Industrie Textile en Tunisie
Industrie Textile en Tunisie
Industrie Textile en Tunisie
Introduction.
Ces facteurs, parmi d’autres, ont permis aux industriels de ce secteur de s’adapter
aux exigences des partenaires et des donneurs d’ordres étrangers et de se classer au
cinquième rang des fournisseurs de l’habillement de l’Union européenne en 2005. La
grande majorité des entreprises du secteur opèrent comme sous-traitants dans le secteur
de l'habillement pour les clients européens (off-shore). La France est de loin le plus
grand marché pour les entreprises tunisiennes, suivi par l'Italie et l'Espagne. La
fabrication de produits d'habillement représente au moins 85% de la production globale.
Mais ce ne fut pas le cas, cette libéralisation a provoqué d'une part la fuite des
principaux investisseurs et donneurs d’ordres dans ce secteur vers d’autres pays plus
compétitifs en termes des coûts d’une part, et la prolifération des franchises et des
marques étrangères ce qui a désavantagé le produit national et encouragé les
importations, d'autre part. Cet impact négatif de la libéralisation est dû :
Aujourd’hui, un secteur aussi important pour la Tunisie tel que le secteur du textile
et de l’habillement considéré comme patrimoine industriel, ne cesse de se décliner.
Certes la responsabilité est partagée, c’est pour cette raison que la réforme pour soutenir
le secteur des ITH doit aussi être un processus collaboratif. L’initiative de la réforme
devrait être proposée par les industriels du secteur en collaboration avec les autorités et
les décideurs économiques et consolidée par les agents économiques (consommateurs).
Après une longue phase de protectionnisme, cet accord AMF a fini par se
démanteler pour s’aligner aux principes du libre-échange. Depuis le premier janvier
2008, le secteur des industries du textile et de l’habillement est livré à une libre
concurrence qui a remis en cause certaines stratégies industrielles et qui a également
redessiné la stratégie concurrentielle des intervenants de ce secteur.
La période de 1990 à 2007 a été marquée par un rythme de croissance très rapide
du nombre d’entreprises dans les industries du textile et de l'habillement (la pente de
régression linéaire est de 0,97). A partir de 2008 cette croissance commence à se ralentir
(la pente de la ligne de croissance est de 0,76), ce qui est une conséquence attendue du
1
Accord qui était en vigueur entre 1974 et 1994 et qui portait sur le textile, vêtement en coton, la laine et les fibres synth étiques.
Cet instrument prévoyait des règles pour l'imposition de restrictions quantitatives sélectives lorsque des poussées soudaines des
importations portaient, ou menaçaient de porter un préjudice grave à la branche de production du pays importateur.
L'Arrangement multifibres constituait une dérogation importante aux règles fondamentales du GATT, notamment au principe de
la non-discrimination. Le 1er janvier 1995, il a été remplacé par l'Accord de l'OMC sur les textiles et les vêtements qui met en
place un processus transitoire en vue de la suppression définitive de ces contingents.
Cette période d’expansion du secteur ITH (1990-2007) était marquée par des
réformes très importantes telles que les Programmes de Mise à Niveau et les mesures
d’incitation à la création d’entreprises et au développement des PME, parmi ces
mesures et réformes, on peut citer :
Grâce à tous ces efforts et réformes, le tissu industriel tunisien compte aujourd’hui
1672 entreprises employant 10 personnes et plus dans le secteur du textile et de
l’habillement, totalisants 161425 emplois, soit 30% des entreprises actives et 33% du
total de la main d’œuvre industrielle. Nous tenons à signaler que 7.8% de ces
entreprises sont des FOPRODISTES.
Le deuxième point fort du secteur des ITH c’est qu’en dix ans (1972-1982), sa place
dans les exportations manufacturières est passée de 9% à 42%, pour dépasser les 50%
au début des années 90. Cependant, au cours des trois dernières années, cette croissance
au niveau des exportations s’est ralentie, conjuguée à une augmentation rapide des
importations ce qui a causé la dégradation du taux de couverture du secteur.
pus de 1000
]500,1000]
]200,500]
]100,200]
]50,100]
]20,50]
Mois de 20
La répartition régionale du secteur des ITH montre une concentration dans les
régions du nord-est et centre-est.
Ainsi, la région de l’Est compte environ 91.7% du total des entreprises opérant
dans le secteur des industries du textile et de l’habillement. La répartition des empois
par tranche d’effectif dans les deux régions (nord et centre-est) est cohérente à celle du
total du secteur comme le montre le graphique ci-dessous, ce qui s’assimile à un pouvoir
de monopole pour ces deux régions dans les industries du textile et de l’habillement.
Il est à remarquer aussi que 87.7% des entreprises de confection chaine et trame et
81.2% des entreprises de bonneterie sont totalement exportatrices.
Cependant, l’analyse par activité montre que la confection compte le poids le plus
important dans le secteur du textile habillement avec 62% d’entreprises et plus que
64% des emplois dans le secteur, suivie par la bonneterie et la production des sous-
vêtements. Alors que les activités des textiles techniques et vêtements de travail,
considérée comme l’une des activités les plus rentables dans le secteur ITH, vu la forte
valeur ajoutée et la faible concurrence dans ce domaine d’activité, ne représentent que
seulement 11% du total des entreprises du secteur et 18% des emplois, comme le
montre les graphiques suivants :
Toutefois, il est à signaler que 72.5% des entreprises tunisiennes et plus que 90% des
entreprises de partenariat et étrangères sont totalement exportatrices. (82.7% du total
des entreprises du secteur).
D’un point de vu emplois, les 161425 emplois du secteur sont répartie entre 90.6%
pour les entreprises totalement exportatrice et seulement 9.4% dans les autres
entreprises.
Sachant que le nombre moyen d’emplois pour une entreprise du secteur textile
habillement est de 96, et que la moyenne annuelle des entreprises fermées entre 2005
et 2016 dans ce secteur est de 194 entreprises, le nombre moyen d’emplois perdus est
estimé à 18624 annuellement.
2
L’Article 21 et l’Article 26.
L’analyse des statistiques collectées sur les entreprises fermées montre que
53.3% de ces entreprises sont des entreprises tunisiennes (dans la plus part des cas des
sous-traitants) et à 88.5% sont totalement exportatrices opérant dans la confection :
Source Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, Annuaire international des statistiques
industrielles. Les données sur la distribution de la valeur ajoutée manufacturière par industrie sont fournies par
l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) 2014.
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Part de la VA de 16% 16% 17% 18% 17% 17% 17% 16% 16% 16% 15%
l'industrie Manufacturière
dans le PIB au prix courant
Part de la VA des ITH 26% 23% 23% 20% 20% 20% 20% 18% 18% 17% 16%
dans le total de la
VA manufacturière
Source : Données de l’INS 2016.
Les données montrent que les deux valeurs ajoutées sont fortement corrélées
positivement3. Ce qui signifie que l’augmentation de la VA du secteur ITH aura un effet
bénéfique sur la croissance du PIB, étant donné que l’industrie manufacturière
contribue approximativement de 17% dans le PIB tunisien.
3
R² est de l’ordre de 84%
En observant les données disponibles sur les neuf dernières années, nous
constatons que les importations du secteur ITH augmentent plus rapidement que les
exportations. L’augmentation moyenne sur neuf ans des exportions est de 0.9% alors
que la hausse moyenne des importations durant cette même période est de 1.4%. Ce
qui a engendré une baisse progressive du solde commercial du secteur entre 2008 et
2016.
Le détail des importations et des exportations est donné dans les deux tableaux
suivant :
EXPORTATIONS
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Soie 4,0 2,6 3,1 4,8 6,7 70,5 82,6 70,2 65,6
laines, polis et tissus de crin 1,1 1,0 4,8 5,9 6,0 4,9 9,5 9,8 9,5
coton 75,8 75,6 114,6 126,5 122,3 118,6 119,5 102,5 90,3
Autres fibres textiles végétales 19,0 11,8 23,6 32,5 43,6 33,1 42,6 45,6 54,9
Filaments synthétiques 15,9 16,6 30,8 26,6 25,2 31,3 33,1 39,7 31,7
Fibres synthétiques 49,1 29,6 33,9 33,7 36,1 38,2 31,5 34,5 37,1
Ouates, feutres et art de corderie 37,1 35,6 47,2 51,1 43,1 38,0 42,8 41,4 43,0
Tissus spéciaux et broderie 18,2 16,5 21,0 23,7 20,8 30,4 32,1 30,3 28,8
Tissus imprégnés, enduits, recouverts 12,8 11,6 5,4 6,6 6,5 7,7 7,6 6,3 6,7
Etoffes de bonneterie 26,2 18,8 17,5 20,7 18,0 19,1 13,9 12,3 12,6
Vêtement en maille 1166,7 1158,6 1186,1 1244,3 1136,8 1190,5 1232,6 1176,7 1202,6
Vêtement chaîne et trame 3396,9 3013,5 3192,7 3369,9 3070,1 3308,8 3408,9 3044,6 3393,6
Revêtement, tapis et tapisserie 4,2 4,7 4,1 2,3 2,3 1,8 1,7 1,4 1,5
Autres produits textiles 330,7 305,3 335,2 329,8 341,0 349,3 366,9 392,3 428,4
Friperie 18,5 23,0 28,2 26,7 37,9 34,9 37,9 47,0 61,5
Total 5176,2 4724,8 5048,2 5305,1 4916,4 5277,1 5463,2 5054,6 5467,8
Source : INS 2016 (les données sont en valeur MD)
IMPORTATIONS
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Soie 14,6 28,5 47,8 59,5 53,8 52,4 42,9 25,2 59.0
laines, polis et tissus de crin 62,9 60,3 69,1 59,5 58,0 57,6 57,8 56,1 49,8
coton 1280,2 1162,4 1287,8 1397,8 1223,9 1239,8 1306,6 1197,4 1290,4
Autres fibres textiles végétales 29,2 22,4 29,8 36,2 41,0 28,4 37,9 39,0 48,2
Filaments synthétiques 266,7 220,8 250,0 280,9 278,0 295,5 344,1 341,6 355,2
Fibres synthétiques 462,2 412,7 446,3 486,6 468,4 470,8 464,2 455,1 517,1
Ouates, feutres et art de corderie 90,6 86,1 107,0 106,9 121,0 126,3 134,6 143,3 164,2
Tissus spéciaux et broderie 129,0 104,1 134,0 157,4 151,0 154,7 164 133,8 155,5
Tissus imprégnés, enduits, recouverts 133,0 127,0 128,0 129,7 123,5 145,5 167,8 150 170,4
Etoffes de bonneterie 127,6 136,4 172,0 181,2 200,0 215,4 230,5 225,9 269,2
Vêtement en maille 175,0 153,8 171,6 206,7 192,7 189,3 197,1 188 227,8
Vêtement chaîne et trame 588,5 541,8 569,6 541,5 482,4 538,4 582,7 583,3 273,2
Revêtement, tapis et tapisserie 4,1 5,9 7,1 6,1 6,8 10,2 12,9 13,8 19,6
Autres produits textiles 36,6 37,5 50,2 59,8 57,2 69,2 68,2 81,1 72,5
Friperie 86,9 101,1 113,0 117,0 145,2 154,0 184,0 186,7 225,0
Total 3487,1 3200,8 3583,3 3826,8 3602,9 3747,5 3995,3 3820,3 3897,1
Source : INS 2016(les données sont en valeur MD)
La première cause n’est pas aussi menaçante car c’est une conséquence directe de
la conjoncture économique globale et de la hausse du taux d’inflation, cette inflation
qui peut être dans certains cas, source de profitabilité.
Quant à la deuxième cause, l’impact est jugé préjudiciable à long terme sur le
secteur étant donné que les importations des matières premières et de produits destinés
pour la consommation intermédiaire se sont maintenues presque constantes entre 2005
et 2016. Alors que les importations des produits textiles et habillement pour la
consommation finale ont connu une tendance à la hausse à partir de l’année 2012.
Ce phénomène est constaté aussi au niveau des taux de couvertures par pays qui
sont maintenus constants avec nos principaux fournisseurs de biens intermédiaires de
matières premières (en tenant compte de la hausse du taux d’inflation). Alors que pour
certains autres pays tel que le Canada, les USA, la Chine, l’Inde, la Turquie,… les
exportations de la Tunisie vers ces pays ne couvrent même pas la moitié de ce qu’on
importe comme produits de textile et d’habillement.
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Belgique 154,8 140,4 165,2 167,8 172,7 164,3 161,3 160,6 170,3 179,0 180,3 197,8
France 195,6 200,9 202,6 207,4 217,4 221,8 232,4 251,4 259,7 259,5 271,4 267,6
Allemagne 237,7 249,3 256,5 270,8 272,2 232,3 243,6 259,5 288,2 305,6 271,0 285,6
Italie 140,0 149,0 145,3 149,8 152,8 15,5 164,0 166,9 167,2 167,3 173,5 167,5
Espagne 95,5 95,5 100,6 108,8 129,6 144,5 161,3 153,5 170,2 168,9 170,5 137,8
Royaume
310,0 265,0 273,7 251,4 242,4 262,4 231,9 209,5 275,8 273,1 307,1 283,4
uni
Suisse 41,8 41,3 42,7 37,1 56,6 80,7 67,0 97,6 109,5 166,1 213,2 278,1
Turquie 1,1 4,6 5,8 7,4 3,9 1,9 2,2 3,8 10,0 4,5 2,6 2,6
USA 182,7 11,4 10,4 6,9 6,5 5,4 4,5 5,6 6,8 8,3 11,4 9,3
Canada 48,5 36,0 51,8 46,9 77,0 100,0 61,2 53,3 45,0 59,1 44,5 37,9
Brésil 1,4 1,4 5,4 34,1 21,9 48,6 44,2 38,2 216,7 420,0 346,4 202,6
Chine 0,4 0,5 0,4 0,4 0,4 0,2 0,5 0,4 0,8 0,8 1,2 1,6
Taiwan 0,0 2,5 0,7 0,7 0,8 1,3 0,1 0,1 0,1 0,2 0,1 0,1
Inde 1,0 1,7 1,9 2,2 3,7 9,8 4,8 9,0 6,8 10,7 15,1 26,3
Indonésie 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Japon 23,8 37,9 28,0 35,9 82,7 26,5 37,4 37,0 28,7 40,9 21,7 25,5
Pakistan 0,0 1,8 5,1 12,3 10,5 13,4 15,7 24,3 13,5 13,3 12,9 9,6
Viet Nam 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 25,8 4,1 6,9 14,7
Source INS 2016 (NSH par pays)
Le problème c’est que ces déficits qui sont entrain de se creuser entre la Tunisie et
ces pays sont dus à la croissance exponentielle des importations des produits de textile
et habillement destinés pour la consommation finale, et c’est d’ailleurs le souci des
industriels tunisiens qui se trouvent devant une concurrence ardue avec des produits
finis importés.
Les avantages coûts sont souvent mis en avant car ils sont facilement mesurables. Les
seconds avantages (en particulier les délais) sont plus difficilement quantifiables mais
ils sont sans doute les plus importants dans le cadre des avantages concurrentiels sur le
marché mondial.
Ces facteurs sont en mesure d’optimiser les coûts minutes, car comme nous
savons que le marché tunisien dans le cadre de ce secteur est un marché de sous-
traitance dont les salaires ne sont pas la variable la plus pertinente mais les coûts
minutes.
En effet, la négociation avec les donneurs d’ordre porte sur deux éléments
fondamentaux qui sont la durée de fabrication d’un article et la valeur du coût minute.
Ce coût se mesure en rapportant l’ensemble des coûts de production dont les frais
généraux, les coûts indirects et l’amortissement au temps de travail de la main d’œuvre
directe que peut mobiliser l’entreprise en tenant compte de l’absentéisme. Par
conséquence, la majorité des facteurs déterminants d’optimisation des coûts sont des
variables dépendantes de la qualification et de l’assiduité du capital humain et de la
proximité.
En termes de coûts minutes, la Tunisie est moins compétitive que certains autres
pays, principalement les pays asiatiques en raison de pratiques de concurrence déloyale
(travail forcé, emploi d'enfants à bas salaire, absence de protection sociale, etc.)
De nos jours la compétitivité repose assez peu sur les coûts de production et
davantage sur la stabilité socioéconomique, le respect de la qualité et des délais.
II.1.2.1. Qualité.
Total 161425
Administratifs 6374
Techniciens 6602
Autres 147572
Ingénieurs 877
Années 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Part des approbations 46% 50% 50% 45% 53% 49% 38% 43% 42% 38% 35% 33%
des dossiers.
Bureau de Mise à Niveau de l’Industrie BMNI Janvier 2017.
II.1.2.2. Délais.
Après la concurrence par les "prix " et par la " qualité ", l'heure serait-elle désormais
à l’optimisation des délais. Livrer à temps est le premier service à offrir à ses clients de
nos jours. C'est aussi la meilleure façon de se démarquer de la concurrence dans un
ecosystème aussi dynamique et stochastique. Des commandes de plus en plus tardives
sont synonymes de perte des clients et de part de marché, particulièrement si nous
parlons du contexte international.
Un certain nombre de pays a compris ces enjeux et s'engage sur cet objectif qui ne
peut être atteint que si les grands axes suivants sont développés :
La base de données du CEPII entre 2004 et 2014 montre que la Tunisie figure
parmi les pays présentant un avantage comparatif dans la confection et la bonneterie.
Toutefois cet avantage a connu une dégradation en 2014, d’ailleurs c’est le cas de tous
les pays présentant des avantages comparatifs dans ces activités.
En effet la dégradation de ces avantages peut s’expliquer par le fait que d’autres
pays commencent à émerger, instaurant ainsi une concurrence potentielle aux pays
traditionnellement compétitifs du secteur.
4
Le CEPII est le principal centre français d'étude et de recherche en économie internationale. Cet organisme public
s'attache à éclairer les questions dans le domaine de l’économie internationale, le CEPII produit études,
recherches, bases de données et analyses sur les grands enjeux de l’économie mondiale.
k X ik M ik
5
ACRik
1000
X itotal M itotal
X i M
i
k
X total
i M i
total
X total M total
i i
Avec i : pays, k : produits, X : exportations en valeur et M : importations en valeur.
Vêtements de confection
PAYS CS EVOL CS EVOL
2004 1996-2004 2014 2004-2014
Chine 20,3 -17,0 14,3 -6,0
Egypte 6,7 3,3 4,6 -2,1
Inde 17,3 -14,7 9,2 -8,1
Maroc 51,0 -18,6 33,8 -17,2
Pakistan 31,9 7,3 33,1 1,2
Philippines 10,5 -3,8 - -
Roumanie 53,9 -4,1 10,0 -44,0
Sri Lanka 96,5 -16,5 39,8 -56,7
Tunisie 77,6 -26,9 44,6 -33,0
Turquie 24,8 -5,3 12,2 -12,6
Vietnam 38,0 -1,9 22,2 -15,7
CS : Contribution au solde, en millièmes du total des échanges.
EVOL : évolution en points de millièmes.
Vêtements de Bonneterie
PAYS CS EVOL CS EVOL
2004 1996-2004 2014 2004-2014
Chine 17.9 -5.6 16.8 -1.2
Egypte 7.0 2.1 0.0 -7.0
Inde 12.7 -1.0 - -
Maroc 23.3 -7.3 15.8 -7.5
Pakistan 44.6 12.9 30.9 -13.7
Philippines 8.1 -5.8 - -
Roumanie 16.6 6.5 - -
Sri Lanka 76.3 24.8 81.5 5.1
Tunisie 29.3 7.8 21.5 -7.8
Turquie 35.6 -11.9 21.7 -13.9
Vietnam 23.5 9.8 15.1 -8.5
Source à partir de Chelem CEPII 2014.
CS : Contribution au solde, en millièmes du total des échanges.
EVOL : évolution en points de millièmes.
D’un autre côté la relation entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants sont
très volatiles dans une industrie où l’offre et la concurrence sont mondiale administrés
par des demandeurs de plus en plus exigeants devant une offre abondante. Cette
volatilité est tributaire du respect des délais, de la qualité et surtout des coûts et de la
stabilité politique et économique.
Ce manque d’information fait que les cahiers des charges signés entre les deux
parties (donneurs d’ordre et sous-traitants) sont de plus en plus exigeants et dans
l’intérêt du donneur d’ordre au préjudice du sous-traitant, ce qui risque d’engendrer une
relation tendue entre les deux parties sous l’effet d’un sentiment d’injustice.
Les données mondiales durant la période 2012- 2014 montrent que 76% des
exportations du secteur des industries du textile et de l’habillement tunisien sont des
produits de haute gamme. Ce pourcentage permet aux produits tunisiens d’occuper un
positionnement mondial comparable à celui des pays développés.
TOTAL 865,7 817,9 883,1 896,5 845,6 915,1 995,7 991,1 1125,2
Source INS 2016 NSH par produit(les données sont en valeur MD)
6
Nous avons pris ces produits à titre d’exemple car la Tunisie y présente un avantage comparatif
- Le bas prix.
- L’effet de démonstration.
Avant d’examiner les solutions possibles nous tenons à signaler que la plus
importante opportunité en Tunisie qui a depuis toujours encourager l’investissement
était la stabilité politique, économique et sociale. Ajoutant à ces attributions la
proximité et le savoir-faire, des atouts qui ont fait de la Tunisie une des destinations
privilégiés des entrepreneurs et des capitaux étranges.
Mais, depuis 2012 la situation a changé et des problèmes politiques et sociaux ont
apparu, ces problèmes ont causé des embarras économiques qui ont remis en cause la
politique économique adoptée. La politique industrielle est aussi remise en cause, de
multiples secteurs ont été touchés dont le secteur des industries du textile et de
l’habillement.
Remédier à la sous-traitance.
Résister à la concurrence.
Le producteur.
Il doit développer son entreprise et innover. Être innovateur ne signifie pas créer
une innovation technologique, mais plutôt être là où nos concurrents ne sont pas et
maîtriser des techniques qu'ils ne maîtrisent pas. Ainsi, il faut :
Certes, cette réforme doit prendre la forme d'une stratégie à long terme qui permet
à l'industriel du secteur de subsister.
7
Cette solution est adoptée par certains sous-traitants de production automobile
Le consommateur.
Le consommateur doit être rationnel et conscient qu'en pénalisant le producteur
par l'abstention d'acheter le produit tunisien peut avoir un effet rétroactif négatif sur
son bien-être sous l'effet du circuit économique. En d’autre terme, la fermeture
d’une entreprise du secteur est synonyme de perte d’emplois, donc moins d’impôts
et de contribution sociale, plus de déficit public donc plus d’inflation, augmentation
des prix et donc dégradation du pouvoir d’achat.
L’Etat.
Le rôle de l’Etat dans ce cas est plutôt d’ordre consultatif et prospectif que de
providence. Un rôle à travers lequel l’Etat soutien les industriels du secteur à travers :
La branche des textiles techniques est l’une des filières d’avenir pour le secteur du
textile et de l’habillement à l’échelle mondiale et en Tunisie particulièrement.
Les textiles techniques sont souvent intégrés à d’autres matériaux et employés pour
leurs performances techniques dans la quasi-totalité des secteurs industriels, en
particulier le secteur automobile, aéronautique, électronique, génie civil, médical et
paramédical, …
Comme nous constatons la part du marché européen (le plus grand partenaire du
secteur des ITH tunisien) est très importante. Cette part de marché est répartie entre
20% pour les textiles techniques, 25% pour les articles Non-Tissés et 33% pour les
Matériaux Composites.
8
D’après une étude élaborée en 2014 par le pôle de compétitivité Monastir-El Fajja
Les Non-Tissés
La croissance la plus rapide au cours des cinq dernières années a été enregistrée par
la production Non-Tissé, dont la production a augmenté entre 2007 et 2013 de 25% en
Europe, 14% en Amérique du Nord et de 191% en Chine.
Les composites sont des structures légères en verre, carbone, aramide ou basalte qui
sont principalement intégrées dans une résine comme les plastiques
thermodurcissables. En tant que «prélegs», les composites sont produits en rouleaux
pour entrer en confection pour une application donnée, principalement en fonction du
niveau de stabilité requis (fibres discontinues longues ou courtes). Bien que le marché
mondial des composites ait connu un développement remarquable, les taux de
croissance restent inférieurs à ceux générés par la production des Non-Tissés.
Source : AVK, Composites Market Report 2015. (* Sont des valeurs estimées).
Source: Opinion of the European Economic and Social Committee, ‘Growth Driver Technical Textiles’
La part du chiffre d'affaires généré par les textiles techniques en Europe par
rapport à l'ensemble de l'industrie textile varie de 16% en Grèce à 61% en Finlande
passant par 20% à 35% dans des pays comme l'Italie ou la France à 40% à 50% en
Grande Bretagne, en Allemagne et en Hongrie. Les industries ayant une plus grande
part de Textiles techniques ont généralement réussi à passer de la production de produits
textiles traditionnels tels que les textiles de maison à des moyens d'application plus
avancés à un rythme plus rapide. En Allemagne, par exemple, un grand nombre
d'entreprises sont entrées dans le segment des textiles techniques dès les années 1970,
lorsque les changements structurels ont généré une forte pression concurrentielle pour
les entreprises, Tissage ou filage. Dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne, l'impératif
de l'innovation a pris plus tard, jusque dans les années 1990, quand de nouvelles
solutions innovantes ont commencé à émerger.
D’après une étude fait par le pôle de compétitivité Monastir-El Fejja (en 2014),
les compétences de base résidant dans les textiles techniques se résument par ces
produits sont dotées de nouvelles fonctionnalités et des nouvelles technologies qui leurs
permettent d'entrer ou de créer des nouveaux marchés et des nouvelles valeurs de
compétitivité.
La même étude montre aussi que l’activité de production des vêtements de travail
et des vêtements de protection est le plus grand domaine dans lequel les entreprises du
sud de la Méditerranée - y compris la Tunisie - opèrent déjà à différents niveaux
technologiques. La base de la fabrication des textiles techniques est donc disponible et
peut être consolidée :
Cependant, bien que le marché mondial des textiles techniques ait tendance à être
fortement exposé aux conjonctures économiques, il continue d'être un marché de
croissance à l'échelle mondiale et moins touché que les autres marchés.
Un atout majeur pour les entreprises du secteur des ITH tunisiennes qui souhaitent
approvisionner le marché européen ou d’autres marchés en vêtements de travail et de
sécurité ; des activités à forte capacité de développement qui permettent de repérer des
partenaires avec des capacités techniques allant au-delà de la confection.
offrir une chaîne de valeur verticalement intégrée dans cette branche d’activité.
Cependant, pour compenser l'absence de matières premières, les entreprises tunisiennes
ont développé un portefeuille de services et de conception de haute gamme et de Forte
potentiel qualitatif (tout de même la production de matière première un immense
avantage concurrentiel pour entrer et maintenir le marché).
Les exportations tunisiennes des produits textiles à usage technique ont évolué jusqu’à
2011 de 50.8 MD (en 2007) à 119.3 MD. Cette augmentation est due essentiellement aux
exportations des airbags qui ont atteint 75.1 MD au cours de l’année 2011. Toutefois, les
exportations de cette branche d’activité ont connu une baisse à partir de 2012 en raison
des problèmes conjoncturels qu’a connus la Tunisie suite à la révolution, mais elle reste
tout-de-même la branche la moins touché en textile et habillement.
Exportations en MD 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Bâches et stores d'extérieur, tentes ;
voiles pour embarcations, planches a
15,4 14,5 10,5 14,8 16,1 13,1 13,3 9,3 9,3 16,9
voiles ou chars à voile ; articles de
campement …
Coussins gonflables de sécurité avec
système de gonflage [airbags] et leurs
17,5 33,3 69,5 78,4 75,1 69,6 74,3 64,1 43,5 26,6
parties, pour tracteurs, véhicules pour
le transport …
Autres (Vêtements de travail,
17,9 23,5 20,9 25,9 28,1 31,5 34,6 29,6 25,7 23,7
sécurité,…)
Total 50,8 71,3 100,9 119,1 119,3 114,2 122,2 103.0 78,5 67,2
Source INS (NSH par produit 2016).
Ces constats ont été développés à la lumière d’une étude qui a été faite par le Pôle
de Compétitivité Monastir-Elfajja, dont l’analyse SWOT montre un potentiel de
coopération transfrontière dans le domaine des textiles techniques entre la région sud
méditerranéenne (en particulier la Tunisie) et certains pays de l’Union Européenne.
Analyse SWOT
STRENGHTS: FORCES
OPPORTUNITIES: OPPORTUNITÉS
WEAKNESSES: FAIBLESSES
THREATS: MENACES
FORCES FAIBLESSES
- Accès au marché libre - Pas de plate-forme central disponible.
- Proximité géographique et infrastructure / logistique - Concentration continue sur les opérations de
sophistiquée en Tunisie confection et de sous-traitance dans la région
- Capacité d'échange de devises méditerranéenne.
- Un paysage de certification sophistiqué dans les - Structures d’approvisionnement faibles et
régions du sud de la Méditerranée capacités régionales du de production de matières
premières non exploitées
- Difficultés d’accès des entreprises tunisiennes au
marché américain.
OPPORTUNITÉS MENACES
- Associer efficacement les sous-traitants et les - L'instabilité politique dans la région du sud de la
donneurs d’ordres européens à la coopération Méditerranée, en particulier pour le cas de la
- Accéder à de nouveaux marchés dans les pays tiers, Tunisie après 2012.
en particulier au Moyen-Orient et en Afrique - Ralentissement économique mondial
- Exploiter les potentiels d'approvisionnement - Stagnation des négociations d'accès aux marchés
régionaux et paneuropéens. entre la Tunisie et les Etats-Unis concernant les
- Renforcer l'expertise du Textile Technique dans la textiles et les vêtements.
région du sud de la Méditerranée et créer une base - Faiblesse du Progrès technologique et
pour des partenariats technologiques stratégiques concurrence de l'Asie.
Source: SURVEY REPORT Mediterranean Cross Border Cooperation in the field of Technical Textiles 2014
Enfin une externalité positive de l’industrie des textiles techniques sur l’économie,
c’est qu’elle peut avoir un effet de levier pour les autres secteurs manufacturiers via
l’effet d’entrainement « Training effect » qu’il l’exerce sur ces secteurs. Par exemple
la mise en place d’unités de production d’airbags, de fabrication des ceintures de
sécurité et de production de fibre de carbone peut avoir un impact encourageant au
développement des investissements dans le secteur automobile.
Conclusion
Le secteur des industries du textile et de l’habillement avait occupé jusqu’aux
années 90 la première place dans l’industrie manufacturière (avec 50% des entreprises,
50% du total des emplois et presque 50% des exportations). Vers la fin des années 90
ce secteur avait connu un ralentissement et le rang mondial de la Tunisie s’est
légèrement dégradé. Le démantèlement de l'accord multifibres et la libéralisation des
marchés, ont amplifié la concurrence et dévoilé la vulnérabilité de ce secteur à la
moindre menace (interne ou externe).
Au début, les exportations du secteur ITH tunisien vers l'Europe ont été
confrontées aux exportations du Maroc et de la Turquie où les réformes du début de la
décennie ont débridé les industries du textile et de l'habillement dans ces deux pays.
Cette augmentation au niveau de la masse salariale, ainsi que les grèves et les
arrêts fréquents du travail auront un impact préjudiciable sur la rente du producteur et
sur sa compétitivité. Pour faire face à ce manque à gagner le producteur est obligé soit
d’augmenter les prix ou de fermer et les deux solutions ont des effets économiques
néfastes. La hausse des prix accentue l’inflation et la fermeture est synonyme de hausse
du taux de chômage (un cercle vicieux).
Par conséquent, il faut trouver des solutions pour soutenir le secteur et éviter de
tomber dans ce cercle vicieux. La réforme à entreprendre doit prendre l’aspect d’une
Stratégie Gagnant Gagnant Gagnant (producteur/consommateur/Etat). Le producteur
doit prendre des mesures pour renforcer sa compétitivité, plus de rationalité et de
responsabilité sociale de la part du consommateur et un écosystème stable et favorable
à l’investissement de la part de l’Etat.
Les industries du textile et de l’habillement sont très hétérogènes et ils sont tirées
par trois grandes classes d’utilisations : Habillement, Ameublement et Industriel. Les
marchés (Habillement et Ameublement) sont très concurrentiels et la Tunisie est
relativement moins compétitive sur ces marchés.
Alors que le textile à usage industriel (les textiles techniques) est un marché
potentiel pour les entreprises du secteur, étant donné qu’il s’agit d’une activité à forte
valeur ajoutée et un marché en expansion avec une croissance rapide de la demande
mondiale. D’autant plus que cette activité peut susciter des effets d’entraînement sur
d’autres secteurs de l’industrie manufacturière (automobiles, aéronautique,…), ce qui
peut aller jusqu'à la formation des clusters. Toutefois, cette remontée de filière nécessite
le développement et le renforcement de la chaîne de valeur du secteur des industries du
textile et de l’habillement via l’accès aux activités de production de la matière première
et des produits à haute technologie.