L'ÉVALUATION DES DONS SPIRITUELS 1 Corinthiens 12.1-7
L'ÉVALUATION DES DONS SPIRITUELS 1 Corinthiens 12.1-7
L'ÉVALUATION DES DONS SPIRITUELS 1 Corinthiens 12.1-7
1 Corinthiens 12.1-7
Introduction
Parler de choses qui séparent des frères... Regardons l'Ecriture comme la seule source d'autorité. Aimons ceux qui ne
croient pas la même chose...
Nous abordons (enfin!) la question fascinante des dons spirituels. Ce matin, ce que l'apôtre souligne, c'est que toute
manifestation spirituelle ne vient pas forcément de Dieu. Il faut évaluer, examiner la nature des manifestations
spirituelles. Nous abordons 4 critères d'évaluation des manifestations spirituelles.
Nous sommes toujours dans le contexte des rassemblements publics de l'Eglise. Paul a évoqué la place de la femme,
il a ensuite parlé de la manière de célébrer le repas du Seigneur. Il change de rubrique pour aborder la question des "
spirituels "
Le mot " don " est ici un ajout au texte grec. L'original dit : " Pour ce qui concerne les spirituels... "". Les
spirituels pourraient décrire, non pas les dons spirituels, mais plutôt les hommes spirituels (sous entendu, ceux
et celles qui pensent être spirituels)
Nous trouvons une telle utilisation en Gal. 6.1 : " Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui
êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur " ou bien en 1 Cor 2:15 : " L'homme spirituel au
contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. " Etc.
Les traducteurs de la Bible ont jugé bon d'ajouter le terme " don " à cause du verset v4 : " il y a diversité de
dons... " et de 14.1 " Recherchez l'amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie "
où les spirituels s'appliquent aux dons des langues et de la prophétie.
Quel que soit la manière de considérer cette question, une chose est certaine : il ne faut pas être ignorant. Paul veut
mettre en garde les Corinthiens. Tout ce qui est spirituel (les hommes se disant de l'Esprit, ou encore les dons se
disant de l'Esprit) doivent faire l'objet d'une analyse. On doit apprendre à les discerner.
Les hommes : 1 Ti. 4.1 : " Mais l'Esprit dit expressément que dans les derniers temps, quelques-uns
abandonneront la foi pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons. ". 2 Pie 2.1 " Il y a
eu de faux prophètes parmi le peuple ; de même il y a parmi vous de faux docteurs qui introduiront
insidieusement des hérésies de perdition et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux une
perdition soudaine. "
Les dons & les hommes : 1 Jean 4.1 : " Bien-aimés, ne vous fiez pas à tout esprit ; mais éprouvez les esprits,
pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. "
Je n'ai pas dit la foi, j'ai dit la crédulité, la naïveté. La foi, c'est la confiance inébranlable dans ce que la Bible dit
- la Bible correctement interprétée. La crédulité est le fait de croire n'importe quoi qui sortirait de la bouche ou
de la plume d'un chrétien.
Le sentiment religieux a toujours suscité une passion pour les foules. Les charlatans de tout poil ont manipulé
des foules crédules. Satan fait du spirituel un commerce réel. Et ne croyez surtout pas que Satan se présente
auprès de ceux qui ont du respect pour Dieu et sa Parole avec deux cornes et un costume rouge. 2 Cor. 11.13-
15 parle des " faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et ce n'est pas étonnant,
car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étonnant que ses serviteurs aussi se
déguisent en serviteurs de justice. "
Ne vous laissez pas embobiner par des histoires mirobolantes, ou hyper-spirituelles, par des révélations
nouvelles ou par je ne sais quel personnalité célèbre des milieux chrétiens.
Dans ses premiers versets sur le sujet, Paul rappelle aux Corinthiens qu'ils s'étaient convertis du milieu païen, et que
la manière de vivre la spiritualité était bien différente pour eux maintenant. Je vous suggère que le premier critère
pour évaluer la vie spirituelle, c'est la distance qui sépare une pratique des dons spirituels avec la manière et les
pratiques issues du paganisme. Plus la distance est courte, plus on est dans une zone dangereuse. Plus une pratique
(dans sa méthode et / ou dans ses résultats) se rapproche des pratiques païennes, plus il faut être prudent.
Du paganisme ? Dans l'Eglise ? Nous allons faire un exercice pour vous montrer comment le discernement devrait
fonctionner dans l'Eglise. L'exemple que je vous propose provient du domaine prophétique.
Non loin de Corinthe, se trouvait la ville de Delphe au temple dédié à Apollon, centre particulièrement célèbre
pour ses oracles. La prêtresse d'Apollon, la pythie, était assise sur un trépied au-dessus d'une crevasse d'où
s'échappaient des vapeurs, le front ceint de lauriers. La pythie entrait en transe et proférait des paroles
incohérentes ou des cris recueillis puis interprétés par les prêtres du temple. Ses paroles étaient d'une
ambiguïté proverbiale (" pythie " " Delphes ", Petit Robert, vol. 2)
Au deuxième siècle, nous lisons le témoignage d'un culte dirigé par un prophète nommé Montan :
" Il y a, dit-on, en Mysie, sur la frontière de Phrygie, un bourg appelé Ardabau : c'est là, à ce qu'on
raconte, que tout d'abord un des nouveaux fidèles, nommés Montan... ouvrit à l'ennemi l'accès de
son âme par suite d'une ambition démesurée des premières places. Agité par l'esprit, il devint
soudain comme possédé et pris de fausse extase et il se mit dans ses transports, à parler, à
prononcer des mots étranges et à prophétiser d'une manière tout à fait contraire à l'usage
traditionnel que garde la succession ancienne de l'Eglise. Parmi ceux qui furent alors les auditeurs
de ces discours illégitimes, les uns [étaient contre], importunés par lui comme par un énergumène,
un démoniaque, un possédé de l'esprit d'erreur, qui troublait les foules, le blâmaient et
l'empêchaient de parler, se souvenant de l'explication du Seigneur et de sa menace touchant la
vigilance avec laquelle il faut se garder de la venue des faux prophètes. Les autres au contraire,
comme exaltés par l'Esprit Saint et le charisme prophétique, et surtout enflés d'orgueil et oublieux
de l'explication du Seigneur, provoquaient l'esprit insensé, flatteur et séducteur de peuple, charmés
et trompés par lui au point qu'on ne pouvait plus les obliger à se taire. [...] [le diable] excitait et
échauffait leur esprit endormi déjà loin de la vraie foi. Il suscita encore deux femmes qu'il remplit
d'un esprit bâtard, en sorte qu'elles se mirent à parler à contresens et à contretemps, d'une façon
étrange, semblablement à l'homme. Et cet esprit proclamait bienheureux ceux qui se réjouissaient et
se glorifiaient en lui et il les exaltait par la grandeur de ses promesses ; mais quelquefois aussi, il
leur adressait en face des reproches très justes et très dignes de créance, afin de paraître capable
de reprendre ; mais peu nombreux étaient parmi les Phrygiens les dupes de cette feinte. [...] Les
fidèles d'Asie se réunirent souvent à cette fin en de nombreux endroits de l'Asie ; ils examinèrent les
discours récents et montrèrent qu'ils étaient profanes ; et après avoir condamné l'hérésie, ils
chassèrent ainsi de l'Eglise ses sectateurs et les retranchèrent de la communion. "
Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, (trad. par Gustave Bardy), Paris : Editions du Cerf, 1955
(Coll. Sources Chrétiennes, Nº 41), Livre V, chap. XVI.7-10.
Vous ne trouvez pas les deux exemples similaires ? Permettez maintenant deux citations issus de mouvements
charismatiques extrêmes :
Kenneth Hagin, par exemple, enseigne que " quelqu'un doit quasiment court-circuiter le cerveau et opérer au
niveau de l'homme interne (le cœur ou l'esprit) pour vraiment parvenir aux choses de Dieu... Je ne comprenais
pas la Bible parce que ma pensée m'en empêchait, mais lorsque je soumis ma pensée à mon esprit, alors je me
mis à recevoir de la connaissance révélée et ma compréhension de la Bible grandit énormément. "
Kenneth Hagin, Right and Wrong Thinking, Tulsa : Faith Liberty, 1966, in Michael G. Moriarty, The New
Charismatics, (Grand Rapids (MI) : Zondervan Publishing House, 1992), p. 265.
Après son sermon [Benny Hinn] du 31 décembre 1989, au Centre Chrétien d'Orlando, au cours duquel il donna
plusieurs prophéties, Hinn expliqua qu'il était ivre-on suppose du Saint-Esprit-et demanda qu'on lui répète ce
qu'il venait de dire.
Albert James Dager, "Benny Hinn, Pros and Cons," p. 1.
Ces choses là appartiennent au monde des ténèbres ! La manière est très proche des oracles païens. Lorsque
quelqu'un dit des choses incompréhensibles, dans un état de transe dans une Eglise, vous pouvez légitimement vous
demander en quoi c'est approprié.
Remarquez ce que dit Wimber à propos de ce qui se produit lors d'une " guérison " :
" David ressentit les sensations et la présence de l'Esprit saint ainsi que j'ai pu l'observer en des
occasions similaires chez des cancéreux qui par la suite étaient guéris. Il sentit de la chaleur et un
picotement, ce qu'il a lui-même décrit comme une "énergie" pénétrant son corps. (De nombreuses
personnes emploient des termes comme "énergie" ou "électricité" pour décrire les sensations qu'ils
éprouvent pendant la prière pour la guérison. Mais la puissance de guérison de Dieu n'est pas
littéralement de l'énergie ou de l'électricité. Quand je prie pour les malades je ne recherche pas
l'énergie ou l'électricité, je recherche Dieu.) Nous étions tous en paix au sujet de ce qui s'était
passé. Je dis à David que ces sensations étaient des signes de guérison qui pouvaient indiquer que,
dans l'avenir, le cancer mourrait. Ce pour quoi nous étions venus, c'est-à-dire prier, était accompli.
Désormais, c'était à Dieu d'agir. Je ne dis ni que je pensais qu'il était guéri ni que sa guérison future
était assurée. "
John Wimber & Kevin Springer, Allez... guérissez, p. 14.
L'épouse de Wimber décrit les mêmes sensations lorsqu'elle fut guérie par son mari pour la première fois :
" Une nuit, alors que nous étions en congé dans un chalet de montagne, elle attendit que je sois endormi puis
elle prit une de mes mains et la plaça sur son épaule. Ensuite elle dit : " C'est bon Seigneur, fais-le ". Une
vague de chaleur et d'énergie pénétra son épaule et la douleur disparut. Elle était guérie. Je me suis réveillé en
me demandant pourquoi ma main était chaude. " [Ibid., p. 49]
Comparez ce qui précède avec cet exemple de guérison magnétique d'un " groupe de prière " de Grenoble
engagé dans la magie blanche :
" Dans notre groupe, chacun se retrouve avec joie. Une musique de méditation, enregistrée, est
jouée afin que le silence s'établisse, surtout le silence intérieur qui permet à chacun d'éliminer ses
propres soucis, pour entrer en communion avec tous. Ensuite, c'est la méditation silencieuse pour
accorder nos pensées, puis un médecin du groupe fait une lecture pour préparer le malade à ce qu'il
va recevoir ; enfin, c'est la chaîne de prières où chacun donne la main à ses voisins pendant que
les soignants officient, dans le silence total. Beaucoup de médecins du groupe ont reçu le don de
magnétisme et peuvent soigner spirituellement.
La concentration est si forte qu'un jour un malade, assis sur un simple tabouret de bois, s'est levé
en hurlant qu'il avait " prit le courant ". Il a cru le tabouret électrifié !
Bien des malades ressentent des picotements, des bouffées de " chaleur électrique " "
Maguy Lebrun, Médecins du ciel, médecins de la terre, (Paris : Robert Laffont, 1987), pp. 333-334.
Ces exemples ne sont-ils pas proches dans leurs manifestations ? Je visitais un jour une Eglise, lorsqu'un homme se
présenta à moi. Il était avocat et avait suivi une formation à l'issue de laquelle il dit avoir reçu le don de guérison.
Avançant ses mains vers moi, il m'a demandé si je voulais le ressentir. J'ai refusé catégoriquement. C'est du
magnétisme, et non le don de guérison. Comment se fait-il qu'un homme comme Reinhard Bonnke n'ait pas été exclu
des circuits évangéliques, alors que nous lisons cette explication de la manifestation du don de guérison :
" Ecoutez la parole de Dieu : vous allez à présent recevoir une onction de sanctification et vous sentirez
vos mains brûler comme si elles contenaient du feu. Si ensuite, vous allez de l'avant et posez vos mains
sur les malades incurables, la puissance de Dieu se répandra comme du feu à travers eux et ils seront
guéris. "
Déclaration enregistrée sur vidéo lors du Congrès du feu de Harare en 1986, in Wolfgang Bühne, La
troisième vague..., p.88
Nous pourrions continuer longtemps, avec de nombreux autres exemples. Ce n'est pas suffisant de savoir que
quelqu'un parle en langues, pour croire que c'est le Saint Esprit. Les esquimaux parlent en langues, certains
musulmans, certains moines tibétains.
Le manque de discernement était si grand, que plusieurs disaient des énormités dans l'Eglise ! Paul se voit obliger de
rappeler combien il est impossible à un homme qui est rempli de l'Esprit de dire : " Jésus est anathème "
Ce terme, utilisé 6 fois dans le NT, a le sens de maudit, livré au malheur. En Gal 1.8-9, Paul dit qu'un homme
prêchant un autre évangile doit être voué à l'interdit.
Paul avait donc dû entendre le rapport d'une personne qui disait que lors du culte, un homme ou une femme
disait que Jésus était anathème !
Ce que l'on croit du Christ, la manière dont on traite Christ dans un mouvement religieux, est un second indicateur
pour l'évaluation des manifestations spirituelles. " Nul ne peut dire Jésus est le Seigneur si ce n'est par le Saint Esprit.
"
Je ne pense pas que ce soit là une formule magique - les démons aussi savent que Christ est le Seigneur.
Plutôt le fait que Christ est vraiment respecté comme Seigneur, le seul Seigneur.
Les Ecritures soulignent que l'on peut mesurer l'orthodoxie d'un croyant à l'exactitude de sa doctrine du
Seigneur : " Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine du Christ n'a pas Dieu ; celui qui
demeure dans la doctrine a le Père et le Fils " (2 Jean 9).
Jean affirme que l'on reconnaît l'Esprit de Dieu à la qualité de notre compréhension du Christ : " Bien-aimés, ne
vous fiez pas à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux
prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ
venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antichrist,
dont vous avez appris qu'il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde " (1 Jean 4.1-3)
Je voudrais donner quelques exemples actuels qui diminuent l'autorité et la puissance du Christ :
Ralph Shallis donne un triste exemple d'un homme qui a six fois répété une phrase en langues débutant par
Maha Dévi et qui fut interprétée par : " Je suis le Dieu Tout Puissant, met ta confiance en moi ". Tout le
monde a ponctué ceci par des alléluia et des amen retentissants. Le plus grave n'est pas que ce n'était pas une
louange, mais que Maha Dévi signifie " la grande déesse ", femme de Civa. On célébrait, dans l'Eglise de Jésus-
Christ, une divinité païenne ! Quel faible discernement pour une assemblée " remplie de l'Esprit "...
Wimber : " Jésus a souvent exercé son ministère en utilisant la foi des autres. Jésus a souvent compté sur la foi
des autres. Je crois qu'il y a eu des moments où Jésus avait peu de foi, voire pas du tout, pour la guérison d'un
individu. Je crois qu'il y avait des moments où il avait plus de foi qu'à d'autres. " [John Wimber, Healing
Seminar Series, in John Goodwin, " Testing the Fruit of the Vineyard, " Redmond (WA) : Media Spotlight,
Dossier spécial, 1990.]
Cette idée est plus modérément reprise dans son livre sur " l'évangélisation de puissance " :
" Jésus comprenait l'importance d'un environnement favorable à la guérison. Marc 5.35-42 décrit Jésus alors
qu'il ressuscite la fille de Jaïrus. Jésus était en route pour aller prier pour la fillette lorsqu'il fut informé de sa
mort. Ceux qui ont annoncé la mort de la fillette découragèrent Jésus de se rendre dans la maison. Ils n'avaient
pas la foi qu'il puisse guérir la fillette. Mais au lieu d'abandonner la partie, Jésus insista pour aller chez Jaïrus,
quoiqu'il ne permît à personne d'autres que Pierre, Jacques et Jean de l'accompagner. En excluant ceux qui
étaient pleins d'incrédulité, il créa un environnement favorable à la guérison. " [John Wimber & Kevin Springer,
Allez... guérissez, p. 156.]
Jésus, le Seigneur, n'avait pas toujours la foi ni l'autorité de guérir ? En Jean 11.42 Jésus prie à haute voix (il
explique ainsi quelques réalités à ses disciples) et il dit : " Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours... "
Jésus n'avait pas besoin de créer une " atmosphère de foi "" ! Un auteur pentecôtiste remarque très justement :
" Les guérisons faites par Jésus ne s'opéraient pas dans le recueillement d'un édifice religieux ; mais, la plupart
du temps, dans le va-et-vient des routes, sur les bruyantes places publiques, dans la rumeur montant de
masses plus ou moins surexcitées et parcourues par toutes sortes de passions contraires. " [André Thomas-Brès,
La guérison divine, (Grézieu-la-Varenne : Viens et Vois), p. 18.]
Par sa nature divine, Jésus était capable d'accomplir la volonté du Père, malgré l'opposition des hommes, de
Satan et de tous les démons rassemblés. Jésus a oeuvré avec puissance au milieu de l'incrédulité, comme
lorsqu'il calme la tempête (Mt. 8.23-27), face à une foi vacillante, comme lorsqu'il guérit un jeune démoniaque
(Marc 9.24-27), ou face à l'impiété, comme lorsqu'il guérit les dix lépreux (Luc 17.11-19). Nous ne le trouvons
pas à la merci des humains.
Le verset clé souvent cité pour soutenir cette thèse se trouve dans les deux premiers évangiles : "Et il ne fit pas là
beaucoup de miracles, à cause de leur incrédulité" (Mt. 13.58) ou selon Marc, "Il ne put faire là aucun miracle, sinon
guérir quelques malades en leur imposant les mains" (Marc 6.5).
Jésus a accompli des prodiges en des circonstances fort différentes, y compris dans un climat d'incrédulité. Toute
interprétation tendant à diminuer la capacité d'action du Christ est à rejeter.
L'œuvre du Fils de Dieu ne dépend pas de la foi des hommes. Les paroles de Matthieu 13.58 et Marc 6.5 sont
prononcées alors que Jésus était rejeté par ses proches. Sa famille et ses voisins ne pouvaient concevoir qu'un
homme vivant parmi eux enseigne comme lui le faisait. L'opposition était telle (et Jésus s'en étonne, cf. Marc
6.6) que les habitants de Nazareth se privaient de la compassion de Jésus, l'un des moteurs de son œuvre de
guérison.
Faire des miracles devant un peuple incrédule n'aurait qu'augmenté leur responsabilité. Jésus était venu pour
accomplir la volonté du Père, (Jean 6.38). Cette volonté n'était pas de présenter un " show ". C'est pourquoi les
miracles n'étaient pas à l'ordre du jour de Jésus lors de sa venue à Nazareth. Peut-être que le poids de
culpabilité des Nazaréens aurait considérablement augmenté si Jésus avait fait des miracles. Jésus connaissait le
jeu des possibles : à Capernaüm, il dit que "si les miracles faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome,
elle subsisterait encore aujourd'hui" (.i.Mt. 11.23;)
Ces conceptions sur le Christ portent atteinte à Sa personne et ont de graves conséquences " sur le terrain. "
Des malades s'entendent dire que Dieu veut les guérir, mais qu'il ne le peut parce qu'ils n'ont pas la foi. J'ai
rencontré des hommes profondément diminués dans leur relation avec Dieu à cause d'une maladie, d'un
handicap, ou d'une non-guérison.
L'incompréhension de la puissance du Christ est telle que lors de séances d'exorcisme, j'ai entendu invoquer les
anges Gabriel et Michel parce que le nom de Jésus "ne faisait pas effet."
Si notre Sauveur dépend de nous pour agir, comment compter sur lui pour notre salut ?
Ainsi, lorsqu'on vous parle de manifestations spirituelles, prenez le temps d'examiner quelles sont les conceptions sur
le Christ... Pas seulement ce qui est dit, mais aussi ce qui est vécu.
Paul souligne que Dieu a donné une diversité au sein du Corps du Christ. On pourrait parler de " répartition " ou "
distribution ".
On remarque que les trois personnes de la trinité sont impliquées : l'Esprit saint, le Seigneur Jésus et Dieu le
Père.
Tout procède d'un ensemble correctement coordonné. Le Père ne pousse pas les uns à faire quelque chose
pendant que le Saint Esprit pousserait d'autres à faire l'inverse. Il y a unité d'objectif en un Dieu trinitaire, de
même il devrait y avoir unité d'objectif dans un corps pluriel.
Livre
1 Cor 12.8-10 & 12.28 Ro. 12.6-8 Eph. 4.11-12 1 Pierre 4.11
biblique
Date de
57,d'Ephèse 58, de Corinthe 62, de Rome 64, de Rome ( ?)
rédaction
parole de sagesse
parole de
connaissance
foi
dons de guérisons
prophétie
discernement des
La prophétie
esprits
apôtres
le diaconat
diverses sortes de
langues prophètes
l'enseignement
Si quelqu'un
interprétation des évangélistes
l'exhortation parle...
Liste des langues
langues
dons pasteurs
la capacité de Si quelqu'un
premièrement des
donner sert...
apôtres docteurs
la présidence
deuxièmement des (ou bien: pasteurs &
prophètes docteurs)
l'exercice de la
miséricorde
troisièmement des
docteurs
de guérir
de secourir
de gouverner
de parler en
langues
Dons de personnes
Dons de paroles
Parole de sagesse Réflexion sage et opportune sur la manière de vivre selon Dieu (pour individus
comme églises)
Parole de connaissance Enseignement d'une connaissance de la Parole
Enseignement Explication de la Parole
Exhortation Encouragement à l'imitation de la Parole, soit pour consoler, soit pour reprendre
Dons de direction
Foi Compréhension et confiance dans ce que Dieu souhaite faire dans une situation
donnée
Discernement des Discerner l'origine d'un enseignement
esprits
Gouverner Conduire un groupe (cf. "gouvernail")
Présider Gérer, administrer, organiser
Dons miraculeux
Dons de service
Secourir Fortifier aider ceux qui sont dans le besoin ou l'épreuve
Diaconat Servir à des taches matérielles ; soulager les anciens de ces tâches
Capacité de donner Partager une partie de ses revenus avec générosité de cœur
Exercice de miséricorde Manifester une compassion envers ceux qui souffrent
Le terme " don " se rattache au mot grâce. Un don, c'est le fruit de la grâce du salut. Dès qu'une personne se
tourne vers Christ, Dieu lui communique une capacité de servir (1 Pie. 4.11 affirme que chacun a reçu un don).
Alors, un don, ce n'est pas quelque chose de statique. On le découvre en essayant, et en travaillant. On
s'applique à faire toutes les oeuvres que Dieu met devant nous, et petit à petit on discerne, avec l'aide des
autres, ce à quoi Dieu nous appelle. Le principe de base que le Seigneur nous enseigne, c'est la fidélité aux
petites choses, suivies d'une fidélité aux plus grandes.
Le terme " service " évoque des ministères plus spécifiques ou réguliers. Ceux qui sont des anciens ou des
diacres, ou bien des enseignants attitrés, exercent un " service " commun. Il s'agit de quelqu'un qui a compris
quelle était sa capacité (et ceci est confirmé par l'Eglise) et l'exerce régulièrement au sein de l'assemblée
Le terme " opération " s'attache à l'acte pratiqué. Un enseigne " opère " l'enseignement. Il se rattache au mot
" œuvre " et décrit surtout l'acte qui découle du don ou du service.
Qu'est-ce que cela veut dire, par rapport à l'évaluation des dons spirituels ?
Les dons doivent aller dans le même sens que Dieu ! Il ne peut y avoir de contradiction entre le plan de Dieu,
tel qu'il est révélé dans l'Ecriture, et les pratiques ou les attentes d'hommes et de femmes utilisant les dons
spirituels.
On entend parfois l'expression : " Dieu est plus grand que la Bible. " Sous-entendu, Dieu peut faire plus que ce
que la Bible propose. Cette proposition est évidente : Dieu est plus grand que la Bible - sauf si on veut dire par
là que Dieu pourrait faire des choses contraires à la Bible !
Tout ce qui est nécessaire à la vie et à la piété nous a été communiqué. 2 Ti. 3.17 nous dit que la Bible a été
inspirée afin que l'homme de Dieu soit préparé pour " toute œuvre bonne "
En d'autres termes, l'armée chrétienne comprend de nombreux ouvriers, avec de nombreux talents. Mais chacun est
lié au Général divin, et marche dans la direction divine. Vous pouvez voir si une manifestation vient de Dieu, si le
souci est de se soumettre à Dieu.
Un pasteur influencé par la " bénédiction de Toronto " a dit à un collègue qu'il était si sûr que cela venait de
Dieu qu'il n'avait pas besoin de trouver de preuves dans la Bible.
Récemment, quelqu'un souhaitait savoir pourquoi dans l'enseignement sur la relation d'aide, on n'avait pas
abordé la question des miracles. Au cours d'un break, j'ai commencé une discussion. Ce qui m'a surpris, c'est
qu'il n'y avait même pas d'échange.
Dernier critère : l'utilité commune. L'objectif des dons spirituels n'est pas de s'édifier une réputation, de se faire du
bien à soi-même. Un don spirituel se donne pour le bien des autres. Le terme utilité est un combiné de deux mots :
porter avec, ou ensemble. L'Eglise c'est un groupe de chrétiens qui vivent ensemble la foi.
Ce verset est d'une profondeur peu visible à premier abord. La " manifestation de l'Esprit " est donnée à chacun !
Manifestation. Dans le grec profane, ce terme était utilisé pour l'apparition glorieuse et majestueuse d'un roi
(Pseudo-Platon: Alcibiades I.124 c) ou d'une divinité généralement cachée.
La traduction grecque de l'AT utilise ce mot pour le jour du Seigneur, jour grand et terrible pour ceux qui seront
punis, mais glorieux pour les rachetés.
Le NT utilise ce mot pour désigner la manifestation glorieuse de Dieu et de Jésus-Christ ( Col 3.4; 2Th 2.8; 1Ti
6.14; 2Ti 4.1, 8 ; Tit 2.13; 1Jo 2.28; 3.2 )
Ainsi, Dieu manifeste sa présence active au travers de chacun d'entre nous ! Lorsque vous donnez à un frère ou
une soeur un peu de votre amour, ou un enseignement de l'Ecriture, vous manifestez, vous révélez un peu de
Christ ! C'est extraordinaire !
Aujourd'hui, dans certains milieux, on développe des dons spirituels, non pour affermir les autres, mais pour s'édifier
soi-même :
Paul Yonggi Cho écrit : "" Dans ma vie de prière, je consacre plus de 60% de mon temps à prier en langues...
Pendant tout le temps où je prie en langues, je retiens le Saint-Esprit dans mon subconscient... La prière en
langues m'aide donc à rester en contact permanent avec le Saint-Esprit. " [Paul Y. Cho, Erfolgreiche
Hauszellgruppe, Christl. Gemeinde Köln, 1987, p. 125, in Wolfgang Bühne, La troisième vague.. le plus grand
réveil de l'histoire de l'Eglise ? (Bielefeld (RFA) : Editions Christlische Literatur-Verbreitung, 1992), p. 53.]
Donald Gee reconnaît aux langues un usage essentiellement privé : " Chose étrange, l'enseignement et le
témoignage de Paul dans 1 Corinthiens 14, montrent clairement que le don auquel quelques-uns ont attribué un
peu hâtivement un usage public, le don des langues, a en réalité un usage privé des plus importants. " [Donald
Gee, Les dons spirituels (Grézieu-la-Varenne : 1991), p. 31]
Cette conception est partagée par Ramseyer : " Commencer un moment de prière en parlant quelques minutes
en langues, c'est atteindre tout de suite les hauteurs. [...]
-- Il faut y consacrer chaque jour le plus de temps possible, en alternant le parler en langues avec la
prière telle que nous la connaissons (en français). Cette manière de faire permet d'augmenter substantiellement
le temps de prière (au moins du simple au double). [...] Cette glorification procure une joie ineffable à tout
chrétien qui, lors de son culte personnel, peut prier des heures entières sans se lasser. " [Gaston Ramseyer,
Flashes sur la prière charismatique, pp. 32, 33, 62.]
Un " don pour soi-même " est exactement ce à quoi Paul s'oppose. Ceci est diamétralement opposé à l'objectif
d'un don spirituel qui est précisément la construction du peuple de Dieu.
Le Seigneur donne "pour l'utilité commune" (1 Cor. 12.7), afin "que les membres aient également soin les uns
des autres" (1 Cor. 12.25). Ils doivent s'exprimer dans un amour-agapê, c'est-à-dire au service de l'autre (cf. 1
Cor. 13). L'argumentation du chapitre 14 démontre la supériorité de la prophétie sur les langues car le premier
de ces dons bâtit l'Eglise (cf. 1 Cor. 14.1, 3-6, etc.) alors que le second n'est qu'un signe pour l'extérieur (1
Cor. 14.22).
Paul exige que notre ardeur dans la recherche du spirituel soit pour le bien-être des frères : "... que ce soit
pour l'édification de l'Eglise que vous cherchiez à les avoir en abondance" (1 Cor. 14.12). Pierre a la même
perspective : "puisque chacun a reçu un don, mettez-le au service des autres en bons intendants de la grâce si
diverse de Dieu" (1 Pie. 4.10).
Puisque nous sommes dans l'épître de 1 Corinthiens depuis longtemps, vous ne trouvez pas que c'est bien la marque
de l'égocentrisme de cette église que d'utiliser un don pour en tirer avantage ? Le temps nous manque pour aborder
totalement aujourd'hui 1 Cor. 14.4 " celui qui parle en langues s'édifie lui-même ". Mais le contexte montre qu'il y a là
une ironie de Paul. Il ne fait que de ramener la notion des dons à la notion d'amour et d'édification de l'autre. Nous
regarderons plus en détails ce passage ultérieurement.
Alors que vous observez les manifestations spirituelles autour de vous, observez. Est-ce que cela édifie les autres, est
ce que cela les fait grandir, ou bien est-ce un voyage personnel et égoïste dans de prétendues hauteurs spirituelles ?
Conclusion
Ce ne sont pas là tous les critères d'évaluation. Nous allons en rencontrer d'autres au fur et à mesure du
développement de cette série. Quatre premiers critères d'évaluation:
La soumission à Dieu
Heb 13:20-21
"Que le Dieu de paix, [...] vous rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté; qu'il
fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!"