La Radioactivité PDF

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 20

Année 2009

Licence de Sciences et Technologies - Mention Sciences et Vie de la Terre


1er Semestre

Cours de Radioactivité
II. La radioactivté
Arnaud Serres
Ateliers
[email protected]
II. La radioactivité

1. introduction

- 1896 : découverte du phénomène par Henri Bequerel.


- quelques noms célèbres : Pierre et Marie Curie, notamment au travers de leur travail sur le Radium.
- la radioactivité naturelle observable sur Terre provient de la désintégration de quatre noyaux radioactifs:
235U, 238U, 232Th, 40K

et de leurs noyaux fils. Ces noyaux proviennent des étoiles et de certaines de leurs phases explosives
(supernovae) et du bombardement du globe terrestre par des particules subatomiques d’origine cosmique.

- la radioactivité naturelle de la Terre a généré suffisamment d’énergie pour maintenir son noyau en
fusion : l’énergie produite dite géothermique est une énergie d’origine radioactive et nucléaire.
- les éruptions volcaniques et ont permis la formation de l’atmosphère terrestre primitive et de l’apparition de
la vie. D’autre part, la radioactivité a certainement joué un rôle dans la mutation cellulaire et par conséquent
la diversification des formes de vie terrestre.

- la radioactivité n’est qu’une des multiples formes apparentes de l’immense énergie nucléaire contenue dans
les noyaux atomiques.
- des applications civiles mais aussi militaires : centrales électronucléaires, production de traceurs
radioactifs pour le diagnostic médical, traitement des cancers par radiothérapie, datation archéologique,
imagerie moléculaire par marquage à l’aide de traceurs radioactifs, bombes à fission ou fusion…
II. La radioactivité

2. stabilité des atomes

- pour certains nucléïdes transformation spontanée au cours du temps.


changement de nature du noyau qui s’accompagne d’émission de particules.
(par fission ou capture électronique).

- quels nucléïdes ? noyaux lourds (A et Z importants)


noyaux avec un déficit ou un excès de neutrons
noyaux radioactifs qui se désintègrent.
Rque : la désintégration est indépendante des conditions physico-chimiques et de l’âge du nucléïde.

- on connaît près de de 2000 noyaux d’atomes, mais seulement 279 sont stables.

- règles d’identification d’un noyau stable (en général) :


* noyaux légers : noyaux dont le nombre de protons est égal au nombre de neutrons.
* noyaux lourds : il faut plus de neutrons que de protons afin de neutraliser les forces de
répulsion croissantes entre les protons
* 80% des noyaux stables possèdent un nombre pair de protons et 78% un nombre de pair de
neutrons.
II. La radioactivité

2. stabilité des atomes


II. La radioactivité

2. stabilité des atomes

- tous les éléments qui contiennent plus de 83 protons sont radioactifs.


- il est possible de synthétiser au laboratoire des radio-isotopes artificiels qui n’existent pas à l’état naturel :
exemple : synthèse réalisée par Pierre et Irène Joliot-Curie en 1934
27
13 Al+ 42 He→30
15 P + 0 n
1

- petit rappel : l’énergie de cohésion du noyau est le défaut de masse dans le noyau lorsqu’on compare la
masse individuelle des protons et des neutrons au noyau.

235
- exemple : énergie de cohésion du noyau 92 U de masse m = 235,0439 u

* nombre de protons ? 92 masse totale des protons (en u) : mp = 92x1,00728 = 92,66976u


* nombre de neutrons ? 143 masse totale des neutrons (en u) : mn = 143x1,00867 = 144,23981u

* masse des nucléons (protons + neutrons) : mth = mp + mn = 236,9096u

énergie de cohésion du noyau : E = mth.c2 – m.c2 = 2,79.10-10 J.atome-1


II. La radioactivité

3. réactions nucléaires

a) fission nucléaire
- définition : réaction au cours de laquelle un noyau se scinde en 2 fragments plus petits.
- exemple : l’uranium 235U subit la fission quand il absorbe un neutron thermique (de vitesse lente)
235
U + 1 n →139 Ba + 54 Kr +3 1 n énergie libérée : 207,5MeV.atome-1
92 0 56 36 0

- définition : masse critique


c’est la plus petite masse pour laquelle on produit un nombre de neutrons supérieur au nombre de
neutrons absorbés : on a alors une réaction en chaîne (contrôlée dans une centrale électronucléaire).

b) fusion nucléaire
- définition : réaction au cours de laquelle 2 noyaux se complètent pour en former un nouveau.
la réaction de fusion produit plus d’énergie que la fission.
- exemple : production d’hélium au cœur du soleil :
411 H→ 42 He + 2 01 n énergie libérée : 26,7MeV

- la maîtrise des réactions de fusion nucléaire est un véritable enjeu technologique :


* ITER : production de chaleur (objectif : produire 500MW avec 50MW initiaux)
* par énergie laser : températures ≈ 106°C, pressions ≈ 103atm…
II. La radioactivité

4. la radioactivité

a) loi de désintégration radioactive (ou décroissance radioactive)


- noyaux radioactifs instables donc se désintègrent au cours du temps.

- pour un noyau probabilité de désintégration pendant dt est une caractéristique du noyau.

- Soit N(t) : nombre d’atomes radioactifs d’une espèce présents à un instant t.


* entre t et t+dt dN noyaux (variation du nombre de noyaux) se sont désintégrés.

la variation est proportionnelle au nombre N(t) d’atomes à l’instant t selon : dN = −λN (t ) dt

dN
- en écrivant cette loi de variation sous la forme : = −λN (t ) , et en intégrant entre t = 0 et t :
dt
N0 nombre de noyaux à t = 0.
N = N 0 e − λt
λ constante radioactive du nucléïde
II. La radioactivité

4. la radioactivité

b) période radioactive T ou période de demi-vie (½-vie)

- définition : la période radioactive ou la période de demi-vie


temps nécessaire pour que la moitié des N0 atomes présents à t = 0 se soient désintégrés.

- à l’instant t = T, le nombre de nucléïdes a été divisé par 2. On a donc :

N0 1
N (T ) = N 0 e −λT = ⇒ e − λT =
2 2
ln 2
* expression de la période radioactive en fonction de λ : ⇒ T =
λ
- les périodes T des différents radioéléments couvrent un domaine très vaste :
* T > 1030 ans pour le vanadium.
212
* T < 2,96.10-7s pour 84 Po
II. La radioactivité

4. la radioactivité

c) vie moyenne
- la vie moyenne d’un atome particulier est comprise entre t = 0 et ∞.

− λt
- si N0 atomes sont présents à t = 0, il en reste à l’instant t : N (t ) = N 0 e

- entre t et t+dt, on a dN atomes qui se désintègrent : dN ( t ) = −λN (t ) dt


durée de vie totale de l’ensemble des atomes est : dN (t ) .t = −λN ( t ) .tdt

- définition : la vie moyenne τ est la somme des durées de vie de tous les atomes divisée par N0 :
1 ∞
τ =− ∫ λN (t ) .tdt
N0 0

− λt
- en rappelant que N (t ) = N 0 e (et après quelques heures de mathématiques), on peut montrer que :

la vie moyenne correspond au temps au bout duquel le nombre d’atomes a été divisé par e

N0 1
N (t ) = τ=
e λ
II. La radioactivité

4. la radioactivité

d) activité
- définition : activité A(t) est le nombre de désintégration par seconde.

dN (t )
A(t ) = − = λN 0e −λt = A0e −λt unité : le Becquerel :1Bq = 1 désintégration/seconde
dt
ancienne unité : le Curie : 1Ci = 3,7.1010Bq
- l’activité décroît rapidement au début de l’émission, pour se stabiliser vers la fin de l’émission.

- l’activité sert à la datation des objets archéologiques :


exemple : l’activité d’un fragment d’os humain actuel contenant du 14C est de 880Bq. Sachant qu’un
fragment ancien a une activité de 110Bq, déterminer l’âge du fragment, sachant que la période T de 14C est de
5570 ans.
* à t = 0, A0 = 880Bq
* à t, A(t) = 110Bq = A0e-λt ; T = ln2/λ => λ = T/ln2
t = 16713,5 ans
II. La radioactivité

4. la radioactivité

e) quantité de radionucléïde corresposdant à une activité désirée.


* en nombre d’atomes N :
- pour un radionucléïde de période T dont l’activité est de 1Ci (=3,7.1010Bq), on peut déterminer le nombre
de noyaux actifs :
dN 3,71010
= λN = 3,710 ⇒ N =
10
T
dt ln 2

* en masse :
- plus la période est longue, plus il faut une masse importante d’échantillon actif pour avoir 1Ci d’activité.
(N : nombre d’Avogadro)
A
M= N
Ν

nucléïde période T masse g/Ci


226Ra 1600ans 1,02
60Co 5,2ans 9,1.10-4
32P 14,3jours 3,5.10-6
II. La radioactivité

5. modes de transformation spontanée

- on peut classer les modes de transformations en 2 catégories :


transformations isobariques (à A = cste)
transformations par partition en 2 noyaux

a) transformations isobariques : émission β


- définition : transformations sans changement du nombre de masse A.
dû à un déséquilibre trop important entre neutrons et protons dans le noyau.

* émission β+ : lorsque il y a un excès de protons dans le noyau.


0
- particule β+ positron 1 e (même masse que l’électron mais de charge positive).
A
Z X → Z −A1 X'+ 01 e +ν

ν : neutrino (de charge et de masse nulle)

dans cette transformation : un proton se transforme en neutron


1
1 p→01 n + 01 e +ν

10 Ne + 1 e + ν
Na → 22
22 0
- exemple : désintégration du 22Na : 11
II. La radioactivité

5. modes de transformation spontanée

a) transformations isobariques : émission β

* émission β- : lorsque il y a un excès de neutrons dans le noyau.


0
- particule β- électron −1 e éjecté du noyau.
A
Z X→ Z +A1 X'+ −01 e +ν

ν : antineutrino (de charge et de masse nulle)

dans cette transformation : un neutron se transforme en proton

- exemple : désintégration du 90Sr : 90


38 Sr →9039Y + −01 e + ν
II. La radioactivité

5. modes de transformation spontanée

b) diagrammes d’énergie : représentation des émissions β+ et β-


II. La radioactivité

5. modes de transformation spontanée

c) capture électronique :
- il peut y avoir au lieu d’une émission d’une particule β+, une capture électronique :
définition : transformation d’un proton en neutron
1
1 p+ −01 e→01 n +ν

- le noyau résiduel est laissé dans un état excité après capture :


la désexcitation se fera alors par émission d’un photon γ.

- au cours d’une émission β+, proton est aussi transformé en neutron, il y a donc compétition entre ces deux
II. La radioactivité

6. désintégration α

désintégration non isobarique, avec émission d’un noyau d’hélium He (particule α)


A
Z X→ ZA−− 42 X + 42 He

a) énergie de la désintégration α
- lors de la réaction, il y a conservation de l’énergie :
mX c 2 = mX' c 2 + mα c 2 + Eα + Em X

Eα et EmX énergies de recul de la particule α et du noyau fils.

- les noyaux émetteurs α sont des noyaux lourds A ≈ 200


- l’énergie totale, ou énergie de désintégration α est :

 m  mα
E0 = Eα 1 + α  avec ≈ 0,02
 m  m

- l’énergie de désintégration α varie dans une bande étroite comprise entre 4MeV et 9 MeV .
II. La radioactivité

6. désintégration α

b) périodes des émetteurs α


- la période des émetteurs α varie de 10-7s à 1010ans.
plus l’énergie est grande, plus la période est étroite.

nucléïde Eα (MeV) période T


232Th 4,05 1,39.1010 ans
226Ra 4,88 1,62.103 ans
228Th 5,52 1,9 ans
222Rn 5,59 3,83 jours
218Po 6,12 3,05 min
216Po 6,89 0,16s
212Po 8,95 3.10-7s
II. La radioactivité

7. noyaux ayant plusieurs modes de désintégration

- certains noyaux ont plusieurs modes de désintégrations possibles :


- exemple : désintégration de 64Cu.
3 modes possibles : émission β+, émission β- et capture électronique (CE).

* chaque mode de désintégration est caractérisé par sa probabilité partielle


par unité de temps :
λβ- λβ+ λCE

* chacune de ces probabilités est indépendante :


constante de désintégration totale pour 64Cu : λ = λβ+ + λβ- + λCE

* définition : rapport d’embranchement


λβ − λβ + λCE
Rβ − = ; Rβ + = ; RCE =
λ λ λ
* ces rapports pour 64Cu sont 39% (β-), 19% (β+) et 42% (CE).
II. La radioactivité

8. un petit résumé…

énergie de cohésion par nucléon en fonction du nombre de masse A


II. La radioactivité

8. un petit résumé…

Vous aimerez peut-être aussi