Histoire de L'eglise 2 Moyen Age
Histoire de L'eglise 2 Moyen Age
Histoire de L'eglise 2 Moyen Age
On s’accorde à dire que l’Antiquité c’est période frontière entre la préhistoire et le début du
Moyen- âge.
Pour certains, le début du Moyen âge est marqué par la chute de Rome dans les années 476.
D’autres vont mettre l’accent sur les grandes migrations en Europe
D’autres encore voient dans le début du Moyen-âge l’avènement de l’Islam vers 622.
Le Moyen-âge c’est la période entre l’Antiquité et la soi-disant découverte de l’Amérique en
1492.
On parlera également de 1517 (Réforme protestante) comme la fin du Moyen-âge.
La subdivision du Moyen-âge :
1èrepartie : Jusqu’à 960
1. La formation de l’Etat du Pape1
2. L’Eglise sous les Carolingiens, descendants de Charlemagne
3. La domination laïque 2
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Les Papes se protégeaient en faisant des alliances, en premier lieu avec Charlemagne, contre les barbares et les
lombards
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Les relations entre clergé et laïcat sont suspicieux depuis l’Alliance avec Charlemagne. Les Carolingiens, peu à
peu vont s’ingérer dans la gestion de l’Eglise à tel point qu’ils avaient le droit de nommer des évêques qui sont
devenus des seigneurs féodaux avec beaucoup de domaines, sans critères spirituels et formation théologique.
Ceci va entraîner un temps de déviances moraux. Les descendants de Charlemagne vont jusqu’à avoir le droit de
véto pour l’élection du Pape.
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Le déclin de la domination laïque touchera le côté spirituel que le côté moral. Les réformes viendront d’une
alliance entre des seigneurs féodaux (le duc Guillaume d’Aquitaine) et les évêques (le P abbé Berno de Baume ?)
dans l’abbaye de Cluny qui est devenu le fer de lance des réformes. Beaucoup de seigneurs se sont inspirés de
cet accord pour amener petit à petit des réformes. La Réforme va donc partir des monastères et des Ordres. On
parlera de la régénérescence morale à une réforme politique. Le Pape Grégoire VII va faire en sorte que cette
régénérescence morale atteigne la société entière : réforme grégorienne. Il parlait de « la franchise dans les
relations ».
J. B. Metz, Le temps des Ordres
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Après que les papes aient repris leur pouvoir de juridiction il y a eu une monarchie rigide qui s’est formée.
Grégoire IX a organisé un tribunal ecclésiastique où l’on pratiquait l’inquisition. Les papes avaient leurs légats
qui avaient la fonction de résoudre des problèmes à des endroits donnés de l’Eglise. Ce n’étaient que les papes et
les évêques qui avaient le privilège de prêcher. Ceci a développé une sorte d’ignorance totale de la catéchèse de
1
3ème partie :L’impact du monde en évolution
1. L’âge de la transition 5
2. Les facteurs économiques 6
3. Les changements sociaux
4. Le monde intellectuel7
5. La papauté d’Avignon8
6. Le grand schisme occidental et la menace du conciliarisme9
7. La Renaissance et la fin du Moyen-âge10
l’Eglise. D’autres réformes viendront des nouveaux Ordres religieux. Elles viseront à apporter l’évangile aux
peuples par l’exemple et par la parole. Il y a les franciscains et les dominicains.
Dans cette période il y aura aussi des hérétiques comme les vaudois (allés contre la simonie et la corruption) qui
cherchaient à faire des réformes mais sont tombés dans l’extrémisme. Mais ils vont jusqu’à interdire aux
chrétiens de recevoir les sacrements auprès des prêtres qui n’étaient pas en état de grâce parce qu’étant invalides.
Les albigeois vont prêcher la mort par privation. Ils s’appelaient les purs ou cathares. Grégoire IX, aidé par les
dominicains, combattait ces hérétiques par l’inquisition. L’intolérance a été la caractéristique de ce temps.
Cluny s’était installé dans la bourgeoisie et il fallait une réforme, d’où les nouveaux Ordres.
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Avec tous ces bouleversements, il y aura des changements qui viendront du fait que l’Eglise elle-même faisant
partie intégrante de la société féodale vivra les normes de cette société (accumulation des richesses…). Le pape
va avoir tous ses pouvoirs mais il y aura un temps de troubles à Rome à tel point que l’insécurité y serait très
grande. Le pape ne vivra plus à Rome mais à Avignon.
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Comment l’Eglise fait-elle pour se défaire du féodalisme ?
7
L’Eglise avait le monopole de la science mais il ya aura un déclin. Cette période va prôner le retour aux
sources.
8
Pour que le pape revienne à Rome il y aura un grand débat dans l’Eglise
9
Il y a aura plusieurs papes.Il y aura des débats dans l’Eglise où on demandera au pape de démissionner. Il y
aura des luttes importantes avec les papes qui ont résisté. Il y aura donc le concile œcuménique comme autorité
au-dessus du pape. L’autorité du pape va s’affaiblir avec le conciliarisme, ce qui va entraîner un schisme qu’on
va chercher à réparer. D’autres hérétiques : Jean Wyclif (considéré comme le plus grand hérétique du Moyen-âge
en Angleterre. Il va préconiser la lecture de la Bible en critiquant le comportement mondain du clergé. Il va
demander que les seigneurs confisquent les biens de l’Eglise devenue trop riche. Il renie la transsubstantiation,
…) et de Jean Hus (il va continuer à répandre les idées de Wyclif. Il prône la lecture de la Bible. Il est également
anticlérical). Ils sont considérés comme les pères du protestantisme.
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La Renaissance va demander que la tradition soit mise entre parenthèses pour retourner à la Bible. Les
humanistes vont prôner le retour aux sources et l’étude des langues bibliques.
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1èrepartie : Jusqu’à 960
2. L’iconoclasme
Pendant le règne du pape saint Grégoire II (715-731), le duché de Rome était déjà un
Etat indépendant sous l’autorité du pape. L’empereur Léon II (717-740) venu secourir
l’empire Byzantin menacé par les Perses, conçut un projet appelé iconoclasme i.e. la
destruction des images ou icônes ou des représentations du Christ et des saints qu’on trouvait
dans les églises.
Les icônes représentaient l’idolâtrie, aux dires des empereurs iconoclastes. L’empereur
Léon III en 726 (746 ?) va promulguer le premier décret interdisant l’utilisation des images. Il
va envoyer ses soldats à Constantinople détruire toutes les statues des saints qui s’y
trouvaient. Le peuple va se soulever et il y aura des affrontements et des morts entre les
soldats et le peuple. Le concile de Heria (753) va chercher à statuer sur ce qu’on va faire des
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images. Ce concile (338 évêques) va emboiter le pas des iconoclastes et demander qu’on
évacue tout ce qu’on peut trouver dans les églises comme icônes et statues. Ceux qui
résistaient à cette évacuation étaient persécutés. Les moines étaient les premières victimes de
cette persécution.
Irène épouse de Léon IV (775 -780) va assurer la régence pendant que son fils était
encore mineur. Elle va mettre fin à la persécution pendant la régence qu’elle assurait pour son
fils Constantin VI. Irène va demander au pape Adrien de convoquer le concile de Nicée en
787. Le sujet sera le même qu’au concile de Héria. Le pape Adrien va restaurer la vénération
des images et va déclarer les mosaïques et les peintures à l’intérieur des églises comme des
formes légitimes de piété et de dévotion.
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Samedi 08 octobre 2012
II. L’Eglise sous les Carolingiens, descendants de Charlemagne
L’empire carolingien est le résultat de l’alliance entre la papauté et les Francs. C’est
Charlemagne et ses descendants à l’empire. Les effets positifs : climat de paix et collaboration
exemplaire entre l’Eglise et l’Etat. Mais l’ambition de Charlemagne et de son fils Louis le
Pieux sera de faire de l’empire romain une société basée sur les valeurs purement chrétiennes.
Il s’inspirait également de l’autorité divine monarchie de l’Ancien Testament : « tout pouvoir
vient de Dieu ». Charlemagne a scellé une alliance qui comportait un risque du côté du pape
Léon III. Il n’y avait pas de précisions sur les limites de l’alliance. Qui du pape ou de
l’empereur devrait décider des affaires de l’Eglise.
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La vénération des images fut condamnée en 753 par des évêques (orientaux pour la
plupart) réunis au concile de Héria. Selon ces évêques, les images risquaient de renvoyer les
chrétiens à l’idolâtrie.
L’adoptianisme : hérésie issue du nestorianisme selon laquelle le Christ n’est pas Dieu
par naissance, mais il le devient par adoption.
La querelle du Filioque. Charlemagne avait introduit le Filioque dans la liturgie. Un
conflit s’engagea entre l’Eglise romaine et l’Eglise orientale.Les orientaux pensaient qu’il
n’existait pas dans le texte original.
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Léon III n’était pas d’origine noble, or à cette époque ne pouvait devenir évêque qu’un
noble. Il avait peur de ne pas pouvoir s’imposer dans le gouvernement de Rome. Il lui fallait
un appui qu’il trouva en Charlemagne.
L’empereur critiquait la manière de vivre des évêques, cardinaux et la curie romaine. Il
va enlever quelques privilèges à ces sujets qui vont se révolter pour défendre leurs privilèges.
Ils vont essayer de le tuer physiquement. Il sera attaqué en 799 par des assaillants qui avaient
comme objectif de lui percer les yeux et de lui couper la langue. Il s’en est sorti avec de
graves blessures et, craignant que cela ne se répète il va demander secours auprès de
Charlemagne qui va envoyer une escorte chargée de mener une enquête et de punir les
coupables.
Quelques mois plus tard, au cours d’une messe de Noël, Léon III va couronner
Charlemagne comme empereur de Rome et de l’Italie. Les conséquences seront néfastes pour
l’Eglise.
Significations du renouveau
1. L’Eglise joue, pendant ce temps, le rôle d’intermédiaire dans le nouvel empire
germanique enraciné dans la civilisation occidentale.
2. La papauté et l’empire sont à la fois des partenaires et rivaux dans le gouvernement de
la chrétienté.
3. Le pape est le chef spirituel et l’empereur le chef temporel de l’Europe.
4. L’Eglise et l’Etat se prenaient pour les deux manifestations (spirituelle et temporelle)
d’une seule et même réalité qui est le royaume de Dieu sur terre.
5. Partant de sa propre expérience, Léon III se sentait incapable de gouverner son Etat
sans l’aide de la monarchie des Francs.
6. Le champ d’action de l’empereur n’avait jamais été défini lors de son couronnement à
saint Pierre de Rome et c’est pour cela qu’il s’ingérait à volonté, avec ou sans l’accord du
pape, dans les affaires de Rome avec le consentement du pape.
7. Le couronnement de Charlemagne par le pape Léon III fut une source de conflits pour
tous ses successeurs sur le droit de porter le titre impérial avec la confirmation du pape. Les
successeurs de Charlemagne, en plus de l’investiture traditionnelle, exigeront du pape un
autre couronnement. Louis le Pieux, fils et successeur de Charlemagne va solliciter le
couronnement par le pape Etienne en 816. Et ce sera de même pour Lothaire, fils de Louis le
Pieux, couronné par le pape Pascal en 823. Lothaire va introduire le droit de véto et va
demander que les laïcs participent à l’élection du pape.
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15/10/2014
III. L’Eglise sous la domination laïque (850-1050)
Quels étaient les moyens de la domination laïque ?
Avec Adrien, il y avait une tradition romaine carolingienne que l’Etat assure la
protection de l’Eglise. Beaucoup de seigneurs séculiers vont avancer ce prétexte de protection
pour étendre leurs pouvoirs politiques.
La propriété ecclésiale, sous un seigneur laïc, était traitée comme n’importe fief. Le
seigneur féodal évêque dépendait d’un duc. Tous les évêchés placés sous le gouvernement
d’un seigneur féodal plus haut placé appartenaient à ce dernier.
Ces seigneurs ont construits les églises sur leurs domaines, ce qui leur donnait le droit
de nommer les curés, les évêques, les abbés …La spiritualité va donc se dégrader.
En l’an 990, le compte Guillaume de Toulouse va donner l’évêché de Béziers à sa fille
comme dot. Tous les impôts devaient donc être versés à son beau-fils comme dot.
Le pape Jean X va reprocher à l’archevêque de Cologne d’ignorer la permission du roi
pour la nomination de l’évêque de Liège.
Le féodalisme et l’Eglise
Le féodalisme était un système de gouvernement ayant vu le jour au 9ème et 10 ème.
Tout propriétaire terrien devenait seigneur féodal. Le père abbé ou l’évêque jouissaient de ces
droits parce qu’ils étaient seigneurs féodaux.
Ils avaient le droit de faire des pièces de monnaie à leur effigie.
Le droit de juridiction sur les terres à l’intérieur desquelles se trouvait sa cathédrale ou
son abbaye
Le droit de recevoir le serment de fidélité de toute personne installée sur son fief.
Ils avaient l’obligation de fréquenter la cour du seigneur haut placé, de faire le service
militaire. Ce dernier ne semble pas compatir avec la vocation ecclésiale. Pour être évêque ou
abbé, il fallait être noble. Et tous les nobles faisaient le service militaire.
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La dynastie des Théophylact
Depuis le départ des Lombards, le pouvoir central en Italie avait faibli. Le pape Léon
va prendre le pouvoir. Mais il y a toujours cette querelle entre les antis et les pro-formosans. Il
va être emprisonné par un anti pape Christopher. Arrive le pape Serge (904-911). Il va
également mettre les papes Léon et Christopher. Il finira par les exécuter. Le pape Serge
appartenait à la fraction anti-formosane (suivant la ligne de Lambert de Spoleto). Il éveilla à
nouveau toutes les vieilles blessures.
Théophylact était un officier du pape Serge. Sa femme s’appelait Théodora. De ce
mariage il y avait deux filles : Théodora et Marozia. Grâce à ces deux filles, Théophylact va
dominer Rome pendant deux générations.
Marozia va capturer le pape Serge par son charme. Elle va renforcer le pouvoir de sa
famille. Elle aura comme fils Jean XI (931-935). Ce dernier va permettre à sa maman de
prendre en main les affaires de Rome jusqu’à ce que Albéric, son frère prit les choses en
main. Ce prince Albéric va rétablir un vrai gouvernement à Rome durant 20 ans pendant
lesquels il désigna 5 papes. Malheureusement le 5ème pape désigné par Albéric sur son lit de
mort était son propre fils, Jean XII (955-964). Ce dernier va sombrer la papauté au plus bas
niveau de son histoire. Il fut nommé à 20 ans. Il se donnait aux plaisirs de tout genre. Il se fit
attaquer par les gens qu’il avait lésés par son léger comportement. Il fait appel à l’empereur
allemand Otto 1er qui vint à Rome en 962. Il oblige le pape à le couronner empereur, comme
le fut Charlemagne. Il installa des évêques allemands au nord de l’Italie (Lombardie). Et ces
derniers devraient travailler au compte de l’empereur.
Cluny
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Cluny fut l’exemple sans précédent de réforme monastique. Il fut fondé en 910 par
Guillaume d’Aquitaine, en collaboration avec l’abbé Berno de Baume. Cluny fut
particulièrement caractérisé par la longévité de ses abbés et par leur vie exemplaire.
Berno de Baume
Oddo
Maieul (954-994)
Odilo (994-1049)
Guillaume et Berno vont se décharger de tout ce qui regardait la juridiction du
monastère qui sera placé directement sous l’autorité du pape. La vie de Cluny s’inspirait de la
règle bénédictine modifiée par saint Benoit d’Aniane.
Cluny était devenu un lieu de pèlerinage pour ceux qui cherchaient la perfection
spirituelle. Ce mouvement de réforme engagé à Cluny a inspiré plusieurs autres. Mais certains
(une minorité) s’y opposaient parce que les seigneurs féodaux se sentaient menacés dans leurs
propriétés domaniales.
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La simonie : pratique courante au Moyen âge de trafiquer les objets sacrés, les postes
ou fonctions ecclésiastiques, pratique née des abus des laïcs pour les domaines ecclésiastiques
placés sous leur juridiction. Il y eut aussi des évêques simonistes. L’archevêque de Milan
avait fixé un barème pour les ordinations.
Certains réformateurs se sont attaqués aux simonistes. La plupart d’entre eux sont des
anciens moines de Cluny qui sont allés servir l’Eglise diocésaine. C’est ainsi que Humbert
écrivit en 1058 trois livres contre les simonistes.
La réforme avait deux moments : un moment de retour aux sources spirituelles (la
régénérescence spirituelle) et un moment qui fait le pont entre la régénérescence morale et le
monde politique.
La régénérescence morale
Tout le monde sentait la nécessité d’une régénérescence morale. Un réformateur du
nom de St Peter Damien a écrit un livre intitulé Book of Gommorah. Dans ce livre, il a établi
l’existence des vices parmi les membres du clergé. Parmi ces vices figurait la non observance
du célibat ecclésiastique prescrit au synode d’Elvira en 306.
Ce canon qui prescrivait le célibat ecclésiastique : le célibat devait être pratiqué par
tous les prêtres. Or en 306 il y avait des prêtres et évêques mariés. Ces derniers étaient tenus
de pratiquer la continence.
En dépit des rappels à l’ordre, les gens s’étaient habitués à accepter ces prêtres et
évêques. Devant les réformateurs, un évêque déclara que s’il devait licencier tous les prêtres
mariés ou en état de concubinage, il n y’aurait pas un seul qui continuerait à dire la messe
dans tout son diocèse.
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Les objections des réformateurs portaient plus sur les abus que sur le principe lui-
même.
Parmi les réformateurs, Humbert va atteindre le domaine politique. Humbert et
Hildebrand diront que l’Eglise doit attaquer la mal à la racine : la domination laïque.
La papauté réformée
Le pape Nicolas II (son temps de règne : 1056-1061). Le règne de ce pape fut très
important pour la suite des réformes. La confusion qui suivit la mort de Léon IX due en partie
à la jeunesse de Henri IV encore enfant qui venait de succéder à son père Henri III, fit prendre
conscience au pape Nicolas du danger toujours présent d’une nouvelle domination laïque sur
le siège apostolique.
Pour ce faire Nicolas II fait adopter et voter une nouvelle loi au synode du Latran en
1059 : « seuls les cardinaux participent directement à l’élection du pape. Le clergé romain et
le peuple (on sous-entend les seigneurs féodaux et l’empereur) doivent exprimer rien que leur
consentement et rien de plus ». A l’empereur lui-même fut quand même réservé un vague
droit de confirmation. C’est également à ce même synode du Latran qu’on formula
l’annulation de la loi d’investiture. Il ne revient plus aux seigneurs féodaux de donner les
insignes ecclésiastiques. Cette loi consacre l’émancipation de l’Eglise de la domination
laïque. Quels rapports désormais entre la papauté et les seigneurs féodaux ?
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Quand le pape envoya une lettre de réprimande à Henri IV, ce dernier va convoquer un
synode avec tous les évêques mécontents du pape.
Grégoire VII sera déclaré « usurpateur » et il lui est demandé de démissionner.
« Moi, Henri IV, roi par la grâce de Dieu, avec tous mes évêques, vous disons :
descendez, damné à travers tous les âges ».
Grégoire VII va reconvoquer un autre synode en la même année et il va déclarer Henri
IV déposé de son trône et ses sujets libres de toute obligation.
La noblesse allemande aura une réaction inattendue, dans le souci de défendre ses
intérêts économiques. Elle va demander à Henri IV d’obtempérer. Elle va même lui demander
d’obéir au pape.
En 1080, Henri IV va tenter une réconciliation. Le pape refusa. Le roi se décide donc
de marcher sur Rome et il va y installer un antipape du nom de Clément II. Le conflit devient
de plus en plus aigu.
Grégoire VII va réussir à fuir et il a été accueilli par les normands où il va mourir en
1085.
Clément II de son côté n’arrive pas à s’imposer. Le clergé réformateur va essayer de le
destituer. Il va élire comme pontife un ancien de Cluny : le pape Urbain II. Il va poursuivre
les réformes engagées par Grégoire VII. Il interdit l’investiture des évêques par les laïcs. Les
évêques vont se rallier aux idéaux réformateurs. Le fils même du roi va se rebeller contre son
père. Il y aura une anarchie en Allemagne.
En 1095, Clément II quitte Rome parce que n’ayant pas été accepté par le clergé.
Urbain II regagne confiance et engage des campagnes de conscientisation. Il réunit un concile
à Pienza où il va réitérer les décrets contre la simonie et le mariage des prêtres. Toujours en
1095, il va réunir un autre concile à Clermont où il prendra d’importantes mesures
disciplinaires : interdiction aux hommes d’Eglise de prêter serment d’obéissance à un laïc.
A la mort de ce pape, le prestige de la papauté était à son plus haut niveau.
Clément II
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Urbain II (1088-1099)
Le concordat de Worms
Le successeur d’Urbain II qui avait réussi à rétablir le prestige de la papauté fut Pascal
II (1099-1118). Pascal II était un réformateur mais on lui reprochait de manquer de caractère.
Henri V (1106-1125) n’était pas différent de son père. Il va essayer de remettre l’Église sous
la domination laïque. Pascal II va donc l’excommunier. Henri V va décider d’envahir l’Italie.
Il demande au pape de démissionner, ce qu’il refusa. Le pape va plutôt lui proposer de
négocier. Henri V va arrêter le pape et va le forcer d’accepter l’investiture laïque. Le pape va
se plier aux exigences de l’empereur. L’Eglise renonce à ses droits féodaux en Allemagne.
Pascal II a proposé à Henri V que l’Eglise renonce à ses droits féodaux (terres et tous
les privilèges qui étaient liés) en retour Henri V abandonnait l’investiture laïque. Cette
proposition a rencontré une forte opposition parmi les cardinaux et hommes d’Eglise, gagnés
par les réformes. Ils vont appuyer la proposition de Henri V, à savoir que Pascal
IIdémissionne. Henri V va forcer le pape d’accepter l’investiture laïque.
Le successeur de Pascal II sera un ancien de Cluny : Calixte II (1119-1124). C’est ce
dernier qui prépare le concordat (traité négocié) de Worms pour des relations simples avec
l’empereur. Calixte II, devant la fougue d’Henri V, va tâtonner. Il va proposer que l’empereur
garantisse les élections épiscopales libres et en retour, le pape permet au roi d’être présent aux
élections ; pourvu que cela ne comporte ni violence, ni simonie. En cas dedispute, l’empereur
peut avoir une voix pour chercher une solution équitable. L’empereur entre encore au
conclave par une petite porte. Pour avoir de bonnes relations avec le roi, les évêques avaient
l’autorisation de rendre hommage au roi, qui, en retour, les investissait de leur pouvoir
temporel (symbolisé par le sceptre) mais pas de leur pouvoir spirituel. La crosse et l’anneau,
signes de l’autorité ecclésiastique, lui étaient remis par un ecclésiastique.
Le concordat de Worms va être ratifié au premier concile œcuménique occidental, le
concile de Latran tenu à Rome en 1123.
Le schisme grec
Au moment où la papauté était en train des réformes, du côté de l’occident, Michel
Cérulaire devint patriarche de Constantinople (1043-1059). Non parce qu’il se sentait appelé à
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servir Dieu mais parce qu’il avait échoué dans son ambition de devenir empereur. Il régnait
tant sur l’Etat que sur l’Eglise. Il va se tourner du côté de Rome. Les vues du pouvoir
temporel de ce dernier débordait Constantinople. Il va commencer à diriger ses attaques
contre l’Eglise occidentale pour son horrible débilité d’employer le pain non levé pour
l’Eucharistie. Il trouve également non opportun que les latins insistent sur le célibat des
prêtres, le jeûne des samedis.
Il va fermer les églises latines de Constantinople y compris la chapelle du légat du
pape. Ce dernier va essayer d’envoyer des légats pour dialoguer et pour se réconcilier avec le
patriarche. Mais Cérulaire va maltraiter les cardinaux Humbert et Frédéric. Il va jusqu’à
excommunier le pape. Le cardinal Humbert humilié va répliquer en excommuniant lui aussi le
patriarche en juillet 1054.
L’empereur Constantin IX, pour des raisons politiques, voudrait entretenir de bons
rapports avec le pape. Il va jouer à la réconciliation entre les deux. Il va désapprouver ce que
Cérulaire venait de faire. Il va prendre sous sa protection les cardinaux et remettre des dons au
pape et des soldats pour les protéger sur lechemin du retour. Certains événementsanodinsvont
transformer le schisme personnel en une coupure générale entre les grecs et les latins. Il y
avait d’abord un sentiment antipape développé par Photius. Ce sentiment s’accentua avec
l’introduction des occidentaux dans le credo du « Filioque ». Mais des tentatives de
négociations vont être menées. Elles se feront dans une ville d’Italiedu nom de Bari en 1098,
mais l’Eglise orthodoxe reste jusqu’à ce jour schismatique. Les historiens vont s’accorder à
dire que ce sont plutôt des raisons socioculturelles qui ont causé ce schisme.
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n’attiraient plus. De nouveaux ordres religieux vont réagir contre les pratiques de Cluny et
vont recourir aux idéaux des ermites égyptiens et syriens.
Les cisterciens
Ils furent fondés en 1098 par saint Robert de Molesme. Il était un moine qui avait erré
de monastères en monastères en quête de perfection. Cîteaux eut du mal à émerger à cause de
son grand voisin Cluny. Sa prospérité vit le jour qu’avec le 3ème abbé Stephen Harding (1109-
1133). Cet abbé était un grand administrateur.
En 1112, Cîteaux va vivre un bouleversement avec l’arrivée de saint Bernard et 30 de
ses compagnons pour solliciter leur admission auprès des moines qui étaient en train de prier
pour le recrutement. L’année d’après, Cîteaux va fonder des maisons sœurs à Ferté, Pontigny
et à Clairvaux (1113).
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La règle cistercienne
Elle fut mise sur pied par Stephen Harding et elle fut approuvée en 1119 par le pape
Calixte II. L’orientation générale : retour à l’observance stricte de la règle bénédictine. Ce
retour est comme une sorte de réaction contre les interpolations et les additions entreprises par
Cluny.
Cîteaux va insister sur une liturgie conventionnelle maos courte, sur la simplicité et la
pauvreté des bâtiments monastiques.
Une autre innovation c’était le port de l’habit blanc au lieu du traditionnel noir.
Bénédictions : moines noirs ; cisterciens : moines blancs.
Il fallait avoir au moins 15 ans pour être admis au monastère.
Pour se distinguer de Cluny, il y a le gouvernement à partir du chapitre général réuni
chaque année pour assurer l’uniformité en matière de discipline. Chaque monastère était
affilié à une maison-mère.
La règle cistercienne garantissait également l’autonomie de chaque monastère en même temps
qu’elle assurait les intérêts de tout l’ordre. Le travail manuel était l’une des caractéristiques
les plus importantes des cisterciens. Ils étaient des grands propriétaires et les moines
administraient leurs terres d’une manière systématique.Enfin la culture spirituelle de l’Eglise
s’est largement répandue grâce à l’influence des cisterciens.
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Seuls les nobles pouvaient devenir abbés
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La rivalité entre les deux familles aristocrates Frangipani et Pierleonimenacèrent
d’engloutir la papauté après la mort du pape Calixte12 en 1124. Un conflit éclata entre les
deux camps, et les Pierleoni triomphèrent avec l’élection Célestin II. Mais pendant la
cérémonie d’installation, les Frangipani firent irruption dans l’église et arrachèrent le manteau
papal des épaules de Célestins II et lui demandèrent de démissionner. Pris de terreur, les
cardinaux choisirent Honoré II quelques jours plus tard. Il eut six ans de règne paisible durant
lesquels il renforça le concordat de Worms en annulant le droit de participation des rois aux
élections.
Le schisme de 1130
Alors que le pape Honoré était encore dans son lit de mort, l’unanimité qui régnait
parmi les cardinaux fut troublée par la détermination affichée du cardinal Pierre Pierleoni de
devenir le prochain pape, et la même intention résolue de ses ennemis de la famille Frangipani
de l’en empêcher.
Le schisme fut consommé malgré plusieurs tentatives de l’éviter : Quinze cardinaux,
dont la majorité des évêques cardinaux, éliront Innocent III(soutenu par les Frangipani),
tandis que 24 cardinaux, dont deux évêques, 13 prêtres et 9 diacres, éliront Pierre Pierleoni,
qui prendra le nom d’Anaclet II. Tous deux furent consacrés papes le même jour. Fort de la
puissance financière et militaire de son clan, Anaclet occupa la cité du Vatican, alors
qu’Innocent s’enfuit en France.
Après le départ d’Innocent II, les Frangipani rejoignirent les Pierleoni. Anaclet gagna
les vassaux normands lorsqu’il permit au duc Roger de porter le titre tant désiré de roi de
Sicile. C’est grâce à la force morale de l’Europe de l’époque, Bernard de Clairvaux, que le
pape Innocent II fut reconnu au Nord des alpes. C’est au cours du concile national d’Estampes
que Bernard fut choisi comme seul juge faisant suite à la dernière élection papale. Bernard
choisit Innocent II pour des considérations qui portaient plus sur le caractère de la personne
élue que sur la personne elle-même. Et il n’y avait aucun doute sur la supériorité morale
d’Innocent sur Anaclet.
Bernard alla en Allemagne et en Angleterre où il obtint le soutien pour Innocent II. Il
fut aussi connu comme un grand défenseur de la foi, surtout lorsqu’il s’attaqua à Abélard dans
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Calixte est entré en contact avec Stephen Harding
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les domaines pédagogique (Abélard proposait pour la théologie une approche rationnelle
plutôt que dépendante de l’autorité comme source de la foi) et dogmatique (Abélard fut
condamné comme hérétique en 1140 au concile de Sens à cause de ses positions sur la Trinité,
l’Incarnation et l’origine du péché).
20
Chapitre 6 : LES CROISADES
Plusieurs facteurs étaient en jeu dans l’organisation des croisades, dont l’élément
moteur (religieux) fut la libération de la Terre Sainte contre les « infidèles » musulmans. Elles
étaient en fait des pèlerinages sous escortes militaires. De bas motifs et l’intolérance ont
souillé l’idéalisme de cette entreprise. Depuis la première moitié du XIè siècle, la délivrance
de l’Espagne et de la Méditerranée de l’occupation des musulmans était en cours, mais
personne ne pensait s’attaquer aux musulmans qui occupaient la Terre Sainte. D’un côté,
l’empire Byzantin s’employait à mener des guerres contre l’Islam pour défendre le
christianisme, et, pour les Grecs, c’était considéré comme l’équivalent des croisades.
L’Occident quant à lui n’avait pas à se plaindre, tant qu’il pouvait aller en pèlerinage à la
Terre Sainte, moyennant un titre de voyage que livraient les officiels arabes et qui servait de
visa. Mais un changement intervint en 1050. Les Turcs Seljukidequi venaient de s’emparer de
la Terre Sainte venaient de se convertir à l’Islam et manifestaient tout le fanatisme et toute
l’intolérance des nouveaux convertis. Ils se mirent à massacrer les chrétiens pèlerins et à
profaner les liens saints et objets sacrés. Les rapports faisant état des atrocités et des
campagnes des empereurs byzantins pour recruter les mercenaires de leurs armées (1071)
permirent une offensive chrétienne, juste lorsque l’Eglise était entrain de se réorganiser par
les réformes cluniaque et grégorienne.
Première croisade
La contre-offensive chrétienne fut organisée par le pape Grégoire VII. Mais c’est le
pape Urbain qui, au concile de Clermont en 1095, prêcha la première croisade aux Européens
les incitant à s’embarquer pour l’Orient, pour des motifs religieux.
Il proposa tout une liste de récompenses matérielles et spirituelles à tous ceux qui
prendraient la croix, entre autres une indulgence plénière : « Le Christ est mort pour les
hommes, les chrétiens ne devraient pas avoir peur du danger pour des considérations
matérielles lorsqu’il s’agit de délivrer les lieux où il a vécu » ; Le peuple répondait par des
cris d’enthousiasme : Dieu le veut. Des milliers vinrent prendre l’armement des croisés (un
signe de croix était cousu à leur uniforme).
La première croisade eut un grand succès. On attribue ce succès surtout aux divisions
internes des musulmans. En 1099, la Palestine était un « no man’s land » à cause de la guerre
21
qui faisait rage entre les califes du Caire et de Bagdag. C’est ainsi que Jérusalem tomba aux
mains des croisés sans beaucoup d’effort.
Une des tragédies des croisades est l’ignorance qu’affichaient les croisés devant
l’existence du statut de beaucoup de chrétiens orientaux qui vivaient avant sous l’occupation
musulmane. Ceux-ci endurèrent plus de violence et d’intolérance de leurs frères chrétiens que
des musulmans, des « infidèles » ; seuls les maronites de Syrie s’unirent à Rome.
Les croisades montrèrent une fois de plus l’éternelle incapacité des Latins à s’entendre
avec les byzantins.
Les Grecs qui longtemps ont servi de rempart pour protéger le christianisme contre
l’Islam ressentirent profondément l’ingratitude des croisés.
Le monachisme militaire
Le monachisme militaire a donné l’ordre des Templiers qui se basait à côté du temple
de Salomon. Leur première mission était d’accueillir les pèlerins. L’influence directe de la
compagne des croisades dans la vie monastique fut la naissance des ordres militaires. Ils
recrutaient des moines, le plus souvent ordonnés prêtres, mais devant faire les vœux de
chasteté, de pauvreté et d’obéissance, et avec pour mission la défense de la Terre Sainte. On
les recrutait partout en Europe, et ils appartenaient tous à la noblesse. Les chevaliers
hospitaliers, fondés vers 1023 avant les croisades pour subvenir aux besoins des pèlerins de
Jérusalem, se transformèrent en chevaliers de l’hôtellerie de Saint Jean, une organisation
purement militaire.
Les chevaliers allemands vont fonder l’ordre de Marie. Ils sont aussi appelés Teutoni
et ils se sont illustrés dans les campagnes militaires pour convertir les prusses.
Aucune raison chrétienne ne peut justifier les croisades.
22
L’Eglise et l’Etat à l’apogée du Moyen-âge
Les efforts de Grégoire VII ont eu pour effet la restauration morale de l’Eglise avec le
développement du droit canonique. L’état a défini son droit et l’Eglise en a fait de même. Les
conflits entre les deux pouvoirs provenaient des questions bien précises. Il fallait trouver une
base théorique pour protéger les intérêts de chaque pouvoir et pour préciser les prérogatives
de chacun.
La base idéologique
Il y avait des points de vue divergents.
Les papistes, vont mettre en évidence la supériorité morale du spirituel sur le temporel,
avec pour conséquence une invitation à une juridiction plus active de la papauté sur les
monarques.
Les royalistes sont partisans du trône impérial. Ils répliquèrent en rappelant aux
papistes que tout pouvoir vient de Dieu, et que dans l’exercice de leur fonction, les rois sont
responsables devant et non devant le pape. Dans le conflit entre Grégoire VII et Henri IV, le
pape n’avait pas le droit de déposer Henri IV.
C’est saint Bernard de Clairvaux qui va définir les relations entre l’Eglise et l’Etat
dans sa métaphore des deux épées, représentant les pouvoirs matériel appartenant tous à
l’Eglise. Dans la terminologie féodale, cette théorie fait du pape le super-prince, ce qui
entrainera une série de conflits entre les papes et les empereurs Hohenstaufen.
23
domination temporelle. La question centrale était de savoir si les papes devrait être assujettis
ou indépendants dans les rapports entre l’Eglise et l’Etat. Cette question était difficile à partir
du moment où les domaines matériels et spirituels étaient interdépendants.
Alexandre II et le scisme
Deux camps parmi les cardinaux. La majorité anti-impériale va choisir le cardinal
Roland (Alexandre III, 1159-1181), la minorité pro-impériale choisit le cardinal Octavien
(Victor IV).
Des émeutes vont forcer Victor Iv à se réfugier chez l’empereur, qui convoqua un
concile à Pavie en 1160 avec la participation de peu d’évêques sauf ses vassaux. Ce concile
reconnut Victor IV comme pape mais Alexandre III dénia toute compétence à ce concile.
Presque tous les évêques allemands vont suivre Victor IV et Barberousse dans ce schisme.
Alexandre excommunia l’anti-pape et l’empereur et s’enfuit en France.
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Henri II d’Angleterre et Louis VII de France reconnaissent Alexandre III. Le soutien
massif que lui apportent les Chartreux et les Cisterciens. Mais c’est la résistance des cités
italiennes encouragées par Alexandre qui furent décisives.
En 1167, B conquit Rome et installa Pascal II,mais une terrible peste ravagea son
armée décimant des milliers. B se retira alors que les cités italiennes se réjouissaint de cette
« intervention divine ».
Pour assurer leur résistance, les cités italiennes organisèrent la ligue lombarde et se
rangèrent du côté d’Alexandre III. Cette ligue infligea une cuisante défaite à Barberousse à
Legnano en 1176. L’empereur n’avait pas d’autre choix que de faire la paix dont les termes,
préparés par Alexandre III, furent gratifiés à la « paix de Venise en 1177 » et définitivement
scellés à la paix de Constance en 1183. B renonça au schisme, promit de restaurer les droits
temporels du pape dans tous les Etats et accepta de protéger l’Eglise dans tout le respect.
La monarchie papale
La primauté du pape était désormais admise. Mais elle a souffert des siècles durant,
des effets d’une machinerie administrative acculée à fonctionner quotidiennement. Le
contexte sociopolitique général du Moyen âge rendait impossible des rapports directs entre
Rome et le reste de la chrétienté.
Ce n’est que lors de la réforme grégorienne que les conditions furent remplies pour
réaliser une papauté indépendante. Son but est d’enrayer la domination laïque. Il ya donc une
tendance à la centralisation dans plusieurs domaines. En 1215, le 4ème concile du Latran va
réserver eu pape seul le droit de certifier des nouvelles reliques. Le même concile va réserver
au pape le droit d’accorder les indulgences plénières.
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Legati a latere : ce sont des ambassadeurs spéciaux itinérants, des cardinaux employés
par le pape pour des missions très importantes.
C’est à cette époque que fut instituée l’obligation pour les conférences épiscopales de
rendre visite au pape (visite ad limina). Le pape s’informe de la situation générale d’une
Eglise locale.
La curie papale
La curie papale était un organe de gouvernement de l’Eglise dont le pape est le chef.
Elle fonctionnait comme une cour papale avec à sa tête le monarque pape. La question
d’infaillibilité n’était pas d’actualité, personne ne la remettait en cause. Les cardinaux étaient
des assistants directs du pape.
Les cardinaux avaient l’obligation de résider à Rome. Depuis la loi électorale
promulguée en 1059, il y a la distinction entre les cardinaux évêques, prêtres, diacres et même
laïcs.
26
Les nouveaux ordres religieux
Le monachisme du 13ème siècle différait des anciens ordres dont le but prioncipal était
la sanctification personnelle du moine en se retirant du monde. Leur influence sur la société
était secondaire par rapport à leur objectif.
Les dominicains et les franciscains prirent une approche tout à fait opposée : le service
du prochain était leur chemin pour servir Dieu et préparer le salut de leurs propres âmes. Au
lieu de fuir dans le désert et la forêt, ils préféraient vivre les béatitudes au milieu des hommes.
Les franciscains
Saint François d’Assises (1182-1226) est la figure la plus marquante del’histoire du
Moyen âge. Né d’une famille moyennement nantie, il fut baptisé Jean. Il reçut son nom de
François à cause de son amour pour la mode et les manières françaises, surtout pour la
littérature et les troubadours français.
Sous le coup de plusieurs échecs, François embrassa la vie d’une pauvreté volontaire
et de prière. Après deux années de vie d’ermite, il se consacra au service des autres. D’autres
le rejoignirent et c’est ainsi que naquit l’ordre des frères mineurs.
Le pape Innocent III approuva la règle originale de François en 1209 : travail
humanitaire au bénéfice des pauvres, des malades, des affamés, des opprimés.
Ce programme n’était pas une innovation complète pour ce qui regarde l’Eglise.
L’innovation concernait plutôt l’organisation de l’ordre de l’ordre des franciscains. La
grandeur de saint François venait du fait qu’il vivait complètement les vertus héroïques qu’il
prêchait en même temps qu’il inspirait les autres à faire de même. Il plaça son ordre sous
l’autorité directe du pape.
Sainte Claire fonda la branche féminine des franciscains sous la direction de saint
François.
Les Dominicains
Saint Dominique (1170-1221) fonda l’ordre des frères prêcheurs, plus connu sous le
nom de Dominicains.
A cause de son zèle et de sa sainteté, il fut envoyé en Provence pour convertir les
hérétiques albigeois.
Dominique remarqua que c’est l’ignorance que le clergé et le laïcat affichent vis-à-vis
de la doctrine morale de l’Eglise qui favorisa le développement de l’hérésie. Depuis lors,
prêcher était réservé aux seuls évêques ou à leurs délégués, et ils ne pouvaient atteindre que
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très peu de fidèles, même s’ils devaient passer tout le temps à faire des sermons. Comme
conséquence, les catholiques du Moyen âge étaient très peu instruits religieusement.
C’est pour remédier à cette situation que saint Dominique fonda l’ordre des frères
prêcheurs, chargés spécialement d’enseigner et de prêcher dans les écoles. La règle
augustinienne servit de base à la constitution dominicaine, mais Dominique fit siens les
idéaux de pauvreté empruntés aux franciscains.
Un système d’élection démocratique, d’assemblée représentative et de contrôle par un
maître général soudait l’unité de l’ordre. Les Dominicains apportèrent beaucoup à l’Eglise en
général et leurs efforts servirent à rehausser le niveau moral de l’Europe.
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développement de la centralisation romaine. En retour, ils étaient protégés contre l’opposition
jalouse du clergé séculier et des anciens ordres.
Les Albigeois
La menace la plus sérieuse contre le catholicisme et la société venait des Cathares,
c’est-à-dire « les purs », plus connus sous le nom d’ « Albigeois », à cause de leur bastion
basé à Albi, au sud de la France. C’est là qu’ils se trouvaient en majorité. Mais la secte était
aussi implantée dans les régions méditerranéennes et en Bulgarie, d’où l’hérésie semble
provenir.
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Leur enseignement était en fait le renouveau de l’ancienne hérésie manichéenne que le
pape Léon I avait jadis condamné. Le point d’achoppement était la conception dualiste de la
création composée des bonnes choses de l’esprit et des choses foncièrement mauvaises de la
chair ou de la matière.
L’esprit qui demeure prisonnier de la chair ne peut être qu’au prix de rigoureuses
pratiques ascétiques et d’une renonciation à tous les contacts matériels, physiques et sexuels.
Le suicide était un aboutissement logique de la doctrine des Albigeois. Mourir de faim était
également une de leurs grandes vertus.
Il y avait deux groupes de croyants chez les Albigeois : les purs, qui entendaient
accomplir tous les préceptes du catharisme ; les croyants, qui comptaient eux aussi appliquer
ces principes dans un futur proche.
A cause de leur refus de se soumettre au régime féodal, les cathares furent objets de
violences populaires. En 1022, le roi Robert de France brûla 13 d’entre eux. Henri III en
pendit plusieurs.
Les hérétiques firent tant de ravages au gouvernement et à l’Eglise que le pape
Grégoire IX introduisit l’inquisition pour en venir à bout.
L’inquisition
Instaurée par le pape Grégoire IX en 1233 et élaborée parInnocent IV et ses
successeurs, l’inquisition était pratiquée par les Dominicains et les Franciscains. Les
inquisiteurs visitaient toutes les villes suspectes et invitaient les hérétiques à se présenter, ou
bien faisaient appel aux tiers pour les dénoncer secrètement, en encourageant même les
enfants à dénoncer leurs parents s’ils étaient suspects. Si une personne accusée n’était pas
capablede prouver son innocence, et admettait immédiatement qu’elles étaient dans l’erreur
elle ne subissait pas de lourdes peines.
Par contre on soumettait à la torture jusqu’à l’aveu tous ceux qui niaient qu’ils étaient
hérétiques, ou tous ceux qui se reconnaissaient comme tels, pour les persuader qu’ils étaient
dans la mauvaise voie. Ceux qui persistèrent dansleur hérésie étaient livrés aux autorités
civiles pour être brûlés au bucher.
L’inquisition n’est autre chose que de l’intolérance. Aucun historien n’a essayé d’en
justifier la pratique. Ses conséquences les plus néfastes étaient l’impossibilité de protéger
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l’innocent ainsi que d’éviter les abus des dénonciateurs qui pouvaient s’en servir pour de
simples règlements de compte.
En 1239, un dominicain, Robert le Bougre, ancien hérétique lui-même avait provoqué
la mort de 180 hérétiques en un seul jour.
Ce qu’il convient de souligner, c’est qu’à l’époque l’inquisition et l’intolérance étaient
considérées comme équitables et en harmonie avec les conceptions religieuses de l’époque :
lutter contre la barbarie.
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Comme autres caractéristiques du Moyen âge, il y a l’art gothique qui se distingue de
l’art roman (Cluny), par la hauteur de ses édifices (Reims, Amiens, Notre Dame de la Sainte
Chapelle à Paris, la cathédrale de Cologne…)
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1. Facteurs économiques
Le féodalisme comme système économique reposait sur la terre comme mesure des
ressources économiques. La richesse se mesurait par l’étendue de la terre qu’on possédait.
Pour se maintenir, l’Eglise a acquis des terrains en très grande quantité. Le développement du
commerce et de l’industrie au XIème siècle a rendu l’organisation économique plus fiable et
favorisé le retour à une économie de marché. L’Eglise va approuver ce changement, tout
comme les intuitions séculières. L’Eglise comme la plus grande propriétaire terrien, va voir sa
richesse faiblir, d’où la nécessité de trouver de nouvelles voies (méthodes de financement)
pour pouvoir à sa survie (et demeurer un élément influent de la société). A partir du XIII
ème
siècle, l’Eglise va se lancer à la recherche de l’argent, même auprès des gouvernements
indignes et le pape va faire recours aussi à la banque italienne.
Entre 1250 et 1517, rien ne provoqua tant de critiques à l’Eglise que cette course
effrénéederrière l’or et l’argent.
Le renoncement ascétique au monde, les idéaux des siècles précédents perdent petit à
petit leur attraction à la fin du moyen âge. Même les ordres mendiant, qui était un compromis
entre les idéaux du monde monastique et le nouvel esprit urbain, et même les laïcs vont être
gagnés par l’esprit du sécularisme. Cela va entrainer comme conséquence désastreuse une
décadence morale au 14e siècle. On va entreprendre la réforme du clergé à tous les niveaux.
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Les clercs et laïcs seront contaminés par l’esprit de sécularisme qui va entraîner des
conséquences désastreuses pour la religion. Elle entraînera une décadence morale surtout au
14ème siècle. On va entreprendre la réforme du clergé à tous les niveaux.
Le monde intellectuel
Deux faits sont à remarquer à cette époque : d’un côté les théologiens, les philosophes
catholiques et de l’autre côté le progrès de l’éducation parmi les laïcs. Ce progrès a été dû à la
formation que les ordres ont mise à la portée des laïcs. C’est ainsi que peu à peu l’Eglise perd
le monopole de la science.
Dans les années 1300 les plus grands théologiens et philosophes étaient déjà morts. En
1277, l’évêque de Paris et l’archevêque de Cantorbéry vont condamner certaines positions de
saint Thomas comme étant hérétiques. Après la mort de Thomas d’Aquin ses successeurs
n’étaient à même de faire le poids. La théologie et le droit canon continuaient a avoir un grand
niveau mais il n’y avait plus de grand penseurs.
Les langues vernaculaires vont émerger au 14ème siècle et vont permettre à des gens
comme Lamland d’exploiter des pensées théologiques. Ces penseurs ont gradé entièrement
l’esprit catholique.
La synthèse qu’on connaît des scolastiques, va céder la place au nominalisme de
Guillaume d’Occam, qui ouvre ainsi la voie au scepticisme.
C’est Dante, un laïc qui va exprimer dans une parfaite forme littéraire la culture
catholique médiévale dans un ouvrage nommé La divine comédie. Ceci veut dire que le
penseur n’était plus directement lié à l’Eglise. On pouvait être penseur en dehors de l’Eglise.
Le schisme grec
Pour des raisons plus politiques que religieuses, l’Empereur Constantin va engager des
négociations avec le pape pour mettre fin au schisme. Après d’intenses discussions, au cours
desquels Jean Beccaust, patriarche de Constantinople se convertit à la cause romaine, on
apprêta une formule dans laquelle les grecs reconnaissait la suprématie du pape et
l’enseignement catholique sous l’inspiration du Saint Esprit. Ceci se passait à Lyon, et
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l’Empereur n’y était pas. Les délégués byzantins à Lyon acceptèrent les textes et on
proclamait la fin du schisme. La décision fut impopulaire chez le peuple grec et l’accord fut
résilié à la mort de l’Empereur Michel Cérulaire.
Deux décrets du concile de Lyon sont particulièrement importants. Le canon 2, fixe les
délais de l’élection du pape et prescrivant un conclave secret des cardinaux dans les 10 jours
qui suivent la mort du pape. Avant que les cardinaux s’accordent sur l’élection du pape, ils ne
vivront que de l’eau, du pain et du vin. Promulgué malgré l’opposition des cardinaux, ce
décret fut d’abord suspendu, puis finalement adopté par le pape Célestin Ven 1294.
Le 4ème concile de Latran interdit la fondation de nouveaux ordres religieux. Les
succès des dominicains et des franciscains avaient suscité la vocation de fondateurs. Et par
souci d’empêcher ces ordres de sombrer dans les hérésies, on interdit la création de nouveaux
ordres.
La papauté d’Avignon
Entre 1309 et 1373 : c’est l’insécurité à Rome et en Italie va qui entrainer le
déplacement de la papauté à Avignon. A Rome un conflit va opposer deux familles
aristocrates. Ces divisions viennent de la guerre desGuelfs (pro-papistes) et des Ghibellins
(anti-papistes). Les français étaient majoritaires à la Curie romaine. Ils s’attendaient à ce que
le pape et les cardinaux prennent le parti de la France. On cherchait toujours à justifier les
décisions du pape à partir des considérations nationalistes.
Clément V
Clément V fut le premier pape d’Avignon (1305-1314). Le plus grand conflit qu’il
avait à résoudre fut celle qui opposait Philippe le Beau avec Boniface VIII.Il eut à supprimer
les Templiers, comme ordre religieux. A partir d’Avignon, il convoqua le 15èmeconcile
œcuménique de Vienne.
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supérieur des spirituels (BonaGratia de Bergamo) sera emprisonné par le pape. La majorité
des franciscains approuvèrent la décision du pape. Mais un dissident (Michel de Cesena) s’en
prit à la décision du pape et s’enfuit à Paris, de peur d’être emprisonné. Il emmena avec lui,
BonaGratia et Guillaume d’Occam. Ils trouvèrent protection auprès de l’empereur Louis IV.
Le retour à Rome
La guerre d’Italie a empêché les papes d’entre à Rome jusqu’en 1324. Après 1350,
l’armée du pape sous la conduite du vaillant homme d’Etat et cardinal Albornoz. Cette 1 ère
tentative obtint de grands succès. Mais le pape ne revient pas. En 1367, Urbain V va juger le
temps opportun pour rentrer à Rome. Arrivé à Rome, une forte rébellion le fit regagner Lyon.
Une grande partie du patrimoine de saint Pierre était occupé. En 1375, 80 cités de l’Etat du
pape était sur le point d’acquérir leur indépendance.
C’est alors que sainte Catherine de Sienne va aller personnellement à Avignon pour
exhorter le pape Grégoire XI par l’amour de Dieu de vaincre les obstacles de ses cardinaux
pour rentrer à Rome. Le pape va envoyer une armée de mercenaire, par terre, sous la direction
du cardinal Robert de Genève. Le pape lui-même prit le chemin de la mer pour atteindre
Rome en janvier 1377. L’armée du pape va écraser les cités rebellées avec une extrême
brutalité. Malheureusement, le pape va mourir avant le rétablissement complet de la paix.
Juste après le retour du pape à Rome, une grande crise constitutionnelle va menacer
l’Eglise.
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Le grand schisme occidental
Le schisme de la papauté a donné naissance au conciliaire : on reniait au vicaire du
Christ les plein pouvoirs sauf, lorsqu’il en a été investis par un concile œcuménique. Les
papes vont mener des combats pour retrouver leur autorité à tel point qu’ils vont se détourner
de leur vocation comme guide morale de la chrétienté. Ceci aura pour conséquence que l’Etat
va commencer à nouveau à ronger la juridiction de l’Eglise, surtout après la mort de Grégoire
XI (d’Avignon à Rome).
Urbain VI
Les cardinaux en l’élisant croyaient avoir fait un bon choix parce que cet archevêque
de Bari avait été à la curie d’Avignon et connaissant les habitudes françaises, pouvant donc
les gagner à sa cause. C’était un homme intègre qui jouissait d’une grande réputation. Il y
avait une lacune dans son caractère : il manquait de prudence et de tact. Il va se mettre à
dénoncer en public les cardinaux simonistes et menteurs. Il semblait que le pape, d’origine
modeste, détestait les aristocrates qui l’entouraient et l’avaient élu dans l’espoir de le dominer.
Les cardinaux ne tardèrent pas à regretter le fait de l’avoir élu. Ils se considéraient comme les
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princes de l’Eglise et habitués à être traités en conséquence. A leur avis, tout pape qui ne
respecte pas les principes de la curie romaine est indigne du trône de Pierre. Cependant, aucun
pape ne pouvait être déposé s’il ne devient pas hérétique. Le droit canon considère comme
invalide une élection faite sous la pression ou la peur.
Certains vont demander que son élection soit invalidée : c’est grand schisme
occidental.
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de Dieu qui était interpelé. Comment maintenir ces nombreux princes dans la foi ? D’où
viendrait l’argent dans les caisses de l’Eglise ?
Avec l’appui des théologiens, le gouvernement va tenter de faire pression sur le pape
d’Avignon en convoquant un synode en 1398. Il retira donc sa confiance au pape d’Avignon
et déclara sa neutralité au conflit. Les catholiques Français vont rester pendant 5 ans sans
reconnaître aucun pape. Benoît XII, refuse toujours de quitter Avignon, fut reconnu en 1403.
Une tentative de réconciliation entre Grégoire XII et Benoît XII échoua à cause de la
résistance des deux curies qui voulaient continuer à jouir de leurs privilèges. Chaque collège
de cardinaux va recommander à ses évêques d’aller à un concile commun sur un terrain neutre
à Pise en 1409. C’est à cette époque que se développa l’idée de la suprématie d’un concile
général sur le pape. Dès l’ouverture du concile, les Pères conciliaires diront : tous les conciles
doivent désormais avoir la suprématie sur le pape. Car l’Eglise n’est pas juste le pape mais la
totalité des croyants. Les papes n’administrent pas l’Eglise avec un pouvoir absolu, dirent-ils,
mais ils sont soumis à la suprême autorité des croyants.
A Pise s’est développée l’idée que l’Eglise n’est pas une structure monarchique mais
une institution oligarchique. Cette idée fut soutenue par Jean Gerson, chancelier de
l’université de Paris et par le cardinal Zav, le plus grand canoniste de l’époque.
Grégoire XII et Benoit XII vont refuser de reconnaître leurs dépositions. Il y aura donc
trois papes avec la ligne de Pise qui élira un certain Alexandre V qui sera remplacé par Jean
XXIII.
Un autre concile sera convoqué sur l’influence du roi d’Allemagne en novembre 1414
à Constance.
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mais il va être déposé en 1417. Dans la même année les cardinaux, soutenus par le roi
d’Allemagne vont élire Martin V comme 1er pape reconnu par l’Eglise universelle après ces
40 années de schisme.
Jean Wyclif
Considéré comme le plus grand hérétique en Angleterre, les Protestants le considèrent
comme la star des idées des réformateurs. Ces iodées étaient assez proches des vaudois. Il va
appeler à confisquer les propriétés ecclésiastiques. En 1380 il renie la transsubstantiation et la
confession auriculaire. Il professe la prédestination. Il affirme que la Bible est la seule règle
de la foi.
Un 1382, un synode provincial de Londres condamne l’enseignement de Wyclif qui
fut expulsé de l’université. Deux ans après il va mourir étant encore curé de sa paroisse. Son
hérésie sera condamnée à Constance.
Jean Hus
Il répand les idées de Wyclif à Prague où il enseignait. La faculté de théologie de
Prague et l’archevêque allemand va condamner cette hérésie de Hus. Les habitants de Prague
vont se révolter contre cette décision qui ne venait pas de leurs supérieurs. Refusant
d’admettre ses erreurs, il mourra avec son associé Jerôme. Il est devenu le martyr des
habitants de Prague.
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La Renaissance
La Renaissance est une période de l’histoire européenne où s’est manifesté un intérêt
renouvelé pour les arts et la culture de l’Antiquité. La Renaissance a débuté dans l’Italie du
14ème siècle. Elle a fini par s’étendre à l’Europe occidentale au 16ème siècle. A cette époque, la
société avec son économie agricole et sa vie intellectuelle et culturelle était dominée par
l’Eglise. Cette dernière avait le plus grand nombre d’étendue de terres. Cette société féodale
va se transformer à une société de plus en plus subordonnée à des institutions politiques
centralisées. L’économie va devenir urbaine et commerciale. L’enseignement sera gagné par
un patronage laïc. Il en est ainsi pour les arts et la musique.
Le mouvement culturel de la Renaissance cherche effectivement à se libérer des
valeurs médiévales qui étaient issues du système féodal et de la pensée dominante de l’Eglise.
L’humanisme
L’humanisme est en quelque sorte un mouvement qui vise à renouer avec certaines
valeurs de l’Antiquité. Il se considère comme partie intégrante de la Renaissance.
L’humanisme se trouve donc ainsi être une tendance générale de la Renaissance qui attache
donc une grande importance aux études classiques et considère ainsi l’Antiquité classique
comme le modèle commun par lequel il faut guider toute l’activité culturelle. On va donc
attacher une grande importance aux manuscrits classiques qu’on va chercher à récupérer. Il
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s’agit des dialogues de Platon, les œuvres des dramaturges. On va également découvrir à
nouveau les poètes et les Pères de l’Eglise. On va enfin, pour la première fois éditer ces
ouvrages de manière critique en mettant de côté les traductions qui ont fini par édulcorer le
sens originaux des textes anciens. Cette étude de la littérature ancienne, de l’histoire et de la
philosophie morale antique cherche à produire des hommes libres et civilisés ; des individus
pourvus de goût et de jugement.
Le sécularisme
Le sécularisme est un mouvement qui développe le culte de l’Antiquité. Tout est
centré ici sur la vie du monde présent, un monde où l’homme s’est émancipé de la religion. La
vie éternelle est reléguée à la seconde place et la théologie elle-même est détrônée comme
reine de la science, le monachisme également perd son intérêt à cause de son insistance sur
l’ascétisme et l’abstinence. Petit à petit on assiste à la croissance de l’anticléricalisme et d’une
certaine déification de la nature. En même temps se développe une sorte matérialisme païen.
Les arts
Dans les domaines artistiques, la rupture décisive avec la tradition médiévale se
produit à Florence dans les années 1420. La renaissance artistique va contribuer à la
glorification du corps humain. L’artiste de la Renaissance : Donatello (considéré comme le
fondateur de la sculpture moderne. Il a réalisé la sculpture d’un David en bronze. Ce David
est le premier nu, grandeur nature). A partir de la moitié du 15ème siècle, des sujets inspirés de
l’Antiquité et des thèmes mythologiques, issus des sources littéraires ornent les palais, les
murs, les meubles et la vaisselle.
Les artistes sont appelés pour décorer et orner des édifices comme la chapelle Sixtine.
Les idéaux d’harmonie et de proportion de la Renaissance vont atteindre leur apogée dans les
œuvres de Raphaël et de Michel-Ange au 16ème siècle.
La religion
Le clergé va être contaminé, lui aussi par la Renaissance. Une grande partie du clergé
va modeler son comportement sur les mœurs et la morale de la société laïque. De même, les
activités des papes, des cardinaux et des évêques sont à peine différentes de celles des
marchands et des personnages politiques.
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Le christianisme reste quand même un élément vital de la culture de la Renaissance. Il
y aura des prêcheurscomme saint Bernardin de Sienne ; et des théologiens et des prélats
comme saint Antonin de Florence qui attirent un grand public et son en même temps vénérés.
La traduction de la Bible en langue vulgaire, de même que la parution de l’imprimerie
vont permettre le développement des réflexions théologiques nouvelles.
La Renaissance sera aussi l’explosion de mouvements religieux qui voient l’apparition
du Protestantisme en marge de l’Eglise romaine. De plus, bon nombre d’humanistes vont
s’occuper des questions théologiques et également s’appliquer de l’interprétation des premiers
Pères de l’Eglise. Une approche humaniste de la théologie et de la Bible va être retracée dans
l’œuvre de Pétrarque et d’Erasme. Cette approche de la Bible et de la théologie aura une
grande importance tant sur les catholiques que sur les protestants.
Questions examen
1. Quelles sont les causes et les conséquences du féodalisme pour l’Eglise au MA ?
2. Alliance entre Léon III et Charlemagne : causes, conséquences immédiates et enjeux
actuels.
3. Parlez des croisades et de leurs conséquences dans l’Eglise du Moyen âge.
4. La Réforme de Cluny et l’importance des ordres religieux pour le continent africain.
L'Afrique, au temps du moyen age etait consideree negativement. Représentee par l'Ethiopie,
dite pays de noirs. L'image de satan était en couleur noir, avec une queue. Le noir etait
considere comme un pareusseux.
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