Sarra Fatima Abbaci
Sarra Fatima Abbaci
Sarra Fatima Abbaci
opulaire
Ministère de l’Enseignement
nseignement Supérieur et de la Recherche
echerche Scientifique
UNIVERSITE ABOU-BAKR
ABOU BELKAID – TLEMCEN
Département de Français
Thème
Etude Sociolinguistique
DEtude sociolinguistique
Mémoire de fin d’études pour obtention du diplôme de Master
…………………………………………………………………………………………...Président
…………………………………………………………………………………………...
…………………………………………………………………………..…….................Rapporteur
…………………………………………………………………………..…….................
………………………………………………………………………………… . ………Examinateur
………
Année universitaire
2014/2015
Dédicace
08
Introduction…………………………………………………………………………………
I. Chapitre premier :
Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ d’étude.
I.1. Problématique et questions de recherche……………………………………….............. 12
I.2. Motivations………………………………………………………………………………
12
I.3. Objectifs de recherche…………………………………………………………………... 13
I.4. Hypothèses de recherche………………………………………………………………...
13
I.5. Présentation des méthodes d’enquête et recueil des données……………….................. 14
I.5.1. Méthodes de collecte des données ettypes d’enquête…………………………………
14
I.5.1.1. Approche mixte : du qualitatif au quantitatif………………………………………. 15
I.5.1.2. Observation non participante………………………………………………...............
16
I.5.1.3. Le questionnaire pour le public……………………………………………............... 16
I.5.1.4.Le questionnaire pour les journalistes…………………………………….………….
18
I.5.1.5. Enquête par entretien……………………………………………………….……….. 20
21
I.6.Description du protocole de transcription………………………………………………..
I.7.Présentation et description du corpus : Approche définitoire de l’émission……………. 23
I.7.1.Présentation du genre médiatique et la gestion de l’émission Hwalenas………………
24
I.7.1.1.Le débat télévisé, un genre discursif médiatique……………………………............. 25
II. chapitre deuxième :
Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de la recherche : Médias et
évolution.
II.1. Les langues dans le champ médiatique algérien……………………………………..... 31
I.1.1.L’arabe Standard……………………………………………………………………….
33
II.1.2.Arabe dialectal………………………………………………………………………... 34
II.1.3. L’Amazighe…………………………………………………………………………..
36
II.1.4.Le Français……………………………………………………………………............. 36
37
II.2.La Télévision, une machine médiatique………………………………………………...
II.3.L’éclatement du champ médiatique en Algérie……………………………………….... 41
II.4. Les pratiques langagières………………………………………………………............. 43
II.5. Contact des langues et ses phénomènes………………………………………………...
44
II .5.1. L’emprunt linguistique………………………………………………………………. 45
II.5.2. Alternance codique : un phénomène récurrent……………………………………….
46
II.5.3.Le mélange de codes ou le code-mixing……………………………………………... 48
III. Chapitre troisième : Médias, Langues, Usages et Stratégie discursives : De
nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
III.1.Les pratiques langagières médiatiques………………………………………..………..
51
III.1.1.L’arabe dialectal au contact aux autres langues : le phénomène des emprunts……… 52
III.1.1.1.Les berbérismes…………………………………………………………...………..
52
III.1.1.2.Les hispanismes…………………………………………………………...……….. 53
III.1.1.3.Les turcismes……………………………………………………………….............
54
III.1.1.4.Les anglicismes. …………………………………………………………………… 55
III.1.1.5.Les emprunts au français…………………………………………………………...
57
III.1.2.L’hybridation linguistique ou l’emprunt mixte……………………………………… 57
III.1.2.1 Hybrides par composition…………………………………………………..............
61
III.1.3.L’alternance codique……………………………………………………..………….. 61
III.1.3.1.L’alternance intra-phrastique……………………………………………………….
62
III.1.3.2.L’alternance codique inter-phrastique……………………………………………... 62
III.1.3.3.L’alternance codique extra phrastique………………………………………….......
63
III.1.3.4.L’alternance codique répétitive…………………………………………..………... 63
III.1.3.Aspects morphosyntaxiques de l’alternance………………………………..……….
68
III.2. Médias et stratégies discursives……………………………………………………….. 71
III.2.1. Stratégie d’information………………………………………………………………
74
III.2.3.Stratégie de captation et de séduction………………………………………………... 79
III.2.4.Les médias et la problématique du pathos : Topique du pathos au service de la
captation................................................................................................................................... 82
.
III.2.5.L’ironie comme stratégie de captation……………………………………................. 86
III.2.6.De la connivence entre des les deux instances…………………………….................
88
III.2.7.Les médias : une dimension pragmatique……………………………………………. 89
III.2.8.Stratégie de légitimation…………………………………………………….………... 92
III.3. Langues en usage, des choix et des motivations journalistiques……………………….
93
III.4. Les usages linguistiques médiatiques et leur impact sur le public…………………….. 100
III.4.1.Les langues préférées dans les émissions, les films, les informations et les émissions
sportives……………………………………………………………….................................... 100
.
III.4.2.L’usage alternatif du français et de l’arabe dialectal dans un discours
médiatique…………………………………………………………………………................
102
..
105
III.4.3.Le mélange entre l’arabe dialectal et le français, un phénomène positif……………..
III.5.Représentations négatives vis-à-vis du dialectal……………………………………….. 106
III.5.1. Est-ce que le mélange entre l’arabe dialectal et le français constitue une menace
pour l’avenir des langues enAlgérie ?...................................................................................... 107
109
III.5.2. L’utilisation de l’arabe dialectal dans la présentation de l’information….………….
Conclusion………………………………………………………………………………… 112
Bibliographie………………………………………………………………………………
116
Annexes………………………………………………………………………….………….. 122
Introduction
Introduction
Or, l’éclatement du champ médiatique en Algérie, dans les années 90, a permis
la valorisation de la diversité linguistique et a renforcé l’écart entre le discours
étatique de l’unification et la réalité linguistique que connaissent les usages effectifs
des médias, objet d’étude du présent travail.
Dans cette recherche, nous nous intéressons au rôle des médias représentés
pour notre cas par la télévision, dans la valorisation et la revitalisation de l’arabe
dialectal d’une part et des autres langues composant le champ linguistique d’autre part.
Il s’agit de faire une description des procédés linguistiques dans la télévision et ce,
pour déceler la place réservée à l’arabe dialectal dans le champ médiatique algérien.
Notre intêret ne porte pas exceptionnelement sur la place de l’arabe dialectal mais vise
aussi les autres langues à savoir le français.
8
Introduction
C’est en effet ce qui attise notre attention dans l’émission Hwal Ennasdans la
mesure où nous remarquons une grande place réservée à la diversité linguistique dans
les pratiques langagières journalistiques. Cette pluralité linguistique se qualifie par le
foisonnement et l’omniprésence de formes métisses qui sont le résultat du contact
entre le français et l’arabe.
Pour mener à bien notre travail qui porte sur l’analyse des procédés et stratégies
linguistiques mis en œuvre dans l’émission Hwal Ennas diffusée par Dzair TV, nous
répartissons notre travail en trois chapitres.
9
Introduction
10
Chapitre Premier
Délimitation du cadre
méthodologique et présentation du
champ d’étude.
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Notre choix est dicté par une attirance vis-à-vis des médias et leurs discours.
En effet, nous assistons ces derniers temps à travers les différents supports
médiatiques (télévision, radio, presse écrite, etc.) à l’émergence et l’intégration de
nouvelles formes linguistiques métisses dans les pratiques langagières des instances
de production. Ce qui témoigne de la présence d’un plurilinguisme additif.(cf.Abbaci,
2012).
Comme nous l’avons déjà signalé, notre recherche porte sur l’étude du
discours médiatique et se veut une description analytique des procédés
linguistiques et des stratégies linguistique et discursives que les journalistes et les
participants déploient dans leur discours. Ses nouvelles formes linguistiques
12
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Toutefois, ce qui nous a poussé à réfléchir à travailler sur ce corpus oral est le
fait que les journalistes et les intervenants utilisent des modalités langagières
caractérisées par l’emploi des expressions en français et en arabe algérien même si le
thème générateur de l’émission est purement en arabe.
D’un autre coté et compte tenu des travaux déjà réalisés, nous avons constaté
que la majorité des recherches et des travaux effectués ont porté sur les particularités
linguistiques des discours médiatiques dans la presse écrite. C’est le cas de Tanche de
vie, Raina Raikom, Point zéro dans les deux quotidiens francophones : El Watan et le
Quotidien d’Oran1. Cette disponibilité de travaux nous a poussés à orienter notre
recherche vers un corpus oral, extrait d’émissions télévisées.
L’objectif assigné à cette recherche est de focaliser sur l’étude d’un corpus
médiatique oral. Il s’agit donc d’élaborer une description des usages linguistiques
dans les médias. L’objectif majeur consiste à analyser un corpus médiatique d’une
émission télévisée sur la chaine algérienne Dzair TV, nommée Hwel El Eness. Il
s’agit par là de mettre l’accent sur la gestion des langues dans les médias pour en
éclaircir le fonctionnement. Nous nous intéressons donc à la description des aspects
linguistiques des langues en usage chez les animateurs et les intervenants dans la
présentation de l’information.
1
Nous ne manquons pas de signaler que nous portons un intérêt particulier à la presse écrite.
13
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Toutefois, nous avançons que l’arabe dialectal mélangé au français occupe une
place privilégiée dans la diffusion/transmission de l’information. Ces langues
deviennent des outils efficaces dans la présentation de l’information et dont l’usage
est largement approuvé par les téléspectateurs.
Comme nous l’avons déjà avancé, notre travail porte sur une description
analytique et exploratoire des nouveaux phénomènes linguistiques décelés dans
2
Situation de juxtaposition des langues qui se complètent et s’interpénètrent (cf. Abbaci, 2012).
14
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
l’émission« Hwal El Ness ». Il s’agit entre autres de repérer les différentes stratégies
linguistiques et discursives employées par les animateurs et leurs invités dans la
présentation de l’information médiatique. Nous précisons que l’émission choisie est
diffusée quotidiennement sur la chaine privée Dzair TV à 15H 00.
Pour mener à bien notre étude, nous avons téléchargé des enregistrements de
quatre vidéos de l’émission et ce, en utilisant un logiciel libre « Youtube Downloader
HD ». La durée de chaque enregistrement est d’environ 54minutes. Nous avons
choisi quatre vidéos dont nous avons trié les séquences qui nous ont semblé
pertinentes parce qu’elles contiennent des données qui répondaient à notre
problématique. Le choix du corpus n’a pas été fortuit mais il est né d’un constat,
celui de sa richesse en unités mixtes qui ont attisé notre attention dès le départ.
Pour ce faire, nous nous sommes intéressés aux différents thèmes traités tels
les sujets : socioculturel, politique, religieux, etc. Cette caractérisation thématique
nous a permis d’identifier l’usage des langues dans l’émission.
15
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Toute recherche se fait à l’aide d’une ou plusieurs méthodes. Il s’agit pour nous
dans ce travail de choisir l’optique de recherche la plus adéquate pour aboutir à nos
objectifs tracés préalablement.
Comme nous l’avons déjà avancé, nous avons élaboré une série de questions
destinées à nos informateurs dont l’âge varie entre 18 et 43ans. Précisons aussi que
nous avons enquêté 26 femmes et 14 hommes3 de différents niveaux. Il s’agit donc à
travers ce questionnaire d’identifier les usages linguistiques utilisés dans le discours
journalistique oral.
3
La variable sexe n’est pas prise en considération dans cette recherche.
16
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
1. Dans quelles langues regardez-vous les émissions, les films, les informations et
les émissions sportives ?
o Arabe littéraire
o Arabe dialectal
o Français
o Mélange entre l’arabe et le français
o Autres langues
2. Quelles sont les émissions télévisées que vous regardez le plus souvent ?
pourquoi ?
17
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
nous ont permis de connaitre les émissions télévisées qui attirent plus les
informateurs pour voir s’ils ont un penchant pour les émissions arabophones ou
françaises.
À ce niveau, nous sommes parties de l’hypothèse que les jeunes marquent leur
attirance par les films anglais ou américains et les émissions françaises. Celles ci sont
signe de modernité et de progrès technologique.
Pour la sixième, il est question de voir si cette nouvelle forme linguistique jouit
d’une valeur positive valorisante ou inversement elle est stigmatisée par les différents
informateurs. Pour enfin détecter si elle représente une menace ou au contraire elle
est reconnue parmi les langues prestigieuses ayant une valeur socioculturelle
positive.
Par ailleurs, pour expliquer les mécanismes et les stratégies mis en œuvre par les
journalistes dans la présentation de l’information, nous avons chargé des personnes
qui ont distribué notre questionnaire à des journalistes.
Pour connaitre les motivations des journalistes dans l’usage de telle ou telle
langue, nous avons conçu de leur soumettre un questionnaire qui nous permet de
mieux comprendre leurs représentations vis-à-vis des langues qu’ils utilisent pour
connaitre les mécanismes qui aiguillent leurs choix linguistiques.
Pour ce questionnaire, nous avons eu des difficultés car nous ne connaissons pas
plusieurs journalistes. Pour cette raison nous nous sommes adressées à certains
journalistes algériens via le réseau social Facebook. Nous avons eu l’occasion de les
contacter par messagerie.
18
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Deux seulement ont répondu à notre requête. C’est le cas de Mohamed Chawki
Smati, animateur de l’émission « Doga Doga » diffusée sur « Dzair TV » et Farida
Ait Kaci animatrice de l’émission « Hwalenes »que nous étudions dans le présent
travail. Nous mentionnons que nous avons sollicité d’autres journalistes mais qui
n’ont pas répondu pour des raisons que nous ignorons.
Nous avons par ailleurs bénéficié de l’aide de deux amis qui ont distribué le
questionnaire à quelques journalistes.
19
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
6. Quelles sont vos intentions par l’usage alterné du français et l’arabe dialectal
(arabe algérien) ?
7. Considérez vous que cet usage rend l’information plus fiable ?
8. Gardez-vous l’origine des termes en arabe quand vous les insérez dans un
contexte français ?
o Oui Non
Dites pourquoi ?
9. À votre avis quel est le parler le plus ordinaire et adéquat pour capter l’attention
des locuteurs algériens dans la présentation de l’information ?
o Arabe dialectal
o Arabe classique
o Le berbère
o Français
o Autres
10. Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour rendre l’information beaucoup
plus accessible au public ?
Pour arriver à nos fins et enrichir la partie analytique de notre travail, nous avons
fait recours à trois conversations qui ont été faites avec trois journalistes algériens
dans le cadre de l’élaboration de notre mémoire en troisième année licence.
20
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Guide d’entretien
Pour mener à bien nos enquêtes, nous avons utilisé un dictaphone de marque
« Olympus » pour faire les enregistrements. Notre choix de ce canal s’explique par la
qualité des enregistrements effectués pour une meilleure prise en charge des données
recueillies. La transcription de ses enquêtes seront mises en annexes.
Nous convenons que la transcription est une tâche délicate qui nécessite une
attention particulière. C’était donc une opération difficile qui nous a demandé
plusieurs heures de travail où nous avons regardé les enregistrements plusieurs fois.
En effet, ce travail a duré plusieurs jours car chaque situation correspond à des
réactions différentes. Les participants utilisent des intonations montantes avec un
dépit fort et clair et parfois nous avons eu des difficultés pour déchiffrer les paroles
utilisées lors d’un enchainement rapide car elles étaient illisibles.
21
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
dans leur débat du thème du jour à travers des coupures dans les mots, des rires et des
signes d’hésitation.
Protocole de transcription
↑ Intonation montante
↓ Intonation descendante
++ Pause brève
: Allongement de la syllabe
( ne ) Absence de négation
A:\ Chevauchement
B : [……..
(silence) Silence
(rire) Rire
22
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
A ٲ
I ٳ
Y ي
U ٷ
Ç ع
Gh غ
Dh ذ
Kh خ
T ت
H ح
J ج
Z ز
T ط
S ص
S س
Ch ش
W و
Q ق
R ر
Dans cette recherche, nous allons travailler sur une célèbre émission diffusée
sur la chaine algérienne privée « Dzair Tv ».Une émission qui tire ses sujets de la
réalité sociale de l’homme et sa relation avec son entourage. Elle expose différents
problèmes socio/culturels d’où l’appellation « Hwal El Ness ».
23
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Farida Ait Kaci était également actrice dans ses débuts professionnels où le public
l’a découvert dans la célèbre série algérienne Caméra Café. Cette émission
audiovisuelle regroupait une équipe technique composée de plusieurs journalistes.
C’est le cas de Safia Djaoud, Amina Dahmani et Kamilia, spécialiste en psychologie.
Cette émission est chargée de donner des explications et des conseils psychologiques
et sociaux.
Il appert que cette émission télévisée se distingue des autres émissions par son
discours argumentatif et son objectif double qui sert à informer et persuader4. C’est le
moyen efficace qui permet aux gens de s’ouvrir et de partager leurs aventures.
Cette émission est un univers de communication très vaste dans la mesure où les
journalistes y travaillent en collaboration. Elle utilise différentes techniques
rhétoriques adoptées par la machine médiatique5 pour éviter toute sorte de
confrontation directe et malentendus de l’opinion publique.
4
. Le discours médiatique est basé sur le vouloir informer, vouloir persuader et vouloir séduire.
5
. Cf la partie théorique de ce mémoire.
24
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
L’analyse d’un débat télévisé représente une nouvelle réflexion dans la mesure
où elle comporte plusieurs mécanismes qui articulent le bon déroulement du débat.
Pour cette raison nous allons présenter dans cette partie la définition d’un genre
médiatique qui est le débat télévisé pour passer ensuite à la présentation de ses
caractéristiques.
Nous pouvons d’emblée définir le débat comme étant un échange entre deux ou
plusieurs participants dont les caractéristiques vacillent entre information,
argumentation et confrontations d’idées. C’est dire que les avis des participants
divergent. Ce qui entraine le plus souvent un débat d’idées variable selon l’identité6 de
l’intervenant.
Le débat est aussi une conversation limitée où l’animateur est tenu de gérer au
mieux la discussion en respectant la durée de l’émission et le temps de chaque
intervention.
6
Il ne faut pas non plus omettre l’importance du contexteou le cadre communicatif dans lequel les participants
interagissent.
25
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
À travers cet extrait, le débat télévisé est un débat médiatique basé sur un
échange polylogal (Bouchair Boubekri, 2010) où les participants (animateur et
l’ensemble des invités) font recours à des stratégies énonciatives. Le débat est entre
autre marqué par des stratégies argumentatives à visée informative et persuasive.
26
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
Pierre BOURDIEU (1996), dans son ouvrage sur la télévision définit le débat
télévisé comme étant un genre qui prend une forme d’une guerre verbale qui se
caractérise par un affrontement sans merci entre plusieurs adversaires devant un
public. Il ajoute que l’ensemble des contradictions tentent par tous les moyens,
notamment par la persuasion.
P. CHARAUDEAU ajoute que ce genre est un élément central de la télévision.
Il regroupe plusieurs invités autour d’un animateur de l’émission pour discuter de
sujets relevant de différents domaines notamment politique, culturel, sportif,
socioculturel ou autres.
Nous ne manquons pas de signaler que le genre qui fait l’objet de notre analyse
dans l’émission Hwalenas est dominé par une actualité socioculturelle. Cependant,
avant de passer à l’exploitation de nos données télévisées, il convient de décrire voire
catégoriser les différents éléments de la mise en scène de l’émission.
27
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
1. L’espace.
L’émission Hwalenas se déroule dans un plateau de la chaine privée algérienne
Dzair Tv. La disposition des participants sur le plateau se fait sous forme d’un
demi-cercle où l’animatrice se place au milieu face à la caméra. La psychologue est
assise à gauche, à coté des autres journalistes qui sont présents sur le plateau. Vers
la droite, nous retrouvons les invités du jour.
2. La gestion de l’émission.
La gestion du temps est primordiale dans une émission et relève de la
responsabilité du présentateur de l’émission. Elle se base sur des normes et
stratégies qui conditionnent la durée du débat télévisé ainsi que la prise de parole
des débatteurs. La gestion du temps incombe à l’instance émettrice car il est
responsable de la gestion de la durée du débat et veille à contrôler toute dérive
conversationnelle pouvant entraver les objectifs du débat préalablement définis7.
Force est de constater que le débat télévisé n’est pas un genre défini de la même
façon qu’un genre ordinaire même s’il s’agit d’un genre multi-discursif où la
communication est prédéfinie. C’est donc un genre qui n’obéit à un protocole ou à
un archétype défini.
7
Nous soutenons l’idée que le débat télévisé n’est pas un genre ordinaire qui ressemble aux autres débats.
28
Premier chapitre Délimitation du cadre méthodologique et présentation du champ
d’étude
produire son énoncé et capter le public. Ajoutons à cela que l’animatrice fait
souvent appel à des invités qui sont des spécialistes ou des témoins à qui elle
s’adresse par des questions ouvertes.
Nous avons remarqué lors la transcription de notre corpus qu’en cas d’erreurs
ou d’oublis, les participants s’auto-évaluent tout au long de leurs interventions, ils
utilisent des explications et des reformulations tantôt en français tantôt en dialecte.
Les rires, les amorces et les hésitations sont aussi présents. Ses cas peuvent être des
stratégies journalistiques employées pour assurer une bonne transmission du
message et surtout pour que les journalistes puissent sauvegarder leur face.8
Il convient de préciser que dans la présente étude, nous adoptons une approche
sociolinguistique qui s’intéresse à l’étude des langues, leurs statuts effectifs et leurs
fonctionnements dans un contexte médiatique. Pour compléter cette recherche, nous
ferons appel à l’analyse du discours qui nous servira d’outil d’analyse.
8
Voir la théorie de la face d’E. Goffman.
29
Chapitre deuxième
Nous allons commencer dans cette partie de notre travail par la présentation du
cadre conceptuel sur lequel nous nous baserons pour analyser les donnés de notre
corpus. L’intérêt de cette partie est de mettre l’accent sur les différents procédés
linguistiques mis en œuvre dans les pratiques linguistiques journalistiques dans
l’émission algérienne Hwalenas.
C’est pourquoi et pour bien cerner notre travail, il nous semble utile de donner
un bref aperçu sur les différentes langues utilisées dans le champ médiatique
algérien et ce pour déceler les origines de cette pluralité linguistique algérienne, du
moment où plusieurs formes émergent et coexistent soit à l’écrit ou à l’oral.
Ibtissem CHACHOU (2011 :160) affirme à juste titre que le contexte médiatique
algérien comporte trois volets. Il s’agit de la langue française comme étant une
première langue étrangère dans le pays, les langues algériennes (arabe algérien et
berbère) ainsi que l’arabe institutionnel.
31
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Pour W. Marçais, l’arabe peut être considéré comme présentant une forme avec:
Deux aspects différents : une langue littéraire dite arabe écrit, dans laquelle
seule aujourd’hui encore, sont rédigés les ouvrages littéraires ou scientifiques,
mais qui exactement telle qu’elle se présente à nous, n’a peut –être jamais été
parlée nulle part en Algérie ….Et des idiomes dont aucun n’a jamais été écrit,
mais, qui partout et peut-être depuis longtemps, constituent la seule langue de
la conversation dans tous les milieux populaires ou cultivés.(1931 :10)
32
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Cette coexistence se traduit par une distribution inégale des statuts attribués aux
langues. Certaines sont valorisées et idéalisées, c’est le cas le l’arabe littéraire9 et le
français alors que les autres sont dévalorisées voire stigmatisées et taxées d’un usage
populaire voire vulgaire. En effet, cette disposition concrétise un désir d’instaurer une
situation de monolinguisme qui va être bousculée par une réalité plurilingue que nous
voulons expliciter dans notre analyse des faits langagiers médiatiques.
II.1.1.L’arabe Standard
Nous savons, selon la tradition algérienne, que l’arabe standard est une langue
haute, formelle et prestigieuse qui jouit du statut de langue officielle et nationale de la
république algérienne par rapport à d’autres systèmes linguistiques qui connaissent un
niveau dévalorisé, inférieur par les politiques linguistiques mais qui sont réservés à
une majorité.C’est le cas de l’arabe algérien dit arabe dialectal ou lçamiya.
9
Selon G.GRANGUILLAUME, l’Algérie connait l’usage de la langue arabe dite coranique qui incarne
la loi de l’Islam, la langue maternelle, représentée par l’arabe et le berbère qui exprime la loi de la
communauté d’origine, et le français qui s’imposa longtemps comme langue coloniale.
33
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Sur le plan médiatique, cette langue a été utilisée dans les chaînes télévisées
étatiques dans les années post-indépendance. Dans le même ordre d’idées,
CHACHOUprécise que : «Les médias audio-visuels étatiques étaient considérés,
particulièrement dans les années postindépendances, comme des Appareils
Idéologiques d'Etat, (A.I.E), dont le rôle était de diffuser les nouvelles politiques
linguistiques du monde arabe »(2011 :162).
Nous pouvons signaler que cette langue est généralement employée dans les
programmes médiatiques officiels comme les bulletins d’information, la météo, les
émissions culturelles, religieuses, économiques, sportives ou politiques.
II.1.2.Arabe dialectal
En Algérie, l’arabe dialectal dit arabe algérien a une fonction grégaire qui
particularise l’identité et l’appartenance sociale du locuteur à une communauté. En
effet, cette forme de l’arabe remplit une fonction essentielle dans la mesure où elle est
un instrument efficace d’une communication familiale ou sociale pour la majorité des
Algériens.
Néanmoins, le dialectal est une langue riche et vivace et occupe une place
importante dans le domaine audiovisuel. Elle est présente dans des programmes
diffusés sur des chaînes étatiques comme c’est le cas de l’émission algérienne « teqder
terbah » (tu veux gagner).C’est un jeu où l’animateur et les participants parlent en
dialecte et « alhanwachabab » (mélodies et jeunesse). Nous retrouvons plusieurs
émissions algériennes diffusées en dialecte surtout dans les chaînes privées comme
c’est le cas de « Dzairtv » avec l’émission « Hwalenas ».
Pour ce qui est de la presse, nous remarquons que l’arabe dialectal occupe une
place de langue privilégiée devant le français, principale langue de rédaction pour la
presse francophone.Il en est de même pour la presse arabophone qui réserve une place
importante au dialecte. Il appert que cette langue n’est plus considérée comme moins
prestigieuse mais plutôt comme langue légitime dont l’usage correspond à une
stratégie naturelle de légitimation.
35
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
II.1.3. L’Amazighe
II.1.4.Le Français
36
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Nous pouvons ajouter en guise d’illustration que cette langue continue à avoir
une position importante dans les médias algériens étatiques ou privés, comme le
témoigne la radio Alger Chaine 3et la télévisioncanal Algérie quidiffusent une totalité
des programmes en français.
Pour ce qui est de la presse, nous notons une grande présence de la presse
francophone. Les spécialistes affirment que la presse francophone a atteint un taux de
tirage exemplaire.
De plus, cet outil est de manière générale un support qui permet la construction et
la communication des attitudes dans différentes situations qui se transmettent de
manière rapide et efficace à travers la convention entre l’image et le son. Elle véhicule
37
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
également les idées, la culture pour le téléspectateur qui est en relation perpétuelle
avec le téléviseur.
Nous allons nous baser dans cette partie sur l’identification des deux
composantes de la machine médiatique.
a. L’instance productrice
38
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
b. L’instance de réception
Elle vise le premier destinataire qui reçoit le message de l’auteur. Il s’agit d’un
récepteur idéal et parfait qui partage les mêmes procédures et les connaissances que
l’auteur afin de pouvoir interpréter et comprendre le texte médiatisé.10
10
P. CHAREADEAU dans son ouvrage, « les médias et l’information : l’impossible transparence du discours »,
affirme que l’instance de réception cible se divise en deux catégories :
1. La cible-intellective qui sert à mesurer le degré de crédibilité de l’information, elle cherche à cerner l’intérêt
de l’information qui lui est transmise.
2. la cible-affective : elle est censé être réactive basée sur des catégories émotionnelles sociales, elle est utilisé
de manière inconsciente face au sujet traité par l’instance médiatique. (2009 :19)
39
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
qui pourrait altérer le sens supposé du producteur et arriver à sa finalité mais parfois
elle pourra avoir un contre-sens où le récepteur ne partagera pas la même vision du
producteur.
Influence
40
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Il appert que les médias sont des principaux outils qui permettent à l’individu de
marquer sa liberté d’expression, de défendre son attachement identitaire et
socioculturel, ainsi que ses idéologies politiques et sociales.
41
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Dès les années 2008, 2009, 2010, la télévision algérienne a dépassé sa fragilité
et connait une véritable expansion à travers le pouvoir, le développement et le progrès
satellitaire. Nous notons que les médias audio-visuels en Algérie sont marqués par une
diversité des chaines étatiques et mêmes privées dont deux sont en arabe, deux en
langue berbère, trois en français ainsi que d’autres langues étrangères.
42
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Il convient de préciser que jusqu’aux années 90, les médias étaient du ressort de
l’Etat, qui depuis l’indépendance du pays suivait une politique linguistique
d’homogénéisation qui se répercutait sur différents domaines médiatiques à savoir :
Radio, presse écrite, télévision. Cette politique linguistique médiatique avait pour
objectif principal l’éradication des langues maternelles.
Nous nous intéressons dans ce travail à l’étude des pratiques langagières des
journalistes algériens. C’est pourquoi, il est élémentaire de circonscrire ce concept.
fait que sous l’angle de l’énonciation et dans la production de discours, toute activité et
matérialité du langage (CULIOLI, 1997 ; BOUTET, 1995) est en interaction
permanente avec le milieu où elle s’effectue. Elle est certes déterminée par les
éléments de ce milieu, mais elle y produit aussi des effets et a par conséquent des
impacts.
11
Les pratiques langagières reposent sur la description et l’analyse des matériaux linguistiques produits par les
acteurs sociaux dans un discours.
44
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Cette coexistence entre les langues est marquée par la rapidité du processus
d’adoptions des nouveaux termes suivants différents phénomènes que nous
évoquerons par la suite tel que : l’emprunt qui représente un héritage linguistique qui
permet l’enrichissement des langues et l’alternance codique et le code-mixing. Ce sont
deux procédés que nous tenterons de présenter.
En effet, la langue ne peut pas évoluer et s’enrichir isolément des autres mais
elle a besoin d’être en contact permanent avec des vocables des différentes langues et
subit de manière ou d’une autre leur influence. Pour S.LAFAGE : « Si deux langues
sont en contact, ne serait ce que par l’intermédiaire de groupes sociaux restreints, il
se produit des échanges de culture qui se traduisent par des emprunts réciproques
plus ou moins nombreux » (1985 :50).
Comme nous l’avons déjà précisé, l’Algérie de par son histoire, représente une
plaque tournante où les différentes civilisations se sont succédées et ont laissé des
traces qui se manifestent dans l’usage quotidien de son peuple. De ce fait, la langue
réceptive va assimiler et adopter ses nouveaux termes qu’elle va s’approprier de façon
à ce qu’ils ne deviennent plus étrangers.
45
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Le contact des langues se concrétise par deux configurations. Il s’agit d’un coté
de l’emprunt et des interférences linguistiques, et de l’autre côté de l’alternance
codique qui représente une nouvelle forme de coexistence entre les langues en
présence.
Dans notre recherche, nous avons dégagé l’existence d’un lexique foisonnant
provenant de la langue française. En effet, l’arabe dialectal reste une langue
emprunteuse où nous remarquons que les unités empruntées sont insérées sur le plan
oral. Dans notre corpus les pratiques linguistiques des journalistes sont caractérisées
par une présence récurrente des emprunts faits au français. Y. DERRADJI ajoute que «
les unités faisant l’objet de l’emprunt assument des fonctions linguistiques aussi
sociales »
Il est à signaler que les pratiques langagières des journalistes et des intervenants
algériens impliquent l’usage alternatif conscient et inconscient de deux ou plusieurs
langues du moment.Nous verrons un peu plus loin que cet usage relève d’une volonté
de rendre le massage accessible. Par conséquent, le partenariat et le mélange entre les
langues donne une certaine crédibilité pour faire passer le message.
46
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
De ce fait, nous pouvons signaler que l’usage alterné des langues a été l’objet
d’études de beaucoup de chercheurs et sociolinguistes qui ont essayé de cerner les
différents types, de dégager les nouvelles formes linguistiques qui peuvent émerger
dans un énoncé alterné. L’alternance codique est un procédé linguistique qui
représente une caractéristique prépondérante des pratiques langagières
communicatives. Elle repose également sur la présence de la dimension sociologique
du sujet parlant.
Pour Sh. POPLACK, l’alternance entre deux codes linguistique peut être définie
comme: « la juxtaposition de phrases ou de fragments de phrases, chacun d’eux est en
accord avec les règles morphologiques et syntaxiques et éventuellement
phonologiques de sa provenance. »(1988 :37).
47
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
Nous pouvons dire entre autre que les deux procédés (alternance de codes et
mélange de codes) regroupent le processus de bilinguisme où deux langues
12
F.LAROUSSI(1996) dans ses travaux sur le code-switching en Tunisie atteste que cette forme n’est pas
exculsivement une pratique de bilingues mais une stratégie communicative présente même chez les
monolingues.
48
Chapitre deuxième Délimitation du cadre conceptuel et ancrage théorique de recherche :
Médias et évolution.
s’entremêlent et cohabitent. Néanmoins, il existe une nuance entre les deux concepts.
P. GARDNER CHLOROSnote à propos que : « La distinction entre code switching et
code mixing est difficile à comprendre puisque la définition du premier estdonnée en
termes psychologiques et celle du deuxième en termes linguistiques.»(1983:24)
La partie suivante de notre travail portera sur une description détaillée de notre
corpus d’étude afin de pouvoir confirmer ou infirmer nos hypothèses et de déceler les
différentes stratégies linguistiques mises-en-œuvre par les journalistes et les
participants pour créer une sorte de coopération entre l’instance productrice et
réceptive.
49
Chapitre troisième
Médias, Langues, Usages et
Stratégies Discursives : De
nouvelles pratiques pour une
nouvelle ère médiatique.
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
L’objectif assigné à cette partie est de faire une description analytique des langues
en usage dans le champ médiatique. Nous partons de l’hypothèse que les journalistes
usent de stratégies linguistiques conscientes qui visent à valoriser les langues
maternelles et partant façonner les représentations des usagers qui ont toujours
stigmantisé ces langues de première socialisation.
En analysant notre corpus, nous avons constaté que l’animatrice et l’ensemble des
invités communiquent leurs informations et développent leurs idées en utilisant
différents codes linguistiques. Précisons aussi qu’il s’agit des registres d’une langue
formelle comme c’est le cas de l’arabe littéraire et le français mais aussi des
interactions où domine une langue informelle spontanée à travers l’intégration
inconsciente d’un mélange codique entre l’arabe dialectal et le français. Ce qui reflète
un respect de la réalité d’une société plurilingue.
Les langues utilisées sont donc mélangées les unes aux autres pour marquer la
spécificité des langues en Algérie qui sont adaptées à des contextes nouveaux où
dominent les langues maternelles mélangées au français.
Le contact entre l’arabe et le français chez les Algériens sert à « donner au français
une dimension algérienne qui tire sa substance de la réalité quotidienne et à dessiner
les contours d’une pratique langagière basée surtout sur l’alternance codique et le
code-switching arabe dialectal/ langue française. » 13(DERRADJI)
13
Yacine Derradji, Le Français en Algérie : langue emprunteuse et empruntée.Université de
Constantine http://www.unice.fr/ILF-CNRS/ofcaf/ 13/derradji.html.
51
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
En effet, cet usage est très fréquent dans notre émission car il s’agit d’une nouvelle
technique journalistique utilisée pour rendre l’information plus accessible à l’auditoire.
De plus, il est naturel voire évident que les locuteurs algériens utilisent dans leurs
conversations quotidiennes un parler bilingue c'est-à-dire un mélange entre deux
langues, le français et l’arabe dialectal.
III.1.1.1.Les berbérismes
-Tamina : appelé Taqnetta dans la région de l’Oranie, Tamina est un entremet sucré
préparé avec de la semoule grillée.
52
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Exemple :
- (….) c’est vrai que la plupart de Zalgériens l jazair kbira wa çridha+ kol jiha kifa :ch
tahtafel bi euh : bi l mawlid nabawi chari :f que ça soit TAMINA nta :ç Sbah+ weLLa+
cou:scous+ wella+ REchta weLLa tchkhtoukha taç laçcha taçou : qu(e) ça soit l mharek
chem :+/ euh : CHmaç+ donc c’est vrai que : l atfal ra :h yetçaWdou : çla had chi homa li
raha+ yneqlouha+ l abna :ꞌahom+ euh :+ par la suite
-couscous ou seksu ou aseksu : c’est un plat traditionnel que les algériens préparent
chaque vendredi ou pendant les occasions traditionnelles.
Exemple :(…) que ça soit TAMINA nta :ç Sbah+ weLLa REchta+ wella l+ couscou :s+
weLLa tchkhtoukha taç laçcha taçou :
Tammara : Corvée.
Exemple : P1 [ oui↓+ khdemt↑ khdemt↑khdemt+ dans des magasins euh ::dans des
magasins↑+ khdemt f+↑ centre commercial+ khdemt euh ::+euh ::++ bezaf+ tamara+ ma :chi
rir ha :kda :k \
III.1.1.2.Les hispanismes
L’emprunt à l’espagnol est très fréquent dans les pratiques langagières des
Algériens. La présence de mots issus de l’espagnol s’explique par le contact constant
entre les Espagnols et les Algériens à travers l’histoire.
Exemple :
-Anima : mselkhir çli :kom↑w merhba : bi :kom↑ fi çadad jdi :d↑ w simana++ osbo:ç
jdi :d↑çala qana :tkom dzair tv↑ wa hiSSATKOM ahwal enas+
Exemple :
-Anima : falso+ en général c’est SEBAT↑ ce (ne) est pas le manteau: (rire)
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
-Falso (faux)
Exemple :
-Anima : falso+ en général c’est SEBAT↑ ce (ne) est pas le manteau: (rire)
III.1.1.3.Les turcismes
Le contrôle administratif et militaire sur l’Algérie ne passe pas sans avoir un
impact sur l’arabe dialectal. Une recherche menée sur le Turc a montré qu’il existe en
environ 600 termes dont l’usage existe toujours en Algérie. (in J.DAKHLIA, 2004).
-Chawech(Gardien)
Exemple :
-P1 : chawech+ (rire) non+ non+ je veux l(e) gardé pour moi (rire)
-Rechta : Spécialité du centre algérien, Rechta est une pate coupée en losanges ou en
rectangles utilisée dans la préparation de la soupe cuite à la vapeur et servie à la place
du Couscous. C’est un aliment à base de vermicelles préparés de façon artisanale et
qu’on offre surtout à l’occasion de fêtes familiales (A.QUEFFELEC, 2002).
Exemple :
- ( …)que ça soit TAMINA nta :ç Sbah+ weLLa REchta+ wella l+ couscou :s+ weLLa
tchkhtoukha taç laçcha taçou : qu(e) ça soit l mharek chem :+/ euh : CHmaç+ donc c’est vrai
que :
-P3 : Exactement↓ surtout f/+ la période ta:ç la fac+ kayen bezaf euh ::kayenbezaf les
congés↑ (il) ya beaucoup de vacance ::↑ çandhom les vacances nta :ç SIF+ donc à trois à
quatre mois↓euh :::\
-Anima : [(silence) haBIna netWEKfou çla had lmawdou :ç khaterch lazem neFAHmou+ l
atfalna+ wladna+ weLLa la nouvelle génération +wach rahom yahtaflou : b+ wach w
çlach+w : limada+w kifach+ euh :: l euh :: donc euh : lakhaterch kayen khalit beZZaf (il ne)
faut pas qu’il (y) est d’amalgames entre had l ihtifala :t
54
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
III.1.1.4.Les anglicismes.
Un fait nouveau marque les médias algériens. C’est l’émergence de mots empruntés à
l’anglais :
Exemple :
-Anima :fetna w hdarna çla euh ::: çla le:: l mokhtalef anwaç l çonf+ hderna çla la violence
conjugale↑ w menbaçd hderna çla la violence psychologique justement li tetmares fel: + fel
khedma+↓ qui :+ qui pousse (au) burn out justement hderna bitafasil çla had chi+
Exemple :
-(…) fikol même les gestes nTawaçna+ donc euh :l action lahna binatna qolt+ ntaya après+
on va voir les spots chocs+ li vous : euh :: si vous avez voulu choquer les gens mais en ce
moment+ kima kont tqol+ la campagne trois-cent-soixante a commencée par les réseaux
sociaux+
Exemple :
-Anima :[les billes bal/euh :: hadouk je n(e ) sais pas ila dertouhom affichage beRRa weLLa
lala lakin \
Exemple :
-P1 : hadou : affichages presse et outdoor :+ donc presse et affichage +on a prit sept défigés
donc sept qu on a appelé+ new people+ qui ont une certaines euh :+
Exemple :
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Exemples :
-P1 : hadou : affichages presse et outdoor :+ donc presse et affichage +on a prit sept défigés
donc sept qu on a appelé+ new people+ qui ont une certaines euh :+
-Anima : [ha :da dawr+ dawr kol wahad fina machi+ justement les peoples lakin+ c’est(une)
campagne a trois-cent-soixante kima qolna hadouk
Exemple :
- P2 : ih(il) ya aussi euh : voilà ↓li qbila smaçna fel reportage ça+(il) faut la queue à chaque
fois+ et que berk les journaux ki neqraw les offres d’emploi gaç ils zéxigent gaç un minimum
d’expérience \
-Anima : hada kan↑ reportage AWEL ↓ntaç héSSatna sabr Araa qalou NASS+ w : justement
qalou NASS+ CHI li haBBINA NAHAdrou : çlih+ kayen mazj w khalit+ bi :n la conception
taç l ihtifalat DIni+ w taklidi+ w menkbel manchoufou l reportage chefna mça CHikh beli+
- Anima : kayen cha:b↑ apparemment↓ ka:n↑ peut et( re)+il s’ennuyé chez lui+ ah :: donc+ il
a fait une petite euh : euh :euh ::un+un+ euh : une analyse↑ çla LOGHA↑+el logha↑+ l
jaza:ꞌiriya↓+donc+ le langage↑ el jadi:d+ nta:çna nchou:fou:+ re+ reporta:ja:t↑
Exemple :
-(….) un jour de congés l insan yhaWES hadha :kle jour de OFF+ un moment win il se
relache+
Exemple :
-(....) le monde voulait faire informatique++ main(te)nant avec le temps↑+ c’est autre chose+
c’est tout ce qui est marketing+ commerce+ ça sonne bien+ ça fait bien↑+ c’est ce qui
marche\
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Nous remarquons qu’il exsite dans le code mixing un transfert des unités
linguistique qui se fait selon des règles formelles et fonctionnelles pour que la forme
de l’énoncé doive être acceptable. Nous pouvons dire, entre autres, que les deux
procédés regroupent le processus de bilinguisme où deux langues s’entremêlent et
cohabitent.
Cependant, il existe une nuance entre les deux concepts. P. GARDNER
CHLOROSnote à ce propos que : « La distinction entre code switching et code mixing
57
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
C’est enffectivement ce que nous révèle l’analyse de notre corpus qui s’avère très
riche en unités hybrides que nous allons à présent exposer.
Nous apercevons de prime à bord que les journalistes algériens font un mixage
linguistique entre des unités lexicales en arabe algérien et en français dans leurs
pratiques langagières. Nous notons, nonobstant, que ce phénomène contribue à un
libéralisme linguistique des journalistes qui ont tendance à créer leur propre code
linguistique, qui n’est ni celui des arabisants ni celui des francisants, mais le leur.
Pour précision, L’hybridité des langues est un phénomène qu’on observe dans le
quotidien des Algériens et est par excellence un phénomène urbain. En effet, son
principal territoire est la ville, lieu de coexistence et de métissage linguistique
(J.L.Calvet, 1994 :11)
58
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Dans notre corpus, nous avons relevé quelques mots hybrides qui sont constitués à
travers la juxtaposition entre les éléments de la langue arabe et d’autres
provenantspécifiquement de la langue française. Précisons aussi que les mots sont
composés d’un radical appartenant à la langue française et sont formés à travers un
procédé d’affixation de l’arabe algérien.
- Ynaviguiw (ils naviguent) : Ce mot vient du verbe français « naviguer ». Cet item
est formé d’un phonème arabe (y) qui prend la place d’un préfixe, ainsi que le suffixe
(iw) qui remplace la troisième personne du pluriel (ils). Le mot utilisé indique le temps
présent.
- Familtah (sa famille) : formé par une composition suffixale, c’est une construction à
partir du mot français « famille » et le suffixe « tah » qui indique le pronom possessif
(sa) de la troisième personne du singulier « il ».
-yetperturba (il est perturbé) : le mot est composé de deux affixes. Un préfixe en
arabe algérien « yet », et le radical du mot en français qui signifie le verbe « se
perturber », ainsi que le phonème « a » comme étant un suffixe. La forme du mot
indique la conjugaison du terme à la troisième personne du singulier « il » en arabe
algérien.
Le mot emprunté est aussi composé des marques du nombre par exemple « at »,
marque du pluriel externe qui désigne le pluriel comme c’est le cas de l’exemple ci-
dessous :
59
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
En outre, l’arabe algérien exige ses lois phonétiques devant le français. Devant
une consonne solaire/t/, /d/, /s/, /z/, /n/, /r/, etc, initiale du substantif français, l’article
défini (l-) connait une assimilation comme c’est le cas dans l’exemple suivant :
-tetadapta / adaptawah (ils ont adapté)/ : par affixation. Ces deux items renvoient au
verbe français « adapter ». Nous observons l’usage du préfixe algérien « tet » et le
suffixe « wah » qui remplace le « mot », la forme des deux mots marque la
conjugaison des termes au passé simple.
-tvérifié (tu vérifies) / vérifia / hanvérifier / rah nvérifiha : les trois termes sont
composés du verbe français « vérifier » mais la juxtaposition du mot avec les unités
lexicales en arabe algérien désigne la conjugaison dans différents modes.
La structure et le sens des mots changent à travers l’intégration des unités en arabe. Le
premier terme tvérifier indique le temps présent, le deuxième vérifia est conjugué au
passé, hanvérifié, rah nvérifiha indiquent le futur proche.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Pour le terme tvérifier (tu vérifies), l’énonciateur s’adresse à son interlocuteur en lui
demandant de vérifier la chose.)Pour vérifia, l’emploi du phonème « a » indique
l’usage du terme au passé composé (il a vérifié).
Quant à hanvérifié (je vais vérifier), cet usage du mot indique le futur proche.
Par ailleurs, nous avons pu constater que les verbes du premier groupe changent
de terminaison devenant ainsi /i/ à la place du /e/, tel que le verbe intéresser, vérifier, ,
etc, utilisés avec un /i/ chez de les locuteurs.(téxisti,Intéressani ,Nvérifi).
- SujetIntéressani (le sujet m’a intéressé): formé par suffixation. Nous signalons une
juxtaposition entre le verbe français « s’intéresser », et l’unité de l’arabe algérien
« ani » qui renvoie au pronom personnel « je ». La structure de ce mot marque la
conjugaison du verbe au temps passé.
Nous avons relevé des composés de formation hybride marquée par la présence
des deux langues, Le français et l’anglais comme dans les exemples suivants :
« Siteweb, page facebook »
III.1.3.L’alternance codique.
Nous pouvons déduire que ce procédé linguistique est omniprésent dans le parler
des journalistes qui utilisent fréquemment le français en lui donnant une dimension
arabe à travers le mélange codique. Nous allons emprunter la typologie de
S.POPLACK(1988).
61
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
III.1.3.1.L’alternance intra-phrastique.
Cette catégorie regroupe deux structures syntaxiques appartenant aux deux langues
différentes. Ce type renvoie au changement de la langue qui s’effectue à l’intérieur
d’une même phrase.
Nous signalons que ce type est très fréquent dans les pratiques langagières
algériennes. Il qualifie la situation d’un locuteur bilingue qui fait recours à deux
langues pour produire son discours, c'est-à-dire un segment en français apparait à
l’intérieur d’un syntagme en arabe algérien. Pour exemplifier, nous pouvons citer les
extraits suivants :
- P1 : [ lazem euh :: chrol trou :h tekhdem çafsa ma :lazemch ri :l+ euh ::: chrol++ c’est pas la
même chose+ gaç wa :ch teqra :++ ça fait lazem euh ::: chwiya+ hakda : maçanbali :ch ana
comment dire ça++(silence)
- Anima : YEMAH wela le prof+ma yetfechech çli :h+ donc euh ::(il) ya un passage+toute
euh ::toute une euh ::tout un stage à faire+ et :: d’ailleurs+nchejçou : l awliya :ꞌa ah :: ba :ch
ywejdou : wla :dhom li euh :: je ne sais pas comment ça se passe+nta :ya A PART le projet
est ce que mwa :lef tkhdem wela li : dertou : parce que après être entrepreneur w tkou :n
euh ::+euh ::: ntaya rouhak+ le propre chef\
- P1 :[ oui↓+ khdemt↑ khdemt↑khdemt+ dans des magasins euh ::dans des magasins↑+
khdemt f+↑ centre commercial+ khdemt euh ::+euh ::++ bezaf+ ma :chi rir ha :kda :k \
- Anima :[ ih :ih+wach nta+ nta :ya dert gestion entreprise+ donc j’imagine+ hata habi :t
tekhdem+ dans zune+ dans zune entreprise ou\
-Anima :Donc l’agence Allégorie daret+ une compagne wasemha euh :: lahna binatna↓euh :
pour le compte du ministère de la coMMUniCAtion↓\
- Anima : [ rana nchou:fouhom fi :Internet et+ et BERRA↓
62
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
P2 : même w yla da :rou+ da :rou : hada :k le ::+ le truc nta :ç l’ANEM euh :: pour+pour
recruter des jeunes diplômés beSAH nchou :fou :beli dok main(te)nant c’est
saturé+çandek l’étatique+ pour quelle raison(il n) y’a pas de postes budgétaires+ donc
nchou :fou : BELLI mêmeune personne qui veut se lancer à con compte+ l’expérience
lazemlha+lazemlha donc tekhdem dans zune entreprise kif kif donc nchou :fou : beli : ça
crée du chômage+ et puis ::+ mayeqderch l insan+yeqçod rir+ yerlek lbi :ba :n çla rouhou :+
en disant maçabdi :ch maçrifa+ maçandi :ch dra :hem pour faire certaines choses : donc
euh :chômage rani qaçad w khlas+ NON+ c’est une question de personnalité+c’est une
question ta :ni de crois en soi donc wahad li :+ yaçref les capacités nta :çou w yaçref
lqodou :ra :t nta :çou :+yaçef l maha :ra :t nta :çou w ç+/ il est convaincu+ par l qraya li
qraha w par le poste li rah ha :b yrou :hlou :+(il) faut foncer+ l çabd ma : ykha :fch w
ychou :f qu’est ce que ça va donner+ on frappe à toutes les portes+ hata yelhaq+ qu’est ce
qu’il faut+parceque l khedma \
P2 :(silence) (il) ya toute les questions++d’identification aux+ parents+ dès le jeune âge+
donc euh : ldorka ma :za :lha ha :di nta :ç wla :d les médecins+ ydirou : médecine+ wla :d les
avocats+ ydirou : Droit+ maza :l kayen mais+ en même temps (il) ya des nouvelles
branches li : tfethou : ha :d les dernières z années et tout dépend de l’expérience ta :ç l ab
wela ta :ç l om+ fhadi :k l mihna+donc wa :had dou :k en tant qu(e) médecin il a réussit+
euh :il apu faire ses preuves+ il va encourager son enfant+ à faire pareil+ w l’enfant
taçou : il va admirer son père ra:h ydi:r ga:ç wa:ch yeqder ba:ch ykou:n kima ba:ba :h+ w
loukan tkou:n l’expérience ta:çou :+ négative donc+ ychou:f beLI+ ra :hou :+plutôt + il est
médecin mais ra:hou: plutôt f l’administration+ wi:n il fait des choses routinées+ wi:n il
s’est aloi/ éloigné de la clinique et la médecine+ nchou:fou: beLi+ ma:ha:ch yaçté
forcément une image haka positive çla l khedma taçou : et+ et puis (il) ya autre chose tani
euh :: donc hderna+ dou:k+ çla le fait que l’enfant wela le jeune+ ychou:f+ les parents
ta :çou: comme étant un modèle+ wela quelqu’un de la famille comme étant un modèle+
ce qui est à la mode + wela ce qui ce fait f le commun+ l mojtamaç nta :çna f+ nchouf men
uneépoque à une autre(il) ya des choses qui sont à la mode+ (il) y’avait la mode taç
l’informatique wi :n tout le monde voulait faire informatique++ main(te)nant avec le
temps↑+ c’est autre chose+ c’est tout ce qui est marketing+ commerce+ ça sonne bien+
ça fait bien↑+ c’est ce qui marche\
P1 : hadou : affichages presse et out d or :+ donc presse et affichage +on a prit sept
défigés donc sept qu on a appelé+ new people+ qui ont une certaines euh :+ un certain
point dans la société algérienne↑Mehdi+Ajaou ::t+lila Borrsali+NaSSIma chaçbane+Rabah
Majer euh :+Mohamed RoWan euh :+ Yasmina Farah :donc euh : ses sept personnes là+sont
un peu :les portes paroles de la compagne+\
63
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
se caractérise par l’emploi de certains termes tels que : « d’accord », « bon », « donc »,
« bien sur », « alors »,etc.
-Anima : [peut être inchaLLAH de retours faut pa (s) êt(r)e pessimiste donc euh :: kima
qoltelkom Allégorie a ::: a travaillé sur une compagne wasemha+ lahna binatna li pour le
compte du ministère la communi/+sation : donceuh : SI DahDa/Den tfahamna berk tfahamna
wachnou exactementhad l’action↓
-P2 : parce que tout simplement ↓au sein d’une famille+ trebaw peut être que win+ le
langage+ ntaçhom de coMMunication+donc c’était la violence+ donc c’était l+ çonf+
euh :c’est vrai que Téfl+ c’est vrai ki yenzad+ yenzad sefha bida+ sah neKKetbou çliha
wach nhaBOU+ dans le sens win hadak+ l enfant belçKal f nomoW TAçou :+ il va
commencer à découvrir le monde extérieur il va découvrir TAni la coMMunication donc la
maman TAçou elle va lui parlé dès qu il est tout petit+ kbel mayetçaLLEM aNOU yahder w il
s exprime+ donc l kelmat leWlaniYin ça va être maman et papa b laçkel il va reformuler des
p(e)tites phrases après la façon+ de parler taçou kifach il va demander telle ou telle chose
-P1 :EXACTEMENT ↑parce que ki ykou :n khalit entre had l ihtifala :t çind l a :baꞌa déjà
ha :d SHI rah yetnekel+euh :min l a :ba :ꞌa ila l abna :ꞌa dont l abna :ꞌa donc hay :+
haywalfou :aNNahom yahta :floub haja :t li mayaçarfouch forcément l maçna ntaçha w l
marza men ha :d CHI c’est vrai que : euh ::f+ FeTTEKwin weLLa f la construction
identitaire+feTTekwin ntaç l insen+weLLa l howiYA CHAkhsiya ntaç l insen+ haya :+
hanchoufou : beLLi+ taqali :d weLLa l ça :dat w TAqalid w euh : çandna DIYana nchoufou :
par exemple çandna l mawlid nabawi chari :f çandna l çi :d sghir+ çandna l çi :d l kbi :r
hadou : homa l ihtifa :la :t DIniya+ lakin kina qal menqbila CHIkh faHamna très bien li f : f :
euh :: fi Din taçna kayen çidayn homa+ kayen çi :d l fitr + w çi :d l adha + w faHAmna l
marza men had CHI donc c’est vrai que Dawr nta :ç l a :baꞌa hiya+ aNAhom yfaHmou+ l
atfa :l nta :çhom l marza men had l çi :dayn+ ki :fach hna :ya fel ça :dat taçna ra :na
nahta :flou bi :h+ par exemple + ki :ma hderna la dernière fois f lémission nta :çna çla l
mawlid nabawi charif+ chefna beLLi c’estvrai que la plupart de Zalgériens l jazair kbira wa
çridha+ kol jiha kifa :ch tahtafel bi euh : bi l mawlid nabawi chari :f que ça soit TAMINA
nta :ç Sbah+ weLLa REchta weLLa tchkhtoukha taç laçcha taçou : qu(e) ça soit l mhalek
64
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
chem :+/ euh : CHmaç+donc c’est vrai que : l atfal ra :h yetçaWdou : çla had chi homa li
raha+ yneqlouha+ l abna :ꞌahom+ euh :+par la suite w ta :ni nchou :fou : beLLi l fawaId taç
had l fa+l fawaId aNOU les parents yfaHmou l’enfant ntaçhom+ l marza min l ihtifala :t men
ha :d l çi :d weLLa ha :d l çi :d howa tout simplement+ aNNou neMIW f ha :da :k TEFl
hada :k+ hada :k rouh taç euh : taç+ l intimaꞌa+ taç l appartenance hna j’appartiens+ l ha :d le
groupe+ ana+ j’appartiens le (s) zalgériens par exemple
-P1 :[ bel monasaba :t DIniya++ etdonc c’est TRES IMPORTANT↑+ téfl +ANOU+
yefham+ w çlach rana nahta :flou : biha w euh ::+ mahiya tariket parceque çandou : dawr
kbi :r fel mojtamaç parceque howa rah yenqolha w rah yreBBI wladou : çla ha :d sira +
En effet, GROSJEAN (1982) a proposé dans sa théorie qu’il existe deux formes de
l’alternance codique. La première est dite emblématique et identitaire dans la mesure
où nous retrouvons des salutations ou des termes de religion tels que « Allah » (Dieu),
« Inchalah »(si Dieu le veut), « salam alaikom » (bonjour)…, etc. Nous attestons que
ses expressions sont quotidiennement utilisées pour marquer l’appartenance
identitaire et socioculturelle des locuteurs algériens.
-Anima : M(a)SA(a) l khi:yr çlikom +w MERHBA bikom+ f çadad jdi :d men héSAtkom+
hwa :lNas↑ ki L çada njiwkom bimawdouç jdi :d yhaMkom w yHaMna w YHAm l Jami :ç+↓
lyoum aki :d yHaMkom haLou mli :h wedni :kom hanahdar çala l çonf la lil çonf c’est une
expression li dekhlet+ fi : euh : lhadra ntaçnaTraduction : (Bonsoir à tous)
Nous remarquons que l’alternance codique est fréquemment utilisée dans les
pratiques langagières journalistiques qui s’en servent pour désigner la réalité naturelle
du locuteur algérien. C’est ainsi que dans un même énoncé, nous constatons que le
français s’enrichit et s’acclimate par le bais du contact avec le dialecte afin de créer
des unités harmonieuses. Cette coexistence varie d’un contexte énonciatif à un autre.
65
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Elle sert à déterminer une stratégie discursive mise en œuvre pour pouvoir s’adresser
à une communauté.
Ce qui nous a interpellé est que l’animatrice et les invités utilisaient différentes
techniques discursives pour capter l’auditoire. Ils employaient le plus souvent des
verbes d’opinion, des articulateurs logiques de cause et de conséquence dans un
discours alternatif (français / arabe).
P2 :(silence) (il) ya toute les questions++d’identification aux+ parents+ dès le jeune âge+
donc euh : ldorka ma :za :lha ha :di nta :ç wla :d les médecins+ ydirou : médecine+ wla :d les
avocats+ ydirou : Droit+ maza :l kayen mais+ en même temps (il) ya des nouvelles
branches li : tfethou : ha :d les dernières z années et tout dépend de l’expérience ta :ç l ab
wela ta :ç l om+ fhadi :k l mihna+donc wa :had dou :k en tant qu(e) médecin il a réussit+
euh :il apu faire ses preuves+ il va encourager son enfant+ à faire pareil+ w l’enfant
taçou : il va admirer son père ra:h ydi:r ga:ç wa:ch yeqder ba:ch ykou:n kima ba:ba :h+ w
loukan tkou:n l’expérience ta:çou :+ négative donc+ ychou:f beLI+ ra :hou :+plutôt + il est
médecin mais ra:hou: plutôt f l’administration+ wi:n il fait des choses routinées+ wi:n il
s’est aloi/ éloigné de la clinique et la médecine+ nchou:fou: beLi+ ma:ha:ch yaçté
forcément une image haka positive çla l khedma taçou : et+ et puis (il) ya autre chose tani
euh :: donc hderna+ dou:k+ çla le fait que l’enfant wela le jeune+ ychou:f+ les parents
ta :çou: comme étant un modèle+ wela quelqu’un de la famille comme étant un modèle+
ce qui est à la mode + wela ce qui ce fait f le commun+ l mojtamaç nta :çna f+ nchouf men
uneépoque à une autre(il) ya des choses qui sont à la mode+ (il) y’avait la mode taç
l’informatique wi :n tout le monde voulait faire informatique++ main(te)nant avec le
temps↑+ c’est autre chose+ c’est tout ce qui est marketing+ commerce+ ça sonne
bien+ça fait bien↑+ c’est ce qui marche\
Nous relevons quelques passages de notre corpus qui marquent l’usage des
unités en arabe algérien et leurs significations en français.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
l’intervention+ l maçrifa.
- les capacités nta:çou w yaçref lqodou:ra:t nta :çou :+yaçef l maha:ra:t nta:çou
- beli l’apprentissage wela taçalom ta:ç+ la langue maternelle+ yebda: dès le jeune âge
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
En guise d’illustration, nous avons constaté que les journalistes incluent le plus
souvent des termes avec leurs équivalents en français dans le même énoncé. Cette
nouvelle utilisation qui se caractérise par un mélange entre les deux items représente
une richesse linguistique qui se traduit par une bonne manipulation des deux langues
dans différents contextes communicatifs.Et ce, dans le but de donner une explication et
simplifier le contenu de l’information et le rendre accessible à une large frange de la
société.
Les adverbes.
Selon DUBOIS & al, l’adverbe est : « un mot qui accompagne un verbe, un adjectif
ou un autre adverbe pour en modifier ou en préciser le sens. En réalité, l’adverbe étant
invariable, on a classé parmi les adverbes d’autres mots comme ouiet voici, qui
correspondent pas à cette définition ».
Dans l’émission, les participants utilisent plusieurs adverbes qui servent à affirmer
et confirmer leurs propos et assurer une bonne transmission du message, nous
illustrons ce type par quelques exemples de notre corpus :
68
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
-Anima : (rire) justement↑ ma:chi l hida:ꞌa+ba:ch el+ba:ch qererna ndi:rou: ha:da:k+an+ an+
nçaDOU: ha:d l mawdou:ç c’est vrai que euh ::on reçoit beaucoup de critiques+ ana:
chakhSIYAN
- P1: c’est vrai+ surtout que euh :: nchou:fou: beli euh: c’est vrai que l weqt tbeDEL+ que
euh: l insa:n il se développe avec le temps+ w que doka nchou:f beli (il) ya trop
d’échanges+(il) ya beau:coup↑d’échange avec le monde t extérieur
-Anima : [voilà↑\
Les adverbes de temps renvoient à un temps bien déterminé dans lequel les
actions se déroulent. Néanmoins dans notre corpus l’adverbe du temps sert à faire le
lien et marque le passage d’un syntagme en arabe algérien à celui en français.
Exemples.
-Anima : (….) ki nahadrou çla les stades nahadrou çla chou :BAN↓ ça commence déjà à la :+
à la base w à chaque fois nahadrou çla el natija euh : euh :: l mobachira il el lel çachriya
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
SAWdaꞌa li çachnaha +euh : les jeunes +taç dorka f çmorhom çachrin sna+ ils étaient bébés a
ce mom+à ce moment là donc euh : ndon+
- Anima :[vraiment+c’est ::vraiment c’est les limites en deux lakin rana nekraw par tout fi
euh :+f tariket l kalam fi euh :: f : fikol même les gestes nTawaçna+ donc euh :l action lahna
binatna qolt+ ntaya + w après+ on va voir les spots chocs+
- Anima : EXACTEMENT :: par rapport à leur image+par a ::à certaines choses donc euh ::on
ne re+on ne rentre pas des considérations personnelles aprè:s++\
- Anima :[tout de suite on a l’impression qu’il ya ::\
-P2 : ih(il) ya aussi euh : voilà ↓li qbila smaçna fel reportage ça+(il) faut la queue à chaque
fois+ et que berk les journaux ki neqraw
-Anima : Donc l’agence Allégorie daret+ une compagne wasemha euh :: lahna binatna↓euh :
pour le compte du ministère de la coMMUniCAtion↓\
- P2: maSaꞌa L khir Farida+ Merꞌhba belmochahidi :n+ donc kima qolt kayen + ya plusieurs
formes de violence+ nelqaw l çonf L jasadi la violence physique +nelqaw la violence
pSYcologique l çonf psycoloji li les séquelles ntaçou w L athar ntaçou teKder tkoun tani
wakhima mais manaçtoulouch ahaMIya parce que + maybanch w kayen l çonf Lafdi weLLA
la violence verbale qui touche aussi+ weLLi+rah tquis lꞌinsan fel açmak taçou+ c’est surtout
qu’elle est récurrente yaçni tkoun biséfa+ mostamira+yawmiYa+ wa daꞌima+
-Anima : [peut être inchaLLAH de retours faut pa (s) êt(r)e pessimiste donc euh :: kima
qoltelkom Allégorie a ::: a travaillé sur une compagne wasemha+ lahna binatna li pour le
compte du ministère la communi/+sation :
- P2 : parce que tout simplement ↓au sein d’une famille+ trebaw peut etre que win+ le
langage+ ntaçhom de coMMunication+ donc c’était la violence+ donc c’était l+ çonf+
euh :c’est vrai que Téfl+ c’est vrai ki yenzad+ yenzad sefha bida+ sah neKKetbou çliha wach
nhaBOU+ dans le sens win hadak+
-Anima :[vraiment+c’est ::vraiment c’est les limites en deux lakin rana nekraw par tout fi
euh :+f tariket l kalam fi euh :: f : fikol même les gestes nTawaçna+ donc euh :l action lahna
binatna qolt
-Anima :[ rana nchou :fouhom fi :Internet et+ et BERRA↓
-Anima : (…): ila akhirih donc weLina nahtaflou : beZaf bilachyaꞌa+ li çlabiha lazem ha :di
euh : euh :/ \
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
-P1 :EXACTEMENT ↑parce que ki ykou :n khalit entrehad l ihtifala :t çind l a :baꞌa
déjàha :d SHI rah yetnekel+euh :min l a :ba :ꞌa ila l abna :ꞌa
-P1 :(…) weLLa REchta weLLa tchkhtoukha taç laçcha taçou : qu(e) ça soit l mhalek
chem :+/ euh : CHmaç+donc c’est vrai que : l atfal ra :h yetçaWdou : çla had chi homa li
raha+ yneqlouha+ l abna :ꞌahom+ euh :+par la suite w ta :ni nchou :fou : beLLi l fawaId taç
had l fa+l fawaId aNOU les parents yfaHmou l’enfantntaçhom+ l marza min l ihtifala :t
-P1 : (silence) OUI↑ parce que çla :ch trou :h tekhdem yqoulek çté :ni l’expérience+ wa :ch
çandek expérience t(u) as vu que rak çada ki khrejt mel qraya w çek lalicence dya :lek+
donc+ euh :: wach çandek+ ex/ + expérience taçref teqra : tahfed w thotlou : zach da :rlek↑\
-Anima : [la théorie et la pratique ma :chi kif kif donc+ les stages ta :ni+ ils ne sont pas
évident ma : nelqa :ch euh :: facilement les stages+ machi fi : kol l maya :din euh :: w
menbaçd euh : eum :: kima qal euh : l’inter/+ l’intervention+ l maçrifa ta :ni intervient ila
akhirih+ euh :: mais+ la :kin tani baçdh CHOBA :N smahli : yacine+ w tchaterni ROBAMA
weLA lala f ha :d l amr mayeqblou :ch AY :::mihna ba :ch yetçlmou : fi :ha\
-P2 : (….) kayen desgens qui (ils ne) zassistent pas+ yeqra :w ri :l juste avant les
zéxamens+donc l insan yeqder+ chwiya+yekou :n çandou : son+son propre emploi du temps+
ynedhmou : kima yhab+ tel prof ydkhelou : tel prof mayetkhelou :chalors que +une fois+ on
travail ra :na msbah laçchiya
-Anima : YEMAH wela le prof+ma yetfechech çli :h+ donc euh ::(il) ya un passage+toute
euh ::toute une euh ::tout un stage à faire+et :: d’ailleurs+nchejçou : l awliya :ꞌa ah :: ba :ch
ywejdou : wla :dhom li euh :: je ne sais pas comment ça se passe
- Anima : [et puis+ dans un métier artistique+ c’est différent+ est ce que ka :net çandek une
expérience déjà fi l khedma wi :n+ ba :yen\
-Anima : donc :::+ euh ::lakin çlaba :lek la :zem la persévérance+ mais ::t(u) es convaincu
qu(e) apparemment ::nta :ya lazemlek l maçrifa↓
-P2 : mêmew yla da :rou+ da :rou : hada :k le ::+ le truc nta :ç l’ANEM euh :: pour+pour
recruter des jeunes diplômés beSAH nchou :fou :beli dok main(te)nant c’est saturé+çandek
l’étatique
-P2 : (…) nchou:fou : beli : ça crée du chômage+ et puis ::+ mayeqderch l insan+yeqçod rir+
yerlek lbi :ba :n çla rouhou :+ en disant maçabdi :ch maçrifa+
- P2 : (…) tkou:n l’expérienceta:çou :+négative donc+ ychou:f beLI+ ra :hou :+plutôt + il est
médecin mais ra:hou: plutôt f l’administration+ wi:n il fait des choses routinées
P.CHARAUDEAU a bien signalé qu’ «on ne peut pas utiliser cette notion de
stratégie que par rapport à l’existence d’un cadre contractuel qui assure la stabilité et
la prévisibilité des comportements de sortes que puisse intervenir un sujet qui aura à
jouer « soit avec les données du contrat, soit à l’intérieur de celles-ci » (1995 :166).
Nous rappelons que l’objet des médias est de chercher l’information pour la
diffuser. L’instance médiatique sert à transmettre l’information à une communauté
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Tout acte de communication est lié donc à des intentions et objectifs bien
déterminés. C’est pourquoi l’animateur utilise des moyens réels de persuasion pour
arriver à ses fins et intégrer l’autre dans son discours en anticipant sa réaction.
L’information médiatique a une visée informative basée sur le faire savoir, c'est-à-
dire apporter et transmettre un savoir. La visée factitive se résume dans le faire-faire,
c'est-à-dire chercher à fair agir le récepeteur de l’information.
Par ailleurs, une des propriétés des médias est de convaincre en usant de stratégies
argumentatives. Il s’agit de la visée persuasive qui consiste à « fairecroire » en
cherchant à convaincre et persuader son auditoire et l’amener ainsi à croire à ce que
l’on dit est vrai et logique.
14
Dans leur ouvrage : Nature et transformation du journalisme : théorie et recherches
empiriques, les auteurs ont écarté l’appellation deCharaudeau « visée séductrice » pour mettre
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Les médias reposent sur une finalité de l’information, dans la mesure où les
journalistes communiquent des idées et des sujets qui sont en rapport avec la réalité
sociale des citoyens. S P.CHAREAUDEU (1997 :74) a signalé que
en place le mot « visée gratificatrice ». Cette notion désigne en l’occurrence que le texte vise
le plaisir du lecteur.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
De là, on ne peut établir une communication que si l’on rend compte de la situation de
production.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Anima : had l çam+ euh :euh : alors losboç li fat+ fi bidayet l osboç li fat Hderna çla
la :l’action li tendaret tani mel ministère(de) la coMMunication+ je n(e) sais pas trop si c’est
le rôle spécialement+ du ministère de coMMunication+c’est le rôle de tous les ministères
finalement+et de l’être humain de travailler : min ajl+ tahsis w NKHEFOU çala l çonf ya eu :
l’action li tendaret fi les stades pour encourager l çailat l : l : lilmalaçib on n ona parlait(en)
détails mça Monsieur Wadahi li khdem euh :: en trois collaborations Mça ministère de
coMMunication et :euh :: on l on a conclu+ beLLi mazal déjà+ ya un GROS travaille à faire
dans les stades çaNN : çand chou :BAN+ ki nahadrou çla les stades nahadrou çla chou :BAN↓
ça commence déjà à la :+ à la base w à chaque fois nahadrou çla el natija euh : euh :: l
mobachira il el lel çachriya SAWdaꞌa li çachnaha +euh : les jeunes +taç dorka f çmorhom
çachrin sna+ ils étaient bébés a ce mom+à ce moment là donc euh : ndon+ ya : ya : ya : le
SUB+conscient de chacun +qui : qui absorbe+ une violence roBAma çachouha bi tarika rayr
mobachira peut être Hna on est moins touché +que howa meLLi kanou bébés hadouk hadak l
wekt↓
Anima :[ alhamdou li lah w je vouspréviens que le prochain jour férié howa awel may ah :::
donc :::euh :: (il) ya plus de jour fériés(rire) lakin tabçan hna nkhemou berk bi a:/+ bi ayam l
çotla+ l insen weLLa fi l mojtamaç nta :çna l hadith+ weLLina tellement naçyaw w nhassou
berk çla hadhi :k l çotla weqtach ykoun çandna un jour férié lakin wellina nensaw : limada
kayen un jour férié nhawsou : berk çla hadhi :k l çotla lyoum ntaç l çotla lakin hata hnaya
kayen fi dhehana tahri :f w tabçan min bayn l monasaba :t+ w hata ki nqoulou l monasaba :t
diniya w taklidiya yetlkhaltou yemzjou binathom khaterch mathalan yanaer hiya monasaba
taklidiya khasa bel+bel+bel : les berbères↓ w l amazigh↓ lakin yedokhlo haKA n+n+ kayen
khalit wa mazj fel+f+ eldhihniya :t w fi+lça/ lçakliya :t ntaçna +
Dans cet exemple, nous avons remarqué que l’animatrice a utilisé l’expression
d’information « jevouspréviens ». Nous constatons l’usage du verbe prévenir ainsi que
le pronom « Vous » renvoie aux téléspectateurs à qui l’animatrice s’adresse.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Exemple
P1 : (….) l enfant belçKal f nomoW TAçou :+ il va commencer à découvrir le monde
extérieur il va découvrir TAni la coMMunication donc la maman TAçou elle va lui parlé dès
qu il est tout petit+ kbel mayetçaLLEM aNOU yahder w il s exprime+ donc l kelmat
leWlaniYin ça va être maman et papa b laçkel il va reformuler des p(e)tites phrases après la
façon+ de parler taçou kifach il va demander telle ou telle chose kifach il va répliquer et
tou(t)+ donc had l haja l enviroNEment+ ijtimaçiya fi el nechꞌa TAçou donc la socialisation
TAçou hiya raha+ Tsahem F tariktou+ kifach howa il va communiquer+ dans ce cas là+ si un
enfant+ nza :d dans un enviroNNement+ win+ yahadrou blaçyat+ win yahadrou avec une
certaine agressivité+ yaçni bilçonf+ weLL+ win+ le passage à lacte physique yaçni yederbou
facilement hatban haja+ qui est vraiment+ très banale+ marahch tban haja qui est grave w qui
est interdite wela \
III.2.2.Stratégie d’indentification.
Rendre compte de la situation de production exige la prise en charge de la
situation de réception, de l’identité du partenaire, voire de l’identité collective. Et
comme le souligne judicieusement P. CHARAUDEAU (1997), pour qu’un acte de
communication soit valide, il faut que le discours repose sur la réciprocité. C’est
pourquoi, les médias notamment la télévision prennent essence du discours social et en
deviennent le miroir.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Nous citons à titre illustratif l’émission choisie comme champ d’étude de notre
mémoire.Cette dernière repose sur un processus de feedback entre l’animatrice et
l’ensemble des invités qui sont sur le plateau. Les interventions sont faites à travers
des questions ouvertes pour donner une liberté d’expression aux participants ainsi où
chacun va prendre la parole pour quelques minutes afin de débattre sur différents
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
sujets. Nous affirmons que les intervenants usent de stratégies en vue de capter
l’auditoire en faisant une combinaison entre les formes auditives et visuelles avec le
discours proposé.
On peut donc affirmer que les journalistes sont porteurs des valeurs dominantes
de la société. Il s’ensuit que le lexique utilisé porte une grande charge sociale. Les
émissions télévisées sont, constamment, à mettre en rapport avec des normes et des
valeurs extralinguistiques et deviennent par là un espace de partage à travers lequel la
télévision se forge une identité discursive propre à elle, où les langues se juxtaposent
et cohabitent pour laisser émerger un continuum.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Comme avancé supra, chaque émission télévisée repose sur un échange mutuel
entre les participants. Cet échange se caractérise par un débat télévisé où l’animateur
de l’émission ainsi que l’ensemble des invités présentent leurs points de vue
concernant le thème proposé.
Ils essayent par ailleurs de défendre leurs propos tout en donnant des arguments
et des exemples en utilisant des stratégies de persuasion et séduction pour attirer
l’attention des téléspectateurs.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
« wladna »
L’emploi des lexies « important, honteux, mouchkil kbir, khlas » sont utilisées
dans le but de capter l’attention du téléspectateur et le faire agir.
En outre, nous avons constaté que les participants dans l’émission Hwalenas ont
utilisé des exemples ainsi que des verbes d’opinion pour argumenter et défendre leurs
points de vue. Pour exemplifier nous citons les phrases suivantes :
Anima : fetna w hdarna çla euh ::: çla le:: l mokhtalef anwaç l çonf+ hderna çla la
violence conjugale↑ w menbaçd hderna çla la violence psychologique justement li
tetmares fel: + fel khedma+↓ qui :+ qui pousse (au) burn out justement hderna
bitafasil çla had chi+ lyoum hanahadrou : çala l’action lahna+ binatna je pense que ::
la sonnette d’alarme fut serrée khlas+ wselna ila\
III.2.4.Les médias et la problématique du pathos : Topique du pathos au service
de la captation.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
À cet égard, nous avons remarqué à partir de notre corpus que les journalistes et
les participants déploient dans leurs discours d’un lexique censé toucher l’affet. Ce
lexique a pour fonction de marquer la légitimation et rendre l’information crédible
pour les téléspectateurs. Nous avons choisi de prendre les exemples les plus pertinents
pour marquer la notion du pathos.
Exemples :
-anima : (…) lçonf c’est une expression li dekhlet+ fi : euh : lhadra ntaçna lakin lçonf
nçichou+ bi :h meLI noudou+hata neREqdou w Lyoum hanaHadrou çla had chi Mça dif li
kbel ykoun mçana hader mçana fi plateau : AhwalNess↓
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
-Anima : [peut être inchaLLAH de retour faut pa (s) êt(r)e pessimiste donc euh :: kima
qoltelkomAllégorie a ::: a travaillé sur une campagne wasemha+ lahna binatna
-Anima :[a cause d’une priorité où on l on a+on l on a (rire)des zexepmles on rigole ↓parce
que c’est honteux : \[
-Anima : [(silence) haBIna netWEKfou çla had lmawdou :ç khaterch lazem neFAHmou+ l
atfalna+ wladna+ weLLa la nouvelle génération +wach rahom yahtaflou : b+ wach w
çlach+w : limada+w kifach+ euh :: l euh :: donc euh : lakhaterch kayen khalit beZZaf (il ne)
faut pas qu’il (y) est d’amalgames entre had l ihtifala :t
Nous remarquons que l’animatrice essaye de lancer un message pour les jeunes
algériens pour la valorisation des fêtes traditionnelles et nationales du pays.
Charaudeau dans son article « le pathos dans les médias » a abordé le terme de topique
du pathos qui sert à délimiter la figure du message. Le topique de cet exemple relève
de la fierté de l’animatrice vis-à-vis la reconnaissance des dates qui sont
représentatives de l’identité et la culture algérienne et qui servent par ailleurs à
marquer l’appartenance sociale et identitaire des locuteurs algérienne.
Quant à l’emploi des termes atflana, wladna, leur choix relève d’une volonté de
toucher le destinataire et le pousser à prendre ses responsabilités envers les enfants.
-P1 :[ bel monasaba :t DIniya++ et donc c’est TRES IMPORTANT↑+ téfl +ANOU+
yefham+ w çlach rana nahta :flou : biha w euh ::+
-Anima : aki ::d↑ +Chei :kh +hi ::/ + kima+ qalet kamilia+ kayen l’appartenaTHe yaçni
mni :n ji :t ana+ w chkou :n ana+donc kayen l wataniya+ donc l’appartenance nationale+
li hiya l HOUWIYA L JAZAIRIYA li çandna ihtifa :la :t mohima jidan hiya aWel
novembre w khamsa juillet yaçni hiya lazem euh :: tani malazemch nahtaflou : bihom
tani+ çachwaIYEN mça euh : l çaIlat ntawaçna euh :: f + kayen hikma wa boçd tani
li ::euh :: lil euh :: linomow wa mazj Téfl bach nfaHmou mi :n ja+ çlach +w ki :fach yaçni ki
nchou :f el+ el+ ihtifala :t hadou : w ntaç azel noufember w khamsa jwilia + ndhon qaçdi :n f
qlou :bna w qa :çdi :n di adhaNA hata+baçd khamsi :n sna+ aktar min khamsi :n sana+ w
hayeqoçdou : aktar min karn nadhoN aNou mohim jidan aNounaçarfou : beLLi Nas+
daHAW+ bnfoushom daHaw+ bidamhom w bihyathom min ajl hayat Téfl li rahom bach
nfaHmoulou beLLi nta li rak çayech hna l you :m mçana fi çaIltek+ w euh : rak tkra↑ w ra :k
çandek un :un :: un avenir min ajl Nass li daHAW donc Ha :douk tani le symbole yaçni
ramz mohim+ jidan wa nadhon aNou :+ euh : kayen hikma+ w kayen boçd ta :ni as / dini
fel :/+
84
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Par ailleurs, l’animatrice partage le même point de vue du P1. Elle a illustré ses
propos par des exemples historiques et nationaux pour identifier l’appartenance
sociale, culturelle et nationale des Algériens en employant un lexique comme
« Houwiya, mohima, mohim jidan, symbole, etc. ».
-P3 : aki :d↓ kol monasaba wa la Boçd ykou :n çandha hadaf+ yaçni madabi :na hna+ fel jalsa
kima ha :di wella ANOU nbahou : anou : l açyad nta :çna wella mona :sabat
Diniya+mona :saba :t wataniYA kima dkerti tarikhiya+ yaçni tatçLLAk bi tari :kh+
mona :saba :t taklidiya yanaer weLLa rirha+ ay monasaba min waraꞌaha HADAF+ kayen
yaçni haja ramziya+kayen haja newaSloha lewlad ntaçna newSlouha yaçni lil mojtamaç
ntaçna+ madabina daImen ANOU l haja chakliya yaçni ::+hna+fi l raleb+ l raya
tziriyi ::n↑+yaçni f :+ fel raleb nrekzou çla l omour l chakliya w nahamlou l madmou :n qal
htafelna bel mouloud+ qal l mhaleq+ qal kada : kada : yaçni omour chakliya wa lakin bi
ki :ma ntaç l mouloud+ lmarza taçou :+ mawlid naBIY
-P3 :(…..) l monasaba wach li faIdat ntaçha++anou : nebHOU çla ha :d l mawdou :ç+ qal
çandna mou:nsabat awel noufember ndeker bi chohadaꞌa+qal khamsa juilia ndekrou matalan
bi tahrir+ b wach dahaw l Nas bi euh : bi+ bifadlihom had+f ha :d euh : fi had euh : had l weqt
lazem nreqzou çla jawhar el monasaba yaçni l qima ntaç l monasaba wachnou : hiya hna fi l
raleb+ nerekzou çla tachkila li roBAMA tamhi lana l marza min waraꞌa li euh :: l ihtifalat\
85
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
L’ironie peut être un paradoxe dans la mesure où le sujet parlant consiste à dire
le contraire de ce que l’on croit. Cette stratégie est basée sur un sens humoristique qui
demande de l’esprit. Dans son dictionnaire de rhétorique, Goerge MOLINIÉ
(1992 :08) ajoute qu’ « un discours ironique se développe parfois sur un ensemble de
phrase parmi lesquelles il est difficile d’isoler formellement des termes spécifiquement
porteurs de l’ironie (mais en cas d’antiphrase cela est possible) ; d’autre part, c’est
tout l’entourage du passage qui concourt à le faire interpréter ironiquement, l’ironie
pouvant toujours n’être point perçue. »
Par ailleurs, Denis Benoit affirme que le discours ironique est : « introduit
toujours la mise en scène d’un rapport de force, non seulement entre l’ironiste et sa
cible mais plus généralement entre ironiste et son interprète ce qui se joue étant
l’inclusion ou l’exclusion dans la connivence ironique :le propre de l’ironie est en
effet de devoir être perçue et reconnue, ce qui a pour effet de « convoquer » le lecteur
ou l’auditeur et de l’inviter à partager ou à refuser le point de vue de
l’auteur. »(2007)
Il existe plusieurs formes de l’ironie. Nous citons les rires et des expressions
ironiques qui permettent à renforcer le message et ajouter du poids aux arguments cités
pour les rendre beaucoup plus pertinents. Citons-en quelques passages de notre
corpus.
Exemples :
- Anima : en général c’est SEBAT↑ ce n’est pas le manteau: (rire). Dans cet exemple,
le rire est un indice qui marque l’ironie. L’animatrice ironise en mentionnant à travers
son rire qu’il existe une opposition dans la prise de parole. Pour elle le sebat voir les
chaussures indique pour les bébés que la personne se prépare pour sortir.
86
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
- Anima : (rire) donc+ ha:da:k homa ji:tkom(rire) ka mazi:j ka+ (rire) patamodlé + haka
mokhtalifa\
L’usage du terme padamodlé dans ce passage relève d’une forme d’ironie, dans le sens
où l’animatrice l’utilise pour affirmer qu’elle parle un mélange de langues. Elle a
qualifié le mélange de patte à modeler.
Nous remarquons des expressions ironiques dans les deux passages ci-dessous,
une sorte d’humour et de plaisanterie. L’animatrice ironise pour monter que l’arabe
littéraire est une langue bizarre pour la communauté algérienne. Elle a pris l’exemple
du journaliste Samir Aggoune. Ceci est pour mentionner que l’arabe littéraire reste
toujours un idiome étranger pour les locuteurs algériens.
De plus, SMATI Chawki a bien signalé que l’ironie représente une nouvelle
stratégie discurssive utilisée pour simplifier la compréhension message communiqué.
Le journaliste a affirmé que « Dans le cadre de l’émission que je présente Douga
Douga diffusée quotidiennement en Access Prime Time depuis la mi-septembre 2014
sur Dzaïr TV, nous usons beaucoup de l’humour et de l’ironie pour rendre
l’information plus digeste et plus accessible au plus grand nombre.Il va s’en dire que
cela ne représente qu’en partie la stratégie globale de l’institution que je représente. »
87
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Cette stratégie se rend explicite par l’usage des pronoms personnels « vous »
qui revoie au téléspéctateur à qui le message est destiné et le « nous » au sujet
énnonciateur.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
En effet, conscients des lacunes que connait leur public en arabe littéraire et en
français, les journalistes préconisent des techniques discursives qui laissent émerger
une norme endogène qui n’appartient ni au français ni à l’arabe mais une entre deux
langues, une langue mixte.
Nous reprenons aussi cet extrait du corpus qui explicite ce que nous avançons.
Exemples :
-Anima :fetna w hdarna çla euh ::: çla le:: l mokhtalef anwaç l çonf+ hderna çla la violence
conjugale↑ w menbaçd hderna çla la violence psychologique justement li tetmares fel: + fel
khedma+↓ qui :+ qui pousse (au) burn out justement hderna bitafasil çla had chi+ lyoum
hanahadrou : çala l’action lahna+ binatna je pense que :: la sonnette d’alarme fut serrée
khlas+ wselna ila\
Anima : tu as dis quelque chose de pertinent+ pour une fois qu(e) c’est moi qui: qui utilise ce
terme+euh : +c’est la BANAlisation +taç l çonf+ lyoum li weLLat+ li howa l mochkel
kbi :r+ wi :n hata :n dorka+ on fait une compagne de sensibilisation bach naHADnou
NASS+ bach ykoun laHna
89
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
-Anima : l khibra :↑ ba :ch tkou :n çandek l khibra la :zem tal++/ tkou :n ah :: tkou :n çandek
maçrifa :/maçrifa+ khibra+(rire)\
Nous remarquons dans les exemples qui suivent que le discours médiatique
assure une prise en charge totale de son public qui peut être francophone, arabophone
ou ni l’un ni l’autre. Chaque lexie en français est reprise avec son équivalent en arabe
et inversement comme nous pouvons le constater dans les extraits de notre corpus :
- l’intervention+ l maçrifa
- les capacités nta:çou w yaçref lqodou:ra:t nta :çou :+yaçef l maha:ra:t nta:çou
- beli l’apprentissage wela taçalom ta:ç+ la langue maternelle+ yebda: dès le jeune âge
90
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Nous ne manquons pas de signaler que l’équivalent de chaque lexie est repris
dans le même énoncé.
Il s’ensuit que le lexique utilisé porte une grande charge sociale. Les médias
sont, constamment, à mettre en rapport avec des normes et des valeurs
extralinguistiques et deviennent par là un espace de partage à travers lequel la
91
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
télévision se forge une identité discursive propre à elle, où les langues se juxtaposent
et cohabitent pour laisser émerger un continuum.
III.2.8.Stratégie de légitimation.
Les actes du langage dans une situation de communication sont déterminés par
des stratégies discursives qui servent à contribuer des fonctions à l’information
médiatique transmise par le locuteur. De ce fait, l’interprétation du message est
souvent liée à des contraintes discursives qui sont variées. Dans notre corpus, nous
avons repéré la notion de légitimation qui vise la construction d’une position d’autorité
à partir de laquelle le discours se déploie où sujet parlant éprouve le besoin de
légitimer son discours au regard de son interlocuteur.
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Cette nouvelle utilisation est marquée par un mixage linguistique entre les
unités lexicales du système linguistique français et d’autres unités de l’arabe dialectal.
L’interaction entre ses deux formes linguistiques donnera naissance à une nouvelle
variété dite franco-arabe.
93
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
De sa part, l’animatrice Farida Ait Kaci a signalé« Mon seul et unique objectif
est de vulgariser l’information, mon intention par cet usage est la démocratisation des
données tout le monde a droit à l information (ect) mon rôle et de la communiquer de
manière démocratique ».
De plus, l’animatrice a déclaré dans son émission qu’elle est plurilingue dans la
mesure où elle utilise plusieurs codes linguistiques pour communiquer et présenter ses
informations au public. Nous avons repéré un passage qui indique son choix :
« c’est vrai que euh ::on reçoit beaucoup de critiques+ ana: chakhSIYAN je reçois beaucoup
de critiques+ des fois c’est pas+c’est pas des critiques+ lakin mola:hada:t Ani+nekhelet
robama+euh+euh: el+ euh :: qawa:ni:n el LOGHAWIYA l mokhtalifa yaçni bayna el
la:ti:niya+ el çarabiya wa hata l qbayliya+ w+ euh::w bel çarabiya ba:ch nqedemelkom l
achya:ꞌa w nha:wlou: nbesetha:lkom+ lakin khasatan ani: nha:wel nkou:n sari:ha jiDAn+
très spontanée+ j’ai les défauts de mes qualités+ donc+bima ANI très spontanée+netkeLEM
spontanément+ donc+ qa:ç wa:ch+ traçraçt bi:h+ ki:ma ra:ki tahadri l om nta:çi: ka:net
tetklem euh ::+ tetklem belqbayliya+ l ab nta:çi: ka:n ykelemni: b ROU:miya+ w menbaçd
qri:na bel çarbiya+w l mazj bi:n+ w qri:t el injliziya (rire)\ »
15
Ce sont les normes linguistiques qui circulent dans une communauté. Elles sont porteuses de valeurs
socioculturelles spécifiques à l’identité et la culture du citoyen algérien.
94
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Par ailleurs, nous nous sommes basés sur les propos de Monsieur Zenasni,
journaliste du Soir d’Algérie. L’entretien a été réalisé lors d’une recherche de fin
d’étude en troisième année Licence où nous avons enquêté le journaliste pour
connaitre ses représentations vis-à-vis l’usage de l’arabe dialectal dans des articles,
précisément dans le domaine médiatique algérien. Nous avons eu la réponse suivante :
« l’arabisation entamée dans les années 80 était un échec c'est-à-dire pour des
raisons politiques+ on a voulu arabiser le pays mais ça était un échec+ c'est-à-dire
qu’on a pas donné à cette langue arabe qui est très riche sa véritable place+ dans un
milieux culturel + l’arabe dialectal est nécessaire pour le milieux journalistique+
l’information touche le bon moment du lecteur+ même pour ceux qui ne sont pas
instruits +++ l’arabe dialectal est inévitable ++ le dialecte maghrébin est présent
dans toutes les cultures+ dans toutes les langues+».
« La stratégie la plus pratique est celle qui touche directement le public afin qu’il soit
apte à comprendre et à digérer l’information »
95
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Pour récapituler, nous constatons que le mélange entre des deux langues
représente une richesse communicative. Il correspond à une stratégie communicative
naturelle. Ce qui confirme l’idée que cette nouvelle technique est liée au contexte
communicatif algérien. La dynamique entre les deux langues sert à mettre les
diffusions en conformité avec l’identité des Algériens.
Nous pouvons déduire à travers les réponses de nos interviewés que l’arabe
littéraire est une langue qui bénéfice d’un statut social officiel par les instances
dirigistes. Nous remarquons de nos jours que l’arabe littéraire prend un recul devant
les langues maternelles et le français.
En effet dans le domaine médiatique, l’emploi de cette langue est réduit voire
rare, elle est réservée uniquement aux programmes religieux et historiques. C’est une
langue de communication et d’information médiatique, utilisée particulièrement dans
les chaines étatiques.
96
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
03
Langue d’une minorité
Le berbère 01
Langue inaccessible au public
Langue de communication pour les berbérophones 07
Dans le champ médiatique, il convient de préciser que le berbère est utilisé sur
la chaîne étatique algérienne qui diffuse des programmes spécifiques pour les
berbérophones.
97
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
03
S’approcher d’avantage du public
L’arabe 07
Langue pour simplifier la compréhension
dialectal Langue des émotions qui touchent mieux le public 02
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Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
02
Langue normée et prestigieuse
Le français 07
Langue d’accès à l’information
Langue utilisée pour capter l’attention et l’intérêt du 03
public
En guise d’illustration, nous avons constaté que la langue française reste une
langue supérieure et normée. La fonction de cette langue est privilégiée dans la mesure
où elle est utilisée dans plusieurs domaines à savoir l’enseignement, les
administrations, l’économie et les médias. Selon nos informateurs, le français est une
langue de communication et d’information. Elle favorise la transmission du savoir et
des connaissances.
99
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Ceci étant, nous avons essayé tout au long de cette partie de déceler les
particularités linguistiques en vogue dans l’appareil médiatique mais il demeure
important de connaitre les échos et les résonnances de ces pratiques auprès du public.
C’est pourquoi nous avons jugé qu’il serait élémentaire de connaitre les
représentations des téléspectateurs vis-à-vis des langues utilisées dans les émissions
télévisées. Nous avons posé une série de questions dont l’ultime but est, comme nous
venons de le préciser, de savoir ce que pense le public de ces émissions.
III.4.1.Les langues préférées dans les émissions, les films, les informations et les
émissions sportives.
13%
22% Arabe Littéraire
100
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Pour le premier tableau, nous avons analysé les langues qui dominent le plus
dans les productions médiatiques en Algérie. Nous avons remarqué que le
téléspectateur algérien choisit de regarder des émissions dont les pratiques langagières
journalistiques sont assurées dans un mélange entre l’arabe et le français. C'est dire
que le journaliste use de son répertoire linguistique pour diffuser l’information dans un
va et vient entre les deux langues. Ce qui reflète une situation médiatique que les
instances de production mettent en conformité avec la réalité plurilingue.
Quand nous avons posé la question à nos informateurs sur les langues qu’ils
préfèrent qu’elles soient utilisées dans les films, les émissions, etc. ils ont été
nombreux à affirmer leur préférence pour les émissions faites dans le mélange français
arabe. En effet, 78.04% avec un nombre de 23 réponses.
101
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
De plus, le téléspectateur marque son attirance par les autres langues, comme
c’est le cas de l’Anglais qui se positionne après le Français. Cette langue est préférée
langue des films, des documentaires spécialisés dans les domaines scientifiques et
techniques.
Cette partie cherche à receler les représentations que se font les téléspectateurs
vis-à-vis de l’alternance français arabe dans un discours médiatique. Les informateurs
avaient à répondre à la question : Que pensez-vous de l’utilisation alternative du
102
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
français et l’arabe dans un discours médiatisé ? Les réponses sont résumées dans le
tableau ci-dessous.
25% Normal
33%
Bizarre
Ne pas aimer
16% Intéressant
16%
Cette situation se définit par le mélange entre les langues qui se juxtaposent en
harmonie. En effet, la langue comme étant un instrument de communication implique
une convention sociale, cette dernière sert à délimiter et définir le contrat linguistique
103
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
En d’autres termes, le mélange entre les langues dans un même énoncé marque la
genèse des nouvelles formes et unités conversationnelles ainsi que des contraintes
discursives qui qualifient les pratiques langagières journalistiques à travers l’emploi et
la création d’un nouveau code communicatif mis en exergue.
16 de nos enquêtés dont un taux de 39.02% qui trouvent que cet usage relève
d’une situation normale. Ils trouvent que l’usage du mélange installe entre eux et les
journalistes une sorte de complicité et d’intimité. Ils trouvent que c’est le moyen le
plus efficace dans la transmission de l’information et dans la médiatisation de
l’évènement.
Il appert que 29.26% de nos enquêtés considèrent que l’usage alternatif du français
et de l’arabe favorise une meilleure compréhension du message transmis. Le choix de
l’alternance relève d’une prise en charge des journalistes des différents niveaux
d’instruction d’un large public qui s’avère hétérogène.
Dans le même ordre d’idées, nous avons cherché à savoir si le mélange est
considéré comme une stratégie positive ou au contraire est vu comme une menace de
la suprématie de la langue arabe et de l’unité linguistique.
104
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
50
40
30
20
10
0
Oui Non
En observant notre corpus, nous nous sommes rendus compte que certaines
émissions algériennes sont caractérisées par la présence de différents procédés dans un
même discours d’où l’alternance codique (français- arabe dialectal) où le français
occupe une place primordiale et devient une langue matrice16.
16
Cf les travaux de Myers SCOTTON sur l’alternance codique.
105
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
De plus, le français représente une langue hégémonique qui sert à véhiculer une
culture, des informations et des connaissances dans différents domaines de la vie
sociale. Cependant, ce que nous avons constaté lors de l’enregistrement de notre
corpus que le français et l’arabe s’imbriquent et s’interpénètrent dans un discours pour
créer un ensemble discursif linéaire.
Mais que pense le public de ces usages mixtes ? L’analyse de nos questionnaires a
révélé que 56.09% de la population trouve que le mélange entre ses deux systèmes est
une chose banale et courante. C’est pour eux une situation positive qui témoigne de la
richesse de notre culture et montre que le français fait partie de la communauté
algérienne qui l’approprie à son contexte et lui attribue des couleurs locales.
Il n’ya absolument aucun doute que le français est une partie singulière et
intégrante dans la société algérienne. Cette langue se trouve dans différents espaces
culturels, communicatifs et informatifs. Elle réapparait alternativement avec l’arabe
dialectal et se qualifie comme étant une forme algérianisée servant de code
conventionnel pour reprendre Rabah SEBAA (2002).
Dans la même lignée et à l’instar de Rabah Sbaa, nous considérons que le mélange
linguistique continue à façonner l’imaginaire culturel collectif dans plusieurs formes et
par différents canaux et continue à véhiculer un savoir sans pour autant être une langue
officielle.
À contrario, une population de 48.78% de nos enquêtés ont affirmé que le mélange
entre l’arabe algérien et le français joue un rôle négatif. À cet égard, certains
trouvaient que le mélange crée un malaise pour les téléspectateurs.
Force est de constater que le journaliste doit choisir un seul code linguistique pour
expliquer sa vision afin de créer un lien avec l’instance réceptive. L’accès à
l’information doit se faire à travers la maitrise et l’usage d’une seule langue adéquate
qui favorise une bonne acquisition et interprétation du message.
106
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
70
60
50
40 Nombre de réponses
Pourcentage%
30
20
10
0
Oui Non
Il est bien clair que l’Algérie est un pays qui connait une diversité linguistique.
Chaque langue a un statut et une fonction qui se diffère des autres. Or, le contact entre
les langues en présence permet la genèse des nouveaux phénomènes linguistiques qui
sont très fréquents dans les pratiques langagières des locuteurs algériens.
107
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
La diversité est considérée par certains non comme une source d’enrichissement
mais elle peut provoquer, selon leurs propos, une guerre entre les différentes langues
en présence. Ce qui crée chez l’individu un malaise identitaire du moment où sa
langue maternelle se voit éradiquée, stigmatisée et rejetée.
Pour cette raison, nous avons interrogé une population pour connaitre leurs
représentations et attitudes concernant leurs points de vue sur l’arabe dialectal et le
français vis-à-vis les autres langues qui sont présente sur le territoire algérien.
Les résultats obtenus montrent que 68.29% de nos enquêtés affirment que le
mélange entre les deux langues constitue une menace pour l’avenir des autres idiomes
dans la mesure où cette langue n’a pas vraiment une valeur puisqu’elle est orale et ne
comporte pas une graphie, ils ajoutent que l’Etat algérien a officialisé qu’une seule
langue arabe et a totalement minoré les autres langues comme c’est le cas de
l’Amazighe qui est une langue supérieure, officielle malgré la méconnaissance
étatique.
Nous avons remarqué à travers les réponses que les langues statutaires qui
jouissent d’un statut officiel connaissent une dégradation dans l’échelle de la
hiérarchie linguistique du fait que les locuteurs préfèrent suivre les différentes
émissions en arabe algérien ou en français et sous estiment les langues
institutionnelles.
Cela pourrait nuire à l’idéologie officielle qui considère que seul l’arabe
classique est la langue capable de véhiculer une culture.
Cependant, les jeunes locuteurs algériens ne cessent pas de créer des nouveaux
items. Cette situation est marquée par une déformation de la langue française mais
aussi de l’arabe. Ses mots inventés sont très récurrents dans les textes médiatiques.
Par contre, 29.26% des enquêtés trouve que le bilinguisme est toujours
omniprésent dans le parler algérien. Ce code représente un cachet identitaire de l’être
maghrébin. Il est donc important de reconnaitre la valeur de ce nouveau code et
aménager le lexique crée.
108
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
19.51% des personnes affirment leur rejet de ces formes métisses qu’ils
qualifient de méthodes inefficaces dans la transmission et la compréhension du
message. Ils trouvent par ailleurs que le discours officiel d’une émission ne doit pas
comporter un mélange entre deux langues pour la simple raison que ceci peut être une
source de perturbation du téléspectateur. Ils estiment également que cet usage est la
cause d’une rupture dans l’énoncé du moment où le journaliste utilise des termes en
français et en dialecte. C’est pourquoi, ils qualifient ce type d’échange comme forme
bizarre et impure.
Dans la même optique, nous avons demandé aux enquêtés de nous répondre à la
question :
Les réponses sont représentées dans le tableau et le graphe suivants qui résument les
propos de nos enquêtés.
60
50
40
30
20
10
0
Oui Non
109
Chapitre troisième Médias, Langues, Usages et Stratégies Discursives :
De nouvelles pratiques pour une nouvelle ère médiatique.
Ils ont ajouté que le dialectal n’est pas une langue structurée et normée mais au
contraire elle représente une menace pour l’hégémonie de l’arabe littéraire et l’arabe
classique qui représente pour eux la langue légitime qui mérite de conserver sa place
ode langue et officielle.
Pour des raisons principalement idéologiques, cette langue était la seule utilisée
dans la chaine télévisée et la radio de l'Etat algérien dans les années
postindépendances. Mais il est utile de noter qu'avec l'émergence de l’audiovisuel
algérien, l’utilisation de l’arabe dialectal gagne du terrain dans les chaines télévisées
soit étatiques ou privées. Il est donc naturel que la langue du quotidien dans la majorité
des régions s'impose comme une langue de diffusion.
De ce fait, nos interviewés ont signalé que ce nouveau code utilisé dans les médias
ne peut jamais être un moyen adéquat pour assurer une bonne transmission et
compréhension de l’information médiatique dans la mesure où le journaliste s’adresse
à un large public de différentes catégories sociales. Ils ont rajouté que ce code pratiqué
dans les émissions participe dans la déformation de la langue arabe dans la société et
contribue à déstabiliser les usages qui selon eux, deviennent vulgaires.
110
Conclusion
Conclusion
Nous avons essayé dans cette recherche de décrire les différents procédés
linguistiques mis en exergue dans les pratiques langagières journalistiques, et ce dans
la diffusion de l’information médiatique. Notre recherche ne s’est pas arrété à la mise
en exergue des propriétés du discours médiatique mais a également misé sur les
différentes stratégies que déploient l’instance de production qui fait des choix
linguistiques capables d’avoir un effet sur le public visé.
Nous avons par ailleurs pu relever que les pratiques linguistiques deviennent
un réseau où les partenaires de l’échange se reconnaissent et laissent instaurer un
espace de réciprocité et de connivence (cf.stratégie de connivence développée
précedemment).
Il appert que l’arabe dialectal acquiert un statut de légitimité dans les usages
médiatiques. Le fait que le journaliste choisit de s’exprimer dans la langue maternelle
est très significatif et implique une politique linguistique médiatique de valorisation et
de cristallisation des langues de première socialisation. En effet, à travers l’utilisation
112
Conclusion
En effet, bien que les puristes de la langue arabe voient comme trahison toute
tentative d’intégration des termes en arabe dialectal, les animateurs francophones
contribuent massivement à la valorisation des normes fonctionnelles en résistant aux
normes dominantes. Il s’agit donc de stratégie de résistance adoptée par les médias où
ils« inscrivent, consciemment ou inconsciemment, une volonté de résistance aux
normes dominantes et répressives en usant de toutes les ressources langagières pour
faire face aux politiques linguistiques de minoration. »(A ABBACI, 2012 :30). De là,
leurs pratiques langagières « authentifient des politiques linguistiques individuelles
dont le trait distinctif est la reproduction fidèle et constante de l’hétérogénéité
quotidienne’’ (A. ABBACI, ibid).
113
Conclusion
114
Bibliographie
ouvrages et articles
• Burger, Marcel(2010) : « les enjeux des discours dans les médias ». Paru dans
la communication.
• CALVET, L.J. (1996) : La Sociolinguistique, Que Sais-je ? PUF.
• CHARAUDEAU, Patrick. (1997) : Le discours d’information médiatique,
Paris, Nathan.
• Charaudeau, P. (2005) : Les médias et l’information : L’impossible
transparence du discours, Bruxelles, De Boeck Université.
• CHARAUDEAU, P. MAINGUENEAU, D. (2002) : Dictionnaire de l’analyse
de discours,Paris, Seuil.
• DAKHLIA,J.(2004) Trames de langues, usages et métissages dans l’histoire du
Maghreb, Maisonneuve.
• DUMONT, P. & MAURER, B. (1995) : La Sociolinguistique du français en
Afrique francophone, Paris, Édicef, Universités francophones.
• GRANGUILLAUME, G.(1983) : Arabisation et politique linguistique au
Maghreb, Paris, Maison neuve, Larousse.
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Thèse de doctorat : Science du langage. Oran : Faculté des lettres, langues et
arts, Université d’Oran Es-Senia.2011, 321P
Dictionnaires consultés
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• CHARAUDEAU, P. et MAINGUENEAU, D.,(2002), Dictionnaire de l’analyse
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Sites internet
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vhR7TDYIn_imhErv_tttFnUASw&bvm=bv.88528373,d.d24 (consulté le 21.03.2015)
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i=ItgOVZ_HGMjlaP2rgYgN&ved=0CBwQ6AEwAA#v=onepage&q=vis%C3%A9e%20factitive&f=
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radiophonique-media-mania--de-Jijel-FM.html (consulté le 04.04.2015)
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119
Annexes
120
Transcriptions du corpus
121
Enregistrement n° 1
Durée de l’émission 45 :46 min
Thème du jour : Lahna binatna…..Lahna fi bladna
Les participants :
Animatrice : Farida Ait Kaci
Participant 1 : Cherif Ihaddane (représentant de l’agence Allégorie)
Participant 2 : Kamilia Bouterfa (psychologue de l’émission)
Nombre de Séquences transcrites: 08 min
Anima : hada kan↑ reportage AWEL ↓ntaç héSSatna sabr Araa qalou NASS+ w : justement
qalou NASS+ CHI li haBBINA NAHAdrou : çlih+ kayen mazj w khalit+ bi :n la conception
taç l ihtifalat DIni+ w taklidi+ w menkbel manchoufou l reportage chefna mça CHikh beli+
biaNOU hakmet yaçni kayen çi :dayn fi di :n l islam kayen çi :d l adha w çi :d l fitr lakin
tabçan deKHElna beZA :F l açyad w LI :na nahtaflou : bikol el euh :el :lmonasaba :t+
w :kayen donc+ kayen boçd ça :lami :+djihawi :+dini :+watani :+ et ijtimaçi :+psycoloji : ila
akhirih donc weLina nahtaflou : beZaf bilachyaꞌa+ li çlabiha lazem ha :di euh : euh :/ \
P1 :[<…………….. ?>
Anima : [(silence) haBIna netWEKfou çla had lmawdou :ç khaterch lazem neFAHmou+ l
atfalna+ wladna+ weLLa la nouvelle génération +wach rahom yahtaflou : b+ wach w
çlach+w : limada+w kifach+ euh :: l euh :: donc euh : lakhaterch kayen khalit beZZaf (il ne)
faut pas qu’il (y) est d’amalgames entre had l ihtifala :t
P1 : EXACTEMENT ↑parce que ki ykou :n khalit entre had l ihtifala :t çind l a :baꞌa déjà
ha :d SHI rah yetnekel+euh :min l a :ba :ꞌa ila l abna :ꞌa dont l abna :ꞌa donc hay :+
haywalfou :aNNahom yahta :floub haja :t li mayaçarfouch forcément l maçna ntaçha w l
marza men ha :d CHI c’est vrai que : euh ::f+ FeTTEKwin weLLa f la construction
identitaire+feTTekwin ntaç l insen+weLLa l howiYA CHAkhsiya ntaç l insen+ haya :+
hanchoufou : beLLi+ taqali :d weLLa l ça :dat w TAqalid w euh : çandna DIYana nchoufou :
beLLi c’est≠ une partie intégrante mochaKHASSA taç l insen euh : nchoufou : beLLi euh :
çandha ahaMIya fel hawIYA thakafiya ntaç l insen+ fel howiya l ijtimaçiya taç l insen+ l
insen ki :+ yahtafel b ha :ja :t nehta :flou : fiha ka :mel CHaçb l jaza+iri yahtafel binafs l
ihtifa :la :t par exemple çandna l mawlid nabawi chari :f çandna l çi :d sghir+ çandna l çi :d l
kbi :r hadou : homa l ihtifa :la :t DIniya+ lakin kina qal menqbila CHIkh faHamna très bien li
f : f : euh :: fi Din taçna kayen çidayn homa+ kayen çi :d l fitr + w çi :d l adha + w faHAmna l
marza men had CHI donc c’est vrai que Dawr nta :ç l a :baꞌa hiya+ aNAhom yfaHmou+ l
atfa :l nta :çhom l marza men had l çi :dayn+ ki :fach hna :ya fel ça :dat taçna ra :na
nahta :flou bi :h+ par exemple + ki :ma hderna la dernière fois f lémission nta :çna çla l
mawlid nabawi charif+ chefna beLLi c’est vrai que la plupart de Zalgériens l jazair kbira wa
çridha+ kol jiha kifa :ch tahtafel bi euh : bi l mawlid nabawi chari :f que ça soit TAMINA
nta :ç Sbah+ weLLa REchta+ wella l+ couscou :s+ weLLa tchkhtoukha taç laçcha taçou :
qu(e) ça soit l mharek chem :+/ euh : CHmaç+ donc c’est vrai que : l atfal ra :h yetçaWdou :
çla had chi homa li raha+ yneqlouha+ l abna :ꞌahom+ euh :+ par la suite w ta :ni nchou :fou :
beLLi l fawaId taç had l fa+l fawaId aNOU les parents yfaHmou l’enfant ntaçhom+ l marza
min l ihtifala :t men ha :d l çi :d weLLa ha :d l çi :d howa tout simplement+ aNNou neMIW f
ha :da :k TEFl hada :k+ hada :k rouh taç euh : taç+ l intimaꞌa+ taç l appartenance hna
j’appartiens+ l ha :d le groupe+ ana+ j’appartiens le (s) zalgériens par exemple bach
nahta :flou bi telle ou telle+ euh :telle ou telle fête w + j’appartiens l euh : l euh :: lelisla (m)
euh : lilmoslimi :n fel ihtifa :l b ha :d euh :: yaçni\
Anima :[ monasaba :t
P1 :[ bel monasaba :t DIniya++ et donc c’est TRES IMPORTANT↑+ téfl +ANOU+ yefham+
w çlach rana nahta :flou : biha w euh ::+ mahiya tariket parceque çandou : dawr kbi :r fel
mojtamaç parceque howa rah yenqolha w rah yreBBI wladou : çla ha :d sira +
Anima : aki ::d↑ +Chei :kh +hi ::/ + kima+ qalet kamilia+ kayen l’appartenaTHe yaçni mni :n
ji :t ana+ w chkou :n ana+ donc kayen l wataniya+ donc l’appartenance nationale+ li hiya l
HOUWIYA L JAZAIRIYA li çandna ihtifa :la :t mohima jidan hiya aWel novembre w
khamsa juillet yaçni hiya lazem euh :: tani malazemch nahtaflou : bihom tani+ çachwaIYEN
mça euh : l çaIlat ntawaçna euh :: f + kayen hikma wa boçd tani li ::euh :: lil euh :: linomow
wa mazj Téfl bach nfaHmou mi :n ja+ çlach +w ki :fach yaçni ki nchou :f el+ el+ ihtifala :t
hadou : w ntaç azel noufember w khamsa jwilia + ndhon qaçdi :n f qlou :bna w qa :çdi :n di
adhaNA hata+baçd khamsi :n sna+ aktar min khamsi :n sana+ w hayeqoçdou : aktar min karn
nadhoN aNou mohim jidan aNou naçarfou : beLLi Nas+ daHAW+ bnfoushom daHaw+
bidamhom w bihyathom min ajl hayat Téfl li rahom bach nfaHmoulou beLLi nta li rak çayech
hna l you :m mçana fi çaIltek+ w euh : rak tkra↑ w ra :k çandek un :un :: un avenir min ajl
Nass li daHAW donc Ha :douk tani le symbole yaçni ramz mohim+ jidan wa nadhon aNou :+
euh : kayen hikma+ w kayen boçd ta :ni as / dini fel :/+
P3 : aki :d↓ kol monasaba wa la Boçd ykou :n çandha hadaf+ yaçni madabi :na hna+ fel jalsa
kima ha :di wella ANOU nbahou : anou : l açyad nta :çna wella mona :sabat
Diniya+mona :saba :t wataniYA kima dkerti tarikhiya+ yaçni tatçLLAk bi tari :kh+
mona :saba :t taklidiya yanaer weLLa rirha+ ay monasaba min waraꞌaha HADAF+ kayen
yaçni haja ramziya+kayen haja newaSloha lewlad ntaçna newSlouha yaçni lil mojtamaç
ntaçna+ madabina daImen ANOU l haja chakliya yaçni ::+hna+fi l raleb+ l raya
tziriyi ::n↑+yaçni f :+ fel raleb nrekzou çla l omour l chakliya w nahamlou l madmou :n qal
htafelna bel mouloud+ qal l mhaleq+ qal kada : kada : yaçni omour chakliya wa lakin bi
ki :ma ntaç l mouloud+ lmarza taçou :+ mawlid naBIY sala laho çaleyhi wa salam+insen
yechri+qiSA lewlidou : w yçalmou : chwiya+ydi :h chwiya yhafdou chwiya ahadi :th naBIY
sala laho çalayhi wa salam+ hada l marza yaçni + yaçni l mohim min waraꞌa l ihtifala :t+
ihtifala :t wataniya qal awel nouvermber+qal khamsa jwilya hadi toçtabar monasaba :t+ w l
monasaba :t mohiMA+ labod çlina anou netweqfou çliha laboDA aNou wladna ay+ yekbrou
çliha lazem kima yaçarfou yaçni bi tadhiya :t kima dker tadhiya :t li fatou lazem yaçarfou l
kima min wara :ꞌa hadihi l monasaba :t l monasaba wach li faIdat ntaçha++anou : nebHOU çla
ha :d l mawdou :ç+ qal çandna mou:nsabat awel noufember ndeker bi chohadaꞌa+qal khamsa
juilia ndekrou matalan bi tahrir+ b wach dahaw l Nas bi euh : bi+ bifadlihom had+f ha :d
euh : fi had euh : had l weqt lazem nreqzou çla jawhar el monasaba yaçni l qima ntaç l
monasaba wachnou : hiya hna fi l raleb+ nerekzou çla tachkila li roBAMA tamhi lana l marza
min waraꞌa li euh :: l ihtifalat\
Anima : [ yaçni had chi
P3 : [ hata w ykoun taqlidi\
Anima : [emmm :::\
P3 : [samhi :li\
Anima : [ sma :h
P3 : [ hata ykoun taqlidi yaçni rajaç taqali :d mathalan yanaer+ yaçni çandna marza akher w
çandha qima tarikhiya + w qiSSA tarikhiya+ wa lakin l raya men anou nas yahtaflou : biha
min bab yaçni tçawdou ydirou :ha kol çam euh :euh :
Anima : [hadi hiya+
P3 : [« …………. ? »
Anima : w kayen baçd l ahyan+↑ newslou ila tahri :f+ w taryi :r l achyaꞌa+ w tariqat l
ihtifala :t ↑weLLa l monasaba :t+ çlabi :ha li rana nqoulou : beLLi lazem+ nefahmou hna
déjà+ nefahmou hna+ lazem na :khdou l weqt+ w nfahmou+ wachnou l ihtifala :t hadou
khaterch lahadna anou mathalan makanch+ euh : htafelna bezaf l achyaꞌa mondho ramadan
kima qolna lah ybarek+\
P3 : [ihtifala :t diniya+
Anima : [ alhamdou li lah w je vous préviens que le prochain jour férié howa awel may ah :::
donc :::euh :: (il) ya plus de jour fériés(rire) lakin tabçan hna nkhemou berk bi a:/+ bi ayam l
çotla+ l insen weLLa fi l mojtamaç nta :çna l hadith+ weLLina tellement naçyaw w nhassou
berk çla hadhi :k l çotla weqtach ykoun çandna un jour férié lakin wellina nensaw : limada
kayen un jour férié nhawsou : berk çla hadhi :k l çotla lyoum ntaç l çotla lakin hata hnaya
kayen fi dihNa tahri :f w tabçan min bayn l monasaba :t+ w hata ki nqoulou l monasaba :t
diniya w taklidiya yetlkhaltou yemzjou binathom khaterch mathalan yanaer hiya monasaba
taklidiya khasa bel+bel+bel : les berbères↓ w l amazigh↓ lakin yedokhlo haKA n+n+ kayen
khalit wa mazj fel+f+ eldhihniya :t w fi+lça/ lçakliya :t ntaçna +
P1 : had l khalit w had l mazj farida+ yeqder +yçawed yweli l tarikh nefsou : hna çlabalna
beli+ beli+ tarikh taç+ ta ::+ ta :: ta :ç euh :ma weLLA fi l islam c’est clair bessah yaçni baç+
euh : yaçni l euh : yaçni l jazaIri rah en plein crise identitaire+ bach yaçref chkou :n raho
+donc tchoufou beLLi c’est vrai que+ yqolou asl l jazaIr c’était les berbères c’était el
barbar↓+ donc c’est vrai que la plupart des algériens+c’est vrai que l jazair kbira w çrida+ kol
jiha kifach tahtafel bi euh : bel mouled nabawi charif que ça soit TAMINA ntaç sbah+ weLLa
RECHTA w TEKHTOUKHA taç l çcha taçou : +que ça soit l mhareq+ cheM:/+ euh : yaçni
chmaç+ donc c’est vrai que +l atfal rah yetçaWdou çla had hadhak chi homa li rah yneqlouha
l abhaꞌahom euh : par la suite+ w tani nchoufou beLLi l fawaId taç had lfa/+ l fawaId anou les
parents yfahmou l’enfant ntaçhom l marza min l ihtifala :t men had l çi :d wela had+ l çi :d
how+a tout simplement+ anou naMIW f hadhak téfl+ hadak rouh+ taç euh : taç l intima :ꞌa taç
l’appartenance hna j’appartiens l had le groupe +ana j’appartiens le(s) zalgériens par exemple
bach nahtafel bi telle ou telle+ euh :telle ou telle fête+ w tani l euh : l euh : lel isla(m) euh : lil
moslimi :n fal ihtifel b had b had : euh ::+b had yaçni bel monasabat diniya had euh : had les
fêtes+ had l açyad taqlidiya +wella had l çada :t rana ndirouhom hnaya chaque année c’est
vrai que+ fqedna l maçna ntaçna+ w l madmou :n ntaçha kima qalna qbi :l cheikh brahimi+
et : je le rejoins sur ce point+ hnaya nahtamou bichakliyat plutôt çla l madmo :n + c’est vrai
que :: téfl wella même euh ::n’importe quel algérien+n’importe quel mowatén jazaIri +lazem
yaçref mnin ja bach yeqder ychouf l’identité taçou win rahom jaya bach yaçref wi :n raho :
rayah+ par exemple+ lou :can l+ insen par exemple yaçni ysafer+ il voyage w yetlaqaw mça
choçou :b li çandhom ça :da twa taqali :d wahdokher donc surement ils vont le questionner+
yaçni yseqsiwah wentouma l çada :t wel taqali :d ntaçkom+ kifach ntouma+ kifach çaychi :n+
donc l insan+ lazem ykou :n dari : w lazem ykou :n çaref men madhmoun w l mazra liKOl
ihtifa :l men had l ihtifala :t w çlach rana nahta :flou :+ nchou :fou : beli ah ::: l insan lazem
yaçref TARIKH ntaçou :+ c’est pas pour rien nchoufou : beLLi yaçni++ fi tawr dirasi rana
neqraw çla+çla l’histoire w neqraw surtout çla l çal+euh :: l euh ::çal l asl taç :taç++ CHAçb l
jazaIRI : w hna nchoufou farida beli les dernières années qolt+ euh ::ketrou l ihtifala :t lel
insan il se rejoint à chaque fois euh :: beli kayen un jour de congés l insan yhaWES hadha :k
le jour de OFF+ un moment win il se relache+ kayen une détente win yetLAM mça l çaIla :t
taçou : win yetlam mça l aqari :b taçou w kayen win yaqtaç mel+ euh : mal+ le quotidien
parce que c’est vrai yeqtaç chwiya m++ la routine+ la plupart des gens on a plus de temps de
se retrouver++ yqoLLAK marana :ch netlaqaw w/++ forcement rani dir l++/ l achya :ꞌa
ha :dhak machinalement+ c’est que le fait que netlaqaw mça l aqarib l+ afra :d ntaç l osta
ntaçna+ le fait que on met du temps bach netaYBOU avec amour+ on prend le temps bach
nTAYBOU ha :ja :t + ya :khdhou l weqt ba :la :k fi hya :tna l yawmiya ba :la :k ma
çandna :ch l waqt++ kamel hadh chi hiya une source de bonheur+ qu(e) ça soit lel téfl weLLA
l OM wella kamel afra :d l osra bach ANAHOM ils célèbrent certaines choses autour d’une
table bien garnie et tout++
Enregistrement n° 3
Durée de l’émission : 36 :06min
Thème du jour : El khibra….hajis chabab l jazairi lel hosoul çla çamal
Les participants :
Animatrice : Farida Ait Kaci (animatrice de l’émission)
Participant 1 : Yacine (un jeune étudiant universitaire)
Participant 2 : Kamilia Bouterfa (psychologue de l’emission)
Nombre de Séquences transcrites: 9min :22sec
Anima : l khibra :↑ ba :ch tkou :n çandek l khibra la :zem tal++/ tkou :n ah :: tkou :n çandek
maçrifa :/maçrifa+ khibra+(rire)\
P1 : [exactement (rire) \
P1 : (silence) OUI↑ parce que çla :ch trou :h tekhdem yqoulek çté :ni l’expérience+ wa :ch
çandek expérience t(u) as vu que rak çada ki khrejt mel qraya w çek la licence dya :lek+
donc+ euh :: wach çandek+ ex/ + expérience taçref teqra : tahfed w thotlou : zach da :rlek↑\
Anima :[(rire)
P1 : [ lazem euh :: chrol trou :h tekhdem çafsa ma :lazemch ri :l+ euh ::: chrol++ c’est pas la
même chose+ gaç wa :ch teqra :++ ça fait lazem euh ::: chwiya+ hakda : maçanbali :ch ana
comment dire ça++(silence)
Anima : non (il) ya des stages euh : je pense++ (il) ya+ (il) ya des systèmes+ c’est vrai ça
n(e) peut pas aller a toi <……. ?> à qu’eux+ lakin+ aki :d ANOU :ba :ch yetAHAL ba :ch
yeweLI yeqder ydi :r mihnaq+la :zem ykou :n çndou : des stages la :zem ykou :n yetçaLAM
khaterch on ne peut pas\
P1 : [EXATEMENT+ wah\
Anima : [ la théorie et la pratique ma :chi kif kif donc+ les stages ta :ni+ ils ne sont pas
évident ma : nelqa :ch euh :: facilement les stages+ machi fi : kol l maya :din euh :: w
menbaçd euh : eum :: kima qal euh : l’inter/+ l’intervention+ l maçrifa ta :ni intervient ila
akhirih+ euh :: mais+ la :kin tani baçdh CHOBA :N smahli : yacine+ w tchaterni ROBAMA
weLA lala f ha :d l amr mayeqblou :ch AY :::mihna ba :ch yetçlmou : fi :ha\
P 2 :[eum ::(silence)
Anima :[tout de suite on a l’impression qu’il ya ::\
Anima :& bein :::machi+ tiens+ on a 21ans ::: fraîchement↑ diplômé :: ma : çandna :ch
expérience+(il) faut commencer quelque part+(il) faut commencer+ w men baçd l’échec +
lakin ana la plupart li naçrefhom autours de moi+ mandhlemch wahdokhri :n++ tous ils
veulent des postes extraordinaires↑ ils veulent+ euh :: yawslou : weqta :ch yhaBOU+ yewslou
en retard+ yekhorjou : weqta :ch yhabou ::\
P1 : [emm ::(silence)
Anima :[& ils prenaient des jours de congés ::ila akhirih+ lakin(il) ya des sacrifices à faire++
P3 : Exactement↓ surtout f/+ la période ta:ç la fac+ kayen bezaf euh ::kayen bezaf les congés↑
(il) ya beaucoup de vacance ::↑ çandhom les vacances nta :ç SIF+ donc à trois à quatre
mois↓euh :::\
P2 :[ et bein ::+ au contraire + c’est les Zétudiants li+ydou :qou : chwiya+ lkhedma+
yedekhlou : f+ le monde de travail+ ji :hom plus facile hada :k wela le passage+hadhi :k la
transmission++ lwa :had li :: yaçref qi :met l khedma li :+euh ::wa :lef une certaine
disciplinité yaçni yahayi : fel weqt + yrou :h fel weqt+ parce que c’est plus la liberté+ parce
que à la fac+ çandou : une certaine liberté+ donc+ tedkhol hada :k l(e) cour wela
matdkholch+tendhem weqtek kima habi :t+ kayen des gens qui (ils ne) zassistent pas+
yeqra :w ri :l juste avant les zéxamens+ donc l insan yeqder+ chwiya+yekou :n çandou :
son+son propre emploi du temps+ ynedhmou : kima yhab+ tel prof ydkhelou : tel prof
mayetkhelou :ch alors que +une fois+ on travail ra :na msbah laçchiya++ dans zun
bureau+çandna des taches à faire+ kayen l’hiérarchie+ tani le rapport+ ba :ch l insan+yeqder+
ywalef+l’hiérarchie+ w kifa :ch yahder mça :: son supérieur↑euh ::\
Anima : YEMAH wela le prof+ma yetfechech çli :h+ donc euh ::(il) ya un passage+toute
euh ::toute une euh ::tout un stage à faire+ et :: d’ailleurs+nchejçou : l awliya :ꞌa ah :: ba :ch
ywejdou : wla :dhom li euh :: je ne sais pas comment ça se passe+nta :ya A PART le projet
est ce que mwa :lef tkhdem wela li : dertou : parce que après être entrepreneur w tkou :n
euh ::+euh ::: ntaya rouhak+ le propre chef\
P1 : [ih+ih ::+
Anima : [et puis+ dans un métier artistique+ c’est différent+ est ce que ka :net çandek une
expérience déjà fi l khedma wi :n+ ba :yen\
P1 : [ ana khdemt+\
Anima : [carré/ \
P1 : [ oui↓+ khdemt↑ khdemt↑khdemt+ dans des magasins euh ::dans des magasins↑+ khdemt
f+↑ centre commercial+ khdemt euh ::+euh ::++ bezaf+ tamara+ ma :chi rir ha :kda :k \
P1:[c’est un travail+ EXACTEMENT donc hadi :k c’est f DAR+ même ki nekhdem nrou :h
laçchiya f DAR+ nzi :d nekhdem+(rire)+ tu vois donc kol you :m+kol khater ki :fac :ch kol
si :f ki :ma qaletlek f les vacances etcétéra ++mais c’est pas + c’est pas un travail+ genre
euh ::que tu peux ::+com(p)ti sur lui+donc ma :chi kif kif+ gaç+ hakda :k tu travailles wela tu
travailles officiellement wela avec \
Anima :[ ih :ih+wach nta+ nta :ya dert gestion entreprise+ donc j’imagine+ hata habi :t
tekhdem+ dans zune+ dans zune entreprise ou\
P1 : [bien sure+
P1 : pourquoi pas ↓
Anima : non+ mais+ pourquoi pas ↓(rire)¨++est ce que nta çlaba :lek wach ra :k ha :b DI :R↓
P1 : [(silence) euh :::+euh :: çlaba :li wach rani ha :b ndi :r pas/+ genre çlaba :li wa :ch ra :ni
ha :b ndi :r+beSSah wa :ch ra :ni ha :b ndi :r+euh ::(rire) genre euh ::la :zem di :r++ba :ch
telhaq li :h+++w inchalah nelhaq li :h je ne sais pas+ dork ça va m(e) permettre de faire ce
que/+ wella lala+
Anima : euh ::(silence) tu peux nous dire ce que tu veux faire wella tu veux(le) garder pour
toi↓
P1 : chawech+ (rire) non+ non+ je veux l(e) gardé pour moi (rire)
Anima : donc :::+ euh ::lakin çlaba :lek la :zem la persévérance+ mais ::t(u) es convaincu
qu(e) apparemment ::nta :ya lazemlek l maçrifa↓
P1 : [expérience tani
P2 :ih(il) ya aussi euh : voilà ↓li qbila smaçna fel reportage ça+(il) faut la queue à chaque
fois+ et que berk les journaux ki neqraw les offres d’emploi gaç ils zéxigent gaç un minimum
d’expérience \
P1 : [bien sur
P2 : même w yla da :rou+ da :rou : hada :k le ::+ le truc nta :ç l’ANEM euh :: pour+pour
recruter des jeunes diplômés beSAH nchou :fou :beli dok main(te)nant c’est saturé+çandek
l’étatique+ pour quelle raison(il n) y’a pas de postes budgétaires+ donc nchou :fou : BELLI
même une personne qui veut se lancer à con compte+ l’expérience lazemlha+lazemlha donc
tekhdem dans zune entreprise kif kif donc nchou :fou : beli : ça crée du chômage+ et puis ::+
mayeqderch l insan+yeqçod rir+ yerlek lbi :ba :n çla rouhou :+ en disant maçandi :ch
maçrifa+ maçandi :ch dra :hem pour faire certaines choses : donc euh :chômage rani qaçad w
khlas+ NON+ c’est une question de personnalité+c’est une question ta :ni de crois en soi donc
wahad li :+ yaçref les capacités nta :çou w yaçref lqodou :ra :t nta :çou :+yaçef l maha :ra :t
nta :çou w ç+/ il est convaincu+ par l qraya li qraha w par le poste li rah ha :b yrou :hlou :+(il)
faut foncer+ l çabd ma : ykha :fch w ychou :f qu’est ce que ça va donner+ on frappe à toutes
les portes+ hata yelhaq+ qu’est ce qu’il faut+parceque l khedma \
Anima : [Kamilia :↑peut et(re) que euh ::tchatrini en tout cas je veux parler de mon
expérience personnelle↑+ parce que on est euh ::tous+ tout passer par là+ peut être tchatrini
fel amr\
P2 : [emm :+\
P2 :[emm :↑
Anima :[baçd l ahya :n+ on est convaincu que le temps passe à vitesse++ euh :: comme+
euh ::+ une roueda (rire) :: euh :: donc + à 21 ans wela à 15ans+ emm :à 15 ans on a envie de
faire \
P2 :[accrocher\
Anima : [quelque chose+ walakin ki nekberou :+ ki nebdaw nekhedmou : nelkaw belli
mechwa :rna↑+ maçandou :hata çalaka mça hadi :k l achya :ꞌa li :\
Anima :[koNA netmena:wha+ est ce que ntou :ma mathalan f euh :+ f euh ::+ bi :n nta w
sha :bek est ce que tahadrou : çla euh :: l’APRES+ est ce que çlaba :lkom+ est ce que
tahadrou : çla wa :ch rah yestena fi :kom+ est ce que++ em :est ce que rakom wa :çyi :n belli
kayen euh ::ha :ja+ wahdokhra+ rahi : tssena fi :kom+
P1 :[ (rire)
P1 : [EXACTEMENT↑\
Anima:[(rire)
P1 : hata : euh :: kol wahad ki :fa :ch+ kayen li yedokhlou : yekhedmou :+ kayen li : ma :za :l
chrol ki :ma qoltlek men qbi :l+ mazal ha :b+ chrol ma :za :l yhaS fi rouhou : sghir++ma :
çandou :ch+ la resp/+ responsabilité hadi :k+ ba :ch+ ba :ch yekhdem+ w ka :yen li yqou :lek
ana ma :za :lni sghir w hata nchou :f ba :ba wela ::iyla : ka :n ba :ba :h ha :ja kbi :ra(rire) wela
ychou :f ka :ch wa :had men familtah bach yedkhol+ yetbçou euh ::\
Anima :[emm+
Anima : emm+ET ::↑c’est↑+ c’est plus comme avant ta :ni bekri koNA ki+KI l ab ykou :n
pharmacien ::↑ l weld yweLLI pharmacien (rire) l ab ykou :n tbi :b+ l bent tweli tbi :ba+ l OM
tkou :n Dentiste↑ l bent (rire) weLA l weld+ donc voilà :: KONA netbçou : michwar euh : l+
les parents ↑ donc NON :↑ dork on s’affirme beaucoup plus + euh ::on a plus de rêves↑ plus
d’envies↑ euh ::plus de possibilités à les réaliser↓
P2 :(silence) (il) ya toute les questions++d’identification aux+ parents+ dès le jeune âge+
donc euh : ldorka ma :za :lha ha :di nta :ç wla :d les médecins+ ydirou : médecine+ wla :d les
avocats+ ydirou : Droit+ maza :l kayen mais+ en même temps (il) ya des nouvelles branches
li : tfethou : ha :d les dernières z années et tout dépend de l’expérience ta :ç l ab wela ta :ç l
om+ fhadi :k l mihna+donc wa :had dou :k en tant qu(e) médecin il a réussit+ euh :il a pu
faire ses preuves+ il va encourager son enfant+ à faire pareil+ w l’enfant taçou : il va admirer
son père ra:h ydi:r ga:ç wa:ch yeqder ba:ch ykou:n kima ba:ba :h+ w loukan tkou:n
l’expérience ta:çou :+ négative donc+ ychou:f beLI+ ra :hou :+plutôt + il est médecin mais
ra:hou: plutôt f l’administration+ wi:n il fait des choses routinées+ wi:n il s’est aloi/ éloigné
de la clinique et la médecine+ nchou:fou: beLi+ ma:ha:ch yaçté forcément une image haka
positive çla l khedma taçou : et+ et puis (il) ya autre chose tani euh :: donc hderna+ dou:k+
çla le fait que l’enfant wela le jeune+ ychou:f+ les parents ta :çou: comme étant un modèle+
wela quelqu’un de la famille comme étant un modèle+ ce qui est à la mode + wela ce qui ce
fait f le commun+ l mojtamaç nta :çna f+ nchouf men une époque à une autre(il) ya des
choses qui sont à la mode+ (il) y’avait la mode taç l’informatique wi :n tout le monde voulait
faire informatique++ main(te)nant avec le temps↑+ c’est autre chose+ c’est tout ce qui est
marketing+ commerce+ ça sonne bien+ ça fait bien↑+ c’est ce qui marche\
P1 :[emm :+
P2 :[(il) ya des débuchés eu :: euh ::débouchés pardon euh ::w l khedma donc c’est+ c’est vrai
que i insa :n une fois que yji :b l bac yaçou :lou : hadi :k la fiche de vœu+ euh ::un compromet
bi :n le principe de désir+ et le principe de réalité+ donc le principe+ ta :ç le plaisir+ ta :ç l
haja li yhabha ydi :rha vraiment w lhaja li tweklou : donc l haja li yeqder yçi :ch biha w \
P1 : kima hna les parents ylaçbou bezzaf dawr parce que ka :yen l euh :: l euh ::l téfl
adolescent ma :za :l mayaçrefch sla :hou
P1 :[donc les parents hou :ma li yqou :lou :lo donc howa ha :b ydi :r ha :ka+ w hou :ma
yebaçtou :h ha :ka donc+ hada :k euh :: hada :k l’étudiant wela yrou :h+ euh ::dans une route
ma :chi ga :ç ta :çou : donc ytperturba w men baçd euh :: w men baçd c’est+ c’est\
P2 : [c’est vrai
Anima : [naçam merci Yacine parce que emm euh ::mm euh :: euh ::euh(rire) mayhass bel
jemra ri : li : kwa :tou :
P1+P2 :[(rire)
Anima : (rire) c’est vrai (rire) on se rend pas compte+ lakin l awliya :ꞌa+ ta ni ils z ont un
fantasme ha:ka une sublimation taç l atfa :l ta :çhom+ wi :n peut être qu’ils sont nuls en
math+ et nuls en science↑ mais ils veulent beli : tbi :b alors que meski :n SIYAD ma yeqderch
même pas ychou :f qatra DEM wela ychou :f (rire) \
P1 : [des fois+ c’est les moyennes+ta :ç l bac wahad ha:b ydi:r médecine\
P1 : [w mayeqderch\
P2 : [i :h\
P3 :[voilà↑
P2 :[la persévérance\
Anima :[ (il) ya de tout pour faire un monde↑ kol wa :had fi:na+ çandou : DAWR fi : ha:d l
haya :t euh ::hata : w law m+ m+ mamcha :tch hata : les z études nta :wçou : mamcha :wch+
ma:+ ma :+ khlasou :ch même il a fait ses z études ou il veut faire un métier artistique+ li :ma
la :+ il faut juste s’affirmer soi même être un être humain accomplie+ avant que d’être un+
euh ::+ un+ une fonction fel+ fel euh :: euh :: fel mojtamaç \
Anima : mselkhir çli :kom↑w merhba : bi :kom↑ fi çadad jdi :d↑ w simana++ osbo:ç
jdi :d↑çala qana :tkom dzair tv↑ wa hiSSATKOM ahwal enas+ ki : l çada : w ki :ma
weLEFNA :KOM kol mera+nji:bou:lkom euh :: mawa:di:ç THAMKOM w thamena w tham l
jami:ç+ lyoum+ netkelemou:+çla ::mawdou:ç haSAS+ bima anaho howa EL
LOGHA++logha : wel qanou:n loghawi :+ le code linguistique+ tetewrou: hata ikhtifaoh+
baçd l ahya :n+tataworoh wa lakin tadahworoh+ baçd l ahya :n aydhan+ lakin ckou :n li
ykerar beli DAhwor+ wela taWOR+ hadha howa mawdou :çna+ nahadrou : çli :h mina l janib
nafsa :ni qbel ay chayꞌa+ wa↑ sociologie maça Kamilia↑ el akhiSAIYA ta :çna+ merhba bi :k
Anima : ah :: wa tabçan euh ::mça+ mça sahafiyi:n ntawaçna Oussama+ howa li çaDAD
mawdouçna: ta :ç lyou :m+ merhba bi:k Oussama↓
P2 :bselkhi:r Farida+
Anima : w naha :drou : çani l ja:nib el loghawi hata çala l ama:zi:ghia+ taçté:na l+l raꞌay
ta :çha Rima avec sa jolie broche berbère\
Anima : [marahi:ch tba:n parce que dommage ra:hi: f l jiha lokhra dewri ra:sek \
P3 :[(rire)\
P3: [merci
P1 : ha :da ça:mil euh : mohim JIDAN Farida+ surtout que+ hna çlaba:lna taçaLLOM ta:ç la
langue maternelle+ wel+ loghat l om+çlaba:lna beli ha:d l haja tkou:n primordiale+ w tko:n+
très+ très z importante+li: min ajliha+ha:d l ha:ja li raha teftah lbi:ba:n lel insan↑ba :ch anou :
yetçaLLEM logha :t↑ wahdokhri :n donc+ hiya l qaçida euh ::c’est la langue maternelle+ w
hna çlaba:lna beli l’apprentissage wela taçalom ta:ç+ la langue maternelle+ yebda: dès le
jeune âge+ ki nqou:lou: jeune âge yaçni+li+ euh :+ les premiers mois+ta :ç l haya:t+ ta:ç l
insa:n+ machi forcément+ hta nha :r yenteq+ donc fi : chhou :r l ou :la+ki tkou :n l om+ elle
euh ::+ elle attribue le soin maternel à son enfant+ki tkou :n tqou :m bi :h+ w tneqilou :+w
tgheni :lou :+ et :: w tredçou : euh : elle+elle parle à son enfant+ w ha :da :k el téfl+f+ les
premiers mois+ ta :ç l hya :t ta:çou:+ rah+ il va faire attention+ surtout+ la tonalité+ le ton
nta:ç la voix+ zaçfa:na↑ wela ferha:na↑ wela tedhak+ donc il va détecter+ chwiya l’émotion
wel ahasi:s+ w men baçd belaçkel tadrijiyan+ il va capter quelques mots+ kelma:t w
menbaçda:k blaçkel li ra :h yetçaLLEM ki:fa:ch\
P1 : [ yaçkelhom
Anima : robama ma: çandou :ch çalaka mça+ l mawdou:ç el logha l mobachira+ lakin euh ::
dou:k euh : euh ::khater li lba :l lil atfa:l li euh:: li yetbenou:hom li: ki: yjou: euh :ykou:ou:
ma:za:l matçalmou:ch+ ils sont encore bébés+ ma:za:l ma hadrou:ch+ mayahadrou:ch logha
ROBAMA surtout yjibou:hom mel kharej+ki:ma nchou:fou+ fel wila:ya:t l motahida ils
adoptent beaucoup que les pays africains+ dou:k nchou:ha el+ el téfl yetçlam men+ euh+ men
les tonalités ta:ç l om ta:çou: justement ta:ç el+ l insan li yereBIH+ donc hada: howa l ahasi:s
euh :: awalan min baçd ma yetçalam el logha hadi hiya+
P1 : tout a fait+yebda blaçkel les tonalités ta:ç la voix+ blaçel il va faire la différence beli
hadi la colère+ ha:da kla:m hob+ ha:da kla:m euh :: donc y+ yhas d’abord w menbaçd blaçkel
yebda yahfed hakda mofrada:t w ta:ni neqdrou: nchou:fou: beli fi tariqtou: nta:ç el taçaLLOM
kili il va attribuer kelma l ha:ja+\
Anima : [emm:+\
P1 : [par exemple manteau: par exemple+ yeqder yqou:l manteau: c’est synonyme+ ta:ç
ra:ni+ hanokhroj synonyme ta:ç euh :: donc le synonyme+ ta:ç l klhorja\
P1 : [oui↑
P1 :[(rire)
P2 : [(rire) SAH\
Anima : [ anou:+ ANA téfl ba:ch yekhroj yqou:l el SEBAT+ you:jad seba:t ha:di: hiya
baçd+\
Anima : (rire) justement↑ ma:chi l hida:ꞌa+ba:ch el+ba:ch qererna ndi:rou: ha:da:k+an+ an+
nçaDOU: ha:d l mawdou:ç c’est vrai que euh ::on reçoit beaucoup de critiques+ ana:
chakhSIYAN je reçois beaucoup de critiques+ des fois c’est pas+c’est pas des critiques+ lakin
mola:hada:t Ani+nekhelet robama+euh+euh: el+ euh :: qawa:ni:n el LOGHAWIYA l
mokhtalifa yaçni bayna el la:ti:niya+ el çarabiya wa hata l qbayliya+ w+ euh::w bel çarabiya
ba:ch nqedemelkom l achya:ꞌa w nha:wlou: nbesetha:lkom+ lakin khasatan ani: nha:wel
nkou:n sari:ha jiDAn+ très spontanée+ j’ai les défauts de mes qualités+ donc+bima ANI très
spontanée+netkeLEM spontanément+ donc+ qa:ç wa:ch+ traçraçt bi:h+ ki:ma ra:ki tahadri l
om nta:çi: ka:net tetklem euh ::+ tetklem belqbayliya+ l ab nta:çi: ka:n ykelemni: b
ROU:miya+ w menbaçd qri:na bel çarbiya+w l mazj bi:n+ w qri:t el injliziya (rire)\
P1+P2+P3 :[(rire)
Anima : (rire) donc+ ha:da:k homa ji:tkom(rire) ka mazi:j ka+ (rire) patamodlé + haka
mokhtalifa\
P2 : [multi language +
Anima:multi language+ li hiya robma+ tabçan+ ki: euh::+ euh:: em+em:: je+maitrise haka
séparément est tune richesse+ lakin ki nkheltou:+ aki:d+ tweli logha jdi:da+kima ra:na
nekta:chfou:ha+kima:\
Anima : [el mojtamaç l jaza:ꞌiri+ w ha:da howa l meghza Oussama+ raht qa:belt sahafiyi:n+
w roht qa/+ qa:belt un sociologue w na:s f cha:riç\
P2 : [f cha:riç i:h hadi:+ robama el LAHJA+ li: ra:hi: tedawel+ l a:n fi l mojtamaç+ l
jaza:ꞌiri+lyou:m ra:na: nchou:fou:hom+ beli rana nbaçou: çla loghat+ l om+ nta:çna ki:ma
qolti robama l ama:zi:ghia↑+ l çarabiya l fosha:↑+ ra:na netkelMOU bi qa:mous loghawi
kha:S bi:na+\
Anima : [ w ka:yen hata wa:had un+ un jeune algérien+ li euh :: TAWAR euh+ qa:mous el+
el logha l jaza:ꞌiriya bima aNAna↑ rana:↑ fi tatawor hata wa law+ baçd l ahya:n TEDAHWAR
ki: nchou:fou: el euh: el mostalaha:t el mostaçmala+ kha:satan li teqçod fi CHA:RIç lakin el
euh: l ashya:ꞌa l jadi:da tji da:yman mina+ mel cha:riç+ awalan+ elle nous choque d’abord+
ki+mm+kima:↑euh:+ el ra:y↑ kima le ra:p↑ kima:+ kol les euh::+ les nouvelles z expressions
tet+alha+elha/ euh::+ ki:ma+le blouse↑+li:+dorka c’est devenu euh:: TRES↑ euh: très bon
chic+bon genre & lakin+ta:ni↑+ka:n euh: ka:n yomaTHIL nafs l khatar+ euh: parce que ka:n
ha:ja jdi:da↑ ha:ja tba:n khati:ra awalan+ min qabl ma netaqelmou: fi:h↓
P1 : c’est vrai+ surtout que euh :: nchou:fou: beli euh: c’est vrai que l weqt tbeDEL+ que euh:
l insa:n il se développe avec le temps+ w que doka nchou:f beli (il) ya trop d’échanges+(il) ya
beau:coup↑d’échange avec le monde t extérieur+ ki: nchou:fou: doka+euh: l’évolution+ki
nchou:fou: internet déjà ki nchou:fou: les médias+ ha:d l ha:ja:t ka:mel çandhom taꞌathi:r
çalayna que ça soit+ euh: les+ euh: l mosalsala:t↑+ka:yen hadha:k l mosalsala:t l torkiya+
wi:n (il) ya certains z algériens qui maitrisent très bien↑ SOU:riya (rire) euh :: euh :(rire)
parce que ra:hom mtarjmi:n ha:ka\
P3 : [EXACTEMENT\
P1 :[ (il) ya aussi euh: euh :: le+ euh:: les euh:: les médias↑+ dans le sens où+ les journalistes
↓donc+ ki nchou:fou: ha:kaya+f+ les chaines françaises+wela f+ les chaines arabes+w ki:
nqou:lou: arabes+donc euh:: mel kha:ri:j+m euh: yaçni ka:mel ha:da:k l bolda:n+donc
nchou:fou: beli l insa:n ra:hou:+ tout le temps+ ra:hou: yestekbel+ ha:ka maçlou:ma:t+
yestekbel euh: kelma:t besah le plus z important ce que l insa:n men bekri+ depuis
toujours+y+ yhawes ANOU+ il communique+yhawes anou yetwa:sel+ w manahadrou:ch çla
le langage+dou:ka+ ra:na nahadrou:+surtout çla le langage verbal+ mais hna çlaba:lna beli le
langage↑+non verbal+howa li+yew\+ li: yelhak+yehak w euh:: w l insa:n il peut capter+ w
maka:nch un mal entendu+ fi:h+ alors que↑+ euh:: le+ euh ::+ le langage+mça la
communication+temps z temps+ ça peut représenter+ un euh:: un milieu social+ yaçni euh:
yaçni euh:+ milieu+ ta:ç l insa:n+ l mohi:t nta:ç l insa:n\
P3 :[emm+\
P1 : [euh: euh:: la tranche d’âge aussi::+ parce que min da:k+ kili fi:ha intima:ꞌa↑+ kili les
adolescents+ euh :: ha:dou:k branchés+ bala:k çandhom hadra ba:yna\
P3 : [emm+\
P1 : [euh :: donc+ quelque part+ pour euh ::pour un pot \
Anima : [c’est+c’est↑\
P1 :[ nta:ç l’appartenance+
Anima : [ ana:+ana:+B HA:D+ tari:qa hasi:t beLLI bedi:t nekber++ beli je ne fais plus
partie+ de la↑ euh :+ la euh:: des JEUNS↑ kima nqou:lou:↓ euh::\
P2 : [<………. ?>
P3 : [exactement+ langage+\
Anima :[ el mora:hiqui:n
P3 : langage+ tani+ Farida+ y+ euh ::y+ euh:: yet/ euh ::+ yetbedel min euh:+ min hay l ha+
nchou:fou:+ abna:ꞌa+ l+ ahy/ l ahya:ꞌa+ CHAçbiya+machi kima euh+abna:ꞌa+ les cités↑+
zaçma çandna une cité (de) police w la+ les cités+ yaçni l ahya:ꞌa el ra:kiya kima Hédra:↑+
kima+ mayaçarfou:ch yahadrou:\
Anima: w çandna: euh :+kha:satan çand el CHOBA:N↑+ hata euh :+ el cha:ba:t dorka↑ l
bna:t+ANOU+ çandhom+ tari:qa+ tetkeLEM fi l manzil+w ki+ ki+hata: w law ka:nou:+
très ::très+ tchi+chi+ ki:ma nqou:lou: hna:ya çandna+ lakin ki ykherjou:+ bera yrejçou:
rouhhom euh ::+ euh :: ba:ch yetꞌaq/ euh :: ba:ch\
P2 : [ba:ch yetꞌaqlmou:\
P3 : [ ka:yen+ ka:yen iLI howa fi: thaNEK ka:yen kima hna fi l fasa:ha l mektou:ba+ ki:
tchou:fi: un article euh+nta:ç euh: la rubrique+ société+ ma:chi kima+ l’article+ ta:ç la
rubrique euh :: politique+wela+ nationale+
Anima : euh :: donc+justement+ ka:yen une évolution+ ka:yen tatawor+\
P3 : [ ka:yen logha bat/+ bati:ta( pour dire bassi:ta)+ wa logha kima nta:ç l osta:d Samir
Agou:n+++BEZAF
Anima : ih+
Anima : [voilà↑\
P3 : [yahder\
P2 : [mça el siya:siyi:n\
P2 : [ROBAMA el siya:siyi:n+ homa:+ li:+aqrab li:hom+ ha:d el logha ha:di:+ hiya li:
yetwSET biha:
Anima : oué+ donc↑++ça va étonner+t+t+c’est+assez DROLE↑ (rire) <……. ?> je (ne) suis
pas la seule euh :c’était+(rire) alors↑ imaginez↑ une conversation+ bayna Sami:r Agou:n+
ana:↑ c’est très drôle kha:terch sah howa yetkelem+ hata fi hya:tou:+ lyawmiya+ koNA+
nhaYI:WAH euh :: bezaf beza:f+ w+ euh :: hata fi: hya:tou: el yawmiya+ yetklem binafs el
tari:qa+ hada: howa+ ha:ja el tariqa jidan fi:h+ howa+ anou:+ yetkelem bi hadihi: el tari:qa
hata\
Anima : [hata f hyatou:+ el fosha+ l fosha jidan+ hata fi euh ::fi+ les+f les réunions+ ila
a:khirihi+ lakin ma: çandna hata: izça:j+ yaçni anou euh :: anou howa yetklem bi logha euh ::
el fa+ el fasi:ha wla yetkelem b+bilogha ta:çi:+w+ on échange+ l’ESSENTIEL+ ana: ndhon+
euh ::ça dépend+ wa:ch ra:na ndi:rou:+le+ euh ::+ le message soit communiquer+ et+ délivré
Anima : kayen cha:b↑ apparemment↓ ka:n↑ peut et( re)+il s’ennuyé chez lui+ ah :: donc+ il a
fait une petite euh : euh :euh ::un+un+ euh : une analyse↑ çla LOGHA↑+el logha↑+ l
jaza:ꞌiriya↓+donc+ le langage↑ el jadi:d+ nta:çna nchou:fou:+ re+ reporta:ja:t↑ tabçan li
çadedha:lna:+ zami:lna+ Oussama+ nchou:fou:+ baçdh+ euh ::+ yaçni+ c’était long+ donc
euh :treize minutes+ lakin khdhi:na baçdh el daka:ꞌik min ha:d+ el+ vidéo euh :: ntelbou:
minkom tabçan+ twa:slou: mça:na çabra la page facebook+li: tedhar çla el cha:cha+w+
hata+ta:ç euh ::+ el+el+qana:t+ euh ::ça va être mis a jour+ tabçan+ la page facebook hwa:l el
na:s li tedhar çla el cha:cha+ bidꞌan min ha:d el osbou:ç+ nweslou:kom+ les euh :: les
nouvelles coordonnées nta:ç les sites web+ taçna+w+ la page dzair tv+ qui est active+ w taht
tasarofkom+tabçan+ ba:ch netwa:slou: mça:kom+ des petites vidéos+ ki:ma qolna:lkom+
bitéléphone ta:çkom berk+ euh :: teqdrou: taçti:welna+ l mawa:di:ç+ intébaça:tkom çala
mawadi:çna l mokhtalifa+
12 :28min
P4 : sujet+ bien sure+ kima titre yqou:l+ c’est::+ la langue algérienne++ ana nseMIHA langue
algérienne+ ma: nsemiha la: çarbiya↑+ la qbayliya↑+ la franci:+ la walou:+ logha+
jaza:ꞌiriya++ dzi:riya+++euh ::+BON+ bdi:telkom b ha:d l’exemple++lewla:ni+ ta:ç
euh ::cat++ w qat++euh ::+ exemple berk+ka:yen Plusieurs mots+ f ga:ç les langues+
d’origine euh ::+euh ::soit mina logha+ euh+l çarabiya l fosha↑+ soit+ min logha:t
wahdakhri:n++w+ euh ::+ le point+ ta:çi: li: medi:telkom ha:d l’exemple+ c’est que + el
logha:↑++ teqder tetadapta++ donc+ ha:da+ cat+ le mot+cat+en anglais++ adaptawah++
ha:ka++ ça fait ::↑++ maçlaba:li:ch weqta:ch euh ::+ weqta:ch sra:t ha:d la transision hadiya+
çanha: bezaf++w même jusqu'à présent+ ma:za:lhom+ jdod +des mots yedokhlo fi:
dictionnaire par exemple+ fransa çandhom bezaf des termes↑++m+euh+m+euh ::m/
medzair+wela bon+ maçlabali:ch+ ba:la:k+ melçarbiya+ka+ comme par exemple tou:bib+
tabi:b++ euh ::corigiwni ila rani ghalet+euh :: ka(h)wa qahwa+ bala:k ja:bli
rebi+ka(h)wa+hadhi:k t exister f+diccionnaire+ bon euh ::++hadi c’est à vérifier++mais le
point ta:çi hakda+c’est que jusqu'à présent+ ma:za:l++ ma:za:l euh : les mots jdod yedekhlou:
f+ euh ::f dictionnaire+ ta:ç+ euh :+ les langues++donc++b ha:d+le point+wa:ch habi:t
nqou:l+ logha+ dzi:riya+ li nahadrou:ha hna+hakda:+ darja++teqder tkou:n logha+ malgré+
fi:ha çarbiya:↑+fi:ha français↑+ fi:ha+ BESSAH euh :(silence) yetbedlou:+fhamt+ha:dou:k
les termes+ ha:dou:k+ yetbedlou:++w yweli:w+logha dzi:riya++malgré qu(e)
l’origine++euh :: kelma zaçma nqou:lou: ja:t mel franci wela+ naçté:kom un exemple berk+
Tvérifier++Tvérifier ha:d l kelma hadhiya+ vérifier+ besah hna: ki: nahadrou: b+ beloghetna+
nqou:lou: tvéri:fié + ra:k tchou:f+ tvéri:fié+ vérifia++ ra:h nvérifi:ha:↑+ donc ra:na nutilisi:w
le terme hadha:ya+ bel euh :(silence) la structure+ nta:ç logha nta:çna et plusieurs mots+
beza:f kelma:t ma:chi ghi:r ha:di l kelma+ çté:tkom exemple berk++ana: weqta:ch t
interessa:ni+ ha:d sujet+ nha:r+ euh :: habi:t nçalamhom+ enfin l mra+ habi:t nçalemha+ hiya
habet tetçalem+ loghetna++ donc euh::+ qoltelha d’accord↑ khla:s+ euh:+ euh:: nçalemha:lek
ki:ma neqder+++ euh :: puisque euh :: loghatna teqder tektebha chwiya bel çarbiya++ beSAH
menbaçd tmi:l beza:f lil logha l çarabiya+
Anima : ha:dha↑ka:n↑ raꞌayi:↑ wa mina l mowatini:n+ wa min+ euh+ tabçan euh :: li:
baçtoulna çla euh: çla euh:: l + youtube+ la page↑+la: chaine youtube+ ta:çna↑çla la page
facebook ta:çna+ la chaine ta:ni youtube+ dzair tv+ euh:: rana ntawrou çabra internet w
euh ::bien sur teqdrou: tchou:fou ga:ç les émissions ta:waçna en re play çla+ le site w çla+ la
page+ ta:çna+ hwalena:s↓ çla le site dzair tv+( il) ya pas encore de site hwa:l na:s+ maza:l+
ouf↑ (il) ya pas trop ouh: éh ::↑ (c’est) trop à la fois(rire)\
P1.P2.P3 : [(rire)
Anima : (rire) déjà hna: site blaçkel(rire) donc euh :il a+ euh beaucoup bon sens+ on est
d’accord avec tous ce qu’ il a dit+ c’était long+ la vidéo+ neqdrou: npostéwhalhom çla la
page iyla habi:tou+ fi:ha treize minutes+ lakin elle est z ainsi kima qa:lek vérifiha↑ rani:
nvérifiha↑ hanvérifiha↑ yaçni f+ le présent+ le futur+ alors que c’est un mot↑ euh :: c’est un
verbe↑ déjà+ vérifier et fait ainsi
P1 : en vrai que euh ::comment il présente+ les choses↑ c’est vrai que ka:mel tbeSEMNA+ w
ka:mel dhakna+ parce que + tout simplement euh ::\
P1 : [fiyekna\
Anima : le+ le + le détail le plus z important+ la:zem taçarfouh çla ha:d el SIYAD+
ANOU:+ zawja ta:çou:+ i+ a+ ajnabiya+ w habi:t tetçllem+ ah+ l çarabiya+ donc euh ::
khemalha long au large wa:ch ra:h yçalemha+ yçalemha l çarbiya↑ wela dzairiya↑ wela wa:ch
yçaLLem↓c’est très :↑eum :: wa:ch ra:h nçalmou+ comme langue+ bera:+ zaçma\
P2 :[ l ça:miya beza:f\
Anima :[ l çamiya est ce que çandna un couple mixte+ dorka:↑ ra:jel w mra min mm++m+
imraꞌa yji:bha melkha:rej inglitra wela amrica wa:ch ra:h yçalemha w yçallem wla:dou:\
P1+P2 : (rire)
Anima : wela↑+ tchou:fi:h meski:n lo:ka:n yji en vacance l dza:yer+ ki yrou:h yechri
yqou:lhom çtini zoja:ja+ (rire) ha:ja
Anima : (rire) i:h+ nhayi:w samir çagou:n (rire) yandra ki:ch yekdhi+ la:zem nseqsou:h
ki:fa:ch ki: yrou:h yeqdhi Sami:r çagou:n (rire)
P1 : c’est vrai que euh ::logha ta:çna disons que euh :: (il) ya+ ya euh :: beaucoup de facteurs
qui ont fait+ que+ aujourd’hui+ çandna ha:d el tariqa fel kla:m+ d’un coté↑ bla:dna wa:sça+
w cha:sça+ w euh :: l+ l+ lahja+ w klam yetbedel min mantika+ ila okhra+ceci dit+ l haja
matemnaçna:ch ana+ on communique+ parce que nchou:fou: ka:mel l wilaya:t+ ka:yen+
ka:yen kelma:t en français+ ka:yen kelma:t en bèrbère+ que ça soit+ tergui+ qu(e) ça soit l
mza:bi+ l qba:yli+ cha:oui+ donc à chaque fois nchou:fou: beli felhadra ka:yen khali :t+ le
mélange
Questionnaires types
A. Questinnairere déstiné aux journalistes
Merci de répondre à ce questionnaire qui s’inscrit dans le cadre d’une recherche
universitaire pour obtention d’un diplôme de fin d’étude en Master 2 sciences du
langage. Votre aide nous sera d’un apport précieux.
5. Quelles sont vos intentions par l’usage alterné du français et l’arabe dialectal
(arabe algérien) ?
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………..
Dites pourquoi………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………
…………………………
6. A votre avis quel est le parler le plus ordinaire et adéquat pour capter l’attention
des locuteurs algériens dans la présentation de l’information ?
o Arabe dialectal
o Arabe classique
o Le berbère
o Français
o Autres
7. Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour rendre l’information beaucoup
plus accessible au public ?
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Merci à vous.
B. Questinnaires déstiné aux publiques
Merci de répondre à ce questionnaire qui s’inscrit dans le cadre d’une recherche
universitaire pour obtention d’un diplôme de fin d’étude en Master 2 sciences du
langage. Votre aide nous sera d’un apport précieux.
Sexe :
Age :
Niveau :
1. Dans quelles langues regardez-vous les émissions, les films, les informations et
les émissions sportives ?
o Arabe littéraire
o Arabe dialectal
o Français
o Mélange entre l’arabe et le français
o Autres langues
2. Quelles sont les émissions télévisées que vous regardez le plus souvent ?
pourquoi ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………............
................................................................................................................................
..........................................................................................................................
3. Que pensez-vous de l’utilisation alternative du français et l’arabe dans un
discours médiatisé ?
o Normal
o Bizarre
o Vous n’aimez pas
o Intéressant
o Vous permet de mieux comprendre l’information.
…………………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………….
5. Pensez-vous que le mélange entre l’arabe et le français dans les médias est une
chose positive ?
• Oui
• Non
Pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………..
• Oui
• Non
• Pourquoi ?
Merci à vous.
Exemplaires de réponses
Questionnaire de recherche
Merci de répondre à ce questionnaire qui s’inscrit dans le cadre d’une recherche
universitaire pour obtention d’un diplôme de fin d’étude en Master 2 sciences du
langage. Votre aide nous sera d’un apport précieux.
6. Quelles sont vos intentions par l’usage alterné du français et l’arabe dialectal
(arabe algérien) ?
Mon seul et unique objectif est de vulgariser l’information, mon intention par cet
usage est la démocratisation des données tous le monde a droit à l information
……………mon roles et de la communiquer de manière démocratique
8. Gardez-vous l’origine des termes en arabe quand vous les insérez dans un
contexte français ?
o Oui Non
Dites pourquoi
9. A votre avis quel est le parler le plus ordinaire et adéquat pour capter l’attention
des locuteurs algériens dans la présentation de l’information ?
o Arabe dialectal
o Arabe classique
o Le berbère
o Français
o Autres
10. Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour rendre l’information beaucoup
plus accessible au public ?
6. Gardez-vous l’origine des termes en arabe quand vous les insérez dans un
contexte français ?
o Oui x Non
Dites pourquoi………………………………………………………………
Dans certains cas il faut citer l’origine des termes qu’ils soient en arabe ou en
français comme pour les cas de :
Nidham qui signifie selon le contexte soit système politique soit régime ou encore
dire Ibn Sina pour Avi Sène
7. A votre avis quel est le parler le plus ordinaire et adéquat pour capter l’attention
des locuteurs algériens dans la présentation de l’information ?
o Arabe dialectal x
o Arabe classique
o Le berbère
o Français
o Autres
8. Quelles sont les stratégies que vous utilisez pour rendre l’information beaucoup
plus accessible au public ?
Les intrelocuteur :
Z : le journaliste
Z : les médias+ d’avant++ et d’après + les années 90++ vous savez euh :: sans doute
quand il ya eu les évenement d’octobre 88+ c’était la fin de l’époque+ la fin de la
partie unique+ la fin de la presse unique et ouverture+++ euh :: sur le mutipartisme+
une ouverture++ sur le multipartisme+ et bien évidemment++ la naissance de la presse
indépendante++ donc euh :::de l’indépendance jusqu’aus années 90+ avant c’était des
journaux étatique+ de l’Etat+ le journal de l’époque+ faisait preuve d’une certaine
subtibilité+ le premier journal qui avait le jour++ c’était le Soir d’Algérie+ euh :: c’est
un journal d’information++ générale+
H : d’accord ::+
Z : oui+ les nouvelles formes+ appraissent dans les médias+ à flot+ euh :: mais chaque
journaliste a sa manière pour présenter l’information+ le plus important c’est etre
proche au spéctatueus qui sont les premiers+ consomateurs de l’information
médiatique+ et+ euh :: assurer une crédibiltité et fiabilité de l’information++