Oscillateurs PDF
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Claude Chevassu
Introduction iii
0.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iii
1 Oscillateurs de relaxation 1
1.1 Multivibrateur astable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Multivibrateur astable à transistor bipolaire . . . . . . . . 1
1.1.2 Multivibrateur astable à amplificateur opérationnel . . . . 4
1.1.3 Multivibrateur astable à portes logiques . . . . . . . . . . 6
A Quadripôles 21
A.1 Matrices de transfert élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
A.1.1 Matrice de transfert de Ql . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
A.1.2 Matrice de transfert de Qt . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
A.2 Matrice de transfert d’une association de quadripôles en cascade 22
B Amplificateurs Opérationnels 25
B.0.1 Fonctionnement non linéaire de l’AO . . . . . . . . . . . . 25
B.0.2 Fonctionnement linéaire de l’AO . . . . . . . . . . . . . . 26
B.0.3 Cas de deux rebouclages simultanés . . . . . . . . . . . . 26
i
ii TABLE DES MATIÈRES
iii
Introduction
0.1 Introduction
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peut être diffusé à condition :
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– d’indiquer le nom de l’auteur de l’original : Claude Chevassu et de ceux
qui auraient apporté des modifications ;
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Enfin vous pouvez le modifier à condition :
– de respecter les conditions de diffusion énoncées ci-dessus ;
– d’indiquer qu’il s’agit d’une version modifiée et d’indiquer la nature et la
date de la modification ;
– de diffuser vos modifications sous la même licence.
Les oscillateurs électroniques sont des circuits qui produisent des tension et
des courants alternativement croissants et décroissants, le plus souvent pério-
diques. Ils tiennent un rôle essentiel en électronique comme élément fondamen-
taux pour la production, le transport et la détection de l’information. Ils sont
aussi utilisés pour mesurer des durées et réaliser des compteurs. On les retrouve
en modulation et démodulation ainsi qu’en électronique numérique.
Nous n’étudierons que les oscillateurs auto-entretenus qui comprennent les
oscillateurs quasi-sinusoïdaux et les oscillateurs de relaxation.
Ce fascicule doit beaucoup à [PBFL03].
iv INTRODUCTION
Chapitre 1
Oscillateurs de relaxation
Les oscillations de relaxation sont des signaux qui peuvent prendre deux
valeurs au cours du temps, l’une haute, l’autre basse. La durée de chacun de
ces deux niveaux est très supérieure à celle nécessaire à la transition entre ces
niveaux. Les signaux engendrés sont quasiment rectangulaires.
T1 T2
Les deux transistors sont couplés par deux condensateurs qui relient le col-
lecteur de l’un à la base de l’autre. Les valeurs des résistances sont choisies pour
assurer la saturation complète des transistors.
1.1.1.1 Fonctionnement
1
2 CHAPITRE 1. OSCILLATEURS DE RELAXATION
La saturation est très rapide mais le blocage est progressif à cause de la durée
de charge des condensateurs à travers les résistances de collecteurs. Sur chaque
collecteur, on obtient un signal de sortie qui est pratiquement rectangulaire.
La période et le rapport cyclique (rapport entre les durées des états hauts et
des états bas) sont des fonctions des valeurs des résistances des bases et des
condensateurs de couplage.
Dans le calcul qui suit, on suppose que la tension de seuil VBE des jonctions
base émetteur et la tension de saturation des transistors sont nulles. On prend
comme origine des temps l’instant auquel T1 se sature.
1.1. MULTIVIBRATEUR ASTABLE 3
Déterminons les constantes A et B à l’aide des valeurs prises par u(t) lorsque
t = 0 et t → ∞.
Lorsque t = 0, T1 vient de se saturer, le potentiel de son collecteur est devenu
proche de 0 (à 0,1 V près), chutant ainsi de E. Le potentiel de l’armature droite
de C1 chute donc instantanément de E et se retrouve à 0 − E = −E (0, 7 − E
en fait). A cet instant t = 0, on a donc :
0
−R
B1 ·C1
u(0) = A · e + B = −E ⇒ A + B = −E
t t
−R −
B1 ·C1
u(t) = −2E · e + E = E 1 − 2 · e RB1 ·C1
Le système bascule dans l’autre état au temps t1 tel que : u(t1 ) = VB2 = 0.
On en déduit le temps mis par l’armature droite de C1 pour passer de −E à 0.
En fait il faudrait calculer le temps mis par l’armature droite pour atteindre 0,7
V. Cela conduirait à un résultat plus exact, mais à une expression moins simple.
!
t
− RB ·C1
u(t) = E 1−2·e 1
=0
t
− RB ·C1
⇒1−2·e 1
=0
t
− RB ·C1 1
⇒e 1
=
2
t 1
⇒− = ln
R B1 · C 1 2
⇒ t1 = RB1 · C1 · ln 2
Donc :
4 CHAPITRE 1. OSCILLATEURS DE RELAXATION
t1 ' 0, 7 × RB1 × C1
− R
u1 C u2
R2
R1
du2
u1 − u2 = R · i et i = C ·
dt
d’où l’équation différentielle entre u1 et u2 :
du2
u1 = RC · + u2
dt
Considérons un instant origine où la tension de sortie du comparateur à
hystérésis bascule de l’état bas vers l’état haut ; la tension d’entrée du filtre
vaut : u1 (0) = Usat , alors qu’en sortie : u2 (0) = − R1R+R
1
2
Usat .
Tant que u1 = Usat , l’évolution de u2 est donnée par :
t R1 t
u2 (t) = Usat + k × e− RC = Usat − 1 + Usat e− RC
R1 + R2
du2
−Usat = RC · + u2
dt
laquelle s’intègre comme précédemment, mais en tenant compte de la nou-
velle valeur initiale u2 (t1 ) :
t R1 t−t1
u2 (t) = −Usat + k 0 × e− RC = −Usat + 1 + e− RC
R1 + R2
R1
u2 (t2 ) = −
R1 + R2
soit :
R1
t2 = t1 + RC ln 2 +1
R2
R1 R1 R1
T = RC ln 2 + 1 + RC ln 2 + 1 = 2RC ln 2 +1
R2 R2 R2
6 CHAPITRE 1. OSCILLATEURS DE RELAXATION
Les amplitudes des tensions u1 (t) et u2 (t) ont alors pour expressions respec-
tives : Usat et Usat · R1R+R
1
2
.
La tension u2 (t) a la forme d’une dent de scie tandis que u1 (t) est rectan-
gulaire.
1 1
r uc
R C
ve vs1 i vs2
i
1.1.3.1 Fonctionnement
1
ve vs
VDD
VDD VDD
2
ve = v
v − uC = vs2
1.1. MULTIVIBRATEUR ASTABLE 7
vs 1 − v
i=
R
VDD uc
R C
vs1 = VDD
t
uc = VDD 1 − e− RC t
⇒ v = vs2 + uc = VDD 1 − e− RC
v =0
s2
t
VDD − VDD 1 − e− RC
i=
R
À l’instant t = t−
1 , la tension v = ve prend la valeur VT H =
VDD
2 , seuil de
basculement de la porte de gauche et les équations deviennent alors :
3VDD VDD
v = ve = 2 , vs1 = 0, uc = 2 , i = − 3V2R
DD
, vs2 = VDD
À partir de t = t+
1 , le circuit peut être représenté par celui de la figure 1.7.
La différence de potentiel aux bornes du condensateur est : E0 = VDD 2 , il se
charge de telle sorte que la différence de potentiel évolue vers −VDD (orientation
de la tension). Soit :
VDD
uc
C
R
vs1 = 0
vs 2 = 0
t−t
− RC1 3VDD
VDD − t−t1 t−t1
⇒v=e
uc = e RC + VDD e− RC − 1 2
2
3VDD − t−t1
i=− · e RC
2R
À l’instant t = t−
2 , la tension v atteint le seuil de basculement de la porte de
gauche, soit VT H = VDD2 , et :
VDD
v(t2 − ) = ve (t2 − ) = 2 , vs1 = 0, uc = v − vs2 = − VDD VDD
2 , i = − 2R
À t = t+
2 , les grandeurs ont pour valeur, juste après le basculement :
vs1 = VDD , vs2 = 0, uc = − VDD VDD
2 , v = ve = − 2 et i = 3VDD
2R
vs1 = VDD
vs2 = 0
VDD − t−t2 t−t2
⇒ v = vs2 + uc = uc
uc = − e RC + VDD 1 − e− RC
2
1.1. MULTIVIBRATEUR ASTABLE 9
3VDD − t−t2
i= · e RC
2R
VDD
À t = t3 , la tension v = ve atteint la valeur 2 et le système se retrouve
dans l’état électrique du début.
La durée [0, t−
1 ] correspond au régime transitoire, et au-delà, le circuit est en
régime permanent.
Effectuons un changement d’origine en t1 et calculons t02 tel que :
10 CHAPITRE 1. OSCILLATEURS DE RELAXATION
VDD − t02 t0
VDD 2
uc (t02 ) = − =+ · e RC + VDD −1 + e− RC
2 2
t03 = t02 = RC ln 3
Oscillateurs quasi
sinusoïdaux
E S
+ A
−
R
B
Figure 2.1 – Schéma bloc d’un oscillateur quasi sinusoïdal, rebouclage sous-
tractif.
S =A·
=E−B·S
11
12 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX
d’où :
A
S =A·E−A·B·S ⇒S = ·E
1+A·B
A
Si A · B = −1 alors 1+A·B → ∞ dès lors, S existe même si E → 0.
E = 0, S 6= 0, les montages sont des oscillateurs.
Remarque : Il faut faire attention, l’énergie nécessaire à la création d’os-
cillations ne provient pas du vide. On ne sait pas encore extraire de l’énergie
du vide (le saurons-nous jamais ?), les « extracteurs de point zéro (EDPZ) »
chers à la série « Star Gate » ne sont, hélas, que des chimères de science-fiction.
L’énergie du signal de sortie provient tout simplement des sources de tension
continue alimentant l’étage amplificateur.
|A · B| = 1
A · B = −1 ⇒
arg(A · B) = π
Cela donne :
– une condition de pulsation arg(A · B) = π ;
– une condition d’entretien des oscillations |A · B| = 1.
Ces deux conditions sont connues sous le nom de « critères de Barkhausen 1 ».
Si le rebouclage se fait en additionnant le signal de retour comme le montre
la figure 2.2, un calcul analogue donnera comme condition d’oscillation :
A · B = +1
E S
+ A
+
R
B
Figure 2.2 – Schéma bloc d’un oscillateur quasi sinusoïdal, rebouclage additif.
C
− R
R C
R2
R1
C
R
ue R C us
avec Wilhem Wien, connu lui pour avoir donné son nom à une loi sur le rayonnement du corps
noir
14 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX
us Z2 1
H(jω) = = =
ue Z1 + Z2 1 + Z1 /Z2
1 1+jRCω R/(jCω) R
avec : Z1 = R + jCω = jCω et Z2 = R+1/(jCω) = 1+jRCω
Il vient, en effectuant :
1 − R2 C 2 ω 2 + j2RCω
Z1 1 + jRCω 1 + jRCω ω ω0 1
= × = = 2+j − où ω0 =
Z2 jCω R jRCω ω0 ω RC
On en déduit :
1
H(jω) = =B
3 + j(ω/ω0 − ω0 /ω)
1
H(x) =
3 + j(x − 1/x)
ou :
1/3
H(x) =
1 + (1/3)(jx + (jx)−1 )
Ainsi :
1 x − 1/x
|H(x)| = 1 et ϕ = −arctan
[9 + (x − 1/x)2 ] 2 3
ve vs R1 + R2
vs − ve = R2 · ⇒ = =A
R1 ve R1
15
ve
vs
i2
R2
R1
i1
R1 + R2 1
A · B = +1 ⇒ × = +1
R1 3 + j(ω/ω0 − ω0 /ω)
ou :
R1 + R2
3 + j(ω/ω0 − ω0 /ω) =
R1
Le membre de droite est un nombre réel pur, par conséquent, la partie ima-
ginaire du membre de gauche doit être nulle. Nous devrons donc avoir :
R1 + R2
= 3 et ω/ω0 − ω0 /ω = 0
R1
soit encore :
1
R1 = 2R2 et ω = ω0 =
RC
La réalisation expérimentale précise de ce critère n’est guère possible. Deux
cas de figure se présentent :
– Si la condition est réalisée par défaut, c’est à dire si A · B < +1, les oscilla-
tions éventuelles s’amortissent exponentiellement. On n’observe plus que
des oscillations aléatoires de très faible amplitude, appelées bruit. L’éner-
gie apportée par l’amplificateur est insuffisante pour compenser les pertes
dissipatives.
– Si la condition est réalisée par excès, c’est à dire si A · B > +1, les oscil-
lations s’amplifient exponentiellement au cours du temps. On finit alors
16 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX
A · B ≈ +1 et A · B > +1
R2
R1 −
− R R R
+
+
ue C C C us
R
i1 i2
u1 C u2
c = −3 + x2 − 4jx
d = 1 − 5x2 + jx(6 − x2 )
1
Hr (jω) =
1 − 5x2 + jx(6 − x2 )
R2
Le critère de Barkhausen, Hd (jω)Hr (jω) = 1, avec Hd = − R1
donne alors :
Hd
Hd Hr = = 1 d’où Hd = 1 − 5x2 + jx(6 − x2 )
1− 5x2 + jx(6 − x2 )
On en déduit :
1 R2
x2 = 6 et Hd = −29 d’où ω = √ et = 29
RC 6 R1
18 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX
R2
R
C C C
−
+
ur
ud R R
C
i1 i2
u1 R u2
avec :
a = 1 − x12 − j x3
4R 3R
b = x2 − j x
1
c = − R3 + Rx 4R
2 + j x
d = 1−6x2 +jx(5−x2 )
−jx3
On en déduit :
1 −jx3
Hr (jω) = =
d 1 − 6x + jx(5 − x2 )
2
1 R2 −jx3 1
1 − 6x2 = 0 d’où ω = √ et Hr = − = =−
RC 6 R jx(5 − x2 ) 29
20 CHAPITRE 2. OSCILLATEURS QUASI SINUSOÏDAUX
Annexe A
Quadripôles
Les filtres passifs se présentent très souvent comme des associations en cas-
cade de quadripôles. Il est alors commode de décrire le comportement linéaire de
ces systèmes par une matrice de transfert, laquelle permet de passer des carac-
téristiques tension-courant à l’entrée, à celles tension-courant, à la sortie, voir
la figure A.1. Notons que le courant de sortie is , qui traverse l’impédance de
charge Zc , est orienté vers l’extérieur du quadripôle.
Désignons par Xe la matrice colonne formée par la tension et le courant à
l’entrée et par Xs , la matrice colonne correspondante à la sortie. Il vient :
a b
Xs = [T ]Xe avec [T ] = car us = aue + bie et is = cue + die
c d
ie is
2 3
a b
ue us Zc
c d
1 4
21
22 ANNEXE A. QUADRIPÔLES
z
ie is ie is
ue ue ue z ue
Ql Qt
us = ue − zie et is = ie
ue
us = ue et is = − + ie
z
d’où la matrice :
1 0
Xs = [T ]t Xe avec [T ]t =
−1/z 1
figure A.3. Ainsi on écrira, pour n quadripoles qui se suivent en cascade dans le
sens Q1 , Q2 , . . . Qk . . . Qn , de matrices de transfert respectives [T1 ], [T2 ], . . . [Tk ]
. . . [Tn ] :
ie
ue Q1 Q2 Qn us
bc us bc ad − bc 1
us = aue − ue d’où =a− = =
d ue d d d
Amplificateurs
Opérationnels
vs = A × (e+ − e− )
C’est le cas lorsqu’il n’y a pas de rebouclage de la sortie vers les entrées,
l’AO fonctionne alors en comparateur, ou bien lorsqu’il y a une réaction positive
(rebouclage de la sortie vers l’entrée e+ ). L’AO travaille alors en saturation, nous
admettrons que la sortie ne peut alors prendre que deux valeurs :
– e+ > e− ⇒ vs = V+
– e+ < e− ⇒ vs = V−
25
26 ANNEXE B. AMPLIFICATEURS OPÉRATIONNELS
vs
lim = lim (e+ − e− ) = lim =0
A→+∞ A→+∞ A→+∞ A
Nous admettrons donc, sans plus de démonstration, que lorsque l’AO possède
un seul rebouclage et que celui-ci se fait vers l’entrée e− , alors :
e+ = e−
L’AO fait évoluer sa tension de sortie de telle sorte que le potentiel des deux
entrées soit identique, à quelques microvolts près dans le cas d’un AO non idéal.
27