Exos Polytechnique Mécanique Quantique
Exos Polytechnique Mécanique Quantique
Exos Polytechnique Mécanique Quantique
Mécanique quantique
Département de Physique
Promotion 2015
Année 1
Tronc Commun
PHY311
Mécanique quantique
Édition 2016
Table des matières
Tous les problèmes de ce recueil sont extraits de sujets de contrôles posés dans le cadre du
cours de physique quantique. En général, les contrôles se composent d’un problème du type de
ceux présentés ici et de quelques questions plus courtes, de type QCM. Un exemple d’exercice
court proposé en 2014 est le problème 11, « Moment magnétique du deutéron ». Une version
électronique de ce recueil est disponible sur le site du Département de Physique.
3
1. Oscillations des Neutrinos 5
νe + n → p + e et νµ + n → p + µ , (1)
alors que π − → µ + ν̄e ou π − → e + ν̄µ ne s’observent jamais. C’est ainsi que l’on produit
abondamment des neutrinos (il est facile de produire des mésons π). Dans (2) nous avons fait
apparaître les antiparticules ν̄µ et ν̄e . Il y a une symétrie (presque) parfaite entre particules et
antiparticules, si bien que, de même que l’électron est associé au neutrino νe , de même l’anti-
électron e+ est associé à l’antineutrino ν̄e . On observe les réactions dites conjuguées de charge
de (1) et (2)
Dans tout ce qui suit, ce que nous faisons pour les neutrinos vaut, de façon symétrique, pour les
antineutrinos.
En 1975, on a découvert un troisième lepton, le τ , beaucoup plus lourd, mµ ≃ 3500 me , lui
aussi pourvu d’un neutrino ντ , et obéissant aux mêmes lois physiques que ses deux congénères
plus légers aux effets de masse près. On sait depuis les années 1990 et les mesures faites au grand
accélérateur du CERN, le LEP, que ces trois neutrinos νe , νµ , ντ (et leurs antiparticules) sont les
seuls de leur espèce (du moins pour des masses inférieures à 100 GeV/c2 ).
Pendant longtemps, on a pensé que les neutrinos étaient des particules de masse nulle. Les
masses de ces particules (multipliées par c2 ) sont, en tout état de cause, beaucoup plus faibles
que les énergies mises en jeu dans les expériences où elle apparaissent. Par conséquent, beau-
coup de limites expérimentales directes sur ces masses sont compatibles avec des valeurs nulles.
Cependant, plusieurs arguments théoriques et cosmologiques suggéraient qu’il pouvait en être
autrement. Une grande découverte des dix années est d’avoir prouvé sans conteste que les masses
des neutrinos ne sont pas toutes nulles.
Le thème de ce problème est de montrer comment on peut mesurer la différence de masse des
neutrinos par un effet d’oscillation quantique. Cette théorie repose sur l’idée que les neutrinos
« de saveur »νe , νµ et ντ , qui sont produits ou détectés expérimentalement, ne sont pas des états
propres de la masse, mais sont des combinaisons linéaires d’états ν1 , ν2 , ν3 qui, eux, sont états
propres de la masse avec des masses m1 , m2 , m3 .
Les neutrinos que l’on observe sur Terre ont des origines diverses. Ils peuvent être produits
dans un accélérateur, dans un réacteur nucléaire, mais aussi dans l’atmosphère par les rayons
cosmiques, dans les réactions thermo-nucléaires au cœur du soleil, ou encore dans des phénomènes
astrophysiques comme les explosions de supernovae.
6 1. Oscillations des Neutrinos
m2j c4
Ĥ|νj i = Ej |νj i , Ej = pc + , j = 1, 2 .
2pc
m1 et m2 sont les masses des deux états |ν1 i et |ν2 i, et on suppose m1 6= m2 .
Les oscillations de neutrinos se propageant librement proviennent de l’effet quantique suivant.
Supposons que les états physiques de neutrinos produits (réactions (2)) ou détectés (réactions
(1)) ne sont pas |ν1 i et |ν2 i, mais des combinaisons linéaires :
|νe i = |ν1 i cos θ + |ν2 i sin θ , |νµ i = −|ν1 i sin θ + |ν2 i cos θ (5)
où θ est un angle de mélange à déterminer. Ces combinaisons linéaires d’états propres de l’énergie
vont osciller en fonction du temps et mener à des phénomènes mesurables.
1. A l’instant t = 0, on produit un neutrino d’impulsion p dans l’état |νe i. Calculer l’état
|ν(t)i à l’instant t en fonction de |ν1 i et |ν2 i.
2. Quelle est la probabilité Pe que ce neutrino soit détecté dans l’état |νe i à l’instant t ? On
exprimera le résultat en fonction de l’angle de mélange θ et de la longueur d’oscillation L
4π~p
L= , ∆m2 = m21 − m22 . (6)
|∆m2 | c2
Ndétectés 1,2
N attendus
1,0
0,8
0,6
ILL
Bugey
0,4 Rovno
Goesgen
0,2 Chooz
KamLAND distance (mètres)
0
10 102 103 104 105
Figure 1 – Rapport entre les nombres de neutrinos électroniques détectés et attendus en l’ab-
sence d’oscillations, en fonction de la distance ℓ au réacteur.
Montrer que ces valeurs sont compatibles avec le résultat Pe = 0,61 (± 0,10) de la
figure 1.
Ö èÖ èÖ è
1 0 0 c13 0 s13 e−iδ c12 s12 0
Û = 0 c23 s23 0 1 0 −s12 c12 0
0 −s23 c23 −s13 eiδ 0 c13 0 0 1
8 1. Oscillations des Neutrinos
où cij = cos θij et sij = sin θij . La résolution expérimentale complète du problème des oscillations
de neutrinos consiste à mesurer les trois angles « de mélange »θ12 , θ23 , θ13 , la phase δ, et les trois
masses m1 , m2 , m3 . On opère dans des conditions où la relation (4) est toujours valable.
1. À l’instant t = 0 on produit un neutrino d’impulsion p dans l’état |ν(0)i = |να i. Expri-
mer, en fonction des éléments de matrice Uαi , son état à un instant t ultérieur. Écrire la
probabilité Pα→β (t) d’observer un neutrino de saveur β à l’instant t.
2. On définit les longueurs d’oscillations à l’énergie E ≃ pc par :
4π~p
Lij = , ∆m2ij = m2i − m2j . (9)
|∆m2ij |c2
On note qu’il n’y a que deux longueurs d’oscillation indépendantes puisque ∆m212 +∆m223 +
∆m231 = 0. Pour des neutrinos d’énergie E = 4 GeV, calculer les longueurs d’oscillation
L12 et L23 . On prendra pour |∆m212 | le résultat donné en (7), et on choisira |∆m223 | c4 =
2,5 × 10−3 eV2 , résultat qui sera justifié dans la suite.
3. On dispose de compteurs de neutrinos ayant une précision de l’ordre de 10% et on travaille
à l’énergie E = 4 GeV. À partir de quelles distances ℓ12 et ℓ23 du point de production de
neutrinos peut-on espérer détecter une oscillation résultant d’une superposition 1 ↔ 2 ou
2↔3 ?
4. L’expérience Super-Kamiokande, réalisée en 1998, consiste à détecter les neutrinos « at-
mosphériques ». Ces neutrinos sont produits par collision de rayons cosmiques de grande
énergie avec les noyaux de la haute atmosphère. Dans une série de réactions, des mésons
π ± sont produits abondamment, et se désintègrent suivant la chaîne :
et une chaîne analogue pour les π + . Les flux de ces neutrinos sont mesurés par un détecteur
souterrain gr‚ce aux réactions (1) et (3).
On suppose pour simplifier que tous les muons se désintègrent avant d’atteindre la terre. En
déduire qu’en l’absence d’oscillation de neutrinos, le rapport entre le nombre de neutrinos
électroniques et muoniques
N (νµ ) + N (ν̄µ )
Rµ/e =
N (νe ) + N (ν̄e )
devrait être égal à 2.
5. Les corrections au rapport Rµ/e dues au fait qu’une partie des µ atteigne le sol sont cal-
culées très précisément. Une fois cette correction faite, on trouve en comparant les valeurs
mesurées et calculées pour Rµ/e
(Rµ/e )mesuré
= 0,64 (± 0,05) .
(Rµ/e )calculé
Neutrinos électroniques
120
angle
zénithal α 80
rayon
cosmique
40
neutrino
Détecteur cos α
0
-1 -0,5 0 0,5 1
Neutrinos muoniques
Terre 300
200
atmosphère
100
cos α
0
-1 -0,5 0 0,5 1
Figure 2 – À gauche : création des neutrinos atmosphériques par collision d’un rayon cosmique
sur un noyau de l’atmosphère terrestre. Le détecteur souterrain mesure le flux de neutrinos
électroniques et muoniques en fonction de l’angle zénithal α. À droite : nombre de neutrinos
atmosphériques détectés dans l’expérience Super-Kamiokande en fonction de l’angle zénithal. La
ligne grise représente les nombres attendus en l’absence d’oscillations (figure réalisée d’après K.
Tanyaka, XXII Physics in Collisions Conference, Stanford 2002).
neutrinos voyagent librement sur une distance contrôlable comprise entre quelques dizaines
de km et 13 400 km.
L’énergie des neutrinos étant typiquement de 4 GeV dans cette expérience, peut-on observer
l’effet d’une oscillation νe ⇋ νµ du type étudié dans la première partie ?
6. Les distributions angulaires des νe et des νµ sont représentées sur la figure 2, ainsi que les
distributions que l’on attendrait en l’absence d’oscillations. Expliquer pourquoi ces données
sont compatibles avec le fait que l’on observe une oscillation νµ ⇋ ντ , pas d’oscillation
νe ⇋ ντ , et pas d’oscillation νe ⇋ νµ .
7. En vertu des résultats précédents, on suppose que l’on a affaire à une oscillation à deux
neutrinos : νµ ⇋ ντ . On reprend donc le même formalisme que dans la première partie,
mais en changeant l’identité des partenaires.
En comparant les flux de neutrinos muoniques arrivant du haut et du bas, estimer l’angle de
mélange θ23 . Pour prendre en compte la grande dispersion en énergie des rayons cosmiques,
donc des neutrinos atmosphériques, on remplacera le facteur oscillant sin2 (πℓ/L23 ) par sa
moyenne 1/2 si ℓ ≫ L23 .
Les résultats complets publiés par l’expérience Super-Kamiokande sont
Solution
Ndétectés 1,2
N attendus
1,0
0,8
0,6
ILL
Bugey
0,4 Rovno
Goesgen
0,2 Chooz
KamLAND distance (mètres)
0
10 102 103 104 105
4. Le facteur 2 entre les flux attendus pour les neutrinos muoniques et électroniques résulte
d’un simple comptage : chaque particule π − (resp. π + ) donne naissance à un νµ , un ν̄µ et
un ν̄e (resp. un νµ , un ν̄µ et un νe ). En pratique, une partie des muons atteint le sol avant
désintégration, ce qui vient modifier ce rapport. Bien entendu, cet effet est pris en compte
dans le traitement précis des données.
5. Pour une énergie de 4 GeV, on a trouvé que la distance minimale pour observer l’oscillation
résultant de la superposition 1 ↔ 2 est 14 000 km. On constate donc que les oscillations
νe ⇋ νµ , correspondant au mélange 1 ↔ 2 et étudiées dans la première partie, ne pourront
pas être observées sur des distances terrestres. À cette échelle d’énergie (4 GeV) et pour
des temps d’évolution correspondant au plus à la traversée de la terre (0,04 s), on peut
négliger la différence d’énergie E1 − E2 et les phénomènes d’oscillation qu’elle entraîne.
En revanche, si l’estimation |∆m223 | c4 > 10−3 eV2 est correcte, les échelles de distances
terrestres permettent en principe d’observer des oscillations résultant des superpositions
2 ↔ 3 ou 1 ↔ 3, correspondant à νµ ⇋ ντ ou νe ⇋ ντ .
6. La distribution angulaire (donc en distance ℓ) observée pour les νe ne montre aucun signe
de déviation par rapport à la prédiction faite en négligeant toute oscillation. En revanche, il
y a une nette indication d’oscillation des νµ : il y a un déficit clair de neutrinos muoniques
venant du bas, c’est-à-dire ceux qui ont eu un long temps d’évolution.
Le déficit de neutrinos muoniques n’est pas dû à l’oscillation νe ⇋ νµ de la première partie.
En effet, nous avons vu à la question précédente que celle-ci est négligeable sur l’échelle de
temps considérée. Les données expérimentales de la figure 2 confirment d’ailleurs ce point :
le déficit de neutrinos muoniques venant du bas n’est pas associé à une augmentation des
neutrinos électroniques. Il ne peut donc s’agir 1 que d’une oscillation νµ ⇋ ντ .
Aucune oscillation νe ⇋ ντ n’apparaît pas sur les données expérimentales. Dans le cadre
du modèle envisagé ici, cela s’interprète comme la signature d’un angle de mélange θ13 très
faible ou nul.
7. Reprenons le résultat de la question 1.4, et notamment la probabilité (11). La probabilité
pour qu’un neutrino νµ , produit dans l’atmosphère terrestre, soit détecté en tant que νµ
vaut :
πℓ
Å ã
P (ℓ) = 1 − sin2 (2θ23 ) sin2 , (12)
L23
où la moyenne porte sur la distribution en énergie du neutrino. Si on mesure le flux de
neutrinos venant du haut, on a ℓ ≪ L23 , ce qui donne Phaut = 1. Si le neutrino vient du
bas, le terme en sin2 (πℓ/L23 ) se moyenne à 1/2 et on trouve :
1
Pbas = 1 − sin2 (2θ23 ) .
2
Les données expérimentales nous indiquent que, pour −1 ≤ cos α ≤ −0,5, Pbas = 1/2. La
distribution est très plate à une valeur (100 événements) moitié de celle obtenue vers le
haut (200 événements).
On en déduit que sin2 (2θ23 ) = 1, soit θ23 = π/4, c’est-à-dire un angle de mélange νµ ⇋ ντ
maximum. Les résultats publiés par Super-Kamiokande sont évidemment en plein accord
avec cette analyse.
1. Pour être complets, signalons que les physiciens ont aussi examiné la possibilité d’une oscillation avec un
neutrino "stérile", qui n’aurait aucune interaction directement détectable avec la matière.
1. Oscillations des Neutrinos 13
Commentaires
La grande difficulté de ces expériences provient de la très faible section efficace d’interaction
des neutrinos avec la matière. Les détecteurs sont de gigantesques masses d’eau, où l’on observe
au mieux une dizaine d’événements par jour (par exemple ν̄e + p → e+ + n). La « précision »d’un
détecteur provient principalement de la statistique, c’est-à-dire du nombre total d’événements
enregistrés.
En 1998, la première observation indiscutable de l’oscillation de neutrinos ντ ⇋ νµ a été
annoncée au Japon par l’expérience Super-Kamiokande (Y. Fukuda et al., Phys. Rev. Lett. 81,
1562 (1998)). Cette expérience utilisait un détecteur contenant 50 000 tonnes d’eau, où 11 500
photomutiplicateurs détectaient la lumière Cherenkov des électrons ou muons produits. Une
soixantaine de ντ ont également été détectés, mais en nombre insuffisant pour donner un supplé-
ment d’information. Le résultat de Super-Kamiokande a été raffiné par la suite. Une expérience
d’accélérateurs a confirmé les valeurs obtenues (K2K collaboration, Phys. Rev. Lett. 90, 041801
(2003)).
L’expérience KamLAND est une collaboration entre des physiciens japonais, américains et
chinois. Le détecteur est un ballon de 1000 m3 rempli de scintillateur liquide (liquide organique C-
H). Le sigle signifie KAMioka Liquid scintillator Anti-Neutrino Detector. Référence : KamLAND
Collaboration, Phys. Rev. Lett. 90, 021802 (2003) ; voir aussi http :/kamland.lbl.gov/.
Un grand nombre de résultats proviennent d’expériences sur les neutrinos solaires. Nous
n’avons pas abordé ce problème, extrêmement important mais trop complexe pour notre propos.
Voir par exemple J. N. Bahcall, Astrophys. Jour. 467, 475 (1996) et M. B. Smy, Mod. Phys.
Lett. A 17, 2163 (2002).
Signalons enfin l’attribution du Prix Nobel 2002 à Raymond Davis Jr. et à Masatoshi Koshiba,
pionniers de cette physique des neutrinos.
Pour en savoir plus : Thierry Lasserre et Daniel Vignaud, La mystérieuse identité des neu-
trinos, Pour La Science, octobre 2003, p. 58 ; André Rougé, Physique subatomique, Chapitre 8
(Éditions de l’École polytechnique, 2003).
14 2. Le double puits quantique asymétrique
V(x) ∆
Lg Ld
V0
1 2 3 4 5
x
0
Figure 1 – Double puits asymétrique représenté ici en absence de champ électrique extérieur.
Le potentiel ressenti par un électron vaut V (x) = V0 dans les régions 1,3,5, où l’échantillon est
composé de AlGaAs. Ce potentiel vaut 0 dans les régions 2 et 4, composées de GaAs.
1. Rappeler sans calcul les énergies propres dans un puits carré infini de largeur L.
2. En déduire les énergies propres dans le double puits asymétrique dans le cas V0 = ∞.
3. Les largeurs des puits valent Lg = 10 nm et Ld = 3Lg /2 = 15 nm. Calculer en milli-électron-
volt (meV) la position des 6 premiers niveaux d’énergie du système. Y a-t-il des niveaux d’énergie
dégénérés ? On précisera pour chaque niveau si l’électron est localisé dans le puits étroit (région
2) ou le puits large (région 4).
4. De quelle énergie faudrait-il abaisser ou monter l’énergie du fond du puits large (région 4)
par rapport à celle du puits étroit (région 2) pour que le niveau fondamental du double puits
soit dégénéré ? On donnera le résultat sous forme littérale, puis en meV.
5. On cherche à réaliser ce déplacement relatif des fonds des deux puits par un champ élec-
trique. Quel est l’ordre de grandeur du champ électrique F nécessaire, sachant que l’épaisseur
de la barrière séparant les deux puits est ∆ = 3 nm ?
2. Le double puits quantique asymétrique 15
NB. On ne demande pas ici de calcul quantitatif précis, mais seulement une estima-
tion qualitative.
Table 1 – Niveaux d’énergie dans un double puits asymétrique avec Lg = 10 nm, Ld = 15 nm,
∆ = 3 nm, V0 = 1 eV.
Figure 2 – Variation des deux niveaux d’énergie les plus bas d’un double puits asymétrique, en
fonction du champ électrique appliqué (J.E. Golub et al., Appl. Phys. Lett. 53, 2584 (1988)).
L’échelle d’énergie verticale est définie à une constante additive près sans importance pour ce
problème.
Le couplage tunnel qui apparaît pour une valeur finie de V0 s’écrit dans cette base :
Ç å
0 1
V̂tun. = −J .
1 0
1. On suppose que l’effet tunnel est faible (J ≪ |Eg − Ed |) et on considère dans cette question
le cas où aucun champ électrique externe n’est appliqué.
(a) Déterminer les énergies propres de l’hamiltonien H0 + Vtun. du double puits en fonction de
Eg , Ed et J.
(b) Donner le développement de ces énergies propres à l’ordre 1 inclus en J.
(c) Quels sont les états propres de l’hamiltonien à l’ordre 0 en J ?
(d) L’effet tunnel peut-il jouer ici un rôle significatif ? On comparera le résultat à celui d’un
double puits symétrique, pour lequel Eg = Ed .
2. On applique maintenant un champ électrique F qui déplace de manière différente les posi-
tions des niveaux |ψg i et |ψd i. On modélise ce champ par le couplage
Ç å
ag F 0
V̂elec. = ,
0 ad F
où ag et ad sont des distances dépendant des caractéristiques du puits quantique (ag 6= ad ).
Déterminer les niveaux d’énergie du double puits et tracer qualitativement leur variation en
fonction du champ appliqué F dans le cas ag < ad < 0.
Remarque : on aura intérêt à mettre l’hamiltonien total Ĥ = Ĥ0 + V̂tun. + V̂elec. sous la forme
Ç å
cos θ sin θ
Ĥ = α1̂ + β , (1)
sin θ − cos θ
où α, β et θ seront exprimés en fonction de J et des énergies Ē et ∆E définies par :
1 1
Ē = (Eg + Ed + (ag + ad )F ) ∆E = (Eg − Ed + (ag − ad )F )
2 2
2. Le double puits quantique asymétrique 17
Solution
~2 π 2
Ç å
1 1
∆E = 2
− 2 = 56 meV − 25 meV = 31 meV.
2m Lg Ld
5. Dans un champ électrique F , la différence d’énergie potentielle pour une charge q entre
deux points séparés par une distance ℓ vaut ∆U = qF ℓ. Ici, les centres des deux puits sont
séparés de ℓ = ∆ + (Lg + Ld )/2 = 15.5 nm. Le champ F nécessaire est donc de l’ordre de
∆E/(qℓ) = 2 × 106 V/m. On retrouve bien l’ordre de grandeur des champs qui vont intervenir
dans la suite, de quelques dizaines de kV/cm.
Note : il ne s’agit ici que d’un ordre de grandeur. En présence d’un champ électrique, le potentiel
n’est plus uniforme au fond d’un puits, mais varie linéairement avec la position. La résolution
exacte de l’équation de Schrôdinger dans chaque puits fait intervenir des fonctions d’Airy et
les niveaux d’énergie n’ont plus d’expression analytique simple en fonction des paramètres du
problème.
G D G D G D
x x x
G D G D G D
Figure 4 – Les 6 premiers états propres (non normalisés) dans le double puits asymétrique.
A = B1 + B2 KA = ik(B1 − B2 )
En général, le déterminant du système 8 × 8 est non nul et la seule solution du système est la
fonction nulle A = B1 = . . . = G = 0. Ce n’est que pour des valeurs discrètes de l’énergie que
le déterminant s’annule. On trouve alors une famille de solutions toutes proportionnelles entre
elles, et on choisit une solution de norme 1, ce qui fixe l’ensemble des coefficients (à une phase
globale près).
4. On retrouve des valeurs comparables à celles de la première partie. Ces valeurs sont légère-
ment inférieures en raison du caractère fini de V0 , qui autorise une probabilité de présence non
nulle de la particule dans les régions classiquement interdites. Les états propres de l’hamiltonien
sont représentés sur le figure 4.
La dégénérescence trouvée précédemment entre les niveaux 4 et 5 est levée, et deux raisons
peuvent a priori être invoquées :
– le couplage tunnel entre les deux niveaux gauche et droit ; si c’est l’effet dominant, les états
propres de l’hamiltonien auront chacun une probabilité de présence significative à gauche et à
droite.
– l’effet de pénétration dans la zone interdite, qui n’a pas exactement le même effet sur les
niveaux du puits large et sur ceux du puits étroit ; si c’est l’effet dominant, les états propres
de l’hamiltonien seront localisés respectivement dans le puits de gauche et le puits de droite.
Il est difficile de prédire quel est l’effet qui domine sans faire de calcul explicite, ce qui n’était pas
demandé dans l’énoncé. La détermination numérique des états propres de l’hamiltonien et leur
représentation graphique (cf. fig. 4) permet de lever l’ambiguïté : on trouve que c’est le second
20 2. Le double puits quantique asymétrique
phénomène qui domine, car les états propres de l’hamiltonien correspondant aux niveaux 4 et 5
sont localisés à gauche et à droite, respectivement.
P (E) = E 2 − E(Eg + Ed ) + Eg Ed − J 2
Eg + ag F = Ed + ad F .
Energie
Figure 5 – Variation des énergies propres avec le champ électrique appliqué F (tracé pour
ag = 4ad ).
Remarque. Bien que cela ne soit pas explicitement demandé dans l’énoncé, on peut mener
des calculs plus quantitatifs pour cette question en procédant de la manière suivante :
1. Les états propres de l’hamiltonien sont
Ç å Ç å
cos(θ/2) − sin(θ/2)
|φ+ i = et |φ− i =
sin(θ/2) cos(θ/2)
4. Pour maximiser la partie oscillante du dipole moyen, il faut choisir sin2 θ = 1, ce qui revient
à se placer à résonance, auquel cas β = J.
2. Supposons qu’on se place à résonance. L’écart d’énergie entre les deux états propres |ψ± i
de l’hamiltonien vaut 2J et l’état initial
1
|ψ(0)i = |ψg i = √ (|ψ+ i + |ψ− i)
2
va évoluer en
1 Ä
|ψ(t)i = eiΦ(t) √ e−iJt/~ |ψ+ i + e+iJt/~ |ψ− i
ä
2
où Φ(t) est une phase globale sans importance ici. La période de l’oscillation de l’électron est
T = π~/J et c’est également la période du champ rayonné. On mesure une période du champ
de 0,7 ps, ce qui correspond à J = 3 meV.
Remarque. Des structures à puits quantiques similaires à celle étudiée dans ce problème ont
été récemment réalisées afin de produire un rayonnement laser dans le domaine de l’infrarouge
lointain. La conception de ces structures doit être soigneusement étudiée afin d’assurer un dé-
peuplement efficace du niveau inférieur rendant possible une inversion de population. Le premier
dispositif laser à puits quantiques ayant fonctionné dans le domaine de l’infrarouge lointain re-
posait ainsi sur une structure périodique, chaque période étant constituée d’un ensemble de sept
puits quantiques couplés par effet tunnel. Le tout est placé dans un champ électrique statique
de plusieurs kV par cm [R. Kohler et al., Terahertz semiconductor-heterostructure laser, Nature
417, 156-159 (2002)].
3. Électron flottant sur de l’hélium liquide 23
Vide
0
hélium
liquide
Λ q2 ε−1
V (z) = − avec Λ= ,
z 4πǫ0 4(ε + 1)
ℓ
0 U
Figure 2 – Une tension positive U tend à comprimer les électrons sur la surface de l’hélium, ce
qui modifie la position des niveaux d’énergie Ej , j = 1, 2, . . .
On utilise dans cette partie les notations de Dirac, et on introduit en particulier les kets |φj i,
j = 1, 2 correspondant aux fonctions d’onde φj (z) vues dans la première partie.
W (z) = −q E z
3. Électron flottant sur de l’hélium liquide 25
(a) Donner l’expression des éléments de matrice hφi |Ŵ |φj i de Ŵ , en fonction de la valeur
moyenne
R∞
zi de la position de l’électron dans le niveau i = 1 ou i = 2, et de la quantité
d = 0 z φ1 (z)φ2 (z)dz.
(b) On choisit U = 50 V. Evaluer en GHz la quantité |qEz1 |/h.
(c) On note Ĥ0 la restriction du Hamiltonien au sous-espace de base {|φ1 i, |φ2 i}, en l’absence de
champ électrique. En présence du champ électrique, le hamiltonien total s’écrit Ĥ = Ĥ0 + Ŵ .
Evaluer en GHz les quatre coefficients hφi |Ĥ|φj i/h, pour i, j = 1, 2, en prenant U = 50
V. En déduire que l’on peut négliger les termes √ non diagonaux de la matrice lors de sa
diagonalisation. On donne z2 = 4 z1 , et d = −64 2 z1 /243.
(d) Donner dans ce cas la variation de la fréquence ν1→2 avec la différence de potentiel U . On
exprimera le résultat en fonction de E1 , E2 , z1 , ℓ, q et h.
(e) Retrouver le résultat expérimental obtenu pour U = 50 V.
1. Pour évaluer analytiquement p, on applique au potentiel réel Vtot (z) = V (z) + W (z) vu par
l’électron (figure 3) le résultat connu pour une barrière carrée :
p ≃ e−2KL
Vtot (z)
za zb z
Vtot, max
E1
(a) Pour U = 0, évaluer la force qEv = −dV /dz, prise au point z = z1 , qui est ressentie par
l’électron du fait de son interaction avec son image électrique (Ev est un champ électrique
effectif « vu » par l’électron en z = z1 ). On exprimera qEv en fonction de m, Λ et ~.
(b) Dans tout ce qui suit on supposera que le champ électrique E appliqué par les électrodes est
tel que |qE| ≪ m2 Λ3 /~4 . Interpréter physiquement cette hypothèse, et justifier le fait que
l’on néglige le déplacement du niveau E1 .
26 3. Électron flottant sur de l’hélium liquide
Solution
∂ψ ~2 ∂ 2 ψ Λ
i~ =− − ψ
∂t 2m ∂z 2 z
3. On posant ψ(z, t) = φ(z)e−iEt/~ on obtient l’équation indépendante du temps :
~2 d2 φ Λ
− − φ = En φ et E = En .
2m dz 2 z
4. Etat fondamental.
(a) En dérivant deux fois φ1 (z) et en reportant dans l’équation précédente, on trouve que
κ1 = mΛ/~2 , et E1 = −mΛ2 /(2~2 ) = −~2 κ21 /(2m).
(b) La fonction d’onde φ1 (z) ne change pas de signe, elle correspond donc à l’état fondamental
de l’électron.
3/2
(c) En utilisant la condition de normalisation 0+∞ |φ1 (z)|2 dz = 1, on obtient c1 = 2 κ1 .
R
(b) La probabilité de rester piégé après une « tentative » est 1 − p, donc après n tentatives qui
sont des évènements aléatoires indépendants on a Pn = (1 − p)n = en log(1−p) ≃ e−np .
(c) Le nombre de « tentatives » au bout d’un temps t est n = t/T , donc la probabilité de
« survie » au bout de t est P (t) = e−pt/T . C’est une loi exponentielle, avec une durée de vie
τ = T /p.
(d) On obtient numériquement p = 3.7 × 10−8 , et donc τ = 10−12 /p = 27 µs
(e) Un niveau excité étant « moins lié » à la surface, sa durée de vie sera plus courte et il
s’ionisera donc plus facilement.
On considère des atomes de césium (masse m = 2.2 10−25 kg) localisés dans le puits centré en
x = 0. On néglige l’effet tunnel entre puits adjacents ainsi que les interactions entre atomes et
l’effet de la gravité. On utilise un faisceau lumineux de longueur d’onde λ = 2π/k = 0.85 µm.
Donner sans démonstration les dispersions (ou écarts types) en position ∆x0 et en impulsion
∆p0 pour cet état. Que peut-on dire de l’inégalité de Heisenberg dans ce cas ?
5. Calculer numériquement les dispersions de position ∆x0 et de vitesse ∆v0 = ∆p0 /m pour
le puits de profondeur V0 /h = 106 Hz.
6. Compte tenu de l’extension spatiale de l’état |n = 0i, peut-on le visualiser en observant avec
un microscope la lumière diffusée par les atomes à λ = 0.85 µm ?
7. Lorsqu’on « lâche » les atomes en éteignant le laser qui les piège, ils effectuent un vol libre.
On admettra qu’au bout d’un temps de vol tv suffisamment long, leur distribution spatiale (en
x) reproduit à une homothétie près leur distribution en p initiale, avec ∆x(tv ) = ∆p(0)tv /m. Si
on peut visualiser une taille ∆x(tv ) de l’ordre de 100 µm, quelle temps de vol tv doit-on utiliser ?
i~ dϕ iℓp
↠ϕ(p) = − ϕ(p) . (3)
2ℓ dp ~
30 4. États quantiques vibrationnels d’atomes piégés
Ç å
′ ~ 0 g
Ĥ = dans la base {|n = 0i, |n = 1i}. (4)
2 g 0
(a) Les états |n = 0i et |n = 1i sont-ils états propres de Ĥ ′ ? Sinon, déterminer ces états propres.
Donner les valeurs propres correspondantes.
(b) Sachant que l’atome est initialement dans l’état |n = 0i, calculer son état ultérieur |ψ(t)i,
d’abord dans la base propre de Ĥ ′ , puis dans la base {|n = 0i, |n = 1i}.
(c) Calculer en fonction de g la durée tR la plus courte non nulle pendant laquelle il faut
appliquer le laser auxiliaire pour que l’atome soit avec certitude dans l’état |n = 1i à l’issue
de cette phase. Déterminer la valeur de tR pour g/(2π) = 1 MHz.
4. Cette méthode (appelée « transition Raman »), associée au refroidissement par laser, peut
être utilisée pour préparer sélectivement l’état |n = 1i à partir de l’état |n = 0i. Pour visualiser
la distribution en impulsion de l’état obtenu, on applique une phase de vol libre puis on me-
sure la distribution du nuage d’atomes. Des résultats typiques sont représentés sur la figure 4.
Commenter brièvement ces distributions et calculer approximativement la durée du vol libre.
hp̂2 i 1 ω
Ec (t) = , Ep (t) = mω 2 hx̂2 i , U (t) = hĈi . (8)
2m 2 2
Les atomes sont initialement préparés dans l’état ψ0 (x) du piège pour lequel on rappelle que
Ec = Ep = ~ω/4 et U = 0. On coupe soudainement le piège à l’instant 0. On admettra que
les valeurs de hx̂2 i, hp̂2 i et hĈi à l’instant t = 0 ne sont pas modifiées lors de cette coupure
soudaine. On laisse ensuite le piège éteint pendant une durée τ1 . Pendant cette phase de vol
libre, l’hamiltonien est donc Ĥ = p̂2 /(2m). Écrire les équations d’évolution des trois quantités
Ec , Ep et U , et donner la valeur de ces quantités à l’instant τ1 en fonction de ~, ω et τ1 .
4. Après le vol libre de durée τ1 , on rebranche soudainement le potentiel V (x). Là encore,
on admettra que les valeurs de hx̂2 i, hp̂2 i et hĈi à l’instant t = τ1 ne sont pas modifiées lors
de ce branchement soudain. On laisse alors l’atome évoluer jusqu’à l’instant τ2 sous l’effet de
l’hamiltonien Ĥ = p̂2 /(2m) + V (x̂).
(a) Écrire les équations d’évolution des trois quantités Ec , Ep et U pendant cette période.
(b) Que remarque-t-on pour la quantité E(t) = Ec (t) + Ep (t) ? Commenter ce résultat.
(c) Écrire deux équations d’évolution couplées pour T (t) = Ec (t) − Ep (t) et pour U (t). Montrer
que ces équations s’intègrent entre les instants τ1 et τ2 pour donner
(∆p2 )min »
= 1 + 2ξ − 2 ξ + ξ2 avec ξ = (ωτ1 /2)2 . (10)
∆p20
Solution
1
|±i = √ (|n = 0i ± |n = 1i) .
2
1
|ψ(0)i = |n = 0i = √ (|+i + |−i) ,
2
1
|ψ(t)i = √ (e−igt/2 |+i + eigt/2 |−i) ,
2
on trouve
1 1
|ψ(t)i = √ (e−iπ/4 |+i + eiπ/4 |−i) = √ (|n = 0i − i|n = 1i) .
2 2
2. Durant l’évolution dans le potentiel V (x), les état propres de l’hamiltonien sont les états
|ni et on a donc :
1 Ä
|ψ(t + τ )i = √ e−iωτ /2 |n = 0i − ie−3iωτ /2 |n = 1i .
ä
2
4. États quantiques vibrationnels d’atomes piégés 35
3. On voit évoluer la superposition avec une période d’environ 6τ0 , avec des déformations vers
la gauche ou vers la droite suivant les coefficients de la superposition. On sait par ailleurs que la
fréquence vaut 90 kHz, ce qui correspond à une période de 11 µs. Il y a donc environ τ0 = 2 µs
entre deux enregistrements successifs.
dhψ(t)|
−i~ = hψ(t)|Ĥ
dt
dont on déduit
dhψ(t)|Â|ψ(t)i dhψ(t)| d|ψ(t)i
i~ = i~ Â|ψ(t)i + i~hψ(t)|Â
dt dt dt
= −hψ(t)|Ĥ Â|ψ(t)i + hψ(t)|ÂĤ|ψ(t)i
= hψ(t)|[Â, Ĥ]|ψ(t)i .
(b) Les deux résultats [x̂, p̂2 ] = 2i~p̂ et [x̂2 , p̂] = 2i~x̂ découlent directement du résultat précé-
dent, associé à [x̂, p̂] = i~.
(c) Là aussi, on trouve presque immédiatement le résultat annoncé en développant les commuta-
teurs et en utilisant les résultats précédents : [x̂2 , p̂2 ] = 2i~Ĉ, [x̂2 , Ĉ] = 4i~x̂2 et [p̂2 , Ĉ] = −4i~p̂2 .
3. Durant cette phase de vol libre, le théorème d’Ehrenfest entraîne tout d’abord que Ec (t) =
Ec (0). On a par ailleurs :
dEp ω2 ω2
= h[x2 , p2 ]i = hĈi = ωU
dt 4i~ 2
et
dhCi 1 2 dU
= h[Ĉ, p2 ]i = hp2 i = 4Ec donc = 2ωEc
dt 2mi~ m dt
36 4. États quantiques vibrationnels d’atomes piégés
~ω ~ω 2 τ1 ~ω
Ec (τ1 ) = , U (τ1 ) = 2Ec (0) ωτ1 = , Ep (t) = (1 + ω 2 τ12 ) .
4 2 4
4. (a) En présence du potentiel V (x), on trouve pour Ec (énergie cinétique) :
dEc ω2 2 2 ω2
= h[p , x ]i = − hĈi = −ωU ,
dt 4i~ 2
pour Ep (énergie potentielle) :
dEp ω2 ω2
= h[x2 , p2 ]i = hĈi = ωU ,
dt 4i~ 2
et pour la quantité C
dhCi 1 mω 2 2
= h[Ĉ, p2 ]i + h[Ĉ, x2 ]i = p2 − 2mω 2 x2 = 4Ec − 4Ep ,
dt 2mi~ 2i~ m
ou encore
dU
= 2ω(Ec − Ep ) .
dt
(b) On remarque que l’énergie moyenne totale E(t) = Ec (t)+Ep (t) est constante. L’hamiltonien
est indépendant du temps et l’énergie est donc une quantité conservée.
(c) Par soustraction des équations d’évolution pour Ec et Ep , on trouve :
dT dU
= −2ωU , = 2ωT ,
dt dt
qui peut encore s’écrire T̈ + 4ω 2 T = 0, Ü + 4ω 2 U = 0, d’où la solution indiquée dans l’énoncé
en fonction des conditions initiales T (τ1 ) et U (τ1 ).
5. Les extrema de T sont obtenus
» pour tan(θ) = −U (τ1 )/T (τ1 ). Les»minima correspondent
aux points où cos(θ) = −T (τ1 )/ U (τ1 )2 + T (τ1 )2 et sin(θ) = U (τ1 )/ U (τ1 )2 + T (τ1 )2 , d’où
»
Tmin = − U (τ1 )2 + T (τ1 )2 .
6. On a à l’instant τ2 :
L’énergie totale E(τ2 ) ne varie pas pendant la deuxième phase et on a donc E(τ2 ) = E(τ1 ) =
Ec (τ1 ) + Ep (τ1 ), avec Ec (τ1 ) = ~ω/4 et Ep (τ1 ) = ~ω(1 + 4ξ)/4, ce qui donne
~ω
E(τ2 ) = (1 + 2ξ) .
2
Le minimum de ∆p2 (τ2 ) est atteint aux mêmes instants que le minimum de T (τ2 ). Relions la
valeur de ce minimum au paramètre ξ : U (τ1 )2 = (~ω)2 ξ et T (τ1 )2 = (Ec (τ1 ) − Ep (τ1 ))2 =
(~ω)2 ξ 2 , ce qui donne Tmin = −~ω ξ + ξ 2 . On en déduit
p
~mω »
∆p2min = 1 + 2ξ − 2 ξ + ξ 2 .
2
ce qui correspond au résultat donné dans l’énoncé, compte tenu de ∆p20 = ~mω/2.
4. États quantiques vibrationnels d’atomes piégés 37
7. La valeur de ∆p2min est toujours inférieure à ∆p20 : on a donc bien un état « comprimé ».
La compression peut être arbitrairement grande car ∆p2min /∆p20 ∼ 1/(4ξ) quand ξ → ∞. Dans
la limite opposée ξ → 0, on trouve ∆p2min ≃ ∆p20 , ce qui est logique : si la phase de vol libre est
trop courte, il n’y a pratiquement pas de modification de la distribution en impulsion.
8. Pour un état comprimé en impulsion, ∆x augmente pour satisfaire l’inégalité de Heisenberg.
9. On constate effectivement une diminution de largeur en impulsion du nuage nettement en
dessous de celle de l’état fondamental. Les paramètres expérimentaux correspondent à ξ = 5.2,
ce qui devrait conduire à une compression de ∆pmin /∆p0 ∼ 0.2. La compression trouvée en
pratique n’est pas aussi spectaculaire, avec un ∆p/∆p0 ∼ 0.5.
Note. Les données expérimentales présentées dans ce problème sont extraites des références :
– I. Bouchoule, H. Perrin, A. Kuhn, M. Morinaga, C. Salomon, Phys. Rev. A, Rapid Comm.
59, R8 (1999) : Neutral atoms prepared in Fock states of a one dimensional harmonic
potential
– M. Morinaga, I. Bouchoule, J.C. Karam, C. Salomon, Phys. Rev. Lett. 83, 4037, (1999) :
Manipulation of motional quantum states of neutral atoms
– I. Bouchoule, Thèse de doctorat, Université Pierre et Marie Curie - Paris VI (06/10/2000) :
Refroidissement par bandes latérales d’atomes de Cesium et quelques applications.
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00141435/fr/
38 5. Détection « non destructive » de bombes
Figure 1 – Une bombe factice transmet un neutron incident sans exploser. Une bombe réelle
explose quand elle est heurtée par le neutron.
où hφi |φj i = δi,j (i, j = 1, 3, 4). Les coefficients ρ et τ sont choisis réels et positifs ou nuls.
Expliquer pourquoi ρ2 + τ 2 = 1.
5. Détection « non destructive » de bombes 39
(b) On suppose qu’on envoie maintenant le neutron par l’autre voie d’entrée, dans l’état symé-
trique de |φ1 i par rapport à la lame :
|ψ ′ (t0 )i = |φ2 i (3)
tel que hφj |φ2 i = δj,2 , (j = 1, . . . , 4). L’état à l’instant t1 s’écrit alors
|ψ ′ (t1 )i = τ ′ |φ3 i + ρ′ |φ4 i . (4)
En utilisant le lemme, expliquer pourquoi les coefficients τ ′ et ρ′ vérifient :
|ρ′ |2 + |τ ′ |2 = 1 , τ ρ′ + ρτ ′ = 0 . (5)
Note. On prendra dans la suite τ ′ = τ , ρ′ = −ρ. On décrira donc l’action de la lame
semi-réfléchissante par
|φ1 i évolue vers ρ|φ3 i + τ |φ4 i , (6)
|φ2 i évolue vers τ |φ3 i − ρ|φ4 i . (7)
3. Un interféromètre de Mach-Zehnder pour neutrons. On considère le dispositif re-
présenté sur la figure 3 composé de deux lames semi-réfléchissantes identiques L et L′ et de deux
miroirs parfaits Ma et Mb . On définit les instants t0 , ..., t3 de la manière suivante :
t0 : le neutron est dans l’état |ψ(t0 )i = |φ1 i, en amont de la première lame L.
t1 : après interaction avec L, l’état du neutron est dans la superposition (6) de |φ3 i et |φ4 i.
t2 : le neutron s’est propagé dans l’interféromètre. Dans cette propagation,
|φ3 i évolue vers ei∆a |φ′1 i , (8)
i∆b
|φ4 i évolue vers e |φ′2 i , (9)
où |φ′1 i et |φ′2 i sont les états entrants de la deuxième lame L′ , et où les phases ∆a et ∆b peuvent
être ajustées par l’expérimentateur.
t3 : le neutron a interagi avec la lame L′ et son état peut s’écrire à cet instant
|ψ(t3 )i = α|φ′3 i + β|φ′4 i . (10)
L’évolution des états |φ′1,2 i vers les états |φ′3,4 i lors de l’interaction avec L′ se fait de manière
similaire à (6)-(7).
40 5. Détection « non destructive » de bombes
(a) Montrer que la probabilité PB de détecter le neutron dans la voie de sortie B de l’interféro-
mètre, c’est-à-dire dans l’état |φ′4 i, est égale à
PB = 2ρ2 τ 2 (1 − cos ∆) , (11)
où on a posé ∆ = ∆a − ∆b .
(b) Calculer de même la probabilité PA de trouver le neutron dans la voie de sortie A.
(c) Que vaut PA + PB ? Commenter ce résultat.
(d) Montrer qu’il existe des choix de phase ∆ pour lesquels on est certain que le neutron sortira
dans la voie A, quels que soient les coefficients ρ et τ . On fera ce choix de phase dans la
question suivante.
4. Un premier pas vers la détection « non destructive » de bombes.
On dispose d’une bombe dont on ignore si elle est réelle ou factice. On la place sur le bras LMb L′
de l’interféromètre de la figure 3.
(a) Si la bombe est factice, quelles sont les probabilités de trouver le neutron dans les voies de
sortie A et B ? On rappelle qu’on a fait le choix de phase trouvé à la question 3(d).
(b) Si la bombe est réelle, quelle est la probabilité qu’elle explose ?
(c) On suppose que la bombe est réelle et qu’elle n’a pas explosé quand le neutron a traversé
l’interféromètre. Quelles sont les probabilités de détecter ce neutron dans les voies de sortie
A et B ?
(d) Dans quel cas est-on certain que la bombe est réelle sans qu’elle ait explosé ?
(e) On définit un facteur de mérite F qui est la probabilité de détecter une bombe réelle sans
la faire exploser. Que vaut le facteur de mérite F (ρ, τ ) pour l’interféromètre de la figure 3 ?
(f) Quel est le couple (ρ, τ ) qui maximise le facteur de mérite ?
5. Vers une détection « non destructive » arbitrairement bonne. On réalise mainte-
nant l’interféromètre linéaire (de type Fabry-Perot) représenté sur la figure 4, les lames L et L′
étant toujours identiques, mais placées perpendiculairement au trajet du neutron. On note D la
distance entre les lames.
On modélise l’état d’un neutron par une superposition d’ondes planes e±ikx , où k est le vecteur
d’onde du neutron. Les amplitudes η, µ, ν, ξ des différentes ondes dépendent de la région consi-
dérée et sont indiquées sur la figure 4. On donne par convention une amplitude de 1 à l’onde
incidente arrivant de x = −∞. Les amplitudes des ondes planes e±ikx de part et d’autre d’une
lame sont reliées par les mêmes coefficients τ et ρ que ceux utilisés ci-dessus.
5. Détection « non destructive » de bombes 41
Solution
1. Lemme. |ψ(t)i et ψ ′ (t)i sont deux solutions de i~|ψ̇i = Ĥ(t)|ψi. Par conséquent :
d i −i
Å ã Å ã
hψ(t)|ψ ′ (t)i = hψ(t)|Ĥ † (t) |ψ ′ (t)i + hψ(t)| Ĥ(t)|ψ ′ (t)i = 0 , (12)
dt ~ ~
(b) Au point x = D, on a une seule onde incidente d’amplitude complexe µeikD qui peut être
réfléchie ou transmise. On a donc en ce point :
τ2 1 + e2ikD
ξ= η=ρ . (21)
1 + ρ2 e2ikD 1 + ρ2 e2ikD
On peut vérifier qu’on a bien |ξ|2 + |η|2 = 1. Par ailleurs le choix 2kD = π modulo 2π conduit
à ξ = 1, η = 0. Même si les coefficients de réflexion de chaque lame sont très proches de 1, on
peut avoir une transmission parfaite si la distance D entre les lames est bien choisie.
(d) On se place dans la situation où 2kD = π modulo 2π. Si la bombe est factice, on est certain
que le neutron sera transmis par le dispositif. Placer une bombe réelle entre les deux lames revient
à mesurer si le neutron a été transmis (probabilité τ 2 ) ou réfléchi (probabilité ρ2 ) par la première
lame, la bombe explosant dans le premier cas et pas dans le second.
Pour obtenir un bon facteur de mérite, il faut choisir ρ très proche de 1 (et donc τ très proche de
0), envoyer un neutron depuis la gauche, et détecter si ce neutron est transmis ou réfléchi. Avec
une bombe factice, le neutron sera détecté avec certitude dans l’onde transmise ξeikx . Avec une
bombe réelle, on aura soit une explosion (avec une très faible probabilité τ 2 ), soit un neutron
réfléchi dans l’onde ηe−ikx (avec une probabilité ρ2 voisine de 1). La détection d’un neutron
réfléchi permet donc de s’assurer de manière « non destructive » de la présence d’une bombe
réelle. Le facteur de mérite vaut ρ2 ∼ 1.
Pour en savoir plus, voir par exemple The Elitzur-Vaidman bomb tester, Wikipedia.
44 6. Principe d’une horloge atomique
4. À partir de (3), on peut obtenir une valeur approchée de a2 (t), valable à l’ordre 1 en v, en
prenant pour a1 (t′ ) le résultat à l’ordre 0 en v trouvé en question 1. Donner cette expression
approchée de a2 (t) en supposant que a1 (0) = 1.
5. On suppose à partir de maintenant que la quantité v(t) est donnée par la fonction en « double
créneau » représentée sur la figure 1. Cette fonction vaut v0 dans les deux intervalles de largeur
2τ centrés respectivement en ta et tb , et elle est nulle partout ailleurs. Quelle est la probabilité
de trouver l’atome dans l’état |ψ2 i pour t < ta − τ ?
6. On s’intéresse aux temps t compris entre les deux créneaux : ta + τ < t < tb − τ .
1. Une valeur propre est dite « non dégénérée » quand il n’y a qu’un vecteur propre, à un coefficient multiplicatif
près, qui lui est associé.
6. Principe d’une horloge atomique 45
Figure 1 – Fonction en double créneau donnant le couplage entre l’atome et l’onde électro-
magnétique, correspondant à la méthode des franges de Ramsey.
(a) Donner l’expression de a2 (t). On mettra cette expression sous forme d’une somme de deux
termes, respectivement proportionnels à 1/(ω − ω0 ) et 1/(ω + ω0 ).
(b) Montrer que la probabilité P2 de trouver l’atome dans l’état |ψ2 i est indépendante du temps
t sur l’intervalle considéré.
(c) On suppose que la pulsation ω de l’onde est choisie proche de la pulsation de résonance
atomique ω0 : |ω − ω0 | ≪ ω0 . Expliquer pourquoi ceci permet de négliger (sauf pour des
valeurs particulières de (ω − ω0 )τ ) l’un des deux termes intervenant dans l’expression de
a2 (t). Donner l’expression ainsi simplifiée de P2 . On mettra cette expression sous la forme
ã2
v0 τ
Å
P2 (∆) = F (τ ∆), (4)
~
9. Un résultat de mesure de P2 (obtenu avec une fontaine atomique) est donné en figure 2.
Commenter ce résultat en précisant les valeurs de T et τ utilisées. Quelles sont les différences
notables entre ce résultat expérimental et les prédictions du modèle approché étudié plus haut ?
10. On admet qu’on sait pointer le maximum du pic central montré dans l’insert de la figure
2 avec une précision relative de 10−4 par rapport à sa largeur. Quelle est la précision relative
de l’horloge ainsi obtenue (erreur sur la mesure de fréquence, divisée par la fréquence mesu-
rée) ? Quelle est l’incertitude sur le temps indiqué par une telle horloge au bout d’un siècle de
fonctionnement ?
Solution
que la fonction a2 (t) proposée dans l’énoncé vérifie bien l’équation différentielle du premier ordre
en temps trouvée à la question précédente, avec la bonne condition initiale en t = 0.
4. Selon la méthode approchée proposée par l’énoncé (qu’on appelle théorie des perturbations
dépendant du temps, cf. Chapitre 17, § 1 du cours), on injecte la valeur de a1 à l’ordre 0 en v,
c’est-à-dire a1 (t′ ) = exp(−iE1 t′ /~), dans l’équation (3). Comme cette équation est elle-même
proportionnelle au couplage v, on obtient alors l’expression de a2 valable à l’ordre 1 inclus en v :
e−iE2 t/~ t
Z
′
a2 (t) = v(t′ ) cos(ωt′ ) ei(E2 −E1 )t /~ dt′ . (7)
i~ 0
5. Pour t < ta − τ , la fonction figurant dans l’intégrale entre 0 et t de l’équation (7) est
identiquement nulle. La probabilité de trouver l’atome dans l’état |ψ2 i est donc nulle pour cet
intervalle de temps.
6. (a) L’intégrale figurant dans (7) pour des temps entre les deux créneaux se calcule relati-
vement simplement et on trouve :
v0 e−iE2 t/~
Ç å
i(ω+ω0 )ta sin[(ω + ω0 )τ ] sin[(ω − ω0 )τ ]
a2 (t) = e + ei(ω0 −ω)ta . (8)
i~ ω + ω0 ω − ω0
(b) La seule dépendance de a2 vis-à-vis de t est le préfacteur global e−iE2 t/~ . Comme la pro-
babilité P2 est donnée par P2 = |a2 |2 , ce préfacteur n’intervient pas dans P2 , qui est donc
indépendante de t pour t ∈ [ta + τ, tb − τ ].
(c) Si ω est proche de ω0 , le terme proportionnel à 1/(ω + ω0 ) est généralement très petit
devant le terme proportionnel à 1/(ω − ω0 ) et on peut le négliger. Les seuls instants où cette
approximation n’est pas valable sont les voisinages des τn tels que (ω − ω0 )τn = nπ, où n est un
entier, puisque le terme en 1/(ω − ω0 ) s’annule en ces points. Une fois le terme en 1/(ω + ω0 )
négligé, on trouve :
ã2 ã2
v0 τ sin x
Å Å
P2 (∆) = F (τ ∆) avec F (x) = . (9)
~ x
(d) La fonction F (x) intervenant dans P2 (∆) est tracée en figure 3. Cette fonction est « piquée »
autour de x = 0, ce qui signifie que P2 est maximale pour ω = ω0 . C’est une figure typique de
résonance et la maximisation expérimentale de la probabilité P2 permet d’assurer que l’onde
électromagnétique a une pulsation ω voisine de ω0 .
(e) La précision de la mesure de fréquence est directement proportionnelle à la largeur de la
courbe de résonance : pour un rapport signal/bruit donné, plus cette courbe est étroite, mieux
on s’approchera de la valeur recherchée ω = ω0 . La largeur totale à mi-hauteur de cette fonction
de ∆ est ≈ π/τ , ce qui correspond à la relation de Fourier usuelle : en interagissant avec les
atomes pendant une durée τ , on obtient une courbe de réponse en fréquence de largeur variant
comme 1/τ .
7. (a) En ne gardant que les termes en 1/(ω − ω0 ), on trouve pour t > tb + τ :
1.0
0.5
0.0
-10 -5 0 5 10
Figure 3 – Fonction F (x) intervenant dans P2 (∆), probabilité de trouver l’atome dans l’état
|ψ2 i après le premier créneau.
Ce résultat est indépendant de t. Cette fonction est tracée en figure 4 dans le cas particulier
T = 10 τ . Elle oscille rapidement avec ∆ sous l’effet du terme en cos2 (T ∆/2), avec une période
en ∆ égale à 2π/T . La largeur totale à mi-hauteur du pic central est de π/T .
0
-10 -5 0 5 10
Figure 4 – Variation de P2 (au coefficient (v0 τ /~)2 près) en fonction de x = τ ∆ dans le cas
particulier T = 10 τ .
(c) Dans cette image perturbative, l’atome peut transiter de |ψ1 i vers |ψ2 i durant le premier
pulse ou durant le second ; l’équation (8) correspond à l’addition des amplitudes correspondantes,
et elle donne l’amplitude de probabilité totale de trouver l’atome en |ψ2 i pour t > tb + τ . Le
terme en 4 cos2 (∆T /2) dans l’équation (11) correspond à l’interférence des amplitudes associées
à ces deux chemins.
8. Avec le double créneau (méthode des franges de Ramsey), on remplace une largeur en π/τ
par une largeur en π/T . La précision est donc bien meilleure. Dans les termes de la question
6 (e), on peut considérer qu’on a remplacé la durée d’interaction τ par la durée totale T (et non
pas 2τ comme on aurait pu le croire naïvement).
9. On trouve que la largeur totale à mi-hauteur de la courbe « enveloppe » en fonction de
∆/2π est de 80 Hz. Cette largeur est par ailleurs égale à 1/(2τ ), ce qui donne τ = 6.3 ms. La
largeur totale à mi-hauteur du pic central est de 1 Hz, et correspond à 1/(2T ), soit T = 0.5 s.
6. Principe d’une horloge atomique 49
L’expérience n’est pas dans la limite perturbative, puisque la probabilité de transition approche 1
à la résonance. Par ailleurs, il y a un certain brouillage des franges sur les ailes, dû essentiellement
à une dispersion des vitesses des atomes et donc des temps T .
10. La raie a une largeur de 1 Hz. Si on sait pointer son centre avec une précision relative de
10−4 , on a un ajustement de ω sur ω0 à 10−4 Hz près, soit une précision relative de l’horloge de
10−14 . Le retard ou l’avance d’une telle horloge au bout d’un siècle de fonctionnement correspond
à environ 30 microsecondes (1 siècle=3600 × 24 × 365 × 100 = 3.2 109 s).
50 7. Propagation et étalement d’un paquet d’ondes
p2 (t) = hψ(t)| p̂2 |ψ(t)i, x2 (t) = hψ(t)| x̂2 |ψ(t)i, γ(t) = hψ(t)| x̂p̂ + p̂x̂ |ψ(t)i.
(3)
On rappelle qu’on a pour l’état (1) : p2 (0) = m~ω/2, x2 (0) = ~/(2mω) et γ(0) = 0. On donne
la valeur des commutateurs : [x̂2 , p̂2 | = 2i~ (x̂p̂ + p̂x̂), [x̂p̂, p̂2 ] = [p̂x̂, p̂2 ] = 2i~ p̂2 .
(a) Exprimer dp2 /dt, dx2 /dt, dγ/dt en fonction de p2 , x2 , γ et m.
(b) En déduire que l’étalement de la distribution en position de la particule est tel que x2 (t) =
x2 (0) 1 + ω 2 t2 .
4. Oscillateur harmonique à deux dimensions. La particule peut maintenant se propager
dans le plan xy et elle est décrite par une fonction d’onde ψ(x, y, t). À l’instant t = 0, la particule
est préparée dans l’état fondamental d’un oscillateur harmonique de pulsations ωx selon l’axe x
(ω ) (ω )
et ωy (< ωx ) selon y : ψ(x, y, 0) = φ0 x (x) φ0 y (y).
7. Propagation et étalement d’un paquet d’ondes 51
(a) Comparer les variances initiales ∆x2 (0) et ∆y 2 (0) des distributions en position selon les
deux axes.
(b) On supprime le potentiel harmonique à l’instant t = 0, on laisse la particule se propager
librement dans le plan xy pendant une durée t et on mesure l’ellipticité du nuage ε(t) =
∆x(t)/∆y(t). Indiquer si le signe de ε(t) − 1 peut changer au cours du temps et commenter
l’origine physique de ce phénomène.
(c) Quand un gaz de particules décrites par la mécanique classique est à l’équilibre thermique
à température T dans un potentiel harmonique de pulsation ωx selon l’axe x, les variances
∆x2 et ∆p2x vérifient « l’équipartition de l’énergie »(kB est la constante de Boltzmann) :
1 1 ∆p2x 1
mωx2 ∆x2 = kB T, = kB T. (4)
2 2 2m 2
Donner l’évolution de l’ellipticité d’un tel gaz dans une expérience de temps de vol, en
supposant ωy < ωx . En considérant l’évolution dans le temps du signe de ε(t) − 1, expliquer
pourquoi cette expérience permet de déterminer sans ambiguïté si le comportement du gaz
est régi par la physique classique ou la physique quantique. Dans quelle catégorie peut-on
classer l’expérience de temps de vol présentée en figure 1 ?
Figure 1 – Expérience de temps de vol menée avec des atomes de rubidium, dans un état initial
correspondant à un « condensat de Bose-Einstein ». La figure (a) correspond à l’instant t = 0 et
les figures suivantes aux instants t = 5, 10, 15, 20 ms (images : Laboratoire Kastler Brossel).
Solution
(e) Pour l’état initial considéré, on constate immédiatement que p̄(0) = 0 et x̄(0) = 0, puisque
ψ(x, 0) est une gaussienne centrée en 0 ainsi que sa transformée de Fourier. On en déduit donc
que la position moyenne et l’impulsion moyenne restent nulles à tout instant t > 0.
˙ ˙
3. (a) On déduit de la relation (1) les relations suivantes : p2 = 0, x2 = γ̄/m et γ̄˙ = 2p2 /m.
(b) Compte tenu des condition initiales, on trouve : p2 (t) = p2 (0), γ̄(t) = 2tp2 (0)/m et x2 (t) =
x2 (0) + p2 (0)t2 /m2 , dont on déduit le résultat donné dans l’énoncé.
4. (a) Si ωx > ωy , la distribution initiale en x est plus étroite que celle en y : ε2 (0) =
∆x2 (0)/∆y 2 (0) = ωy /ωx < 1.
(b) Comme l’hamiltonien à deux dimensions s’écrit comme la somme de p2x /2m et de p2y /2m, les
distributions selon les deux directions évoluent de manière indépendante. On peut donc appliquer
à chacune de ces distributions le résultat de la question précédente. L’ellipticité vérifie :
ωy 1 + ωx2 t2
ε2 (t) = . (6)
ωx 1 + ωy2 t2
Aux temps longs, cette fonction tend vers ωx /ωy , qui est supérieur à 1. Il y a donc un instant
particulier où l’ellipticité s’inverse. Cette inversion est une conséquence de l’inégalité de Heisen-
berg : si la distribution en position selon x est plus comprimée que celle en y, la distribution en
impulsion selon x doit être plus large. Aux temps longs, l’étalement du paquet d’ondes reflète la
distribution en impulsion initiale : le paquet d’ondes s’étale plus vite selon x, d’où la nécessaire
inversion d’ellipticité.
(c) Pour un gaz de particules classiques√ à température T , les distributions en impulsion selon
les axes x et y ont la même largeur mkB T , même si les pulsations selon ces axes ne sont pas les
mêmes. Aux longs temps d’expansion, on s’attend donc à trouver une distribution circulaire, mais
pas d’ellipticité inversée. Les données de la figure 1 montrent une claire inversion d’ellipticité, en
accord avec la prédiction quantique.
8. Interférences de grosses particules 53
Figure 1 – Gauche : interféromètre à fentes d’Young. Droite : Plan des fentes ; chaque fente a
pour largeur ℓ, la distance entre les centres des fentes est a et la zone opaque entre les fentes est
de largeur ℓ′ (a = ℓ + ℓ′ ).
54 8. Interférences de grosses particules
Solution
p̂2
Ĥ = + V (x̂) (2)
2m
avec l’énergie Eα . Rappeler sans démonstration la condition sur Eα pour que cet état propre soit
un état lié.
Figure 1 – (a) Exemple d’un potentiel V (x) négatif en tout point et tendant vers 0 quand x
tend vers ±∞. (b) Exemple de deux potentiels V1 (x) et V2 (x) vérifiant en tout point V2 (x) ≤
V1 (x) ≤ 0.
3. La particule peut être placée dans le potentiel V1 (x) ou dans le potentiel V2 (x) de la figure
1b, les hamiltoniens correspondants étant
p̂2
Ĥj = + Vj (x̂), j = 1, 2. (3)
2m
On suppose que V1 (x) et V2 (x) tendent vers 0 quand x tend vers ±∞ et que l’on a
On se donne une fonction d’onde ψ(x) quelconque. Montrer que les moyennes des énergies po-
tentielles hψ|Vj (x̂)|ψi vérifient
(j) (j)
4. On note |ψ0 i (j = 1, 2) les états fondamentaux des hamiltoniens Ĥj et E0 les énergies
associées. En utilisant ce qui précède, montrer que
(2) (1)
E0 ≤ E0 . (6)
(1) (1) (2)
On pourra considérer l’énergie moyenne de Ĥ2 dans l’état |ψ0 i et la comparer à E0 et E0 .
5. On rappelle 1 qu’un puits de potentiel carré [par exemple V (x) = V0 < 0 pour −a < x < a,
V (x) = 0 pour |x| ≥ a] admet toujours au moins un état lié.
Déduire de ce qui précède que tout potentiel V (x) du type de celui tracé sur la figure 1a, c’est-
à-dire continu, négatif et tendant vers 0 à l’infini admet lui aussi au moins un état lié.
Solution
2. Les états liés sont les états d’énergie négative, pour lesquels la probabilité de présence tend
vers 0 quand x tend vers ±∞.
3. Le résultat est immédiat :
Z +∞ Z +∞
2
hψ|V2 (x̂)|ψi = |ψ(x)| V2 (x) dx ≤ |ψ(x)|2 V1 (x) dx = hψ|V1 (x̂)|ψi. (7)
−∞ −∞
4. D’après la question 1, on a
(2) (2) (2) (1) (1)
E0 = hψ0 |Ĥ2 |ψ0 i ≤ hψ0 |Ĥ2 |ψ0 i (8)
(2)
puisque |ψ0 i est l’état fondamental de Ĥ2 . Par ailleurs, on sait d’après la question 3 que
(1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1) (1)
hψ0 |V2 (x̂)|ψ0 i ≤ hψ0 |V1 (x̂)|ψ0 i ⇒ hψ0 |Ĥ2 |ψ0 i ≤ hψ0 |Ĥ1 |ψ0 i = E0 (9)
(1)
puisque la moyenne de l’énergie cinétique dans l’état |ψ0 i est la même pour Ĥ1 et Ĥ2 . La
combinaison de (8) et (9) donne le résultat recherché.
5. Si le potentiel V (x) est continu et strictement négatif en certains points, on peut trouver un
potentiel carré V2 (x) tel que V (x) ≤ V2 (x) en tout point. On sait que l’hamiltonien correspondant
(2)
à V2 a au moins un état lié, donc que l’énergie E0 de son état fondamental est strictement
négative. L’énergie de l’état fondamental de l’hamiltonien correspondant à V (x) est inférieure à
(2)
E0 (question 4) et elle est par conséquent strictement négative elle aussi. L’état fondamental
correspondant à V (x) est donc un état lié. Cette propriété ne s’étend pas à trois dimensions.
où A est une constante de normalisation que l’on ne cherchera pas à calculer. On rappelle
également que la moyenne et l’écart-type d’une distribution de probabilité gaussienne P (u) ∝
2 2
e−u /(2σ ) sont respectivement hui = 0 et ∆u = σ.
(a) En imposant à ψ0 (x) d’être état propre de l’hamiltonien de l’atome, montrer que α =
mω/(2~) et retrouver l’expression de l’énergie de cet état fondamental.
(b) On donne ω = 2π × 10 Hz et m = 4 × 10−26 kg. Calculer la moyenne hxi et l’écart-type ∆x0
associés à la distribution de probabilité de la position de l’atome dans l’état fondamental du
piège.
(c) On rappelle que la transformée de Fourier de ψ0 (x) s’écrit
2 /(4~2 α)
ϕ0 (p) = B e−p , (2)
où B est une autre constante qu’on ne cherchera pas à calculer. En déduire les valeurs
analytiques et numériques de la moyenne hvi et de l’écart-type ∆v0 associés à la distribution
en vitesse des atomes.
(d) Donner la valeur du produit ∆x0 ∆p0 des écarts-types en position et en impulsion. Com-
menter le résultat obtenu.
2. Étalement d’un paquet d’ondes gaussien
À l’instant t = 0, on coupe le potentiel confinant les atomes qui se propagent ensuite librement.
On rappelle que la fonction d’onde d’un atome à un instant t après la coupure du piège est
donnée par
1
Z
2 t/(2m~)
ψ(x, t) = √ ϕ(p, t) eixp/~ dp avec ϕ(p, t) = ϕ0 (p) e−ip . (3)
2π~
On admettra que la fonction d’onde à l’instant t peut être mise sous la forme
où N (t) est une constante de normalisation que l’on ne cherchera pas à déterminer et où les
fonctions G1 (x, t) et G2 (x, t) sont des fonctions gaussiennes respectivement réelles et imaginaires
de la variable x :
2 / 4∆x2 (t)
G1 (x, t) = e−x avec ∆x2 (t) = ∆x20 (1 + ω 2 t2 ), (5)
~t 1
Å ã
2 / 2R2 (t)
G2 (x, t) = ei x avec 2
R (t) = 1+ 2 2 . (6)
m ω t
(a) Montrer que l’écart-type ∆p(t) de la distribution en impulsion est constant dans ce cas.
58 10. Interférences entre deux condensats de Bose–Einstein
(b) Tracer l’écart type ∆x(t) en fonction du temps et calculer la valeur de ∆x(t) pour un temps
t = 40 ms, en reprenant les paramètres de la question 1.
3. La figure d’interférence des deux condensats
On souhaite étudier une expérience réalisée en 1997 par le groupe de W. Ketterle au MIT (USA),
portant sur l’interférence de deux condensats de Bose–Einstein. Pour réaliser cette expérience,
les physiciens ont partagé en deux l’assemblée d’atomes à l’aide d’un faisceau laser, créant ainsi
un potentiel symétrique, centré en O (x = 0), et possédant deux minima (figure 1a). Au voisinage
des minima, le potentiel est en bonne approximation harmonique de pulsation ω et la séparation
d entre les minima est supposée grande devant ∆x0 . On admettra que l’on peut décrire l’état de
chaque atome dans ce potentiel par la superposition
1 d d
ï Å ã Å ãò
Ψ(x) = √ ψ0 x − + ψ0 x + . (7)
2 2 2
À l’instant t = 0, les expérimentateurs coupent le potentiel confinant les atomes. Leur paquet
d’ondes s’étale alors comme calculé à la question 2. Au bout d’une durée t, on prend une photo-
graphie de la distribution des atomes ; un résultat typique est montré sur la figure 1b.
Figure 1 – (a) Trait plein épais : potentiel V (x) à double minimum créé à l’aide d’un faisceau
laser. Trait pointillé : approximations harmoniques au voisinage des deux minima de potentiels.
Trait plein fin : fonctions ψ0 (x ± d/2), états propres de l’hamiltonien obtenu pour les approxi-
mations harmoniques. (b) Figure d’interférence obtenue en relâchant les atomes initialement
confinés dans le potentiel V (x). Cette figure, extraite de M.R. Andrew et al., Science 275, 637
(1997), a été obtenue après un temps de vol de 40 ms.
(a) On considère l’état d’interférence en un point x proche de O, de sorte que |x| ≪ d. En faisant
l’approximation G1 (x − d/2, t) ≈ G1 (x + d/2, t) ≈ G1 (d/2, t), montrer que la probabilité
de présence autour de O s’écrit après un temps de vol de durée 1 t telle que ω 2 t2 ≫ 1 :
2π~t
P(x, t) ∝ cos2 (πx/ℓ) avec ℓ= . (8)
md
(b) Pour l’expérience considérée, d = 40 µm et t = 40 ms. Calculer ℓ et comparer au résultat de
la figure 1b.
1. En pratique, on explore un intervalle de durées t telles que ∆x(t) soit compris entre d/4 et d.
10. Interférences entre deux condensats de Bose–Einstein 59
Solution
~2 2 1 ~2
− 4α + mω 2 = 0, 2α = E, (10)
2m 2 2m
d’où la valeur α = mω/(2~) indiquée dans l’énoncé et l’énergie de l’état fondamental E = ~ω/2.
(b) La distribution de probabilité en position est
2
P(x) = |ψ0 (x)|2 ∝ e−2αx . (11)
La valeur moyenne de cette distribution est hxi = 0 et sa variance est ∆x20 = 1/(4α), soit un
écart-type
~
∆x0 = ≈ 4.6 10−6 m. (12)
2mω
(c) La distribution de probabilité pour l’impulsion est
2 /(2~2 α)
P(p) = |ϕ0 (p)|2 ∝ e−p . (13)
60 10. Interférences entre deux condensats de Bose–Einstein
On en déduit que la distribution en impulsion est de valeur moyenne nulle et de variance ∆p20 =
~2 α = ~mω/2. La distribution en vitesse vérifie donc
∆p0 ~ω
hvi = 0, ∆v0 = = = 2.9 10−4 m/s. (14)
m 2m
(d) Le produit ∆x0 ∆p0 est égal à ~/2 : l’inégalité de Heisenberg devient une égalité pour ces
fonctions d’onde gaussiennes et réelles.
2. Étalement d’un paquet d’ondes gaussien
(a) La distribution en impulsion est donnée par P(x, t) = |ϕ(p, t)|2 = |ϕ0 (p)|2 , et ne dépend
donc pas du temps. Il en va de même pour tous les moments de la distribution, en particulier
l’écart-type.
(b) La variation de√∆x(t) avec t correspond à une branche d’hyperbole. Pour t = 40 ms, le
facteur d’expansion 1 + ω 2 t2 vaut environ 2.7, ce qui donne ∆x(t) ≈ 12.4 µm.
3. La figure d’interférence des deux condensats
(a) Après expansion, la fonction d’onde d’un atome s’écrit
N (t)
Ψ(x, t) = √ [G1 (x − d/2, t)G2 (x − d/2, t) + G1 (x + d/2, t)G2 (x + d/2, t)] (15)
2
N (t)
≈ √ G1 (d/2, t) [G2 (x − d/2, t) + G2 (x + d/2, t)] , (16)
2
et la parenthèse de la dernière ligne s’écrit explicitement comme :
2 +d2 /4)/2R2 (t) 2 (t) 2 (t)
G2 (x − d/2, t) + G2 (x + d/2, t) = ei(x eixd/2R
Ä ä
+ e−ixd/2R . (17)
ce qui correspond à la forme en cos2 (πx/ℓ) annoncée dans l’énoncé avec l’interfrange
1. Ecrire la matrice de  dans la base {|+i, |0i, |−i}, et calculer les valeurs propres m1 , m2
et m3 de M̂x , en ordonnant les valeurs propres m1 > m2 > m3 . Vérifier (sans les
recalculer) que les vecteurs propres normalisés correspondants s’écrivent
Ö è Ö è Ö è
1 √1 1
1
1
1
√
|1i = 2 , |2i = √ 0 , |3i = − 2 .
2 2 2
1 −1 1
2. On suppose qu’à l’instant t = 0 l’état du noyau est |ψ(0)i = |1i, calculer hEi et ∆E.
3. Calculer la valeur moyenne hM̂x i dans l’état |ψ(t)i obtenu par évolution de |ψ(0)i sous
l’action du champ magnétique Bz .
4. Quelles sont les probabilités de trouver m1 , m2 et m3 à l’instant t lors d’une mesure de M̂x
sur l’état |ψ(t)i ?
5. Interpréter physiquement cette évolution de la composante M̂x du moment magnétique.
Solution
Les valeurs propres de  sont a1 = 1, a2 = 0, a3 = −1. d’où les vecteurs propres et valeurs
propres de M̂x
|1i m1 = µ0 ; |2i m2 = 0 ; |3i m3 = −µ0 .
√ √
2. |ψ(0)i = |1i = [|+i + 2|0i + |−i]/2 et hEi = 0, ∆E = E0 / 2.
√
3. On a |ψ(t)i = [|+ie−iωt + 2|0i + |−ieiωt ]/2 d’où hMx i = µ0 cos ωt.
4. Puisque P (mi ) = |hi|ψ(t)i|2 , on obtient P (+µ0 ) = (1 + cos ωt)2 /4, P (0) = (sin ωt)2 /2,
P (−µ0 ) = (1 − cos ωt)2 /4.
5. Cette composante transverse du moment magnétique a un mouvement sinusoïdal de pulsa-
tion ω. De façon générale, on montrerait que la composante du moment magnétique dans
le plan perpendiculaire à B a un mouvement circulaire uniforme de vitesse angulaire ω
autour de B (précession de Larmor, voir les chapitres 8 et 12 du cours).
12. Mesure QND d’une composante de spin 63
On veut mesurer l’état d’un qubit “a" sans effectuer de mesure directe sur ce qubit (mesure
Quantique Non-Destructive, ou “QND"). Par exemple, si le qubit est une particule de spin 1/2,
on ne va pas utiliser un appareil de Stern et Gerlach, mais faire interagir ce qubit “a" pendant un
temps τ avec une autre particule de spin 1/2, désignée comme qubit “b". On note ~σ ~ˆa /(~/2),
ˆa = S
ˆb = S
~σ ~ˆb /(~/2) les deux observables de spin, et |a : ±iz , |b : ±iz les états propres des observables
σ̂az et σ̂bz . Après l’interaction, on mesure l’état du qubit b, et on souhaite ainsi effectuer une me-
sure “indirecte" de l’état de spin du qubit a. Pour éviter toute confusion il est vivement conseillé
de conserver les notations complètes (⊗) des produits tensoriels.
1. Pour un seul spin 1/2 on note |±ix et |±iy√les états propres de σ̂x et σ̂y ,√et on choisit les
phases des états pour que |±ix =√ (|+iz ± |−iz )/ 2, et |±iy = (|+iz ± i |−iz )/ 2. Montrer que
|±iy = (e±iφ |+ix + e∓iφ |−ix )/ 2 et déterminer φ.
2. On suppose que les qubits sont immobiles, et on décrit leur interaction par un hamiltonien
Ĥm = ~g σ̂az ⊗ σ̂bx /2, agissant pendant un créneau temporel de durée τ . On négligera l’ac-
tion de tout champ extérieur pendant la durée de l’interaction. Montrer que Ĥm , σ̂az ⊗ Iˆb et
Iˆa ⊗ σ̂bx commutent, où Iˆa , Iˆb désignent les opérateurs identité dans chaque espace. Détermi-
ner les vecteurs propres communs de ces opérateurs, et toutes les valeurs propres correspondantes.
3. On suppose qu’à l’instant initial le système de deux qubits est placé dans l’état |ψ+ (0)i =
|a : +iz ⊗ |b : +iy , et on ajuste la durée de l’interaction pour avoir gτ = π/2. Ecrire |ψ+ (0)
dans la base {|a : ±iz ⊗ |b : ±ix }, puis calculer l’état final |ψ+ (τ )i du système dans la base
{|a : ±iz ⊗ |b : ±iz }. Même question si l’état initial est |ψ− (0)i = |a : −iz ⊗ |b : +iy .
et on applique Ĥm pendant une durée τ = π/(2g) comme précédemment. En utilisant le résultat
des questions précédentes et le principe de superposition linéaire, déterminer l’état |ψ(τ )i du
système de deux spins. Pour quelles valeurs de α et β cet état est-il intriqué ?
6. Après cette interaction, on mesure la composante suivant z du spin du qubit b. Que trouve-
t-on et avec quelles probabilités ? Après cette mesure, que peut-on prédire sur la valeur de la
composante suivant z du spin du qubit a ? L’état du qubit a est-il changé lors de la mesure ?
Justifier le nom de “mesure QND" attribué à ce type d’interaction.
64 12. Mesure QND d’une composante de spin
Dans cette partie on souhaite utiliser une mesure QND pour tenter de détecter le “chemin suivi"
dans une expérience d’interférence. On va d’abord montrer qu’une expérience de précession est
formellement identique à une expérience d’interférence, puis tenter d’utiliser la mesure QND.
1. On suppose que le qubit a est préparé dans l’état |χ(0)i = |a : +ix , puis évolue ensuite
sous l’action d’un champ magnétique parallèle à z correspondant au hamiltonien Ĥaz = ~ω σ̂az .
(a) Que vaut |χ(t)i ? Comment s’appelle cette évolution du spin ?
(b) Après avoir appliqué Ĥaz pendant un temps T , on mesure (directement) l’état de a dans
la base |a : ±ix . Quels résultats peut-on trouver, et avec quelles probabilités ?
(c) Montrer que la dépendance temporelle de ces probabilités peut s’interpréter comme une
interférence entre les amplitudes de probabilités associées aux deux “chemins" possibles |a : +iz
ou |a : −iz menant de l’état initial |a : +ix à l’état final |a : ±ix .
2. On considère maintenant qu’après avoir été préparé dans l’état |χ(0)i, le qubit “a" interagit
avec le qubit “b", préparé dans l’état |b : +iy , via le hamiltonien Ĥm de la partie A. On suppose
que l’état des deux qubits évolue d’abord sous l’action de Ĥm pendant le temps τ = π/(2g), en
l’absence de champ extérieur, puis ensuite sous l’action de Ĥaz ⊗ Iˆb , pendant un temps T , en
l’absence de Ĥm . Ecrire l’état du système de deux qubits :
(a) avant l’interaction entre les deux qubits (cf question A.5)
(b) après l’interaction entre les deux qubits pendant τ (cf question A.5)
(c) après une action de Ĥaz ⊗ Iˆb pendant T. On exprimera d’abord cet état dans la base
{ |a : ±iz ⊗ |b : ±iz }, puis dans la base { |a : ±ix ⊗ |b : ±iz }.
4. On suppose maintenant que Bernard mesure la composante du qubit b non plus suivant z
mais suivant y, et qu’Alice mesure toujours celle de a suivant x. Quelle est la probabilité pour
que les mesures d’Alice et Bernard donnent toutes deux le résultat +1 ? Montrer qu’on retrouve
dans ce cas un phénomène (oscillatoire) d’interférences.
En examinant les phases des oscillations associées aux différents résultats possibles pour les
mesures de a suivant x et de b suivant y, expliquer pourquoi ce phénomène est compatible avec
le résultat de la question précédente. Discuter (plusieurs points de vues sont possibles).
Solution
2. Les opérateurs agissant sur a et b commutent, et Ĥm a pour états propres |a : ±iz ⊗|b : ±ix .
Ses valeurs propres ±~g/2 sont obtenues par produit des valeurs propres de σaz et σbx .
3. On a :
De même |ψ− (τ )i = i|a : −iz ⊗ |b : −iz . L’état du qubit a ne change pas, et l’état du qubit
b “recopie" cet état.
6. On a un état corrélé de type EPR : la mesure du qubit b donne +1 avec la probabilité |α|2
et −1 avec la proba |β|2 , comme si l’on avait mesuré directement le qubit a. Pour chacun
de ces résultats, l’état du qubit a est parfaitement connu après la mesure (réduction du
paquet d’onde). On obtient donc la valeur de σaz par une “mesure indirecte", aussi appelée
mesure QND.
B. Interférences et mesure QND
√
1. On a √|χ(0)i = |a : +ix = (|a : +iz + |a : −iz )/ 2 et |χ(t)i = (e−iωt |a : +iz + eiωt |a :
−iz )/ 2. C’est à nouveau un mouvement de précession.
66 12. Mesure QND d’une composante de spin
2. On a successivement :
√
|ψ(a)i = (|a : +iz + |a : −iz )/ 2 ⊗ |b : +iy
√
|ψ(b)i = (|a : +iz |b : +iz + i|a : −iz |b : −iz )/ 2
√
|ψ(c)i = (e−iωT |a : +iz |b : +iz + ieiωT |a : −iz |b : −iz )/ 2
e−iωT ieiωT
|ψ(d)i = (|a : +ix + |a : −ix ) ⊗ |b : +iz + (|a : +ix − |a : −ix ) ⊗ |b : −iz
2 2
3. On a 4 résultats possibles (++, +−, −+, −−) qui ont tous une probabilité 1/4.
Les 4 résultats possibles (++, +−, −+, −−) ont maintenant les probabilités :
P++ = P−− = cos2 (ωT )/2, P+− = P−+ = sin2 (ωT )/2
B AOM X AOM Y C
852 nm
780 nm
Figure 1 – Le dispositif expérimental utilise des lasers très focalisés, qui créent les deux puits
de potentiel dans lesquels on peut piéger les atomes. Les dispositifs notés “AOM" permettent
de déplacer un piège par rapport à l’autre. On détecte la fluorescence émise par les atomes à
780 nm, ce qui permet de les visualiser. Les deux carrés brillants correspondent à deux pixels
d’une caméra sur laquelle on fait l’image des atomes, qui émettent de la lumière à 780 nm. Les
expériences impliquent de capturer d’abord un ou deux atomes dans des pièges profonds et bien
séparés, puis de réduire beaucoup la profondeur des pièges et leur distance, afin d’obtenir de
l’effet tunnel entre les deux puits. Cette opération est délicate à réaliser, car il faut éviter que
les atomes s’échappent du piège, et aussi éviter les fluctuations de positions ou d’intensité des
lasers, qui modifient les paramètres de l’effet tunnel.
b. On considère l’espace des états de dimension deux engendré par les états |φG i et
|φD i. Donner l’expression du Hamiltonien Ĥ0 décrivant le mouvement de l’atome dans
cet espace “tronqué".
3. On suppose maintenant que l’atome peut passer par effet tunnel d’un puits à l’autre, et
on décrit ce couplage dans la base des états gauche et droit, que l’on notera désormais
{|Gi, |Di}, et que l’on supposera orthonormée. L’effet tunnel est décrit par un terme
supplémentaire Ŵ , purement non diagonal, dont les éléments de matrice seront notés
~J/2. Le Hamiltonien Ĥ = Ĥ0 + Ŵ en présence d’effet tunnel s’écrit alors dans la
base {|Gi, |Di} :
Ç å
~ ω J
Ĥ =
2 J ω
a. Déterminer les valeurs propres E± et les états propres |χ± i de Ĥ. Compte-tenu
des propriétés habituelles de l’effet tunnel, quel est le signe de J ?
b. On suppose que l’atome est placé initialement dans le puits de gauche (état |Gi),
déterminer son état |ψG (t)i à un instant t ultérieur, dans la base {|χ+ i, |χ− i}.
c. En déduire l’expression de |ψG (t)i dans la base {|Gi, |Di}.
d. Déterminer le temps le plus court ts > 0 au bout duquel les probabilités de trouver
l’atome dans les puits de gauche ou de droite sont égales entre elles.
e. Reprendre les questions b. à d. si l’atome est initialement dans l’état |Di.
4. Les courbes de la Fig. 2 (en haut) montrent la probabilité PL de détecter l’atome dans
le puits de gauche, en partant d’un état initial dans le puits de gauche (courbe bleue,
points circulaires) ou dans le puits de droite (courbe rouge, points triangulaires).
B 1.0 C 1.0
0.8 0.8
0.6 0.6
PL
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
E F
1. 0.8 0.8
.8
0.6 0.6
P11
.6
0.4 0.4
.4
.2 0.2 0.2
0. 0 0
0 0.25 0.5 0.75 1 0 0.5 1.0 1.5 2.0 0 0.5 1.0 1.5
2 2J Time (ms) Time (ms)
Figure 2 – Courbes expérimentales. Les courbes B et C sont décrites et utilisées dans la question
A4. Les courbes E et F sont décrites et utilisées dans la question B5.
1. Dans les parties précédentes, on a étudié des effets d’interférence en négligeant toute
interaction directe entre les deux atomes. Il s’agit en fait d’une approximation, car si
les deux atomes sont dans le même puits ils interagissent faiblement, ce qui peut se
décrire en ajoutant un terme supplémentaire dans le Hamiltonien du système, dans
une base de dimension 4 faisant intervenir les deux atomes.
a. En l’absence d’interactions entre atomes, le Hamiltonien pour deux atomes est
Ĥ2at = Ĥ1 ⊗ Iˆ2 + Iˆ1 ⊗ Ĥ2 , où 1 et 2 désignent les deux atomes, et Iˆ est l’opérateur
identité. En déduire que dans la base {|GGi, |GDi, |DGi, |DDi} on a :
á ë
2ω J J 0
~ J 2ω 0 J
Ĥ2at = , (1)
2 J 0 2ω J
0 J J 2ω
3. On souhaite finalement étudier l’évolution des états |Si et |GDi sous l’action de Ĥtot .
a. Exprimer les états |Si et |GDi dans la base {|Ai, |ψ− i, |ψa i, |ψb i} (on pourra vérifier
directement sur leurs coefficients que les états |Si et |GDi sont bien normés).
b. Donner l’expression de l’état |ψS (t)i tel que |ψS (0)i = |Si, et de l’état |ψGD (t)i
tel que |ψGD (0)i= |GDi.
c. Calculer les probabilités P11 (ψS (t)) et P11 (ψGD (t)) de trouver les deux atomes dans
des puits différents pour les deux états ci-dessus.
d. Calculer aussi les probabilités Pm (ψS (t)) et Pm (ψGD (t)) de trouver les deux atomes
dans le même puits pour les deux états ci-dessus.
e. Quelle est la valeur minimale de la probabilité P11 (ψS (t)), ou de manière équivalente
la valeur maximale de la probabilité Pm (ψS (t)) ? En déduire une condition sur U et
|J| pour que les interactions entre atomes ne changent pas les conclusions de la partie
précédente (caractère “destructif" de l’effet d’interférence).
72 13. Interférences et intrication dans un double puits de potentiel
Solution
1
|ψG (t)i = √ (|χ+ ie−iE+ t/~ + |χ− ie−iE− t/~ )
2
c. En déduire l’expression de |ψG (t)i dans la base {|Gi, |Di}.
iωt
e−√ 2 iωt
Rép : |ψG (t)i = 2
(|χ+ ie−iJt/2 + |χ− ieiJt/2 ) = e− 2 (|Gi cos( Jt Jt
2 ) − i|Di sin( 2 ))
d. Déterminer le temps le plus court ts > 0 au bout duquel les probabilités de trouver
l’atome dans les puits de gauche ou de droite sont égales entre elles.
Rép : Ceci est obtenu pour Jt = −π/2 √ (avec t > 0 puisque J < 0), donc ts = π/(2|J|),
et |ψG (ts )i = e−iωts /2 (|Gi + i |Di)/ 2.
e. Reprendre les questions b. à d. si l’atome est initialement dans l’état |Di.
iωt
e−√ 2 iωt
Rép : |ψD (t)i = 2
(−i|Gi sin( Jt
(|χ+ ie−iJt/2 − |χ− ieiJt/2 ) = e− 2
Jt
2 ) + |Di cos( 2 ))
iωt √
et pour la même valeur de ts on obtient |ψD (ts )i = e− 2 (i|Gi + |Di)/ 2.
4. Analyse des courbes de la Fig. 2 (en haut).
a. Donner les expressions des probabilités attendues PL (G → G) et PL (D → G).
13. Interférences et intrication dans un double puits de potentiel 73
Rép : Pour l’état initial |GDi l’état de la paire d’atomes est le produit tensoriel des
états des atomes individuels :
|ψGD (t)i
= e−iωt (|1 : Gi cos(Jt/2) − i |1 : Di sin(Jt/2)) ⊗ (−i|2 : Gi sin(Jt/2) + |2 : Di cos(Jt/2))
= e−iωt (−i|GGi sin(Jt)/2 + |GDi cos2 (Jt/2) − |DGi sin2 (Jt/2)) − i|DDi sin(Jt)/2)
74 13. Interférences et intrication dans un double puits de potentiel
La probabilité pour que les deux atomes soient dans des puits différents est alors
cos4 (Jt/2) + sin4 (Jt/2), et la probabilité pour qu’ils soient dans le même puits est
sin2 (Jt)/2 = 2 sin2 (Jt/2) cos2 (Jt/2). La somme des deux probabilités vaut bien 1.
c. Mêmes questions si on part de l’état |DGi.
Rép : Si on part de l’état |DGi on a de même :
|ψDG (t)i
= e−iωt ((−i|1 : Gi sin(Jt/2) + |1 : Di cos(Jt/2)) ⊗ (|2 : Gi cos(Jt/2) − i |2 : Di sin(Jt/2))
= e−iωt (−i|GGi sin(Jt)/2 − |GDi sin2 (Jt/2) + |DGi cos2 (Jt/2)) − i|DDi sin(Jt)/2)
La probabilité pour que les deux atomes soient dans des puits différents est alors
cos2 (Jt), et pour qu’ils soient dans le même puits sin2 (Jt). La somme de ces deux
probabilités vaut bien 1.
3. On s’intéresse maintenant au cas particulier où t = ts défini dans la question A.3.d.
a. Comparer les résultats obtenus dans les questions b. et d. ci-dessus lorsque t = ts .
Rép : Pour t = ts (situation où un seul atome est “partagé" entre les deux puits avec
des probabilités égales), on trouve que :
- pour l’état initial |GDi ou |DGi, les probabilités de trouver les atomes dans le même
puits ou dans des puits différents sont toutes les deux égales à 0.5, ce qui correspond
au résultat “intuitif".
- pour l’état initial |Si, la probabilités de trouver les atomes dans des puits différents
vaut zéro, et celle de les trouver dans le même puits vaut 1 : les atomes sont toujours
tous les deux dans le même puits !
b. Pouvez vous expliquer pourquoi les résultats obtenus sont qualitativement différents
dans ces deux cas ? On pourra écrire explicitement les états |ψGD (ts )i et |ψDG (ts )i,
ainsi que leur somme |ψS (ts )i.
Rép : Ce résultat est beaucoup moins intutif, et résulte d’une interférence entre am-
plitudes de probabilités associées à l’état intriqué de la paire d’atomes. On peut le voir
plus directement en écrivant :
qui fait clairement apparaitre l’interférence destructive pour les états |GDi et |DGi.
4. Reprendre la question B.2.d., en remplaçant l’état |Si par l’état |Ai. Commenter.
Rép : On trouve alors que |ψA (t)i = e−iωt |Ai : l’état est stationnaire, et les deux
atomes ne vont jamais dans le même puits ! Ce comportement surprenant est associé
au fait qu’il n’y a qu’un seul état antisymétrique dans l’espace des états.
13. Interférences et intrication dans un double puits de potentiel 75
5. Les courbes de la Fig. 2 (en bas) montrent la probabilité P11 de détecter l’atome
dans deux puits différents, soit en partant de l’état |GDi (courbes violettes, points
circulaires), soit en partant de l’état |Si (courbes noires, points carrés).
a. Tracer les courbes attendues théoriquement, en utilisant les résultats de la partie
précédente. On considérera une variation de t de 0 à 2π/|J|.
Rép : On obtient la courbe ci-dessus, où l’axe horizontal est le temps en unités de
2π/|J| (qui deviennent des ms en utilisant les valeurs précédentes de |J|).
E
1.0
1.
0.8
0.8
P11
0.6
0.6
GD
0.4
0.4
0.2
0.2
0.
000 0.25
0.25 0.5
0.5 0.75
0.75 1
1.0
!"#$%&'
Time 2Π2J(|)|*
b. Peut-on dire que les résultats expérimentaux sont en accord acceptable avec ces
prédictions ? Quel phénomène spécifique peut être considéré comme une mise en évi-
dence de l’effet d’interférence destructive attendu ?
Rép : Comme pour les courbes à un atome, on observe une diminution du contraste
des oscillations, et on n’atteint pas les valeurs 0 et 1. Néanmoins, le contraste de
l’oscillation partant de l’état |Si est clairement plus élevé que pour l’état |GDi, comme
on l’attend théoriquement. On peut aussi remarquer que la valeur minimale de la
probabilité à partir de l’état |Si est inférieure à 0.5, ce qui n’est pas possible si on
part de l’état |GDi. Ceci peut être considéré comme une mise en évidence de l’effet
d’interférence destructive attendu.
– C. Etude de l’effet de l’interaction entre atomes
1. Les deux atomes sont dans le même puits et ils interagissent faiblement.
a. En l’absence d’interactions entre atomes, le Hamiltonien pour deux atomes est
Ĥ2at = Ĥ1 ⊗ Iˆ2 + Iˆ1 ⊗ Ĥ2 , où 1 et 2 désignent les deux atomes, et Iˆ est l’opérateur
identité. En déduire la matrice de H2at dans la base {|GGi, |GDi, |DGi, |DDi}.
Rép : On obtient l’expression indiquée en utilisant la définition du produit tensoriel.
b. Pouvez vous sans diagonaliser explicitement cette matrice déterminer les
énergies propres associées ? On pourra utiliser la structure du Hamiltonien Ĥ2at , et le
fait que les énergies propres des deux atomes pris séparément dont déjà connues.
Rép : Les énergies propres sont (~(ω + J), ~ω, ~ω, ~(ω − J)), ce qui correspond aux
sommes des énergies propres (~(ω + J)/2, ~(ω − J)/2) de chacun des deux atomes.
2. En présence d’interactions, les termes diagonaux correspondant aux états |GGi et
|DDi doivent être augmentés de l’énergie d’interaction que l’on prendra égale à 2~U .
On veut identifier les valeurs propres et les états propres du Hamiltonien Ĥtot .
√ √
a. Montrer que les états |ψ− i = (|GGi − |DDi)/ 2 et |Ai = (|GDi − |DGi)/ 2
sont états propres de Ĥtot avec des valeurs propres que l’on précisera. Les interactions
entre atomes et l’effet tunnel modifient-ils l’évolution du système préparé dans |Ai ?
76 13. Interférences et intrication dans un double puits de potentiel
Rép : Ce sont bien des états propres, avec les valeurs propres respectives ~(ω + 2U )
pour |ψ− i et ~ω pour |Ai : cet état n’intervient donc ni dans l’effet tunnel, ni dans
les interactions entre atomes.
√ √
b. On considère |ψ+ i = (|GGi + |DDi)/ √ 2 et |Si = (|GDi + |DGi)/ √ 2. Montrer
que les états |ψa i = (|ψ+ i − a |Si)/ 1 + a et |ψb i = (|ψ+ i − b |Si)/ 1 + b2 sont
2
états propres de Ĥtot avec des valeurs propres que l’on précisera, en calculant a et b
en fonction des données du problème (par convention on prendra |a| > |b|).
Rép : Ce sont bien des états propres, avec les√valeurs propres respectives √
~(ω+bJ) pour
2 2
|ψa i et ~(ω + aJ) pour |ψb i, où a = (U + J + U )/J, et √ b = (U − J 2 + U 2 )/J.
Remarque
√ : on vérifie facilement qu’on a aussi a = J/( J 2 + U 2 − U ) et b =
−J/( J 2 + U 2 + U )), ce sont d’autres écritures des mêmes quantités.
3. On souhaite finalement étudier l’évolution des états |Si et |GDi sous l’action de Ĥtot .
a. Exprimer les états |Si et |GDi dans la base {|Ai, |ψ− i, |ψa i, |ψb i} (on pourra vérifier
directement sur leurs coefficients que les états |Si et |GDi sont bien normés).
√ √ √
Rép : On a |Si = (|ψa i 1 + a2 − |ψb i 1 + b2 )/(b − a) et |GDi = (|Si + |Ai)/ 2, ces
états sont bien normés.
b. Donner l’expression de l’état |ψS (t)i tel que |ψS (0)i = |Si, et de l’état |ψGD (t)i
tel que |ψGD (0)i= |GDi.
Rép : On a
|ψS (t)i = e−iωt ((|ψ+ i − a |Si) e−ibJt − (|ψ+ i − b |Si) e−iaJt )/(b − a),
√
|ψGD (t)i = e−iωt ((|ψ+ i − a |Si) e−ibJt − (|ψ+ i − b |Si) e−iaJt )/(b − a) + |Ai)/ 2.
c. Calculer les probabilités P11 (ψS (t)) et P11 (ψGD (t)) de trouver les deux atomes
dans des puits différents pour les deux états ci-dessus.
Rép : P11 (ψS (t)) = |(b e−iaJt − a e−ibJt )/(b − a)|2 , et
P11 (ψGD (t)) = (1 + |(b e−iaJt − a e−ibJt )/(b − a)|2 )/2.
d. Calculer aussi les probabilités Pm (ψS (t)) et Pm (ψGD (t)) de trouver les deux atomes
dans le même puits pour les deux états ci-dessus.
Rép : Pm (ψS (t)) = |(e−iaJt − e−ibJt )/(b − a)|2 = 1 − P11 (ψS (t)), et
Pm (ψGD (t)) = |(e−iaJt − e−ibJt )/(b − a)|2 /2 = 1 − P11 (ψGD (t)).
e. Quelle est la valeur minimale de la probabilité P11 (ψS (t)), ou de manière équivalente
la valeur maximale de la probabilité Pm (ψS (t)) ? En déduire une condition sur U et
|J| pour que les interactions entre atomes ne changent pas les conclusions de la partie
précédente (caractère “destructif" de l’effet d’interférence).
Rép : La dérivée de P11 (ψS (t)) par rapport à t est égale à 2abJ sin((a − b)Jt)/(a − b)
et s’annule pour (a − b)Jtmin = π. En ce point P11 (ψS (tmin )) = (a + b)2 /(a − b)2 =
U 2 /(U 2 + J 2 ). On peut aussi trouver directement la valeur maximale de Pm (ψS (t)),
qui vaut J 2 /(U 2 + J 2 ). On en déduit donc que si U ≪ |J|, les conclusions de la partie
précédente ne sont pas modifiées par les interactions.