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Chapitre 2 : les sols pollués

1. Définition

Un sol est dit pollué quand il contient un ou plusieurs polluant(s) ou contaminant(s) susceptibles de
causer des altérations biologiques, physiques et chimiques de l'écosystème constitué par le sol. c'est
un site présentant un risque pérenne, réel ou potentiel, pour la santé humaine ou l'environnement
du fait d'une pollution de l'un ou l'autre des milieux, résultant de l'activité actuelle ou ancienne.
Autrement dit, la pollution du sol est comprise comme altération du biotope constitué par l'humus
(ou tous autres types de sols) par l'introduction de substances toxiques, éventuellement radioactives
ou d'organismes pathogènes entraînant une perturbation plus ou moins importante de l'écosystème.
La notion de pollution du sol désigne toutes les formes de pollution touchant n'importe quel type de
sol (agricole, forestier, urbain…). Le sol est une ressource très faiblement renouvelable au sens où sa
dégradation peut être rapide (quelques années ou décennies) alors qu’il lui faut plusieurs milliers
d’années pour se former et se régénérer. Or, ce dernier siècle a été particulièrement destructeur
pour les sols. Les diverses activités humaines (de l’agriculture aux industries) ont appauvri les sols en
matières organiques, en éléments minéraux, les ont transformés, pollués…

1.1. Pollution diffuse

Les pollutions diffuses : se développant sur de grandes surfaces de sols, elles proviennent
généralement d’épandages de produits solides ou liquides (emploi d’engrais ou de pesticides en
agriculture) ou de retombées atmosphériques. La dispersion puis l'accumulation de substances
dangereuses sur ces sols donne ainsi des « sites uniformément contaminés » (NF ISO 11074-1,1997).

1.2. Pollution ponctuelle

Les pollutions ponctuelles: à l’inverse des pollutions diffuses, elles se distinguent par la présence
ponctuelle dans les sols et sous-sols de substances dangereuses provenant généralement de
déversements, de fuites ou de dépôt de déchets. Non confinées et en fortes concentrations, ces
substances donnent naissance à des « sites localement contaminés » (NF ISO 11074 -1, 1997).

AKSIS, « La pollution de l’environnement assurable ou non ? », lettre d’information bimensuelle lettre


PME, 11 juin 1997.

2. Les sources de la pollution


2.1. Les sources naturelles

Il est essentiel de séparer les valeurs de base des valeurs de référence pour définir l’étendue de la
contamination dans les zones où la législation environnementale n’a pas encore établi de limites
d’intervention pour toutes les matrices environnementales (Albanese et al., 2007). Les valeurs de
fond indiquent la teneur naturelle géogénique, tandis que les valeurs de référence indiquent la
teneur réelle d’un élément dans l’environnement superficiel à un moment donné (Reimann,
Filzmoser et Garrett, 2005; Salminen et Gregorauskiene, 2000).

Salminen, R. & Gregorauskiene, V. 2000. Considerations regarding the definition of a geochemical


baseline of elements in the surficial materials in areas differing in basic geology. Applied
Geochemistry, 15(5): 647–653. https://doi.org/10.1016/S08832927(99)00077-3
Les concentrations de fond dans les sols d’une région seront fortement liées à la fraction pédo-
géochimique et à la dynamique de l’environnement qui a mené à la formation du sol. L’utilisation de
moyennes ou d’intervalles globaux ne convient donc pas pour déterminer les niveaux de fond au
niveau régional ou local (Horckmans et coll., 2005; Paye, Mello et Melo, 2012). Par exemple, les
métaux lourds dans les sols peuvent varier de deux à trois ordres de grandeur, compte tenu de la
variation naturelle de la concentration de métaux traces dans le type de roche mère (Shacklette et
Boerngen, 1984)

Shacklette, H.T. & Boerngen, J.G. 1984. Element Concentrations in Soils and Other Surficial Materials
of the Conterminous United States. , p. 63. US Geological Survey.

Plusieurs matériaux d’origine du sol sont des sources naturelles de certains métaux lourds et d’autres
éléments, comme les radionucléides, qui peuvent présenter un risque pour l’environnement et la
santé humaine à des concentrations élevées. La contamination par l’arsenic (As) est l’un des
principaux problèmes environnementaux dans le monde. Les sources naturelles d’As comprennent
les rejets volcaniques (Albanese et al., 2007) et l’altération des minéraux et minerais contenant de
l’As (Díez et al., 2009), mais aussi les zones minéralisées naturelles d’arsenopyrite (gossans), formé
par l’altération de roches contenant des sulfures (Scott, Ashley et Lawie, 2001). Bon nombre de ces
minéraux présentent une grande variabilité spatiale et bon nombre d’entre eux se trouvent en
concentrations plus élevées dans les couches plus profondes (Li et al., 2017). Toutefois, l’As est
légèrement bioaccessible lorsqu’il provient de sources naturelles (Juhasz et al., 2007).

Scott, K.., Ashley, P.. & Lawie, D.. 2001. The geochemistry, mineralogy and maturity of gossans
derived from volcanogenic Zn–Pb–Cu deposits of the eastern Lachlan Fold Belt, NSW, Australia.
Journal of Geochemical Exploration, 72(3): 169–191. https://doi. org/10.1016/S0375-6742(01)00159-
5

Les sols et les roches sont également des sources naturelles du gaz radioactif Radon (Rn). La diffusion
du radon des couches plus profondes à la surface est en partie contrôlée par la structure du sol et sa
porosité (Hafez et Awad, 2016). Une radioactivité naturelle élevée est courante dans les roches
ignées acides, principalement dans les roches riches en feldspath et les roches riches en illite (Blume
et al., 2016). Gregorič et al. ont constaté que les émissions de radon provenant des sols contenant
des carbonates étaient plus élevées que celles provenant de tout autre sol ou type de roche
(Gregorič et al., 2013). Les données de référence pour les autres radionucléides naturels dans les
roches et les sols sont présentées au tableau 1.

Blume, H.-P., Brümmer, G.W., Fleige, H., Horn, R., Kandeler, E., Kögel-Knabner, I., Kretzschmar, R.,
Stahr, K. & Wilke, B.-M. 2016. Scheffer/Schachtschabel Soil Science. Berlin Heidelberg, Springer-
Verlag. (also available at //www.springer.com/us/book/9783642309410).

Les phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques ou les incendies de forêt peuvent
également causer une pollution naturelle lorsque de nombreux éléments toxiques sont rejetés dans
l’environnement. Ces éléments toxiques comprennent les composés de type dioxine (Deardorff,
Karch et Holm, 2008) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Un niveau élevé de
métaux lourds a été identifié dans les sols volcaniques de la Réunion qui peuvent être associés à
l’activité volcanique active, principalement le mercure (Hg), ou à l’altération du matériau d’origine,
où des niveaux élevés de chrome (Cr), de cuivre (Cu), niquel (Ni) et zinc (Zn) ont une origine pédo-
géochimique naturelle (Dœlsch, Saint Macary et Van de Kerchove, 2006). Des concentrations élevées

Deardorff, T., Karch, N. & Holm, S. 2008. Dioxin levels in ash and soil generated in Southern California
fires. Organohalogen Compounds, 70: 2284–2288.

de Cr et de Ni ont également été signalées dans les sols volcaniques indonésiens, associés à des
origines pédo-géochimiques (Anda, 2012). Toutefois, cette pollution naturelle ne cause normalement
pas de problèmes environnementaux en raison de la capacité de régénération et d’adaptation des
plantes (Kim, Choi et Chang, 2011). Les problèmes surviennent lorsque les écosystèmes sont soumis
à des pressions externes, qui modifient leur résilience et leur capacité de réaction.

Kim, E.J., Choi, S.-D. & Chang, Y.-S. 2011. Levels and patterns of polycyclic aromatic hydrocarbons
(PAHs) in soils after forest fires in South Korea. Environmental Science and Pollution Research, 18(9):
1508–1517. https://doi.org/10.1007/s11356-011-0515-3

Les phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques ou les incendies de forêt peuvent
également causer une pollution naturelle lorsque de nombreux éléments toxiques sont rejetés dans
l’environnement. Ces éléments toxiques comprennent les composés de type dioxine (Deardorff,
Karch et Holm, 2008) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Un niveau élevé de
métaux lourds a été identifié dans les sols volcaniques de la Réunion qui peuvent être associés à
l’activité volcanique active, principalement le mercure (Hg), ou à l’altération du matériau d’origine,
où des niveaux élevés de chrome (Cr), de cuivre (Cu), niquel (Ni) et zinc (Zn) ont une origine pédo-
géochimique naturelle (Dœlsch, Saint Macary et Van de Kerchove, 2006). Des concentrations élevées
de Cr et de Ni ont également été signalées dans les sols volcaniques indonésiens, associés à des
origines pédo-géochimiques (Anda, 2012). Toutefois, cette pollution naturelle ne cause normalement
pas de problèmes environnementaux en raison de la capacité de régénération et d’adaptation des
plantes (Kim, Choi et Chang, 2011). Les problèmes surviennent lorsque les écosystèmes sont soumis
à des pressions externes, qui modifient leur résilience et leur capacité de réaction.

Dœlsch, E., Saint Macary, H. & Van de Kerchove, V. 2006. Sources of very high heavy metal content in
soils of volcanic island (La Réunion). Journal of Geochemical Exploration, 88(1–3): 194–197.
https://doi.org/10.1016/j.gexplo.2005.08.037

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques peuvent également être présents naturellement dans
les sols. Ils sont généralement d’origine cosmogénique, étant relativement communs dans les
échantillons de poussière cosmique et les météorites (Basile, Middleditch et Oró, 1984; Li, 2009), ou
dérivent des processus d’altération diagénétique des cires contenues dans la matière organique du
sol (Trendel et coll., 1989). La production biogénique de HAP est favorisée dans des conditions de
réduction (Thiele et Brümmer, 2002).
Basile, B.P., Middleditch, B.S. & Oró, J. 1984. Polycyclic aromatic hydrocarbons in the Murchison
meteorite. Organic Geochemistry, 5(4): 211–216. https://doi.org/10.1016/01466380(84)90008-1

L’amiante naturel (NOA) est un minéral fibreux présent à l’état naturel dans les sols formés de roches
ultramafiques, en particulier la serpentine et l’amphibole. Le principal risque associé au NOA est
l’exposition par inhalation des humains liée aux activités d’extraction, tandis que sa présence
naturelle dans les sols représente un risque négligeable pour l’environnement. Toutefois, les NOA
peuvent être facilement dispersés par l’érosion éolienne, et leur mobilisation dépendra des
caractéristiques des matériaux contenant de l’amiante, des propriétés du sol, de l’humidité et des
conditions météorologiques locales (Swartjes et Tromp, 2008). Les problèmes environnementaux
causés par les NOA surviennent lorsqu’ils sont rejetés par les sols à proximité des zones urbaines,
parce que l’amiante est une substance cancérogène qui présente un risque élevé pour la santé
humaine en raison de l’inhalation (Lee et al., 2008).

Swartjes, F.A. & Tromp, P.C. 2008. A Tiered Approach for the Assessment of the Human Health Risks
of Asbestos in Soils. Soil and Sediment Contamination: An International Journal, 17(2): 137–149.
https://doi.org/10.1080/15320380701870484

2.2. Les sources anthropiques

Des siècles d’activités anthropiques ont entraîné un problème généralisé de pollution des sols dans
le monde (Bundschuh et al., 2012; DEA, 2010; AEE, 2014; FAO et ITPS, 2015; Luoet al., 2009; SSR,
2010).

Les principales sources anthropiques de pollution du sol sont les substances chimiques utilisées ou
produites comme sous-produits d’activités industrielles, les déchets domestiques et municipaux, y
compris les eaux usées, les produits agrochimiques et les produits dérivés de l’essence (figure 3). Ces
produits chimiques sont rejetés dans l’environnement accidentellement, par exemple lors de
déversements de pétrole ou de lessivage des sites d’enfouissement, ou intentionnellement, comme
c’est le cas pour l’utilisation d’engrais et de pesticides, l’irrigation avec des eaux usées non traitées,
ou l’épandage de boues d’épuration.

3. Les différents types polluants du sol


3.1. Polluant minéraux

3.1.1. Métaux lourds

L'expression « métal lourd » désigne pour les chimistes des métaux de numéro atomique élevé, de
densité supérieure à 5 g/cm3 et qui forment des sulfures insolubles. Le cadmium, le manganèse, le
cobalt, le chrome, le cuivre, le plomb, le mercure, le nickel et le zinc sont les métaux lourds les plus
souvent rencontrés dans les sols.
Dans le domaine de l’environnement, on associe fréquemment aux métaux lourds l'arsenic, qui est
un métalloïde lourd. L’arrêté du 2 février 1998, qui définit les éléments devant faire l’objet d’un
contrôle pour les installations classées, prend en compte Cd, Hg, Ni, As, Co, Pb, Sb, Cr, Cu, Mn, V, Sn,
Se, Te, Zn, Tl.

NF X 31-151 juin 1993 - Qualité des sols - Sols, sédiments, boues de station d'épuration - Mise en
solution d'éléments métalliques en traces (Cd, Co, Cr, Cu, Mn, Ni, Pb, Zn) par attaques acides. Statut :
homologuée. 7 p.

Il est important de rappeler que les métaux et métalloïdes lourds sont présents de façon naturelle
dans les sols. Ils proviennent en grande partie de l'altération de la roche mère du sous-sol. La plupart
des sources de métaux lourds dans les sols sont aussi liées à l'activité humaine :

stockage de déchets industriels et urbains (mines et fonderies de métaux non ferreux, décharges
publiques) ; pratiques agricoles (pratique de la fertilisation à l'aide de compost urbain, de déjections
animales ou de boues de station d'épuration) ; pollutions dues à des retombées atmosphériques
(utilisation de combustibles fossiles, essence au plomb, poussières des industries métallurgiques,
incinération des ordures ménagères…).

La solubilisation des métaux lourds est réalisée par minéralisation des échantillons de sols.
Schématiquement, la minéralisation est la dissolution des minéraux et de la matière organique par
oxydation. La minéralisation peut être obtenue selon divers modes en calcinant l'échantillon (four à
moufle à 500-550 °C) : les cendres obtenues sont en général facilement solubilisées en milieu acide ;
cette méthode entraîne la perte des éléments les plus volatils tels le mercure, l'arsenic, le plomb ou
encore le cadmium.

La méthode de mise en solution totale par attaque acide dans un milieu ouvert ou fermé et à chaud
(150 °C) est donc recommandée pour l'analyse des métaux lourds (NF ISO 11466) : les acides utilisés
sont l'acide nitrique, le mélange acide chlorhydrique acide nitrique ou un mélange d'acide
perchlorique et d'acide fluorhydrique.

L'analyse du tellure, du sélénium, du mercure et de l'arsenic requiert un mélange d'acides


spécifiques. Les méthodes pour ces derniers éléments sont en cours d’examen par l’ISO.

NF ISO 11466 juin 1995 - (X31-415) Qualité des sols - Extraction des éléments en traces solubles dans
l'eau régale. Statut : homologuée. 10 p.

3.1.2. Phosphore

3.1.3. Azote (Nitrates)

3.2. Polluants organiques

Les polluants organiques des sols proviennent principalement de trois ensembles d’activités :
industrielles (production d’énergie, métallurgie, industries chimiques,...), urbaines(transports,
gestion et traitement des déchets), et agricoles (utilisation de produits phytosanitaires). Mis à
part les hydrocarbures aliphatiques et les pesticides, d’autres polluants organiques sont largement
rencontrés dans les sols .

3.2.1. Les produits phytosanitaires

3.2.2. Hydrocarbures aliphatique

3.2.3. Hydrocarbures aromatiques polycycliques

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont généralement définis comme un groupe de


composés comportant au moins deux noyaux benzéniques fusionnés entre eux et renfermant
seulement des atomes d'hydrogène et de carbone.

Fig.2 - Modèles moléculaires


simplifiés du naphtalène, de
l'anthracène et phénanthrène et du
benzopyrène.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques(HAP) sont formés par la fusion de plusieurs noyaux
benzé-niques. Ces composés peuvent être d’origine naturelle et sont présents dans des
combustibles fossiles à des concentrations importantes. Ils se forment à des températures
entre 500 et700 °C, par exemple, lors de la cokéfaction du charbon et la pyrolyse ou la
mauvaise combustion des combustibles fossiles ou du bois. Les incendies de forêt constituent
une source importante en milieu non urbain. Les principales sources en milieu urbain sont
l’émission lors de la combustion des carbu-rants de véhicules ou du chauffage. Ils peuvent être
trouvés à des concentrations élevées dans des cendres d’incinérateurset de certaines centrales
électriques. Les HAP constituent une pollution de fond de la plupart des boues de station
d’épura-tion, dont la concentration moyenne se situe entre 15 et 50 mg•HAP kg-1(Wild et Jones,
1992 ; Jauzein et al., 1995 ; Beck etal., 1995). Le benzo- [a]-pyrène (BaP) est particulièrement
toxique avec une action carcinogène à des doses très faibles.

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