Geopolitique
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Synthèse du 28/10/2009
Bruno ESCAMEZ
Enseignant :Mr Alexandre MELNIK
INTRODUCTION
L’Olympisme est une philosophie, tel que décrit dans sa charte, visant à promouvoir la
paix au travers de valeurs sportives.
Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux Olympiques modernes, crée un Comité
International d’Organisation (CIO), gardien de cette charte et du déroulement des
Jeux, qui ont lieu tous les quatre ans et où s’affrontent les meilleurs athlètes de chaque
pays dans différentes disciplines.
Cette gouvernance mondiale du sport (déf. Pascal Boniface, interview au journal Le
Monde du … 2009) est la seule organisation internationale à réunir plus de deux cents
pays à ce jour. Toutes les nations se retrouvent pour l’événement. Le CIO est composé
de différentes instances organisationnelles, dont une, le département de coopération
internationale, en lien avec entre autres les Nations Unies (source : site Web officiel
du CIO). Kofi Annan dans un discours prononcé à Sidney en 2000, considère que les
idéaux olympiques sont également ceux de l’ONU.
Les Jeux sont, depuis leur création, un des phénomènes sportifs les plus structurants de
la géopolitique mondiale. De la sélection de la ville organisatrice par le CIO, ou du
chantage à la participation, voire le boycott par les Etats, tous ces éléments non
exhaustifs revêtent une dimension géopolitique.
Les Jeux Olympiques, par leur organe de fonctionnement et par leurs compétitions
sportives, sont-ils source de puissance douce (soft power) ou de puissance coercitive
déguisée (hard power) ?
L’attribution des Jeux à une ville a une signification politique forte. Pour Pascal
Boniface, les membres du CIO sont sensibles à la géopolitique globale et veulent
contribuer à faire l’Histoire et promouvoir l’ouverture. Tokyo 1964 tourne la page de
la Seconde guerre mondiale. Mexico 1968 reconnaît une grande nation du Sud.
Munich 1972 met l’Allemagne sur le devant de la scène. Pékin 2008 permet à la Chine
d’accélérer son ouverture. Le choix du Brésil pour 2016 est celui du troisième
volontaire de la BRIC à pouvoir organiser les Jeux.
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Dans cette perspective, le CIO prétend être un dynamiseur de tendance, à savoir
stimuler le processus démocratique et se montrer sensible aux mouvements de la
communauté internationale.
Malgré les divergences sur le choix des pays organisateurs, les Etats prennent langue
entre eux, même les plus éloignés diplomatiquement, au travers des instances du CIO.
La participation et l’organisation des Jeux imposent à tous les Etats le respect de la
Charte olympique. Par exemple en 1992 pour le Jeux de Barcelone, le CIO a demandé
à l’ONU le respect de la trêve olympique pour que les athlètes de l’Ex-Yougoslavie
puissent y participer.
Pour impliquer encore plus les Etats et les reconnaître sur la scène olympique, le CIO
a créé le Comité National Olympique (CNO), qui est un organe olympique
représentant chaque pays et gérant le mouvement sportif national.
L’avantage de cet organe est de filtrer l’influence politique et diplomatique des Etats
envers le CIO par le biais des valeurs olympiques. En 2000, à la cérémonie
d’ouverture à Sydney, les délégations des Corées du Sud et du Nord défilent ensemble
derrière le drapeau de la péninsule coréenne.
Sans les Etats, l’Olympisme n’existerait pas, ne serait-ce que pour des considérations
financières et logistiques. Mais dans un même temps, ces derniers on bien compris
l’influence considérable des Jeux sur leur peuple et sur la scène médiatique
internationale.
Pour les Etats, la victoire sportive internationale est considérée comme un honneur
national. Par exemple, Gerald FORD en 1974 exprime ce sentiment : « Est-ce que
nous réalisons à quel point il est important de concourir victorieusement contre les
autres nations ? Etant un leader, les Etats-Unis doivent tenir leur rang. Compte tenu de
ce que représente le sport, un succès sportif peut servir une nation autant qu’une
victoire militaire ».
Les Jeux sont considérés par les Etats comme une arme de reconnaissance
diplomatique. Certains pays, mêmes petits par la taille et leur position internationale,
peuvent faire leur promotion par des victoires, comme par exemple l’Ethiopie avec ses
marathoniens, la Jamaïque avec ses sprinters…
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considérant : « Cet effet Nation Buildind du sport et, plus généralement, l’intervention
du politique montrent que le Etats ont ajouté l’instrument sportif à l’arsenal de leurs
armes ».
Les athlètes sont les soldats de ces batailles sportives, on sélectionne les meilleurs et
on leur fournit un entraînement, une logistique, des conditions dignes du rang
militaire.
Il est intéressant de constater que ces conditions sont souvent à l’image du
fonctionnement du pays concerné et de ses moyens financiers.
Les nations sont capables de dépenser des sommes considérables pour présenter leurs
athlètes dans les meilleures conditions possibles. Sauf exception, on constate une
adéquation entre la puissance financière d’un pays et le nombre de médailles récoltées.
L’athlète victorieux, au même titre que le militaire, se voit remettre une médaille.
Aux Jeux, il ne concoure pas individuellement mais pour la nation.
JP Augustin et Pascal Gillon (« Olympisme, bilan et enjeux géopolitiques »)
considèrent que les Jeux ont souvent été une modalité d’affrontement interétatique et
les stades des champs de bataille ou l’on va chercher un rayonnement par le sport.
Pour les Etats, ces compétitions sportives revêtent une volonté de démonstration d’une
certaine puissance. Peut-être même un appendice de leur puissance coercitive ?
La définition de la puissance coercitive en est presque illustrée. Les gouvernants
utilisent leur puissance économique et une attitude « sportivo-militaire » (dans le
vocabulaire et la préparation) pour influencer la vision des pays tiers sur leurs
capacités à agir à l’international.
CONCLUSION