la Providence le fait également,
puisque ce sont deux forces dépendantes l’une de l’autre. Cela
est un point d’apprentissage fondamental. Sans la Volonté, la
vie ressemblerait à ces eaux stagnantes envahies par les para-
sites.
C’est ainsi. Mais à certains moments, nous avons besoin
de nous arrêter pour réfléchir, pour considérer les aspects pro-
fonds de notre personnalité, et cela est bénéfique. Ce qui est
important c’est de comprendre qu’après cet arrêt, il est né-
cessaire de mettre en marche la force de volonté pour que le
train de vie puisse poursuivre son chemin d’évolution.
Par exemple, pour sortir de l’état que nous appelons dé-
pression, il est nécessaire de manifester de la volonté. Dans le
domaine symbolique, une des principales causes de la dé-
pression est le besoin qu’éprouve la personne de changer son
style de vie, sa manière de considérer les problèmes et les si-
190
tuations quotidiennes. Elle sent que ses membres se paraly-
sent, refusent de répondre, quand elle essaye de repartir à la
charge, de suivre le même sentier qui l’a menée à la dépres-
sion. Au contraire, quand elle est capable de regarder un peu
plus loin au-delà de ses problèmes, d’apercevoir le nouveau
paysage qu’elle a devant elle, elle active la volonté et arrive à
obtenir une victoire personnelle.
L’union Kéther-Hochmah a pour résultat une volonté ex-
pansive, lumineuse, qui incite l’individu à créer de nouveaux
mondes, en suivant la prérogative divine de s’ouvrir sans li-
mites. Cette faculté est intériorisée dans l’élément masculin,
le dotant de la semence génératrice qui permet la reproduc-
tion dans le monde physique et qui est en même temps le signe
annonciateur de fécondité dans le monde spirituel.
Le troisième centre d’énergie intériorisé en nous se charge
d’appliquer la loi. Si la volonté a agi d’une manière arbitraire
et erronée, si l’œuvre de la providence est inadéquate aux yeux
de la divinité, Binah-Intelligence se charge de nous faire com-
prendre que nous nous sommes trompés et, en nous corrigeant,
nous apprend à utiliser la volonté en conformité avec la loi di-
vine.
L’union de Kéther-Binah a pour résultat une volonté
conservative qui emprisonne en soi les qualités ignées de Ké-
ther-Soufre pour donner lieu à une sélection, c’est-à-dire une
création d’éléments soumise à certaines conditions.
Cela nous permet de comprendre le mystère de la sexualité.
L’impulsion masculine opère sans discrimination, alors que
la femme, quand ses propriétés essentielles sont en ordre, agit
de manière sélective, avec l’homme de son choix. Par ailleurs,
alors que l’homme en l’espace de neuf mois peut engendrer
191
une quantité indéterminée d’enfants, la femme doit se conten-
ter d’engendrer un seul ou deux (habituellement), si nous ex-
cluons la fertilité obtenue par des moyens artificiels.
C’est ainsi que fut constitué le couple humain, avec son
fonctionnement caractéristique. Kéther-Hochmah sera
l’homme et Kéther-Binah la femme. Nous nous référons à
l’espèce, puisqu’au niveau de l’individu, les successives in-
carnations que l’Ego a effectuées depuis ont rendu le côté fé-
minin de l’homme et le côté masculin de la femme plus
puissants sexuellement.
Ainsi donc, les forces actives en nous sont au nombre de
trois. De la première nous recevons une liberté absolue : rien
ne s’oppose à l’exercice de notre volonté. De la seconde nous
obtenons une aide divine, qui est comme une récompense à
nos efforts, et en vertu de cette grâce providentielle, notre
œuvre atteint le degré de perfection. La troisième de ces forces
nous oblige à nous soumettre à la Loi et ainsi implique que
seule notre volonté puisse être exercée dans des actes qui
soient conformes au dessein divin. Mais l’Intelligence de
Binah n’agit jamais avant, mais bien après. Si nous avons
abusé de nos pouvoirs créateurs, nous serons soumis à la Loi.
Hésed
Le travail conjoint de Kéther, Hochmah et Binah donne
lieu à une création. Binah, en s’obscurcissant ou refroidissant,
a permis qu’un monde existe dans un plan inférieur à celui de
ces trois principes. Cette nouvelle sphère est connue sous le
nom de Hésed.
192
Hésed fut le monde que les Élohim ont conçu pour l’être
humain et dans lequel nous aurions pu vivre éternellement,
mais nous savons que nous avons été expulsés du paradis.
Le centre d’énergie appelé Hésed est entré en fonction au
quatrième jour de la Création, qui est l’actuel. La divinité avait
alors déjà déployé tous ses pouvoirs, ceux inhérents à Kéther,
Hochmah et Binah. Le résultat fut Hésed, qui enfermait tous
les pouvoirs sacrés et duquel émanaient toutes les vertus spi-
rituelles. Hésed est un monde de liberté, un espace dans le-
quel la Grâce a concentré tous ses dons, où la Loi n’interdit
rien, tellement la Bonté règne en ce lieu sacré. En un mot :
Hésed est le Paradis terrestre.
« Adam et Ève vécurent là-bas comme des rois absolus,
avec pouvoir sur les animaux et les choses. » L’interprétation
profane de ce passage biblique transforme Adam et Ève en un
homme et une femme, mais en réalité, les lettres ADM, qui
donnent lieu au nom d’Adam, signifient le Genre humain dans
l’étape primitive de son développement, et Ève signifie : l’être
qui transmet la Vie. Adam et Ève, c’est ce que nous sommes
tous à un moment donné de notre développement.
L’humanité de cette période avait à peine conscience
d’elle-même et obéissait aux impératifs divins comme un au-
tomate obéit aux impulsions électriques qu’il reçoit. L’être hu-
main agissait en conformité avec la volonté divine.
Il aurait peut-être pu séjourner là-bas jusqu’à la fin des cy-
cles évolutifs, mais il a été sensible à la voix de l’expérience,
du « mal ». Nous avons vu comment les dissidents de la
sphère de Binah ont été précipités dans l’« abîme » pour évi-
ter de perturber les desseins divins. Ce groupe de dissidents a
transmis son héritage, d’une certaine manière, aux générations
193
qui ont atteint l’autoconscience dans les trois premiers jours
de la Création, de telle façon que lors des Travaux de chaque
jour, intervenait une catégorie d’êtres « anormaux » dont les
agissements contrecarreraient les plans du Créateur.
Pendant l’époque paradisiaque sont apparus les Lucifers,
qui, comme nous le savons, étaient un groupe de retardés de
la génération des Anges, celle qui a conquis le niveau humain
au troisième jour de la Création. Pour assurer leur propre évo-
lution, les Lucifers décidèrent d’« aider » l’homme, en l’ins-
truisant sur tout ce qui concernait les fonctions créatrices. « Si
tu manges ce fruit, leur ont-ils dit, tu seras comme Dieu. »
Cela signifie que chaque fois que quelqu’un se trouve au
paradis, qu’il apprécie le repos, la relaxation, qu’il a l’im-
pression d’avoir atteint un sommet sur le chemin, apparaît un
luciférien pour lui chatouiller les narines.
Il est cependant bon de rappeler qu’ils agissent poussés par
notre propre volonté. Il se produit la même situation quand
nous nous allongeons pour faire une sieste et que nous de-
mandons à notre partenaire qu’il nous réveille au bout d’une
demi-heure. Quand notre demande est exécutée, nous sommes
au paradis et son intervention peut nous incommoder, mais
elle aura été générée par notre propre besoin de nous lever et
de continuer l’évolution.
L’on a beaucoup spéculé sur le sens du « fruit défendu ».
Mais tout cela renferme un mystère très simple à comprendre.
La sphère Hésed, comme nous l’avons expliqué, est le résul-
tat de l’action des trois centres supérieurs, Kéther, Hochmah
et Binah. L’on a vu comment cette dernière a dû renoncer à la
partie de la lumière qui lui correspondait pour pouvoir en-
gendrer une vie inférieure à elle-même (de la même manière
194
que la mère cède les éléments de son corps au fœtus qu’elle
porte en son sein). Cet aspect de renoncement, de restriction,
Binah le projette sur tout ce qui sort de sa sphère ; il était donc
naturel que dans ce Paradis il existât une restriction inhérente
à la participation de Binah. Ainsi Dieu devait-il nécessaire-
ment interdire quelque chose à l’humanité primitive. Nous
agissons de la même manière quand nous interdisons à nos
enfants de s’absenter du collège, par exemple, quand nous
avons l’interdiction de pratiquer une partie de chasse…
Gueburah
En raison de la désobéissance aux règles qui régnait dans
Hésed-Paradis, ce monde de liberté et de bonheur s’est éva-
poré au bénéfice de la polarité contraire et l’être humain est
entré dans le domaine de la Rigueur. Un nouveau centre
d’énergie s’est ainsi activé, devenant le siège de cette Ri-
gueur : il s’agit de Gueburah, dont l’attribut est la Justice.
L’on peut ainsi dire que l’être humain s’est vu obligé de
sortir du Paradis pour avoir voulu épuiser toutes les possibi-
lités que lui offrait ce monde.
De là est issue une règle importante dans la conduite quo-
tidienne : pour conserver le bonheur et le bien-être, il est né-
cessaire que nous évitions d’aller jusqu’à la limite des choses.
Dans les anciennes règles de savoir-vivre, l’on enseignait aux
enfants de bonne éducation qu’il fallait laisser un peu de nour-
riture dans l’assiette. Ce « peu » est la partie de Binah et en le
faisant, l’on respecte ainsi sa Loi, celle du renoncement. Ar-
river jusqu’aux extrêmes limites favorise l’apparition de la Ri-
gueur et le bonheur disparaît. Si nous attendons jusqu’à la
195
dernière minute pour nous habiller en vue d’aller à un rendez-
vous, il est possible que nous y arrivions en retard, avec les
conséquences que cela peut engendrer. Si nous utilisons tout
le réservoir d’essence, le carburateur peut se remplir des restes
du fond du réservoir. Si nous vidons la batterie du portable,
nous pouvons nous retrouver coupés au milieu d’un appel.
La sortie du Paradis présuppose que la conscience de l’être
humain se soit obscurcie et déconnectée des créateurs. Il s’est
arrêté d’entendre la voix divine de manière directe et, ayant
perdu ce guide lumineux, est tombé sous l’emprise du désir.
Cela signifie un important changement de plan et une nou-
velle voie à parcourir.
Les désirs lui ont fait découvrir sa capacité génératrice et
le plaisir inhérent à l’acte sexuel. Auparavant, dans la période
paradisiaque, les créateurs unissaient les couples à certaines
saisons de l’année, afin que l’acte de procréation se réalise à
l’unisson avec les forces cosmiques et les enfants venaient au
monde sans douleur. En perdant le contact avec la divinité,
l’être humain a engendré suivant ses désirs et, en violant les
normes cosmiques, est apparue la douleur.
Caïn
Le premier fils d’Ève fut Caïn, fils de Samael, le Serpent.
Cela signifie que Caïn était d’une race supérieure à celles des
humains. L’Imagination, attribut de la femme, était entrée en
contact intime avec les retardés d’une génération supérieure,
qui étaient les Lucifers, experts dans le déchiffrage de la Loi,
mais en travaillant sous le contrôle de Binah, la rigueur.
196
À partir de là, l’homme, guidé par le luciférien Caïn, ne
pouvait comprendre la loi qui régit l’univers qu’avec l’aide
de ses désirs. Ce fut le début de tous les drames et souffrances,
le prix à payer pour sa capacité créatrice.
La Genèse nous parle de la séduction de la femme par le
Serpent. Le mot qui est traduit d’ordinaire par serpent est Na-
hash, formé par les lettres Noun-He-Shin ; il évoque une spi-
ritualité corrompue, rabaissée aux bas niveaux du monde
matériel (Noun). Fabre d’Olivet, un traducteur de la Genèse,
disait à propos de ce mot : « Nahash veut dire l’ardeur cupide,
envieuse, intéressée, égoïste, qui serpente dans le cœur des
hommes et l’enveloppe dans ses replis. »
La femme primordiale fut séduite par cette ardeur inté-
rieure qu’on mit dans le cœur des hommes, les Lucifers.
Ce qui importe maintenant c’est de bien comprendre que
Caïn est le fils de la femme et d’une demi-divinité corrom-
pue, retardée. Cela a donné lieu à une déformation dans le pro-
cessus de la création divine.
Le déploiement du potentiel divin exigeait que l’espèce hu-
maine, après avoir occupé les centres correspondants à Ké-
ther, Hochmah et Binah, occupât Hésed. Mais Caïn, au lieu
d’être le représentant humain d’Hésed, est celui de Gueburah.
Nahash a perturbé l’ordre divin en faisant naître en premier le
fils destiné à naître après. Ainsi l’humanité fut-elle expulsée
du Paradis sans avoir même vécu sur celui-ci.
197
Abel
Caïn est le frère majeur du couple initial, mais cette fonc-
tion aurait dû revenir à Abel, puisqu’Abel est l’entité spiri-
tuelle-humaine qui correspond à Hésed. Reste ainsi le mystère
des deux frères majeurs qui doivent céder leurs droits aux mi-
neurs, qui sont ceux qui héritent du royaume du Père. Avec
Caïn l’ordre divin s’est altéré, mais cela constitue seulement
une péripétie. Hésed est l’héritier du royaume du Père, de
façon que, pour grande que soit la lignée de Caïn, les droits de
primogéniture correspondent à la descendance d’Abel-Hésed.
Caïn et Abel correspondent à deux volontés opposées,
l’une tournée vers la conquête du monde matériel et la
connaissance de toutes ces lois ; l’autre vers la conquête des
mondes spirituels. La volonté qui a fait concevoir Caïn a été
plus forte que l’autre et cette volonté s’est avérée être élimi-
natrice, c’est-à-dire qu’elle « a tué » l’autre.
Comme pour la grande majorité des événements rapportés
dans la Bible, il est nécessaire de comprendre celui-ci comme
un processus intérieur qui a lieu à chaque fois que se profile
une tendance. Si l’objectif au moment de la générer est orienté
vers le matériel, c’est-à-dire, si l’on désire seulement des ré-
sultats matériels et qu’en eux se trouve la passion égoïste de
Nahash, le fils qui naîtra sera Caïn. Si au contraire, on le
conçoit avec un objectif supérieur, comme celui d’acquérir
des connaissances, alors naîtra Abel. Un Abel qui cessera
d’être menacé de mort, puisque qu’avec l’écoulement du
temps la volonté de Caïn s’est adoucie et la même Bible nous
raconte plus loin comment Ésaü, le frère majeur, a pardonné
à Jacob, le frère mineur.
Mais à ce stade primordial auquel se réfère le commentaire
198
biblique, la volonté d’Adam et d’Ève, contrainte par Nahash,
s’est orientée vers la conquête du monde matériel et cela les
a conduits à l’Est de l’Éden, en dehors de cet exubérant para-
dis dans lequel ils auraient pu vivre et dont les clefs se trou-
vent en Abel.
Questions
199
L’ARBRE DE VIE
N
ous avons expliqué que les centres d’énergie appe-
lés : Kéther, Hochmah, Binah, Hésed, Gueburah, ont
poursuivi le développement d’un projet évolutif.
Après eux, s’en sont créés d’autres : Tiphéreth, Netzah, Hod,
Yesod et Malkuth. Ces dix centres, dans la terminologie ca-
balistique, sont nommés Séphiras ; ils composent ce qui est
appelé Arbre de Vie.
L’Arbre de Vie représente un schéma d’évolution qui, en
plus de nous instruire sur le développement de la vie aux dé-
buts de notre galaxie, sert aussi à nous indiquer les pas à sui-
vre dans le développement de tout projet, de quelque nature
qu’il soit. Ce sont des étapes obligatoires sur le chemin de ce
que nous souhaitons réaliser.
Comme nous pouvons le voir sur le schéma page suivante,
l’Arbre est divisé en trois colonnes : celle du centre, qui est la
plus élevée, celles de droite puis de gauche.
Les principaux attributs de l’Arbre sont les suivants :
1. Kéther : la Volonté
2. Hochmah : la Sagesse
3. Binah : l’Intelligence active
201
4. Hésed : le Pouvoir
5. Gueburah : la Justice
6. Tiphéreth : l’Harmonie
7. Netzah : la Beauté
8. Hod : la Vérité
9. Yesod : l’Imagination
10. Malkuth : le Règne matériel, la Cristallisation.
L’Arbre de Vie
Comme nous l’avons
constaté, l’Arbre est formé
de trois colonnes : celle de
droite est connue sous le
nom de : la colonne de la
Bonté, de la Grâce ou de la
Tolérance. Celle de la
gauche, comme la colonne
de la Rigueur, de la Loi, ou
encore du Sacrifice ou de
la Sévérité. Et celle du
centre comme la colonne
de l’Équilibre ou de l’Har-
monie. Ces attributs cor-
respondent aux fonctions attribuées aux Séphiras qui les
peuplent. Nous voyons que les Séphiras sont unis par un che-
min, auquel l’on donne le nom de Sentier. Ce Sentier fait que
l’énergie contenue dans un Séphira débouche inévitablement
sur celui qui le suit : le sens d’un Séphira spécifique est donc
lié à celui de son opposé.
Dans certaines illustrations, les centres apparaissent sous
forme de sources qui se communiquent, mises les unes sous
202
les autres, depuis Kéther jusqu’à Malkuth, de façon que l’eau
commence par remplir la première source et se déverse dans
les suivantes pendant que les réceptacles successifs se rem-
plissent.
Kéther représente le point de départ de tout projet, l’éner-
gie de propulsion, l’inspiration, la motivation qui doit nous
mener à planifier. De cette façon, une entreprise à dévelop-
per, qu’elle soit de type matérielle, émotionnelle, intellectuelle
ou spirituelle, doit avoir sa phase Kéther, elle a besoin de cette
impulsion initiale, de la poussée de la volonté, de cette étin-
celle qui nous permettra de démarrer.
Hochmah est le centre des opportunités, là où l’énergie de
Kéther devient visible. C’est la phase durant laquelle se pro-
duisent les circonstances précises pour pouvoir à bien notre
projet, celle où apparaît la chance qui nous permet de mainte-
nir allumée l’étincelle de volonté.
Binah est le centre de développement des normes, celui qui
fournit le cadre de l’action où doivent se développer les en-
treprises, qui déterminent les limites dans lesquelles doit se
développer le projet, ses lignes directrices de conduite.
Hésed est le centre appelé paradis et l’attribut qui lui est
associé est le pouvoir. Le passage par ce Séphira doit confé-
rer au projet un haut degré de passion, sans lequel l’on se per-
drait dans un marasme dénué de sens, dans le superflu. Toute
idée qui a de la valeur et que l’on souhaite mener à bon port
a besoin de sa dose de passion. Au travers de Hésed, l’on doit
assumer des compromis. Et du pouvoir doit émaner la géné-
rosité.
Gueburah a pour mission de rétablir l’ordre ; c’est pour cela
203
que son attribut est la Justice. Quand le projet arrive à la fron-
tière de Gueburah, c’est le moment de corriger les erreurs et
d’introduire des améliorations. Les plaisirs d’Hésed sont tel-
lement nombreux que l’être humain s’écarte des objectifs tra-
cés par Kéther. Quand cela arrive, Gueburah entre en activité
et, de la même façon que le chirurgien extirpe le mal avec le
bistouri, il impose la Justice, en montrant la façon de pour-
suivre le chemin tracé précédemment. Ce centre montre aussi
l’importance de savoir être discret quand un processus est en
train de se développer : comme un four qui doit rester fermé
jusqu’à ce que le gâteau ait monté…
Prenons cet exemple d’un projet à réaliser : écrire un livre.
Le premier pas, celui qui correspond à Kéther, est la volonté
de mettre en route ce projet, de se donner comme objectif
d’écrire un livre.
Dans la seconde phase, Hochmah, il est nécessaire que
nous soyons très attentifs à ce qui se passe autour de nous,
parce que doivent se produire les circonstances pour nous met-
tre sur le chemin vers le projet. Peut-être qu’à travers d’un
ami, un programme de télévision, une affiche ou une annonce,
nous découvrirons le sujet sur lequel nous souhaitons écrire.
Dans Binah, nous devrons établir le cadre, le milieu, situer
les limites. Si nous décidons de l’écrire en français, nous nous
limiterons aux pays francophones ou ceux où l’on parle le
français. Nous pourrons décider s’il s’agira d’un essai, d’un
roman, d’un livre de contes ou de poésie.
Dans la quatrième phase, Hésed, nous devrons éprouver de
la passion, de l’enthousiasme pour le projet, sentir que nous
avons la capacité de le développer.
204
Le passage par Gueburah nous amènera à considérer des
changements possibles, à corriger les idées initiales et à com-
prendre l’importance de la discrétion dans tout projet en ac-
tion.
Maintenant poursuivons le processus de l’Arbre.
Le centre suivant s’appelle Tiphéreth ; il est le premier Sé-
phira que l’on trouve dans la colonne centrale de l’Équilibre,
après Kéther, et son attribut est l’harmonie. C’est quand le
projet doit passer par le tamis de la conscience, quand il est né-
cessaire d’évaluer l’envie de le développer et sa nécessité ;
c’est le moment de penser à ses répercussions dans le futur.
Dans l’exemple du livre, nous devons chercher à savoir si
le sujet choisi est en accord avec notre conscience et comment
cela va se répercuter sur les lecteurs potentiels.
Si nous regardons bien, tous les Sentiers de l’Arbre condui-
sent à Tiphéreth et celui-ci mène à tous les Centres de Vie.
C’est le Centre qui établit la conscience dans l’homme, celui
qui centralise toutes les expériences provenant de la colonne
de la Rigueur et de la Grâce divine. C’est le Centre qui dira si
l’expérience soumise à Kether-volonté est conforme aux ex-
périences que nous devons assimiler dans cette vie.
Netzah est le numéro sept, c’est le Centre qui inspire l’idéal
de la Beauté. Il se trouve dans la colonne de la droite, sous
Hésed, et il nous livre un message : dans la vie, en plus de
l’utile, doivent aussi être mis en valeur le beau, le détail sub-
til qui harmonise l’ensemble, le parfum qui donne un sens à la
fleur et qui attire les insectes pour qu’ils la fécondent. Netzah
représente la sensibilité qui offre aux artistes l’inspiration et
aux amoureux le matériau pour alimenter leur amour. C’est
205
celui qui est chargé de la forme, celui qui conférera à l’im-
pulsion l’attractivité et une touche de séduction.
Arrivés à ce point, nous devons nous demander si le livre
va apporter de la beauté, s’il sera perçu et mémorisé par les
sens. C’est le moment de penser à une couverture attirante.
L’attribut de Hod est la vérité. Une fois surmontée la phase
de la beauté, il est nécessaire de se demander quel est le mes-
sage qu’enferme le projet. Arrive le moment de l’analyse et de
la synthèse, pour pouvoir donner forme au résultat final, pré-
voir la structure définitive. Ainsi devront être étudiées les
voies de communication à utiliser pour que le produit soit dif-
fusé dans la société.
Dans le cas du livre, c’est le moment d’analyser le contenu
qu’on souhaite lui donner, de décider du nombre de pages, du
type de caractère de la police, du format et des moyens qui
vont être utilisés pour qu’il arrive jusqu’au public.
Yesod est le troisième Séphira de la colonne de l’Équilibre
et son essence est l’Imagination. Les vertus qui doivent être
déployées quand le projet atteint cette phase sont celles de la
patience, la visualisation du résultat que l’on souhaite et la vi-
sion d’une image globale. Il faut prendre de la distance par
rapport au projet et essayer de le visualiser dans son ensemble.
Par rapport au livre, c’est le moment d’imaginer les inci-
dences qu’aura sur les lecteurs l’histoire que nous leur avons
racontée.
Finalement, Malkuth représente notre Je physique, la pla-
nète Terre, notre personnalité matérielle. Malkuth renvoie à
la cristallisation, la réalisation sur le plan physique de ce qui
a débuté dans Kéther.
206
Quand le projet d’écrire un livre arrive à Malkuth, c’est le
moment de commencer à l’écrire, de matérialiser l’impulsion
initiale.
Le premier tour est terminé, mais l’écriture du livre amè-
nera une série d’expériences qui doivent être transférées à
l’Ego supérieur. Ainsi, quand on arrive à Malkuth, s’inverse le
flux et l’on commence à monter à nouveau par l’Arbre, mais
dans ce cas en laissant du lest, c’est-à-dire en assimilant l’es-
sence de l’expérience que l’on a vécue.
L’action des neuf premiers Centres sur le dixième, qui re-
présente nous-mêmes, c’est ce qui va former notre conscience
au cours des incarnations. Chacun a ses lois et ses principes,
et pour que nous puissions les apprendre, les Hiérarchies spi-
rituelles qui dirigent notre évolution nous situent, dans une
vie bien précise, « plus près » d’un Centre que d’un autre.
Pour le connaître, il faut tenir compte dans l’horoscope de
sa naissance, qui permet de savoir quels sont les Centres qui,
d’une certaine façon, « sont au repos » et ceux qui sont actifs
dans la présente vie. De cette manière, au travers de l’astro-
logie cabalistique, la personne pourra s’orienter selon le tra-
vail qu’elle s’est proposée de réaliser.
L’analyse de sa propre vie et de ses circonstances, en nous
fixant sur les clés qui émanent de chaque Séphira, nous sera
utile pour savoir ce que nous développons le plus dans la vie
quotidienne.
Par exemple, Yesod se montrera au rêveur, à l’imaginatif,
à celui qui façonne sa réalité jusqu’à la convertir en quelque
chose d’attrayant. Les personnes nées sous le signe du Cancer
se retrouveront dans l’orbite de Yesod.
207
L’influence de Hod concerne l’intellectuel, le critique, celui
qui sait analyser une situation et celui qui est capable de com-
muniquer adéquatement ses idées. Les personnes nées sous
les signes de Gémeaux et Vierge se retrouveront dans l’orbite
de Hod.
Netzah nous rapprochera des artistes, des personnes sensi-
bles, de ceux qui ont de la délicatesse et du tact, qui offrent des
fleurs ou des bonbons, qui se préoccupent de leur aspect ex-
térieur. Les signes de Taureau et Balance lui seront proches.
La personne en connexion avec Tiphéreth sera le prototype
de celui qui agit en suivant les conseils de sa conscience, qui
sera joyeux et fidèle à un code de conduite. Les natifs du Lion
représentent ce Centre énergétique.
Gueburah concerne le justicier, l’irritable, mais aussi celui
qui possède de bonnes doses d’énergie pour mener à bien son
travail, celui qui sait rectifier ses erreurs. Ces caractéristiques
sont liées aux signes du Bélier et du Scorpion.
Hésed représente le politique, celui qui brigue le pouvoir,
mais aussi le fougueux, le passionné, l’impétueux. Sagittaire
et Poissons sont les signes qui représentent Hésed.
Binah est en rapport avec le législateur, le juge, le procu-
reur de justice, celui qui est régi par des normes et qui ne passe
jamais au feu rouge, qui structure la vie suivant un code. Ca-
pricorne et Verseau sont les signes les plus proches de Binah.
Hochmah et Kéther n’ont pas de lien avec les signes as-
trologiques et pourtant seul l’être humain peut se rapprocher
de leurs caractéristiques.
Les neuf premiers Séphiras que nous sommes, excepté
Malkuth, représentent neuf groupes de facultés que nous de-
208
vons acquérir. Quand nous aurons parcouru tous les Sentiers
qui unissent les Séphiras, de haut en bas et de bas en haut,
notre travail humain sera parvenu à sa fin.
Proposition
Réalise une liste avec les vingt et une règles de la vie que
te suggère ce livre. Par exemple (règle 1) : ce qui est en haut
est identique à ce qui est en bas, ainsi j’essaierai de projeter
mes idées dans la réalité et de faire correspondre mes actes à
ce que je pense.
209
POUR FAIRE EN SORTE QUE
L’OPÉRATION DU SOLEIL SOIT
ACCOMPLIE ET PARACHEVÉE.
V
oltaire a écrit : « Si Dieu a fait l’homme à son image,
les hommes le lui ont bien rendu ». Osant prendre le
contre-pied de l’illustre philosophe, j’ose écrire
« l’homme n’est pleinement homme que s’il respecte les lois
divines ».
Mais comment le peut-il ?
En s’inspirant des principes qui présidèrent à la création
de l’univers (qui ne seront plus pour vous des « mystères »
dès lors que vous aurez lu ce livre), en prenant pleinement
conscience que « Ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut ».
Cette sentence extraite de la Table d’Émeraude1 – que l’on
doit à Hermès Trismégiste2 (Trismégiste = trois fois grand) -
fut le fil conducteur de ce livre.
1
L’intitulé « La Table d’Émeraude » provient de ce que le texte aurait
été gravé sur une imposante tablette (ou une coupe qui ne serait rien
d’autre que le Graal) d’émeraude. Cet écrit fondateur de l’alchimie,
concis, mais obscur (« hermétique »), décrirait en fait en très peu de
mots le Grand Œuvre dans son ensemble. On le trouve dans le cinquième
et dernier livre d’un ouvrage alchimique fameux : « Le Secret de la Créa-
tion des Êtres et la Science des causes de toutes choses ».
2
Hermès Trismégiste est considéré comme le fondateur de l’alchimie.
Cet « Hermès » (en grec) est en fait le Toth des Égyptiens, inventeur de
l’écriture et des sciences.
211
Est-il vrai que quiconque s’engage dans la voie spirituelle
doit constamment s’inspirer de l’œuvre de l’Un ?
Ça l’est ! Donnons-en un exemple.
3
De même, vous savez maintenant que l’au-delà est divisé en sept « ré-
gions ».
4 Dont s’est inspirée l’église catholique lorsqu’elle institua sept ordina-
tions.
212
De même, dans l’enseignement Tchan, sept conditions sont
requises de l’initiable. Il doit en remplir six une à une, la sep-
tième n’étant rien d’autre que son « repos ».
213
Prendre conscience que la vie est un don divin pour par-
venir à l’Amour Universel.
Remplir les six conditions précédentes.
Tristan Llop
215
Achevé d’imprimer en octobre 2009
sur les presses de la Nouvelle Imprimerie Laballery
58500 Clamecy
Dépôt légal : octobre 2009
Numéro d’impression : 910199
Imprimé en France