7 - Elasticite Plane
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7 - Elasticite Plane
ELASTICITE PLANE
On constate bien que les déformations sont données exclusivement dans le plan
orthogonal à l’axe de cylindre et qu’il suffit de connaître les déformations dans une section
droite pour les connaître en tous points du domaine étudié.
On constate qu’il ne peut pas y avoir de chargement axial. D’autre part si l’on
considère un point de la surface latérale cylindrique, le vecteur contrainte dans la direction de
normale extérieure au domaine montre qu’il ne peut y avoir que des chargements normals à
cette surface. En effet, compte tenu du fait que le domaine est cylindrique, la direction de
normale extérieure au domaine en un point de la surface latérale est orthogonale à l’axe du
cylindre :
r r r r
n . E3 = 0 ⇒ T (M ; n ). E3 = 0
Par analogie avec l’état plan de déformations, il est possible de déterminer la dilatation
linéaire dans la direction axiale en fonction des deux autres dilatations linéaires :
λ
ε 33 = (ε 11 + ε 22 )
λ + 2µ
Les équations d’équilibre prennent la même forme que pour l’état plan de
déformations et par conséquent la force de volume par unité de volume doit être orthogonale à
r
la direction E3 :
∂ σ 11 ∂ σ 12
∂x + ∂x + ρ f1 = 0
1 2
∂ σ 12 ∂ σ 22
+ + ρ f2 = 0
∂x 1 ∂x 2
f3 = 0
r
D’autre part on constate que le chargement sur une face orthogonale à la direction E3
doit être nul, ce qui nous permet de dire que l’état plan de contraintes ne sera obtenu que dans
le cas d’un cylindre chargé uniquement sur la surface latérale. Pratiquement c’est le cas des
domaines de faible épaisseur chargée dans leur plan.
Dans le cas de l’état plan de déformations, les équations sont similaires à condition
d’utiliser de nouvelles valeurs pour le module d’Young, le coefficient de Poisson et le premier
coefficient de Lamé:
E ν 2λ µ
E′ = ν ′= λ′=
1−ν 2
1−ν λ +2µ
Les équations de compatibilité conduisent essentiellement à une condition qui est dans
le cas de l’état plan de contraintes :
( ) r
∆ (σ 11 + σ 22 ) + (1+ν ) div ρ f = 0
Il est à noter toutefois que pour un état plan de contraintes, les équations de
compatibilité conduisent aussi à la relation suivante :
ε 33 =α + β x1 + γ x2
Cette condition n’étant que rarement satisfaite, nous nous trouverons souvent dans le
cas d’état approximativement plan de contraintes.
Comme on peut le constater, il n’existe, au niveau des équations, que très peu de
différences entre un état plan de déformations et un état plan de contraintes. Pour passer d’une
solution à une autre il suffit de transformer les équations en utilisant les coefficients fictifs :
E ν 2λ µ
E′ = ν ′= λ′=
1−ν 2
1−ν λ +2µ
Ainsi une solution obtenue dans le cas d’un état plan de contraintes sera tout à fait
adaptable à un état plan de déformations. En conséquence, par la suite nous allons simplement
chercher à définir des solutions dites de l’état plan, sans trop préciser si l’on considère un état
plan de contraintes ou un état plan de déformations.
grad f = div f I ( )
Ce qui nous donne pour les équations d’équilibre :
( r
div σ − (ρ w) I = 0 )
Cette équation est automatiquement satisfaite si l’on pose :
σ − (ρ w) I = rot rot Φ
T
Le tenseur Φ nouvellement défini doit être symétrique. Il est appelé tenseur de
fonctions de contrainte. Il est donc caractérisé par six composantes indépendantes.
Toutefois dans le cas de l’élasticité plane, comme nous n’avons que deux équations
d’équilibre significatives, on constate que l’équilibre peut être obtenu en posant :
0 0 0
Φ =0 0 0 avec ϕ = ϕ ( x1 , x2 ) fonction d’AIRY
0 0 ϕ E
( )
i
Il est alors aisé de constater que les équations d’équilibre sont satisfaites.
( )
r
On considère une poutre droite d’axe O; E1 , de section rectangulaire (hauteur 2h,
épaisseur 2b). Cette poutre est encastrée dans un massif à l’abscisse x1 = 0 . L’extrémité libre
est la seule supportant un chargement. D’autre part on suppose que les forces de volume sont
nulles. On suppose que l’épaisseur est très faible devant les autres dimensions de la poutre et
qu’en conséquence, on peut faire l’hypothèse d’un état plan de contrainte.
Nous adoptons la fonction d’Airy suivante :
P h2 l 3 x x
ϕ = x1 x2 + x2 − 1 2
3
avec I =
(2 b )(2 h )3 = 4 b h 3
I 2 6 6 12 3
Questions :
1- La fonction d’Airy ci-dessus est-elle biharmonique ? si oui, en déduire le champs des
contraintes.
2- L’état de contraintes proposé vérifie t-il les conditions aux limites en contraintes ?
3- Déterminer le champs des déplacements.
Correction :
1- On constate aisément que la fonction ainsi définie est biharmonique. On peut alors
déterminer l’état de contrainte obtenu :
∂2 ϕ P
σ
11 = = (l − x1 ) x 2
∂
2
x 2
I
∂ ϕ
2
σ 22 = =0
∂x1
2
σ 12 = −
∂2 ϕ
∂x1 ∂x 2
=−
P 2
2I
(
h − x2
2
)
2- Cet état de contrainte est parfaitement compatible avec la condition de non chargement
des faces supérieure (x2 = h ) et inférieure (x2 = − h ) de la poutre.
Pour la section extrémité (x1 = l ) , on obtient un torseur équivalent avec un moment nul
au centre de surface et une résultante n’ayant qu’une composante :
∫ T (
M ;
r
E1)ds = − P
r
E 2
S
On peut donc considérer que la poutre est sollicitée en flexion simple. Il est a noter
que l’état de contrainte ainsi obtenu est parfaitement en accord avec la théorie élémentaire des
poutres.
3- Il reste à vérifier les conditions aux limites sur les déplacements et en particulier la
condition d’encastrement de la section x1 = 0 .
Il convient donc de calculer la forme générale du champ de déplacement. Toutefois,
dans le cas d’élasticité plane, il n’est pas nécessaire d’utiliser la méthode générale avec la
détermination du tenseur antisymétrique. L’intégration peut se faire directement à partir des
relations déplacements-déformations.
1 2 E I 3
1 1 1
Le champ de déplacement n’étant déterminé que par trois constantes, il est
pratiquement impossible de respecter la condition d’encastrement pour tous les points de la
section droite définie par x1 = 0 . Pour définir les constantes, on se contentera de donner leur
valeur afin de respecter le non déplacement de certains points de la section origine. On peut
écrire par exemple :
u1 (0,0 ) = 0 K 2 = 0
u 2 (0,0 ) = 0 ⇒ K1 = 0
h P h 2 (4 + 5ν )
u 0, ± = 0 K = −
2 6E I
α
H
A B
X1
Il existe un cas particulier important associé au cas d’un solide de révolution par
( )
r
rapport à l’axe O; E z et soumis à des charges purement radiales, distribuées symétriquement
par rapport à l’axe du solide (solide et chargement axisymétriques). Les fonctions ne
dépendent alors plus de la variable angulaire θ .
Les relations deviennent alors :
1 dϕ
σ rr = + ρw
r dr
d2 ϕ 1 ∂ ∂F
σ
θθ = + ρw et ∆F= r
dr 2
r ∂r ∂r
σ rθ = 0
Ce qui nous donne pour l’équation de compatibilité :
d d 1 d d ϕ d d ρw
r r = (ν − 1) r
dr dr r dr dr dr dr
La solution de l’équation avec second membre sera alors obtenue en ajoutant une
solution particulière dépendant de la force de volume.
Application en coordonnées polaires :
On se propose d’étudier une plaque de largeur 2b, de faible épaisseur, tendue entre
deux extrémités et possédant un trou médian de rayon a. Les forces de volume sont
négligeables. On fait l’hypothèse d’un état plan de contrainte.
D’autre part on considère que le rayon du trou a est petit devant la demi largeur de la
plaque b. On peut donc raisonnablement penser qu’en tout point d’un cercle de rayon R grand
devant a l’état de contrainte n’est pas perturbé par la présence du trou. Ainsi en découpant
virtuellement un cylindre de rayon R, on peut écrire que sur la surface extérieure l’état de
contrainte est uniaxial, alors que le chargement est nul sur la surface intérieure de rayon a.
σ 0
( )
r r
r=R σ (m ) = T M ; Er = σ cosθ E1
( )
r r
0 0 E1 , E2
⇒
( )
r r
r =a T M ;− Er = 0
σ rr = 1 dϕ + ρw ∆F=
1 ∂ ∂F
r
r dr r ∂r ∂r
d 2ϕ
σθθ = dr 2 + ρw
σ rθ =0
Question:
1- Pour le premier cas de charge radial et indépendant de l’angle polaire qui
correspond parfaitement au cas particulier précédemment traité. Comme la force de volume
est nul, la solution générale est de la forme :
ϕ = A ln r + B r 2 ln r + C r 2 + D
Démontrer que le champs des contraintes est :
σ a2
σ
rr = 1 −
2 r 2
σ a2
σ θθ = 1+ 2
2 r
σ rθ = 0
2- pour le deuxième cas de charge en recherchant une solution en adoptant une
fonction d’Airy de la forme:
ϕ (r ,θ ) =ψ (r )cos ( 2θ ) .
Démontrer que le champs des contraintes est :
4C 6 D
σ rr = − 2 B + r 2 + r 4 cos ( 2θ )
6 D
σ θθ = 12 A r + 2 B + 4 cos ( 2θ )
2
r
2C 6 D
σ rθ = 6 A r + 2 B − r 2 − r 4 sin ( 2θ )
2
3- En déduire le champs des contraintes global.
σ 4 a2 3a4 σ a2
σ
rr = 1 − + cos ( 2θ ) + 1 −
2 r2 r 4 2 r 2
σ 3a4 σ a2
σ θθ = − 1 + 4 cos ( 2θ ) + 1+ 2
2 r 2 r
σ 2 a 3a 2 4
σ rθ = − 1+ 2 − 4 sin ( 2θ )
2 r r
La détermination des contraintes se fait par la vérification des conditions aux limites.
On obtient alors :
σ a2
σ
rr = 1 − 2
2 r
σ a2
σ θθ = 1+ 2
2 r
σ rθ = 0
r
2 C 6D
σ rθ = 6 A r + 2 B − r 2 − r 4 sin ( 2θ )
2
A partir de ces résultats il est possible d’étudier la loi de répartition des contraintes
normales dans la poutre au niveau de la section trouée.
On obtient :
π a2 3a4
σ θθ θ = = σ 1+ 2 + 4
2 2r 2r
Avec cette fonction, on constate que la contrainte normale est maximale au bord du
trou et quelle est alors égale à trois fois la contrainte nominale. Cette étude fait clairement
apparaître le phénomène de concentration de contrainte dû à la présence d’un trou.