Droit Entreprise Taktak PDF
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Eléments du cours
Chapitre 1 : Introduction au cadre juridique des affaires
Chapitre 2 : Introduction aux acteurs juridiques
Chapitre 3 : Introduction au droit commercial
Le droit est l’ensemble des règles obligatoires auxquelles sont soumises les personnes vivant
en société. Ces règles sont classées en règles du droit public et règles du droit privé.
Le droit privé régit les rapports des particuliers entre eux, et comporte des matières telles que le
droit civil, la procédure civile ou le droit international privé. C’est le droit commun, il s’applique à
tous.
Du droit civil, différentes branches se sont détachées, dont le droit commercial, le droit social et
d’autres matières.
On peut dire que le droit commercial est l’ensemble des règles spéciales applicables aux
personnes qui exercent le commerce. Il s’applique aux commerçants dans l’exercice de leur
activité professionnelle, et aussi aux activités commerciales.
L’expression droit des affaires est aujourd’hui couramment utilisée pour désigner les règles qui
régissent la vie des affaires, c’est à dire les entreprises et leurs opérations à titre onéreux.
Le droit des affaires est souvent désigné par l’expression « droit commercial ». Or, cette
dénomination est restreinte (limitée). Le doit des affaires a un domaine plus vaste que le droit
commercial. Il est appelé volontiers droit économique ou droit d’entreprise. Il englobe des
questions relevant du droit public (intervention de l’Etat dans l’économie), du droit fiscal, du droit
du travail (place des salariés dans l’entreprise).
Le droit des affaires règle la production, la distribution et les services, il détermine la vie de
chacun. L’influence du droit des affaires ne se perçoit pas immédiatement. Le salarié et le
consommateur ne sont pas directement soumis au droit des affaires Pourtant ils subissent
chaque jour les conséquences des fluctuations de l’économie.
Le droit des affaires apparaît comme un droit concret orienté vers la satisfaction des besoins
matériels.
Le droit des affaires est une branche du droit privé. Il applique la plupart des techniques du droit
civil et plus spécialement la théorie générale des obligations.
Le droit des affaires se préoccupe peu des théories générales parce qu’il cherche uniquement à
donner aux commerçants le moyen de réaliser leurs affaires.
1- La Loi :
Le terme loi à plusieurs significations : il désigne la constitution, les actes votés par le
parlement, les actes ratifiés par le parlement (traités internationaux) et les règles du droit
émanant du pouvoir exécutif notamment les décrets et les arrêtés.
a- La constitution :
Le terme « loi » désigne tout d’abord la constitution et les principes fondamentaux ou généraux
du droit des affaires tels que le principe de la liberté du commerce. Elles sont rarement
appliquées de manière directe en droit des affaires. Elles sont cependant les fondements de
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l’organisation économique.
Au cours de ces dernières années, le Maroc a entrepris une vaste réforme économique et
industrielle. Cette réforme a été rendue nécessaire par l’importante phase de développement
que le Maroc connaît notamment dans le domaine des affaires.
• Le code de commerce :
Le nouveau code de commerce constitue l’un des rouages fondamentaux de la réforme du droit
des affaires. Pendant près de 83 ans, le monde des affaires a été régi par le code de commerce
terrestre du 12 Août 1913. Il a été remplacé par un nouveau code en 1996. Ce code n’est pas
un simple œuvre de compilation, c’est une véritable œuvre de codification.
Il régit des matières qui faisaient auparavant l’objet de textes séparés (ex : la vente et le
nantissement du fonds de commerce, le registre central du commerce, la législation sue les
paiements par chèque etc.) et introduit de nouvelles matières introduction de nouveaux contrats
commerciaux notamment dans le domaine des activités bancaires ou de nouvelles notions
comme les procédures de prévention et de traitement des difficultés de l’entreprise).
Le Dahir n° 1-96-83 du 1 er août 1996 portant promulgation de la loi n°15-95 f ormant code de
commerce traite essentiellement les matières suivantes :
Le commerçant ;
Le fonds de commerce ;
Les effets de commerce ;
Les contrats commerciaux ;
Les difficultés de l’entreprise.
On trouve également des lois qui réglementent certaines matières spécifiques du droit des
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affaires :
* La loi bancaire :
Le cadre juridique régissant l’activité des établissements de crédit a fait l’objet d’une vaste
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réforme par l’adoption du Dahir portant loi n°1-93- 147 du 6 juillet 1993 relatif à l’exercice des
établissements de crédit et à leur contrôle appelé « crédit bancaire ».
La loi bancaire a pour objectifs d’unifier le cadre juridique, d’élargir la concertation entre les
différents intervenants en vue de faire aux mutations économiques, financières, monétaires et
technologiques et protéger les déposants et les emprunteurs.
Cette loi qui définit notamment les notions d’établissement de crédit et de l’activité bancaire
(réception de fonds du public, distribution de crédits et mise à la disposition de la clientèle de
moyens de paiement ou leur gestion) est complétée par des arrêtés ministériels du ministre des
- Dahir portant loi n°1-93-212 du 21 septembre 1993 relatif au conseil déontologique des
valeurs mobilières et aux informations exigées des personnes morales faisant appel public
d’épargne. Cette loi institue un établissement public chargé d’assurer la protection de l’épargne
investie en valeurs mobilières et de proposer les mesures nécessaires à cet effet.
- Dahir portant loi n°1-93-213 du 21 septembre 1993 relatif aux organismes de placement
collectif en valeurs mobilières. Cette loi crée des « organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM) ».
Les « OPCVM » sont :
- Des fonds de commerce de placement qui n’ont pas la personnalité morale (FCP :
copropriété de valeurs mobilières et de liquidités) ;
- Des sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) : sociétés anonymes ayant
pour objet la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières et de liquidités.
Le droit commun :
• Le D.O.C :
Si les lois commerciales n’ont point prévu de solutions particulières, les lois civiles s’appliquent,
notamment la théorie générale des obligations qui demeure la base du droit des affaires. Ces
lois dites civiles sont regroupées dans le Dahir des obligations des contrats du 12 août 1913
modifié et complété.
• Autres textes :
- L’activité économique peut donner lieu à des conflits entre les différents intervenants et
contractants de l’entreprise. Le règlement de ces litiges doit respecter certaines règles de
procédure. Ainsi les dispositions du Dahir portant loi n°1-74-447 du 28 septembre 1974
approuvant le texte du code de procédure civile modifié doivent s’appliquer chaque fois que
l’entreprise tend à réclamer sa créance ou payer sa dette.
Elles précisent les conditions d’application de la loi. Les réponses ministérielles permettent
d’interpréter les dispositions d’un texte ambigu. Les circulaires tendent à préciser les conditions
d’application d’un décret. L’exemple type réside dans le domaine bancaire.
2- La jurisprudence :
Ce sont toutes les décisions rendues par les juridictions du royaume et plus particulièrement
celle de la cour suprême. La jurisprudence est une source indirecte du droit.
3- La doctrine :
La doctrine est l’ensemble des opinions émises par les spécialistes du droit : praticiens
(avocats, juriste d’entreprise, magistrats, conseillers juridiques) et enseignants.
Elle est une simple autorité qui cherche à se faire accepter par les tribunaux et parfois
convaincre le législateur en raison de la pertinence de ses raisonnements et de la qualité de
ses suggestions.
Les usages sont des règles coutumières, c'est-à-dire qui ne sont inscrites dans aucun texte
mais que la pratique a inventé pour régler des situations juridiques réglementées.
- Il faut qu’il soit largement répandu dans le milieu social, dans une profession, dans une
localité ;
- Il faut qu’il soit constant c'est-à-dire qu’il ait eu une certaine durée ;
- Il est nécessaire que l’usage soit considéré comme ayant une force obligatoire par la
population qui l’adopte.
Les usages constituent une source importante du droit des affaires. Non seulement ils ont été
historiquement à l’origine de celui-ci, mais ils continuent de faciliter son adaptation à l’évolution
de l’économie.
En droit international, les usages aboutissent à une unification des pratiques plus rapides que si
l’on devait attendre la conclusion et l’entrée en vigueur d’une convention internationale.
Certains usages internationaux aboutissent à des conventions s’imposant aux professionnels.
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On trouve ainsi les usages du commerce maritime : par exemple pour les conditions de la
vente, on se réfère aux règles et usages des « Incoterms » qui définissent sous des
dénominations types concises, les obligations des parties.
Les relations habituelles entre membres d’une même profession ou entre clients et fournisseurs
donnent naissance à un ordre juridique spontané. On peut donner comme exemple les usages
concernant les délais d’exécution d’une obligation (livraison, paiement).
Les acteurs juridiques sont ceux qui contribuent directement ou indirectement au bon
fonctionnement de la justice. Ces acteurs sont d’une part les juridictions et d’autre part les
personnes constituant le corps judiciaire. Le commerçant est l’acteur principal du droit
commercial, mais il sera examiné dans le cadre du chapitre relatif au droit commercial.
I- Juridictions :
L’organisation judiciaire est soumise aux dispositions de la loi n°1-74-388 du 15 juillet 1974
modifié.
Elle désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du royaume. Le terme « tribunal » désigne
les juridictions inférieures telles que le tribunal de première instance. Le terme « cour » se
rapporte aux juridictions supérieures telles que les cours d’appel ou la cour suprême.
Elle se caractérise par l’existence d’un certain nombre de juridictions :
* Les juridictions de droit commun ;
* Les juridictions spécialisée.
Les juridictions de droit commun sont les suivantes :
* Les juridictions communales et d’arrondissements ;
* Les tribunaux de première instance ;
* Les cours d’appel ;
* La cour suprême.
Les juridictions spécialisées sont les suivantes :
* Les tribunaux administratifs ;
* Les tribunaux de commerce ;
* Les cours d’appel de commerce.
Jusqu’en 1965, le français était la langue du travail des juridictions. Depuis cette date, la langue
arabe a été substituée à la langue française, à l’exception des actes enregistrés auprès des
registres du commerce qui demeurent acceptés en langue française.
La loi n°1-74-338 du 15 juillet 1974 relative à l’o rganisation du royaume institue des juridictions
communales dans les communes rurales et des juridictions d’arrondissements dans les
communes urbaines.
Organisation :
Les juridictions communales et d’arrondissements se composent d’un juge unique qui peut être
soit un magistrat soit un simple citoyen.
Le juge non magistrat est élu par un collège de cent personnes, eux-mêmes désignés par une
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Attributions :
La loi n°1-74-338 du 15 juillet 1974 relative à l’o rganisation judiciaire du royaume fixe dans son
article 2, l’organisation des tribunaux de première instance.
Organisation :
Attributions :
Le tribunal de première instance peut connaître de toutes les matières sauf lorsque la loi
attribue formellement compétence à une autre juridiction.
C’est une compétence générale qui s’étend à toutes les affaires civiles, immobilières, pénales
et sociales.
Le tribunal de première instance est compétent soit en premier et dernier ressort, soit à charge
d’appel, sauf lorsque la loi attribue formellement compétence à une autre juridiction.
En matière civile, les tribunaux de première instance statuent en premier et dernier ressorts
lorsque le montant du litige est égal ou inférieur à 3000 dirhams. Dans ce cas l’appel est exclu,
mais la décision peut toujours faire l’objet d’un pourvoi en cassation devant la cour suprême.
Si la valeur du litige est supérieure à ce montant ou si elle est indéterminée, le tribunal statue
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c- La cour d’appel :
Organisation :
La cour d’appel comprend un certain nombre de chambres spécialisées dont une chambre de
statut personnel et successoral et une chambre criminelle. Toutefois, toute chambre peut
valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires soumises à ces cours. En
toute matière, l’audience est tenue et les arrêts rendus par trois magistrats.
Attributions :
La cour d’appel, juridiction de second degré, reçoit des appels (recours) formulés par un
jugement rendu. Elle examine une seconde fois les affaires déjà jugées en premier ressort par
le tribunal de première instance. Après examen des faits, elle s’assure que la loi a été bien
appliquée et rend un arrêt. A l’issue de cet arrêt, un des plaignants peut former un pourvoi en
cassation.
d- La cour suprême :
Créée par le Dahir n°1-57-223 du 27 septembre 1957, la cour suprême est placée depuis lors
au sommet de la hiérarchie judiciaire. Son organisation et sa compétence sont déterminées par
la loi du 15 juillet 1974 fixant l’organisation judiciaire du royaume, le code de procédure civile,
certaines dispositions du code de procédure pénale.
Composition et organisation :
La cour suprême est présidée par un premier président. Le ministère public y est représenté par
le procureur général du roi assisté d’avocats généraux.
La cour suprême est divisée en six chambres : une chambre civile (dite première chambre), une
chambre de statut personnel et successoral, une chambre commerciale, une chambre
administrative, une chambre sociale et une chambre pénale. Chaque chambre est présidée par
un président de chambre et peut être divisée en sections.
Toute chambre peut valablement instruire et juger, quelle qu’en soit la nature, les affaires
soumises à la cour. La cour suprême est une juridiction collégiale. A ce titre, les audiences sont
tenues et les arrêts rendus par cinq magistrats.
Attributions :
Les attributions de la cour suprême sont nombreuses et diversifiées. La loi a cependant limité
son rôle à l’examen des seules questions de droit : elle contrôle la légalité des décisions
rendues par les juridictions de fond et assure ainsi l’unité d’interprétation jurisprudentielle.
La cour suprême statue sur :
- Les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en dernier ressort par toutes
les juridictions du royaume ;
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- Les recours formés contre les décisions par lesquelles les juges excèdent leurs pouvoirs ;
- Les règlements de juges entre juridictions n’ayant au-dessus d’elles aucune juridiction
supérieure commune autre que la cour suprême ;
- Les prises à partie contre les magistrats et les juridictions autres que la cour suprême ;
- Les instances en suspicion légitime ;
- Les dessaisissements par cause se sûreté publique ou de bonne administration de la justice ;
- Les appels contre les décisions des tribunaux administratifs comme juridiction de second
degré ;
a- Juridictions administratives :
Les tribunaux administratifs sont régis par la loi 41-90 promulguée par le Dahir n°1-91-225 (22
rabia I. 1414) du 10 septembre 1993.
Organisation :
Les tribunaux administratifs dont installés dans les principales régions du royaume.
Leurs magistrats relèvent du statut de la magistrature mais font l’objet d’un recrutement et d’une
formation adaptés à leur fonction.
Leurs assemblées générales définissent leur mode de fonctionnement interne.
La juridiction est collégiale. Les audiences sont tenues et les jugements rendus par trois
magistrats. Lorsque le volume des affaires le rend nécessaire, le tribunal peut être divisé en
sections spécialisées dans certains types d’affaires.
Le président du tribunal administratif désigne parmi les magistrats du tribunal et sur proposition
de l’assemblée générale du tribunal, pour une période de deux ans, un ou plusieurs
commissaires royaux de la loi et du droit.
Ces commissaires doivent présenter, en toute indépendance, à l’audience, des conclusions sur
chaque affaire. Ils contribuent à éclairer le tribunal sur le droit applicable et proposent des
solutions. Ils ne prennent pas part ai jugement. Ils ne sont pas chargés de défendre
l’administration, mais doivent présenter une analyse objective et équilibrée et l’ensemble des
éléments de l’affaire et guider le tribunal vers une décision équitable et juridiquement correcte.
Attributions :
Les jugements des tribunaux administratifs sont portés en appel devant la chambre
administrative de la cour suprême.
Cette situation est toutefois transitoire car sa Majesté le Roi Mohamed VI a déclaré lors du
discours prononcé devant les membres du conseil supérieur de la magistrature, le 15 décembre
1999 :
« … Nous avons décidé la création de cours d’appel administratives dans la perspective de
mettre en place un conseil d’Etat pour couronner la pyramide judiciaire et administrative de
notre pays ».
b- Juridictions commerciales :
Les juridictions commerciales ont été créées par la loi n°53-95 du 6 janvier 1997, promulguée
par le Dahir n°1.97.65 du 12 février 1997. Ces juri dictions fonctionnent depuis mai 1998. Les
juridictions commerciales se composent d’une part les tribunaux de commerce et d’autre part
les cours d’appel de commerce.
Organisation :
Les tribunaux de commerce sont actuellement au nombre de huit et les cours d’appel de
commerce au nombre de trois.
Les magistrats du siège et du parquet des juridictions commerciales sont tous des magistrats
professionnels intégrés au « corps unique de la magistrature ».
Chaque tribunal de commerce comprend :
- Un président, des vices présidents et des magistrats ;
- Un ministère public composé du procureur du Roi et de un ou plusieurs substituts :
- Un greffe et un secrétariat du ministère public.
Les audiences des tribunaux de commerce sont tenues et les jugements rendus par trois
magistrats, dont un président assisté d’un greffier.
Attributions :
Les juridictions de commerce ont compétence pour juger de l’ensemble des litiges
commerciaux. La compétence territoriale appartient au tribunal de cette résidence.
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître :
- Des actions relatives aux contrats commerciaux ;
- Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités commerciales ;
- Des actions relatives aux effets de commerce ;
- Des différends entre associés d’une société commerciale ;
- Des différends relatifs aux fonds de commerce.
Plus généralement, les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître des litiges
portant sur les actes accomplis par les commerçants à l’occasion de leur commerce et de
l’ensemble des litiges commerciaux qui comportent un objet civil.
Les tribunaux de commerce sont compétents pour connaître en premier et dernier ressort des
demandes dont le principal n’excède pas la valeur de vingt mille dirhams (20.000 DH).
Ils sont compétents uniquement en premier ressort pour toutes les demandes d’une valeur
supérieure à ce montant, les appels devant être portés devant les cours d’appel de commerce.
Entre également dans la compétence des présidents des tribunaux de commerce la
surveillance des formalités du registre de commerce. A cet effet, ils peuvent chaque année
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1- Les magistrats :
Les magistrats sont nommés par Dahir Royal sur proposition du conseil supérieur de la
magistrature. Ce conseil est une instance prévue par la constitution, qui assure le suivi, le
déploiement et l’avancement des magistrats. Il a été créé par la première constitution
marocaine de 1962 pour veiller à l’application des garanties accordées aux magistrats quant à
leur avancement et à leur discipline. L’article 86 de la constitution révisée de 1996 définit sa
composition. Son organisation et son fonctionnement sont régis par les articles 68 à 71 du
Dahir portant loi n°1-74-467 du 11 novembre 1974 fo rmant statut de la magistrature et le décret
n°2-94-684 du 7 décembre 1994 modifiant et compléta nt le décret n°2-75-882 du 23 décembre
1975 relatif à l’élection de ses membres, représentant les magistrats.
Les magistrats sont soumis au Dahir portant loi n°1 -74-467 du 11 janvier 1974 formant statut de
la magistrature.
Organisation :
Tous les magistrats, quelle que soit la juridiction dont ils relèvent forment un corps unique et
reçoivent la même formation ils se repartissent en magistrats du siège et magistrats du
ministère public.
Les magistrats du siège et ceux du ministère public exercent des fonctions différentes. Cette
spécialisation a des incidences sur le statut des uns et des autres.
Ils ne jugent pas. Ils sont les représentants du pouvoir exécutif auprès des différentes
juridictions et ne bénéficient donc pas des mêmes garanties que les magistrats du siège.
Ils constituent un corps hiérarchique dont chaque niveau est subordonné au niveau supérieur
dans lequel chaque membre est subordonné à son supérieur, le ministre de la justice étant le
chef du parquet.
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Les magistrats qui exercent dans les services de l’administration centrale du ministère de la
justice appartiennent également au corps unique de la magistrature. Leur affectation à
l’administration centrale du ministère de la justice se fait par Dahir sur proposition du ministre
de la justice.
Les auxiliaires de justice ont pour mission d’assister les juges de l’audience (greffier), de notifier
et exécuter certains actes (huissiers) d’assister et à représenter les plusieurs (avocats),
d’authentifier les actes sous-seing privés (notaires et adouls), d’éclaircir le juge chaque fois
qu’une question d’ordre technique se pose (experts appelés également hommes de l’art),
d’assister les étrangers lors des plaidoiries (traducteurs) ainsi que de transcrire les actes
adoulaires sur des registres spéciaux (copistes).
a- Les greffiers :
Les greffiers relèvent du statut général de la fonction publique mais sont également régis par
des textes particuliers : le décret royal du 2 février 1967, modifié par les décrets du 27
novembre 1971 et du 20 août 1977.
Sur le plan des attributions, les greffiers doivent assister les juges à l’audience. Ils sont chargés
en outre de recevoir les requêtes ou déclarations, et les taxes judiciaires, de l’ouverture du
dossier, de préparer et faire exécuter les citations et les notifications, de délivrer des
expéditions de décision de justice, d’exécuter ces décisions, de tenir des registres d’audience.
Le greffier en chef est dépositaire, sous le contrôle du chef de la juridiction, des minutes et des
archives dont il assure la conservation. Il a la garde des scellés et de toutes sommes et pièces
déposées au greffe.
b- L’huissier de justice :
Le corps des huissiers de justice est réglementé par le Dahir portant promulgation de la loi
n°41-80 du 25 décembre 1980 relative à la création et à l’organisation d’un corps d’huissier de
justice.
La profession d’huissier de justice constitue une profession libérale.
Les candidats à cette profession doivent remplir un certain nombre de conditions déterminées
par le texte et subir un stage et un examen professionnels.
Les trois principales attributions des huissiers consistent :
- A procéder aux notifications nécessaires à l’instruction des procédures ;
- A dresser tous les actes requis pour l’exécution des ordonnances, jugements et arrêts, lorsque
leur mode de notification n’a pas été précisé ;
- A assurer l’exécution des décisions de justice ainsi que des actes et titres ayant force
exécutoire.
Ils peuvent être chargés accessoirement de remettre les convocations en justice, délivrer les
citations à comparaître, procéder au recouvrement des créances et effectuer des constations
purement matérielles à la requête ou des particuliers.
c- Les avocats :
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La profession d’avocat est réglementée par le Dahir portant n°1-93-162 du 10 septembre 1993
relatives à l’exercice de la profession d’avocat et le décret n°2-81-276 du 1 er février 1982
déterminant les modalités d’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat.
La principale attribution des avocats consiste « à plaider, défendre et représenter les parties en
justice ». Ils bénéficient donc d’un monopole de représentation et de défense car ils sont seuls
habilités à représenter et assister les parties devant les juridictions marocaines.
Toutefois, les avocats exerçant dans un pays étranger lié au Maroc par une convention aux
termes de laquelle les nationaux de chacun des Etats contractants ont accès dans l’autre Etat à
Les notaires :
la profession est organisée par le Dahir du 4 mai 1925 relatif à l’organisation du notariat,
modifié et complété par le Dahir du 17 mai 1930, le Dahir du 18 mai 1934 et par le Dahir du 25
mai 1934. Le Dahir du 23 mai 1945 est relatif à la rémunération des notaires.
Les notaires sont chargés de rédiger des actes et de conseiller les parties sur la portée des
actes qu’ils dressent.
Les adouls :
Le Dahir n°1-81-332 du 6 mai 1982 (B.O n°3678 du 27 avril 1983) a doté la profession d’un
nouveau statut.
Leur rôle consiste à tenir le greffe et le notariat en ce qui concerne les actes intéressant le
statut personnel ; successoral et immobilier du marocain musulman. Ce sont aussi de témoins
qui consignent par écrit les déclarations et les jugements (décret n°2-82415 du 18 avril 1983.
B.O n°3678 du 17 avril 1983).
L’expert judiciaire est régi par Dahir du 1-01-126 du 22 juin 2001 portant promulgation de la loi
n°45-00 relative aux experts judiciaires. Les exper ts sont des personnes qui ont des
connaissances dans divers domaines des sciences et des techniques, et qui sont invitées par le
tribunal à lui donner leurs avis qualifiés sue telle ou telle question qu’il leur formule. Un tableau
de ces experts est institué près de chaque cour d’appel.
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L’introduction au droit commercial consiste à étudier les différentes matières qui figurent dans le
Dahir n°1-96-83 du 1 er août 1996 portant promulgation de la loi n°15-95 f ormant du code de
commerce. Le code de commerce marocain adopté par la loi 15-95 constitue le texte
fondamental. Il est divisé en cinq livres qui régissent le commerçant (livre I), le fonds de
commerce (livre II), les effets de commerce (livre III), les contrats commerciaux (livre IV) et le
régime des entreprises en difficultés (livre V).
I- La commercialité :
La commercialité est tout ce qui en relation avec le commerce et en particulier ce qui confère la
qualité de commerçant et les obligations du commerçant.
Le droit des affaires est dominé par le principe de la liberté d’entreprendre qui est
constitutionnellement garanti au Maroc. L’article 15 de la constitution de 1996 prévoit en effet
que « le droit de propriété et la liberté d’entreprendre demeurent garantis ». Il en résulte que
l’acquisition de la qualité de commerçant ne devrait faire l’objet d’aucune interdiction ou
restriction. Cependant, le code de commerce dispose que la qualité de commerçant s’acquiert
par l’exercice habituel ou professionnel d’un certain nombre d’activités et cette qualité de
commerçant crée à la charge du commerçant des obligations.
1- La qualité de commerçant :
L’article 6 stipule donc que la qualité de commerçant découle de la pratique réitérée d’actes de
commerce.
L’article 6 du code de commerce énumère les activités comme commerciales : ce sont les actes
de commerce par nature. L’article 7 complète cette liste en ajoutant un certain nombre
d’opérations portant sur les navires et les aéronefs et leurs accessoires et celles se rattachant à
l’exploitation des navires et aéronefs et au commerce maritime et aérien. En outre, le code de
commerce définit les actes de commerce par la forme et les actes de commerce par accessoire.
Le premier acte de commerce cité par le code est l’achat pour revendre. Le code ne le cite pas
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mais cet achat pour revendre doit être fait dans un but spéculatif, pour réaliser un profit. En ce
qui concerne la nature des biens vendus, le code cite les meubles corporels ou incorporels (les
créances, valeurs mobilières, droit de propriété littéraire ou artistique, brevets d’invention,
marques et autres droits de propriété industrielle). Le code cite également la vente d’immeubles
en l’état ou après leur transformation.
Parmi les activités commerciales, le code cite aussi la fourniture de produits ou de services.
Ex : fourniture de vivres à un hôpital ou de livre à une école ou pour la fourniture de services, le
code parle expressément de distribution d’eau, d’électricité et de gaz.
* Les activités d’intermédiaires : certains commerçants n’ont pas d’autres rôle que de faciliter à
d’autres commerçants ou aux particuliers l’exercice de leur activité sans leur fournir aucun objet
matériel, mais seulement en les aidant à conclure des opérations qui leur sont nécessaires.
L’intermédiaire doit avoir une installation fixe, ils ont un bureau ou un cabinet d’affaires. Ex :
courtier, ou agent d’affaire (agence de voyage, gérant d’immeubles).
Le droit commercial emploie certains mécanismes juridiques qui lui sont propres. Ici, c’est la
forme de l’acte qui lui donne la qualité d’acte de commerce, qu’il soit accompli ou non par un
commerçant. La forme de l’acte a été retenue par le code de commerce pour certains
instruments du commerce et pour certaines sociétés.
Les sociétés anonymes, les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandites et les
sociétés à responsabilité limitée sont commerciales à raison de leur forme et quel que soit leur
objet. Donc ces sociétés sont commerciales par leur forme même si leur objet est civil. Ex : une
société en nom collectif gérant un domaine agricole ou une société anonyme d’expertise
comptable (activité libérale).
L’article 10 du code de commerce dispose que « sont également réputés actes de commerce,
les faits et actes accomplis par le commerçant à l’occasion de son commerce, sauf preuve
contraire ».
Les actes de commerce par accessoire sont des actes de nature civile et qui deviennent
commerciaux parce qu’ils sont accomplis par un commerçant dans le cadre de l’exercice de sa
profession commerciale.
Exemples :
b- L’exercice du commerce :
C’est la pratique du commerce qui fait le commerçant à condition qu’il s’agisse d’une véritable
profession commerciale et qu’elle soit pratiquée par une personne ayant la capacité juridique
requise.
• La profession commerciale :
La qualité de commerçant s’acquiert donc par l’exercice habituel ou professionnel des activités
énumérées par le code. Donc la qualité de commerçant est subordonnée à l’exercice d’une
activité commerciale à titre habituel ou professionnel. La jurisprudence française ajoute que
cette activité doit être exercée à titre personnel (c'est-à-dire au nom et pour le compte de
l’intéressé).
Le caractère habituel :
L’habitude est la répétition d’actes et d’opérations. Elle se caractérise par un élément matériel
et intentionnel.
- L’élément matériel : l’habitude suppose une répétition et une durée. L’habituel s’oppose à
l’occasionnel.
- L’élément intentionnel : quand on achète pour revendre de manière accidentelle et
involontaire, l’habitude est absente.
Le caractère professionnel :
La profession suppose une organisation et une compétence et que le professionnel agit dans
un but intéressé c'est-à-dire contre rémunération.
Il se distingue ainsi de :
- L’amateur, qui n’est pas qualifié techniquement ;
- Du consommateur qui ne produit pas ;
- Du bénévole, qui agit sans percevoir de rémunération.
• La capacité commerciale :
Pour devenir commerçant, il ne suffit pas d’accomplir des actes de commerce, il faut également
que des conditions tenant à la personne exerçant le commerce soient réunies. Il s’agit d’une
part de la capacité commerciale et d’autre part du comportement et du statut de la personne qui
exerce le commerce.
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La capacité pour exercer le commerce obéit aux règles du statut personnel. Est considéré
comme mineur quiconque n’ayant pas atteint l’âge de la majorité. L’âge de majorité légale est
fixé à dix huit années grégoriennes révolues.
Par conséquent, les personnes se trouvant exclues des professions commerciales sont les
suivantes :
Le commerce est considéré comme incompatible avec l’exercice d’autres activités notamment
la fonction publique, la profession de notaire, d’huissier, et l’appartenance à des professions
libérales (avocat, architecte, experts comptables). La méconnaissance des incompatibilités
entraîne des sanctions pénales et disciplinaires (radiation du bureau). Mais les actes de
commerce demeurent valables et le contrevenant est considéré comme un commerçant de fait.
Certaines personnes sont interdites à exercer une activité commerciale sur un défaut
d’honorabilité. Ex : personnes condamnés pour des infractions en relation avec les affaires (vol,
abus de confiance, escroquerie), les personnes frappées de faillite personnelle. Il s’agit de
dirigeant de société a commis des actes gravement contraires aux usages de commerce.
La publicité a pour objet de faire connaître aux tiers l’identité du commerçant, à son domaine
d’activité. Elle se fait par inscription au registre du commerce.
Le registre du commerce est constitué par des registres locaux et un registre central :
- Le registre local : est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal compétant. Toute inscription au
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registre du commerce d’un nom de commerçant ou d’une dénomination commerciale doit être
effectuée au secrétariat-greffe du tribunal du lieu de situation de l’établissement principal du
commerçant ou du siège de la société.
- Le registre central : est destiné à centraliser, pour l’ensemble du royaume, les renseignements
mentionnés dans les divers registres locaux, à délivrer les certificats relatifs aux inscriptions qui
y sont portées. Ce registre est tenu par l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et
Commerciale.
Effets de la déclaration :
Sanctions :
D’autres informations doivent être déclarées en vue de leur inscription sur le registre du
commerce. Ce sont tout fait ou acte qui survient dans la vie du commerçant ou de la société et
qui tend à changer ou à modifier les informations figurant au registre du commerce tels que les
nantissements de fonds de commerce, les brevets d’invention, les décisions judiciaires en
matière de redressement ou de liquidation judiciaire
Radiation :
Les commerçants sont tenus de mentionner dans ses factures, lettres, bons de commande,
tarifs, prospectus et autres papiers de commerce destinés au tiers, le numéro et le lieu de son
immatriculation au registre.
Sanctions :
Une amende de 1.000 à 5.000 DHS peut être prononcée lorsque les commerçants ne
mentionnent pas sur les papiers commerciaux le numéro et le lieu d’immatriculation de
commerce. L’amende est prononcée par le tribunal dans le ressort duquel se trouve l’intéressé.
L’inscription omise sera faite dans un délai de deux mois par ordre du juge. Si le contrevenant
ne s’exécute pas, une nouvelle amende peut être prononcée.
La même sanction peut être prononcée lorsque les commerçants de mauvaise foi insèrent dans
les papiers de commerce des fausses indications.
Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel constitué par l’ensemble de biens
mobiliers affectés à l’exercice d’une ou plusieurs activités commerciales. Il est régi par le livre II
(article 79-158) du code de commerce.
Il permet d’une part au commerçant de protéger leur clientèle contre les attaques des
concurrents et donner à celle-ci la plus grande stabilité et d’autre part au créancier une
meilleure garanti de leurs intérêts.
La clientèle est considérée comme l’aptitude à réaliser un chiffre f’affaire. Tous ceux qui
s’adressent habituellement ou occasionnellement à un commerçant forment la clientèle. La
clientèle doit être commerciale. Elle doit être personnelle et actuelle. La clientèle est le but
poursuivi par le commerçant. Tous les autres éléments sont des moyens de parvenir à cette fin.
L’achalandage vise les clients de passage qui sont attirés par un emplacement favorable mais
n’effectuant que des achats occasionnels.
Le bail ou louage d’un bien est un contrat par lequel l’une d’s parties cède à l’autre la
jouissance d’un bien mobilier ou immobilier pendant un certain temps, moyennant un prix
déterminé par l’autre partie s’oblige à lui payer.
Il est défini par un contrat en vertu duquel l’une des parties, « le bailleur », loue à l’autre partie,
« le preneur », également dit « locataire », un immeuble ou un local dans lequel est exploité un
fonds de commerces. L’activité exercée peut être commerciale, industrielle ou artisanale.
Le commerçant n’est pas souvent propriétaire de l’immeuble dans lequel il exerce son activité
mais il le loue. Ce droit au bail, qualifié parfois de propriété commerciale fait partie du fonds de
commerce dont il peut constituer parfois un élément très important notamment dans le domaine
de la distribution.
Le bail d’immeubles est régi principalement par le Dahir du 24 mars 1955 relatif aux baux
d’immeubles à usage commercial, industriel ou artisanal.
Cette réglementation spécifique avait pour principal objectif la protection du fonds de commerce
et des locataires contre les évictions abusives. Le bail commercial ne peut que par un congé
donné au moins six mois d’avance.
En outre, les locataires peuvent invoquer le droit au renouvellement du bail, s’ils justifient :
- Soit d’une jouissance consécutive de deux années en vertu d’un ou plusieurs beaux écrits
successifs ;
- Soit d’une jouissance consécutive de quatre années en vertu, ou bien d’un ou plusieurs baux
verbaux successifs, ou bien de baux écrits ou verbaux successifs.
Le bailleur a le droit de refuser le renouvellement du bail, à condition de payer au locataire une
indemnité d’éviction égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement.
Cette indemnité sera égale au moins à la valeur du fonds, sauf le cas où le bailleur fera la
preuve que le préjudice est moindre. Le juge dispose également d’un large pouvoir pour fixer
cette indemnité.
Toutefois, le bailleur n’est tenu d’aucune indemnité :
- S’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du locataire sortant ;
- S’il est établi que l’immeuble doit être totalement ou partiellement démoli comme étant en état
d’insalubrité reconnue par l’autorité administrative, ou s’il est établi qu’il ne peut plus être
occupé sans danger en raison de son état d’insécurité, le locataire bénéficiant, dans ce cas,
d’un droit de priorité pour louer après reconstruction.
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• Le droit de propriété :
Ce sont des biens qui procurent à leur propriétaire un monopole d’exploitation ou d’utilisation :
brevets, marques, dessins et modèles.
Le Dahir n°1-00-19 du 15 février 2000 portant promu lgation de la loi n°17-97 relative à la
protection de la propriété industrielle (B.O n°4778 ) qui devait être applicable 6 mois après la
publication de son décret d’application n°2-00-368 du 7 juin 2004 (B.O n°5222) est entré en
vigueur le 18 décembre 2004.
L’ensemble des aspects de la propriété industrielle sont abordés et modernisés. L’objectif du
nouveau texte a été principalement de protéger les inventeurs ou certaines industries, comme
l’industrie pharmaceutique, et notamment, la protection des inventeurs salariés. En ce qui
concerne les durées de protection accordées, celles-ci, à l’exception de celle prévue pour la
protection des dessins et modèles, sont identiques aux durées de protection française, à savoir,
20 ans pour les brevets et 10 ans indéfiniment renouvelables pour les marques. Les dessins et
modèles sont protégés selon cette loi pendant 5 ans, renouvelables deux fois.
- Le matériel et l’outillage comprennent les machines, le mobilier. Autrement dit, les meubles qui
sont durablement affectés à l’exploitation du fonds.
- Les marchandises comprennent les stocks de matières premières ou les produits et les biens
destinés à la vente.
La vente de fonds de commerce est constatée par acte authentique (acte notarié) ou sous
seing privé. Le montant de la vente est déposé auprès d’une instance habilitée à conserver les
dépôts.
L’acte mentionne le nom du vendeur, la date et la nature de son acte d’acquisition, le prix de
l’acquisition, l’état des inscriptions, des privilèges et nantissements pris sur le fonds.
Si l’une des mentions ne figure pas dans l’acte, le contrat peut être annulé. L’action en
annulation doit être intentée dans un délai d’un an à compter de la date de l’acte de vente.
Une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire de l’acte sous seing privé doit être, dans les
quinze jours de sa date, déposé au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort duquel est
exploité le fonds.
• Publicité de la vente :
L’extrait de l’acte de vente est inscrit au registre du commerce. Il est publié en entier et sans
délai au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales.
Cette publication est renouvelée à la diligence de l’acquéreur entre le huitième et le quinzième
jour après la première inscription. Dans les quinze jours après la seconde insertion, les
créanciers du vendeur peuvent former opposition au paiement du prix.
L’apport du fonds de commerce en société est semblable à une vente du fonds de commerce à
cette différence que le propriétaire recevra en contrepartie de son apport des parts sociales ou
des actions et non une somme d’argent. Cette opération sera soumise aux mêmes règles que
la vente du fonds de commerce. Cela signifie notamment que l’acte qui constate l’apport devra
contenir les mentions exigées pour la vente du fonds de commerce et être publier.
Dans les 15 jours après la seconde insertion, tout créancier non inscrit de l’associé apporteur
fera connaître par une déclaration au secrétariat-greffe du tribunal qui a reçu l’acte, la somme
qui lui est due.
Le commerçant peut vouloir utiliser son fonds de commerce afin de garantir des fournisseurs
qui accordent des délais de paiement ou d’obtenir des délais de paiement auprès des banques.
Le nantissement du fonds de commerce est un nantissement sans dépossession. Le
nantissement ne donne pas à un créancier gagiste le droit de se faire attribuer le fonds au
paiement et jusqu’à due concurrence. Autrement dit, le propriétaire du fonds qui a consenti un
nantissement sur son fonds, conserve le droit de continuer à gérer son entreprise, il est
seulement empêché de le vendre ou d’en faire l’apport en société sans l’accord du créancier.
A défaut de désignation expresse et précise de l’acte constituant le nantissement, ce dernier ne
comprend que le nom commercial, l’enseigne, le droit au bail, la clientèle et l’achalandage.
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Le nantissement doit faire l’objet d’un acte écrit dûment enregistré. Une inscription doit ensuite
être prise sur un registre de commerce. Cette inscription n’est pas soumise à la publication
dans les journaux.
Le privilège du nantissement résultant du nantissement s’établit par le seul fait de l’inscription
que doit être prise sur le registre de commerce à la diligence du créancier gagiste et dans le
délai de 15 jours à compte de la date de l’acte constitutif. Le rang des créanciers gagistes entre
eux est déterminé par la date de leur inscription au registre de commerce.
La gérance libre consiste pour le propriétaire ou l’exploitant à confier son fonds à un gérant qu’il
exploite en son nom propre et ses propres risques moyennant paiement d’un loyer et d’une
redevance.
Le gérant libre a la qualité de commerçant et il est soumis à toutes les obligations qui en
découlent.
Tout contrat de gérance libre est publié dans la quinzaine de sa date, sous forme d’extrait au
bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales.
Le bailleur est tenu, soit de se faire du registre de commerce, soit de faire modifier son
inscription personnelle avec la mention expresse de la mise en gérance libre. La fin de la
gérance libre donne lieu aux mêmes mesures de publicité.
Le gérant libre est tenu d’indiquer sur tous documents relatifs à son activité commerciale son
numéro d’immatriculation au registre de commerce et sa qualité de gérant libre du fonds.
Toute infraction à cette obligation est passible d’une amende de 2.000 à 10.000 dirhams. Le
bailleur du fonds est solidairement responsable avec le gérant libre jusqu’à la publication du
contrat et pendant 6 mois suivant ladite publication.
La fin de la gérance libre rend immédiatement exigibles les dettes afférentes à l’exploitation du
fonds contractées par le gérant libre pendant la durée de la gérance.
L’effet de commerce est défini comme un titre négociable à ordre ou au porteur représentant
une créance de somme d’argent non encore échue, exigible à vue ou à court terme et
constatant l’engagement d’une personne de payer ou de faire payer cette somme d’argent à
une échéance déterminée.
Les moyens de paiement se définissent comme étant tout instrument qui, quel que soit le
support ou le procédé technique utilisé, permet à toute personne de transférer des fonds.
Rentrent dans la catégorie des moyens de paiement : les espèces, les chèques, les lettres, les
lettres de change, les billets à ordre, etc.
A ces moyens de paiement sont effectuées, très souvent, des garanties qui constituent pour le
créancier un moyen de recouvrer sa créance en cas de non paiement du débiteur. Ces
garanties peuvent être : un gage, un nantissement, un cautionnement, une hypothèque, etc.
1- La lettre de change :
La lettre de change est régie par les articles 159 et suivants du code de commerce. Elle est un
écrit par lequel une personne appelée le « tireur » donne l’ordre à son débiteur appelé le
« tiré », de payer à une époque déterminée, une certaine somme d’argent à une troisième
personne appelée le « bénéficiaire » ou le « porteur ».
La lettre de change est un titre constatant deux liens d’obligations. Il fait naître une créance du
bénéficiaire sur le tiré.
Tout signataire sera soumis aux conditions de validité de tout acte juridique ou des contrats.
Le consentement doit être donné en toute connaissance de cause, sans qu’il soit vicié par
l’erreur, le dol ou la violence. La signature du tireur, de l’endosseur ne doit pas être limitée,
usurpée. Le consentement peut être émis par un représentant du tireur.
Capacité :
La signature de toute lettre de change est un acte de commerce par la forme. L’obligation ainsi
contractée par le tireur s’analyse en une obligation de nature commerciale. Il n’est pas
nécessaire que le tireur ait la qualité de commerçant. Les traites signées par des non
commerçants ne sont pas nulles mais leurs signatures encourent uniquement des sanctions
disciplinaires et pénales.
Objet et cause :
La remise de la somme d’argent indiqué en chiffre et en lettres sur la lettre de change formera
son objet.
C’est la créance de provision et de la valeur fournie que seront toutes deux qualifiées de cause
de la lettre de change.
• Conditions de forme :
La lettre de change est un titre littéral. La validité formelle tient au respect des mentions
obligatoires. Les mentions facultatives restent soumises à la volonté des parties signataires.
présentation. Ce délai peut être abrégé par le tireur ou allongé. A défaut de mention
d’échéance, la lettre de change est considérée être tirée à vue.
- A un certain délai de vue : la lettre de change devra être présentée deux fois : une
première à l’acceptation du tiré afin que le délai convenu (semaines, mois) puisse
commencer à courir ; puis après acceptation ou après avoir dresser protêt pour refus
d’acceptation du tiré, une seconde fois dans le délai imparti par la lettre de change pour
obtenir paiement.
Toute lettre de change est transmissible par la voie d’endossement. Lorsque le tuteur a inséré
dans la lettre de change les mots « nom à ordre » ou une expression équivalente, le titre n’est
pas transmissible que dans la forme et avec les effets d’une cession ordinaire.
L’endossement doit être pur et simple. Toute condition à laquelle il est subordonné est réputée
non écrite. L’endossement partiel est nul. L’endossement « au porteur » vaut endossement en
blanc. L’endossement doit être porté sur la lettre de change ou sur une feuille qui y est attachée
(allonge). Il doit être signé par l’endosseur. L’endosseur est garant de l’acceptation et paiement
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La lettre da change peut être, jusqu’à l’échéance, présentée à l’acceptation du tiré, au lieu de
son domicile, par le porteur.
Le refus d’acceptation entraîne de plein droit la déchéance du délai prévu pour le paiement aux
frais et dépens du tiré. Le porteur peut soit attendre la date de l’échéance pour être payée soit
dresser protêt constant le refus du tiré d’accepter la lettre de change. Dans les quatre jours qui
suivent le protêt pour défaut d’acceptation, le porteur doit en aviser son endosseur qui à son
tour devra dans les deux jours après l’avis qui lui a été fait, en aviser son propre endosseur.
Dès que le porteur accompli cette procédure, il pourra exercer les recours en paiement contre
les signataires antérieurs (tireurs et endosseurs).
Le tiré peut également demander qu’une seconde présentation lui soit faite le lendemain de la
première.
L’acceptation est écrite sur la lettre de change, elle est exprimée par le mot « accepté » ou tout
mot équivalent. Elle est signée du tiré. La simple signature du tiré apposée au recto de la lettre
vaut acceptation.
L’acceptation est pure et simple, mais le tiré peut la restreindre à une partie de la somme. Par
l’acceptation, le tiré s’oblige à payer la lettre de change à l’échéance. Si le tiré a biffé la lettre,
l’acceptation est censée refusée.
La créance du tireur sur le tiré doit, à l’échéance de la lettre de change, être certaine, liquide et
exigible.
Le porteur ne peut refuser un paiement partiel. En cas de paiement partiel, le tiré peut exiger la
mention de ce paiement soit faite sur la lettre et que quittance lui soit donnée.
Le porteur ne peut être contraint d’en recevoir le paiement avant échéance.
Celui qui paie à l’échéance est valablement libéré à moins qu’il n’y ait de sa part une fraude ou
une faute lourde. Il est obligé de vérifier la régularité de la suite des endossements, mais non la
signature des endosseurs.
A défaut de présentation de la lettre de change dans le délai prévu, tout débiteur a faculté d’en
consigner le montant au secrétariat-greffe du tribunal de son domicile, aux frais, risques et
périls du porteur.
- Paiement anticipé : Escompte
C’est une opération de crédit reposant sur le principe de l’endossement au profit d’une banque.
La banque escompteur aura la possibilité de réescompter les effets auprès de la banque
centrale.
La banque demande le plus souvent que les lettres remises à l’escompte soit acceptées et le
cas échéant fournira des sûretés. Le défaut de paiement de la lettre de change escomptée
entraîne la mise en œuvre d’une procédure. En pratique, le banquier va se retourner contre
celui qu’il lui a remis la lettre de change en lui réclamant le remboursement en contre-passant
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les lettres de change impayées c'est-à-dire en les inscrivant au débit de son compte courant.
Prescription :
Toutes actions résultant de la lettre de change contre l’accepteur se prescrivent par trois ans à
compter de la date de l’échéance. Les actions du porteur contre les endosseurs et contre le
tireur se prescrivent par un an à partir de la date du protêt dressé en temps utile.
Les actions des endosseurs les uns contre les autres se prescrivent par six mois à partir du jour
où l’endosseur a remboursé la lettre.
2- Le billet à ordre :
Le billet à ordre est régi par les articles 232 et suivants du code de commerce. C’est un écrit par
lequel une personne « le souscripteur » s’engage à payer, à une époque déterminée, une
certaine somme d’argent à une autre personne « le bénéficiaire ».
Les billets à ordre sont de nature civile ou commerciale selon l’engagement qu’ils constatent de
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telle sorte que la signature du billet à ordre n’est pas en soi un acte de commerce par
opposition à la lettre de change.
Donc la nature civile ou commerciale du rapport fondamental qui est à l’origine de la création du
billet à ordre dépendra la capacité exigée du souscripteur. Par conséquent, le tribunal
compétent peut être civil ou commercial.
Le billet à ordre lui aussi doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires :
- La clause à ordre ;
- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
- L’indication de l’échéance ;
- L’indication du lieu où le paiement doit s’effectuer ;
- Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait ;
- L’indication de la date et du lieu où le billet est souscrit ;
- Le nom et la signature du souscripteur.
Le billet à ordre est soumis aux dispositions relatives à la lettre de change notamment celles
relatives à l’endossement, l’échéance, le paiement, les recours, les protêts, la prescription.
3- Le chèque :
Le chèque est un instrument de paiement qui constate par un écrit, l’ordre donné par le tireur
« émetteur » au tiré « banquier » de payer à un bénéficiaire sur présentation de l’écrit, la
somme y est portée et qui proviendra de fonds lui appartenant déposés sur un compte ouvert
chez le tiré.
Le chèque et un instrument de paiement au comptant. Il est régi par les articles 239 et suivants
du code de commerce.
a- La circulation du chèque :
b- La circulation du chèque :
L’endossement du chèque :
Le chèque qui est stipulé payable à personne dénommé avec ou sans mention « à ordre » se
transmet par voie d’endossement. L’endossement doit être pur et simple. Il est porté au dos du
Tout paiement d’une valeur supérieure à 10.000 dirhams doit avoir lieu par chèque barré. Il se
caractérise par l’apposition au recto du chèque de deux lignes parallèles obliques et continues.
Le paiement du chèque barré est soumis à des conditions particulières.
Si le barrement est général, le chèque ne peut être payé par le tiré qu’à l’un de ses clients ou à
un établissement bancaire.
Si le barrement est spécial, le chèque ne peut être payé qu’au seul banquier ou si celui-ci est le
tiré à son client. Le biffage du barrement ou du nom du banquier est réputé non avenu.
c- Le paiement du chèque :
Le chèque est payable à vue, toute mention contraire était réputée non écrite.
Le chèque émis et payable au Maroc, doit être présenté au paiement dans le délai de 20 jours.
Le chèque émis hors Maroc et payable au Maroc doit être présenté dans les 60 jours. Le point
de départ est le jour porté sur le chèque comme date d’émission.
Le défaut de présentation du chèque au paiement dans le délai légal n’a en pratique des
conséquences limitées. Le porteur négligent qui se verrait opposer un défaut de provision alors
que le délai de présentation est expiré perd ses recours contre les endosseurs. Il conserve la
possibilité de demander dans le délai d’un an le paiement au tiré.
Paiement du chèque :
Le refus du chèque peut provenir soit d’une opposition émanant du tireur ou du porteur, soit
d’une absence de provision.
Le porteur doit faire dresser protêt comme pour la lettre de change.
- L’opposition :
Le porteur doit donner avis du défaut de paiement à son endosseur et au tireur dans les 8 jours
ouvrables qui suivent le jour du protêt. Chaque endosseur doit, dans les 4 jours qui suivent le
jour où il a reçu l’avis, faire connaître à son endosseur l’avis qu’il reçu et ainsi de suite. Le
Tout établissement bancaire qui refuse le paiement doit délivrer au porteur un certificat de refus
de paiement. Est passible d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 2.000 à
10.000 dirhams le tireur d’un chèque qui omet de maintenir ou de constituer la provision du
chèque, le tireur qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer, toute personne qui contrefait
ou falsifie un chèque.
5- Prescription :
L’action du porteur du chèque contre le tiré se prescrit par un an à partir de l’expiration du délai
de présentation. Les actions en recours du porteur contre les endosseurs, le tireur se
prescrivent par six mois à partir de l’expiration du délai de présentation.
Les individus d’une même société ne vivent pas isolement, leurs rapports sont de ressources
inverses : rapports de famille (mariage, filiation) mais aussi rapports pécuniaires qui font l’objet
de cette étude.
Définition : l’obligation est un rapport juridique en vertu duquel une personne, appelée
créancier, est en droit d’exiger d’une autre personne, appelée débiteur, une prestation ou une
abstention. L’obligation est appelée aussi droit de créance. Le droit de créance donne au
créancier un droit contre la personne du débiteur. Le débiteur est tenu d’exécuter l’objet de son
engagement.
L’objet de l’obligation est la prestation que doit fournir le débiteur. Les prestations peuvent se
présenter de deux façons :
- Obligation de donner : le débiteur s’engage à transférer la propriété d’un bien (livrer une chose
vendue, payer le prix convenu).
- Obligation de faire : le débiteur s’engage à faire quelque chose (un travail, un service).
- Obligation de na pas faire : le débiteur s’engage à ne pas faire quelque chose (le représentant
à ne pas représenter des produits identiques).
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- Obligation de résultat ; le débiteur s’engage à fournir un objet précis (livrer l’objet acheté par le
créancier pour le vendeur).
- Obligation de moyens : le débiteur s’engage à utiliser au mieux sa science, ses
connaissances, à faire de son mieux sans garantir un résultat précis (ainsi le médecin envers
son malade, le professeur, qui ne peut garantir à ses élèves la réussite à l’examen).
L’acte juridique est une manifestation de la volonté de l’individu, destinée à créer un droit. C’est
la volonté de l’individu qui fait naître une obligation. Ce lien de droit entre le créancier et le
débiteur est alors né d’un contrat. La volonté se manifeste sur deux niveaux : au stade de la
formation du contrat (volonté de vendre quelque chose) et au stade des effets de droit (volonté
du vendeur de délivrer la chose et de recevoir le prix).
2- Les contrats :
Le contrat apparaît une convention à laquelle participent au moins deux personnes, les
contractants. Il fait naître des obligations. C’est un acte juridique.
Si le contrat implique au moins deux personnes, il peut ne faire naître qu’une seule obligation
(la donation n’implique d’obligation qu’à la charge du donateur).
• La liberté contractuelle :
La liberté contractuelle se situe sur deux plans : au niveau du fond : liberté de contracter eu de
na pas contracter. La liberté de contracter concerne le choix du cocontractant (on ne peut eu
principe nous l’imposer), l’objet de l’obligation. Les contractants peuvent prévoir tous les effets
de leur convention et l’équilibre de prestations. Donc, les conventions ainsi librement établies
ont une force obligatoire à l’égard de ceux qui les ont faits. La liberté contractuelle trouve des
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- Contrat unilatéral : il n’y a d’engagement que pour un seul des contractants envers un autre
qui n’est tenu à rien (donation).
- Contrat synallagmatique : comporte des obligations réciproques à la charge des parties
(vente, contrat de travail, bail). La cause des obligations d’une des parties se trouve dans les
obligations de l’autre, et réciproquement (le vendeur délivre la chose vendue parce que
l’acheteur est obligé de payer le prix et, réciproquement, l’acheteur paye le prix parce que le
vendeur est obligé de délivrer la chose vendue.
Le contrat répond à des conditions de validité qui sont énumérées par la loi : aux termes de
l’article 2 DOC, quatre conditions sont exigées pour la validité d’une convention :
- Le consentement de celui qui s’oblige ;
- Sa capacité de contracter ;
- Un objet certain qui forme la matière de l’engagement ;
- Une cause licite dans l’obligation.
L’inobservation de l’une de ces conditions sera sanctionnée par la nullité du contrat.
a- Le consentement :
Il est essentiel dans la formation du contrat puisque c’est par le consentement que chacune des
parties manifeste l’accord de sa volonté.
Pour que le consentement existe, il faut que la rencontre des volontés ait été rendue possible
par l’offre dont résulte l’acceptation.
Le moment où le consentement est donné doit aussi être connu car il permet en particulier de
connaître la capacité des contractants, le lieu où est formé le contrat. Enfin, le consentement,
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pour être valable, doit présenter certaines qualités : il ne doit pas être vicié.
• L’offre et l’acceptation :
L’offre est la proposition de contracter. Elle peut revêtir différentes formes. Elle peut être
expresse (formulée oralement ou par écrit) ou tacite (étalage dans une vitrine, taxi en
stationnement, catalogue adresse à des particuliers) avec délai d’acceptation ou sans délai
d’acceptation.
Le consentement doit exister et doit être valable et ne pas avoir été entaché et vices tels que
l’erreur, le dol et la violence. Il doit avoir été donné de façon libre et éclairée.
L’erreur :
Celui qui a donné son consentement dur la base d’une erreur ne saurait être valablement
engagé. Cependant, l’erreur n’est admise que dans deux cas : si elle porte sur la substance
même de la chose ou sur la personne du contractant, et encore sous certaines conditions.
- Erreur sur la substance m^me de la chose le mot substance peut revêtir deux sens : erreur sur
la matière (Ex : achat d’un bijou en argent alors qu’on le croyait en platine) ; erreur sur les
qualités essentielles de la chose (Ex : achat chez un antiquaire d’un bijou que l’on croyait
ancien, qui s’avère être moderne).
- Erreur sur la personne du cocontractant : elle peut porter sur son identité civile ou physique ou
sur ses qualités essentielles (qualifiée et non une valeur).
Qu’elle porte sur la personne ou sur la chose, l’erreur ne sera un vice du consentement que si
elle a été déterminante, c'est-à-dire que si la victime de l’erreur en avait eu connaissance, elle
n’aurait pas contracté (si l’acheteur avait su que le bijou était en argent ou qu’il n’était pas
ancien, s’il avait su que la personne était un voleur il n’y aurait pas eu de consentement donc
pas de contrat).
Dol :
La violence :
N’est pas non plus valable le consentement donné sous la menace par l’emploi de la force de la
part du cocontractant.
La violence peut être physique. Elle peut être morale ; c’est la menace. Elle consiste en la
crainte d’un mal considérable et présent, et doit être de nature à faire impression sur une
personne raisonnable, compte tenu de son âge, de son sexe et de sa condition.
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Elle doit être illégale : la menace d’user de son droit pour obliger quelqu’un n’est pas
susceptible de vicier le consentement.
Elle peut émaner soit du consentement, soit d’un tiers complice et elle doit avoir été
déterminante dans la décision de consentir.
La lésion :
b- La capacité :
Pour contracter, il faut être capable de s’engager, donc être apte à exercer ses droits. Sont
donc inaptes à contracter, les mineurs et les majeurs sous tutelle. En matière commerciale, il
faut la pleine et entière capacité de contracter et le mineur même émancipé comme les majeurs
sous tutelle ou curatelle ne sont pas capables de contracter.
c- L’objet :
L’objet est l’obligation qui naît du contrat : ainsi, dans la vente, l’objet est pour l’acheteur la
livraison de la chose et pour le vendeur, le paiement du prix.
L’objet doit répondre à certaines conditions. Il doit être certain : il doit être déterminé ou
déterminable. Il doit être possible. Il ne faut pas que l’objet soit hors du commerce. Il doit être
licite et conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
d- La cause :
La notion de cause est parfois difficile à cerner. Il faut distinguer la cause de l’obligation et la
cause du contrat.
La cause de l’obligation :
Elle est toujours la même dans un type de contrat donné. Dans la vente, la cause de l’obligation
de l’acheteur (payer le prix) se trouve dans l’obligation du vendeur (délivrer la chose vendue).
La cause de l’obligation doit exister.
La cause du contrat :
C’est le mobile qui a poussé les parties à contracter (acheter une maison pour l’habiter, la
louer…). La cause doit être licite : conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
La sanction de l’inobservation des conditions édictées par l’article 1108 pour la validité des
contrats est la nullité. Le législateur a prévu cette sorte de sanction dans le but de protéger soit
l’ordre public (nullité absolue), soit l’intérêt d’un individu (nullité relative). La nullité doit être
prononcée par le tribunal.
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Nullité absolue :
Elle sera donc invoquée dans les cas suivants : défaut de consentement, cause illicite ou
immorale, absence de cause, objet impossible ou illicite.
Qui peut l’invoquer ? Toute personne justifiant d’un intérêt pour agir en justice : les
contractants, toute personne lésée par le contrat.
Elle protège un individu. Elle sera donc invoquée dans les cas suivants : vice du consentement,
incapacité. Qui peut l’invoquer ? Seule la personne protégée ou son représentant légal (père ou
mère, tuteur ou curateur). Puisqu’il n’y a qu’une seule personne en cause, le contrat peut être
confirmé : la personne protégée peut renoncer à soulever la nullité devant les tribunaux.
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Le contrat est
donc la loi des parties. De ce fait, les contrats n’ont d’effet qu’entre les parties : c’est l’effet
relatif des contrats. Cependant, certaines personnes peuvent être directement concernées par
un contrat qu’elles n’ont pas conclu.
- Le contrat est la loi des parties, il s’impose à elles comme une loi (respect de la parole
donnée). Par voie de conséquent, une des parties ne peut unilatéralement en modifier les
clauses ou les résilier, sauf exception (contrat à durée indéterminée comme le contrat de
travail).
- Les parties doivent exécuter le contrat de bonne foi.
- Le contrat s’impose au juge.
L’effet relatif du contrat implique que par le fait de ce contrat, les contractants ne peuvent pas
rendre quelqu’un d’autre créancier ou débiteur sauf dans le cas de la stipulation pour autrui.
Il faut que trois éléments soient réunis : une faute, un dommage et un lieu de cause à effet
entre la faute et le dommage.
• La faute :
C’est l’inexécution du contrat : l’inexécution peut être totale (livraison de marchandises non
effectuées), partielle (seulement la moitié de la marchandise a été livrée), tardive marchandises
livrées après le délai indiqué), défectueuse (marchandises avariées à la livraison).
Preuve de la faute : il faut distinguer suivant que le débiteur était tenu d’une obligation de
résultat ou de moyen.
S’il s’agit d’une obligation de résultat (le fournisseur qui n’a pas livré la marchandise),
l’inexécution constitue en soi une faute, et le créancier n’a pas à faire la preuve de la faute du
débiteur : elle est en ce cas présumée. Ce sera, le cas échéant, au débiteur d’apporter la
preuve que l’inexécution ne lui est pas imputable.
S’il s’agit d’une obligation de moyen (le médecin qui soigne son malade), c’est au créancier qu’il
incombe de prouver la faute du débiteur (c’est le malade qui prétend avoir été mal soigné qui
doit faire la preuve de la faute du médecin).
- Les cas d’exonération du débiteur : le débiteur peut apporter la preuve que l’inexécution du
contrat ne lui est pas imputable. Cependant les causes d’exonération sont limitées à trois cas :
* La force majeure : le débiteur peut prouver qu’il a été mis dans l’impossibilité d’exécuter son
obligation par une force extérieure. Il faut toutefois que le fait ait été extérieur au débiteur,
insurmontable et imprévisible (le verglas sur la route en hiver na constitue pas un cas de force
majeure exonérait le transporteur de son obligation de sécurité). Constituent des cas de force
majeur les intempéries, cataclysmes naturels, actes de banditisme, maladie grave, guerre,
émeutes.
* La faute de créancier : il peut s’agir d’actes accomplis par le créancier par imprudence, ou
bien encore d’omissions (le créancier qui ne signale pas au transporteur que les colis
contiennent des choses très fragiles ou des denrées périssables).
* Le fait d’un tiers : il doit s’agir d’une personne totalement étrangère au contrat (l’O.N.C.F ne
peut être tenus pour responsable de l’accident provoqué par le jet d’une bouteille par un
voyageur qui blesse un ouvrier travaillant sur la voie).
• Le dommage :
C’est le préjudice que subit le créancier du fait de l’inexécution du contrat, ou de son exécution
tardive. Il correspond à la perte subie par le créancier, ou le gain manque. Le préjudice peut
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Le dommage doit être la conséquence directe de la faute du débiteur. Le préjudice doit être
prévisible lors de la conclusion du contrat, car chacun des contractants doit pouvoir mesurer
l’étendue de ses obligations. (Le transporteur ne peut pas prévoir que les caisses des qu’il
• La mise en demeure :
C’est une sommation faite par le créancier au débiteur lui enjoignant d’exécuter son obligation.
En matière civile, elle doit être faite par un exploit d’huissier ou un acte équivalent. En matière
commerciale, elle peut être faite par simple lettre recommandée. La mise en demeure fait courir
les intérêts moratoires, c'est-à-dire les intérêts de retard.
• La condamnation du débiteur :