La Pendule de Paris PDF
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La pendule de Paris
Description
La pendule de Paris se reconnaît à ses deux platines rondes reliées par des piliers, entre lesquelles on
retrouve deux rouages. Celui horaire ainsi que celui de sonnerie à chaperon.
Sonnerie
Mouvement horaire Minuterie
Origines
La pendule de paris fit son apparition à Paris vers 1750. Elle n’est pas le fruit du travail d’un
horloger seul, mais plutôt le résultat de l’échange et de l’évolution des connaissances des horlogers de
l’époque. D’ailleurs, son nom, pendule de paris, lui vient du fait qu’elle est faite à la façon de Paris et non à
Paris.
À l’époque de la Régence, ainsi que durant la régence de Louis XV, l’habitat urbain va évoluer. Les
bourgeois commencent à transformer leurs habitats, on trouvera alors des appartements composés de plus
petites pièces coquettes et confortables. Les grandes cheminées disparaissent pour laisser la place à des
foyers plus petits, décorés de marbres, dont la tablette laisse un espace à décorer. Or à Versailles, depuis
longtemps, on trouve des horloges sur ces tablettes.
Les techniques et outils de l’époque étant déjà au point, les horlogers n’eurent qu’à réduire les
proportions des mécanismes existant déjà. Une fois ces proportions réduites, il ne reste plus qu’à les orner
des plus belles décorations.
Évolutions de l’habillage
Empire (1800-1835)
Sous l’empire on idolâtre l’antique. Les artistes ne connaissant pas correctement le sujet mélangent
souvent les époques dans les décorations.
On retrouvera toute sorte de créatures mythologiques grecques et romaines, mais aussi les symboles
de l’Égypte comme des scarabées, des sphinx, des têtes d’Isis, des lions. On verra aussi des éléments
architecturaux des anciennes civilisations tels que des chapiteaux, ou des cariatides. Des symboles militaires
côtoient la lettre N pour l’empereur ainsi que l’abeille et la lettre J de l’impératrice Joséphine.
Les pendules sont faits de bronze doré mat, de bronze vert, de marbre, de cristal et de bois.
On verra apparaitre des cadrans argentés ou dorés qui peuvent avoir été guillochés. Pour les pendules
en marbre, les heures sont parfois directement gravées dans la pierre.
Évolution du mouvement
Le calibre
Le calibre désigne la taille des platines et évoluera au fil du temps tout en conservant des standards. Ainsi on
identifie 3 types de calibre :
— les 3 pouces soit 81 mm de diamètre. Ces dimensions seront utilisées durant toute la période de
fabrication.
— Les 3⅟₄ de pouces, soit 88 mm. Ils furent utilisés au tout début Louis XV jusqu’à l’époque de
Louis XVI.
— Les 4 pouces, soit 108 mm, sont utilisés de 1790 à 1830. Ces calibres furent principalement
utilisés dans les pendules à colonnes du Premier Empire.
— Les 2 ¾ soit 74 mm. Ils sont aussi appelés « mignonnette » et sont plutôt rares. On les retrouvera
dans des pendules de petite dimension qui furent fabriquées à toutes les époques.
L’échappement :
Dit à « petite ancre ordinaire » (à recul)
C’est le premier système connu, on en attribue la paternité à
William Clément en 1675. Mais on l’utilisera plus
régulièrement à partir du 18e siècle.
C’est un échappement à recul. Il possède une ouverture de 3
à 5 ⅟₂ dents. Il est conçu pour fonctionner avec des balanciers
légers de 30 à 60 grammes. Ce type d’échappement
fonctionne très bien avec une suspension à fil de soie.
Brocot (à repos)
Échappement à repos inventé par Louis Gabriel Brocot,
breveté en 1841, mais utilisé dans la pendule de Paris à partir
de 1880.
L’innovation vient du fait que l’ancre possède des levées
semi-cylindriques, ce qui a pour effet la suppression du recul
lors de l’oscillation du balancier. Ses rouleaux étant faits de
pierre, matière qui ne s’use presque pas et lui permet de
mieux conserver ses huiles. De plus, sa confection est bien
plus aisée que ses prédécesseurs.
Plus tard, le fils de Louis Brocot, Achille Brocot, tentera de
perfectionner cet échappement. Pour ce faire, il essaya
d’augmenter la taille des cylindres et les tailla beaucoup plus.
Il espérait ainsi obtenir une force supérieure, or, c’est
l’inverse qui se produisit.
L’échappement Brocot fut souvent placé à l’avant-plan. Il est
alors utilisé comme ornement. En effet, l’ancre possède alors
une forme élégante, les rouleaux qui sont en pierre rouge, le
pont de la roue d’échappement qui est souvent doré avec ses vis en acier poli, tout comme la roue
d’échappement, sont alors très agréables à voir.
À cheville (à repos)
C’est un échappement à repos parfait (c’est-à-dire que la roue d’échappement ne tourne pas du tout lors de
l’oscillation supplémentaire du balancier). Ce type échappement fut pourtant très peu utilisé dans les
pendules de Paris. Il était essentiellement réservé pour les pendules de très bonne qualité, car il leur assurait
une excellente régularité.
Il fut inventé en 1741 par Amant et modifié plus tard par Lepaute, qui installa des chevilles semi-
cylindriques sur la roue d’échappement.
La suspension et le balancier :
La suspension est la partie servant à suspendre le balancier. Il a pour but de lui laisser le plus de mobilité
possible afin qu’il dépense le moins de force possible lors de ses oscillations.
À fil de soie :
Elle fut inventée par Huygens en 1657 et utilisée dans la
pendule de Paris jusqu’en 1860.
Elle est constituée d’un fil de soie enroulé autour d’une tige de
fer et un point fixe. En tournant la tige de métal, le fil s’enroule
autour de celle-ci et permet donc de faire varier la longueur du
fil. On vient suspendre le balancier au fil.
Elle est toujours utilisée avec une lentille légère et fixe.
Suspensio
Suspension à
n à lame
lame de
de ressort
ressort
simple
Brocot:
C’est en 1840 que Achille Brocot inventa cette suspension. Il
consiste à maintenir les lames de ressort dans un pince-lame
capable d’être déplacé sur la hauteur de la lame de suspension.
Ce pince-lame est commandé par l’intermédiaire d’un rochet.
L’invention eut beaucoup de mal à s’imposer.
En 1865, il perfectionna le système en lui ajoutant un petit
ressort sur le côté du rochet de commande. Ce ressort emet un
petit bruit à chaque fois qu’il saute d’une dent et ainsi informe de
la valeur du déplacement du pince-lame. À partir de cette
époque, le système fut beaucoup utilisé.
Ce type de suspension est utilisé avec un balancier réglable et
permet d’utiliser une plus grosse lentille.
Suspension Brocot
Vallet:
Entre 1872 et 1875. Vallet mettra au point une suspension comparable à celle de Brocot. Sauf qu’en tournant
la tige, on ne déplace pas le pince-lame, mais c’est toute la lame de ressort qui se déplace, et donc le
balancier aussi. Ce qui a comme avantage de garder constante la distance entre le point de flexion et le point
de pivotement de l’ancre. De plus, il est plus facile à produire et donc moins coûteux.
Suspension Vallet
À couteau :
La suspension à couteau fut utilisée à partir de 1780. On la retrouvera plutôt sur de grands régulateurs de
précision. Elle consiste a placer le balancier sur un couteau triangle dont les faces possèdent un poli miroir
Suspension à couteau
Datation.
On peut dater l’apparition des premières pendules de paris vers 1750. Leurs développements suivent
l’apparition de cabinets qui se veulent plus décoratifs et dont le but n’est plus seulement de protéger le
mouvement.
Le mouvement de paris se veut toujours être de grande qualité que ce soit qualitatif qu’artistique.
Cette qualité répond au besoin du fabricant et du décorateur de se démarquer des autres productions de
l’époque. Cela valut au pendule de paris une renommée mondiale.
Le nombre de créations et les siècles de production rendent la datation difficile. Mais il existe des
moyens qui permettent une datation plus ou moins précise. Les évolutions technologiques et les marques sur
les platines en font partie.
Platine marquée :
Une première façon de dater une horloge est d’observer les traces laissées sur la petite platine ou sur
l’habillage. Avant l’industrialisation des mouvements, les horlogers avaient pour habitude de graver à la
main leur signature. Si on a la signature d’un horloger connu, il est alors facile de dater la pendule. Si le nom
n’est pas connu, que la signature est bien effectuée à la main et que le mouvement a été assemblé avant
l’apparition des blancs roulants (industrialisation), il s’agit alors d’une horloge de l’époque de Louis XV ou
Louis XVI. Après la Révolution française, la tradition se perd, et seules des initiales sont estampées sur la
platine (à l’exception des grands maîtres qui continue à graver leurs mouvements).
Avec l’apparition des usines de blancs roulants, l’horloger reçoit les pièces déjà usinées. Son rôle se
limite alors aux finitions, à l’assemblage, et aux réglages. Ils vont alors pouvoir continuer à y apposer leurs
initiales ainsi qu’un numéro de série. Il ne faut pas confondre avec les inscriptions sur le cadran, qui elles,
correspondent alors à l’emboiture ou au vendeur. Malheureusement le plus souvent, seules les initiales de
l’horloger sont apparentes, et ne suffiront pas à dater le mouvement. Tout ce que l’on peut en tirer, c’est que
le mouvement date d’après 1800, date à laquelle la pratique se repend.
Les bancs roulants sont des ébauches complètes des rouages reproduits à l’aide de pantographe. Le
pantographe est quant a lui un outil qui permet de recopier mécaniquement des dessins a l’identique, ou en
les reproduisant à partir d’une matrice tout en les agrandissant ou en les réduisant. Ce type de procédé
apparait vers 1810, et est surtout concentré a Saint-Nicolas d’Aliermont, au sud de Paris, ainsi qu’au pays de
Montbéliard.
La connaissance de ces ateliers permet parfois de situer l’époque où furent crés certains mouvements :
— entre 1810 et 1860, à Saint-Nicolas d’Aliermont, le nom de la fabrique apparaît sur la
grande platine, côté cadran.
— Tandis qu’à Montbéliard, les mouvements en blancs sont souvent estampés de la marque
du fabricant
Une autre possibilité est lorsque le cadran porte un nom propre ainsi que le nom d’une ville. Il faut
alors consulter le « dictionnaire des horlogers français » de Tardy. Ceci permet seulement de dater la mise en
service du pendule, car le nom correspond à celui du revendeur du produit fini.
Évolutions technologiques
Malheureusement, les platines ne sont pas toujours marquées. Le seul moyen de dater la pendule est
alors d’analyser les détails techniques de la pendule pour réussir à déterminer qu’il a été créé après une date
et avant une autre. Cette méthode ne permet pas une datation précise, car les évolutions ont souvent été
utilisées que bien après leurs apparitions.
Un premier indice peut être le calibre du mouvement ainsi que vu plus haut.
Ensuite, il y a des différences morphologiques, comme l’asymétrie des carrés de remontage.
Asymétrie héritée de l’adaptation des premiers paris par rapport à leurs ancêtres dont les platines étaient
carrées. On pourra observer cela jusqu’en 1780.
De 1770 à 1810, les horlogers vont garder la disposition des rouages. Ainsi la roue de temps reste à
droite du barillet. On peut alors observer un alignement des pivots de la roue de temps, de la roue de centre et
de la roue intermédiaire. Les platines possèdent une épaisseur de 1,7 mm. Ce qui est plutôt fin et implique
des huiliers très peu creusés. Les ponts sont presque triangulaires. Les rouages sont plutôt travaillés et
possèdent des croissillonages fins ce qui leur donne une certaine élégance, tandis que leurs pivots sont fins.
Les vis sont en goutte de suif. Le mouvement de sonnerie possède un volant rectangulaire et la roue de
cheville passant derrière le barillet, ses chevilles sont courtes. L’esse est inexistante, c’est l’équerre qui
commande directement la grande détende via une tige d’acier fixé sur l’axe de cette dernière. Ce type de
mouvement est le plus souvent équipé d’une petite ancre ordinaire ainsi que d’une suspension à fil de soie.
Jusqu’à l’apparition des mouvements en blancs roulants, ce type de calibre sera beaucoup fabriqué dans
différentes variantes.
De 1810 a 1850 environs, l’apparition des blancs roulants va créer beaucoup de calibres de pouces.
L’amincissement des ressorts permet de diminuer la taille des barillets. Ce gain de place permet de
positionner le barillet, la roue de temps et la roue de centre de tel façon qu’il forme un angle de 45° (et plus
180°). Grâce à la réduction des barillets, la roue des chevilles ne passe plus derrière. Ce qui autorise des
chevilles plus longues. L’esse fait son apparition. Et le volant voit ses angles coupés, puis plus tard incurvés.
Les platines vont s’épaissirent allant jusqu’à 2,1 mm. Les huiliers seront donc plus profonds. Et la qualité du
laiton ayant évolué, on verra apparaitre un polissage glacé. Les différents ponts prennent une forme
trapézoïdale et s’épaississent également. Les vis à tête de suif disparaissent.
Le croissillonage des roues perd son esthétique travaillée. Tandis que les pivots s’épaississent.
On croisera ces pendules le plus souvent avec des échappements à petite ancre ordinaire avec des
suspensions à fil de soie.
À partir de 1850, les calibres ne changeront pas beaucoup, seule la suspension Brocot va s’imposer
et permettre un échappement à ancre anglais et donc des balanciers un peu plus lourds.
De 1880 à environ 1930 seront aussi construit des calibres de 3⅓ (90,5 mm). Ces mouvements seront
équipés de sonnerie à râteaux et d’un échappement Brocot.
Antide Janvier
Antide Janvier naquit en 1751 à Saint-Claude dans le Jura. Son père est un ouvrier agricole
qui se dit horloger, il initiera son fils à l’horlogerie. Remarquant chez lui une intelligence hors du
commun, il l’enverra s’éduquer chez l’abbé Tournier de Saint-Claude. À 13 ans, Antide marquera
un intérêt pour le latin, le grec, les mathématiques et l’astronomie. L’abbé lui enseignera aussi le
maniement du tour ainsi que les bases de la mécanique.
De 1771 à 1772, pour une raison inconnue il part dans le Jura, à Morez. Là-bas, il délivrera
gratuitement des cours qui permettront aux artisans de la région de perfectionner leurs
connaissances. Il est dit que c’est notamment grâce à lui que les comtoises se verront dotées d’une
aiguille des minutes. Durant cette période, il construit plusieurs pendules astronomiques.
En 1773, il est introduit auprès de Louis XV à qui il présente un de ses planétaires. Il part
ensuite habiter à Verdun ou il se marie.
Il commence en 1789 son horloge à sphère mouvante et planétaire, son plus grand chef d’œuvre,
qu’il terminera en 1801. En 1803, le jury d’art lui décerne une médaille pour son œuvre. Cette
horloge indique entre autres le mouvement des planètes, les phases de la lune, les marées, les
éclipses lunaires et solaires, l’équation du temps, et le tout sur quatre faces.
Illustration 1: Horloge
à sphère mouvante
[1789-1801]
Bibliographie
Planchon Mathieu, La pendule de paris, son évolution décorative, Paris, Les frabriques des montres Zénith
Webographie
http://www.horlogerie-manifesti.fr/actualites-horlogerie-pendule-montre-cahors.html/60-la-pendule-de-paris
https://www.anticstore.com/article/pendule-portique
http://www.antiqbrocdelatour.com/Les-collections/pendules.php
https://www.lapendulerie.com/
https://www.cliniquehorlogere.ch/fr/archives-diverses/encyclopedie-roret-de-1896.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antide_Janvier
http://www.lepoint.fr/montres/Magazine/Grand-horlogers/antide-janvier-03-12-2012-2018151_2978.php
http://www.cosmovisions.com/JanvierA.htm
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5579228p/f1.planchecontact
https://www.horloge-edifice.fr/Horlogers/Janvier.htm
https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/horlogers-celebres/s/antide-janvier/
http://forum.horlogerie-suisse.com/viewtopic.php?f=1&t=11170
https://books.google.be/books?id=TlEVAAAAQAAJ&pg=PA573&lpg=PA573&dq=qu%27est+ce+qu
%27une+horloge+a+
%C3%A9quation&source=bl&ots=n2IAJG2zSs&sig=decEXwh5xhHiIWQsqIjbhFc8jYw&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKE
wi4kPyvo63XAhUBshQKHa-LAb4Q6AEISzAG#v=onepage&q=qu'est%20ce%20qu'une%20horloge%20a
%20%C3%A9quation&f=false
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k840429x.r=antide%20janvier?rk=42918;4
https://businessmontres.com/article/archives-58-acces-libre-une-etonnante-autobiographie-dantide-janvier-redigee-de-
sa-main-seconde-partie