CHAPITRE I Critique de Lecopo

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CHAPITRE I Critique de l’économie politique

Pour comprendre un courant de pensée économique, il faut le situer par rapport à


ses racines théoriques, et à l’environnement social dans lequel il est né. Or compte
tenu de l’importance du facteur économique dans toute société et la corrélation
entre ce facteur et les autres aspects : philosophiques, historiques … les racines d’une
pensée économique sont souvent puisées dans une philosophie de la vie et plus
précisément dans une conception du monde.

Ainsi, entre (1500-1930) ; en Angleterre particulièrement l’économie va connaître de


nouvelles idées sur l’établissement du système bancaire, l’organisation du commerce
extérieur ou la détermination des taux de change.

Plusieurs courants de pensée font leur apparition dont les mercantilistes, les
physiocrates, les classiques, les marxistes et le courant keynésien.

Section1 : Le mercantilisme

Le mercantilisme s’est développé entre le 16e et 18e S dans quatre pays : l’Espagne,
l’Italie, l’Angleterre et la France. L’objectif des mercantilistes est de procurer à l’Etat
le maximum d’or et d’argent sources, selon eux de la richesse des nations. Plusieurs
auteurs de l’époque pensaient à la suite de la découverte des mines américaine, que
la richesse des Etats provenait de l’accumulation des métaux précieux.

Cette pensée militait en faveur de quatre idées :

 L’acquisition d’une réserve d’or nationale aussi grande que possible ;


 Le développement de l’industrie ;
 L’encouragement de la croissance démographique ;
 Le développement du commerce extérieur

Ses auteurs sont :

 Jean Bodin : Qui a vécu dans la deuxième moitié du 16ème siècle. Il est le
premier à formuler une théorie quantitative de la monnaie, soit à mettre en évidence
la relation existante entre la masse monétaire et la quantité des produits en
circulation (MV = PT).

 William Petty : Auteur anglais, il a inventé la statistique qu’il appelle


l’arithmétique politique. Il est le premier à calculer le revenu national.
Le mercantilisme a néanmoins échoué dans les politiques qu’il a proposés. Son erreur
a été d’ignorer que l’accumulation des moyens de paiement sans contrepartie
suffisante en production de biens et services débouchait rapidement sur l’inflation.

Section2 : La physiocratie

A l’origine de ce courant se trouve François Quesnay ; auteur d’un ouvrage intitulé «


Le tableau économique de la France » en 1758.

Il y a selon la doctrine de la physiocratie (gouvernement de la nature), un ordre


naturel dans lequel les hommes et les choses s’organisent.

L’agriculture est considérée à l’origine de la richesse. La pensée physiocratique


préconise en tant que doctrine le libéralisme économique et en même temps le
développement de l’agriculture en tant que science, elle propose un circuit
économique basé sur l’agriculture.

Ces deux courants vont donner lieu à une formulation plus synthétique de la pensée
économique à travers le courant classique.

Section3 : Le courant classique (1750-1870)

1. Conjoncture historique :

Deux phénomènes vont être à l’origine d’une forte croissance démographique à


partir du début du 18e siècle en Europe : les progrès de l’agriculture, et les progrès de
la santé. Cette forte croissance démographique entraînera inévitablement une forte
demande de biens de consommation. La féodalité agraire, ainsi que les petits
propriétaires incapables de s’adapter, cèdent progressivement la place à de grands
propriétaires qui appliquent une gestion moderne.

La concentration de la terre avec une meilleure gestion moderne, dégage une main
d’œuvre qui afflue vers les villes entraînant ce que Marx appelle armée industrielle de
réserve. Les progrès techniques et la main d’œuvre à bon marché favoriseront un
mouvement d’industrialisation qui impressionne les auteurs classiques.

2. Caractéristique :

L’école classique désigne un groupe d’économistes essentiellement anglais qui ont


développé les travaux d’Adam Smith sur les mécanismes déterminant la production,
la consommation et la répartition des richesses.
Ce groupe comprend principalement le fondateur de l’école classique Adam Smith.
Les Anglais Malthus et Ricardo et le Français Jean Baptiste Say.

L’école classique cherche à présenter une pensée scientifique en rupture avec les
considérations philosophiques ou morales. Elle croit en la valeur travail (le travail est
à l’origine de la richesse) contrairement aux mercantilistes et aux physiocrates.

Elle croit en l’ordre naturel : social et économique sans intervention extérieur (main
invisible chez Smith). Elle croit en l’équilibre stable, s’il y a des déséquilibres, ils ne
sont que momentanés.

Il y a une correspondance entre l’intérêt individuel et l’intérêt général.

Il faut donc laisser jouer les lois du marché et s’opposer à la constitution de groupes
privés et à l’intervention de l’Etat.

Le marché peut connaître des déséquilibres à court terme mais sous la pression des
forces correctrices du marché (réaction des prix, de la production ou des revenus) le
retour spontané à l’équilibre se réalise à nouveaux.

Les auteurs classiques se sont intéressés à plusieurs aspects des phénomènes


économiques.

1- Adam Smith, localise les deux (2) facteurs essentiels de la production :

 L’accumulation du capital en utilisant l’épargne oisive ;


 L’élévation de la productivité du travail due à la division des tâches.

Le travail organisé est donc à l’origine de la valeur. Cette valeur est soit une valeur
d’usage soit une valeur d’échange. La première mesure l’utilité d’un bien. La valeur
d’échange mesure la quantité d’un autre bien que l’on puisse obtenir en échange du
premier.

Ainsi pour Smith la valeur d’échange d’un bien est déterminée par la quantité de
travail que ce bien peut procurer à l’échange : on parle de théorie de la valeur travail
commandée.

2- Malthus, est classé dans la catégorie des auteurs classiques pessimistes. Il


développe une conception très réservée vis à vis de la croissance démographique.
Ainsi pour lui la population croit selon une progression géométrique (1, 2, 4, 8, etc.)
alors que la production ne croit rendements que selon une progression arithmétique
(1, 3, 5,7). En effet plus la population augmente, et plus on cultive des terres de
moins en moins fertiles. On est donc confronté à des décroissants.

3- Ricardo, va marquer d’une manière particulière l’économie politique. Adepte du


libéralisme comme Smith et Malthus, il poussera néanmoins plus loin ses analyses.
Trois thèmes domineront son œuvre : La théorie de l’équilibre à partir de la valeur
travail, la théorie de la rente et la théorie des avantages comparatifs.

a) La valeur travail et la théorie de l’équilibre :

Selon Ricardo la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail dépensé pour le
produire : On parle de valeur de travail incorporé.

Ricardo rattache cette notion de valeur de travail incorporé à une théorie de


l’équilibre économique. Pour lui les variations des prix pour des biens et services
tendent nécessairement vers un prix d’équilibre. Ce prix d’équilibre est déterminé par
la valeur des biens. Or cette valeur est fonction du coût de production, c’est à dire du
coût de travail incorporé dans ces biens.

b) La théorie de la rente :

La rente est définie traditionnellement comme un revenu périodique qui peut être
dû à un capital placé ou loué. Une extension du terme lui donne le sens de sur
revenu d’un facteur de production. Ricardo avait pris l’exemple de la rente tirée de la
terre agricole.

c) La théorie des avantages comparatifs :

Selon Ricardo : La quantité de travail exigée pour la production des biens est le
facteur principal qui doit expliquer l’évolution des rapports des prix des
marchandises. Chaque pays vend ainsi aux autres pays les biens pour lesquels les
coûts relatifs nationaux sont plus élevés qu’à l’étranger.

Ce raisonnement permet à Ricardo de venter les mérites de l’échange international.


C’est aussi le raisonnement qui inspire les accords du GATT (accord générale sur le
tarif douanier), de l’OMC

Jean baptiste Say : Une idée centrale domine l’œuvre de l’économiste jean baptiste
Say, celle de l’équilibre sur le marché sur la base de la loi des débouchés.

Pour cet auteur, l’offre crée sa propre demande.


Ainsi chaque produit réalisé a donné lieu au préalable à la distribution de revenu aux
agents qui ont contribué à sa production. Toute marchandise donc sur le marché à sa
contrepartie monétaire. Cette contre parti servira à acheter d’autres marchandises. IL
y a donc suffisamment d’argent en circulation pour que toutes les marchandises
soient écoulées sur le marché, autrement dit l’offre produite engendre un revenu qui
se transforme totalement et rapidement en demande de marchandises. La demande
égalise ainsi l’offre (O = D).

3. Rôle de l’Etat d’après le courant classique :

Le rôle de l’Etat doit se limiter à assurer la défense nationale en levant une armée
pour assurer la protection des individus contre toute forme d’abus qui doit assurer
une justice équitable, l'Etat a pour rôle également de développer les biens publics
c’est à dire il doit s’occuper des grands travaux (Route, pont, le port, l’aéroport etc.).

Section 4 : Le courant néo- classique (1870 - 1970)

Apparu dans le dernier tiers du 19e siècle, il constitue le prolongement du courant


classique en ce qui concerne, les principes du libéralisme et de la propriété privée. Il
se distingue toute fois de celui-ci en centrant l’analyse sur les comportements
économiques des individus et leurs choix. Ils renonceront pour cela à raisonner sur la
valeur travail pour lui substituer la valeur utilité. Pour eux, la valeur est fonction de
l’utilité de la dernière unité disponible d’un bien appelée utilité marginale.

1. La notion d’utilité marginale :

Cette notion résulte de la prise en considération de deux éléments : l’utilité et la


rareté. Elle a pour origine un phénomène psychologique important : plus la quantité
d’un bien est disponible, plus son utilité décroît.

La valeur de toute unité de ce bien est alors considérée comme égale à l’utilité de la
dernière unité de ce bien.

Autrement dit dans toutes les décisions économiques (ventes, achats, production)
les valeurs, coûts, recettes productivités, etc. sont déterminés par l’effet de la
dernière unité ou du dernier lot ajouté ou retranché du total.

Exemple : Admettant des magasins disposants en totalité de 10 vestes d’un modèle


donné.
L’acheteur qui a fait le tour de prospection du marché paiera au prix qui équivaut
dans son esprit à l’utilité de la 10ème veste.

L’analyse de tous les actes de l’économie se fait donc à partir des échelles
individuelles de préférence. L’utilité dépend ainsi de la hiérarchie des préférences de
chaque individu. Les producteurs cherchent donc à maximiser leurs profits en tenant
compte du rapport entre le coût de production et le prix de vente et les
consommateurs cherchent à maximiser leur utilité en tenant compte du revenu BH et
des différents prix sur le marché.

2. Les grands auteurs marginalistes :

Trois (3) écoles de pensée marginalistes se sont distinguées :

 L’école de Lausane, avec à sa tête Léon WALRAS (1834-1930) et William


PARETO (1848-1923)
 L’école de vienne, avec Karl MENGER ; FISHER; J S’ CHUMPETER ET autres
 L’école de Cambridge, fondée par Alfred MARSHALL (1842-1924).

Deux (2) auteurs vont marquer par leurs travaux le courant néoclassique : LEON
WALRAS et ALFRED MARSHALL.

 Léon WALRAS : Propose une théorie de l’équilibre générale. Cet équilibre met
l’accent sur les relations d’influence entre tous les marchés. Exemple: un progrès
technique dans l’extraction du pétrole baisse le prix du pétrole qui réduit le coût de
transport des marchandises; qui baisse leur coût de production ; ce qui entraîne une
influence sur les salaires des travailleurs ; etc.

L’équilibre général, suppose implicitement une concurrence parfaite ; c’est à dire


qu’aucun acheteur ou vendeur ne peut avoir par les quantités de biens échangés une
influence sur le prix du marché si la demande excède l’offre les prix augmentent
faisant baisser la demande et vis versa L’équilibre est réalisé lorsque les forces qui
font modifier les prix sont au repos.

 Alfred MARSHALL : Propose une théorie d’équilibre partielle. Il suppose


contrairement au premier qu’on ne prend en considération que quelques éléments
qui ont une influence directe et importante sur le prix d’une marchandise tels le
revenu du consommateur, le prix relatif d’un produit concurrent l’analyse n’est donc
que partielle puisqu’elle ne prend pas en compte tous les produits qui, de près ou de
loin ont une influence sur le bien en question.
Ainsi toute hausse du prix du blé par exemple favorisera sa substitution.

3. Les limites de la théorie néo-classique :

La théorie néo-classique se veut une démonstration scientifique de la fameuse ‘’main


invisible’’ de Smith, la poursuite par chacun de son intérêt conduisant naturellement
et automatiquement au meilleur état possible pour l’économie. Des lors,
l’intervention de l’Etat est non seulement inefficace mais plus encore néfaste en ce
qu’elle perturbe les lois du marché et les calculs économiques des agents
économiques.

Cette analyse repose sur un grand nombre d’hypothèses (rationalité des agents,
indépendance de l’offre et de la demande, concurrence pure et parfaite notamment)
qui ne sont guère vérifiées dans la réalité.

Par ailleurs, de très nombreux phénomènes économiques ne relèvent pas des


mécanismes de marché et nécessitent une intervention collective (phénomènes non
marchands avec les effets externes et les biens collectifs).

Réactions au courant classique :

L’école marxiste (1840-1930).

.1. Contexte historique :

La situation sociale dans le milieu du 19ème Siècle était explosive, forte émigration
vers les villes main d’œuvre ouvrière mal payée, mal logée, entassée dans les
banlieues des grandes villes, révoltes dans les campagnes, mouvements de
contestation dans les villes.

Les critiques formulées à l’égard du système de pensée classique vont apparaître


dans plusieurs théories, notamment dans la pensée industrielle de ‘’Saint-Simon’’ et
les courants socialistes utopistes de ‘’Fourier’’ et de PROUDHON.

Une école va se distinguer par l’originalité de sa réflexion économique et sociale :


l’école Marxiste, son fondateur Karl- MARX (1818-1883).

Publiera en 1848 le manifeste du parti communiste et en 1867 son principal ouvrage


le capital.
2. Caractéristique :

A partir d’un constat social, celui de l’aliénation de la société capitaliste tout entière
et grâce aux études de Philosophie, d’histoire et plus tard d’Economie Marx élabore
une théorie où il montre que les sociétés changent parce qu’il y a une lutte
perpétuelle d’intérêt en leur sein (matérialisme historique).

Il critique aussi les lois naturelles avancées par les classiques, pour leur opposer, un
caractère social…

Ainsi la critique essentielle adressée par Marx à RICARDO est d’avoir considéré la
valeur telle qu’elle est réalisée dans la société capitaliste comme une réalité
naturelle, et non comme un rapport social.

Pour Marx, la valeur d’une marchandise est fonction de la quantité de travail


socialement nécessaire à la réalisation de la marchandise.

Les classiques considèrent aussi que le travailleur vend son travail.

Marx pense par contre que le travailleur ne vend que sa force de travail.

.3. Crises du capitalisme :

Selon Marx, l’effondrement capitaliste détermine des crises qui résultent des
facteurs suivants :

 La sous consommation ouvrière ayant pour conséquence l’exploitation :


Selon lui la consommation des ouvriers est faible limitée par des salaires juste pour
leur assurer le minimum vital, les capitalistes disposent eux de valeur monétaire
importante dans l’appropriation de la plus-value mais ces sommes d’argent ne sont
pas destinées principalement à l’achat de biens de consommation mais à l’épargne.
L’exploitation des capitalistes conduit à une contradiction entre une demande faible
et une offre globale excédentaire, d’où phénomène de crise de surproduction.

 L’accumulation du capital et la baisse tendancielle taux de profit : Selon Marx


le capital monétaire utilisé par l’entrepreneur fait l’objet de deux emplois :

D’une part le capital constant (c) dont le capitaliste se sert pour acheter du
capital technique (ensemble des moyens de production) dont la plus-value
s’interpose lors du processus de production de la marchandise produite
(amortissement des marchandises ; outillage) d’autre part le capital variable (v) dont
se sert le capitaliste ; pour payer des salaires à la main d’œuvre qui lui est nécessaire.
Cette destination ; Capital constant et capital variable ; Permet de préciser la loi
d’accumulation du capital et sa conséquence.

 La baisse tendancielle du taux de profit à long terme: L’accumulation du


capital est le résultat de l'augmentation de la composition organique du capital (C/V)
du fait de la substitution du capital constant au capital variable consécutive à
l’évolution technologique. La modification de structure du capital total (C+V) par
développement du seul capital constant détermine une baisse du taux de profit. Ce
dernier est défini comme le rapport de la plus-value (PL) au capital total (C + V) ; soit :
PL / C +V

TTT = PL/C+V

Schémas relatif à la crise du système capitaliste :

1) Plus value Accumulation du K Développement de propriété

privée (DPP)

Stabilité du taux plu value

Concentration du K et
2) DPP formation des monopoles
Hausse de la composition
organique du K(c/v)

3) Baisse tendancielle du taux de profit Sur capitalisation d’où sur


production

Impérialisme (Recherche des


4) Crise capitaliste débouchés extérieurs ou loi du
développement inégal)
4. L’analyse marxiste aujourd’hui :

Sans réduire le marxisme à un économisme (tout s’expliquerait par l’économie et non


par les idées, les valeurs, les sentiments) ou à un déterminisme (la révolution et la
victoire du prolétariat seraient l’unique issue du capitalisme). En refusant d’admettre
le rôle spécifique de l’entrepreneur justifiant une rémunération particulière
(combiner les facteurs de production prendre des risques etc.) Marx fait du profit le
résultat de la seule exploitation des ouvriers. Or c’est sur ce postulat que repose
toute son analyse de l’exploitation et de la lutte des deux classes (bourgeoisie et
prolétariat).

L’analyse marxiste conserve cependant un intérêt pour d’écrire le système capitaliste.


Le bouleversement nécessaire perpétuel des activités productives et l’extension sans
limites d’économie marchande et l’aliénation de l’homme de la société capitaliste,
dépossédé de ses moyens de production de sa production et finalement, de son être
(impossibilité de se sentir concerné par ce qu’on fait).

Section 5 : L’école Keynésienne (à partir de 1930)

.1. Caractéristique :
Ce courant représente un ensemble de théories et de politiques économiques,
rattachées à l’économiste anglais John Maynard KEYNES (1883-1946). Celui-ci a écrit
de nombreux ouvrages dont le plus célèbre : « Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie » paru en 1936.

Bien que situé dans le prolongement du courant libéral, la pensée Keynésienne


conteste certains principes de base de l’analyse classique et néoclassique.

Keynes, impressionné par le fléau du chômage qui sévit en Angleterre dans l’entre-
deux guerres, place son raisonnement dans un cadre macroéconomique.

L’idée centrale de son œuvre est que le jeu des mécanismes économiques tend vers
un équilibre, mais cet équilibre n’est pas comme le soutiennent les classiques et les
néoclassiques, un équilibre de plein emploi des facteurs de production, mais un
équilibre de sous-emploi de ces facteurs.

D’après ces deux courants, en effet, si l’économie s’éloigne momentanément du plein


emploi, les forces du marché interviennent pour rétablir l’équilibre de plein emploi.
S’il y a un chômage, il ne peut être que volontaire (riche, oisifs, fainéants) mais jamais
involontaire.
La démonstration Keynésienne peut être résumée ainsi. « C’est le volume de la
production qui détermine le volume de l’emploi et non le niveau des salaires, comme
le pensent les classiques ». Il existe, selon Keynes en effet, « un chômage involontaire
lorsque les travailleurs ne trouvent pas de travail même sous rémunéré ».

L’offre ne crée pas sa propre demande comme l’affirme le postulat classique de la loi
des débouchés. Si chaque produit réalisé sur le marché donne lieu au préalable à une
distribution de revenus aux agents qui ont contribués à sa réalisation ; cette valeur va
servir, selon les classiques à acheter un autre produit et dans ce cas, les produits
s’échangent contre les produits. L’argent ne joue qu’un rôle neutre d’intermédiaire. Il
y a donc toujours équilibre.

Keynes montre que ce raisonnement fait abstraction de la thésaurisation monétaire,


qui correspond économiquement à une quantité de marchandise "bloquées" sur le
marché.

Le volume de la production ne dépend pas donc des moyens de paiement distribués


mais dépend des anticipations des entrepreneurs sur le niveau de la demande
effective au cours de la période de prévision, autrement dit des prévisions des
entrepreneurs sur le niveau possible de la demande future.

L’anticipation sur la demande effective à la détermination du volume des


investissements. L’acte d’investir est dans ce cas indépendant de l’acte d’épargner. Il
ne sont pas liés comme le souligne les classiques, par le jeu du taux d’intérêt qui
égaliserait l’offre et la demande effective de capitaux.

Selon Keynes, étant donné la préférence pour les liquidités chez les épargnants le
taux d’intérêt égalise simplement l’offre et la demande de monnaie liquide.

La décision d’investir, qui est fonction des anticipations sur la demande effective est
déterminée par le rapport entre le taux d’intérêt (qui est le coût payé par
l’investisseur pour avoir de la monnaie liquide) et l’efficacité marginale du capital,
selon l’appréciation de l’entrepreneur. L’égalisation de ces deux taux détermine le
volume de l’investissement autrement dit, l’entrepreneur continuera à investir
jusqu’au moment où l’efficacité marginale du capital ou rendement brut du capital
baisse au point d’égaliser le taux d’intérêt. L’épargne constituera simplement le solde
obtenu lorsqu’une partie du revenu a satisfait la consommation.
2. Les répercussions de l’analyse Keynésienne :

L’analyse Keynésienne a été à la fois une réaction aux thèses classiques, néoclassique
et marxistes. Elle a eu une influence telle qu’on a parlée de révolution Keynésienne.
Elle a eu une portée internationale à travers les politiques économiques et
conjoncturelles appliquées dans de nombreux pays.

En effet, cette conception interventionniste accorde à l’Etat un rôle important. Ces


politiques feront appels à différents instruments :

 L’instrument budgétaire : Qui permet en recourant au déficit budgétaire, de


relancer la demande en finançant de grands travaux.
 L’instrument monétaire : Permettant l’accroissement de la masse monétaire
pour diminuer les taux d’intérêts et relancer la production en phase de
croissance économique.
 L’instrument fiscal : Permettant une meilleure répartition du revenu national
et d’un maintient des taux de salaire réels. L’influence Keynésienne a été
particulièrement sensible aux U.S.A avec la politique du NEWDEAL la loi sur
l’impôt en 1946, ou la réduction massive d’impôt en 1946 pour entretenir une
forte croissance durant cette décennie.

Ce n’est qu’à partir des années 70 qu’un phénomène nouveau est venu remettre en
cause la politique Keynésienne : celui de la Stagflation c’est à dire la stagnation
conjuguée à l’inflation. Désormais lorsqu’on stimulait la demande pour limiter le
chômage, l’inflation s’accélérait, et lorsqu’on limitait la demande pour contre carrer
l’inflation, le chômage s’accélérait.

La théorie Keynésienne est mieux conçue pour répondre aux besoins d’une économie
relativement fermée.

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