Cote Ivoire Agriculture 21e Siecle PDF
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L’AGRICULTURE IVOIRIENNE
A L’AUBE DU XXIè SIECLE
AOÛT 1999
2
Préambule ..................................................................................................................... 5
Préface de S.E. Henri Konan Bédié, Président de la République de Côte d'Ivoire ............7
Quelques citations ......................................................................................................... 8
CONCLUSION............................................................................................................. 257
REFERENCES.............................................................................................................263
ANNEXES : organigrammes des ministères et liste des projets. ...................................265
TABLEAUX
PREAMBULE
Dans les décennies à venir, l’agriculture continuera à jouer un rôle important même
si celui-ci perd en valeur relative par rapport aux autres secteurs d’activité. En effet,
la «diversification et la modernisation de l’agriculture» constitue l’un des quatre
volets de la stratégie dont la Côte d’Ivoire s’est dotée pour devenir d’ici 2015-2025 un
nouveau pays industrialisé (NPI) pourvu d’une économie solide, saine et diversifiée,
capable de résister aux perturbations économiques.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes si on rappelle que la production de café est passée
de 23 t en 1900 à 247.000 t en 1998 et celle de cacao de 2 tonnes en 1905 à 1.100.000
t en 1998, avec une pointe de 1.235.000 t en 1996. De même, les premières
exportations de banane ont démarré en 1930 pour atteindre 174.000 tonnes en 1998,
après un pic de 196.000 t en 1997, et celles d’ananas ont commencé en 1950 pour
s’élever à 161.000 tonnes en 1998, après un maximum de 183.000 t en 1997.
une croissance démographique de 3,8 % par an, que pour une participation
progressive aux marchés régionaux caractérisés par une complémentarité naturelle
des approvisionnements liée à la diversité des climats.
Toutefois, cet accroissement n’aura de valeur véritable que s’il tient compte des
critères désormais incontournables d’une production conforme aux exigences du
développement durable et aux normes de qualité reconnues internationalement.
L’ « Agriculture ivoirienne à l’aube du 21è siècle », après avoir présenté les acquis de
l’agriculture ivoirienne au seuil du prochain siècle (première partie), décrit les
chemins (deuxième partie) que cette agriculture devra emprunter si elle veut réussir
son entrée dans le 21è siècle.
7
QUELQUES CITATIONS
′ « Aujourd’hui, le secteur agricole représente un tiers du PIB, deux tiers des recettes
d’exportation, et il emploie plus des deux tiers de la population active. On
comprendra que l’on ne saurait revenir sur le primat de l’agriculture, fondement de la
richesse ivoirienne ». S.E. Henri Konan Bédié, dans « La Côte d’Ivoire : une société
nouvelle aux frontières nouvelles du développement » (Edition Neter, octobre 1995).
′ « Les nouvelles générations nées en ville ont besoin qu’on leur indique d’un doigt
ferme l’horizon du bonheur villageois ». S.E. Henri Konan Bédié, dans « Les chemins
de ma vie » (Plon, avril 1999).
Sur la période 1996-1998, les entreprises agro-industrielles ont investi plus de 500
milliards FCFA dans l’ensemble des zones écologiques du pays.
INTRODUCTION
LA CÔTE D’IVOIRE,
UN GRAND PAYS AGRICOLE
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TABLEAU N° 1
Indonésie (390), Papouasie Nouvelle Guinée (34), Malaisie (33), Côte d’Ivoire (15)
(5.900), Mozambique (5.300), Paraguay (3.100), Madagascar (2.400), Ouganda (2.300), Angola
(2.300), Vietnam (2.000), Philippines (1.900), Côte d’Ivoire (1.700)
Exportations ACP en 1997 : Côte d’Ivoire (166.420 t), Cameroun (157.136 t), Jamaïque (77.112 t),
Sainte-Lucie (70.690 t), Belize (53.135 t), Dominique (35.774 t), Saint-Vincent-Grenadines (29.985
t), Surinam (29.257 t), Somalie (21.599 t)
Mais cette dynamique de croissance a été confrontée aux chocs extérieurs des années
1980. L’économie ivoirienne a alors connu une profonde récession avec un taux
moyen de croissance d’à peine 1%, parfois même négatif. La productivité du capital a
chuté de plus de 10 points, passant de 30% durant les années 70 à environ 18% en
1993, avec une dégradation considérable du taux d’épargne intérieure et du taux
d’investissement (de 25% en 1980 à environ 8% en 1993). Il en a résulté de graves
déséquilibres financiers intérieurs et extérieurs. Les finances publiques se sont
détériorées du fait de la contraction du PIB, d’un faible niveau de recouvrement fiscal
et du niveau élevé des dépenses. Ceci a conduit à un accroissement rapide de la dette
publique qui a atteint 184% du PIB en 1993. De même, les paiements extérieurs se
sont dégradés, se caractérisant par un solde du compte courant qui s’est situé à –11%
du PIB en 1990 et –8% en 1993.
B. L’agriculture et le PIB
La performance du secteur agricole depuis le début des années 1990 a, dans son
ensemble, été satisfaisante (tableau n°2), même si elle reste très liée aux cours
internationaux du café et du cacao qui représentent environ le quart en valeur de la
production agricole. Sur la période 1990-97, le taux de croissance annuel moyen a été
de 3,1% par an (contre 0,5% pour la décennie précédente) alors que celui du PIB n’a
été que de 2,6% (contre 1% pour la décennie précédente). En 1997, la croissance
globale était estimée à 7,0% et celle du secteur agricole à 7,6%. Ces chiffres sont à
14
comparer au taux de croissance de l’Afrique subsaharienne qui, en 1997, n’a été que
de 3,3%.
TABLEAU N° 2
L’AGRICULTURE DANS LE PIB
en milliards FCFA courants et en % du PIB
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 Moy
90-97
PIB 2.939 2.960 2.952 2.946 4.255 4.987 5.490 6.047
(100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %) (100 %)
Agricult. 453 459 463 457 630 803 818 968 15,5 %
de rente (14,4 %) (15,5 %) (15,7 %) (15,5 %) (14,8 %) (16,1 %) (14,9 %) (16,0 %)
Product. 503 518 528 533 779 878 950 992 17,5 %
Vivrières (17,1%) (17,5%) (17,9 %) (18,1 %) (18,3 %) (17,6 %) (17,3 %) (16,4 %)
Agro- 162 163 165 171 221 224 258 278 5,2 %
industrie (5,5 %) (5,5 %) (5,6 %) (5,8 %) (5,2 %) (4,5 %) (4,7 %) (4,6 %)
PIB 1.117 1.140 1.157 1.161 1.630 1.905 2.026 2.237 38,2 %
agricole (38,0%) (38,5%) (39,2 %) (39,4 %) (38,3 %) (38,2 %) (36,9 %) (37,0 %)
TABLEAU N° 3
CROISSANCE ECONOMIQUE
En FCFA constants
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 Moy 1997 Moy Moy
90- 90- 94-
97 94 97
Agriculture de rente 6,9 % 0,4 % 1,3 % -1,6 % -2,6 % 16,5% -1,5 % 14,9% 4,1 % 0,8 % 9,7 %
Productions vivrières 3,0 % 2,4 % 2,4 % 0,9 % 2,9 % 3,4 % 4,7 % 1,3 % 2,6 % 2,3 % 3,1 %
Agro-industries 0,6 % -0,6 2,8 % 2,7 % -9,0 -5,8 % 9,3 % 4,8 % 0,5 % -0,8 2,6 %
% % %
Total secteur agricole 4,2 % 1,2 % 2,0 % 0,2 % -0,8 7,8 % 2,8 % 7,6 % 3,1 % 1,3 % 6,1 %
%
Total PIB -1,1 % 0,0 % -0,1 % -0,4 2,0 % 7,1 % 6,8 % 7,0 % 2,6 % 0,1 % 7,0 %
%
Contrib du secteur 1,6 % 0,4 % 0,8 % 0,1 % -0,3 3,0 % 1,0 % 2,8 % 1,2 % 0,5 % 2,3 %
agricole à la %
croissance du PIB
TABLEAU N° 4
EXPORTATIONS
En milliards FCFA courants
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 Moy
90-97
Agriculture 353,8 346,1 311,4 359,9 703,8 913,9 1.067 1.183,8 655
d’exportation
Agro-industries 116,1 115,2 117,5 97,8 226,1 293,7 290,9 325,5 197,9
Bois en grumes 102,8 79,0 74,9 79,1 191,5 202,5 162 160,8 131,6
et transformé
Total secteur 572,8 540,2 503,8 536,9 1.121,5 1.410,2 1.519,9 1.670,1 984,4
agricole
Total 836,4 757,8 791,3 753,9 1.551,3 1.872,3 2.178,2 2.413,2 1.394
exportations
Part 28,5 % 25,6 % 26,8 % 25,6 % 36,5 % 37,5 % 39,7 % 39,9 % 32,5 %
exportations
dans PIB
Part secteur 68,5 % 71,3 % 63,7 % 71,2 % 72,3 % 75,3 % 69,8 % 69,2 % 70,2 %
agricole dans
exportations
totales
Part café-cacao 31,1 % 33,2 % 29,0 % 36,0 % 33,4 % 37,4 % 38,6 % 38,6 % 34,7 %
brut dans
exportations
Part café-cacao 7,1 % 8,0 % 7,7 % 6,3 % 7,0 % 6,7 % 5,9 % 6,4 % 6,9 %
transformé ds
exportations
Part totale café- 38,1 % 41,2 % 36,7 % 42,3 % 40,4 % 44,1 % 44,4 % 45,0 % 41,5 %
cacao
16
La période 1990-94 a été marquée par une stagnation voire une baisse des
exportations agricoles (70% du total des exportations) en raison notamment de la
crise qu’ont traversée pendant une dizaine d’années les deux produits phares de
l’agriculture ivoirienne que sont le café et la cacao qui représentaient à eux deux 38%
des exportations de ce secteur en 1990.
Les diverses mesures, notamment de rétention, qui avaient été prises par le
Gouvernement pour tenter de lutter contre la spéculation internationale n’ont pas
donné les résultats escomptés. Il a fallu baisser brutalement les prix aux producteurs
pour sauver le système de stabilisation. Il en a résulté une détérioration de la
rentabilité de ces produits, plus particulièrement du café dont le verger était déjà
vieillissant, et une démotivation des producteurs pour ces cultures.
Après 1994, les effets de la dévaluation conjugués avec ceux de l’embellie des cours
mondiaux et de l’augmentation de la part des matières premières transformées sur
place (notamment pour la cacao), ont permis une augmentation des exportations en
valeur puis une reprise de la croissance des cultures de rente. Le cacao a ainsi atteint
en 1995 un record historique de 1,255 millions de tonnes contre 670.000 tonnes en
1990. Depuis, la production s’est stabilisée aux alentours de 1,1 million de tonnes.
L’effet a été moins sensible pour le café dont la relance de la production passe par une
remise en état des plantations les plus anciennes. Il a résulté de cette reprise que le
café et le cacao (en grains ou transformés) ont vu leur part augmenter dans les
exportations agricoles pour atteindre 45% en 1997.
Quoiqu’il en soit, ces chiffres montrent les progrès enregistrés par la politique de
diversification des exportations entamée depuis les années 1970 puisque désormais
plus de la moitié des exportations sont dues à d’autres productions avec, par ordre
d’importance décroissante, le bois (en grume et transformé), les conserves de thon, le
coton, le caoutchouc, la banane, l’ananas, les huiles, le sucre, et divers autres
produits.
La part des produits agricoles et alimentaires dans les importations est en régression
depuis le début de la décennie. Après avoir atteint près de 24% en 1992, cette part est
repassée en dessous des 20% (tableau n°5). La balance commerciale des produits
agricoles et alimentaires est très largement excédentaire avec un taux moyen de
couverture des importations par les exportations au cours de la décennie de 45%.
Autrement dit, les importations de produits agricoles et alimentaires se sont
stabilisées à 20-22% des exportations de produits de la même catégorie après avoir
enregistré un pic représentant 30% en 1991.
TABLEAU N° 5
IMPORTATIONS
En millions FCFA courants
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Importations 571225 593374 574261 546278 981291 1376043 1443421 571285
totales
Prod agri&ali 128098 139490 113000 123778 178034 263272 256085 311322
17
Les moyennes de ces valeurs (tableau n°6) montrent que sur la période 1994-1997 les
importations annuelles globales comme celles spécifiquement agricoles et
alimentaires, ont plus que doublé en valeur, par rapport à la période 1990-1993. C’est
ce qu’on a appelé l’après-effet de la dévaluation de 1994.
TABLEAU N° 6
IMPORTATIONS
En millions FCFA courants
Moy 90-93 Moy 94-97 Moy 90-97
Importations totales 571285 1349504
Produits agricoles & alimentaires 126092 252178 100 %
% 22,1 % 18,7 %
Poisson frais 32696 71422 25,9 %
Riz 26505 50967 21,0 %
Produits laitiers 14987 23550 11,9 %
Blé tendre 10118 25725 8,0 %
Autres céréales 3481 8996 2,8 %
Boisson 3537 7880 2,8 %
Sucre 2223 8291 1,8 %
Tabac 3043 7722 2,4 %
Autres produits agri&alimentair 29501 47626 23,4 %
Tx couv imp ag&ali par exp 451 %
Importations/exportations 22 %
Une classification des importations par ordre d’importance montre le rôle joué par les
produits halieutiques (27,5% des importations de cette catégorie), le riz (20%), les
produits laitiers (10,2%) et le blé tendre (9,5%) qui représentent à eux seuls les deux
tiers des importations de produits agricoles et alimentaires.
Peu de statistiques sont disponibles sur l’emploi dans le secteur privé et informel.
Néanmoins, on considère qu’en 1995 (dernière année pour laquelle on dispose
d’estimations), le secteur agricole utilisait 4.159.000 actifs représentant 66% de la
population occupée de Côte d’Ivoire. Quant à la population rurale, bien qu’elle soit
toujours en expansion (de l’ordre 3% d’augmentation par an), sa part relative dans la
population diminue et l’on considère que plus de 50% de la population vit désormais
en ville.
1. Investissements publics
2. Investissements privés
Le secteur agricole s’inscrit ainsi dans la droite ligne de l’objectif gouvernemental qui,
à travers l’élargissement du rôle des entreprises privées et le développement d’un
partenariat public/privé, est de faire passer la part des investissements du secteur
privé dans l’investissement global de 53 % en 1993 à 80 % en l’an 2000.
La Côte d’Ivoire comprend trois grandes zones agro-écologiques : forêt dense humide
(ou zone guinéenne) au sud, savane humide (ou zone soudanienne) au nord, zone de
transition forêt-savane (ou zone soudano-guinéenne) au centre (figure n°1).
La zone guinéenne est sans conteste la plus densément peuplée, en raison des fortes
migrations dont elle a été l’objet (tableau n°7). Une des conséquences de ce
phénomène est la pression sur les terres cultivables et l’atteinte prononcée du couvert
forestier.
TABLEAU N°7
LES TROIS GRANDES ZONES AGRO-ECOLOGIQUES
Zone Zone soudano- Zone Total Côte
Guinéenne guinéenne soudanienne d’Ivoire
Superficie 161.120 km2 60.700 km2 100.590 km2 322.416 km2
(50 %) (19 %) (31 %) (100 %)
Nombre 7.957.100 1.588.000 1.160.000 10.705.149
d’habitants (74 %) (15 %) (11 %) (100 %)
(recensement
1988)
Nb de ruraux 4.225.734 917.640 809.760 5.953.140
(71 %) (15 %) (14 %) (100 %)
Densité globale 50 hab/km2 26 hab/km2 12 hab/km2 33 hab/km2
Densité rurale 26 hab/km2 15 hab/km2 8 hab/km2 18 hab/km2
La superficie cultivée est d’environ 9.500.000 ha, soit 39 % des terres cultivables et
30 % de la surface du territoire national. Les terres cultivables, quant à elles, couvrent
24.190.000 ha, soit 75 % de la superficie totale du territoire national (tableau n° 8).
TABLEAU N°8
SUPERFICIE TOTALE, CULTIVABLE, CULTIVEE EN CÔTE D’IVOIRE
Millions ha % de la superficie totale
Superficie totale 32,25 100 %
Superficie cultivable 24,19 75 %
Superficie cultivée 9,50 30 %
L’extension des terres cultivées est donc encore possible. Mais cela ne dispensera pas
l’agriculture ivoirienne de passer au stade de l’intensification, vu la rapide croissance
démographique et l’augmentation du rapport population urbaine/population rurale.
En effet, alors qu’en 1988 un urbain était nourri par environ 1,2 rural, ce rapport est
passé à 1 pour 1 en 1994 et passera à 1 pour 0,85 en 2000. Si l’agriculture ivoirienne
veut pouvoir répondre à cette croissance continue de la demande alimentaire
urbaine, il lui faudra donc accroître substantiellement sa productivité.
B. Climat
S’il est vrai que la Côte d’Ivoire possède un climat globalement favorable à
l’agriculture, certaines caractéristiques climatiques du pays n’en constituent pas
moins des contraintes fortes.
1. Pluviométrie
La pluviométrie en Côte d’Ivoire se répartit en deux saisons des pluies dans la partie
méridionale du pays et en une seule saison dans la partie septentrionale.
21
′ une irrégularité de la pluviométrie, avec une forte variation des totaux annuels, ces
derniers pouvant passer du simple au double d’une année à l’autre ;
TABLEAU N° 9
ECART DU VOLUME DES PLUIES ENTRE 1951-1980 ET 1961-1990
en mm
1951-1980 1961-1990 Ecarts
Postes
Bondoukou 1.160 1.096 64
Bouaké 1.148 1.098 50
Daloa 1.401 1.371 30
Dimbokro 1.186 1.153 33
Korhogo 1.363 1.277 86
Man 1.661 1.587 74
Yamoussokro 1.164 1.097 67
MOYENNE 1.298 1.240 58
′ une répartition très inégale des pluies avec de très fortes quantités tombant en très
peu de temps : on note parfois plus de 100 mm d’eau en un seul relevé
pluviométrique. Les conséquences en sont mauvaises pour les sols (lessivage et
drainage des éléments minéraux, érosion, alluvionnement et ensablement des bas-
fonds, inondations et engorgements) et les cultures (asphyxie, arrachage des jeunes
plants, ensablement des champs, annulation de l’efficacité des insecticides, éclosion
des maladies, coulure des fleurs, pourriture d’organes végétaux surtout pour les
racines de manioc et tubercules d’igname, impossibilité de mener des travaux
mécanisés, impossibilité de mener à bien les récoltes).
2. Ensoleillement
22
Les conséquences pour les cultures en sont négatives. Ainsi, le riz irrigué demande
une température d’eau située entre 32 et 34 °C, qui est loin d’être atteinte en
décembre-février, surtout au nord. Des études montrent que l’insolation insuffisante
du riz pluvial en Afrique de l’Ouest entraîne des pertes de rendement de l’ordre de 25
%.
3. Humidité
C. Sols
Les sols de Côte d’Ivoire sont dans leur majorité des sols ferrallitiques caractérisés
par leur acidité (pH souvent inférieur à 5,5), une faible capacité d’échange (toujours
inférieure à 10 milliéquivalents/100 g), un taux de saturation faible, des risques
élevés de carence en phosphore, azote et souffre et, enfin, une altération des
minéraux très poussée aboutissant à la libération du manganèse, du fer et de
l’aluminium.
Les sols du sud sont mieux adaptés aux cultures comme le palmier à huile et l’hévéa,
ces plantes étant capables de compenser la pauvreté en réserves minérales par un
volume de colonisation racinaire important. Les sols de la zone de transition sont
plutôt favorables aux cultures arbustives et ceux du nord aux cultures annuelles.
Les sols de Côte d’Ivoire se révèlent fragiles dans leur ensemble et nécessitent donc la
présence d’un couvert végétal le plus permanent possible et qu’il convient de protéger
contre plusieurs pratiques, facteurs de dégradation de la végétation et des sols
(défrichements, feux de brousse, coupes abusives de bois, surpâturage, …).
D. Exploitations agricoles
Une enquête réalisée par l’ANADER en 1997 et publiée en 1998 permet de décrire les
grandes caractéristiques des exploitations agricoles de Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire comptait, en 1997, 902.772 exploitations agricoles réparties entre les
zones de forêt (57,2 %) et celles de savane (43,8 %).
L’exploitation agricole, qui couvre en moyenne 4 ha, comprend 7,14 résidents et 4,92
actifs, ce qui traduit une faible productivité du travail.
Dans la grande majorité des exploitations, la main d’œuvre est d’origine familiale :
86,9 % des exploitations ont leur main d’œuvre constituée d’actifs familiaux.
Le degré d’instruction est relativement bas, puisque 71,9 % des chefs d’exploitation
sont analphabètes.
Le taux d’équipement est très faible et la très grande majorité des exploitations
pratique la culture manuelle. Seulement 0,95 % des exploitations disposent d’un
tracteur, 0,70 % d’une faucheuse, 0,32 % d’un motoculteur, 4 % d’une charrette, 8 %
d’une charrue et 8 % d’un pulvériseur. 4,4 % des exploitations pratiquent la culture
attelée, d’ailleurs essentiellement concentrée dans le Nord, où on compte 100.000
bœufs de traits et 50.000 attelages.
Les pratiques culturales améliorées sont encore peu adoptées : 18 % des parcelles
bénéficient de fumure, dont seulement 13,8 % de fumure minérale.
PREMIERE PARTIE
Dès le début des années soixante, une forte volonté politique a impulsé un
mouvement de diversification des cultures. L’objectif était d’atténuer la trop grande
dépendance du pays vis-à-vis du binôme café-cacao et des fluctuations des cours
mondiaux de ces deux produits.
Dans le Nord, l’adoption du coton et la mécanisation qui s’en est suivie ont entraîné
une mutation touchant les aspects aussi bien agronomiques et techniques que socio-
culturels.
Dans le Centre et le Sud, les systèmes de production ont connu une grande
diversification ayant permis de déboucher dans certains cas sur une véritable
transformation améliorante (polyculture associative, rotation culturale, … ).
Récemment, une nouvelle vague de diversification a été encouragée avec des cultures
comme les légumineuses (soja), les fruits (mangue, anacarde, papaye, avocat,
goyave), les légumes frais, les fleurs et plantes ornementales, la sériciculture, etc.
A. Cultures pérennes
1. Café
1.1 Historique
Les premières plantations de café ont été créées par Arthur Verdier en 1890 à Elima,
sur les bords de la lagune Aby. Le Syndicat Agricole Africain en a permis le
développement ultérieur mais elles ont été décimées au cours des années 1945-1950,
la trachéomycose ayant détruit les variétés cultivées alors, l’Indénié et le Kouilou.
Les efforts conjugués de l’IRCC, de la SATMACI et de la CSSPPA ont été décisifs pour
la production d’un café de qualité.
La production de café de la Côte d’Ivoire, après s’est située durant une douzaine
d’années entre 250.000 et 300.000 tonnes, a connu à partir de 1982/83 une grave
crise qui a entraîné un net déclin de la production.
La caféiéculture est le fait de petites exploitations caractérisées par une taille oscillant
entre 1,5 et 5 hectares, par des rendements très moyens (350 kg/ha de café
marchand). et une production sujette à de fortes fluctuations annuelles du fait d’un
repos végétatif très marqué.
La production est principalement exportée sous forme de café marchnd, une faible
partie étant transformée sur place en café soluble ou torrifié.
C’est le robusta qui est cultivé en Côte d’Ivoire. Sa principale qualité est d’avoir un
goût neutre, sans amertume, d’où son utilisation comme fond de mélange. De plus, sa
teneur élevée en caféïne lui ouvre un débouché spécifique : celui des cafés solubles.
La production a connu, après les années de crise de 1989 à 1991, une forte
progression à l’exception des campagnes 1992/93, 1993/94, 1995/96 et 1997/98
affectées par le repos végétatif et/ou de mauvaises conditions climatiques (tableau n°
10).
TABLEAU N° 10
EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CAFE
Campagne 91/92 92/93 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98
Production 190.000 140/000 147.967 195.981 165.293 278.666 247.000
(t)
Prix/kg 100 140 170 et 530 et 650 700 500 520
275
La progression des quantités produites a été stimulée par les cours mondiaux et
l’augmentation sensible des prix payés aux producteurs. Ces conditions favorables en
milieu paysan et les efforts du programme de relance caféière ont suscité un regain
d’intérêt de la part des producteurs.
La culture des caféiers est concentrée dans la zone forestière qui est caractérisée par
une pluviométrie supérieure à 1.200 mm par an.
1.3 Perspectives
L’objectif visé par le gouvernement est de produire à l’horizon 2015, 400.000 tonnes
de café vert et de transformer 30 % de cette production sur place pour un
accroissement de la plus-value locale. Actuellement, seulement 10 % de la production
de café sont transformés localement par trois sociétés : Capral achète chaque année
22.000 tonnes de café et produit 9.000 tonnes de café soluble, et Sat et Sicob
produisent à elles deux 1.000 tonnes de café torréfié.
2. Cacao
2.1 Historique
Puis les planteurs, renforcés par l’arrivée massive de migrants venant du Burkina
Faso et du Mali, ont cherché de nouvelles forêts plus à l’Ouest, d’abord Gagnoa, Daloa
puis Soubré et maintenant vers Guiglo et au delà. Le « front pionnier » s’est donc
progressivement déplacé du Sud-Est vers le Sud-Ouest en passant par le Centre-Est
et le Centre-Ouest.
La croissance des surfaces plantées a été forte de 1973 à 1981 et s’est infléchie à partir
de 1982. Les superficies exploitées avoisinent actuellement 2.000.000 ha et le
potentiel de production a pratiquement décuplé pour atteindre 1.100.000 tonnes,
niveau qui représente 44 % de la production mondiale et conforte la Côte d’Ivoire à
son rang de premier producteur mondial.
En 1997/98, la Côte d’Ivoire était le premier producteur mondial de cacao loin devant
le Ghana (400.000 t), l’Indonésie (330.000 tonnes), le Brésil (168.000 t), le Nigéria
(155.000 t) et le Cameroun (120.000 t).
La culture du cacaoyer, qui est pratiquée par des exploitations familiales, rentre en
production en quatrième année. Dès la deuxième année apparaissent les premières
fleurs. Un cacaoyer bien entretenu peut produire régulièrement pendant 20 à 25 ans.
Normalement, il donne deux récoltes par an : la grande, de la mi-septembre à la mi-
décembre, la petite, de la mi-juin à la mi-juillet. Les zones de cacaoculture sont
globalement les mêmes que celles du café. (cf supra).
Depuis 1964, une partie non négligeable de la production est transformée sur place.
30
Les objectifs de production qui avaient été assignés au cacao sont aujourd’hui
largement atteints avec une quantité produite d’environ 1.100.000 tonnes par an.
TABLEAU N° 11
EVOLUTION DE LA PRODUCTION DE CACAO
1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98
Production (t) 696.000 884.168 883.194 1.196.201 1.120.861 1.100.000
Prix (FCFA/kg) 200 200 315 320 320 455
2.3 Perspectives
′ Production
31
L’objectif de la Côte d’Ivoire est d’une part de maintenir son potentiel de production
cacaoyère à son niveau actuel et, d’autre part, d’accroître sa productivité en
améliorant les techniques culturales. Pour cela, les actions porteront sur :
- l’amélioration de la qualité du produit par des traitements systématiques anti-
mirides ;
- la redensification des parcelles ;
- l’abandon des parcelles en zones marginales.
′ Transformation
TABLEAU N° 12
OBJECTIF 1999 DE TRANSFORMATION LOCALE DU CACAO
Entreprise Quantité transformées
CEMOI (groupe Cantalou/Poirier) 60.000 tonnes
UNICAO (groupe Sifca) 84.000 tonnes
SACO-CHOCODI (groupe Barry Caillebaut) 115.000 tonnes
MICAO (groupe Cargill) 65.000 tonnes
Total 324.000 tonnes
′ Producteurs
′ Pisteurs
Les pisteurs sont les intermédiaires principaux entre les acheteurs en ville (ou
traitants) et les paysans.
32
′ GVC
Les GVC collectent le produit en brousse et le vendent soit à l’Union de GVC, soit à un
traitant, soit encore directement à un exportateur. Les GVC et Unions collectent en
moyenne 20 % de la production, les exportateurs 15 % et les traitants 65 %. Moins de
500 sur les 2.500 GVC sont regroupés en unions.
Les GVC et les Unions peuvent être financés par le système bancaire avec l’appui du
Fonds de Garantie, 80 % de la garantie étant apportée par le Fonds et 20 % par
l’exportateur. Le Fonds a octroyé 27 milliards FCFA aux OPA depuis sa création et
intervient sur 10 à 15 % des tonnages depuis 1994. Les crédits garantis par le Fonds
concernent les crédits de campagne et les crédits à moyen terme pour le matériel de
transport et l’équipement d’usinage. Actuellement en cours d’institutionnalisation, le
Fonds constitue un relais essentiel entre les banques et les coopératives.
Le Fonds d’Appui aux OPA Café-Cacao d’un montant de 6 milliards FCFA existe
également, pour renforcer les capacités des producteurs.
- la création et la gestion d’une base de données spécifiques sur les filières café-
cacao,
- la mise en place de systèmes d’information, de communication et de diffusion
d’informations économiques et commerciales relatives aux marchés du café et du
cacao,
- la construction, la réhabilitation et l’équipement de magasins généraux dans les
zones de production de café et de cacao,
- l’information, la sensibilisation, l’éducation et la formation des producteurs et de
leurs OPA sur les mécanismes de régulation et de gestion des marchés café et
cacao,
- la restructuration et l’assainissement financier des coopératives de producteurs
café et cacao.
′ Traitants
33
Les traitants achètent le produit aux GVC ou aux pisteurs et le revendent aux
exportateurs. En 1997/98, on comptait 564 traitants agréés. Ils commercialisent 80 %
de la production café-cacao. Ils sont représentés par une section de la Fédération
Nationale des Commerçants de Côte d’Ivoire.
′ Exportateurs-usiniers
Les exportateurs agréés par l’Etat sont organisés au sein du GEPEX et étaient au
nombre de 40 en 1998. Les exportateurs effectuent le contrôle de qualité au
déchargement en fonction du taux de grainage, du nombre de fèves pour 100 g de
produit, de l’humidité, du moisi et du FFA (taux d’acidité).
′ Transformateurs
′ Organes de régulation
Afin de protéger les intérêts des producteurs en système libéralisé, l’Etat a créé en
1999 des organes de régulation : le Comité Interministériel des Matières Premières
(CIMP), le Conseil Interprofessionnel du Café et du Cacao (CICC), la Nouvelle
Caistab.
Le CIMP définit et suit la politique générale des filières sous la présidence du Premier
Ministre.
3 Canne à sucre
3.1 Historique
34
′ Production
Originaire de l’Inde, la canne à sucre fut introduite en Afrique au 16è siècle. Les
premières études pour la culture de la canne à sucre en Côte d’Ivoire remontent à
1900 et les parcelles expérimentales (Niéky, Oumé, Zuénoula, Bouaflé,
Niakaramandougou et Ferkessédougou) ont été plantées en 1964.
Ce n’est qu’en 1971 que s’est concrétisée la volonté de développer cette spéculation,
avec la création en octobre 1971 de la Société d’Etat pour le Développement des
Plantations de Canne à Sucre (SODESUCRE) dans le but de mettre en œuvre un plan
de développement de la canne à sucre pour satisfaire la consommation nationale,
alimenter un courant d’exportation et constituer des pôles de développement autour
de complexes agro-industriels.
Six complexes ont été créés dotés chacun d’une usine de traitement dont la
construction a été achevée aux dates suivantes :
Ferké I possède une sucrerie, une raffinerie (sucre blanc) et une agglomérerie (sucre
en morceaux). Les autres complexes n’ont été initialement équipés que de sucreries
produisant du sucre roux (Ferké II, Borotou, Serebou, Katiola) et du sucre blanc de
plantation (Zuénoula).
- offrir des emplois agricoles et non agricoles dans les régions concernées et freiner
l’exode rural.
- 1979/80 à 1983/84 : les six complexes sucriers sont fonctionnels. Durant cette
période, les superficies en exploitation ont rapidement augmenté pour passer de
35
′ Commercialisation
′ Privatisation
TABLEAU N° 13
EVOLUTION DE LA PRODUCTION SUCRIERE
Campagne Superficies récoltées (ha) Productions de
sucre (T)
1991/92 21 308 154 916
1992/93 20 530 130 262
1993/94 19 994 125 378
1994/95 18 118 118 647
1995/96 18 739 120 933
1996/97 19 300 131 264
36
Pour ne pas perdre le contingent qui lui a été attribué au titre de la Convention de
Lomé, la Côte d’Ivoire exporte une partie de sa production. Du sucre est également
exporté vers les pays frontaliers. En effet, après la dévaluation du FCFA de 1994, le
sucre ivoirien devenu compétitif fait l’objet d’une demande importante de la part des
pays limitrophes.
′ Plantations villageoises
A cause de l’intérêt croissant manifesté par les populations riveraines des complexes,
les ouvriers agricoles et les personnes qui retournent aux activités agricoles, ce
programme a été poursuivi et étendu aux complexes de Zuénoula, Ferké 1 et Ferké 2.
Les prix d’achat de la canne au producteur n’ont cessé de s’améliorer depuis 1991/92
(tableau n° 14).
TABLEAU N° 14
PRIX D’ACHAT DE LA CANNE AU PRODUCTEUR
Année 91/92 92/93 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98 98/99
FCFA/kg 6 6 6 8,5 8,5 8,5 13 13
3.3 Perspectives
4. Palmier à huile
4.1 Historique
′ Introduction
Le palmier à huile, originaire d’Afrique, trouve en basse Côte d’Ivoire une terre
d’élection et des coutumes ancestrales toujours vivantes témoignent de l’ancienneté
d’une palmeraie naturelle estimée en 1960 à 42 millions d’arbres couvrant environ
700.000 hectares et pouvant produire autour de 50.000 tonnes de régimes.
Toutes ces plantations (La Mé, Dabou, Mopoyem et Grand-Drewin) passent de 1942 à
1948 sous le contrôle de l’Institut de Recherches pour les Huiles et Oléagineux
(IRHO) qui va, à partir de 1946, poursuivre les travaux de recherches menés jusque-
là par les services de l’agriculture et obtenir des résultats remarquables dans le
domaine de la sélection de variétés à hauts rendements et des méthodes de
fertilisation des sols.
Financé par l’Etat, le FED, la CCCE, la BIRD, la BEI, la BNDA, la CAA et le secteur
privé, ce premier plan palmier fut exécuté sous la responsabilité de la SATMACI de
1961 à 1963 puis, à partir du 1er janvier 1964, de la Société pour le Développement et
l’Exploitation du Palmier à Huile (SODEPALM) créée en novembre 1963.
Dix huileries sont également construites dans le cadre du premier plan palmier :
Eloka, Toumanguié, Anguédédou, Irobo, Ehania, Bolo, Boubo, Soubré, Dabou et
Iboké. Elles sont venues s’ajouter aux installations déjà existantes : PHCI, CFHP, La
Mé, Mopoyem et Grand-Drewin.
En parallèle, la SODEPALM verra son objet social élargi à l’ensemble des actions
d’encadrement des producteurs agricoles avant d’être intégrée en 1989 dans un
nouvel établissement public (Compagnie Ivoirienne pour le Développement des
Vivriers ou CIDV) pour se consacrer uniquement aux cultures vivrières.
Le deuxième plan palmier à huile, qui s’est étendu de 1985 à 1988, a été d’un coût de
33 milliards FCFA sur financement de différents bailleurs de fonds (BIRD, BEI, CDC,
FED). Les réalisations ont porté sur 58.000 ha plantés (13.940 ha de PI, 41.060 ha de
PV et 3.000 ha de PMEA) et une huilerie construite à Neka et une autre à Blidouba.
La privatisation de PALMINDUSTRIE a été achevée en 1996. Ses actifs ont été cédés
à trois repreneurs : la société PALM-CI qui a repris 75 % des actifs ; la société
PALMAFRIQUE ; la société SIPEF-CI (tableau n° 15).
ADAM AFRIQUE possède une huilerie à Sikensi qui collecte des régimes auprès des
plantations villageoises.
TABLEAU N° 15
LA FILIERE IVOIRIENNE DE PALMIER A HUILE EN 1999
Repreneur Site PI (ha) PV (ha) Usine
PALMAFRIQUE Eloka 2.085 3.418 1 chaîne X 20 t/h
Anguededou 2.358 5.991 1 ch X 20 t/h
Dabou 3.311 6.743 2 ch X 20 t/h
PALM-CI Irobo 5.235 16.632 2 ch X 20 t/h
Boubo (Divo) 4.479 9.928 2 ch X 20 t/h
Iboké 5.748 10.932 2 ch X 20 t/h
Blidouba 2.927 11.072 1 ch X 25 t/h
Neka 2.670 12.006 1 ch X 30 t/h
40
Lors de la privatisation, des conventions ont été signées entre l’Etat et les repreneurs
et précisent les engagements des deux parties.
TABLEAU N° 16
EVOLUTION DE LA PRODUCTION D’HUILE DE PALME BRUTE (en tonnes)
90/91 91/92 92/93 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98
228.000 260.800 225.800 258.549 249.541 265.693 230.600 273.065
Une part de plus en plus importante de la production d’huile de palme est destinée au
marché intérieur. La quantité d’huile de palme brute exportée est ainsi passée de
166.437 tonnes en 1993, à 100.212 tonnes en 1994, 95.009 tonnes en 1995 et 75.390
tonnes en 1996.
Les principaux utilisateurs locaux d’huile de palme brute sont Blohorn et Cosmivoire,
sociétés fondées respectivement en 1932 et 1977, et produisant de l’huile alimentaire,
de la margarine et du savon.
4.3 Perspectives
L’ambition de la Côte d’Ivoire est de doubler d’ici 2015, à travers le 3è Plan Palmier,
sa production d’huile de palme qui devrait passer de moins de 300.000 t
actuellement à 600.000 t en 2015. Dans ce cadre, la société PALM-CI a déjà établi un
programme d’investissement de 100 milliards FCFA.
Les objectifs quantitatifs du 3è plan palmier sont donc : pour les plantations
villageoises, replantation et création sur 103.350 ha ; pour les plantations
industrielles, replantation et création sur 50.000 ha.
Les prévisions de replantation des PI établies par les repreneurs font état qu’à
l’horizon 2005, 29.902 ha seront replantés, soit 3.700 ha/an contre 2.000 ha prévus
au Plan Directeur 1992-2015.
En effet, sur plus d’une douzaine d’usines construites par l’ex PALMINDUSTRIE,
deux sont saturées (Neka et Blidouba) et cinq sont en voie de saturation : trois à court
terme (Toumanguié, Anguededou et Dabou) et deux à moyen terme (Irobo et Iboké).
5. Cocotier
5.1 Historique
Son véritable essor en Côte d’Ivoire ne date cependant que des années 1920-1930.
En 1952, l’IRHO implante une station de recherches pour le cocotier en Côte d’Ivoire.
A partir de 1959 le Ministère de l’Agriculture met progressivement sur pied un
programme d’amélioration et de développement du cocotier dont la réalisation est
assurée à la fois par le service de l’Agriculture et la SATMACI (extension des
cocoteraies et introduction de matériel végétal sélectionné, vulgarisation de la fumure
minérale, mise en place de fours à coprah).
En 1967 un véritable plan cocotier est lancé dont l’exécution est confiée à la
SODEPALM avec création de grands blocs industriels et à partir de 1969 de
plantations villageoises à la périphérie de ces derniers.
La noix de coco est à l’origine de plusieurs produits. Le coprah est l’amande séchée de
la noix de coco et comprend 60 à 70 % de matière grasse. Le coprah fournit de l’huile
pour l’industrie alimentaire et cosmétique. Le coco rapé (amande broyée fraîche,
stérilisée, séchée) est employé en confiserie, pâtisserie et biscuiterie. L’amande
fraîche fournit également le lait de coco et la crème de coco.
Le paysan peut vendre soit des noix fraîches soit directement du coprah (amande
séchée).
5.3 Perspectives
TABLEAU N° 17
LES PLANTATIONS INDUSTRIELLES DE COCOTIER DE CÔTE
D’IVOIRE
Opérateur Site Superficie (ha)
SICOR Grand Lahou 4.930
Jacqueville 1.379
Ile Boulay 748
Glike 4.928
CAIMPEX Assinie 2.881
Port-Bouët 448
COPAGRI Fresco 1.230
TOTAL 16.544
Le nouveau plan cocotier qui sera intégré dans le 3ème Plan Palmier prendra en
compte ces orientations.
6. Hévéa
6.1 Historique
44
Les premiers essais d’hévéaculture furent entrepris en 1897 à Dabou, suivis par de
nouvelles tentatives à Akandjé en octobre 1951.
Des plantations expérimentales sont installées en 1955 près d’Ono et de Dabou par la
Société Indochinoise de Plantations d’Hévéas devenue en 1956 la Société Africaine de
Plantations d’Hévéas (SAPH).
En cette même année (1956) est créé l’Institut de Recherche sur le Caoutchouc en
Afrique (IRCA) qui se verra en outre confier dès 1963 la réalisation de jardins
grainiers.
L’exploitation des hévéas a débuté en 1961 par la mise en saignée des premiers arbres
plantés en 1956 par la SAPH et la CCP (Compagnie du Caoutchouc du Pakidié) et s’est
développée régulièrement depuis cette date grâce notamment à l’intervention de
l’Etat :
′ Plantations industrielles
45
′ Plantations non-industrielles
A côté du secteur industriel constitué des six sociétés mentionnées ci-dessus (SAPH,
SOGB, CCP, SAIBE, TRCI et CHC), figure le secteur non-industriel (appelé aussi
secteur villageois) qui est constitué par des plantations individuelles appartenant à
quatre types :
- les plantations villageoises (PVH) détenues par les paysans résidant dans les
villages, n’excédant pas en principe 10 ha et bénéficiant d’un crédit agricole. Il
y 5.600 PVH couvrant 15.600 ha ;
- les petites et moyennes plantations d’hévéas (PMPH) entre 10 et 300 ha,
appartenant à des promoteurs le plus souvent urbains, du secteur public ou
privé, ayant contracté également un crédit agricole. Il y a 67 PMPH couvrant
1.800 ha ;
- les plantations d’hévéas indépendantes (PHI) de taille variable, sans crédit
agricole, appartenant aux mêmes catégories d’opérateurs mais avec un
encadrement réalisé à la carte. Il y a 418 PHI couvrant 6.000 ha ;
- les jeunes agriculteurs modernes d’hévéa (JAMH) relevant d’un programme
spécial d’assistance aux jeunes déscolarisés pour leur insertion dans le milieu
rural. Il y a 69 JAMH couvrant 650 ha.
Les plantations non industrielles sont situées autour des huit usines existant
actuellement, auxquelles elles vendent leurs productions. Elles ont également la
possibilité, depuis le décret du 10 mars 1999 sur la libéralisation de la
commercialisation du caoutchouc, d’exporter directement leur production :
« l’exportation de caoutchouc naturel est ouverte aux producteurs agricoles de latex
et de caoutchouc, aux industries de transformation de ces produits et aux sociétés
commerciales ».
′ Recherche
′ Production
TABLEAU N° 18
LA FILIERE HEVEA EN 1998
Opérateur Site Superficie (ha)
SAPH Bongo (Bonoua) 5.130
Ousrou (Dabou) 2.470
Toupah (Dabou) 3.980
Rapides-Grah (San Pedro) 5.360
SOGB Grand-Béréby 14.700
CCP Elaeïs (Alépé) 2.735
Pakidié (Dabou)
TRCI Anguédédou 1.415
SAIBE Bettié 2.606
CHC Cavally 2.042
HEVEGO San Pedro 1.530
Plantations non industrielles PVH, PMPH, JAMH, PHI 27.800
TOTAL 69.768
TABLEAU N° 19
PRODUCTION DE CAOUTCHOUC USINE (en tonnes)
Année 90/91 91/92 92/93 93/94 94/95 95/96 96/97 97/98
Tonnes 67.000 75.000 71.000 77.256 68.000 79.299 82.000 107.000
′ Organisation de la filière
Les cours du caoutchouc ont subi une baisse substantielle due à la crise asiatique de
1997 et à la dévaluation du ringgit de Malaisie et du dollar de Singapour. Selon les
spécialistes, il faudra attendre la fin de l’année 2.000 pour espérer voir cette tendance
se renverser.
′ Transformation
′ Marché international
6.3 Perspectives
Les 15.000 hectares de nouvelles cultures qui seront réalisés de 1998 à 2002 seront
répartis entre :
D’ores et déjà, les nouveaux investissements dans la filière sont nombreux. Ainsi, la
société ivoirienne Tropical Rubber va investir 1,9 milliard FCFA pour la réhabilitation
de plantations d’hévéas et la construction d’une usine de caoutchouc.
7. Anacardier
7.1 Historique
L’anacardier, ou pommier cajou, est un arbuste originaire des Indes cultivé pour ses
fruits à pulpe comestible appelés pomme-cajous ou anacardes.
L’arbre demande peu de soins, s’adapte à tous les climats, contribue à fixer le sol, et
fructifie au bout de quatre ans.
Les premières introductions en Côte d’Ivoire datent de 1957 dans le Nord et le Centre
du pays.
Dès cette époque, des programmes de plantations sont réalisés par l’Administration
des Eaux et Forêts et les collectivités villageoises qui y voyaient essentiellement une
opération de boisement.
TABLEAU N° 20
SUPERFICIES D’ANARCADIER EN 1970
Région Hectares
Korhogo 3.113
Boundiali, Tengrela, Odienné 874
Nielle, Ouangolo, Ferké, Tafiré, Kong 934
Bouna, Doropo, Varale, Tehini 375
Bouaké, Katiola 1.483
Dabakala 1.436
Total 8.215
Les exportations s’arrêteront en 1975 et 1976 pour des raisons de coût de transport.
La SOVANORD continuera d’acheter les noix et en stockera ainsi 2.200 tonnes.
En 1975 est créée l’AICI (Anacarde Industrie de Côte d’Ivoire) pour prendre en charge
le traitement, la transformation et la distribution de la noix de cajou. Une usine de
transformation de noix en amandes entre en activité en Novembre 1976. Elle
fonctionnera jusqu’en avril 1980 et exportera des amandes. (294 tonnes au total).
La noix de cajou n’est plus alors commercialisée et exportée que par les commerçants
non impliqués dans la production. On note un doublement des exportations en 1983,
puis à nouveau un doublement en 1986, et encore un doublement en 1993 (tableau n°
21).
TABLEAU N° 21
EXPORTATIONS DE NOIX DE CAJOU
ANNEE VALEUR (millions FCFA) Quantités (tonnes)
1974 4,4 106,6
1975 0,6
1976
1977 22,1 34,8
1978 65,3 111,4
1979 70,3 121,4
1980 25,0 33,7
1981 56,9 541,0
1982 87,2 720,4
1983 135,4 1.535,6
1986 1.170,7 5.449,0
1987 1.246,9 4.286,3
1988 368,8 1.845,0
1989 1.466,3 8.492,0
1990 1.093,0 6.325,0
1991 1.229,0 7.415,0
1992 1.266,0 7.675,0
1993 1.866,0 16.862,0
1994 3.340,0 16.327,0
1995 9.445,0 26.347,0
1996 15.724,0
1997 36.693,0
Sur une production mondiale comprise entre 800.000 tonnes et 1.000.000 tonnes, la
production de la Côte d’Ivoire est estimée à 40.000 tonnes/an de noix brutes et la
superficie plantée à 40.000 ha.
′ Au niveau de la production :
51
- le verger existant est très hétérogène et se caractérise par des parcelles à très haute
densité ;
- les techniques de plantation sont mal maîtrisées par les producteurs et les
plantations ne sont pas entretenues ;
- les plantations d’anacardier sont menacées par les maladies cryptogamiques et les
insectes ravageurs des fruits.
′ Au niveau de la commercialisation :
′ Au niveau de la transformation :
- les producteurs composés d’une multitude de petits paysans ne sont pas regroupés ;
- ils sont réticents à commercialiser leurs produits par le canal des OPA, celles-ci
ayant des surfaces financières faibles.
7.3 Perspectives
Compte tenu de l’intérêt croissant des populations des régions de savane pour cette
spéculation, un projet de développement de la culture de l’anacarde sera mis en place
avec pour mission de :
- opérer le suivi des prix à travers un système de collecte de l’information sur les
marchés internationaux ;
- adapter la fiscalité à l’évolution de la filière ;
- organiser la filière anacarde en suscitant la création de coopératives de base.
En marge des projets étatiques, les opérateurs privés sont de plus en plus nombreux à
investir dans le secteur de l’anacarde qui apparaît comme une culture de
diversification de choix (voir plus loin le chapitre « diversification de la
production »).
Avec son niveau actuel de production de noix, la Côte d’Ivoire est en mesure
d’exploiter au moins dix unités de transformation d’une capacité de 2.500 tonnes/an
chacune. En estimant à 500 le nombre de personnes nécessaires pour faire
fonctionner une unité de ce type, ce sont 5.000 emplois qui verraient le jour si toute
la production était transformée. Les recettes d’exportation ainsi générées seront
appréciables (près de 30 milliards FCFA).
8. Papayer
8.1 Historique
Le papayer est un arbre fruitier qui appartient à la famille des cariacées (carica
papaya). Il est originaire de l’Amérique Centrale. Il prospère dans tous les pays
intertropicaux et même au-delà, partout où l’eau et la chaleur peuvent lui être
assurées en suffisance, où les gelées sont ignorées et les vents peu redoutables.
Il n’existe pas de variétés bien définies et fixées de papayer. Il s’agit bien plus de types
que l’on pourrait dénommer régionaux et temporaires. On peut citer : Dapitan et
Cayenne au Brésil, aux Antilles et en Amérique Centrale, Principe au Brésil, Macho au
Brésil et en Amérique Centrale, Bombay en Inde, New Eva, New Guinea et
Queensland en Australia et Solo aux Iles Hawaï.
Cette dernière variété a fait l’objet d’une sélection poussée. Elle est cultivée et étudiée
notamment en Côte d’Ivoire.
L’eau est nécessaire, tant pour la pépinière que pour une croissance vigoureuse des
arbres. Une pluviométrie se situant entre 1.500 et 2000 mm permet une croissance
harmonieuse. Les pluies persistantes sont nocives pour le papayer.
La papaye solo est un petit fruit de 350 à 450 grammes, à la densité de 2.000 à 2.500
pieds/ha et au rendement de 14 tonnes/ha de fruits dont 80 % d’excellente qualité,
c’est-à-dire exportables.
Le rapport à l’hectare du papayer solo N.8 s’établit à 56 tonnes mais au bout d’un an
et demi, cette variété dégénère rapidement et il serait préférable de la conduire en
culture annuelle car, après ce stade, la qualité baisse, les papayers deviennent très
hauts et posent des problèmes de récolte tandis que le rendement diminue.
8.3 Perspectives
9. Manguier
9.1 Historique
Jusqu’aux années 80, l’exploitation des manguiers était régie par un système de
cueillette. Depuis l’effondrement des cours mondiaux des principaux produits
agricoles d’exportation, un intérêt grandissant a été accordé au manguier comme
culture de diversification. Cet intérêt a été renforcé par l’engouement des
consommateurs européens, qui reconnaissent à la mangue son statut de fruit
exotique, bien mieux qu’à la banane ou à l’ananas, présents depuis très longtemps sur
leurs marchés.
Aujourd’hui, la mangue fait partie des cinq fruits les plus consommés dans le monde
(tableau n° 22).
TABLEAU N° 22
PRODUCTION MONDIALE DE FRUITS
En millions tonnes en 1995
Oranges 57,8
Bananes 54,5
Raisin 53,25
Pommes 49,7
Mangues 19
Mandarines, clémentines, satsumas, tangerines 13,5
Poires 11,6
Ananas 11,5
Pêches, nectarines 10
Citrons, limes 9
Prunes 7,1
Papayes 5,2
Pamplemousses, pomelos 5
Dattes 4,2
Fraises 2,6
Abricots 2,3
Avocats 2
Le manguier est actuellement cultivé dans la zone Nord du pays où les conditions
naturelles se prêtent à ses exigences, et plus particulièrement dans le département de
Korhogo, où il trouve l’alternance entre saison sèche et saison humide dont il a
besoin.
La production de mangues en Côte d’Ivoire est opérée pour les trois quarts par des
petits producteurs dont les superficies varient entre 2 à 3 ha.
A l’heure actuelle, la tendance est à la plantation des variétés Keitt et Kent qui
s’exportent bien et bénéficient d’une forte demande sur le marché local. Grâce à une
gamme élargie de variétés, la récolte s’étale sur quatre mois. Elle débute en mars avec
la variété Amélie et se termine en Juin, voire juillet avec la variété Broocks.
L’intérêt écologique des manguiers, surtout dans les zones les plus dégradées du
Nord, n’est pas à négliger.
La majeure partie de ces vergers se situe aux environs immédiats des grandes villes et
des villages et le long des axes routiers ou de pistes praticables.
Les densités de plantation restent très variables, avec 100 à 200 pieds à l’hectare.
L’entretien des vergers est quasi nul et les manguiers ont un rendement maximal de
trois à sept tonnes par hectare c’est-à-dire le tiers de celui que permettraient des
conditions optimales de culture (10 à 15 t/ha pour la variété Kent, 15 à 20 t/ha pour la
variété Keint et Palmier).
9.3 Perspectives
TABLEAU N° 23
EXPORTATIONS DE MANGUES DE CÔTE D’IVOIRE SUR LE MARCHE UE
Année Tonnes % marché UE
1988 1.525 4,8
1989 2.110 5,7
1990 901 2,3
1991 1.358 2,8
1992 2.565 4,8
1993 2.508 4,4
1994 4.999 7,6
1995 8.284 9,4
1996 4.153 4,2
1997 8.022 9,7
1998 8.568
Les exportateurs de mangue ont décidé de s’organiser pour répondre aux exigences
de compétitivité que requièrent les marchés destinataires. Ceux qui étaient déjà
membres de l’OCAB ont créé le 22 novembre 1996, la section mangue de l’OCAB.
Cette initiative a été appuyée, dès sa création, par l’Union Européenne.
10 Avocatier
10.1 Historique
• Sous-variété Mexicaine caractérisée par des fruits petits à épiderme mince, très
riches en huile ;
• Sous-variété Guatémaltèque caractérisée par des fruits plus gros que les
Mexicains, avec une teneur en huile moyenne et une peau très dure et
verruqueuse ;
• Sous-variété Antillaise caractérisée par les fruits gros à peau fine et verte, avec une
faible teneur en huile et de gros noyaux libres dans la cavité ;
• Les hybrides : c’est dans cette catégorie que l’on trouve la plupart des espèces
commercialisées. Dans les pays tropicaux humides, ce sont les hybriques
Guatemaltèques – Antillais qui sont les plus cultivés ou les variétés Antillaises
pour la consommation locale.
En général, en zone tropicale humide, comme c’est le cas en Côte d’Ivoire, les avocats
mûrissent environ six mois après floraison.
De 1960 à 1970, 100.000 arbres ont été plantés dont 85.000 provenaient des
pépinières du Ministère de l’Agriculture et de l’IFAC mais beaucoup ont disparu en
raison des exigences particulières de cette culture.
Les exportations, après avoir atteint un pic de 858 tonnes en 1979, ont
progressivement diminué pour chuter brutalement à 5 tonnes en 1988 (tableau n°
24).
TABLEAU N° 24
EXPORTATIONS D’AVOCATS
Année Valeur (millions FCFA) Quantités (tonnes)
1975 15,2 270
1976 7,5 227
1977 5,4 179
1978 64,0 565
1979 96,6 858
1980 92,4 713
1981 102,7 825
1982 61,4 542
1983 62,8 530
1986 129 234
1987 43 310
1988 2 5
1989 3 11
1990 1
1991
1992 0,1 0,3
1993 0,3 3,0
1994 1,0 7,7
58
Il est par contre pauvre en sucre (3 à 10 %) et sa teneur en eau varie (60 à 80 %).
Au milieu de la pulpe de l’avocat, on trouve un noyau plus gros qu’une noix, non
comestible, mais dont on extrait un suc employé pour marquer le linge de façon
indélibile.
L’huile de l’avocat est utilisée dans l’industrie des produits de beauté et dans
l’industrie pharmaceutique.
10.3 Perspectives
Les fruits doivent avoir été soigneusement cueillis à la main, avoir atteint un
développement suffisant (maturité physiologique), être munis d’un moignon de
pédoncule présentant une coupure franche, être entiers, sains et propres.
L’état de maturité doit être tel qu’il permette aux fruits de supporter le transport et la
manutention, d’être conservés dans de bonnes conditions jusqu’à destination et de
répondre aux exigences commerciales. Chaque carton ne doit contenir que des
avocats de même variété et de même calibre.
11 Colatier
Le colatier pousse dans toute la zone forestière (Adzopé, Agboville, Dimbokro, Divo,
Lakota, Daloa, Guiglo, Man). On en distingue plusieurs espèces :
- Cola acuminata, planté au bord de la route de Toulépleu au Cavally. A l’état
sauvage au Nigeria, cette espèce se serait naturalisée au Liberia et en Côte
d’Ivoire ,
- Cola attiensis, petit arbre ou arbuste atteignant 0,15 m de diamètre, répandu
dans les forêts primaires du pays attié sur terrain humide ou au bord des
rivières. Le suc de l’écorce de C. attiensis est donné par les Abouré en boisson
dans le traitement des hémorroïdes,
- Cola buntingii, arbuste ou petit arbre répandu au Liberia et dans le bassin du
Cavally,
- Cola caricaefolia atteint 10 m de hauteur et 0,15 m de diamètre. Les Guéré se
servent de ses feuilles pour soigner la maladie du sommeil. La poudre de ses
feuilles et du tabac est prisée à longueur de journée. Cette espèce sert encore à
préparer des lotions destinées à soigner la variole et des lavements qui
facilitent le sevrage des enfants,
- Cola chlamydantha (en abbey doloko) atteint 10 m de haut et 0,3 m de
diamètre. Son bois jaunâtre clair et dur est utilisé pour la construction des
cases,
- Cola cordifolia se trouve exclusivement dans les galeries forestières ou dans
les boqueteaux. Dans de nombreux villages, il constitue un arbre à palabre. On
en utilise fréquemment l’écorce dans le traitement de différentes algies
(céphalées, douleurs intercostales et lombaires). L’écorce entre aussi dans la
préparation de remèdes utilisés dans le traitement de la lèpre. Le produit
obtenu en malaxant de la pulpe d’écorce avec des eaux chargées de cendres
potassiques sert en frictions et en lotions dans le traitement des oedèmes,
- Cola digitata est un petit arbre ou arbuste répandu depuis le Liberia jusqu’au
Congo. Ses graines écrasées et appliquées sur les oedèmes provoqueraient au
bout de trois jours la chute de l’épiderme et l’exsudation du liquide. La pulpe
de racines calmerait les tremblements et les convulsions,
- Cola gabonensis, arbuste de 3 m, est fréquent dans les sous-bois et vieilles
plantations abandonnées,
- Cola heterophylla est un arbuste ou petit arbre de 0,10 m de diamètre. Le
décocté des racines et la poudre des feuilles, en application locale et en
ingestion, soignerait la blennorragie et le chancre syphilitique,
- Cola lateritia est un assez grand arbre de la érgion lagunaire. Ses jeunes
feuilles et ses fruits sont comestibles. L’écorce interne calmerait la toux et le
décocté d’écorce combattrait la stérilité féminine et favoriserait l'’évolution de
la grossesse,
- Cola laurifolia se troue le long des rivières et dans les galeries forestières en
haute Côte d’Ivoire. Son écorce sert à faire des liens et les oiseaux et singes
sont très friands du fruit,
- Cola nitida est un kolatier de 20-30 cm de diamètre et de 15-20 m de hauteur.
Ses noix sont très estimées,
- Cola reticulata est un petit arbre ou arbuste dont les fruits sont oblongs et
veloutés,
60
Les graines ou noix sont de diverses couleurs selon l’espèce du colatier : rouges,
blanches, rosées, crème, mais une cabosse peut parfois contenir des noix de couleurs
différentes.
A maturité, les noix de cola sont enlevées de leur gousse, lavées, triées, séchées
légèrement et enveloppées fraîches. Elles sont ensuite conservées et transportées
dans des paniers de fibres ou de bambous tapissés et recouverts de feuilles spéciales
remplacées pérdiodiquement.
Les vertus toniques de la noix de cola sont dues à un alcaloïde : la colatine. Cet extrait
de noix de cola peut être utilisé en pharmacie (reconstituants ou antidépresseurs) et
dans l’industrie alimentaire (bonbons, boule de gomme, petit déjeuner, boisson
tonique, soda, boisson chaude à préparation instantanée).
La noix de cola est mêlée à la vie sociale et publique des populations. Elle est présente
en toute circonstance : naissance, fiançailles, mariage, décès, dons, dots, promesses,
palabres, accords, marchés, cérémonies rituelles, offrandes propitiatoires,
manifestations magiques.
La production nationale oscille entre 50.000 et 75.000 tonnes (tableau n° 25). Les
recettes d’exportation provenant de la cola ont connu une très forte tendance à la
baisse depuis 1986 puisqu’elles sont passées de 3,2 milliards FCFA en 1991 à 515
millions en 1995.
TABLEAU N° 25
PRODUCTION DE NOIX DE COLA
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997
Production (t) 56.600 51.600 52.500 47.600 66.000 74.700
Exportation (t) 31.100 25.200 25.200 19.300 26.500 20.300
Consommation 25.500 26.400 27.300 28.300 39.500 54.400
locale (t)
Valeur 1.819,4 3.188,0 3.188,0 1.467,0 925,0 515,0 669 569
exportation
(millions FCFA)
12 Karité
La Côte d’Ivoire appartient à cette aire écologique de seize pays africains qui est la
seule au monde à posséder l’arbre du karité. Cet arbre représente donc un avantage
comparatif de premier ordre pour le pays.
Le karité pousse à l’état naturel dans la région des savanes du Nord de la Côte
d’Ivoire. Le karité et le néré sont protégés jalousement en raison, pour le premier, du
beurre tiré de ses graines, et pour le second pour la pulpe produite par son fruit et le
condiment (soumbara) tiré de ses graines.
61
Le beurre de karité est utilisé par les populations comme produit de beauté et sert
aussi pour la cuisson des aliments. Les industries l’utilisent également dans la
fabrication de nombreux produits alimentaires et cosmétiques.
14 Agrumes
- les oranges,
- les citrons et limes,
- les mandarines, tangerines, tangelos (hybride mandarine-pomelo) et tangors
(orange-mandarine),
- les novas, clemenvillas (Esp), sunérines (Maroc), suntinas (Israël) (hybride
clémentine-tangelo), clémentines et satsumas,
- les pamplemousses.
Les agrumes sont cultivés soit pour la table, soit pour leurs utilisations industrielles
(essences et huiles essentielles).
Les agrumes les plus connus et utilisés en Côte d’Ivoire sont : le bergamotier, le
bigaridier ou oranger amer, le citronnier (variété Eureka et Lisbonne), le mandarinier
(variétés Béry, Ouari, Temple, Cléopâtre), l’oranger (variétés Hamlin, Moro,
Pineapple, Valencia Lake), le pamplemoussier, le pomelo ou grape-fruit (variétés
Marsh seedless, Thomson à pulpe blanche et Ruby, plus ou moins colorée en rouge).
Le commerce des agrumes relève du secteur informel. Jusqu’en 1990, les données
disponibles étaient celles relatives aux transactions effectuées par le Consortium des
Agrumes et Plantes à Parfum de Côte d’Ivoire (COCI) et la Coopérative des
Producteurs d’Agrumes et des Plantes à Parfum (COPAGRUM) (tableaux n° 26 et n°
27).
TABLEAU N° 26
PRODUCTION USINEE DES AGRUMES A ESSENCE
1986 1987 1988 1989 1990
Citron 16.631 16.791 10.599 21.338 15.250
Bergamote 3.392 3.077 2.053 2.800 791
Bigarade 1.992 1.992 1.950 3.052 2.054
Lime 8.550 6.783 6.052 4.332 29
L’usinage des agrumes à essence donne lieu, depuis de nombreuses années, à des
exportations d’huiles essentielles (tableau n° 27).
TABLEAU N° 27
EXPORTATION D’HUILES ESSENTIELLES
(en tonnes et en millions FCFA)
1988 1989 1990
Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur
Oranges 210 81 16 102 1 1
Citrons 50 223 75 349 77 328
Bergamote 18 227 12 78 11 67
Autres huiles 29 128 3 11
L’objectif est de tripler les chiffres de production actuels (tableau n° 28) d’ici
quelques années. D’ores et déjà, la superficie en agrumes à essence dépasse 5.000 ha
et la Côte d’Ivoire est le deuxième producteur mondial d’huile de bergamote après
l’Inde.
TABLEAU N° 28
PRODUITS DES AGRUMES A ESSENCE EN 1997
Produit Quantité produite et exportée
Huile de citron 71 tonnes
Huile de bergamote 10 tonnes
63
Les plantations et les blocs industriels d’agrumes à essence sont surtout localisés
dans les régions de Sassandra, Divo, Yamoussoukro et au nord d’Abidjan. Les
citronniers, bergamotiers, limiers et bigaradiers y sont cultivés.
L’essence la plus recherchée et la mieux payée est l’essence de bergamote, extraite des
bergamotes ou fruits du bergamotier. On en obtient 4 à 5 litres pour 1.000 kg de
fruits traités. L’essence de bergamote est une des bases de l’eau de Cologne.
Le bigaradier est encore appelé oranger de Séville ou oranger amer. De ses fleurs est
extraite l’essence de néroli, produit de parfumerie, et de l’écorce des orangers amères
un principe, l’aurantiamarine, qui entre dans certaines préparations
pharmaceutiques européennes.
15 Passiflore
La passiflore est une liane dont le nom signifie littéralement « fleur de la passion ».
Le terme a été forgé par des prêtres catholiques du XVIè siècle. Certaines parties de la
fleur de cette plante leur rappelaient en effet la Passion du Christ. Ils assimilaient les
cinq pétales et les cinq sépales, semblables aux pétales, aux dix apôtres restés auprès
du Christ durant la Passion. Ils voyaient dans les filaments qui s’étalent sur les
pétales la couronne d’épines et dans les cinq étamines les cinq blessures infligées au
Christ. Chaque stigmate globuleux placé au sommet de chacun des trois styles
évoquait la tête d’un gros clou.
Il existe environ 400 espèces de passiflore, qui poussent normalement dans les
régions chaudes. Certaines donnent un fruit comestible, ou « fruit de la passion », qui
peut être légèrement acide ou très sucré. On en fait des jus, de la marmelade, et
même de la crème glacée.
Le fruit de la passion nécessite une fumure régulière, tous les trois mois.
B. Cultures annuelles
Le groupe des cultures annuelles comprend l’essentiel des cultures vivrières. Dans la
première moitié des années 80, la Côte d’Ivoire était déficitaire pour un certain
nombre de produits alimentaires de première nécessité
La production s’est accrue de 2,4 % par an entre 1990 et 1996, ce qui a permis
d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays, à l’exception du riz dont la demande
est satisfaite à plus de 50 % par les exportations.
Plus de 60 % des exploitations cultivant des vivriers n’atteignent pas 5 ha. La surface
moyenne consacrée à ces cultures ne dépasse pas 1,8 ha en zone de savane et 1,1 ha en
zone de forêt et plus de la moitié des revenus monétaires de la savane proviennent
des vivriers contre un quart seulement en forêt.
65
C’est dire que le passage progressif d’une économie de subsistance à une économie de
marché s’est accompli jusqu’à présent sans profonde modification des structures et
des pratiques culturales. Ceci implique aussi que si le secteur vivrier veut conserver
son rôle dans le processus de développement national et répondre aux objectifs
opérationnels que lui assigne la croissance démographique, il devra réaliser de
substantiels gains de productivité au prix d’un effort important de modernisation.
1. Riz
1.1 Historique
Aliment de base de la zone forestière de l’Ouest et d’une partie de la savane, le riz est
un élément clef dans l’autosuffisance alimentaire du pays. Sa consommation est
devenue très importante dans les centres urbains, au détriment des féculents locaux,
provoquant un déficit de la production intérieure équivalant à près de 300.000
tonnes de riz blanc, comblé par les importations.
Après avoir atteint ses plus hauts tonnages vers la fin des années 70, la production de
paddy a ensuite chuté jusqu’à son plus bas niveau au cours de la campagne 83/84. La
production de paddy augmente en effet de 430.000 t en 78/79, à 534.000 t en 79/80
et 550.000 t en 81/82 puis chute à 450.000 t en 82/83 et 360.000 t en 83/84. Le
gouvernement décide alors la mise en place d’un plan d’urgence riz qui permet de
relancer le potentiel productif. La production de paddy remonte : 490.000 t en
84/85, 580.000 t en 87/88, 687.000 t en 90/91.
TABLEAU N° 29
PRODUCTION ET IMPORTATION DE RIZ
1993 1994 1995 1996 1997 1998
Production (1.000 t)
Paddy 694 890 1 045 994 750 938
Equivalent riz 347 445 536 497 375 470
Importation (1.000 t)
Riz blanc 387 253 404 292 470 555
• Recherche agronomique
La recherche agronomique sur le riz est conduite par le CNRA. La Côte d’Ivoire
bénéficie également de l’appui au travers de l’ADRAO (Association pour le
Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest) du Groupe Consultatif pour la
Recherche Agricole Internationale (GCRAI). Les variétés créées par ces institutions
sont très performantes aux plans agricole et technologique. Elles sont
malheureusement insuffisamment vulgarisées.
La production est concentrée dans les régions forestières où la pluviométrie est plus
régulière et où la population rurale est la plus importante (67 % contre 33 % en région
de savane).
La production rizicole ivoirienne est dominée par le riz pluvial qui représente 90 %
des surfaces cultivées et 90 % de la production de paddy. Le riz pluvial est produit
principalement dans l’Ouest, le Centre-Ouest et le Sud-Ouest, ces trois régions
connaissant une véritable « civilisation rizicole ».
TABLEAU N° 30
QUELQUES PROJETS DE RIZ IRRIGUE EN CÔTE D’IVOIRE EN 1999
Projet Superficie à Superficie Coût du projet Partenaires
aménager aménagée (millions
FCFA)
Riz-Centre et Centre-Nord 2.000 ha 1.139 ha 10.656 Union Europ.
Dévt Rural Nord-Est 2.040 ha 584 ha 10.237 FIDA, BOAD
Guiguidou 440 ha 270 ha 10.217 Chine
Riz-Nord 3.000 ha 1.590 ha 7.098 GTZ, KFW
Bad-Ouest 3.839 ha 925 ha 45.000 BAD, FAD
N’Zi-Comoé (Eholie/Atofou) 330 ha 330 5.520 BADEA
Total 11.849 ha 4.838 ha
• Systèmes culturaux
En dehors des zones cotonnières du Nord du pays, des exploitations du projet Soja
dans le Nord-Ouest et des périmètres irrigués où sont pratiquées respectivement la
culture attelée (60 000 ha), la motorisation conventionnelle (6 500 ha) et la
motoculture (10 000 ha), l’essentiel de la riziculture est réalisé en culture manuelle.
• Transformation du paddy
Onze usines de décorticage d’une capacité estimée à 550.000 tonnes ont été vendues
par le Gouvernement au secteur privé. Les coûts de transformation beaucoup plus bas
des petites rizeries ainsi que les difficultés d’approvisionnement régulier en qualité et
en quantité expliquent que plusieurs de ces unités industrielles ont dû cesser leurs
activités.
Les petites rizeries sont de plus en plus nombreuses. On estime en effet qu’il existe un
réseau de 2.400 mini et micro-rizeries gérées par des PME et des artisans, avec une
capacité totale estimée à 2.000.000 tonnes.
1.3 Perspectives
La mécanisation accrue des façons culturales vise à accroître la capacité de travail des
exploitants et compenser la diminution de la population agricole due à l’exode rural
par la promotion d’une mécanisation adaptée : mécanisation partielle ou totale de
l’ensemble des exploitations rizicoles avec maîtrise de l’eau (40 % des superficies à
100 % en l’an 2005), accroissement du nombre de chaînes pour la culture attelée en
direction de la riziculture pluviale notamment dans les régions de savane (5 % des
surfaces à 10 % en l’an 2005), développement de la motorisation conventionnelle
(chaîne de faibles à moyennes puissances).
TABLEAU N° 31
PRODUCTION TENDANCIELLE DE RIZ
1999 2000 2001 2002
Production paddy (1.000 t) 976 1 015 1 055 1 097
Surface correspondante (1.000 ha) 666 692 720 748
Production riz (1.000 t) 490 510 530 551
Demande riz (1.000 t) 967 1 003 1 043 1 080
Balance Offre/Demande riz (1.000 t) - 477 - 493 - 513 - 529
2 Maïs
2.1 Historique
Les bassins de production les plus importants sont partis du pays Senoufo au Nord et
du pays Malinké au Nord-Ouest.
Présent dans toutes les zones rurales, le maïs est la céréale la plus répandue en Côte
d’Ivoire.
Les grandes régions productrices sont : le Nord, le Centre et le Centre-Ouest qui est
devenu un exportateur régional très actif ces dernières années.
Les périodes de culture correspondent aux régimes des pluies, ce qui permet pour
certaines régions (côtières) la pratique d’un deuxième cycle.
L’importance du maïs sur le plan de l’alimentation est très inégale selon les régions.
Consommé plus volontiers en épi frais dans la zone côtière, il représente plus du tiers
de la ration calorique dans le Nord, sous forme de farine servant à la fabrication du
tô. On l’utilise également dans la préparation du tchapalo (bière).
Aujourd’hui, les champs de culture pure couvrent de vastes étendues aussi bien à
Tiassalé, Bongouanou et San Pedro qu’à l’est d’Abidjan. Plusieurs facteurs ont
contribué au développement de la production de maïs : développement des marchés
urbains, reconversion de la riziculture en maïsiculture à la suite de la chute du prix du
71
Le maïs est une culture de rente dans le Sud. Elle est largement autoconsommée dans
le Nord. La consommation per capita est quatre fois plus élevée en zone soudanienne
qu’en zone guinéenne.
TABLEAU N° 32
PRODUCTION DE MAÏS (en tonnes)
90-91 91-92 92-93 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98
497.000 514.000 517.000 536.000 552.000 569.000 576.000 573.00
2.3 Perpectives
Néanmoins, force est de constater que les producteurs sont encore peu nombreux à
accepter l’idée de renouveler chaque année leurs semences. Les lignées pures ou
composites resteront encore longtemps la principale source de matériel agricole.
TABLEAU N° 33
BILAN TENDANCIEL M A Ï S
Chiffres en 1 000 1999 2000 2001 2002
Production tendancielle (t) 675 700 727 754
Surface correspondante (ha) 563 584 606 628
Demande (t) 551 567 583 600
Balance Offre/Demande (t) 124 133 144 154
3 Manioc
3.1 Historique
Le manioc est une culture relativement récente en Côte d’Ivoire. Elle a en effet été
importée du Ghana par les populations Akan (Abouré et Aladjan) au siècle dernier.
72
En raison de son caractère particulièrement adapté aux sols sableux, le manioc s’est
ensuite rapidement étendu : parti du littoral est (de Grand-Lahou à Aboisso), le
manioc s’est répandu dans toutes les régions du pays.
Le manioc est la culture vivrière ivoirienne qui fournit la plus grande variété de
produits alimentaires, parmi lesquels figure l’attieké, l’un des principaux mets
cuisinés des grandes villes du pays.
Dans les zones rurales, le manioc constitue un aliment de soudure qui intervient
quand il n’y a plus de riz, de banane plantain, d’igname ou de maïs.
Le manioc est au centre d’un système de culture où il est associé avec les céréales
(maïs) dans l’Ouest et l’igname dans le Centre ainsi qu’avec le bananier plantain et
divers légumes. Il peut être cultivé jusqu’à trois années de suite sur un même sol
avant de faire place à une jachère de quelques années.
′ Production
Le manioc est une plante d’une grande plasticité sur le plan climatique et
pédologique. On le retrouve donc largement répandu dans le pays avec une
prédominance en zone forestière
′ Consommation
La transformation industrielle testée par I2T est désormais maîtrisée mais les
débouchés tels que la farine panifiable, l'attiéké déshydraté, la diététique infantile et
les sous-produits destinés à l’alimentation animale restent encore incertains.
3.3 Perspectives
TABLEAU N° 34
PRODUCTION DE MANIOC (en tonnes)
90-91 91-92 92-93 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98
1.465.000 1.502.000 1.509.000 1.564.000 1.608.000 1.653.000 1.699.000 1.692.000
TABLEAU N° 35
PRODUCTION TENDANCIELLE DE MANIOC
1999 2000 2001 2002
Production (1.000 t) 2 140 2 240 2 340 2 450
Surface (ha) 214 224 234 245
Demande (1.000 t) 1 570 1 620 1 671 1 725
Balance Offre/Demande 570 620 669 725
(t)
4 Igname
4.1 Historique
74
Les ignames tardives regroupant les espèces alata d’origine asiatique ne donnent lieu
qu’à une seule récolte.
TABLEAU N°36
PRODUCTION D’IGNAME (en 1.000 tonnes)
Année 90-91 91-92 92-93 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98
Prod. Brute 2.690 2.758 2.771 2.824 2.869 2.924 2.966 2.921
Prod. Nette 1.717 1.761 1.769 1.660 1.701 1.700 1.700 1.700
Dans les secteurs où elle est implantée, l’igname est le centre d’un système de culture
incluant d’autres cultures vivrières. L’igname est plantée en association avec le taro,
le manioc, le maïs, … puis, après avoir été récoltée la deuxième année, leur laisse la
place, avant le retour à une jachère de durée variable.
Le semis précoce (chaque jour de retard détermine une chute de rendement pouvant
dépasser 100 kg/ha) et le billonnage au tracteur augmentent les rendements de 25 à
50 %.
4.3 Perspectives
L’igname est l’une des cultures vivrières souffrant le plus des pertes post-récolte. Les
pertes en système traditionnel de conservation sont estimées à 20 % de la production
et celles se rapportant à l’ensemble du circuit national de production et de
distribution atteignent 30 %.
TABLEAU N° 37
PRODUCTION TENDANCIELLE D’IGNAME
Chiffres en 1 000 1999 2000 2001 2002
Production tendancielle (t) 3 170 3 260 3 355 3 450
Surface correspondante (h)a 317 326 335 345
Demande (t) 2 740 2 790 2 850 2 920
Balance Offre/Demande (t) 430 470 505 530
5 Banane plantain
5.1 Historique
Culture de case à l’origine, le bananier plantain a, depuis les années cinquante, connu
une grande expansion grâce à la complantation avec le café et le cacao.
La récolte s’échelonne normalement sur toute l’année bien que l’on constate un
déficit saisonnier d’avril à septembre. La production auto-consommée à près de 60 %
fait également l’objet d’un commerce interne entre les régions de production et les
centres urbains. Aujourd’hui, elle donne lieu également à des exportations
croissantes au niveau sous-régional et international.
La densité observée sur le terrain est très supérieure à celle préconisée et représente
la solution apportée par les paysans aux problèmes de parasitisme particulièrement
aigus que rencontre le bananier plantain. Des pratiques culturales améliorées
(utilisation de rejets «baïonnette, fertilisation minérale, densité de semis, lutte contre
les nématodes et charançons, désherbage régulier, tuteurage) permettraient
d’atteindre des rendements de 15 t/ha au lieu de 2 à 3 t/ha obtenus actuellement et de
multiplier plusieurs fois la production de ces dernières années qui n’a jamais dépassé
1.500.000 tonnes (tableau n° 38).
76
TABLEAU N° 38
PRODUCTION DE BANANE PLANTAIN (en tonnes)
90-91 91-92 92-93 93-94 94-95 95-96 96-97 97-98
1.185.000 1.226.000 1.233.000 1.276.000 1.335.000 1.356.000 1.440.000 1.400.000
5.3 Perspectives
Par ailleurs, la production irriguée de banane plantain a été initiée avec les
producteurs-exportateurs de banane douce pour lesquels cette nouvelle spéculation
apparaît comme une opportunité de diversification.
TABLEAU N° 39
PRODUCTION TENDANCIELLE DE BANANE PLANTAIN
Chiffres en 1 000 1999 2000 2001 2002
Production tendancielle (t) 1 380 1 420 1 460 1 500
Surface correspondante (h)a 138 142 146 150
Demande (t) 1 650 1 710 1 770 1 834
Balance Offre/Demande (t) - 270 - 290 - 310 - 334
6 Ananas
6.1 Historique
Les deux sociétés ont créé leurs propres plantations et progressivement mis en place
des cultures villageoises. Ces dernières ont été encadrées par la SALCI pour le compte
de l’Etat jusqu’en 1967, encadrement repris jusqu’en 1969 par la SATMACI puis par la
SODEFEL.
77
Le secteur d’Ono s’est étendu en 1969 vers Bonoua par la création d’un troisième
ensemble agro-industriel autour de l’usine de la SIACA.
A partir de 1970, l’Etat s’est fixé une politique de développement de cette production
par création d’exploitations conduites par des ivoiriens encadrés par la SODEFEL. La
production exportée en frais a été multipliée par 6 de 1970 à 1983 (95.000 tonnes).
L’ananas et la banane occupent une place de plus en plus importante dans l’économie
ivoirienne. Ces deux filières ont contribué au développement des industries d’amont
(produits chimiques, emballages), procurent des emplois à plus de 35.000 personnes
et se placent au cinquième rang des pourvoyeurs de devises après la cacao, le café, le
bois et le coton.
Aujourd’hui, 160.000 tonnes d’ananas sont exportées pour une valeur de près de 30
milliards FCFA.
L’ananas est produit par environ 2.500 petits planteurs généralement affiliés à des
structures coopératives et par quelques plantations industrielles. Petits producteurs
et grandes plantations assurent chacun 50 % des exportations.
Les producteurs d’ananas et de banane ont très tôt compris l’intérêt de se regrouper
afin de faire face aux contraintes de commercialisation : Fédération des Associations
Bananières de Côte d’Ivoire (FASBACI) en 1949, puis COBAFRUIT (1953-68),
COFRUICI (1968-75), SICOFREL (1975-78), COFRUITEL (1975-85), CIAB (1986-91)
et enfin l’Organisation Centrale des Producteurs-Exportateurs d’Ananas et de
Bananes (OCAB) qui existe depuis 1991 et est composée de 24 coopératives et
entreprises exportatrices.
Les principales zones de production sont : l’Est du fleuve Comoé (Bassam, Bonoua,
Adiaké, Aboisso) où 70 à 80 % de l’ananas est produit ; les régions de Dabou,
Tiassalé, Azaguié et Agboville avec 20 à 30 % de la production.
La production totale se situe autour de 200 000 tonnes par an et les exportations
connaissent une hausse grâce aux actions de contrôle de la qualité et de promotion du
78
produit. La superficie totale occupée par l’ananas est de 15.000 à 16.000 ha et celle
récoltée de 5.000 ha (tableau n° 37).
TABLEAU N° 40
PRODUCTION ET EXPORTATION D’ANANAS
Campagnes Superficie récoltée Productio Exportation
(ha) n (T) (T)
1992/93 5 000 190 555 138 914
1993/94 5 000 204 897 148 179
1994/95 5 100 206 250 150 167
1995/96 5 350 225 772 179 018
1996/97 5 500 228 712 182 969
1997/98 5 000 200 893 160 714
En 1997, la Côte d’Ivoire était le 13è producteur mondial d’ananas après la Thaïlande
(2.031.000 t), le Brésil (1.825.000 t), les Philippines (1.477.000 t), la Chine (899.000
t), l’Inde (830.000 t), le Nigéria (800.000 t), l’Indonésie (727.000 t), la Colombie
(387.000 t), les Etats-Unis (315.000 t), le Mexique (301.000 t), le Kenya (270.000 t)
et le Costa Rica (260.000 t).
6.3 Perspectives
Le secteur ananas est un des premiers à avoir été libéralisé. Pour améliorer la
compétitivité du secteur, l’Etat a pris plusieurs mesures : défiscalisation puis, depuis
1998, fiscalisation préférentielle des intrants ; autorisation d’importer les emballages
en admission temporaire ; libéralisation du fret maritime.
Malgré la vive concurrence des pays latino américains sur le marché européen,
l’ananas de Côte d’Ivoire conserve ses atouts sur le marché international grâce à son
goût, à sa coloration et à sa régularité sur les marchés de consommation. Les
79
7 Banane
7.1 Historique
Introduite dans la région Sud du Fleuve Sassandra avant la seconde guerre mondiale,
dans les années 1929/1930, la culture bananière s’est rapidement développée en Côte
d’Ivoire et s’est finalement implantée dans le Sud-Est du pays, dans un rayon de 200
kilomètres autour d’Abidjan, principal port d’embarquement.
Ce n’est qu’à partir de 1957 que les planteurs ivoiriens s’intéressent véritablement à la
culture bananière en profitant de l’assistance technique de la COBAFRUIT et de
l’ASSABAF (Association pour l’Africanisation de la Culture Bananière et Fruitière de
Côte d’Ivoire).
La banane cultivée fut rapidement la banane POYO choisie pour sa plus grande
résistance aux maladies et au transport. Son cycle végétal est de 9 à 10 mois.
Les investissements consentis ont été importants (12 milliards FCFA en 1996) et ont
permis d’atteindre des rendements moyens de 45 t/ha et des produits de qualité
internationale.
TABLEAU N° 41
REGIONS PRODUCTRICES DE BANANE
Région Répartition de la production
Région d’Azaguié-Anyama 26 %
Région du Niéky et des vallées lagunaires 35 %
Région d’Aboisso-Ayamé-Akressi 12 %
Région d’Abengourou (bord de la Comoé) 16 %
Région d’Agboville <1%
Région de Tiassalé 7%
Région de Grand Bassam (Motobé) 4%
TABLEAU N° 42
PRODUCTION ET EXPORTATION DE BANANE
Campagnes Superficies Production Exportation
(ha) (T) (T)
1992/93 5 300 187 000 173 025
1993/94 5 300 178 500 156 496
1994/95 5 450 192 238 173 015
1995/96 5 623 218 021 196 190
1996/97 5 620 206 358 185 723
1997/98 5 600 213 942 187.403
8 Soja
8.1 Historique
La culture du soja est connue pour les avantages agronomiques qu’elle procure aux
exploitations agricoles en culture stabilisée et en particulier son apport en azote
comme légumineuse. Elle constitue ainsi un élément important de lutte contre la
culture itinérante sur brûlis qui est l’une des principales causes des feux de brousse
qui embrasent les savanes du Nord chaque année.
Sur la base des résultats du premier Projet Soja réalisé sur la période 1979-1983 par
la SODERIZ puis la CIDT et le BETPA, un second projet Soja a été mis en place en
1987, avec un démarrage effectif en 1989 dans les départements de Touba et Odienné.
L’actuel Projet Soja, financé par la BAD, le FAD et l’Etat ivoirien, vise plusieurs
objectifs :
Le projet, qui est le fruit d’une étroite collaboration entre les paysans bénéficiaires, le
personnel d’encadrement, les opérateurs économiques et les bailleurs de fonds,
compte d’importantes réalisations d’infrastructures qui, mi-1999, s’établissaient
comme suit : aménagement de 17.854 ha de terres cultivables répartis entre 1.062
exploitations agricoles, mise en place de 282 chaînes motorisées (tracteur de 45 cv
accompagné d’un semoir, d’une charrue, d’une herse, etc…), construction de 257 km
de pistes de desserte et 391 km de pistes de parcellaires, aménagement de 1.440 km
de banquettes anti-érosives, réalisation de 45 plates-formes villageoises d’habitations
équipées de points d’eau, construction de 17 magasins de stockage et de 18 hangars à
matériels.
8.3 Perspectives
La production cumulée de 1989 à 1998, est de 37.837 tonnes de soja, 20.391 tonnes
de maïs et 86.542 tonnes de riz (tableau n° 43). La production de soja devrait
continuer de progresser en raison de l’augmentation soutenue de la demande. La
promotion de la culture du soja s’étend à de nouvelles zones, dont en particulier le
Centre, et alimente, à travers le PACIL, l’unité industrielle de TRITURAF.
TABLEAU N° 43
PRODUCTION DE SOJA (en tonnes)
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 Total
913 4.054 3.706 6.528 6.060 3.561 1.758 2.302 4.568 4.387 37.837
9 Coton
9.1 Historique
′ Introduction
83
Depuis une époque lointaine, les populations du nord et du centre (Malinké, Sénoufo,
Tagouana, Djimini, Koulango, Gouro et Baoulé) utilisaient le cotonnier comme
culture secondaire et employaient le coton pour leurs activités de filage et de tissage.
Les variétés locales sont de l’espèce « barbadeuse » qui ne donne que des productions
très faibles. Il faut aussi préciser que traditionnellement elles sont cultivées de façon
extensive et en association avec diverses plantes vivrières.
Par la suite, l’IRCT met au point la variété « Allen » qui, tout en étant associée aux
cultures vivrières, donne de bons rendements d’un coton à fibre longue de première
qualité et donc facilement exportable, à condition d’appliquer les techniques
culturales rigoureuses appropriées.
′ Période CFDT
′ Période CIDT
Le 1er Octobre 1973 une société d’économie mixte, la CIDT (Compagnie Ivoirienne
pour le Développement des Textiles) prend le relais de la CFDT qui conserve
néanmoins un rôle d’Assistance Technique et est actionnaire de la CIDT.
84
- 1974 à 1984 ; la production de coton graine approche les 150 000 tonnes, mais les
rendements agricoles stagnent autour de 1 100 kg/ha. Seule l’augmentation des
superficies permet l’accroissement de la production. En 1979/80, la Côte d’Ivoire
est le premier producteur de coton d’Afrique de l’Ouest avec 142.975 tonnes ;
- 1985 à 1990 : la production de coton graine dépasse les 200 000 tonnes et
approche même les 300 000 tonnes (290 000 tonnes en 1988/89).
Le coton doit en grande partie son succès à l’intégration verticale de la filière depuis
la production semencière jusqu’à la commercialisation du produit et au fait que la
CIDT, chargée de la distribution des intrants, en récupère le coût lors de l’achat du
coton au producteur.
Autre chiffre illustrant le rôle moteur du coton dans le développement des cultures
vivrières : durant la campagne 1997/98, 73.753 ha de riz pluvial, 118.022 ha de maïs
et 57.854 ha d’arachide ont été cultivés en assolement avec les 244.313 ha de coton
cultivés en Côte d’Ivoire.
85
′ Transformation
Le coton fibre est utilisé pour 20 % par l’industrie locale (qui s’est fortement
développée), les 80 % restants étant exportés.
Les graines de coton (à l’exclusion des semences) ont été en partie utilisées par
l’industrie locale (huilerie Blooming) jusqu’en 1965/66 puis entièrement exportées de
1966/67 à 1974/75.
Une usine de traitement des graines de coton, TRITURAF, a été créée à l’initiative de
l’Etat en 1974 et mise en activité à la fin de 1975, avec un triple but : mettre à
disposition des consommateurs une huile de table de haute qualité, contribuer au
développement de l’élevage bovin grâce à la production de tourteau de coton,
optimiser les ressources des usines d’égrenage CIDT.
TABLEAU N° 44
EVOLUTION RECENTE DE LA PRODUCTION COTONNIERE EN CÔTE D’IVOIRE
Campagn Superficie Production coton Rendement Rendement Production
e (ha) graine (T) (T :ha) égrenage (%) fibre (T)
1991/92 190 473 193 768 1 017 44,82 86 843
1992/93 224 078 238 784 1 066 44,24
1993/94 219 395 258 343 1 178 44,75 105 638
1994/95 242 400 209 584 865 44,27 115 591
1995/96 204 380 217 261 1 065 44,36 92 757
1996/97 210 534 265 145 1 259 43,04 96 366
1997/98 244 313 337 097 1 380 43,58 46 887
En 1997/98, la Côte d’Ivoire a atteint son record avec une production de 337 097
tonnes de coton graine et un rendement moyen de 1.380 kg/ha, le plus élevé au
monde en culture pluviale de coton.
Entre 1974 et 1997, le coton de Côte d’Ivoire a vu sa production multipliée par cinq, le
nombre de ses planteurs par deux, ses superficies par quatre et son rendement par 1,4
(1.000 à 1.400 kg/ha).
Pour ce qui concerne la campagne 1998/99, les prévisions de production sont de 380
000 tonnes de coton graine pour une surface semée de 270.000 ha, soit un
rendement moyen de 1.400 kg/ha.
La vente du coton graine a procuré aux producteurs ivoiriens des revenus monétaires
importants compte tenu des quantités produites et des prix d’achat pratiqués (tableau
n° 45). En passant de 90 F/kg en 1993, à 180 F/kg en 1997 et 200 F/kg en 1998, le
prix d’achat au producteur, accompagné de l’augmentation de la production, a porté
les revenus des producteurs de 23 milliards FCFA à 48 puis 68 milliards FCFA.
TABLEAU N° 45
EVOLUTION DU PRIX D’ACHAT DU COTON-GRAINE
Campagnes 1991/92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98
1er Choix 90 90 90/105 150/160 170 180 200
2ème Choix 80 70 70/90 120/130 140 140 160
Le coton joue un rôle important dans l’économie agricole de la Côte d’Ivoire. Sur la
période 1988-1992, il a représenté 7 % des exportations du pays et généré une
moyenne annuelle de 53 milliards FCFA en devises.
Chaque année, environ 80 % de la production de coton fibre est exporté vers l’Europe
et l’Asie. le reste soit 20 %, représentant 20 à 25 000 tonnes, est vendu aux trois
opérateurs nationaux de la filature : COTIVO (Société Cotonnière de Côte d’Ivoire),
UTEXI (Union Industrielle Textile de Côte d’Ivoire) et FTG (Filature et Tissage
Gonfreville).
9.3 Perspectives
′ Privatisation
Depuis 1998, la filière coton est privatisée et relève désormais de trois groupes :
- le lot Nord-Est (usines de Korhogo 1 et 2 et Ouangolodougou) a été acheté par La
Compagnie Cotonnière Ivoirienne (LCCI) détenue à 30 % par l’Etat ivoirien et à
70 % par un consortium privé constitué du groupe agro-industriel suisse l’Aiglon,
du groupe agro-industriel Bolloré Albatros et de la société de négoce international
Shorex Investments ;
- le lot Nord-Ouest (usines Boundiali 1 et 2 et Dianra) a été acheté par Ivoire Coton
détenue à 30 % par l’Etat Ivoirien et à 70 % par un consortium privé constitué par
IPS-CI, entreprise du holding Agha Khan Found for Economic Development, et
par la Société Paul Keinhart, premier acheteur mondial de fibre ivoirienne ;
- le lot Centre (usines de Séguela, Bouaké, Zatta et Mankono) continue de relever de
la CIDT rebaptisée « CIDT Nouvelle » (Etat 70 %, CFDT 30 %).
Chaque lot a une capacité d’égrenage de taille similaire (101.100 t pour le Nord-Est,
119.000 t pour le Nord-Ouest et 100.300 t pour le Centre).
88
Cependant, jusqu’en avril 2000, la CIDT Nouvelle continuera à assurer, dans toute la
zone cotonnière, l’encadrement des planteurs et la distribution d’intrants ainsi que la
collecte et l’approvisionnement en coton graine des deux nouvelles sociétés
d’égrenage.
La particularité de la filière coton est que les égreneurs ne produisent pas eux-mêmes
le coton. Cette situation, qui rend de fait les égreneurs exclusivement tributaires des
producteurs, crée un cadre de négociation favorable aux producteurs.
Chaque société privée s’est engagée à céder à terme 10 % de son capital aux
organisations professionnelles du secteur et 3 % au personnel.
′ OPA
Aux côtés des trois sociétés cotonnières, les OPA constituent un acteur majeur de la
filière dont l’objectif est d’améliorer les conditions de travail et de revenu de leurs
membres en les responsabilisant et les professionnalisant. Les OPA cotonnières sont
regroupées au sein de trois faîtières.
10.1 Historique
Les échalotes et les cucurbitacées locales font aussi l’objet d’une grande production,
mais il n’existe pas de données disponibles sur ces productions.
- les périmètres aménagés dont les spéculations sont principalement les aubergines,
la tomate, le chou, le melon, la carotte et la pastèque ;
- le secteur informel dans lequel les légumes sont intégrés à l’exploitation agricole
familiale en association avec d’autres cultures vivrières (type villageois), dans les
bas-fonds souvent insalubres, et autour ou à l’intérieur des agglomérations
urbaines. Les cultures pratiquées sont le gombo, l’aubergine locale, le piment, la
tomate, la laitue, le chou, la carotte, etc.
Plusieurs facteurs ont contribué à la non viabilité des grands périmètres : handicap
du transport jusqu’à Abidjan (600 km), système d’irrigation onéreux, fermeture en
1988 de l’usine implantée à Sinématiali, commercialisation défaillante.
Bien que les légumes soient produits dans l’ensemble du pays, la production provient
essentiellement de trois zones (Est, Centre-Est et Centre) et de trois villes (Abidjan,
Bouaké et Yamoussokro).
Les niveaux de production atteints en 1997 par les principales cultures maraîchères et
légumières ont respecté ces moyennes (tableau n° 46).
TABLEAU N° 46
PRODUCTION LEGUMIERE ET MARAÎCHERE EN
1997
Spéculations Superficie (ha) Production (T)
Gombo 5 500 27 000
Aubergine 3 700 55 000
Piment 2 000 12 000
Oignon 134 3 500
Tomate 4 800 52 000
Laitue 2 880 14 400
Chou 805 8 150
Carotte 300 4 500
10.3 Perspectives
Les données (tableau n° 47) montrent que dans les années à venir, la production aura
du mal à suivre les besoins de consommation, à moins d’une inversion de tendance
pour le moment non prévue.
TABLEAU N° 47
EVOLUTION TENDANCIELLE DE LA PRODUCTION LEGUMIERE ET
MARAÎCHERE (tonnes)
Années 1998 1999 2000 2001 2002
Aubergine - 7 633 - 9 042 - 9 135 - 10 411 - 11 617
Gombo - 4 714 -5 253 - 5 742 - 6 179 - 6 562
Piment - 4 794 - 4 955 - 6 413 - 6 507 - 6 567
Tomate - 5 087 - 5 616 - 6 119 - 6 597 - 7 049
Oignon - 58 477 - 60 783 - 61 919 - 64 224 - 66 527
Total - 80 705 - 85 649 - 89 328 - 93 918 - 98 323
Dans le cadre de la promotion des exportations des produits non traditionnels, l’Etat
a mis en place le projet de Promotion et de Diversification des Exportations Agricoles
(PPDEA) avec pour objectifs la diversification de la gamme des productions,
l’amélioration de la qualité des produits non traditionnels exportés sur le marché
international et la promotion du secteur privé agricole.
11 Plantes ornementales
11.1 Historique
92
TABLEAU N° 48
EXPORTATIONS D’ARBRES, DE PLANTES VIVANTES ET DE FLEURS COUPEES
ANNEE VALEU TONNE ANNEE VALEUR TONNE ANNEE VALEUR TONNES
R S S S Millions
Millions Millions FCFA
FCFA FCFA
1960 3,8 11,8 1972 251,1 652,8 1986 2.136,8 1.973,1
1961 6,4 21,3 1973 369,4 1.438,3 1987 1.885,2 2.427,5
1962 10,0 33,8 1974 672,6 1.294,4 1988 1.500,7 1.889,0
1963 14,2 105,7 1975 767,1 1.622,3 1989 1.310,1 2.533,0
1964 28,8 199,1 1976 1.125,0 1.920,3 1990 1.505,8 1.629,8
1965 41,7 427,5 1977 1.354,5 2.292,1 1991 1.314,0 1.903,0
1966 59,0 388,4 1978 1.381,0 2.282,9 1992 320,0 450,0
1967 81,5 532,5 1979 1.516,2 2.334,6 1993 854,0 1.393,0
1968 103,9 462,9 1980 1.704,8 2.560,9 1994 2.433,0 1.633,0
1969 102,0 403,6 1981 1.757,8 2.237,6 1995 1.762,0 1.061,0
1970 131,5 550,2 1982 1.742,1 1.941,4
1971 183,7 620,1 1983 1.665,6 1.896,7
Au cours de l’année 1997, deux nouvelles entreprises ont vu le jour et ont adhéré à
l’UPHCI.
11.3 Perspectives
Principalement cultivées en zone de savane, ces trois céréales ont une importance
économique et alimentaire limitée à quelques départements. Le mil et le sorgho sont
le plus souvent cultivés en association avec le maïs sur près d’un tiers des surfaces.
Dans un cas sur cinq on les trouve exploités en culture pure alors que pour le fonio
ceci constitue une pratique généralisée.
13 Arachide
Surtout cultivée dans les régions du Nord et du Centre, l’arachide peut être récoltée
sur un ou deux cycles de culture selon le régime des pluies. Près de 40 % de la
superficie est consacrée à la culture pure. Les associations les plus fréquentes se
retrouvent avec les céréales à hautes tiges (maïs, mil, sorgho). La complantation avec
les féculents reste exceptionnelle.
L’arachide est consommée sous forme de graines crues, cuites ou grillées et sous
forme de farine, de pâte ou d’huile incorporée dans les sauces.
Les fanes d’arachide peuvent être conservées et constituent une réserve alimentaire
pour les animaux en saison sèche. Le tourteau d’arachide, résidu de la graine une fois
l’huile extraite, est utilisé pour nourrir le bétail et le poisson des étangs ou comme
engrais.
L’arachide est produite essentiellement par les zones de Bouaké, Katiola, Mankono,
Diabakala, Séguela d’une part, et Korhogo, Boundiali, Odienné d’autre part. Sa
production était de 145.000 tonnes en 1997/98.
Les cours de l’huile d’arachide en font une spéculation de plus en plus rentable. Ils
sont en effet passés de 511 $/t en 1987 à 1.055 $/t en 1995.
En 1997, avec 145.000 tonnes, la Côte d’Ivoire était le 17è producteur mondial
d’arachide non décortiqué après l’Inde (8.000.000 t), la Chine (7.950.000 t), le
Nigéria (1.723.000 t), les USA (1.594.000 t), l’Indonésie (1.000.000 t), le Sénégal
(720.000 t), le Myammar (590.000 t), le Congo (560.000 t), l’Argentine 403.000 t),
le Soudan (371.000 t), le Vietnam (358.000 t), le Tchad (250.000 t), le Burkina Faso
(200.000 t), le Cameroun (172.000 t), le Mali (155.000 t) et la Thaïlande (152.000 t).
14 Taro
En 1997, la Côte d’Ivoire était, avec une production nette de 246.000 tonnes, le 5ème
producteur mondial de taro après le Ghana (1.450.000 t), la Chine (1.354.000 t), le
Nigéria (1.150.000 t) et le Japon (260.000 t) et avant la Papouasie Nouvelle Guinée
(225.000 t).
15 Patate douce
16 Tabac
16.1 Historique
La culture du tabac existait en Côte d’Ivoire avant 1940 dans les cercles de Korhogo et
de Bondoukou. Le produit était essentiellement destiné à la consommation locale et
provenait d’une culture familiale autour des cases et des villages.
Dès 1943 les Etablissements BASTOS distribuent des graines et installent une
manufacture en 1945 à Bouaké. Une zone de cultures plus rationnelles et de type
industriel se développe dans le centre du pays dans les régions de Bouaké, Béoumi,
Tiébissou et Toumodi.
La manufacture fut fermée en 1951 mais les cultures maintenues, le tabac, après
fermentation des feuilles et reconditionnement les lots, étant exporté.
Elle s’est développée dans le Centre (la vallée du Kan) et le Nord (région de Korhogo)
grâce aux actions menées par la Compagnie Agricole et Industrielle des Tabacs
Africains (CAITA) et sa filiale en Côte d’Ivoire, la Compagnie Agricole et Industrielle
des Tabacs de Côte d’Ivoire (CAITA-CI).
conduit à fermer son centre de culture de Bouaké en 1980 et à concentrer ses activités
dans le Nord à Korhogo.
Les statistiques disponibles sont celles relatives aux parcelles encadrées par la SITAB.
La production encadrée par la SITAB de 1986 à 1995 représente la presque totalité du
tabac vendu sur place. Cette production est le fait de petits planteurs cultivant chacun
des parcelles d’environ 10 ares autour des villages.
Le nombre de planteurs de tabac oscille entre 3.000 et 5.000 selon les années, la
production annuelle entre 200 et 500 tonnes de feuilles sèches et le rendement
moyen entre 440 et 1.200 kg/ha.
Au cours de la campagne 1994/95, 3.180 planteurs ont produit 260 tonnes de tabac
sur 269 hectares de terre. Cette production a été rachetée par la SITAB pour une
valeur de 56,4 millions FCFA. Le rendement moyen observé était de 966,54 kg/ha. En
1998, la production a été de 320 tonnes.
16.3 Perspectives
L’objectif est de produire 500 tonnes de tabac à l’horizon 2000. Les acquis seront
consolidés et les producteurs responsabilisés en les incitant à la construction de
séchoirs, en leur accordant des aides pour l’entretien et en les amenant à utiliser
effectivement l’engrais fourni dont le prix est déduit du prix d’achat du tabac.
Par ailleurs, l’accroissement du volume de tabac exportable aux USA reste un objectif.
17 Rocouyer
Le rocou est une teinture alimentaire rouge orangé obtenue à partir de la graine du
rocouyer, arbuste de 4 à 5 mètres de haut dont les graines sont revêtues d’une pulpe
jaune ou orange renfermant la matière colorante.
18 Ricin
Le ricin est une plante originaire des Indes. Elle connaît un essor dans les régions
tempérées et tropicales, et se développe naturellement au Cap-de-Bonne Espérance,
sur les côtes occidentales et orientales d’Afrique, en Tunisie, dans l’Amérique
Centrale et aux Antilles, en Nouvelle Calédonie et en Chine.
L’huile de ricin, bien connue en pharmacie pour ses propriétés purgatives comprend
aussi de nombreux usages industriels : savons, brillanterie et encres d’imprimerie ;
lubrifiants pour moteurs à régime rapide ; liquide pour vérins hydrauliques et pour
freins ; revêtements protecteurs, peintures et vernis ; filatures, teintureries et base de
parfums synthétiques.
La première conférence nationale sur le ricin s’est tenue à Daoukro le 17 août 1997.
Un expert consultant agronome généticien, Dr Harold MÜLER, est commis pour
fournir à l’AOPR les variétés adaptées aux régions de savane de la Côte d’Ivoire.
Les organes consommés frais ou secs sont utilisés différemment selon le type de
plante. Il s’agit essentiellement : des fruits, des feuilles, des bourgeons, des graines,
des rhizomes, des tubercules et des fleurs.
Comme les autres peuples du monde, les ivoiriens ont su trouver dans leur
environnement le plus proche toutes les ressources nécessaires et utiles pour lutter
contre les maladies. Parmi les nombreuses ressources que la nature a mis à leur
disposition, mention spéciale doit être faite aux plantes qui constituent l’essentiel de
ce que l’on désigne par le terme « pharmacopée traditionnelle ».
L’ensemble des études menées, avec le savoir et le concours des guérisseurs, ont
permis de cataloguer, sur le territoire national, un nombre considérable mais non
exhaustif de plantes à vertus thérapeutiques dans les familles les plus diverses de la
flore. Environ 1.500 espèces ont été répertoriées ou recensées.
C. Productions animales
1. Généralités
Alors que la Côte d’Ivoire n’avait pas de tradition pastorale avant l’Indépendance, un
élevage national a été constitué en quelques décennies. Les investissements ont été
considérables, plus de 140 milliards de F en 25 ans dont plus de la moitié sur fonds
propres et ont permis de multiplier la production nationale de viande par 2,5 et celle
d’œufs par 4,6.
98
TABLEAU N° 50
PRODUCTION ET APPROVISIONNEMENT EN VIANDES
en TEC (tonne équivalent carcasse)
1975 1980 1990 1997
Production de viande en TEC 22.980 35.700 49.380 56.447
Dont – Bovins 6.300 12.100 17.660 21.370
- Ovins-Caprins 3.580 4.430 5.620 6.660
- Porcs 4.600 5.930 7.250 4.990
(8.000 en 95)
- Volailles 8.500 13.240 18.850 23.430
Importations en vifs en TEC 33.500 49.550 28.360 34.270
Dont – Bovins 24.600 41.500 21.430 28.350
- Ovins-Caprins 6.200 6.350 5.750 4.630
- Porcs 0 0 0 0
- Volailles 2.700 1.700 1.180 1.290
Importations de viande et abats en 13.190 10.970 42.290 8.820
tonnes
Dont – Bovins 6.300 9.770 33.330 6.570
- Ovins-Caprins 200 820 180 70
- Porcs 20 20 8.202 220
- Volailles 6.670 360 580 1.960
Taux de couverture de la 33 % 37 % 41 % 57 %
consommation par la prod.
Dont – Bovins 17 % 19 % 24 % 38 %
- Ovins-Caprins 36 % 38 % 49 % 59 %
- Porcs 100 % 100 % 47 % 96 %
- Volailles 48 % 87 % 91 % 88 %
La production de viande est complétée par une production d’œufs et de lait (tableau
n° 51).
TABLEAU N° 51
PRODUCTION ET CONSOMMATION DE LAIT ET D’OEUFS
En tonnes
1975 1980 1990 1997
Production de lait 6.000 11.700 17.800 23.100
Importation de lait 76.000 120.000 182.400 156.400
Taux de couverture en lait 7% 9% 9% 13 %
Production d’œufs 3.800 9.110 11.690 36.400
Importation d’œufs 3.800 9.110 11.690 36.400
Taux de couverture en œufs 100 % 100 % 100 % 100 %
Par ailleurs, dans les régions centrales du pays des élevages bovins et ovins ont fait
l'objet d'investissements publics et privés qui ont permis la constitution de nouveaux
pôles de développement de l'élevage.
Le cheptel bovin est estimé à 1,3 millions de têtes, répartis en 800 000 taurins et 500
000 zébus et BCA . Celui des petits ruminants est d’environ 1,3 millions ovins et 1
millions de caprins.
Il existe aussi un élevage plus moderne pratiqué par les ranchs et les grands élevages
spécialisé, mais aussi par des formes plus modestes mises au point avec l’appui de
projets spécialisés. Ces modèles d’élevage ont fait leur preuve mais ne diffusent que
très lentement.
100
L’élevage laitier moderne est très peu répandu avec quelques dizaines d’élevages
autour de Bouaké et d’Abidjan. Les animaux élevés sont des races locales améliorées
par croisement et plus rarement des animaux pur d’origine européenne. Cette
production moderne contribue à 15 % environ de la production nationale. Le reste
provient des élevages extensifs, sédentaires ou semi-transhumants.
TABLEAU N° 52
PROJETS D’APPUI A L’ELEVAGE
Projets Objet Zone Coût en Partenaire
d’interventi millions extérieur
on FCFA
Projet de Développement de Accroître la production par des National (sauf 11.700 FAD
l'Elevage-phase 2 (1994- crédits à l’installation, la mise nord et sud
2001) en place d’infrastructures, un est)
encadrement spécialisé
Projet d’Appui au Installation de 10 fermes Sud
Développement Laitier dans laitières dans la périphérie 725 AGCD
le Sud (1996-1999) d’Abidjan
Projet d’Appui à l’Elevage Appui au Ranch de la Centre et
Bovin et Ovin, 6ème FED Marahoué, au CNO Nord est 5.000 FED
(1992-1997) Installation de 15 élevages
Prolongation du volet ovin : bovins et de 130 élevages ovins
1997-1998 (prolongé en Appui à une OPA : l’APEMC
1999)
101
Il est fondé sur la mise en place, par l’Etat, de conditions matérielles, génétiques,
financières, réglementaires favorables à son essor afin de favoriser la création de
fermes laitières intensives ou semi-intensives et l’amélioration des conditions de
commercialisation des productions.
A ce jour, les volets centre et sud du programme sont en cours d’exécution par les
projets « Appui au Développement Laitier dans le Sud » et « Développement de
l’Elevage-phase 2 ».
3. Porcs et volailles
L’élevage traditionnel est pratiqué partout dans et autour des villages. Les poulets
traditionnels, appelés communément poulets bicyclettes, et les porcs traditionnels
sont rustiques et d’un format inférieur à ceux des élevages modernes, de races
améliorées. Les animaux ne font l'objet d'aucune surveillance ou protection, sauf la
nuit, et sont nourris des sous-produits agricoles, des déchets de cuisine et des drêches
des boissons traditionnelles, ces dernières étant souvent réservées aux porcs. La
productivité est très faible. Par exemple on n'obtiendrait en moyenne que deux
poulets consommables par an et par poule mais les coûts de production sont
quasiment nuls.
TABLEAU N° 53
PRODUCTION DES ELEVAGES A CYCLE COURT
(* : mises en place)
102
1980 1997
effectifs viande Œufs effectifs viande Œufs
(1000 têtes) (tonne (tonne) (1000 têtes) (tonne) (tonne)
)
Volailles traditionnelles 13 600 8 360 2 380 20 090 12 360 3 520
Volailles modernes chair * 3 530 4 170 - * 8 400 7850 -
Volailles modernes ponte * 610 700 6 730 * 2 600 3220 32 890
Total volailles 17 740 13 230 9 110 31 090 23 430 36 410
Porcs traditionnels 244 3 890 - 240 3 830 -
Porcs modernes 40 2 040 - 28 1 150 -
Total porcs 284 5 930 - 268 4980 -
La production moderne de porcs a fortement été affectée par une épidémie de peste
porcine africaine qui s’est déclarée en mai 1996 et a été éradiquée après 6 mois. Cette
épidémie a provoqué la mort d’environ 110 000 porcs, par maladie ou par abattage
sanitaire, et la fermeture de nombreux élevages modernes. Elle a provoqué une
baisse de 64 % des effectifs de porcs modernes et de 32 % des porcs traditionnels.
La production moderne est caractérisée par un fort recours à des intrants, sanitaires
et alimentaires notamment. L'alimentation est achetée auprès des industriels
spécialisés, qui mettent à la disposition des éleveurs une gamme complètes
d'aliments.
Avant l’épidémie de peste porcine africaine, la filière porcine, comprenait, outre les
importateurs de médicaments vétérinaires et les usines de fabrication d'aliments (les
mêmes que pour la filière avicole), un élevage spécialisé dans la multiplication de
géniteurs, élevage disparu suite à l’épidémie.
4. Productions halieutiques
TABLEAU N° 54
LA PRODUCTION HALIEUTIQUE NATIONALE
1996 1997
Production Quantité (t) Valeur (millions F) Quantité (t) Valeur (millions F)
Pêche industrielle 30 706 8 152 23 880 7 883
Pêche artisanale 30 443 7 996 31 255 9 858
maritime et lagunaire
Pêche artisanale 11 562 8 374 12 032 7 047
continentale
Aquaculture 1 128 830 450 524
(données (données
incomplètes) incomplètes)
Production totale 73 839 25 352 67 617 25 313
Importations 218 903 76 643 228 251 95 524
Exportation 63 772 123 495 51 369 112 724
104
TABLEAU N° 55
EXPORTATIONS DE CONSERVES DE THON
Année Volume Valeur
(tonnes) (millions F)
1989 38 294 28 438
1990 41 382 30 413
1991 47 248 27 559
1992 41 378 24 701
1993 49942 30 985
1994 43 551 70 810
1995 57 062 113617
1996 61 861 121 735
1997 49 066 108 702
La pêche artisanale est pratiquée sur les 550 km de littoral maritime ainsi que sur les
eaux intérieures, fleuves et lacs, dont la Côte d'Ivoire est richement pourvue.
Actuellement les efforts portent sur la gestion rationnelle des plans d’eau associant
les pêcheurs, les populations riveraines et l’Administration (en lagune Aby).
Dans l’Ouest, le modèle développé est intensif pouvant atteindre des rendements de
30 à 45 tonnes par ha avec des silures, soit un résultat net d’une dizaine de millions
de F/ha/an .
TABLEAU N° 56
PROJETS PISCICOLES
Projets Objectif Zone Coût Partenaire
d’interventi millions extérieur
on FCFA
Projet d’Appui au Développement Installation de 100 Centre- ouest
de la Pisciculture dans le Centre pisciculteurs, 260 FAC
Ouest-phase 2 (1996-1998) réhabilitation de sites
(prolongé en 1999 sur reliquats) Mise en place de services
Projet d’Appui au Développement Installation de 100 Centre-est
de la Pisciculture dans le Centre Est pisciculteurs, 600 AGCD
(1996-1999) réhabilitation de sites
Mise en place de services
Volet Piscicole du Projet de Installation de 150 Ouest
Développement Rural dans la pisciculteurs, 2 700 FAD
Région Forestière Ouest (1994- Mise en place de services
1999)
Opération Jacqueville Aquaculture Réhabilitation du centre sud 273 -
d’alevinage et vue de sa
privatisation
C’est pourquoi au cours des prochaines années un accent particulier va être mis sur la
formation mais aussi sur la gestion rationnelle des ressources halieutiques associant
les pêcheurs, les populations riveraines et l’Administration.
5. Qualité
valeur ajoutée comme les conserves de thons dont elle est le deuxième exportateur
mondial (tableau n° 57).
TABLEAU N° 57
EXPORTATION DE PRODUITS HALIEUTIQUES
1996 1997
Exportations Volume Valeur (KF) Volume Valeur (KF)
(tonnes) (tonnes)
Conserves de thon 61 861 121 734 840 49 067 108 701 527
Crustacés et autres 466 1 586 316 2 302 4 022 016
TABLEAU N° 58
PROJET DANS LE DOMAINE DE L’HYGIENE ALIMENTAIRE
Projet Objet Zone Coût Partenair
d’intervention millions e
FCFA extérieur
Projet de Formation Continue Mise en place de International 200 FAC
des Personnels Vétérinaires formations, système (siège à
d’Afrique Francophone (1999- d’information, veille Abidjan)
2001) réglementaire
Au niveau des abattoirs, des contrôles systématiques sont effectués. Les carcasses ou
organes déclarés impropres à la consommation sont systématiquement détruits et les
carcasses saines sont dûment estampillées afin d’autoriser leur commercialisation.
Suite à une vaste concertation entre les populations concernées et les responsables
politiques et administratifs, dans le cadre d’un atelier de réflexion qui a eu lieu à
Yamoussoukro en juillet 1994, des mesures réglementaires ont été adoptées
notamment afin de faciliter le règlement des différends entre les agriculteurs et les
éleveurs dans le cadre de Commissions associant éleveurs et agriculteurs.
Les lagunes couvrent plus de 120 000 ha et les retenues d’eau hydroélectriques et
hydro-agricoles environ 176 000 ha et produisent environ 30 000 tonnes de poissons
par an alors qu’elles pourraient produire le double. Cette situation est due à une
surexploitation de la ressource qui exacerbe les tensions entre les populations
riveraines et les pêcheurs souvent d’origine étrangère.
Afin de réduire ces problèmes, un projet de loi organisant le secteur des pêches et de
l’aquaculture notamment par la mise en place de plans de gestion des plans d’eau est
en cours de finalisation. De plus, l’organisation administrative sur le terrain du
secteur pêche a été réorganisée avec la création de 11 zones d’activité halieutique,
correspondant à des unités cohérentes au point de vue de la gestion des ressources,
animées par 6 coordonnateurs inter-régionaux. Les cinq zones d’activités
halieutiques animées par les coordonnateurs de San Pedro, Bouaké et Korhogo,
bénéficient d’un appui du PNASA 2 (Bird).
Au niveau de cette lagune de 425 km2 située dans l’extrême sud-est, la tension entre
les populations locales et les pêcheurs avait atteint son paroxysme entre 1980 et 1990
et les captures de poissons ont connu une forte diminution au cours des années 80 et
au début des années 90 du fait d’une sur-pêche.
108
En juillet 1995, un séminaire qui fut l'occasion d'un dialogue fructueux entre les
populations concernées, les administrations territoriales et les administrations
techniques, a abouti à la définition d'un plan d'aménagement du plan d'eau accepté
par tous. Suite à ce séminaire, le plan d’aménagement de la Lagune Aby associant les
pêcheurs et les populations riveraines (calendrier de pêche, zonage, définition des
techniques de pêche) a été mis en œuvre avec succès. Ainsi, la production de poisson
est-elle passée de 6.500 tonnes en 1996 à 13.000 t en 1997, tandis que la taille des
poissons capturés augmentait (par exemple, passant de 5 cm en 1996 à 11 cm en 1997
pour l’éthmalose).
Cette situation trouve son origine dans le fait que les éleveurs «professionnels», qui
sont ceux qui manifestent un besoin de structuration demeurent minoritaires et
dispersés et ainsi ont des difficultés à se regrouper sans appui extérieur.
- un appui spécifique aux OPA existantes dans le cadre de projets (voir ci-dessous),
- la participation des professionnels à la définition de la politique sectorielle :
réunions de concertation et mise en place de cadres formels de concertation,
- la participation des professionnels à la gestion de la politique sectorielle (contrat
de plan pour la filière avicole, gestion de l’amélioration génétique par des
associations d’éleveurs).
Deux projets en cours d’exécution apportent un appui spécifique à des OPA (tableau
n° 59).
TABLEAU N° 59
PROJETS D’APPUI AUX OPA EN COURS D’EXECUTION DANS LE DOMAINE DE LA
PRODUCTION ANIMALE
Projets Objet Zone Coût Partenaire
interventio millions extérieur
n FCFA
Projet de Développement des Autonomie des filières Sud
Elevages à Cycles Courts dans le avicole moderne, porcine 2 300 AFD, FAC
Sud-Est-phase 3 (1995-1998) moderne et ovine dans le
(prolongé en 1999) Sud (formation,
encadrement, etc.)
Projet de Professionnalisation Aide aux groupements Nord, Centre
des Producteurs de Petits d’éleveurs ruminants et Sud 600 FAC
Ruminants (1993-1998) (formation, information,
(continue sur fonds nationaux, mise en place de services :
en contre-partie du Programme conseil de gestion, etc.)
OPA financé par le FAC)
Les acquis de ces projets en matière d’appui aux OPA se situent à plusieurs niveaux :
• précision et extension du champ d’intervention des OPA : Les OPA ne limitent pas
leur champ d’intervention aux actions de type économique ; elles manifestent la
volonté d’intervenir au niveau de la définition et de la mise en œuvre de politiques
de développement, de l’offre de services, etc.
• capacité de négociation : la capacité de négociation et l’assurance des responsables
des OPA ont fortement augmenté.
Finalement les différents projets ont montré la pertinence d’un appui personnalisé
aux OPA et la capacité des OPA de mettre en œuvre des actions de développement.
8. Amélioration génétique
8.1Races présentes
8.1.1 Bovins
Le cheptel bovin est composé de quatre types génétiques dans les proportions
suivantes : N’dama 13,8 %, Baoulé 37,1 %, Zébus 30,7 %, divers Métis 18,5 % et
Lagunaires 0,1%.
• Le race N’Dama est une race trypanotolérante, bien adaptée au milieu tropical
humide et aux conditions de l’élevage extensif traditionnel. Elle a un format et un
poids à l’âge adulte moyens (116 cm et 350 à 450 kg pour les mâles, 113 cm et 200
à 300 kg pour les femelles). La robe est de couleur froment ou fauve. Les taurins de
race N’Dama se rencontrent essentiellement au Nord-Ouest.
• La race Baoulé est aussi une race trypanotolérante, très adaptée au milieu tropical
humide et aux conditions de l’élevage extensif traditionnel. Elle a un petit format
(100-110 cm pour les mâles, 90-100 pour les femelles) et un poids faible à l’âge
adulte (250 à 350 kg pour les mâles et 150 à 250 kg pour les femelles). Elle est
caractérisée par une robe de couleur variable, mais plus souvent pie-noire. Les
taurins de race Baoulé se rencontrent au Nord-Est et au Centre.
• La race lagunaire est une race en voie d’extinction qui se rencontre en zone côtière
et forestière. Les animaux ont une conformation comparable à celle du Baoulé,
mais ils sont de taille inférieure, généralement pie-noire. C’est une race très
résistante adaptée au milieu humide et forestier du Sud. On estime à un millier de
têtes le nombre d’animaux de cette race.
• Le zébu est en grande majorité du type peuhl sahélien, très adapté à la marche, très
résistant aux stress thermique, sensible aux parasites de la zone tropicale humide.
Il a un format moyen (120-125 cm pour le mâle, 115-120 cm pour la femelle) et un
poids à l’âge adulte de 400 kg pour le mâle et de 300 kg pour la femelle. On
111
• Les métis locaux sont essentiellement des métis zébu X Baoulé dans les régions
Nord-Est et Centre où les taurins et zébus sont rencontrés. Le métissage se
pratique essentiellement dans les troupeaux sédentaires où des zébus mâles sont
introduits pour augmenter le format des animaux. Il est néanmoins pratiqué dans
les troupeaux semi-transhumants par introduction de taurins femelles ou métisses
femelles pour diminuer le risque de trypanosomiase et de parasitisme. On ne peut
parler de métis fixés et tous les degrés de métissage peuvent se rencontrer. Ainsi,
toute tentative de description est illusoire, les métis présentant des caractères
intermédiaires entre ceux des populations parentales en fonction de leur degré de
métissage.
• Le cheptel ovin est composé principalement de mouton Djallonké, qui est une race
de petit format (40 à 60 cm, 20-30 kg pour la brebis, 25-40 kg pour le bélier), à
poils ras et oreilles courtes. Les performances zootechniques enregistrées sont les
suivantes : taux de fécondité : 120 à 150 ; taux de productivité numérique par
brebis : 95 à 122.
• Les caprins sont essentiellement du type « chèvre naine locale » qui est un animal
relativement léger et de petite taille (50 cm de hauteur pour 20 kg de poids adulte).
C’est un animal très précoce et prolifique qui par ailleurs se reproduit toute
l’année.
8.1.3 Monogastriques
• La race porcine locale est un animal de petite taille (40 - 50 cm) , d’un poids
moyen de 50 à 60 kg et d’une excellente fécondité. La productivité est très faible et
le nombre de porcelets sevrés par truie et par an ne dépasse pas 3 à 5 têtes. Le gain
de poids journalier est dérisoire.
performances laitières des races locales par des croisements entre la N’dama et les
races Pie-rouge européennes (Abondance, Fleckvie). A ce jour, il compte environ
700 vaches.
Le PNSO organise la sélection en milieu paysan sur une base de plus de 100 élevages,
dans le cadre du Projet d’Appui à l’Amélioration Génétique du Cheptel. Le PNSO sera
géré par une association d’éleveurs.
Le Centre National Ovin, regroupe 1600 brebis sur 500 ha. Il constitue le noyau dur
de la base de sélection du Djallonké dont il a exporté des reproducteurs au Burkina
Faso, au Togo et au Bénin.
• Accouveurs privés : la production de poussins d’un jour est assurée par huit
couvoirs privés avec une capacité de production de 9 millions de poussins par an.
Deux de ces couvoirs entretiennent un cheptel de reproducteurs ; les autres
importent des œufs à couver d’Afrique du Sud, d’Europe, d’Israël et des Etats-Unis
d’Amérique.
En zone tropicale humide, la maîtrise des pathologies est une contrainte majeure du
développement de l’élevage. Aussi, un effort particulier est conduit en la matière. Cet
effort couvre différents aspects, budgétaire et organisationnel ; il concerne tout
autant l’Etat que les éleveurs ; il s’opère dans la durée, dans le cadre de programmes,
mais peut aussi être intense et ponctuel, comme lors de l’épidémie de peste porcine.
été abattus. Son impact a été considérable : avec 3.000 emplois supprimés et 1.500
familles touchées pour une perte économique estimée à 15 milliards FCFA.
TABLEAU N° 60
PROJETS DE SANTE ANIMALE
Projets Objet zone Coût Partenaire
intervention millio extérieur
nFCFA
Projet PARC-CI-phase 2 (1989-1999) Eradication ou maîtrise National 1 900 FED
(continue sur reliquats) de maladies ;
Privatisation des soins
vétérinaires
Projet de Lutte antiglossine (1994- Diminution de Nord et centre 3 100 GTZ, KFW
2001) l’incidence de la
trypanosomiase sur 85
000 km2
Projet de Maîtrise des Pathologies Renforcement des National 600 FAO
Porcines (1997-2001) services, mise en place
d’un réseau d’alerte,
implication des
éleveurs
Les actions menées dans le cadre du Projet Pan Africain de Lutte Contre la Peste
Bovine (PARC) touchent les campagnes annuelles de vaccination contre les maladies
contagieuses : peste bovine, la péripneumonie contagieuse bovine, peste des petits
ruminants etc... et la surveillance des foyers de ces maladies.
Dans le cadre du mandat sanitaire contractuel, l’Etat confie aux vétérinaires privés la
réalisation des prophylaxies contre les maladies contagieuses. Le mandat sanitaire est
en constante évolution depuis son instauration en 1995, passant de 2 mandats
attribués en 1995 à 9 en 1999.
• la lutte contre les maladies et en particulier la lutte contre les épizooties sera
désormais axée sur le système de surveillance doté d’un réseau d’information et
d’action et d’un cadre d’intervention rapide ; dans une telle action unifiée, tous les
intervenants associeront leurs efforts : administration, vétérinaires privés et
éleveurs ;
• l’installation des vétérinaires privés tiendra compte non seulement du volume des
activités mais aussi de la capacité/volonté du praticien à amplifier les actions ;
ainsi outre les mesures classiques de soins, de distribution de médicaments et de
prophylaxie, la libéralisation s’orientera vers d’autres activités notamment le
conseil d’élevage et les études de projet ; le vétérinaire doit être capable d’assurer
l’encadrement à titre privé.
10. Perspectives
Dans ce cadre, une priorité sera accordée aux productions à cycles courts (porcs,
volaille, pisciculture), à la production laitière et à la pêche artisanale, notamment
dans le cadre de programmes nationaux :
• programme triennal de développement de la production avicole moderne
(2000/2002), dont la mise en œuvre sera assurée par l’interprofession avec l’appui
financier de l’AFD ;
• programme de relance et de développement de la filière porcine, avec l’appui
financier de l’AFD ;
• programmes régionaux de développement de la pisciculture :
- dans l’Est, nouvelle phase, 1999-2004, avec l’appui de l’AGCD ;
- dans le Centre-Ouest et le Sud-Ouest, nouvelle phase et extension, 2000-2005,
dont la mise en œuvre sera assurée par une ONG, l’Association Pisciculture et
Développement Rural en Côte d’Ivoire (APDRACI), avec l’appui financier de
l’AFD ;
• programme national de développement de la production laitière :
- volet Sud, nouvelle phase, 1999-2004, avec l’appui de l’AGCD,
- Projet de Développement de l’Elevage avec l’appui de la BAD.
• la formation et l’appui à l’installation des jeunes et des femmes dans les métiers de
la production, de la transformation et des services,
• l’appui à la structuration des filières et le développement d’un partenariat Etat-
profession,
• l’amélioration du cadre réglementaire, notamment avec l’élaboration d’un code des
ressources animales,
117
D. Forêts et bois
1. Généralités
Aussi un changement radical aussi bien des comportements et des mentalités que des
modes de gestion des ressources naturelles et de l’espace rural doit-il être entrepris.
La forêt représente l’une des plus grandes richesses naturelles de la Côte d’Ivoire et
joue un rôle économique considérable. La forêt emploie 30.000 personnes et fait
vivre au moins autant de familles. Le bois couvre 70% des besoins en énergie des
ménages. Des unités de transformation de bois diversifiées et bien équipées
emploient près de 18.000 personnes. Les produits finis, qui s’exportent
majoritairement vers l’Europe (Italie, Espagne, pays scandinaves …), constituent des
sources importantes de devises. La forêt représente un chiffre d’affaire annuel
approchant les 80 milliards de FCFA et contribue au PIB à hauteur de 200 milliards
de FCFA/an.
Au potentiel ligneux, il faut ajouter les produits forestiers non ligneux, notamment les
plantes médicinales ou alimentaires, les fruitiers sauvages, les plantes de service
(bambous, rotins) dont les possibilités de valorisation sont diversifiées et
importantes.
Enfin, la forêt ivoirienne sert de cadre et de mode de vie pour une partie importante
de la population. Sa faune et sa flore sont caractérisées par une grande diversité, les
formations forestières de Côte d’Ivoire comportant plusieurs types écologiques, reflet
de sa diversité géographique.
118
Conscients de l’ampleur de la déforestation, les pouvoirs publics ont pris des mesures
importantes : création d’un domaine permanent de l’Etat comprenant 202 forêts
classées de 3,6 millions d’hectares ainsi que 8 parcs nationaux et 3 réserves couvrant
2 millions d’hectares, adoption d’un plan forestier 1988-2015, mise en place de la
SODEFOR chargée de gérer, aménager et surveiller l’ensemble des forêts du domaine
forestier de l’Etat.
(i) les zones impropres à toute activité agricole pastorale ou forestière, qui
s’étendent sur 3,8% de la superficie du pays et qui regroupent infrastructures,
zones urbaines, plan d’eau et zones rocheuses ;
(ii) le domaine permanent de l’Etat constitué des forêts classées et des parcs
nationaux et réserves qui couvrent respectivement 10% et 6,2% de sa
superficie ;
(iii) le domaine rural restant qui couvre 80% de la superficie et se répartit pour
31% en terres cultivées, 30% en savane, 14,5% en forêt claire et 4,5% en forêt
dense.
Toutes les actions de l’Etat veulent in fine pérenniser et développer les fonctions
économiques, écologiques et sociales des forêts, dans le cadre d’une gestion intégrée
et participative qui assure de façon soutenue et durable la conservation et l’utilisation
des ressources et des écosystèmes forestiers.
Le Domaine Permanent de l’Etat comprend les forêts classées et les aires protégées
(parcs nationaux et réserves).
On estime à environ 79.000 les chefs d’exploitation installés dans les forêts classées
dont 45% d’étrangers s’adonnant à l’agriculture, soit environ 300.000 personnes qui
vivent à partir des produits agricoles issus des forêts classées.
′ Parcs nationaux
TABLEAU N° 61
LES PARCS NATIONAUX DE CÔTE D’IVOIRE
N° DENOMINATION LOCALITE SUPERFICIE (ha)
d’ordre
1 Parc National de la Comoé BOUNA 1.149.150
2 Parc National de Taï TAI 436.000
3 Parc National de la Marahoué BOUAFLE 101.000
4 Parc National du Mont Sangbé BIANKOUMA 95.000
5 Parc National du Mont Péko DUEKOUE 34.000
6 Parc National d’Azagny GRAND-LAHOU 19.400
7 Parc National du Banco ABIDJAN 3.000
8 Parc National des Iles Ehotilés ADIAKE 550
TOTAL 1.838.100
120
Les animaux les plus fréquemment rencontrés dans les 3 plus grands parcs sont les
éléphants, les buffles, les antilopes, les cobs, les chimpanzés, les hyppopotames, les
reptiles, les oiseaux. Outre la faune très diversifiée, le Parc National de Taï classé
patrimoine naturel mondial de l’humanité par l’UNESCO en 1982 est dominé par des
formations sempervirentes à Eremospatha macrocarpa, Diospyros mannii, Diopyros
spp et Mapania spp.
Des financements ont été octroyés aux parcs et réserves en vue de leur protection
effective et de la gestion durable des ressources naturelles (tableau n° 62).
TABLEAU N° 62
FINANCEMENTS OCTROYES AUX PARCS NATIONAUX
INTITULE FINANCEMENT MONTANT OBSERVATIONS
(mio FCFA)
- Parc National du Mont Sangbé FED/Côte d’Ivoire 1.652 5 ans
- - Parc National de Taï
GTZ/KFW/C 4.500 6 ans
- Parc National du Banco Côte d’Ivoire 136 Il s’agit de financements
- Parc National des Iles Ehotilés Côte d’Ivoire 24 annuels sur budget de
- Réserve d’Abokouamékro l’Etat
- Parc National d’Azagny Côte d’Ivoire 111
- Réserve de Lamto Côte d’Ivoire 35
- Réserve du Haut Bandama Côte d’Ivoire 30
Côte d’Ivoire 60
′ Réserves de faune
TABLEAU N° 63
RESERVES DE FAUNE
N° DENOMINATION LOCALITE SUPERFICIE
d’ordre
1 Réserve du Haut-Bandama KATIOLA 132.000
2 Réserve de faune de N’Zo TAI, BUYO, ZAGNE 96.000
3 Réserve de faune d’Abokouamékro YAMOUSSOUKRO 20.430
TOTAL 239.430
- Placée sous le contrôle de l’Etat et dont les limites ne peuvent être changées, ni
aucune partie aliénée, sauf par l’autorité législative compétente ;
- Exclusivement destinée à la conservation intacte d’un patrimoine naturel et à
sa transmission aux générations futures ;
- Dans laquelle, toute forme de chasse ou de pêche, toute exploitation forestière,
agricole ou minière, toutes fouilles ou prospections, tous sondages,
terrassements ou constructions, tous travaux tendant à modifier l’aspect du
terrain ou de la végétation, tout acte de nature à apporter des perturbations à
la faune ou à la flore, toute introduction d’espèces zoologiques ou botaniques,
soit indigènes, soit importées, sauvages ou domestiques sont strictement
interdits ;
- Dans laquelle, les recherches scientifiques ne peuvent se faire qu’avec la
permission de l’autorité en charge de sa gestion.
TABLEAU N° 64
RESERVES NATURELLES INTEGRALES
N° DENOMINATION LOCALITE SUPERFICIE
d’ordre (ha)
1 Réserve naturelle intégrale des Monts- DANANE 5.000
Nimba
2 Réserve naturelle intégrale de Lamto TOUMODI 2.500
TIASSALE
TOTAL 7.500
′ Réserves botaniques
122
TABLEAU N° 65
RESERVES BOTANIQUES
N° DENOMINATION LOCALITE SUPERFICIE
d’ordre
1 Réserve Botanique de Yapo AGBOVILLE 37.300
2 Réserve Botanique AYAME 32.400
3 Réserve Botanique de Bouaflé BOUAFLE 32.400
4 Réserve Botanique de Tiaploi DANANE 28.000
5 DANANE 25.000
6 Réserve Botanique de Tos BOUAFLE-SINFRA 23.000
7 Réserve Botanique du Mont Niéton DANANE 11.268
8 Réserve Botanique de Moni DANANE 10.000
9 Réserve Botanique DIVO 7.350
10 Réserve Botanique de Kassa TIASSALE 7.200
11 Réserve Botanique de N’Ganda GRAND-BASSAM – 4.400
ADIAKE
12 Réserve Botanique de Orumbo Boka TOUMODI 3.600
13 Réserve Botanique de Tankessé TANDA 3.600
14 Réserve Botanique de Niangbo NIAKARAMADOUGOU 1.700
15 Réserve Botanique de Bamoro DIABO 2.200
16 Réserve Botanique de Singrobo TIASSALE 1.200
17 Réserve Botanique de Katiola KATIOLA 200
TOTAL 231.718
L’ensemble des parcs nationaux et réserves ont une superficie de 2.316.748 ha soit
6,2 % du territoire national et se répartit comme suit :
5. Domaine rural
En 1998, sur 120 industries agréées, 104 ont fonctionné et se répartissent comme suit
(tableau n° 66).
TABLEAU N° 66
TRANSFORMATION DU BOIS
Unité de Nombre Volume de grume Production (m3)
transformation transformés (m3)
Sciage 100 1.308.204 566.576
Déroulage 14 451.493 213.245
Tranchage 7 28.008 10.780
Contre-Plaqué 9 - 63.377
Moulure 15 - 15.372
Parquets 5 - 13.955
TOTAL 150 1.787.705 883.305
TABLEAU N° 67
TRANSFORMATION DU BOIS
Unités industrielles Nombre Pourcentage
Total unités 150 -
1° Transformation 121 80 %
2° Transformation 24 16 %
3° Transformation 5 4%
Ainsi, 2.000 ha ont été reboisés en 1996, 6.500 ha en 1997 et 18.000 ha en 1998.
Cependant des efforts restent à faire afin d’atteindre le taux initialement prévu
d’environ 10.000 ha/an.
Aussi cela s’est-il traduit par la création des structures administratives en charge
spécifiquement des forêts et la création de la Société de Développement des Forêts
(Sodefor).
a. Administration forestière
125
b. SODEFOR
c. Projets spécifiques :
De nombreux projets forestiers ont été financés par les bailleurs de fonds et le
Gouvernement Ivoirien (tableau n° 68).
TABLEAU N° 68
PROJETS FORESTIERS
Projet Bailleur
Parc d’Abokouamekro BGF
Projet de Reboisement et d’Aménagement BAD, BSIE
Forestier dans la Zone de Savane et de Contact
Forêt-Savane
Aménagement du Parc National des Iles Ehotiles BSIE
Projet de Réhabilitation des Forêts de l’Est et de GTZ, KFW, BSIE
Protection de la Nature
Projet Autonome pour la Protection du Parc GTZ, KFW, WWF, Tropenbos, BSIE
National de Taï
Organisation Centre de Gestion Sud-Est CFD, BSIE
Appui à la Modernisation, la Restructuration et le OIBT
Développement des Industries du Bois en Côte
d’Ivoire
Aménagement des Forêts Côtières FED, BSIE
126
A. Recherche
Jusqu’à une période très récente, la recherche agronomique au sens large était
réalisée en Côte d’Ivoire au sein de quatre principales institutions de recherche. Il
s’agissait de l’Institut de Recherche Agronomique en zone forestière (IDEFOR), de
l’Institut de Recherche Agronomique en zone de savane (IDESSA), du Centre Ivoirien
de Recherche Technologique (CIRT) pour la partie agroalimentaire et du Centre de
Recherche Océanologique (CRO) pour la partie concernant la recherche sur les
ressources halieutiques centrées sur la productivité des écosystèmes lagunaires et
l’aquaculture.
′ Les forces
Au niveau des productions vivrières, des résultats très significatifs ont été obtenus.
Les anciens centres de recherche ont fait passer la précocité du riz de 160 à 110 jours
et les rendements de 800 kg à 3 tonnes par hectare pour le riz pluvial, 2 à 8 tonnes
par hectare pour le riz aquatique. La Côte d’Ivoire a ainsi pu atteindre en 1975-1976
son autosuffisance alimentaire en riz.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire est détentrice des plus importantes collections mondiales
d’ananas, de caféier et de cocotier.
′ Les faiblesses
Malgré des résultats significatifs qui font la fierté de la Côte d’ivoire, la crise
économique des années 80 a mis en évidence les faiblesses de l’appareil national de
128
(i) une multiplicité et une diversité des structures de recherche agronomique dont
les modes de fonctionnement sont variables et parfois très différents d’un
organisme à un autre ;
(ii) des stations de recherche agronomique dispersées et parfois trop spécialisées
pour répondre efficacement aux besoins du développement, d’autant plus
qu’elles ont été mises en place dans un contexte de rayonnement régional voire
international conférant à ces structures de base une lourdeur et un poids que
les seuls intérêts de la Côte d’Ivoire ne pouvaient justifier ;
(iii) une duplication voire un cloisonnement des actions, opérations ou
programmes de recherche ;
(iv) une couverture scientifique insuffisante du territoire national ;
(v) une multiplicité des tutelles techniques.
S’appuyant sur le diagnostic de cette situation, il apparaît clairement que les schémas
actuels de recherche agronomique devaient évoluer vers un système plus rigoureux et
proche des spécificités régionales dans un contexte économique de libéralisation
accrue et soucieux de compétitivité.
2. Le CNRA
2.1 Missions
2.2 Stratégies
Les stratégies à mettre en œuvre s’inscrivent dans un projet à long terme dénommé
Projet National d’Appui aux Services Agricoles, deuxième phase (PNASA II). C’est un
projet qui couvre une période de 11 ans subdivisée en trois phases successives, la
première phase étant de trois ans (1998-2001) et les deux autres phases de quatre ans
chacune (2002 à 2006 et 2007 à 2011).
Au bout des trois ans que prendra cette première phase, le CNRA devra :
La troisième phase (2007-2011) sera une phase de croisière qui sera marquée par une
pérennisation de l’autonomie de la structure au plan financier et au plan technique.
La restructuration sera achevée et l’agriculture ivoirienne disposera d’un outil de
recherche agronomique fonctionnant en partenariat avec les producteurs, les
structures de vulgarisation, les opérateurs agricoles et le système d’enseignement
supérieur, et en réseau avec les centres internationaux et les institutions de recherche
de la sous-région et du monde entier.
2.3 Organisation
Au terme des trois prochaines années, ce sont 178 chercheurs qui mettront en œuvre
les 22 programmes. Ils seront répartis dans les cinq régions: Abidjan (49), Bouaké
(49), Korhogo (39), Gagnoa (28) et Man (13).
3. Le CRO
Créé en 1958 sous la forme d’un service d’Etat et géré jusqu’en novembre 1991 par
l’ORSTOM, le Centre de Recherches Océanologiques d’Abidjan (CRO) a été
132
réorganisé en 1991 sous forme d’un Etablissement Public National (EPN) à caractère
administratif. Le CRO, qui dépendait à l’origine du Ministère de la Production
Animale, a été rattaché au Ministère de la Recherche Scientifique, à la création de ce
dernier en 1970.
Les sources de financement du CRO sont l’Etat ivoirien, l’ORSTOM, les projets et les
accords de pêche.
4. I2T
Ces diverses activités d’I2T ont concerné plusieurs produits : farine panifiable de
manioc, attieke deshydraté, attieke frais, amidon de manioc, biogaz de déchets de
manioc, huile de palme, café décortiqué, igname, banane plantain, fruits confits, noix
de coco, …
Les sols de Côte d’Ivoire sont des sols fragiles qui ont besoin de couvert végétal et
souffrent de toutes les pratiques qui affectent ce couvert : défrichement agricole, feux
de brousse, exploitation forestière et surpâturage. Les sols défrichés sont
particulièrement sensibles à l’érosion.
Dans les cas où cette dégradation est déjà amorcée, l’opération consiste à apporter les
remèdes efficaces (banquettes, bandes anti-érosives, cultures en courbes de niveaux,
etc.) permettant d’arrêter le phénomène. Dans le cas de nouveaux défrichements, les
parcelles doivent être sélectionnées et les principes préventifs de la lutte anti-érosive
doivent être appliqués.
Il convient également de veiller dès le départ au maintien de la fertilité des sols, faute
de quoi la productivité du travail agricole et la croissance des revenus agricoles
seraient forcément entravées.
C. Mécanisation/Motorisation
134
1. Justification
2. Résultats
Les premières expériences d’introduction de la culture attelée ont été menées dans les
années 50 puis 60, sans grand résultat. Le véritable lancement interviendra en 1970
dans 4 départements du nord (Ferkessédougou, Korhogo, Boundiali et Odienné) dans
le cadre d’une action menée par la CFDT, quelques années après l’introduction du
coton en Côte d’Ivoire.
La même année, la SODERIZ introduisit également la culture attelée dans les bas-
fonds rizicoles. Elle sera suivie par l’AVB.
En définitive, la culture attelée ne deviendra un succès durable que dans les zones
cotonnières.En 92/93, dans la zone CIDT, on comptait 83.000 bœufs de trait et 25 %
de la population encadrée représentant 42 % de la superficie cultivée, pratiquait la
culture attelée.
La répartition des surfaces par mode de culture dans la zone cotonnière montre que
la culture attelée intéresse la moitié des surfaces cultivées (tableau n° 69).
TABLEAU N° 69
MECANISATION DE LA CULTURE COTONNIERE EN 97/98
Culture manuelle 114.612 ha
Culture attelée 127.206 ha
135
2.2 Motoculture
C’est en 1965 que divers programmes de motorisation ont vu le jour en Côte d’Ivoire :
MOTORAGRI pour les défrichements mécanisés et aménagements en milieu rural,
COMACI-CIMA qui mettra en œuvre le Projet Motorisation Paysanne, et enfin le
Centre de Formation à la Mécanisation Agricole de Grand Lahou et celui de Daloa.
De 1974 à 1977, dans la région de Touba, la SODERIZ constitue des blocs culturaux
de 70 ha chacun sur lesquels dix paysans groupés en GVC disposent d’une chaîne
motorisée axée sur un tracteur de 65 ch.
136
En 1989, le Projet Soja est mis en œuvre par la DGCTX. A ce jour, le Projet a aménagé
près de 18.000 ha, répartis en 61 blocs de culture mécanisée (ou modules) de 240 ha
chacun. Chaque module est lui-même réparti entre les exploitations familiales à
raison de 15 ha par famille. Trois exploitations familiales sont regroupées autour
d’une chaîne motorisée conventionnelle (tracteur de 45 ha et ses divers outils).
Les quelque 4.000 tracteurs qui existent aujourd’hui ont été introduits pour 90 % par
des projets publics. La motorisation paysanne sur des bases autonomes a donc
marqué assez peu de progrès. Par contre, le recours par les paysans aux prestations
assurées par des propriétaires de tracteurs semble se développer, de même que la
création de blocs de cultures mécanisées destinés à être travaillés par des exploitants
individuels ou regroupés autour d’un matériel utilisé en commun.
3. Perspectives
Cette action dévolue aux services d’encadrement, aux centres de mécanisation, aux
écoles régionales d’agriculture, à l’Administration Centrale et régionale est
fondamentale. Elle sera intensifiée en vue de donner aux agriculteurs, notamment
aux jeunes, les aptitudes nécessaires à la gestion d’une exploitation agricole moderne.
Le recours à des prestataires de travaux mécanisés est une alternative valable dans les
zones où la petite taille des exploitations paysannes exclut toute possibilité
d’équipement individuel en matériel agricole. Les initiatives de création d’entreprises
dans ce secteur seront encouragées et soutenues.
D. Irrigation
1. Situation actuelle
Cette politique va connaître un certain développement dans les années 1970 avec le
développement de la riziculture, des cultures maraîchères, de certaines agro-
industries et de l’élevage par la réalisation de nombreux barrages collinaires dans les
régions centre et nord du pays.
Ainsi, selon l’inventaire des barrages effectué en Juin 1996 par le bureau National
d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), 572 ouvrages de mobilisation
de l’eau ont été réalisés pour la sécurisation des activités agricoles, dont : 120
barrages à vocation hydro-agricole, 25 barrages à vocation piscicole et 361 barrages
pastoraux.
Les 572 barrages recensés (tableau n° 70) ont été réalisés par l’Etat, des sociétés
privées ou des particuliers, au cours des années 1970-1980. La majorité de ces
barrages sont des barrages souples, en terre, en enrochement ou en gabion. Les
ouvrages en béton sont rares et réservés aux barrages hydroélectriques.
Les 572 barrages permettent le stockage de près de 300 milliards m3 d’eau chaque
année. Environ 9.850 ha de terres sont aménagées autour de ces barrages, dont
4.040 ha exploités en riziculture irriguée.
Les retenues d’eau sont inégalement réparties sur le territoire. En effet, près de 50 %
des barrages recensés sont situés dans le Nord (Région des Savanes) et la majorité
138
Le Centre (Régions du N’Zi-Comoé et des Lacs) est dominé par les barrages hydro-
agricoles orientés vers la riziculture irriguée (28 % des superficies exploitées sur le
teritoire national). Cette région représente 96 % du volume total d’eau stockée
annuellement en Côte d’Ivoire du fait de la présence du barrage hydroélectrique de
Kossou.
TABLEAU N° 70
REPARTITION DES BARRAGES PAR BASSIN VERSANT
Bassin Nb Vol d’eau Superf. Superf. Répartition des barrages par
Versant barrages stockée aménagée exploitée usage
(millions (ha) (ha)
m3)
Ag AEP Pi E Pa M A
Agnéby 34 12 22 6 3 3
Bia 2 969 2
Bandama 184 277.673 6.900 4.250 32 3 5 1 137 6
Cavally 1 1
Comoé 99 21 410 155 2 4 7 80 6
Marahoué 4 20 1 2 1
Mé 48 11 40 4 4
N’Zi 73 88 1.445 1.025 19 4 4 29 12 5
Niger 73 21 395 395 1 1 70 1
San Pedro 1 25 500 500 1
Sassandra 10 8.304 190 175 3 1 2 1 3
Volta 43 0 43
Noire
Total 572 287.144 9.850 6.500 120 19 25 4 361 37 6
Ag = Agricole ; AEP = Adduction d’eau potable ; Pi = Piscicole ; E = Electricité ; Pa = Pastoral ; M =
Mixte ; Autre = A
Les rivières côtières sont essentiellement pour l’irrigation des cultures fruitières et
l’horticulture, sauf le San Pedro qui est exploité pour la riziculture.
La Comoé, la Volta Noire, le Niger et ses affluents (Bagoé, Baoulé) sont des bassins
versants qui couvrent en majorité des barrages pastoraux.
Le Cavally et le Sassandra sont les bassins versants les moins dotés avec
respectivement 1 et 10 barrages.
Il faut indiquer enfin les nombreuses stations de pompage développées dans le sud
forestier pour des spéculations telles que la banane.
L’implantation non coordonnée des barrages ainsi que le pompage de l’eau en amont
des ouvrages existants par des tiers pour des besoins extérieurs (installation d’usines)
affecte la gestion de l’eau dans le bassin versant. C’est le cas du barrage de Kossou qui
a été conçu pour une capacité de 27.675.000.000 m3 pour produire 450 Gwh
d’énergie électrique en comptant sur un apport annuel de 4,76 milliards m3. Après
une douzaine d’années de fonctionnement, il est constaté une diminution de 25 % de
l’écoulement annuel de son bassin versant (Bandama). La révision de l’étude
hydrologique a montré que cette incidence est due non seulement aux variations
climatiques, mais aussi en partie aux prélèvements en amont (complexes agro-
industriels, périmètres hydro-agricoles, nombreux petits barrages) qui peuvent être
chiffrés à 200 millions de m3 par an.
Ceci démontre la nécessité d’une utilisation concertée des eaux des bassins versants.
C’est l’objectif de la nouvelle loi sur l’eau.
2. Perspectives
Des initiatives ont été prises depuis 1996 pour préparer un programme
d’investissement dans les équipements hydro-agricoles allant dans le sens de la
stabilisation et de la modernisation des exploitations.
140
C’est ainsi que par exemple, dans le cadre du plan de relance de la production rizicole
élaboré par le Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales, il est proposé
d’aménager 50.000 ha nouveaux sur les dix prochaines années. Les programmes
envisagés utiliseront les technologies appropriées pour répondre aux contraintes du
terrain et aux exigences d’appropriation des équipements par les populations cibles.
Ils prévoient, entre autre :
E. Intrants
La tendance libérale des activités agricoles privilégie les deux dernières formes
d’approvisionnement en intrants.
L’utilisation des intrants est conditionnée par les rendements induits, le prix des
intrants et celui des produits agricoles. Elle est fonction également de l’accès au crédit
dans la mesure où la plupart des producteurs n’ont pas la trésorerie nécessaire pour
acheter ces intrants au comptant.
1. Engrais
Les engrais représentent en 1997 le 13è poste d’importation du pays après le pétrole
brut, les machines, le poisson frais, le matériel électrique, le fer, le matériel de
transport, le riz, les produits pharmaceutiques, les automobiles, les produits
chimiques, les papiers et cartons.
TABLEAU N° 71
IMPORTATIONS D’ENGRAIS EN CÔTE D’IVOIRE
1992 1993 1994 1995 1996 1997
Quantité 181.026 107.978 191.894 224.945 202.434
141
(tonnes)
Valeur (millions 8.231 4.604 17.409 24.214 22.145 30.868
FCFA)
Sur les 200.000 tonnes importées chaque année, 100.000 tonnes sont destinées à la
consommation nationale et le reste est re-éxporté vers les pays voisins (Mali,
Burkina).
TABLEAU N° 72
CONSOMMATION D’ENGRAIS MINERAUX EN CÔTE D’IVOIRE
Année Engrais azotés Engrais Engrais Consommation
(équivalent N) potassiques phosphatés totale
Urée Autres Total (équivalent (équivalent P2O5) (équivalent
K2O) NPK)
1973 3,0 4,9 7,9 17,7 4,2 29,8
1974 4,8 3,0 7,8 18,5 4,5 30,9
1975 4,9 6,0 10,9 21,2 5,6 37,7
1976 5,0 7,0 12,0 19,0 6,3 37,3
1977 8,5 9,0 17,5 21,0 7,5 46,0
1978 7,0 8,9 15,9 18,0 7,1 41,0
1979 7,3 9,3 16,6 25,2 8,4 50,2
1980 8,5 11,2 19,7 23,5 9,9 53,1
1981 8,0 5,3 13,3 22,6 8,8 44,7
1982 7,3 5,5 12,8 19,1 7,3 39,2
1983 5,2 4,8 10,0 21,2 6,5 37,7
1984 4,7 6,3 11,0 22,0 8,5 41,5
1985 2,8 5,3 8,2 6,0 7,3 21,5
1986 2,7 5,3 8,0 15,0 7,0 30,0
1987 2,2 2,3 4,5 11,3 6,1 21,9
1988 6,2 2,0 8,2 11,3 8,0 27,5
1989 6,7 2,0 8,7 14,0 11,0 33,7
1990 10,1 3,3 10,4 15,3 8,2 33,9
1991 14,0 2,2 16,2 14,0 8,5 38,7
1992 15,0 3,0 18,0 10,0 9,0 37,0
1993 18,0 12,0 30,0 10,0 14,0 54,0
1994 24,0 10,0 34,0 15,0 16,0 65,0
1995 25,0 11,0 36,0 14,0 16,0 66,0
1996 30,0 10,0 40,0 14,0 15,0 69,0
TABLEAU N° 73
CONSOMMATION D’ENGRAIS MINERAUX DANS LE MONDE
Pays-Bas 770
142
Japon 427
Chine 174
Bangladesh 67
Zimbabwe 57
Kenya 52
Malawi 13
Moyenne Afrique 11
Nigeria 9
Tanzanie 8
Côte d’Ivoire 8
Ethiopie 7
Bénin 6
Ghana 3
Rwanda 2
2. Pesticides
TABLEAU N° 74
CONSOMMATION DES PESTICIDES EN CÔTE D’IVOIRE
Année Pesticides
1990 6.000 tonnes
1994 4.500 tonnes
1995 4.500 tonnes
1996 5.000 tonnes
1997 6.000 tonnes
1998 8.000 tonnes
3. Semences et plants
L’Agriculture ivoirienne utilise les obtentions variétales créées par le système national
de recherche, mais bénéficie également des introductions de l’étranger et notamment
des institutions du système international de recherche agricole.
′ Cadre institutionnel
′ La professionnalisation
Des progrès importants ont été cependant faits par les opérateurs privés en matière
de production et d’utilisation de semences et plants sélectionnés comme indiqué plus
haut. En revanche des sociétés spécialisées en production et commercialisation de
semences et plants sélectionnés ne sont pas encore crées.
′ Cadre réglementaire
144
Les contrôles de qualité en vue de la certification sont actuellement effectués sur les
semences de maïs, de riz, de soja et d’oignon par le Laboratoire d’Analyses des
Semences du LANADA (Laboratoire National d’Appui au Développement Agricole).
Ces contrôles sont exécutés à la demande des clients : sociétés de développement,
projets, et quelques rares établissements privés.
′ Perspectives
Des travaux sont en cours pour l’introduction d’un projet de loi sur la protection des
obtentions végétales dont la finalités est de reconnaître au créateur de variété un
droit de propriété intellectuelle, avantageux pour le créateur et pour le pays d’origine.
La protection des obtentions végétales permettra à la Côte d’Ivoire d’entrer dans les
organisations internationales et bénéficier de leurs compétences. Elle attire les
investisseurs étrangers dans l’industrie semencière et développera le marché national
des semences.
L’application de la législation s’adapte progressivement à l’évolution de la filière des
semences et plants.
TABLEAU N° 75
NOUVELLE ORGANISATION DE LA FILIERE SEMENCES ET PLANTS
Partenaires Acteurs Attributions
Pouvoirs publics :
F. Conservation et transformation
146
Des installations de stockage existent pour les céréales (riz, maïs), souvent sous-
utilisées, tandis que beaucoup reste à faire en ce qui concerne les racines, tubercules
et plantain (R.T.P).
G. Commercialisation
1. Evolution passée
Jusqu’à un passé récent, la politique des prix pour les produits d’exportation
notamment a été caractérisée par :
(i) des systèmes de prix garantis par l’Etat, de façon à atténuer les fluctuations
des prix internationaux, et des subventions accordées sur certains postes des
coûts de production (notamment les semences et intrants) qui ont entraîné des
déséquilibres financiers de ces filières et une tendance à la baisse de la
compétitivité des productions nationales ;
(ii) des mises en marché confiées à des structures publiques plus orientées vers
des objectifs sociaux (garantir les revenus des producteurs) que vers les
performances économiques (amélioration des structures de coût) ;
2. Perspectives
147
Pour remédier à cette situation, des nouvelles dispositions ont été prises depuis une
dizaine d’années et la politique de mise en marché et des prix est de plus en plus
basée sur les principes suivants :
(i) réduction progressive des interventions de l’Etat sur la mise en marché des
produits, aux seuls domaines fiscal, tarifaire et sanitaire ;
(v) pour toutes les spéculations, notamment pour les cultures d’exportation, les
organisations professionnelles ou interprofessionnelles seront encouragées à
mettre en place un système de stabilisation flexible des prix au producteur.
Cette stabilisation assurera aux producteurs un revenu minimum en cas
d’effondrement des prix mondiaux, avec en contrepartie un prélèvement
proportionnel en cas de flambée des cours.
(ii) ouvrir et entretenir des pistes rurales afin de faciliter la collecte primaire et
l’approvisionnement en intrants ;
Cependant, la libéralisation des prix implique la mise en place d’un cadre régulateur
approprié s’appuyant sur la responsabilisation des professionnels des filières
concernées.
148
En ce qui concerne le palmier à huile, et dans la continuité du contrat plan liant l’Etat
à Palmindustrie aujourd’hui privatisée, un comité paritaire producteurs-usiniers a été
mis en place, qui fixe pour des périodes de six mois le prix du régime aux
producteurs. Des prélèvements sont effectués pour des actions d’intérêt général
(Fonds d’Extension et de Renouvellement, entretien des pistes, encadrement
technique, etc…). L’institutionnalisation de ce dispositif est à l’étude.
Pour l’hévéaculture, les prix d’achat aux planteurs sont fixés par les professionnels du
secteur en fonction des prix internationaux de référence et des réserves du Fonds
Inter-professionnel de Solidarité Hévéa (FISH) conformément aux dispositions de la
Convention-Cadre organisant un système inter-professionnel d’achat du caoutchouc
aux planteurs non usiniers.
Pour le café et le cacao, les prix étaient déterminés par le Gouvernement sur
proposition du Conseil d’Administration de la Caisse de Stabilisation et de Soutien
des Prix des Productions Agricoles, dans le cadre d’un barême qui s’imposait à tous
les opérateurs de la filière. La composition de ce Conseil avait été élargie aux
planteurs, à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, à l’Association
Professionnelle des Banques et aux Exportateurs. Depuis janvier 1999, la
commercialisation du café a été totalement libéralisée et celle du cacao le sera en
octobre 1999.
Dans le secteur de l’ananas et de la banane, l’OCAB s’est vue confier l’instruction des
demandes d’agrément en qualité d’exportateur. De plus, l’OCAB est chargée d’établir
149
Enfin, depuis plusieurs années, les prix de la plupart des produits vivriers ont été
déréglementés et ceux qui étaient encore réglementés (riz) ont été entièrement
libéralisés.
H. Formation
1. Contexte
Dans cette logique, le Chef de l’Etat, son Excellence M. Henri Konan BEDIE, a fait de
la promotion des jeunes et des femmes le cinquième chantier de son programme de
société. Il y a lieu a-t-il dit, « de reconnaître le rôle déterminant des femmes et des
jeunes dans le processus de développement en élargissant leur participation à
l’élaboration des choix et à leur mise en œuvre et en accroissant les moyens mis à leur
disposition pour leur permettre la réalisation de leurs projets et leur épanouissement
personnel ».
La création d’un Ministère chargé spécialement des jeunes exploitants agricoles est
en corrélation avec le rôle prépondérant de l’agriculture qui occupe aujourd’hui plus
de 60 % de la population active et demeurera pendant longtemps encore la base de
l’économie nationale.
S’inspirant des leçons du passé, la nouvelle politique de l’Etat veut prendre appui sur
l’initiative des jeunes et leur vocation pour les métiers de la terre. Elle vise, dans un
monde de plus en plus dominé par les impératifs de productivité et de compétitivité à
promouvoir l’émergence d’un type nouveau de jeunes exploitants agricoles capables
de relever les défis actuels et futurs du développement que sont notamment la
150
Néanmoins, la politique d’installation des jeunes exploitants agricoles, qui est une
constante depuis l’Indépendance, a évolué pour tenir compte des nouvelles exigences
du développement durable.
Face aux sollicitations d’un monde rural en pleine mutation, et en vue de réaliser
l’adéquation formation-emploi, le Gouvernement a choisi de promouvoir au profit
des jeunes une formation agricole compétitive et performante pour qu’il existe
désormais une profession agricole comme existent depuis toujours des carrières
administratives ou commerciales (tableau n° 78).
′Enseignement supérieur
Par ailleurs, l’Université d’Abobo-Adjamé amis en place depuis trois ans un cycle de
formation en production animale aux niveaux licence et maîtrise.
′Enseignement technique
Ces formations sont dispensées par les Ecoles Régionales d’Agriculture (E.R.A.), les
Centres d’Apprentissage, de Perfectionnement, et de Production (C.A.P.P.) et les
Ecoles de Spécialisation (E.S), sous la direction de l’Institut National de Formation
Professionnelle Agricole (I.N.F.P.A.) (tableau n° 76).
TABLEAU N° 76
ETABLISSEMENTS DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE AGRICOLE CONSTITUANT
L’INFPA
Ecole Régionale d’Agriculture du Sud à Bingerville (ERA-SUD) (ex Lycée Agricole de Bingerville)
Ecole Régionale d’Agriculture de l’Est à Abengourou (ERA-EST) (ex Centre de Formation Rural
d’Abengourou)
Centre d’Apprentissage, de Perfectionnement et de Production en Elevage et Métiers de la Viande de
Bingerville (CAPP) (ex Centre des Eleveurs de Bingerville)
Centre d’Apprentissage, de Perfectionnement et de Production en Pêche de Kossou (CAPP) (ex Centre
de Formation des Encadreurs de Pêche et Pisciculture de Kossou)
Ecole de Spécialisation en Foresterie du Banco (ES) (ex Ecole Forestière du Banco)
Ecole de Spécialisation en Elevage et Métiers de la Viande de Bingerville (ES) (ex Ecole d’Elevage de
Bingerville)
Ecole de Spécialisation en Faune et Aires Protégées de Bouaflé (ES) (ex Ecole de faune et Aires
Protégées de Bouaflé)
Ecole de Spécialisation en Pisciculture et Pêche de Bouaké (ES) (ex Centre de Formation Piscicole de
Bouaké)
Pour les années à venir, les réalisations porteront essentiellement sur l’accroissement
de la capacité des établissements de formation professionnelle agricole du secteur
public par la réhabilitation des écoles de l’I.N.F.P.A. et la construction de nouvelles
écoles.
Par ailleurs, l’enseignement agricole sera incité à se professionnaliser par une plus
implication des organisations professionnelles dans l’administration de ces écoles et
par la création de structures de formation qui lui soient propres.
Une formation qui se veut performante ne doit plus se limiter aux enseignements
théoriques et pratiques dispensés dans les établissements spécialisés. C’est pourquoi
l’accent est mis de plus en plus sur :
152
C’est ici le lieu de souligner le précieux apport des centres de métiers ruraux (C.M.R)
lesquels ont permis de former à ce jour dans les régions où ils interviennent 8.181
exploitants agricoles et dont l’extension à l’ensemble du pays est désormais
envisagée.
Enfin, il faut mentionner les cours par correspondance et les séminaires de l’INADES
qui intervient depuis 1963 en vue de favoriser l’autopromotion en milieu rural.
Néanmoins, compte tenu des flux importants de jeunes entrant dans la vie active en
milieu rural (plus de 100.000 jeunes par an), il est important d’associer les
établissements d’enseignement primaire à la formation agricole de base.
′Programmes de développement
L’Etat veille également à favoriser l’insertion des jeunes dans le secteur agricole.
Cette politique a permis pour l’année 1998 de créer grâce aux différents programmes
de développement, 59.575 emplois pour les jeunes.
A ces fonds, il convient d’ajouter ceux qui sont le fruit de la coopération bilatérale, en
l’occurrence le Fonds Ivoiro-Suisse de Développement Economique et Social
(F.I.S.D.E.S) d’un montant de 1,8 milliards de FCFA et le Fonds pour la Promotion de
Petites et Moyennes Entreprises Agricoles (F.P.P.M.E.A), pour lequel le Royaume de
Belgique a fait un don de 400 millions de FCFA à la Côte d’Ivoire.
5. Un appui efficace
Sans un appui efficient, la jeunesse agricole ne pourrait certainement pas jouer le rôle
que l’on attend d’elle. C’est la raison pour laquelle l’Etat s’est engagé à apporter aux
jeunes exploitants un encadrement d’un niveau élevé, spécialisé et rapproché. Il s’agit
grâce à l’appui de l’ANADER (Agence Nationale d’Appui au Développement Rural) de
leur permettre de prendre les décisions relatives à la conduite de leur exploitation.
154
I. VULGARISATION
Cette période a été marquée par l’avènement des SODE dont la mission était centrée
autour d’une spéculation principale ou un groupe de spéculations. Le rôle de la SODE
était de prendre en charge le développement intégral d’une spéculation ou groupe de
spéculations, il était prépondérant dans la décision de l’exploitant.
Cette période a été marquée enfin par le développement des liens client-fournisseurs
entre la vulgarisation et la recherche agronomique et le renforcement de la formation
continue des agents de vulgarisation.
- du renforcement des liens étroits établis avec les différents instituts de recherche
notamment avec le CNRA,
• Le Diagnostic-Participatif-Village (DPV)
• Le Conseil Spécialisé
• L’encadrement de masse
Il s’agit de :
- la Gestion Durable des Sols (GDS) pour restaurer la fertilité des sols à l’aide des
plantes de couverture ou de l’agro-foresterie et de l’utilisation de la matière
organique, contrôler l’enherbement de parcelles cultivées par l’utilisation des
plantes de couverture, lutter contre l’érosion,
- la Gestion Intégrée des Déprédateurs qui consiste à utiliser les ennemis naturels
des déprédateurs (riz cacao, cultures maraîchères), pour parvenir à une utilisation
rationnelle des pesticides en améliorant les rendements.
158
L’objectif est d’« améliorer la capacité technique et de communication des agents, des
exploitants agricoles et des coopérateurs en vue de renforcer leurs performances
actuelles ».
Ce volet vise « La promotion de base des OPA pour en faire des entreprises
coopératives économiquement viables est assurée ».
3. Les acquis
3.1 La vulgarisation
Par rapport aux exploitants réellement recensés par les agents de base, le taux de
couverture est de 37,8 %.. Par rapport au potentiel d’exploitants, estimé à 1.000.000,
le taux d’encadrement est de 21 %.
Ces différents taux ne prennent pas en compte les exploitants, bénéficiaires d’une
assistance personnalisée et à la carte (conseil spécialisé), dispensée par les
Superviseurs et les TS.
4. Evolution institutionnelle
Ce mandat couvre :
161
5.1 Décentralisation
Il s’agit de mettre en place une garantie de disponibilité des ressources pour soutenir
l’appui au développement à travers le budget de l’Etat et la participation de la
profession agricole. Cette réforme est un enjeu majeur pour l’avenir.
1. Définition
Elles répondent à :
Après la deuxième guerre mondiale, l’histoire de la Côte d’Ivoire est marquée par
l’émergence du Syndicat agricole africain (SAA), en 1944, sur l’initiative des grands
propriétaires africains dont les produits étaient achetés moins chers que ceux de leurs
collègues européens. Après l’abolition du travail forcé et du code de l’indigénat en
1946-47, le SAA prend une coloration politique en faveur de la décolonisation.
164
En 1947, la signature d’un décret portant statut de la coopération vise à dynamiser les
coopératives dites modernes en leur donnant un statut juridique comparable à celui
existant en France à l’époque, à leur faciliter l’accès au crédit et aux moyens de
financement métropolitains.
En 1963, on dénombrait 795 coopératives en Côte d’Ivoire, dont 623 dans le secteur
café-cacao.
Le mouvement coopératif qui connaît alors une éclipse de plusieurs années reprend
de l’importance avec la promulgation de la loi du 5 Août 1966 portant statut de la
coopération en Côte d’Ivoire qui donne un contour juridique à l’étape pré-coopérative
dénommée «Groupement à Vocation Coopérative » (GVC).
Dès lors, les activités des coopératives se tournent de plus en plus vers la collecte et la
commercialisation des productions agricoles, notamment le cacao, le café et le coton,
avec pour enjeu la réduction du poids des traitants et des gros commerçants dans les
circuits de commercialisation des deux premiers produits, et l’incitation des
producteurs à s’y insérer afin d’améliorer ou de stabiliser les revenus tirés de leurs
activités.
Les OPA ne constituent par une catégorie juridique nouvelle ou spéciale. Il s’agit d’un
ensemble d’entités juridiquement identifiées, régies en Côte d’Ivoire par les
dispositions des lois suivantes :
La nouvelle loi coopérative (23 décembre 1997) fait obligation aux promoteurs de
recruter un Directeur ou Gérant chargé de la gestion quotidienne de l’entreprise. Elle
fait également obligation aux administrateurs de traiter avec la coopérative la totalité
de leurs opérations.
Dans le cadre libéralisé, il est recommandé de créer des coopératives au niveau d’un
ensemble de villages, de Sous-Préfectures ou de Départements pour avoir des entités
économiques solides, capables de négocier les prix et de défendre les intérêt des
producteurs et porteuses de progrès, l’objectif de la coopérative étant de contribuer à
la promotion de ses membres.
Enfin, la coopérative doit être administrée par un Conseil d’Administration dont les
fonctions sont bien définies avec un mandat de trois ans renouvelable.
Sur le plan fiscal, la coopérative est exonérée de l’impôt sur le bénéfice tout en étant
soumise aux autres formes fiscales et parafiscales.
A la fin de l’année 1999, tous les GVC doivent être restructurés en application de la loi
de 1997.
D’une manière générale, on peut classer les missions dévolues à ces structures
professionnelles en deux grandes catégories : les missions à caractère économique et
celles à caractère représentatif et de négociation.
Les missions à caractère économique ont pour but le regroupement des planteurs
dans le but d’améliorer leur productivité et de globaliser leurs productions pour
mieux les vendre et accroître ainsi leurs revenus.
166
TABLEAU N° 78
REPARTITION DES GVC
Spéculation Café-Cacao Coton Vivriers Elevage Autres
Nombre de GVC 3.262 1.128 189 94 47
Les GVC café-cacao regroupent environ un tiers des producteurs. Ceux produisant le
coton rassemblent tous les producteurs de cette et mettent en marché 100 % de la
production cotonnière.
Les GVC sont regroupés en unions de GVC parmi lesquelles on dénombre 34 unions
de GVC café-cacao et 34 unions de GVC coton.
Les problèmes rencontrés par les GVC sont nombreux : insuffisance de fonds de
roulement, manque de moyens de transport, gestion peu performante, manque de
cadres locaux de gestion, niveau scolaire très bas des dirigeants et caissiers
comptables, incapacité d’assurer la promotion individuelle des membres qui sont
ainsi gagnés par la désaffection à l’égard de leur structure, etc …
De plus, la plus grande partie des ristournes encaissées par les GVC est destinée à des
investissements sociaux collectifs. Ce détournement des ressources de tout objectif
économique prive le secteur productif d’une ressource nécessaire à son
fonctionnement et à sa modernisation, surtout dans un contexte où l’accès aux
ressources financières extérieures n’est pas du tout aisé.
Les faibles capacités de financement des GVC sont compensées en partie par les
partenariats que certaines sociétés exportatrices de café-cacao ont créés avec ces
structures. Dans ce cas, les GVC ont pu s’équiper en bascules, camions,
décortiqueuses à café et disposer de fonds de roulement pour les opérations de
collecte et d’écoulement des produits.
5. Financement
Sur la période 1995-98, les actions de soutien financier aux producteurs et à leurs
Organisations Professionnelles ont été substantielles. On peut en citer quelques-
unes :
Plusieurs appuis aux OPA ont été mis en place et il n’est possible que d’en
mentionner quelques uns à titre d’exemple.
′ Le projet DMC financé par le PNUD et le FED et achevé en 1996 disposait de cinq
experts nationaux qui apportaient principalement des appuis en comptabilité aux
unions de GVC.
TABLEAU N° 79
LISTE DES OPA MEMBRES DE L’ANOPACI
Abréviation Spéculation OPA
APEMC Elevage Association Professionnelle des Eleveurs Moutonniers
du Centre
APPCI Palmier à huile Association des Planteurs de Palmier à Huile de Côte
d’Ivoire
APROCANCI Hévéa Association des Producteurs de Caoutchouc Naturel de
Côte d’Ivoire
APROCASUDE Petits ruminants Association des Producteurs Ovins et Caprins du Sud-
Est
ARACNO Vivriers Association Régionale des Agriculteurs de la Région
Centre-Nord
OCAB Fruits Organisation Centrale des Producteurs-Exportateurs
d’Ananas et de Bananes
UACI Aviculture Union des Aviculteurs de Côte d’Ivoire
URECOS-CI Coton Union Régionale des Entreprises Coopératives de la
Zone Savane de Côte d’Ivoire
APPORCI Porcins Association des Producteurs de Porcs de Côte d’Ivoire
APROCA-CI Café-cacao Association des Producteurs de Café-Cacao de Côte
d’Ivoire
FENA-COOPEC Crep-Coopec Fédération Nationale des Coopec de Côte d’Ivoire
7. Chambres d’Agriculture
d’une Chambre Nationale. Cette restructuration s’est opérée dans le cadre d’élections
libres et transparentes ayant conduit à la désignation par les producteurs et leurs
organisations de leurs représentants.
K. Crédit agricole
Le secteur du financement agricole en Côte d’Ivoire est devenu ces dernières années
plus complexe et diversifié. De nouvelles formes d’organisations financières plus
proches des populations se développent, dont en particulier les institutions
financières décentralisées, et contribuent au financement local en collectant l’épargne
rurale et en la redistribuant sous forme de petits crédits à leurs membres.
TABLEAU N° 80
DEMANDE ANNUELLE DE FINANCEMENT AGRICOLE
Année 1999 245,8 milliards FCFA
Année 2000 280,7 milliards FCFA
Année 2001 318,0 milliards FCFA
Année 2002 367,4 milliards FCFA
Année 2003 412,1 milliards FCFA
OFFRE ANNUELLE DE FINANCEMENT AGRICOLE
Système bancaire 30 milliards FCFA
COOPEC 2,4 milliards FCFA
CMEC 0,13 milliards FCFA
Crédits intrants octroyés par l’industrie (coton, 13 à 25 milliards FCFA
palmier, hévéa)
170
1. Système bancaire
La CNCA a été dissoute le 28 juin 1968 et remplacée par la BNDA. Cette dernière
accordait aux planteurs des prêts de trois ordres : prêts de soudure aux petits
planteurs pour leur permettre de faire face à leurs besoins familiaux en attendant la
prochaine commercialisation des produits, prêts de campagne pour financer
l’entretien des plantations, crédits d’investissement pour des créations ou extensions
de plantations et pour l’achat de matériels agricoles lourds.
Un projet de création d’une nouvelle banque agricole à capitaux privés est à l’étude et
devrait voir le jour prochainement.
Cependant, ces structures ne sont pas encore suffisamment implantées dans le milieu
rural et surtout outillées pour apprécier et gérer les risques liés aux activités en
général et particulièrement les risques agricoles.
′ CREP-COOPEC
Les CREP étaient étroitement liées à la BNDA qui assura la fonction de banque
centrale en rémunérant et gérant les dépôts de leurs liquidités. Ces dépôts ont permis
d’accorder plus de 97 millions FCFA de prêts en 1980.
En 1988, une opération pilote a été lancée conjointement par le CICM et la Société
pour le Développement International Desjardins (SDID). Les acquis de cette
opération ont permis de mettre en place, en septembre 1994, le Projet de
Réhabilitation et de Promotion des CREP-COOPEC. D’un montant total de 9,3
milliards FCFA, il est financé par l’AFD (3,7 milliards FCFA), le Ministère Français de
172
Après une progression rapide, le réseau est aujourd’hui constitué par 113 caisses avec
189.000 épargnants et plus de 20 milliards FCFA de dépôts (tableau n° 81).
TABLEAU N° 81
EVOLUTION DES CREP-COOPEC
31/12/96 31/12/97 30/06/98 31/12/98 30/04/99
Nb de caisses 92 98 102 110 113
Nb de sociétaires 74.202 107.637 130.609 150.327 189.000
Dépôts (milliard 4,7 7.8 10,9 14,4 20,4
FCFA)
Epargne moyenne 60.869 71.826 82.292
(FCFA)
Prêts (milliard 1,3 2,5 3,5 7,9 10,7
FCFA)
Taux de 95,2 % 93 %
recouvrement
Les conditions d’obtention d’un prêt sont : avoir épargné pendant trois mois ; le
montant du premier prêt ne peut excéder trois fois le montant épargné ; le prêt doit
être remboursé en trois ans au plus.
Le financement des COOPEC est en général orienté vers l’individu plutôt que
l’activité, même si les crédits distribués sont destinés au financement d’activités
agricoles à hauteur de 85% pour les CMEC et 17% pour les COOPEC.
′ CMEC
Les Caisses Mutuelles d’Epargne et de Crédit (CMEC) ont été initiées en 1995 par
deux projets FIDA/BOAD : le Projet de Développement Rural Dabakala-Katiola et le
Projet Nord-Est et Tanda. Au nombre de dix huit réparties entre les départements de
Katiola (9) et de Bondoukou (9), les CMEC sont gérées par leurs membres. Après
avoir bénéficié de l’appui du réseau CREP-COOPEC, elles fonctionnent de façon
indépendante.
Le fonctionnement des CMEC est basé sur plusieurs principes : la liaison étroite entre
collecte de l’épargne et crédit, le pouvoir de décision sur l’octroi du crédit par un
comité composé de sociétaires élus, une bonne adéquation entre l’offre et la demande
de services financiers, une relation de proximité. Ce sont autant d’éléments qui
doivent permettre de créer la confiance et d’induire des résultats positifs dans la
gestion des crédits. Les CMEC sont sous la tutelle technique du Ministère de
l’Agriculture.
173
Les CMEC ont pour philosophie de collecter d’abord l’épargne à partir de 100 F CFA
et d’octroyer ensuite des crédits à travers les prêts ordinaires, les petits prêts aux
femmes démunies et les prêts de groupe. Parti en 1995 de 5 caisses pour 8 millions de
dépôts en 1995, le réseau CMEC compte aujourd’hui 19 caisses avec un volume de
dépôts de 220 millions de F CFA et un volume de prêts de 125 millions de F CFA pour
3 500 adhérents, avec un taux de recouvrement de 99,18%. Le réseau CMEC localisé
présentement dans les régions de Katiola et de Bondoukou a pour ambition de
s’étendre à toutes les régions du pays avec une progression de dix caisses par an.
′ FLEC
Le Fonds Local d’Epargne et de Crédit (FLEC) a ouvert ses portes à Korhogo fin 1997.
Il fonctionne grâce à la collecte d’épargne et peut faire éventuellement appel au Fonds
Mutuel pour le Développement du Secteur Informel (FMDSI) qui le refinance à un
taux de 2 %. Le FMDSI a été créé par la Fédération pour le Développement du
Secteur Informel (FDSI) et est alimenté par Frères des Hommes, le Fonds Ivoiro-
Suisse pour le Développement Economique et Social (FISDES), la GTZ, la Banque
Mondiale et l’Union Européenne.
Les membres du FLEC appartiennent tous à des groupes par corps de métiers et
constituent un fonds de garantie par métier. Pour être membre, il faut s’intégrer à un
groupement, avoir une activité dans le secteur informel et mettre de l’argent de côté.
Ensuite, il est possible d’obtenir un prêt aux conditions suivantes : avoir 6 mois
d’ancienneté dans le système, avoir épargné 100 FCFA/jour au minimum pendant 6
mois, faire un emprunt égal au maximum à 5 fois son épargne, avoir un projet viable,
obtenir l’accord de son groupe. Le prêt est donc surtout garanti par la caution
solidaire, à laquelle s’ajoute le nantissement de l’épargne obligatoire.
Les systèmes sans épargne préalable prêtent à des promoteurs individuels et exigent
souvent un aval mutuel. Ils peuvent également faire crédit à un groupe de personnes
et garantissent leur prêt sur une caution solidaire.
Parmi les nombreux systèmes financiers décentralisés sans épargne préalable (encore
appelés « à crédit direct »), on en décrira quelques uns à titre d’exemple.
′ MUCREFAB
′ PADER-NORD
′ PASI
′ AFISEF
Le projet d’Accès des Femmes Ivoiriennes aux Services Financiers (AFISEF) autour
de Bouaké, financé par la Coopération Canadienne et mis en œuvre par le DID, a pour
objectif de faciliter l’accès au crédit pour les activités économiques des femmes et
d’intégrer ces dernières dans le réseau des COOPEC. La zone d’action comporte trois
caisses urbaines et six caisses rurales ou semi-urbaines. Le crédit octroyé aux femmes
est garanti à 50 % par un fonds de garanti déposé par AFISEF, à 25 % par la
bénéficiaire elle-même et à 25 % par les COOPEC. L’équipe féminine d’encadrement
du projet accompagne l’accès au crédit par des formations. Une évaluation six mois
après le début de l’intervention a montré que les crédits aux femmes des campagnes
ne représentent que 9 % de l’encours et le montant moyen de leurs prêts est de
22.000 FCFA contre 450.000 FCFA pour les femmes des villes. Les résultats en
milieu rural sont donc décevants au regard des zones urbaines.
′ PPDR
Pour aider à pallier les difficultés nées de la disparition de la BNDA, des sociétés
exportatrices de café-cacao (Unico, Delbau, …) ont pris des initiatives de partenariat
avec les producteurs et ont permis à leurs GVC de s’équiper en bascules, camions,
décortiqueuses à café et fonds de roulement pour les opérations de collecte et
d’écoulement des produits.
Le Fonds National de Garantie aux GVC Café-Cacao est un projet créé en 1991
avec l’appui de l’Union Européenne. Il est destiné à garantir à hauteur de 80 % les
crédits accordés aux GVC et Unions de GVC par les banques commerciales (crédits de
campagne et les crédits à moyen terme pour le matériel de transport et l’équipement
d’usinage).
Le fonds a démarré en 1991 à partir d’une dotation STABEX de 4 milliards FCFA qui
a été renforcée de 1 milliard FCFA après la dévaluation. En 1995, le Fonds a été doté
de 9 milliards FCFA.. Il a été porté en 1998 et 1999 à 25 milliards FCFA par
prélèvement sur les excédents de la Caisse de Stabilisation.
Depuis le démarrage des activités du Fonds, un total de 48,1 milliards FCFA a été
garanti au profit de 1.236 organisations coopératives café-cacao, avec un taux de
recouvrement de 80 %. Une des difficultés rencontrées est la garantie
complémentaire de 20 % à donner par un exportateur et jugée trop contraignante par
les emprunteurs. En décembre 1997, le taux d’intérêt a été uniformisé et ramené à 8
%.
5. Fonds nationaux
Les fonds nationaux, souvent appelés « fonds sociaux », ont été créés au lendemain
de la dévaluation de 1994 afin de permettre aux catégories sociales les plus
vulnérables (déflatés, déscolarisés, retraités, femmes, jeunes, …) de s’insérer dans la
vie économique par le biais de l’auto-emploi.
Les critères d’octroi des prêts sont : une durée de prêt de 5 ans, un plafond de prêt de
5 millions FCFA, un apport personnel égal à 5 % du coût du projet, des taux d’intérêt
de 8 %, 10 % ou 12 % selon l’activité, l’existence de garanties de remboursement
(sûretés personnelles ou sûretés réelles).
176
Les fonds nationaux sont co-gérés par la Caisse Autonome d’Amortissement qui en
assure la gestion financière et par le ministère technique concerné qui en assure
l’instruction technique.
Depuis leur création en 1994 jusqu’à mars 1999, ces trois fonds ont octroyé 12,4
milliards FCFA de prêts dont 1 milliard FCFA a été recouvré.
Le Fonds d’Insertion et d’Appui aux Initiatives des Jeunes Agriculteurs (FIAIJA) a été
créé dans le but d’accorder des prêts aux jeunes agriculteurs.
Le Fonds de Promotion des Productions Animales (FPPA) a été mis en place dans le
but d’accorder des prêts et des garanties financières aux opérateurs des secteurs de la
pêche et de l’élevage.
Fin 1998, la situation de l’ensemble des fonds était la suivante (tableau n° 82).
TABLEAU N° 82
177
En effet, pour faciliter l’accès au crédit en milieu rural et dans l’attente d’une banque
agricole, de nombreux projets de développement agricole possèdent un volet de crédit
agricole pour financer le développement de l’agriculture dans leurs zones
d’interventions et appuyer la promotion des initiatives de base.
L. Sécurisation foncière
178
L’importance du foncier rural dans la vie économique et sociale revêt des proportions
considérables dans un pays comme la Côte d’Ivoire où près de 67% de la population
s’adonnent à l’agriculture.
• dans les zones forestières du Sud et du Sud-Ouest, où ces conflits sont engendrés
par l’arrivée massive de migrants agricoles d’origines diverses,
• dans les zones de savane du nord, où des conflits sont dus à une cohabitation
souvent difficile entre agriculteurs et éleveurs.
Sur le terrain, coexistaient jusqu’à l’adoption récente de la loi sur le domaine foncier
rural, deux régimes fonciers distincts : l’un fondé sur des droits coutumiers, et l’autre,
fondé sur un système relativement complexe de concession.
Ce dispositif n’était plus à même, du moins dans certaines régions, de s’adapter aux
évolutions.
(i) la loi N°98-750, adoptée par l’Assemblée Nationale et promulguée par le Président
de la République le 23 décembre 1998, établit les fondements de la politique foncière
en milieu rural :
Pour consolider ces résultats et les étendre, le Projet National de Gestion des Terroirs
et d’Equipement Rural (PNGTER) a été mis en place en juillet 1998 pour une durée
de 5 ans.
Dans le cadre du PNGTER, une expérience test a permis de procéder auprès des
populations et avec succès, à une immatriculation globale de 2 terroirs (région
d’Abengourou et région de Bouaké) . Cette expérience a pu être menée à bien, grâce à
la collaboration des services du Ministère de l’Economie et des Finances, du
Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales et du BNETD, sur la base de
notes techniques conjointes.
5. Perspectives
Les résultats attendus du plan d’action sont en particulier les suivants au niveau du
dispositif mis en place :
Aux détenteurs de droits coutumiers fonciers est offerte l’occasion de faire constater
leurs droits et de les transformer en droits modernes de propriété.
181
DEUXIEME PARTIE
A. Les règles
Dans une économie libérale, les entreprises sont guidées par la recherche du profit.
Le libéralisme pur et dur estime que ce ressort doit à lui seul garantir le bon
fonctionnement de l’économie et que l’Etat ne doit surtout pas intervenir en dehors
de ses fonctions régaliennes : justice, défense, sécurité notamment.
Or le succès des économies des pays industrialisés n’est pas dû à ce modèle, mais à
une interaction continue entre les intérêts des entreprises et les contraintes que l’Etat
leur a imposées.
On peut ici citer l’exemple des Etats-Unis où les faillites des banques privées au 19è
siècle n’ont pas modifié le refus des libéraux de mettre en place une banque centrale.
Il a fallu attendre le début du siècle pour que la Réserve fédérale américaine soit
créée, et la crise de 1929 pour que la politique budgétaire vienne atténuer la violence
du cycle des affaires.
Les analyses et débats doivent porter sur les politiques économiques et sociales
devant accompagner le libéralisme ainsi que sur les régulations publiques et
contractuelles à même d’encadrer et d’orienter le marché.
La libéralisation amorcée dès 1990 est achevée en 1999 avec la sortie du cacao du
mécanisme de stabilisation.
183
Mais, comme cela a été souvent souligné, la libéralisation ne signifie pas le désintérêt
de l’Etat. Celui-ci encourage la mise en place de cadres réglementaires et de systèmes
d’information évitant aux producteurs les dangers d’une concurrence inorganisée
dont triompherait le plus souvent l’intérêt du plus fort économiquement.
Le secteur hévéa puis le secteur palmier à huile suivent ses traces en rodant des
mécanismes de fixation des prix au cours de discussions très ouvertes entre tous les
intervenants des filières.
Il en a été de même dans le secteur coton qui prépare ainsi activement la privatisation
complète prévue en l’an 2000.
Ces renseignements ont fait l’objet d’un Programme d’information sur les marchés du
café et du cacao déjà bien connu sous le nom de PRIMAC qui s’ajoute aux organes de
régulation mentionnés ci-dessus au chapitre des cultures pérennes (sections café et
cacao) pour illustrer le nouveau cadre qui se met en place avec l’appui de l’Etat visant
un passage heureux du dirigisme économique à un libéralisme éducateur favorisant
la production des agriculteurs.
B. Les opportunités
L’émergence d’OPA viables s’inscrit donc dans le redéploiement des énergies qu’exige
une agriculture moderne et performante.
184
Parmi les grandes tâches des OPA figure celle d’organiser leur accès au crédit. Les
difficultés de financement des organisations paysannes devraient s’amenuiser à
mesure que l’organisation des producteurs en coopératives structurées et fortes saura
inspirer confiance aux banquiers.
A. Historique
De 1960 à 1980, la centralisation était de règle afin de lancer une économie moderne,
forger l’unité de la nation et susciter un sentiment national. L’inversion de la
tendance démarra en 1980 par une série de lois multipliant les communes de plein
exercice jusqu’au nombre de 38, et par la mise en place d’un ensemble d’instruments
et de mesures au niveau local et central assurant le fonctionnement du nouveau
système. L’année 1985 marqua le renforcement du mouvement avec la création de 98
communes, mais la crise économique subie alors par le pays contrariera sensiblement
le processus jusqu’à la création, en 1995, de 61 nouvelles communes, portant leur
total à 197.
Durant les trois premières décennies après l’indépendance, l’État disposait de leviers
puissants avec les recettes d’exportation des produits qu’il vendait lui-même. Il
pourvoyait en contrepartie un gros secteur d’emploi public, gage de stabilité sociale,
investissait dans l’aménagement et dans l’appareil productif, et il était l’unique pilote
du développement. Cette centralisation a joué son rôle en son temps en permettant le
décollage économique de la Côte d’Ivoire, mais les cumuls de charges ont fini par
causer un étouffement de l’initiative individuelle, de l’esprit d’entreprise, de la
productivité, et partant, de la croissance.
C’est pourquoi le désengagement de l’État des secteurs productifs est une des grandes
stratégies de la Côte d’Ivoire pour conforter sa compétitivité sur le marché mondial.
Son corollaire est la régionalisation comprenant une décentralisation (création de
collectivités locales élues) et une déconcentration des services publics.
La décentralisation se traduit par plusieurs types d’actions portant sur cinq niveaux :
- unité de planification : le pays ;
- unité de conception : la région administrative ;
- unité de coordination : le département ;
- unité de suivi : la sous-préfecture ;
- unité de négociation et d’exécution : le terroir, le pays rural, la commune.
185
1. A l’échelon national
2. Au niveau régional
La loi d’orientation du 27 octobre 1995 donne à la Région un double rôle, celui qui
demeure, de structure administrative déconcentrée, et celui, nouveau, de collectivité
territoriale au même titre que la commune : personnalité morale, autonomie
financière, création par décret, élection au suffrage universel de certains organes.
Depuis septembre 1998, le gouvernement dispose de cinq lois sur la Région, lui
donnant le cadre légal d’organisation, d’élection, de compétences et d’attributions, de
régime financier et domanial, et qui définit notamment le Conseil régional et ses
organes.
3. L’échelle communale
4. Perspectives
C. Déconcentration du Minagra
Deux ensembles de fonctions sont attendus des DRARA, l’un de type réglementaire, l’autre de
type animation, qui présentent des liens non négligeables.
Les tâches de contrôle et de réglementation sont bien tracées même si des
propositions d’amélioration sont déjà exprimées. Par contre, les fonctions de
développement sont plus difficiles à appréhender et nécessitent d’entretenir en
interne une activité d’équipe, en externe des liens de partenariat avec les opérateurs
régionaux, et de collaboration avec les services de tutelle. C’est préférentiellement à
ce niveau que se porte l’appui aux DRARA, en visant pour les prochaines années la
réalisation d’un diagnostic et d’un programme par région, le recensement national
agricole, la mise en œuvre de la nouvelle loi coopérative et la gestion du domaine
foncier rural.
L’insuffisance actuelle des moyens ne permet pas de mener ces missions, alors que
tout indique un manque à gagner important des revenus privés et publics si
l’agriculture ne bénéficie pas d’interventions plus ajustées. Le niveau régional est le
mieux placé pour donner cohérence aux interventions publiques, rejoignant la
dynamique des industriels qui voient bien leur intérêt dans des OPA valides et dans
un État aux fonctions recentrées et mieux distribuées. La prise en compte des intérêts
régionaux est bien l’un des objectifs visés. Jusqu’à présent, elle n’était
qu’approximative tant dans la conception que dans la mise en œuvre, à travers des
études et des interventions dont les échecs et la faible rentabilité ont souvent prouvé
les limites. Les DRARA doivent se placer comme instruments appropriés de l’État en
matière de développement agricole régional, depuis l’identification des potentiels
jusqu’à l’évaluation des politiques.
La tendance actuelle est celle d’un État manager qui sera entouré d’entreprises
citoyennes et qui disposera de deux grands leviers : la fiscalité comme ressource
financière, et ses fonctions régaliennes permettant de concevoir, contrôler et évaluer
les politiques qu’il se donne pour orienter les secteurs productifs et sociaux. La
période transitoire actuelle est délicate à gérer, où l’État doit se dessaisir des leviers
précédents (monopoles, grands projets productifs, etc.) tout en installant et en
apprenant à maîtriser les nouveaux. Mais des groupes de mesures coordonnées
permettent déjà de donner la bonne direction et un nouveau dynamisme à
l’ensemble, en attendant que les décisions plus délicates puissent être exécutées
progressivement.
Des directions régionales fortes profiteraient à la fois à l’agriculture locale par une
meilleure valorisation des divers potentiels, et aux directions centrales du ministère
qui pourraient s’appuyer sur un support régional solide et y renvoyer des services de
meilleure qualité. Il paraît évident qu’un rééquilibrage des modes de décisions joint à
une collaboration active du centre avec sa périphérie bénéficieront aux deux pôles.
L’insertion dans l’économie mondiale n’est pas incompatible avec une intégration
régionale renforcée. Au contraire, l’intégration régionale peut permettre à plusieurs
économies africaines de se regrouper pour pallier l’étroitesse et la fragmentation de
leur marché intérieur, offrant ainsi aux investisseurs des marchés de taille
significative leur permettant de réaliser des économies d’échelle.
Il est démontré que les pays fortement intégrés au niveau régional s’intègrent plus
facilement dans l’économie mondiale.
A. UEMOA
ζ Contexte
membres de la zone franc (Sénégal, Guinée-Bissau, Mali, Burkina Faso, Niger, Bénin,
Togo et Côte d’Ivoire) s’est substitué à la Communauté Economique de l’Afrique de
l’Ouest (CEAO).
Au delà du changement de nom, il s’agissait pour les pays membres par un traité plus
volontariste, d’accélérer le processus d’intégration régionale en constituant une vaste
zone de libre échange capable de s’ancrer de manière durable et stable dans
l’économie mondiale.
L’UEMOA couvre une superficie totale de 3 516 056 km² pour une population de plus
de 67 millions d’habitants, soit plus de 30% de la population totale de l’Afrique de
l’Ouest. La Commission est l’organe exécutif de l’Union.
L’Union douanière a enregistré des avancées importantes qui se sont traduites par
l’élaboration d’un tarif extérieur commun (TEC) qui rentre progressivement en
application, la date limite de mise en place ayant été fixée au 1er janvier 2000. D’ores
et déjà, on note une libre circulation pour les produits du cru et une taxation réduite
de 80% pour les produits manufacturés à l’intérieur de la zone. La nouvelle
catégorisation des positions de la nomenclature douanière est entrée en application le
1er juillet 1999.
article 14, alinéa 2, que les principes directeurs de la politique agricole de l’Union
doivent être élaborés en tenant compte :
Selon l’article 15, le Conseil des Ministres a pouvoir de lancer, par voie de règlement,
des actions communes visant à assurer la convergence des politiques agricoles et
l’instauration d’un espace agricole intégré.
Les réformes suscitées par l’UEMOA ont eu pour finalité depuis 1994, le passage d’un
espace économique compartimenté, à un espace économique unifié. Il s’agit
notamment des mesures relatives à l’harmonisation du cadre légal et réglementaire
des Etats, à la création d’un marché unique, à la surveillance des politiques
macroéconomiques et à la mise en place des politiques sectorielles. En ce qui
concerne le secteur agricole, la Commission a pour mission de mettre en place une
politique agricole commune ayant pour objectifs :
Parmi les politiques sectorielles communes, la politique agricole commune est une
des premières à avoir été initiée.
ζ Enjeux et stratégies
La mise en place d’un véritable marché commun au niveau de l’UEMOA est donc
pour l’agriculture ivoirienne un enjeu stratégique majeur de son développement. Il en
résultera inévitablement une plus grande spécialisation des pays membres s’appuyant
sur leurs points forts. Néanmoins, il est nécessaire de mettre en place des politiques
communes pour que chaque pays puisse tirer profit de cette spécialisation.
La géographie a fait que les différents pays sont plutôt complémentaires que
concurrents mais le cloisonnement des différentes économies à l’abri de barrières
tarifaires et non tarifaires importantes n’a pas permis jusqu’ici un développement
significatif des échanges intra-régionaux. Selon les statistiques officielles, en 1997, les
importations en provenance de l’UEMOA représentaient moins de 1% des
importations totales de la Côte d’Ivoire et les exportations ivoiriennes vers l’UEMOA
12,8% des exportations totales. La reconquête du marché communautaire, en
particulier dans le domaine des produits animaux, des céréales, des corps gras offre
donc potentiellement beaucoup d’opportunités pour les producteurs. La
spécialisation sera plutôt une conséquence de cette reconquête et du développement
de la production puisque chaque pays ou chaque zone agro-écologique développera
en priorité les filières où il est le plus compétitif.
qui en résultent. Les producteurs doivent apprendre à devenir des partenaires à part
entière et prendre en main leur devenir.
B. CEDEAO
ζ Objectifs
La CEDEAO veut également élever le niveau de vie des populations de ses pays
membres, accroître et maintenir la stabilité économique, renforcer les relations entre
ses membres et contribuer au progrès et au développement du continent africain.
- l’élimination entre les Etats membres des droits de douane et toutes autres
taxes à l’importation et à l’exportation d’effet équivalent ;
- l’abolition des restrictions quantitatives et administratives au commerce
entre les Etats membres ;
- l’établissement d’un tarif douanier commun et d’une politique commerciale
commune à l’égard des pays tiers ;
- la suppression entre les Etats membres des obstacles à la libre circulation
des personnes, des services et des capitaux ;
- l’harmonisation des politiques agricoles et la promotion des projets
communautaires des Etats membres, notamment dans les domaines de la
commercialisation, de la recherche et dans celui des entreprises agro-
industrielles ;
- la réalisation de programmes concernant le développement commun en
matière de transports, de communication, d’énergie et d’autres
équipements d’infrastructure, ainsi que l’élaboration d’une politique
commune dans ces domaines ;
- l’harmonisation des politiques économiques et industrielles des Etats
membres et la suppression des disparités entre leurs niveaux de
développement ;
- l’harmonisation, nécessaire au bon fonctionnement de la Communauté, des
politiques monétaires des Etats membres ;
- la création d’un fonds de coopération, de compensation et de
développement ;
- toute autre activité visant à atteindre les objectifs communautaires que les
Etats membres peuvent entreprendre en commun à tout moment.
193
ζ Politique agricole
- la sécurité alimentaire,
- l’accroissement de la production et de la productivité de l’agriculture, de
l’élevage, de la pêche et des ressources forestières ainsi que l’amélioration
des conditions de travail et la création d’emplois dans les zones rurales,
- la valorisation des productions agricoles par la transformation sur place des
produits d’origines végétale et animale,
- la protection du cours des produits d’exportation sur le marché
international.
Néanmoins, force est de constater que malgré les engagements pris au plus haut
niveau, de multiples obstacles persistent en ce qui concerne les échanges et qu’il
existe encore de larges marges de progrès (barrages routiers, transferts monétaires,
etc).
C. CMA/AOC
La CMA/AOC est une structure légère comprenant une Coordination Générale basée
à Dakar et des coordinateurs nationaux qui sont des proches collaborateurs de leur
ministre.
Les activités de la Conférence ont été réparties en dix domaines confiés chacun à l’un
des ministres de la Conférence :
A. Un système à renouveler
L’utilisation de surfaces importantes non utilisées comme les jachères ou encore les
forêts secondaires s’est généralisée. Cependant ces solutions ne font que reporter
l’échéance du blocage.
La question reste posée de savoir si, oui ou non, une agriculture rentable dans le
contexte économique ivoirien et international, est compatible avec la sauvegarde de
l’environnement.
Il faut gérer l’équilibre entre l’immédiat que constitue l’accroissement des revenus
agricoles au prix de l’exploitation des forêts naturelles et l’acceptation de la mise en
place d’une politique de protection de ces mêmes forêts.
La faiblesse des prix agricoles ou la seule pauvreté des agriculteurs semblent interdire
d’entretenir durablement les équilibres des agro-écosystèmes. En effet, bien souvent,
ceux qui brûlent les forêts pour cultiver n’ont pas d’autre choix économique. En plus
de la baisse de fertilité des sols, le brûlis forestier contribuerait, pour une part
importante, aux émissions de carbone dans l’atmosphère et donc au renforcement de
l’effet de serre.
Enfin, l’une des clés de l’intensification et de la stabilisation réside sans aucun doute
dans une formalisation des droits fonciers, qui garantisse aux paysans la pérennité de
leurs investissements de capitalisation sur la terre. C’est désormais possible avec la
loi relative au Domaine Foncier Rural.
TABLEAU N° 83
DIVERSIFICATION DES PRODUCTIONS
A. PRODUCTIONS VEGETALES
1. Fruits frais : papaye, mangue, avocat, carambole, mangoustan, bananitos, fruit de la passion
2. Fruits et légumes de contre-saison : melon, gombo, piment, haricot vert:
3. Horticulture ornementale : fleurs, feuillages, plantes tropicales
4. Produits vivriers : igname, plantain, manioc (tubercules et attieké)
5. Noix et dérivés : noix et amande de cajou, noix de coco, karité, cola
6. Fruits transformés : fruits séchés, jus, confitures, huiles essentielles
7. Condiments et ingrédients : rocou, poivre, gingembre
B. PRODUCTIONS ANIMALES
8. Aulacodiculture
9. Cuniculture (lapin)
10. Caviaculture (cochon d’Inde)
11. Achaïculture (escargot géant)
12. Ranaculture (grenouille)
13. Apiculture (abeilles)
14. Sériciculture (vers à soie)
15. Animaux de basse-cour (canard, dinde, oie, pintade)
16. Buffle
17. Crevetticulture
17. Poissons d’aquarium
Afin d’aider le CEPICI à octroyer des appuis, le PDDEA met à sa disposition des
dossiers sur l’intérêt d’investir dans les différents domaines. Des dossiers
d’investissement sont également réalisés : mangue en 1998, anacarde en 1999 et
fleurs en 2000.
200
A. Productions végétales
1. Fruits frais
Papaye : aux côtés des quelques gros producteurs qui existaient, une vingtaine de
plantations informelles se sont créées avec les ONG. Aujourd’hui, on recense une
quarantaine de planteurs représentant un potentiel d’exportation en l’an 2000 de
1.500 t. La production actuelle de papaye solo est de 1.000 t dont 600 t sont
exportées. A titre comparatif, il faut noter que le Ghana a une production plus
concentrée puisque les 1.000 tonnes exportées sont le fait de 4 exportateurs. La
papaye ivoirienne est vendue au même prix que la meilleure marque mondiale
(brésilienne). Les retombées économiques et sociales de l’industrie de la papaye sont
importantes.
Mangue : ce fruit fait partie des produits dont la dévaluation a permis de révéler la
valeur commerciale. Ainsi, le nombre d’exportateurs de mangues est passé de 4 à 15.
Les quantités exportées sont de 8.000 tonnes aujourd’hui et atteindront 15.000 t
dans cinq ans, pour un potentiel de 25.000 t.
Avocat : le verger ivoirien d’avocatiers souffre d’un état général médiocre. Deux
plantations exportent environ 200 tonnes/an et il faudra consentir des efforts pour
intéresser de nouveaux opérateurs à ce créneau.
Depuis 1996, la CAPA (Coopérative Agri Passion de la Région d’Agou avec 11 tonnes)
et la COPFPASI (Coopérative des Planteurs de Fruits de la Passion de Sikensi avec
118 tonnes) produisent la quasi totalité du fruit de la passion de Côte d’Ivoire.
On évalue les rendements à 12 tonnes par hectares et par an la première année puis
15/T/ha/an. Quant au revenu que l’on peut espérer, il est assez attractif et le
débouché certain. En effet, la demande en fruits de la passion est nettement
supérieure à l’offre.
Autre réseau d’écoulement, les femmes achètent entre 100 et 200 FCFA le kg en
fonction de l’offre.
Bananitos : deux gros opérateurs exportent entre 1.200 et 1.500 ha/an sur un
marché en pleine croissance.
Melon : l’Afrique du Sud, qui exporte du melon sur l’Europe, n’est pas en mesure
de le faire durant la période de décembre à mars. Afin de pouvoir continuer à
approvisionner ces marchés, l’Afrique du Sud souhaite installer une production de
melon en Côte d’Ivoire durant cette période. Des semences ont été testées et ont
donné de très bons résultats. Un premier envoi de 17 tonnes a été fait en 1998 et un
plan de production sur 20 ha (soit 300 t) a été mis en place. Le marché européen du
melon de contre-saison étant de 80.000 tonnes, les perspectives pour les
exportations ivoiriennes sont très larges. Le montant moyen des investissements à
consentir pour la production et l’exportation de melons est de 25 à 50 millions FCFA.
3. Horticulture ornementale
En 1998, 800 tonnes de fleurs et 600 tonnes de plantes ont été exportées par une
quinzaine de planteurs. Les cinq principaux genres de fleurs exportées sont :
heliconia (13 espèces) ; musa (3 espèces) ; etlingera (2 espèces) ; alpinia (2 espèces) ;
ananas-fleur (5 espèces).
Une dizaine de plantes et feuillages sont exportées dont dracaena, ficus, croton et
schefflera.
202
Le tonnage exporté de fleurs a tendance à dépasser celui des plantes à feuillage, les
investissements pour la production des fleurs étant plus faciles à réaliser et d’une
rentabilité plus élevée. De plus, le prix du fret aérien est à la baisse.
4. Produits vivriers
Banane plantain : la Côte d’Ivoire ne possède pas encore une base de production
permettant d’exporter sur les marchés exigeants, tel le marché européen qui
représente 20.000 tonnes. Seulement deux planteurs (Aboisso et Azaguié) produisent
de façon industrielle et sont susceptibles d’occuper ce créneau. L’ambition est
d’exporter 2.000 t d’ici quelques années.
Mangue : c’est le PDDEA qui a aidé à mettre en place la filière mangue à l’OCAB
dont les exportateurs de bananes assurent 75 % des exportations de mangues.
L’objectif est à présent de stopper la multiplication des marques et de créer une
origine avec des normes auxquelles tous les exportateurs se soumettront.
5. Noix et dérivés
Les exportations devraient atteindre 40.000 tonnes d’ici cinq ans. Deux unités de
conditionnement/transformation existent : l’une de 1.500 tonnes à Korhogo, l’autre
de 2.500 t à Odienné. Il y a donc encore un besoin d’une dizaine d’usines de
transformation. Une unité de transformation de 2.500 t/an représente un
investissement de 500 millions FCFA. Les effets au point de vue emploi sont
importants. On compte en effet qu’un nouvel emploi est créé pour 10 tonnes de
production supplémentaires. Une production de 40.000 t génèrera donc 4.000
emplois.
Le commerce de la cola est très organisé et relève des commerçants Dioula. La Côte
d’Ivoire, avec des exportations annuelles situées entre 30.000 et 40.000 tonnes, est
le premier exportateur mondial. Ses exportations représentent 50 % de la production
qui oscille entre 50.000 t et 75.000 t. Il faut signaler que le Nigéria, premier
producteur mondial de cola (80.000 t/an), autoconsomme l’ensemble de sa
production.
Karité : le karité est principalement récolté dans le Nord de la Côte d’Ivoire et sert
pour la fabrication du beurre de karité. Il donne lieu à une commercialisation locale
et depuis longtemps à des exportations mais une partie de celles-ci provient sans
doute du Burkina et il faut être prudent dans l’utilisation des chiffres des statistiques
douanières.
La production moyenne se situait autour de 3.000 t/an entre 1960 et 1970. Elle est
passée à 36.000 tonnes en 1995 puis est redescendue à 10.000 tonnes/an
aujourd’hui. Une grande partie de la production est exportées. Les exportations de
beurre de karité ont été de 5.374 tonnes en 1986, 13.852 tonnes en 1990 et 11.195
tonnes en 1995.
6. Fruits transformés
7. Condiments et ingrédients
Gingembre : les perspectives d’exportation sont très limitées pour les producteurs
ivoiriens, le marché international étant habitué aux gingembres thaïlandais et
brésiliens.
B. Productions animales
8. Aulacodiculture
L’aulacode est l’un des gibiers les plus prisés d’Afrique de l’Ouest où l’on estime à 80
millions le nombre d’animaux abattus chaque année, soit environ 300.000 tonnes de
viande. L’arôme et la tendreté de sa viande en font un mets recherché, payé au prix
204
fort dans les grands centres urbains côtiers. Le kilo de viande d’aulacode peut
atteindre 3 à 4 fois celui de la viande de bœuf.
Malgré la très forte pression sur les populations de rongeurs sauvages, l’espèce
parvient à se maintenir dans les zones moyennement peuplées (moins de 30
hab/km2). On observe même une extension de son aire de distribution en zone
forestière guinéenne à la faveur des défrichements opérés par l’homme pour y
implanter ses cultures et qui offrent des sites écologiques propices. Ainsi, l’aulacode
représente, encore aujourd’hui, le gibier le plus abondant dans les tableaux de chasse
traditionnelle.
Les avantages que l’on peut attendre de l’aulacodiculture désormais maîtrisée sont :
une diversification des revenus agricoles pour des petits exploitants ruraux ou
périurbains, une régulation du marché de la viande d’aulacode et une meilleure
satisfaction de la demande, la mise en place d’un modèle d’éco-développement
durable, applicable à d’autres espèces sauvages, pour une gestion plus rationnelle de
la faune.
Les systèmes d’élevage d’aulacodes peuvent aller du mode très extensif au mode très
intensif. Pour la construction des infrastructures d’élevage, il est toujours conseillé
d’utiliser du matériel disponible sur place dans le souci de minimiser les coûts de
production.
Sur le plan technique, l’aulacoderie doit permettre d’assurer les fonctions suivantes :
L’aulacode mange plusieurs fois dans la journée ; c’est pourquoi, il est recommandé
d’étaler la distribution de ses aliments.
La plupart des animaux rencontrés dans les différents élevages sont très hétérogènes.
Ils résultent de croisements incontrôlés entre différentes races.
L’élevage de lapin est le type, par excellence, de l’élevage fermier. Les clapiers
industriels sont encore l’exception et seuls quelques amateurs disposent
d’installations correctes et conduisent leur élevage rationnellement.
L’élevage de lapins n’est pas consommateur de grands espaces. L’habitat peut aller
d’un abri de fortune à une construction en béton ou fibrociment. L’alimentation est
chez le petit paysan à base de « cueillette » : chaque saison fournit son herbe de lapin,
fourragers grossiers, herbes plus ou moins aqueuses et plus ou moins riches, racines,
tubercules, résidus de récolte, déchets d’épluchages. Le régime alimentaire est
substantiel et varié. Pour les élevages améliorés, il existe dans le commerce, des
granulés et aliments complémentaires.
De façon générale, on note une absence totale d’hygiène dans les élevages fermiers ou
artisanaux : atmosphère confinée, surface disponible par sujet très faible,
équipements rudimentaires (râteliers, augettes) ou inexistants (abreuvoirs), mauvais
écoulement des urines, désinfections pratiquement ignorées, etc. A cela s’ajoutent un
empirisme de la conduite de l’élevage : unions consanguines trop fréquentes,
échanges de mâles entre voisins.
A tous ces égards, il faut indiquer qu’il n’y a pas d’élevage valable sans un minimum
de technique. Les améliorations zootechniques portent sur : le choix de la race, la
sélection (recherche d’animaux précoces et rustiques), l’hygiène (habitat, lutte
préventive contre les maladies), l’alimentation (nature et distribution), la conduite de
206
l’élevage (âge du sevrage, nombre de portées par an, âge de la réforme), tous ces
paramètres devant être bien maîtrisés.
La viande de lapin est sèche et il faut savoir la cuisiner. C’est par cette voie que
passeront l’autoconsommation familiale et la vente de proximité. Au niveau des
supermarchés, la demande existe mais beaucoup d’éleveurs ne sont pas suffisamment
organisés, au niveau de la gestion de leur ferme pour satisfaire aux exigences de
régularité des approvisionnements
Par sa petite taille, sa précocité (maturité sexuelle vers deux mois), la brièveté de sa
gestation (environ 70 jours), sa fécondité (2à 4 jeunes par portée et 4 portées ou plus
par an), sa propension à rester dans les habitations et sa maturité pour la boucherie
dès l’âge de 3 mois, le cochon d’Inde apparaît comme une des solutions à
l’approvisionnement en protéines animales des habitants des villes ou des villages qui
accepteraient de le consommer, s’ils ne le font pas encore.
Il est toutefois indispensable que des recherches soient entreprises pour soutenir ce
genre de production afin de pouvoir améliorer assez rapidement les performances
zootechniques et par conséquent le revenu des éleveurs.
Les escargots comestibles sont des mollusques (sans squelette), gastéropodes (ils
rampent grâce à un appareil locomoteur placé sous le ventre), pulmonés et
stylommatophores (c’est-à-dire pourvus de 4 tentacules télescopiques, dont 2
oculaires). Ils sont munis d’une coquille extérieure bien évidente, ayant des
dimensions, une forme et des couleurs variées. La famille des Helicidae comprend les
escargots européens dont l’élevage est l’Héliciculture. Les escargots africains
appartiennent à la famille des Achatinidae et leur élevage est l’Achatiniculture.
L’escargot géant est un mets très apprécié de nombreuses populations africaines qui
le consomment habituellement cuit et accompagné de diverses sauces. Comme l’ont
207
montré plusieurs études, ce petit animal constitue une excellente source de protéines,
de lysine, de fer et de calcium. De plus, sa chair est pauvre en graisse, ce qui en fait un
bon aliment diététique.
Traditionnellement, les escargots sont récoltés dans la nature, mais leur ramassage
sauvage, conséquence d’une demande croissante, a entraîné une diminution
drastique des stocks naturels.
On s’est donc penché sur les possibilités d’élevage rationnel des diverses espèces
d’escargots géants africains et plusieurs essais ont été menés dans ce sens,
particulièrement en Côte d’Ivoire ces dernières années. Une production locale et
contrôlée pourrait en effet constituer une source intéressante de revenus et de
devises, d’autant que certaines espèces font déjà l’objet d’un commerce international
très florissant. D’une part, cette production permettrait d’approvisionner les
consommateurs toujours plus nombreux, tout en évitant de réduire encore les
populations d’escargots dans la nature. D’autre part, elle pourrait fournir aux
éleveurs de porcs et de volailles un substitut valable aux farines de viande et de
poisson importées pour l’alimentation de ces animaux.
Trois espèces d’escargots de Côte d’Ivoire sont dignes d’intérêts : Achatina achatina
(Gros-Rouge), Achatina fulica (escargot des savanes, des jachères et des jardins),
Achachatina ventricosa (Gros-Noir).
Les escargots A. achatina et A. fulica produisent par saison de pluies une seule ponte,
ou exceptionnellement deux , de 100 à 400 œufs et de 100 à 150 œufs
respectivement., alors que A. ventricosa produit 3 à 14 fois par saison de pluies.
Les infrastructures d’élevage sont constituées par des enclos de 1,5 à 2 m de largeur et
4 à 5 m de longueur. Ces enclos doivent être munis de dispositifs anti-fuite. Les
escargotières peuvent être placés dans un bâtiment ou simplement sous un hangar
couvert de branchages pour fournir de l’ombre.
Les coûts d’installation d’une unité de 200 reproducteurs sont de l’ordre de 300 à
500 000 FCFA selon les matériaux utilisés.
En élevage, outre les plantes sauvages, l’escargot consomme des plantes cultivées et
des sous-produits agricoles et agro-industriels.
Sur la base d’un stock de 200 reproducteurs, 10 à 12 000 jeunes seront encore en vie
après 9 mois. A l’âge de 18 mois, une production de 9 à 10 000 escargots de 100 à 150
g peut être commercialisée au prix de 600 FCFA le kg.
Le marché ivoirien de l’escargot est estimé à 23 000 tonnes (équivalent poids frais) à
l’an 2000 et 34 000 tonnes en 2015 .
Les cuisses de grenouille font partie des vieilles traditions culinaires françaises et
belges, mais ce plat est également consommé dans beaucoup d’autres pays. On ignore
en général que l’approvisionnement européen repose presque totalement sur des
importations représentant un marché méconnu, malgré son importance.
Il est surprenant de constater que l’Afrique est totalement absente de la liste des pays
exportateurs, malgré ses relations privilégiées avec la CEE. On sait cependant que de
nombreuses espèces de grenouilles y sont présentes et consommées et qu’il faudrait
peu de chose pour organiser une exploitation extensive améliorée. L’expérience
européenne et asiatique doit être mise à profit pour éviter en Afrique les désastres
écologiques provoqués dans les deux autres continents par une surexploitation
mercantile sans respect pour l’environnement ni préoccupation pour une production
durable en équilibre avec le milieu. Des tentatives préliminaires semblent cependant
se manifester(Burundi, Côte d’Ivoire).
Les tentatives menées en Europe pour élever des grenouilles indigènes n’ont pas eu
de suite, car les problèmes techniques à résoudre sont encore importants. Il n’existe
pas non plus de programme de recherche appliquée en la matière. L’ampleur
économique (plus de 29 millions d’ECUS par an en moyenne pour les importations)
justifierait cependant que des financements
y soient affectés.
En Afrique, une très grosse grenouille semble ne vivre qu’au Cameroun. Il s’agit de
Rana goliath qui mesure près de 30 cm, dont les mâles peuvent peser jusqu’à 3 kg.
En Côte d’Ivoire, on dénombre des grenouilles vertes et brunes qui pourraient être
exploitées, ainsi que les grenouilles du genre Xenopus.
grenouillettes et les grenouilles exigent des proies mobiles et même vivantes (insectes
notamment).
Les abeilles vivent de préférence dans de vieux arbres creux, mais elles peuvent aussi
vivre directement sous une branche ou dans une ruche construite par l’homme.
Une colonie d’abeilles comprend une reine (la mère), 10 000 à 50 000 ouvriers, et
quelques centaines de mâles
La vie dans la ruche s’organise autour de la reine. Elle pond sans arrêt, (environ 1500
œufs par jour) pendant que les jeunes ouvrières la nourrissent de gelée royale. Elle
peut selon son choix pondre des œufs fécondés qui donnent naissance à des femelles
ou des œufs non fécondés qui donnent naissance à des mâles.
Les ouvrières (99,9% des effectifs de la colonie) sont des femelles stériles. Elles font
tout le travail de la société. L’occupation d’une ouvrière est déterminée par son âge.
Les plus jeunes accomplissent les travaux domestiques : nettoyage, alimentation des
larves et de la reine, ventilation et gardiennage de l’entrée. A l’âge de deux semaines
les glandes à cire commencent à fonctionner, et l’ouvrière devient « cirière » : elle
construit des alvéoles. A l’âge de trois semaines elle devient « butineuse » : elle part à
la recherche de nourriture (nectar et pollen). Elle fait ce travail environ trois
semaines, jusqu’à ce que ses ailes soient usées ou qu’elle meurt d’épuisement ou par
un accident.
Les mâles ou faux bourdons (5% de la population de la colonie) ne participent pas aux
travaux de la ruche. Leur seule utilité est de féconder la reine lors des rares occasions
qui se présentent.
L’ensemble des œufs et des larves est appelé le «couvain ». On distingue entre le
couvain ouvert, c’est-à-dire des œufs et des larves de moins de 9 jours, et le couvain
fermé (operculé) qui contient des larves de plus de 9 jours. Ces larves se transforment
en nymphes qui mûrissent. L’insecte parfait sort 21 jours après la ponte. Le couvain
mâle se trouve dans des alvéoles plus grandes que celles des ouvrières.
Dans l’ancienne ruche, la nouvelle reine éclôt. Elle se fortifie pendant quelques jours,
puis effectue son vol nuptial pendant lequel elle est fécondée. Elle retourne à la ruche
et commence à pondre des œufs, et la vie dans la ruche reprend son cours normal.
Il existe dans le Nord de la Côte d’Ivoire, de même que dans les pays voisins une
apiculture traditionnelle d’une certaine importance. Les ruches traditionnelles sont
le plus souvent faites d’écorces ou de paille tressée, et placées dans des arbres. Pour
récolter le miel, l’apiculteur traditionnel monte dans l’arbre et attaque les abeilles
sans autre protection qu’une torche de paille allumée. Les abeilles sont chassées par
la chaleur et la fumée, des brèches sont découpées et mises dans un seau qui est
descendu avec une corde. Dans beaucoup de cas, les colonies survivent à la récolte.
Malgré la simplicité du matériel, la méthode est efficace, grâce au courage des
apiculteurs qui reçoivent beaucoup de piqûres et parfois en meurent. Le miel de
l’apiculture traditionnelle est presque d’aussi bonne qualité que celui de l’apiculture
améliorée. Le goût âpre de l’apiculture traditionnelle provient du mauvais traitement
du miel lors de l’extraction dans les villages où on met le feu directement sur le miel
pour faciliter son écoulement.
Le nombre de ruches conseillées pour un débutant est de 10. Elles doivent être
placées dans un endroit sec et ombragé.
A cause de l’agressivité des abeilles, les ruches doivent être placées à environ 60 m
des habitations et 30 m d’un chemin ou d’un terrain en culture.
L’installation, le nettoyage des ruches, l’utilisation des hausses vides comme ruches-
pièges, le moment idéal pour la pose de la hausse, le délais pour récolter, les
accessoires de récolte, la miellerie, l’extraction du miel (par centrifugation ou par
écrasement et tamisage), la maturation, l’extraction de la cire, sont autant
d’opérations qu’il faut connaître avant de devenir apiculteur. A celles-ci s’ajoutent des
opérations particulières concernant l’union de deux colonies, le
transvasement(déplacement d’une colonie d’abeilles d’une ruche à une autre) ou la
récupération d’un essaim.
Le Projet Apiculture, exécuté par l’ANADER, a été mis en place en 1994. Il vise à
accroître la capacité moyenne de production des apiculteurs ivoiriens, capacité qui est
déjà passée de 6 kg à 20 kg/an.
211
L’utilisation des vers à soie est à la base d’une agro-industrie économiquement viable,
née dans les pays producteurs traditionnels de soie tels que l’Inde, la Chine et le
Japon.
Le ver à soie est un insecte monophage qui se nourrit et vit avec seulement une seule
source alimentaire : le mûrier ou Morus alba.
La production des cocons dépend de l’alimentation et des soins prodigués aux larves
pour la production de vers ou pour des cocons industriels.
Les cocons produits par les paysans sont vendus entre 5 et 10 dollars sur le marché
international. Ces cocons sont généralement traités dans des ateliers de filature pour
obtenir des fils de grande qualité qui seront tissés dans des usines de tissage.
Pour un petit producteur, il est nécessaire de disposer d’au moins un quart d’hectare
de plantation de mûrier. L’activité s’organise autour de la plantation de mûriers, de la
récolte des feuilles pour nourrir les vers et des soins. Avec la plantation des mûriers,
la sériciculture présente des avantages à la fois sociaux, économiques et écologiques
non négligeables.
212
Des essais d’élevage de vers à soie ont déjà été tentés. Un nouveau projet-test est en
cours depuis 1992 à l’initiative de la CIDT.
La première plantation de mûrier en Côte d’Ivoire a été établie à Anyama en 1972 par
la FAO. Entre 1974 et 1978, la société SERICICO réalise un élevage de vers à soie près
d’Abidjan. Une autre plantation est créée à Binao qui atteindra 108 ha en 1979. Le
programme SERICICO est suspendu en 1980.
La production mondiale de soie grège qui est estimée à 100.000 tonnes est
essentiellement le fait de la Chine qui en assure 72 %, suivie par l’Inde. La production
se développe dans d’autres pays (Brésil, Vietnam, Laos, Colombie, Madagascar,
Mexique).
15.1 Canards
Le canard est un oiseau aquatique aux pattes palmées et au bec spatulé de l’ordre des
Ansériformes. Il existe de très nombreuses espèces réparties sur les cinq continents.
L’élevage de canard est très longtemps resté empirique et il reste artisanal, bine qu’on
assiste actuellement à l’installation d’élevages du type rencontré pour les dindons,
pintades et poulets.
Les quinze premiers jours, le taux azoté de l’alimentation doit se situer entre 19 et 20
%. On peut descendre par la suite à 17 %. L’aliment doit contenir farine et poisson et
tourteau de tournesol riches en méthionine indispensable au caneton.
L’indice de consommation est élevé : entre 3,2 et 3,5. L’abattage se fait vers environ 9
semaines et le poids moyen est de 2,4 kg.
15.2 Dindes
Le dindon est un oiseau gallinacé dont le plumage d’origine était bronzé ou doré et
dont les races traditionnelles ont actuellement tendance à disparaître pour laisser la
place à des familles et à des souches. Un gros travail de sélection a été fait pour
obtenir des souches très bien définies dont les rendements sont très supérieurs.
Les dindes ont une saison de ponte bien marquée dans l’année et peuvent être
exploitées sur deux ou trois cycles de ponte, mais en élevage intensif, l’exploitation
est limitée au premier cycle qui peut être déclenché entre le 7è mois et le 8è mois hors
saison, en mettant en œuvre des plans d’éclairement stimulants.
213
Après démarrage en poussinière, les dindonneaux sont lâchés sur des parcours. Le
démarrage en poussinière du dindonneau est semblable à celui de la pintade :
éleveuse, copeaux de bois, matériel d’abreuvement et d’alimentation, carton de
protection autour des éleveuses.
Les femelles sont abattues à l’âge de 12 à 13 semaines et les mâles à 15-16 semaines.
La dinde peut être vendue en dinde à rôtir (entière) ou par morceaux disposés sur des
barquettes.
15.3 Oies
Les oies sont des oiseaux palmipèdes dont on connaît plusieurs espèces sauvages et
domestiques. L’oie cendrée (Anser cuiereus) serait à l’origine de toutes les espèces.
On distingue les oies blanches (dont l’oie de Guinée, très appréciée par les rôtisseurs),
les oies grises (dont l’élevage est orienté vers la production de foie gras) et les oies de
Normanide (le mâle est blanc et la femelle est grise).
L’oie peut aussi être élevée pour son duvet ou pour son aspect décoratif (oie frisée du
Danube, oie d’Egypte), pour les parcs zoologiques et privés.
Les reproducteurs sont conservés pendant trois saisons de ponte. On compte un jars
pour 3 à 5 femelles. Les troupeaux peuvent être assez important à condition que
l’élevage des jars se fasse en même temps.
La ponte débute à l’âge moyen de 300 jours. La ponte varie suivant les espèces : de 35
œufs pour l’oie des Landes à 100 œufs pour l’oie de Guinée.
La présence de plan d’eau n’est plus indispensable et l’on obtient une bonne fertilité
en l’absence de bassin de copulation. Elle est de 75 à 85 % environ et peut être
améliorée par l’insémination artificielle. Le plan d’eau, cependant, joue un rôle
important sur le comportement sexuel de l’oie et, dans ce cas, il faut 1,5 m2 par sujet.
15.4 Pintades
214
Relativement domestiquée dans les pays saheliens, la pintade vit encore à l’état
sauvage dans les savanes de Lamto (Toumodi) et surtout dans la région de Bouna.
Elle vit en troupeau. Toute son existence est conditionnée par un instinct
communautaire très prononcé. L’alimentation, la ponte, la couvaison, l’élevage des
jeunes, sont réalisés collectivement.
L’avenir de la pintade dépend de la maîtrise des techniques de son élevage d’une part,
et d’autre part de la manière dont elle sera vendue au consommateur et de l’accueil
que celui-ci lui réservera. Pour l’heure, le consommateur débourse entre 2000 et
3000 FCFA pour s’offrir une pintade.
16. Buffles
Comme les autres bovidés (bubale, céphalope, antilope-cheval, antilope royale, cob,
guib et bongo), le buffle vit dans les zones marécageuses des forêts et des savanes et
ont des mœurs nocturnes.
Le buffle est un bovidé sauvage dont il existe deux types en Côte d’Ivoire :
- le buffle de forêt ou buffle rouge : Syncerus caffer sylvestris (nanus), appelé
encore buffle nain ou petit buffle de l’Ouest africain,
- le buffle de savane : Syncerus caffer (Brachyceros) savanensis, appelé aoué
en baoulé.
Ils s’identifient tous deux par leurs cornes applaties à la base et leur mufle nu.
Le buffle nain ne dépasse pas 1,10 m au garrot et atteint 170 à 250 kg. Il a des cornes
petites, plates et larges à la base, en forme de croissant interrompu sur le front.
Le buffle de savane atteint de 1,20 à 1,30 m au garrot, pour 300 à 500 kg. Ses cornes
sont assez épaisses, de forme variable, tendant avec l’âge à former un bandeau sur le
front. Leur couleur varie du rouge au noir, en passant par toutes les nuances du brun.
215
Le buffle est un rude adversaire pour celui qui le chasse, surtout lorsque l’animal est
blessé. Les Gouro et les Gagou se servent de pièges (zalé, bli pour gibier plus petit)
dans lesquels une sagaie empoisonnée, suspendue au-dessus d’un sentier, est libérée
par le passage de la bête.
En venaison, le buffle de forêt est le meilleur, avec un goût assez forqui se rapproche
de celui du boeuf. Le filet, l’entrecôte, le rumsteack, la langue, les rognons et les tripes
sont les pièces les plus appréciées.
17. Crevetticulture
L’objectif du nouveau projet de crevetticulture, qui sera localisé dans la Région des
Lagunes (département de Grand Lahou), est de tester sur 3 ans trois espèces de
crevettes (Penaeus monodon Sud-Est Asiatique, P. vannamei Sud Américaine, P.
duorarum notialis locale) et 2 techniques différentes (intensive et semi-intensive).
Ces tests devraient permettre de maîtriser la reproduction de ces trois espèces et de
définir des modèles techniques diffusables.
Le projet aura trois composantes : mise en place d’une écloserie, installation d’un
laboratoire, réalisation d’étangs.
Le coût global du projet sera de 1,1 milliard FCFA, les sources de financement étant le
FAD (18 %), les privés ivoiriens (36 %) et l’Etat ivoirien (46 %).
L’objectif est d’atteindre en l’an 2005 une production de 1.000 tonnes de crevettes
par les privés, générant ainsi trois milliards F CFA. A long terme, on pourra attendre
la création de 500 emplois directs et de plusieurs centaines d’emplois indirects.
18.Poissons d’aquarium
Les données disponibles montrent que plus de 90 espèces de cichlidés sont en cours
d’élevage. En plus de cela, une dizaine d’espèces de « Labyrinthidés » sont
reproduites pour la vente locale.
Cette activité peut générer des profits intéressants. A titre d’exemple, pour une Petite
et Moyenne Entreprise de la place, elle a généré un chiffre d’affaire de 50 millions en
1998 et créé une dizaine d’emplois.
- sécurité foncière
- défrichement/dessouchage,
- mécanisation/motorisation,
- association agriculture-élevage,
- matériel biologique sélectionné (semences et plants),
- irrigation et points d’eau,
- défense et restauration des sols,
- gestion prévisionnelle et comptabilité.
C’est à l’intérieur de ces huit volets que l’aide de l’Etat et la participation des
producteurs devront être réparties afin d’aboutir à une solution optimale.
A. Sécurité foncière
Les droits fonciers doivent être établis de telle manière que l’exploitant agricole
puisse investir en capital et en travail sur son sol, sans craindre d’en être dessaisi.
Jusqu’à un passé assez récent, le système foncier n’a pas été un obstacle au
développement en l’absence de contraintes démographiques fortes. Bien au contraire,
la souplesse de la législation en place a probablement permis à tout le monde de
« trouver son compte » et a été un facteur favorable au développement. Des objectifs
de production importants ont pu être atteints.
Il s’agit avant tout d’assurer une véritable sécurité foncière pour les communautés
rurales. Cette sécurité peut être trouvée dans le cadre de terroirs villageois clairement
délimités et identifiés avec pour objet de garantir aux villageois une reconnaissance
officielle de leur domaine foncier et des usages qu’il est prévu d’en faire.
La faisabilité d’une identification des droits fonciers coutumiers a été démontrée par
le Plan Foncier Rural (PFR). Il manquait à cet outil technique un instrument
juridique lui permettant d’aller au-delà du constat. Cette lacune a été comblée par la
loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 relative au Domaine Foncier Rural.
218
′ le certificat foncier est cessible et les terres qu’il concerne peuvent être louées
aux termes d’un bail emphytéotique de très longue durée si les parties le souhaitent
ou d’un contrat de courte durée. Il est accompagné d’un cahier des charges qui
comporte une clause d’obligation de mise en valeur. Le certificat collectif indique
l’identité du gestionnaire du groupe qui a la capacité d’ester en justice et qui peut
continuer à appliquer les coutumes du groupe pour gérer les terres.
′ une motivation. Les concessions non régularisées à l’issue du délai accordé, les
terres coutumières n’ayant pas fait l’objet de certificats fonciers 10 ans après la
publication de la loi reviendront au domaine de l’Etat en qualité de terres vacantes et
sans maître.
219
B. Défrichements/dessouchages
Les défrichements (auxquels peuvent être ajoutées les pistes rurales d’accès et de
dessertes des blocs) sont la base de toute opération de stabilisation de l’agriculture.
Cependant le coût des défrichements dans certains cas particuliers est hors de portée
du paysan moyen, ce qui implique la poursuite d’une politique sélective de
subvention des défrichements agricoles.
C. Mécanisation/motorisation
Dans le domaine des productions végétales et à l’horizon 2000, les seuls besoins de la
Côte d’Ivoire en semences de riz et de maïs sont de plus de 50.000 t. Si l’on y ajoute
tous les autres besoins, à savoir semences de protéagineux et de rejets fourragers,
semenceaux d’igname, boutures de manioc, plants de bananes, boutures de caféiers,
cabosses de cacaoyers hybrides, plants d’hévéas et de palmiers, etc., on se rend
compte de l’ampleur stratégique de la politique à mener en matière de production de
semences et de plants.
Cette politique doit consister en la mise en place progressive d’une filière nationale
semencière intégrant le secteur privé et s’appuyant sur les attributions respectives
suivantes.
221
2. Animaux sélectionnés
Pour les espèces à cycle court, les efforts doivent porter sur l’amélioration de la
qualité des porcelets et des poussins proposés aux éleveurs. Le secteur privé est déjà
très actif dans ces deux domaines, en particulier en aviculture et l’Etat doit continuer
de favoriser ce dynamisme.
C’est pourquoi la maîtrise de l’eau doit être considérée comme prioritaire. Elle doit
être partie intégrante d’une politique nationale de gestion des eaux et des bassins
versants comprenant :
222
Les sols défrichés en bas-fonds ou sur les plateaux peuvent après quelques années
présenter des détériorations dues à l’érosion.
Dans les cas où cette dégradation est déjà amorcée, il faut apporter des solutions
efficaces (banquettes, bandes anti-érosives, cultures en courbes de niveaux, etc.)
permettant d’arrêter le phénomène. Dans le cas de nouveaux défrichements, les
principes préventifs de la lutte anti-érosion doivent être obligatoirement appliqués
aux critères de choix des sols à préparer.
Il convient également de mener dès le départ la lutte contre l’épuisement du sol et les
plans de culture doivent veiller à maintenir leur potentiel.
Cela conduit les agriculteurs concernés à une prise de risques financiers rendant
nécessaire, au niveau de leur exploitation, la mise en œuvre d’une gestion
prévisionnelle et comptable rigoureuse.
Il devra être aussi en mesure de régler ses niveaux de production en fonction des
données économiques et financières ainsi que des tendances du marché. Dans cette
optique, l’organisation devrait être complétée, en bout de chaîne, par la mise en place,
en Côte d’Ivoire, d’une bourse spécialisée des produits agricoles à vocation nationale
voire régionale.
A. Importance de la qualité
La survie des entreprises dépend en effet étroitement de leur capacité à proposer aux
consommateurs des produits répondant à leurs exigences de qualité éprouvée et aux
meilleurs prix.
Chacun de ces aspects qualité fait l’objet de normes précises et de contrôles stricts
dans le cadre des transaction internationales, témoin l’épaisseur des volumes du
CODEX ALIMENTARIUS (plusieurs milliers de pages chacun), organisme de 161
pays membres créé en 1962 par la FAO pour élaborer les normes internationales sur
les denrées alimentaires dans le but de faciliter le commerce international et protéger
le consommateur.
et financiers affirmés qui leur permettent d’élever un peu plus chaque jour le niveau
de qualité des produits proposés aux consommateurs.
Avec la mondialisation des échanges illustrée par le nouvel accord de l’OMC, les
règles traditionnelles du commerce sont en train de se modifier au profit de l’élément
essentiel qu’est la qualité des biens et des services.
Par conséquent les normes ISO ayant trait à l’amélioration de la qualité pour un
meilleur accès à ce marché mondialisé doivent être comprises et appliquées par les
entreprises ivoiriennes, principalement dans le domaine agricole et agro-alimentaire,
base actuelle de l’économie ivoirienne.
La quête permanente de la qualité est devenue pour tous les acteurs de l’économie
ivoirienne (administrations, entreprises publiques et privés) un impératif
incontournable.
La Côte d’Ivoire prend de plus en plus conscience que la gestion de la qualité est une
fonction essentielle du management moderne. Dans ce sens, elle a engagé depuis
1984, une opération pilote de formation à la gestion et à la maîtrise de la qualité par
le canal du Centre Ivoirien de Gestion des Entreprises (CIGE), avec l’appui des
ministères chargés de l’enseignement technique et de l’industrie.
De plus, dans le but de créer une plus grande cohérence et une synergie dans les
actions en faveur de la qualité, le gouvernement a décidé, lors du Conseil des
225
Enfin, des organismes professionnels de qualité ont été mis en place : l’Association
pour la Promotion des Exportations des Produits Agricoles et Agro-alimentaires
(PROMEXA) et Côte d’Ivoire Normalisation (CODINORM).
CODINORM, créé en 1992, est une structure de type associatif qui a pris la suite du
Service de la Normalisation (Ministère de l’Industrie) et regroupe le secteur privé (9
représentants) et le secteur public (6 représentants). Ses missions sont au nombre de
quatre : élaboration des normes nationales de tous les secteurs d’activité, gestion d’un
système de certification des produits et des entreprises avec attribution du label NL,
promotion de la gestion de la qualité par des modules de formation et de conseils, et
enfin, représentation de la Côte d’Ivoire auprès des institutions internationales.
Depuis le début des années 1990, les entreprises elles-mêmes ont perçu l’absolue
nécessité d’intégrer la dimension qualité dans leur système de production et en font
depuis leur cheval de bataille.
1. ISO
La Côte d’Ivoire est représentée au sein d’ISO par CODINORM. Elle y a un statut
d’observateur, avant d’en devenir membre permanent.
Le catalogue ISO présente des milliers de normes internationales qui couvrent des
domaines variés. Les travaux menant à la rédaction de nouvelles normes sont confiés
à plus de 180 comités techniques à travers le monde.
Il importe de souligner que les nromes ISO 9001, 9002, 9003, s’appliquent au
système assurance qualité de l’entreprise et aux processus et services de celle-ci et ne
concerne pas la qualité des produits.
Les normes de la série 9000, adoptées en 1987, ont fait l’objet d’une révision officielle
en 1994 d’où l’appellation ISO 9000 : 94.
Il existe plusieurs normes ISO. La série ISO 9000 est composée de cinq normes dont
deux guides d’utilisation (ISO 9000, ISO 9004) et trois modèles de systèmes qualité
(ISO 9001, 9002 et 9003). La norme ISO 8402, quant à elle, fournit une définition
226
2. HACCP
L’acronyme HACCP signifie Hasard Analysis Critical Control (analyse des dangers et
maîtrise des points critiques).
L’approche HACCP a été développée à la fin des années soixante aux Etats-Unis. Elle
fut élaborée par la compagnie Pillsbury, de concert avec l’armée américaine, pour la
conception et la production des aliments destinés aux astronautes en mission. Ceux-
ci ne pouvaient se permettre d’être victimes d’une intoxication alimentaire lors d’une
mission spatiale.
La démarche HACCP a été consacrée par de nombreux pays dont le Canada, les Etats-
Unis ainsi que par l’Union Européenne, comme la meilleure méthode pouvant
garantir l’innocuité des aliments. La FAO (Food and Agriculture Organisation) et
l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), par l’intermédiaire du CODEX
alimentarius, reconnaissent cette approche comme la plus efficace et la
recommandent pour renforcer l’innocuité des aliments, diminuer les pertes
d’aliments, aider l’application des règlements sanitaires, favoriser le commerce
mondial en établissant un climat de confiance.
Tel que présenté ci-dessus, l’approche HACCP est axée uniquement sur la garantie de
l’innocuité des produits alimentaires. Les normes de série ISO 9000 sont des normes
de systèmes et n’ont pas de contenu « technique ». HACCP est spécifique au secteur
alimentaire, alors qu’ISO 9000 est général et s’applique à tous les secteurs
économiques, manufacturiers et de services.
A. Contexte
227
Aussi le Gouvernement a-t-il adopté au cours de son Conseil des Ministres du 3 Juin
1998 les conclusions d’une Communication relative à la mise en place d’une politique
de développement des cultures vivrières et un plan quinquennal pour la période
1998-2002 pour un montant de 191 Milliards de F CFA y compris un programme
d’urgence pour le bienum 1998-1999 estimé à 3,1 Milliards de F CFA non compris le
programme de la maîtrise de l’eau.
Sur le plan calorique, la consommation alimentaire moyenne est de 2.104 calories par
jour et par habitant. Si l’on veut maintenir ce niveau, l’approvisionnement
alimentaire du pays devra suivre la progression démographique.
Les besoins en riz en 1995 étaient estimés à 860 000 tonnes dont 350 000 tonnes
importées.
Les besoins en fruits et légumes étaient estimés à 336 000 tonnes couverts à 65 % par
la production nationale.
Les besoins en oléagineux étaient estimés à 261 000 tonnes couverts à 167 % par la
production nationale.
Les besoins en poissons étaient estimés à 210 000 tonnes et couverts à 38 % par la
production nationale.
D. Stratégie
E. Plan d’action
Pour les céréales, on vise une production de semences améliorées de maïs pour
couvrir 60 % des superficies en 2002 et une production de semences améliorées
destinées à couvrir 30 % des surfaces cultivées en riz pluvial à l’horizon 2002 et 100
% des surfaces irriguées en 1999 et à passer d’un taux de couverture du 50 % à 80 %
en l’an 2005. Ce programme maïs-riz est évalué à 451 millions de FCFA pour 1998-
2002.
Pour les tubercules, racines et bananes plantain, le programme vise, pour l’igname, la
reconstitution de la base génétique avec des cultivars d’autres pays, pour le manioc, l’
utilisation de nouvelles variétés à haut rendement, et pour la banane plantain, la
promotion de la culture pure (pluviale ou irriguée). Ce programme pour la période
1998-2002 est évalué à 1,2 milliards F CFA.
Pour les fruits, le programme 1998-2002, qui comprend des actions de sensibilisation
et d’encadrement à mettre en place, est estimé à 434 millions F CFA
Pour les productions animales, il est prévu de faire passer le taux de couverture des
besoins en viande de 48 % à 80 % d’ici 2005, en lait de 11 % à 30 % d’ici 2005, et en
poisson de 38 % à 83 % d’ici 2005.
Le métier de la terre est souvent perçu comme la sanction ou le dernier recours en cas
d’échec scolaire ou professionnel. C’est un retour à la terre des déscolarisés ou des
sans professions,
Le travail de la terre est ressenti comme étant particulièrement pénible, surtout pour
ceux qui n’y sont pas habitués et formés progressivement depuis leur jeune âge.
Physique et manuel, il est de plus généralement mal rémunéré.
Les familles souhaitent peu ce retour à la terre. Elles ont consenti de nombreux
sacrifices pour scolariser leurs enfants avec pour objectif premier de les libérer d’un
mode de vie au village considéré comme pénible et peu valorisant.
Le niveau et le cadre de vie au village sont en effet trop différents de ce que les ruraux
ont pu voir en ville même s’ils n’en ont pas réellement profité eux-mêmes.
En définitive, les jeunes ne trouvent pas dans le contexte actuel du milieu rural un
support favorable qui leur permettrait : (i) de moderniser l’es systèmes de production
agricole et d’affronter la concurrence, (ii) d’améliorer les rendements et la qualité de
leurs productions et (iii) de s’organiser pour discuter de leurs activités dans les
filières.
Ces jeunes n’ont de l’agriculture que l’image négative d’un secteur où les acteurs sont
soumis à toutes sortes d’adversités.
Pour les jeunes, seuls des modèles ayant valeur d’exemples concrets pourraient
inverser leur perception des réalités rurales.
230
B. Actions à entreprendre
Pour cela, l’agriculture devra être introduite dans les matières d’enseignement dès le
primaire.
La formation est en effet essentielle car l’agriculture devient de plus en plus un métier
ne faisant plus seulement appel au savoir-faire traditionnel mais à des connaissances
dans le domaine technique (utilisation des engrais, pesticides, …), technologique
(réparer le matériel) et de la gestion (prévoir les investissements, tenir un budget).
L’agriculteur doit pour cela recevoir une formation adéquate et bénéficier de l’appui
de services techniques spécialisés.
Le milieu rural devrait être en mesure d’offrir un minimum de confort par rapport à
la ville (électricité, eau potable, centre de loisir, téléphone, habitat décent).
Il reste aussi à créer la mutualité sociale agricole pour gérer les risques agricoles
(accidents, mortalité du bétail, incendie, …) ainsi que les régimes sociaux (maladies,
allocations familiales, retraites, …). Ces structures, qui devront être administrées par
des responsables élus, devront participer aux actions sanitaires et sociales.
C. Communication
Les autorités ivoiriennes ont réalisé très tôt qu’il n’y aurait de véritable
développement que dans la mesure où les disparités entre le mode de vie de la
campagne et celui des centres urbains s’atténueraient rapidement.
Parmi les moyens préconisés pour atteindre les objectifs prévus pour assurer à tous et
plus particulièrement aux ruraux, un minimum d’information, d’éducation et de
promotion sociale et culturelle, les mass-média se devaient de jouer un rôle essentiel.
231
1. Presse écrite
Parmi les nombreuses revues de la presse agricole, quelques unes d’entre elles
peuvent être citées à titre d’exemple.
Créé en 1973, le trimestriel « Terre et Progrès » est une revue agricole spécialisée
publiée sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales.
2. Radio
De tous les organes de presse existant à l’indépendance, la radio était la mieux nantie
avec un émetteur de 100 kw qui lui permettait de couvrir presque tout le pays et
même au delà. Son programme en langues nationales était très suivi par les ruraux. Il
s’agissait d’un atout de poids si l’on voulait utiliser le son pour combattre l’isolement
et l’état de méfiance des populations rurales.
Encouragée par ces premiers succès, la radio ivoirienne commençait, dès le mois de
janvier 1966, à diffuser un second programme de très courtes émissions,
quotidiennes cette fois. Ces micro-programmes d’éducation rurale étaient conçus
sous trois formes : slogans simples, témoignages exemplaires et contes brefs
accessibles au grand public et agrémentés de musique traditionnelle. Ces émissions
ont été diffusées en plus de dix langues nationales. Il s’agissait, d’une manière
générale, de conseils pratiques traitant de divers domaines du développement
économique et social.
232
Dans le cadre de la deuxième phase du Projet National d’Appui aux Services Agricoles
(PNASA), sept nouvelles Radios Rurales seront construites à Abengourou, Bocanda,
Dabakala, Gagnoa, Korhogo, Odienné et Touba.
- permet l’accès des habitants des zones rurales aux informations sur le
marché et aux autres informations socio-économiques,
- fournit des informations sur l’offre et la demande de même que la
localisation géographique des produits,
- contribue à réduire les pertes post-récolte et le développement du secteur
privé.
Ces Radios Rurales donnent également des informations de qualité sur les
productions agricoles et leur prix afin de faciliter la transparence commerciale,
d’augmenter la productivité, d’atteindre une croissance agricole soutenue, d’accroître
le pouvoir de décision des paysans sur les questions stratégiques et de gestion.
Les informations qui sont diffusées concernent les marchés, les prix des productions
agricoles (café, cacao, coton, etc…), les questions d’ordre environnemental, les
nouvelles pratiques agricoles, les résultats de la recherche scientifique agricole, les
activités et les actions de l’ANADER, du CNRA et du MINAGRA, ainsi que d’autres
projets de développement en matière d’éducation, de santé, de population, de
réduction de la pauvreté, etc…
Par ailleurs, la diffusion de messages dans les langues nationales comprises par
toutes les couches sociales ou socioprofessionnelles, l’utilisation d’une forme de
communication orale accessible aux populations concernées, le coût réduit des
récepteurs qui permet à la radio de pénétrer très largement les couches sociales les
plus défavorisées, font de la radio un véritable moyen de communication de masse
dans un pays émergent comme la Côte d’Ivoire.
Les radios rurales locales visent à donner une forme plus dynamique à la
participation des paysans aux émissions en libérant la parole paysanne, à instituer un
genre d’école radiophonique auto éducative où chacun reconnaît son langage pour
mieux se le réapproprier, à rapprocher la radio rurale du terrain dont elle prétend
rendre compte.
Au delà, il faut espérer une modification positive des comportements afin que le
paysan producteur devienne un véritable acteur de son propre développement.
3. Concours
Par la suite, les efforts des paysans devaient aussi d’étendre sur ceux du café, du
cacao, du palmier à huile, du cocotier, du coton, du tabac, du maïs, des orangers et du
mandarinier, du manguier, de la tomate, de l’oignon et même de la pomme de terre.
Les résultats ne se sont pas fait attendre et à chaque compétition, il y a eut de plus en
plus de candidats : 400 en 1967-68, 700 en 68-69, 2.000 en 1969, 703.000 en 1971 et
1974, 3.500 de 1975 à 1983 et 6.000 en 87-89.
La Coupe Nationale du Progrès fut ensuite créée dans le but de « montrer aux
paysans quel profit ils pourraient tirer d’un effort si minime soit-il ».
Car si tous les paysans connaissent les problèmes de mauvais rendement, de santé
précaire, d’analphabétisme, d’habitat rudimentaire, d’exode de jeunes, et en
ressentent la gravité à un degré plus ou moins aigu, ils sont la plupart du temps
persuadés que la solution dépend, non d’eux-mêmes, mais du seul gouvernement.
Leur montrer dans quelle mesure et par quels moyens ils peuvent les résoudre eux-
mêmes est un des buts essentiels de la Coupe Nationale du Progrès.
eu des récompenses remises aux lauréats, il est tout aussi vrai que les paysans ont
pris conscience de la conjonction de leurs intérêts avec ceux de la Nation.
Ce service comprend une cellule radiodiffusion, une cellule télévision qui produit
deux émissions bimensuelles : une cellule presse écrite produisant le trimestriel
« Terre et Progrès » et, enfin, une cellule concours chargée de l’organisation et du
suivi des concours : la Coupe des exploitants agricoles individuels, la Coupe des
Groupements à Vocation Coopérative (GVC), la Coupe des Villages, la Coupe des
Sous-préfectures., le Concours du Conseil de l’Entente, la Journée de l’Excellence.
4. SARA
CONCLUSION
L’agriculture ivoirienne aborde le vingt et unième siècle avec des atouts importants
qui sont le résultat d’une politique volontariste conduite par ses dirigeants depuis
l’Indépendance.
237
Avec les Etats africains, nous pensons étendre progressivement à tous l’union
douanière que nous sommes en train d’instituer avec certains d’entre eux dans un but
d’expansion économique harmonieuse et profitable à l’ensemble des participants.
C’est ainsi qu’elle s’est engagée avec succès depuis une dizaine d’années dans un
processus de privatisation, de libéralisation et d’ajustement structurel qui a permis à
l’Etat de se recentrer sur ses fonctions régaliennes et à son économie agricole de
238
Aussi, l’agriculture ivoirienne doit-elle continuer à s’adapter pour relever les défis qui
lui permettront de réussir son entrée dans le troisième millénaire. Il s’agit bien sûr de
consolider ses acquis mais aussi et surtout d’ouvrir durablement de nouveaux espaces
de croissance qui permettront à ce secteur de continuer à jouer un rôle de premier
plan pour permettre à la Côte d’Ivoire de réaliser son grand dessein de devenir une
puissance industrielle en l’espace d’une génération.
Le second espace de croissance est constitué par le marché sous-régional dont l’accès
bénéficie de la proximité et du processus d’intégration régionale désormais bien
avancé dans le cadre de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA)
et en cours de réalisation au niveau de la CEDEAO. La Côte d’Ivoire aborde ces
marchés avec des atouts agro-écologiques indéniables et une tradition d’exportation
qui devrait lui permettre d’accélérer la modernisation des circuits de
commercialisation. Le marché de gros de Bouaké devrait être un premier maillon
dans cette direction, suivi de la réalisation de marchés frontaliers. Il faudra créer
progressivement des règles de fonctionnement de ces nouveaux marchés qui
fluidifient les échanges.
Le troisième espace de croissance est constitué par les nouvelles opportunités d’un
marché mondial que la communauté internationale par l’intermédiaire de l’OMC
rend de plus en plus accessible à ceux qui sauront les saisir. Déjà, les barrières
tarifaires aux produits transformés ou semi-transformés tombent les unes après les
autres. Les multinationales sont en train de montrer la voie par les investissements
qu’elles ont réalisés ou sont en train de réaliser dans la transformation du cacao, du
café et des produits de la mer. Les opérateurs économiques nationaux ont une place à
prendre.
Quelque soit le marché visé, le succès passe par la compétitivité c’est-à-dire par la
capacité de répondre aux attentes des consommateurs, de supporter la concurrence
des autres producteurs et d’accroître le revenu des producteurs agricoles grâce à des
gains de productivité et de qualité. C’est, en effet, par la compétitivité de ses
productions que la Côte d’Ivoire pourra accroître ses parts de marché. Cette
compétitivité s’évalue en termes d’avantages comparatifs qui dépendent certes des
239
Les seules forces du marché ne permettront pas d’atteindre ces objectifs. L’Etat se
doit de conduire des politiques vigoureuses dont il entend partager l’élaboration et la
mise en œuvre avec les collectivités territoriales et les professionnels qui verront leurs
pouvoirs et leurs compétences progressivement renforcés.
L’Etat a opté également pour le partage des responsabilités avec les professionnels
organisés. Dans ce domaine, un nouveau cadre juridique vient d’être créé pour le
mouvement coopératif qui facilitera la création d’entreprises coopératives dont le rôle
sera d’accompagner le développement des exploitations agricoles en leur apportant
des services techniques et commerciaux adaptés à leurs besoins, en facilitant leur
insertion dans l’économie de marché et le dialogue avec les Pouvoirs Publics.
Mais la Côte d’Ivoire se prépare également à relever d’autres défis qui conditionnent
son entrée réussie dans le 21ème siècle.
Un de ces défis consiste à assurer une meilleure valorisation des produits agricoles. Il
s’agira de continuer à encourager l’implantation d’unités de transformation, de
conservation et de conditionnement des produits et des sous-produits agricoles de
façon à créer de la valeur ajoutée sur place et atténuer ainsi les conséquences des
variations des prix des matières premières en exportant des produits finis ou semi-
finis.
Mais le défi qui mobilisera le plus d’efforts sera de créer dans le monde rural les
conditions favorables à la relève des générations par des hommes et des femmes qui
soient des chefs d’entreprise, fiers de leur métier, sécurisés sur leurs terres et insérés
dans un réseau professionnel assurant le relais avec les pouvoirs publics et les
opportunités du marché. Il faut pour cela créer un environnement qui soit
240
Il s’agit tout d’abord d’incitations directes à l’installation des jeunes sur des
exploitations agricoles sécurisées qui leur assurent un revenu attractif et qui
présentent des possibilités de développement de leurs activités. Le programme « clé
en main » constitue à cet égard une opération test particulièrement encourageante.
Cette promotion passe aussi par une amélioration du cadre de vie. Les efforts
importants consacrés par la collectivité nationale au désenclavement, aux
équipements collectifs (hydraulique villageoise, électrification rurale, éducation,
santé) et aux aménagements fonciers (retenues collinaires, aménagements hydro-
agricoles) s’inscrivent dans cette perspective. Ils seront poursuivis dans le cadre de la
régionalisation. D’autres dispositions doivent être prises pour faciliter l’accès à
d’autres services essentiels comme le crédit et la couverture des risques (assurance
maladie, accident, calamités agricoles, etc).
REFERENCES
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