Carto Risques MPCGF CESAG Janv 2019 - Déf - PDF

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ABR __ RCI - Méthodologie & outils d’élaboration de la cartographie et du plan ABR ____________ Janvier 2016 1

ANNEE ACADEMIQUE 2018 - 2019

CENTRE AFRICAIN D’ÉTUDES SUPÉRIEURES EN GESTION

INSTITUT SUPERIEUR DE COMPTABILITE, DE BANQUE ET DE FINANCE


MASTER PROFESSIONNEL EN COMPTABILITE ET
GESTION FINANCIERE
MPCGF 2

MODULE CARTOGRAPHIE DES RISQUES

Professeur
- Monsieur Souleymane SERE,
Expert - Comptable,
Commissaire aux comptes,
Formateur OHADA à l’ERSUMA (Porto – Novo)
Professeur associé au CESAG (DAKAR)
Coordonnateur du programme de Master net de certifications
professionnelles en Audit et contrôle de gestion basé sur le
risque dans le secteur public Janvier 2019
Contacts :
- Courriel : [email protected] et
[email protected]
- Portable : (00226) 70 20 32 39
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➢ Le Management des risques : principes et implications

➢ Comment élaborer une cartographie ou registre des


risques ?

➢ Les applications pratiques de l’évaluation des risques

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Séquence 1 : Le Management des risques : principes et


implications 9
✓ Fiche N°1 : Les définitions du risque 10
✓ Fiche N°2 : Le Gouvernement d’entreprise 13
✓ Fiche N°3 : Le cadre de référence relatif au management des risques du COSO2 16
✓ Fiche N°4 : Rôle et responsabilités dans le cadre du dispositif de management des
risques 32
✓ Questions de révision 34
✓ QCM séquence Management des risques 35
✓ Étude de cas 37
✓ Thèmes de discussion 38

Séquence 2 : Comment élaborer une cartographie ou registre des


risques ? 39
✓ Fiche N° 5 : La cartographie des risques : objectifs et démarche
✓ Fiche N°6 : Comprendre les processus 40
✓ Fiche N°7 : Identification et description des « ensembles homogènes » : l’univers de 42
management 52
✓ Fiche N°8 : Identification et évaluation des risques bruts ou inhérents
✓ Fiche N°9 : Identification et évaluation du contrôle interne 55
✓ Fiche N°10 : Évaluation des risques résiduels 68
✓ Test de connaissance : QCM synthèse risques 74
81
Séquence 3 : Les applications pratiques de l’évaluation des
risques 85
✓ Fiche N°11 : Établissement du plan et du planning d’audit 86
✓ Fiche N°12 : Planification et suivi des actions d'amélioration 103
✓ Cas pratique : Élaboration de la cartographie des risques, du plan de mitigation et
du plan d’audit de la structure retenue 108

Bibliographie
117
Annexes
1. Kit (fichiers séparés) 118

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Liste des principaux acronymes

ABR : Audit Basé sur les Risques


FAR : Feuille d’d’audit et de recommandations
GFP : Gestion des Finances Publiques
GFS : Government Finance Statistics
IIA : Institute of Internal Auditors
: Organisation Internationale des Institutions Supérieures de Contrôle des
INTOSAI
Finances Publiques
ISO : International Standards Organization
IxP: : Impact x Probabilité
LOLF : Loi Organique sur les Finances Publiques
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Programme d’Investissements Publics
PTF : Partenaire Technique et Financier
SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain
TaRiR : Tableau des risques référentiel
TFfa : Tableau des forces et des faiblesses apparentes
TOFE : Tableau des opérations financières de l’État
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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Le présent support a été élaboré par Monsieur Souleymane SERE, Expert-comptable commissaire aux comptes de
sociétés inscrit au tableau de l’ONECCA - BF

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1. Contexte et justification

Les Normes et Bonnes Pratiques Internationales : Une revue des principales normes et bonnes
pratiques en matière de contrôle et audit interne (IIA, INTOSAI, FMI), et des indicateurs de performance
en matière de gestion des finances publiques (PEFA) illustre la référence constante aux risques de
gestion dans les définitions, principes, règles déontologiques, ainsi que la nécessité d’appliquer une
démarche d’évaluation systémique permettant à l’organisation de maîtriser ses risques
significatifs.

Dans ces normes et bonnes pratiques, la notion de contrôle n’est pas définie par rapport au respect d’une
règle, mais par rapport à la maîtrise d’un risque (qui comprend bien sûr les risques de non conformité
aux lois et réglementations en vigueur). L’approche d’audit par les risques n’est donc pas contradictoire
avec le contrôle de conformité, mais la conformité n’est qu’un objectif de gestion parmi d’autres.

2. Objectif global de l’unité d’enseignement

L’objectif général de l’UE est d’amener les auditeurs à maîtriser la méthodologie et les outils
d’évaluation et de gestion des risques d’entité.

3. Objectifs spécifiques

 Ainsi, la présente UE vise t – elle les objectifs spécifiques suivants :

- Fournir des outils de réflexion permettant de comprendre les évolutions présentes et futures des normes de
gouvernance et de management des risques et de ses implications :
o Utilité: situer l'action des différents acteurs impliqués dans le contexte de gestion orientée vers les
résultats (textes communautaires, textes nationaux, textes spécifiques, normes ISA, IIA, COSO,
INTOSAI, GAO, etc.) et mesurer l'étendue et les limites de leurs fonctions.

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o Apporter des techniques et des outils pour d’élaboration de la cartographie permettant :


▪ L’élaboration du plan d’audit basé sur les risques,
▪ La mise en place du plan de management des risques
o Utilité: Maîtriser les l’application des normes pour la pratique professionnelle de l’audit interne de
l’IIA, en ce qui concerne les aspects élaboration des plan d’audit basé sur les risques (macro et micro
plan) ;
o Identifier les processus clés d'une organisation, évaluer les risques et en tirer les conséquences.
- Fournir des outils pour s'approprier la fonction de manager et d'auditeur : développement personnel,
échange d'expériences.
o Utilité: A partir de cas pratique appropriés, savoir articuler les outils, les procédures et les techniques
du management des risques et de l’ABR.

4. Résultats attendus

• Au terme de la session, les auditeurs :


– Comprennent comment les organisations structurent leurs activités pour atteindre leurs
objectifs ;
– Décrivent les différents rôles attribués à l'audit interne et aux autres acteurs impliqués dans
l’évaluation et le management des risques dans une organisation ;
– Identifient les processus clés d'une organisation ;
– Comprennent un processus donné et savent le documenter ;
– Définissent le risque et le management des risques ;
– Définissent la relation entre gouvernance d'entreprise et management des risques d'entreprise ;
– Comprennent les risques de base auxquels sont confrontées les organisations ;
– Identifient et évaluent les principaux risques pesant sur la réalisation des objectifs de
l'organisation et leur relation avec les processus ;
– Savent élaborer un plan de mitigation ou de management des risques avec plan d’action associé ;
– Élaborent un univers d'audit pour une organisation et définissent un plan d'audit interne pluri
annuel et annuel reposant sur les principaux risques ;
– Savent planifier et assurer le suivi des actions d'amélioration ;
– Élaborent un plan et conduisent une mission d’audit basé sur le risque (mission d’assurance, de
conseil, d’audit de la fraude).

Dans le séminaire, l’accent sera mis sur la compréhension de ce qui est important. Par conséquent, les
participants doivent :
– comprendre les concepts ;
– et avoir une bonne connaissance des méthodes et des outils qui seront mis à leur disposition.

 Compte tenu des contraintes (objectifs), le programme de formation ci-dessous est proposé sur
3 jours :

Séquence 1 : Le Management des risques : principes et implications

Séquence 2 : Comment élaborer une cartographie ou registre des risques ?

Séquence 3 : Les applications pratiques de l’évaluation des risques

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Répartition du programme par jour


Dates Sequences Nombre de jours
Jeudi 1 1/3
Vendredi 2 2/3
Samedi 3 3/3
Total 3 3/3

« J'entends et j'oublie, Je vois et je me souviens, Je fais et je comprends » Confucius

Les méthodes d’animation sont actives et combineront :


✓ De brefs exposés sous forme de fiches techniques (explication des concepts de base) ;
✓ D’échange d’expériences ;
✓ Plusieurs minis études illustrant l'approche ;
✓ De mise en situation réelle (travail sur les données réelles des entités) ;
✓ De discussions en atelier (formation de petits groupes de discussions autour d’une ou de plusieurs
questions précises) ;
✓ De remise d’une documentation appropriée (cahier de participant).

 Travaux de recherche en groupe de 5 notés (sur 20), coefficient 2


 Evaluation individuelle (sur 20), coefficient 1 :
1. durée de 2 à 3 heures
2. type :
o QCM et ou
o Etude de cas

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Date : Durée
CARTOGRAPHIE DES RISQUES
Séquence 1 : Le Management des risques : Classement : Sq1 Rédacteur :
principes et implications SS

Objectifs  Comprendre les principes du management des risques et les responsabilités associées

Exposés :

N° Fiches Titres / Contenu Stratégie d’animation


1 Les définitions du risque Illustrations et cas pratiques

2 Le Gouvernement d’entreprise

3 Le cadre de référence relatif au management Illustrations


des risques du COSO2
4 Rôle et responsabilités dans le cadre du Illustrations
dispositif de management des risques
Pratique ✓ Questions de révision Travaux de groupe
✓ QCM séquence Management
des risques
✓ Étude de cas
✓ Thèmes de discussion

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1. Quelques définitions (les mots clés de la définition de l’AI à comprendre)

1.1 Concept de Risque :

Possibilité que se produise un événement susceptible d’avoir un impact sur la réalisation des
objectifs. Le risque se mesure en termes de conséquences et de probabilité ou occurrence.

Nota : il n’y a de risque que par rapport à l’atteinte d’un objectif ou plus précisément par rapport à la
conséquence dommageable de ce risque quant à l’atteinte d’un objectif.

Un exemple (illustration) dans notre quotidien :


• La notion de risque est associée :
o D’une part à celle d’incertitude et d’évènements incertains : « il risque de
pleuvoir »
o D’autre part à ce que l’on encourt si l’évènement se réalise : « je risque de me faire
mouiller ou tremper »

• Dans cet exemple l’objectif est implicite : « rester sec et net », mais il aurait mieux
fallu l’expliciter.

• les éléments de la définition dans notre exemple :


o L’événement incertain = la pluie (qui peut tomber : probabilité)
o Objectif dont la réalisation pourra âtre compromise : rester sec et net

• Questions : comment gérer le risque de se faire mouiller ?


o Ne pas sortir
o Sortir avec un parapluie pour ne pas se faire surprendre

• Il a plu, je suis mouillé : Questions ?


o Quelle est la circonstance (l’occasion)
o Quelle est la cause ?
o Quelle est la conséquence ?

• Il a plu, je suis mouillé : Réponses


o Quel est l’évènement ou la circonstance (qui n’est plus incertain) : la pluie (l’avènement
de la pluie)
o Quelle est la cause ? c’est le fait d’être sortie sans parapluie (pluie combinée avec
l’absence de parapluie) : en effet je ne suis pas tremper parce qu’il a plu mais parce
qu’à la fois il a plu et je suis sorti sans parapluie (une cause 1 : l’absence de
parapluie…)
o Quelle est la conséquence ? je suis trempé (je ne suis pas sec et net : donc objectif
compromis = conséquence)

1
A y réfléchie, il s’agit d’une cause maîtrisable

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Qu’est-ce qu’un risque ?

Exercices : concept de risque

L’entreprise Goama est tombée en faillite, le comptable, cousin du « PDGP » a fui avec les
fonds. Questions :
o Quelle est la circonstance, l’évènement ?
o Quelle est la conséquence ?
o Quelle sont les causes possibles ?

D’où la définition suivante du Le RISQUE est un concept désignant la possibilité que la


concept de risque : combinaison d’un évènement incertain et d’un mode de
fonctionnement aléatoire ait pour conséquence la non - atteinte
d’un objectif

Evénements incertains
/incident réalisé ou potentiel :
« circonstance »

Facteurs de Impact
risques / Mode de dommageable :
fonctionnement Objectif
aléatoires compromis
(parapluie)

Maîtrise des risques = Contrôle interne

Les facteurs de risque qui, combinés à la survenance de ces événements vont ou ne


vont pas entraîner de conséquences dommageables, sont tous à rechercher dans
l’organisation et le fonctionnement de l’entité auditée, c’est le rôle de l’auditeur.

Par exemple, pour pallier les risques d’incendie de la salle informatique, nous allons
prendre des mesures de :

1. Prévention pour éviter l’incendie : panneaux d’interdiction de fumer et cendriers pour écraser
sa cigarette, sensibilisation / formation du personnel au risque d’incendie ;
2. Détection pour s’apercevoir que l’incident redouté est survenu malgré les mesures de
prévention : détecteurs de fumées et de chaleur, en général au plafond ;
3. Protection pour limiter les dégâts occasionnés par l’incendie sprinklers et diffuseurs de gaz
inertes, portes coupe-feu, assurance, coffres ignifuges…

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Les facteurs de risque sont des lacunes de l’organisation qui, combinés à la survenance
d’événements, vont entraîner des conséquences dommageables.

Détection
Fait, circonstance, événement / incident réalisé ou potentiel

Manifestation
/ Fait
Prévention Protection
Facteurs de Impact
Cause risques Conséquence
organisationnelle financière ou autre

C’est ce que l’auditeur recherche car il est un « préveneur » de risques.

Cause + Circonstance = Conséquence


Et trois types de mesures pour pallier les facteurs de risques : prévention, détection,
protection.

Nota :
• l’auditeur ne contrôle, ni ne vérifie : il évalue et propose des améliorations
• l’auditeur ne dénonce ni n’accuse : il arbitre « les règles du jeu » du groupe en faisant pratiquer
les 3R :
o Rechercher
o Reconnaitre
o Remédier AUX FAIBLESSES DE L’ORGANISATION

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Gouvernement d’entreprise

1. La notion de Gouvernement ou gouvernance d'entreprise : « Corporate


governance »

Le gouvernement d'entreprise définit les relations entre les actionnaires, le Conseil et ses
comités spécialisés et la Direction Générale. Dans ce cadre, le Conseil a un rôle de
surveillance des activités de la Direction Générale dans le but d'atteindre les objectifs de
l'organisation.

Le glossaire du Cadre de référence international des pratiques professionnelles de l'audit


interne (les Normes) de l'IIA décrit la gouvernance comme « le dispositif comprenant les
processus et les structures mis en place par le Conseil afin d'informer, de diriger, de
gérer et de piloter les activités de l'organisation en vue de réaliser ses objectifs ».

Le gouvernement d’entreprise touche les grands domaines (voir également Art. 435 de
l’Acte uniforme sur le Droit des Sociétés Commerciales de l’OHADA) :

• La direction stratégique de l'entité : Il revient au Conseil de donner l'orientation stratégique et


les lignes directrices relatives à la définition des objectifs clés de l‘organisation qui doit cadrer
avec les priorités des parties prenantes.
• Le Conseil doit, ensuite, surveiller les avancées vers la réalisation des buts et objectifs de
l'organisation (à travers le système de reporting et les tableaux de bord).
• Après avoir cerné les besoins des principales parties prenantes, le Conseil s'attache à leur
satisfaction.
• Le conseil a une responsabilité fiduciaire vis-à-vis des parties prenantes auxquelles il doit
rendre compte (exigence de reporting opérationnel, financier et comptable).
• Au quotidien, la gouvernance est exercée par la direction de l'organisation, l’encadrement
supérieur (propriétaire des risques) et les cadres intermédiaires à travers les activités de
management des risques.
• La direction générale et le management supérieur rendent compte au Conseil à une périodicité
définie (reporting).

2. La gouvernance dans le secteur public (voir normes de contrôle interne à promouvoir


dans le secteur public - Informations complémentaires sur la gestion des risques des
entités de l’INTOSAI : INTOSAI GOV 9130 ; articles 13 et 17 des Directives portant Lois
des finances de l’UEMOA et de la CEMAC)

Dans le secteur public, la gouvernance englobe :


• les politiques et les procédures servant à orienter les activités d’une organisation en vue de
fournir l’assurance raisonnable que les objectifs sont atteints et que les activités sont menées
de façon éthique et responsable.
• les moyens utilisés pour établir et atteindre les objectifs.
• Elle recouvre enfin les activités qui assurent la crédibilité du secteur public, une prestation
équitable des services et l’adoption de comportements appropriés par ses représentants
réduisant ainsi le risque de corruption publique.

Les principes de gouvernance ci-après s’appliquent tout aussi bien aux organismes
du secteur privé qu’à ceux du secteur public, bien qu’ils soient décrits dans les termes
propres au secteur public :

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Donner le ton qui convient. Une saine gouvernance comprend l’établissement de politiques
qui orientent les actions de l’organisation.

Au sein de l’Etat, les politiques peuvent s’exprimer par la voie des grands objectifs nationaux,
des plans stratégiques, des objectifs de performance, des orientations législatives, des
organismes de surveillance désignés ou des comités de surveillance législative.

Les politiques de l’État ou du moins ses priorités se trouvent généralement enchâssées dans
son budget, lequel a pour objet de répartir des ressources limitées entre diverses activités.

Inculquer des valeurs d’éthique et d’intégrité. Une saine gouvernance comprend des
valeurs éthiques, des objectifs et des stratégies clairement articulés ; le ton mobilisateur donné
par la direction ; et le contrôle interne.

Les politiques et les procédures doivent être alignées de manière à encourager l’adoption de
comportements conformes aux valeurs d’éthique et d’intégrité de l’organisme public. Pour
favoriser l’adoption de comportements conformes aux valeurs d’éthique et d’intégrité, il importe
notamment d’établir des lignes claires de reddition de comptes et de veiller à leur respect pour
que les personnes soient tenues responsables d’adopter les bons comportements.

Superviser les résultats. Une saine gouvernance exige une surveillance continue afin de
s’assurer que les politiques sont appliquées comme prévu, que les stratégies sont réalisées
et que la performance globale du secteur public répond aux attentes et aux besoins dans les
limites des politiques, des lois et de la réglementation.

« Dans presque tous les ressorts territoriaux, le secteur public joue un rôle important au sein
de la société, et une saine gouvernance peut y favoriser une utilisation efficiente des
ressources, renforcer la reddition de comptes à l’égard de ces ressources, améliorer la gestion
et la prestation des services et, par conséquent, améliorer la vie des citoyens. Une saine
gouvernance est également essentielle au maintien de la confiance dans les entités publiques
une condition sine qua non de la réalisation efficace des objectifs des entités publiques. »2

Rééditer les comptes. Comme les organismes publics agissent à titre d’« agents » qui
utilisent les ressources et les pouvoirs qui leur sont confiés pour atteindre des objectifs établis,
elles doivent rendre compte de l’utilisation des ressources et des résultats obtenus. Par
conséquent, une saine gouvernance exige une reddition de comptes régulière sur les aspects
financiers et opérationnels, dont l’exactitude est attestée par un auditeur indépendant. La
reddition de comptes suppose également l’imposition de pénalités ou de sanctions à ceux qui
utilisent les ressources à des fins autres que les fins autorisées.

« La reddition de comptes est le processus suivant lequel les entités publiques et les
personnes qui en font partie sont tenues de répondre de leurs décisions et de leurs actions, y
compris en ce qui concerne l’utilisation des fonds publics et tous les aspects de la
performance, et de se soumettre à un examen externe approprié. L’obligation de rendre
compte repose sur une bonne compréhension des responsabilités par toutes les parties et une
définition claire des rôles de chacun au moyen d’une structure solide. En fait, l’obligation de
rendre des comptes consiste en l’obligation faite à une personne de répondre de l’exécution
des responsabilités qui lui ont été confiées. 3»

2
International Federation of Accountants (IFAC), Corporate Governance in the Public Sector: A Governing
Body Perspective, 2001.
3
Source: IFAC, Governance in the Public Sector: A Governing Body Perspective, 2001.

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Prendre des mesures correctives. Lorsque l’organisation n’a pas atteint les objectifs fixés
sur le plan financier ou opérationnel, ou lorsque des problèmes sont décelés au chapitre du
fonctionnement ou de l’utilisation des fonds, un système de gouvernance efficace permet
d’identifier la cause des problèmes, de déterminer les mesures correctives à apporter et
d’assurer un suivi pour établir si les mesures correctives ont été appliquées efficacement. Les
constatations et les recommandations des auditeurs constituent des apports essentiels à
une saine gouvernance qui peuvent inciter les organisations à prendre des mesures
correctives promptes et appropriées pour pallier les faiblesses et les déficiences relevées.

Assurer la transparence. Le principe de transparence concerne le degré d’ouverture de


l’État envers ses citoyens.

Une bonne gouvernance comprend une communication adéquate des informations clés aux
parties prenantes en ce qui concerne la performance et les activités de l’État. La transparence
des actions et des informations du de l’Etat joue un rôle crucial dans la surveillance publique.

Les législateurs et le public comptent sur l’audit pour obtenir l’assurance que les actions du
gouvernement sont éthiques et légales, et que les informations financières et opérationnelles
reflètent avec exactitude la mesure réelle des activités.

Garantir la Probité. Selon le principe de probité, les fonctionnaires doivent agir avec intégrité
et honnêteté.

Promouvoir l’Équité. Le principe d’équité concerne la mesure dans laquelle les


représentants des organismes gouvernementaux font preuve de justice dans l’exercice des
pouvoirs qui leur sont confiés (coût des services, prestations de service, forces publiques, et
information).

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1. Le management des risques : définition et implications

Le Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO 1,


1992) définit le risque comme «... la possibilité qu'un événement se produise et ait une
incidence défavorable sur la réalisation des objectifs».

Le management des risques, qui est étroitement lié au gouvernement d'entreprise, est le
processus conduit par la direction qui consiste à comprendre les incertitudes (risques
et opportunités) qui pourraient influer sur la capacité de l'organisation à atteindre ses
objectifs, et à agir en conséquence.

Il y a lieu de retenir de la définition que :


• Le risque est la possibilité de survenance d'un événement incertain qui entravera la
réalisation des objectifs (fraude par exemple) ;
• L’opportunité désigne la possibilité de survenance d'un événement qui favorisera la
réalisation des objectifs ;
• Le risque commence avec la formulation de la stratégie et la définition des objectifs ;
• Les risques sont inhérents à tous les aspects de la vie.

À la lumière de cette définition du risque, il devient évident qu'une organisation rencontre un


grand nombre de risques lorsqu'elle s'efforce d'appliquer sa stratégie et d'atteindre ses
objectifs.

Cette multitude de risques pouvant entraver significativement la bonne marche de


l‘organisation, il apparaît d'autant plus nécessaire de disposer d'un processus qui permette de
comprendre et de gérer efficacement les risques sur l'ensemble de l'organisation : Tel est le
but du management des risques de l'entreprise (Enterprise Risk Management, ERM adopté
par l’INTOSAI en 2007).

2. Le COSO1- 2013

2.1. Définition du contrôle interne selon le COSO 2013

Le contrôle interne est un processus mis en œuvre par le conseil, le management et les
collaborateurs, et qui est destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation
d’objectifs liés aux opérations, au reporting et à la conformité.

2.2. Les 17 principes structurants du COSO 2013

Les 5 composantes de la version initiale du COSO sont ici officiellement déclinées en 17


principes complétés par des points d'attention et des illustrations. Le tableau ci-dessous
précise ces principes de base.

Les 17 principes du COSO1 actualisé 2013, entré en vigueur le 15 décembre


2014

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Composantes Principes
L'organisation démontre son engagement en faveur de l'intégrité
1
et de valeurs éthiques.
Le conseil d'administration (Instances dirigeantes) fait preuve
2 d'indépendance vis-à-vis du management. Il surveille la mise en
place et le bon fonctionnement du système de contrôle interne.
La direction, agissant sous la surveillance du conseil (Instances
Environnement de dirigeantes), définit les structures, les rattachements, de contrôle
3
contrôle ainsi que les pouvoirs et les responsabilités appropries pour
atteindre les objectifs.
L'organisation démontre son engagement à attirer, former et
4 fidéliser des collaborateurs compétents conformément aux
objectifs.
L'organisation instaure pour chacun un devoir de rendre compte
5
de ses responsabilités en matière de contrôle interne.
L'organisation spécifie les objectifs de façon suffisamment claire
6 pour permettre l’identification et l'évaluation des risques associés
aux objectifs.
L'organisation identifie les risques associés à la réalisation de
ses objectifs dans l'ensemble de son périmètre de responsabilité
7
Evaluation des et elle procède à leur analyse de façon à déterminer les
risques modalités de gestion des risques appropriées.
L'organisation intègre le risque de fraude dans son évaluation
8 des risques susceptibles de compromettre la réalisation des
objectifs.
L'organisation identifie et évalue les changements qui pourraient
9
avoir un impact significatif sur le système de contrôle interne.
L'organisation sélectionne et développe les activités de contrôle
10 qui contribuent à ramener à des niveaux acceptables les risques
associés à la réalisation des objectifs.
L'organisation sélectionne et développe des activités de contrôle
Activités de
11 général en matière de système d'information pour faciliter la
contrôle
réalisation des objectifs.
L'organisation met en place les activités de contrôle par le biais
12 de directives qui précisent les objectifs poursuivis et de
procédures qui mettent en œuvre ces directives.
L'organisation obtient ou génère puis utilise des informations
13 pertinentes et de qualité pour faciliter le fonctionnement des
autres composantes du contrôle.
L'organisation communique en interne les informations
Information et nécessaires au bon fonctionnement des autres composantes du
14
communication contrôle interne, notamment en ce qui concerne les objectifs et
les responsabilités associés au contrôle interne.
L'organisation communique avec les tiers au sujet des facteurs
15 qui affectent le bon fonctionnement des autres composantes du
contrôle interne.
L'organisation sélectionne, met au point et réalise des
évaluations continues et/ou ponctuelles afin de vérifier si les
16
composantes du contrôle interne sont bien mises en place et
fonctionnent.
Pilotage
L'organisation évalue et communique les faiblesses de contrôle
interne en temps voulu aux responsables des mesures
17
correctrices, notamment à la direction générale et au conseil
d'administration (Instances Dirigeantes).

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Les fondamentaux du référentiel COSO-I1992 n'ont pas changé. La définition du contrôle


interne, les trois objectifs poursuivis et les cinq composantes dans lesquelles se répartissent
les dispositifs de contrôle à mettre en œuvre sont conservés. La principale nouveauté réside
dans ces 17 principes et les points d'attention associés. La version initiale de 1992 laissait aux
responsables chargés de la mise en œuvre du contrôle interne l'initiative de décliner la nature
des différents dispositifs à créer au sein de chacune des 5 grandes composantes du contrôle
interne. Sans pour autant constituer un cadre rigide, la nouvelle version apporte à ce niveau
une aide indiscutable en guidant l'expert du contrôle interne dans sa mise en œuvre.

2.3. Quelles actions sont à envisager pour se mettre en conformité avec le


COSO 2013 ?

Pour se mettre en conformité, l’organisation peut :


• Faire un diagnostic sur la base des 17 principes pour identifier les axes d’amélioration
nécessaires au niveau du groupe et des entités ;
• Approfondir certains sujets sur la base des 17 principes (par exemple la prise en
compte des tiers dans l’évaluation du contrôle interne, l’utilisation des nouvelles
technologies, notamment en ce qui concerne la sécurité des bases de données et le
cloud-computing qui peut connaître une défaillance, etc.).

Et cela tout en veillant à l’articulation effective de ces 17 principes.

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3. Les référentiels ou cadre conceptuel de management des risques du COSO2

COSO est l’acronyme abrégé de Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway


Commission une commission à but non lucratif qui a établi en 1992 une définition standard du
contrôle interne et crée un cadre pour évaluer son efficacité. Par extension ce référentiel
s'appelle aussi COSO (COSO 1- 20134).

Publié en 2004 et traduit en français par l'IFACI et price water house Coopers en 2005 sous
le titre Le Management des risques de l'entreprise, Cadre de référence - Techniques
d'application, le COSO 2 est un cadre de référence international solide permettant
d'aider les organisations à identifier, évaluer et gérer efficacement le risque.

L’INTOSAI a adopté le COSO 2 en 2007, voir normes de contrôle interne à


promouvoir dans le secteur public - Informations complémentaires sur la
gestion des risques des entités de l’INTOSAI : INTOSAI GOV 9130

Un peu d’histoire

En réponse à une série de scandales financiers intervenus dans les années 80 aux USA (Polly
Peck, Maxwell, et Barings,), des spécialistes de cabinets d'audit et d'expertise comptable ainsi
que des chercheurs se sont réunis en 1985 à la demande du sénateur américain Treadway
sur le thème de la « fraude dans le reporting financier ».

La commission Treadway était chargée :


 d'étudier les déterminants des principales causes de fraudes dans les états financiers ;
 et de formuler des recommandations pertinentes ;
 Le rapport de la commission Treadway est publié en septembre 1987 ;
 Il constitue une base de recommandations pour prévenir et détecter les fraudes dans les états
financiers ;
 Après la publication du rapport Treadway, la commission COSO a été constituée pour
poursuivre la mise en œuvre ses recommandations.

Les organisations qui ont sponsorisé les travaux du COSO sont :


 American Accounting Association (AAA): Association Comptable Américaine ;
 American Institute of Certified Public Accountants (AICPA) : Institut des experts-comptables ;
 Financial Executives International (FEI): La fédération internationale des Directeurs financiers
 Institute of Management Accountants (IMA) : l'institut des professionnels comptables et
financiers d'entreprise ;
 Institute of Internal Auditors (IIA): Institut des auditeurs internes ;
 Le COSO est indépendant des organisations membres ;
 Sur la base des recommandations de la commission Treadway le COSO a rédigé le «Internal
Control – Integrated Framework» - cadre conceptuel du contrôle interne intégré - ou
référentiel COSO publié en 1992 (COSO 1) ;
 Le COSO 1 propose un cadre de référence pour la gestion du contrôle interne.

Le COSO laisse à disposition le référentiel de 1992 jusqu’au 15 décembre 2014, date à


laquelle il sera retiré du marché et définitivement remplacé par la mise à jour de 2013.

4
Adopté par l’INTOSAI

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3.1 Définition du management des risques par le COSO 2

Le COSO 1 révisé en 2013 (COSO 2013): Cadre de référence pour l’évaluation du
contrôle interne

C’est le processus mis en œuvre par la direction générale, la hiérarchie, le personnel d'une
entreprise et destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs suivants :
 La réalisation et l’optimisation des opérations,
 La fiabilité des informations,
 Respect des réglementations en vigueur,
 La protection des ressources.

Le Référentiel de Base – Le Modèle COSO1 révisé en 2013 - le cube à 3


dimensions

Les 4 Objectifs:
• Rendre compte
• Conformité
• Opérations

Les 5 Composantes:
• Environnement de contrôle (culture du contrôle, éthique et style de management,
engagement de la direction,…) ;
• Evaluation des risques (définition des objectifs, identification et évaluation des
risques, y compris le risque de fraude, plans d’actions pour les maîtriser…) ;
• Activités de contrôle (Contrôle sur la technologie, s’assurer de la correcte application
des directives, maîtriser les risques, gestion des changements…) ;
• Information et communication (interne, externe, informelle, formelle,…) ;
• Pilotage (pilotage de gestion, évaluation et autoévaluation, organes de contrôle).

NB: INTOSAI a adopté le COSO (2013 et 2).

En 2002, le Congrès américain, en réponse à d’autres scandales financiers et comptables


(Enron, Worldcom, ...), promulgue la loi Sarbanes–Oxley (the Sarbanes-Oxley Act ou
SOXAct).

Cette loi oblige les sociétés faisant appel à l’épargne publique à évaluer leur contrôle interne
et à en publier leurs conclusions.

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Imposant en outre l'utilisation d'un cadre conceptuel, le SOX Act a favorisé l'adoption du COSO
comme référentiel.

En France, la loi LSF (Loi de sécurité financière) promulguée peu après en 2003, a
également contribué à sa diffusion.

3.2 Le cadre de référence ou conceptuel du management des risques COSO 2


(Enterprise Risk Management Framework)

Le référentiel initial appelé COSO 1-1992 a évolué depuis 2002 vers un second corpus
dénommé COSO 2. Le « coso 2 » est une étude réalisée à la suite de Sarbanes-Oxley
Act (SOX).

Il ne propose pas un référentiel de Contrôle Interne (à l'instar du COSO1 révisé en 2013)


mais un modèle de gestion des risques.

Ainsi le COSO 2 propose un cadre de référence pour la gestion des risques de l’entreprise
(Enterprise Risk Management Framework). Il s'appuie sur le COSO1 révisé en 2013 (COSO
2013) comme référentiel de Contrôle Interne.

Le système de management des risques de l’entreprise, c’est quoi ?

• Le COSO2 définit le management des risques de l'entreprise comme : « Le


processus mis en œuvre par le Conseil d'administration, la direction générale, le
management et l'ensemble des collaborateurs de l'organisation. Il est pris en compte
dans l'élaboration de la stratégie ainsi que dans toutes les activités de l'organisation. Il
est conçu pour identifier les événements potentiels susceptibles d'affecter
l'organisation et pour gérer les risques dans les limites de son appétence au risque. Il
vise à fournir une assurance raisonnable quant à l'atteinte des objectifs de
l'organisation. »

Il apparaît que le COSO 2 inclut les éléments du COSO1-2013 et est basé essentiellement
sur une vision orientée risques de l’entreprise.

La définition ci- dessus très large reflète certains concepts fondamentaux.
Le dispositif de management des risques :
 est un processus permanent qui irrigue toute l’organisation,
 est mis en œuvre par l’ensemble des collaborateurs, à tous les niveaux de l’organisation,
 est pris en compte dans l’élaboration de la stratégie,
 Est mis en œuvre à chaque niveau et dans chaque unité de l’organisation et permet d’obtenir
une vision globale de son exposition aux risques (cartographie).

Est destiné à :
 identifier les événements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation,
 et à gérer les risques dans le cadre de l’appétence pour le risque,
 Donne à la direction et au conseil d’administration une assurance raisonnable (quant à
la réalisation des objectifs de l’organisation),
 Est orienté vers l’atteinte d’objectifs des différentes unités.

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Le cadre de référence de management du risque (COSO 2) est la base du ERM et de l’ABR.

La définition intègre les principaux concepts sur lesquels s’appuient les organisations pour
définir leur dispositif de management des risques et se veut une base pour la mise en œuvre
d’un tel dispositif au sein :
 d’une organisation,
 d’un secteur industriel,
 ou d’un secteur d’activité.

Cadre de Référence du management des risques de l’entreprise (le COSO 2)

Le cadre de référence du ERM se présente toujours en cube à 3 dimensions, mais


réaménagé pour intégrer le risque

L'Enterprise Risk Management identifie :


 8 composants
 et 4 objectifs de contrôle interne

Les 8 composants sont:


1. environnement de contrôle,
2. fixation des objectifs,
3. identification des événements,
4. évaluation des risques,
5. traitement des risques,
6. activités de contrôle,
7. information et communication,
8. pilotage.

Nota : la composante « Evaluation des risques » du COSO – 1 (révisé en 2013) est déclinée dans le
COSO – II en quatre (4) items qui précisent cette notion :
1. la fixation des objectifs,
2. l’identification des événements,
3. l’évaluation des risques,
4. le traitement des risques,

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Les 4 objectifs sont d'ordre :


 stratégiques (s’ajoute aux 3 objectifs de COSO – 1),
 opérationnels,
 Rendre compte (reporting),
 et conformité (et sécurité des actifs).

1. Le cadre de référence ERM : vise l’atteinte des objectifs

Les 4 grandes catégories d’objectifs de l’entité sont représentées par des colonnes :
• stratégiques
• Opérationnels
• Reporting
• Conformité (et
• Sécurité actif)

L’organisation ayant le contrôle sur :


• les objectifs relatifs à la fiabilité du reporting ;
• et à la conformité aux lois et aux règlements, il est légitime d’attendre du processus de
management des risques une assurance raisonnable quant à l’atteinte de ces objectifs ;
• Cependant, l’atteinte des objectifs stratégiques et opérationnels dépend parfois
d’événements extérieurs qui peuvent échapper au contrôle de l’organisation ;
• Par conséquent, le management des risques ne peut donner qu’une assurance
raisonnable que le management est informé en temps utile de l’état de progression de
l’organisation vers l’atteinte de ses objectifs.

2. Le cadre de référence du ERM prend en compte les activités à tous les niveaux
de l’organisation :
• L’entité,
• Les Directions,
• Les divisions
• Les unités de gestion.

Il est demandé à l’organisation d’avoir une vision de ses risques sous forme d’un portefeuille.

Ce portefeuille doit caractériser les risques à chaque niveau de l’organisation :


 La compilation du portefeuille permet donc d’avoir une vision globale des risques de
l’organisation ;
 Cette vision pourra alors être rapprochée du ”risque acceptable” défini pour l’organisation.

3. Les 8 composantes du cadre conceptuel (les lignes) interagissent entre eux …


1. Environnement interne,
2. Définition d’objectifs,
3. Identification des évènements,
4. Évaluation des risques,
5. Réponses aux risques,
6. Activités de contrôle,
7. Information et communication,
8. Pilotage.

1. L'environnement de contrôle qui comprend :


• La culture du risque, qui représente la façon dont l'organisation appréhende les risques dans
toutes ses activités ;
• L'appétence au risque, ou l'appétit pour le risque, c'est-à-dire le niveau de risque global qu'une
organisation accepte de prendre ;
• L'organe délibérant de gouvernance qui oriente et supervise ;
• L'intégrité et les valeurs éthiques, reflétant les choix, jugements de valeur et styles de
management ;

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• L'engagement de compétence, portant sur les connaissances et les aptitudes nécessaires à


l'accomplissement des tâches requises ;
• La structure organisationnelle, à savoir l'infrastructure permettant de planifier, d'exécuter, de
contrôler et de faire un suivi des activités ;
• La délégation de pouvoirs et de responsabilités, pour aborder et résoudre des problèmes,
ainsi que les limites des pouvoirs délégués ;
• La politique de ressources humaines, qui englobe les activités relatives au recrutement, à la
gestion de carrière, à la formation, aux évaluations individuelles, à la promotion, à la
rémunération et aux actions d'amélioration.

2. La fixation des objectifs


• La déclaration de mission de l’entité définit dans les grandes lignes les objectifs qu’elle
cherche à atteindre ;
• La stratégie mise en œuvre pour réaliser la mission et les objectifs correspondants est souvent
plus dynamique que la mission et sera ajustée pour prendre en compte l’évolution des
conditions.

• Les objectifs opérationnels, de reporting et de conformité découlent des objectifs définis au


niveau stratégique ;
• Les objectifs doivent être alignés sur l'appétence au risque de l'organisation, qui
détermine le niveau de risques qu'elle accepte de prendre pour atteindre ses objectifs ;
• Les objectifs opérationnels représentant le point focal des ressources à affecter, s’ils
manquent de clarté ou sont mal conçus, ces ressources peuvent être mal affectées.

3. L'identification des événements (ou risques)


• Les événements sont des incidents ou des faits d’origine interne ou externe qui
affectent la mise en œuvre de la stratégie ou la réalisation des objectifs ;
• Le management identifie les événements potentiels qui, s'ils se réalisent, pourront affecter
l'organisation ;
• Lors de la phase d'identification des événements, le management prend en compte, à
l'échelle de l'organisation dans sa globalité, différents facteurs externes et internes
pouvant se traduire par des menaces et des opportunités.

• Les facteurs externes sont par exemple :


– Economiques, tels que les fluctuations de prix ;
– Environnementaux, comme les inondations, les incendies, les séismes ;
– Politiques, tels que l'élection, la promulgation de nouvelles lois et règlements ;
– Sociaux, à savoir les évolutions démographiques, les coutumes sociales, les structures
familiales ;
– Technologiques, comme les nouveaux modes de commerce électronique, de
stockage ou de traitement.
Nota :
• L’analyse PEST est un instrument utile pour comprendre et évaluer l’incidence de facteurs
externes sur la réalisation des objectifs de l’entité.
• PEST est un acronyme désignant les facteurs :
– Politiques,
– Economiques,
– Sociaux,
– et Technologiques.

• Comme exemple de facteurs internes, on peut citer :


– Les infrastructures : augmentation des implantations à l'étranger.
– Le Personnel : accidents du travail, fraude, grève.
– Processus : modification, erreurs d'exécution ou externalisation.
– Technologie : augmentation des ressources disponibles pour gérer la volatilité de la
volumétrie opérationnelle, les violations de la sécurité ou l'interruption des systèmes.

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• Les techniques d’identification des événements sont à la fois :


– rétrospectives (passé, précédents) :
•les rapports et les comptes annuels,
•les historiques de défauts de paiement et les rapports internes.
– et prospectives (futur) :
•l’évolution démographique,
•les nouvelles conditions du marché,
•et les changements prévus dans l’environnement politique.

4. L'évaluation des risques


• L'évaluation des risques consiste à déterminer dans quelle mesure des événements potentiels
sont susceptibles d'avoir un impact sur la réalisation des objectifs ;
• Le management évalue la probabilité d'occurrence et l'impact de ces événements ;
• Pour simplifier à l'extrême, le risque inhérent représente le risque « brut », tandis que le risque
résiduel est le risque « net » ;
• Le risque inhérent est celui auquel l'organisation est exposée en l'absence de mesures
correctives prises par le management pour en modifier la probabilité d'occurrence ou
l'impact.

Le Risque inhérent : l’exposition au risque qui existe avant prise en considération des
mesures de contrôle interne. Le Risque résiduel: L’exposition au risque qui existe après
considération des contrôles internes mis en place pour détecter ou prévenir ce risque.

• Les risques peuvent être mesurés en termes de:


– Probabilité: Quelle est la probabilité que ce risque aura lieu et avec quelle fréquence?
– Impact: Quelle est l’ampleur, la gravité, conséquence de cet événement?

• Il existe de multiples méthodes pour évaluer l'impact et la probabilité d'occurrence


d'un risque :
– recueil d'avis généraux et de points de vue de différentes personnes ;
– utilisation de modèles probabilistes sophistiqués ;
– benchmarking ;
– l’entretien de créativité ou analyse pragmatique des risques (par la Méthode MIRIS Maîtrise
Interne des Risques et Sécurité).

MIRIS : Une démarche tournée vers la maîtrise de tous les risques d’activités avec un
retour sur investissement

➢ Etapes de réalisation :
1. Inventaire avec les managers et les opérationnels des missions et des objectifs de structures.
2. Recensement de l’ensemble des processus et des informations.
3. Travail de groupe de description chronologique :
– Des objectifs stratégiques
– Des objectifs opérationnels
– Des activités et tâches (chronologique).
4. Identifier en groupe les risques potentiels pesant sur les tâches (facteurs d’empêchement
internes et externes).
5. Déterminer la catégorie ou typologie de risque (sur 11 types).
6. Imaginer collectivement les causes probables (composant du contrôle interne).
7. Identifier collectivement les conséquences probables de la réalisation du risque.
8. Évaluer et classer chaque scenario de risque inhérent (probabilité x impact) en appliquant les
barèmes de MIRIS.
9. Définir l’ensemble des bonnes pratiques de contrôle interne communément admises de maîtrise
des risques qui devront exister.
10. Evaluer l’efficacité des parades ou CI en place en appliquant les barèmes de MIRIS.
11. Evaluer l’exposition résiduelle.

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12. Identifier l’appétence au risque du management (niveau : Traiter, Tolérer, Transférer ou


Terminer).
13. Déterminer le niveau de priorisation (échelle de 1 à 3) et classement du risque (déjà survenu :
Oui/Non).
14. Proposer un plan de mitigation (recommandation, responsables, période).
15. Proposer, le cas échéant une mission d’audit (audit proposé, type, objectif, effort indicatif).

➢ MIRIS introduit :
– Une approche participative et les collaborateurs doivent jouer le jeu de bonne foi.
– Une méthode pragmatique apportant une solution à la recherche d’adéquation : enjeux –
responsabilité (tout est supervisé).
➢ Une démarche de changement :
– En changeant la confiance souvent aveugle envers le monde dans lequel on travail
(pessimisme professionnel : remise en cause perpétuelle) ;
– En changeant le savoir – faire par l’apport une méthodologie d’analyse professionnelle des
risques ;
– En instituant une culture de partage (des connaissances, des savoir-faire) ;
– En créant une synergie de groupe collaborant à une œuvre commune (référentiel de CI) ;
– En amenant tous les acteurs à prendre leurs responsabilités, dans une culture d’auto-
gestion et d’auto suggestion par la recherche de solutions adaptées.

➢ MIRIS est donc un puissant levier de motivation (tout le monde est impliqué et a
un rôle reconnu)
➢ MIRIS est également une démarche à forte valeur ajoutée parce qu'elle privilégie
:
– avant les actions de communication et de formation,
– Et par la suite les solutions organisationnelles et enfin les moyens techniques.
➢ Travers MIRIS, le CI devient un outil de management et de stratégie des entités.

Nota :
• Les risques inhérents sont évalués dans un premier temps,
• Le risque résiduel sera évalué à partir des réponses du management.

5Le traitement des risques.

Une fois les risques évalués, le management détermine quels traitements appliquer à chacun
de ces risques à partir de son niveau d’appétence au risque.

Les différentes solutions possibles sont selon le COSO :


– l'évitement (Abandon, Terminer) : pas toujours possible dans le secteur public,
– la réduction par le contrôle interne (Traiter) : action sur la probabilité ou l’impact,
– et l'acceptation ou Tolérer (coût/avantage),
– le partage (Transfert ou la sous traitance).

Toutefois, la plupart des risques ne pourront pas être entièrement transférés. En particulier, il
est généralement impossible de transférer le risque lié à la réputation même dans le cas
où le service à fournir a été externalisé.

Le choix doit porter sur une solution ramenant le risque résiduel en deçà du seuil de
tolérance souhaité par la direction. Les opportunités potentielles sont également identifiées.

6. Activités de contrôle (voir COSO1 révisé en 2013).

Les activités de contrôle sont constituées de politiques et procédures qui permettent de


s'assurer que les traitements des risques souhaités par la direction ont été
effectivement mis en place. Les activités de contrôle sont présentes dans toute
l'organisation, à tout niveau et dans toute fonction

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• Ces interventions sont :


– Préventives, détectives ou de correctives (ou de protection),
– manuelles ou automatiques,
– et s’effectuent au niveau du processus ou au niveau du management.

• Quelques exemples des activités de contrôle les plus courantes décrites par le COSO :
– Revues du management, tels les examens du respect du budget, l'actualisation des
prévisions, la surveillance des actions ou des initiatives de maîtrise des coûts.
– Supervision directe d'une activité ou d'une fonction par les responsables de fonctions
ou d'activités spécifiques, par exemple vérification des rapports analytiques de gestion,
rapprochements.
– Traitement de l'information. Contrôles conçus pour vérifier l'exactitude, l'exhaustivité et
la validation des transactions, tels que :
• les contrôles généraux de l'infrastructure,
• la sécurité physique et logique,
• les contrôles sur la mise en œuvre des systèmes,
• les évolutions de versions ou les modifications,
• la reprise après sinistre et les contrôles des opérations issues des systèmes.

– Contrôles physiques :
• (1) l’inventaire physique des espèces, des titres, des stocks, du matériel et des
autres immobilisations, et la comparaison du résultat de cet inventaire avec les
chiffres enregistrés dans les comptes et les dossiers
• et (2) les obstacles ou restrictions physiques, tels que les barrières et les verrous.
– Indicateurs de performances : analyse des écarts entre prévisions et réalisations.
– Séparation des tâches incompatibles afin de limiter le risque d'erreur ou de fraude.

7. Information et communication.

Les informations pertinentes sont identifiées, saisies et communiquées dans un format


et dans des délais permettant à chacun de s'acquitter de ses responsabilités. Elles doivent
être suffisamment étoffées pour répondre aux besoins qu’a l'organisation de repérer, d'évaluer
et de traiter le risque tout en restant dans ses différents niveaux de tolérance au risque.

• Le COSO précise que l'information doit être :


– appropriée et aussi détaillée que nécessaire ;
– disponible dès que nécessaire ;
– actualisée, reflétant les données opérationnelles et financières les plus récentes ;
– exacte et fiable ;
– accessible à ceux qui en ont besoin.

• Quant à la communication de l’information, elle peut revêtir des formes très


diverses :
– manuels de politique de l'organisation (MPAFC),
– notes internes,
– courriers électroniques,
– sites Internet et Intranet,
– avis sur des panneaux d'affichage et messages vidéo.

8. Pilotage

Le dispositif de management des risques fait l'objet d'un pilotage, qui repose sur l'évaluation
de l'existence et du fonctionnement de ses éléments. Les opérations courantes de pilotage
s'inscrivent généralement dans le cadre des activités quotidiennes du management. Les
défaillances relevées grâce à ce pilotage sont remontées à la hiérarchie. Les problèmes les
plus graves sont portés à l'attention de la direction générale et du Conseil.

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• En dehors des activités courantes de pilotage du management d'autres individus


participent au processus de pilotage :
– les auditeurs internes font partie du système global de pilotage, et les résultats de
chaque audit permettent d'évaluer l'efficacité des activités de management des risques
y afférentes.
– Par ailleurs les travaux des auditeurs indépendants extérieurs (comme les
commissaires aux comptes) peuvent aussi influer sur l'évaluation par le management
de l'efficacité de ses activités courantes de management des risques.

• Les composants du dispositif de management des risques permettent de


répondre à 5 questions courantes et quotidiennes :
– Qu'essayons-nous d'accomplir (quels sont nos objectifs) ?
– Qu'est-ce qui pourrait nous empêcher de l'accomplir (quels sont les risques, quelle que
soit leur gravité, et comment sont-ils susceptibles de se produire) ?
– Quelles options avons-nous pour que cela ne se produise pas (quelles sont les
stratégies de management des risques, donc les traitements disponibles) ?
– Sommes-nous en mesure de mettre en œuvre ces options (avons-nous élaboré et
instauré des activités de contrôle permettant de déployer les stratégies de management
des risques) ?

– Comment saurons-nous que nous avons atteint nos objectifs (existe-t-il des
informations qui permettront d'attester de la réussite et pouvons-nous surveiller les
performances de manière à vérifier que nous avons réussi) ?

3.3 Le nouveau cadre de référence du management des risques COSO 2 (Enterprise


Risk Management Framework) révisé le 6 septembre 2017

L’évolution de l’environnement et des enjeux ont conduit le 6 septembre 2017, à la révision


du Coso 2, 2004. Il comprend désormais 5 composantes déclinées en 20 principes :

Les cinq composantes du Cadre de référence mis à jour s’appuient sur un ensemble de 20
principes. Ces principes vont de la gouvernance au pilotage. D’un nombre raisonnable, ils
définissent des pratiques applicables de différentes manières dans des organisations de
taille, type ou secteur divers.

En adoptant ces principes, la direction générale et le conseil peuvent raisonnablement


attendre de l’organisation qu’elle comprenne et s’efforce de gérer les risques associés à sa
stratégie et ses objectifs opérationnels.

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Les 5 composantes et les 20 principes du COSO2 révisé se déclinent comme suit :

Composantes Principes
Exercer une surveillance des risques
Gouvernance et culture 1 par le conseil (Assemblé Générale,
La gouvernance donne le ton dans l’organisation, Bureau Consulaire)
en insistant sur l’importance du management des Définir les structures
2
risques de l’entreprise et en définissant les organisationnelles.
responsabilités de surveillance de cette 3 Définir la culture souhaitée
démarche. La culture correspond aux valeurs Démontrer l’engagement en faveur de
4
éthiques, aux comportements souhaités et à la valeurs fondamentales
compréhension des risques dans l’entité. Attirer, former et fidéliser des
5
personnes compétentes
Stratégie et définition des objectifs 6 Analyser le contexte de l’organisation
Le management des risques de l’entreprise, la 7 Définir l'appétence pour le risque
stratégie et la définition des objectifs contribuent 8 Évaluer les stratégies alternatives
conjointement au processus de planification Définir les objectifs opérationnels
stratégique. L’appétence pour le risque est définie
et ajustée à la stratégie ; les objectifs
opérationnels permettent de mettre en œuvre la
stratégie tout en servant de base pour 9
l’identification, l’évaluation et le traitement des
risques.

Performance Identifier les risques


Les risques qui peuvent affecter la réalisation de 10
la stratégie et des objectifs opérationnels doivent 11 Évaluer la criticité des risques
être identifiés et évalués. Les risques sont
12 Prioriser les risques
priorisés selon leur criticité dans le contexte de
l’appétence pour le risque de l’organisation. Mettre en œuvre les Modalités de
13
traitement des risques
L’organisation sélectionne ensuite les modalités
de traitement des risques et analyse en termes de Développer une vision globale du
portefeuille le niveau de risque assumé. Les portefeuille de risques
résultats de ce processus sont communiqués aux 14
parties prenantes clés concernées par les
risques.

Revue et amendement 15 Évaluer les changements substantiels


En examinant la performance de l’entité, une Réexaminer les risques et la
16
organisation peut prendre en considération la performance
manière dont les composantes du management
des risques fonctionnent au fil du temps, et en Poursuivre l’amélioration du
fonction de changements substantiels, ainsi que 17 management des risques de
les éventuels amendements nécessaires. l’entreprise

Information, communication et rapports Tirer parti des données et des


18
Le management des risques de l’entreprise exige technologies
un processus permanent d’obtention et de Communiquer les informations
19
partage des informations nécessaires, provenant relatives aux risques
de sources internes et externes, qui sont Rendre compte des risques, de la
transmises de façon ascendante, descendante ou 20 culture et de la performance
transversale dans l’organisation.

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3.4 Les implications

Les 3 lignes de maîtrise pour une


meilleure performance
Architecture générale : les trois niveaux de contrôle et des 3 lignes de
maîtrise

NIVEAU 3
AUDIT EXTERNE

3ème LIGNE
NIVEAU 2
AUDIT INTERNE
Risque Risque
inhérent Ges on des risques et Contrôle Interne
résiduel

2 LIGNE ou RESPONSABLES
Degré 2
NIVEAU 1
1 LIGNE OU Degré 1
MANAGEMENT
OPERATIONNEL

3.3 Modèles de Contrôle – Une Approche du Risque et du Contrôle

 Pourquoi est-il important de mettre le risque au centre de la démarche d’audit?


 Introduit un langage commun entre la direction et l’auditeur concernant le risque et le contrôle
 Aide une organisation à mettre en œuvre des mesures de sauvegarde de ‘bon sens’
 Aide à ce que le risque soit géré plus efficacement et mieux surveillé
 Aide à orienter l’activité d’audit et d’inspection vers les risques les plus significatifs

Les Points Communs des Référentiels


 La gestion du risque est une composante de base pour une gouvernance et un contrôle interne
efficace.
 La gestion du risque est une responsabilité de la direction et du personnel.

Les auditeurs doivent inscrire leurs tâches sur la gestion des risques et le contrôle dans un
dialogue continu avec les organes de direction et le personnel en respectant les principes
d’indépendance et d’objectivité.

Exemples de Bonnes Pratiques dans le Secteur Public


 Pays ayant adopté ou mettant actuellement en œuvre COSO-I et/ou COSO-II au sein des
services publics:
✓ Afrique du Sud, Kenya, Indonésie, Royaume-Uni, Canada, Mozambique, Burkina, Mali,
Sénégal, Côte d’ivoire, Togo, Bénin….
 Pays ayant adopté les normes d’Audit Interne IIA:
✓ Afrique du Sud, Kenya, Indonésie, Royaume-Uni, Canada, Ouganda, Burkina….

Quelques Questions à Traiter au Cours de la séance


 Qu’entend-on par risque?
 Qu’entend-on par gestion des risques?
 Quelle est la responsabilité de la direction dans la gestion des risques?
 Pourquoi la gestion des risques est importante dans le secteur public?
 Pourquoi l’audit interne devrait-il être impliqué dans la gestion des risques?
 Pourquoi devrions-nous utiliser des ‘principes’ quand c’est plus facile de suivre des ‘règles’?
 Comment réconcilier une culture de ‘conformité’ vers une culture ‘de maîtrise des risques’ et
de performance.

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4. Evolution des objectifs et des préoccupations de l’audit interne (domaines et


sujets audités)

Avant Comptabilité Finances Administration Aujourd’hui


Tous les domaines :
Industriel
Commercial
Informatique
Social
Juridique
Fiscal
Ressources humaines
Communication
Environnement
Etc.

- Chiffres revus
exacts,
Procédures
respectées
- Informations
fiables,
De l’Audit des comptes
Procédures
suffisantes, Actifs
protégés

- Organisation A
efficace L’Audit des
- Economie des opérations
moyens
- Célérité, fluidité
- Système
d’information
pertinent
- Responsabilités
claires
- Recherche
compétitive,
Adaptabilité,
flexibilité

-
- Gestion des Puis à l’Audit de
risques, l’organisation et
- Processus de des risques
contrôle
- Gouvernance

Aujourd’hui

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 32

1. Le Conseil exercera au mieux ses responsabilités de gouvernance en :

• Établissant un comité de gouvernance ;


• Précisant les exigences de reporting au Conseil ;
• Réévaluant régulièrement (tous les ans) les attentes vis-à-vis de la gouvernance ;
• Créant une structure organisationnelle qui vienne en appui à la réalisation de la stratégie de
l‘organisation ;
• Instaurant une politique de gouvernance concernant la réalisation des principales activités de
l'organisation ;
• Définissant et mettant en place des lignes hiérarchiques claires en termes de responsabilité et
de reddition des comptes, au sein de l'ensemble de l'organisation ;
• S'assurant d'une supervision adéquate par la direction, avec notamment l'instauration et le
maintien d'un dispositif solide de contrôle interne.

2. La direction générale exercera ses responsabilités de gouvernance en :

• Instaurant un comité de gestion des risques (Comité de direction) ;


• Précisant les exigences de reporting (états financiers, opérationnel et tableau de bord) ;
• Communiquant les informations clés de manière appropriée et transparente aux parties
prenantes ;
• Surveillant correctement les transactions et les situations potentiellement sources de conflit
d'intérêts avec les parties liées ;
• Evaluant régulièrement (probablement tous les ans) les attentes concernant la gouvernance ;
• Cette situation donne également à la direction générale l'occasion d'évaluer l'efficacité globale
du programme de management des risques de l'organisation ;
• Communiquant les processus de gouvernement d'entreprise et en comparant ces processus
avec les codes nationaux et les bonnes pratiques reconnues.

3. Les propriétaires de risques

Le directeur général et les autres dirigeants sont les propriétaires des risques au sein de
l'organisation.

Ils ont la responsabilité, au quotidien, de veiller à ce que les activités de management des
risques permettent de gérer efficacement les risques conformément à l'appétence pour le
risque de l'organisation dans la réalisation des objectifs.

4. L'audit interne est un acteur efficace du processus de gouvernance s’il :

• S'efforce de comprendre pleinement les orientations et les attentes du Conseil s'agissant du


gouvernement d'entreprise.
• Soutient le programme de management des risques de la direction.
• Elabore un plan d'audit interne englobant les missions d'assurance concernant la
gouvernance et prévoit des communications périodiques à la direction générale et au Conseil
au sujet de l'efficacité des activités de management des risques.
• Les activités d'assurance internes et externes fournissent à la direction et au Conseil une
assurance raisonnable quant à l'efficacité des activités de gouvernance : Ces intervenants sont
notamment les auditeurs internes et les auditeurs externes indépendants.

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Au total : Les Pré-requis de toute démarche d’audit:

La connaissance des Normes d’audit:


 Normes de Institute of Internal Auditors – IIA ou Institut des auditeurs internes
(www.theiia.org); normes de contrôle de l’INTOSAI, IFAC, …

La maîtrise des Référentiels de contrôle interne et de management des risques


 COSO IC-IF, COSO ERM, ISO 31000, KING 3 pour la gouvernance des entreprises, INTOSAI,
AMF,…

Le cadre conceptuel peut être défini comme un ensemble structuré d’objectifs et de


principes fondamentaux liés entre eux et permettant de mettre au point des normes
cohérentes.

Le cadre conceptuel éclaire la signification des normes et les limites de leur validité.

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QUESTIONS DE REVISION

1 Quelles sont les quatre catégories d'objectifs du Cadre de référence du COSO 2 pour le management
des risques de l'entreprise ? Décrivez-les.
2 Quels sont les cinq éléments du Cadre de référence du COSO 2 révisé pour le management des risques
d’entité ?
3 Quelles sont les quatre catégories de traitement des risques ?
4 Quelles sont les responsabilités habituelles d'un directeur des risques ?
5 Dans le cadre du management des risques, quels sont les rôles que la fonction d'audit interne ne doit
pas assumer ? '
6 Selon la « Modalité pratique d'application 2010 : La prise en compte des risques et des menaces
pour l'élaboration du plan d'audit », comment le plan d'audit de la fonction d'audit interne doit-il
être défini ?

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Questions à choix multiple (à Traiter en groupe : durée 1 heure)

Sélectionnez la meilleure réponse pour chacune des questions suivantes.

1. Selon le dispositif de contrôle interne COSO1 révisé en 2013, tous les éléments suivants font partie
de l'environnement interne de contrôle d'une organisation sauf un, lequel ?
a. Fixer les objectifs de l'organisation.
b. Engagement du management en faveur de l'intégrité et de valeurs éthiques.
c. Assigner des pouvoirs et des responsabilités.
d. Engagement du management en faveur de la compétence.

2. Parmi les éléments suivants, lequel ne constitue pas un exemple de stratégie de partage des
risques ?
a. Externaliser un domaine à haut risque non essentiel.
b. Vendre une unité non stratégique.
c. Se couvrir contre les fluctuations des taux d'intérêt.
d. Souscrire une police d'assurance pour se protéger contre les aléas météorologiques.

3. Une organisation surveille un site Web qui accueille des blogs anonymes consacrés à son secteur
d'activité. Récemment, des messages anonymes ont évoqué l'adoption éventuelle d'une législation
susceptible d'avoir un effet considérable sur le secteur en question. Parmi les éléments suivants,
lequel pourrait engendrer le risque le plus élevé si cette organisation prenait des décisions fondées
sur les informations contenues sur ce site Web ?
a. La pertinence de l'information.
b. La disponibilité de l'information en temps utile.
c. L'accessibilité de l'information.
d. L'exactitude et la fiabilité de l'information.

4. Qui est responsable de la mise en œuvre du management des risques ?


a. Le directeur financier.
b. Le responsable de l'audit interne.
c. Le responsable de la conformité.
d. Le management et l’ensemble du personnel dans toute l'organisation.

5. Parmi les critères suivants, lequel n’est pas pris en compte dans l’évaluation du risque inhérent ?
a. Vulnérabilité.
b. Probabilité.
c. Impact.
d. Soudaineté

6. Parmi les propositions suivantes, laquelle constitue le meilleur argument pour inciter le responsable
de l'audit interne à tenir compte du plan stratégique de l'organisation lors de l'élaboration du plan
d'audit interne annuel ?
a. Insister sur l'importance de la fonction d'audit interne pour l'organisation.
b. Veiller à ce que le plan d'audit interne soit validé par la direction générale.
c. Formuler des recommandations visant à améliorer le plan stratégique.
d. Veiller à ce que le plan d'audit interne favorise la réalisation des objectifs généraux de
l'organisation.
7. Lorsque la direction générale accepte un niveau de risque résiduel que le responsable de l'audit
interne juge inacceptable pour l'organisation, le responsable de l'audit interne doit :
a. Faire immédiatement état du niveau de risque inacceptable au président du comité d'audit
et au cabinet d'audit extérieur indépendant.
b. Démissionner.
c. En discuter avec les membres de la direction qui sont bien informés et, si la question n'est
pas tranchée, la soumettre au comité d'audit.
d. Accepter la position de la direction générale, car c'est elle qui définit l'appétence pour le
risque de l'organisation.

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8. Dans le cadre de la mise en œuvre du dispositif de management des risques d'une


organisation, on demande au responsable de l'audit interne de diriger l'évaluation des
risques de l'organisation. Parmi les situations suivantes, laquelle ne serait pas pertinente
pour protéger l'indépendance et l'objectivité de l'audit interne ?
a. L’audit conduit seul l'évaluation de la probabilité et de l'impact de chaque risque.
b. Les propriétaires des risques reçoivent de l’audit interne une responsabilité pour chaque
risque important.
c. Un membre de la direction générale présente les résultats de l'évaluation des risques au
Conseil et précise qu'ils représentent le profil de risque de l'organisation.
d. La fonction d'audit interne obtient l'aide d'un consultant externe pour mener avec les
managers à bien la session d'évaluation formelle des risques.

9. Une mission d'audit interne a été définie dans le cadre du plan d'audit interne annuel.
D'après le modèle de risque de la fonction d'audit interne, cet audit est considéré comme
étant à risque modéré. Le cycle d'audit en cours s'étend sur deux ans. Parmi les situations
suivantes, laquelle aura certainement l'impact le plus fort sur la planification de la mission
et sa durée pour cette mission d'audit interne ?
a. Le domaine audité requiert le traitement d'un volume important de transactions.
b. Certaines composantes du processus sont externalisées.
c. Un nouveau système a été mis en œuvre en cours d'année et a changé le mode de
traitement des transactions.
d. Les montants traités ne sont pas négligeables.

10. La crise financière chez les PTFs qui réduit significativement les ressources d’un Etat est
liée le plus directement à quelle catégorie d'objectifs ?
a. Objectifs stratégiques.
b. Objectifs opérationnels.
c. Objectifs de reporting.
d. Objectifs de conformité.

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ÉTUDE DE CAS : Durée 1 heure

Votre entité a mis en place un processus de management des risques solide, analogue à celui décrit ci-
avant. Le Comité de Direction vous demande d'en évaluer l'adéquation de la conception et l'efficacité
opérationnelle.

Les membres du Comité connaissent bien le dispositif de management des risques du COSO2
souhaiteraient que vous évaluiez ce programme au regard des huit éléments de ce dispositif.

Pour répondre à cette demande, élaborez une liste d'étapes à suivre pour vérifier chacun de ses éléments, avec
au moins deux étapes de travail par élément.

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Thèmes de discussion
1. Définir le risque inhérent et le risque résiduel. De ces deux catégories de risques, laquelle
devrait avoir l'impact le plus fort sur le plan annuel d'audit interne ?

2. Dans le cas d'une organisation qui ne s'est pas dotée d'un dispositif de management des risques,
décrivez les mesures que peut prendre l'audit interne pour introduire un tel dispositif sans
compromettre son indépendance et/ou son objectivité.

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Date : Durée
CARTOGRAPHIE DES RISQUES
Séquence 2 : Comment élaborer une cartographie Classement : Sq2 Rédacteur :
ou registre des risques ? SS

Objectifs  Maîtriser la démarche et les outils d’élaboration d’une cartographie des risques
 Maîtriser les techniques d'identification et d'évaluation des risques ;
 Maîtriser les grilles d'analyse des risques

N° Fiches Titres / Contenu Stratégie d’animation


5 La cartographie des risques : objectifs et Exposés, discussions
démarche
6 Comprendre les processus Exposés, discussions

7 Identification et description des «ensembles Exercice : Décrivez l’univers de


homogènes » : l’univers de management management d’une structure
Durée 2 heures
8 Identification et évaluation des risques bruts ou Illustrations
inhérents
9 Identification et évaluation du contrôle interne Illustrations

10 Évaluation des risques résiduels

Test de QCM synthèse risques Travaux de groupe de 10 (durée 1 heure)


connaissances
Cas pratique Cas pratique : Elaboration de la cartographie et Travaux de groupe
du plan d’audit basé sur les risques de la
structure retenue

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1. Normes professionnelles, modalités pratiques d'application et prises de position


pertinentes IIA

2010 —Planification
2120 — Management des risques
2200 — Planification de la mission

Modalité pratique d'application 2010-1 : Prise en compte des risques et des menaces pour
l'élaboration du plan d'audit
Modalité pratique d'application 2120-1 : Évaluer la pertinence des processus de management des
risques
Modalité pratique d'application 2200-1 : Planification de la mission
Modalité pratique d'application 2210-1 : Objectifs de la mission
Modalité pratique d'application 2210.A1-1 : Évaluation des risques dans la planification de la mission

2. La cartographie des risques : définition

La cartographie des risques est un document qui permet de recenser et d’évaluer les risques
majeurs d’une organisation et de les présenter de façon synthétique sous une forme
hiérarchisée pour assurer une démarche globale de maîtrise de ces risques.

Cette hiérarchisation s’appuie sur les critères suivants :


- L’impact potentiel
- La probabilité de survenance
- Le niveau actuel de maitrise de risques

3. La cartographie des risques : objectifs et utilités

L’établissement d’une cartographie des risques peut être motivé par les objectifs
suivants :

- Mettre en place un contrôle interne ou un processus de management stratégique et opérationnel


des risques en fonction des ressources disponibles;
- L’allocation stratégique des ressources (humaines, matérielles, financières, etc.), en fonction de la
qualité du dispositif de maîtrise des risques prioritaires ;
- Mettre en place une stratégie de communication interne et externe relative à la gestion des risques ;
- Assurer le suivi du plan d’action ;
- Aider le management dans l’élaboration de son plan stratégique et de sa prise de décision ;
- Orienter le plan d’audit interne (pluriannuel et annuel, et individuel des missions) en mettant en
lumière les processus au niveau desquels se concentrent les risques majeurs ;
- Renforcer la bonne image de l’organisation ;
- Référentiel d’analyse permettant de choisir la démarche à adopter en matière de gestion des
risques.

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4. La cartographie des risques : étapes de réalisation

Objectifs
Catégories de
de Gestion Risques
• Strategique
• Operationnel
• Financier
• Technologique Mesure du Risque
• Reputation • Vulnérabilité
• Impact
• Probabilité

Contrôle
Interne

Risques Risques
Inhérents Résiduels
-
-

•La planification de la mission : Partir des objectifs de gestion et découper la structure en ensembles
Etape 1 homogènes (processus, sous processus et à l’intérieur de chaque processus, les entités.), … : l’univers d’audit

•Réalisation de la mission : Identifier et évaluer les risques bruts ou inhérents (risques de gestion pouvant
empêcher l’atteinte des objectifs du Département ou de l’unité : Causes, probabilité x impact
Etape 2

• Réalisation de la mission : Identifier et évaluer des contrôles internes clefs mis en œuvre dans le but de
répondre et mitiger les risques de gestion ci-dessus
Etape 3

•Réalisation de la mission : Evaluation du risque résiduel, déterminer les modalités de traitement et


Contribution attendue des Services d’audit
Etape 4

•Communication des résultats : Présentation de la cartographie ou registre des risques


Etape 5

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1. Les processus : définition

Les organisations structurent leurs activités pour mettre en œuvre leur stratégie et atteindre
leurs objectifs (organisationnels). Les activités sont structurées en processus ou en
projets. Au sein d'une même organisation, les Processus peuvent différer fortement entre les
secteurs d'activité.

Qu'est-ce qu'un processus ? C'est simplement l'ensemble des activités reliées les unes
aux autres qui permet d'atteindre un objectif un but (résultats).

Un processus est un ensemble d'activités corrélées ou interactives qui transforment les


éléments d'entrée en éléments de sortie (norme ISO 9001:2000).

Un exemple pour illustrer :

Prenons un objectif simple : arriver à l'heure au cours à 8h00 demain matin. Détaillons
maintenant les étapes conduisant à cet objectif : Vous pouvez :
1. mettre dans votre sac le cahier du participant et tout ce dont vous aurez besoin, ainsi que votre
ordinateur portable ;
2. mettre votre réveil à sonner pour 6h00, et aller vous coucher
3. vous lever quand votre réveil sonne ;
4. Vous doucher
5. vous habiller ;
6. prendre votre petit déjeuner ;
7. Prendre votre voiture
8. Conduire jusqu’à la salle
9. Vous garer
10. marcher jusqu'à la salle de formation ;
11. choisir sa place ;
12. prendre place.

Pour élaborer cette liste, vous avez procédé à un certain nombre de choix, parmi différentes
options que vous auriez pu prendre. Ainsi, vous auriez pu préparer votre sac le matin au lieu
du soir.

Pourquoi avez-vous fait ces choix ?


Dans certains cas, il peut s'agir de préférences personnelles. Ainsi, si vous faites votre sac la
veille, vous pouvez dormir cinq minutes de plus le lendemain matin. Dans d'autres cas, votre
choix peut avoir une incidence directe sur votre capacité à atteindre votre objectif.

Ainsi, vous avez décidé de régler votre réveil au lieu de vous fier à votre horloge intérieur pour
vous réveiller à 6H00. Dans ce cas, vous tenez le raisonnement sur le management des
risques.

Les organisations recourent au même processus de réflexion pour planifier les étapes qui les
aideront à atteindre leurs objectifs, c'est à dire l'identification des risques potentiels pesant sur
ces objectifs et le management de ces risques pour les ramener à des niveaux acceptables.

Dans toute organisation, il peut être identifié 3 types de processus :


• les processus opérationnels (de pilotage5 et de réalisation ou de métiers)

5
de management ou décisionnels

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• les processus de gestion et de soutien (fonctions supports),


• ainsi que les projets.

L'encadré ci-dessous présente une classification de base pour les entreprises.

Les processus opérationnels représentent l'activité cœur de métier6 de l'organisation :


• de l'élaboration à la prise de commande,
• la livraison des produits et services pour les clients.

Pour une entreprise de production, il s'agit des processus par lesquels elle fabrique et vend
des produits. Pour les prestataires de services, comme un cabinet de conseil ou un
établissement financier, ce sera le processus par lequel ils commercialisent et fournissent
leurs services.

Les services publics ou les organisations à but non lucratif (les associations... par exemple)
ont aussi des processus opérationnels lesquels ils délivrent des services.

6
Processus clés grâce auxquels l'organisation atteint ses objectifs prioritaires

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Les processus de pilotage représentent l'activité d'élaboration des informations internes


permettant le pilotage de l'activité de l'organisation.

On distingue souvent :
- le pilotage opérationnel
- et le pilotage stratégique.

Les processus de support représentent l'activité de mise à disposition en interne des


ressources nécessaires à la réalisation des processus opérationnels (à la création de la
valeur):
• Achats de fournitures,
• RH (recrutement, gestion des carrières, formation, paie, etc.),
• Comptabilité, reporting, finances et trésorerie,
• Système d’information et communicationnel,
• etc.

Certaines organisations procèdent différemment pour organiser les activités créatrices de


valeur. La structuration en projets utilisée lorsque les activités se déroulent sur une période
longue. Le mode « projet » est aussi, souvent, utilisé par la plupart des organisations pour
organiser ainsi des activités non routinières.

CARTOGRAPHIE DES PROCESSUS D’UNE STRUCTURE D’AUDIT

1. Processus opérationnels (gouvernance et métiers)

a) Comprendre l’environnement (interne et externe)


b) Comprendre les missions et les objectifs de gestion
c) Identifier et évaluer les risques liés aux différents objectifs de gestion
d) Elaborer un plan pluri annuel d’audit et programme annuel d’audit basés sur le risque
e) Réaliser des missions d’audit internes
f) Constituer des dossiers d’audit internes
g) Suivre les recommandations

2. Processus supports ou d’appui (soutien)

a) Gestion des ressources humaines


b) Gestion des finances et de la comptabilité
c) Gestion de l’administration et de la logistique (immobilisations et stocks)
d) Gestion de la conformité à la règlementation et aux prescriptions déontologiques
e) Gestion de la documentation, du système d’informationnel et de la technologique
f) Gestion des relations externe

2. Composition des processus

Chaque processus peut être décomposé en sous-processus (procédures) ou en phases (ou


étapes) et chaque étape se compose de tâches et en opérations.

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Le niveau de détail utilisé pour décrire ces processus variera selon le niveau de documentation
souhaité (on peut aller des Macro-processus, aux processus, aux sous processus, aux activités, aux
tâches et aux opérations).

Nota :
Il ne faut pas confondre « processus » avec « procédure ». Le premier décrit les activités de
l'organisation selon une vision transversale par rapport à l'organisation de celle-ci tandis que
le second explicite le "comment faire" dans cette organisation.

L'approche processus permet d'identifier et de maîtriser les interfaces entre les différentes
activités.
• Le processus répond aux questions : QUOI FAIRE ? POUR QUELLE VALEUR AJOUTÉE ?
QUI ?
• La procédure répond aux questions : COMMENT FAIRE ? QUAND ?
• Le mode opératoire répond de plus aux questions : OÙ ? SELON QUEL PROCÉDÉ ?
• Le mode pilotage répond de plus à la question : COMBIEN ?

L'utilisation d'une approche processus peut conduire à élaborer une cartographie des
processus qui permet de représenter l'organisation à travers les liens entre les différents
processus (voir classification de base ci-avant).

Un processus est caractérisé par 6 paramètres :


1. Le pilote (celui qui rend compte du fonctionnement du processus),
2. Les ressources requises (financière, humaine, matérielle...),
3. Les éléments d'entrée (données ou produits),
4. La valeur ajoutée,
5. Les éléments de sortie (données ou produits), et
6. Le système de mesure, de surveillance ou de contrôle associé.

Le processus peut être défini dans une fiche de données processus (« data sheet » en
anglais) qui pourra documenter les caractéristiques du processus et apporter un

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complément d'information nécessaire à une compréhension la plus complète possible du


fonctionnement du processus y compris, lorsque nécessaire, les objectifs à atteindre.

Dans le cas de processus complexe il pourra être adjoint une représentation graphique ainsi
qu'une cartographie complète des processus7.

Exemple de points à documenter dans une fiche de données processus :


• Les éléments d'entrée,
• Les éléments de sortie,
• Une description succincte du processus,
• La désignation du pilote, des acteurs, des supports et principaux moyens,
• Le ou les clients du processus,
• Le ou les fournisseurs du processus,
• Les points de mesure,
• Les moyens de surveillance,
• Les objectifs...

3. Les préalables : Comprendre, identifier, décrire et documenter les processus clés

Les auditeurs internes créent ou préserve de la valeur et améliorent les opérations d'une
organisation, en comprenant d'abord le modèle économique de celle-ci. Ce modèle
énonce les missions et les objectifs de l’organisation et la manière dont ses processus
sont structurés pour atteindre ces objectifs.

3.1 Identification des processus clés

La première, descendante (top down8), part de l'organisation, avec ses objectifs, puis
identifie les processus clés critiques pour les atteindre.
Un processus est considéré comme clé par rapport à un objectif spécifique si sa défaillance
aura pour conséquence directe d’empêcher l'atteinte de cet objectif. Il est important de noter
que si des processus ne sont pas clés pour un objectif spécifique, ils peuvent l'être pour un
autre.

Remarque
Il est fortement recommandé d’envisager (dans les grandes structures notamment) une description
détaillée et une modélisation exhaustives de tous les processus. Il convient donc de concentrer les
efforts sur les processus clés à forte valeur ajoutée (agrégeant plusieurs métiers).

Une fois que les processus clés sont identifiés par l’équipe, ils sont analysés, détaillés et
documentés. Chaque processus est scindé en sous-processus, jusqu’au niveau des
activités.
Exemple : Processus de gestion des ressources humaines dans l’administration
(décomposition du processus en sous processus)
• 1. expression des besoins
• 2. recrutement
• 3. formation
• 4. titularisation
• 5. système d’évaluation des fonctionnaires
• 6. formation
• 7. système de gestion des carrières
• 8. système de gestion des temps

7
Voir R6 Cartographie des processus
8
Dans cette démarche ascendante, c’est l’équipe qui détecte les risques et les soumet pour avis aux
opérationnels

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Exemple : Processus d’une structure d’audit


PROCESSUS SOUS PROCESSUS PROCEDURES/ ACTIVITES / TACHES

Produire un plan triennal Elaborer et mettre en œuvre le plan triennal d’audit et


d’audit et programme annuel programme annuel d’audit
d’audit
ASSURER LES Réaliser des missions d’audit Exécuter les missions d’audit internes
AUDITS internes • Planifier
o Déterminer les objectifs et le périmètre de la
mission
o Connaitre l’auditer (ses objectifs et ses
assertions)
o Identifier et évaluer les risques
o Identifier les contrôles clés existants
o Evaluer l’adéquation de la conception des
contrôles
o Elaborer un plan de tests (programme de
travail)
o Allouer des ressources à la mission
o Documenter et superviser
• Conduire la mission
o Réaliser les tests pour collecter des preuves
o Evaluer les preuves rassemblées et en tirer des
conclusions
o Faire des observations et formuler des
recommandations
o Documenter et superviser
o
• Communiquer les résultats
o Evaluer les observations et faire remonter
l’information
o Procéder à des communications préliminaires
et intermédiaires (rapport provisoires)
o Rédiger le rapport d’audit final
o Procéder aux communications informelles et
formelles des résultats définitifs

Constituer des dossiers Classement des dossiers d’audit


d’audit internes
Suivre les recommandations Mettre en œuvre des procédures de surveillance et de suivi

Cette approche est efficace car elle produit un ensemble gérable de processus critiques.
Elle est généralement adoptée par une équipe possédant une vaste vue d'ensemble de
l'organisation, mais sans connaissance détaillée de chaque domaine. Cependant, elle peut
conduire à négliger des processus qui se révèlent in fine critiques9.

L'approche ascendante (bottom up10) commence par une revue de tous les processus au
niveau des activités par les opérationnels. Elle nécessite donc que tous les services de
l'organisation identifient et documentent les processus auxquels ils participent.

Cette tâche est exécutée par les personnes responsables des activités en question. Les
processus identifiés sont ensuite agrégés sur l'ensemble de l'organisation. Si cette approche
fonctionne bien pour des organisations de petite taille comportant un nombre limité de
processus, elle est moins efficace pour les organisations grandes et complexes (comme

9
Valider l’identification des processus clés avec les propriétaires des processus
10
Dans cette démarche ascendante, ce sont les opérationnels qui identifient les risques. Ces risques sont ensuite
soumis à l’équipe pour validation, analyse et évaluation.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 48

les Ministères) car il devient difficile de classer, par ordre de priorité, l'importance de
chaque processus par rapport aux autres.

3.2 Détermination des objectifs clés (arborescence)

Une fois un processus identifié, l'étape suivante, quelle que soit l'approche, consiste à
déterminer ses objectifs clés (voir fiche de données processus ci-dessus). Il faut alors
répondre aux questions suivantes :
Pour un auditeur interne, ou quelqu'un qui ne participe pas directement au processus, la
première source d'information est :
- le propriétaire du processus
- et la documentation existante sur les politiques
- et les procédures dudit processus.

Dans l'idéal, son propriétaire a défini des objectifs formels qui répondent aux questions ci-
dessus (voir fiche de données processus ci-dessus). Sinon, l'auditeur interne devra, pour
obtenir ces informations nécessaires, travailler avec les personnes impliquées dans ce
processus (les propriétaires des risques).
Une fois les objectifs du processus compris, il s'agit d'analyser les données d'entrée et les
activités spécifiques nécessaires pour parvenir aux objectifs et aux résultats du processus.

Pour comprendre comment ces données et activités se combinent pour générer de résultats,
il convient de commencer par analyser les documents existants, par exemple :

• Dossier permanent (s’il existe) ;


• Les textes fondateurs ;
• L’organigramme ;
• manuels de procédures ;
• les politiques liées au processus ;
• description de postes des personnes concernées ;
• le diagramme de flux des processus.

Même si les documents existants constituent un point de départ, il est généralement


nécessaire de discuter des différents aspects du processus avec les personnes qui en ont la
responsabilité.

1. Pourquoi ce processus existe-t-il ?


2. Sur quels objectifs stratégiques de l'organisation le processus peut-il avoir une incidence et
comment ?
3. « Quelles initiatives, actions, le processus doit-il déclencher pour aider l'organisation à atteindre
ses objectifs stratégiques ?
4. Qu'apporte le processus à l'organisation, sans quoi elle aurait du mal à prospérer ?
5. En fin de compte, qu'est-ce qui donne aux salariés participant au processus un sentiment de
satisfaction dans leur travail ?
6. Quelles sont les réalisations qui permettent aux salariés participant au processus d'être
reconnus par la direction ou par les clients internes ?
7. Comment les individus concernés par le processus sont-ils censés agir et que se passe-t-il s'ils
ne répondent pas à cette attente ?
8. Existe-t-il des indicateurs permettant de mesurer et de suivre les performances ?

Pour comprendre le processus, il faut non seulement identifier les objectifs clés, mais
également comprendre comment la direction et le propriétaire du processus savent si celui-ci
fonctionne comme prévu. Le propriétaire du processus doit avoir défini des indicateurs clés
pour suivre les performances du processus.

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Ces indicateurs doivent être :


1. Observables (ils peuvent être mesurés objectivement) :
2. Pertinents pour l'objectif en question (et non pas utilisés simplement parce qu'ils peuvent être
quantifiés) ;
3. Rapidement disponibles ;
4. Communiqués aux personnes concernées par le processus.

Les indicateurs clés de performance ou d'autres types d'indicateurs peuvent indiquer les
attentes de la direction, ou son niveau de tolérance sur les résultats du processus.

Référentiel des indicateurs

Domaine ou Normes ou
objet Dimensions Indicateurs Mesures cibles de
auditable performance

Observations

Il est impératif de décrire par écrit le processus. Ce sont généralement le propriétaire et les
responsables du processus qui doivent s'en charger.

Cependant, il peut arriver qu'ils ne le fassent pas à cause des impératifs quotidiens de leur
travail ou parce qu'ils n'en voient pas l'utilité. Si l'absence de description a peu de
conséquences immédiates, avec le temps et à mesure que les personnes concernées
changent de poste ou quittent l'organisation, les objectifs du processus risquent d'être perdus
ou faussés.

La description écrite du processus peut se révéler très efficace pour :


1. Orienter les nouveaux salariés,
2. Définir les périmètres de responsabilité,
3. Evaluer l'efficience des processus,
4. Déterminer des zones prioritaires,
5. Identifier les principaux risques et contrôles.

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Les auditeurs internes doivent également documenter leur évaluation globale des
risques et des contrôles au sein de l'organisation et dans toutes missions spécifiques
d'assurance qu'ils conduiront sur le processus en question.

Deux outils sont généralement utilisés :


• les diagrammes de flux,
• et les descriptions narratives des processus.

Les diagrammes peuvent être généraux ou détaillés activité par activité. Ils peuvent
s'accompagner d'un texte.

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Modalités pratiques d’application

Voir Kit du cartographe, Réf 6 : Description de la cartographie des processus et Réf 10 :


Fiche de description de poste.

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1. Position du problème : Les prescriptions de la norme IIA 2010 - Planification

Le responsable de l'audit interne doit établir une planification fondée sur les risques
afin de définir des priorités cohérentes avec les objectifs de l'organisation.

Interprétation :
Il incombe au responsable de l’audit interne de développer un plan d’audit fondé sur les
risques. Pour ce faire, le responsable de l’audit interne prend en compte le système de
management des risques défini au sein de l’organisation, il tient notamment compte de
l’appétence pour le risque définie par le management pour les différentes activités ou branches
de l’organisation. Si ce système de management des risques n’existe pas, le responsable de
l’audit interne doit se baser sur sa propre analyse des risques après consultation de la
Direction Générale et du Conseil.

2010.A1 – Le plan d'audit interne doit s'appuyer sur une évaluation des risques documentée
et réalisée au moins une fois par an. Les points de vue de la Direction Générale et du Conseil
doivent être pris en compte dans ce processus.

2010. C1 – Lorsqu'on lui propose une mission de conseil, le responsable de l'audit interne,
avant de l'accepter, devrait considérer dans quelle mesure elle est susceptible de créer de la
valeur ajoutée, d'améliorer le management des risques et le fonctionnement de l'organisation.
Les missions de conseil qui ont été acceptées doivent être intégrées dans le plan d'audit.

Ainsi, planifier les activités de l’Audit Interne c’est élaborer un plan à partir d’une cartographie
des risques, définir un planning et prévoir un système de reporting des résultats obtenus
auprès de la hiérarchie concernée. Le plan d’Audit Interne peut comprendre un plan-
pluriannuel et un programme annuel.

L’élaboration de la cartographie des risques est l’étape (l’outil) indispensable de


l’identification institutionnelle des besoins d’audit (plan d’audit) d’une organisation.
La réalisation d’une cartographie des risques dans une organisation permet de disposer d’une
vision d’ensemble, exhaustive et précise, de son exposition aux risques (aux turbulences) de
toutes natures, tant internes qu’externes.

Indépendamment du plan d’audit (missions d’audit) qui en découlera ultérieurement, la


cartographie des risques (situation des risques auxquels l’organisation est exposée en
considération de son dispositif de contrôle) permet par ailleurs de définir (identifier) les
dispositifs adéquats à mettre en place pour maitriser ces risques.

Les quatre (4) étapes classiques à suivre pour l’élaboration d’une cartographie des
risques sont :
1. Découper l’organisation en «ensembles homogènes »
2. Identification et évaluation des risques bruts ou inhérents
3. Identification et évaluation du contrôle interne
4. Evaluation des risques résiduels

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2. La démarche : L’univers d’audit en 3 tâches

Etape 1 : Identification et description des ensembles homogènes (métiers ou


missions, entités, processus)

-La première étape consiste à découper l’organisation en ensembles homogènes


(métiers, à l’intérieur de chaque métier, les entités et enfin au sein de chaque entité les
différents processus : planification, achats, production, GRH, logistique, production,
informatique, etc.) (Tâche 1) : partir des missions ou objectifs
Nota : En fonction du degré de précision souhaitée de cette cartographie des risques, ce
découpage pourra évoluer d’un niveau très global « métiers », à un niveau intermédiaire
« entités » à l’intérieur de chaque métier, ou encore à un niveau beaucoup plus détaillé
« processus » de chaque entité à l’intérieur de chaque métier (domaines, Missions,
objectifs, activités, tâches : colonnes 1, 2 et 3 de la matrice).

-Pour chaque ensemble homogène, obtenir une description (buts et objectifs de gestion
poursuivis, moyens alloués, volume traités, … (Tâche 2) (Cartographie des
processus, Réf. 6 Kit et Fiche de description de poste, Réf. 10 Kit), fiche de
séparation des fonctions (Non référencé dans Kit).

Plusieurs sources d’informations sont utilisées pour réaliser cet inventaire : service
contrôle interne, service risk management, opérationnels, …) : Liste de documentation
nécessaire et personnes à rencontrer, Réf. 5 Kit

Cette étape aboutit à une cartographie des ensembles homogènes ou univers d’audit
(Tâche 3) : Fiche de description des ensembles homogène – univers d’audit -
Réf. 7 et 7.1.

Livrables Etape 1 (tâches 3) : Cartographie des ensembles


homogènes ou univers de
management et d’audit

3. Les approches possibles pour dresser l’univers d’audit

 Le découpage de l’organisation en ensembles homogènes ou univers de


management et d’audit peut être fait selon les différentes approches suivantes:

Approche par les métiers ou structure

On découpe des sujets d’audit en fonction des grands métiers de l’entité : acheter, vendre,
fabriquer, gérer, etc. A chaque métier correspond un ou plusieurs services : c’est aussi une
approche par les structures. Il s’agit de partir de l’organigramme de l’entreprise dont chaque
case doit être auditée ou du groupe.

Approche par les processus

On part des processus (processus de gouvernance, processus métiers et processus


supports, projets) :
- processus de production,
- processus des achats / ventes,
- processus de la trésorerie,
- Etc.

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Cette approche permet d’analyser les activités de l’organisation de façon transversale en


passant d’un service à l’autre, de regarder le fonctionnement des interfaces et l’efficacité des
processus de contrôle interne. Elle permet de mieux apprécier le contrôle interne dans sa
globalité.

Approche par les thèmes

Un thème ne correspond ni à un seul service ni à un seul cycle et sa nature permet d’aborder


des missions d’audit spécifiques. On peut citer :
- audit des contrats,
- audit de la micro-informatique,
- audit de la sécurité, etc.

Cette approche peut permettre de déceler des faiblesses de contrôle interne concernant
l’ensemble des services ou l’ensemble des cycles que les autres approches n’auraient pas
permis de détecter.

Résumé
Tâches / Responsables
1 Le responsable de l’audit interne liste tous les ensembles potentiellement auditables
sur la période du plan d’audit. Si l’organisation dispose d’une cartographie des
risques, ces ensembles auditables peuvent correspondre à la notion « d’ensembles
homogènes » définie précédemment. Ce listing se doit d’être exhaustif, pour cela
plusieurs approches permettent de cerner les missions possibles :
- Approche par « métier » de l’organisation
- Approche par « entité » : filiales, usines, délégations régionales, agences…
- Approche processus : audit du processus « achats », du processus
« gestion des stocks »…
- Ou encore approche thématique : audit de la sécurité, de la communication,
de la politique de vente….

2 Les ensembles homogènes sont élaborés et validés avec les opérationnels (lors de
l’atelier de cadrage).

Nota : La méthode utilisée est généralement la combinaison de ces différentes


approches.

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1. Problématique de la gestion du risque

Les risques sont des événements incertains susceptibles d’affecter la réalisation des
objectifs de l’organisation :

 Impact négatif – non atteinte des objectifs,


 Impact positif ou opportunité– événement apportant un bénéfice non attendu
à l’organisation.

Si un événement est certain– ce n’est pas un risque

Les risques peuvent être mesurés en termes de :


 Vulnérabilité: L’organisation est-elle susceptible d’être exposée à ce risque?
 Probabilité: Quelle est la probabilité que ce risque aura lieu et avec quelle
fréquence?
 Impact: Quelle est l’ampleur, conséquence de cet événement?

Les sinistres et les catastrophes se multiplient et avec elles les réactions se font de
plus en plus fortes:

• « Comment est-ce possible? »,


• « Comment a-t-on pu en arriver là ?»,
• « Pourquoi n'avoir pas réagi avant? »

En effet, si la survenance d'incidents plus ou moins graves n'a rien de nouveau et si la


prévention et la réactivité étaient et demeurent des saines pratiques reconnues, on note bien
qu'aujourd'hui le manque de vigilance, d'anticipation et de sens des responsabilités est
nettement moins bien accepté.

L'aléa n'est plus une donnée incontournable ... plus une justification en soi.

Les marchés financiers pour ce qui est des investissements, mais également le public pour
les causes nationales (les catastrophes : inondations, tremblements de terre) ne pardonnent
plus les erreurs de jugement et jugent plus sévèrement ce qui relève de la force majeure
comme ce qui relève de ce qui aurait dû être géré.

On recherche et on valorise une certaine continuité, une sécurité accrue. Actionnaire,


dirigeant, cadre, employé, fournisseur ou client, citoyens, nous sommes tous peu ou prou dans
cette mouvance et nous recherchons une meilleure maîtrise de notre environnement, une
sécurisation renforcée et une visibilité.

Les autorités de tutelle des secteurs sensibles (banque, assurance, santé, aviation ...) :

• développent des systèmes de normalisation, de mesure, de contrôle des


risques (réglementations prudentielles) ;

• et modulent agrément et marges de manœuvre en fonction des capacités de


gestion des risques de chacun.

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Enfin, la bonne maîtrise de ses activités, ce qu'on appelle le professionnalisme, c'est-à-dire


finalement un niveau supérieur de savoir-faire technique n'est-ce pas d'atteindre avec
plus d'assurance le meilleur niveau de performance en déjouant les pièges classiques
et « se jouant" des imprévus et « coups du sort " ?

Assurer sa performance, gérer les risques, mettre sous contrôle son activité ou une activité
déléguée c'est bien évidemment fixer des objectifs, organiser des moyens et manager la
performance ... mais c'est aussi faire face aux risques.

De quels risques parle-t-on ? On peut en distinguer 2 sortes :


 Les risques d'activité ou risques métiers11, ceux qui pèsent sur tous nos projets comme ceux
qui sont spécifiques à tel ou tel métier (sanitaire pour l'alimentaire, accidentel pour la distribution
de carburant, de crédit pour la banque ...)
 Les risques opérationnels, ceux qui proviennent de l'organisation retenue, de notre capacité
à la mettre en œuvre dans de bonnes conditions ... de nous tromper dans la mise en œuvre du
bon dispositif (contrôle interne).

Outre les différences intrinsèques évidentes, cette distinction est retenue pour faciliter
l'inventaire et la sélection des risques « à combattre" dans un premier temps et pour
préparer à des modes de gestion adaptés à chacune des catégories.

L'idée de départ est que quelle que soit l'organisation retenue, une entité est exposée à des
risques d'une certaine nature et d'une certaine intensité appelés « risques bruts ou
inhérent »

Face à ces risques, les entités conçoivent avec plus ou moins d'à propos et d'efficience des
réponses prudentielles (limites d'activité), organisationnelles, de procédures et de systèmes
pour réduire ces risques. On nomme ces réponses « dispositif de contrôle interne ou dispositif
de maîtrise des risques» (DMR).In fine, suivant l'efficacité et la permanence du DMR, une part
plus ou moins importante des risques bruts ou inhérents sont « filtrés».

Il subsiste alors des « risques nets ou résiduels» impactant l'entité. Ces impacts sont nommés
« incidents». Ils sont observables, plus ou moins rapidement.

2. Mise en œuvre de la démarche et des outils :

Etape 2 : Identification et évaluation des risques bruts ou inhérents

Il s’agit d’élaborer une matrice d’évaluation (Rapport type élaboration cartographie et plan d’ABR
Réf. 16 Kit) suivant les étapes ci-après :

11Les risques auxquels une entité est exposée sont pour une part importante directement liés à l'activité exercée.

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1. Identifier les risques associés à l’objectif, la mission, le domaine, l’activité ou la tâche (Tâche 1).Il
s’agit des inhérents (risques internes et externes) par rapport aux objectifs de contrôle
interne :
• respect des lois et règlements :
- Non-respect des lois, règlements, obligations contractuelles
- Faible qualité du système de pilotage
- Sanctions insuffisantes
• optimisation des opérations : risques affectant l’efficience, efficacité, économie des services fournis
(intrants, processus, produits, résultats, impact)
• sécurité des actifs : éthique, Fraudes
• qualité des informations : fiabilité de l’information, compte rendu

2. Rattacher le risque identifié à une typologie de risque (menu déroulant avec 11 catégories de
risque : voir infra) : (Tâche 2).
3. Effectuer une analyse causale par type de risque identifié en rapport avec les composants du
contrôle interne (Matrice d’évaluation de la qualité du contrôle interne, Réf. 11 Kit) : (Tâche 3).
4. Identification des conséquences probables (objectif, financier, humain, image,
usagers/client/partenaire : voir grille cotation impact) : Tâche 4
5. Identification des responsables (propriétaire, clients, fournisseurs, supports) : (Tâche 3)
6. Pour chaque ensemble homogène et pour chaque nature de risque, procéder à une cotation de
l’impact et de l’occurrence (Tâche 5) : voir Matrice concepts clefs: grille cotation probabilité et
impact
7. Formaliser les résultats dans une matrice des risques bruts ou inhérents (PxI) : Tâche 6.
8. Définir l’ensemble des Bonnes pratiques de Contrôle interne communément admises de maîtrise
des risques qui devront exister : Tâche 7.

Matrice des risques bruts ou


Livrables Etape 2 (tâches 6) : inhérents

Etape 2.1 Identification des risques et élaboration d’une typologie des risques
(identification des risques bruts)

Comment identifier les Risques majeurs inhérents ou bruts dans le secteur public?

 Les différentes techniques d’identification des risques sont les suivantes :


1. Identification basée sur les actifs créateurs de valeurs (risques associés aux actifs
intangibles).
2. Identification basée sur l’atteinte des objectifs (un risque peut empêcher l’atteinte des
objectifs; ces derniers sont d’abord définis, avant de leur associer les menaces pesant sur eux).
3. Identification basée sur les check-lists: liste déjà préconçue qui énumère l’ensemble des
risques possibles afin de voir si chaque risque concerne l’entité ou pas.
4. Identification par analyse historique: identification en se basant sur les risques opérationnels
déjà survenus au sein de l’entité.
5. Identification basée sur l’analyse de l’environnement (menaces de l’environnement
économique, technologique…).
6. Identification par analyse des activités: décomposition des processus en activités
identification des risques associés (conséquences potentielles de la non/mauvaise exécution
des tâches).

Nota
Dans le secteur public, les trois techniques combinées généralement utilisées sont :
• L’identification basée sur l’atteinte des objectifs
• l’identification par analyse des activités
• Et l’identification par analyse historique

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Important : Il ne s’agit pas d’identifier tous les risques : mais les risques critiques.

Démarche

Commencez d’abord par réfléchir en citoyen et usager des services publics, utilisez vos
compétences d’audit et de gestionnaire par la suite.

En tant que citoyen et usager des services publics, il se peut que vous connaissiez certains
des risques susceptibles d’affecter les objectifs du secteur public.

Vous connaitrez aussi quels sont les risques par :


 Votre propre expérience ;
 Les médias ;
 Les régulateurs ;
 Les bailleurs de fonds ;
 Rumeurs (mais faites attention…) ;
 Vos collègues ;
 Un questionnaire (voir modèle COSO proposé) et entretiens (préparer le guide
d’entretien) : Méthode MIRIS.

Les risques à considérer sont ceux susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs de
l’organisation. La connaissance des objectifs de l’organisation doit donc précéder
l’évaluation des risques.

Utiliser un modèle type COSO pour identifier et définir les objectifs de l’organisation :
 Rendre compte,
 Conformité,
 Opérations,
 Protection des ressources.

Exemple générique d’une Classification des Risques (Taxonomie) dans le secteur


public

Source Catégories de Description


du Risque Risque
Interne Stratégique Risques liés aux mauvais choix stratégiques, définition des objectifs à long et
moyen terme, politiques et priorités sectorielles.
Opérationnel Risques liés à la mauvaise exécution des plans et choix stratégiques. Ces
risques s’expriment dans le court terme et dans le cadre de la programmation
et planification annuelle.
Ressources Risques liés aux ressources humaines. Ces risques peuvent avoir des effets
Humaines sur le capital humain. Par exemple :
• Intégrité et honnêteté
• Recrutement (fraude)
• Connaissances et compétences
• Bien-être des employés
• Relation avec les employés
• Rétention, et
• Santé et sécurité au travail
Information (pour Risques liés à l’accès et partage des connaissances & qualité des informations
aide à la décision) de gestion (opérationnelles, financières) disponibles au sein de l’organisation.
Par exemple :
• Disponibilité de l’information (temps, exhaustivité)
• Stabilité de l’information
• Intégrité, fiabilité de l’information

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• Pertinence de l’information
• Rétention, et Protection

Litiges Risques de pertes causées par un litige. Par exemple :


• Réclamation des employés, du public, des fournisseurs de services
• Défaut d’exercer ses droits

Perte/Vol d’Actifs Risques de pertes ou vol d’actifs

Risque Risques liés aux approvisionnements. Par exemple :


d’approvisionnement • Coûts et stratégies d’approvisionnement
• Accès aux ressources
• Gaspillage des ressources matérielles
Niveau de service Les organisations du secteur public existent pour fournir des services aux
contribuables. Les risques surviennent quand la qualité des services rendus
n’est pas celle promise, ou le niveau de service est insuffisant.

Technologie de Risques liés spécifiquement aux objectifs des TI, infrastructures etc. Par
l’Information exemple :
• Problèmes de sécurit
• Disponibilité de la technologie (à jour)
• Infrastructures des TI
• Intégration/interface des systèmes
• Efficacité des technologies, et
• Obsolescence des technologies
Niveau de service Les organisations du secteur public existent pour fournir des services aux
contribuables. Les risques surviennent quand la qualité des services rendus
n’est pas celle promise, ou le niveau de service est insuffisant.

Niveau de service Les organisations du secteur public existent pour fournir des services aux
contribuables. Les risques surviennent quand la qualité des services rendus
n’est pas celle promise, ou le niveau de service est insuffisant.

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Source du Risque Catégories de Description


Risque
Interne Technologie de Risques liés spécifiquement aux objectifs des TI, infrastructures
(suite) l’Information etc. Par exemple :
• Problèmes de sécurité
• Disponibilité de la technologie (à jour)
• Infrastructures des TI
• Intégration/interface des systèmes
• Efficacité des technologies, et
• Obsolescence des technologies
Performance Risques liés à la dépendance vis-vis des tiers, sous-traitants. Par
des exemple :
Tiers, Sous- • Performance insuffisante
traitants • Services rendus en retard
• Problèmes de qualité
Santé et Risques liés à la santé et sécurité (ex. accident de travail,
Sécurité déclaration d’une maladie dans l’institution)
Plan de remise Risques liés à la non préparation ou l’absence d’un plan de
en état en cas remise en état pouvant ainsi nuire au bon fonctionnement après
de Sinistre/ un sinistre (ex. désastre naturel, actes de terroristes, etc.) Ceci
Continuité des amène une interruption dans le processus de production et
affaires pourrait possiblement interrompre les opérations jusqu’à la
remise en fonction des installations. Les facteurs à inclurent :
• Procédures en cas de sinistres, et
• Plan de crise
Conformité/ Risques liés aux exigences de conformité. Par exemple :
Législation • Mécanismes d’application et supervision
• Conséquences de la non-conformité, et
• Contraventions ou pénalités payées
Fraude et Risques liés aux actes illégaux ou irréguliers commis par des
Corruption employés et résultant en une perte d’actifs ou de ressources
Financier Risques englobant l’étendue de la gestion financière en général
(à l’exception de la qualité de l’’information financière). Quelques
exemples :
• Cash-flow et sa gestion
• Pertes financières
• Dépenses injustifiées
• Allocations budgétaires
• Collecte des revenus
• Augmentation des dépenses opérationnelles
Culturel Risques liés à la culture d’entreprise dans son ensemble et
l’environnement de contrôle. Quelques exemples :
• Canaux de communication et leur efficacité
• Intégration culturelle
• L’éthique et les valeurs
• Style de gestion

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Exemple générique d’une Classification des Risques (Taxonomie) dans le secteur


public

Source du Catégories de Description


Risque Risque

Externe Environnement Risques liés à l’environnement économique.


Économique Quelques exemples :
• Inflation
• Fluctuation dans les taux de change,
• Taux d’intérêts

Environnement Politique Risques émanant de facteurs politiques et décisions ayant un impact sur
le mandat et les opérations de l’institution.
Quelques exemples :
• Troubles politiques
• Élections nationales, provinciales, locales

Environnement Risques liés à l’environnement social de l’institution.


Social Quelques exemples :
• Le chômage, sous-emploi,
• Situation émigration/immigration

Environnement Risques liés à l’environnement naturel et son impact sur les opérations.
Naturel Quelques exemples :
• Épuisement des ressources naturelles
• Dégradation environnementale
• Pollution

Environnement Risques émanant des effets des avancements et changements dans la


Technologique technologie.

Environnement Risques relatifs à l’environnement législatif de l’institution. (ex.


Législatif Changements dans la législation, réglementation, etc.)

Exemple-Les risques liés à la responsabilité sociale de l'entité

E.1. Les valeurs fondamentales adoptées par les nations unies dans la déclaration
du millénaire

En 2000, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la déclaration du Millénaire, dans
laquelle les Etats membres ont exprimé leur attachement à certaines valeurs fondamentales
qui doivent sous-tendre les relations internationales au XXIe siècle :

Objectif 1 : Réduire l'extrême pauvreté et la faim


Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à 1
dollar par jour,
Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim.

Objectif 2: Assurer l'éducation primaire pour tous


Donner, d'ici à 2015, à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d'achever un cycle complet
d'études primaires.

Objectif 3: Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes


Éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire, de préférence avant
2005, et à tous les niveaux de l'enseignement au plus tard en 2015.

Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile


Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.

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Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle


Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle

Objectif 6: Combattre le VIH/Sida, le paludisme et d'autres maladies


Stopper la propagation du VIH/ sida d'ici à 2015 et commencer à inverser la tendance actuelle,
Stopper, d'ici 2015, l'incidence du paludisme et d'autres grandes maladies et commencer à inverser la
tendance actuelle.
Objectif 7 : Assurer un environnement durable
Intégrer les principes du développement durable, dans des politiques nationales; inverser la tendance
actuelle à la déperdition des ressources environnementales, Réduire de moitié d'ici à 2015 le
pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau
potable et en assainissement de base.

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement


Poursuivre la mise en place d'un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des
règles, prévisible et non discriminatoire. Cela suppose un engagement en faveur d'une bonne
gouvernance, du développement et de la lutte contre la pauvreté, au niveau tant national
qu'international,
S'attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés. La réalisation de cet objectif suppose
l'admission en franchise et hors contingents de leurs exportations, l'application du programme renforcé
d'allégement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE), l'annulation des dettes bilatérales
entre les créanciers officiels et l'octroi d'une aide publique au développement plus généreux aux pays
qui démontrent leur volonté de lutter contre la pauvreté,
Répondre aux besoins particuliers des États sans littoral et des petits États insulaires en
développement,
Traiter globalement le problème de la dette des pays en développement par des mesures d'ordre
national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme,
En coopération avec les pays en développement, créer des emplois décents et productifs pour les
jeunes,
En coopération avec l'industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et
abordables dans les pays en développement,
En coopération avec le secteur privé, mettre les avantages des nouvelles technologies, en particulier
des technologies de l'information et de la communication, à la portée de tous.

E.2. Les objectifs de développement durable

«Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants».

Antoine de SAINT-EXUPERY

La définition classique du développement durable provient du Rapport BRUNDTLAND : « Le


développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont
inhérents à cette notion : le concept de besoins, et plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande· priorité, et l'idée des limitations
que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de
l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir».

On peut considérer que les objectifs se partagent entre trois grandes catégories :
 Ceux qui sont traités à l’échelle de la planète : rapports entre nations, individus,
générations,
 Ceux qui relèvent des autorités publiques dans chaque grande zone économique
(Union européenne, Amérique latine, Asie, Afrique...), à travers les réseaux territoriaux
par exemple,
 Ceux qui relèvent de la responsabilité des entités.

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Risques caractéristiques auxquels les organisations publiques sont


confrontées

Manque d’innovation Perte ou détournement de fonds


entraînant des services dus à la fraude, à la corruption
inférieurs à la norme ou à un usage impropre

Changements
économiques tels qu’une Incohérence des
réduction de la croissance objectifs politiques
entraînant une diminution donnant lieu à des
des recettes fiscales et résultats non voulus
des occasions d’offrir une
gamme plus large de
services ou limitant la
disponibilité ou la qualité
des services existants
Absence de mesure
adéquate des
performances

Dommages écologiques Réalisation des


causés par l’absence de services à rendre
règlement ou de système
d’inspection
gouvernementale Absence de suivi de la
mise en œuvre

Retards dans les projets


entraînant des
dépassements et des
normes de qualité
inadéquates

Inadéquation des plans de


service pour assurer la
continuité de la réalisation
des services

Compétences ou Non-fourniture, par Absence d’évaluation Absence de mesure


ressources des entrepreneurs, correcte des projets adéquate des
insuffisantes pour des partenaires ou pilotes avant performances Risques
fournir les services d’autres agences l’introduction de techniques – manque
requis gouvernementales, nouveaux services, d’adaptation à l’évolution
des services requis susceptible de créer des technique ou
problèmes lorsque le investissement dans des
service devient technologies peu
entièrement opérationnel appropriées ou
incohérentes

Remarques : 11 Catégories de risques sont retenues dans le modèle proposé

1. Risques Economiques
2. Risques Stratégiques
3. Risques Financiers
4. Risques Opérationnels
5. Risques de fraude, corruption, détournement
6. Risques qualité des services
7. Risques Juridiques
8. Risques Informatiques
9. Risques Ressources Humaines
10. Risques d’images
11. Risques qualité de l’information

Etape 2.2 Création d’une échelle de cotation des risques et mise en œuvre (quantification ou
cotation)

La Quantification ou cotation des Risques : Mesure du risque: Quantifier la vulnérabilité


de l’entité face au risque par l’évaluation de:
 l’impact possible du risque et
 sa probabilité de survenance ou occurrence.

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La Quantification des Risques – Evaluation de l’Impact12


Score - 5- Critique 4- Majeur 3- Modéré 2- Mineur 1 - Non
Evaluation significatif
Echelle d’impact sur l’objectif
Risque ayant Risque ayant
Risque ayant Risque ayant Risque ayant
un impact un impact
une importance un impact un impact
relativement relativement
Description de critique sur la faible sur la négligeable
substantiel sur modéré sur la
l’impact sur capacité capacité sur la capacité
la capacité capacité
l’objectif d’atteinte de d’atteinte de d’atteinte de
d’atteinte de d’atteinte de
l’objectif de l’objectif de l’objectif de
l’objectif de l’objectif de
gestion gestion gestion
gestion gestion
Echelle d’impact sur l’image
Durée de Crédibilité Crédibilité Crédibilité Crédibilité Crédibilité
l’atteinte à gravement gravement affectée à affectée à affectée
l’image (vis-à-vis affectée à long affectée à court terme court terme (> pendant moins
de l’opinion terme (>3 ans) moyen terme (> 3 mois) 1 semaine) d’une semaine
publique, (>1 an)
d’organismes
internationaux
ou nationaux,
des Partenaires
Techniques et
Financiers
(PTF))
Echelle d’impact financier
1 000 000 à
> 10 000 000 100 000 à
Impact financier 10 000 000 10 000 à
CFA 1 000 000 < 10 000 CFA
F CFA CFA 100 000 CFA
CFA
Echelle d’impact Humain
Impact ayant Impact Impact
Impact
une importance relativement relativement Impact faible
négligeable
critique sur les substantiel sur modéré sur sur les agents
sur les agents
agents de les agents de les agents de de l’entité
Impact humain de l’entité
l’entité l’entité l’entité (surcharge de
(conditions (surcharge de
(surcharge de (surcharge de (surcharge de travail, stress,
sociales, de travail, stress,
travail, stress, travail, stress, travail, stress, démotivation,
travail,…) démotivation,
démotivation, démotivation, démotivation, accidents de
accidents de
accidents de accidents de accidents de travail,
travail,
travail, travail, travail, maladies...).
maladies...).
maladies...). maladies...). maladies...).

Echelle d’impact sur les clients/partenaires


impact
impact très impact impact
relativement impact faible
important sur significatif sur négligeable
significatif sur sur les parties
les parties les parties sur les parties
les parties prenantes
prenantes prenantes prenantes
prenantes externes :
Impact sur les externes : externes : externes :
externes : clients/usager
clients/ clients/usagers/ clients/usager clients/usager
clients/usager s/bénéficiaires
partenaires bénéficiaires, s/bénéficiaires s/bénéficiaires
s/bénéficiaires , fournisseurs,
fournisseurs, , fournisseurs, , fournisseurs,
, fournisseurs, PTF,
PTF, PTF, PTF,
PTF, investisseurs,
investisseurs, investisseurs, investisseurs,
investisseurs, etc.
etc. etc. etc.
etc.

12
Considération faite des facteurs qualitatifs et/ou quantitatifs

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L’impact peut donc concerner :


a) l’Humain : sur les travailleurs (surcharge de travail, stress, démotivation, accidents de travail,
maladies...).
b) le Financier : pertes financières (ressources en moins)
c) l’Image : réputation.
d) les relations avec les Clients/partenaires, usagers : impact sur les parties prenantes
externes : clients/usagers/bénéficiaires, fournisseurs, Etat, régulateurs, investisseurs,
revendicateurs, etc.
e) la technique : dysfonctionnements, impact sur la continuité du processus, sur les activités, sur les
produits/services, sur la qualité et les délais.

Quelques facteurs permettant de mesurer l’impact:


 Matérialité
 Conséquences financières
 Conséquences humaines
 Visibilité et degré d’implication des instances dirigeantes
 La Quantification des Risques – Probabilité de Survenance ou occurrence (critères
qualitatif/ quantitatif)

Echelle de probabilité des risques


Niveau de Très probable Probable Modérément Peu probable Rare
probabilité 5 4 probable 2 1
3
Le risque est Le risque a une Le risque est Le risque est
Le risque s’est
courant. Il a une chance au-dessus très peu concevable
manifesté
chance de la moyenne de fréquent, et peu mais il n’est
fréquemment et se
importante de se se manifester au probable de susceptible de
Description manifestera très
manifester au moins une fois survenir dans se manifester
probablement plus
moins une fois dans les 3 les 3 que dans
d’une fois dans les
dans les 12 prochaines prochaines circonstances
12 prochains mois
prochains mois années années extrêmes
Critères qualitatifs (orientés fraudes, malveillances,…)
Nuire à la bonne Attirer
Enrichissement Nuire à la
Nuire à marche d’un l’attention
Motivation personnel ou motifs hiérarchie ou à
l’institution service ou d’un (satisfaire son
idéologiques ses collègues
processus égo)
Critères qualitatifs (orientés erreurs, incidents opérationnels,…)
Très forte
Forte culture du
Culture limité du culture du
Aucune culture du Faible culture du risque et du
risque et du risque et
risque et du risque et du contrôle
contrôle interne. contrôle
contrôle interne. contrôle interne. interne.
Personnels de interne.
Sensibilisation Personnels de Personnels Personnels de
différents profils Personnels
et compétence différents profils différents profils différents profils
avec des expérimentés
des avec des avec des avec des
compétences et avec une
personnels compétences et compétences et compétences et
une expérience réelle
une expérience ne expérience de une expérience
standard. expertise.
faibles. Absence de base. Formation avancées.
Formation Formation
formation de base Formation
standard continue de
spécialisée
haut niveau

Quelques facteurs influençant la probabilité ou l’occurrence de survenance :


 Complexité des opérations
 Antécédents et réputation
 Compétence
 Stabilité et réforme

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 Liquidités des actifs


Etape 2.3 La Quantification ou cotation des Risques Inhérents – (Impact x Probabilité)
pour chaque ensemble homogène et formalisation des résultats dans une matrice des
risques bruts ou inhérents (Etape 2.4)

Risque brut ou inhérent : L’exposition au risque en terme absolu avant prise en considération des
mesures de contrôle interne

Score Ampleur
Combiné du Réponse et Traitement du Risque
(IxP) Risque
Inhérent

15 - 25 ELEVE Niveau de risque inacceptable– nécessité de maintenir un haut


niveau de contrôle pour réduire le risque résiduel à un niveau
(rouge) acceptable
8 - 14 MOYEN Niveau de risque inacceptable, excepté sous certaines conditions – un
niveau modéré de contrôle est nécessaire pour réduire le risque
(jaune) résiduel à un niveau acceptable

1-7 FAIBLE Généralement acceptable – un niveau faible de contrôle voire une


(vert) absence de contrôle peut être autorisé

Etape 2.5 La définition de l’ensemble des Bonnes pratiques de Contrôle interne


communément admises de maîtrise des risques qui devront exister.

 Matrice des Risques Inhérents (ou registre) – Cartographie du Risque inhérents


Département:
Objectif(s) Départementaux
1. Xx
2. Xx

Réf Réf. Risques Catégorie Analyse Responsable Risque Inhérent Bonnes


domaines, potentiel de risque Causale s pratiques
Missions, (par rapport (11 (par Pro I Score de CI de
activités, objectifs catégorie rapport b / CR maîtrise
tâches gestion et du s) composan ou des
CI) ts du CI) poids risques
Environneme
nt de contrôle
et pilotage
(processus
de pilotage
stratégique et
opérationnel)
Processus
Métier
Processus
d’appui

 Représentation Graphique du Risque Inhérent – Cartographie du Risque


La cartographie (ou Heat Map) permet de :
• Visualiser les risques acceptables et non acceptables
• individuellement
• en relations l’un par rapport à l’autre

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• en groupes ou sous-groupes

Impact

Probabilité

Les différentes méthodes de traitement des Risques

Traitement – mise en place de contrôles efficaces

Tolérance – Pas d’action supplémentaires, le risque se trouve dans les limites convenues, la
probabilité est extrêmement basse ou le coût du traitement dépasse le bénéfice attendu

Transfert -Passer le risque à d’autres institutions, par exemple, une assurance contre le risque,
un partenariat, une sous-traitance ou contractualisation du risque

Terminer : Suppression – Abandon de l’activité risquée

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1. Rappel de la définition du contrôle interne

C’est « le processus mis en œuvre par la direction générale, la hiérarchie, le personnel d'une
entreprise et destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs suivants :
 La réalisation et l’optimisation des opérations,
 La fiabilité des informations,
 Respect des réglementations en vigueur,
 La protection des ressources.

2. La démarche et les outils d’évaluation du contrôle interne

Etape 3 : Identification et évaluation de la maturité du contrôle interne

1. Pour chaque ensemble homogène, et au regard de chaque risque, identifier les dispositifs de contrôle interne
clefs en place (Matrice d’évaluation de la qualité du contrôle interne, Réf. 11 Kit, ou Matrice des risques
et contrôle, Réf. 13 Kit). (Tâche 1).

2. De procéder à la cotation de la qualité du contrôle interne par rapport à sa capacité de prévenir à protéger
donc à maîtriser les risques identifiés : adéquation de la conception et efficacité des contrôle (Matrice
d’évaluation de la qualité du contrôle interne, Réf. 11 Kit, ou Matrice des risques et contrôle, Réf. 13
Kit). (Tâche 2).

Par exemple une échelle de 5 en fonction des critères suivants :


* 0 à 3 pour la prévention : Qualité du dispositif de prévention des risques (formation, sensibilisation, contrôles,
etc.)
* 0 à 3 pour la Qualité du dispositif de protection contre les impacts des risques : pilotage institutionnel
performant, formalisation des procédures et diffusion, procédures appliquées et mises à jour, compétence
suffisante, diffusées (détection, correction)

3. Procéder à une cotation des dispositifs de CI existants (Tâche 3) : capacité à réduire la probabilité des
risques (prévention) et / ou à réduire l’impact (protection) : appréciation globale du CI sur une grille
de 1 à 5

Une note de (voir grille d’évaluation de la maturité du ci- après):


• 1 est attribuée pour un CI non ou peu fiable
• 2 est attribuée pour un CI informel
• 3 est attribuée pour un CI standardisé
• 4 est attribuée pour un CI maîtrisé ou surveillé
• 5 est attribuée pour un CI optimisé

4. Cette étape aboutit à la formalisation des résultats dans une maitrise d’évaluation du CI (Rapport
type élaboration cartographie et plan d’ABR Réf. 16 Kit). (tâches 4)

Matrice d’évaluation
Livrables Etape 3 (tâches 4) : du CI
Cette étape aboutit à la formalisation des résultats dans une maitrise d’évaluation du CI (tâche 4)

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Cotation du niveau de maturité du CI, échelle de 1 à 5 : qui définit la qualité,


l’efficacité, la pertinence, la fiabilité, et l’efficience du dispositif de contrôle interne
mise place et selon un code couleur lié à sa gravité

Commentaire sur la maturité du CI


Niveau Qualité
(Qualité du dispositif du contrôle interne)

Les activités de contrôle sont coordonnées et la


5
Optimisé gestion des risques est conduite dans un système
(Vert)
intégré

Les activités de contrôle sont décrites en détail et


4
Maîtrisé ou surveillé les contrôles sont effectifs. Il y a un responsable du
(Jaune)
CI et des vérifications sont faites régulièrement

Des lignes directrices ont été mises en place, les


3
Standardisé processus sont documentés et les contrôles sont
(Jaune)
adaptés

Les activités de contrôle interne sont mises en place


2
Informel mais sans standardisation. Ils dépendent des
(Rouge)
individus

1 Peu ou pas d’activités de contrôle interne sont


Non ou peu fiable
(Rouge) mises en place. L’organisation est à risque

Grille d’évaluation de la prévention

Niveau Qualité de la prévention Commentaire sur le CI


Aucune mesure de prévention n’existe
Qualité du Contrôle interne clef très
(Prévention inexistante), ou il manque une
faible, induisant une probabilité du
0 mesure importante, ou les mesures sont
risque très élevée (risque certaine)
inadaptées ou non mises en œuvre
d’occurrence
(Prévention inadaptée et ou Inefficace)
Il existe des mesures de prévention peu ou
Qualité du Contrôle interne clef
moyennement adaptées et/ ou
moyenne induisant une probabilité du
1 moyennement ou peu efficaces
risque modérée (quasi certaine ou
(Prévention peu ou moyennement adaptée
probable) d’occurrence
et ou efficace)

Il existe des mesures de prévention Qualité du Contrôle interne clef élevé


2 adaptées qui sont mises en œuvre induisant une probabilité du risque
(Protection adaptée et efficace) faible (ou peu probable) d’occurrence

Il existe des mesures de prévention très


Qualité du Contrôle interne clef très
adaptées qui sont efficacement mises en
élevé induisant une probabilité du
3 œuvre et pour lesquelles on assure une
risque très faible (ou quasi impossible)
traçabilité, un suivi et un contrôle
d’occurrence
(Prévision très adaptée et efficace)

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Grille d’évaluation de la protection :


Commentaire sur
Niveau Qualité de la protection
le CI
Aucune mesure de protection n’existe, ou il
manque une mesure importante, ou les Contrôle interne clef n’offrant aucun
0 mesures sont inadaptées ou non mises en effet protecteur (réducteur) sur l’impact
œuvre (Protection inexistante, inadaptée et ou du risque sur les objectifs
Inefficace)
Il existe des mesures de Protection
Contrôle interne clef ayant un effet
moyennement ou peu adaptées et ou
1 protecteur (réducteur) modéré ou
efficaces (Protection moyennement ou peu
moyen sur l’impact du risque
adaptée et ou efficace)

Il existe des mesures de Protection adaptées Contrôle interne clef ayant un effet
2 qui sont mises en œuvre (Protection adaptée protecteur (réducteur) sur l’impact du
et efficace) risque

Il existe des mesures de Protection très


adaptées qui sont efficacement mises en Contrôle interne clef ayant un effet
3 œuvre et pour lesquelles on assure une protecteur (réducteur) maximum sur
traçabilité, un suivi et un contrôle (Protection l’impact du risque
très adaptée et efficace)

3. Matrice d’évaluation du Contrôle Interne (voir page suivante)

Les contrôles internes mis en place pour maîtriser les risques peuvent être :
– Préventifs, détectifs ou de correctifs (ou a posteriori) et directif ;
– manuelles ou automatiques ;
– Contrôle essentiel (contrôle clés et secondaire) ;
– Contrôle complémentaire ou contrôle de compensation ;
– s’effectuent au niveau de l’entité, du processus, ou au niveau des opérations
(transactions).
 Rappel : Quelques exemples des activités de contrôle les plus courantes décrites par
le COSO :
– Revues du management, tels les examens du respect du budget, l'actualisation
des prévisions, la surveillance des actions ou des initiatives de maîtrise des coûts.
– Supervision directe d'une activité ou d'une fonction par les responsables de
fonctions ou d'activités spécifiques, par exemple vérification des rapports
analytiques de gestion, rapprochements.
– Traitement de l'information. Contrôles conçus pour vérifier l'exactitude,
l'exhaustivité et la validation des transactions, tels que :
• les contrôles généraux de l'infrastructure,
• la sécurité physique et logique,
• les contrôles sur la mise en œuvre des systèmes,
• les évolutions de versions ou les modifications,
• la reprise après sinistre et les contrôles des opérations issues des
systèmes.
– Contrôles physiques :
• (1) l’inventaire physique des espèces, des titres, des stocks, du matériel et
des autres immobilisations, et la comparaison du résultat de cet inventaire
avec les chiffres enregistrés dans les comptes et les dossiers ;
• et (2) les obstacles ou restrictions physiques, tels que les barrières et les
verrous.

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– Indicateurs de performances : analyse des écarts entre prévisions et réalisations.


– Séparation des tâches incompatibles afin de limiter le risque d'erreur ou de fraude.

Existence Cotation du niveau de maturité


Oui Non ou du contrôle Interne :
N/A Prévention (3) et Protection (3) =
Niveau de maturité CI
1à5

Le chiffrage de la qualité ou maturité du contrôle interne (dispositifs de prévention,


de protection, de détection et de correction afin de faire face aux risques identifiés)
repose sur les critères ci-après :

• Efficacité: capacité du contrôle clés à jouer pleinement son rôle et à atteindre les
résultats pour lesquels il est mis en œuvre
• Pertinence (adéquation): utilité du contrôle clés, adapté au risque à maîtriser.
• Fiabilité: capacité du contrôle clés à fonctionner correctement de façon permanente.
• Qualité de la conception et de la mise en œuvre du contrôle clés
• Efficience: coût/résultats/délais d’obtention des résultats.

 La réalisation des tests suivants permet de s’assurer de l’adéquation de la


conception et de l’efficacité des contrôles clés :

1. existence des bonnes pratiques (des contrôle internes clés conformes aux bonnes
pratiques) ;
2. pertinence (adéquation), de la qualité de la conception, de la qualité de l’application et de
l’efficacité de la mise en œuvre des bonnes pratiques (prise en compte des incidents :
historique) ;
3. existence de dispositifs alternatifs (dispositifs mis en place en l’absence des bonnes
pratiques) ;
4. pertinence (adéquation), de la qualité de la conception, de la qualité de l’application et de
l’efficacité de la mise en œuvre de ces dispositifs alternatifs.

L’évaluation globale et la cotation du dispositif de maîtrise des risques intervient à la fin des
tests ci- dessus. Une validation avec les opérationnels permet de conclure sur la qualité réelle
du Contrôle interne.

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Cartographie des risques (Forces et faiblesses apparentes du CI par rapport aux risques inhérents)
Ré Réf. et domaines Identificatio Catégorie Analyse Responsabl Risque Inhérent Bonnes Identification des Evaluation des
f. auditables (les n des de risque Causale es pratiques Contrôles Internes Contrôles Internes
(par rapport Prob I Scor de CI de Clefs pour mitiger Clefs existants
missions) : Risques (11 (propriétaire
composants e maîtrise le risque (Pro et Pré) =
Processus, sous potentiels catégories) s des P*I
du CI) des Maturité du CI
processus, (par rapport risques et risques Pré Pro Niveau
missions, objectifs du client, de
CI) Existants Inexistants
activités, tâches fournisseur, maturit
(forces (faiblesses é CI
appui) apparente apparente 1à5
s) s)
Environnement de
contrôle et
gouvernance

Processus Métiers

Processus d’appui

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4. Traitement des Risques par les Activités de Contrôle Interne

Le contrôle interne est le principal mécanisme de traitement des risques.

Contrôles internes : Procédés destinés à aider l’entité à accomplir ses objectifs de gestion
par le biais de :
 Structure organisationnelle,
 Répartition des tâches,
 Délégations de pouvoir,
 Qualité du personnel,
 Systèmes de gestion de l’information.

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1La démarche

Etape 4 : Evaluation des risques résiduels

La dernière étape est d’évaluer avec les propriétaires des risques dans quelle mesure le
système de contrôle interne en place réduit le niveau du risque inhérent
(probabilité/prévision ou impact/protection).

1. En rapprochant, pour chaque « ensemble homogène », la matrice des risques bruts de


celle concernant l'évaluation du contrôle interne, l’auditeur détermine les risques
résiduels (filtrés par le CI), il peut être déduit une cartographie des risques
résiduels (non couvert ou mal couvert par un dispositif de CI absent ou défaillant) :
(Tâche 1).

2. On obtient en final une cartographie des risques pour toute l’organisation découpée en
métier, entité et processus (Tâche 2).

❑ Nota : L’évaluation du risque résiduel est effectuée comme suit : score Risque
résiduel égal :
1. L’Impact résiduel (= Impact risque inhérent – Niveau de Protection CI) : c’est la
différence entre la cotation de l’impact (I) du risque inhérent et la cotation du niveau de
protection du CI (Pro).

Conditionnalité de la cotation de la protection : le niveau de la protection (dispositif de contrôle


interne mis en place qui devrait agir sur l'impact ou la gravité d'un risque) ne peut être supérieure
ou égal (>=) à celui de l’impact du risque inhérent, car elle ne permettra pas une couverture
totale de la gravité du risque. Par conséquent, la cotation de la protection sera toujours inférieure (<)
d’au moins 1 point de celle de l’impact.

2. la Probabilité résiduelle = Probabilité risque inhérent –niveau de la capacité du


CI à Prévenir le risque : c’est la différence entre la cotation de la probabilité du risque
(risque inhérent) et la Cotation de la prévention (Pré).

Conditionnalité de la cotation de la prévention : le niveau de la prévention (dispositif de


contrôle interne qui agit sur la probabilité ou l’occurrence d'un risque) ne peut être supérieure ou
égal (>=) à celui de la probabilité du risque inhérent, car si le risque est survenu, c’est parce que
le dispositif de contrôle est inefficace et/ou inadéquat. Par conséquent, la cotation de la prévention
sera toujours inférieure
Livrables (<) d’au
Etape 4 : moins 1 point de celle de la probabilité.

Livrables Etape 4 : Cartographie


des risques

Fin

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 75

REMARQUE

Le risque résiduel correspond au risque brut non couvert (ou mal) par un dispositif de contrôle
interne absent (ou défaillant). Il est déduit sur la base de l’appréciation des forces et
faiblesses du dispositif de contrôle interne de l’entité (la qualité du CI amplifie ou
atténue la probabilité et l’impact du risque brut).
En effet l’évaluation qualitative de la probabilité et de l’impact d’un risque est inversement
proportionnelle à la qualité du contrôle interne.
Niveau du contrôle interne Probabilité et impact du risque
Elevé Faible
Moyen Moyenne
Faible Elevée

La prévention a pour objectif de diminuer la probabilité ou la fréquence de survenance d’un


sinistre. En revanche, elle peut être sans effet sur la gravité des sinistres potentiels.

Rappelons la différence fondamentale avec la protection. Celle-ci s’adresse, avant tout, à la


gravité en cherchant à la contenir, sans préoccupation quant à la fréquence. En analyse
systémique, on peut également dire que la prévention est l’action sur les causes, et la
protection est l’action sur les conséquences.

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2. Outils de cotation du risque résiduel

Risque résiduel: L’exposition au risque qui existe après considération des contrôles internes mis en
place pour détecter ou prévenir ces risques

Score Ampleur du Réponse et Traitement du Risque


Combiné Risque
(IxP) Résiduel
Niveau de risque résiduel inacceptable- les contrôles
sont inadéquats (mauvais design) or inefficaces
15 - 25 (mauvaise application).
ELEVE
(rouge) Contrôles nécessitent refonte complète ou efforts
significatifs dans leur application.
Le risque est soit Traité, Transféré ou terminé.
Niveau de risque résiduel inacceptable- les contrôles
sont inadéquats (mauvais design) or inefficaces
8 - 14 (mauvaise application).
MOYEN
(jaune) Contrôles nécessitent refonte ou plus d’efforts dans
leur application.
Le risque est soit Traité, Transféré ou terminé.
Risque résiduel généralement acceptable – requiert une
1-7
FAIBLE amélioration minimale des contrôles, ou maintien en l’état.
(vert) Le risque peut être toléré.

3 L’appétence au risque du management

Il s’agit de déterminer au près du Management, le niveau d’’appétence au risque (ou


le niveau de risque accepté) qui représente le niveau de risque acceptable retenu par
la hiérarchie dans l’attente des objectifs.

Il est établi sous forme de menu déroulant à quatre (04) Niveaux :


- Traiter
- Tolérer
- Transférer
- Terminer

4 Rang de priorité

Il s’agit d’apprécier le niveau de gravité du risque et donc son rang de priorité


(résolution des problèmes), en deux temps :

1. Niveau de survenance ou de récurrence (expérience historique : survenu ou pas)


2. Niveau de gravité suivant une grille de 1 à 3

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Rang de Explication de la vulnérabilité


Niveau de Priorité
priorité (commentaire)

Zone d’audit et de traitement Risque inacceptable devant être mis


1 des risques prioritaires (Action immédiatement sous contrôle (plan d'audit/
immédiate) plan d'action)

Risque inacceptable, protection insuffisante


Zone d’amélioration (Attention
2 appelant des actions de remédiation en
immédiate)
moyen terme (plan d'action)

Les actions déjà existantes permettent de


Zone d’observation maîtriser les risques identifiés. Les
3
(Réévaluation périodique) dispositifs en place doivent être suivis et
entretenus

5. Modalités de traitement du risque résiduel (commentaires)

 Pour les risques élevés, l’auditeur élabore une Feuille d’Analyse des risque (FAR,
Réf. 15 Kit) précisant :
• Le problème
• La cotation du risque inhérent
• Le risque résiduel et sa cotation
• Les dysfonctionnements à l’origine du risque résiduel
• Les conséquences sur les objectifs de gestion de l’entité
• Les éléments de contrôle interne à mettre en place (plan de mitigation)
• Les missions proposées par l’audit (type –assurance ou conseil -, objet, durée).

La FAR est datée, signée par l’auditeur, l’audité et le superviseur (le cas échéant), lors de la
séance de restitution sur site. Un Procès-verbal est dressé par l’auditeur qui constate les points
d’accords sur les risques et les méthodes de mitigation retenues (PV compte rendu réunion sur
site, Réf. 8.2).

En final, on obtient une cartographie des risques pour la globalité de l'organisation découpée
en « ensembles homogènes » (« métiers », « entités », « processus »).

Des modalités de mitigation sont décidées par la Direction (décision quant à l'acceptation
du risque résiduel ou la définition et la mise en œuvre de nouveaux dispositifs de prévention,
de réduction ou de protection pour en assurer la maîtrise : assurance, dispositifs de contrôle
interne...), (Rapport type élaboration cartographie et plan d’ABR, Réf. 16 Kit).

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 78

Un plan de management des risques (ou de mitigation) est élaboré et validé par la
hiérarchie. Le plan de mitigation précise :
• Risques
• Cotation (et rang de priorité)
• Objectif (Activité/tâche)
• Action de remédiation (recommandation)
• Période retenue pour la mise en œuvre
• Responsable de l’action
• Coût estimatif

La cartographie aide à définir la valeur des mesures de contrôle :


 Là où aucun contrôle n’existe, mais devrait l’être (Vulnérabilité)
 Là où les contrôles réduisent la probabilité de survenance des risques
 Là où les contrôles évitent ou limitent les conséquences du risque(Impact)
 Aide à orienter le travail des auditeurs et inspecteurs internes dans le cadre d’une
approche d’audit basée sur les risques.

Cartographie ou registre des risques (voir page suivante)

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Cartographie ou registre des risques


Référentiel à utiliser pour évaluer le risque inhérent, le niveau de contrôle interne, le risque résiduel et les mesures de traitement du risque résiduel

Risque
résiduel
Nota : Tout
Risque Évaluation du Plan de management
score élevé Classement Plan d'audit

Conséquences probables
Inhérent contrôle interne des risques
fait l’objet de
Éléments FRAP (Voir
Entités Bonnes clés du Appétence
QCI) pour le
impliquées pratiques Contrôle
Causes

Mission/O Type risque :

Niveau de maturité CI
Risque (Propriétaire, de CI de interne
Réf. bjectifs/ de - Traiter

Probabilité (P) 1 à 5
identifié Fournisseur, maîtrise existants
Activités risque - Tolérer Période
Client, des ou Rang Effort

Prévention

Probabilité
Protection
(Pro) 0 à 3

(Pré) 0 à 3
-Transférer retenue Objectifs

= P - Pré
= I - Pro
d’Audit

Impact
Appui) risques inexistan Déjà de Actions Type

Score
Impact(I) 1 à 5

1à5
- Terminer pour Audit et
ts Survenu priorité (Recommand de Indicatif

Score= PxI
mise Proposé Périmètre
Oui/Non Échelle ations) revue (Jours/
en d’Audit
1à3 hommes)
œuvre

PROCESSUS DE PILOTAGE
ENVIRONEMENT DE CONTROLE
A- Les préalables au contrôle interne
Objectifs Généraux
A1
B- REGLES D'EXEMPLARITE ET D'INTEGRITE: E& I
B1
J GOUVERNANCE
J1
PROCESSUS METIERS
PM
1
PROCESSUS SUPPORTS OU DE SOUTIENS
PS
1

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Remarques : La Considération de la Qualité des Contrôles –le Risques Résiduels

Risque résiduel : L’exposition au risque qui existe après considération des contrôles internes
mis en place pour détecter ou prévenir ce risque.

Pourquoi considérer le risque de cette manière ?

Aide à définir la valeur des mesures de contrôle :


 Là où aucun contrôle n’existe, mais devrait l’être (Vulnérabilité)
 Là où les contrôles réduisent la probabilité de survenance des risques
 Là où les contrôles évitent ou limitent les conséquences du risque (Impact)
 Aide à orienter le travail des auditeurs et inspecteurs internes dans le cadre d’une
approche d’audit basée sur les risques.

Représentation Graphique du Risque Résiduel – Cartographie du Risque

La dernière étape est d’évaluer dans quelle mesure le système de contrôle interne en place
réduit le niveau du risque inhérent. Ce graphique indique l’évolution du risque lorsque le
contrôle interne est pris en compte.

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Test de QCM synthèse risques Travaux de groupe


connaissances

QCM de synthèse : Management et audit basés sur les risques

Test de Connaissances – Q1

1. Le but d’un référentiel de contrôle est :


a. D’instaurer la discipline du contrôle interne à travers une organisation
b. D’introduire une cohérence entre le risque et les concepts de contrôle à travers
une organisation.
c. De démontrer la relation entre le risque et le contrôle
d. a, b, et c

Test de Connaissances – Q2
2. Le référentiel de contrôle du COSO :
a. Est fondé sur un environnement de contrôle et une bonne gestion des risques
b. Peut être appliqué dans toutes/tous les opérations/services du secteur public
c. Est le modèle préféré pour le secteur public
d. a, b, et c

Test de Connaissances – Q3

3. Une considération clé pour comprendre le risque est que :


a. Le risque est de nature incertaine
b. Le risque ne peut pas être géré
c. Le risque est la responsabilité principale des auditeurs internes
d. Aucune de ces réponses

Test de Connaissances – Q4

4. Une exposition aux risques--avant d'envisager toute mesure de contrôle interne en


place--est considérée comme :
a. Un risque stratégique
b. Un risque résiduel
c. Un risque inhérent
d. Aucune de ces réponses

Test de Connaissances – Q5

5. Les contrôles internes sont essentiellement mis en place pour :


a. Supprimer les risques
b. Accepter les risques
c. Réduire les risques
d. Transférer les risques

Test de Connaissances – Q6

6. Lequel de ces risques n'est pas un risque du secteur public ?


a. Réputation
b. Stratégique
c. Contrôle
d. Aucune de ces réponses

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Test de Connaissances – Q7
7. Quelle catégorie de risques est la plus importante dans le secteur privé africain ?
a. Financier
b. Opérationnel
c. Réputation
d. Aucune de ces réponses

Test de Connaissances – Q8
8. Décider quel niveau de risque est acceptable ou inacceptable considérant chaque
catégorie de risques, est une responsabilité clé de:
a. La Direction
b. Des auditeurs internes
c. a et b
d. Aucune de ces réponses
Test de Connaissances – Q9
9. Les risques sont évalués en termes de :
a. Vulnérabilité
b. Impact
c. Probabilité
d. a, b, et c
Test de Connaissances – Q10
10. Lequel n'est pas un élément du cadre COSO :
a. environnement de contrôle
b. Leadership
c. Les activités de contrôle
d. Information et communication
Test de Connaissances – Q11

11. En ce qui concerne les auditeurs internes, quelle phrase est exacte :
a. L'indépendance est une condition préalable à l'objectivité
b. L'objectivité est une condition préalable à l'indépendance
c. L’indépendance et objectivité ne sont pas liées
d. Les auditeurs internes ne sont tenus d'être objectifs
Test de Connaissances – Q12

16. Dans un contexte de management et d’audit interne fondés sur les risques,
recommander des moyens pour éliminer ou réduire les excès de contrôle des risques
mineurs est une responsabilité :
a) De la direction
b) Des auditeurs externes
c) Des auditeurs internes
d) Aucune de ces réponses
Test de Connaissances – Q13
17. Dans le contexte du management et de l’audit interne basés sur le risque, le risque
inhérent est normalement évalué en termes de:
a. Probabilité

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b. Impact
c. Probabilité x Impact
d. Dommage financier seulement
Test de Connaissances – Q14

18. Dans un contexte management et d’audit interne basés sur le risque, la cartographie
ou Heatmap est une manière de décrire :
a. Une exposition aux risques
b. Les risques opérationnels
c. Les niveaux des critères de risques
d. Aucune de ces réponses

Test de Connaissances – Q15

15. Lorsque le plan d’audit interne basé sur les risques est complété, dans quel ordre de
priorité le chef du département d’audit interne devrait-il communiquer les questions
suivantes à la direction :
I. Détection des expositions aux risques inacceptables
II. Les principaux objectifs d’audit interne à aborder
III. les principaux processus de contrôle liés à des objectifs essentiels d'audit
IV. Les missions d’audit interne exclues du plan de travail annuel
a. I, II, III, IV
b. II, III, I, IV
c. I, III, II, IV
d. IV, I, II, III

Test de Connaissances – Q16


19. Les objectifs d’audit interne sont principalement liés:
a. Aux objectifs de gestion de l’entité
b. Aux missions d’audit interne individuelles
c. Les deux a. et b.
d. Aucune de ces réponses

Test de Connaissances – Q17


20. Une réunion d'ouverture avec la direction est la suivante:
a. Obligatoire
b. Hautement souhaitable
c. Pas nécessaire
d. Il vaut mieux éviter d’avoir cette séance d’ouverture pour assurer que l'équipe
d'audit interne reste indépendant
Test de Connaissances – Q18
18. En suivant une approche fondée sur le risque pendant une mission d’audit interne,
quelle séquence de tâches devraient suivre les auditeurs internes:
I. Comprendre les objectifs de gestion de l'entité auditée
II. Comprendre et évaluer les risques de l'entité auditée
III. Suggérer des possibilités d’améliorations significatives dans l'entité auditée
IV. Confirmer l'efficacité des pratiques de la gestion des risques et des processus
dans l'entité auditée
a. I, II, III, IV
b. III, I, II, IV
c. I, II, IV, III
d. I, III, II, IV

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 84

Test de Connaissances – Q19


19. Quelle est la relation entre les objectifs des missions d’audit interne et les objectifs de
l‘organisation :
a. Il n'y a pas de relation
b. Les objectifs de la mission doivent être liés aux objectifs de gestion
c. Les objectifs de gestion devraient être liés aux objectifs de l'engagement
d. Les objectifs de la mission et les objectifs de l‘organisation doivent être tous liés
aux contrôles internes
Test de Connaissances – Q20

20. Si la direction n’établit pas suffisamment de critères de mesure pour déterminer


l’atteinte des objectifs de gestion, les auditeurs internes devraient:
a. Utiliser leurs propres normes
b. Délivrer un rapport d’audit interne notant l'absence de critères de mesures
adéquats
c. Travailler avec la direction pour l'élaboration de critères appropriés
d. Aucune de ces réponses

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Date : Durée
CARTOGRAPHIE DES RISQUES
Séquence 3 : Les applications pratiques de Classement: Sq3 Rédacteur :
l’évaluation des risques SS

Objectifs  Maîtriser les techniques et les outils d’établissement du plan d’audit


 Maîtriser la méthodologie d’élaboration du planning d’audit
 Savoir planifier les missions individuelles d’assurance et de conseil
 Savoir élaborer la cartographie des risques de fraude

Exposés :

N° Fiches Titres / Contenu Stratégie d’animation


11 Etablissement du plan et du planning d’audit Exposés et discussions

12 Planification et suivi des actions d'amélioration Exposés et discussions

Cas pratique Elaboration du plan et du planning d’audit Travaux pratiques de groupe noté (délais
deux semaines)

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 86

1 Rappel des prescriptions des normes IIA -2020 communication ; 2030 –


Gestion des ressources
Le Plan d’audit annuel est issu directement de l’analyse des risques de la structure.

Le plan répond aux principes énoncés dans les Normes internationales pour la pratique
professionnelle de l'audit interne émis par l’Institut d’Audit Interne (IIA) et en particulier:

IIA 2020 – Communication et approbation


Le responsable de l'audit interne doit communiquer à la Direction Générale et au Conseil son
plan d'audit et ses besoins, pour examen et approbation, ainsi que tout changement important
susceptible d'intervenir en cours d'exercice. Le responsable de l'audit interne doit également
signaler l'impact de toute limitation de ses ressources.
IIA 2030 – Gestion des ressources
Le responsable de l'audit interne doit veiller à ce que les ressources affectées à cette activité
soient adéquates, suffisantes et mises en œuvre de manière efficace pour réaliser le plan
d'audit approuvé.

Interprétation :
On entend par ressources adéquates, la combinaison de connaissances, savoir-faire et autres
compétences nécessaires à la réalisation du plan d’audit. On entend par ressources
suffisantes, la quantité de ressources nécessaires à la réalisation du plan d’audit. Les
ressources sont mises en œuvre efficacement quand elles sont utilisées de manière à
optimiser la réalisation du plan d’audit.

Norme IIA 2060 - Rapports à la Direction Générale et au Conseil


Le responsable de l'audit interne doit rendre compte périodiquement à la Direction Générale
et au Conseil des missions, des pouvoirs et des responsabilités de l'audit interne, ainsi que
du degré de réalisation du plan d’audit. Il doit plus particulièrement rendre compte :
• de l’exposition aux risques significatifs (y compris des risques de fraude) et des contrôles
correspondants ;
• des sujets relatifs au gouvernement d’entreprise; et
• de tout autre problème répondant à un besoin ou à une demande de la Direction Générale ou
du Conseil.

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2. Le plan pluriannuel et le planning d’audit basé sur le risque en 8 étapes

Tâche / Responsables
1 Le responsable de l’audit interne liste tous les ensembles potentiellement auditables sur la
période du plan d’audit. Si l’organisation dispose d’une cartographie des risques, ces
ensembles auditables peuvent correspondre à la notion « d’ensembles homogènes »
définie précédemment. Ce listing se doit d’être exhaustif, pour cela plusieurs approches
permettent de cerner les missions possibles :
- Approche par « métier » de l’organisation
- Approche par « entité » : filiales, usines, délégations régionales, agences…
- Approche processus : audit du processus « achats », du processus
« gestion des stocks »…
- Ou encore approche thématique : audit de la sécurité, de la communication,
de la politique de vente….
2 Un audit mandaté par l’Institution revêt une importance particulière étant donné qu’il se place
au sein d’une stratégie globale de l’Institution et doit être priorisé. Les audits demandés par
la hiérarchie supérieure peuvent être :
- Des audits thématiques (politique sociale…)
- Des audits stratégiques ou de performance
- Des audits de conformité
- Des audits de la fraude
Les audits demandés par les autres commendataires (directions opérationnelles ou
fonctionnelles….) viennent compléter les demandes de la direction générale. Toutes ces
demandes doivent être formalisées.
La direction de l’audit interne, à partir de ces différentes sources d’informations, recense
l’ensemble des besoins en termes d’ensembles auditables ou univers d’audit (métiers,
entités, processus, thématique).
3 La direction de l’audit interne hiérarchise l’ensemble de ces demandes en fonction des
risques spécifiques de chacune des entités potentiellement auditables. Pour cela il dispose
de plusieurs sources d’informations :
- Les résultats d’une cartographie des risques
- Les résultats d’une démarche autoévaluation
- Les travaux d’un service « risk management » et/ou d’un service « contrôle
interne » si l’organisation en dispose
- Le suivi des recommandations des missions précédentes
Le responsable de l’audit interne en collaboration avec son équipe peut procéder :
- L’identification des risques inhérents (typologie et cause)
- à une pondération des risques. Cette pondération s’effectue selon plusieurs
critères :
• à une appréciation quantitative du risque : évaluer le poids de
l’entité auditables en fonction de son volume d’activité
• Une appréciation quantitative du risque (probabilité x impact sur
une échelle de 5 x5 = 25)
• Une appréciation à priori de la maturité du contrôle interne existent
dans l’entité auditables (Prévention x Protection sur une échelle de
0 à 3)
- A une déduction du risque résiduel apparent (faible, moyen, élevé)
- La détermination de l’appétence au risque du management
- A une identification des modalités de traitement (plan de mitigation et plan
d’audit)

4 Avant de sélectionner les entités auditées, la direction de l’audit interne évalue les
ressources et les compétences dont elle dispose pour assurer l’exécution du plan d’audit.
Eventuellement elle sollicite des moyens supplémentaires auprès de la hiérarchie.

5 En fonction des demandes préalablement hiérarchisées et des capacités du service d’audit


interne (effectif du service et compétences), le directeur du service d’audit interne
sélectionne les demandes de missions à retenir dans le plan d’audit. Il élabore un projet de

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 88

plan d’audit. Les missions sont réparties en missions d’assurance y compris audit de la
fraude, et de conseil
6 Lorsque toutes les missions d’audit sont définies et priorisées, le plan d’audit doit être
avalisé par la hiérarchie (le Ministre).
Un plan d’audit est défini sur une période de 3 à 5 ans mais est revu annuellement et peut
être modifié sous demande expresse de la direction générale (hiérarchie supérieure)13

7 Si le projet de plan d’audit n’est pas validé par la hiérarchie supérieure, celui-ci est revu par
le directeur de l’audit en tenant compte des nouvelles priorités fixées par la hiérarchie
supérieure (SE, Directeurs opérationnels et Conseil des Ministres) : (étape 3).
Si le projet de plan d’audit est validé par la hiérarchie supérieure, le directeur de l’audit établit
un plan d’audit définitif.
8 En fonction des disponibilités des auditeurs et des contraintes de temps éventuelles des
entités à auditer, le directeur de l’audit établit un planning d’audit précisant :
- La date de début et la durée probable de chaque mission
- La composition de l’équipe d’audit
- La date de remise du rapport aux audités
- ….

3. La démarche et les outils détaillés pour l’élaboration du plan pluriannuel et du


planning ABR à partir de la cartographie des risques

L’Elaboration du Plan pluriannuel d’Audit Basé sur les Risques à partir de la cartographie des
risques

Construire une matrice comprenant les éléments suivants:


1. Objectifs de gestion
2. Processus/entités auditables
3. Unités/Département responsables
4. Evaluation des risques inhérents (avec justification des facteurs de risque)
5. Evaluation de la qualité des principaux contrôles clefs en place
6. Evaluation des risques résiduels (avec justification des facteurs de risque)
7. Classer les éléments de l’univers d’audit par niveau de risques
8. Appliquer la politique de couverture d’audit
9. Déterminer les audits sur les 3 prochaines années, le champ d’audit et les objectifs d’audit

3.1 La démarche et outil d’élaboration du plan ABR pluriannuel à partir de la cartographie


des risques (à partir de l’étape 7)

La construction du plan d'audit à partir de la cartographie des risques se fait généralement au


travers de quatre étapes successives.

1. traduire le niveau de risque attribué à l'objet auditable par la cartographie des


risques en une fréquence d'audit cohérente ou politique de couverture

 La politique de couverture

• L’audit est une activité systématique (tout le champ de l'organisation doit être couvert et
audité) et périodique (en principe en un maximum de 3 ans).

• Mais le programme triennal doit reposer sur une analyse du risque (la cartographie).

Celle-ci va faire varier la fréquence des missions d'audit selon les différents services
qui constituent cette organisation:

13
Voir ci-après méthodologie de révision ou d’élaboration du plan annuel d’audit en 10 étapes

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 89

– tous les ans pour les plus exposés (Risques de niveau 1),
– tous les 2 ans pour d'autres, (Risques de niveau 2)
– tous les trois ans seulement, voire rarement, pour les zones de risque faible et accepté
(Risques de niveau 3).

Chaque institution, à condition d'avoir préalablement effectué ce travail, peut connaître ainsi
le nombre d'auditeurs qui lui sont nécessaires.

Champ de l’Administration à auditer- périodicité

B1
B2
B3
B4
B5

Légende :

L'organisme comporte 5 directions

à auditer tous les ans


à auditer tous les 2 ans
à auditer tous les 3 ans
pourrait être négligé

Nota :A chaque mise à jour du plan d'audit pluriannuel (par exemple en fin d'année), toute modification
du niveau de risque issu de la cartographie entraînera ainsi logiquement une révision de la date du
prochain audit par rapport au précédent passage, voire un positionnement au plus tôt dans le
calendrier de missions en cas de dégradation particulièrement importante et soudaine du niveau
de risque.

2. La deuxième étape dans la construction du plan d'audit est la prise en compte


des objets auditables dont le niveau de risque n'a pas été évalué au moyen de la
cartographie (cf. point 2 ci-avant).

Faute de pouvoir disposer comme indiqué ci-dessus d'un niveau de risque issu de la
cartographie pour la détermination de la date à laquelle positionner ces objets auditables dans
le plan d'audit, la date sera alors fixée en fonction d'autres critères nécessairement plus
subjectifs. A titre d'exemple, une fonction récemment réorganisée sera souvent auditée dans
l'année qui en suit la mise en œuvre, alors qu'une nouvelle activité pourra nécessiter un délai
d'un à deux ans avant de pouvoir disposer du recul suffisant pour en effectuer un bilan
pertinent.

3. La troisième étape consiste en l'évaluation des moyens humains nécessaires


pour la réalisation des missions positionnées dans le plan d'audit.

À partir de ce tableau, qui est au fond un plan de charge, on peut déduire les besoins en
nombre d'auditeurs pour effectuer la tâche ainsi définie, dans le temps imparti et avec la
fréquence souhaitée.

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Ce dimensionnement, à la fois quantitatif et qualitatif, sera fonction de différents critères tels


que par exemple : la taille des équipes auditées, le niveau de complexité de l'activité ou de
l'organisation de l'objet auditable, le besoin de compétences spécifiques en matière technique
ou linguistique, le contexte de la mission, etc.

En complément des facteurs énumérés ci-dessus, le niveau de risque issu de la cartographie


des risques peut également constituer un bon indicateur pour évaluer le dimensionnement de
l'équipe d'audit : les missions sur des objets auditables à risque élevé pourront ainsi être
confiées à des auditeurs plus expérimentés et/ou plus nombreux.

4. Enfin, la dernière étape dans la construction du plan d'audit sera de mettre en


cohérence les besoins théoriques déterminés ci-dessus avec les ressources
réellement disponibles, tant au niveau quantitatif que qualitatif.

En cas de déséquilibre important entre les deux, sur une ou plusieurs années du plan
pluriannuel, les arbitrages suivants pourront être demandés ou mis en œuvre :

• obtenir des moyens supplémentaires pour la réalisation du plan d'audit;


• reporter certaines missions dans le temps afin de rétablir l'équilibre global entre besoins et
ressources, si certaines années du plan sont plus chargées que d'autres du fait des fréquences
d'audit retenues;
• revoir ponctuellement le périmètre des travaux prévus, par exemple en retirant du périmètre
d'audit une activité ou une direction de l'objet auditable jugée moins risquée que les autres.
A noter que ce type d'arbitrage ne saurait être utilisé de façon durable, car il introduit une
distorsion entre la vision des risques donnée par la cartographie des risques et celle retenue pour
la planification des missions. A terme, il serait donc préférable de revoir le découpage du
périmètre d'audit en objets auditables, afin de restaurer une nécessaire cohérence entre la
cartographie des risques et le plan d'audit;
• recourir à une sous-traitance externe pour une partie des travaux envisagés. Cette externalisation
pourra notamment être réalisée pour les raisons suivantes: besoin de compétences particulières
pour l'audit (par exemple des spécialistes en risques, des statisticiens ou des auditeurs
informatiques), connaissance spécifique d'un contexte local ou d'une réglementation étrangère,
mutualisation des travaux avec d'autres établissements notamment lors des audits « de Place »
des prestations de services essentielles externalisées (PSEE),
exigence réglementaire locale (cas de l'audit des diligences en matière de lutte anti-blan-
d'liment en Espagne, par exemple), etc.

Quelle qu'en soit la raison, le recours à une sous-traitance externe de travaux d'audit suppose
toutefois:
• un cadrage des travaux du prestataire, puis un suivi rigoureux de leur réalisation, par l'audit
interne. Ce dernier doit en effet s'approprier le diagnostic produit afin de pouvoir ensuite vérifier
par lui-même la correcte mise en œuvre des recommandations émises;
• l'existence d'une ligne budgétaire dédiée à ce type de prestations, que l'audit interne pourra
utiliser à tout moment en fonction de ses besoins.

3.2 – La structure du plan pluriannuel (voir Réf.17 : Plan triennal d’ABR)

Traditionnellement, et à quelques spécificités près, chaque page du Plan d'audit va se


présenter sous la forme d'un tableau à 9 colonnes s'il s'agit d'un Plan sur 5 ans et à 7 colonnes
s'il s'agit d'un Plan sur 3 ans

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PLAN D’AUDIT (1994-1998)


(Temps passé exprimé
en semaines/auditeurs)

Les 2 premières colonnes rappellent, pour mémoire, les audits antérieurs


en indiquant :
- l'année du dernier audit ;
- le temps passé pour le réaliser (exprimé en jours/auditeur ou en semaines/auditeur
selon le degré de finesse que l'on souhaite obtenir).

Ce rappel permet de prendre en compte les retards (ou avances) antérieurs, de les apprécier
par rapport au nouveau coefficient de risque adopté. Il donne également un élément
d'information important qui va aider à l'appréciation du temps estimé nécessaire pour les audits
à venir.

La troisième colonne indique le coefficient de risque retenu (CR) lequel détermine la
fréquence adoptée sur le Plan.

La quatrième colonne mentionne les missions d'audit, classés en :


- audit des structures,
- audit des cycles et processus,
- audit des thèmes.

Nota : On pourrait ajouter les entités auditables (propriétaires, clients, fournisseurs,


supports) :Cinquième colonne

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Plan triennal 2017/2019


Par ensembles homogènes (Univers d’audit)
Audits antérieurs Coefficient Missions d’audit / Entités 2017 2018 2019
Risque auditables
Années Temps
(CR)
passé

2011
2012
2013
2014
2015
2016

Missions d’audit à la demande

Budget temps

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Les autres colonnes suivantes permettent de répartir ces audits sur les années à venir
selon la fréquence déterminée comme indiqué précédemment (3 ou 5 ans).
3.3 – Elaboration du planning de réalisation du plan annuel
Le planning n'est pas le Plan mais il est élaboré à partir de la première année du Plan dont
il retient les éléments. Il traduit le Plan d'audit en emploi du temps pour chaque auditeur.

Pour ce faire, 4 étapes sont à respecter :


1. Connaître les périodes d'indisponibilité de chacun : congés - temps de formation, réunions
générales - dates de départ et d'arrivée pour les mutations survenant en cours d'année.
2. À partir de ces données, construire les équipes d'audit en affectant les auditeurs aux missions
retenues pour eux et en prenant en compte l'enchaînement des missions.
3. Obtenir l'accord des audités sur les périodes retenues pour les missions d'audit.
4. Élaborer l'emploi du temps de chacun.

On obtient alors un document qui va permettre:


− à chaque auditeur de prévoir et d'organiser son travail et ses déplacements,
− aux responsables d'audit interne d'insérer leur activité dans ce planning,
− et de suivre l'avancement des travaux.

Planning

Ainsi on constate sur le planning, ci-dessus :


• que l'Audit du service Achats, prévu au Plan, sera réalisé en janvier et au cours de la première
semaine de février par les 4 auditeurs,
• que l'Audit du Service Entretien sera assuré par un seul auditeur de la seconde semaine de
février à la troisième semaine d'avril, mais qu'un auditeur supplémentaire se joindra à lui du 1
er mars au 8 avril, etc.

Ce planning doit évidemment être suivi et mis à jour car les retouches sont incessantes et
pour des raisons variées :
− mauvaise estimation du temps de travail nécessaire,
− mutations d'auditeurs en dehors des
dates prévues,
− formations avancées ou décalées,
− maladies, absences imprévues,
− audits à la demande urgents et non
planifiés,
− indisponibilité des audités,
− etc.

Le suivi des temps de travail s'effectue à partir de relevés de temps réalisés par les auditeurs
ou les chefs de mission. Ces relevés permettent l'ajustement permanent du planning : c'est un
des rôles essentiels des chefs de mission et du responsable de l'Audit Interne.
Cet ajustement de la réalité sur les prévisions permet l'élaboration du Reporting et des

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 94

analyses statistiques.

4. Les étapes de la planification annuelle sur la base des risques en 10 Etapes

Le programme annuel est construit sur la base de 10 étapes distinctes.

Les 10 étapes sont les suivantes:

Les Etapes de la Planification Annuelle Basée sur les Risques

Etape 1
• Determiner la Politique annuelle de Couverture d'audit Basée sur les Risques

Etape 2
• Construire l’Univers d’Audit

Etape 3
• Lier l’Univers d’Audit aux Objectifs de Gestion

Etape 4
• Analyser et Evaluer les Risques au sein de l’Univers d’Audit

Etape 5
• Valider l’Analyse et L’Evaluation des Risques avec la Direction

Etape 6
• Obtenir Assurance des Autres parties et Tiers

Etape 7
• Developper un Plan Indicatif pour chaque Audit Proposé

Etape 8
• Assigner les Ressources au Plan

Etape 9
• Communiquer et Obtenir l’Approbation du Plan Basé sur les Risques

Etape 10
• Pilotage et Mise en Oeuvre du Plan

❑ Etape 1 : Déterminer la Politique de Couverture Basée sur les Risques

La politique de couverture basée sur les risques s’appuie sur les principes suivants:
1. L’analyse des risques est alignée avec la stratégie de la structure auditée.
2. L’audit concentre son activité annuelle sur:
a. Les activités/processus où les risques inhérent sont élevés et où l’audit peut apporter
une forte valeur ajoutée par son analyse;
b. Les systèmes de contrôle sur lesquels la structure s’appuie le plus;
c. Les zones où le différentiel est grand entre risque inhérent et risque résiduel; et
d. Les zones où les risques inhérents sont élevées.

3. Les zones à risque inhérent moyen sont examinées selon un cycle triennal;
4. Les zones à risque inhérent faible ne sont pas examinées isolément mais seulement
dans le cadre d’audits plus importants.
5. L’audit coordonne ses activités avec les autres corps de contrôle externes et
internes.
6. L’évaluation des risques est une activité continue et permanente.
7. Le jugement professionnel est une composante essentielle de l’évaluation des
risques.
8. L’évaluation des risques est une démarche participative et transparente du sommet
vers la base et de la base vers le sommet.

Autres critères pris en compte dans la politique de couverture : l’importance relative


du domaine, l’impact en termes de valeur ajouté, etc.

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❑ Etape 2 : Construire l’Univers d’Audit

L’univers d’audit identifie les principaux processus et la responsabilité de chaque structure au


sein de la structure. Les processus (gouvernance, métiers, supports) sont le meilleur point
d’entrée pour l’analyse des risques et le tableau croisé processus/structures permet de lier
les principaux risques à l’ensemble de l’univers d’audit.

❑ Etape 3 : Lier l’Univers d’Audit aux Objectifs de Gestion

Chaque structure se voit confier par les hautes autorités des objectifs opérationnels bien
précis : par exemple, réduire la mortalité infantile, augmenter les taux de scolarisation,
développer les infrastructures de transport, réduire les inégalités régionales, etc. Il leur revient
ensuite d’utiliser les moyens mis à leur disposition pour atteindre ces objectifs dans le respect
des quatre contraintes de gestion essentielles à la bonne gouvernance :

• La conformité aux lois et réglementations en vigueur ;


• L’exécution d’opérations éthiques, économiques, efficientes et efficaces ;
• La protection du patrimoine public contre les pertes, les détournements et les dommages.
• Le respect des obligations de transparence et de compte-rendu démocratique.

❑ Etape 4 : Analyser et Evaluer les Risques au sein de l’Univers d’Audit

Cartographie des risques (projet), (Rapport type élaboration cartographie et plan d’ABR, Réf.
16 Kit). Un tableau de hiérarchisation des risques (criticité ou gravité) par processus et par
entité est dressé (aux fins de l’élaboration du plan de mitigation).

❑ Etape 5 : Valider l’Analyse et L’Evaluation des Risques avec la Direction

Cette étape intervient par la validation du projet de cartographie des risques avec la haute
hiérarchie (les propriétaires), (PV, réunion validation rapport provisoire, Réf.8.3 Kit).

❑ Etape 6 : Obtenir Assurance des Autres parties impliquées et Tiers

Lorsque l’analyse des risques identifie un certain nombre de travaux réalisés par des corps de
contrôle, il conviendra de développer cette approche dans le cadre d’une analyse intégrée des
risques.

En effet, certains risques systémiques, par exemple ceux liés à la gestion des ressources
humaines, systèmes d’information, passation des marchés publics, contrôles de la chaine de
la dépense etc. peuvent faire l’objet d’études transversales.

Les bonnes pratiques peuvent être plus facilement disséminées lorsqu’elles s’appuient sur une
analyse de la performance des systèmes de gestion. Des faiblesses de contrôle interne
communes à plusieurs départements ministériels peuvent faire l’objet de plans d’actions
conjoints.

❑ Etape 7 : Développer un Plan Indicatif pour chaque Audit Proposé

En fonction des demandes préalablement hiérarchisées et des capacités du service d’audit


interne (effectif du service et compétences), le directeur du service d’audit interne sélectionne
les demandes de missions à retenir dans le plan d’audit. Il élabore un projet de plan d’audit.

Les missions sont réparties en missions d’assurance y compris audit de la fraude, et de


conseil

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Assurance et Conseil

Les activités d’audit sont traditionnellement classées selon deux catégories : assurance ou
conseil. Les missions traditionnelles de l’Inspection comprennent aussi des investigations
qui sont des missions d’assurance.

Le tableau ci-après identifie les principales différences et caractéristiques des missions


d’assurance et de conseil.

Missions d’Assurance: Missions de Conseil:


Les missions d’assurance visent à produire une Ces activités ont pour objectifs d'améliorer les
évaluation objective et indépendante des processus de gouvernement d'entreprise, de
processus de gouvernance, de gestion des management des risques et de contrôle
risques et de contrôle en place au sein de d'une organisation sans que l'auditeur interne
l’organisation. n'assume aucune responsabilité de gestion.
Il s’agit généralement d’études, d’action de
formation, facilitation, assistance. Les
processus sont généralement en phase de
conception, mise en place, transformation et
réforme.
Typologie des missions: Typologie des missions:
 Contrôle de conformité avec politiques et  Avis
procédures  Revue de système d’information Pre/ post
 Architecture du système de contrôle interne implémentation
 Fonctionnement effectif du système de  Benchmarking
contrôle interne  Formation sur la gestion des risques, le
 Audit de performance contrôle interne
 Audit de la fraude
Une opinion formelle n’est généralement pas
Une opinion formelle (par exemple – satisfaisant, à exprimée.
améliorer, non satisfaisant) est généralement
exprimée sur l’état du système audité.
Une évaluation normalisée de la zone auditée ou
de l’importance de chaque constat est
généralement fournie (défaillance/faiblesse de
contrôle, défaillance/faiblesse significative de
contrôle, défaillance/faiblesse matérielle de
contrôle).

La répartition du programme entre missions d’assurance et de conseil est fonction de


l’analyse des risques, de la maturité de l’organisation en matière de gouvernance, gestion
des risques et contrôle ; de la compétence professionnelle des auditeurs ; de la nécessité
de préserver l’indépendance de la fonction d’audit tout en optimisant sa valeur ajoutée.

Chaque audit identifié dans le plan annuel est accompagné d’une description succincte de
son objectif et de son périmètre indicatif. Une analyse plus détaillée et actualisation sera
nécessaire lors de la planification individuelle de chaque mission.

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❑ Etape 8 : Assigner les Ressources au Plan (voir tableau d’affectation des


ressources, Réf. 18 Kit)

Le plan d’audit annuel a été développé sur une base totale de X jours effectifs d’audit.

Le nombre effectif de jour d’audit (X) est obtenu en considérant les points suivants :
• dans un premier temps, il y a lieu de prendre l’effectif total de la direction de l’audit ;
• ensuite l’audit par les risques devra coexister avec les missions traditionnelles d’investigation
spécifiques, exécution de contrôles plutôt qu’opinion sur un système de contrôle ;
• le nombre effectif (indicatif) de jour d’audit correspond à un niveau de contrôle relativement
acceptable en considérant par ailleurs qu’il est de bonne pratique en matière de plan basé
sur les risques de conserver 25 à 30% de temps non affecté afin de faire face aux risques
émergents et missions de conseil décidées en cours d’année et la nécessaire prise en
compte d’une courbe d’apprentissage en matière d’audit par les risques ;

• Il y a lieu enfin de retenir un nombre de journées-hommes du nombre d’auditeurs de la


structure d’audit par 20014 par 75%= X jours d’audit. Ce niveau d’effort doit correspondre à
un nombre de missions en considérant qu’une mission de 30 jours est un minimum en
matière d’audit par les risques du fait de normes strictes de documentation des papiers de
travail et de toute les étapes de la mission, de la phase de planification, exécution, et enfin
de rapportage.

Ce Plan, élaboré une première fois en concertation avec l'équipe d'audit et après consultation
des principaux responsables, doit être ajusté. En effet, il est nécessaire qu'il y ait adéquation
entre les ressources de l'Audit Interne et les besoins exprimés sur le Plan.

Le temps disponible pour réaliser des audits est en moyenne de 40 semaines par
auditeur et par an. C'est dire qu'une équipe de 3 auditeurs dispose de 40 x 3 = 120 semaines.

Le budget temps figurant dans le Plan d'audit devra donc être adapté à ce chiffre, en
prenant deux éléments en considération :

➢ 1er élément

Le souhait de la Direction Générale sur l'évolution des effectifs de l'Audit Interne. Ce peut
être : croissance, réduction ou maintien.

➢ 2èmeélément

Quelle que soit l'évolution des effectifs elle ne peut être brutale car il faut sélectionner les
auditeurs et les former en cas de croissance, se réorganiser en cas de réduction.

L'élaboration du Plan va donc comporter 5 étapes :


1. Établir (ou mettre à jour) la liste exhaustive des missions d'audit.
2. Calculer (ou mettre à jour) le cœfficient de risque de chaque mission et en déduire la périodicité.
3. Bâtir le projet de Plan après consultation des principaux responsables et l'exprimer en
temps/auditeur.
4. Ajuster en fonction des Ressources et des desiderata de la Direction.
5. Faire approuver le Plan par la hiérarchie.

14
Equivalent de 40 semaines de travail par personne soit 200 jours ouvrable compte tenu des vacances, des
maladies, des autres absences justifiées (formations, etc.)

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Tableau d’affectation des ressources Réf. 18 Kit

Effort d’Audit
Type de Indicatif
Réf. Audit Proposé Objectifs et Périmètre d’Audit
Revue (Jours /
hommes)
A Pilotage ou Gouvernance

A1 -Audit de conformité Assurance 30 (minimum) ➢ Évaluer l'adéquation de la conception et l'efficacité opérationnelle des contrôles au niveau
-Audit de performance (résultat) des entités. Les contrôles au niveau des entités peuvent être, par exemple :
-Audit d’efficacité ou de sécurité des • des contrôles sur le risque de contournement par la direction ;
Système de Maîtrise des Risques • des contrôles sur le processus d'évaluation des risques de l'organisation au niveau
-Audit de la fraude de
• l'entité ;
-Audit financier
• des contrôles visant à surveiller les résultats des opérations ;
• des contrôles sur le processus de communication de l'information financière en fin
d'exercice.

➢ Évaluer l'adéquation de la conception et l'efficacité opérationnelle des contrôles des


processus métier. Les contrôles des processus peuvent être, par exemple :
• des contrôles sur l'efficacité et l'efficience des opérations ;
• des contrôles sur la fiabilité de la communication financière et/ou de la direction ;
• des contrôles sur la conformité à la législation et à la réglementation applicables.

➢ Évaluer l'adéquation de la conception et l'efficacité opérationnelle des contrôles des


systèmes d'information (SI). Les contrôles des SI peuvent par exemple être :
• des contrôles généraux au niveau de l'entité tels que les contrôles d'accès au
système et les contrôles de gestion des changements;
-
• des contrôles applicatifs intégrés dans les programmes applicatifs spécifiques.

➢ Évaluer directement les performances des processus métier. Les performances des
processus peuvent être, par exemple :
• l'efficacité et l'efficience opérationnelles exprimées par des indicateurs tels que les
• indices de satisfaction des clients, le temps de cycle, la rotation du personnel, etc. ;
• la fiabilité de la communication financière, telle qu'exprimée par le nombre et le
montant des écritures de correction en fin d'exercice;
• la conformité à la législation et à la réglementation applicables, telle qu'exprimée
par des indicateurs comme le nombre d'accidents déclarés ou les rejets à
l'environnement

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A1 - Avis Conseil 30 (minimum)


-Etudes ➢ Exécuter des activités de conseil. par exemple:
-Conseil • des conseils à la direction générale concernant les conséquences pour le risque et
les contrôles de la mise en œuvre d'une solution de technologie de l'information
-Formation
avancée;
• des conseils aux propriétaires de processus sur la manière de rationaliser ces
derniers afin de dégager des gains d'efficience;
• des conseils aux managers à tous les niveaux de l'organisation sur la manière de
documenter et de regrouper leurs évaluations des risques et des contrôles.
➢ Faciliter les autoévaluations comme ;
• l'évaluation par la direction générale des risques qui menacent l'organisation dans
son ensemble;
• l'évaluation par les propriétaires des processus des risques qui menacent leurs
activités.
➢ Mener des formations en interne, par exemple :
• renseigner la direction générale sur les nouvelles lignes directrices qui font autorité
sur la gouvernance entreprise dans le secteur public, le management des risques
et le contrôle ;
• informer les propriétaires des processus et le personnel sur les concepts
fondamentaux que sont la gouvernance d'entreprise, le management des risques
et le contrôle.
• Sensibiliser le personnel sur la fraude et la corruption et les contrôles en place
pour prévenir et détecter

B Métiers
B1
B2
C Supports ou soutien
C1
C2
Total

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❑ Etape 9 : Communiquer et Obtenir l’Approbation du Plan Basé sur les Risques par
la hiérarchie

Lorsque toutes les missions d’audit sont définies et priorisées, le plan d’audit doit être avalisé
par la hiérarchie (le Conseil). Un plan d’audit est défini sur une période de 3 à 5 ans mais est
revu annuellement et peut être modifié sous demande expresse de la direction générale
(hiérarchie supérieure).

La communication doit être exacte, objective, claire, concise, constructive, complète et émise
en temps utile. L’identification, l’évaluation des risques et la détermination des modalités
de mitigation font l’objet :
• d’une validation sur site retenues (PV compte rendu réunion sur site, Réf. 8.2).
• d’une validation du rapport provisoire avec la hiérarchie (PV, réunion validation rapport
provisoire, Réf.8.3)
• d’une prise en compte éventuelle des observations des audités et finalisation du rapport final
• de diffusion du rapport final.

Sont présents à la réunion de validation du rapport sur la cartographie des risques :


• les auditeurs affectés à la réalisation de la mission,
• la hiérarchie supérieure (propriétaire des risques), accompagné de ses plus proches
collaborateurs.

La réunion de validation a pour finalité de :


• présenter aux audités les conclusions de la mission sous forme de feuilles de risque;
• les valider collectivement avec eux

Lors de cette réunion sont proposés les axes de progrès et un calendrier de mise en œuvre
des plans d'action

Le projet de rapport est validé techniquement page par page, selon sa structuration :
• Introduction :
o rappel des objectifs et des diligences mises en œuvre
o présentation de façon succincte, des points favorables qui ne donnent pas lieu à des
recommandations (points forts)
o description du système en place
• Analyse des risques : présentation des principaux risques majeurs par processus et des
recommandations formulées (modalités de mitigation retenues)
• Plan d’audit basé sur les risques :
o Présentation de la politique de couverture et du plan d’audit associé
o Présentation des annexes
o rappel des concepts-clefs
o cartographie ou registre des Risques de la structure
o plan d’Audit Annuel Basé sur les risques de la structure
o liste des personnes rencontrées
o documents et rapports consultés
• Plan de management des risques ou de mitigation :
o Risques
o Cotation (et rang de priorité)
o Objectif (Activité/tâche)
o Action de remédiation (recommandation)
o Période retenue pour la mise en œuvre
o Responsable de l’action
o Coût estimatif

Si le projet de plan d’audit n’est pas validé par la hiérarchie supérieure, celui-ci est revu par le
directeur de l’audit en tenant compte des nouvelles priorités fixées par la hiérarchie supérieure

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(Conseil). Si le projet de plan d’audit est validé par la hiérarchie supérieure, le directeur de
l’audit établit un plan d’audit définitif.

Après prise en compte des amendements éventuel des audités, le rapport définitif est formalisé
(Réf. 16 Kit).

La CARTOGRAPHIE DES RISQUES est la source principale pour l'identification des besoins
d'audit (plan annuel d'audit (Rapport type élaboration cartographie et plan d’ABR, Réf. 16 Kit)).

❑ Etape 10 : Pilotage et Mise en Œuvre du Plan

Il est de bonne pratique d’adresser un rapport périodique, au minimum trimestriel à la


hiérarchie sur l’exécution du plan (en plus des rapports de mission). Les normes
professionnelles de l’audit interne prévoient les dispositions suivantes:

Norme IIA 2060 - Rapports à la Direction Générale et au Conseil


Le responsable de l'audit interne doit rendre compte périodiquement à la Direction Générale
et au Conseil des missions, des pouvoirs et des responsabilités de l'audit interne, ainsi que
du degré de réalisation du plan d’audit. Il doit plus particulièrement rendre compte:
• de l’exposition aux risques significatifs (y compris des risques de fraude) et des contrôles
correspondants;
• des sujets relatifs au gouvernement d’entreprise; et
• de tout autre problème répondant à un besoin ou à une demande de la Direction Générale ou
du Conseil.

5. Les étapes de la planification individuelle de chaque mission et de conduite

5.1 Processus des missions d’assurance

Planifier Exécuter communiquer


• Déterminer les objectifs et • Réaliser des tests pour • Evaluer les observations et
le périmètre de la mission collecter des preuves faire rencontrer
• Connaître l’audité, • Evaluer les preuves l’information
notamment ses objectifs et rassemblées et tirer des • Procéder à des
ses assertions conclusions communications
• Identifier et évaluer les • Elaborer le tableau des provisoires et préliminaires
risques (Tableau des forces et des faiblesses • Rédiger le rapport d’audit
forces et des faiblesses réelles final
apparentes : voir • Faire des observations et • Procéder à la
cartographie ou registre formuler des communication formelle et
des risques si elle existe) recommandations informelle des résultats
• Identifier les contrôles clés définitifs
• Evaluer l’adéquation de la • Mettre en œuvre des
conception des contrôles procédures de surveillance
• Etablir un plan de test et de suivi
• Elaborer un programme de
travail
• Allouer des ressources à
la mission

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5.2 Outils de planification et de réalisation d’une mission d’assurance

Mission assurée par :


Mission supervisée par :
Tableau des risques Tableau des forces et faiblesses apparentes Matrice des risques et Contrôles
Evaluation
Force: préliminaire
Faiblesses: Evaluation
Contrôles des risques Evaluation de
Points de Bonnes Contrôles adéquation Conclusion Réf. FAR
Internes (opinion) Résultat l’Efficacité Résultat du
Finalité / contrôle ou pratiques / Internes Clefs Commentaires conception Générale (n/a si
Risques Clefs - Risque du test Opérationnell test
Réf. Objectif étapes clefs Impacts Moyens du manquants ou /Justifications ou (satisfaisant / à non
potentiel existants ou Elevé (Conclusio e des (Conclusion
de CI du CI CI, inadéquats / Explications Architectur améliorer / non applicabl
adéquats - Risque n) Contrôles )
observables ressources pour mitiger le e des satisfaisant) e)
pour mitiger Moyen Identifiés
risque Contrôles
le risque - Risque
Faible

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1. Plan d’action (plan de mitigation ou de management des risques)

A la suite de la cartographie, la stratégie de Traitement du Risque (Bonnes pratiques + 4Ts :


Traiter, Tolérer, Transférer, Terminer) ou plan de mitigation doit faire l’objet d’un plan d’action
proposé par les opérationnels.

Le plan de mitigation ou de management des risques joint à la cartographie reprend


les informations suivantes :
• Risques
• Cotation (et rang de priorité)
• Objectif (Activité/tâche)
• Action de remédiation (recommandation)
• Période retenue pour la mise en œuvre
• Responsable de l’action
• Coût estimatif
Plan de management des risques
Classement Objectif Actions Période Responsable Coût Indicateur
Risques Coef Rang (Activité/tâche) (Recommandation) retenue de l’action estimatif de suivi
Risque de pour
priorité mise en
œuvre
a 25 1
b 22 2

Nota : le plan d’action est validé avec le propriétaire du risque


(visé par le responsable de l’entité)

2. La gestion des incidents, rapport et mise à jour du registre des risques


La mise en place d'un système de reporting à la hiérarchie concernée de mise en œuvre du
plan de mitigation complète le dispositif.
Le registre des incidents (manuel ou automatisé) donne les indications suivantes :
• risque
• cotation
• propriétaire (responsable de la surveillance)
• sources de données
• méthode de collecte
• Fréquence de la surveillance
• Résultat observé
• Observations

Un reporting périodique sur les incidents est fait à la hiérarchie et à l’audit interne par les
responsables des risques (le suivi peut être automatisé).

L’audit interne diligentera également des missions de suivi des missions de suivi de la mise
en œuvre des plans d’action de management des risques. Ces actions conjuguées permettent
la mise à jour :
• des tableaux de bord de suivi des risques,
• et de la cartographie des risques.

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ETUDE DE CAS INTRODUCTIF : MANAGEMENT DES RISQUES ET


RESPONSABILITE DES GOUVERNANTS

L'Eau à Dakar : Services publics, intérêts privés et choix stratégiques

C'est donc la déchirure d'une pièce en acier intercalée entre deux conduites en fonte qui serait à l'origine
de la pénurie sans précédent d'eau potable dans la capitale sénégalaise, selon l'expert Babacar Ndiaye,
ingénieur consultant en hydraulique.

"Une défaillance d'ordre technique"

Le serment d'un ingénieur de conception l'oblige à toujours mettre la sécurité du public au cœur de son
engagement professionnel. La fiabilité des infrastructures physiques est loin d'être la seule garantie de
cet engagement. L'opérationnalisation du système et son adéquation avec la communauté dans laquelle
il s'insère sont autant de responsabilités dont l'ingénieur ne saurait se départir.

Toute justification de la faillite d'un ouvrage d'ingénierie, qui représente un risque à la sécurité au public,
ne peut être réduite à "une défaillance d'ordre technique", de surcroît trop précipitamment médiatisée
comme imprévisible.

Ceci pour dire que les pannes techniques récurrentes sur cette conduite qui ont été enregistrée ces
dernières années devait constituer un signal fort de la nécessité d'analyser le système dans son
ensemble pour tout acteur consciencieux du domaine.

Maintenant qu'une catastrophe de cette nature peut écorcher un capital politique, on nous annonce des
audits techniques, financiers et organisationnels tous azimuts. C'est a posteriori que l'on considère le
dédoublement des conduites et la diversification des sources
d'approvisionnement "parce que le
schéma actuel constitue une menace à la sécurité publique".

De nombreux ministres de l'hydraulique se sont succédé depuis 1996 et aussi depuis 2004, date à
laquelle le gouvernement a confirmé la viabilité de l'infrastructure technique, financière et
organisationnelle qui existe aujourd'hui.

De tous ces passages, on retient sept avenants consolidant le statu quo du contrat d'affermage Etat-
SONES-SDE. Ce partenariat public privé (PPP) a permis d'augmenter de façon significative, les
branchements physiques à un système d'adduction d'eau tout en permettant à la SDE de faire des
profits dont dépendent le montant des redevances à l'état.

Un système vulnérable

Aujourd'hui, force est de constater la grande vulnérabilité d'un système dont les responsables de la SDE
n'ont pas fini de chanter les louanges en le présentant comme modèle. Ils qualifient la catastrophe
d'événement exceptionnel. Les techniciens de la SDE se sont probablement dévoués avec ardeur pour
"réparer le tuyau" - et c'est certainement la mort dans l'âme qu'ils ont fini par avouer leur incapacité à le
faire -mais fondamentalement, ils n'ont jamais eu les moyens techniques et humains de combler la
défaillance de tout un système né de mauvaises décisions prises plusieurs années plus tôt.

Il est important de noter que le fait de ne pas prendre de décisions est une décision. Les techniciens
donc n'ont que les moyens de maintien du statu quo, pas ceux requis pour faire face à la matérialisation
du risque inhérent (et élevé) de la configuration courante du système.

Soit le système n'avait que très peu d'incitatifs à investir des ressources dans le contrôle de ce risque,
sachant que ce genre d'investissements nécessite des ressources humaines et techniques sans
générer de retours directs sur investissement, soit ce système ne prévoyait pas de possibilité de
problèmes majeurs sur une conduite dont la faillite constitue un grand risque au public.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 105

Y a-t-il défense d'intérêts spécifiques en conflit direct avec l'intérêt du plus grand nombre ou y a-t-il
incapacité caractéristique à anticiper et agir dans un environnement en perpétuel mouvement ?

Pourtant, la réussite de toute politique de développement dépend largement de la capacité d'anticiper


dans la mesure du possible les mutations constantes du monde. Les experts en eau du pays ont anticipé
voilà plus d'une décennie, les exigences nouvelles des citadins modernes en termes de services publics.
Ils ont fourni leurs recommandations aux preneurs de décisions quant à l'extension et au renouvellement
du réseau de distribution ainsi qu'à la diversification des sources d'approvisionnement de la capitale
sénégalaise. Un constat y alertait déjà les autorités sur la nécessité de bien mobiliser la ressource Eau
en amont du réseau de distribution et insistait beaucoup plus sur cet aspect que sur la multiplication de
forages, que nous annoncent aujourd'hui les plus hautes autorités du pays.

Les dirigeants de nos pays prennent souvent de bien mauvaises décisions ; cela contribue
significativement à la difficulté que nous avons à améliorer notre sort commun.

Des connaissances mal exploitées

La mémoire de l'état est encore mal gérée en ce sens que la conservation des connaissances est mal
valorisée. Combien d'études sont redondantes ? Combien de recommandations issues des intelligences
vives de la nation pourrissent dans les tiroirs de l'administration ? Un développement soutenu s'appuie
en grande partie sur l'encapsulation, la maintenance et la diffusion des connaissances accumulées
durant la vie d'une nation. C'est sur cette base que des connaissances nouvelles endogènes peuvent
naître et servir.

La société sénégalaise regorge de citoyens qui ne manqueront pas de signaler quels
événements sont réellement hors de notre portée et quelles sont les conséquences du manque de
vision et de prévoyance.

L'intérêt vital de la disponibilité d'eau potable ne se démontre plus dans un contexte d'exode massif vers
les villes des pays pauvres.
E-mail

Pourquoi donc un élément si essentiel à la vie et rare de surcroît devrait-il se payer? La réponse se
trouve dans le paradoxe "pénurie d'eau en période d'inondations". Dans le cycle de l'eau, celle-ci coule
des montagnes vers les océans via des cours d'eau de surface et des écoulements souterrains. Aucun
obstacle ne lui résiste éventuellement. Mais l'ingénierie humaine peut détourner une partie de cette
ressource pour la stocker temporairement - dans certaines limites - afin qu'elle soit, entre autres
utilisations, distribuée sous forme potable. Ce sont donc les systèmes conçus pour le contrôle relatif de
la ressource qui ont un coût, en comparaison à la gratuité d'une dépendance sur la pluviométrie pour
les besoins sociétaux liés à l'eau (irrigation, énergie, navigabilité et commerce).

Les choix que font ceux qui ont dépensé de l'énergie pour le privilège de prendre en charge la destinée
d'un peuple doivent constamment contenir les risques que leurs décisions impliquent. La vigilance dans
la minimisation du risque lié à leurs décisions est capitale.
Il est crucial d'évaluer et de comprendre les conséquences de la défaillance d'un système et de ses
composantes.

On ignore la gravité du risque

Les avancées récentes dans la connaissance ont dévoilé aux professionnels du métier, la complexité
des systèmes hydriques. Cela a conduit à l'émergence du concept de gestion intégrée de l'eau. Les
gestionnaires de l'eau doivent réévaluer régulièrement les systèmes. C'est bien pourquoi la déclaration
du directeur de la SDE, disant qu'en 36 ans de métier il n'a jamais vu une panne pareille, ne suffit pas
à exempter les personnes en charge, de la responsabilité d'être proactif dans un monde en constante
mutation. La maitrise des enjeux, les exigences en quantité et qualité des services publics et les
conséquences potentielles d'une rupture d'offre de services ne sont pas les mêmes pour une ville de
300 000 habitants en 1971 versus une ville de 3 000 000 d'habitants en 2013.

Mais pour revenir à l'événement supposément "exceptionnel" que constitue la défaillance d'un tuyau
dans un réseau de distribution d'eau potable, un ministre du gouvernement a insisté sur le fait qu'il
faudrait au-delà de 6000 camions-citernes en rotation permanente pour pallier à la perte enregistrée du
fait de l'incident.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 106

Cela devrait plutôt pousser à réfléchir sur la gravité du risque qui a été ignoré plutôt que sur le manque
de moyens a posteriori de faire face à la phase aigüe d'une catastrophe. Trop souvent on dit des
calamités qui nous affectent qu'elles sont imprévisibles et au-delà de nos capacités à y faire face: "c'est
la volonté divine"! Il y aura toujours des catastrophes dont l'ampleur dépasse les capacités humaines
d'anticipation, mais il faudra bien comprendre un jour que cette volonté divine peut être la manifestation
de la négligence humaine à prendre consciencieusement ses responsabilités. Cette même volonté
divine peut se manifester par la clémence envers ceux qui décident de bien faire les choses pour les
bonnes raisons.

Grogne en sourdine

Le gouvernement a annoncé une série de mesures parmi lesquelles le maintien de l'ordre face à ceux
qui chercheraient à profiter de la crise pour déstabiliser l'Etat. Il semble que ceux qui souffrent du
manque d'eau et d'électricité dans un contexte de chaleur humide et d'inondations n'ont pas besoin
qu'on leur suggère leur exaspération. La grogne en sourdine est provoquée par l'offre médiocre,
inconstante et chère de services publics sans lesquels les perspectives de vie en société sont sombres.
Cette grogne devient de plus en plus facilement exploitable par toute intention organisée.

Le maitre d'ouvrage (l'Etat) a validé - en 1996 - le choix démesurément risqué de faire dépendre une
grande partie du transport d'eau potable par une seule conduite. Pire, ce même maitre d'ouvrage n'a
pas cru bon de s'assurer de mesures de limitation du risque.

Quelle est la cause des mauvaises décisions impliquant la vie de toute une population? Il peut s'agir du
manque de compréhension des enjeux et risques, comme il peut s'agir de décisions délibérées prises
sur la base d'un calcul cynique. Dans le deuxième cas de figure, trop souvent il y a un gain personnel -
politique ou matériel - et la promotion de privilèges d'une catégorie sociale spécifique qui désormais
défendra becs et ongles ses privilèges acquis.

Un certain Mamadou Dia d'un autre temps a compris sur le tard la violente opposition à son action. Sa
politique de développement agricole rétablissait un certain équilibre et une certaine justice sociale dans
le monde paysan, mais au détriment d'intérêts spéciaux qui jusqu'aujourd'hui plombent la capacité à
prendre des décisions propices à un développement économique réel de la nation dans son ensemble.
Le tournant qu'a pris le pays depuis se retrouve dans toutes les décisions qui ont conduit à la
configuration actuelle de nombreux autres secteurs d'activité économique du pays.

Quand les gouvernants ne développent pas une vision stratégique intrinsèque et cohérente, pour le
salut de la société, les projets de développement s'assujettissent assez vite à l'intervention ciblée,
sectorielle et fortement conditionnée des bailleurs de fonds. Il arrive que les spécificités techniques des
cahiers de charge avantagent considérablement les firmes des pays dont les bailleurs promeuvent les
intérêts, même s'ils s'avèrent à l'encontre de l'intérêt public.

Une société française qui poursuit ses propres intérêts

La presse a levé le voile sur un des aspects de cette "catastrophe" programmée: Le bailleur de fonds
français a financé la construction de l'usine, dont le contrat a été attribué à une société française.

La société française DEGREMONT aurait donc failli à son devoir de livrer un système techniquement
fiable et conforme. Elle serait donc coupable de "fausse déclaration".

Si les conditions d'opération de l'usine n'ont pas outrepassé les limites prescrites par le concepteur de
l'usine, c'est vrai. Mais le maitre d'ouvrage a la charge de valider les cahiers de charge et de
réceptionner l'ouvrage notamment en en certifiant la conformité avec ses exigences. Il a aussi la charge
de veiller sur la pérennité de l'ouvrage.

La société privée DEGREMONT poursuit ses intérêts et cherchera toujours à maximiser ses profits dans
le cadre de la marge de manœuvre qui lui est permise. Cela est d'ailleurs vrai de la SDE, société privée
aussi, majoritairement française au demeurant et qui défend les intérêts de capitaux privés regroupés
au sein du fonds spéculatif Finagestion, semblerait-il.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 107

L'AFD, bailleur de fonds, n'est pas le maitre d'ouvrage et surtout, la responsabilité du maitre d'ouvrage
reste entière quant à l'implémentation d'un système de gestion des services publics. Au Rwanda, les
bailleurs de fonds s'adaptent à la vision stratégique et aux missions de salut public que ce pays a
développé de façon endogène.
Toujours minimiser le risque
La notion de gestion basée sur l'évaluation du risque, issue du paradigme de gestion intégrée des
ressources en eau, sied bien aux infrastructures publiques. Il s'agit de toujours minimiser le risque. Cette
approche permet de surveiller les maillons faibles du système, de prévoir des mesures avant, pendant
et après toute catastrophe.
La SDE, en charge de l'exploitation du réseau, s'est souvent engagée dans une course à l'atteinte
d'indicateurs chiffrés, indexée sur le nombre de branchements physiques effectués. Le maitre d'ouvrage
doit s'assurer que cette poursuite de branchements "facturables" de la SDE ne se fait pas au détriment
des objectifs réels de la distribution d'eau potable. Dans plusieurs réunions, la SDE s'est félicitée d'être
au rendez-vous des objectifs millénaires du développement (OMD) en termes d'accès à l'eau potable.
Au-delà des branchements physiques, il est fort possible que ces objectifs soient loin d'être atteints en
termes de qualité de l'eau et de sécurisation de l'approvisionnement.

Le maitre d'ouvrage, lui, ne peut se contenter des indicateurs de performances sectoriels au vu de ses
responsabilités envers le public. Une vision globale est nécessaire. Pourquoi l'assainissement est-il le
parent pauvre du cycle urbain de l'eau devant son parent "riche" alors que dès qu'on touche à l'eau
potable, elle devient usée?

Les mauvais réflexes ont la vie dure

Cette crise doit permettre à l'état d'éliminer les incitatifs contre-productifs surtout qu'elle coïncide avec
la fin du contrat d'affermage.

La faillite du tuyau est donc surtout celle d'un processus de prise de
décision et d'un mode de gestion, révélatrice d'une négligence criminelle ou d'une complaisance de
compromission tout aussi criminelle. Cette faillite fondamentale est pernicieuse. Elle donne des
situations aberrantes dans le domaine de l'énergie, de l'aménagement du territoire, de la téléphonie,
voire même de la commercialisation de denrées de première nécessité. Un preneur de décisions peut
certes manquer de compétences, disons techniques, mais devrait s'entourer de ceux dont la
compétence peut éclairer les enjeux et défis et donc lui suggérer les meilleures décisions possibles pour
le salut public.

Il y a encore trop souvent une proportion démesurée de considérations politiques et électoralistes dans
les décisions prises.

Malgré l'urgence née hier, les dirigeants doivent prendre les meilleures décisions possibles et pour cela,
il faut recourir aux forces vives réellement compétentes, dont le pays ne manque pas. Il faut craindre
que les leçons fondamentales ne soient pas encore assimilées. Les mauvais réflexes ont la vie dure,
comme en témoigneront les familles des victimes du Joola. A l'époque la mort de plus de 2000
personnes dans le naufrage d'un navire dont la capacité était de 550 personnes avait bouleversé la
nation, impuissante devant ses tares systémiques. Cela avait laissé entrevoir la promesse d'une
approche disciplinée et consciencieuse de la gestion de la chose publique et du comportement citoyen.
Hélas, ce sursaut ne devait durer qu'un printemps.

Alors la question que je pose se trouve dans un texto que je me suis permis d'envoyer à quelqu'un qui
fréquente les hautes sphères de la République et que je vous livre en guise de conclusion: "La crise
actuelle montre si besoin en est, le rôle central de l'eau dans la vie. Avant que l'amnésie ne nous
saisisse, pour peu que l'aspect circonstanciel de la crise ne trouve solution, ne penses-tu pas que les
décideurs auraient avantage à prendre conseil chez ceux qui maitrisent réellement les problématiques
liés à l'eau?"

Questions :
1. La situation ci - dessus peut – elle se produire au Burkina ?
2. que vous inspire ce cas réel par rapport au projet de mise en œuvre de l’approche risque
dans le secteur public au Burkina ?

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 108

Cas pratique L’Activité du Ministère de la Santé Travaux de groupe noté


du Gondwana et ses Risques :
Elaboration de la cartographie, du
plan d’audit et de gestion du risque

Utiliser les outils appropriés du Kit

L’Activité du Ministère de la Santé et ses Risques

Documentation pertinente utiles :


- les documents de l’entité (textes fondateurs, dispositions législatives et/ou règlementaires applicables
etc.) ;
- l’organigramme précisant les missions et les attributions des différentes structures organisationnelles;
- fiches de description des postes
- plan stratégique (objectifs stratégiques)
- programme d’activités avec les activités opérationnelles (objectifs opérationnels)
- Lettres de missions et contrats d’objectifs des 3 dernières années
- Budgets des 3 dernières années
- les rapports d’activités et financiers des trois (3) derniers exercices ;
- manuels de procédures des corps de contrôle
- tout autre document jugé nécessaire.

Données Générales sur le Pays


• Les données disponibles sur le pays sont les suivantes:
• Population: 28 millions (dont 49% moins de 25 ans)
• % de la population vivant dans des secteurs urbains : 43%
• % de la population ayant accès à de l'eau potable de qualité : 60%
• % de la population vivant avec le SIDA : 21%
• Taux de mortalité en-dessous de 5 ans: 120/1000
• 70% de la population réside à moins de 30 kilomètres d’un centre de soin de santé de base.

Le diagnostic ayant conduit à l’adoption de la politique sanitaire révèle les insuffisances ci-
après :
(i) les mortalités maternelle et infantile élevées ; (ii) la prévalence élevée de la malnutrition et des carences en
micronutriments chez les enfants de 0 à 5 ans ; (iii) la persistance du VIH et des Infections Sexuellement
Transmissibles, du paludisme (principale cause de la mortalité infanto juvénile) et de la tuberculose ; (iv) la
persistance des maladies à potentiel épidémique assez fréquentes; des maladies à éradiquer, à éliminer et à
contrôler, et des maladies émergentes et ré-émergentes ; (v) la prévalence élevée de cas de plaies et traumatismes
et (vi) l’émergence des maladies non transmissibles. A ceux-ci s’ajoutent la pénurie des ressources humaines pour
la santé, la vétusté et l’insuffisance des matériels et équipements, le délabrement des infrastructures, la faible
capacité de gestion et de coordination.

Situation Politique du Gondwana


• Le pays est une démocratie multi partisane mais le parti majoritaire est contrôlé par le plus grand groupe
ethnique, largement urbain. Les élections se tiendront dans deux ans et déjà il y a des indices tendant à
indiquer que le parti majoritaire n’est pas assuré de la victoire électorale.

Sécurité Alimentaire
• La moisson a été particulièrement mauvaise pendant les deux années consécutives, avec la probabilité
d'une période de sécheresse prolongée avec un impact sérieux sur la capacité d’autosuffisante alimentaire
du pays
• L'aide alimentaire couvre environ 20% des besoins des besoins du pays.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 109

Structure de l’Aide Publique au Développement


• En plus de l'aide alimentaire, environ 40% des ressources du budget du pays sont financées les bailleurs
de fonds (la communauté internationale)
• On s'attend à ce que ce besoin d'aide augmente tandis que les ressources disponibles des bailleurs
diminuent, dû à l'effet de la crise financière internationale sur les pays donateurs.
• La communauté des bailleurs de fonds a indiqué clairement qu'elle perçoit que la fraude et la corruption
sont significatives dans le pays, et qu’elle a l'intention de superviser ses contributions plus étroitement
que par le passé. A cet effet, certains fonds ont été affectés à l’augmentation de la capacité des institutions
de lutte contre la fraude et la corruption récemment établies.
• Dans le même temps, la communauté des bailleurs de fonds a indiqué qu’elle entendait s’appuyer sur les
systèmes de contrôle interne du pays pour le suivi, la comptabilisation et le reporting de ses dons et
crédits, au lieu d’exiger des systèmes distincts de suivi de l’utilisation de ces fonds. Il y a maintenant une
plus grande dépendance des bailleurs de fonds sur les systèmes de gestion des finances publiques du pays,
bien que ces systèmes soient généralement perçus comme ayant besoin d’être renforcés.

Dépenses Gouvernementales
• 60% des dépenses du gouvernement sont attribuées aux ministères de la santé, de l'éducation, de
l'agriculture, et des travaux publics.
• Avant chaque exercice budgétaire, chaque ministère est tenu de soumettre, pour approbation: (1) ses buts
et objectifs pour la prochaine année ; (2) ses propositions de budget ; et (3) un contrat individuel de entre
le ministre et le président concernant les mesures d'exécution et d'impact. Cette dernière condition a été
seulement adoptée il y a deux ans dans un effort d'améliorer la responsabilité des ministères (mise en
place de la gestion axée sur les résultats)
• En général, chaque ministère soutient ses missions avec des objectifs spécifiques de gestion et une
évaluation rudimentaire des risques attachés à la réalisation de ces objectifs.
• Les responsables opérationnels ont également des contrats d’objectifs avec leur ministre
• Chaque ministère doit d'adopter un processus d’auto-sélection concernant ses propres processus de
direction, à l’exception de certains processus exigés central par le gouvernement et le ministère des
finances. Ces processus sont, pour la plupart, au niveau de la hiérarchie définis et imposés au personnel,
et le ministère des finances contrôle toutes les transactions financières et les taux de dépenses. En ce qui
concerne les systèmes et la direction du ministère des finances, il existe des normes de conformité qui
doivent être suivies et sont contenues dans un manuel des procédures détaillé. Ces normes couvrent toutes
les transactions financières et la passation des marchés (approvisionnements). En ce qui concerne les
processus auto-sélectionnés de contrôle, les normes ne sont pas clairement définies, et leur application
donne lieu à des controverses au niveau du ministère des finances.

• Les 4 orientations indiquées par le gouvernement au niveau sanitaire se détaillent comme


suit dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté et de développement :
• le renforcement du cadre institutionnel et de la gestion du système de santé ;
• l’amélioration de la santé de la mère, de l’enfant, de l’adolescent et de la personne âgée;
• la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles ;
• la collaboration intersectorielle, la coordination et le partenariat.

Les objectifs prioritaires découlant de ces orientations stratégiques visent à améliorer la santé de la mère et de
l’enfant, à réduire de manière significative l’impact des maladies et principalement celui du paludisme, de la
tuberculose et du SIDA, à travers le développement des ressources humaines, la réhabilitation des infrastructures
et le renforcement en équipements médico-techniques. Aussi des mécanismes de mise en œuvre et de suivi-
évaluation sont-ils prévus à tous les niveaux du système pour une utilisation rationnelle des ressources en tenant
compte des critères d’efficience, d’équité, de responsabilité, d’obligation de résultats.

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 110

Contrôle et Gouvernance
• Les institutions supérieures de contrôle (ISCs) (Cour des comptes et inspections de l’ordre administratif)
ont été sous-financées jusqu’à récemment. Cependant, la grande dépendance des bailleurs de fonds sur
les systèmes de gestion financière du secteur public du pays (SGF), affecte le rendement des ISCs (plus
de responsabilité attendue). Le résultat a été une déconnexion des salaires et des avantages des ISCs, des
échelles de rémunération de la fonction publique et une nouvelle capacité d'embaucher du personnel
professionnel du secteur privé à des prix liés au marché en ce qui concerne les rémunérations.
• Cependant, certaines les ISCs n’ont pas de plan d’audit basé sur le risque.
• Les ISCs de l’ordre administratif font des rapports au gouvernement travers une structure supérieure de
coordination et de concertation rattachée au Premier ministre. Cette structure n’a pas encore démontré
une volonté particulièrement de gestion responsable des infractions découvertes à l’occasion des contrôles
contenues dans les rapports qui lui sont transmis par les ISCs.
• Le gouvernement commence à lancer le système de management et d’audit par les risques dans certains
ministères. Cependant, c'est une nouvelle initiative qui n'a pas encore gagné la traction désirée.
• Transparency International15 classe le pays dans le groupe des plus corrupus. Et ceci, en dépit d’efforts
certains pour améliorer la protection des dénonciateurs, introduite à travers une unité spéciale dont le but
est d’examiner et de poursuivre les allégations de fraude et de corruptions sérieuses (numéro vert).

Le département d’audit interne : Leadership et direction et personnel


• Le ministère de la santé a un département d’audit interne actif et professionnel.
o Ce département est dirigé par un directeur qui est à la fois un comptable qualifié et un auditeur
interne expérimenté avec un Master en audit. Ce directeur gère ce département depuis quatre
ans. L’équipe de direction est composée de huit auditeurs confirmés. Il a aussi exigé que la
direction de la fonction d’audit interne soit informée régulièrement des décisions relatives à
l’organisation et au fonctionnement des entités du ministère.
o La structure d’audit comprend 52 agents dont :
▪ 20 auditeurs
▪ 25 agents d’appui

o Le budget alloué pour le recrutement de spécialistes est limité


o Mandat
▪ Le mandat du département d’audit interne stipule qu’il doit accomplir ses missions en
conformité avec les standards de l’Institut des auditeurs internes.
o Budget
▪ La fonction audit interne a un budget qui lui permet de mener au moins 10 audits
prioritaires par an. Le ministère de la santé avait notifié ce département qu’en cas de
besoin, des arrangements pourraient se faire pour utiliser les ressources des bailleurs de
fonds de temps à autre.

Informations sur le Ministère de la Santé


Ministère de la Santé: Objectifs stratégiques de gestion :

• Renforcement du cadre institutionnel et de la gestion du système de santé.


Le Gouvernement entend poursuivre les réformes du système national de santé en vue de le doter des capacités
nécessaires pour conduire à bien la mise en œuvre des actions concourant à l’atteinte des OMD d’ici à 2015 en
matière de santé. A cet effet, les actions prioritaires retenues sont : (i) le renforcement du cadre juridique et
institutionnel ; (ii) l’accroissement de l’accès des populations aux services de santé ; (iii) le renforcement des
capacités de gestion, notamment au niveau des districts ; (iv) la redynamisation du développement des ressources
humaines ; (v) l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité des médicaments essentiels, des vaccins et
autres consommables de qualité ; (vi) la mobilisation des ressources financières en faveur du secteur de la santé ;
(vii) la promotion de la recherche en matière de santé ; et (viii) l’amélioration de la disponibilité de l’information
fiable pour la prise de décision.

15
Organisation non gouvernementale internationale de la lutte contre la corruption des gouvernements et institutions gouvernementales
mondiaux

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• Amélioration de la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent et de la personne âgée.


L’impact visé à travers ce volet d’intervention est de réaliser les objectifs de santé liés à la mère et à l’enfant. A
cet effet, le Gouvernement s’emploiera à réaliser les actions prioritaires ci-après : (i) l’augmentation de l’utilisation
des services du couple mère-enfant de 80% à 90% ; (ii) le renforcement des services de soins cliniques par
l’accroissement des accouchements assistés, des soins obstétricaux d’urgence et des soins néonataux gratuits ; (iii)
le renforcement du système de vaccination ; (iv) l’amélioration de la couverture de la Prévention de la
Transmission de la Mère à l’Enfant (PTME), de 11% à au moins 80% ; (v) la réduction du taux de malnutrition
des enfants de moins de 5 ans, de 26% à 20% ; (vi) la mise en place d’au moins un centre convivial de jeunes par
région ; et (vii) le développement des services adaptés aux besoins de santé des personnes âgées.

• Lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles.


Le secteur de la santé étant prédominé par les problèmes liés aux maladies transmissibles et non transmissibles, ce
volet vise à inverser la tendance afin d’alléger le poids de la morbidité et de la mortalité liées à la maladie. Un
accent particulier sera mis sur le sida (la disponibilité des médicaments antirétroviraux sur l’ensemble du territoire
national, la prévention et le traitement des infections opportunistes), la tuberculose et le paludisme dont le fardeau
socioéconomique est très important. De même, l’effort sera fait pour prendre en compte les maladies non
transmissibles à travers l’approche STEPWISE préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour
y parvenir, les actions suivantes seront menées : (i) la réduction de la morbidité et de la mortalité dues au VIH, à
la tuberculose, au paludisme, aux autres maladies et aux traumatismes et blessures ; (ii) la promotion d’un
environnement sain ; (iii) l’opérationnalisation des structures d’intervention dans la préparation et les réponses aux
situations d’urgence et de catastrophes ; (iv) le passage à l’échelle des structures adaptées de prise en charge et de
réinsertion de personnes souffrant de handicap ; et (v) la mise en place des services adaptés pour la prise en charge
de la santé des personnes en milieu spécifique y compris en milieu de travail.

• Collaboration intersectorielle, partenariat et coordination.


Par rapport à cet objectif stratégique, le Gouvernement vise à rendre plus efficace la collaboration intersectorielle
dans la recherche de solutions aux problèmes dont les causes vont au-delà du cadre du secteur de la santé. Il entend
aussi renforcer le partenariat national et international ainsi que le rôle de l’Etat dans l’appropriation des politiques
et stratégies de développement sectorielles et dans la coordination et la mobilisation des ressources. Toutes les
dimensions (nationale et internationale) seront prises en compte.

La coordination couvrira aussi bien les interventions des acteurs nationaux sectoriels que celles des partenaires au
développement sanitaire. A cet effet, les actions prioritaires sont les suivantes : (i) le renforcement de la
collaboration intersectorielle ; (ii) l’élargissement et le renforcement du cadre de concertation avec les différents
partenaires intervenant dans le secteur de la santé ; (iii) l’amélioration de la coordination des interventions ; et (iv)
l’amélioration des capacités de mobilisation de ressources.

Organisation

Le ministère de la Santé est fortement déconcentré et le processus de décentralisation se renforce progressivement.


Les enjeux de planification, d’orientations stratégiques, de décision, de coordination, de financement et de
délimitation des responsabilités sont les principaux défis.

Principales structures organisationnelles : Cabinet du Ministre, les Conseillers Techniques et ITSS. Le Secrétariat
Général assure la mise en œuvre, le suivi de la politique sanitaire, la tutelle et la coordination des structures
centrales (28 Directions centrales), des structures déconcentrées (13 Directions régionales de santé et 63 districts
sanitaires), des Structures Rattachées (CHU, CHR, les EPS non hospitaliers …) et des Structures de mission.

Principales Fonctions du Ministère de la Santé


• Planification et exécution d’une politique de santé et d'hygiène
• Direction de la santé préventive comprenant :
• SIDA et la gestion de toutes autres maladies liées au SIDA, et l’éducation concernant le
traitement des maladies sexuellement transmissibles ;
• Éducation sanitaire ;
• Planning familial ;
• Inspection sanitaire et autres services de santé publique ;
• Hôpitaux, cliniques, dispensaires, et centres de santé, y compris :

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• Services de maternité,
• Services de santé préventive et de soutien.
• Direction de l’administration et des finances
• Gestion budgétaire
• Tableau de bord et reporting
• Gestion financière et comptable
• Gestion de la trésorerie
• Comptabilité matière
• Direction des Ressources Humaines
• Enregistrement des médecins, paramédicaux, infirmières et sages-femmes
• Recrutement, placement, formation et contrôle continu des niveaux de service et des
pratiques professionnelles

• La direction des Achats


o Plan de passation des marchés (travaux, fournitures, services)
o Passation des marchés et gestion
• Direction de la logistique
• Gestion des approvisionnements de tous les aspects biens (Immobilisations, équipements, etc.)
des fournitures à travers la distribution des approvisionnements obtenus et des services rendus.
• Direction des Technologies et de l’informatique :
• Installation, entretien, et gestion de tous les systèmes qui ne tombent pas sous la direction du
ministère des finances.
• Contrôle des services informatiques fournis par le ministère des finances aussi bien que tous les
systèmes de communications sous la responsabilité du ministère de la santé.

L’administration du Ministère de la Santé et les Cadres Supérieurs


• L'actuel ministre de la santé est une femme politique de longue date, non médecin. Elle est bien connue
pour son traitement des portefeuilles ministériels et pour accorder une grande responsabilité de gestion à
ses cadres supérieurs.
• Les cadres supérieurs comptent un certain nombre de professionnels médicaux, principalement du milieu
universitaire. Les médecins praticiens sont rares à ce niveau parce que leur nombre est restreint dû: (1)
aux bas niveaux des salaires part rapport au secteur privé, et (2) à l’émigration outre-mer.
• Le secrétaire général du ministère de la santé est dans son poste depuis trois ans et est un médecin praticien
qui vient d’un service non-gouvernemental. Il essaye de trouver des moyens pour améliorer le contrôle,
la gouvernance, l'efficacité, et l'économie du ministère de la santé. Lui et le ministre s'entendent bien,
mais il est souvent en conflit avec son équipe de direction qui n'aime pas son style de management
autoritaire et son insistance sur l’importance de la responsabilité personnelle. Il commence à utiliser les
services de l’équipe d’audit interne du ministère de la santé et l’encourage à s'éloigner du travail de pré-
vérification de conformité pour adopter une approche fondée sur les risques pour l’aider à améliorer la
gestion du ministère de la santé
• Un grand nombre des cadres supérieurs ont également des liens de longue date avec le parti qui est
actuellement au pouvoir.

Gestion des Risques


• Le ministère ne fait aucune évaluation de risques formels. Cependant, lorsqu’ils sont interrogés, les
responsables peuvent donner une bonne réponse concernant la typologie de leurs risques, l’impact et la
probabilité du risque.
• Leurs intérêts dans la gestion des risques proviennent de deux sources:
▪ Une enquête menée par une équipe d’investigateurs, à la demande d’un bailleur de fonds, a
révélé un système de fraude endémique perpétré par des employés fantômes du ministère de la
santé. Ce problème s’était rencontré dans 2 régions et dans l'hôpital national. Le ministre a exigé

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 113

que les programmes des systèmes informatiques soient améliorés bien qu‘aucune
synchronisation jusqu’à présent ne lie directement ces systèmes au système de la DRH, et

▪ Une enquête menée par les organismes de réglementations concernant les conditions
hygiéniques dans certains hôpitaux des districts à la suite du décès de 10 malades en 2010. Des
normes d'hygiène ont été passées en revue et améliorées, mais leur mise en application est
confiée au personnel administratif qui doit prendre en grande partie la responsabilité d’organiser
leur exécution.

La presse a "attaqué" le ministère de la santé qui a été fortement critiqué par le parlement, par les bailleurs
de fonds, et les citoyens.
Médicaments et Equipements Médicaux
• A cause du coût des médicaments et du matériel médical nécessaire pour maintenir les services, la presse
fait régulièrement état d’allégations de fraude, de collusion, les conflits d'intérêts, et de corruption par les
fournisseurs, les agents, et les distributeurs.
• Plusieurs équipements médicaux (par exemple, les machines de radiographie) ont été livrés aux hôpitaux
régionaux où les articles restent souvent fermer dans des leurs emballages pendant des mois. Les raisons
citées incluent par exemple: (1) des équipements n’ont pas a été commandés, ou (2) des équipements qui
peuvent être utilisés seulement par un personnel qualifié qui n’existe pas dans certains des régions.
• Les approvisionnements en médicament sont expédiés en vrac vers les hôpitaux régionaux. Souvent les
approvisionnements ne sont pas adaptés aux besoins sur le terrain, même si les demande étaient correctes.
Ceci affecte la santé et le bien-être des patients, par exemple: 1) le volume de patients ayant besoin de
traitements intraveineux sont les enfants en bas âge, pourtant les aiguilles intraveineuses fournies sont
pour des adultes, et 2) les gants protecteurs envoyés sont tous grands. Cela signifie que le personnel
traitant les malades de VIH/sida est en danger parce que ces gants peuvent tomber pendant les procédures
impliquant le soin de ces malades.
Achats
• Le ministère de la santé a suivi les conseils des bailleurs de fonds, et a créé un organe à travers lequel
tous les approvisionnements en équipements médicaux et médicaments sont achetés. L'objectif était de
rendre le processus d'approvisionnement efficient, efficace, économique, et transparent.
• Cette fonction traite 40% des dépenses du ministère de la santé.
• Les règles du ministère des finances s'appliquent à toutes les dépenses d'approvisionnement, ce qui
implique que la fonction d’audit interne fasse des vérifications de conformité transaction par transaction
(full audit) ou sur base d’échantillons larges.
• Il y a de nombreuses allégations de pratiques collusives lors des appels d’offres et autres pratiques de
corruption. Certaines d'entre elles sont sous enquête, mais aucune poursuite n'a encore eu lieu.

Interdépendance avec les Autres Ministères


• La proposition de budget du ministère de la santé est formulée en même temps que le ministère des
finances. Le ministère des finances fait également des allocations aux ministères en se basant sur
l'approbation de budget final par le parlement. Dans le passé, le ministère de la santé n'a pas reçu la totalité
des fonds demandés (y compris ceux des bailleurs de fonds), ce qui a induit des difficultés budgétaires
dans ses programmes.
• Les fournisseurs de logiciel a donné la notification qu'ils ne soutiendront plus la version en cours dans un
an parce qu'elle est périmée. Le ministère des finances n'a pas encore pris des dispositions pour améliorer
les systèmes concernés, et ceci laisse les utilisateurs des systèmes du ministère de la santé vulnérables.
• Le ministère de la santé dépend du ministère des travaux publics pour le financement et la supervision du
projet pour tous ses bâtiments et leur entretien. A cause des compressions budgétaires, les projets de
construction et leur entretien en général sont suffisamment en retard. Le ministère de la santé «s’est
débrouillé» pour faire face aux pannes de courant dues aux groupes électrogènes vétustes et défectueux
des hôpitaux. En conséquence, le ministère a dû utiliser une partie de ses fonds pour payer les réparations
nécessaires. Ce problème a donné lieu à un mécontentement général du personnel médical qui se plain
des conditions générales de travail qui sont pénibles.
• Le ministère de la santé dépend du ministère des communications pour le maintien de son infrastructure
et des services concernant les équipements des lignes fixes, de centraux téléphoniques, des téléphones et
machines de facsimile, etc. Cependant, ces services sont imparfaits. Le secteur privé a mis au point des
communications mobiles, qui sont plus efficaces et fiables, permettant au personnel du ministère de la

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MPCGF 2 – Cartographie des risques ____________________________________________________ Janvier 2019 114

santé d’utiliser leurs propres téléphones mobiles pour envoyer des messages électroniques et des courriels
afin d’assurer le bon fonctionnement du ministère de la santé. Même si cela a accéléré la communication,
le personnel du ministère se sent lésé.

Administration de la fonction informatique et comptable


• Le ministère de la santé dispose de son propre matériel informatique et de logiciels. Bien qu’insuffisant,
ce matériel permet au ministère de la santé d’utiliser et de maintenir ses bases de données ainsi que les
informations privées qui sont essentielles pour assurer le bon soin des malades. Bien que les bases de
données doivent être liées, elles ne le sont pas. Cela rend le travail du personnel difficile concernant
l’accès aux informations nécessaires pour s’occuper des malades. Le ministère de la santé propose
d’installer à la fin de l’année fiscale un programme électronique qui pourra relier les bases de données
informatiques à travers le ministère.

• Bien qu'il existe une fonction informatique centralisée, cette fonction est contrôlée par satellite, et
fonctionne dans tous les hôpitaux. Cela a donné lieu à une fragmentation de la fonction et a encouragé
chaque fonction de satellite informatique de prendre des décisions sur leur propre initiative sans se référer
à l'informatique centralisée du personnel de direction. Cela empêche le personnel d'être en mesure de se
déplacer facilement à travers le ministère de la santé, d’avancer professionnellement, ou de travailler en
équipe en cas de crise produite par un autre site satellite.
• Absence d’inventaires des immobilisations et des stocks
• Les reporting financiers et comptable sont ne sont pas à jour.

Aspects Réglementaires
• Il existe deux organismes de réglementation qui couvrent les médicaments et la pratique médicale. Ils
font rapport au ministre de la santé. Ils sont chargés de vérifier la conformité aux règles et règlements
existants et de rapporter les infractions et d’autres questions ayant trait aux risques. Il est connu que ces
organismes manquent de personnel, ont des défis de leadership, et n’attirent pas les gens ayant les qualités
requises pour remplir ce rôle portant important dans la société. Il y a eu des affirmations selon lesquelles
des membres clés de ces deux organismes sont devenus «trop proches» de certains des fournisseurs de
médicaments.

Informations Diverses
• Le SIDA fait des ravages dans le ministère de la santé et du personnel. L'absentéisme est élevé et cela se
traduit en perte de connaissances institutionnelles et met les malades en danger dû au fait que les mêmes
médecins et infirmières ne surveillent pas le traitement de leurs malades pendant le temps déterminé.
• Les services du ministère de la santé sont généralement évalués à travers d’une étude indépendante. Les
principales questions abordées sont:
o Amélioration de l'accès aux équipements de base de santé;
o Amélioration de l’accès aux traitements médicaux pour les femmes et enfants, en particulier
dans des secteurs ruraux;
o L’effet dominant des maladies liées au SIDA vis-à-vis la disponibilité des services médicaux
pour d'autres maladies débilitantes (par exemple, la tuberculose et le paludisme), et
o Un accès très limité au dernier traitement des malades qui ne résident pas dans, ou près de la
capitale.

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TRAVAUX EN SOUS GROUPE

• Objectifs Généraux:
• Planifiez la mission
• Elaborez l’univers d’audit
• Identifiez et Analysez des Risques Inhérents de Gestion du Ministère de la santé
• Identifier et évaluer le contrôle interne clés et en déduisez le risque résiduel
• Elaborez un plan de mitigation
• Elaborer le plan d’audit et affectez les ressources (rapport de mission)

• Travail Demandé :
• A partir des informations fournies ci-dessus:
1) Identifiez et décrivez les « ensembles homogènes »
• découper le ministère de la santé en ensembles homogènes (métiers, à
l’intérieur de chaque métier, les entités et enfin au sein de chaque entité les
différent processus : planification, achats, ventes, GRH, logistique,
production, informatique, etc.) 16 : partir de la fiche des ensembles homogènes
(univers d’audit)
• Pour chaque ensemble homogène, en faire une description (But, objectifs de
gestion poursuivis, moyens alloués, volume traités…) : Elaborer la
cartographie des processus (Réf 6)
• Choisir 1 objectif stratégique prioritaire du ministère de la santé;
• Identifier les principaux objectifs de gestion associés (opérationnel,
activités/tâches) à l’objectif prioritaire choisi : Cette étape aboutit à une
cartographie des ensembles homogènes ou univers d’audit
2) Identifier et évaluer les principaux risques bruts susceptibles d’affecter l’atteinte
de ces objectifs de gestion (descendre aux activités ou tâches)
• Inventorier une typologie de risque (Tâche1).
• Effectuer une analyse causale par type de risque identifié en rapport avec les
composants du contrôle interne
• Indentification des responsables (propriétaire et autres fournisseurs, clients,
supports)
• Procéder à la cotation des risques pour les deux paramètres caractéristiques :
probabilité / impact (Tâche 2) : sur une échelle de 5 x 5
• Pour chaque ensemble homogène et pour chaque nature de risque, procéder à
une cotation de l’impact et de l’occurrence (Tâche 3)
• formaliser les résultats dans le registre des risques (partie matrice des risques
bruts ou inhérents) (Tâche 4)

3) Identifier et évaluer les principaux contrôles internes clés existant (utiliser la


matrice d’évaluation du CI) : Prévision x Surveillance (= maîtrise) sur une échelle
de 5 x 5
4) Evaluer le risque résiduel
• Utilisez votre jugement pour déterminer l’efficacité des principaux processus
de contrôles internes (utiliser la matrice d’évaluation du CI);
• Décelez les risques résiduels;
• Remplissez la colonne « Traitement du Risque »
• Identifiez les Activité de Pilotage (dont Inspection) : missions retenues
(missions assurance, conseil ou d’inspection) et durée en Jour/homme
5) Elaborez un plan d’audit basé sur les risques (pour la première année), tout en tenant
compte des priorités des différents risques (tableau à 4 colonnes : Coefficient de risque ;

16
En fonction du degré de précision souhaitée de cette cartographie des risques, ce découpage pourra évoluer
d’un niveau très global « métiers », à un niveau intermédiaire « entités » à l’intérieur de chaque métier, ou
encore à un niveau beaucoup plus détaillé « processus » de chaque entité à l’intérieur de chaque métier.

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structures ou thème d’Audit proposé, Type de revue –assurance, conseil ou inspection ;


année et effort d’audit indicatif –nombre de jours / homme)
• Retenez une Mission d’Audit à forte valeur ajoutée à réaliser sur le terrain et
préciser :
o Audit proposé
o Type de revue (assurance, conseil ou inspection)
o Effort d’audit
o Objectifs et périmètre d’audit

6) Elaborer un plan de management des risques critiques


• Risques
• Cotation (et rang de priorité)
• Objectif (Activité/tâche)
• Action de remédiation (recommandation)
• Période retenue pour la mise en œuvre
• Responsable de l’action
• Coût estimatif

• Quelques Conseils pour traiter le cas :


• Lire attentivement les faits présentés dans l'étude de cas. Tout en notant qu’il est possible
que vous ayez plus d’informations que nécessaire dans certains domaines, et moins
d’informations que nécessaire dans d’autres domaines.
• Il n'y a aucune bonne ou mauvaise réponse.
• Là où vous faites une proposition, il faut fournir une raison.
• N'essayer pas de proposer une solution aux problèmes évidents ou perçus du ministère de
la santé pendant que vous travaillez sur ce cas.

• Présenter tous les livrables (voir Kit) :


• Préparer une réponse écrite du groupe
• Désigner un chef de projet.

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

1. Coopers et Lybrand, IFACI, la pratique du contrôle interne, Editions d’organisation, 2ème édition,
2007
2. Kaplan et Norton, the Balanced Scorecard : Translating Strategy into Action, Boston: HBS Press,
1996
3. Micheal Brassard et Diane Ritter, le Memory Jogger II, GOAL/QPC, The little book of bad excuses,
Software program managers network, 1998
4. Jean – Paul Louisot, Gestion des risques, 100 questions pour comprendre et agir, AFNOR Editions,
2005
5. Pascal Kerebel, mise en œuvre d’un contrôle interne efficace via un ERP, AFNOR Editions, 2007
6. Phylippe Noirot, Jacques Walter, 100 questions pour comprendre et agir, le contrôle interne,
AFNOR, 2009
7. Alain-Gérard COHEN, Contrôle interne et audit publics, IFACI, LGDJ, 2008
8. Frédéric Bernad, Rémi Gayraud, Laurent Rousseau, Contrôle interne, Maxima, Paris, 2008
9. P. SCHICK, J. VERA, O. BOURROUILH-PAREGE, Audit interne et référentiels de risqué,
DUNOD, Paris, 2010
10. Pierre WINICKI, Réussir une réforme publique, DUNOD, Paris, 2007
11. Andre Barilari, Michel Bouvier, La Nouvelle gouvernance financière de l’Etat, LGDJ, 2004
12. Mohamed Hamazaoui, Gestion des risques d’entreprise et contrôle interne, Village Mondiale,
Pearson Education France, 2005
13. Sandra Curaba , Yannick Jarlaud , Salvatore Curaba, Evaluation des risques, Comment élaborer son
document unique ?, AFNOR, 2009
14. Thierry Malleret, Sean Cleary, Klaus Schwab, Risques - Perception, évaluation, gestion, Maxima
Laurent du Mesnil éditeur, 2006
15. The Role of Internal Auditing in Enterprise-wide Risk Management, International Professional
Practices Framework Position Paper (Altamonte Springs, FL: The Institute of Internal Auditors.
2009).
16. « La cartographie: un outil de gestion des risques » Ed. AMRAE;
17. IFACI, PriceWaterhouseCoopers ,Xandwell, Villepele V. (2005), Le management des risques de
l'entreprise : Cadre de référence - Techniques d'application, Ed. Organisation ...
18. Cadre de référence de la gestion des risques (2003). FERMA, téléchargeable à l'adresse
http://www.amrae.fr/docs/MR/AMRAE/doc-acces-libre/fermacadrereferencerms-french.pdf

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ANNEXES SEPAREES

1. Kit

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